TFC Omari Actualise
TFC Omari Actualise
ÉPIGRAPHE
« Nous nous sommes enrichis de l’utilisation prodigue de nos ressources naturelles et nous
avons des justes raisons d’être fier de notre progrès. Mais le temps est venu d’envisager ce
qui arrivera quand nos forêts ne seront plus, quand le charbon, le fer et le pétrole seront
épuisés, quand les sols auront été appauvris et lessivés vers les fleuves, polluant leurs eaux,
dénudant les champs et faisant obstacle à la navigation. »
13 mai 1908
Théodore Roosevelt,
II
DÉDICACE
REMERCIEMENTS
À Vous, l’ancien des âges (Dieu), qui ne cessez de nous ouvrir un autre passage malgré le
bouclage.
Nous adressons nos remerciements à notre Directeur dudit travail de fin de cycle Monsieur le
Chef de Travaux MUSHOBEKWA ZIGABE Faustin, de nous avoir accepté tout d’abord
comme l’un parmi ses dirigés et ensuite, de nous avoir incessamment motivé avec
dévouement pour que nous fassions un travail de qualité. Ses orientations, son temps, son
abnégation et critiques nous ont été d’un grand réconfort. Qu’il se sente sincèrement
remercié à travers ces quelques lignes exprimant notre admiration pour lui.
À vous mes parents : Safi OMARI, pour nous avoir donné la vie et ce qui est cher de vous, et
Gabriel KAYOMBO, qu’il plaise au bon Dieu de vous garder encore plus sur cette terre des
hommes pour que vous goûtiez tant soit peu aux fruits de l’arbre que vous entretenez tous les
temps.
À vous mes sœurs, frères, cousines, cousins, tantes, oncles, belles-sœurs, beaux-frères :
aucun mot n’exprimerait notre gratitude, et nous vous disons que merci pour vos prières,
conseils et sacrifices.
IV
Nous remercions de vive voix notre Frère aîné, ARUNA KAYOMBO Patrick, lui qui a
toujours été notre grand conseiller et ami. Si le monde était à refaire, nous vous choisirions
toujours comme notre frère. Que Dieu vous aide à accomplir vos plus bouillonnants souhaits.
À vous très cher(e)s nièces et neveux, pour votre amour, ensoleillant nos journées sombres et
dénudées de sourire. Et surtout, que ce travail soit pour vous un modèle auquel vous vous
réfèrerez plus tard dans vos carrières scientifiques.
À vous grande sœur Christine ABEDI et beau-frère Gabriel d’avoir toujours été là pour nous.
Qu’il agrée à Dieu de vous aider à concrétiser tous vos désirs ardents de vos cœurs.
Passer sous silence sans faire un coup d’œil à mon grand frère Gabriel BULUNGU serait
une grave erreur. Merci pour vos conseils si touchants, qui nous poussent à faire mieux
d’avantage chaque jour.
À toute notre famille spirituelle qui nous accompagne tous les jours sans faille dans cette
quête noble de la foi. Particulièrement : Amir Ismaïla MANGO, Ousman LUBEMBA, Hassan
KIRONGOZI, Radjabu KILUMBALUMBA, Ibrahim ABEDI, Abdoul RASHID, Abdallah
HEMEDI.
Il serait absurde de clore ce chapitre de remerciements sans dire grand merci à tous mes ami
(e) s de lutte pour leur amitié constructive. Eux avec qui nous passons les bons et mauvais
moments de notre vie. Il s’agit de : Jacques LUMBU, Éliane TSHIZUBU, Manix
MUKUMUNWA, Silvain BUSHIRI, Joël LWAMBIYA, Emmanuel KIOMA, Sylvain
MALANDA, Isaac NINAWATU, Jacob LUSHIMA, Furah TANIA, Lumière KAYOMBO,
Panclard MUTAMBA, Richard MASIMANGO, Michée ASSANI, Ben KISOTHWE, Élie
SHONGO, Ramazani KAYEMBE, David NTUMBA, Bavon KAMUSUIYE, Daniel M’BANZA.
Enfin, nous remercions tous (tes) ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin pour que
cette œuvre arrive au bout.
Ca : Calcium
Co : Cobalt
Cr : Chrome
Cu : Cuivre
K : Potassium (Kalium)
Mg : Magnésium
Mn : Manganèse
Na : Sodium (natrium)
Ni : Nickel
Si : Silicium
INTRODUCTION GÉNÉRALE
I. CONTEXTE DE L’ÉTUDE
L’insertion de l’activité économique minière dans l’environnement n’est pas donc insouciante
et le problème de pollution actuelle ne permet plus de les isoler. La pollution est devenue
donc globale et porte atteinte à la capacité naturelle de régulation de la biosphère. La
perpétuité d’un développement économique appesantie sur les péremptions est remise en
doute et les relations entre économie et environnement nécessitent d’être surveillées et
guidées si l’on désire ne pas porter préjudice le développement des prochaines générations
(DEVILLÉ H., 2010).
Ainsi donc évaluer les dégradations ou externalités négatives causées à la nature lors de leur
mécanisme de production de ces entreprises minières étrangères devient de plus en plus
crucial. L’activité minière cause des préjudices à l’environnement, raison pour laquelle les
économistes ont pensé à mesurer la valeur de ces dommages au travers l’indicateur dit
« Produit intérieur brut vert. » ; qui permettrait de mieux savoir si une activité économique
2
accroît ou fait baisser la richesse nationale lorsqu’elle utilise des ressources naturelles
(DEKASSE D., 2018).
Question de départ
Pour arriver à bien examiner ce sujet, nous traiterons sur une question fondamentale, qui nous
servira de base pour une meilleure analyse méthodique et un bon agencement des données.
Elle est l’élément principal permettant d’échelonner un travail de recherche scientifique et qui
accompagne l’étape dite d’exploration de façon que le travail soit construit avec adhérence
(SEM MBIMBI P., 2020).
À cet égard, nous mettons en évidence notre question de départ qui nous semble comme l’une
des étapes fondamentales : Quels sont les apports monétaires des entreprises minières
étrangères en terme des contributions pour les externalités dues à l’exploitation de
l’environnement ?
Par le fait de cette définition, plusieurs chercheurs de l’économie avaient parlé et écrit sur la
notion du Produit intérieur brut vert, mais en ce qui nous concerne, nous avons emprunté les
pas de nos prédécesseurs en traitant un sujet qui a des traits de ressemblance. C’est le cas
notamment de :
Dans son étude sur « l’émergence d’un modèle de diplomatie écologique et commerciale », a
cherché à savoir l’enjeu du développement durable dans le cadre de l’organisation mondiale
du commerce, et a tiré la conclusion selon laquelle les relations établies actuellement entre
l’organisation mondiale du commerce (OMC) et les accords environnementaux des
multilatéraux (AEM) pourraient aussi constituer un paradigme ou un précurseur du mode de
coopération qui pourrait exister entre deux institutions internationales où se négocieraient
conjointement les enjeux commerciaux et environnementaux. C’est cela qu’on appelle
l’émergence d’une diplomatie hybride, à la fois écologique et commerciale (Caleb M., 2010).
3
Dans sa recherche sur « étude d’impact des projets routiers sur l’environnement », a tenté à
identifier, évaluer et mesurer les effets directs et indirects à court, moyen et long terme d’un
projet et de proposer les mesures adéquates pour limiter les effets négatifs du projet sur
l’environnement, et en somme, les impacts identifiés pendant la phase de réalisation restent
temporaires et disparaissent avec son levé, mais les impacts dus à l’utilisation de la route
(pollution atmosphérique, bruit, déboisement, …) doivent être compensés par le suivi d’un
certain nombre de mesures d’atténuation. Si ces mesures sont rigoureusement respectées, elles
peuvent alors réduire efficacement les impacts présentés (BACHA A., 2007).
Originalité de l’étude
Notre réflexion se démarque de celle des autres dans le sens que nous étayons plus sur la
valeur monétaire environnementale des entreprises minières étrangères en terme des
participations pour les externalités qui surviennent suite à leur exploitation environnementale.
Étant donné que la recherche scientifique est définie comme un processus, une activité qui
permet au chercheur d’appréhender le réel bien entendue échappe à son entendement. Comme
une activité est objective, elle porte sur des faits ou sur des phénomènes par une question
précise (SEM MBIMBI P., 2019).
La problématique est une formation d’un problème précis. Elle contient un ensemble de
préoccupations que nous pouvons poser en tant que chercheur tout au début de nos recherches
et auxquelles tiendront dans la mesure de trouver les solutions.
