UNITE D’ENSEIGNEMENT
D’ETHIQUE ET DEONTOLOGIE
PROFESSIONNELLE
Doudou MALUNDU MALULA
Masterant en Management
ANNEE ACADEMIQUE 2023-2024
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CONTRAT PEDAGOGIQUE D’UNITE
D’ENSEIGNEMENT D’ETHIQUE ET
DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE
1. INFORMATIONS SUR LE COURS :
➢ Intitulé officiel du cours : Ethique et déontologie
professionnelle Département : Sciences Appliquées,
Techniques Hospitalières, Informatique, Sciences
Commerciales et Financières
➢ Auditoires visés : Etudiants de Troisième Graduat
Géomines, Informatique des Réseaux et Sciences
Hospitalières
➢ Mode d’enseignement : Présentiel
➢ Langue d’enseignement : Français
2. . TITULAIRE DU COURS ET SES COORDONNEES :
DOUDOU MALUNDU MALULA
- Masterant en management
- Licencié en Développement Communautaire : Option Gestion et
Administration des Projets à l’ISES – Lubumbashi.
- Chargé de Cours à l’ISES
- Assistant à l’Institut Supérieur Interdiocésain Mulolwa (ISIM) du
Professeur BUAWA KANDANI –
- Assistant à l’ISTL
- Directeur de Cabinet du Directeur Général de l’ISTL
- Tél : (+243) 813582065 – 994903273 E-mail :
[email protected]
3. PRE – REQUIS
Connaître le cours de l’éducation à la citoyenneté, gestion des ressources
humaines.
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4. OBJECTIFS QUE VISE LE COURS.
1. OBJECTIF GENERAL
Au terme de cet enseignement l’étudiant sera capable de :
- développer la capacité critique et devrait à pouvoir se gouverner par lui-
même et devenir autonome de ses pensées et ses choix ;
- comprendre les implications éthiques et déontologiques dans l’exercice
de sa profession d’ingénieur et développer l’aspect de la pensée critique
afin de faire face aux multiples problèmes éthiques d’ordre professionnel
;
- donner à l’étudiant futur ingénieur l’habilité à penser d’une façon
critique et indépendante en face des situations morales et d’en appliquer
la réflexion morale aux situations qui surgissent dans l’exercice de la
profession d’ingénieur ;
- améliorer ses performances et de formuler un jugement de valeurs devant
les situations diverses de l’éthique qu’il aura à rencontrer dans la vie
professionnelle.
2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
Tout au cours de cet Enseignement l’étudiant sera capable
- Découvrir l’importance du cours ;
- De ressortir le rapport éthique morale et déontologie ;
- Développer le sens d’obligation morale et de la responsabilité ;
- Acquérir les connaissances nécessaires sur la conduite et le respect des
lois ;
- Respecter la vertu éthique dans l’industrie et dans tous les domaines de
la vie humaine ; - Comprendre les abus auxquels débouchent la non
observation des valeurs éthiques tant dans les industries que dans la
société en générale.
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5. COMPETENCES
Ainsi, sur le plan cognitif (savoir) l’étudiant aura maîtrisé du concept
éthique, moral, déontologie, professionnelle :
- Sur le plan sensori-moteur (savoir-faire) l’étudiant sera capable de bien
accomplir sa tâche sur terrain - Sur le plan affectif (savoir être) l’étudiant
doit être : prudent, honnête, persévérant, intègre, loyal, sincère. De ce fait
il sera en mesure de développer une capacité de collecte de données pour
conduire des projets des recherches.
6. CONTENU DE L’ENSEIGNEMENT
INTRODUCTION
BLOC LOGIQUE 1 : GENERALITES SUR L’ETHIQUE ET DE LA
DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLES
1.1. ETHIQUE ET PRINCIPES GENERAUX
1.2. ORIGINE DE LA PENSEE ETHIQUE
1.3. LE RAPPORT ENTRE L’ETHIQUE, MORALE ET
DEONTOLOGIE
BLOC LOGIQUE 2 : DU FONDEMENT DE LA FONDEMENT DE
LA DEONTOLOGIE
2.1. GENESE ET CONCEPTION DE LA DISCIPLINE
2.2. NATURE DE LA DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE
2.3. PRINCIPE DE LA DEONTOLOGIE
BLOC LOGIQUE 3: FONDEMENTS ETHIQUES GENERAUX
D’UNE DEONTOLOGIE
3.1. FONDEMENTS ETHIQUES GENERAUX
3.2. Qui dit sens du bien et du mal, dit LIBERTE. Il dit aussi
VALEUR MORALE par rapport à laquelle la liberté se détermine
BLOC LOGIQUE 4. DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE
SPECIFIQUE
4.1. COORDONNEES PARTICULIERES DE TOUTE
DEONTOLOGIE
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4.2. DEONTOLOGIES PROFESSIONNELLES
PARTICULIERES
BLOC LOGIQUE 5 : ETHIQUE ET DEONTOLOGIE DES
INGENIEURS (INFORMATICIENS, INFIRMIERS,
TECHNICIENS,...)
5.1. Intérêt d’étudier l’éthique par les ingénieurs et techniciens
5.2. LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE
BLOC LOGIQUE 6 LE CODE DE DEONTOLOGIE DES
INGENIEURS
6.1. PRESENTATION SOMMAIRE DU CODE DE
DEONTOLOGIE
6.2. DES OBLIGATIONS DE L’INGENIEUR ENVERS LES
TIERCES
BLOC LOGIQUE 7 : DE L’ORGANISATION DE L’ORDRE DES
INGENIEURS
7.1. PROJET DES LOIS PORTANT CREATION DE L’ORDRE
CONGOLAIS INGENIEURS CIVILS DES DISPOSITIONS
GENERALES
7.2. DE L’ORDRE DES INGENIEURS
7.3. DE L’INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE OU DE
LA CORPORATION
BLOC LOGIQUE 8. RELATIONS PROFESSIONNELLES ET
GESTION DES CONFLITS AU TRAVAIL
8.1. NOTIONS DE RELATIONS PROFESSIONNELLES
8.2. LES CONFLITS AU TRAVAIL ET LEUR GESTION
RESUME
CONCLUSION
TRAVAIL PRATIQUE
TABLE DES MATIERES
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7. METHODES D’ENSEIGNEMENT :
Les formules pédagogiques d’usage dans le cadre de cours sort
notamment un exposé magistral et détaillé dans le souci de permettre à
l’étudiant de bien comprendre la matière. Cet exposé est suivi d’un débat
d’ordre, le tout se faisant dans la discipline et toute sérénité.
D’où la participation régulière de l’étudiant au cours est impératif non de
moindres.
8. RESSOURCES
Pour enseigner, nous allons utiliser les sources bibliographies seront mise
à la disposition des étudiants pour qu’ils lisent des ouvrages à la
bibliothèque de l’Institut et d’autres bibliothèques de la Ville de
Lubumbashi et d’autres institutions.
9. EVALUATION
Pour vérifier l’assimilation de la matière par l’étudiant, nous recourons à
3 mois d’évaluation à savoir les évaluations diagnostiques formatives et
sommative.
- Par évaluation diagnostique : séances des T.P. dirigés ou à domicile sont
organisées assez régulièrement pour tester le niveau de l’étudiant en vue
d’y adapter la matière ;
- L’évaluation formative se réalise sous forme d’une interrogation écrite
qui intervient à la moitié des heures de cours ;
- L’évaluation sommative intervient sous forme de l’examen écrit portant
sur l’ensemble de la matière vue l’organisation (session : 1ère et 2ème
session)
N.B. A la fin du cours chaque étudiant doit exposer sur un sujet qui sera
donné par l’enseignant
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10. NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE
1. OUVRAGES
1) CHRISTELLE DIDIER, penser l’éthique des Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...), Presses Universitaires de
France, 2008, 201p.
VI 2) FINANCE (J. de) ; Essaie sur l’agir humain, Rome, Presse de
l’université Grégorienne 1962.
3) FINANCE (J-de), Ethique Générale, Rome, presses de l’Université
Grégorienne 1962.
4) FOURASTIER, essai de morale perspective, Paris, Gautier, 1967.
5) François GREGOIR : les grandes doctrines morales, PUF, Paris, sd.
6) MOCH CROY MOND, éthique et sécurité : les déontologies
professionnelles à l’épreuve des techniques, Paris, Armand Collin, 1997.
7) SAID KOUTA NI, Devenir du métier d’ingénieur vers une science et
une éthique d’agencement durables des territoires, Harmattan, p.14
8) YVES MEDINA, la déontologie, ce qui va changer dans l’Entreprise,
éditions d’Organisation, 2003.
2 REVUES
1) BAELEN L. « Morale et développement in morale et société Zaïroise,
Actes de la première session rencontre moralistes du 1er au 4 novembre
1978, 2e édition 1988.
2) IESF, Charte d’éthiques des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers,
Techniciens,...), 2001.
3) MUKUAMA LUKOMBO, « Crise morale et vie économique au Zaïre,
acte de la 2ème rencontre des moralistes Zaïrois, Kinshasa du 11 au 16
novembre 1985 in Zaïre – Afrique, n°224, 1988.
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INTRODUCTION
Le mot éthique du grec : (ethikos caractère, mœurs, coutume ou façon
habituelle d’agir) il s’agit de l’étude de la morale et du déclenchement
humain pour promouvoir les comportements souhaitables, une sentence
éthique suppose l’élaboration d’un jugement moral et une norme qui
détermine comment devraient agir les personnes intégrant une société.
On définit souvent l’éthique de façon restreinte comme la
"science ayant pour objet le jugement d’appréciation en tant
Dans qu’il s’applique à la distinction du bien et du mal"
(Lalande).ce sens encore, les écoles sociologiques voudraient distinguer
la "morale", entendue comme ci-dessus, et l’éthique entendue comme
science de l’observation des comportements humaines tant qu’ils font
l’objet de jugements moraux. Nous ne suivons pas cette voie et nous
identifions l’éthique et la morale.
Etymologiquement, éthique vient du mot grec "ethos" qui
signifie littéralement "mœurs" ou "coutumes". En se référant à son
étymologie ; l’éthique veut dire de manière simple habitude ou pratique
sociale ou encore la coutume d’un groupe ; d’un groupe d’un peuple ;
d’une équipe L’éthique professionnelle (ou la déontologie) a pour but de
réglementer les activités qui ont lieu dans le cadre d’une profession.
A ce titre, il s’agit d’une discipline qui est comprise au sein de l’éthique
appliquée, étant donné qu’elle fait allusion à une partie concrète de la
réalité.
Il y a lieu de souligner que l’éthique en général n’est pas cœrcitive (elle
n’impose pas des sanctions légales ou normatives). Cependant, l’éthique
professionnelle peut être dans une certaine mesure, dans les codes
déontologiques régissant une activité professionnelle, la déontologie fait
partie de ce qu’on appelle éthique normative et présente une série de
principes et règles devant être obligatoirement respectés.
Il y a donc lieu de dire que l’éthique professionnelle étudie les dispositions
contraignantes de la déontologie professionnelle. L’éthique suggère ce qui
est souhaitable et condamne ce qui ne doit pas se faire, tandis que la
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déontologie compte sur les outils administratifs afin de garantir que la
profession soit exercée en toute éthique (façon habituelle d’agir).
L’éthique journalistique qui par exemple condamne tout journaliste
recevant de l’argent pour publier une information tendancieuse en faveur
d’une certaine personne, organisation ou société.
Dans le monde des affaires par ailleurs, l’éthique établie qu’un vendeur ne
peut pas réaliser des transactions hors du contexte de la société pour
laquelle il travaille en tant qu’employé.
Quant à l’Ingénieur aujourd’hui, il ne devrait pas seulement se limiter à
l’intérêt technique et économique, il doit tenir compte de ce que les
économistes ont appelé l’intérêt social au même titre qu’il doit être averti
des problèmes sociaux et humains.
Prendre aussi cette optique large où les problèmes de développement
trouvent leur place en symbiose avec ceux de la science et de la technique.
Sans nul doute l’éthique professionnelle dans le cadre de ce cours se limite
aux seuls Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) mais
aussi à tous ceux qui ont un rôle à jouer l’essor du pays et plus
spécialement par ceux qui y sont intéressés de près ou de loin.
Morale = impératifs Principes généraux
Recherche de la décision juste dans une situation
Déontologie Normes de groupe
Ethique
L’éthique est une compétence professionnelle, alors que la morale définit
des principes ou des lois générales, l’éthique est une disposition
industrielle) agir selon les vertus, afin de rechercher la bonne décision
dans une situation donnée, la morale n’intègre pas les contraintes de la
situation.
L’éthique n’est pas un phénomène de mode et qu’il est très important
d’exister au travers de son travail, la déontologie prend une part
prédominante dans la gestion des ressources humaines et du management.
Ainsi, l’éthique intervient positivement à tous les niveaux du
management.
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BLOC LOGIQUE 1 : GENERALITES SUR
L’ETHIQUE ET DE LA DEONTOLOGIE
PROFESSIONNELLES
1.1. ETHIQUE ET PRINCIPES GENERAUX
L’éthique relève essentiellement de l’auto discipline et présuppose
l’existence d’une motivation qui incite au contrôle libre, autonome et
interne de ses comportements et de ses actions. Elle présuppose également
l’existence de la liberté humaine qui permet à l’individu de choisir un
comportement donné.
Cela est dû au fait qu’on réalise assez facilement qu’il n’existe presque
pas de règle absolue. En tant qu’êtres humains, il nous est plausible
d’identifier certaines valeurs et des objectifs que nous considérons
acceptables afin de vivre par eux.
Il est aussi important de considérer notre perception du bien et du mal ou
de ce qui est juste et de ce qu’il est incorrect.
Quels sont les principes directeurs qui nous guident dans notre processus
de la prise de décision ?
D’une manière générale, nous agissons par instinct ou tout simplement par
rapport aux pressions du moment autours de nous.
En effet, plusieurs circonstances dans la vie exigent que nous nous
conformions aux désirs des autres, aux lois ou aux normes, certains d’entre
nous doivent répondre aux attentes de leurs patrons, des ouvriers, des
clients, des collègues, des professeurs, etc.
Parfois, nous pouvons avoir l’impression de ne plus nous appartenir à
cause des sollicitations extérieures qui sont assez fortes.
Plusieurs contraintes issues de l’environnement social dans lequel nous
évoluons sont inévitables pourtant. Nos choix fondamentaux, nos projets
de vie ne devraient être abandonnés pour ainsi dire. Uniquement au
bénéfice des décisions d’autrui, nous devrions en avoir de « bonnes »
raisons.
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Le but de la considération éthique est de pouvoir décider en avance avant
que nous soyons placés dans des circonstances ou la décision doit être
prise très rapidement et cela sans une considération de la délibération.
Ce cours vise à renforcer la capacité critique et devrait aider les étudiants
à pouvoir se gouverner par eux-mêmes et devenir autonome dans leurs
pensées et leurs choix.
L’ultime objectif de l’éthique est celui de maintenir l’intégrité. L’éthique
voudrait que chaque individu détermine le type de personne qu’il veut être,
le type de valeurs que chacun voudrait élever dans sa vie afin de les
défendre, les soutenir, il est à ce stade important d’identifier et de
reconnaître tout ce qui est vérité générale ou universelle que vous pensez
s’appliquer à la vie humaine et de formuler les décisions conséquentes qui
soutiennent les dites décision. Quand peut-on dire qu’une personne se
comporte de façon moins éthique ?
Un individu se comporte d’une manière moins éthique lorsqu’il agit de
manière à défier ou à détruire les valeurs et ou les objectifs qu’il a adoptés.
La plupart de temps, nous disons qu’une personne se comporte de façon
moins éthique lorsque :
- Son acte est irréfléchi. Nous considérons qu’un acte n’est pas raisonnable
dans le sens qu’il ne résulte point de
L’harmonie que nous recherchons entre ce que nous croyons être vrai et
ce qui est fait, il y a intérêt pour l’étudiant futur ingénieur de comprendre
qu’il est très important de s’exercer à la réflexion, à l’exercice de la pensée
;
- Son acte produit un déséquilibre entre la personne et l’institution (la
société, la communauté) dans laquelle il vit ou évolue. Apparemment,
l’Ingénieur peut dans son comportement ne pas se rendre compte de la
portée de sa conception lors de l’exercice de son métier en tant
qu’ingénieur ;
- Son acte s’oppose à ce que la personne clame être :
- Son acte se réfère à la violation de sa propre intégrité.
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S’agissant de valeurs à adopter, disons que ces dernières peuvent provenir
généralement de la communauté selon sa culture ou tout simplement de la
morale. Lorsqu’on accepte une communauté. Il est aussi possible de
pouvoir croire dans son contexte, se comporter d’une manière éthique.
Cela est vrai par rapport à vos propres croyances et valeurs. Cependant
être considéré comme moins éthique et même immoral par la société qui
nous juge.
Remarquons qu’il est assez pertinent de considérer l’obéissance à une loi
qui nous semble moins éthique individuellement lorsque votre société voit
dans l’obéissance une manière de se comporter de façon éthique, il y a lieu
de choisir entre la violation de l’éthique de la société et celle plutôt
individuelle.
En répondant « je n’ai fait qu’obéir aux ordres » nous indique le dilemme,
sommes-nous obligés d’obéir lorsque nous savons d’emblée que l’ordre
est erroné ? En répondant aux actions des autres, nous jugeons leur
comportement par rapport à notre considération éthique ou peut-être en
opposition de ce qu’il a considéré être éthique, il convient de souligner
que c’est bien important de respecter les croyances des autres.
Il arrive parfois que nous n’ayons pas une croyance concernant un
comportement particulier ou nos opinions se retrouvent être non réalistes
parce que basés sur notre compréhension simpliste.
Nos croyances pourraient être très limitées ou tout simplement très rigides
car basées sur un principe spécifique de sorte que nous soyons incapables
de répondre à des situations non attendues.
Le processus éthique est justement celui qui nous permette de tester
anticipativement nos objectifs que nous avons établis. Ces valeurs et ces
objectifs ne sont pas essentiels pour un individu. Seulement mais pour
toute la société sur le plan questionnement de la morale.
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1.2. CONCEPTS D’ETHIQUE, MORALE OU
DEONTOLOGIE
1.2.1. Moral
La Morale, c'est la science du bien et du mal, c'est une théorie relative à la
conduite humaine. Elle se réfère aussi aux mœurs, aux habitudes et aux
règles de conduite admises et pratiquées par la société comme relevant du
bien. Elle se réfère également aux institutions qui permettent à une société
d'atteindre ses objectifs.
1.2.2. Ethique
Ethique: discipline qui a pour objet les principes moraux guidant la
conduite d’un individu, d’un groupe ». Art de diriger la conduite humaine
en tenant compte, en conscience, des valeurs en jeu. Elle se réfère aussi
au produit d'une réflexion portant sur les valeurs afin de les critiquer, de
les renouveler, et ce à la mesure des hangements que la vie quotidienne
fait émerger.
L’éthique est une démarche visant, face à un problème donné à adopter la
meilleure solution en s’appuyant sur des valeurs apprises, admises et
intégrées et en tenant compte du contexte dans lequel le problème se pose
actuellement. Qui se rapporte à la morale. L’éthique est plutôt la
recherche du bonheur, bonheur de l'individu qui fait le choix d'une
existence, bonheur de la relation interhumaine dont il s'agit de retrouver
l'authenticité et tente de repérer les principes régissant le vivre-ensemble.
1.2.3. Déontologie
Déontologie « Théorie de Devoir »: La déontologie (mot provient du grec
deon, deontos le devoir et logos le discours), est la théorie des devoirs
moraux et l'ensemble des règles de conduite que l'homme doit respecter à
l'égard de la société en général.
