Cardiopathies Et
Cavité Buccale
Bouznad Djihane
Sommaire
Introduction
1. Évaluation Des Différents Risques Rencontrés Chez Le Patient
Cardiopathe
- Le Risque Infectieux
- Le Risque Hémorragique
- Le Risque Pharmacologique
- Le Risque Anesthésique
- Le Risque Syncopal
2. Les Principales pathologies cardio-vasculaires
- L’hypertension artérielle
- L’arythmie
- L’insuffisance cardiaque
- Angine de poitrine
- L’infractus du myocarde
Conclusion
Introduction
Les patients cardiopathes présentent plusieurs risques
et nécessitent de ce fait une prise en charge codifiée,
basée sur une collaboration entre l’odontologiste et le
cardiologue, une parfaite connaissance des risques et
des précautions à prendre est indispensable.
Cette prise en charge mettre en garde l’odontologiste
vis–à vis de cinq risques:
-Le risque infectieux
-Le risque hémorragique
-Le risque pharmacologique
-Le risque anesthésique
-Le risque syncopal
I.Évaluation Des Différents
Risques Rencontrés
Chez Le Patient Cardiopathe
01
Le Risque
Infectieux
Endocardite Infectieuse
● La prise en charge des cardiopathies est dominée par le
risque d’une endocardite infectieuse (EI) ou maladie d’Osler.
● L’endocardite infectieuse c’est la greffe d'un agent
pathogène bactérien sur un endocarde sain ou
antérieurement lésé et surtout de l’endocarde valvulaire,
suite à une effraction muqueuse ou cutanée.
● Celle-ci se traduit par la formation de végétations
entraînant une destruction tissulaire locale (notamment une
destruction valvulaire majeure à l’origine d’une
valvulopathie importante.
● Elle est associée à un risque de morbidité de 20 à 30% des
cas.
Physiopathologie De L’endocardite Infectieuse
● Les principaux germes en causes: streptocoques, staphylocoques,….les levures représentent 1,2 à 2,6%
● Dans la plupart des cas, les bactéries responsables de la maladie proviennent d'une porte d'entrée qui est importante à traiter. Celle-ci peut être
digestive, gastro-intestinal, otorhino-laryngologique ou génito-urinaire. Dans d’autres cas, l’EI peut avoir pour origine une infection cutanée,
pulmonaire ou une hémodialyse. Très souvent, l’entrée des bactéries dans la circulation sanguine se fait au niveau de la cavité buccale, lors d’un
acte médico-chirurgicale par exemple une extraction dentaire ou un acte endodontique, aussi la mauvaise hygiène ou l’apparition d’une gingivite
ou bien des foyers infectieux apicaux ou parodontaux
● L’incidence des bactériémies selon la nature des soins dentaires :
-18 - 85% pour les extractions dentaires.
-60 - 90% pour une chirurgie parodontale.
-7 -82% pour un détartrage.
-0-26 % lors du brossage
-20 à 40% Système de nettoyage interdentaire
-17-51% système d’irrigation ,mastication
Classification Des Cardiopathies En Fonction Du
Risque Oslérien
Cardiopathies à haut risque d’endocardite infectieuse
(justifiant une antibioprophylaxie pour tout geste invasif bucco-dentaire)
● Prothèse valvulaire (mécanique ou bio prothèse) ou matériel étranger pour une chirurgie
valvulaire conservatrice (anneau prothétique...)
● Cardiopathies congénitales cyanogène (la tétralogie de Fallot et la transposition des gros
vaisseaux, syndrome d’Eisenmenger, atrésie pulmonaire avec communication
interventriculaire, tronc artériel commun, atrésie tricuspide) :
- non opérée ou dérivation chirurgicale pulmonaire systémique,
- opérée avec un shunt résiduel,
- opérée avec mise en place d’un matériel prothétique par voie chirurgicale ou transcutanée,
sans fuite résiduelle, seulement dans les 6 mois suivant la mise en place,
- opérée avec mise en place d’un matériel prothétique par voie chirurgicale ou transcutanée
avec shunt résiduel.