Cela étant, notre préoccupation est celle de savoir l’exploitation des minerais par la société
RUASHI Mining est-elle en conflit ou en complicité avec l’environnement ?
Cette question constitue notre ossature sur laquelle reposera nos sous-questions, pour bien
mener notre recherche et ne pas errer au-delà du sujet, et par la suite, les réponses à ces
dernières seront approfondies et argumentées lors du traitement des données. Notamment :
L’économie de l’environnement, dont les prémisses remontent à l’école libérale anglaise, est
née comme une science de la gestion de la rareté et de l’allocation efficace des ressources
naturelles (Hotelling, 1931). Elle a évolué en une « science de l’externalité » (Pigou, 1920).
Elle se pose désormais la question de la soutenabilité et ce faisant, change de nature pour
évoluer vers l’économie écologique (LAURENT É. Et LE CACHEUX J., 2015).
La théorie économique n’a pas attendu la récente prise de conscience écologique pour se
poser la question des relations complexes entre activité économique et les ressources
naturelles. L’économie ne découvre donc pas aujourd’hui la question des contraintes
imposées par la nature. Bien au contraire, le monde physique a fait office de modèle pour les
auteurs classiques, sans parler de leurs proches parents physiocrates (dont Turgot et François
Quesnay furent au milieu du XVIII e siècle les figures de proue), aux yeux desquels seule la
terre était capable de donner plus qu’elle ne coûte et, à ce titre, formait la pierre angulaire du
développement. C’est en fait à l’observation du rôle des terres agricoles dans le processus
économique que l’on doit les premiers outils de l’analyse économique moderne (LAURENT
É. et LE CACHEUX J., 2015).
L’étude portant sur « vers une croissance verte. », a cherché à savoir : formuler des
recommandations concrètes et à fournir des instruments de mesure, notamment des
indicateurs, qui aideront les pays à engendrer la croissance économique et le développement,
tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et les services
environnementaux sur lesquels repose notre bien-être, et a trouvé que : la garantie de
croissance verte de ses pays membres passe par la mise en œuvre d’une stratégie proposant un
cadre d’action adaptable selon les spécificités nationales et le stade de développement des
pays (OCDE1 ,2011).
1
Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE) est une organisation internationale
d’études économiques, dont les Pays membres (38) sont des Pays développés. Pour la plupart ont en commun un
système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle
d’assemblée consultative. Existée de 1948 à 1961 sous le nom de l’Organisation européenne de coopération
économique (OECE) issue du Plan Marshall. Elle poursuivit comme but l’établissement d’une organisation
permanente chargée en premier lieu d’assurer la mise en œuvre du programme de relèvement commun et en
particulier, d’en superviser la répartition.
6
4 Caleb M. 2010 L’émergence d’un modèle Théorie de coopération Les relations établies entre l’organisation mondiale de
de diplomatie écologique et commerce et les accords environnementaux des
commerciale multilatéraux pourraient constituer un paradigme ou
un précurseur du mode de coopération qui pourrait
exister entre deux institutions internationales où se
négocieraient conjointement les enjeux commerciaux
et environnementaux.
5 OUMAR T. C. 2008 Protection de Théorie de développement Pour parvenir à un développement durable, la
l’environnement et durable protection de l’environnement doit faire partie
commerce international intégrante du processus de développement
économique et ne peut être la voie à explorer pour
assurer une cohérence entre les politiques
environnementales et commerciale.
6 BACHA A. 2007 Étude d’impact des projets Théorie des compensation Les impacts identifiés pendant la phase de réalisation
routiers sur restent temporaires et disparaissent avec son levé,
l’environnement mais les impacts dus à l’utilisation de la route doivent
être compensés par le suivi d’un certain nombre de
mesures d’atténuation. Si ces mesures sont
rigoureusement respectées, elles peuvent alors
réduire efficacement les impacts présentés.
7 MUPILI 2011 Problématique Théorie de deux vases Empreignant des raisons économiques des conflits
KABYUMA C. d’application de droit communicants armés à l’Est de la République Démocratique du
internationale de Congo et des crimes internationaux qui
l’environnement dans la accompagnent, on peut parler de deux vases
9
V. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
Toute recherche scientifique doit se fixer au préalable certains objectifs clairs et nets qu’elle
poursuive. Ne sortant pas dans le même ordre d’idées, nous proposons les nôtres qui sont de :
Evaluer et étudier les concepts du Produit Intérieur Brut vert ;
Relever les impacts de l’évolution de l’industrie extractive sur l’environnement ;
Quantifier la pollution et la réduction des ressources naturelles par rapport à l’extraction
de la RUASHI Mining ;
Étudier et critiquer minutieusement les politiques environnementales de la RUASHI
Mining ;
Enfin, proposer si possible les solutions adéquates se rapportant aux externalités
environnementales causées par la RUASHI Mining.
Elle est une affirmation provisoire qu’arrête un chercheur dans le cadre de son travail ; celle-
ci peut-être à la fin infirmée ou confirmée.
La méthode c’est la démarche logique d’une science, c’est-à-dire l’ensemble des pratiques
particulières qu’elle met en œuvre pour que le cheminement de ses démonstrations et de ses
théorisations soit clair, évident et irréfutable. Il s’agit de la démarche dans la collecte des
11
données (comment récolter les données ?) et l’analyse des données (Comment traiter les
données) (SEM MBIMBI P., 2019).
La science se veut une méthode rationnelle et systématique pour un usage rigoureux qui nous
permettra d’atteindre la vérité conditionnelle, le formalisme d’implémentation pour y accéder,
nous avons eu recours aux méthodes telles que la méthode analytique, la méthode
d’observation et la méthode statistique avec comme techniques d’interview et documentaire.
Selon RWIGAMBA B., (1999), cette méthode est définie comme une analyse systématique
de toutes les informations ainsi que les données récoltées. Elle nous a permis de traiter
rigoureusement les informations reçues.
Elle se préoccupe à faire des observations indispensables sur les événements et phénomènes
particuliers à un cas de problème dans le but de trouver une idée claire et distincte sur les
faits. Elle nous a été importante dans la collecte, le tri et l’analyse des données sur base des
faits et événements observés.
Elle est une méthode qui consiste à réunir des données chiffrées sur des ensembles nombreux
(population), puis à analyser, commenter et critiquer ces données quantitatives. On peut dire
que la méthode statistique est une méthode qui tente de concilier les démarches qualitatives et
quantitatives, le rationnel, le construit et l’observé (SEM MBIMBI P., 2019). Elle nous a aidé
à réduire les données nombreuses en données quantifiables moyennant des échantillonnages.
VIII. Techniques
La technique c’est un ensemble des outils et des moyens utilisés pour collecter ou traiter les
données. Les techniques ont pour but d’enregistrer ou de collecter, de traiter diverses
informations (quantitatives ou qualitatives) (SEM MBIMBI P. et CORNET A. 2020).
12
La technique est l’ensemble des procédés méthodologiques fondés sur les connaissances
scientifiques employées à la production d’une œuvre en l’obtention d’un résultat bien définit
(MULUMBATI A., 2001).
En ce qui concerne notre travail, nous avons utilisé les techniques ci-après :
Elle nous a été utile pour obtenir un certain nombre de documents qui nous ont permis à
collecter les informations nécessaires à l’élaboration de ce travail. Les différents documents
sont glissés à la bibliothèque.
Cette technique nous a aidé à entrer en parenté avec les responsables de la Ruashi Mining,
afin de recueillir les informations et pouvoir apporter un éclaircissement sur la valeur
environnementale de ladite entreprise.
Notre travail a comme champ d’application Ruashi Mining et s’étend sur une période allant
de 2019 à 2021.
X. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l’introduction et la conclusion générales, notre travail est subdivisé en trois chapitres :
I.1.1 Définition
Le PIB vert est un indice dérivé du produit intérieur brut (PIB), exprimant quelquefois un
dessein de correction du produit intérieur brut en fonction des coûts environnementaux
(consommation des ressources naturelles, pollution). Il s’agirait de prendre en compte les
effets de la croissance économique sur l’environnement.
Il a été initié en juin 1992 lors de la conférence de Nations Unies sur l’environnement qui
s’est tenue à Rio de Janeiro, appelée aussi sommet de la Terre, a été un évènement historique.
Elle a adopté la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, connue sous le
nom des Principes de Rio, ainsi qu’Action 21, un programme d’action pour le développement
durable dans le monde et, a donné lieu à des instruments juridiquement contraignants sur les
changements climatiques et la biodiversité.
