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2023-07-09-NBP-Matthieu-11-25-30-Christophe-Verrey

Le document présente des notes bibliques et des réflexions sur des passages de la Bible, notamment Zacharie 9:9-10, Romains 8:9-13 et Matthieu 11:25-30. Il met en lumière le contraste entre le roi humble et pacificateur décrit dans Zacharie et la compréhension chrétienne de Jésus-Christ. Les thèmes de prédication incluent la pacification intérieure et extérieure grâce à l'Évangile, ainsi que l'importance de l'Esprit dans la vie chrétienne.

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2023-07-09-NBP-Matthieu-11-25-30-Christophe-Verrey

Le document présente des notes bibliques et des réflexions sur des passages de la Bible, notamment Zacharie 9:9-10, Romains 8:9-13 et Matthieu 11:25-30. Il met en lumière le contraste entre le roi humble et pacificateur décrit dans Zacharie et la compréhension chrétienne de Jésus-Christ. Les thèmes de prédication incluent la pacification intérieure et extérieure grâce à l'Évangile, ainsi que l'importance de l'Esprit dans la vie chrétienne.

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NOTES BIBLIQUES

& PRÉDICATIONS
Notes bibliques
9 juillet 2023
Zacharie 9v9-10
Pasteur Christophe + Voir les NBP du 06/07/2008 par le Pasteur Jacques CHAUVIN :
Verrey Je ne comprends pas très bien pourquoi ce texte a été choisi pour faire le
pendant à Matthieu 11 v 25-30 ? Sinon par le côté paradoxal de ce Roi-
Messie entrant à Jérusalem en majesté, mais aussitôt condamné à
Textes : mourir… Ou à cause de la jubilation ?

Zacharie 9, 9-10 Il est plus courant de le voir appliqué au texte des Rameaux (Matthieu
21:5)
Romains 8, 9-13
Je verrais mieux à cette place 1 Corinthiens 1 v 19ss sur la véritable
Matthieu 11, 25-30 sagesse, en supprimant Romains 8, p.ex.

Sinon, je préconiserai volontiers de lire Dan 2 v 19 à 22

Contexte :
Le changement de contenu, de genre littéraire et de vocabulaire font
des chapitres 9 à 14 de Zacharie un livre à part des 8 premiers
chapitres.

- « Alors que les 8 visions des premiers chapitres sont facilement


attribués au prophète Zacharie, contemporain d’Aggée, au retour de
l’exil, la seconde partie provient d’un auteur plus tardif,
communément appelé Deutéro-Zacharie ». (Intro de la TOB)

- « Cette seconde partie décrit l'intervention de Dieu en faveur de son


Peuple par l'intermédiaire du Messie, ce qui en fait un texte
proprement messianique,…une des origines de la littérature
apocalyptique.

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Au début de la période hellénistique, face à la réactivation du plan de Dieu en faveur de son Peuple qui trouve
en Alexandre le Grand un motif à son espoir, le second Zacharie joue le rôle d'un veilleur spirituellement
attentif.

Les visions d'un Messie pauvre (Za 9,9-10), d'un berger rejeté (Za 11,4-7), d'un mystérieux "transpercé" (Za
12,1-13,1) qui sont en soi des personnages non-identifiables ont conduit l'interprétation évangélique à voir en
eux autant d'images de Jésus-Christ. » (Pasteur Chauvin-NBP du 06/07/2008)

- Les chapitres 9 à 11 sont écrits en vers, les suivants en prose.

Plan du livre :
d’après Th. Chary, Paris 1969 coll° sources bibliques chez Gabalda

1ère partie (ch.9-11) : espérance et désillusion


9 v 1-8 : Prélude - La Parole efficace de Dieu entre en action. Les nations voisines, vaincues et purifiées, sont
intégrées dans la communauté.

9 v 9-10 : L’annonce du Roi-Messie (c’est notre texte)

9 v 11 à 11 v 3 : La préparation extérieure (sans intervention du Messie) : défaite des puissances, délivrance des
captifs. Le peuple comme troupeau de brebis.

