Résumé Droit Des Affaires PARIE 1 Salima ZATIOUR
Résumé Droit Des Affaires PARIE 1 Salima ZATIOUR
SALIMA ZATIOUR
Le droit des affaires marocain est une branche du droit privé qui comporte un ensemble de
droits relatifs aux affaires des entreprises. Il repose sur les dispositions de droit civil
concernant les obligations et les contrats qui sont prévues au Code des obligations et des
contrats. Par ailleurs, il est régi par le Code de commerce, le contentieux commercial
relevant des juridictions de commerce.
Le droit commercial
C’est la partie du droit privé qu’est relative aux opérations juridiques faites par les
commerçants ; soit entre eux, soit avec leurs clients (les consommateurs), après cette
définition le droit de commerce a un double objet, en tant qu’il s’intéresse à la fois aux
personnes et à l’activité de celle-ci.
Alors après cette définition on résulte que le droit de commerce il s’intéresse à régir les
commerçants et leurs activités commerciales :
Chapitre I : Le commerçant
Le commerçant est une personne physique ou morale qui, en vue de réaliser un profit,
exerce à titre habituel ou professionnel l’une des activités énumérées par l’article 6 de la loi
marocaine. On a deux types de commerçants :
Les types d’actes de commerce par nature on peut regrouper et distinguer l’activité
commerciale dans trois secteurs principaux à savoir :
• -les actes accomplis par les sociétés commerciales dans le cadre de leur objet social
ces actes sont nécessairement commerciaux
Le livre journal sert à enregistrer toutes les opérations effectuées par l'entreprise au jour le
jour.
Le grand livre permet de classer méthodiquement dans des comptes écritures portées
chronologiquement au livre journal.
Le livre inventaire sur lequel on reporte chaque année l'inventaire, le bilan le compte de
résultat et l'annexe.
→Les documents de synthèse
À partir de ses livres comptables, l'entreprise doit établir des documents annuels à la fin de
son exercice. Ces documents comprennent le bilan, le comte de résultat et une annexe.
Le bilan : il décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise, et fait apparaitre,
de façon distincte, les capitaux propres.
Le compte de résultat : il récapitule les produits et les charges de l’exercice et permet donc,
par différence, de déterminer le résultat de l’exercice.
L’annexe : elle complète et commente les informations fournies par le bilan et le compte de
résultat.
+ L’ouverture d’un compte bancaire ou postal
Le commerçant devra obligatoirement utiliser un compte-chèques pour recevoir ou
effectuer certains payements. En effet, les règlements importants ˃ 10 000 DH doivent
légalement être payés par chèque. Cela permet au fisc d’opérer un contrôle plus sûr que si
les règlements étaient réalisés en espèces.
Chapitre 4 : LE FOND DE COMMERCE
-Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble de biens
mobiliers affectés à l’exercice d’une ou plusieurs activités commerciales.
Incorporelles
1) la clientèle : est l'ensemble de personnes ou de société qui prennent l'habitude de
s'approvisionner auprès de l'entreprise commerciale.
2) L’achalandage : au sens stricte la clientèle c’est le passé et le présent, l’achalandage
représente l’avenir du fonds, la clientèle possible et potentielle (les clients futurs du
commerçant).
3) Le nom commercial : C'est l'appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité.
4) L’enseigne. C'est un signe extérieur qui permet d'individualiser l'établissement, le
magasin.
5) Le droit au bail : C'est la créance du locataire commerçant contre le propriétaire
immobilier c'est-à-dire le droit à la jouissance des lieux loués ou s'exerce le Commerce. Cette
catégorie peut inclure aussi les brevets d'invention, la marque de fabrique, de Commerce ou
de service, les dessins et modèles. Ce sont des biens de nature incorporelle qui procurent à
leurs titulaires un monopole d'exploitation.
Corporelles
1) le matériel et l’outillage : C’est l'ensemble des biens mobiliers corporels qui servent
durablement à l'exploitation et qui de ce fait présentent une stabilité réelle : outillage
industriel, matériel d'équipement, meuble de bureau.
2) Les marchandises : ce sont les matières premières destinées à être transformées ou les
produits et les biens destinés à la vente. En raison de leur instabilité elles ne sont pas
comprises dans le nantissement du FONDS DE COMMERCE
B. L’ACCEPTATION :
➢L’acceptation est l’engagement du tiré donné sur la lettre par signature de payer son
montant à l’échéance à la personne qui en sera le porteur légitime auquel il ne pourra
opposer aucune exception (par exemple défaut de provision, compensation à l’égard du
tireur ou d’un précédent porteur, etc.).
➢FORMES ET MODALITES
L’acceptation est exprimée par le mot « acceptée » et la signature du tiré au recto, mais
souvent elle résulte de sa simple signature.
La présentation de la lettre de change à l’acceptation n’est pas obligatoire sauf lorsqu’elle
est tirée à un certain délai de vue ; cependant, une lettre sans acceptation est difficilement
négociable car le tiré pourrait refuser de payer.
Le tiré peut refuser d’accepter en dépit de la provision présumée exister. Dans ce cas, le
porteur peut faire dresser un protêt faute d’acceptation. Il doit alors en aviser dans les 6
jours son endosseur, lequel avise son propre endosseur, et ainsi de suite jusqu’au tireur. Le
protêt faute d’acceptation permet au porteur qui l’a fait dresser d’exercer un recours contre
chacun des signataires avant l’échéance de la lettre de change.
Cependant, l’acceptation est obligatoire entre commerçants, c'est-à-dire que le tiré,
commerçant, ne peut refuser de donner son acceptation à condition :
- que la lettre soit créée en exécution d’un contrat de fourniture de marchandises ;
- et que le tireur ait satisfait à ses obligations (a fourni la marchandise).
➢CONSEQUENCES DE L’ACCEPTATION
A - Provision et valeur fournie
La provision
➢La création de la lettre de change suppose à l’origine une créance du tireur sur le tiré.
C’est parce que le fournisseur doit se faire payer (créancier-tireur) la marchandise livrée qu’il
émet une lettre de change et l’envoie au commerçant (débiteur-tiré) qui l’accepte pour
payer sa dette.
➢La créance du tireur sur le tiré s’appelle la provision. La provision est une créance en
somme d’argent ou en marchandises que le tireur détient sur le tiré. Celui-ci est débiteur de
la provision dès son acceptation (sa signature).
➢L’absence de provision ne frappe pas le titre de nullité, mais le rend inopérant. Dans la
pratique, c’est l’existence de la provision qui détermine l’acceptation du tiré.
La remise du titre par le tireur au porteur confère à ce dernier la propriété de la provision,
laquelle peut être à nouveau transmise par endossement à un nouveau bénéficiaire, et ainsi
de suite, jusqu’à présentation de l’effet pour escompte ou encaissement.
