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Lexicologie Final-Gã Z

Dans 'La Bûche' de Guy de Maupassant, une vieille dame et un ami se retrouvent dans un salon chaleureux, mais une bûche qui s'échappe de la cheminée provoque une situation délicate. L'ami raconte comment le mariage de son meilleur ami a mis fin à leur amitié, révélant les tensions entre l'amour et l'amitié masculine. La tension monte lorsqu'il se retrouve seul avec la femme de son ami, et un moment compromettant est interrompu par le retour inattendu de Julien.

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Lexicologie Final-Gã Z

Dans 'La Bûche' de Guy de Maupassant, une vieille dame et un ami se retrouvent dans un salon chaleureux, mais une bûche qui s'échappe de la cheminée provoque une situation délicate. L'ami raconte comment le mariage de son meilleur ami a mis fin à leur amitié, révélant les tensions entre l'amour et l'amitié masculine. La tension monte lorsqu'il se retrouve seul avec la femme de son ami, et un moment compromettant est interrompu par le retour inattendu de Julien.

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GUY DE MAUPASSANT

LA BÛCHE
1

Le salon était petit, tout enveloppé de tentures épaisses, et discrètement


odorant. Dans une cheminée large, un grand feu flambait ; tandis qu'une seule
lampe posée sur le coin de la cheminée versait une lumière molle, ombrée par
un abat-jour d'ancienne dentelle, sur les deux personnes qui causaient.
Elle, la maîtresse de la maison, une vieille à cheveux blancs, mais un de ces
vieilles adorables dont la peau sans rides est lisse comme un fin papier et
parfumée, tout imprégnée de parfums, pénétrée jusqu'à la chair vive par les
essences fines dont elle se baigne, depuis si longtemps, l'épiderme : une
vieille qui sent, quand on lui baise la main, l'odeur légère qui vous saute à
l'odorat lorsqu'on ouvre une boîte de poudre d'iris florentine.
Lui était un ami d'autrefois, resté garçon, un ami de toutes les semaines, un
compagnon de voyage dans l'existence. Rien de plus d'ailleurs.
Ils avaient cessé de causer depuis une minute environ, et tous deux
regardaient le feu, rêvant à n'importe quoi, en l'un de ces silences amis des
gens qui n'ont pas besoin de parler toujours pour se plaire l'un près de l'autre.
Et soudain une grosse bûche, une souche hérissée de racines enflammées,
2

croula. Elle bondit par-dessus les chenets, et, lancée dans le salon, roula sur
le tapis en jetant des éclats de feu autour d'elle.
La vieille femme, avec un petit cri, se dressa comme pour fuir, tandis que
lui, à coups de botte, rejetait dans la cheminée l'énorme charbon et ratissait de
sa semelle toutes les éclaboussures ardentes répandues autour.
Quand le désastre fut réparé, une forte odeur de roussi se répandit ; et
l'homme, se rasseyant en face de son amie, la regarda en souriant : « Et voilà,
dit-il, en montrant la bûche replacée dans l'âtre, voilà pourquoi je ne me suis
jamais marié. »
Elle le considéra, tout étonnée, avec cet œil curieux des femmes qui
veulent savoir, cet œil des femmes qui ne sont plus toutes jeunes, où la
curiosité est réfléchie, compliquée, souvent malicieuse ; et elle demanda :
« Comment ça ? »
Il reprit : « Oh ! c'est toute une histoire, une assez triste et vilaine his-
toire. »
3

Mes anciens camarades se sont souvent étonnés du froid survenu tout à


coup entre un de mes meilleurs amis qui s'appelait, de son petit nom, Julien,
et moi. Ils ne comprenaient point comment deux intimes, deux inséparables
comme nous étions, avaient pu tout à coup devenir presque étrangers l'un à
l'autre. Or, voici le secret de notre éloignement.
Lui et moi, nous habitions ensemble, autrefois. Nous ne nous quittions
jamais ; et l'amitié qui nous liait semblait si forte que rien n'aurait pu la briser.
Un soir, en rentrant, il m'annonça son mariage.
Je reçus un coup dans la poitrine, comme s'il m'avait volé ou trahi. Quand
un ami se marie, c'est fini, bien fini. L'affection jalouse d'une femme, cette
affection ombrageuse, inquiète et charnelle, ne tolère point l'attachement
vigoureux et franc, cet attachement d'esprit, de cœur et de confiance qui
existe entre deux hommes.
Voyez-vous, madame, quel que soit l'amour qui les soude l'un à l'autre,
l'homme et la femme sont toujours étrangers d'âme, d'intelligence ; ils restent
deux belligérants ; ils sont d'une race différente ; il faut qu'il y ait toujours un
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dompteur et un dompté, un m aître et un esclave ; tantôt l'un, tantôt l'autre ;


