Au souffle de l’Esprit
Revue mensuelle catholique
N° 35 : Décembre 2015
Table des matières
P03. Editorial
P07. Amis de Dieu – Vie de prière, avec saint José-Maria (1ère partie)
P13. Méditation sur les Évangiles avec le Père Charles de Foucauld
P16. Extraits des cahiers de Maria Valtorta
- 20 janvier 1944
- 17 novembre 1944
- 26 décembre 1945
P21. Deuxième message au monde en détresse (Padre Pio)
P34. Sœur Marie Lataste, mystique catholique
- La conversion du pécheur
- La confession
- Le secret de la confession
- Réjouis-toi fille de Sion, ton roi est venu habiter ton cœur
P43. Jésus, Lumière du monde
P47. Du lieu de l’immortalité ou de l’état des corps glorieux après
la résurrection (abbé Arminjon)
P75. Confidences de Jésus à ses prêtres
- Âmes victimes de maléfices
- Qui peut exorciser
- Exorciser : l’action la plus directe de la Pastorale
P83. Fille du Soleil
- 28 et 29 mars 2006, 3 avril 2003
P87. Thérèse de Lisieux : Conseils et Souvenirs
- Piété (suite)
P92. Le message étonnant de Jean de la Croix (suite et fin)
P96. Les enfants de Medjugorje, Sœur Emmanuel Maillart
P101. Lettre d’un ami à un ami n° 27
P105. Extraits de Divins Appels
- L’Amour
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Editorial
Encore une fois, je vous le dis : si deux d’entre vous sur la terre se mettent
d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux
cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux.»
(Mt 18, 18-20)
Nous avons vu dans l’éditorial précédent que Jésus serait avec nous jusqu’à la fin
du monde. Et puisqu’Il l’a dit Lui-même, nous ne pouvons que le croire et nous en
remettre complètement à sa parole. Remarquez que le chapitre repris était non
le 18 mais le 28 – petite erreur de frappe au clavier, difficilement repérable à la
relecture.
C’est surtout la dernière phrase reprise ci-dessus qui retient mon attention, tant
je n’ai pu développer que sur la fin de mon texte ce sur quoi je voulais
essentiellement parler, cette présence tellement réelle bien que non palpable de
Jésus parmi nous alors qu’il nous a promis sa présence jusqu’à la fin du monde.
Oui, Jésus fait aujourd’hui encore partie intégrante de notre vie, de notre vie de
tous les jours, tout comme il était présent pour ses apôtres et disciples du temps
de son vivant sur la terre. Bien sûr, cette présence nous la voyons sous les
espèces du pain et du vin transformés en Corps et Sang de Jésus-Christ au cours
de l’Eucharistie, véritables sources de la Vie et de la Sainteté vers lesquelles ils
nous aspirent tous, si nous le voulons. Chaque communion devrait ainsi nous
rapprocher à chaque fois davantage de Celui qui se donne à nous pour nous
transformer et nous faire vivre de sa vie, pour reprendre Saint Paul qui nous dit
« ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi ».
Le Christ vivant en chacun de nous, je peux le voir en toute personne qui est un
autre Christ par lequel Dieu veut me dire aussi quelque chose, et surtout au
travers de mes frères et sœurs qui partagent avec moi cette foi en Lui et en la Vie
Eternelle. Cette Vie que nous sommes tous appelés à vivre un jour ensemble, au
moment choisi par Lui, au moment le plus opportun pour chacun de nous, tant
notre Père du Ciel qui nous aime d’un Amour incommensurable, a la délicatesse
de nous rappeler à Lui au moment où nous sommes le plus préparé à le
rencontrer, au terme de toute une vie de lutte contre soi-même mais une lutte
dans l’amour de Lui, du prochain et aussi de nous-même.
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Nous avons en effet toute une vie pour nous préparer à cette rencontre avec
l’Eternel, qui devra immanquablement passer par Celui qui a donné sa vie pour
chacun de nous, quelles que soient les croyances de chacun. Préparation signifie
préparer toute notre être à cette rencontre et nous efforcer que ce passage soit
comme le prolongement de ce que nous aurons vécu sur cette terre, en ayant
compris que nous pouvons, sans attendre ce moment, vivre dès ici-bas cette
intimité avec le Seigneur.
Oui, le Seigneur Jésus nous appelle à vivre cette vie de tous les jours avec Lui, si
nous le voulons, si nous arrivons à comprendre que cela est réellement possible.
Non seulement quand nous le recevons au cours de la Sainte Messe, qui est, il est
vrai, un moment absolument privilégié d’union à notre Sauveur puisqu’Il est
physiquement en nous pendant quelques temps, mystère extraordinaire et
insondable de l’Amour divin, mais aussi à tout autre moment.
Vivre avec Jésus, comme nous l’ont montré tant et tant de saints depuis le début
du christianisme, est quelque chose à la portée de chacun, sans exception. C’est à
la fois quelque chose de simple et de difficile. Simple tant parce que accessible à
tous que parce qu’il suffit d’ouvrir son cœur à l’Amour qui veut se donner à nous,
simple parce qu’il suffit d’élever son âme à Lui, simple parce cela peut se faire en
tout temps et en tout lieu… Difficile, si l’on veut, parce que nous sommes
accaparés par les tâches quotidiennes de la vie, le travail, la famille, les loisirs de
toutes sortes, toutes les contingences matérielles inhérentes à l’existence
humaine, etc… Et de plus, le monde dans lequel nous vivons n’est pas de nature à
nous y porter !
Et pourtant, c’est bien ce que notre bon Jésus désire pour chacun de nous, cette
intimité avec Lui, à vivre tous les jours, à tout moment, en toute circonstance,
non seulement quand nous sommes plusieurs réunis dans la prière, mais aussi
dans ce cœur à cœur avec l’Ami, le Maître, le Consolateur. Car Jésus est bien là
près de moi, avec moi, en moi-même quand j’accomplis les tâches les plus
banales. Par un mystère qui nous est difficilement compréhensible, notre Dieu a
voulu qu’il en soit ainsi afin que les Paroles données par son Fils soient traduites
en acte au plus intime de notre vie.
Oui, si je vis de l’esprit de Jésus, si je désire faire corps avec Lui, si je m’efforce
avec simplicité de vivre de son amour, je dois prendre conscience de son action
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en moi, parce qu’Il est bien là, en moi, au plus profond de mon être où la Trinité
Sainte d’Amour est bien présente. Et c’est parce qu’elle est bien présente que la
Vie est en moi et que je vis du souffle de Dieu en moi. Sans ce souffle, mon cœur
ne bat plus, je ne suis plus de ce monde. La bienheureuse Elisabeth de la Trinité
nous le dit avec tant d’enthousiasme et de cœur, vous le savez si bien puisque je
lui laisse la parole de temps en temps. Cet ardeur du cœur ne doit-il pas être
nôtre également ?
Jésus attend que nous dialoguions avec l-Lui, que nous Lui parlions de tout, Lui
qui est si attentif à chaque mouvement de notre cœur qui nous porte à aller à
Lui. N’est-ce pas Lui qui nous suggère ses saintes pensées pleines de sollicitude
pour ceux qui sont autour de nous, de vivre dans la charité et l’amour ? Je le
pense, j’en suis certain, les élans de notre cœur ne sont mus en fin de compte
que par sa force qu’Il nous donne parce que notre cœur se veut ouvert à Lui. Ce
n’est qu’ainsi qu’Il peut agir en nous par ce oui que nous lui donnons, un oui qu’Il
sait totalement imparfait mais qu’il purifiera. Quand on dit que c’est l’intention
du cœur qui compte, il en est bien ainsi, mais une intention vide de malice et cela
Jésus qui nous connaît bien mieux que nous le sait. C’est bien la raison pour
laquelle Il nous dit que c’est sur l’amour que nous serons jugés. Comme le cœur
de saint Dismas, le bon larron, devait être gonflé d’amour à éclater pour que
Jésus lui confirme sur la Croix qu’il serait avec Lui le soir même en Paradis !
Deux amis qui sont en conversation ne se parlent-ils pas des choses qui les
passionnent tous les deux. Ne se confient-ils pas l’un à l’autre en abordant ce qui
a motivé leur rencontre, les difficultés qu’ils ont rencontrées et les joies qu’ils ont
partagées. Et pourtant, bien que se comprenant assez bien l’un et l’autre, ils sont
incapables de dire ce que l’autre pense, en tout cas bien partiellement. Jésus, Lui,
connaît absolument tout de nous, la moindre de nos pensées Lui est connue. De
toute éternité Il sait tout de nous. Il sait ainsi ce que nous allons lui dire et
pourtant il attend que nous lui parlions et que nous lui fassions part de ce que à
quoi nous pensons. Il attend parce qu’Il a cette délicatesse de nous laisser parler,
Oui, Il attend impatiemment que nous ayons ce cœur à cœur avec Lui, parce
qu’en nous découvrant de la sorte, Il sait que nous lui faisons entièrement
confiance. C’est la conversation d’un Ami à un ami, d’un Père avec son fils. Les
grâces qu’ils nous donnent sont les réponses que nous obtenons de Lui puisque
nous ne pouvons pas entendre sa voix ni voir son visage. Nous avons foi en Lui. Et
c’est l’expression totale de notre foi qu’il attend que nous Lui manifestions par ce
cœur à cœur. Oh, mon Seigneur et mon Dieu, Tu es bien la clef de tout mon être ,
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la solution à tous mes problèmes. Ton Cœur très compatissant et très doux, un
cœur aimant au-delà de tout ce que je peux imaginer, m’attend à chaque instant.
Le Seigneur a tellement hâte de nous donner quelque chose quand nous le Lui
demandons de tout notre cœur, avec simplicité, sûr d’être écouté d’une oreille
attentive et bienveillante quand bien même nous nous serions détournés de Lui à
un moment ou à un autre. Ne l’oublions pas, notre Dieu est Celui de la
Miséricorde, la Miséricorde toujours agissante pour autant que nous l’implorions
sincèrement, contrit de nos erreurs si souvent répétées.
Il est le Dieu de la patience, une patience qui peut durer toute une vie, une vie de
la terre pour les hommes que nous sommes. Si nous n’avons pas suffisamment
foi en Lui, n’hésitons pas à insister sans cesse pour qu’Il augmente en nous cette
foi, pour aller plus sûrement et vaillamment à Lui.
Au vu de ce qu’est chacun de nous et de notre lenteur à lui donner notre
« OUI », comme il est difficile de comprendre cette folie de l’Amour de Dieu. Car
si nous étions un peu plus attentifs à mettre en pratique ces commandements, le
monde ne serait pas ce qu’il est ! Nous avons plus que jamais besoin d’entretenir
cette intimité avec Jésus pour que son Amour nous habite et soit agissant en
nous, pour nous transformer en véritable enfant du Père, pour permettre à notre
Dieu de faire sa demeure en nous déjà sur cette terre, pour sa plus grande gloire.
Jésus veut que nous soyons purifiés dès ici-bas par le feu de son Amour, le seul
capable de brûler en nous toutes nos imperfections. L’homme est tellement
faible dans les résolutions qu’il peut prendre qu’il ne peut se sanctifier qu’en
pratiquant l’amour, en le vivant à chaque instant, c’est ce que les saints ont si
bien compris et que nous devons nous efforcer de prendre comme exemple.
« Ce qui me réjouit, c’est le prêtre qui, fidèle à l’Esprit-Saint et à ma Mère, a peu à
peu acquis la perception quasi constante de ma présence et agit en conséquence.
Ce qui me réjouit, ce sont, dans tous les milieux, dans tous les pays, les âmes
simples, qui ne donnent pas de prise à l’orgueil, qui ne se préoccupent pas de leur
personnage, qui ne pensent pas tant à elles-mêmes qu’aux autres, en un mot, qui
s’oublient naturellement pour vivre au service de mon amour. »
Père Gaston Courtois
Christian Dachy
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Vie de prière
(1ère partie)
De saint Josemaria Escriva
Extraits du 1er livre posthume
Amis de Dieu
Chaque fois que nous ressentons en nos cœurs le désir de nous améliorer, le désir
de répondre au Seigneur avec une plus grande générosité et que nous cherchons
un guide, un point de repère sûr qui serve à notre vie de chrétien, l'Esprit Saint
nous remet en mémoire ces paroles de l'Evangile: Puis Il leur dit une parabole sur
ce qu'il leur fallait toujours prier sans jamais se lasser. La prière est le fondement
de toute œuvre surnaturelle; avec la prière nous sommes tout-puissants et, s'il
nous arrivait de négliger ce moyen, nous n'obtiendrions rien.
J'aimerais que dans notre méditation d'aujourd'hui, nous nous persuadions une
fois pour toutes de la nécessité de nous préparer à être des âmes contemplatives,
en pleine rue, au milieu de notre travail, d'entretenir avec Dieu une conversation
qui ne doit pas fléchir tout au long de la journée. C'est là le seul chemin si nous
prétendons marcher loyalement sur les pas du Maître.
Tournons les yeux vers Jésus-Christ, notre modèle, le miroir dans lequel nous
devons nous regarder. Comment se comporte-t-Il, même extérieurement, dans
les grands moments ? Que nous dit de Lui le Saint Evangile ? Cette façon
habituelle qu'a le Christ d'accourir au Père avant d'accomplir ses grands miracles
m'émeut; comme l'exemple qu'Il nous laisse, lorsqu'Il se retire au désert quarante
jours et quarante nuits pour prier, avant de commencer sa vie publique. Il est très
important, pardonnez mon insistance, de garder les yeux fixés sur les pas du
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Messie car Il est venu nous montrer le chemin qui mène au Père. Nous
découvrirons avec Lui la manière de donner un relief surnaturel aux activités qui
sont en apparence les plus petites ; nous apprendrons à faire vibrer dans chaque
instant ce qu'il a d'éternel et nous comprendrons plus parfaitement pourquoi la
créature éprouve le besoin de ces moments de conversation intime avec Dieu:
pour Lui parler, pour L'invoquer, pour Le louer, pour éclater en actions de grâces,
pour L'écouter ou simplement pour être avec Lui.
Considérant, il y a de nombreuses années déjà, cette façon d'agir de mon
Seigneur, je suis arrivé à la conclusion que l'apostolat quel qu'il soit n'est que le
débordement de la vie intérieure. C'est pourquoi le passage qui raconte comment
le Christ a décidé de choisir pour toujours ses douze premiers disciples me paraît
à la fois si naturel et si surnaturels. Saint Luc rapporte qu'Il commença par passer
toute la nuit à prier Dieu. Observez-le aussi à Béthanie, quand Il se prépare à
ressusciter Lazare, après avoir pleuré son ami: Il lève les yeux au ciel et s'écrie :
Père, je te rends grâces de m'avoir exaucé. Ce fut là son enseignement formel: si
nous voulons aider les autres, si nous prétendons sincèrement les pousser à
découvrir le sens véritable de leur destin terrestre, il est nécessaire que nous
nous appuyions sur la prière.
Les scènes où Jésus-Christ parle à son Père sont si nombreuses qu'il n'est pas
possible de nous arrêter à chacune d'entre elles. Mais il me semble que nous ne
pouvons pas omettre de considérer ces heures, qui ont si intensément précédé sa
Passion et sa Mort, au moment où Il se prépare à consommer le Sacrifice qui va
nous réconcilier avec l'Amour divin. Dans l'intimité du Cénacle, son Cœur
s'épanche: Il s'adresse au Père en suppliant, Il annonce la venue du Saint-Esprit et
encourage les siens à une ferveur continuelle dans la charité et la foi.
Ce recueillement ardent du Rédempteur se poursuit à Gethsémani, quand Il
pressent l'imminence de la Passion, avec son cortège d'humiliations et de
douleurs, avec cette dure Croix, le gibet des malfaiteurs, qu'Il a désirée
ardemment. Père, disait-Il, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Et aussitôt:
Cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ! Plus tard,
fixé au bois de la Croix, seul, les bras ouverts dans un geste de prêtre éternel, Il
poursuit le même dialogue avec son Père : Père, je remets mon esprit entre tes
mains.
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Contemplons maintenant sa Mère bénie, qui est aussi notre Mère. Au Calvaire, à
côté du gibet, elle prie. Ce n'est pas là une attitude nouvelle chez Marie. Elle ne
s'est jamais comportée différemment, quand elle remplissait ses devoirs, en
s'occupant de sa maison. Au milieu de ses occupations courantes, elle demeurait
attentive à Dieu. Le Christ, perfectus Deus, perfectus homo, a voulu que sa Mère
qui est la plus éminente des créatures, celle qui est pleine de grâces, nous
affermît elle aussi dans ce désir d'élever toujours notre regard vers l'amour divin.
Rappelez-vous la scène de l'Annonciation: l'Archange vient délivrer son message
divin (l'annonce qu'elle serait Mère de Dieu); il la trouve en prière. Marie est
entièrement recueillie quand Saint Gabriel la salue: Salut, comblée de grâces, le
Seigneur est avec toi. Quelques jours plus tard, elle laisse éclater sa joie dans le
Magnificat; ce chant marial que l'Esprit Saint nous a transmis grâce à la
minutieuse fidélité de saint Luc est le fruit des rapports
habituels de la Très Sainte Vierge avec Dieu.
Notre Mère a longuement médité les paroles des
saints, ces hommes et ces femmes de l'Ancien
Testament qui attendaient le Seigneur, ainsi que les
événements auxquels ils ont été mêlés. Elle s'est
émue devant cette succession de prodiges,
devant le débordement de la miséricorde de Dieu pour
un peuple si souvent ingrat. Cette tendresse divine
constamment renouvelée fait jaillir ces mots de son
cœur immaculé : Mon âme exalte le Seigneur et mon
esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu'Il a jeté les yeux sur son
humble servante. Les fils de cette bonne Mère que sont les premiers chrétiens
ont appris cela d'elle; nous aussi nous pouvons apprendre et nous le devons.
Il y a dans les Actes des Apôtres une scène qui m'enchante, parce qu'elle rapporte
un exemple clair, toujours actuel. Ils se montraient assidus à l'enseignement des
apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.
C'est une remarque que l'on retrouve très fréquemment dans le récit de la vie
des premiers disciples du Christ: Tous d'un même cœur étaient assidus à la prière.
Et lorsque Pierre est fait prisonnier parce qu'il prêchait audacieusement la vérité,
ils décident de prier. La prière de l'Eglise s'élevait pour lui vers Dieu sans relâche.
La prière était, à cette époque comme aujourd'hui, la seule arme, le moyen le
plus puissant pour vaincre dans les batailles de la lutte intérieure: Quelqu'un
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parmi vous souffre-t-il ? Qu'il prie. Et saint Paul de résumer: Priez sans cesse, ne
vous fatiguez jamais d'implorer.
Comment prier ? J'ose affirmer, sans crainte de me tromper, qu'il y a beaucoup
de manières de prier, un nombre presque infini de façons. Mais je voudrais que la
nôtre soit la véritable prière des enfants de Dieu et non le verbiage des hypocrites
qui entendront Jésus leur dire : Ce n'est pas en me disant: “ Seigneur, Seigneur,
qu'on entrera dans le Royaume des Cieux. Ceux qui agissent avec hypocrisie
peuvent peut-être reproduire le bruit de la prière — écrivait saint Augustin —,
mais non sa voix, parce qu'il y manque la vie, et que le désir d'accomplir la
Volonté du Père fait défaut. Quand nous crions “ Seigneur ayons vraiment la
volonté de faire passer dans la réalité les motions intérieures que le Saint-Esprit
éveille en notre âme.
Nous devons nous efforcer de ne rien laisser en nous qui soit l'ombre d'une
duplicité. Or la première condition pour chasser ce mal que le Seigneur
condamne durement, c'est d'essayer de maintenir une disposition claire,
habituelle et permanente d'aversion pour le péché. Le péché grave dont notre
cœur et notre intelligence devraient ressentir avec vigueur et sincérité toute
l'horreur. Détester les péchés véniels délibérés devrait également être une
attitude profondément enracinée en nous; sans nous priver de la grâce divine,
ces défaillances affaiblissent les canaux par lesquels celle-ci arrive jusqu'à nous.
Je ne me suis jamais lassé de parler de prière et grâce à Dieu, je ne m'en lasserai
jamais. Aux alentours de 1930, des personnes de toutes conditions, étudiants,
ouvriers, bien-portants et malades, riches et pauvres, prêtres et laïcs,
s'approchaient du jeune prêtre que j'étais, pour tenter d'accompagner de plus
près le Seigneur. Je leur donnais toujours ce conseil: priez. Et si l'une d'entre elles
me répondait: je ne sais même pas comment commencer, je lui recommandais de
se mettre en la présence du Seigneur et de lui dévoiler son inquiétude, son
angoisse, dans cette plainte: Seigneur, je ne sais pas ! Et c'est souvent au sein de
ces humbles confidences que se nouaient des rapports assidus avec le Christ, que
s'établissait l'intimité avec Lui.
Après bien des années je ne connais pas d'autre recette. Si tu ne t'estimes pas
prêt, accours à Jésus comme ses disciples accouraient à Lui : Seigneur, apprends-
nous à prier. Tu verras combien l'Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse
car nous ne savons que demander pour prier comme il faut; mais l'Esprit lui-même
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intercède pour nous en des gémissements ineffables. Gémissements dont les mots
sont incapables de décrire l'exacte profondeur.
Quelle assurance doit nous donner la Parole divine ! Je n'invente rien quand je ne
cesse de répéter inlassablement ce conseil dans l'exercice de mon ministère
sacerdotal. Il sort droit de la Sainte Ecriture où je l'ai appris : Seigneur, je ne sais
pas m'adresser à toi ! Seigneur, apprends-moi à prier ! C'est alors qu'on ressent
l'assistance amoureuse du Saint-Esprit, lumière, feu, vent impétueux, qui fait
jaillir la flamme et la rend propre à allumer des incendies d'amour.
Nous nous sommes déjà engagés sur la voie
de la prière. Comment continuer ? N'avons-
nous pas remarqué comment beaucoup de
gens, hommes et femmes, semblent se
parler à eux-mêmes et s'écouter avec
complaisance ? C'est un flot de paroles
presque continu, un monologue où ils
reviennent inlassablement sur les problèmes
qui les préoccupent, sans vraiment tenter de
les résoudre et seulement mus peut-être par le désir morbide d'attirer la pitié ou
l'admiration. Ils paraissent ne rien désirer de plus.
Si nous voulons vraiment épancher notre cœur, sans perdre la franchise et la
simplicité, nous chercherons le conseil de personnes qui nous aiment, qui nous
comprennent : on parle avec son père, avec sa mère, avec sa femme, avec son
mari, avec son frère, avec son ami. C'est déjà là un dialogue, bien que souvent
nous désirions plus nous épancher, raconter ce qui nous arrive, qu'écouter.
Commençons à nous conduire de la sorte avec Dieu, avec la certitude qu'Il nous
écoute et qu'Il nous répond ; et nous L'écouterons attentivement; et nous
ouvrirons notre conscience à une humble conversation, nous Lui rapporterons
avec confiance tout ce qui résonne dans notre tête et dans notre cœur : joies,
tristesses, espérances, chagrins, succès, échecs, et jusqu'aux plus petits détails de
notre journée. Parce que nous nous serons rendus compte que tout ce qui nous
concerne intéresse notre Père Céleste.
Repoussez, si elle se présente, cette idée erronée — issue de la paresse — que la
prière peut attendre. Ne remettons jamais au lendemain cette source de grâces.
C'est maintenant le bon moment. Dieu, qui regarde avec amour toute notre
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 11
journée, préside à notre prière intime: toi et moi, je l'affirme à nouveau, nous
devons nous confier à Lui comme on se confie à un frère, à un ami, à un père. Dis-
lui — moi je le lui dis — qu'Il est toute Grandeur, toute Bonté, toute Miséricorde.
Et ajoute : c'est pourquoi je veux m'éprendre de Toi, malgré la rudesse de mes
manières, de ces pauvres mains que voici, usées et écorchées aux sentiers ardus
et poussiéreux de la terre.
Ainsi nous marcherons, presque sans nous en rendre compte, à une allure divine,
ferme et vigoureuse, avec au cœur la conviction intime que, près du Seigneur,
même la douleur, l'abnégation, les souffrances sont aimables. Quelle force, pour
un enfant de Dieu, de se savoir si près de son Père ! Aussi, quoi qu'il arrive, suis-je
inébranlable, sûr avec toi, mon Seigneur et mon Père, qui es mon rocher et ma
force.
Tout cela semblera peut-être familier à certains; nouveau à d'autres; ardu pour
tous. Quant à moi, je ne cesserai de prêcher, jusqu'à mon dernier souffle,
l'absolue nécessité d'être une âme de prière, et cela toujours, en n'importe quelle
occasion et dans les circonstances les plus diverses, car Dieu ne nous abandonne
jamais. Il n'est pas chrétien de ne voir dans l'amitié de Dieu qu'un ultime recours.
Peut-il nous paraître normal d'ignorer ou de mépriser les personnes que nous
aimons ? Evidemment non. Nos paroles, nos désirs, nos pensées vont
continuellement vers ceux que nous aimons : c'est comme une présence
continuelle. Il doit en être de même pour Dieu.
Cette recherche du Seigneur fait de toute notre journée une conversation intime et
confiante. Je l'ai affirmé, je l'ai écrit bien souvent, et peu m'importe de le répéter, car Notre
Seigneur nous a fait savoir par son exemple que c'est le comportement le plus sûr: prier
constamment, du matin au soir et du soir au matin. Quand tout se fait facilement: merci,
mon Dieu ! Quand arrive un moment difficile: Seigneur, ne m'abandonne pas ! Et Dieu, doux
et humble de cœur, n'oubliera pas nos supplications et ne restera pas non plus indifférent :
demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira.
Efforçons-nous donc, en cherchant Dieu derrière chaque événement, de ne jamais perdre le
point de vue surnaturel: dans ce qui est agréable et dans ce qui l'est moins, dans le réconfort
et dans l'affliction que nous cause la mort d'un être cher. Avant tout, parle avec Dieu ton
Père, en cherchant le Seigneur au centre de ton âme. Il n'y a rien là de futile ou de ridicule :
c'est au contraire la manifestation évidente d'une vie intérieure constante, d'un véritable
dialogue d'amour. Cette pratique ne peut produire en nous aucune déformation
psychologique: elle doit être aussi naturelle pour un chrétien que le battement du cœur.
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Méditations sur les Evangiles
Avec le père Charles de Foucauld
« Femme, voici ton fils...
Voici ta mère…»
(Jn, 19, 25-37)
« Voici ton Fils. »
Cela s’adresse à la sainte Vierge : Notre Seigneur Lui donne
tous les humains pour enfants, lui ordonnant d’avoir pour
tous un cœur de mère… Elle a accompli et elle continuera,
durant l’éternité, d’accomplir avec une perfection
incomparable, cet ordre de Dieu comme tous les autres ; soyons donc absolument
certains qu’elle a pour tout humain un cœur maternel, et adressons-nous à cette mère
chérie et toute-puissante, dans tous nos besoins, avec autant de confiance qu’un
enfant à sa mère, à une mère qui l’aime infiniment plus que ne peut faire une mère
terrestre, et à une mère qui peut lui obtenir de Dieu absolument tout ce qui est
vraiment bon pour l’âme…
« Voici ta mère. »
Cela s’adresse à chaque âme. Tous, nous devons traiter la Sainte Vierge comme une
mère, lui rendre les devoirs qu’un bon fils doit à une très bonne mère : affection,
honneur, service, confiance, en un mot, tout ce que Notre Seigneur Lui-même rendrait
à la Très Sainte Vierge. Aimons-la, honorons-la, entourons-la en nous entretenant avec
elle dans la prière ; servons-la en aidant de notre mieux à toutes les œuvres qu’elle
favorise, à toutes celles qui sont entreprises en son honneur ; ayons en elle une
confiance absolue et invoquons-la, sans hésiter, avec cette confiance, en tous nos
besoins, en tous nos désirs, toutes nos entreprises, toutes nos œuvres, toutes nos
actions, en un mot, faisons pour elle tout ce que faisait Notre Seigneur quand il était en
ce monde, autant que cela nous est possible, montrons-nous pour elle le plus tendre
des fils, nous souvenant que c’est là un des points essentiels d’obéissance à Jésus et
d’imitation de Jésus ; d’obéissance puisqu’Il nous l’ordonne si formellement et si
solennellement, du haut même de la croix ; d’imitation car Il fut toujours pour sa
modèle le modèle des fils… (Il est évident, d’ailleurs, que nous, qui aspirons à être les
frères de Jésus, nous ne pouvons le devenir qu’à condition de nous montrer et d’être
vraiment les fils de Marie : pour être frère de Jésus, il faut de toute nécessité être fils
de Marie.)
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 13
« Eli, Eli, Lamma sabacthani… »
(Mt, 47, 45-46)
Mon Dieu, daignez me faire entendre ce que Vous voulez que j’entende dans ces
paroles… Vous savez, mon Dieu, que votre Père ne Vous abandonnera jamais, qu’Il est
toujours avec Vous, parce que Vous faites toujours ce qui lui plaît. Vous le voyez, Vous
êtes uni à Lui sans mesure, pourquoi dites-Vous ces paroles ?