● Antécédent d'endocardite infectieuse
Classification Des Cardiopathies En Fonction Du
Risque Oslérien
Cardiopathies n’étant pas à haut risque d’endocardite infectieuse
● Autres valvulopathies (insuffisance aortique, insuffisance mitrale, rétrécissement aortique)
● Prolapsus de la valve mitrale
● Bicuspidie aortique
● Autres cardiopathies congénitales non cyanogènes
● Arythmies
● Maladie coronarienne
● Patient porteur d’un dispositif cardiovasculaire implantable
Les Manifestation Clinique
● Elévation de la température avec frissons.
● D’asthénie, sueurs, anorexie et arthralgies.
● Les signes cardiaques : souffle cardiaque.
● La splénomégalie modérée( augmentation du volume de la rate )
● pétéchies Pétéchies
● Les signes cutanés : hippocratisme digital, faux panaris d'OSLER, taches blanchâtres de ROTH au
fond de l'œil.
faux panaris d'OSLER
Hippocratisme digital Tache de Roth
Complications
L'EI provoque d’une part des complications cardiaques :
- lésions valvulaires,
- abcès du myocarde,
- infarctus myocardique,
- embolie coronarienne,
- arythmie supraventriculaire,
- insuffisance cardiaque.
D’autre part, l’EI cause des complications générales telles que des complications neurologiques,
infectieuses, vasculaires, rénales, splénique ou une septicémie entraînant la mort
Traitements
Il existe plusieurs types de traitements contre l’EI ; tout d’abord le traitement
médicamenteux avec une antibiothérapie intraveineuse ciblée et prolongée, ainsi
qu’un traitement chirurgical de la valve, soit par élimination des tissus infectés
soit par remplacement de la valve
Prise en charge en odontologie
Tout d’abord, il faut savoir que la prise en charge dépend de la cardiopathie associée, selon qu’ elle soit à haut risque ou
non d’EI. Une prise en charge particulière s'adresse uniquement pour les patients à haut risque d'endocardite ; certains
actes sont proscrits et d'autres ne peuvent être faits qu'avec une administration d'antibiotique au préalable. Plusieurs
précautions sont à prendre lorsque le chirurgien-dentiste reçoit un patient à haut risque d’EI :
Temps pré-opératoire
● L’interrogatoire : en début de séance est primordial afin de réaliser l’anamnèse la plus complète possible. Il ne faut pas hésiter à
contacter le médecin traitant ou le cardiologue en cas de doute sur la cardiopathie. Le patient doit être informé du risque
d’endocardite infectieuse.
● Mettre en place une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et éradiquer tout foyer infectieux pour éviter toute contamination
bactérienne.
● Limiter le stress et la douleur : • Pour cela, une relation de confiance avec le patient doit être établie en discutant de ses
appréhensions,
● Une anesthésie efficace et durable est indispensable .
● Les précautions quant à l’utilisation d’anesthésie vasoconstrictrice dépendent des pathologies cardiovasculaires associées. Dans la
plupart des cas, la dose maximale de vasoconstricteur est limitée à O.O4 mg par séance, soit 2 cartouches de 1/100 000 ou 4
cartouches de 1/200 000 d’anesthésie adrénalinée .
Prise en charge en odontologie
Actes bucco-dentaires non invasifs ne nécessitant pas une
antibioprophylaxie
● actes de prévention non sanglants ;
● soins conservateurs ;
● soins prothétiques non sanglants ; Recommandations ANSM 2011
● dépose postopératoire de sutures ;
● pose de prothèses amovibles ;
● pose ou ajustement d’appareils orthodontiques ;
● prise de radiographies dentaires.
