Les Arts-Plastiques A L Ecole
Les Arts-Plastiques A L Ecole
à école primaire
2020
Sommaire
Arts plastiques
r•• .. ••""w
tll4 'Il' I" 30.08.2020 _·-·
etP:
_._,
TIMHU
1 cc 3
Choisir outils, medium, supports
en fonction d'un projet et adapter
son geste
Ressources maternelle
Développer du goût pour les Choisir différents outils, médiums, supports en fonction d’un projet ou d’une
pratiques artistiques. consigne et les utiliser en adaptant son geste.
Découvrir différentes formes Pratiquer le dessin pour représenter ou illustrer, en étant fidèle au réel ou à un
d’expression artistique. modèle, ou en inventant.
Vivre et exprimer des émotions, Réaliser une composition personnelle en reproduisant des graphismes. Créer des
formuler des choix. graphismes nouveaux.
Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l'art.
- Effectuer des choix parmi les images rencontrées, établir un premier lien entre son univers visuel et la
culture artistique.
- Exprimer ses émotions lors de la rencontre avec des œuvres d'art, manifester son intérêt pour la
rencontre directe avec des œuvres.
- S'approprier quelques œuvres de domaines et d'époques variées appartenant au patrimoine national et
mondial. S'ouvrir à la diversité des pratiques et des cultures artistiques.
En ce sens, les questions au programme ont pour but d’amener peu à peu les élèves à com-
prendre de quelle manière les arts plastiques questionnent le monde tout en questionnant
celui ou celle qui perçoit ce monde.
La représentation du monde
2. Nous reprenons cette expression de Bernard-André Gaillot in Arts plastiques : éléments d’une didactique critique,
Retrouvez Éduscol sur PUF, 1997.
3. Les arts plastiques : contenus, enjeux et finalités, Claude Reyt, Evelyne Houet, et Marie-Claire Martin, sous la
direction de Daniel Lagoutte, Armand Colin, 1999, p. 139.
Par cette question au programme, il ne s’agit pas d’apprendre aux élèves à « bien »
représenter et strictement selon des canons esthétiques ou des normes, mais de leur faire
découvrir, explorer et comprendre la diversité des modes de représentation. En fonction d’une
intention développée dans le cadre d’un projet personnel, les élèves sont amenés à faire des
choix qui vont progressivement leur permettre de placer la question de la représentation
du monde du côté de la production de significations. Au cycle 2, sur cette question au
programme, cela signifie amener les élèves à comprendre notamment que :
la représentation d’un être, d’un objet, d’un lieu se réalise à travers des langages artistiques ;
il existe différents modes de représentation, un même objet pouvant être représenté de
multiples manières ;
le contexte de production (historique, géographique, culturel) d’une œuvre impacte les choix
d’un artiste et le dispositif de représentation inventé ;
chaque mode de représentation, conventionnel ou pas, est signifiant en soi ;
les choix opérés (matériaux, supports, outils utilisés mais aussi formes, matières, couleurs
organisées dans l’espace) se combinent entre eux pour créer du sens ;
une représentation non conventionnelle du monde qui nous entoure répond à d’autres exi-
gences de représentation ; elle répond à une intention et cherche à nous dire, à exprimer autre
chose ;
représenter le monde, ce n’est pas seulement représenter des choses concrètes qui nous
entourent, c’est aussi représenter une idée, un sentiment, une interrogation ;
un dispositif de représentation n’a pas un sens préalablement figé et imposé par l’artiste ;
une œuvre est polysémique ;
sujet, objet représenté et matériaux utilisés peuvent se confondre ;
un dispositif de représentation interroge aussi la relation au monde qui nous entoure ;
la représentation du monde en arts plastiques se nourrit des apports des autres champs et
domaines artistiques ;
certaines œuvres sont en résonance les unes avec les autres ;
la question de la représentation du monde est en lien étroit avec celle de l’expression des
émotions et de la narration et du témoignage par les images.
Avec cette question du programme, il ne s’agit pas d’amener les élèves à représenter
plastiquement des émotions mais de leur faire découvrir, explorer et comprendre que les
matériaux, les couleurs, les objets et tout ce qui touche directement les sens du spectateur
contribuent à l’appréhension de la production artistique. En fonction d’une intention
développée dans le cadre d’un projet personnel, les élèves sont amenés à faire des choix
qui vont progressivement leur permettre de placer la question de l’expression des émotions
du côté de la production de significations.
Cette question vise à apprendre aux élèves comment le langage plastique peut être au service
de la narration et du témoignage, soit comment il peut dire, exprimer, rendre compte, signifier
de manière ouverte. Fonction d’une intention développée dans le cadre d’un projet personnel,
les élèves sont amenés à faire des choix qui vont progressivement leur permettre de placer
la question de la narration et du témoignage par les images à la fois du coté de la production
de significations et de la réception. Au cycle 2, sur cette question au programme, cela signifie
amener les élèves à comprendre notamment que :
il existe différents types d’images avec des fonctions différentes ;
certaines images racontent une histoire, un événement, une époque, ou portent un témoi-
gnage. Elles rendent alors compte d’une réalité, d’une idée, d’un questionnement ;
a contrario, toute image n’est pas narrative ;
raconter, c’est figurer une histoire ou un événement mais cela peut être aussi représenter le
déroulement d’une action ou mettre en scène des acteurs, des personnages ;
la création d’une image dépend étroitement de sa nature, de sa fonction, du public visé, des
intentions de son auteur ;
une image, et particulièrement une œuvre d’art, n’a pas un sens donné. Elle est polysémique
et peut susciter diverses interprétations, notamment en fonction de son contexte de produc-
tion et de son contexte de réception ;
une image ou une série d’images fixes ou animées peut évoquer un temps, un espace, une
action grâce à différents éléments signifiants plus ou moins mis en relation les uns avec les
autres ;
une image ne rend compte que d’une vision partielle du monde à partir d’un point de vue
précis. Elle est le produit d’un parti pris et toujours d’une construction ;
Retrouvez Éduscol sur collections, rencontres fortuites d’œuvres d’art ou, au contraire, mise en espace réfléchie
d’images diverses peuvent construire une narration.
