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Individu Et Societe

Le document traite de la relation entre l'individu et la société, en soulignant que l'homme est un être social qui évolue au sein d'un cadre normatif. Il explore les origines de la société, les normes sociales, et les concepts de normalité et d'anormalité, en mettant en avant les théories de penseurs comme Rousseau, Hobbes et Aristote. Enfin, il conclut que la société est en constante évolution à travers des conflits et des révolutions, résultant de la tension entre conformisme et anticonformisme.

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Individu Et Societe

Le document traite de la relation entre l'individu et la société, en soulignant que l'homme est un être social qui évolue au sein d'un cadre normatif. Il explore les origines de la société, les normes sociales, et les concepts de normalité et d'anormalité, en mettant en avant les théories de penseurs comme Rousseau, Hobbes et Aristote. Enfin, il conclut que la société est en constante évolution à travers des conflits et des révolutions, résultant de la tension entre conformisme et anticonformisme.

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M.

SARR, Prof de philo au lycée de Taïba Niassène Année scolaire 2019/2002

INDIVIDU ET SOCIETE
Introduction
L’homme est souvent considéré comme un être qui a tendance à se révolter contre sa
société, c’est-à-dire un être qui veut marquer son territoire, un être qui ne pense qu’à soi-
même et qui agit dès fois pour son propre intérêt. Ce faisant, il préfère s’isoler de la société, il
s’en écarte, il se singularise : il se définit alors comme un individu. Si pour Aristote« celui
qui vit naturellement sans société est soit une brute soit un dieu », c’est parce que pour lui
l’homme est un être naturellement social, un être qui ne peut, par conséquent, pas vivre en
dehors de la société, bref un animal sociable et social. De ce point de vue, on constate que sa
vie est inséparable de la société. Mais qu’est-ce que la société ? D’où vient-elle et quels sont
ses rapports avec l’individu ?
I. Définition
La société peut être définie comme un ensemble d’individus entre lesquels existent des
rapports organisés et des échanges de service. Ce groupe forme une réalité spécifique qui
repose sur des lois, des règles, des institutions et des normes à respecter. En se dotant de cet
ensemble de règles de conduites et devoirs, les individus qui composent la société, traduisent
leur volonté d’un commun vouloir-vivre ensemble. Néanmoins, ces règles et normes sociales
peuvent varier en fonction du temps, du milieu d’évolution et en fonction des hommes.
Toutefois, il convient de rappeler que la société humaine n’est pas à confondre avec la
société animale qui est une société statique, figée alors que celle humaine se reconnaît par son
caractère dynamique. La société animale est, en effet, dirigée par l’instinct alors que les
sociétés humaines sont régies par des institutions, des règles, des coutumes, des habitudes
sociales ou des lois. Or les institutions sont dynamiques alors que l’instinct est statique. La
société animale, en tant qu’elle est figée, ignore tout devenir et les lois qui l’organisent sont
immuables. Au contraire, le devenir social, le mouvement et la liberté caractérisent la société
humaine. Là où l’animal a vite et définitivement achevé sa formation, la société humaine,
quant à elle, toujours projetée dans un processus de création, évolue. Si la société animale est
figée, c’est qu’en elle domine l’instinct. Même si les sociétés animales connaissent une
certaine organisation ; elles demeurent guidées par les instincts, c’est-à-dire par un ensemble
de réactions héréditaires subordonnées à un but dont l’être qui agit n’a pas généralement
conscience. Par contre, les sociétés humaines sont régies par le phénomène des institutions,
des habitudes sociales et lois formulées à travers le langage. Mais qu’en est-il exactement de
son origine ? La société est-elle naturelle ou est-elle conventionnelle ?
II. Origine de la société

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M. SARR, Prof de philo au lycée de Taïba Niassène Année scolaire 2019/2002

