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Analyse Économique de L'éducation en Afrique

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Analyse Économique de L'éducation en Afrique

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Joseph Y. Yao & Patrick K.

N’GouaN

16
71
2 52 ANALYSE ÉCONOMIQUE
DE L’ÉDUCATION
52
:1

EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Préface d’Edouard Firmin Matoko


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en Afrique subsaharienne

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Analyse économique de l’éducation

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Joseph Y. YAO & Patrick K. N’GOUAN

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.20
.50
ANALYSE ECONOMIQUE

76
0.1
:16
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DE L’EDUCATION

96
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:88
36
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

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Préface d’Edouard Firmin Matoko rid
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ho
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L’Harmattan
52
12
67
21
:15
Déjà parus chez le même éditeur :

.20
.50
76
Joseph Yao (2005) : Méthode d'études et de recherche en sciences

0.1
:16
économiques et sociales, avec applications au contexte de l'Afrique

73
Noire

96
83
:88
36
Patrick N’Gouan (2015) : Trésor public et politique financière en Côte

98
98
d’Ivoire, des origines à nos jours

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cu
Fa
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vox
lar
ho
.sc
uiz

© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-10854-4
EAN : 9782343108544
AVANT-PROPOS

Ce livre d’analyse économique de l’éducation, avec applications au


contexte de l’Afrique Subsaharienne, s’adresse aux étudiants qui
s’initient à cette discipline, mais aussi aux professionnels de l’analyse
économique des ressources humaines, notamment de l’éducation.

Le manuel suppose une connaissance de base en économie,

52
spécialement en microéconomie et en économie publique. Il étudie les

12
67
problèmes d’allocation efficace de l’éducation en tant que bien public

21
:15
.20
dans l’économie nationale, avec pour objectifs, la croissance et le

.50
76
développement. Il choisit de faire usage d’instruments d’analyse

0.1
:16
économique que sont l’exposition mathématique de base et les

73
96
graphiques simples. Il met l’accent sur l’analyse de l’allocation du

83
:88
bien éducation comprise comme tout autre bien qui doit être produit et

36
98
98
demandée par des individus, des collectivités publiques ou l’État.

25
ir:9
ad
Ag
Pour ce faire, les conditions de la production et de la demande sur

les
cia
différents types de marchés sont étudiées. La division micro-macro

So
et
sert ici également de cadre d’analyse. L’exposé privilégie l’usage

es
iqu
om
d’instruments graphiques ou algébriques, par rapport à l’exposé des

on
Ec
faits ou des phénomènes d’éducation. Certains thèmes abordés sont

es
qu
approfondis dans d’autres ouvrages spécialisés.
i
rid
Ju
es
nc
cie

Ce manuel a bénéficié de la relecture du manuscrit par Dr William


sS
de

Ehouman, des membres de l’Unité de Recherche Macroéconomie et


lté
cu

Modélisation (URMM) du Centre Ivoirien de Recherches


Fa
m:

Economiques et Sociales (CIRES), ainsi que par des doctorants du


.co
vox

Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (PTCI) de la


lar
ho
.sc

Conférence des Institutions d’Enseignement et de Recherche


uiz

Economiques et de gestion en Afrique (CIEREA).

Qu’ils soient remerciés !

7
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.sc
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83
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0.1
76
.50
.20
:15
21
67
12
52
PRÉFACE

L’éducation est un puissant moteur de l’émergence et du


développement des nations. Elle a la particularité d’être un concept
qui a une forte charge de sciences humaines et sociales. En effet,
l’éducation a été, jusqu’à un passé récent, le champ d’études exclusif
de spécialistes de sciences de l’éducation (linguistes, didacticiens,
sociologues, philosophes, psychologues...). Ici, comme dans d’autres

52
domaines, les sciences humaines et sociales vont montrer que leurs

12
67
champs d’études de l’homme et de la société se rejoignent, seuls la

21
:15
méthode et l’objectif visé par les analyses peuvent diverger.

.20
.50
L’économiste recherchera alors, dans l’éducation, en plus de ses

76
0.1
richesses philosophiques, humaines et sociales, un contenu

:16
73
96
éminemment économique qui en fait un bien comme un autre auquel

83
:88
on peut appliquer les outils traditionnels d’analyse; d’où la nécessité

36
98
de connaître la nature réelle de ce bien qu’est l’éducation.

98
25
ir:9
Sans créer de rupture avec les méthodes habituelles d’étude de la

ad
Ag
problématique, cet ouvrage fait une approche complémentaire de

les
cia
l’éducation sous les angles tout à la fois microéconomique,

So
et
macroéconomique et d’économie publique.

es
iqu
Plusieurs références sont faites aux théories originelles d’économie

om
on
ou d’éducation qui fondent l’économie d’éducation aujourd’hui. Les

Ec
es
qu
aspects de la théorie qui soutiennent l’approche économique ou de
i
rid
Ju

l’éducation sont exposés au fur et à mesure qu’ils éclairent les


es
nc

différentes analyses.
cie
sS

L’économie de l’éducation constitue le thème central du livre.


de
lté
cu

Cependant, les deux premiers chapitres situent ce thème dans le


Fa
m:

contexte historique et général des ressources humaines et abordent la


.co
ox

nouvelle problématique du développement humain, notamment


v
lar
ho

l’indice de développement humain (IDH).


.sc
uiz

Les chapitres de l’ouvrage s’achèvent sur des études de cas


d’économie de l’éducation et servent à illustrer le thème abordé. Ces
études sont rapportées en annexes des chapitres.
Le lecteur ordinaire de l’analyse économique pourra y trouver des
applications à la problématique de l’éducation.

Les deux auteurs, en tant qu’universitaires et fonctionnaires, nous


font partager ici leurs riches expériences accumulées dans
l’enseignement, la recherche et l’administration publique. Par la
recherche constante de l’équilibre entre l’offre et la demande sur le

9
marché du bien éducation, cette œuvre peut favoriser notablement une
coopération fructueuse entre les acteurs du système éducatif que sont
l’État, le secteur privé, les enseignants et les apprenants. De manière
particulière, l’ouvrage présente un intérêt pour les services étatiques
en charge de l’éducation, à savoir les ministères de l’Éducation
Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique, de l’Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle, de l’Économie et des Finances, du Plan et du
Développement, etc.

52
12
67
21
:15
Nous espérons que l’intérêt de ce livre apparaîtra avec évidence

.20
.50
dans l’appréhension de l’éducation, un domaine d’analyse désormais

76
0.1
incontournable dans tout débat économique et social, notamment en

:16
73
matière de politiques et stratégies de développement humain durable

96
83
:88
en Afrique.