Après la sensibilisation aux activités et à la perception des langages artistiques conduite en maternelle, le cycle 2 a fait
découvrir aux élèves quelques notions fondamentales en arts plastiques, en s'appuyant sur des préoccupations qui leur sont
proches. Durant le cycle 3, l'enseignement des arts plastiques s'appuie sur l'expérience, les connaissances et les compétences
Préambule travaillées au cycle 2 pour engager progressivement les élèves dans une pratique sensible plus autonome, qu'ils apprennent à
analyser davantage.
L'HETEROGENEITE ET LA COHERENCE PLASTIQUES : les
questions de choix et de relations formelles entre
constituants plastiques divers, la qualité des effets
plastiques induits ; le sens produit par des techniques
Arts plastiques Le développement du potentiel d'invention et de création est poursuivi.
- Les apprentissages sont nourris par l'introduction de connaissances plus précises et par une attention plus soutenue à
mixtes dans les pratiques bidimensionnelles et dans les
fabrications en trois dimensions. Cycle 3 l'explicitation de la production plastique des élèves, des processus artistiques observés, de la réception des œuvres
rencontrées.
LA NARRATION VISUELLE :
- Compositions
plastiques en deux ou trois dimensions à des fins d
récit ou de témoignage
- Organisation des images fixes ou animées pour raconter
« Les trois questions au programme sont abordées chaque année du cycle ; travaillées
isolément ou mises en relation, elles permettent de structurer les apprentissages. Elles
sont explorées à partir de notions récurrentes (forme, espace, lumière, couleur, matière,
corps, support, outil, temps), en mobilisant des pratiques bidimensionnelles (dessin,
peinture, collage…), des pratiques tridimensionnelles (modelage, sculpture, assemblage,
installation…) et les pratiques artistiques de l’image fixe et animée (photographie,
vidéo, création numérique), pour développer chez les élèves des habiletés à fabriquer,
représenter, mener un projet et s’exprimer sur son travail ou sur une œuvre. » 2
Enjeux des trois ques- Il convient de ne pas confondre « questions » et « thématiques » : les trois questions
tions au programme au programme du cycle 3 sont des questionnements et non de simples thématiques,
d’arts plastiques du au sens où les arts plastiques questionnent ces domaines et ne les illustrent pas.
cycle 2
En ce sens, les questions au programme ont pour but d’amener peu à peu les élèves
Ressource disponible
en PDF à comprendre de quelle manière les arts plastiques questionnent le monde tout en
questionnant celui ou celle qui perçoit ce monde. En cycle 3, ces questions poursuivent
et approfondissent celles proposées en cycle 2.
Les trois questions sont proposées dans le programme d’arts plastiques du cycle 3. Elles sont
des pistes de réflexion à développer à travers les pratiques plastiques proposées en classe.
Chaque expérience envisagée dans le cadre de l’enseignement des arts plastiques doit en
effet être à la fois prétexte et support de réflexion et d’apprentissage sur « la représentation
plastique et les dispositifs de présentation », sur « les fabrications et la relation entre l’objet et
l’espace » et sur « la matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de
l’œuvre ». Précisant les intentions éducatives des arts plastiques au cycle 3, les trois questions
constituent finalement une assise permettant de combiner perception du monde basée sur
l’intelligence sensible et appréhension du monde réfléchie et raisonnée. Elles supposent des
allers et retours permanents entre pratique et réflexion. Si les attendus de fin de cycle et les
compétences à travailler définissent les connaissances, capacités et attitudes à développer en
arts plastiques, les trois questions visent « l’acquisition de notions et de concepts plastiques qui
supposent une abstraction et un engagement intellectuel plus fort. » De fait, il n’y a pas d’un côté
un enseignement pratique, purement technique, et de l’autre un enseignement théorique
sur les œuvres d’art ou les questions au programme mais des pratiques artistiques qui vont
permettre de faire surgir les questionnements au moment même de l’exploration et/ou de la
production ou lors de la mise en commun des réalisations plastiques. Ainsi, les compétences
travaillées se relient toujours aux questionnements du programme. Tout au long des séances,
l’élève affine peu à peu le questionnement posé, il en découvre les différentes dimensions ou
en prend conscience tout au long de la séquence et approfondit sur le temps long du cycle.
Il commence à appréhender de façon personnelle ce qu’est un fait de l’art. Chaque séance
d’enseignement permet à l’élève de progresser sur son appréhension de la question en jeu
dans la séquence proposée, d’apprendre quelque chose sur ou autour de cette question. C’est
ainsi que l’élève apprend en œuvrant.
3. Nous reprenons cette expression de Bernard-André Gaillot in Arts plastiques : éléments d’une didactique critique,
Retrouvez Éduscol sur PUF, 1997.
4. Les arts plastiques : contenus, enjeux et finalités, Claude Reyt, Evelyne Houet, et Marie-Claire Martin, sous la direction
de Daniel Lagoutte, Armand Colin, 1999, p. 139.
