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Programme de Projet Minier

Ce mémoire présente une contribution à l'élaboration de programmes types de suivi environnemental pour les projets miniers, en co-diplômation entre l'Université d'Antananarivo et l'Université Montesquieu-Bordeaux IV. Il analyse la situation actuelle du suivi environnemental dans le secteur minier à Madagascar, en mettant en lumière les enjeux et les mesures d'atténuation nécessaires. Le document propose également des recommandations pour améliorer l'efficacité des programmes de suivi existants.
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Programme de Projet Minier

Ce mémoire présente une contribution à l'élaboration de programmes types de suivi environnemental pour les projets miniers, en co-diplômation entre l'Université d'Antananarivo et l'Université Montesquieu-Bordeaux IV. Il analyse la situation actuelle du suivi environnemental dans le secteur minier à Madagascar, en mettant en lumière les enjeux et les mesures d'atténuation nécessaires. Le document propose également des recommandations pour améliorer l'efficacité des programmes de suivi existants.
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UNIVERSITÉ

D'ANTANANARIVO

ÉCOLE SUPÉRIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO


UFR Sciences économiques et de gestion de Bordeaux IV

MÉMOIRE
DE
DIPLÔME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES
OPTION : ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

En co-diplômation entre
L’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu-Bordeaux IV

Intitulé :

CONTRIBUTION A L’ÉLABORATION DE
PROGRAMMES TYPES DE SUIVI
ENVIRONNEMENTAL DE PROJETS MINIERS

Présenté le 13 octobre 2004

par

RAKOTOMALALA Saholy Julie Viviane


DESS 2003 - 2004

MÉMOIRE
DE
DIPLÔME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES
OPTION : ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

En co-diplômation entre
L’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu-Bordeaux IV

Intitulé :

CONTRIBUTION A L’ÉLABORATION DE
PROGRAMMES TYPES DE SUIVI
ENVIRONNEMENTAL DE PROJETS MINIERS

Présenté le 13 octobre 2004

par

RAKOTOMALALA Saholy Julie Viviane

Devant le jury composé de :


Président :
Monsieur RANDRIANOELINA Benjamin Professeur, Directeur de l’ESPA
Examinateurs :
Monsieur POINT Patrick Professeur Titulaire
Monsieur RAKOTOMALALA Minoson Professeur Titulaire
Monsieur RAMANANTSIZEHENA Pascal Professeur Titulaire
Monsieur Mamy RABARIMANANA Chef de projet au CFSIGE
Encadreur académique :
Madame ANDRIAMBOAVONJY Evah Enseignante au cycle DESS EIE
Encadreurs professionnels :
Madame RASOLOFOHARINORO Directeur de recherche au CNRE
Monsieur RAZAFINTSALAMA Lalalison Responsable de l’Environnement et de la
Coordination Inter-sectorielle au PGRM
Contribution à l’élaboration de programmes types de suivi environnemental de projets miniers.

REMERCIEMENTS

Au terme de cette étude, nous saisissons l’occasion pour adresser nos sincères
remerciements, d’abord à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette cinquième promotion
en DESS « Etudes d’Impacts Environnementaux », ensuite à tous ceux qui ont collaboré à la
réalisation de ce mémoire.

Nous adressons notre sincère gratitude à ceux qui sont à l’origine de la co-diplômation
de cette formation, à savoir:

• L’Université d’Antananarivo, à travers son Président, le Professeur RAKOTOBE


Pascal ;

• L’Université Montesquieu Bordeaux IV présidée par le Professeur Gérard


HIRIGOYEN ;

Nous remercions également:

• L’Ecole Supérieure Polytechnique sous la Direction de Monsieur


RANDRIANOELINA Benjamin, qui a cautionné pédagogiquement la formation ;

Nous tenons à exprimer notre reconnaissance distinguée aux membres de jury qui ont
bien voulu consacrer leur temps pour assister à cette présentation :

• Monsieur RANDRIANOELINA Benjamin, président de jury ;

• Monsieur Patrick POINT, Responsable de la Formation et membre de jury ;

• Monsieur RAKOTOMALALA Minoson, Responsable de la Formation et siégeant


parmi les membres du jury ;

• Monsieur RAMANANTSIZEHENA Pascal, Professeur titulaire à l’Ecole


Polytechnique d’Antananarivo et siégeant aussi parmi les membres de jury;

• Monsieur RABARIMANANA Mamy, Chef de Projet au CFSIGE, membre de jury.

Ainsi, nous témoignons notre profonde gratitude et sincère reconnaissance à :

• Madame ANDRIAMBOAVONJY Evah, Enseignante au cycle DESS EIE, Encadreur


scientifique, pour les précieux temps qu’elle nous a accordés ;

• Madame RASOLOFOHARINORO, Directeur de Recherche au CNRE, Encadreur


Professionnel, pour ses conseils ;

• Monsieur RAZAFINTSALAMA Lalalison, Responsable de l’Environnement et de la


Coordination Intersectorielle au sein du PGRM, Encadreur Professionnel, pour ses
pertinents avis.

Enfin, nous tenons à adresser notre particulière reconnaissance à tous les membres de
notre famille et amis qui nous ont soutenu tout au long de notre étude.
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 RAKOTOMALALA Saholy
SOMMAIRE
INTRODUCTION Page
1 ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE EN MATIERE DE SUIVI
ENVIRONNEMENTAL DES ACTIVITES MINIERES 3
1.1 CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DU SECTEUR MINIER ET DE
L’ENVIRONNEMENT 4
1.1.1 Cadre légal 4
1.1.1.1 Politique environnementale et politique minière 4
a) Politique environnementale 4
b) Politique minière 4
1.1.1.2 Les textes réglementaires et conventions internationales 5
1.1.2 Institutions administratives 11
1.1.2.1 Le Ministère de l’Energie et des Mines (MEM) 11
1.1.2.2 Le Ministère de l’Environnement, des Eaux et des Forêts 12
1.1.2.3 L’Office National pour l’Environnement (ONE) 13
1.1.2.4 Les Autorités territoriales de proximité 13
1.2 EXPLOITATION MINIERES ET ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX 14
1.2.1 Les facteurs influençant les impacts 14
1.2.1.1 L’ampleur et la nature technique de l’exploitation 14
1.2.1.2 Les substances exploitées 18
1.2.1.3 La méthode d’exploitation 20
1.2.2 Les enjeux environnementaux 22
1.2.2.1 L’eau 22
1.2.2.2 Le sol 23
1.2.2.3 L’air 23
1.2.2.4 Les bruits 23
1.2.2.5 Le paysage 24
1.2.2.6 Le milieu socio-économique 24
1.2.3 Les mesures d’atténuation 24
1.2.4 Bilan de la situation actuelle de suivi environnemental de l’exécution du Plan de
Gestion Environnemental du Projet (PGEP) 27
1.2.4.1 Place du PGEP dans l’Etude d’Impacts Environnementaux 27
1.2.4.2 Le suivi de l’exécution du PGEP d’un projet minier 28
1.2.4.2.1 Suivi des projets soumis au Programme d’Engagement Environnemental 32
1.2.4.2.2 Suivi des projets soumis à L’EIE 33
a) Présentation du Cahier de Charges Environnementales 34
b) Les obligations de suivi du promoteur 38
c) Procédure de suivi au niveau de l’ONE 40
d) Les rapports de suivi par l’administration environnementale 42
1.2.5 Conclusion 43
2 PROPOSITION DE PROGRAMME TYPE DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL
DES ACTIVITES MINIERES 44
2.1 FAIBLESSES DES PROGRAMMES DE SUIVI ACTUELS 45
2.1.1 Conception 45
2.1.1.1 Définition et formulation du programme de suivi 45
2.1.1.2 Présentation 45
2.1.1.3 Agencement 46
2.1.2 Procédure et application 46
2.1.2.1 Au niveau du promoteur 46
2.1.2.2 Au niveau de l’administration 47
2.2 EVALUATION DE LA PERFORMANCE DU SUIVI ENVIRONNEMENTAL
DES ACTIVITES MINIERES 48
2.2.1 Exécution 48
2.2.2 Efficacité 48
2.2.3 Efficience 48
2.3 PROGRAMME TYPE DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL 49
2.3.1 Définition 49
2.3.2 Programme de suivi et programme de surveillance 51
2.3.3 Importance pour le secteur minier 51
2.3.4 Objectifs 53
2.3.5 Résultats attendus 53
2.3.6 Le contenu du programme de suivi environnemental 53
2.3.6.1 Les mesures environnementales à prendre et les indicateurs à suivre 54
2.3.6.2 Les objectifs du programme de suivi et les composantes visées par le programme 54
2.3.6.3 La description de l’étude et les outils de mise en œuvre 55
a) Description de l’étude 55
b) Outils de mise en œuvre 56
2.3.6.4 L’analyse des écarts 61
2.3.6.5 La charte des responsabilités 61
2.3.7 Le rapport de suivi 61
2.3.8 Mécanisme d’intervention 63
2.4 FORMULATION DE PROGRAMMES TYPES DE SUIVI 63
CONCLUSION 70
LISTE DES ABREVIATIONS

ANDEA Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement


BCM Bureau des Cadastres Miniers
CCE Cahiers de Charges Environnementales
CTE Comité Technique d’Evaluation
CE Cellule Environnementale
DBO Demande biochimique en oxygène
DCO Demande chimique en oxygène
DSRP Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté
EIE Etude d’Impacts Environnementaux
IFC International Finance Corporation
LGIM Loi des Grands Investissements Miniers
MECIE Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement
MES Matières en Suspension
MEM Ministère chargé des Mines
MINENV Ministère chargé de l’Environnement
MS Matières Sèches
NTU Norme de Turbidité Universelle
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONE Office National pour l’Environnement
OUA Organisation de l’Union Africaine, actuellement Union Africaine
PE Permis d’Exploitation
PEE Plan d’Engagement Environnemental
PE3 Programme Environnemental phase 3
PGE Plans de Gestion Environnementaux
PGEP Plan de Gestion Environnemental du Projet
PGRM Projet de Gouvernance des Ressources Minérales
PNAE Plan National d’Action Environnementale
PNB Produit National Brut
PNE Politique Nationale de l’Environnement
PRE Permis de Recherche et d’Exploitation
PrEE Programme d’Engagement Environnemental
PR Permis de Recherche
PRSM Projet de Reformes du Secteur Minier
PTS Poussières Totales en Suspension
RIM Recherche d’Impact Minimal
RS Recherche Standard
SIGE Système d’Information de Gestion de l’Environnement
STD Solides totaux dissous
Contribution à l’élaboration de programmes types de suivi environnemental de projets miniers.

LISTE DES TABLEAUX


Page
Tableau n°1 Délai d’instruction des dossiers environnementaux et mise en oeuvre de la provision de réhabilitation par type
de permis miniers. 8
Tableau n°2 Régime des permis miniers selon le code minier et son décret d’application. 15
Tableau n°3 Classification des substances extraites. 18
Tableau n°4 Répartition du nombre de permis selon les substances extraites. 19
Tableau n°5 Effets possibles selon la méthode d’exploitation utilisée. 20
Tableau n°6 Impacts selon les phases d’exploitation. 21
Tableau n°7 Résumé des impacts et mesures d’atténuation d’une activité d’exploitation minière. 26
Tableau n°8 Charte des responsabilités en matière de suivi. 29
Tableau n°9 Caractéristiques de l’exploitation de labradorite, graphite et saphir. 34
Tableau n°10 Récapitulation des éléments contenus dans les programmes de suivi du CCE. 36
Tableau n°11 Quelques observations sur le CCE. 38
Tableau n°12 Liste des composantes de l’environnement pouvant être affectées. 54
Tableau n°13 Vue d’ensemble des paramètres fondamentaux pour les mesures sur le terrain et dans le laboratoire avec
méthodes basiques. 55
Tableau n°14 Exemple de normes sur les eaux de surface. 58
Tableau n°15 Exemple de normes sur les eaux souterraines. 58
Tableau n°16 Exemple de normes sur les sols. 59
Tableau n°17 Exemple de normes sur la qualité de l’air ambiant. 60
Tableau n°18 Exemple de normes sur les pentes. 60

LISTE DES FIGURES


Page
Figure 1 Répartition des permis octroyés sur la période de 2001 à 2004 (1er semestre). 16
Figure 2 Répartition des permis octroyés selon les catégories de substances (Période : 2001 au 1er semestre 2004). 19
Figure 3 Démarche d’élaboration du rapport d’étude d’impact. 27
Figure 4 Procédure de suivi des projets soumis à l’EIE. 41
Figure 5 Relation entre impact et suivi environnemental. 50
Figure 6 Paramètres de suivi selon les phases d’activité. 52

LISTE DES CARTES


Page
Carte 1 Situation des carrées miniers octroyés par type de permis (30/06/04). 17
Carte 2 Localisation des zones d’exploitation ou de recherche de saphir, labradorite et de graphite. 35

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 RAKOTOMALALA Saholy


Contribution à l’élaboration de programmes types de suivi environnemental de projets miniers.

INTRODUCTION

Selon les axes choisis dans le Document de la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté
(DSRP), le Gouvernement Malgache a décidé de faire du secteur minier un levier du
développement. La variation prévisionnelle du taux de croissance du secteur est fixé à 10,0%
en 20061. En raison du potentiel minier que possède Madagascar, le Gouvernement a
concentré ses efforts sur l’adoption des principaux textes réglementant le secteur minier au
cours de ces dernières années. Ceci d’une part, afin de renforcer ses rôles régaliens, et d’autre
part pour une meilleure gestion des ressources dans l’optique de développement durable, en
conformité aux déclarations sur le Développement Durable2.

Dans le cadre de la Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement


(MECIE), le suivi environnemental constitue un élément crucial du Plan de Gestion
Environnemental. Afin d’assurer la performance environnementale des mesures préconisées
faces aux impacts potentiels du projet, la réalisation des programmes de suivi est exigée aux
promoteurs miniers. Parallèlement à cela, les autorités environnementales doivent mettre en
œuvre des actions de suivi et de contrôle pour cette réalisation. En approfondissement au
sujet, la présente étude a pour thème : « Contribution à l’élaboration de programmes types de
suivi environnemental de projets miniers ».
Le présent mémoire a pour objectif de procéder à l’évaluation de la pratique actuelle de suivi
environnemental du secteur minier et d’essayer de fournir un outil pratique aux utilisateurs,
en matière de programme de suivi environnemental.
Entre autre, notre étude contribue à l’établissement du guide de suivi qui est en cours
actuellement au niveau de l’Office National pour l’Environnement (ONE). La mise en place
de ce guide entre dans le cadre des actions prévues selon le deuxième objectif stratégique du
Programme Environnemental phase 3 (PE3), lequel consiste à « assurer la pérennisation au
niveau national de la gestion des ressources naturelles et environnementales ». Ainsi, à la
suite de l’adoption du décret n°2004-167 du 3 février 2004, portant modification du rôle de
l’ONE, ce guide doit renforcer les outils qui sont déjà mis en place dans le cadre de la
MECIE.

1
Source : Tableau 3, annexe A-III-4 DSRP, juillet 2003.
2
Sommet Mondial, Johannesburg en 2002.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 RAKOTOMALALA Saholy


L’étude comportera deux parties. La première partie sera consacrée à l’état des lieux du suivi
environnemental des activités minières, afin de mettre en exergue les problèmes relatifs au
suivi dans la procédure actuelle. La deuxième partie proposera un essai de programmes types
de suivi environnemental pour les activités présentant des impacts similaires avec
l’exploitation de labradorite, de saphir et de graphite. Le choix de ces substances correspond
aux projets les plus examinés parmi les dossiers d’étude d’impact évalués à l’ONE.

La méthodologie adoptée au cours de ce travail est constituée par les phases suivantes :
- Recueil de documentations pour la prise de connaissance des textes légaux ;
- Etudes de cas à partir des Plans de Gestion Environnementaux (PGE) et Cahiers de
charges environnementales (CCE) relatifs aux projets soumis à l’Etude d’Impacts
Environnementaux (EIE) au niveau de la Cellule Environnementale (CE) de la
Direction des Mines et de la Géologie et de l’ONE;
- Délimitation de l’étude selon les projets qui correspondent aux types d’exploitation les
plus en vus ;
- Entretien auprès des entités concernées par le suivi du PGE tel que défini dans le
décret MECIE ;
- Synthèse de l’étude par l’élaboration de programmes types de suivi environnemental.

L’étude a couvert les statistiques et informations disponibles allant de l’année 2001 à 2004.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 2 RAKOTOMALALA Saholy - -


PREMIERE PARTIE :
ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE EN MATIERE DE
SUIVI ENVIRONNEMENTAL DES ACTIVITES MINIERES.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 3 RAKOTOMALALA Saholy - -


1.1 CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DU SECTEUR MINIER ET DE
L’ENVIRONNEMENT.
1.1.1 Cadre légal
1.1.1.1 Politique environnementale et politique minière
a) Politique environnementale
La Constitution est le principal fondement légal de toutes les actions
environnementales. Elle reconnaît dans son préambule et son article 39 que la
protection de l’environnement est d’un intérêt général. Par ailleurs, la Charte de
l’environnement Malagasy, loi 90-033 du 21 décembre 1990, fixe les grandes
orientations de la Politique Nationale de l’Environnement (PNE) de Madagascar. Elle
stipule qu’il est du droit de tous les citoyens et responsables de suggérer et même de
prendre des mesures adéquates relatives aux activités qui peuvent porter atteinte à
l’environnement, auquel le suivi est indispensable. Le Plan National d’Action
Environnemental (PNAE) est la traduction opérationnelle de la politique
environnementale. Le développement et la mise en œuvre de l’étude d’impacts
environnementaux sont parmi les outils ayant été mis en place. Ainsi, c’est
l’application de la Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement
ou décret MECIE qui préconise l’élaboration d’une Etude d’Impact Environnemental
(EIE) ou Programme d’Engagement Environnemental (PrEE) avant toute implantation
d’activités susceptibles d’avoir des effets dommageables sur l’environnement, à
laquelle ne peut échapper l’exploitation minière.

b) Politique minière
Selon la déclaration de la politique minière malgache du 14 mars 2003, le
désengagement de l’Etat des activités productives doit être effectif. Ainsi, l’Etat passe
du rôle d’opérateur vers le rôle de facilitateur de l’investissement privé et régulateur
de l’activité minière.

Concrètement, la mise en oeuvre de cette politique a permis l’actualisation de la


réglementation du secteur minier, pour une meilleure adaptation aux besoins du
secteur.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 4 RAKOTOMALALA Saholy - -


L'actualisation du cadre réglementaire du secteur minier, initiée par le Projet de
Reformes du Secteur Minier, a entre autres contribué à la publication de l’arrêté
interministériel 12032/2000 du 6/11/00 sur la réglementation du secteur minier en
matière de protection de l’environnement et de la loi n°2001-031du 8/10/02, instituant
le régime spécial pour les grands investissements miniers (LGIM).

