Cours de DOCTRINE SOCIALE-1 - 250616 - 194643
Cours de DOCTRINE SOCIALE-1 - 250616 - 194643
I. INTRODUCTION GENERALE
A. NOTIONS
La doctrine s’entend de l’ensemble d’idées, des pensées émises par de chercheurs les plus érudits
coulées dans des ouvrages. Ainsi donc, la doctrine sociale se résume en un corps des idées, des
théories, des opinions qui ont été formulées par des penseurs ayant existé au cours de différentes
périodes de l’histoire dans le but de contribuer au développement de différents domaines sociaux
notamment le domaine économique, politique, culturel, religieux…
C’est à ce titre que la doctrine se distingue du dogme en ce sens que celui-ci est une vérité acceptée
comme telle, indiscutable, irréfutable et pourtant difficile à prouver. Tel est le cas de la virginité
de Marie mère de Jésus christ. La doctrine qui est une opinion avancée en vue de booster un
domaine social donné nécessite d’être assise sur une preuve tangible pour son acceptation et son
application dans le tissu social.
B. OSSATURE DU COURS
Comme le laisse entendre les linéaments ci-haut, ce cours de doctrine sociale destine aux futurs
travailleurs sociaux se destine de faire connaitre les différentes idéologies ayant dominé le monde
à travers les différentes périodes de l’histoire. Ainsi, allons-nous examiner les doctrines sociales
de l’antiquité (chapitre 1), le libéralisme (chapitre 2), le socialisme en général et le socialisme
africain en particulier (chapitre 3) et enfin les documents pontificaux sur la question sociale ou les
encycliques (chapitre 4).
C. OBJECTIFS DU COURS
Le cours de doctrine sociale inscrit en 6 HTS s’assigne les objectifs suivants :
- Comprendre le contexte de naissance et de développement de différentes pensées des
auteurs.
- Permettre aux futurs assistants sociaux d’apprendre les différentes pensées des auteurs
ayant caractérisé l’histoire du monde et ayant été l’épicentre du progrès économique,
social, culturel, politique…,
- Doter aux futurs assistants sociaux des connaissances leurs permettant de critiquer les
pensées des doctrinaires et d’adopter un jugement personnel quant à ce,
- Se servir des idées de ces auteurs pour résoudre certains problèmes sociaux modernes afin
de contribuer au développement de la société africaine en particulier et de l’humanité en
général.
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B. METHODES SOCRATIQUES
La plus grande force de Socrate était la dialectique. Il interrogeait ses interlocuteurs non pour
détruire leurs connaissances mais dans le but d’inciter en eux une réflexion personnelle.
Sa méthode comprend deux étapes : l’ironie et la maïeutique.
-Ironie ou étape négative : Par cette méthode, Socrate se présentait avant tout comme ignorant
pour déconstruire celui qui se vantait de savoir. Il interrogeait son adversaire pour s’instruire, le
harcèle des questions jusqu’à ce qu’il avoue son ignorance.
- la maïeutique ou étape positive : Toujours par une série des questions, Socrate fait découvrir
par ses interlocuteurs la vérité qu’ils ont en eux sans le savoir.
La maïeutique est donc l’art d’accoucher les esprits, de leur faire enfanter la vérité. Socrate
affirme que chacun porte en lui le savoir, sans en avoir conscience. Le questionnement vise à se
faire ressouvenir.
En outre, l’ironie détruit le savoir apparent de ses interlocuteurs alors que par la maïeutique il les
amène à construire, à restituer le savoir vrai et réel.
2. PLATON (429-347 AV. JC)
C’est un philosophe grec ayant écrit les œuvres ci-après :
- La République : dans cette œuvre il définit les conditions d’une cité idéale.
- L’apologie de Socrate
- Le banquet
- Phèdre
Platon ne décrit pas la société telle qu’elle est mais telle qu’elle devrait être. Pour lui, l’âme
humaine se compose de trois tendances : le désir, la raison et le cœur. Ces trois tendances
doivent être en équilibre et constituées par la tempérance, le courage et la sagesse.
Cet équilibre de l’âme se reflète dans la société et crée 3 types de personnes :
- Les artisans (désir)
- Les guerriers (cœur)
- Les magistrats et philosophes (raison)
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A partir de ces interrogations, EPICURE montre que ce n’est pas tout plaisir qui mérite la
satisfaction. C’est ainsi qu’il recommande un usage rationnel du plaisir qu’il a regroupé en trois
catégories :
-le plaisir naturel et nécessaire : il faut impérativement le satisfaire ou le favoriser. Celui-ci
répond à des besoins physiologiques.
Ex : manger, boire de l’eau, s’habiller.
-le plaisir naturel et non nécessaire : qu’il faut tout simplement admettre, c’est-à-dire que l’on
peut ou ne pas satisfaire.
Ex : le désir sexuel, porter les vêtements de luxe.
-le plaisir non naturel et non nécessaire : qu’il faut chasser ou refouler.
Ex : prendre l’alcool, fumer du cannabis,…
EPICURE conclut que pour parvenir à un véritable bonheur, l’homme devrait arrêter de craindre
la mort car la crainte de la mort est une source de trouble de l’âme. Selon lui, l’homme qui craint
la mort et les petits dieux ne peut jamais connaitre le bonheur. La mort est un fait naturel et les
petits dieux n’interviennent pas dans ce monde. La mort n’est rien car tant que l’on vit elle n’existe
pas et lorsque la mort arrive on n’existe plus. La mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts
car pour les premiers elle n’existe pas et pour les seconds, elle n’existe plus.
