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Introduction À L'économie

Le document présente une introduction à l'économie dans le cadre d'une Licence 1 en Géographie pour l'année 2023/2024, en abordant les définitions anciennes et modernes de la science économique. Il décrit l'évolution de la pensée économique depuis les conceptions anciennes jusqu'aux théories modernes, en passant par les mercantilistes, les physiocrates et les classiques, tout en mettant en lumière les notions de ressources rares et de besoins illimités. Enfin, il souligne l'importance de l'efficacité dans l'utilisation des ressources et les contributions de divers économistes à la compréhension des dynamiques économiques.

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Introduction À L'économie

Le document présente une introduction à l'économie dans le cadre d'une Licence 1 en Géographie pour l'année 2023/2024, en abordant les définitions anciennes et modernes de la science économique. Il décrit l'évolution de la pensée économique depuis les conceptions anciennes jusqu'aux théories modernes, en passant par les mercantilistes, les physiocrates et les classiques, tout en mettant en lumière les notions de ressources rares et de besoins illimités. Enfin, il souligne l'importance de l'efficacité dans l'utilisation des ressources et les contributions de divers économistes à la compréhension des dynamiques économiques.

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Introduction à l’économie / L1 GEOGRAPHIE 2023/2024

Introduction à l’Economie

Licence 1 Géographie
2023 / 2024

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Introduction à l’économie / L1 GEOGRAPHIE 2023/2024

Chapitre 1 : Définitions et caractéristiques de


la science économique

I. Les conceptions anciennes de l’économie


A. Les définitions anciennes

« Economie » provient de l’association des termes grecs « oikos » (la maison, le


domaine agricole) et « nomos » (les règles régissant la maison, l’affectation des
ressources, l’administration). « Economie signifie littéralement « conduite d’une
maison, d’un domaine agricole ». Apparu au XIVe siècle, le mot « économie » a revêtu
jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, une signification essentiellement gestionnaire et
patrimoniale. Comme on le note chez Oresme (philosophe du XIVe siècle) et Voltaire,
il s’agit de conduire et de bien administrer une maison (au sens ancien du terme) :

« L’économie est l’art de gouverner un hôtel (maison) et les appartenances pour


acquérir des richesses » (Oresme, L’Ethique).

« L’économie ne signifie, dans l’acceptation ordinaire, que la manière d’administrer son


bien ; elle est commune à un père de famille et à un surintendant des finances d’un
royaume. La première économie, celle par qui subsistent toutes les autres est celle de
la campagne. […] L’économie d’un Etat n’est précisément que celle d’une grande
famille.

Il ressort de ces définitions anciennes six notions fondamentales :

 administration : on retrouve ici la conception de gestionnaire de l’économie ;


celle-ci était, à l’époque, une discipline pratique correspondant à la notion de gestion
des ressource. Il est à noter que cette conception est toujours présente dans le langage
courant : pour un individu, être « économe » signifie gérer son patrimoine personnel
de façon à l’accroître ;
 richesse : l’objet de l’économie est l’étude de la façon dont une unité
économique (famille ou Etat) constitue et développe un patrimoine ; l’étude de la
consommation est souvent négligée ;

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 maison, famille, royaume : l’unité économique de référence ou cellule de base


était le ménage (pas de référence à l’individu) ou une collectivité (avec au sommet
l’Etat) ;
 économie publique : l’étude de la gestion publique (de l’Etat) est d’emblée
considérée comme importante ;
 économie de la campagne (on dirait aujourd’hui économie rurale) : on estimait
que la seule source véritable de richesse était la terre. L’idée que l’industrie puisse être
aussi source de richesse n’apparaîtra qu’à la fin du XVIIIe siècle. L’idée que les
services, c’est-à-dire les productions immatérielles, sont eux aussi des richesses
apparaîtra encore plus tard, à la fin du XIXe siècle.
 complexité : les notions de régulation et de macroéconomie étaient totalement
absentes de la pensée ancienne ; signalons également que Voltaire distingue les
nations où l’économie est très complexe (la France, l’Angleterre) et les autres ; il établit
donc déjà une distinction entre ce que nous appellerions aujourd’hui les pays
développés et les pays en voie de développement.
B. L’émergence de la science économique

La science économique émerge progressivement entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Les


précurseurs de cette pensée sont :

 les mercantilistes : Antoine de Montchrétien (1575 – 1621), Jean-Baptiste


Colbert (1619 – 1683), John Locke (1632 – 1704), Bernard de Mandeville (1670 -1733)
et Richard Cantillon (1680 – 1734). Ces auteurs se sont intéressés aux moyens
d’enrichir les Etats par une politique commerciale agressive, visant à promouvoir les
exportations et à limiter les importations. La richesse des nations se mesurant selon
eux par le stock d’or et d’argent qu’elles accumulaient. Ces auteurs ont également mis
en évidence la loi quantitative de la monnaie, qui établit une relation de
proportionnalité plus ou moins rigoureuse entre la masse monétaire et le niveau
général des prix ;
 les physiocratiques : les principaux chefs de file de cette école étaient François
Quesnay (1694 – 1774) et Jacques Turgot (1727 – 1781). Les physiocrates ont établi
le tableau économique d’ensemble (TEE), première représentation globale des
économies nationales sous forme de circuit, préfigurant les modèles de comptabilité

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Introduction à l’économie / L1 GEOGRAPHIE 2023/2024

nationale qui seront développés au milieu du XXe siècle, et qui établit une analogie
entre la circulation des marchandises dans un pays et la circulation du sang dans le
corps humain. Selon ces auteurs, seule l’agriculture était source de richesse. Alors que
les mercantilistes (notamment Colbert) sont favorables à une politique économique
active, propre à favoriser l’entrée d’or et d’argent dans le royaume. Les physiocrates
sont des libéraux favorables à un Etat minimum. On leur doit la célèbre formule
« laisser faire, laisser passer » qui signifie que l’Etat se doit de réduire les contraintes
administratives au libre commerce pour accroître la richesse nationale.
 les classiques : le fondateur de la science économique, au sens moderne du
terme est l’écossais Adam Smith (1723 – 1790). Son ouvrage Recherches sur la nature
et les causes de la richesse des nations, publié en 1776, est considéré comme le
premier ouvrage moderne d’économie. Il y démontre que l’industrie est productrice de
richesse tout comme l’agriculture. Les biens économiques se distinguent par leur valeur
d’usage (l’utilité qu’ils ont pour les individus) et leur valeur d’échange (le prix auquel
ils s’échangent). Les biens produits par l’industrie qui sont utiles ont une valeur tout
comme les produits agricoles. Selon lui, la poursuite par les individus de leur intérêt
personnel aboutit, grâce à la concurrence et au mécanisme des prix, au maximum du
bien-être général. C’est le principe de la « main invisible ». Sa pensée va se développer
et être enrichie par Jean-Baptiste Say (1767 – 1832) et surtout par David Ricardo
(1772 – 1823). Jean-Baptiste Say a favorisé en France l’essor de la science
économique. Son Traité d’économie politique (1803) fait pénétrer en France les idées
d’Adam Smith. Libéral, il s’engage pour la concurrence, le libre-échange et la liberté
d’entreprendre. Pédagogue, il est le premier professeur d’économie au Conservatoire
National des Arts et Métiers.

L’un des principaux apports des économistes classiques est d’avoir montré l’importance
du mécanisme des prix dans l’économie. Ils présentent une définition générale du
marché, qui est le lieu réel ou virtuel au sein duquel s’effectuent les échanges de
marchandises entre offreurs et demandeurs.

