Beton Ulpgl 2025 A
Beton Ulpgl 2025 A
0. INTRODUCTION
Objectifs :
Contenu du cours
- Granulats
- Ciment
- Eau (rôle)
- Adjuvants et additifs
- Formulation du béton
- Fabrication du béton
- Transport et mise en œuvre du béton
- Caractéristiques du béton frais
- Caractéristiques du béton durci
- Bétons spéciaux
Approche pédagogique
Le béton est une pierre artificielle obtenue grâce au durcissement d’un mélange de liant,
d’eau, de granulats avec éventuellement des adjuvants choisis de façon rationnelle.
Lorsqu’il ne comporte pas les graviers, il est appelé mortier. Ce mélange, mis en place
sur le chantier ou en usine à l'état plastique, peut adopter des formes très diverses parce
qu'il est moulable ; il durcit progressivement pour former finalement un monolithe.
Les performances et souplesse d’emploi permettent au béton d’être présent dans tous les
domaines du bâtiment et du génie civil. Ainsi, le béton fait partie de notre vie, le béton
participe à l’architecture, le béton permet de franchir des longues portés et le béton entre
dans les routes.
Le béton n’est plus une « pierre artificielle », mais un matériau adapté aux formes
élancées, propres aux ouvrages d’art, au même titre qu’aux exigences des réalisations
actuelles des architectes.
Les constituants du béton sont disponibles. Les matériaux majoritaires à savoir les
granulats (70 à 80%) dans le béton sont disponibles et à moindre coût.
Les granulats (sables, gravillons) constituent le squelette du béton. Ils doivent être
chimiquement inertes vis-à-vis du ciment, de l’eau et de l’air. Les formations
géologiques à partir desquelles il est possible de produire des granulats à béton peuvent
être d’origine détritique (essentiellement alluvionnaire), sédimentaire, métamorphique
ou éruptive. Selon leur origine, on distingue les granulats roulés, extraits de ballastières
(ou sablières) naturelles ou dragués en rivière ou en mer, et concassés, obtenus à partir
de roches exploitées en carrière. On utilise en général, pour les ouvrages courants, des
granulats constitués uniquement par du sable et des gravillons.
I.2.1. Le ciment
Le ciment est un liant hydraulique qui se présente sous la forme d’une poudre minérale fine
s’hydratant en présence d’eau. Il forme une pâte faisant prise qui durcit progressivement à l’air
ou dans l’eau. C’est le constituant fondamental du béton puisqu’il permet la transformation
d’un mélange sans cohésion en un corps solide. Le choix du type de ciment et de son dosage
dépendent à la fois des performances recherchées (résistance mécanique, résistance aux agents
agressifs, apparence) et de la nature d’autres composants (granulométrie des granulats). Le
dosage en ciment est dépendant de plusieurs critères tels que le type de béton, la destination de
l’ouvrage, la résistance requise, les granulats utilisés etc. Le dosage en ciment influence
directement les résistances mécaniques du béton, toute autre paramètre restant égal par ailleurs.
Par ailleurs, dépassé un certain niveau, la croissance du dosage en ciment ne dévient plus
proportionnelle au dosage en ciment.
Une fois la poudre de ciment mélangée à l’eau, les réactions d’hydratation se développent, il se
produit alors une cristallisation qui aboutit à un nouveau système de constituants hydratés
stables avec formation des cristaux en aiguilles plus ou moins enchevêtrées produisant la prise.
La réaction chimique d’hydratation s’accompagne d’un dégagement de chaleur plus ou moins
important selon les ciments et la rapidité des prises.
I.2.3. L’eau
L’eau de gâchage doit avoir les propriétés de l’eau potable. Il est exclu d’employer de l’eau de
mer, qui contient environ 30 g/l de chlorure de sodium, pour la fabrication de bétons armés ou
précontraints. Celle-ci ne doit pas contenir d’impureté nuisibles (matières organiques, …). Dans
la détermination de son dosage, il est impérieux de tenir compte de la quantité d’eau apportée
par les granulats. La quantité d’eau varie avec un grand nombre de facteurs (dosage en ciment,
granulats, la consistance recherchée). Le dosage en eau est en général compris entre 140 et
210l/m3. Cependant, le rapport E/C demeure un paramètre important dans l’ouvrabilité du béton
et de sa qualité (la résistance mécanique à la compression et la durabilité).
La quantité d’eau nécessaire à ajouter pour le gâchage correct du ciment est supérieure à celle
strictement nécessaire aux seules réactions chimiques, car il faut distinguer (FESTA &
DREUX, 1998) :
Les adjuvants sont des produits chimiques incorporés au béton frais en faibles quantités (en
général moins de 3% du poids de ciment, donc moins de 0.4% du poids du béton) afin d’en
améliorer certaines propriétés. Leur efficacité est liée à l’homogénéité de leur répartition dans
la masse du béton. Les principaux adjuvants sont :
- Les plastifiants, qui jouent un double rôle. Ils permettent, d’une part, d’obtenir des
bétons frais à consistance parfaitement liquide, donc très maniables, par défloculation
des grains de ciment. A maniabilité donnée, ils offrent, d’autre part, la possibilité de
réduire la quantité d’eau nécessaire à la fabrication et à la mise en place du béton. La
résistance du béton durci peut ainsi être notablement augmentée. La durée d’action de
ces adjuvants est de 1 à 3 heures.
- Les retardateurs de prise du ciment, qui prolongent la durée de vie du béton frais. Ils
trouvent leur utilisation dans le transport du béton sur de grandes distances ou la mise
en place par pompage, en particulier par temps chaud. Ils sont aussi employés pour
éviter toute discontinuité lors de reprises de bétonnage.
Les granulats sont le constituant de base de la majorité des travaux de Génie Civil. Il est
donc important de maîtriser l'ensemble de leurs propriétés (et influences); tant du point
de vue de leurs élaborations, que de leurs utilisations (mise en œuvre); et ce, afin de
maîtriser le coût tout en respectant les critères de qualité. La nature et les gisements
conditionnent les propriétés intrinsèques (résistance, porosité, etc..) des granulats. Par
contre, les caractéristiques géométriques (granularité, forme, etc ...) et de propreté sont
fonction du processus d'élaboration. Pour fabriquer des produits de qualités requises, les
producteurs de granulats utilisent souvent des installations de plus en plus complexes,
faisant appel à des technologies bien maîtrisées (fragmentation, séparation gravitaire,
lavage,… etc.). On appelle granulats des matériaux pierreux de petites dimensions,
produits par l’érosion ou le broyage mécanique (concassage) des roches. Ce sont des
matériaux inertes entrant dans la composition des bétons et mortiers. Ils constituent le
squelette du béton et ils représentent, environ 80% du poids total du béton. Ils sont
constitués de Sables (Gros et Fin) et de gravier. Cependant, les granulats doivent
satisfaire à certaines exigences de qualité pour qu’ils soient utilisés dans le béton. Il y a
deux Intérêts d’utiliser des granulats dans le béton : le 1er économique : Diminution de
la quantité de liant (ciment et addition) ; et le 2eme technique : Limitent les variations
dimensionnelles dans le béton (les granulats sont plus rigide que la pâte de ciment). Le
granulat étant un matériau lourd, le coût de transport est relativement élevé par rapport
à sa propre valeur. Les sites de production sont donc naturellement implantés à
proximité des lieux de consommation.
Les granulats sont dits naturels lorsqu’ils sont extraits de leur site géologique d’origine
et artificiels dans les autres cas ; ils sont dits légers lorsque leur masse volumique réelle
ρr est inférieure à 2 g/cm3 , courants si ρr est comprise entre 2 et 3 g/cm3 et lourds au-
delà de 3 g/cm3. Les granulats les plus couramment utilisés dans le bâtiment et le génie
civil ont une masse volumique réelle comprise entre 2 et 3 g/cm3.
Les granulats roulés sont les résultats de la désagrégation des roches par l’eau, le vent
ou le gel. Ainsi ils se sont formés des dépôts sédimentaires de grains de grosseur allant
du sable fin aux gros blocs, de natures minéralogiques différentes. Trois catégories de
granulats roulés existent dans la nature notamment les granulats de rivière (d’oued), les
granulats de mer et les granulats de dunes.
N.B: Les granulats roulés se caractérisent par leur aspect de grains arrondis et polis.
Les granulats concassés (de carrière) Ils proviennent du concassage de roches dures
(granits, porphyres, basaltes, calcaires durs…etc.). Ils sont caractérisés par un aspect
anguleux à arêtes vives.
Selon leurs dimensions on distingue : les sables, les graviers, les cailloux, les galets et
les moellons. Les dimensions soulignées sont celles de la série de base préconisée par
la norme européenne (NF EN 933-2). Les familles de granulats sont présentées dans le
tableau 1.
Les granulats sont souvent désignés en fonction de leur plus petite et leur plus grande
dimension comme suit:
Ganulat d/D :
leurs dimensions à l’aide d’une série de tamis, puis déterminer les pourcentages en poids
des différentes classes dans le granulat.