5. LE STOICISME OU L’ECOLE STOICIENNE
Les tenants de cette école sont notamment SENEQUE, MARC ANCELE.
Cette école est à la fois matérialiste et panthéiste.
Le panthéisme est une doctrine qui identifie Dieu comme agissant sur le monde. Le matérialisme
en revanche est une doctrine selon laque il n’existe aucune substance que la matière.
Le stoïcisme soutient l’idée selon laquelle les choses du monde dépendent les unes des autres et
d’autres choses échappent aux hommes.
Si nous voulons être heureux, nous sommes capables des choses qui dépendent de nous. Quant aux
choses qui ne dépendent pas de nous, la résignation reste la vertu la plus extrême, c’est-à-dire que
lorsque les circonstances extérieures changent qu’elles soient bonnes ou mauvaises, notre attitude
intérieure doit être en état d’apathie en supportant la souffrance qui nous arrive et en apprenant
nos désirs.
Le stoïcisme est aujourd’hui un synonyme du courage, une forme de supporter les privations
et les douleurs avec courage, héroïsme sans plainte ni lamentation.
Concernant Dieu, les stoïciens soutiennent que sa puissance pénètre toute chose et rien
n’échappe à sa providence.
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Chapitre 2. LE LIBERALISME
Section 1. Notions
Le libéralisme est une doctrine qui place son soubassement dans deux volets : le premier volet est
économique alors que le second est politique.
Sur le plan économique, le libéralisme prône l’absence de l’Etat sur la scène économique. L’Etat
ne doit donc pas intervenir dans les affaires économiques. A ce titre, il prône le libre-échange, la
libre entreprise, la libre concurrence, le laisser-passer, le laisser-aller, la suppression des frontières.
Sur le plan politique, il prône la séparation des pouvoirs pour éviter l’arbitraire des gouvernants.
Le libéralisme constitue une réaction aux problèmes posés par le mercantilisme. Ce dernier est une
doctrine politique économique qui défend en priorité les intérêts de l’Etat alors que le libéralisme
défend la liberté individuelle.
Section.2 les fondateurs du libéralisme
A. Les origines du libéralisme
L’idée du libéralisme avait été mise à ciel ouvert par une école des penseurs providentialistes
appelés « les physiocrates ». Ceux-ci ont livré bataille avec empressement au mercantilisme au
regard des multiples interventions de l’Etat dans les affaires économiques étouffant ainsi la liberté
citoyenne.
Il s’était avéré impérieux de mettre en place une doctrine capable d’apporter une solution idoine
aux problèmes posés par le mercantilisme en privilégiant les intérêts des individus.
La doctrine des physiocrates s’appelle la physiocratie étant une doctrine qui place son
soubassement dans l’agriculture en général et les intérêts des paysans en particulier. Pour ces
auteurs, l’agriculture est source des richesses contrairement à l’argent qui est stérile car ne pouvant
procurer le revenu par lui-même.
Ces auteurs avaient forge le principe subséquent : « Autant que le sang circule dans l’organisme
humain, autant la richesse devrait circuler dans la nature car elle provient de la nature dont
Dieu seul en est l’auteur ».
Il résulte de cet aphorisme que ces auteurs sont providentialistes pour autant qu’ils croient que ce
sont des lois naturelles qui régissent la vie, lesquelles lois sont susceptibles d’être découvertes par
l’observation. Ainsi, pensent-ils que les lois naturelles ont été établies par Dieu pour le bien être
des humains.
Les physiocrates reconnaissent aussi la loi fondamentale de l’agriculture comme l’économie
reconnait aussi la loi de l’offre et de la demande. Cette loi fondamentale est dite la loi de la
progression non proportionnelle en agriculture. Cette loi Turgot part du postulat selon lequel
il y a une limite que Dieu a fixé dans la production en agriculture que l’homme ne peut jamais
déborder.
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A titre illustratif, lorsqu’on élève une vache ou une chèvre on peut lui augmenter les
fourrages (vivres) comme on veut améliorer jusqu’au plus haut niveau l’entretien mais la
bête ne donnera pas 10 ou 15 petits à la fois.
Dans un champ on peut mettre autant de quantité d’engrais, y associer une main d’œuvre
qualifiée ainsi que toutes les améliorations possibles de moyens de production. Il est vrai que
la production croitra mais a un certain niveau l’augmentation de la production cessera mais
en industrie plus l’on améliore les facteurs de production plus la production croitra.
C’est ce qui justifie le providentialisme des physiocrates dont François QUESNAY en était le chef
de fil.
L’INSPIRATEUR DES PHYSIOCRATES : FRANCOIS QUESNAY (1692-1774)
Il est considéré comme étant l’inspirateur et le charpentier de la physiocratie. L’essentiel de sa
pensée est résumée dans son ouvrage intitulé « Le Tableau Economique ».
D’après cette figure de proue, la terre est la seule productrice car elle peut redonner aux produits
nets une nouvelle valeur. A ce titre, ce physiocrate pense que seulement la terre cultivable est
source des richesses et il n’y a qu’une seule classe productrice ; c’est celle des agriculteurs dans la
conception des physiocrates.
