Les Modes de Règlement Des Différends Internationaux.
Les Modes de Règlement Des Différends Internationaux.
territorial.
Module : Méthodologies de recherche en Droit international
Economique.
Année : 2024-2025.
2
Sommaire:
Première partie : Les mode règlement non juridictionnel (La négociation et la
conciliation).
Chapitre 1 : La Négociation.
A) Les avantages de la négociation dans le règlement des différends internationaux.
B) Les limites que présente la négociation dans le processus de règlement des différends.
Conclusion.
3
Introduction:
Le principe du règlement des différends internationaux est affirmé par plusieurs
1
articles de la Charte des Nations unies :Les Membres de l’Organisation règlent leurs
différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la
sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger. Les parties à
tout différend dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et
de la sécurité internationales doivent en rechercher la solution, avant tout, par voie de
négociation, d’enquête, de médiation, de conciliation, d’arbitrage, de règlement
judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d’autres moyens
pacifiques de leurs choix.
Dans une déclaration du 10 décembre 1982 relative au règlement pacifique des
différends, l’Assemblée générale des Nations unies souligne que ce processus s’applique
à tous les différends internationaux et rappelle que les États sont libres de choisir le
mode de règlement de leur différend.
Le droit international a insisté sur le règlement pacifique des différends en interdisant le
recours à la force pour trancher les litiges entre États. Il a mis la guerre hors la loi et
cette mise « hors la loi » de la guerre est l’un des grands acquis du XXe siècle.
Au XIXe siècle, celle-ci était considérée comme un mode normal des relations entre
États, un moyen légitime de régler les différends interétatiques.
Ainsi dans les litiges internationaux, le choix du mode de règlement est essentiel, en ce
sens que les modes de règlement juridictionnels comme l’arbitrage offre une solution
formelle avec une décision exécutoire, outre l’arbitrage les modes de règlement non
juridictionnels à l’endroit de la négociation, la médiation et la conciliation sont plus
rapides, moins coûteux et préservent souvent les relations commerciales.
De ce fait, au regard de l’art 1 du statut de la cour permanente de justice et d’arbitrage,
«En vue de prévenir autant que possible le recours à la force dans les rapports entre les
États, les Puissances signataires conviennent d’employer tous leurs efforts pour assurer
le règlement pacifique des différends internationaux».
En référence à cette analyse, il nous incombe alors de se poser la question de savoir:
Dans quelle mesure les mécanismes de règlement pacifique des différends
internationaux, qu'ils soient juridictionnels ou non juridictionnels, parviennent-ils à
résoudre les conflits entre États et à promouvoir une coopération juste et équitable sur
la scène mondiale ?
Ce qui nous permettra dans un premier temps d’aborder les modes de règlements non
juridictionnels à savoir la Négociation, L'enquête et la conciliation; et en seconde
position nous allons essayer d’analyser les modes de règlements juridictionnels des
différends internationaux en référence à l’arbitrage et à la Cour Internationale de
Justice.
1
Jean-Claude Zarka, Droit International Public 3ème édition, Ellipse, 2015, p.85-96.
4
Pour se faire, les parties peuvent opter pour: La négociation, l'enquête ou la conciliation
pour régler les différends à l’international.
Chapitre 1 : La Négociation.
La négociation est une procédure de décision par laquelle les gens tentent de trouver un
accord commun au lieu d’agir par voie unilatérale. Outil privilégié de l’échange entre les
hommes, de l’ajustement de leurs points de vue et de la résolution de leurs conflits, la
négociation est l’un des ressorts les plus fondamentaux de la vie. L’extrême diversité de
ses applications, la richesse de son contenu, l’importance des questions qu’elle soulève
constituent autant d'éléments susceptibles, à titre intellectuel comme à titre pratique,
de nourrir de façon durable un intérêt pour le domaine. Elle est un formidable condensé
de l’activité sociale avec ses dimensions coopératives et conflictuelles entremêlées. Elle
exprime quelque chose d’essentiel dans la condition d’homme en mettant en scène des
enjeux tels que l’incertitude, la complexité, le pouvoir, l’équité. Citons, ici, la définition
donnée par DUPONT qui détermine les éléments essentiels de la négociation :
● Une interaction entre les négociateurs qui prend souvent la forme d’un face à
face,
● Les divergences qui peuvent aller de simples interprétations ou perceptions
différentes aux intérêts opposés ou aux conflits déclarés,
● Des intérêts communs par constatation d’une interdépendance : chaque
négociateur ne peut agir que par la recherche d’une solution fondée sur cette
interdépendance,
● La reconnaissance que la solution recherchée (accord) soit mutuellement
acceptable,
2
Jean-Claude Zarka, Droit international public 3ème édition,Ellips, 2015, page 85.