36
98
98
25
ir:9
Edouard Firmin Matoko,

ad
Ag
Directeur Général Adjoint, Département Afrique de l'UNESCO.

les
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So
et
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om
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Ec
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10
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A LA PROBLÉMATIQUE
DES RESSOURCES HUMAINES DANS LA CROISSANCE
ET LE DÉVELOPPEMENT

L’Économie des Ressources Humaines se distingue de l’étude de la


gestion des ressources humaines. C’est une science qui n’a été
développée que très récemment. Ce n’est qu’à partir des années 60 et
80, que l’on s’est rendu compte que la croissance économique et la

52
réduction de la pauvreté dépendent en grande partie des ressources

12
67
21
humaines, notamment de l’éducation.

:15
.20
L’économie des Ressources Humaines est différente de la Gestion

.50
76
des Ressources Humaines, activité dévolue au responsable des

0.1
:16
Ressources Humaines dans l’entreprise ou dans l’administration.

73
96
Celui-ci est chargé généralement de la gestion du personnel c’est-à-

83
:88
36
dire d’une allocation efficace des différentes expertises des personnels

98
98
qui existent dans l’entreprise, abusivement appelés ressources

25
ir:9
humaines.

ad
Ag
les
cia
So
1.1- Les ressources humaines (RH) dans la croissance et le

et
es
développement

iqu
om
on
Ec
Les ressources humaines sont importantes pour la croissance et le
es
qu
développement pour trois raisons : rid
Ju
i
- les ressources humaines constituent des inputs nécessaires à la
es
nc
cie

croissance et au développement ;
sS
de

- l’histoire de la pensée et des faits économiques indique que les


lté
cu

pays qui ont connu une certaine croissance et développement ont


Fa
m:
.co

également réalisé des performances au niveau des ressources


vox
lar

humaines ;
ho
.sc

- les nouvelles théories de la croissance, notamment celles de la


uiz

croissance endogène, mettent l’accent sur les particularités des


ressources humaines dans une croissance basée sur les dotations
intrinsèques des pays.

1.1.1- Les ressources humaines, inputs de la croissance et du


développement

Traditionnellement, la croissance économique est évaluée à partir


de la fonction de production Y = f (K, L, T), avec K, le facteur capital,
L, le facteur travail et T, la terre. Le facteur L, le travail, peut être

11
décomposé en différents éléments qui améliorent sa qualité. Ce sont
l’immigration, la nutrition, l’éducation et la santé.
Cependant, le travail n’est pas le seul facteur de production qui est
influencé par les RH, il y a également le capital K ; le facteur capital
est généralement décomposé en capital physique (immobilier et
machine-outil) et en capital circulant qui peut être financé ou acquis
technologiquement. La formation du capital physique comme du
capital circulant est tributaire d’une bonne qualité de Ressources
humaines, notamment de la main-d’œuvre. La technologie est

52
12
67
maîtrisée et générée par les hommes bien formés (par l’éducation

21
:15
formelle et informelle).

.20
.50
En conclusion tous les inputs de la production et donc de la

76
0.1
croissance sont influencés par les Ressources humaines.

:16
73
96
83
:88
1.1.2- L’expérience des pays en matière de ressources humaines

36
98
98
25
La classification des Etats, par le PNUD depuis 1990, selon le

ir:9
ad
Ag
niveau de l’Indice du Développement Humain (IDH), permet

les
cia
désormais d’apprécier différemment le développement.

So
et
Les pays peuvent être regroupés en quatre catégories : ceux qui ont

es
iqu
beaucoup de ressources humaines, mais peu de ressources naturelles,

om
on
ceux qui disposent de beaucoup de ressources naturelles, mais peu de

Ec
es
Ressources humaines, les pays qui n’ont aucune de ces ressources et,
iqu
rid
Ju
enfin, les pays qui disposent des deux. Le tableau 1.1 qui suit donne
es
nc

quelques exemples de ces pays.


cie
sS
de
lté
cu
Fa
m:
.co
vox
lar
ho
.sc
uiz

12
Tableau 1.1 Répartition de pays par ressources humaines et ressources
naturelles

Beaucoup de ressources Peu de ressources


humaines humaines
Beaucoup de USA Nigeria, RDC,
ressources France Indonésie
naturelles Australie, etc. Arabie Saoudite, etc.

52
Peu de Japon Pays sahéliens

12
67
21
ressources Suisse Côte d’Ivoire

:15
.20
naturelles Corée du Sud Haïti

.50
76
0.1
:16
Au vu de ce tableau, les pays qui sont dotés de Ressources

73
96
humaines importantes jouissent également d’un niveau de bien-être et

83
:88
36
de croissance relativement élevés. En revanche, les pays dotés en

98
98
ressources naturelles, sans niveau suffisant de ressources humaines, ne

25
ir:9
connaissent pas de développement. Le développement est donc lié aux

ad
Ag
ressources humaines.

les
cia
So
L’histoire des faits économiques montre que les ressources

et
es
humaines constituent le facteur unifiant qui commande le

iqu
om
développement ou non de ces pays. En mettant en relation

on
Ec
l’investissement en ressources humaines dans tous ces pays avec leur
es
qu
croissance économique, on constate que les pays qui ont une forte rid
Ju
i
es

croissance économique ont tous investi plus de 10% de leur PIB dans
nc
cie

la recherche-développement c’est-à-dire dans le développement des


sS
de

Ressources humaines plutôt que dans des investissements


lté
cu

improductifs.
Fa
m:
.co
vox
lar

1.1.3- Les enseignements de la théorie de la croissance endogène


ho
.sc
uiz

Dans les années 1980, les ressources humaines ont eu un regain


d’intérêt avec la théorie de la croissance endogène développée par
Romer (1983 ; 1990), Lucas (1988), etc. Cette théorie met en exergue
l’importance des ressources humaines dans la croissance économique.
Elle voudrait expliquer les différences existant dans la croissance
économique dans le monde, par des facteurs autres que ceux
traditionnellement retenus et qui permettent d’expliquer les
différences dans la croissance, même dans les pays développés. Selon
cette théorie, la croissance économique n’est pas uniquement liée à

13
des facteurs exogènes comme le capital, la technologie, comme
précédemment soutenue; mais aussi à des facteurs endogènes aux
pays. Ces facteurs expliquent la non-convergence attendue du fait de
la mondialisation et de la mobilité des facteurs de production. Ces
facteurs intrinsèques aux pays portent généralement sur les taux de
croissance des ressources humaines énumérées qui n’entraient pas en
ligne de compte dans l’explication traditionnelle de la croissance.
Ils peuvent aussi inclure le nationalisme, la religion, le consensus
autour d’un idéal national, des valeurs traditionnelles du pays,

52
12
67
l’obéissance, l’acharnement au travail, le respect de la propriété

21
:15
d’autrui, etc. Ce sont ces facteurs qui expliqueraient, en partie, les

.20
.50
différences dans les taux de croissance entre pays. Ces facteurs

76
0.1
expliqueraient les différences dans les taux de croissance entre pays

:16
73
européens ou entre pays d’Asie du Sud Est et ceux d’Afrique.

