Propriétés des soles
1. Définitions
1.1. Géotechnique
La géotechnique est l'étude de l'adaptation des constructions, réalisées par l’homme, aux sols
et roches formant le terrain naturel. Cette étude est basée sur l’application des techniques de calcul
de la mécanique des sols. La mécanique des sols consiste à appliquer des lois mécaniques et
hydrauliques au matériau sol.
1.2. Un sol ou une roche
Une roche est définie comme étant un agrégat naturel massif de matière minéral. De point de
vue géotechnique, un sol est un agrégat naturel des grains minéraux, séparables par une action
mécanique légère. C’est le résultat d’une altération naturelle (physique ou chimique) des roches.
La roche est donc une formation géologique dure, constituée pas des grains minéraux
fortement soudés entre eux. Par opposition, les sols sont des formations meubles, de
consolidation faible et dont les caractéristiques mécaniques sont médiocres.
1.3. Les roches
On reconnaît classiquement trois origines possibles aux roches de l’écorce terrestre : les roches
magmatiques, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques
▪ Les roches magmatiques :
Elles proviennent de la cristallisation, complète ou partielle, d’un magma de haute
température, dont le facteur déterminant est la vitesse de cristallisation ; ce sont des roches
d’origine profonde (plutonique comme le granit ou volcanique comme le basalte) ;
▪ Les roches sédimentaires :
Ce sont le résultat du dépôt dans des milieux aqueux (mer, lac, lagune, etc.) de sédiments varient ;
ce sont des roches d’origine superficielle (le grès et le calcaire comme exemples).
▪ Les roches métamorphiques :
Ces roches sont issues de la transformation des roches sédimentaires ou magmatiques sous
l’effet de températures élevées, de fortes pressions et/ou d’apports chimiques d’origine profonde
(le gneiss et le marbre comme exemples).
Etude des éléments constitutifs d’un sol :
Entre les grains du squelette solide d’un sol, les vides peuvent être remplis par de l’eau,
par un gaz ou par les deux.
1) Le gaz :
Le gaz contenu dans les vides entre les particules d’un sol est de l’air lorsque le sol est sec, ou
un mélange d’air et de vapeur d’eau lorsque le sol est humide.
Lorsque tous les vides sont remplis d’eau, le sol est dit saturé.
Dans la pratique et dans nos régions tempérées, la plupart des sols en place à quelques mètres
de profondeur sont saturés. Aussi, dans l’étude du comportement des sols, ne considérons-nous
que le cas des sols saturés.
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L’étude complète des sols non saturés, qui constituent un milieu à trois phases (solide, liquide
et gaz) est très complexe et n’est pas encore faite.
2) L’eau :
On distingue différentes catégories d’eau dans un sol à grains très fin (diamètre moyen 2𝜇𝑚) :
❑ L’eau libre : Qui peut circuler entre les grains. Elle s’évapore complètement lorsque
le sol est porté à une température légèrement supérieure à 100 C° ;
❑ L’eau absorbée : Que l’on rencontre dans les sols très fins (diamètre moyen < 2µm).
Due au problème d’absorption de l’eau par la phase solide. Ses propriétés sont très
différentes de celles de l’eau libre. Elle n’est pas mobile, présente une importance
viscosité qui lui confère des propriétés intermédiaires entre celle d’un solide et celle
d’un liquide. Elle ne peut être évacuée qu’à température élevée (vers 300° C).
Particule de sol très fin
3) Le squelette solide :
Lorsqu’un sol résulte de la désagrégation mécanique d’une roche, les grains du sol sont
constitués de mêmes minéraux que la roche mère. Ils ont en général des dimensions supérieures
à 2 µm et une forme relativement arrondie.
Lorsque le sol résulte d’un processus chimique qui s’est superposé à une désagrégation
mécanique, les particules du sol n’ont plus la même structure cristalline que la roche mère, et
ont des dimensions inférieures à 2 µm. Les sols ainsi formés sont appelés argiles.
1. Sol Grenu – Sol Fin – Sol Organique :
Suivant la dimension des grains, nous distinguerons :
Sol grenu 𝑑 > 20 𝜇𝑚
Sol fin 𝑑 < 20 𝜇𝑚
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Lorsque les grains sont constitués de matière organique, le sol est dit organique. Les propriétés
géotechniques des sols organiques sont assez différentes de celles des sols à grains minéraux.