5
3. l’aboutissement.
∙ L’aspect distributif (le système d’activités lié à la poursuite des buts des parties en
conflit),
∙ La dimension intégrative (le système d’activités liées à l’atteinte de buts qui ne sont pas
en conflit fondamental pour les deux parties),
3
Svetlana Radtchenko-Draillard, «LES ASPECTS CULTURELS DE LA NÉGOCIATION INTERNATIONALE». Cahiers de
psychologie politique, 3, 2003 P 63-79.
4
Op Cit. ( LES ASPECTS CULTURELS DE LA NÉGOCIATION INTERNATIONALE). pp 63-79.
6
préférences. Il peut y avoir ainsi retour à l’étape n°2 en cas d’insatisfaction quant aux
solutions envisagées. Les conditions (la motivation, l’information et le langage, la
confiance et l’absence de climat défensif) facilitent la recherche de solutions nouvelles et
favorisent la créativité en groupe. DUPONT montre également qu’il existe quatre
caractéristiques propres à la négociation internationale : l’importance des facteurs
culturels :les facteurs culturels imprègnent les différentes facettes de la négociation,
c’est-à-dire les lois, les règlements, les usages professionnels ou sociaux, les facteurs
d’ordre politique, mais encore les comportements personnels qui sont eux-mêmes
influencés par les stéréotypes, les systèmes de valeurs, les rites et bien entendu le
langage) ; la diversité considérable des contextes : la négociation internationale soit
se situe à l’étranger, soit met en relation deux ou plusieurs négociateurs de nationalité
différente ; cette simple particularité multiplie la variété de contextes : de nombreuses
applications ou allusions seront évoquées dans les sections suivantes, mais un effort de
documentation- par exemple sous la forme de fiches de pays - suffit à montrer la
diversité dérivée des conditions géographiques, des lois et des usages, de la langue, des
particularités politiques et culturelles etc.) ; multipolarité de la négociation
internationale : la négociation fait intervenir de nombreux acteurs de nature et de
statut différent ; ceci tient à une double réalité : un grand nombre de négociations
5
internationales passent par l’intermédiaire de tiers, en particulier les Etats et les
administrations locales ; la négociation internationale se joue souvent à plusieurs
niveaux et de plus, il y a toujours interaction entre ces niveaux et le négociateur doit
ainsi surveiller l’évolution de la négociation globale en ne se connaissant pas toujours
les tractations qui se situent hors de son environnement immédiat) ; exigences
exceptionnellement élevées pour le négociateur international : les observations qui
viennent d’être faites suffiraient à montrer la complexité et la difficulté de la tâche du
négociateur international : il lui faut à la fois tenir compte du fait que les acteurs
appartiennent à différentes cultures et par conséquences ne partagent pas la même
façon de penser, de sentir et de se conduire ou - en d’autres termes -ils ont leurs
stéréotypes, leurs valeurs et leurs croyances. Trois éléments supplémentaires vont
encore accroître les exigences requises :
1- la plupart des négociations internationales reflètent l’âpreté des relations
internationales, les rivalités de tout ordre et de la concurrence mondiale dans le
domaine économique,
3- les négociations internationales ont des coups et des risques élevés : l’investissement
est lourd et souvent aléatoire ; les malentendus, des ruptures, des incidences
inattendues, des pénalités ou des mésaventures peuvent surgir à tout instant). Tout ceci
5
Svetlana Radtchenko-Draillard, «LES ASPECTS CULTURELS DE LA NÉGOCIATION INTERNATIONALE», Cahiers de
psychologie politique, 2003, 3, pp 63-79.