A. Illustration:
La proportion (en %) du refus cumulé d’un tamis rapportée au poids total s’exprime :
𝑃𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑐𝑢𝑚𝑢𝑙é
%𝑅𝑒𝑓𝑢𝑠 = 𝑥100
𝑃𝑜𝑖𝑑𝑠 é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛
Série de tamis utilisée dans l’essai granulométrique normalisé en (mm) se présente comme suit :
0.08 ; 0.100 ; 0.125 ; 0.160 ; 0.200 ; 0.250 ; 0.315 ; 0.40 ; 0.50 ; 0.63 ; 0.80 ; 1.00 ; 1.25 ; 1.60
; 2.00 ; 2.50 ; 3.15 ; 4.00 ; 5.00 ; 6.30 ; 8.00 ; 10.00 ; 12.50 ; 16.00 ; 20.00 ; 25.00 ; 31.50 ;
40.00 ; 50.00 ; 63.00 ; 80.00.
Le choix des tamis à utiliser dépend des dimensions du granulat à soumettre à l’essai.
B. Mode opératoire
5.00 0
3.15 10
2.00 90
1.25 100
0.80 150
0.50 150
0.315 180
0.200 120
0.125 120
0.08 80
Exemple 2 : Soit un matériau ayant un poids sec initial = 1 500 g. Finissez de remplir les
tableaux ci-après. Tracez la courbe granulométrique.
𝐷302
Cz =
D60×D10
Où :
D30 : le diamètre du tamis correspondant à 30% de passant cumule sur la
courbe granulométrique ;
D60 : le diamètre du tamis correspondant à 60% de passant cumule sur la
courbe granulométrique ;
D10 : le diamètre du tamis correspondant à 10% de passant cumule sur la
courbe granulométrique.
Si pour Le granulat :
1<Cz<3 : sable gradué ;
Cc<1 ou Cc>3 : sable mal graduer
- Module de finesse
Le module de finesse d’un granulat est égal au 1/100° de la somme des refus cumulés, exprimés
en pourcentage sur les différents tamis de la série suivante : 00,16 – 0,315 – 0,63 – 1,25 – 2,5
et 5 mm. Le module de finesse est plus particulièrement appliqué aux sables dont il est une
caractéristique importante. Exemple : Si un sable a les pourcentages de refus suivants dans les
tamis correspondants ci-dessous :
Le module de finesse est une caractéristique intéressante, surtout en ce qui concerne les sables.
Un bon sable à béton doit avoir un module de finesse d’environ 2,2 à 2,8. Au-dessous, le sable
a une majorité d’éléments fins et très fins, ce qui nécessite une augmentation du dosage en eau.
Au dessus, le sable manque de fines et le béton y perd en ouvrabilité. Le module de finesse
compris entre (2,2 < Mf < 2,8) convient bien pour obtenir une ouvrabilité satisfaisante et une
bonne résistance avec des risques de ségrégations limités. Le module de finesse 1,8 < Mf < 2,2
est à utiliser si l’on recherche particulièrement la facilité de mise en œuvre au détriment
probable de la résistance. Le module de finesse 2,8 < Mf < 3,2 correspond à des sables à utiliser
dans la recherche de résistances élevées, avec comme conséquence une moindre ouvrabilité et
des risques de ségrégation.
Les caractéristiques physiques des granulats sont principalement la masse volumique absolue,
la masse volumique apparente, la porosité, l’absorption d’eau et le degré de Propreté. Elles
s’obtiennent à partir des essais spécifiques au laboratoire.
II.4.2.1. La masse volumique absolue
La masse volumique absolue d’un granulat est la masse par unité de volume de celui-ci, sans
tenir compte des vides le constituant. La détermination de la masse volumique absolue
s’effectue sur des granulats secs de masse sèche notée Ms. Le mode opératoire à suivre dans sa
détermination aux éprouvettes graduées est conforme à la norme NF P 18-555 (1990). L’essai
consiste à :
- L’introduction d’une quantité V1 d’eau dans une éprouvette graduée ;
- L’introduction des granulats secs de masse Ms dans l’éprouvette graduée contenant de
l’eau ;
- Elimination des bulles d'air
- Saturation des granulats dans l’éprouvette (au moins 24 heures)
- Prise du volume V2 correspondant
Il est à noter que la méthode aux éprouvettes graduées est moins précise quand il s’agit de faire l’essai
sur les sables. Il est donc mieux dans le cadre des sables d’utiliser méthode au pycnomètre La figure ci-
dessous illustre la détermination de la masse volumique à partir des éprouvettes graduées.
𝑴𝒔
𝝋𝑨𝒃𝒔 = 𝑽
𝟐 −𝑽𝟏
Avec :
𝑀𝑠 : Volume d’eau dans l’éprouvette
𝑉2 : Volume d’eau avec les granulats
𝑉1 : Volume d’eau dans l’éprouvette gradué
A l’issue des résultats de l’essai, les granulats sont classifiés leurs masses volumiques selon le
tableau ci-dessous.
Tableau : Classification des granulats suivant les masses volumiques (Dreux, 1981)
Nature des Granulats Masse volumique
Granulats légers Mvabs < 2 t /m3
Granulats courants 2t/m3 < Mvabs < 3 t/m3
Granulats lourds. Mvabs > 3 t/m3
Les quantités des granulats intervenant dans une composition de béton, sont données en termes
de masses (masses de granulats secs). En pratique dans la fabrication, on compose le béton très
souvent en mesurant des volumes au lieux de masses (exemple : 1 brouette, 2 brouettes…etc).
Il est ainsi important de connaître la masse volumique apparente des granulats. La masse
volumique apparente d’un granulat est la masse par unité de volume de celui-ci, en tenant
compte des vides le constituant. La masse volumique apparente d'un granulat dépend de la
forme et de la granulométrie des grains ainsi que le degré de compactage et d'humidité. La
valeur apparente est utilisée dans le cas où l'on effectue les dosages en volume des différentes
composantes du béton. Cette méthode toutefois présente des risques certains à cause du
foisonnement. En effet, La masse volumique apparente peut changer beaucoup pour un même
granulat en fonction de sa compacité (foisonnement). Le mode opératoire dans la détermination
de la masse volumique apparente était conforme aux prescriptions de la norme (NF P 18 - 555,
Décembre 1990) se présente comme suit :
𝑴𝒔
𝝋= 𝑽
Avec
𝑴𝒔 : Masse du matériau sèche
𝑽 : Volume du récipient
II.4.2.3. La porosité
La porosité d’un granulat se définie comme le rapport du volume des vides pouvant être remplis
d’eau au volume total d’un échantillon de celui-ci. La présence de pores internes dans le
granulat est en rapport direct avec la densité de ceux-ci. Certains pores sont complètement à
l’intérieur des granulats et d’autres débouchent à la surface. La porosité d’un granulat est liée à
son processus de formation de sa roche mère.
II.4.2.4. L’absorption d'eau
L’absorption d'eau (Ab %) des sables est par définition le quotient de la masse d’un échantillon
immergé dans l’eau pendant 24 heures à 20°C et à la pression atmosphérique, par sa masse
sèche. Plus les sables sont plus denses, moins ils sont poreux étant donné qu’ils ont des surfaces
plus lisses. L’absorption d’eau, importante et variable des sables a toujours été considérée
comme une grosse difficulté au chantier dans la quantification d’eau nécessaire pour gâcher un
béton étant donné qu’elle joue sur la plasticité des bétons (Dreux, 1981). Le taux d’absorption
des graviers est déterminé par un essai normalisé (NF P 18 - 555, Décembre 1990). L’essai
consiste à exprimer le rapport d’augmentation de la masse de l’échantillon de gravier en
pourcentage après imbibition dans l’eau, à la masse sèche de l’échantillon. Le mode opératoire
employé dans la détermination du coefficient d’absorption d’eau conforme à la norme NF P 18-
555 (1990) se présente comme suit :
- Immersion de l’échantillon pendant 24 heures à 20°c à la pression atmosphérique ;
- Etalage de l’échantillon sur une surface plane non absorbante
- Elimination de l’eau de surface avec un tissu
- Pesage de la masse Ma
- Séchage de la masse Ma pendant 24 heures à 105°C±5 pour obtenir la masse Ms
𝐌𝐚 −𝐌𝐬
Ab = 𝐌𝐬
× 100 (%)
Avec :
A. Equivalent de sable
Les impuretés dans le sable sont de trois formes. Ils peuvent être des matières organiques, de
l’argile et les matériaux fins (issus du concassage ou du broyage des roches). La présence des
impuretés à la surface des sables interfère avec le processus d’hydratation du ciment et empêche
la bonne adhérence sable-liants, entraînant ainsi une chute des résistances mécaniques et des
variations de propriétés rhéologiques des mélanges. De telles impuretés semblent être plus
courantes dans les sables que dans les graviers, plus facilement lavables (A.M.NEVILLE,
2000). L’essai d’équivalent de sable permet de mesurer le degré de propreté. Le principe de
l’essai d’équivalent de sable se résume à l’introduction d’une masse de sable dans deux
éprouvettes graduées contenant une solution lavente, afin d’évaluer en pourcentage la
proportion du sable brut par rapport aux impuretés le contenant.
