Cours de Droit Des Affaires 2 - 025844
Cours de Droit Des Affaires 2 - 025844
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Introduction générale
I. Objectifs du cours
Cet enseignement est conçu pour permettre à l’étudiant en Administration des affaires de :
A. Définition
Le droit des affaires peut être défini comme le droit applicable à la vie des affaires, c’est-à-
dire aux acteurs, aux activités et aux structures du monde des affaires. Il réglemente l’activité
des commerçants et industriels dans l’exercice de leur activité professionnelle. Il s’intéresse
également aux actes de commerce occasionnels réalisés par des personnes non commerçantes.
En d’autres termes, le droit des affaires regroupe toutes les règles (lois et règlements) liées à
l’administration et à la vie des affaires.
Le droit des affaires comporte plusieurs branches du droit et ne forme dès lors pas un corpus
unifié. Parmi qui rentre dans le cadre du droit des affaires, il convient de citer : le droit des
sociétés, le droit des entreprises en difficultés, le droit bancaire, le droit des instruments de
paiement, le droit financier, le droit fiscal, le droit du travail.
Le droit commercial est l’ensemble des règles applicables aux commerçants dans l’exercice
de leur activité professionnelle et régissant l’activité commerciale. La première évolution
historique a consisté vers les années 1960 à passer du droit commercial au droit des affaires.
Celui-ci met davantage l’accent vers l’activité commerciale et sur les organisations qui en sont
le support, essentiellement l’entreprise. Le centre est ainsi déplacé de la personne vers
l’activité1.
Le droit des affaires est lié aux entreprises. Le droit des entreprises est un droit beaucoup
plus large et extensible que le droit commercial. Le droit de l’entreprise est celui qui
s’applique à l’ensemble des professionnels (parmi lesquels il y a aussi les commerçants) alors
que le droit commercial ne s’applique qu’aux commerçants. Il faut noter que de plus en plus
1 M-A Frisson-Roche et S. Bonfils, Les grandes questions du droit économique, 1ère éd., PUF, Paris, 2005, p.19
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la notion de professionnel se substitue à celle de commerçant. Le droit des entreprises est plus
large car qui dit entreprise dit fiscalité mais aussi droit du travail. Ce qui ne rentre de toute
évidence pas dans l’objet du droit commercial.
La seconde évolution a consisté vers les années 1980 à passer du droit des affaires au droit
économique. Le droit économique débute par le droit public, s’identifiant aisément au droit
de l’intervention de l’Etat dans l’économie 2. Se détachant progressivement de cette
conception, le droit économique est aujourd’hui le droit qui organise les espaces
économiques, non seulement l’espace de l’entreprise, mais aussi l’espace des relations
commerciales (par exemple les réseaux de distribution), mais encore l’espace de confrontation
des offres et des demandes par la surveillance des marchés à travers le droit de la concurrence,
voire la construction juridique des secteurs par le droit de la régulation. Dans le droit
économique, le droit de la concurrence devient central. Le centre s’est déplacé du droit des
sociétés au droit du marché3.
- Acte uniforme du 22 mars 2003 relatif aux contrats de transport de marchandises par
route ;
2 Voir, par exemple, P. Devolvé, Droit public de l’économie, Précis Dalloz, 1998, p.10 et s.
3 M-A Frisson-Roche et S. Bonfils, op.cit, p. 20
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Chapitre 1. Les acteurs de la vie des affaires
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Chapitre I. Les acteurs de la vie des affaires
Les acteurs économiques exercent leurs activités sous la forme d'une entreprise individuelle
ou d'une société.
§1. Le commerçant
A. Notion du commerçant.
Aux termes de l'article 2 de l'Acte Uniforme relatif au droit commercial général (A.U. DCG),
« sont commerçants ceux qui accomplissent des actes de commerce et en font leur profession
habituelle». Il ressort de ce texte que pour avoir la qualité de commerçant il faut :
La capacité commerciale de la femme mariée n'est plus expressément visée comme telle dans
les législations modernes qui envisagent plus l'exercice du commerce par l'un ou l'autre des
conjoints. À cet égard, l'article 7 de l'Acte Uniforme précise que le conjoint n'aura la qualité
de commerçant que s'il accomplit les actes de commerce « à titre de profession habituelle, et
séparément de ceux de son époux».
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Par ailleurs, selon l'article 9 de l'A.U. DCG l'exercice de l'activité commerciale est
incompatible avec l'exercice des fonctions et professions suivantes :
- fonctionnaires et personnel des collectivités publiques et des entreprises à
participation publique ;
- officiers ministériels et auxiliaires de justice : avocats, huissiers, commissaires-
priseurs, agents de change, notaires, greffiers, administrateurs et liquidateurs
judiciaires ;
- experts comptables agréés et comptables agréés, commissaires aux comptes et aux
apports, conseils juridiques, courtiers maritimes.
Enumération des actes de commerce.- Seul l'exercice d'actes de commerce confère à leur
auteur la qualité de commerçant. Aux termes de l'article 3 de A.U. DCG, «Ont, notamment, le
caractère d'actes de commerce, par nature :
L'article 4 du même Acte ajoute qu' « Ont notamment le caractère d'actes de commerce, par
leur forme, la lettre de change et le billet à ordre et le warrant».