7
n’est pas le seul fait de la négociation internationale, mais celle-ci est particulièrement
délicate et exige beaucoup de patience, de doigté, de savoir-faire et d’expérience
peuvent permettre de préserver et, dans certains cas, d'améliorer les rapports entre les
parties lorsqu'une entente a été conclue entre elles.
La négociation pourrait s'avérer moins coûteuse et moins longue qu'un procès6.
https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/sjc-csj/sprd-dprs/res/mrrc-drrg/03.html#:~:text=Les%20n%C3%A9gociatio
ns%20peuvent%20permettre%20de,moins%20longue%20qu'un%20proc%C3%A8s
9
https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/sjc-csj/sprd-dprs/res/mrrc-drrg/03.html#:~:text=Les%20n%C3%A9gociatio
ns%20peuvent%20permettre%20de,moins%20longue%20qu'un%20proc%C3%A8s
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Et tout d'abord quelques mots quant à ses origines. Sous sa forme actuelle, elle date de
1920 et constitue une synthèse de deux procédures distinctes indiquées toutes deux
dans l’acte de La Haye du 29 juillet 1899 sur la solution pacifique des conflits
internationaux, à savoir la médiation et l’enquête. La médiation était déjà en 1899 un
procédé très ancien, et on conçoit que la convention n'y ait consacré que peu d'articles
et n'en contienne pas de définition. C'est le fait d'un Etat tiers qui s'interpose entre des
Etats en conflit ; il prend part aux négociations et même il les dirige 1 ; il suggère des
bases d’entente 2 que les Parties sont libres d'accepter ou de refuser.
Celle-ci avait proposé que les Puissances "conviennent" que dans les différends de leur
honneur ni leurs intérêts essentiels ne seraient engagés et qui proviendraient d'une
divergence d'appréciation sur des points de fait, elles recourront à une Commission
Internationale d'Enquête. C'est une chose fort remarquable que cette proposition: a un
moment de la procédure arbitrale ne paraissait encore pouvoir être adoptée
qu'exceptionnellement, et de l'engagement d'y recourir aux limites des conflits de
nature technique énumérés dans le projet de traité, le Gouvernement cariste avait très
finement estime que les résistances seraient nécessairement moindres pour le recours à
une procédure peu spectaculaire et ne comportant pour les parties aucun risque de se
voir imposer une solution jugée par eux inadmissible. D'autre part, différente de la
médiation tant par son objet que par son organe, l’enquête paraissait mieux que l’ancien
procédé classique faciliter le règlement des différends. En effet la nouvelle procédure
fournissait aux Parties Contractantes un moyen d'éliminer les difficultés résultant du
caractère unilatéral de leur information en se renseignant en commun, l'instruction
contradictoire sur les circonstances d'un incident, devant normalement conduire les
Parties à un accord quant aux conclusions à tirer des constatations faites. Contrairement
à ce qui se passe dans la médiation ou la conciliation, les enquêteurs ne formulent pas
de proposition d'accord, tout au plus la suggèrent-ils implicitement en formulant un avis
sur les faits contestés. Aussi avait-on cru pouvoir proposer le recours obligatoire à la
Commission d'Enquête comme l'application générale s'étendant à toutes les catégories
les contestations portant sur des points de fait sans autres réserves que celle de l'intérêt
vital et de l'honneur.
8
Henri ROLIN, « L’heure de la conciliation comme mode de règlement pacifique des litiges», Dans: Landheer, B.
Robertson, AH (ed) Annuaire Européen, 1957, p.3.
11
Article 9 Dans les litiges d’ordre international n’engageant ni l’honneur ni des intérêts
essentiels et provenant d’une divergence d’appréciation sur des points de fait, les
Puissances contractantes jugent utile et désirable que les Parties qui n’auraient pu se
mettre d’accord par les voies diplomatiques instituent, en tant que les circonstances le
permettront, une Commission internationale d’enquête chargée de faciliter la solution ;
de ces litiges en éclaircissant, par un examen impartial et consciencieux, les questions
de fait.