96
83
:88
36
98
1.2- La nature des ressources humaines

98
25
ir:9
ad
Ag
1.2.1- Définitions

les
cia
So
et
Les ressources humaines sont un ensemble de facteurs objectifs (ou

es
iqu
qui peuvent l’être) qui tendent à accroître ou à améliorer la qualité du

om
on
facteur travail de façon à modifier le comportement de l’homme dans

Ec
es
la recherche de bien-être et pour les nations, dans la croissance et le
iqu
rid
Ju
développement.
es
nc

On retient généralement dans les ressources humaines les variables


cie
sS

naturelles qui affectent la population ou qui sont le résultat d’une


de
lté

politique sur cette population. On peut parler des facteurs endogènes


cu
Fa
m:

tels que la fécondité, la santé, la nutrition, la mortalité ou des facteurs


.co
ox

exogènes tels que les dotations initiales du pays. Mais, il y a des


v
lar
ho

résultats de politique économique qui affectent les ressources


.sc
uiz

humaines à travers les politiques de l’emploi, de la nutrition ou de la


réduction de la pauvreté.

14
52
12
67
21
:15
.20
.50
76
0.1
Graphique 1.1. : Décomposition entre les facteurs des ressources

:16
73
humaines

96
83
:88
36
98
Les ressources humaines affectent le bien-être des populations à

98
25
travers le capital humain, facteur qui améliore la productivité du

ir:9
ad
travailleur comme le montre le graphique 1.2. Une productivité

Ag
les
élevée, selon la théorie économique néoclassique, conduit à un

cia
So
accroissement de la production par unité du facteur travail et donc du

et
es
iqu
salaire.

om
on
Cependant, d’autres groupes de variables peuvent également

Ec
es
affecter simultanément le salaire. Le graphique 1.2 retient comme
iqu
rid
vecteurs de variables les dotations naturelles de la région
Ju
es
nc

géographique de travail et les politiques en faveur de la population du


cie
sS

pays, notamment en matière de sécurité sociale. Les politiques


de
lté

volontaristes en faveur de l’immigration d’un pays peuvent conduire


cu
Fa

les travailleurs d’un autre à saisir les opportunités offertes. Les


m:
.co
ox

politiques de santé, de nutrition, d’éducation et le capital social sont


v
lar
ho

autant de facteurs qui améliorent la productivité du travailleur et


.sc
uiz

conduit à des salaires plus élevés.

15
52
12
67
21
:15
.20
.50
76
0.1
:16
73
96
83
:88
36
98
98
25
Graphique 1.2. Interrelations entre salaire, productivité

ir:9
ad
Ag
et capital humain

les
cia
So
et
Les ressources humaines se différencient du capital humain et du

es
iqu
développement humain. Alors que les ressources humaines renferment

om
on
un ensemble de caractères et de phénomènes acquis ou subis (cf. la

Ec
es
classification ci-dessus), le capital humain se réfère à un ingrédient
iqu
rid
Ju
(facteur) précis que l’on peut accroître par l’investissement en vue
es
nc

d’améliorer la productivité, partant, le niveau de revenu individuel ou


cie
sS

collectif. En d’autres termes, le capital humain tel que défini par la


de
lté

théorie, est l’investissement réalisé en l’homme en vue d’accroître ses


cu
Fa
m:

capacités d’amélioration de sa productivité et donc de son revenu.


.co
ox

Le développement humain, quant à lui, se réfère à une notion


v
lar
ho

définie par les Nations Unies (PNUD), qui a pour objet de montrer
.sc
uiz

que le développement est mu par le développement global de


l’homme, notamment par le revenu, la santé et l’éducation. Ce
développement humain peut être calculé à partir de l’Indice du
Développement Humain qui est un indice composite comprenant un
ensemble d’indicateurs relatifs à l’homme portant sur la santé,
l’éducation et le revenu. Les ressources humaines acquises
s’apparentent finalement au capital humain alors qu’il est des
ressources humaines qui sont naturellement ou génétiquement
formées.

16
Les influences de ces deux types de ressources humaines peuvent
être directes ou indirectes de même qu’il existe des ressources
humaines qui sont difficilement altérables dans une génération et qui
proviennent d’origine génétique. Les autres types de ressources
humaines peuvent être influencés dans le court terme par des
politiques appropriées, comme le montre le graphique 1.2.

1.2.2. La nature des relations entre ressources humaines

52
12
67
Le capital humain est un ensemble de ressources humaines qui sont

21
:15
généralement acquises, mais que des politiques de ressources

.20
.50
humaines inappropriées peuvent altérer.

76
0.1
La notion de capital humain, dans son assertion moderne, nous

:16
73
vient de Schultz (1958) qui a étudié l’importance de ce facteur dans le

96
83
:88
secteur agricole. Cependant, on reconnait les travaux importants de G.

36
98
Becker (1964 ; 1971) et bien d’autres dans la formalisation, le

98
25
développement et les applications de ce concept au-delà du cadre strict

ir:9
ad
Ag
de l’éducation.

les
cia
Les ressources humaines comprennent des facteurs acquis comme

So
et
l’éducation, la santé, la nutrition et la migration. Elles intègrent des

es
iqu
facteurs et politiques subis tels les politiques de population, d’emploi,

om
on
de fécondité et de lutte contre la pauvreté. Tous ces facteurs affectent

Ec
es
le capital humain.
iqu
rid
Ju
Des facteurs génétiques, mesurés improprement par le « quotient
es
nc

intellectuel naturel »1 des individus ainsi que les caractéristiques des


cie
sS

individus, qui sont inaltérables, affectent aussi les ressources


de
lté

humaines.
cu
Fa
m:

Les ressources humaines jouent un rôle très important dans la


.co
ox

formation du capital humain, point d’intérêt majeur de toute politique


v
lar
ho

moderne de croissance et de développement.


