Hybridité Ling Et Culturelle
Hybridité Ling Et Culturelle
Cet article étudie les configurations et les traits distinctifs de l’hybridité linguistique et
culturelle dans les écritures migrantes au Québec. Dans la première partie, il se focalise
sur le métissage linguistique comme réceptacle de mémoires et moteur de sensations et
comme traduction de l’éclatement de l’identité. Dans la deuxième partie, il aborde l’hy-
bridité culturelle des écritures migrantes associée au territoire spatial et symbolique, au
discours de l’“itinérance identitaire” (Ouellet 2002), de “l’enracinerrance” (Robin 2004),
de la (re)naissance. La dernière partie est consacrée à l’étude des écrivains migrants
comme passeurs de langues, des “ouvreurs de mots” (Ollivier 1999), comme passeurs de
mémoires (mémoires de la “migrance,” de l’esclavage, de la guerre et de la répression),
comme bâtisseurs d’hybridité et “écrivains de frontière” (Ollivier 2001).
2. Jean-Marc Moura soulignait, dans la première édition de son livre Littératures francophones et
théorie postcoloniale (1999): “Ni la francophonie littéraire ni la théorie postcoloniale ne sont des
notions claires en France, l’une parce qu’elle a été engagée dans trop de débats idéologiques, la
seconde en raison d’une origine anglo-saxonne assez récente qui ne lui a pas encore permis de
s’acclimater dans notre recherche universitaire” (1). Dans son édition de 2007, il explicite: “Dans
l’université française (à l’exception de certains départements d’études anglophones), la pers-
pective postcoloniale s’est heurtée à plusieurs types de difficultés, et d’abord à un soupçon assez
général envers la ‘theory’ américaine” (4).
3. Hybridity, hybridization: termes consacrés par Homi K. Bhabha (“The Postcolonial Critic” 251).
68 nouvelles études francophones 27.1
4. Nous utilisons ici l’expression “littérature migrante” comme une expression générique ou hype-
ronyme. Dans d’autres publications, où la perspective comparatiste l’emportait (Mata Barreiro),
nous avons analysé le choix de notions différentes dans des contextes culturels, littéraires et cri-
tiques divers.
5. Chez Ricœur, l’ipséité d’un sujet constitue l’identité comprise au sens d’un soi-même, ipse.
L’identité narrative est constitutive de l’ipséité.
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Hybridité linguistique
L’un des premiers traits que nous pouvons déceler à la lecture de la littérature
migrante au Québec est la confrontation des langues, le métissage linguistique.
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sive, “parlant politique malgré moi,” tandis que le vers en espagnol exprime la
volonté de lutter avec les amis d’Amérique latine: “queriendo luchar con mis
amigos latinos.”
L’hybridation linguistique qui, dans ces trois séries, se construit comme un
dialogue entre les vers, d’une manière rythmée et régulière, comme s’il s’agissait
d’un chœur polyphonique, se joue ensuite à l’intérieur de chaque vers, à la fin
du poème. Dans les trois derniers vers, plus courts, le rythme semble s’accélérer
et le mélange linguistique issu de cette fusion ou confusion se rapproche d’un
sabir, qui traduit l’inquiétude (“Dio where shall I be demain”) et l’espoir (“spero
che la terra be mine”) face à l’avenir.
Dans d’autres textes, la présence de langues autres que le français fait sur-
gir le paysage sonore de l’enfance, bercée par les chansons, les comptines et les
jeux. Ainsi, dans la nouvelle “Refuges” faisant partie du recueil de nouvelles Le
Silence comme le sang (1997), et dans le roman La Dot de Sara (1995) de l’écri-
vaine Marie-Célie Agnant, la langue créole véhicule un univers de sensations et
d’émotions associées au plaisir de l’enfance dans le contexte familial en Haïti.