Cette parole, mon enfant, est une parole d’obéissance. Je souffre ainsi pour obéir à
l’idéal que Dieu s’est fait du Messie, à la conception du Messie qui était dans l’esprit
divin avant la création de mon âme humaine, que Dieu a dépeinte dans les prophéties,
qu’Il m’a révélée dès le premier moment de la création de mon âme, et à laquelle Je
me suis tout de suite soumis de tout cœur. « Ecce… venio ut faciam voluntatem
tuam », l’embrassant dans ses moindres détails avec l’union la plus parfaite aux
conceptions de Dieu…
Le psaume 21 qui commence par ces mots : « Eli, Eli, … » est un de ceux où ma Passion
est le plus exactement prédite. Pendu à la croix par obéissance, par conformité à la
volonté divine, pour réaliser parfaitement le type conçu par mon Père de toute
éternité, J’exprime mon obéissance envers Lui, ma conformité de cœur et d’œuvre à sa
divine volonté, en citant les premiers mots d’une prédiction que J’accomplis volontiers
à l’instant même… C’est comme si Je disais : « Voilà, mon Père, ce que Vous avez prédit
de moi… Voici que Je l’accomplis… me voici présent sur ma croix en face de votre
prophétie, pour m’y conformer… Voici votre ordre, que Je cite : voici son exécution en
moi… Il est écrit en tête du livre que Je fasse votre volonté : me voici, regardez, Je la
fais… »
Mar parole est donc une parole d’obéissance, Je crie à mon Père : « Voici ce que vous
avez voulu de Moi ; regardez-moi, Vous êtes obéi… »
C’est une parole analogue à celle que Je dirai dans un moment : « Tout est
consommé » ; une parole partant de mon esprit d’obéissance, qui m’a attaché à la
croix, comme homme, J’ai voulu être attaché à la croix : 1° pour obéir à la vocation de
mon Père, à la conception qu’il s’était, de toute éternité, formée du Messie et qu’Il
m’appelait à remplir, sans m’y obliger, sous peine de péché ; 2° pour les mêmes motifs
que mon Père le voulait, motifs que mon âme connaissait et embrassait de toutes ses
forces.
Comme Dieu, J’ai voulu être attaché à la croix pour les motifs qui m’ont de toute
éternité fait concevoir le Messie tel que J’en ai conçu le type dans mon esprit divin…
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 14
Une parole partant de cet esprit d’obéissance qui me fera dire dans un moment : « J’ai
soif », afin d’accomplir encore une prédiction, c’est-à-dire un désir de mon Père.
Par ces paroles, Je crie à mon Père : « Père, voyez comme J’obéis ! » et Je les crie à
toute voix, pour qu’elles soient un exemple aux hommes, qu’ils voient que c’est pas
obéissance que Je suis attaché à la croix, et qu’ils obéissent, eux aussi, sans mesure
puisque J’obéis sans mesure.
« Et ayant incliné la tête, Il rendit l’Esprit… »
(Jn, 19, 30)
Sainte Vierge, sainte Magdeleine, saint Jean, saintes
Femmes, mettez-moi avec vous au pied de la croix de votre
bien-aimé Jésus, prosternez-m’y entre vous, faites-moi
entrer dans votre adoration, votre douleur, votre
reconnaissance, votre défaillance, faites-moi mourir avec
vous aux pieds du Bien-aimé qui meurt, en recevant son
dernier regard, en entendant son dernier soupir, faites-moi défaillir, avec vous,
d’amour, de douleur, de confusion, de pénitence… Faites-moi défaillir, me perdre,
m’abîmer dans un amour et une douleur grands comme la mer, m’y noyant, inondé,
submergé, ne sachant plus rien, perdu, mourant aux pieds de mon Jésus expirant ! O
Jésus, voici donc que vous avez « aimés jusqu’à la fin ».
« Le plus grand amour consiste à donner sa vie pour ceux qu’on aime », avez-Vous dit hier
soir, ô Bien-aimé ! Et voici que quelques heures après avoir ces paroles, Vous avez donné
votre vie pour moi, ô mon Epoux ! Faites-moi la grâce de donner aussi la mienne pour Vous,
je vous en supplie de toutes mes forces ; je sais que je suis trop lâche pour le faire, et indigne
de cet honneur, mais « je puis tout en Celui qui me fortifie », et Vous avez dit « demandez et
vous recevrez », Je vous demande en votre nom, ô mon Bien-aimé, la grâce de donner
amoureusement, courageusement, de manière à vous glorifier le plus possible, mon sang
pour Vous, ô mon Epoux…
Toutefois, en cela comme en tout, votre volonté, et non la mienne ! Faites de moi ce qui Vous
glorifiera le plus ! Je me donne à Vous sans réserve, pour être, faire, souffrir, tout ce qui vous
plaira, n’ayant qu’un désir, qu’une demande : Vous glorifier le plus que je peux, ô mon Bien-
aimé, ô mon Epoux, qui êtes là, mort pour moi sur cette croix au pied de laquelle je me
prosterne et je voudrais mourir !
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Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 15
Extrait des cahiers de
Maria Valtorta
Le 20 janvier 1944
Jésus dit :
« Je veux t’expliquer l’épître et l’évangile de la messe d’hier.
Hier, tu étais trop épuisée pour que je le fasse.
‘‘Celui qui tiendra jusqu’à la fin des temps sera sauvé’’, dit le passage évangélique.
Et dans l’épître, il est dit : ‘‘Ne perdez pas votre assurance, elle obtient une grande
récompense. C’est l’endurance, en effet, que vous avez besoin pour accomplir la
volonté de Dieu et obtenir ainsi la réalisation de la promesse. Car encore si peu, si
peu de temps, et celui qui vient sera là, il ne tardera pas. Mon juste par la foi
vivra, mais s’il fait défection, mon âme ne trouve plus de satisfaction en lui.’’
Voici, ma fille, garde toujours en tête ces paroles lumineuses, en ton état
d’accablement actuel comme en ceux à venir qui sont le fruit des manques de
charité qui t’entourent. Ce sont ces mots qui ont fait la force des martyrs des
tyrans, comme des martyrs de leurs proches ou de leurs supérieurs.
Il faut préserver jusqu’à la fin, en dépit des railleries, des coups, des pressions ou
des peines. Le prix attribué aux persévérants, c’est moi. Penses-y, Maria, c’est
moi, ton Jésus ! En comparaison, que te sembleront, à ce moment-là, les épines
qui te transpercent actuellement et te font tellement souffrir ? Une broutille, et
même plus que cela, une joie. Tu les regarderas avec amour, tu les embrasseras
avec reconnaissance, car c’est précisément grâce à elles que tu me possèderas
plus fortement.
Toute souffrance surmontée sans fléchir accroît la fusion au ciel. Souviens-t’en.
Là-haut, on voit tout sous un nouvel éclairage. Même ceux que tu arrives à aimer
aujourd’hui uniquement par amour pour moi, car leur façon de faire inciterait ton
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 16
humanité à ne pas les aimer, tu les aimeras là-haut de toi-même parce que tu
verras en eux les moyens qui t’ont donné ce trésor infini que je suis.
La dernière prière des martyrs était pour leurs bourreaux, afin qu’ils parviennent
à la Lumière. La dernière prière des saints était pour leurs oppresseurs afin qu’ils
parviennent à la Charité.
Tu ne sais, tu ne le sais pas, mais je te le dis. Bien des supérieurs de couvents,
qu’une humanité – encore vive en eux malgré leur habit signifiant le
renoncement à la chair – portait à l’orgueil et donc au manque de charité envers
leurs inférieurs, sont parvenus au repentir et ainsi à une renaissance spirituelle à
l’origine d’une naissance au ciel, précisément grâce aux prières d’un ‘saint’ placé
sous leur autorité. Ce dernier rachetait leurs duretés et leurs injustices par des
actes d’amour surnaturel, en priant et souffrant pour la rédemption de ce cœur
pourtant si peu bienveillant à son égard. Au ciel, maintenant, mes anges
contemplent l’oppressé et l’oppresseur côte à côte ; d’ailleurs, ce n’est plus
désormais l’oppresseur qui est le supérieur, c’est l’opprimé, et celui-ci, tel un
père aimant, regarde avec joie celui qu’il a sauvé être entré dans la vie éternelle
grâce à son amour véritable.
La lumière de ces âmes qui ont sauvé leurs persécuteurs est une lumière
particulière : elle provient du rayon de mon côté ouvert, de mon cœur qui a prié
sur la croix pour ceux qui me crucifiaient, car ceux qui prient pour leurs
persécuteurs sont semblables à moi, qui ai prié pour mes bourreaux.
Fais donc preuve de confiance en moi, qui vois, ainsi que de patience à l’égard
des autres et à l’égard de ce qui s’acharne contre toi. La récompense est telle,
qu’elle mérite chaque sacrifice. Et elle ne tardera pas à venir.
Ne sois pas accablée. Laisse les autres être ce qu’ils veulent être. Tu es à moi, cela
suffit. Au contraire, prie – c’est la plus grande des charités – pour que les autres
deviennent ce que, moi, je veux qu’ils soient. Et sois toujours plus mienne. Va en
paix, je te bénis. »
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 17
Le 17 novembre 1944
[…]
Jésus ne m’a jamais abandonné de ces sept jours pendant lesquels j’ai souffert de
l’abandon de ma famille, et sa présence en a soulagé ce qu’elle aurait eu
d’excessif, de sorte que je l’ai considéré comme un fait déplaisant mais pas
réellement mien, un évènement qui se produit sans que j’y sois réellement
impliquée, car autre chose m’en préserve. Il me dit :
« Ne te fais pas trop d’illusions. Il est sincère, mais il n’est pas ferme. Il y a trop
d’orgueil en lui (il s’agit d’une connaissance de Maria Valtorta). Or l’orgueil est le terrain
sur lequel Satan pose le pied pour reprendre son œuvre en un cœur qui lui a à
peine échappé. Judas, comme beaucoup d’autres avec lui, a eu de sincères désirs
de bien et retours au bien. Mais, ensuite, il a cédé aux assauts du mal qui
semblait près de mourir en lui, et il les a flattés. Le Mal s’est alors senti le plus
fort, et a repris vie et ardeur. La possession démoniaque est la plus récidivante
des maladies et elle ne meurt vraiment que chez une personne humble. Or il est
difficile à un possédé d’être humble. L’orgueil est la première graine semée par
Satan.
Pourtant, tu as dit que ‘‘ tu l’aimes parce que tu le vois sincère et désireux de
suivre la Vérité ’’. Alors ?
Alors ? C’est sa disposition actuelle. Judas, lui aussi,
avait cette même disposition quand il venait à moi avec
l’intention d’être mon disciple ou de le redevenir. Mais
ensuite… tu l’as vu ! Que de Judas. Que de malheureux !
Partout ! Dans les maisons, les bureaux, les couvents.
Les supérieurs doivent avoir un regard spirituel attentif
et ouvert. Dis-le au Père Migliorini. Ces malheureux ne
veulent pas toujours l’être. Mais ils ne sont pas assez
forts et fermes. Leur supérieur doit les surveiller et les
soutenir, et se surveiller eux-mêmes.
En quoi ? Père Romualdo Migliorini
Oh, en bien des choses ! Attention quand on les élit à des charges spéciales et à
des fonctions particulières, attention quand on les admet à des connaissances
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 18
secrètes. Surtout les jeunes, si peu formés dans les temps qui courent ! Où sont
donc passés les Jean, fils de Zébédée, les diacres comme Laurent ? Attention !
Attention ! Attention ! Cela suffit, maintenant. Reste dans ma paix. »
Le 26 décembre 1945
Jésus dit :
« C’est un temps de grâce ! C’est le temps de la grâce ! Je suis venu apporter la
‘‘paix’’ aux hommes de bonne volonté ! Ecris donc et remets à Maria Raffaelli ce
que je te dis, pour sa propre paix. »
Jésus dit à M.R. :
« Que ma paix soit avec toi, et mes paroles puissent-elles être pour toi un fleuve
d’attente paisible et de souffrance sereine, rendues supportables par ma
promesse qui ne ment jamais. Ma fille, tu connais bien ce que les hommes
enseignent sur moi. Mais tu sais peu qui je suis réellement et ce que j’accomplis.
Ecoute-moi. C’et le Seigneur qui parle, c’est la Sagesse, c’est la Vérité.
Une chose est d’être tourmenté, une autre de vouloir l’être. La première est un
malheur qui ne va pas au-delà du parcours sur terre, et qui cesse fréquemment
avant. La seconde est un péché en tant que ‘‘ connivence avec la volonté de
Satan ’’. Ton fils n’est pas concerné par ce péché. Quand il délire, ce n’est pas lui
qui parle. Un phonographe est-il responsable du son qui sort du haut-parleur ?
Non, n’est-ce pas ? Eh bien, de la même manière ton fils n’est pas ce que ‘‘ l’autre
lui fait dire ’’. Je n’entends même pas ses mots, car je traite le Maudit par le
silence des lèvres et des oreilles. Je n’écoute pas ses paroles, des paroles qui ne
sont pas les siennes et résonnent en l’air ; je regarde mon pauvre fils – qui est
aussi le tien, ô mère douloureuse –, et c’est seulement de la pitié qui se déverse
de moi sur lui.
J’ai dit cela en pensant à toi : ‘‘ Il est fréquent que Satan se cache dans les
maladies pour torturer et inciter à maudire le Seigneur. ’’ J’ai dit : ‘‘ La souffrance
des mères est salut pour leurs enfants. ’’ C’est ainsi Maria. Le ciel est peuplé
d’enfants sauvés par leur mère. Avance, avance en portant ta croix ! C’est pour
toi et pour lui que tu la portes, et la sienne plus encore que la tienne. Oh, bonne
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 19
mère, n’es-tu pas heureuse d’être le Simon de Cyrène de ton fils ? Ma mère
murmure : ‘‘ Si j’avais pu porter moi-même ta croix, mon Fils ! ’’
Ne sois pas impatiente. Ce sont des choses qui prennent du temps. Tu pourrais
monter au ciel avec cette foi en ce que je te dis – cette foi, tu comprends, pas
cette espérance –, et là, aider ton fils avec plus de puissance… Oh, ne soupire
pas ! En haut, l’attente devient un instant. Puis vient la joie de le voir beau, en
bonne santé, heureux pour toujours. Pour toujours. Pour toujours… Ce qui
semble être un châtiment n’est qu’un moyen. Ce qui peut paraître une
damnation est au contraire salut. Sa croix est son expiation sur terre de ses fautes
d’homme. Je ne fais pas payer deux fois. Je suis juste.
Aie foi. Soutiens-le par tes prières. Donne-le-moi.
Offre-le-moi. Dis : ‘‘ J’ai confiance en toi ’’ Le baume qui
descend de mes blessures ne reste jamais sans action.
Ma fille, que la paix soit avec toi et sur ceux qui te
ressemblent et ma miséricorde sur ton fils. »
« Et maintenant, continue Jésus en s’adressant à moi,
dis ceci au Père Romualdo. »
Jésus dit :
« Vas-y donc. Agis. Essaie. Mais ce qu’on objecte au cas ‘‘ Dora ’’ – si agité et où
lumières et ténèbres alternent – comme au cas ‘‘ Maria ’’ – si calme, ordonné,
paisible comme tout ce qui vient directement de moi, puisque le démon ne peut
s’en prendre à moi et doit agir par guet-apens et difficilement –, tout cela vérifie
un point de l’Evangile qui ne vaut pas pour moi seulement mais pour tous les cas
où je me trouve, même si c’est caché dans une créature qui est mon instrument.
‘‘ Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ! Nous avons entonné un
champ funèbre, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine ! ’’ Cela vaut aussi pour
cet autre passage : ‘‘ En effet, Jean est venu, il ne mange ni ne boit, et l’on dit : ‘Il
a perdu la tête’ Le Fils de l’homme est venu, il mange, il boit et l’on dit : ‘Voilà un
glouton et un ivrogne, un ami des collecteurs d’impôt et des pécheurs !’ Mais la
Sagesse a été reconnue juste à ses œuvres. ’’
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 20
Oui. La sagesse humaine, orgueilleuse et incrédule, veut donner son avis sur tout
mais a perdu l’esprit des faits et s’en tient aux apparences, qu’elle tente de
justifier envers et contre tout – car le surnaturel échappe aux méthodes de
recherche et de jugement naturel –. Sans s’apercevoir qu’elle se contredit, cette
sagesse humaine veut justifier ces deux cas différents avec les mêmes fausses
raisons, et ce pour s’absoudre de son incrédulité, de son incapacité à sentir et à
reconnaître le surnaturel – autrement dit le divin – là où il est.
Les derniers temps seront ceux de l’esprit. Mais en vérité, en vérité je vous dis
que seuls ceux qui seront des victimes volontaires de l’Esprit et des proies
agréées par l’Esprit sauront encore admettre le surnaturel. Les autres… de la lie
qu’il déposera au fond des étangs infernaux ; ils n’auront plus la Parole, qu’on ne
jette pas aux porcs par respect pour elle et parce qu’elle se protège elle-même.
Que cela serve de lumière, Romualdo Maria. Que ma paix soit en toi. »
" En conservant une âme tranquille et en paix dans les situations difficiles, nous
avancerons beaucoup dans les voies de Dieu ; au contraire, si nous perdons cette
paix, chacun de nos exercices pour la vie éternelle portera pas ou peu de fruit. "
" Gardons-nous en outre de nous faire certains reproches ou d’avoir des
remords : la plupart du temps, ces reproches nous viennent de l’ennemi, qui veut
troubler notre paix avec Dieu.
Si ces reproches et ces remords nous abaissent et nous poussent à bien agir, sans
nous ôter notre confiance en Dieu, considérons fermement qu’ils viennent de
Dieu. Mais s’ils nous confondent et nous rendent peureux, méfiants, paresseux,
lents à faire le bien, soyons certains qu’ils nous viennent du démon et chassons-
les, en nous réfugiant dans la confiance en Dieu. "
Que les flammes de l’amour divin consument en vous tout ce qui n’est pas de
Jésus. Que l’Esprit de Dieu et sa grâce vous fortifient toujours d’un courage
nouveau pour affronter avec calme et tranquillité la guerre que nous font nos
ennemis.
Paroles de saint Padre Pio
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 21
Deuxième Message au monde en détresse
Cher frère, écris !
Le Seigneur veut se servir de moi d’abord, puis de
toi. Le choix a été fait par Dieu qui décide de révéler
Sa Volonté par mon intermédiaire, pour que tu la
transmettes, toi, au monde paganisé.
Je vous fais remarquer maintenant, à vous tous qui
êtes sur la terre, hommes, femmes, jeunesse
masculine et féminine, que le globe terrestre, lui se
montre docile aux dispositions du Créateur, en
obéissant aux lois de la nature.
Mais il a gémit et souffre grandement de se voir si balloté, persécuté et foulé aux
pieds par l’homme si rebelle à son Créateur, à son Rédempteur.
Sur le plan naturel, que manque-t-il à votre subsistance et à la prospérité de votre
existence humaine. De la part de Dieu, rien.
C’est vous qui, alors que vous recevez, tournez le dos à votre bienfaiteur, au lieu
de Le remercier, maudissant par votre conduite le Maître du ciel, votre
Bienfaiteur !
Ne vous rendez-vous pas compte que vous êtes en train de vivre des jours
sombres et terribles et que des ombres de mort vont envelopper cette vie avide
de plaisirs à laquelle vous aspirez ? Ne voulez-vous pas ouvrir les yeux pour voir
clairement, à la lumière du soleil, votre conduite inique ? Ne voulez-vous pas
accorder foi aux messages qui, du Ciel, sont envoyés pour vous ramener, brebis
égarées ?
Que sert à l’homme de gagner l’univers… Je vous l’ai dit, votre créateur ne vous
laisse manquer de rien. Mais, répondez : votre corps serait-il donc semblable à la
bête de somme qui n’obéit que sous les coups de fouet d’un maître inique ?
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 22
En quoi consiste votre vie sur la terre, et toute l’élévation de votre esprit, dans
cet apprentissage qui se propose d’aller jusqu’au plus haut du ciel, pour explorer
les œuvres créées par Dieu, en surmontant tous les obstacles ?
Et tout ce travail scientifique, auquel applaudit fabuleusement l’humanité
inconsciente, quel avantage réel votre âme en retire-t-elle ? Le Seigneur vous a
donné tant de moyens pour bien vivre, mais surtout Il vous a laissé de précieux
moyens pour sauver votre âme.
Votre esprit s’épuise à expérimenter de nouvelles inventions humaines ; ce n’est
que pour votre âme, avide d’infini, qu’il ne se trouve pas d’ailes pour aller vers
son Créateur, votre Rédempteur.
Vous vivez votre vie plongés dans le paganisme, parce que vous avez un cœur
vénal, égoïste. Chacun s’aime soi-même au détriment de son frère, parce que
vous avez abandonné le chemin du vrai amour de Dieu.
Pensez-y sérieusement ! Le Seigneur ne peut plus supporter votre orgueil, votre
arrogance, votre cœur endurci dans le péché. Toute votre conduite se réduit à
une guenille de luxure et de gloire mondaine. Vous frôlez le bord du précipice et
vous ne voulez pas vous en rendre compte !
Réveillez-vous ! Secouez-vous ! Sortez de votre ivresse et ne vous faites enivrer
par l’ennemi infernal, qui déjà, a accru grandement son empire sur vous. Il y a
des degrés différents dans sa prise de possession, mais généralement, son influx
pestilentiel va s’étendant toujours davantage. Il ne vous reste que très peu de
temps pour combler les fossés de vos âmes. Faites donc un peu pénitence !
Bannissez tous les passe-temps corrompus, soit le jour, soit la nuit ! Si vous ne
revenez pas repentis vers votre Dieu, des ombres de mort suivront vos pas.
Le respect dû au Lieu saint
L’été approche et les églises sont profanées à cause de la négligence des prêtres
relâchés et « dans le vent » au point de passer outre avec indifférence au respect
et à la modestie que l’on doit observer dans les lieux consacrés par la présence
du Dieu vivant.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 23
Dans les églises, que l’on mette en pratique les principes établis par Dieu ! Pas de
débraillé indécent !…
Le Seigneur a choisi, pour venir sur la terre, un temps où, en Palestine, les
femmes avaient la tête toujours couverte et où les hommes portaient par-dessus
leur tunique, un manteau. La Reine du Ciel se montre à vous, dans toutes ses
images, en habit long et la tête couverte.
Donc, au nom de Dieu, que rien d’inconvénient n’entre dans le sein lieu (pas de
mini-jupes, ni de décolletés). Que les ministres de Dieu réagissent contre leur
pusillanimité : que leur œil veille avec vigilance sur les fidèles ; qu’ils cherchent
en tout la gloire de Dieu et sachent paternellement, adroitement être le ferment
dans la pâte, de manière à éloigner la colère divine, lasse d’attendre.
Aux femmes
Le sexe féminin est le sexe délicat. Son comportement extérieur devrait être
empreint de délicatesse et d’amabilité ; plus que le sexe masculin, il devrait être
tout de pudeur, de réserve. Or, tout au contraire, par leur comportement, les
femmes renversant l’ordre divin, pervertissent l’humanité, la société, la famille,
l’innocence dont elles sont entourées.
O femmes, n’encombrez pas les plages, excitant au péché par votre attitude !
Vous troublez les yeux des hommes sous prétexte de leur plaire.
Que votre modèle soit la beauté, la vertu et la candeur de la douce Vierge
Céleste ! Ne choisissez pas Satan, le corrupteur maudit et provocant ! Ne parez
pas votre corps à la légère ! Ce corps qui deviendra un jour, même pour les
croque-morts, un objet d’horreur. Vivez dans la prudence, le bon sens et non en
insensées !
Récitez souvent cette invocation : « Vous êtes toute belle, pure, sainte et
immaculée, ô Marie ! Priez pour sauver ma pauvre âme ! ».
L’unique chose nécessaire
Une double soif jette l’homme dans l’abîme à l’heure actuelle : la soif de l’argent
et la soif de puissance. Quant à la femme, c’est le libertinage total qui la sollicite.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 24
La vie de l’homme sur la terre devrait être une vie d’enrichissement pour la vie
éternelle, par la lutte contre les passions qui font obstacle à la conquête du
Royaume de Dieu. Que de luttes, que de voies et moyens s’affrontent sur la mer
houleuse du monde, pour améliorer toujours plus la situation acquise et se
prémunir ainsi d’échecs possibles ; pour s’assurer bonne renommée, pour
dominer quiconque pourrait vous concurrencer !
Mais avez-vous jamais pensé que votre âme porte, indélébilement gravée, cette
parole éternelle de Dieu : « Faisons l’homme à notre image et à notre
ressemblance ? » Créé par Dieu, source d’amour insondable et de vie éternelle,
l’homme devrait vivre dans la vraie réalité. Or, cette réalité, seule la prière peut
l’offrir. Jésus nous en a laissé l’exemple ; Il s’écartait des apôtres pour se retirer et
prier. Pourtant, vous le savez, Il n’en avait nul besoin, Lui. Il dit à Ses apôtres,
objets de sa prédilection : « Veillez et priez, pour ne pas tomber dans la
tentation ». Qui prie se sauve, qui ne prie pas se damne ! Vous avez perdu le vrai
chemin parce que vous ne voulez pas passer quelques brefs instants avec Dieu.
Prier vous ennuie. Vous êtes si accaparés par le monde, que vous ne sentez pas le
besoin de Dieu. Vous Le croyez loin de vous et de ce fait, vous le laissez de côté,
tout comme s’ll n’existait pas. Vous trouvez le temps et un repos qui vous tue que
pour passer des heures et des heures, le soir, à regarder cet instrument mondial
de ruine : le poste de télévision, qui obnubile toujours plus vos esprits et les
contamine par le spectacle de révolutions malsaines et coupables.
Pensez-y sérieusement : c’est votre âme et qui elle seule qui est la plus grande
richesse de votre vie, parce qu’elle a été formée et anoblie par Dieu, Créateur de
l’univers. En dehors de cette réalité, tout est perdu ; vous ne semez rien pour
l’éternité, vous vivez dans le vide, en foulant aux pieds votre vraie dignité – celle
de ce don gratuit de Dieu – votre âme !
Ravivez votre foi – en priant, vous vous sauverez. Pensez à la générosité de tant
de martyrs pour sauver leur âme ! Et vous que ferez-vous pour sauver la vôtre ?
La bête de somme vaut-elle plus que son maître ? Et si votre âme a une valeur
infinie, pourquoi la foulez-vous aux pieds et la rendez-vous semblable à une bête
de somme ? Cette âme n’est-elle pas un bien qui vous appartient ?
La vérité, on ne peut la nier : vous avez une âme vivante ; elle vous donne la vie ;
quand elle se sépare du corps pour gagner l’éternité, le corps demeure inerte,
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 25
puis sera réduit en poussière. Pourtant un mystère d’une telle importance ne
vous préoccupe pas plus que si vous aviez l’éternité garantie sur la terre.
Les progrès de la science vous occupent tant en ce monde et la science divine va
de plus en plus à la décadence, cette science de l’amour, qui devrait imprégner
toute votre existence !
Les progrès de la science ! Quel désastre pour tant d’âmes imprudentes ! On peut
affirmer que la science moderne est la bible du démon. Découvrir quelque chose
de nouveau, explorer quelque loi de la nature, se lancer hors du globe… Tout cela
devrait rapprocher de Dieu qui a mis dans le monde tant de secrets merveilleux
et qui fournit le moyen de les découvrir en nous donnant l’intelligence. Mais au
contraire, l’homme, petit atome de l’univers, se perd dans son orgueil ; il se croit
grand, parce qu’il scrute ou plutôt effleure le créé et, oublieux de sa destinée
éternelle, il ne se soucie pas de penser au créateur ; il ne pense qu’au temps,
confiant en sa science. Mais la foi qui est la vraie science l’emporte sur la science
humaine.
Dans le monde tout a des limites : Dieu seul n’en a pas. Il n’a ni passé, ni futur, car
il est l’Incréé, le Tout-Puissant, l’omniscient, l’abîme qui ne se comble jamais : par
conséquent, vous ne pouvez pas échapper à Son regard. Il voit tout et la même
mesure de temps que vous Lui aurez accordée, Il l’emploiera certainement pour
vous mesurer au dernier jour, quand dans Son immense Majesté, fort de son
droit de Père de toutes les nations, Il vous dira : « Allez, maudits, au feu éternel,
je ne vous connais pas ! ». Ces avis que je vous donne, sont des grâces immenses
que vous recevrez de Dieu, car c’est en Son Nom que je vous parle, pour attirer
votre attention sur la nécessité d’une vraie amélioration. Mais si vous n’en faites
pas cas, et continuez à être sourds, vous n’échapperez pas à la divine Justice.
Vous avez tant de moyens de salut ! La prière surtout, par laquelle vous vous
approchez de Dieu. Les églises sont désertes ; vous ne sentez plus aucun attrait
pour chercher Celui qui est toujours à la recherche de la brebis égarée. Mais ceux
qui vont à l’église, avec quelle hâte ils y vont ! Quel manque de respect dans leur
attitude en présence du Dieu vivant et vrai, qui est au Tabernacle ! Certains – ils
en ont contracté l’habitude – entrent à l’église avec un tel manque d’attention et
d’amour ! Par l’indécence de leur comportement, ils profanent le saint Lieu.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 26
Je vous le répète encore : ne mesurez le temps ni au Seigneur, ni à votre âme ;
faites lui produire, à elle, des fruits ; gardez-là ; conduisez-là droit à son Créateur.
Vous le savez bien, vous pouvez vous trouver soudain devant le Tribunal de Dieu.
Certaines morts subites sont le signe de la réprobation et du châtiment de Dieu
parce qu’on vit dans l’oubli de Lui. Le Seigneur est plein de miséricorde, mais il est
inexorable aussi dans Sa Justice infinie ! Bienheureux ceux qui ont conscience du
but pour lequel ils ont été créés ! Mais qu’ils sont peu nombreux !
Aux consacrés
Les prêtres ! … Quelle est grande la dignité dont ils sont revêtus ! Et quelle folie
pour eux de vouloir se dégrader ! O, consacrés, écoutez !