Article 14 Les Parties ont le droit de nommer auprès de la Commission d’enquête des à
la Commission d’enquête des agents spéciaux avec la mission de les représenter et de
servir d’intermédiaires entre Elles et la Commission. Elles sont, en outre, autorisées à
charger des conseils ou avocats nommés par Elles, d’exposer et de soutenir leurs
intérêts devant la Commission.
9
https://legal.un.org/avl/studymaterials/ilfp/2014/book4.pdf
12
- Procédure de la conciliation :
Article 3 Il est souhaitable que la ou les requêtes par lesquelles la Commission est saisie
d'un différend contiennent la désignation de l'agent par lequel la ou les Parties dont ces
requêtes émanant seront représentées. Éventuellement le Président de la Commission
invite la ou les Parties à procéder à cette désignation. Puis il fixe le lieu et la date de la
10
https://legal.un.org/avl/studymaterials/ilfp/2014/book4.pdf
11
https://www.idi-iil.org/app/uploads/2017/06/1961_salz_02_fr.pdf
13
Article 5 Si la Commission constate que les Parties sont en désaccord sur une question
de fait, elle peut procéder, soit à leur requête, soit d'office à la consultation d'experts, à
des visites sur les lieux ou à l'interrogatoire de témoins. Dans ce dernier cas, les
dispositions du Titre III de la Convention de La Haye du 18 octobre 1907 sur le
règlement pacifique des conflits internationaux sont applicables, sous réserve de
l'article 35 qui prescrit à la Commission de constater dans un rapport les faits qui se
dégagent de l'enquête.
Article 6 Si la Commission ne parvient pas à un accord général, elle peut prendre ses
décisions à la majorité des voix sans qu'il soit fait mention du nombre des voix
recueillies.12
13
Blaise TCHIKAYA, «La juridictionnalisation des conflits en Afrique», in Revue du Droit Public,
01/03/2006, p.459.
14
Chapitre 1: L’arbitrage.
L’arbitrage n’est pas une justice d’Etat, puisque le litige n’est pas tranché par un
magistrat ayant reçu une délégation officielle et permanente à cet effet, mais par des
particuliers qui tiennent leurs pouvoirs de la convention des parties. L’arbitrage se
déroule en dehors du tribunal et sans que les plaideurs soient tenus d’appliquer les
règles de la procédure officielle. Toutefois les arbitres doivent s’assurer que l’ordre
public et les droits de la défense sont respectés et que les débats ont un caractère
contradictoire.
Parce qu'il repose sur la convention des parties, on dit parfois que l’arbitrage est un
procédé amiable de règlement des différends.L’expression n’est pas tout à fait exacte. Un
règlement amiable aboutirait à une transaction par laquelle les parties abandonneraient
volontairement une partie de leur prétentions. Au contraire, l’arbitrage se termine par
une sentence qui s’impose au aux plaideurs comme jugement. Par conséquent, l’accord
des parties se limite à la volonté d’échapper aux juridictions d’Etat. Mais il ne va pas
au-delà. C’est un accord sur la procédure à suivre pour trancher le litige, mais qui laisse
entier le fond du différend.14
L'arbitrage international est devenu de plus en plus populaire en raison d'un certain
nombre d'avantages des accords d'arbitrage international qui ne peuvent être trouvés
devant les tribunaux nationaux ou locaux. Bien qu'imparfait, ce système de règlement
des différends vise à remédier à certaines des lacunes des systèmes judiciaires
nationaux.
- Le premier avantage du système de règlement des différends d'arbitrage
international est sa neutralité. Le forum est complètement indépendant des
parties ou de leurs gouvernements, contrairement aux tribunaux nationaux qui
14
Yves GUYON, l’Arbitrage, Ed ECONOMICA, rue Héricart, 705015 Paris, 01/09/1995, p.7..
15
https://www.international-arbitration-attorney.com/fr/perks-international-arbitration-agreements/
15
16
https://www.international-arbitration-attorney.com/fr/perks-international-arbitration-agreements/
17
Yves GUYON, l’Arbitrage, Ed ECONOMICA, rue Héricart, 705015 Paris 49, 1/09/1995, p.8;9.