Adam Smith montre que les échanges permettent l’harmonie des sociétés dans
lesquelles les individus sont mus par leur intérêt personnel. Il affirme dans ce sens
que :

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Introduction à l’économie / L1 GEOGRAPHIE 2023/2024

« Puisque chaque individu tâche, le plus qu’il peut, 1) d’employer son capital à faire
valoir l’industrie national, et 2) de diriger cette industrie de manière à lui faire produire
la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi
grand que possible le revenu annuel de la société. […] Tout en ne cherchant que son
intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de
la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. Je n’ai jamais vu que ceux
qui aspirent, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général aient
fait beaucoup de bonnes choses. »

John Stuart Mill (1806 – 1873), économiste anglais, présente la façon dont la loi de
l’offre et de la demande aboutit à la fixation des prix :

« Il faut que l’offre et la demande, la quantité offerte et la quantité demandée, soient


égalisées. S’il se produit une inégalité, elle est couverte par la concurrence et la chose
a lieu par la hausse ou la baisse de la valeur. Si la demande augmente, la valeur
s’élève ; si la demande diminue, elle baisse ; si l’offre est insuffisante, la valeur monte,
et elle descend si l’offre augmente. La hausse ou la baisse ont lieu jusqu’à ce que
l’offre et la demande soient exactement égales l’une à l’autre ; et la valeur à laquelle
une marchandise s’élève sur le marché n’est autre que celle qui, sur ce marché,
détermine une demande suffisante pour absorber toutes les quantités offertes ou
attendues. »

Les économistes classiques divergent cependant dans l’appréciation du rôle effectif de


la loi de l’offre et de la demande dans la fixation des prix. Ainsi, selon David Ricardo :

« Ce sont les frais de production qui règlent en dernière analyse le prix des choses, et
non comme on l’a souvent avancé, le rapport entre offre et demande. Ce rapport, en
vérité, modifie pour quelque temps la valeur courante d’une chose, selon que la
demande peut avoir augmenté ou diminué et jusqu’à ce que l’approvisionnement en
devienne plus ou moins abondant ; mais cet effet n’aura qu’une durée passagère.
Diminuez les frais de fabrication des chapeaux et leur prix finira par tomber à leur
niveau naturel, quoique la demande puisse doubler, tripler ou quadrupler. »

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David Ricardo publie en 1817 un ouvrage fondamental d’analyse économique : les


principes de l’économie politique et de l’impôt. Cet ouvrage constitue une vision
d’ensemble de l’économie industrielle de son époque. Il développe notamment une
théorie de la rente et des échanges internationaux (nous reviendrons sur ces notions).
Et surtout, il utilise la méthode logique et la formalisation pour analyser les relations
économiques. La rigueur du travail de Ricardo, qui a synthétisé les travaux des
économistes classiques, et qui a pris une part active à toutes les controverses
économiques de son époque, a inspiré de nombreux économistes, dont Karl Marx
(1818 – 1883). Ricardo considérait le développement économique comme une
« dynamique grandiose » dont le résultat serait, à terme, un état stationnaire sans
possibilité de réaliser un profit. Selon Marx, l’avènement de cet état stationnaire serait
favorable à l’apparition d’une société socialiste.

Avec ces auteurs, qualifiés de classiques, l’objet de la science économique s’élargit à


l’étude « de la manière dont se forment, se distinguent et se consomment les
richesses » (J-B. Say, Traité d’économie politique, 1803). Il s’agit alors de mettre en
interrelation des concepts mesurables et quantifiés, afin de comprendre la
« complexité » des économies.

 les keynésiens : En voulant montrer les limites de la théorie classique et trouver


par la même occasion une solution de sortie de la crise des années 30, John Maynard
Keynes [1883 - 1946] publie en 1936 « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et
de la monnaie ». Dans cet ouvrage Keynes remet en cause la capacité du marché à
assurer le plein emploi du travail dans un univers économique caractérisé par
l’impossibilité de prévoir l’avenir et par la saturation des besoins. La compréhension du
chômage implique l’abandon de la conception marchande de la coordination ; c’est
l’analyse des décisions des entrepreneurs, dans une logique de profit, qui permet de
comprendre la formation des grandeurs économiques globales (production, emploi).
Cette analyse implique la prise en compte du rôle actif de la monnaie dans le
fonctionnement du système économique. Keynes préconise alors l’intervention de
l’Etat, nécessaire à la défense du libéralisme politique.

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II. Les conceptions modernes de l’économie

Pour présenter les conceptions modernes de la science économique, nous allons


commenter trois définitions, qui vont nous permettre d’introduire progressivement des
concepts importants. Ces concepts seront repris dans les chapitres ultérieurs.

A. Définition de Raymond Barre

« La science économique est la science de l’administration des ressources rares. Elle


étudie les formes que prend le comportement humain dans l’aménagement de ces
ressources, elle analyse et explique les modalités selon lesquelles un individu ou une
société affecte des moyens limités à la satisfaction de besoins nombreux et illimités. »
(1997)

L’idée centrale de cette définition est la tension entre moyens limités et besoins
illimités. Il existe un problème de nature économique dès que la rareté se manifeste
et qu’il faut la gérer. La rareté implique la recherche de l’efficacité dans l’utilisation des
ressources et conduit à s’interroger sur le caractère illimité des besoins.

1. Notion de ressources rares

Les classiques ont ordonné les ressources rares, que l’on désigne aussi par le
terme « facteurs de production », en trois grandes catégories : la terre, le travail et le
capital. L’activité productrice résulte de la combinaison de ces trois facteurs. Par
exemple, la production de mil nécessite une terre, un capital (biens de production et
machines agricoles), et des travailleurs pour faire fonctionner ces machines.

2. Notion de besoins illimités

La notion de besoin est fondamentale en économie. Si l’homme n’avait aucun besoin,


il n’y aurait pas de problème économique. Le concept de besoin correspond à une
tension s’exerçant sur un objet particulier (le « besoin de se marier » n’est pas un
besoin économique mais si le mariage passe par la détention d’objets rares, ceux
représentent des besoins économiques), et recouvre a priori deux notions :

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 des besoins d’ordre physiologique, comme le besoin de se nourrir et de se


protéger des rigueurs environnementales (se vêtir, se loger). Tous les besoins
physiologiques ne sont pas nécessairement économiques (exemple : le besoin de
respirer).
 des besoins que l’on peut qualifier de « superflus » dans la mesure ou leur
satisfaction n’est pas vitale pour les individus : le « besoin de lecture » ou le « besoin
de voiture de luxe » en sont des exemples.

Les besoins économiques sont considérés comme illimités. Cette conception tient à la
nature humaine, qui conduit les hommes à rechercher sans cesse de nouvelles
satisfactions. De plus, certains besoins sont par nature potentiellement illimités. La
vie n’a pas de prix, mais elle a un coût. Cette situation rend les besoins de soins de
santé potentiellement illimités parce que l’homme est mortel. Il faut noter cependant
que les besoins humains sont de deux ordres :

 une composante individuelle : qui correspond aux préférences personnelles ;


 une composante sociale : qui met en valeur l’appartenance des hommes à une
société.