Prise en charge en odontologie
Actes thérapeutiques nécessitant une antibioprophylaxie
● Mise en place d’une digue
● Soins endodontiques : Traitement des dents à pulpe vitale
● Soins prothétiques à risque de saignement
● Soins orthodontique à risque de saignement
● Actes et soins parodontaux : Détartrage avec et sans surfaçage radiculaire, Sondage parodontal
● Avulsion dentaire : Dent sur arcade, alvéolectomie, séparation de racines, Dent de sagesse
mandibulaire incluse, Dent incluse (hors dent de sagesse mandibulaire), dent en désinclusion,
germectomie
● Chirurgie osseuse (Hors actes de chirurgie maxillo-faciale et ORL)
● Exérèse des tumeurs et pseudotumeurs bénignes de la muqueuse buccale
● Frénectomie
● Biopsie des glandes salivaires accessoires
Recommandations ANSM 2011
Prise en charge en odontologie
Actes sous conditions
● Les traitements endodontiques doivent rester exceptionnels et sont soumis à certaines conditions :
- un traitement endodontique peut être commencé uniquement sur dent vitale,
- le traitement endodontique doit concerner seulement les dents à une racine,
- une exception peut être faite pour la première prémolaire si et seulement si les canaux sont
accessibles et le traitement réalisable en une séance,
- une antibioprophylaxie doit être prise avant l’acte,
- la digue est obligatoire en cas de traitement endodontique.
● Les parodontopathies et les pulpopathies nécessitent l’extraction des dents concernées.
Recommandations ANSM 2011
Prise en charge en odontologie
Actes contre-indiqués chez les patients à haut risque
d’endocardite infectieuse
● Retraitement endodontique par voie orthograde et rétrograde,
● Traitement endodontique sur une dent nécrosée,
● Traitement endodontique sur une dent à plusieurs racines,
● Traitement endodontique nécessitant plusieurs séances et sans digue,
● Amputation radiculaire,
● Transplantation,
● Chirurgie périapicale,
● Chirurgie implantaire et des péri-implantites,
● Chirurgie parodontale,
● Réimplantation de dents expulsées,
● Chirurgie pré orthodontique des dents enclavées ou incluses,
● Greffe osseuse et comblement,
Recommandations ANSM 2011
● Anesthésie intra-ligamentaire,
Prise en charge en odontologie
Protocole d’antibioprophylaxie lors des soins dentaire
Antibioprophylaxie = un acte de prévention
1. c’est l’administration d'antibiotiques avant la contamination bactérienne potentielle du fait
d'une situation à risque durant un geste opératoire
2. Administration par voie systémique d’une dose unique dans l’heure qui précède l’acte invasif
3. Les mesures prophylactiques recommandées par ADA 2017 pour prévenir l’EI
Dose
Délai avant la
Groupe de patient Antibiotique Voie Adulte Enfant procédure
PO 50 mg/kg 1h
Patients à risque Amoxicilline 2g
Patients incapable de Dans les 30 min
prendre des médicanments Ampicilline IV ou IM 50 mg/kg
2g qui précédent
par voie orale
PO 1h
Patients allergique à la Clindamycine 600 mg 20 mg/kg
pénicilline/l’amoxicilline/
l’ampicilline PO 2g 1h
Céfalexine ou Céfadroxila 50 mg/kg
PO
Azithromycine ou Clarithromycine 500 mg 15 mg/kg 1h
Prise en charge en odontologie
Circonstances particulières
1. Patients à risque élevé déjà sous traitement antibiotique chronique : antibiotique de classe
différente afin de ne pas rencontrer de résistance
2. Si traitement nécessite plusieurs rendez-vous :
- Regrouper les actes
- Les espacer d’au moins une semaine afin de limiter l’apparition d’organismes résistants
- Si traitement est nécessaire la même semaine prescrire un autre type d’antibiotique
Préférer Pristinamycine/Clindamycine → si 2ème antibioprophylaxie
3. Si le patient oublie la prophylaxie : la plupart des autorités sont d’accord pour considérer que
l’antibiotique est encore utile jusqu’à 4 heures après l’intervention
En toutes circonstances :
Avis du cardiologue - information et consentement du patient
Praticien compétent, instauration d’un suivi
Prise en charge en odontologie
● Le suivi bucco-dentaire doit s’effectuer tous les 4 à 6 mois pour les patients à haut risque d’EI.
● Il est nécessaire d'éradiquer les foyers infectieux en cas de haut risque d'EI avec un traitement antibiotique et
un traitement étiologique.
● Un contexte inflammatoire au niveau de la bouche, un mauvais contrôle de plaque ou encore une maladie
parodontale peut aggraver la bactériémie d'origine dentaire.
● L’hygiène buccodentaire doit être irréprochable ; pour cela une motivation à l’hygiène est nécessaire. Un
brossage régulier et efficace permet de maintenir une santé parodontale idéale et diminue l’apparition de
bactéries.