.sc
uiz

1.2.3. Les composantes des ressources humaines

L’analyse économique des ressources humaines retient


généralement les ressources humaines que l’on peut acquérir ou
altérer par une politique gouvernementale appropriée ou inappropriée.

1 Se référer à la littérature abondante qui a suivi la publication du « Coleman Report


», par James Coleman (1966) recommandant de prendre également en compte le
statut socio-économique de l’enfant dans la réussite scolaire

17
Ce sont l’éducation, la santé, la nutrition, la fécondité, la migration
et la population. L’analyse économique des ressources humaines
s’intéresse aussi à leurs effets dans les domaines suivants : l’emploi, la
pauvreté et la politique de population.

a). L’éducation.
L’éducation est un ensemble de compétences cognitives ou non
cognitives que l’on acquiert et qui sont de nature à améliorer le capital
humain. Marshall (1961) a dit qu’on n’a pas intérêt à investir dans

52
12
67
l’homme.2 Pour Williams Petty (1623-1687), l’homme est comme une

21
:15
autre machine qui a besoin de maintenance.

.20
.50
76
0.1
b). La santé

:16
73
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la santé est un

96
83
:88
état de bien-être complet, physique, mental et social. Par opposition à

36
98
la santé, la maladie est un état de morbidité ressenti, diagnostiqué ou

98
25
objectif. Malheureusement, les maladies non diagnostiquées ne sont

ir:9
ad
Ag
pas prises en compte par les économistes. En général, l’analyse

les
cia
économique de la santé est basée sur des indicateurs de santé qui

So
et
permettent de suivre le développement de cette santé dans le pays, les

es
iqu
types de maladies qui sont traités, les activités ambulatoires ou

om
on
hospitalières, le taux de mortalité, l’espérance de vie à la naissance, la

Ec
es
mortalité infantile, la mortalité prénatale. La maladie exerce deux
iqu
rid
Ju
influences sur la productivité. D’une part, elle réduit la capacité de
es
nc

l’individu et, d’autre part, elle oblige à une affectation importante des
cie
sS

ressources publiques ou privées aux soins des individus. Ainsi, la


de
lté

maladie est non seulement un élément de consommation budgétaire,


cu
Fa
m:

mais aussi de décroissance de la productivité.


.co
vox
lar
ho

c). La nutrition
.sc
uiz

On parle de malnutrition quand il y a une insuffisance d’énergie


d’origine alimentaire et de protéine, laquelle est associée à plusieurs
formes d’infections. On parle aussi de malnutrition quand il y a un
manque de micro nutriment tels que l’iode, le fer, les vitamines, etc.
Les conséquences d’une mauvaise nutrition sont : un arrêt de la
croissance, une débilité mentale, le décès précoce, etc. Les sujets les
plus concernés par la malnutrition sont les enfants de moins de 3 ans,
les femmes enceintes ou allaitant. La nutrition influence la

2 Pour éviter de favoriser les concurrents qui pourraient l’employer.

18
productivité dans la mesure où une politique inappropriée en santé et
en nutrition affecte les groupes vulnérables dans leurs capacités à
produire. En revanche, l’amélioration de la nutrition a des
conséquences positives sur la scolarisation des enfants, la capacité
productive des adultes et donc l’atténuation de la pauvreté. La
nutrition reste un lien privilégié entre la politique de santé et la
politique d’éducation.

d). La fécondité

52
12
67
On mesure la fécondité de différentes manières : soit par le nombre

21
:15
d’enfants désirés selon l’âge de la mère (on parle de taux de

.20
.50
fécondité), soit par le nombre d’accouchements d’une femme au cours

76
0.1
des cinq dernières années. Mais, il y a également le taux de fécondité

:16
73
mesuré comme le nombre d’enfants désirés et obtenus par famille.

96
83
:88
L’on utilise différents indicateurs de fécondité : (i) la fécondité

36
98
cumulée qui est le nombre d’enfants nés vivant au cours de leur vie

98
25
pour les femmes de 15 à 45 ans y compris les enfants morts après leur

ir:9
ad
Ag
naissance ; (ii) l’indice synthétique de fécondité qui est le nombre

les
cia
d’enfants que mettrait au monde une femme qui vivrait jusqu’à la fin

So
et
de ses années de procréation. Le nombre d’enfants élevés tend à

es
iqu
réduire les capacités d’une famille à améliorer leur bien-être, en

om
on
particulier à investir dans leur éducation-formation. De sorte que l’on

Ec
es
parle souvent de choix entre le qualitatif et la quantitatif s’agissant des
iqu
rid
Ju
enfants à mettre au monde et des enfants à éduquer et à soigner. Le
es
nc

problème de choix entre le qualitatif et le quantitatif a été analysé par


cie
sS

Gary Becker (1964 et 1971)3


de
lté
cu
Fa
m:

e.) La migration
.co
ox

On parle de migration lorsque l’on mesure au cours de l’année de


v
lar
ho

l’enquête, un lieu ou un pays de résidence des individus, différent de


.sc
uiz

leur lieu de naissance. Elle se décompose en émigration lorsque les


statistiques sont saisies du point de vue du pays qui voit ses habitants
quitter le territoire national pour l’étranger. Mais, lorsque les
statistiques sont analysées au niveau de la nation en comptabilisant
ceux venant de l’étranger pour y résider pour plus d’un an, on parle
d’immigration. L’émigration comme l’immigration ont une grande
influence sur le calcul du PNB et donc pour les comparaisons au

3 Gary Becker (1964): Human Capital et Gary Becker (1971): Economics of Human
Behavior.

19
niveau international. En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire détient le
taux d’immigration le plus élevé avec près de 40% de la population.
Le Cap-Vert, en revanche, détiendrait le taux d’émigration le plus
élevé, avec plus de nationaux vivant à l’étranger.
Au sens strict des ressources humaines, la population comme la
pauvreté n’en sont pas des composantes en ce sens qu’elles résultent
des cinq principales ressources humaines citées plus haut. Cependant,
elles sont le résultat d’une politique de nutrition, d’éducation, de
fécondité, de santé ou de toute autre politique économique. Elles

52
12
67
constituent le résultat de politiques spécifiques entreprises vers les

21
:15
composantes des ressources humaines.