Des mots en français et en créole s’entrelacent dans les chansons. Ils désignent
aussi des mets qui sont des fruits de la terre caraïbe et d’autres qui ont été im-
portés d’autres cultures:
[G]rand-mère [. . .] nous gratifiait d’un conte. Le roi avait cinq filles
et les prétendants devaient deviner leurs noms. Grand-mère chantait:
Cinq sœurs ho
Cinq sœurs ho
Almatala un
Almatakofi deux
Il est à moi trois
Bonbon béni quatre
SeSe lè Roi cinq.
[. . .]
[I]l faisait bon vivre à la maison où l’on organisait quelquefois des
fêtes. [. . .] Je m’empiffrais de ces petits sandwichs merveilleux que l’on
appelait bouchées [. . .]. La vie, en ce temps-là, avait la saveur et le ve-
louté d’une crème au corossol. (14–19)
Dany Laferrière évoque également l’intensité des sensations liées à la langue
créole de son enfance:
Avant d’aller à l’école, à Petit-Goâve où j’ai passé mon enfance avec ma
grand-mère, j’ai surtout parlé créole. Ma grand-mère [. . .] m’a nourri
d’histoires, de contes et de proverbes créoles [. . .]. En créole, il y a des
mots que j’aime entendre, des mots que j’aime dire, des mots qui me
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sont bons dans la bouche. Des mots de plaisir, liés surtout aux fruits,
aux variétés de poissons, aux désirs secrets [. . .], aux jeux interdits.
Et aussi des mots solaires qu’on peut dire à haute voix. (Je suis fatigué
89–90)
Contrairement à cette mémoire de l’enfance véhiculée par la langue créole,
porteuse de plaisir, dans La Québécoite de Régine Robin, le yiddish, dont les ca-
ractères hébraïques sont visibles dans le texte, évoque les pogroms et la mort, la
Shoah:
Dans le fond, tu as toujours habité un langage et aucun autre ailleurs—
ces petites taches noires sur le papier que l’on lit de droite à gauche. Ces
lettres finement dessinées. [. . .] Tu as toujours habité un langage, une
phonie qui tantôt sonne germanique, tantôt tinte hébraïque, tantôt
slave aussi. [. . .] Un langage sang, mort, blessure, un langage pogrom et
peur. Un langage mémoire. [. . .] Il n’y a pas de métaphore pour signi-
fier Auschwitz [. . .] Rien qui puisse dire l’horreur et l’impossibilité de
vivre après. (139–41)
Dans ces trois textes, où s’exprime l’identité narrative constitutive de l’ipséi-
té, le sujet apparaît comme lecteur et comme scripteur de sa vie. Dans les textes
d’Agnant et de Laferrière, la langue créole, qui véhicule un patrimoine culturel
constitué de proverbes, de chansons et de contes qui ont bercé leur enfance, en-
gendre plaisir et liberté, et continue à faire naître des sensations puissantes qui
consolident leur identité.
Mais dans le texte de Robin, le sujet “a habité” un seul langage, et ce lan-
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gage apparaît comme une prison qui l’isole et l’enferme. Ce langage impose une
mémoire mortifère et nie l’avenir. Indissociable de la blessure et de la mort, il
s’avère infécond, incapable de produire des métaphores face à un toponyme
“Auschwitz,” dont le référent inflige sa violence. Face au récit de l’enfance de la
vie chez Agnant et Laferrière, ouvert au futur, l’inscription d’une mémoire trau-
matique dans le texte de Robin introduit la problématique postcoloniale de “l’in-
confort” ou “l’inconfortable” (Bhabha, Les Lieux de la culture 41–49). L’évocation
du yiddish, langue de fusion entre l’hébreu et des langues romanes, germaniques
et slaves, encadre sa voix dissonante qui glisse entre les interstices d’une culture,
nous transmet la différence et nous fait prendre conscience de l’hybridité.
le discours de l’ altérité
Un type différent d’hybridité linguistique est représenté par des pièces de Mi-
cone telles que Gens du silence (1984), où des éléments linguistiques traduisent la
construction d’un discours de l’altérité et des lectures engendrées par le regard
interculturel entre des immigrants italo-québécois et les Canadiens français ou
Québécois de la période précédant la Révolution tranquille.
