Analyse Économique de L'éducation en Afrique
Analyse Économique de L'éducation en Afrique
N’GouaN
16
71
2 52 ANALYSE ÉCONOMIQUE
DE L’ÉDUCATION
52
:1
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
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Analyse économique de l’éducation
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Fa
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12
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Joseph Y. YAO & Patrick K. N’GOUAN
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21
:15
.20
.50
ANALYSE ECONOMIQUE
76
0.1
:16
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DE L’EDUCATION
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83
:88
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EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
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98
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Préface d’Edouard Firmin Matoko rid
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L’Harmattan
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:15
Déjà parus chez le même éditeur :
.20
.50
76
Joseph Yao (2005) : Méthode d'études et de recherche en sciences
0.1
:16
économiques et sociales, avec applications au contexte de l'Afrique
73
Noire
96
83
:88
36
Patrick N’Gouan (2015) : Trésor public et politique financière en Côte
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98
d’Ivoire, des origines à nos jours
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© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-10854-4
EAN : 9782343108544
AVANT-PROPOS
52
spécialement en microéconomie et en économie publique. Il étudie les
12
67
problèmes d’allocation efficace de l’éducation en tant que bien public
21
:15
.20
dans l’économie nationale, avec pour objectifs, la croissance et le
.50
76
développement. Il choisit de faire usage d’instruments d’analyse
0.1
:16
économique que sont l’exposition mathématique de base et les
73
96
graphiques simples. Il met l’accent sur l’analyse de l’allocation du
83
:88
bien éducation comprise comme tout autre bien qui doit être produit et
36
98
98
demandée par des individus, des collectivités publiques ou l’État.
25
ir:9
ad
Ag
Pour ce faire, les conditions de la production et de la demande sur
les
cia
différents types de marchés sont étudiées. La division micro-macro
So
et
sert ici également de cadre d’analyse. L’exposé privilégie l’usage
es
iqu
om
d’instruments graphiques ou algébriques, par rapport à l’exposé des
on
Ec
faits ou des phénomènes d’éducation. Certains thèmes abordés sont
es
qu
approfondis dans d’autres ouvrages spécialisés.
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0.1
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.20
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52
PRÉFACE
52
domaines, les sciences humaines et sociales vont montrer que leurs
12
67
champs d’études de l’homme et de la société se rejoignent, seuls la
21
:15
méthode et l’objectif visé par les analyses peuvent diverger.
.20
.50
L’économiste recherchera alors, dans l’éducation, en plus de ses
76
0.1
richesses philosophiques, humaines et sociales, un contenu
:16
73
96
éminemment économique qui en fait un bien comme un autre auquel
83
:88
on peut appliquer les outils traditionnels d’analyse; d’où la nécessité
36
98
de connaître la nature réelle de ce bien qu’est l’éducation.
98
25
ir:9
Sans créer de rupture avec les méthodes habituelles d’étude de la
ad
Ag
problématique, cet ouvrage fait une approche complémentaire de
les
cia
l’éducation sous les angles tout à la fois microéconomique,
So
et
macroéconomique et d’économie publique.
es
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Plusieurs références sont faites aux théories originelles d’économie
om
on
ou d’éducation qui fondent l’économie d’éducation aujourd’hui. Les
Ec
es
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aspects de la théorie qui soutiennent l’approche économique ou de
i
rid
Ju
différentes analyses.
cie
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9
marché du bien éducation, cette œuvre peut favoriser notablement une
coopération fructueuse entre les acteurs du système éducatif que sont
l’État, le secteur privé, les enseignants et les apprenants. De manière
particulière, l’ouvrage présente un intérêt pour les services étatiques
en charge de l’éducation, à savoir les ministères de l’Éducation
Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique, de l’Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle, de l’Économie et des Finances, du Plan et du
Développement, etc.
52
12
67
21
:15
Nous espérons que l’intérêt de ce livre apparaîtra avec évidence
.20
.50
dans l’appréhension de l’éducation, un domaine d’analyse désormais
76
0.1
incontournable dans tout débat économique et social, notamment en
:16
73
matière de politiques et stratégies de développement humain durable
96
83
:88
en Afrique.