Par cette question au programme, il ne s’agit pas d’apprendre aux élèves à « bien »
représenter et strictement selon des canons esthétiques ou des normes, mais de poursuivre
le travail d’exploration de la diversité des modes de représentation engagé tout au long du
cycle 2. Il s’agit par ailleurs d’amener les élèves à s’interroger sur la question de l’exposition
et à chercher à comprendre les choix de l’artiste dans la perspective de donner à voir son
travail. En fonction d’une intention développée dans le cadre d’un projet personnel, les élèves
sont amenés à faire des choix qui vont progressivement leur permettre de placer la question
de la représentation et celle de la présentation au spectateur du côté de la production de
significations. Au cycle 3, sur cette question au programme et en prolongement du travail et de
la réflexion déjà menés en cycle 2, cela signifie amener les élèves à comprendre notamment
que :
la représentation d’un être, d’un objet, d’un lieu se réalise à travers un langage, celui des
arts plastiques ;
il existe différents modes de représentation, un même objet pouvant être représenté de mul-
tiples manières ;
chaque mode de représentation est signifiant en soi ;
une représentation « non conventionnelle » du monde qui nous entoure répond à d’autres
exigences de représentation. Elle répond à une intention et cherche à nous dire, à exprimer
autre chose ;
les choix opérés (matériaux, supports, outils utilisés mais aussi formes, matières, couleurs
organisées dans l’espace) se combinent entre eux pour créer du sens ;
représenter le monde, ce n’est pas seulement représenter des choses concrètes, c’est aussi
représenter une idée, un sentiment, une interrogation. Cela peut être aussi raconter ou témoi-
gner ;
un dispositif de représentation n’a pas un sens préalablement figé et imposé par l’artiste ;
une œuvre est polysémique ;
sujet, objet représenté et matériaux utilisés peuvent se confondre ;
la représentation plastique se nourrit des apports des autres champs et domaines artis-
tiques ;
la force d’une œuvre repose sur le fait de ne pas tout donner à voir immédiatement, de sug-
gérer au lieu de montrer ;
La question de la représentation plastique est en lien étroit avec celle de la fabrication des
objets et de la matérialité de l’œuvre ;
le contexte de production (historique, géographique, culturel) d’une œuvre impacte les choix
d’un artiste et le dispositif de représentation ;
les images qui nous entourent peuvent être en lien étroit avec d’autres images. Elles peuvent
Retrouvez Éduscol sur être transformées, reproduites, dupliquées ou devenir matériaux d’une œuvre ;
les conditions de présentation des œuvres ont un impact fort dans leur réception
par le spectateur ;
une œuvre peut être conçue pour un lieu, elle interagit alors avec le lieu ;
une œuvre peut interagir avec le spectateur de manière dynamique; le spectateur
peut être amené à bouger pour la découvrir dans sa globalité.
Cette question vise à amener les élèves à s’interroger sur les pratiques liées à l’utilisation des
objets et des matériaux dans l’art. Elle invite à une réflexion plus engagée sur les pratiques en
trois dimensions (modelage, sculpture, assemblage, installation…) ainsi que sur leur mise en
espace. En fonction d’une intention développée dans le cadre d’un projet personnel, les élèves
sont amenés à faire des choix qui vont progressivement leur permettre de renouveler le regard
porté sur le monde des objets et sur les matériaux qui les entourent. Au cycle 3, sur cette
question au programme et en prolongement du travail et de la réflexion déjà menés en cycle 2,
cela signifie amener les élèves à comprendre notamment que :
objets et images, issus du quotidien, peuvent être utilisés dans le cadre d’une création artis-
tique. Ils sont soit représentés, soit réellement utilisés. Ils peuvent alors être détournés de
leur fonction première ;
chaque objet a un statut particulier (artistique, décoratif, symbolique, utilitaire, publicitaire)
et celui-ci dépend étroitement de son contexte ;
un objet, c’est du volume, une forme, une couleur, une matière, une fonction, un usage, des
sensations associées sur lesquels on peut s’appuyer ou que l’on peut considérer dans le cadre
d’un projet artistique ;
l’utilisation de l’objet en arts plastiques peut faire l’objet d’un détournement, d’une transfor-
mation, d’une citation, d’un assemblage, d’une reconstitution à des fins expressives ;
intégré dans une œuvre d’art, l’objet peut avoir un fort pouvoir expressif. Un objet peut revêtir
une dimension poétique, symbolique, sémantique dans l’art ;
une grande diversité de matériaux peut être utilisée dans les œuvres d’art, notamment
contemporaines ;
les matériaux utilisés en art ont une incidence sur le projet artistique ;
le modelage, l’assemblage, la sculpture sont des formes installées dans un espace. Les
matériaux utilisés permettent de jouer différemment du vide et du plein, en fonction d’inten-
tions. Le spectateur peut être amené à pénétrer l’espace de l’œuvre ;
l’association d’une image et d’un ou plusieurs objets permet de renouveler le regard porté
sur l’un et l’autre et permet de construire de nouvelles significations ;
de manière générale, l’utilisation d’objets, d’images et de matériaux du quotidien dans l’art
est liée à de grandes problématiques, notamment pour les objets, le caractère éphémère de la
vie humaine, la remise en question de la société de consommation, la relation à l’homme et à
l’environnement ;
l’architecture amène à explorer la relation à l’espace, au plein et au vide. Elle est aisément
abordée à partir de cette question.
