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La Liturgie Luthérienne

La liturgie chrétienne est un service d'adoration qui reflète la foi de la communauté et doit se dérouler dans un esprit de respect et de joie, en réponse à la convocation divine. Elle est caractérisée par une participation collective où l'individu renonce à ses préférences personnelles pour s'ouvrir à l'assemblée, tout en utilisant un langage symbolique pour exprimer des doctrines. Les principaux éléments liturgiques, tels que le début du culte, la confession des péchés, et les lectures bibliques, sont essentiels pour structurer l'adoration et permettre une rencontre authentique avec Dieu.

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La Liturgie Luthérienne

La liturgie chrétienne est un service d'adoration qui reflète la foi de la communauté et doit se dérouler dans un esprit de respect et de joie, en réponse à la convocation divine. Elle est caractérisée par une participation collective où l'individu renonce à ses préférences personnelles pour s'ouvrir à l'assemblée, tout en utilisant un langage symbolique pour exprimer des doctrines. Les principaux éléments liturgiques, tels que le début du culte, la confession des péchés, et les lectures bibliques, sont essentiels pour structurer l'adoration et permettre une rencontre authentique avec Dieu.

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L’esprit et la signification du Culte


La liturgie, qui est définie comme le service d’adoration ou d’hommage à la divinité, est le
lieu de formulation de la foi de la communauté Chrétienne. Une fois cette foi formulée, elle
devient la règle de détermination du contenu de notre adoration, selon la formule consacrée,
Lex orandi, Lex Credendi. C’est dire que la liturgie ne peut pas seulement se faire selon les
préférences et les humeurs des adorateurs. Il existe quelques éléments de stabilité qui se
retrouvent dans toute église dite chrétienne. Ces éléments tiennent à la fois de l’attitude ou de
l’esprit dans lequel le service d’adoration doit se dérouler, et de l’agencement des éléments
qui le constitue. Ce sont ces deux aspects que nous voulons explorer dans le cadre de cet
enseignement, pour reconnaitre qu’entre luthériens, ces éléments sont un indicateur d’identité.
I. L’esprit du Culte
A/ Répondre à la convocation divine
Quand nous allons au culte, il ne s’agit pas d’un acte volontaire ; nous répondons ainsi à la
convocation de Dieu (Ex 3.12 ; Lev 23.7, 35 ; Nb 28.18, 25, 26 ; 29.1, 7, etc.). Et parce que
nous répondons ainsi à une convocation divine, c’est en la présence de Dieu que nous sommes
réunis, et non en présence du pasteur, ou du catéchiste, ou de l’ancien. C’est pourquoi notre
culte commence toujours par l’invocation de la Sainte Trinité.
B/ L’ordre, la discipline, et la joie
Le service d’adoration chrétien a son style, ce qui le rend unique ; il n’est pas rencontre de
prière, encore moins une conférence, une concertation, un débat ou un marché. Il se distingue
aussi de nos rites traditionnels. Ici nous venons à la rencontre d’un Dieu vivant, et cette
rencontre n’est pas un monologue, mais un dialogue emprunt de crainte, mais aussi de
convivialité, de sérieux et de joie. Tous les participants sont reçus au même pied d’égalité,
comme des personnes rachetées par le sang de l’agneau, et non pour un quelconque mérite de
leur part. C’est pourquoi un minimum de consensus doit se dégager quant à l’ordre du culte ;
il n’y a pas trop de place à l’improvisation. En tant que luthériens nous avons une manière
luthérienne d’adorer Dieu. Par ailleurs, la discipline et le sérieux doivent caractériser notre
attitude avant, pendant et même après la célébration. Cependant, le culte n’est pas un
enterrement. Il ne doit pas être morne, mais exprimant la joie du peuple de Dieu réuni.