Dieu, qui est la pureté par essence, c’est choisi une famille immaculée sur la terre
également. La famille intime immaculée sur la terre également. La famille intime
de Dieu est formée des âmes vierges qu’Il s’est choisies : partout où vit une âme
pure et vierge, il y a le Temple de Dieu.
Prêtres, vos cœurs sont des autels de Dieu, où Il S’immole. Bienheureux êtes-
vous, si vous respirez la grâce divine comme des jardins fleuris, comme des
Temples de foi, comme l’autel du sacrifice !
Les œuvres des âmes chastes sont exemptes d’amertume et pleines de suavité,
parce que la pureté trouve en Dieu son foyer. A vous les âmes consacrées, une
garde toute spéciale est assurée parce que vous êtes celle qui conservent
immaculée l’union intime avec le Seigneur. L’âme vierge est une victime qui
s’immole pour l’Eglise sa Mère. Les prêtres vierges sont ceux dont les lèvres
magnifient et exaltent la Passion du Christ, ceux qui, portant dans leur corps la
Passion du Christ, sont les lys parfumés de l’Eglise. Comme une eau limpide
reflète le soleil, de même l’âme pure et chaste reflète l’image de Dieu, qui se
révèle à ceux qui ont le cœur pur.
Souvenez-vous en ; gravez-le profondément dans votre cœur. La plus belle, la
plus précieuse parure du prêtre, c’est la pureté virginale. La pureté pénètre
jusqu’au haut des cieux, elle fait voir et comprendre des choses sublimes : elle
est un reflet de la clarté de Dieu ; elle donne le goût et la saveur de tout ce qui est
saint ; elle a une intuition particulière des choses spirituelles et engendre
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 27
l’héroïsme de la vertu et du martyre ; elle donne ardeur et élan pour le salut des
âmes.
Que ferez-vous, chers frères, pour vous conserver chastes et purs au milieu de
tant de périls, au milieu d’un monde charmeur et perfide ? Mortifiez vos sens, vos
yeux et vos oreilles surtout, en évitant les familiarités oiseuses, qui sont le
tombeau de la pureté. O, la pureté virginale ! Les anges même l’envient ! Elle
donne à l’être tout entier un éclat particulier. La pureté vient du ciel ; il faut la
demander sans cesse au Seigneur et prendre garde de l’offusquer ; il faut fermer
les portes à la sensualité de la terre, tout comme on barricade portes et fenêtres,
pour empêcher quelqu’un d’entrer.
Que la pensée incessante de la Toute-puissance de Dieu vous enflamme d’amour
pour lui et vous fasse vivre, dès ici-bas, de la vie du ciel !
Que les fidèles s’en souviennent : tous les jeudis, qu’on fasse dans les paroisses,
ou au moins en privé, une heure sainte pour la sanctification des prêtres.
Ce que Dieu a uni
Tu me demandes, cher frère, un
message concernant le divorce.
Mais mon message est sans
force, devant tant de scandales
publics qui s’étalent. Divorce ! Et
bien autre chose que divorce :
péché d’adultère que les
persécuteurs de l’Eglise veulent introduire en Italie.
Comment ma parole pourrait-elle écarter les tourbillons fangeux de révolte
contre la loi divine fondamentale ? Quel miroir présenter à un peuple aussi païen
et aussi ivre de passion ? Les suppôts de Satan ont leur royaume en ce monde.
Quel feu couve sous la cendre et va jaillissant de plus en plus !
Des messages ? Quel résultat aurait mon message, alors qu’on ajoute peu de foi
aux messages ? Qu’on les laisse dans l’obscurité ? Et puis….. désormais, il est trop
tard !
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 28
Ecris cependant :
Le divorce est la turpitude des derniers temps, le bouleversement de la famille et
de la société ; il créée dans le monde une multitude d’orphelins qui fait frissonner
d’horreur !
Qu’on se rappelle le vrai cri d’alarme, de grande angoisse et de grande amertume
du Cœur de Dieu ! Mais les hommes se sont faits les jouets des abîmes de l’enfer.
Comment réédifier ce qui est désormais tombé en ruines ? Seule la prière plus
forte et la souffrance des bons unie à la prière, pourraient faire pénétrer quelque
étincelle de lumière dans les cerveaux enténébrés.
Fidélité au Christ et à l’Eglise
Bien que je me trouve dans la gloire immortelle, grâce à l’amour qui nous unit à
Notre Sainte Mère l’Eglise et qui me lie à vous qui êtes en route vers le ciel, je
vous adresse au nom de Dieu et par l’intermédiaire de mon cher frère une
parole brûlante qui part du ciel pour vous rejoindre dans la tempête du monde ;
mais je m’adresse d’une manière particulière à tous ceux qui m’ont vu en
personne et ont partagé mes sentiments de foi avec un grand transport d’amour
de Dieu.
Ecoutez-moi attentivement !
Le soir est tombé et la nuit a
gagné la vie du monde.
L’invasion du mal progresse
toujours plus et exerce son
emprise. L’humanité court d’une
manière toujours plus
épouvantable vers l’abîme,
d’une manière qui jette l’effroi
et le découragement dans l’esprit douloureusement terrorisé du petit nombre de
ceux qui sont bons et fermes dans la foi.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 29
Un cri d’alarme et d’amertume profonde envahit l’esprit angoissé de l’Eglise, du
Vicaire du Christ et de ses membres. Encore une fois, unissez-vous autour de moi,
écoutez-le cri de ma parole suppliante !
Ames qui êtes encore fermes dans la foi, élevez votre étendard de paix, d’amour,
de foi pour le Christ et avec le Christ, pour défendre vos droits personnels selon
les normes établies par l’Etre suprême et contenus dans la doctrine de l’Eglise.
Formez votre armée contre le courant du mal ! Votre Père Pio vous assistera !
Supprimez, méprisez la déplorable formule « divorce » ! Le divorce est la
réjouissance de la propre chair et du propre sang pour se complaire dans une vie
d’animaux immondes, sous le regard du Créateur de l’univers. Quel aveuglement
impardonnable et abhorré de Dieu !
Divorce signifie compléter la malédiction de Dieu sur la terre, sur tout le genre
humain.
Prenons la défense de la vérité, qui est celle de l’indissolubilité du mariage béni
de Dieu, qui a dit : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ». L’homme
aveuglé par sa faute veut se rendre familier de Satan, car le divorce est la
prévarication de rébellion contre Dieu et contre l’Eglise.
Le Seigneur, Père de tous, a dit avant de quitter cette terre et après avoir donné
toute Sa vie innocente et tout Son Sang : « Je ne vous laisserai pas orphelins ». Je
serai avec vous jusqu’à la consommation des siècles ! ».
Les hommes, cruels et insensés, crient au contraire : « Nous voulons le divorce !
Formons des familles d’orphelins ! Multipliez les scandales et la corruption dans
le monde ! ». Voici la rébellion de concert avec Satan ! O hommes iniques, pensez
et pesez bien ce lugubre et désastreux bilan : la ruine des familles et de tant
d’âmes innocentes, victimes de mariages dissous !
Le Seigneur a béni le mariage, en enlevant la faute originelle du premier homme
pour lui donner le bonheur éternel. Et vous, voudriez-vous revenir en arrière ?
Les familles ne doivent pas encourir le danger d’une telle décomposition. Il faut
détruire les idées erronées. Ne favorisez pas la désagrégation de la famille ? Avez-
vous perdu l’idée de la vraie civilisation ? Le divorce conduit à une vie
catastrophique.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 30
Prenez conscience de vos actes et ne dénaturez plus l’œuvre de Dieu gravée en
vos âmes ! Ne vivez plus en révoltés ! Vous rabaissez trop votre dignité
personnelle, parce que vous avez perdu votre dignité d’enfant de Dieu. Vous
devriez avoir conscience de cette dignité et exercer un contrôle sur vous-mêmes.
Au contraire … vous avez fait de la femme l’objet de vos passions brutales et
dévergondées.
Divorce… fornication…. Laisser et prendre selon vos caprices l’être qui se prête le
plus commodément à la vie de plaisir en recherchant bassement votre propre
intérêt. La luxure, l’ambition, la cupidité, vous ont rendus esclaves de la terre
que vous foulez !
Toutes les forces politiques sont intoxiquées par le mal : mais Dieu a l’orgueil
profondément en horreur.
Ouvrez-bien les yeux ! Pas besoin d’être pessimiste. Jetez les yeux autour de vous
et vous constaterez comme tout va à la ruine et comme tout est
douloureusement ennuyeux. Examinez-en les causes et analysez votre conduite !
Pensez que chaque instant qui passe dans votre vie est une nouvelle dette
contractée à l’égard de Dieu. Revenez à la vie normale, saine, correcte, soutenue
par la grâce divine !
Ne soyez plus des transgresseurs de la loi divine et n’excitez plus l’indignation
paternelle de Dieu. Faites diminuer le mal ; ne vous en rendez pas complice ;
cessez de lutter contre Dieu et contre le Souverain Pontife, Vicaire du Christ !
C’est à lui que revient toute décision, à tous égards ; lui, en guide vigilant,
conduira en lieu sûr la nacelle ballotée par des vents contraires. Le Pontife est la
sentinelle qui veille avec amour sur l’avenir moral de l’humanité.
Ne vous faites pas emporter par le courant impétueux qui voudrait tout dissoudre
dans le néant !
Ayez une claire intelligence de l’Etre Suprême et ne perdez pas de temps pour la
seule science humaine qui, en fin de compte, vous laissera les mains vides. Ne
bâtissez pas seulement sur la terre, mais édifiez et restaurez en Dieu votre être et
votre vie.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 31
A l’œuvre avant qu’il ne soit trop tard
L’âme moissonnera ce qu’elle aura semé. Pensez-y bien ! Employez votre
existence à un but noble, fructueux, immortel, et n’ayez pas en horreur la
souffrance, qui suit votre chemin pour vous purifier !
Précisément, pour vivre une vie commode, pour aimer les distractions, pour avoir
la soif de jouissance, vous perdez la paix et le repos et vous vous trouvez
entraînés par le courant vertigineux qui veut tout engloutir !
Renoncez aux choses illicites et superflues ! C’est la souffrance qui donne le
mérite à la vie, et la vie, plus on l’estime, plus elle a de la valeur. Mais il ne s’agit
pas d’une appréciation humaine, basée sur ce qui satisfait les sens, mais bien
d’une appréciation qui fait rencontrer Dieu dans une vie de vraie foi, de charité,
et d’amour pour Dieu et pour le prochain. Approchez-vous souvent des
sacrements institués par Dieu Lui-même.
Celui qui vous parle, c’est celui qui a vécu sur la terre la vie du Crucifié, vie de
martyr dans son corps et son âme pour conduire les âmes au Christ… Et vous,
vous voulez vivre une vie de plaisir, en négligeant ce qui est essentiel pour le salut
de vos âmes ?
Cherchez votre Créateur ! Affrontez courageusement tous vos adversaires !
Neutralisez les forces et les puissances diaboliquement agressives ! Soyez les
hérauts de l’indissolubilité du mariage. Il n’y a qu’une seule loi vraie : Dieu,
l’Eglise, la société…. Dans leurs rapports concrets.
Que mon message réveille en vous une grande confiance ; ne le prenez pas à la
légère ! Remerciez le Seigneur qui permet encore que je sois au milieu de vous
pour vous encourager !
Depuis que je suis parti de ce monde jusqu’à aujourd’hui, la situation a nettement
empiré. Les ténèbres courent toute la face de la terre. Je veux vous faire
remarquer combien votre conduite appelle votre perdition ; vous hâtez le temps
des châtiments. Au lieu de désarmer la Justice divine, vous lui mettez les armes à
la main pour la bataille décisive.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 32
Je vous le répète encore : Priez ! Priez ! Priez ! Tournez-vous vers le Christ
suspendu à la croix, couvert de plaies et ensanglanté pour votre rédemption et
votre salut !
Rendez efficaces et non pas vains tant de mérites si précieux, infinis. Ne vivez
plus en ingrats, en insensibles. Allumez en vos cœurs la flamme de la vraie
charité du Christ. Aimez Celui qui vous aime ! Brisez les chaînes du péché qui
vous tiennent captifs et inactifs.
Ravivez votre foi, une foi profonde, authentique, qui vous aidera toujours plus à
mener une vie vraiment chrétienne. Rejetez loin de vous tous ce qui vous amène
à vous éloigner de Dieu, de l’Eglise, des Sacrements ! Jetez-vous avec confiance
aux pieds du Père Céleste et, dans ses bras, Il vous accueillera ; Il ne repousse
jamais. Jetez-vous avec confiance aux pieds du Père Céleste et, dans ses bras, Il
vous accueillera ; Il ne repousse jamais l’âme repentante. Dites-lui de tout votre
cœur : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? » Que votre grand secours soit
le Cœur Immaculé de Marie, la dernière ancre de salut pour les enfants égarés.
Comme son cœur maternel gémit et saigne de vous voir éloignés de son Jésus !
Recourez à Elle avec confiance pour qu’Elle vous ramène à Lui. Elle vous conduira
au port du salut.
N’oubliez pas tous les voyages que vous avez faits pour venir me trouver à San
Giovanni Rotondo et mettez en pratique tant de conseils que je vous ai donnés.
Et que ma présence visible
de crucifié vous parle au
cœur, pour le salut de vos
âmes. J’intercède pour vous
tous et vous bénis.
Votre Père Pio
Autel de l'église de Sainte Marie des Grâces
à San Giovanni Rotondo
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 33
Dieu, la Sainte Trinité
19ème partie
Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique
LIVRE 5
De la religion en général et de
la religion chrétienne en particulier.
Chap. 18, La conversion du pécheur
Un jour de printemps, j’avais quitté ma chambre de
bonne heure ; après avoir mis l’ordre partout, je m’étais
dirigée vers la maison de Dieu. En marchant, j’avais
admiré le renouvellement qui s’opérait dans la nature. Le
soleil était brillant à l’horizon ; le ciel était sans nuage ;
l’air était frais, mais doux et tempéré ; les buissons se
couvraient de feuilles ; déjà même les abricotiers avaient
fleuri. En entrant dans l’église, je remerciai Dieu des biens
qu’il semblait nous promettre pour l’avenir. Le Sauveur
Jésus me dit bientôt après :
— Ma fille, ce n’est point vous-même qui avez appliqué votre esprit à la
contemplation du changement qui s’opère en ce moment dans la nature, c’est
moi. Vous allez mieux comprendre maintenant ce que j’ai à vous dire. Je veux
vous parler de la conversion du pécheur. La terre pendant l’hiver est l’image du
pécheur. Le soleil éloigné ne réchauffe plus la terre en cette saison ; il ne la
féconde plus, et la terre semble être dans la mort. Ainsi le pécheur n’est plus
vivifié par Dieu dont il s’est séparé par le péché ; il ne vit plus, il est mort. Or, ma
fille, ce temps de péché est comme l’hiver de l’âme. Pauvres âmes, combien n’ont
qu’un hiver continuel ! Si elles savaient du moins comprendre le langage des
merveilles qui s’opèrent sous leurs yeux. Est-ce que ce réveil de la nature, cette
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 34
nouvelle vie qu’elle semble reprendre ne doit pas inviter le pécheur à se réveiller
aussi, à sortir de sa léthargie, à reprendre la vie, à se convertir à Dieu ?
« Savez-vous, ma fille, ce que c’est que la conversion ? Avez-vous jamais compris
ce mot, conversion ? N’avez-vous point vu dans votre jardin des fleurs qui sont
constamment tournées vers le soleil, et qui semblent trouver vie et force dans ce
regard de l’astre du jour ? Eh bien ! ma fille, l’âme est comme cela avec le soleil
qui est sa force et sa vie. Tant qu’elle le regarde, tant qu’elle reçoit sa lumière,
elle vit ; quand elle ne le regarde plus, elle perd sa vie. Le pécheur est celui qui
n’est plus ainsi tourné vers Dieu, c’est celui qu’une désobéissance grave a
détourné de Dieu. Se convertir, c’est se détourner du péché, se retourner vers
Dieu. Alors le pécheur reprend la vie ; il reprend le mouvement surnaturel, sa
marche vers Celui qui est son principe et qui doit être sa fin.
« Je veux vous dire comment il faut faire pour se convertir, quelle est la nécessité
de la conversion, les signes d’une vraie conversion, les moyens de l’entretenir.
« Pour se convertir, ma fille, il faut deux choses : se détourner du péché, fuir le
monde et ses maximes, renoncer à Satan, lutter contre soi-même ; puis se
tourner vers Dieu, recevoir sa lumière, écouter sa parole, se donner à lui.
« Se détourner du péché : car se convertir c’est chercher la vie, la lumière, le
mouvement vers Dieu, et le péché, c’est la mort, les ténèbres, la fuite de Dieu. Il
faut fuir le monde, car la conversion, c’est le désir du ciel et de la possession de
Dieu. Or, le monde fait oublier le ciel et acquérir l’enfer. Il faut renoncer à Satan ;
car la conversion, c’est la recherche du bien, c’est l’hommage à Celui qui veut
être votre récompense après avoir été votre Créateur et votre bienfaiteur. Or,
Satan, c’est le mal, c’est le révolté du ciel, celui qui veut ravir à Dieu l’hommage
qui lui est dû. Se convertir, c’est se renoncer soi-même. Qu’est-ce que l’homme,
ma fille ? un être raisonnable fait à l’image de Dieu, mais incliné vers le mal
depuis sa chute, faible et sans consistance. Or, la conversion, c’est la direction
vers le bien, c’est la recherche de la force et de la vigueur. Où les trouverez-vous
? En Dieu : voilà pourquoi se convertir, c’est encore se tourner vers Dieu, recevoir
sa lumière, écouter sa parole, se donner à lui.
« C’est se tourner vers Dieu, c’est-à-dire le regarder comme Créateur, comme
souverain, comme maître absolu, et se regarder soi-même comme sa créature,
comme sa possession. C’est recevoir sa lumière ; car se convertir, c’est marcher,
c’est se mouvoir ; on ne marche pas dans les ténèbres, au moins d’une manière
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 35
sûre et ferme. C’est écouter sa parole ; car se convertir, c’est obéir à celui vers
lequel on va, et pour cela, il faut connaître sa volonté ou écouter sa parole. C’est
se donner à lui ; car se convertir, c’est reconstituer les choses dans leur premier
état, comme avant le péché. Or, alors l’homme appartenait à Dieu, Dieu se l’était
donné à lui-même ; il faut donc que la conversion du pécheur soit aussi le don de
lui-même à Dieu.
« Ma fille, la conversion est nécessaire au pécheur. Dieu, en effet, ne veut pas sa
mort, mais sa conversion. Puisque telle est la volonté de Dieu, le pécheur devrait
donc se convertir. Mais il ne le doit pas seulement à cause de Dieu, il le doit
encore à cause de lui-même. Sans cela, que deviendrait-il ? Il mourra dans le
péché, il méritera la malédiction de Dieu, il sera malheureux pour jamais. Il doit
donc se convertir, et promptement. Qu’est-ce la vie continuée au pécheur, si ce
n’est un moyen de miséricorde que Dieu lui donne pour qu’il opère sa conversion
? Ce don de Dieu ne durera pas toujours. Nul n’en connaît la durée. Dieu peut le
retirer à chaque instant. Et cependant que disent les pécheurs ? Ils renvoient à
plus tard. Ce plus tard est-il à eux ? Ils disent : “Demain.” Ce demain est-il donc à
eux ? Demain ! Et pourquoi pas aujourd’hui ? Dieu n’est-il pas prêt aujourd’hui ?
Et eux ne sont-ils pas intéressés aujourd’hui ? N’est-ce pas être insensé de
compter sur l’avenir ? Sera-ce dans la mort qu’on pourra trouver sa conversion ?
Non ; il n’y aura là que condamnation, parce qu’il n’y aura que justice. Chaque
jour, nombre de pécheurs sont surpris par la justice de mon Père. Ils disaient, eux
aussi : demain, plus tard. Le lendemain l’enfer s’ouvrait sous leurs pas. La
conversion du pécheur n’est donc pas seulement une chose nécessaire, mais
pressante et qu’on ne doit retarder sous aucun prétexte.
« Comment reconnaître une véritable conversion ? Comme l’arbre a ses fruits, la
conversion a ses actes. Un orgueilleux converti devient humble ; un avare, plein
de commisération pour les pauvres et détaché de ses richesses ; un emporté
devient calme et paisible ; un voluptueux devient mortifié, un paresseux devient
ami du travail. Ce n’est pas à dire pour cela, que l’orgueilleux ne pèchera plus par
orgueil, l’avare par avarice et ainsi des autres. Ils pourront encore tomber à cause
de leur faiblesse, mais ils ne tarderont pas à se relever. Ils connaissent le
sacrement de ma miséricorde ; ils viendront s’humilier devant mon ministre, lui
demander pardon, et, se relevant plus courageux et plus forts, ils marcheront
encore les regards tournés vers Dieu. La conversion, pour être véritable, doit être
faite sincèrement et du plus profond du cœur ; quand elle part du cœur et qu’elle
est sincère, la conversion dure, persévère et se perfectionne. Le pécheur peut
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 36
encore commettre des fautes, mais leur nombre diminue, tandis que ses actes
d’amour pour Dieu augmentent chaque jour de plus en plus.
« Je vous dis cela, ma fille, afin que vous ne vous découragiez point : ayez, au
contraire, toujours confiance et espérance en ma miséricorde, demeurez toujours
tournée vers moi.
« Que faut-il, ma fille, pour conserver les fruits et les avantages de sa
conversion ? Une grande humilité, une défiance entière de soi-même, un
abandon complet à Dieu ; lutter contre ses penchants, contre le plus obstiné, et
puis contre les autres ; se mortifier dans son corps, dans son esprit, dans son
cœur ; beaucoup prier surtout, recourir à Dieu et lui montrer combien on est
misérable, le toucher de compassion pour soi ; enfin s’approcher du sacrement
de mon amour. C’est le sacrement de la force, le sacrement du courage, le
sacrement de la vie, et tant qu’on a cela, on possède les fruits et les avantages de
sa conversion. »
Chap. 19, La confession
La faiblesse humaine est fort
grande, et ma faiblesse plus
grande que celle d’autrui.
J’aurais bien le désir d’éviter le
péché ; mais ce désir n’est pas toujours réalisé. La miséricorde du Sauveur Jésus y
a pourvu par l’institution du sacrement de pénitence, par lequel je puis me
relever de mes fautes, en les faisant connaître à son ministre. Ce n’est pas tout, il
m’a enseigné de quelle manière je devais en faire l’aveu :
— Confessez-vous, m’a-t-il dit, avec humilité et repentir, simplicité et sincérité.
« 1º Avec humilité et repentir. Regardez-vous comme un criminel qui va paraître
au tribunal de son juge irrité, pour lui faire l’aveu de son crime et demander son
pardon. Préparez-vous à l’obtenir en vous couvrant de confusion et de douleur.
Allez à l’église dans ces sentiments ; tenez-vous auprès du tribunal de
miséricorde, avec une profonde piété, avec un regret sincère, une douleur
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 37
extrême d’avoir offensé Dieu, une résolution ferme de ne plus l’offenser, et une
confiance entière dans sa bonté.
« 2º Avec simplicité et sincérité. Lorsque vous ferez votre examen, ne vous
tourmentez pas trop pour savoir si vous avez consenti ou non ; dites la chose
comme votre conscience vous la présente. Accusez vos péchés tels qu’ils sont,
tels que vous les connaissez, sans les augmenter ni les diminuer. Il faut dire ses
péchés en termes honnêtes, de manière à ne point blesser l’oreille chaste du
confesseur, faisant connaître néanmoins toute la grandeur de vos fautes. Que
votre confession soit entière, quant au nombre de vos péchés et aux
circonstances qui en aggravent considérablement la malice. Avec ces conditions,
votre confession sera toujours bonne. Après l’aveu de vos fautes, attendez-vous à
recevoir des reproches amers ; étonnez-vous qu’on vous traite avec tant de
douceur ; recevez et accomplissez la pénitence avec reconnaissance et confusion
en voyant qu’elle est si peu proportionnée à vos péchés. Quand vous recevrez
l’absolution, entrez dans des sentiments d’amour et de haine, de joie et de
douleur ; ce mélange de sentiments, qui paraissent si divers, fera un
tempérament fort agréable au Seigneur. L’amour sera pour Dieu ; la haine pour
vous et le péché ; la joie naîtra du pardon que Dieu vous aura accordé, et la
douleur des offenses commises envers lui. Après cela, remerciez le Seigneur qui a
usé de miséricorde envers vous ; priez pour votre confesseur, et remettez tout ce
qui s’est fait aux mains de Dieu. »
Chap. 20, Le secret de la confession
Voici ce qu’il a ajouté à propos du secret de la confession.
— Ma fille, le confesseur et le pénitent sont également tenus au secret de la
confession ; mais l’obligation du confesseur est bien plus grande que celle du
pénitent.
« Le confesseur ne peut jamais, d’aucune manière, faire connaître les péchés de
son pénitent. La confession pour lui doit être un secret inviolable ; il est tenu à ce
secret par les lois les plus sévères et les peines les plus graves. Vous comprenez
qu’il doit en être ainsi ; sans cela, la confession disparaîtrait vite de la surface du
monde. Le confesseur ne doit même pas penser volontairement aux péchés de
son pénitent, à moins que ce ne soit pour chercher les moyens de le convertir et
de le faire changer de vie.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 38
« Si le confesseur est tenu au secret de la confession de son pénitent, de son côté
le pénitent est tenu au secret pour ce qui lui est dit en confession. Néanmoins,
l’obligation n’est pas aussi forte que celle du confesseur ; car, si violer ce secret
est parfois un péché pour le pénitent, quelquefois ce n’est ni bien ni mal,
quelquefois même cela peut être bien.
« Le pénitent pèche quand il répète par raillerie, par mépris, légèreté ou vanité,
ce qui lui a été dit en confession. Cela peut faire même un grand mal et porter un
grand préjudice au confesseur et à la religion. Il est bien difficile de réparer le mal
produit par cette indiscrétion.
« Le pénitent peut ne faire ni bien ni mal en dévoilant ce qui lui a été dit par
exemple, quand il répète des choses de peu d’importance qui ne peuvent porter
préjudice ni au confesseur ni à la religion ; quand il dit cela à une personne pieuse
ou qui a de bons sentiments, il ne fait ni bien ni mal ; cela pourrait être mal
pourtant s’il s’adressait à une ou plusieurs personnes du monde.
« Le pénitent peut quelquefois bien faire en répétant ce qui lui a été dit en
confession. Vous verriez, je suppose, une personne dans la peine, elle vous
communique les motifs de son affliction. Or, vous voyez que vous vous êtes
trouvée vous-même dans la même position et vous vous rappelez les paroles de
votre confesseur, qui ont non seulement calmé votre peine, mais encore qui l’ont
dissipée complètement. En cette circonstance, vous pouvez parler à cette
personne comme votre confesseur vous a parlé à vous-même ; vous pouvez au
besoin, pour donner plus de poids à vos paroles, assurer qu’elles vous ont été
dites en confession. Une personne aurait reçu en confession un avertissement qui
lui aurait déplu, entendu une parole désagréable, vous pouvez lui dire que cela
arrive à tous quand on le mérite. Il est permis à un ami de dire à son ami toutes
ses peines en général, quelles qu’elles soient, pourvu que cet ami soit pieux,
fidèle, sincère, prudent, secret, qu’il aime Dieu. On peut même lui parler de ses
peines dans la confession et recevoir les lumières, les avis, les conseils de celui à
qui l’on fait ces confidences. Mais néanmoins il faut en cela beaucoup de
discrétion et de prudence, craindre que le mal en survienne, et pour cela ne
jamais parler de ce qui se fait en confession à des personnes légères, mondaines
et peu fidèles à garder un secret.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 39
« Quand un pénitent n’est point satisfait de son confesseur, il ne doit le dire à
personne, pas même aux personnes pieuses, afin de ne point leur enlever la
confiance qu’elles ont en lui. On peut le dire à un ami prudent qui aime Dieu et
qui indiquera, s’il le peut, un autre confesseur qui conviendra. On doit alors
s’adresser à un autre, mais avec une raison véritablement bien fondée. Combien
de personnes qui changent de confesseur parce qu’une autre en a changé. Agir
ainsi, c’est agir à la légère, c’est n’être point prudent, c’est même s’exposer à de
grands embarras. C’est quelquefois quitter un confesseur sage, prudent, habile,
éclairé, vertueux, pour s’adresser à un autre qui ne sera pas en état de faire le
même bien que le premier.
« Gardez souvenir de ces paroles, ma fille, et faites-en l’application dans votre
conduite. »
Ainsi me parla le Sauveur Jésus.
Chap. 21, « Réjouis-toi, fille de Sion, ton roi est venu habiter
dans ton cœur ! »
Le jour du dimanche des rameaux, je lus ces paroles dans mon livre :
Filles de Sion, réjouissez-vous, voici votre roi qui vient vers vous plein de douceur.
Je fis ma méditation sur ces paroles, et je me rangeai parmi ces saintes filles pour
voir Jésus arriver à Jérusalem et pour lui
faire une réception digne de lui. Je n’avais point
dans la main des branches d’olivier ; je
n’étendis point des tapis sur son passage ; mais
je lui offris mon cœur pour demeure, pour
lieu de son triomphe, le conjurant d’y entrer et
lui promettant que jamais les facultés de
mon âme ne crieraient contre lui : « Crucifiez-
le, crucifiez-le », mais toujours au contraire : «
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au Fils de David ! » Après que j’eus fait
la communion, il me sembla entendre dans
mon cœur cette parole :
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 40
« Réjouis-toi, fille de Sion, ton roi est venu habiter dans ton cœur ! »
Et cette parole me remplissait d’une joie inexprimable. Bientôt je reconnus que
c’était le Sauveur Jésus lui-même qui me parlait ainsi. Il me dit :
— Ma fille, c’est ainsi que je m’adresse aux âmes bien disposées qui me reçoivent
par la sainte communion. Heureuses les âmes qui communient, plus heureuses
celles qui communient souvent, plus heureuses encore celles qui communient
tous les jours !