Ces réformes de grande envergure forment la charpente du développement du secteur


minier à travers la promotion des investissements privés. Cependant, les effets directs
et concrets de ces réformes sur la croissance du secteur sont encore atténués par
l'absence d'autres éléments complémentaires pour permettre l'application du cadre
légal et réglementaire à tous les niveaux. Il s'ensuit que la contribution du secteur au
développement économique et social du pays reste encore très faible, environ 3% du
PNB3. Pourtant l'objectif est d'apporter un impact palpable de la contribution du
secteur minier à l'économie nationale.

Les actions stratégiques du Gouvernement pour permettre une meilleure exploitation


des potentiels du pays, consistent :

(i) à améliorer la gouvernance et la transparence dans le secteur minier,


(ii) à apporter un appui aux opérateurs artisanaux, et
(iii) à promouvoir les investissements miniers privés dans tout le territoire et la gestion
décentralisée des ressources minières.

1.1.1.2 Les textes réglementaires et conventions internationales


Les principaux textes qui régissent les activités d’exploitation minière sont les
suivants :

La loi 99-022 du 19 Août 1999 portant Code Minier et son décret d’application n°
2000-170 du 15 mars 2000, ce sont les textes fondamentaux dans le domaine minier.
Tous deux sont le fruit de la politique minière de 1998 et du Programme de Reforme
du Secteur Minier – phase I (PRSM-I). Ils définissent le régime général des permis

3
Source, DRSP juillet 2003
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 5 RAKOTOMALALA Saholy - -
miniers et instituent un régime particulier pour l’orpaillage et gîtes de fossiles. Ils
définissent également les obligations des permissionnaires en matière de protection de
l’environnement, sécurité, hygiène et accident de travail, construction et entretien des
infrastructures, les redevances minières. Ils énoncent les attributions spécifiques du
Ministère, des provinces, des collectivités décentralisées, de l’agence de l’or et du
Bureau des Cadastres Miniers. Ils conditionnent la délivrance des permis
d’exploitation minière.

Loi n°2001-031du 8/10/02 sur les grands investissements miniers (LGIM) et son
décret d’application, établissent un régime spécial pour les grands investissements
dans le secteur minier malagasy. La LGIM donne suite aux dispositions du Code
minier permettant aux titulaires de permis de bénéficier d’une garantie de stabilité.
Elle fixe les conditions d’éligibilité aux investissements supérieurs à 1000 milliards de
francs malagasy avec un minimum de 25% de fonds propres et de 75% de financement
extérieur à l’entreprise.

Loi n°99-021 du 19 août 1999 sur la pollution industrielle, décrit la politique de


gestion et de contrôle des pollutions industrielles liées à la MECIE, en conformité au
principe « pollueur-payeur » énoncé par la Charte de l’Environnement. La gestion et le
contrôle des pollutions industrielles relèvent en priorité du Ministre chargé de
l’Environnement. Les autres institutions, telles que les ministères sectoriels concernés,
les organismes publics et les collectivités territoriales, peuvent contribuer selon leurs
compétences respectives. Cette loi évoque qu’ « il y a pollution industrielle lorsque
l’environnement est altéré dans sa composition par la présence d’une substance
polluante ayant comme origine une activité industrielle qui lui fait subir des
modifications quantitatives et qualitatives ». Par ailleurs, elle précise que les pollutions
industrielles résultent des déchets, des rejets, des émanations et des nuisances générés
directement ou indirectement par des activités industrielles.

Les décrets no 99- 954 du 15/12/99, et n°2004-167 du 3/02/04 sont les régimes
administratifs en vigueur, en ce qui concerne la Mise en Compatibilité des
Investissements avec l’Environnement. Ils fixent les règles et procédures en matière
d’Etude d’Impacts Environnementaux et assurent le lien entre les secteurs de

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 6 RAKOTOMALALA Saholy - -


production et la préservation de l’environnement. Suite aux principes généraux définis
par la charte de l’Environnement, ils organisent les règles et les procédures régissant la
MECIE. Ils stipulent que selon la nature technique, l’ampleur du projet et la sensibilité
du milieu d’implantation, l’étude peut être une Etude d’Impact Environnemental (EIE)
ou un Programme d’Engagement Environnemental (PrEE). L’annexe I du décret 99-
954 relate les catégories de projets exigeant une EIE. (Exemple : les projets miniers
répondant aux critères suivants : travaux pouvant affecter les zones sensibles, les
technologies pouvant avoir des effets dommageables sur l’environnement, les activités
d’exploitation minière de type mécanisé, les travaux d’extraction de substances
radioactives, les traitements physiques ou chimiques sur le site d’exploitation de
substances minières, les activités d’exploration d’envergure). L’annexe II du décret
99- 954 donne la liste des activités assujetties à un PrEE, telles que les activités de
recherche minière, les exploitations de type artisanal, les projets d’extraction de
substances minières classées rares, les activités d’orpaillage mobilisant au plus 20
personnes sur un rayon de 500 m, les projets de carrière de type mécanisé. Ils précisent
la nature, les attributions respectives et le degré d’implication des autorités et des
institutions ou organismes compétents, en matière d’évaluation et de suivi relatifs à la
mise en œuvre de l’étude d’impact environnemental.

L’arrêté interministériel n° 12032-2000 du 6 novembre 2000 portant réglementation


du secteur minier en matière de protection de l’environnement. Il détermine les
conditions d’octroi de l’autorisation ou permis environnemental, selon la nature de
l’exploitation envisagée par le promoteur, telle que définie par le code minier (permis
d’exploitation, permis de recherche, ou permis d’exploitation et recherche réservé aux
petits exploitants). Il précise les attributions des autorités compétentes en matière
d’évaluation des études ou dossiers relatifs à la mise en œuvre du décret MECIE dans
le secteur minier, d’octroi de l’autorisation environnementale et enfin du contrôle
technique et suivi de l’exécution du Plan de Gestion Environnementale, selon le type
de permis minier.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 7 RAKOTOMALALA Saholy - -


Tableau 1 : Délai d’instruction des dossiers environnementaux et mise en oeuvre de la
provision de réhabilitation par type de permis miniers.
Délai de mise en œuvre de
Type de Obligations
Décision d’octroi Délai d’octroi la provision de
permis environnementales
réhabilitation

EIE ONE sur avis 60 à 120 jours 60 jours après notification


PE
technique du CTE selon le cas officielle de l’approbation

PEE-RIM MEM sur avis 40 jours 60 jours après notification


technique de la ouvrables officielle de l’approbation
Cellule
PR
PEE-RS MEM sur avis 45 jours 60 jours après notification
technique de la ouvrables officielle de l’approbation
Cellule

PEE-PRE Directeur 25 jours 6 mois après notification


provincial du ouvrables officielle de l’approbation
PRE
MEM sur avis de
la Cellule
PEE : Plan d’engagement environnemental
PE : Permis d’Exploitation
PR : Permis de Recherche
PRE : Permis de Recherche et Exploitation, réservé aux petits exploitants.

L’examen des textes a permis de soulever quelques imperfections pour les cas des
PRE compris dans des zones sensibles, ainsi que les frais relatifs au suivi des dossiers de
PrEE par la CE.
En ce qui concerne les PRE localisés dans les zones sensibles, il se trouve que le texte
ne fixe aucun seuil minimal de perception quant au frais d’évaluation et de suivi, alors que le
projet est soumis à l’élaboration d’EIE, selon l’article 30 de l’AIME. Pratiquement, la
réalisation du projet n’engendre pas de matériels ni d’investissement, de part sa définition par
le Code Minier, il s’agit d’un permis de recherche et d’exploitation réservé aux petits
exploitants, donc préconise la méthode d’exploitation artisanale. Le problème se pose sur la
réalisation effective de l’évaluation technique sur terrain.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 8 RAKOTOMALALA Saholy - -


D’autre part, aucun passage du texte ne mentionne les frais relatifs au suivi des
dossiers PrEE , ainsi le rôle de la cellule ne peut passer au-delà du stade de l’évaluation du
dossier de demande de l’autorisation environnementale.
Le décret n°2003-439 du 27 mars 2003, instituant les cellules environnementales dans
les ministères, l’article 2 et 3 stipulent qu’une Cellule Environnementale devrait être
créée dans chaque secteur des départements ministériels. Elle est chargée de
l’intégration de la dimension environnementale dans les politiques sectorielles
respectives, dans une optique de développement durable. Parmi ses missions, elle doit
assurer le contrôle et le suivi des aspects environnementaux des activités dans le
secteur concerné.

Le code de l’eau, portant n°98-029 du 20 janvier 1999, définit l’eau comme un


domaine public. C'est un instrument juridique ayant pour fondement la reconnaissance
de l’eau, qu'elle soit de surface ou souterraine, comme composante du patrimoine
commun de la Nation.

Le code est sous tendu par quelques principes comme :


- le renforcement de la lutte contre la pollution des eaux,
- l’articulation des règles de protection des eaux avec les normes
environnementales
- la régulation du service de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement
- le renforcement des mesures de protection des eaux, spécialement en
matière d’alimentation en eau potable
- le principe du pollueur –payeur
- le principe de non-gratuité de l’eau.
Il fixe notamment des règles relatives aux ponctions d’eau et aux différents usages de
l’eau et les mécanismes permettant la gestion de la qualité et la quantité de l’eau. Le
code impose diverses mesures de conservation et de protection de ressources en eau.

Le code fixe également le principe du recouvrement des coûts de traitement et de la


distribution de l’eau et établit que celui qui altère ou consomme l’eau à l’obligation de
payer des redevances ou une rente.

Il a pour objectif la conservation, la mise en valeur, la protection et la gestion en


général de la ressource en eau et précise les mécanismes permettant la gestion de la

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 9 RAKOTOMALALA Saholy - -


quantité et la qualité de l’eau4 ; ce sont des éléments essentiels pour les opérations de
suivi environnemental. A cet effet, le décret n°2003-192 crée l’Autorité Nationale de
l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA). Il s’agit d’une institution qui a pour mission
d’élaborer la politique et les stratégies de gestion des ressources en eau et
d’assainissement de qui relève chaque agence de bassin versant.

Sur le plan international, la prise en compte des déclarations politiques et des grands
principes édictés dans les Conventions Internationales témoigne la volonté du
gouvernement pour sa contribution à la préservation de l’environnement.
Madagascar a ratifié plusieurs conventions internationales concernant l’environnement
et dont la portée a une incidence sur la politique minière.
On peut citer :

La Convention de Rio de 1992 sur l’environnement et le développement durable, suite


de la Conférence de Stockholm. Ayant participé à ce Sommet, Madagascar compte
parmi les signataires de ces déclarations, il a ratifié l’Agenda 21 relatif au plan global
d’action sur l’environnement et le développement.

La Convention sur la diversité biologique, ratifié en 1995. Elle a servi de base à la


stratégie nationale sur la biodiversité. Les objectifs poursuivis se résument à la
conservation de diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage
juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.

La Convention de Ramsar, relative aux zones humides d’importance internationale,


particulièrement comme habitats d’oiseaux d’eau. Cette convention a été mise en
vigueur à Madagascar depuis le 25 janvier 1999.

La Convention CITES, relative au commerce international des espèces de faune et


flore sauvage menacées d’extinction, Washington 1973, ratifié par Madagascar en
1975. Plusieurs espèces de faune et de flore de Madagascar sont inscrites aux annexes
I et II. Aucune toutefois ne fait partie de l’annexe III.

4
Annexe 1 : Classification des eaux de surface.
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 10 RAKOTOMALALA Saholy - -
La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets
dangereux et de leur élimination, ratifiée le 20 janvier 1999.

La Convention d’Alger, sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, a


été ratifiée par Madagascar en 1970. Elle confère à Madagascar les avantages sur la
protection et conservation des écosystèmes naturels et des espèces, ainsi que la
politique forestière.

La Convention de Bamako, sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets


dangereux, accord régional spécifique des pays de l’OUA, adopté en 1991, ratifié par
Madagascar.

La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ratifié par
Madagascar en 1998, dont la mise en œuvre a été effective par la ratification du
protocole de Kyoto.

En somme, le développement de l’activité minière, le phénomène global de


changement climatique ainsi que le cadre juridique international, forment un ensemble
complexe qu’il serait important d’analyser.

1.1.2 Institutions administratives


1.1.2.1 Ministère de l’Energie et des Mines (MEM)
C’est l’entité la plus en amont dans la structure relative au secteur minier. En ce qui
concerne la mise en oeuvre des actions générées par la politique minière, il a pour
mandat d’augmenter la contribution du secteur minier au développement du pays, tel
que décrit par le décret n° 2003-102 fixant les attributions du Ministère chargé de
l’Energie et des Mines et son organisation Générale.

Le Ministère participe activement à la promotion de l’application de la Mise en


Compatibilité des Investissements avec l’Environnement à travers la Cellule
Environnementale et particulièrement à l’évaluation des études d’impacts
environnementaux et au suivi des plans de gestion environnementale, conjointement
avec l’ONE et le Ministère de l’environnement (article 61 de l’arrêté 12032-2000).

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 11 RAKOTOMALALA Saholy - -


Ainsi, la CE est responsable de la coordination des actions environnementales
résultant des attributions de son Ministère. Parmi ses rôles et attributions, elle doit
veiller à la mise en application des textes législatifs et réglementaires relatifs à la
gestion de l’environnement et assurer le contrôle et le suivi des aspects
environnementaux des activités dans le secteur minier.

Aussi, les dispositions de l’arrêté interministériel 12032-2000 portant réglementation


du secteur minier en matière de protection de l’environnement prévoient une prise de
participation active de l’inspection minière au contrôle et suivi des PEE-PRE sur la
mise en œuvre des mesures d’atténuation et de réhabilitation (article 128), et au
contrôle des PGEP avec appui technique de la CE. Après chaque mission, l’inspection
minière doit émettre un rapport, lequel est destiné à la CE, ONE, Ministère chargé de
l’Environnement et le promoteur (article 62).

La mise en place du Système d’Information de Gestion de l’Environnement (SIGE)


au sein de la CE facilite la méthode d’évaluation des PEE. La localisation du permis
minier par rapport aux données relatives à l’environnement (zones sensibles, forêts,
cours d’eau, etc…) aide énormément à la prise de décision avant l’approbation du
dossier déposé par les promoteurs.

Les Directions Interrégionales des Mines est l’organe déconcentré du Ministère chargé
des mines. Elles ont pour mission d’exécuter les politiques sectorielles du ministère au
niveau de leurs localités respectives. Ainsi, ce sont les Directions Provinciales qui
décident de l’octroi ou du refus des autorisations environnementales pour les PRE, sur
avis technique de la CE (article 23 de l’arrêté 12032-2000).

Le Projet de Gouvernance des Ressources Minérales ou PGRM a été créé à la suite de


la déclaration de la nouvelle politique minière. C’est un levier adopté par Madagascar
avec l’appui de la Banque Mondiale. Le programme s’étale sur cinq ans et a fait
l’objet d’un prêt de 32 millions de USD et a pour mission de procéder à la
concrétisation des objectifs fixés par la politique minière.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 12 RAKOTOMALALA Saholy - -


1.1.2.2 Le Ministère de l’Environnement, des Eaux et des Forêts
Il a pour missions principales de :
- Développer les institutions et les cadres réglementaires nécessaires à la protection de
l’environnement ;
- Promouvoir la gestion rationnelle des ressources naturelles par les communautés ;
- Assurer la bonne gouvernance environnementale et forestière ;
- Assurer la mise en place d’une organisation rigoureuse et efficace permettant
l’amélioration des procédures d’application des réglementations sur la MECIE ;
- Promouvoir les principaux outils de mise en oeuvre de la politique forestière (plan
directeur forestier national et plans régionaux).

Pourtant, aux vues des similarités existantes entre les actions et programmes respectifs
des secteurs « Mines » et « Eaux et Forêts », d’une part, au niveau des stratégies de
mise en œuvre, notamment, le renforcement de la bonne gouvernance des ressources,
l’implication du secteur privé et des communautés de base dans la gestion des
ressources, etc…, et d’autre part, l’existence de divers conflits d’intérêts entre les deux
parties, une « Commission Mines-Forêts » a été mise en place depuis l’année 2002. La
commission servait de plate-forme d’échange de perspectives communes. Elle
cherchait à cet effet à assainir les problèmes qui surgissent entre les deux secteurs
« Mines » et « Eaux et Forêts », et s’essayait de trouver des solutions et des
compromis à travers son rôle de facilitateur.

1.1.2.3 L’Office National de l’Environnement (ONE)


Selon l’article 2 du décret n°2004-167, portant modification de certaines dispositions
du décret n°99-954 du 15/12/99, « l’ONE est un organe opérationnel, maître d’ouvrage
délégué et guichet unique pour la mise en compatibilité des investissements avec
l’environnement, placé sous la tutelle du Ministère chargé de l’environnement. »

Ses rôles se résument par les points suivants :


- assurer la coordination des Comités Techniques d’Evaluation (CTE);
- assurer la direction de l’évaluation des études d’impacts environnementaux et
de la délivrance des permis environnementaux ;
- assurer la coordination du suivi de la conformité des plans de gestion
environnementale.
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 13 RAKOTOMALALA Saholy - -
1.1.2.4 Les Autorités territoriales de proximité
Éventuellement les communes constituent la base de toutes les actions à entreprendre
pour le développement et la conservation durable des ressources, telles que la mise en
place des services de proximité en matière de gestion environnementale, notamment
en matière de suivi (article 33 du décret MECIE) et l’animation des processus
participatifs locaux. Elles sont aussi utilisées comme outils de gestion de première
ligne en ce qui concerne l’application des réglementations. Elles peuvent participer à
la production des informations techniques et financières des activités menées dans ces
cadres.

1.2 ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET EXPLOITATION MINIERE

Le dilemme présenté par le développement d’une activité d’exploitation minière et la


dégradation de l’environnement, correspond à l’axe principal des problèmes qui ont
donné naissance aux divers textes et réglementations relatifs à la mise en œuvre de la
mise en compatibilité des investissements avec l’environnement. Les effets des
exploitations minières sur le milieu environnant sont variables en fonction des
facteurs. Eventuellement, les dommages potentiels ou réels peuvent être minimisés
selon les techniques disponibles, appelées communément, mesures d’atténuation ou de
mitigation. En effet, ce sont ces mesures qui doivent faire l’objet de suivi, dans un
premier temps par les promoteurs, ensuite par l’administration compétente, que ce soit
au niveau du ministère chargé des mines, ou du côté du ministère chargé de
l’environnement.