Deux décennies après, le monde a connu des changements immenses. En une génération, la
population mondiale a augmenté de près d’un milliard et demi de personnes, environ un
milliard dans nos villes, et des millions de personnes ont basculé dans la pauvreté la plus
écœurante.
biodiversité en passant par la dégradation des terres et la pénurie croissante d’eau douce, tant
de défis auxquels les dirigeants mondiaux étaient confrontés en 1992 se sont aggravés. De
plus, les avantages de mondialisation n’ont pas été partagés de manière égale, et les écarts de
revenus et de richesse se sont accentués. Alors que l’accroissement de la prospérité a permis
aux pays de faire face à certains problèmes environnementaux, d’autres sont aujourd’hui
d’une telle ampleur qu’ils nécessitent une Coopération et une action internationale urgentes.
Alors qu’il est important de reconnaitre les progrès qui ont été faits, les vingt dernières années
ont été aussi caractérisées par une mise en œuvre insuffisante et des occasions manquées.
D’autres réunions ont été organisées cette fois-là en mettant plus l’accent sur les trois
dimensions, notamment la dimension économique, développement et protection de
l’environnement. L’accélération de la mise en œuvre et le renforcement de la cohérence entre
tous les acteurs, y compris les diverses parties du système de l’ONU. Les deux thèmes de la
conférence sont une « économie verte. » dans le cadre du développement durable et de
l’éradication de la pauvreté et le cadre institutionnel du développement durable.
Une économie verte inclusive pourrait offrir un autre modèle de croissance économique. Mise
en œuvre efficacement, une économie verte qui prend en compte des circonstances nationales
permettrait de progresser vers une éradication de la pauvreté tout en limitant, réparant et
même inversant les dommages causés aux écosystèmes mondiaux. En mobilisant les efforts
parmi de nombreux secteurs, l’économie verte peut susciter un élan en faveur d’une
croissance économique sans exclusion sociale et respectueuse de l’environnement. Pour y
arriver, il faut une conception des produits plus intelligente, une utilisation des ressources plus
efficace, une réduction de l’utilisation des ressources naturelles, et des émissions plus faibles
ainsi qu’une réduction des déchets et de la pollution. Surtout, toutes ces mesures doivent être
prises de manière à ce que les groupes pauvres et vulnérables soient au centre du processus.
Le concept d’une économie verte au cours des années passées a révélé que les économies
vertes peuvent prendre diverses formes et varier en fonction du contexte du pays, de son
niveau de développement, des modalités de sa gouvernance et de sa situation géographique.
Un certain nombre d’instruments politiques peuvent être utilisés pour promouvoir une
économie verte où les stratégies basées sur les mécanismes du marché devront être associées
de façon efficace et globale à des cadres réglementaires appropriés, à des investissements
dans l’infrastructure politique, et à des mesures visant à stimuler la recherche de l’innovation.
15
Toutefois, certaines caractéristiques d’une économie verte constituaient la base d’un accord à
la conférence Rio+20. Ces éléments communs renforcent les nombreux principes convenus à
Rio en 1992. Il s’agit, une économie verte devrait :
- Être un moyen de parvenir au développement durable et d’intégrer ses trois piliers
(développement économique, le bien-être social pour tous et un environnement sain pour
les générations présentes et futures) ;
- Être adaptée aux situations et aux propriétés nationales à titre volontaire ;
- Être mise en concordance avec souveraineté nationale et les responsabilités communes,
mais différentes ;
- Reposer sur une utilisation rationnelle des ressources, une consommation durable et des
modèles de production durables ;
- Être axée sur la personne humaine, promouvoir une croissance inclusive et engendrer une
plus grande égalité dans la distribution des bénéfices et améliorer la protection sociale.
Il est évident que les opportunités offertes par une économie verte varieront selon les pays.
Les pays en développement auront à surmonter un certain nombre d’obstacles, financiers,
technologiques et institutionnels pour tirer le meilleur parti des opportunités qu’une économie
verte peut offrir. La communauté internationale devra apporter un plus grand soutien au
renforcement des capacités, au transfert des technologies et au financement et fournir un
soutien technique plus important.
Lors de la conférence Rio+20, une priorité sera accordée à la nécessité de mieux organiser
l’expertise au sein du système de l’ONU et de la communauté internationale pour assurer aux
gouvernements la fourniture de conseils cohérents et concertés sur les politiques à suivre,
dispenser une assistance technique, fournir des fonds et renforcer les capacités afin de les
aider dans la conception et la mise en œuvre de politiques et de stratégies d’économie verte.
La conférence offre une occasion de renforcer le cadre institutionnel pour une coordination
efficace et un appui aux États membres.
Un élan s’est créé en vue de conclure à Rio +20 un accord pour définir les Objectifs de
développement durable (ODD) qui mobilisent la communauté internationale et concentrent
les efforts des gouvernements nationaux et des autres parties concernées. Cette réflexion s’est
inspirée des Objectifs Millénaire pour le développement (OMD), qui ont été essentiels pour
promouvoir l’éradication de la pauvreté et le développement social. Une caractéristique
importante des ODD est qu’ils seront applicables aux pays en développement et aux pays
16
développés et encourageront les partenariats dans les efforts communs consentis pour
s’attaquer aux défis du développement durable.
Enfin, Rio +20 doit être surtout une conférence de mise en œuvre. Elle offre aux dirigeants
mondiaux une occasion qui ne se présente qu’une seule fois dans une génération, avec un
soutien de toutes les parties prenantes et de tous les peuples du monde entier, de prendre des
décisions ambitieuses qui fourniront un cadre d’action solide pour réaliser le développement
durable. Cela ne sera possible que si les trois objectifs du développement durable sont
activement et vigoureusement observés (développement économique, le bien-être social pour
tous et un environnement sain pour les générations présentes et futures).
D’une façon générale, il cherche à savoir s’il y a un succès ou échec dans l’application des
politiques et actions institutionnelles en matière de croissance économique, en tenant compte
de l’utilisation des ressources naturelles dans l’activité humaine. Et spécifiquement, il vise à
soutenir les mesures permettant aux pays de formuler et de mettre en œuvre des mesures de
développement durable. Par exemple, identifier les sujets qui nécessitent plus de recherche, un
plus grand investissement, une plus grande réglementation, etc.
Grâce au PIB vert, il est possible que les sujets tels que consommation d’eau et d’énergie,
perte d’hectares de forêts, le risque posé par la biodiversité, l’appauvrissement du sous-sol,
comme le pétrole et le gaz naturel, l’érosion des sols arables, la pollution de l’air et autres
soient rigoureusement contrôlés.
Ces normes sont liées au développement durable dictent les principes à suivre dans le
domaine du management environnemental. L’objectif final est de diminuer l’impact de
l’entreprise sur l’environnement. Ces normes s’articulent autour de deux angles :
- Le marquage et les déclarations environnementales : il s’agit de traiter des principes
généraux de cette thématique (ISO 14020), puis de définir les détails du marquage et des
déclarations environnementales (ISO 14021, 14024 et 14025) ;
- L’analyse et l’amélioration du cycle de vie des produits. L’objectif est de parvenir à une
économie circulaire faisant la promotion du recyclage. Les normes ISO 14040 inscrivent
cette thématique en lien avec le management environnemental.
Les exigences et lignes directrices sont fixées au travers des normes ISO 14004,14006, 14031
et 14062. On y trouve l’ensemble des méthodes pour favoriser l’écoconception des produits,
la réduction de l’impact environnemental de l’entreprise, mais aussi la mise en place
opérationnelle du management environnemental. Les normes ISO 14010, 14011, 14012
permettent de mener à bien l’audit environnemental qui doit précéder la mise en place des
mesures d’amélioration. La norme ISO 14064 se focalise notamment sur le bilan des
émissions de gaz à effet de serre. Enfin, les normes ISO 14040 et 14044 abordant les
questions liées au cycle de vie des produits.
La création de politiques RSE plus responsables est l’une des préoccupations les plus
importantes des chefs d’entreprises depuis plusieurs années. La norme ISO 26000, publiée en
2010 permet de mettre une véritable stratégie favorable au développement durable. Elle agit
surtout sur la gouvernance de l’entreprise et prône les actions suivantes :
- Mise en place d’une politique encourageant la protection de l’environnement
- Respect des droits de l’homme à tous les échelons
- Protection des droits des salariés et meilleure prise en compte du bien-être au travail
- Valorisation des circuits courts
- Adoption de pratiques commerciales loyales
- Accompagnement des consommateurs vers une démarche toujours plus responsable.