« La sainte communion est l’action la plus grande qu’il soit au pouvoir de
l’homme de faire ; parce que c’est celle qui m’honore le plus, qui plaît le plus à
Dieu, qui est le plus utile à l’homme.
« La sainte communion est l’action qui m’honore le plus. Je ne suis point pour moi
dans la sainte eucharistie ; mais pour l’homme, pour être sa nourriture, pour
m’unir à lui, pour vivre avec lui et en lui, pour ne faire qu’un avec lui, et aussi
pour recevoir de l’homme ce à quoi je tiens le plus, ce qui m’honore le plus, sa
reconnaissance et son amour. Pour recevoir sa reconnaissance, car pour moi
entrer en l’homme, venir en lui, habiter en lui, n’est-ce pas me rendre maître,
prendre possession de celui qui me reçoit ? Est-ce que m’appeler en lui n’est pas
de la part de l’homme le don volontaire qu’il me fait de lui-même ? Est-ce que me
prendre en communion n’est pas me dire :
“Mon Dieu, mon Sauveur, je reconnais votre vie, votre passion, votre mort pour
moi ; je ne puis vous témoigner ma gratitude d’une manière suffisante ; venez
en moi, emparez-vous de moi, soyez en moi, régnez sur moi ; vous vous donnez
à moi, je me donne à vous.”
« Je suis dans l’eucharistie pour recevoir son amour. L’homme désire se trouver
près de celui qu’il aime, et ce n’est que lorsqu’il se trouve face à face avec son
ami, qu’il peut lui dire, lui exprimer, lui témoigner véritablement son amitié. J’ai
vu cette inclination de l’homme, ce désir de l’homme ; c’est pourquoi j’ai voulu
toujours demeurer avec l’homme, toujours demeurer près de lui, même venir en
lui. Or, quand l’homme communie, ne semble-t-il pas me dire :
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 41
“Mon Sauveur et mon Dieu, je vous aime de toutes les forces de mon âme ; je
veux que vous reposiez sur mon cœur, que vous veniez en prendre possession,
que vous veniez y lire tout son amour pour vous ; je ne veux pas que vous soyez
seulement près de moi et moi près de vous, je veux que vous soyez en moi ; que
ma vie se confonde avec votre vie, et, puisque vous me donnez votre vie par
amour pour moi, moi aussi je veux vous donner la mienne par amour pour
vous.”
« Vous comprenez maintenant, ma fille, comment la communion est l’action qui
m’honore le plus, puisque j’y reçois ce qu’il y a de plus précieux en l’homme, la
reconnaissance et l’amour de son cœur.
« La sainte communion est l’action la plus agréable à Dieu. Une seule parole vous
le fera comprendre. Vous le savez, ma fille, je suis le bien-aimé de mon Père ; il
met en moi toutes ses complaisances. Pensez-vous donc qu’il puisse lui être rien
de plus agréable que de me voir honoré d’une manière si éclatante par la sainte
communion ?
« La sainte communion est encore
l’action la plus utile à l’homme. Je
suis, en effet, contenu en entier dans
la sainte eucharistie, avec mon corps,
mon sang, mon âme, ma divinité, mes
mérites, mes grâces et tous les
trésors du ciel. Me recevoir en
communion, c’est donc recevoir tout
ce qui est en moi. Est-il rien de
supérieur à ce qui est contenu dans la sainte eucharistie, puisqu’il y a Dieu lui-
même, et que ce Dieu devient la propriété de l’homme, sa nourriture, sa vie ?
Ah ! une seule communion suffirait pour enrichir l’homme à jamais. Comment se
fait-il donc, ma fille, qu’après tant et de si nombreuses communions, les hommes
soient toujours avec leurs mêmes défauts, leurs inclinations, leurs péchés, leurs
chutes ? C’est qu’ils n’y apportent pas cette disposition qui renferme toutes les
autres, le désir d’avancer de plus en plus dans l’amour de Dieu et
l’accomplissement plus parfait de sa volonté. Ayez ce ferme désir, ma fille, et vos
communions m’honoreront, plairont à Dieu et seront pour vous de la plus grande
utilité. »
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 42
Jésus, Lumière du monde
19 octobre 1995
Les cœurs s’ils ne sont pas de pierre…
C’est vrai mes enseignements sont simples. Mes paroles claires et
compréhensibles pour tous, mais peu les mettent en pratique. Je sais qu’en tout
ce qui vient de moi, Jésus, et tout ce qui vient des créatures du ciel, toujours
parce que je le veux, en tout cela, il y a une douceur, une poésie, une harmonie
que tous ou presque sentent. Les cœurs, s’ils ne sont pas de pierre, et certains
ont un cœur de pierre, sentent que la parole de Dieu est infiniment douce et
pleine de sérénité et de concorde. Mais, ma fille, comme ils sont peu nombreux
ceux qui après avoir été touchés, mettent en pratique mes enseignements. Il en
fut ainsi, il en est encore ainsi. Je vois le monde, je vous regarde, vous mes
créatures avec les mêmes yeux et pourtant vous êtes toujours les mêmes. J’ai
envoyé dans le monde mes apôtres, les premiers, et maintenant j’envoie dans le
monde mes apôtres, les seconds, mais semblables aux premiers, avec les mêmes
enseignements. Ma parole est toujours celle-là.
Vous dites : « Mais… eux, ils t’ont vu dans ta personne humaine d’homme… »
C’est vrai, mais aussi Judas m’a vu, il a mangé avec moi, il a vécu avec moi, il a fait
des prodiges à travers moi, et puis…
Mes enfants, même si vos yeux humains ne me voient pas, votre cœur me sent.
Ayez foi en moi, je ne suis pas changé, je suis toujours votre Jésus – le vôtre –
pour vous, seulement pour vous.
Mes enfants, venez sur mon cœur…
Combien vous m’avez coûté : je vous ai donné ma vie, vie soufferte et offerte
pour vous. Tout ce que j’aime le plus : ma Maman, mes disciples, chaque goutte
de mon sang, tout ; je vous redonnerais tout si c’était possible. Mais le sacrifice a
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 43
été absolu et complet, donc parfait et saint et donc il ne doit pas être répété. Il
n’est pas nécessaire de le refaire parce qu’il a été total.
Ma voix continue à vous enseigner et à vous appeler. Ma voix est encore
entendue sur la terre. Tous ne comprennent pas. Peu comprennent. A ce peu, je
dis : mes enfants, venez ici sur mon cœur. Laissez-vous embrasser.
Mes enfants, merci. Merci, mes enfants. J’ai besoin de vous, demeurez près de
moi et cultivez mes paroles. Cultivons ensemble le grand jardin du monde : moitié
désert, moitié broussailles habitées de serpents. Mas je vois encore quelques
oasis et là, nous rafraîchirons : moi avec vous et vous avec moi.
Mes enfants, buvez l’eau qui restaure, buvez mes enfants ! Désaltérez-vous avec
l’eau qui sanctifie ! Buvez, mes enfants, et reposez-
vous ici, près de moi. Ma fille, quel désir dans mon
cœur de vous embrasser tous et de revoir mon
peuple au travail : le désert irrigué et les bosquets
nettoyés.
Ma bénédiction repose sur vous tous,
Jésus, la main qui vous bénit.
20 octobre 1995
Redites maintenant ce qu’il a dit…
Peut-être que tous ne savent pas que Dieu parle au monde directement à travers
ceux qu’il a appelés et ses instruments. Peut-être tous ne croient pas que cela soit
possible, parce qu’il leur a été enseigné que le ciel est fermé et que Dieu, ce qu’il
a dit, il l’a dit et il l’a déjà dit à travers Jésus et ses apôtres. Peut-être que
quelques-uns pensent : « cela n’est pas vrai, parce que Dieu a dit comme ça »,
mais Dieu continue à dire, à parler, parce que le ciel a été ouvert par son Fils
Jésus et que jamais plus il ne pourra être fermé : les cieux sont ouverts ; les
portes du ciel sont grandes ouvertes ; les anges descendent par myriades sur la
terre ; la Sainte Vierge chemine parmi ses enfants, et Jésus fait retentir sa voix : sa
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 44
parole. Ce qui ne peut changer et qui ne changera jamais, c’est le contenu de sa
parole : ce qu’il a dit, répétez-le maintenant, sans changer ou ajouter une virgule.
Donc, mes chers enfants, ayez confiance : moi, je ne suis pas changé !!! La
prétendue modernité, qui pour moi est incivilité, ne m’a pas changé.
Je suis toujours et seulement votre Jésus ; le Jésus de la Croix, le Jésus de la
résurrection, le Jésus de votre enfance. Lisez le saint Evangile : moi, je suis
toujours ce Jésus. Je suis Jésus dans l’éternité, Dieu dans l’éternité, humble oui,
mais… Dieu éternel.
24 octobre 1995
Si toi, homme, tu écoutais mes paroles…
Si les hommes écoutaient la voix de Dieu ! Si les hommes vivaient selon les
commandements de Dieu ! Quelle joie ce serait sur la terre ! Quelle plénitude
dans le cœur des créatures ! Quel enthousiasme et quelle valeur immense la vie
acquerrait-elle ! Vivre – être – exister par amour et pour aimer – quelle
signification profonde a la vie ! Jouir à pleines mains de toutes les merveilles que
Dieu donne à pleines mains. Si le péché était limité à l’imperfection humaine,
mais contrôlé et circonscrit, quelle beauté acquerrait l’âme humaine !
L’âme désormais sainte et libre de toute faute…
L’âme purifiée au feu purificateur du saint purgatoire monte vertigineusement
vers le ciel. Parfois, dans un tourbillon de lumières viennent des harmonies et des
chants harmonieux. Ivre de joie, l’âme désormais sainte et libre de tout péché,
souriante, heureuse, désormais sûre de sa propre sainteté, sûre de l’amour de
Dieu, sans hésitation et sans doute dans la plénitude absolue de Dieu, l’âme va…
va… et la voilà… accueillie… cajolée.
Elle a les yeux sur Dieu et sur elle, est extasiée, jouit de sa présence. Adorante,
elle se laisse embrasser par son Seigneur et elle, l’âme désormais sainte,
finalement sans crainte ni embarras mais semblable à son Dieu, embrasse son roi
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 45
et ensemble, ils se fondent, et ensemble, ils s’unissent en ce qui ne se peut
expliquer mais seulement prouver : l’infini de l’amour en un amour infini – sans
égal – sans fin.
C’est ainsi, mes enfants, pour l’âme qui sur la terre écoute ma voix.
Ecoutez-moi, repentez-vous, changez, je maintiens toujours ce que j’ai dit.
Je vous bénis, Jésus, Dieu au ciel et sur la terre.
30 octobre 1995
Je suis Dieu
Je suis la lumière du ciel.
Je suis la lumière qui réchauffe les cœurs qui sont gelés de solitude et de
tristesse.
Je suis la chaleur qui donne la chaleur.
Je suis la joie.
Je suis votre salut.
Je suis la lumière qui
illumine le monde.
Je suis le pardon, la paix, le
repos, la tranquillité.
Je suis Dieu.
Extraits de Jésus, Lumière du monde (Mirella Pizzioli)
Pages 96 à 100
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 46
QUATRIÈME CONFÉRENCE
de l’abbé Arminjon
DU LIEU DE L’IMMORTALITÉ
OU DE L’ÉTAT DES CORPS
GLORIEUX APRÈS LA
RÉSURRECTION
Avertissement : certaines considérations sur la matière sont périmées
TABLE ANALYTIQUE
I. LE MONDE PRESENT EST UN CHANTIER OU TOUT EST EN FERMENTATION ET EN TRAVAIL.
Témoignage d'une des sommités de la science contemporaine. – Paroles de Leibnitz. –
Les saintes Écritures nous annoncent que la terre et les cieux seront renouvelés. –
Systèmes des Rationalistes et des Panthéistes, sur l'état des esprits dans la vie future. –
Après la Résurrection, le mécanisme de l'univers sera soumis à d'autres lois.
Descriptions de la nouvelle terre par saint Anselme et Guillaume de Paris.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 47
II. STRUCTURE DE LA CITE DE L’IMMORTALITE.
– Descriptions qu'en a faites saint Jean. – Il n'y aura plus de temple. – Il n’y aura plus de
lune ni de soleil. – La tristesse et l'envie seront exclues de la céleste cité. – Les
éléments seront appropriés à l'état des corps glorieux. – Les corps glorieux
posséderont la subtilité. – L'agilité. – L'impassibilité. – La clarté. – Les corps glorieux
seront modelés sur le corps de Jésus-Christ. – Jésus-Christ, dans l'Eucharistie, nous
offre une image et une représentation des corps glorieux. – La vie des saints nous offre
des analogies de l'état où nous serons élevés dans la vie future. – Le Ciel empyrée sera
la demeure des élus. – Ils n'y seront pas circonscrits et pourront explorer tous les
mondes de la création.
III. MAGNIFICENCE ET INCOMMENSURABLE ETENDUE DU TEMPLE DE L’IMMORTALITE.
Des milliards de mondes peuplent les espaces du firmament. – Notre monde solaire
n'est auprès d'eux qu'un atome minuscule. – Voie lactée. – Les étoiles sont-elles
habitées ? – Les livres saints sont muets sur ce point. – Réfutation de Flammarion. Les
anges président à la direction et au mouvement des sphères étoilées. Tous les mondes
du firmament ont participé à la grâce de la Rédemption. – Pourquoi Jésus-Christ a-t-il
choisi le plus petit des astres habités pour en faire le théâtre de ses travaux et de sa
mort ? – La Jérusalem céleste est l'épouse sans tache de l'Agneau.
IV. ENSEIGNEMENTS ET CONSEQUENCES PRATIQUES DE LA DOCTRINE DE LA CREATION RENOUVELEE.
Folie de ceux qui s'attachent aux biens périssables et corruptibles d'ici-bas. – Utilité des
tribulations. – La douleur est le champ où l'humanité sème la grande moisson des
siècles à venir. – La tourmente des siècles sera suivie d'un éternel apaisement. – Saint
Augustin et sainte Monique à Ostie. – Ils sont ravis au pied du trône de la sagesse
éternelle. – Cette extase est suivie de la mort de sainte Monique. – État de la vie
immortelle. – Toutes les choses y seront soumises au sceptre du fils de Dieu. – La vie
humaine après la résurrection sera une pure et perpétuelle contemplation de la
divinité. – Aveuglement des hommes qui ne songent jamais au céleste avenir. – La
raison humaine est impuissante à rien concevoir au-delà de ce que nous révèlent les
saintes Écritures sur le lieu de l'immortalité.
Et dixit qui sedebat in throno – Ecce novo facio omnia.
Et il dit, celui qui étais assis sur le trône : Voilà que je fais toutes choses nouvelles.
(Apoc. xxi, 5.)
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 48
I. LE MONDE PRESENT EST UN CHANTIER OU TOUT EST EN FERMENTATION ET EN
TRAVAIL.
Le ciel visible et la terre que nous habitons ne sont qu'un lieu de passage, une
tente mobile et dressée pour un jour, la préparation et l'esquisse grossière d'un
monde meilleur.
Le monde présent est comme un chantier où tout est en fermentation et en
travail. – Les éléments se mutilent, se décomposent, pour revêtir de nouvelles
formes ; ils courent, ils se cherchent mutuellement ; tous les êtres gémissent et
sont livrés aux douleurs de l'enfantement : Omnis creatura ingemiscit et parturit
usque adhuc [1]. Ils soupirent après le jour où, délivrés de la servitude et de la
corruption, ils entreront dans la gloire et dans la liberté des enfants de Dieu, où le
Créateur les renouvellera dans un ordre plus parfait et plus harmonieux.
C'est pourquoi il y aura une fin du monde, dans le vrai sens de ce mot, et cette fin
transformant le ciel et la terre, fera de l'univers le lieu de l'immortalité.
Une des sommités de la science contemporaine a dit cette parole sublime : « La
terre, dans ses évolutions perpétuelles, cherche sans doute le lieu de son repos. »
Leibnitz disait déjà : « Le monde sera détruit et réparé dans le « temps que
demande le gouvernement des esprits. » – Un écrivain de l'école protestante
disait encore : « Il est probable que cette riche variété cherche son unité. Les
créatures iront toutes se réunir dans une école de bien et de beauté. Les fleurs de
tous les mondes seront rassemblées dans un même jardin[2]. »
Mais, il est sur ce point un mot de notre Maître, qui fait pour nous de cette
attente une certitude. Le Seigneur nous dit : « Les cieux et la terre passeront, les
forces du ciel seront ébranlées et les étoiles tomberont [3]. » Déjà le prophète
avait dit : « Seigneur, vous avez créé la terre au commencement, et les cieux sont
l'ouvrage de vos mains ; ils périront, mais vous demeurerez ; ils vieilliront et vous
les ferez changer de forme comme un manteau.
Or, quel sera l'état de la création et de tous les êtres, lorsqu'ils auront
irrévocablement brisé leurs chaînes vieillies et qu'ils s'épanouiront dans le repos
et dans la vie totale et consommée ? La terre tournera t elle encore sur son axe ?
Les astres, emportés avec une rapidité vertigineuse, courront ils comme
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 49
maintenant autour de leur centre ; les étoiles continueront elles à ne lancer
qu'une pâle et froide lueur dans l'immensité ? – Ce sont là de graves et
mystérieuses questions, que la raison humaine cherche¬rait vainement à
résoudre si elle n'était aidée par la lumière révélée. Nul toutefois ne contestera
que cette étude sur le lieu de l'immortalité et de l'habitation de l'homme dans les
siècles à venir, est une étude incomparablement plus sérieuse et plus digne de
fixer nos esprits, que ces études bornées pour lesquelles les hommes se
passionnent, et dont l'unique objet est de dérober à la nature changeante et
éphémère d'ici bas quelques uns de ses vains et stériles secrets.
Les hommes, tels que les rationalistes et les panthéistes, qui ne partagent pas nos
espérances. mais qui toutefois admettent l'immortalité et une vie future, ne
savent comment définir l'état des esprits au delà du trépas. – Ils se les
représentent comme des figures vaines et sans consistance, errant dans des
espaces vaporeux et indéfinis, sans séjour circonscrit et déterminé, pareils à des
ombres dépourvues de la conscience de leur personnalité, noyées dans cet être
suprême que l'on appelle le grand tout , comme les fleuves qui se noient dans les
profondeurs de l'Océan. Immortalité fantastique et imaginaire, qui n'est autre
que la froide image de l'éternelle nuit, le rêve sombre de la fatalité et du néant.
La sainte Écriture dément toutes ces fables et toutes ces vaines hypothèses. Elle
nous enseigne qu'à l'époque de la seconde descente de Jésus Christ, la terre que
nous habitons et le ciel qui nous éclaire seront le théâtre de deux changements
en sens inverse.
II. STRUCTURE DE LA CITE DE L’IMMORTALITE.
Le premier de ces changements sera la destruction
complète de l'ordre physique actuel. Saint Pierre dit : « Il
viendra comme un voleur le jour du Seigneur, où les cieux
passeront avec une grande impétuosité, où les éléments
seront dissous par la chaleur, où la terre et tout ce qui est
à sa surface sera consumé par le feu [4]. » Ainsi, ce monde
visible, englouti une fois par les eaux du déluge, est
destiné à périr de nouveau et il sera mis en conflagration.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 50
– La même cause qui a occasionné le déluge amènera le cataclysme final ; la terre
sera détruite, parce que les péchés des hommes l'ont souillée. Les éléments
seront entièrement dissous, parce que « sans le vouloir ils ont été assujettis à la
vanité ». Les cieux seront repliés avec une vélocité extraordinaire, parce qu'eux
aussi, suivant la parole de Job, ne sont pas purs en la présence du Seigneur[5].
Mais le second changement, la restauration totale de la création, aura lieu
aussitôt que la ruine de l'univers sera consommée. Ce temple radieux et
prédestiné que le Seigneur va construire, comme la plus éclatante manifestation
de sa gloire, ne saurait être un instant obscurci et profané par la présence des
réprouvés. Ce sera seulement lorsque ceux ci auront été engloutis dans les
profondeurs de la terre et que la parole infernus et mors missi sunt in stagnum
ignis, sera réalisée, que les êtres matériels seront affranchis et que Dieu
procédera à leur grand renouvellement.
Saint Augustin dit : « Lorsque le jugement sera achevé, alors le ciel et la terre
cesseront de subsister. » Et saint Pierre, Ep. 11, ch. 111, 13 : « Nous attendons de
nouveaux cieux et de nouvelles terres où habitera la justice, selon les promesses
qui nous ont été données[6]. »
Alors le mécanisme de l'univers sera soumis à d'autres lois, le soleil et les astres
n'accompliront plus leurs révolutions, les cieux et la terre demeureront fixes et en
repos. En vain la fausse science proteste contre les affirmations des Livres saints
et soutient qu'elles répugnent aux lois de la matière et aux principes constitutifs
des éléments. Mais qui nous dit que le mouvement est une propriété essentielle
des éléments et de la matière[7] ? Les éléments et la matière créés pour l'homme,
ne sont que ses serviteurs et ses auxiliaires : le Créateur a voulu les approprier à
notre condi¬tion et à notre mode d'existence ; maintenant que nous sommes
voyageurs, et que nous vivons dans le transitoire, la matière est soumise à
l'altération et au changement ; mais lorsque l'homme entrera dans le perpétuel
et l'absolu, les éléments seront mis en harmonie avec la vie nouvelle, dont il sera
doué. – Il n'y aura plus de temps : Quia tempus non erit amplius, et il n'y aura pas
non plus des vicissitudes d'années et de jours. « Le soleil ne se couchera plus, dit
Isaïe, et la lune n'aura pas d'éclipse[8]. » « Le firmament cessera ses révolutions,
et tout deviendra stable, quand le Seigneur sera devenu pour nous une lumière
sempiternelle et qu'il aura complété les jours de deuil et de désolation[9]. »
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 51
Ainsi la création ne périra pas : le temple de l'immortalité ne sera pas un lieu
éthéré et incorporel comme quelques uns l'imaginent et le professent, mais un
séjour matériel et une cité. Saint Anselme décrit cette terre nouvelle en disant :
« Cette terre qui a soutenu et nourri le corps saint du Seigneur, sera un paradis.
Parce qu'elle a été arrosée du sang des martyrs, elle sera éternellement décorée
de fleurs odoriférantes, de violettes et de roses inflétrissables[10]. »
Et Guillaume de Paris, après avoir affirmé que les animaux, les végétaux, les
substances minérales elles mêmes seront brûlées et détruites par le feu, ajoute :
« Un grand nombre de sages parmi les chrétiens estiment que la terre, après la
résurrection, sera ornée de nouvelles espèces toujours verdoyantes, de fleurs
incorruptibles et qu'il y régnera un printemps et une aménité perpétuels comme
dans le paradis où furent placés nos pères[11]. » Les paroles suivantes du
Prophète semblent s'accommoder à ce sentiment émis par ces deux docteurs (Ps.
103). « Envoyez votre esprit et ils seront créés, et vous renouvellerez la face de la
terre[12]. »
Quant à l'ordre, aux dimensions, à la structure du temple de l'immortalité, saint
Jean nous en trace le tableau dans son Apocalypse, ch. XXI.
A la vérité, pour nous décrire des réalités aussi transcendantes et qui dépassent
toutes les conceptions de notre esprit, il est forcé de recourir à des images
énigmatiques, à des termes mystérieux et obscurs. Pour nous faire ressortir la
perfection et l'harmonie de cette glorieuse cité, il nous dit qu'elle est construite
de pierres polies et toutes taillées. – Afin de nous décrire sa richesse et sa
splendeur, il nous dit que « la ville a une grande et haute muraille, où il y a douze
portes et douze anges, un à chaque porte , or, la ville est bâtie en carré, et elle est
aussi longue que large. Et l'ange qui parlait avec moi en mesura la muraille, qui
était de cent quarante coudées. Et cette muraille était bâtie de jaspe, et la ville
était d'un or très pur, semblable à du verre très clair. – Et les fondements de la
muraille de la ville étaient ornés de toutes sortes de pierres précieuses, de jaspe,
de saphir, de calcédoine, d'émeraude, de sardonyx, de topaze, d'hyacinthe. Les
douze portes étaient douze perles, et chaque porte était faite de l'une de ces
perles, et la place de la ville était d'un or pur comme du verre transparent[13]...»
Toutes ces expressions et ces images doivent être prises au figuré et interprétées
allégoriquement.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 52
Mais il est certains traits à retenir, et qui dénotent que le séjour des élus glorifiés
n'offrira aucune analogie avec les lieux que nous habitons ici bas. – Saint Jean
nous dit dans le même chapitre qu'il n'y aura pas de temple, et cela parce que le
Seigneur Dieu tout puissant et l'Agneau en sont eux mêmes le temple[14]. – Il n'y
aura pas non plus de soleil ni de lune, parce que la clarté de Dieu l'illumine, et
que l'Agneau immolé en est lui même la lampe[15]. – On peut en conclure, par
analogie et par induction, qu'il n'y aura point de tribunaux, parce qu'il n'y aura
pas de crimes ; qu'il n'y aura pas de soldats, parce qu'il n'y aura plus ni guerres ni
discordes. – Il n'y aura pas non plus de tyrans ni de despotes, puisque le Seigneur
sera la force et la parure des habitants de cette cité, et qu'il les fera régner
éternellement : Quoniam Dominus illuminabit illos, et regnabunt in sœcula
sœculorum[16]. – Saint Jean autorise lui même toutes ces diverses interprétations
quand il nous dit « qu'il n'y entrera rien de souillé, ni aucun de ceux qui
commettent l'abomination et le mensonge », et lorsqu'il nous apprend, dans les
versets qui précèdent « qu'il n'y aura pas de gardes sur les remparts pour éloigner
les agressions malfaisantes, que les portes ne se fermeront pas de jour[17], et que
l'on y apportera l'honneur et la gloire des nations. »
Ce qui est certain, c'est que tout dans cette cité sera paisible et divinement
ordonné. – La tristesse et l'envie en seront à jamais exclues ; car, comme
l'explique saint Augustin, « la tristesse et l'envie procèdent de nos mauvaises
passions et des désirs qui nous font convoiter le bien d'autrui[18] ; mais dans la
cité de Dieu, il n'y aura plus de désirs puisque tous ceux qu'ont jamais éprouvés
les élus seront entièrement satisfaits : – l'Agneau les abreuvera à la source des
eaux vives et leur soif sera pleinement étanchée. » – Secondement, il n'y aura pas
de bien d'autrui à convoiter. – Dans la cité sainte, les biens et les richesses ne
seront autres que le Dieu Charité, qui se départira lui même intégralement à
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 53
chacun des élus, suivant le degré et la mesure de leurs mérites. Ainsi,
l'universalité des anges et des hommes se trouvera consommée en une unité
parfaite, par la vertu de Celui qui est appelé le premier-né de la création, la tête
du corps de l’Église, qui a reçu la primauté de toutes choses[19]. afin que Dieu soit
tout en tous : Ut sit Deus omnia in omnibus[20].
Tels sont le langage et les enseignements de la foi et des Livres saints ; mais la
théologie sacrée déduit et fait jaillir des mêmes tex¬tes que nous avons cités, des
applications également certaines, et des points de vue tout aussi lumineux.
La théologie part de ce principe, qu'après la
résurrection, les éléments et la
nature matérielle seront appropriés à la
nature et à la condition des corps glorieux ;
par conséquent, il suffit de nous rappeler ce
qui nous est enseigné sur l'état des corps
glorieux, pour que notre esprit puisse
parvenir à s'ouvrir de nouveaux horizons
et à se former une idée plus nette et plus
précise de ce palais de la création
renouvelée, destiné à être un jour notre
domaine et notre habitation.
La première prérogative dont jouiront les corps ressuscités des élus sera celle de
la subtilité. – De même que le Seigneur ressus¬cité passa à travers un tombeau
qui était scellé, et que le lendemain il apparut soudain devant ses disciples, dans
un appartement dont les portes étaient closes, ainsi notre corps, non plus
composé d'une substance inerte et grossière, mais animé et traversé en tous sens
par l'esprit, corpus spirituale, traversera les espaces, comme un rayon de soleil, et
aucun obstacle corporel ne parviendra à l'arrêter.
La seconde propriété des corps glorieux sera l'agilité ils courront comme des
étincelles à travers des roseaux, tanquam scintillœ in arundineto discurrent[21]. Ils
auront la faculté de se mouvoir avec la célérité de la pensée elle même, et
partout où l'esprit le voudra, le corps s'y transportera aussitôt.
Notre corps ne sera donc plus retenu à la terre par la force d'attraction, mais,
dégagé de toute corruption et de toute pesan¬teur, il prendra librement son
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 54
essor. Et de même que le Seigneur a été enlevé au ciel, ainsi nous serons
emportés à sa rencontre dans les airs, et nous volerons nous aussi, assis sur les
nuées.
Déjà, l'ordre physique actuel nous offre une image et une faible représentation
de cet état nouveau auquel notre nature sera un jour élevée. Des éléments
impondérables, tels que l'électricité et le magnétisme, ne pénètrent ils pas
librement à travers les substances les plus denses et les plus opaques, ne
circulent ils pas rapidement et sans effort à travers les granits et les métaux ? Il
en sera ainsi de nos corps après la résurrection, la matière ne pourra plus ni les
arrêter ni les borner. La bassesse sera absorbée dans la gloire, le sensible dans le
spirituel, l'humain dans le divin.