1.2.1 Les facteurs influençant les impacts


1.2.1.1 L’ampleur et la nature technique de l’exploitation
En réalité, l’ampleur et la nature technique de l’exploitation dépendent des quantités
de matériaux à excaver, des résidus devant être entreposés, de l’aménagement et
construction envisagés, alors que tous ces éléments génèrent d’important impact
visuel.
Les trois types de permis d’exploitation définis selon le code minier et l’arrêté 12032-
2000 correspondent au classement selon l’ampleur et la nature technique
d’exploitation envisagée par le promoteur.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 14 RAKOTOMALALA Saholy - -


Tableau 2: Le régime des permis minier selon le code minier et son décret d’application
PERMIS " R " PERMIS " E " PERMIS " PRE "

Droit Prospection et Recherche Exploitation, Prospection et Exploitation, Prospection et


Recherche Recherche

Périmètre Un ou plusieurs carrés contigus ou jointifs

Superficie 10 000 km² soit 1 600 carrés 1 000 km² soit 160 carrés 100 km² soit 16 carrés

Durée de validité 10 ans 40 ans 8 ans

Périodicité et durée de Une fois pour une période de 5 ans Une ou plusieurs fois pour une Une ou plusieurs fois pour une
Renouvellement période de 20 ans chaque fois période de 4 ans chaque fois

Obligations Production d’un plan d’engagement Production d’une étude d’impact Production d’un plan d’engagement
environnementales environnemental (PEE), une étude environnemental (EIE) environnemental (PEE)
d’impact environnemental (EIE)
peut être requise à partir d’un seuil
d’avancement des travaux de
recherche

Octroi Par Décision du Ministre chargé Par Décision du Ministre chargé Par Décision de l’autorité compétente
des mines ou son représentant des mines ou son représentant de la Province Autonome ou son
représentant

Renouvellement Dans les mêmes conditions que l’octroi

Frais d’administration 290 000 Fmg ou Ar 58 000 /carré, 1 475 000 Fmg ou Ar 295 000 90 000 Fmg ou Ar 4 500 /carré, pour
minière pour la première année /carré, pour la première année la première année

Ajusté en valeur et multiplié par le Ajusté en valeur pour chacun des 3 Ajusté en valeur et multiplié par le
nombre d’année de détention pour premières années et multiplié : nombre d’année de détention pour les
les années suivantes années suivantes
- par 2 pour chaque année de la 4ème
à la 6ème

- par 3 pour chaque année de la 7ème


à la 9ème

- par 4 pour chaque année à partir


de la 10ème

Nature et transfert Cessible, transmissible amodiable, Cessible, transmissible amodiable, Cessible, transmissible amodiable, et
et susceptible de gage. Divisible en et susceptible d’hypothèque. susceptible d’hypothèque. Divisible
carrée entiers Divisible en carrée entiers en carrée entiers

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 15 RAKOTOMALALA Saholy - -


PERMIS " R " PERMIS " E " PERMIS " PRE "

Extension Accordé de droit par l’autorité qui a délivré le permis primitif, sur la demande du titulaire

Renonciation A tout moment, à tout ou partie du périmètre. En cas de renonciation partielle, elle doit porter sur un ou plusieurs
carrés entiers

Parallèlement à ce facteur, un bref aperçu de la situation actuelle de l’industrie minière


malgache permet de constater une prédominance de l’exploitation artisanale. Les
permis de recherche et exploitation réservés aux petits exploitants ou PRE s’élèvent à
plus de 75% de permis octroyés pendant la période de 2001 à 2004 (au 30/06/04),
selon les statistiques du Bureau des Cadastres Miniers.

Figure 1: Répartition des permis octroyés sur la période de


2001 à 2004 (1er semestre)

4%
Permis
d'exploitation

20%
Permis de
recherche et
d'exploitation

Permis de
recherche
76%

(Source : Bureau des Cadastres Miniers, septembre 2004)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 16 RAKOTOMALALA Saholy - -


Mémoire DESS EIE, octobre 2004 17 RAKOTOMALALA Saholy - -
1.2.1.2 Les substances exploitées
Les substances extraites sont très variées. Ainsi, cette variabilité fait partie des facteurs
qui entrent en jeu dans la détermination des effets du projet sur l’environnement. Selon
la nature des matériaux qui le contiennent, la forme du gisement, la puissance et les
caractéristiques du minerai, la classification suivante a été adoptée, en ce qui concerne
l’exercice de l’activité d’exploitation minière à Madagascar.
Tableau 3: Classification des substances extraites
Classification Caractéristiques et effets possibles
Grandes substances : graphite, chromite, - Simples procédés de transformation
mica et charbon, métaux lourds,… - Pas de métaux toxiques
- Principaux problèmes : poussières, bruit,
vibrations et impacts visuels

Pierres précieuses et pierres fines - Importants volumes excavés et de sols


remaniés
- Contamination par les effluents
- Possibilité de formation d’eau acide
- Risque d’oxydation des déchets
entreposés
Pierres industrielles (architecturaux) - Exploitation mécanisée à ciel ouvert
- Importante quantité de sols remaniée
- Dispersion de matières particulaires dans
l’air ambiant
- Usage de forage et dynamitage lors du
découpage des blocs
Métaux précieux : or et argent - Récupération des métaux par lavage au
tamis et à la batée
- Exploitation des sols latéritiques
- Concentration par lavage nécessite
beaucoup d’eau
(Source : Direction de la Géologie et des Mine)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 18 RAKOTOMALALA Saholy - -


Tableau 4 : Répartition du nombre de permis selon les substances extraites.

Catégorie 2001 2002 2003 2004 Cumul


substance Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Grandes 28 1,55 18 1 ,85 42 1,35 218 10,85 306 3,87
Substances
Pierres 883 49,03 501 51,48 1828 58,64 998 49,65 4210 53,29
Précieuses
et pierres
fines
Pierres 729 40,48 43 4,42 112 3,59 45 2,24 929 11,76
Industrielles
Métaux 161 8,94 411 42,24 1135 36,41 749 37,26 2456 31,08
précieux
TOTAL 1801 100,00 973 100,00 3117 100,00 2010 100,00 7901 100,00
(Source : Bureau des Cadastres Miniers)
On constate une prédominance des exploitations des pierres précieuses et de pierres
fines, plus de 50%, compte tenu de leurs caractéristiques et les moyens nécessaires à
leur exploitation, il est plus facile pour les petits exploitants de les extraire.

Figure n°3 : Répartition des permis octroyés selon les


catégories de substances
(Période : 2001 au 1er semestre 2004)

70
60
Grandes Substances
50
Pourcentage

Pierres Précieuses
40 Pierres fines
30 Pierres Industrielles
20 Métaux précieux
10
0
2001 2002 2003 2004
Année

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 19 RAKOTOMALALA Saholy - -


1.2.1.3 La méthode d’exploitation
En ce qui concerne la méthode d’exploitation utilisée, elle dépend du mode de
gisement de la substance. Elle peut être à ciel ouvert, souterraine, par décapage,
hydraulique ou par lixiviation sur place. La méthode d’exploitation est d’une
importance capitale pour le projet d’exploitation minière car elle détermine les effets
potentiels de l’exploitation sur l’environnement.

Tableau 5 : Effets possibles selon la méthode d’exploitation utilisée.

Méthode d’exploitation Effets possibles


A ciel ouvert - Volume important de terre déplacée
- Entreposage des déchets en surface
- Impossibilité de remplissage des
excavations
- Risque d’instabilité à long terme des
pentes
- Erosion
- Ensablement des cours d’eau

Souterraine - Exploitation moins visible


- Volume de déchets moins important
- Possibilité d’entreposer les déchets sous-
terre
- Risque d’affaissement ou d’instabilité à
court ou à long terme

Décapage ou strip-mining - Important dommage visuel


- Favorise l’érosion subséquente des
surfaces
- Produit une inversion des sols (nuit
grandement à la revégétalisation du
milieu)
- Couvre généralement de grandes
étendues
Hydraulique - Haut risque de pollution des ressources
en eaux

Lixiviation - Contamination de la nappe phréatique

Par suite logique des constatations précédentes, c'est-à-dire la prédominance des


activités d’exploitation minière malgache sur la petite exploitation des pierres fines, le

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 20 RAKOTOMALALA Saholy - -


recours à la méthode artisanale est confirmée, compte tenu du peu de moyens que les
petits exploitants disposent5.
Donc, aucune des méthodes conventionnelles avancées dans le tableau ci-dessus ne
reflète la méthode utilisée par les petits exploitants du secteur minier malgache.
Néanmoins, on peut résumer leurs effets dans le tableau suivant :
Tableau 6 : Impacts selon les phases d’exploitation.
ACTIVITES IMPACTS

Prospection et recherche
- Définition des cibles à partir des anciennes - Dégradation du paysage. Impacts visuels.
descriptions d’indices minéralisés. - Risque d’érosion et d’ensablement.
- Estimation du gisement par des fosses - Dégradation de la qualité des ressources en
creusées dans la latérite, à la pelle ou à eaux.
l’excavatrice (dimension : 1 à 2 mètres de - Dégradation de l’écosystème. Perte
diamètre, 5 à 6 mètres de profondeur). d’habitat.

La construction et infrastructure
- petits campements sans aménagement - Insécurité et manque d’hygiène. Risque de
sanitaire à proximité du site. propagation de maladie épidémiologique.
- Exploitation abusive des ressources
naturelles et forestières environnantes (bois
de chauffe)
- conflits sociaux.

L’exploitation ou extraction du minerai


- Dégradation du profil topographique.
- l’extraction se fait dans la latérite, car la
- Risque d’érosion et d’ensablement.
roche saine étant plus complexe à extraire,
- Risque d’accident et insécurité pour le
par faute de moyens adéquats.
personnel.
Le traitement des minerais
- Dégradation de la qualité et de la quantité
- Se fait également avec des moyens
des ressources en eaux.
élémentaires, on utilise rarement de produits
chimiques et de technologies récentes.

Gestion des déchets


- Baisse de fertilité des sols cultivables.
- Les matériaux stériles sont empilés dans la
- Dégradation du sol due à la dispersion de
dépression naturelle la plus près.
matières premières dans l’air ambiant.
- Les autres déchets (toxiques, inflammables,
- Perturbation de la qualité de vie de la
corrosifs ou radioactifs) sont empilés et
population environnante.
offerts aux employés et aux paysans, lesquels
- Contamination du sol par des émissions et
en recyclent la majeure partie à leur guise.
infiltration de particules fines provenant des

5
Annexe 2 : Les conditions d’éligibilité pour un PRE.
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 21 RAKOTOMALALA Saholy - -
ACTIVITES IMPACTS
Ex : les déchets souillés d’hydrocarbures rejets et déchets.
servent à allumer le feu de cuisine.
- Les déchets résiduels sont brûlés ou enfouis
sur place, les huiles usées sont brûlées ou
sont collectées pour servir d’abat poussière
sur les voies d’accès.
- Les rejets des circuits de concentration
sont dirigés directement dans
l’environnement sans aucun contrôle.

1.2.2 Les enjeux environnementaux


Les enjeux environnementaux sont définis comme les préoccupations
environnementales susceptibles de favoriser ou de remettre en cause l’existence des
activités. Ce sont des problématiques qui peuvent nuire à la viabilité de l’exploitation.
Le recueil et l’analyse des impacts permettent de mettre en évidence les enjeux
environnementaux qui constitueront les axes d’orientation du suivi environnemental du
projet.

1.2.2.1 L’eau
L’analyse des différents types d’exploitation montre que les ressources en eau
constituent les principales composantes indispensables au développement des activités
minières.

Outre sa consommation, la contamination de l'eau est la question principale dans une


exploitation minière6. Une telle contamination a lieu principalement sur la surface et
les préoccupations qui sont liées aux décharges minières sont confinées par
conséquent à l'examen de la qualité de l'eau de surface. Ce qui fait que, le traitement
des eaux à la sortie de l’exploitation, avant leur déversement dans la nature doit faire
l’objet de suivi strict pour les activités minières.

Ensuite, l’eau est non seulement fondamentale pour l’activité minière, mais elle assure
également plusieurs fonctions essentielles dans la vie des êtres vivants.

6
Les sources de contamination de l’eau
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 22 RAKOTOMALALA Saholy - -
Les enjeux proviennent du fait que l’eau qui s'échappe d'un site minier peut
contaminer d’autres eaux naturelles, en les rendant potentiellement inaptes pour la
consommation humaine ou posant une menace à la flore et la faune.

1.2.2.2 Le sol
Le sol constitue le support fondamental de la vie des hommes, des plantes et des
animaux. A Madagascar, environ 80% de la population vivent de l’agriculture et de
l’élevage7. Ces activités dépendent directement de la fertilité des sols.

Cependant, le sol est très fragile, parce qu’il peut être facilement contaminé par des
éléments et composés qui ont été transportés par l'air ou par l'eau. Ainsi, il perd
facilement sa fertilité et reste très sensible à l’érosion. La fertilité est la capacité du sol
à produire de la végétation naturelle et des cultures. L’érosion est le transport de sable,
de terre ou d’argile par l’eau ou par le vent. La perte de fertilité et l’érosion sont des
problèmes qui affectent toutes les régions de Madagascar.

Afin de préserver la qualité du sol et d’éviter que des mauvaises pratiques minières le
détruisent, il est important à ce que le sol fasse l’objet de suivi durant toutes les
phases d’activités minières.

1.2.2.3 L’air
L’air constitue un élément vital pour les animaux et végétaux.
Les principales pollutions de l’air engendrées par les activités minières sont les
poussières émises par les véhicules routiers, et les travaux de construction et
d’excavation. Ces poussières provoquent ou aggravent les maladies respiratoires chez
les êtres humains, et en particulier chez les enfants. De même, ces poussières se
déposent sur les plantes et perturbe leur développement. Selon la nature des activités,
ces poussières peuvent contenir des substances toxiques.

1.2.2.4 Les bruits


Les bruits engendrés par les moteurs et les équipements créent une nuisance pour les
habitants locaux. Il en résulte une dégradation de leurs conditions de vie. S’ils sont
trop intenses ou se produisent de façon prolongée et répétitive, les bruits provoquent

7
Source : Rapport de la Banque Mondiale, décembre 2003
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 23 RAKOTOMALALA Saholy - -
des problèmes de comportement (nervosité, stress) et de surdité. De plus, les bruits
engendrés par les hommes et les machines ou véhicules effraient et perturbent les
animaux sauvages.

1.2.2.5 Le paysage
Une mauvaise planification des activités relatives au projet minier peut être fatale pour
le paysage. L’ouverture de voie d’accès, la construction et les excavations entraînent
une modification du profil et une altération des caractéristiques topographiques. De
ces faits peuvent résulter une déstabilisation des pentes et la formation de ravins et
lavaka.

1.2.2.6 Le milieu socio-économique


Du point de vu social, la culture, la mentalité, la tradition, la religion, l’occupation foncière, le
mode de vie, tous ces éléments constituent un facteur de blocage à l’implantation du projet.
La moindre perturbation de ces éléments peut générer des climats d’insécurité et de malaise
sociale, lesquels entravent la réussite de l’exploitation.

Du point de vu économique, l’intérêt suscité par le projet minier lui confère sa vulnérabilité.
Le niveau de vie de la population constitue le principal indicateur de développement, que ce
soit au niveau local, régional ou national. Ainsi, la réalisation du projet doit refléter une
amélioration du bien-être de la population locale par la mise en œuvre de programmes de
développement économique et social, cela conditionne sa pérennité et sa réussite.

En résumé, les principaux enjeux environnementaux pour les activités minières, portent
surtout sur :
- La gestion des eaux
- La gestion des rejets liquides
- La gestion des déchets solides
- La remise en état ou réhabilitation du site.
- Le milieu socio-économique.
De ce fait, il en découle que les actions de préservation de la qualité et de la quantité
des ressources naturelles doivent être orientées vers ces éléments. Ainsi, les
programmes de suivi environnemental des projets d’exploitation minière doivent
systématiquement en tenir compte.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 24 RAKOTOMALALA Saholy - -


1.2.3 Les mesures d’atténuation
Selon les cas, les mesures d’atténuation des impacts potentiels sont proposées par
source d’impact, pour chaque action ou activité qui a une incidence négative sur les
composantes de l’environnement. Elles peuvent être générales ou spécifiques.
Les mesures générales sont destinées à atténuer les effets négatifs de l’activité pris dans
son ensemble.
Les mesures spécifiques sont relatives à la réduction des impacts négatifs sur une
composante de l’environnement.

Tableau 7 : Résumé des impacts et mesures d’atténuation d’une activité d’exploitation


minière (page suivante)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 25 RAKOTOMALALA Saholy - -


SOURCES IMPACTS ATTENUATION
EAUX DE SURFACE
Travaux de construction Modification du lit et de l’écoulement des cours d’eau Suivi rigoureux des mesures de mitigation
Extraction et traitement des Perte de surfaces agricoles irriguées Système de gestion de la sédimentation dans les rivières
minéraux Réduction du débit en aval du site Utilisation des eaux de décantation sur les terres
Modification des caractéristiques hydrodynamiques des agricoles
cours d’eau Evacuation des eaux de surface capturées dans les
Modification de la qualité des eaux bassins de sédimentation
Fluctuation du niveau d’eau
EAUX SOUTERRAINES
Construction Modification du drainage Système de pompage et de traitement pour réduire les
Stockage des terrils Modification du niveau de la nappe phréatique concentrations
Extraction à la mine Décharge des minéraux vers les eaux souterraines Suivi des eaux souterraines
Lessivage des métaux Limitation de l’exposition dans la mine par remblayage
Déversements accidentels Contrôle des ruissellements
Couverture des piles de stockage avec du sol et de la
végétation
Evacuation des eaux de ruissellement et infiltration vers
les eaux de surface
AIR
Construction Détérioration de la qualité de l’air par l’émission de Contrôles techniques et stratégiques
Extraction Traitement des particules en suspension (SOx, NOx) Mise en œuvre de plan d’urgence
minerais Maladies respiratoires
Circulation des camions et Dégâts aigus et chroniques sur les plantes
engins Réduction de mouvement de la faune
Stockage des terrils
BRUIT
Extraction et traitement des Douleur sur le système nerveux auditif et cardio- Choix d’équipements conformes aux normes
minéraux vasculaire Création de zone tampon
Transport Stress généralisé chez les êtres vivants Limitation de l’abattage d’arbres
Programmation des horaires de travail
SOLS
Ouverture de piste Erosion accrue Contrôle de l’érosion et de la sédimentation
Construction Réduction ou perte de productivité Récupération des sols de surface et des débris en vue de
Excavation Diminution des ressources géologiques réhabilitation simultanée
Empilement des matériaux Gestion des sols récupérés
stériles Compactage des sols résiduels en amont du remblai
Déversements accidentels Contrôle de déposition de terrils
d’hydrocarbures Programmation des activités de production
PAYSAGE
Ouverture de piste Altération des caractéristiques topographiques Ecran visuel végétal autour du site
Construction Modification du profil Couleur appropriée des infrastructures pour fondre avec
Excavation Déstabilisation des pentes le milieu environnant
Empilement des matériaux Formation de lavaka et de ravins érosionnels Réhabilitation des zones perturbées
stériles Limitation de la suppression des arbres sur les pentes
Déversements accidentels Reboisement des zones perturbées
d’hydrocarbures Contrôle hydraulique
FAUNE et FLORE
Ouverture de piste d’accès Perte d’habitats forestiers Création de zone d’aménagement forestier ou terrestre
Défrichement Perte de couverture végétale Déplacement des espèces
Construction Fragmentation de la forêt et autres habitats Restauration et révégétalisation
Extraction Réduction de la diversité biologique Localisation des infrastructures linéaires pour réduire le
Invasion d’espèces défrichement
Exploitation accrue de la forêt et de la végétation Identification et protection des zones sensibles
Modification de population floristique et faunistique Préservation des espèces par le déplacement des espèces
Perturbation de la population environnante vulnérables
MILIEU SOCIO-ECONOMIQUE
Implantation du site Santé et sécurité publique Accord avec les autorités et population locaux
Construction Risques d’accidents Mise en œuvre des mesures de mitigation
Extraction Maladies dues à la détérioration de la qualité de l’air Planification des horaires de travail
Transport Maladies dues à la migration massive Maintenance des équipements et matériels roulants
Perturbation et changement du mode de vie Programme de formation et d’information
Perte de terres agricoles Compensation et indemnisation des occupants
Rivalité ethnique et autres conflits traditionels
Risque d’inflation Planification de la réinstallation
Risque de profanation Création de fonds de développement régional pour
Pertes de sites culturels et cultuels appui aux services locaux
Création d’emplois Attribution d’emploi à la population locale
Amélioration du niveau de vie Coopération avec les communautés locales et maintien
d’une bonne relation de travail
Respect des us et coutumes et règles sociales

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 26 RAKOTOMALALA Saholy - -


1.2.4 Bilan de la situation actuelle de suivi environnemental de l’exécution du Plan de
Gestion Environnemental du Projet (PGEP).
1.2.4.1 Place du PGEP dans l’Etude d’Impacts Environnemental
Dans la démarche d’élaboration du rapport d’étude d’impact environnemental, le Plan
de Gestion Environnemental reflète toutes les mesures préconisées par le promoteur,
pour atténuer, réduire, ou compenser les impacts du projet sur le milieu récepteur,
lesquelles sont résumées dans la rubrique « Programmes de surveillance et de suivi ».
Ainsi, il sert de synthèse au rapport d’étude d’impacts.