En incise, 10 v 1-2 forment un intermède. Le manque de foi empêche le regroupement du troupeau.

2ème partie (ch.12-14) : la reconstruction


12 à 13 v 6 : Le rachat par la souffrance : le "grand Tué" rétablit la situation par sa souffrance. « Dans la pensée
de l’auteur, c’est le même personnage que le Bon Pasteur du chap.11 ».

13 v 7 à 9 : La purification se poursuit. Le sacrifice du Pasteur frappé rétablit l’Alliance.

Ch. 14 : Extension universelle du Salut. (Sans doute surajouté, pour donner un nouveau sens à la Fête des
Tentes).

Analyse :
v 9 : Verset familier pour les chrétiens, qui l’utilisent volontiers comme ouverture de la liturgie du dimanche
des Rameaux, célébrant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Elle apparaît pourtant de façon abrupte dans
le texte. La plénitude de la joie du peuple de Jérusalem devant l’arrivée du Roi-Messie est nettement plus
grande que celle des jours de jeûne et de fête instaurés en 8 v 19. La racine du premier mot mehod signifie
« tournoyer ». On aura ainsi : Danse de toutes tes forces(PdV) ou tressaille (//Luc 1 v 44) d’allégresse(TOB) ou
encore soit transportée d’allégresse (Seg.) ou Éclate de joie (FC), Jérusalem, fille de Sion… Sion étant le nom
d’une place forte jébusitei avant d’être conquise et rebaptisée par David. Une colline y porte encore ce nom. La
Bible emploie souvent l'expression « Fille de Sion » pour évoquer les habitants de la ville de Jérusalem, (cf. Mi
4,10-13 ; So 3, 14-18 ; Za 2,14 ; 9,9-10).

- pousse des cris de joie : cette expression est aussi utilisée pour des cris de guerre, de triomphe.

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Cette personnalisation conduit à insister sur les relations d'amour entre Dieu et Israël, entre Dieu et Jérusalem,
qualifiée souvent de « fiancée » ou d'« épouse».

[NB : En Sophonie 3 v 15, le terme kereb, le plus souvent traduit « au milieu de toi » peut aussi être traduit
« en ton sein » ou « dans tes entrailles ». D’où une prophétie : « Crie de joie, fille de Sion…le roi d’Israël,
YHWH, est dans ton sein »… Qui est donc pour la Tradition catholique, une prophétie annonçant la naissance
de Jésus. Depuis Vatican II ii, Marie a donc été officiellement dénommée « fille de Sion » ! Mais dans le
Nouveau Testament, cette expression n’est utilisée que pour citer Zacharie 9.]

- Juste : qualité essentielle du souverain. Ce roi porte en lui la justesse du jugement de Dieu.

- victorieux : littéralement sauvé, c'est-à-dire délivré par Dieu de tous ses adversaires.
- humble : il ne triomphe pourtant pas, il reste soumis et désireux de paix et non de vengeance. C’est un roi
débonnaire, ce qui ne veut pas dire faible.

Ce qualificatif sera seul conservé par Matthieu 21:5 « Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi,
humble et monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une bête de somme (TOB)». Et Jean 12 v 15 préfère
éliminer ces trois qualificatifs.

- une ânesse : D’où vient cette ânesse comme monture royale ? Lors du sacre de Salomon, David fait monter
son fils sur une mule… ? C’est aussi la monture de Balaam le prophète étranger et étrange, guidé par son
ânesse qui, elle, sait où il ne faut pas aller pour maudire Israël, mais qui sait porter et supporter le prophète
pour bénir.

L’âne était avant la royauté la monture des personnages importants. C’est Salomon qui utilisera le cheval. Il
faut donc y voir surtout l’inverse du cheval, monture royale. Pour mieux manifester l’humilité de ce roi, c'est-à-
dire son obéissance à Dieu. Ou mieux, de son esprit pacifique. Car :

- sur un ânon, le petit d’une ânesse , qui semble une absurdité, renvoie à Genèse 49 v 10, qui met en scène le
Schilo, c'est-à-dire le pacificateur, prophétie messianique généralement appliquée au roi David.

