Perspective agricoles de l'OCDE et de la FAO 2020-2029
Perspective agricoles de l'OCDE et de la FAO 2020-2029
de l’OCDE et de la FAO
2020‑2029
Perspectives agricoles
de l’OCDE et de la FAO
2020‑2029
Cet ouvrage est publié sous la responsabilité du Secrétaire général de l’OCDE et celle du Directeur général de la FAO.
Les opinions et les interprétations exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues de l’OCDE ou des
gouvernements de ses pays membres ou celles de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO).
Ce document, ainsi que les données et cartes qu'il peut comprendre, sont sans préjudice du statut de tout territoire, de
la souveraineté s’exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire,
ville ou région.
Les appellations employées dans ce produit d'information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de
la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) aucune prise de position quant au
statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au
tracé deleurs frontières ou limites.
Les noms de pays et territoires employés dans ce document sont ceux qu’utilise la FAO.
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes
compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de
Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Note de la Turquie
Les informations figurant dans ce document qui font référence à « Chypre » concernent la partie méridionale de l’Ile. Il
n’y a pas d’autorité unique représentant à la fois les Chypriotes turcs et grecs sur l’Ile. La Turquie reconnaît la
République Turque de Chypre Nord (RTCN). Jusqu’à ce qu'une solution durable et équitable soit trouvée dans le cadre
des Nations Unies, la Turquie maintiendra sa position sur la « question chypriote ».
Note de tous les États de l’Union européenne membres de l’OCDE et de l’Union européenne
La République de Chypre est reconnue par tous les membres des Nations Unies sauf la Turquie. Les informations
figurant dans ce document concernent la zone sous le contrôle effectif du gouvernement de la République de Chypre.
FAO
ISBN 978-92-5-132561-2 (print and PDF)
Crédits photo : Cover © Concept initial réalisé par Juan Luis Salazar. Adaptations par OCDE.
L’utilisation de ce contenu, qu’il soit numérique ou imprimé, est régie par les conditions d’utilisation suivantes : http://www.oecd.org/fr/conditionsdutilisation.
3
Avant-propos
exploitations et dans l’ensemble des systèmes agricole et alimentaire. Des décisions éclairées appuient
nos efforts en vue d’une utilisation plus durable des terres, de l’eau et des ressources de la biodiversité,
ainsi que notre action collective pour lutter contre le changement climatique.
Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO apportent des éclairages qui, nous l’espérons, rendront
les gouvernements mieux à même de prendre des décisions bien étayées, profitables à leurs citoyens
comme à l’environnement et propices à la réalisation des Objectifs de développement durable.
Remerciements
Les Perspectives agricoles 2020-2029 sont le fruit de la collaboration entre l’Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO). Les deux organisations mettent en commun leurs connaissances spécialisées sur les
produits, les politiques et les pays, ainsi que les informations fournies par leurs pays membres, afin de
produire chaque année une analyse des perspectives des marchés nationaux, régionaux et mondiaux des
produits agricoles de base pour la décennie à venir.
La présente édition des Perspectives agricoles a été préparée conjointement par les Secrétariats de
l’OCDE et de la FAO.
À l’OCDE, les personnes de la Direction des échanges et de l'agriculture qui ont contribué à l’élaboration
du scénario de référence et à l’écriture du rapport sont : Marcel Adenäuer, Annelies Deuss, Armelle Elasri
(coordonnatrice de la publication), Clara Frezal, Hubertus Gay (coordonnateur des Perspectives), Lee Ann
Jackson (chef de Division), Gaëlle Gouarin, Claude Nenert, Ana-Maria Muresan et Grégoire Tallard, de la
Division des échanges et des marchés agro-alimentaires, et, pour la pêche et l’aquaculture, Claire
Delpeuch et Will Symes, de la Division des politiques agricoles et des ressources. Le Secrétariat de
l’OCDE est reconnaissant à l’expert invité Zhuang Jiayu (Académie chinoise des sciences agricoles) pour
sa contribution. L’analyse stochastique partielle repose sur les travaux de l’unité Aspects économiques de
l’agriculture du Centre commun de recherche de la Commission européenne. Helen Maguire, Helia
Mossavar-Rahmani et Michèle Patterson se sont chargées de l’organisation des réunions et de la
préparation de la publication. L’assistance technique à la préparation de la base de données des
Perspectives a été assurée par Karine Lepron, Samuel Pinto Ribeiro et Eric Espinasse. Beaucoup d’autres
collègues du Secrétariat de l’OCDE et les délégués des pays membres ont apporté des commentaires
utiles sur les versions préliminaires de ce rapport.
À l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les projections de référence
et le rapport ont été préparés par les membres de la Division du commerce et des marchés (EST) sous la
direction de Boubaker Ben-Belhassen (Directeur, EST) et Josef Schmidhuber (Directeur adjoint, EST),
selon les orientations générales définies par Máximo Torero (Sous-directeur général, Département du
développement économique et social) et par l’équipe de direction du Département du développement
économique et social. L’équipe chargée des projections centrales se composait de Sabine Altendorf,
Sergio René Araujo Encisco, Francesca Biasetton, Katia Covarrubias, Merritt Cluff, Ousmane Diabre,
Aikaterini Kavallari, Holger Matthey (chef d’équipe), Svetlana Mladenovic et Irmak Yaka. Pour les produits
halieutiques et aquacoles, l’équipe était constituée de Adrienne Egger, Pierre Madoux et Stefania
Vannuccini du Département des pêches et de l’aquaculture de la FAO, avec le soutien technique de Pierre
Charlebois. Des conseils sur les questions relatives aux farines de poisson et à l’huile de poisson ont été
fournis par Enrico Bachis de l’IFFO (The Marine Ingredients Organisation). La section sur le coton a
bénéficié des données et des conseils techniques de Lorena Ruiz du comité consultatif international du
coton. La section sur les bananes et les principaux fruits tropicaux a été réalisée par Sabine Altendorf et
Pascal Liu. Thomasz Filipczuk et Salar Tayyib ont apporté des informations et une aide utiles concernant
les données de FAOSTAT. Francesco Tubiello a donné des conseils sur les émissions de gaz à effet de
serre. Abdolreza Abbassian, Marco Artavia Oreamuno, ElMamoun Amrouk, Erin Collier, Shirley Mustafa,
Peter Thoenes, G.A. Upali Wickramasinghe et Di Yang ont apporté leurs connaissances spécialisées sur
les produits. Josef Schmidhuber et Mischa Tripoli ont contribué à l’encadré sur “Les innovations
numériques façonnent les échanges agroalimentaires de demain”. Nous remercions l’experte invitée Tracy
Davids, experte invitée du Bureau pour la politique alimentaire et agricole de l’Université de Pretoria.
L’assistance à la recherche et la préparation de la base de données ont été assurées par David Bedford,
Julie Claro, Harout Dekermendjian, Alice Fortuna, Annamaria Giusti, Grace Maria Karumathy, Yanyun Li,
Lavinia Lucarelli, Emanuele Marocco et Marco Milo. Cette édition a également bénéficié des commentaires
d’autres collègues de la FAO et institutions des pays membres. Araceli Cardenas, Yongdong Fu, Jessica
Mathewson, Raffaella Rucci et Ettore Vecchione ont fourni une aide précieuse pour les questions de
publication et de communication.
Les dossiers régionaux ont bénéficié du soutien des bureaux régionaux de la FAO et du bureau de liaison
pour l’Amérique du Nord. Nous remercions tout particulièrement Cheng Fang (REU), Jean Senahoun
(RAF), Tamara Nanitashvili (RNE), David Dawe and Aziz Elbehri (RAP), Florian Dörr (FAOLOW).
Enfin, les informations et commentaires fournis par l’Association mondiale des planteurs de betteraves et
de canne à sucre, le Comité consultatif international du coton, le Conseil international des céréales,
l’Association internationale de l’industrie des engrais, la Fédération internationale du lait, la Marine
Ingredients Organisation (IFFO) et l’Organisation internationale du sucre ont été très précieux.
Les Perspectives agricoles complètes, y compris la base de données documentée, qui comprend les
séries chronologiques et les projections, peuvent être consultées sur le site internet commun de l’OCDE
et de la FAO : http://www.agri-outlook.org/fr/. La publication Perspectives agricoles 2020-2029 est
disponible sur OECD iLibrary.
Avant-propos 3
Remerciements 5
Acronymes et abréviations 14
Résumé 19
1. Vue d’ensemble 22
1.1. Introduction 23
1.2. Consommation 26
1.3. Production 41
1.4. Échanges 56
1.5. Prix 64
1.6. Risques et incertitudes 68
Références 84
Notes 86
2. Dossiers régionaux 87
2.1. Introduction 88
2.2. Perspectives régionales : Asie et Pacifique 88
2.3. Perspectives régionales : Afrique subsaharienne 95
2.4. Perspectives régionales : Proche-Orient et Afrique du Nord 103
2.5. Perspectives régionales : Europe et Asie centrale 110
2.6. Perspectives régionales : Amérique du Nord 117
2.7. Perspectives régionales : Amérique latine et Caraïbes 125
Notes 132
3. Céréales 133
3.1. Situation actuelle du marché 134
3.2. Principaux éléments des projections 134
3.3. Vue d’ensemble des projections des marchés des céréales 136
3.4. Blé 140
3.5. Maïs 141
3.6. Riz 143
3.7. Autres céréales secondaires 146
3.8. Principales questions et incertitudes 147
5. Sucre 165
5.1. Situation du marché 166
5.2. Principaux éléments des projections 166
5.3. Prix 168
5.4. Production 169
5.5. Consommation 172
5.6. Échanges 175
5.7. Principales questions et incertitudes 177
Notes 178
6. Viande 179
6.1. Situation du marché 180
6.2. Principaux éléments des projections 180
6.3. Prix 182
6.4. Production 183
6.5. Consommation 187
6.6. Échanges 190
6.7. Principales questions et incertitudes 191
Notes 192
Notes 218
9. Biocarburants 219
9.1. Situation du marché 220
9.2. Principaux éléments des projections 220
9.3. Prix 222
9.4. Échanges 230
9.5. Principales questions et incertitudes 231
Notes 232
GRAPHIQUES
Graphique 1.1. Situation des principaux marchés 24
Graphique 1.2. Principales utilisations des produits de base, par activités 26
Graphique 1.3. Croissance annuelle de la demande des principaux groupes de produits 27
Graphique 1.4. Place de l’alimentation dans les dépenses des ménages, par catégories de revenus 28
Graphique 1.5. Consommation mondiale des principaux produits 30
Graphique 1.6. Utilisations des produits agricoles – Parts des calories, par catégories de revenus 30
Graphique 1.7. Consommation par habitant des principales catégories de produits alimentaires (en
équivalents calories), par catégories de revenus 31
Graphique 1.8. Consommation par habitant des principales catégories de produits alimentaires (en
équivalents protéines), par catégories de revenus 34
Graphique 1.9. Rapport entre alimentation animale et production 35
Graphique 1.10. Consommation mondiale de calories et de protéines dans l'alimentation animale 36
Graphique 1.11. Structure de l’utilisation d’aliments pour animaux, par catégories de revenus 37
Graphique 1.12. Part des biocarburants dans l’utilisation totale 38
Graphique 1.13. Autres utilisations en valeur absolue et en proportion de la consommation totale 40
Graphique 1.14. Tendances régionales de la production agricole, halieutique et aquacole 42
Graphique 1.15. Croissance mondiale de la production végétale 43
Graphique 1.16. Projections des rendements des cultures dans certains pays et régions en 2029 44
Graphique 1.17. Production animale mondiale 47
Graphique 1.18. Croissance de la production animale mondiale 48
Graphique 1.19. Variation des effectifs du cheptel laitier et des rendements entre 2020 et 2029 50
Graphique 1.20. Émissions directes de GES de la production animale et végétale, par activités 51
Graphique 1.21. Évolution annuelle de la production agricole et des émissions directes de GES, entre 2020 et
2029 52
Graphique 1.22. Évolution de l'utilisation des terres agricoles, 2017-19 à 2029 55
Graphique 1.23. Croissance du volume des échanges, par produit agricole 57
Graphique 1.24. Valeur des exportations agricoles et halieutiques par rapport à la production par région 60
Graphique 1.25. Part de la production échangée par produit 60
Graphique 1.26. Balances commerciales agricoles par région, en valeur constante 61
Graphique 1.27. Part des importations dans l’apport calorique total par région 62
Graphique 1.28. Pays exportateurs dépendants à plus de 25 % des marchés étrangers 63
Graphique 1.29. Evolution à long terme des prix des produits agricoles, en valeur réelle 65
Graphique 1.30. Projections de l’évolution de l’indice FAO des prix des produits alimentaires 66
Graphique 1.31. Variation annuelle moyenne des prix réels des produits agricoles, 2020-29 67
Graphique 1.32. COVID-19: Les voies de transmission au secteur agroalimentaire 70
Graphique 1.33. Hypothèses macroéconomiques du scénario COVID-19 72
Graphique 1.34. Évolution des prix nominaux de certains produits les premières années 73
Graphique 1.35. Consommation alimentaire en 2020/21 (scénario COVID-19 vs scénario de référence) 74
Graphique 1.36. Croissance de la population mondiale 79
Graphique 1.37. Revenu par habitant 80
Graphique 1.38. Taux de croissance annuels du PIB, 2020-2029 81
Graphique 2.1. Ralentissement de la production agricole, halieutique et aquacole dans la région Asie et
Pacifique 89
Graphique 2.2. Évolution de la superficie récoltée et de l’utilisation des terres dans la région Asie et Pacifique 92
Graphique 2.3. Production animale dans la région Asie et Pacifique 92
Graphique 2.4. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des aliments dans la
région Asie et Pacifique 93
Graphique 2.5. Balances commerciales agricoles de la région Asie et Pacifique, en valeur constante 93
Graphique 2.6. Valeur nette de la production des secteurs agricole, halieutique et aquacole par habitant en
Afrique subsaharienne 96
Graphique 2.7. Les écarts de prix importants du maïs dans la région indiquent une faible intégration des
marchés 99
Graphique 2.8. Évolution de la superficie récoltée et de l’utilisation des terres en Afrique subsaharienne 100
Graphique 2.9. Production animale en Afrique subsaharienne 100
Graphique 2.10. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des aliments en
Afrique subsaharienne 101
Graphique 2.11. Balances commerciales agricoles de l'Afrique subsaharienne 101
Graphique 2.12. Valeur des importations nettes de produits alimentaires par personne de la région Proche-
Orient et Afrique du Nord 105
Graphique 2.13. Tendances des taux d’autosuffisance de certains produits de la région Proche-Orient et
Afrique du Nord 106
Graphique 2.14. Évolution de la superficie récoltée et de l’utilisation des terres de la région Proche-Orient et
Afrique du Nord 107
Graphique 2.15. Production animale de la région Proche-Orient et Afrique du Nord 107
Graphique 2.16. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des aliments de la
région Proche-Orient et Afrique du Nord 108
Graphique 2.17. Balances commerciales agricoles de la région Proche-Orient et Afrique du Nord 108
Graphique 2.18. Exportations nettes de produits agricoles, halieutiques et aquacoles de la région Europe et
Asie centrale 113
Graphique 2.19. Évolution de la superficie récoltée et de l’utilisation des terres de la région Europe et Asie
centrale 114
Graphique 2.20. Production animale de la région Europe et Asie centrale 114
Graphique 2.21. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des aliments de la
région Europe et Asie centrale 115
Graphique 2.22. Balances commerciales agricoles par région 115
Graphique 2.23. Calories utilisées pour l’alimentation humaine, l’alimentation animale, les biocarburants et
d’autres fins en Amérique du Nord 120
Graphique 2.24. Tendances des parts des marchés d’exportation de certains produits en Amérique du Nord 121
Graphique 2.25. Évolution de la superficie récoltée et de l’utilisation des terres en Amérique du Nord 122
Graphique 2.26. Production animale en Amérique du Nord 122
Graphique 2.27. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des aliments en
Amérique du Nord 123
Graphique 2.28. Balances commerciales agricoles en Amérique du Nord 123
Graphique 2.29. Tendances des parts de la région Amérique latine et Caraïbes dans les exportations 127
Graphique 2.30. Évolution de la superficie récoltée et de l’utilisation des terres de la région Amérique latine et
Caraïbes 128
Graphique 2.31. Production animale en Amérique latine et dans les Caraïbes 128
Graphique 2.32. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des aliments de la
région Proche-Orient et Afrique du Nord 129
Graphique 2.33. Balances commerciales agricoles de la région Amérique latine et Caraïbes 129
Graphique 3.1. Prix mondiaux des céréales 135
Graphique 3.2. Les acteurs des marchés mondiaux des céréales en 2029 137
Graphique 3.3. Contribution régionale à la hausse de la production de céréales, 2017-19 à 2029 138
Graphique 3.4. Consommation de céréales dans les pays développés et en développement 138
Graphique 3.5. Stocks et ratio stocks/consommation de céréales à l’échelle mondiale 139
Graphique 3.6. Volumes des échanges mondiaux de céréales par produit 140
Graphique 4.1. Exportations d’oléagineux et de produits oléagineux par région 153
Graphique 4.2. Évolution des prix mondiaux des oléagineux 155
Graphique 4.3. Production d’oléagineux par région 156
Graphique 4.4. Production de tourteaux protéiques et d’huile végétale par variété 158
Graphique 4.5. Quantité d’huile végétale alimentaire disponible par habitant dans les principaux pays 158
Graphique 4.6. Proportion des huiles végétales utilisées dans la production de biodiesel 159
Graphique 4.7. Croissance annuelle moyenne de la consommation de tourteaux protéiques et de la
production animale (2020-29) 160
Graphique 4.8. Part des exportations dans la production totale d’oléagineux et de produits oléagineux des
trois plus gros pays exportateurs 162
Graphique 5.1. Production et consommation par habitant d’édulcorants caloriques à l’échelle mondiale, en
2017-19 et en 2029 167
Graphique 5.2. Évolution des prix mondiaux du sucre 169
Graphique 5.3. Production des cultures sucrières dans le monde 170
Graphique 5.4. Production de sucre par type de culture 172
Graphique 5.5. Demande de sucre par habitant dans les principaux pays et régions 173
Graphique 5.6. Part de l’isoglucose dans la consommation d’édulcorants des principaux pays
consommateurs, par habitant 174
Graphique 5.7. Exportations de sucre des grands pays et régions 175
Graphique 5.8. Importations de sucre des grands pays et régions 176
Graphique 6.1. Prix mondiaux de la viande 181
Graphique 6.2. Indice du coût de l’alimentation animale et ratios entre le prix nominal de la viande et celui de
l’alimentation animale 183
Graphique 6.3. Croissance de la production par région et par type de viande 184
Graphique 6.4. Production de viande porcine 186
Graphique 6.5. Plus fortes augmentions/diminutions de la consommation de viande par habitant, par type de
viande 188
Graphique 6.6. Influence des revenus sur la consommation de viande par habitant par région 189
Graphique 7.1. Consommation par habitant de produits laitiers frais et transformés, en extrait sec de lait 195
Graphique 7.2. Prix des produits laitiers, 1999-2029 197
Graphique 7.3. Variation annuelle des effectifs du cheptel laitier et des rendements entre 2019 et 2029 198
Graphique 7.4. Production et rendements laitiers dans un certain nombre de pays et de régions 199
Graphique 7.5. Exportations de produits laitiers par région 201
Graphique 7.6. Importations de produits laitiers par région 202
Graphique 8.1. Production halieutique et aquacole mondiale 207
Graphique 8.2. Prix mondiaux des produits halieutiques et aquacoles 208
Graphique 8.3. Croissance de la production halieutique mondiale par continent 210
Graphique 8.4. Pourcentage de la production totale de farine de poisson fabriquée à partir de résidus de
poisson 211
Graphique 8.5. Part de l’aquaculture et de la pêche dans l’offre totale de poisson destiné à la consommation
humaine – 2017-19 et 2029 212
Graphique 8.6. Consommation de poisson par habitant – 2017-19 et 2029 213
Graphique 8.7. Exportations de poisson destiné à la consommation humaine, par principaux exportateurs, en
2017-19 et 2029 214
Graphique 8.8. Importations de poisson destiné à la consommation humaine, par principaux importateurs, en
2017-19 et 2029 215
Graphique 9.1. Evolution de la demande de biocarburants dans les grandes régions 221
Graphique 9.2. Évolution des prix des biocarburants et des matières premières qui les composent 222
Graphique 9.3. Production mondiale de biocarburants à partir de produits de base traditionnels et avancés 224
Graphique 9.4. Évolution du marché mondial de l’éthanol 226
Graphique 9.5. Production chinoise d’éthanol et stocks de maïs en fin de campagne 227
Graphique 9.6. Essor du marché mondial du biodiesel 229
Graphique 9.7. Des échanges de biocarburants dominés par une poignée d’acteurs mondiaux 231
Graphique 10.1. Acteurs mondiaux sur les marchés du coton (2029) 235
Graphique 10.2. Prix mondiaux du coton 236
Graphique 10.3. Production, consommation et stocks de coton dans le monde 237
Graphique 10.4. Rendements et surface consacrée au coton dans les principaux pays producteurs 238
Graphique 10.5. Évolution historique de la consommation de fibres textiles 239
Graphique 10.6. Consommation des filatures de coton par région 240
Graphique 10.7. Exportations de coton en Afrique subsaharienne 241
Graphique 11.1. Les acteurs des marchés mondiaux des racines et tubercules (2029) 247
Graphique 11.2. Consommation humaine de légumineuses par habitant sur chaque continent 249
Graphique 11.3. Perspectives mondiales de la banane 253
Graphique 11.4. Consommation mondiale des principaux fruits tropicaux 254
TABLEAUX
Tableau 2.1. Indicateurs régionaux : Asie et Pacifique 94
Tableau 2.2. Indicateurs régionaux : Afrique subsaharienne 102
Tableau 2.3. Indicateurs régionaux : Proche-Orient et Afrique du Nord 109
Tableau 2.4. Indicateurs régionaux : Europe et Asie centrale 116
Tableau 2.5. Indicateurs régionaux : Amérique du Nord 124
Tableau 2.6. Indicateurs régionaux : Région Amérique latine et Caraïbes 130
Tableau 3.1. Marchés mondiaux des variétés de riz Indica et Japonica 144
Tableau 3.2. Consommation de riz par habitant 145
Tableau 9.1. Classement des producteurs de biocarburants et principales matières premières 223
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Acronymes et abréviations
Monnaies
Résumé
Les Perspectives agricoles 2020-2029 sont le fruit de la collaboration entre l’OCDE et la FAO. Elles ont
été préparées avec l’aide d’experts de leurs pays membres et d’organisations spécialisées dans les
produits agricoles de base, et présentent une analyse consensuelle de ce que devrait être l’évolution, dans
les dix ans à venir, des marchés des produits agricoles et du poisson aux niveaux national, régional et
mondial. Les projections de référence mettent en évidence les tendances économiques et sociales
fondamentales qui influencent le secteur alimentaire mondial.
Pour l’essentiel, les projections de référence n’ont pas été modifiées à la suite des conditions inattendues
engendrées par la pandémie de COVID-19 en cours, mais elles n’en constituent pas moins un bon point
de départ pour évaluer les impacts potentiels de celle ci. Un premier scénario a été simulé pour examiner
les retombées immédiates de la pandémie sur les marchés agricoles mondiaux. Dans cette simulation, les
projections concernant les premières années de la période de projection ont été adaptées au moyen
d’indicateurs des effets macroéconomiques initiaux. Les projections de référence relatives aux années
suivantes sont conformes aux facteurs et tendances économiques de fond qui influent sur les marchés
agricoles mondiaux
Au cours de la décennie à venir, l’importance relative de la consommation de produits destinés à
l’alimentation humaine, à l’alimentation animale et à la fabrication de biocarburants restera globalement
inchangée, aucun bouleversement majeur de la structure de la demande de produits agricoles n’étant
attendu. L’augmentation de la population mondiale reste le principal facteur de croissance, même si les
profils de consommation et les tendances projetées varient d’un pays à l’autre selon leur niveau de
développement.
Les dépenses par habitant destinées à l’alimentation sont globalement en hausse, mais elles diminuent
en pourcentage des revenus, surtout dans les pays à revenu intermédiaire. D’après les projections, la
disponibilité alimentaire moyenne par habitant atteindra environ 3 000 kcal et 85 g de protéines par jour
en 2029 ; les matières grasses et les aliments de base représenteront près de 60 % des calories
supplémentaires. C’est de loin la consommation de matières grasses qui devrait connaître le taux de
croissance le plus élevé (9%) au cours de la décennie à venir. Étant donné que la consommation de
produits d’origine animale, de matières grasses et d’autres aliments continue de gagner du terrain à
l’échelle mondiale, la part des aliments de base dans le panier alimentaire devrait quant à elle se contracter
d’ici 2029 pour toutes les catégories de revenus.
Le niveau des revenus n’étant pas le même partout et les projections de croissance étant différentes selon
les pays, il en résulte que les profils alimentaires devraient diverger au cours des dix prochaines années.
En particulier, les consommateurs des pays à revenu intermédiaire devraient utiliser leur surcroît de revenu
pour substituer des aliments de plus grande valeur aux aliments de base. Dans les pays à revenu élevé,
les préoccupations environnementales et relatives à la santé favoriseront probablement une transition des
sources animales de protéines vers d’autres sources de protéines, ainsi que, plus immédiatement, le
remplacement de la viande rouge, notamment la viande bovine, par la volaille et le poisson.
En avril 2020, les experts se sont accordés à penser que la maladie à COVID–19 entraînerait une
contraction de l’offre et de la demande de produits agricoles et qu’elle pourrait perturber les échanges et
la logistique. Tous les éléments du système alimentaire seront touchés, de la production primaire à la
demande intermédiaire et finale en passant par la transformation, les échanges et les systèmes logistiques
nationaux et internationaux. Un premier scénario sur la maladie à COVID–19 apporte quelques éclairages
préliminaires sur les effets à court terme de la pandémie en cours sur les marchés agricoles. Il montre
qu’elle pourrait soumettre les marchés à un choc sans précédent. Dans ce scénario, les prix agricoles
chutent fortement à la suite de la contraction du revenu disponible due à la maladie COVID–19, notamment
dans les pays à bas revenu. La consommation de produits alimentaires baisse consécutivement à cette
diminution inédite du pouvoir d’achat, pourtant contrebalancée par une baisse des prix. Le scénario initial
fait état d’un recul de la demande d’huile végétale et de produits d’origine animale, alors que la demande
d’aliments de base est moins touchée. Bien que ce scénario donne une indication des répercussions
potentielles à court terme des perturbations causées par la pandémie, les retentissements économiques,
sociaux et politiques de celle ci continuent d’évoluer suivant des schémas extrêmement complexes.
Outre la pandémie de COVID–19, les marchés agricoles mondiaux sont confrontés à d’autres incertitudes.
Du côté de l’offre, on s’interroge sur la propagation de maladies/ravageurs comme la peste porcine
africaine ou les invasions de criquets, la résistance de plus en plus forte aux antimicrobiens, la
réglementation des nouvelles techniques de sélection végétale et les mesures à prendre face aux
phénomènes climatiques extrêmes. Du côté de la demande, l’incertitude porte sur l’évolution des
habitudes alimentaires, qui dépendra du regard porté sur les questions de santé et d’environnement, et
sur les mesures prises pour lutter contre l’obésité. L’innovation numérique dans la filière agroalimentaire
aura des répercussions notables tant sur l’offre que sur la demande. Enfin, les futurs accords commerciaux
et l’évolution des relations commerciales entre plusieurs acteurs importants auront aussi des retombées
sur les marchés agricoles.
1. Vue d’ensemble
1.1. Introduction
Céréales. Après avoir stagné pendant deux ans, la production mondiale de Production de céréales Prix des céréales
céréales est repartie à la hausse en 2019, sous l’effet d’une augmentation des
140 140
récoltes de blé et des céréales secondaires. La récolte de maïs s’est en
130 130
revanche contractée et la production de riz a été similaire à celle de 2018. La
120 120
production a progressé plus vite que la demande, ce qui a pesé sur les prix. 110
110
Les stocks mondiaux de céréales ont baissé, presque entièrement du fait du 100
100
déstockage de maïs en Chine. 90
90
80 80
70 70
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Oléagineux. Le tassement des récoltes de soja aux États Unis et de colza au Production d'oléagineux Prix des oléagineux
Canada et dans l’Union européenne a fait reculer la production mondiale
140 140
d’oléagineux par rapport à l’année précédente. Les prix des oléagineux et des
130 130
produits dérivés se sont établis en 2019 à leur niveau le plus bas depuis
120 120
plusieurs années, principalement en écho à un ralentissement de la demande 110
110
mondiale d’huiles et de tourteaux lui même consécutif à une réduction de la 100
100
demande d’aliments pour animaux en Chine et aux incertitudes nées de 90
90
différends commerciaux bilatéraux. 80 80
70 70
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Sucre. Après deux campagnes excédentaires qui ont propulsé l’Inde à la tête Production de sucre Prix du sucre blanc
des producteurs mondiaux devant le Brésil, des conditions météorologiques
140 140
défavorables en Asie et en Europe occidentale (été 2019) contribuent à un net
130 130
déficit global en 2019-20. La croissance de la consommation reste soutenue
120 120
dans beaucoup de pays en développement, alors que l’on observe une
110 110
tendance négative, liée à la santé, dans les pays où la consommation par
habitant est élevée. Les prix sont repartis à la hausse après avoir reculé 100 100
pendant les deux dernières campagnes. 90 90
80 80
70 70
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Viande. La production mondiale de viande a baissé de 2 % en 2019, Production de viandes Prix des viandes
principalement à la suite de l’épizootie de PPA en Chine. D’après les
140 140
estimations, la production globale de viande de ce pays a diminué de 10 %,
sous l’effet d’une contraction d’au moins 21 % de la production de viande 120
120
porcine. Dans son ensemble, le recul de la production chinoise de viande a été
en partie compensé par une hausse en Argentine, aux États-Unis, en Turquie 100 100
et dans l’Union européenne. En conséquence, les prix de la viande ont
diminué en valeur réelle. 80 80
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Produits laitiers. Portée par une forte hausse en Inde, la production Production de lait Prix des produits laitiers
mondiale de lait s’est accrue de 1.3 % en 2019, mais elle est restée
140 140
largement inchangée chez les trois principaux exportateurs (États-Unis,
130 130
Nouvelle Zélande et Union européenne). Si les prix du beurre ont
120 120
commencé à redescendre du sommet atteint en 2017, la forte demande de
110 110
produits laitiers a soutenu les prix réels.
100 100
90 90
80 80
70 70
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Poisson. Assez soutenue en 2018, la croissance du secteur mondial de la Production de poissons Prix du poisson (échangé)
pêche et de l’aquaculture a été légèrement négative en 2019. Tandis que la
140 140
production aquacole a continué de s’accroître, celle de la pêche a régressé
130 130
du fait de la diminution des captures de certaines espèces. Les prix ont
120 120
baissé en 2019, à commencer par ceux de nombreuses espèces d’élevage
110 110
importantes.
100 100
90 90
80 80
70 70
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Biocarburants. La production a globalement augmenté dans toutes les Production de biocarburants Prix des biocarburants
régions productrices en 2019. La demande a été soutenue par les
140 140
obligations d’incorporation et la hausse de la demande de carburant en
général. Dans certains pays, l’accroissement des obligations 120 120
d’incorporation et des subventions a stimulé la demande de biocarburants.
L’ampleur de l’offre a favorisé une baisse des prix aussi bien de l’éthanol 100 100
que du biodiesel.
80 80
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Coton. La production a légèrement progressé au cours de la campagne Production de coton Prix du coton
2019, la récolte étant globalement meilleure que l’année précédente. La
140 140
consommation a augmenté chez tous les grands consommateurs. En 2019,
les stocks ont stagné à quelques huit mois de consommation mondiale. En 120 120
diminution, les prix restent élevés par rapport à ceux du polyester, principal
substitut du coton. 100 100
80 80
60 60
2017 2018 2019 2017 2018 2019
Note : toutes les données sont exprimées sous la forme d’un indice dont la base 100 correspond à la moyenne des dix dernières années (2010-
2019). La production désigne les volumes de production mondiaux. Les indices de prix sont pondérés par la valeur moyenne de la production
mondiale sur les dix dernières années, calculée à l’aide des prix internationaux en valeur réelle. On trouvera davantage d’informations sur la
situation des différents marchés et leurs évolutions dans les tableaux des aperçus par produit présentés en annexe statistique, ainsi que dans
la version en ligne des chapitres par produit.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141038
1.2. Consommation
Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO projettent l’utilisation des produits agricoles de base
dans l’alimentation humaine et animale et dans les applications industrielles, dont la production de
biocarburants. Le scénario de référence porte sur l’utilisation directe des végétaux dans les aliments à
peine transformés destinés à la consommation humaine, mais aussi sur la transformation de premier
niveau, comme la trituration des oléagineux et l’utilisation des produits ainsi obtenus en alimentation
humaine et animale. En ce qui concerne les produits animaux, les Perspectives traitent de la
consommation de viande, d’œufs, de poisson et de produits laitiers. La prise en compte de l’utilisation
directe des céréales en alimentation animale, ainsi que de l’utilisation de produits transformés comme les
tourteaux protéiques, la farine de poisson, le son de céréales et d’autres produits dérivés dans le secteur
de l'élevage permet aux Perspectives de mettre en évidence la contribution nette du secteur à
l’alimentation humaine. Les biocarburants sont depuis quelques années le principal débouché industriel
des produits agricoles. Leur production passe par l’utilisation directe de céréales et de plantes sucrières,
mais aussi de produits transformés comme la mélasse et diverses huiles végétales. Les « autres
utilisations », principalement des applications industrielles de produits agricoles de base fournis par les
exploitations commerciales, comme les céréales secondaires servant à produire de l’amidon, sont, elles
aussi, de plus en plus importantes depuis quelques années et elles devraient occuper davantage de place
encore à l’avenir. Le Graphique 1.2 illustre la décomposition de la consommation des produits de base
entre les grandes catégories d’emploi considérées dans les présentes Perspectives.
Biocarburants Autres
Alim.
animale
Bétail
Aquaculture
Note : les rectangles indiquent les activités, les losanges les catégories d’utilisation finale et le cercle une utilisation intermédiaire.
Les lignes continues représentent les principaux flux de produits et les pointillés les flux mineurs ou secondaires. Par exemple, la production de
biocarburant (éthanol) consomme une grande partie des végétaux et les résidus (drêches) sont utilisés en alimentation animale. L’alimentation
humaine est la principale destination des produits animaux, dont seule une petite partie (farine de viande et d’os) va à l’alimentation animale.
La catégorie d’utilisations finales « autres » correspond à l’emploi des semences, aux déchets et à toutes les applications industrielles à
l’exception des biocarburants.
Quels sont les facteurs qui font évoluer la demande mondiale de produits
agricoles, halieutiques et aquacoles?
La demande des produits agricoles destinés à satisfaire les divers besoins mentionnés plus haut est
influencée par un ensemble d’éléments communs, tels que la dynamique des populations, l’urbanisation,
le revenu disponible, les préférences des consommateurs, les prix, l’action publique et différents facteurs
sociaux. Ces éléments détermineront la structure de la demande de produits agricoles dans la décennie
à venir.
On s’attend à ce que la croissance de la population mondiale reste le principal moteur de la demande
totale de produits agricoles au cours de la période de projection, notamment en ce qui concerne les
produits dont la consommation par habitant est élevée dans les régions où la croissance démographique
est forte. S’agissant des céréales alimentaires, la démographie reste généralement un facteur important
dans toutes les régions, étant donné que la demande alimentaire par habitant stagne ou même baisse
dans plusieurs pays à haut revenu. Dans les cas des huiles végétales, du sucre, de la viande et des
produits laitiers, la dynamique démographique a moins d’influence, car le revenu et les préférences
individuelles comptent davantage (Graphique 1.3).
% Due à l'augmentation de la demande par tête (alimentation et autre usage) En raison de la croissance démographique
4.5
4.0
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29
Céréales Viande Poissons Produits laitiers frais Sucre Huile végétale
Note : la contribution de la croissance démographique est calculée en partant de l’hypothèse que la demande par habitant reste à son niveau
de la dernière année de la décennie précédente. Les taux de croissance renvoient à la demande totale (alimentation humaine, alimentation
animale et autres utilisations).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141076
Graphique 1.4. Place de l’alimentation dans les dépenses des ménages, par catégories de revenus
% 2017-19 2029
50
45
40
35
30
25
20
15
10
0
Revenu élevé Revenu intermédiaire supérieur Revenu intermédiaire inférieur Faible revenu
Note : calculé avec le PIB par habitant, non compris les aliments consommés hors de chez soi.
Les 38 pays et 11 agrégats régionaux du scénario de référence sont classés dans quatre catégories selon le revenu par habitant de chacun
d’eux en 2018. Les limites appliquées sont les suivantes : faible, < 1 550 USD ; intermédiaire de la tranche inférieure, < 3 895 USD ; intermédiaire
de la tranche supérieure, < 13 000 USD ; élevé, > 13 000 USD.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141095
Compte tenu des projections de croissance des revenus, la part de l’alimentation dans les dépenses
totales des ménages devrait se réduire dans les pays à haut revenu, passant de 8% environ pendant la
période de référence à 6% en 2029.
Le recul en valeur absolue sera probablement plus net dans les pays à revenu intermédiaire des tranches
supérieure et inférieure du groupe des économies émergentes, la part des dépenses alimentaires passant
de 21% à 17% dans les pays de la tranche inférieure et de 19% à 14% dans ceux de la tranche supérieure
entre la période de référence et 2029 (Graphique 1.4).
Dans les pays à faible revenu, où l’on s’attend à ce que la croissance du revenu par habitant stagne dans
la décennie à venir, les projections annoncent une contraction moins prononcée de la part des dépenses
des ménages destinée à l’alimentation. En 2029, dernière année de la période considérée, la proportion
du revenu des ménages consacrée à l’alimentation devrait encore y être de 43% en moyenne. La sécurité
alimentaire des plus défavorisés, dans ces pays, reste très sensible aux chocs sur les revenus et sur les
prix alimentaires.
Les Perspectives font l’hypothèse que l’évolution de l’utilisation des produits agricoles au cours de la
période de projection sera aussi influencée par celle des préférences des consommateurs, qu’elle soit due
à des facteurs socioculturels ou liée aux revenus. La poursuite de l’urbanisation et de la féminisation de la
main-d’œuvre, notamment dans les économies à revenu élevé et émergentes, devrait favoriser une
hausse de la consommation d’aliments transformés et prêts à l’emploi et une tendance croissante à
manger hors de chez soi. Ces évolutions sous-tendent l’augmentation de la consommation de sucre et
d’huiles végétales dont font état les projections. Les effets du vieillissement de la population et d’une
sédentarisation accrue des modes de vie, en particulier dans les pays à revenu élevé, sont par ailleurs
pris en compte dans les projections relatives aux besoins quotidiens en calories.
Les projections de référence font aussi entrer en ligne de compte l’attention croissante que les
consommateurs accordent au lien entre alimentation et santé, laquelle devrait stimuler la consommation
de volaille et de poisson et faire diminuer la consommation de viande rouge et de sucre. Des mesures
visant à encourager des choix alimentaires sains et à réduire la consommation de produits pouvant
favoriser le surpoids, l’obésité et les maladies non transmissibles liées à l’alimentation, comme le diabète,
sont mises en œuvre ou envisagées dans de nombreux pays, tels que l'Afrique du Sud, le Chili, la France,
le Mexique, la Norvège et le Royaume-Uni. La mise en place d’un étiquetage fournissant des informations
nutritionnelles sur les produits alimentaires, ainsi que de réglementations qui limitent la publicité à
destination des jeunes pour les aliments ultra transformés, fait aussi partie des dispositions prises en
compte dans l’évaluation des futures préférences des consommateurs.
Les consommateurs devraient être de plus en plus sensibles aux effets de leurs choix sur l’environnement,
ce qui limite les projections de croissance de la demande de produits comme l’huile de palme, la viande
bovine et le coton non biologique. À l’inverse, ces préoccupations soutiennent la hausse de la demande
de produits bruts renouvelables à usage non alimentaire, employés par exemple dans la fabrication de
biocarburants et l’industrie des emballages, des cosmétiques et des produits pharmaceutiques.
Comme l’indique le Graphique 1.2, les Perspectives définissent quatre grandes catégories d’utilisation des
produits agricoles de base. Équivalant actuellement à 52% des calories produites par l’agriculture
mondiale, l’alimentation humaine en est la principale. L’alimentation animale représente environ 31% des
calories produites et les 17% restants sont employés pour produire des biocarburants, des semences ou
des matières premières destinées à l’industrie.
D’après les projections, ces proportions ne devraient guère changer au cours de la décennie à venir, aucun
bouleversement structurel n’étant attendu dans la consommation (Graphique 1.5). Les céréales
alimentaires (riz, blé), les racines et les tubercules, les légumineuses, le sucre, les huiles végétales et
l’ensemble des produits de l’élevage resteront utilisés principalement dans l’alimentation humaine.
L’alimentation animale demeurera le principal débouché des céréales secondaires et des tourteaux
protéiques.
L’utilisation des produits agricoles varie en fonction du niveau de développement des pays
(Graphique 1.6). Dans les pays à faible revenu, les consommateurs puisent leurs calories pour l’essentiel
dans les produits végétaux. Le niveau de vie ne permet pas d’y investir une grande partie de la production
végétale intérieure dans la production d’aliments pour animaux non-ruminants, les calories d’origine
animale étant trop chères pour les consommateurs.1 La proportion de la consommation de calories
imputée à l’alimentation humaine est par ailleurs majorée, du fait que des produits animaux sont importés
de pays à revenu élevé ou intermédiaire de la tranche inférieure ou supérieure, où les calories sont
comptabilisées dans l’alimentation animale. La part de l’alimentation humaine dans les pays à faible
revenu devrait se hisser à 74% d’ici la fin de la période de projection, la croissance de la demande
alimentaire intérieure étant plus rapide que celle de la demande intérieure d’aliments pour animaux et de
matières premières renouvelables destinées à l’industrie. À l’inverse, dans les pays à revenu élevé, la
structure de la demande de produits agricoles est favorable à davantage de transformation et l’utilisation
alimentaire directe ne représente que 43% de la consommation totale. En Amérique du Nord, par exemple,
le vaste secteur des biocarburants et le secteur de l’élevage, important et gros consommateur d’aliments
du bétail, absorbent l’essentiel de la production végétale. L’emploi des produits agricoles sous forme
d’aliments pour animaux devrait par ailleurs s’accroître en particulier dans les régions à revenu
intermédiaire de la tranche supérieure au cours de la période de projection, principalement sous l’effet de
la croissance du secteur de la viande stimulée par les exportations. Les pays concernés continueront
probablement de s’appuyer sur leurs ressources et leur compétitivité pour s’approprier les fruits de l’essor
du secteur de l’élevage.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
30
1200
1000
800
600
400
200
2029
2029
2029
2029
2029
2029
2029
2029
2029
2029
2029
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
2017-19
Maïs Autres cér. Riz Blé Oléagineux Légumineuses Racines Viande Produits Poissons Sucre
second. et produits et tubercules laitiers
Note : la trituration des graines oléagineuses n’est pas indiquée, car les usages des huiles végétales et des tourteaux protéiques sont inclus
dans le total ; tous les produits laitiers sont comptabilisés en équivalent matière sèche ; le sucre utilisé pour produire des biocarburants provient
de canne et de betterave, converties en équivalents sucre.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141114
Graphique 1.6. Utilisations des produits agricoles – Parts des calories, par catégories de revenus
Note : les 38 pays et 11 agrégats régionaux du scénario de référence sont classés dans quatre catégories selon le revenu par habitant de
chacun d’eux en 2018. Les limites appliquées sont les suivantes : faible, < 1 550 USD ; intermédiaire de la tranche inférieure, < 3 895 USD ;
intermédiaire de la tranche supérieure, < 13 000 USD ; élevé, > 13 000 USD.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141133
Graphique 1.7. Consommation par habitant des principales catégories de produits alimentaires
(en équivalents calories), par catégories de revenus
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Monde Revenu élevé Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire inférieur Faible revenu
supérieur
Note : les 38 pays et 11 agrégats régionaux du scénario de référence sont classés dans quatre catégories selon le revenu par habitant de
chacun d’eux en 2018. Les limites appliquées sont les suivantes : faible, < 1 550 USD ; intermédiaire de la tranche inférieure, < 3 895 USD ;
intermédiaire de la tranche supérieure, < 13 000 USD ; élevé, > 13 000 USD. La catégorie des aliments de base comprend les céréales, les
racines et tubercules, et les légumineuses. Celle des produits animaux se compose de la viande, des produits laitiers (à l’exclusion du beurre),
des œufs et du poisson. Celle des matières grasses englobe le beurre et les huiles végétales. La catégorie « autres » contient les fruits, les
légumes, etc.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141152
Globalement, la consommation alimentaire agrégée (mesurée en calories) devrait, selon les projections,
s’accroître de quelque 3 % dans les dix prochaines années et se hisser juste au-dessus de 3 000 kcal en
2029, les matières grasses et les aliments de base représentant environ 50 % des calories
supplémentaires. C’est la consommation de matières grasses qui devrait connaître le taux de croissance
le plus élevé (9 %). Les aliments de base restent la catégorie d’aliments la plus importante toutes
catégories de revenus confondues. Sauf dans les pays à revenu élevé, les consommateurs de tous les
pays devraient, d’après les projections, puiser davantage de calories dans les aliments de base.
Néanmoins, étant donné que les produits d’origine animale, les matières grasses, le sucre et d’autres
aliments continuent de gagner du terrain dans les régimes alimentaires à l’échelle mondiale, la part des
aliments de base dans le panier alimentaire devrait se contracter d’ici 2029 dans toutes les catégories de
revenus, quoiqu’à des rythmes différents.
Dans les pays à revenu élevé, la consommation alimentaire par habitant mesurée en calories se
maintiendra au niveau actuel. Les revenus continuant d’augmenter et les préférences des consommateurs
d’évoluer, le remplacement des aliments de base, des édulcorants et des matières grasses par des
aliments de plus haute valeur se poursuivra, en faveur surtout de produits riches en micronutriments
comme les fruits, les légumes, les graines, les fruits à coque et, dans une moindre mesure, les produits
d’origine animale.2 Comme les pays à revenu élevé doivent importer la plupart de ces fruits, dont les fruits
à coque, et de ces légumes, cette évolution offre des débouchés commerciaux aux pays exportateurs
potentiels. On s’attend à ce qu’une hausse des investissements nationaux et étrangers dans les régions
de production (Afrique subsaharienne, par exemple) permette d’exploiter ces opportunités commerciales.
S’agissant de la consommation de produits d’origine animale, la croissance sera limitée du fait que la
consommation de viande et de produits laitiers est proche de la saturation, mais aussi en raison des
préoccupations environnementales et relatives à la santé.
Dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, la consommation alimentaire totale devrait
s’accroître de 4 % environ d’ici 2029. Comme les consommateurs de bon nombre de ces pays préfèrent
nettement la viande, 38 % des calories supplémentaires proviendront de produits d’origine animale et 26%
de matières grasses et autres aliments.
D’après les projections, dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, la consommation
alimentaire devrait s’élever de 7 % (173 kcal) pendant la décennie à venir, soit la plus forte progression
des quatre catégories de revenus. Toutefois, le revenu disponible y étant limité, les matières grasses et
les aliments de base continueront de représenter la moitié de l’augmentation, tandis que la hausse de la
consommation de produits relativement plus onéreux comme les fruits, les légumes et les produits
d’origine animale restera limitée.
Dans les pays à faible revenu, l’alimentation continuera globalement de s’appuyer largement sur les
produits de base, qui représenteront encore 70% des apports journaliers de calories. Au cours de la
décennie à venir, près de 40 % des calories supplémentaires devraient être fournies par les céréales et
les racines et tubercules. Les édulcorants seront la deuxième source de croissance des apports en
calories, moyennant 30 % de l’augmentation totale. La hausse de la consommation de produits d’origine
animale et d’autres aliments de haute valeur (les fruits et légumes, par exemple) restera cependant limitée
en raison des contraintes de revenu. Ces produits étant plus chers, les consommateurs des pays à revenu
intermédiaire de la tranche inférieure et à faible revenu ne pourront diversifier leur alimentation que
marginalement.
Les protéines alimentaires jouent un rôle vital dans la sécurité alimentaire et la nutrition. Elles sont
essentielles à la croissance, à la survie et à la structure des tissus; elles sont nécessaires à la formation
d’anticorps et ont des fonctions déterminantes dans le métabolisme humain; et elles constituent une
source d’énergie. Les sources végétales comme les légumineuses et les céréales, dont le blé, peuvent
fournir une grande partie de la totalité des protéines nécessaires, mais c’est surtout dans les protéines
d’origine animale que l’on trouve les acides aminés essentiels.
Étant donné que les revenus par habitant sont globalement en hausse et que les prix réels des aliments
diminuent, la demande de produits d’origine animale a augmenté au cours de la décennie écoulée. Cette
progression est également favorisée par l’urbanisation, qui facilite la transformation à grande échelle de
la viande et du lait. De plus, le secteur de la vente au détail investit dans l’amélioration de la chaîne du
froid, ce qui permet aux denrées périssables, dont les produits animaux, de parcourir de plus grandes
distances à un coût moindre entre le producteur et le consommateur, tout en conservant leurs
caractéristiques nutritionnelles et organoleptiques. Dans le prolongement de ces évolutions, la disponibilité
par habitant totale de protéines devrait se hisser, au niveau mondial, à 85 g par jour en 2029, contre 83 g
par jour pendant la période de référence. En ce qui concerne la composition des sources de protéines, les
différences liées aux revenus persisteront, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche
inférieure demeurant, selon les projections, très tributaires des protéines d’origine végétale Cela peut
s’expliquer par un revenu moyen des ménages plus bas et une moindre disponibilité des protéines
d’origine animale imputable à un déficit de chaînes d’approvisionnement à même de transporter et de
conserver la viande fraîche correctement (Graphique 1.8). Cependant, les protéines animales continueront
de représenter l’essentiel de la consommation de protéines dans les régions à revenu élevé d’Amérique
du Nord, d’Europe et d’Asie centrale.
Globalement, les protéines d’origine animale devraient constituer une plus grande partie de la disponibilité
quotidienne totale par habitant. La hausse de leur consommation sera particulièrement prononcée dans
les pays à revenu intermédiaire des tranches supérieure et inférieure, où l’on s’attend à ce que la
disponibilité journalière par habitant de viande et de poisson augmente de 8 % et 16 %, respectivement.
La croissance de la demande de viande et de poisson liée au revenu en Chine, qui devrait voir la
disponibilité journalière par habitant s’élever de 11 %, apportera la contribution la plus importante dans le
groupe des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Dans les pays à revenu intermédiaire
de la tranche inférieure, la consommation de protéines animales augmente plus vite que dans toutes les
autres catégories de revenus, mais l’apport par habitant reste sensiblement inférieur au niveau atteint dans
les pays à revenu élevé et à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Modeste de longue date, la
consommation de protéines animales en Inde, notamment la consommation de viande, influe fortement
sur la tendance observée dans le groupe de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Par ailleurs, les préoccupations environnementales et sanitaires croissantes des consommateurs
favoriseront probablement une transition des sources animales de protéines vers d’autres sources de
protéines (végétaux et insectes, par exemple), ainsi que, plus immédiatement, le remplacement de la
viande rouge, en particulier de la viande bovine, par la volaille et le poisson, que les consommateurs jugent
plus sains. Ces changements seront particulièrement nets dans les pays à revenu élevé. La demande de
volaille dans les pays à faible revenu sera fonction de l’accessibilité financière de ce produit par rapport à
celle d’autres types de viande, des qualités supérieures qu’on lui prête sur le plan de la santé et de son
acceptabilité culturelle en général.
Graphique 1.8. Consommation par habitant des principales catégories de produits alimentaires
(en équivalents protéines), par catégories de revenus
Aliments de base Produits d’origine animale Autres
g/jour/personne
120
100
80
60
40
20
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Monde Revenu élevé Revenu intermédiaire supérieur Revenu intermédiaire inférieur Faible revenu
Note : les 38 pays et 11 agrégats régionaux du scénario de référence sont classés dans quatre catégories selon le revenu par habitant de
chacun d’eux en 2018. Les limites appliquées sont les suivantes : faible, < 1 550 USD ; intermédiaire de la tranche inférieure, < 3 895 USD ;
intermédiaire de la tranche supérieure, < 13 000 USD ; élevé, > 13 000 USD. La catégorie des aliments de base comprend les céréales, les
racines et tubercules, et les légumineuses. Celle des produits animaux se compose de la viande, des produits laitiers (à l’exclusion du beurre),
des œufs et du poisson. La catégorie « autres » contient les fruits, les légumes, etc.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141171
Du fait de l’évolution des habitudes alimentaires dans le monde, qui joue en faveur des aliments d’origine
animale, une plus grande quantité de produits cultivés et d’autres produits agricoles ou de poisson est
employée pour nourrir les animaux. Actuellement, environ 1.7 milliard de tonnes de céréales, de tourteaux
protéiques et de divers sous-produits de la transformation (drêches de distilleries, son de céréales, par
exemple) sont utilisées à cette fin. D’ici 2029, ce volume devrait atteindre près de 2 milliards de tonnes.