3. Notion d’efficacité dans l’utilisation des ressources

Si les besoins sont illimités et les moyens limité, il est nécessaire d’employer les
ressources de manière à éviter le gaspillage. En science économique, on présume
qu’une organisation économique est efficace lorsqu’il n’est pas possible, avec une
quantité de ressources disponibles, d’augmenter la production d’un bien sans diminuer
celle des autres biens.

B. Définition de Paul Samuelson

« L’économie est l’étude de la façon dont l’homme et la société choisissent, avec ou


sans recours à la monnaie, d’employer des ressources productives rares qui sont
susceptibles d’emplois alternatifs, pour produire divers biens et les distribuer en vue
de la consommation présente ou future des différents individus et groupes qui
constituent la société. »

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Cette définition introduit six nouvelles notions :

1. La monnaie :

L’expression « avec ou sans recours à la monnaie » laisse entendre qu’une économie


pourrait fonctionner sur la base du troc. L’expérience historique a montré cependant
que dès que l’économie devient plus complexe, nous avons tendance à utiliser la
monnaie comme instrument des échanges.

2. L’emploi alternatif :

Ce concept renvoie à la notion d’efficacité. Il faudra entendre par là que les ressources
doivent être utilisées de façon à ce que l’output soit toujours proche de la frontière
des possibilités de production.

3. La consommation présente ou future :

Les sociétés peuvent renoncer à leur consommation immédiate afin de consacrer une
partie de leurs ressources à la production de biens destinés à créer ultérieurement
d’autres biens en quantités plus élevées.

4. Les biens économiques :

On entend, à la fois, par biens économiques des biens matériels et des biens
immatériels (les services). Cependant, un bien se définit sur le plan économique par
ses caractères physiques, le lieu, le moment ainsi que les circonstances de sa
disponibilité.

5. La production :

Il est essentiel de distinguer dans ce cadre le gestionnaire, dont l’objectif est, à partir
des ressources existantes, de s’adonner à une activité productive efficace, de
l’entrepreneur qui est créateur et innovateur - Schumpeter (1883-1950).

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6. La distribution :

La distribution est relative à l’organisation des marchés et du commerce. Il s’agit de


faire en sorte que les biens produits arrivent au bout d’une chaîne d’activité entre les
mains de ceux qui vont l’utiliser sous forme de consommation intermédiaire ou finale.

C. Définition d’Edmond Malinvaud

« L’économie est la science qui étudie comment des ressources rares sont employées
pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société. Elle s’intéresse d’une
part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la
consommation des biens, d’autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet
de faciliter ces opérations. »

Le premier élément qui doit être retenu de cette définition est la prétention de
l’économie à la scientificité. Qu’implique cette prétention ? Quel critère opérationnel
doit satisfaire l’économie pour pouvoir être qualifié de « science »? Le philosophe
allemand K. Popper [1968] a proposé le critère suivant dit « de réfutabilité ». Pour
Popper un énoncé est scientifique s’il existe au moins une circonstance concevable
dans laquelle cet énoncé pourrait être réfuté. Plus succinctement, un énoncé est
scientifique s’il est potentiellement réfutable. Le caractère potentiel de la réfutation
auquel peut être soumis l’énoncé est important. Un critère peut être potentiellement
réfutable mais ne faire, en pratique, l’objet d’aucune réfutation. Dans un tel cas,
l’énoncé sera considéré comme vrai. Ainsi l’énoncé « la terre tourne autour du soleil »
est réfutable - et donc scientifique - car il est possible de concevoir une expérience qui
permettrait de le réfuter. De ce fait, depuis que cet énoncé a été formulé par Copernic
au XVème siècle, les physiciens ont conçu de multiples expériences qui ne sont jamais
parvenus à le réfuter. C’est pour cette raison qu’il est considéré comme vrai.
Le deuxième élément, peut-être plus déterminant, de la définition de Malinvaud est
l’affirmation suivant laquelle l’économie s’intéresse à l’emploi des ressources rares pour
satisfaire aux besoins des êtres humains. Cette affirmation classique, empruntée par
Malinvaud à l’économiste américain L. Robbins [1932], met l’accent sur le fait que la
rareté constitue l’essentiel de ce qu’on pourrait appeler « le problème économique ».

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La rareté résulte en fait de deux phénomènes indépendants : la quantité limitée des


ressources dont dispose les êtres humains et le caractère insatiable de leurs besoins.
Il est important de comprendre que la rareté, et par conséquent le problème
économique, ne se poserait pas si l’un ou l’autre de ces deux phénomènes n’existait
pas. Si l’humanité était constituée d’ascètes « bouddhistes » se contentant
quotidiennement de quelques morceaux de « tofu1 » et d’une carafe d’eau fraîche,
ainsi que de quelques vêtements, il n’y aurait pas de rareté. De manière analogue, la
lumière du jour n’est pas une ressource rare (du moins dans le court terme) même si
les êtres sont insatiables quant à leur désir (et leur besoin) de “consommer” cette
ressource. Les économistes sont aujourd’hui convaincus du caractère universel et
inévitable de la rareté. Peu de gens croient que les êtres humains vont un jour devenir
les ascètes où les contemplatifs auxquels ont pu rêver les philosophies bouddhistes ou
stoïciennes. Aussi peu nombreux sont ceux qui croient que le progrès technique pourra
un jour permettre la production infinie de ressources qui permettrait de résoudre le
problème de la rareté. Au XIXème siècle pourtant, Karl Marx [1818 – 1883] semblait
entretenir un tel espoir pour la société communiste à laquelle il rêvait lorsqu’il écrivait
:

« Dans une phase supérieure de la société communiste, [...] quand, avec le


développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles
aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors
[...] la société pourra écrire sur ses drapeaux: De chacun selon ses capacités, à chacun
selon ses besoins ».

Le problème économique soulevé par la rareté apparaît donc inexorable et universel.


Parce que ce problème concerne des “ressources” et des “biens”, il apparaît opportun
d’être quelque peu précis sur le sens que les économistes donnent à ces termes.
En économie, un bien est toute entité, pouvant faire l’objet d’une mesure quantitative,
et susceptible d’intéresser les individus. Un parapluie, une voiture, une banane sont

1Letofu (ou fromage de soja) est un aliment d'origine chinoise, issu du « caillage » du lait de soja. C'est une patte
blanche, molle, peu odorante et au goût plutôt neutre, constituant une base importante de l'alimentation asiatique.
On l'obtient en ajoutant un agent coagulant au lait de soja ayant subi un traitement thermique.

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ainsi des d’exemples de biens. Du minerai de fer, des heures de travail d’un ingénieur
informatique ou de fonctionnement d’une certaine machine-outil en sont d’autres.
Remarquons que cette définition est extensive. Elle englobe ce que le langage courant
appellerait un service (par exemple celui des heures de travail d’un ingénieur
informatique), ainsi que beaucoup d’autres choses que l’usage courant hésiterait à
qualifier de « bien ».
Il est également important de remarquer que la définition d’un bien peut, si besoin
est, impliquer la définition de la période, du lieu et de l’état de la nature dans lequel le
bien en question est rendu disponible. Un parapluie vendu à Dakar en saison des pluies
n’est pas le même bien que le même parapluie vendu à Thiès en saison sèche. Cette
possibilité de distinguer les biens par la période, le lieu et l’état de la nature dans lequel
ils sont disponibles est très importante à garder en mémoire. Elle permet d’aborder
des problèmes a priori complexes d’allocation inter temporelle des ressources et de
choix en situation d’incertitude avec un ensemble homogène d’outils théoriques.

