Matière : Soins Infirmiers Cours : Chimie des urines
Plan
Introduction
I- Bandelette réactive urinaire
II- Utilisation des bandelettes :
III- Objectifs
IV- Paramètres à interpréter
V- Indications et Orientations cliniques :
VI- Réalisation du soin : Voir TP
Introduction :
L’examen des urines a été une des premières méthodes utilisée par les médecins pour une
recherche diagnostique, étiologique et pronostique des maladies et de troubles métaboliques,
hépatiques et rénaux, ainsi que d’infections urogénitales.
Les bandelettes urinaires sont utilisées depuis plus de 40 ans, analyse faite grâce à des
réactions chimiques complexes au contact des urines
I- Bandelette réactive urinaire
Une bandelette urinaire est une tige en plastique présentant des plages ou des zones
réactives de chimie sèche que l’on trempe dans l’urine fraîchement recueillie.
Le test permettant de rechercher la présence qualitative et/ou semi-quantitative dans l’urine de
différents paramètres tels que les leucocytes, les nitrites, le pH, les protéines, le glucose, les
corps cétoniques, l’urobilinogène, la bilirubine, les érythrocytes (ou le sang) et le poids
spécifique (densité).
La présence d’un paramètre positif au sein de l’urine se révèle par un changement ou une
modification de la couleur de la plage réactive correspondant à ce paramètre.
Les bandelettes peuvent être lues à l’œil nu ou avec un lecteur de bandelette urinaire qui lit et
imprime automatiquement les résultats.
Dans certains cas le résultat est erroné, on parle de faux positifs et de faux
négatifs.
II- Utilisation des bandelettes :
1. Conditions de recueil:
Obtenir un recueil d’urine de qualité :
Toilette génitale ;
Urines fraîchement émises ;
Faire uriner le malade dans un récipient propre et sec (aucune trace de détergent ou
d’antiseptique) ;
Elimination du premier jet ; récolte au milieu du jet avec identification;
Les urines doivent séjourner dans la vessie au moins 3 heures pour que
les bactéries transforment les nitrates en nitrites
Pour un enfant : recueil à l’aide d’une poche plastique adhésive ou privilégier le
prélèvement au jet ;
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Pas de centrifugation ;
Après la miction, traiter l’urine au plus vite (dans les 2 heures qui suivent) ;
Si conservation au frigo, attendre la remise à température ambiante (∼ 30 minutes)
2. Mode d’emploi des bandelettes :
Homogénéiser (mélanger) correctement l’urine en tournant lentement, à plusieurs reprises,
le gobelet.
Immerger la bandelette 1 seconde (au maximum) dans l’urine en humectant (trempant)
entièrement toutes les zones réactives d’un mouvement rapide pour éviter toute
dissolution. Ne jamais verser l’urine avec une pipette sur la bandelette.
Egoutter la bandelette sur le bord du récipient ou en passant la tranche de la bandelette sur
un papier absorbant pour éliminer l’excès d’urine ;
Enclencher le chronomètre.
Tenir la bandelette horizontalement et ne pas mettre les doigts au contact des zones de
lecture ;
Respecter le temps de lecture indiqué par le fabriquant pour chaque paramètre ;
Au bout du temps imparti, comparer à l’échelle colorimétrique de référence du fabriquant.
3. Précautions de conservation et d’utilisation :
S’assurer de la bonne utilisation des outils de dépistage :
Eviter chaleur et humidité (conservation au sec < 30 °) ;
Bien refermer le flacon après utilisation
Conserver à l’abri de la lumière
Après ouverture, utiliser le contenu du flacon dans les 3 mois
Ne jamais réutiliser ou couper les bandelettes ;
Ne pas utiliser de bandelettes périmées (la date de péremption est indiquée sur
l’emballage).
4. Lecture et interprétation :
Optimiser l’interprétation des résultats :
La lecture peut se faire visuellement en comparant la bandelette avec la gamme
colorimétrique indiquée sur l’emballage ou à l’aide d’un instrument spécifique :
o Après 1 minute, lire les résultats pour les nitrites, le pH, les protéines, le glucose, les
corps cétoniques, l’urobilinogène, la bilirubine et le sang ;
o Après 2 minutes, lire le résultat pour les leucocytes.