V 10 : magnifique image donc de ce roi pacifique, qui opère un désarmement général de ses armées avant
d’annoncer la paix aux nations, et d’instaurer la paix de la mer (Morte) à la mer (Méditerranée), et du fleuve
(Euphrate) à l’autre bout du pays. Représentation idéale du royaume davidique ? Ephraïm et Juda enfin réunis,
avant la pacification des nations.

« Cette mission universelle du Roi-Messie et de son peuple n’est pas sans rappeler celle du Serviteur d’Esaïe 42
v 1-4. Ce thème d’un royaume universel affleure partout dans la Bible… La foi en la souveraineté absolue de
YHWH a progressivement développé ce thème, en associant Israël à cette royauté sous la conduite du messie.
La foi du prophète ne craint pas le paradoxe du roi humble, dominant sur le monde entier. C’est exactement le
paradoxe de Jésus qui, humilié devant Pilate, face au monde juif et au monde païen, proclame : « oui, je suis
roi » »

Thèmes de prédication :
- En contexte de guerre, quel genre de pacificateur peut-on espérer ?

- au-dessus de la mêlée, le Messie.

- Pacification intérieure, pacification extérieure grâce à l’Évangile.

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Romains 8v9-13
Difficile de passer à côté du Saint-Esprit, dans ce texte !

On reprendra avec profit l’analyse proposée par Eric de Bonnechose dans les NBP du 9 juin 2019 (reprise de
2007)

« La bibliographie de cette épître est encyclopédique ! » Je vais m’appuyer ici sur Alphonse Maillot et son
« épître aux romains »-Le Centurion + Labor & Fides, Genève 1984

Plan de l’épître :
« L’épître aux Romains ressemble à ces tableaux où l’on ne voit pas grand-chose si l’on a le nez dessus, mais
dont le dessin superbe apparaît dès que l’on prend de la distance ».

« Paul a dû en commencer la rédaction par les chapitres 9-11, très travaillés, avec beaucoup de citations de la
Torah, sur le "destin" d’Israël.

Mais le projet de Paul est de dépasser les divisions par une lecture dynamique et christologique de toute
l’histoire, en remontant jusqu’aux origines.

Le chap. 5 nous amène à revoir nos christologies.

Le chap. 7, en dépassant (comme les chap.13 et 14) les catégories de Mal et de Bien, nous fait accéder à
l’antagonisme « convoitise-péché » vs « foi-amour ».

Tout comme le chap. 8, qui nous contraint à quitter nos vieilles catégories figées et conflictuelles. »

La TOB propose 2 grandes parties pour l’épître : l’une doctrinale (1-11), l’autre exhortative ou parénétique
(=exhortations morales) (12-16).

Dans la partie doctrinale, Paul aborde 3 grands sujets théologiques :

- le péché (1 à 3,20)

- la justification (3,21 à 4,25)

- la sanctification (5 à 8)

« Le chapitre 8 reprend la description de la vie nouvelle du chrétien amorcée par Paul en 4,25 : « Jésus, livré
pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » et 5,1 « Par lui, nous sommes en paix avec Dieu… »,
mais troublée par des interruptions en cascade, qui hachent le discours.

8 : 2-4 est en particulier exceptionnellement obscur ! »

Après avoir posé au v 1 la fin de toute culpabilisation en Jésus-Christ, consolidée par la « loi de l’Esprit » du v2,
il oppose du v 3 au v 11 la chair « révolte contre Dieu, qui tend à la mort » et l’Esprit « votre vie ».

Les v 12 à 17 en tirent les conséquences : laissez-vous conduire « par l’Esprit de Dieu »(v 14) pour « être aussi
dans la gloire avec lui » (v 17 trad° A. Maillot)

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Contexte :
L’apôtre écrit cette lettre depuis Corinthe, aux environs de 57. Il ne connaît pas encore l’église de Rome, qu’il
espère rencontrer bientôt. D’autres (Pierre ?) l’ont donc fondée. Depuis, il en a beaucoup entendu parler.