Figure 3: Démarche d’élaboration du rapport d’étude d’impact

Source : Directive générale, ONE 2003

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 27 RAKOTOMALALA Saholy - -


1.2.4.2 Le suivi de l’exécution du PGEP d’un projet minier
Selon les dispositions du décret MECIE, l’obligation environnementale diffère selon le
type de permis minier demandé par le promoteur. Il en est de même pour la
responsabilité de suivi et contrôle correspondante (Article 33). L’analyse de la
situation actuelle doit passer en revue la réglementation relative au suivi pour chaque
type d’obligation environnementale à laquelle le projet est soumis : Programme
d’Engagement Environnemental (PrEE), Etude d’Impacts Environnementaux (EIE).

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 28 RAKOTOMALALA Saholy - -


Tableau 8 : Charte des responsabilités en matière de suivi
Référence Minenv ONE Min. Chargé des mines Autorité locale Promoteur
article Cellule env. Sce Inspection
Art. 8 En collaboration avec les Collabore avec l’ONE
décret Ministères sectoriels pour la proposition des
MECIE - Propose des valeurs limites valeurs et les normes
- Elabore et les normes ainsi que l’élaboration
environnementales de des directives
références techniques
et les directives techniques environnementales
(guides sectoriels)
- assure le suivi et l’évaluation
de l’applicabilité des normes et
procédures sectorielles
concernées fixées pour la mise
en compatibilité des
investissements avec
l’environnement.
Art. 32 Destinataire des rapports Destinataire des rapports Destinataire des Destinataire des - L’exécution du
décret périodiques de l’exécution périodiques de l’exécution du rapports périodiques rapports périodiques PGEP relève de la
MECIE du PGEP PGEP de l’exécution du de l’exécution du responsabilité du
PGEP PGEP promoteur
- Le promoteur
adresse les rapports
périodiques de
l’exécution du PGEP
au Minenv., au
Ministère de tutelle de
l’activité concernée, à
l’ONE avec
ampliation au Maire
de la Commune
d’implantation

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 29


RAKOTOMALALA Saholy - -
Référence Minenv ONE Min. Chargé des mines Autorité locale Promoteur
article Cellule env. Sce Inspection
Art. 33 EIE EIE EIE PEE EIE et PEE
Décret - les travaux de suivi et de - les travaux de suivi et de - les travaux de suivi - seront soumises - les autorités locales
MECIE contrôle sont assurés contrôle sont assurés et de contrôle sont aux inspections par des lieux
2004-167 et conjointement par le conjointement par le Minenv., assurés conjointement les agents du service d’implantation de ces
Art. 11-14- Minenv., le Ministère de le Ministère de tutelle de par le Minenv., le chargé de projets seront
20-26-61- tutelle de l’activité l’activité concernée, et l’ONE Ministère de tutelle de l’Inspection des associées aux travaux
62-128 concernée, (…) - Coordination du suivi de la l’activité concernée, et Mines au sein du de suivi et de contrôle,
arrêté - les travaux de contrôle conformité des PGE assurée l’ONE, qui peuvent, Ministère chargé des - les organismes
12032/2000 sont assurés par ONE en cas de nécessité Mines environnementaux
conjointement par le - ONE peut être sollicité dictée par la concernés par lesdits
Ministère chargé de comme appui technique au cont spécificité et projets
l’environnement et le - l’ONE, qui peuvent, en cas de l’envergure du projet, - PEE-PRE
Ministère de tutelle de nécessité dictée par la solliciter le service - par les autorités des
l’activité concernée, spécificité et l’envergure du d'autres entités ou collectivités
solliciter l’appui projet, solliciter le service experts. territoriales
technique de l’ONE. d'autres entités ou experts. décentralisées. Ils
viseront la vérification
de la mise en œuvre
des mesures
d’atténuation de
l’impact du projet sur
l’environnement et
ainsi que celles de
réhabilitation du lieu
d’implantation du
projet.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 30


RAKOTOMALALA Saholy - -
Référence Minenv ONE Min. Chargé des mines Autorité locale Promoteur
article Cellule env. Sce Inspection
Art. 42-79- Une circulaire du Ministère Une circulaire du Il incombe au titulaire
84-127 chargé des Mines en Ministère chargé des de se renseigner sur la
Arrêté concertation avec l’ONE Mines en concertation réglementation dans la
12032/2000 précisera les registres et les avec l’ONE précisera matière et de s’y
rapports que le titulaire sera les registres et les conformer.
tenu de maintenir, recevoir ou rapports que le
fournir aux organismes de titulaire sera tenu de
contrôle et de suivi de son PEE. maintenir, recevoir ou
fournir aux
organismes de
contrôle et de suivi de
son PEE.
Art. 35 En cas de non-respect du En ce qui concerne les En ce qui concerne les
décret PGEP, le Minenv. ou le manquements par les manquements par les
MECIE et Min. sectoriel adresse à titulaires de Permis R titulaires de Permis
art. 24-142 l’investisseur fautif un ou d’autorisations PRE ou
de l’Arrêté avertissement par lettre d’études scientifiques d’autorisations pour
12032/2000 sur les gîtes les opérations minières
recommandée
fossilifères, la mise en soumises au PEE-
demeure est envoyée, PRE, la mise en
Si l’investisseur néglige et la suspension demeure est envoyée,
de régulariser la situation éventuelle est et la suspension
ou s’abstient de le faire prononcée, par le éventuelle est
dans un délai de trente Ministre chargé des prononcée, par le
(30) jours après la Mines. Directeur Provincial
notification du premier du Ministère chargé
avertissement, un nouvel des Mines.
avertissement lui est
signifié lequel sera
accompagné de l’une ou
des sanctions prévues à
l’article suivant.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 31


RAKOTOMALALA Saholy - -
1.2.4.2.1 Suivi des projets soumis au Programme d’Engagement Environnemental
L’article 33 du décret MECIE stipule que : « les travaux de suivi et contrôle des
projets soumis au Plan d’Engagement Environnemental relèvent des cellules
environnementales du ministère sectoriel, tutelle de l’activité. Les rapports de suivi
sont envoyés par les cellules au ministère chargé de l’environnement et à l’ONE ».

D’autre part, l’article 129, arrêté 12032-2000 portant sur les réglementation du
secteur minier en matière d’environnement relate : « Des opérations de suivi de
l’état de l’environnement affecté par les projets soumis au PEE peuvent être
effectuées ponctuellement ou régulièrement par la cellule, l’ONE, l’autorité
provinciale ou tout autre organisme autorisé par le Ministère chargé de
l’environnement et le Ministère chargé des mines. »

Les avis que nous avons recueillis auprès du membre de la Cellule


Environnementale de la Direction des Mines et de la Géologie ont permis de
constater que la procédure de suivi des projets soumis au PEE est en cours de
conception, et l’exécution sera attribuée à la fois au Service des Mines et à
l’Inspection Minière de la même Direction. Les frais de suivi seront financés en
partie par les frais d’administration. Dans ce cas, la Cellule Environnementale
intervient uniquement dans l’assistance et appui technique lors de la préparation de
leurs missions de suivi sur terrain, toute en étant destinataire des rapports à chaque
fois. Aussi la structure prévoit l’intégration des cellules environnementales
interrégionales dans le système de suivi. Leur mise en place est en cours d’étude
actuellement.

Toutefois, l’article 85 du même arrêté stipule que « le PEE-PRE consiste en


l’engagement du titulaire à se conformer à un Code de Conduite8 en matière de
protection environnementale au cours de ces opérations, et de constituer une
provision adéquate pour la réhabilitation future du lieu. ».
Ce qui ne donne pas lieu à l’établissement d’autres programmes de suivi au niveau
du promoteur. Pourtant, l’administration responsable du suivi doit tenir compte des

8
Annexe 4 : Code de conduite à tenir pour les PRE
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 32 RAKOTOMALALA Saholy - -
conditions d’éligibilité du projet et les alinéas prévus dans le code de conduite au
moment de son intervention.

1.2.4.2.2 Suivi des projets soumis à l’EIE


La mise en oeuvre des opérations de suivi de l’exécution du PGEP des projets miniers
soumis à l’étude d’impacts environnementaux, par l’administration environnementale,
relève de la responsabilité de l’ONE.
La situation arrêtée au 30/06/04 se présente comme suit9 :
Dossiers d’Etude d’Impacts Environnementaux traités : 45
Permis environnementaux délivrés : 20
Rapports de suivi environnementaux reçus : 7
Descentes de suivi sur terrain : 5
L’article 2 du décret n°2004-167 du 3 février 2004 portant modification du décret
n°99-954 dispose que : « Le Plan de Gestion Environnementale du Projet constitue le
cahier de charges environnementales du projet, et consiste en un programme de mise
en œuvre et de suivi des mesures envisagées par l’Etude d’Impacts Environnementaux,
pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences dommageables
du projet sur l’environnement ».

Selon la Directive Générale pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental,


le suivi consiste à suivre l’évolution de certaines composantes des milieux naturel et
humain affectées par la réalisation du projet. Cette activité vise à vérifier la validité
des hypothèses émises relativement à la performance environnementale du projet et à
l’efficacité des mesures d’atténuation, le cas échéant.

Le programme de suivi doit comporter au moins :


ƒ L’identification des actions et composantes devant faire l’objet d’un suivi ;
ƒ La description des activités et moyens prévus pour suivre les effets réels du projet
sur les composantes de l’environnement les plus sensibles ;
ƒ Les méthodes d’échantillonnage et d’analyse requises ;
ƒ Le chronogramme de mise en œuvre des mesures de suivi ;

9
Annexe 5 : Liste des dossiers traités par ONE, situation au 30 juin 2004
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 33 RAKOTOMALALA Saholy - -
ƒ L’ensemble des mesures et moyens pour faire face aux circonstances imprévues et
adapter la réalisation des mesures d’atténuation ou de contrôle en conséquence, et
apporter, le cas échéant, au plan d’aménagement des changements appropriés ;
ƒ Les responsables, mécanismes et la fréquence d’exécution et de diffusion des
résultats du programme de suivi environnemental.

a) Présentation du Cahier de Charges Environnementales

L’analyse des Cahiers de Charges Environnementales a montré que les dossiers


relatifs aux projets miniers traités au niveau de l’ONE peuvent être regroupés en trois
catégories, selon la nature des substances exploitées : labradorite, graphite, pierres
précieuses et pierres fines. Ainsi, notre étude a porté sur sept CCE10, dont trois
concernent l’exploitation de labradorite, une exploitation de graphite, et trois traitent
l’exploitation de saphir (cas du gisement Ilakaka).
Tableau 9: Caractéristiques de l’exploitation pour de labradorite, graphite et saphir.

Exploitation Labradorite Graphite Saphir


Mode A ciel ouvert A ciel ouvert A ciel ouvert
Méthode d’extraction Mixte par tranche Par fosse emboîtée Par tranche horizontale
horizontale successive et successive
simultanée ou en gradin
reculé.
Gisement Roche altérée Latérite Latérite
Traitement et effets Mort terrain ou stériles Excavation d’un volume Excavation d’un volume
peu important important de morts important de morts
terrain ou des stériles, terrain ou des stériles,
risque accru d’érosion respect ordre initiale des
due à la nature du sol et couches pour le stockage
le climat
Usage de réactif : risque
de contamination des
ressources (eau, sol)
Mesures Atténuation. Réhabilitation par Remblayage et
Impossibilité de adoucissement de la revégétalisation.
réhabilitation en cours pente, revégetalisation. Possibilité de
d’exploitation Impossibilité de réhabilitation au fur et à
réhabilitation en cours mesure de l’exploitation
d’exploitation

10
Voir annexe 5
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 34 RAKOTOMALALA Saholy - -
Localisation des zones d'exploitation ou de recherche
de Saphir, de Labradorite ou de Graphite

% Antsiranana

Mahajanga
%

%
Toamasina

%
#

Antananarivo

%
#
Fianarantsoa

Légende
% Chef lieu Faritany
Limites des aires protégées
Toliara %

Périmètre de recherche ou d'exploitation :

recherche ou d'exploitation de Saphir


recherche ou d'exploitation de Graphite
recherche ou d'exploitation de Labradorite

Réalisation : septembre 2004


Sources : FTM, BCMM, Pact Madagascar

100 0 100 200 Kilometers

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 35 RAKOTOMALALA Saholy - -


Le résultat de l’étude met en exergue les éléments auxquels doivent être axés les
programmes de suivi. Ces éléments sont: l’eau, la carrière, le plan social, les plaintes,
la gestion de la base vie, la gestion des déchets, l’ouverture et réhabilitation de pistes,
et enfin la phase de fermeture.

Tableau 10: Récapitulation des éléments contenus dans les programmes de suivi du
CCE.
Eléments Substances exploitées
Labradorite Graphite Saphir
1 2 3 1 1 2 3
EAU X X X X X X X
Approvisionnement* x x x x x x x
Système de récupération x x x x x
Source de prélèvement* x x x x x x x
Nappe phréatique* x x
Recyclage x x x x x x
Besoin (utilisation*) x x x x x x
Gestion des eaux usées* et rejets
d’exploitation (bassin de
décantation, boues* de curage,
débit et qualité des eaux) x x x x
CARRIERE X X X X X X
Plan de masse x
Progression séquence x
d’exploitation x x
Défrichement* x x x
Utilisation de dynamite x
Gestion des terrils x
Bassin de rétention et recyclage x
Digue de protection x x
Réhabilitation du site* x x x x x x
PLAN SOCIAL X X X X X X X
Respect des lieux sacrés, us et
coutumes
x x x x
Relation avec la communauté
locale (convention sur accès au
site, information sur
l’exploitation …)
Plan et réalisation de
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 36 RAKOTOMALALA Saholy - -
Eléments Substances exploitées
Labradorite Graphite Saphir
1 2 3 1 1 2 3
développement selon attente x x x x x x
communauté
Politique de recrutement
x x x x x
Mesures d’urgence, sécurité
x x x x
Plaintes
x x
PLAINTES*
X X
GESTION DE LA BASE VIE
X X X X
Sources d’énergie
x
Parc engins
x
GESTION DE DECHETS
X X X X X X
Assainissement
x x x x x x
Traitement des déchets*
x x x x x x
OUVERTURE ET
X X X X
REHABILITAT° DES PISTES
X X X X
PHASE DE FERMETURE

* avec tenue de fiche de suivi des mesures relevées selon les paramètres et fréquence déterminés.
X, x : identification de l’élément

L’analyse des programmes de suivi environnemental, tel que consignés dans le CCE,
permet de constater que le canevas du programme présente beaucoup de similitude en
ce qui concerne les trois substances. Ceux qui font leur différence proviennent de
l’intensité des mesures préconisées pour les effets potentiels de l’exploitation selon les
facteurs qui la déterminent.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 37 RAKOTOMALALA Saholy - -


Tableau 11 : Quelques observations sur le CCE
Eléments Observations
EAU - Pour l’exploitation de saphir, le programme
prévoit le suivi de la gestion des eaux usées
et des rejets d’exploitation, ce qui n’est pas le
cas pour le labradorite.
CARRIERE - Le défrichement est suivi systématiquement
dans le programme prévu pour l’exploitation
de saphir.
PLAN SOCIAL - La politique de recrutement local est
spécifique au programme de suivi
d’exploitation de labradorite
- Dans la plupart des cas, le suivi des plaintes
est traité séparément du Plan social, excepté
pour un cas.
GESTION DE LA BASE VIE - Ne fait pas partie des paramètres à suivre
systématiquement pour les deux types
d’exploitation

Si on se réfère aux principaux enjeux de l’activité, une importance particulière doit


être accordée au paramètre « Eau », surtout en ce qui concerne l’exploitation de saphir,
compte tenu du volume journalier d’eau nécessaire à l’exploitation. Par contre, le suivi
est plutôt axé sur la « restauration du site d’exploitation (paysage) » pour le cas du
labradorite. Pour l’exploitation de graphite, le suivi doit être axé sur la gestion du
résidu minier et la restauration du site.

b) Les obligations de suivi du promoteur


Exécution du cahier de charges environnementales

Selon les résultats de l’étude effectuée par l’ONE en octobre 2002, sur 10 entreprises
sélectionnées au hasard parmi les 69, dont l’objet étant de tester la mise en oeuvre du
cahier de charges environnementales11 :
Le taux de réalisation effective des dispositions du CCE est de 25% en moyenne, dont,
1 entreprise a réalisé à hauteur de 92% ;
4 entreprises entre 20 et 30%;
2 entreprises moins de 20% ;
3 entreprises à 0%.

11
Source : ONE, octobre 2002
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 38 RAKOTOMALALA Saholy - -
D’après le résultat de l’enquête sur les causes de cette non réalisation :
- 2 entreprises ont évoqué des difficultés financières ;
- 3 pour des raisons techniques ;
- 1 pour des raisons relationnelles ;
- 4 sans avis.

Néanmoins, une évolution positive de la situation a été constatée cette année, du moins
en ce qui concerne particulièrement le secteur minier. L’état arrêté au 30/06/04 révèle
que sur les 20 opérateurs miniers soumis au suivi environnemental (représentant
environ 30% de tous les secteurs confondus), 7 ont remis à l’ONE leurs rapports de
suivi, ce qui correspond au taux de réalisation de 35%12.