C/ Une célébration collective et participative
Dans la liturgie, le « je » est utilisé seulement par nécessité. Le « nous » est prédominant, non
seulement en référence aux personnes présentes bien plus en référence à l’église universelle,
celle composée de tous les vrais croyants de tous les lieux et de tous les temps. C’est pourquoi
l’excès de particularisme est à déconseiller. Dans la liturgie nous devons toujours être
conscients que nous faisons partie d’un ensemble beaucoup plus large que le groupe réuni
dans un lieu de culte particulier. Quand nous prions, nous prions ensemble avec toute l’église
répandue dans le monde. Il en est de même quand nous confessons, soit nos péchés, soit notre
foi , c’est entourés de toute la nuée des témoins que nous prions. Bien plus, dans notre
rencontre particulière, il n’y a pas de spectateur. Nous sommes appelés à participer activement
dans le service. C’est pourquoi il est préférable de multiplier les occasions pour les fidèles
d’avoir part au service, que de les réduire. Ainsi nous pouvons faire des prières litaniques ou
responsoriales, nous pouvons opter pour des formules de salutations réciproquées, etc. en plus
de la confession de foi et de la prière dominicale. Ceci trouve sa source dans la doctrine du
sacerdoce universel.
Une implication du caractère collectif du culte c’est que l’individu doit renoncer
consciemment à ses propres idées ou préférences. Il est obligé du suivre les idées et les
directives de l’officiant ou de la liturgie établie. Bien plus l’individu est interpelé à s’ouvrir
aux autres, pas un ou deux voisins, mais à toute l’assemblée réunie, pour révéler certaines de
ses intimités. Le caractère communal de l’adoration contribue donc à briser les cloisons entre
les frères dans la foi. Ceci peut paraitre risqué parfois ; c’est pourquoi le culte conduit à notre
transformation lorsque nous permettons à l’Esprit d’opérer son œuvre en nous. C’est dans ce
sens que les salutations ou baisers de la paix et la célébration eucharistique sont à estimer
avec la plus grande valeur. C’est pourquoi l’Apôtre Paul affirme que celui qui ne reconnait
pas le corps et le sang du Christ dans le pain et la coupe ou dans l’assemblée réunie est
indigne de communier, et s’il le fait, il un prend un jugement contre lui-même.
D/ Le Symbolisme comme langage religieux
Le langage religieux est hautement symbolique. Ceci est particulièrement vrai pour la liturgie.
Ici certaines propositions ou doctrines sont plus facilement exprimées par des images, des
symboles. A titre d’illustrations, Jésus utilise l’image de la croix pour parler de la souffrance
ou tribulation qu’un chrétien subira à cause de sa foi. Pour indiquer sa présence au milieu
d’Israël, Dieu instruit Moïse de fabrique le coffret de l’alliance et d’y déposer les tablettes de
la loi. Eclairé par des lampes, ce coffret est placé dans le lieu Très saint, où Dieu est supposé
résider au milieu de son peuple. Par ailleurs bien que Dieu soit omniprésent, il fait ériger par
Moïse ce qui fut appelé la Tente de Rencontre ou d’Assignation. Dans l’église le triangle
équilatéral est utilisé pour exprimer la trinité, la croix ou le crucifix est utilisé comme signe
d’appartenance religieuse ; le signe de croix comme une forme de prière, car constituée de
l’invocation de la trinité. Les deux actes symboliques d’importance dans la foi luthérienne
sont le Baptême et la sainte Cène. Mais ils sont plus que des symboles, car ils accomplissent
ce que la parole leur déclare : la régénération, le salut, et le pardon des péchés pour le
baptême, et le pardon, la vie et le salut pour la Sainte Cène. C’est pourquoi on les appelle
Sacrements.