La tourbe résultant de la décomposition de végétaux est un exemple de sol organique.
1.1) Paramètres de définition des sols :
Avant d’analyser le comportement mécanique des sols, il est nécessaire de définir certains
paramètres qui se rapportent aux diverses proportions dans lesquelles se trouvent le squelette,
l’eau et le gaz d’un sol.
A cet effet, nous considérons la représentation suivante d’un sol dans laquelle les trois phases
seraient séparées.
Schéma d’un volume élémentaire de sol : poids et volumes des différentes phases
Les volumes des différentes phases sont indiqués à droite et les poids à gauche. Les notations
conventionnelles sont les suivantes :
ω𝑠 : Poids de grain solides
ω𝑤 : Poids de l’eau
ω: Poids total du sol
𝑉𝑠 : Volume des grains solides
𝑉𝑣 : Volume des vides entre les grains
𝑉𝑤 : Volume de l’eau
𝑉𝑎 : Volume de l’air
𝑉: Volume total
Avec les relations suivantes :
ω = ω𝑠 + ω𝑤 (ωair =0)
𝑉 = 𝑉𝑠 + 𝑉𝑣
V = 𝑉𝑠 + 𝑉𝑎 + 𝑉𝑤
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1.2) Paramètres dimensionnels :
On définit également le poids volumique qui, avec le poids et les volumes, constituent les
paramètres dimensionnels :
❑ γ poids volumique total du sol γ=ω /V
❑ γ poids volumique des grains solides γ=ω /V
s s s s
❑ γ poids volumique sec γ =ω /V
d d s
❑ γ poids volumique de l’eau (10 kN/m3) γ =ω /V
w w w w
❑ γ’ poids volumique déjaugé (lorsque le sol est entièrement immergé) γ’= γsat- γ
w
1.3) Paramètres sans dimension :
Les paramètres sans dimension qui indiquent dans lesquelles proportionnelles sont les
différentes phases d’un sol sont des paramètres très importantes et essentiellement variables. Ils
caractérisent l’état dans lequel se trouve un sol. Ces paramètres sont : la teneur en eau, l’indice
des vides, le degré de saturation et la porosité.
❑ La teneur en eau : Elle est déterminée comme étant le rapport du poids de l’eau au
poids des grains solides d’un certain volume de sol :
ω𝐰
𝐖% =
ω𝐬
❑ L’indice des vides : Il permet de savoir si les vides sont importants ou non. Il est
définit comme étant le rapport du volume des vides au volume des grains solides :
𝑽𝒗
𝒆=
𝑽𝒔
❑ Le degré de saturation : Il indique dans quelle proportion les vides sont remplis par de
l’eau. Il est défini comme le rapport du volume de l’eau au volume des vides :
𝑽𝒘
𝑺𝒓 =
𝑽𝒗
❑ La porosité : C’est le rapport du volume des vides au volume total :
𝑽𝒗
𝒏=
𝑽
❑ La densité des grains solides : C’est le rapport du poids volumique des grains solides
au poids volumique de l’eau :
γs
Gs =
γw
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1.4) Relations entre les paramètres :
Les paramètres précédemment définis ne sont pas indépendants. Il arrive souvent qu’il soit
nécessaire de déterminer les relations existantes entre certaines d’entre eux. Les relations
les plus importantes sont les suivantes :
𝑒 1 + 𝑊%
𝑛= ; 𝛾= . 𝛾𝑠 ; 𝛾𝑑 = (1 − 𝑛). 𝛾𝑠
1+𝑒 1+𝑒
1.5) Importance des paramètres sans dimension :
Parmi tous les paramètres définis précédemment, les paramètres sans dimensions sont
incontestablement les plus importants. Ils définissent en effet l’état du sol, c’est-à-dire l’état
de compressibilité dans lequel se trouve le squelette ainsi que les quantités d’eau et d’air que
contient le sol.
Les sols grenus ont un comportement mécanique qui dépend presque uniquement de leur état
de compacité, alors que les sols fins ont un comportement qui dépend en premier lieu de leur
teneur en eau.