.20
.50
76
0.1
f) La population

:16
73
La population d’un pays est constituée par l’ensemble des individus

96
83
:88
nationaux ou non nationaux qui vivent sur le territoire. La croissance

36
98
de cette population c’est-à-dire, le passage d’un nombre X à un

98
25
nombre Y d’une année tx à une année ty, est un instrument important

ir:9
ad
Ag
pour la planification économique. Pour ce faire, l’on a besoin de

les
cia
connaître cette population tant du point de vue de la répartition par âge

So
et
que par sexe. La répartition par âge et par sexe permet de tracer une

es
iqu
pyramide des âges. Ainsi, lorsqu’un pays a une population jeune très

om
on
importante, nous avons une pyramide à corne très élancée. Alors que

Ec
es
pour une population très vieille, la pyramide est beaucoup plus évasée.
iqu
rid
Ju
Le premier type de pyramide concerne les pays en voie de
es
nc

développement et le deuxième les pays développés ou anciens pays.


cie
sS
de
lté

g) La pauvreté
cu
Fa
m:

L’étude de la pauvreté en ressources humaines découle des


.co
ox

préoccupations de la théorie du capital humain qui suggère que


v
lar
ho

l’investissement en l’homme est de nature à accroître sa productivité


.sc
uiz

et donc à améliorer son niveau de vie et son bien-être. Selon les


prévisions de la théorie du capital humain, l’investissement en capital
humain dans un pays aura tendance à réduire les inégalités dans la
répartition des revenus et donc, à avoir un nombre plus important
d’individus qui ont accès aux ressources. Un corollaire de cette théorie
est que l’accroissement en dotations en ressources humaines des
individus accroît l’accès aux biens et services et donc réduit la
pauvreté. On parle de pauvreté lorsque la préoccupation de l’analyse
économique n’est plus désormais fondée sur une recherche d’égalité
entre les individus, mais met plutôt l’accent sur la recherche de

20
moyens pour soutenir et relever la proportion (généralement des 30%
les plus pauvres) de la courbe de répartition de revenu que synthétise
le coefficient de Gini.

1.3- Les ressources humaines comme biens publics


particuliers

1.3.1. Les biens publics particuliers et les ressources humaines

52
12
67
Un bien public est un bien dont la production ou la consommation

21
:15
ont des effets qui vont au-delà de ce qu’avaient prévu les agents

.20
.50
économiques. Ce sont des biens qui génèrent des externalités. Les

76
0.1
plans de consommation comme de production s’agissant des biens

:16
73
publics ne coïncident plus en général avec les prévisions de départ.

96
83
:88
Exemples de biens publics : l’éclairage public, l’armée, la police,

36
98
l’éducation, la santé, etc.

98
25
Les ressources humaines sont des biens publics particuliers parce

ir:9
ad
Ag
qu’elles sont incorporées dans leurs consommateurs. Il est donc

les
cia
difficile de dissocier la consommation de ressources humaines de son

So
et
détenteur. Par exemple l’éducation et la santé sont incorporées dans

es
iqu
les individus qui les acquièrent.

om
on
Ec
es
1.3.2. Les particularités des ressources humaines comme biens publics
iqu
rid
Ju
es
nc

1re particularité : les ressources humaines sont incorporées dans


cie
sS

l’homme et il lui est difficile de s’en séparer ou de les dissocier.


de
lté
cu
Fa
m:

2e particularité : la consommation du bien public ou


.co
ox

l’investissement réalisé fait souvent appel à une tierce personne qui est
v
lar
ho

l’État ou la collectivité publique. L’investissement dans ce bien public


.sc
uiz

dépend à la fois du bénéficiaire et de l’État ou des collectivités


publiques. En particulier, il n’est pas possible de réaliser
l’investissement dans les ressources humaines comme bien public sans
le consentement de ces individus. Pour certaines ressources humaines,
le refus d’investissements par les individus a des conséquences sur
l’ensemble de la société. Par exemple, un bien public comme
l’éducation a des externalités positives quand on accroît les
investissements. Un bien semi-public comme l’amélioration de la
santé a des effets négatifs si l’individu décide d’en consommer une
quantité minimum ou même s’il la refuse. Exemple, plus l’on «

21
consomme » la vaccination contre le choléra, moins il y aura la
contagion

3e particularité : la consommation insuffisante de ce bien peut être


source d’iniquité pour l’ensemble de la population. C’est pourquoi les
ressources humaines sont souvent subventionnées par la puissance
publique.

4e particularité : les ressources humaines ont la particularité

52
12
67
d’aider à la réduction des iniquités dans la société. 4Les iniquités

21
:15
proviennent de l’incorporation des ressources humaines dans

.20
.50
l’individu lui-même et des dotations initiales qui peuvent varier d’un

76
0.1
individu à l’autre. À ce problème d’équité s’ajoute celui de

:16
73
l’efficacité. Doit-on par exemple, par souci d’équité, recevoir tous

96
83
:88
ceux qui achèvent leur scolarité primaire sans un concours de

36
98
sélection pour l’entrée dans les classes secondaires, quand l’État ou la

98
25
puissance publique ne peut pas assurer le financement de la formation

ir:9
ad
Ag
de tous ces enfants ? Il y a donc un choix à faire dans l’éducation des

les
cia
enfants selon des critères d’efficacité c’est-à-dire d’une répartition

So
et
efficace (sans gaspillage) des ressources publiques, et d’équité, c'est-à-

es
iqu
dire, sans injustice pour certains.

om
on
Les ressources humaines ont tendance à rectifier les inégalités

Ec
es
existant dans une génération pour que la société ne souffre plus du
iqu
rid
Ju
problème dans les générations à venir. Pour mesurer l’efficacité et
es
nc

l’équité, l’on a souvent recours à des indicateurs ou des échelles de


cie
sS

mesure de ces critères. Ainsi, l’on calcule des indicateurs


de
lté

d’alphabétisation ou des indices de développement humain.


cu
Fa
m:

Les investissements en ressources humaines ne garantissent pas


.co
ox

que ceux qui les reçoivent en bénéficient toujours à la fin. Exemple, la


v
lar
ho

réussite au Baccalauréat et à l’entrée à l’université ne garantissent pas


.sc
uiz

toujours la sortie de tous les étudiants jusqu’à la maîtrise. De même,


tous ceux qui sont malades et qui reçoivent des soins dans un hôpital
ne seront pas toujours guéris. Le souci d’équité va au-delà de l’équité
d’accès pour incorporer l’équité de résultat.

4 On appelle équité, le souci de la morale républicaine de ce qui est juste et


acceptable (Voir Rawls, 1971)

22
1.4- Les ressources humaines dans l’Histoire de la Pensée
économique

Depuis les premiers penseurs de la science économique, les


ressources humaines et l’éducation en particulier, ont fait l’objet
d’appréciations diverses.
Dans l’Antiquité : pour Aristote, l’esclavage permettait d’accroître
la production globale des nations. Il faut y recourir lorsqu’on
recherche la croissance et le développement. Même la valeur

52
12
67
incorporée à l’esclavage ou à l’homme varie en fonction de son rang

21
:15
dans la société.