36
98
98
25
ir:9
Edouard Firmin Matoko,
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Directeur Général Adjoint, Département Afrique de l'UNESCO.
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10
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A LA PROBLÉMATIQUE
DES RESSOURCES HUMAINES DANS LA CROISSANCE
ET LE DÉVELOPPEMENT
52
réduction de la pauvreté dépendent en grande partie des ressources
12
67
21
humaines, notamment de l’éducation.
:15
.20
L’économie des Ressources Humaines est différente de la Gestion
.50
76
des Ressources Humaines, activité dévolue au responsable des
0.1
:16
Ressources Humaines dans l’entreprise ou dans l’administration.
73
96
Celui-ci est chargé généralement de la gestion du personnel c’est-à-
83
:88
36
dire d’une allocation efficace des différentes expertises des personnels
98
98
qui existent dans l’entreprise, abusivement appelés ressources
25
ir:9
humaines.
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1.1- Les ressources humaines (RH) dans la croissance et le
et
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développement
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Les ressources humaines sont importantes pour la croissance et le
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développement pour trois raisons : rid
Ju
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- les ressources humaines constituent des inputs nécessaires à la
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croissance et au développement ;
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de
humaines ;
ho
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11
décomposé en différents éléments qui améliorent sa qualité. Ce sont
l’immigration, la nutrition, l’éducation et la santé.
Cependant, le travail n’est pas le seul facteur de production qui est
influencé par les RH, il y a également le capital K ; le facteur capital
est généralement décomposé en capital physique (immobilier et
machine-outil) et en capital circulant qui peut être financé ou acquis
technologiquement. La formation du capital physique comme du
capital circulant est tributaire d’une bonne qualité de Ressources
humaines, notamment de la main-d’œuvre. La technologie est
52
12
67
maîtrisée et générée par les hommes bien formés (par l’éducation
21
:15
formelle et informelle).
.20
.50
En conclusion tous les inputs de la production et donc de la
76
0.1
croissance sont influencés par les Ressources humaines.
:16
73
96
83
:88
1.1.2- L’expérience des pays en matière de ressources humaines
36
98
98
25
La classification des Etats, par le PNUD depuis 1990, selon le
ir:9
ad
Ag
niveau de l’Indice du Développement Humain (IDH), permet
les
cia
désormais d’apprécier différemment le développement.
So
et
Les pays peuvent être regroupés en quatre catégories : ceux qui ont
es
iqu
beaucoup de ressources humaines, mais peu de ressources naturelles,
om
on
ceux qui disposent de beaucoup de ressources naturelles, mais peu de
Ec
es
Ressources humaines, les pays qui n’ont aucune de ces ressources et,
iqu
rid
Ju
enfin, les pays qui disposent des deux. Le tableau 1.1 qui suit donne
es
nc
12
Tableau 1.1 Répartition de pays par ressources humaines et ressources
naturelles
52
Peu de Japon Pays sahéliens
12
67
21
ressources Suisse Côte d’Ivoire
:15
.20
naturelles Corée du Sud Haïti
.50
76
0.1
:16
Au vu de ce tableau, les pays qui sont dotés de Ressources
73
96
humaines importantes jouissent également d’un niveau de bien-être et
83
:88
36
de croissance relativement élevés. En revanche, les pays dotés en
98
98
ressources naturelles, sans niveau suffisant de ressources humaines, ne
25
ir:9
connaissent pas de développement. Le développement est donc lié aux
ad
Ag
ressources humaines.
les
cia
So
L’histoire des faits économiques montre que les ressources
et
es
humaines constituent le facteur unifiant qui commande le
iqu
om
développement ou non de ces pays. En mettant en relation
on
Ec
l’investissement en ressources humaines dans tous ces pays avec leur
es
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croissance économique, on constate que les pays qui ont une forte rid
Ju
i
es
croissance économique ont tous investi plus de 10% de leur PIB dans
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improductifs.