Cette augmentation est principalement due à la poursuite de l’expansion des troupeaux et de la production
aquacole dans les pays à revenu intermédiaire et à faible revenu. Les Perspectives tablent en outre sur
une nouvelle intensification de l’élevage, aquaculture comprise, qui passe par l’utilisation de davantage
d’aliment par unité produite, principalement pour accélérer la finition et, ce faisant, mieux rentabiliser les
investissements en capital fixe. C’est ainsi que les économies avancées recourant à des technologies de
production à forte intensité en capital font en général un usage intensif des aliments pour animaux. Elles
élèvent aussi dans la plupart des cas les races les plus performantes, y compris en aquaculture, à l’origine
des taux de conversion alimentaire les plus élevés. Ainsi, au cours de la décennie à venir, deux tendances
s’équilibrant mutuellement devraient se manifester dans la demande d’alimentation animale: une
intensification et des gains d’efficience. Selon les hypothèses retenues dans les Perspectives, après une
période d’intensification de l’utilisation d’aliments dans le monde entamée en 2010, qui a contrebalancé
l’amélioration globale de l’efficience de la production de volaille, la professionnalisation en cours de
l’élevage dans les économies émergentes entraînera une nouvelle intensification qui, toutefois, sera
compensée dans la décennie à venir par des gains d’efficience résultant d’investissements des
exploitations modernes dans la génétique, la technologie de l'alimentation animale et la gestion des
troupeaux (Graphique 1.9).
3.9
3.8
3.7
3.6
2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029
Note : ce ratio tient compte uniquement des aliments confectionnés avec des céréales, des oléagineux et certains sous produits, de sorte qu’il
surestime quelque peu l’efficacité alimentaire des secteurs de l'élevage et de l'aquaculture. Dans les systèmes pâturants, les bovins et ovins
transforment en viande et en lait des aliments auxquels les humains ne peuvent pas accéder directement. De même, dans les exploitations non
commerciales, les porcins et les volailles sont encore nourris avec des déchets organiques. Sous sa forme élémentaire, l’aquaculture s’appuie
uniquement sur les ressources alimentaires naturellement présentes. Étant donné que la valeur nutritionnelle de ces sources d’alimentation des
animaux est difficile à chiffrer, elle n’est pas prise en compte dans les calculs.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141190
Dans les exploitations commerciales, les animaux sont nourris principalement avec des aliments
composés, pour produire des protéines de haute valeur sous la forme de viande, de poisson, d’œufs et de
lait. Cette méthode s’appuie sur une vaste gamme d’aliments concentrés riches en énergie et en protéines.
Néanmoins, seule une fraction de cette énergie et de ces protéines passe dans les produits d’origine
animale, poisson compris, destinés à l’alimentation humaine (Graphique 1.10). La plus grande partie
correspond à ce qui est appelé la « ration d’entretien », qui sert uniquement à maintenir l’animal en vie en
répondant à ses besoins élémentaires. Un animal qui reçoit seulement cette ration ne perd pas de poids
et n’en prend pas non plus. Le taux de conversion des aliments pour animaux en aliments pour la
consommation humaine est fonction de l’espèce, de la race, de la technologie de production et du type
d’aliment. Les apports totaux aussi bien en énergie qu’en protéines augmenteront de 15 % environ au
cours de la décennie à venir et, malgré des innovations constantes dans le secteur de l’élevage, la fraction
des apports d’énergie convertie en aliments destinés à la consommation humaine devrait se maintenir
globalement aux alentours de 23 %. L’essentiel des apports en énergie servira donc toujours uniquement
à maintenir l’animal en vie et ne sera pas transformé en produits.
Il ressort également des projections de référence que le rapport entre la production d’aliments d’origine
animale et les apports en protéines nécessaires aux animaux sera globalement fixe. La fraction
récupérable des apports en protéines est légèrement plus importante (27 %) que celle des apports en
énergie. Ne possédant pas l’aptitude des ruminants à convertir l’herbe ou les aliments non protéiques en
viande et en lait, les non-ruminants ont besoin d’autres protéines végétales. Cependant, les protéines
procurées par la viande, le poisson, les œufs et le lait sont considérées comme ayant une valeur nutritive
supérieures pour l’alimentation humaine, que les protéines de blé ou de soja.
7000 400
6000 350
300
5000
250
4000
200
3000
150
2000 100
1000 50
0 0
2017-19 2029 2017-19 2029
Calories (axe de gauche) Protéines (axe de droite)
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141209
Les aliments pour animaux sont très variés et ils sont ordinairement classés selon leur teneur en protéines.
Les tourteaux d’oléagineux sont les principaux aliments riches en protéines, les drêches de distillerie sont
un bon exemple d’aliment à teneur moyenne et les céréales sont classées parmi les aliments pauvres en
protéines. Le Graphique 1.11 illustre la consommation d’aliments composés dans la production de
non-ruminants et la composition des rations selon la teneur en énergie et en protéines. L’intensité
d’utilisation des aliments composés et la place relative des aliments à teneur élevée, moyenne et faible en
protéines présentent de fortes variations entre les pays à revenu élevé, intermédiaire ou faible, en raison
d’écarts entre les technologies de production.
Le groupe des pays à revenu élevé devrait encore améliorer le taux de conversion des aliments pour
animaux aussi bien dans le cas de l’énergie que des protéines grâce à la sélection animale et à des
avancées dans la gestion des troupeaux, sans modification de la composition des rations. Ces réductions
constantes sont rendues possibles par les progrès de la sélection animale et d’autres avancées
technologiques dans le cadre d’une technologie à plus forte intensité d’aliments composés que dans les
pays moins développés.
Actuellement, les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure utilisent beaucoup moins d’aliments
pour animaux par unité produite dans l’élevage de non-ruminants. On s’attend à ce que les filières
porcines, de la volaille et des œufs, dans ces pays, intensifient leur technologie à mesure que les
exploitations se professionnalisent. La concentration des rations en protéines devrait s’accroître
légèrement au fil du temps.
Dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, les agriculteurs maintiendront probablement
au même niveau l’utilisation d’aliments pour animaux par unité produite dans l’élevage de non-ruminants.
La composition des rations ne devrait pas beaucoup évoluer, les projections ne faisant état que d’une très
légère augmentation de la proportion d’aliments riches en protéines. Les petites exploitations, notamment
familiales, qui prédominent dans ces pays, n’intensifieront vraisemblablement pas de façon notable leur
technologie de production.
Graphique 1.11. Structure de l’utilisation d’aliments pour animaux, par catégories de revenus
Intensité de Pays à revenu élevé: énergie Intensité de Pays à revenu élevé: protéines
l'alimentation l'alimentation
animale animale
250 12
200 10
8
150
6
100
4
50 2
0 0
Intensité de Pays à revenu intermédiaire inférieur: énergie Intensité de Pays à revenu intermédiaire inférieur: protéines
l'alimentation l'alimentation
animale
30 animale 1.4
25 1.2
20 1
0.8
15
0.6
10 0.4
5 0.2
0 0
Intensité de Intensité de
l'alimentation Pays à faible revenu: énergie l'alimentation Pays à faible revenu: protéines
animale animale
30 1.2
25 1
20 0.8
15 0.6
10 0.4
5 0.2
0 0
Note : l’intensité d’utilisation des aliments pour animaux indique la quantité d’énergie ou de protéines employée par unité produite dans l’élevage
de non ruminants.
Les 38 pays et 11 agrégats régionaux du scénario de référence sont classés dans quatre catégories selon le revenu par habitant de chacun
d’eux en 2018. Les limites appliquées sont les suivantes : faible, < 1 550 USD ; intermédiaire de la tranche inférieure, < 3 895 USD ; intermédiaire
de la tranche supérieure, < 13 000 USD ; élevé, > 13 000 USD.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141228
Dans les pays à faible revenu, l’élevage devrait rester largement l’apanage de petits producteurs, qui
s’approvisionnent pour l’essentiel localement en aliments pour animaux. Les exploitations les plus
commerciales sont en général les élevages de volaille, lesquels devraient connaître l’expansion la plus
rapide. La diminution de l’utilisation d’aliments par unité produite dont les projections font état est due à la
place croissante de la volaille dans la production totale de l’élevage de non-ruminants. L’intensification de
la technologie de production est limitée par un manque de capitaux à investir, qui tient principalement à la
petite taille des exploitations et au sous-développement des marchés financiers et des chaînes de valeur
dans l’agriculture des pays concernés.
%
60
50
40
30
20
10
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Céréales Maïs Blé Autres céréales Canne à sucre Huile végétale Mélasse Racines et
second. tubercules
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141247
Par contre, on s’attend à ce que la part des biocarburants dans l’utilisation mondiale de canne à sucre se
hisse à 25 % en 2029, contre 23 % pendant la période de référence. Cette progression peut être attribuée
en grande partie à l’extension prévue du programme brésilien RenovaBio, qui vise à réduire les émissions
de GES dues aux carburants d’ici 2028. Au Brésil, l'éthanol est employé soit mélangé avec de l’essence,
soit pur sous forme d’éthanol anhydre, ce qui dope notablement la part de ce produit dans la consommation
totale de carburant par rapport aux pays qui recourent principalement à des mélanges peu concentrés.
L’incorporation d’éthanol à un taux plus élevé est encouragée par un allègement des taxes, ce qui le rend
plus compétitif que les carburants fossiles. Ces mesures continueront d’aider le Brésil à respecter ses
engagements de réduction des émissions de GES, à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations
d’essence et à soutenir son secteur de la canne à sucre, qui assure 1.15 million d’emplois directs. Dans
d’autres pays d’Amérique latine, comme la Colombie, le Paraguay et le Pérou, le secteur de la canne à
sucre demande tout autant de main-d’œuvre et, en zone rurale, procure aux agriculteurs une proportion
notable de leurs revenus. Pour protéger ces emplois, les pouvoirs publics soutiendront la demande de
canne à sucre des fabricants de biocarburant en restreignant les importations d’éthanol et en imposant
l’incorporation de ce produit dans les carburants.
Les pays d’Asie ne recourent guère à la canne à sucre pour produire de l’éthanol, en partie parce
qu’accroître son utilisation nécessiterait davantage de terres, ce qui pourrait nuire à la production de
céréales destinées à l’alimentation humaine et donc menacer la sécurité alimentaire. Compte tenu de ces
contraintes, la mélasse, sous-produit de la fabrication du sucre de canne, est l’une des principales matières
de base utilisées pour produire de l’éthanol. La proportion de sa production utilisée pour fabriquer des
biocarburants devrait passer de 49% au cours de la période de référence à 54 % en 2029. La part des
biocarburants dans la demande de racines et tubercules devrait quant à elle passer de 2 % à quelque 4 %
dans le même temps, la Chine étant à l’origine de la majeure partie de cette progression.
L’utilisation d’huiles végétales comme biocarburant est censée se maintenir à 30 Mt, mais sa part de
l’utilisation mondiale d’huiles végétales devrait passer de 14 % pendant la période de référence à 12 %
environ en 2029. Outre la diminution attendue de la consommation de gazole contenant du biocarburant
dans l’Union européenne, de nouvelles dispositions réglementaires limitent le recours à des matières de
base (principalement l’huile de palme) cultivées dans des écosystèmes qui séquestrent du dioxyde de
carbone, comme les forêts, les zones humides et les tourbières. Cependant, l’augmentation de la demande
de biodiesel à base d’huile de palme, principalement dans les pays d’Asie du Sud-Est, compensera sa
baisse dans l’Union Européenne. L’Indonésie et la Thaïlande devraient continuer de soutenir l’utilisation
de l’huile de palme produite localement dans la fabrication de biodiesel. L’Indonésie, par exemple, applique
un système de prélèvements variables pour faire en sorte que son industrie des biocarburants soit
approvisionnée en matières de base produites sur place, en taxant les exportations d’huile de palme.
Autres utilisations
Outre l’alimentation humaine, l’alimentation animale et les biocarburants, les produits agricoles pris en
compte dans les Perspectives sont utilisés à des fins multiples. Les semences, les pertes après récoltes,
les déchets et l’ensemble des applications industrielles, à l’exception des biocarburants, y sont donc
rassemblés dans la grande catégorie des « autres utilisations ». Les applications industrielles
comprennent la production d’amidon, de spiritueux, de papier, de textiles et de produits pharmaceutiques
avec des céréales. Le maïs, en particulier, prend de l’importance dans la fabrication de bioplastique
employé pour produire des emballages alimentaires, des bouteilles, des ustensiles de cuisine, des pailles,
etc. Le riz devrait gagner du terrain dans l’industrie cosmétique. Les nettoyants visage, gels de douche et
produits capillaires contiendront de plus en plus d’ingrédients à base de cette céréale, notamment dans
les pays d’Asie. La mélasse, sous-produit de la production de sucre de canne ou de betterave, est
employée dans la production de levure, de vinaigre, d’acide citrique, de vitamines, d’acides aminés et
d’acide lactique, entre autres. Les huiles végétales entrent dans la composition de produits cosmétiques
Mt %
140 30
120 25
100
20
80
15
60
10
40
20 5
0 0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Maïs Riz Blé Autres céréales Soja Huile végétale Autres oléagineux Mélasse
second.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141266
1.3. Production
Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO présentent des projections des tendances futures de
la production des principaux produits de l’élevage (viande, produits laitiers, œufs et produits halieutiques
et aquacoles) et produits végétaux (céréales, oléagineux, racines et tubercules, légumineuses, canne et
betterave à sucre, huile de palme et coton) utilisés pour l’alimentation humaine, l’alimentation animale ou
pour fabriquer des biocarburants. Ces projections décomposent la croissance de la production agricole
selon ses principaux déterminants, à savoir la croissance du rendement des cultures, l’intensification des
cultures, l’agrandissement des surfaces agricoles, l’augmentation de la production par animal et
l’accroissement des troupeaux. Elles montrent ainsi comment les réponses de la production à
l’augmentation de la demande de produits agricoles de base varient selon les secteurs et régions.
D’après les projections, la production agricole mondiale devrait s’accroître dans les dix années à venir en
réaction à la hausse de la demande, mais moins vite qu’au cours des décennies passées. La majeure
partie de cette augmentation devrait être imputable à des améliorations de la productivité découlant de
l’intensification et du changement technologique en cours, avec pour conséquence une nouvelle baisse
des prix réels des produits agricoles de base, malgré des obstacles croissants à l’agrandissement des
surfaces agricoles dans certaines régions.
En ce qui concerne les cultures, notamment, il ressort des projections que l’amélioration des rendements
expliquera la quasi-totalité de l’augmentation de la production, seul un petit agrandissement des surfaces
cultivables étant nécessaire au niveau mondial. Cependant, l’importance relative de l’accroissement de la
productivité (c’est-à-dire de la hausse des rendements et de l’intensification des cultures) et de
l’agrandissement des surfaces cultivables variera selon les régions et les produits, en écho à des
différences dans la disponibilité et le coût des terres et autres ressources. Les gains de productivité
proviendront d’un usage plus intensif des intrants agricoles (engrais, pesticides et irrigation), lequel peut
limiter les superficies nécessaires à la production, ainsi que de changements technologiques (variétés
végétales améliorées par exemple) et d’améliorations de l’efficacité technique (pratiques culturales plus
performantes) réduisant les besoins en intrants par unité produite.
La croissance mondiale de la production animale résultera à la fois d’améliorations des rendements
(c’est-à-dire d’un accroissement de la production par animal) et d’une augmentation du nombre d’animaux.
Comme dans le secteur des cultures, une combinaison d’intensification (recours accru à des aliments
riches en énergie et en protéines, par exemple), de changements techniques (nouveaux progrès dans la
sélection animale, entre autres) et d’améliorations de l’efficacité technique (lutte contre les maladies et
meilleures pratiques de gestion) sera favorable à l’accroissement de la productivité à l’échelle mondiale.
La hausse du nombre d’animaux jouera un rôle important, en particulier dans les pays à faible revenu et
les économies émergentes, d’où devrait provenir la majeure partie de la croissance de la production
pendant la décennie à venir.
Le secteur agricole se voit tenu d’accroître sa production pour répondre à une demande en augmentation,
mais aussi de le faire de façon durable. Si l’intensification de la production agricole lui a permis de nourrir
une population croissante et de limiter l’agrandissement de la surface agricole, certaines pratiques n’en
ont pas moins accentué les problèmes environnementaux et menacent la durabilité. À l’origine d’un
cinquième des émissions mondiales de GES, le secteur de l’agriculture, de la foresterie et des autres
affectations des terres (AFAT) est l’un des principaux responsables du changement climatique. Il a donc
un rôle essentiel à jouer dans la réduction de ces émissions et dans la limitation de la hausse de la
température mondiale en deçà de 2°C prévue par l’Accord de Paris. L’agriculture est aussi l’un des
secteurs les plus exposés au changement climatique, qui portera atteinte à la productivité des cultures et
de l’élevage dans la plupart des régions, notamment si rien n’est fait en faveur de l’adaptation, et qui
entraînera une relocalisation des productions agricoles. Il pourrait en résulter une plus grande volatilité de
l’offre et des prix dans les décennies à venir.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
42
mrd USD %
1200 30
1000 25
800 20
600 15
400 10
200 5
0 0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Inde Chine Asie pacifique Afrique subsah. Proche-Orient et Europe et Asie Amérique du Nord Amérique latine et
Afrique du Nord Centrale Caraïbes
Note : ce graphique indique la valeur nette estimée de la production des produits agricoles, halieutiques et aquacoles pris en compte dans les
Perspectives, en milliards USD et à prix constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141285
Actuellement, c’est la région Asie-Pacifique qui contribue le plus à la production agricole mondiale: elle
représente près de la moitié de la production totale. L’Europe et l’Asie centrale et les Amériques en
assurent quant à elles 45 % (Graphique 1.14). Au cours de la prochaine décennie, c’est probablement en
Asie-Pacifique que la production des cultures, de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture augmentera le
plus (17 %) - principalement sous l’effet d’une forte progression en Inde (25 %) – et en Amérique latine
(15 %). L’accroissement de la production sera plus modéré en Europe et Asie centrale et en Amérique du
Nord, car la productivité agricole y est déjà élevée et l’action publique (mesures de protection de
l’environnement et du bien-être animal, par exemple) y mettra des limites. De leur côté, l’Afrique
subsaharienne et la région Moyen-Orient et Afrique du Nord représentent actuellement une fraction
modeste de la production mondiale de produits agricoles de base. Cependant, sur la base de leur
production limitée et de leur faible productivité, ces deux régions devraient afficher une forte croissance
de leur production dans les dix ans à venir (21 % et 16 %, respectivement). La nette augmentation de la
production dans les régions émergentes et à faible revenu est le reflet d'une hausse des investissements
et du rattrapage technologique, mais aussi de la disponibilité des ressources. Les producteurs de ces
régions réagissent en outre à la hausse attendue de leurs recettes due aux débouchés à l’exportation (par
exemple en Amérique latine) ou à des avantages comparatifs leur permettant de satisfaire une demande
intérieure en progression du fait de la croissance de la population et des revenus (en Afrique
subsaharienne et en Inde, entre autres). Ces opportunités pourraient être particulièrement importantes
dans le cas des fruits et des légumes (voir le Chapitre 11, « Autres produits »).
Pendant la prochaine décennie, l'accroissement de la production devrait provenir pour l'essentiel des gains
de productivité (c'est-à-dire de l'augmentation des rendements et de l'intensification des cultures),
l’agrandissement des surfaces cultivées étant limité à l’échelle mondiale. D’après les projections, la
production végétale mondiale devrait croître de 375 Mt pour les céréales, 80 Mt pour les oléagineux, 42 Mt
pour les racines et tubercules, 16 Mt pour les légumineuses et 3.5 Mt pour le coton, soit une croissance
totale proche de 15 % d’ici 2029 (582 Mt). Les surfaces cultivables, quant à elles, ne devraient guère
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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s’agrandir au niveau mondial (1.3 %). Globalement, on s’attend à ce que la production végétale s’accroisse
moins vite qu’au cours de la décennie écoulée, les rendements étant déjà élevés et les nouvelles
superficies mises en production étant moins étendues (Graphique 1.15).
Note : le graphique ventile la croissance totale de la production (2010-19 et 2020-29) entre agrandissement des surfaces, intensification
moyennant le développement des cultures successives et amélioration des rendements. Il porte sur les cultures suivantes : coton, maïs, autres
céréales secondaires, autres oléagineux, légumineuses, riz, racines et tubercules, soja, betterave sucrière, canne à sucre, blé et huile de palme.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141304
Les régions émergentes et à faible revenu, qui disposent de davantage de terres et de main-d’œuvre,
devraient être à l’origine d’environ 50% de l’augmentation de production végétale mondiale au cours des
dix prochaines années. Les politiques nationales d’autosuffisance alimentaire joueront aussi en faveur de
cette progression, en particulier dans le cas des céréales. Dans la région Asie-Pacifique uniquement, la
production végétale devrait s’accroître au même rythme que pendant la décennie précédente (13 %, soit
248 Mt), principalement sous l’impulsion de la forte croissance enregistrée en Inde. Les projections font
aussi état d’une nette augmentation de la production en Amérique latine (15 %, soit 115 Mt) et en Afrique
subsaharienne (17 %, soit 62 Mt), mais celle-ci part d’un niveau plus bas. L’Europe et l’Asie centrale et
l’Amérique du Nord continueront de contribuer notablement à la production végétale mondiale, maintenant
leur part à 19 % et 17 %, respectivement, d’ici 2029. La croissance de la production sera toutefois plus
limitée dans ces régions, nonobstant une nette progression en Europe orientale.
L’amélioration des rendements devrait être à l’origine de 88 % de l’augmentation de la production végétale
mondiale au cours des dix prochaines années. En Amérique du Nord et en Europe et Asie centrale, où les
rendements sont déjà élevés pour la plupart des cultures, ils connaîtront une hausse moins rapide que
pendant la décennie écoulée. Dans ces régions, leur amélioration sera principalement due à l’adoption de
technologies avancées (sélection végétale, par exemple) et à la mise en œuvre de pratiques culturales
plus performantes. Les rendements s’élèveront sensiblement en Afrique subsaharienne (16 %) et dans la
région Moyen-Orient et Afrique du Nord (12 %), étant donné leur fort potentiel de production, leur recours
accru aux intrants agricoles et la mise en œuvre de meilleures pratiques de gestion agricole, mais aussi
parce qu’ils partent d’un niveau relativement modeste. Ces taux plus élevés se traduiront donc, en valeur
absolue, par des augmentations moins prononcées des rendements pour un certain nombre de cultures.
L’intensification des cultures contribuera également à l’accroissement de la production végétale mondiale,
notamment en Amérique latine, en Afrique subsaharienne et en Asie-Pacifique, où elle représentera 10 à
15 % de la hausse total de la production végétale. Globalement, entre 2020 et 2029, la superficie récoltée
des principales cultures prises en compte dans les Perspectives devrait augmenter de 19.6 Mha, dont
30 % au Brésil et en Argentine. Dans ces deux pays, le développement des doubles cultures maïs/blé et
soja devrait accroître la production du fait d’une exploitation plus intensive des terres déjà cultivées. Cette
pratique joue aussi un rôle croissant dans d’autres régions et pour d’autres cultures, notamment celle du
riz.
L’agrandissement des surfaces cultivables, de son côté, ne devrait représenter que 5 % de la hausse de
la production végétale mondiale et jouera un rôle beaucoup moins important que durant la décennie
précédente, quelle que soit la région. En Afrique subsaharienne, par exemple, il a été à l’origine d’environ
la moitié de de la hausse totale de la production végétale au cours des dix dernières années. Pendant la
période de projection, on s’attend à ce qu’une croissance de la production soit possible sans
agrandissement des surfaces cultivables grâce à des améliorations de la productivité (c’est-à-dire à
l’augmentation des rendements et à l’intensification des cultures) et à l’acquisition et au regroupement
d’exploitations existantes par des investisseurs qui souhaitent disposer d’unités plus grandes et non plus
consacrer des fonds importants au défrichage de nouvelles terres, comme ils le faisaient dans le passé.
L’agrandissement des superficies cultivables ne contribuera notablement à l’accroissement de la
production végétale qu’en Amérique latine, où l’on s’attend à ce qu’il représente 25 % du total, car
davantage de terres sont disponibles dans cette région et les coûts de cette opération y sont moins élevés
(section 1.3).
Malgré la croissance notable des rendements projetée dans les régions émergentes et à faible revenu
dans la décennie à venir, de fortes disparités entre pays et régions devraient persister en la matière. Ce
phénomène est dû en partie à la diversité des conditions agroécologiques, mais aussi à des différences
dans l’accès aux intrants agricoles comme les engrais et les variétés végétales améliorées, ou dans l’accès
aux technologies et au capital humain. Par ailleurs, les écarts de rendements entre régions sont en général
très variables selon le type de culture (Graphique 1.16).
Graphique 1.16. Projections des rendements des cultures dans certains pays et régions en 2029
États Unis Chine Brésil Inde Union européenne Afrique subsah. Russie Australie Moyenne mondiale
Rendements (t/ha)
12
10
0
Maïs Blé Autres céréales second. Riz Autres oléagineux Soja Légumineuses
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141323
D’après les projections, en 2029, les rendements du maïs devraient se situer entre 2.7 t/ha en Afrique
subsaharienne et près de 12 t/ha aux États-Unis, principal pays producteur et exportateur dans le monde.
Dans ce dernier, le recours intensif aux intrants, conjugué à des progrès constants dans la sélection
végétale, permettra une nouvelle amélioration des rendements au cours de la décennie à venir. De même,
le rendement moyen du riz en Australie devrait être porté à 12.4 t/ha en 2029, du fait de l’usage intensif
des intrants (engrais, pesticides, irrigation) et de la mise en œuvre de bonnes pratiques de culture sur les
terres les plus appropriées. C’est presque huit fois le rendement moyen de la riziculture projeté en Afrique
subsaharienne (1.6 t/ha), où la disponibilité et la qualité des engrais sont limitées et où les épandages sont
les moins abondants de toutes les régions. Les rendements moyens sont aussi influencés par les récoltes
avortées du fait des sécheresses ou des invasions de criquets pèlerins, qui sont fréquentes en Afrique
subsaharienne. Globalement, ces tendances dans les rendements des céréales mettent en lumière la
nécessité d’accroître les transferts de technologies entre régions du monde, afin de continuer à réduire les
écarts de rendements. Cela dit, la poursuite de la croissance des rendements des céréales dans toutes
les régions permettra d’obtenir une augmentation de la production mondiale sans agrandir les surfaces
cultivables.
En ce qui concerne les oléagineux et les cultures traditionnelles comme les légumineuses, les écarts de
rendement sont moins prononcés. En 2029, les rendements des légumineuses dans l’Union européenne,
l’une des régions les plus productive, ne seront que trois fois supérieurs à ceux de l’Inde, premier
producteur mondial. L’augmentation de la production mondiale d’oléagineux et de légumineuses devrait
être imputable en partie à un agrandissement des surfaces, dans la mesure où l’amélioration des
rendements sera plus limitée dans la décennie à venir. Cet agrandissement reste important également
dans le cas d’autres cultures comme le coton (non représenté dans le graphique 1.16), car la progression
des rendements dans les principaux pays producteurs (l’Inde, par exemple) ne devrait pas être suffisante
pour répondre à l’accroissement de la demande mondiale.
Dans l’ensemble, la hausse des rendements plus sensible dans les régions émergentes et à bas revenu,
en termes relatifs, se traduira par une augmentation relativement modeste en valeur absolue, étant donné
leurs faibles niveaux de départ. En 2029, les rendements moyens des cultures en Inde et en Afrique
subsaharienne, par exemple, devraient rester largement inférieurs à ceux de tous les pays qui font la
course en tête, y compris de certains pays/régions où les conditions naturelles sont comparables (Asie du
Sud-Est et Amérique latine, par exemple). Il en ressort que beaucoup de pays seront encore loin d’avoir
atteint leurs rendements potentiels et, donc, leur potentiel de production à la fin de la période de projection.
Sous l’effet d’incitations appropriées, une nouvelle intensification de la production végétale aura lieu pour
répondre à la hausse de la demande de produits végétaux, notamment dans les pays qui n’ont pas atteint
leur potentiel de rendement et de production. Une augmentation de la production est supposée plus
efficiente, sur le plan économique, si elle passe par l’intensification de la production (accroissement de la
production par unité de superficie) que par l’agrandissement des surfaces agricoles étant donné les
conditions économiques et la politique qui prévalent. Une utilisation plus intensive des intrants agricoles,
en particulier, a permis de nourrir une population croissante avec une augmentation relativement modeste
des surfaces exploitées. Néanmoins, l’intensification des pratiques agricoles (drainage, travail du sol, etc.)
et, en particulier, le recours plus intensif aux engrais et aux pesticides, peuvent accentuer certains
problèmes environnementaux et menacer la durabilité (section 1.3). Dans la plupart des régions du monde,
des gains d’efficience sont encore possibles moyennant l’adoption de technologies plus avancées (comme
l’agriculture de précision) ou la mise en œuvre de meilleures pratiques de gestion agricole, ce qui
permettrait de produire davantage sans augmentation, ou avec une augmentation moins que
proportionnelle, de l’utilisation des intrants, qu’il s’agisse de ressources naturels ou de produits chimiques.
Outre les systèmes conventionnels nécessitant beaucoup d’intrants, d’autres systèmes de production
agricole ont vu le jour. En réduisant ou en éliminant les intrants chimiques ou en raccourcissant les circuits
d’approvisionnement, certains d’entre eux visent à faire diminuer l’empreinte écologique de l’agriculture
commerciale. L’agriculture biologique, par exemple, a moins d’impact sur l’environnement et produit moins
d’aliments – par unité de surface utilisée. Des études montrent que ses rendements sont de 20 % inférieurs
à ceux de l’agriculture conventionnelle, ce qui signifie qu’elle nécessite beaucoup plus de surface pour
produire les mêmes quantités (De Ponti, Rijk and Van Ittersum, 2012[1]). Cela pose un certain nombre de
problèmes, étant donné la disponibilité limitée des terres propres à l’agriculture et les effets néfastes sur
l'environnement de l’agrandissement des surfaces agricoles (section 1.3).
L’agriculture biologique se développe dans le monde. Elle représente déjà 7.5 % de la superficie agricole
totale dans l’Union européenne, par exemple, et plus de 20 % dans certains États membres (comme
l’Autriche, l’Estonie et la Suède) (Eurostat, 2020[2]). Au cours de la décennie à venir, elle pourrait atteindre
un poids suffisant, dans l’Union européenne, pour influencer la consommation moyenne d’engrais par
hectare, et éventuellement les rendements moyens des cultures. Quoi qu’il en soit, dans les principales
régions productrices, la production végétale devrait rester pour l’essentiel le fait des systèmes
conventionnels à forte consommation d'intrants.
Viande porcine Viande de volaille Viande bovine Viande ovine Lait Oeuf Poisson Croissance annuelle 2020-29 (axe de droite)
Mt % p.a.
450 2
400 1.8
350 1.6
1.4
300
1.2
250
1
200
0.8
150
0.6
100 0.4
50 0.2
0 0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Asie pacifique Afrique subsah. Proche-Orient et Afrique Europe et Asie Centrale Amérique du Nord Amérique latine et
du Nord Caraïbes
Dans l’ensemble, la production de viande bovine devrait connaître une croissance d’environ 9 % au cours
de la période de projection. Cette hausse sera attribuable pour l’essentiel à l’Asie-Pacifique (2 Mt), en
particulier à la Chine et au Pakistan, et à l’Amérique latine (1.5 Mt); ces deux régions représentant plus de
la moitié de l’augmentation totale. La production de viande bovine s’accroîtra aussi en Amérique du Nord
(0.8 Mt), sous l’effet des coûts modestes des aliments pour animaux et de prévisions encourageantes en
ce qui concerne les prix, liées à une demande intérieure soutenue. Toutefois, dans l’Union européenne,
la faible rentabilité du secteur bovin, qui peut s’expliquer en partie par la baisse de la demande intérieure,
et les gains d’efficience importants dans le secteur laitier se sont traduits par une contraction du cheptel
ces dernières années. Il devrait en résulter une baisse de 6 % (-0.4 Mt) de la production de viande bovine
dans les dix prochaines années.
D’après les projections, la production de viande porcine croîtra de 11 Mt d'ici 2029 (9 %). Cette évolution
viendra en grande partie de Chine, qui devrait représenter 60 % de l’accroissement de la production
mondiale dans la décennie à venir (6.5 Mt). Il ressort des projections que l’épidémie de peste porcine
africaine continuera de porter atteinte à la production en Chine et dans d’autres pays d’Asie de l’Est et du
Sud-Est pendant les cinq années à venir, mais la production devrait se redresser graduellement d’ici 2025.
Dans l’Union européenne, des restrictions environnementales entraîneront probablement une diminution
de la production de viande porcine de 2 % (-0.5 Mt) au cours de la période de projection.
Parmi tous les produits d’origine animale, ce sont les produits laitiers qui devraient connaître la croissance
la plus forte dans les dix prochaines années en raison d’une forte demande. La production de lait devrait
s’accroître de 20 %, l’Inde et le Pakistan représentant 60 % de la hausse totale. Le secteur réagit au faible
niveau des coûts de production et à des prix annoncés en hausse. Les prix du lait sont soutenus par une
demande importante, en particulier de produits frais dans les pays d'Asie (Inde, Pakistan). En Afrique, la
forte croissance démographique et l’arrivée de systèmes de réfrigération devraient aussi se traduire par
une augmentation de la demande de produits laitiers. D’après les projections, la production d’œufs
s’accroîtra globalement de 13 %, la Chine et l’Inde représentant 45 % de la hausse totale.
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
-0.5
Production Nombre Production Nombre Production Nombre Production Nombre Production Nombre Pâturage Alim. Anim.
d'animaux d'animaux d'animaux d'animaux d'animaux
Viande de volaille Viande porcine Viande ovine Viande bovine Lait Intrants
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141361
D’après les projections, la production de viande ovine et les troupeaux augmenteront eux aussi
parallèlement dans les dix prochaines années, l’élevage ovin étant dans la majeure partie du monde une
activité pastorale extensive. La forte hausse de la production en Afrique subsaharienne (2.3 % par an),
notamment, s’appuiera sur un accroissement sensible du cheptel, étant donné les progrès jusqu'à présent
limités de l'amélioration génétique dans la région. Globalement, le manque de capitaux à investir, la
disponibilité limitée d'aliments pour animaux et des facteurs environnementaux tels que la désertification
et les invasions de criquets sont encore aujourd’hui autant de freins structurels à l'intensification. Ces
éléments ont une influence particulièrement prononcée dans le cas des ruminants (bovins, ovins et
caprins).
La production de lait, de viande bovine et de viande porcine devrait pour sa part progresser plus vite que
le nombre d’animaux dans toutes les régions, compte tenu d’une nouvelle intensification dans ces
secteurs. La production mondiale de lait, en particulier, devrait s’intensifier, même si cette tendance
dissimule des différences structurelles importantes entre les principaux producteurs mondiaux, comme
l’explique la section suivante. La production de viande bovine continuera elle aussi de s’intensifier y
compris dans les grands pays producteurs d’Amérique latine, où cette évolution permettra une forte
augmentation de la production (0.7 % par an) malgré une augmentation limitée du cheptel (0.2 % par an).
En Argentine, l’intensification des processus de production dans des parcs d'engraissement améliore
continuellement les rendements, tandis que dans les systèmes pâturants, comme au Brésil, elle passera
surtout par l’amélioration de la gestion des pâturages.
À l’échelle mondiale, la croissance de la production animale ira de pair avec une diminution de la surface
des pâturages due à une nouvelle intensification de la production des pâturages et de l’élevage de
ruminants, et à l’essor des secteurs de la viande de non-ruminants (volaille et viande porcine) qui ne
nécessitent pas de pâturages. Ce processus sera favorisé par une augmentation robuste de la
consommation d’aliments concentrés (1.3 % par an), la surface des pâturages régressant surtout dans les
régions où, d’après les projections, la progression du recours à ces aliments sera la plus prononcée
(section 1.3).
Lait et produits laitiers : des différences structurelles importantes persistent entre les
principaux pays producteurs
Au cours de la décennie à venir, la majeure partie de la croissance de la production laitière sera imputable
aux pays émergents et à faible revenu (l’Inde et le Pakistan, en particulier), où le lait provient
principalement de petites exploitations extensives qui pratiquent le pastoralisme (Graphique 1.19). Dans
ces régions, l’augmentation de la production résultera en grande partie de celle du cheptel laitier, avec
une augmentation de 21 millions de têtes en Inde et de 29 millions en Afrique subsaharienne par exemple.
Cela représente les deux tiers de la croissance du cheptel laitier mondial. Les rendements s’amélioreront
eux aussi au fil du temps, mais compte tenu de leur faible niveau de départ, leur augmentation en valeur
absolue restera modeste. On s’attend ainsi à ce que les rendements laitiers atteignent 1.57 t/tête en Inde
en 2029, par exemple, soit sept fois moins que les rendements moyens attendus aux États-Unis. La
mauvaise qualité des aliments pour animaux, les maladies et le faible potentiel laitier des animaux utilisés
dans la production laitière continuent de freiner l’amélioration de la productivité dans ces régions. En
Afrique subsaharienne, par exemple, le cheptel laitier est composé en grande partie de caprins, qui se
caractérisent par une faible productivité par tête.
Parmi les pays développés, on s’attend à une croissance plus modeste de la production chez les
principaux producteurs (États-Unis, par exemple), ainsi que chez les grands exportateurs de lait, à savoir
l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande, où les normes environnementales de plus en plus nombreuses
(sur les phosphates, les nitrates et les émissions de GES, entre autres) et le manque de terres dans le
cas de la Nouvelle-Zélande, limiteront également un nouvel essor de la production. Une hausse de cette
production n’en sera pas moins obtenue nonobstant une stagnation ou une diminution des effectifs de
bétail, grâce à un accroissement soutenu des rendements imputable à une conjugaison d’améliorations
génétiques, de l’efficience alimentaire et des pratiques de gestion des troupeaux. Exprimés en tonnes, les
gains de rendement par animal laitier devraient augmenter plus vite dans les pays développés et creuser
les écarts en valeur absolue.
Graphique 1.19. Variation des effectifs du cheptel laitier et des rendements entre 2020 et 2029
% variation du rendement
2
Inde
1.5
Union européenne Pakistan
Russie
Amérique latine
Chine 1 Afrique subsah.
États Unis
0.5
Nouvelle-Zélande
0
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5
% variation des inventaires
Note : la taille des bulles est fonction de la croissance de la production laitière en valeur absolue entre 2017-19 et 2029.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141380
Les améliorations de la productivité dans l’élevage peuvent atténuer les problèmes de sécurité alimentaire
et d’utilisation des terres, mais aussi d’émissions de GES puisqu’une production plus intensive est
synonyme d’une baisse des émissions par unité produite. Néanmoins, l’impact de l’intensification sur le
bien-être animal est quant à lui plus complexe. Lorsque la productivité est faible (par exemple dans les
systèmes pastoraux), une intensification peut entraîner une amélioration de la nutrition des animaux et
des soins de santé qui leur sont prodigués, ce qui accroît leur bien-être, mais lorsqu’elle est plus élevée,
certaines pratiques (enclos et cages de petites dimensions entravant les mouvements dans les systèmes
confinés, par exemple) peuvent mettre leur bien-être en péril (Leenstra, 2013[3]). Des politiques jouant déjà
un rôle important dans certains pays développés imposent des normes de bien-être à l’élevage, par
exemple un accès minimal à des activités en plein air, des prescriptions à respecter dans la conception
des logements ou des limites à la taille des exploitations. Les mesures de ce type pourraient restreindre
l’intensification de certaines filières dans les dix années à venir (volaille et porcins, par exemple).
du Nord (1.7 % par an) et en Afrique subsaharienne (1.1 % par an), quoiqu’à partir de niveaux de base
inférieurs, ces deux régions ajoutant moins de 2 Mt au total (Graphique 1.16).
Jusque dans les années 90, la quasi-totalité du poisson et des aliments d’origine marine étaient issus de
la pêche, mais depuis vingt ans, la production halieutique est relativement stable. La production aquacole,
quant à elle, augmente constamment, notamment en Chine, occupant une place de plus en plus importante
dans l’offre globale de poisson. Au cours de la période de projection, elle poursuivra sa progression, tandis
que la production halieutique devrait rester globalement stable. Ainsi, d’ici 2024, l’aquaculture devrait ravir
à la pêche sa place de première source mondiale de poisson (voir Chapitre 8).
La hausse de la production annoncée par les projections devrait être moins rapide que pendant la décennie
écoulée (1.3 % par an contre 2.3 % par an). La principale raison en est que l’on s’attend à ce que la Chine,
premier producteur mondial, mette en œuvre une politique de la pêche et de l’aquaculture plus durable,
comme le prévoit son 13e plan quinquennal. Il devrait en résulter une diminution de la capacité dans un
premier temps, mais une amélioration de la productivité s’ensuivra dans le secteur aquacole au cours de
la deuxième moitié de la période de projection.
Les émissions directes de GES de l’agriculture représentent environ 11 % des émissions totales
mondiales. Elles sont actuellement imputables aux deux tiers à l’élevage (en particulier de ruminants),
principalement du fait de la fermentation entérique. Les autres sources importantes d’émissions directes
de GES sont l’épandage d’engrais de synthèse sur les sols agricoles (13 %) et la décomposition anaérobie
de matières organiques dans les rizières (10 %) (Graphique 1.20).
Graphique 1.20. Émissions directes de GES de la production animale et végétale, par activités
2017-19 2029 Croissance totale 2017-19 à 2029 (axe de droite)
Gt éq.CO2 %
9
8 9
7
7
6
5
5
4
3
3
2
1 1
0
-1 -1
Total Ruminants Autre bétail Engrais synthétique Culture de riz Autres
Note : la catégorie « autres » comprend les émissions directes de GES dues aux résidus de récolte et à leur incinération, aux feux de savane
et à l’exploitation des sols organiques.
Source : FAO (2019), base de données FAOSTAT sur les émissions de l’agriculture, http://www.fao.org/faostat/en/#data/GT ; OCDE/FAO
(2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données), http://dx.doi.org/10.1787/agr-
outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141399
Si l’on suppose que les politiques et technologies actuelles resteront inchangées, les projections font état
d’une hausse de 6 % des émissions directes de GES au cours des dix prochaines années, soit
332 Mt éq. CO2 de plus que pendant la période de référence. L’élevage sera à l’origine de 80 % de cette
augmentation. Géographiquement, la majeure partie de la hausse des émissions directes devrait être
imputable aux régions émergentes et à faible revenu, car l’augmentation de leur production sera plus nette
alors que leurs systèmes de production sont plus intensifs en émissions. À elle seule, l’Afrique
subsaharienne devrait représenter 80 % de l’augmentation totale des émissions directes de GES et
l’Asie-Pacifique, 46 % (dont 50 % attribuables à l’Inde et à la Chine).
Les émissions de l’agriculture mondiale suivent une tendance à la hausse, mais l’intensité carbone de la
production diminue au fil du temps. Dans les dix prochaines années, la plupart des régions du monde
devraient réduire l’intensité d’émission de l’agriculture. En Europe et en Asie centrale, on s’attend à ce que
la croissance de la production coïncide avec une baisse des émissions directes de GES (-0.15 %), due en
partie à de nouvelles améliorations des rendements, mais surtout à une diminution de la place des
ruminants dans la production totale. Cette dernière est directement liée au recul anticipé de la production
de viande bovine dans l’Union européenne au cours des dix prochaines années. Dans les Amériques,
l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, une forte croissance de la production animale
devrait se produire, accompagnée d’une hausse beaucoup plus lente des émissions directes de GES. En
Afrique subsaharienne, cependant, la production agricole et les émissions directes de GES devraient
augmenter davantage de pair, surtout parce que la hausse de la production résultera en grande partie
d’un accroissement des troupeaux dans l’élevage extensif de ruminants. L’adoption à grande échelle de
technologies de réduction des GES pourrait conduire à une nouvelle réduction de l’intensité carbone de la
production agricole. L’effet de ces technologies sur les émissions directes de GES de l'agriculture
nécessite un suivi plus détaillé pour être visible dans les statistiques des émissions.
Graphique 1.21. Évolution annuelle de la production agricole et des émissions directes de GES,
entre 2020 et 2029
Croissance de la production agricole Croissance des émissions de GES
% p.a.
2.5
1.5
0.5
-0.5
Asie pacifique Afrique subsah. Proche-Orient et Afrique Europe et Asie Centrale Amérique du Nord Amérique latine et
du Nord Caraïbes
Note : ce graphique illustre les projections de l’augmentation annuelle des émissions directes de GES de l’agriculture et de la valeur nette
estimée de la production des produits végétaux et animaux pris en compte dans les Perspectives (en milliards USD et à prix constants de 2004-
06).
Source : FAO (2019), base de données FAOSTAT sur les émissions de l’agriculture, http://www.fao.org/faostat/en/#data/GT ; OCDE/FAO
(2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données), http://dx.doi.org/10.1787/agr-
outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141418
Le secteur agricole a un rôle essentiel à jouer dans l’atténuation du changement climatique, car il est l’un
des plus gros émetteurs de GES dans le monde. Il existe un certain nombre de mesures permettant de
réduire les émissions de l’agriculture en agissant soit sur l’offre, soit sur la demande, mais leur adoption a
été pour le moment limitée. Par ailleurs, les stratégies de réduction des émissions dans le secteur agricole
nécessitent une collaboration aux niveaux national et international (encadré 1.1).
Parallèlement à l’action publique, un nombre croissant d’initiatives d’entreprises privées ont vu le jour, en
particulier dans le secteur de l’élevage Ces dernières ont pour objectif de de mesurer et comparer les
émissions de GES, et elles définissent, dans certains cas, des objectifs ambitieux de réduction des
émissions (OECD, 2020[4]). Dans l’Union européenne (Irlande, Pays-Bas, France, entre autres), en
Nouvelle-Zélande, en Australie et aux États-Unis, par exemple, le secteur laitier s’est récemment engagé
à réduire ses émissions au moyen de diverses mesures, dont la promotion de bonnes pratiques agricoles
auprès des exploitants (conservation des sols, préservation des pâturages, amélioration de l’efficacité
alimentaire, par exemple) et le développement d’instruments de suivi des émissions sur les exploitations
(Origin Green IRELAND, n.d.[5]; Zuivelketen, n.d.[6]; CNIEL, 2020[7]; DairyNZ, n.d.[8]; Dairy Australia, 2019[9];
U.S. Dairy, n.d.[10]). Outre leurs avantages en termes d’image et de marketing, ces initiatives peuvent aider
à atteindre les objectifs nationaux de réduction des émissions dans l’agriculture, la foresterie et les autres
affectations des terres (AFAT).
pour ces politiques est la difficulté de mesure des émissions de l’agriculture, qui proviennent
principalement de sources diffuses et hétérogènes.
La coopération aux niveaux national et international est essentielle à l’atténuation du
changement climatique dans le secteur agricole, car les approches unilatérales fondées sur la
tarification du carbone peuvent donner lieu à la fuite des émissions vers les pays où elles ne
sont pas réglementées. Les mesures compensatoires comme les taxes aux frontières sur le
carbone peuvent limiter cet effet, mais pas le supprimer complètement.
La réduction des pertes et du gaspillage alimentaires le long de la filière d’approvisionnement,
jusqu’au consommateur, pourrait faire diminuer notablement les émissions de GES, mais elle
risque d’avoir un coût élevé. Informer sur les quantités d’émissions imputables aux produits
pourrait encourager tout un chacun à adopter une alimentation plus vertueuse de ce point de
vue.
Amplifier la croissance de la productivité agricole peut contribuer à faire reculer des émissions
de GES tout en atténuant les problèmes de sécurité alimentaire. Un exemple nous est donné
par l’agriculture de précision, dans laquelle des systèmes de navigation et des capteurs, entre
autres, aident à limiter la consommation d’engrais dans les cultures. Dans le cas du bétail,
l’amélioration de l’alimentation des animaux et les technologies de sélection peuvent contribuer
à faire baisser les émissions.
La foresterie et l’agroforesterie séquestrent du carbone et, à ce titre, jouent un rôle important.
Même si la quantité de carbone qu’elles peuvent retenir est limitée, les forêts naturelles ou
gérées durablement peuvent contribuer, de manière substantielle, à atténuer les émissions de
GES du secteur AFAT.
On ne dira jamais assez à quel point il est important d’envoyer des signaux clairs et cohérents au
secteur agricole, car le niveau élevé du soutien à l’agriculture dans beaucoup de pays risque de rendre
inefficaces les mesures d’atténuation dans de nombreux cas, ce qui jetterait une ombre sur la
cohérence de l’action publique. Des signaux clairs sont nécessaires également pour permettre aux
exploitants de prendre des décisions d’investissement à même de faciliter la transition vers une
agriculture bas carbone, en particulier dans les systèmes qui demandent des investissements lourds
en capital fixe.
Source : (OECD, 2019[11]; OECD, 2020[4]; Henderson and Lankoski, 2019[12])
À l'heure actuelle, l'agriculture utilise 40 % des terres de la planète, dont 70 % sous forme de pâturages.
Comme par le passé, la superficie agricole mondiale devrait globalement rester à son niveau actuel au
cours de la prochaine décennie, la diminution des pâturages étant compensée par un agrandissement des
surfaces cultivées. Les tendances de l'utilisation des terres et leurs déterminants varient toutefois selon
les régions du monde.
En Amérique latine, les surfaces cultivables devraient gagner environ 5.5 Mha dans les dix prochaines
années et les pâturages perdre 0.4 Mha seulement, d’où un accroissement de la superficie agricole totale
de 5 Mha (0.7 %). Les grandes exploitations commerciales de la région devraient rester rentables et
investir dans le défrichage et la mise en culture de nouvelles terres, y compris d’anciens pâturages, pour
y produire du soja et du maïs. Une forte augmentation des surfaces cultivables est également pressentie
dans la région Asie-Pacifique (4 Mha), mais elle devrait être plus que compensée par une contraction de
la superficie des pâturages (plus de 11 Mha) autorisée par une nouvelle intensification de la production
des pâturages et de l’élevage de ruminants. Les évolutions de l’utilisation des terres attendues dans les
autres régions du monde sont plus limitées (Graphique 1.22). Bien que de vastes étendues soient
disponibles dans la région subsaharienne, par exemple, les projections font état d’une légère diminution
des surfaces agricoles totales (-0.3 %) dans les dix ans à venir. L'agrandissement des surfaces agricoles
sera limité principalement par la structure du secteur, surtout composé de petites exploitations, par les
conflits qui sévissent dans des pays où la terre est abondante, ainsi que par la déprise agricole au profit
d’autres activités, comme l’extraction minière, ou de l'étalement urbain.
L’agrandissement des surfaces agricoles au moyen du défrichage ou de la conversion de forêts, de
formations arbustives, de savanes et d’herbages est à l’origine de la disparition de puits de carbone
souterrains ou en surface, ce qui provoque des émissions considérables de CO2, et des effets néfastes
sur la biodiversité. Lorsque l’on prend en compte ces effets indirects de l’agriculture dans les changements
d’affectation des terres, la contribution du secteur agricole aux émissions mondiales de GES passe de
11 % à 24 %. En 2018, les émissions imputables à l’utilisation des terres et aux forêts à l’échelle mondiale
s’élevaient à 3.4 Gt éq. CO2, dont la majeure partie était due à la destruction de biomasse par le feu et à
la déforestation. Cependant, les émissions indirectes diminuent au fil du temps (-1.6 % par an entre 2000
et 2018), principalement grâce aux efforts de lutte contre la déforestation, notamment dans des pays
comme le Brésil et l’Indonésie. Leur évolution future n'est pas modélisée dans les présentes Perspectives.
Pâturage Terres cultivées Changement global (Mha) Croissance totale, 2017-19 à 2029 (axe de droite)
Mha %
8 0.8
6 0.6
4 0.4
2 0.2
0 0
-2 -0.2
-4 -0.4
-6 -0.6
-8 -0.8
-10 -1
-12 -1.2
Asie pacifique Afrique subsah. Proche-Orient et Afrique Europe et Asie Centrale Amérique du Nord Amérique latine et
du Nord Caraïbes
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141437
L’agriculture irriguée est le principal utilisateur des ressources hydriques dans beaucoup de pays et elle
représente environ 70 % des prélèvements d’eau douce à l’échelle mondiale. Elle joue un rôle fondamental
dans l’accroissement de la production en permettant une forte augmentation des rendements. Cependant,
malgré des améliorations notables de la productivité de l’eau dans l’agriculture au cours des dernières
décennies, des efforts constants sont nécessaires pour accroître l’efficacité avec laquelle l’eau est utilisée,
améliorer la gestion de la ressource et réduire sa pollution par le ruissellement des nutriments, les
pesticides, les sédiments et les effluents d’élevage. De plus, dans les décennies à venir, la production
agricole dans beaucoup de régions sera exposée à des risques hydriques croissants, dus à la variabilité
du climat, à des événements extrêmes, à l’épuisement des ressources souterraines et à une concurrence
de plus en plus vive avec d’autres usages de l’eau (Gruère, Ashley and Cadilhon, 2018[13]).
Utilisant des terres en abondance dans beaucoup de pays, l’agriculture a un impact important sur la
biodiversité. Cette dernière lui est indispensable, car elle lui pourvoit des services écosystémiques
essentiels tels que la pollinisation, la lutte contre les ennemis des cultures et le recyclage des nutriments.