● S’assurer de la présence du matériel d’hémostase locale en cas d’acte chirurgical à risque hémorragique
lorsque le patient est porteur d’une prothèse valvulaire cardiaque mécanique et est sous antithrombotiques.
● quelque soit les différentes situations cliniques, il est indispensable de toujours respecter les précautions
générales .
Cas particulier : le RAA
Rhumatisme articulaire aigu
C’est une affection inflammatoire, due à la toxine du streptocoque bêta hémolytique du
group A, atteignant les articulations et pouvant secondairement toucher le cœur
➔ RAA sans lésions cardiaques
- Un historique de R.A.A sans atteinte cardiaque, ne nécessite pas
d'antibioprophylaxie de l'endocardite infectieuse, il est juste conseillé
de rapprocher la date de l'acte de celle de la dernière injection de
pénicilline.
➔ RAA avec atteinte cardiaque
L'antibioprophylaxie de l'endocardite infectieuse est impérative. En
utilisant un autre antibiotique que celui utilisé pour la prophylaxie au
long cours du R.A.A (pristinamycine ou clindamycine)
02
Le Risque
Hémorragique
Les Antithrombotiques
● Lors de maladie cardiovasculaire, il existe un risque thromboembolique qui exige la prise de médicaments
antithrombotiques, dont le but est d'éviter la formation d’un thrombus vasculaire en fluidifiant le sang. Cependant cette
prescription entraîne un risque hémorragique non négligeable surtout lors d’acte chirurgical à risque hémorragique
● Il existe plusieurs types d’ antithrombotique :
- les antiagrégants plaquettaires,
- Les anticoagulants : les anti vitamines K, les héparines, anticoagulants oraux directs (AOD)
Patients présentants un risque hémorragique
● Maladies thromboembolique :
- Thrombose veineuse
- Embolie pulmonaire
- Affection mitrale, prothèse valvulaire
- Artériopathies des membres inférieurs
● Cardiopathies ischémiques :
- Angine de poitrine ou insuffisance coronaire
- Infarctus du myocarde (IDM)
- L’insuffisance cardiaque
Recommandations communes lors de la prise en charge de patients sous
anti-thrombotique en chirurgie orale : AAP/ AVK/ Héparine/ AOD
Temps pré opératoire
- L’interrogatoire en début de séance est primordial afin de réaliser l’anamnèse la plus complète possible. Il ne faut pas hésiter à contacter
le médecin prescripteur en cas de doute sur la stabilité de la maladie et le type de traitement. Le chirurgien dentiste doit évaluer le risque
hémorragique, celui-ci dépend de plusieurs critères :
1. le type de traitement: monothérapie ou bithérapie,
2. le type d’acte à réaliser,
3. la valeur de l’INR 24 à 48 heures avant l’acte chirurgical pour les AVK,
4. la localisation de l’acte ; le sinus maxillaire et le plancher buccal, notamment dû à la présence de l’artère linguale, sont des zones les plus
à risque hémorragique.
5. la durée de l’intervention ; une intervention inférieure à 45 minutes présenterait un risque hémorragique diminué par rapport à une
intervention plus longue.
6. la présence d’autres facteurs de risque hémorragique comme l’inflammation gingivale ou une thrombopénie.
7. la stabilité de la pathologie du patient.
Anesthésie
L’anesthésie avec vasoconstricteur est à réaliser pour limiter le saignement. Cependant l’anesthésie
locorégionale est déconseillée, cela peut induire un hématome expansif ou une lésion nerveuse
Recommandations communes lors de la prise en charge de patients sous
anti-thrombotique en chirurgie orale : AAP/ AVK/ Héparine/ AOD
Actes déconseillés
- Bloc du nerf alvéolaire inférieur car cela peut engendrer un hématome laryngo-pharyngé entraînant
une asphyxie,
- greffe autologue
Actes contre- indiqués
- Bloc du nerf alvéolaire inférieur bilatéral,
- le prélèvement symphysaire,
- la greffe gingivale avec prélèvement palatin
Interactions médicamenteuses :
Héparine Dérivés azolés , AINS
AVK
Salicylés , AINS, Antifongique azolé
Recommandations communes lors de la prise en charge de patients sous
anti-thrombotique en chirurgie orale : AAP/ AVK/ Héparine/ AOD
Temps post-opératoire et complications
● A la fin de l’intervention, les conseils post-opératoires sont expliqués au patient. De plus, une
surveillance postopératoire doit être mise en place, particulièrement à la suite d’intervention à haut
risque hémorragique.