➢La créance est donc incorporée au titre et de ce fait se transmet de façon pure et simple
avec la circulation du titre. Par conséquent, la possession de la traite (sous réserve d’une
transmission légitime) vaut propriété de la provision.
La valeur fournie
●Si le tireur a émis la traite au profit du bénéficiaire, c’est que ce dernier a une créance chez
le premier ; autrement dit, le tireur est débiteur du bénéficiaire, celui-ci a dû lui fournir une
valeur en échange de laquelle le tireur lui a remis la traite. Cette créance s’appelle « la valeur
fournie ».
∆Dans tous les cas, le porteur ne peut se prévaloir de l’inopposabilité des exceptions que si
le tiré a accepté la traite.
3 - L’AVAL
Le donneur d’aval (avaliseur ou avaliste) est celui qui se porte caution de la créance. Il
garantit personnellement le paiement de tout ou partie de la lettre de change. Il peut être
un tiers ou même un des signataires de la traite.
➢L’aval est donné sur la lettre avec la mention « bon pour aval » et la signature ; il peut
être donné aussi sur une allonge ou par un acte séparé.
➢L’avaliseur est la caution solidaire du signataire en faveur duquel il s’est engagé (l’avalisé).
→Il doit préciser pour quel signataire il s’engage, à défaut il est réputé donné au tireur
(article 180). S’il a payé pour l’avaliser défaillant, il a un droit de recours non seulement
contre lui, mais contre tout autre signataire de la lettre en vertu du principe cambiaire de la
solidarité.
C-LA CIRCULATION DE LA LETTRE DE CHANGE
La lettre de change est un effet destiné à circuler en permettant la circulation de capitaux
sans risque. Cette circulation s’opère par la technique de l’endossement, c'est-à-dire par une
mention écrite portée au dos du titre et la signature.
Mais l’endossement ne permet pas seulement de transférer la propriété de la lettre, il peut
servir aussi pour donner la traite en garantie ou la remettre pour encaissement par
procuration.
3 - L’ENDOSSEMENT PIGNORATIF
On le reconnaît à la mention « valeur en garantie » ou « en gage » suivie de la signature.
A - Le protêt.
➢C’est un acte authentique dressé par un agent du greffe du tribunal qui constate
officiellement le refus de paiement et les motifs du refus. Qu’il doit contenir la transcription
littérale de la lettre de change, de l’acceptation, des endossements et des recommandations
qui y sont indiquées, la sommation de payer le montant de la lettre, les motifs du refus de
paiement et indiquer la présence ou l’absence de celui qui doit payer.
●Les agents du greffe du tribunal sont tenus, sous leur responsabilité personnelle, de laisser
copier exacte des protêts et de les inscrire en entier, jour par jour et par ordre de date, dans
un registre spécial coté, paraphé et vérifié par le juge (article 212).
Ⴕ Celui qui a fait dresser protêt avise également son endosseur dans les 6 jours, lequel
avise à son tour son endosseur dans les 3 jours et ainsi de suite jusqu’au tireur. Aucun
formalisme n’est requis pour l’avis. De son côté, l’agent notificateur doit, dans les 3 jours
qui suivent le protêt, prévenir le tireur par la poste et par lettre recommandée.
● le porteur ne peut refuser un paiement partiel, ce qui n’exclut pas le protêt pour la
somme restant due. À défaut de présentation à l’échéance, le tiré a la faculté d’en
consigner le montant au secrétariat-greffe du tribunal de son domicile aux frais, risques et
périls du porteur (article 188).
F- LES RECOURS
*Il convient de distinguer le porteur diligent du porteur négligent. Le premier est celui qui
présente la lettre de change dans les délais légaux et fait dresser à temps un protêt en cas de
non-paiement ; le second est celui qui n’a pas observé ces prescriptions.
§1 - LES RECOURS DU PORTEUR DILIGENT
À l’échéance, le porteur diligent, qui a présenté la traite et fait dresser protêt, peut obtenir
remboursement du montant de la lettre, des intérêts, des frais de protêt et des avis
- en actionnant les signataires ou l’un d’eux devant le tribunal ; le même droit de recours
appartient à tout signataire qui a remboursé le porteur ;
- en procédant, avec autorisation du président du tribunal, à une saisie conservatoire sur les
biens du tireur, de l’accepteur et des endosseurs (article 208) ;
*Aucun délai de grâce ne peut être accordé et les intérêts courent de plein droit au taux
légal. Cependant, il convient de signaler que le porteur, sans attendre l’échéance, peut
exercer ses droits contre le tiré lorsqu’il est en règlement judiciaire.
2 - LES DECHEANCES DU PORTEUR NEGLIGENT
Le porteur négligent perd tous les recours cambiaires contre tous les signataires de la traite
(article 206), sauf :
- contre le tireur qui n’a pas fourni provision : la déchéance à son égard n’aura lieu que s’il
justifie avoir constitué provision ;
- contre le tiré accepteur car, ayant reçu provision, il ne peut se dérober de son engagement
sous prétexte de la négligence du porteur ;
- enfin, contre l’avaliste qui a donné aval pour le compte du tiré car, sans cette précision, il
est censé l’avoir donné pour le compte du tireur.
-Il est commercial ou civil suivant la nature de l’opération en exécution de laquelle il a été
émis.
+ Soit par endossement translatif : dans ce cas il a le choix de l’endosser au porteur, à blanc
(auxquels cas il peut circuler par tradition), ou même nominatif ;
1- La provision du cheque
→La provision est une somme d’argent mise à la disposition du tireur chez le tiré au
moment de la création du chèque.
-Cette définition qui résulte de l’esprit de l’art 241 mérite des observations relatives au
contenu de la provision, au moment de son existence et à la question de son transfert.
2- LE MOMENT DE L’EXISTENCE DE LA PROVISION :
l’art.241 il est prévu que les fonds doivent être à la disposition du tireur dès le moment de la
création du titre.
-Cette disposition exigeant l’existence de la provision au moment de la création du chèque
se trouve être, sinon en contradiction, du moins dépassée par la nouvelle tendance de la
politique pénale du même code de commerce qui ne requiert la constitution de la provision
qu’au moment de la présentation du chèque au paiement (art.316). Par conséquent, la loi
n’exige plus une provision préalable à l’émission du chèque.
➢La provision n’est pas une condition de validité du chèque ; un chèque sans provision n’est
pas nul, il est bien un chèque, mais l’absence ou l’insuffisance de la provision au moment de
la présentation du chèque au paiement donne lieu à des sanctions pénales.