Fa
m:
.co
vox
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13
des facteurs exogènes comme le capital, la technologie, comme
précédemment soutenue; mais aussi à des facteurs endogènes aux
pays. Ces facteurs expliquent la non-convergence attendue du fait de
la mondialisation et de la mobilité des facteurs de production. Ces
facteurs intrinsèques aux pays portent généralement sur les taux de
croissance des ressources humaines énumérées qui n’entraient pas en
ligne de compte dans l’explication traditionnelle de la croissance.
Ils peuvent aussi inclure le nationalisme, la religion, le consensus
autour d’un idéal national, des valeurs traditionnelles du pays,
52
12
67
l’obéissance, l’acharnement au travail, le respect de la propriété
21
:15
d’autrui, etc. Ce sont ces facteurs qui expliqueraient, en partie, les
.20
.50
différences dans les taux de croissance entre pays. Ces facteurs
76
0.1
expliqueraient les différences dans les taux de croissance entre pays
:16
73
européens ou entre pays d’Asie du Sud Est et ceux d’Afrique.
96
83
:88
36
98
1.2- La nature des ressources humaines
98
25
ir:9
ad
Ag
1.2.1- Définitions
les
cia
So
et
Les ressources humaines sont un ensemble de facteurs objectifs (ou
es
iqu
qui peuvent l’être) qui tendent à accroître ou à améliorer la qualité du
om
on
facteur travail de façon à modifier le comportement de l’homme dans
Ec
es
la recherche de bien-être et pour les nations, dans la croissance et le
iqu
rid
Ju
développement.
es
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14
52
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21
:15
.20
.50
76
0.1
Graphique 1.1. : Décomposition entre les facteurs des ressources
:16
73
humaines
96
83
:88
36
98
Les ressources humaines affectent le bien-être des populations à
98
25
travers le capital humain, facteur qui améliore la productivité du
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ad
travailleur comme le montre le graphique 1.2. Une productivité
Ag
les
élevée, selon la théorie économique néoclassique, conduit à un
cia
So
accroissement de la production par unité du facteur travail et donc du
et
es
iqu
salaire.
om
on
Cependant, d’autres groupes de variables peuvent également
Ec
es
affecter simultanément le salaire. Le graphique 1.2 retient comme
iqu
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vecteurs de variables les dotations naturelles de la région
Ju
es
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0.1
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98
25
Graphique 1.2. Interrelations entre salaire, productivité
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Ag
et capital humain
les
cia
So
et
Les ressources humaines se différencient du capital humain et du
es
iqu
développement humain. Alors que les ressources humaines renferment
om
on
un ensemble de caractères et de phénomènes acquis ou subis (cf. la
Ec
es
classification ci-dessus), le capital humain se réfère à un ingrédient
iqu
rid
Ju
(facteur) précis que l’on peut accroître par l’investissement en vue
es
nc
définie par les Nations Unies (PNUD), qui a pour objet de montrer
.sc
uiz
16
Les influences de ces deux types de ressources humaines peuvent
être directes ou indirectes de même qu’il existe des ressources
humaines qui sont difficilement altérables dans une génération et qui
proviennent d’origine génétique. Les autres types de ressources
humaines peuvent être influencés dans le court terme par des
politiques appropriées, comme le montre le graphique 1.2.
52
12
67
Le capital humain est un ensemble de ressources humaines qui sont
21
:15
généralement acquises, mais que des politiques de ressources
.20
.50
humaines inappropriées peuvent altérer.
76
0.1
La notion de capital humain, dans son assertion moderne, nous
:16
73
vient de Schultz (1958) qui a étudié l’importance de ce facteur dans le
96
83
:88
secteur agricole. Cependant, on reconnait les travaux importants de G.