La communauté judéo-chrétienne des origines a été expulsée avec les autres juifs de Rome en 49. Ne subsiste
donc qu’une forte communauté de pagano-chrétiens (lit. « les grecs » puisque l’Empire est fortement hellénisé
depuis le 4ème s.) venus de tout l’Empire, peu favorable aux juifs et aux judéo-chrétiens (lit. «les juifs »). D’où
un plaidoyer vibrant de la part de Paul, qui défend l’idée d’un projet de Dieu pour tous, qu’il appelle « la justice
de Dieu ». Pour Maillot, c’est donc le problème de l’antisémitisme qui amène l’apôtre à leur écrire, pour
dépasser ce clivage à la lumière de la Croix du Christ. Pour cela, il pagaie entre les 2 communautés, donnant un
coup de rame à droite, un coup de rame à gauche…

Ainsi, alors qu’au chap.3 (19-26) il décrit l’acte salutaire du Christ dans des catégories sacrificielles pour les
judéo-chrétiens, ici au chap. 8 il utilise des termes universels dans l’hellénisme, ceux de chair et d’Esprit, mais
aussi du passage de l’esclavage à l’existence filiale pour s’adresser aux pagano-chrétiens.

Analyse :
v 9 : pour Paul, selon la « loi de l’Esprit » décrite au v 8 « Sous l’empire de l’Esprit, on tend à ce qui est
spirituel », et reprise ici sous une autre formulation « puisque l’Esprit de Dieu habite en vous » le chrétien
change de « nature propre » : il dépasse ainsi les clivages entre « juifs » et « grecs » qui ne sont plus alors que
des « spirituels ».

v 10-11 : le corps reste mortel, mais l’Esprit le ressuscitera, comme il l’a fait pour Jésus. Autre manière de dire
les promesses de résurrection comme le fera plus tard Jean 11:25-26 « Jésus lui dit :’’Je suis la résurrection et la
vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais.’’»
v 12 : La « dette (TOB) ou obligations (FC) » du v 12 pousse les « frères » (cf 1 v 13) à se demander à qui ils
sont redevables, à qui doit aller leur reconnaissance : à la « chair » c'est-à-dire aux hommes, à la société, voire
à la Torah ? Ou à l’Esprit, c'est-à-dire à Dieu lui-même ?

v 13 : remarquez le parallélisme : si vous vivez (selon votre propre nature, la chair) vous allez mourir. Mais si
(par l’Esprit Saint) vous faites mourir le comportement de votre être égoïste, vous vivrez.
Toujours la même question de Vie ou de mort, résolue par la présence de l’Esprit… Avec une autre question :
le changement de comportement pour sortir de l’égoïsme, œuvre du Saint-Esprit de Dieu en nous, se fait-elle
avec nous, ou sans nous ? Quelle est notre action propre pour nous délivrer du « corps mortel » ?

Thèmes de prédication :
- L’Esprit, bien sûr, dont E. de Bonnechose nous fait remarquer qu’il est ici différent de l’Esprit de Pentecôte
décrit pas Luc, p.ex.

- Les spiritualités…

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- Les différentes composantes de la communauté romaine à laquelle Paul s’adresse, et les nôtres aujourd’hui.
Acculturation, diversité des vocabulaires,…

Matthieu 11 v 25-30
Contexte :
(je cite ici le « Commentaire de l’Évangile de Matthieu » du professeur Elian Cuvillier iii )

« Après la proclamation de Jean sur la venue du Messie (3,11-12), paroles et actes de Jésus (chap. 5–7 et 8–9)
suscitent un questionnement du Baptiste sur son identité messianique (v. 3). La réponse de Jésus (v. 4-5)
reprend les motifs vétérotestamentaires de l’attente des temps messianiques, pour interpréter ce qui vient de
se passer depuis le début de son ministère en Galilée : les aveugles voient (9,27-31), les boiteux marchent (9,2-
8), les lépreux sont purifiés (8,1-4), les sourds entendent (9,32-33), les morts ressuscitent (9,18-19.23-26), les
pauvres sont évangélisés (5,3). Il s’ensuit qu’un écart existe entre l’image que le Baptiste propose de Jésus
(3,14-17) et ce que ce dernier dit de lui-même. Par la référence à la figure du Serviteur souffrant (troisième
allusion ; cf. 3,17 et 8,17), Jésus réinterprète la figure du juge eschatologique par celle de l’envoyé de Dieu qui
vient guérir les maux de son peuple...