3-LE TRANSFERT DE LA PROPRIETE DE LA PROVISION :
L’émission du chèque a pour effet de transférer la propriété de la provision détenue par le
banquier au bénéficiaire du chèque. Cette propriété passera ensuite à tout nouveau porteur
du chèque, que ce soit par tradition ou par endossement.
-Ce transfert de la propriété de la provision du tireur au porteur a, sur le plan juridique, des
conséquences d’une grande importance :
- ainsi, ni le décès du tireur, ni son incapacité survenue après l’émission du chèque ne
peuvent affecter le droit du porteur ;
- de même, le redressement ou la liquidation judiciaire du tireur ne peuvent empêcher le
paiement du chèque ;
- en outre, les créanciers du tireur ne peuvent pratiquer une saisie-arrêt sur la provision du
chèque, à condition pour le porteur de prouver qu’il a acquis le chèque avant la saisie.
4 - LA CIRCULATION DU CHÈQUE
Rappelons que le chèque au porteur ou à blanc se transmet par tradition. S’il est nominatif, il
convient de distinguer :
+ s’il est non à ordre ou non endossable, il ne peut se transmettre que par cession de
créance ;
●Telles sont les conditions de création du chèque qui bénéficie, comme les autres effets de
commerce, des avantages du droit cambiaire ; mais le législateur ne s’est pas contenté de ce
système cambiaire pour protéger le chèque, il a instauré d’autres systèmes de protection
spécifiques au chèque.
5- LES SYSTEMES DE PROTECTIONDU CHEQUE
Le chèque bénéficie naturellement de la protection du système cambiaire.
A- LE SYSTEME CAMBIAIRE
Comme les autres effets de commerce, le chèque, qu’il soit civil ou commercial, est
également soumis au droit cambiaire.
a- La présentation au paiement :
Elle peut se faire dès le jour de l’émission puisque le chèque est payable à vue. Le porteur
dispose néanmoins d’un certain délai pendant lequel il doit présenter le chèque au paiement
sous peine de perdre son droit au recours cambiaire.
Les délais sont actuellement de 20 jours de l’émission pour les chèques émis au Maroc, et
de 60 jours pour les chèques émis à l’étranger (article 268). Ces délais courent du jour porté
sur le chèque comme date d’émission, et la présentation à la compensation vaut
présentation au paiement.
- Après l’expiration du délai de présentation, "Le tiré doit payer même après l'expiration du
délai de présentation». L’art.319 du code a prévu une amende de 5000 à 50 000 dh contre
le banquier qui refuse de payer un chèque dont le délai de présentation a expiré.
●Les peines étant délictuelles, la prescription d'une telle infraction est donc de 5 ans.
-Si la provision est insuffisante, le tiré a une obligation de proposer au porteur le paiement
jusqu’à concurrence de la provision disponible ; dans ce cas, ce dernier ne peut pas refuser
ce paiement et doit délivrer une quittance au tiré et mention de ce paiement partiel doit
être faite sur le chèque (art.273).
Le porteur est alors tenu de faire protester le chèque pour le surplus, exactement comme
pour le défaut total de paiement du chèque.
-Il faut dire qu’actuellement dans la pratique, les banques refusent tout paiement même s’il
ne s’agit que d’une insuffisance dérisoire. Et comme cette obligation, à la différence de la
précédente, est dépourvue de sanction, elle n'a pas beaucoup de chance d'être appliquée.
B- le protêt :
À défaut de paiement, le porteur doit faire dresser protêt pour pouvoir exercer son recours
cambiaire.
-Le protêt doit être fait avant l’expiration du délai de présentation ; et si celle-ci a lieu le
dernier jour du délai, il peut être établi le premier jour ouvrable suivant.
* Les avis
-Le porteur a ensuite un délai de 8 jour ouvrable qui suivent le jour du protêt pour donner
avis du défaut de paiement à son endosseur et au tireur. En cas de clause de retour sans
protêt, ce délai court du jour de la présentation.
- le secrétariat greffe du tribunal est tenu de prévenir le tireur des motifs du refus de
paiement par lettre recommandée dans les 4 jours du protêt, à condition, dit le texte, que le
chèque contienne le nom et l’adresse du tireur.
-Chaque endosseur doit aviser son endosseur dans les 4 jours ouvrables qui suivent la
réception de l’avis en remontant jusqu’au tireur.
-Les avis peuvent être donnés sous n’importe quelle forme, notamment par lettre missive
(art.285, al.6).
-Celui qui ne donne pas l’avis dans le délai n’encourt pas de déchéance, mais devient
responsable du préjudice causé par la négligence (paiement de dommages-intérêts sans
qu’ils puissent dépasser le montant du chèque).
-Si la mention retour sans protêt figure sur le chèque, le porteur est dispensé de faire
dresser protêt pour exercer ses recours, mais ceci ne le dispense pas de donner les avis
nécessaires sous peine de se voir condamné à des dommages-intérêts.
* La saisie conservatoire :
-Toutefois, on ne peut ne pas évoquer cette importante innovation apportée par l’art.301 du
code qui a donné à la notification du protêt faite au tireur la valeur d’un commandement de
payer.
-C’est à dire que, par la notification du protêt, le tireur est invité à payer sous peine de faire
l’objet d’une saisie ; le commandement de payer constitue le préambule d’une saisie.
-Après l’établissement du protêt et sa notification au tireur par le greffe du tribunal par
lettre recommandée, le porteur peut solliciter du président du tribunal de rendre une
ordonnance sur requête l’autorisant à procéder à toute saisie conservatoire contre les
signataires du chèque ; c’est à dire de mettre sous le contrôle de la justice tous leurs biens,
quelle que soit leur nature (meubles ou immeubles).
-Après l’expiration d’un délai de 30 jours qui suivent la saisie conservatoire, si le porteur
n’est pas payé, il peut faire procéder à la vente des objets saisis.
-Cependant, malgré le respect par le porteur de ses obligations de vigilance, s’il néglige
d’exercer ses recours cambiaires avant l’expiration des délais de prescription, il peut être
déchu de son droit.
● Pour les actions du porteur contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés la
prescription est de 6 mois à partir de l’expiration du délai de présentation.
●Pour les actions des divers obligés les uns contre les autres la prescription est également
de 6 mois à partir du jour où l’obligé a remboursé (à l’amiable) ou du jour où il a lui-même
été actionné en justice.
- Enfin, pour l’action du porteur contre le tiré le délai de prescription est devenu d’un un (au
lieu de trois ans précédemment prévus par le dah.39) à partir de l’expiration du délai de
présentation.