ils ne sont jamais deux égaux. Ils s'étreignent les mains, leurs mains
frissonnantes d'ardeur ; ils ne se les serrent jamais d'une large et forte
pression loyale, de cette pression qui semble ouvrir les cœurs, les mettre à
nu, dans un élan de sincère et forte et virile affection. Les sages, au lieu de se
marier et de procréer, comme consolation pour les vieux jours, des enfants
qui les abandonneront, devraient chercher un bon et solide ami, et vieillir avec
lui dans cette communion de pensées qui ne peut exister qu'entre deux
hommes.
Enfin, mon ami Julien se maria. Elle était jolie, sa femme, charmante, une
petite blonde frisottée, vive, potelée, qui semblait l'adorer.
D'abord, j'allais peu dans la maison, craignant de gêner leur tendresse, me
tenant de trop entre eux. Ils semblaient pourtant m'attirer, m'appeler sans
cesse, et m'aimer.
Peu à peu je me laissai séduire par le charme doux de cette vie commune ;
et je dînais souvent chez eux ; et souvent, rentré chez moi la nuit, je songeais
5

à faire comme lui, à prendre une femme, trouvant bien triste à présent ma
maison vide.
Eux, paraissaient se chérir, ne se quittaient point. Or, un soir, Julien
m'écrivit de venir dîner. J'y allai. « Mon bon, dit-il, il va falloir que je
m'absente, en sortant de table, pour une affaire. Je ne serai pas de retour
avant onze heures ; mais à onze heures précises, je rentrerai. J'ai compté sur
toi pour tenir compagnie à Berthe. »
La jeune femme sourit : « C'est moi, d'ailleurs, qui ai eu l'idée de vous
envoyer chercher », reprit-elle.
Je lui serrai la main : « Vous êtes gentille comme tout. » Et je sentis sur
mes doigts une amicale et longue pression. Je n'y pris pas garde. On se mit à
table ; et, dès huit heures, Julien nous quittait.
Aussitôt qu'il fut parti, une sorte de gêne singulière naquit brusquement
entre sa femme et moi. Nous ne nous étions encore jamais trouvés seuls, et,
malgré notre intimité grandissant chaque jour, le tête-à-tête nous plaçait dans
une situation nouvelle. Je parlai d'abord de choses vagues, de ces choses
6

insignifiantes dont on emplit les silences embarrassants. Elle ne répondit rien


et restait en face de moi, de l'autre côté de la cheminée, la tête baissée, le
regard indécis, un pied tendu vers la flamme, comme perdue en une difficile
méditation. Quand je fus à sec d'idées banales, je me tus. C'est étonnant
comme il est difficile quelquefois de trouver des choses à dire. Et puis, je
sentais du nouveau dans l'air, je sentais de l'invisible, un je ne sais quoi
impossible à exprimer, cet avertissement mystérieux qui vous prévient des
intentions secrètes, bonnes ou mauvaises, d'une autre personne à votre égard.
Ce pénible silence dura quelque temps. Puis Berthe me dit : « Mettez donc
une bûche au feu, mon ami, vous voyez bien qu'il va s'éteindre. » J'ouvris le
coffre à bois, placé juste comme le vôtre, et je pris une bûche, la plus grosse
bûche, que je plaçai en pyramide sur les autres morceaux de bois aux trois
quarts consumés.
Et le silence recommença.
Au bout de quelques minutes, la bûche flambait de telle façon qu'elle nous
grillait la figure. La jeune femme releva sur moi ses yeux, des yeux qui me
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parurent étranges. « Il fait trop chaud, maintenant, dit-elle ; allons donc là-bas,
sur le canapé. »
Et nous voilà partis sur le canapé.
Puis tout à coup, me regardant bien en face : « Qu'est-ce que vous feriez si
une femme vous disait qu'elle vous aime ? »
Je répondis, fort interloqué : « Ma foi, le cas n'est pas prévu, et puis, ça
dépendrait de la femme. »
Alors, elle se mit à rire, d'un rire sec, nerveux, frémissant, un de ces rires
faux qui semblent devoir casser les verres fins, et elle ajouta :
« Les hommes ne sont jamais audacieux ni malins. » Elle se tut, puis
reprit :
« Avez-vous quelquefois été amoureux, monsieur Paul ? »
Je l'avouai : oui, j'avais été amoureux.
« Racontez-moi ça », dit-elle.
Je lui racontait une histoire quelconque. Elle m'écoutait attentivement, avec
des marques fréquentes d'improbation et de mépris ; et soudain : « Non, vous
8