Depuis Jean-Baptiste, le nouvel éon est aux portes (cf. 3,1) et l’opposition est à son paroxysme. Jean-Baptiste
est en prison ; il sera bientôt mis à mort (14,1-12). Le sort qui attend Jésus est identique. La violence est donc
constitutive de la venue prochaine du Royaume des cieux. Celui-ci suscite en effet, chez ses opposants, une
violence meurtrière. Nous sommes ici dans la continuité d’une tradition prophétique : le rejet, et parfois le
meurtre de l’envoyé de Dieu, provoque colère et jugement sur son peuple… D’où son jugement à l’encontre de
Jésus : c’est l’ami des pécheurs, un impur. Mais la sagesse de Dieu est en rupture avec la sagesse des hommes
(cf. 1 Co 1,18-25). Ses œuvres manifestent sa vérité. Chacun est donc invité à reconnaître et à confesser la
sagesse paradoxale de Dieu là où elle se manifeste. Ce qui la caractérise est d’être en rupture avec le monde et
sa logique. »

« L’ensemble se termine par ce qu’on appelle un « hymne de jubilation » (v. 28-30). Le « joug facile » et le
« fardeau léger » (v. 28-30), c’est l’enseignement de Jésus.

Les nombreux miracles de Jésus ne provoquent pas la conversion des villes de Galilée (v. 20). Elles sont donc
sous la menace du jugement. Dit à la manière des prophètes d’autrefois : le jour du jugement sera « plus
supportable » pour Tyr et Sidon (cf. 15,21) et même pour Sodome que pour les villes de Galilée (v. 24) ! Le
passage a la forme d’une invective prophétique contre l’incrédulité des proches, en regard de la prise de
conscience de ceux qui sont au départ étrangers aux promesses (v. 21) ».

Analyse :
(même source)

V 25 : « En ce temps-là », c’est le moment où Jean-Baptiste est en prison (Matthieu 11 v 2 et voir ci-dessus le


contexte)

v. 25-27 Les paroles de Jésus « confirment que la Bonne Nouvelle n’est pas reçue par ceux qu’a priori, on
pensait réceptifs au message de Jésus. Après les compatriotes, ce sont les sages que visent les propos de Jésus.

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Ce que le Père, dans sa bienveillance, a révélé aux « tout-petits » et a caché aux « sages et aux intelligents »,
c’est sa volonté de salut dans la personne de son envoyé.

Le v. 27 est souvent désigné comme le « logion johannique », tant sa forme et son contenu rappellent le style
du quatrième évangile. Il souligne le lien étroit qui unit Jésus, le « Fils », à Dieu, son « Père » et témoigne d’une
christologie déjà très élaborée : l’accès au Père ne se fait que par le Fils, selon la volonté de ce dernier qui a
tout reçu de Lui. L’ensemble se termine par ce qu’on appelle un « hymne de jubilation » (v. 28-30). Le « joug
facile » et le « fardeau léger » (v. 28-30), c’est l’enseignement de Jésus.

V 29-30 « mon joug est léger »… « Reprenant une métaphore utilisée dans l’Ancien Testament pour parler de
la Loi, Matthieu présente ce « joug » de Jésus sous un jour paradoxal puisque ceux qui sont fatigués et chargés
(v. 28) le trouveront facile et léger à porter (v. 30). Sous ce joug, ils trouveront le «repos» (v. 29 allusion au
sabbat, cf. par exemple Ex 23,12).

La déclaration est traversée par une tension qui naît des termes mis en relation : Jésus utilise, dans le même
mouvement de la phrase, un vocable qui relie très étroitement le poids de la Loi (le « joug ») et la charge
potentielle d’un enseignement (le « fardeau ») à l’idée de facilité en même temps qu’à celle de légèreté.