Dans un sens moins technique, et plus répandu aujourd'hui, elle désigne
l'ensemble de devoirs qu'impose à des professionnels l'exercice de leur
métier.
La déontologie ou morale professionnelle. Les finalités qui nous semblent
les plus explicites sont les suivantes :
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- assurer la protection du public en favorisant une pratique
professionnelle consciencieuse, responsable et de haute qualité;
- aider le professionnel à faire preuve d'un comportement éthique plus
exigeant que celui qu'on attend du commun des mortels;
- éviter des situations conflictuelles entre professionnels appartenant à
une même profession ou à des professions apparentées;
- sauvegarder une bonne image et le renom de la profession auprès du
public;
- légitimer un statut socio-économique privilégié et un statut juridique
particulier (par exemple la corporation).
Distinction entre Ethique et Déontologie :
Le mot déontologie désigne l’ensemble des devoirs et des obligations
imposés aux membres d’un ordre ou d’une association professionnelle.
Comme les règles de droit, les règles déontologiques s’appliquent de
manière identique à tous les membres du groupe, dans toutes les situations
de la pratique.
L’éthique, au contraire, invite le professionnel à réfléchir sur les valeurs
qui motivent son action et à choisir, sur cette base, la conduite la plus
appropriée.
L’éthique professionnelle : L’approche de l’éthique professionnelle doit
reposer à la fois sur la dimension morale (il ne peut s’agir d’ignorer les
principes) et sur la dimension éthique (quelle décision est la meilleure
dans le cas présent?).
1.2.4. Droit
Le mot droit provient du terme latin directum, c.a.d « en ligne droite ».
Le droit s’inspire des postulats de justice et constitue l’ensemble des règles
qui régissent la conduite de l’homme en société. La base du droit sont les
rapports sociaux, lesquels déterminent son contenu et son caractère. Le
droit ; donc, est l’ensemble des règles permettant de résoudre les conflits
au sein d’une société.
Le droit renferme plusieurs caractéristiques. Parmi d’autres, nous
retiendrons la bilatéralité (un individu autre que l’affecté a le droit de lui
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exiger qu’il accomplisse une règle), qui concède la qualité d’impératif
attributif au droit.
Le droit est également connu pour son hétéronomie (il est autarchique ;
même si la personne n’est pas d’accord avec le contenu de la règle, elle
doit la respecter), son altérité (les règles juridiques font toujours allusion
au rapport d’un sujet avec les autres) et sa coercibilité (il permet le recours
légitime à la force de l’État au cas où un citoyen ne respecte pas ses
engagements voire ses obligations)
1.2.5. Les valeurs professionnelles
L’éthique professionnelle: l’approche de l’éthique professionnelle doit
reposer à la fois sur la dimension morale (il ne peut s’agir d’ignorer les
principes) et sur la dimension éthique (quelle décision est la meilleure
dans le cas présent). Lorsque cette réflexion devient collective et fait
l’objet d’une formalisation, la démarche devient déontologique, dans un
sens large. Si ces règles ont une valeur pour l’ensemble d’une profession
et font l’objet d’une reconnaissance officielle, il s’agit d’une déontologie
au sens restreint.
En éthique professionnelle, la réflexion porte sur les valeurs qui motivent
les conduites des professionnels et qui sont actualisées dans les codes de
déontologie. Les valeurs des ingénieurs définissent un idéal général de
pratique. Le bon ingénieur se distingue, entre autres, par sa compétence,
son sens des responsabilités, son engagement social. Ce que cela signifie
dans la pratique quotidienne, le code de déontologie aide à le comprendre
en énonçant les devoirs et obligations découlant de l’idéal du groupe.
2.6. Apprentissage et enseignement
L'apprentissage : c'est une modalité de formation initiale qui se déroule
sous contrat de travail de droit privé. L'apprenti reçoit des enseignements
dispensés en alternance, dans un centre de formation d'apprentis (C.F.A.)
ou un établissement d'enseignement et, en milieu professionnel
(entreprise, association, organisme public).
La formation est réalisée par la voie classique ou par la voie de
l'apprentissage, étudiants et apprentis obtiendront le même diplôme.
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• L'apprentissage est un vecteur de réussite des politiques publiques
liées à l'éducation et à l'emploi. Son développement favorise le
rapprochement entre les acteurs socio-économiques et les établissements
d'enseignement supérieur. Il renforce le lien entre l'offre de formation et
les besoins du tissu économique permettant d'améliorer sensiblement
l'insertion professionnelle.
• Le diplôme décerné en apprentissage est équivalent à celui
décerné en formation classique. Ce qui compte c'est l'acquisition des
compétences, peu importe les modalités
1.2.7. Didactique et pédagogie
Le terme pédagogie vient du grec et signifie :"Conduire, élever" /
"Enfant». Il s'agit en effet d'un ensemble de méthodes permettant de
guider un élève ou une personne dans ses apprentissages.
La pédagogie se distingue de la didactique, qui elle est propre à un
domaine donné. La didactique est l'étude d'une discipline donnée et des
savoirs qu'elle renferme on parle alors de "Savoirs savants".
La pédagogie s'intéresse tout particulièrement à l'apprenant et à la manière
dont il va apprendre; alors que la didactique est étroitement liée au
domaine et à la discipline concernée. La pédagogie est donc largement
transdisciplinaire.
Didactique et pédagogie s'appliquent toutes deux aux processus
d'acquisition et de transmission des connaissances. Mais la première truite
surtout des contenus du savoir, tandis que la seconde s'intéresse aux
relations entre enseignants et élèves.
La didactique et la pédagogie s'intéressent aux mêmes acteurs : le savoir
comme objet d'étude et le couple professeur et élèves. Toutefois, elles se
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distinguent entre elles par les objets étudiés. La didactique se préoccupe
des questions touchant l'acte d'enseigner qui relève des disciplines et se
distingue par sa nature épistémologique (nature des connaissances à
enseigner) alors que la pédagogie renvoie à la conduite d'une classe, c'est-
à-dire aux aspects éducatifs et relationnels qui seraient déterminants pour
la progression de l'apprentissage de l'apprenant. Elle s'intéresse aux
conditions qui favorisent l'apprentissage, entre autres aux démarches, aux
stratégies d'apprentissage, aux pratiques des enseignants, aux relations
entre l'enseignant et l'apprenant et aux profils d'apprentissage de ces
derniers.
La pédagogie se compose de deux domaines : celui des doctrines
pédagogiques qui renvoie aux théories sur l'éducation et celui des
méthodes pédagogiques qui renvoie à la mise en pratique des doctrines
avec des outils, des techniques et des organisations éducatives (présentiel,
formation à distance).
Le didacticien est un spécialiste de l'enseignement de sa discipline, c'est
un médiatiseur de contenu qui met en forme des contenus selon des
formats qui facilitent l'acquisition de compétences éducatives. Il
s'interroge surtout sur les notions, les concepts et les principes qui, dans
sa discipline, devront se transformer en contenus enseignés. Il cherche les
moyens d'enseignement des concepts scolaires et des stratégies de leurs
acquisitions en prenant en considération le vécu éducatif des sujets
apprenants.
1.3. ORIGINE DE LA PENSEE ETHIQUE
Quoi que les principes de l’éthique nous soient parvenus avec le filtre de
la tradition religieuse, ces principes sont présentement des normes
culturelles et sont de nos jours acceptés sans regard sur leurs nombreuses
origines.
(Tradition, culturelle occidentale, anciens philosophes grecs comme
Aristote et Socrate principalement, pensées religieuses commençant par
le judaïsme et ses fondations) il n’y
a donc pas nécessité de nous référer à la religion lorsque nous parlons de
l’éthique des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...).
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Nous regardons donc l’éthique comme ayant plusieurs facettes que nous
résumons en trois, à savoir en termes d’échelles :
- A l’échelle micro sphérique ;
- A l’échelle mésosphérique et l’échelle macro sphérique ;
La microsphère a trait à l’environnement immédiat, au voisinage
immédiat, on se réfère à la famille, à la vie privée.
La mésosphère touche à la vie nationale.
La microsphère reflète la vie de la planète : les préoccupations éthiques
concernant la microsphère sont récentes. Le monde a compris que les
actions des uns et des autres peuvent avoir de l’incidence sur la vie de
toute la planète. Les radiations émises dans un pays ne connaissent pas de
limites frontalières. Tous les habitants de la terre sont confrontés aux
mêmes problèmes (menaces de l’arme atomique, effet de serre, pollution
atmosphérique).
Si certains problèmes peuvent trouver des solutions sur le plan micro
sphérique sans apporter des conséquences néfastes pour la mésosphère
(cas des problèmes privés), les problèmes méso et macro sphériques
doivent trouver satisfaction par une éthique universelle et ne pourraient
être laissés au bon vouloir de chacun. L’on cherchera à fonder la morale,
démontrer la validité des principes sur lesquels reposent les jugements de
valeur bien ou mal. En choisissant par exemple. Si toutes les conséquences
liées à ce principe sont positives, le philosophe dira qu’il est valide.
Les idées éthiques ont été continuellement peaufinées (soigner dans le
moindre détail) au cours de l’histoire de sorte que plusieurs écrivains
seront penchés sur l’éthique et la morale. Ces derniers ont essayé d’y
apporter leurs éclaircissements, c’est le cas des philosophes comme
Locke, Kant et Mill dont la manière de penser est particulièrement
importante pour l’éthique des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers,
Techniciens,...) du fait qu’ils ne se sont pas basés sur la religion pour
composer leur pensée morale, ils ont par contre relevé que les principes
moraux sont universels nonobstant leur origine et sont même applicables
dans des contextes séculiers. Indépendamment des origines des principes
moraux (origine légale ou religieuse), le comportement éthique est
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fondamentalement ancré dans la préoccupation de l’autrui, ce n’est pas
une question de loi ou de religion.
1.4. LE RAPPORT ENTRE L’ETHIQUE, MORALE ET
DEONTOLOGIE
L’éthique et la morale constituent ensemble des normes et prescriptions
que la société présente à ses membres pour réglementer leur rapport et
indiquer à tous et à chacun le bien à faire et le mal à éviter.
Le non-respect de ces prescriptions appelé une désapprobation diffuse et
ou une répression pour corriger les récalcitrants. La morale en générale
pose des commandements qui s’adressent à l’individu, exige de lui
l’absolue personnalité, tandis que l’éthique pose des commandements qui
suppose d’une société d’être moral et qui assure la personnalité de tout
individu. En clair la morale est individuelle alors que l’éthique est
collective ou sociale.
Quant à la déontologie, elle est un ensemble des prescriptions, des valeurs
favorablement acceptées et appliquées par chaque individu pour exercer
de manière vertueuse sa profession. Elle favorise les habitudes de
comportements susceptibles de promouvoir la bonne marche du travail.
A ce niveau, il y a manifestement un lieu au niveau de la conscience
morale du vécu moral et de l’idéal à atteindre. La morale s’applique à
chacun où qu’il soit, l’éthique concerne chaque communauté humaine et
la déontologie chaque métier social.
19
BLOC LOGIQUE 2 : DU FONDEMENT DE LA
FONDEMENT DE LA DEONTOLOGIE
2.1. GENESE ET CONCEPTION DE LA DISCIPLINE
C’est en 1825 que ce mot « déontologie » apparaît pour la première fois
en langue française dans la tradition de l’ouvrage du philosophe utilitariste
anglais Jeremy BERTHAM intitulé « l’essai sur la nomenclature et la
classification des principales branches d’art et de science, il est écrit
l’éthique a reçu le nom plus expressif de déontologie. »
La déontologie professionnelle s’impose à tout être normal appelé à
exercer un métier et exige de lui un élan de conformisme aux normes
préétablies par la société et le corps de métier.
Ces normes sont clairement présentées sous formes des principes
directeurs qui assurent la guidance du travailleur. Ces principes sont à la
fois généraux et spécifiques selon qu’ils se rapportent à l’ensemble des
travailleurs ou membres d’un même métier organisé en corporation, qui
se sont dotées le plus souvent des règlements stricts quant à l’organisation
du travail.
Cependant, tous ces principes ou règlements présentent une même
constance : le respect du code de conduite qui est la connaissance du bien
à faire et du mal à éviter.
La déontologie professionnelle tire son origine de la morale et vise un
surfons d’efficacité, la conscience morale ou l’acquisition de bonnes
habitudes qui se développent dès le jeune âge suppose au préalable une
bonne et solide constitution physique et un environnement social
commode.
Les composantes de la conscience morale sont :
12 - La raison qui est jugement appréciatif et estimatif qui préside à l’acte
à poser ;
- Les émotions qui sont des sentiments : de satisfaction, de culpabilité, de
justice ;
- L’idéal de vie : l’aspiration vers laquelle on tend ;
20
- La liberté : le fait d’agir selon sa volonté.
Qui parle de la conscience morale sous-entend le bien et le médecin prête
le serment le devoir à remplir. Ce sont là les deux : autonomie de la
conscience morale autrement dit le désir de faire le bien et l’obligation de
s’acquitter de son devoir. Ainsi dit-on que la conscience morale oblige
sans contrainte discernement.
Naturellement, on n’est conscient que tromper, voler, corrompre, tricher,
cacher, manquer à ses obligations… c’est par conscience à faire le bien
entant qu’individu et par les obligations que nous présente la société sous
forme des mœurs que nous adoptons notre comportement individuel ou
social et professionnel.
En définitive, la déontologie découle du comportement individuel ou
moral et des exigences éthiques aux prescriptions professionnelles. La
conception de la déontologie comme une discipline découle d’une éthique
sociale de la morale, de la philosophie, de la sociologie africaine …
Ainsi le terme déontologie professionnelle fait référence à l’ensemble des
principes et règles éthiques (code déontologie, charte de déontologie) qui
gèrent et guident une activité professionnelle. Ces normes sont celles qui
déterminent les devoirs minima exigibles et professionnels dans
l’accomplissement de leur activité.
Elle peut aussi être comprise comme la théorie des devoirs ou l’ensemble
des règles de bonnes conduites, relatives à l’exercice d’une fonction ou
d’une profession donnée.
2.2. NATURE DE LA DEONTOLOGIE
PROFESSIONNELLE
3.2.1. Caractère général : ubiquité de la déontologie
La déontologie professionnelle est pluri disciplinaire et universelle, elle
s’applique à la totalité des métiers de l’homme partout où il se trouve. Par
ailleurs chaque profession a un modèle de conduite approprié et qui doit
être d’application rigoureuse. C’est la déontologie spéciale à une
discipline concrète.
21
A titres illustratifs citons :
Type Disciplines Catégories La déontologie médicale Médecine
Médecins, infirmiers Déontologie des pharmaciens Pharmacie
Pharmaciens Déontologie des magistrats et avocats Droit Juristes,
Avocats, Magistrats Déontologie des architectes Génie Architectes
En substance toutes les déontologies spécifiques et particulières
présentent certaines caractéristiques communes.
- La création d’un climat de solidarité et d’entraide mutuel entre membres
d’une même confrérie et d’un même corps de métier ;
- L’établissement d’une ligne de conduite pour tous et pour chacun des
membres afin des intérêts et des avantages sociaux, et d’éviter les abus ;
- L’apprentissage de droits et devoirs propres à chaque profession et la
défense des intérêts et des avantages sociaux des membres.
3.2.2. Caractère absolu
La déontologie professionnelle donne des normes et des préceptes
auxquels sont soumis les travailleurs et qui doivent être de stricte
application. Cependant, ces normes, absolues sont différemment
appliquées selon le temps et les espaces.
3.2.3. Caractère intrinsèque
La déontologie professionnelle donne une série des valeurs morales et
humaines qui doivent être intériorisées et acceptées par les travailleurs.
Ces valeurs bien qu’impératives ne doivent pas être considérées comme
contraignantes mais plutôt comme un idéal.
2.3. PRINCIPE DE LA DEONTOLOGIE
En suivant la morale sociale (morale du groupe ou morale de troupeau),
certains individus se procurent une certaine intégration et une appréciation
au sein de la société. Posons-nous la question de savoir ce que nous
aurions aimé avoir comme attitude si les règles de la société dans laquelle
nous vivons n’étaient pas correctes ? Comment pouvons-nous déterminer
qu’une règle ou la tradition, une coutume n’est pas défendable ?
22
Les principes nous aident à répondre à ces questions. Un principe est un
point de départ, une proposition de base qu’on admet comme
fondamentale.
Lawrence Kohlberg (psychologue et philosophe américain) analyse la
différence entre un principe moral et une règle morale. Une règle dit : «
ne fait pas ceci fais cela » tandis qu’un principe nous permet d’énoncer
des règles ou nous permet d’opérer un choix entre les règles légitimes (qui
peuvent à un certain moment du parcours se retrouver en conflit). Lorsque
deux règles sont en conflit, nous avons besoin d’une certaine manière de
penser et il arrive qu’il nous faille évaluer quelle règle faut-il privilégier
par rapport à l’autre ?.
D’après Kohlberg, un principe ne doit pas seulement dicter un choix, un
principe moral doit être impartial et il doit viser l’universalité.
Un principe impartial ne favorise pas une personne au détriment des
autres, il n’y a pas de parti pris tandis que l’universalité signifie que le
principe doit être acceptable par tous un principe qui n’est pas impartial a
peu de chance d’être universellement acceptable.
Ce mot a été créé par Jeremy Benthan qui a écrit son livre intitulé
"Deontology of the science of Morality". La déontologie est l’équivalent
technique de "Morale" au sens de la science pratique ou appliquée. En
français, ce mot est utilisé pour désigner les diverses morales
professionnelles.
Etymologiquement, le mot déontologie vient du mot grec "déon"
qui signifie "devoir" ou "ce qui doit être fait obligatoirement". C’est sur
base de cette étymologie que beaucoup de penseurs considèrent le devoir
comme la base de toute moralité.
Cependant, selon les déontologues, le devoir moral doit être
considéré comme une fin en soi. Pour qu’il soit considéré comme tel, le
devoir moral exige reconnaissance. C’est cette reconnaissance qui
conditionne la soumission sans failles aux lois et aux règles morales
établies. Ceci implique qu’il faudrait au préalable avoir des bonnes lois.
Ainsi, le devoir moral étant considéré comme une fin en soi, en se
conformant à la norme, l’individu agit indépendamment de sa bonne
23
volonté : il agit ni pour échapper à une sanction quelconque (punition), ni
pour y tirer un certain avantage (récompense).
Toute déontologie contient des devoirs positifs et des devoirs
négatifs. Les devoirs positifs indiquent les choses qu’il faudra faire
activement (ce sont les autorisations) tandis que les devoirs négatifs sont
constitués par une série de chose que l’on ne doit pas faire (les
interdictions).
La déontologie est une poursuite des valeurs. La valeur apparait
comme un ensemble des préceptes et d’interdits. Cependant, en tant que
morale pratique, son rôle n’est ni de prescrire, ni d’intervenir mais de
montrer à l’homme son idéal d’homme (le sens, la finalité de sa vie) et de
dégager les valeurs qu’il doit poursuivre (à travers ses décisions) pour s’en
approcher. Ce n’est qu’après avoir reconnu les vraies valeurs de la vie que
l’homme, comme sujet d’actes moraux, fera de son sens naturel du bien et
du mal des applications éclairées.
D’une manière générale, il existe donc deux grandes
subdivisions de l’éthique, à savoir l’éthique théorique et l’éthique
normative. L’éthique théorique s’occupe de l’appréciation logique et
rationnelle des fondements moraux ainsi que de l’observation de leur
cohérence interne au sein du système éthique. On l’appelle également la
méta éthique ou l’éthique des éthiques. Le préfixe "méta" vient de la
langue grecque et signifie ce qui englobe les autres.