Dans leur conception théorique, les physiocrates pensent que la société est faite de trois classes
notamment celle productrice, celle des propriétaires et enfin celle stérile.
- La classe des propriétaires : elle est encore dite classe disponible en ce sens qu’elle
possède tous les moyens de production mais qui ne produit aucune valeur nouvelle du point
de vue économique.
- La classe productrice : Elle est faite des producteurs ou des cultivateurs qui paient la
rente auprès des propriétaires afin d’obtenir la terre à exploiter. Elle est la seule capable de
créer une nouvelle valeur.
- La classe stérile ou stipendiée : elle est constituée d’artisans que l’on peut retrouver dans
tous les domaines tels que les commerçants, les avocats, les musiciens, les enseignants.
Cette classe ne regorge que des personnes qui ne rendent que les services. Elle dite
stipendiée car elle est payées pour chaque service qu’elle rend. Elle produit des outils et
des services mais elle reste en dépit de tout stérile pour autant qu’elle ne fournit aucune
valeur nouvelle.
LA CONCEPTION DE L’ORDRE NATUREL CHEZ LES PHYSIOCRATES
Selon les physiocrates, il existe un ordre providentiel, un plan divin auquel les hommes doivent se
conformer s’ils veulent atteindre le plus de bonheur possible.
Les physiocrates ont préconisé que Dieu a donné à tout homme la conscience qui lui permet d’agir
et que le respect de la propriété et l’autorité soit en rapport avec les lois naturelles qui sont
supérieures aux lois humaines et qui soient vraies dans le temps et pour tous les hommes.
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Le simple maintien de la propriété et de la liberté fait régner l’ordre le plus parfait sans le secours
d’une autre loi. C’est pourquoi les Etats doivent limiter leur rôle afin de faire respecter la propriété
et la liberté des hommes. D’où le principe : « laisser-aller et laisser- faire. Pas
d’interventionnisme Etatique égal la liberté totale des hommes. »
Les tenants de la physiocratie demeurent François QUESNAY et ses disciples dont DUPONT DE
NEMOURS, ABBEE BAUDEAU, MERCIER DE LA RIVIERA.
En toile de fond, si la physiocratie est née pour limiter les affres du mercantilisme, en quoi consiste
alors le mercantilisme ?
B. LE MERCANTILISME
1. Notion
Le mercantilisme est une doctrine sociale qui privilégie les intérêts de l’Etat, il trouve ses
fondements à travers les stocks d’or.
Le temps moderne est caractérisé par les grands voyages d’exploration et un afflux d’or. Dans ce
contexte l’on affirme que la force de l’Etat dépende de sa population et de son indépendance à
l’égard de l’extérieur.
Le commerce n’est plus l’affaire de seuls particuliers mais aussi et surtout celle de l’Etat. La
monnaie est la seule ou moins la principale richesse selon le mercantilisme. Pour s’en procurer, un
Etat doit avoir une production industrielle excédentaire destinée à l’exploitation.
Ces idées ont été à la base d’un système appelé « le mercantilisme », système qui attribut plus
d’importance à l’accroissement de stock d’or (métaux précieux dans un pays).
Dans ce cas, les gouvernements vont interdire les sorties des métaux précieux. Pour cela, ils exigent
qu’ils exportent moins qu’ils importent : la pensée économique à la base est que lorsqu’un pays
importe plus qu’il n’exporte, il consomme plus qu’il ne produit, paye plus qu’il ne reçoit par
conséquent il appauvrit l’économie nationale.
D’après cette théorie, l’or ne constitue pas un but en soi mais un bien pour maintenir la puissance
économique et politique d’un Etat : « l’or est le nerf de l’Etat disait l’écrivain Jean BODIN
(1530-1596). »
2. Sortes de mercantilisme
Trois sortes de mercantilisme sont à mettre à ciel ouvert :
- Le mercantilisme espagnol ou le bullionisme : l’histoire événementielle nous apprend
que le Portugal et l’Espagne étaient les premiers pays à recevoir l’or qui venait des pays
explorés d’Afrique mais seul l’Espagne en avait tiré grand profit.
Le gouvernement développa une politique solide pour consolider ou conserver cette
puissance. Elle prohiba ainsi toute exportation et toute importation de lingot d’or. L’Etat
était le seul habilité à mettre à la disposition des habitants de l’or et de l’argent dont ils ont
besoin.
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Cet auteur estime que tout ce qui limite la libre concurrence est un mal alors que tout ce qui l’étend
est un acquis et un bien définitif. L’auteur constate qu’en Angleterre l’éducation et la baisse du
niveau de vie ont conduit à un faible taux de natalité. Ainsi, invite-t-il au contrôle des naissances
et à l’Egalite de droit entre l’homme et la femme en vue de réduire les excès de la population et de
favoriser le progrès moral, social et intellectuel en rendant l’instruction obligatoire.
3. JOHN MAYNAR KEYNES (1883- 1946)
a. Vie de l’auteur
L’auteur est né le 05 juin 1883 à Cambridge et il est mort le 21 avril 1946 à ferle au royaume uni.
Il est de la nationalité britannique. Il est économiste et a étudié à Kings collège. Il est renommé
pour le keynésianisme étant une théorie macro-économie, théorie de préférence pour la liquidité.