II. La Portée des Principaux Eléments Liturgiques
A/ Le Début du Culte
Le culte commence par la procession avec un psaume chanté ou un cantique d'entrée. Il n’est
pas nécessaire que la chorale fasse la procession avec les officiants. Elle peut se mettre en
place avant et chanter de sa position habituelle. Ce cantique donne bien le ton : nous sommes
rassemblés pour rien d’autre qu’un culte, c’est-à-dire un service d’adoration en faveur de
notre Dieu. Nous ne sommes pas à une réunion d’association ou même d’église. Suit alors
l’invocation selon la formule trinitaire. Cette formule est une déclaration lourde de sens. Nous
reconnaissons que nous sommes rassemblés au nom de Dieu, et que ce Dieu est un en trois
personnes Père, Fils et Saint Esprit. Nous ne sommes pas rassemblés pour adorer l’officiant
ou le Pape ou tout autre chef de l’Église. Tout le culte doit avoir pour focus ce Dieu trinitaire
et non un être humain. Pour cette raison l’invocation nous appelle aussi à considérer notre
attitude dans le culte. Notre attitude doit être celle de la révérence, de la crainte pieuse.
Considérons seulement notre attitude lorsque nous attendons le Sous-Préfet quand il fait une

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descente sur le terrain. A plus forte raison devrions-nous montrer ce respect au Dieu
Souverain ! Cependant, parce que nous ignorons la mélodie des psaumes, très souvent nous
nous retrouvons entrain de les lire après l’invocation.
B/ La Confession des Péchés et l’Absolution
– Dès l’instant où nous avons affirmé que nous sommes en présence du Dieu Trinitaire,
la réalisation immédiate doit être notre prise de conscience de notre péché en présence de ce
Dieu trois fois saint. Aussi fléchissons-nous le genou devant sa sainteté dans la repentance. Il
faut noter pour le déplorer qu’on ait pris l’habitude de lire la « loi de Dieu » ou la « volonté de
Dieu » en oubliant de faire référence à l’amour et la grâce de Dieu. Pourtant la fonction de la
loi c’est de condamner, de tuer, mais jamais de donner la vie. Il est donc nécessaire de lire ou
de dire aussi la grâce de Dieu, car c’est elle seule qui nous pousse à recourir au Dieu de
miséricorde. L’officiant, comme le sacrificateur de l’AT, porte nos offrandes pour le péché
devant le trône de grâce de notre Dieu. Mais nous prions ensemble avec lui, en vertu du
Sacerdoce universel, nous avons aussi accès au lieu très saint. L’officiant, ensemble avec le
pasteur, font face à l’autel, et se mettent à genoux ou se tiennent debout. L’assemblée fait
autant, le choix étant guidé par ce qui semble mieux exprimer notre humiliation, notre repentir
devant notre Dieu. Il est à noter qu’en ce moment personne n’occupe encore de place à
l’autel. Aussi prions-nous ensemble de la manière suivante,
Pasteur (debout): Bien-aimés dans le Seigneur, approchons-nous d’un cœur sincère et
confessons nos péchés à Dieu notre Père, implorons son pardon dans le nom de son Fils Jésus
Christ, notre Seigneur.
Pasteur (à genoux) : Notre secours est dans le nom du Seigneur.
Assemblée (debout) : Qui a créé le ciel et la terre.
Pasteur : J’ai dit, « Je confesserai mes transgressions à l’Eternel.
Assemblée : Et toi, tu as enlevé la faute de mon péché.
Ensemble (Pasteur à genoux et Assemblée debout) :
Dieu de miséricorde, nous pauvres et misérables pécheurs, confessons que nous avons
péché contre toi, en pensée, en parole et en acte, par ce que nous avons fait et ce que
nous avons omis de faire. Nous ne t’avons pas aimé de tout notre cœur, nous n’avons pas
aimé notre prochain comme nous-même. Nous méritons ta juste colère et ton châtiment.
Mais pour l’amour de ton Fils Jésus Christ, prends pitié de nous et pardonne-nous ;
alors ta volonté fera notre joie et nous pourrons marcher sur tes chemins pour la gloire
de ton nom.