Les normes ISO 5000 et la création d’un véritable management stratégique
Cependant, et bien que les normes ISO soient très performantes, il existe d’autres référentiels
normatifs très intéressants. Le comité Européen de normalisation a mis en place les normes
FD X30-147 et FD X30-148 précisant le plan de mesurage du suivi de la performance
énergétique. Cette norme est complémentaire de l’ISO 500015.
Les normes applicables aux entreprises sont présentes en quantité pléthorique et concernent
tous les secteurs d’activité. Elles répondent à de nombreuses souhaits émanant directement
des entreprises en faveur de la création de politiques et de démarches plus responsables, à
petite ou grande échelle. Celles qui franchissent le pas bénéficient d’avantages concurrentiels
significatifs et renforcent leur attractivité.
II.2.1 Externalités
Le problème d’environnement apparaît alors lorsque ces pertes d’utilité ou de satisfaction des
agents économiques ne sont pas prises en compte par le marché et ne font donc l’objet
d’aucune indemnisation monétaire compensatoire.
L’effet des externalités peut en outre être analysé en termes de divergence entre coût privé et
social.
- Le coût social représente l’ensemble des coûts imposés à la collectivité par une activité.
19
- Le coût privé représente la partie du coût social qui fait l’objet d’une compensation
monétaire consentie à l’agent qui est à l’origine de l’activité.
- Le coût externe représente le solde du coût social par rapport au coût privé et ne fait l’objet
d’aucune compensation monétaire
Ce coût peut néanmoins être évalué de manière monétaire et s’il est pris en compte dans la
somme des coûts qui forment le coût social (internalisation du coût externe), on observe que
ce dernier est plus élevé (faible) que le coût privé en cas de déséconomie (économie) externe.
La figure première ci-dessus nous montre que dans un marché en concurrence parfaite
(absence de réglementation ou d’intervention antipollution), le prix et la quantité produite à
l’équilibre sont respectivement P et Q.
Ces modèles n’ont pas pour objectif de lier la préservation du capital naturel à des impératifs
éthiques mais à un programme d’optimisation d’une valeur présente de l’utilité. La prise en
compte de l’aspect éthique a cependant été considérée dans certaines analyses néoclassiques
par la prise en compte de l’équité intergénérationnelle au moyen de modèles à générations
imbriquées intégrant le progrès technique, l’usage des ressources naturelles et la préservation
de l’environnement au cours du temps (DEVILLÉ H., 2010)
I.2.3 Finalité
C’est quoi la finalité d’intégrer les conditions environnementales dans l’analyse du produit
intérieur brut ? il est clair que le développement soutenable a comme aspirations d’intégrer les
dimensions nécessaires du développement durable.
Le développement durable étant comme finalité de toute soutenabilité, il nous paraît de même
crucial de présenter d’une manière synthétique celui-ci.
Développement durable
Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins
(Brundtland, 1992).
La nouveauté essentielle de ce concept réside dans la prise en compte de trois pôles
interdépendants au sein des activités humaines, le pôle économique, social et
environnemental. Le développement durable peut donc se définir comme une stratégie de
sauvegarde de la planète au moyen d’un consensus permettant l’accroissement du bien-être
général en arbitrant entre l’impératif de préservation de la nature, la nécessité de la prise en
compte des contraintes économiques et l’importance du renforcement des liens sociaux et de
la diversité culturelle.
22
Le cadre d’analyse élargi à trois dimensions au sein duquel se prennent les décisions dans une
perspective de développement durable peut se schématiser selon la figure 2 ci-après.
La partie centrale de la figure où interagissent les trois dimensions représente le cadre
décisionnel en développement durable. Celui-ci consiste en un développement synchronisé
d’un pôle économique, social et environnemental. L’élargissement de cette partie constituera
un accroissement des modes décisionnels dans ce cadre tridimensionnel et donc un
élargissement du développement durable.
Outre les dimensions précédentes, il existe une dimension institutionnelle se référant à l’état
de l’organisation sociale dont l’inertie peut endiguer l’action des autres dimensions ou dont le
dynamisme peut accroitre.
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) regroupe l’ensemble des pratiques mises
en place par les entreprises dans le but de respecter les principes du développement durable
(social, environnemental et économique).
Définitions de la RSE
23
L’idée que les entreprises doivent faire de la RSE, doivent être responsables, prend ses racines
dans les travaux de certains managers américains dans les années 1950. Leur idée ? Si les
entreprises ne se concentrent plus uniquement sur leurs profits mais aussi sur l’impact
qu’elles ont sur la société, elles en tireront bénéfice. Par exemple, si une entreprise paie mieux
ses salariés, elle contribue à leur donner du pouvoir d’achat, avec lequel ces derniers vont
peut-être acheter les produits de l’entreprise. Si une entreprise gère mieux son impact sur
l’environnement, elle fera des économies à long terme en évitant de devoir gérer des
catastrophes naturelles. Howard Bowen publie en 1953 un ouvrage intitulé « La responsabilité
sociale du businessman » dans lequel il explique pourquoi les entreprises ont intérêt à être
plus responsable et donne la première définition reconnue de la Responsabilité Sociale des
24
De ce fait, à partir des années 1990 et 2000, dans plusieurs pays du monde les gouvernements
mettent en place des règlementations qui vont poser les bases de la RSE moderne. En France,
les lois RSE vont être les premières, à obliger les entreprises à rendre publiques leurs
performances en matière de développement durable. Elles seront suivies par diverses
réglementations comme les lois Grenelle ou les Lois de Vigilance. À partir de là, les
entreprises vont être en quelque sorte obligées de s’investir dans la RSE, afin de ne pas se
laisser distancer par leurs concurrents. On commence alors à parler de « RSE » comme un
outil de management, de communication et de développement pour les entreprises. Elle est
devenue indispensable pour améliorer l’image des entreprises auprès des consommateurs,
mais aussi afin de mieux gérer les ressources de l’entreprise et d’améliorer la productivité
interne. Difficile aujourd’hui de trouver une entreprise qui n’ait pas un rapport RSE, une
équipe dédiée, ou au moins une stratégie de communication dédiée à la Responsabilité Sociale
des Entreprises.
Pour poursuivre ces objectifs, de nombreux outils se développent dans cette période pour
permettre aux entreprises de mieux quantifier leurs performances et leurs actions en matière
de développement durable. Par exemple, les entreprises utilisent désormais l’ACV (Analyse
de Cycle de Vie) pour quantifier leurs émissions de gaz à effet de serre et leurs impacts sur
l’environnement. D’autres outils se développent pour mieux prendre en compte les attentes
des parties prenantes, pour mieux communiquer, de façon plus responsable. La déclaration de
performance extra-financière est par exemple l’outil ad hoc pour faire le reporting de ses
indicateurs extra financiers et les communiquer à ses parties-prenantes.
protection de l’environnement, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à
l’amélioration de la qualité des produits, l’inclusion sociale, ou le développement
économique… Si on associe beaucoup la Responsabilité Sociale des Entreprises à la
protection de l’environnement, ce n’est donc pas le seul domaine où elle intervient.
Économique, sociale, culturelle et même éducative : la RSE est présente dans tous les
domaines.
La valeur monétaire environnementale ou PIB vert est un indice dérivé du produit intérieur
brut qui prend en compte également les dimensions environnementales. Il a été initié en 1992
lors de la conférence de Rio +20 sur l’environnement, les principes régissant le bon
fonctionnement de l’environnement étaient ressortis. Elle cherche à savoir s’il y a un succès
ou échec dans l’application des politiques et actions institutionnelles en matière de croissance
économique, en tenant compte de l’utilisation des ressources naturelles dans l’activité
humaine pour lutter contre les externalités (pollutions) en appliquant les soutenabilités (forte
ou faible), et fait appel à la responsabilité sociétale des entreprises, et aux normes
environnementales pour parvenir au développement durable.
26
Au-delà d’être un élément le plus important, il constitue également un élément vital car c’est
de la nature que la garantie de survie de tous les autres éléments est assurée (airs, eaux, gaz,
Homme, …) pour ne citer que ça. D’où assurer sa pérennité devient de plus en plus
signifiante. C’est ainsi qu’étudier et mettre en place une politique environnementale à travers
celles de développement s’impose tant au niveau national qu’international.
Eu égard à ce qui précède, ce chapitre se donne comme opération de parler amplement sur la
politique de développement ainsi que sur la politique environnementale.
Ce n’est qu’après la deuxième guerre mondiale que le développement reprend sa place au sein
de la pensée économique. Mais il s’agit dès lors, du développement des pays n’ayant pas
atteint le stade industriel que l’on qualifie alors de sous-développés.