Il n'y aura plus de maladie, plus de mort, et partant plus de nourriture, plus de
génération, plus de distinction de sexe ; notre chair, maintenant fragile, sujette à
mille infirmités, deviendra impassible, douée d'une force, d'une solidité, d'une
consistance qui l'affranchiront à jamais de tout changement, de toute fatigue, de
toute altération.
Enfin les élus ressuscités posséderont la clarté. Ils seront environnés d'une telle
splendeur, qu'ils apparaîtront comme autant de soleils : Tunc justi fulgebunt sicut
sol in regno Patris eorum[22] – A la vérité. cette clarté sera départie à des degrés
divers aux élus, suivant l'inégalité de leurs mérites », car autre est la clarté du
soleil, autre est celle de la lune, autre est celle des étoiles. Les étoiles elles mêmes
diffèrent entre elles en clarté. Ainsi en sera t il à la résurrection des morts[23].
Les élus qui apparaîtront entourés de plus de gloire, seront les docteurs : « Ceux
qui auront éclairé les peuples dans la vraie doctrine, brilleront comme la lumière
du firmament. – Les pasteurs, ceux qui les auront formés à la justice, seront
comme des étoiles, pendant toute la durée des éternités[24]. » – La clarté dont les
élus seront ornés jettera sans cesse de nouveaux reflets, elle prendra à tout
instant une nouvelle croissance ; les saints glorifiés se communiqueront
éternellement les biens qu'ils possèdent. et ils réfléchiront les tins sur les autres
les torrents de splendeur dont ils seront illuminés. La source et le foyer de cette
clarté divine ne seront autres que Dieu lui même, qui, selon saint Jean, est tout
« lumière » et en qui il n'y a aucun mélange d'imperfections et de ténèbres : Cum
apparuerit, similes ei erimus, quoniam videbimus eum sicuti est[25].
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 55
La vision de Dieu, que les élus contempleront face à face et dans son essence,
inondera leur âme de ses plus ineffables irradiations, et celle ci à son tour
illuminera le corps qui apparaîtra environné d'une clarté aussi grande que le peut
comporter une nature créée.
De toute cette doctrine, nous pouvons conclure avec certitude que nos corps
entreront dans un mode d'existence infiniment différent de leur manière d'être
ici bas, qu'ils seront ennoblis, embellis, transfigurés, au point qu'il y aura, entre ce
nouvel état et l'état présent, une différence infiniment plus grande qu'entre une
roche inerte et les plus brillants rayons de soleil, qu'entre l'or le plus pur et le
limon le plus grossier et le plus ténébreux.
D'ailleurs, il est écrit que les corps des saints seront modelés et configurés sur le
corps ressuscité de Jésus Christ : Configurati corpori claritatis Christi[26]. Jésus
Christ dans l'Eucharistie nous donne une image et une représentation de ce que
seront un jour les corps glorieux. Sans quitter le Ciel, où il est assis à la droite de
son Père, il se trouve chaque jour substantiellement présent en mille lieux de la
terre ; il est tout entier, sans réduction, sans diminution, dans chaque parcelle de
l'Hostie, dans chaque goutte du calice. – Par ce mode d'existence surnaturelle et
incompréhensible, ne témoigne t il pas que ceux qui se sont élancés dans la vie
nouvelle ne sont plus assujettis ni dominés par les lois de la nature physique
actuelle, et que la matière inerte ne saurait mettre obstacle à la bonté et à
l'infinie puissance de Dieu ?
En parcourant la vie des saints, on retrouve encore d'innombrables analogies de
cet état où nous serons élevés dans la vie future.
Dès qu'une âme a pris son essor vers Dieu, que l'esprit d'en haut est descendu en
elle, la soulevant au dessus de la tyrannie des sens et de la sujétion aux appétits
inférieurs, il arrive que la chair ressent le contrecoup de la vie nouvelle dont l'âme
est investie, et souvent elle éprouve les effets anticipés de cette liberté de la
gloire où entreront les enfants de Dieu. – Des Thérèse et des multitudes d'âmes
extatiques, consumées intérieurement de la flamme des Séraphins, se sont
élevées d'elles mêmes et sans point d'appui dans les airs. – Saint Maur, disciple
de saint Benoît, marchait à pied sec sur les eaux. – D'autres, tels que saint
François Xavier, saint Alphonse de Liguori, furent affranchis des lois de l'espace,
et on les vit simultanément prêchant, priant dans une ville, et assistant un malade
ou portant secours à des naufragés dans les lieux les plus éloignés.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 56
D'autres fois, la lumière que l'esprit de Dieu a
versée dans l'âme des saints émane sur leur
physionomie, sur leurs vête¬ments, dans tout leur
être, et les illumine d'une auréole dont ils
paraissent glorieusement entourés. Il en doit être
ainsi ; car ceux qui ont semé dans la chair récoltent
de la chair la corruption, et ceux qui ont semé dans
l'esprit recueillent la vie éternelle de l'esprit[27].
Il est encore une vérité certaine et d'une certitude
de foi, c'est que le jugement achevé, Jésus Christ
remontera aussitôt dans le Ciel, ayant pour escorte
tous ses élus. Il désignera à chacun d'eux la place
qu’il lui a préparée au jour de son Ascension : Vado
parare vobis locum.
Les élus auront pour demeure le Ciel empyrée. celui
qui est au dessus de tous les astres et de toute la
nature corporelle et visible. Suivant ce qui est écrit :
« Nous serons enlevés avec eux « dans les nuées, à
la rencontre du Christ dans les airs, et ainsi « nous
serons toujours avec le Seigneur[28]. »
III. MAGNIFICENCE ET INCOMMENSURABLE ETENDUE DU TEMPLE DE
L’IMMORTALITE.
S'ensuivra t il que le reste de la création, les astres et notre monde sublunaire
resteront vides et dépeuplés d'habitants ? – Mais s'il en devait être ainsi,
pourquoi la sagesse divine les recons¬truirait elle sur un nouveau plan et en les
ornant de toutes les merveilles de sa splendeur et de ses beautés ? . Saint
Thomas nous enseigne que le Ciel est destiné à servir de séjour et d'habitation
principale aux saints glorifiés, mais ils n'y seront pas pour autant immobiles et
circonscrits dans un espace déterminé. – Les élus auront chacun leur trône, ils
occuperont suivant leur mérite des demeures et des places plus élevées ; – mais,
observe saint Thomas, le mot de place, locum, doit s'entendre plutôt de
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 57
l'excellence du rang, de l'ordre de primauté, que de l'éminence du lieu qui sera
désigné. Le Christ quitterait momentanément le Ciel, le lieu où il irait s'établir
serait toujours le plus digne et le plus haut, et les autres lieux d'autant plus
honorables, qu'ils seront plus voisins de celui qu'occupera le Christ ; les anges qui
jouissent de la gloire ne descendent ils pas du Ciel et n'y montent¬ils pas à leur
gré ? – Il faut conclure que le temple de l'immensité s'épanouira dans toute son
étendue et dans tout son éclat aux regards ravis des élus, et que sans quitter un
seul instant le Christ, il sera en leur pouvoir de se transporter en un clin d’œil
jusqu'aux confins du firmament. – Il leur sera facultatif d'explorer les astres, de
reparaître sur cette terre. de parcourir de nou¬veau les lieux où ils ont vécu, prié,
et qui ont été le théâtre de leurs travaux et de leurs immolations. Ce sentiment
concorde avec les textes des Livres saints lorsqu'ils nous disent que les demeures
du Père céleste sont innombrables[29], que les saints brilleront comme des étoiles
dans de perpétuelles éternités, et que partout où sera le corps c'est à dire la
sainte humanité de Jésus-Christ, partout aussi les aigles se rassembleront[30].
Ici la science est en accord avec la foi, elle nous aide à concevoir l'ordre,
l'étendue, la magnificence de ce temple qui servira de domaine à l'homme
renouvelé.
De nos jours, le génie fécond et entreprenant de l'homme, après avoir exploré la
terre à sa surface et dans ses replis les plus intimes, s'est élancé jusqu'aux astres
et a mis hardiment sa langue
dans les cieux : In cœlo
posuit os suum[31]. Armée
des plus puissants
instruments que l'art humain
ait jamais su construire,
l'astronomie contemporaine
a déchiré sur une grande
étendue le voile de
l'immensité qui semblait impénétrable à l'intelligence de l'homme, et avec la
patience de l'étude et de l'analyse, elle a fixé les rivages du ciel étoilé, elle en a
scruté toutes les profondeurs et tous les secrets.
Or, il est constaté, à l'heure présente, que cette terre que nous habitons n'est
qu'un atome minuscule auprès des milliards de mondes qui peuplent les espaces
du firmament. Je ne parle pas seulement de notre système planétaire. Tout le
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 58
monde sait que le soleil qui en est le centre et qui nous vivifie de sa chaleur, en
même temps qu'il nous éclaire de ses rayons, est séparé de nous par une distance
de plus de quarante millions de lieues, et sa lumière, qui parcourt trois cent mille
kilomètres par seconde, met plus de vingt minutes pour arriver à nos
paupières[32].
Autour du soleil gravitent non seulement notre terre, mais un grand nombre
d'autres astres plus vastes, plus volumineux, qui décrivent autour de ce même
centre des orbites plus étendues que celle que par sa translation annuelle la terre
décrit dans son parcours. Tous ces astres, dont la science actuelle a tracé la carte,
et dont elle est parvenue à construire avec précision toute la géographie, ne sont
eux mêmes qu'un grain de poussière, un point insignifiant, comparativement à
cette multitude d'autres mondes épars dans l'immensité[33]. – Ces étoiles
innombrables qui parais¬sent immobiles et, à cause de leur distance incalculable
de notre terre, nous semblent comme des grains de lumière semés au-dessus de
nos têtes, sont elles mêmes autant de soleils. – Ces soleils, à leur tour, éclairent
et meuvent des planètes et des satellites, et ils emportent dans leur course des
mondes probablement plus brillants et certainement plus étendus que ne l'est
notre monde solaire[34].
Si nous voulons supputer le nombre de ces mondes qui ornent l'immensité et
dont l'ensemble forme ce que l'on appelle le monde des constellations, il faut
nous ressouvenir qu'à l’œil nu on en découvre à peu près six mille huit cents.
Mais, à mesure que l'on construit des instruments d'optique plus parfaits, le
nombre s'en accroît dans des proportions prodigieuses. Herschel a calculé qu'au
moyen d'un télescope on pouvait en distinguer plus de vingt millions. Durant les
nuits sereines. un observateur qui jette les yeux sur le firmament aperçoit une
longue nébuleuse blanche qui entoure le ciel tout entier. On a reconnu, en
décomposant la lumière, qu'elle est formée d'une multitude incalculable
d'étoiles, qui. à la distance où elles sont situées de la terre, semblent se
confondre et former entre elles une seule route lumineuse et continue. En
analysant leurs lumières, on a pu connaître la structure de ces globes, la matière
qui compose leur masse atmosphérique. On a constaté que ces étoiles fixes
étaient incandescentes, composées des mêmes éléments et ayant des
températures aussi élevées que celles du soleil qui nous éclaire[35]. Quant aux
planètes, on sait maintenant qu'elles ont, comme la terre, de l'eau, de l'air, des
vapeurs..., et on est parvenu à préciser la condition de leurs climats. Il n'est pas
douteux qu'elles ne soient, comme notre sphère, sillonnées par des continents et
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 59
des mers, qu'elles n'aient des plaines, des montagnes se couronnant de neiges en
hiver et s'en découronnant au printemps[36].
Que d'autres mystères dans
l'immensité que la faiblesse de nos
esprits ne parviendra jamais à
sonder ! Et c'est ainsi que la
science, en se perfectionnant, nous
révèle de plus en plus la grandeur
divine, et nous invite à nous écrier
avec les transports du Prophète :
« Que vos œuvres sont admirables,
ô Seigneur... Les cieux proclament
vraiment votre gloire, le jour
l'annonce au jour, la nuit la publie à
la nuit[37] ... » – Voilà le domaine de l'homme, le temple magnifique destiné à lui
servir un jour de palais et d'habitation ; une fois ressuscité, glorieux et
incorruptible, il embrassera d'un regard les richesses remplissant ces espaces, il
franchira d'un seul trait ces vastes distances, avec plus de célérité que la lumière
elle même ne les parcourt.
La science hostile à nos croyances, a voulu se servir de ces considérations pour
ravaler l'homme, combattre ses espérances et ses glorieuses destinées.
Comment admettre, a t elle dit, que ces vastes sphères que la lumière arrose à
profusion et où les éléments possèdent toute leur énergie et toute leur vitalité,
soient des solitudes mornes et dépeuplées d'habitants ? – Pendant que notre
planète qui, auprès des autres globes, n'est qu'une parcelle imperceptible,
servirait de séjour à des êtres vivants capables de connaître et d'aimer, ces
milliards de mondes suspendus au dessus de nos têtes, ne compteraient d'autres
sujets que des corps inertes, accomplissant mécaniquement la loi de leur nature,
ou des animaux esclaves de leur instinct et incapables de connaître la main qui les
nourrit ? – Dans une goutte d'eau suspendue à la pointe d'une aiguille, on
distingue, à l'aide d'un microscope des millions d'animalcules ; chaque grain de
poussière que nous foulons aux pieds renferme peut être autant d'êtres vivants
et organisés qu'il y en a sur toute la surface de la terre. Et le Créateur, si prodigue
de la vie animale, aurait semé la vie intellectuelle avec épargne ? Ces
innombrables mondes, chargés de raconter sa gloire, ne seraient que des lyres
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 60
suspendues dans le vide, sans esprit pour les entendre, sans cœur pour leur faire
écho et tressaillir à l'harmonie de leurs chants ?
Si donc la raison et toutes les analogies des choses existantes nous invitent à
conclure que la vie et la pensée animent toutes les sphères, qu'est ce alors que
l'homme au milieu de ces êtres innombrables, de ces races douées comme lui
d'une âme et d'un corps, et dont le dénombrement échappe à tous nos calculs et
à toutes nos suppositions ? Et comment admettre qu'il est le centre de toutes
choses, que c'est pour lui que tout a été fait et que la destinée finale de cette
multitude d'êtres, d'une nature sans doute supérieure à la sienne, soit
subordonnée aux épreuves et aux vicissitudes du pèlerinage éphémère qu'il
accomplit ici bas ?
Je réponds à cette difficulté que, sur cette question, l’Église n'a rien défini. Les
Livres saints n'ont pas été écrits pour donner un vain aliment à notre curiosité.
Dans le récit qu'ils nous ont fait de la création, ils ne nous parlent que de deux
sortes de natures intellectuelles : les anges et les hommes. Ils ne se sont point
souciés de nous apprendre quelle pouvait être la constitution minéralogique,
l'état des plantes et des animaux dans les sphères autres que celles que nous
habitons. En cette matière, l’Église n'a condamné aucun système, et le champ
reste ouvert à toutes les conjectures et à toutes les opinions.
Les anciens docteurs pensaient assez généralement que les intelligences
supérieures étaient préposées à la direction des astres du ciel. – Il est rationnel
de penser que les êtres capables de bénir et de louer Dieu remplissent tous les
espaces, comme ils remplissent tous les temps ; ce n'est donc pas s'éloigner de la
tradition catholique que de rattacher l'existence matérielle des astres à
l'existence d'êtres intelligents et libres comme nous.
L’Église nous donne même à entendre qu'ils ont été le théâtre de la première
scène du drame providentiel de ce grand combat entre les esprits supérieurs que
saint Jean nous décrit en son Apocalypse, et dont nos luttes terrestres sont la
continuation[38]. C'est dans la partie la plus lumineuse du ciel, au dessus des
astres les plus brillants, dit Isaïe, que Lucifer essaya de se dresser sur un trône et
qu'il en fut précipité ; c'est au sommet de ce ciel des cieux, dit le Psalmiste, que
Jésus Christ s'est élevé[39].
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 61
Mais si ces sentiments ne sont que des opinions théologiques, ce que l'on doit
regarder comme certain et comme article de la foi, c'est que tous les astres et
tous les soleils ont été régénérés par le sang divin et qu'ils ont participé à la grâce
de la Rédemption ; l’Église l’affirme dans une de ses hymnes solennelles : Terra,
pontus, astra hoc lavantur flumine.
Le sceptre du ciel et de la terre a été mis dès le commence¬ment entre les mains
du Fils de Dieu. Cette multitude de mondes, dont le nombre, aussi bien que les
dimensions, dépassent toute mesure, ne sont que la minime partie de la dot
attribuée à son humanité, en vertu de son indissoluble union avec la divinité ;
« car Dieu, son Père, a mis toutes choses sous ses pieds, il l'a « placé à sa droite,
dans les cieux, au dessus de toute principauté, « de toute puissance, de toute
vertu, de toute domination, de « tout ce qui a un nom, soit dans le siècle présent,
soit dans le « siècle à venir. Il est le lien de toutes les choses visibles et invisibles,
et tout ce qui a été créé n'existe que par lui et en « lui[40] ... »
Si vous me demandez maintenant pourquoi, parmi les autres sphères
incomparablement plus vastes et plus brillantes, le Créateur a discerné la plus
petite des étoiles habitées pour en faire le lieu de son anéantissement, le théâtre
de ses travaux et de tous les mystères de son Incarnation et de notre
Rédemption, je répondrai que le Verbe incréé, voulant manifester les
profondeurs et l'excès de son amour en s'abaissant outre mesure, s'est élancé du
sein de son Père et des collines de son Éternité, comme parle l’Écriture, et il a
franchi sans s'y arrêter tous les ordres des hiérarchies intellectuelles. Traversant
le ciel empyrée, où habitent les natures angéliques, il ne s'est pas uni à elles, et ce
n'est pas dans leur demeure qu'il a fixé son séjour : Nusquam enim angelos
apprehendit[41]. Descendant ensuite dans les régions les plus hautes du
firmament, celles qu'éclairent les grands soleils, il les a jugées également trop
somptueuses et trop brillantes. – Comme il est écrit dans le Cantique des
cantiques, il s'est élancé dans ses descentes de collines en collines, jusqu'à ce
qu'il soit parvenu à ce qu'il y a de moindre : Ecce venit saliens in montibus[42]. –
Pour y fixer ses pas mortels, pour s'y cacher, pour y souffrir, il a choisi entre tous
les astres de la création un des plus petits et des plus obscurs. Vérifiant à l'égard
des mondes, comme à l'égard des individus, cette parole du Prophète (Psaume
CXII, v. 16) : « Il a suscité l'indigent de ce qui est bas et il a élevé le pauvre de sa
poussière et de son fumier. »
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 62
Sans doute, par la préférence qu'a donnée le Christ à notre planète si inférieure
et si bornée, et par la perpétuelle transsubs¬tantiation de sa substance matérielle
au corps de Dieu, qui se consomme par l'Eucharistie, notre terre n'a pas acquis
cette priorité dans l'ordre physique que lui attribuaient à tort les anciens , mais
elle possède la priorité dans l'ordre moral et dans celui de l'épreuve. – Elle est le
centre du monde surnaturel. – C'est d'elle, dit l'Apôtre, que se répand sur tous les
autres mondes la vertu qui les conserve et les déifie ; elle rallie dans son unité
toutes les perfections que comprend l'univers elle restaure dans son ensemble la
diversité des existences créées par elle, les cieux se sont inclinés, Dieu s'est
rapproché de ce bas monde, et suivant la belle expression de saint Ambroise, il
s'est revêtu de l'univers comme d'un manteau, et il a resplendi dans l'universalité
des créatures.
Voilà tout ce qu'il nous est possible de dire sur l'état futur des mondes et sur le
lieu de l'immortalité.
Évidemment, nous n'entendons pas décrire aujourd'hui la félicité suprême et
essentielle des élus, ce que nous appelons la vision béatifique, c'est à dire cette
possession de Dieu, tellement intime et
inhérente à notre être, que nous lui serons
unis comme le fer s'unit au feu, et
qu'en le voyant face à face, au foyer des
clartés de son éternelle essence, nous
serons transformés à la ressemblance de
ses divines splendeurs ; cette vision
appelée la vie éternelle, parce
qu'elle confère à l'homme une
participation directe et immédiate à la
béatitude de Dieu, n'est dépendante d'aucun espace ni d'aucun lieu. – Dieu est
infini et présent partout. – L'âme juste est le sanctuaire où il habite
préférablement. Les anges qui nous assistent et nous protègent sur cette terre
voient sans cesse la face du Père Céleste, et les âmes saintes séparées de leur
corps portent leur paradis en quelque endroit qu'elles soient placées. Fussent
elles au milieu des plus épaisses ténèbres de l'abîme, Dieu qui les possède et les
rassasie ne laisserait pas de les inonder de ses clartés, et les jouissances dont il les
abreuve n'en ressentiraient aucune diminution. Si l'homme était un pur esprit, il
n'aurait pas besoin, au delà de la vie présente d'un lieu matériel déterminé. Alors
la terre et la création visible n'auraient plus aucune raison d'être, et elles seraient
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 63
irrévocablement détruites. Mais l'humanité est destinée à renaître, d'où il suit
que la matière qui lui a servi de vêtement est, elle aussi, appelée à se restaurer à
l'instar de son hôte rajeuni et glorifié.
Ainsi, le corps total de l'humanité, l'ensemble de la création visible passeront par
l'épreuve du feu, et ils en sortiront éclatants et purifiés. De même que le métal
n'est pas jeté dans la fournaise pour être consumé et détruit, mais pour en sortir
raffiné et à l'état d'or pur, ainsi l'embrasement que subira le monde ne
l'anéantira pas, mais il ne fera que le purifier, le transfigurer en une
représentation plus nette et plus pure de l'idée de Dieu réalisée en lui.
IV. ENSEIGNEMENTS ET CONSEQUENCES PRATIQUES DE LA DOCTRINE DE LA
CREATION RENOUVELEE.
« Et je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui, venant de Dieu, descendait du
ciel comme une épouse parée pour son époux, et j'entendis une grande voix qui
venait du trône et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et il
demeurera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu demeurera avec eux, et il
sera leur Dieu[43]. »
Ah ! n'allez pas croire, parce que
le monde aura cessé de tourner
sur lui même, et de courir
toujours dans le même cercle,
comme l'esclave attaché à la
meule, que, dans cette nouvelle
terre, l'air y sera sans fraîcheur,
les prairies sans verdure, les
arbres dépouillés de leurs fleurs
et que les fontaines n'auront plus d'eau jaillissante. – Quoi ! vous vous
imagineriez que cette nature qui maintenant court, s'agite, fermente pleine
d'élan et de vie, sous la lumière indirecte et partielle de notre soleil ténébreux, va
demeurer inerte, stérile, glacée sous le regard direct de Dieu
Le monde nouveau, c'est une chose vivante La Jérusalem céleste, c'est l’Église
éternelle, c'est la fille de Dieu, l'épouse sans tache de l'Agneau. – L'Agneau, Verbe
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 64
incarné, occupe le milieu de son cœur. – C'est lui qui en est la vie, le foyer, l'eau
jaillissante, le flambeau inextinguible et toujours brûlant. – Quant aux êtres
fortunés qui l'habitent, ils s'élanceront toujours de clarté en clarté, de progrès en
progrès, de ravissement en ravissement...
« Dieu ne peut croître, mais la créature croîtra toujours. Seulement elle
s'attachera immuablement à son centre par un amour immense, et c'est là ce qui
s'appellera son repos et son immobilité[44]. »
De ces enseignements, quelles conséquences pratiques et mora¬les déduire pour
la direction de notre vie et la règle de nos actions ?
Le première est celle ci : que le comble de la folie humaine est de s'attacher aux
biens périssables et corruptibles d'ici bas.
Que diriez vous d'un grand roi, maître d'un vaste empire, qui, dédaignant ses
trésors somptueux, l'éclat de sa couronne, fixerait ses regards et toutes ses
pensées sur une poignée de sable ou un morceau de fange, qui tiendrait collés à
cette ville matière son cœur et toutes ses affections ? – On raconte d'un
empereur romain qu'au lieu de commander ses armées et de rendre la justice, il
passait son temps à enfiler des mouches. – Ainsi en est il de la plupart des
hommes, appelés à la possession d'un royaume qui embrasse toute l'étendue des
firmaments : ils se passionnent, ils entreprennent des luttes insensées et à
outrance pour des intérêts moindres que la toile fragile filée par l'araignée, que
l'herbe qui se fane ou que la vie abjecte et sans valeur du ver qui rampe à nos
pieds.
La seconde de ces conséquences, c'est que la souffrance en cette vie n'est qu'un
mal relatif.
Il y a sur cette terre des angoisses sombres, de cruelles et saignantes
meurtrissures, des séparations poignantes et inénarrables. – L'histoire nous offre
en spectacle des mères qui virent sous leurs yeux leurs enfants flétris, dégradés,
livrés à des misérables pires que les démons, qui torturaient leurs corps et
s'étudiaient par mille raffinements à tuer leurs âmes... Elle nous les a dépeintes
en proie à des tortures morales plus terribles que les supplices et la mort. – Un
grand poète l'a dit : « L'habitant de la cabane et celui des palais, tout souffre et
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 65
tout gémit ici bas ; les reines ont été vues pleurant comme de simples femmes, et
l'on s'est étonné de la quantité de larmes que contiennent les yeux des rois[45]. »
Mais tous ces déchirements et toutes ces souffrances ne sont qu'un laboratoire
et un creuset où la divine bonté jette notre nature, afin que, semblable au noir et
vil charbon, elle en ressorte sous la forme d'un diamant précieux et étincelant.
Jésus Christ a dit : « Une femme, lorsqu'elle enfante, est dans la tristesse, parce
que son heure est venue ; mais après qu'elle a enfanté un fils, elle ne se souvient
plus de sa douleur, à cause de sa joie, parce qu'un homme est né au monde. –
Vous donc aussi, vous avez maintenant de la tristesse : mais je vous verrai de
nouveau, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie[46]. »
Il en est de même de tout l'ensemble de la création. Elle est dans la douleur, elle
sème la moisson à venir dans les tribulations et dans les larmes, mais tôt ou tard
se lèvera sur elle le soleil de cet autre monde dont la foi nous fait entrevoir
l'aurore. Et tout ce qui gît maintenant enseveli et accablé sous le poids du péché
et de la mort, tout ce qui soupire douloureusement sous la malédiction et la
corruption se dilatera dans la lumière et dans la joie, se relèvera dans la gloire
d'une félicité sans mesure et sans fin.
La troisième conséquence de notre doctrine, c'est qu'il ne faut pas se laisser
troubler par le bruit de nos agitations sociales et par les ébranlements de nos
révolutions. Tout cela n'est qu'un prélude. C'est le chaos précédant l'harmonie ;
c'est la mobilité qui cherche le repos, le crépuscule qui marche vers le jour. La cité
de Dieu se construit invisiblement. mais sûrement, au milieu de ces grandes
secousses et de ces convulsions déchirantes. Les désastres publics et les grands
fléaux ne sont autres que le glaive du Seigneur et le van de sa justice discernant la
paille du bon grain. Nos guerres, nos luttes morales, nos discordes civiles hâtent
le jour de la délivrance, celui où la cité de Dieu sera parfaite et consommée. Et
quand la tourmente des siècles aura passé, il se fera un grand calme et un grand
apaisement. – Ce sera alors le progrès et la croissance, l'éternelle demeure des
créatures libres et intelligentes, l'unité qui ne fera de tous qu'une seule âme dans
la vie et dans l'éternelle lumière de Dieu.
Saint Augustin, après son baptême, ayant examiné en quel lieu il pourrait servir
Dieu plus utilement, résolut de retourner en Afrique avec sa mère, son frère et un
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 66
jeune homme nommé Evodius. Quand ils furent arrivés à Ostie. ils s'y reposaient
du long chemin qu'ils avaient fait depuis Milan et se disposaient à s'embarquer.
Un soir, saint Augustin et sa mère, appuyés sur une fenêtre qui regardait le jardin
de la maison, s'entretenaient avec une
suavité extrême, oubliant tout le passé et
portant leurs regards vers le céleste
avenir.
Ce soir là, la nuit était calme, le ciel pur,
l'air silencieux, et aux clartés de la lune et
à la douce scintillation des étoiles, on
voyait la mer étendre au loin à l'horizon
l'azur argenté de ses flots.
Saint Augustin et sa mère, sainte Monique
Augustin et Monique cherchaient quelle
serait la vie éternelle. Ils franchissent d'un seul bond de l'esprit les astres, le ciel
et tous les espaces qu'habitent les corps. Ils passent ensuite avec le même élan
au dessus des anges et des créatures spirituelles, ils se sentent transportés
jusqu'au trône de la Sagesse éternelle, et ils ont comme une vision de Celui par
lequel tous les êtres sont, et qui Lui même est toujours, sans aucune différence
de temps.
Combien de temps dura cette extase ? Elle leur sembla fugitive comme l'éclair, et
ils se sentirent hors d'état d'en évaluer la durée.
Revenus à eux mêmes et obligés d'entendre de nouveau le bruit des voix
humaines, Monique s'écria : « Pour ce qui me regarde, je n'ai plus aucun plaisir en
cette vie, je ne sais ce que je fais encore ni pourquoi j'y demeure. » – Cette scène
est demeurée célèbre et populaire. De grands maîtres l'ont immortalisée par les
chefs-d’œuvre de leur art. Les peintures et les représentations qu'ils en ont
tracées ont été mille fois reproduites et ont laissé vivante et impérissable cette
sublime page de la vie de Monique et d'Augustin.