L’essai d’équivalent de sable s’effectue sur un échantillon de sable humide d’une masse sèche
équivalent à 120g afin d’éviter les pertes des fines particules suivant les prescriptions de la
norme NF EN 933-8 (1999). La procédure consiste au :
- Remplissage de deux éprouvettes par la solution lavante jusqu’au premier repère, suivit
du versement de la quantité de sable tarée sujet de l’essai ;
- Elimination des bulles d’air en frappant chaque éprouvette contre la paume de la main
suivi d’un repos de 10 minutes ;
- Bouchage des éprouvettes suivit de l’agitation à l’agitateur faisant un mouvement
rectiligne, horizontal, sinusoïdal de 20 cm d’amplitude à l’aide d’une machine à secouer
(90 allers et retours en 30 secondes) ;
- Lavage et remplissage des éprouvettes avec le tube laveur en rinçant le bouchon, lavant
les parois intérieures de toutes les éprouvettes et laver la masse du sable en y faisant
remonter et descendre lentement le tube ainsi les fines remontent en surface ;
- Fermeture du robinet au deuxième trait de jauge (supérieur) et on sort le tube laveur ;
- Repos des éprouvettes pendant 20 minutes en évitant toute vibration ;
- Mesure à vue des hauteurs h1et h2 (h2 est entachée d’incertitude)
- Mesure à piston de la hauteur h’2, pour plus précision ;
Les résultats de l’équivalent de sable s’expriment en pourcentage. Ils se calcul à partir de la
relation ci-dessous.
𝒉
𝑬𝑺 = 𝒉𝟏 𝒙𝟏𝟎𝟎
𝟐
Avec :
𝒉𝟐 (𝒄𝒎): La hauteur du dépôt de sable visible.
𝒉𝟏 (cm) : La hauteur totale y compris le floculat (fines en suspension) illustré par la
figure ci-dessous.
A l’issue des résultats de l’essai d’équivalent de sable, celui-ci est classifié selon le degré de
propreté qui par la suite règlemente son domaine d’utilisation selon le tableau.
ES>85% ES>80% Sables très propres. L’absence presque totale des fines
argileuses risque d’entrainer un défaut de plasticité du
béton qu’il faudra compasser par une augmentation du
dosage en eau.
Le gravier est composé majoritairement de particules graveleuses mais il est rarement exempt
d'éléments fins. Suivant son utilisation, une trop grande quantité d'éléments fins dans le gravier
entraîne des conséquences néfastes sur le béton ; par exemple (chute des caractéristiques
mécaniques, grands risques de fissuration). L'essai de propreté du gravier met en évidence la
présence d'éléments fins dans le gravier et permet de les quantifier. Cet essai est normalisé et
fourni une valeur numérique prenant en compte directement de la propreté du gravier. La
présente norme fixe la valeur 2% qui est le seuil de propreté acceptable du gravier, donc p ≤
2%.
Contrairement aux sables, les graviers présentent des classes granulaires relativement
grossières. Ainsi le principe de séparation des agrégats des éléments fins ne se fera pas par
sédimentation mais par lavage. Le matériel utilisé est constitué juste d’un tamis de maille
0.5mm et d’un sceau d’eau. Le mode opératoire consiste à :
Les caractéristiques mécaniques des granulats sont déterminées par des essais tentant de
reproduire certaines sollicitations propres à des usages spécifiques des granulats, par exemple
le degré d'usure pour les granulats utilisés pour les bétons routiers. La résistance mécanique
des granulats dépend des caractéristiques intrinsèques de la roche d’origine.
II.4.3.1. Essai Los Angeles
L’essai Los Angeles permet de mesurer les résistances combinées à la fragmentation par chocs et à
l’usure par frottements réciproques des éléments d’un granulat. Il s’applique aux granulats utilisés pour
la constitution des assises de chaussée, y compris les couches de roulement. Le matériau évolue pendant
l’essai, d’une part par suite du choc des boulets sur le granulat (rupture fragile des éléments), d’autre
part par frottement des éléments les uns sur les autres, sur le cylindre de la machine et sur les boulets.
L’essai consiste à mesurer la quantité d’éléments inférieurs à 1,6 mm produite en soumettant le matériau
aux chocs de boulets normalisés et aux frottements réciproques dans la machine Los Angeles. La
granularité du matériau soumis à l’essai est choisie parmi six granularités-types, de la classe granulaire
4/6,3 mm – 6,3/10 mm – 10/14 mm – 10/25 mm – 16/31,5 mm et 25/50 mm, se rapprochant au mieux
de la granularité du matériau tel qu’il sera mis en œuvre.
Le poids de la charge de boulets varie en fonction du type de granularité. Si P est le matériau soumis à
l’essai, p le poids des éléments inférieurs à 1,6 mm produits au cours de l’essai, la résistance combinée
à la fragmentation par chocs et à l’usure par frottements réciproques s’exprime par la quantité :
𝑝
𝐶𝐿𝐴 = × 100
𝑃
Cette quantité sans dimension est appelée, par définition, ‘’coefficient Los Angeles’’ du matériau. Plus
le coefficient Los Angeles « LA » est faible, plus le granulat est résistant à la fragmentation par chocs.
Les valeurs de coefficient Los Angeles indiquent la nature du gravier et permettre d’apprécier leur
qualité pour composer un béton comme présente le tableau ci-dessous.
Type des graviers selon le coefficient LA.
Le coefficient de Los Angeles ne doit pas excéder 45 pour les granulats pour béton. Les granulats utilisés
dans la construction de chemin de fer doivent avoir un coefficient de Los Angeles compris entre 15 et
25. Les granulats utilisés dans la construction routière quant à eux, doivent avoir un coefficient de Los
Angels compris entre 25 et 35.
Il est nécessaire d’éliminer les sels (notamment les chlorures) des granulats marins. La teneur
en sels doit être éliminée de telle sorte que la teneur totale en ions Cl- contenus dans les bétons
n’excède pas 125g/Cm3 pour les bétons précontraints et 200g/Cm3 pour les bétons armés en
tenant compte des apports de sels provenant de ciment, des adjuvants et de l’eau de gâchage.
Pour atteindre cet objectif, généralement, on procède à un lavage en circuit fermé car l’eau
réutilisée se charge progressivement de sels. Le contrôle se fait par lavage d’un poids déterminé
de l’échantillon dans un volume d’eau déminéralisée. La mesure de la résistivité de l’eau de
lavage, après déconcentration, permet de calculer la teneur en sels.
L'extraction se fait dans les carrières. On distingue les carrières à ciel ouvert et les carrières
souterraines.
II.5.2. Traitement
II.5.2.1. Concassage
Les conditions granulométriques de plus en plus précises auxquelles doivent satisfaire les
matériaux constitutifs des mortiers et bétons modernes font que l'on est amené très souvent à
faire subir aux produits directs de la carrière des opérations de broyage, concassage et criblage
pour les amener à la grosseur désirée. On distingue 3 degrés de concassage :
- Le concassage primaire : les moellons bruts (50 à 30 cm) sont transformés en grosses
pierres cassées de 10 à 6 cm de diamètre. (Concasseur à mâchoires),
- Le concassage secondaire : les grosses pierres de 10 à 6 cm sont transformées en
graviers de 3 à 1 cm de diamètre. (Concasseur giratoire ou pendulaire),
- Le concassage tertiaire : les graviers de 3 à 1 cm sont transformés en sable de 5 mm de
diamètre maximal (concasseur à cylindre).
II.5.2.2. Criblage
La classification des produits par grosseur se fait à la sortie de chaque concassage au moyen de grilles
ou tamis oscillants ou tournants (trommels). Les opérations de criblage sont complétées par celles de
dépoussiérage et de lavage.
- Les granulats sont moins chers que les ciments (les liants en général).
- Les granulats sont souvent plus résistants que la pâte de ciment.
- Les granulats (matériau inerte) augmentent la stabilité dimensionnelle du béton (retrait,
fluage).
Toutefois il faut essayer d’augmenter la proportion des gros granulats pour minimiser la surface
spécifique du mélange granulats et par conséquent utiliser le minimum de la quantité de ciment.
La courbe granulométrique est l’outil de base qui permet le choix de la composition d’un béton
performant ayant les caractéristiques citées en haut. La courbe préférentielle permet une bonne
compacité du béton. Dans le cas où l’on se retrouve avec une autre courbe, il est conseillé de la
corriger. Soit par un granulat fin si le granulat est grossier et vice versa ; ou soit par la
granulométrie manquante si la courbe est discontinue.
Exercice d’application
On a un sable S1 de module de finesse 3,26 et l’on désire le corriger pour obtenir un sable S de module
de finesse 2.3 pour confectionner le béton. A cet effet, on trouve à sa porté un sable S2 de module de
finesse 1.92. A quelles proportions doit-on combiner S1 et S2 pour avoir S souhaité.
On distingue deux grands groupes de liants : les liants minéraux (liants hydrauliques et liants
aériens) et les liants organiques. Les liants minéraux sont des poudres finement broyées qui,
mélangées à l’eau, forment une pâte plastique qui à son tour durcit pour former un matériau
solide, véritable roche (pierre) artificielle.