La notion de commerçant est donc fondée sur la nature des activités exercées. L'Acte
Uniforme relatif au droit commercial général donne dans ses articles 3 et 4 une énumération
enrichie des activités constituant les actes de commerce.
B. Obligations du commerçant
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dont les principales sont inscription au registre du commerce et discrédit mobilier et la tenue
de la comptabilité.
§ 2. Autres acteurs de la vie économique
Il s'agit des artisans, des agriculteurs et des professionnels ayant une activité libérale. Ces
professionnels ne sont pas soumis à des règles uniformes. Seules s'appliquent les règles
nationales. Il y a en premier lieu de relever le cas de l’entreprenant
A. L’entreprenant
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration
au RCCM, exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole.
- tantôt, il se réfère au critère fixé par l’article 13 de l’acte uniforme portant organisation
et harmonisation des comptabilités des entreprises, à savoir : des recettes annuelles ne
dépassant pas 30 millions de F CFA pour les entreprises de négoce, 20 millions de F
CFA pour les entreprises artisanales et assimilées, 10 millions de F CFA pour les
entreprises de services.
- tantôt, il renvoie aux limites fixées par l’Etat partie (art. 30, al. 2 et 4 de l’AUDCG).
Au plan fiscal, l’entreprenant bénéficie des allègements fiscaux dont la teneur et l’importance
doivent être déterminées par le droit national.
Le statut de l’entreprenant est lié à l’importance du chiffre d’affaires. De ce fait, si les affaires
prospèrent, il faut changer de statut.
B. L'artisan
En principe il existe une distinction nette entre l'artisan et le commerçant : l'artisan vit du
travail de ses mains alors que le commerçant trouve son profit dans l'accomplissement d'actes
de commerce notamment dans l'achat pour revendre, l'activité de négoce…
L'OHADA n'a pas réglementé le métier d'artisan. Il est régi dans chaque État par des
dispositions nationales.
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C. Activités de nature civile
Certaines activités sont considérées comme civiles soit en raison de leur nature propre soit en
raison du statut de celui qui les accomplit.
Peuvent être considérées comme civiles, les activités qui ne constituent pas des actes
d'entremise dans la circulation des richesses avec intention spéculative. Ainsi, les activités
libérales (l'avocat, le médecin, l'architecte, le comptable...) sont par nature civiles; l'activité
libérale est éloignée du commerce.
Cependant ces professionnels peuvent se regrouper pour l'exercice de leur profession : Ils
créent des sociétés d'exercice libéral qui sont des sociétés commerciales par la forme (SARL,
SA…)
Selon l'article 4 de l’AUSC, « la société commerciale est créée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent, par un contrat d'affecter à une activité des biens en numéraire ou
en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui peut en
résulter. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le
présent Acte Uniforme». L'article 5 ajoute que « la société commerciale peut être également
créée, dans les cas prévus par le présent Acte Uniforme, par une seule personne, dénommée «
associé unique», par un acte écrit».
Les sociétés commerciales sont donc essentiellement caractérisées par la mise en commun
d'apports (numéraire, nature et industrie), la recherche d'un profit mais aussi la contribution
aux éventuelles pertes sans oublier l’affectio societatis. Ce dernier élément n'est pas
expressément prévu par les textes mais déduit d'eux : il doit exister chez chaque associé de la
société la volonté d'en être membre. C'est le désir de collaboration active et volontaire,
intéressé et égalitaire entre les associés.
L'affectio societatis permet de distinguer le contrat de société d'autres contrats voisins tel le
contrat de travail avec participation aux bénéfices : les associés courent le risque de
l'entreprise sociétaire sur un pied d'égalité, sans lien de subordination, lien de subordination
qui, en revanche, caractérise le contrat de travail.
Les sociétés prévues par l'OHADA peuvent être "regroupées selon plusieurs critères : selon
qu'elles sont ou non immatriculées, selon qu'il s'agit de sociétés de personnes ou de capitaux,
ou encore selon qu'elles font ou non appel public à l’épargne etc. La classification retenue ici
tient compte de l'étendue du risque couru par les associés.
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A. Les sociétés commerciales à risque illimité
La distinction sociétés à risque limité/ société à risque Illimité est très importante
juridiquement et économiquement parce qu'elle guide dans la majeure partie des cas le choix
de la structure par la personne qui désire créer une société.
La société est dite à risque illimité lorsque le risque de perte pour l'associé n'est pas limité au
montant des apports effectués. Les associés de ces sociétés peuvent être tenus au-delà du
montant de leurs apports. Il s'agit essentiellement des sociétés en nom collectif (SNC) des
sociétés en commandite simple (SCS) des sociétés en participation et des sociétés de fait. On
peut les regrouper suivant qu'elles sont on non immatriculées.
Il s'agit des sociétés en nom collectif et des sociétés en commandite simple. Pour ces sociétés,
I Acte Uniforme ne fixe pas de capital minimum.
La société en nom collectif (réglementée par les articles 270 à 292 de l'A.U.) est une société à
fort intuitus personae c'est-à-dire que la considération de la personne de l'associé y est
importante de sorte que cette forme de société est normalement-réservée aux associés qui se
connaissent bien.