– Après la confession, nous avons besoin d’écouter Dieu nous dire qu’il nous a
pardonné. Cela est fait soit par l’officiant qui proclame l’assurance du pardon, soit par le
ministre consacré qui au nom de Dieu nous absout de nos péchés. Le pasteur ordonné dira par
exemple : « Le Dieu tout-puissant dans sa miséricorde a livré son Fils à la mort pour vous. En
son nom, il vous pardonne tous vos péchés. En tant que serviteur appelé et ordonné du Christ,
je vous pardonne tous vos péchés, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. » Ou encore, «
Suite à votre confession, et en tant que serviteur appelé et ordonné au service de la Parole, je
vous annonce à vous tous la grâce de Dieu, et en lieu et par le commandement de mon

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Seigneur Jésus Christ, je vous pardonne tous vos péchés au nom du Père, et du Fils, et du
Saint Esprit, Amen ! » L’Assemblée répond « Amen ! »
Pour une partie des fidèles et pasteurs de l’EFLC, ce serait usurper l’attribut de Dieu pour un
pasteur d’absoudre ou de dire qu’il pardonne aux fidèles leurs péchés. Cette attitude n’est pas
sans rappeler l’attitude des Scribes dans Mc 2 :7 qui ont accusé Jésus de blasphémer contre
Dieu parce qu’il avait dit qu’il pardonnait au paralytique ses péchés. Il faut dire qu’il s’agit là
d’une mauvaise compréhension de l’Office des Clefs. En effet le Christ a donné à son église
le pouvoir de retenir et de pardonner les péchés (Mt 16 :19 ; 18 :18-20 ; Jn 20 :22-23). Ce
pouvoir est exercé en privé par le frère ou la sœur qui pardonne à son prochain qui a péché
contre lui, et en public par le ministre appelé et consacré à cet effet. Il ne pardonne pas en son
nom propre, mais au nom de Dieu ! Il n’est donc pas nécessaire d’afficher cette fausse
modestie qui trahit plutôt notre désobéissance à la parole de Dieu, et notre peu d’estime de la
vocation pastorale.
A la fin de la Confession et Absolution on chante le cantique d’entrée ou Introït, on lit le
Psaume du jour. Puis suit le chant Kyrie Eleison. Dans les églises à haute liturgie, ici on
chante un cantique d’entrée suivie du Kyrie (Seigneur, aie pitié !) et du Gloria in Excelsis
(Gloire à Dieu dans les cieux).
C/ La Collecte
Il s’agit ici de la prière, et non pas la quête ou l’offrande. C’est ce que certains
appellent la prière d’ouverture. À présent que nous sommes rassurés du pardon de Dieu, nous
sommes libérés pour lui offrir nos prières et nous louanges. Cette prière situe l’adoration ou le
culte dans son contexte (quel dimanche de l’année, quelle époque liturgique). Il s’agit pour
celui qui prie de demander le secours de Dieu pour que cette adoration lui soit agréable. On
peut dire simplement les prières élaborées à cet effet, que l’on trouvera en annexe. Cette
prière est précédée de la salutation L’officiant qui jusque-là regardait l’autel, se tourne vers
l’auditoire et dit : « Le Seigneur soit avec vous » auquel l’assemblée répond, « Et avec ton
esprit. » Le pasteur ou l’officiant continue, « Prions le Seigneur » et l’assemblée répond, «
Amen ! » Suit donc la prière (Voir en annexe des prières pour tous les dimanches de l’année).
D/ Les Chants
Toute adoration suppose une certaine attitude et des paroles de louanges adressées à Dieu.
Nos chants doivent donc clairement exprimer cette adoration. Il faut dire ici que les chants
doivent se conformer à la saison. L’esprit d’adoration pendant le Carême est caractérisé par la
disparition des chants avec les « Alléluia ». Par ailleurs des chants mal choisis démontrent la
mauvaise préparation de notre culte. Souvent on se retrouve en train de chanter des cantiques
de Pâques à Noel et vice-versa, ce qui démontre un manque de sérieux.