Il était membre de la chambre des lords depuis 1942 avec le titre de baron Keynes de Hilton. C’est
une vraie réputation pour l’auteur. Il fut conseiller de beaucoup de politiciens officiels et officieux,
l’un des acteurs principaux des accords de brettons Wood après la seconde guerre mondiale.
b. Œuvres de l’auteur
L’auteur a écrit un livre sur le Traite de Versailles intitulé : les conséquences économiques de
paix en 1919.
Son œuvre majeure est la Théorie générale de la monnaie en diminutif. Mais globalement il
s’agit de l’œuvre intitulée : « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie
publiée en 1936 ».
4. DAVID RICARDO (1772-1823)
a. Vie de l’auteur
Il est né le 18 avril 1772 à Londres et est décédé le 11 septembre 1823 à gatchombe Park au
royaume uni en 1823.
Il est renommé pour :
- Les avantages comparatifs
- Equivalence Ricardienne
- Valeur du travail
- Rente de la situation
- Lois de rendement
Il est l’un des économistes libéraux le plus influent de l’école classique. Il était agent de change
et député.
L’on reconnait à RICARDO l’émission de trois théories :
- La théorie de la valeur du travail : à travers cette théorie, l’auteur distingue entre les
biens productibles et les biens non productibles. D’après lui, certains pays sont avantages
et d’autres ne le sont pas.
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Dans tous les secteurs de production, il doit s’établir une division internationale du travail
profitable à tous les pays. Il résulte de ce qui précède que RICARDO est donc le théoricien du
commerce international selon lequel les produits difficiles à produire devraient être importés.
- La loi de l’émission monétaire extérieure : d’après RICARDO, l’on émet la monnaie
pour acheter des objets improductibles c’est-à-dire qui offrent des difficultés pour leur
production.
- La théorie de la rente foncière différentielle : on appelle rente le revenu périodique d’un
bien ou d’un capital.
Exemple : la rente d’un terrain ou la rente foncière.
RICARDO a constaté que lorsque l’on cultive régulièrement une même terre, elle perd sa valeur
et devient improductible. Ceux qui ont de bonnes terres augmentent le prix de la rente et exploitent
ceux qui n’en ont pas.
Pour combattre cette rente, RICARDO conseille de laisser entrer les produits agricoles d’autres
pays librement.
RICARDO à l’instar de MALTHUS a souligné que la population tend à augmenter
corrélativement, le prix du blé et de la rente s’élèvent surtout que les terres de moins à moins
fertiles doivent être mises à jachère.
Dans cette évolution des choses, les propriétaires terriers s’enrichissent de plus en plus et le sort
des ouvriers ne change pas. Les propriétaires fonciers touchent la rente sans travailler pour le
simple motif qu’ils sont propriétaires.
b. Le mérite de RICARDO
Le principal apport de RICARDO est d’avoir dégagé la loi qui gouverne le mouvement et le
courant investi de la monnaie d’un pays à un autre.
Effet, dès que dans un pays la balance commerciale est favorable c’est-à-dire lorsque les
exportations dépassent les importations, il faut que la monnaie se raréfie et par conséquent sa
valeur s’accroit et le prix baisse.
D’ores et déjà, RICARDO déduit que chaque pays doit posséder la quantité de monnaie
équivalente à ses besoins ni plus ni moins. S’il y en a plus, c’est l’inflation monétaire, s’il y en a
moins, c’est la déflation monétaire.
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B. LE LIBERALIME EN France
1. JEAN BAPTISTE SAY (1767- 1832)
a. Vie et œuvres
SAY est né à Lyon en 1767 et est décédé vers 1832. Il est économiste français.
Il a écrit un ouvrage célèbre notamment :
- le Traite d’économie politique.
- La loi des débouchés : d’après SAY, les produits s’achètent avec d’autres produits,
l’argent n’est que l’intermédiaire, on l’acquiert pour s’en débarrasser.
B. ESSENTIEL DE SA PENSEE
MONTESQUIEU est considéré comme le père du libéralisme aristocratique. Il fut théoricien et
partisan de la séparation des pouvoirs contre le despotisme, forme de gouvernement qu’il
condamne fermement.
Ainsi, a-t-il estimé que : « c’est une expérience éternelle que tout homme qui a le pouvoir est
prédisposé à en abuser jusqu’à ce qu’il trouve des limites et pour que l’on n’abuse pas le
pouvoir, il faut qu’à la disposition des choses le pouvoir arrête le pouvoir ».
Cette théorie appelée contrepoids est destinée à assurer l’équilibre des pouvoirs. Le pouvoir
législatif doit être souverain dans l’édiction des normes, l’exécutif doit les appliquer et le judiciaire
devrait trancher les litiges qui naissent de l’application des lois.
A côté de la séparation des pouvoirs, la liberté politique des citoyens peut être garantie par :
- Le corps des intermédiaires, la noblesse et les corps sociaux organisés.
- La décentralisation et attribution des responsabilités aux riches. Montesquieu était aux
antipodes de la bureaucratie des grands comme l’unité est fondée sur les nécessités
technocratiques.
- Il faut reformer les mœurs : la réforme des mœurs doit précéder celle des institutions. La
véritable réforme n’est pas politique mais intellectuelle et morale car la crise politique d’un
pays est souvent la crise des mentalités et la religion est un bon décor, un frein de la société.
Elle est utile entant que motif réprimant.