36
98
Becker (1964 ; 1971) et bien d’autres dans la formalisation, le
98
25
développement et les applications de ce concept au-delà du cadre strict
ir:9
ad
Ag
de l’éducation.
les
cia
Les ressources humaines comprennent des facteurs acquis comme
So
et
l’éducation, la santé, la nutrition et la migration. Elles intègrent des
es
iqu
facteurs et politiques subis tels les politiques de population, d’emploi,
om
on
de fécondité et de lutte contre la pauvreté. Tous ces facteurs affectent
Ec
es
le capital humain.
iqu
rid
Ju
Des facteurs génétiques, mesurés improprement par le « quotient
es
nc
humaines.
cu
Fa
m:
17
Ce sont l’éducation, la santé, la nutrition, la fécondité, la migration
et la population. L’analyse économique des ressources humaines
s’intéresse aussi à leurs effets dans les domaines suivants : l’emploi, la
pauvreté et la politique de population.
a). L’éducation.
L’éducation est un ensemble de compétences cognitives ou non
cognitives que l’on acquiert et qui sont de nature à améliorer le capital
humain. Marshall (1961) a dit qu’on n’a pas intérêt à investir dans
52
12
67
l’homme.2 Pour Williams Petty (1623-1687), l’homme est comme une
21
:15
autre machine qui a besoin de maintenance.
.20
.50
76
0.1
b). La santé
:16
73
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la santé est un
96
83
:88
état de bien-être complet, physique, mental et social. Par opposition à
36
98
la santé, la maladie est un état de morbidité ressenti, diagnostiqué ou
98
25
objectif. Malheureusement, les maladies non diagnostiquées ne sont
ir:9
ad
Ag
pas prises en compte par les économistes. En général, l’analyse
les
cia
économique de la santé est basée sur des indicateurs de santé qui
So
et
permettent de suivre le développement de cette santé dans le pays, les
es
iqu
types de maladies qui sont traités, les activités ambulatoires ou
om
on
hospitalières, le taux de mortalité, l’espérance de vie à la naissance, la
Ec
es
mortalité infantile, la mortalité prénatale. La maladie exerce deux
iqu
rid
Ju
influences sur la productivité. D’une part, elle réduit la capacité de
es
nc
l’individu et, d’autre part, elle oblige à une affectation importante des
cie
sS
c). La nutrition
.sc
uiz
18
productivité dans la mesure où une politique inappropriée en santé et
en nutrition affecte les groupes vulnérables dans leurs capacités à
produire. En revanche, l’amélioration de la nutrition a des
conséquences positives sur la scolarisation des enfants, la capacité
productive des adultes et donc l’atténuation de la pauvreté. La
nutrition reste un lien privilégié entre la politique de santé et la
politique d’éducation.
d). La fécondité
52
12
67
On mesure la fécondité de différentes manières : soit par le nombre
21
:15
d’enfants désirés selon l’âge de la mère (on parle de taux de
.20
.50
fécondité), soit par le nombre d’accouchements d’une femme au cours
76
0.1
des cinq dernières années. Mais, il y a également le taux de fécondité
:16
73
mesuré comme le nombre d’enfants désirés et obtenus par famille.
96
83
:88
L’on utilise différents indicateurs de fécondité : (i) la fécondité
36
98
cumulée qui est le nombre d’enfants nés vivant au cours de leur vie
98
25
pour les femmes de 15 à 45 ans y compris les enfants morts après leur
ir:9
ad
Ag
naissance ; (ii) l’indice synthétique de fécondité qui est le nombre
les
cia
d’enfants que mettrait au monde une femme qui vivrait jusqu’à la fin
So
et
de ses années de procréation. Le nombre d’enfants élevés tend à
es
iqu
réduire les capacités d’une famille à améliorer leur bien-être, en
om
on
particulier à investir dans leur éducation-formation. De sorte que l’on
Ec
es
parle souvent de choix entre le qualitatif et la quantitatif s’agissant des
iqu
rid
Ju
enfants à mettre au monde et des enfants à éduquer et à soigner. Le
es
nc
e.) La migration
.co
ox
3 Gary Becker (1964): Human Capital et Gary Becker (1971): Economics of Human
Behavior.
19
niveau international. En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire détient le
taux d’immigration le plus élevé avec près de 40% de la population.
Le Cap-Vert, en revanche, détiendrait le taux d’émigration le plus
élevé, avec plus de nationaux vivant à l’étranger.
