VISITE DE TERRAIN A LA VILLE DES ABYMES
Discours de Mme le président du Conseil départemental
Josette BOREL-LINCERTIN
Mercredi 24 octobre 2018
Monsieur le maire, cher Eric,
Mesdames et messieurs les conseillers départementaux,
Mesdames et messieurs les conseillers municipaux,
Mesdames et messieurs les directeurs et chefs de services,
Mes chers amis,
Merci pour ces quelques mots d’accueil, mon cher Eric, qui lancent parfaitement la journée
studieuse qui est devant nous, ici, en terre abymienne.
Merci, aussi, pour ton invitation. Elle nous permet, ensemble, d’effectuer un large tour
d’horizon des nombreux projets de ta commune, qui témoignent du dynamisme que ton
équipe municipale insuffle ici au quotidien pour le mieux-être de Abymiennes et des Aby-
miens.
Les Abymes, tu le sais et vous le savez tous, sont chers à mon coeur.
Oui, j’aime les Abymes. J’y ai des attaches personnelles très fortes. Je m’y sens chez moi.
Je me préoccupe de son devenir. Et c’est ici, à tes côtés Eric, que j’ai été initiée à
l’exercice des responsabilités municipales.
Ce n’est pas si loin. C’était il y a tout juste 10 ans. Et, dans la fonction que j’occupe dé-
sormais, je puis vous dire qu’il n’est pas un jour sans que cette expérience d’élue de
proximité ne guide mes pas à la tête du Conseil départemental, collectivité qui rayonne sur
tout le territoire, certes, mais également collectivité de proximité et de toutes les solidari-
tés.
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Avant d’être présidente, je reste évidemment une élue du territoire des Abymes, sur un
canton qui s’étend jusqu’à Gosier. Et là aussi, la connaissance qui est la mienne des ri-
chesses, des talents mais aussi des difficultés de ces quartiers, m’a été et m’est toujours
très précieuse pour appréhender la situation économique et surtout sociale de la Guade-
loupe d’aujourd’hui. Elle m’est aussi précieuse pour agir et y répondre.
Ainsi donc, depuis un peu plus de 3 ans, je me prête à l’exercice qui consiste à ne jamais
oublier les Abymes, tout en inscrivant l’action du Département dans le cadre forcément
plus large de notre archipel.
Heureusement, dans cet exercice du « en même temps » qui génère son lot de frustra-
tions, je suis aidée par une équipe d’élus départementaux des Abymes auxquels je tiens à
rendre hommage, car ils sont des piliers du Conseil départemental au sein duquel ils exer-
cent tous - c’est à souligner - des missions éminemment stratégiques :
- Fabert MICHELY, qui est à la tête du SDIS et qui y effectue un travail absolument
remarquable d’engagement ;
- Chantal LERUS, qui préside la commission « Personnes âgées/personnes handica-
pées », qui est au coeur de nos compétences, et où elle fait preuve d’un sens de
l’humain que j’admire et qui forge notre complicité et notre respect mutuel ;
- Eliane GUIOUGOU, qui préside la commission « Enfance et famille », également au
coeur de nos compétences, et qui a notamment conduit à mes côtés la formidable aven-
ture qu’ont été les Assises de la famille ;
- Rosan RAUZDUEL, qui, à la tête de la commission « Sports et jeunesse », maintient
avec brio l’engagement du Département dans le monde sportif, notamment aux côtés
des ligues et des associations qui sont de puissants ferments de cohésion sociale :
- et enfin Louis GALANTINE qui, même s’il s’est éloigné de notre majorité, continue de
présider la comission « Habitat » de notre collectivité.
Avec eux, à mes cotés, je peux vous assurer que les Abymes sont bien défendus.
Mais, du fait de leurs responsabilités, ils sont comme moi pleinement conscients des con-
traintes qui pèsent chaque jour un peu plus sur notre action.
Contraintes de la loi NOTRé, d’abord, qui n’a pas affaibli le Département, contrairement à
ce que je lis et j’entends, mais qui l’a recentré sur les politiques de solidarité, sans toute-
fois lui faire perdre sa capacité à investir dans ses collèges, sur ses routes départemen-
tales ou aux côtés des communes. Ou encore, vous l’aurez tous noté, sur l’eau.
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Contraintes financières, ensuite et surtout. Car il faut comprendre que nous devons faire
face depuis plusieurs années à une véritable explosion des dépenses sociales. Des dé-
penses en forte hausse pour financer, en particulier, un RSA dont le nombre de bénéfi-
ciaires continue d’augmenter inexorablement, comme un froid démenti à des déclarations
un peu trop triomphantes sur le dynamisme de notre développement économique.
Chaque année, c’est 8 à 10 millions d’euros que nous devons trouver dans nos fonds
propres pour financer ce que les dotations d’Etat ne financent pas.
Notre vraie limite, c’est celle-ci. Nous la partageons avec nombre de départements de
l’Hexagone. Et le Gouvernement n’a pas hésité à nous administrer un tour de vis supplé-
mentaire avec le fameux contrat dit « de Cahors », auquel les Abymes sont d’ailleurs
soumis, qui encadre strictement l’augmentation de nos dépenses de fonctionnement.