Les liants hydrauliques sont des poudres fines qui ont la propriété de durcir (passer à l’état
pierreux), se conserver pendant longtemps aussi bien à l’aire que sous l’eau. Les exemples les
plus courants sont ciments Portland et ses variétés, …Les liants aériens sont ceux qui se
conservent pendant une longue durée et augmentent de résistance uniquement à l’air. Parmi les
exemples les plus courants on cite les plâtres et la chaux aérienne.
Les liants organiques sont des liants hydrocarbonés. Ils sont encore appelés liants bitumineux
ou goudronneux. Ils sont des mélanges composés d’hydrocarbures avec le soufre, l’oxygène,
l’oxygène, l’azote dont les propriétés physico-mécaniques varient en fonction de la
température. Ils sont noirs, visqueux, peuvent durcir et se conserver pendant une longue durée
sans addition d’eau, mais par simple abaissement de température. Parmi les liants organiques
ont peut citer les bitumes.
Dans ce chapitre, l’attention sera mise sur le ciment Portland. Le ciment se présente sous
l’aspect d’une poudre très fine qui, mélangée avec de l’eau, forme une pâte faisant prise et
durcissant progressivement dans le temps (ATILH, 1998).
III.1.1. Le clinker
Le clinker est un produit obtenu par cuisson jusqu’à la fusion partielle (clinkérisation) du
mélange calcaire + argile, dosé et homogénéisé et comprenant principalement de la chaux
(Ca0), de la silice (Si02) et de l’alumine (Al203). Le mélange est en général constitué à l’aide de
produits naturels de carrière (calcaire, argile, marne…).
C’est le clinker qui, par broyage, en présence d’un peu de sulfate de chaux (gypse) jouant le
rôle de régulateur, donne des « Portland » et confère aux ciments de ce groupe leurs propriétés
caractéristiques (DREUX G., 1981).
Les quatre principaux constituants du clinker sont :
- Si02, 3Ca0 (ou C3S) : le silicate tricalcique
- Si02, 2Ca0 (ou C2S) : le silicate bi-calcique
- Al203, 3Ca0 (ou C3A) : aluminate tricalcique
- 4Ca0, Fe203, Al203 (ou C4AF) : l’alumino-ferrite tétracalcique
III.1.2. Le laitier
Le laitier est un résidu minéral de la préparation de la fonte dans les hauts fourneaux à partir du
minerai et du coke métallurgique. Il sort du trou de coulée à une température de l’ordre de 1
500 °C. Figé par refroidissement brusque il donne un produit granulé qui est ajouté au clincker
en proportion variable pour être broyé finement avec lui. Il contient de la chaux (45 à 50 %), de
la silice (25 à 30 %), de l’alumine (15 à 20 %) et 10 % environ de magnésie, oxyde divers et
manganèse (VENUAT M., 1976).
Le laitier est un véritable ciment manifestant par lui-même des propriétés hydrauliques,
grandement activées d’ailleurs par la présence du clinker. Son hydratation, qui se traduit par le
développement de résistances mécaniques est moins rapide que celle du portland surtout dans
sa période initiale. Elle dégage parallèlement moins de chaleur et accuse une sensibilité plus
marquée aux variations de température (abaissement ou élévation) (DREUX G., 1981).
Le laitier retient un peu moins bien l’eau de gâchage que le portland et craint donc davantage
la dessiccation (desséchement).
Les cendres sont des produits pulvérulents de grande finesse résultant de la combustion, en
centrale thermique, de combustibles minéraux solides (houille, lignite, …). Elles rentrent dans
la composition de certains ciments en proportion variable (5 à 20%) et sont ajoutées au moment
du broyage du clinker. Ces cendres peuvent avoir deux caractères (FESTA & DREUX, 1998) :
Les pouzzolanes sont des produits naturels d’origine volcanique composés essentiellement de
silice alumine et oxyde ferrique. Ils sont employés en cimenterie pour leurs propriétés
pouzzolaniques c’est-à-dire une aptitude à fixer la chaux à la température ambiante et à former
des composés ayant des propriétés hydrauliques, c’est-à-dire pouvant faire prise et durcir par
hydratation. On obtient artificiellement les pouzzolanes à partir d’argile cuite par exemple. Les
cendres de centrales thermiques constituent également des matériaux à caractères
pouzzolaniques.
Les schistes calcinés sont des produits obtenus à de températures de l’ordre de 800 ºC.
Lorsqu’ils sont finement broyés, ils présentent des propriétés pouzzolaniques mais aussi
hydrauliques.
Les calcaires sont utilisés comme constituant principal du ciment et non comme constituant
secondaire, c’est-à-dire lorsqu’ils représentent plus de 5% de la masse totale du ciment.
Les fumées de silice, constituées de particules environ 100 fois plus petites que les grains de
ciment avec un diamètre moyen de l’ordre de 1/10 de micron, présentent des propriétés
pouzzolaniques en raison de leur forte teneur en silice amorphe (VENUAT M., 1976). En outre,
en raison de leur finesse, elles complètent la granulométrie des ciments. Ces deux effets
entrainent à la fois une forte augmentation de la compacité et une amélioration des résistances
mécaniques du fait de la réaction pouzzolanique des fumées de silice.
Le calcaire apporte le calcium ; l’argile apporte la silice SiO2, l’alumine Al2O3 et l’oxyde
ferrique Fe2O3, nécessaires au processus de formation du clinker. Ces matières premières
contiennent par ailleurs d’autres éléments que ces oxydes fondamentaux, tels de la magnésie
MgO, des sulfates, des sulfures, des alcalis K2O et Na2O dont les pourcentages doivent être
contenus en deçà de limites précises. La fabrication du ciment comporte les étapes
suivantes (VENUAT & PAPADAKIS, 1969) :
- Extraction
- Concassage
- Préparation du cru
- Cuisson
- Refroidissement
- Broyage
- Stockage, ensachage et expédition
Ainsi donc, les matériaux naturels de carrière (calcaire, argile) subissent d’abord un concassage
puis broyés afin d’obtenir un mélange intime, homogène et bien dosé. Ce broyage peut se faire
à sec (procédé sec) ou en présence d’eau (procédé humide). Le mélange homogène ainsi réalisé
passe dans un four rotatif où se produit vers 1 450 °C en général, la clinkérisation terme
habituellement utilisé pour caractériser l’évolution à haute température d’un système
renfermant simultanément des phases solides et liquides (fusion), c’est alors qu’ont lieu des
réactions entre la chaux CaO et les oxydes acides SiO2, Al2O3, Fe2O3 et que se forment des
silicates, des aluminates et alumino-ferrites de calcium.
La cuisson terminée, le clinker qui se présente sous forme des grains plus ou moins arrondi de
0.5 à 3 cm de diamètre environ est refroidi rapidement pour éviter des transformations
cristallines nuisibles.
Le ciment issu du broyage est conservé en silo un certain temps, puis conditionné pour
l’expédition en sacs, en conteneurs ou en vrac. La figure ci dessous présente les différentes
phases de fabrication du ciment.
Tableau Différents types de ciments courants normalisés (FESTA & DREUX, 1998)
Désignation Types de ciments Teneur en clinker Teneur des constituants secondaires
CPA-CEM I Ciment portland 95 à 100 % 0à5%
CPJ-CEM II/A Ciment portland 80 à 94 % 0à5%
CPJ-CEM II/B composé 65 à 79 % 0à5%
CHF-CEM III/A Ciment de haut 35 à 64 % 0à5%
CHF-CEM III/B fourneau 20 à 34 % 0à5%
CLK-CEM III/C 5 à 19 % 0à5%
CPZ-CEM IV/A Ciment 65 à 95 % 0à5%
CPZ-CEM IV/B pouzzolanique 45 à 64 % 0à5%
CLC-CEM Ciment au laitier 40 à 64 % 0à5%
V/ACLC-CEM et aux cendres 20 à 39 % 0à5%
V/B
La résistance chimique d’un ciment est d’autant meilleure que son indice est plus élevé. Ainsi
donc, si I > 0,5 le ciment est dit basique et si I ≤ 0,5 le ciment est dit neutre c’est-à-dire riche
en laitier.
III.4.1.2. Prise
Le phénomène de prise, qui s’accompagne d’un dégagement de chaleur plus ou moins
important, est lié à de nombreux paramètres :
- Le type de ciment : certains d’entre eux ayant des temps de prise beaucoup plus courts
que d’autres dans les mêmes conditions d’ambiance ;
- La finesse de mouture : le début de prise étant d’autant plus rapide que la finesse de
mouture est grande ;
- La température ambiante : la prise étant stoppée à 0 °C, alors qu’elle est très accélérée
lorsque la température dépasse 30 °C ;
- La présence des matières organiques dans l’eau ;
- L’excès d’eau de gâchage qui agit comme retardateur.
La norme spécifie, suivant les ciments, un temps de prise minimal de 1h30 pour les ciments des
classes 32,5 et 32,5 R ; 1h pour les ciments des classes 42,5 ; 42,5 R ; 52,5 et 52,5R (FESTA &
DREUX, 1998). D’une façon générale, les temps de prise sont supérieurs à ces valeurs
minimales, l’ordre de grandeur étant de 2h30 à 3h30 pour la grande majorité des ciments à une
température ambiante de 20 °C.