En définitive, l’on remarque que la notion de loi fait son entrée dans les sciences sociales avec
Montesquieu. Cet auteur définit les lois comme étant des rapports nécessaires qui dérivent de la
nature des choses. En effet, il cherche le rapport avec la constitution de chaque gouvernement, les
mœurs, les climats, la religion et le commerce.
Il met surtout l’accent sur le climat et souligne qu’il y a une corrélation entre le climat et les
conditions de vie d’un peuple. La religion d’un pays chaud est indulgente à l’usure, celle des pays
froids à l’ivrognerie.
4. FREDERIC BASTIAT (30/06/1801- 24/12/1850)
Cet auteur de nationalité française a écrit les œuvres ci-après :
- La théorie de la subordination
- La théorie des valeurs
- La théorie d’humanisation économique.
La doctrine de Bastiat souligne l’harmonie entre les différents consommateurs et les producteurs.
Le producteur est motivé par un intérêt et le consommateur recourt à un besoin économique. C’est
pourquoi leurs relations doivent être interdépendantes.
Cet auteur rejette toute intervention de l’Etat dans les affaires économiques. Néanmoins, il
reconnait à l’Etat le droit d’intervenir uniquement dans le domaine culturel et social.
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Chapitre 3. LE SOCIALISME
Section 1. NOTIONS
Le libéralisme était à l’origine de plusieurs classes sociales pendant que le peuple aspirait à
une égalité socio-économique.
Contrairement au libéralisme, le socialisme est une doctrine qui prône une mise en commun
des richesses afin d’aboutir à une égalité socio-économique. Pour y parvenir, Leonard de
SIMONDE développe l’idée selon laquelle il fallait à tout prix l’intervention de l’Etat dans les
secteurs de la vie économique pour tenter de corriger les excès du libéralisme.
Toutefois, cet auteur précise que le nouveau rôle de l’Etat ne doit pas être joué comme c’est le
cas dans le mercantilisme. En effet, dans le mercantilisme la plus grande partie du bénéfice
revient à l’Etat, le socialisme par contre prône l’intervention de l’Etat pour assurer l’égalité
des citoyens.
La politique socialiste comporte 3 éléments :
- Pas de travail de dimanche
- Pas de travail des enfants
- Limitation des journées et des heures de travail.
Section 2. FORMES DU SOCIALISME
L’on distingue généralement 2 grandes formes de socialisme :
- Le socialisme idéaliste
- Le socialisme réaliste
1. Le socialisme idéaliste
C’est une forme de socialisme qui exige la suppression de la propriété privée et la liberté de
concurrence.
Ce type de socialisme comprend 3 tendances : anarchiste, autoritaire et collectiviste.
A. LA TENDANCE ANARCHISTE :
Elle est développée par une figure de proue appelée JOSEPH PROUDHON (1819-1877).
Pour cet auteur, le salut et le bien être des hommes réside dans la réforme de la propriété privée
et des échanges en ce sens que la propriété privée est indéniablement un vol pour autant qu’elle
permette à ceux qui ne font rien de s’enrichir en leur attribuant une grande partie du résultat
du travail.
Il souligne le fait pour Dieu de ne pas mettre fin à cette propriété privée, le rendant ainsi
complice.
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Pour éviter ce désordre, il propose la création des banques d’échange afin de mettre fin aux
classes sociales. Pour lui, l’intervention de l’Etat fait qu’il n’y ait plus de lutte des classes. Cet
auteur est partisan du mutualisme et condamne fermement les intérêts sans travail.
Sur le plan politique, contre le caractère contraignant de l’Etat, PROUDHON souligne que les
hommes ne peuvent se lier entre eux que par des contrats librement consentis.
Il propose enfin d’instaurer la République des producteurs. Si l’on supprime le profit, pense-t-
il par ailleurs que les classes sociales fusionneraient, les conflits cesseront et les gouvernements
deviendront limites inutiles car ils sont instrument d’exploitation des riches par les pauvres.
B. LA TENDANCE AUTORITAIRE
Elle a été défendue avec bec et ongle par CLAUDE HENRI DE ROUVROY dit SAINT
SIMON (1760- 1829).
C’est un philosophe et économiste français né à Paris. Il a écrit les ouvrages ci-après :
- Lettre d’un habitant de Genève et ses contemporains
- Parabole
- Le catéchisme industriel
- Le nouveau christianisme
Pour lui, il faut transformer la société en adoptant l’Etat aux nécessités de l’industrie. La politique
doit être la science de la production, seul le développement assurera le progrès de l’humanité.
Saint SIMON soutient que le pouvoir politique doit être remis aux industriels car ce sont eux qui
soutiennent et dirigent la production. Les industriels doivent orienter la production dans la
satisfaction des besoins de la communauté.
Le bonheur de l’homme doit être réalisé en transformant l’ordre social existant. Cette
transformation requiert une nouvelle industrie, un nouveau système politique et social, une union
sociale de l’Europe, une nouvelle fraternité et enfin un christianisme nouveau.
Pour accélérer la production, il faut supprimer la propriété héréditaire, à chacun selon ses
capacités, à chacun selon ses œuvres.
L’antagonisme social devrait céder la place à l’association universelle, la propriété héréditaire sera
supprimée.
L’Etat sera propriétaire des richesses et repartira les instruments de travail suivant les besoins et
les capacités. Ainsi, règnera la justice.
