UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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OFFICE DU BACCALAUREAT Dakar, le 1er juillet 2025
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CANEVAS POUR L’EVALUATION DES EPREUVES DE PHILOSOPHIE DU BACCALAUREAT 2025
SUJETS DU PREMIER GROUPE: SERIES: S1 - S1A - S2 - S2A - S4 - S5
Sujet 1 : Le philosophe et l’artiste ne décrivent pas le monde : ils l’interrogent toujours.
Problématique
Le sujet met en exergue la dimension subversive qui caractérise l’activité philosophique tout comme l’activité
artistique. Le philosophe et l’artiste ne se satisfont jamais du monde tel qu’il est, ils le questionnent dans le but
de révéler ce qu’il pourrait être.
Cependant, Peut-on dire que le philosophe et l’artiste interrogent toujours le monde ? Une telle affirmation n’est-
elle pas exagérée ? Est-ce que l’art devrait sacrifier sa dimension esthétique au profit de sa dimension critique
Compétences attendues
Il est attendu du candidat ou de la candidate un effort d’analyse conceptuelle portant sur les expressions et
termes-clés du sujet (« philosophe », « artiste », « décrire le monde », « interroger le monde », « toujours »).
philosophe : celui qui remet en question, qui s’interroge sur le monde
artiste : celui qui crée une œuvre d’art, qui recrée par ses œuvres le monde
décrire le monde : reproduire fidèlement le réel, transmettre le réel tel qu’il est …
interroger le monde : soumettre le monde à un examen critique, le subvertir …
toujours : en permanence, tout le temps, continuellement
Dans la phase de validation, le candidat ou la candidate devra montrer que le philosophe tout comme l’artiste
sont dans une posture d’interrogation permanente du monde qui les distingue d’une attitude simplement
descriptive ou contemplative. Une telle posture ébranle nos manières de voir pour nous ouvrir à des possibilités
nouvelles.
Dans la phase critique, le candidat ou la candidate devra se demander s’il en est toujours ainsi.
L’artiste ne peut-il pas également vouloir célébrer, magnifier la beauté du monde ?
Le philosophe interroge-t-il toujours ? Ne peut-il pas également expliquer, transmettre ou construire ?
Par ailleurs s’installer dans une posture de critique constante ne peut-il pas déboucher sur une entreprise stérile et
même périlleuse ?
On appréciera particulièrement l’effort du candidat ou de la candidate qui irait jusqu’à se demander si décrire le
monde est forcément incompatible avec l’intention critique. Autrement dit, la description du monde n’est-elle
pas fondamentalement une forme de critique silencieuse. Dire ce qui est peut-être déjà subversif.
Il ne sera pas toléré une restitution mécanique des cours relatifs à la philosophie et à l’art.
Sujet II : Si la liberté individuelle est la plus belle conquête de l’humanité, est-elle compatible avec la cohésion
sociale ?
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Problématique
Le sujet invite à réfléchir sur l’opposition supposée entre la liberté des individus et l’exigence de cohésion sociale
qui implique des valeurs partagées sans laquelle aucune société n’est viable. La thèse sous entendue ici voudrait
que l’individu libre, du fait de son autonomie, ferait peser sur la société un danger de désintégration, parce qu’il
pourrait ne pas se conformer aux exigences et normes sociales de sa communauté. Si le sujet parle de la liberté
comme une conquête, c’est pour montrer que pendant longtemps l’existence de la communauté a été privilégiée
par rapport à celle de l’individu. Or, les sociétés démocratiques contemporaines qui ont rompu d’avec ce mode
d’organisation sociale sont individualistes. Sont-elles pour autant en danger de sombrer dans le désordre ?
Compétences attendues
Le ou la candidat(e) devra procéder à l’analyse des notions et expressions-clés suivantes : « liberté individuelle »,
« conquête » ; « compatible » et « cohésion sociale »
Dans la phase de validation, le ou la candidate devra montrer que la liberté individuelle peut être perçue comme
la possibilité pour le citoyen de se comporter selon ses propres désirs, sans tenir compte des exigences de la
société globale. La liberté ainsi entendue serait alors le pouvoir de faire ce que l’on veut, sans contraintes.
Dans la phase critique le candidat ou la candidate devra montrer que la liberté individuelle n’exclut pas l’entente
avec les autres. Il pourrait appuyer sa démonstration en montrant que toute société repose sur des règles
acceptées par tous ses membres, lesquelles ne seront pas perçues comme des limites à leur liberté mais en sont
au contraire la condition de possibilité.
On appréciera particulièrement l’effort de la candidate ou du candidat qui irait jusqu’à montrer que le respect des
lois est non seulement ce qui protège l’individu en tant qu’individu mais aussi ce qui constitue un des ferments de
la cohésion sociale, la revendication de la liberté étant l’aspiration la plus répandue.
Commentaire
Problématique
Le texte pose la question des métamorphoses qui ont affecté la structure de la science moderne. Il montre que la
science n’est plus simplement une théorie produisant des savoirs sur la nature, mais elle est devenue pratique au
sens où elle transforme désormais la structure des sociétés. Ce qui a eu pour conséquence de rendre
problématique la distinction classique entre la théorie et la pratique. Or, il y a une différence considérable entre
la science et la technique qui réside dans leurs orientations respectives. Là où la science cherche à produire
librement des connaissances, désintéressées, la technique se définit plutôt comme une pratique qui cherche à
transformer et à dominer le monde.
Structure
Dans un premier moment le texte établit les transformations qui ont fait de la science une technoscience, c’est-
à-dire une pratique spécialement orientée par des buts pratiques, tournant ainsi le dos à sa vocation première
d’expliquer la nature des choses.
Dans un second moment, l’auteur montre que malgré ce devenir technique de la science, il faudrait mettre
l’accent sur ce qui les sépare. Là où la première cherche la maîtrise, la seconde se veut plus résolument théorique.
Dans la phase de discussion, le candidat ou la candidate pourrait montrer que cette distinction classique entre la
science et la technique ne correspond plus à l’évolution des savoirs technoscientifiques. Elle n’est en fait que de
principe.
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En effet, non seulement la science elle-même s’est technicisée en se dotant d’objets techniques de plus en plus
sophistiqués, mais en plus elle est désormais au service des industriels et des Etats qui ont des objectifs aux
antipodes de la connaissance pure et désintéressée, caractéristique qui lui était jusque-là attribuée.
On appréciera particulièrement l’effort de la candidate ou du candidat qui irait jusqu’à montrer que si la science
est devenue technoscience parce qu’orientée par des logiques commerciales, ceci n’est pas en soi une fatalité et
qu’il n’est pas contradictoire d’envisager une technoscience qui ne soit pas au service d’intérêts particuliers mais
qui viserait l’épanouissement de l’homme.
Il ne sera pas toléré une restitution mécanique du cours sur science et technique.