Le poids volumique des grains solides (en dehors des particules organiques) varie dans des
limites assez faibles :
26 𝑘𝑁⁄𝑚3 < 𝛾𝑠 < 28 𝑘𝑁⁄𝑚3
On peut donc le considérer pratiquement comme constant, dans ce cas, connaissant le poids
volumique de l’eau considéré aussi comme constant (γw = 10 KN/m3), il en résulte que les
paramètres variables et indépendants d’un sol se réduisent à deux :
➢ L’indice des vides : e
➢ La teneur en eau : w
Le tableau ci-après donne quelques valeurs de ces paramètres pour différents sols :
1+𝑊%
Sol γs (kN/m3) e W% 𝛾= 𝛾 (kN/m3)
1+𝑒 𝑠
Sable de
27 0.86 10% 16
fontainebleau
Argile verte du
26.7 0.77 30% 19.7
Sannoisien (fin)
Limon d’Orly (fin) 26.2 0.49 16 18
Vase de Martrou
18 1.22 82 15
(organique)
Exemples de paramètres sans dimension de sol
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[27] γsat = γd + n.γw
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Les essais d’identification :
1) Paramètres indépendants :
D’après les relations ci-dessus, on remarque que les paramètres du sol peuvent s’exprimer en
fonction du poids volumique de la matière sèche ′′γs′′, de l’indice des vides ′′e′′ et de la teneur en eau
massique ′′ 𝑊% ′′.
De ce fait et pour identifier un sol, il suffit de déterminer ces trois paramètres et en déduire les
autres par calcul.
2) Détermination de la teneur en eau :
La teneur en eau se détermine par deux pesées, une avant et une après passage à l’étuve à
105°C, ce qui donne d’une part Ws+Ww et d’autre part Ws :
ω𝑤
𝑊% =
ω𝑠
3) Détermination du poids volumique des grains solides :
Cette mesure se fait dans un appareil appelé pycnomètre.
Un poids connu ωs de sol séché par passage à l’étuve (𝑊%= 0) est
introduit dans un récipient contenant de l’eau distillée. On repère le volume
d’eau déplacée par le sol. Le poids volumique 𝛾𝑠 est le rapport du poids Ws
au volume Vs :
ω𝑠
𝛾𝑠 =
𝑉𝑠
Pycnomètre
3
Le poids volumique du quartz étant 26.7kN/m , pour la majorité des sols ont a :
26 𝑘𝑁⁄𝑚3 < 𝛾𝑠 < 28 𝑘𝑁⁄𝑚3
On peut obtenir des valeurs plus faibles si le sol a une teneur en matière organique élevée.
4) Détermination de l’indice des vides :
C’est une mesure délicate, il faut déterminer le volume total V de l’échantillon, le poids Ws des
grains solides et connaissant alors le poids volumique de ces grains :
𝑉𝑣 𝑉 𝑉 × 𝛾𝑠
𝑒= = −1= −1
𝑉𝑠 𝑉𝑠 ω𝑠
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Analyse granulométrique des sols
L’analyse granulométrique permet d’étudier la distribution des particules, composant un échantillon
de sol, selon leurs grosseurs.
1. Modes opératoires [NF P 94-056]
L’essai de granulométrie se réalise sur les particules ayant une grosseur supérieure à 80 micromètres.
Il consiste à verser, après étuvage, un échantillon du sol sur une colonne de tamis d’ouvertures
différentes (précisées par la norme utilisée) triés en croissance de bas vers le haut, et à peser à chaque
fois la quantité retenue par un tamis.
Colonne de tamis
A partir de ces refus, on calcule pour chaque tamis le pourcentage massique du passant :
𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑟𝑒𝑡𝑒𝑛𝑢𝑒
% 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 = (1 − ) × 100 [%]
𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑑'é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛
100
90
80
70
60
Tamisats (%)
50
1
2
40
30 3
20
10
0
0.01 0.1 1 10
Diamètres (mm)
Quant aux particules de dimensions inférieures à 80 micromètres, leur répartition granulaire esteffectuée
par l’essai de sédimentométrie. Les résultats obtenus sont résumés dans une courbe dite granulaire.