Cependant, l'utilisation des terres et les pratiques de production en agriculture ont des répercussions aussi
bien préjudiciables que bénéfiques sur la biodiversité. Les pratiques agricoles traditionnelles peuvent
donner le jour à des habitats semi-naturels (grands pâturages et prairies, par exemple) qui sont
nécessaires à certaines espèces, tout comme le maintien de certaines pratiques bénéfiques tel qu’un
pâturage d’intensité modérée. Parallèlement, ces systèmes de production agricole peuvent avoir des
rendements inférieurs, qui imposent de mettre davantage de terres en production. De leur côté,
l’intensification (augmentation de l’utilisation d’engrais et de pesticides, par exemple), la spécialisation et
la rationalisation peuvent aussi nécessiter de défricher des écosystèmes naturels pour agrandir les
superficies et peuvent favoriser à la fois la disparition d’habitats semi-naturels et la diminution de
l’abondance des espèces (Lankoski, 2016[14]). Au cours de la décennie à venir, des efforts plus importants
devront être consentis pour réduire la pression exercée par certaines pratiques agricoles sur la biodiversité
tout en intensifiant les contributions positives du secteur à l’environnement, la poursuite du développement
de l’agriculture étant tributaire des services écosystémiques (OECD, 2018[15]).
1.4. Échanges
Les échanges sont essentiels pour créer les conditions d’un système alimentaire mondial plus efficient et
durable car ils permettent le transfert de produits depuis des pays/régions relativement bien dotés en
ressources vers d’autres qui le sont moins. C’est particulièrement vrai dans l’agriculture, qui est tributaire
des ressources foncières et hydriques, des conditions climatiques et de la densité démographique, autant
de facteurs qui varient grandement selon les pays et les régions. Les échanges ont considérablement
progressé durant les dernières décennies à la faveur de l’abaissement ou de la suppression des barrières
commerciales, qu’elles soient de nature technique/économique ou administrative, et en particulier sous
l’effet de la signature de nombreux accords commerciaux. Cette croissance des échanges a contribué à
une répartition plus efficiente de la production agricole entre les pays et les régions. Au cours de la
prochaine décennie, les échanges refléteront de plus en plus les évolutions divergentes de l’offre et de la
demande entre les partenaires commerciaux. Les régions dont on prévoit qu’elles connaîtront la plus forte
augmentation de la demande alimentaire du fait de la hausse de la population ou des revenus ne
possèdent pas forcément les ressources nécessaires pour accroître la production agricole en
conséquence. En outre, l’évolution des préférences et besoins nutritionnels modifie le profil de la demande
dans la plupart des régions. L’offre potentielle sera en partie déterminée par la croissance divergente de
la productivité, les répercussions du changement climatique sur la production et l’évolution des maladies
touchant les animaux et les végétaux. Dans ce contexte, l’existence de politiques commerciales
appropriées atténuera les déséquilibres régionaux émergents et favorisera un développement mondial
durable, en particulier dans le but d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD). C’est d’autant
plus important qu’environ un tiers des échanges mondiaux de produits agricoles et alimentaires sont le fait
des pays à revenu faible et intermédiaire.
Les échanges agricoles devraient continuer d’augmenter durant la période de projection, mais
sensiblement moins vite qu’au cours de la décennie précédente. Depuis le début des années 2000, ils ont
connu une expansion rapide grâce notamment à la baisse, dans le sillage du cycle de l’Uruguay, des droits
de douane sur les produits agroalimentaires et du soutien aux producteurs qui fausse les échanges. Les
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
57
échanges agricoles ont également été stimulés par la forte croissance économique dans les pays
émergents et en développement, surtout en Chine, mais aussi dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est et
d’Afrique, et par la croissance rapide de la production de biocarburants, en particulier de la production de
biodiesel dans l’Union européenne. La demande excédentaire a favorisé une hausse des prix réels, et elle
a été satisfaite par l’augmentation des approvisionnements provenant en grande partie d’Amérique latine,
d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Est. Durant la période de projection, on prévoit que les échanges
augmenteront moins vite, car la hausse de la demande ralentira au niveau mondial sous l’effet de son
fléchissement en Chine et dans d’autres économies émergentes, et car la croissance de la demande
mondiale de biocarburants sera freinée par l’évolution du secteur énergétique et des politiques relatives à
ces carburants.
Les échanges cumulés des produits étudiés dans la présente édition des Perspectives devraient
progresser de 1.2 % par an au cours de la période de projection, contre 2.8 % par an durant la décennie
précédente. Le Graphique 1.23 présente les projections de croissance annuelle moyenne, en volume, des
échanges mondiaux de produits agricoles de base. Ces projections montrent un large recul des échanges
pour l’ensemble des produits, hormis le sucre et le coton, et anticipent un fort ralentissement des échanges
de maïs, de soja et de biocarburants.
2010-19 2020-29
%
8
-2
Blé
Sucre brut
Fromage
Biodiesel
Autres céréales second.
Soja
Riz
Autres oléagineux
Viande ovine
Beurre
Tourteaux protéiques
Sucre blanc
Coton
Maïs
Poissons
Lait entier en poudre
Ethanol
Viande de volaille
Huiles végétales
Viande porcine
Viande bovine
Note : Taux de croissance annuelle du volume des échanges calculé à partir des prix de référence de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141456
Les nouvelles technologies numériques sont de nature à faire progresser les échanges agroalimentaires,
la sécurité alimentaire et la sécurité des aliments au cours de la prochaine décennie, en créant des
conditions propices à des chaînes de valeur agricoles plus efficientes et transparentes (voir encadré 1.2).
Encadré 1.2. Les innovations numériques façonnent les échanges agroalimentaires de demain
Dans un monde où le numérique occupe une place toujours plus prépondérante, de nouvelles
possibilités d’améliorer l’efficience, la transparence et la traçabilité des échanges agricoles apparaîtront
au cours de la prochaine décennie (Tripoli and Schmidhuber, 2019[16]; Jouanjean, 2019[17]).
Les difficultés rencontrées dans le cadre des échanges et des chaînes d’approvisionnement sont
souvent liées à la façon dont les données sont collectées, analysées et communiquées. Les
transactions commerciales internationales sont connues pour leur manque d’efficacité, que ce soit
parce qu’elles obligent à produire de grandes quantités de documents papier souvent redondants ou
parce que des interventions humaines sont nécessaires pour vérifier et faire autoriser les
marchandises. Les procédures commerciales héritées du passé sont complexes, coûteuses,
chronophages et fréquemment à l’origine de délais de paiement allongés. En outre, il y a trop souvent
un déficit de transparence et de traçabilité dans les filières alimentaires qui empêche de prévenir et
d’atténuer les risques liés à la sécurité des aliments et la fraude alimentaire, ou de faire respecter les
normes de durabilité.
De nouvelles technologies numériques sont en train de faire évoluer la façon de mettre la collecte et
l’analyse de données au service de la production, du commerce et de la consommation des aliments
et autres produits primaires. Les technologies numériques comme l’internet des objets, l’intelligence
artificielle et l’apprentissage automatique, l’analytique des données massives et les registres distribués
sont de nature à favoriser des chaînes de valeur agricoles de plus en plus « intelligentes », en
permettant aux acteurs de collecter des données sur la façon dont les produits agricoles sont produits,
transformés, transportés et entreposés; d’analyser les données afin de fonder une prise de décision
prédictive; et de communiquer des données en toute sécurité à l’intérieur de chaînes de valeur agricoles
complexes (Tripoli and Schmidhuber, 2018[18]).
Au cours de la prochaine décennie, il est prévu que les gains d’efficience découlant de l’adoption de
technologies numériques par les acteurs des chaînes de valeur agricoles fassent progresser la
production et les échanges. Selon une estimation, le changement technologique augmentera la
croissance des échanges de 31 à 34 points de pourcentage d’ici à 2030 (WTO, 2018[19]). La technologie
peut renforcer l’efficience et amplifier les échanges agroalimentaires de différentes façons. Ainsi, le
commerce électronique et les plateformes numériques de financement du commerce international
peuvent élargir les débouchés des microentreprises et des petites et moyennes entreprises en mettant
en relation producteurs et consommateurs, en réduisant le risque d’impayé et en améliorant l’accès au
financement du commerce (Tripoli and Schmidhuber, 2018[18]). En outre, les projections tablent sur le
fait que le passage à des certificats numériques peut faciliter les échanges en éliminant les documents
papier, en limitant les risques d’escroquerie et en accélérant les procédures aux frontières, autant
d’évolutions qui font baisser les coûts (Tripoli and Schmidhuber, 2019[16]). La solution ePhyto mise au
point par la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), par exemple, aide les
gouvernements et les entreprises à faciliter les échanges de végétaux et produits végétaux grâce à
une méthode uniformisée d’échange de certificats phytosanitaires sous forme électronique. De
nombreux pays recourent déjà à ces certificats électroniques et beaucoup d’autres prévoient d’adopter
la technologie à l’avenir. Enfin, en assurant le suivi et la collecte de données sur les produits à l’intérieur
des chaînes de valeur, les technologies numériques peuvent faire progresser le respect des normes
de sécurité des aliments et des règles d’origine (Tripoli and Schmidhuber, 2018[18]). Cette traçabilité
améliorée peut favoriser une participation accrue aux marchés en garantissant un meilleur respect des
règles commerciales et en répondant aux demandes des consommateurs toujours plus nombreux qui
attendent des informations plus détaillées sur les produits alimentaires qu’ils achètent.
Le chaînage par blocs est une technologie qui pourra faciliter les échanges durant la prochaine
décennie. Il y a peu, Cargill et Agrocorp y ont eu recours dans le cadre d’un échange intercontinental
de blé, et elle leur a permis d’exécuter la transaction d’une valeur de 12 millions USD en quelques
heures, au lieu de plusieurs semaines habituellement. Grâce au chaînage par blocs et à des contrats
intelligents, le temps consacré à l’échange et au traitement des documents a été réduit de plus de 50 %
(Ellis, 2020[20]).
Les projections de référence de l’édition 2020 des Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO
tiennent compte des retombées bénéfiques que peuvent avoir les technologies numériques pour les
agriculteurs en leur permettant de gérer les risques et de participer plus efficacement aux chaînes de
valeur et échanges mondiaux. Pour que le secteur agricole profite des bienfaits de ces technologies, il
faut cependant que les secteurs public et privé s’attaquent à un certain nombre de problèmes qui
freinent les échanges numériques. Il s’agit, entre autres, de moderniser les cadres réglementaires,
d’améliorer les infrastructures numériques et physiques, d’inciter les intéressés à adopter les nouvelles
technologies, de faire progresser les compétences numériques dans les administrations et les
exploitations agricoles par un travail de renforcement des capacités, et de promouvoir l’interopérabilité
entre les systèmes anciens encore en service et les nouvelles technologies (Tripoli and Schmidhuber,
2018[18]; Tripoli, 2020[21]). Le secteur public comme le secteur privé devront y consacrer des ressources
à la fois financières et humaines, pour créer les conditions nécessaires à la transition vers les échanges
numériques et permettre d’en exploiter pleinement le potentiel.
Les échanges mondiaux en proportion de la production des produits étudiés dans les Perspectives ont
progressé au fil du temps, passant de 15 % en 2000 à 21 % en 2019, ce qui témoigne du fait que les
échanges ont augmenté plus vite que la production agricole totale. Partant de l’hypothèse d’un
affaiblissement de l’effet des précédentes initiatives de libéralisation des échanges qui ont stimulé le
commerce agricole mondial, les projections par produit des Perspectives indiquent que les échanges
rapportés à la production n’augmenteront que faiblement au cours de la prochaine décennie, car la
croissance des échanges sera plus étroitement alignée à celle de la production. En ce qui concerne les
importations, elles progresseront par rapport à la production surtout dans la région Asie-Pacifique, où elles
atteindront 20 % de la valeur de la production en 2029, dans les pays de la région du Moyen-Orient et
d’Afrique du Nord (94 %) et en Afrique subsaharienne (33 %). S’agissant des exportations, l’Amérique
latine et les Caraïbes, l’Amérique du Nord ainsi que l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, qui sont les
principales régions exportatrices, verront leurs exportations atteindre respectivement 36 %, 34 % et 32 %
de la production agricole et halieutique intérieure nette d’ici à 2029 (Graphique 1.24).
Le Graphique 1.25 présente pour chaque produit la part de la production qui est échangée. Les produits
qui font l’objet d’importants échanges, comme le blé, le soja et les laits en poudre, sont ceux qui sont
demandés par les pays importateurs en vue d’être transformés. Pour un certain nombre de produits, la
part de la production qui est exportée pourrait très légèrement diminuer au cours de la période de
projection, que ce soit en raison de la faiblesse de la demande d’importation ou, dans le cas de l’huile
végétale, parce qu’une proportion croissante est transformée en biocarburants dans le pays producteur,
en Indonésie notamment.
35
30
25
20
15
10
0
Asie pacifique Afrique subsah. Proche-Orient et Europe et Asie Amérique du Nord Amérique latine et Monde
Afrique du Nord Centrale Caraïbes
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141475
2017-19 2029
%
70
60
50
40
30
20
10
0
Lait écrémé en poudre
Viande de volaille
Blé
Fromage
Biodiesel
Sucre
Soja
Riz
Autres oléagineux
Coton
Maïs
Viande bovine
Poissons
Ethanol
Viande porcine
Racines et tubercules
Huiles végétales
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141494
Au cours des dix prochaines années, les échanges mondiaux de produits agricoles devraient continuer
d’évoluer en fonction des avantages comparatifs, compte tenu de la disponibilité relative de ressources
naturelles. Le déséquilibre croissant des balances commerciales reflète la superficie agricole disponible
par habitant. Par exemple, les disponibilités foncières par habitant culminent dans les Amériques
(1 ha/habitant) et sont au plus bas dans la région Asie-Pacifique (0.3 ha/habitant). Les exportations nettes
des Amériques continuent d’augmenter, tandis que les importations nettes de la région Asie-Pacifique
progressent (Graphique 1.26). Les autres régions se situent entre ces deux extrêmes, hormis le Proche-
Orient et l’Afrique du Nord, où la rareté de l’eau limite les possibilités de production intérieure. En
conséquence, les exportateurs nets habituels de produits agricoles devraient voir leur excédent
commercial s’accroître, alors que les régions qui connaissent une forte croissance démographique ou qui
manquent de terres ou d’autres ressources naturelles devraient voir leur déficit commercial se creuser.
Tandis que cette différenciation entre régions importatrices et exportatrices nettes perdurera, il est prévu
que les exportateurs restent relativement peu nombreux et que le nombre d’importateurs augmente. Au
côté de l’avantage comparatif lié aux ressources disponibles, la productivité relative compte tenu de ces
ressources est un autre déterminant important des d’échanges, qui influencera également leurs évolutions
à plus long terme. Par exemple, une réduction des écarts de rendement en Afrique subsaharienne rendrait
la région plus autosuffisante et atténuerait son déficit commercial.
La région d’Amérique latine et des Caraïbes devrait consolider sa position de premier fournisseur mondial
de produits agricoles, puisqu’il est prévu que ses exportations nettes augmentent en moyenne de 1.7 %
par an au cours de la période de projection. Cette expansion sera favorisée par la hausse de la production
de maïs, de soja, de bœuf, de volaille et de sucre. L’Amérique du Nord, deuxième fournisseur mondial de
produits agricoles, devrait voir ses exportations progresser moins vite durant la période de projection
(1.3 % par an), car la croissance de sa production agricole sera plus limitée. La hausse des exportations
de maïs et de soja, en particulier, devrait nettement ralentir et s’établir à environ 2 % par an, contre 5 %
par an au cours des dix dernières années. La prochaine décennie devrait voir les exportations nettes de
l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale s’accroître de 47 % par rapport à la période de référence, en raison
surtout de l’augmentation des exportations de la Fédération de Russie et de l’Ukraine. Cette expansion
significative des exportations agricoles fera de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale la troisième région
exportatrice nette mondiale. Cela s’explique notamment par l’augmentation de la productivité dans cette
région et par le manque de dynamisme de la demande intérieure due à la faible croissance
démographique.
mrd USD Europe et Asie Centrale Amérique du Nord Amérique latine et Caraïbes
100
80
60
40
20
-20
-40
-60
-80
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024 2026 2028
Note : Échanges nets (exportations moins importations) de produits de toutes les catégories étudiées dans les Perspectives agricoles de l’OCDE
et de la FAO, mesurés en USD constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141513
Par comparaison, il est prévu que les importations nettes de la principale région importatrice, celle d’Asie-
Pacifique, progressent à nouveau de 21 % par rapport à la période de référence, en raison surtout de la
hausse des importations chinoises. D’ici à 2029, les importations nettes de l’Afrique subsaharienne feront
un bond de plus de 70 % par rapport à la période de référence du fait de la hausse des importations de
blé, de maïs et de soja. La deuxième région importatrice mondiale, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord,
devrait voir ses importations nettes augmenter de plus de 32 % et sa dépendance à l’égard des marchés
internationaux s’accentuer. Elle restera le premier importateur mondial de produits alimentaires de base
par habitant.
Les importations de produits alimentaires jouent un rôle de plus en plus important dans la sécurité
alimentaire mondiale en améliorant l’accès à la nourriture et à la nutrition. C’est particulièrement vrai dans
les pays pauvres en ressources, qui sont fortement tributaires des importations de produits alimentaires
de base et à forte valeur, et dans lesquels ces importations peuvent représenter une part élevée de l’apport
calorique et protéique total (Graphique 1.27). Un environnement propice aux échanges améliore donc
l’apport dans ces pays et peut modérer les pressions sur les prix à la consommation. Lorsqu’un pays subit
une baisse de la production pour cause d’intempéries, les échanges peuvent l’aider à préserver la sécurité
alimentaire en maintenant la disponibilité et l’accessibilité des produits alimentaires (FAO, 2018[22]). Les
échanges peuvent en outre avoir un effet bénéfique sur l’utilisation en ce qu’ils permettent une plus grande
diversité de l’offre alimentaire, surtout dans les régions comme le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, où
les conditions climatiques ne se prêtent pas forcément à des cultures très variées ni ne permettent de
produire des aliments en quantités suffisantes pour garantir la sécurité alimentaire.
Graphique 1.27. Part des importations dans l’apport calorique total par région
50
40
30
20
10
0
Asie pacifique Afrique subsah. Proche-Orient et Europe et Asie Amérique du Nord Amérique latine et Monde
Afrique du Nord Centrale Caraïbes
Note : Calculs fondés sur la teneur moyenne en calories des produits examinés dans les Perspectives. Il est à noter que les importations
comprennent les aliments pour animaux, et que les apports tiennent compte de la transformation de produits susceptibles d’être réexportés.
Source : FAOSTAT (2020). OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de
données), http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141532
Dans beaucoup de pays, les exportations apportent une contribution cruciale aux
moyens de subsistance
Les échanges sont essentiels aux bonnes performances du secteur agricole dans de nombreux pays. La
production intérieure de certains produits agricoles est en grande partie exportée, et ces exportations
constituent une importante source de revenus et donnent l’occasion d’accéder à des marchés en
croissance sans nuire aux marchés locaux. Beaucoup de pays en développement tirent des revenus
substantiels de l’exportation de produits qui ne sont pas pris en compte dans les Perspectives, comme les
fruits et légumes, le thé, le cacao et les fibres. Cependant, les fluctuations et les chocs sur les marchés
internationaux ainsi que les changements de politique commerciale peuvent avoir des répercussions
disproportionnées sur les secteurs rural et côtier de ces pays. Huit pays resteront fortement dépendants
des marchés internationaux au vu du ratio de la valeur nette de leurs exportations à la valeur nette de leur
production nationale pour les produits étudiés dans les Perspectives (Graphique 1.28). Si certains de ces
pays ont des exportations très diversifiées, comme le Canada et le Brésil, d’autres sont tributaires d’un
petit nombre de produits, à l’instar de la Nouvelle-Zélande (produits laitiers), du Paraguay (produits
oléagineux) et de la Norvège (poisson).
70
60
50
40
30
20
10
0
Nouvelle-Zélande Paraguay Norvège Canada Australie Argentine Ukraine Brésil
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141551
En plus de favoriser la sécurité alimentaire mondiale, les échanges seront de plus en plus importants pour
assurer la sécurité nutritionnelle dans les pays importateurs aussi bien qu’exportateurs. Comme l’indiquent
les projections présentées dans ces Perspectives, la consommation progressera plus vite que la
production dans les pays en développement, de sorte que les importations sont appelées à couvrir une
part croissante de la demande alimentaire dans bon nombre de pays. En Asie du Sud-Est, par exemple,
où l’augmentation des revenus modifie les préférences des consommateurs, une part grandissante de la
demande de viande (surtout de volaille et de viande bovine) sera satisfaite par les importations. De même,
la demande croissante de laits en poudre au Proche-Orient et en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Est et
en Afrique subsaharienne sera satisfaite par des fournisseurs des pays développés.
Si une plus grande ouverture aux échanges peut avoir un effet bénéfique en rendant plus abordables et
disponibles différents produits alimentaires, en offrant plus de choix aux consommateurs et en favorisant
ainsi la diversification des régimes alimentaires, l’expansion des échanges alimentaires mondiaux, et en
particulier des importations, peut aussi être associée à un apport accru de produits alimentaires peu sains,
ultra-transformés notamment, au détriment des aliments de qualité. Compte tenu de l’incidence croissante
dans le monde de différentes formes de maladies non transmissibles liées à l’alimentation, des mesures
ciblées destinées à améliorer l’état nutritionnel de la population doivent également être prises au niveau
national pour maximiser l’effet bénéfique des échanges sur la situation nutritionnelle (FAO, 2018[23]).
Politiques commerciales
Les échanges sont un moteur de la transformation du secteur agroalimentaire mondial. L’évolution des
politiques commerciales a facilité dans une large mesure cette transformation en entraînant un
abaissement des obstacles tarifaires et non tarifaires qui limitaient les mouvements de biens et services.
Cette réduction des obstacles a eu pour effet de faire progresser le bien-être des consommateurs et des
producteurs en leur permettant de profiter des avantages de l’efficience accrue des marchés sur le plan
du bien-être. La décennie à venir verra la négociation/mise en œuvre de modifications majeures des
politiques commerciales qui sont de nature à accroître les échanges infrarégionaux et interrégionaux. Les
négociations commerciales susceptibles d’avoir un fort impact sur les échanges agricoles mondiaux sont
examinées plus en détail dans la section sur les incertitudes. Un large accord commercial mondial (OMC)
n’est pas prévu.
Les projections de référence présentées tiennent uniquement compte des accords commerciaux bilatéraux
appliqués ou ratifiés, comme l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC), entré en
vigueur en mai 2019, qui se traduira par une suppression des droits de douane sur 90 % des produits
échangés dans la région d’ici juillet 2020, puis sur 7 % de produits supplémentaires d’ici à 2029.
L’efficience des marchés dans la région devrait s’en trouver renforcée, même si des obstacles non
tarifaires comme l’insuffisance des réseaux de transport risquent de limiter la portée de leur intégration.
1.5. Prix
Dans les Perspectives, les prix de référence sont les cours mondiaux constatés sur les principaux marchés
pour chaque produit agricole. Les données antérieures sont utilisées pour décrire les évolutions passées,
tandis que les tendances futures des marchés sont fondées sur les valeurs des projections. À court terme,
les projections de prix restent influencées par les événements récents (sécheresses, maladies des
végétaux et des animaux, évolutions des politiques). En revanche, plus loin dans la période de projection,
elles sont déterminées uniquement par les conditions fondamentales de l’offre et de la demande. La
variabilité potentielle des prix est étudiée dans le cadre d’une analyse stochastique partielle (voir ci-
dessous).
Au cours de la prochaine décennie, la plupart des produits examinés dans les Perspectives devraient voir
leur prix réel baisser. On peut donc penser que, d’après les hypothèses utilisées ici, les facteurs induisant
une diminution des prix (principalement les gains de productivité) prédomineront par rapport aux facteurs
qui conduisent à une augmentation des prix tels que les contraintes de ressources ou une demande dopée
par la croissance de la population ou des revenus.
Du côté de l’offre, les Perspectives anticipent une forte hausse des rendements dans les pays émergents
et à faible revenu, imputable au rattrapage technologique et à l’adoption de meilleures pratiques de gestion
agricole. Dans les régions développées, l’innovation technologique (la sélection végétale et animale, par
exemple) et les gains d’efficacité permettront également d’améliorer les rendements. Les projections de
prix partent du principe que cette hausse ininterrompue de la productivité abaisse les coûts de production
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
65
marginaux et que toutes les ressources supplémentaires peuvent être mobilisées à ces prix inférieurs. Du
côté de la demande, la croissance démographique mondiale ralentit, de même que la croissance des
revenus dans les économies émergentes, où les consommateurs ont de moins en moins tendance à
dépenser leurs revenus supplémentaires dans des achats alimentaires.
Cette baisse prévue des prix réels des produits agricoles concorde avec leur tendance sur le long terme
(Graphique 1.29). Rétrospectivement, les données montrent en effet que les prix des produits agricoles
sont en général étroitement corrélés et tendent à suivre une courbe descendante sur une longue période.
Les prix de plusieurs productions végétales (ici le soja et le maïs) et produits d’élevage (ici le bœuf et le
porc), en particulier, suivent souvent le même schéma. Au cours des dix prochaines années, les prix de la
viande devraient afficher une baisse plus marquée (-1.8 % par an), en partie du fait de leurs niveaux
actuels élevés, tandis que le tassement des prix sera plus minime pour les productions végétales (-0.3 %
par an).
Graphique 1.29. Evolution à long terme des prix des produits agricoles, en valeur réelle
Soja Maïs Viande bovine Viande porcine
Indice (2019=100)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 2016 2020 2024 2028
Note : les données concernant le soja, le maïs et le bœuf proviennent de la Banque mondiale, "World Commodity Price Data" (1960-1989). Les
données concernant le porc sont tirées des statistiques du ministère de l'Agriculture des Etats-Unis (USDA QuickStats) (1960-1989).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141570
Une autre manière d’évaluer l’évolution des prix consiste à étudier la trajectoire attendue de l’indice FAO
des prix des produits alimentaires. Introduit en 1996, cet indice prend en compte l’évolution des prix
nominaux d’un panier de produits agricoles appartenant à cinq catégories de produits (céréales, huiles
végétales, sucre, produits laitiers et viande), pondérés par la part moyenne à l’exportation de chacune de
ces catégories pour la période 2002-2004. Comme l’indice de la FAO couvre les mêmes produits que les
Perspectives agricoles, son évolution peut être considérée comme constituant un indicateur synthétique
de l’évolution des prix nominaux des produits agricoles (Graphique 1.30).
Graphique 1.30. Projections de l’évolution de l’indice FAO des prix des produits alimentaires
Indice des prix alimentaires de la FAO (nominal) Indice des prix alimentaires de la FAO (réel)
Indice 2002-04=100
250
200
150
100
50
0
1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029
Note : les données rétrospectives reposent sur les données relatives à l’indice FAO des prix des produits alimentaires, qui regroupent des
informations sur les prix nominaux des produits agricoles ; ces données sont extrapolées à partir des données de base des Perspectives
agricoles de l’OCDE et de la FAO. Les valeurs réelles sont obtenues en divisant l’indice FAO des prix des produits alimentaires par le déflateur
du PIB des États-Unis (2002-04 = 1).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141589
Compte tenu des conditions de l’offre et de la demande anticipées dans les Perspectives, les prix
nominaux des produits agricoles tels que synthétisés par l’indice FAO des prix des produits alimentaires
devraient progresser de seulement 1% par an pendant la prochaine décennie. En termes réels, l’indice
FAO des prix des produits alimentaires devrait reculer de 0.7% par an au cours des dix années à venir.
Même si les prix des produits agricoles devraient être inférieurs aux sommets atteints en 2006-08 et en
2013-14, ils resteront supérieurs aux niveaux du début des années 2000, tant en valeur nominale qu’en
termes réels.
Le Graphique 1.31présente une vue plus détaillée par produit, montrant la variation annuelle moyenne
anticipée des prix réels pendant la période de projection. Globalement, la plupart des produits couverts
dans les Perspectives devraient voir leur prix réel varier de moins de 1% par an au cours de la prochaine
décennie, à l’exception de la viande.
Le net recul des prix de toutes les viandes s’explique par leurs niveaux actuels élevés dus à une offre
insuffisante dans beaucoup de pays d’Asie, entraînant une forte demande d’importations sur les marchés
internationaux. Cela est particulièrement vrai dans le secteur de la viande de porc du fait de l’épidémie de
peste porcine africaine qui a fait chuter la production dans les deux principaux pays producteurs (la Chine
et le Viet Nam), d’où une forte poussée de la demande d'importations en 2019. La contraction de la
production de porc en Asie s’est aussi traduite par une hausse de la demande d’importations pour les
autres types de viandes (par effet de substitution), qui a maintenu leurs prix à des niveaux élevés. En
particulier, les prix du mouton ont bénéficié de la forte demande chinoise d'importations et de l’insuffisance
de l’offre en Océanie. Les prix réels de la viande devraient redescendre avec la reprise progressive de la
production dans la deuxième moitié de la période étudiée. Toutefois, cette tendance à la baisse reflète
aussi les conditions de l’offre et de la demande à plus long terme. La production de viande devrait
progresser durant la prochaine décennie, en raison d’une part d’une hausse du poids carcasse par tête,
et d'autre part d’une augmentation de la taille des troupeaux, en particulier dans les pays émergents et à
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
67
faible revenu. D’un autre côté, on attend un ralentissement de la croissance de la demande de viande,
s’expliquant par une hausse des revenus en perte de vitesse dans plusieurs régions, par le vieillissement
des populations, et par la diminution de la consommation de viande par habitant dans un certain nombre
de pays à revenu élevé.
Graphique 1.31. Variation annuelle moyenne des prix réels des produits agricoles, 2020-29
% p.a.
0.5
- 0.5
- 1.5
- 2.5
Tourteaux protéiques
Blé
Fromage
Biodiesel
Soja
Autres céréales second.
Riz
Autres oléagineux
Viande ovine
Beurre
Sucre blanc
Sucre brut
Maïs
Poissons
Coton
Lait entier en poudre
Ethanol
Viande de volaille
Huiles végétales
Viande porcine
Viande bovine
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141608
En ce qui concerne les céréales, la hausse de la production mondiale conjuguée au déstockage actuel de
maïs et de riz en Chine continuera de tirer les prix vers le bas pendant la période considérée. Les cours
du riz devraient en particulier reculer de 0.8% par an en termes réels, car les gains de productivité obtenus
dans de grands pays asiatiques importateurs comme l’Indonésie devraient atténuer la croissance des
importations mondiales.
Du côté du soja et des autres oléagineux, on prévoit que les prix demeureront essentiellement à leurs
niveaux actuels, les gains de productivité attendus devant permettre d’absorber la hausse de la demande
pendant les dix ans à venir. Par rapport à la dernière décennie, le rythme de croissance de la demande
d'huiles végétales est en nette décélération. La consommation arrive en effet à saturation dans beaucoup
d'économies émergentes (dont la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud), et un léger tassement des prix réels
est donc à prévoir. Concernant les tourteaux protéiques, on s’attend à un renchérissement minime des
prix réels (0.15% par an) dû aux faibles prix de départ en 2019, à mettre sur le compte de l’effondrement
de la demande chinoise d’aliments pour animaux suite à l’épidémie de peste porcine africaine.
Le retour à un marché du sucre plus équilibré (après un déficit de production important en 2019) devrait
s’accompagner pour cette denrée de prix en hausse en valeur nominale mais relativement stables en
termes réels, avec un ralentissement de la croissance de la demande dans les régions affichant un niveau
déjà élevé de consommation par habitant.
Il n’y a pas véritablement de cours international du lait, car le lait cru n’est pratiquement pas échangé. Les
deux principaux prix de référence pour les produits laitiers sont les cours internationaux du beurre et du
lait écrémé en poudre, que l’on peut considérer comme des substituts pour les prix des matières grasses
laitières et des constituants solides du lait, respectivement. Les prix du lait écrémé en poudre se sont
raffermis après la liquidation totale des stocks d'intervention de l’Union européenne en 2019, et devraient
rester constants en termes réels pendant toute la période de projection. Les cours annuels du beurre ont
atteint un niveau record en 2017 et sont en baisse depuis. Sur les dix prochaines années, ils devraient
continuer de fléchir légèrement en termes réels, ce qui contribuera à réduire encore l’écart de prix entre le
lait écrémé en poudre et le beurre. Les prix mondiaux du lait entier en poudre et du fromage suivent
l’évolution de ceux du beurre et du lait écrémé en poudre, selon leur teneur respective en matière grasse
et en autres matières sèches.
Les prix réels du poisson devraient rester relativement stationnaires au cours de la décennie à venir, avec
des hausses minimes pendant la première moitié de la période, suivies d’un recul en seconde moitié de
période dans le contexte d’une accélération de la production, en particulier en Chine.
En ce qui concerne les biocarburants, les prix réels de l’éthanol devraient légèrement progresser étant
donné leurs très faibles niveaux actuels, tandis que les prix du biodiesel devraient accuser une baisse
d’environ 0.6% par an sur les dix prochaines années. L'évolution des marchés des biocarburants est
fortement tributaire de celle des cours du pétrole brut (lesquels sont essentiellement constants en termes
réels) et des décisions des pouvoirs publics, mais aussi des prix des matières premières agricoles, par
exemple les huiles végétales pour le biodiesel et le maïs et les cultures sucrières pour l’éthanol. Les
modestes évolutions des prix de ces matières premières durant la prochaine décennie contribueront à la
relative stagnation des prix des biocarburants.
Les prix internationaux du coton devraient continuer à fléchir en valeur réelle durant la période de
projection, avec une demande mondiale toujours bridée par la concurrence des fibres synthétiques,
polyester en tête. Le différentiel de prix entre le coton et le polyester devrait toutefois se stabiliser.
Lorsque les prix des produits agricoles baissent, la situation profite à des millions de consommateurs dans
le monde qui ont davantage accès à des denrées alimentaires moins chères. Mais un faible niveau des
prix peut aussi peser sur les revenus des producteurs s’ils n'abaissent pas leurs coûts suffisamment en
augmentant leur productivité. Un contexte de prix bas pourrait donc entraîner une demande accrue de
soutien aux agriculteurs, ce qui pourrait affecter les projections. De plus, lorsque les prix agricoles sont
bas, les producteurs sont moins incités à investir dans des technologies de nature à favoriser de nouvelles
hausses des rendements dans le futur, ce qui pourrait limiter la croissance de l’offre durant les prochaines
décennies.
Globalement, la demande persistante de produits agricoles devrait être satisfaite grâce à des gains
d’efficacité dans la production qui se traduiront par des prix agricoles relativement stables en valeur réelle.
Néanmoins, des chocs viendront perturber régulièrement les cours des produits de base pendant la
période considérée, provoquant des périodes temporaires de hausses de prix et de volatilité accrue. On
constate que ces chocs diminuent en intensité au fil du temps grâce à l’amélioration de la résilience des
systèmes de production, et à l’accès aux marchés mondiaux. En revanche, le changement climatique
pourrait augmenter la probabilité de survenance d’événements météorologiques extrêmes (sécheresses
ou inondations, par exemple), risquant d’entraîner des variations plus importantes autour de la tendance.
Les projections de référence constituent un scénario plausible fondé sur des hypothèses spécifiques
concernant la croissance de la population et d’autres tendances démographiques, les conditions
macroéconomiques, l’évolution de la productivité, les préférences des consommateurs, les politiques
agricoles et commerciales et les conditions météorologiques. Si elles reposent sur les meilleures
informations disponibles au moment de leur élaboration, un certain degré d’incertitude est inévitablement
attaché à des projections à dix ans de l’offre et de la demande, de même qu’aux hypothèses sous-jacentes.
Certaines modifications des conditions exogènes peuvent être prévisibles – la conclusion de négociations
commerciales, par exemple –, mais l’ampleur de leurs effets et la dynamique qui en découle ne le sont
pas forcément. D’autres sont rigoureusement impossibles à anticiper ou par essence imprévisibles,
comme une partie des attaques de ravageurs et des maladies ou les chocs météorologiques. Les
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
69
incertitudes qui entourent les projections de la demande et de l’offre sont examinées dans la suite de cette
dernière section.
Dans l’immédiat, les incertitudes les plus importantes découlent bien évidemment de la pandémie de
COVID-19, qui a des répercussions sur l’ensemble de la consommation, de la production et des échanges.
Les voies de transmission au secteur agroalimentaire sont résumées dans l’Encadre 1.3. Cette édition des
Perspectives était déjà en cours de finalisation lorsque la pandémie de COVID-19 a débuté. Les effets
cumulés de celle-ci sur les marchés agricoles et halieutiques restent dans l’ensemble incertains, du moins
en termes quantitatifs, et n’ont donc pas été pris en compte dans les projections de référence. Ils font
néanmoins l’objet d’une première analyse dans un scénario spécial présenté ci-après et portant sur les
conséquences de l’onde de choc macroéconomique provoquée par la pandémie. La perturbation de la
production agricole primaire pourrait rester limitée en ce qui concerne la plupart des produits étudiés dans
les Perspectives, en particulier les produits végétaux, et du moins dans les pays à l’origine de la majeure
partie de la production et des échanges. En revanche, les interruptions subies en amont par les filières de
transformation et les échanges alimentaires, l’évolution forcée de la demande des consommateurs et les
pénuries de main-d’œuvre saisonnière auront toutes un certain impact sur les marchés agricoles et
halieutiques, surtout à court terme.
approvisionnements en intrants intermédiaires à court terme et des équipements fixes à plus long
terme. Dans les pays à faible revenu, certains systèmes agricoles sont dans le même cas, mais leur
exposition aux conséquences d’un choc pandémique peut être très différente. À titre d’exemple, les
agriculteurs nord-américains à vocation exportatrice peuvent bénéficier de la baisse des taux d’intérêt,
mais pâtir de l’appréciation de la monnaie nationale, alors que pour leurs homologues d’Amérique du
Sud, les effets peuvent être inversés.
Commerce agricole
Importations Exportations
Intensité
capitalistique de
production
Approvisionnement
Dépenses Entrées
alimentaires Marchés intermédiaires
alimentaire
alimentaire
Demande
agricoles
Capital fixe
nationaux et
Élasticités-revenu internationaux
et prix de la Intensité de travail
demande de la production
Autres canaux
Taux de change
Marchés de
l'énergie
Marchés du
crédit
Source : J. Schmidhuber, J. Pound & B. Qiao (2020), COVID-19 : Channels of transmission to food and agriculture, Rome, FAO,
https://doi.org/10.4060/ca8430en
Un nombre croissant d’agriculteurs partout dans le monde est confronté à un manque d’intrants. Ainsi,
la faiblesse de l’offre de pesticides se répercute sur la protection des cultures dans les pays touchés à
un stade précoce, et elle entraînera sans doute une baisse des rendements plus tard dans l’année. Le
manque de pesticides nuit aussi aux efforts menés pour contenir les attaques de ravageurs, comme
celle imputable aux criquets qui sévit actuellement en Afrique de l’Est.
Le déficit de main-d’œuvre dans les chaînes d’approvisionnement agricole est devenu un problème
quasi planétaire. Les pays à faible revenu sont davantage exposés à une perturbation directe de l’offre
de main-d’œuvre, car une part plus importante des travailleurs y est généralement employée dans la
production primaire. Les déficits peuvent être imputables à la désorganisation de l’offre de main-
d’œuvre au niveau national et à une pénurie de travailleurs saisonniers et migrants.
En outre, les voies de transmission macroéconomiques touchent l’offre de produits agricoles, les
échanges et la demande finale. La chute soudaine des prix du pétrole et des métaux, par exemple, a
exercé des pressions à la baisse sur les taux de change de beaucoup de pays exportateurs de produits
de base (« monnaies-marchandises »). Bien qu’elles soient déclenchées par le recul des prix de
produits non alimentaires, ces pressions touchent l’ensemble des biens échangeables, produits
alimentaires compris. Elles renforcent la compétitivité internationale des produits alimentaires, du moins
à court terme, faisant craindre une insuffisance de l’offre intérieure dans certains pays. Au niveau
mondial, les stocks de report sont importants, les prochaines récoltes s’annoncent bonnes et la
demande de produits alimentaires va sans doute stagner, voire diminuer, étant donné la récession
anticipée, tandis que la demande de biocarburants devrait plafonner du fait de la forte baisse des prix
du pétrole brut. Cela étant, on ignore quelle ampleur pourrait avoir une éventuelle contraction de la
demande. En cas de recul substantiel du PIB mondial, les pays à faible revenu risquent d’être
confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire en raison de la baisse des revenus et non pour
cause de hausse des prix.
Enfin, et c’est peut-être le constat le plus important, la maladie à COVID-19 exercera un choc sur la
demande finale de produits alimentaires en provoquant une régression du pouvoir d’achat global,
surtout parmi les personnes toujours plus nombreuses qui seront au chômage. L’impact effectif sur la
demande alimentaire dépendra de nombreux facteurs, dont l’ampleur et la durée du choc
macroéconomique, l’épargne disponible et l’accès au crédit et à des mécanismes de protection. À ce
stade peu avancé de la crise, les répercussions qu’elle aura en définitive sur les revenus et les prix
sont encore floues, mais au vu de la disponibilité de produits alimentaires de base et du fait que les
productions à forte intensité de main-d’œuvre comme les légumes et les produits laitiers sont plus que
les autres exposées aux effets délétères de la pandémie, il faut s’attendre à une détérioration de la
qualité des régimes alimentaires plutôt qu’à une progression des déficits caloriques.
Source : (Schmidhuber, Pound and Qiao, 2020[24])
Les projections de référence des Perspectives représentent un consensus entre les secrétariats de
l’OCDE et de la FAO et les institutions avec lesquelles ils collaborent concernant les évolutions futures de
l’agriculture mondiale. Le cycle d’élaboration des projections a débuté à la fin 2019, et les projections de
référence ont ensuite été préparées sur la base d’un ensemble d’hypothèses démographiques et
macroéconomiques correspondant aux perspectives économiques mondiales d’alors. Peu après,
l’épidémie de COVID-19 est devenue une pandémie qui a grandement perturbé tous les secteurs de
l’économie. Les effets précis de cette pandémie sur les marchés agricoles et halieutiques restaient
toutefois incertains, du moins en termes quantitatifs, et n’ont donc pas été pris en compte dans les
projections de référence.
Le modèle de simulation Aglink-Cosimo, sur lequel se fondent les projections de référence des
Perspectives, offre la possibilité de procéder à des analyses de scénarios afin d’étudier l’effet de différents
ensembles d’hypothèses sur l’évolution future des marchés agricoles mondiaux. Ces capacités ont été
mises à profit pour simuler les répercussions possibles de la pandémie de COVID-19 sur les marchés
agricoles à court terme.
En l’occurrence, le scénario correspondant porte sur les possibles répercussions macroéconomiques de
la pandémie, et non sur les perturbations à court terme qui sont liées aux restrictions imposées aux
déplacements des personnes et à la désorganisation des transports et de la logistique. Le scénario se
fonde sur les projections présentées dans les Perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire
international (FMI) en ce qui concerne la croissance du PIB, l’inflation et le prix mondial du pétrole brut au
cours des deux prochaines années. D’après les projections du FMI, le PIB mondial se contractera de 3 %
en 2020, c’est-à-dire dans des proportions plus importantes que lors de la crise financière de 2008-09.
Ensuite, l’hypothèse retenue est que la pandémie retombera au deuxième semestre 2020 et que les
mesures de confinement seront peu à peu assouplies, d’où une croissance de 5.8 % du PIB mondial en
2021 du fait du retour à la normale des activités économiques. Pour les années suivantes et jusqu’à la fin
de la période de projection, les taux de croissance de référence des variables macroéconomiques
(croissance du PIB et inflation) sont appliqués aux valeurs révisées de 2021.
En outre, il est prévu que le prix moyen du baril de pétrole brut s’établisse à 37 USD en 2020 et à 40 USD
en 2021, contre 64 USD en 2019. Le prix du pétrole brut se redresse ensuite pour atteindre les valeurs de
la projection de référence en 2025, et reste ensuite conforme à celles-ci durant les dernières années de
la période de projection. Le Graphique 1.33 illustre certaines des hypothèses macroéconomiques retenues
dans le scénario en les comparant à celles qui sous-tendent les projections de référence.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141627
Les chocs macroéconomiques provoqués par la pandémie de COVID-19 devraient pousser les prix des
produits agricoles à la baisse. On prévoit que la contraction de l’activité économique affaiblira la demande
mondiale de produits agricoles de base. La réaction de l’offre à cette baisse de la demande interviendra
avec un décalage, dans la mesure où des décisions de production (semis des cultures, par exemple) ont
été prises avant le début de la pandémie de COVID-19, ce qui entraînera une offre excédentaire de
nombreux produits agricoles à court terme. Dans ces conditions, les stocks de produits agricoles devraient
augmenter, si bien que leurs prix devraient continuer de diminuer jusqu’à ce que la demande des
consommateurs retrouve son niveau normal. En outre, la chute des prix du pétrole fera baisser les coûts
de production de l’agriculture durant les premières années de la période de projection (diminution des
coûts des carburants et des engrais). Sous l’effet de tous ces facteurs, les prix des produits agricoles sont
plus bas dans ce scénario que dans les projections des Perspectives durant les premières années de la
période de projection.
Le Graphique 1.34 montre l’évolution attendue des prix nominaux de certains produits dans le scénario de
référence des Perspectives (courbe en trait plein) et dans le scénario COVID-19 (courbe discontinue) par
rapport aux résultats des analyses stochastiques. Pour évaluer les incertitudes entourant les projections
relatives aux prix, deux ensembles d’analyses stochastiques partielles des projections retenues dans les
Perspectives ont été effectués. La première analyse stochastique simule la variabilité potentielle des
marchés agricoles à l’aide de 1 000 scénarios différents, qui reposent sur l’historique des variations, par
rapport à leur évolution à long terme, des variables macroéconomiques (croissance du PIB, inflation) et
d’autres variables, comme les prix du pétrole, les taux de change et les chocs de rendement (éventail gris).
La deuxième fait uniquement varier les variables macroéconomiques (croissance du PIB et inflation) et les
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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prix du pétrole brut (éventail bleu, intervalle de confiance de 90 %). Par conséquent, l’analyse stochastique
ne prend pas en compte des chocs plus extrêmes que ceux observés par le passé. En outre, il s’agit d’une
analyse partielle, car il n’est pas possible de rendre compte de toutes les sources de variabilité des
marchés agricoles. Par exemple, les épizooties comme la peste porcine africaine peuvent avoir
d’importantes conséquences sur les marchés, mais ne sont pas prises en compte. Les résultats de
l’analyse stochastique partielle donnent néanmoins une indication de la sensibilité des projections à
certaines des sources de variabilité des marchés agricoles les plus importantes.
Graphique 1.34. Évolution des prix nominaux de certains produits les premières années
1800
200
1600
150
1400
1200 100
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Beurre Ethanol
USD/t USD/hl
5500 60
5000
4500 50
4000
40
3500
3000 30
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Note : Évolution attendue des prix nominaux dans le scénario de référence des Perspectives (courbe en trait plein) et dans le scénario COVID-
19 (courbe discontinue), rapportée aux résultats des analyses stochastiques concernant les variables macroéconomiques et de rendement
(éventail gris) et les seules variables macroéconomiques (éventail bleu, intervalle de confiance de 90 %).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141646
Dans le scénario COVID-19, la croissance économique plus faible se traduit par une expansion moins
forte de la demande de produits agricoles. Dans ce scénario, en 2020, les prix passent en dessous de
l’intervalle de confiance de 90 % relatif à l’évolution des variables macroéconomiques (éventail bleu), et
les prix des produits à plus forte valeur ajoutée (huile végétale, volaille et beurre, par exemple) tombent
plus bas que lors de 90 % des catastrophes jugées envisageables précédemment (éventail gris) –
autrement dit, la pandémie de COVID-19 devrait soumettre les marchés à un choc sans précédent. Sous
l’effet de la reprise économique censée s’amorcer en 2021, les prix convergent ensuite progressivement
vers ceux du scénario de référence les années suivantes.
La demande prévue de produits alimentaires est déterminée par deux facteurs principaux : une croissance
économique réduite, qui fait baisser la demande, et la faiblesse des prix des produits, qui la soutient. Le
résultat final varie selon les produits agricoles et les pays. En l’occurrence, la consommation d’aliments de
base comme les racines et les tubercules, le riz et le blé est moins touchée dans le scénario COVID-19.
L’effet sur la consommation alimentaire d’huile végétale et de produits animaux est en revanche beaucoup
plus important. Comme le montre le Graphique 1.35, l’impact sur les pays les moins avancés (PMA) est
bien plus fort que la moyenne mondiale. Pour certains couples produit-pays, on anticipe en fait une hausse
de la consommation alimentaire, car l’effet du ralentissement de la croissance économique est plus que
compensé par la baisse des prix. Dans l’ensemble, l’effet à moyen terme sur la consommation moyenne
de produits alimentaires ne devrait pas être particulièrement fort, mais les PMA paraissent soumis à un
risque plus important et l’impact sur les segments les plus pauvres de la population sera encore plus
marqué encore.
%
0.5
-0.5
-1
-1.5
-2
-2.5
Blé Riz Racines et Huile végétale Produits laitiers Fromage Viande de Viande porcine Boeuf et veau Poissons
tubercules frais volaille
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141665
Ce premier scénario sur la maladie à COVID-19 apporte quelques éclairages préliminaires sur les effets
à court terme de la pandémie en cours sur les marchés agricoles, et en particulier sur les prix des produits
agricoles et sur la demande alimentaire. Cependant, les retentissements économiques, sociaux et
politiques de la pandémie continuent d’évoluer suivant des schémas extrêmement complexes. Pour
pouvoir dresser un tableau plus complet de ses effets, il faudrait examiner d’autres aspects. Parmi ceux-
ci, il y a les modifications de la structure de la demande alimentaire, les mesures publiques qui affectent
les filières alimentaires nationales et mondiales, ainsi que l’ampleur et la durée du choc macroéconomique
et la trajectoire de redressement. Une autre limite de cet exercice d’analyse de scénario tient à l’absence
de prise en compte des rétroactions, notamment sur les autres secteurs de l’économie, les ménages et
les pouvoirs publics (par exemple, le niveau peu élevé des prix des produits de base peut entraîner une
diminution du revenu, la faiblesse des prix fait baisser l’investissement, de nouvelles mesures
gouvernementales peuvent influer sur les résultats).
Demande
Du côté de la demande, l’une des principales sources d’incertitude concerne l’évolution probable des
préférences des consommateurs. Globalement, les décisions d’achat de ceux-ci sont de plus en plus
déterminées par des facteurs autres que le prix et le goût, dont les préoccupations pour la santé et
l’environnement. L’une des principales manifestations de cette tendance est la forte progression du
végétarisme, du végétalisme et du « flexitarisme » dans les pays à haut revenu, notamment chez les
jeunes. À l’heure actuelle, les végétariens, les végétaliens et les personnes entrant dans des catégories
connexes représentent moins de 10 % de la population mondiale d’après les estimations, mais l’adoption
de ces régimes par une part croissante de la population pourrait avoir des répercussions sur les marchés
mondiaux, notamment de la viande et des produits laitiers, en faisant baisser la consommation de
protéines animales au profit de celle de protéines végétales (ou de protéines d’insectes). Dans l’ensemble,
ces évolutions sont relativement lentes et difficiles à évaluer. Si on retenait une hypothèse différente quant
à l’évolution des préférences des consommateurs dans les Perspectives, en tablant par exemple sur un
plus large développement des modes de vie végétariens, végétaliens ou « flexitariens », la tendance des
projections à moyen terme en serait modifiée. En ce qui concerne les paniques alimentaires, elles sont de
nature à faire baisser la demande à court terme et ont parfois des conséquences durables. Elles ne sont
pas prises en compte dans les Perspectives mais entraîneraient des fluctuations par rapport aux
projections de la consommation alimentaire.
En outre, les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de pratiques agricoles durables et sont
soucieux de l’environnement, de l’éthique et du bien-être animal, ce qui pourrait influer non seulement sur
le niveau de la demande d’aliments pour animaux, mais aussi sur sa composition dans les décennies à
venir. Cette évolution pourrait stimuler la demande d’aliments pour animaux produits localement et/ou non
modifiés génétiquement, dont des légumineuses à graines et fourragères, et faire baisser la demande de
soja, en particulier dans les pays à haut revenu d’Europe.
Les Perspectives considèrent que les politiques restent inchangées à moyen terme et retiennent des
hypothèses quant à leur efficacité future, ce qui constitue une autre source d’incertitude. Or, des mesures
prises pour, par exemple, réduire la consommation globale de calories ou favoriser le passage à des
régimes alimentaires plus sains (taxe sur le sucre, étiquetage, reformulation des produits) pourraient influer
à la fois sur la demande totale de produits alimentaires et sur la demande relative de certains d’entre eux,
dans des proportions qui restent imprévisibles aujourd’hui. Dans le même ordre d’idées, les modes de
consommation pourraient aussi être influencées par des mesures visant à encourager les consommateurs
à opter pour des régimes alimentaires plus durables/moins polluants (taxes de consommation sur les
produits à forte intensité d’émissions, par exemple) ou à réduire le gaspillage alimentaire.
L’évaluation de l’efficacité des politiques relatives aux biocarburants reste également incertaine. Ainsi, en
Indonésie, le programme B30 lancé par le gouvernement pour réduire la dépendance à l’égard des
combustibles fossiles importés est entré en vigueur dans l’ensemble du pays en janvier 2020. L’hypothèse
retenue dans les Perspectives est que l’Indonésie réussira à mettre en œuvre ce programme et que le
taux d’incorporation de biodiesel se maintiendra autour de 30 % durant la période de projection.
Cependant, la réalisation de l’objectif prévu sera dans une large mesure tributaire de la politique de soutien
public aux producteurs de biodiesel, qui dépend du rapport entre les prix intérieurs et internationaux de
l’huile de palme. Cet objectif pourrait être compromis par une hausse des coûts de production pour cause
d’une augmentation des prix de l’huile de palme et des problèmes liés à la durabilité des moteurs.