Le courant positiviste a été soutenu par l’industrialisme de Saint SIMON, le principe essentiel du
positivisme est qu’il n’y a qu’une seule forme légitime de connaissance. C’est celle qui sort de
l’observation concrète, objective et directe.
Il sied de noter que le saint SIMONISME est un socialisme technologique et planificateur.
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C. LA TENDANCE COLLECTIVISTE
Cette tendance fut défendue par ROBERT OWEN, CHARLES FOURIER ET LOUIS
BLANC.
Pour eux, la réforme sociale ne peut se réaliser que par la création des associations libres et de
petits groupes pouvant s’élargir.
1. CHARLES FOURIER (1772-1837)
Pour lui, les individus doivent être associés dans des phalanstères (des associations de production
au sein desquelles les travailleurs vivent en communauté). Il s’agit de petits groupes
harmonieusement organises dans le but de procurer à chacun de leurs membres le bien-être
nécessaire.
L’auteur propose qu’il faille l’intervention de l’Etat pour restreindre la libre concurrence. Son
principe est : « à chacun selon son travail ». Chaque membre de phalanstère doit réaliser le
travail librement consenti.
Le fouriérisme s’oppose au saint Simonisme en ce sens que ce dernier renforce et conserve
l’autorité politique de l’Etat alors que le fouriérisme soutient quant à lui qu’il faille dissoudre l’Etat
dans la société toute entière qui doit exercer l’autorité publique. A ce propos, FOURIER est
qualifié d’anarchiste.
Fourier s’oppose également à la théorie d’industrialisation prônée par Saint Simon. Pour lui, cette
industrialisation entraine plus la misère car elle amène plus de division des taches et est aggravée
par le machinisme qui dégrade physiquement et moralement l’ouvrier.
2. ROBERT OWEN (1771-1858)
C’est un théoricien britannique riche manufacturier. C’est lui qui créa les premières coopératives
de consommation. Il s’intéresse au trade-unionisme (union des ouvriers naissant).
Pour résoudre le problème des ouvriers, l’auteur la création des coopératives où il développa les
idées ci-après :
- La création des villages coopératifs (5000 à 4500 travailleurs) en vue de supprimer les
intermédiaires producteurs et consommateurs
- Un bon travail ne peut se réaliser dans un groupe pour être mieux servi
- La juste production
- Comptabiliser le travail nécessaire pour produire un bien.
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Deux ans plus tard c’est-à-dire en 1845, il fut chasse de Paris et s’installa en brésil où il rédigea
une œuvre appelée « idéologie allemande ». Au même moment, il fonda la ligue communiste en
1859, Marx s’installa à Londres où il fonda l’association internationale des travailleurs en 1864.
Au courant de la même année il rédigea son œuvre principale appelée « le capital »
b. Essentiel de sa pensée
Dans sa lutte, Marx avait assisté à une misère matérielle et morale de l’homme. Il constata que les
ouvriers étaient progressivement exploités par les bourgeois pour autant qu’à cette époque, il n’y
avait aucun contrôle politique des salariés.
Pour Marx, la propriété telle qu’elle est organisée est indéfendable, le régime capitaliste concentre
toutes les richesses dans quelques familles alors que revient de droit la propriété des moyens de
travail et de production à la communauté.
Karl Marx tendait à instaurer une société sans classe, une société dans laquelle l’égalité règne. La
doctrine de Marx est encore appelée « le socialisme scientifique. ». Selon ENGELS, le marxisme
doit être défini comme un socialisme scientifique car il prétend se fonder sur la science positive.
Il s’oppose ainsi à toute espèce de socialisme utopique.
Selon Marx, un homme n’est certain d’être un homme et n’est effectivement un homme que
lorsque d’autres hommes le reconnaissent comme un homme.
Cette reconnaissance n’est possible que si l’homme s’est objectivé par son travail sur la machine.
Ainsi, est-il impossible de concevoir un être étranger place au-dessus de la nature de l’homme car
cette idée implique le non être de la nature de l’homme.
L’histoire montre qu’une classe sociale s’est aliénée, c’est celle des travailleurs.
c. La conception matérialiste de Marx
Le matérialisme est un courant philosophico-social qui prône le primat de la matière sur l’idée.
Karl Marx dégage que l’on ne peut saisir le réel dans sa totalité qu’en y découvrant des éléments
contradictoires entre eux et en opérant une synthèse entre ces éléments.
Le matérialisme dialectique consiste à étudier la société en analysant ses éléments contradictoires
tout en relevant les mécanismes par lesquels les forces sociales parviennent à concilier ces derniers.
Le matérialisme historique prône que la vie sociale est essentiellement matérielle : c’est l’avoir
qui détermine le pouvoir. L’infrastructure détermine la superstructure.
Dans « la lutte des classes », Marx expose sur les antagonismes entre la bourgeoisie et le
prolétariat. L’objet de la lutte était la propriété privée des moyens de production. Pour lui, l’histoire
de toutes les sociétés égale la lutte des classes et porte sur la matière entant qu’avoir et pouvoir.
C’est ce qui constitue le contenu du matérialisme historique : ce sont les conditions matérielles qui
déterminent l’existence sociale. C’est la vision matérielle des choses.
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Dans « le manifeste du parti communiste » qu’il a écrit avec Friedrich ENGELS, il est fait appel
aux propriétaires de s’unir afin de résister à la dictature des bourgeois. D’où la fameuse théorie de
l’eschatologie du grand soir.
