Chapitre 2 Gestion de Portefeuille Descogef
Chapitre 2 Gestion de Portefeuille Descogef
GESTION DE PORTEFEUILLE
Selon cette approche, les investisseurs commettraient des erreurs systématiques dans la façon
dont ils perçoivent et traitent les informations. Ces écarts entre le comportement réel et le
comportement rationnel tel que prévu par l’hypothèse d'efficience des marchés seraient à l’origine
des anomalies.
La finance comportementale est basée sur deux hypothèses complémentaires qui se différencient
nettement des hypothèses retenues dans le cadre de l’efficience des marchés.
Les individus ne sont pas totalement rationnels dans leurs comportements.
L'arbitrage, qui est réalisé par des individus plus avertis, plus rationnels, comporte une part de
risque très élevée, et donc l’efficacité de l’arbitrage s'en trouve considérablement réduite.
Un certain nombre de faits vont à l’encontre de l'hypothèse de l’efficience des marchés: ces faits
sont appelés "anomalies". Une anomalie est un phénomène observé, incompatible avec le modèle
théorique de l’efficience des marchés.
Ainsi, depuis quelques années, de nombreux résultats empiriques mettent en évidence des
résultats non conformes à ceux espérés par la théorie financière.
Parmi les anomalies dites classiques, citons :
- Les anomalies calendaires.
- Les anomalies liées à la taille et au Price Earning Ratio (PER).
- Les anomalies météorologiques.
- L’effet du mois
On constate que les entreprises à faible capitalisation offrent des rentabilités supérieures pendant
les mois de décembre et de janvier.
Cette anomalie est aussi appelée « effet fin d'année ou effet janvier ".
Une saisonnalité peut être constatée à l’inverse pour les mois de septembre et octobre de chaque
année. Ces effets semblent d'ailleurs se produire aussi pour les actions des grandes sociétés (krach
des mois d'octobre 1929 ou 1987, événements tragiques de septembre 2001).
- L’effet du jour.
French (1980) a constaté, dans une étude des rentabilités journalières sur l’indice SP500 pendant
la période s'étendant de 1953 à 1977, que le lundi présentait une rentabilité négative,
statistiquement significative.
A L’oppose, les rentabilités journalières étaient positives certains jours de la semaine (mercredi et
veilles de jours fériés).
Le rendement sur les petites capitalisations est donc plus élevé que le rendement des grandes
capitalisations. Ce phénomène pouvait s'expliquer dans la théorie classique par la nécessité de
rémunérer de manière plus grande le risque sur les petites entreprises. Cela n'explique pas tout,
car les écarts de rentabilité avaient pour origine le mois de janvier.
Les mêmes résultats ont été obtenus pour les entreprises à faible PER, à fort rendement ou bien
celles ayant le ratio Book to Market (Valeur comptable / Valeur de marché) le plus élevé.
Ces anomalies dans les rentabilités ne semblent pas s'expliquer par la seule différence de risque
systématique entre les différents portefeuilles constitués conformément aux concepts du Médaf.
Les partisans y voient une défaillance dans l’application de la théorie de l’efficience, et expliquent
ce phénomène par une sous-évaluation temporaire de ces titres.
PER =
Il s'agit donc de la fluctuation du titre par rapport à l'évolution du marché. Un titre dont la
volatilité est importante associé à une bonne liquidité. C’est-à-dire associé à un nombre important
d'échanges en moyenne sur le marché, peut permettre de dégager des plus-values.
Application
Désireux d'améliorer ses performances boursières, il a décidé, le 15 Janvier 2010, d'investir sur
Euronext et son choix s'est arrêté sur les actions de société Nicolas.
Le capital social de cette société est de 25 000 000 € (actions de 100 €). Son résultat pour
l'exercice 2009 a été de 7 000000 €. L'action est cotée 555 € au 15 janvier 2010. Le bénéfice
prévu pour l'exercice 2010 est de 7 350000 €. Le dividende distribué en juin 2009 s'élève à
30 € par action et la croissance attendue pour les prochaines années correspond à la
progression du bénéfice de 2010 par rapport à 2009.