III. Méthode et statut de la science économique


A. Statut

La science économique n’est pas une science dure (exacte) à l’instar de la physique ou
des mathématiques, mais une science molle (sociale). Une situation qui fait que le
fonctionnement des économies dépend des comportements humains qui sont
nombreux et difficilement prévisibles.

B. Méthode

Comme toutes les sciences, la science économique repose sur les modèles dont la
construction comporte trois étapes distinctes :

« Partir d’hypothèses bien explicitées, déduire de ces hypothèses toutes les


conséquences et rien que les conséquences, confronter ces conséquences avec les
données de l’observation. […]. Le modèle et la théorie qu’il représente sont acceptés,
au moins provisoirement, ou rejetés, suivant qu’il y a accord ou désaccord entre les
données de l’observation, les hypothèses et les implications du modèle » (Maurice
Allais, prix Nobel d’économie 1988).

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On peut schématiser ainsi la progression du raisonnement économique :

1 4
Réponses suggérées
Nouvelles questions
Question par la science
économique

2 3

Réalité

Nous partons d’une question (1) : par exemple comment fonctionne un marché en
économie ? Cette interrogation est interprétée à l’aide des concepts de la science
économique (efficacité, rareté, etc.), qui prodiguent des réponses. Dans notre exemple
cela pourrait être la formation du prix sur ce marché.

Ces réponses sont confrontées à la réalité économique (2). Cette comparaison n’est
pas triviale et dépend de la nature du modèle que l’on a établi. Si, par exemple, nous
construisons un modèle qui explique la formation du prix du riz tel qu’il a été observé
réellement sur ce marché. Le test porte donc sur les mécanismes de la formation du
prix du riz et non sur la valeur de ce dernier.

Cette confrontation avec la réalité (3) ne règle donc pas et de façon définitive la
question et entraîne de nouvelles questions (4), qui donnent un nouveau cycle
d’interrogations-réponses-vérification empirique. Ainsi, les économistes raisonnent-ils
sur la base de modèles qui sont des représentations du déroulement des économies
réelles. Des représentations qui demeurent abstraites, par définition. Elles permettent
d’établir un cadre « idéal » qui fixe un point de départ et une démarche commune
pour la réflexion. Aucune réalité n’est déchiffrable sans un modèle préalable, c’est-à-
dire sans théorie.

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Chapitre 2 : Notions microéconomiques

I. Les fondements de l'analyse économique


L’analyse économique se fonde sur un ensemble de principe: l'individualisme
méthodologique, la rationalité, le marché, l'amoralisme et l'abstraction.

A. L'individualisme méthodologique.

L'individualisme s'intéresse à des entités individuelles. Pour les sociologues, la société


est un agrégat d'individus qui sont en interaction les uns par rapport aux autres. Le
libre arbitrage est un concept individuel: la volonté est unique. Cette volonté qui est à
la base de tout choix est inaliénable. Ce concept s'oppose à l’holisme méthodologique
qui lui s'occupe de toute la société. Ainsi l'économiste et le sociologue ont un champ
identique: l'individu, mais ils ont deux méthodes qui demeurent généralement
différentes: l'holisme et l'individualisme.

B. Le concept de rationalité.
C'est un comportement intentionnel : les phénomènes aléatoires et contingents ne
sont pas économiques. L'individu tend à réaliser avec des moyens donnés le maximum
possible. Le comportement rationnel est inné, on ne l'apprend pas. Il fait intervenir les
critères de réflexivité, de complétude et de transitivité. La sélection naturelle va
éliminer progressivement les comportements irrationnels. On devient alors toujours
plus riche si on adopte un comportement rationnel.
C. Le concept de marché.
Le marché est le lieu où se rencontrent les offreurs et les demandeurs d’un bien
donné. Il demeure alors un moyen pour coordonner les plans individuels. L'état est
aussi une institution qui permet d'allouer des ressources rares par un mécanisme
marchand. La famille également, de même que la justice.
D. Le concept d'amoralisme.
Il ne faut pas confondre amoralisme et immoralisme. L'amoralisme de l'approche
économique signifie que l'économiste soit sans opinion moral mais qu'il a la capacité

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de séparer la procédure qui conduit à un jugement moral de la procédure qui conduit


à un jugement scientifique.
E. Le concept d'abstraction.
La réalité qu'étudie l'économiste est complexe. Ainsi, les théoriciens économistes
élaborent des schémas abstraits qui sont une simplification de la réalité. Chaque
individu a une attitude personnelle pour acheter, par exemple. Dans ce cadre, il existe
une méthode qui permet d'élaborer des principes abstraits, cela permet d'identifier ce
qui est important de ce qui ne l'est pas.

II. DEFINITION DE L'ANALYSE ECONOMIQUE


L'analyse économique est une démarche intellectuelle pour comprendre les faits, les
phénomènes et les institutions. Ainsi un fait est un acte d'achat, un investissement
tandis que le phénomène est le fait stylisé. Le phénomène est un ensemble de fait
bien précis. Les institutions sont des arrangements ou un ensemble d'arrangements.
Comme toute démarche intellectuelle, l'analyse est construite et repose sur le concept
d'opportunité et celui de substituabilité.
A. Le concept d'opportunité.

Le coût d'opportunité équivaut à un sacrifice maximum que l'on supporte en choisissant


une alternative au détriment d’une autre. Ainsi, lorsque l'on entreprend une action qui
accroît la rationalité des individus, dans leurs actions de tous les jours, la notion de
coût d'opportunité trouve sa place lorsqu'elle sert à évaluer correctement le coût de
renonciation (ou le coût comparatif).

B. Le concept de substituabilité.

L'idée de substituabilité se fonde sur le principe que les individus ne veulent pas les
biens pour eux-mêmes, mais les désirent pour les services qu’ils rendent. Dans ce
cadre, deux biens sont dits substituables si leur utilisation ou acquisition permet de
satisfaire le même besoin (thé ou café). Comme il est très rare que deux biens soient
parfaitement substituables, on dira souvent que des biens sont « substituables » au
sens large du terme, c'est-à-dire imparfaitement substituables : ils ont des
caractéristiques communes et procurent un niveau de satisfaction équivalent. La valeur

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des services rendus par ces biens peut être observable ou non observable. Un bien est
dit observable lorsque son utilité est perçue correctement par le consommateur, c'est
le cas d'une boisson fraîche.

III. LA DEMANDE

La demande pour un bien est définie comme le degré qui mesure la disposition des
individus à acquérir une certaine quantité de bien. Il y a 3 paramètres qui gouvernent
la loi de la demande : les prix, les revenus et les préférences. La demande est un
comportement qui va être gouverné par ces paramètres conjugués. Plus on est disposé
à acquérir un bien, plus la demande est importante. Lorsque l’on veut mesurer la
demande, on observe une modification des prix et on explore les conséquences sur la
quantité. La demande est alors la modification des quantités demandées lorsqu’il y a
une variation des prix. Les demandes sont différentes selon les différences de revenus,
de prix, de préférence.

A. Le concept de revenus

Les économistes s'intéressent ici à l'enrichissement des individus ou groupes


d'individus. A cet effet, ils ont des méthodes d'appréciation de l’enrichissement et des
revenus.