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Dans cette courbe, il s’agit de représenter le pourcentage des passants ou des refus en fonction du
diamètre. L’axe des abscisses sur lequel on représente les diamètres est à l’échelle logarithmique.
2. Exploitation des résultats
La courbe granulaire permet de donner les proportions des différentes classes granulaires : Argiles,
Limons, Sables, Graves, etc.
Ces classes sont illustrées par le graphe suivant :
De cette courbe, on peut également tirée un ensemble de paramètres utiles. Parmi ces paramètres, on
cite :
2.1. Le diamètre efficace
C’est le diamètre correspondant à 10 % du passant. Il est noté 𝑑10.
2.2. Le coefficient d’uniformité
Le coefficient d’uniformité 𝐶u est défini par la formule suivante :
D60
Cu =
D10
1.1. Le coefficient de courbure
Le coefficient de courbure 𝐶c est défini par la formule suivante :
(D30)2
𝐶𝑐 =
D10 . D60
NB : 𝑑10, 𝑑30 et 𝑑60 : Les diamètres correspondants respectivement à 10 %, 30 % et 60 % du passant
Lorsque 𝐶u ≤ 2, la granulométrie du sol est dite uniforme ou serrée. Dans le cas contraire, elle est
dite non uniforme ou étalée.
Lorsque 𝟏 < 𝑪𝒄 < 𝟑, la granulométrie du sol est bien graduée. Dans le cas contraire, elle est mal
graduée.
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Essai d’équivalent de sable
L’essai d’équivalent de sable permet de déterminer dans un sol la proportion relative de sol fin
et de sol grenu. Cet essai est surtout important dans le cas des sols grenus, car la présenced’éléments
fins peut modifier le comportement de ces sols.
L’essai est effectué sur les éléments inférieurs à 5mm. Il consiste à placer l’échantillon dans une
éprouvette contenant une solution normalisée destinée à disperser les particules du sol et à secouer
énergiquement.
On laisse ensuite reposer l’ensemble. Il se forme un dépôt solide (h2) au fond de l'éprouvette et
un floculat (h1 – h2). On fait les mesures visuellement ou à l'aide d'un piston. Ainsi, l’équivalent de
𝒉𝟐
sable est égal à : 𝑬𝑺 = × 𝟏𝟎𝟎
𝒉𝟏
ES=100 : Sable pur et propre.
ES > 80 : le sol est très propre
60 <ES < 80 : sol renferment des matières fines
ES < 60 : Proportion importante de silt ou d’argile
ES=0 : Argile pur
Limites d’Atterberg
Ce sont les teneurs en eau particulières permettant de distinguer les divers états des sols fins,
comme le montre le graphe suivant :
Avec : 𝜔p la limite de plasticité et 𝜔l la limite de liquidité.
Etat solide :
• Faibles déformations
Etat plastique :
• Fortes déformations
• Déformations plastiques
Etat liquide : Pas de capacité portante
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1. Modes opératoires
Concernant les modes opératoires pour la détermination de ces paramètres, il existe des normes qui
précisent les procédures et les conditions à respecter pour chaque essai.
1.1. Détermination de la limite de liquidité [NF 94-051/052]
Deux méthodes différentes peuvent être utilisées : la méthode utilisant l’appareil de Casagrande et la
méthode utilisant le cône de pénétration.
a. Première méthode :
L’appareil de Casagrande est constitué principalement d’une coupelle pouvant recevoir des chocs et
d’un outil à rainurer.
Appareillage de Casagrande et ses accessoires
Après avoir préparé l’échantillon, l’essai s’effectue de la manière suivante :
− On met en place l’échantillon de sol dans la coupelle ;
− On trace un sillon avec l'outil à rainurer ;
On tourne la manivelle de l’appareil pour donner des chocs à la coupelle jusqu’à la
fermeture de la rainure ;
On enregistre le nombre de chocs, et on détermine la teneur en eau qui correspond à la
fermeture de la rainure.
Par convention, la limite de liquidité est la teneur en eau du matériau qui correspond à une fermeture de
1cm des lèvres de la rainure après 25 coups. La limite de liquidité est donnée, en fonction du nombre de
coups N pour obtenir cette fermeture, par la formule :
𝜔l = 𝜔.(𝑁⁄25)0.121 [%]
Il est également possible de réaliser plusieurs tentatives de l’essai et déterminer graphiquement la
limite de liquidité sur la droite 𝜔 = (log(𝑁)).