5. http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-objet/ENS-objet.htm
Avec cette question du programme, il s’agit d’amener les élèves d’une part à explorer et
comprendre que les matériaux, les couleurs, les objets et tout ce qui touche directement les
sens du spectateur contribuent à l’appréhension de la production artistique ; d’autre part que
les liens possibles entre les matériaux, les outils et les gestes participent de l’élaboration de
l’œuvre. En fonction d’une intention développée dans le cadre d’un projet personnel, les élèves
sont amenés à faire des choix qui vont progressivement leur permettre de placer la question
de la matérialité de la production plastique du côté de la production de significations. Au
cycle 3, sur cette question au programme et en prolongement du travail et de la réflexion déjà
menés en cycle 2, cela signifie amener les élèves à comprendre notamment que :
la maîtrise d’une technique n’est pas une fin en soi ;
une production artistique, une œuvre a le pouvoir de représenter mais aussi d’émouvoir,
d’évoquer, de témoigner ou de narrer ;
les matériaux utilisés pour réaliser des productions plastiques ne se limitent plus aux sup-
ports, médiums, outils traditionnels et qu’il est aujourd’hui possible de faire œuvre de tout ;
il est possible d’utiliser, voire de transformer et détourner les matériaux pour signifier et
inventer ;
le sujet d’une œuvre peut être la matière utilisée pour produire et créer ;
chaque matériau, couleur, objet choisi a un effet spécifique sur l’ensemble de la production
artistique et sur son appréhension. La matérialité d’une œuvre a des qualités expressives ;
réaliser une production artistique suppose de faire des choix de matériaux, de couleurs,
d’objets en fonction d’une intention. C’est la combinaison et la mise en relation des matériaux
utilisés dans une production artistique qui fait sens ;
les matériaux utilisés, et notamment les couleurs, peuvent avoir une fonction représentative,
expressive, symbolique, sensorielle qui participe de la construction du sens ;
les couleurs et leur agencement donnent beaucoup à voir dans une production artistique.
Elles rendent compte d’une vision du monde ;
la couleur a un pouvoir suggestif fort. Elle peut être matière. Dans certaines œuvres, la cou-
leur est l’élément essentiel, prépondérant, engageant par sa quantité et sa qualité une relation
particulière au spectateur ;
une œuvre se caractérise notamment par des éléments physiques et plastiques ;
les qualités des matériaux, les effets du geste et de l’instrument ont une véritable incidence
dans la pratique artistique ;
la matérialité d’une œuvre est déterminante dans la réception qu’en fait le spectateur.
Tout comme les mots et leurs sonorités pour l’écriture, les sons et leur intensité, leur hauteur
pour la musique, les arts plastiques prennent appui sur un langage spécifique. Dans les
programmes, ce langage est défini par des éléments précis et explore des domaines variés :
des pratiques bidimensionnelles (dessin, peinture, collage, etc.) ;
des pratiques tridimensionnelles (modelage, sculpture, assemblage, installation, etc.);
des pratiques artistiques de l’image fixe et animée (photographie, vidéo, création numérique).
Dès le cycle 2, l’élève est amené à explorer la diversité de ces domaines, tant dans la pratique,
que dans les œuvres qu’il rencontre. Au sein de la pratique, il expérimente en réinvestissant des
gestes du quotidien, et découvre d’autres possibles dans un ou plusieurs domaines. Il observe
des œuvres de domaines et périodes variés. L’enjeu est de l’amener à remettre en cause ses
représentations afin qu’il puisse saisir les choix qu’il engage dans son projet. Au cycle 3,
l’élève étoffe progressivement un répertoire dans lequel il peut puiser pour mener à bien son
projet et percevoir les œuvres qu’il rencontre.
Ce lexique pose quelques éléments de repères pour explorer la diversité des pratiques.
Il propose des liens avec les questionnements du programme, tout en soulignant que cette
relation doit être élargie à l’ensemble des domaines et des éléments du langage artistique.
La matérialité de la production plastique et la Exploration des qualités physiques des matériaux, des
sensibilité aux constituants de l’œuvre médiums et des supports pour peindre ou dessiner (…).
Les effets du geste et de l’instrument : les qualités Mise en œuvre de l’amplitude ou la retenue du geste,
plastiques et les effets visuels obtenus par la mise en sa maîtrise ou son imprévisibilité (désir d’agir sur le
œuvre d’outils, de médiums et de supports variés ; (…) support, de laisser trace, affirmation des aspects
par l’amplitude ou la retenue du geste, sa maîtrise ou physiques, matériels, gestuels, rythmes, vitesse, étendue
son imprévisibilité. ou profondeur dans son rapport aux limites, aux bords, à
la matérialité du support ou du médium…).
L’enjeu est d’engager l’élève à jouer du plein et du vide, à investir l’espace. La comparaison
faite par Ernst Gombrich6 de sculptures égyptiennes, statiques avec le Discobole du sculpteur
athénien Myron dont le corps se déploie « dans un extraordinaire effet de mouvement »
permet de souligner cette relation de la sculpture à l’espace. Dans la sculpture du XXe siècle,
les figures du sculpteur Henri Moore sont des blocs percés où le vide est aussi important
que la matière. Un élève investissant l’argile, commence par travailler à plat, en bas-relief
ou en gravant timidement des traits dans la matière. Il s’agit de l’engager à prendre de la
hauteur, du volume, afin de lui permettre d’engager des choix en relation à son projet. Ce
faisant, il se confronte à des questions d’équilibre et de déséquilibre, de résistance des
Le spectateur, confronté à une sculpture, peut en faire le tour ou être restreint à un point de
vue, il peut également être pris à parti : pénétrer dans certaines œuvres, dont les Pénétrables
de Soto, ou encore entrer en relation avec celles-ci, telles les sculptures en mouvement
de Tinguely. Il convient d’attirer particulièrement l’attention des élèves sur ces points, qui
nécessitent de multiplier les représentations de l’œuvre, y compris par le biais de vidéos, et,
chaque fois que cela est possible, de les confronter à l’œuvre elle-même. L’installation est
un déploiement d’objets ou de sculptures dans un espace. Lorsque l’œuvre est spécialement
conçue pour un lieu et entre en relation avec celui-ci, elle est nommée « in situ ». L’élève est
amené, au sein de projets souvent collectifs, à se confronter à ces pratiques. L’enseignant
pourra proposer de réaliser une sculpture en fonction d’un lieu après en avoir relevé, avec
les élèves, l’ensemble des caractéristiques : la fonction mais également les émotions qui s’en
dégagent et les éléments du langage plastique qui pourront être repris dans la réalisation
(forme, couleurs, matières, etc.).