C’est ce sens que lui confèrent Saint Jean et Foulquie. Elle est
l’apanage des penseurs, des hommes de science.
D’autre part, l’éthique normative s’occupe des normes et
instructions telles qu’elles sont appliques dans une société donnée, à une
certaine époque. On l’appelle également éthique appliquée. C’est dans ce
sens que l’on comprend la déontologie. L’éthique normative affecte
l’homme dans sa vie quotidienne ; elle est présente, voulue ou non voulue,
dans toutes ses activités sans distinction des statuts sociaux, et plus
précisément dans toutes ses relations sociales, interpersonnelles et
professionnelles. Bref, l’éthique théorique (ou la métaéthique) répond à la
question "Pourquoi l’homme doit-il se comporter de cette façon ?" tandis
que l’éthique normative répond à la question "Comment" l’homme agit-il
24
dans des circonstances particulières, au foyer, au travail, en face de ses
supérieurs ou de ses subalternes, etc. ?
Il n’y a donc pas de contradictions possibles entre l’éthique
théorique et l’éthique pratique. L’éthique théorique fonctionne au niveau
le plus fondamental du raisonnement en prenant comme point de départ
les perspicacités de base de la morale pratique et les instructions générales.
Pour qu’elles soient opposables à tous et ce d’une manière objective, ces
normes et règles doivent être enracinées dans des considérations
théoriques solides. Autrement dit, ces perspicacités, normes et règles de la
morale pratique ne sont que des simples présomptions qui doivent, à leur
tour, être traitées au moyen des analyses plus rigoureuses. Il existe ainsi
une dialectique permanente entre l’éthique théorique et l’éthique
pratique : aucune ne peut exister sans faire référence à l’autre ; bien plus,
il ne peut y avoir de rupture entre ces deux types d’éthique.
Cependant, diverses théories se dont développées au sujets de
l’éthique théorique. De nombreux courants ont vu le jour, certains sont
complémentaires tandis que d’autres sont en contradiction. Il s’agit, par
exemple, des courants suivants :
- le courant relevant de l’opposition entre les théories
cognitives et les théories non cognitives ;
- le courant relevant de l’opposition entre les théories
universalistes et les théories relativistes.
Le domaine cognitif désigne tout ce qui a trait à la connaissance :
de la perception (visuelle, auditive, tactile…) à l’intelligence (calcul,
résolution des problèmes, intuition, choix stratégique) en passant par le
langage, la mémoire, l’apprentissage, etc. En première approximation, on
peut dire que les sciences cognitives regroupent les disciplines dont l’objet
est l’étude de la connaissance sous toutes ses formes.
Ainsi, selon les "théories cognitives", les déclarations morales
peuvent être soit vraies, soit fausses. Les "théories non cognitives"
adoptent, quant à elles, une attitude contraire : Les déclarations morales
ne sont ni vraies ni fausses ; bien au contraire, elles n’expriment que les
sentiments individuels de leurs auteurs, etc. Pour ce courant, il n’y a donc
pas de vérités morales objectives en elles : tout est arbitraire.
25
Les "théories cognitives" se sont à leur tour scindées en deux
courants, universaliste et relativiste. Pour les défenseurs du courant
relativiste, la valeur morale peut varier d’un individu à l’autre, d’un
groupe de personne à l’autre, d’une communauté à une autre, d’une
époque à une autre, etc. Donc, tout est relatif.
Le subjectivisme éthique et le relativisme culturel font partie des
théories relativistes. En effet, pour le subjectivisme éthique, le bien et le
mal sont relatifs à chaque individu ; la vérité morale étant tout simplement
un problème d’opinions et des sentiments personnels. Contrairement à la
raison qui est basée sur les faits et acceptée universellement après la
vérification de leur pertinence, les opinions sont souvent subjectives et
irrationnelles. Donc, pour le subjectivisme éthique, il peut y avoir autant
de système de moralité qu’il existe des individus, chacun prônant son
propre système éthique.
Le relativisme culturel, pour sa part, soutient que la valeur
morale ne peut être créée que collectivement, pas individuellement.
Autrement dit, la valeur morale appartient à un groupe, petit ou grand, de
personne et peut varier d’un groupe à un autre. Dans ce sens, chaque
société a ses propres normes morales qui s’imposent à chaque membre du
groupe, indépendamment du genre, du statut, de la classe sociale, etc.
Ainsi, l’observation des normes reconnues par la société entraine une
sanction positive (récompense, admiration, admission) tandis que toute
violation (inobservation) de la valeur morale entraine une sanction
négative (punition, exclusion…).
Il apparait clairement que les deux courants ci-haut mentionnés,
subjectivisme éthique et relativisme culturel, s’excluent mutuellement
dans leur application. En effet, un même individu ne peut pas appliquer
les deux courants concomitamment ou les considérer comme étant tous
vrais au même moment. Autrement dit, si un individu considère la valeur
morale comme étant une création individuelle, donc pour lui, c’est
l’opinion individuelle qui précède l’opinion culturelle. Par contre, s’il
considère la morale comme découlant de la collectivité, donc l’opinion
individuelle devra à tout prix être subordonnée à l’opinion culturelle.
Quant aux théories universalistes, elles soutiennent que les
valeurs morales, pour être considérées comme telles, elles ne doivent
qu’être universelles, et non sectorielles (individu, groupe, société). Les
26
valeurs universelles s’appliquent à tous les hommes indépendamment de
leurs particularités. Elles soutiennent également que parce que les
membres d’une communauté partagent les mêmes valeurs morales, ils ont
l’obligation de se conformer aux mêmes normes, et par conséquent, ils
devront être traités de la même manière ; nul n’est censé ignoré la valeur
universelle. Ainsi, les individus devront être encouragés à découvrir
l’universalité des valeurs morales et devront être traités avec dignité et
respect aussi longtemps qu’ils appliqueront de manière infaillible ces
valeurs morales.
Dans notre pays en son temps l’UNAZA avait adopté comme devise : «
Scienta spendet et Conscienta » pour dire qu’il tient à former tant sur le
plan intellectuel que moral. A ce propos, le pape Jean Paul II disait
l’université n’a pas pour bit d’abord de recherche des titres, des
diplômes… Elle a un rôle important pour la formation de l’homme qui soit
au service du pays. C’est pourquoi elle comporte des grandes exigences
vis-à-vis du travail à accomplir vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis de la
société.
27
28
BLOC LOGIQUE 3: FONDEMENTS ETHIQUES
GENERAUX D’UNE DEONTOLOGIE
Les chapitres précédents constituent le soubassement du cours
d’éthique et déontologie professionnelle. Le premier chapitre a défini les
termes principaux de ce titre en précisant le sens que ce cours donne à
chacun d’eux. Le second chapitre a mis l’accent sur la nature humaine, sur
la proposition des propositions particulières propres à un métier et sur les
devoirs particuliers pour exercer une profession. Le présent chapitre donne
les bases d’une déontologie afin de montrer le lien entre celle-ci et
l’éthique. Il comprend également les notions relatives à la dignité de la vie
humaine, au bien commun et au sens de travail.
3.1. FONDEMENTS ETHIQUES GENERAUX
3.1.1 Qui dit éthique dit sentiment ou sens du bien et du mal
Nul n’échappe au problème moral. Tous partent constamment
des jugements sur le bien et le mal. Toute constance humaine d’agir
implique un jugement sur le bien et sur le mal, et, par extension, tout
spectacle de l’action d’autrui, perçu comme voulu de lui, implique une
appréciation sur le bien ou le mal contenu dans cette notion d’autrui. La
décision même souvent déclarée de "ne pas juger" indique la spontanéité
de ce jugement.
Donc, le sens du bien et du mal est universel.
D’une part, les hommes diffèrent entre eux dans la détermination
des devoirs à accomplir, mais cette diversité ne supprime pas l’impression
commune d’une distinction entre le bien et le mal.
D’autre part, le sentiment du bien et du mal (ou sentiment
moral), comporte évidemment des ignorances, des tâtonnements et des
déviations, mais de ces différences, on ne peut conclure à son absence : le
fait de l’erreur n’empêche pas l’existence de connaissances authentiques.
Le sens du bien et du mal est partout impliqué dans la conscience
humaine (saisie immédiate de soi par soi dans tout acte voulu), bien que
ses manifestations soient parfois ambiguës.
29
Cette présence du bien et du mal dans toute solution consciente
constitue la conscience de nos actes en "conscience morale".
Donc, s’il ne faut pas méconnaitre l’importance d’une
justification rationnelle de la morale (laquelle pourrait se compléter d’une
justification religieuse), il faut admettre que toute personne consciente
instruite ou non, possède un sens moral et manifeste une morale pratique,
ou pratique morale. Cette pratique morale effective "précède" toutes les
justifications théoriques qu’on pourra en donner, selon les diverses
époques et les diverses cultures. C’est la critique de cette pratique qui
donne lieu aux morales théoriques (éthique).
4.2. Qui dit sens du bien et du mal, dit LIBERTE. Il
dit aussi VALEUR MORALE par rapport à laquelle
la liberté se détermine.
a. Nature de la liberté de l’acte moral
Par liberté, nous n’entendons ici :
- Ni les libertés "au sens social" – et au pluriel : pouvoir
d’agir dans les limites et sous la protection des lois sans être contraint
par d’autres : liberté de posséder, de tester, de se marier, de travailler,
de se réunir, de fonder des associations, d’adhérer à une religion, d’en
célébrer le culte,…
- ni la liberté "au sens psychologique" : absence de toute
contrainte extérieure ou intérieure dans la détermination de ses actes.
- ni la liberté réduite au "libre arbitre" : capacité de choisir
entre plusieurs actes, par opposition au déterminisme.
Par liberté nous entendons dans ce cours : la capacité de se
déterminer soi-même (intégrant les conditionnements et les déterminismes
naturels) et de déterminer ses motifs.
Tout homme en possession de lui-même est doué de cette liberté
fondamentale ("métaphysique") et que tout acte conscient l’implique et la
met en œuvre. Donc, il n’y a pas d’être humain en possession de ses
facultés que ne soit libre en ce sens.
30
La liberté humaine, entendue en ce sens, ne se prouve ni ne se
démontre. Tout homme a conscience de l’exercer. Le nier dans un énoncé,
c’est proférer librement cet énoncé, et donc exercer la liberté niée.
b. Ambiguïté apparente de la liberté dans l’acte moral
Sans cette liberté, il n’y aurait pas de sens à parler du bien et du
mal. Pourtant, dans la relation entre liberté et moralité, on peut noter une
ambigüité au moins apparente :
- D’une part, la liberté suscite l’existence morale : agir
librement, c’est agir d’une manière qui pose automatiquement la
question du bien et du mal.
- D’autre part, la liberté implique la possibilité de se
soustraire à toute imposition extérieure.
Pour lever cette apparente contradiction, il nous faut préciser la
nature de la liberté humaine :
- en faisant voir la finitude propre à la liberté humaine ;
- et par là, le lien particulier de la liberté à l’obligation
morale.
c. Limite ou finitude de la liberté humaine
Paul Ricoeur montre le paradoxe d’"initiative" et de
"réceptivité" qui définit la liberté humaine. Pour lui, la liberté humaine est
"finie" parce qu’elle est :
- "motivée" : "Je" choisis mais en référence à certains
"mobiles" ;
- "incarnée" : "J’" agis, mais grâce à mon "corps" que je ne
me suis pas donné ;
- "contingente" : "Je" me prend en charge, en dépit des
nécessités qui m’habitent.
Ainsi, de quelque manière qu’on la considère, la liberté est à la
fois "initiative" et "réceptivité" (activité et passivité). Ce lien permanent
du volontaire et de l’involontaire donne à la liberté une sorte de fragilité
constitutive, puisqu’elle n’est jamais séparable de son contraire.
31
D’où, l’homme ne se trouve pas dans un état de liberté mais il
lui faut constamment se libérer (activement). Etre libre, ce n’est pas une
donnée acquise, c’est une vocation, c’est une tâche. Donc, tout à la fois, je
suis nécessairement libre, et j’ai à conquérir cette liberté que je ne puis
aliéner.
En premier temps, les déterminismes s’opposent à la liberté. En
un second, la connaissance des déterminismes permet à l’homme libre
d’élargir le champ de son action. Cependant, seule une décision émanant
de ce niveau où la personne coïncide avec elle-même, dans sa conscience
et dans la liberté :
- détourne le sujet de l’immersion dans les déterminismes ;
- fait tourner les déterminismes en matériaux pour nos
projets libers.
Bref, notre liberté humaine est une liberté conditionnée (non
déterminée) par :
- les déterminismes de notre corps et de notre psychisme ;
- les conditions spatio-temporelles, historiques et
culturelles dans lesquelles il nous faut agir ;
- la confrontation avec la liberté d’autrui.
d. Nature de la valeur morale
Nous pouvons à présent saisir pourquoi le problème humain de
l’éthique se pose nécessairement en termes de "valeur" morale.
La valeur peut être entendue de deux manières différentes :
- "Subjectivement", comme caractère des choses consistant
en ce qu’elles sont plus ou moins estimées ou désirées par un sujet ou
plus ordinairement, par un groupe de sujets déterminés ;
- "Objectivement", et à titre catégorique, comme caractère
des choses consistant en ce qu’elles méritent plus ou moins d’estime.
C’est la liberté de l’homme qui fait surgir pour lui la question
morale du bien et du mal. C’est la finitude de cette liberté qui fait qu’elle
n’a pas toute sa réalité ni toute son intelligibilité en elle-même.
32
Si ma liberté était absolue, créatrice d’elle-même, elle
s’expliquerait tout entière par sa référence à elle-même ; mais "relative",
elle ne se comprend que par ce à quoi elle tend.
D’où, selon Foulquie et Saint Jean, la question morale peut être
formulée comme suit :
- en vue de quoi ma liberté existe-elle ?
- pourquoi suis-je libre ?
- qu’est-ce qui vaut pour moi ?
- quelle valeur morale me faut-il poursuivre ?
Si donc il existe en morale (dans le domaine de ce qui est jugé
"bien" et "mal") une norme qui requiert une liberté, des valeurs objectives
qui la lient et qui constituent ainsi une obligation, c’est parce que ma
liberté, comme humain (ni divine, ni absolue), est limitée.
L’obligation et la valeur sont donc les signes de la finitude de la
liberté. C’est parce que notre liberté n’est pas une liberté pure qu’une part
de son bien lui est extérieure et se propose à elle sous cette forme de
"devoir" et de l’"obligation morale".
Il y a donc un double caractère à la valeur morale : elle est
absolue et obligatoire. Les autres valeurs (économiques, biologiques,
politiques, scientifiques,…) sont relatives tandis que la valeur morale est
absolue, et norme d’appréciation des autres parce que c’est dans l’option
en sa faveur que l’homme s’accomplit, s’achève comme homme.
Bref,
- la "réalité" de la liberté entraine l’"absoluité" de la valeur
morale ; et
- la finitude" de la liberté implique le caractère
"obligatoire" de la valeur morale, c’est-à-dire précisément son
caractère et sa valeur.
33
3.1.1. Qui dit liberté, valeur morale, et devoir dit aussi NATURE
HUMAINE, comme siège de cette liberté, et LOI NATURELLE
comme expression de la valeur morale et du devoir
La notion de "loi naturelle" présuppose qu’il y ait un sens à
parler de "nature humaine", puisque c’est dans les "constantes" de cette
nature que la loi naturelle est fondée.
Une abondante littérature active à la nature humaine a été
fournie par l’anthropologie philosophique développée au premier et
second chapitre.
3.1.2. L’homme est conscient de son "historicité"
Produit de l’histoire, il en est aussi le producteur. S’inscrivant
dans le temps, il le transcende en s’assignant un but, donnant au temps et
à l’histoire une signification.
3.1.3. L’homme est conscient d’une "destinée"
Nous appelons "destinée", non une fatalité mais au contraire la
"fin naturelle de l’homme" en tant qu’elle est reconnue comme telle par
lui, et comme telle objet naturel de sa raison pratique.
Cette destinée est tout à la fois le chemin que lui montre sa raison
(ouverture sur le monde, sur autrui, sur l’absolu), et le but qu’il assigne à
son existence. Cette destinée est de s’accomplir pleinement comme
conscience et comme liberté dans le monde comme amitié dans l’amitié
partagée avec autrui, comme créature dans son ouverture sur l’absolu.
Le terme de cette destinée est l’accomplissement de la condition
créée, dans l’achèvement de l’amitié comme "promotion mutuelle", dans
l’achèvement de l’"humanisation du monde".
3.1.4. Une action BONNE et une action MAUVAISE
Toute action qui tend au terme de cette destinée est BONNE.
Elle est volonté du BIEN manifesté par la raison.
Toute action qui refuse de fait cette destinée est MAUVAISE.
34
Le mal moral n’est pas une réalité positive : il est l’absence de
cette réalité positive qu’est le BIEN moral.
3.1.5. Le mouvement de la raison
Le mouvement de la raison qui me fait voir le terme auquel
naturellement je tends à mon bien, me présente aussi comme un DEVOIR
de vouloir ce terme, et de vouloir les démarches qui y conduisent.
Ce devoir émane de la "nature humaine" dont nous avons déjà
décrit les composantes fondamentales. Dans sa conscience, l’homme se
connait et comme tel, et comme inachevé, comme imparfait et comme
tendant, d’un mouvement naturel, à son propre accomplissement.
La "liberté humaine est donc tendance naturelle à
l’accomplissement du "devoir" par lequel l’homme s’achève comme
"homme", dans le "monde", "avec autrui", dans sa relation à l’"Absolu".
La "raison" est la capacité humaine de saisir cette condition
humaine "dans sa totalité présente et historique".
La "conscience" est consignée dans l’homme d’être tel de
"tendre à être pleinement" ce que, par nature, il est déjà.
3.1.6. Le devoir
Le bon sens montre que le "devoir", bien qu’il implique à la fois
la conscience de "soi", du "monde", d’"autrui" et de l’"Absolu", se
structure et s’organise "autour de la relation à autrui". C’est comme
médiation de cette relation à autrui que "l’homme agit dans le monde".
C’est dans la commune relativité à l’absolu que se noue et s’épanouit la
relation à autrui. Les devoirs fondamentaux de l’homme sont donc des
devoirs envers autrui, des devoirs sociaux, des devoirs de tous et chacun
envers tous et chacun.
En guise de conclusion de cette première partie de ce cours, nous
élaborons trois notions clé de la Déontologie et quelques premiers
impératifs qui s’y rattachent. Il résulte de ce qui précède, et notamment la
nature sociale de l’homme et de corollaire 3.2.5. (Le devoir), que trois
notions sont finalement capitales pour introduire à une déontologie, la
35
notion de la "dignité de la personne humaine", celle de Bien commun, et
celle de "sens du travail".
3.3. NOTIONS DE DIGNITE DE LA PERSONNE
HUMAINE, DE BIEN COMMUN ET DU SENS
DU TRAVAIL
3.1.1. La dignité de la personne humaine
Nous ne pouvons mieux faire que de nous référer ici au principe
Kantien (Emmanuel Kant) de la Dignité Humaine, principe que la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme considère comme auto-
justifiant.
a. Enoncé du principe Kantien de la Dignité Humaine
Dans son livre intitulé "Fondement de la Métaphysique des
mœurs", Kant écrit à la page 249 : "Agis toujours de telle sorte que tu
traites la personne humaine, en toi-même comme en autrui, toujours en
même temps comme une fin, mais jamais comme un simple moyen".
b. Justification du principe de Dignité humaine
Nous pourrions amplement justifier la valeur de ce principe par
le recours au schéma d’Anthropologie philosophique que nous avons déjà
esquissé.
