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L'execution Des Sentences Arbitrales

L'exécution des sentences arbitrales en droit marocain est régie par la loi 95-17, qui encadre leur reconnaissance et leur force exécutoire, mais fait face à des obstacles tels que le contrôle des juges étatiques et l'immunité d'exécution des entités publiques. Malgré un cadre législatif solide, des réformes et des mesures pratiques sont nécessaires pour améliorer l'effectivité de l'exécution des sentences. La promotion d'un environnement favorable à l'arbitrage est cruciale pour renforcer la confiance des acteurs économiques et attirer des investissements.

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L'execution Des Sentences Arbitrales

L'exécution des sentences arbitrales en droit marocain est régie par la loi 95-17, qui encadre leur reconnaissance et leur force exécutoire, mais fait face à des obstacles tels que le contrôle des juges étatiques et l'immunité d'exécution des entités publiques. Malgré un cadre législatif solide, des réformes et des mesures pratiques sont nécessaires pour améliorer l'effectivité de l'exécution des sentences. La promotion d'un environnement favorable à l'arbitrage est cruciale pour renforcer la confiance des acteurs économiques et attirer des investissements.

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L'exécution des sentences arbitrales en droit marocain

Introduction

L’arbitrage s’est imposé comme un mode privilégié de règlement des litiges dans un contexte
où rapidité, confidentialité et flexibilité sont devenues des priorités. La sentence arbitrale, qui
constitue l’aboutissement du processus arbitral, a pour vocation de trancher définitivement le
litige entre les parties. Toutefois, son exécution reste un enjeu majeur, car elle nécessite
souvent une intervention des juridictions étatiques. En droit marocain, bien que la loi 95-17
encadre les procédures d’exequatur et d’exécution forcée, plusieurs obstacles peuvent entraver
l’effectivité des sentences arbitrales. Dès lors, il est essentiel de s’interroger sur la manière
dont la sentence arbitrale s’intègre dans l’ordre juridique marocain et les défis qui
accompagnent sa mise en œuvre.

Comment la sentence arbitrale, en tant qu'outil de justice privée, s’articule-t-elle avec le cadre
juridique marocain et les principes d’ordre public, notamment lors de son exécution, et quels
sont les obstacles et perspectives de son application ?

Ainsi, nous analyserons d’abord le cadre juridique et procédural de l’exécution des sentences
arbitrales avant d’examiner les obstacles rencontrés et les perspectives d’amélioration.

Partie 1 : Le cadre juridique et procédural de l’exécution des sentences arbitrales

L’efficacité d’une sentence arbitrale repose sur sa reconnaissance et son exécution. En droit
marocain, plusieurs dispositions légales régissent cette phase, en distinguant l’arbitrage
interne de l’arbitrage international. Cette section explore les règles et procédures permettant
de rendre une sentence arbitrale exécutoire.

1.1. La reconnaissance et la force obligatoire de la sentence arbitrale

La sentence arbitrale a la même valeur qu’un jugement rendu par une juridiction étatique. Elle
repose sur un accord préalable des parties qui s’engagent à respecter la décision des arbitres.
En droit marocain, la loi 95-17 encadre l’arbitrage et la médiation conventionnelle, établissant
les bases de la reconnaissance des sentences arbitrales.
L’arbitrage peut être interne (lorsque les parties et le litige relèvent du droit marocain) ou
international (lorsqu’un élément d’extranéité est présent). Dans ce dernier cas, la
reconnaissance des sentences est facilitée par des conventions internationales, notamment la
Convention de New York de 1958, qui oblige les États signataires à reconnaître et exécuter
les sentences arbitrales étrangères, sauf en cas de violation de l’ordre public.

1.2. La procédure d’exécution de la sentence arbitrale

Une fois rendue, la sentence arbitrale ne peut être exécutée que si elle est reconnue par
l’autorité judiciaire compétente. Cette reconnaissance passe par la procédure d’exequatur,
qui confère à la sentence force exécutoire.

L’exequatur est demandé auprès du président de la juridiction compétente, qui vérifie la


conformité de la sentence aux exigences légales, notamment :

 La validité de la convention d’arbitrage,


 Le respect du principe du contradictoire,
 L’absence de violation de l’ordre public.