Le lendemain de ce jour, Monique fut saisie par la maladie qui amena sa mort, et
neuf jours après l'extase qui l'avait ravie et élevée au dessus de ses sens, elle alla
contempler face à face cette beauté souveraine dont, dès ici bas, elle avait
entrevu le rayonnement et l'image[47].
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 67
Dans ce séjour de la vie bienheureuse qu'entrevit sainte Moni¬que. le Christ sera
vraiment roi, non pas seulement en tant que Dieu, niais en tant qu'il est visible, et
s'est revêtu de notre nature humaine ; il régnera éternellement sur la maison de
Jacob[48].
La prise de possession
de son royaume ne
sera définitive, et la
gloire dont il est investi
à la droite de son père,
ne sera parfaite et
consommée, que
lorsqu'il aura achevé
de mettre ses ennemis
sous l'escabeau de ses
pieds[49].
Alors toutes choses lui
seront soumises et lui même sera sou¬mis à Celui qui lui a assujetti toute
créature. Jusque là, le Christ combat avec son Église, occupé à conquérir son
royaume, soit en en éliminant les impies, soit en rappelant à lui les justes, par les
ineffables attraits de sa miséricorde. – Son royaume dans le Ciel sera reconstruit
sur un ordre tout nouveau et sur un mode très différent de celui sur lequel il est
établi ici bas[50]. – En cette vie nouvelle, Jésus Christ ne sera plus représenté par
une Église enseignante, les élus n'auront pas besoin d'être éclairés et assistés par
les bons anges, ni de recourir pour leur sanctification aux sacrements. – Leur état
sera une pure et perpétuelle contemplation de la divinité, où le Christ, tête de
l'humanité, emportera avec lui, dans le sein de son Père, l'universalité de ses
membres, afin de les soumettre à Celui à qui il est lui même soumis. Et tunc Filius
erit subjectus Patri, ut sit Deus omnia in omnibus.
Il n'y aura plus que la domination d'un seul Dieu s'étendant à tous, il n'y aura plus
qu'une seule gloire, la gloire de Dieu, devenue le partage de tous. De même que
la vie présente est soumise à des assujettissements variés, qu'elle demande pour
se soutenir des tempéraments et des conditions d'air, de vêtement et de
nourriture, ainsi, dit saint Grégoire de Nysse, dans le royaume du Christ, la vision
divine suppléera à ces nécessités diverses. Les élus puiseront en elle tout ce qu'il
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 68
leur sera possible d'aimer et de désirer; elle sera leur vêtement, leur aliment, leur
breuvage, et s'accommodera à toutes les exigences de leur vie renouvelée[51].
Heureux celui qui peut oublier un instant les sollicitudes présentes, pour tourner
ses espérances vers ce séjour fortuné, et s'élever par la pensée à ces hautes
sphères de la contemplation et de l'amour.
Mais, ô mon Dieu, que ces idées sont loin de la pensée de la plupart des hommes,
et quel est celui qui daignera donner une faible attention tu peu que nous nous
sommes efforcés de balbutier ? – Le grand nombre, aveuglé par ses passions,
dévoré par la fièvre de la cupidité et de l'orgueil, est à mille lieues de s'occuper de
son âme et de son avenir. Enfants des hommes, jusqu'à quand aurez vous le cœur
appesanti, et demanderez vous votre nourriture au mensonge et au néant ?...
Quand cesserez¬vous de vous retracer la mort comme un épouvantail, et de la
regarder comme l'abîme des ténèbres et de la destruction ? – Essayons
aujourd'hui de comprendre qu'elle n'est pas l'obstacle, mais le moyen ; elle est le
passage et la pâque qui mène du royaume des ombres à celui de la réalité, de la
vie mobile à la vie immuable et indéfectible. – Elle est la sœur amie dont la main
écartera un jouir les nuages et les vains fantômes, pour nous intro¬duire dans le
Saint des saints de la certitude et de l'incomparable beauté.
Ah ! dans ce discours il nous a peut être été permis de pressentir et d'entrevoir ce
qui se passera dans le pays de la gloire. – Quant à nous en faire une idée exacte,
nous ne le pouvons pas plus que celui qui, habitant depuis le sein de sa mère une
caverne souterraine, ne pourrait se représenter la lumière d'un beau jour.
En vous retraçant le royaume du Christ, nous n'avons pu vous parler qu'en
énigmes et en figures ; mais ces énigmes et ces figures sont le portrait de choses
grandes et véritables, l'irréfutable et éloquent commentaire de cette parole de
l'Apôtre : « L’œil de « l'homme n'a pas vu. son oreille n'a point entendu, son cœur
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 69
n'a pas pressenti ce que Dieu prépare à ceux qui l'ont aimé « et servi sur cette
terre[52]. »
Ici la parole expire. Au delà de ce que nous avons dit, la raison est impuissante à
rien concevoir. L'homme ne peut que croire, espérer, aimer et se taire. « Et celui
qui était assis sur le trône me dit : Écris car ces paroles sont sûres et véritables. »
Et dixit mihi : hœ verba fidelissima sunt et vera[53].
Nous vous avons obéi, Seigneur mon Dieu, nous les avons dites ces choses, nous
les avons écrites, nous les avons prêchées. Puissent ceux qui les ont entendues, et
nous avec eux, en obtenir un jour, par une vie sainte et exempte de péché, la
parfaite réalisation !
NOTES
[1] Rom., vin, 22,
[2] Herder, Idée sur la Philosophie, liv. 1, c. II.
[3] Les incrédules se sont moqués de cette chute des étoiles tombant sur la terre comme des
grêlons. Le Fils de Dieu ignorait il donc qu'il y a dans le monde d'autres centres d'attraction que la
terre ? Il n'a pas dit que les étoiles tomberont sur la terre... mais les étoiles tomberont. De nos
jours, on a observé des groupes d'étoiles, c'est à dire des groupes de soleils ayant un centre de
gravité commun, autour duquel ils décrivent, non des cercles et des ellipses, mais des spirales ; ces
spirales aboutissent au centre ; ce sont des milliers de mondes qui s'unissent et pour toujours ne
seront qu'un. (P. Gratry, De la connaissance de l’âme, t. 11, p. 368.)
Voir les Études religieuses des Pères de la Compagnie de Jésus, livraison d'octobre 1879, article
Stelloe cadent, par le P. de Bonniot.
[4] Adveniet autem dies Domini, sicut fur in quo cœli magno impetu transient, elementa vero calore
solventur, terra autem et quæ in ipsa sunt opera exurentur. (Petr., Ep. 1.)
[5] Cœli non sunt mundi in conspectu Domini. (Job., 13.)
[6] Novos vero cœlos et novam terram secundum promissa ipsius expectamus.
[7] Juxta veriorem philosophiam, cœlum ex peculiari ac propria natura non magis postulat motum
quam quietem ; sed in ordine ad naturam universalem, seu generalem mundi gubernationem, illud
dicitur esse illi magis naturale quod juxta totius universi statum magis consentaneum, magisque
accommodatum fuerit. (Sanctus Thomas, Sum., quæst. v, de Potent. A.S.)
[8] Non occidet ultra sol, et luna ultra non minuetur. (Isai., c. Lx).
[9] Quia erit tibi Dominus in Lcem sempiternam et complebuntur dies Lctus. (Isai, LX.)
[10] Terra quæ in gremio suo Domini corpus confovit, tota erit ut paradisus, et quia sanctorum
sanguine est irrigata, odoriferis floribus, rosis, violis immar¬cessibiliter erit decorata. (Ansel., in
ELcid.)
[11] De terra quidam ex sapientissimis Christianorum discerunt, quod graminibus semper virentibus,
et immarcescibilibus floribus, ac perpetua amænitate, instar paradisi terrestris, sit decoranda.
(Guillel. Paris, cujus verba refert Carthui.)
[12] Emitte spiritum tuum et creabuntur et renovabis faciem terræ.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 70
[13] Apoc., XXI, Il à 21.
[14] Id., Ibid., 11 à 22.
[15] Id., Ibid., 24.
[16] Id., XXII, 2.
[17] Saint Jean nous dit que les portes ne se fermeront pas de jour ; il eût été inutile d'ajouter
qu'elles ne se fermeront pas non plus la nuit, puisque la nuit aura à jamais été détruite, suivant ce
qu'il dit ailleurs, et nox ultra non erit.
[18] De civit., Dei, lib. ult., cap. ult.
[19] Consummans in unum, pet eum qui est primogenitus omnis creaturæ, caput corporis Eclesiæ, in
omnibus primatum tenens. (Colos., 1, 18.)
[20] I Cor., XV, 28.
[21] Sap., III, 7.
[22] Mt., XIII, 43.
[23] Eph., XV, 41, 42.
[24] Qui autem docti fucrint fulgebunt quasi splendor firmamenti. Et qui ad justitiam erudiunt
multos, quasi stellæ in perpetuas æternitates. (Dan., XII, 3.)
[25] I Jn, 1, 5.
[26] Philipp., ni, 20.
[27] Ga., VI.
[28] Simul rapiemur cum illis in nubibus, obviam Christo in aera, et sic semper cum Domino erimus.
(Ths., IV.)
[29] Joan., XIV, 2.
[30] Lc., XVII.
[31] Ps. LXXII. 9.
[32] Au passage de Vénus sur le soleil, observé en 1769, les différents calcu¬lateurs ont déduit, pour
la parallaxe du soleil. 8,91 ; la parallaxe de 8,91 cor¬respond à une distance de la terre au soleil de
23,150 demi diamètres terrestres, ou de 148 millions de kilomètres ; la lumière parcourant 300 mille
kilomètres par seconde, celle du soleil met pour venir jusqu'à nous 8 min. 13 s.
[33] En donnant aux étoiles de première grandeur la parallaxe de 0/1, nous avons pour durée du
trajet de leur lumière 32 ans. Pour les étoiles de neuvième grandeur la lumière nous arriverait en
1,024 ans ; quant à celles de seizième grandeur, les dernières visibles dans le télescope d'Herschel,
elles mettraient 24,192 ans à envoyer leur lumière jusqu'à nous. Toutes les étoiles pourraient donc
s'anéantir que nous continuerions à les voir encore presque toutes Pen¬dant plusieurs générations.
(Secchi, J)es étoiles, t. il, p. 145.)
[34] Il est évident qu'à la prodigieuse distance où les étoiles sont de nous (une étoile ayant une
parallaxe d'une seconde entière est 200,000 fois plus éloignée de nous que le soleil), on ne peut
distinguer les planètes qui les entourent, mais certains phénomènes permettent d’induire avec
certitude que ces astres ont des satellites obscurs qui accomplissent autour d'eux leurs révo¬lutions.
Le P. Secchi a constaté qu'il y avait des étoiles dont la grandeur était variable. Il cite Algol ou B de
Persée. Cette étoile de deuxième grandeur a son maximum d'éclat pendant 2 jours 13 heures ; elle
commence ensuite à diminuer lentement ; au bout de 3 heures 30 minutes elle est réduite à un
minimum qui atteint à peine une étoile de quatrième grandeur. La période complète de la variation
a une durée de 2 jours 20 heures 48 minutes 55 se¬condes. Des observations attentives ont constaté
que ce phénomène dépendait d'un astre obscur qui occultait partiellement J'étoile pendant un
certain temps, produisant une véritable éclipse partielle. (Secchi, t. 1, p. 152.)
[35] Par des études spectrales et en décomposant la lumière par des instruments optiques, on est
parvenu à reconnaître la nature chimique des substances incan-descentes dont sont formées les
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 71
étoiles. Ont y a constaté la présence abondante de l'hydrogène. du sodium, du fer. Le spectre des
étoiles offre approximativement les mêmes raies métalliques et lumineuses que le soleil... Preuve
que la composition du soleil et des étoiles fixes est identique. Les étoiles sont comme le soleil, des
astres incandescents et lumineux par eux mêmes. Dans plusieurs étoiles, comme dans Sirius, on a
observé des raies larges très dilatées ; ce qui est l'indice d'une température très élevée et d'une
densité dans l'atmo¬sphère hydrogénée de ces astres. (P. Secchi, Des étoiles, I, II, III.)
[36] A l'époque actuelle, où l'on est parvenu à construire des instruments d'optique d'une puissance
extraordinaire, où l'on a constaté l'état météoro¬logique et la composition chimique des planètes et
des étoiles, la question de leurs habitants préoccupe vivement l'opinion, et la science n'a pu se
dispenser d'en chercher, autant qu'il était en elle, la solution. M. Flammarion, auteur sceptique, a
écrit, sur les habitants des mondes stellaires, un livre dépourvu de toute valeur scientifique et qui
n'est autre qu'une œuvre d'imagination et de fantaisie, un pur roman. La Civilta cattolica, revue
romaine, a publié sur ce sujet intéressant, une série d'articles sérieux, dont nous ne donnerons que
quelques aperçus. Dans son étude sur la planète Jupiter, elle démontre par des preuves irréfutables
que cette planète ne saurait être habitée, ou tout au moins qu'elle ne peut l'être que par des êtres
d'une organisation totalement différente de la nôtre. Ainsi d'une part la pesanteur de Jupiter n'est
qu'un cinquième de celle de la terre, mais de l'autre, son volume équivaut à 310 globes ter¬restres,
d'où il suit que notre terre comparée à cette planète est dans les propor¬tions d'un grain de lentille,
vis à vis d'une orange. Un voyageur qui s’aventurerait dans Jupiter, pèserait deux fois plus qu'il ne
pèse sur la terre : un homme de 70 kilogrammes acquerrait un poids de 310 kilogrammes, à peu près
celui dit président de la fameuse société de corpulence instituée naguère aux États-Unis, Comme la
terre et toutes les autres planètes, Jupiter accomplit un mouvement de rotation sur son axe, et il y a
un mouvement de translation autour du soleil. Il tourne sur son axe en dix heures ; telle est la
mesure de ses jours. Cette planète a cinq heures de nuit, et est éclairée cinq heures seule¬ment par
le soleil. En revanche, les années sont beaucoup plus longues que les nôtres. Jupiter n'accomplit sa
révolution autour du soleil qu'en onze ans dix mois dix sept jours, de nos jours terrestres, Ainsi, qui
vivrait vingt ans sur cette planète, aurait vécu environ vingt cinq fois plus, que celui qui aurait vécu
sur la terre la même durée de temps. Tout le monde sait que l'axe de rotation de la terre est incliné
de 23 degrés environ sur le plan de son orbite annuelle. Il résulte de cette inclinaison, que les deux
hémisphères boréal et austral se trouvent successivement l'un et l'autre exposés à l'action directe
des rayons solaires : de là vient la différence des températures, l'ordre et la variété des saisons. Dans
Jupiter, l'axe de rotation n'a qu'une incli¬naison de trois degrés, quantité insignifiante ; il s'ensuit
que les Saisons sont uniformes, la température égale, et que les deux pôles de la planète sont
plongés dans une éternelle nuit. Ajoutons qu'à la distance où Jupiter est du soleil, le disque de cet
astre se réduit pour cette planète à un cinquième du volume de celui sous lequel il se montre aux
habitants de la terre. La lumière et la chaleur que reçoit Jupiter ne sont que le 27e de celles que
reçoit la terre.
La température de son équateur y serait donc celle de notre pôle nord. Jupiter est en outre
enveloppé d'une masse prodigieuse de vapeurs ; son atmosphère est sillonnée de raies noires d'une
densité telle qu'il serait impossible à un observateur transporté clans cette planète, de jouir de la
vue du ciel étoilé, ni même de parvenir à distinguer les quatre lunes ou satellites qui entourent
Jupiter. Il s'ensuit que les conditions atmosphériques de Jupiter ne comportent pas un règne
végétal et animal pareil à celui qui existe sur notre terre, et que, s'il y a des habitants, leur
constitution physiologique n'a aucune analogie ou similitude avec la nôtre.
Si, après Jupiter, nous étudions Saturne, planète éloignée de la terre de 1,411 millions de lieues et
séparée de Jupiter par un espace de 641 millions de lieues, nous arrivons à cette même conclusion,
que Saturne ne peut être peuplé d'habi¬tants, ayant une organisation analogue à la nôtre. Le
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 72
volume de Saturne égale six cent soixante quinze fois celui de la terre et sa densité n'est que de
vingt fois plus grande. Saturne accomplit sa révolution autour du soleil en 29 ans 166 jours 97
minutes. Ses hivers et ses étés sont en conséquence de sept ans continus ; ses pôles sont ensevelis
quatorze ans dans une nuit pro¬fonde. Nos régions tropicales ont sur la terre une température
moyenne de 25 degrés, elles en auraient sur Saturne 0,25. Ainsi notre pôle, avec ses qua¬rante
degrés de froid, serait une Sicile ou même un Sahara auprès des climats tempérés de Saturne.
Ajoutons encore qu'il paraît établi que Saturne, avec son anneau et ses sept satellites, est formé de
substance gazeuse. Ainsi les habitants de cette aimable planète ne reçoivent qu'un centième de la
lumière et de la chaleur que le soleil envoie à la terre. Il s'ensuit que, pour voir tant soit peu clair ils
devraient avoir des yeux confectionnés comme ceux des chats huants et des hiboux. Ils auraient de
plus l'agrément de vivre à l'état de volatiles flottant à travers les espaces comme les flocons de laine
et des bulles de vapeur.
Une planète paraîtrait se rapprocher des conditions atmosphériques de notre terre : c'est Mars.
Mars est de toutes les planètes celle qui a été le plus soigneusement étudiée à cause de sa proximité
relative de la terre, elle n'en est éloignée que de 56 millions de kilomètres. On est parvenu à en
dresser la carte, et à tracer les configurations de ses continents et de ses mers. Mars exécute sa
révolution en un an et 331 jours : son volume est le 71 de celui de la terre, à peu près cinq fois celui
de la lune. Les jours y sont de 24 heu¬res 77 minutes, à peu près la durée des nôtres. La lumière
du soleil l'éclaire en quantité suffisante, et sa température diffère encore peu de la nôtre. Les
continents apparaissent avec une teinte rouge, soit que le coloris soit dû à l'atmosphère, soit qu'il ait
pour cause la teinte du sol ou des végé¬taux. Les mers sont de couleur verdâtre, et il y a au pôle des
taches blanches qui s'étendent ou se rétrécissent suivant les saisons, ce qui fait supposer qu'elles
sont des neiges. Or les années sur cette planète étant plus du double des nôtres, ses hivers s'y
prolongent dans les mêmes proportions ; et puisqu'en prenant la distance de la terre au soleil pour
unité, la distance de Mars à ce même astre est de 1,52, il s'ensuit que Mars n'a qu'un quart de la
mesure de lumière et de chaleur que reçoit la terre. C'est donc une pure fantaisie de se représenter
Mars comme une oasis jetée dans l'espace, comme un séjour printanier et un ciel éblouissant d'azur
tel que serait la Sicile ou les îles Madère.
Disons encore un mot de Vénus, la plus radieuse et la plus poétisée des planètes, appelée Lcifer, à
cause de son éclat : les Phéniciens, les Romains, les Grecs l'ont mise au rang des divinités, en
l'appelant Junon, Isis, Vénus. Elle est désignée sous le nom d'étoile du matin. Tantôt elle précède,
souvent de 4 heures, le lever du soleil, et se montre baignée dans les demi clartés de l'aurore. Tantôt
elle précède le coucher du soleil, se perd dans ses feux et devient pour nous invisible. Tantôt elle suit
le soleil quand il tombe de l'Occi¬dent, brille de nouveau et s'appelle l'étoile du soir. Afin de réfuter
Flamma¬rion qui vante les charmes dont jouissent les habitants de Vénus, sous son ciel enchanteur
et toujours rayonnant, il nous suffira de faire observer que le diamètre de Vénus est inférieur
seulement d'un dixième à celui de la terre. Son volume et sa densité sont à peu près les mêmes : ses
jours aussi sont à peu près de même durée, 23 heures 27 minutes 6 secondes. Toutefois, l'année de
Vénus n'est que de 230 jours, et les saisons n'y sont que de 57 jours, au lieu de 90 jours, comme sont
les nôtres.
De toutes ces réflexions on pourrait induire peut être que le climat de Vénus vaut le nôtre. Mais
voici le revers de la médaille. L'axe de l'orbite terrestre, comme on le sait, est incliné sur celui de
l'équateur de 23o environ, Si l'axe de l'équateur était parallèle à celui de l'écliptique, il y aurait sur
toute la terre égalité de saisons et de climats. Dans Vénus l'axe de l'orbite au lieu d'une inclinaison
de 23 degrés a une inclinaison de 50 degrés. Si l'axe de la terre était incliné dans cette proportion,
tous les climats de la terre seraient boule¬versés. La France, l'Allemagne auraient une température
tropicale pendant l'été et un froid plus intense que celui du pôle pendant l'hiver, et vu que chaque
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 73
saison, dans Vénus, n'a qu'une durée de 57 jours, il serait impossible à des végétaux comme les
nôtres de croître et de mûrir, ni à des animaux, tels que sont ceux de notre terre, de subsister avec
une transition aussi rapide, d'une chaleur torride au froid le plus extrême.
Ajoutons encore qu'il est établi, par l'étude des phénomènes de réfraction, que Vénus a une
atmosphère deux fois plus dense que la terre. Et les roman¬ciers des mondes célestes en concluent
néanmoins que les habitants de ces planètes ayant comme nous des aptitudes poétiques et des sens
délicats à satis¬faire, sont les plus heureux des mortels ; qu'ils vivent dans ces régions enchan¬tées
et toujours sereines... Et puisque dans ces bains de vapeur ils ne doivent être sujets à aucun ennui,
ni à aucune tristesse, il faut admettre que sous leurs épaisses nuées, ils ne sentent jamais aucun
désir de voir briller au dessus d'eux le soleil pendant le jour, ni de voir scintiller les étoiles durant la
nuit...
[37] Ps. XIX, 1, 2, 3.
[38] Isaïe, XIV, 12, 13. Apoc., XIII, 7.
[39] Ramière, Horizon des serviteurs du Cœur de Jésus. (Messager du Sacré-Cœur, livraison d'avril
1879, p. 384.)
[40] Eph., 1, 21.
[41] Hebr., II, 16.
[42] Cant. des Cant., II, S.
[43] Apoc., XXI, 2.
[44] Gratry, De la connaissance de l'âme, t. II, ch. ri, § 6.
[45] Chateaubriand, Génie du Christianisme
[46] Jean, XVI, 21, 22.
[47] Confessions de saint Augustin, liv. IX, X. . .
[48] Et regnabit in domo Jacob in æternum et regni ejus non erit finis (Lc, II).
[49] Dixit Dominus Domino meo : Sede a dextris meis, donec ponam inimicos tuos scabellum pedum
tuorum. (Ps. 109, v. 1.)
[50] Tunc enim cessabunt omnia ministeria, novæ illuminationes in beatis, accidentalia gaudia de
conversione peccatorum et similia, sed erit quasi pura quædam contemplatio divina eodem modo
stabilis ac perpetua, qua tutus Christus, id est, caput cum omnibus membris feretur in Deum eique
subjiciatur. Et huic expositioni quadrat ratio subjuncta a Paulo : Et tune Filius erit subjec¬tus Patri, ut
sit Deus omnia in omnibus : id est, ut unus Deus in omnibus dominetur et glorificetur, et omnes in
Deo habeant quidquid sancte et juste amare possunt ac desiderare. (Suarez, quæst. LIX, art. 7.)
[51] Cum vita quam in præsenti transigimus, varie a nobis exigatur, multæ res sunt quarum
participes sumus, ut aeris, loci, cibi ac potûs, et aliarum rerum ad usum vitæ necessariarum, quarum
nulla est Deus. Beatitudo vero quam expectamus, nullius quidem harum rerum egena est, omnia
autem nobis, loco¬que omnium erit Divina natura, ad omnem usum ac necessitatem illius Vitæ, sese
convenienter et apte impartiens. (Greg. Nyss, Lib. de anima et resurr.)
[52] Quod oculus non vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit, quæ præparavit Deus iis
qui diligunt illum. (l Cor., II, 9.)
[53] Apoc., XXII, 6.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 74
Confidences de Jésus à ses prêtres
Don Ottavio Michelini
Âmes victimes de maléfices
Ecris, mon fils, Je suis Jésus. J’entends poursuivre l’entretien
du précédent message où J’ai voulu t’expliquer quelques
aspects de l’un des nombreux moyens par lesquels les
puissances obscures de l’enfer ‘‘attrapent’’ les âmes
inexpérimentées, imprudentes, toujours avides de nouveauté, faibles et sans
défense, parce que privées d’assistance spirituelle, ou à cause de leur propre
négligence ou de la carence de ceux qui, par vocation, avaient été chargés de
prendre soin de leur vie spirituelle, âmes attirées par des mirages défendus et
presque toujours trompées.
Je n’entends cependant pas inclure toutes les âmes dans les catégories ci-dessus ;
il y aussi, en effet, des âmes bonnes, saintes, des âmes sérieusement en chemin
vers la perfection, qui, par la volonté permissive de Dieu, sont victimes de
maléfices, dans la mesure où la souffrance que procure le maléfice devient pour
elles moyen d’expiation, de purification, de sanctification, d’enrichissement et de
rédemption, car la souffrance, d’où qu’elle provienne, si elle est acceptée avec foi
et offerte généreusement, se mue en sanctification.
Quelles sont les âmes qui peuvent être victimes de maléfices ?
Théoriquement toutes, les unes directement ou indirectement par l’action des
forces du Mal, les autres par la volonté permissive de Dieu. Le maléfice,
cependant, porte toujours en soi le sceau de l’enfer, spécialement lorsqu’il est
provoqué par les adeptes de l’Eglise de Satan, la Franc-maçonnerie.
Les maléfices sont-ils tous de même nature ?
Par beaucoup d’aspects, oui, dans la mesure où tous apportent à ceux qui en sont
les victimes, une souffrance spirituelle et physique.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 75
Les maléfices sont-ils tous les mêmes ?
Ils ne se différencient pas beaucoup entre eux :
1) Le maléfice produit sur un consacré revêt toujours une gravité plus
grande, au point de vue de l’intensité du maléfice ou du temps nécessaire
pour libérer la victime ;
2) Ensuite, celui qui se rend coupable de maléfice en évoquant les esprits
malins, peut déterminer la nature, la gravité, le degré, le nombre de
présences des esprits, qui généralement sont trois, mais peuvent être plus
nombreux ;
3) Cependant, pour quelque maléfice que ce soit, les effets dépendront
toujours de la libre volonté permissive de Dieu.
L’action pastorale la plus directe
Quels moyens doit-on employer pour libérer les âmes qui en sont victimes ?
Mon fils, l’exorciste ne doit pas s’attendre à des consolations, mais seulement et
toujours à la souffrance, et il voit rarement le résultat de son action pastorale,
pastorale la plus directe et dont le Verbe éternel de Dieu a donné si souvent
l’exemple en chassant les démons et en guérissant les malades. Mais pour que ce
ministère pastoral obtienne ses effets, il doit être exercé par de saints prêtres.
Viendra un jour ou des évêques vraiment saints se rappelleront la valeur de mon
commandement : « Allez, prêchez l’Evangile à toutes les nations, en les baptisant,
en guérissant les malades et en chassant les démons. »
Ensuite, l’exorciste, outre qu’il doit être saint, doit être un homme de profonde
prière, il doit utiliser tous les moyens autorisés, comme les sacramentaux,
auxquels plus personne ne croit aujourd’hui, alors que leur efficacité dépend de
la foi et de la grâce de ceux qui les utilisent ; il donnera en outre ‘‘les
bénédictions’’ qui, en privé, ne nécessitent aucune permission de l’Ordinaire. Si,
par contre, l’exorcisme est public et fait au nom de l’Eglise et en union avec elle, il
nécessite la permission de l’Ordinaire du lieu où il s’accomplit.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 76
Ensuite, Je t’ai dit en d’autres occasions que la stratégie de Dieu consiste à faire
tourner en bien tout le mal opéré par les forces obscures de l’enfer et de leurs
partisans, qui se perpétuent dans les siècles, tandis que la stratégie des
puissances obscures de l’enfer consiste à essayer de faire tourner en mal tout le
bien accompli sur la terre par les hommes de bonne volonté.
Monstrueuse et coupable tromperie
L’heure de la libération d’une âme victime de maléfice est toujours déterminée
par la volonté divine et peut être anticipée par la collaboration, la foi et le désir
de libération de la victime, ou bien peut être prolongée par le manque de
collaboration, de foi ou du désir d’être libérée, ou même à cause de l’action
maléfique encore agissante de celui qui a procuré le maléfice.
Ensuite, le maléfice peut-être maintenu ou prolongé par un dessein mystérieux
d’Amour, tendant à sauver les âmes impliquées avec la victime du maléfice dans
un plan particulier de salut.
Mon fils, les délais se font plus brefs, et l’heure est très proche ou l’on pourra et
où l’on devra appeler les choses par leur vrai nom, parce qu’il faudra éventer le
plan diabolique tendant à masquer ces douloureuses et cruelles réalités, par
lesquelles en particulier on a voulu affermir le plan diabolique et le défende de
toute contre-attaque qui aurait pu en gêner l’évolution.
C’est une tromperie colossale et monstrueuse dont sont victimes beaucoup
d’âmes qui la paient de leur souffrance, sans recevoir le moindre secours ni
réconfort de ceux qui, dans le dessein de Dieu, auraient dû être leurs naturels
protecteurs et défenseurs.
Fils, à présent cela suffit ; comme toujours Je te bénis. Aime-moi, prie et répare !
6 novembre 1978
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 77
Qui peut exorciser ?
