PETITS
CONSEILS
AUX LYCÉENS
VOULANT
REJOINDRE
UNE ÉCOLE
D’ARTS
NUMÉRIQUES
— INTRODUCTION —
Mettre toutes les chances
de son côté et commencer à
apprendre par soi même
Pour la majorité des étudiants, trouver sa voie dans les
milieux du jeu vidéo, de l’animation ou des effets spéciaux
numériques est un vrai projet de vie.
J’ai demandé à plusieurs jeunes professionnels de ces
domaines quels conseils ils se donneraient s’ils disposaient
d’une machine à remonter le temps et pouvaient se
rencontrer avant leur entrée en école d’art (oui j’ai de
l’imagination, c’est utile dans ce milieu !).
Attention, nous n’abordons pas ici le sujet des écoles
qui imposent un concours d’entrée, dans ce cas il faut
absolument se renseigner sur le déroulement des épreuves
auprès des écoles concernées. Mais même dans ce cas
vous trouverez dans ce document de précieux conseils
pour commencer votre voyage dans le monde des arts
numériques !
Christophe Fernandez
fondateur d’Argo VFX, l’école des artistes numériques
Jeu vidéo - Animation - Effets spéciaux
Saint-Nazaire
— Axe 1 : le dessin —
Les personnes interrogées sont unanimes : il faut
développer son côté artistique, et principalement le
dessin : «Faire un croquis par jour, que ce soit d’un objet,
d’un paysage, d’une personne, peu importe, mais cela
permet de s’améliorer en dessin. Savoir faire un croquis
rapidement pour exprimer une idée est toujours utile
dans une carrière créative» selon Melody Tovell, Lead
Environnement TD chez MPC Londres.
«Il faut se lancer dans le dessin» d’après Jean-Thomas
Séité, concepteur multimédia chez Orange. «Il faut
essayer, tester, même si l’on est au niveau zéro. Il faut
casser le préjugé qui dit que le dessin c’est juste du talent.
Tout le monde peut très bien dessiner, c’est une question
de temps à investir. L’objectif n’est pas pour tous de
devenir des «brutes» en dessin, mais de savoir exprimer
clairement ses idées et ses concepts.»
Pour Mickael Junot, Character Artist chez Oh Bibi il faut
«surtout bosser les volumes, dans le but de communiquer
ses idées».
«Étudier composition, lumière et couleurs : avoir de
bonnes bases théoriques aidera une fois que l’on passe à
la pratique,» ajoute Melody Tovell.
«Un truc très important consiste aussi à bien prendre les
critiques,» conclut Tristan Michel, Environment Artist
chez Beenox, Québec.
Le dessin est donc un outil primordial pour communiquer
entre artistes, même si pour certains il aura au final moins
d’importance suivant les postes occupés. Mais il reste une
base pour tous, et l’outil principal pour d’autres.
à — Axe 2 : la culture —
La culture artistique mais aussi générale apparaît
comme un facteur essentiel : «soyez curieux de tout et
pas seulement des choses relatives à votre spécialité.
C’est souvent de l’association d’éléments provenant de
domaines très différents que naissent les bonnes idées
ou les solutions à des problématiques anciennes comme
nouvelles» conseille Axel Domenger, infographiste 3d
généraliste chez Virtuose Reality.
«Suivant l’objectif de l’étudiant, il peut développer une
culture spécifique. Une option cinéma-audiovisuel pour un
apprenti en animation ou effets spéciaux est une bonne
idée» précise Mickael Junot. «Visionner les making-of est
une bonne source de motivation» ajoute-t-il, «tout comme
se faire une idée des principaux acteurs de cette industrie
(studios, artistes, acteurs...)».
«Ne pas ignorer les langues étrangères, même si on pense
rester en France. L’anglais reste la langue la plus utilisée
pour les logiciels et les tutoriels. Mais toute autre langue
peut vraiment servir, en particulier quand on est amené à
travailler sur des productions internationales, ou à collaborer
avec des artistes venant d’autres pays» ajoute Melody
Tovell.
Concernant le jeu vidéo : «Il ne faut plus jouer pour jouer,
mais aussi observer comment les choses sont faites,
comment elles s’articulent» nous dit également Tristan
Michel.