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b. Deuxième méthode :
Cette méthode consiste à mesurer, après un temps précis, l’enfoncement ℎ d’un cône sous son poids
dans un échantillon de sol remanié.
Méthode au pénétromètre
La limite de liquidité correspond, conventionnellement, à un enfoncement de ℎ = 17 𝑚𝑚 du cône ;
déterminée à partir de la droite moyenne ajustée sur les couples (𝑒𝑛𝑓𝑜𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡, 𝑡𝑒𝑛𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛 𝑒𝑎𝑢) et
arrondie au nombre entier le plus proche.
(%)
0 5 10 15 17 20 25 30
h (mm)
Détermination graphique de la limite de liquidité
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1.2. Détermination de la limite de plasticité [NF 94-051]
On cherche la teneur en eau 𝜔p pour laquelle un rouleau de sol, de dimensions fixées (voir figure ci-
dessous) et confectionné manuellement, se fissure.
Pour ce faire, à partir d'une boulette d'échantillon que l'on roule sur un marbre à la main ou avec une
plaque, on forme un rouleau aminci progressivement jusqu'à 3 mm de diamètre sur une longueur de
10 à 15 cm.
𝟑 𝒎𝒎
𝟏𝟎 à 𝟏𝟓 𝒄𝒎
Détermination de la limite de plasticité
Par convention, la limite de plasticité est atteinte lorsque le rouleau, soulevé par le milieu de 1 à 2 cm se
fissure.
Exploitation des résultats
A partir des paramètres définis précédemment, on définit l’indice de plasticité par :
𝐼p = 𝜔l − 𝜔p [%]
L’indice de consistance par :
𝜔l − 𝜔
𝐼c = [𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑖𝑡é]
𝐼P
Et l’indice de liquidité par :
𝜔 − 𝜔p
𝐼L= [𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑖𝑡é]
𝐼p
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Etat de consistance du sol en fonction de IP :
Indice de plasticité Consistance du sol
IP < 5 Sol non plastique
5 < IP < 15 Sol moyennement plastique
15 < IP < 40 Sol plastique
IP > 40 Sol très plastique
Etat de consistance du sol en fonction de IC :
Indice de consistance Consistance du sol
Ic ≤ 0 Liquide
0 < Ic < 1 Plastique
Ic = 1 Solide plastique
Ic > 1 Solide ou semi solide
Etat de consistance du sol en fonction de IL :
Indice de liquidité Consistance du sol
IL < 0 Très dure
0 ≤ IL ≤ 1 Dure et très plastique
IL > 1 Fluide
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Valeur au bleu de méthylène (VBS)
BUT DE L'ESSAI :
Evaluer la richesse en argile d'un sol en mesurant sa capacité
d'adsorption de molécules de bleu deméthylène.
MATÉRIEL NÉCESSAIRE
• Une balance permettant de faire toutes les pesées
• Un chronomètre, un papier filtre, une baguette de verre.
• Un agitateur à ailettes.
• Un bécher de 1 ou 2 litres en matière plastique.
• Une étuve ventilée ou autre moyen de séchage
• Solution de bleu de méthylène (dosée à 10g/l) dans un flacon équipé
d’un doseur
• Un chronomètre
Pour le sol :
• On prend une quantité de sol (≥ 60 gr) M1.
• L'échantillon doit être passé par le tamis 5 mm et on prend les passants
• On ajoute 500ml de l’eau distillé et ont réglé le compteur sur 700 t/min
• On laisse agiter pendant 5min
• Régler l’agitateur à ailettes à 400 tr/min
• A l'aide de la burette, injecter une dose de 10 ml de solution de bleu. Après 1 minute faire le test de la
tache sur le papier filtre.
• Recommencer les injections de 10 ml jusqu'à ce que le test devienne positif. A ce moment, sans rien
ajouter, laisser s'opérer l'adsorption du bleu, qui n'est pas instantanée, tout en effectuant des tests de
minute en minute.
• Si l'auréole bleu clair disparaît à la cinquième tache, procéder à de nouvelles additions élémentaires de
bleu de 2 ml.