.20
.50
William Petty5, au 17e siècle, fut l’un des premiers à tenter une

76
0.1
estimation de la « valeur moyenne » d’un être humain. Celle-ci est,

:16
73
dit-il, inversement proportionnelle à la valeur de la terre.

96
83
:88
Adam Smith6 considérait la main-d’œuvre qualifiée comme la force

36
98
principale du progrès. Le capital humain fait partie de la définition du

98
25
capital fixe. L’amélioration du travail est assimilable à l’amélioration

ir:9
ad
Ag
d’une machine. L’homme est d’abord vu comme une force de travail.

les
cia
Il préconisait déjà la concurrence entre écoles pour améliorer la

So
et
qualité de l’éducation.

es
iqu
Pour David Ricardo7, la valeur incorporée dans l’homme peut

om
on
s’améliorer en spécialisant les individus qui seront source de progrès.

Ec
es
Selon Karl Marx8, l’homme est capable de se transcender, de se
iqu
rid
Ju
dédoubler, de passer de force de travail en un travailleur conscient de
es
nc

son aliénation au capital et capable de s’approprier le profit accumulé


cie
sS

par le capitaliste. Ainsi, l’homme a la particularité de pouvoir se


de
lté

dédoubler. L’employeur « achète » un travailleur pour son entreprise


cu
Fa
m:

et celui-ci se transforme en un travailleur conscient qui loue sa force


.co
ox

de travail, mais qui conservera sa conscience. La conscience est


v
lar
ho

transformée par le processus de production et par les moyens de


.sc
uiz

travail de sorte qu’il obtient un ouvrier qui prendra conscience de son


exploitation par le capital et conduira la révolution. C’est donc, pour
Marx, le processus du travail qui donne la formation.

5 W. Petty (1690): Political Arithmetic or Discours Concerning Standard Value of


Lands, People, Building, etc.
6 Adam Smith (1776) : Recherches sur la nature et les causes de la richesse des
nations
7 David Ricardo (1817) : Des principes de l'économie politique et de l'impôt
8 Karl Marx (1876) : Le capital

23
La théorie du capital humain développée au milieu des années 1950
permettra de mettre l’accent sur la formation, la santé et la nutrition
comme source d’amélioration de la qualité du travail. Schultz (1961),
considéré comme le père fondateur de la théorie du Capital Humain,
va faire une analyse microéconomique de la contribution de
l’éducation à la croissance. La question posée ici est : l’investissement
en éducation rapporte-t-il plus que dans d’autres secteurs ?
En revanche, Denison (1962) voudrait apprécier la contribution des
facteurs à la croissance. L’investissement en éducation est vu ici

52
12
67
comme un investissement en amélioration du travail.

21
:15
Quant à Marshall (1961), il exclut le capital humain dans sa

.20
.50
définition du capital ou de la « richesse ». Cependant, il reconnaît que

76
0.1
l’investissement en éducation est équivalent à l’investissement dans

:16
73
une machine. La décision d’investissement en l’homme est réalisée

96
83
:88
avec le même souci que l’investissement dans tout autre secteur.

36
98
Ainsi, on est parti d’une idée vague de l’homme en tant que facteur

98
25
de production, mais aussi en tant qu’un moyen de production pour

ir:9
ad
Ag
aboutir, à nos jours, à l’homme comme source de croissance

les
cia
endogène.

So
et
es
iqu
om
on
Ec
es
iqu
rid
Ju
es
nc
cie
sS
de
lté
cu
Fa
m:
.co
vox
lar
ho
.sc
uiz

24
CHAPITRE 2 : PROBLÉMATIQUE DU DÉVELOPPEMENT
HUMAIN

La notion de développement humain, depuis 1990, a introduit une


nouvelle approche dans l’appréciation du bien-être généré par la
croissance économique, à l’intérieur comme entre les nations. Le PIB
(produit intérieur brut) par habitant ne suffit plus. Il s’agit désormais
de passer à l’effet qu’exerce cette richesse sur la vie de tous les jours

52
des citoyens, sous trois angles : l’éducation, la santé et la richesse

12
67
financière.

21
:15
.20
À l’opposé, des indicateurs de développement précédents qui

.50
76
étaient observés avec méfiance par les nations sous-développées, il

0.1
:16
semble que la notion de développement humain, avec son critère

73
96
majeur, l’Indice du développement Humain (IDH), soit plus

83
:88
intériorisée par les nations et suscite de vifs débats à l’apparition du

36
98
98
Rapport Annuel sur le Développement Humain du PNUD

25
ir:9
(Programme des Nations Unies pour le Développement). Nous

ad
Ag
examinerons successivement la nature du concept, sa mesure et les

les
cia
limites à observer pour une bonne utilisation de l’IDH.

So
et
es
iqu
om
2.1- Le concept du Développement Humain (DH)

on
Ec
es
qu
La notion de développement humain a été forgée dans les années
i
rid
Ju

1990 par le PNUD pour pallier les insuffisances des indicateurs


es
nc
cie

traditionnels en économie qui servaient à mesurer l’état de


sS
de

développement d’un pays où la situation de bien-être de la population.


lté
cu

Les notions de PIB, PNB, Revenu par habitant, Consommation finale,


Fa
m:

déficit public, etc., sont en effet apparues inadéquates pour qualifier


.co
vox

les situations dans lesquelles vivent les populations d’un pays ou pour
lar
ho
.sc

faire des comparaisons entre États.


uiz

Les insuffisances notées proviennent de ce que certains pays


surtout détenteurs de richesses naturelles importantes (pétrole) ont des
mesures de leurs richesses élevées, mais leurs populations ne jouissent
pas d’un niveau de bien-être conséquent. Les indicateurs les plus
usuels qui ont montré leurs insuffisances sont : le revenu par habitant,
le PIB (ou le PNB) par habitant ou tout autre indicateur qui en
découle.
Au niveau des ressources humaines, on a donc eu recours à des
indicateurs qui permettent de faire des comparaisons d’un pays à un
autre tout en minimisant les insuffisances notées. Ainsi, on a utilisé : «

25
le nombre de lits d’hôpitaux par habitant », le nombre de médecins par
habitant », la consommation de kilowatts d’électricité par habitant, le
nombre de points d’eau courante par habitant, etc.
Il arrive que les indicateurs ne suffisent pas et que l’on veuille avoir
une idée plus globale du niveau de vie de toute la population du pays.
On construit pour ce faire des indices synthétiques qui sont des
combinaisons de plusieurs indicateurs. Parmi ces indices, deux ont fait
leur apparition au cours des années 90. Ce sont l’Indice de
Développement Humain (IDH) et l’Indice de Pauvreté Humaine

52
12
67
(IPH). Malgré l’intérêt certain que présentent ces indices, ils ont des

21
:15
insuffisances qui ont été relevées dans la littérature notamment, par

.20
.50
Ravi Kanbur (1997 ; 2003)

76
0.1
La notion de développement humain a donc eu pour objet de mettre

:16
73
au point un instrument qui apprécierait à la fois le niveau de revenu, le

96
83
:88
niveau d’éducation et le niveau de santé. Ces trois niveaux de bien-

36
98
être constituent une bonne appréciation du bien-être des individus.