Barreiro: Hybridité linguistique et culturelle 73
les proverbes
Dans d’autres œuvres, des proverbes appartenant à des langues diverses consti-
tuent la trame du tissu narratif et discursif. Ainsi, dans Le Bonheur a la queue
glissante de Farhoud, le personnage de Dounia, femme immigrante d’origine li-
banaise, illettrée, exclue de l’univers de l’écriture par son père et marginalisée de
l’univers de la parole par son mari, se sent inintelligente et ignorante. Elle puise
ses énoncés dans une culture orale profonde et riche en sagesse. Elle répond à ses
enfants ou murmure des proverbes, dont celui qui constitue le titre du roman:
“Le bonheur a la queue glissante” (47). Ces proverbes tels que “Une main vide
est une main sale” (23), “Le chien se dresse, l’humain s’habitue” (72), ou “Si ton
ami est de miel, ne le lèche pas complètement” (76), qui proviennent surtout du
sud du Liban, sont rassemblés à la fin du roman, sous forme de “Lexique” (169–
75), en versions française et arabe.
Une expression imagée, Pays sans chapeau, qui évoque l’au-delà en Haïti, a
été choisie par Dany Laferrière comme titre d’un de ses romans. Des proverbes
haïtiens, écrits en français et en créole, tels que “Avant de grimper à un arbre,
assure-toi de pouvoir en descendre” (35), y ont comme fonction de structurer le
texte: ils sont mis en exergue à tous les chapitres du livre. L’auteur met en relief
ce choix dans le paratexte du roman en insistant sur les valeurs positives de sa
culture que ces éléments linguistiques révèlent:
Les proverbes haïtiens qui sont mis en exergue à tous les chapitres de ce
livre sont transcrits en créole plutôt étymologique que phonétique et
traduits littéralement. De cette manière, leur sens restera toujours un
peu secret. Et cela nous permettra d’apprécier non seulement la sagesse
populaire, mais aussi la fertile créativité langagière haïtienne. (8)
74 nouvelles études francophones 27.1
Hybridité culturelle
La littérature migrante est essentiellement une littérature urbaine. La ville, dont
la métropole cosmopolite, y orchestre des rencontres: rencontres de peuples, de
cultures, de langues. Les personnages de la plupart des textes migrants québécois
évoluent dans l’espace montréalais, qui est souvent la fin de leur parcours d’im-
migration, l’aboutissement de leur chemin.
Nous repérons deux types de discours qui sont très proches. Le discours de
l’“itinérance identitaire” (Ouellet 49) où le mouvement propre à la marche trace
un semblant de chemin dans l’étendue et dans la durée. Ce chemin peut être décrit,
d’après Ouellet, par cinq caractéristiques: “la linéarité (le chemin est une ligne),
la continuité (cette ligne est idéalement ininterrompue), la vectorialité ou la di-
rectionnalité (cette ligne a un ou deux sens, une source et un but) et, enfin, la pro-
cessivité (elle est le lieu d’un passage, d’un mouvement, d’un “déroulement” . . .)”
(49). Robin propose le mot-valise “enracinerrance”; elle souligne “le passage de
l’identité assignée à celle de la traversée,” “les écritures de l’entre-deux, [. . .] de
l’interstice ou, selon la belle expression de Jean-Claude Charles,7 de l’enracin-
errance” (Cybermigrances 74).