Il existe des complications hémorragiques qui peuvent apparaître après l’intervention ou les jours
d’après :
- hémorragies mineures comme des ecchymoses ou des suintements,
- hémorragies graves engageant le pronostic vital ce qui entraîne une prise en charge hospitalière.
● Pour les hémorragies mineures, la prise en charge est simple ; il suffit de chercher la cause et
recommencer le protocole d’hémostase dont la mise en place d’un matériau hémostatique dans
l’alvéole, la réalisation de sutures, la compression locale pendant 10 minutes, la pose d’un agent
antifibrinolytique et l’utilisation des hémostatiques chirurgicaux. Si cela ne suffit pas, une prise en
charge hospitalière sera alors nécessaire. Ces complications sont rares et sont souvent dues à une
coupure d’une artère .
Antiagrégant plaquettaire
Déf : les AAP sont des substances inhibitrices de l’hémostase primaire qui empêchent
l’adhésion des plaquettes aux parois des vaisseaux et s’opposent à leur agrégation
Molécules : Aspirine et dérivés salicylés (Kardégic© , Aspégic©…), - Thiénopyridine tels Ticagrélor (Brilique©), Clopidogrel
(Plavix©…), - Certains AINS comme Flurbiprofène (Cébutid©)), - Dipyridamole (Persantine© )
Critére : Cet effet irréversible, dure la vie des plaquettes (7 à 10 jours) et se manifeste à faible doses (75 et 325 mg/J en une seule prise )
- Test Biologique: Il n’y a pas de test biologique fiable permettant de vérifier la performance de l’AAP, il est néanmoins possible de prescrire une exploration de
l’hémostase en demandant principalement la NFS, le TP et le TCA
Spécificité de la prise en charge d’un patient traité par AAP
Monothérapie Bithérapie plaquettaire
*Ex : l’acide acétylsalicylique (aspirine) , Clopidogrel ( Plavix) Chirurgie à faible risque hémorragique : pas d'arrêt des AAP et le
*Pour tout acte invasif de chirurgie orale , pas d'arrêt de l’AAP patient peut être pris en charge en pratique de ville
Chirurgie à haut risque hémorragique : Avis obligatoire du médecin
et le patient peut être pris en charge en pratique de ville
traitant afin de définir la stratégie thérapeutique optimale
Association d’AAP avec un une prise en charge hospitalière sera nécessaire pour tous les actes à risque hémorragique .
anticoagulant Cependant le chirurgien-dentiste peut demander au médecin prescripteur s’il est possible
d’arrêter brièvement l’un des deux médicaments afin de réaliser son acte chirurgical
SFCO /Gestion péri opératoires des patients traités par antithrombotiques en chirurgie orale 2015
Anticoagulants
Les Anti Vitamine K Mode d’action des AVK : Ils inhibent la synthèse hépatique des facteurs de la
coagulation Vitamine K dépendants (Facteurs II , VII , IX , X , protéine C et S )
*Molécule : Sintrom : demi-vie = 8-9H , durée d’action de 48-96H
*Evaluation du risque hémorragique : repose sur la valeur d’INR ( mesurée idéalement dans les
24 heures au maximum dans les 72 heures précédant l’intervention chirurgicale ) , et la nature
de l’acte à réaliser :
-surveillance biologique : INR
➔ Anticoagulation modérée : INR entre 2 et 3 = Valvulopathies , prothèse
valvulaire biologique , fibrillation auriculaire
➔ Anticoagulation forte : INR entre 3 et 4 = Prothèse valvulaire mécanique ,
thromboses récidivantes
-Cette valeur doit être inférieure à 4, si cette dernière est supérieure ou égale à 4
ou instable alors l’intervention doit être reportée. En cas d’urgence ou si le patient
ne stabilise pas son INR, une prise en charge hospitalière doit avoir lieu avec un
relais héparinique
SFCO /Gestion péri opératoires des patients traités par antithrombotiques en chirurgie orale 2015
Anticoagulants
Héparine : est un anticoagulant injectable prescrit IV ou sous-cutanée, en général, avec une action
immédiate, sa durée d’action est de 8 à 12 h. Ce traitement agit sur l’anti-thrombine III en multipliant son action