98
25
Dans la pratique l’Indice du Développement Humain est une

ir:9
ad
Ag
combinaison d’un indicateur de revenu apprécié par la Parité du

les
cia
Pouvoir d’Achat (PPA) (Purchasing Power Parity ou PPP en Anglais),

So
et
d’un indicateur de santé mesuré par l’espérance de vie à la naissance

es
iqu
et d’un indicateur du niveau d’instruction apprécié par les taux de

om
on
scolarisation et d’alphabétisation. L’Indice du Développement

Ec
es
Humain (IDH) est donc basé sur trois indicateurs :
iqu
rid
Ju
- l’espérance de vie à la naissance (pour la santé) ;
es
nc

-les taux de scolarisation et d’alphabétisation de la population (pour


cie
sS

l’éducation) ;
de
lté

- le PIB par habitant calculé à l’aide du PPA (pour le revenu).


cu
Fa
m:
.co
ox

2.2- Méthode de calcul de l’Indice du Développement


v
lar
ho

Humain (IDH)
.sc
uiz

Dans ses notes techniques, le Rapport sur le Développement


Humain du PNUD de 2002 donne les indications qui suivent pour le
calcul de l’IDH. L’IDH est un outil synthétique de mesure du
développement humain. Il chiffre le niveau moyen atteint par chaque
pays sous trois aspects essentiels :
- Longévité et santé, représentées par l’espérance de vie à la
naissance.

26
- Instruction et accès au savoir, représentés par le taux
d’alphabétisation des adultes (pour deux tiers) et par le taux brut de
scolarisation, tous niveaux confondus (pour un tiers).
- possibilité de disposer d’un niveau de vie décente, représentée par
le PIB par habitant (en PPA).
Le calcul de l’IDH est précédé de calculs d’indices pour chacune
des trois dimensions. La détermination de ces indices
unidimensionnels, correspondant à l’espérance de vie, au niveau
d’instruction et au PIB, passe chaque fois par la définition d’une

52
12
67
fourchette de variation, avec un minimum, et un maximum.

21
:15
Les résultats obtenus dans chaque dimension sont exprimés par une

.20
.50
valeur comprise entre 0 et 1, selon la formule générale suivante :

76
0.1
:16
73
96
Valeur constatée − Valeur minimale

83
Indice dimensionn el =

:88
Valeur maximale − Valeur minimale

36
98
98
25
ir:9
L’IDH correspond à la moyenne arithmétique de ces trois indices

ad
Ag
unidimensionnels.

les
cia
So
2.2.1. Exemple de calcul de l’IDH pour la Côte d’Ivoire en 2002

et
es
iqu
om
on
Tableau 2.1 : Valeurs d’indicateurs d’IDH dans le monde

Ec
es
qu
Source : PNUD, 2002
i
rid
Ju
es
nc
cie

Statistiques Valeurs Valeurs Valeurs en


sS
de

maxi Mini Côte d’Ivoire


lté
cu

Espérance de vie à la 85 25 47.5


Fa
m:
.co

naissance (années)
vox
lar

Taux d’alphabétisation 100 0 46.8


ho
.sc

des adultes
uiz

Taux brut de 100 0 38.0


scolarisation combinée
PIB par habitant (PPA) 40 000 100 1630

1- Calcul de l’indice d’espérance de vie

47 ,8 − 25
= 0,380
85 − 25

27
2- Calcul de l’indice du niveau d’instruction

 Indice d’alphabétisation des adultes

46 ,8 − 0
= 0 , 468
100 − 0

 Indice de scolarisation
38 − 0

52
12
= 0,380

67
100 − 0

21
:15
.20
.50
 Indice de niveau d’instruction

76
0.1
:16
2/3 (indice d’alphabétisation des adultes) + 1/3 (indice de

73
96
scolarisation)

83
:88
2/3 (0,468) + 1/3 (0,3 – 380)= 0,439

36
98
98
25
ir:9
3- Calcul de l’indice de PIB

ad
Ag
les
Log (1630 ) − Log (100 )

cia
So
I=

et
Log (40000 ) − Log (100 ) = 0,466

es
iqu
om
on
Ec
es
4- Calcul de l’IDH
iqu
rid
Ju
es

IDH = 1/3 (indice d’espérance de vie) + 1/3 (indice de niveau


nc
cie
sS

d’instruction) + 1/3 (indice de PIB) = 1/3 (0,380) + 1/3 (0,466) + 1/3


de
lté

(0,439) = 0,428
cu
Fa
m:
.co
ox

2.3- Portée de l’IDH


v
lar
ho
.sc
uiz

Depuis 1990, le PNUD publie au dernier trimestre de chaque


année, le « Rapport Mondial sur le Développement Humain ». Ce
rapport met l’accent sur un aspect particulier de ce développement et
établit un classement des pays suivant les niveaux d'IDH. Ce
classement fait apparaître des variations régionales considérables.
Le concept du développement humain est plus large que ce qu'en
décrit l'IDH qui n'est qu'un indicateur, pour évaluer ce qui n'était
mesuré auparavant qu'avec imprécision. L'indicateur précédent utilisé,
le PIB par habitant, ne donne pas d'information sur le bien-être
individuel ou collectif et n'évalue que la production économique.

28
Il présente des écarts qui peuvent être très importants avec l'IDH].
L'indice a été développé en 1990 par l'économiste indien Amartya Sen
et l'économiste pakistanais Mahbubul Haq. Pour Sen comme pour le
PNUD, le développement est plutôt, en dernière analyse, un processus
d'élargissement du choix des gens qu'une simple augmentation du
revenu national.
Les classements et chiffres de l'IDH de précédents Rapports ne
peuvent pas être comparés entre eux ou avec les chiffres actuels. En
effet, l'indice repose sur des données d'organismes nationaux ou

52
12
67
internationaux qui sont souvent révisées. Ainsi, pour permettre de

21
:15
suivre l'évolution de l'IDH dans les pays, le PNUD recalcule ses

.20
.50
chiffres passés à chaque rapport et "invalide" alors les précédents.