L’évolution des marchés des biocarburants dépend aussi dans une très large mesure de celle des prix du
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
76
pétrole brut. À l’heure actuelle, le niveau peu élevé des prix internationaux du pétrole – conséquence de
la faible demande mondiale imputable principalement à la pandémie de COVID-19 – réduit la demande de
matières premières bioénergétiques. Une récession économique due au COVID-19 pourrait entraîner une
baisse plus marquée encore de la demande mondiale de carburants de transport et de biocarburants.
Offre
La production agricole est une activité atypique de par sa vulnérabilité aux aléas naturels, notamment aux
conditions météorologiques et aux maladies touchant les végétaux et les animaux. L’épizootie de peste
porcine africaine en offre une illustration. En août 2018, la Chine a annoncé l’apparition d’un premier cas
de peste porcine africaine. La maladie s’est ensuite propagée à d’autres pays d’Asie de l’Est (le Viet Nam,
par exemple) avant de réapparaître en Europe. En 2019, la Chine et le Viet Nam, qui sont les deux
premiers producteurs mondiaux de porc, ont vu leur production porcine reculer de 21 % et 17 %,
respectivement. Les mesures prises pour contenir l’épizootie (subventions à l’abattage, par exemple)
devraient continuer de peser sur la production mondiale de viande porcine dans les prochaines années.
Les Perspectives retiennent néanmoins l’hypothèse que cette production recommencera à augmenter à
partir de 2021 pour renouer en 2025 avec le niveau d’avant l’épizootie de peste porcine africaine. Cela
étant, comme le succès des mesures prises est incertain, l’épidémie pourrait avoir des effets plus graves
que prévu à moyen terme. Par ailleurs, la chute de la production porcine en Asie rend incertaines les
projections concernant la demande d’importation de différentes viandes et la demande mondiale
d’aliments pour animaux.
L’une des pires attaques de ravageurs touchant les cultures est celle imputable aux criquets pèlerins qui
détruisent les plantes cultivées, les pâturages, le fourrage et les autres végétaux. D’après les chiffres de
la FAO, un essaim d’un kilomètre carré de ces insectes peut consommer autant d’aliments en une journée
que 35 000 personnes. En février 2020, huit pays d’Afrique de l’Est ont subi la pire attaque de ces
ravageurs depuis des décennies, et des dizaines de milliers d’hectares de terres cultivées et de pâturages
ont été touchés en Éthiopie, au Kenya et en Somalie. De plus, les fortes pluies de la fin du mois de mars
ont créé des conditions favorables à la reproduction des criquets pèlerins, ouvrant la voie au déferlement
d’une deuxième vague, potentiellement plus massive que la première, sur la Corne de l’Afrique, mais aussi
sur l’Est du Yémen et le Sud de l’Iran. En mai, l’éclosion des œufs donnera naissance à des bandes
larvaires qui formeront de nouveaux essaims à la fin juin et en juillet ; cette période étant aussi celle du
début des récoltes, ces essaims représenteront une menace sans précédent pour la sécurité alimentaire
et les moyens de subsistance des agriculteurs dans la région (FAO, 2020[25]). Qui plus est, les mesures
de confinement prises pour faire face au COVID-19 ont ralenti les opérations terrestres et aériennes visant
à lutter contre l’infestation en rendant plus difficile le franchissement des frontières et en retardant les
livraisons de pesticides (Okiror, 2020[26]).
Les événements météorologiques extrêmes comme les canicules, les sécheresses et les précipitations
intenses ont un fort impact sur la production agricole, notamment végétale. Les projections des
Perspectives concernant l’offre et la demande ont été établies en prenant pour hypothèse que les
conditions météorologiques resteront conformes à celles que nous connaissons durant toute la période de
projection. Or, il est possible que le changement climatique fasse lentement évoluer les conditions
climatiques et augmente la probabilité d’aléas météorologiques dans les prochaines décennies. En
l’absence de mesures d’adaptation appropriées, une telle évolution pourrait se répercuter défavorablement
sur le rendement des cultures et de l’élevage dans la plupart des régions, et rendre l’approvisionnement
en aliments et les prix de ceux-ci plus instables. Si on retenait une hypothèse différente dans ces
Perspectives concernant l’évolution des conditions agroclimatiques et météorologiques, la tendance de la
projection à moyen terme en serait modifiée.
Par ailleurs, l’instauration de mesures et de réglementations permettant de mettre au point et d’appliquer
de nouvelles technologies, par exemple des techniques de sélection végétale et des technologies
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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numériques, pourrait se traduire par des gains de productivité plus importants que prévu dans les
Perspectives. Les tendances en matière de productivité des cultures et de l’élevage projetées dans les
Perspectives reposent sur l’hypothèse d’une amélioration continue des potentialités génétiques des
plantes cultivées et des animaux d’élevage et de la poursuite des innovations en cours en matière de
technologies de production, qui dépendront de leur côté du maintien des investissements publics et privés
dans la recherche et le développement (R-D). Depuis la crise financière de 2008-09, les dépenses
publiques de R-D ont chuté dans les pays à haut revenu, mais augmenté dans un certain nombre
d’économies émergentes, dont l’Inde et la Chine. En outre, les investissements privés dans la R-D ont
augmenté plus rapidement que les dépenses publiques de R-D ces dernières années dans le monde. Ces
tendances confortent l’hypothèse d’une croissance ininterrompue de la productivité adoptée dans ces
Perspectives, mais tout scénario différent concernant le taux de progrès modifierait les projections relatives
à la croissance des rendements et de la productivité.
Dans la décennie à venir, la production agricole dépendra aussi de toute une série de mesures destinées
à réorienter, ajuster ou restreindre des pratiques de production. Ces mesures répondent à des objectifs
variés, comme limiter la contribution au changement climatique et s’adapter à ses effets, assurer le bien-
être animal et protéger la santé humaine, faire progresser l’autosuffisance intérieure ou atteindre des
objectifs d’exportation. Si les Perspectives s’emploient à anticiper les effets de toutes les mesures
connues, les résultats effectifs de ces mesures sont incertains et elles sont susceptibles d’être modifiées
avant la fin de la période de projection.
Commerce international
La nature et le volume des échanges internationaux de produits agricoles et halieutiques sont influencés
par les relations commerciales bilatérales et une multitude d’accords commerciaux régionaux. Les
tensions commerciales actuelles entre les États-Unis et la Chine font toujours peser des incertitudes sur
les projections des Perspectives. Depuis avril 2018, la Chine applique des droits de douane de rétorsion
de 25 % ou plus à la quasi-totalité des produits agricoles en provenance des États-Unis, si bien que les
exportations agricoles des États-Unis à destination de la Chine sont passées de 19 milliards USD en 2017
à 9 milliards USD en 2018 et sont restées faibles en 2019 (Congressional Research Service, 2019[27]). Le
15 janvier 2020, les deux pays ont toutefois signé l’accord commercial de « phase 1 », dans lequel la
Chine s’engage à acheter davantage de produits agricoles auprès des États-Unis. L’accord fixe
notamment pour objectif un accroissement des importations chinoises de produits agricoles provenant des
États-Unis de 12.5 milliards USD en 2020 et de 19.5 milliards USD en 2021 par rapport aux valeurs de
2017 (Lighthizer and Mnuchin, 2020[28]). En revanche, l’accord ne traite pas du niveau des droits de douane
ni ne précise la date de fin de ceux appliqués par la Chine. L’hypothèse retenue dans les Perspectives est
donc que le niveau des droits de douane entre les États-Unis et la Chine restera inchangé au cours de la
période de projection, mais que d’autres mesures, de nature non tarifaire, seront prises pour renforcer les
échanges entre les deux pays. En particulier, on suppose que le taux d’utilisation des contingents tarifaires
chinois de maïs, de riz et de blé remontera après une courte période de transition. La mise en œuvre de
l’accord commercial de « phase 1 » et tout autre règlement négocié de ce différend auront sans doute un
impact significatif sur les marchés mondiaux des produits agricoles, réorientant les flux d’échanges
agricoles et modifiant les prix mondiaux et les parts de marché des autres pays. C’est particulièrement
probable en ce qui concerne le soja, étant donné l’importance de la Chine et des États-Unis sur le marché
mondial de ce produit.
Le 1er février 2020, le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union européenne dans le cadre du
processus communément appelé « Brexit ». Au moment de l’élaboration des Perspectives agricoles,
l’Union européenne et le Royaume-Uni venaient à peine d’entamer les négociations sur les règles
commerciales qui s’appliqueront après la période de transition (droits de douane, normes, contingents).3
Par conséquent, les Perspectives traitent le Royaume-Uni séparément du reste de l’Union européenne,
mais font l’hypothèse de relations commerciales non perturbées. Le Brexit pourrait néanmoins avoir des
conséquences de grande ampleur, car le Royaume-Uni entretient d’intenses relations commerciales avec
l’Union européenne : en 2018, plus de 70 % de ses importations agricoles venaient de l’Union européenne
et 62 % de ses exportations agricoles lui étaient destinées. Importateur net de produits agricoles, le
Royaume-Uni a enregistré en 2018 un déficit commercial de 27 milliards USD avec le reste de l’Union
européenne. Les échanges entre États membres de l’Union européenne sont exempts de droits de
douane, mais le Brexit pourrait engendrer d’importants obstacles aux échanges qui se répercuteraient sur
les prix agricoles et sur la production au Royaume-Uni et dans l’Union européenne. En outre, le secteur
agricole britannique reçoit en moyenne 60 % de ses revenus sous forme de subventions au titre de la
Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne. Bien que le gouvernement du Royaume-Uni
se soit engagé à maintenir ces subventions en 2020, le recentrage envisagé du soutien pourrait peser sur
la production et les prix intérieurs. Le Brexit pourrait avoir des répercussions sur les marchés mondiaux
du fromage, du beurre et de la viande porcine et ovine, produits dont le Royaume-Uni est un large
importateur net. Sur les autres marchés, le principal effet pourrait être une réorientation des flux
d’échanges vers d’autres partenaires commerciaux, ce qui aurait un impact moindre sur les volumes
totaux.
L’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) est officiellement entré en vigueur en
mai 2019 et a déjà été ratifié par 29 pays. Il réunira 55 pays africains dans un marché unique comptant
plus de 1.3 milliard d’habitants et affichant un PIB cumulé de 2 260 milliards USD. Les échanges seront
régis par les dispositions de l’Accord à partir de juillet 2020, et 90 % des produits échangés dans la région
seront alors exonérés de droits de douane, proportion qui atteindra 97 % d’ici à la fin de la décennie. La
suppression des droits de douane sur les produits agricoles ouvre d’importantes perspectives d’expansion
du commerce à l’intérieur de l’Afrique et d’amélioration de l’efficience des marchés. Il existe cependant
des obstacles non tarifaires aux échanges, parmi lesquels la mauvaise qualité des infrastructures de
transport, qui risquent de compliquer la concrétisation de cette zone de libre-échange et de limiter
l’intégration des marchés. Parmi les défis logistiques que doit relever l’Afrique, il y a aussi les procédures
douanières longues et tatillonnes, la corruption aux frontières et les problèmes de sécurité, qui constituent
un frein supplémentaire au transport de marchandises entre les pays (Berahab and Dadush, 2018[29]).
Le 28 juin 2019, l’Union européenne et les États du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay)
ont annoncé l’aboutissement des négociations sur un accord commercial UE-Mercosur, même si la mise
en œuvre complète de celui-ci pourrait prendre jusqu’à trois ans. L’Union européenne a déjà signé toute
une série d’accords régissant ses relations commerciales avec la plupart des groupes infrarégionaux et
pays des Amériques, mais celui conclu avec le Mercosur est susceptible de devenir son plus important
accord commercial et de porter sur des volumes d’échanges plusieurs fois supérieurs à ceux visés par
l’accord entre l’Union européenne et le Canada (CETA). Il entraînera une libéralisation significative de
l’accès aux marchés des produits agricoles. Ainsi, le Mercosur éliminera progressivement ses droits de
douane sur 93 % des lignes tarifaires au cours des dix prochaines années, durée pouvant atteindre 15 ans
sur certains produits sensibles. Parallèlement, l’Union européenne libéralisera 82 % de ses importations
agricoles. Des contingents tarifaires seront appliqués à certains produits sensibles côté UE, comme le
bœuf, la volaille, la viande porcine, le sucre, l’éthanol, le riz, le miel et le maïs doux. En outre, des
contingents tarifaires réciproques seront ouverts pour les importations de fromage, de laits en poudre et
de laits infantiles. Les pays du Mercosur devraient bénéficier de la baisse des droits de douane de l’UE,
qui leur permettra d’exporter davantage de produits à base de viande, de fruits, de jus d’orange, de sucre
et d’éthanol. Quant à l’Union européenne, elle pourrait profiter de l’accord pour accroître ses exportations
de produits laitiers, de viande porcine, de vins et de spiritueux. En revanche, pour certains produits
sensibles comme le bœuf, le riz, la volaille et le sucre, les producteurs du Mercosur pourraient être à
l’origine d’une concurrence accrue et des pressions à la baisse pourraient s’exercer sur les prix. La France,
l’Irlande et la Belgique sont susceptibles d’être les pays les plus exposés à l’intensification de la
concurrence, en particulier sur le marché du bœuf.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
79
Croissance démographique
Pour les projections démographiques, les Perspectives utilisent les estimations de la variante moyenne
tirées de la base de données des perspectives de la population mondiale des Nations Unies, révision de
2019 (United Nations World Population Prospects 2017).
La population mondiale augmentera au cours de la période de projection, passant de 7.6 milliards de
personnes en moyenne au cours des années de 2017 à 2019 à 8.4 milliards de personnes en 2029. Cela
correspond à une croissance annuelle de 0.9 %, c’est-à-dire moins rapide que durant la décennie
précédente (1.2 % par an). L’accroissement démographique est concentré dans les régions en
développement, en particulier l’Afrique subsaharienne, qui devrait afficher avec 2.5 % par an la plus forte
croissance, et l’Inde, où le taux s’établira à 0.9 % par an. Avec 147 millions d’habitants supplémentaires
en 2029, l’Inde devrait d’ailleurs passer devant la Chine pour devenir le pays le plus peuplé de la planète.
60 2
50
1.5
40
30 1
20
0.5
10
0 0
2001 2005 2009 2013 2017 2021 2025 2029 Afrique Sub- Inde Chine OCDE Monde
Sah.
Note : ALC = Amérique latine et Caraïbes ; EAC = Europe et Asie centrale ; MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord ; Reste de l’Asie = Asie-
Pacifique moins la Chine et l’Inde.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141684
'000 USD
70
60
50
40
30
20
10
0
Inde Chine Afrique Sub- ALC Asie pacifique MENA ECA Amérique du OCDE Monde
Sah. Nord
Note : ALC = Amérique latine et Caraïbes ; EAC = Europe et Asie centrale ; MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord. Le graphique montre le
PIB par habitant en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA) (en USD constants de 2011).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141703
Dans les pays les moins avancés d’Asie, cette hausse devrait atteindre 5.8 % en moyenne durant les dix
prochaines années – seule l’Inde affichera un taux supérieur. Avec 3.2 % par an, la progression sera un
peu plus lente au Pakistan. Quant aux pays d’Asie centrale, ils devraient voir le revenu par habitant
augmenter d’environ 4.6 % par an en moyenne. En Afrique subsaharienne, on prévoit une hausse du
revenu par habitant de 17.5 % sur la période de projection, en raison surtout de la forte croissance
économique attendue en Éthiopie (6.6 % par an). En Amérique latine et dans les Caraïbes, cette hausse
sera très variable selon les pays au cours des dix prochaines années. Elle sera relativement lente au Brésil
et au Mexique (inférieure à 2 % par an), mais atteindra 2.8 % annuellement dans des pays comme le
Pérou et le Paraguay, et 3.1 % par an en Colombie. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le taux de
croissance global pâtira de la baisse attendue du revenu par habitant en Syrie et en Libye au cours des
dix prochaines années. Dans cette région, c’est l’Égypte qui enregistrera avec 4.4 % par an la plus forte
hausse du revenu par habitant.
Dans les pays de l’OCDE, le revenu par habitant devrait croître d’environ 1.7 % par an dans les dix années
à venir. Aux deux extrémités de l’échelle, la progression sera de 2.9 % par an en Turquie et en Corée, et
de seulement 0.9 % par an au Canada.
Croissance mondiale
Les hypothèses de croissance du PIB sont fondées sur les Perspectives économiques de l’OCDE, n° 106
(novembre 2019) et sur les Perspectives de l’économie mondiale (octobre2019) du FMI.
L’économie mondiale connaîtra un taux de croissance moyen de 3.4 % au cours des dix prochaines
années. Le Graphique 1.38 montre les taux de croissance du PIB dans les principales régions, dont celles
ayant fait l’objet des synthèses régionales dans les Perspectives de cette année, et dans certains pays.
Au niveau mondial, c’est l’Inde qui affichera avec 7.4 % par an la plus forte croissance. En Amérique latine,
ce sera le Paraguay avec 4.0 % par an. Parmi les pays d’Asie du Sud-Est, le Viet Nam et les Philippines
enregistreront la croissance annuelle la plus élevée (6.5 %). En Afrique subsaharienne, la croissance du
PIB culminera à 6.6 % par an en Éthiopie. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, c’est l’Égypte qui devrait
enregistrer avec 6 % la plus forte croissance annuelle, devant le Yémen, le Maroc et la Tunisie (autour de
4.2-4.9 %), tandis que les autres pays afficheront des taux plus modestes (de 2 à 3 % environ).
0
Inde Chine Afrique Sub-Sah. ALC Asie pacifique MENA ECA Amérique du OCDE Monde
Nord
Note : ALC = Amérique latine et Caraïbes ; EAC = Europe et Asie centrale ; MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141722
Le Graphique 1.38 décompose les hypothèses de croissance du PIB en distinguant croissance du PIB par
habitant et croissance de la population. On peut y voir que la croissance économique sera principalement
déterminée par celle du revenu par habitant, particulièrement dans les pays de l’OCDE, en Europe et en
Asie centrale ainsi qu’en Chine. En Afrique subsaharienne, en revanche, la forte croissance
démographique signifie que le taux de croissance économique relativement élevé (4.5 % par an) ne
correspond qu’à une modeste hausse du revenu par habitant (environ 1.7 % par an).
Les données concernant les cours mondiaux du pétrole en 2018 correspondent au prix du pétrole brut
Brent et sont tirées de la version actualisée des Perspectives économiques de l’OCDE, n° 106 (novembre
2019). Pour 2019, on a utilisé la moyenne annuelle des prix mensuels au comptant et, pour 2020, la
moyenne des prix au jour le jour en décembre 2019. Pour le reste de la période de projection, on suppose
que les prix du pétrole resteront inchangés en termes réels, ce qui implique une hausse en termes
nominaux, avec un baril passant de 65 USD fin 2019 à 78 USD en 2029.
Politiques publiques
Les politiques publiques et leurs réformes ont des conséquences importantes sur les marchés des produits
agricoles, des biocarburants et de la pêche, souvent même sur le plan structurel. Les hypothèses retenues
dans la présente édition des Perspectives tablent sur le maintien des politiques actuellement en vigueur
pendant toute la période de projection.
Le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union européenne le 1er février 2020. Il est examiné
séparément du reste de l’Union européenne dans le présent rapport, mais les projections reposent sur
l’hypothèse de relations commerciales non perturbées entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Par ailleurs, l’hypothèse retenue dans les Perspectives est que le niveau des droits de douane entre les
États-Unis et la Chine restera inchangé, mais que d’autres mesures, de nature non tarifaire, seront prises
pour renforcer les échanges entre les deux pays. En particulier, on suppose que le taux d’utilisation des
contingents tarifaires chinois de maïs, de riz et de blé remontera après une courte période de transition.
L’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) est officiellement entré en vigueur en
mai 2019. Il réunira 55 territoires au sein d’un marché unique comptant plus de 1.3 milliard d’habitants et
affichant un PIB cumulé de 2 260 milliards USD. Les échanges seront régis par les dispositions de l’Accord
à partir de juillet 2020, et 90 % des produits échangés dans la région seront alors exonérés de droits de
douane, proportion qui atteindra 97 % d’ici à la fin de la décennie.
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agricultural-innovation-integration-and-entrepreneurial-ecosystems (accessed on
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Tripoli, M. and J. Schmidhuber (2019), “How Can Blockchain’s General Architecture [16]
Notes
1 Dans le graphique 1.5, l’alimentation animale est calculée sur la base de la « ration d'entretien », c’est-à-dire de la
quantité d’aliment dont un animal a besoin pour maintenir son métabolisme sans prendre ni perdre de poids, sans
produire de lait ou sans pondre d’œufs. Environ 25 % des apports d'énergie sont récupérés sous forme de produits
animaux et comptabilisés au titre des aliments destinés à la consommation humaine. De même, la part des
biocarburants rend compte de l’énergie contenue dans l’éthanol et le biodiesel, alors que les drêches de distillerie
séchées sont comptabilisées dans les aliments pour animaux.
2Une analyse de la situation actuelle et des perspectives de la production, la consommation et les échanges de
bananes et de fruits tropicaux dans le monde est présentée dans le chapitre 11 sur les « autres produits ».
3 L’accord de retrait prévoit une période de transition du 1er février 2020 au 31 décembre 2020, durant laquelle le
Royaume-Uni continuera à avoir accès au marché intérieur et à l’Union douanière. Cette période de transition pourra
être prorogée d’un ou deux ans. Si les négociations n’aboutissent pas d’ici à la fin de la période de transition et
qu’aucun accord n’est conclu sur les relations commerciales futures, ce sont les règles de l’OMC qui s’appliqueront.
2. Dossiers régionaux
2.1. Introduction
Depuis l’édition 2013, le chapitre spécial de cette publication s’est focalisé sur les perspectives d’une
région ou d’un pays particulier. Cette année, plutôt que de mettre l’accent sur un endroit particulier, ce
chapitre présente les faits saillants pour les régions définies par la FAO dans le cadre de la mise en œuvre
de son programme de travail général. Ces régions ayant des profils très variés, l’objectif de ces synthèses
n’est pas de les comparer, mais de réunir les principaux messages des Perspectives pour mettre en
évidence les tendances et les enjeux émergents. Cette évaluation porte principalement sur le point final
de la période de projection des Perspectives (2029) par rapport à la période de référence de 2017-19. Ces
synthèses n’incluent pas d’évaluation quantitative de la pandémie COVID-19 présentée dans le chapitre
Vue d’ensemble ; cela sera fait lorsque de plus amples renseignements seront disponibles. Cependant,
les tendances et les enjeux présentés dans ce chapitre sont ceux qui devraient sous-tendre les
Perspectives lorsque les choses se remettront progressivement en place après le « choc » inattendu
causé par la propagation du nouveau coronavirus, en supposant que ses effets sur la production, la
consommation et les échanges de produits alimentaires s’estomperont peu à peu. Les projections
actuelles devraient servir de base pour évaluer la façon dont le choc se répercutera dans les régions au
cours de la prochaine décennie.
Le chapitre est divisé en six sections qui présentent successivement les différentes régions, le texte, les
tableaux et les graphiques étant organisés de manière similaire pour chaque région. Une section Contexte
indique les caractéristiques régionales clés et décrit le cadre dans lequel s’inscrivent les projections pour
la production, la consommation et les échanges présentées dans les sections suivantes. A la fin de chaque
section, des graphiques et tableaux de même type décrivent les principaux aspects des projections
correspondantes.
Contexte
La région Asie et Pacifique1 est aussi hétérogène que grande par rapport aux autres régions. L’éventail
des économies est large, allant de pays parmi les moins avancés tels que le Bangladesh à des pays à
revenu élevé tels que le Japon. Avec plus de 4.1 milliards d’habitants, la région accueille plus de la moitié
de la population mondiale. Cependant, elle ne représente qu’environ 30 % des terres agricoles, et si ses
ressources naturelles sont conséquentes, elles sont soumises à une pression croissante. La région
connaît une urbanisation rapide, principalement sous l’impulsion de la Chine, mais le rythme de l’évolution
est soutenu dans l’ensemble des pays. Environ 48 % des personnes vivent en milieu urbain, mais
l’urbanisation devrait atteindre 54 % d’ici 2029. La population de la région progressera au rythme de 0.7 %
par an, soit une augmentation de 324 millions d’habitants, et 445 millions migreront vers les zones
urbaines.
Les pays en développement de la région se classent parmi ceux enregistrant la croissance la plus rapide :
le revenu moyen par habitant de la région devrait progresser de près de 4 % par an au cours des dix
prochaines années, de 5 à 6 % par an en Chine, en Inde et au Viet Nam, et d’environ 3 à 4 % par an en
Thaïlande et en Indonésie. La part de la valeur ajoutée du secteur agricole primaire et des pêches dans
l’économie, qui est en recul, est actuellement d’environ 6 %. La croissance économique rapide a
également fait baisser la part des dépenses alimentaires dans le budget des ménages à environ 15 % en
2017-19, ce qui implique des répercussions considérables de prix et de revenus sur les consommateurs 2.
De fortes incertitudes pèsent sur la région dans les Perspectives. Les conflits commerciaux actuels n’ont
pas été entièrement résolus. La peste porcine africaine a durement frappé le secteur de la production de
la viande porcine en Chine et dans certaines parties de l’Asie du Sud-Est.
Production
La région, qui détient la place de premier producteur de produits agricoles, halieutiques et aquacoles,
devrait représenter 51 % de la production mondiale agricole dans ces secteurs en 2029. La production
devrait augmenter de 14 % d’ici 2029 par rapport au niveau de référence de 2017-19. La production
végétale, qui représente 64 % de la valeur ajoutée, devrait progresser de 12 %, tandis que la production
animale croîtra de 18 % au cours de la période, repartant d’un niveau de départ bas dû à la peste porcine
africaine. La production animale a diminué de 4 % en 2019, en raison d’une baisse de 9 % en Chine et au
Viet Nam, où la peste porcine africaine a décimé respectivement 30 % et 20 % du cheptel porcin. La
production de poisson devrait progresser de 16 % en raison de l’essor continu de l’aquaculture. Ces taux
de croissance sont nettement inférieurs à ceux d’il y a dix ans, quand la production agricole, halieutique et
aquacole régionale progressait en moyenne de 3 à 4 % par an. La croissance a ralenti lorsque les marchés
intérieurs sont parvenus à maturité, que les orientations ont changé, que des marchés se sont ouverts et
que la concurrence commerciale s’est accrue.
La région compte parmi les principaux producteurs de céréales du monde, notamment de riz, pour lequel
elle représente 90 % de la production mondiale. Sa contribution à la production mondiale de riz, de blé et
de céréales secondaires reste stable tout au long de la période de projection. Si la production de riz et de
blé reste conséquente en Inde, le déstockage du maïs en Chine pourrait être l’occasion de diversifier la
production en privilégiant d’autres produits agricoles dans ce pays.
% croissance annuelle
5
4.5
3.5
2.5
1.5
0.5
0
2001 2005 2009 2013 2017 2021 2025 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141741
En raison de la rareté des terres dans les pays dans l’ensemble de la région, la croissance de la production
végétale découlera d’une amélioration et d’une intensification de la productivité. Le développement de
l’irrigation et l’amélioration des variétés de semences représentent une grande partie de la croissance de
la production, mais l’environnement et la sécurité alimentaire suscitent de plus en plus de préoccupations
du fait de la rareté des ressources hydrauliques et de l’utilisation massive d’intrants chimiques. Les récoltes
multiples et les cultures séquentielles permettront de limiter le développement de l’utilisation des terres à
3 millions d’hectares supplémentaires, alors que la superficie cultivée augmentera de 13 Mha, qui seront
principalement consacrés au riz, au maïs, au soja et aux légumineuses.
Pendant la période de projection, la production animale s’expliquera en grande partie par des gains de
productivité attribuables à un recours accru aux aliments pour animaux et à une amélioration de la
sélection animale. La superficie des pâturages devrait diminuer de 12 Mha au cours de la prochaine
décennie et le nombre d’animaux progressera plus lentement que la production totale de viande. En
revanche, la hausse de l’utilisation des aliments pour animaux sera plus rapide que la croissance de la
production animale, qui devrait ralentir en partie sous l’effet des conséquences actuelles de la peste
porcine africaine en Chine et de ses répercussions attendues dans d’autres pays de la région.
Près de 70 % de la production mondiale de poisson provient de la région Asie et Pacifique, la production
halieutique et aquacole de la Chine constituant la majeure partie de cette production régionale. Les
évolutions de l’efficience et de la durabilité définies dans le 13e Plan quinquennal de la Chine devraient
modérer la croissance ; la région représentera néanmoins 85 % de la croissance mondiale de la production
dans le secteur.
Les émissions totales de GES de la région devraient augmenter de 6 % d'ici 2029, celles provenant de
sources végétales et animales de 3 % et 9 % respectivement.
Consommation
Dans cette région où la croissance démographique ralentit, mais où la hausse des revenus est soutenue,
la demande d’aliments riches en nutriments et à forte teneur énergétique augmentera. L’apport moyen en
calories devrait augmenter de 170 kcal pour atteindre 3 000 kcal par jour en moyenne, principalement
sous l’effet d’une augmentation de la consommation d’huile végétale et de produits d’origine animale,
notamment les produits laitiers. L’apport moyen en protéines augmentera de 5 grammes pour atteindre
85 grammes par jour, principalement en raison de la hausse de la consommation de produits laitiers et de
viande.
Les modes de vie urbanisés entraîneront une augmentation de la consommation de sucres et de matières
grasses qui dépassera celle de la majorité des autres groupes d’aliments. Combinée à une forte croissance
démographique dans plusieurs pays de la région tels que l’Inde, la consommation d’huile végétale
dépassera la moyenne mondiale d’ici 2029, atteignant 21 kg par habitant et par an. Les sucres et les
matières grasses représenteront 22 % des calories totales dans la région d’ici 2029 et seront le seul groupe
d’aliments à accroître leur part de calories durant la période de projection.
La consommation de riz par habitant, qui est tellement importante dans de nombreux pays de la région,
représentant souvent jusqu’à 50 % de la disponibilité de calories ou plus, devrait progresser lentement au
mieux, et diminuer dans de nombreux pays tels que la Chine, la Thaïlande et le Viet Nam. La
consommation de riz par habitant dans la région devrait augmenter de moins de 1 %, étant donné que la
hausse de la consommation en Inde compense la baisse dans d’autres pays.
La consommation de viande augmentera de 1.5 kg par personne pour atteindre une consommation
annuelle moyenne de 35 kg par personne (ou 8 % des calories quotidiennes). Cependant, il existe
d’importants écarts au sein de la région : dans des pays tels que la Corée du Sud et le Viet Nam, la
demande augmente de plus de 5 kg, tandis qu’en Inde et au Pakistan, la demande progressera de moins
Échanges
La région est la première région importatrice de produits agricoles primaires et représente une part de plus
de 40 % des importations mondiales ; avec le dépassement de l’offre par la demande, les importations
nettes tendent à augmenter à moyen terme. Les importations les plus importantes sont celles de soja en
Chine, qui ont été réduites ces dernières années sous l’effet de mesures commerciales. Elles devraient
progresser de nouveau à moyen terme. Les importations de blé et de maïs sont également importantes et
en progression.
Les importations nettes de produits de l’élevage augmentent. Si les exportations de viande bovine de
l’Inde, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de la Thaïlande continuent de progresser lentement, elles
sont largement compensées par la hausse des importations en Chine, en Indonésie, en Malaisie, en
Corée, au Viet Nam et dans d’autres pays de la région. Les importations nettes de viande porcine ont suivi
une tendance à la hausse ces dix dernières années et ont culminé à 6 Mt en 2019 du fait de la flambée
épizootique de peste porcine africaine. Les importations de volaille de la région ont également augmenté.
En outre, la région compte parmi les principaux exportateurs, contribuant à hauteur de 30 % aux
exportations mondiales. Les exportations de riz, premier produit agricole primaire exporté, devraient
atteindre 55 Mt, tirées principalement par l’Inde, la Thaïlande et le Viet Nam.
Céréales Légumineuses, racines, tubercules Oléagineux Plantes sucrières Autres productions végétales
10 525
29 083
11 183
30 715
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Variation absolue de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029 Variation en pourcentage de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029
Mt Cultures Pâturage Forêts Autres % Cultures Pâturage Forêts Autres
15000 6
10000 4
2
5000
0
0
-2
-5000
-4
-10000 -6
-15000 -8
Chine Inde Asie du Sud Autres Moins Développés Chine Inde Asie du Sud Autres Moins Développés
Est avancés Est avancés
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Graphique 2.4. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des aliments
dans la région Asie et Pacifique
Croissance annuelle de la demande totale de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux et d'autres utilisations
% Due à l'augmentation de la demande par tête (alimentation et autre usage) En raison de la croissance démographique
6
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2010-19 2020-29
Céréales Viande Poissons Produits laitiers frais Racines et tubercules Sucre Huile végétale
Disponibilité calorique par personne et par jour Disponibilité en protéines par personne et par jour
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
Chine Inde Asie du Moins Développés Autres Chine Inde Asie du Moins Développés Autres
Sud Est avancés Sud Est avancés
Note : partie haute – la croissance démographique est calculée en partant de l’hypothèse que la demande par habitant reste au niveau de la
dernière année de la décennie précédente. Partie basse – matières grasses : beurre et huiles. Origine animale : œufs, poisson, viande et
produits laitiers à l’exception du beurre. Aliments de base : céréales, légumineuses et racines.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
10
-10
-20
-30
-40
-50
-60
-70
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Note : exportations nettes (exportations moins importations) des produits agricoles pris en compte dans les Perspectives agricoles, mesurées
en dollars constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141760
Moyenne % Croissance 2
2007-09 2017-19 2029 Base à 2010-19 2020-29
(base) 2029
Taux d’autosuffisance10
Céréales 96.4 94.1 94.3 0.27 -0.49 0.04
Viande 97.9 94.9 95.3 0.43 -0.40 0.27
Sucre 95.5 96.4 91.4 -5.10 0.05 -0.14
Huile végétale 116.9 110.8 106.7 -3.73 -0.62 -0.27
Note : 1. PIB par habitant exprimé en milliers de dollars. 2. Taux de croissance des moindres carrés (voir le glossaire). 3. La valeur nette de la
production agricole, halieutique et aquacole est calculée selon la méthode de FAOSTAT, fondée sur l’ensemble de produits représenté dans le
modèle Aglink-Cosimo, évalué aux prix de référence internationaux moyens pour 2004-06. Les projections des cultures ne faisant pas partie du
modèle ont été calculées en utilisant les tendances à long terme. 4. Les graines oléagineuses représentent le soja et les autres oléagineux. 5. Les
produits laitiers comprennent le beurre, le fromage, le lait en poudre et les produits laitiers frais, exprimés en équivalent extrait sec. 6. La superficie
d’utilisation des terres arables rend compte des récoltes multiples de cultures arables. 7. L’utilisation des pâturages représente les terres
disponibles pour le pacage des ruminants. 8. Les calories quotidiennes par habitant représentent la disponibilité, et non l’apport. 9. Les aliments
de base représentent les céréales, les oléagineux, les légumineuses, les racines et les tubercules. 10. Le taux d’autosuffisance correspond à la
production / (production + importations - exportations).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Contexte
Le profil de la croissance démographique et économique de l’Afrique subsaharienne3 est unique parmi les
six régions4. La croissance démographique est la plus forte observée, et si l’urbanisation progresse
rapidement, elle est de loin la plus faible de toutes les régions. La région devrait compter quelque
329 millions de personnes supplémentaires d’ici 2029 par rapport à la période de référence de 2017-19,
sa population augmentant de plus de 2.5 % par an. Si près des deux tiers de ces personnes
supplémentaires vivront en milieu urbain, 55 % de la population continuera de vivre en milieu rural en
2029. En règle générale, les économies de la région sont très dépendantes sur le plan des produits liés
aux ressources, dont l’agriculture, le pétrole et les métaux. La pêche, l’agriculture et la sylviculture
représentent environ 16 % du PIB et cette part devrait avoisiner les 13 % en 2029. La croissance
économique par habitant ne devrait pas être aussi soutenue que dans les pays émergents, augmentant
de 1.3 % par an pendant la période de projection. La performance économique varie considérablement au
sein de la région, les pays les moins avancés progressant plus rapidement, mais en partant d’un niveau
plus bas. Les revenus moyens par habitant dans la région, qui s’élèvent à 1 700 USD, sont les plus faibles
à l’échelle mondiale et devraient atteindre 1 900 USD en 2029. Toutefois, les revenus moyens par habitant
des pays les moins avancés devraient tout juste atteindre 1 100 USD par an. Les ménages de la région
consacrent en moyenne environ 38 % de leurs revenus à l’alimentation, mais cette part varie
considérablement selon les pays, s’échelonnant entre 18 % en Afrique du Sud et environ 50 % au
Rwanda5. Néanmoins, avec une disponibilité de calories par habitant nettement inférieure à celle des
autres régions, toute variation brutale des prix alimentaires ou des revenus risque d’avoir de graves
répercussions sur la sécurité alimentaire et le bien-être économique.
L’Afrique subsaharienne est une région diversifiée sur le plan agroécologique, riche en terres, qui
représente 14 % des terres cultivées et 21 % des pâturages à l’échelle mondiale. Néanmoins, le secteur
agricole dans de nombreux pays manque de terres en raison de la densité de population élevée dans les
zones rurales, de sorte que la plupart des terres disponibles sont concentrées dans quelques pays ou sont
en grande partie boisées. La région n’a donc produit que 7 % de la valeur mondiale de la production
agricole, halieutique et aquacole en 2017-19. En revanche, étant donné les besoins de consommation
Production
La production agricole, halieutique et aquacole de la région devrait augmenter de 21 % au cours des dix
prochaines années en valeur ajoutée nette, ce qui signifie que la production par tête poursuivra la baisse
entamée en 2015 (Graphique 2.6). La production végétale devrait représenter plus des trois quarts de la
production totale, tandis que la part des produits de l’élevage augmentera légèrement pour atteindre 16 %
et que la part de la production halieutique et aquacole passera sous les 8 %. Les aliments de base pour
l'alimentation humaine et animale, à savoir les céréales secondaires, les légumineuses, les racines et les
tubercules, seront les principales sources de croissance pour la région. Pour chacun de ces produits, la
part de la région sur les marchés mondiaux augmentera au cours de la période de projection. En 2029, la
région de l’Afrique subsaharienne pourrait représenter plus de 40 % de la production mondiale de racines
et de tubercules, 8 % de celle de céréales secondaires et 20 % de celle de légumineuses. Le soutien au
secteur du coton, associé à un élargissement des superficies en Afrique de l’Ouest, soutiendra la
production de coton, qui devrait progresser de près de 40 % d’ici 2029 à l’échelle régionale.
La superficie récoltée devrait croître de plus de 4 Mha d’ici 2029. En raison de l’intensification des
systèmes de culture (par exemple, la double récolte), cette croissance nette est attendue, malgré une
légère diminution de l’utilisation des terres agricoles. Le développement de la culture du riz dans la région,
notamment au Nigeria, devrait se fonder sur la réalisation de plusieurs récoltes par an. La culture
intercalaire, qui est également une pratique courante dans les régions productrices de soja en Afrique du
Sud, permet d’obtenir plusieurs cultures sur une seule parcelle.
Graphique 2.6. Valeur nette de la production des secteurs agricole, halieutique et aquacole
par habitant en Afrique subsaharienne
2010=1
1.1
1.05
0.95
0.9
0.85
0.8
2013
2018
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2014
2015
2016
2017
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141779
Dans d’autres parties de la région, le développement de l’utilisation des terres agricoles est limité par
diverses sources d’incertitude, notamment la tendance au morcellement de l’espace agricole, les conflits
dans les pays riches en terres et la présence d’autres utilisations concurrentes telles que l’exploitation
minière et l’étalement urbain.
Le rendement moyen des céréales dans la région devrait augmenter de 16 % au cours de la période de
projection, soit à peu près au même rythme qu’au cours de la décennie écoulée. Le rendement des
grandes cultures de la région continuera à augmenter, grâce à des investissements dans des variétés
végétales améliorées et adaptées à l’environnement local, ainsi qu’à des pratiques de gestion optimisées.
La croissance rapide des rendements dans la région aidera à réduire l’écart avec les rendements atteints
dans le reste du monde, qui en moyenne sont plus de deux fois supérieurs à ceux de l’Afrique
subsaharienne. Même si l’amélioration de la productivité jouera un rôle essentiel dans la croissance de la
production à moyen terme, la région aura des difficultés à combler entièrement l’écart de rendement en
raison de l’utilisation limitée des intrants, de l’irrigation et de l’infrastructure des exploitations.
La production animale devrait croître de 25 % au cours des dix prochaines années, les secteurs de la
production de volaille et de la production laitière enregistrant les augmentations les plus rapides. La région
produira 1.1 Mt de viande bovine supplémentaire, du fait d’une augmentation de 17 % du nombre
d’animaux et d’une augmentation de 5 % de la productivité d’ici 2029. D’ici là, la région comptabilisera
18 % du cheptel bovin mondial. La production de viande ovine augmentera plus rapidement ces dix
prochaines années, la part de la région dans la production mondiale passera de 1 % à 14 % d’ici 2029. La
production de viande sera basée principalement sur de plus grands troupeaux, qui paîtront sur une
superficie de pâturages en recul, tandis que l’utilisation des aliments pour animaux restera stable,
augmentant proportionnellement à la production moyenne de viande au cours des dix prochaines années.
S’agissant de la volaille, l’utilisation accrue d’aliments pour animaux favorisera une hausse de la
production à mesure que la chaîne d’approvisionnement se modernisera dans des pays tels que l’Afrique
du Sud et la Zambie.
D’après les projections de production, les émissions directes de GES d’origine agricole devraient
progresser de plus de 18 % d’ici 2029 par rapport à la période de référence. L’Afrique subsaharienne
représentera 44 % de l’augmentation mondiale des émissions directes d’origine agricole et atteindra une
part de 17 % des émissions directes mondiales en 2029.
Consommation
Néanmoins, l’apport calorique devrait rester le plus faible du monde, augmentant de 75 kcal par jour au
cours de la période de projection, pour atteindre environ 2 510 calories quotidiennes par personne en
2029, la moyenne mondiale prévue étant de 3 014 calories. Une part croissante de calories viendra des
céréales, de l’huile végétale et du sucre, tandis que la consommation de viande et de poisson par habitant
n’augmentera pas sur les dix prochaines années, ce qui limitera donc les gains en nutriments vitaux.
La région concentre la majeure partie des personnes pauvres et sous-nourries du monde et a donc besoin
d’améliorer la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des produits alimentaires.
Les racines et tubercules, suivis par les céréales, sont les principales sources d’alimentation animale pour
le secteur de l’élevage de la région. Toutefois, les aliments pour animaux sont peu utilisés dans la région,
où ils ne représentent que 4 % de la consommation mondiale.
Échanges
La plupart des produits alimentaires de base de la région sont produits pour la consommation intérieure
plutôt que pour les exportations, et la région s’appuie de plus en plus sur les importations pour combler
l’écart entre production et consommation intérieures.
Le déficit commercial de la région pour les principaux produits alimentaires devrait se creuser. Évalué en
prix de référence mondiaux constants (2004-06), le déficit devrait passer d’environ 18 milliards USD à
31 milliards USD en 2029.
Les volumes d’importation des céréales, de la viande, du sucre et des huiles augmentent. À l’exception du
sucre, les importations progressent à un rythme plus rapide que la production ou les exportations. En
réalité, les exportations diminuent pour la quasi-totalité des principaux produits agricoles. La région n’est
pas autosuffisante pour les produits agricoles de base et sa dépendance aux importations devrait même
s’accentuer au cours des dix prochaines années.
La majorité de la production de coton est vendue sur les marchés mondiaux, où la région devrait jouer un
rôle croissant durant la période de projection. Près de 90 % de la production de coton de la région sera
exportée en 2029, dont la majeure partie proviendra des pays les moins avancés de la région. La région
représentera 18 % des exportations mondiales de coton d’ici 2029. Compte tenu des prix favorables du
coton anticipés pendant la période de projection, le secteur devrait voir sa part dans la valeur totale de la
production végétale augmenter légèrement pour la région.
L’amélioration des échanges internes dans la région de l’Afrique subsaharienne est un objectif important.
À la suite de l’accord de libre-échange continental africain signé en 2019, les droits de douane seront
réduits à zéro pour 90 % des produits en provenance des pays signataires d’ici 2020, et pour 97 % des
produits d’ici 2030. D’après les estimations récentes de la Commission économique des Nations unies
pour l’Afrique, l’accord devrait entraîner une augmentation des échanges de produits agricoles et
alimentaires sur le continent africain de 20 à 35 % (ou de 10 à 17 milliards de dollars). Les gains
intrarégionaux devraient être particulièrement importants pour les produits carnés, le lait et les produits
laitiers, le sucre, les boissons et le tabac, les fruits et légumes et les noix, ainsi que pour le riz paddy et le
riz transformé. Cependant, il existe des obstacles non tarifaires importants aux échanges et ceux-ci sont
plus difficiles à supprimer ou à réduire. Le coût élevé du transport routier, qui résulte de la médiocrité des
infrastructures, ainsi que l'inefficacité des postes frontières sont des facteurs importants à cet égard.
D'autres mesures non tarifaires telles que les réglementations sanitaires et phytosanitaires ont augmenté
au fil du temps et l'imposition de contrôles discrétionnaires des exportations empêche une meilleure
intégration du marché. Le Graphique 2.7 présente le prix du maïs dans diverses villes de la région,
illustrant le manque d’intégration des marchés du fait d’obstacles tarifaires et non tarifaires.
Graphique 2.7. Les écarts de prix importants du maïs dans la région indiquent une faible
intégration des marchés
USD/tonne
400
350
300
250
200
150
Addis-Abeba Eldoret Nairobi Maputo Nampula Randfontain Kampala Lire Arusha Dar Es Iringa
(maïs blanc) Salaam
Ethiopie Kenya Mozambique Afrique du Ouganda Tanzanie
sud
Note : Prix de gros collectés par l'outil FAO GIEWS FPMA pour 2018
Source: FAO GIEWS FPMA (2020).
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141798
Céréales Légumineuses, racines, tubercules Oléagineux Plantes sucrières Autres productions végétales
1 361
5 945
1 445
5 790
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Variation absolue de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029 Variation en pourcentage de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029
0 -5
-2000
-10
-4000
-15
-6000
-8000 -20
Nigeria Afrique du sud Ethiopie Moins avancésAutres Afrique Nigeria Afrique du sud Ethiopie Moins Autres Afrique
subsah. avancés subsah.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Nigeria Afrique du sud Ethiopie Moins avancés Autres Afrique subsah.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
101
Graphique 2.10. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des
aliments en Afrique subsaharienne
Croissance annuelle de la demande totale de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux et d'autres utilisations
% Due à l'augmentation de la demande par tête (alimentation et autre usage) En raison de la croissance démographique
6
5
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29
Céréales Viande Poissons Produits laitiers frais Racines et tubercules Sucre Huile végétale
Disponibilité calorique par personne et par jour Disponibilité en protéines par personne et par jour
kcal Aliments de base Animal Graisses Edulcorants g Aliments de base Animal
3500 100
90
3000 80
2500 70
2000 60
50
1500 40
1000 30
20
500 10
0 0
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
Nigeria Afrique du sud Ethiopie Moins Autres Afrique Nigeria Afrique du sud Ethiopie Moins Autres Afrique
avancés subsah. avancés subsah.
Note : partie haute – la croissance démographique est calculée en partant de l’hypothèse que la demande par habitant reste au niveau de la
dernière année de la décennie précédente. Partie basse – matières grasses : beurre et huiles. Origine animale : œufs, poisson, viande et
produits laitiers à l’exception du beurre. Aliments de base : céréales, légumineuses et racines.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
-5
-10
-15
-20
-25
-30
-35
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Note : exportations nettes (exportations moins importations) des produits agricoles pris en compte dans les Perspectives agricoles, mesurées
en dollars constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141817
Moyenne % Croissance 2
2007- 2017-19 2029 Base à 2010- 2020-
09 (base) 2029 19 29
Taux d’autosuffisance10
Céréales 84.1 80.8 74.9 -7.3 -0.66 -0.74
Viande 88.4 85.0 82.9 -2.5 -0.13 -0.24
Sucre 76.1 61.9 55.1 -11.0 -2.03 -1.08
Huile végétale 58.3 53.4 47.1 -11.7 -1.23 -1.26
Note : 1. PIB par habitant exprimé en milliers de dollars. 2. Taux de croissance des moindres carrés (voir le glossaire). 3. La valeur nette de la
production agricole, halieutique et aquacole est calculée selon la méthode de FAOSTAT, fondée sur l’ensemble de produits représenté dans le
modèle Aglink-Cosimo, évalué aux prix de référence internationaux moyens pour 2004-06. Les projections des cultures ne faisant pas partie du
modèle ont été calculées en utilisant les tendances à long terme. 4. Les graines oléagineuses représentent le soja et les autres oléagineux. 5. Les
produits laitiers comprennent le beurre, le fromage, le lait en poudre et les produits laitiers frais, exprimés en équivalent extrait sec. 6. La superficie
d’utilisation des terres arables rend compte des récoltes multiples de cultures arables. 7. L’utilisation des pâturages représente les terres
disponibles pour le pacage des ruminants. 8. Les calories quotidiennes par habitant représentent la disponibilité, et non l’apport. 9. Les aliments
de base représentent les céréales, les oléagineux, les légumineuses, les racines et les tubercules. 10. Le taux d’autosuffisance correspond à la
production / (production + importations - exportations).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Contexte
La région Proche-Orient et Afrique du Nord6 est un environnement difficile pour la production agricole,
halieutique et aquacole. Les ressources en terres et en eau sont faibles dans la région. Moins de 5 % des
terres sont arables. L’ensemble des pays de la région, à l’exception de l’Iran, de l’Iraq et de la Mauritanie,
doit composer avec la rareté des ressources hydrauliques, et dans certains pays, cette rareté est extrême,
les niveaux par habitant s’élevant à moins d’un quart des niveaux viables.
Les pays de la région ont des revenus et des ressources hétérogènes. Parmi eux se trouvent quelques-
uns des pays les moins avancés, des pays à revenu intermédiaire et des pays exportateurs de pétrole à
revenu élevé dans la région du Golfe. La région étant l’une des principales régions importatrices nettes de
produits alimentaires et la première en termes d’importations nettes par habitant, les taux d’autosuffisance
pour la plupart des produits sont faibles, en particulier pour les céréales. De fortes incertitudes pèsent sur
la région, tant sur le plan de l’offre que sur celui de la demande, et suscitent des inquiétudes pour la
sécurité alimentaire s’agissant d’un accès fiable aux aliments de base. Ces ressources restreintes en
terres et en eau qui sont caractéristiques de la plupart des pays de la région freinent la croissance et ont
été poussées à leurs limites par les mesures d’incitation qui ont cherché à accroître la production afin de
limiter le déficit commercial s’agissant des céréales. Du côté de la demande, les incertitudes sont
nombreuses en raison du conflit géopolitique qui entrave la production, réduit les investissements
nécessaires et provoque le déplacement de populations. En outre, les recettes provenant des exportations
de pétrole sont la principale source de revenus de la région et l’instabilité des marchés de l’énergie nuit à
l’activité économique, y compris à la consommation et à l’investissement. Étant donné que les dépenses
alimentaires représentent environ 16 % des dépenses totales des ménages, des variations brutales des
revenus et des prix peuvent avoir des répercussions importantes sur le bien-être7.
La croissance démographique, qui a dépassé 20 % au cours de la décennie écoulée, est la principale
source de la hausse de la demande. Elle continuera de progresser de 1.5 % par an ces dix prochaines
années. Les trois quarts de cette population supplémentaire vivront en milieu urbain, ce qui pourrait
encourager la consommation de produits de plus grande valeur, y compris ceux qui contiennent de l’huile
végétale et du sucre, mais aussi les produits carnés et laitiers. Les revenus par habitant dans la région ne
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
104
devraient augmenter que de 1.1 % par an, et ne constitueront pas un facteur de croissance majeur de la
demande au cours de la décennie à venir.
L’Égypte et l’Iran produisent 50 % de la valeur nette de la production des secteurs agricole, halieutique et
aquacole de la région, et leurs parts devraient progresser légèrement, tandis que la région des autres pays
d’Afrique du Nord produit 25 % de cette valeur nette, les pays les moins avancés, 8 %, et les pays restants,
environ 17 %. Le produit intérieur brut du secteur de l’agriculture, de la sylviculture et des pêches
représente actuellement environ 5.3 % du PIB total de la région, et cette part diminuera d’ici 2029,
s’établissant à 4.7 %.
La production de poisson représente environ 12 % de la production nette totale des secteurs agricole,
halieutique et aquacole. La pêche dans les zones côtières a progressé très récemment, mais les stocks
de poissons sont soumis à une forte pression. L’aquaculture se développe, mais se limite aux principales
rivières de l’Égypte et de l’Iran.
Production
La production agricole, halieutique et aquacole de la région devrait augmenter de 1.5 % par an au cours
des dix prochaines années, soit légèrement moins vite que la population (1.6 %), ce qui signifie que la
dépendance de la région croîtra sur les marchés mondiaux. La part de la production végétale dans la
valeur nette totale de la production restera de 63 %, avec une augmentation de 1.5 % par an, tandis que
la production animale progressera de 1.4 % par an et la production de poisson de 1.5 % par an au cours
de la prochaine décennie.
L’utilisation des terres à des fins de culture augmentera légèrement alors que les pâturages diminueront.