Nous attirons également l’attention sur l’analyse universelle des
Droits de l’homme (1948), et tout d’abord à cause de la "foi" dans "le
principe de Dignité Humaine" et à cause du recours à l’histoire qui y est
proposé.
Nous appuyant sur la lecture du préambule et sur le principe de
Dignité humaine sur lequel elle s’appuie, nous pourrons énoncer les
premiers principes déontologiques généraux suivants :
Impératifs :
I.G.1. Dans toute relation humaine, toute personne doit toujours
être considéré comme une fin, et jamais comme un moyen.
36
I.G.2. Toute relation à une ou plusieurs personnes doit viser la
promotion mutuelle, selon toutes les dimensions de la personne et de
toutes les personnes engagées dans cette relation.
3.1.2. Le bien commun
a. Définition générale
Le bien commun est le bien des personnes ensemble :
- Cette définition suppose que l’homme en tant que tel a
une destinée (un sens nature de sa vie reconnu par la raison) qui est et
personnelle et sociale (personnelle dans une socialité), que le progrès
véritable de chaque homme s’inscrit dans le progrès global de la
société, que le progrès voulu de la personne implique le progrès de la
société et réciproquement.
- Elle suppose que "la société ne soit pas conçue comme
précédant la personne", mais comme constituée par elle. Elle implique
pourtant que la société soit "conçue comme l’émanation nécessaire des
personnes, auxquelles il appartient de lui donner sa structure, de faire
évoluer cette structure selon les conditions historiques, et de définir sa
fonction pratique par rapport aux personnes".
La "société" est donc aussi naturelle que les personnes, tout en restant
constamment l’émanation de celles-ci :
• La personne a une fin de personnes en société ;
• La société a pour fin le bien commun des personnes.
b. Ce que le bien commun n’est pas
Le bien commun n’est pas :
- "le bien du groupe" auquel pourrait être subordonné et
sacrifié le bien des personnes, car alors le groupe serait conçu comme
ayant une fin indépendante de celle des personnes.
- "le bien du grand nombre" aux avantages duquel serait
sacrifié la minorité, car on foulerait aux pieds l’égalité fondamentale
en droit de tous les hommes. Ce serait la considération d’une des
formes de la "loi du plus fort".
37
- "le bien d’une classe sociale" qui serait conçue comme
incarnant particulièrement les valeurs, tant personnelles que sociales
(sociétés à privilèges, sociétés féodales).
- "ce que définit l’idéologie d’un parti politique (dans une
société à partis multiples) qui tend à s’imposer par la persuasion ou par
la force aux personnes et à l’ensemble de la société. Une telle idéologie
serait fondée sur une anthropologie où l’homme est défini par rapport
à une valeur relative (l’homme comme "producteur", l’homme comme
"patriote", sociétés totalitaires…).
- "le bien du chef" (ou d’une oligarchie) le chef étant alors
la fin des personnes et de la société (monarchies autocentrées).
c. Ce qu’est le bien commun
Le bien commun est le bien des personnes ensembles. Il suppose
l’anthropologie rationnelle fondamentale telle que nous l’avons esquissé
plus haut, qui montre que l’homme a une destinée – "personnelle",
"corporelle" et "spirituelle" ; que cette destinée s’accomplit dans la
reconnaissance personnelle et commune d’un absolu. Ce qui empêche
toute personne comme toute société ou structure sociale de s’ériger en
Absolu.
Le bien commun peut donc être défini dans une perspective
dynamique comme "l’ensemble des conditions qui permettent et
favorisent la promotion mutuelle des personnes vers leur accomplissement
plénier comme personnes".
Foulquie et Sait Jean, quant à eux, le définissent comme
"l’ensemble des conditions matérielles et spirituelles procurant à une
communauté humaine un bien être favorable au développement
harmonieux des individus qui la composent".
Par-là sont situées l’une par rapport à l’autre la "fin de la
personne" et la "fin de la société" :
- la "fin de la personne" est l’"accomplissement plénier de
la personne selon toutes ses dimensions (corporéité, conscience, raison,
socialité, relativité à l’Absolu).
38
- la "fin de la société" est le bien commun entendu comme
l’ensemble des conditions concrètes qui permettent et stimulent la
promotion mutuelle des personnes vers leur accomplissement plénier.
Il y a donc implication mutuelle de la fin de la personne et de la
fin de la société, la fin de la société étant finalement le bien commun
entendu comme ce qui permet et favorise la promotion des personnes
"dans" et "par" leur socialité.
Impératifs :
I.G.3. Tout devoir humain comporte une dimension sociale (qui
découle simultanément de la fin de la personne et de la fin de la société).
I.G.4. Tout humain social vise le bien commun de la société.
3.1.3. Le sens du travail
a. Définition classiques
"Le travail est l’ensemble des activités humaines coordonnées
en vue de produire ou de contribuer à produire ce qui est utile."
Ou encore, "le travail est l’activité économique des hommes
productrice d’utilité sociale".
b. Analyse de ces définitions classiques
a) Le travail est l’activité par laquelle l’homme "transforme
la nature selon les dessins de son esprit, en vue de son utilité". Il est
l’activité par laquelle l’homme "humanise" la nature en s’achevant
dans son humanité :
- Il donne un sens à la nature, en l’adaptant aux finalités
humaines ;
- Il s’accomplit lui-même dans ce contact avec la nature à
laquelle il emprunte de quoi se réaliser comme corporel, comme
spirituel, comme social, comme relatif à l’Absolu.
b) Le travail humain est "social". En effet, l’homme ne peut
seul, transformer assez la nature pour sa propre utilité. Une "division
du travail" et une "collaboration" dans le travail s’imposent pour que
39
les activités visées, fondées dans les nécessités, puis dans la volonté de
croissance de la vie humaine, puissent être atteintes.
c) L’"histoire" montre que la "socialité du travail va
croissant". Pour une grande efficacité du travail, les hommes se
rassemblent en société de travail, en sociétés artisanales puis
industrielles. Ces rassemblements donnent lieu à des agglomérations
urbaines de plus en plus importantes.
Les populations non urbanisées en viennent à orienter de plus en
plus leur travail vers les villes. Le travail au profit de petites entités
humaines apparait de moins en moins productif parce que moins en moins
adapté à la structure de plus en plus socialisée de la société.
En d’autres morts, de même que l’"économie de subsistance"
fait nécessairement place à l’économie d’échange", sous peine de
"régression", pour ceux qui la pratiquent, l’économie d’échange en petit
fait nécessairement place à l’économie d’échange "en plus grand", sous
peine de la même régression.
d) Puisque chaque homme a besoin du fruit du travail, et
puisque ce travail est de plus en plus socialisé, il en résulte :
- un "désir du travail" de tous et chacun pour tous et chacun,
exigible par la société en vue du Bien Commun ;
- un "droit au travail" de tous et chacun, exigible devant la
société en vue du Bien Commun ;
La participation au travail est, en effet, la condition "sine qua
non" de l’insertion de la personne dans la société qui, pour être une société
de développement des personnes et des groupes, est nécessairement une
société de travail ;
- l’"homme qui refuse" le travail a nécessairement besoin
du fruit du travail des autres. Il traite donc les autres en simples
"moyens" ;
- l’"homme à qui la société refuse le travail" est un homme
à qui est refusée l’insertion dans le jeu des promotions mutuelles, à qui
est refusée l’égalité ;
L’"engagement dans le travail" est "la condition de la
croissance" de la personne comme corporelle et comme spirituelle, de la
40
croissance de la relation à autrui dans les liens toujours plus signifiants, de
la reconnaissance du sens de l’Absolu, sur fond de quoi se découvrent, se
fondent et se développent toutes les autres relations.
La "privation du travail" entraine la dégénérescence de la
personne dans sa corporéité et dans sa spiritualité, dans sa relation à autrui
qui perd sa signification, dans sa relation à l’Absolu, qui elle-même se
dévalorise.
Le "refus de travailler" engendre la destruction de la personne
par la destruction de la société, dans la destruction du sens de l’Absolu où
se fondent les valeurs tant personnelles que sociales :
- "C’est une constante de l’histoire que les sociétés où le
travail est voulu comme un "droit", un "devoir" et un "honneur"
progressent, tant au niveau des personnes que du tout social, et que des
valeurs fondées dans l’Absolu ;
- Et que les sociétés dans lesquelles le travail est fui
régressent, matériellement et spirituellement, se désagrègent comme
sociétés, et qu’on y perd tout sens de l’Absolu et des valeurs".
Le travail est donc le lieu où se nouent de façon dynamique la
relation de l’homme à "soi", la relation au "monde", la relation à
l’Absolu", la relation à autrui. Il est le lieu de "subsistance" et du "progrès"
de l’homme comme conscience, comme socialité, comme relatif à
l’Absolu, ainsi que comme créativité de formes toujours nouvelles de ces
relations. Il est ce par quoi l’humanité progresse en humanité.
Impératifs :
I.G.5. Le premier impératif de toute Déontologie est le Devoir
du travail ;
I.G.6. En découle, le "devoir de reconnaitre le droit au travail et
de "favoriser" son exercice ;
En découlent "négativement", l’interdiction de se soustraire au
travail et de méconnaitre le droit des autres au travail ;
I.G.7. En découlent encore, le devoir de la préparation
professionnelle, le devoir de favoriser la préparation professionnelle
41
d’autrui, et l’interdiction de négliger ou de saboter la préparation
professionnelle.
Nous avons acquis, dans cette partie du cours consacrée à
l’examen des Fondements Ethiques généraux d’une déontologie :
- l’universalité du sens du bien et du mal ;
- le lien nécessaire et constitutif entre moral et liberté ;
- un schéma relationnel fondamental de la nature humaine
et de la loi naturelle, qui en découle ;
- les notions fondamentales de Dignité humaine, de Bien
Commun et de sens du travail ;
- les premiers impératifs, encore généraux, que toute
Déontologie professionnelle spécifie.
Il nous faut à présent :
- situer le but de chaque profession particulière dans la
finalité générale de la vie humaine ;
- dégager les impératifs propres à chaque profession qui
découlent de cette comparaison avec la finalité générale de la vie
humaine.
42
BLOC LOGIQUE 4. DEONTOLOGIE
PROFESSIONNELLE SPECIFIQUE
Nous avons déjà esquissé un raisonnement fondamental en
déontologie en trois étapes. La première contenait des propositions
générales de la nature humaine, la destinée humaine, du bien moral
comme conformité voulue à cette destinée. Nous avons, au moins
sommairement, déblayé le terrain. Nous avons également proposé les
fondements éthiques généraux de toute déontologie et présenté
sommairement les notions de dignité de la personne humaine, du bien
commun et du travail.
Nous proposons à présent :
- les coordonnées particulières de la déontologie ;
- une déontologie générale du travail ;
- quelques esquisses de déontologies particulières.
4.1. COORDONNEES PARTICULIERES DE TOUTE
DEONTOLOGIE
Pour appliquer à bon escient les impératifs fondamentaux de la
nature humaine et de la destinée humaine au cas d’une profession
particulière, il faut considérer :
4.1.1.Le sens social de cette profession
Il faut considérer la manière particulière dont, par cette
profession particulière, est recherché un aspect au moins du but
fondamental de la vie humaine.
4.1.2.Les valeurs
Il faut considérer les valeurs dont celui qui pratique cette
profession doit assurer la réalisation.
4.1.3. Le but spécifique
Il faut considérer le but spécifique de cette profession : ce que
vise précisément son exercice.
43
4.1.4. Les conditions particulières
Il s’agit des conditions particulières de l’exercice de la
profession considérée. Ce sont les conditions :
- historiques ;
- culturelles ;
- pratiques.
4.1.5. Les moyens effectifs
Il s’agit des moyens effectifs qui permettent d’atteindre les buts
de cette profession.
On pourra alors énoncer deux séries d’impératifs :
- Des impératifs valables en tout temps et en tout lieu pour
cette profession ;
- Des impératifs qui tiennent compte des conditions
particulières de temps et de lieu de l’exercice de la profession
considérée.
4.1.6. DEONTOLOGIE GENERALE DU TRAVAIL
La société, comme société de travail, se divise structurellement
entre, d’une part, une articulation d’"employeurs" et d’"employés-
travailleurs" et d’autre part en travailleurs indépendants. Lorsque les
"cadres" ne sont pas propriétaires de l’entreprise, ils sont à ranger parmi
les travailleurs.
Les travailleurs indépendants, possédant les instruments de leur
travail ou en disposent librement, s’insèrent leur travail dans la société de
travail sans l’intermédiaire d’une entreprise.
4.1.7. Déontologie générale de l’employeur
a. Sens social du travail
En engageant les travailleurs, l’employeur aide les travailleurs à
s’insérer, par leur travail, dans le jeu des "promotions mutuelles", à s’y
valoriser comme personnes et comme être sociaux.
44
b. Les valeurs poursuivies par l’employeur
Les valeurs poursuivies par l’employeur ne peuvent être du seul
côté de la prospérité de l’entreprise ; elles doivent être aussi du côté de la
recherche de la promotion humaine totale de tous les membres de
l’entreprise, et, à travers elle, de toute la société.
c. En conséquence :
- Le "recrutement" (et le "licenciement") des travailleurs ne
peut être fait sur la seule base de l’utilité pour l’entreprise. Il doit viser
aussi le bien des personnes recrutées, et le bien de la société (emploi à
mi-temps en temps de chômage, recrutement des personnes avec
handicaps…) ;
- La "promotion professionnelle", par la formation
continue, la récompense des performances, la valorisation de
l’expérience, doit être poursuivie ;
- Le "salaire" (la rémunération) ne peut être seulement ce
qui donne à l’employeur droit au travail de l’employé-travailleur. Il
doit être aussi ce qui permet au travailleur un développement aussi
complet que les circonstances le permettent de sa personne totale et
sociale ;
- Les "conditions du travail" ne doivent pas se réduire à ce
qui permet son efficacité mais doivent être aussi ce qui exprime et
prônent le respect de la dignité humaine ;
- La société de travail étant le lieu privilégié de la
promotion de tous par tous, l’employeur veillera à créer et à laisser se
développer les meilleures structures possibles du "dialogue" de tous
avec tous.
4.1.8. Déontologie générale du travailleur
a. Sens social du travail
Le sens du travail en général a été assez souligné. Le choix, là
où il est possible, de tel travail spécifique sera guidé par le "souci de la
meilleure insertion" dans le jeu des promotions mutuelles.
45
b. Les valeurs poursuivies
Les valeurs poursuivies par le travailleur en tant que tel
reviennent au bien de la société par l’activité de l’entreprise.
c. En conséquence :
- Toute entreprise ne concourant pas également au bien des
personnes et de la société, le travailleur cherchera à s’engager de
préférence dans l’entreprise qui concoure le plus aux fins de l’homme
et de la société ;
- Le travailleur exigera non seulement des conditions
matérielles de travail dignes de l’homme, mais également une
"orientation moralement bonne de l’entreprise" ;
- Le travailleur cherchera également le progrès de
l’entreprise en fonction de ses "buts humains et sociaux".
- La société de travail étant le lieu privilégié de la
promotion de tous par tous, il cherchera les meilleures structures de
"dialogue" de tous avec tous au sein de l’entreprise.
4.1.9. Déontologie générale du travailleur indépendant
a. Sens social du travail
Le travailleur indépendant doit voir dans son travail la médiation
de sa socialité, tout autant que le membre d’une entreprise. Le travailleur
indépendant travaille aussi dans un mouvement général de promotion
naturelle des personnes.
b. Les valeurs poursuivies
Les valeurs poursuivies par le travailleur indépendant doivent
être de valeurs de promotion humaine pour tous les destinataires de son
travail.
D’une manière générale, les relations de travail, qu’il s’agisse
d’employeurs, de travailleurs, de travailleurs indépendants, ne peuvent
être comprises comme la recherche ou le maintien d’une "position de
force". Au contraire, elles doivent être comprises comme le moyen d’un
"service social".
46
4.2. DEONTOLOGIES PROFESSIONNELLES
PARTICULIERES
Nous donnons de manière détaillée la déontologie de
l’Enseignant-Educateur. Nous proposons de manière plus schématique
celle de la recherche scientifique, de la fonction administrative ainsi que
celle de la fonction politique.
4.2.1. Déontologie de la profession d’Enseignant-Educateur
a. Sens social
Ce qu’on appelle en français "enseignement" s’appelle plus
volontiers en Anglais "Education". C’est qu’il s’agit de la formation de la
personne complète.
Si tous les membres de la société sont appelés à se promouvoir
les uns les autres, la société se doit de préparer ses jeunes membres à jouer
leur part dans cette promotion mutuelle. L’Enseignant-Educateur est un
délégué de la société en général et des familles en particulier. Par son
travail, la société et la famille cherchent à s’acquitter de leur tâche de
"préparation des jeunes à l’insertion dans la société".
b. Les valeurs poursuivies par la profession d’Enseignant-
Educateur
Les valeurs qui s’imposent particulièrement à l’attention de
l’enseignant-éducateur sont :
- le respect de la "dignité des personnes humaines", dont les
jeunes, et la prise de conscience par eux de cette valeur ;
- le respect des "droits des enfants", des jeunes, notamment
en matière d’équité et de protection de leur faiblesse ;
- le respect des "personnes au-delà des limites, faiblesses,
maladresses et de faux pas propres à l’enfance et à la jeunesse" ;
- le respect de la "vocation intégrale de toute personne dont
les enfants et leurs jeunes, toute personne étant destinée à s’accomplir
pleinement, comme personne, corporéité, et spirituelle" ;
47
- le respect de la "vérité" qui est due à toute personne, et
dont il est particulièrement le transmetteur ;
- le respect de la "conscience morale" des enfants et des
jeunes, particulièrement par l’exemple à donner du respect des valeurs
humaines fondamentales.
c. Le but spécifique de la profession d’Enseignant-Educateur
- création pour les jeunes des meilleures conditions de
formation pour le corps, l’esprit et le cœur ;
- condition probe de connaissances, particulièrement dans
les matières spécialement confiées à l’enseignant ;
d. Conditions particulières de l’exercice de la profession
- s’exerçant au confluent de plusieurs cultures, et à la
charnière des deux périodes historiques de structures très différentes,
dans un monde en mutation toujours plus rapide, l’enseignement
national ne peut faire état d’une longue tradition ; il cherche sa voie.
En témoignent, tant les mutations continuelles du personnel à tous les
niveaux, que les changements de programme fréquemment
renouvelés ;
- des conditions de pauvreté croissante, tant des
enseignants-éducateurs que d’une partie toujours plus grande de la
population scolaire, enlève à presque tous la confiance dans ce qu’ils
font ;
- alors que la partie de la population qui est en âge scolaire
est peut-être majoritaire, une partie croissante de la population en âge
scolaire ne va pas à l’école. Recevoir une formation scolaire et
universitaire devient de plus en plus un privilège ;
- les déficiences dans l’équipement scolaire et universitaire
s’accusent toujours davantage ;
- une crise morale sans précédent, fréquemment dénoncée
par les autorités publiques, affecte d’autant plus les jeunes que leur
jugement moral est moins formé que celui des adultes.
48
e. Les moyens effectifs
- ne pouvant compter que sur très peu d’équipement et de
matériels scolaires, l’enseignant-éducateur devra surtout compter sur
ses ressources personnes personnelles en matière de travail, de
dévouement, d’ingéniosité et d’inventivité ;
- il apprendra aux élèves à suppléer par leur ingéniosité et
leur partage de ce qui manque, là où c’est possible.