III.4.1.3. Durcissement
Une fois la prise amorcée, le phénomène d’hydratation se poursuit, c’est la période de
durcissement qui se poursuit pendant des mois voire des années au cours desquelles les
résistances mécaniques continuent de croître.
Lorsqu’on désire un durcissement rapide, on choisit des ciments de classe élevée et de
préférence de classe R, c’est-à-dire ayant la caractéristique complémentaire « rapide ».
Les ciments courants sont classés en fonction de leurs résistances mécaniques à la compression
exprimées en MPa à 28 jours, la norme spécifie une limite inférieure et une limite supérieure
dont les valeurs sont reprises dans le tableau ci dessous
Il y a lieu de distinguer les valeurs spécifiées pour chaque classe de ciment (tableau I.3), la
probabilité étant statistiquement de 95 % pour les résistances minimales et de 90 % pour des
résistances maximales, et les valeurs garanties que le fabricant doit respecter à 100 % sont
indiquées dans le tableau ci-dessous.
Valeurs des résistances garanties des ciments courants (FESTA & DREUX, 1998)
Classe des ciments Résistances Résistances Résistances garanties
garanties à 2 jours garanties à 7 jours à 28 jours
32,5 17,5 30
32,5 R 12 30
42,5 10 40
42,5 R 18 40
52,5 18 50
52,5 R 28 50
𝑴𝟐 −𝑴𝟏
𝝆𝒂𝒃𝒔 = (II. 6)
𝑽𝟐 −𝑽𝟏
Figure II.6. Détermination masse volumique du ciment (GHOMARI & BENDI-OUIS, 2007)
On mesure l’enfoncement d’une sonde amovible de diamètre 10 mm, fixée à la partie mobile
de l’appareil de Vicat dont la masse totale est de 300 g, dans une pâte de ciment maintenue dans
un moule tronconique. L’enfoncement est fonction de la consistance de la pâte, on parle de
consistance normale lorsque la sonde s’immobilise au plus tard 30 secondes après l’avoir lâchée
à une distance de 6 ± 1 mm du fond du moule. Si cette distance n’est pas atteinte, il convient de
modifier le rapport E/C ou C/E afin d’obtenir la consistance normale.
Répéter l’essai avec des pâtes de teneurs en eau différentes jusqu’à ce qu’on trouve une donnant
une distance de 6 mm ± 1 mm.
III.5.3. La prise
La prise du ciment est déterminée par l’essai normalisé appelé l’essai de prise (NF EN 196-3,
Août 1995) consistant à déterminer le temps disponible pour la mise en œuvre in situ des
mortiers et des bétons. Le but est de mesurer le temps de prise du ciment à l’aide de l’appareil
de Vicat, autrement dit, le temps qu’il faut pour qu’il se solidifie. Pour cela on mesurera
l’enfoncement de l’aiguille dans le ciment, du temps de gâchage et le temps de début de prise.
L’essai consiste à suivre la transformation d’état d’un matériau visqueux, facile à travailler à
l’état d’un matériau durci. Le temps de début de prise est exprimé à l’instant où l’aiguille de
Vicat ne s’enfonce pas plus jusqu’au fond d’une pastille de pâte pure de ciment à propriétés
normalisées. L’appareil de Vicat est utilisé à la fois à la mesure du temps de début et de fin de
prise.
Pour cet essai, l’appareil de Vicat doit être muni de son aiguille de Vicat :
- Abaisser l’aiguille jusqu’à ce qu’elle arrive au contact de la pâte ;
- Libérer les parties mobiles ;
- Noter la valeur « d » indiquée par l’index ;
- Répéter l’essai sur la même pâte, à des positions espacées de plus de 10 mm des bords
du moule à des intervalles de temps réguliers ;
- Noter, à 5 minutes près, le temps mesuré depuis l’instant zéro, au bord duquel la valeur
« d » est de 4 ± 1 mm comme temps 1 : temps de début de prise de ciment.
Pour évaluer la fin de prise, L’appareil de Vicat doit être muni de son aiguille de fin de prise.
La procédure ci-dessous doit être respectée.
contrainte de traction correspondante sur la face inférieure de l’éprouvette est notée par la
relation ci-dessous.
𝑭𝒇 ∗𝒍
𝑹𝒇 = 𝟏, 𝟓 𝒃𝟑
Cette contrainte est appelée la résistance à la flexion. Compte tenu des dimensions b et l, si Ff
est exprimée en newtons (N), cette résistance exprimée en méga pascals (MPa) est écrite sous
forme de la relation ci-dessous.
𝑹𝒇 (𝑴𝑷𝒂) = 𝟎, 𝟎𝟎𝟐𝟑𝟒 ∗ 𝑭𝒇
Les demi-prismes obtenus après rupture en flexion de l’éprouvette sont rompus en compression
comme indiqué sur la figure ci-dessus. Si FC est la charge de rupture, la contrainte de rupture
est écrite sous la relation suivante.
𝑭
𝑹𝒄 = 𝒃𝟐𝒄
Cette contrainte est appelée résistance à la compression. Si FC est exprimée en newton, cette
résistance exprimée en méga pascals s’écrit sous forme de la relation ci-après.
𝒄 𝑭
𝑹𝒄 (𝑴𝑷𝒂) = 𝟏 𝟔𝟎𝟎
Les résultats obtenus pour chacun des 6 demi-prismes sont arrondis à 0,1 MPa près et la
moyenne est effectuée. Si l’un des 6 résultats diffère de ± 10 % de cette moyenne, il est écarté
et la moyenne est alors calculée à partir des 5 résultats restants. Si à nouveau un des 5 résultats
s’écarte de ± 10 % de cette nouvelle moyenne, la série des 6 mesures est écartée. Auquel cas il
convient de chercher les raisons de cette dispersion (malaxage, mis en place).
La résistance du ciment Portland (classe vraie du ciment) ainsi que sa vitesse de durcissement
dépendent de la composition minéralogique du clinker, la finesse de mouture du ciment, le
dosage en eau utilisé, la température ambiante et la durée de conservation de celui-ci.
L’existence des adjuvants date de l’époque romaine. Les adjuvants à cette époque
auraient été du jaune d’œuf ou du sang ajoutés aux bétons de chaux et de pouzzolanes. Entre
les années 1875 et 1890, on ajoute au ciment portland du gypse ou du chlorure de calcium pour
régulariser la prise. En 1888, CANDLOT montra que l’addition du chlorure de calcium (CaCl2)
permettait d’accélérer ou retarder la prise du ciment. L’adjuvant est tout ingrédient autre que le
ciment, les granulats et l’eau, que l’on ajoute au mélange. Ce sont le plus souvent des polymères
de synthèse au poids moléculaire assez élevé. Les adjuvants de béton sont des produits
chimiques solubles dans l’eau qui modifient principalement les solubilités, les vitesses de
dissolution, l’hydratation des divers constituants d’un liant hydraulique.
IV.1. FONCTIONS
Chaque adjuvant est défini par une fonction principale unique. Il est caractérisé par la
modification majeure qu’il apporte aux propriétés du béton à l’état frais ou durci. Cette fonction
peut varier selon le dosage de l’adjuvant et les matériaux utilisés. En plus de sa fonction
principale, un adjuvant peut avoir une ou plusieurs fonctions secondaires (ex: plastifiant -
retardataire, retardataire – plastifiant - réducteur d’eau). Un adjuvant n’est pas palliatif. Il n’a
ni pour effet ni pour mission de faire un bon béton à partir d’un mauvais dosage, d’une mauvaise
composition ou d’une mise en œuvre défectueuse. «Ce n’est pas un produit miracle» Bien au
contraire il peut avoir des effets secondaires néfastes au béton.
IV.2. CLASSIFICATION
On peut classer les adjuvants selon leur fonction dans les catégories suivantes : les
superplastifiants, les retardateurs, les accélérateurs, les agents de mouture, les hydrofuges. On
peut également citer d’autres adjuvants tels que : les produits de cure, les entraineurs d’air ;
IV.2.1. Les retardateurs
indispensables sur le chantier. Les adjuvants retardateurs sont souvent des mélanges des
lignosulfonates (qui sont des sous-produits de la cellulose obtenus par un procédé au bisulfite
dans le traitement du bois. leur taux élevé en sucre (xylose) est la raison de l’effet retardateur) ;
de gluconate de sodium (retardateur très actif CH2 0H (CH0H) 4 C00 Na), de gluconate de
Calcium, d’acide citrique, de borax et des autres sucres (glucose, saccharose…).
Les retardateurs peuvent agir en diminuant la vitesse d’hydratation de certains
constituants anhydrides des ciments, en se précipitant autour des grains de ciment ou en formant
avec la chaux des précipités enrobant certaines parties des grains anhydrides (CaSO4). Il y a
donc une formation d’une enveloppe plus ou moins imperméable et d’épaisseur variable. Le
retard va dépendre alors de l’épaisseur de l’enveloppe, de son imperméabilité, de sa
composition (de l’enveloppe crée par l’adjuvant), du pH du milieu. L’action va dépendre surtout
de la teneur en C3A et C3S, des alcalins et des sulfates dans le ciment.