Outre les évêques, naturellement les prêtres qui en ont la faculté déléguée par
l’évêque. Dans l’ordination sacerdotale est comprise aussi la faculté d’exorciser,
mais il est question de l’exorcisme officiel que les évêques se sont réservé, car
l’exorcisme privé appartient à tous les prêtres et même aux laïcs.
Comme J’ai pu te le dire lors des précédents messages, celui qui exorcise doit
toujours être un être de profonde vie intérieure, qui vit intensément de la grâce,
pleinement conscient et instruit de la tragique lutte à soutenir contre les
mystérieuses mais réelles puissances du Mal, qui connaît les astuces et les
embûches qu’elles sont toujours prêtes à tendre contre tous, mais spécialement
contre ceux qui les affrontent sans crainte et sans peur, mais aussi une nécessaire
prudence.
Le premier et le plus puissant moyen d’attaque
Les prêtes qui, après les évêques, sont ceux qui participent le plus intimement au
Sacerdoce royal du Christ, doivent exorciser en vertu d’un des principaux devoirs
de leur état, par conséquent en vertu d’un devoir de justice et aussi de charité.
En effet, si le prêtre est
convaincu, comme de fait il
doit l’être, qu’il est
‘‘corédempteur’’ avec le
Christ, et s’il est convaincu
que ‘‘racheter’’ signifie
libérer les âmes devenues
prisonnières des puissances
obscures du Mal, on ne voit
pas comment il pourrait
ignorer le premier et le plus
puissant moyen d’attaque Gabriel Amorth, exorciste au Vatican
contre des adversaires qui,
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 78
forts de la supériorité de leur nature, ne ménagent pas les coups au détriment
des âmes, surtout lorsqu’ils sont invités par des personnes perverses à en
prendre possession pour les torturer et les tourmenter de toutes les manières.
Ces prêtres peuvent très bien être comparés aux officiers d’une armée qui ne
croient pas devoir combattre l’ennemi qui les assaille, en affirmant que l’ennemi
n’existe pas, que c’est seulement une utopie des temps passés, tandis que leurs
soldats tombent en très grand nombre sous leurs yeux.
Cela, mon fils, est la réelle situation d’un très grand nombre de prêtres de cette
génération folle et incrédule qui assiste, impassible et sans sourciller, à l’action
destructrice et désagrégatrice des puissances démoniaques, feignant même
l’étonnement devant celui qui les accuse de complicité avec les forces du Mal !
Appeler de bons laïcs à remplacer les prêtres
… Les prêtres venant à faillir aux fins premières de leur vocation, Moi, Verbe
éternel de Dieu, Je t’invite à appeler de bons laïcs ayant la crainte de Dieu à
remplacer les prêtres devenus matérialistes, pour ‘‘bénir’’, sans peur et sans
crainte, en t’assurant de l’efficacité de leurs ‘‘bénédictions’’.
Continue, mon fils, parce que le besoin est grand. En effet, mon Eglise regorge de
forces ennemies, à l’intérieur comme à l’extérieur. Mais tu sais de quel côté
penchera l’issue de ce gigantesque conflit.
N’aie pas de doutes, mon fils, Je te confirme que les forces de l’enfer se
déchaîneront toujours davantage à ton égard ; mais ne crains pas, Je t’ai déjà dit
que tu trouveras la compensation dans l’abondance de mon Amour et que
personne ne pourrait rien contre toi.
Offre-Moi tes souffrances, que Moi, Je transformerai en lumière et grâces pour
tant d’âmes plongées dans la nuit de l’incrédulité.
Aime-Moi ; prie et répare !
12 novembre 1976
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 79
Exorciser : l’action la plus directe
de la Pastorale
Ecris, mon fils ! Je veux te redonner quelques règles que tu dois connaître et
auxquelles tu dois te tenir.
Pourquoi les ‘‘bénédictions’’, fréquemment, ne produisent-elles pas l’effet que
radicalement elles ont le pouvoir de produire ? Quelles en sont les raisons ?
1) Il est clair et évident que celui qui donne la ‘‘bénédiction’’ doit être en
grâce avec Dieu, doit être une personne d’une grande foi et d’une solide
piété chrétienne, mais également celui qui demande pour lui doit être en
grâce avec Dieu.
2) Il est nécessaire d’isoler la personne à bénir de toutes les autres personnes
qui, probablement, ne sont pas d’une piété chrétienne notoire, de l’isoler
des curieux ou, en général, de tous ceux qui ne participent pas à
l’exorcisme par la prière ou par l’offrande de leur souffrance.
3) Les personnes orgueilleuses, présomptueuses, qui sont présentes, non
seulement ne favorisent pas l’œuvre de l’exorcisme, mais l’entravent, en
renforçant grandement la présence et la puissance de l’ennemi.
4) Celui qui ‘‘bénit’’ doit, en plus de la prudence, être sur ses gardes :
l’adversaire fait tout pour distraire l’exorciste, pour le fatiguer, pour
l’épuiser. En outre, il ne faut pas oublier que lui est l’orgueil, la haine et la
division. C’est pourquoi, s’il trouve en face de lui l’humilité, l’amour et la
correction, il se décourage et cède plus tôt.
5) Celui qui ‘‘bénit’’ doit se préparer d’abord par la prière et s’assurer par
avance les prières de personnes bonnes et pieuses.
6) Il n’est pas prudent de la part de l’exorciste d’accepter le dialogue, sinon
dans des cas rares et déterminés.
7) Ceux qui sont sous l’emprise des esprits malins, ne le sont pas tous dans
une égale mesure ; il y a des esprits qui diffèrent par le degré
d’intelligence, par la force de volonté, par la puissance de perfidie.
8) Il y a certains démons qui ne peuvent être vaincus et chassés que par des
exorcistes saints, saints vraiment saints.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 80
9) C’est toujours une règle, non seulement de sagesse, mais de prudence, que
de s’immuniser avant de commencer la ‘‘bénédiction’’, en faisant au
minimum trois signes de croix sur soi-même, ou mieux encore en faisant
un exorcisme sur soi-même.
10) Si toute l’action pastorale doit tendre à arracher les âmes à Satan et à
l’enfer pour les ramener et les rendre à Dieu, étant donné que cela est le
but pour lequel le Père céleste a envoyé sur la terre son Fils Unique pour se
sacrifier sur la Croix, il est clair et évident que celui qui exorcise accomplit
l’action la plus directe de la pastorale contre les forces obscures du Mal.
Celui qui ‘‘bénit’’ ou exorcise est à comparer au soldat qui ne se limite pas
à faire œuvre de défense, mais courageusement va frapper l’ennemi
barricadé dans sa forteresse. Celui qui exorcise est le soldat fort et
courageux qui affronte l’ennemi au corps à corps ; il livre un duel qui
l’expose aux colères et aux vengeances de l’ennemi, et, comme toutes les
actions courageuses et héroïques, celle-là comporte un risque.
11) Gare à l’exorciste présomptueux et superficiel, qui est sollicité sans être
spirituellement préparé : il se trouve dans les conditions d’un combattant
désarmé face à un ennemi plus fort que lui, plus aguerri et mieux préparé.
On ne peut douter, dans ce cas, de l’issue du malheureux engagement.
L’exorciste sage ne s’apprête jamais à affronter son ennemi s’il n’a pas une
conscience sûre de se trouver en de bonnes conditions spirituelles.
12) L’exorciste, tout en sachant qu’il se trouve en face d’un ennemi plus
aguerri, plus fort et plus puissant par nature, en connaît rarement le rang
et les prérogatives personnelles.
13) Je te répète, fils, que c’est une règle d’usage d’isoler celui qui doit être
exorcisé pour contrecarrer la diabolique embûche des puissances obscures
du Mal qui cherchent toujours des amis et des collaborateurs, et tels sont
pour eux tous ceux qui sont en état de péché mortel et forment une
barrière autour du souffrant, laquelle barrière entrave fortement et parfois
annule l’action de l’exorciste, surtout si l’exorciste n’est pas dans les
conditions idéales pour un bon combat. C’est pourquoi il s’avère
fréquemment que ceux qui, précisément, demandent l’œuvre de
l’exorciste pour une personne qu’ils veulent aider, sont ensuite ceux-là
mêmes qui entravent, voire annulent l’œuvre de l’exorciste.
14) Tout ce que vous, prêtres et bon laïcs, faites en bien, ces êtres le font en
mal.
15) Pourquoi, mon fils, ai-Je voulu te dire ces choses ? Pourquoi ai-Je voulu te
donner ces règles ? Pour qu’on ait une idée plus précise de la lutte en
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 81
cours, pour que les prêtres et les bons laïcs qui ‘‘bénissent’’ soient toujours
mieux préparés pour cette activité pastorale, en comparaison de laquelle
toute autre activité prend un aspect marginal.
16) Je te bénis, fils, et avec Moi te bénit ma Très Sainte Mère, et avec toi, nous
bénissons tous les prêtres saints qui vivent en harmonie et cohérence avec
mon Evangile et tous les bons laïcs qui se battent courageusement en
union avec ces saints prêtres pour le triomphe de mon Règne dans les
âmes.
16 avril 1977
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 82
Fille du Soleil
28 mars 2006
Gloire à toi, Seigneur !
(Message reçu lors d’une retraite dans un foyer de charité de
Marthe Robin en France.)
Ce séjour dans ce lieu te fortifie, il est profitable d’associer
jeûne et prière, écoute les enseignements avec grande attention, prêche à mon
peuple la fidélité à mes lois, ne te rétracte pas, tu es un prophète des temps
nouveaux… Je te suis pas à pas, là où tu vas, Je Suis.
Apprends à mon peuple ma Miséricorde, ne te laisse pas émouvoir par ceux qui
prétendent le contraire, je reprends et je récompense… Je suis un Père qui
corrige ses enfants lorsqu’ils le méritent.
Nombreux sont ceux qui croiront à ma Parole… fille bien aimée du Père, ma grâce
est sur toi !
Je viens éclairer mon Peuple en détresse, il me reconnaîtra, les rois se
prosterneront devant moi, j’ai les Paroles de vie éternelle… J’accomplirai des
merveilles, j’opérerai des guérisons dans le monde entier, je susciterai de
nombreuses vocations sacerdotales et religieuses, mes voies sont impénétrables,
je t’ai choisie pour me rendre grâces, enfant chétive et insignifiante aux yeux des
hommes. L’écho de ma vois en ces temps se fait entendre jusqu’aux extrémités
de la terre, mes petits viendront épancher leur soif à la Source d’Eau vive, rien ne
les arrêtera dans la recherche de ma
gloire, mon Nom sera glorifié par
toute la terre, ce sera l’œuvre de
mes mains. Je suis le Seigneur.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 83
29 mars 2006
(Retraite au foyer de charité Marthe Robin avec enseignement sur sainte
Hildegarde)
Je te conduis là où personne ne peut t’emmener, j’ai les yeux sur toi, je te vois si
fragile, que peux-tu sans moi ?...
Ce que je fais pour toi, je le fais pour toutes les âmes qui s’abandonnent à moi, je
suis leur refuge, je m’occupe de chaque âme comme si elle était seule au monde,
je prends soin d’elle comme l’Homme prend soin de son trésor caché. Je cherche
les cœurs pour m’accueillir, je veux les rendre heureux du bonheur céleste. Mes
épouses me sont chères, chacune a sa particularité, elles forment toutes un seul
bouquet au parfum de sainteté. Je les aime tant mes petites épouses, elles font
mon bonheur, je leur réserve une place de choix dans mon ciel, je dissiperai en
elles l’amertume des jours passés dans leur corps de chair… Je les récompenserai
et elles l’auront bien mérité, le bonheur qu’elles n’ont pas trouvé sur terre, elles
le trouveront au ciel.
J’anéantirai de cette terre le mal qui la ronge, je purifierai les âmes de toutes
leurs souillures, je guérirai les corps et les cœurs. Lorsque j’ai créé cette terre, j’ai
donné à l’Homme de quoi subsister et se soigner… Par ma servante Hildegarde,
j’ai offert au monde une œuvre grandiose, des remèdes de guérison efficaces
pour tous les temps. Mes enfants me sont chers, je ne peux les voir s’auto-
détruire… Que l’Homme est compliqué et entêté, tout serait plus simple s’il me
faisait confiance, sa soif d’aventures lui coûte cher, il méprise mes lois et ma terre
pour son plus grand malheur. Tout vous a été donné, quelles leçons en avez-vous
retirées ? L’Homme subit les conséquences de sa désobéissance mais viendra le
jour où il respectera ce que j’ai créé et son admiration sera grande pour mes
œuvres, il reconnaîtra que je suis le vrai Dieu puissant en autorité et sagesse. JE
SUIS.
Je suis l’allié de mon Peuple, son secours lui vient de moi, ma tendresse se répand
sur toute créature, heureuse l’âme qui sait profiter de ma Miséricorde, mes
bontés ne lui sont pas refusées ; la pénitence est chère à mon Cœur, c’est un
cadeau pour moi de celui qui s’oublie, l’âme en retire beaucoup de bienfaits… La
forme la plus élevée de la pénitence est le jeûne, en particulier jeûne de
nourriture associé à celui de la parole, l’élève est à l’école de son Maître. Pendant
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 84
mes quarante jours de jeûne au désert, dans une prière continuelle, j’étais
absorbé en l’amour du Père, ce qui me donnait la force de repousser les
tentations et elles étaient nombreuses. Lorsqu’une âme se mortifie, je la
soutiens, même si elle n’arrive pas au terme du sacrifice qu’elle s’est imposé,
j’accepte le moindre de ses efforts et l’encourage à renouveler ses gestes
d’amour envers moi… Toute mortification en ce qui concerne la jouissance des
cinq sens, est un bouton de rose parfumé que j’offre au Père qui voit en ses
petits, des reflets de moi-même.
Quelle est la citadelle qui me rendra grâces ? Les privations font partie de
l’honneur qui m’est dû, comment plaiderai-je votre cause auprès du Père si vous
êtes loin de moi, attirés par les plaisirs terrestres. Sachez discerner le bien du mal,
le visible n’est pas éternel, travaillez de toute votre ardeur pour votre gloire
future, vous ne le regretterez pas… Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des
Cieux est à eux.
Pendant la Communion, une chaleur intense envahit tout mon être, j’entends :
« L’Eternel ton Père en toi demeure. »
Ce que je vous donne de bonheur sur terre, sachez l’apprécier.
Méditez le saint rosaire, ne vous lassez jamais de le réciter, c’est la prière de
l’âme humble qui se donne à moi en toute confiance. Accueille en toi ma Sagesse,
mon peuple, sois friand de bonnes œuvres et de sacrifices, ne te trompe pas de
chemin, je suis le tien.
Petits, rassemblez mes brebis égarées, apprenez-leur mes volontés, allez vers les
brebis perdues d’Israël, conduisez-les à mon enclos, toutes ne sont pas encore à
moi. Prêchez au monde ma Vérité, ne vous laissez pas impressionner par ceux qui
ne sont pas à mon Ecole, le jour viendra où les puissants de ce monde
reconnaîtront leurs erreurs et à leur tour, ils feront pénitence. Le regret sincère
de m’avoir offensé, voilà ce que j’attends de mon peuple… Mon pardon, je le
donne à qui veut le recevoir, je ne fais pas de différence entre les pécheurs, ce
qui me blesserait le plus, serait de ne pas croire en mes paroles… Je suis l’Agneau
de Dieu qui enlève le péché du monde, j’ai fait l’offrande de ma vie au Père pour
vous sauver, encore faut-il que vous le vouliez ! Mes enfants, vous ne savez pas
ce que vous faites, en me rejetant vous devenez mes bourreaux comme ceux qui
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 85
autrefois à Jérusalem m’ont bafoué, insulté, méprisé, frappé… Voulez-vous
vraiment prendre exemple sur ceux-ci ? Ne dites jamais qu’il est trop tard, vous
ne savez ni le jour ni l’heure… J’attends votre repentir, je suis près de vous… Israël
l’insensible, combien de temps vais-je devoir attendre ?
Mon Esprit Saint parcourt le monde pour fléchir votre orgueil, mon Feu dissipera
tout malentendu, je mets sur la terre une armée de messagers qui vous dirigent
vers ma Vérité, ma Flamme est sur eux, nul ne peut le rejeter, mon langage est
identique pour tous, ils portent la marque des Trois Blancheurs, c’est à ceci que
vous les reconnaîtrez ; ma Loi est amour et sans obéissance il ne peut y avoir de
véritable amour, la désobéissance freine l’amour et n’amasse pas, qui n’amasse
pas, disperse. Mon Eglise une, sainte, catholique et apostolique porte le nom de
l’espérance, l’espérance de ceux qui croient en mon amour. Je comble de biens
les affamés, je leur donne en nourriture ma Parole et mes sacrements, dont je
leur permets d’abuser.
Quel est celui qui s’obstine à rejeter mon Enseignement ? A l’orgueilleux qui
prétend tout savoir, je dis : Veux-tu être mon ami ? Je sais ce dont tu as besoin,
fais ce que je te commande et tu verras ma gloire, je t’élèverai à des sommets
insoupçonnés, je suis ta seule richesse…
3 avril 2003
Je Suis.
Proclamez dans toutes les assemblées que le Christ ressuscité des morts vient au
secours de son peuple, je viens retirer l’ombre qui obscurcit la terre. De l’Orient à
l’Occident mes rayons puissants pénétreront les cœurs des bons et des méchants,
l’apostasie qui règne sur ce monde sera détruite de ma main. J’attirerai à moi
toutes les âmes, je bousculerai les piliers rigides, je ferai plier les arrogants,
j’ôterai de ma vue les semeurs de discorde ; mes brebis égarées, je les
retrouverai, elles marcheront à mes côtés, je leur indiquerai la route à suivre, je
ferai de mes enfants un peuple prompt à me glorifier… On reconnaîtra que je suis
le Seigneur des victoires, je ne recule devant rien pour le bonheur des miens.
Croyez en mes paroles et devenez mes disciples… J’animerai d’une pure bonté le
cœur de mes enfants fidèles, je garderai leur pied de la chute, ils seront enclins à
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 86
la prière et au sacrifice et chercheront à me plaire dans un dénuement total…
mon Nom est Miséricorde, j’ai pitié des miens… Ainsi parle le Seigneur.
Thérèse de Lisieux
Conseils et Souvenirs
Piété (suite)
Piété eucharistique
La sainte Messe et le Banquet eucharistique faisaient ses
délices. Elle n’entreprenait rien d’important sans demander à faire offrir le saint
Sacrifice à cette intention. Lorsque notre tante lui donnait de l’argent pour ses
fêtes et anniversaires, au Carmel, elle sollicitait toujours la permission de faire
célébrer des messes et me disait parfois tout bas : « C’est pour mon enfant
(Pranzini, condamné à mort dont elle avait obtenu la conversion in extremis en août 1887), il
faut bien que je lui vienne en aide maintenant.
Avant sa Profession, elle disposa de sa petite bourse de jeune fille, qui se
composait d’une centaine de francs, pour faire dire des messes à l’intention de
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 87
notre Père vénéré, alors si malade. Elle estimait que rien ne pouvait être meilleur
pour lui mériter de nombreuses grâces, que l’effusion du Sang de Jésus.
Elle eût beaucoup désiré communier tous les jours, mais la coutume ne le
permettant pas, ce fut une de ses plus grandes souffrances au Carmel. Elle priait
saint Joseph d’obtenir un changement dans cet usage. Le décret de Léon XIII,
donnant une plus grande liberté sur ce point, lui sembla une réponse à ses
ardentes supplications. Elle en fut toujours reconnaissante à saint Joseph, aussi
lorsqu’au jardin elle passait devant sa statue, elle lui jetait des fleurs avec amour.
Elle nous prédit qu’après sa mort, nous ne manquerions pas de notre « pain
quotidien », ce qui se réalisa pleinement.
Son amour pour la sainte Eucharistie la porta à remplir avec beaucoup de ferveur
l’emploi de sacristine. Sa joie était à son comble lorsqu’il restait sur la patène ou
le corporal une parcelle de la sainte Hostie. Un jour que le ciboire était
insuffisamment purifié, elle appela plusieurs novices pour l’accompagner à
l’oratoire où elle le déposa avec une joie et un respect indicibles.
Elle me raconta son bonheur lorsqu’une fois, au moment de la Communion, la
sainte Hostie étant tombée des mains du prêtre, elle tendit son scapulaire pour la
recevoir : elle estimait ainsi avoir eu le même privilège que la sainte Vierge
puisqu’elle avait porté l’Enfant-Jésus dans ses bras.
En préparant les Vases sacrés pour la sainte Messe, elle aimait, dit-elle, à se mirer
dans le calice et la patène, il lui semblait que l’or ayant reflété son image, c’était
sur elle que reposaient les divines Espèces.
Culte du Sacerdoce
Son esprit de foi lui inspirait un grand respect pour les prêtres, à cause du
sacerdoce dont ils sont revêtus et dont il est impossible d’avoir une plus haute
estime.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 88
Elle a exprimé à plusieurs reprises, au cours de sa vie, le regret de ne pouvoir être
prêtre. Se sentant très malade, en juin 1897, elle me dit : « Le bon Dieu va me
prendre à un âge où je n’aurais pas eu le temps d’être prêtre si je l’avais pu. »
La pensée que sainte Barbe avait porté la Communion à saint Stanislas Kotska la
ravissait. « Pourquoi pas un ange, me disait-elle, pourquoi pas un prêtre, mais une
vierge ! Oh ! Qu’au Ciel nous verrons de merveilles ! J’ai dans l’idée que ceux qui
l’auront désiré sur la terre jouiront là-haut des privilèges du sacerdonce. »
Des fleurs pour la statue de l’Enfant-Jésus
Ma petite Thérèse fut heureuse d’être chargée d’orner la statue de l’Enfant-Jésus
placée dans le cloître et en prit le plus grand soin. Elle la peignit en rose et
l’entoura toujours de fleurs gaies et de petits oiseaux empaillés, au plumage
chatoyant.
Au lieu de se reposer, comme c’était permis pendant l’heure du silence, de midi à
une heure, l’été, elle la passait en partie à orner son petit Jésus. Mais les fleurs,
au Carmel, étaient rares à cette époque. A quinze ans, prisonnière, ne plus
pouvoir se promener dans les campagnes, ni cueillir un seul bouton d’or, c’était
pénible pour une nature comme la sienne ! Cependant, Jésus se chargea de
pourvoir sa petite fiancée. Elle-même m’a raconté l’anecdote suivante :
Le premier été qu’elle passa au Carmel, il lui arriva de se dire : « Je ne reverrai
donc plus jamais de bleuets, de grandes pâquerettes, de coquelicots, ni d’avoine,
ni de blé !... » et elle en éprouvait un vrai chagrin, lorsque la portière vint
remettre à notre Mère une superbe gerbe champêtre, composée de toutes les
fleurs et des épis que Thérèse avait désirés. La tourière du dehors l’avait trouvée
posée sur le bord de sa fenêtre, sans explication. Ignorant la peine de Thérèse,
notre Mère lui remit le bouquet pour la statue de l’Enfant-Jésus
A partir de ce moment les fleurs des champs ne lui manquèrent jamais.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 89
Des roses pour le crucifix
Elle avait beaucoup de dévotion à jeter des fleurs au
grand Christ du préau et plus tard, pendant sa maladie,
elle couvrait son crucifix de roses, écartant avec soin
les pétales fanés. Un jour que je la voyais toucher
doucement la couronne d’épines et les clous de son
Jésus, du bout de ses doigts, je lui dis : « Que faites-
vous là ? » Alors, avec un petit air étonné d’être ainsi
surprise, elle m’avoua : « Je le décloue et je lui enlève sa couronne d’épines. »
Elle ne voulait pas donner aux créatures le témoignage d’amour de leur jeter des
fleurs. Un jour, je lui avais mis des roses dans la main en lui demandant de les
jeter à quelqu’une en signe d’affection, elle refusa.
Piété mariale
La statue de la Sainte Vierge qui s’était animée pour lui sourire, lors de sa
guérison miraculeuse, était sa consolation. Lorsqu’à mon entrée au Carmel elle
apporta cette statue, Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus se rendit à la porte
conventuelle pour la recevoir et, la saisissant d’un mouvement rapide, en la
serrant avec amour, l’emporta avec la même facilité qu’on soulève une plume,
bien qu’elle fût très lourde. Les Sœurs présentes en restèrent surprises et
édifiées.
Bien des fois, depuis, je l’ai vue s’agenouiller à ses pieds et la prier avec une
grande ferveur. Pendant sa dernière maladie, on la plaça en face de son lit. Sans
cesse, ses regards étaient tournés vers elle.
Thérèse aimait à distribuer des médailles de la Sainte Vierge ne doutant pas de
leur efficacité. Dans le monde, elle en avait attaché sur la poitrine des deux
petites filles pauvres qu’elle instruisait et elle avait persuadé une femme de
journée incroyante de porter celle qu’elle lui offrait.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 90
A sa Première Communion, elle résolut de réciter
chaque jour un « Souvenez-nous » et y fut fidèle
toute sa vie. Plus tard, aux Buissonnets, elle disait
son chapelet quotidiennement, mais ces pratiques
extérieures n’étaient qu’un pâle rayonnement de
son intimité avec sa Mère chérie qu’elle appelait
Maman.
Elle estimait que toutes les conventions devaient
être obtenues par l’invocation de Marie et
recommandait à la Sainte Vierge toutes ses
intentions. Une après-midi, à trois heures, je
remarquai qu’elle priait et lui demandait ce qu’elle
disait : « Je récite un Ave Maria pour offrir mon
travail à la Sainte Vierge. J’ai pris l’habitude d’agir
ainsi chaque fois que je me remets à l’ouvrage. »
Elle nous faisait passer notre chapelet autour du cou, la nuit.
Notre chère petite Maîtresse était déjà bien malade quand elle composa son
cantique : « Pourquoi je t’aime, ô Marie. » Elle y mit tout son cœur. Je l’entends
encore me dire « qu’elle voulait, avant de mourir, exprimer, dans une poésie, tout
ce qu’elle pensait sur la Sainte Vierge ».
" La paix est la simplicité de l’esprit, sa sérénité, la tranquillité de
l’âme, le lien de l’amour.
La paix est l’ordre, l’harmonie en tout notre être ; elle est une
joie continue qui naît du témoignage d’une bonne conscience ;
elle est l’allégresse sainte d’un cœur dans lequel règne Dieu.
La paix est le chemin de la perfection, ou plutôt dans la paix se
trouve la perfection.
Et le démon, qui sait très bien tout cela, fait tous ses efforts pour
nous faire perdre la paix "
Paroles de saint Padre Pio
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 91
Le message étonnant
de Jean de la Croix
(Suite…)
Par Lui, avec Lui et en Lui
Si le grain tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ;
s’il meurt, il porte beaucoup de fruit… (Jn 10, 39).
Nous voulons bien le croire, mais il n’en reste pas
moins vrai que cette mort à soi-même, cet effort de
détachement de toutes choses ‘en esprit’ et cette
purification que Dieu opère Lui-même dans les
souffrances de la ‘nuit obscure’, tout cela nous fait forcément peur, et c’est
normal, tant qu’on a pas compris expérimentalement que nous ne sommes pas
seuls dans cette aventure spirituelle, mais que Jésus est mystérieusement avec
nous. Rien ne peut se faire sans Lui. Il est l’origine, l’acteur et le terme de notre
sainteté ; ou, si vous préférez, pour les expressions de Jean de la Croix, « Dieu
[nous] a donné [Jésus] pour frère, pour compagnon, pour maître, pour héritage et
récompense ».
La spiritualité de Jean de la Croix est fondamentalement christocentrique. Pour
lui, tout commence par le Christ ; tout se poursuit avec le Christ ; tout s’achève
dans le Christ.
Voyons d’abord quel commentaire Jean de la Croix fait de l’affirmation de saint
Jean : Je vous donne l’exemple pour que vous fassiez comme j’ai fait (Jn 13, 15) :
« ayez un désir habituel d’imiter le Christ en toutes choses, en conformant votre
vie à la sienne, qu’il faut étudier afin de la reproduire et de se comporter en tout
comme il se comporterait lui-même […] pour y parvenir, toutes les fois qu’une
satisfaction s’offre aux sens et qu’il n’y va pas de la gloire et de l’honneur de Dieu,
y renoncer et s’en priver pour l’amour de Jésus-Christ, qui n’eut et voulut avoir en
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 92
cette vie d’autre satisfaction que celle de faire la volonté de son Père, qu’il
appelait sa nourriture et son aliment. »
Plus loin, Jean de la Croix répète ce précepte, en utilisant une comparaison
amusante : « Je voudrais donc bien faire comprendre aux personnes spirituelles
que ce chemin vers Dieu [… consiste…] en une seule chose, qui est de savoir se
renoncer véritablement pour l’intérieur et pour l’extérieur, en se livrant à la
souffrance pour le Christ et en se rendant en tout point conforme à lui. Si l’on s’y
exerce, tout le reste suit. Si au contraire cet exercice fait défaut, […] tout ce que
l’on fait par ailleurs équivaut à faire effort pour escalader un arbre par l’extrémité
des branches ! »
Jésus est notre modèle. Il est notre lumière : saint Jean de la Croix le rappelle :
« En nous donnant son Fils, qui est sa parole unique et éternelle, il nous a tout
expliqué, et il n’y a plus besoin de parler. » « Sachons donc prendre toujours pour
guide la doctrine du Sauveur, de son Eglise et de ses prêtres ; seuls ses
enseignements sont dignes de foi ; en eux nous trouverons le remède à nos
ignorances et à nos faiblesses spirituelles […]. En dehors de la voie tracée par le
Christ, Dieu et homme, toutes les autres voies sont mensongères et ne mènent à
rien. »
Pour Jean de la Croix, toute la vie spirituelle, toute la sainteté consiste à imiter
Jésus dans la totalité de sa vie et donc aussi de son agonie, sa déréliction et sa
mort. Il faut courageusement suivre le Christ « appuyé sur la croix comme un
bâton de voyage », mais il faut surtout savoir que sans Lui nous ne pouvons rien
faire (Jn 15, 5) et que Dieu Réalise en nous notre vie spirituelle et notre sainteté.