Face à cette situation, des efforts doivent être entrepris par la Cellule
Environnementale du Ministère chargé des mines sur la formation et l’appui des
promoteurs miniers pour l’exécution de leurs obligations environnementales. Elles se
résument par : la réalisation des mesures préconisées dans le PGEP, l’application des
études et analyses, prises de mesures systématiques des indicateurs et tenue à jour du
cahier de surveillance ; tels que définis par les programmes de suivi. Toutes ces
actions doivent aboutir à l’analyse des écarts par rapport aux normes et valeurs limites
fixées.

Constitution et mise en oeuvre de la provision de réhabilitation


Selon les dispositions du Titre III, chapitre V de l’arrêté 12032-2000, portant
réglementation de la Mine-Environnement, « le titulaire doit mettre en œuvre le
mécanisme de gestion de la provision de réhabilitation environnementales envisagée
par son EIE approuvée, y compris les mesures de sûreté financière, conformément au
plan de financement des mesures d’atténuation et réhabilitation dans un délai de 60
jours après notification officielle de l’approbation de l’EIE ».
Ainsi, la mise en œuvre de la « provision de réhabilitation environnementale » garantit
la réalisation des travaux de réhabilitation des milieux affectés par l’exploitation13.

12
Voir annexe 5
13
Robert Tremblay, Provision de réhabilitation environnementale des sites miniers, Août 2003
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 39 RAKOTOMALALA Saholy - -
Remise de rapport de suivi
En ce qui concerne les rapports de suivi par les promoteurs, aucune disposition n’est
prévue dans l’arrêté 12032-2000, portant sur la réglementation Mine-Environnement.
Pourtant, le point est traité par l’article 32 du décret MECIE.
Dans tous les cas examinés, une clause prévoit dans le CCE que le cahier de
surveillance constitue le rapport environnemental du projet. Ainsi, le promoteur envoie
à l’ONE à chaque échéance (quatre mois pour l’exploitation de graphite, quatre à six
mois pour l’exploitation de saphir et douze mois pour celui de labradorite), une copie
du cahier de surveillance, avec copies de toutes les pièces justificatives relatives aux
conventions ou actes en rapport avec l’exécution des mesures préconisées.

L’analyse de ces rapports a permis de constater que leurs présentations ne sont pas
uniformes et leurs contenus présentent de décalage par rapport à ceux qui sont prévus
dans le CCE.
Exemple : Si pour deux cas, ce sont des photocopies du cahier de surveillance qui sont
parvenus à l’ONE ; pour deux autres cas, les rapports correspondent aux documents
intitulés « Rapport environnemental »avec indication de la période correspondante,
mais dont le contenu est un résumé succinct des actions réalisées par le promoteur.

c) Procédure de suivi au niveau de l’ONE


L’entretien et les informations que nous avons pu recueillir auprès des personnes
chargées du suivi de l’exécution du Programme de Gestion Environnemental des
projets relatifs à l’analyse précédente ont permis de constater la procédure appliquée
actuellement en matière de suivi au niveau de l’ONE.

La mise en place d’un guide de suivi pour le secteur minier est en cours d’étude
actuellement au niveau de l’ONE

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 40 RAKOTOMALALA Saholy - -


Figure 4: Procédure de suivi des projets soumis à L’EIE.

Réception rapport de
suivi environnemental

CCE, PV de réunion
CTE, normes, cartes, Contrôle des éléments
textes et contenus dans le
réglementation, … rapport

Non
Conforme Emission conforme
observation par le
comité de suivi

Etablissement du Notification du promoteur et


cadre de suivi sur demande de complément
terrain d’information

Validation sur
terrain des
informations

Rédaction rapport
et envoi aux
destinataires

Ministère chargé de Cellule Promoteur Maire du lieu


l’Environnement Environnementale de localisation
du projet

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 41 RAKOTOMALALA Saholy - -


L’analyse de la procédure précédente permet de mettre en exergue les faiblesses
suivantes :
- C’est la réception physique du rapport de suivi environnemental provenant du
promoteur qui déclenche la mise en oeuvre des travaux de suivi au niveau de
l’ONE , le système ne permet pas d’assurer l’exhaustivité des rapports devant être
reçus. (7 rapports de suivi reçus sur les 20 permis environnementaux délivrés
jusqu’en juin 2004)
- Aucune action n’est donc pas prévue pour ceux qui n’ont pas envoyé de rapport à
l’ONE
- Le système ne prévoit pas une mise à jour systématique des actions déjà réalisées
par dossier traité.

Compte tenu de ces remarques, on peut conclure que cette procédure n’assure ni la
continuité, ni l’exhaustivité des opérations de suivi devant être effectuées au niveau de
l’ONE, encore moins les moyens permettant de faire pression aux promoteurs sur
l’exécution des PGEP.

d) Les rapports de suivi par l’administration environnementale


Ce document matérialise les recommandations et les mesures apportées par l’équipe de
suivi concernant la tenue du cahier de surveillance par rapport aux clauses contenues
dans le cahier de charges environnementales. Le rapport est établi à la suite des
missions de confirmation sur terrain des informations fournies par les promoteurs dans
leurs rapports de suivi. Il est rédigé après concertation de tous les membres de l’équipe
qui ont participé à la mission (ONE, Cellule Environnementale Mine, Ministère chargé
de l’environnement). Ensuite, il est destiné aux mêmes membres de l’équipe plus le
promoteur et l’autorité de proximité.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 42 RAKOTOMALALA Saholy - -


1.2.5 Conclusion
La réussite de la mise en œuvre des mesures préconisées dans le CCE par les
promoteurs, pour atténuer, réduire ou compenser les impacts potentiels de leurs
projets, dépend en grande partie de la conception du programme de suivi
environnemental.
Le suivi doit être appliqué en permanence tout au long du cycle du projet car il permet
des ajustements et des corrections face aux décalages constatés entre les prévisions et
les réalisations.
Au stade actuel, en ce qui concerne la mise en application de la MECIE pour le secteur
minier, le suivi de l’exécution du Programme de Gestion Environnementale est
seulement effectif pour les projets soumis à l’EIE, sous la coordination de l’ONE. En
effet, les dispositions relatives aux frais de suivi n’ont été adoptées que tardivement
(en juillet 2004), avec la sortie du décret 2004-167 portant modification sur les
dispositions de certains articles du décret MECIE.
Pour atteindre les objectifs de préservation de l’environnement et la possibilité de
réaffectation des sites miniers à d’autres utilisations après la fin de vie de la mine, des
gros efforts sont encore à fournir que ce soit par les promoteurs ou les administrations,
pour qu’il ne soit pas trop tard.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 43 RAKOTOMALALA Saholy - -


DEUXIEME PARTIE:
PROPOSITION DE PROGRAMMES TYPES DE SUIVI
ENVIRONNEMENTAL DES ACTIVITES MINIERES

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 44 RAKOTOMALALA Saholy - -


Dans le cadre de la mise en œuvre du PGEP au niveau des promoteurs miniers, la conception
d’un programme de suivi est cruciale. En effet, c’est un moyen qui permet d’avoir un
système structuré des composantes affectées, des mesures préconisées, des méthodes à
appliquer et enfin des indicateurs à suivre, afin de prouver la pertinence et l’efficacité des
mesures environnementales, et de prendre des mesures correctrices ou complémentaires dans
le cas contraire. De ce fait, la réussite de l’exécution du programme de suivi dépend de sa
compréhension, donc de sa conception.

2.1 FAIBLESSES DES PROGRAMMES DE SUIVI ACTUELS


La synthèse des résultats constatés lors de l’analyse précédente permet de faire le point
sur les problèmes relatifs aux programmes de suivi des activités d’exploitation minière
d’après les cas étudiés.

2.1.1 Conception
2.1.1.1 Définition et formulation du programme de suivi
Ce sont les programmes de suivi définis par le promoteur dans le Programme de
gestion environnementale qui sont repris dans le cahier de charges environnementales,
selon la même formulation initiale, mais regroupés par élément affecté. Généralement,
ces éléments représentent les principaux enjeux du projet.
A notre avis, un programme de suivi doit être conçu comme une synthèse, mettant en
évidence tous les éléments nécessaires à la mise en application des mesures et à
l’évaluation environnementale des résultats obtenus. De ce fait, une reformulation
autre que la description narrative est nécessaire.

2.1.1.2 Présentation
Les programmes de suivi sont présentés point par point par composante affectée dans
la troisième partie du cahier de charges environnementales. Aucune structure
hiérarchique ne permet de distinguer les mesures, des méthodes ou des indicateurs.
Afin de remédier à cela, une présentation hiérarchique et structurée des programmes
de suivi contribuera à faciliter leur exécution.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 45 RAKOTOMALALA Saholy - -


2.1.1.3 Agencement
L’adoption des solutions proposées précédemment permettra de résoudre le problème
d’agencement qui persiste dans la pratique actuelle. Les priorités seront mises à
l’évidence suivant l’ordre chronologique des phases de l’exploitation.

En résumé, une présentation synthétique, structurée et hiérarchique des programmes


de suivi facilitera leur compréhension et incitera leur exécution par les promoteurs.

2.1.2 Procédure et application


2.1.2.1 Au niveau du promoteur
Parmi les raisons évoquées comme cause de défaillance du promoteur concernant
l’exécution du cahier de charges environnementales, viennent en premier lieu la raison
technique, puis la difficulté financière.
Les travaux de suivi doivent être effectués par le responsable environnemental, selon
l’exigence des projets soumis à l’EIE. Ainsi, ces travaux consistent entre autre à la
tenue à jour des fiches de surveillance, la prise de mesure ou valeur des indicateurs
prévus pour le suivi, la mise en œuvre des mesures préconisées lors de l’étude
d’impact, la définition du plan de réhabilitation du site d’exploitation, la rédaction du
rapport de suivi, l’entreprise des études et analyses telle que prévue dans le CCE,
etc…

Pour une meilleure implication des promoteurs miniers dans la dimension


environnementale, une action doit être entreprise au niveau de l’administration
environnementale, en particulier la Cellule Environnementale, afin de sensibiliser les
promoteurs sur la possibilité d’une performance économique en faisant preuve de
performance environnementale. De cette façon, le programme de suivi doit faire ses
preuves tout en servant d’outil de gestion. Leur exécution doit permettre non
seulement la protection et la préservation des ressources, mais aussi, la contribution du
secteur à la croissance économique du pays, suivant l’objectif visé dans le DSRP.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 46 RAKOTOMALALA Saholy - -


2.1.2.2 Au niveau de l’administration
En ce qui concerne les faiblesses constatées sur la procédure en vigueur, nous tenons
à apporter les propositions suivantes :
- Un système permettant le suivi permanent des dossiers, échéances et actions faites,
doit être intégré dans la procédure appliquée au niveau de l’ONE, ou au SIGE de la
Cellule Environnementale des mines.

- Le cahier de surveillance ne doit pas être compris comme un rapport de suivi


environnemental. En ce qui concerne le PGEP, la surveillance consiste à la mise en
œuvre des mesures, par conséquent, ce n’est qu’un élément nécessaire à
l’établissement du rapport de suivi environnemental. Ainsi, il ne prévoit ni les
interprétations de l’évolution des composantes de l’environnement affectés, ni les
mesures d’ajustement correspondantes, encore moins le mécanisme d’action en cas de
changement notable des hypothèses environnementales.

- L’établissement des programmes de suivi doit présenter une adéquation par rapport à
la directive générale pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental.

- Les rôles de coordination et d’exécution doivent être bien définis entre les
institutions responsables du suivi de l’application du programme. Ceux concernant les
autorités de proximité doivent faire l’objet de mesures d’accompagnement, telles que
formation environnementale et assistance technique dans l’exécution de leurs tâches,
la transcription en version malagasy des CCE, et la sensibilisation de la population.

- Promouvoir des moyens de sensibilisation pour encourager encore plus l’intégration


des promoteurs miniers dans la dimension environnementale. Cela permettra à coup
sûr une évolution de la situation actuelle, en ce qui concerne la défaillance des
promoteurs quant au respect de leur engagement sur la mise en œuvre des mesures
préconisées.

- Les efforts de mise en place des cellules environnementales dans les structures de
déconcentration prévues au niveau du Ministère des mines doivent être maintenus, car

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 47 RAKOTOMALALA Saholy - -


leur opérationnalité serait d’un grand recours à la mise en oeuvre des actions de suivi
sur terrain.

2.2 EVALUATION DE LA PERFORMANCE DU SUIVI ENVIRONNEMENTAL DES


ACTIVITES MINIERES
Il est important de procéder à l’évaluation de la performance environnementale du suivi
pour les activités minières afin de maîtriser à temps les problèmes éventuels relatifs à
l’environnement du secteur. Ainsi, les indicateurs seront : l’exécution du programme par
les promoteurs, l’efficacité des mesures préconisées dans le PGEP, l’efficience des
programmes de suivi mis en œuvre.

2.2.1 Exécution
Maintenant que le respect de leur engagement par les promoteurs doit faire ses preuves,
nous insistons à ce que les programmes de suivi soient compris par les promoteurs
comme un outil de gestion économique et non comme un centre de coûts. L’efficacité
des mesures environnementales et la réussite du programme de suivi environnemental
contribueront sûrement au développement de l’exploitation et encore plus d’une façon
durable.

2.2.2 Efficacité
L’évaluation de l’efficacité des mesures par rapport aux impacts potentiels permet de
prendre des décisions sur l’adoption de mesures d’ajustement ou de correction. Ainsi,
l’expérience servira de référence dans le temps et dans l’espace.

2.2.3 Efficience
L’appréciation de la contribution des coûts engagés sur l’exécution du programme de
suivi par le promoteur, à la performance économique de l’entreprise, permet d’avoir un
jugement sur la performance environnementale du programme de suivi adopté.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 48 RAKOTOMALALA Saholy - -


2.3 PROGRAMMES TYPES DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL DE PROJETS
MINIERS
2.3.1 Définition
« Le suivi correspond en fait à l’utilisation de l’Etude d’Impacts Environnementaux en
tant qu’expérience : après avoir formulé des hypothèses, il s’avère essentiel de vérifier
si l’expérience les confirme, et par le fait même, d’en tirer des leçons »14.
Le suivi est défini comme une procédure qui permet de s’assurer en cours d’opération
et même après, du respect de l’environnement, de confirmer des prévisions émises lors
de la réalisation de l’EIE et consignées dans le rapport. Ces prévisions peuvent
concerner les impacts, leurs sources et leurs caractéristiques, l’efficacité des mesures
d’atténuation ou de la compensation, le degré d’acceptabilité sociale, etc, …

Généralement, le suivi est nécessaire :


- pour les projets répétitifs ;
- selon le degré de nouveauté d’un projet : usage de nouvelle technologie ;
- selon la sensibilité de l’environnement touché directement ou indirectement par le
projet ;
- selon l’étendue de l’incertitude dans l’analyse et la prévision des impacts.
Le suivi est le seul moyen de connaître les changements réels, on peut alors dire qu’il
vise à garantir la conservation des ressources naturelles et même leur amélioration.
De la responsabilité du promoteur du projet, un programme de suivi environnemental
décrit les mesures prises afin de vérifier, par l’expérience sur le terrain, la justesse de
l’évaluation de certains impacts et l’efficacité de certaines mesures d’atténuation ou de
compensation prévues dans l’étude d’impact et pour lesquelles persisteraient des
incertitudes.

14
PIERRE André et al, 1999
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 49 RAKOTOMALALA Saholy - -
Figure 5: Relation entre impact et suivi environnemental

SUIVI ENVIRONNEMENTAL

Résultat de suivi Impact réel < Impact réel = Impact réel > Impact imprévu
Impact prévu Impact prévu Impact prévu ou accident

Nécessité de
mesures Action d’urgence
Action à Réduction des Ne rien faire supplémentaires
entreprendre mesures de
protection

Adaptation des Mesures


mesures de additionnelles
protection

Modification Réduction de la Continuer le Augmentation de la


du suivi fréquence du suivi programme de suivi fréquence de suivi

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 50


RAKOTOMALALA Saholy - -
2.3.2 Programme de suivi et programme de surveillance
Un programme de suivi est différent du programme de surveillance environnementale.
Si le premier décrit les études et moyens permettant d’évaluer la variation de
l’environnement due aux effets du projet; le second consiste à la vérification de la mise
en œuvre des mesures proposées pour atténuer les impacts. Ainsi, le programme de
suivi permet de vérifier en permanence le bon déroulement des travaux, le bon
fonctionnement des équipements et des installations mis en place. De plus, il permet de
surveiller toute perturbation de l’environnement causée par la réalisation du projet.

2.3.3 Importance pour le secteur minier

Compte tenu de l’évolution des mines, la découverte des réserves, l’épuisement des
ressources, la particularité de chaque gisement : le suivi par des études, des analyses,
des documents et actions environnementales, est nécessaire. Cela permettra une
meilleure gestion des activités. De ce fait, le suivi aide au développement de
l’exploitation. En assurant des meilleures conditions de santé et sécurité, il favorise la
durabilité de l’exploitation. Alors qu’à la fin de vie de la mine, il serait possible de
réaffecter les ressources à d’autres utilisations.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 51 RAKOTOMALALA Saholy - -


Figure 6 : Eléments de suivi selon les phases d’activité

PHASES D’ACTIVITE ELEMENTS DE SUIVI

Forêt, zone de cultures et de


Prospection pâturage, ressources en eaux, sites
cultuel et culturel

Topographie, ressources naturelles


Construction et forestières, paysage

Ressources en eaux, topographie, zone de


Exploitation cultures, tradition de vie de la
communauté locale, autres ressources
naturelles et biodiversité, santé humaine

Ressources en eaux, zone de


Traitement culture, santé humaine

Topographie, dynamique hydrologique,


Stockage

Zone d’habitation, santé et sécurité


Transport humaine, faune et flore

Paysage, profil topographique,


Fermeture ressources en eaux, zone de cultures

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 52 RAKOTOMALALA Saholy - -


2.3.4 Objectifs
Au-delà de l’évaluation, la finalité du suivi environnemental est d’apprendre des
expériences passées. Le rôle du suivi environnemental est donc primordial puisqu’il
permet d’augmenter les connaissances, de réduire les incertitudes, d’améliorer les outils
d’analyse et, en bout de course, de mieux protéger l’environnement.

2.3.5 Résultats attendus


Le suivi environnemental doit permettre :
- De corriger et analyser progressivement les dégâts et les dommages causés à
l’environnement ;
- D’identifier et évaluer les responsabilités potentielles et les risques ;
- De mesurer le niveau de risque sur l’environnement de l’opération minière ;
- D’évaluer l’efficacité des mesures environnementales déjà réalisées, qui conduit à la
proposition des stratégies de mesures correctives pour minimiser les risques durant les
phases opérationnelles de la mine.