Tous les associés ont la qualité de commerçant et répondent indéfiniment et solidairement des
dettes sociales. Chacun des associés peut ainsi être poursuivi pour la totalité des dettes de la
société et peut éventuellement engager hormis son apport ses biens personnels. La SNC peut
être utilisée dans un cadre familial ou comme la filiale commune d'un groupe de sociétés.
Le capital social de la SNC est divisé en parts sociales de même valeur. Ces parts ne peuvent
être cédées que par écrit et avec le consentement unanime de tous les associés. Toute clause
contraire est réputée nulle (article 274 de l'A.U.).
En dehors des cas classiques de dissolution d'une société, la SNC est dissoute en cas de décès,
d'interdiction ou de liquidation des biens d'un associé ainsi que par la révocation d'un agent
statutaire associé à moins que les statuts n'en disposent autrement.
La société en commandite simple (art. 293 à 308) est caractérisée par la coexistence de deux
catégories d'associés : les commanditaires et les commandités.
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La SCS est conclue entre une ou plusieurs personnes indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales (les associés commandités) et une ou plusieurs personnes qui
ne sont responsables que dans .la limite de leurs apports (les associés commanditaires). À la
différence du commandité, le commanditaire n'a pas la qualité de commerçant.
Le capital social, librement fixé par les statuts, est divisé en parts sociales dont la cession fait
l'objet de règles spécifiques, compte tenu de la double qualité des associés: associés ayant la
qualité de commerçant et ceux n'ayant pas cette qualité.
La gérance d'une SCS est confiée à un ou plusieurs commandités désignés dans les statuts ou
par un acte ultérieur. Les commanditaires ne peuvent faire aucun acte de gestion même en
vertu d'une procuration (article 299 de l'A.U.).
La SCS prend fin notamment par les causes classiques de dissolution (arrivée du terme,
réalisation de l'objet social...) mais plus spécifiquement en cas de décès d'un associé
commandité (sauf si les statuts prévoient la continuation de la société avec les héritiers) ou de
décès de l’associé unique commandité s'il n'est pas pourvu à son remplacement par un nouvel
associé commandité ou a la transformation de la société dans le délai d'un an à compter du
décès (article 308 de l'A.U.).
La société en participation est caractérisée par l'absence de personnalité morale. Elle est
définie par l'article 854 de l'Acte Uniforme comme une société dans laquelle les associés
conviennent qu'elle ne sera pas immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier et
qu'elle n'aura pas la personnalité juridique.
Elle n'est pas soumise à publicité et peut être prouvée par tous moyens. La simplicité de sa
constitution, l'absence de tout formalisme expliquent qu'elle soit utilisée souvent comme un
instrument de coopération interentreprises.
L'organisation et le fonctionnement sont régis par le contrat de société. À l'égard des tiers,
chaque participant reste propriétaire de son apport et contracte en son nom propre.
Mais lorsque la société est révélée aux tiers, ceux-ci peuvent se tourner directement contre les
participants. Il en est ainsi si tous les participants agissent en qualité d'associés au vu et au su
des tiers ou si un participant par son immixtion, a laissé croire à son contractant qu'il
s'engageait à son égard (article 861 de l'A.U.). Le ou les participants seront tenus des
engagements pris dans de telles circonstances.
Aux termes de l'article 862 de l'A.U., la société en participation prend fin par les mêmes
événements qui mettent fin à la SNC sauf clause contraire des statuts. Si elle a été créée pour
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une durée indéterminée, la dissolution peut intervenir à tout moment par une notification
adressée par l'un des associés à tous les autres (article 863 de l'AUSC).
Selon l'article 864, «il y a société créée de fait lorsque deux ou plusieurs personnes physiques
ou morales se comportent comme des associés sans avoir constitué entre elles l'une des
sociétés reconnues par l'Acte Uniforme» ; l'article 865 ajoute que «lorsque deux ou plusieurs
personnes physiques ou morales ont constitué entre elles une société reconnue par le présent
Acte Uniforme mais qui comporte un vice de formation non régularisé ou ont constitué entre
elles une société non reconnue par le présent Acte Uniforme, il y a société de fait ».
Pour le régime applicable à la société de fait et à la société créée de fait, l'Acte Uniforme
(article 868) renvoie aux règles applicables à la SNC : les associés sont donc solidairement et
indéfiniment responsables lorsque l'existence d'une telle société est rapportée.
La société est dite à risque limité lorsque le risque de perte pour l'associé est limite au montant
de son apport. Il y a lieu d'envisager successivement la société à responsabilité limitée
(S.A.R.L.), la société anonyme (S A) et la Société par actions simplifiée (SAS).
Régie par les articles 309 à 384 de l'A.U., la SARL est une société dans laquelle les associés
ne sont responsables des dettes sociales que dans la limite de leurs apports et dont les droits
sont représentés par des parts sociales (article 309 de l'A.U.).
1.1. Constitution
La SARL peut être constituée par une personne physique ou morale, ou entre deux ou
plusieurs personnes physiques ou morales. Les associés n'ayant pas la qualité de
commerçants, il n'est pas nécessaire qu'ils aient la capacité commerciale.