- Il insistera d’autant plus sur la rigueur dans l’application
des méthodes, que des résultats spectaculaires ne peuvent être attendus.
❖ Impératifs de la déontologie particulière de l’enseignant-
éducateur
Une remarque s’impose au sujet de tout énoncé de préceptes en
déontologie : ces énoncés ne sauraient prétendre être exhaustifs. Si les
impératifs généraux d’une déontologie particulière peuvent être
considérés comme certains, leur liste ne saurait prétendre être complète.
Ceci est plus vrai encore pour les impératifs qui relèvent de situations
particulières.
Une déontologie étant l’application à des cas particuliers de
principes généraux, une part importante de cas particuliers étant largement
imprévisibles, il appartiendra à chaque personne responsable de se donner
ses lignes de conduite particulières.
• Devoirs généraux de la profession d’enseignant-éducateur
- La profession de l’enseignant-éducateur s’exerce en
fonction d’une délégation de la société et des familles. Donc,
l’enseignant-éducateur se doit de "respecter les valeurs de cette société
et de ces familles" ;
- La tâche fondamentale de l’enseignant-éducateur est de
"promouvoir le développement de la personne humaine" selon toutes
ses dimensions. Il veillera donc à l’équilibre qui s’impose entre l’aspect
d’enseignement et l’aspect d’éducateur que comporte sa tâche ;
- L’éducation est un service de la personne humaine et du
bien commun. Tout en comprenant sa tâche dans ce sens, l’enseignant-
éducateur éveillera chez les élèves et étudiants le même sens de la
dignité humaine et du bien commun ;
49
- Chaque élève ayant par lui-même une dignité et une
valeur éminentes, l’enseignant-éducateur ne s’adressera pas seulement
à des groupes, mais à des personnes dont il a mission de promouvoir
l’épanouissement personnel dans ces groupes ;
- L’enseignant-éducateur, se souvenant que la pratique ne
peut contredire la théorie, comptera toujours sur son exemple que sur
sa parole pour accomplir sa tâche. Il stimulera l’ardeur au travail des
élèves avant tout par l’exemple de sa propre intégrité professionnelle ;
- L’enseignant-éducateur respectera comme bien commun,
le bien des institutions d’éducation, et il enseignera à le respecter
• Devoirs particuliers de la profession d’enseignant-éducateur
dans les conditions concrètes naturelles
- L’enseignant-éducateur a une mission de service de la
société et des familles. S’il a le droit et le devoir de revendiquer le
respect de ses droits professionnels lorsque ceux-ci ne lui sont pas
consentis, il ne peut en aucune façon faire poser sur les élèves,
innocents de cette situation, les conséquences de celle-ci ;
- Dans une situation de difficulté générale qui menace le
respect des valeurs qu’il est chargé de promouvoir, l’enseignant-
éducateur insistera particulièrement sur le culte de ces valeurs et tout
particulièrement sur l’exemple ;
- L’enseignant-éducateur exigera de lui-même d’autant
plus d’ingéniosité et de soin dans la préparation de ses enseignements
qu’il disposera de moins de moyens matériels et techniques pour les
faire valoir ;
- L’enseignant-éducateur insistera beaucoup plus sur ce qui
peut être réalisé que sur ce qui ne peut pas l’être. Soutien de
l’enthousiasme des jeunes qui entrent dans la vie, enthousiasme sans
lequel les valeurs perdent psychologiquement tout leur poids, il leur
apprendra à relever les possibilités qu’offrent toutes les situations.
- L’enseignant-éducateur enseignera, et d’abord
d’exemple, à supplier par le travail à beaucoup de déficiences
matérielles, techniques et administratives. Il transforme ainsi en
condition éducative, ce qui, au premier abord, contrarie l’éducation.il
se fera ainsi le promoteur de la Dignité humaine, du sens du bien
commun et du sens du Travail.
50
4.2.2. Déontologie de la profession de chercheur scientifique
a. Sens social de la recherche scientifique
La recherche scientifique est un des facteurs principaux de
l’adaptation du Travail aux nécessités des personnes en société. Elle a
donc un rôle capital pour permettre au travail de jouer pleinement son rôle
de nœud de ces relations sociales dans lesquelles s’opère la promotion de
tous par tous.
b. Valeurs spécifiques poursuivies par la recherche
scientifique
La recherche scientifique, en sciences humaines comme en
sciences exactes, vise à mettre en évidence et de façon toujours plus
objective les faits qui conditionnent les décisions des personnes en société
et les réalités sur lesquelles une programmation rationnelle du travail peut
s’appuyer. La valeur spécifique qu’elle poursuit est une "vérité toujours
plus objective", toujours mieux intégrée dans un "cadre rationnel global
des connaissances humaines".
c. Buts spécifiques de la recherche scientifique
La recherche scientifique vise particulièrement une efficacité
plus grande du travail, par une programmation plus rationnelle et plus
intégrée. Elle vise à la fois une plus grande "rentabilité" du travail et une
plus grande "insertion sociale" de tous par ce travail.
d. Conditions particulières
- La recherche en sciences humaines est "hic et nunc" peut
planifiée, peu financée parce que, finalement, peu demandée par les
autorités tant publiques qu’universitaires. Elle n’intéresse de fait que
des milieux restreints des spécialistes dont le rôle dans l’effort national
est peu défini ;
- Elle se pratique presque sans relations avec les
spécialistes homologues d’autres institutions, nationales ou
internationales ;
- Les conditions sociales contemporaines locales sont
celles d’une société qui vit une grave dégradation morale, une crise très
51
répandue des responsabilités, une crise d’identité, et, en conséquence
une absence presque complète de perspective.
e. Les moyens effectifs de la recherche scientifique
Loin de tout encouragement matériel et même moral, ces
moyens se réduisent le plus souvent à l’ingéniosité du chercheur, à son
épargne personnelle dans les conditions qui ne sont pas celles de la
prospérité, à son courage et à persévérance. Des grandes œuvres se sont
d’ailleurs accomplies en d’autres temps et lieux dans des conditions
similaires.
❖ Impératifs du chercheur en sciences humaines, valables
toujours et partout :
• souci des domaines de recherche à la plus haute
signification sociale ;
• ouverture aux différentes dimensions de la personne
humaine ;
• souci d’objectivité, dans l’indépendance de toute
idéologie, pour le rassemblement des données ;
• souci de l’ouverture à tous les travaux homologues, tant
pour l’utilité immédiate que pour la valeur sociale de ce travail ;
• recherche des meilleures conditions de travail, à cause de
la valeur sociale du travail de recherche et de ses fruits, mais
indépendant de toute vénalité.
❖ Impératifs du chercheur en sciences humaines, dans les
conditions concrètes de temps et de lieu :
• devoir de produire des travaux "assez évidemment utiles"
à la société locale contemporaine pour convaincre l’opinion et les
autorités publiques de l’importance de programmer (et de financer) la
recherche ;
• le souci d’objectivité, plus difficile en sciences humaines
qu’en sciences exactes, objectivité qui seule permet à la science de
porter tous ses fruits d’"utilité" et de "socialité" ;
• devoir de produire des travaux dans le domaine de la
prospective et de la programmation, beaucoup plus que dans l’examen
du passé. Ces travaux doivent, en effet, viser d’abord à restaurer le sens
des responsabilités à partir de la constatation des faits.
52
4.1.3. Déontologie de la fonction administrative
a. Sens social de la fonction administrative
Le sens social de l’administration est de créer et d’entretenir le
cadre dans lequel se nouent le mieux possible les relations de travail, en
vue de la meilleure efficience de ce travail et par là de la meilleure
promotion de tous par tous.
b. Valeurs dont la promotion est recherchée par la fonction
administrative :
- équilibre et harmonie sociale ;
- sauvegarde de la dignité et des droits de toute personne
dans l’harmonie avec les devoirs sociaux ;
- promotion de la responsabilité de tous à l’égard de tous
par la pratique d’un travail socialement finalisé.
c. Buts spécifiques de la fonction administrative
- élaborer et maintenir à jour une "connaissance" tant
globale qu’analytique du groupe des "personnes" qui relèvent de la
compétence de l’administration considérée, des "conditions" propres à
leurs personnes, des "moyens" dont elles disposent pour réaliser ce qui
est attendu d’elles.
- élaborer et maintenir à jour une connaissance tant globale
qu’analytique des données matérielles du domaine de la compétence ;
- élaborer et maintenir à jour la "prospective" qui vise aux
meilleures réalisations du domaine de compétence considéré, par le
meilleur rendement du matériel dans le meilleur équilibre social ;
- "contrôler" l’exécution du travail et l’assurer
éventuellement par les sanctions appropriées.
d. Conditions particulières de l’exercice de la fonction
administrative
- un personnel administratif de "faible compétence"
professionnelle ;
- une faible conscience de la "signification sociale" de
l’administration ;
53
- une fréquente "carence des instruments de travail"
élémentaire ;
- un fréquent "abandon" de cette situation à elle-même par
les plus hauts responsables des services administratifs ;
- une fréquence élevée de la "vénalité" dans les tâches
administratives ;
- de larges déficiences dans les réseaux de
"communication" et de "transmission" des personnes, des messages, et
des documents ;
- une forte réduction du temps réel du travail par
"l’absentéisme" et les retards".
e. Moyens effectifs
Les bâtiments, le matériel et les fournitures étant réduites, il reste
la "volonté d’un travail utile et efficace", stimulée par une connaissance
tant globale qu’analytique de situations et par la reconnaissance de la
valeur des buts de l’entreprise.
❖ Impératifs de la fonction administrative, valables toujours et
partout :
• acquérir et maintenir à jour une "vue aussi complète et
organique" que possible du domaine administré, appuyée sur une
"culture générale" toujours élargie ;
• considérer simultanément et dans une "vision organique"
les points de vue de l’efficacité" et de la "socialité" ;
• "cultiver les relations" tant "verticales" qu’"horizontales"
au sein tant de l’administration que du domaine administré ;
• veiller à "prolonger toujours dans la prospective"
l’achèvement des tâches confiées ;
• veiller à "ne laisser inefficace" aucun rouage de
l’administration en veillant à la pleine "responsabilisation de chaque
cellule".
❖ Impératifs de la fonction administrative propre au temps et
au lieu
• s'ingénier à la suppléance des carences par la "diligence
personnelle", la "responsabilisation" des subordonnées ;
• refuser pour soi comme pour les subordonnées la vénalité
des tâches, l’absentéisme, le retard ;
54
• veiller à compléter autant que possible en formation
personnelle et celle des subordonnées ;
• écarter fermement de fonction administrative les vénaux
et les incompétents, au nom du bien commun et du Droit au travail ;
• "préserver à éclairer les supérieurs" sur les situations et
leurs "conséquences protectives".
4.2.4. Déontologie de la fonction politique
a. Sens social de la fonction politique
La politique peut être entendue comme "l’art et la pratique du
gouvernement des sociétés humaines" mais aussi, d’une manière plus
simple et plus générale, comme "l’ensemble des affaires politiques".
Dans un Etat moderne, toute personne porte en principe sa part
de responsabilités dans l’"ensemble des affaires publiques", au moins par
les élections de ceux qui élaborent les cadres généraux de l’action des
pouvoirs publics et qui en contrôlent le respect. Tous donc sont à un
certain degré chargés de fonction politique.
Cependant, par "fonction politique", nous entendons ici de
manière plus particulière la fonction des personnes qui sont dans un Etat
investies d’une part plus importante d’autorité dans les affaires publiques,
quel qu’ait été le mode de leur accès à ces fonctions (élection, nomination,
cooptation, prise de pouvoir, hérédité…)
Le sens social de la fonction politique est la manière dont
l’exercice de cette fonction réalise l’intégration de tous les citoyens dans
l’ensemble politique, économique et social que constitue l’Etat, et dont
cette intégration valorise tant les citoyens particuliers que la nation elle-
même.
b. Les valeurs
Les valeurs, particulièrement poursuivies par la fonction
politique sont de l’ordre du "Bien commun", que nous avons défini comme
"le bien des personnes ensemble", et de manière plus élaborée comme
"l’ensemble des conditions qui permettent et favorisent la promotion
55
mutuelle des personnes vers leur accomplissement plénier comme
personnes".
c. Le but spécifique de la fonction politique
Le but spécifique de la fonction politique est la promotion de la
nation dans le cadre d’un Etat déterminé.
Nous entendons par "Nation, un groupe humain constituant une
communauté politique établie sur un territoire défini" ou "un ensemble de
territoires définis, et personnifiée par une autorité souveraine".
Nous entendons par "Etat, un ensemble des services généraux
d’une nation".
La Nation et l’Etat sont les réalités "naturelles" et
"institutionnelles" qui correspondent au mot "ensemble" dans la définition
du bien commun comme le "bien des personnes ensemble".
Le but spécifique de la fonction politique est donc de
promouvoir une "économie équilibrée" dans un "ordre politique stable",
dans des "formes sociales" favorables à l’épanouissement des personnes,
et qui donc respectent la "Nature humaine" par le respect des "droits de
l’homme".
d. Les conditions particulières
Les conditions particulières de l’exercice de la fonction politique
semblent être actuellement, entre autres :
- une réelle stabilité du cadre politique institutionnel ;
- une certaine instabilité des personnes exerçant des
fonctions dans ces cadres ;
- la référence à la personne du Chef de l’Etat ayant le pas
sur la référence à un système juridique, une théorie politique ou une
charte de droits ;
- une grande inégalité économique des personnes et des
régions ;
- une sécurité sociale institutionnellement organisée, mais
peu efficace de fait ;
56
- un faible contrôle du centre sur la périphérie, impliquant
une faible mesure de l’exécution des décisions, permettant notamment
d’importants détournements de fonds.
e. Les moyens effectifs de réaliser les buts
1- une connaissance approfondie des situations économiques
et sociales ainsi que de la psychologie propre des différentes couches
sociales de la population ;
- ce qui implique que la plus grande attention soit donnée
aux études des faits sur la population (courbe de sa croissance, rapports
de la pyramide des âges, répartition et mouvements de la
population…), sur les possibilités de production, sur les possibilités
concrètes de circulation des biens et marchandises, sur les circuits
effectifs…
- ce qui implique également une étude générale de la
répercussion des situations sociales sur la productivité et vice-versa.
"Ces moyens existent" : Ce sont les universités, les centres de
recherche, les bureaux d’études des différents départements, et même
certains bureaux d’études privés.
2- Une planification étudiée et l’usage de l’autorité pour la
mettre en pratique.
"Ces moyens existent" : de par la nature des structures politiques
existantes, ils sont efficaces dans toute la mesure où toutes les personnes
chargées de responsabilités politiques ont en vue de manière prioritaire la
recherche du Bien Commun.
3- Une information constante et vulgarisée des différents
états de situation pour éduquer et responsabiliser la population. Cette
information permanente est loyale, complète et vulgarisée ; elle est une
condition sine qua non de la collaboration de la population aux efforts
du pouvoir.
"Cet ordre de moyens" n’existe que dans une mesure
insuffisante, et décroissante, de par la dimension croissante du nombre des
personnes qu’atteignent les médias, de par le coût croissant des médias
eux-mêmes, et de par le coût croissant des transports.
57
❖ Impératifs de la déontologie de la fonction politique :
• Impératifs valables en tout temps et en tout lieu :
- Le souci d’une information constamment mise à jour sur
les données de fait concernant tant la "population" que ses moyens de
"production" et ses "situations sociales" ;
- La recherche des décisions à "la meilleure portée sociale",
surtout à moyen et à long terme, ce qui exclut la recherche de la
popularité facile ;
- Une action qui promeuve la valorisation des "Droits des
personnes", plutôt que la seule puissance de l’Etat ;
- La recherche de la "stabilité des cadres" à tous les
niveaux, ce qui exclut la compétition et la lutte pour l’accès rapide aux
échelons supérieurs, source d’instabilité politique et d’inefficacité ;
- L’effort d’information constamment entretenu de toutes
les couches de la population sur les données de fait, les programmes et
les moyens ;
- etc.
❖ Impératifs propres au contexte contemporain :
- "Priorité de l’efficacité économique et sociale" sur la
carrière personnelle ;
- "Désintéressement" personnel au profit du Bien Commun
de la Nation ;
- "Crédibilité" sans reproche par l’évidence du
dévouement, de la probité et du désintéressement ;
- "Refus" courageux du "luxe inutile", au niveau tant
personnel que national ;
- "Lutte" sans merci et par les moyens les plus énergiques
contre la "vénalité des charges" et la corruption ;
- Attention constante à la "prospective" et refus jusqu’aux
extrêmes limites des "mesures d’urgence".
- Priorité aux situations qui conditionnent le plus largement
une évolution favorable (communication, coût des transports,
formation personnelle, intégrité des personnels…) ;
- Effort constant de "conscientisation" et de
"responsabilisation" par l’information et la planification raisonnée à
tous les niveaux ;
58
- Amélioration et mise à la disposition de tous les "Média"
et usage de ceux-ci en vue d’obtenir l’intelligence et la collaboration
de la population pour les programmes à exécuter ;
- Choix des responsables politiques en fonction des critères
de compétence et de qualités morales dans l’ordre du Bien Commun, à
l’exclusion de toute forme de népotisme ou de favoritisme.
59
BLOC LOGIQUE 5 : ETHIQUE ET
DEONTOLOGIE DES INGENIEURS
(INFORMATICIENS, INFIRMIERS,
TECHNICIENS,...)
5.1. Intérêt d’étudier l’éthique par les ingénieurs et
techniciens
La plupart des cas (dont les scandales) qui ont fait la une des
médias dans les années récentes, ont conduit les Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) à revoir l’importance de leur
sens de responsabilité dans la pratique de leur métier, il est clair que les
actes techniques que les Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers,
Techniciens,...) posent ont un réel impact sur la société et l’environnement
dans lesquels ils vivent et il convient d’en être totalement conscient.
En effet, le travail d’ingénieur peut affecter la santé et la
sécurité de la population et peut même avoir l’influence tant sur
l’économie que sur la politique générale d’un pays ou d’une certaine
entité.
L’une des sources des problèmes éthiques rencontrés dans
l’exercice de la profession d’ingénieur est le manque de connaissance des
Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) rencontrent
souvent des situations dans lesquelles ils n’ont pas assez d’informations
requises.
Par sa nature, l’ingénieur conçoit de nouveaux objets techniques produits
des structures et des processus afin de subvenir à un besoin précis de
l’homme. Lorsqu’un objet technique est nouveau, plusieurs questions
peuvent être soulevées :
- Le nouvel objet est-il assez bon ?
- Quels sont les problèmes induits liés à la sécurité ?
- Quelles sont les conséquences de ne rien faire au regard des problèmes
liés à la Sécurité ?
60
- Quel sera le comportement de cet objet dans toutes les circonstances où
il sera exposé ?
En tant qu’Ingénieur, on ne peut absolument pas affirmer que la nouvelle
conception ne pourra faire du mal à personne ou affecter le comportement
de la société.
Exemple : L’introduction dans la société des téléphones cellulaires, des
ordinateurs et la connexion internet (réseaux sociaux, comme Facebook,
wattsapp, …) a totalement changé le comportement de notre société, il
suffit d’y penser et de comparer l’époque où nous vivons sans internet,
sans téléphone mobile pour constater l’énorme écart qui s’est créé depuis
dans nos occupations et habitudes quotidiennes.