Ce domaine permet également d’ouvrir à l’architecture, en ce qu’elle est une relation entre
l’espace et les matériaux. Les élèves sont invités à concevoir, non pas des maquettes abouties,
mais des espaces dans lesquels ils peuvent se projeter, qu’ils peuvent investir.
La vidéo et le film d’animation seront également investis en ce qu’ils peuvent raconter une
histoire ou, sans raconter d’histoire, émouvoir par les choix de couleur, de formes etc.
Avec les élèves, il est conseillé de travailler de petites séquences vidéo (1 à 3 minutes) pour
apprendre à se saisir de ces éléments, plutôt que de s’engager dans un projet long, parfois
plus périlleux. Ainsi, les élèves seront amenés à raconter une courte histoire, à partir de mises
en situation variées, ou à filmer des objets, des lieux sans volonté de raconter, en brouillant les
repères du spectateur. On peut ici se rapporter au film Le retour à la raison de Man Ray datant
de 1923 ou dans un autre registre, au film d’animation Fantasia produit par Walt Disney en
1940, notamment dans la séquence liée à la Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien
Bach. La vidéo engage une relation au temps : les images peuvent donner l’impression d’un
ralenti, d’une accélération. Les élèves pourront également explorer la diversité des pratiques
liées au film d’animation8, en faisant se mouvoir des objets ou des personnes par une série
de photographies, mises en mouvement par un logiciel de montage. Ils pourront apprécier les
premières expérimentations du magicien cinéaste Méliès, qui multiplie sa figure, disparaît et
réapparaît sur l’image.
Bibliographie
Souriau E., Vocabulaire d’esthétique, Paris, PUF, 2010.
Mèredieu (F. de), Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne, Larousse éditions, 2008.
Reyt C., Les activités plastiques, Paris, Armand Colin, 1987.
Outils et Matériaux
r, e s tam p e, gravure
apie
Dessin sur p …
g r a p h ite s, de co uleurs
Crayons
Sanguine
mb
Mine de plo
Plume
Fusain
Feutres
Stylo à bille nluminure)
llig r a p h ie, e
Pinceau (ca o is, car to n, lino léum…
b
u p p o r t s : p apiers, mur,
S
hique
Palette grap
Outils et Matériaux
Pratiques bidimensionnelles /
peinture
• Peindre sans dessiner au préalable
• Explorer la peinture en termes de formes,
de passages d’une couleur à l’autre…
• Découvrir la diversité des couleurs et
apprendre à fabriquer ses propres couleurs.
• Envisager sa matérialité, son épaisseur.
Elle peut se déposer en couches épaisses
(empâtement) ou très liquides (glacis). Elle
laisse voir les gestes et les traces des outils
utilisés.
• Tout comme le peintre Soulages qui «
conçoit ses couteaux à peindre avec des
morceaux de semelle de cuir, des raclettes
de caoutchouc, de vieux pinceaux rigidifiés
par la peinture, des tiges de bois, des
planches brisées, toutes échardes
Pierre Soulages (1919) dehors, d’autres encore entourées de
chiffons... », créer ses propres outils et en
observer les traces.
p ein t u re à l’huile…
e,
m : g o u a c he, acr yliqu
Méd iu
t s (e a u , o e uf, huile…) arc d e café,
Lian re l - m
n t s (a r t if ic iel o u natu
Epaississ a
n…-)
thé, go u dro
atto irs…
Spatules, gr
sus…
éponges, tis au x , co uteaux…
rosses, r o u le ile
Pinceaux, b b o is , ca r to n enduit, to
apiers, mur,
Supports : p
u e o u l ib re, tissus…
tend
Outils et Matériaux
e s, jo u r n aux, tissus…
in
r iau x : p h otos, magaz
Maté
Co lle
is e au x, c u tter e te n d u e o u libre,
C
a p iers, b o is, carton, to il
Supports : p
tissus…
Outils et Matériaux
Outils et Matériaux
Tout comme les mots et leurs sonorités pour l’écriture, les sons et leur intensité, leur
hauteur pour la musique, les arts plastiques prennent appui sur un langage spécifique. Dans les
programmes, ce langage est défini par des éléments précis, étroitement liés aux domaines de
pratique : forme, espace, lumière, couleur, matière, corps, support, outil, temps.
Dès le cycle 2, l’élève est sensibilisé à décrire et verbaliser ces éléments et à les prendre en
compte dans sa production comme dans les œuvres qu’il est amené à rencontrer. Il apprend à
les nommer mais également à en comprendre, par la pratique, la diversité et la complexité.
Progressivement, par approches successives, par des mises en relation entre sa production,
celles de ses pairs, entre différentes œuvres d’art, l’élève s’empare du langage des arts
plastiques. Au cycle 3, ces notions sont au cœur des questionnements qui portent
l’enseignement et permettent ainsi à l’élève d’en percevoir la richesse.
Ce lexique pose quelques repères pour travailler ces notions. Il propose des liens avec les
questionnements du programme, tout en soulignant que cette relation doit être élargie à
l’ensemble des domaines et des éléments du langage artistique.
Forme
La forme est celle de l’objet artistique : un tableau, une sculpture, une installation, etc. La
forme se définit au sein même de l’œuvre : « la sculpture est la mise en forme d’un bloc (de
pierre, de bois, de plâtre etc.), la peinture est la mise en place, sur une surface plane, de
figures ou de formes, l’architecture est la mise en forme d’un édifice dans l’espace1 ». On
attirera l’attention de l’élève sur la diversité des formes : élancée, pesante, lisse, granuleuse,
ronde, anguleuse, etc. La forme peut être celle de l’objet représenté. Dans ce cas, il s’agit de
rendre l’élève attentif à l’écart lié à toute représentation. Progressivement, au cours du cycle 3,
on accordera une attention particulière aux relations entre :
forme et fonction : un objet peut avoir une forme différente et conserver sa fonction ;
forme et matériau : un matériau solide conservera la forme qu’on lui a donnée, un matériau
souple pourra se plier à de nombreuses formes, ou même imposer sa forme ;
forme ouverte et forme fermée : il s’agit ici des liens entre la forme et l’espace dans lequel
elle se déploie.