inhibitrice sur la coagulation. L’interruption du traitement de l’héparine provoque un effet direct sur la coagulation
Molécules : Héparine non fractionnée HNF : Calciparine® -Héparine de bas poids moléculaires HBPM : Fraxiparine®
La conduite à tenir dépend de l’indication de prescription de l’héparine :
Traitement préventif de la maladie Traitement curatif de la maladie
thromboembolique veineuse thromboembolique veineuse
-Pas d'arrêt de l’héparine -L’avis de médecin traitant est obligatoire
-Le patient peut être pris en charge dans la Chirurgie à faible risque hémorragique :
pratique de ville et le geste est réalisé dans la *1 injection /24 h : pas d'arrêt et le geste est réalisé dans la
journée qui précède la prochaine prise journée qui précède la prochaine prise,
*2 injection / 24 h : surseoir à l’injection du matin
Chirurgie à haut risque hémorragique : Prise en charge
hospitalière ou reporter l’intervention
Anticoagulants
Anticoagulants Oraux Directs (AOD)
Déf: Les AOD bloquent de manière spécifique et directe, ils possèdent une fenêtre thérapeutique plus large que les AVK,
ainsi qu’une demi vie plus courte, une action plus rapide (2-3 heures), des interactions médicamenteuses moins
abondantes et un suivi de traitement moins régulier que lors de la prise d’AVK
Cependant, les AVK ont l’avantage d’avoir un test biologique capable de doser son efficacité, un antidote connu et clair
Molécules : -les inhibiteurs directs de la thrombine : Dabigatran (Pradaxa®),
- les inhibiteurs directs du facteur X activé : Rivarxaban (Xarelto®), Fondaparinux, Apixaban
Pour surveiller l’action des AOD certaines données montrent que le risque hémorragique sous AOD est pratiquement le même
que sous AVK
La prise en charge des patients sous AOD :
-Les actes chirurgicaux à faible risque hémorragique: la poursuite du traitement est recommandé et l’intervention
chirurgicale ne nécessite qu’un protocole d’hémostase locale ainsi que le respect des recommandations précédentes
-les actes chirurgicaux à haut risque hémorragique : il est indispensable de contacter le médecin prescripteur avant toute
intervention. Il déterminera alors le risque thrombotique ,si ce dernier est faible, les AOD sont interrompus la veille et le
jour de l’intervention. Cependant si le risque thrombotique est élevé, par exemple pour les patients porteurs de valves
cardiaques mécaniques, une prise en charge hospitalière avec relais à l’héparine sera nécessaire.
Différence de prise en charge en fonction des
différents types d'anti thrombotiques
Moyens locaux d’hémostase
Compression immédiate
- Compression bidigitale et interposition de compresse
- Eponge hémostatique
- Sutures
- Colle chirurgicale :cyanoacrylate
- Application de BDB passive des anti fibrinolytiques
Compression médiate
- Gouttière hémostatique
- Moyens physiques (thermo coagulation, laser chirurgical)
03
Le Risque
Pharmacologique
Les Précautions vis-à vis de la prescription médicamenteuse
Pas de barbiturique , ni de narcotique Cardio dépressif
Antalgiques et anti-inflammatoires: Pas d’AINS Patients avec infarctus
Peut induire une baisse de l’activité de certains médicaments cardiovasculaires (bétabloquant,
Prescription d’AINS et corticoide
inhibiteurs de l’enzyme de conversion, inhibiteur calcique , antagoniste de l’angiotensine II)
(risque faible avec un trt court)
Les AINS sont déconseillés chez les patients traités par diurétiques lorsqu’ils sont âgés et/ou déshydratés risque d’insuffisance rénale aiguë
04
Le Risque
Anesthésique
des risques en lien avec :
-la solution analgésique qui comprend la molécule anesthésiante et les vasoconstricteurs, - la technique anesthésique utilisée, - le terrain
émotionnel et médical du patient
Utilisation des vasoconstricteurs chez le patient cardiopathe