1. Le revenu nominal et le revenu réel.

Le revenu nominal mesure la dotation d'un individu en utilisant une unité monétaire.
Ce concept de revenu nominal est certes utile, mais faiblement estimatif de la vraie
richesse. Cette méthode ne peut conduire à une évolution rationnelle de richesse. Le
concept de revenu nominal ne peut permettre des évaluations dans l'espace et dans
le temps. Le revenu réel, quant à lui est un revenu exprimé non pas en unité monétaire,
mais en termes de bien de consommation ou de pouvoir d’achat. Autrement dit le
revenu réel est déterminé par le rapport entre le revenu nominal et le niveau général
des prix.

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2. Le revenu explicite et le revenu implicite.


Les individus dans leur quête de bien-être cherchent à augmenter leur source de bien
être par un emploi plus rémunérateur. Tous les paramètres qui sont des revenus non
monétaires, mais recherchés, ce sont des revenus implicites. Les individus rationnels
sont prêts en principe à troquer une partie de leurs revenus explicites contre une partie
des revenus implicites.

B. Le concept de prix

En appliquant une analogie, le prix monétaire équivaut au prix d'un bien exprimé en
termes d'unité monétaire, c'est à dire le prix d'un bien en fonction d'un autre bien. La
distinction entre prix nominaux et prix relatifs à un intérêt dans le sens où si on a envie
de comparer coût de la vie d'une région à une autre, on passe de l'expression
monétaire à une expression relative.

C. Le concept de préférence

Nous pouvons imaginer que toutes les procédures permettent l'approche des biens. Le
revenu est un panier accessible. L'ensemble des paniers qui répondent au revenu,
contient des objets dont le prix pose un dilemme sur le choix. On peut imaginer que
l'individu procède par hasard, mais il consacre tel % de son revenu à augmenter la
consommation d'un bien, un autre individu fait de même pour un autre bien. C'est la
règle qu’appliquent les individus.

D. Le concept d'utilité.

Il indique que la satisfaction (ou l'utilité) est une fonction croissante des biens et
décroissante des maux. Il y a deux conceptions : la conception cardinale de l'utilité et
la conception ordinale de l'utilité. La conception cardinale est fondée sur le principe
que les biens procurent de la satisfaction et que celle-ci peut être quantifiée. Il existe
un lien entre unité consommé d'un bien et utilité totale de ce bien. Pour l’utilité
ordinale, ce qui compte ce n'est pas de mesurer l'utilité, mais de pouvoir ordonner les
différents paniers de bien selon un ordre de préférence. Il n'est pas nécessaire de
mesurer pour ordonner. Il y a deux éléments : les individus sont aptes à observer

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l'utilité ou la satisfaction procurée par les biens qu'ils consomment; de plus, ils sont
aptes à faire des classements.

IV. LES COUTS DE PRODUCTION

L'aptitude d’une entreprise à offrir des biens dépend d'un grand nombre de paramètres
dont le plus important est le coût de production. Il existe une relation inverse entre le
coût de production et l'aptitude à offrir. Il existe parallèlement une relation positive
entre offre et prix de ventes, la demande étant inversement proportionnelle aux prix.
Il y a 4 manières de ranger les différents coûts de production.

A. Le coût direct

Le coût direct est composé des dépenses évaluées en terme monétaire et par la
production d'une certaine quantité de bien. La valeur d'un équipement est une
dépense, c'est un coût direct, de même que la location ou l'achat d'un brevet.

B. Le coût d'acquisition et le coût d'usage ou d'utilisation.

Acquérir une ressource comme une machine entraîne deux types de coûts : un
spécifique à son acquisition : le coût d'achat. Le coût d'usage quant à lui représente
les taxes, aussi pour une voiture c'est l'essence, la vignette, l'assurance...

C. Le coût historique et coût non historique.

Le coût historique est le coût qui une fois supporté ne peut plus être récupéré. Ainsi
pour un roman, c'est le temps et les ressources pour l'écriture. En revanche, si on avait
utilisé un ordinateur, après l'écriture, ce dernier peut être vendu, c'est un coût non
historique. Les coûts historiques sont aussi appelés coûts d'entrée telle une entrée
dans un club sportif. Cependant l'équipement est revendable et récupérable, là c'est
un coût de sortie donc non historique.

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D. Le coût fixe et le coût variable.

Le coût est dit fixe par rapport à un ou plusieurs paramètres. Un coût peut être fixe
par rapport aux quantités produites, à la durée de possession, aussi l'équipement d'une
machine, est un coût fixe par rapport aux quantités produites.

E. La différence entre coût total, moyen et marginal.

Le coût total tient compte des différences de coûts, comme un taxi qui nécessite un
coût de possession et un coût d'usage. Le coût moyen est ce que coûte en moyenne
une unité de bien. C'est le coût total sur le nombre d'unités produites. Le coût marginal
est le coût de la énième unité produite. Il correspond à un coût total dû à la hausse
de la production d'une unité additionnelle.

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Chapitre 3 : Concepts macroéconomiques

I. LES AGENTS ECONOMIQUES


Les agents économiques sont des individus ou des organismes qui constituent des
centres d'action et de décision. Les agents économiques sont intégrés dans les secteurs
institutionnels par le système élargi de la comptabilité nationale (SECN). Ils sont
regroupés en catégories homogènes d'après leur fonction et leurs ressources
principales. Ces catégories sont homogènes dans la mesure où elles réunissent des
agents manifestant des comportements identiques dans l'exercice des grandes
fonctions économiques: production, distribution de revenus, consommation, épargne,
investissement.

A. Les secteurs institutionnels

Nous pouvons dire que le découpage en secteurs institutionnels repose sur deux
critères :1) leur fonction (ou activité) principale, 2) leurs ressources principales. Ce
découpage aboutit à la distinction de six secteurs institutionnels résidents et du reste
du monde. Ces différents secteurs sont :

Les sociétés et quasi-sociétés non financières. Elles sont regroupées selon leur
statut juridique. Ces sociétés sont privées et publiques et exercent une activité
industrielle ou commerciale.

Les Etablissements de crédit et assimilés. Ils ont un rôle prépondérant dans les
opérations de crédit. Les établissements de crédit et assimilés sont composés des
banques (BICIS, SGBS, CBAO,…), des Caisses d'Epargne, de la Caisse des Dépôts et
Consignations, des sociétés financières, des institutions financières spécialises (crédit
Foncier,...) ainsi que des institutions financières diverses comme les Sociétés de
Bourse.

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Les entreprises d'assurance. Les entreprises d'assurance regroupent les


compagnies d'assurance et les sociétés mutualistes.

Les administrations publiques. Les administrations publiques sont constituées de


l’Etat, des collectivités locales et des organismes de Sécurité Sociale.

Les administrations privées. Les administrations privées comportent les partis


politiques, les syndicats (ex : SAES, UNSAS, CNTS, etc.), les comités d'entreprises, les
associations culturelles, les organisations de consommateurs.

Les ménages. Les ménages se composent de l’ensemble des personnes physiques


en tant que titulaires de revenus et en tant que consommateurs, mais aussi des
producteurs lorsqu'il s'agit des entrepreneurs individuels. Pour la comptabilité
nationale, un célibataire vivant seul est un ménage, il en est de même pour la
population des institutions constituées de personnes vivant en communauté (casernes,
prisons.)

Le reste du Monde. Le reste du Monde n'est pas un secteur institutionnel, à


proprement parlé; il est en effet constitué d'agents non-résidents sans distinction pour
leur activité ou leurs ressources.