L’effondrement de la mine de kamoto à Kolwezi est un autre cas à
considérer ; il s’agit là d’une exploitation avec le souci de maximiser
seulement la production sans tenir compte ou réduire les notions
techniques de sécurité de la mine.
certaines situations peuvent passer inaperçues du fait qu’il n’y ait pas
d’incident, en revanche, en cas d’accident ou d’incident majeur,
l’ingénieur est souvent interpellé et il convient de beaucoup réfléchir avant
de poser un acte en tant qu’ingénieur.
souvenez-vous de multiples effondrements de bâtiments en étage à travers
le monde et leurs conséquences. c’est ici l’importance d’avoir une
organisation (corporation, un ordre, une association, ou quelque chose de
semblable) pour protéger son métier en réglementant le domaine de
travail. L’ingénieur devrait donc prendre du temps pour tester son nouveau
produit avant de le mettre sur le marché afin d’en comprendre par sa
créativité les conséquences qui en découleraient lors de l’usage par les
personnes qui en feront la commande.
Parlant de l’éthique de l’ingénieur, il est important de se rendre compte ou
de faire la distinction qu’il y a entre l’éthique personnelle et l’éthique
professionnelle. Remarquons que les limites de ces concepts ne seront pas
claires car l’éthique personnelle et l’éthique professionnelle. Remarquons
que les limites de ces concepts ne seront pas claires car l’éthique
personnelle a été à la manière que nous interagissons avec les semblables
dans la vie quotidienne. Plusieurs de ces principes d’interdiction sont
61
applicables dans les situations éthiques qui surgissent dans l’exercice du
métier d’ingénieur.
5.2. LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme dit-on la
conscience professionnelle se définit comme étant un sentiment noble de
notre devoir de chaque jour qui, dans l’exercice de notre profession nous
porte continuellement d’un meilleur accomplissement de nos obligations
professionnelles quantitativement et qualitativement. Cette conscience
professionnelle doit se manifester extérieurement par les actions qu’un
agent pose dans sa vie professionnelle : actes :
- actes d’honnêteté à l’égard de lui-même et de son métier ;
- l’amour du travail n’est pas à considérer comme une corvée mais un
impératif utile et essentiel pour la vie, ainsi l’ingénieur doit l’amour du
travail ;
- la gestion du temps pour réaliser la rentabilité, la productivité et le
progrès de l’entreprise, il faut respecter le temps de travail de l’ingénieur ;
ou technicien chef ou simple travailleur doit respecter les heures de travail,
il ne doit pas agir par contrainte, mais il doit organiser son temps et son
travail de façon à produire le résultat escompté par la déontologie
professionnelle est le désir de faire bien et l’obligation de s’acquitter de
ses devoirs.
1. la soumission : la conscience professionnelle sous – entend aussi le
respect de la hiérarchie et la soumission aux règlements établis pour le bon
fonctionnement de l’entreprise ;
2. la responsabilité : dans l’exercice de sa profession, l’ingénieur quel
que soit sa position doit se sentir responsable de la bonne marche du projet,
appeler à conscientiser la masse rurale et à prendre les décisions qui
doivent cultiver ses sens de responsabilités pour cela, il doit : se sentir
libre, c’est-à-dire autonome, indépendant et non négligent ; vouloir
réussir quelles que soient les difficultés, l’ingénieur doit par son sens de
responsabilité visait plus haut c’est-à-dire atteindre les objectifs, il doit
organiser le travail de façon non seulement à contourner les difficultés ou
problèmes mais surtout à les résoudre ; prendre des initiatives, un
62
responsable est celui qui crée du neuf pour améliorer l’efficacité de son
travail, il ne doit pas tout attendre du chef, mais penser et organiser ses
activités ; Avoir un programme de travail et s’y conformer, l’Ingénieur
doit avoir de l’ordre dans son travail et dans ses affaires propres pour
prétendre promouvoir ses œuvres.
3. La prudence : consiste à agir avec discernement et modération pour
éviter toute compromission, c’est le principe voir, juger, agir. C’est en
d’autre terme constater et analyser le problème d’abord, émettre une
appréciation ensuite et prendre une série des solutions susceptibles d’être
appliqué enfin c’est une certaine souplesse.
La prudence ou mieux la clairvoyance exige de l’ingénieur :
Un sens élevé du devoir à remplir sa tâche ;
Un esprit critique et un jugement de faits ;
Un esprit d’écoute c’est-à-dire savoir demander conseil et tenir compte
des remarques des autres ;
Une analyse pour chaque activité des perturbations attendues ou
résultats et des perturbations non attendues, effets ou conséquences et
prévoir des mécanismes pour maximiser les contraintes ;
Une application rapide et coordonner des décisions prises pour éviter
la détérioration de la situation
4. La discrétion : c’est la réservation de l’information confidentielle
concernant ce projet et ses membres, le respect de secret professionnel est
à la fois une obligation du métier et du travail. Peut-être considéré comme
secret : toute information vitale concernant un projet, un groupe ou un
individu et qui n’est pas susceptible d’être porté à la connaissance du
public pour se faire, l’ingénieur est tenu à garder le secret professionnel
et à le faire respecter surtout lorsque sa divulgation peut causer du tort à
l’institution et à ses membres (conflits, crédibilité, …). Les secrets sont
essentiellement des informations, les documents, les déclarations, les
conventions, les stratégies, les projets, les affaires personnelles, la vie
intime du personnel.
En gardant ainsi le secret l’institution peut mériter le plus de confiance et
prospérer sans difficultés.
63
Cependant, il faut éviter une fausse discrétion qui peut étouffer l’élan du
projet, et qui peut être à la base de suspicion et des critiques de toutes
sortes.
Dès lors il appartient à l’ingénieur d’user de sa présence pour juger chacun
de ses faits.
5. Le respect des engagements : il s’agit du respect de la parole donnée,
dans ses relations professionnelles, l’Ingénieur n’a pas toujours les
moyens matériels pour augmenter sa crédibilité auprès des clients et
bénéficiaires de ses services c’est par la parole qu’il peut s’affirmer. Les
clients qui s’attendent aux réalisations concrètes observent l’Ingénieur
avant de l’accepter, de le désavouer, le respect des engagements suppose
de l’ingénieur un sens aigu d’honorabilité, de justice, de dignité, du respect
de l’autre, il devra éviter de faire des promesses fallacieuses dont il ne sera
pas capable de réaliser au risque de compromettre son action, il devra
tourner sa langue dans sa bouche avant de parler.
6. La coopération : L’ingénieur dans l’accomplissement de sa tâche est
appelé à collaborer avec d’autres partenaires sociaux, confrères, soit pour
leur accorder son aide ou pour recevoir la leur. Ainsi, sa collaboration se
fera à plusieurs niveaux avec les partenaires poursuivant les mêmes
objectifs : l’amélioration des conditions de vie, de demandeurs des
services va de la base au sommet marquer par les relations avec les
diverses couches socio-professionnelles et la concrétisation du rendez-
vous du donner et du recevoir.
7. Attitudes et comportement exigés de l’Ingénieur : La réussite du
travail de l’ingénieur est tributaire d’une série d’attitudes, des
comportements que voici :
1. Le professionnalisme : au-delà de la compréhension générale du terme
« profession » entendons pour le besoin de cours par le terme profession
l’association des quatre concepts ci-après :
a) Le travail qui requiert des talents sophistiqués, l’usage du jugement et
de l’exercice de la
Discrétions. En plus, le travail n’est pas une routine et ne peut être
mécanisé ;
64
b) Evidence des études formelles étendues, non limitées simplement à un
training pratique ou un apprentissage. On ne devient pas ingénieur,
médecin ou avocat… sans passer par les études concernées, quel que soit
le nombre d’années s’écoulant dans le domaine ;
c) Existence d’une organisation reconnue par le public dont les membres
de ladite profession établissent des conditions d’admission à la profession.
Les conditions d’admission peuvent être renforcées.
d) L’évidence publique de bons résultats par la pratique de profession.
L’ingénieur vise l’excellence dans toutes ses actions. Pour ce faire, il doit
y attacher un intérêt particulier en vue d’améliorer de manière continue
ses services et les méthodes de travail.
Intégrité, la corporation rejette la corruption sous toutes ses formes et
sollicite toutes les sociétés membres à ne pas recourir à celle-ci pour
obtenir ou conserver un marché ou un autre avantage.
Transparence : elle dicte les pratiques de la corporation dans une
gouvernance égalitaire.
Nous nous engageons à fournir une information claire et précise aux
membres de la corporation.
L’objectif étant de permettre à chacun d’apprécier la gestion de la
plateforme et de leur assurer à tout moment une vision complète sur
l’ensemble des garanties et services qui leur sont confiés.
- L’honnêteté morale ; - L’autorité ; - L’équilibre personnel ou maturité,
la maîtrise de soi, la tolérance, la simplicité ou l’humilité.
L’Ingénieur doit être un homme social ; à ce niveau, il doit être un modèle,
un idéal vers lequel tout le monde aspire, un homme intègre,
consciencieux, sincère, simple de manière et de condition de vie, être
compréhensif et sympathique, un homme qui sait traiter les autres avec
respect et apprécier leurs idées et les coutumes même si elles sont en
contradiction avec les sciences.
Quelques comportements à éviter :
- Le mensonge ;
- Le vol et le détournement ;
65
- Les compromissions ;
- L’alcoolisme et la gourmandise ; - Le tabagisme ;
- La discrimination, le tribalisme, l’injustice ;
- L’improvisation et l’impréparation ; - Critiques exagérées et médisances
;
- Retard au service ou sur le lieu de travail ; - Le laisser – aller ; - Le rire
exagéré ;
- Trop grande familiarité, le désordre dans son propre foyer ou dans son
bureau.
Du point de vue technique : l’ingénieur ou le technicien doit servir de
modèle et de guide pour ses collaborateurs, il doit être un homme actif,
persévérant et capable de lutter contre l’inertie naturelle, il est à la fois
organisateur et conseiller, un homme dynamique et plein de volonté et
d’initiatives.
A ce propos, l’ingénieur doit savoir que son équipe de travail n’est pas
seulement constituée des ignorants comme d’aucuns les croient, ils sont
sages et riches en expériences pratiques.
L’ingénieur doit de ce fait user de son savoir- faire pour animer son équipe
de travail, la sensibiliser pour susciter leur participation au développement
pour cela il doit avoir :
- l’honnêteté intellectuelle ;
- la compétence technique et linguistique ;
- le sens d’organisation ;
- l’esprit critique (critique constructive). Il doit proposer des solutions
réalistes pour résoudre les problèmes réels et sensibles du milieu.
Il se basera sur les expériences antérieures vécues dans l’accomplissement
de sa tâche, s’instruire des échecs et réussites déjà connus en cas de doute,
faire appel aux aînés, il doit gagner la confiance des bénéficiaires de ses
services par sa dignité les contacts faciles et par sa détermination à réussir.
66
BLOC LOGIQUE 6 LE CODE DE
DEONTOLOGIE DES INGENIEURS
Le Code de déontologie régit un mode d’exercice d’une
profession (la déontologie professionnelle) ou d’une activité en vue du
respect d’une éthique. C’est un ensemble de droit et devoirs qui régissent
une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-
ci et leurs clients ou le public.
Ainsi le Code de déontologie des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers,
Techniciens,...) est un règlement congolais issu de la loi sur les Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...). Il précise aux membres de
l’ordre des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...), du
corps quels sont leurs devoirs et obligations envers le public, les clients
et la profession.
L’ingénieur étant un professionnel traitant des problèmes complexes
d’ingénierie, notamment en concevant des produits, des process si
nécessaire avec des moyens novateurs et dirigeant la réalisation et la mise
en œuvre de l’ensemble : produit, systèmes ou services. Il crée, conçoit,
innove dans plusieurs domaines tout en prenant en compte des facteurs
sociaux, environnementaux et économiques, il lui faut pour cela, non
seulement des connaissances techniques, mais aussi économiques,
sociales environnementales et humaines, reposant sur une solide culture
scientifique et générale.
L’ingénieur doit se conduire avec dignité et dans le respect de la
déontologie, il doit être franc, honnête et loyal et assurer la protection de
l’environnement, de la vie humaine et du bienêtre des personnes, en
accord avec les principes l’ingénieur doit :
- privilégier la sécurité, la santé et le bien être public de même que la
protection de l’environnement et promouvoir la santé et la sécurité au
travail ;
- offrir ses services, donner son avis ou entreprendre des projets
d’ingénierie consciencieusement et avec diligence et uniquement dans ses
domaines de compétence ;
67
- agir avec loyauté envers ses clients ou son employeur, respecter la
confidentialité et éviter les conflits d’intérêts ;
- se tenir au courant des développements dans sa discipline afin de
maintenir sa compétence, s’efforcer d’accroître les connaissances dans
son domaine d’exercice et offrir à ses subalternes des possibilités de
formation professionnelle ;
- se conduire avec équité, intégrité, courtoisie et loyauté envers ses clients,
ses collègues et toute autre personne, accorder à chacun le mérite qui lui
revient et accepter les critiques professionnelles justes et honnêtes et en
donner ;
- indiquer clairement aux employeurs et aux clients qui ignorent ou jettent
une décision ou un avis d’ordre technique, les conséquences possibles
pouvant découler de ce fait ;
- signaler à son ordre professionnel ou à un tout autre organisme pertinent
toute décision ou pratique d’ingénieur illégale ou non déontologique de la
part d’Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) ou d’autres
personnes ;
- connaître les conséquences des activités ou des projets d’ingénierie sur
la société et l’environnement et s’assurer que les clients et les employeurs
les connaissent et s’efforcent d’expliquer les questions techniques au
public de façon honnête et objective et ;
- traiter de façon équitable clients et collègues, sans égard à la race, à la
religion, au sexe, à l’orientation sexuelle, à l’âge, aux aptitudes physiques
ou mentales, à l’état matrimonial ou familial et à la nationalité d’origine,
et favoriser le traitement équitable de ces personnes.
Code de déontologie et obligations de l’ingénieur :
- Préparation sommaire du Code de déontologie ;
- Les obligations envers le public ;
- Les obligations envers la profession, et les confrères ;
- Les obligations relatives à la publicité et à la représentation
professionnelle.
68
Le terme déontologie professionnelle fait référence à l’ensemble des
principes et des règles qui guident et régissent une activité professionnelle.
Ces normes déterminent les devoirs minima exigibles d’un professionnel
dans l’accomplissement de ses activités. Elles comprennent également la
notion dite dérogatoire, c’est-à-dire contraire à l’honneur et à la dignité
d’une profession ou à la discipline des membres d’un ordre professionnel.
Pour un membre, la déontologie constitue des normes minimales
obligatoires établies par ses pairs , et il se dit de les respecter. Ce sont des
règles dont l’objectif ultime est la protection du public.
Pour faciliter la compréhension de la déontologie, cette section présente
d’abord le Code de déontologie des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers,
Techniciens,...), nous expliquerons ensuite certains points de ce Code que
nous considérons comme particulièrement importants, soit les principes
obligations du membre.
6.1. PRESENTATION SOMMAIRE DU CODE DE
DEONTOLOGIE
Pour les membres de l’ordre, outre les obligations prévues au
code des professions, la déontologie renvoie pour l’essentiel au Code de
déontologie des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) un
règlement adopté par le conseil d’administration en vertu de l’article 87
du code de profession.
En effet, en accordant aux membres de notre profession le privilège de
s’autodiscipliner le législateur a exigé que les Ingénieurs (Informaticiens,
Infirmiers, Techniciens,...) e dotent d’un code précisant les règles de
conduites qui encadrent l’exercice de la profession et qui sont le reflet des
devoirs fondamentaux que les Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers,
Techniciens,...) doivent remplir en tant que professionnels.
Il s’agit d’un règlement d’ordre public qui a préséance sur les règlements
ou politiques d’entreprises.
La plupart de ces règles tirent leur origine de la prise de conscience des
Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) quant à leurs
devoirs et à leurs obligations, d’abord envers le public mais aussi envers
leurs chartes et leurs employeurs, l’environnement, la profession et leurs
69
confrères. Elles résultent d’un consensus sur les valeurs et les normes de
conduites qu’il doit suivre. Le législateur a imposé plusieurs autres règles
découlent largement des principes énoncés par la Cour Suprême du pays
dans l’arrêt et repris dans le Code de profession.
Les règles de déontologie sont codifiées en termes suffisamment larges et
généraux pour assurer la souplesse indispensable à un contrôle efficace de
la profession et des devoirs fondamentaux de l’ingénieur sont traités sous
différents angles dans le Code déontologique des Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...). Les valeurs comprises dans
le code ;
Les règles de déontologie sont codifiées en termes suffisamment larges et
généraux pour l’assurer la souplesse indispensable à un contrôle efficace
de la profession. De plus, les quatre grandes valeurs de la profession et les
devoirs fondamentaux de l’ingénieur inscrit dans le cadre de la référence
du professionnalisme sont abordées sous différents angles dans le Code de
déontologie des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...).
Un caractère légal et obligatoire
Les règles contenues dans le code de déontologie ont un caractère légal et
obligatoire. Cela signifie que le membre doit les intégrer sa pratique
professionnelle et s’y conformer, quelle que soit sa conduite et sa
conscience personnelle ou son client qui suggère d’adopter Tout
manquement à ces règles est susceptible d’être sanctionné par la justice.
Toutefois, ces règles s’inscrivent dans un ensemble des règles de droit
professionnel que le membre, en raison de son statut particulier, s’est
engagé à respecter. Notons aussi que selon les tribunaux, le membre a le
devoir de sauvegarder la dignité de sa profession et de respecter le code
de déontologie partout dans le monde. Car il s’agit là d’une obligation
personnelle.
Un outil efficace
Le Code de déontologie est un outil efficace qui vise la sauvegarde et la
protection des intérêts du public et des clients. Il fixe également les bases
de relations saisies et harmonieuses entre confrères et consœurs us, l’aide
à la promotion des intérêts professionnels de l’ordre et contribue à
l’avancement de la profession.
70
Il faut ajouter que le Code de déontologie a pour effet de rendre homogène
la pratique professionnelle autour des mêmes axes principaux, des mêmes
devoirs et des mêmes obligations. Cela assure une plus grande solidarité
des membres de l’ordre.
Revue Plan, mai 2007 : « Prééminence du code de déontologie les devoirs
envers la profession d’abord».
6.2. DES OBLIGATIONS DE L’INGENIEUR ENVERS
LES TIERCES
8.2.1 Obligations envers le public
Dans cette sous-section, vous verrez :
- L’obligation du membre de respecter ses obligations envers la personne
humaines et l’environnement ;
- L’obligation du membre d’informer l’ordre ou les responsables des
travaux, lorsqu’il considère que les travaux réalisés sont dangereux pour
la sécurité publique ;
- L’obligation du membre de s’exprimer son avis que s’il se base sur les
connaissances suffisantes ainsi que sur d’honnêtes convictions.
La société s’attend à ce que les travaux du membre soient sécuritaires,
qu’ils aient le moins d’effets possibles sur l’environnement et qu’ils
préservent la vie, la santé, le ben être et la propriété des personnes qui
composent cette société. C’est à cette seule fin que la société accorde au
membre une reconnaissance professionnelle ainsi qu’une pratique
exclusive.
En contrepartie, l’expertise scientifique propre aux Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) implique un engagement
social particulier. Il en découle que le membre se doit d’adhérer aux
obligations stipulées de l’article 201 du code de déontologie cet article est
une obligation primordiale qui surpasse en importance toutes les autres
obligations contenues dans le code de déontologie.