Bon nombre de penseurs, comme Rousseau, Locke, Hobbes, Machiavel, se


démarquant des croyances de leur époque, ont examiné l’origine de la société en supposant un
état de nature. En effet, pour ces derniers, l’homme n’a pas toujours vécu en société, mais au
contraire chacun vivait isolément seul dans l’état de nature. Pour eux donc, la société est
comme une création humaine et, partant, conventionnelle découlant d’un contrat.
Chez Rousseau, en effet, les hommes, à l’état de nature, vivaient isolément seuls et
étaient animés d’une bonté illimitée. Cet isolement, cette solitude et cette bonté provenaient
d’une abondance de la nature à subvenir aux besoins de chaque individu. Si pour Rousseau
les hommes en sont arrivés à s’associer, c’est à cause de la surexploitation de la nature et d’un
funeste hasard (fatal, tragique, malheureux). Dès lors, on assiste à un changement climatique,
avec des hivers longs et secs, des étés chauds et brulants, qui a fini par dégrader la nature.
Alors il s’est installé une situation de raréfaction (d’appauvrissement) et il a fallu attendre
qu’un « homme planta son arbre pour dire que ceci m’appartient » pour voir les hommes
ressentir le besoin de vivre en société. De cette situation d’appropriation (d’accaparement)
sont nées les premières formes d’inégalité sociale. De cette inégalité est née la société à
travers la mise en place d’un pacte social ou contrat qui va désormais assurer la sécurité des
biens et des personnes : c’est le début de la vie en société selon Rousseau.
Pour Hobbes, par exemple, prenant conscience du danger de la guerre et de
l’insécurité qui règne dans l’état de nature que les hommes vont élaborer un premier contrat
dont les clauses sont la cessation de ce climat d’insécurité et d’instabilité. C’est ainsi que les
hommes vont trouver la forme d’association qui les convienne et qui leur garantisse la paix, la
sécurité et la liberté. Pour se faire, ils vont unir toutes les forces individuelles pour en confier
la gestion à un homme fort et dangereux qu’on appelle le Léviathan. Ce dernier va se charger
de veiller à l’application et au respect des lois et normes. C’est donc de ce cadre de
concertation que naîtra l’état de société selon Hobbes.
Contrairement à Rousseau et Hobbes qui ont tous imaginé un possible passage de
l’état de nature à l’état de société, Aristote pense que la société est naturelle. Selon Aristote,
l’homme a une tendance naturelle à vivre en société. C’est dire que l’homme est par nature un
être social, c’est-à-dire qu’il est naturellement sociable, un être qui a toujours vécu en société.
Aussi dit-il, vouloir penser l’homme en dehors de la société ferait de lui une brute ou un dieu.
C’est ainsi qu’il définit l’homme comme un « animal politique », montrant par là une
sociabilité naturelle de l’homme dont sa finalité naturelle est la société. Et quoi qu’il soit,
l’expérience montre que, contrairement aux animaux gouvernés par l’instinct, aucun homme
ne peut vivre et s’épanouir en dehors de la société. Autrement dit, sans l’union des forces et
sans l’aide des autres il ne peut acquérir les qualités humaines. Et comme le stipule l’adage
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« l’homme est le remède de l’homme » comme pour dire que c’est par l’homme et avec
l’homme que l’on s’éduque, s’épanouisse et développe ses qualités humaines. La société reste
le cadre d’épanouissement et de réalisation de l’homme. C’est du moins l’avis de Levinas
qui dit que « autrui est mon semblable, c’est un moyen de réalisation,
d’épanouissement. »
Mais il arrive très souvent que ce qui pousse l’individu à se rebeller contre sa société
découle de la volonté de ce dernier à vouloir à satisfaire comme bon lui semble ses penchants
et pulsions instinctives et qui se traduit par les diverses formes de déviance sociale. Car il faut
noter que tout individu est animé par ses passions et désirs, mais la société parvient à les
maîtriser grâce à l’éducation dont le rôle est de réprimer l’aspect instinctif et négatif de nos
penchants. Comme pour dire que la répression est nécessaire pour discipliner l’individu ; d’où
l’importance des normes sociales.
III. Les normes sociales
Du latin « norma » qui veut dire la règle, l’équerre servant à tracer une droite, la
norme se définit d’abord comme une règle de conduite, un code qui exige de l’individu d’être
juste et droit. La norme est également la voie tracée par la société et que chaque individu est
ténu de suivre s’il veut réellement vivre en parfaite harmonie avec ses semblables. La norme
est enfin ce qui trace la ligne de démarcation entre le permis et l’interdit. Elle est donc la
référence, le modèle à suivre dans nos comportements et dans nos relations avec les autres.
Sous ce rapport, la norme exerce sur les personnes un pouvoir coercitif et de contrainte
qui découle de la sanction qui l’accompagne et dont la finalité est d’aider la personne à bien
s’intégrer dans la société. Ce qui explique d’ailleurs le rôle prépondérant qu’elle joue dans
l’éducation et le développement de l’individu. Sans les normes sociales, la vie en société
serait impossible, intenable.
Toutefois, il faut noter que les normes sont relatives, en ce sens qu’elles ne sont pas
identiques à tous. Elles varient d’une société à une autre. C’est dire que les normes sont
diverses, car elles peuvent être religieuses (dogmes et commandements), morales (les règles,
les maximes), culturelles (les pratiques, l’éducation), traditionnelles (les coutumes, les us, les
mœurs), politiques (lois, décrets et arrêtés). Il y a donc une relativité des normes et par
conséquent, du normal et de l’anormal.
Cependant, s’il est vrai que les normes varient d’une société à une autre, il n’en
demeure pas moins que le comportement réprimé est toujours la résultante du non-respect des
valeurs sociales. C’est pourquoi pour éviter de tomber dans l’anormalité, il est préférable de
se conformer aux normes du groupe afin de pouvoir distinguer le normal de l’anormal.