Les retardateurs sont utilisés par temps chaud, en cas de transport du béton sur de
longues distances, en cas de bétonnage partiel (reprise de bétonnage), préparé en centrale, …
IV.2.2. Les accélérateurs
Les accélérateurs sont employés à des doses comprises entre 1 et 3% du poids du ciment;
certains sont vendus pour agir sur les ciments à forte teneur en clinker, d'autres sur des ciments
à forte teneur en laitier. Les accélérateurs s'utilisent à des doses variables suivant l'effet
recherché. A très forte dose, dans le cas de scellement et de colmatage de venues d'eau
(utilisation de pâte pure ou de mortier); à plus faible dose pour une accélération de prise
modérée du béton. On distingue deux sortes d’accélérateur : l’accélérateur de prise et
l’accélérateur de durcissement.
Parmi les adjuvants chlorés on peut citer le chlorure de calcium, le chlorure de sodium,
mélanges de chlorure. A noter que l’utilisation des adjuvants chlorés dépassant 1g par litre de
concentration est fortement déconseillée pour les bétons armés : le chlore est un agent corrosif.
Parmi les adjuvants non chlorés on peut citer l’aluminate de soude, de potasse ; le
Silicate de soude, de potasse ; le nitrate de calcium. Le silicate de soude est un adjuvant très
accélérateur (Na2 Si03). Il est surtout utilisé dans les projections de béton. C’est un raidisseur
qui épaissit les interstices aqueux en accroissant le seuil de cisaillement de la pâte de ciment ;
ce qui nous donne dès les premières minutes (voire secondes) une formation de gel de silice.
C’est également un bon hydrofuge.
Les accélérateurs sont à recommander pour les travaux suivants : décoffrage rapide,
bétonnage par temps froid, préfabrication (démoulage rapide), réduction des périodes de cure
et de protection des travaux rapides (dallages industriels, réfection d'ouvrages la nuit devant
être mis en service dans la journée), colmatage des voies d'eau à bord de navires (mélange
alumineux + C.P.A.), travaux en galeries ou dans les tunnels à parois humides, travaux sous
l'eau.
IV.2.3. Les superplastifiants
L’action d’un superplastifiant passe nécessairement par son adsorption sur les particules
de ciment. En se fixant sur les grains de ciment, elle modifie la nature des charges électriques.
Les grains de ciment ont alors tendance à s’éloigner les uns des autres du fait qu’ils ont tous la
même charge et s’entoure d’un film d’eau très mince. Ainsi on obtient un grain de fluidité,
puisque les grains de ciment sont mieux dispersés. L’eau existante sert alors à fluidifier le béton.
Il suffit de reconnaitre que les adjuvants en général et les superplastifiants en particulier,
s’ils sont bien utilisés, sont des constituants essentiels pour des bétons durables. Il est possible
enfin, de confectionner des bétons imperméables et résistants aux agents chimiques grâce aux
adjuvants et un rapport E/C très bas (≤ 0.35). Bien sûr, il ne faut pas aussi négliger le temps de
mûrissement d’un béton. Cette étape est aussi importante que la confection du béton lui-même.
IV.2.3.2. Classification
a) Plastifiants—réducteurs d'eau
Les plastifiants-réducteurs d’eau permettent soit une réduction de la teneur en eau pour
une même ouvrabilité, soit une augmentation de l'ouvrabilité pour une même teneur en eau.
Ces adjuvants améliorent l'aptitude à la déformation des mortiers et bétons frais sous l'effet d'un
moyen de serrage donné. Ce sont souvent des produits organiques capables de lubrifier les
grains de ciment qui se trouvent défloculés et individualisés; cette dispersion facilite le
mouillage. On recommande souvent de les ajouter, après un premier malaxage du béton (se
conformer aux notices du fabricant) [5].
L’effet sur le béton frais est l’amélioration de l'ouvrabilité pour une même teneur en
eau. Cette propriété est mise à profit dans le cas de bétonnage de pièces minces ou fortement
ferraillées et dans le cas d'utilisation de granulats concassés. Mais, en principe l'utilisation d'un
produit à action fluidifiante doit être associée à une diminution effective de la teneur en eau
(l'excès d'eau est le plus grand ennemi du béton).
L’effet sur le béton durci: pour les bétons courants et en première approximation, une
diminution de 1% du dosage en eau augmente les résistances mécaniques de 1%. La diminution
de la teneur en eau a pour conséquence la diminution de l'absorption capillaire donc une
augmentation de la pérennité du béton.
Les doses à prendre varient de 0,2 à 0,5 % du poids du ciment, on les utilise pour des
bétons à haute performance, des bétons de forte densité d'armatures, des bétons manufacturés,
les centrales de béton prêt à l'emploi, les grands travaux de B.T.P. (autoroutes, travaux
maritimes, barrages), certains travaux spéciaux: injection, béton projeté, etc. le béton brut de
décoffrage.
Comme produits de base nous avons les lignosulfates, les détergents synthétiques, la
résine de mélanine et formaldéhyde.
b) Plastifiants—rétenteurs d'eau
Les hydrofuges sont des produits qui améliorent l’étanchéité des bétons et protègent de
l’humidité, en arrêtant l’absorption capillaire. On distingue deux sortes d’hydrofuges : les
hydrofuges de masse et les hydrofuges de surface.
a. Les hydrofuges de masse
Les hydrofuges de masse se présenter sous forme de liquide ou poudre. Ils sont
introduits directement dans la bétonnière (pendant le malaxage) ou dilués dans l’eau de
gâchage, s’il s’agit d’une poudre. Ils sont constitués de particules très fines qui, en se gonflant
viennent combler les pores se trouvant dans le béton. Ces produits ne sont efficaces que si le
béton, est bien compact et homogène.
b. Les hydrofuges de surface
Ils s’appliquent sur le béton durci directement : à la brosse, au pinceau ou aussi
pulvérisés. Ils sont constitués à base de résine acrylique, vinylique ou silicone. Certains produits
sont aussi base de bitume.
On sait que le béton frais doit être protégé un certain temps après le gâchage afin d’éviter
un départ trop important de l’eau qu’il contient. La dessiccation des mortiers et des bétons a
pour conséquence un abaissement des résistances mécaniques, un poudroiement en surface ainsi
que la formation de fissures profondes de retrait avant prise. Il est nécessaire de maintenir
humide le béton. Un procédé moderne, simple et pratique consiste à pulvériser sur le béton
frais, un produit de cure formant après application un film continu imperméable s’éliminant
après quelques semaines sans laisser des traces.
Les produits de cure sont incolores et peuvent recevoir des colorants afin de faciliter le contrôle
de leur application. Récemment, on leur a rajouté des pigments blancs (poudre d’aluminium)
pour qu’ils puissent réfléchir les rayons solaires et éviter l’échauffement de la surface du béton.
La cure d’un béton a pour but de maintenir convenablement la teneur d’humidité et une
température satisfaisante du béton durant une période définie. Une cure commence juste après
la mise en place et la finition du béton afin que les propriétés souhaitées puissent se développer.
Les principaux rôles d’un «curing» sont : empêcher ou compenser toute perte d’humidité,
contrôler la température du béton. La perte d’eau peut aussi causer le retrait du béton en créant
des efforts de tension. Si ces efforts se produisent avant que le béton ait atteint une résistance
adéquate, des fissures apparaitront en surface.
Les produits de cure sont utilisés pour les revêtements de routes, d’autoroutes, de pistes
d’envol, de ponts,… ; protection de dalles, planchers, terrasses, ... ; revêtements des berges de
canaux, les tunnels et voûtes ; les parements divers et réservoirs ; les enduits et les chapes.
Leur rôle est de créer dans le béton des bulles d’air microscopiques. Le diamètre de ces
bulles varie entre 10 et 200µ. L’air entrainé dans le béton a été remarqué accidentellement pour
la première fois aux USA vers les années 1938. Il a été constaté que des tronçons de routes en
béton contenant des bulles d’air résistaient mieux au gel que les autres tronçons. C’est en 1939
qu’apparurent les premiers produits entraineurs d’air aux Etats Unis et après la seconde guerre
mondiale en Europe. Ces adjuvants sont surtout utilisés pour améliorer la tenue du béton durci
au gel et au cycle gel- dégel. Les bulles d’air doivent être nombreuses, suffisamment petites (60
et 100µ) et réparties uniformément dans la masse, pour pouvoir, plus tard, servir de «barrage»
dans le réseau des canalicules. Elles pourront éventuellement recueillir l’eau et la glace
remontant par capillarité. L’air occlus permet aussi d’améliorer la maniabilité du béton, de
diminuer le ressuage. Mais il est important de souligner que l’addition d’un entraineur d’air
dans le béton, diminue les résistances mécaniques de béton. Le pourcentage d’air occlus dans
le béton ne doit pas dépasser 6%. L’adjuvant est introduit directement dans la bétonnière
pendant le malaxage du béton. En général ces adjuvants sont composés à base des sels de résines
de bois, des lignosulfonates, des tensioactifs, d’huiles minérales ou végétales.