B. Les fonctions et les ressources principales des secteurs


institutionnels

Les sociétés et quasi-sociétés non financières: Elles sont constituées des


entreprises qui produisent des biens et des services marchands. Les biens marchands
sont destinés à être vendus sur le marché à un prix calculé pour couvrir leur coût de
production.

Les établissements de crédit : Ils produisent des services marchands (vendus sur
le marché des capitaux). En effet, ils collectent des capitaux, accordent des prêts pour
financer l’économie et gèrent les moyens de paiement. Ils perçoivent en contre partie
des intérêts et des commissions. Les établissements de crédit versent par ailleurs des
intérêts aux organisations de placement et aux épargnants. Le profit des

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établissements de crédit est obtenu à partir de la différence entre les intérêts versés
et les intérêts reçus, ainsi que des Commissions reçues.

Les entreprises d'assurance: Elles produisent des services marchands : elles


assurent, c’est-à-dire garantissent un paiement en cas de réalisation d'un risque et
reçoivent des primes d'assurance versées par les assurés.

Les administrations publiques: Elles produisent des biens non marchands, non
payés directement par les utilisateurs (ex : enseignement public) et perçoivent des
impôts et des cotisations sociales. Ils reversent une partie de ces ressources collectées
sous forme de prestations sociales aux ménages et de subventions aux entreprises.

Les administrations privées: Elles produisent des services non marchands destinés
à certaines catégories de ménages et reçoivent des cotisations de leurs adhérents.

Les ménages: Ils consomment des biens produits par les entreprises. Les ressources
des ménages proviennent essentiellement des salaires, des intérêts et des dividendes
reçus. Elles peuvent également provenir de la vente des biens marchands si nous nous
référons aux entrepreneurs individuels.

Le reste du Monde : Il retrace les échanges des biens entre les unités résidentes et
non-résidente, (importations et exportations).

II. LES OPERATIONS ECONOMIQUES

L’activité économique est le fait d’une multitude d’agents qui prennent des décisions.
Ces décisions ou opérations économiques, concernent la production, la distribution de
revenus, la consommation, l’épargne et l’investissement.

A. Les opérations selon la Comptabilité Nationale

Produire, répartir des revenus, dépenser sont les trois grands types d'opérations pris
en compte par la Comptabilité Nationale. Elle cherche à les matérialiser respectivement
à travers : la production nationale, le revenu national, la dépense nationale. Dès lors,
un circuit économique non ouvert sur l'extérieur est équilibré lorsque la production
nationale est égale au revenu national qui est aussi égal à la dépense nationale.

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B. Les opérations selon le circuit économique

La production consiste à combiner des facteurs de production (travail, capital) pour


obtenir des biens nécessaires à la satisfaction des besoins. La production est distribuée
sous forme de revenus aux apporteurs des facteurs de production. Les agents
économiques utilisent une part importante des revenus qu'ils ont perçus à la
consommation de biens. Si le revenu n'est pas intégralement consommé, l’autre partie
servira à constituer une épargne qui permettra aux entreprises de financer les
investissements (achats de biens de production). La consommation finale et les
investissements constituent la demande globale qui alimente la production.

III. LA CONSOMMATION

Dans le langage courant, la consommation consiste à utiliser un bien pour satisfaire


un besoin. Lorsque l'on parle de consommation en général, on s'intéresse uniquement
à la demande finale de biens provenant des ménages. Il ne s'agit pas de la
consommation intermédiaire correspondant à l'utilisation par l'entreprise de matières
premières ou de biens achetés à d'autres firmes.

A. La mesure de la consommation :

Au niveau individuel, la consommation se mesure par rapport au revenu. Exemple: Si


un individu gagne 500 000 FCFA et dépense 400 000 FCFA, la fraction du revenu
consacrée à la consommation = (dépenses / revenu) X 100% = (400 000 FCFA/ 500
000 FCFA) X 100% = 80 %. Au niveau national, la consommation se mesure en général
par rapport au PIB, comme pour la production, elle peut être évaluée soit en volume,
soit en valeur.

B. Les facteurs qui agissent sur la consommation :

Divers facteurs expliquent l'évolution de la consommation. Parmi lesquels, nous


pouvons citer le revenu, les prix des biens, le pouvoir d’achat, les facteurs
psychologiques et culturels, la publicité et le crédit à la consommation.

- Le revenu: On ne peut consommer que dans la limite du revenu perçu ou à venir


(crédit). Plus le revenu augmente et plus la consommation n’est élevée. Cependant,

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certains économistes (KEYNES) ont constaté que l'accroissement de la


consommation n'était pas proportionnel à l'accroissement du revenu sur une
période relativement courte (la consommation augmente moins vite que le revenu).
- Les prix: généralement prix et demande évoluent en sens inverse (lorsque les prix
augmentent, la demande diminue).
- Le pouvoir d'achat exprime une quantité de biens et de services qu'une somme
d'argent ou un revenu permet d'acheter. Un pouvoir d'achat accru incite à
consommer davantage. A l'inverse, un pouvoir d'achat diminué incite à puiser dans
l’épargne pour maintenir un niveau de vie.
- Les facteurs psychologiques: les ménages déterminent souvent leur consommation
en fonction du comportement d'autres ménages (effet d'imitation tout en voulant
se différencier).
- Les facteurs culturels: la consommation est indissociable des habitudes acquises et
dominantes du groupe social d’appartenance.
- La publicité: elle vise à provoquer une dépense qui, sans elle, n’aurait pas lieu ou
s’orienterait différemment.
- Le crédit à la consommation stimule la consommation de biens durables. Il s'inscrit
dans une politique plus globale de crédits proposés par les banques aux particuliers.

IV. LES REVENUS

En échange du travail qu'ils fournissent, les travailleurs reçoivent un salaire. En


rémunération du capital mis à la disposition de l'entreprise, les épargnants reçoivent
un loyer, un intérêt, un dividende. L'entreprise perçoit un profit qu'elle conserve ou
distribue sous forme de dividendes à ses actionnaires.

A. Les revenus de transfert :

Les administrations publiques prélèvent sur ces revenus primaires des impôts, des
cotisations sociales. Ce sont les prélèvements. Ces prélèvements constituent les
ressources qui serviront à opérer la redistribution (ou revenus de transfert). Ces
revenus de transfert répondent à des objectifs de plus grande justice sociale, servent

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à parer un risque (chômage, maladie) et à reporter certaines ressources dans le temps


(retraite). Ces revenus de transfert font partie de la politique sociale et portent sur les
allocations familiales, les indemnités de chômage, la retraite, les allocations
d'assurances sociales (maladie, maternité).

B. Le revenu disponible :

Après imposition et redistribution, il reste à la disposition des agents économiques le


revenu disponible. Les revenus primaires issus de la production rémunèrent le travail
et le capital. Corrigés des prélèvements et des revenus de transfert, on obtient alors
le revenu disponible (disponible pour la consommation et l'épargne). Analyser
l'utilisation du revenu disponible revient à examiner comment se réalise le partage de
ce revenu entre la consommation et l'épargne.

La consommation se traduit par une demande de biens de consommation et une


demande de biens de production des entreprises (y compris entreprises individuelles,
des administrations publiques et privées et des institutions de crédit). Cette demande
globale joue un rôle moteur sur l'économie par un effet d’entraînement sur la
production.

V. LA PRODUCTION

Produire consiste à créer des biens et des services en vue de satisfaire les besoins. Ce
sont des biens économiques. Ils sont généralement rares par rapport à nos besoins.