Mission :
Le PER (Price Earning Ratio) est le rapport entre le bénéfice et le cours d'une action. L'action est
cotée 555 € au 15 janvier 2010.
Le bénéfice pour l'exercice 2009 a été de 7 000 000 € : il est définitif mais ne sera pas pris en
considération dans la détermination du PER.
C'est le bénéfice de l'année en cours que l'on utilise au dénominateur: il s'agit donc d'une prévision qui
peut se transformer en spéculation.
Le bénéfice prévu pour l'exercice 2010 est de 7350000 € pour 250000 actions (capital social de
25000000 € divisé en actions de 100 €), soit 29,40 € par action.
On dit que l’action vaut 19 fois son bénéfice. Or, le PER moyen du secteur d’activités est de 8,5.
On peut en déduire que cette action vaut très cher. Cela dit, le prix élevé peut être justifié. Le
PER dépend des perspectives de croissance, du niveau de risque, du niveau d'endettement et de
l'adaptation de l'entreprise au marché.
La capitalisation boursière est égale au cours de l'action multiplié par nombre d'actions:
P=D/(r-g), avec:
D = dividende: 30,
r = rentabilité prévisionnelle.
Considérons un titre "A" dont la cote est C0 à une date 0 et C1 à une date 1.
D'autre part, appelons " D1" le dividende éventuellement versé au cours de la période 0-1
On peut écrire que le taux de rendement espéré d’un titre "A" est la somme de deux variables ; la
plus-value qui est fictive tant que la vente n’est pas réalisée et le taux de rendement proprement
dit représentant un revenu puisque :
Pour une action gratuite où n est le nombre de titres qu’il faut avoir avant
l’augmentation de capital pour en détenir n’ après qu’elle est intervenue, (n’ – n)
le nombre de titres nouveaux.
Pour un apport en numéraire où n est le nombre de titres qu’il faut avoir avant
l’augmentation de capital pour en détenir n’ après qu’elle est intervenue, (n’ – n)
le nombre de titres nouveaux et S1 le prix de souscription des titres nouveaux.
Mission :
Calculer le taux de rendement ajusté.
Corrigé
La rentabilité future d'une action est liée à l'évaluation des dividendes et des cours qui peut être
faite à une certaine date. Des probabilités sont affectées à ces différentes hypothèses.
Conséquence :
RAPPEL :
RA = (C1 - C0 + D1) / Co
n
E(X) =∑ Xi x p (Xi)
I=1
n
=>E (RA) =∑ RAi x P(RAi)
I=1
On dispose des anticipations suivantes concernant l'action "A", sachant qu'elle cote 1 000 en O.
800 0 20%
1200 25 60%
1350 50 20%
Mission :
Corrigé :
Il faut d'abord calculer les rentabilités successives en fonction des différents cours possibles.
800 0 (800-1000+0)/1000=-0,2=-20%
1200 25 (1200-1000+25)/1000=0,0225=22,5%
1350 50 (1350-1000+50)/1000=0,40=40%
800 0 - 20 0,2 -4
1 350 50 40 0,2 8
Nota:
Pour éviter des calculs fastidieux avec les %, il est recommandé de ne garder les % que pour les
probabilités affectés à chaque rentabilité.
Total=E(RA)=0,175
Principe
Le risque d'une action est lié à l'incertitude concernant sa rentabilité future.
Ce risque peut être mesuré par l'écart type des rentabilités futures.
RAPPELS:
n n
=>V(
i=1 i=1
=>σ(
Application
Mission :
Reprenons le même exemple que précédemment et calculons l'écart type.
Conséquences :
=>
Sur une période de temps (une année, entre t0: le présent et tl : le futur) qui leur est commune, les
investisseurs cherchent à maximiser leur richesse et présentent un degré plus ou moins prononcé
d'aversion vis-à-vis du risque (ce sont des investisseurs risquophobes). Pour tous ces investisseurs
rationnels risquophobes, le choix se porte avant tout sur le portefeuille ayant l'écart-type du taux
de rendement le plus faible.