71
8.2.2. Les obligations envers le client ou l’employeur
Les obligations déontologiques du membre envers son client sont
présentées à la section III du code de déontologie. Nous verrons dans cette
sous-section les obligations suivantes :
- L’obligation d’agir avec compétence ;
- L’obligation d’agir avec intégrité ;
- L’obligation de faire preuve de disponibilité et de diligence ;
- L’obligation de direction et de surveillance immédiate ;
- L’obligation de respecter le secret professionnel.
La loi sur les Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) et le
code des professions accordent à l’ingénieur un droit de pratique excessif
pour certains actes professionnels. Ce dernier doit en contrepartie
respecter certaines obligations envers le bénéficiaire de ses services
professionnels.
Ces obligations sont essentielles à l’établissement du lien de confiance qui
doit exister entre eux. En effet, ce lien de confiance est à la base de la
relation professionnelle bénéficiaire et autant l’un que l’autre ont intérêt
à ce qu’une protection existe contre les abus.
Précisons que l’article 1.02 du Code de déontologie peut également être le
c lient de l’employeur de l’ingénieur (situation courante pour l’ingénieur
conseil) ou même l’utilisateur éventuel du produit du travail de
l’ingénieur.
Ce lien de confiance entre le membre et son client s’inscrit dans une
perspective de désintéressement et d’indépendance de la part du membre
qui a l’obligation déontologique de faire passer ses intérêts personnels
après ceux de son client.
En effet, le membre doit être bien conscient qu’en ayant recours à ses
services professionnels, le client lui confie la sauvegarde de ses intérêts et
qu’il se doit d’agir en conséquence.
72
8.2.3. Obligations envers la profession et les confrères
En plus des devoirs et obligations du membre envers le public et le client,
l’ordre des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) a jugé
nécessaire pour le maintien de l’autorité de l’ordre et pour l’honneur et
la dignité de la profession, d’édicter certaines règles devant guider le
membre dans son comportement envers sa profession. Ces règles énoncées
à la section IV du code de déontologie, touchent deux aspects de ces
obligations :
- les actes dérogatoires ;
- les relations avec l’ordre et les confrères.
Précisons d’emblée que les obligations envers le public et les clients
doivent avoir généralement préséance sur les obligations envers la
profession et les confrères.
8.2.4. Les Obligations relatives à la Publicité et à la représentation
Professionnelle
La section V du Code de déontologie regroupe 2 autres types d’obligations
:
- Les obligations relatives à la publicité et à la représentation
professionnelle ;
- Les obligations relatives au nom des sociétés d’Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...).
Les obligations relatives à la publicité et à la représentation
professionnelles contenues dans ces articles sont similaires à celles
retrouvées aux articles 60.1, 60.2, 60.3 du Code des professions et l’article
3.02.02 du code de déontologie mais elles sont plus détaillées et plus
explicites. Par exemple, selon l’article 5.01.02, l’information que le
membre mentionne dans sa publicité ou dans sa représentation doit être
susceptible d’aider le public à faire un choix éclairé.
L’ingénieur fixe à la corruption et à la collusion.
Dans cette partie vous verrez :
- Les infractions liées à la corruption ;
73
- Les infractions liées à la collusion.
Les managements de tout genre à la déontologie et à l’éthique ne sont pas
des évènements isolés, dans tous les secteurs d’activités, la majorité des
Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) disent avoir été
témoins de différentes malversations au cours des dernières années. La
collation, les pots de vin, le favoritisme et les contributions aux partis
politiques dans le but d’influencer l’octroi de contrats ont été des pratiques
subsistent et l’ingénieur risque d’y confronter un jour ou l’autre.
USAGE DU TITRE
Dans cette partie il y a :
- l’ordre et titre réservés ;
- les titres professionnels ; - les titres de fonction ; - les grades
universitaires ; - un exemple : la carte professionnelle.
Dans le système professionnel général le terme ingénieur est
exclusivement réservé aux membres de l’ordre des Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) du pays.
Un titre est une façon de qualifier une personne. Il marque une fonction,
une charge, un grade universitaire ou encore une qualification
professionnelle le titre « Ingénieur » relève de cette dernière catégorie.
Partout au monde, son usage est encadré par la loi sur les Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) et le code professionnel.
74
BLOC LOGIQUE 7 : DE L’ORGANISATION DE
L’ORDRE DES INGENIEURS
7.1. PROJET DES LOIS PORTANT CREATION DE
L’ORDRE CONGOLAIS INGENIEURS CIVILS
DES DISPOSITIONS GENERALES
Article 01 : La profession d’Ingénieur civil concerne toute
activité ou toute œuvre nécessitant une formation en ingénierie civile dans
ses diverses spécialités notamment le génie aéronautique et aérospatial,
le génie mécanique , le génie électrique, le génie civil, le génie géologique
et minier, le génie nucléaire, chimique , métallurgique dans le cadre de ses
compétences, l’ingénieur civil peut exercer les activités de construction,
d’études, de mise en œuvre, de contrôle, d’expertise , de recherche et
d’enseignement, de direction et de coordination d’activités de production.
Article 02 : En République Démocratique du Congo, est ingénieur civil,
toute personne congolaise ou étrangère titulaire d’un diplôme d’ingénieur
civil des facultés polytechniques, qui, grâce à ses connaissances en
sciences et en techniques dans les spécialités liées au génie mécanique,
génie électrique, génie civil, mines, métallurgie, chimie peut créer,
inventer, concevoir et construire aussi bien qu’organiser, gérer de manière
efficiente et sauvegarder les systèmes et les structures destinés à l’usage
et au confort de l’homme dans le respect de l’environnement.
38 Article 03 : Nul ne peut exercer la profession d’ingénieur civil s’il
n’est titulaire du diplôme d’ingénieur civil et s’il n’est inscrit au tableau
de l’Ordre des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...)
civils.
Les Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) civils font
partie d’un conseil de l’ordre établi près de chaque province. Chaque
conseil de l’ordre provincial est administré par un directeur Provincial.
L’Ensemble des conseils provinciaux forme le conseil national de l’ordre
des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) civils
administrés par un président national.
75
Les conseils provinciaux de l’ordre et le conseil national de l’ordre des
Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) civils ont la
personnalité juridique.
Article 04 : L’ingénieur civil exerce sa profession dans toute l’étendue de
la République Démocratique du Congo lorsque l’Ingénieur Civil exerce
en dehors de son ressort, à l’intérieur du pays, il est tenu de se présenter
auprès du Conseil provincial dans le ressort duquel il exerce sa profession.
Article 05 : Tous les travaux nécessitant la couverture d’un ouvrage par
une police d’assurance doivent être approuvés, signés et exécutés par un
Ingénieur Civil inscrit au tableau de l’ordre des Ingénieurs
(Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...) civils.
39 Article 06 : Aux termes de cette loi :
- Le génie aéronautique concerne la conception, la fabrique, l’entretien,
les essais et l’utilisation des aéronefs, principalement avions et
hélicoptères pour des besoins tant civils que militaires ;
- Le génie mécanique concerne la conception, la fabrique d’engins, des
machines et de processus de fabrication dans l’industrie textile,
l’imprimerie, l’emballage, la métallurgie, l’outillage, les appareils et
installations de chauffage, de climatisation, de réfrigération, l’agriculture
ainsi que la robotisation ;
- Le génie électrique concerne les applications pratiques de l’électricité et
les mouvements des particules chargées électriquement, il concerne la
conception, l’élaboration et la fabrication de systèmes et dispositifs
utilisant l’énergie électrique et les signaux électriques, les systèmes de
traitement de l’information et des télécommunications ;
- Le génie civil concerne tous les stades de la conception à la réalisation
des ouvrages d’art tels : bâtiments, habitations, usines, entrepôts,
aéroports, ponts, routes, chemins de fer, systèmes d’adduction et de
distribution d’eau, installations portuaires, aqueducs, viaducs, tunnels,
barrages , écluses, canaux artificiels, quais, digues au bénéfice de la
collectivité, la création, l’amélioration et la protection des structures et des
constructions utiles pour l’environnement de la collectivité ;
76
40 - Le génie géologique et minier concerne les activités de découvertes
et d’exploitation de gisements des minerais, la récupération, le traitement,
la purification ainsi que la commercialisation des minéraux, localisations
et modalités d’exploitation de gaz, du pétrole ;
- Génie nucléaire concerne la conception et la construction des réacteurs
nucléaires et autres installations dans les centres nucléaires, la production
de l’électricité à partir de l’énergie nucléaire ;
- Génie chimique concerne toutes les applications pratiques de la chimie
et les mouvements des matières et d’énergie. Il concerne la conception,
l’élaboration et la fabrication des produits, réactifs et des matériaux divers,
et le dimensionnement des réacteurs des transformations de la matière à
chaud ou à froid. Concevoir des projets d’usines chimiques et leurs
implantations ;
Génie métallurgique concerne toutes les applications pratiques de la
métallurgie. Il concerne la conception, l’élaboration et la fabrication des
matériaux métalliques et le dimensionnement des réacteurs des
transformations des métaux à chaud ou à froid. Concevoir des projets
d’usines chimiques et leurs implantations.
L’ordre accompli sa mission et exerce ses attributions par l’intermédiaire
de trois organes suivants :
- L’assemblée Générale
- Le Conseil provincial de l’ordre ;
- Le Conseil national de l’ordre.
7.2. DE L’ORDRE DES INGENIEURS
L’ordre veille au maintien des principes de moralité et de
dévouement indispensable à l’exercice de la profession d’ingénieur ainsi
qu’au respect des règles édictées par le Code de déontologie.
L’ordre veille à la promotion de la profession d’ingénieur, il assure la
défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession d’ingénieur, il
a pour mission :
- protéger et promouvoir la profession d’ingénieur ; - protéger l’ingénieur
dans l‘exercice de sa fonction ; - informer, former et conseiller sur
77
l’ingénierie ; - participer à tous les projets nationaux liés à l’aménagement
du territoire à l’aménagement du territoire à l’industrialisation, au
développement technologique, à l’exploitation rationnelle des ressources
naturelles et à la protection de l’environnement ; - être le garant de la
fiabilité technologique et de la qualité ; - être interlocuteur représentatif
du corps des Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...)
auprès des institutions nationales et internationales pour toutes questions
relatives aux sciences et techniques de l’ingénieur ; - assister les nouveaux
Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers, Techniciens,...).
7.3. DE L’INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE
OU DE LA CORPORATION
Les inscriptions au tableau sont faites par ordre
d’enregistrement de la demande d’inscription au tableau de l’ordre. Cet
ordre établit la préséance entre les Ingénieurs (Informaticiens, Infirmiers,
Techniciens,...).
Le tableau est mis à jour par le Conseil de l’Ordre Provincial au début de
chaque année et il est régulièrement communiqué aux autorités
provinciales, celles des entités territoriales décentralisées, aux parquets et
Cours et tribunaux du ressort
Les éléments du dossier à soumettre pour l’admission au tableau de
l’Ordre sont les suivants :
- Le certificat de nationalité congolaise ;
- Le casier judiciaire ;
- Un titre de nationalité congolaise et jouir de ses droits civiques ;
- Etre titulaire du diplôme d’ingénieur ou autre diplôme jugé équivalent
par l’ordre
Le dossier d’inscription au tableau de l’ordre est déposé en double
exemplaire avec les documents utiles au Conseil de l’Ordre du ressort,
contre récépissé.
Le conseil de l’ordre est tenu de se prononcer sur les demandes
d’inscription dont il est saisi dans un délai de trois mois à partir de la date
de dépôt du dossier, toute décision de rejet doit être motivée. Suite voir
recherche.
78
BLOC LOGIQUE 8. RELATIONS
PROFESSIONNELLES ET GESTION DES
CONFLITS AU TRAVAIL
Les conflits existent ; une vie sans conflit n’existe pas ; de ce
fait dans ce chapitre nous essaierons de comprendre la source des conflits ;
les facteurs et processus favorisant ; renforçant ; précipitant et déclenchant
des conflits en vue de les prévenir et ou les gérer
Les organisations sont traversées par des moments où les relations
professionnelles et le climat relationnel sont excellents et favorables à une
bonne cohésion de groupe. Mais parfois, les tensions font surface et
détériorent le climat relationnel et les relations professionnelles.
8.1. NOTIONS DE RELATIONS PROFESSIONNELLES
8.1.1. Définition
Les relations professionnelles regroupent l’ensemble des relations, des
actions, des réactions entre les parties prenantes au travail. L’ensemble de
ces interactions peut déboucher sur un climat relationnel apaisé, favorable
à la cohésion de groupe ou, au contraire, sur un climat tendu et conflictuel
défavorable au bien-être collectif.
8.1.2. Types de relations professionnelles
En fonction de la qualité du climat relationnel qui prévaut dans
l’organisation, on peut distinguer les relations professionnelles
caractérisées par la cohésion et les relations professionnelles traversées
par les tensions et les conflits. La cohésion professionnelle témoigne d’un
climat professionnel caractérisé par l’entente et la coopération entre les
membres du groupe qui partagent le sentiment collectif d’être utile,
reconnu et rétribué à la hauteur de son mérite. La cohésion professionnelle
doit être la règle dans les organisations pour assurer la pérennité et
l’efficacité managériale. Mais cela n’empêche pas de connaître des
situations de tensions professionnelles car de telles situations peuvent être
utiles pour réussir le changement et faire évoluer les situations.
Les tensions professionnelles témoignent d’un climat professionnel
dégradé, dans lequel les relations entre les acteurs sont marquées par une
79
absence de communication et de coopération et par une ambiance tendue
traduisant une situation conflictuelle larvée ou déclaré.
8.1.3. Les facteurs qui influencent les relations professionnelles
Les facteurs favorables à la cohésion professionnelle
Plusieurs facteurs peuvent être favorables ou défavorables à la cohésion
professionnelle. Pour être exhaustif, on peut citer plusieurs facteurs
favorables à la cohésion professionnelle :
- Les facteurs situationnels : On peut inclure dans ces facteurs, la situation
de l’organisation elle-même, si elle traverse une bonne ou mauvaise
conjoncture, si son management est stable, si ses résultats sont bons et ses
perspectives prometteuses. On peut y inclure aussi, la situation des
individus et des groupes, la cohésion est permise lorsque chacun se sent
en sécurité dans son travail, lorsque ses conditions sont favorables et qu’il
éprouve du plaisir dans le travail
- Les facteurs organisationnels : La manière de fixer les objectifs, de
déterminer les responsabilités, de répartir les tâches et fixer les modes de
coordination peut être favorable à la cohésion professionnelle lorsque les
parties prenantes ont le sentiment de participer à la prise de décision et de
disposer des responsabilités qu’ils méritent.
- Les facteurs relationnels : Les relations que les partenaires entretiennent
entre eux et avec la hiérarchie sont déterminantes. Si le dialogue et la
communication sont de rigueur, cela prévient les tensions et les conflits.
Le rôle du management est à cet égard déterminant, Le management peut
assurer la cohésion professionnelle et doit veiller à instaurer un climat de
confiance, d’impartialité et d’équité entre les collaborateurs. Les
sentiments d’injustice, d’iniquité ou de favoritisme sont fatals pour la
cohésion professionnelle. Les facteurs qui nuisent à la cohésion
professionnelle
Si les facteurs situationnels, organisationnel ou relationnels sont dégradés,
alors une telle accumulation peut nuire au climat relationnel et à la
cohésion professionnelle. Parmi les facteurs défavorables à la cohésion,
on peut citer: - Le comportement des individus qui peut aller de
l’agressivité à la manipulation, en passant par l’intolérance, le racisme et
le rejet de l’autre, voire le harcèlement et la manipulation. - Le
80
comportement du groupe: La passivité du groupe face à une injustice, un
harcèlement, une agression ou une agressivité, le manque de solidarité, ou
de soutien, voire la lâcheté du groupe, peuvent dégrader le climat
relationnel et nuire à la cohésion professionnelle. - Le comportement du
manager peut aussi dégrader le climat relationnel. Son incompétence, son
manque d’autorité naturelle ou au contraire son autoritarisme, son manque
de tact ou d’empathie, sa gestion d’évitement ou de favoritisme peuvent
créer le conflit.
8.2. LES CONFLITS AU TRAVAIL ET LEUR
GESTION
Lorsque les relations professionnelles sont dégradées faute
de cohésion professionnelle et de climat relationnel favorable, cela est
annonciateur de conflits. Il convient alors de les identifier clairement et
d’en connaître les causes exactes pour être en mesure de les prévenir et les
résoudre. La cohésion ne peut être retrouvée que si les conflits sont
dépassés ou résolus.
8.2.1. Nature des conflits
1. Définition
Le conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux
êtres ou groupes de même espèce qui manifestent les uns à l’égard des
autres une intention hostile, en général à propos d’un droit, et qui pour
maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de
l’autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut, le cas
échéant, tendre à l’anéantissement physique de l’autre ». Julien Freund
«Conflit est une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités
d’actions dont l’une au moins tend à dominer le champ social de leur
rapport ». Alain Touraine
Le conflit : c’est la traduction d’une situation professionnelle ou
relationnelle bloquée dans laquelle chaque partie se retranche derrière ses
arguments et ses convictions. Tant qu’il n’est pas dépassé, un conflit peut
nourrir des sentiments d’injustice, de frustration, de rancune, de peur et de
volonté de revanche, voire de vengeance. On distingue différentes formes
et différentes origines de conflits. 2. Formes de conflits
81
On peut distinguer traditionnellement deux formes de conflits : les conflits
larvés et les conflits déclarés.
La typologie des conflits dans les organisations
Il n’existe pas une typologie unique des conflits organisationnels. Chaque
auteur présente une typologie selon ses convictions et appartenance
scientifique (la psychologie, la sociologie, l’économie, la philosophie,
etc.). Les conflits sont classés sur base des objectifs, des acteurs
(individuel ou collectif), de la relation sociale, de la nature du conflit mais
aussi par rapport aux enjeux (causes professionnelles ou essentielles du
conflit).
L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) distingue les conflits
cognitifs et les conflits émotifs, les conflits de valeurs, les conflits
collectifs, les conflits individuels et les conflits individuels-collectifs. Il
existe plusieurs typologies des conflits. Certaines se fondent sur les
dimensions psychologiques, d’autres sur les aspects économiques, et les
autres encore sur les éléments sociologiques
Stephen Robbins classe les conflits d’une entreprise en trois types, à savoir
les conflits de tâches, les conflits relationnels et les conflits de processus.
D’après cet auteur, les conflits tâches portent sur le contenu et les objectifs
du travail. Les conflits relationnels concernent les relations entre les
individus et sont plus néfastes au fonctionnement de groupe ou
d’entreprise. Les conflits de processus concernent la façon dontle travail
est accompli dans l’entreprise.
Il existe plusieurs types de conflits en fonction des acteurs qui y sont
impliqués
• Les conflits intra personnels : qui est un affrontement intérieur chez une
personne à propos de choix, de décisions touchant à des projets, des
objectifs, des questions morales…Ces conflits ont une influence sur les
relations de la personne avec d’autres et sur sa vie en société.
• Les conflits interpersonnels : ils opposent deux personnes et sont les
plus fréquents. Chaque individu possède ses propres référentiels, ses
valeurs, ses besoins, ses désirs…La présence d’une autre personne peut
déclencher des réactions à partir des différentes contradictions.
• Les conflits intra groupes : ils concernent les individus qui appartiennent
à un même groupe (même appartenance) socio professionnel ou politique.
82
Ces conflits commencent à être de plus en plus nombreux surtout en milieu
rural où la gestion communautaire des ressources naturelles commence à
montrer ses limites.
• Les conflits intergroupes : qui opposent deux ensembles de personnes.