2.3.6 Le contenu du programme de suivi environnemental.


Selon la Directive Générale pour l’élaboration de rapport d’EIE, les programmes de
suivi doivent être conçus suivant les besoins et s’appliquent habituellement dans le
temps et dans l’espace.
Pour toutes les phases du projet, ils précisent :
- les mesures environnementales à prendre et les indicateurs à suivre,
- les objectifs du programme de suivi et les composantes visées par le programme,
- la description de l’étude et outils de mise en œuvre,
- la charte des responsabilités,
- l’analyse des écarts (à préciser dans les rapports de suivi).
Sur le secteur minier, le programme de suivi doit inclure au moins les points suivants :
- suivi de la performance physique des ouvrages,
- suivi des mesures visant à réduire les impacts environnementaux,

- suivi de tous les aspects touchant à la sécurité publique.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 53 RAKOTOMALALA Saholy - -


2.3.6.1 Les mesures environnementales à prendre et les indicateurs à suivre
C’est l’élément principal du programme. Les mesures environnementales à prendre
sont celles proposées par le promoteur. Elles constituent les raisons d’être du suivi.
Dans la pratique, cela peut être l’atténuation, la compensation ou même l’incertitude
rattachée à certains éléments du projet (Exemple : évolution du prélèvement d’eau
dans la nappe phréatique, l’indicateur sera la quantité prélevée).

2.3.6.2 Les objectifs du programme de suivi et les composantes visées par le programme
Pour les éléments présentant des incertitudes, les objectifs du suivi environnemental
peuvent être par exemple :
- de s’assurer de la bonne évaluation des impacts,
- de vérifier l’efficacité des mesures d’atténuation ou de compensation,
- d’observer les effets de la mise en place de nouvelles technologies.
A chaque objectif du programme de suivi correspond généralement une ou plusieurs
composantes de l’environnement susceptibles d’être affectées par le projet.

Tableau 12 : Liste des composantes de l’environnement pouvant être affectées


Composantes Activités de suivi Paramètres et Indicateurs
Eau de surface et souterraine - Déterminer la qualité et les Qualité physico-chimique, le
conditions de l’eau dans un débit, le drainage, …
but comparatif pour la
conduite de l’exploitation ;
- Contrôler les décharges de
l’exploitation ;

Sol et sédiments - Déterminer la qualité, la Humidité, pH,


stabilité, le potentiel agricole granulométrie,…
- Contrôler le régime
sédimentologique (zone
d’érosion et d’accumulation)
Socio-économique - Déterminer la qualité de Taux de maladie, le taux de
vie, la santé, les emplois, la chômage, autres données
culture, la communauté, le socio-économiques,…
paysage, l’utilisation du
territoire;

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 54 RAKOTOMALALA Saholy - -


2.3.6.3 La description de l’étude et outils de mise en oeuvre
a) Description de l’étude
Cette partie détermine la méthode d’observation et de mesure, d’échantillonnage et
d’analyse. Elle donne en détail les activités et moyens prévus pour suivre les effets
réels du projet sur les composantes de l'environnement avec la fréquence
d’observation par mesure pour chaque indicateur.
Dans l’exécution de programme de suivi, les mesures consistent, soit :
- aux mesures de l’état de l’environnement (exemple : topographie, paysage) ;
- aux mesures du respect des émissions du projet. Dans ce cas, le but étant
l’application des exigences légales en matière d’environnement, ainsi que pour
déterminer l’efficacité des mesures de protection de l’environnement ;
- aux mesures des effets du projet sur l’environnement. Dans ce cas, il faut voir la
relation entre le type d’impact et le suivi environnemental.

Remarque : Selon les composantes potentiellement affectées, la formulation de l’étude


doit tenir compte de plusieurs aspects, tel que: la description du secteur à examiner, les
variations saisonnières des flux d'eau, le choix de paramètres à enregistrer et des
endroits d’échantillons, les coûts et contraintes du temps.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 55 RAKOTOMALALA Saholy - -


Tableau 13: Vue d’ensemble des paramètres fondamentaux pour les mesures sur le terrain et
dans le laboratoire avec méthodes basiques.

Paramètre Terrain (T) Unité Valeur Objectif

Laboratoire (L) typique

Importance primaire:

pH T 6-8 définition d’acidité/alcalinité

Conductivité électrique T µS/c 20-200 mesure de quantité d’ions en solution


m

Alcalinité totale L mg/l 20-200 principalement HCO3-

Solides totaux dissous T mg/l 20-200 mesure de quantité d’ions en solution


(STD)

Turbidité T NTU 0-1000 mesure de matières en suspension

Matières en suspension L mg/l 0-500 mesure de matières en suspension

Importance secondaire:

Salinité T % 0-0.2 méthode insensible


o
Température T C 18-30 d’intérêt limité

Oxygène dissous T mg/l 6.5-9.5 mesure d’oxygénation de l’eau

Potentiel rédox T mV 0-200 mesure d’oxygénation de l’eau

Importance spécifique :

Débit T l/s

Cyanure T mg/l 0-1000 seulement dans des mines qui


emploient la cyanuration

b) Outils de mise en oeuvre


Les valeurs limites et normes environnementales servent de références permettant
une appréciation qualitative des paramètres environnementaux. Elles constituent un
outil de développement du fait que les procédures y afférentes se font en respectant
un certain niveau de qualité. Les normes et exigences sont recommandées à
l’industrie minière afin de respecter et protéger la qualité de l’environnement. Elles
sont élaborées par l’ONE avec l’appui technique de la Cellule Environnementale du

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 56 RAKOTOMALALA Saholy - -


Ministère chargé des mines. (Art. 8 du décret MECIE). En l’absence de certaines
normes nationales, la réglementation nous permet de nous référer à des normes
internationales
Ces normes portent ici sur les normes des eaux de surface, les eaux souterraines,
les sols, l’air, les bruits ,les vibrations .Il s’agit d’ imposer des normes qui
ménagent les effets à long terme,en particulier les effets cumulatifs dans le sol et la
biosphère.
Les performances et les exigences portent ici sur les eaux de mine, les morts
terrains, les stériles, le minerai et les concentrés, les effluents des lieux
d’accumulation des résidus de traitement de minerai, la restauration.
Les normes constituent un outil de gestion nécessaire au maintien du
développement de l’exploitation, toute en servant d’indicateurs de suivi qui peuvent
aider pour les prises de décision. On ne peut parler de pollution d’un milieu sans
imposer à l’avance des valeurs de références de rejets dans ce milieu.
Voici quelques exemples :
¾ Normes sur les eaux de surface
Afin de préserver les ressources en eau, dans un objectif de qualité, les rejets d’eaux
usées doivent être incolores, inodores et respectent la qualité.
Les paramètres de base pour un secteur minier sont les suivants :
- les facteurs organoleptiques et physiques
- les facteurs biologiques
- les facteurs chimiques
- les facteurs indésirables : métaux et aldéhydes

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 57 RAKOTOMALALA Saholy - -


Tableau 14 : Normes sur les eaux de surface
PARAMETRES UNITE NORMES
FACTEURS ORGANOLEPTIQUES ET PHYSIQUES
PH 6,0 – 9,0
Conductivité µs/cm 200
Matières en suspension mg/l 60
Température °C 30
Couleur échelle Pt/Co 20
Turbidité NTU 25

FACTEURS CHIMIQUES
Nitrates mg/l 20,0
Nitrites⎯ mg/l 2,0
Sulfates comme SO4⎯ mg/l 250
Sulfures comme S⎯ mg /l 1,0
Huiles et graisses mg/l 10,0
Agents de surface (ionique ou non mg/l 20
Chlore libre mg/l 1,0
Chlorures mg/l 250

FACTEURS INDESIRABLES
METAUX
Aluminium mg/l 5,0
Arsenic mg/l 0,5
Cadmium mg/l 0,02
Chrome hexavalent mg/l 0,2
Chrome total mg/l 2,0
Fer mg/l 10,0
Nickel mg/l 2,0
Plomb mg/l 0,2
Etain mg/l 10,0
Zinc mg/l 0,5
Manganèse mg/l 5,0
Mercure mg/l 0,005
Sélénium mg/l 0,02

FACTEURS BIOLOGIQUES
Demande chimique en oxygène (DCO) mg/l 150
Demande biochimique en oxygène (DBO5) mg/l 50
Source : décret n°2003/464 du 15/04/03 portant classification des eaux de surface et réglementation des rejets
d’effluents liquides à tous les secteurs d’activités économiques et à tous les établissements publics ou privés.

¾ Norme sur les eaux souterraines


Tableau 15: Norme sur les eaux souterraines (Valeurs en microgramme/l).
Composés Valeurs de Base Valeurs d’intervention
Métaux
Chrome (Cr) 1 10
Cobalt (Co) 20 100
Nickel (Ni) 15 75
Cuivre (Cu) 15 75
Zinc (Zn) 10 60
Arsénic (As) 10 60
Molybdène (Mo) 5 300
Cadmium Cd) 0.4 6

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 58 RAKOTOMALALA Saholy - -


Composés Valeurs de Base Valeurs d’intervention
Baryum (Ba) 50 625
Mercure (Hg) 0.05 0.3
Plomb (Pb) 15 75

Polluants minéraux
Cyanures (libres) 5 1500
Cyanures (totaux complexés) pH<5 10 1500
10 1500
Cyanures (totaux complexés) pH>5
Thyocyanates (totaux) / 1500

Composés aromatiques
Benzène
0.2 30
Ethylbenzène
0.2 150
Toluène
Xylène 0.2 1000
0.2 70
Phénol
0.2 2000
Hydrocarbures Aromatiques
Polycycliques
H.A.P. (totaux)
Hydrocarbure chloré / /
P.C.B.(totaux)
Huiles Minérales 0.01 0.01
50 600

(source : Etude des normes environnementales, consortium ECR-BRGM-CNRE, 1997)


¾ Normes sur les sols
Les sols peuvent être contaminés par les activités minières à travers le transport de
métaux et autres substances qui sont en rapport avec les opérations minières, par l’air,
l’eau ou les véhicules.
Le gros du problème repose sur la contamination des sols agricoles et des zones
d’habitation.
Tableau 16: Norme sur les sols.
(Valeurs en mg/kg de matières sèches (MS)

Elément Unité Valeur limite Valeur limite de


concentration dans le sol
Métaux
Cadmium (Cd) mg/kg de MS 3 1-3
Chrome (Cr) mg/kg de MS 200 100-150
Cuivre (Cu) mg/kg de MS 1440 50-140
Mercure (Hg) mg/kg de MS 1,5 1-1,5
Nickel (Ni) mg/kg de MS 75 30-75
Plomb (Pb) mg/kg de MS 300 50-300
mg/kg de MS 10 150-300
Zinc (Zn)

(source : Etude des normes environnementales, consortium ECR-BRGM-CNRE, 1997)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 59 RAKOTOMALALA Saholy - -


¾ Normes sur la qualité de l’air ambiant
Ce sont surtout les entreprises minières, en particulier les cimenteries qui émettent le
plus souvent des particules fines importantes dans l’air. Le problème réside dans la
contamination aéroportée de ces particules, telles que les métaux et les autres
substances.
Tableau 17 : Exemple de normes sur la qualité de l’air ambiant
Paramètres Valeur limite Durée moyenne
(en mg/m3)
Monoxyde de carbone (CO) 0,04 1h
Oxyde d’azote (sauf NO2) 0,2 24 h
Oxyde de soufre (SO4, SO2) 0,001 3h
Plomb et composés 0,0015 3 mois
Poussières (Matières particulières totales en 0,15 24 h
suspension (PTS)
(source : Etude des normes environnementales par le consortium ECR-BRGM-CNRE, 1997)

¾ Norme sur les pentes


Pour éviter les instabilités, il faut tenir compte des pentes naturelles des matériaux mis en tas.
Tableau 18 : Exemple de normes sur les pentes

Matériaux Angle formé par l’horizontal et la pente prise par le


matériau mis en tas

Rapport Degré
Terre ordinaire
Sèche
2,8 / 1 − 1,0 / 1 20 − 45
Humide
2,1 / 1 − 1,0 / 1 25 − 45
Mouillé
2,1 / 1 − 1,7 / 1 25 − 30
Graviers ronds et irréguliers
1,7 / 1 − 0,9 / 1 30 − 50
Graviers ,sables et argiles
2,8 / 1 − 1,4 / 1 20 − 35
Sable
Sec
2,8 / 1 − 1,7 / 1 20 − 30
Humide
1,8 / 1 − 1,0 / 1 30 − 45
Mouillé
2,8 / 1 − 1,0 / 1 20 − 45

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 60 RAKOTOMALALA Saholy - -


Les pentes courantes seraient dans le rapport d’environ 1,5/1 à 2,5 /1, les pentes
doivent être faibles pour les raisons suivantes :

- assurer une stabilité à long terme


- éviter l’érosion de surface
- faciliter la végétation

¾ Normes sur les morts terrains15

- les morts terrains doivent être entreposés sur des lieux qui permettent leur
utilisation pour la réhabilitation ;
- les stériles sulfurés à potentiel acide doivent être séparés de ceux pouvant être
retournés directement dans la mine à la fin des opérations. Il est nécessaire de
procéder au traitement des eaux de lixiviation pour la première catégorie ;
- les haldes ou aires d’accumulation des stériles à potentiel acide doivent être
aménagés de façon à permettre une restauration progressive.

2.3.6.4 L’analyse des écarts


Les écarts constatés lors des prises de mesures doivent être analysés, et devront être
précisés dans le rapport de suivi.

2.3.6.5 La charte des responsabilités


Désignation du responsable et définition des tâches pour tous les acteurs de
l’exécution des opérations relatives au suivi

2.3.7 Le rapport de suivi


Ce rapport récapitule les résultats de l’application du programme de suivi. Les
renseignements contenus dans ce rapport permettent de tirer des conclusions sur la
qualité du programme de suivi ainsi que sur la qualité de l’évaluation des impacts du
projet et des mesures d’atténuation ou de compensation.
En général, le rapport de suivi environnemental doit contenir les éléments suivants :

15
Source Environnement minier québécois, directive 019
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 61 RAKOTOMALALA Saholy - -
- les informations générales sur le projet et le promoteur (l’identification du projet
avec le numéro du permis minier et la référence de l’autorisation
environnementale, la date de début de l’exploitation, le nom du promoteur et son
représentant sur terrain, le nom de l’auteur de l’étude) ;
- l’intitulé de l’étude ;
- la nature du document (à mettre en objet avec la référence interne du document) ;
- la période de l’étude objet du rapport ;
- une présentation du responsable de l’étude de suivi et l’équipe de travail (noms,
titres et spécialités des personnes ayant participé à l’étude) ;
- le résumé de l’étude avec mention des problèmes rencontrés et comprenant :
i. la description succincte du projet (caractéristiques du projet, localisation du
projet et enjeux environnementaux) ;
ii. les objectifs du suivi environnemental ;
iii. les raisons d’être du suivi environnemental (notamment les éléments
d’incertitude) ;
iv. les composantes du milieu visées par l’étude ;
v. les méthodes scientifiques utilisées ;
vi. les caractéristiques de l’état de référence ;
vii. les hypothèses de l’étude d’impact ;
viii. les mesures de terrain ;
ix. le bilan de l’étude et l’analyse des résultats des différentes étapes suivies ;
x. les principales conclusions de l’étude sur la justesse de l’évaluation des impacts
et/ou l’efficacité des mesures d’atténuation ;
xi. un bilan de l’atteinte des objectifs du programme de suivi ;
xii. les recommandations faisant suite à ces renseignements (notamment sur la
nécessité de poursuivre le suivi environnemental et d’ajuster les mesures
d’atténuation).

Il faut rappeler que le rapport de suivi doit contenir tous les éléments permettant au
lecteur de bien comprendre le contexte du projet sans avoir à lire d’autres documents
tels l’étude d’impact ou le programme de suivi.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 62 RAKOTOMALALA Saholy - -


2.3.8 Mécanisme d’intervention
Le mécanisme d’intervention prévoit les étapes à suivre au cas où une dégradation de
l’environnement ou le dysfonctionnement d’une mesure d’atténuation ou de
compensation seraient observés lors de la réalisation du programme de suivi. Le
mécanisme d’intervention peut différer suivant les éléments du projet ou les
composantes de l’environnement touchés. Par exemple, dans le cas où une dégradation
de l’environnement serait observée, le mécanisme d’intervention pourrait être le
suivant :
9 aviser, dans les délais requis, l’ONE ou la Cellule Environnementale de tout
dépassement des normes ou critères établis, ou de toute dégradation de
l’environnement ;
9 rechercher la source du problème en vérifiant l’efficacité des mesures
d’atténuation ;
9 aviser l’administration environnementale pour les ajustements à apporter;
9 mesurer l’efficacité des correctifs et en faire part à l’administration
environnementale.

2.4 FORMULATION DE PROGRAMMES TYPES DE SUIVI

Le modèle qui sera présenté s’est inspiré des cas d’exploitation de labradorite, de
graphite et de saphir que nous avons étudié auparavant. Ainsi, tous les milieux
récepteurs possibles d’être affectés par les impacts potentiels des projets miniers y sont
repris. Il en est de même pour les mesures préconisées.
De ce fait, le modèle a été conçu pour une opérationnalité au niveau standard. Par la
suite, il appartient aux utilisateurs de procéder à son adaptation selon les particularités
et la variance de leurs types de projet.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 63 RAKOTOMALALA Saholy - -


PROGRAMMES DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL
Société (Dénomination)
Titre minier (numéro)
Coordonnées
Autorisation environnementale
Localisation (Fokontany)
Fivondronana
Région
Province
Fréquence rapport de suivi : 12 mois

1. RESSOURCES EN EAUX
Besoin : 15 m3/jour, sert de limite pour chaque prélèvement.
Approvisionnement : par pompage journalier de la rivière X, puis transport par
camion citerne vers le lieu d’exploitation.
Mesure n°1 : Mise en place système de récupération des excédents
Objectif : limiter le risque de ruissellement vers le terrain de cultures et plan
d’eau en aval, alimentation du besoin d’appoint.
Mise en place : avant début exploitation
Description du système : Information à fournir dans le premier rapport de suivi
(date de début de construction, durée de la construction, localisation, dimension,
matériaux utilisés, total coût engagé)
Curage : tous les 3 mois

2. SITE D’EXPLOITATION
Description sommaire de la méthode d’exploitation avec les produits spécifiques
utilisés
Mesure n°2 : Construction de bassin de rétention, de décantation et de recyclage
Objectif : réduire les impacts de ruissellement sur les sites en aval.
Mise en place : avant début de l’exploitation
Description du système : Informations à fournir dans le premier rapport de suivi
(date de début travaux, durée, localisation, matériaux utilisés, dimension, coût engagé)
Mesure n°3 : Aménagement digue de protection et canal de dérivation
Objectif : renforcer le bassin de rétention
Description : Informations à fournir dans le premier rapport de suivi (date de début
travaux, durée, localisation, matériaux utilisés, dimension, coût engagé)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 64 RAKOTOMALALA Saholy - -


2. SITE D’EXPLOITATION (suite)
Mesure n°3 : Réhabilitation du site d’exploitation
Objectif : Aménager les terrains excavés en terrains de cultures selon les besoins de la
communauté locale. Récupération des déchets solides.
Méthode : Remblayer avec les mort-terrains et les terrils, puis recouverture par des
terres végétales initialement séparée et conservée.
Conditions de réalisation : après concertation avec la communauté locale et les
autorités communales.
Plan de réhabilitation : détails techniques (surface totale, volume du remblai avec
répartition par nature (mort-terrains et terrils, déchets de débitage et terres végétales),
matériel utilisé, budget prévu en coût et heure de travail) à fournir dans le premier
rapport de suivi.
Pièces justificatives : Copie de la convention avec la population locale avec visa et
signature du maire, acte de transfert du site aménagé.