L’utilisation des terres pour la production céréalière devrait rester identique, avec une part de 50 % de
l’utilisation totale des terres cultivées, tandis que la part du blé dans les céréales pourrait être portée à
43 %. La superficie récoltée totale de la région devrait stagner, et les améliorations de rendement seront
à l’origine de l’ensemble de la hausse de la production végétale, le rendement du blé, du maïs et du riz
augmentant respectivement de 0.7 %, 1.5 % et 1.5 % par an. Le rendement du blé se maintiendra à 70 %
de la moyenne mondiale, tandis que celui du maïs restera proche de la moyenne mondiale.
S’agissant de la production de viande, la volaille enregistrera la croissance la plus rapide avec 1.9 % par
an, contre 2.6 % par an au cours de la décennie écoulée, tandis que la viande bovine progressera à
nouveau de 1.2 % par an sur les dix prochaines années. Ces taux de croissance contribueront à limiter la
baisse de l’autosuffisance en viande à plus long terme.
Malgré une croissance annuelle de 1.6 % de la production animale, les émissions des ruminants, comme
les vaches et les moutons, devraient diminuer en raison d’une réduction de la taille du cheptel, mais les
émissions de la volaille devraient augmenter au même rythme que la production. Les émissions totales de
GES de la région ne devraient augmenter que de 3 % d’ici 2029 par rapport à la période de base.
Consommation
Les politiques alimentaires de la région ont également été axées sur la sécurité alimentaire en soutenant
la consommation des aliments de base, principalement les céréales. La disponibilité moyenne de calories
dans la région s’élèvera en moyenne à 3 100 kcal par jour en 2029, soit une hausse de 41 kcal par jour
par rapport à la période de référence, se positionnant légèrement au-dessus de la moyenne mondiale de
3 014 kcal par jour.
Les projections pour le régime alimentaire moyen dans la région indiquent qu’environ 54 % des calories
viendront des céréales en 2029, soit une baisse de 1 % par rapport à la période de référence. À titre de
comparaison, la moyenne mondiale est de 44 %. Un phénomène similaire se produira pour la
consommation de sucre : la part des sucres dans l’apport calorique total sera de 10 %, alors que la
moyenne mondiale est de 7 %. Ce régime alimentaire, qui se fonde sur les féculents et le sucre, est
associé à l’incidence croissante du surpoids et de l’obésité, ainsi que de diverses maladies non
transmissibles telles que le diabète. Avec la sous-alimentation qui demeure répandue dans certains pays,
le « triple fardeau » de la malnutrition constituera un défi à moyen terme.
Le niveau moyen de disponibilité de protéines dans la région devrait être de 85 g par jour en 2029, soit
une hausse de seulement 0.8 g par jour par rapport à la période de référence. La réduction des protéines
provenant des céréales devrait être amplement compensée par la hausse des protéines apportées par la
viande, le poisson et les légumineuses. La disponibilité de protéines dans la région sera similaire à la
moyenne mondiale.
La croissance du secteur de l’élevage accroîtra l’utilisation des aliments pour animaux. Trois produits, le
maïs, l’orge et les tourteaux protéiques, devraient représenter environ 75 % de l’utilisation totale des
aliments pour animaux, les importations constituant environ 90 % de la demande d’aliments pour animaux.
Cette tendance reflète les politiques agricoles qui donnent la priorité aux cultures vivrières plutôt qu’aux
cultures fourragères. La région importe beaucoup d’aliments pour animaux et importera 47 Mt de maïs
d’ici 2029, contre 36 Mt pendant la période de référence.
Échanges
Graphique 2.12. Valeur des importations nettes de produits alimentaires par personne de la région
Proche-Orient et Afrique du Nord
2007-09 2017-19 2029
USD/cap
140
120
100
80
60
40
20
-20
Egypt Iran North Africa Middle Est Least Developed
Les importations de la région progresseront pour la quasi-totalité des produits, et à l’exception des produits
de la pêche et des produits carnés, les taux d’autosuffisance resteront faibles et pourraient poursuivre leur
baisse à long terme, comme le montre le Graphique 2.13. Les importations de la région conserveront des
parts élevées sur certains marchés mondiaux tels ceux du maïs, des autres céréales secondaires et du
blé, qui atteindront respectivement 24 %, 46 % et 28 % d’ici 2029. Les importations de la région
représenteront également 20 % des échanges mondiaux de volaille et de fromage, et 35 % des échanges
de viande ovine.
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
Céréales Poissons Oléagineux Produits laitiers Viande Huile végétale Légumineuses Sucre
Note : l'autosuffisance est calculée en divisant la quantité produite par la quantité consommée
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141855
Céréales Légumineuses, racines, tubercules Oléagineux Plantes sucrières Autres productions végétales
759
1 628 25
868
1 648 26
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Variation absolue de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029 Variation en pourcentage de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029
500 8
6
0
4
-500
2
-1000
0
-1500 -2
Egypte Iran Afrique du Moyen Orient Moins Egypte Iran Afrique du Moyen Orient Moins
Nord avancés Nord avancés
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
3.5
2.5
1.5
0.5
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Egypte Iran Afrique du Nord Moyen Orient Moins avancés
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141874
Graphique 2.16. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des
aliments de la région Proche-Orient et Afrique du Nord
Croissance annuelle de la demande totale de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux et d'autres utilisations
% Due à l'augmentation de la demande par tête (alimentation et autre usage) En raison de la croissance démographique
6
5
4
3
2
1
0
-1
-2
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29
Céréales Viande Poissons Produits laitiers frais Racines et tubercules Sucre Huile végétale
Disponibilité calorique par personne et par jour Disponibilité en protéines par personne et par jour
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
Egypte Iran Afrique du Moyen Orient Moins Egypte Iran Afrique du Moyen Orient Moins
Nord avancés Nord avancés
Note : partie haute – la croissance démographique est calculée en partant de l’hypothèse que la demande par habitant reste au niveau de la
dernière année de la décennie précédente. Partie basse – matières grasses : beurre et huiles. Origine animale : œufs, poisson, viande et
produits laitiers à l’exception du beurre. Aliments de base : céréales, légumineuses et racines.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
-10
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Note : exportations nettes (exportations moins importations) des produits agricoles pris en compte dans les Perspectives agricoles, mesurées
en dollars constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141893
Moyenne % Croissance 2
2007- 2017-19 2029 Base à 2010- 2020-
09 (base) 2029 19 29
Taux d’autosuffisance10
Céréales 47.2 40.7 36.4 -10.45 -1.46 -0.73
Viande 74.9 71.9 70.8 -1.47 -0.14 -0.26
Sucre 28.1 34.3 39.0 13.61 2.30 0.63
Huile végétale 23.2 24.6 26.6 7.85 1.88 0.35
Note : 1. PIB par habitant exprimé en milliers de dollars. 2. Taux de croissance des moindres carrés (voir le glossaire). 3. La valeur nette de la
production agricole, halieutique et aquacole est calculée selon la méthode de FAOSTAT, fondée sur l’ensemble de produits représenté dans le
modèle Aglink-Cosimo, évalué aux prix de référence internationaux moyens pour 2004-06. Les projections des cultures ne faisant pas partie du
modèle ont été calculées en utilisant les tendances à long terme. 4. Les graines oléagineuses représentent le soja et les autres oléagineux. 5. Les
produits laitiers comprennent le beurre, le fromage, le lait en poudre et les produits laitiers frais, exprimés en équivalent extrait sec. 6. La superficie
d’utilisation des terres arables rend compte des récoltes multiples de cultures arables. 7. L’utilisation des pâturages représente les terres
disponibles pour le pacage des ruminants. 8. Les calories quotidiennes par habitant représentent la disponibilité, et non l’apport. 9. Les aliments
de base représentent les céréales, les oléagineux, les légumineuses, les racines et les tubercules. 10. Le taux d’autosuffisance correspond à la
production / (production + importations - exportations).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Contexte
La région Europe et Asie centrale8 est une région hétérogène dont les principaux producteurs agricoles
sont l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Fédération de Russie, l’Ukraine et la Turquie. Il existe des
différences considérables d’un pays à l’autre en termes de stade de développement, de profil
démographique, de ressources agricoles et de politique publique. La population de la région augmente
lentement : elle stagne en Europe de l’Ouest, diminue en Europe de l’Est et croît d’un peu moins de 1 %
par an en Asie centrale. La région est très urbanisée et d’ici 2029, 75 % de la population vivra en milieu
urbain.
Le revenu moyen de la région est supérieur à 25 000 USD, mais il existe de fortes différences entre les
pays. Si les économies de l’Europe de l’Ouest sont hétérogènes, celles des régions plus à l’est sont axées
sur les produits de base, en particulier en la Fédération de Russie où le pétrole et le gaz sont des secteurs
essentiels. La part de la production des secteurs primaires de l’agriculture, de la sylviculture et de la
production de poisson dans le PIB total est faible, s’échelonnant entre 1.4 % en Union européenne et 11 %
en Ukraine. D’après les estimations, la part des dépenses alimentaires dans le budget des ménages s’est
élevée en moyenne à 12 % dans la région pendant la période de référence de 2017-19, variant entre
environ 6 % au Royaume-Uni et environ 21 % dans des pays d’Asie centrale tels que le Kazakhstan 9.
La région est à l’origine de 17 % de la valeur mondiale de la production agricole, halieutique et aquacole,
une part qui diminue au fil du temps, en grande partie en raison de la faible croissance en Europe de
l’Ouest ces vingt dernières années. La production végétale représente en moyenne environ 56 % de la
valeur nette de la production totale, la production de poisson 8 %, et la production animale, les quelque
36 % restants. La région a représenté 12 % de la croissance totale de la valeur nette mondiale de la
production agricole, halieutique et aquacole ces dix dernières années, mais 22 % de la croissance des
exportations mondiales. Cette orientation vers les exportations est largement influencée par l’Europe de
l’Est, où les niveaux de productivité des secteurs des cultures et de l’élevage se sont améliorés, alors que
la croissance de la demande est faible du fait de la stagnation de la population et des niveaux de
consommation relativement matures. Diverses incertitudes, notamment concernant le résultat des
négociations des futures ententes commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE, ainsi que les embargos
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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russes sur les importations en provenance de l’UE qui sont sans cesse renouvelés depuis 2014, affectent
les échanges au sein de la région.
Par rapport à d’autres régions, les produits d’origine animale et de l’élevage sont une composante
importante à la fois de la production et de la consommation. Ils représentent un tiers de la valeur nette de
la production agricole, halieutique et aquacole. S’agissant de la consommation, les calories et les protéines
d’origine animale représentent respectivement 21 % et 51 % de la disponibilité totale. La sous-région de
l’Europe de l’Ouest produit, consomme et échange de grandes quantités de lait et de produits laitiers, et
si sa part dans la production mondiale de lait diminue au fil du temps, la production et les échanges de
produits de forte valeur tels que le fromage progressent. La consommation de produits laitiers frais par
habitant est deux fois supérieure à la moyenne mondiale, et celle du fromage, notamment, quatre fois
supérieure.
Production
La valeur nette de la production agricole, halieutique et aquacole (déduction faite des aliments pour
animaux et des semences) devrait progresser de 8 % d’ici 2029 par rapport à la période de référence de
2017-19, celle de l’Europe de l’Ouest progressant de moins de 2 %, alors que la croissance de l’Europe
de l’Est sera de 18 % et celle d’Asie centrale de 19 %. La forte croissance de l’Europe de l’Est sera tirée
par la Fédération de Russie et l’Ukraine, dont les taux respectifs seront de 12 % et 26 %, ces pays
bénéficiant de la croissance vigoureuse du secteur des cultures. Le secteur russe devrait également
enregistrer une forte augmentation de la production de viande, étant donné l'impact que les embargos sur
les importations ont eu sur les marchés intérieurs pour stimuler la production locale.
La croissance du secteur tiendra à l’amélioration de la productivité, la réduction de l’utilisation des terres
agricoles amorcée il y a dix ans dans la région se poursuivant, d’après les projections. En 2029, la légère
hausse de l’utilisation des terres arables devrait être largement contrebalancée par une réduction de la
superficie des pâturages. Sur le plan de l’évolution de l’utilisation des terres, les émissions directes de
GES d’origine agricole devraient diminuer de 2 % ces dix prochaines années.
La production végétale devrait croître de 11 % au cours de la décennie à venir, représentant plus de la
moitié de la croissance de la production agricole, halieutique et aquacole de la région. Cette hausse sera
en grande partie attribuable à l’augmentation de la production de céréales et d’oléagineux dans la région
de la mer Noire. La croissance de la production de maïs, de blé, de soja et d’autres oléagineux se
maintiendra à un rythme élevé en Fédération de Russie et en Ukraine, dont la part dans la production
régionale passera à 38 % pour le maïs, 36 % pour le blé et 54 % pour l’ensemble des oléagineux.
L’amélioration du rendement sera à l’origine de la quasi-totalité de la croissance de la production de ces
produits.
L’augmentation de la production animale devrait être plus modeste (0.6 % par an) ces dix prochaines
années et se fondera sur l’augmentation des poids carcasse découlant de l’intensification de la production.
Néanmoins, la production de viande devrait progresser plus lentement, étant donné que la demande de
viande bovine et de viande porcine stagnera. La production de volaille devrait croître dans l’ensemble de
la région au cours de la période de projection ; la majorité de la production servira à approvisionner le
marché intérieur, la consommation par personne augmentant de près de 2 kg par personne pour atteindre
une moyenne de 28 kg par an
La production de produits laitiers devrait accélérer, le fromage et le lait entier en poudre progressant plus
rapidement que durant la décennie écoulée. La demande intérieure de produits laitiers restera soutenue,
apportant 22 % des calories quotidiennes des régimes alimentaires de la région. Cependant, la hausse de
la production de produits laitiers répondra de plus en plus à la demande internationale : une part croissante
du beurre, du fromage et des laits en poudre de la région devrait être exportée au cours des dix prochaines
années. La région restera une source de production majeure de produits laitiers dans le monde,
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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principalement tirée par l’Europe de l’Ouest, dont la part dans la production mondiale de lait dépasse
toujours 20 %. La région dans son ensemble représentera 40 % de la production mondiale de fromage et
de lait en poudre écrémé, et plus de 25 % de celle de beurre en 2029.
Consommation
La disponibilité de calories par personne dans la région devrait croître de 45 kcal par jour pour frôler
3 430 kcal par jour, principalement sous l’effet de l’augmentation de la consommation de céréales et de
légumineuses, ainsi que d’une légère hausse de la consommation de viande et de produits laitiers. La
demande de sucre devrait continuer à diminuer, les consommateurs européens cherchant à réduire les
niveaux de consommation élevés dans un contexte de sensibilisation aux questions de santé. La
consommation de sucre par personne de l’Europe de l’Ouest devrait diminuer de 1 kg par an pour s’établir
à 34 kg en 2029, un chiffre qui reste supérieur de 40 % à la moyenne mondiale. La consommation d’huile
végétale devrait également légèrement diminuer au cours des dix prochaines années, ce produit réduisant
sa contribution aux régimes alimentaires régionaux.
La disponibilité de protéines par personne dans la région devrait augmenter de 3 g par jour pour atteindre
105 g par jour en 2029, un chiffre supérieur de près de 25 % à la moyenne mondiale de 85 g par jour. La
consommation de légumineuses, très faible au cours de la décennie précédente, progresse rapidement
du fait de sa bonne réputation pour la santé et devrait augmenter de 12 % pour atteindre 4 kg par personne
en 2029. La consommation de viande par personne pourrait augmenter légèrement pour s’élever à 57 kg
par personne et par an, en grande partie du fait de la hausse de la consommation de volaille, qui devrait
être le produit carné affichant la croissance la plus rapide, atteignant 28 kg par personne. La
consommation de viande bovine et porcine par personne devrait diminuer au cours de la période de
projection. La consommation de poisson devrait croître lentement pendant la période de projection, les
niveaux par personne étant inférieurs de 2.2 kg à la moyenne mondiale.
En grande partie du fait de l’importance des produits d’origine animale, la région consomme près d’un
quart des aliments protéiques pour animaux du monde. Étant donné la croissance lente prévue pour le
secteur de l’élevage, avec un essor du secteur de la volaille, mais un déclin de celui de la viande porcine,
l’utilisation des aliments pour animaux ne devrait augmenter que de 4 % d’ici 2029 par rapport à la période
de référence, la hausse du maïs et des tourteaux protéiques étant compensée par la baisse du blé
fourrager.
La demande non alimentaire d’huile végétale devrait fléchir étant donné que son rôle dans la production
de biocarburants au sein de l’Union européenne diminuera. La région évolue vers des matières premières
(non alimentaires) de deuxième génération pour les biodiesels et réduit également sa demande de diesel.
La production de biodiesel de la région devrait donc diminuer de 10 % d’ici 2029, sa part dans la production
mondiale devrait passer à 28 %, contre 36 % auparavant.
Échanges
Avant 2014, la région dans son ensemble comptait parmi les principales régions importatrices nettes de
produits agricoles. Cependant, sous l’effet de la hausse des exportations de l’Europe de l’Est, de la
Fédération de Russie et de l’Ukraine en particulier, la région devient actuellement la troisième région
exportatrice nette du monde. Cette évolution s’explique par la hausse de la productivité, mais aussi par la
faible croissance de la demande intérieure, les niveaux de consommation étant déjà élevés, et la faible
croissance démographique. Bien dotées en terres, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale ont un avantage
comparatif dans la production de céréales et d’oléagineux.
Les exportations de céréales de la région passeront de 151 Mt pendant la période de référence à 193 Mt
en 2029, soit une hausse de 28 %, avec comme principal importateur la région Proche-Orient et Afrique
du Nord. Sa part de marché dans les exportations de céréales devrait atteindre 38 %, un niveau jamais
atteint. La part des exportations de blé de la région passera à 56 %, avec un total de 117 Mt. Les
exportations de maïs frôleront 50 Mt, ou 25 % des échanges mondiaux de maïs d’ici 2029. S’agissant des
importations, celles de soja et de tourteaux protéiques devraient rester stables, s’élevant à 27 Mt et 32 Mt
respectivement, ce qui maintiendra la région parmi les principaux importateurs de ces produits.
La région est un grand exportateur brut de viande porcine et de volaille, avec des parts mondiales de 43 %
et 27 % respectivement. Cependant, étant donné l’ampleur des échanges régionaux internes, ces parts
passent à 23 % et 8 % des exportations nettes, révélant l’importance des échanges internes pour la région.
Dans ce contexte, les futures décisions concernant l’embargo sur les importations de la Fédération de
Russie influeront sur les échanges au sein de la région et à l’extérieur. La région est le plus important
exportateur de produits laitiers, ses parts dans les échanges mondiaux de produits laitiers restant élevée
ou augmentant, ses exportations de fromage, de lait écrémé en poudre et de beurre atteignant des parts
de 63 %, 42 % et 47 % respectivement.
Mt
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10
-10
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Europe et Asie Centrale Europe de l'Ouest Europe de l'Est Asie centrale
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141912
Graphique 2.19. Évolution de la superficie récoltée et de l’utilisation des terres de la région Europe
et Asie centrale
Superficie récoltée par groupe de produits (Mha)
3 825
3 782
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Variation absolue de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029 Variation en pourcentage de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029
3000 1.5
1
2000
0.5
1000
0
0
-0.5
-1000 -1
-2000 -1.5
-3000 -2
Europe de l'Ouest Europe de l'Est Asie centrale Europe de l'Ouest Europe de l'Est Asie centrale
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
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2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Europe de l'Ouest Europe de l'Est Asie centrale
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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Céréales Viande Poissons Produits laitiers frais Moins avancés Sucre Huile végétale
Disponibilité calorique par personne et par jour Disponibilité en protéines par personne et par jour
2029
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Europe de l'Ouest Europe de l'Est Asie centrale Europe de l'Ouest Europe de l'Est Asie centrale
Note : partie haute – la croissance démographique est calculée en partant de l’hypothèse que la demande par habitant reste au niveau de la
dernière année de la décennie précédente. Partie basse – matières grasses : beurre et huiles. Origine animale : œufs, poisson, viande et
produits laitiers à l’exception du beurre. Aliments de base : céréales, légumineuses et racines.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Note : exportations nettes (exportations moins importations) des produits agricoles pris en compte dans les Perspectives agricoles, mesurées
en dollars constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141931
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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Moyenne % Croissance 2
2007- 2017-19 2029 Base à 2010- 2020-
09 (base) 2029 19 29
Taux d’autosuffisance10
Céréales 108.5 119.0 126.6 6.3 1.21 0.42
Viande 95.3 105.0 105.1 0.1 0.86 -0.09
Sucre 80.7 96.3 100.2 4.0 2.54 1.01
Huile végétale 73.2 89.9 103.2 14.7 1.47 1.03
Note : 1. PIB par habitant exprimé en milliers de dollars constants. 2. Taux de croissance des moindres carrés (voir le glossaire). 3. La valeur
nette de la production agricole, halieutique et aquacole est calculée selon la méthode de FAOSTAT, fondée sur l’ensemble de produits
représenté dans le modèle Aglink-Cosimo, évalué aux prix de référence internationaux moyens pour 2004-06. Les projections des cultures ne
faisant pas partie du modèle ont été calculées en utilisant les tendances à long terme. 4. Les graines oléagineuses représentent le soja et les
autres oléagineux. 5. Les produits laitiers comprennent le beurre, le fromage, le lait en poudre et les produits laitiers frais, exprimés en
équivalent extrait sec. 6. La superficie d’utilisation des terres arables rend compte des récoltes multiples de cultures arables. 7. L’utilisation
des pâturages représente les terres disponibles pour le pacage des ruminants. 8. Les calories quotidiennes par habitant représentent la
disponibilité, et non l’apport. 9. Les aliments de base représentent les céréales, les oléagineux, les légumineuses, les racines et les tubercules.
10. Le taux d’autosuffisance correspond à la production / (production + importations - exportations).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Contexte
La région ne comptant que deux pays très développés, il n’est pas tout à fait pertinent de la comparer avec
les autres régions de ces Perspectives, dont la composition est plus hétérogène. Cependant, cette région
joue un rôle notable dans l’agriculture mondiale. Si elle ne compte qu’environ 5 % (365 millions de
personnes) de la population mondiale, elle est à l’origine de 10 % de la production agricole, halieutique et
aquacole mondiale. Par personne, la superficie de terres agricoles ainsi que la valeur de la production
agricole, halieutique et aquacole y sont les plus élevées. S’agissant des produits examinés dans ces
Perspectives, la région enregistre également le plus fort excédent commercial par produit, avec des
exportations par personne deux fois plus élevées que la moyenne mondiale. Néanmoins, le rôle de
l’Amérique du Nord dans l’agriculture mondiale diminue au fil du temps, d’autres régions enregistrant une
croissance plus rapide. La part de l’agriculture et des pêches (sylviculture comprise) dans son PIB devrait
passer sous le seuil de 1 %.
La production agricole de l’Amérique du Nord recourt à une utilisation intensive des intrants, en particulier
de capital fixe, étant donné qu’une part importante de la production provient de grandes unités
commerciales. Par conséquent, la productivité partielle des facteurs de la région, mesurée par le
rendement des cultures, les taux d’exploitation de l’élevage et le rendement du lait, est très élevée.
L’utilisation des terres agricoles diminue depuis dix ans : celle consacrée aux cultures a réduit de 3.5 %,
mais les rendements ont continué à augmenter, de sorte que la production végétale a augmenté de près
de 14 %. La production animale est très importante dans la région, contribuant à un peu plus d’un tiers de
la valeur nette de la production agricole. À titre de comparaison, la part moyenne de l’élevage est de 28 %
à l’échelle mondiale. Cependant, les effectifs de bétail sont proportionnellement plus faibles étant donné
la productivité élevée. Par exemple, la production de viande bovine par animal est trois fois supérieure au
niveau mondial. La région produit relativement peu de poisson par rapport aux autres régions, avec une
part de 4 % de la production mondiale, qui diminue au fil du temps.
La consommation alimentaire par personne dans la région est la plus élevée de toutes les régions,
encouragée par le revenu par habitant le plus élevé (61 000 USD) et le plus fort taux d’urbanisation (82 %),
ce qui influe à la fois sur l’importance et la composition de l’apport alimentaire. Avec la légère baisse des
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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revenus réels par habitant prévue sur les dix prochaines années, la croissance démographique de 0.6 %
par an et la modification possible des préférences alimentaires seront probablement les principaux facteurs
influençant la demande alimentaire au cours de la période de projection. Si les estimations incluent un
gaspillage alimentaire considérable, la disponibilité de calories et la disponibilité de protéines dans la
région s’élèvent déjà respectivement à 3 760 kcal par personne et par jour et à 113 g par personne et par
jour, des chiffres supérieurs de quelque 30 % et 37 % à la moyenne mondiale. L’apport alimentaire en
produits d’origine animale est proportionnellement plus élevé, avec des parts de calories et de protéines
de 25 % et 63 % respectivement, les moyennes mondiales étant de 16 % et 37 %. Les habitants de
l’Amérique du Nord consomment d’abondantes quantités d’huile végétale et d’édulcorants, dont les parts
de calories s’élèvent respectivement à 19 % et 15 %, les moyennes mondiales étant de 10 % et 7 %. Le
régime alimentaire nord-américain a entrainé une augmentation des problèmes d’obésité et donné lieu à
des maladies non transmissibles liées à l’alimentation comme le diabète. Toutefois, malgré ce niveau de
consommation totale, l’insécurité alimentaire toucherait 10 à 12 % de la population de la région selon les
estimations.
L’Amérique du Nord (en particulier les États-Unis) est la première région productrice de biocarburants,
avec une part dans la production mondiale de 40 %. Il s’agit principalement d’éthanol produit à partir de
maïs, et dans une bien moindre mesure, de biodiesel obtenu à partir d’huile de soja. Toutefois, la
production est étroitement liée à l’intervention des pouvoirs publics, et avec des obligations d’incorporation
largement respectées à des taux de mélange proches du taux d’incorporation maximal pour les carburants
pour les transports, et dans le contexte des projections des prix du pétrole, l’ère de la croissance rapide
du secteur de la production de biocarburants semble révolue.
Production
La production agricole, halieutique et aquacole de la région devrait croître lentement au cours des dix
prochaines années, le volume de production augmentant de 7 %, soit deux fois moins que pendant la
décennie précédente. Parmi les causes générales de ce ralentissement de la croissance figurent les prix
réels faibles ou stagnants des principaux produits d’origine végétale et animale, la vigueur du dollar
américain par rapport aux pays concurrents et des mesures commerciales qui limiteraient la croissance
des échanges.
Après avoir diminué ces dix dernières années, les terres consacrées à la production végétale devraient
encore réduire de 3.5 % d’ici 2029. L’utilisation des terres pour la production céréalière devrait se maintenir
à un niveau similaire, avec une part de 38 % de l’utilisation totale des terres cultivées, tandis que l’utilisation
des terres pour les oléagineux diminuerait de 2 %, et celle pour les autres cultures de plus de 10 %.
L’augmentation la plus importante concerne les légumineuses, qui pourraient enregistrer une hausse de
6 %, après une forte augmentation de plus de 80 % au cours de la décennie écoulée. La superficie récoltée
totale de la région devrait stagner, se réduisant d’environ 1 % en 2029 par rapport à la période de
référence. La production végétale totale en termes de quantité atteindrait 774 millions de tonnes, soit une
augmentation de 8 % par rapport à la période de référence, grâce à des améliorations de rendement allant
de 9 % pour les céréales à 11 % pour les oléagineux.
Avec la baisse des prix réels et malgré le faible coût des aliments pour animaux, la production totale de
viande atteindra 55 millions de tonnes, soit une hausse de 8.5 % par rapport aux trois dernières années.
La viande ovine devrait être le secteur de production de viande affichant la croissance la plus rapide, mais
avec un point de départ extrêmement bas. Le secteur de la volaille renforcera sa position dominante dans
la production de viande : il progressera de 10 %, pour atteindre une part de 47 % de la production régionale
d’ici 2029, profitant du faible coût des aliments pour animaux et d’une demande relativement ferme. Le
sous-secteur de la viande bovine devrait être celui enregistrant la croissance la plus lente, dans un
contexte de demande intérieure atone.
Un accroissement de la production de lait de 9.5 % sera rendu possible par la hausse du rendement des
vaches laitières de 9 %, le cheptel laitier restant sensiblement le même, conformément à la tendance des
dernières années. Une part croissante du lait supplémentaire produit sera consacrée aux produits laitiers
transformés, et une part de moins en moins importante aux produits laitiers fluides, dont la production
devrait diminuer au cours de la période de projection, suivant l’évolution des préférences des
consommateurs.
La production de poisson en Amérique du Nord, dont la composante majeure est la production
halieutique (90 %), devrait rester stationnaire au cours de la période de projection, la baisse de la
production halieutique étant compensée par la progression rapide de l’aquaculture (25 %), ce dernier
secteur continuant à se développer en partant d’un niveau très bas, stimulé par le faible prix des aliments
pour animaux et la demande soutenue de poisson.
Les émissions totales de GES d’origine agricole devraient continuer à augmenter, au rythme de la
décennie précédente ; elles seront supérieures de 2.5 % en 2029 à celles de la période de référence. Les
émissions générées par les activités d’élevage affichent une croissance moindre, compte tenu de la légère
baisse du nombre de ruminants. Cependant, les émissions du secteur des cultures continueront à
progresser de presque 3% d’ici 2029.
Consommation
Les matières premières agricoles utilisées pour fabriquer des biocarburants dans la région équivalent à
70 % environ de l’énergie/calories de la production agricole telles qu’utilisées dans l’alimentation humaine.
La production d’éthanol de la région devrait atteindre 65.5 milliards de litres, ce qui représente une
augmentation de près de 6 % d’ici 2029, les prix et politiques publiques encourageant l’utilisation des
biocarburants. La croissance de la production de biodiesel devrait rester nulle. Les perspectives de la
région pour les biocarburants dépendent fortement des avancées dans le secteur de l’énergie et des
mesures relatives à ces produits.
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Alimentation Alimentation animale nette Biocarburants Autres
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141950
Échanges
Si l’excédent commercial a augmenté de plus de 30 % ces dix dernières années, la position de la région
de premier exportateur net à l’échelle mondiale a été ravie par la région Amérique latine et Caraïbes et cet
état de choses devrait se maintenir au cours de la période de projection. Les exportations nettes ne
devraient progresser que de 14 %. Les exportations comme les importations enregistreront un
ralentissement de leur croissance. Ce ralentissement de la croissance est lié au fléchissement de la
demande intérieure et internationale, qui pâtit dans une certaine mesure de la vigueur du dollar américain.
Les relations commerciales, notamment entre la Chine et les États-Unis, auront un impact notable sur la
région, étant donné l’importance des échanges bilatéraux. De récents accords entre ces deux pays
devraient poser les bases de la reprise d’échanges commerciaux potentiellement élargis, mais en pratique,
leur potentiel ne sera peut-être pas exploité. L’accord Canada–États-Unis–Mexique, qui remplace l’Accord
de libre-échange nord-américain (ALENA), améliorera les échanges intra régionaux, notamment pour
certains produits laitiers.
Le volume des exportations, mesuré aux prix internationaux des produits en 2004-06, devrait augmenter
de 11 %, contre 25 % au cours de la décennie précédente. Le ralentissement de la croissance par rapport
à la période de référence est largement attribuable aux exportations de soja, qui n’ont pas retrouvé les
niveaux atteints avant l’instauration de droits de douane par la Chine, ainsi qu’à la viande porcine, dont la
croissance rapide de la décennie précédente s’essoufflera durant la période de projection. Récemment,
la région a vu sa part dans les échanges de céréales et d’oléagineux diminuer considérablement, et cette
tendance devrait se maintenir étant donné la vive concurrence de la région Amérique latine et Caraïbes et
de la région Asie centrale (Graphique 2.24). En parallèle, les parts de la viande porcine et du lait écrémé
en poudre devraient continuer à progresser.
La région n’importe relativement pas de grandes quantités des produits agricoles examinés dans ces
Perspectives, et une large part de ces importations se fait dans le cadre d’échanges intra-régionaux (qui
ne sont pas examinés dans ces Perspectives). Les importations devraient ralentir, n’augmentant que de
4 % d’ici 2029. La région était également un importateur net de viande bovine, et si elle représente toujours
une part importante des importations mondiales (18 %), elle est devenue un exportateur net au cours de
la décennie passée et cette tendance devrait se maintenir. La région reste un importateur relativement
important de poisson, avec une part de 14 % du marché mondial, et les importations devraient augmenter
de 4% d’ici 2029.
Graphique 2.24. Tendances des parts des marchés d’exportation de certains produits
en Amérique du Nord
2007-09 2017-19 2029
0.6
0.55
0.5
0.45
0.4
0.35
0.3
0.25
0.2
Blé Maïs Soja Viande porcine Lait écrémé en poudre
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141969
778
808
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Variation absolue de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029 Variation en pourcentage de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029
2000 2
0 0
-2000 -2
-4000 -4
-6000 -6
-8000 -8
Amérique du Nord États-Unis Canada Amérique du Nord États-Unis Canada
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
50
40
30
20
10
0
2017-19 2029 2017-19 2029
USA Canada
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
123
-1
-2
-3
2017-19 2029 2017-19 2029 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29
Céréales Viande Poissons Produits laitiers frais Racines et tubercules Sucre Huile végétale
Disponibilité calorique par personne et par jour Disponibilité en protéines par personne et par jour
kcal Aliments de base Animal Graisses Edulcorants g Aliments de base Animal
4000 140
3500 120
3000 100
2500
80
2000
60
1500
1000 40
500 20
0 0
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
Sucre Huile végétale Sucre Huile végétale
Note : partie haute – la croissance démographique est calculée en partant de l’hypothèse que la demande par habitant reste au niveau de la
dernière année de la décennie précédente. Partie basse – matières grasses : beurre et huiles. Origine animale : œufs, poisson, viande et
produits laitiers à l’exception du beurre. Aliments de base : céréales, légumineuses et racines.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
50
40
30
20
10
0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Note : exportations nettes (exportations moins importations) des produits agricoles pris en compte dans les Perspectives agricoles, mesurées
en dollars constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934141988
Moyenne % Croissance2
2007-09 2017-19 2029 Base à 2010- 2020-29
(base) 2029 19
Taux d’autosuffisance10
Céréales 129.6 128.2 128.1 -0.09 0.15 0.09
Viande 112.5 115.2 115.8 0.52 -0.09 -0.07
Sucre 63.4 66.3 67.4 1.57 1.15 0.26
Huile végétale 99.8 98.5 98.5 -0.05 -0.45 0.41
Note : 1. PIB par habitant exprimé en milliers de dollars constants. 2. Taux de croissance des moindres carrés (voir le glossaire). 3. La valeur
nette de la production agricole, halieutique et aquacole est calculée selon la méthode de FAOSTAT, fondée sur l’ensemble de produits
représenté dans le modèle Aglink-Cosimo, évalué aux prix de référence internationaux moyens pour 2004-06. Les projections des cultures ne
faisant pas partie du modèle ont été calculées en utilisant les tendances à long terme. 4. Les graines oléagineuses représentent le soja et les
autres oléagineux. 5. Les produits laitiers comprennent le beurre, le fromage, le lait en poudre et les produits laitiers frais, exprimés en
équivalent extrait sec. 6. La superficie d’utilisation des terres arables rend compte des récoltes multiples de cultures arables. 7. L’utilisation
des pâturages représente les terres disponibles pour le pacage des ruminants. 8. Les calories quotidiennes par habitant représentent la
disponibilité, et non l’apport. 9. Les aliments de base représentent les céréales, les oléagineux, les légumineuses, les racines et les tubercules.
10. Le taux d’autosuffisance correspond à la production / (production + importations - exportations).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Contexte
La région Amérique latine et Caraïbes 10 représente environ 8.5 % de la population mondiale et comptera
60 millions de personnes supplémentaires d’ici 2029. Sa population urbaine augmentera de 66 millions de
personnes, ce qui portera le taux d’urbanisation à 83 %, le plus élevé des régions en développement. La
plupart des personnes pauvres vivent en milieu urbain. Les structures des exploitations sont très variées :
les grandes exploitations commerciales tournées vers les exportations dominent l’agriculture dans le cône
Sud, en particulier en Argentine et au Brésil, mais quelque 15 millions de petites exploitations et
exploitations familiales sont responsables d’une grande partie de la production alimentaire de la région.
L’incertitude économique considérable a eu des répercussions sur la région. Les revenus par habitant
n’ont progressé que de 0.1 % au cours de la décennie précédente, compte tenu de la volatilité des taux
de change, en particulier en Argentine. Les revenus dans la région devraient à nouveau progresser au
rythme de 1.8 % par an pour atteindre une moyenne de 12 000 USD par habitant. La part moyenne des
dépenses alimentaires dans le budget des ménages est estimée à environ 15 % en 2017-19, ce qui signifie
que l’instabilité macroéconomique et les prix des produits alimentaires ont des répercussions
considérables sur le bien-être11.
La région, qui dispose de terres et d’eau en abondance, représente 13 % de la production agricole,
halieutique et aquacole mondiale, et 25 % des exportations de produits de ces secteurs, ce qui souligne
l’importance de l’ouverture des échanges au niveau mondial pour la région. La demande extérieure sera
donc une source essentielle de croissance pour le secteur à moyen terme.
Malgré l’importance des exportations, les secteurs primaires de l’agriculture et de la production de poisson
jouent un rôle modeste dans l’économie, représentant environ 5 % du produit intérieur brut. À l’instar des
autres régions, cette part devrait encore diminuer à moyen terme.
Production
La production de la région Amérique latine et Caraïbes devrait croître de 14 % sur les dix prochaines
années. Près des deux tiers (65 %) de cette augmentation peuvent être attribués à la croissance de la
production végétale, environ 28% sont attribuables au secteur de l’élevage, et les 7 % restants découlent
de l’accroissement de la production halieutique et aquacole.
L’intensification de la production sera importante pour la hausse de la production végétale. L’utilisation des
terres arables devrait croître de 3 % et la superficie récoltée de 6 %, en raison d’une augmentation des
récoltes annuelles multiples. La superficie récoltée totale de la région atteindra 9 Mha, près de 54 % et
19 % de cette hausse provenant du développement de la culture du soja et du maïs respectivement. La
région restera le premier producteur de soja, sa part dans la production mondiale passant à plus de 54 %
en 2029. Le rendement moyen devrait augmenter ces dix prochaines années, et sera à l’origine de la
majeure partie de la hausse de la production de céréales, de légumineuses, de racines et tubercules et
de canne à sucre. L’augmentation des rendements représentera 75 % de la hausse de la production de
maïs, et plus de 50 % de celle de la production de soja.
La croissance de la production animale s’expliquera en grande partie par l’intensification de la production,
avec une utilisation accrue des céréales fourragères. La superficie des pâturages devrait légèrement
diminuer d’ici 2029, la part de la région dans les pâturages mondiaux restant de 17 %. La production de
viande bovine suivra l’augmentation du cheptel bovin au Brésil et en Argentine, étant donné que le cycle
d’expansion du cheptel ne devrait pas ralentir. Les faibles prix des céréales fourragères stimuleront la
production de volaille et de viande porcine, compte tenu de l’utilisation intensive du fourrage dans ces
processus de production.
La production de poisson se redressera après avoir reculé au cours de la décennie précédente. Plus de
la moitié de la hausse de la production sera attribuable au développement de l’aquaculture dans plusieurs
pays de la région. La consommation de poisson progressera de 0.8 kg par personne, mais à un rythme
plus lent que par le passé.
Les émissions de GES devraient légèrement augmenter, de 4 % par an ces dix prochaines années, dont
5% seront d’origine animale. Les émissions d’origine végétale ne devraient pas évoluer d’ici 2029.
Consommation
L’apport calorique par personne devrait atteindre 3 100 kcal par jour, soit une augmentation de 78 kcal par
jour par rapport à la période de référence de 2017-19, dont plus de 60 % proviennent des produits d’origine
végétale, céréales et huile végétale compris. Les calories provenant du sucre diminueront du fait d’une
baisse tendancielle de la consommation de sucre de la région. Toutefois, la région restera le premier
consommateur de sucre du monde, avec une consommation annuelle de 39 kg par personne, un chiffre
nettement supérieur à la moyenne mondiale de 24 kg par personne. Différentes initiatives menées dans
la région ont cherché à s’attaquer à l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité.
D’ici 2029, l’apport en protéines par habitant pourrait atteindre 87 g par jour, soit une hausse de 2.8 g par
jour. Près de 60 % de cette augmentation proviendra de produits d’origine animale, la plus grande part
s’expliquant par la hausse de la consommation de produits laitiers. Pour son profil de région à revenu
intermédiaire, de grandes quantités de viande sont consommées (60 kg/an), près du double des niveaux
mondiaux. Cependant, la consommation de viande par personne ne devrait augmenter que de 2.4 % sur
les dix prochaines années, étant donné que les consommateurs augmenteront leur apport en protéines
provenant d’autres sources.
L’intensification croissante du secteur de l’élevage devrait entraîner une hausse de 35 % de l’utilisation
des aliments pour animaux au cours de la période de projection. La majeure partie de cette augmentation
proviendra du maïs, dont l’utilisation dans l’alimentation animale croîtra de près de 50 %, mais l’utilisation
des tourteaux protéiques devraient également progresser de 35 %.
Une part importante de la production de canne à sucre, pouvant aller jusqu’à 58 %, restera consacrée à
la production d’éthanol, étant donné que le programme Renovabio du Brésil devrait aider le pays à
continuer à exercer un rôle majeur sur les marchés de l’éthanol. La production d’éthanol augmentera de
8.3 milliards de litres, représentant 45 % de la croissance mondiale au cours des dix prochaines années.
Le secteur sera confronté à une incertitude majeure liée à l’évolution des marchés mondiaux de l’énergie.
Échanges
Les échanges sont un facteur clé de la réussite des secteurs agricole, halieutique et aquacole, la part de
la production échangée de ces secteurs augmentant chaque année pour atteindre plus de 28 % en 2029.
Pour les deux principaux pays exportateurs, l’Argentine et le Chili, la part de la production exportée pourrait
atteindre respectivement 52 % et 34 %. Au Paraguay, la part de la production exportée sera plus élevée,
s’établissant à près de 70 %. Néanmoins, de nombreux pays de la région sont des importateurs nets des
produits agricoles couverts par les Perspectives, par exemple le Mexique et le Pérou12. Ces données
n’incluent pas les échanges de fruits et de légumes, et des pays comme le Costa Rica et l’Équateur
exportent une grande partie de leur production de fruits et de légumes.
Le développement de l’offre de la région permettra à celle-ci de rester un important exportateur de maïs,
de soja, de viande bovine, de volaille et de sucre. Les parts de marché de la région pour les produits clés
augmenteront à moyen terme. En 2029, la région représentera 60 % des exportations mondiales de soja
et de tourteaux protéiques, 40 % des exportations mondiales de maïs, 39 % des exportations de sucre et
35 % des exportations de viande bovine et de volaille.
L’ouverture mondiale aux échanges aura des conséquences importantes pour le secteur. Les ententes
commerciales, et notamment les relations commerciales et les droits de douane entre la Chine et les États-
Unis auront une influence conséquente sur le profil commercial de la région. La finalisation de l’accord de
libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur pourrait soutenir la croissance des
secteurs agricole, halieutique et aquacole de la région.
60
50
40
30
20
10
0
Maïs Soja Viande bovine Viande de volaille
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142007
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
128
Céréales Légumineuses, racines, tubercules Oléagineux Plantes sucrières Autres productions végétales
1 894
1 717
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Variation absolue de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029 Variation en pourcentage de l'utilisation des terres, 2017-19 à 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
30
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15
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2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Argentine Brésil Mexique Autres Am. latine et Caraïbes
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
129
Graphique 2.32. Demande de produits agricoles par groupe de produits et disponibilité des
aliments de la région Proche-Orient et Afrique du Nord
Croissance annuelle de la demande totale de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux et d'autres utilisations
%
Due à l'augmentation de la demande par tête (alimentation et autre usage) En raison de la croissance démographique
6
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2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29 2010-19 2020-29
Céréales Viande Poissons Produits laitiers frais Moins avancés Sucre Huile végétale
Disponibilité calorique par personne et par jour Disponibilité en protéines par personne et par jour
kcal Aliments de base Animal Graisses Edulcorants g Aliments de base Animal
3500 120
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2029
2017-19
2029
2017-19
2029
2017-19
2029
Argentine Brésil Mexique Autres Am. latine Argentine Brésil Mexique Autres Am. latine
et Caraïbes et Caraïbes
Note : partie haute – la croissance démographique est calculée en partant de l’hypothèse que la demande par habitant reste au niveau de la
dernière année de la décennie précédente. Partie basse – matières grasses : beurre et huiles. Origine animale : œufs, poisson, viande et
produits laitiers à l’exception du beurre. Aliments de base : céréales, légumineuses et racines.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Argentine Brésil Mexique Autres Am. latine et Caraïbes Amérique latine et Caraïbes
mrd USD
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Note : exportations nettes (exportations moins importations) des produits agricoles pris en compte dans les Perspectives agricoles, mesurées
en dollars constants de 2004-06.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142026
Moyenne % Croissance 2
2007- 2017-19 2029 Base à 2010- 2020-
09 (base) 2029 19 29
Taux d’autosuffisance10
Céréales 94.0 105.7 109.0 3.13 0.79 0.28
Viande 112.2 109.4 110.8 1.32 -0.14 0.01
Sucre 203.5 205.4 235.1 14.47 -0.19 0.60
Huile végétale 146.5 132.0 137.1 3.88 0.54 0.30
Note : 1. PIB par habitant exprimé en milliers de dollars constants. 2. Taux de croissance des moindres carrés (voir le glossaire). 3. La valeur
nette de la production agricole, halieutique et aquacole est calculée selon la méthode de FAOSTAT, fondée sur l’ensemble de produits
représenté dans le modèle Aglink-Cosimo, évalué aux prix de référence internationaux moyens pour 2004-06. Les projections des cultures ne
faisant pas partie du modèle ont été calculées en utilisant les tendances à long terme. 4. Les graines oléagineuses représentent le soja et les
autres oléagineux. 5. Les produits laitiers comprennent le beurre, le fromage, le lait en poudre et les produits laitiers frais, exprimés en
équivalent extrait sec. 6. La superficie d’utilisation des terres arables rend compte des récoltes multiples de cultures arables. 7. L’utilisation
des pâturages représente les terres disponibles pour le pacage des ruminants. 8. Les calories quotidiennes par habitant représentent la
disponibilité, et non l’apport. 9. Les aliments de base représentent les céréales, les oléagineux, les légumineuses, les racines et les tubercules.
10. Le taux d’autosuffisance alimentaire correspond à la production alimentaire (production + importations - exportations).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Notes
1 Asie du Sud-Est : Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande et Viet Nam. Autres : Pakistan, Océanie et autres pays
d'Asie en développement. Les moins développés : Asie les moins développés. Développés : Australie, Japon,
Nouvelle-Zélande, République de Corée. Pour les régions mentionnées, voir le tableau récapitulatif du regroupement
régional des pays.
2 Source : base de données du Projet d’analyse des échanges mondiaux (GTAP) de 2011. Une interpolation a été
effectuée en utilisant les données sur les dépenses et les données sur les PIB pour la région.
3 Pour les régions mentionnées, voir le tableau récapitulatif du regroupement régional des pays.
4De plus amples informations sur la région sont disponibles dans les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la
FAO 2016-25
5Source OCDE-FAO interpolée pour 2017-19 à partir de la base de données du Projet d’analyse des échanges
mondiaux (GTAP) de 2011, en utilisant les données sur les dépenses alimentaires et les PIB de ces Perspectives.
6Moyen-Orient : Arabie Saoudite et autres pays d'Asie occidentale. Les moins développés : Afrique du Nord moins
développés. Afrique du Nord : Autres pays d'Afrique du Nord. Pour les régions mentionnées, voir le tableau récapitulatif
du regroupement régional des pays.
7Source OCDE-FAO interpolée pour 2017-19 à partir de la base de données du Projet d’analyse des échanges
mondiaux (GTAP) de 2011, en utilisant les données sur les dépenses alimentaires et les PIB de ces Perspectives.
8 Pour les régions mentionnées, voir le tableau récapitulatif du regroupement régional des pays.
9 Ces pourcentages sont extrapolés à partir de la base de données du Projet d’analyse des échanges
mondiaux (GTAP) de 2011, en utilisant les données sur les dépenses alimentaires et les PIB de la base de données
des Perspectives.
10Autres Amérique Latine et Caraïbes: Chile, Colombie, Paraguay, Pérou et Amérique Centrale et du Sud and les
Caraïbes. Pour les régions mentionnées, voir le tableau récapitulatif du regroupement régional des pays.
11Cette estimation se fonde sur la base de données du Projet d’analyse des échanges mondiaux (GTAP) de 2011,
en utilisant des estimations des dépenses alimentaires et des PIB.
12Cette analyse se fonde sur les prix de référence internationaux des produits en dollars américains constants de
2004-06. Les données incluent les valeurs pour les produits couverts par les Perspectives.
3. Céréales
La succession de récoltes exceptionnelles des céréales principales ces dernières années a entraîné une
augmentation sensible des stocks et une nette diminution des prix sur les marchés internationaux vers la
fin de la dernière décennie. Malgré la nouvelle hausse de production en 2019, les stocks ont diminué.
C’est particulièrement vrai pour les réserves de maïs, résultat d’un déstockage progressif en République
populaire de Chine (ci-après « la Chine »). Après des récoltes plus faibles qu’habituellement en 2018, la
production de blé et d’orge est repartie à la hausse en Fédération de Russie, en Ukraine et dans l’Union
européenne. Cela n’a pas été le cas en Australie, où les récoltes ont été catastrophiques après déjà deux
mauvaises années. La production mondiale de maïs s’est accrue en 2019 grâce aux bonnes récoltes au
Brésil et en Argentine. S’agissant du riz, les mauvaises conditions météorologiques associées aux faibles
marges des producteurs se sont traduites par une légère diminution de la production mondiale, après le
record jamais égalé de 2018. Les niveaux de stockage sans pareil résultant de la campagne précédente
ont toutefois contribué à la hausse de l’offre globale de riz en 2019. Une production plus élevée de blé et
de céréales secondaires ainsi que des stocks de céréales importants ont entraîné des prix mondiaux de
l’ensemble des céréales pour 2019 inférieurs à ceux de 2018.
Les échanges de maïs en 2019 se maintiennent autour du niveau moyen des deux dernières années,
grâce à une augmentation des exportations d’Amérique du Sud alors que la progression des exportations
de blé s’est opérée majoritairement en Union européenne, Argentine et Ukraine. Les échanges
internationaux de riz ont diminué et atteint leur niveau le plus bas depuis trois ans suite à la baisse de la
demande d’importations en Asie (en particulier au Bangladesh, en Chine et en Indonésie). Au vu du niveau
élevé des stocks locaux, les exportations chinoises de riz ont encore bien progressé en 2019. Enfin, les
échanges des céréales secondaires, peu développés en 2018, ont repris de la vigueur sous l’effet surtout
de l’augmentation des exportations d’orge par l’Ukraine.
Ces dix dernières années, la croissance de la production céréalière a surpassé celle de la demande, ce
qui a conduit à la constitution de stocks importants et à la diminution des prix. Au cours de la période de
projection s’étalant de 2020 à 2029, les prix devraient continuer à baisser en valeur réelle, et remonter
légèrement en valeur nominale. La hausse de la production et le déstockage des céréales continueront de
faire baisser les prix malgré la relance de la demande. La diminution attendue des prix risque toutefois
d’avoir une incidence sur les choix de culture et réduire l’offre future.
La production mondiale de céréales devrait s’accroître de 375 Mt – pour atteindre 3 054 Mt en 2029 –,
principalement en raison de l’augmentation des rendements. La hausse la plus forte serait enregistrée par
le maïs (+193 Mt), puis le blé (+86 Mt), le riz (+67 Mt) et les céréales secondaires (+29 Mt). Les avancées
de la biotechnologie – qui contribueront à l’amélioration des variétés de semences ainsi qu’à l’utilisation
accrue d’intrants et à des pratiques agricoles plus efficientes – continueront de pousser les rendements
vers le haut ; ces gains pourraient cependant être restreints par l’impact du changement climatique et les
contraintes de production qui en résulteront tels le manque d’investissement ou les problèmes fonciers
dans les pays en développement. Le rendement moyen des céréales à l’échelle mondiale devrait
progresser de 1.1 % par an au cours de la période de projection, soit moins que lors de la précédente
décennie (1.9 %), alors que la superficie totale cultivée devrait ne s’accroître que légèrement. Cette
évolution sera favorisée par l’augmentation de la rentabilité dans la région de la mer Noire, où les coûts
de production sont plus faibles que dans les autres grands pays exportateurs.
À moyen terme, la hausse de la demande globale de céréales devrait être plus modérée qu’au cours de
la précédente décennie car la demande d’aliments pour animaux en Chine devrait continuer de ralentir.
L’usage industriel des céréales – surtout de l’amidon et des biocarburants – enregistrera sans doute une
hausse plus modérée que lors de la précédente décennie. S’agissant de l’alimentation humaine, la
consommation par habitant de la plupart des céréales a atteint un niveau de saturation dans beaucoup de
pays. La demande globale en matière d’alimentation humaine devrait néanmoins continuer de progresser,
poussée par la croissance démographique rapide en Afrique et en Asie, où les céréales demeurent une
composante majeure du régime alimentaire. La consommation de blé devrait s’accroître de 86 Mt par
rapport à la période de référence, principalement pour l’alimentation humaine. La consommation mondiale
de maïs devrait croître de 172 Mt, en grande partie du fait du développement des secteurs de l’élevage
en Asie et sur le continent américain. La consommation humaine de maïs devrait augmenter de 23 Mt, en
particulier en Afrique subsaharienne où le maïs blanc est un aliment de base important et où la croissance
démographique reste forte. La consommation mondiale de riz devrait s’accroître de 69 Mt d’ici à 2029 –
l’Asie et l’Afrique représentant la majeure partie de cette hausse –, principalement à destination de
l’alimentation humaine. L’utilisation de céréales secondaires devrait augmenter de 30 Mt, avec une hausse
de la consommation humaine attendue en Afrique.