Sauf dispositions nationales contraires, le capital social minimum est fixé à 1.000.000 F CFA
divisés en parts sociales dont la valeur nominale ne peut être inférieure à 5.000 F CFA. (art.
311 de l'A.U.). Et en RDC, un arrêté interministériel du 30 décembre 2014 consacre le
principe de la liberté de fixation du montant du capital social.
Les apports en numéraire peuvent être partiellement libérés lors de la souscription au moins à
hauteur de la moitié du capital social et déposés en banque ou en l'étude d'un notaire. (Art
311-1 et 313).Les apports en nature d'une valeur globale supérieure à 5.000.000 F CFA
doivent être évalués par un commissaire aux apports.
1.2. Fonctionnement de la SARL
a) La gestion
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La société est administrée par un ou plusieurs gérants nommés dans les statuts ou dans un acte
postérieur à l'adoption des statuts. Les fonctions de gérant peuvent être gratuites ou
rémunérées. Dans ce dernier cas, la rémunération du gérant est fixée dans les statuts ou par
une décision collective des associés.
b) Le contrôle de la gestion
La présence des commissaires aux comptes est une garantie pour les associés et les tiers, ils
doivent vérifier les comptes de la société et certifier que les comptes annuels sont réguliers et
sincères. Ils sont tenus de révéler ou de dénoncer des faits graves qu'ils peuvent découvrir
dans l'exercice de cette mission.
Les associés participent de diverses manières au fonctionnement de la société. D'abord, ils ont
droit à la répartition des dividendes Ensuite et surtout pendant toute la durée de la société, ils
ont un droit d'information sur les affaires de la société et disposent d'un droit de vote pour
exprimer leur opinion à propos des orientations de l'activité sociale, de la désignation ou de la
révocation des dirigeants etc.
La SARL prend fin pour les causes communes de dissolution de la société : arrivée du terme,
dissolution anticipée etc. Il existe cependant des causes de dissolution propres à la SARL :
Dans ces divers cas, l'Acte Uniforme offre la possibilité de procéder à la régularisation de la
situation.
La société anonyme est la forme la plus importante des sociétés de capitaux. Contrairement
aux sociétés de personnes, les sociétés de capitaux accordent peu d'importance à la personne
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des associés ; le but principal de ces sociétés est de rassembler des capitaux pour le
financement de l'activité sociale.
La SA est une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales
qu'à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des actions. C'est une
société commerciale par la forme, peu important alors la nature réelle de l'activité sociale. Elle
peut être pluripersonnelle ou unipersonnelle (art. 385).
Constitution
La constitution d'une S.A requiert l'établissement des statuts et des bulletins de souscription, le
dépôt (chez un notaire ou dans une banque domiciliée dans l'État où se situe le siège de la
société en formation) de fonds et la déclaration notariée de souscription et de versement,
l'immatriculation au RCCM.
Les statuts doivent être établis par acte notarié ou par tout acte offrant les garanties
d'authenticité déposé avec reconnaissance d'écritures et de signatures de toutes les parties au
rang des minutes d'un notaire.
Quelle que soit la forme choisie, les statuts doivent contenir certaines mentions obligatoires :
la dénomination de la société, son objet, son siège, sa durée, le montant des apports en
numéraire et l'identité des apporteurs, l'évaluation des apports en nature, le montant du capital
social,...
Le capital social est fixé au minimum à 10.000.000 FCFA et, en cas d'appel public à l'épargne
à 100.000.000 FCFA. Chaque action doit avoir un montant minimal de 10.000 F CFA.
Les actions souscrites en numéraire doivent être libérées du quart au moins de leur montant
nominal lors de la souscription, le solde devant être libéré dans les trois (03) ans qui suivent;
les apports en nature doivent être Intégralement effectués à la souscription et leur valeur
vérifiée par un commissaire aux apports.
Les actions sont négociables, c'est-à-dire transmissibles par bordereau de transfert pour les
actions nominatives, ou par tradition manuelle pour les actions au porteur.
Organisation et fonctionnement
a) Constitution de la SAS
Notions.- La société par actions simplifiées (SAS) est une société constituée par un ou
plusieurs associés et dont les statuts prévoient librement l’organisation et le fonctionnement.
Comme la SARL et la SA, la SAS est une société à risque limité, ce qui signifie que les
associés ne sont responsables des dettes sociales que jusqu’à concurrence de leurs apports (au
pire, ils risquent de perdre leurs mises initiales). La SAS peut être unipersonnelle (SASU) ou
pluripersonnelle (SAS) (article 853-1 AUSC).
La caractéristique particulière de la SAS est que, dans cette forme de société commerciale, les
associés disposent d’une plus grande liberté quant à son organisation et à son fonctionnement.
Priorité est effectivement accordée à la ‘’liberté contractuelle des associés’’.
Rapports entre la SAS et la SA.- Bon nombre de règles régissant la SAS sont identiques à
celles qui gouvernent la SA. Les différences fondamentales résident notamment en ce qui
concerne l’administration et la gestion de la société, l’interdiction de recourir à l’appel public
à l’épargne, la possibilité d’effectuer des apports en industrie (les apports en industrie sont
interdits dans les SA).