E/ Les Lectures Bibliques
Elles constituent avec la prédication le clou de la célébration cultuelle. C’est le moment où
Dieu parle à son peuple. Les lectures bibliques couvrent trois types de textes : 1) la première
leçon, généralement un passage de l’AT; 2) la deuxième leçon, un texte des épîtres ou des
Actes, et 3) le texte de l’Évangile. Dans la plupart des églises luthériennes, le lecteur termine
avec la formule « Parole du Seigneur » et l’assemblée répond « Nous rendons grâce à Dieu »,
et la lecture de l’Évangile se fait alors que l’assemblée se tient debout. Le lecteur commence

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par la formule, « l’évangile de Jésus Christ selon Saint …, chapitre … » L’Assemblée répond,
« Gloire à toi Seigneur ». La lecture terminée, le lecteur déclare « Évangile du Seigneur » et
l’assemblée répond, « Louange à toi, ô Christ ».
La lecture biblique est la première phase d’écoute de Dieu. Le choix de ces textes obéit aux
soucis de 1) faire connaitre tout le conseil de Dieu à son peule, 2) faire prendre conscience de
la relation qu’il y a entre l’AT et le NT, et 3) faire comprendre la progression de l’année
liturgique. Il est donc surprenant que certains fidèles s’offusquent qu’on ait « autant des
passages à lire ».
F/ La Confession de Foi
Après la lecture de l’évangile, l’on enchaine avec la Confession de Foi. Dans certaines églises
la confession intervient après la prédication. Dans tous les cas la confession est la réponse de
la foi à l’écoute de l’évangile (voir Rm 10 :17). La pratique de faire la confession de Foi avant
la liturgie de la Parole est de ce point de vue assez incongrue. Il existe trois confessions dites
œcuméniques : le Symbole des Apôtres, le Symbole de Nicée-Constantinople, et le Symbole
d’Athanase. L’EFLC souscrit à ces trois Confessions. Voici le Symbole d’Athanase :
Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique: s'il ne la garde pas
entière et pure, il périra sans aucun doute pour l'éternité. Voici la foi catholique : nous
vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l'Unité, sans confondre les Personnes
ni diviser la substance: autre est en effet la Personne du Père, autre celle du Fils, autre
celle du Saint-Esprit; mais une est la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, égale la
gloire, coéternelle la majesté. Comme est le Père, tel est le Fils, tel est aussi le Saint-
Esprit: incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint-Esprit; infini est le Père, infini le
Fils, infini le Saint-Esprit; éternel est le Père, éternel le Fils, éternel le Saint-Esprit; et
cependant, ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel; tout comme ils ne sont pas trois
incréés, ni trois infinis, mais un incréé et un infini. De même, tout-puissant est le Père,
tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit; et cependant ils ne sont pas trois tout-
puissants, mais un tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit
est Dieu; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est
Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur ; et cependant ils ne sont pas
trois Seigneurs, mais un Seigneur ; car, de même que la vérité chrétienne nous oblige à
confesser que chacune des personnes en particulier est Dieu et Seigneur, de même la
religion catholique nous interdit de dire qu'il y a trois Dieux ou trois Seigneurs. Le Père
n'a été fait par personne et il n'est ni créé ni engendré ; le Fils n'est issu que du Père, il
n'est ni fait, ni créé, mais engendré ; le Saint-Esprit vient du Père et du Fils, il n'est ni
fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. Il n'y a donc qu'un Père, non pas trois Pères ;
un Fils, non pas trois Fils ; un Saint-Esprit, non pas trois Saint-Esprit. Et dans cette
Trinité il n'est rien qui ne soit avant ou après, rien qui ne soit plus grand ou plus petit,
mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. Si bien
qu'en tout, comme on l'a déjà dit plus haut, on doit vénérer, et l'Unité dans la Trinité, et
la Trinité dans l'Unité. Qui donc veut être sauvé, qu'il croie cela de la Trinité. Mais il est
nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi en l'incarnation de notre Seigneur
Jésus-Christ. C'est donc la foi droite que de croire et de confesser que notre Seigneur
Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme. Il est Dieu, de la substance du Père,
engendré avant les siècles, et il est homme, de la substance de sa mère, né dans le temps ;

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Dieu parfait, homme parfait composé d'une âme raisonnable et de chair humaine, égal
au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l'humanité. Bien qu'il soit Dieu et
homme, il n'y a pas cependant deux Christ, mais un Christ ; un, non parce que la
divinité a été transformée en la chair, mais parce que l'humanité a été assumée en Dieu ;
un absolument, non par un mélange de substance, mais par l'unité de la personne. Car,
de même que l'âme raisonnable et le corps font un homme, de même Dieu et l'homme
font un Christ. Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour
il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d'où il
viendra juger les vivants et les morts. A sa venue, tous les hommes ressusciteront avec
leurs corps et rendront compte de leurs propres actes : ceux qui ont bien agi iront dans
la vie éternelle, ceux qui ont mal agi, au feu éternel. Telle est la foi catholique : si
quelqu'un n'y croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé.