Au début des années 70, l’OCDE a mis au point la formule du principe pollueur-payeur. Ce
principe veut que le pollueur supporte les coûts des mesures anti-pollution décidées par les
autorités publiques (OCDE, 1986). Contrairement au principe de l’optimum, cependant, le
principe pollueur-payeur ne concerne pas expressément l’efficacité de différentes politiques
de lutte contre la pollution en matière d’affectation des ressources c’est-à-dire la question de
savoir ce que les pollueurs devraient payer.
intérêt. Un tel système peut, dans certains cas, être un avantage pour les pollueurs. Toutefois,
les autorités doivent néanmoins opérer un choix entre les mesures correctives touchant les
prix et les mesures visant à limiter le volume des émissions. Si l’on veut réduire au minimum
les incertitudes concernant la réalisation d’un objectif spécifique de volume, comme le
((plafonnement)) des émissions, il semblerait que le même résultat puisse être également
obtenu par l‘attribution de droits de propriété (échange de droits d’émission).
Dans certains cas, les dispositions réglementaires peuvent paraître (plus équitables), et donc
plus viables d’un point de vue politique. En revanche, la principale raison qui motive un tel
choix n‘est sans doute pas que la réglementation soit plus équitable en termes de répartition
du revenu, mais qu’elle constitue en fait un moyen plus efficace de masquer les coûts réels de
la lutte contre la pollution et leur répartition.
Les systèmes de réglementation incitent sans doute moins à rechercher des technologies
propres, étant donné que les organes administratifs doivent démontrer que des normes plus
rigoureuses sont techniquement possibles pour un coût économique peu élevé. Étant donné,
d’une part, que les coûts de mise en conformité sont élevés et que, par conséquent, les
entreprises ne sont guère incitées à coopérer, et, d’autre part, qu’il est difficile d’obtenir des
informations de la part de l‘administration, les négociations visant à modifier le statu quo
réglementaire risquent fort d’aboutir à des résultats qui ne seront pas optimaux (OCDE).
Un système d'échange des droits d'émission peut remplacer, dans certain cas, le mécanisme
des redevances de pollution. Cette nouvelle approche à deux objectifs : premièrement, réduire
au minimum le coût de la lutte contre la pollution en réduisant les émissions dans les cas où
les coûts marginaux de l'épuration sont relativement faibles et, deuxièmement, concilier le
développement économique et la protection de l'environnement en permettant à de nouvelles
entreprises de créer des activités dans une zone donnée sans accroître le volume total des
émissions polluantes à l'intérieur de cette zone. Étant donné l’efficacité apparemment plus
grande des systèmes d'échange de droits d'émission, on peut se demander pourquoi ils ne sont
pas plus répandus.
Les instruments économiques, s'ils sont bien conçus, présentent plusieurs caractéristiques
intéressantes. Ils permettent en effet :
- De promouvoir l'efficience économique en permettant aux agents économiques de
choisir eux-mêmes le moyen qui leur semble le plus approprié pour réduire la
pollution ; si l'objectif est d'assurer la vérité des prix, les instruments économiques
semblent à première vue intéressants car ils visent à combler les lacunes des
mécanismes du marché en ajustant les prix pour tenir compte des externalités ;
- D’offrir des incitations permanentes aux améliorations technologiques ;
- De réduire les lourdeurs administratives de l'approche purement réglementaire et de
réduire au minimum les coûts de mise en conformité ; néanmoins, ils ne permettent pas
d'éliminer totalement les coûts administratifs puisque, au minimum, la conformité doit
être vérifiée et assurée.
30
Moyens d’action :
- Redéfinition des droits de propriété : échange de droits d’émission ; législation de
l’assurance responsabilité ;
- Redevances : redevances de déversement, redevances pour services rendu, redevances
sur produit et redevances administratives. Les redevances sur produit peuvent porter par
exemple sur les substances polluantes contenues dans le produit ou des facteurs de
production, tandis que les redevances de déversement et les redevances pour service
rendu servent directement à faire payer le coût d’utilisation des ressources ;
- Aides financières : aide financière à l’installation de nouvelles technologies ;
subventions pour les dépenses de redevances liées à l’environnement (souvent en
contradiction avec le principe pollueur-payeur) ;
- Les systèmes de consignation : ces systèmes combinent redevances et aides financières
pour inciter à retourner les polluants en vue de leur recyclage. Ces systèmes sont
particulièrement intéressants dans le cas de gestion des déchets ;
- Incitations à la mise en conformité : taxes de non-conformité, dépôts de bonne fin.
Considérées souvent comme instrument économique, mais elles sont indissociables des
mesures de réglementation.
Aucun moyen d'action ne peut être considéré d'une manière générale comme étant meilleur
que les autres dans le domaine de la politique de l'environnement. Les aspects particuliers de
chaque problème doivent être étudiés en détail avant que des recommandations générales
puissent être faites. Néanmoins, les systèmes de réglementation actuels semblent souffrir
d'une complexité excessive et engendrer des distorsions qui pourraient entraîner de sérieuses
pertes d'efficience.
Dans les cas où la réglementation a été remplacée par des instruments économiques, des
économies importantes ont pu être réalisées ; c'est le cas du système de droits d'émission
négociables mis en place aux États-Unis pour les polluants atmosphériques. Les coûts
implicites des distorsions provoquées par certaines incitations doivent particulièrement retenir
l'attention eu égard à leurs effets à long terme sur le développement technologique et la
croissance économique. Les instruments économiques sembleraient être relativement plus
avantageux dans le domaine de la pollution mondiale qu'ils ne le paraissent pour de nombreux
problèmes traditionnels de pollution, étant donné que dans ce cas le coût de la pollution ne
dépend pas de l'emplacement de la source. Les choix publics en matière de protection de
31
La fixation de normes d'émission, sans information adéquate quant à leurs coûts, n'est pas
suffisante et risque d'aboutir à des résultats inefficients, l'erreur sur les coûts pouvant être
considérable. La fixation d'un certain seuil pour les coûts de la lutte contre la pollution, et la
réduction de toutes les émissions pour lesquelles ces coûts seraient inférieurs au seuil,
permettraient de mieux tenir compte des considérations d'efficience. Une telle approche est
compatible avec la mise en Œuvre d'instruments économiques, mais en mettant l'accent sur les
coûts, elle laisse subsister des marges d'erreur importantes sur les volumes.
Outre le recours à des moyens d'action appropriés en matière d'environnement, les choix
politiques relatifs à la protection de l'environnement peuvent avoir des incidences sur
l'efficience des dispositions appliquées dans d'autres secteurs qui sont liés aux problèmes
environnementaux, comme l'agriculture, les transports et l'énergie. Les pressions s'exerçant
sur les ressources en sol et en eau, par exemple, sont accentuées par les politiques agricoles
actuellement menées dans la plupart des pays, qui encouragent une exploitation intensive. Les
programmes de subventions à l'agriculture sont souvent conçus de telle manière qu'il est soit
irréaliste, soit extrêmement coûteux d'essayer de protéger l'environnement plutôt que de
corriger l’inefficience de l'agriculture.
Par ailleurs, les interactions entre diverses politiques et le souci de veiller à l'efficience de la
politique de l'environnement amènent à s'interroger sur la question d'une réforme des taxes se
rapportant à l'environnement. Si des taxes environnementales étaient utilisées pour corriger
les externalités et si le produit de ces taxes devenait important, il serait possible d'en
compenser l'incidence globale en abaissant les impôts qui pèsent sur d'autres facteurs de
production comme le travail et le capital. Cela serait conforme aux principes généraux
d'efficience de la fiscalité, à savoir que les impôts doivent d'abord être prélevés sur les
activités qui engendrent des externalités négatives.
32
Une telle approche se heurte à deux limites en ce qui concerne l'évaluation des avantages.
Premièrement, l'évaluation des avantages concrets (en termes de dommages évités) est en soi
incertaine, encore que des études sur la question pourraient apporter certaines indications sur
l'ampleur des dommages subis par l'environnement. Pour calculer la valeur monétaire des
dommages dus à la dégradation de la qualité de l'air, par exemple, il faut estimer leur
incidence sur la valeur des biens immobiliers, sur les récoltes agricoles, sur la santé, etc.,
jusque dans un avenir éloigné (OCDE, 1989 ; Pearce et al, 1989 ; Miltz,1988 ; Freeman,
1985). Deuxièmement, le problème général de l'évaluation d'un bien public se pose dès lors
qu'on veut déterminer les avantages que présentent les dommages évités. La volonté de payer
pour la qualité de l'environnement, et donc l'arbitrage entre les biens environnementaux et les
autres biens, dépend des préférences du public, de même que la question de l'arbitrage entre
les préférences des générations actuelles et celles des générations futures. Dans la pratique,
seul le processus politique permet à ces préférences de s'exprimer. Une évaluation des
avantages peut néanmoins apporter des éléments d'information dans ce processus. Bien que
les méthodes d'évaluation monétaire des atteintes de l’environnement se soient
33
Le secteur minier a, depuis longtemps, été celui qui regorge la principale richesse de la RDC
et, par ricochet, la plus importante source des recettes du Trésor public du pays. Jusqu’aux
années 80, l’industrie minière constituait le stimulant et le moteur des autres secteurs de
l’économie nationale.