Nous trouvons ces discours de l’“itinérance identitaire” et de l’“enraci-
nerrance” dans les œuvres d’Agnant et d’Ollivier, parmi d’autres. La route, le
chemin, les pas conduisent à une rencontre avec la terre de la société d’accueil,
de Montréal, du Québec. Ainsi, dans un poème sans titre faisant partie de l’an-
thologie Montréal vu par ses poètes, Agnant évoque “des villes oiseaux / celles
que mes pieds choisissent avant de les offrir à mon cœur” (Benjamin et Saint-
Éloi 12), et, après avoir exprimé la nostalgie des sensations liées à des villes haï-
tiennes, elle conclut “Me manque tout cela / mais aujourd’hui, c’est là / simple-
ment / que je veux reposer mes pieds” (13). Dans son roman La Dot de Sara, le
personnage de Marianna, grand-mère haïtienne arrivée à Montréal pour s’occu-
per de sa petite fille Sara, exprime le “déracinement” qu’elle vit et subit par des
expressions telles que: “Qu’est-ce que je fais, je me disais, à marcher sur ces trot-
toirs qui ne reconnaissent pas les hésitations de mes pas?” (81). Sa fille, Giselle,
qui tient à rester à Montréal, affirme: “Notre pays devrait être la terre où l’on se
sent le mieux. La terre qui reconnaît le bruit de nos pas” (165).
Dans son essai Repérages, Ollivier vise à “faire le point sur l’exil, le déracine-
ment, l’errance et l’enracinement” (9). Il analyse la façon dont son “propre trajet
de migrant” (21) l’a transformé et comment il a découvert que “l’identité est fra-
gile et [. . .] qu’elle est une dynamique ouverte, permanente et jamais achevée”
(22–23). Les images concernant les pieds et les pas y sont aussi présentes pour
traduire la tension entre l’errance et l’ancrage: “les pieds constamment poudrés
de la poussière de l’errance” (11), “[je] me retourne pour regarder par-dessus
mon épaule la trace de mes pas et jauger le chemin parcouru sur ce sol où j’ai été
transplanté malgré moi” (24–25).
Dans ces trois textes d’Agnant et d’Ollivier, nous remarquons, parallèlement
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ginaire de la ville de Montréal, ville qui, d’après Robin, “est une de ces métro-
poles où se lit déjà en clair l’avenir de toutes les métropoles. L’hybridité comme
nouvelle identité, comme seule forme de mémoire collective” (L’Immense Fa-
tigue des pierres 41). Joël Des Rosiers, qui, dans Métropolis Opéra (1987), avait
montré la ville comme un lieu de diasporas et mise en scène d’une culture post-
nationale, écrit: “Le véritable lieu de naissance est celui où l’on a porté, pour la
première fois, un regard d’étranger sur soi-même” (Théories Caraïbes 75).
La problématique de la renaissance est présente également dans Les Lettres
chinoises (1993), de Ying Chen, roman épistolaire mettant en scène le parcours
migratoire de Yuan, qui écrit de Montréal à sa fiancée Sassa—qui est restée à
Shanghai. Yuan dit à Sassa qu’il se sent comme un “nouveau-né”: “Y a-t-il pour
nous, les mortels, rien de plus intéressant que de renaître?” (18). Le personnage
de Yuan réfléchit sur la “métamorphose” (164) qu’il éprouve dans l’espace urbain
montréalais et à l’intérieur de l’univers axiologique de la société québécoise. Sa
réflexion porte sur le réapprentissage à faire, sur l’apprivoisement de l’espace,
et il essaie d’approfondir le nouveau contenu sémantique du mot “liberté” (45).
Dans Ru de Kim Thúy, la narratrice évoque l’expérience de son accultura-
tion au Québec comme une “transplantation” (19), et la ville de Granby y appa-
raît comme “le ventre chaud qui nous a couvés durant notre première année au
Canada” (31). Dans À toi (2011), sorte de “conversation” ou échange épistolaire
entre les écrivains Kim Thúy et Pascal Janovjak, où convergent le récit et l’es-
sai, Kim Thúy expose sa recherche de “l’anonymat” (31), son rêve d’“être mul-
tiple donc inidentifiable” (28), et dit qu’elle avait cru qu’en donnant des noms de
villes québécoises à ses enfants, elle pourrait “brouille[r] les cartes” (28) et faire
que “plus personne ne p[uisse] identifier leur lieu originel” (28).