• Renouveler ces opérations jusqu'à ce que le test demeure positif pendant cinq minutes consécutives : le
dosage est alors considéré comme terminé.
• Noter V la quantité de solution de bleu adsorbée au total (en ml)
EXPRESSION DES RÉSULTATS
Masse sèche de la prise d’essai : M0= M1/(1+w) Masse de bleu introduite B = 0,01 x V L’expression
durésultats est (en g de bleu pour 100g de sol sec):
VBS = 100 x B/M0
VBS Type de sol
VBS < 0.1 Sol insensible à l’eau
0.1<VBS < 0.2 Apparition de la sensibilité à l’eau
0.2<VBS < 1.5 Sol sablo-argileux
1.5<VBS <2.5 Sol sablo-limoneux
2.5<VBS <6 Sol limoneux
6<VBS <8 Sol argileux
8 < VBS Sols très argileux
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Classification des sols
1. Introduction :
Il existe plusieurs techniques pour la classification des sols. On cite en particulier la méthode LPC,
développée par le laboratoire central de l’école de Ponts et Chaussées de Paris. Une autre méthode dite
GTR est utilisée pour la classification des matériaux de terrassements routiers. Dans cette section, nous
traiterons la méthode LPC.
2. Classification :
2.1. Principe :
La méthode LPC distingue entre trois catégories de sols : les sols grenus, les sols fins et les sols
organiques. En effet :
− Un sol est dit grenu si le pourcentage massique des particules ayant un diamètre supérieur à 80 µmdépasse 50 %;
− Un sol est dit fin si le pourcentage massique des particules ayant un diamètre inférieur à 80 µm dépasse 50 % ;
− Un sol est dit organique si la teneur en matière organique dépasse 3 %.
2.2. Classification des sols grenus :
La classification LPC des sols grenus utilise les résultats des essais de granulométrie et de
détermination des limites d’Atterberg :
Définition Symbole Conditions Désignation
𝐶𝑢 > 4 et 1 < 𝐶𝑐 < 3 Grave propre bien
d’ éléments
Gb
Moins de 5%
graduée
<0.08 mm
éléments>0.08 mm ont un
Plus de 50 % des
diamètre>2 mm
Une des conditions de Gb non satisfaite Grave propre mal
Gm graduée
Graves
Limites d’Atterberg au-dessous de la ligne A
d’ éléments
GL
Plus de12%
Grave limoneuse
<0.08 mm
GA Limites d’Atterberg au-dessus de la ligne A
Grave argileuse
𝐶𝑢 > 6 et 1 < 𝐶𝑐 < 3 Sable propre bien
Sb
d’ éléments
Moins de 5%
graduée
des éléments>0.08 mm ont un
<0.08 mm
diamètre<2 mm
Une des conditions de Sb non satisfaite Sable propre mal
Sm
Plus de 50 %
gradué
Sables
SL Limites d’Atterberg au-dessous de la ligne A
Sable limoneux
d’ éléments
Plus de12%
<0.08 mm
SA Limites d’Atterberg au-dessus de la ligne A
Sable argileux
Si le % des éléments ayant un diamètre < 0.08 mm est compris entre 5 et 12 %, on utilise le double symbole :
Pour les graves : Gb – GL, Gb – GA, Gm – GL et Gm – GA
Pour les sables : Sb – SL, Sb – SA, Sm – SL et Sm - SA
Pour la ligne A, il s’agit de l’abaque de plasticité de Casagrande permettant de classifier les sols fins en
fonction de la limite de liquidité et de l’indice de plasticité. La ligne A est définie par l’équation :
𝐼𝑝 = 0.73(𝜔𝑙 − 20) [%]
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2.3. Classification des sols fins :
La classification LPC des sols fins utilise les résultats des essais de détermination des
limites d’Atterberg. Cette classification est résumée par l’abaque suivant :
− Zone (1) : Argiles peu plastiques (Ap) ;
− Zone (2) : Argiles très plastiques (At) ;
− Zone (3) : Limons très plastiques (Lt) ;
− Zone (4) : Sols organiques très plastiques ;
− Zone (5) : Limons (Lp) et sols organiques peu plastiques (Op).
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