Pulvérisation des solides Pharmacie Galénique

2021-2022

INTRODUCTION :
La fabrication d’un médicament nécessite la succession de diverses opérations
pharmaceutiques. Ces dernières constituent une série de manipulations pratiquées soit sur
des matières premières soit sur des produits finis. Exemples: pulvérisation des solides,
granulation, filtration, dessiccation……

I. DEFINITION DE LA PULVÉRISATION DES SOLIDES :

C’est une opération mécanique qui consiste à diviser ou fractionner des substances solides
en particules de tailles réduites.

II. INTERET :
- Préparation de nombreuses formes galéniques: poudre, comprimé, gélule, suspension….
- Amélioration de l’homogénéité et de la stabilité des mélanges pulvérulents
- Amélioration la stabilité des suspensions
- Vitesse de dissolution ou d’extraction plus rapides
- Accroissement de la biodisponibilité

III. PROCEDES DE PULVERISATION :

III.1. Les opérations préliminaires :
La pulvérisation peut être précédée de diverses opérations dont le but est d’amener la
matière première sous une forme convenable pour la pulvérisation.
 Mondation : Débarrasser les matières premières des parties inutiles.
 Division grossière : Nécessaire lorsque les fragments sont trop volumineux pour
pouvoir les introduits directement dans les appareils de pulvérisation.
 Dessiccation : Essentiellement pour les drogues d’origine végétale ou animale afin
d’éliminer l’excès d’eau.

III.2. La pulvérisation :
Elle permet d’obtenir une poudre formée de fines particules. Il existe un grand nombre
d’appareils permettant de l’opérer.

III.2.1. Mécanismes de pulvérisation :

- Pour les substances très dures → la compression et la percussion ou choc.
- Pour les substances friables → abrasion (ou attrition) et cisaillement.
- Pour les substances molles → arrachement.
Ces mécanismes peuvent être mis en œuvre séparément ou simultanément dans les
différents appareils de broyage.

III.2.2. Facteurs intervenant dans le choix d’un appareil de pulvérisation :

- Les propriétés de la substance à pulvériser : dureté, friabilité, taux d’humidité,
thermosensibilité…
- Taille des particules à pulvériser et celle des particules à obtenir : rapport de réduction du
broyeur.
- La forme des particules obtenues varie avec l’appareil.
- La quantité à traiter : assurer un rendement convenable.

III.2.3. Appareils de pulvérisation:

A. Matériel de laboratoire:
- Le mortier et le pilon : les plus utilisés pour les petites quantités (en porcelaine, en verre,
en acier..).
- Les porphyres : pour les poudres très fines.
- Le broyeur à hélices ou à couteaux : pas pour les substances très fibreuses.
- Les tamis et les cribles : pour des substances très friables.
- Le moulin

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B. Appareils industriels :
 Par écrasement :
- Les broyeurs à meules : type meules à céréales : verticales ou horizontales.
- Les broyeurs à cylindres cannelés ou non : L’écrasement est assuré par deux
cylindres lisses ou cannelés, à écartement réglable et tournant en sens inverse.
La grosseur des particules est réglée par l’écartement des deux cylindres. Les mécanismes
intervenants sont la compression et l’arrachement.
- Les concasseurs à mâchoires : Les mouvements sont réglés par un excentrique qui
diminue rythmiquement l’espace qui sépare les mâchoires entre lesquelles le produit à
broyer doit passer

Broyeurs à meules Broyeurs à cylindres Concasseurs à mâchoires

 Par cisaillement :
- Les broyeurs à dents ou à pointes : La substance à broyer est déchiquetée par
passage entre deux plaques métalliques circulaires et parallèles, hérissées de pointes ou
de dents.

Broyeurs à dents
 Par percussion :
- Les broyeurs à marteaux : Les particules subissent des chocs jusqu’à ce qu’elles soient
assez fines pour sortir de l’enceinte de pulvérisation.
- Les broyeurs à bille ou à boulets: Constitués par des récipients cylindriques, le plus
souvent en acier inoxydable, à l’intérieur desquels sera placé le produit avec un nombre
convenable de boules. L’ensemble tourne autour d’un axe horizontal.
- Les broyeurs planétaires à billes ou à boulets : C’est une variante du procédé
précédent. Une force centrifuge importante vient s’ajouter à la simple force de
gravité des boulets.
NB : les broyeurs à billes ont l’inconvénient de ne pas fonctionner en continu. Cependant,
l’opération se faisant en vase clos, ce qui est important pour les substances toxiques. De
plus, ils permettent de réaliser simultanément le broyage et le mélange de plusieurs
substances.