16
fixent aux arbitres le délai qui leur est imparti pour rendre leur sentence alors,
devant les juridictions d’Etat elles sont soumises au bon vouloir des magistrats
qui composent celles-ci. Mais la rapidité de l’arbitrage est souvent un leurre. Sauf
que le rôle des tribunaux de commerce est particulièrement encombré, il est
difficile d’imposer aux arbitres de rendre leurs décisions dans un délai nettement
bref que celui nécessaire pour rendre un jugement. Lors des pourparlers qui
précèdent la désignation des arbitres, ceux-ci s’informent sur le délai qui leur
sera accordé et n’acceptent leurs fonctions que si celui-ci est raisonnable, compte
tenu de la nature du litige. En pratique, un délai de 6 à 9 mois est presque
toujours nécessaire, auquel s’ajoute le temps de mise en place du tribunal
arbitral. Quant à la simplicité de l'arbitrage, elle peut avoir pour contrepartie
sans jeu de mot le caractère arbitraire de la sentence, car comme l’a dit Lehring la
forme est la sœur jumelle de la Liberté.
En plus, il reste que l'arbitrage est une justice conventionnelle et privée. Le
recours à ce mode de règlement des litiges, souvent conseillé par les cabinets
d'avocats, directement concernés car très souvent les arbitres sont des avocats et
les honoraires liés à l'arbitrage représentent des sommes considérables, doit être
très mûrement réfléchi par les parties. Il faut toujours avoir à l'esprit que
l'arbitrage nécessite des moyens financiers colossaux et que signer une clause
compromissoire avec plus riche et plus fort que soi comporte des risques
monumentaux pour la partie la plus faible, l'arbitrage restant une justice de
riche.
Enfin, le choix d’une procédure d’arbitrage induit nécessairement à des risques
de choix du ou des arbitres avec le risque du non respect des obligations de
révélation18 des liens avec des parties ou leurs conseils et de conflits d'intérêt.
Outre le recours à l'arbitrage, les Etats peuvent également invoquer la Cour
Internationale de Justice pour trancher le litige qui les oppose.
Seuls les Etats ont qualité pour se présenter devant la Cour. Les organisations
internationales, les collectivités et les personnes physiques ne sont pas habilitées à
introduire une instance devant la Cour.
L'article 35 du Statut de la Cour définit les conditions d'accès à la Cour pour les Etats.
Alors que le paragraphe 1 de cet article ouvre la Cour aux Etats parties au Statut, son
paragraphe 2 précise les conditions d'accès à la Cour des Etats qui ne sont pas parties au
Statut. Les conditions dans lesquelles la Cour est ouverte à ces derniers sont, sous
réserve des dispositions particulières des traités en vigueur à la date de l'entrée en
vigueur du Statut de la Cour, déterminées par le Conseil de sécurité pour autant qu'en
toutes circonstances aucune inégalité ne résulte de ces conditions pour les parties
devant la Cour.21
La Cour ne peut connaître d'un différend que si les Etats en cause ont accepté sa
compétence. Aucun Etat ne saurait donc être partie à une affaire devant la Cour s'il n'y a
pas consenti d'une manière ou d'une autre.
Une procédure consultative est introduite devant la Cour par le moyen d'une requête
pour avis consultatif adressée au greffier par le Secrétaire général de l'Organisation des
Nations Unies ou le directeur ou secrétaire général de l'institution requérante. En cas
d'urgence, la Cour peut prendre toutes mesures utiles pour accélérer la procédure. Afin
d'être éclairée sur la question qui lui est soumise, la Cour a la faculté d'organiser une
procédure écrite et une procédure orale.
Quelques jours après le dépôt de la requête, la Cour dresse la liste des Etats et
organisations internationales dont elle considère qu'elles seront à même de lui fournir
des renseignements sur la question. Il s'agit en général des Etats membres de
l'organisation requérante, parfois aussi des autres États auxquels la Cour est ouverte en
matière contentieuse. Les organisations et Etats autorisés à participer à la procédure
21
https://icj-cij.org/fr/competence-en-matiere-contentieuse
22
https://icj-cij.org/fr/competence-en-matiere-consultative
18
peuvent en principe soumettre des exposés écrits puis, si la Cour le juge nécessaire, des
observations écrites sur ces exposés. Ces pièces écrites sont généralement mises à la
disposition du public à l'ouverture de la procédure orale, si la Cour estime qu'une telle
procédure doit se tenir.