Lire et interpréter simultanément l’ensemble des paramètres:
Noter les résultats avec les unités correspondantes sur le rapport d’analyse ;
L’interprétation des réactions chimiques est très sensible et peut engendrer des « faux
positifs » :
o En particulier des médicaments, un apport alimentaire important en nitrites ou
fortement coloré (betterave rouge), des quantités importantes de vitamine C et des
traces d’antiseptiques ou de chloréxidine peuvent engendrer des résultats faussement
positifs.
Prendre en compte le contexte clinique la bandelette urinaire n’est qu’un outil
de dépistage.
5. Erreurs à éviter :
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Inversion d’échantillons de patients ;
Analyse d’urines non fraîches ;
Récipient sale ;
Mauvaise homogénéisation de l’échantillon ;
Bandelettes périmées ;
Lecture avec un mauvais éclairage ;
Temps de lecture non respecté ;
Erreur de transcription.
III- Objectifs
Dépister des troubles biologiques ;
Dépister une infection urinaire ;
Assurer une surveillance des effets thérapeutiques ;
Surveiller régulièrement l’état de santé d’une personne.
IV- Paramètres à interpréter
Dépistage et/ou surveillance biologique des urines :
pH : acidité des urines, types de calculs ;
Leucocytes : Infection urinaire ;
Nitrites : Infection urinaire ;
Densité : Concentration urinaire ;
Glucose : Hyperglycémie ;
Cétone : Hyperglycémie, diabète, jeûne... ;
Protéine : Dysfonctionnement des reins, insuffisance rénale ;
Sang : Traumatisme, menstruations, infections graves des reins, des voies urinaires,
calculs, tumeur ;
Bilirubine : Lésions du foie, des voies biliaires ;
Urobilinogène : Lésions du foie, des voies biliaires ;
Acide ascorbique : Avertissement de résultats erronés glucose, sang.
V- Indications et Orientations cliniques :
L’analyse urinaire permet de détecter certains désordres de l’organisme :
Bilan d’entrée en secteur hospitalier ;
Suivi thérapeutique d’une pathologie ;
Faire le suivi et le dépistage de certaines pathologies :
Surveillance d’une grossesse :
o Protéinurie : Toxémie gravidique :
o Glycosurie : Diabète gestationnel :
o Leucocyturie, Hématurie, Nitrites : Infection urinaire.
Surveillance d’un diabétique :
o Glycosurie : Hyperglycémie
o Cétonurie : Acidocétose diabétique :
o Hématurie, Leucocyturie, Nitrites : Infection urinaire :
o Protéinurie Atteinte rénale :
Suspicion d’infection urinaire :
o Hématurie, Leucocyturie, Protéinurie, Nitrites : Infection urinaire
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o Absence de Leucocytes, Hématurie, Nitrites et Protéines : Arbre urinaire intact.
Suspicion de colique néphrétique :
Hématurie macro ou microscopique.
Suspicion d’insuffisance rénale :
Leucocytes, Hématies et Protéines positifs.
Densité urinaire >1025, attention à la prescription de médicaments néphrotoxiques,
Suspicion de maladies du foie ou des voies biliaires.
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Fiche technique
L'examen des urines par bandelette urinaire réactive
Définition :
La bandelette urinaire est une méthode d’analyse biologique instantanée des urines.
Le test consiste à recueillir fraichement un échantillon d’urine, à le mettre en contact avec un
dispositif réactif (bandelette réactive), et à interpréter les résultats qualitatifs et
quantitatifs.
Objectifs :
Dépistage et/ou surveillance biologique des urines.
Réalisation du soin : bandelette urinaire de procédé aseptique :
La réalisation aseptique d’une bandelette urinaire permet d’utiliser par la suite les mêmes
urines pour la réalisation d’un examen cyto-bactériologique des urines en cas de réaction
positive.
Plonger une bandelette dans des urines déstérilise ces urines et rend impossible par la suite de
réaliser un examen cyto-bactériologique de ces mêmes urines du fait du risque de fausser les
résultats biologiques.