D- LES RECOURS CAMBIAIRES :
-Lorsque le tireur aura accompli ses obligations de vigilance, il peut alors exercer ses recours
cambiaires contre toutes les personnes obligées en vertu du chèque. Celles-ci sont en effet
tenues solidairement envers le porteur (art.287). Ce dernier peut agir contre ces signataires
individuellement (séparément) ou collectivement et sans avoir à respecter l’ordre dans
lequel ils se sont obligés.
-Il peut leur réclamer le montant du chèque non payé, les intérêts à partir du jour de la
présentation, les frais du protêt et des avis.
-Celui qui aura remboursé le chèque et ces frais, aura alors les mêmes droits que le porteur
(recours contre les autres signataires avec solidarité).
-en cas de prescription ou en cas de déchéance, le porteur négligent ne perd pas tous ses
droits, il conserve :
- une action de droit commun contre les différents obligés pour enrichissement sans cause
(normalement le porteur devra intenter son action contre celui qui lui a remis directement le
chèque car, comme on le sait, la remise du chèque n’emporte pas novation, c’est à dire
qu’elle ne se substitue pas à l’obligation originaire ; l’extinction de celle-ci ne s’opère que par
le paiement du chèque).
- une action contre le tiré qui a provision (art.295, al.3) ;
- une action cambiaire contre le tireur qui n’a pas fait provision (art.241, al.4). Or, celui-ci
reste passible du pénal. Mais il convient de signaler que ces règles ne s’appliquent que pour
l’exercice de l’action cambiaire car, pour l’exercice de l’action pénale :
* le porteur n’a pas besoin de faire dresser protêt ;
* et l’action publique ne s’éteint pas par les délais de prescription de l’action cambiaire.
Étant donné que nous sommes dans le domaine délictuel, l’infraction ne s’éteindra que par
la prescription correctionnelle de 5 ans.
B - LE SYSTEME BANCAIRE :
A- LES OBLIGATIONS DES BANQUES
Les obligations des banques se répartissent sur deux étapes :
➢Lors de l'ouverture des comptes aux clients et lors des incidents de paiement.
a- Lors de l’ouverture des comptes :
-L’art.448 oblige en effet les banques, préalablement à l’ouverture des comptes de vérifier :
* En ce qui concerne les personnes physiques : le domicile et l’identité du postulant par le
moyen de : - la carte d’identité nationale pour les nationaux ;
- le passeport pour les étrangers ou la carte de séjour pour les étrangers résidant au Maroc.
* En ce qui concerne les personnes morales : de vérifier leur forme, leur dénomination, leur
siège social, le numéro de l’impôt sur les sociétés ou le numéro du registre de commerce ou
le numéro de la patente, l’identité et les pouvoirs des personnes physiques habilitées à
effectuer des opérations sur le compte à ouvrir.
-Une fois le postulant contrôlé par le biais de ces documents, il doit faire l’objet d’une
enquête bancaire.
-L’établissement bancaire doit en effet, à l’occasion de toute ouverture de compte et
préalablement à la délivrance du premier chéquier, consulter Bank Al-Maghrib (B.M.) sur les
antécédents bancaires du postulant (les incidents de paiement et leurs suites).
b - Lors des incidents de paiement :
-En cas d’incident de paiement, c’est-à-dire de refus de paiement d’un chèque pour défaut
de provision suffisante, la banque tirée doit adresser une lettre d’injonction au tireur (son
client) par laquelle, elle l’invite :
- à lui restituer, ainsi qu’à toutes les banques dont il est le client, les formules de chèques en
sa possession et en celle de ses mandataires ;
- et de ne plus émettre pendant 10 ans des chèques autres que les chèques de retrait et les
chèques certifiés.
-La banque doit aussi en informer les mandataires du titulaire du compte et, s’il s’agit d’un
compte collectif, les autres titulaires du compte ; car ces derniers subissent aussi, de plein
droit -dit le texte, les mêmes mesures tant en ce qui concerne le compte objet de l’incident
qu’en ce qui concerne les autres comptes collectifs (art.315).
-Bank Al-Maghrib qui assure le contrôle de ce système, exerce son rôle par une sorte de «
casier bancaire » (à l’instar du casier judiciaire) détenu par le Service Central des Incidents
de Paiement (le S.C.I.P.). Car, en vertu de l’article 322, les banques sont tenues par ailleurs
de déclarer à BAM tous les incidents de paiement survenus dans leurs agences. Il en est de
même pour les tribunaux lorsqu’ils prononcent une interdiction d’émettre des chèques.
-Ce service détient d’ailleurs aussi tous les renseignements sur les violations par les banques
de leurs obligations de contrôle et de leurs obligations de sanction.
-La banque tirée, de même que les autres banques lorsqu’elles sont informées de l’incident
par B.M. ne doivent plus délivrer de chéquier pendant 10 ans au titulaire du compte objet de
l’incident ou à son mandataire tant que l’incident n’a pas été régularisé. Le compte reste
donc ouvert, mais son titulaire ne pourra disposer de ses fonds que par le biais des chèques
de retrait et, le cas échéant, par des chèques certifiés.
-Il est enfin important de signaler que l’auteur de l’incident de paiement n’a droit à aucun
recours contre la décision d’interdiction bancaire, serait-elle arbitraire ; ceci sachant que la
banque pourrait être en même temps juge et partie en cas de conflit concernant la
provision. Le code est resté, en tout cas, muet sur la question. La seule solution qui lui reste
pour recouvrer la faculté d’émission c'est de réparer l'incident
c – la réparation de l'incident
La loi permet au titulaire du compte qui reçoit l’injonction de retrouver la faculté
d’émission des chèques à condition de régulariser l’incident et de payer une amende
forfaitaire.
-À côté des conditions communes à tous les contrats, le contrat de société est soumis à des
conditions spécifiques.
-Le consentement : les associés doivent donner leur consentement exempt des vices (erreur,
dol et violence).
-La capacité : l'exigence de la capacité est variable selon les sociétés. C'est ainsi que le mineur
peut être associé dans une SARL ou dans une SA car la qualité de commerçant n'est pas requise
dans ces deux formes juridiques.
Par contre, les mineurs ne peuvent pas être associés dans une société en nom collectif, ou
associés commandités dans une société en commandite simple ou une société en commandite
par actions, car dans ces différentes situations, l'associé acquiert la qualité de commerçant.
Or, le mineur ne peut être commerçant.
L'objet : l'objet du contrat doit être licite et moral. Toute activité contraire à l'ordre public et
aux bonnes mœurs ne peut être exercée par une société.
La cause : c'est l'objectif poursuivi par les associés lors de la création de la société. La cause
doit, elle aussi, être licite et morale. Dans le cas contraire, la société est frappée de nullité
absolue.
A- Les associés
Selon l'article 982 du DOC, la constitution d'une société est possible à partir de deux associés.