Cependant, entre 1987 et 2000, la production minière du pays a connu un net recul entraînant
ainsi l’effondrement de l’ensemble de l’économie nationale. Dès lors, les réformes entamées
par le gouvernement en début des années 2001 ont abouti à la promulgation du code minier en
2002 et à la libéralisation du secteur des mines aux capitaux étrangers. Cette réforme du cadre
réglementaire et institutionnel a permis une relance significative de la production minière,
qualifiée par plusieurs de « boum minier » pendant la période allant de 2007 à 2012.
À ce jour d’aucun n’ignore le paradoxe spectaculaire qui s’est alors créé entre l’accroissement
des investissements dans le secteur, la production et son incidence sur le niveau de vie de la
population ainsi que sur l’environnement.
34
D’autre part, il faut relever que les autorités gouvernementales nationales et locales manquent
d’informations critiques sur le secteur, tandis que les communautés locales demeurent mal
informées parce qu’elles ne sont pas consultées de manière systématique par le gouvernement
et les compagnies extractives.
C’est pour remédier à ces lacunes précitées qu’on assiste depuis un certain temps à la mise en
place d’une pluralité d’initiatives de dialogue multi-acteurs regroupant société civile-
compagnies-autorités gouvernementales. Le but de ces initiatives est de dégager les pistes de
solutions les plus idoines et les mieux adaptées susceptibles d’apporter des bénéfices socio-
économiques au pays et aux communautés locales.
On note quatre des plus importantes de ces initiatives, notamment : (1) l’Agence pour le
développement durable au Katanga (IDAK), initié par GIZ en 2011; (2) la conférence sur la
bonne gouvernance et la transparence dans le secteur extractif, instituée par le gouvernement
de la RDC en janvier 2013 ; (3) faire une différence dans les zones riches en minerais de la
RDC, initiée par l’Ambassade Suisse en RDC en mars 2014 ; et (4) la plateforme de suivi et
de dialogue participatifs du secteur des industries extractives, instituée par le gouvernement
de la RDC en février 2014.
C’est dans ce même contexte de recherche d’alternatives adéquates que la société civile, les
autorités gouvernementales locales et centrales, et les partenaires en développement de la
RDC (bilatéraux et multilatéraux) ont exprimé leurs vœux de voir les réformes législatives
dans le secteur des mines et des hydrocarbures pouvant répondre aux besoins et priorités en
développement durable des communautés vivant dans les zones extractives.
L’enjeu principal de toutes ces initiatives qui à ce jour semble échapper à beaucoup d’acteurs
dans le domaine demeure sans doute celui de cerner et de comprendre la perception des
communautés riveraines des zones extractives, avec un accent spécifique sur la perception
genre dans la vaste région copperbelt du Katanga.
Cette impérieuse nécessité justifie le bien-fondé d’une étude sociale de base en vue de
dégager la perception communautaire en général, à savoir, les craintes, attentes et priorités des
communautés par rapport à l’impact et la gestion des ressources extractives.
Des indicateurs des écarts entre les résultats effectivement obtenus et les objectifs sont
nécessaires pour voir si l'on parvient ou non à atteindre les objectifs que l'on s'est fixés en
35
matière d'environnement, et donc pour revoir les politiques le cas échéant. Ces indicateurs
doivent couvrir à la fois les émissions (ou la qualité de l'environnement) et les coûts effectifs
de la lutte contre la pollution. La mise au point d'indicateurs établissant un lien entre
l'évolution de l'économie et celle de l'environnement devrait permettre une meilleure
intégration des politiques d'environnement et des politiques sectorielles.
Le Système de comptabilité nationale (SCN) enregistre les transactions qui ont lieu sur le
marché et attribue des valeurs imputées à certaines opérations qui ont lieu hors de celui-ci.
Les réductions de production résultant de la dégradation de l'environnement, exprimées aux
prix du marché, sont prises en compte, de même que les dépenses consacrées à la lutte contre
la pollution, à l'élimination des déchets, aux redevances d'environnement, etc. Associé à des
tableaux d'entrées-sorties relativement détaillés, le SCN peut donner des flux monétaires liés
aux politiques de l'environnement une idée plus précise que des analyses fondées sur des
enquêtes (Schafer et Stahmer, 1989). Abstraction faite de la question de L’identification de
ces dépenses, on fait souvent valoir que les dépenses de protection, actuellement incluses dans
la demande finale, devraient être considérées comme consommation intermédiaire, et donc
soustraites du PIB. II a également été proposé, pour mieux évaluer le bien-être, de déduire
directement les coûts de pollution du PIB, afin de rendre compte, par exemple, de
l'inconvénient que représente le fait de respirer un air pollué. Toutefois, un tel calcul suppose
un jugement normatif sur la qualité de l'environnement, alors que le PIB tel qu'il est
actuellement calculé représente l'activité concrète du marché et non un niveau général de
bien-être. Dans les futures versions révisées du SCN, les dépenses d'environnement et la
dégradation de l'environnement continueront sans doute d'être traitées à peu près de la même
manière (Blades, 1989).
II a été proposé d'utiliser une estimation des flux de services découlant des ressources
environnementales totales comme autre indicateur global. Étant donné que l'on peut calculer
36
les coûts d'opportunité à partir des coûts de la réalisation des objectifs de dépollution, il est
possible d'établir une relation entre ces coûts et les informations dont on dispose sur la
pollution effective ou sur le stock de ressources exprimées en unités physiques. Par
conséquent, les informations disponibles sur l'état de l'environnement peuvent être traduites
en indicateurs des flux de services environnementaux et en estimations des dommages causés
par la dégradation des ressources environnementales. L'utilisation de comptes satellites est
une approche globale qui établit un lien entre les stocks de ressources (matérielles et
environnementales) et les bilans nationaux, et entre l'utilisation des ressources et les comptes
de flux (nationaux). Ces comptes qui ont été établis en France et en Norvège - pourraient être
utiles pour incorporer les actifs environnementaux dans le calcul de la richesse (Pearce Etal.,
1989 ; Repetto et Pezzey, 1990). Toutefois, l'évaluation effective des stocks physiques et leur
conversion en valeur monétaire soulèvent encore de nombreuses difficultés dans la pratique.
Ce tout dernier chapitre se consacre entièrement à une brève présentation du champ empirique
à l’occurrence la Ruashi mining Sprl. Par ailleurs, il présente aussi les différents résultats
trouvés de nos recherches, c’est-à-dire la manière dont l’environnement est impacté
positivement ou négativement par ladite société et cela sur tous les plans environnementaux.
Bref, c’est ici que nous saurons partant des données chiffrées si l’exploitation de la Ruashi
mining entrave ou pas le bon fonctionnement de l’environnement.
L’entreprise Ruashi Mining est une société de droit congolais, et filiale de la multinationale
chinoise Jinchuan Group Limited3, ayant pour objet les activités minières. Elle est répertoriée
au numéro 8711 du Nouveau Registre de Commerce. Ruashi mining a son siège administratif
et d’exploitation dans ses installations situées à la périphérie de la commune Ruashi à une
dizaine de kilomètres du centre-ville de Lubumbashi.
Le contrat de création de la société Ruashi Mining a été signé en 2004 entre la Gécamines et
Jinchuan Group Limited suite au Boom ayant caractérisé l’ouverture du secteur minier du
pays aux investisseurs étrangers. L’exploitation de la mine de Ruashi, le transport des
minerais et le traitement de ceux-ci conformément à l’étude de faisabilité fixant les conditions
de son exploitabilité. Ruashi Mining traite le cuivre, le cobalt et d’autres substances minérales
valorisables de la mine de Pompage. Et en 2009 elle a produit 21.372 tonnes de cuivre et
2.186 tonnes de cobalt. Elle compte actuellement 3 mines à ciel ouvert nommées Ruashi 1,
Ruashi 2 et Ruashi 3 ou Pit 1, Pit 2, Pit 3.