USD/t
800
700
600
500
400
300
200
100
0
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2004
2009
2014
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2029
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
Blé Maïs Autres céréales second. Riz
Note : blé : prix f.a.b. du blé rouge d’hiver de catégorie n° 2, ports des États-Unis ; maïs : prix f.a.b. du maïs jaune de catégorie n˚ 2, ports des
États-Unis ; céréales secondaires : prix f.a.b. de l’orge fourragère, port de Rouen, France ; riz : prix f.a.b. du riz moyen complètement blanchi,
port de Bangkok, Thaïlande.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142045
À l’horizon 2029, les échanges mondiaux de céréales devraient croître de 96 Mt pour atteindre 517 Mt. La
Fédération de Russie rejoint le devant de la scène internationale et s’est élevée ces dernières années au
premier rang des exportateurs de blé, supplantant en 2016 l’Union européenne. Elle devrait conserver la
première place tout au long de la période de projection et représenter 21 % des exportations mondiales
en 2029. L’Ukraine se maintiendra au cinquième rang des exportations de blé et ne cessera de gagner
des parts de marché, pour finalement réaliser 12 % des exportations mondiales à la fin de la période de
projection. S’agissant du maïs, les États-Unis resteront le plus gros exportateur, même si leur part sur le
marché mondial évoluera à la baisse à mesure que le Brésil, l’Argentine, l’Ukraine et la Fédération de
Russie augmenteront la leur. L’Union européenne, l’Australie et le Bélarus devraient se maintenir aux
premiers rangs des exportations de céréales secondaires (principalement d’orge et de sorgho).
Néanmoins, la hausse de ces exportations sera limitée par l’intensification de la concurrence du maïs sur
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
136
les marchés des aliments pour animaux ainsi que par les préférences des consommateurs en Afrique pour
les variétés locales de millet et de sorgho. En ce qui concerne le riz, les principaux fournisseurs mondiaux
resteront l’Inde, la Thaïlande, le Viet Nam et le Pakistan, mais le Cambodge et le Myanmar devraient
occuper une place de plus en plus importante. Quant aux exportations de la Chine, elles se maintiendront
au-dessus des faibles niveaux enregistrés entre 2010 et 2016.
Compte tenu des efforts de la Chine pour réduire ses stocks de maïs et, dans une moindre mesure, de riz,
les réserves mondiales de céréales devraient diminuer au cours de la période de projection. Cela
entraînera une baisse du ratio stocks/consommation à l’échelle mondiale, de 32 % pendant la période de
référence à 26 % en 2029. Alors qu’en principe la diminution des stocks devrait favoriser en principe une
augmentation des prix, dans les faits les réserves mondiales de céréales vont généralement se maintenir
à un niveau élevé sur toute la période de projection, voire même s’accroître pour le blé, les céréales
secondaires et le riz. La demande chinoise d’aliments pour animaux, ainsi que le niveau global de l’offre
intérieure et les effets connexes sur les stocks, figureront parmi les principales incertitudes durant la
période considérée.
L’offre mondiale de céréales est dominée par un petit nombre d’acteurs. Le Graphique 3.2. Les acteurs
des marchés mondiaux des céréales en 2029
représente les parts prévues des cinq plus grands producteurs, consommateurs et exportateurs du monde
en 2029. Si la production, la consommation et les exportations seront concentrées entre ces cinq
pays/régions, les importations seront généralement plus largement réparties, sauf pour le blé. Les
exportations des quatre céréales représentées seront particulièrement concentrées, les cinq principaux
exportateurs représentant entre 72 % et 89 % du total. Cela dit, la concentration des marchés des céréales
a considérablement diminué au fil des ans, que ce soit du côté de la production ou, plus encore, des
exportations. Par rapport à d’autres produits agricoles comme le soja, le marché des céréales est moins
concentré.
L’offre future de céréales dépendra dans une large mesure de la capacité à accroître les rendements. Ces
derniers dépendront à leur tour de plusieurs facteurs tels que les investissements dans de meilleures
pratiques culturales, la sélection des semences, les avancées de la biotechnologie, les changements
structurels en faveur des exploitations de plus grande taille, les améliorations des méthodes de culture,
ainsi que la capacité à adapter les technologies et à opérer des transferts de connaissances entre les
régions. L’extension des superficies récoltées jouera un rôle mineur car la compétitivité des céréales par
rapport aux cultures alternatives ne s’améliore pas. S’agissant des surfaces cultivées, leur expansion
devrait être limitée par les restrictions imposées à la conversion de forêts ou de prairies en terres arables,
ou par l’urbanisation en cours. La présente édition des Perspectives prévoit qu’en dépit des difficultés dues
aux restrictions environnementales et aux préoccupations à l’égard de la durabilité, la hausse de la
productivité dans le domaine des céréales demeurera supérieure à celle de la demande et entraînera une
baisse des prix en valeur réelle.
Les marchés des céréales continueront d’être influencés par les mesures de soutien à la production mises
en place par les pouvoirs publics. Comme les présentes Perspectives ne prévoient aucun changement
des politiques en cours les aides à la production ne changeront pas non plus au cours de la période de
projection pour la plupart des pays. Il est important de citer la récente mise en place au Mexique d’un
programme visant à permettre aux petits producteurs (moins de 2.5 ha) d’être autosuffisants. Les
producteurs adhérant au programme reçoivent une subvention mensuelle s’ils consacrent leurs terres à
des cultures multiples. Dans la mesure où les petits exploitants représentent au Mexique une part
importante des surfaces récoltées de maïs (20 %), ce programme pourrait réduire la croissance de la
demande d’importations du pays pour cette céréale, ce qui risquerait d’avoir des répercussions sur les
marchés des autres céréales.
Graphique 3.2. Les acteurs des marchés mondiaux des céréales en 2029
Production Exportations Consommation Importations Production Exportations Consommation Importations
Autres 11%
Autres 27% Autres 27% Russie 4%
Autres 36% Autres 34%
Autres 47% Ukraine 16%
Argentine 5% Autres 57%
Ukraine 12% UE 5%
Autres 74% Argentine Mexique 4%
USA 6% Brésil 9% Brésil 6%
Canada 12% 18%
Russie 11% USA 4% UE 6%
Russie 6%
USA 12% Union Chine 24% Brésil 20%
Inde 14% européenne Chine 24% Egypte 7%
Union Viet Nam 8%
13%
européenne
Chine 16% 16% Inde 14% Brésil 3% Japon 8%
Philippines 4%
Union Chine 5% USA 30% USA 31% Mexique 10%
Russie 21% Indonésie 6% USA 25% Union
européenne Chine 17%
Egypte 7% européenne
17%
10%
Blé Maïs
Production Exportations Consommation Importations Production Exportations Consommation Importations
Note : Les chiffres indiqués correspondent aux pourcentages du total mondial correspondant.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142064
La hausse de la production mondiale de céréales devrait avoir lieu majoritairement en Asie, Amérique
latine, Afrique et Europe de l’Est, où les politiques nationales d’autosuffisance alimentaire et les
investissements réalisés par les pays qui exportent soutiendront la production. Par le passé, ces
politiques – qui incluaient des subventions aux intrants, le soutien des prix, des paiements directs, des
prêts agricoles, une assurance à taux préférentiel, l’accès à de meilleures variétés de semences et des
services de vulgarisation – avaient un effet en matière de hausse de la production. Le problème est que
leur succès dépendait en grande partie de leur chronologie et de leur mise en œuvre.
Dans la mesure où la principale utilisation du maïs et des céréales secondaires est l’alimentation animale,
et où la demande supplémentaire d’éthanol produit à partir de ces céréales sera faible, le facteur de
progression de la demande le plus important au cours de la prochaine décennie sera le développement
du secteur de l’élevage. D’après la présente édition des Perspectives, la demande mondiale de viande
continuera de croître, mais à un rythme légèrement plus faible que lors de la période de référence.
S’agissant du blé et du riz, le moteur de la demande au cours de la prochaine décennie sera l’alimentation
humaine. La demande par habitant de ces céréales stagne au niveau mondial, la hausse de la
consommation de blé et de riz dans les régions à faible revenu étant contrebalancée par sa baisse dans
les régions à haut revenu, où ces aliments de base perdent de l’importance. Par conséquent, le principal
facteur de développement des marchés du blé et du riz restera la croissance démographique.
Mt
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Asie Amérique latine et Europe Afrique Amérique du Nord Océanie
Caraïbes
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142083
Mt
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Développés En développement Développés En développement Développés En développement Développés En développement
Blé Maïs Autres céréales second. Riz
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142102
250 20
200 15
150
10
100
50 5
0 0
2014
2009
2014
2019
2024
2029
2009
2014
2019
2024
2029
2009
2014
2019
2024
2029
2009
2019
2024
2029
Blé Maïs Autres céréales second. Riz
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142121
Les stocks mondiaux de céréales devraient se maintenir à un niveau élevé au cours de la période de
projection, hormis pour le maïs dont les réserves temporaires en Chine seraient vraisemblablement
écoulées dans les années à venir (Encadré 3.2). Par voie de conséquence, le ratio mondial
stocks/consommation du maïs diminuera d’environ 31 % pendant la période de référence à quelque 17 %
en 2029, son niveau en Chine égalant celui des autres principaux pays. La part des stocks dans la
consommation totale devrait s’accroître pour le blé et le riz, et se maintenir au même niveau
qu’actuellement pour les céréales secondaires.
Les mesures prises par les gouvernements nationaux pour favoriser ou entraver les échanges peuvent
jouer un rôle important dans le développement du commerce futur de céréales. Ainsi, les taxes à
l’exportation mises en place par l’Argentine auront pour effet de réduire la capacité du pays à exporter
davantage de céréales. D’un autre côté, les droits d’importation, qui ont récemment acquis un certain
succès, entraîneront la diminution de la demande de la part des pays importateurs. En revanche, l’accord
commercial entre les États-Unis et la Chine – en particulier l’engagement par les Américains d’accroître
leurs importations – pourrait stimuler les échanges futurs de céréales. Au cours des dix dernières années,
les contingents tarifaires chinois n’ont été utilisés qu’à 40 % environ pour le maïs et le blé et à 75 % pour
le riz. D’après les prévisions, les contingents des deux premières céréales seront atteints à partir de 2021
(ce qui se traduira par une majoration des échanges mondiaux de maïs de 3 Mt et de ceux de blé de
6.3 Mt), et les exportations chinoises de riz augmenteront d’environ 1.4 Mt. Ces quantités ne représentent
toutefois qu’une faible part des exportations mondiales et ne modifieront donc pas la physionomie des
marchés internationaux de céréales.
500
400
300
200
100
0
2009 2014 2019 2024 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142140
3.4. Blé
Le blé est la première source de protéines végétales et de calories à l’échelle mondiale. Il entre également
dans la composition de nombreux produits alimentaires tels que le pain, les pâtes, les pâtisseries, les
nouilles, la semoule, le boulgour et le couscous. C’est aussi la culture vivrière qui couvre la plus grande
surface cultivée au niveau mondial (quelque 14 %) et qui représente la part la plus élevée des échanges
de produits alimentaires dans le monde. Toutefois, ses rendements étant nettement plus faibles que ceux
du maïs, la production de blé se situe à la deuxième place après cette céréale (752 Mt pendant la période
de référence). Les principaux producteurs sont l’Union européenne, la Chine et l’Inde.
La production mondiale de blé devrait atteindre 839 Mt à l’horizon 2029, avec un rythme de croissance
plus modéré que lors de la décennie précédente. Dans le monde développé, c’est dans l’Union
européenne que la hausse de cette production devrait être la plus forte, avec des rendements élevés, des
prix compétitifs et des céréales de qualité. La production de blé devrait s’accroître de 50 Mt à l’horizon
2029 dans les pays développés, et de 36 Mt dans les pays en développement, ce qui représente une
augmentation minime de la contribution de ces pays à la production mondiale. L’Inde, troisième producteur
mondial de blé, devrait accroître sa production, en grande partie grâce à sa politique du prix de soutien
minimum, qui garantit aux agriculteurs un revenu stable. Dans la Fédération de Russie et en Ukraine,
l’accroissement de la production s’explique par l’utilisation de semences hybrides et d’engrais produits
domestiquement, les faibles coûts de l’énergie, l’existence de grandes exploitations commerciales et la
qualité des sols.
La consommation de blé devrait croître surtout dans les cinq pays/régions les plus demandeurs (Chine,
États-Unis, Fédération de Russie, Inde et Union européenne), qui représenteront conjointement 55 % de
la consommation mondiale de cette céréale. La consommation humaine de blé, qui devrait rester stable
aux alentours des deux tiers de la consommation totale, devrait atteindre 60 % de l’augmentation totale
de la demande, alors que la consommation par habitant ne bougera pas à l’échelle mondiale. En raison
du ralentissement de la production animale mondiale et de la plus grande compétitivité des aliments pour
animaux à base de maïs, la consommation animale de blé devrait s’accroître plus modestement que lors
3.5. Maïs
Le maïs est l’une des plus anciennes plantes cultivées par l’homme. Les États-Unis en sont le principal
producteur, consommateur et exportateur. Le succès de cette céréale est dû en partie à sa grande
productivité et à son exceptionnelle adaptabilité géographique. Il en existe généralement deux grandes
catégories : le jaune et le blanc. Le premier représente la majorité du marché mondial du maïs. Il est cultivé
dans la plupart des pays de l’hémisphère nord et est surtout utilisé dans l’alimentation animale. Le maïs
blanc, destiné à la consommation humaine, est produit en Afrique australe, Amérique latine et Asie du Sud
dans des conditions climatiques très disparates. Les prix sont globalement plus élevés pour le blanc que
pour le jaune, car les consommateurs le jugent de meilleure qualité.
2012, devrait remplacer la Corée au quatrième rang mondial, sous l’impulsion du développement de ses
secteurs de l’élevage et de l’aviculture. La Malaisie devrait voir ses importations augmenter du fait de la
croissance ininterrompue de son secteur de l’élevage.
3.6. Riz
Le riz est cultivé dans une grande partie du monde, principalement comme une plante annuelle, même s’il
peut aussi faire l’objet d’une culture pérenne. Il pousse principalement dans des terres inondées, qui
facilitent la fertilisation et réduisent l’apparition des mauvaises herbes et des ravageurs. La majorité de la
production mondiale de riz se trouve en Asie, de nombreux pays de la région ayant plusieurs récoltes par
campagne. Plus de la moitié de la production a lieu en Chine et en Inde. L’évolution des systèmes de
production dans les pays en développement d’Asie a d’importantes répercussions sur les marchés
mondiaux, la hausse des rendements entraînant par exemple une augmentation de la disponibilité et des
échanges à l’échelle internationale.
La production mondiale de riz devrait se porter à 582 Mt en 2029. Pendant la période de projection, la
production mondiale supplémentaire sera attribuable en majeure partie à l’Asie, qui contribuera pour 61 Mt
à l’augmentation. La progression la plus importante devrait avoir lieu en Inde, le deuxième plus gros
producteur de riz au monde. Dans ce pays, l’augmentation de la production devrait être liée à la hausse
des rendements favorisée par les mesures gouvernementales promouvant l’utilisation de nouvelles
variétés de semences ainsi que l’extension et l’entretien des systèmes d’irrigation. Le maintien d’un prix
minimum de soutien pendant la période de projection devrait inciter à planter du riz en Inde, comme cela
s’est fait en Chine. Dans ce pays, cependant, la production devrait croître à un rythme plus lent qu’au
cours de la précédente décennie car les actions visant à stopper les cultures dans les terres les moins
productives vont se poursuivre, l’objectif général étant d’améliorer la qualité de la production. En Thaïlande
et au Viet Nam, l’augmentation de la production dépendra principalement de l’amélioration des
rendements, étant donné les prévisions de prix sur la période de projection et à supposer que les efforts
des pouvoirs publics pour promouvoir une évolution vers des cultures alternatives porteront leurs fruits.
Outre les impacts liés à l’infrastructure et aux intrants, la production future de riz dépendra dans une large
mesure de la structure variétale des plantations et de l’utilisation de souches de semences améliorées.
Dans les pays développés, la production devrait diminuer en dessous du niveau de la période de référence
en Corée et au Japon, mais augmenter aux États-Unis et dans l’Union européenne, sans toutefois
dépasser le record de 2010 pour les premiers ni celui de 2009 pour la seconde. Les pays d’Asie les moins
avancés – Myanmar, Cambodge, République démocratique populaire lao et Bangladesh – devraient
continuer à accroître leurs niveaux de productivité à mesure qu’ils adopteront des variétés à plus haut
rendement et amélioreront leurs pratiques agricoles. Bien que l’on estime que la production de riz va
s’accroître dans de nombreux pays africains, les présentes Perspectives prévoient une hausse limitée du
fait de la pratique d’une culture à sec, de la faible utilisation d’intrants et d’une infrastructure agricole
inadaptée.
Le prix international du riz (riz moyen complètement blanchi de Thaïlande, f.a.b. Bangkok) a diminué
jusqu’à 426 USD/t en 2019. Au cours de la période de projection, la demande d’importations de riz en
Afrique subsaharienne (qui connaît une croissance démographique rapide) devrait être forte. Cependant,
les importantes hausses de production – favorisées par l’action publique – dans les principaux pays
importateurs d’Asie vont sans doute limiter l’augmentation des importations mondiales de riz à moins de
la moitié du pourcentage enregistré lors de la précédente décennie. Par conséquent, alors que le prix
nominal devrait croître à 476 USD/t d’ici à 2029, cette hausse restera inférieure à l’inflation, ce qui signifie
que le prix réel sera en baisse (Graphique 3.1).
1. Cette distinction ne repose pas sur les génotypes précis des riz, mais sur la séparation concrète du marché entre les deux principales
variétés de riz que sont l’Indica et le Japonica.
Source: Koizumi and Furuhashi (2020) Global Rice Market Projections distinguishing Japonica and Indica rice under climate change, JARQ,
Vol. 54.1, pp. 63-91. https://www.jstage.jst.go.jp/article/jarq/54/1/54_63/_article/-char/en.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Le riz est un produit agricole peu échangé par rapport à d’autres céréales (Graphique 3.6. Volumes des
échanges mondiaux de céréales par produit
). Les échanges mondiaux devraient s’accroître de 2.8 % par an au cours de la période de projection, soit
une hausse des volumes échangés de 15 Mt, à 62 Mt en 2029. L’Inde restera le premier exportateur de
riz au monde, la demande de ses marchés traditionnels d’Afrique et du Proche-Orient assurant la hausse
des exportations. La Thaïlande, dont le riz proposé à l’exportation est toujours majoritairement de qualité
supérieure, devrait se maintenir au deuxième rang mondial des exportations. Au Viet Nam, l’augmentation
prévue des exportations sera due en partie aux efforts engagés par le pays pour diversifier la composition
variétale de l’offre de riz, qui pourrait entraîner un accroissement de ses livraisons au Moyen-Orient, en
Afrique et en Asie de l’Est. Globalement, les cinq principaux exportateurs de riz – Inde, Thaïlande,
Viet Nam, Pakistan et États-Unis – devraient voir leur part des exportations diminuer légèrement par
rapport à la précédente décennie. Les livraisons chinoises devraient rester un peu en dessous de leur
niveau de 2019, malgré leur nette récupération par rapport au creux des années 2010 à 2016. Au
Cambodge et au Myanmar, où l’on prévoit de larges excédents exportables, les exportations devraient
continuer à progresser, passant d’un total d’environ 4 Mt pendant la période de référence à 7 Mt en 2029.
La plus forte hausse des importations devrait avoir lieu dans les pays africains, où la demande – stimulée
par la hausse des revenus, l’urbanisation et la croissance démographique rapide – devrait continuer de
dépasser la production. Cela porterait la part de l’Afrique dans les importations mondiales de riz de 37 %
à 51 %, et la région deviendrait la première destination des flux mondiaux de cette céréale.
Les autres céréales secondaires sont un groupe hétérogène de céréales incluant l’orge, l’avoine, le seigle,
le sorgho et le millet. Leur production est faible dans les régions qui n’ont pas de système d’irrigation. Peu
d’amélioration des semences a eu lieu en Afrique et en Asie, d’où une disponibilité peu importante de
sorgho et de millet dans ces régions. La hausse de la production est plus facile dans les régions qui sont
naturellement adaptées à ces types de cultures et où la technologie s’améliore, en particulier en Europe
et sur le continent américain. Bien que leurs coûts de production soient plus élevés que ceux du blé et du
maïs, les autres céréales secondaires devraient continuer à être intéressantes dans les régions où les
conditions météorologiques et la technologie facilitent les cultures multiples, et où les systèmes de rotation
permettent d’accroître les rendements à l’hectare.
Selon les prévisions, la production mondiale d’autres céréales secondaires sera en hausse, pour s’établir
à 319 Mt en 2029. Les surfaces plantées devraient être en baisse, la croissance de la production devrait
être le fait de l’augmentation des rendements, estimée à environ 0.9 % par an. L’Afrique devrait
représenter presque un tiers de la production supplémentaire mondiale (+10 Mt), avec une progression
annuelle des rendements de 1.7 %. Les rendements absolus restent faibles par rapport à d’autres régions,
principalement parce que le continent africain produit des variétés indigènes de millet et de sorgho. En
Europe, les gains de production les plus élevés seront enregistrés dans les pays membres de l’Union
européenne, en Ukraine et dans la Fédération de Russie. Globalement, la surface plantée en Europe
devrait diminuer sous l’effet de la moindre rentabilité de l’orge par rapport à d’autres céréales comme le
maïs et le blé. Les gains de production seront donc favorisés par l’augmentation des rendements. Ils
devraient par exemple s’accroître de 1.5 % par an en Ukraine grâce à l’intensification de la rotation des
cultures, l’amélioration des pratiques agricoles et l’abandon des terres non productives. En Asie, c’est en
Chine que la croissance de la production sera la plus forte. En Inde, la production devrait décliner du fait
de la diminution de la superficie récoltée, non compensée par une hausse des rendements. Bien que le
millet soit inclus dans le dispositif de distribution publique mis en place par la loi indienne de 2013 sur la
sécurité alimentaire, les effets ont été limités, notamment en raison de la non-participation des petits
producteurs, de la pauvreté des sols et de la disponibilité limitée des ressources en eau.
La demande totale d’autres céréales secondaires devrait s’accroître de 30 Mt d’ici à 2029 ; près de la
moitié sera destinée à la consommation animale (+14 Mt), suivie par l’alimentation humaine (+10 Mt) et
l’usage industriel (+6 Mt). D’après les prévisions, la demande d’aliments pour animaux restera soutenue –
bien qu’en baisse – en Europe, l’orge représentant une source fiable de protéines et d’énergie pour nourrir
les élevages. Cette céréale devrait en particulier être un aliment important dans l’alimentation du cheptel
laitier. Globalement, l’intensification attendue des secteurs du lait et de la viande favorisera l’alimentation
animale d’origine industrielle, dont le maïs et le soja sont les principaux ingrédients, ce qui entraînera une
croissance plus faible de la consommation d’aliments à base d’autres céréales secondaires. La demande
d’aliments pour animaux devrait s’accroître en Chine, poussée par le secteur de la viande. Il en sera de
même en Afrique du Nord, en Iran, en Turquie et en Arabie saoudite. Dans ces trois derniers pays, où les
systèmes de production auront pourtant été améliorés, l’orge devrait rester un aliment très prisé pour les
animaux, en particulier les ruminants tels que les chameaux, les moutons et les chèvres. La demande
d’autres céréales secondaires pour la consommation humaine ne devrait augmenter qu’en Afrique mais,
ramenée au nombre d’habitants, elle sera de nouveau en baisse comme cela avait déjà été observé lors
de la précédente décennie.
Le prix sur le marché mondial des autres céréales secondaires, mesuré par le prix de l’orge fourragère
(France, prix f.a.b. Rouen), est reparti à la hausse pour s’établir à 186 USD/t en 2019. Au cours de la
précédente décennie, la principale cause du maintien des prix de ces céréales avait été la consommation
animale, particulièrement en Chine où les prix intérieurs du maïs étaient élevés. Sur la période de
projection, le prix du maïs devrait rester compétitif et entraîner une baisse de la demande de ses substituts
(comme l’orge et le sorgho). Les prix nominaux pourraient s’accroître et atteindre 234 USD/t d’ici à 2029.
Pour ce qui concerne les exportations mondiales des autres céréales secondaires, leur progression devrait
les amener à environ 48 Mt en 2029. La majorité des exportations supplémentaires serait à mettre sur le
compte de l’Ukraine, suivie par la Fédération de Russie, l’Australie, l’Union européenne, le Kazakhstan et
l’Argentine. Le plus gros exportateur resterait cependant l’Union européenne, suivie par l’Australie, la
Fédération de Russie, l’Ukraine et le Canada. À l’horizon 2029, même si la Chine devrait se maintenir à la
tête des pays importateurs d’autres céréales secondaires – avec 11.4 Mt en 2029 –, la hausse des
importations sera faible. La présente édition des Perspectives prévoit que les protocoles phytosanitaires
convenus par la Chine avec les principaux exportateurs seront maintenus, ce qui facilitera les échanges.
Les autres grands importateurs sont les pays du Moyen-Orient, où les conditions météorologiques et la
disponibilité des ressources en eau ne permettent généralement qu’une seule récolte par année civile.
Ces pays se concentrent par conséquent sur la production de céréales destinées à l’alimentation humaine
(le blé) plutôt qu’à l’alimentation animale (qui est la destination finale du sorgho et de l’orge au Moyen-
Orient). L’Afrique subsaharienne devrait devenir un importateur net d’ici à 2029, même si les importations
seront contraintes par les préférences des consommateurs et la structure du marché. Les autres céréales
secondaires seront surtout consommées et produites par les paysans autosuffisants, au point que la
consommation de millet ou de sorgho importés sera limitée aux zones urbaines.
l’énergie. En outre, le renforcement des critères de sécurité alimentaire et de durabilité dans la réforme
des politiques relatives aux biocarburants et dans leur élaboration (Union européenne, Brésil ou États-
Unis) peut aussi avoir des effets sur la demande de céréales.
En plus des incertitudes liées à la gestion politique de la pandémie de COVID-19 – qui pourrait avoir des
impacts à court terme –, les changements intervenant dans le contexte du commerce international des
céréales (en rapport avec les différends commerciaux et l’évolution des accords régionaux) risquent aussi
d’influer sur les flux commerciaux. Outre la protection des échanges, la résolution des tensions ou des
différends en cours (par exemple entre la Chine et l’Australie sur la question de l’orge) et la perspective
de nouveaux accords commerciaux au niveau régional pourront changer la physionomie des échanges de
céréales.
Le Brexit ne devrait pas avoir d’impact sévère sur les marchés de céréales, car les flux commerciaux
peuvent généralement être réorientés assez facilement. Cela dit, le Royaume-Uni est le plus gros
producteur mondial d’avoine, même si une grande partie de sa production est destinée à la consommation
intérieure. En revanche, les produits transformés à base d’avoine (comme le porridge) sont exportés vers
d’autres pays européens ; selon l’accord commercial qui sera finalement conclu, cela pourrait avoir une
incidence sur les marchés futurs du Royaume-Uni pour cette céréale.
Encadré 3.2. Stocks de céréales, soutien des prix et politiques en matière d’importations
de la Chine : examen des répercussions commerciales à moyen terme des différents scénarios
d’action du gouvernement chinois
La Chine a mis fin à son dispositif de soutien des prix du maïs en 2016 et a commencé à écouler ses
énormes stocks de cette céréale. Une récente étude de l’OCDE (Deuss and Adenauer, 2020) examine
ce qui se passerait si la Chine arrêtait également de soutenir les prix du riz et du blé, et utilisait les
réserves d’État de ces deux produits. L’étude analyse les effets sur les marchés intérieurs et mondiaux
au cours d’une période de dix ans en comparant un scénario de référence (ou de statu quo) avec trois
situations dans lesquelles les prix de soutien sont supprimés mais où des dispositions différentes sont
prises par la Chine au regard des importations.
La probabilité que la Chine mette fin à ses dispositifs de soutien des prix et revoie ses politiques
d’importation s’est accrue ces dernières années en raison de plusieurs facteurs. Premièrement, le pays
a arrêté de soutenir les prix de plusieurs produits agricoles. Deuxièmement, elle a mis en place des
programmes pilotes où le soutien des prix du blé et du riz a été remplacé par des mécanismes reposant
davantage sur le marché. Qui plus est, la Chine fait l’objet d’une pression internationale pour mettre fin à
sa pratique de soutien des prix. En février 2019, un Groupe spécial de l’OMC a en effet établi que le pays
avait outrepassé le niveau de soutien autorisé pour le riz et le blé. D’autre part, il est fort probable que la
Chine accroisse ses importations de céréales en modifiant la façon dont elle administre ses contingents
tarifaires. Depuis leur mise en place en 2001, les contingents chinois pour le maïs, le riz et le blé ont
régulièrement été sous-utilisés. En avril 2019, un Groupe spécial de l’OMC a indiqué que le pays
administrait ses contingents d’une manière incompatible avec ses obligations prévues dans le Protocole
d’accession.
Les résultats de ce scénario montrent que le changement radical de la politique chinoise de soutien des
prix et de stockage aura des effets très sensibles sur les marchés intérieurs et internationaux, en
particulier pendant la période de transition (2019-2021) correspondant à l’écoulement des réserves
détenues par l’État. Le niveau de ces réserves jouera un rôle important au cours de cette période car plus
leur volume sera élevé, et plus les effets de leur écoulement seront grands. La suppression du mécanisme
de soutien des prix pour le riz et le blé devrait entraîner la chute des prix sur le marché intérieur pendant
la période de transition. Sur le moyen terme, les prix devraient repartir à la hausse à mesure que le niveau
des stocks se stabilisera et que le marché s’adaptera à l’absence de soutien des prix.
Pour les dirigeants chinois, cette analyse implique deux implications importantes. D’une part, pour éviter
les effets dramatiques de la baisse des prix intérieurs sur les revenus des producteurs, l’État chinois
pourrait fournir des aides, mais d’une durée limitée dans le temps car les perturbations du marché se
dissiperont à moyen terme. D’autre part, les gouvernants chinois devront réfléchir avec soin à la durée la
plus appropriée pour écouler les réserves, en pesant les coûts et avantages d’une durée plus ou moins
longue. Un déstockage s’étalant sur une longue durée pourrait entraîner une baisse des recettes fiscales
sur la vente des produits car plus ils seront stockés longtemps et plus leur qualité se dégradera.
L’allongement de la durée du déstockage implique aussi un prolongement des versements
compensatoires aux producteurs ainsi que la nécessité de gérer les réserves. Du côté des producteurs,
en revanche, un processus plus lent de déstockage leur permettrait d’avoir plus de temps pour s’adapter
progressivement au nouvel environnement du marché, et permettrait aussi d’échelonner les effets sur les
prix et la production, voire d’en atténuer la violence.
Un aspect crucial dans les décisions prises par les responsables politiques concernant les dispositifs de
soutien et l’écoulement des réserves est la connaissance de la quantité et de la qualité des produits
stockés. Pour les producteurs comme pour les consommateurs, sur les marchés intérieurs comme sur
les marchés mondiaux, la transparence de la communication du niveau des stocks et des décisions des
pouvoirs publics en matière de déstockage est nécessaire pour pouvoir faire face aux effets
potentiellement importants d’une nouvelle politique pendant les premières années de sa mise en œuvre.
Source : Deuss, A. and M. Adenauer (2020), « China’s grain reserves, price support and import policies: Examining the medium-term market
impacts of alternative policy scenarios », Documents de l'OCDE sur l'alimentation, l'agriculture et les pêcheries, n° 138, Éditions OCDE, Paris,
https://doi.org/10.1787/f813ed01-en.
En 2019, les prix des oléagineux et produits dérivés ont atteint leur plus bas niveau depuis plusieurs
années, en conséquence du ralentissement de la demande mondiale d’huile végétale et de tourteaux
protéiques, ainsi que des incertitudes découlant des différends commerciaux bilatéraux. Les relations
commerciales entre les États-Unis et la République populaire de Chine (ci-après « la Chine ») s’étant
améliorées fin 2019, la politique commerciale a moins d’influence à court terme sur les prix mondiaux, en
particulier du soja.
La production mondiale de soja a baissé en 2019/20 du fait de la réduction considérable des superficies
consacrées à cette culture aux États-Unis. À l’inverse, en Amérique du Sud, la récolte de soja a atteint un
nouveau record, avec plus de 190 Mt. Le recul de la production mondiale n’a pas entraîné les prix à la
hausse, car la baisse de la consommation a été encore plus marquée. En effet, en dépit des attentes d’une
reconstitution partielle du cheptel porcin en Chine, la peste porcine africaine continue de peser sur le
secteur de l’élevage du pays, réduisant la demande d’aliments, en particulier de tourteaux de soja, qui
constituent le principal aliment protéique. La production mondiale d’autres graines oléagineuses (colza,
tournesol et arachide) a légèrement reculé en 2019/20. Le Canada et l’Union européenne ont déclaré un
déficit considérable de la production de colza, que les augmentations enregistrées dans les autres grands
pays producteurs n’ont pas compensé.
Le secteur de l’huile végétale a été marqué en janvier et février 2020 par un ralentissement de la
croissance de la demande chinoise et indienne, causé par la diminution de la consommation hors du foyer.
Cette évolution s’explique, en Chine, par la pandémie de COVID-19, et en Inde, par une hausse des prix
intérieurs. Plusieurs pays ont également accru leur capacité de trituration et ont donc augmenté leurs
importations de graines au détriment de leurs achats d’huile et de tourteaux. En conséquence, les
exportations des principaux producteurs d’huile végétale, tels que l’Indonésie et la Malaisie, ont moins
progressé que la moyenne, ce qui a entraîné un recul des prix. Face à cette situation, l’Indonésie a relevé
les obligations d’incorporation de biodiesel, renforçant ainsi la demande intérieure d’huile de palme. En
Malaisie, le léger recul de la production d’huile de palme a permis d’équilibrer le marché intérieur.
an). En outre, le relèvement de l’obligation d’incorporation de biodiesel décidé par l’Indonésie exercera
une tension sur les disponibilités mondiales d’huile végétale à moyen terme. La demande mondiale d’huile
végétale devrait progresser de 37 Mt d’ici à 2029, ce qui va probablement contribuer à faire baisser les
stocks élevés et à soutenir les prix durant la période de projection.
Les tourteaux de soja représentent la majeure partie de la production et de la consommation de tourteaux
protéiques. Par rapport à la décennie écoulée, leur utilisation devrait moins progresser (1.4 % par an
contre 3.6 % par an) en raison d’une croissance plus lente de la production mondiale de porcs et de
volailles, et du fait des actions engagées par la Chine pour abaisser la part des tourteaux protéiques dans
les rations alimentaires animales. De ce fait, la consommation chinoise de tourteaux protéiques devrait
croître légèrement moins vite que celle de la production animale. La consommation totale de tourteaux
devrait baisser dans l’Union européenne à mesure que la production animale ralentit et que la part d’autres
sources de protéines s’accroît dans les mélanges fourragers.
L’huile végétale figure parmi les produits agricoles dont la part de production échangée est la plus forte
(40 %). L’Indonésie et la Malaisie, les deux premiers producteurs mondiaux d’huile de palme – laquelle
constitue la plus grande part de l’huile végétale –, continueront de dominer les échanges (Graphique 4.1),
exportant plus de 70 % de leur production combinée et représentant à eux deux près de 60 % des
exportations mondiales. L’Inde, premier importateur d’huile végétale dans le monde, devrait rester sur une
forte croissance annuelle des importations (3.2 % par an), en raison d’une population en expansion et de
niveaux de revenu en hausse.
Les échanges mondiaux de soja, dominés par les Amériques, devraient voir leur croissance ralentir
considérablement au cours de la prochaine décennie. Cette évolution est directement liée à une
progression plus lente de la trituration de soja importé en Chine. Parallèlement, le Brésil va renforcer sa
place de premier exportateur de soja.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142159
La demande de tourteaux protéiques est liée à l’évolution de la production animale. L’incertitude qui
entoure l’avenir de l’élevage porcin du fait de l’épizootie de peste porcine africaine en Asie de l’Est pourrait
influer sur les projections, car il est possible qu’à long terme la viande de porc soit remplacée par une autre
protéine animale (volaille ou poisson, par exemple) dont la production demande une moindre quantité
d’aliment. L’apparition de plusieurs maladies touchant le cheptel porcin chinois ces dernières années a
entraîné un tassement de la demande de tourteaux protéiques et reste source d’une grande incertitude
sur la période de projection. En outre, les inquiétudes suscitées par les produits génétiquement modifiés
ont conduit un nombre croissant de producteurs laitiers de l’Union européenne à ne plus utiliser d’aliments
transgéniques, et notamment de tourteaux de soja, pour nourrir leur bétail. Sachant que l’Union
européenne représentait 15 % de la demande mondiale de protéines sur la période 2017-19, ce
changement de cap pourrait réduire encore la demande de tourteaux.
La marge de progression de la production d’huile de palme en Indonésie et en Malaisie reposera de plus
en plus sur les activités de replantation et sur l’amélioration parallèle des rendements (et non sur
l’augmentation des superficies), une solution qui n’a guère mobilisé les énergies ces dernières années,
compte tenu de la faible rentabilité du secteur, d’une hausse du coût de la main-d’œuvre en Malaisie et
du peu d’envergure des programmes publics de replantation menés en Indonésie, en particulier auprès
des petits exploitants. Des progrès ont été rapportés concernant les grandes entreprises productrices
d’huile de palme d’Indonésie après l’arrachage des anciens palmiers à huile et la replantation de palmiers
à plus haut rendement. La question de la durabilité pèse également sur le développement de la production
d’huile de palme étant donné que, dans les pays développés, la demande privilégie les huiles non liées à
la déforestation et les consommateurs recherchent des huiles certifiées durables, que ce soit celles
utilisées pour produire le biodiesel ou, de plus en plus, celles destinées à l’alimentation humaine.
4.3. Prix
Le prix des oléagineux et des produits oléagineux a augmenté en 2019, l’offre ayant progressé plus
lentement que la demande. Cela étant, les stocks restent importants. La stabilité du prix réel du pétrole
brut et la croissance économique continue, prises pour hypothèses dans les projections, devraient soutenir
le prix des oléagineux et des produits oléagineux durant la période de projection, tandis que la croissance
continue de la productivité exercera une pression à la baisse sur les prix réels. La pandémie de COVID-19
a réduit l’activité économique en 2020 et pourrait avoir un impact considérable sur le développement au
cours de la prochaine décennie.
D’après les projections, les prix réels du soja, des autres oléagineux, de l’huile végétale et des tourteaux
protéiques vont baisser légèrement, car la croissance de la productivité suivra vraisemblablement le
rythme de progression de la demande pendant les dix prochaines années. Ces prix demeureront
néanmoins supérieurs à leur plus bas niveau historique (Graphique 4.2). À moyen terme, les prix des
oléagineux et des produits oléagineux en valeur nominale devraient augmenter, sans toutefois atteindre
les précédents records enregistrés.
USD/t
1 500
1 200
900
600
300
2004
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2009
2014
2019
2024
2029
Prix nominal Prix réel
Note : soja, États-Unis, prix CAF (coût, assurance et fret) Rotterdam ; autres oléagineux, colza, Europe, prix CAF Hambourg ; tourteaux
protéiques, prix moyen pondéré à la production des tourteaux de soja, de tournesol et de colza, port européen ; huile végétale, prix moyen
pondéré à la production de l’huile de palme, de soja, de tournesol et de colza, port européen. Les prix réels sont les prix mondiaux en valeur
nominale, corrigés du déflateur du PIB des États-Unis (2019=1).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142178
D’après les projections, la production de soja devrait croître de 1.3 % par an, contre 4.0 % par an au cours
de la dernière décennie. La production des autres graines oléagineuses (colza, tournesol et arachide)
progressera moins vite, de 1.2 % par an contre 2.8 % par an sur les dix dernières années (2010-19). Cette
évolution s’explique avant tout par l’amélioration des rendements, qui génère 78 % de la croissance
projetée (66 % dans le cas du soja). Le soja présente l’avantage d’être une culture à croissance rapide,
ce qui permet de pratiquer une double culture, surtout en Amérique latine.
Ainsi, actuellement, le Brésil et les États-Unis produisent à peu près la même quantité de soja (115 Mt
environ en 2017-19), mais durant la décennie à venir le Brésil devrait connaître un taux de croissance
annuel supérieur à celui des États-Unis (1.5 % contre 0.6 %), en grande partie parce qu’il pourra
augmenter l’intensité de culture annuelle en produisant successivement du soja et du maïs. Dans
l’ensemble, la production de soja devrait continuer de croître fortement en Amérique latine, l’Argentine et
le Paraguay produisant respectivement 61 Mt et 12 Mt d’ici 2029 (Graphique 4.3). En Chine, après une
décennie de baisse, la production de soja devrait reprendre sa progression, profitant de la réduction des
aides publiques à la culture de céréales. Enfin, la production de soja devrait également augmenter en
Inde, dans la Fédération de Russie, en Ukraine et au Canada.
400
350
300
250
200
150
100
50
0
2017-19 2029 2017-19 2029
Soja Autres oléagineux
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142197
Les plus grands producteurs d’autres oléagineux sont la Chine (colza et arachide principalement) et l’Union
européenne (colza et tournesol surtout). Leur production annuelle devrait ressortir à 31 Mt et 27 Mt
respectivement en 2029. Elle devrait toutefois connaître une croissance limitée (1.0 % par an pour la Chine
et -0.02 % par an pour l’Union européenne) en raison du prix relativement plus élevé des céréales, qui
engendrera une forte concurrence entre les deux types de culture, la superficie de terre arable étant
limitée. Le Canada, autre producteur important et premier exportateur de colza, devrait accroître sa
production de 1.9 % par an pour atteindre 23 Mt en 2029. On prévoit également une forte croissance de
la production des autres oléagineux en Ukraine et dans la Fédération de Russie, compte tenu du
développement du secteur agricole dans la région de la mer Noire. En Inde, le rythme de croissance
s’accélérera au cours des dix prochaines années, les pouvoirs publics continuant de soutenir la production
des autres oléagineux pour répondre à la demande intérieure d’huile végétale et de tourteaux protéiques
(voir l’analyse qui suit).
Les stocks de soja ne devraient pas varier, d’où un recul du ratio stocks/consommation à l’échelle
mondiale, de 12.4 % en 2017-19 à 11.3 % en 2029. Compte tenu de la tendance générale à une
concentration progressive de la production d’oléagineux dans un petit nombre de pays, la baisse de ce
ratio pourrait se traduire par une plus grande instabilité des prix.
À l’échelle mondiale, la trituration du soja et autres oléagineux pour produire des tourteaux et de l’huile
absorbe 90 % environ du volume total utilisé. La demande augmentera plus vite pour les produits issus de
la trituration que pour d’autres usages, notamment la consommation alimentaire directe de graines de
soja, d’arachide et de tournesol, ou l’utilisation directe du soja dans l’alimentation animale. Le lieu
d’implantation des activités de trituration dépend de nombreux facteurs : frais de transport, politiques
commerciales, tolérance à l’égard des cultures transgéniques, coûts de transformation (main-d’œuvre,
énergie, etc.) et infrastructures (ports, routes, etc.).
En valeur absolue, la trituration du soja devrait augmenter de 56 Mt pendant la période de projection, soit
bien moins que les 103 Mt enregistrées les dix années précédentes. La Chine devrait produire 22 Mt
supplémentaires de soja trituré, soit 40 % environ de la progression mondiale, et utilisera essentiellement
pour ce faire du soja importé. Même s’il est important, le niveau de croissance projeté pour la Chine sera
bien plus faible qu’au cours de la dernière décennie. La progression de la trituration des autres oléagineux
devrait suivre celle de la production, et, à l’inverse du soja, l’opération aura plus souvent lieu dans le pays
de production. Par conséquent, la part des échanges d’autres oléagineux sera bien plus faible que celle
du soja.
La production mondiale d’huile végétale dépend à la fois de la trituration des oléagineux et de la production
des plantes oléagineuses tropicales vivaces, notamment des palmiers à huile. À l’échelle mondiale, la
production d’huile de palme a crû plus rapidement que celle des autres huiles végétales au cours de la
décennie écoulée, mais cette croissance devrait toutefois ralentir en raison des préoccupations
environnementales grandissantes et des efforts pour limiter la déforestation liée aux plantations de
palmiers à huile en Indonésie et en Malaisie. Ces deux pays représentent plus du tiers de la production
mondiale d’huile végétale.
Au niveau mondial, les projections indiquent que l’offre d’huile de palme devrait s’accroître de 1.5 % par
an. Le durcissement des politiques environnementales adoptées par les grands pays importateurs d’huile
de palme et les normes de production agricole durable (dans le contexte du Programme de développement
durable à l’horizon 2030, par exemple) devraient ralentir l’expansion des surfaces plantées en palmiers à
huile en Malaisie et en Indonésie. Cela signifie que la croissance de la production tiendra de plus en plus
aux gains de productivité, et notamment à une accélération des activités de replantation. La production
d’huile de palme devrait progresser plus vite dans les autres pays, où elle part il est vrai d’un niveau fort
bas, et alimenter essentiellement les marchés intérieurs et régionaux. Ainsi, la Thaïlande, la Colombie et
le Nigéria devraient produire respectivement 3.8 Mt, 2.4 Mt et 1.4 Mt en 2029. Dans certains pays
d’Amérique centrale, une production de niche se développe, assortie d’emblée de certifications de
durabilité reconnues à l’échelle mondiale, ce qui place la région en situation de trouver un jour de larges
débouchés à l’exportation.
L’agrégat « huile végétale » comprend l’huile de palmiste, l’huile de coco et l’huile de coton, auxquelles
s’ajoutent l’huile de palme et les huiles extraites par trituration de graines oléagineuses, comme analysé
plus haut. L’huile de palmiste est obtenue parallèlement à l’huile de palme, sa production évolue donc
comme celle de cette dernière. L’huile de coco est produite principalement aux Philippines, en Indonésie
et dans les îles océaniques. L’huile de palmiste et l’huile de coco ont de nombreux usages industriels, la
première étant aujourd’hui beaucoup plus utilisée que la seconde du fait de la production croissante d’huile
de palme. L’huile de coton est un sous-produit de l’égrenage du coton, dont la production est
essentiellement concentrée en Inde, aux États-Unis, au Pakistan et en Chine. Globalement, les projections
indiquent que la production mondiale d’huile végétale devrait augmenter de 1.4 % par an, soit plus
rapidement que la plupart des produits agricoles étudiés dans les présentes Perspectives, ce qui
s’explique principalement par la demande alimentaire résultant de l’accroissement démographique et de
la hausse des revenus dans les pays en développement.
La production mondiale de tourteaux protéiques devrait également augmenter de 1.4 % par an, pour
atteindre 403 Mt en 2029. Le tourteau de soja arrive en tête dans ce domaine, puisqu’il représente plus
des deux tiers de la production mondiale de tourteaux protéiques (Graphique 4.4). La production est
concentrée dans un nombre restreint de pays : l’Argentine, le Brésil, la Chine, les États-Unis, l’Inde et
l’Union européenne devraient réaliser 73 % de la production mondiale en 2029. En Chine et dans l’Union
européenne, la majeure partie des tourteaux produits le sont à partir de graines oléagineuses importées,
principalement du soja cultivé au Brésil et aux États-Unis. Dans les autres grands pays producteurs de
tourteaux, la matière première, soja et autres oléagineux, est en grande partie cultivée nationalement.
400
350
300
250
200
150
100
50
0
2017-19 2029 2017-19 2029
Tourteaux protéiques Huiles végétales
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142216
Du fait d’une demande par habitant saturée, la consommation d’huile végétale alimentaire par habitant
devrait augmenter de 0.9 % par an, ce qui est bien inférieur aux 2.3 % annuels relevés sur la
période 2010-19. En Chine (30 kg par habitant) et au Brésil (24 kg par habitant), les disponibilités en huile
végétale alimentaire par habitant devraient atteindre des niveaux comparables à ceux observés dans les
pays développés, où la croissance de la consommation plafonnera à 27 kg par habitant, soit une hausse
annuelle de 0.6 % (Graphique 4.5).
Graphique 4.5. Quantité d’huile végétale alimentaire disponible par habitant dans les principaux
pays
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142235
L’Inde, deuxième consommateur et premier importateur d’huile végétale dans le monde, devrait conserver
une croissance annuelle de 2.3 % de la consommation par habitant, pour atteindre 14 kg par habitant en
2029. Cette nette progression résultera à la fois d’une augmentation de la production intérieure (trituration
d’une plus forte production nationale d’oléagineux) et d’une nouvelle hausse des importations,
principalement d’huile de palme d’origine indonésienne et malaisienne. Dans les pays les moins avancés
(PMA), les disponibilités d’huile végétale par habitant devraient augmenter de 0.8 % par an pour atteindre
9 kg par habitant en 2029. À mesure que l’urbanisation progresse dans les pays en développement, on
s’attend à ce que les habitudes alimentaires et les structures traditionnelles des repas changent pour faire
une plus grande place à des aliments transformés contenant davantage d’huile végétale.
L’utilisation d’huile végétale comme matière première pour produire du biodiesel devrait augmenter
beaucoup plus lentement dans les dix prochaines années, comparé aux 4.3 % annuels enregistrés au
cours de la décennie précédente, lorsque les politiques de soutien aux biocarburants sont entrées en
vigueur. De manière générale, les objectifs nationaux d’incorporation obligatoire de biodiesel devraient
moins progresser que par le passé. Par ailleurs, la part des huiles usées, du suif et d’autres matières
premières s’accroît dans la fabrication du biodiesel en raison notamment de politiques particulières (pour
plus de précisions sur les biocarburants, voir le Chapitre 9). En Argentine, la filière du biodiesel devrait
rester tournée vers les exportations (plus de la moitié de la production est exportée). Le volume d’huile
végétale utilisé dans l’industrie argentine du biodiesel devrait s’élever à 3.1 Mt en 2029, ce qui correspond
à 74 % de la consommation domestique (Graphique 4.6). En Indonésie, l’utilisation d’huile végétale dans
la production de biodiesel devrait continuer à progresser fortement du fait des politiques nationales de
soutien. Le pays sera donc le principal moteur de ce type d’utilisation de l’huile végétale au niveau mondial.
L’utilisation d’huile végétale pour produire du biodiesel dépend du cadre réglementaire (voir le Chapitre 9)
et de l’évolution relative des prix de l’huile et du pétrole brut (voir plus loin).
Graphique 4.6. Proportion des huiles végétales utilisées dans la production de biodiesel
2007-09 2017-19 2029
%
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Monde États-Unis Indonésie Thaïlande Union européenne Brésil Argentine
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142254
La consommation de tourteaux protéiques devrait continuer d’augmenter à raison de 1.4 % par an, un
rythme bien plus faible que celui enregistré durant la décennie écoulée (3.4 % par an). Cette évolution est
étroitement liée à celle de la demande d’aliments pour animaux, puisque les tourteaux sont exclusivement
utilisés à cette fin. Plusieurs facteurs jouent sur le lien entre utilisation de tourteaux dans l’alimentation
animale et production animale : l’intensification de cette dernière accroît la demande de tourteaux
protéiques, tandis qu’une plus grande efficacité alimentaire entraîne une réduction du volume de tourteaux
par unité de production animale ; la composition de l’élevage et la taille du troupeau sont d’autres facteurs
déterminants. Le lien entre production animale et consommation de tourteaux protéiques dépend du degré
de développement économique d’un pays. Les pays à faible revenu, où l’élevage se pratique à l’échelle
familiale ou artisanale, consomment moins de tourteaux protéiques que les économies à revenu élevé, qui
ont recours à des systèmes d’élevage intensif. À mesure que les économies se développent, la production
s’oriente vers des modèles reposant plus largement sur une alimentation intensive, et la consommation
de tourteaux protéiques augmente (Graphique 4.7).
%
4.5
4
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
-0.5
PMA Amérique latine Chine États-Unis Union européenne
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142273
L’urbanisation rapide et la demande accrue de produits d’origine animale conduisent les pays en
développement à se tourner vers des modes de production qui font davantage appel aux aliments pour
animaux. La consommation de tourteaux protéiques tend alors à croître plus rapidement que la production
animale. Dans les PMA, où les tourteaux protéiques sont encore très peu employés, l’intensification de
l’élevage devrait se poursuivre, entraînant un recours plus systématique aux aliments composés. Avec
l’intensification, en effet, la quantité de tourteaux protéiques utilisée par unité de production animale
augmente considérablement, entraînant une croissance rapide de la demande totale de ces pays. Dans
des pays tels que les États-Unis ou ceux de l’Union européenne, où les aliments composés répondent à
la plupart des besoins en protéines de la production animale, la consommation de tourteaux protéiques
devrait progresser plus lentement que la production animale, du fait d’une plus grande efficacité
alimentaire. De plus, les produits d’origine animale commercialisés dans l’Union européenne sont de plus
en plus souvent certifiés comme ayant été obtenus sans utilisation d’aliments pour animaux issus de
cultures génétiquement modifiées.