Espace
L’espace est celui dans lequel l’œuvre s’inscrit matériellement. Il est donc essentiel
d’amener l’élève à rencontrer des œuvres et à prendre conscience de leur existence matérielle
au delà des reproductions qui leur sont présentées. En sculpture, on sera particulièrement
attentif aux relations entre la matière et l’espace, dans lequel l’œuvre s’inscrit. De même,
l’œuvre peut être conçue directement en relation au lieu dans lequel elle s’inscrit : en land Art,
certaines œuvres du Street Art, un retable, etc.
L’espace est celui de l’artiste qui crée l’œuvre. Celui-ci est acteur avec son corps, il agit,
bouge, évolue lorsqu’il réalise l’œuvre. Jackson Pollock effectue quasiment une danse
lorsqu’il crée, Richard Long arpente le paysage dans lequel il crée.
L’espace est celui du spectateur. « On ne regarde pas de la même manière une miniature, vue
de près dans une sorte d’intimité, et une très grande peinture, qu’il faut prendre du recul pour
bien voir2 ». Le spectateur peut être amené à tourner autour d’une sculpture, déambuler dans
une installation etc.
L’espace est enfin celui de l’œuvre. Celui-ci peut être un espace représenté : « Un tableau
peut représenter une tranche minime d’espace (dans un portrait, une nature morte) ou de
grandes profondeurs, comme un paysage aux vastes horizons3. » L’espace est également celui
du tableau, comme le souligne le peintre Maurice Denis : « se rappeler qu’un tableau, avant
d’être un cheval de bataille (…) ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface
plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées4 ».
2. Ibid., p. 685.
Retrouvez Éduscol sur
3. Ibid., p. 687.
4. Denis M., Art et critique, 1890.
Lumière
La lumière joue un rôle essentiel dans la perception de l’œuvre : elle la rend visible. Selon
ses qualités, elle donne aux surfaces et aux couleurs des apparences différentes et produit
des ombres essentielles à la compréhension des volumes en sculpture ou en architecture.
La lumière est celle présente dans l’œuvre. On amènera l’élève à être attentif à la lumière
représentée (la bougie présente dans les œuvres de Georges de la Tour), celle suggérée (les
éclairages des œuvres du peintre Le Caravage), celle qui émane de l’œuvre par la vibration de
la couleur (œuvres de Rembrandt, Vermeer, Turner, Rothko). La lumière peut être le matériau
ou l’objet de certaines œuvres tel que le néon dans les œuvres de Dan Flavin.
Couleur
La couleur est une notion plus complexe qu’il n’y paraît, liée à la perception, aux propriétés
physiques et à la dimension culturelle.
Documents disponibles La couleur, lorsqu’elle est liée à la figuration, peut s’éloigner du strict rôle d’identification
en PDF (« le ciel est bleu, les toits sont rouges… »). Il est possible d’observer les recherches des
« La rencontre avec les
Fauves, ou d’autres artistes des XXe et XXIe siècles. Il est intéressant d’évoquer avec les
œuvres dans la formation
de l’élève au cycle 2 » élèves les couleurs présentes en architecture ou sur certaines sculptures, avec notamment
une réflexion sur la restauration lorsqu’il s’agit des couleurs souvent disparues des statues
grecques antiques, ou des façades des cathédrales, entièrement peintes.
La couleur peut prendre une importance particulière lorsqu’elle est liée à de grandes
surfaces ou travaillée dans sa matérialité. Ainsi, Matisse souligne qu’« un mètre carré de
bleu, c’est plus bleu qu’un centimètre carré de bleu » et Dubuffet qu’« il n’y a pas de couleurs
à proprement parler mais des matières colorées. La même poudre d’outremer prendra une
infinité d’aspects différents selon qu’elle sera mêlée d’huile, d’œuf, ou de lait, ou de gomme ».7
La matière colorée peut être épaisse (empâtements), fluide, visqueuse, semi-fluide, liquide
(jus, glacis), etc. Utilisant un bleu intense nommé IKB, comme matière première, Yves Klein
parle « des lecteurs de (ses) monochromes qui, après avoir vu, après avoir voyagé dans le bleu
de (ses) tableaux, en reviennent totalement imprégnés en sensibilité. »
Matière
« L’œuvre est matérielle : elle est faite de matière8. » Le bois, le fer, le papier, la toile etc.
sont des matières, appelées matériaux à partir du moment où elles sont utilisées au sein
des œuvres. Traditionnellement en sculpture, marbre, grès, bois, etc., les matériaux se sont
ouverts à la diversité au cours du XXe siècle : plexiglas, plâtre, acier, béton etc. On amènera
l’élève à prendre conscience et apprécier cette diversité et, progressivement, à être attentif aux
propriétés de la matière. « Il y a des matériaux de lumière, soit qu’ils la laissent passer en la
colorant, soit qu’ils la réfléchissent, soit qu’ils l’émettent9. » Cette même réflexion vaut pour
les œuvres bi-dimensionnelles, où l’on prêtera particulièrement attention à la diversité des
matières comme médiums : peinture à l’huile, peinture acrylique, gouache, aquarelle, encres
mais aussi marc de café, thé, matières visqueuses (goudron, émail chez certains artistes),
etc. L’œuvre de Jean Dubuffet est à ce titre une véritable mine d’exploration, notamment dans
les séries Paysages du mental ou Matériologies. On amènera l’élève à prêter attention aux
changements de statut et à se défaire des représentations ou idées reçues : une image peut
devenir matière, un objet peut devenir matériau.
