La gouvernance mondiale sur le plan culturel
Introduction
La gouvernance mondiale désigne l’ensemble des mécanismes, institutions, règles et
pratiques permettant de gérer collectivement les grandes problématiques transnationales.
Si elle s’est d’abord concentrée sur les sphères économique, environnementale ou
sécuritaire, elle s’est étendue au champ culturel à mesure que la mondialisation intensifiait
les échanges et bouleversait les repères identitaires. La culture, entendue comme
l’ensemble des valeurs, des pratiques, des expressions artistiques et des savoirs partagés,
est au cœur des dynamiques d’influence, de dialogue mais aussi de conflits. Dans ce
contexte, se pose la question de l’organisation de la culture à l’échelle mondiale : Comment
la gouvernance mondiale organise-t-elle les relations culturelles et garantit-elle la diversité
face aux logiques uniformisantes de la mondialisation ? Nous analyserons dans un premier
temps les principaux acteurs de cette gouvernance culturelle, avant d’en présenter les
enjeux, puis d’évoquer les défis et perspectives pour une gouvernance plus inclusive.
I. Les acteurs de la gouvernance culturelle mondiale
A. L’UNESCO, acteur central et légitime
Créée en 1945, l’UNESCO est l’agence spécialisée des Nations Unies en matière d’éducation,
de science et de culture. Elle incarne le cœur institutionnel de la gouvernance culturelle
mondiale. À travers ses conventions, elle promeut la paix par le dialogue des cultures et la
reconnaissance de la diversité culturelle comme richesse de l’humanité. Deux instruments
sont particulièrement importants : la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine
culturel immatériel, et la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la
diversité des expressions culturelles.
B. Les États et les politiques culturelles internationales
Même dans un cadre multilatéral, les États demeurent des piliers essentiels. Par leurs
politiques de coopération culturelle, leurs ministères de la culture ou leur diplomatie
culturelle, ils favorisent l’exportation de leur langue, de leur art et de leur vision du monde.
Ces politiques sont parfois perçues comme des instruments de soft power, mais elles
participent aussi à l’enrichissement du dialogue interculturel.
C. Les acteurs non étatiques et le secteur privé
De nombreux acteurs non gouvernementaux participent à la gouvernance culturelle : ONG,
fondations, mais aussi entreprises culturelles comme Netflix, YouTube ou Spotify. Ces
plateformes jouent un rôle croissant dans la diffusion (et parfois dans l’uniformisation) des
contenus culturels mondiaux.
II. Les enjeux de la gouvernance culturelle mondiale
A. Protéger la diversité culturelle
Face à la globalisation culturelle, le risque est celui de l’uniformisation. La gouvernance
mondiale doit permettre à toutes les cultures, même les plus fragiles, de s’exprimer et de
perdurer.
B. Assurer un accès équitable aux contenus culturels
Les flux culturels sont déséquilibrés entre pays du Nord et pays du Sud. Il est nécessaire de
garantir un accès plus équitable aux ressources culturelles et à leur production.
C. Favoriser le dialogue interculturel
La culture doit être un vecteur de paix et de compréhension mutuelle. La gouvernance
mondiale encourage les échanges et les rencontres culturelles à travers des programmes,
des festivals et des initiatives éducatives.
III. Les défis et perspectives d’une gouvernance culturelle équilibrée
A. Les tensions liées à la mondialisation numérique
Les grandes plateformes numériques imposent leurs logiques économiques et culturelles,
mettant en péril la diversité des expressions. Cela soulève la question de la souveraineté
culturelle.
B. Une gouvernance multilatérale encore déséquilibrée
Les pays du Sud sont encore peu représentés dans les grandes instances culturelles. Il est
nécessaire d’intégrer davantage les acteurs locaux, autochtones et minoritaires.
C. Vers une reconnaissance des droits culturels
Les droits culturels doivent être considérés comme des droits humains fondamentaux. Cela
inclut le droit à l’expression, à l’éducation culturelle, à la mémoire et à la participation à la
vie culturelle.
Conclusion
La gouvernance mondiale sur le plan culturel est une réponse nécessaire aux défis de la
mondialisation. Elle cherche à préserver la diversité culturelle, à corriger les déséquilibres
d’accès et à promouvoir un dialogue respectueux entre les civilisations. Elle doit aujourd’hui
évoluer pour faire face à l’influence croissante des acteurs privés et à la domination
numérique. Elle doit aussi s’ouvrir davantage aux peuples marginalisés pour réellement
incarner un modèle universel, juste et solidaire. Dans un monde globalisé, la culture n’est
pas seulement une richesse à préserver, elle est aussi un levier de paix, de compréhension
mutuelle et de développement humain.