Les projections indiquent que la croissance de la consommation de tourteaux protéiques en Chine devrait
ralentir, passant de 5.0 % par an au cours de la décennie précédente à 1.9 % par an. En effet, la demande
d’aliments composés dans ce pays devrait diminuer du fait du recul des taux de croissance de la production
animale, et de la part déjà importante de la production utilisant ce type d’aliment. De surcroît, la part des
tourteaux protéiques dans les aliments composés en Chine a bondi au cours de la décennie écoulée,
dépassant nettement celle observée aux États-Unis et dans l’Union européenne, et devrait maintenant se
stabiliser.
4.8. Échanges
Plus de 40 % de la production mondiale de soja fait l’objet d’échanges internationaux, ce qui est beaucoup
par rapport aux autres produits agricoles. Comparé à la décennie précédente, on s’attend à ce que l’essor
des échanges mondiaux de soja ralentisse considérablement durant la période de projection. Cette
évolution est directement liée à au fléchissement anticipé du volume de trituration de soja en Chine, et
donc des importations correspondantes. Les importations chinoises de soja devraient augmenter de
1.8 % par an pour atteindre 105 Mt environ en 2029, représentant alors les deux tiers environ des
importations mondiales. Les exportations de soja proviennent pour l’essentiel des Amériques – États-Unis,
Brésil et Argentine –, qui devraient continuer de fournir 88 % des volumes exportés d’ici 2029. Les États-
Unis, qui étaient de longue date le premier exportateur mondial de soja, ont été détrônés par le Brésil, qui
voit ses capacités d’exportation croître de façon soutenue. D’après les projections, ce pays réalisera
48 % des exportations mondiales de soja en 2029, soit 1 point de pourcentage de plus qu’actuellement.
La part de la production faisant l’objet d’échanges internationaux est bien plus modeste pour les autres
oléagineux, puisqu’elle représente quelque 14 % de la production mondiale. Les grands pays
exportateurs, Canada, Australie et Ukraine, devraient réaliser plus de 73 % des exportations mondiales
d’ici 2029. Au Canada et en Australie, plus de la moitié des autres oléagineux (colza) produits est exportée
(Graphique 4.8). Une part supplémentaire de la production d’oléagineux est souvent exportée sous la
forme d’huile végétale ou de tourteaux.
Les exportations d’huile végétale, qui représentent 40 % de la production mondiale, restent dominées par
quelques pays. L’Indonésie et la Malaisie continueront d’assurer 60 % des exportations totales d’huile
végétale au cours de la période de projection. L’Argentine devrait devenir le troisième exportateur mondial
(d’huile de soja, principalement), avec une part de 7.4 % environ des exportations mondiales d’huile
végétale d’ici 2029. Dans ces trois pays, les exportations absorberont plus des deux tiers de la production
intérieure d’huile végétale. Toutefois, cette proportion devrait diminuer légèrement en Indonésie et en
Malaisie, en raison de l’augmentation de la demande intérieure d’huile végétale pour l’alimentation,
l’oléochimie et surtout la production de biodiesel. Les projections prévoient que l’Inde continuera
d’accroître fortement ses importations, de 3.2 % par an, pour atteindre 22 Mt en 2029, soit environ un quart
des importations mondiales d’huile végétale, afin de satisfaire une demande en hausse liée à
l’accroissement de la population, à l’urbanisation et à une augmentation du revenu disponible.
Graphique 4.8. Part des exportations dans la production totale d’oléagineux et de produits
oléagineux des trois plus gros pays exportateurs
2017-19 2029
%
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
États-Unis Brésil Argentine Canada Australie Ukraine Argentine Brésil États-Unis Indonésie Malaisie Argentine
Soja Autres oléagineux Tourteaux protéiques Huiles végétales
Note : ce graphique ne fait apparaître que la part des produits exportés directement, sans tenir compte des exportations de produits transformés,
ce qui augmenterait les valeurs.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142292
Durant la période de projection, la croissance des échanges mondiaux de tourteaux protéiques devrait
s’établir autour de 0.8 % par an, contre 1.8 % par an durant la décennie écoulée ; la part de la production
mondiale échangée devrait par ailleurs baisser. Cette évolution s’explique par la concentration attendue
de la croissance mondiale de la production de viande dans les principaux pays transformateurs
d’oléagineux, où la consommation de tourteaux protéiques produits localement s’intensifiera, ne laissant
qu’une faible marge d’augmentation des échanges. L’Argentine demeurera le premier exportateur de
tourteaux car ce pays est le seul grand producteur à privilégier sans équivoque les exportations. Le plus
gros importateur est l’Union européenne, dont les importations devraient baisser. La quasi-totalité des 8 Mt
d’importations mondiales supplémentaires de tourteaux protéiques devraient avoir lieu en Asie, en
particulier au Viet Nam, en Indonésie et en Thaïlande, où le recul de l’épizootie de peste porcine africaine
devrait stimuler la croissance. Il est probable que la capacité de trituration de ces pays ne parviendra pas
à progresser au même rythme que la demande de tourteaux protéiques, d’où la nécessité pour le secteur
de l’élevage de se tourner vers l’importation d’aliments pour animaux afin de combler le déficit.
La propagation mondiale de la COVID-19 a entraîné une réduction des déplacements des personnes, ce
qui influe fortement sur la consommation alimentaire hors du foyer. Ce confinement pourrait avoir une
incidence sur la demande d’huile végétale, celle-ci étant largement utilisée pour les préparations frites
dans un bain d’huile. En outre, le déclin de l’activité économique, conjugué à la baisse des prix du pétrole
brut, réduit la demande d’huile végétale utilisée pour produire du biodiesel. La majeure partie de la
production et de la transformation des oléagineux étant fortement mécanisée, la mobilité de la main-
d’œuvre ne revêt pas une grande importance. Malgré tout, il est fait état de quelques perturbations dans
la récolte de l’huile de palme et des noix de coco, en raison des restrictions de mobilité. De plus, les
conséquences à long terme dépendent de la vitesse de la reprise économique, puisque la consommation
d’huile végétale par habitant augmente fortement avec la croissance économique et que les tourteaux
protéiques sont utilisés comme aliments dans la production animale, un secteur plus élastique.
Les inquiétudes des consommateurs concernant le soja sont liées au fait qu’une grande part de la
production de cet oléagineux est obtenue avec des semences transgéniques. Dans l’Union européenne
en particulier, les systèmes de certification fondés sur la garantie d’une alimentation animale sans produits
génétiquement modifiés prennent de l’ampleur et pourraient entraîner une réorientation de la demande
d’aliments pour animaux vers d’autres sources de protéines. Les préoccupations environnementales se
font également plus pressantes, notamment pour ce qui concerne le lien potentiel entre la déforestation et
l’essor de la production de soja au Brésil et en Argentine. Ces inquiétudes ont amené le secteur privé à
encourager l’usage de terres déjà défrichées pour agrandir les superficies cultivées et à renoncer à
poursuivre la déforestation. En cas de succès, ces initiatives volontaires devraient dissuader les
producteurs de soja de défricher de nouvelles terres.
La marge de progression de la production d’huile de palme en Indonésie et surtout en Malaisie reposera
de plus en plus sur les activités de replantation et sur l’amélioration des rendements (et non sur
l’augmentation des superficies). Ces dernières années, le rythme de croissance de la production est resté
poussif, compte tenu de la faible rentabilité du secteur et d’une hausse du coût de la main-d’œuvre en
Malaisie. Les principales entreprises productrices d’huile de palme d’Indonésie ont quelque peu progressé
dans la replantation. La question de la durabilité pèse également sur le développement de la production
d’huile de palme étant donné que, dans les pays développés, la demande privilégie les huiles non liées à
la déforestation et les consommateurs recherchent des huiles certifiées durables, que ce soit celles
utilisées pour produire du biodiesel ou, de plus en plus, celles destinées à l’alimentation humaine. Plusieurs
systèmes de certification sont en place et sont largement utilisés en Malaisie et en Indonésie.
Les systèmes de certification, l’étiquetage des produits et la législation environnementale pourraient freiner
l’extension des superficies consacrées au palmier à huile dans les grands pays producteurs et réduire les
achats des principaux importateurs, ce qui finira par peser sur la croissance de l’offre. Ces préoccupations
font obstacle à la poursuite de l’agrandissement des plantations de palmiers à huile et aux exportations
d’huile de palme par la Malaisie et l’Indonésie.
L’évolution des prix du pétrole brut, dont dépend la rentabilité de la production de biodiesel, demeure par
ailleurs source de profondes incertitudes pour le secteur de l’huile végétale. La plus forte progression de
la production de biodiesel est attendue en Indonésie, mais le lien entre les prix de l’huile de palme et ceux
du pétrole brut ainsi que l’évolution économique peuvent modifier considérablement la trajectoire de
croissance projetée. Dans l’Union européenne, les réformes des politiques et l’arrivée des procédés de
production de biocarburants de deuxième génération vont probablement permettre de ne plus utiliser
directement des cultures alimentaires comme matières premières. Aux États-Unis, dans l’Union
européenne et en Indonésie, les politiques relatives aux biocarburants demeurent une source majeure
d’incertitude pour le secteur de l’huile végétale, car 12 % environ de l’offre mondiale de ce secteur est
destinée à la production de biodiesel. En Indonésie, rien ne permet d’affirmer avec certitude que l’obligation
d’incorporation de 30 % de biodiesel pourra être respectée, compte tenu des contraintes que cela pourrait
exercer sur l’offre à moyen terme.
Les tourteaux protéiques sont en concurrence partielle avec d’autres ingrédients dans la production
d’aliments composés et sont donc sensibles à toute variation des prix des céréales. En outre, l’évolution
des modes d’alimentation des animaux – en particulier des bovins – peut modifier la demande de tourteaux
protéiques. En Chine, les ajustements actuellement apportés aux prix intérieurs des céréales, par
exemple, auront des retentissements sur la formulation des aliments composés produits dans le pays, qui
contiennent pour l’heure davantage de tourteaux protéiques que ce n’est le cas dans les pays développés
et dans les autres grandes économies émergentes. Le rythme auquel le secteur porcin chinois va se
rétablir après les épidémies de peste porcine africaine et de COVID-19 aura une influence considérable
sur la demande d’aliments pour animaux, car une reprise plus rapide de la production de porcs augmentera
le besoin de tourteaux protéiques.
5. Sucre
En valeur réelle, les prix du sucre brut et du sucre blanc devraient demeurer stables sur la période de
prévision, tandis qu’en valeur nominale ils devraient suivre une tendance légèrement ascendante (+2 %
par an). Les projections prévoient en effet un marché mondial plus tendu (une offre plus proche de la
demande) que lors de la décennie écoulée. La relativement faible surcote du sucre blanc (différence entre
les prix du sucre blanc et du sucre brut) – 70 USD/t au cours de la période de référence (2017-19) – devrait
augmenter légèrement en valeur absolue, pour atteindre 83 USD/t à l’horizon 2029.
Les projections prévoient également une augmentation de la production de canne à sucre et de betterave
sucrière, conséquence à la fois de l’accroissement des superficies et de l’amélioration des rendements
pour les deux cultures. La croissance est plus forte pour la production de canne à sucre en raison
principalement d’une extension plus rapide des surfaces. La production et la transformation de la betterave
sucrière sont plus mécanisées et continueront de bénéficier de gains de productivité. La canne à sucre,
cultivée essentiellement dans les pays tropicaux et subtropicaux d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique,
demeurera la principale culture utilisée pour produire du sucre.
Les projections indiquent que la production mondiale de sucre se redressera après le fléchissement actuel
et augmentera de 15 %, passant de 176 Mt durant la période de référence à 203 Mt en 2029 ; 96 % de
cette hausse viendra des pays en développement. Les hypothèses économiques sur lesquelles reposent
les projections, et notamment la dépréciation du réal brésilien par rapport au dollar des États-Unis,
contribueront à une reprise des investissements dans le secteur, les prix à l’exportation du sucre brésilien
étant suffisamment intéressants pour stimuler la production destinée aux marchés internationaux. À
compter du 1er janvier 2020, le programme fédéral RenovaBio, qui vise à freiner les émissions de carbone,
devrait donner lieu à un accroissement de la consommation d’éthanol, ce qui aura des effets favorables
sur le secteur de la canne à sucre. Le Brésil devrait conserver sa place de premier producteur de sucre,
atteignant 18 % environ de la production mondiale en 2029. L’Inde et la Thaïlande devraient se remettre
progressivement de leur mauvaise campagne actuelle, l’Inde atteignant des niveaux proches de ceux du
Brésil en 2029. Par comparaison avec la période de référence, le niveau de la production devrait surtout
augmenter au Brésil (+7.0 Mt), en Inde (+4.6 Mt), en Thaïlande (+2.8 Mt) et en République populaire de
Chine (ci-après « la Chine ») (+1.4 Mt). Sous l’effet de prix nominaux plus élevés et d’une consommation
mondiale en hausse, le taux de croissance annuel moyen de la production sucrière devrait s’établir à un
niveau légèrement supérieur à celui de la dernière décennie.
Entraînée par une expansion économique soutenue et une croissance démographique modérée, la
demande de sucre en Asie devrait représenter plus de la moitié de la consommation mondiale en 2029.
En valeur absolue, l’Afrique connaîtra une croissance démographique similaire à celle de l’Asie, mais la
hausse de la consommation de sucre devrait y être moitié moindre (toujours en valeur absolue). La
consommation par habitant devrait, quant à elle, enregistrer un léger ralentissement dans les deux régions.
Dans d’autres parties du monde, et notamment dans les pays à revenu élevé, la consommation par
habitant poursuivra sa décrue, du fait de l’évolution des habitudes des consommateurs, qui tendent à
réduire la part du sucre dans leur alimentation. Les projections indiquent que la consommation de l’autre
grand édulcorant calorique, l’isoglucose, devrait augmenter de 1.9 Mt, pour atteindre 15 Mt en 2029, sous
l’effet avant tout d’une augmentation de la demande en Chine, où les niveaux de consommation par
habitant sont très faibles. La sensibilisation croissante aux effets délétères d’une forte consommation
d’édulcorants caloriques sur la santé, renforcée par les mesures prises par les autorités, pèsera sur
l’évolution des tendances de consommation. Le sucre et l’isoglucose continueront de représenter 90 %
environ du marché des édulcorants.
Les projections reposent sur plusieurs hypothèses, parmi lesquelles l’évolution de la productivité, les
conditions macroéconomiques et les politiques nationales applicables au sous-secteur du sucre. À court
terme, la pandémie de COVID-19 représente la principale source d’incertitude, compte tenu de son
influence sur les conditions macroéconomiques, la consommation et les échanges. Elle pourrait avoir une
incidence sur la production de 2020/21 dans les systèmes à forte densité de main-d’œuvre de l’Inde et de
la Thaïlande. Outre la pandémie, l’autre grande source d’incertitude dans les projections tient à la
répartition de la canne à sucre entre les productions d’éthanol et de sucre au Brésil. Les fluctuations des
cours du pétrole brut et les effets du programme RenovaBio sur la production et la consommation d’éthanol
pourraient avoir des conséquences notables sur le marché international du sucre en modifiant le niveau
des exportations du Brésil. La production en Inde est caractérisée par de fréquentes oscillations qui
pourraient influer le marché international, sachant que ce pays est aussi le premier consommateur de
sucre du monde. L’Inde et la Thaïlande ont également des projets de bioéthanol qui, s’ils se concrétisaient,
pourraient réduire le volume de canne à sucre disponible pour produire du sucre, avec, là encore, de
lourdes conséquences sur les marchés. Les graves préoccupations que soulèvent les problèmes de santé
associés à une consommation excessive d’édulcorants caloriques sont aussi source d’incertitude ; il est
possible que la croissance de la demande soit plus faible que celle présentées dans ces Perspectives.
Enfin, le fait que le secteur sucrier demeure fortement réglementé ajoute une strate d’incertitude aux
projections.
5.3. Prix
Les prix du sucre ont baissé ces dernières années jusqu’à des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis le
milieu de la décennie précédente. Ils devraient augmenter en valeur nominale sur la période de projection.
Renouant avec une plus forte rentabilité, les gros exportateurs (principalement le Brésil) reprendront leurs
exportations de sucre. Sous réserve de conditions météorologiques normales, les rendements des cultures
sucrières, notamment en Inde et en Thaïlande, devraient progressivement retrouver des niveaux plus
conformes à la tendance des années précédentes. On prévoit que la croissance de la demande mondiale
restera dans la fourchette observée durant la décennie précédente, entraînant une stabilité des prix réels
du sucre sur la période de projection. En valeur absolue, les stocks mondiaux devraient se reconstituer
lentement. Ils se stabiliseront en valeur relative à partir de 2022, le ratio stocks/consommation demeurant
proche de 44.7 %.
À moyen terme, les projections indiquent que les prix réels du sucre resteront aux niveaux de 2019
(Graphique 5.2), c’est-à-dire au-dessous de la moyenne des 20 dernières années, quand les prix
subissaient la pression à la hausse due à la concurrence des biocarburants (éthanol). En 2029, le prix
mondial en valeur nominale devrait s’établir à 386 USD/t (17.5 cts/lb) pour le sucre brut et à 469 USD/t
(21.3 cts/lb) pour le sucre blanc. La surcote du sucre blanc devrait croître légèrement pour atteindre
83 USD/t à la fin de la période de projection, en raison d’une demande en légère hausse.
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
Prix nominaux Prix réels
Note : prix du sucre brut, Intercontinental Exchange, contrat n° 11 à l’échéance la plus proche ; prix du sucre raffiné, Euronext Liffe, contrat à
terme n° 407, Londres. Les prix réels sont les prix mondiaux en valeur nominale, corrigés du déflateur du PIB des États-Unis (2019=1).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142330
5.4. Production
Les marchés du sucre devraient amorcer une lente reprise. Le secteur est en effet à forte intensité de
capital, et la faiblesse des prix avait conduit à différer certains investissements. La production de sucre
devrait se développer, en raison notamment de la capacité des sucreries à passer d’une production
d’éthanol à une production de sucre et inversement, ce qui réduit les risques liés aux investissements. La
canne à sucre représente 86 % environ des cultures sucrières et la betterave à sucre, le reste. La canne
à sucre est une plante vivace que l’on cultive principalement dans les régions tropicales et subtropicales.
Les mêmes plants peuvent être récoltés plusieurs années de suite, quoique les rendements aillent en
décroissant. En plus du sucre et de l’éthanol, la canne à sucre peut être utilisée pour produire des dérivés,
comme l’électricité (à partir des excédents de bagasse) et des bioplastiques. Toutefois, c’est une culture
qui nécessite beaucoup d’eau. À l’inverse, la betterave à sucre est une plante annuelle cultivée
principalement en zone tempérée ; elle est à l’origine d’une vaste gamme de produits incluant les aliments
(sucre), les aliments pour animaux, les bioproduits destinés à l’industrie (produits pharmaceutiques,
plastiques, textiles et produits chimiques) et l’éthanol.
Sur la période de projection, l’augmentation de la production de canne à sucre devrait être le fait de
l’amélioration des rendements et de l’extension des superficies. Dans le cas de la betterave sucrière, la
progression viendra en majeure partie d’une amélioration des rendements. Les projections indiquent que
la production de canne à sucre augmentera de 1.1 % par an, soit un rythme un peu plus soutenu que
durant la décennie écoulée, le Brésil, l’Inde et la Thaïlande assurant 74 % de la variation du volume
mondial de production (49 %, 18 % et 6 % respectivement). Les perspectives sont moins prometteuses
pour la betterave sucrière, dont la production devrait croître de 0.7 % par an, soit bien moins que les 2.1 %
annuels enregistrés durant la dernière décennie (Graphique 5.3). Les projections prévoient des
augmentations en Égypte (+6.9 Mt), en Ukraine (+3.3 Mt), en Turquie (+2.9 Mt) et en Chine (+2.9 Mt),
mais un recul dans l’Union européenne et la Fédération de Russie (-3.7 Mt et -1.1 Mt respectivement),
alors qu’au cours de la dernière décennie, ces deux dernières régions comptaient pour la moitié de la
progression mondiale de betterave sucrière.
La croissance de la production en Union européenne (par rapport à 2017-19, la période postérieure à
l’abolition des quotas qui a commencé par une année sucrière record) devrait être l’une des plus basses.
En Fédération de Russie, malgré une stratégie nationale vigoureuse en faveur de l’autosuffisance ces
dernières années, qui a conduit à un excédent de production massif en 2019, les coûts de production
devraient rester élevés et la production de sucre ne devrait pas dépasser les niveaux atteints durant la
période de référence. Aux États-Unis, où les deux cultures sucrières sont pratiquées, on prévoit une
amélioration des rendements ainsi qu’une augmentation du coût des intrants (liée à l’évolution des
techniques de récolte) ; la croissance de la production de betterave à sucre devrait ralentir dans quelques
années alors que celle de la canne à sucre devrait être plus stable, du fait de la nature pérenne de cette
culture.
Sur la période de projection, les parts des cultures sucrières utilisées pour produire du sucre et de l’éthanol
devraient être respectivement de 78 % (75 % pour la canne à sucre et 96 % pour la betterave sucrière) et
22 %. Le Brésil conservera son titre de premier producteur de sucre et d’éthanol issu de la canne à sucre ;
en 2029, il produira en effet 39 % de la canne à sucre mondiale, à partir de laquelle il assurera
respectivement 18 % et 90 % de la production mondiale de sucre et d’éthanol (contre 17 % et 91 % durant
la période de référence).
À compter de 2020, la production mondiale devrait augmenter à nouveau, à un rythme moyen plus soutenu
que durant la décennie écoulée (1.4 % par an au lieu de 0.8 %), en raison de la hausse des prix du sucre
qu’entraînera la croissance régulière de la demande mondiale. L’essentiel de cette augmentation aura lieu
dans les pays en développement, qui devraient assurer 78 % de la production mondiale en 2029 (contre
75 % dans la période de référence). L’Asie et l’Amérique latine seront les principales régions productrices.
La part de l’Asie dans la production mondiale devrait passer de 41.2 % durant la période de référence à
41.6 % en 2029, et celle de l’Amérique latine, de 29.2 % à 30.2 %.
800
700
600
500
400
300
200
100
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Betterave à sucre, Monde Canne à sucre, Inde Canne à sucre, Brésil Canne à sucre, reste du monde
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142349
Le Brésil, premier fournisseur mondial, a connu une situation chronique d’endettement au cours des dix
dernières années. Cela étant, le déficit mondial actuel, qui pousse les prix à la hausse, ainsi que la
dépréciation du réal accroissent la rentabilité du secteur sucrier, ce qui attire les investissements. Il reste
que le sucre brésilien demeurera en concurrence avec les biocarburants, puisque près de la moitié de la
canne à sucre produite dans le pays sert à produire de l’éthanol. Le Brésil demeurera néanmoins le premier
producteur et exportateur mondial de sucre pendant la période de projection, sa production devrait
atteindre 37 Mt (+7 Mt par rapport à la période de référence) en 2029, d’après les projections.
Le Brésil, premier fournisseur mondial, a connu une situation chronique d’endettement au cours des dix
dernières années. Cela étant, le déficit mondial actuel, qui pousse les prix à la hausse, ainsi que la
dépréciation du réal accroissent la rentabilité du secteur sucrier, ce qui attire les investissements. Il reste
que le sucre brésilien demeurera en concurrence avec les biocarburants, puisque près de la moitié de la
canne à sucre produite dans le pays sert à produire de l’éthanol. Le Brésil demeurera néanmoins le premier
producteur et exportateur mondial de sucre pendant la période de projection, sa production devrait
atteindre 37 Mt (+7 Mt par rapport à la période de référence) en 2029, d’après les projections.
L’Inde est le deuxième producteur mondial de sucre. Sa production, actuellement basse, devrait repartir à
la hausse et se développer progressivement, poussée en partie par les aides renouvelées des pouvoirs
publics. Profitant d’une bonne rentabilité, la production de sucre devrait augmenter de 4.4 Mt ces dix
prochaines années, pour atteindre 35 Mt en 2029. La Thaïlande conservera sa place de quatrième
producteur mondial (l’Union européenne arrivant en troisième position), et devrait connaître une
croissance annuelle moyenne similaire à celle de la décennie précédente, se remettant progressivement
du léger recul de la campagne actuelle, stimulée en cela par les prix du marché mondial du sucre. En 2029,
la Thaïlande devrait produire non moins de 15.8 Mt de sucre. Les projections indiquent qu’en Chine, la
production de canne à sucre et de betterave sucrière devrait s’accélérer au cours des premières années
de la période de projection, soutenue par le plan national 2015-2020. On prévoit toutefois que les coûts
de production demeureront élevés par rapport à ceux des pays voisins. Quelques droits de sauvegarde 2
limitent également la concurrence des importations. Ces facteurs devraient continuer à protéger le secteur.
En 2029, la production de sucre de la Chine devrait atteindre 12.2 Mt. Au Pakistan, les agriculteurs
bénéficient d’une aide publique importante sous la forme de prix garantis ; la production devrait augmenter,
mais à un rythme annuel plus faible, 2.7 % contre 3.6 % au cours de la dernière décennie, pour atteindre
7.4 Mt en 2029.
En Afrique (hors Afrique du Sud), l’augmentation des prix du sucre en valeur réelle soutiendra la croissance
de la production. Cette dernière devrait ainsi progresser de 40 % par rapport à la période de référence,
pour atteindre 15.8 Mt en 2029, une projection qui s’explique par le développement de la production dans
les pays d’Afrique subsaharienne, consécutif aux investissements réalisés dans les exploitations et les
sucreries. Malgré cette croissance, la part du continent dans la production mondiale restera modeste (8 %
en 2029).
Au cours de la dernière décennie, les pays développés ont contribué pour plus d’un quart à la progression
de la production mondiale de sucre, les augmentations les plus fortes ayant été enregistrées dans l’Union
européenne, en Fédération de Russie, en Australie et aux États-Unis. Cette part devrait toutefois
descendre à 4 % sur la période de projection (Graphique 5.4), en raison d’une croissance annuelle
projetée de 0.8 % seulement (contre 1.7 % pour les pays en développement). Dans ce groupe de pays,
comparé à la période de référence, seule l’Afrique du Sud devrait développer sa production de façon
importante (+0.5 Mt). Les niveaux de production de l’Union européenne et de la Fédération de Russie ne
devraient pas changer beaucoup sur les dix prochaines années. L’Union européenne conservera
néanmoins sa place de troisième producteur mondial de sucre. Quant à la Fédération de Russie, les
mesures prises ces dernières années pour parvenir à l’autosuffisance ont porté leurs fruits, mais les coûts
de production du pays demeurent élevés et ses exportations ne sont pas assez compétitives pour
permettre à la production de poursuivre sa progression au cours des dix prochaines années. Aucun
changement significatif n’est attendu pour les États-Unis, où la filière reste très dépendante des mesures
de soutien à la production intérieure : programme de prêts (Sugar Loan Program) qui garantit les prix
payés aux producteurs, quotas de commercialisation du sucre (Sugar Marketing Allotments) qui
contraignent ou incitent les producteurs à satisfaire 85 % de la consommation intérieure, programme de
flexibilité de l’approvisionnement en matières premières (Feedstock Flexibility Program) qui vise à
réorienter les excédents de sucre vers la production d’éthanol au lieu de faire jouer la clause de cession
prévue par les prêts de la Commodity Credit Corporation (CCC) du ministère de l’Agriculture, et barrières
commerciales à l’importation (contingents tarifaires, accords régionaux et accords de suspension des
exportations de sucre du Mexique).
Après une courte période durant laquelle l’Inde continuera de contribuer à la moitié du déstockage mondial
de sucre, le marché redeviendra excédentaire et les stocks mondiaux se reconstitueront à un rythme
modéré, au cours de la prochaine décennie. D’après les projections, le ratio mondial stocks/consommation
retrouvera un niveau proche de 45 %, sa moyenne de long terme, contre 49 % durant la période de
référence.
5.5. Consommation
La consommation mondiale de sucre devrait continuer d’augmenter d’environ 1.4 % par an, pour atteindre
199 Mt en 2029, soutenue par l’accroissement de la population et la croissance des revenus. Sur la
période de projection, la consommation mondiale moyenne devrait passer de 22.5 kg/habitant à
23.5 kg/habitant, mais des variations considérables sont à attendre d’une région et d’un pays à l’autre
(Graphique 5.5).
Seuls les pays en développement contribueront à cette augmentation, car sur les autres marchés, plus
proches de la maturité, la consommation devrait avoir tendance à décliner. La demande supplémentaire
viendra principalement de l’Asie et de l’Afrique, où elle sera de 68 % et 30 % respectivement. Dans ces
deux régions déficitaires en sucre, le niveau de consommation est souvent faible par rapport à d’autres
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
173
régions, d’où des perspectives de croissance considérables. En Asie, le taux de croissance plus élevé
découlera d’une plus forte demande de confiseries et de boissons sucrées, en zone urbaine le plus
souvent, tandis qu’en Afrique, la hausse de la consommation directe sera tirée en grande partie par la
croissance démographique. En Amérique latine, où les niveaux de consommation par habitant sont déjà
élevés, on prévoit peu de progression (2 % sur l’ensemble de la période de projection).
Parmi les pays asiatiques, l’Inde devrait connaître la plus forte hausse de la consommation, suivie par
l’Indonésie, la Chine et le Pakistan. La consommation par habitant est très faible en Chine et dans les pays
les moins avancés (PMA) d’Asie, puisqu’elle n’atteint pas 13 kg par an sur la période de référence, mais
sa progression en rythme annuel restera à peu près identique à celle des dix dernières années, compte
tenu du peu de goût des habitants pour les produits sucrés et de la lenteur avec laquelle les habitudes
alimentaires évoluent. En Afrique, les plus fortes hausses de consommation concerneront l’Égypte et
plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, mais la consommation par habitant se maintiendra en deçà de
14 kg par an dans les PMA subsahariens, dont l’Éthiopie et le Nigéria.
Graphique 5.5. Demande de sucre par habitant dans les principaux pays et régions
2017-19 2029 Variation en pourcentage (droite)
kg/perso %
50 25
40 20
30 15
20 10
10 5
0 0
-10 -5
-20 -10
OCDE Amérique latine Russie MENA Thaïlande Afrique subsah. Inde Chine
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Statlink 2 https://doi.org/10.1787/888934142387
En revanche, le niveau de consommation de sucre par personne devrait continuer de baisser dans de
nombreux pays développés, où l’on redoute de plus en plus les effets délétères sur la santé d’une
surconsommation de sucre : caries dentaires, mais aussi prise de poids préjudiciable, susceptible
d’accroître le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Plusieurs pays ont institué une
taxe sur les produits sucrés caloriques, pour tenter d’en infléchir la consommation. Le Mexique a été le
premier à adopter cette stratégie au niveau national, en 2014. Suite à ces mesures, certaines
multinationales ont réduit la taille des portions, diminué la quantité d’édulcorants caloriques ou remplacé
le sucre par un édulcorant de synthèse, dont le pouvoir sucrant est plus élevé, mais la valeur calorique,
plus faible.
Le fléchissement de la consommation de sucre des pays développés devrait se faire particulièrement
sentir au Canada, dans l’Union européenne et au Royaume-Uni. Aux États-Unis, la consommation
d’édulcorants devrait rester stable, mais les projections indiquent que la part du sucre dans la
consommation d’édulcorants caloriques par habitant devrait augmenter, passant de 62 % durant la
dernière décennie à 64.5 % en 2029. L’idée que l’isoglucose puisse être plus nocif pour la santé que le
sucre continue de faire débat. En Fédération de Russie, la demande de sucre devrait croître, poussée par
la production nationale de confiseries et la fabrication artisanale d’alcool. Le débat se poursuit sur une
possible taxation du sucre, mais celui-ci devrait rester une source de calories bon marché et aucun
changement des habitudes de consommation n’est attendu.
Compte tenu de sa compétitivité dans la fabrication de boissons sucrées caloriques, la consommation
d’isoglucose (en poids sec) devrait augmenter de 14 %, soit 1.9 Mt, à l’horizon 2029. À l’échelle mondiale,
la consommation restera toutefois circonscrite à un petit nombre de pays (Graphique 5.6). Comme pour le
sucre, la consommation par habitant devrait diminuer dans les pays où la consommation totale
d’édulcorants caloriques est élevée. La Chine, qui fait partie de ceux où cette consommation est basse,
devrait être le principal moteur de la croissance. Étant le premier producteur mondial d’amidon, elle devrait
normalement augmenter son offre d’isoglucose pour répondre à une demande intérieure en hausse, mais
il est probable que cette croissance sera ralentie par un manque de rentabilité. Dans l’Union européenne,
la consommation d’isoglucose n’atteindra pas le rythme de croissance attendu en raison d’une
concurrence plus forte que prévu du sucre. Au Mexique, la part de l’isoglucose dans la demande
d’édulcorants devrait légèrement augmenter sur la période de projection car, en réaction à la taxation du
sucre mise en place dans le pays, les entreprises ont tendance à l’utiliser, quoiqu’en moindre quantité,
pour remplacer le sucre dans leurs boissons non alcooliques, même si les deux produits sont taxés. À
l’inverse, aux États-Unis, premier producteur d’isoglucose, la demande de ce produit en pourcentage de
la consommation totale d’édulcorants devrait continuer de décliner, passant de 46 % durant la période de
référence à 37 % en 2029 ; cependant, le pays devrait consolider davantage sa position de premier
producteur mondial au cours de la prochaine décennie, pour répondre à la demande du Canada et du
Mexique.
Graphique 5.6. Part de l’isoglucose dans la consommation d’édulcorants des principaux pays
consommateurs, par habitant
2017-19 2029
%
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
États-Unis Mexique Argentine Japon Corée Canada Chine Union européenne Turquie
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142406
5.6. Échanges
Au cours de la prochaine décennie, les exportations de sucre (Graphique 5.7) devraient rester très
concentrées, le Brésil consolidant sa place de premier exportateur mondial (passant de 35 % des
échanges mondiaux sur la période de référence à 38 % en 2029). L’affaiblissement de sa monnaie par
rapport au dollar des États-Unis au cours de la période de projection attirera les investissements et
améliorera la compétitivité du secteur. Néanmoins, le marché du sucre brésilien restera en concurrence
avec une forte production d’éthanol. Les exportations de sucre du pays devraient augmenter de 6.3 Mt par
rapport à la période de référence.
La Thaïlande, deuxième exportateur mondial de sucre, produit très peu d’éthanol directement à base de
canne à sucre (moins de 2 %), utilisant plutôt la mélasse ou le manioc. Ce producteur asiatique de sucre
bien établi devrait se remettre du fléchissement actuel du niveau de sa production et gagner des parts sur
le marché international vers la fin de la période de projection, jusqu’à atteindre 18 % des exportations
mondiales de sucre en 2029 (contre 16 % sur la période de référence), soit 12.7 Mt. En Inde, les
projections indiquent que l’approvisionnement et le soutien des pouvoirs publics devraient être suffisants
pour permettre au pays de maintenir le niveau de ses exportations à 4 Mt par an environ tout au long de
la décennie à venir. En Australie, la culture de la canne à sucre sera limitée par les superficies irriguées
disponibles ; aussi, les niveaux de production devraient-ils demeurer proches des niveaux relativement
faibles de la campagne actuelle, ce qui représente néanmoins une production largement supérieure à la
demande. Le pays continuera donc d’exporter environ 80 % de sa production.
Mt tq
30
25
20
15
10
0
Brésil Thaïlande Inde Australie Union européenne Mexique Reste du monde
En 1968, l’Union européenne avait instauré des quotas de production de sucre et d’isoglucose afin de
protéger ses producteurs et de garantir les prix. Elle les a supprimés en 2017, ce qui a entraîné une baisse
des prix intérieurs et a libéré les exportations, jusque-là plafonnées par les règles de l’OMC en matière
d’exportations subventionnées. Sur les dix prochaines années, la production ne devrait pas augmenter,
mais la demande intérieure en baisse augmentera la capacité d’exportation de sucre blanc de haute
qualité, vendu à un prix plus élevé. Ces exportations seront principalement destinées aux pays déficitaires
en sucre des régions Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et Extrême-Orient ; elles seront néanmoins
concurrencées par l’offre des raffineries traditionnelles de sucre de canne, en particulier dans la
région MENA.
Les importations mondiales de sucre sont plus dispersées que les exportations (Graphique 5.8). D’après
les projections, l’Asie et l’Afrique connaîtront la plus forte croissance de la demande de sucre, ce qui ne
sera pas sans effet sur le classement des principaux importateurs. Durant la période de référence,
l’Indonésie et la Chine se plaçaient au premier rang des importateurs (avec 4.8 Mt chacune), suivies par
les États-Unis (2.7 Mt), la Malaisie (2.0 Mt), la Corée (1.9 Mt), l’Union européenne (1.6 Mt) et l’Inde
(1.5 Mt). Sur la prochaine décennie, l’Indonésie, avec une consommation en forte croissance, devrait
confirmer sa place en tête des importateurs de sucre (7.5 Mt), devant la Chine (6.3 Mt), les États-Unis
(2.7 Mt), la Malaisie (2.4 Mt), la Corée (2.1 Mt) et l’Inde (1.5 Mt). En raison de l’abolition des quotas sucre,
l’Union européenne a perdu de son attrait pour les pays exportateurs signataires d’accords commerciaux
préférentiels ; les importations de sucre de l’Union européenne devraient donc diminuer encore pour
atteindre 1.3 Mt en 2029. Les échanges d’isoglucose de l’UE demeureront plutôt stables puisque la
production devrait satisfaire principalement la demande intérieure.
Aux États-Unis, pays traditionnellement déficitaire en sucre, des politiques continueront de favoriser la
production intérieure et limiter les importations. Les flux d’importation seront régis par des contingents
tarifaires appliqués en vertu d’accords de l’OMC ou d’accords de libre-échange et par les limites que le
ministère du Commerce des États-Unis impose aux exportations du Mexique. Les prix du sucre étant
relativement plus élevés aux États-Unis, le Mexique continuera néanmoins d’exporter sa production vers
son voisin, principalement pour répondre aux besoins de celui-ci. En contrepartie, le Mexique devrait
importer de l’isoglucose des États-Unis (+2 %, soit 250 kt, en 2029) pour satisfaire sa demande
d’édulcorants.
Les importations devraient diminuer en Égypte et en Fédération de Russie. En Égypte, de grands projets
d’investissement stimulent la production, ce qui devrait faire baisser les importations. Dans la Fédération
de Russie, la politique d’autosuffisance a porté ses fruits et il ne devrait y avoir pratiquement aucune
importation au cours des dix prochaines années.
0
Indonésie Chine États-Unis Malaisie Corée Inde Union européenne Egypte Russie
Les projections présentées dans les présentes Perspectives partent du principe que les conditions
macroéconomiques seront stables et que les conditions météorologiques resteront dans les normales, et
formulent des hypothèses spécifiques d’évolution de différentes variables, comme les prix du pétrole brut,
les politiques y afférentes (obligation d’utiliser de l’éthanol) ou les tendances en matière de consommation
et de production. Tout événement perturbant l’une de ces variables peut entraîner d’importantes variations
dans les projections, d’autant que la production et les échanges se concentrent sur un petit nombre de
pays.
Il est impossible à ce stade d’évaluer en détail l’impact qu’aura la pandémie de COVID-19. On peut
toutefois dégager plusieurs mécanismes de transmission au marché du sucre, que ce soit du côté de l’offre
ou de la demande. Ainsi, les mesures de confinement ont restreint la demande de sucre à l’extérieur du
foyer. Il est trop tôt pour évaluer si cela aura des conséquences à long terme sur le niveau de
consommation. Mis à part les effets touchant spécifiquement le sucre, l’impact de la pandémie sur les
variables macroéconomiques, ainsi que sur les projections relatives aux prix du pétrole brut, pourrait faire
varier les valeurs retenues comme hypothèses lors de la préparation des présentes Perspectives, en
particulier sur l’année de référence, qui s’étend d’octobre 2019 à septembre 2020.
Les projections pour le Brésil sont entachées d’un certain nombre d’incertitudes liées à la consolidation
financière en cours. Les présentes Perspectives s’appuient aussi sur des hypothèses de taux de change
du réal brésilien par rapport au dollar des États-Unis. Toute appréciation ou dépréciation du réal influerait
directement sur la compétitivité du secteur sucrier et aurait des effets importants sur le marché national et
les marchés internationaux. En outre, la mise en œuvre du programme de biocarburant (RenovaBio) aura
également des effets non négligeables sur les marchés du sucre, car le Brésil est en mesure d’utiliser sa
canne à sucre pour produire soit du sucre, soit de l’éthanol, en passant souplement d’une production à
l’autre en fonction de leur rentabilité respective.
Les résultats des projections pour la Thaïlande sont entachés d’une forte incertitude. La campagne
actuelle a été plutôt rude pour le secteur, et les sucreries comme les agriculteurs ont enregistré de larges
pertes, de sorte qu’il est difficile d’évaluer le temps qu’il faudra au secteur pour se redresser. D’un autre
côté, le pays a bénéficié de gros investissements ces dernières années, les pluies récentes vont
probablement améliorer les rendements de la campagne 2020/21 et les pouvoirs publics sont en train de
prendre des mesures d’aide visant à réduire les risques dans ce secteur. En outre, on fait l’hypothèse que
la Thaïlande n’allouera qu’une part réduite de sa canne à sucre à la production d’éthanol. Si le pays
adoptait une stratégie différente, cela pourrait avoir une incidence significative sur le marché mondial du
sucre, étant donné la large participation de la Thaïlande aux échanges de cette denrée.
Les projections relatives à l’Inde sont sujettes à de fortes incertitudes. La place de ce pays au premier
rang des consommateurs et au deuxième des producteurs de sucre fait que de petites variations des
tendances en matière de consommation ou de production, ou de petits changements dans les politiques
y afférentes, pourraient avoir un fort impact sur les marchés mondiaux. Si par exemple, contrairement aux
hypothèses retenues, le pays n’atteignait pas les objectifs ambitieux d’incorporation d’éthanol qu’il s’est
fixé ou qu’il les dépassait, l’offre de sucre sur le marché national et les marchés internationaux s’en
ressentirait fortement. Sans compter que la production et les exportations de l’Inde ont de tout temps été
sujettes à de grands mouvements oscillatoires, qui peuvent aisément perturber les projections des
présentes Perspectives.
Les distorsions commerciales sur les marchés internationaux du sucre vont persister. Les variations des
prix internationaux du sucre ne sont toujours pas intégralement transférées aux producteurs et aux
consommateurs nationaux, même si certains marchés mondiaux ont entrepris des réformes et des
transformations structurelles (comme la levée des quotas dans l’Union européenne et en Thaïlande). De
nombreux pays continuent de recourir à des instruments de politique commerciale pour protéger leur
marché intérieur, comme : i) des droits hors contingent élevés en Chine ; ii) un mécanisme d’établissement
d’un prix de référence fondé sur le dollar en Afrique du Sud, qui garantit un prix d’importation minimum ;
iii) des modifications des contingents tarifaires de l’OMC et une limitation des exportations du Mexique
(États-Unis) ; iv) des subventions au transport pour stimuler les exportations et un soutien des prix
intérieurs du sucre (Pakistan, Inde) ; v) des droits de douane élevés sur les importations (Union
européenne, Fédération de Russie, États-Unis) ; vi) des accords commerciaux régionaux (ALENA,
accords de partenariat économique de l’Union européenne et programme Tout sauf les armes).
Devant les données qui s’accumulent sur les effets préjudiciables d’une consommation excessive de sucre
pour la santé humaine, l’évolution de la demande aussi est incertaine. Des gouvernements ont d’ores et
déjà instauré des taxes sur les édulcorants caloriques, afin d’en faire baisser la consommation ; ces actions
pourraient s’accentuer au cours des dix prochaines années, même si les mesures préventives prises par
l’industrie agroalimentaire, comme la reformulation de certains produits, l’utilisation d’autres édulcorants
et la diminution de la taille des portions, sont susceptibles d’atténuer les effets de ce type de politiques.
Notes
1
La pandémie de COVID-19 a un effet négatif significatif sur la campagne sucrière actuelle et les perspectives.
Toutefois, l’impact final sur les marchés du sucre est incertain et n’a pas été pris en compte dans les chiffres présentés
ici.
6. Viande
La production mondiale de viande a diminué pour atteindre 325 Mt en 2019, principalement à cause de la
peste porcine africaine qui a touché la Chine. Cette maladie s’est étendue à d’autres pays d’Afrique et
d’Europe Centrale, à certains pays d’Asie de l’Est – la République démocratique de Corée, la Corée et la
Mongolie – et à certains pays d’Asie du Sud-Est – le Cambodge, l’Indonésie, la République démocratique
populaire lao, le Myanmar, les Philippines, le Timor-Leste et le Viet Nam. En Chine, la production globale
de viande aurait baissé de 10 % en 2019 sous l’effet du recul d’au moins 21 % de la production de viande
porcine, qui a été partiellement contrebalancé par l’augmentation de la production d’autres viandes. La
hausse de la production en Argentine, aux États-Unis, en Turquie et dans l’Union européenne a permis de
limiter la baisse mondiale à un peu moins de 2 % sur l’année 2019.
Dans les pays où la production de viande continue de s’accroître, cela est dû principalement aux gains de
productivité. Aux États-Unis, par exemple, l’accroissement s’explique par la hausse du poids des
carcasses. Dans l’Union européenne, la production totale de viande devrait également augmenter malgré
la diminution de celle de viande bovine. Tous les autres types de viande devraient évoluer à la hausse, en
particulier la viande porcine du fait de la demande soutenue d’importations de la Chine. En Argentine, la
production de viande s’est accrue principalement pour répondre à l’augmentation de la demande
étrangère.
À l’aune de l’indice des prix de la viande de la FAO, les prix moyens ont progressé de 5.6 % en 2019 par
rapport à 2018, la plus forte hausse étant enregistrée par la viande porcine (en particulier congelée) en
raison du bond des importations chinoises. Les prix de la viande bovine et de volaille ont également grimpé
sous l’influence de l’augmentation de la demande asiatique, tandis que celui de la viande ovine s’est
maintenu à un niveau élevé du fait de la production limitée en Océanie.
Les exportations mondiales de viande ont atteint 36 Mt en 2019, soit une hausse de 4 % par rapport à
2018. La principale explication est l’augmentation des importations de la Chine faisant suite à la baisse de
la production nationale due à la peste porcine africaine. En 2019, les importations chinoises ont grimpé de
62 % (environ 2 Mt), tous types de viande confondus. La progression des exportations a été assurée avant
tout par l’Argentine, le Canada, les États-Unis, la Thaïlande et l’Union européenne.
Les prix nominaux de la viande devraient rester stables ou augmenter par rapport à la période de référence
(moyenne des années 2017-2019) (Graphique 6.1). Au cours de la première moitié de la période de
projection, les prix seront soutenus par la contraction de l’offre dans plusieurs pays d’Asie et l’augmentation
de la demande d’importations qui en résultera. Ce sera le cas dans le secteur de la viande de porc, où les
abattages imputables à la peste porcine africaine a entraîné un recul de la production en Asie. La hausse
des prix favorisera une rentabilité accrue de la production de viande pendant la première moitié de la
période considérée, malgré une augmentation progressive des coûts de l’alimentation animale
(Graphique 6.2). Lorsque l’offre de viande porcine commencera à renouer avec sa tendance à la hausse
sur le long terme, les prix de la viande porcine en valeur réelle termineront la période en baisse car la
productivité devrait continuer à progresser. La consommation de viande s’accroît globalement,
principalement sous l’effet de la croissance économique et démographique qui se poursuit dans les pays
en développement, mais les Perspectives prévoient qu’elle se stabilise par habitant du fait d’une évolution
de la demande favorisant les produits de qualité dans les pays à revenu élevé.
En valeur réelle, ce sont les prix (en USD de 2019) de la viande bovine et ovine qui devraient baisser le
plus sensiblement d’ici à 2029, pour atteindre 3 472 USD/t et 3 926 USD/t respectivement en équivalent
poids carcasse (epc). Selon les projections, ceux de la viande porcine et de volaille fléchiront également
pour s’établir à 1 323 USD/t epc et 1 508 USD/t poids produit, respectivement. En valeur nominale, les
prix de toutes les viandes enregistreront une hausse modeste d’ici à 2029 (Graphique 6.1). Ceux de la
viande ovine devraient se maintenir à un niveau élevé durant la période de projection en raison à la fois
de la demande soutenue d’importations de l’Asie et d’une diminution de l’offre en Océanie, due à la
contraction du cheptel induite par la sécheresse en Australie et au recul régulier de l’élevage de brebis en
Nouvelle-Zélande.
USD/t USD/t
3000 6 000
2500 5 000
2000 4 000
1500 3 000
1000 2 000
500 1 000
0
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
Viande porcine Viande de volaille Viande bovine (axe de droite) Viande ovine (axe de droite)
Note : Gorets châtrés et cochettes, base nationale animaux maigres 51-52 % epc, États Unis. Prix unitaire des poulets à l’exportation (FOB) en
poids produit, Brésil. Bouvillons de choix, 5 régions epc, toutes catégories, États-Unis. Agneau epc, moyenne toutes catégories, Nouvelle-
Zélande.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142463
Au niveau mondial, la production et la consommation de viande devraient connaître un creux en 2020 sous
l’effet de multiples foyers de peste porcine africaine dans toute l’Asie. Pendant les premières années de
la période de projection, la croissance globale de la production mondiale de viande subira les effets
négatifs de la baisse de l’offre de viande porcine, compensée en partie seulement par la hausse de la
production des autres types de viande.
Il ressort des projections que la consommation de viande s’accroîtra de 12 % d’ici à 2029 par rapport à la
période de référence. À moyen terme, ce pourcentage va toutefois diminuer du fait du ralentissement de
la hausse des revenus dans plusieurs régions, du vieillissement des populations et d’un tassement de la
consommation par habitant dans les pays à revenu élevé s’expliquant par la saturation du marché et les
préférences des consommateurs pour des viandes de qualité supérieure. Dans ce contexte, la
consommation mondiale par habitant se hissera à seulement 34.9 kg en équivalent poids au détail d’ici à
2029, ce qui représente une augmentation de 0.5 kg – à peine plus de 1 % – par rapport à la période de
référence. Cette progression est due presque entièrement à la consommation accrue de viande de volaille.
Selon les projections, l’offre de viande au niveau mondial va s’accroître de 40 Mt en équivalent poids
carcasse d’ici à 2029 par rapport à la période de référence. Sur la période de projection, en raison de
l’effet conjugué de la hausse des effectifs sur le continent américain et dans l’Union européenne et de
l’augmentation de la productivité, l’évolution du marché sera dictée par l’offre. Les pays en développement
devraient assurer la plus grande partie de la progression totale de la production, la volaille restant le moteur
de celle-ci. La production de viande porcine ne s’élèvera que légèrement au cours des cinq premières
années de la période considérée en raison des foyers de peste porcine africaine, particulièrement en Chine
et au Viet Nam.
La part de la production de viande exportée à l’échelle mondiale devrait augmenter au début de la période
de projection pour approvisionner le marché chinois. À moyen terme, elle devrait continuer de s’accroître
pour répondre à la demande croissante des pays à faible revenu, en particulier les moins avancés
d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient, où la production nationale restera insuffisante pour couvrir les
besoins. L’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine, récemment ratifié
par 28 pays (en décembre 2019), devrait aussi entraîner une multiplication des échanges en Afrique
lorsqu’il entrera en vigueur en juillet 2020.
À l’échelle mondiale, les épizooties, les restrictions sanitaires et les politiques commerciales resteront les
principaux déterminants de l’évolution et de la dynamique du marché de la viande. Les incertitudes liées
aux accords commerciaux actuels ou futurs (après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, par
exemple) pourraient modifier la physionomie des échanges de viande. Sur le court terme, si l’ampleur et
la durée des effets de l’épidémie actuelle de COVID-19 sont encore incertaines, mais la production de
viande (à la fois abattage et transformation) et les modes de consommation – en particulier les services
de restauration – devraient en subir les conséquences. D’autres facteurs sont susceptibles d’influer sur
les perspectives à moyen terme, notamment la modification des préférences et des attitudes des
consommateurs à l’égard de la viande du fait de son impact sur la santé, l’environnement, le bien-être
animal et les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ce qui pourrait conduire à une croissance
plus modeste de la demande.
6.3. Prix
Les prix nominaux de la viande resteront élevés au cours de la période considérée (graphique 6.1). En
valeur réelle, ils devraient continuer à baisser sous l’effet d’un tassement de croissance de la
consommation et d’une hausse de l’offre favorisée par le faible accroissement des prix des céréales
fourragères. L’évolution observée au fil du temps variera selon le type de viande. Sur le court terme, les
prix constants de la viande bovine baisseront plus rapidement du fait de l’abondance de l’offre dans les
principaux pays producteurs comme l’Argentine, le Brésil et les États-Unis, après un accroissement rapide
des troupeaux ces dernières années. Cependant, à mesure que les troupeaux de vaches à viande
diminueront et que l’augmentation de la production ralentira, les prix nominaux devraient lentement repartir
à la hausse.
Les prix de la viande porcine devraient diminuer en valeur réelle, mais se maintenir à un niveau élevé en
valeur nominale par rapport à la période de référence. Les principaux facteurs contribuant à cette tendance
mondiale seront l’augmentation de l’offre au Brésil, dans l’Union européenne et aux États-Unis, ainsi que
la vigueur de la demande d’importations en Chine notamment. Partout dans le monde, les effectifs de
volailles devraient continuer de s’accroître. La montée des coûts de l’alimentation animale associée à la
hausse de la demande d’importations favoriseront l’augmentation des prix nominaux de la viande de
volaille au cours de la période de projection.