Lorsque le patient souffre d'affections cardiovasculaires, l'anesthésie avec vasoconstricteur doit être limitée car en cas de concentrations abusives,
elle peut déclencher une décompensation de la maladie et réduire la contractilité. C’est pourquoi, chez le patient cardiopathe, la dose maximale
recommandée de vasoconstricteur est de 0.04mg/séance, ce qui correspond à deux cartouches de 1/100 000 ou quatre cartouches de 1/200 000
d’anesthésie adrénalinée. Une fois cette dose dépassée, une anesthésie sans vasoconstricteur doit être utilisée. Il est préférable de procéder à une
anesthésie adrénalinée efficace, durable dans le temps tout en respectant les doses maximales, plutôt que de prendre le risque d’engendrer un
stress dû à la douleur
Précautions vis-à-vis des techniques utilisées chez le patient cardiopathe
05
Le Risque
Syncopal
Déf :C’est une perte de connaissance complète par défaut d’irrigation cérébrale ,cette perte est brève et accompagnée d’une
dissolution brusque du tonus musculaire
Cardiopathie à risque important : -Trouble du rythme: tachycardie,bradycardie -Rétrécissement aortique serré -Embolie
pulmonaire -Angine de poitrine et IDM -HTA non controlée
Clinique :- Perte de connaissance totale - Pâleur intense avec cyanose- Mydriase bilatérale- Pouls non perçu,- TA
imprenable
Prévention du syncope au cabinet dentaire :
- Interroger le patient sur son état général et sur les antécédents
-Bonne installation du patient
-Bonne approche psychologique et une bonne anamnèse
-Le patient ne doit pas être à jeun jeun
-Une salle de travail bien aérée
-Les ceintures et les cols sont desserrés
-Eviter les séances de soins longues et en dehors de la matinée
-Eviter les actes douloureux et le changement brutal de position
Pour une prémédication sédative, anxiolytique : Hydroxyzine
- Atarax® cp 25mg Adulte : 1 à 2 cp la veille et le matin
- Atarax® sirop 200mg/100ml
Conduit à tenir devant une syncope :
- Arrêter tout soin
- Allonger immédiatement le patient en décubitus dorsal
- Mettre en route une ventilation artificielle
- Un massage cardiaque externe
- Appeler une équipe médicale spécialisée.
II.Les Pricipales Pathologies
Cardio-vasculaire
L’Hypertension
Artérielle
(160 179)
(100 109)
Les différentes situations cliniques
devant un patient souffrant d'HTA
Les différentes situations cliniques
devant un patient souffrant d'HTA
Les Précautions Générales devant une HTA :
Mesurer la Pression artérielle du patient avant les soins
•Limiter le stress du patient
- Prémédication sédative ou MEOPA
- Analgésie efficace avant les soins
•Si le patient ne se sent pas bien durant la séance de soins (céphalées,
acouphènes, vertiges ou troubles de la vue) → suspecter une crise
hypertensive et arrêter les soins
•Éviter une hypotension orthostatique en fin de soin en relevant le patient
lentement
L’Arythmie
Les différentes situations
cliniques devant un patient
arythmique
L’Insuffisance Cardiaque
Les différentes situations cliniques devant un
patient IC « selon la sévérité de l'insuffisance
cardiaque »
Angine De Poitrine (Insuffisance coronaire)
Classification :
L’angor est classé en fonction du degré de gêne fonctionnelle
.
Les différentes situations cliniques devant
un patient souffrant d'angine de poitrine
L’Infractus Du
Myocarde
Les différentes situations cliniques
devant un patient souffrant d’IDM
Conclusion
L’odonto-stomatologiste joue un rôle important dans la prévention, le
dépistage et la prise en charge de ces malades tarés
La prise en charge doit se faire en suivant les protocoles issus de
recommandations de sociétés savantes, ou de consensus professionnels.
Merci!
UNIVERSITÉ SALAH BOUBENIDER CONSTANTINE 3
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Service de pathologie et chirurgie buccales
D’aprés: Bouznad Djihane