Elle est son œuvre, nous avons seulement – et ce n’est pas rien – à y consentir. Il
s’agit donc de se laisser faire par Lui. C’est désormais Dieu « qui opère lui-même »
dans notre vie, c’est Lui qui est « le maître et le guide de cet […] aveugle » que
nous sommes. « … il est l’architecte surnaturel », qui bâtit, « dans chaque âme
l’édifice surnaturel selon son bon plaisir ». il s’agit pour nous de « recevoir ce qui
[nous] est donné [par Dieu] », et surtout « de ne point agir par [nous-]mêmes »
pour laisser Dieu nous guider. Toutes ces citations de Jean de la Croix sont
magnifiquement illustrées par cette comparaison : « Il y a des âmes qui, au lieu de
se livrer à Dieu et de seconder son opération, l’entravent sans cesse par leur
action indiscrète ou par leur résistance. Elles ressemblent aux petits enfants qui,
s’obstinant à marcher eux-mêmes, trépignent et pleurent lorsque cette mère veut
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 93
les porter entre ses bras ; d’où il résulte qu’ils ne peuvent marcher et s’ils
marchent, ils ne font jamais que des pas d’enfants. »
Mais ce n’est pas tout, si Jésus, Fils du Père dans l’Esprit, est l’acteur avec nous de
notre vie spirituelle, Il en est aussi le terme. « [Saint] Paul vivait toujours, mais il
ne vivait plus de sa propre vie, il était transformé en Jésus-Christ », dit saint Jean
de la Croix. Cette mystérieuse transformation en Jésus-Christ est le but de notre
vie, de toute notre vie terrestre, ce sera la réalité de notre vie éternelle. C’est le
mariage spirituel !
Cette transformation a commencé le jour de notre baptême. C’est la grande
affaire de notre vie. Jean de la Croix nous prend là où nous sommes. Il nous
montre les étapes de la montée vers le but à atteindre : « Avant d’y parvenir [au
mariage spirituel], elle [l’âme] commence par s’adonner aux exercices pénibles de
la mortification, et à la méditation des choses spirituelles. […] Après cela, l’âme
est entrée dans la vie contemplative, où elle a passé par les différentes voies et
par les cruelles angoisses de l’amour […]. L’âme s’avance alors dans la voie
unitive, où elle jouit d’une longue série de communications très sublimes et reçoit,
en qualité de fiancée, des dons précieux et de magnifiques joyaux. Puis elle
continue à se perfectionner et à marcher à grands pas dans la voie de l’amour. »
Mais, n’oublions pas ce qu’il affirme : « Il faut donc savoir avant tout que si l’âme
cherche son Bien-Aimé, lui-même la cherche avec infiniment plus d’ardeur encore
[…]. C’est Dieu […] qui, dans cette grande affaire, est le principal agent ; c’est lui
qui doit lui servir de guide et la conduire comme par la main, jusqu’à un but
qu’elle ne saurait atteindre par elle-meêm. »
Dans l’Esprit-Saint.
Jean de la Croix nous parle de l’Esprit-Saint :
L’Esprit-Saint l’élève [l’âme] à une hauteur admirable. Il la remplit de Lui-même, il
la rend capable de produire en Dieu la même aspiration d’amour que le Père
produit avec le Fils, et le Fils avec le Père, et qui n’est autre que l’Esprit-Saint. Par
cette transformation, le divin Esprit aspire l’âme dans le Père et dans le Fils, afin
de se l’unir par la plus étroite union. […] Le Seigneur […] produit lui-même toutes
ces merveilles dans l’âme par communication et par participation. N’est-ce pas là
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 94
être transformée en chacune des trois adorables Personnes [de la Sainte
Trinité…] et devenir semblable à Dieu ? C’est pour nous faire parvenir jusqu’à cet
abîme de gloire que Dieu nous a créés à son image et à sa ressemblance. Mais
comprendre ou exprimer comment s’accomplit ce prodige de grâce, c’est chose
absolument impossible. On peut dire seulement que c’est le Fils de Dieu qui nous
a obtenu l’incomparable honneur d’être en réalité les enfants de Dieu.
Pour l’Eglise et le salut du monde
On se méprendrait totalement sur la
doctrine de saint Jean de la Croix si l’on
ne voyait en elle que la description de
l’itinéraire individuel de l’âme
préoccupée seulement de sa sainteté
personnelle. Toute âme qui s’élève élève
le monde : Jean de la Croix en est
persuadé et sa vie apostolique le prouve.
Comme tous les saints du Carmel, il se
veut fils de l’Eglise, participant à son
progrès, voulant, avec elle et par elle, sauver le monde : « L’âme… semble alors
oisive ; cependant le plus petit acte de pur amour a plus de prix aux yeux de Dieu,
il est plus profitable à l’Eglise […] que toutes les autres œuvres réunies », dit-il
C’est parce que Jean de la Croix est ‘possédé par l’Amour’ qu’il a eu une telle
efficacité apostolique. Le quatrième centenaire de sa mort, célébré dans le
monde entier, en est un excellent exemple. « Les vrais mystiques [dit Henri
Bergson] s’ouvrent simplement au flot qui les envahit. Sûrs d’eux-mêmes parce
qu’ils sentent en eux quelque chose de meilleur qu’eux, ils se veulent grands
hommes d’action à la surprise de ceux pour qui le mysticisme n’est que vision,
transport, extase… Le besoin de répandre autour d’eux ce qu’ils ont reçu, ils le
ressentent comme un élan d’amour. » Relisez la vie de Jean de la Croix, vous
verrez combien il illustre cette affirmation du grand philosophe.
Extrait de Regards d’amour de Jean Rémy, prêtre du diocèse de Cambrai
(Pages 40 à 45)
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 95
Le 12 décembre 2015
Chers enfants de Medjugorje, loués soient Jésus et Marie !
1. Le 2 décembre 2015, Mirjana reçut son apparition mensuelle à la Croix bleue,
en présence d’une petite foule, celle des mois d’hiver. Après l’apparition, Mirjana
transmit le message suivant :
« Chers enfants, je suis toujours avec vous car mon Fils
vous a confiés à moi. Et vous, mes enfants, vous avez
besoin de moi, vous me recherchez, vous venez à moi et
vous réjouissez mon cœur maternel. J'ai et j'aurai
toujours de l'amour pour vous, vous qui souffrez et qui
offrez vos douleurs et vos souffrances à mon Fils et à
moi-même. Mon amour recherche l'amour de tous mes
enfants, et mes enfants recherchent mon amour. A
travers l'amour, Jésus recherche la communion entre le
ciel et la terre, entre le Père Céleste et vous, mes enfants
- Son Eglise. C'est pourquoi, il est nécessaire de prier beaucoup, de prier pour
l'Eglise et d'aimer l'Eglise à laquelle vous appartenez. A présent, l'Eglise souffre;
elle a besoin d'apôtres qui, en aimant l'unité, en témoignant et en donnant,
indiquent les chemins de Dieu. L'Eglise a besoin d'apôtres qui, en vivant
l'Eucharistie avec le cœur, opèrent de grandes œuvres. Elle a besoin de vous, mes
apôtres de l'amour.
Mes enfants, l'Eglise a été persécutée et trahie dès ses débuts, mais elle a grandi
de jour en jour. Elle est indestructible car mon Fils lui a donné un cœur :
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 96
L'Eucharistie. La lumière de Sa résurrection a brillé et brillera sur elle. C'est
pourquoi, n'ayez pas peur ! Priez pour vos bergers, afin qu'ils aient la force et
l'amour pour être des ponts de salut. Je vous remercie ! »
2. Et le pape ?
Méditant l'appel de la Vierge
àprier et à aimer l'Eglise à laquelle
nous appartenons, l'un de nous
demanda au Seigneur dans la
prière : "Que puis-je faire pour
mieux prier pour l'Eglise et pour le Pape ?" Puis il se mit à lire le Petit Journal de
Sr Faustine, et il tomba juste sur ces paroles de Jésus à la sainte : "Fais une
neuvaine à l'intention du Saint-Père, composée de 33 actes, c'est-à-dire que tu
répéteras autant de fois cette petite prière à la miséricorde que je t'ai enseignée"
(§ 341 du Petit Journal). Or, cette prière dont Jésus parle est celle qu'il lui avait
déjà recommandée, et par laquelle nous invoquons le sang et l'eau représentés
par les rayons issus du Coeur du Christ, d'où sa grande puissance. Ce fleuve de
bénédictions coule depuis 2.000 ans pour notre salut, et il continuera de couler
jusque dans l'éternité: "Ô Sang et eau qui avez jailli du Coeur de Jésus comme
source de Misericorde pour nous, j'ai confiance en vous." (§ 84). Cette prière ne
cesse d'émouvoir le coeur du Père en notre faveur. Le Pape François a grand
besoin de notre prière, vu la situation très délicate de l'Eglise; aussi ne lui
refusons pas ce cadeau, surtout en ce Jubilé de la Miséricorde qu'il a donné à
chacun de nous.
3. Croire l’incroyable ?
Le mois dernier, j'étais en Malaisie
Est pour y transmettre les
messages. Près de la ville de Kota
Kinabalu, un des prêtres qui
m'avaient invitée me raconta
l'extraordinaire expérience qu'il vit
avec l'Enfant Jésus dans sa
paroisse depuis 2013. Comme Noël arrive à grands pas, son témoignage ne peut
que nous aider à vénérer l'Enfant Dieu qui se fait si proche, si accessible, si
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 97
tangible. Le père Nick Stephen est tombé "en amour" avec l'Enfant Jésus. Il avait
acquis une belle statue du Nouveau-Né comme on en trouve en Espagne et il eut
l'idée de la faire passer de famille en famille tout au long de l'année. Son but était
de laisser l'Enfant naître au coeur de ces familles. Là-bas, la plupart des familles
sont encore unies et ont beaucoup d'enfants. Dès les premières semaines, les
bénédictions et miracles ont commencé à tomber ! Les familles étaient si
nombreuses à vouloir l'Enfant chez elles qu'elles ne pouvaient le garder qu'une
heure avant de devoir s'en détacher. Car dans son grand amour pour ces familles,
l'Enfant multipliait ses merveilles. Quelques exemples m'ont frappée :
- De Laurence Imbungan: "Ma petite fille Jaklyne, 2 ans, souffrait d'un grave
infection pulmonaire. Comme le problème ne s'arrangeait pas, elle devait aller à
l'hôpital. Mais ce jour-là, notre maison était la 1ère du village de Tuaran à
accueillir l'Enfant Jésus et l'ambiance était à la joie, avec chants traditionnels et
musique. Jaklyne réclamait toujours une poupée, mais n'était jamais satisfaite de
celles qu'elle recevait. Toutefois, à l'arrivée de l'Enfant Jésus, elle manifesta
beaucoup de joie, comme si elle trouvait enfin ce qu'elle désirait. Lorsque nous
avons déposé l'Enfant Jésus sur notre petit autel et commencé à prier, elle s'est
mise à vomir abondamment et ce qui sortait de sa bouche était horrible. Le
lendemain, à l'hôpital, le médecin l'examina et déclara que toute infection avait
disparu de ses poumons. Depuis ce jour, dans ma famille, nous nous souvenons
de l'Enfant Jésus et comment il nous a apporté la guérison. Nous rendons grâce à
Dieu !"
- De Molin, village de Tangilan: "Mon désir était de voir les 3 familles qui
refusaient Dieu et ne pratiquaient pas se laisser toucher par l'Enfant Jésus. Leur
logement était si pauvre qu'elles avaient honte d'y accueillir qui que ce soit,
surtout que la pluie tombait dans la maison par le toit. Mais voyant
l'enthousiasme des gens qui accueillaient l'Enfant, ces familles ont aussi accepté
sa visite. Elles ont prié un bon moment dans la maison avec Lui, et Dieu les a
exaucées : Le gouvernement leur a donné une nouvelle maison !
- Dans un autre village, un jeune garçon gisait sur un lit, complètement paralysé.
Lorsque la statue de l'Enfant Jésus est arrivée dans sa maison, il a écarquillé les
yeux de bonheur, il s'est soudain redressé comme pour aller l'étreindre, il était
guéri de sa paralysie ! Désormais il vit normalement.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 98
- Un couple ne pratiquait pas depuis de longues années, surtout l'homme qui
tenait à exprimer haut et fort son athéisme. On leur a proposé la visite de
l'Enfant, et ils ont accepté sans savoir pourquoi. Lorsque l'homme reçut la statue
dans ses bras un peu à contre-coeur, il entendit l'Enfant lui parler et lui dire :
"Alors, maintenant, tu crois ?" Il fondit en larmes, et depuis lors est devenu avec
son épouse un fervent pilier de sa paroisse.
- Une mère de famille toute simple reçut l'Enfant chez elle. Elle voulut le traiter
comme un bébé normal et se mit à le laver. Après le bain, l'Enfant "sentait le
bébé" comme s'il était vivant. Certaines fois, il cligne des yeux et bouge ses
petites mains...
Il serait trop long de tout raconter. Mais le plus touchant est la foi simple de ces
villageois, et leur façon si sincère dont ils vénèrent Dieu. Le père Nick a composé
une petite liturgie avec formule d'accueil, hymnes, etc. Les fruits spirituels sont
abondants: la joie qui revient dans la maison, les pardons échangés et les
réconciliations, l'amour qui renaît entre les membres, le retour aux sacrements,
surtout la confession... Les enfants et les jeunes surtout sont touchés, ils
investissent tout leur coeur pour aider cette statue pèlerine à entrer dans les
villages et les foyers.
Et nous, dans notre Occident si matérialisé, si souvent anxieux et triste, qu'allons-
nous faire pour accueillir l'Enfant Jésus à Noël ?(Voir PS5). Il arrive chargé de
présents et de bénédictions, nous en avons tant besoin ! Quel bonheur de lui
faire une place d'honneur ! Son innocence est la meilleure arme contre le mal qui
ronge nos familles et notre société, elle fait si peur à Satan ! "Je suis votre paix,
vivez mes commandements !" a-t-il dit à Noël 2012, alors qu'il apparaissait
comme nouveau-né dans les bras de sa Mère...
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 99
4. Le mois dernier, je parlais de la consécration de la mort.
Je ne savais pas que ma petite maman Odile préparait sa naissance au ciel. Apprenant
par mon frère qu'elle était en détresse respiratoire, et me trouvant moi-même en
Chine, j'ai demandé au père Slavko de venir vite la chercher; elle avait déjà 94 ans. Ma
mère est donc partie vers le Père Céleste dans une grande paix, le 24 novembre, jour
anniversaire de la naissance au ciel du père Slavko, qu'elle aimait beaucoup. J'ai réalisé
ceci: On ne devrait pas dire que l'on a "perdu" quelqu'un. On ne perd personne, ce
n'est pas une perte ! La personne aimée entre dans son éternité où non seulement elle
nous attend, mais où elle travaille pour nous comme jamais auparavant, enrichie par
l'amour même de Dieu pour nous. Où est la perte ? C'est au contraire une nouvelle
forme de relation qui s'instaure entre le ciel et la terre, même si la personne est au
Purgatoire pour un temps (PS3). Vicka, qui a vu l'au-delà avec Jakov en 1981, est
toujours radieuse lorsque quelqu'un meurt, qu'il soit jeune ou vieux. Elle me disait: "Si
les gens savaient combien Dieu est bon, ils n'auraient jamais peur de la mort." J'en
profite pour remercier vivement tous ceux qui ont prié pour maman ou qui ont fait
célébrer une messe pour elle, qu'ils en soient bénis!
Visionnez les vidéos de mes "petits conseils spirituels" de 10 min sur :
http://www.enfantsdemedjugorje.fr/index.php/prier-videos.html
Attention ! Nous avons créé une nouvelle page Facebook, la voici :
https://www.facebook.com/pages/Enfants-de-Medjugorje/808951742534244?ref=hl
PS 1.
L'image représentée sur le Tilma est un miracle constant ! Un musicien de Floride (USA) s'est aperçu
qu'il pouvait capter sur son ordinateur la mélodie exprimée par la position des étoiles sur le
manteau de la Vierge. Une mélodie céleste de toute beauté ! (Les étoiles de ce manteau donnent
aussi la description du ciel de ce jour-là, mais vu d'en-haut et non de la terre).
Tapez le lien et écoutez https://www.youtube.com/watch?v=6pfLC44qZ84
PS 2. N'oubliez pas de tirer votre saint de l'année, à Noël ou au Nouvel An, il vous attend ! Voir
détails sur notre site : https://www.enfantsdemedjugorje.fr Vous y trouverez aussi la liste des saints
à imprimer et découper.
PS 3.
C'est durant la nuit de Noël que le plus grand nombre d'âmes du Purgatoire sont délivrées, et non à
la Toussaint.
Ne les oublions pas lors de nos célébrations familiales ! Elles intercèderont pour nous en retour.
Extraits de la lettre d’information « Les enfants de Medjugorje »
www.enfantsdemedjugorje.fr
Sœur Emmanuel Maillard
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 100
Lettre d’un ami à un ami n° 27
Bien chers amis en Notre-Seigneur,
Avec une émotion particulière, je me
permettrai, la grâce à Dieu aidant, de vous
transmettre pour le bien de votre âme, ces
quelques confidences recueillies lors d’une
retraite l’été passé, alors que je vivais le
deuxième jour des exercices de st Ignace à
l’Abbaye de Flavigny-sur- Ozerain en Bourgogne.
Je te fiancerai à moi
dans la tendresse Voici donc en quelques points les précieux conseils que la
Providence étala sur mon chemin de perpétuelle
(re)conversion.
Il me semble aujourd’hui important d’en réaliser un programme de vie
restructurant nos routes chaotiques et cela, chers amis, bien évidemment, en
vue du plein épanouissement de la fin pour laquelle nous fûmes créés par pur
amour :
1/ Comme st Pierre voulant marcher sur les eaux à la rencontre de son Maître,
écoutons la voix du Seigneur qui, la main tendue vers nous, nous crie à l’oreille «
Viens ! ».
Il est fort heureux d’entrer ainsi avec courage dans une grande libéralité, laissant
constamment notre regard posé sur le Christ qui veut tant nous sauver : «
Ecoute, mon fils, nous dit-Il, n’aie pas peur ! »
Il est bien vrai que pour être réceptif et bénéficier au maximum des ordonnances
salvatrices de Jésus, combien le silence ne nous est-il pas utile pour entendre
Dieu dans notre cœur !
Voilà pourquoi un temps de retraite s’impose à nous au plus vite (chacun selon
ses disponibilités).
Cet état nous offrira trois avantages :
- Une séparation temporaire du monde
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 101
- Une pleine possibilité d’action pour les trois puissances de notre âme que
nous solliciterons : mémoire, intelligence et volonté
- Enfin, une entière disponibilité pour recevoir en abondance la grâce du
Tout-Puissant ; elle s’écoulera en nous, goutte à goutte, mais avec quel
bonheur !
Ces grâces de choix distribuées gratuitement par notre Céleste Bâtisseur de
Sainteté, nous aurons à cœur de les savourer tout en douceur, goûtant même
parfois leur amertume apparente et dégustant, une fois bien assimilées, leur
efficacité si évidente qui, au départ, n’était peut-être pas très visible.
2/ Le deuxième point de réflexion nous amène à nous poser les questions:
« Mais où allons-nous ? » et « Qui sommes-nous, face à notre Créateur ? »
Et c’est là, bien cher lecteur, qu’un acte d’humilité s’impose à notre humanité :
Comment, nous, grains de poussière dans cet univers nous paraissant si vaste,
oserions-nous nous élever contre notre Maître et Seigneur ? Quel mépris et
quelle horreur ne commettrions-nous pas alors dans notre orgueil aveugle !
Evaluons l’Immensité Créatrice et sa Toute-Puissance.
Où nous placerions-nous, moucherons insignifiants, sur l’échelle qui nous sépare
de la Bonté Suprême ?
Lui qui, de rien, peut tout faire, Lui qui, sans même avoir besoin de nous, a désiré
et voulu ce brin de folie que nous sommes et cela, bien chers amis, par pure
bonté et dans un amour débordant qui nous projette déjà dans ce délice
d’éternité généreusement prévu pour le petit être sans grands mérites que nous
demeurons.
Ô mais oui, Dieu d’amour et de vérité, quels diamants précieux et uniques au
monde, ne tailles-tu donc pas en nos être fragiles par l’illumination de Tes Yeux
éblouis de Sainteté !
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 102
Nous Te le demandons, Seigneur, car après avoir tout donné pour nous, Tu
mérites véritablement que nous vivions en Toi éternellement. Tu nous as gagné
par Ton Don Total. Possède-nous maintenant. Permets-nous de choisir toujours
le bon chemin qui mène à Ton Adorable Plénitude.
Pour cela, écrions-nous ensemble, mes amis :
« Unis nos volontés par ton Amour engendré !
Arrache-nous à l’éternelle damnation !
Oui, nous la voulons, Dieu tout-puissant, cette bienheureuse douleur de
l’arrachement au
matérialisme nous environnant. Fais-nous remonter à contre-courant le
fleuve si
embarrassant du respect humain.
Mille ans ne sont rien face à Ton Eternité !
Seigneur, ordonne que nous soyons enfin prêts, nous voulons T’aimer
réellement. »
3/ Et ce n’est pas tout. Je veux encore te crier, mon Jésus:
« Aspirant à cette liberté intérieure si prometteuse de richesses et de grâces,
je désire
ardemment ne plus être l’esclave d’aucune créature.
Je T’en prie, aide-moi ! »
En effet puisque tu m’as créé pour la beauté et non pour les dérèglements, je
T’en prie, rends-moi indifférent aux choses de ce monde. Maître de mes
sensibilités par la grâce puissante de Ton Doigt Céleste, je pourrai marquer en
toute quiétude mon droit de préférence sur ce que Tu me proposes, sans tout
autant mettre en péril mes ardeurs incontrôlées.
Utilisant autant qu’il le faut mais pas plus qu’il ne l’est nécessaire les biens que
Tu nous as offerts, nous pourrons vivre maîtres du monde visible sans en devenir
l’esclave ; sans révoltes, toujours en Te louant, je placerai Ta Volonté en avant,
quoi qu’il arrive, quoi qu’il m’en coûte.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 103
Notre bonheur éternel ne sera, en effet, pas cher payé puisque nos maigres
souffrances comparées à celle du Christ ne pèseront presque rien par rapport à
la fin qui nous est destinée : cette richesse infinie du paradis promis !
4/ Rendons-nous donc, mes frères et sœurs, indifférents aux objets créés.
Cependant, non pas indifférents au péché, mais en ce qui concerne les choix de
notre libre-arbitre ; pour cela, demandons la grâce du détachement, de
l’indifférence, de la mortification du corps, du cœur, de l’âme et de l’esprit en ce
sens que nous ne désirions pas plus la bonne santé que la maladie, les richesses
que la pauvreté, une longue vie qu’une courte et ainsi de suite.
Nous le savons, cette mortification n’est, bien sûr, pas naturelle mais bien
surnaturelle.
Voilà pourquoi quelques prières incessantes doivent implorer la prodigalité
divine.
Que de joies internes ne nous envahissent-elles pas lors de nos jeûnes, de nos
diverses privations volontaires et de nos acceptations dociles de la volonté de
Dieu exigeant parfois de nous, et pour notre perfection à acquérir, la pratique
d’action qualifiées par certains de « comportements martyrs ».
Bien chers amis, en lisant ces conseils, ne croyez pas, je vous en prie, que ces
dispositions souhaitables datent des temps révolus, mais soyez bien convaincus
que tout effort, toute bonne volonté, tout acte d’amour envers le prochain et
envers Dieu vivant en nous, sera récolté amoureusement dans ce parterre bien
cultivé par qui vous savez.
En son intérieur se cache le trésor que vous découvrirez un jour : votre couronne
royale.
Mettons donc à profit le peu de temps
qui nous reste pour offrir à Notre Père
ce qu’il souhaite le plus à l’heure
prévue pour chacun : Notre Sainteté
façonnée par Sa Main Divine.
Jean-Michel Moulart
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 104
Extraits de « DIVINS APPELS »
L’Amour
1936
Ma créature, une et double, quelle merveille ! Ces deux êtres purs s’aiment d’un
amour sortant tout palpitant de mes Mains de Créateur, qui l’avait puisé au
centre même de ma Trinité ! Si vous pouviez savoir !... même entrevoir la
splendeur de mon plan : reproduire en ma créature un reflet de cet Amour-là !...
Il y avait là une louange sans pareille ! Et cette louange m’a été refusée par la
liberté que J’avais donnée à l’Homme…
Ma créature humaine… au lendemain de toutes les créations, J’avais placé la
sienne pour qu’elle jouisse de toutes les créations précédentes, pour qu’elle,
dotée d’une âme pensante et aimante, fasse monter sans cesse vers Moi la
louange émanant de toutes ces beautés inanimées, que ma prodigalité divine
avait répandues à profusion partout ! Quelle splendeur jetée partout ! Mais ces
créatures inanimées ne pouvaient pas, ne pourraient jamais Me louer de les avoir
créées si belles.
Là était le rôle de la créature humaine : jouir de ces beautés ensemble, à deux, et
Me les présenter sans cesse dans l’amour : l’amour de l’un qui
était un écho de l’amour de l’autre ! Les deux jouissaient de
toutes les splendeurs de la création ensemble, au travers de leur
mutuel amour ! Quel prisme splendide ! Quelle puissance
d’admiration cela leur donnait, et puissance d’adoration
pour Moi, d’où était parti et où tout devait retourner.
O Fête splendide pour Moi, Créateur, pour Moi Trinité,
que ce Concert puissant, grandiose,
universel et jaillissant à la fois et sans
cesse de ces deux qui s’aimaient…
Je reviendrai là, en aperçus sublimes…
Qui dira l’excellence, la fraîcheur exquise, tout en même temps que
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 105
l’intense flamme de cet amour mutuel sorti, Je le répète, tout palpitant de mes
Mains, de ma Trinité Sainte ! Si l’on veut s’en faire une idée, qu’on ne regarde
pas la terre où tout est déformé, amoindri, appauvri… Ce qu’on appelle l’amour,
même sans parler de l’odieuse fange, qu’est-ce ? en comparaison de ce que Je
voulais, de ce que Je veux. Ou plutôt qu’on regarde la terre pour y prendre les
vestiges du bel , amour, vestiges, oui, il ne reste que cela…
Qu’il était beau mon Chef-d’œuvre : l’homme composé d’un corps et d’une âme !
Par ce merveilleux ensemble, Je rendais à ma Toute-Puissance de Créateur
l’hommage que seule elle n’eût jamais pu Me rendre. Tandis que ce composé
sublime était à mes yeux un résumé de ma création entière. Si elle M’avait été
fidèle, ma créature humaine, que de prodiges de grâces n’aurais-Je pas faits pour
elle ! Je me serais plu à l’enrichir, comme à l’infini, de beautés nouvelles, de
compréhensions nouvelles, d’attraits nouveaux, et ce M’eût été un hommage
sans pareil. Autant que l’on peut parler pour Moi de souffrance, J’ai souffert
d’avoir été ainsi frustré. Tout l’immense édifice de mes projets divins… tout
s’effondrant tout à coup et tombant dans la fange.
Plus les particularités que J’avais mises en ma créature humaine étaient belles, et
plus il est choquant pour Moi de les avoir faussées, déviées. La particularité la
plus belle, l’amour… que de déchéances, d’avilissements, de laideurs, devaient
résulter de la rébellion de l’homme…
Là où il M’eût le plus glorifié, il Me blesse… il Me blesse au Cœur… Que de
puérilités, sans parler des horreurs qui Me font détourner avec dégoût mes
Regards de Créateur, que de puérilités, que de caricatures de ma Merveille :
l’AMOUR !
Les haillons de pourpre, jetés par dérision sur mes épaules à Moi, le Fils, n’étaient
pas plus lamentables que les dérisions que sont pour Moi, Créateur, toutes les
contrefaçons de l’amour.
Et même dans les meilleurs cas, quelle insuffisance !
Je voulais que la terre me fût un immense miroir ; que mon Amour à Moi-même,
au sein de ma Trinité-Sainte, retrouvât son image dans l’amour d’ici-bas.
Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 106
L’Amour… c’est le Chef-d’œuvre de ma Toute-Puissance, comme c’est l’essence
de Moi-même…
L’Amour… qui saura dire ce qu’est l’Amour ?... En ma Trinité-Sainte, c’est un
courant toujours le même et toujours nouveau : le charme de mes élans n’est
jamais ralenti ; jamais rien de blasé en cet immense Elan d’Amour qui Me porte,
Moi, le Père, vers le Fils, et le Fils vers le Père.
Et tu le sais, Je te l’ai dit : ce n’est pas seulement l’amour paternel et l’amour
filial, mais c’est un composé de toutes pures amours : c’est l’Amour type !
Ma créature double… Je l’avais faite pour s’aimer, pour se compléter ; pour que,
dans des élans jamais lassés, elle reproduise les élans divins. J’avais voulu cela, en
rapport avec la nature humaine que Je lui avais donnée.
Ah ! Quels hommages ne M’eût-elle pas rendus…
Extraits de « Divins Appels » aux Ed. du Parvis
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Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 107
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Au souffle de l’Esprit - Décembre 2015 108