Le Symbole de Nicée-Constantinople
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers
visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né
du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai
Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui
tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par
l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous
sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième
jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il
reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts ; et son règne n'aura pas de
fin. Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et
du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les
prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un
seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du
monde à venir. Amen.
Le Pasteur ou l’officiant dit, après la lecture de l’Évangile, « En réponse à l’écoute de
l’évangile, confessons ensemble notre foi, selon le symbole …. Il faut noter que certaines
églises luthériennes placent la confession de foi à la fin du sermon ou de la prédication.
G/ Le Cantique du Jour
C’est le chant exécuté par toute l’assemblée et qui traite des thèmes relatifs aux lectures du
jour. C’est une contribution singulière du luthéranisme à la vie liturgique. Pour se faire, il est
utile de communiquer les textes de prédication au directeur de musique s’il y’en a, et aux
différents responsables de chorale pour que leur choix de chants aille dans ce sens. Il ne serait
pas superflu pour l’officiant d’expliquer la connexion entre le chant et les textes lus.
H/ La prédication
La pratique de s’assembler pour écouter la lecture de la Parole de Dieu remonte à la période
postexilique où les Israélites sortis de Babylone s’assemblaient pour écouter la Loi et les
Prophètes et le commentaire donné par le rabbin (Néh 8 :8). Jésus continue cette pratique (Lc
4 :16-30) tout comme l’Église primitive (Ac 20 :7). La prédication est perçue par les
Luthériens comme la voix de Dieu lui-même qui s’entend par la bouche du prédicateur. La
prédication luthérienne doit faire ressortir clairement et sans les confondre, la Loi et

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l’Évangile. En effet « Par la Loi, Dieu amène les pêcheurs à connaitre leur condition
misérable (Rm 3 :2, 4, 15 ; Gal 3 :24) ; et par l’Évangile, il offre gratuitement à tous les
pécheurs qui croient le pardon de leurs péchés et la vie éternelle (Jn 20 :31 ; Rm 1 :16 ;
10 :17). »
I/ L’offrande
En réponse à la Parole proclamée, le peuple de Dieu apporte des offrandes au Seigneur. Dans
les premiers siècles les offrandes étaient essentiellement en nature. De ces offrandes on
prélevait le nécessaire pour le service de communion. Ainsi les offrandes étaient apportées
comme dernier élément du service de la Parole, et pour faire transition vers le service de
communion. Les offrandes étaient déposées à l’entrée du temple au début du culte, et
apportées à l’officiant durant l’offertoire, alors que l’assemblée est debout pour accompagner
ces offrandes. L’officiant les présente au Seigneur en les soulevant, puis les dépose à l’autel.
J/ La prière de l’Église ou Intercession
Puis l’officiant présente les offrandes matérielles et les offrandes des prières d’intercession en
même temps (Voir Liturgies et Cantiques Luthériens p. 258-259 pour les prières d’offrande).
Cependant la prière peut être dite par une autre personne. Plusieurs formes peuvent être
utilisées. En général les Églises Luthériennes préfèrent les prières antiphoniques ou litaniques,
qui permettent aux fidèles de participer ensemble avec l’officiant à la prière. Ainsi l’officiant
dira par exemple, « Pour Jean-Baptiste et François qui souffrent dans leurs chairs, afin qu’ils
soient soulagés de leurs maux, prions le Seigneur. » L’assemblée répond, « Seigneur, exauce
notre prière. » Si l’officiant dit plutôt « Seigneur, dans ta miséricorde, » l’assemblée répond, «
Prends pitié de nous. » Cette intercession exprime notre unité avec l’église universelle, mais
aussi les uns avec les autres au sein de la communauté.