Ce qu’il y a lieu de retenir c’est la souplesse par rapport à la SA classique. Les associés ne
sont « responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports ». Comme esquissé
ci-avant, la majorité des dispositions relatives aux SA sont applicables à la SAS, mais les
dispositions spécifiques contenues dans les statuts priment. Il s’agit d’une structure
évolutive facilitant le partenariat ; le capital social minimum et le nominal des actions est
librement fixé par les statuts ; il n’y a pas d’obligation de Commissaire aux comptes sous
certaines conditions.
b) Organisation et fonctionnement de la SAS
Président (organe obligatoire).- L’administration d’une SAS est assurée par une personne
appelée ‘’président’’ qui peut être assisté, dans l’exercice de ses fonctions, par un directeur
général. Le président est investi des pouvoirs similaires à ceux du conseil d’administration
d’une SA.
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Les statuts peuvent prévoir toutes les structures que souhaitent les associés, à condition de
réserver au président la représentation et l’engagement de la société auprès des tiers.
Assemblées générales.- L’organisation des assemblées générales n’est pas obligatoire dans
une SAS. Cependant, certaines décisions doivent nécessairement être prises collectivement
par les associés. Il s’agit des décisions portant sur :
• l’augmentation, l’amortissement ou la réduction du capital ;
• le cautionnement ou l’aval, par la société, des engagements des associés envers les
tiers.
Contrôle de la gestion d’une SAS.- Les conditions de contrôle de la SAS sont fixées dans les
statuts.
Ce contrôle peut être assuré par le président, les associés ou le commissaire aux comptes.
Le groupement d’intérêt économique (GIE) est défini par l’article 869 de l’UA.U. comme le
groupement qui a pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée déterminée, tous les
moyens propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres, à améliorer
ou à accroître les résultats de cette activité.
Le GIE, à l'Inverse de la société qui peut exercer toute activité économique reconnue comme
licite, ne peut exercer une activité étrangère à celle de ses membres; son activité se trouve
nécessairement dans le prolongement de l'activité de ses membres.
Constitution.- La détermination du capital social est libre, et le GIE peut même être constitué
sans capital.
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L'organisation, le fonctionnement et la dissolution du GIE.- Les règles d'organisation et de
fonctionnement du GIE sont librement déterminées par le contrat constitutif qui est
généralement complété dans la pratique par un règlement intérieur caractérisé par sa souplesse
et l'ouverture qu'il offre à de nouvelles adaptations.
Les membres du GIE sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes du GIE vis-
àvis des tiers, sauf dispositions contractuelles contraires avec le tiers contractant (art.873 al.2
de l'A.U.). Entre les membres, chacun contribue aux dettes par part égale sauf répartition
différente prévue dans le contrat du groupement.
Le GIE est dissout par : l'arrivée du terme ; la réalisation ou l'extinction de son objet ; la
décision de ses membres dans les conditions prévues par l'AUSC ; la décision judiciaire
prononçant une dissolution pour justes motifs ; et par décès d'un membre personne physique
ou dissolution d'un membre personne morale, sauf clause contraire du contrat.
L’activité de l’entreprise se réalise par l’entremise d’un certain nombre d’activités de nature
contractuelle. En effet, les diverses opérations : achat de biens (immeubles, outils,
véhicules…) mais aussi achat de services (de transport, de nettoyage, d’informations…) se
concluent par des contrats. Mais le contrat peut parfois être mal exécuté ou pas exécuté du
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tout, la loi pose des règles pour le cas où l’un des contractants n’assume pas ses obligations
nées du contrat.
Néanmoins, nous n’aborderons ici que le contrat de vente commerciale (Section 1) et celui du
crédit-bail ou leasing (Section 2).
La vente commerciale se caractérise par deux éléments : son objet et les parties concernées.
La vente commerciale est la vente de marchandises intervenant entre commerçants personnes
physiques ou personnes morales. Le vendeur et l'acheteur sont des professionnels du
commerce qui passent un contrat ayant pour objet des marchandises.
Ce contrat est régi par l'Acte Uniforme portant droit commercial général qui exclut de son
domaine d'application la vente aux consommateurs c'est-à-dire aux personnes qui agissent à
des fins personnelles n'entrant pas dans le cadre de leur activité professionnelle (Art. 335).
L'Acte Uniforme ne s'applique pas non plus à la vente non contractuelle, c'est-à-dire aux
ventes judiciaires ou aux enchères, ni à la vente ayant pour objet autre chose que les
marchandises (exemple : les biens incorporels, les biens immobiliers) (Art. 236).
Les règles relatives à la vente commerciale sont des règles supplétives ; rien n'interdit aux
parties de les modifier (Art. 234).
Elle n'appelle pas d'observations trop approfondies s'agissant des conditions de forme
(§1).Quelques précisions peuvent être données-concernant les conditions de fond (§2).
1. La forme du contrat
Le contrat de vente commerciale est un contrat purement Consensuel. Il peut donc être écrit
ou verbal. Lorsqu'il est écrit, l'Acte Uniforme précise que le support écrit peut être constitué
par un télégramme, un télex, ou une télécopie (art. 240). Mais il est bien entendu que cet écrit
n'est pas une condition de validité du contrat ; il peut servir à des fins de preuve. Qui plus est,
tirant les conséquences du consensualisme, le législateur OHADA prévoit que le contrat peut
être prouvé par tous moyens (art. 240). La vente commerciale obéit donc au principe de la
liberté de preuve.
