0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
3 vues2 pages

010 Sujet-De-Francais-1-Concours-Cae-2015

Le document aborde la question de la violence dans la société moderne, en mettant en lumière la violence sportive et son acceptation sociale. Il souligne que le sport, en tant qu'arène d'affrontement, permet une forme de violence légitimée, où les plus forts peuvent dominer les plus faibles. Enfin, il évoque les origines historiques des sports d'affrontement et leur lien avec des pratiques culturelles plus anciennes, tout en questionnant la perception de la violence dans divers contextes sociaux.

Transféré par

Jean Didier N'goran
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
3 vues2 pages

010 Sujet-De-Francais-1-Concours-Cae-2015

Le document aborde la question de la violence dans la société moderne, en mettant en lumière la violence sportive et son acceptation sociale. Il souligne que le sport, en tant qu'arène d'affrontement, permet une forme de violence légitimée, où les plus forts peuvent dominer les plus faibles. Enfin, il évoque les origines historiques des sports d'affrontement et leur lien avec des pratiques culturelles plus anciennes, tout en questionnant la perception de la violence dans divers contextes sociaux.

Transféré par

Jean Didier N'goran
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 2

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Union - Discipline - Travail


DIRECTION GENERALE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE L’EMPLOYABILITE (DGESE)
--------------------------------

Concours CAE session 2015


Institut National Polytechnique
Félix Houphouët – Boigny Composition : Français 1
SERVICE DES CONCOURS Durée : 3 Heures