Contrairement aux arrêts, et sauf les cas rares où il est expressément prévu qu'ils auront
force obligatoire (comme le font, par exemple, la convention sur les privilèges et
immunités des Nations Unies, la convention sur les privilèges et immunités des
institutions spécialisées des Nations Unies et l'accord de siège entre l'Organisation des
Nations Unies et les Etats-Unis d'Amérique), les avis consultatifs de la Cour n'ont pas
d'effet contraignant. Il appartient aux institutions ou organes internationaux qui leur
ont demandé de décider, par les moyens qui leur sont propres, de la suite à réserver à
ces avis.
Dénués d'effet obligatoire, les avis consultatifs de la Cour n'en possèdent pas moins une
haute valeur juridique ainsi qu'une grande autorité morale. Ils constituent souvent un
instrument de diplomatie préventive et ont des vertus pacificatrices. Les avis
consultatifs contribuent également, à leur manière, à l'éclaircissement et au
développement du droit international et, par ce biais, au renforcement des relations
pacifiques entre les Etats.
B) Les décisions de la Cour Internationale de Justice:23
Les arrêts rendus par la Cour (ou l'une de ses chambres) dans les différends entre Etats
ont force obligatoire pour les parties en cause. L'article 94 de la Charte des Nations
Unies stipule que «chaque Membre des Nations Unies s'engage à se conformer à la
décision de la Cour … dans tout litige auquel il est partie».
Les arrêts sont définitifs et sans recours. Si l'une des parties en conteste le sens ou la
portée, elle a la faculté de présenter une demande en interprétation. Par ailleurs, au cas
où serait découvert un fait jusque-là ignoré de la Cour mais de nature à exercer une
influence décisive, toute partie peut demander la révision de l'arrêt.
23
https://icj-cij.org/fr/questions-frequemment-posees
24
Weckel Philippe,«Les suites des décisions de la Cour internationale de Justice». In: Annuaire
français de droit international, volume 42, 1996, pp.430.
19
Par ses avis, en suivant un raisonnement général, l'organe judiciaire prend part à
l'élaboration d'un acte complexe. Sa manifestation d'opinion constitue un
élément préalable, sans effet propre, à l'acte pris par le destinataire. L'expression
même d'avis consultatif indique la liberté d'appréciation que possède
théoriquement celui-ci face à la position adoptée par la Cour. Pourtant, en
assumant cette mission consultative, cette dernière ne quitte pas sa fonction
judiciaire. Elle est saisie d'une question juridique, elle l'examine en tant
qu'organe judiciaire et elle y répond par une appréciation strictement fondée en
droit. Elle ne se livre donc pas à une expertise comparable à celle du Conseil
d'Etat de France lorsqu'il examine un projet du gouvernement et qu'il s'interroge
sur les aspects de légalité et d'opportunité des mesures envisagées. L'activité
consultative de la Cour internationale de Justice permet ainsi d'insérer « un
module judiciaire » dans les processus de règlement des questions juridiques à
caractère institutionnel et la pratique a parfois utilisé cet élément
intrinsèquement judiciaire et virtuellement juridictionnel pour élaborer des
procédures relevant principalement du contentieux objectif, reconstituant de
cette manière l'effet de la chose jugée.
25
Weckel Philippe. «Les suites des décisions de la Cour internationale de Justice». In: Annuaire
français de droit international, volume 42, 1996. pp. 432.
20
● Application du jugement:
28
Op cit, «Les suites des décisions de la Cour internationale de Justice», 1996. pp.438.
22
Conclusion
Pour conclure , l'objet de notre travail portait sur les modes de règlement pacifique des
différends internationaux, qu’ils soient juridictionnels ou non juridictionnels,
représentent ainsi deux approches complémentaires dans la quête de la paix et de la
stabilité au niveau international. D'une part, les modes juridictionnels, incarnés par des
institutions telles que la Cour internationale de Justice ou divers tribunaux arbitraux,
offrent un cadre formel et institutionnalisé. Ces mécanismes se caractérisent par leur
capacité à rendre des décisions ayant une force obligatoire et à garantir une certaine
sécurité juridique aux parties. Le recours à des règles de droit international établies et à
une procédure encadrée permet d’apporter une solution définitive aux litiges.