3. PLAN SOCIAL
Mesure n°4 : Considération des préoccupations soulevées par les représentants
de la population environnante
Objectif : Assurer l’effectivité de l’intégration du projet dans l’environnement socio-
économique.
Description des travaux : Plan de réalisation à fournir dans le premier rapport de
suivi (à court terme, à moyen terme).
Pièces justificatives : document de convention et entente avec la communauté locale
concernant le projet.
Mesure n°5 : Disposition sur les sites sacrés
Objectif : préserver des cultures et tradition de la population locale
Actions : informations à fournir dans le premier rapport de suivi
Pièces justificatives : copies de tous les documents d’entente avec la population
locale.
Mesure n°6 : Information pour tout avancement de l’exploitation
Objectif : avoir l’acceptation des autorités avant le début de l’exploitation
Pièces justificatives : copies de tous les documents d’entente matérialisation de
l’acceptation à annexer aux rapports des suivi.
Mesures n°7 : Considération des plaintes
Objectif : Eviter les conflits avec la population locale
Action : Tenue d’une fiche de plainte, description en annexe
Pièces justificatives : copies des plaintes à annexer aux rapports de suivi

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 65 RAKOTOMALALA Saholy - -


4. GESTION DES REJETS ET DECHETS
Mesures n°8 : Contrôle des qualités de l’eau de déversement
Objectif : Maîtriser les impacts et prendre les mesures nécessaires
Méthode : par analyse du paramètre physico-chimique, du pH, des MES, DBO,
DCO, germes pathogènes
Fiches de suivi : voir détail en annexe (rejets et milieu récepteur)

Mesures n°9 : Curage du bassin de décantation


Objectif : Enlèvement des boues
Fréquence : A déterminer selon le volume du bassin et le rythme d’exploitation
Fiche de suivi : voir détail en annexe

Mesures n°10 : Aménagement et installation de dispositions sanitaires


Objectif : Assainissement du village minier selon les exigences de la réglementation
en vigueur
Plan des travaux : détails à fournir dans le rapport de suivi (nature construction,
espace couverte, emplacement, utilité, budget affecté)

5. OUVERTURE ET REHABILITATION DES VOIES D’ACCES


Mesures n°11 : Respect des règles de l’art
Objectif : Mitiger les impacts
Actions : Plan et détails à fournir dans le premier rapport de suivi avec budget
correspondant.

6. FERMETURE DU PROJET
Mesure n°12 : Entreprise d’un audit de fermeture
Objectif: respect des dispositions et réglementation en vigueur et quitus
environnemental
Procédure : envoi du rapport d’audit au Ministère de l’environnement pour
évaluation et demande de quitus environnemental

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 66 RAKOTOMALALA Saholy - -


PROGRAMME TYPE DE SUIVI
( ANNEXE : DETAIL DES FICHES DE SUIVI)

Pour permettre la bonne gestion des informations, les fiches doivent être arrêtées
périodiquement, à la fin de chaque phase importante de l’exploitation, et enfin aux échéances
prévues pour les rapports de suivi.

Fiche n°1 : Prélèvement en eau de surface

Date de Coordonnées Durée de Volume Utilisation Volume Observation


prélèvement pompage utilisé (m3) d’appoint

NB : Si l’entreprise procède en même temps de prélèvement dans la nappe phréatique, le suivi


doit être tenu dans une fiche à part.

Fiche n°2 : Mesure de la nappe phréatique

Date Coordonnées Hauteur Hauteur Variation Observation


moyenne
(période*)

* selon données disponibles sur le site d’exploitation

Fiche n°3 : défrichement

Période Coordonnées Surface Surface Volume de Utilisation


des limites exploitée défrichée bois abattus
(m2) (m2) (m3)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 67 RAKOTOMALALA Saholy - -


Fiche n°4 : Réhabilitation du site d’exploitation

Période Coordonnées Surface Surface Espèces Densité Taux de Observation


des limites exploitée revégétalisée plantées réussite
(m2) (m2)

Fiche n°5 : Contrôle de la qualité des rejets d’exploitation

Date de Coordonnées du Date Paramètres Valeurs Normes de Observation


prélèvement point d’analyse et mesurées référence
d’échantillonnage indicateurs
pH
MES

Fiche n°6 : Contrôle de la qualité du milieu récepteur

Date de Coordonnées du Date Paramètres et Valeurs Valeurs de Observation


prélèvement point d’analyse indicateurs mesurées référence
d’échantillonnage
pH
N-Nitrate
N-Nitrite
Phosphore total
MES
DBO5
DCO
Germes
pathogènes
Débit
Métaux lourds

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 68 RAKOTOMALALA Saholy - -


Fiche n°7: Plaintes

Date Description Mesures Identité du Signatures des Visa du Observation


prises plaignant parties président du
concernées Fokontany

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 69 RAKOTOMALALA Saholy - -


CONCLUSION

Les statistiques ont montré que le niveau d’intégration de la dimension environnementale


dans le secteur minier tend à s’améliorer, vu l’évolution des demandes d’autorisation
environnementale.

Pourtant, afin de ne pas tirer une conclusion hâtive de la situation, il est nécessaire de
procéder à l’évaluation de la mise en œuvre des mesures préconisées par les promoteurs dans
les Programmes de Gestion Environnementale.

Selon les réglementations environnementales en vigueur du secteur minier, les exigences de


suivi environnemental doivent permettre cette évaluation. D’une part, la capitalisation des
résultats obtenus à la suite de l’exécution des programmes de suivi sert énormément aux
promoteurs dans leur gestion. D’autre part, cela contribue à la préservation des ressources
naturelles, ce qui cadre bien avec l’optique de développement durable de l’exploitation
minière.

Pourtant, des problèmes persistent sur tous les niveaux en ce qui concerne la mise en œuvre
des programmes de suivi.
D’un côté, des lacunes persistent au niveau des textes et réglementations et leur application;
ceci, pour la part des administrations. De l’autre coté, en ce qui concerne les opérateurs
miniers, il se trouve que leurs volontés de s’impliquer dans la dimension environnementale
sont parfois limitées par des moyens financiers et techniques.

Afin de résoudre ces problèmes, ce qui est du côté des promoteurs, la responsabilité de suivi
doit être affectée à un « responsable environnemental ». Ensuite, les programmes de suivi
doivent être accompagnés de certaines mesures pour renforcer les moyens de sensibilisation et
appui technique déjà mis en place, pour faciliter leur application.
Par la proposition de programmes types de suivi pour les projets miniers, objet de cette étude,
nous espérons avoir apporté notre contribution à cet appui technique, vu que des études sont
encore en cours actuellement au niveau des instances administratives, en ce qui concerne la
mise en application du décret MECIE, vers une meilleure intégration de la dimension
environnementale dans le secteur minier.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 70 RAKOTOMALALA Saholy - -


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Banque Mondiale, 18 Décembre 2003. Madagascar, Revue du Secteur Rural et Environnemental, Volume
I : Rapport principal, 70 p.

2. Journée Africaine de la Statistique, 2003. Données statistiques, p.68 à 72.

3. REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA, Juillet 2003, Document de Stratégie pour la Réduction de la


Pauvreté, 146 p.

4. Ministère de l’Energie et des Mines - Ministère de l’Environnement, Robert TREMBLAY, Août 2003.
Provision de réhabilitation environnementale, Rapport, 22 p.

5. Ministère de l’Environnement – Office National pour l’Environnement, 2001. IRG/PAGE-USAID, Outil


d’information de base, CD-ROM.

6. Ministère de l’Environnement, Québec, Juillet 2002. Le suivi environnemental, Guide à l’intention de


l’initiateur de projet.

7. Office National pour l'Environnement, Juillet 2000. Directive Générale pour la réalisation d’une étude
d’impacts sur l’environnement à Madagascar.

8. Office National pour l’Environnement, Avril 1997. Consortium ECR-CNRE-BRGM, Etude des normes
environnementales, Rapport préliminaire, volume 1.

9. Office National pour l’Environnement, 2003. Guide Général d’un Audit environnemental, 71 p.

10. Office National pour l’Environnement, Juillet 2003. Guide d’évaluation de l’EIE, Schéma directeur et fiches
d’évaluation.

11. Office National pour l'Environnement, 1997. Normes environnementales et valeurs limites.

12. Projet de réforme du secteur minier sous tutelle du Ministère de l'Energie et des Mines, Mars 2000. DINIKA
International, Audit environnemental des sites d’exploitation de saphir Ilakaka et Sakaraha, ainsi que
l’étude environnementale globale de la région, rapport préliminaire.

13. RAKOTOARISOA Zohasina Mampianina, 1999. ESPA, Mémoire de fin d’études, spécialité « Mines »,
Contribution à l’élaboration d’un guide de remise en état des sites miniers en découverte.

14. RASOANANDRIANINA Lalanirina, 2004. Secteurs générateurs d’impacts - Mines et Pétrole, support de
cours pédagogique, CFSIGE.

15. RASOLOFOHARINORO, 2003. "Introduction à l' Environnement". Support de cours pédagogique,


CFSIGE. Antananarivo.

16. République de Madagascar – MEM – UCPGRM, Novembre 2003. Tecsult International, Evaluation
Environnementale Sectorielle des Mines – Volume I, rapport, 312 p.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 71 RAKOTOMALALA Saholy - -


Textes législatifs
Loi n° 90-033 du 21 décembre 1990 portant Charte de l’environnement malagasy (J.O. n° 2035 du 24.12.90, p.
2540) modifiée par la Loi n° 97-012 du 6 juin 1997 (J.O. du 09.06.97, p. 1171, Edition spéciale et n° 2584 du
12.07.99, p. 1479)

La loi constitutionnelle du 18 septembre 1992 de la République de Madagascar

Loi n° 98-029 portant Code le l’eau (J.O. n° 2557 E.S. du 27.01.99, p. 735)

Loi n° 99-022 du 19 août 1999 portant Code minier

Loi n° 2001-031 établissant Régime spécial pour les grands investissements dans le secteur minier malagasy

Décret n° 95-312 du 25 avril 1995 portant refonte du décret nº 90-666 du 21 décembre 1990 relatif à la création
et l’organisation de l’Office national de l’environnement

Décret n° 95-377 du 23 mai 1995 visant la Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement
(MECIE) amendé par le Décret 99-954 du 15 décembre 1999

Décret n° 98-394 du 28 mai 1998 portant Définition de la politique sectorielle minière à Madagascar (J.O. n°
2512 du 15.06.98, p. 1810)

Décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec
l’environnement, (J.O. n° 2648 du 10.07.2000, p. 2235)

Décret n° 2000-170 du 15 mars 2000 fixant les conditions d’application de la Loi n° 99-022 du 19 août 1999
portant Code minier

Décret n° 2000-607 du 8 juin 2000 portant Création des zones administratives présentant des particularités
économiques soumises à un régime fiscal spécial

Décret n° 2001-093 du 2 février 2001 portant Création des zones d’activités économiques spéciales

Décret n° 2003-100 fixant les attributions du Ministre de l'Environnement, des Eaux et Forêts ainsi que
l’organisation générale de son ministère

Décret n° 2003-102 fixant les attributions du Ministre de l’Énergie et des Mines ainsi que l’organisation générale
de son ministère

Décret n° 2003-191 portant Création des agences de bassin et fixant leur organisation, attributions et
fonctionnement

Décret n° 2003-192 fixant l’organisation, les attributions et le fonctionnement de l’Autorité Nationale de l’Eau et
de l’Assainissement (ANDEA)

Décret no 2003-193 portant Fonctionnement et organisation du service de l’eau potable et de l’assainissement des
eaux usées domestiques, 4 mars 2003

Arrêté interministériel n° 4355 /97 portant Définition et délimitation des zones sensibles

Arrêté interministériel no 12032-2000 du 6 novembre 2000 sur la réglementation du secteur minier en matière de
protection de l’environnement

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 72 RAKOTOMALALA Saholy - -


LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Classification des eaux de surface.


Annexe 2 Les sources de contamination de l’eau.
Annexe 3 Conditions d’éligibilité des PRE.
Annexe 4 Code de conduite à tenir pour les PRE.
Annexe 5 Liste des dossiers traités par l’ONE, situation arrêté au 30 juin 2004.
Annexe 6 Répartition du nombre de permis octroyés de 2001 à 2004 (1er semestre)
Annexe 7 Directive de la Banque Mondiale pour les rejets d’effluents liquides des
opérations minières de métaux de base et minerai de fer (Banque mondiale
1997).
Annexe 8 Directives de qualité d’air ambiant issues de l’OMS, Banque mondiale
(1997), IFC

Annexe 9 Prix d’analyse des eaux.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 73 RAKOTOMALALA Saholy - -


ANNEXE 1

Classification des eaux de surface


Les eaux de surface (cours d’eau, lacs, et tout plan d’eau) sont classées de la manière
suivante :
- classe A : bonne qualité, usages multiples possibles.
- Classe B : qualité moyenne, loisirs possibles, baignade pouvant être interdite
- Classe C : qualité médiocre, baignade interdite.
- HC : hors classe, contamination excessive, aucun usage possible à part la
navigation.

C’est le paramètre le plus mauvais qui déterminera la classe d’une eau donnée.
Tableau de la classification des eaux de surface

Paramètres CLASSE A CLASSE B CLASSE C Hors classe


Facteurs physiques et chimiques
Couleur (échelle Coul < 20 20 ≤ coul < 30 30 < coul
Pt-Co)
Température (°C) θ < 25 25 ≤ θ < 30 30 ≤ θ < 35 35 < θ
pH 6,0 ≤ pH ≤ 8,5 5,5 < pH < 6,0 pH < 5,5
ou ou
8,5 < pH < 9,5 9,5 < pH
MES (mg/l) MES < 30 30 ≤ MES < 60 60 ≤ MES < 100 100 < MES
Conductivité λ ≤ 250 250 < λ ≤ 500 500 < λ ≤ 3000 3000 < λ
(µS/cm)

(source décret n°2003/464 du 15/04/03 portant classification des eaux de surface et réglementation des rejets d’effluents liquides)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 74 RAKOTOMALALA Saholy - -


ANNEXE 2

La source de contamination de l’eau peut être:

(i) De l’eau de mine, qui est l’eau souterraine ou l’eau de drainage pompée d'une mine
souterraine ou une fouille ouverte, et qui contiennent des concentrations élevées de
métaux dissous.

(ii) De l’eau du processus d'une usine pour la concentration du minerai qui contient de
polluants, ou produits chimiques du processus tels que cyanure, produits chimiques de la
flottation, etc.,

(iii) Drainage général d'un site de mine (Acid Mine Drainage ou contamination de l’eau
qui passe à travers les substances contenant des minéraux de sulfures par l’acide
sulfurique en cas d’insuffisance de la capacité de neutralisation de la roche).

Dans ce contexte, les principaux polluants sont constitués de certains métaux / métalloïdes qui
proviennent du minerai ou du socle, aussi bien que certains produits chimiques du processus.
Tableau. Vue d’ensemble sur les principaux polluants dans une exploitation minière.

Arsenic As Apparition habituellement


Cadmium Cd comme sulfures dans le
Cuivre Cu bedrock (socle), souvent
dans les minerais complexes
Plomb Pb
qui contiennent plusieurs de
Zinc Zn ces éléments
Nickel Ni Associés habituellement
Chrome Cr avec des socles basiques -
ultrabasiques

D’autres types de contaminations pouvant apparaître dans les régions minières mais qui sont
liés directement aux activités humaines en général incluent par exemples: les nitrates, les
phosphates et les bactéries issues des activités humaines, et les huiles / graisses associées au
transport et aux machineries.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 75 RAKOTOMALALA Saholy - -


ANNEXE 3

Conditions d’Eligibilité Pour un PEE-PRE

1. Les opérations doivent être effectuées uniquement avec les techniques artisanales et

jusqu’à une profondeur maximum de 20 mètres. Le nombre des personnes travaillant sur le

périmètre ne peut pas dépasser 20. Toute opération de transformation des minéraux sur le

périmètre est défendue.

2. Les opérations considérées ne doivent pas utiliser des substances chimiques pour
séparer le minerai de la roche, sauf s’il s’agît d’un Permis pour l’exploitation de l’or. Dans
ce cas, la réglementation de l’emploi du mercure pour la séparation de l’or de la roche ou il
réside doit être suivie. Autrement, seules les méthodes physiques de séparation du minerai de
la roche peuvent Λtre utilisées.

3. Les opérations considérées ne doivent pas utiliser d’explosifs.

4. Aucune sondage mécanisé ne peut avoir lieu sur le périmètre.

5. Les opérations minières ne doivent pas Λtre situées plus près que 500 mètres de toute
zone sensible, telle que définie dans l’Annexe à l’Arrêté Interministériel No. 4355/97
du 13 Mai 1997.

6. Les opérations d’extraction envisagées ne doivent pas avoir lieu sur les rives d’un
cours ou point d’eau.
7. Si les opérations seront situées dans une zone de concentration des opérations
minières, le PEE-PRE sera évalué par un comité ad hoc d'évaluation afin de
déterminer si les opérations proposées doivent faire l'objet d'une étude d'impact
environnemental (EIE).

(A partir de la date de mise en marche du programme de stages de formation … ) L’applicant


a complété le cours de formation en matière de protection de l’environnement offert par
l’Administration Minière dans les 2 dernières années.

(Source : Arrêté 12032/2000 du 06 Novembre 2000, portant réglementation de l’environnement pour le secteur
minier, annexe E)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 76 RAKOTOMALALA Saholy - -


CODE DE CONDUITE
POUR LES OPERATIONS MINIERES
EN VERTU D’UN PERMIS PRE

Le Code de Conduite Pour les Opérations Minières en Vertu d’un Permis PRE établit les normes
environnementales que les titulaires de Permis PRE s’engagent à respecter conformément au Titre IV, Chapitre
II, Section III du présent Arrêté sur la Réglementation du Secteur Minier en Matière de Protection de
L’Environnement. Ce Code de Conduite s’applique à tous les titulaires de Permis PRE. Il est incorporé par
référence dans les Plans d’Engagement Environnementaux pour les Opérations en Vertu d’un Permis PRE (PEE-
PRE). L'appliquant pour l’Autorisation environnementale pour les opérations en vertu d’un Permis PRE doit
signer la copie du Code de Conduite et la joindre au formulaire du PEE-PRE complété.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à coopérer avec les propriétaires et les Autorités locales.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à conserver les aménagements apportés par les propriétaires ou les
Autorités locales sur la surface du périmètre.

• Le titulaire du Permis PRE accepte de se conformer aux réglementations municipales et aux législations
applicables, ainsi qu’aux mesures coutumières locales du lieu d’implantation de son projet.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à atténuer l’impact négatif de ses activités sur la faune et la flore.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à rejoindre le périmètre par des routes dont l’impact négatif sur
l’environnement est réduit.