C’est la moyenne pondérée des espérances de rentabilité des titres composant le portefeuille.
Soit un portefeuille composé de deux titres seulement ( et ) pour lesquels on connaît leur
moyenne et leur écart type:
E( ) = a x E(R1) + (1 - a) x E(R2)
Nota:
Compte tenu des spécificités des variables aléatoire la formule de l’espérance de rentabilité d’un
portefeuille est valable dans tous les cas de figure (que les titres soit indépendants entre eux ou non).
Principe
Le risque de portefeuille peut être mesuré par son écart type (racine carrée de la variance).
Il faut toutefois envisager 2 hypothèses :
- les rentabilités des titres sont indépendantes
- les rentabilités des titres sont dépendantes.
-
• Hypothèse 1 - Les rentabilités des titres sont indépendantes
Avec: Cov (R1 R2) = Moyenne des produits - Produits des moyennes
On donne:
Mission :
Calculer la rentabilité espérée et le risque du portefeuille dans les 2 hypothèses ci-dessus.
Corrigé
=>E(Rp)=0,088=8,8%
RAPPELS:
La réponse est la même si les rentabilités des titres sont indépendantes ou dépendantes.
=>V(Rp)=0,0180=1,80%
=>σ(Rp)=13,41%
RAPPELS:
=> V(Rp)=0,0132
=> σ(Rp)=11,49%
Commentaire
On observe que le risque du portefeuille (13,41 ou 11,49% selon que les titres soient dépendants
ou indépendants) est < au risque de chacun des 2 titres => σ (R1) = 15% et σ(R2) = 20 %
D'une manière générale, la diversification diminue le risque. Toutefois pour le vérifier réellement
il faudrait établir les calculs sur plus de 2 titres.
Mission 1:
2. Calculer l'espérance et le risque du portefeuille s'il est composé de 40% de titres A et de 60%
de titres B (sachant que les titres sont dépendants).
Corrigé
Rappels:
n
=>E( i)
i=1
n n
=>V(
i=1 i=1
=>σ(
=>E(RA)=3,5%
=>V(RA)=47,5-3,52=35,25
=>σ(RA)=5,94%
(Etat de la nature)
=>E(RB)=4,2%
=>V(RB)=41,4-4,22=23,76
=>σ(RB)=4,87%
Espérance du portefeuille
=> V(Rp)=[a2 * V(RA)]+ [(1-a)2* V(RB)] + [(2) * (a) * (1-a) * (Cov RA RB)]
Conclusion :
Le risque du portefeuille (1,45%) est plus faible que le risque des titres A (5,94%) et des titres B
(4,87%).
Nota:
- Pour diminuer le risque du portefeuille, il convient de choisir des actifs dont la covariance est
négative, ce qui veut dire qu’ils sont négativement corrélés=> La hausse d’un titre est
compensée par la baisse de l’autre.
- Sur le marché français, on a démontré qu’il suffisait de constituer un portefeuille de 15 à 20
titres pour pratiquement supprimer le risque diversifiable ou spécifique.
RAPPELS:
Dans l’exemple ci-dessus (r) = -25,2/ (5,94*4,87) = -0,8711 => Forte corrélation (puisque proche de 1)
mais négative.
On peut donc faire varier les coefficients de pondération a et b = (1 - a) et calculer pour ces
différentes valeurs les caractéristiques du portefeuille (Espérance et écart type).
En reprenant l'exemple précédent on peut faire varier les pourcentages des titres A et B de 20%
en 20% (tout en gardant la répartition 50/50).
a b
Portefeuille E(P) V(P) σ(P)
(% titres A) (% titres B)
A 1 0 3,5(1) 35,25 (1) 5,94(1)
B 0,8 0,2 3,64(3) 15,4464 (4) 3,93
C 0,6 0,4 3,78(5) 4,3956 (6) 2,096
D 0,5 0,5 3,85 2,1525 1,467
E 0,4 0,6 3,92 2,0976 1,448
F 0,2 0,8 4,06 8,5524 2,92
G 0 1 4,2(2) 23,76 (2) 4,87 (2)
(1) => Il est logique de trouver ces valeurs puisque dans ce cas le portefeuille n'est composé que
de titres A!