Cependant, cette rigidité procédurale peut parfois entraîner une lenteur dans le
23
traitement des affaires et une certaine distance par rapport aux enjeux politiques et
stratégiques qui impliquent certains différends. De plus, l’exécution des jugements
internationaux demeure parfois problématique, compte tenu de l’absence d’un organe
exécutif supranational capable de faire respecter intégralement ces décisions.
D'autre part, les modes non juridictionnels, tels que la négociation, la médiation ou la
conciliation, se caractérisent par leur flexibilité et leur adaptabilité aux contextes
spécifiques des différends. Ils privilégient une approche consensuelle et dialoguée qui
permet souvent de trouver des solutions sur mesure, mieux adaptées aux intérêts et aux
contraintes des parties impliquées. L’aspect informel de ces mécanismes favorise un
climat de confiance et facilite la communication, rendant ainsi possible le traitement de
différends sensibles qui pourraient être caractérisés par une procédure judiciaire
rigoureuse. Cependant, cette flexibilité peut également être source d’incertitude quant à
la portée et à la durabilité des accords obtenus. L'absence d'une juridiction de contrôle
formelle peut rendre l'exécution des engagements plus fragile, nécessitant parfois des
suivis et des garanties supplémentaires pour assurer leur mise en œuvre effective.
En définitive, le choix entre une approche juridictionnelle et une approche non
juridictionnelle est féconde et se complètent réciproquement. Dans un monde marqué
par une évolution constante et la complexité des interactions internationales, il serait
donc nécessaire de disposer de plusieurs mécanismes pour répondre aux défis posés
par les différends entre États et autres acteurs internationaux. L’effort commun des
institutions internationales consiste à combiner le formalisme rigoureux des procédures
juridictionnelles avec la souplesse et l’innovation des mécanismes non juridictionnels.
Cette double approche, en s’adaptant aux spécificités des conflits et aux attentes des
parties, contribue à la préservation de la paix, la sécurité et au renforcement de l’ordre
juridique international.
Ainsi, qu’elles soient exercées dans un cadre judiciaire ou par le biais de procédures non
juridictionnelles, les solutions de règlement des différends internationaux demeurent
essentielles pour maintenir un équilibre entre la justice et la diplomatie. Leur
articulation judicieuse représente un levier stratégique pour résoudre les conflits tout
en préservant la souveraineté des États et en encourageant une coopération
constructive sur la scène mondiale.
Bibliographie:
Ouvrages:
- Yves GUYON, l’Arbitrage, Ed ECONOMICA, rue Héricart, 705015 Paris 49,
1/09/1995, p.8;9.
- Jean-Claude Zarka, Droit International Public 3ème édition, Ellipse, 2015,
p.85-96.
Articles:
- Svetlana Radtchenko-Draillard, «LES ASPECTS CULTURELS DE LA NÉGOCIATION
INTERNATIONALE». Cahiers de psychologie politique, 3, 2003, P 63-79.
24
Définition et Caractéristiques
…………………………………………………………………4
Les avantages de la négociation ……………………………………………………………..7
Les limites de la Négociation
…………………………………………………………………9
Chapitre2: l'enquête et la conciliation……………………………………………………10
Les origines de
l'enquête……………………………………………………………………….10
Les caractéristiques de l'enquête
…………………………………………………………..11
La définition du conflit
…………………………………………………………………………12
Les caractéristiques du
conflit………………………………………………………………12
Deuxième partie: Les modes de règlement juridictionnels………………………14
Chapitre 1:
L’arbitrage……………………………………………………………………………14
Les avantages de l’arbitrage:.....................................................................................................14
Les limites de l’arbitrage:............................................................................................................15
Chapitre 2: La cour internationale de Justice…………………………………………. 16
Compétences de la
Cour…………………………………………………………………………..17
Caractère des décisions de la
Cour…………………………………………………………18.
26