III.1.1 Localisation
Elle est située au Nord-Est de la ville de Lubumbashi à plus ou moins 10km. Elle est limitée
au Nord par l’aéroport de LUANO ; au sud par Bendera, la mine de kalukuluku et la
commmune annexe ; à l’Est par le village kaboba et à l’Ouest par le quartier hewa bora.
3
Jinchuan Group International Resources Co. Ltd (société-Mère de la Ruashi Mining) est une société holding
chinoise d’investissement dont l’activité principale est l’exploitation minière et le commerce des produits
minéraux et métalliques. La société exerce ses activités à travers deux segments : le segment de négoce de
produits minéraux et métalliques et le segment Opérations minières, principalement production de cuivre et
cobalt. Les filiales de la société comprennent Ruashi Mining, Golden Grand Investment Limited, Golden Harbor
International trading Limited et Jin Rui Mining Investment Limited.
38
Source : http://www.jinchuanintl.com/en/about_us/corporate_structure.php.
La structure de l’entreprise nous renseigne donc que Jinchuan Group Co. Ltd, la maison mère
de Ruashi Mining est une multinationale tentaculaire, ayant des ramifications dans plusieurs
pays. En RDC, elle détient la mine de la Ruashi et celle de Kinsenda. En Zambie, elle est
propriétaire d’une mine à Chibuluma. Bien que cela ne soit pas l’objet de notre étude, il est
intéressant de noter ses ramifications dans des paradis fiscaux, tels que les Iles Caïmans ou les
Iles vierges Britanniques. Ceci ne peut en effet que susciter des interrogations sur les
opérations financières de la société. Mais notre étude concerne plutôt les relations entre
39
Ces impacts sont d’ordre socio- économique de l’exploitation sur les communautés locales.
Avant l’installation de Ruashi Mining sur son site d’exploitation, les quartiers Kawama et
Kalukuluku disposaient de deux pompes qui les alimentaient en eau potable. Ces pompes
approvisionnaient d’ailleurs une bonne partie de la ville de Lubumbashi. L’une des deux
pompes exploitait la nappe aquifère de la mine de la Ruashi, l’autre tirait l’eau d’un puits
assez profond situé à proximité de la mine. Pour les besoins d’exploitation, l’entreprise a
unilatéralement enlevé ces deux pompes avant de forer des puits de faible capacité, créant
ainsi une pénurie en eau potable dans toute cette partie de la ville. À la place, elle a érigé un
château d’eau qui reçoit de l’eau des puits forés. Mais celle-ci est de mauvaise qualité et
pleine de boue parce que non traitée ; dans tous les cas, elle est impropre à la consommation
humaine.
La mine de la Ruashi est à ciel ouvert. Pour entamer la roche, la société utilise des explosifs.
Ce qui provoque des désagréments pour les communautés riveraines. En effet, chaque fois
40
qu’il y a minage, les débris de roches volent tous azimuts causant des dégâts dans le voisinage
; tôles et murs des maisons perforées, des cas de blessures et même au moins un cas
documenté de mort. Les vibrations dues aux explosifs provoquent des fissures dans les murs
et entraînent des fois l’écroulement des maisons.
Source : RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Source : RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Ce tableau démontre que le pH des sols des jardins de Lubumbashi est de 6,5. celui de l’eau
est en moyenne de 6,5. Il est donc clair que ces valeurs sont fortement acides
comparativement aux valeurs habituelles dans la région.
41
Tableau 3 : Moyennes des médianes de pH dans les échantillons d’eau et de sédiments (2019, 2020 et 2021)
RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Source : RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Les résultats présentés dans le tableau ci-haut montrent donc que le terrain sous investigation
présente une valeur de perméabilité relativement élevée ce qui induit un drainage aisé. C’est
donc une zone qu’il faut absolument contrôler car une infiltration des polluants dans cette
zone atteindrait rapidement les formations souterraines avec le risque de polluer la nappe
phréatique.
Source : RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Le pH de l’eau à 6,5 dans la région, les pH de l’eau des sols du marécage sont inférieurs à
5,5. Celui du chlorure de sodium (KCl) à 5,8 et enfin celui de ∆pH à 0,7. Il est donc clair que
le pH de ces sols est fortement acide.
N° Echantillon Concentration en %
Fe Cu Co Mn Zn
Source : RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Les teneurs en Cu (780 – 940 ppm) et en Co (440 – 540 ppm) dépassent les concentrations
moyennes admises suivant les valeurs de référence présentées au tableau suivant ; 30 ppm
pour le Cu et 8 ppm pour le Co (1ppm = 1 mg/kg). Même comparées aux valeurs
habituellement rencontrées dans les sols du sud Katanga (Cu 862,3 mg/kg ; Co 8,4 mg/kg, Zn
209,6 mg/Kg), ces concentrations sont anormalement élevées.
Tableau 7 : Comparaison des ETM dans le sol de Ruashi par rapport aux valeurs de référence (2019, 2020
et 2021)
Ppm 1,2 01 – 40
Ni 50 2 – 750 <10
Pb 35 2 – 300 <10
S 700 30 – 1600
43
Zn 90 1 - 900 <10
Source : RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Tableau 8 : Résultats d'analyses des échantillons des eaux de puits forés (2019, 2020 et 2021)
Le tableau ci-dessous donne les résultats des analyses des échantillons des eaux de puits forés.
Ces résultats montrent que ces eaux ont un pH acide. Mais les substances indésirables qu’on y
trouve n’ont pas des concentrations supérieures aux seuils déterminés dans les directives de
l’OMS. On note des traces de Cu et des sulfates dont l’origine serait probablement minière.
Les échantillons d’eau prélevés dans les puits forés sont faiblement minéralisés et ne sont pas
très chargés en matières en suspension. Notons que nous n’avons pas mis le cobalt sur cette
liste étant donné que l’OMS n’a pas encore fixé des normes de référence en ce qui concerne
ce métal l’aptitude d’un milieu à se laisser traverser par l’eau sous l’action d’un gradient
hydraulique. C’est une caractéristique du milieu. Le danger de la perméabilité est qu’elle peut
exposer les eaux souterraines à la contamination des effluents rependus en surface. Elle
permet donc, selon la nature du sol, la contamination facile des eaux souterraines par des
effluents rependus sur le sol.
E1 E2 E3 E4
E1 E2 E3 E4
20 Chlorures mg/l 59 53 45 56
21 Fluorures mg/l <0,01 <0,01 <0,01 <0,01
22 Nitrates mg/l 5,0 9,0 3,0 0,0
23 Sulfates mg/l 35 30 40 36
24 HC03 mg/l 8,90 20,0 12,40 10,10
25 HC totaux mg/l <0,01 <0,01 <0,01 <0,01
Source : RapportRuashimining/ACIDH/AFREWATCH
Les deux démarches sont donc arrivées à la même conclusion. Lorsqu’on les compare avec les
valeurs de référence de la région, on constate que le pH est anormalement élevé dans les eaux,
le sol et les végétaux de la Luano. La valeur des ETM détectés dans les échantillons d’eau est
également anormalement élevé. La grande perméabilité des sols favorise quant à elle la
pollution des eaux souterraines.
Ceci ne peut que résulter d’une activité minière mal encadrée sur le plan environnemental. Il
est donc probable qu’il s’agisse bien des impacts des effluents que Ruashi Mining déverse
régulièrement dans la nature, d’autant plus que les plaintes des victimes s’amplifient chaque
fois que cette entreprise ouvre ses vannes, lors des grandes pluies. Il appert donc que ces
effluents ne sont pas traités dans les bassins de décantation avant d’être lâchés dans la nature.
Cette affirmation est corroborée par le niveau exagérément élevé des pH et les ETM détectés
dans les échantillons prélevés en 2018 et 2019.
Par ailleurs, nous vous signalons que ces données se sont étendues sur une période de 5 ans
(soit 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021) dans le rapport élaboré par ACIDH et AFREWATCH,
qui nous a été remis lors de nos descentes dans leurs locaux respectifs ; mais nous avons
contextualisé les données sur une durée exigée par notre recherche soit de 3 ans, c’est-à-dire
de 2019 à 2021.
L’eau du puits manuel est plus acide que celle de forage car exploitée de la nappe phréatique
contaminée par des rejets acides en provenance des usines. En somme, le pH aussi bien des
échantillons d’eau que celui des échantillons de sédiments sont globalement acides à cause
des rejets toxiques résultant des opérations hydro métallurgiques. Nous avons noté le fait que
l’eau des puits manuels est particulièrement contaminée. Elle est donc dangereuse pour la
santé de l’homme. Pourtant les membres de la communauté, se retrouvant sans alternatives,
continuent de la consommer sans mesures de précaution particulière.