K/ L’Oraison Dominicale
S’il y a service de communion, la prière d’intercession se termine avec l’Oraison Dominicale,
qui sert de transition vers ce service. S’il n’y a pas de Communion, alors l’oraison dominicale
devient le dernier élément avant la bénédiction finale et le renvoi. Elle est dite par tous les
croyants en même temps.
L/ La Bénédiction et le Renvoi
La forme trinitaire de la bénédiction réaffirme que l’hôte devant lequel nous étions assemblés,
le Père, le Fils, et le Saint Esprit nous accorde sa bénédiction. La formule aaronique est
particulièrement préférée par les Luthériens. L’officiant, tel un père de famille, appelle la
bénédiction de Dieu sur tous ses fils et filles, avant de les laisser partir de sa présence. Et on
termine par, « Allez dans la paix et servez le Seigneur ».
M/ Le Service de Communion
S’il y a Communion, le service se poursuit après l’intercession et le Notre Père avec la préface
de la liturgie de l’Eucharistie. Le pasteur dit, « Le Seigneur soit avec vous. » l’assemblée
répond, « Et avec ton esprit ! » Le pasteur, « Élevons nos cœurs. » Assemblée, « nous les
élevons vers le Seigneur. » Pasteur, « Rendons grâce au Seigneur, notre Dieu. » Assemblée, «
Cela est juste et bon. » Le Pasteur poursuit avec la préface propre (Voir Liturgies et Cantiques
Luthériens, p. 259-261). Il dit, « Il est véritablement juste, bon et salutaire…de te rendre grâce

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toujours et partout, Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant ; par Jésus Christ,
notre Seigneur, dont Jean-Baptiste a préparé la voie en le proclamant Messie et véritable
Agneau de Dieu et en appelant les pécheurs à la repentance. C’est pourquoi avec les anges, et
les archanges et avec toute l’assemblée des cieux, nous célébrons et nous magnifions ton
glorieux nom, à jamais nous te louons en disant… » Ici il poursuit en entonnant le Sanctus.
Suivent la prière d’action de grâce, le Canon ou les paroles d’institution, et la signification.
L’Assemblée chante l’Agnus Dei (Agneau de Dieu), puis suit l’invitation. L’officiant et son
assistant se communient, puis communient les autres. Cet ordre revêt une signification
importante : c’est en communiant que l’officiant ou les officiants deviennent aptes à
communier les autres. S’ils ne communient pas, ou n’ont pas encore communié, ils n’ont rien
à faire à communier les autres.
Les éléments peuvent être reçus à genoux ou debout, selon la formule de révérence adoptée.
Le Pain est présenté avec les paroles suivantes, « Prenez et mangez. Ceci est le véritable corps
de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, livré pour vos péchés » ou la version abrégée, « Le
vrai corps du Christ, livré pour vous ». Le récipiendaire répond, « Amen ! ». La coupe est
présentée avec les paroles suivantes, « Prenez et buvez. Ceci est le véritable sang de notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, répandu pour le pardon de vos péchés » ou la formule
abrégée « Le vrai sang du Christ, répandu pour vous. » le récipiendaire répond, « Amen ! »
Le pasteur renvoie les communiants en disant, « Que le corps et le sang de notre Seigneur
Jésus-Christ vous fortifient et vous préservent corps et âme pour la vie éternelle. Allez en paix
! » Les Communiants répondent « Amen ! » Puis on chante le Chant de Siméon ou Nunc
Dimittis. Puis suit la Collecte postcommunion ou prière de remerciement. On termine par le
Benedicamus. Le pasteur dit, « Bénissons le Seigneur » auquel l’assemblée répond, « nous
rendons grâce à Dieu. » Le pasteur termine par la bénédiction finale.

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