Broyeurs à marteaux Broyeurs à billes Broyeurs planétaires à billes

 Autres types de broyeurs :

- Moulin colloïdal : constitué d’un rotor et d’un stator.
- Broyeur à jet ou microniseur à air comprimé : Les matériaux sont entrainés par un fort
courant d’air dans une enceinte contre les parois de laquelle elles subissent un grand

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nombre de chocs. Ces appareils sont très efficaces et n’entrainent pas d’échauffement
mais ils sont encombrants et consomment une grande quantité d’énergie.

Moulin colloïdal Broyeur à jet

III.3. TAMISAGE :
C’est une opération qui suit généralement la pulvérisation, le but est de séparer les
particules trop grossières qui seront de nouveau pulvérisées. Il est réalisé par des tamis qui
peuvent être soit intégré au broyeur soit indépendant de celui-ci,

Un tamis est formé par un tissage de fil métalliques ou de nylon qui laissent libre entre eux
des intervalles carrés appelés ouvertures ou mailles. La distance entre fils ou mailles
correspond à une dimension précise, exprimée en micromètres, qui définit le numéro du
tamis correspondant. La Pharmacopée donne une liste de tamis de contrôle dont les
numéros vont de 38 à 11200 (soit 38µm à 11.2mm d’ouverture de maille) avec les limites
tolérées pour le diamètre des fils pour chacun d’eux.
On utilise des tamis de formes variées (ronds, carrés, rectangulaires…), ils peuvent être
agités manuellement ou mécaniquement et ils sont le plus souvent couverts pour éviter la
dissémination de la poudre dans l’atmosphère.

Maille Ouverture de maille

IV. CONTROLE GRANULOMETRIQUE DES POUDRES :

Une poudre est caractérisée par les dimensions de ses particules.
La granulométrie correspond à la distribution en taille des particules.

IV.1. Méthode des tamis superposes :

Cette méthode permet de déterminer la distribution granulométrique d’une poudre.
 Description de l’appareil :
Une colonne surmontée d’un couvercle et constituée de tamis superposés sur un fond
récepteur et disposés du haut vers le bas selon un ordre décroissant. L’ensemble est fixé sur
un dispositif mécanique d’agitation.
 Mode opératoire:
- Peser les tamis vides.
- Placer 100 g de poudre dans le tamis supérieur.
- Agiter pendant une durée bien déterminée (Ex : 10 min).
- Peser la fraction de poudre refusée sur chaque tamis.
- Expression des résultats (tableau, histogramme et courbe).

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IV.2. Microscope :
Il permet de mesurer le diamètre des particules à l’aide d’une
échelle micrométrique, de compter les particules par unités de
poids ou de volume (poudre en suspension) et d’étudier la forme
des particules.
Cette méthode convient aux poudres trop cohésives ; permet de vérifier l’individualité des
particules avec la possibilité de comptage automatisé après projection sur un écran.

IV.3. Compteur électronique de particules (compteur Coulter):

Il permet de déterminer le nombre et la taille des particules en suspension dans une solution
d’électrolytes. Méthode utilisable pour les particules de 0,5 à 200 µm. Son inconvénient est
la nécessité de recherche du milieu de suspension et le risque de dissolution des particules
les plus fines.

IV.4. Compteur optique automatique:

La distribution granulométrique est déduite de l'interaction entre un ensemble de particules et
le faisceau lumineux incident par l’analyse de la tache de diffraction du faisceau.
Méthode utilisé pour des particules de 0,2 à 2000µm, très rapide, nécessite peu de produits
et applicable en voie sèche ou humide.

Conclusion :
En pharmacie galénique, le degré de pulvérisation des solides a une très grande importance.
Cependant, dans l’industrie pharmaceutique, tout broyage pose des problèmes complexes
de matériel, de contamination croisée et de rendement. Ainsi, le pharmacien a toujours
intérêt à demander aux fournisseurs des matières premières à la ténuité désirée pour éviter
l’opération de broyage.

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