Si l’exequatur est accordé, la sentence devient exécutoire et peut être mise en œuvre par les
voies d’exécution classiques (saisie des biens, injonctions, etc.).

Partie 2 : Les obstacles et perspectives d’amélioration de l’exécution des sentences


arbitrales

Malgré un cadre juridique favorable à l’arbitrage, plusieurs défis persistent quant à


l’exécution des sentences arbitrales. Ceux-ci peuvent être d’ordre juridique, procédural ou liés
à la nature des parties impliquées.

2.1. Les obstacles à l’exécution des sentences arbitrales

Le contrôle du juge étatique et l’ordre public

L’un des principaux obstacles à l’exécution des sentences arbitrales est le contrôle exercé
par le juge étatique. Bien que ce contrôle soit limité à la vérification de la conformité aux
principes fondamentaux du droit, certaines décisions peuvent être annulées pour des motifs
liés à l’ordre public. Par exemple, une sentence qui porterait atteinte aux règles
fondamentales du droit marocain peut être refusée d’exequatur.

Les voies de recours contre l’exécution

Trois principales voies de recours permettent de contester l’exécution d’une sentence arbitrale
:

 Le recours en annulation : Il peut être exercé en cas d’irrégularité grave, comme une
incompétence des arbitres ou une violation des droits de la défense.
 La tierce opposition : Elle est ouverte aux tiers qui s’estiment lésés par une sentence
arbitrale.
 La demande en rétractation : Elle permet de rouvrir le dossier en cas de fraude ou de
découverte d’un fait nouveau.

L’exécution contre les personnes morales de droit public

Un autre obstacle majeur concerne l’exécution des sentences contre l’État et les personnes
morales de droit public. Celles-ci bénéficient d’une immunité d’exécution, ce qui signifie
que leurs biens ne peuvent pas être saisis sans une autorisation spécifique. Cette protection,
bien qu’elle préserve l’intérêt général, peut compliquer l’exécution des décisions arbitrales
impliquant des entités publiques.

2.2. Les pistes d’amélioration pour une meilleure effectivité de l’exécution

Réformes législatives et adaptation du cadre juridique

Pour garantir une meilleure effectivité de l’exécution des sentences arbitrales, plusieurs
réformes peuvent être envisagées :

 Réduire les motifs de refus d’exequatur en limitant l’intervention des juridictions


étatiques.
 Encadrer plus strictement l’immunité d’exécution des entités publiques, en
définissant les cas où elles peuvent être exécutées.
 Simplifier les procédures d’exécution afin d’accélérer l’application des sentences.
Solutions pratiques pour faciliter l’exécution des sentences

Au-delà des réformes législatives, certaines mesures pratiques peuvent être mises en place :

 Promouvoir l’exécution volontaire des sentences, en favorisant des mécanismes de


conciliation post-arbitrale.
 Développer le rôle des institutions arbitrales, qui pourraient accompagner les
parties dans l’exécution des décisions.
 Renforcer la coopération entre les juridictions et les instances arbitrales
internationales, afin de garantir une application harmonieuse des règles.

Conclusion

L’exécution des sentences arbitrales est un enjeu fondamental pour assurer la crédibilité de
l’arbitrage en tant que mode alternatif de règlement des litiges. Bien que le droit marocain ait
mis en place un cadre législatif solide avec la loi 95-17, plusieurs défis persistent, notamment
l’immunité d’exécution des entités publiques et le contrôle des juges étatiques sur les
sentences arbitrales.

Afin d’améliorer l’efficacité de l’exécution, des réformes législatives et des solutions


pratiques doivent être mises en œuvre. Il est essentiel de trouver un équilibre entre le respect
des principes fondamentaux du droit et la nécessité de garantir la sécurité juridique des
sentences arbitrales. La promotion d’un environnement favorable à l’arbitrage permettra non
seulement de renforcer la confiance des acteurs économiques, mais aussi d’attirer davantage
d’investissements et de favoriser la stabilité des relations commerciales internationales.

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