A. Classification des biens :

Ils se décomposent en biens matériels ou services immatériels. Les biens matériels


comportent:

- les biens de consommation finale qui satisfont directement les besoins. Ils sont
classés selon leur durée de vie (non durable, ex.: un gâteau, semi-durable, ex : un
manteau, durable, exemple : un réfrigérateur);
- les biens de production sont utilisés à produire d'autres biens. Ils comprennent les
biens d’équipement (appelés aussi capital fixe : par exemple une machine), utilises

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plusieurs années pour produire, et les biens intermédiaires (appelés capital


circulant) qui ne sont utilisés qu'une fois (par exemple l’énergie).
B. Classification des entreprises :

Produire est la fonction essentielle des entreprises qui transforment les matières
premières en produits finis (ou du travail en service).

Ces entreprises sont classées selon la Comptabilité Nationale en fonction de la nature


de leur activité (classement par branche et par secteur d’activité). Le secteur d’activité
regroupe les entreprises selon leur activité principale tandis que la branche regroupe
les entreprises fabriquant le même type de produit.

· La classification par branche, permet de mesurer l'importance et l'évolution des


produits :

· La classification par grand secteur (primaire, secondaire, tertiaire) permet de mesurer


l'importance et l’évolution de l'activité des entreprises. Le secteur primaire regroupe
l'agriculture, l’exploitation forestière, le secteur secondaire regroupe l'exploitation
minière, les industries de transformation, le secteur tertiaire regroupe les services.

C. La mesure de la production :

L'évaluation de la production de l'entreprise se fait par l'intermédiaire de la valeur


ajoutée. Si on additionne la production des entreprises pour connaître la valeur totale
de la production d'un pays, ont risque de comptabiliser une même production plusieurs
fois. Aussi, il convient de ne retenir que les apports propres de chaque entreprise à la
production totale, c’est-à-dire les valeurs ajoutées. La valeur ajoutée est constituée
par la différence entre la valeur de la production (chiffre d'affaires si la production est
vendue) et celle des consommations intermédiaires (les différentes matières
incorporées dans le processus de production).

Valeur ajoutée = valeur de la production - valeur des consommations


intermédiaires.

Au niveau national, la Somme des valeurs ajoutées constitue le Produit Intérieur Brut
(PIB).

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La valeur ajoutée se partage entre les ménages (dividendes = bénéfices distribués,


salaires), l'Etat (impôts, cotisations sociales), l'entreprise (amortissements + bénéfices
conservés qui serviront à autofinancer les investissements), les établissements de
crédit (frais financiers).

Cette production est évaluée en valeur (francs courants: on tient compte de


l'augmentation des prix) ou en volume (francs constants - on élimine dans ce cas
l'augmentation des prix). La production se réalise à partir des facteurs de production.

· Le facteur travail

- Aspect quantitatif : Le facteur travail est la quantité de travail fournie, soit au niveau
de l'entreprise, soit au niveau de la nation. Le facteur travail dépend de la population.
Celle-ci comprend la population exerçant un emploi rémunéré et des personnes à la
recherche d'un emploi (chômeurs).

- Aspect qualitatif : La qualité ou la qualification de la main-d’œuvre améliore la


productivité de l'entreprise et représente un des éléments de la croissance. La
productivité se définit comme la quantité ou la valeur d'un bien obtenu à partir d'un
facteur de production (travail, capital) ou de l'ensemble des facteurs de production.

· Le facteur capital

Il comprend un ensemble d‘éléments hétérogènes (machines, bâtiments, matières


premières, matériels de transport...) dont l'emploi permet d’obtenir un produit
nouveau. La distinction entre les capitaux fixes (machines) et les capitaux circulants
(énergie, matières premières) est importante car le recours systématique au
machinisme entraîne des rigidités du système productif (spécialisation et coût des
machines) qui rendent difficiles les adaptations de la production à la consommation
(explication des crises de surproduction).

D. Les formes de la production

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La Production est constituée par la production marchande et par la production non


marchande.

· La production marchande de biens et services s’échange sur un marché, au prix du


marché. Le prix de vente doit couvrir les coûts de production. · La production non
marchande ne s’échange pas sur un marché. Ce sont les services fournis par les
administrations publiques et privées à la collectivité à titre gratuit ou quasi gratuit (ex.
justice, enseignement public..). Il n'existe pas de prix de référence; la production non
marchande est évaluée au coût de production (ou coût des facteurs). Les ressources
couvrant cette production proviennent des impôts.

VI. L'EPARGNE

L'épargne constitue la partie du revenu qui n'est pas consommée.

Epargne = revenu – consommation

A. La mesure de l’épargne

· Au niveau individuel, l’épargne se mesure par rapport au revenu disponible. Exemple:


Si un salarié dispose d'un revenu disponible de 500 000 FCFA, s'il dépense 450 000
FCFA, il épargnera 50 000F. Sa propension à épargner = épargne / revenu =
50 000FCFA / 500 000FCFA = 10 %.

· Au niveau national, l’épargne se définit par rapport au PIB ou au revenu disponible.

Taux d'épargne = épargne/ revenu disponible = E/R

B. Utilisation et motifs d’épargne.

L'épargne peut être :

· thésaurisée, c'est-à-dire retirée du circuit monétaire ;

· placée soit sous forme financière (actions, obligations,…), ou non financière (terre,
forêt.) pour obtenir un revenu ou une plus-value ;

· investie (achat de biens de production pour l'entreprise individuelle ou de logements


neufs pour les ménages).
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C. Les motifs :

· prévoir un achat important (Exemple : logement) ;

· faire face à un événement imprévu (Exemple : maladie, accident, chômage). En fait,


cette épargne de précaution devient moins importante à cause du développement de
la protection sociale;

· pour avoir un rendement, une plus-value et accroître ses revenus (par exemple, tirer
parti des fluctuations du cours des actions).

D. Les formes de l'épargne :

l'épargne des ménages est volontaire, dans ce cas, elle peut être thésaurisée, placée,
investie. Mais l'épargne peut être aussi forcée. Par exemple, l’Etat peut prélever des
impôts pour utiliser cette épargne à réaliser des investissements publics.

E. Qui épargne ?
- Les ménages ne consomment pas tout leur revenu. Leur épargne est supérieure
globalement à leur investissement. Ils dégagent une capacité de financement.
- Les entreprises (y compris les entreprises individuelles) n'ont pas, en général, une
épargne suffisante pour couvrir leurs investissements. Elles ont un besoin de
financement.
VII. L’INVESTISSEMENT

Au sens strict du terme, investir c'est créer des biens de production permettant de
fabriquer d'autres biens. Au sens large, l'investissement se définit comme un
accroissement apporté au capital de l'économie, c’est-à-dire au capital technique
(machines, installations, mais aussi au capital humain (niveau des connaissances).

1. Les types d’investissement

· Les entreprises achètent des biens de production (investissements productifs),


Exemple : bâtiment, machines, et réalisent des investissements immatériels
(formation, recherche.)

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· Les administrations publiques réalisent des investissements publics matériels


(Exemple : construction d’écoles, d'hôpitaux.) et immatériels (Exemple : recherche
fondamentale).

· Les ménages achètent des logements.

2. Mesure de l'investissement

Au niveau de l'entreprise, l'investissement se mesure par rapport à la valeur ajoutée.


Au niveau national, l'investissement se mesure par rapport au PIB ou au revenu
national.