Mais outre la différence du pH, les résultats des examens font ressortir la présence, en
quantités au-dessus des normes admises, des ETM et des sulfates qui témoignent de la
contamination des champs et des eaux.
47
CONCLUSION GÉNÉRALE
Pendant un moment, nous avons cru que ce travail ne toucherait jamais à sa fin. Mais écrire
cette conclusion générale en est suffisamment la preuve que nous avons bel et bien fini ce que
nous avons commencé.
Par ailleurs, la politique environnementale est l’une des politiques de développement qui
sous-tend la prise des meilleures décisions par les pouvoirs publics, orientées vers
l’amélioration des conditions environnementales à travers les études de marché, la
réglementation directe, les instruments économiques, la compréhension également de
l’analyse coûts-avantages du marché, les secteurs parce que la politique de développement
comprend également des spécificités géographiques de chaque pays, et en fin, comprendre les
indicateurs pouvant permettre l’efficacité de l’analyse environnementale pour bien orienter les
décisions liées à l’environnement.
Techniquement parlant la politique environnementale, nous disons qu’elle est totalement non
appliquée par la société Ruashi Mining, bien qu’elle a déclaré sur l’un de ses sites web que le
développement durable comme étant essentiel au succès de sa stratégie : « nous continuons de
contribuer à la croissance socio-économique des domaines dans lesquels nous exploitons et
des communautés dans lesquelles nous travaillons ». Officiellement donc, l’approche du
développement durable est appliquée à toutes les activités, y compris les interactions avec les
communautés riveraines. Le site web du groupe reprend ensuite de très brèves déclarations
concernant les points ci-après : protection de l’environnement, émissions de CO2, gestion des
déchets, utilisation des ressources, consommation des réactifs, etc. En ce qui concerne le
50
Notons que pour 2019, Jinchuan Group Co. Ltd n’a pas signalé sur son site web d’incidents
en ce qui concerne la gestion de l’environnement à la mine de la Ruashi. La société a indiqué
au contraire que cette mine ainsi que celle de Chibuluma conservaient leur certification ISO
14001 et que toutes ses filiales respectaient la législation applicable et les autres exigences
environnementales des pays hôtes de leurs sites d’exploitation. Cependant, les résultats des
observations sur terrain ressortent des scènes de pollution du sol et destruction des champs,
bien illustrées, qui remettent en question cette certification. Cette étude nous a interpellé sur
l’authenticité des informations contenues dans le site web en ce qui concerne la société
Ruashi Mining.
Ensuite, les études nous confirment que la prise de décision est restée orientée vers des
objectifs de court terme et l’intégration des dimensions sociales et environnementales reste
problématique ainsi que la prise en considération des incertitudes relatives aux retombées à
long terme du mode de développement actuel. Il existe par ricochet, une insuffisance dans la
prise de conscience par le public des interactions des activités humaines sur l’environnement
en raison du manque ou de l’inexactitude des informations diffusées à ce sujet. Les pouvoirs
publics eux-mêmes font souvent preuve d’un manque de volonté politique dans la mise en
œuvre des mesures de protection de l’environnement.
Même si des progrès significatifs ont été constatés, de nombreux défis restent à relever en
matière environnementale et particulièrement en République Démocratique du Congo dont les
émissions sont en forte progression en raison de croissance économique et de l’expansion de
l’activité extractive minière.
Pour finir, les résultats de toutes les démarches sont donc arrivés à la même conclusion.
Lorsqu’on les compare avec les valeurs de référence de la région, on constate que le pH est
anormalement élevé dans les eaux, le sol et les végétaux de la Luano. La valeur des ETM
détectés dans les échantillons d’eau est également anormalement élevé. La grande
perméabilité des sols favorise quant à elle la pollution des eaux souterraines.
Ceci ne peut que résulter d’une activité minière mal encadrée sur le plan environnemental. Il
est donc probable qu’il s’agisse bien des impacts des effluents que Ruashi Mining déverse
régulièrement dans la nature, d’autant plus que les plaintes des victimes s’amplifient chaque
51
fois que cette entreprise ouvre ses vannes, lors des grandes pluies. Il appert donc que ces
effluents ne sont pas traités dans les bassins de décantation avant d’être lâchés dans la nature.
NOTES DE RÉFÉRENCE
ACIDH & AFREWATCH, (2021), « les stratégies utilisées par l’entreprise Ruashi Mining
pour éviter s’assumer ses responsabilités en cas de violations des droits humains ».
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Faculté de Géologie, USTHB.
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développement ? éd. INFRA SFER CIRAD, Soudan.
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Faculté des Sciences économiques et de gestion, Université de Lubumbashi.
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Faculté des Sciences sociales politiques et administratives, Université de Lubumbashi.
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l’environnement dans la lutte contre les violations de droit de l’environnement par les
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économiques et de gestion, 2e Graduat », Faculté des Sciences économiques et de gestion,
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53
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de gestion, éd. Presses universitaires de Lubumbashi, Lubumbashi.
MULUMBATI N., (2001), Initiation en science politique, éd. Arica, Lubumbashi, P.18.
54
ÉPIGRAPHE.........................................................................................................................................I
DÉDICACE..........................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS...........................................................................................................................III
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES..........................................................................IV
LISTE DES FIGURES........................................................................................................................V
LISTE DES TABLEAUX.................................................................................................................VIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE.........................................................................................................1
I. CONTEXTE DE L’ÉTUDE.......................................................................................................................1
Question de départ...............................................................................................................................2
II. ÉTAT DE LA QUESTION.......................................................................................................................2
Originalité de l’étude...........................................................................................................................4
Question de recherche proprement dite.............................................................................................4
Modèle théorique explicatif.................................................................................................................4
III. REVUE DE LITTÉRATURE.............................................................................................................5
IV. GRILLE DE LECTURE....................................................................................................................7
V. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE.....................................................................................................................10
VI. HYPOTHÈSES DU TRAVAIL.........................................................................................................10
VII. APPROCHE METHODOLOGIQUE...............................................................................................10
VII.1 La méthode analytique.............................................................................................................11
VII.2 La méthode d’observation.......................................................................................................11
VIII. Techniques...............................................................................................................................11
VIII.1 Technique de documentation.....................................................................................................12
VIII.2 Technique d’interview.................................................................................................................12
IX. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU TRAVAIL...................................................................12
X. SUBDIVISION DU TRAVAIL................................................................................................................12
Chapitre premier : LA VALEUR MONÉTAIRE ENVIRONNEMENTALE..................................13
I.1 GÉNÉRALITÉS SUR LE PIB-VERT........................................................................................................13
I.1.1 Définition....................................................................................................................................13
I.1.2 Origine du PIB vert...................................................................................................................13
I.1.3 Objectif du PIB vert...................................................................................................................16
I.1.4. Les normes environnementales................................................................................................16
I.2 EXTERNALITÉS, SOUTENABILITÉS ET FINALITÉS...............................................................................18
II.2.1 Externalités...............................................................................................................................18
II.2.2 Les soutenabilités......................................................................................................................20
55
I.2.3 Finalité........................................................................................................................................21
I.3 QUELQUES NOTIONS SUR LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES................................22
III.1 LA POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT..............................................................................................26
II.2 LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE..............................................................................................27
II.2.1 Combler les lacunes du marché...............................................................................................27
II.2.2 Réglementations directes.........................................................................................................27
II.2.3 Instruments économiques...........................................................................................................28
II.2.4 Choix des moyens d’action appropriés...................................................................................30
II.2.5 Intégration des décisions dans un contexte plus large...........................................................31
II.3 CALCUL ET ÉVALUATION DES COÛTS ET AVANTAGES DE LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE....31
II.3.1 Analyse coûts-avantages..........................................................................................................31
II.3.2 Le secteur minier congolais.....................................................................................................33
Chapitre troisième : LA RUASHI MINING ET LA VALEUR MONÉTAIRE
ENVIRONNEMENTALE.................................................................................................................37
III.1 BRÈVE PRESENTATION DE RUASHI MINING...................................................................................37
III.1.1 Localisation.............................................................................................................................38
III.1.2 Structure de la Ruashi Mining...............................................................................................38
III.2 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS....................................................................................................39
III.2.1 Impacts environnementaux....................................................................................................39
III.2.2 Dépouillement des données....................................................................................................40
III.2.3 Analyses des données..............................................................................................................45
III.2.4 Discussion des résultats..........................................................................................................46
CONCLUSION GÉNÉRALE............................................................................................................49
NOTES DE RÉFÉRENCE................................................................................................................52
TABLE DES MATIERES.................................................................................................................54