Matériel
Bandelette urinaire réactive ;
Réglette d’échelles colorimétriques d’analyse comparative des bandelettes ;
Matériel pour le recueil aseptique des urines ;
Seringue de 2 ml stérile ;
Compresses ;
Haricot ;
Gants propres à usage unique ;
Montre chrono ;
Sac à déchets.
Réalisation du soin
Vérifier la date de péremption des bandelettes réactives ;
Procéder à un recueil aseptique des urines du patient ;
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par
frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains ;
Mettre les gants non stériles pour se protéger d’éventuelles projections ;
Prélever des urines avec la seringue stérile ;
Déposer quelques gouttes d’urines sur chaque réactif de la bandelette ;
Tamponner le rebord de la bandelette sur la compresse pour éliminer l’excès d’urine ;
Maintenir la bandelette horizontalement pour éviter le mélange des réactifs ;
Attendre 1 minute ;
Comparer les résultats obtenus à la réglette comparative ;
Conserver les urines au frais si pas d’utilisation dans l’immédiat ou réaliser un examen
cytobactériologique des urines ;
Jeter le matériel et les gants dans le sac à déchets ;
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par
frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains ;
Transmission : heure d’analyse, aspect et odeur des urines, résultats obtenus.
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Matière : Soins Infirmiers Cours : Chimie des urines
Réalisation du soin : bandelette urinaire de procédé septique :
Matériel
Bandelette urinaire réactive ;
Réglette d’échelles colorimétriques d’analyse comparative des bandelettes ;
Récipient de recueil des urines sec et propre (verre à pied, Goblet) ;
Compresses ;
Haricot ;
Gants à usage unique ;
Montre chrono ;
Sac à déchets.
Réalisation du soin
Vérifier la date de péremption des bandelettes réactives ;
Recueillir les urines dans un récipient sec et propre ;
Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par
frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains ;
Mettre les gants non stériles pour se protéger d’éventuelles projections ;
Plonger une bandelette dans les urines ;
Tamponner le bord de la bandelette sur le rebord du récipient pour éliminer l’excès d’urine.
Maintenir la bandelette horizontalement pour éviter le mélange des réactifs ;
Attendre 1 minute ;
Comparer les résultats obtenus à la réglette comparative ;
Jeter les urines, la bandelette, les gants dans le sac à déchets ; désinfecter le récipient ;
Mettre les gants non stériles pour se protéger d’éventuelles projections ;
On ne peut pas effectuer d’examen cyto-bactériologique des urines si on a plongé une
bandelette dans les urines puisque que le récipient n’est pas stérile, et la bandelette n’est pas
non plus stérile : les résultats risques donc d’être faussés ;
Transmission : heure d’analyse, aspect et odeur des urines, résultats obtenus.
Risque et complication :
Résultats faussés par le non-respect des règles de recueil ou de prélèvement ;
Contamination du prélèvement par des bactéries présentes dans la région péri-urinaire lors de
l’émission des urines, et multiplications des germes par une analyse trop longue ;
Emission difficile des urines par blocage psychologique.
Education :
Informer le patient sur l’intérêt de réaliser une toilette génito-urinaire ;
Enseigner au patient la méthode de recueil et d’analyse.
Surveillances et évaluations :
Surveillance des résultats :
pH : en complément d’autres paramètres ;
Leucocytes : symptôme d’infection urinaire ;
Nitrite : infection bactérienne des reins ou des voies urinaires ;
Densité : symptôme d’infection urinaire ;
Glucose : dépistage et contrôle du diabète sucré ou d’une hyperglycémie ;
Cétone : anomalies du métabolisme ; témoins d’une hyperglycémie ;
Acide ascorbique : avertissement de résultats erronés (sous-estimés) lors de la détermination
du glucose et du sang ;
Protéine : symptôme d’une maladie des reins et des voies urinaires ;
Sang : traumatisme urinaire, menstruations, infections graves des reins et des voies urinaires,
urolithiase, tumeur des reins ou de la vessie ;
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Matière : Soins Infirmiers Cours : Chimie des urines
Bilirubine : lésions du parenchyme hépatique, ictère obstructif ;
Urobilinogène : lésions aigues ou chroniques du parenchyme hépatique, ictère hémolytique.