Dans « le capital », il développe son idée sur les deux modes de production capitaliste : les forces
productives et les rapports de production. Le terme technique utilisé par Marx pour désigner les
forces productives c’est l’infrastructure ou la base matérielle de la société. Le terme utilisé pour
désigner les idées, les lois, les contrats, c’est la superstructure.
En somme, Marx fait retenir que c’est l’infrastructure qui détermine en dernier essor la
superstructure.
d. Le marxisme
C’est un socialisme car il prêche la suppression de la propriété privée et la socialisation des moyens
de production.
L’être humain isolé n’a pas d’humanité car son humanité n’est que et dans la société, c’est-à-dire
que l’homme se crée dans l’ensemble des rapports sociaux qui l’engendrent.
Ainsi, le travail est défini comme une autogenèse et une genèse de la société. La question est savoir
comment l’homme se crée-t-il. En effet, il se forge par :
- Le travail : il consiste à transformer la nature selon les besoins de l’homme.
- La théorie de la plus-value : par le capitalisme, le travail accroit l’argent qui l’achète,
c’est-à-dire le capital. Au fur et à mesure que le capital s’accumule par le travail salarie, la
quantité du travail non paye s’accroit : c’est la plus-value c’est-à-dire la quantité du travail
non restitue a l’ouvrier en salaire et qui fait le profit du capitalisme au-delà de son dû. Ce
mécanisme a pour conséquence l’exploitation, l’appauvrissement, l’aliénation du prolétaire
ainsi que le gonflement progressif du capital, la concentration des richesses de la
communauté entre les mains de quelques hommes.
Ce phénomène avait conduit à la création de deux classes sociales :
- Le prolétariat
- La bourgeoisie
C’est cette transformation du travailleur en marchandise qui a fait que l’homme devienne un objet,
une machine à produire la plus-value profit du capitalisme.
Le système capitaliste du fait de son exploitation, souffre de deux tares :
- L’accumulation
- La concentration des richesses qui conduira à la ruine du prolétariat.
Faisant ainsi accroitre le rang des prolétaires et conduisant à l’unification de tous les prolétaires
du monde afin d’exercer une pression sérieuse sur toutes institutions capitalistes.
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4. MAO TSE-TOUNG
C’est un ancien chef d’Etat chinois qui avait participé à la fondation du parti communiste dans les
années 1923.
Dans son parcours révolutionnaire, il dirigea l’insurrection avant de se réfugier au Kiang-Si (1927-
1934). Ici, il va organiser l’armée révolutionnaire et mettre en forme une réforme agraire.
Il devient président du gouvernement provisoire des soviétiques en 1931 mais entre-temps, il doit
se battre contre les troupes nationalistes entre 1934-1935.
Arrivé à la tête du comité central, il va orienter le parti vers une politique d’alliance avec les
nationalistes de Chang Kai check dans le but de faire face à l’agression japonaise qui était
intervenue en 1937 à 1946.
C’est à partir de ce moment que MAO va essayer d’adapter le marxisme aux réalités chinoises à
travers les différents textes fondamentaux qu’il rédigea à cet effet.
Parmi ces textes, nous pouvons noter :
- Les problèmes stratégiques de la guerre en chine (1936)
- De la contradiction(1937)
- De la démocratie nouvelle.
Après trois ans de guerre civile de 1946-1949, les troupes nationalistes étaient obligées de quitter
le continent. Entre temps MAO proclama la République populaire chinoise le 01 octobre 1949.
Devenu président de cette république, il s’oppose au modèle soviétique et devint un défenseur
acharné pour la cause du peuple. Le principe applicable dans le socialisme chinois « Tout
appartient à tous c’est-à-dire à l’Etat ». Il proposa la lutte contre la bourgeoisie, la réforme
agricole et la création des coopératives publiques.
En définitive, il est important de noter que le socialisme chinois s’était oppose au socialisme
soviétique ou Russe et réalisa deux méthodes principales de l’exploitation de la terre à savoir : le
kolkhoze et sovkhoze.
Le kolkhoze c’est l’exploitation de la terre par les paysans. C’est en outre une forme de coopérative
de production.
Le sovkhoze en revanche, c’est de grandes formes de modèles de l’Etat au sein desquelles l’on
expérimentait les méthodes de culture scientifique (l’introduction de la machine dans
l’agriculture).
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En 1978 sous son commandement, l’armée tanzanienne pénètre en Uganda pour renverser la
dictature d’Amir Dada. Fervent défenseur de la dictature africaine traditionnelle, Nyerere
préconise l’usage de swahili comme langue officielle sous sa présidence. La Tanzanie devint alors
le premier Etat africain à avoir pour langue officielle une langue locale.
Son gouvernement mit l’accent sur « ujamaa », en français « communauté ». Ujamaa est une
forme de socialisme rural qui traduit l’unité africaine.
Il démissionne de sa fonction de président de la république en 1985 mais continua de tenir les rênes
de la TANU jusqu’en 1990.
Trois éléments phares caractérisent la doctrine de NYERERE. Il s’agit de :
- Une société de respect : Dans la société africaine, les hommes doivent se respecter
mutuellement non pas en raison de ce qu’ils ont mais pour ce qu’ils sont. Il insiste que les
vieillards doivent être impérativement respectés pour autant qu’ils sont les sacrés dépôts
de la sagesse. Ainsi, formerons-nous une société humaine où la vie aura son vrai sens.