Au sens strict des ressources humaines, la population comme la
pauvreté n’en sont pas des composantes en ce sens qu’elles résultent
des cinq principales ressources humaines citées plus haut. Cependant,
elles sont le résultat d’une politique de nutrition, d’éducation, de
fécondité, de santé ou de toute autre politique économique. Elles
52
12
67
constituent le résultat de politiques spécifiques entreprises vers les
21
:15
composantes des ressources humaines.
.20
.50
76
0.1
f) La population
:16
73
La population d’un pays est constituée par l’ensemble des individus
96
83
:88
nationaux ou non nationaux qui vivent sur le territoire. La croissance
36
98
de cette population c’est-à-dire, le passage d’un nombre X à un
98
25
nombre Y d’une année tx à une année ty, est un instrument important
ir:9
ad
Ag
pour la planification économique. Pour ce faire, l’on a besoin de
les
cia
connaître cette population tant du point de vue de la répartition par âge
So
et
que par sexe. La répartition par âge et par sexe permet de tracer une
es
iqu
pyramide des âges. Ainsi, lorsqu’un pays a une population jeune très
om
on
importante, nous avons une pyramide à corne très élancée. Alors que
Ec
es
pour une population très vieille, la pyramide est beaucoup plus évasée.
iqu
rid
Ju
Le premier type de pyramide concerne les pays en voie de
es
nc
g) La pauvreté
cu
Fa
m:
20
moyens pour soutenir et relever la proportion (généralement des 30%
les plus pauvres) de la courbe de répartition de revenu que synthétise
le coefficient de Gini.
52
12
67
Un bien public est un bien dont la production ou la consommation
21
:15
ont des effets qui vont au-delà de ce qu’avaient prévu les agents
.20
.50
économiques. Ce sont des biens qui génèrent des externalités. Les
76
0.1
plans de consommation comme de production s’agissant des biens
:16
73
publics ne coïncident plus en général avec les prévisions de départ.
96
83
:88
Exemples de biens publics : l’éclairage public, l’armée, la police,
36
98
l’éducation, la santé, etc.
98
25
Les ressources humaines sont des biens publics particuliers parce
ir:9
ad
Ag
qu’elles sont incorporées dans leurs consommateurs. Il est donc
les
cia
difficile de dissocier la consommation de ressources humaines de son
So
et
détenteur. Par exemple l’éducation et la santé sont incorporées dans
es
iqu
les individus qui les acquièrent.
om
on
Ec
es
1.3.2. Les particularités des ressources humaines comme biens publics
iqu
rid
Ju
es
nc
l’investissement réalisé fait souvent appel à une tierce personne qui est
v
lar
ho
21
consomme » la vaccination contre le choléra, moins il y aura la
contagion
52
12
67
d’aider à la réduction des iniquités dans la société. 4Les iniquités
21
:15
proviennent de l’incorporation des ressources humaines dans
.20
.50
l’individu lui-même et des dotations initiales qui peuvent varier d’un
76
0.1
individu à l’autre. À ce problème d’équité s’ajoute celui de
:16
73
l’efficacité. Doit-on par exemple, par souci d’équité, recevoir tous
96
83
:88
ceux qui achèvent leur scolarité primaire sans un concours de
36
98
sélection pour l’entrée dans les classes secondaires, quand l’État ou la
98
25
puissance publique ne peut pas assurer le financement de la formation
ir:9
ad
Ag
de tous ces enfants ? Il y a donc un choix à faire dans l’éducation des
les
cia
enfants selon des critères d’efficacité c’est-à-dire d’une répartition
So
et
efficace (sans gaspillage) des ressources publiques, et d’équité, c'est-à-
es
iqu
dire, sans injustice pour certains.
om
on
Les ressources humaines ont tendance à rectifier les inégalités
Ec
es
existant dans une génération pour que la société ne souffre plus du
iqu
rid
Ju
problème dans les générations à venir. Pour mesurer l’efficacité et
es
nc
22
1.4- Les ressources humaines dans l’Histoire de la Pensée
économique
52
12
67
incorporée à l’esclavage ou à l’homme varie en fonction de son rang
21
:15
dans la société.