LA VIOLENCE TOLÉRÉE

Nous vivons, on le sait, dans une société de spectacle et de représentation, mais nous sommes aussi
confrontés à une société paradoxale de la violence : violences routières et domestiques, violences nocturnes des
cités, violences télévisuelles… En dépit des réprobations qu’elle inspire toujours et des sanctions qu’elle
entraîne parfois, la violence continue ainsi de se développer dans nos sociétés civilisées sous les formes les plus
diverses. Parmi celles-ci, les violences sportives ont trouvé logiquement leur place. Mais, ce qui frappe, c’est la
vigueur et la rapidité avec lesquelles elles furent unanimement condamnées. Face au drame du Heysel1, toutes
parties prenantes, portées par une même vague d’indignation et dans une recherche affolée des responsabilités,
ont invoqué tour à tour l’imprévoyance des organisateurs ou l’ « incurie des forces de l’ordre », la « barbarie
des hooligans », l’exacerbation et l’agressivité par l’excès de boisson, les effets dépersonnalisants de la
multitude, les mouvements incontrôlables de la foule, la vétusté des stades… Mais, pour l’essentiel, la
condamnation, médiatiquement orchestrée, a porté sur l’identification et la stigmatisation des hooligans –
promus de nouveaux barbares -, des skinheads politisés et des « excités » de toutes sortes. Ce qui surprend dans
cette panoplie de « responsabilités », c’est l’occultation du rôle de la télévision et, fait plus surprenant encore,
l’oblitération des fonctions du sport en général et du football lui-même comme drame. Tous les arguments
avancés sont réputés être, en effet, extrinsèques au sport et étrangers à son principal médium. Ces
« explications » gênent les sociologues, davantage enclins à considérer ce phénomène, que l’événement a
brusquement révélé, comme un fait social total.
En dépit des variations culturelles que peut subir sa définition, selon les civilisations, les sociétés et les
groupes où elle se manifeste, la violence qualifie toujours l’agressivité ou la brutalité que l’homme peut exercer
à l’égard de ses semblables en usant de sa force physique. Le sentiment de son caractère illégitime se renforce
dès lors qu’elle s’exerce à l’égard de ses victimes les plus faibles (femmes, enfants, vieillards par exemple).
Mais on peut remarquer que les juristes chargés de régler quotidiennement les affaires violentes, d’en apprécier
et d’en peser les sanctions, précisent que trois secteurs, dans l’univers social, échappent à leurs juridictions
ordinaires. Il s’agit des domaines exclusifs dans lesquels la loi reconnaît et même autorise la mise en jeu de la
violence sur autrui (dans les conditions et les limites qu’elle s’efforce de définir), à savoir les opérations du
maintien de l’ordre, l’acte chirurgical et l’affrontement sportif.
Par ailleurs, on notera que dans nos représentations collectives trois registres métaphoriques se disputent la
prévalence pour qualifier les principaux modes de relations sociales. Le modèle de la guerre, paradigme de la
violence collective, qualifie aujourd’hui, dans son durcissement progressif, la concurrence économique entre les
nations. Le modèle sportif (que la tradition imprègne de fair-play et de respect de l’adversaire dans des luttes à
armes égales) semble symptomatiquement imprégner l’ensemble des rapports sociaux et politiques. Mais ce
dernier le dispute, aujourd’hui dans les domaines professionnels, au langage et aux tactiques de la délinquance
(« préparer » et « réussir un coup ») ou bien, pour les acteurs en position chronique de faiblesse sociale, aux
techniques des « coups de main » que l’on pourrait croire inspirées de la guérilla de partisans. En tout cas, on
peut identifier des domaines bien délimités de notre culture où les forts peuvent imposer en quelque sorte
légitimement leur puissance ou leur loi aux plus faibles et où la violence que l’on dit symbolique peut même
s’exercer, en douceur, avec le consentement de ses victimes.
Le sport, avons-nous dit, peut être considéré comme l’une des rares occasions où les forts peuvent
légitimement opprimer les faibles et, en tout cas, où la mise en jeu de la violence est réputée socialement
acceptable. Il n’est pas sans intérêt de rappeler, à ce propos, que les sports collectifs modernes naissent, en
1
29 mai 1985 à Bruxelles, au stade du Heysel, rencontre sportive qui donne lieu à un déchaînement de violence meurtrière : 38 morts,
près de 500 blessés.
CAE Français1 (Lun 04/05 07.30-10.30) Page 1 sur2
Angleterre, dans les cours de récréation où les écoliers sont livrés à eux-mêmes et précisément dans les
internats où les plus grands élèves exercent, sans vergogne, une forme de « terreur » physique à l’égard des plus
jeunes.
Les sports d’affrontement les plus durs sont des combats qui « procurent de l’excitation et du plaisir, sans
choquer les consciences » (N. Elias). Aujourd’hui encore, leurs règlements définissent- garantissent et
préservent- un type particulier d’investissement de la violence dont les joueurs assument implicitement, toutes
les conséquences. Le début du XIXe siècle sera le moment historique décisif du développement des jeux de
combats collectifs, grâce à l’insolite combinaison de traits de culture urbaine (règlements écrits définissant le
calendrier, fixant les effectifs, le comptage des points, induisant une division du travail…) avec des formes très
anciennes de culture rurale (affrontements massifs, chaotiques, marqués par la coutume). Aussi doit-on rappeler
que les jeux festifs populaires – essentiellement constitués de combats virils et d’exercices de force rurale –
s’accompagnent toujours d’excès de boisson et d’ébats sexuels qui sont autant de prétextes à la transgression
réjouissante des usages et au renversement ritualisé de l’ordre social… Mais à l’évidence le lieu et le temps
mêmes du combat poussent à son paroxysme l’excitation des spectateurs toujours prêts à participer réellement à
l’affrontement, c’est-à-dire à franchir le pas de la violence collective.
Encyclopaedia Universalis, 1991, pp.363-365.

QUESTIONS
I/Vocabulaire
Expliquez les expressions suivantes selon le contexte :
-Effets dépersonnalisants de la multitude (§ 1) ;
-Jeux festifs populaires (§5).

II/Résumé
Résumez le texte proposé en 160 mots avec une marge de tolérance de plus ou moins 10%. Indiquez à la fin
de votre résumé le nombre de mots utilisés.

III/Discussion
« Le sport peut être considéré comme l’une des rares occasions où les plus forts peuvent légitimement
opprimer les faibles et, en tout cas, où la mise en jeu de la violence est réputée socialement acceptable. »
Dans un développement composé, à l’aide d’exemples précis, dites ce que vous pensez de cette affirmation.

CAE Français1 (Lun 04/05 07.30-10.30) Page 2 sur2

Vous aimerez peut-être aussi