V. LES BETONS
Le béton est un mélange de plusieurs composants : ciment, eau, granulats et éventuellement les
adjuvants qui constituent un ensemble homogène. Le mélange ciment et eau (et éventuellement
les adjuvants) forme une pate qui enrobe les agrégats et remplis les vides existants entre eux.
Un béton se caractérise par essentiellement sa résistance, sa maniabilité (ouvrabilité), son
imperméabilité et sa durabilité.
Par ailleurs, les bétons peuvent être classés selon la masse volumique, la résistance, le liant
utilisé et selon la destination.
Suivant la masse volumique du béton, on distingue le béton très lourd (extra lourd), le béton
lourd, le béton léger et le béton très léger. Le tableau ci-dessous présente la classification des
bétons selon les masses volumiques.
Les bétons extra lourds sont formés de ciment et d’agrégats spéciaux à masse volumique élevés.
Ils sont utilisés souvent pour la protection contre les rayons radioactifs. Les bétons lourds sont
formés des ciments et agrégats compacts ordinaires. Les bétons légers sont formés de ciment et
d’agrégats poreux naturels ou artificiels.
Afin de classifier le béton selon la résistance, on réalise des essais à la compression des
éprouvettes cylindriques de dimension (11 x22 ; 16 x 32 ; 25 x 50). Les dimensions sont
centimètres. Le moule le plus utilisé est le moule 16 x 32. Outre les moules cylindriques, les
essais peuvent également se passer sur les moules cubiques. La résistance à la compression d’un
béton est exprimée par la résistance caractéristique notée fck. La norme ENV 206 classe les
Classe de béton
Classe C12/15 C16/20 C20/25 C25/30
fck, Cyl (Mpa) 12 16 20 25
fck, cube (Mpa) 15 20 25 30
Dans ce tableau, fck, Cyl est la résistance caractéristique mesurée sur les éprouvettes cylindriques
(c’est à celle-ci qu’est faite la référence dans Eurocode 2) ; fck, cube est la résistance
caractéristique mesurée sur des éprouvettes cubiques.
On distingue :
- Le béton ordinaire (pour les éléments de construction porteurs : poteaux, dalles, poutres,
etc.)
- Les bétons hydrotechniques (pour les barrages, écluses, revêtement des canaux) ;
- Les bétons pour les planchers légers (couverture et fondations des chaussures, etc.) ;
- Les bétons de ciment, confectionnés avec des liants hydrauliques tels que le ciment
Portland ;
- Les bétons au liants organiques
- Etc.
maintenance et d'entretien aussi réduits que possible (sous réserve de la mise en œuvre
d'une maintenance préventive programmée).
V.2.1. OUVRABILITE
L’ouvrabilité caractérise l’aptitude d’un béton frais à remplir les coffrages, et à enrober
convenablement les armatures. Elle doit être donc telle, que le béton soit maniable et qu’il
conserve son homogénéité. L'ouvrabilité est caractérisée par une grandeur représentative de la
consistance du béton frais. Dans le cas de bétons classiques, elle est principalement influencée
par la nature et le dosage du liant, la forme des granulats et la granulométrie et le dosage en
eau. Celle-ci se détermine généralement par l’essai au cône d’Abrams, essai qui consiste à
mesurer la hauteur d'affaissement d'un volume tronconique de béton frais.
Le rôle de l'eau est prépondérant pour l'ouvrabilité du béton frais et sur les propriétés du béton
durci. L'eau donne au béton sa maniabilité, d'une part par son action lubrifiante sur les différents
grains, d'autre part par la cohésion due à la pâte provoquée par l'association des grains fins
(ciment et fines) avec elle.
L'eau permet l'hydratation du ciment et donc le durcissement du béton. Rappelons qu'un ciment
Portland demande environ 25% de son poids en eau pour s'hydrater complètement. Toute
variation de la quantité d'eau entraîne des modifications de la vitesse de durcissement et des
performances mécaniques. Le dosage en eau ne peut pas être augmenté au-delà d'une certaine
valeur afin d'améliorer l'ouvrabilité sans entraîner des inconvénients. Les conséquences d'un
excès d'eau sont : le risque de ressuage, l’augmentation du retrait, l’augmentation de la porosité,
la défectuosité du parement, le risque de ségrégation des constituants du béton, la diminution
de la compacité et corrélativement des résistances.
D’après la norme NFP 18-451, on met le béton frais dans le moule en trois couches en les
piquetant à raison de 25 coups par couche. Le mode opératoire de cet essai se présente comme
suit :
Lorsque l’affaissement est trop élevé et se trouve en dehors de la zone de tolérance, il y a risque
de ségrégation (c’est-à-dire que les gros éléments de gravier risquent de descendre pour
s’agglomérer vers le bas).
Les bétons courants ont une résistance à la compression comprise entre 20 et 40 Mpa
pour un rapport E/C de l’ordre de 0.5. Les bétons spéciuax à l’instar des bétons à Haute
performance présentent des résistances superieurs à 40 Mpa.
La résistance à la compression peut s’évalue à partir des essais normalisés qui peuvent
être destructifs (au laboartoire sur des epouvettes) ou non destructifs (pratiqués in situ).
- Essai de compression
La résistance à la compression du béton est déterminée par un essai normalisé (NF P 18-406,
Décembre 1981). Après surfaçage de l’éprouvette de 16 x 32, celle-ci est placée entre les
plateaux d’une presse à béton. L’effort de compression est appliqué progressivement à une
vitesse de 10±4kN par seconde.
Une éprouvette de 16x32 (cm) est placée horizontalement entre les plateaux d’une
machine de compresion. Le chargement de l’éprouvette est progressif et sans choc à une
vitesse de 4±0,8kN/S. Le plan moyen est le siege des contraintes de traction dont la
valeur est
2𝐹𝑚𝑎𝑥
𝐹𝑡 = où a et h sont respectivement le diamètre (16cm) et la hauteur (32cm) de
𝜋.𝑎.ℎ
l’éprouvette.
Ils sont pratiqués in situ pour controler la résistance des bétons. Parmi ces essais, on peut
citer l’essai au scléromètre (NFP 18-417) et l’auscultation dynamique (NFP 18-418).
On place l’appareil contre la surface et on presse. Une masselotte chargée par un ressort est
projettée sur une tige métalique en contact avcec la surface du béton. On lit l’amplitude de
rebond de cette masselote sur une échelle graduée. Cette amplitude s’appelle Indice
sclérometrique noté Is. Plus la résitance du béton en surface est grande, plus grand est la valeur
de Is.
L’essai consiste à mésurer la vitesse de propagation du son dans le béton et obtenir des
renseignement sur : l’homogeneité du béton et la présence des vides ainsi que la
résistance par comparaison avec un béton temoin.
V.2.3. DURABILITÉ
aux influences externes tels que les intempéries, l’agressivité des sols, l’atmosphère
chimiquement agressives, ... La seule durabilité intrinsèque du béton ne suffit plus à
garantir la durée de service de l’ouvrage. Un béton performant ayant en principe un
dosage correct en ciment et une bonne compacité, peut effectivement garantir une
certaine durabilité du matériau béton. La durabilité est appréhendée en considérant un
ensemble de propriétés dont l’ouvrabilité, la résistance mécanique à 28 jours, la
porosité,… Formuler un béton revient à déterminer les proportions optimales en sable,
en graviers, en ciment et en eau.
Le béton lourd est employé pour la confection des fondations, poteaux, poutres, éléments de
travées de ponts et autres éléments porteurs des bâtiments industriels et immeubles. Ce béton
doit acquérir une résistance déterminée, dans un délai de durcissement fixé d’avance. Le
mélange du béton doit être maniable et économique. Afin qu’il assume bien son rôle, le béton
doit satisfaire certaines conditions d’exploitation.
- Le liant : il faut utiliser essentiellement des ciments Portland dans toutes leur variété.
Le choix du ciment doit tenir compte des expériences, de la destination du béton et des
conditions de mise en œuvre. En même temps, le liant doit répondre aux prescriptions
des normes nationales.
- L’eau de gâchage : elle doit être dépourvue d’éléments nuisibles : acides, sulfures,
graisses, huiles, sucres, etc. il faut éviter l’utilisation des eaux des marais, les eaux
souillées dont le Ph est inferieur à 4 et qui contiennent plus de 2700 mg/l de sulfate en
(SO4) et plus de 5g/l d’autres sels. On peut utiliser l’eau de mer si la teneur en sel
n’excède pas 2%.
- Le sable : la composition granulométrique du sable, sa teneur en impureté
poussiéreuses, argileuses, organiques et autres influent beaucoup sur la qualité du béton.
- Les impuretés : leur quantité ne doit pas dépasser 3% dans les sables naturels et 5% dans
les sables broyés. L’impureté la plus nuisible est l’argile (elle enrobe les grains de sable
et empêche leur adhésion au ciment). Pour l’élimination des particules d’argiles et de
poussières, un lavage est nécessaire. Il faut éviter les sables qui contiennent des
quantités sensibles d’éléments organiques (résidus des plantes et autres) car ceux-ci
entrent en réaction chimique avec le ciment lors de son durcissement et diminuent la
résistance du béton.