.20
.50
William Petty5, au 17e siècle, fut l’un des premiers à tenter une
76
0.1
estimation de la « valeur moyenne » d’un être humain. Celle-ci est,
:16
73
dit-il, inversement proportionnelle à la valeur de la terre.
96
83
:88
Adam Smith6 considérait la main-d’œuvre qualifiée comme la force
36
98
principale du progrès. Le capital humain fait partie de la définition du
98
25
capital fixe. L’amélioration du travail est assimilable à l’amélioration
ir:9
ad
Ag
d’une machine. L’homme est d’abord vu comme une force de travail.
les
cia
Il préconisait déjà la concurrence entre écoles pour améliorer la
So
et
qualité de l’éducation.
es
iqu
Pour David Ricardo7, la valeur incorporée dans l’homme peut
om
on
s’améliorer en spécialisant les individus qui seront source de progrès.
Ec
es
Selon Karl Marx8, l’homme est capable de se transcender, de se
iqu
rid
Ju
dédoubler, de passer de force de travail en un travailleur conscient de
es
nc
23
La théorie du capital humain développée au milieu des années 1950
permettra de mettre l’accent sur la formation, la santé et la nutrition
comme source d’amélioration de la qualité du travail. Schultz (1961),
considéré comme le père fondateur de la théorie du Capital Humain,
va faire une analyse microéconomique de la contribution de
l’éducation à la croissance. La question posée ici est : l’investissement
en éducation rapporte-t-il plus que dans d’autres secteurs ?
En revanche, Denison (1962) voudrait apprécier la contribution des
facteurs à la croissance. L’investissement en éducation est vu ici
52
12
67
comme un investissement en amélioration du travail.
21
:15
Quant à Marshall (1961), il exclut le capital humain dans sa
.20
.50
définition du capital ou de la « richesse ». Cependant, il reconnaît que
76
0.1
l’investissement en éducation est équivalent à l’investissement dans
:16
73
une machine. La décision d’investissement en l’homme est réalisée
96
83
:88
avec le même souci que l’investissement dans tout autre secteur.
36
98
Ainsi, on est parti d’une idée vague de l’homme en tant que facteur
98
25
de production, mais aussi en tant qu’un moyen de production pour
ir:9
ad
Ag
aboutir, à nos jours, à l’homme comme source de croissance
les
cia
endogène.
So
et
es
iqu
om
on
Ec
es
iqu
rid
Ju
es
nc
cie
sS
de
lté
cu
Fa
m:
.co
vox
lar
ho
.sc
uiz
24
CHAPITRE 2 : PROBLÉMATIQUE DU DÉVELOPPEMENT
HUMAIN
52
des citoyens, sous trois angles : l’éducation, la santé et la richesse
12
67
financière.
21
:15
.20
À l’opposé, des indicateurs de développement précédents qui
.50
76
étaient observés avec méfiance par les nations sous-développées, il
0.1
:16
semble que la notion de développement humain, avec son critère
73
96
majeur, l’Indice du développement Humain (IDH), soit plus
83
:88
intériorisée par les nations et suscite de vifs débats à l’apparition du
36
98
98
Rapport Annuel sur le Développement Humain du PNUD
25
ir:9
(Programme des Nations Unies pour le Développement). Nous
ad
Ag
examinerons successivement la nature du concept, sa mesure et les
les
cia
limites à observer pour une bonne utilisation de l’IDH.
So
et
es
iqu
om
2.1- Le concept du Développement Humain (DH)
on
Ec
es
qu
La notion de développement humain a été forgée dans les années
i
rid
Ju
les situations dans lesquelles vivent les populations d’un pays ou pour
lar
ho
.sc
25
le nombre de lits d’hôpitaux par habitant », le nombre de médecins par
habitant », la consommation de kilowatts d’électricité par habitant, le
nombre de points d’eau courante par habitant, etc.
Il arrive que les indicateurs ne suffisent pas et que l’on veuille avoir
une idée plus globale du niveau de vie de toute la population du pays.