76
0.1
Des pays comme la Norvège, l’Australie, la Suisse, le Danemark et

:16
73
la Hollande sont souvent classés dans le peloton de tête. Leurs indices

96
83
:88
varient entre 0,922 et 0,944 en 2014. Ils sont au-dessus de la moyenne

36
98
des pays à IDH très élevé et élevé qui sont respectivement de 0,896 et

98
25
de 0,744 en 2014. En revanche, les 16 pays les plus mal classés dans

ir:9
ad
Ag
le monde (car leur IDH est inférieur à 0,500) sous tous d’ASS à

les
cia
l’exception de l’Afghanistan et de Haïti. Ainsi, cette sous-région

So
et
affiche un IDH moyen de 0,518, en dessous de la moyenne mondiale

es
iqu
(0,711) et même de celle des pays en voie de développement (0,660).

om
on
Ec
es
2.4- Évolution comparative de quelques IDH en Afrique
iqu
rid
Ju
Subsaharienne
es
nc
cie
sS

On peut se demander ce qui explique le classement par IDH des


de
lté

cinq pays francophones et anglophones d’Afrique de l’Ouest, du


cu
Fa
m:

Centre et l’Est que sont la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Bénin, le


.co
ox

Cameroun et la Tanzanie. Le tableau 2.2 et les graphiques 2.3 et 2.4


v
lar
ho

qui en découlent donnent quelques éléments d’explication. Le tableau


.sc
uiz

2.1 présente l’évolution de l’IDH et de ses composantes dans ces pays:


En début des années 80, la Côte d’Ivoire détenait l’IDH le plus élevé
des de ces cinq pays et perdra ce rang au cours des années 2000 avec
la crise militaro politique. Au cours de cette période, l’Indice de
scolarisation est resté faible pour ce pays (0.450), comparé à 0.460
pour la Tanzanie, le Cameroun et le Ghana.

29
Tableau 2.2 : Évolution de l’IDH dans quelques pays d’Afrique
subsaharienne (ASS)

Pays 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2006 2007


Espérance
de vie
Tanzania 50,2 51,1 50,9 49,9 50,7 53,7 54,3 55,0
Ghana 53,0 54,5 57,2 59,1 57,9 56,5 56,5 56,5

52
Cameroun 51,1 54,2 55,1 53,6 51,5 50,6 50,7 50,9

12
67
21
Bénin 50,5 51,9 53,8 56,4 58,3 60,2 60,6 61,0

:15
.20
C.Ivoire 55,7 56,7 57,3 56,8 55,4 55,9 56,4 56,8

.50
76
Indice de

0.1
:16
scolarisation

73
96
83
Tanzania . . 0,508 0,504 0,574 0,650 0,661 0,673

:88
36
Ghana . . . . 0,540 0,591 0,605 0,622

98
98
25
Cameroun 0,434 0,446 0,439 0,418 0,603 0,627 0,622 0,627

ir:9
ad
Bénin 0,217 0,225 0,271 0,308 0,363 0,430 0,440 0,445

Ag
les
C. Ivoire . . 0,353 0,355 0,448 0,450 0,450 0,450

cia
So
et
es
iqu
Indice PIB

om
on
Tanzania . . 0,369 0,357 0,369 0,402 0,408 0,416

Ec
es
Ghana 0,386 0,354 0,369 0,381 0,396 0,419 0,426 0,432
iqu
rid
Ju
Cameroun 0,511 0,561 0,515 0,476 0,495 0,506 0,508 0,510
es
nc

Bénin 0,410 0,419 0,399 0,403 0,421 0,426 0,427 0,430


cie
sS

C. Ivoire 0,558 0,521 0,498 0,484 0,488 0,474 0,472 0,472


de
lté
cu
Fa
m:

IDH
.co
vox

Tanzania . . 0,436 0,425 0,458 0,510 0,519 0,530


lar
ho
.sc

Ghana . . . . 0,495 0,512 0,518 0,526


uiz

Cameroun 0,460 0,498 0,485 0,457 0,513 0,520 0,519 0,523


Bénin 0,351 0,364 0,384 0,411 0,447 0,481 0,487 0,492
C. Ivoire . . 0,463 0,456 0,481 0,480 0,482 0,484

Source : Rapports sur le Développement Humain Mondial du PNUD.

Le graphique 2.1 qui suit permet d’analyser l’évolution de l’IDH en


Côte d'Ivoire, au Ghana, au Bénin, au Cameroun, et en Tanzanie

30
0,540

0,520 Tanzania (United


Republic of)
0,500
Ghana
0,480
Cameroon
0,460

52
12
Benin

67
0,440

21
:15
.20
.50
0,420 Côte d'Ivoire

76
0.1
:16
73
0,400

96
83
2000 2005 2006 2007

:88
36
98
98
25
ir:9
Graphique 2.1 : Évolution de l’IDH au Bénin, au Cameroun, en Côte

ad
Ag
d’Ivoire, au Ghana et en Tanzanie.

les
cia
So
et
Source : PNUD, Rapports sur le DHM et nos calculs

es
iqu
om
on
Ec
De façon générale l’IDH des pays cités a connu une croissance
es
qu
régulière sur la période de 2000 à 2007. Néanmoins, les IDH du Bénin rid
Ju
i
et de la Côte d'Ivoire restent inférieurs à ceux des autres nations. Dans
es
nc
cie

ces deux pays, le niveau de développement humain dans est resté


sS
de

relativement faible. Ces deux pays font d’ailleurs partie des pays à
lté
cu

IDH faible alors que le Cameroun, le Ghana et la Tanzanie sont des


Fa
m:
.co

nations à IDH moyen avec un IDH compris entre 0,500 et 0,540.


vox
lar

La Tanzanie a connu la croissance la plus rapide de l’IDH passant


ho
.sc

des pays à IDH faible (avec un indice de 0,458 en 2000) à pays IDH
uiz

moyens (0, 530 en 2007).


Cependant, le Cameroun et la Côte d'Ivoire sont restés relativement
constants dans leurs efforts en termes de croissance économique dans
les 30 premières années de leurs Independances. C’est ce que traduit
l’évolution de l’IDH qui est presque constante pour ces deux pays au
cours de cette période. L’analyse des composantes de l’IDH nous
permettra de mieux comprendre ces constats.

31

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