• Le titulaire du Permis PRE accepte de ne pas défricher par incendie. Le défrichement et aménagement du
périmètre doit être réalisé de façon à ce que les racines des plantes ou arbustes soient conservées plutôt que
déterrées ou coupées et que les branches ou plantes soient écartées plutôt que taillées.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas couper d’arbres qui ne se trouvent pas directement sur le site
d’extraction et à les contourner s’ils présentent un obstacle.

• Le titulaire du Permis PRE accepte de rassembler en tas, à une distance minimale de dix (10) mètres de
l’endroit ou il creuse, le sol et l’humus extraits et de le recouvrir d’une bâche en plastique afin qu’il soit à
l’abri du vent et de la pluie.

• Le titulaire de Permis PRE s’engage à réhabiliter chaque portion du périmètre dans laquelle il a cessé ses
activités de recherche et d’exploitation. Le titulaire du Permis PRE doit réaliser les mesures suivantes dans
une zone considérée dès qu’il cesse d’y travailler et non pas lorsque l’ensemble de ses activités minières
sont terminées:

1. Restaurer les contours du relief du paysage afin d'éviter les accidents de ce relief, minimiser
l’érosion et favoriser la régéneration de la végétation et de la faune locale.
2. Aérer la terre aux endroits où elle est trop compacte.
3. Remettre l’humus sur la surface des sites ou les opérations ont été achevées
4. Prendre les mesures nécessaires pour favoriser la génération rapide des espèces végétales locales.

• Si le titulaire du Permis PRE découvre des vestiges préhistoriques ou historiques, il s’engage à suspendre les
opérations minières dans les zones de découverte et en aviser au plus vite l’Autorité compétente.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 77 RAKOTOMALALA Saholy - -


• Le titulaire du Permis PRE s’engage à maintenir le campement en ordre et à enlever toutes les structures et
infrastructures installées par lui lorsque celui-ci est abandonné.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à ensevelir les ordures produites lors de ses opérations à une
profondeur de 1,5 à 2 mètres, tout en veillant à ce que l’ensevelissement ne touche pas aux eaux
souterraines. L’ensevelissement ne doit pas se faire à une distance moins de 100 mètres des cours d’eau.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas construire de structures permanentes.

• Le titulaire du Permis PRE accepte de réaliser les opérations minières bruyantes seulement pendant la
journée afin de ne pas gêner les habitants des localités voisines.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas creuser de tunnels et ne pas réaliser d’excavations de plus de
20 mètres de profondeur. Le titulaire du Permis PRE accepte de maintenir un dégré d’inclinaison de 15 % et
de laisser des bancs horizontaux d’au moins un mètre de largeur tous les deux mètres de profondeur.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à limiter les traversées de cours d’eau.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à éviter la pollution des ressources en eau utilisées aux fins agricoles,
d’abreuvage du cheptel ou d’alimentation.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas laver des pierres ou des métaux précieux dans les cours d’eau
à moins de 500 mètres en amont de tout point de captage ou d’emploi habituel de l’eau de cette source par
les populations humaine et animale locales.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas faire des excavations et ne pas laver des pierres ou des métaux
précieux à une distance moins de 20 mètres de toute source d’eau.

• Le titulaire du Permis PRE s’engage à respecter la réglementation de l’emploi du mercure dans ses
opérations, le cas échéant.

_____________________________________
Signature Date
légalisée

Nom

Permis PRE No. _____

(Source Arrêté 12032/2000 du 06/11/2000, Annexe F

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 78 RAKOTOMALALA Saholy - -


ANNEXE 5
LISTE DES DOSSIERS TRAITES PAR L'ONE (arrêté au
30/06/04)

Délivrance
Noms Projet Localisation Type Province Date dépôt PE
Madagascar Blue (Béryl) Béryl Sahanivotry EIE Antananarivo 01/09/1999 07/12/2000
Triada Aurifère Tsinjoarivo Antananarivo Arrêt
SIGEM Améthyste Bealampona EIE Antsiranana 18/10/1999 03/02/2000
CANALTA Saphir et or Befotaka EIE Antsiranana 11/09/2003 Minenv
World Discovery Saphir Ilakaka EIE Fianarantsoa 21/09/1999 22/05/2000
Madagascar Blue (Saphir) Saphir Ilakaka EIE Fianarantsoa 01/09/1999 26/05/2000
SOMIDI Saphir Ilakaka EIE Fianarantsoa 03/03/2000 26/05/2000
Isalo Gems & Mining Saphir Ilakaka EIE Fianarantsoa 16/02/2001 02/07/2001
SIAM Aurifère Analavoka EIE Fianarantsoa 29/06/2001 26/09/2002
Rakotoarivony Ndrenaina Minière artisanale Mahasoabe Fianarantsoa Arrêt
Gondwana gems* Minière Ilakaka EIE Fianarantsoa 30/04/2002 11/02/2003
Dream Stones Trading Chrysobéryl Ilakakabe EIE Fianarantsoa 10/07/2003 ECT
Tany Hafa Ihosy* Corindons Sahambano EIE Fianarantsoa 03/10/2002 Minenv
Taoufik Mohamed* Chrysobéryl Besakoa EIE Fianarantsoa 30/07/2003 Minenv
Grace Line Aurifère Tsararova EIE Mahajanga 03/06/2004 ECT
Phelps Dodge Madagascar Nickel et cobalt Ambatovy EIE Toamasina 01/07/1999
Explorer Saranambana Corindon Saranambana EIE Toamasina 22/03/2001 10/06/2002
Sté IZOUARD & Arsène Louis Graphite Andasibe MEC Toamasina 08/12/2000 ECT
Phelp Dodge/Dynatec
Exploitation Nickel Ambatovy EIE Toamasina 24/03/2004 ECT
Phelp Dodge/Dynatec
Exploration Exploration Ambatovy EIE Toamasina 24/02/2003 Minenv
GMDS Graphite Tranoroa EIE Toliary 26/11/1997 01/04/1998
Lemuria Sarl Kaolin Andraraky Toliary 22/12/1999
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 70
RAKOTOMALALA Saholy - -
World Saphire* Saphir Andranolava EIE Toliary 15/07/1999 22/12/1999
Mining Discovery Minière Ilakaka Toliary Arrêt
MAGASTORM Saphir Analasoa EIE Toliary 23/05/2000 12/10/2000
QMM Sables minéralisés Mandena EIE Toliary 14/05/2001 14/11/2001
Jin Madagascar Saphir Berenty EIE Toliary 15/09/2000 20/07/2002
Magrama Antsoahamamy
(sud)* Labradorite Antsohamamy EIE Toliary 26/09/2002 10/02/2003
SEM Ranobe Ilménite Ranobe EIE Toliary 04/06/2003 12/09/2003
Exploitation M/car Ianapera Labradorite Ianapera EIE Toliary 04/11/2002 15/09/2003
Exploitation M/car Maniry* Labradorite Tsiatsimo EIE Toliary 04/11/2002 15/09/2003
SOMEMA Minière Tranomaro EIE Toliary 15/01/2002 ECT
SMDA Minière Marosavoa Toliary Arrêt
SMDA Beroy Minière Beroy Toliary Arrêt
SMDA Vohitsevo Minière Vohitsevo Toliary Arrêt
Andrianaivo Ranoarimanana Minière Manalobe EIE Toliary 11/08/2003 ECT
Razaka Céléstin Minière Maniry EIE Toliary 30/01/2004 ECT
Magrama Dos 2 Labradorite Ianapera EIE Toliary 23/04/2004 ECT
Société Maroy Sarl Minière Bevilany EIE Toliary 08/06/2004 ECT
Napoke Sandra Labradorite Benenitra EIE Toliary 17/05/2004 ECT
New Astor trading Minière Benenitra EIE Toliary 20/11/2002 Minenv
Razaka Arie Harinirina Minière Ampanihy EIE Toliary 21/10/2003 Minenv
Nantin Polychrome S.A Minière Tranomaro EIE Toliary 27/01/2004 Minenv
Red Graniti* Labradorite Ianapera EIE Toliary 16/04/2004 Minenv
Rasoanaivo J.D Minière Mitsinjo EIE Toliary 29/07/2003 ECT
(Source ONE,
Septembre 2004)

* Objet de l'étude de CCE

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 71


RAKOTOMALALA Saholy - -
ANNEXE 6

Répartition du nombre de permis octroyés de 2001 à 2004 (1er semestre).

2001 2002 2003 2004 Cumul


(1er semestre)
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
PE 26 4,19 20 7,27 38 4,61 9 1,94 93 4,26
PRE 436 70,21 224 81,45 637 77,31 348 75,00 1645 75,32
PR 159 25,60 31 11,27 149 18,08 107 23,06 446 20,42
Total 621 100 275 100 824 100 464 100 2184 100
(Source : Bureau des Cadastres Miniers, septembre 2004)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 72 RAKOTOMALALA Saholy - -


ANNEXE 7

Directive de la Banque Mondiale pour les rejets d’effluents liquides des opérations minières
de métaux de base et minerai de fer (Banque mondiale 1997).

Paramètre Unité Valeur


pH 6-9
MES mg/L 50
Huile et grasse mg/L 10
Cyanure: libre mg/L 0.1
Cyanure: WAD mg/L 0.5
Cyanure: total mg/L 1.0
As mg/L 0.1
Cd mg/L 0.1
+6
Cr mg/L 0.1
Cu mg/L 0.5
Fe mg/L 3.5
Pb mg/L 0.2
Hg mg/L 0.01
Ni mg/L 0.5
Zn mg/L 2
Total métaux mg/L 10
Critères de l’eau potable établies par OMS, EU et USA.
NB : Les Valeurs entre parenthèses sont « régulations secondaires de l’eau potable » (effets
cosmétiques et esthétiques).
OMS directive Union européenne US-EPA standards
μg/L 1993 standards 2000
1998
Ag (100)
As 10 10 50, proposé 10
Cd 3 5 5
Cr 50 50 100
Cu 2000 2000 1300
Fe (300)
Hg 1 1 2
Mn 500 50 (50)
Mo 70
Ni 20 20
Pb 10 10 15
U 2 20
Zn 5000
CN 70 200

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 73 RAKOTOMALALA Saholy - -


ANNEXE 8

Directives de qualité d’air ambiant issues de l’OMS (1997) et la Banque mondiale/IFC (1988).

(Unité en μg/m3)
μg/m3 Durée OMS Directiveb Banc mondial/
IFC 1995b
Total de matière de 24 -heures 150-230
particules suspendu 1an 60-90
Matière de particules 24-heure 70a 500
respirable, PM10 1-an 100
Cadmium, Cd 1-an 0.001-0.005

Plomb, Pb 3-mois
1-an 0.5-1.0
Dioxyde de sulfure, 1-heure 350a
SO2 24heure 100-150 500
1-an 40-60 100
Oxydes de nitrogène, 1-heure 190-320 200
comme NO2 24heure 150a 100

Ozone, O3 1-heure 100-200


8-heure 100-120a
a
OMS directive pour Europe
b
Point de acquiescement pour ces critères est la limite de la propriété

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 74 RAKOTOMALALA Saholy - -


ANNEXE 9

MINISTERE DE L’EDUCATION
NATIONALE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
--------------------
CENTRE NATIONAL DE RECHERCHES
SUR L'ENVIRONNEMENT
--------------------
DEPARTEMENT "ENVIRONNEMENT
ET QUALITE DE LA VIE "
---------------------
39 , Rue RASAMIMANANA
Fiadanana-Antananarivo
Tél : 22 553.16 BP 1739

LABORATOIRE D’ANALYSE ET DE CONTROLE


DE LA QUALITE DES ALIMENTS ET DES EAUX

PARAMETRES METHODES NORMES PRIX (fmg)


Préparation par échantillon 5 000
Débit Mesure sur terrain 50 000
A-Paramètres organoleptiques
Couleur spectrophotométrie 15.000
Turbidité Turbidimètre 24.000
B-Paramètres Physico-chimiques
Température Thermométrie 5000
pH Electrométrie 15.000
Conductivité Electrométrie 15.000
Oxygène dissous Electrométrie 15.000
Salinité Electrométrie 15.000
Chlorure Titrimétrie 65.000
Sulfate Gravimétrie 51.000
Magnésium Spectrométrie absorption 65.000
atomique
Sodium Spectrométrie absorption 65.000
atomique
Calcium Spectrométrie absorption 65.000
atomique
Potassium Spectrométrie absorption 65.000
atomique
Dureté totale ( TH ) Spectrométrie absorption 108.240
atomique
Résidus secs Dessiccation à 105°C, pesée NF T90-029 12.000
Anhydride carbonique libre Acidimétrie NF T90-011 30.000
TA(titre alcalimétrique),TAC,HCO3/CO3 Acidimétrie NF T90-036 12.600
C-LES SUBSTANCES INDESIRABLES
Matières en suspension Gravimétrique NF T90-105 36.000
Nitrite Spectrophotométrie d’absorption 56.900
Nitrate Spectrophotométrie d’absorption NF T90-012 56.900
Ammonium Spectrophotométrie d’absorption NF T90-015 56.900
Azote Kjeldahl (NTK) Minéralisation puis distillation NF T90-110 50.000
Oxydabilité au KMnO4 Méthode à chaud en lieu acide NF T90-050 60.000
DCO (Demande chimique en oxygène) Au dichromate de potassium NF T90-101 150.000
DBO5 (demande biochimique en oxygène) Méthode par dilution NF T90-103 150.000
Hydrocarbures totaux (y compris huile et Gravimétrie 70.000
graisse)
Hydrocarbure Aromatiques Chromatographie liquide haute
performance
Polycycliques 120 000
Mémoire DESS EIE, octobre 2004 75 RAKOTOMALALA Saholy - -
Indice de phénol Spectrophotométrie d’absorption NF T90-109 80.000
Détergent (tensioactif anionique) Spectrophotométrie d’absorption 70.000
Cuivre Spectrométrie absorption atomique 65.000
Fer Spectrométrie absorption atomique 65.000
Manganèse Spectrométrie absorption atomique 65.000
Zinc Spectrométrie absorption atomique 65.000
Phosphore total Spectrophotométrie d’absorption 90.000
Orthophosphate Spectrophotométrie d’absorption NF T90-023 70.000
Polyphosphate Spectrophotométrie d’absorption NF T90-023 90.000
Chlore libre Spectrophotomètre 65.000
Sulfite titrimétrie 50.000
Sulfure titrimétrie 51 000
D-Les substances toxiques
Cyanures totaux Spectrophotométrie d’absorption NF T90-114 100.000
E- Paramétres microbiologiques
Coliforme fécaux et totaux Filtration sur membrane et culture 70 000

Métaux lourds
Arsénique Spectrométrie absorption atomique 110 000
Aluminium Spectrométrie absorption atomique 110 000
Cadmium Spectrométrie absorption atomique 110.000
Plomb Spectrométrie absorption atomique 110.000
Nickel Spectrométrie absorption atomique 110.000
Sélénium Spectrométrie absorption atomique 110.000
Silicium Spectrométrie absorption atomique 110 000
Cadmium Spectrométrie absorption atomique 110 000
Chrome hexavalent Spectrométrie absorption atomique 110.000
Chrome total Spectrométrie absorption atomique 110.000
Mercure Spectrométrie absorption atomique 110 000

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 76 RAKOTOMALALA Saholy - -


LABORATOIRE DE RADIOISOTOPES
Service de la Radioagronomie
B.P. 3383 Tél : 22 491 85
Route d’Andraisoro
ANTANANARIVO

TARIF DES ANALYSES AU LABORATOIRE

Coût en Fmg
ANALYSES DE TERRE ET D’ENGRAIS

Prise en main par échantillon 5 000


Broyage 7 000
Humidité 7 000
pH eau 10 000
pH KCl 15 000
Granulométrie 75 000
Carbone Organique (Walkey Black) 40 000
Azote total 60 000
Capacité d’échange cationique (Cobalthexamine) 50 000
Bases échangeables (Cobalthexamine) 60 000
Potassium échangeable 30 000
Eléments total (une seule analyse) 125 000
Aluminium échangeable 60 000
Phosphore assimilable (Olsen) 45 000
Phosphore total 50 000

ANALYSES DE PLANTE

Prise en main par échantillon 10 000


Teneur en eau 7 000
Calcination 10 000
Eléments total (une seule analyse) 40 000
Ca, Mg, Na, K, P (minimum deux éléments) 75 000
Azote 40 000

ANALYSES D’EAU

Prise en main par échantillon 7 000


Ca, Mg, K, Na (quatre éléments) 45 000
Azote nitrique et ammoniacal 15 000
Azote minéral total 35 000
Conductivité 15 000
pH 7 500

(Septembre 2004)

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 lxxvii RAKOTOMALALA Saholy - -


Nom : RAKOTOMALALA
Prénoms : Saholy Julie Viviane
Titre : Contribution à l’élaboration de Programmes types de suivi environnemental de projets miniers.

Nombre de pages : 70
Nombre de tableaux : 18
Nombre de figures : 06
Nombre de cartes : 02

RESUMÉ

A la suite de l’adoption des reformes sur la réglementation environnementale du secteur minier, une évaluation
de la mise en oeuvre du Plan de gestion Environnementale a permis de constater que la situation tend à
s’améliorer. Néanmoins, des problèmes persistent au niveau de la mise en application des mesures contenues
dans le Cahier de Charges Environnementales. En particulier, les programmes de suivi environnemental sont le
plus souvent perçus par les opérateurs comme une contrainte et non un outil de développement durable. Cette
situation découle d’une part du nombre pléthorique de textes législatifs et réglementaires régissant le secteur des
mines. D’autre part, les opérateurs ayant investi dans le secteur sont principalement des exploitants artisanaux.
Aussi, était-il judicieux dans ce contexte de proposer un programme plus pragmatique de suivi environnemental.
Ce programme repose essentiellement sur:
- La proposition de l’intégration des normes environnementales dans le programme,
- L’intégration des textes et lois régissant les mesures d’accompagnement,
- Un réagencement des informations demandées aux opérateurs, notamment en ce qui concerne les rapports de
suivi..

SUMMARY

Further to the reform of the regulation in mining sector, a review of the environmental management master plan
stated out an improvement of the situation. Nevertheless, some constraints remain in the field of the measures
requested by the environmental protection commitment. This owes, from one hand to the plethoric texts in
mining legislation. In the other hand, investors who have emerging are mainly handiwork structures. Therefore,
it is relevant to put forward a more pragmatic environmental follow up program which is focused on:
- the consideration of standard relevant to the environmental frameworks,
- the updating of legal mining,
- the rearrangement of the format of the follow up program from promoters.

Mots clés : programme de suivi – cahier de charge environnemental – mines – normes -


mesures.

Encadreurs : - ANDRIAMBOAVONJY Evah, Enseignante au cycle DESS EIE.


- RASOLOFOHARINORO, Directeur de recherche au CNRE.
- RAZAFITSALAMA Lalalison, Responsable de l’Environnement et de la Coordination
Intersectorielle au PGRM.

Adresse : VN 83 DA Antahabe - 101 Antananarivo.

Mémoire DESS EIE, octobre 2004 lxxviii RAKOTOMALALA Saholy - -

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