On construit pour ce faire des indices synthétiques qui sont des
combinaisons de plusieurs indicateurs. Parmi ces indices, deux ont fait
leur apparition au cours des années 90. Ce sont l’Indice de
Développement Humain (IDH) et l’Indice de Pauvreté Humaine
52
12
67
(IPH). Malgré l’intérêt certain que présentent ces indices, ils ont des
21
:15
insuffisances qui ont été relevées dans la littérature notamment, par
.20
.50
Ravi Kanbur (1997 ; 2003)
76
0.1
La notion de développement humain a donc eu pour objet de mettre
:16
73
au point un instrument qui apprécierait à la fois le niveau de revenu, le
96
83
:88
niveau d’éducation et le niveau de santé. Ces trois niveaux de bien-
36
98
être constituent une bonne appréciation du bien-être des individus.
98
25
Dans la pratique l’Indice du Développement Humain est une
ir:9
ad
Ag
combinaison d’un indicateur de revenu apprécié par la Parité du
les
cia
Pouvoir d’Achat (PPA) (Purchasing Power Parity ou PPP en Anglais),
So
et
d’un indicateur de santé mesuré par l’espérance de vie à la naissance
es
iqu
et d’un indicateur du niveau d’instruction apprécié par les taux de
om
on
scolarisation et d’alphabétisation. L’Indice du Développement
Ec
es
Humain (IDH) est donc basé sur trois indicateurs :
iqu
rid
Ju
- l’espérance de vie à la naissance (pour la santé) ;
es
nc
l’éducation) ;
de
lté
Humain (IDH)
.sc
uiz
26
- Instruction et accès au savoir, représentés par le taux
d’alphabétisation des adultes (pour deux tiers) et par le taux brut de
scolarisation, tous niveaux confondus (pour un tiers).
- possibilité de disposer d’un niveau de vie décente, représentée par
le PIB par habitant (en PPA).
Le calcul de l’IDH est précédé de calculs d’indices pour chacune
des trois dimensions. La détermination de ces indices
unidimensionnels, correspondant à l’espérance de vie, au niveau
d’instruction et au PIB, passe chaque fois par la définition d’une
52
12
67
fourchette de variation, avec un minimum, et un maximum.
21
:15
Les résultats obtenus dans chaque dimension sont exprimés par une
.20
.50
valeur comprise entre 0 et 1, selon la formule générale suivante :
76
0.1
:16
73
96
Valeur constatée − Valeur minimale
83
Indice dimensionn el =
:88
Valeur maximale − Valeur minimale
36
98
98
25
ir:9
L’IDH correspond à la moyenne arithmétique de ces trois indices
ad
Ag
unidimensionnels.
les
cia
So
2.2.1. Exemple de calcul de l’IDH pour la Côte d’Ivoire en 2002
et
es
iqu
om
on
Tableau 2.1 : Valeurs d’indicateurs d’IDH dans le monde
Ec
es
qu
Source : PNUD, 2002
i
rid
Ju
es
nc
cie
naissance (années)
vox
lar
des adultes
uiz
47 ,8 − 25
= 0,380
85 − 25
27
2- Calcul de l’indice du niveau d’instruction
46 ,8 − 0
= 0 , 468
100 − 0
Indice de scolarisation
38 − 0
52
12
= 0,380
67
100 − 0
21
:15
.20
.50
Indice de niveau d’instruction
76
0.1
:16
2/3 (indice d’alphabétisation des adultes) + 1/3 (indice de
73
96
scolarisation)
83
:88
2/3 (0,468) + 1/3 (0,3 – 380)= 0,439
36
98
98
25
ir:9
3- Calcul de l’indice de PIB
ad
Ag
les
Log (1630 ) − Log (100 )
cia
So
I=
et
Log (40000 ) − Log (100 ) = 0,466
es
iqu
om
on
Ec
es
4- Calcul de l’IDH
iqu
rid
Ju
es
(0,439) = 0,428
cu
Fa
m:
.co
ox
28
Il présente des écarts qui peuvent être très importants avec l'IDH].