(2) = > Il est logique de trouver ces valeurs puisque dans ce cas le portefeuille n'est composé que
de titres B !
(6) => (0,62 * 35,25) + (0,42 * 23,76) + (2 * 0,6 * 0,4 * -25,20) = 4,3956
En effet :
On peut éliminer le portefeuille A=> Le B par exemple a un risque + faible et une meilleure rentabilité
On peut éliminer le portefeuille B=> Le C par exemple a un risque + faible et une meilleure rentabilité
On peut éliminer le portefeuille C=> Le D par exemple a un risque + faible et une meilleure rentabilité
On peut éliminer le portefeuille D=> Le E par exemple a un risque + faible et une meilleure rentabilité
Le choix entre les portefeuilles efficients E, F ou G dépendra de l’attitude de l’investisseur face au risque
Section
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La droite de marché
La relation entre la rentabilité et le risque peut être représentée graphiquement par une droite
appelée: droite de marché.
=> En abscisse, on indique le β (le risque) des actions que l'on étudie.
=> En ordonnée, on indique les taux de rentabilité des actifs sans risque (les emprunts
La particularité de cette droite c'est qu'elle passe par des points particuliers:
En effet, par définition, les emprunts obligataires ne présentent pas de risque quant à leur
rentabilité puisque nous avons supposé dans le modèle du M.E.D.A.F que leur taux d'intérêt était
fixe.
En effet, le risque moyen du marché est bien égal "en moyenne" à 1, par définition
Conséquence:
Imaginons que la rentabilité du marché soit de 10% sur la période, que le taux des actifs sans
risque soit de 5% sur la même période.
Mission :
Mission :
Il vient :
L'entreprise X dégage une rentabilité de 3,5% avec un risque de 0,5. Elle est donc en dessous de
la droite de marché.
Or pour un risque de 0,5 le taux de rentabilité minimum, exigé par le marché pour les entreprises
ayant le même risque que l'entreprise X, est donné par la formule du M.E.D.A.F :
Ou
Autrement dit, compte tenu du risque de l'entreprise X, le marché attendait une rentabilité de
7,5% et pas de 3,5%. Le risque de cette action est donc trop élevé compte tenu de sa rentabilité.
− d’une part, la gestion passive qui reconnaît l'efficience des marchés; les partisans de ce
mode de gestion cherchent à reproduire l'évolution des indices boursiers ou à pratiquer
de l'assurance de portefeuille;
− d'autre part, la gestion active qui considère qu'il existerait certaines sources d'inefficience ;
les partisans de cette méthode estiment qu'il est possible de battre le marché en
multipliant les sources d'informations et en les analysant rapidement.
La gestion passive repose sur la théorie de la très grande efficience des marchés financiers. En
effet, il semble difficile de découvrir des martingales inédites permettant de battre
systématiquement le marché. La plupart des études de performance des fonds d'investissement
semblent confirmer l'incorporation rapide de l'information dans les cours et qu'il est dès lors
particulièrement difficile de prévoir leur évolution future. Le marché est très efficient du fait de la
concurrence entre les très nombreux opérateurs. Néanmoins, cela ne signifie pas qu'il soit
impossible de réaliser une performance supérieure à la moyenne, mais que cela demeure difficile
et coûteux.
L'indice choisi doit en tout premier lieu pouvoir être considéré comme suffisamment
représentatif du portefeuille de marché. Ainsi, par exemple, le Dow Jones, qui correspond à un
portefeuille peu diversifié constituerait un choix nettement inférieur au S&P 500 qui représente
près de 70 % de la capitalisation boursière des actions cotées aux États-Unis.