La seule exception concerne la SARL qui peut être constituée par une seule personne (SARL à
associé unique).
B- Les apports
L'apport est le bien qu'un associé s'engage à mettre à la disposition de la société en vue d'une
exploitation commune. On distingue généralement trois types d'apports : Les apports en
numéraire, Les apports en nature, Les apports en industrie.
➢Le dépôt au greffe du tribunal du lieu où est situé le siège social de la société d'une copie
des statuts. Ce dépôt va permettre à toute personne qui le désire de prendre connaissance ou
de se faire délivrer une copie des statuts.
➢La publication d'un extrait des statuts dans un journal d'annonces légales et au bulletin
officiel.
→Pour éviter tout risque de confusion, la dénomination sociale est protégée par l'inscription
au registre central.
●Les associés doivent consulter les services du registre central pour se procurer un certificat
négatif qui prouve la non utilisation du même nom par une société.
Paragraphe 3 : La nationalité
A l'instar des personnes physiques, la société est juridiquement rattachée à un État. Pour
déterminer la nationalité d'une société, on se base généralement sur deux critères : soit sur
le critère du siège social, soit sur le critère du contrôle.
→Selon le premier critère, une société a la nationalité du pays où se trouve situé son siège
social effectif.
→Suivant le critère du contrôle, la nationalité des sociétés s'apprécie en tenant compte non
pas du lieu du siège social, mais de la nationalité de ceux qui contrôlent la société, c'est-à-dire
la nationalité des associés qui dirigent effectivement la société.
➢Au Maroc, une société est marocaine dès lors qu'elle a son siège social effectif au Maroc,
même si elle est contrôlée entièrement par des capitaux étrangers.
Paragraphe 4 : Le patrimoine
La personne morale a, dès son immatriculation, un patrimoine. Ce dernier se définit comme
l'ensemble des biens apportés par les associés à la constitution de la société (actif social) et
des obligations qui naissent en échange des apports : remise des titres aux associés avec
toutes les conséquences qui en découlent comme la répartition du bénéfice ou encore
remboursement de l'apport en cas de dissolution de la société (passif social).
Paragraphe 2 : La liquidation
La dissolution d'une société entraîne sa mise en liquidation mais pas sa disparition. Autrement
dit, après la dissolution, la personne morale survit pour les besoins de la liquidation.
Pour ce faire, on désigne un liquidateur. Cette désignation peut être faite dans les statuts
(liquidateur statutaire), ou après la constitution de la société par une assemblée générale
extraordinaire, ou par le tribunal si les associés n'arrivent pas à s'entendre sur le choix d'un
liquidateur.
Le liquidateur est chargé des opérations de liquidation qui sont au nombre de trois :
- La réalisation de l'actif
-Le liquidateur doit réaliser l'actif social, c'est-à-dire le transformer en argent liquide. Pour
cela, il doit vendre les biens de la société et recouvrer ses créances.
- Remboursement aux associés de leurs apports
Une fois les créanciers de la société totalement désintéressés, le législateur doit rembourser
aux associés leurs apports. Ces derniers ne seront donc désintéressés que si l'actif social n'a
pas été entièrement utilisé pour payer les créanciers.
- Partage du boni de liquidation
Après le paiement des créanciers sociaux et le remboursement des apports, s'il reste encore
des fonds (boni de liquidation), ils doivent être partagés entre associés proportionnellement
au montant de leur apport. Mais, cette règle peut être écartée par une clause contraire des
statuts.
Dès que la liquidation est close, on assiste à la disparition de la société en tant que personne
morale, c’est-à-dire en tant que sujet de droit
7-LES DIFFERENTES FORMES JURIDIQUES D’UNE ENTREPRISE
On peut décliner ces types d’entreprises en deux catégories :
Des sociétés de personnes où le facteur personnel est prédominant à l’instar des sociétés
en commandite simple, des sociétés en nom collectif ou encore des sociétés en
participation.
Des sociétés de capitaux comme les sociétés anonymes (SA), les sociétés à Responsabilité
limitée (SARL) et les sociétés en commandite par actions.
-Il n'est pas nécessaire que les actionnaires d'une SA aient la capacité requise pour être
commerçants. Un mineur peut donc devenir actionnaire par l'intermédiaire de son représentant
légal.
-La SA peut faire publiquement appel à l'épargne et réunir ainsi de nombreux associés et
d’importants capitaux.
2 : La constitution
La SA obéit aux règles générales de constitution des sociétés, mais présente certaines
particularités :
- Le nombre d'actionnaires
La SA ne peut être constituée que si elle réunit au départ cinq personnes. Cette exigence n'est
pas universelle : le droit français exige 7 actionnaires pour les sociétés cotées et 2 seulement
pour les sociétés non cotées (ordonnance du 10 septembre 2015), et 1 seulement en droit
suisse.
- Le capital social
Il est constitué pas des apports effectués soit en nature, soit en numéraire, mais non en
industrie. Ces derniers ne peuvent conférer la qualité d'actionnaire dans une SA.
Le capital social est fixé à 300 000 DH (3 millions de dhs si la société fait appel public à
l'épargne). Il est divisé en actions émises aux souscripteurs en contrepartie de leurs apports.
La valeur nominale des actions a été ramenée par la loi 20-05 de 100 à 50 dhs au minimum.
De même, la loi 20-05 a permis aux sociétés dont les titres sont inscrits à la côte de la bourse
de fixer le montant nominal à 10 dhs au moins (art 246 al 3).
Le capital social doit être intégralement souscrit : il faut que les actionnaires qui doivent être
au nombre 5 puissent couvrir totalité des actions émises par la société (art 21 al 1).
Concernant la libération des actions, la loi exige une libération des apports en numéraire du
quart au moins de leur valeur nominale lors de la souscription. La libération du surplus peut
intervenir en une ou plusieurs fois dans un délai qui ne peut excéder trois ans à compter de
l'immatriculation de la société au registre du commerce (art 21 al 2).
➢Pour les apports en nature, les actions qui les représentent doivent être libérées
intégralement lors de leur émission (art 21 al 3). Ils ne peuvent faire l’objet de libération
successive.
-La souscription est constatée par un bulletin de souscription signé par les souscripteurs.
Les fonds provenant de la souscription doivent être déposés dans un compte bancaire
ouvert au nom de la société en formation. Ces fonds ne peuvent être retirés qu'après la
constitution définitive de la société (art 22).
3 : Le fonctionnement de la société
Les organes qui concourent au fonctionnement de la SA sont au nombre de trois : les
assemblées générales, le conseil d'administration ou le directoire et le conseil de surveillance,
et les organes de contrôle.