- La granularité du sable : pour assurer un volume minimal de vides, le sable pour béton
doit être composé de grains de dimension différentes. En effet, moins le volume des
vides dans le sable est grand, moins il faut du ciment pour combler ces vides et avoir un
béton compact.
- Les graviers : l’utilisation des gros éléments de graviers est recommandée. Elle a deux
avantages. Celle-ci est économique car grâce à leur moindre surface spécifiques (par
rapport aux éléments moins gros). Il faut moins de ciment pour obtenir un béton
résistant. Les plus gros granulats limitent le retrait du volume du béton. En effet, seule
la pate liante se rétracte et non le granulat. Par ailleurs, les granulats les plus gros
possibles utilisés doivent être compatibles avec le ferraillage et le coffrage auquel le
béton est destiné. D’après la norme ENV 206 (en liaison avec Eurocode 2), si les
dimensions de l’élément à bétonner sont telles que :
Béton
- b
a c
Armatures
2. 𝐷 ≤ 𝑏 − 5𝑚𝑚
3. 𝐷 ≤ 1,3𝐶
𝑏
D’après le BAEL 91, la deuxième condition s’exprime sous la forme 𝐷 ≤ 1,5
Dans la méthode de Dreux Gorisse pour la composition du squelette granulaire, la valeur de D retenue
sera telle que le refus sur le tamis correspondant soit le plus proche de 8M.
L’étude de la composition d’un béton, consiste à définir le mélange optimal des différents
granulats dont on dispose ainsi que le dosage en ciment et eau, afin de réaliser un béton dont
les qualités soient celles recherchées pour la construction de l’ouvrage ou de partie d’ouvrage
en cause.
Les méthodes proposées sont nombreuses et il n’est pas possible de les citer toutes ; elles
aboutissent à des dosages « volumétriques » ou de préférence « pondéraux », le passage de l’un
à l’autre pouvant toujours se faire, si nécessaire, par la connaissance de la densité apparente des
granulats en vrac [8].
Par une formule appropriée, on trace une courbe granulométrique de référence et l’on s’efforce
de réaliser, avec des granulats dont on dispose une composition granulaire totale (ciment
compris), la courbe qui soit aussi proche que possible de la courbe de référence théorique.
La formule de base est la formule I.1 :
𝒅
𝑷 = 𝑨 + (𝟏𝟎𝟎 − 𝑨) ∗ (√ ) (𝑰. 𝟏)
𝑫
La méthode de Dreux Gorisse passe par plusieurs étapes successives dans le but d’obtenir la
formulation théorique du béton sur la base de la nature de l’ouvrage, l’ouvrabilité et la résistance
souhaitée. Ces étapes sont les suivantes :
La dimension maximale des granulats, la résistance souhaitée et la consistance désirée sont les
données de base dans la formulation du béton par la méthode de Dreux Gorisse.
La dimension maximale des granulats est importante dans la composition du béton. En effet,
un béton tire du granulat une bonne part de la résistance et plus particulièrement du gros
granulat. Outre la Résistance, le dosage en ciment est d’autant moins élevé que les grains sont
plus gros. L’emploie des granulats de qualité et de dimension D suffisante doit rester compatible
avec une bonne facilité de mise en œuvre.
La résistance souhaitée est en général définie par la résistance en compression sur éprouvette
cylindrique à 28 jours. C’est elle qui conduit directement vers le choix du dosage approximatif
en ciment. Les résistances nominales à 28 jours sont majorées de 15% compte tenu des
La détermination du dosage en eau et en ciment est passée par l’évaluation du rapport C/E en
fonction de la résistance moyenne en compression désirée qui a nécessité l’utilisation de la
relation dite de Bolomey ci-dessous.
𝑪
𝝈𝟐𝟖 = 𝑮. 𝝈𝒄 ′ (𝑬 − 𝟎, 𝟓)
Avec
En milieu exposé :
250 + 10𝑓𝑐𝑘
𝐶≥ 5
√𝐷
En milieu exposé mais sans agressivité :
250 + 10𝑓𝑐𝑘 550
𝐶 = 𝑀𝑎𝑥 { 5 ;5 }
√𝐷 √𝐷
En milieu agressif et en béton précontraint
250 + 10𝑓𝑐𝑘 700
𝐶 = 𝑀𝑎𝑥 { 5 ;5 }
√𝐷 √𝐷
Une fois obtenu, le dosage en eau est éventuellement ajusté en fonction du plus gros granulat
D à partir du tableau ci-dessous présentant les corrections à apporter en fonction de la dimension
du gros granulat. En effet, plus le granulat est plus gros, plus il a une surface spécifique moindre
et nécessite moins d’eau par rapport aux granulats de moindre diamètre.
Correction sur le dosage en eau en fonction de Dmax. (Festa & Dreux, 1998)
Dimension maximale des 5 8 à 10 12,5 à 16 20 à 25 30 à 40 50 à 63 80 à 100
granulats (Dmax en mm)
o Si Dmax > 20 mm, XA est située au milieu du "segment gravier" limité par le
module 38 (5 mm) et le module correspondant à Dmax.
o En ordonnées, YA s’obtient à partir de la relation ci-dessous.
𝒀𝑨 = 𝟓𝟎 − √𝑫 + 𝑲
Avec
D : la dimension du plus gros granulat
K : coefficient correcteur
Le coefficient correcteur K est fonction du dosage en ciment, de la puissance de la vibration et
de l’angularité des granulats. Ses différentes valeurs sont présentées dans le tableau ci-dessous.
400 0 +2 -2 0 -4 -2
Dosage en
350 +2 +4 0 +2 -2 0
300 +4 +6 +2 +4 0 +2
250 +6 +8 +4 +6 +2 +4
200 +8 +10 +6 +8 +4 +6
Nota 1: Correction supplémentaire Ks: si le Module de finesse du sable est fort (sable grossier) une
correction supplémentaire sera apportée de façon à relever le point A, ce qui correspond à majorer
le dosage en sable et vice versa. La correction supplémentaire (sur K) peut être effectuée en ajoutant
la valeur Ks=6Mf-15 (Mf étant le Module de finesse du sable qui peut varier de 2 à 3 avec une valeur
optimale de l’ordre de 2,5 pour laquelle la correction préconisée est alors nulle).
Nota 2 : Correction supplémentaire Kp : SI la qualité du béton est précisée « pompable » il
conviendra de conférer au béton le maximum de plasticité et de l’enrichir en sable par rapport à un
béton de qualité « courante ». On pourra pour cela majorer le terme correcteur K de la valeur
Kp=+5 à +10 environ, selon le degré de plasticité désiré.
Avec
γ : Le coefficient de compacité
C : Le dosage en ciment
φc : La masse volumique du ciment
Les compositions massiques des graviers et du sable s’obtiennent respectivement par les
relations ci-dessous.
𝑷𝒔 = 𝒓𝒔 . 𝒗. 𝒎𝒔
𝑷𝒈 = 𝒓𝒈 . 𝒗. 𝒎𝒈
Avec
𝑟𝑠 : Proportion en sable
𝑟𝑔 : Proportion en graviers
𝑉 : Volume du béton
𝑚𝑠 : Masse spécifique du sable
𝑚𝑔 : Masse spécifique des graviers
La masse totale des granulats et la masse volumique théorique du béton s’obtiennent
respectivement par les deux relations ci-dessous.
𝑮 = 𝑷𝒔 + 𝑷𝒈
Avec
Ps : Masse du sable
Pg : Masse des graviers
𝝆=𝑮+𝑪+𝑬
Avec
On désire confectionner un béton dont les caractéristiques et celles de constituants sont les
suivants :
REFUS TAMISAT
OUVERTURE
(en mm) AFNOR Cumulés
(g) (en g) % %
6,3 0
5 80
4 36
3,15 56
2,5 52
2 74
1,6 92
1,25 130
1 176
0,8 170
0,63 280
0,5 306
0,4 310
0,315 282
0,25 296
0,2 244
0,16 182
0,125 98
0,1 4
0,08 130
20
16 38
12,5 180
10 716
8 846
6,3 682
5 356
4 86
3,15
31,5
25 50
20 580
16 1160
12,5 960
10 228
8 0
Travail demande
1. Déterminer la composition massique de ce béton.
2. Déterminer la composition de ce béton en volume apparent
3. N’ayant pas encore appris le cours de BA1, BA2 et de Fondation les sections des
différents éléments vous sont proposées forfaitairement en cm.
1. Semelles isolées : 60 x 60 x 25
2. Poteaux : 25 x 20
3. Poutres : 40 x 20
4. Dalle : ep 15
- produire le coût de ce béton (en fonction des éléments à bétonner au point 4)
4. Quelle conclusion tirée par rapport aux différents dosages faits au quartier et celui fait
dans ce cours ?en évaluer la quantité du ciment, du sable, des graviers et de l’eau selon
les pratiques qui se font sur terrain (à Goma) tout en prenant un dosage de 350kg/m 3
pour les éléments de la structure (poteau, poutre, semelles et dalle