Dans ce genre de conflits, les individualités laissent la place au groupe qui
met en avant son identité commune. Cette catégorie de conflits existe aussi
de façon aiguë dans le pays. C’est par exemple les conflits entre
agriculteurs et éleveurs pour la gestion des espaces. Un autre exemple de
ce genre de conflit est celui qui met en face l’administration et les
administrés dans la recherche d’une justice sociale et économique.
Il existe un lien entre ces conflits qui peuvent évolués l’un vers l’autre.
Exemple : Un conflit intra personnel peut facilement évoluer vers un
conflit interpersonnel et même intra ou inter groupe s’il n’est pas géré
convenablement.
II.2.3. Les rôles du conflit
A l’analyse on se rend compte que le conflit peut jouer trois fonctions
essentielles :
• La construction de relations plus justes : les conflits permettent dans
certaines circonstances de faire valoir et progresser les droits de chacun,
de faire comprendre au plus fort qu’il n’est fort que parce que il y a un
faible de la survie de qui dépend son existence en tant qu’entité.
• La réaffirmation de la loi : en cas de transgression ou de menace de
transgression de la loi, les conflits permettent de les réaffirmer et de les
respecter. Très souvent nous constatons que le laxisme, le parti pris dans
l’application de la loi est a la base de beaucoup de conflits et de
malentendus dont la gestion nécessite un retour à l’ordre.
La fonction de développement : les conflits permettent d’acquérir des
expériences, de placer de nouveaux jalons pour une réorganisation socio
culturelle et même économique, de repartir sur de nouvelles bases. A ce
titre il favorise le développement des femmes et des hommes qui les vivent
s’ils sont positivement gérés.
Pour Georg Simmel, les conflits participent à la socialisation, c’est-à-dire
ils renforcent l’unité du groupe et son existence. Pour Karl Marx, les
conflits sont le moteur du changement social car ils sont inhérents à
l’existence humaine et sont normaux (rien de pathologie). L’AUF explicite
les effets positifs des conflits dans les organisations. Les conflits créent
83
l’unité (cohésion ou intégration), renforcent le leadership, accroissent
l’estime de soi, stimulent la créativité, remettent en cause l’ordre établi
antérieurement (changement), mettent à jour les malaises latents dans une
organisation, développent une compréhension commune et enfin,
renforcent la relation sociale.
La même source(AUF) retient les effets négatifs des conflits dans les
organisations suivant : les conflits remettent en cause le leadership,
détruisent l’unité du groupe, divisent le groupe social, consomment les
moyens, causent de pertes matérielles, financières et humaines, érodent la
confiance (climat de méfiance et mésententes), ruinent le climat de travail,
etc.
8.2.4. Gestion des conflits au travail
La gestion des confits est la capacité d’anticiper, de reconnaître et de régler
les conflits de façon efficace, Un conflit mal géré requiert beaucoup
d’énergie et de temps. Il devient alors nuisible à l’organisation. Le
responsable se doit de développer des compétences personnelles afin de
savoir reconnaître les différentes sortes et sources de conflits potentiels.
La communication est un outil essentiel à maîtriser dans la démarche de
gestion des différends.
1. Origine des conflits
Les conflits professionnels peuvent avoir différentes origines : - Le conflit
d’identité : c’est un conflit qui oppose des personnes dont la différence
identitaire n’est pas tolérée par l’une des parties. Le caractère, le
tempérament, la personnalité, le comportement, l’attitude sont rejetés par
l’une des parties. Ce rejet est souvent alimenté par la jalousie, l’envie, le
sentiment d’infériorité ou d’ailleurs de supériorité vis-à-vis de l’autre. -
Le conflit de génération : oppositions ou tensions dues à la différence
d’âge et de génération qui traduit souvent des différences de
comportement, de valeur ou simplement des différences de perception et
de réaction à l’égard d’une situation.
Les causes des conflits
84
Les conflits selon leurs causes peuvent être classés en trois grandes
catégories
• Les conflits de besoins pratiques qui se déroulent autour d’objets précis.
Ils sont plus simples à gérer car l’objet est souvent plus vite identifié et si
le besoin est satisfait le conflit est résolu. On dit très souvent que « le bébé
pleure à cause du sein et se tait s’il a satisfaction ».
• Les conflits d’intérêt qui sont relatifs aux questions de pouvoirs, de
sentiments, d’appartenance. Ce conflit se déclare souvent lorsqu’une
récompense ou un poste est convoité par quelqu’un mais qu’une
autre personne le lui dispute menaçant ainsi son intérêt. Dans ce type
de conflit une des parties est à la fois juge et partie. Leur gestion
nécessite une analyse plus approfondie. (Recherche de poste de maire,
concurrence autour d’une femme, d’une parcelle de culture etc.).
Les conflits de valeurs se passent autour des systèmes de croyances,
d’identité. Les convictions personnelles, les sensibilités idéologiques
n’étant pas les mêmes, les tensions peuvent naître lorsque de telles
convictions sont affichées publiquement. Ils sont les plus profonds car
liés à l’être lui-même et peuvent devenir rapidement sanglants et de ce fait
doivent être étudiés en tenant compte de la complexité et de la spécificité
de chaque situation et sont plus difficile à gérer que les deux premiers.
Ces catégories de causes ont une interrelation entre elles et peuvent
évoluées l’une vers l’autre si le conflit venait à perdurer dans le temps.
Ainsi un conflit de besoins peut évoluer en conflit d’intérêt et voire de
valeurs.
- Le conflit de pouvoir : intervient souvent à l’occasion d’un changement
structurel ou managérial. Une personne ou un groupe de personnes se
focalisent sur leurs zones de pouvoir et ne veulent rien céder de leurs
influences. Leur résistance au changement peut créer des frustrations chez
les collègues sans pouvoir ou écartés du pouvoir.
2. Modalités de règlement des conflits
Les attitudes face au conflit
Quand un conflit éclate, les différentes attitudes développées par les
acteurs du conflit peuvent être de plusieurs natures, à savoir: Rivaliser,
Céder, Eviter, Collaborer, Compromis.
85
• Le retrait ou déni : face à certaines situations conflictuelles
mineures, nous adoptons une attitude de négligence en
essayant d’ignorer la situation.
• L’étouffement ou l’aplanissement : face à certains conflits
ou sujet sensibles, nous tentons d’étouffer l’affaire pour qu’il
ne s’ébruite pas ; c’est le cas si une personne très respectable
pour nous ou pour une communauté se trouve dans une
situation délicate.
• La domination : Nous sommes aussi tenter d’imposer une
solution quand l’un des protagonistes est une personne sur
laquelle nous avons une influence comme un fils ou un frère.
C’est surtout quand l’une des parties est très forte et peut
imposer ses points de vue.
• Le compromis : Si les protagonistes sont des personnes que nous
ne voulons pas heurter ou si nous estimons que l’objet du conflit
n’en vaut pas la peine ou que personne n’a intérêt à ce que le
conflit perdure nous essayons de « contenter » toutes les parties.
• La collaboration : L’attitude de collaboration c’est quand
chacune de parties veut que la situation change donc tous font
des concessions afin d’aboutir à une solution ou tout le monde
gagne (situation win - win).
Il existe deux façons de régler les conflits : la recherche de compromis ou
le recours aux modalités de résolution des conflits. La recherche de
compromis : lorsqu’un conflit n’est pas déclaré, les parties adoptent une
posture d’évitement pour éviter l’affrontement. Mais lorsqu’un conflit est
déclaré, il est parfois utile de négocier et trouver les modalités d’un
compromis. Les parties trouvent une solution acceptable qui permet aux
personnes de cohabiter avec un minimum de tentions. Une partie peut
recevoir une compensation : Le recours aux modalités de règlement de
conflits : La négociation: mode volontaire de règlement de conflit dans
lequel les parties essayent d’arriver à un compromis. Ils
49 discutent directement ou indirectement, se font des proportions voire
des concessions en vue de trouver un terrain d’entente satisfaisant pour les
parties en présence. La négociation devient une alternative à
l’affrontement permanent. son avantage réside dans sa confidentialité.
La médiation : mode volontaire de règlement de conflit dans lequel les
86
parties essayent d’arriver à un compromis grâce à l’intervention d’une
tierce personne: le médiateur. Ce dernier est choisi d’un commun accord,
ses propositions ne deviennent valides que lorsqu’elles sont acceptées par
les parties. L’arbitrage : Mode statutaire de règlement de conflit dans
lequel les parties essayent d’arriver à un compromis grâce à l’intervention
d’une tierce personne : l’arbitre. Contrairement à la médiation, la décision
de l’arbitre pour régler le conflit, s’impose aux parties même si la solution
imposée ne convient pas complètement à l’une des parties au conflit.
Un climat relationnel sain est la garantie de relations professionnelles de
qualité dans lesquelles les conflits sont, sinon absent, au moins
constructifs. En effet, le conflit peut se révéler productif s’il est vecteur de
changement et d’évolution des choses. Pour cela, il ne doit pas rester
latent, et doit être dépassé grâce à la recherche d’un compromis ou par le
choix d’un mode de règlement adéquat.
87
RESUME
L’ingénieur grâce à sa formation a le devoir de rendre service
à sa société, il ne sera utile à la société que dans la mesure où il se
comportera de manière digne et honorable pour s’y intégrer pleinement et
faire bénéficier des connaissances à un plus grand nombre, le cours
d’éthique et déontologie professionnelle à donner au futur ingénieur, les
orientations possibles pour son intégration dans le milieu professionnel,
les attitudes et les comportements jugés conformes à ses devoirs pour la
réussite de sa profession, la responsabilité s’apprend et elle doit surtout se
rendre, il appartient dès lors à chacun de demander ce que la société peut
faire pour lui .
88
CONCLUSION
L’éthique et la déontologie telles que nous les avons proposé,
appuyées sur une notion de l’homme qui affirme sa dignité, donnant
comme premier impératif moral la promotion de tous et chacun par tous
et chacun, en fonction d’une commune destinée humaine, ne manquent
pas de détracteurs.
Elles seront attaquées par celui qui professe une théorie
positiviste de l’histoire, tendant à réduire l’homme à un produit de
l’histoire et ses impératifs à la prise de conscience de nécessités
historiques agissant comme des lois physiques.
Quelle que soit la peur que beaucoup d’hommes éprouvent, de
toute évidence, devant le fait de leur propre liberté, nous croyons qu’aucun
homme ne se résout, en dernière analyse, à n’être que le produit de
déterminisme.
Notre thèse sera attaquée par celui qui, au nom de la science,
prétend que tout impératif dépend d’un impératif fondamental qui est
d’ordre économique. Cependant, Karl Marx lui-même le nie. Seuls des
épigones, qui ne l’ont pas tous beaucoup lu, l’ont affirmé en le lui
attribuant.
Notre thèse sera peut combattue par celui qui prétendra rattacher
directement la Morale et la Déontologie au Dieu législateur. Nous tenons
qu’on peut être croyant et considérer en même temps que la foi religieuse
n’apporte à la Déontologie naturelle ni fondement, ni commandement
supplémentaire, mais seulement des "motifs supplémentaires" de respecter
la déontologie naturelle.
La Déontologie sera surtout attaquée, de front et plus souvent
obliquement, par celui qui refuse tout absolu, parce qu’il refuse au fond
toute morale et toute valeur à reconnaitre par celui qui ne veut agir en toute
rencontre que comme bon lui semble. Il est bien inutile de nous étendre
sur les innombrables contradictions et destructions, personnelles et
sociales, qui découlent de cette attitude parce qu’elles se manifestent
chaque jour sous nos yeux, et de manière dramatique, dans les domaines
du travail, de la politique, de l’amour.
89
Certains voudront tenter une solution de rechange. Ils
proposeront une éthique dont les principes, plutôt que de se fonder dans le
dynamisme d’une nature humaine universelle, se fonderait dans la
particularité de l’homme de tel lieu de telle époque, réduisant
l’universalité humaine générale à une sorte d’universalité particulière, si
l’on ose ainsi parler.
Ils chercheraient à faire une éthique régionale, nationale, une
éthique qui se référerait aux traditions particulières de leurs ancêtres, ou
contraire aux idéaux prospectifs d’un mouvement politique particulier.
Nous avons dit qu’une déontologie, si elle prend sa source dans
le dynamisme d’une nature humaine universelle, formule des devoirs dans
propositions particulières, qui en doivent de tenir compte des conditions
historiques concrètes dans lesquelles doivent s’exercer les différentes
professions. La référence à une tradition, ou la nécessité de tenir compte
d’une situation politique font partie de ces conditions historiques
concrètes.
Cependant, nous tenons que la valeur d’une tradition ou d’un
mouvement politique leur vient du dynamisme original, de la créativité
particulière et de l’adaptation historique heureuse avec lesquelles les
hommes d’un temps et d’un lieu ont poursuivi l’idéal humain
fondamental.
Nous pensons qu’il n’y a pas de but digne de l’homme là où ne
seraient pas mis en avant la
Dignité humaine, la recherche du Bien commun, et, pour assurer
l’un par l’autre, le travail.
90
TRAVAIL PRATIQUE
Lire les chapitres 3 et 4.
1) Fondements éthiques généraux d’une déontologie
2) Déontologie professionnelle spécifique.
Livre : Sociologie de l’éthique délinquante.
1) Confrontez la déontologie du travailleur indépendant en
rapport avec la croissance morale et la promotion des valeurs
humaines dans un contexte congolais.
2) Analysez la déontologie liée à votre domaine d’étude
(Sciences Appliquées, Techniques Hospitalières,
Informatique, Sciences Commerciales et Financières) en
rapport avec les exigences et valeurs morales dans le
contexte congolais.
3) Analysez la déontologie professionnelle de techniciens de
santé en termes des valeurs morales et éthiques dans un
contexte congolais.
CANEVAS DU TRAVAIL
- Introduction
- Posez une problématique
- Proposez une hypothèse à la problématique posée
- L’état de la question
- Proposez quelques remèdes, pistes de solutions en rapport
avec le cours d’études au regard de défaillances constatées.
- Conclusion
EXIGENCES DE LA FORME
- 10 pages maximum
- Taille 12, police : Times New Roman, interligne : 1,5.
N.B : Ce travail pratique est à déposer avant la fin du cours.
91
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION................................................................................... 7
BLOC LOGIQUE 1 : GENERALITES SUR L’ETHIQUE ET DE LA
DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLES ............................................. 9
1.1. ETHIQUE ET PRINCIPES GENERAUX .................................. 9
1.2. CONCEPTS D’ETHIQUE, MORALE OU DEONTOLOGIE
12
1.2.1. Moral ................................................................................... 12
1.2.2. Ethique ................................................................................ 12
1.2.3. Déontologie ......................................................................... 12
1.2.4. Droit .................................................................................... 13
1.2.5. Les valeurs professionnelles ................................................ 14
1.2.7. Didactique et pédagogie ...................................................... 15
1.3. ORIGINE DE LA PENSEE ETHIQUE..................................... 16
1.4. LE RAPPORT ENTRE L’ETHIQUE, MORALE ET
DEONTOLOGIE .............................................................................. 18
BLOC LOGIQUE 2 : DU FONDEMENT DE LA FONDEMENT DE
LA DEONTOLOGIE ............................................................................ 19
2.1. GENESE ET CONCEPTION DE LA DISCIPLINE .................. 19
2.2. NATURE DE LA DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE ..... 20
2.3. PRINCIPE DE LA DEONTOLOGIE ......................................... 21
BLOC LOGIQUE 3: FONDEMENTS ETHIQUES GENERAUX
D’UNE DEONTOLOGIE ..................................................................... 28
3.1. FONDEMENTS ETHIQUES GENERAUX .............................. 28
3.1.1 Qui dit éthique dit sentiment ou sens du bien et du mal ........ 28
92
4.2. Qui dit sens du bien et du mal, dit LIBERTE. Il dit aussi VALEUR
MORALE par rapport à laquelle la liberté se détermine........................ 29
3.1.1. Qui dit liberté, valeur morale, et devoir dit aussi NATURE
HUMAINE, comme siège de cette liberté, et LOI NATURELLE
comme expression de la valeur morale et du devoir ...................... 33
3.1.2. L’homme est conscient de son "historicité" ........................ 33
3.1.3. L’homme est conscient d’une "destinée" ............................. 33
3.1.4. Une action BONNE et une action MAUVAISE .................. 33
3.1.5. Le mouvement de la raison .................................................. 34
3.1.6. Le devoir ............................................................................ 34
3.3. NOTIONS DE DIGNITE DE LA PERSONNE HUMAINE, DE
BIEN COMMUN ET DU SENS DU TRAVAIL .............................. 35
3.1.1. La dignité de la personne humaine................................. 35
3.1.2. Le bien commun .................................................................. 36
3.1.3. Le sens du travail ................................................................. 38
BLOC LOGIQUE 4. DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE
SPECIFIQUE ........................................................................................ 42
4.1. COORDONNEES PARTICULIERES DE TOUTE
DEONTOLOGIE .............................................................................. 42
4.1.1.Le sens social de cette profession ......................................... 42
4.1.2.Les valeurs ............................................................................ 42
4.1.3. Le but spécifique ................................................................. 42
4.1.4. Les conditions particulières ................................................. 43
4.1.5. Les moyens effectifs ............................................................ 43
4.1.6. DEONTOLOGIE GENERALE DU TRAVAIL .................. 43
4.1.7. Déontologie générale de l’employeur .................................. 43
93
4.1.8. Déontologie générale du travailleur ..................................... 44
4.1.9. Déontologie générale du travailleur indépendant ................. 45
4.2. DEONTOLOGIES PROFESSIONNELLES PARTICULIERES 46
4.2.1. Déontologie de la profession d’Enseignant-Educateur ........ 46
4.2.2. Déontologie de la profession de chercheur scientifique ....... 50
4.1.3. Déontologie de la fonction administrative ........................... 52
4.2.4. Déontologie de la fonction politique .................................... 54
BLOC LOGIQUE 5 : ETHIQUE ET DEONTOLOGIE DES
INGENIEURS (INFORMATICIENS, INFIRMIERS,
TECHNICIENS,...) ............................................................................... 59
5.1. Intérêt d’étudier l’éthique par les ingénieurs et techniciens ........ 59
5.2. LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE ................................ 61
BLOC LOGIQUE 6 LE CODE DE DEONTOLOGIE DES
INGENIEURS ....................................................................................... 66
6.1. PRESENTATION SOMMAIRE DU CODE DE
DEONTOLOGIE .............................................................................. 68
6.2. DES OBLIGATIONS DE L’INGENIEUR ENVERS LES
TIERCES .......................................................................................... 70
BLOC LOGIQUE 7 : DE L’ORGANISATION DE L’ORDRE DES
INGENIEURS ....................................................................................... 74
7.1. PROJET DES LOIS PORTANT CREATION DE L’ORDRE
CONGOLAIS INGENIEURS CIVILS DES DISPOSITIONS
GENERALES ................................................................................... 74
7.2. DE L’ORDRE DES INGENIEURS ........................................... 76
7.3. DE L’INSCRIPTION AU TABLEAU DE L’ORDRE OU DE LA
CORPORATION .............................................................................. 77
94
BLOC LOGIQUE 8. RELATIONS PROFESSIONNELLES ET
GESTION DES CONFLITS AU TRAVAIL ........................................ 78
8.1. NOTIONS DE RELATIONS PROFESSIONNELLES .............. 78
8.2. LES CONFLITS AU TRAVAIL ET LEUR GESTION ............. 80
RESUME .............................................................................................. 87
CONCLUSION ..................................................................................... 88
TRAVAIL PRATIQUE ......................................................................... 90
TABLE DES MATIERES..................................................................... 91