- L’économie : la terre est la source des richesses, elle n’est pas une propriété privée de
certaines personnes mais chacun doit recevoir une portion ou un lopin de terre qu’il
exploite pour produire les biens communs.
A. Notion
Par « encycliques » il faut entendre les différents documents ou œuvres rédigés par les souverains
pontifes (papes) et qui portent sur le bien-être social, politique et économique des citoyens dans le
mode.
B. Quelques papes et leurs encycliques
1. LE PAPE LEON XIII
Durant son règne au pontificat il avait eu à rédiger un certain nombre d’encycliques entre autre :
a. RERUM NOVARUM (le 15/15 /1891)
Dans cette encyclique, le pape souligne le rapport entre le prolétariat et la bourgeoisie, c’est-à-dire
des rapports réciproques entre les ouvriers et patrons ainsi que la nécessité d’une législation sociale
principale.
Le pape cherche une réponse équilibrée en examinant les cas ci-après :
- Il dénonce les abus du libéralisme et les injustices dont victimes les travailleurs :
l’encyclique insiste sur le droit et le devoir d’intervention de l’Etat dans la vie économique,
avant tout en faveur des défavorisés et des indigents. De plus, les salaires doivent respecter
le minimum vital : le salaire ne doit pas être insuffisant à faire subsister l’ouvrier sobre et
honnête. un salaire doit être assez fort pour parer aisément à ses besoins et à ceux de sa
famille.
- Il rejette d’autre part la solution socialiste : la propriété privée doit être respectée.
- Il envisage la collaboration et non la lutte des classes : Léon XIII recommande
l’association professionnelle qui regroupe soit patrons et ouvriers, soit les ouvriers seuls.
Il conclut en rappelant que la première réforme qui s’impose, c’est la restauration des
mœurs chrétiennes.
b. INSECUTABILI (04/ 1978)
Cette encyclique porte sur les maux de la société moderne, les causes et leurs remèdes. Dans ses
analyses, le pape a constaté l’empiètement du pouvoir politique sur les droits de l’église et le
mariage.
c. QUOD APOSTOLI
Cette encyclique porte sur l’autorité et la compétence de l’Eglise en matière politique et sociale.
Dans cette œuvre, le pape insiste sur les droits de la propriété privée et l’engagement des ouvriers
contre le communisme.
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5. JEAN-PAUL II (1920-02/04/2005)
a. LABOREM EXERCENS (14 septembre 1981)
Dans cette encyclique le pape souligne que le travail est clé de toutes les questions sociales. Il
souligne le rapport entre l’homme et le travail dans la nouvelle condition technologique,
économique et politique.
Il rappelle ensuite la solidarité et la dignité des travailleurs ainsi que de leurs droits.
b. FAMILIARIS CONSORTIO (22/11/1981)
Ce document porte sur les taches de la famille. Le pape insiste sur la dynamique de l’amour
conjugal, la communion personnelle, l’identité et la mission de la famille.
c. SOLLICITUDO REI SOCIALIS (30 décembre 1978)
Le pape rappelle l’intérêt que l’église doit attacher à la question sociale : elle doit viser le
développement authentique de l’homme et de la société toute entière ainsi que le respect et la
promotion de la personne humaine dans toutes ses dimensions.
Dans ce document, le pape rappelle que l’homme et la femme sur tous les plans sont égaux.
d. CENTESIMUS ANNUS (1 MAI 1991)
Ce document pontifical publié à l’ occasion du centenaire de rerum novarum. Apres avoir
immortalise le document de son devancier, le pape appel un vibrant en ces termes : « en effet, les
églises chrétiennes, les grandes religions, les hommes de bonne volonté et l’Etat doivent
prendre leurs responsabilités en mains afin de lutter contre le chômage et assurer aux
travailleurs un salaire digne pouvant assurer leur survie et l’épargne ».
6. PIE XI
a. QUADRAGESIMO ANNO (15 mai 1931)
Après avoir rendu hommage à Léon XIII, pousse plus loin la recherche :
- L’aspect social de la propriété privée : le but de la propriété est le bien commun
- Les droits des travailleurs
- Des critères visant à déterminer le juste salaire
- Il estime que la restauration de l’ordre social requiert les reformes structurelles(les
corporations) et une réforme des mœurs. Tout en dénonçant les abus du capitalisme, il
affirme que le système, quoique vicie, n’est pas mauvais en soi. Il reconnait des mérites au
socialisme modéré, mais l’estime incompatible avec la foi chrétienne.
- Il conclut en affirmant qu’une complète rénovation de l’esprit chrétien doit accompagner
la restauration sociale tant désirée.
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7. PAPE FRANCOIS
a. LUMEN FIDEI
Cette encyclique porte sur la foi chrétienne. Le pape y rappelle que tout est grâce au regard de la
complexité et de la contradiction de la vie.
Une telle affirmation s’est avérée naïve et abstraite aux yeux de certaines personnes ayant traversé
des situations épouvantables. C’est en revanche une utopie.
En effet, la lumière qui provient de la foi illumine les profondeurs des réalités et nous aide à
reconnaitre des signes indélébiles de la bonne initiative divine.
b. CHRISTUS VIVIT
c. LANDATO SI