«Je conseille de se passionner pour le fonctionnement
du cinéma et de la photographie [...] et aussi
de connaître les industries majeures dans
son domaine, apprendre à être patient,
minutieux, axé sur les détails» ajoute
Mickaël Léger, Compositing
Supervisor chez DNEG.
«N’ayez pas peur de vous lancer,
mais si vous le faites, allez y à
fond ! Enrichissez-vous des images
passées, présentes. Nourrissez vous
de l’art quel qu’il soit, traditionnel
ou pas. N’attendez pas que
quelqu’un vous donne les clés de
votre avenir professionnel. Allez les
chercher» conclut Michael Dreno,
superviseur chez Blue Spirit.
La culture générale est donc un élément
important qui permet d’alimenter l’esprit
afin qu’il puisse enfanter par la suite ses propres
idées nouvelles. Livres, BD, films, musées, visites... doivent
donc devenir votre nouvelle nourriture. Par exemple la
connaissance des différentes techniques de fabrication des
objets en cuir, ajoutée à celle de l’anatomie des dinosaures
permet de dessiner de façon réaliste un nouveau de type de
monture fantastique ainsi que toute la sellerie destinée à son
cavalier.
— Axe 3 : la technique —
«Au lycée des amis réalisaient déjà des mini courts
métrages. C’est une bonne idée car cela permet de se
mettre en situation, de tester les logiciels et de prendre
confiance» raconte Jean-Thomas Séïté, «faire quelques
tutos photoshop, s’amuser à faire du montage vidéo dès le
lycée... Ça permet de rendre les choses réelles.»
Le choix des logiciels dépend aussi des objectifs de
l’étudiant. Pour la modélisation en jeu vidéo on privilégiera
généralement 3ds Max, alors qu’en animation ou effets
spéciaux on aura plutôt tendance à utiliser Maya (l’éditeur
de ces deux logiciels propose des versions gratuites pour les
étudiants) même si ce ne sont pas des règles absolues. Il
existe d’autres solution comme C4D ou Blender (ce dernier
est gratuit). Mais les étudiants se montrent parfois réticents
à apprendre un autre logiciel une fois habitués à un premier.
Il est donc intéressant de prendre de bonnes habitudes avec
les logiciels qui seront utilisés plus tard.
On peut s’amuser avec ZbrushCore Mini, la version gratuite
de Zbrush qui permet de sculpter des volumes virtuels.
Mais le logiciel de base, dans tous les domaines, reste
Photoshop, qui permet le traitement et la retouche des
images en 2D. Des logiciels gratuits permettent de s’initier à
ces techniques comme Gimp et Kryta (ce dernier permettant
aussi de créer des animations).
Pour le compositing on peut démarrer avec After Effects
mais continuer avec Nuke
— Les autres conseils —
Un point important pour Tristan Michel : «Etre vraiment
sûr de ce qu’on veut faire et que l’école correspond. Car
c’est un investissement en temps comme en argent».
«Il ne faut pas trop comparer son travail à celui des
autres ou même des pros. Il y aura toujours quelqu’un
de meilleur que soi, donc cela peut être décourageant.
Alors que si l’on cherche d’abord à améliorer son propre
travail par rapport à nos travaux passés, on reste positif»
d’après Jean-Thomas Séïté.
«Il faut bosser en équipe», affirme Steven Léauté,
Shot Creator chez Framestore, Londres. «On est seul
devant notre écran, mais on est une équipe soudée dans
la vie».
Attention au syndrome du «geek solitaire» car une fois
en école, et ensuite dans le monde professionnel, tout se
fait en équipe. Les entreprises recherchent des artistes
cultivés, ouverts sur le monde et qui connaissent bien
leur univers professionnel.
— Conclusion —
Pour résumer : dessiner tous les jours ;
développer sa culture générale et artistique ;
s’intéresser au côté technique (les logiciels, le
matériel) et développer ses compétences sociales.
Voici les grands axes sur lesquels travailler
en attendant de rejoindre une école d’arts
numériques.
Commencer à développer des compétences dans
ces domaines vous permettra de bien démarrer
votre première année !
Argo VFX est une école située à Saint-Nazaire et
formant qux métiers du jeu vidéo, de l’animation
2D/3D et des effets spéciaux en 2 ans avec une 3ème
année optionnelle.
Toutes les infos sur :