La vente commerciale débute par une offre qui doit être acceptée pour former le contrat.
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L'offre.- Juridiquement une offre est une proposition de conclure un contrat déterminé
adressée à une ou plusieurs personnes définies ou au public. L'offre doit être suffisamment
précise et ferme. Elle est précise lorsqu'elle donne des indications sur le contrat projeté ou des
éléments permettant de les déterminer : la marchandise, la quantité, le prix... Elle est ferme
lorsqu'elle manifeste la volonté de son auteur d'être lié en cas d'acceptation.
L'acceptation doit être pure et simple, c'est-à-dire qu'elle ne doit pas proposer la modification
des éléments contenus dans l'offre. En cas de modification ou d'addition à l'offre initiale, le
destinataire de l'offre se place en position d'offrant : on suppose qu’il a rejeté l'offre initiale et
a fait une contre-proposition.
L'opération de vente
L'offre et l'acceptation doivent concerner l'opération de vente. La vente est l'opération dans
laquelle une partie s'engage à transférer la propriété d'une chose contre un prix. C'est un
contrat translatif de propriété. Elle fait naître à la charge du vendeur une obligation de donner,
ce qui la différencie du contrat d'entreprise. Dans ce dernier, une partie s'engage à faire
quelque chose moyennant un prix.
Le contrat de vente fait naître des obligations entre les parties (§1). Mais la question du
transfert de propriété et des risques de la chose mérite qu'on s'y arrête un instant (§2).
En ce qui concerne le lieu, la livraison doit être faite au Heu prévu dans le contrat. L'Acte
Uniforme consacre ainsi le principe du libre choix par les parties du lieu de livraison. À défaut
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de ce choix, les dispositions supplétives s'appliquent : le vendeur doit mettre les marchandises
à la disposition de l'acheteur :
Lorsque le contrat de vente prévoit un transport des marchandises, le vendeur doit les remettre
à un transporteur et conclure tous les contrats nécessaires pour que l'acheminement soit
effectué jusqu'au lieu prévu avec l'acheteur (art.252 de l'Acte Uniforme).
2. Obligation de conformité
La marchandise ainsi livrée doit être conforme au contrat. C'est l'obligation de conformité qui
pèse sur la tête du vendeur. L'article 255 de l'Acte Uniforme fait en effet obligation au
vendeur de livrer les marchandises en quantité, qualité, spécifications, conditionnement et
emballage correspondants à ceux prévus par le contrat. À cette conformité matérielle, la
doctrine rajoute la conformité fonctionnelle : la marchandise livrée doit être conforme à
l'usage auquel on la destine habituellement. L'obligation est donc violée chaque fois que les
marchandises ne sont pas propres à l'usage auquel elles servent habituellement ou à tout usage
spécial dont le vendeur aurait eu connaissance au moment de la conclusion du contrat.
De son côté, l'acheteur doit examiner les marchandises dans un bref délai. Il doit dénoncer
tout défaut de conformité apparent dans un délai d’un mois à dater de la livraison (Art. 258).
En ce qui concerne les défauts cachés, l’acheteur est déchu de ce droit de dénonciation s'il
n’agit pas dans un délai d'un an à compter de la date à laquelle les marchandises lui ont été
effectivement remises à moins d'une durée contractuelle plus longue, (art. 259).
Les articles 260 et 261 distinguent la garantie des vices cachés et la garantie d'éviction.
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a. Garantie contre les défauts cachés de la chose
Le vendeur doit garantir l'acheteur contre les vices cachés de la chose c'est-à-dire tout défaut
qui diminue sensiblement l'usage de la chose de sorte que l'acheteur ne l'aurait pas acquise ou
aurait donné un moindre prix s'il l'avait connu. Par exemple, la vente d'un appartement
inhabitable en l'état ou de semences qui ne possèdent pas les qualités germinatives prévues du
fait de la pollution transmise par le matériel du fournisseur.
Cette garantie profite à l'acheteur mais aussi au sous-acquéreur (personne à qui la marchandise
a été revendue) contre le fabricant ou un vendeur intermédiaire pour les vices affectant la
chose dès sa fabrication. Ainsi, en cas d'apparition des défauts (défauts de fabrication d'une
machine, graves désordres d'une habitation, terrains inconstructibles...) pendant que la chose
se trouve entre les mains du sous-acquéreur, ce dernier peut réclamer la garantie au fabricant
du bien ou à l'un quelconque des vendeurs intermédiaires. On dit que le sous-acquéreur
dispose d'une action directe en garantie.
S'agissant de la garantie d'éviction, elle signifie simplement que le vendeur doit garantir
l'acheteur contre tout droit ou prétention que lui-même ou un tiers exercerait sur le bien. Les
obligations de l'acheteur
Deux obligations pèsent sur l'acheteur: payer le prix et prendre livraison de la marchandise.
Cette obligation consiste à accomplir tout acte permettant au vendeur d'effectuer la livraison.