A-L ‘assemblée générale des actionnaires
Dans une SA, les actionnaires participent au fonctionnement et à la vie sociale grâce aux
assemblées générales.
L’assemblée générale est convoquée par le conseil d’administration ou le directoire selon le
cas, et en cas d’urgence elle peut également être convoquée par (art 116) :
Le ou les commissaires aux comptes ;
Un mandataire désigné par le président du tribunal statuant en référé à la demande, soit de
tout intéressé en cas d’urgence, soit d’un ou plusieurs actionnaires réunissant au moins le
dixième du capital social ;
Les liquidateurs ;
Les actionnaires majoritaires en capital ou en droit de vote après une offre publique d’achat
ou d’échange ou après une cession d’un bloc de titres modifiant le contrôle de la société ;
Le conseil de surveillance dans les sociétés avec directoire.
Une AGO doit se réunir au moins chaque année dans les six mois de la clôture des comptes de
l'exercice pour l'approbation des comptes annuels.
Les AGO doivent également être réunies pour tout fait important intéressant la vie sociale,
comme la désignation des membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance,
ou encore la nomination des commissaires aux comptes.
La validité des délibérations de l’AGO est subordonnée au respect des conditions de quorum
et de majorité.
Pour le quorum, sur première convocation, l’AGO doit réunir un nombre d’actionnaires
représentant le quart des actions ayant le droit de vote. Si ce quorum n’est pas atteint, une
deuxième convocation est adressée aux actionnaires dans un délai de 8 jours. Elle délibère
quel que soit la portion du capital représenté. Autrement dit, sur deuxième convocation,
aucun quorum n’est requis (art 111 al 2).
Concernant la majorité, l’AGO statue à la majorité de Concernant la majorité, l’AGO statue à
la majorité des voix dont dispose les actionnaires présents ou représentés (la moitié des voix
plus une). Il s’agit néanmoins d’un minimum légal qui peut être augmenté par les statuts. (art
111 al 3).
- L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE (AGE)
Elle est seule habilitée à modifier les statuts. Toute clause contraire est réputée non écrite.
Les décisions modificatives des statuts peuvent porter sur :
B-la gestion
La loi 17-95 prévoit, quant à l’organisation des organes de direction des SA, deux catégories :
la première communément utilisée est dite moniste. Il s’agit de la SA à conseil
d’administration.
La seconde d’inspiration allemande est qualifiée de dualiste. C’est la SA à directoire et à
conseil de surveillance. Les deux formules ne sont pas cumulatives, il faut adopter l’une ou
l’autre.
A- La SA à conseil d’administration
La SA à conseil d’administration est la forme de société anonyme la plus courante.
La direction de cette structure se compose du conseil d’administration, du président du
conseil d’administration, du directeur général. La loi 20-05 offre la possibilité de dissocier les
fonctions de président et de directeur général.
a) Le conseil d’administration
C’est un organe collégial composé de trois membres au moins et de 12 au plus. Ce nombre est
porté à 15 si la société est cotée à la bourse des valeurs.
1. Nomination et durée des fonctions des administrateurs :
Les premiers administrateurs sont généralement désignés dans les statuts ou dans un acte
séparé faisant corps avec les statuts. Au cours de la vie sociale, les administrateurs sont
nommés par l’assemblée générale ordinaire.
Une personne morale peut être nommée administrateur au sein d’une société anonyme au
même titre qu’une personne physique. La condition exigée pour la personne morale est de
désigner un représentant permanent qui agit en son nom, comme s’il était administrateur à
son propre titre en tenant compte de la responsabilité solidaire qui le lie à sa société.
La durée des fonctions des administrateurs est déterminée par les statuts sans pouvoir
excéder six ans en cas de nomination par l’assemblée générale, et trois ans en cas de
nomination par les statuts. Les administrateurs sont rééligibles sauf stipulation contraire des
statuts.
Concernant la rémunération, les fonctions des administrateurs peuvent être gratuites. Mais
le plus souvent, leur mandat est rémunéré par des jetons de présence (art 55 al 1) constitués
par une somme fixe annuelle allouée globalement au conseil d’administration par l’assemblée
générale ordinaire qui détermine librement le montant. Le conseil d’administration répartit
les jetons de présence entre ses membres dans les proportions qu’il juge convenables.
A ces jetons de présence peuvent s’ajouter des rémunérations exceptionnelles pour les
missions ou mandats qui leur sont confiés à titre spécial et temporaire, le remboursement des
frais de voyage, de déplacement et des dépenses engagées dans l’intérêt de la société (art 55
al 3).
Si l’administrateur est en même temps président ou directeur général de la société, il recevra
une rémunération supplémentaire.
Divers événements peuvent écourter le mandat des administrateurs tels la dissolution de la
société, le décès, la démission, la transformation de la société, l’adoption de l’organisation
dualiste. De même, les administrateurs peuvent être révoqués à tout moment (ad nutum) de
manière discrétionnaire par l’assemblée générale même si la révocation n’est pas inscrite à
l’ordre du jour (art 118).
2. Fonctionnement du conseil d’administration :
Convocation des administrateurs : le conseil est convoqué par le président (art 73 al 1). En
cas d’urgence ou de défaillance du président, le commissaire aux comptes a la possibilité de
le convoquer (73 al 3).
Les convocations doivent être accompagnées de l’ordre du jour et des informations
nécessaires aux administrateurs pour leur permettre de délibérer objectivement.
Les délibérations du conseil sont constatées par des procès- verbaux établis par le
secrétaire du conseil sous l’autorité du président et signés par ce dernier et par au moins un
administrateur. En cas d’empêchement du président, le PV est signé par deux administrateurs
au moins (art 52 al 1).
Les PV sont consignés sur un registre spécial tenu au siège social, côté et paraphé par le
greffier du tribunal du lieu du siège de la société (art 53 al 1).
Responsabilité civile :
Les administrateurs sont responsables individuellement ou solidairement envers la société ou
envers les tiers (art 352 al 1) dans les cas suivants :
-Infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux SA (défaut de
convocation des assemblées, non- respect des règles de quorum et de majorité, non
établissement de l’inventaire, du bilan…) ;
-Violation des statuts (dépassement de l’objet social, non- respect des limitations de
pouvoirs) ;
-Fautes commises dans la gestion (utilisation abusive des biens sociaux, présentation de
comptes inexacts…).
L’action en responsabilité civile relève de la compétence du tribunal de commerce. Elle est
prescrite par cinq ans à compter du fait dommageable ou s’il a été dissimulé de sa révélation.
Elle permet d’obtenir le versement de dommages-intérêts par les administrateurs.