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1) Le normal et l’anormal.
Le normal pourrait être défini comme ce qui est conforme à la norme tandis que
l’anormal serait ce qui est contraire à la norme.
Dès lors, l’individu normal serait celui qui se conforme autant que possible à la norme,
tandis que l’individu anormal est celui qui est aux antipodes des normes établies. C’est
d’ailleurs ce que dit Roger Bastide, dans son ouvrage intitulé sociologie des maladies
mentales : « Le comportement anormal est celui qui dévie de la norme, c’est-à-dire, de la
tendance centrale de la population, du comportement général du groupe ; le normal, au
contraire, c’est le comportement le plus commun, le plus usuel, celui qui atteint les plus
forts pourcentages de présence ». Dans ce contexte, toute initiative d’anticonformisme, c’est-
à-dire de déviance par rapport à la norme est source de rejet, d’exclusion sociale et qui se
traduit par les diverses formes de déviance ou d’anormalité.
2) Les formes d’anormalité: la déviance, la marginalité, la folie.
Si toute tendance à s’écarter de la norme est en soi une déviation, les situations par
lesquelles elle se manifeste peuvent varier. En effet, le déviant, le marginal et le fou
représentent les diverses formes d’exclusion sociale.
a) La déviance.
D’une façon générale, dévier revient à se détourner de la voie tracée, à s’écarter de la
bonne direction pour en suivre une autre. Ainsi, est considéré, comme un déviant, tout
individu qui s’écarte des normes sociales établies. De ce fait, les comportements déviants
peuvent être punis ou réprimés par la société lorsqu’ils constituent une menace pour
l’équilibre du tissu social. Mais tant qu’ils ne constituent pas une menace pour la stabilité
sociale, ils sont tolérés.
Cependant, il faut dire que le déviant ne remet pas seulement en cause l’ordre social
établi, mais il propose de nouvelles valeurs plus humaines et plus universelles. Sous cet angle,
la déviance est source de dynamisme social. L’exemple des prophètes, des grands hommes
d’Etat, des révolutionnaires et des philosophes, dans leurs manières de penser et d’agir, mais
marginalisés et pris comme des fous, illustre bien le sort réservé à tous ceux qui choisissent
d’inscrire leur comportement sur la voie de l’anormalité ou de la déviance.
b) La marginalité.
La marginalité peut être définie comme une attitude qui pousse l’individu à vivre en
marge de la voie tracée par la société. Le marginal est celui que la société exclut ou qui
s’écarte du cadre normal de la société.

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La société, de par son discours et son dispositif normatif, marginalise, c’est-à-dire


rejette à la périphérie tous ceux qui ne s’y conforment pas. Aussi, des individus peuvent
choisir d’inscrire leurs comportements sur le chemin de l’anormalité parce qu’ils considèrent
que l’ordre des interdits sociaux s’inscrit en faux contre tout modèle social. Se faisant, ils
sont rejetés, mis au banc des accusés des damnés de la société. Il en est de même pour tous
ceux qu’il est convenu d’appeler les inadaptés sociaux qui, pour d’autres raisons, vivent en
marge de la société à l’image des agresseurs, des violeurs, des criminels et des malades
mentaux.
c) La folie.
Du latin « follis » le mot folie renvoie à un trouble mental, à une atteinte à notre santé
mentale. Ainsi, la folie est synonyme de déraisonnable, de démence, d’extravagance.
Pour la société, le fou est celui qui n’est pas maître encore moins responsable de ses
actes. Il est celui qui est dans la déraison et dont le comportement et le discours ne sont pas
conformes aux normes sociales établies. En ce sens la psychiatrie on nous apprend que la folie
se manifeste par des troubles comportementaux qui proviennent soit d’une carence chez
l’individu d’accepter un événement traumatisant soit du fait que l’individu est trop comprimé
par le rejet, la frustration et l’intolérance. C’est qui donne lieu à croire que la folie est une
affection mentale ou une exclusion sociale.
Au regard de l’expérience de la vie, on peut dire que la société est souvent responsable
de la folie en ce sens qu’elle est parfois le produit de l’exclusion sociale de l’individu. Le
caractère rigide des normes, la complicité de certains membres d’un groupe, la relativité des
normes et le fait jeter en pâture un des leurs, leur évolution sont autant de facteurs de
marginalisation et d’emprisonnement qui peuvent conduire à la folie.
Conclusion
La société se définit comme un ensemble d’individus entre lesquels existent des
rapports organisés et d’échange réciproque et qui sont régis par un certain nombre de
principes, de règles et des normes dont le rôle est de réguler et de lubrifier ces rapports
sociaux. Pour son équilibre, la société contrôle les comportements et punit en cas de nécessité.
D’où la permanence des conflits sociaux sources de son évolution. C’est ce qui explique que
la société humaine valse toujours entre ordre et désordre.
Les révolutions, les conflits ainsi que le non respect des normes, la déviance, la
marginalité, etc. constituent le poumon de la société, car une société uniforme serait, certes,
très ordonnée, mais resterait stationnaire (figée, statique) sans jamais connaître le progrès.

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M. SARR, Prof de philo au lycée de Taïba Niassène Année scolaire 2019/2002

Pour dire que les deux mamelles de toute société humaine demeure cette lutte permanente
entre conformistes et anticonformistes.

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