L'acheteur peut, lorsque cela est possible, exiger l'examen préalable des marchandises avant le
paiement du prix.
Si l'acheteur tarde à prendre livraison ou à payer le prix, le vendeur est tenu de prendre les
mesures nécessaires à la conservation des marchandises. Il a par la suite le droit de les retenir
jusqu'au paiement du prix et des frais de conservation. De même, l'acheteur qui reçoit les
marchandises et entend les refuser, doit néanmoins en assurer la conservation. Il dispose alors
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d'un droit de rétention des marchandises jusqu'au remboursement des dépenses de
conservation.
Le droit OHADA prévoit que le transfert des risques s'opère en principe lors du transfert de
propriété. Il en résulte donc que toute perte ou détérioration des marchandises survenue après
le transfert de propriété ne libère pas l'acheteur de son obligation de payer le prix, sauf si ces
événements sont le fait du vendeur. Lorsque le contrat de vente Implique un transport des
marchandises, les risques sont transférés à l'acheteur à partir de leur remise au premier
transporteur.
Il s'agit d'étudier les moyens juridiques dont disposent les parties au contrat de Vente si l'une
d'entre elles n'assume pas ses obligations.
Toutefois, la gravité du comportement d’une partie au contrat de vente peut justifier que
l’autre partie y mette fin de façon unilatérale à ses risques et périls.
Définition.- Elle vise non pas à suspendre le contrat mais à l'anéantir. La résolution n'est
ouverte qu'en cas de manquement essentiel aux obligations découlant du contrat. Tel sera le
cas dans l'hypothèse d'une livraison de marchandises avariées, ou d'une livraison trop tardive
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qui n'est plus d'aucune utilité à l'acheteur. Le préjudice subi par le contractant est important en
ce que le manquement du débiteur a vidé l'engagement pris (de livrer les marchandises saines
ou les livrer dans un certain délai) de toute substance, privant ainsi le créancier de ce qu'il était
en droit d'attendre du contrat.
En principe, la résolution doit être demandée au juge par la partie qui est victime de
l'inexécution. Toutefois, la saisine du juge n'est pas nécessaire lorsque les parties avalent
inclus dans leur contrat une clause résolutoire de plein droit, c'est-à-dire une clause par
laquelle elles prévoient les cas dans lesquels l'inexécution de ses obligations par l'une des
parties entraîne la disparition du contrat de façon automatique.
- D'une part, elle libère les deux parties de leurs obligations ; si aucune d'entre elles n'a
exécuté ses obligations, elles ne le seront plus.
- D'autre part, la résolution provoquant la disparition rétroactive du contrat, elle donne
lieu à restitution lorsque l'une des parties a exécuté totalement ou partiellement ses
obligations. Puisque le contrat est censé n'avoir jamais existé, l'exécution des
obligations qu'il a créées doit être effacée.
3. La responsabilité du débiteur
Le principe : la condamnation à des dommages et intérêts.- C'est une somme d'argent que
doit verser la partie qui a manqué à ses obligations en vue de réparer l'inexécution du contrat
subie par l'autre partie.
Le dommage réparable correspond au gain manqué c'est-à-dire au profit qui aurait pu être
réalisé si le contrat avait été exécuté et à la perte subie. Ainsi, l'acheteur qui n'a pas été livré et
qui s'est fourni ailleurs à un prix plus élevé a droit au remboursement du supplément du prix
qu'il a payé et au bénéfice de la revente qu'il a manqué. De même, le vendeur qui n'a pas été
payé et qui revend les marchandises à un prix moins élevé que celui prévu dans le contrat a
droit à des dommages et intérêts.
Tout événement qui peut être partiellement ou totalement imputé au débiteur conduit au refus
de l'exonération. L'accent est donc mis sur l'extériorité de l'événement ayant entraîné
l'inexécution. L'empêchement «indépendant de la volonté» du débiteur n'est pas exactement la
force majeure ; en effet, outre l'extériorité, la force majeure implique l'imprévisibilité et
l'irrésistibilité. Le débiteur doit démontrer qu'il s'est heurté à un obstacle insurmontable qui a
empêché l'exécution.
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C'est donc une compréhension large de l'événement exonératoire de responsabilité qu'a
entendu faire le législateur OHADA. Le fait d'un tiers et la force majeure sont d'ailleurs cités
comme des empêchements indépendants de la volonté du débiteur (art. 294). Or en droit
commun, le fait d'un tiers n'exonère le débiteur que s'il présente les caractères de la force
majeure.
Section 2. Le crédit-bail
Le leasing est apparu aux U.S.A. dans les années 50 et en Europe à partir de 1960. Il est
réglementé en droit congolais à travers la loi n°15/003 du 12 février 2015 relative au
créditbail. Il y a également lieu de mentionner l’article 7, al. 2 de la loi n°003/2002 qui
assimile les opérations de crédit-bail aux opérations de crédit.