Responsabilité pénale :
Les articles 384 à 386 de la loi 17-95 sanctionnent diverses infractions pénales commises par
les dirigeants de la SA lors des diverses étapes de sa vie. A titre d’exemple, sont sanctionnées
les infractions suivantes :
-La répartition de dividendes fictifs. La sanction est l’emprisonnement de un à six mois et/ou
d’une amende de 100 000 à 1 000 000 de dhs (art 384 al 1) ;
-La publication ou la présentation aux actionnaires de comptes annuels ne donnant pas pour
chaque exercice une image fidèle. La sanction est la même que le cas précédent (art 384 al
2) ;
-L’absence de constatation des délibérations du conseil d’administration des procès- verbaux
formant un registre spécial tenu au siège de la société. La sanction consiste en une amende
de 3 000 à 15 000 dhs à l’encontre du président de séance (art 385) ;
-Le fait pour les dirigeants de ne pas avoir, pour chaque exercice, dressé l’inventaire, établi les
comptes annuels et un rapport de gestion. On applique dans ce cas une amende de 20 000 à
200 000 dhs (art 386).
b) Le président du conseil d’administration
Le conseil d’administration élit en son sein un président, qui est nécessairement une personne
physique.
Les fonctions du président prennent fin par l’expiration de son mandat d’administrateur, par
le décès, par la perte de la qualité d’administrateur, par la démission. Il peut également être
révoqué par le conseil d’administration à tout moment et sans précision de motif. Toute
disposition contraire est réputée non écrite (art 63 al 3).
Le président du conseil d’administration a deux prérogatives (art 74 bis) :
-Il représente le conseil d’administration et organise et dirige les travaux de celui-ci.
Concrètement, cela signifie que le président fixe l’ordre du jour des conseils et les dates de
convocation, coordonne le travail du conseil avec les autres organes de gestion et de contrôle
(direction générale, commissaires aux comptes, salariés …), rend compte aux assemblées des
travaux du conseil.
-Il veille au bon de fonctionnement des organes de la société. Le conseil d’administration est
le garant du bon fonctionnement des différents organes de gestion et de contrôle.
Il s’assure que les administrateurs sont en mesure de remplir leur mission. Le président doit
donc s’assurer que les administrations sont en mesure de remplir leur mission. Il doit s’assurer
que les administrateurs sont suffisamment disponibles et compétents et doit surtout veiller à
ce qu’ils disposent de toutes les informations nécessaires pour remplir efficacement leur
mission.
Concernant la responsabilité du président du conseil d’administration, elle est double : étant
administrateur, il a les mêmes responsabilités pénale et civile que les autres administrateurs.
En outre, il encourt une responsabilité à raison des attributions légales spécifiques qui lui sont
dévolues, en particulier en cas de manquement à son obligation d’information à l’égard des
administrateurs et des actionnaires.
c) Le directeur général
Le directeur général délégué est donc appelé à exercer auprès du directeur général une
mission d’assistance. Ses pouvoirs sont fixés par le conseil d’administration en accord avec le
directeur général (art 75 al 5).
L’organisation à directoire parait plus rationnelle. Elle distingue mieux la gestion, c'est-à-
dire la prise de décision, de la surveillance, c'est-à-dire le contrôle des grandes orientations et
l’appréciation des résultats.
a) Le directoire
Le directoire est composé de cinq membres au plus nommés par le conseil de surveillance
qui confère à l’un d’eux la qualité de président (art79). Aucune disposition des statuts ne peut
limiter le pouvoir de nomination du conseil de surveillance.
Les membres du directoire doivent être obligatoirement des personnes physiques mais
ne sont pas forcément des actionnaires. Un membre du directoire ne peut être membre du
conseil de surveillance.
La durée des fonctions du directoire est déterminée par les statuts dans les limites
compris entre deux et six ans. À défaut de dispositions statutaires, la durée du mandat est de
quatre ans renouvelables (art 81).
Les membres du directoire peuvent être révoqués par l’assemblée générale ordinaire ou
par le conseil de surveillance si les statuts le prévoient. Si la révocation est décidée sans juste
motif, elle peut donner lieu à des dommages-intérêts (art 80 al 1).
La rémunération de chacun des membres du directoire est fixée dans l’acte de nomination
(art 82).
b) Le conseil de surveillance
Statut des membres du conseil de surveillance :
Les membres du conseil de surveillance sont nommés par les statuts et au cours de la
vie sociale par l’assemblée générale ordinaire.
La durée de leurs fonctions ne peut excéder 3 ans lorsqu’ils sont nommés dans les statuts
et 6 ans lorsqu’ils sont nommés par l’assemblée (art 82 al 1).
Le vote se fait à la majorité des membres présents ou représentés, sauf si les statuts ont
prévu une majorité plus forte. En cas de partage des voix, celle du président de séance est
prépondérante.
Les attributions du conseil de surveillance :
Conformément à l’article 104, le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de la
gestion de la société par le directoire. Il faut entendre par là, non seulement le contrôle de la
régularité des décisions du directoire par rapport à la loi ou aux dispositions statutaires, mais
aussi un contrôle d’opportunité. Cette tâche amène les contrôleurs à examiner l’utilisation
faite des données fournies par une étude du marché, la pertinence des achats et des ventes
réalisés par la société en raison de la conjoncture, l’efficacité d’une action publicitaire…
A côté de ce pouvoir de contrôle, certaines dispositions de la loi permettent au conseil de
surveillance de participer activement au fonctionnement de la société : nommer les
membres du directoire, fixer leur rémunération, les révoquer si les statuts le permettent,
désigner le président du directoire et les directeurs généraux, coopter de nouveaux membres
en cas de vacance d’un ou de plusieurs sièges au sein du conseil.
Par ailleurs, le conseil peut convoquer les assemblées générales à défaut de convocation par
le directoire. Il présente à l’assemblée générale ordinaire annuelle ses observations sur le
rapport du directoire ainsi que sur les comptes de l’exercice.
Le conseil de surveillance dispose de plusieurs moyens pour mener à bien son pouvoir de
contrôle. C’est ainsi qu’il peut opérer à toute époque de l’année les vérifications et contrôles
qu’il juge opportun, et se faire communiquer les documents qu’il estime utiles à
l’accomplissement de sa mission.
Par ailleurs, les commissaires aux comptes lui font connaître en même temps qu’au
directoire, les contrôles auxquels ils ont procédé et leurs résultats.
Paragraphe 3 : le commissariat aux comptes
Le commissariat aux comptes est régi par les articles 159 à 181 de la loi 17-95. Ces
dispositions déterminent le statut, les missions et la responsabilité du commissaire aux
comptes.