À ceux qui sont « fatigués et chargés », Jésus demande d’apprendre qu’il est « doux et humble de cœur » :
c’est de cet apprentissage qu’ils « trouveront le repos de [vos] âmes » (v. 29).

Comment articuler cette déclaration avec la radicalisation constatée p.ex. en 5,21 à 48 ? C’est ce que vont
montrer les deux controverses sur le sabbat (12,1-14), qui sont une illustration de ce paradoxe du « joug
facile ».

Thèmes de prédication :
- Nos jougs et nos fardeaux sont-ils de notre fait, ou de Jésus-Christ ? Comment les échanger pour ceux du
Christ ?

- D’autres nous font porter des jougs trop lourds : politiques, économiques (dans le travail) ou psychologiques.
Comment nous en libérer à l’aide de l’Évangile ?

- Partir du v.27 : « Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils
et ceux à qui le Fils veut le révéler ». Comment le connaissons-nous, et sommes-nous bien sûrs de bien le
connaître ?

je te remercie d’avoir révélé aux petits ce que tu as caché aux sages et aux gens instruits.

- Partir du v.25 en lien avec 1 Corinthiens 1 v 19ss : fausse et Véritable sagesse

Proposition de prédication
(L’originale a été donnée en Suisse dans l’EERV le 7.11. 04)

Les « valeurs morales », à en croire leurs amis, sont à la base de la politique de Donald Trump, comme
elles ont favorisé la réélection de Georges Bush. Ou plus exactement, la manière dont ils ont utilisé cette
notion dans leurs campagnes tout en restant assez flous, sinon sur la famille et sur la foi, en surfant sur la
vague « pro-life »iv. Je ne vous demande bien sûr pas de juger leurs valeurs morales, mais le fait qu’ils se

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réclament d’un certain protestantisme et la lecture de l’évangile de ce jour m’amènent à réfléchir à ce que
peuvent bien être nos propres valeurs morales, à la lumière du « Salut par grâce au moyen de la foi » tel qu’il
est exprimé dans l’épître aux Romains.

« Mon fardeau est léger...» dit Jésus dans notre évangile.


« Mon joug est facile à porter...» dit-il aux pharisiens de son époque. « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués
de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire,
car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes ».
« Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire »: vous voyez bien dans cette expression que
ce joug n’est rien d’autre que l’enseignement de Jésus. Très précisément. Or, cet enseignement est loin d’être
la casuistique tracassière et ennuyeuse des pharisiens, tout comme il est loin d’être un manuel de morale ! Et
encore moins un système de coercition mentale fondé sur la peur du péché ou la peur de l’enfer.

Le joug a deux fonctions : il permet de diriger les animaux et de fixer la charge à tirer. Il n’est pas très lourd en
soi, tout dépend de la charge qui y est fixée !

Voilà pourquoi les maîtres du Talmudv l’ont aussi choisi entre autres images pour symboliser la Torah : comme
un joug à porter, qui nous mène « là où nous ne voudrions pas aller » et qui symbolise l’obéissance à la loi de
Moïse, celle qui dirige et permet de porter la charge d’obligations qu’elle représente.

Ailleurs, dans l’A.T., il est utilisé pour parler de l’esclavage, ou de la domination politique. C’est en portant lui-
même un joug que Jérémie (27) annonça au roi d’Israël que Nabuchodonosor allait prendre le pouvoir. Ésaïe,
lui, utilise cette image pour parler de l’esclavage en Égypte ! Dans ces cas-là, la charge peut en être
insupportable.

C’est précisément ce que Jésus va reprocher aux pharisiens de son époque : en enfermant les gens dans un
carcan moral très strict qui les oblige à se demander sans cesse s’ils ne sont pas en train de désobéir à la Torah
et à toutes ses prescriptions, ils en font un esclavage. Le joug de la loi, si utile, donné à l’homme pour l’amener
à la docilité, devient alors un instrument de torture. Il n’est plus question de plaisir à porter un tel fardeau,
mais seulement de la peine et de la fatigue qu’il entraîne. Avec le risque de crier contre le Seigneur qui ose
nous imposer une telle charge à tirer, alors qu’elle n’est imposée que par les hommes, par leur façon de mettre
cette loi en pratique.