Ces contraintes qui s’imposent à nous sont une donnée incontournable. Mais elles ne doi-
vent en rien être une excuse pour ne pas faire. Elles impliquent en revanche de prioriser
parmi les actions sur lesquelles nous sommes sollicités.
Prioriser, oui, mais pour agir.
C’est ce que nous faisons depuis 2015. Et les Abymes sont un territoire où, précisément,
nous avons agi. Comme vous le verrez sur le document de synthèse remis à chacun
d’entre vous, entre ce que nous avons fait sur la période 2015-2018 et ce que nous pré-
voyons déjà de faire dans les mois et années à venir, c’est plus de 130 millions d’euros
que nous fléchons - tous moyens confondus - de notre budget vers le territoire des
Abymes depuis 2015.
Derrière ces chiffres :
Il y a notre soutien à la ville via le FAC - c’est de loin la plus importante dotation.
Il y a notre accompagnement de la RUZAB (1,2 million d’euros par an) décidée, je le rap-
pelle par mon prédécesseur Jacques GILLOT.
Il y a nos actions dans les 5 collèges des Abymes.
Il y a l’entretien de notre réseau routier, important, sur le territoire.
Il y a notre cofinancement des travaux du plan d’urgence en eau potable, dont la réfection
des 17 km de canalisation dans les Grands Fonds.
Il y a nos actions sociales pour les familles de personnes âgées ou handicapées, mais
également en soutien aux associations.
Il y a la prise en charge des bénéficiaires du RSA.
Il y a notre soutien aux lycéens et étudiants méritant.
Il y a tout cela, oui. Mais il y a aussi les projets. Car aujourd’hui, M. le maire, nous parle-
rons beaucoup d’avenir et le Département s’inscrit résolument à vos côtés dans la marche
des Abymes vers l’Excellence.
Seul le prononcé fait foi 3 sur 5
Je suis ainsi fière et heureuse de vous annoncer que le collège du Raizet est le pro-
chain établissement dans notre programmation d’opérations de confortement parasis-
mique. C’est un chantier qui commencera fin 2019-début 2020, une fois les études tech-
niques achevées. Cela représentera un investissement évalué entre 15 et 20 millions
d’euros, soit à peu près le coût d’un nouveau collège. J’avais à coeur, dans cette nouvelle
programmation du Plan séisme Antilles II d’inscrire au plus vite un établissement de votre
ville. C’est désormais chose faite.
Au rang des investissements lourds, il y aura aussi la requalification de la RD 106, la
route qui desservira le nouveau CHU, équipement majeur implanté sur votre territoire, M.
le maire, et qui aura aussi un effet structurant sur l’ensemble de la zone appelée à pour-
suivre le formidable développement que vous y avez impulsé.
J’annonce également ici que le Conseil départemental implantera aux Abymes sa future
cité administrative où sera regroupée la quasi totalité des directions et services au-
jourd’hui éclatés sur plusieurs pôles de l’agglomération pointoise. Cette cité sera construite
sur le terrain départemental jouxtant le lycée Jardin d’Essai et cela représentera pour notre
collectivité un investissement de 20 millions d’euros pour améliorer la qualité du service
rendu à nos publics.
Ce projet est l’illustration de l’attractivité incontestable du territoire abymien et sa réalisa-
tion générera, je l’espère, un effet positif sur l’aménagement et le développement de ce
quartier.
Enfin, je vous confirme que la reconstruction de la Maison de l’enfance sera bientôt
lancée, pour permettre l’accueil dans des conditions optimales de nos enfants en difficulté.
J’ai choisi personnellement de relancer ce projet qui représente un investissement de 15
millions d’euros que nous sommes seuls à assumer aujourd'hui. Mais, je me battrai pour
qu’il soit également soutenu par l’Etat dans le cadre des contrats de convergence qui sont
en cours d’élaboration.
Voici donc ainsi tracée la feuille de route qui est la nôtre et que nous portons avec
l’ensemble des élus de notre majorité.
S’y ajouteront les participations aux projets de la ville que nous serons en mesure
d’arbitrer ensemble au cours de notre séance de travail qui a été préparée en amont par
nos services et nos collaborateurs de cabinet.
Je l’ai dit : les Abymes foisonnent de projets et d’actions qui méritent le soutien du Conseil
départemental, à la mesure - évidemment - de ses moyens.
M. le maire, qui est décidément un homme avisé et d’expérience, s’offre d’ailleurs le luxe
de recevoir la visite la même semaine en 48h des deux grandes collectivités que sont le
Département aujourd’hui et la Région ce jeudi.
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C’est un authentique tour de force qu’il faut saluer à sa juste dimension et qui illustre la
capacité d’un maire à rassembler autour de lui les principaux acteurs du développement
du territoire.
J’espère donc que vous obtiendrez des engagements concrets du Conseil régional dont je
regrette toutefois, au passage, qu’il ait fait le choix d’imposer aux maires l’abandon des
C2DT qui étaient le bel outil d’une relation adulte entre la Région et les communes, à partir
d’une planification qui est à mes yeux toujours préférable à la négociation projet par projet.
C’est évidemment l’avis personnel d’une élue des Abymes qui tenait cependant à le parta-
ger avec vous.
Au nom des élus et des administratifs qui m’accompagnent, je vous remercie une nouvelle
fois pour votre accueil et je me réjouis de cette journée que nous allons passer ensemble.
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