Plusieurs stratégies s'offrent à un investisseur qui décide de consacrer ses fonds à la constitution
d'un portefeuille d'actifs financiers. La plus connue et la plus simple est la stratégie statique Buy
and HoId. Cette stratégie consiste à construire un portefeuille de titres risqués une fois pour
toutes, sur un horizon d'investissement fixé, et de constater le résultat en fin de période.
L'alternative consiste à procéder régulièrement à des révisions de la composition du portefeuille
en fonction de l'information arrivant sur les marchés financiers.
Quelle que soit la méthode retenue, le portefeuille peut subir une perte importante comme on
peut le constater lors des krachs boursiers. Ce sont d'ailleurs ces effondrements qui sont à
l'origine de la renaissance de l'assurance de portefeuille. Dès lors, l'investisseur peut souhaiter
assurer une valeur minimale finale moyennant une renonciation à certains gains potentiels. C'est
ce principe d'assurance de portefeuille qui est souvent retenu par les OPCVM de fonds à formule.
Sur le plan formel, les techniques d'assurance de portefeuille requièrent les propriétés suivantes :
− une rentabilité minimale k doit être assurée; si le capital du portefeuille est garanti à 100
%, k est égale à 0 % ;
− la probabilité d'obtenir une rentabilité inférieure à la rentabilité minimale k doit être
extrêmement faible voire nulle;
− la valeur du portefeuille au-delà du niveau plancher doit être dépendante de la valeur du
sous-jacent. Le taux de rentabilité final doit être si possible prévisible. Par exemple, en cas
de hausse de tel ou tel benchmark, la rentabilité du portefeuille correspondra à un certain
La gestion active consiste à prendre des paris et à investir dans des proportions autres que celles
d'un indice de marché. L'objectif est d'obtenir une rentabilité ajustée au risque supérieure à celle
du marché. Dans la mesure où un marché parfaitement efficient ne peut être battu que
momentanément et par chance, cela signifie que la gestion active suppose que le marché n'est pas
efficient. L'efficience n'est pas véritablement remise en cause par une telle approche. Tout au plus
on considère qu'il existe quelques sources d'inefficience qui permettent de réaliser des profits.
Le market timing correspond à l'idée d'être ou ne pas être investi sur le marché. Si on a un
sentiment baissier Sur le marché, on vend les actions de Son portefeuille. Si on est haussier, on
achète des actions. Cette méthode d'investissement et de désinvestissement comporte un risque
important. Elle nécessite une anticipation parfaite des mouvements boursiers (le timing).
Lorsqu'on gère un fonds, on est assujetti à certaines contraintes. Il a ainsi été vu que les OPCVM
devaient remplir un certain nombre de conditions concernant les proportions d'actifs investis. Le
gérant ne peut donc vendre la totalité de son portefeuille d'actions. En revanche il pourra
privilégier, en cas d'anticipation à la baisse des marchés, les actions ayant un faible bêta. Lorsqu'il
estimera que les cours vont globalement augmenter, il relèvera le bêta de son portefeuille.
La méthode dite DDM a pour objet de comparer, pour une action, sa rentabilité attendue,
estimée par exemple à l'aide d'un modèle d'actualisation, et sa rentabilité à l'équilibre, obtenue par
le MEDAF. Une inégalité indique une sous ou sur évaluation.
On considère dans cette technique que l'évaluation réalisée par les analystes est correcte et que les
écarts constatés sont dus à une relative inefficience du marché. Par conséquent, un titre affichant
une rentabilité supérieure à celle obtenue à l'aide du MEDAF est considéré comme sous-évalué.
On va acheter ce titre, provoquant ainsi une hausse du cours du titre, jusqu'à ce que son prix
corresponde au taux de rentabilité estimé par le MEDAF.
Reprenons l'application réalisée à partir du MEDAF. Nous avions obtenu une rentabilité
d'équilibre pour le titre Vialatte égale à 9,26 %.
Considérons à présent que la société soit Sur un marché à maturité et que les perspectives de
croissance des bénéfices et des dividendes s'élèvent à 4 %. Le prochain dividende versé s'élèvera à
5 euros.