Et c’est bien cela que cherche à faire une certaine théologie évangélique : en imposant la manière dont on
doit se comporter dans la vie, sous peine de perdre son Salut ! Elle fait de l’enseignement de Jésus non
seulement un lourd fardeau, un joug pénible à porter, mais parfois carrément un carcan qui vous enferme et
vous cloue au pilori, comme si le Salut par grâce n’existait pas, ou n’était que du pipeau ! La théologie
protestante, lorsqu’elle fait à nouveau dépendre le salut de la Loi, oublie la grâce.

Le Salut par grâce est une libération, non un enfermement ! Il doit être lumineux, libérateur ! C’est à une
conviction libératrice qu’il nous invite. Libératrice pour nous-mêmes, libératrice pour les autres.

Cette conviction, c’est celle du Salut définitivement acquis par la foi. La foi ne nous délivre pas des œuvres de
la Tentation, elle nous délivre des effets du péché, qui seraient la condamnation par Dieu et la Mort Éternelle.

Elle nous plonge dès aujourd’hui dans la certitude de notre Salut en Jésus-Christ, qui pardonne nos péchés
quels qu’ils soient et nous introduit dès à présent dans la Vie Éternelle. C’est cette conviction même qui nous
soulage : c’est dans la foi qu’il faut entendre ce « venez à moi et je vous donnerai le repos ». La foi nous donne
le droit de nous reposer, le droit à la tranquillité de l’âme. Pour nous délivrer de nos rigidités. Non pas pour
faire ce que nous voulons, assurés d’une impunité totale, mais pour vivre dans la certitude de la promesse : « Je

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ne te condamne pas... Tu peux t’en aller, mais désormais ne pèche plus » disait Jésus dans l’évangile de Jean
(8v11) à la femme adultère. C’est aussi à nous qu’il s’adresse ainsi dans l’Évangile. Non pour porter le lourd
fardeau de nos inhibitions, mais pour nous alléger de celui de nos pires désirs.

A nous de ne pas lier ce fardeau sur d’autres épaules, au lieu d’aider les autres à les porter : « Malheur à
vous aussi, maîtres de la loi! Vous mettez sur le dos des gens des fardeaux difficiles à porter, et vous ne bougez
pas même un seul doigt pour les aider à porter ces fardeaux » (Luc 11:46) Pour que les autres connaissent eux
aussi le repos en Christ.

Allégés et soulagés ! C’est ainsi que nous devons ressortir du culte le dimanche matin : allégés et
soulagés ! C’est ainsi que devraient nous quitter ceux qui nous ont entendu témoigner de notre foi : allégés et
soulagés ! Pour cela, il faut les respecter comme ils sont. Et si nos contemporains nous font plutôt penser à un
« troupeau sans berger », sans repères moraux fixes, est-ce en les emprisonnant dans nos propres critères
moraux que nous pouvons les évangéliser ? Soulagés nous-mêmes de ne plus avoir à porter ce fardeau pesant,
attention à ne pas faire de nos « valeurs morales » autant de carcans pour y enfermer les autres, avec une
rigueur que nous sommes incapables nous-mêmes d’observer. Tant il est vrai que nous sommes souvent plus
regardants sur le comportement des autres que sur le nôtre… « Homme au jugement perverti, ôte d’abord la
poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère vi ». Simplement parce que
nous n’osons pas nous-mêmes nous avouer ce que tout le monde peut voir de notre façon de mener notre vie.

Nous sommes bien tous pareils, allez ! Aucun pour repêcher l’autre, même dans l’Église. « Il n’y a pas d’homme
juste, pas même un seul, il n’y a personne qui comprenne, personne qui recherche Dieu. Tous ont quitté le bon
chemin, ensemble ils se sont égarés. Il n’y a personne qui fasse le bien, pas même un seul (Rom. 3 v 10-12) ».
Nous ne pouvons pas nous délivrer nous-mêmes de notre péché : « tous ont péché, sont privés de la gloire de
Dieu, mais sont gratuitement justifiés par sa grâce (idem, v 23-24) », c’est ce que Luther avait compris et ce
qui lui a permis de disqualifier toute tentative de se rendre juste par soi-même, y compris par les exercices de
piété, sinon par la foi en la justice divine obtenue en Jésus-Christ, « lui que Dieu a destiné à servir d’expiation
par son sang (idem v 25 ».
Cela aussi, ce peut être un lourd fardeau, lorsque nous considérons que la foi nous donne des devoirs
précis qui obéissent à des principes rigoureux.