L'indice a été développé en 1990 par l'économiste indien Amartya Sen
et l'économiste pakistanais Mahbubul Haq. Pour Sen comme pour le
PNUD, le développement est plutôt, en dernière analyse, un processus
d'élargissement du choix des gens qu'une simple augmentation du
revenu national.
Les classements et chiffres de l'IDH de précédents Rapports ne
peuvent pas être comparés entre eux ou avec les chiffres actuels. En
effet, l'indice repose sur des données d'organismes nationaux ou
52
12
67
internationaux qui sont souvent révisées. Ainsi, pour permettre de
21
:15
suivre l'évolution de l'IDH dans les pays, le PNUD recalcule ses
.20
.50
chiffres passés à chaque rapport et "invalide" alors les précédents.
76
0.1
Des pays comme la Norvège, l’Australie, la Suisse, le Danemark et
:16
73
la Hollande sont souvent classés dans le peloton de tête. Leurs indices
96
83
:88
varient entre 0,922 et 0,944 en 2014. Ils sont au-dessus de la moyenne
36
98
des pays à IDH très élevé et élevé qui sont respectivement de 0,896 et
98
25
de 0,744 en 2014. En revanche, les 16 pays les plus mal classés dans
ir:9
ad
Ag
le monde (car leur IDH est inférieur à 0,500) sous tous d’ASS à
les
cia
l’exception de l’Afghanistan et de Haïti. Ainsi, cette sous-région
So
et
affiche un IDH moyen de 0,518, en dessous de la moyenne mondiale
es
iqu
(0,711) et même de celle des pays en voie de développement (0,660).
om
on
Ec
es
2.4- Évolution comparative de quelques IDH en Afrique
iqu
rid
Ju
Subsaharienne
es
nc
cie
sS
29
Tableau 2.2 : Évolution de l’IDH dans quelques pays d’Afrique
subsaharienne (ASS)
52
Cameroun 51,1 54,2 55,1 53,6 51,5 50,6 50,7 50,9
12
67
21
Bénin 50,5 51,9 53,8 56,4 58,3 60,2 60,6 61,0
:15
.20
C.Ivoire 55,7 56,7 57,3 56,8 55,4 55,9 56,4 56,8
.50
76
Indice de
0.1
:16
scolarisation
73
96
83
Tanzania . . 0,508 0,504 0,574 0,650 0,661 0,673
:88
36
Ghana . . . . 0,540 0,591 0,605 0,622
98
98
25
Cameroun 0,434 0,446 0,439 0,418 0,603 0,627 0,622 0,627
ir:9
ad
Bénin 0,217 0,225 0,271 0,308 0,363 0,430 0,440 0,445
Ag
les
C. Ivoire . . 0,353 0,355 0,448 0,450 0,450 0,450
cia
So
et
es
iqu
Indice PIB
om
on
Tanzania . . 0,369 0,357 0,369 0,402 0,408 0,416
Ec
es
Ghana 0,386 0,354 0,369 0,381 0,396 0,419 0,426 0,432
iqu
rid
Ju
Cameroun 0,511 0,561 0,515 0,476 0,495 0,506 0,508 0,510
es
nc
IDH
.co
vox
30
0,540
52
12
Benin
67
0,440
21
:15
.20
.50
0,420 Côte d'Ivoire
76
0.1
:16
73
0,400
96
83
2000 2005 2006 2007
:88
36
98
98
25
ir:9
Graphique 2.1 : Évolution de l’IDH au Bénin, au Cameroun, en Côte
ad
Ag
d’Ivoire, au Ghana et en Tanzanie.
les
cia
So
et
Source : PNUD, Rapports sur le DHM et nos calculs
es
iqu
om
on
Ec
De façon générale l’IDH des pays cités a connu une croissance
es
qu
régulière sur la période de 2000 à 2007. Néanmoins, les IDH du Bénin rid
Ju
i
et de la Côte d'Ivoire restent inférieurs à ceux des autres nations. Dans
es
nc
cie
relativement faible. Ces deux pays font d’ailleurs partie des pays à
lté
cu
des pays à IDH faible (avec un indice de 0,458 en 2000) à pays IDH
uiz
31