n'y entendez rien. Pour que l'amour fût bon, il faudrait, il me semble, qu'il
bouleversât le cœur, tordît les nerfs et ravageât la tête ; il faudrait qu'il fût ―
comment dirai-je ? ― dangereux, terrible même, presque criminel, presque
sacrilège, qu'il fût une sorte de trahison ; je veux dire qu'il a besoin de rompre
des obstacles sacrés, des lois, des liens fraternels ; quand l'amour est
tranquille, facile, sans périls, légal, est-ce bien de l'amour ? »
Je ne savais plus quoi répondre, et je jetais en moi-même cette exclamation
philosophique : Ô cervelle féminine, te voilà bien !
Elle avait pris, en parlant, un petit air indifférent, sainte-nitouche ; et,
appuyée sur les coussins, elle s'était allongée, couchée, la tête contre mon
épaule, la robe un peu relevée, laissant voir un bas de soie rouge que les
éclats du foyer enflammaient par instants.
Au bout d'une minute : « Je vous fais peur », dit-elle. Je protestai. Elle
s'appuya tout à fait contre ma poitrine et, sans me regarder : « Si je vous
disais moi, que je vous aime, que feriez-vous ? » Et avant que j'eusse pu
trouver ma réponse, ses bras avaient pris mon cou, avaient attiré
9

brusquement ma tête, et ses lèvres joignaient les miennes.


Ah ! ma chère amie, je vous réponds que je ne m'amusais pas ! Quoi !
tromper Julien ? devenir l'amant de cette petite folle perverse et rusée,
effroyablement sensuelle sans doute, à qui son mari déjà ne suffisait plus !
Trahir sans cesse, tromper toujours, jouer l'amour pour le seul attrait du fruit
défendu, du danger bravé, de l'amitié trahie ! Non, cela ne m'allait guère. Mais
que faire ? imiter Joseph ! rôle fort sot et, de plus, fort difficile, car elle était
affolante en sa perfidie, cette fille, et enflammée d'audace, et palpitante et
acharnée. Oh ! que celui qui n'a jamais senti sur sa bouche le baiser profond
d'une femme prête à se donner, me jette la première pierre...
... Enfin, une minute de plus... vous comprenez, n'est-ce pas ? Une minute
de plus et... j'étais... non, elle était... pardon, c'est lui qui l'était !... ou plutôt
qui l'aurait été, quand voilà qu'un bruit terrible nous fit bondir.
La bûche, oui, la bûche, madame, s'élançait dans le salon, renversant la
pelle, le garde-feu, roulant comme un ouragan de flamme, incendiant le tapis
et se gîtant sous un fauteuil qu'elle allait infailliblement flamber.
10

Je me précipitai comme un fou, et pendant que je repoussais dans la


cheminée le tison sauveur, la porte brusquement s'ouvrit ! Julien, tout joyeux,
rentrait. Il s'écria : « Je suis libre, l'affaire est finie deux heures plus tôt ! »
Oui, mon amie, sans la bûche, j'étais pincé en flagrant délit. Et vous
apercevez d'ici les conséquences !
Or, je fis en sorte de n'être plus repris dans une situation pareille, jamais,
jamais. Puis je m'aperçus que Julien me battait froid, comme on dit. Sa femme
évidemment sapait notre amitié ; et peu à peu il m'éloigna de chez lui ; et
nous avons cessé de nous voir.
Je ne me suis point marié. Cela ne doit plus vous étonner.
MAUPASSANT CONTES ET NOUVELLES 1
La Bibliothèque de la Pléiade
Éditions Gallimard, 1974.
Nom :
Prénom :
Numéro d’étudiant :

Le devoir de l’examen final de Lexicologie

Lisez attentivement la nouvelle intitulée LA BÛCHE de Guy de Maupassant et dans


cette nouvelle :

1-Trouvez dix noms et écrivez dans le tableau ci-dessous et montrez tous les traits
lexicaux des noms (propre / commun ; abstrait / concret ; comptable / non-comptable ;
animé / non-animé ; humain / non-humain ; individuel / collectif) (10 points)

Traits P C A C C Non- A Non- H Non- I C


r o b o o c n a u h n o
o m s n m o i n m u d l
p m t c p m m i a m i l
r u r r t p e m i a v e
e n a e a t é n i i c
i t b a n d t
t l b u i
e l e f
Noms e l

Dans cette nouvelle ;


2- Trouvez cinq noms formés des préfixes nominaux et justifiez. (10 points)

1-
2-
3-
4-
5-

3- Trouvez cinq noms formés des suffixes nominaux et justifiez. (10 points)

1-
2-
3-
4-
5-

4- Trouvez cinq nominalisations à base verbale et justifiez. (10 points)

1-
2-
3-
4-
5-

5- Trouvez cinq nominalisations à base adjective et justifiez. (10 points)

1-
2-
3-
4-
5-

6- Trouvez cinq adjectifs postposés et justifiez. (10 points)

1-
2-
3-
4-
5-

7- Trouvez cinq adjectifs antéposés et justifiez. (10 points)

1-
2-
3-
4-
5-

8- Trouvez cinq préfixes adjectivaux et justifiez. (10 points)


1-
2-
3-
4-
5-

9- Trouvez cinq suffixes adjectivaux et justifiez. (10 points)

1-
2-
3-
4-
5-

10- Trouvez les figures de styles et expressions et justifiez. (10 points)

-deux comparaisons

1-
2-

-deux métaphores

1-
2-

-deux métonymies

1-
2-

-deux ellipses

1-
2-

-deux expressions idiomatiques

1-
2-

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