6. À lire ou relire : Pastoureau M., Simonet D., Le petit livre des couleurs, Editions du Panama, 2007.
7. Mèredieu F. de, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne, p. 101.
Retrouvez Éduscol sur
8. Étienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, op. cit., p. 990.
9. René Passeron, Recherches poéitiques tome II, Le matériau.
Geste/Corps
Le geste est entendu comme prolongement de l’action de l’auteur, en cela, il engage
également le corps. L’enseignant invitera à explorer « l’amplitude ou la retenue du geste,
sa maîtrise ou son imprévisibilité (…) les rythmes, la vitesse10. » Dans la relation au support,
il engagera l’élève à s’emparer de l’espace du support (« étendue ou profondeur dans
son rapport aux limites, aux bords, à la matérialité du support11 »). Peindre ou dessiner
verticalement sur de grands formats ou sur un format restreint sur une surface horizontale
engage différemment le corps. Le corps peut également laisser des traces, ainsi que l’outil
prolongeant la main. On pense ainsi aux traces de la main dans l’art pariétal mais également
au poids du corps intervenant dans les tirages de certaines gravures sur bois chez Gauguin,
permettant de moduler les effets. L’enseignant accompagnera l’élève dans le « désir d’agir
sur le support, de laisser trace12 », dans l’« affirmation des aspects physiques, matériels,
gestuels13 », en relation avec la matérialité du support ou du médium. Il amènera à varier
les gestes : frotter, lancer, tourner, bloquer, appuyer, secouer, tracer, effleurer, pousser,
écraser, etc., à travailler à partir du bras, de l’épaule, du poignet, du corps, etc. Le corps est
également celui représenté dans l’œuvre.
Support
S’il s’agit d’une œuvre bidimensionnelle, l’espace est celui du support sur lequel l’artiste
intervient : une feuille, une toile, un mur etc. Durant la grande histoire de l’art, les supports
ont varié selon les découvertes et les choix des artistes : le bois pour les portraits du Fayoum
ou la Joconde de Léonard de Vinci, la toile en lin à la Renaissance, la soie pour certaines
peintures orientales, le papier d’abord en Chine puis en Europe au Moyen Âge, le papyrus,
le velin, le verre etc. Au milieu du XXe siècle, des artistes ont particulièrement cherché à
travailler ce support. Ainsi, Fontana fend la toile pour dénoncer l’illusion de la peinture et
rappeler la matérialité du support et Simon Hantai plie le support. L’enseignant amènera les
élèves à investir l’ensemble du support (bien souvent, les élèves dessinent dans un espace
réduit, sans prendre en compte l’ensemble de la feuille) et à y prêter attention et à en prendre
conscience (une feuille de papier noir cartonné ne permet pas le même travail qu’une feuille
de papier de soie blanche). Encore une fois, il s’agit d’ouvrir l’élève à la diversité pour lui
permettre d’investir son projet.
Pour prêter attention au support, l’enseignant en variera :
les formes : l’élève, habitué au format rectangulaire, pourra travailler sur des supports
ronds tels les tondos, carrés, des supports déchirés ou découpés suivant des formes
aléatoires , des supports détournés : végétaux, sols, murs, vitres, des supports en volume
(objets, piliers, mobilier, etc.) ;
les matières : l’élève, habitué au papier blanc et lisse sur lequel il écrit, disposera de pa-
piers plus ou moins épais, de couleurs variées, de cartons lisses ou ondulés, de papier de
soie très fragile, de papiers de récupération telles de vieilles enveloppes kraft, de calque,
de papier froissé, de cartoline, papier buvard, contre-plaqué, tissus, plastiques, papier lisse
mais également de supports souples dans lequel il pourra graver (feuille de métal,
caoutchouc, argile, etc.) ou auquel il devra s’adapter (tissus, toile de jute, etc.) ;
les formats : l’élève, habitué au format 17 x 22 ou 21 x 29,7 de la feuille de cahier, sera
amené à investir des formats plus petits, voire extrêmement petits (dessiner sur un carré
de 2 x 2 cm) ou sur des formats plus grands, tels que le format “raisin” 50 x 65 cm, mais
également toute la diversité des formats qui l’obligeront à s’organiser : aux dimensions de la
table ou de sa moitié, sur une feuille placée sur des tables regroupées obligeant à partager
l’espace, voire à changer de posture (se mettre debout pour peindre, placer le support à la
verticale, etc.) ;
la position : verticale, horizontale…, fixe ou mouvante.
Outils
Les outils sont ceux du quotidien de l’élève (pinceaux, crayons de papier, stylos bille, etc.), ceux
plus spécifiques (brosses, couteaux, spatules, tubes, pot, calames, fusains, plumes, pastels
gras, mines graphites, etc...), ceux détournés (main, charbon de bois, brosses variées, plumes
d’oiseau, craies à tableau, etc.) ou inventés (raclettes, morceaux de carton fort, pinceau
rallongé par une baguette, etc.). Ils peuvent déposer de la matière (pinceau), ou creuser,
graver (baguette de bois…). Tout comme le peintre Soulages qui « conçoit ses couteaux à
peindre avec des morceaux de semelle de cuir, des raclettes de caoutchouc, de vieux pinceaux
rigidifiés par la peinture, des tiges de bois, des planches brisées, toutes échardes dehors,
d’autres encore entourées de chiffons14... », l’élève est invité à créer ses propres outils et en
observer les traces.
OUTILS : CETTE NOTION DANS LES PROGRAMMES AU CYCLE 2
La représentation du monde
Employer divers outils, dont ceux numériques, pour représenter.