Et lorsque nous pensons que l’application rigoureuse de ces principes dans notre vie suffit à notre
sanctification, à nous rendre saints et parfaits aux yeux de Dieu… Non, « Tous ont péché » !

« Facile à porter», le joug de Jésus est pourtant bien fondé sur un principe moral, son enseignement
n’est pas sans règle. Mais cette règle libère plus encore que l’antique loi de Moïse, encore que celle-ci, bien
comprise, mène aussi au salut, si elle ne néglige pas « la justice, la bonté et la fidélité vii». Les règles de cet
enseignement sont toutes entières contenues dans les 2 commandements d’amour : « tu aimeras le Seigneur
ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » et « Tu aimeras ton
prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là » (Marc 12:30-31) Et
l’apôtre Paul d’ajouter : « ... en effet, [ tous les autres commandements] se résument dans cette parole: "Tu
aimeras ton prochain comme toi-même". » (Romains 13:9) Vivre sa vie selon l’amour, avec imagination et
gratitude, c’est autrement plus léger comme fardeau que l’ensemble des prescriptions d’une loi tatillonne ! Cet
enseignement nous oblige à aborder notre prochain tel qu’il est, non pour lui imposer des valeurs morales,
mais pour lui proposer notre amour. Avec conviction, la conviction de ceux qui sont « sel de la terre et lumière
du monde » (Mt 5:13). C’est dans l’amour de Dieu que nous lui apporterons qu’il trouvera son propre chemin,
sur lequel le Christ l’attend pour alléger son fardeau. « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un
lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Le joug que je vous invite à prendre est facile à porter et le fardeau
que je vous propose est léger ». Léger comme l’amour, léger comme la grâce de Dieu. AMEN

Coordination nationale Évangélisation - Formation


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Coordination nationale Évangélisation – Formation
Église protestante unie de France
47 rue de Clichy
75009 Paris

[email protected]

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iLes fouilles récentes nous obligent à situer cette capitale au Sud-E., hors des murs actuels de Jérusalem… Rocher à l'est de
la Jérusalem gébuséenne, surplombant les vallées du Cédron et du Tyropéon.

iiLe Concile Vatican II a officiellement nommé Marie « fille de Sion » dans la constitution dogmatique sur l'Eglise Lumen
Gentium.

iiiParis, Bayard 2012, disponible sur Internet : https://www.academia.edu/10856772/_L


%C3%A9vangile_de_Matthieu_dans_Le_Nouveau_Testament_comment%C3%A9_Paris_Bayard_2012

iv mouvement d’origine américaine, soutenu par les catholiques, refusant le droit à l’avortement au nom du droit des enfants
à vivre…

v Wikipedia : Le Talmud existe en deux versions qui se complètent. La première a été compilée au iie siècle dans les
académies talmudiques de la terre d'Israël, notamment en Galilée et elle est appelée Talmud de Jérusalem en souvenir de la
ville (alors fermée aux Juifs par les Romains) ; cette première version couvre l'ensemble des traités de la Mishna mais est
plutôt concise, et des parties en ont été perdues. La seconde version a été compilée au VIe siècle dans les académies de la
diaspora du Moyen Orient, d'où son nom de Talmud de Babylone en souvenir de l'exil à Babylone…

viMatthieu 7:5

viiMatthieu 23:23 « Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites ! Vous vous acquittez scrupuleusement
de la dîme sur la menthe, l’anis et le cumin, mais vous laissez de côté ce qu’il y a de plus important dans la Loi, c’est-à-dire
la justice, la bonté et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger le reste ».

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