Ce taux est inférieur à la rentabilité d'équilibre. Par conséquent, d'après la méthode DDM, il
convient de vendre le titre jusqu'à ce qu'on obtienne un taux d'actualisation égal au taux
d'équilibre, c'est-à-dire au taux de 9,26 %.
Dans notre exemple, le cours permettant une espérance de rentabilité égale à 9,26 % s'élève à :
L'approche inverse est dénommée bottom up. Les investisseurs détectent les valeurs sous-
évaluées. Ils veillent ensuite à ne pas investir sur trop de valeurs issues du même secteur par souci
de diversification efficace.
Dans le cadre d'une telle gestion, l'une des difficultés est de sélectionner l'indice à battre. Le
gérant devra faire le choix entre un indice large moins risqué et un indice étroit plus volatil. Bien
souvent, l'indice large est retenu. Aux États-Unis, la gestion indicielle tiltée est indexée sur le S&P
500.
La gestion active n'implique pas une liberté de gestion. Un gérant de portefeuille qui doit battre le
marché est soumis à des contraintes de risque mesurées à l'aide du tracking error. Par exemple, il
peut avoir pour objet de battre l'indice CAC 40 sous contrainte d'avoir un fonds présentant un
tracking error de 5 %.
L'idée de l'approche cœur-satellite 2 est de décomposer le fonds en deux parties. Une première
partie dite « cœur» du portefeuille représente entre 75 et 85 % de celui-ci. Ce cœur de portefeuille
doit répliquer l'indice benchmark et afficher un très faible tracking error. La seconde partie du
portefeuille est dite « satellite ». Elle représente entre 15 et 25 % du portefeuille. Elle a pour
objectif de générer une rentabilité excédentaire par rapport au benchmark. C'est cette partie qui
est gérée de manière très active.
L'intérêt d'une telle approche est de réduire sensiblement les coûts de gestion. Aux États-Unis, on
estime que les coûts pour les investisseurs institutionnels ont été réduits de près de la moitié.
Considérons un portefeuille qui doit respecter un tracking error de 5 % et qui a pour objet de
faire mieux si possible que l'indice CAC 40. Le gérant de portefeuille investit 75 % de son
portefeuille sur l'ETF CAC 40 et 25 % dans divers satellites de gestion active. Sachant que le
tracking error de l'ETF est quasi nul, cela laisse une plus grande marge de manœuvre pour les
gérants des poches actives. Un tracking error de 20 % sur les satellites permet de respecter la
contrainte générale de 5 % puisque 25 % x 20 % = 5 %.
Historiquement, la gestion alternative s'est développée aux États-Unis à partir des années 50
autour de grandes fortunes privées prêtes à utiliser la créativité financière de leurs gestionnaires
pour optimiser la valorisation de leur capital. L'objectif était, déjà à l'époque, de trouver la
En France, les fonds recherchant une performance décorrélée des indices de marché sont
apparus au début des années 1990. Compte tenu des contraintes juridiques, ils se sont développés
de manière marginale. Les années 2000 marquent un second départ pour la gestion alternative
avec la reconnaissance de fonds dédiés par les autorités. L'encours représente fin 2005 près de 25
milliards d'euros, un montant bien faible au regard de l'encours des OPCVM traditionnels.
Les gérants ont aujourd'hui à leur disposition un arsenal de méthodes pour atteindre l'objectif
client. À titre d'exemple, on peut citer les stratégies long-short, marchés émergents, Event
Driven, Global Macro, l'arbitrage de convertibles. La stratégie long-short investit dans des
positions en actions à la fois longues et courtes avec un effet de levier et une exposition au
marché parfois réduite. La stratégie Event Driven est spécialisée sur les sociétés impliquées dans
des événements de marché (faillite, fusion-acquisition ...). Les fonds global macro prennent des
positions avec un fort effet de levier sur des marchés macroéconomiques (taux de change, taux
d’intérêt...).L'arbitrage de convertibles consiste à investir dans des obligations convertibles mal
cotées par le marché: on achète l'obligation convertible et on vend l'action sous-jacente.