Le crédit-bail est une opération de crédit par laquelle le particulier ou l’entreprise qui cherche
à se procurer du matériel sans apport personnel s’adresse à cette fin à un établissement de
crédit qui va acheter le bien concerné et le lui louer avec la possibilité pour l’utilisateur
d’acquérir le bien à l’échéance du contrat de crédit-bail. Il s’agit ainsi d’une opération de
crédit pour les deux parties. L’établissement de crédit débourse les fonds nécessaires à
l’acquisition du bien, il perçoit les loyers pendant la durée d’utilisation et il bénéficie de la
garantie que constitue son droit de propriété sur le bien, qu’il peut récupérer en cas de
défaillance de l’utilisateur dans le versement des loyers, et qu’il reprend à l’échéance si
l’utilisateur décide de ne pas l’acquérir. Du point de vue de l’entreprise utilisatrice, cela
permet de financer un équipement sans recours à des capitaux extérieurs – donc sans risque de
prise de contrôle par un apporteur de capitaux – donc sans risque de prise de contrôle par un
apporteur de capitaux – mais également sans autofinancement à proprement puisque ce sont
les loyers qui, tout au long de l’utilisation du bien, vont rembourser le crédit en constituant
des charges d’exploitation.
Le crédit-bail « …ne peut être effectué à titre d’’activité habituelle que par une banque, une
société de crédit-bail et une société financière agréée à cet effet par la Banque Centrale du
Congo conformément aux dispositions des articles 11 à 16 de la Loi n°003//2002 du 02
février 2002 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit.
Il peut aussi être effectué à titre d’activité connexe par les autres établissements de crédit
dans les conditions définies par la Banque Centrale du Congo ». Tel est le prescrit de l’article
6 de la loi congolaise sur le crédit-bail qui consacre en fait le monopole de l’exercice des
opérations de crédit-bail aux entreprises commerciales agréées en qualité d’établissement de
crédit. Les sociétés de crédit –bail sont donc des établissements de crédit soumis aux
obligations bancaires classiques. L’article 7 de la loi n°15/003 du 12 février 2015 relative au
crédit-bail précise d’ailleurs à ce propos que la société de crédit-bail doit impérativement être
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une société financière spécialisée constituée sous la forme d’une société anonyme
pluripersonnelle5.
Dans ce chapitre, seront abordés tour à tour, les mécanismes juridictionnels (Section 1) et les
mécanismes alternatifs (Section 2).
Section 1 Des mécanismes juridictionnels : les Tribunaux de commerce
Nous allons d'abord définir cette juridiction (§1), ensuite parler de sa compétence (§2) et
enfin tabler sur sa saisine (§3).
Le Tribunal de commerce, Tricom en sigle, est une juridiction de premier degré qui est
spécialisée dans le jugement des litiges entre commerçants.
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§2. De la compétence du Tribunal de commerce
Il importe de distinguer selon que le Tricom est saisi en matière civile (A) et/ou en matière
pénale (B).
Dans ce cas, le Tricom est saisi conformément à l'article 2 du code de procédure civile, c'està-
dire par requête verbale ou écrite actée par le greffier.
Dans ce point, nous parlerons des mécanismes de médiation (§1) et d'arbitrage (§2).
§1. De la médiation
La médiation est une négociation entre des parties en cause, aidées par un tiers impartial. Bien
que le médiateur n'ait pas le pouvoir d'imposer une décision inter partes, sa présence a une
incidence sur la dynamique de la négociation et contribue souvent à en arriver à un règlement
final.
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Il parait important de distinguer la médiation de la conciliation. En effet, bien que les
médiateurs ou les conciliateurs soient des facilitateurs, le médiateur, lui, joue un rôle passif
alors que le conciliateur joue un rôle actif 6. D'autre part, dans la méditation, le recours à une
tierce personne n'est pas indispensable tandis que dans la conciliation, cette démarche pourrait
être entamée par les parties7.
La médiation se distingue aussi de l'arbitrage, car l'arbitre est investi d'un pouvoir
juridictionnel.
§2. De l'arbitrage
Il saute aux yeux, au regard de ce qui vient d'être dit, que l'arbitrage a une trilogie, à savoir : la
clause compromissoire, le compromis d'arbitrage et la sentence arbitrale.
Bien qu'il soit un accord entre parties, le recours à l'arbitrage est subordonné à certaines
conditions (A), a une typologie (B) ainsi que les effets (C).
• L'arbitrage ad hoc
Il s'agit d'un arbitrage rendu en dehors de tout centre d'arbitrage, c'est-à-dire celui qui est
organisé à l'occasion d'un litige particulier sans recourir aux services d'un centre ou d'une
organisation.
6 L. TSHIYOMBO KALONJI, Cours de droit du commerce international, notes polycopiées du cours destinées
aux étudiants de troisième licence, Filière de droit, Université Panafricaine du Congo, Année académique
20172018, p.56.
7 KUMBU ki NGIMBI, Droit du commerce international, Gallimage, Kinshasa, p.62.
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• L'arbitrage institutionnel
On appelle arbitrage institutionnel, l'arbitrage qui se déroule sous les égides d'un centre, public
ou privé, créé à cet effet. C'est le cas de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage, CCJA en
sigle; de l'Arbitrage de la Chambre de Commerce de Paris; du Centre International de
Règlement des Différends Internationaux, CIRDI en sigle; etc.
8 Cette incompétence n'est pas d'ordre public, car il faut que l'une des parties s'en prévale à travers une exception
d'incompétence.
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