Prendre en compte l’influence des outils, supports, matériaux, gestes sur la représentation en deux et en trois
dimensions.
Temps
Dans les programmes de cycles 2 et 3, le temps est étroitement lié à la narration. La narration
est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des
arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle. La relation entre narration
et temps semble évidente lorsqu’il s’agit d’un film, d’une vidéo ou d’une bande dessinée.
On accordera ainsi une attention spécifique aux effets que produisent l’accélération, le
ralentissement sur la narration. On pourra également évoquer la Tapisserie de Bayeux,
70 mètres de long, réalisée au XIe siècle qui retrace l’histoire mouvementée de la conquête du
trône d’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Dans le cas d’une image fixe, le spectateur
(re)construit mentalement le récit, à partir d’une répétition de formes, la mise en scène de
personnages, le hors champ, une action arrêtée, une profusion de détails, une succession
d’événements, l’organisation dans l’espace de l’œuvre etc. Il est possible également de
faire cohabiter plusieurs temps dans un même espace, comme cela est l’usage dans les
représentations du Moyen Âge. Le temps représenté dans l’œuvre peut être suggéré par un
mouvement, la vitesse, par une répétition d’un même personnage évoquant un déplacement
(dans les œuvres du mouvement futuriste, par exemple). Le temps peut être arrêté tel un
instantané photographique (Le Sacre de Napoléon, David 1806-1807). L’œuvre peut rendre
compte de moments fugaces (Série des Meules, Monet, plus d’une vingtaine de toiles vers
1890). Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible
par l’artiste. Il est également celui qui s’écoule depuis la création de l’œuvre, qui peut
occasionner des changements, parfois voulus comme dans certains bâtiments en architecture
par exemple ou encore des altérations nécessitant une restauration. Le temps est celui de la
contemplation de l’œuvre par le spectateur.
Bibliographie
Souriau E., Vocabulaire d’esthétique, Paris, PUF, 2010.
Mèredieu F. de, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne, Larousse éditions, 2008.
Reyt C., Les activités plastiques, Paris, Armand Colin, 1987.
Ce document n'a pas pour objectif de figer une manière d'enseigner, la présentation en étapes est là pour faciliter la compréhension de l'importance de chacune d'elles. Vos choix pédagogiques et didactiques peuvent vous amener à donner plus de porosité entre les étapes.
LA DEMANDE de l'enseignant.e LA PRATIQUE : elle est centrale et L'ÉCHANGE ORAL sur leur LA DÉCOUVERTE
adaptée à tous les élèves travail* de références Artistiques
consignes, incitation, sollicitation, proposition… (*pratique + réalisation) Mises en lien avec le travail des élèves
Limiter les explications pour laisser les élèves réfléchir = 5 à 10 min Par groupe ou classe entière = 5 à 10 min par séance = 5 à 10 min par séance ou à la fin de la séquence
seul ou en groupe = 25 à 40 min par séance
La demande ouvre sur une
situation problème plus ou moins
Cherche, tâtonne, Ce moment doit être un temps de
complexe : l'élève doit être en
hésite, se lance... partage, la reproduction doit être
situation de chercheur.
adaptée aux élèves pour bien
Cela peut prendre la forme d'une :
Les élèves confrontent toutes Les temps de verbalisation cerner l’œuvre (couleur, donner
- situation d'exploration (cycle 1 et 2) Pratique artistique
- situation d'expérimentation (cycle 1, 2 et 3)
leurs solutions, apprennent peuvent travailler : un indice de sa dimension,
la description, l'explication, le
- situation de projet (cycle 2 et 3) des autres élèves, prennent vidéoprojection... ) et peut être
lexique, la proposition de
C'est une phase très courte qui peut se faire par oral, par écrit (consigne
Fabrique – dessine – photographie – conscience petit à petit de la accompagnée d'une très
vocabulaire nouveau,
individuelle ou vidéo-projetée). La forme doit être variée et adaptée : un peint – modèle – assemble – découpe – singularité de chacun. l'argumentation... courte vidéo où l'on voit par ex.
scénario, une commande, un défi… et doit être motivante. prélève – colle - Filme - sculpte l'artiste en train de la réaliser.
Bibliographie
Histoire de l’art
• GOMBRICH E.H, Histoire de l’art, Phaidon, première édition 1950.
Gombrich est connu du grand public pour son Histoire de l'art, publiée pour la
première fois en 1950. Pensé à l'origine comme une « histoire de l'art pour la
jeunesse » et commandé dans les années trente par l'éditeur des
Wissenschaft für Kinder (la collection de sa Brève histoire du monde), cet
ouvrage est considéré comme particulièrement accessible. Il est des plus
traduits et vendu, depuis, parmi les introductions à ce domaine. Gombrich est
aussi auteur d'une Brève histoire du monde, livre de vulgarisation de l'histoire
humaine, qui, rédigé en six semaines en 1936, a connu un grand succès et
de nombreuses traductions.
• Les plus beaux textes de l’histoire de l’art, choisis et commentés par Pierre
Sterckx, Beaux Arts éditions.
-1-
Vocabulaire et notions
• BOSSEUR Jean-Yves, Vocabulaire des Arts Plastiques du XXème siècle,
minerve, 1998
“Des commentaires clairs et rigoureux cernent les notions évoquées et
introduisent un ensemble de citations d’artistes et de critiques choisies pour
leur pertinence et leur aptitude à refléter de sangles d’approche aussi
diversifiés que possible.
• DE MEREDIEU Florence, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne,
Bordas, 1994 ; Le Dessin d’enfant, Busson, 1997 ; Arts et nouvelles
technologies : art vidéo, art numérique, Larousse, 2005
• SOURIAU Etienne, Vocabulaire d’esthétique, première édition 1990, Quadrige
Dicos Poche, 2010