Gill, Place des Arts, Saint-Laurent, Joliette, Pie IX, Viau, L’Assomption . . . ” (53).
Et ce sentiment entraîne une réflexion sur l’impossibilité de devenir québécois:
Quelle angoisse certains après-midi—Québécité—québécitude—je suis
autre. Je n’appartiens pas à ce Nous si fréquemment utilisé ici—Nous
autres—Vous autres. Faut se parler. On est bien chez nous—une autre
Histoire—L’incontournable étrangeté. Mes aïeux ne sont pas venus du
Poitou ou de la Saintonge ni même de Paris, il y a bien longtemps. [. . .]
—Mes aïeux n’ont pas de racines paysannes. Je n’ai pas d’ancêtres cou-
reurs de bois affrontant le danger de lointains portages. Je ne sais pas
très bien marcher en raquettes, je ne connais pas la recette du ragoût de
pattes ni de la cipaille. Je n’ai jamais été catholique. Je ne m’appelle ni
Tremblay ni Gagnon. Même ma langue respire l’air d’un autre pays [. . .].
Par-dessus tout, je n’aime pas Lionel Groulx, je n’aime pas Duplessis, je
n’aime pas Henri Bourassa, je ne vibre pas devant la mise à mort du père
Brébeuf, je n’ai jamais dit le chapelet en famille à 7 heures du soir. [. . .]
Je ne suis pas d’ici. On ne devient pas québécois. (53–54)
Cette revendication d’une altérité en ayant recours à des formes négatives
qui soulignent la non-identification avec des éléments historiques et culturels
de la société québécoise, s’allie à l’utilisation de formes courtes, à un discours
éclaté, qui caractérise le style de Robin de même que le collage, le recours à un
narratif fragmenté et le refus d’ordre chronologique ou logique annoncé dès
l’incipit du roman. Le recours à des formes courtes vise à “témoigner de l’impos-
sibilité de faire lien” (Cybermigrances 53) et à “fictionnaliser l’inquiétante étran-
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geté que crée le choc culturel” (La Québécoite 207). La progression de ce texte
traduit le malaise, la dissonance par rapport à des traits qui font partie de l’iden-
tité de la société québécoise, de ses racines. Ainsi, la langue—“Nous autres” (La
Québécoite 54)—la gastronomie, le rapport à la nature, l’histoire, associée à la
colonisation française, à la société de la Nouvelle-France, et à la religion catho-
lique. Le discours de la narratrice souligne, d’une manière itérative, le sentiment
d’être étrangère à ces éléments constitutifs de la naissance du Québec, perçus
comme étranges. Et sa conclusion, la clôture de ce discours, est une affirmation
laconique concernant l’impossibilité de devenir québécois, qui ne souffre ni dis-
cussion ni objection.
Si, dans le texte de Kattan paru dans la revue Cités, le sujet adhérait à une
identité montréalaise marquée par la modernité, à partir des années 1950–1960,
et se projetait vers le futur en harmonie avec l’évolution de la ville, dans ce texte
de Robin, le sujet se focalise sur des aspects caractérisant un Québec bien anté-
rieur à celui de la Révolution tranquille, dont le Québec postmoderne s’est af-
franchi, et y oppose un discours de la différence.
Barreiro: Hybridité linguistique et culturelle 79
8. Moura emprunte ce terme à Rainier Grutman, qui le définit: “La présence dans un texte
d’idiomes étrangers, sous quelque forme que ce soit, aussi bien que des variétés (sociales, régio-
nales ou chronologiques) de la langue principale” (Grutman 37).
9. “J’ai forgé le mot migrance pour indiquer que la migration est une douleur, une souffrance (la
perte des racines, d’une certaine “naturalité”) et, en même temps, une posture de distance, un
lieu de vigilance” (Ollivier, “Et me voilà” 171).
10. En créole, pilier central.
80 nouvelles études francophones 27.1
Ouvrages cités
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Green, Mary Jean. “Cartographies de la mémoire, réinscription du féminin: l’autofiction
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