3. Les motivations de l'investissement


- Une entreprise investit pour accroître son profit, répondre à la demande, assurer
sa croissance et sa pérennité.
- Les ménages cherchent à se loger et à constituer un patrimoine.
- Les administrations publiques répondent aux besoins collectifs.
4. Les formes prises par l'investissement

Il y a investissement chaque fois qu'une unité de production crée, ou acquiert des


biens de production. L'investissement permet de maintenir (amortissement) ou
accroître la capacité de production (investissement net).

Les investissements bruts comprennent :

· les investissements de remplacement destinés à remplacer les machines usées (ou


devenues obsolètes en raison du progrès technique).

· les investissements nets augmentent les capacités de production par les acquisitions
de machines supplémentaires ou la construction de nouvelles usines.

Investissement brut = investissement net + amortissement.

Investissement net = investissement brut - amortissement

Exemple: Chaque année, le capital fixe (machine) s'use. Il faut penser à le remplacer.
Une machine ayant coûté 600 000 FCFA fabrique 6 millions de boulons, elle est usée
au 1/3. Il faudra retenir chaque année une somme de 600 000 FCFA / 3 = 200 000
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FCFA pour la remplacer au bout de 3 ans. Cette somme correspond à l’amortissement


du capital.

5. L'investissement moteur de la croissance

· d'une part, il agit sur l'économie puisqu'il augmente les capacités de production et
donc la quantité et la qualité des biens disponibles,

· d'autre part, il est une composante de la demande. L'entreprise qui investit fait
travailler d'autres entreprises et les revenus ainsi distribués stimulent la demande et
l'activité économique.

6. Le financement des investissements

L'investissement implique pour l'entreprise la disposition de ressources. Ces ressources


ont essentiellement 2 origines :

· l'autofinancement,

· l'appel aux sources externes.

L'autofinancement naît de l'activité même de l'entreprise. Il se détermine à partir des


amortissements, des provisions et des bénéfices conservés. L'amélioration de
l'autofinancement accroît l'indépendance de l'entreprise vis-à-vis des tiers
(banques,…). Cependant l'autofinancement est le plus souvent insuffisant pour couvrir
la totalité du financement des investissements. Aussi les entreprises doivent-elles faire
appel à des capitaux extérieurs qui prennent différentes formes :

· appel aux actionnaires (anciens et nouveaux) en procédant à une augmentation de


capital. Pour cela elles émettent des actions nouvelles en contrepartie d'apport
financier ;

· émission d'emprunt obligataire sur le marché financier (surtout pour les grandes
entreprises) ;

· prêt bancaire à long et moyen terme;

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· subvention de l'Etat et des collectivités publiques (en diminution car l'Etat considère
que le marché des capitaux doit jouer un rôle régulateur);

· apport momentané de capital sous forme de partenariat (Exemple : capital risque).

VIII. CIRCUIT ECONOMIQUE ET AGREGATS

L’activité économique qui résulte de diverses opérations effectuées par les secteurs
institutionnels est retracée dans le circuit économique. L’activité se traduit par des flux
économiques qui représentent une masse de biens de services ou de monnaie, les flux
de monnaies peuvent être une contrepartie de flux dits réels.

A. La présentation du circuit économique d'ensemble.

Les ménages salariés vendent leur travail et autres facteurs de production (1) aux
entreprises. En échange, ils reçoivent des revenus (salaires, intérêts,...) (3). Les
ménages utilisent leur revenu à l'acquisition (4) de biens et services marchands
produits par les entreprises (2). Les ménages paient des impôts et des cotisations
sociales à I'Etat (5), perçoivent des revenus de transfert des administrations publiques
(6), bénéficient de biens et services non marchands (7). Les administrations versent
des traitements à leurs fonctionnaires, effectuent des dépenses de fonctionnement et
d’investissement (opération non représentées sur le schéma) et versent des revenus
de transfert aux ménages (6) et aux entreprises (6). Les entreprises produisent des
biens et services (2) paient des revenus aux ménages (3) vendent leur production sur
un marché (4), paient des impôts et des cotisations sociales à l'Etat (5), bénéficient de
biens et services non marchands (7) et certaines d'entre elles reçoivent des
subventions (6). Les établissements de crédit jouent un rôle important dans le circuit
économique. Ils collectent les dépôts des ménages, des entreprises et des
administrations (8), accordent des crédits aux ménages, aux entreprises, aux
administrations (9) pour leurs besoins de trésorerie et leurs investissements. C'est aux
établissements de crédit qu'il revient d'assurer un équilibre entre la production et la
quantité de monnaie qu'ils mettent à la disposition des autres secteurs institutionnels
(pour éviter tout déséquilibre tel qu'inflation, ralentissement de l'activité économique).
Le reste du Monde entretient des relations d'échange avec les autres secteurs

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institutionnels. Les exportations (10) ont pour contrepartie une entrée de devises (11).
Les importations (12) ont pour contrepartie une sortie de devises (13).

3 MARCHE DES FACTEURS DE


PRODUCTION 3

1 1
11
MARCHE FINANCIER

5 10 RESTE DU
MENAGES 5 ADMINISTRATIONS ENTREPRISES MONDE

6 6 12

7
9 8
7 13
ETABLISSEMENTS
8 ET 9 DE CREDITS
8 ET 9
2 2
4 MARCHE DES BIENS
4
ET SERVICES

B. Les agrégats économiques


Les agrégats sont des grandeurs caractéristiques qui mesurent le résultat de l'activité
de l'ensemble de l'économie. Ils permettent d'effectuer des comparaisons dans
l'espace et dans le temps. Les principaux agrégats retenus sont :

- le Produit Intérieur Brut (PIB)

- le Produit National Brut (PNB)

Le Produit Intérieur Brut (PIB) est une mesure de la production nationale, c'est à dire
de l'ensemble des biens et services produits au cours d'une période donnée en général
l'année). Le PIB comprend non seulement la somme des valeurs ajoutées, mais
également la TVA et les droits de douane. En effet, les valeurs ajoutées sont calculées
hors TVA et les importations hors droits de douane alors que les biens et services
produits sont évalués au prix du marché qui tient compte de la TVA et des droits de
douane. Alors que le PIB tient compte de la production de tous les agents sur le
territoire national, qu'ils soient sénégalais ou étrangers ; le PNB s'intéresse à la

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Introduction à l’économie / L1 GEOGRAPHIE 2023/2024

production des entreprises sénégalaises tant en Sénégal qu'à l'étranger et ne retient


pas l'activité des entreprises étrangères au Sénégal.

PNB = PIB + revenus du travail, de la propriété et de l'entreprise reçus du


reste du monde - revenus du travail, de la propriété et de l'entreprise versés
au reste du monde.

BIBLIOGRAPHIE

1. Dictionnaire d’analyse économique, B. Guerrien


2. Dictionnaire des Sciences économiques, C. Jessua
3. Lexique d’économie 11ième édition, Dalloz
4. 100 fiches pour comprendre ales sciences économiques, M. Montoussé
5. 50 fiches pour comprendre les débats économiques actuels, M. Montoussé
6. 100 fiches de micro et de macroéconomie, M. Montoussé
7. Maxi fiches – Sciences économiques, B. Blancheton
8. Principes de l’économie, G. MANKIW
9. Problèmes économiques et sociaux contemporains, P. Darreau
10. Nobel en économie, D. Roux
11. Leçon de philosophie économique, A. Leroux
12. Economie, A. Beitone
13. La science économique, M. Diouf

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