La désignation d’un ou deux commissaires aux comptes est obligatoire dans toute société
anonyme. Le nombre varie suivant les types de société anonyme. C’est ainsi que deux
commissaires aux comptes sont requis dans les sociétés faisant appel public à l’épargne, les
sociétés de banque, de crédit, d’assurance, de capitalisation et d’épargne. Pour le reste des
sociétés, un seul commissaire est exigé.
Concernant la nomination des commissaires aux comptes, les premiers sont nommés
dans les statuts ou par acte séparé faisant corps avec les statuts, et au cours de la vie sociale
par l’assemblée générale ordinaire.
Le commissaire aux comptes a également des missions spéciales. C’est ainsi qu’il
contrôle la régularité des modifications statutaires (réduction du capital, augmentation du
capital, transformation, fusion…) et le déroulement régulier de la vie sociale (convocation de
l’assemblée générale en cas de carence des organes sociaux, contrôle du respect de l’égalité
entre les actionnaires, contrôle des conventions entre la société et ses dirigeants).
De même, il a une mission de prévention des difficultés de l’entreprise (art 547 du code de
commerce). L’alerte doit être déclenchée lorsqu’à l’occasion de l’exercice de sa mission, le
commissaire a connaissance de faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation
de l’entreprise.
Dans l’exercice des différentes missions, le commissaire aux comptes ne doit pas s’immiscer
dans la gestion et doit respecter le secret professionnel. Sinon, il risque d’engager sa
responsabilité.
Section 4 : la dissolution de la SA
A côté des causes de dissolutions communes a toutes sociétés, la SA peut être dissoute pour
des causes spécifiques. C’est le cas lorsque le nombre d’actionnaires est demeuré inférieur
au minimum légal de cinq actionnaires depuis plus d’un an, ou encore si le capital social a
été maintenu depuis plus d’un an à un montant inférieur au minimum légal. Il en est de
même en cas de perte de plus des trois quarts du capital.
2 : la constitution de la SARL
La SARL obéit aux règles générales de constitution de toute société, avec quelques
particularités :
- Les associés :
La SARL peut ne comporter qu’un associé (c’est la seule exception prévue à la règle de pluralité
des associés). Mais, elle ne peut comprendre plus de 50 associés. Au-delà de ce nombre, elle
doit se transformer en SA. Elle a un délai de 2ans pour procéder à la transformation.
- Dénomination sociale
Elle peut contenir le nom d’un ou plusieurs associés. Elle doit être précédée ou suivie de la
mention société à responsabilité limitée, ou par les initiales « SARL ».
3 : le fonctionnement de la SARL
Paragraphe 1 : La gérance
A- Statut de gérant
Il peut être désigné un ou plusieurs gérants soit parmi les associés, soit parmi les tiers, à
condition que ce soit des personnes physiques (art 62). Les statuts peuvent exiger la qualité
d’associé pour être gérant.
Les gérants sont nommés dans les statuts ou par acte postérieur (art 62 al 2), et dans ce
dernier cas, la décision doit être prise par les associés représentant au moins les ¾ du capital
social. Toute clause exigeant une majorité plus élevée est réputée non écrite (art 75 al 2).
Le gérant peut être révoqué par les associés représentant les trois quarts des parts sociales.
La révocation peut donner lieu à des dommages-intérêts si elle n’est pas fondée sur de justes
motifs. Il ne s’agit donc pas d’une révocation ad-nutum.
Le gérant peut démissionner. Mais sa démission ne doit pas être faite de façon
préjudiciable à la société. Dans ce cas, la société est en droit de réclamer des dommages-
intérêts au gérant démissionnaire à concurrence du préjudice que lui cause la démission.
A- Les pouvoirs de gérant :
Comme pour la SNC, la loi fait la distinction entre les rapports du gérant avec les associés et
ses rapports avec les tiers.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir
en toute circonstance au nom de la société, sous réserve des pouvoirs que la loi attribue
expressément aux associés. Le gérant ne peut à titre d’exemple approuver seul les comptes
de la société, ni modifier les statuts car ce sont des pouvoirs que la loi attribue aux associés.
Vis-à-vis des tiers, le gérant est le représentant légal de la société. À ce titre, il engage la
société par sa signature.
La société est engagée même par les actes du gérant qui ne relèvent pas de l'objet social à
moins qu’elle ne prouve que le tiers sût que l'acte dépassait cet objet ou qu'il ne pouvait
l'ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts
suffise à constituer cette preuve (art 63 al 3). Exemple : un gérant réserve un billet d'avion
pour un déplacement personnel. Il le paye avec le chéquier de la société. Cet acte ne relève
pas de l'objet social. La société est obligée de payer le billet d'avion car le tiers ne pouvait
savoir que l'acte dépassait l'objet social. Les clauses statutaires limitant les pouvoirs des
gérants sont Inopposables aux tiers.
Dans les rapports entre associés, les pouvoirs des gérants sont déterminés par les statuts, et
dans le silence de ceux-ci, la loi autorise chaque gérant à accomplir tout acte de gestion dans
l'intérêt de la société (art 63 al 1).
B- La responsabilité du gérant :
Le gérant peut engager sa responsabilité civile et pénale.
Responsabilité civile :
Les gérants sont responsables individuellement ou solidairement selon les cas envers la
société ou envers les tiers :
-des infractions aux dispositions légales (inobservation des formalités de constitution de
société ou de modification des statuts, convocation irrégulière des assemblées, refus des
documents sociaux aux associés…)
-de la violation des statuts (dépassement des limites statutaires)
-des fautes commises dans leur gestion (imprudence, négligence, fraude…)
La mise en œuvre de cette responsabilité se base sur les trois conditions classiques : faute,
dommage et lien de causalité entre la faute et le dommage. Elle peut donner lieu à l’exercice
de deux actions :
1-L’action individuelle en réparation du préjudice personnel subi par un associé ou par un
tiers ;
2-L’action sociale pour obtenir réparation du préjudice subi par la société (art 67).
Responsabilité pénale :
Plusieurs infractions peuvent être retenues à l’encontre du gérant (art 104 à 117) : répartition
de dividendes fictifs, présentation de comptes annuels qui ne sont pas le reflet de l’image
fidèle, abus de biens sociaux, le défaut de convocation de l’assemblée…
Les peines varient pour l’emprisonnement d’un mois à deux ans, et pour l’amende de 2000 à
100 000 dhs. Les deux peines peuvent être cumulatives ou alternatives. Ces sanctions sont
portées au double en cas de récidive.
Paragraphe 2 : les associés
A- Le pouvoir de décision
Le pouvoir de décision des associés s’exerce soit dans le cadre des assemblées générales, soit
à travers la consultation écrite.
1- Assemblées générales :
Les associés sont appelés à prendre deux catégories de décisions :