Les prix réels de la viande ovine vont se maintenir à un niveau élevé, la baisse des effectifs entraînant une
réduction de l’offre et des échanges des deux principaux pays exportateurs que sont l’Australie et la
Nouvelle-Zélande. Les prix mondiaux devraient donc rester sous pression dans les premières années de
la période. La forte croissance de la demande d’importations de la Chine devrait s’atténuer pour
n’augmenter que marginalement au cours de la seconde moitié de la période du fait de l’atténuation des
effets de la peste porcine africaine.
6.4. Production
À moyen terme, la production bénéficiera de ratios favorables entre le prix de la viande et celui de
l’alimentation animale (Graphique 6.2). La hausse de la demande d’importations soutiendra les prix de la
viande, ce qui contribuera à une meilleure rentabilité de la production pendant la première moitié de la
période de projection. Ce sera particulièrement vrai dans le secteur de la viande porcine, où les abattages
d’animaux liés à l’épidémie de peste porcine africaine ont fait chuter la production en Asie de l’Est. En
raison des caractéristiques propres à chaque système de production, des ratios favorables entre prix de
la viande et prix de l’alimentation animale sont plus bénéfiques à la production de viande de volaille et de
porc, l’intensité d’utilisation des différents aliments étant plus modulable dans l’élevage bovin. La
production de viande ovine repose avant tout sur le pâturage et tire moins parti de la contraction de ces
ratios.
Graphique 6.2. Indice du coût de l’alimentation animale et ratios entre le prix nominal de la viande
et celui de l’alimentation animale
2009-11=1 2009-11=1
1.6 2.5
1.4 2.3
2.0
1.2
1.8
1.0 1.5
0.8 1.3
0.6 1.0
0.8
0.4
0.5
0.2 0.3
0.0 0.0
1999
2004
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
2004
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2009
2014
2019
2024
2029
1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
Indice du coût de l'alimentation Viande porcine/Indice alim. animale Viande volaille/Indice alim. animale Viande bovine/Indice alim. animale
animale (gauche) (droite) (droite) (droite)
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142482
Pendant la période de projection, sous l’effet conjugué de l’augmentation des effectifs sur le continent
américain et de l’amélioration de la productivité dans la région, l’évolution du marché sera dictée par l’offre.
La volaille reste le principal moteur de la croissance de la production de viande. Avec de faibles coûts de
production, un cycle de production court, des taux de conversion alimentaire élevés et des prix de vente
bas, la volaille est une viande de choix pour les producteurs comme pour les consommateurs.
La production mondiale de viande devrait croître de presque 40 Mt d’ici à 2029, pour atteindre 366 Mt.
L’augmentation de la quantité globale de viande produite est mise au crédit des pays en développement
surtout, qui représenteront 80 % de la production supplémentaire (Graphique 6.3). À court terme,
l’évolution de l’offre des divers types de viande reste influencée par les foyers de peste porcine africaine
en Asie, ainsi que par la réduction des troupeaux de bovins et d’ovins en Australie, induites par les
conditions météorologiques. Après 2021, ces facteurs produiront moins d’effets, ce qui devrait donner lieu
à une reprise progressive de la production de viande.
50
5.5 0.3
40
1 1 20%
15 2
30
20
10 80%
10
5
0
Viande bovine Viande porcine Viande de Viande ovine Viande bovine Viande porcine Viande de Viande ovine Augmentation
volaille volaille totale
En développement Développés
Selon les projections, le Brésil, la Chine, les États-Unis et l’Union européenne représenteront près de 60 %
de la production mondiale de viande d’ici à 2029. L’abondance de ressources naturelles, d’aliments du
bétail et de pâturages, ainsi que les gains de productivité et, dans une certaine mesure, la dépréciation du
réal continueront de favoriser la croissance de la production brésilienne. La production chinoise bénéficiera
de l’augmentation des économies d’échelle liée à la transformation des petites unités de production en
grandes exploitations commerciales. Aux États-Unis, la production sera stimulée par une forte demande
intérieure et un poids à l’abattage en hausse, dans un contexte de faible coût de l’alimentation animale.
Dans l’Union européenne, la production globale de viande restera stable, reflétant une petite baisse de la
demande en viande bovine et porcine. En Afrique, la ratification de l’Accord portant création de la Zone de
libre-échange continentale africaine – qui prévoit l’exonération de droits de douane de 90 % des produits
échangés sur le continent – devrait favoriser une hausse de la production de viande.
La production mondiale de viande bovine va s’accroître au cours de la période considérée, en particulier
dans les principaux pays producteurs du continent américain, comme l’Argentine, le Brésil et les
États-Unis. On estime que les pays en développement représenteront 81 % de la hausse enregistrée d’ici
à 2029 par rapport à la période de référence. La majeure partie de cette augmentation devrait émaner de
l’Afrique subsaharienne, de l’Argentine (en dépit des taxes sur les exportations), du Brésil, de la Chine, du
Pakistan et de la Turquie. Dans les pays développés, la production devrait progresser de 4 % entre la
période de référence et 2029, principalement à la faveur d’une forte croissance au Canada et aux
États-Unis. La production de viande bovine en Amérique du Nord sera soutenue à la fois par
l’augmentation des poids carcasse due à la baisse du coût des aliments, ainsi que par l’accroissement du
nombre d’abattages, la reconstitution des troupeaux se traduisant par une expansion du cheptel.
En Australie, l’offre de viande bovine restera limitée sur le court terme du fait de la sécheresse que connaît
le pays depuis plusieurs années. Une reprise progressive de la production devrait suivre, mais la
reconstitution des troupeaux prendre probablement quelques années. Dans l’Union européenne et au
Royaume-Uni, la production de viande bovine devrait entrer dans une phase descendante car les effectifs
de vaches laitières, qui représentent près des deux tiers de l’offre, connaîtront un fléchissement en raison
des gains de productivité dans la filière laitière. Les autres facteurs limitant le potentiel de croissance du
secteur au sein de l’UE sont la réduction des troupeaux de vaches allaitantes pour cause de faible
rentabilité, la concurrence grandissante sur les marchés d’exportation et le recul de la demande intérieure.
Une modification de la demande est en outre à prévoir suite à l’évolution des goûts des consommateurs,
qui se tournent davantage vers les produits à base de viande et les plats préparés.
L’épizootie de peste porcine africaine en Asie – qui a considérablement modifié l’offre et la demande
depuis la fin 2018 – continue de sévir dans un grand nombre de pays, les plus touchés étant la Chine et
le Viet Nam. Selon les projections, cette maladie continuera de faire baisser la production mondiale de
viande porcine jusqu’en 2021, avant une hausse régulière pendant le reste de la période. Les présentes
Perspectives supposent que la production de viande porcine en Chine fléchira de 8 % en 2020. La
production et la consommation de porc dans ce pays devraient retrouver les niveaux de 2017 en
2025/2026, puis enregistrer une croissance régulière jusqu’à la fin de la période de projection.
L’augmentation de la production mondiale de porc au cours de la prochaine décennie sera due en grande
partie à l’éradication de la peste porcine africaine en Asie. La hausse de la production en Chine, destinée
à couvrir les besoins intérieurs, devrait représenter les deux tiers de l’augmentation mondiale. Une forte
progression de la production est également attendue au Viet Nam. En revanche, la production de viande
porcine devrait légèrement diminuer dans l’Union européenne, où les problèmes environnementaux et les
préoccupations de la population vont limiter son développement.
La volaille restera le principal moteur de la croissance de la production de viande –quoiqu’un peu moins
puissant pendant la période de projection que dans la décennie précédente – puisqu’elle représentera la
moitié de la viande supplémentaire produite dans les dix ans qui viennent. Son cycle de production court
permet aux producteurs de réagir rapidement aux signaux du marché, et se prête à des améliorations
rapides en matière de génétique, de santé des animaux et de pratiques d’alimentation. La production
connaîtra une augmentation rapide du fait des gains de productivité enregistrés en Chine, au Brésil et aux
États-Unis et des investissements effectués dans l’Union européenne (en particulier en Hongrie, en
Pologne et en Roumanie, qui profiteront de la baisse des coûts de production). Une hausse rapide de la
production est également attendue en Asie, où la diminution de la consommation de viande porcine à court
terme bénéficiera à la viande de volaille à moyen terme.
L’accroissement de la production de viande ovine sera majoritairement imputable à l’Asie (Chine en tête),
mais des progressions importantes auront également lieu en Afrique, et particulièrement dans les pays les
moins avancés d’Afrique subsaharienne. Malgré les contraintes exercées par l’urbanisation, la
désertification et le manque de disponibilité des aliments pour animaux dans certains pays, les moutons
et les chèvres – en particulier – représentent un cheptel courant, bien adapté à la région et à la production
extensive qui y est pratiquée. En Océanie, la production devrait augmenter seulement modérément car
les bovins à viande et laitiers ont eux aussi besoin d’accéder aux zones de pâturage en Nouvelle-Zélande –
le plus gros exportateur –, et la sécheresse extrême et prolongée a ramené le nombre total d’ovins de 72
à 66 millions entre 2017 et 2019 en Australie. Dans l’Union européenne, la production de viande ovine va
rester stable grâce à l’appui du dispositif facultatif d’aide couplée dans les principaux États membres
producteurs.
Les projections des marchés agricoles contenues dans la présente édition des Perspectives tiennent
compte d’hypothèses concernant les effets l’épizootie de peste porcine africaine en Chine. Celles-ci
comprennent le plan d’aide sur trois ans mis en place par le gouvernement en 2019, qui inclut une série
de mesures visant à stabiliser, rétablir et stimuler la production porcine. De nouvelles aides financières
sont mises en œuvre pour agrandir les installations de production, intensifier la recherche scientifique sur
un vaccin, et prévenir et endiguer la maladie au moyen de services techniques et de lignes directrices. Il
devrait en résulter la disparition de nombreux petits élevages, qui recevront des subventions pour abattre
leurs animaux, ce qui bénéficiera aux élevages intégrés de plus en plus grands, où les mesures de
biosûreté sont généralement plus strictes 1. En 2019, la production chinoise de viande porcine a reculé de
21 %, et devrait encore baisser de 8 % en 2020. Les présentes Perspectives font l’hypothèse qu’elle
repartira à la hausse à partir de 2021 et atteindra les niveaux antérieurs à l’épizootie en 2025, ce qui fait
écho aux projections fournies par le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales dans les
Perspectives agricoles de la Chine (2019-2028), qui ont été ajustées en fonction de l’évolution du marché
en 2019 (Graphique 6.4). Les volumes d’importation ont eux aussi augmenté en 2019 et devraient se
hisser à 3 Mt en 2020, soit une hausse de plus de 24 % en un an. La part de la Chine dans les importations
mondiales passerait ainsi de 17 % en 2017 à environ 29 % en 2020. La plupart de ses importations de
viande porcine proviendront du Brésil, du Canada, des États-Unis et de l’Union européenne. La Chine
devrait en outre accroître sensiblement ses importations de truies vivantes pour reconstituer les effectifs.
L’actuelle épizootie de peste porcine africaine a également de graves effets au Viet Nam, où le secteur
est dominé par les petits élevages. Depuis la confirmation du premier foyer en février 2019, la maladie
s’est rapidement propagée à l’ensemble des provinces. En mars 2020, on estimait que quelque 6 millions
de porcs avaient été abattus. Des signes d’amélioration sont toutefois apparus récemment, 35 des
63 provinces ayant indiqué début mars 2020 qu’elles n’avaient décelé aucun nouveau cas dans les
30 jours précédents.2 Selon les hypothèses retenues dans les présentes Perspectives, la production
restera faible en 2020 avant de repartir progressivement à la hausse pour retrouver en 2025 le niveau de
2018 (Graphique 6.4). Plusieurs autres pays d’Asie de l’Est sont eux aussi touchés par la peste porcine
africaine, quoique dans une moindre mesure ; l’impact y est analysé dans les présentes Perspectives à
partir de début janvier 2020.
10 4.5 10
50
4
5 5
3.5
40
0 3 0
30 -5 2.5 -5
-10 2 -10
20
1.5
-15 -15
1
10
-20 0.5 -20
0 -25 0 -25
2024
2025
2018
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2026
2027
2028
2029
2017
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
L’épizootie de peste porcine africaine conduit les consommateurs chinois à se tourner vers d’autres types
de viande, en particulier la volaille. Malgré la récente résurgence de la peste aviaire, la production de
viande de volaille et d’œufs devrait s’accroître en Chine et répondre ainsi en partie à la demande intérieure
supplémentaire de produits de remplacement. La chute brutale des effectifs de porcins conforte tout de
même les prévisions annonçant une modification de la demande globale d’aliments pour animaux pendant
les premières années de la période de projection. S’agissant du maïs, la demande devrait décliner au
cours des deux premières années, soit au moment où la production de viande porcine en Chine sera
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
187
probablement à son plus bas niveau. Ces tendances s’expliquent avant tout par le fait qu’il faut une plus
grande quantité d’aliments pour produire un volume donné de viande porcine (pour plus d’informations sur
l’interaction entre la production chinoise de viande en présence de la peste porcine africaine et la demande
de produits d’alimentation animale, voir FAO, 2019 3).
La récente épidémie de COVID-19 a également des effets sur le marché de la viande en Chine. Depuis
début 2020, l’absentéisme dans l’industrie de transformation de la viande (abattoirs), à forte intensité de
main-d’œuvre, et les goulots d’étranglement qui se sont créés dans les transports entraînent une pénurie
de viande et une forte augmentation des prix 4.
6.5. Consommation
-2
-4
Iran
Australie
Ethiopie
Paraguay
Brésil
Argentine
Australie
Australie
Brésil
Paraguay
Nigeria
Israël
Corée
Viet Nam
Colombie
Corée
Suisse
Colombie
Viet Nam
Ukraine
Chili
Canada
Turquie
Chili
Canada
Israël
Viet Nam
Royaume-Uni
Chine
Pérou
Norvège
Afrique du sud
Chine
Malaisie
Malaisie
Kazakhstan
Kazakhstan
Arabie Saoudite
Nouvelle-Zélande
Arabie Saoudite
Viande bovine Viande porcine Viande ovine Viande de volaille
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142539
Dans les pays en développement, la demande de viande continue de s’accroître à mesure que les revenus
augmentent ; la consommation par habitant devrait y poursuivre sa progression et son taux de croissance
équivaloir à celui des pays développés si l’on compare à la période de référence. Dans les pays
développés, les modifications de la consommation de viande reflètent la perte d’influence de facteurs
comme les revenus et les prix ; de plus, comme indiqué plus haut, un grand nombre d’entre eux atteignent
le niveau de saturation (Graphique 6.6). D’autres facteurs entrent également en jeu, tels que les croyances
religieuses, les normes culturelles, l’urbanisation ainsi que les préoccupations environnementales,
éthiques et de santé.
Jusqu’à maintenant, les prix peu élevés de la volaille ont contribué à en faire la viande de prédilection des
consommateurs des pays en développement. Les revenus ne progressant que lentement pendant la
période de projection, cette tendance va se poursuivre et la viande de volaille constituera la majeure partie
de la consommation supplémentaire par habitant à l’échelle mondiale.
La consommation de viande bovine devrait passer à 76 Mt au cours des dix prochaines années et
représenter 16 % de l'augmentation totale de la consommation de viande par rapport à la période de
référence. Par habitant, la consommation de viande bovine dans le monde en développement devrait
continuer à être inférieure, d'environ un tiers en volume, à celle des pays développés. L'Asie est la seule
région où l'on prévoit une augmentation de la consommation de viande bovine par habitant au cours de la
période de projection, bien qu'à partir d'une base faible. Plusieurs pays où la consommation par habitant
est élevée verront leur niveau de consommation diminuer au profit de viandes moins chères, tels porc et
volaille.
Graphique 6.6. Influence des revenus sur la consommation de viande par habitant par région
1990 à 2029
Proche-Orient et Afrique du Nord Amérique latine et Caraïbes Afrique subsah. Projections
Amérique du Nord Océanie Asie à l'exclusion de Chine et Inde
Chine Inde Asie centrale
Union européenne
120
Consommation de viandes (kg epd/capita)
100
80
60
40
20
0
0 10 20 30 40 50 60 70
PIB réel ('000 USD/capita)
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142558
La consommation mondiale de viande porcine devrait s’accroître au cours des dix prochaines années pour
s’établir à 127 Mt et représenter 28 % de l’augmentation totale de la consommation de viande. Ramenée
au nombre d’habitants, elle devrait légèrement faiblir car elle sera en baisse dans la plupart des pays
développés. Dans l’Union européenne, par exemple, une diminution est à prévoir car la modification de la
composition de la population se traduira par un changement des habitudes alimentaires : la volaille sera
préférée à la viande porcine, parce qu’elle est moins chère et, aussi, passe pour plus saine. Dans les pays
en développement, la consommation par habitant de viande porcine – qui est moitié moins importante que
dans les pays développés – ne devrait que peu progresser sur la période de projection. L’augmentation
sera sensible dans la plupart des pays d’Amérique latine, où les prix relatifs avantageux de la viande
porcine favoriseront une progression rapide de la consommation par habitant et en feront l’une des viandes
préférées des consommateurs, aux côtés de la volaille, pour satisfaire la demande croissante de la classe
moyenne. En Asie, plusieurs pays où la viande porcine est prisée devraient voir leur consommation par
habitant s’accroître une fois que les effets de la peste porcine africaine s’affaibliront.
La consommation mondiale de viande de volaille devrait être portée à 145 Mt au cours de la période de
projection, et représenter 50 % de la viande supplémentaire consommée. La forte hausse attendue par
habitant fera écho à la place importante de la volaille dans l’alimentation dans plusieurs pays en
développement très peuplés comme l’Inde et la Chine. Un écart important – dû principalement aux niveaux
de revenus – subsistera cependant avec les pays développés, qui consomment presque trois fois plus de
viande de volaille que les pays en développement.
S’agissant de la viande ovine – peu présente dans certains pays et aliment de luxe dans de nombreux
autres –, la consommation mondiale devrait augmenter de 2 Mt sur la période de projection et représenter
6 % de la viande supplémentaire consommée. Ramenée au nombre d’habitants, elle sera d’un niveau
comparable dans les pays développés et en développement et ne devrait que peu progresser car les prix
resteront probablement élevés. Dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (région
MENA), où ce produit est courant, la consommation par habitant devrait continuer à diminuer durablement
au profit de la volaille. La hausse de la demande dans cette région est étroitement liée au marché du
pétrole, qui a une influence notable sur le revenu disponible de la classe moyenne et sur la structure des
dépenses publiques.
6.6. Échanges
Les échanges mondiaux de viande (hors animaux vivants et produits transformés) devraient avoir
augmenté de presque 12 % en 2029 par rapport à la période de référence. Cela représente un
ralentissement de la croissance des échanges de viande, dont le taux annuel moyen tombera à presque
0.6 %, contre 3 % au cours de la décennie précédente. On s’attend toutefois à ce que la proportion de la
production qui est exportée progresse légèrement au fil du temps, en particulier au début de la période de
projection.
Les exportations de viande sont concentrées et les trois plus gros exportateurs – le Brésil, les États-Unis
et l’Union européenne – devraient se partager près de 60 % du total mondial d’ici à 2029. En Amérique
latine, les exportateurs habituels devraient conserver une part importante du marché mondial, bénéficiant
de la dépréciation de leur monnaie et d’un excédent de production de céréales fourragères.
La viande de volaille surtout, mais aussi la viande bovine, représenteront la majeure partie de la hausse
des importations pendant les dix prochaines années. Ensemble, ces deux types de viande devraient
constituer la plus grande part du surcroît d’importations de l’Asie et de l’Afrique, où la consommation
progressera plus vite que la production intérieure.
C’est en Afrique subsaharienne que la demande d’importations devrait s’accroître le plus rapidement, et
en Asie que la hausse sera la plus forte en volume. Ce continent représentera 53 % des échanges
mondiaux à l’horizon 2029. Les augmentations les plus marquées seront le fait des Philippines et du
Viet Nam pour la viande de volaille. En Chine, les importations augmenteront sensiblement pendant la
première moitié de la période de projection, puis devraient diminuer progressivement sur la seconde moitié
à mesure que les élevages se remettront de la peste porcine africaine (Graphique 6.4). La hausse des
importations chinoises de viande porcine devrait bénéficier au Brésil, au Canada, aux États-Unis et à
l’Union européenne. Dans la Fédération de Russie, l’interdiction des importations de viande décrétée en
2014 – dont on prévoit qu’elle restera en vigueur jusqu’à la fin 2020 – a durablement stimulé la production
intérieure, et les importations de viande devraient continuer à baisser sur la période de projection.
En ce qui concerne les exportations de viande ovine, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont été avantagées
par la faiblesse de leurs monnaies face au dollar des États-Unis, ainsi que par la forte demande mondiale.
Les exportations vers la Chine devraient se maintenir à un niveau élevé car on s’attend à ce que la
croissance notable de la demande chinoise de viande ovine se poursuive pendant toute la durée de
l’épizootie de peste porcine africaine. En revanche, les projections font état d’une baisse de la demande
du Royaume-Uni et de l’Europe continentale au cours de la première moitié de la décennie à venir.
L’Australie devrait donc continuer d’augmenter sa production de viande d’agneau au détriment de celle de
mouton. En Nouvelle-Zélande, la croissance des exportations devrait être minime, l’élevage ovin étant
progressivement remplacé par l’élevage laitier.
Les politiques commerciales restent un facteur important de la dynamique des marchés mondiaux de la
viande. La mise en œuvre de divers accords commerciaux au cours de la période de projection pourrait
entraîner une diversification ou une concentration notable des échanges. Par ailleurs, les mesures
commerciales unilatérales et/ou non programmées représentent un facteur de risque dans les projections.
Les politiques nationales ont également une influence sur la compétitivité des producteurs de viande. En
2018, l’Argentine a instauré une taxe temporaire sur les exportations de viande qui devrait affaiblir la
compétitivité du pays sur le marché mondial de ce produit. Quant aux négociations commerciales en cours
entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, elles auront des répercussions sur les différents marchés
de la viande.
Des maladies animales perturbent les marchés de la viande porcine, bovine et de volaille, et cela risque
d’être encore le cas pendant la période de projection. Les effets à moyen terme de la peste porcine
africaine sur la production mondiale de viande de porc sont incertains, mais d’après les hypothèses
retenues dans les présentes Perspectives, les mesures prises pour contenir la maladie devraient entraîner
une baisse au cours des cinq prochaines années. À moyen terme, les effets de l’épizootie pourraient
cependant être soit plus graves que prévu actuellement, soit moins.
S’agissant de l’épidémie de COVID-19, il est difficile de prévoir sa durée et l’ampleur de ses effets à court
terme. Les problèmes qu’elle entraîne sur le plan de l’offre de main-d’œuvre et des transports pourraient
se répercuter sur la chaîne de commercialisation et avoir des effets négatifs sur la production de viande
(que ce soit à l’abattage ou transformée). La maladie aura aussi un impact à court terme sur les modes de
consommation, en particulier sur la consommation hors du domicile et, par voie de conséquence, sur la
demande de morceaux de qualité supérieure qui sont généralement consommés dans les restaurants.
De plus, le risque de ne pas pouvoir vendre ou transformer les animaux prêts pour le marché à cause du
manque actuel de main-d’œuvre pourrait entraîner de sérieuses difficultés économiques dans les
collectivités rurales et de gros problèmes en termes de bien-être animal. Enfin, la durée de la crise
économique et son impact sur la croissance des revenus auront probablement des répercussions sur la
demande de viande pendant une partie de la période de projection, car cette demande présente une forte
élasticité par rapport aux revenus.
Globalement, la consommation de viande ne cesse de s’accroître sous l’influence de la croissance
démographique et de la hausse des revenus. En revanche, son évolution n’est pas la même pour les types
de viande. Les variations des prix relatifs, combinées à des préoccupations sanitaires et
environnementales croissantes, conduisent les consommateurs à diminuer progressivement dans leur
consommation de viande la part de viande rouge au profit de celle de volaille. Les données montrent que
le rythme de progression de la consommation de viande diminue en réaction au ralentissement de la
croissance des revenus. Dans un grand nombre de pays à revenu élevé, la consommation par habitant
est en train d’atteindre le niveau de saturation (Graphique 6.6). L’évolution des préférences des
consommateurs jouera aussi, comme le développement du végétarisme et du véganisme, les
préoccupations sociales que suscitent notamment des dommages causés par la production de viande à
l’environnement et divers autres aspects socio-culturels liés par exemple à la religion ou aux normes
culturelles.
Le changement climatique, l’obésité, les avancées technologiques et l’évolution du style de vie des
consommateurs sont également des facteurs importants, notamment parce qu’ils influent sur les initiatives
des pouvoirs publics et l’adoption de modes de consommation plus respectueux de l’environnement.
L’attention croissante portée par les consommateurs au traitement des animaux et aux modes de
production de la viande (la préférence allant de plus en plus vers les viandes et produits carné biologiques)
est une tendance relativement nouvelle et difficile à évaluer à ce stade. Si elle ralliait une plus grande
partie de la population, elle pourrait avoir une incidence sur les marchés mondiaux, mais il est difficile de
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
192
déterminer dans quelle mesure les consommateurs sont disposés à payer ces produits plus cher et à
même de le faire. Dans de nombreuses régions en développement, l’accessibilité financière reste une
préoccupation essentielle.
Notes
1 OCDE (2020), Politiques agricoles: suivi et évaluation 2020, Éditions OCDE, Paris.
3 FAO (2019), « African Swine Fever: Challenges for some, opportunities for others? », Food Outlook, FAO
Publications, Rome.
4 FAO (2020), COVID-19: Channels of transmission to food and agriculture, FAO Publications, Rome.
http://www.fao.org/documents/card/en/c/ca8430en.
5Voir Chapitre 2 Consumer Trends of EC (2019), EU agricultural outlook for markets and income, 2019-2030,
Commission européenne, DG Agriculture et développement rural, Bruxelles.
6Yagi, K. (2019), « Regarding future estimates of food consumption in Japan, Continuing decreases in total food
expenditure and externalization of our diet », PRIMAFF Review, n° 92, pp. 2-3.
La production mondiale de lait (lait de vache : 81 %, lait de bufflonne : 15 %, autres types de lait (chèvre,
brebis et chamelle) : 4 %) a augmenté de 1.3 % en 2019 pour s’établir à 852 Mt environ. En Inde, premier
producteur mondial, elle a progressé de 4.2 % pour atteindre 192 Mt, avec toutefois des retombées
minimes sur le marché laitier mondial car l’Inde ne participe que de façon marginale aux échanges de lait
et de produits laitiers.
La production de lait des trois principaux exportateurs de lait et de produits laitiers – la Nouvelle-Zélande,
l’Union européenne et les États-Unis – n’a que faiblement augmenté. La consommation intérieure de
produits laitiers est stable dans ces pays, et les disponibilités de produits laitiers frais 1 et transformés pour
l’exportation ont donc été plus importantes. En République populaire de Chine (ci-après la « Chine »),
premier importateur mondial de produits laitiers, la production de lait a progressé de 3.6 % en 2019. Ses
importations, en particulier de poudres de lait entier et écrémé, ont néanmoins augmenté en 2019 en
réponse à une demande croissante.
Les cours laitiers mondiaux désignent les cours des produits laitiers autres que le lait cru qui n’est
pratiquement jamais échangé. Le beurre sert de référence pour la matière grasse du lait, et le lait écrémé
en poudre pour les autres constituants solides du lait. La matière grasse et les autres constituants solides
représentent environ 13 % du poids du lait, le reste étant constitué d’eau. Bien que les cours mondiaux du
beurre aient continué à baisser par rapport à leur niveau record de 2017, ils sont restés élevés en termes
réels. La bonne tenue des prix de la matière grasse du lait (beurre) s’explique par une demande vigoureuse
de crème, de beurre et d’autres produits laitiers entiers en Amérique du Nord et en Europe. Les prix du lait
écrémé en poudre se sont redressés en 2019 après que l’Union européenne ait écoulé ses stocks
d’intervention constitués en 2016 lorsque les cours étaient tombés sous le seuil fixé à 1 698 EUR la tonne.
De ce fait, l’écart de prix entre le beurre et le lait écrémé en poudre s’est rétréci.
La production mondiale de lait devrait progresser de 1.6 % par an sur la période de projection (pour
atteindre 997 Mt en 2029), soit plus vite que celle de la plupart des principaux produits agricoles.
Contrairement à ce que l’on avait vu ces dix dernières années, la croissance prévue des cheptels de
vaches laitières (0.8 % par an) est légèrement supérieure à celle des rendements moyens (0.7 %), les
cheptels étant appelés à augmenter plus rapidement dans les pays où les rendements sont bas. L’Inde et
le Pakistan, grands producteurs de lait, devraient compter pour plus de la moitié de la croissance de la
production mondiale ces dix prochaines années, et pour plus de 30 % de la production mondiale en 2029.
La production de l’Union européenne, deuxième producteur mondial, devrait croître plus lentement que la
moyenne mondiale, en raison de restrictions environnementales et d’une hausse limitée de la demande.
Le lait doit être transformé rapidement après sa collecte car il ne peut être stocké que quelques jours.
L’essentiel du lait produit est donc consommé sous forme de produits frais, non transformés ou très peu
transformés (pasteurisés ou fermentés). La part de ces produits dans la consommation mondiale devrait
augmenter au cours de la prochaine décennie, en raison d’une forte hausse de la demande en Inde, au
Pakistan et en Afrique, portée par la croissance des revenus et de la population. La consommation
mondiale par habitant de produits laitiers frais devrait augmenter de 1.0 % par an ces dix prochaines
années. En Europe et en Amérique du Nord, la demande globale de produits laitiers frais par habitant est
stable ou même en léger recul mais sa composition évolue, les matières grasses du lait gagnant du terrain
depuis quelques années. Par ailleurs, on anticipe une forte poussée de la consommation de substituts
végétaux des produits laitiers liquides en Asie de l’Est, en Europe et en Amérique du Nord, partant certes
de très bas.
Le fromage, deuxième produit laitier consommé par ordre d’importance sur la base de l’extrait sec (après
les produits laitiers frais), a ses principaux marchés en Europe et en Amérique du Nord, où la
consommation par habitant devrait continuer d’augmenter, notamment comme ingrédient dans les
aliments transformés. La demande de laits en poudre vient en partie de son emploi dans l’industrie
agroalimentaire, notamment dans les régions où la demande de protéines animales augmente plus vite
que la production. En Afrique, seule une petite partie de l’offre de poudre de lait écrémé est produite
localement et la demande pour ce produit devrait s’accélérer au cours des dix années à venir. C’est en
Asie que la demande de beurre devrait progresser le plus, mais en partant d’un niveau de consommation
faible.
kg/personne/an
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Union européenne États-Unis Inde Pakistan Chine Afrique subsah. Monde
Note : l'extrait sec du lait est calculé en additionnant la quantité de matière grasse et de matière sèche non grasse contenue dans chaque
produit. Les produits transformés comprennent le beurre, le fromage, le lait écrémé en poudre et le lait entier en poudre.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142577
Les échanges laitiers mondiaux portent principalement sur les produits transformés. La Chine en
consomme de petites quantités par habitant, mais elle devrait rester le premier importateur de produits
laitiers au monde, en particulier de lait entier en poudre. Le Japon, la Fédération de Russie, le Mexique,
et la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord continueront d’être de grands importateurs nets de
produits laitiers. Par rapport au reste du monde, la consommation de produits laitiers par habitant est faible
en Asie, en particulier en Asie du Sud-Est. Toutefois, la demande d’importations de produits laitiers
progresse dans de nombreux pays asiatiques en raison de la croissance économique et démographique
et d’une évolution de la consommation au profit de produits alimentaires de plus grande valeur et de
produits d’origine animale. Les accords commerciaux internationaux (PTPGP, AECG et accord préférentiel
entre le Japon et l’Union européenne) contiennent des dispositions précises sur les produits laitiers
(comme les contingents tarifaires) qui ouvrent de nouveaux débouchés commerciaux.
Les échanges de produits laitiers pourraient être profondément modifiés par l’évolution des politiques
commerciales. Ainsi, l’Union européenne et le Royaume-Uni échangent des quantités importantes de
fromage et d’autres produits laitiers, mais la situation pourrait changer dans le cadre de leurs nouvelles
relations commerciales qui restent à définir. L’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) devrait se
répercuter sur les échanges de produits laitiers en Amérique du Nord. L’Inde et le Pakistan, grands
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
196
consommateurs de produits laitiers, ne sont pas présents pour l’instant sur le marché international. S'ils
participaient davantage aux échanges, les retombées pourraient être importantes sur les marchés
mondiaux.
Depuis 2015, le prix du beurre dépasse largement celui du lait écrémé en poudre. Cette évolution reflète
celle de la demande internationale, plus forte pour les matières grasses du lait que pour ses autres
constituants solides, et l'on suppose qu'elle restera une caractéristique structurelle du secteur au cours
des dix prochaines années, même si l’écart devrait se réduire durant la période de projection.
La réglementation et les préoccupations environnementales pourraient modifier les prévisions pour le
secteur laitier. Dans plusieurs pays, la production laitière représente une part importante du total des
émissions de gaz à effet de serre (GES), d’où des discussions sur les possibilités de réduire ces émissions
dans le cadre de la production de lait. De nombreuses solutions techniques sont à l’étude, ayant des
répercussions différentes sur les bilans d’approvisionnement. Dans les régions présentant une densité de
bétail élevée, le ruissellement de l’azote et du phosphore peut générer des problèmes environnementaux.
Les réglementations prévues ou déjà appliquées pour y remédier pourraient avoir un impact important sur
l’élevage laitier, notamment aux Pays-Bas, au Danemark et en Allemagne. D’un autre côté, ces pressions
pourraient conduire à la mise au point de solutions novatrices, sources de gains de compétitivité à long
terme.
La pandémie de COVID-19 aura également une incidence sur les marchés laitiers internationaux, dont
l’ampleur est encore incertaine. Les mesures de confinement affectent la restauration hors domicile, qui
comporte souvent une part importante de produits laitiers, en particulier de fromage. Le caractère
périssable du lait et des produits laitiers nécessite une chaîne alimentaire bien huilée au niveau national
et international, et toute perturbation peut avoir un impact considérable.
7.3. Prix
Les prix internationaux de référence correspondent aux prix des produits transformés des principaux
exportateurs d’Océanie et d’Europe. Les deux principaux prix de référence sont celui du beurre et celui du
lait écrémé en poudre. Depuis 2015, le cours du beurre a augmenté beaucoup plus que celui du lait écrémé
en poudre, en raison principalement d’une demande internationale plus forte pour les matières grasses du
lait que pour ses autres constituants solides. Cette tendance devrait se poursuivre dans les dix ans à venir,
bien que l’on s’attende à un rétrécissement du différentiel de prix entre le beurre et le lait écrémé en poudre
par rapport aux cinq dernières années (Graphique 7.2).
Les cours du lait écrémé en poudre se sont redressés en 2019 suite à l'écoulement de l’intégralité des
stocks d'intervention de l’Union européenne. Les prix devraient donc rester stables en termes réels durant
la période de projection. Les cours annuels du beurre ont atteint un niveau record en 2017 et sont en
baisse depuis. Ils devraient continuer de fléchir légèrement en valeur réelle, comme les prix de la plupart
des autres produits agricoles pendant la période de projection. Les prix mondiaux du lait entier en poudre
et du fromage devraient se ressentir de l'évolution des cours du beurre et du lait écrémé en poudre, selon
leur teneur respective en matière grasse et en autres matières sèches.
La forte volatilité des cours internationaux des produits laitiers s’explique par le faible pourcentage de ces
produits échangé sur les marchés mondiaux (environ 8 % de la production mondiale de lait), par la
prédominance d’un petit nombre d’exportateurs et d’importateurs, et par des politiques commerciales
restrictives. La plupart des marchés intérieurs sont relativement déconnectés de ces prix puisque l'on
consomme surtout des produits laitiers frais et que seule une petite partie de la production de lait est
transformée, le reste étant fermenté ou pasteurisé.
5000
4000
3000
2000
1000
Note : beurre, prix à l'exportation FAB, 82 % de matières grasses, Océanie ; lait écrémé en poudre, prix à l'exportation FAB, lait dégraissé en
poudre, 1.25 % de matières grasses, Océanie ; lait entier en poudre, prix à l'exportation FAB, 26 % de matières grasses, Océanie ; fromage,
prix à l'exportation FAB, cheddar, 39 % d'humidité, Océanie. Les prix réels sont les prix nominaux corrigés du déflateur du PIB des États-Unis
(2019=1).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142596
7.4. Production
La production mondiale de lait devrait progresser de 1.6 % par an ces dix prochaines années (pour
atteindre 997 Mt en 2029), soit plus vite que celle de la plupart des principaux produits agricoles. La
croissance moyenne mondiale des cheptels (0.8 % par an) est supérieure à la hausse moyenne mondiale
des rendements (0.7 %), mais les cheptels augmentent plus vite dans les pays où les rendements sont
relativement bas. Dans presque toutes les régions du monde, l’augmentation de la production devrait donc
venir davantage de la hausse des rendements que de l'expansion des cheptels (Graphique 7.3).
L’amélioration des rendements passe notamment par l’optimisation des systèmes de production laitière,
une meilleure santé animale, des gains d’efficacité en matière d’alimentation et une meilleure sélection
génétique.
L’Inde et le Pakistan devraient compter pour plus de la moitié de la hausse de la production mondiale de
lait ces dix prochaines années et représenter plus de 30 % de cette production en 2029, essentiellement
avec des petits troupeaux de quelques vaches ou de quelques bufflonnes. Les rendements devraient
continuer de progresser rapidement et contribuer davantage à la croissance de la production. Toutefois,
la taille des cheptels augmentant et l’extension des surfaces pâturées étant limitée, l’utilisation des
pâturages sera nécessairement plus intensive. En Inde comme au Pakistan, la grande majorité de la
production sera consommée dans le pays car les produits laitiers frais sont rarement exportés. La
production laitière et celle de viande bovine sont moins fortement corrélées en Inde où, pour des raisons
culturelles, un plus petit nombre de veaux et de vieilles vaches laitières sont vendus pour la viande. Au
Pakistan, la production de viande bovine reste essentiellement un sous-produit de la production laitière.
Graphique 7.3. Variation annuelle des effectifs du cheptel laitier et des rendements
entre 2019 et 2029
% Variation des rendements
2.0
1.8 Inde
1.6 Afrique
1.4
Union européenne Russie Pakistan
1.2
1.0
Chine Amérique latine
0.8
0.6 États-Unis
Nouvelle Zélande 0.4
Australie 0.2
0.0
- 1.5 - 1.0 - 0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5
% Variation du bétail
Note : la taille des bulles correspond à la production totale de lait durant la période de référence (2017-19).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142615
Dans l’Union européenne, second producteur mondial de lait, la production devrait progresser plus
lentement que la moyenne mondiale. Les prévisions pour la prochaine décennie indiquent un recul des
cheptels laitiers (-0.6 % par an) mais une hausse des rendements, de 1 % par an. La production
européenne est assurée par des animaux nourris à l’herbe ou avec d’autres aliments. En outre, une part
croissante du lait produit devrait être issue de l’agriculture biologique : les élevages biologiques regroupent
à l’heure actuelle plus de 10 % des vaches laitières en Autriche, en Suède, en Lettonie, en Grèce et au
Danemark. Environ 3 % de la production de lait de l’Union européenne proviennent d’exploitations
biologiques dont les rendements sont relativement faibles, d’où une majoration de prix considérable sur le
lait bio européen. D’une manière générale, la demande intérieure (de fromage, de beurre, de crème et
d'autres produits) ne devrait progresser que légèrement, l’essentiel de la production supplémentaire étant
destiné à l’exportation.
Le rendement moyen par vache est le plus élevé en Amérique du Nord, où la production à l'herbe est très
minoritaire et où l’alimentation du bétail est axée sur l’obtention de rendements élevés dans des cheptels
laitiers spécialisés (Graphique 7.4). Aux États-Unis et au Canada, les cheptels laitiers devraient demeurer
relativement stables et la croissance de la production sera donc tirée par de nouvelles hausses des
rendements. Compte tenu des prévisions de la demande intérieure, qui resterait plus forte pour les
matières grasses du lait, les États-Unis exporteront surtout du lait écrémé en poudre.
Graphique 7.4. Production et rendements laitiers dans un certain nombre de pays et de régions
Mt t/animal
300 12
250 10
200 8
150 6
100 4
50 2
0 0
Note : le rendement est calculé par animal de traite (vaches principalement, mais aussi bufflonnes, chamelles, brebis et chèvres).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142634
La Nouvelle-Zélande est le pays où la production de lait, qui a connu une croissance très modeste ces
dernières années, est la plus tournée vers l’exportation. Les cheptels laitiers sont nourris principalement à
l'herbe et les rendements sont beaucoup plus faibles qu’en Amérique du Nord et en Europe. Une gestion
efficace des prairies et le pâturage toute l’année permettent toutefois à la Nouvelle-Zélande d’être
compétitive. Les principaux obstacles à la croissance sont le manque de terres disponibles et les
restrictions grandissantes en matière d’environnement. Le modèle d’alimentation animale devrait rester
inchangé. Le marché intérieur néozélandais étant de taille modeste, l’augmentation de la production
laitière sera intégralement exportée et donc exposée à davantage d’incertitudes, liées par exemple aux
mesures prises en matière d'échanges internationaux à la suite de la pandémie de COVID-19.
En Afrique, la production laitière devrait afficher une forte croissance, due principalement à l’expansion
des cheptels. Les rendements sont généralement bas, et le lait de chèvre et de brebis occupe une place
très importante. La plupart des vaches, des chèvres et des brebis pâturent et sont aussi utilisées pour la
production de viande et la traction, ou comme instruments d’épargne. Les animaux supplémentaires se
nourriront sans doute sur les mêmes pacages, entraînant une utilisation plus intensive qui pourrait
conduire localement à des surpâturages. Au cours de la période considérée, environ un tiers du cheptel
mondial devrait se trouver sur le continent africain et fournir quelque 5 % de la production totale de lait.
Moins de 30 % de la production de lait devraient être transformés en beurre, fromage, lait écrémé ou entier
en poudre, ou poudre de lactosérum. La demande directe de beurre et surtout de fromage est très
vigoureuse. Ces deux produits représentent actuellement une grande partie de la consommation de lait
(matière sèche) en Europe et en Amérique du Nord. Les laits en poudre, écrémé et entier, font l’objet
d’importants échanges et sont principalement produits pour l’exportation. Les deux sont utilisés dans le
secteur agroalimentaire, notamment dans la confiserie, les laits infantiles et les produits de boulangerie.
D'après les projections, la production de beurre et celle de lait écrémé en poudre progresseront de 1.6 %
par an, et celle de lait entier en poudre de 1.7 %, au même rythme que la production totale de lait. Seule
la production de fromage devrait augmenter moins vite, à 1.2 % par an, en raison de la mollesse des
marchés alimentaires d’Europe et d’Amérique du Nord sur lesquels le fromage trouve ses principaux
débouchés.
7.5. Consommation
L’essentiel du lait produit est consommé sous forme de produits frais, y compris pasteurisés et fermentés.
La part des produits laitiers frais dans la consommation mondiale devrait augmenter ces dix prochaines
années, sous l’effet de l’accélération de la demande en Inde et au Pakistan en particulier, elle-même
portée par la croissance des revenus et de la population. La consommation mondiale par habitant de
produits laitiers frais devrait progresser de 1.0 % par an durant la prochaine décennie, c’est-à-dire un peu
plus vite que ces dix dernières années, à la faveur d’une hausse plus rapide du revenu par habitant.
En termes d’extrait sec, la consommation de lait par habitant est très variable dans le monde
(Graphique 7.1). Elle dépend en particulier du revenu par habitant du pays ainsi que des préférences
régionales. Ainsi, la consommation par habitant devrait être élevée en Inde et au Pakistan, mais faible en
Chine. La part des produits laitiers transformés (et surtout du fromage) dans la consommation globale de
lait (matière sèche) devrait être étroitement corrélée à l’évolution des revenus, avec des variations dues
aux préférences locales et au degré d’urbanisation.
En Europe et en Amérique du Nord, la demande de produits laitiers frais par habitant est stable ou en
léger recul mais sa composition évolue, les matières grasses du lait, comme le lait entier et la crème,
gagnant du terrain depuis quelques années. Cette tendance pourrait s’expliquer par la publication d’études
récentes ayant donné une image plus positive des bienfaits des matières grasses laitières pour la santé,
mais également par une préférence croissante des consommateurs pour des aliments moins transformés.
Le fromage a ses principaux marchés en Europe et en Amérique du Nord, où la consommation par habitant
devrait continuer d’augmenter. La consommation de fromage progressera également dans des pays où il
ne s’inscrivait pas dans les traditions alimentaires. C’est le cas par exemple dans les pays du Sud-Est
asiatique, où l’urbanisation et l’augmentation des revenus se sont traduites par une progression de la
restauration hors domicile, notamment dans le secteur de la restauration rapide (hamburgers et pizzas,
entre autres). En ce qui concerne les laits en poudre, écrémé et entier, ils resteront principalement utilisés
par l’industrie agroalimentaire, notamment pour la confiserie, les laits infantiles et les produits de
boulangerie.
Si certains pays sont autosuffisants, comme l’Inde et le Pakistan, dans d’autres régions du monde, telles
que l’Afrique, l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, la consommation de produits laitiers
devrait augmenter plus vite que la production et se traduire par une hausse des importations. Le lait liquide
étant plus coûteux à importer et à exporter, ce sont les laits en poudre, auxquels on ajoute de l'eau pour
la consommation finale ou la transformation, qui absorberont la demande supplémentaire.
Une petite partie des produits laitiers est utilisée pour l’alimentation animale, en particulier le lait écrémé
en poudre et la poudre de lactosérum. La Chine importe ces deux produits pour cet usage, en moins
grande quantité néanmoins depuis le début de l’épidémie de peste porcine africaine. La reprise attendue
(voir le Chapitre 6 sur la viande) devrait s'accompagner d’une hausse de la demande de lait écrémé en
poudre et de poudre de lactosérum pour l’alimentation animale ces dix prochaines années.
7.6. Échanges
Environ 8 % de la production mondiale de lait font l’objet d’échanges internationaux. Ce faible pourcentage
s’explique avant tout par la nature périssable du lait et par sa teneur élevée en eau. Quoi qu’il en soit, la
Chine a considérablement augmenté ses importations de lait liquide en provenance de l’Union européenne
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
201
et de la Nouvelle-Zélande ces dernières années. Les importations chinoises nettes de produits laitiers frais
s’élevaient à 0.7 Mt environ sur la période de référence, et elles devraient augmenter de 3.6 % par an au
cours de la prochaine décennie. Plus de 40 % de la production mondiale de lait entier en poudre et de lait
écrémé en poudre sont échangés sur les marchés. Toutefois, ces poudres sont souvent produites dans le
seul but de pouvoir stocker et vendre le lait plus longtemps ou le transporter sur une plus longue distance.
Les trois principaux pays exportateurs de produits laitiers de la période de référence sont l’Union
européenne, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Ensemble, ils devraient réaliser environ 65 % des
exportations de fromage, 68 % de celles de lait entier en poudre, 76 % de celles de beurre et 77 % de
celles de lait écrémé en poudre en 2029 (Graphique 7.5). L’Australie, autre pays exportateur, a perdu des
parts de marché mais reste en bonne place dans les secteurs du fromage et du lait écrémé en poudre.
Concernant le lait entier en poudre, l’Argentine est aussi un acteur important qui devrait compter pour 5 %
des exportations mondiales en 2029. Ces dernières années, le Bélarus a également acquis une certaine
stature en tant qu’exportateur, principalement tourné vers le marché russe.
Mt
4.0
3.5
3.0
2.5
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0.0
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Beurre Fromage Lait écrémé en poudre Lait entier en poudre
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142653
L’Union européenne restera le principal exportateur mondial de fromage, suivie des États-Unis et de la
Nouvelle-Zélande. Elle devrait représenter autour de 44 % des exportations mondiales de fromage en
2029, notamment grâce à une hausse de ses exportations vers le Canada dans le cadre de l’accord AECG
et vers le Japon suite à la ratification de l’accord commercial bilatéral en 2019. Le Royaume-Uni, la
Fédération de Russie, le Japon, l’Union européenne et l’Arabie saoudite devraient être les cinq premiers
importateurs de fromage en 2029. Ces pays étant aussi souvent exportateurs de fromage, leur
participation aux échanges commerciaux se traduira par un choix plus vaste pour le consommateur.
La Nouvelle-Zélande reste la principale source de beurre et de lait écrémé en poudre sur le marché
international, et ses parts de marché devraient se situer d’ici 2029 autour de 42 % et 52 % respectivement.
Dans le cas du lait entier en poudre, les échanges entre la Nouvelle-Zélande et la Chine, principal
importateur de ce produit, devraient être nettement moins actifs au cours de la période de projection. Il est
prévu une croissance de la production laitière intérieure en Chine, ce qui devrait limiter la croissance de
ses importations de lait écrémé en poudre. On s'attend à ce que la Nouvelle-Zélande diversifie et
augmente légèrement sa production de fromage au cours de la période de projection.
Les importations de produits laitiers sont plus largement réparties entre les pays, mais les principales
destinations pour tous les produits sont le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA), les pays développés,
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
202
l'Asie du Sud-Est, et la Chine (Graphique 7.6). La Chine devrait rester le premier importateur de produits
laitiers, en particulier de lait entier en poudre, qu'elle se procure pour l’essentiel auprès des pays
d’Océanie. Elle a néanmoins développé ses achats de beurre et de lait écrémé en poudre auprès de
l’Union européenne ces dernières années. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord s’approvisionneront
principalement auprès de l’Union européenne, tandis que les États-Unis et l’Océanie devraient être les
principaux fournisseurs de lait en poudre de l’Asie du Sud-Est. Les pays développés importent de grandes
quantités de fromage et de beurre : environ 54 % et 39 %, respectivement, des importations mondiales en
2017-19. Ces pourcentages devraient légèrement baisser d’ici 2029.
Mt
4.0
3.5
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2.5
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2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029 2017-19 2029
Beurre Fromage Lait écrémé en poudre Lait entier en poudre
Note : MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord ; l’Asie du Sud-Est comprend l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande et le
Viet Nam.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142672
La pandémie de COVID-19 a des répercussions sur la vie quotidienne dans le monde entier. On considère
que les chaînes alimentaires sont moins touchées que d’autres par les mesures de restriction prises pour
limiter la propagation du coronavirus, même si les filières d'approvisionnement pourraient être fortement
perturbées dans le cas de produits périssables comme le lait et les produits laitiers. En outre, certains
produits laitiers comme le fromage sont souvent consommés en restauration hors domicile (par exemple
dans des hamburgers et des pizzas) et leur consommation pourrait donc reculer. Sur les dix années à
venir, les effets sont plus incertains car ils dépendent de la durée de maintien des mesures de restriction,
de la rapidité avec laquelle l'économie mondiale se relèvera, et des éventuels changements structurels qui
pourraient intervenir dans les interactions mondiales.
La production de lait mondiale n’est pas à l’abri d’aléas météorologiques pouvant toucher en particulier les
élevages laitiers pâturant, qui prédominent dans le monde. En effet, le changement climatique accroît le
risque de sécheresses, d’inondations et de maladies, situations qui peuvent toutes avoir des répercussions
sur la filière lait d’une façon ou d’une autre (instabilité des prix, rendement des vaches laitières, effectifs
des cheptels, etc.).
La législation environnementale pourrait aussi avoir un impact majeur sur l’évolution de la production
laitière. Les émissions de GES dues au secteur laitier représentent une part importante des émissions
totales dans certains pays (en Nouvelle-Zélande et en Irlande, par exemple), et toute modification des
politiques publiques en la matière pourrait se répercuter sur la production de lait. D’autres domaines où
des changements de politique pourraient jouer sont, par exemple, l’accès à l’eau et la gestion des effluents
d’élevage, qui s’orientent de plus en plus vers des pratiques durables. Cependant, une législation
environnementale plus stricte pourrait aussi conduire à la mise au point de solutions novatrices améliorant
la compétitivité de la filière à long terme.
Les maladies animales et leur propagation représentent un risque pour la production de lait. La mammite
est l’infection la plus courante chez les bovins laitiers dans les exploitations du monde entier, quelle que
soit leur taille. C’est aussi celle qui génère le plus de préjudices économiques en raison de son incidence
importante sur les rendements et la qualité du lait. Des progrès en matière d’information, de dépistage et
de traitement de cette pathologie pourraient permettre d’augmenter sensiblement la production laitière en
diminuant les pertes. La lutte contre de nombreuses maladies, dont la mammite, passe très souvent par
des traitements antimicrobiens. Or, ces derniers suscitent des inquiétudes concernant leur utilisation
excessive et le développement de résistances microbiennes, lesquelles réduiraient l’efficacité des
traitements existants et nécessiteraient la mise au point de nouveaux médicaments. L'évolution de cette
situation demeure une source d’incertitude pour les dix ans à venir.
Ces dernières années, les substituts végétaux de produits laitiers liquides (boissons à base de soja,
d’amande, de riz ou d’avoine, par exemple) ont gagné en importance dans de nombreuses régions du
monde, notamment en Amérique du Nord, en Europe et en Asie de l’Est. Cet engouement s’explique par
l’intolérance au lactose mais aussi par des interrogations quant aux conséquences de la consommation
de lait et de produits laitiers sur la santé et l’environnement. Si les substituts végétaux de produits laitiers
affichent des taux de croissance solides, en partant certes de très bas, leur impact sur l’environnement et
leurs bienfaits pour la santé font eux aussi débat. Par conséquent, l’incertitude reste de mise quant à
l'incidence à long terme de cette évolution sur la demande laitière.
L’évolution des politiques nationales constitue un autre motif d’incertitude. Au Canada, les projections
concernant les exportations de lait écrémé en poudre sont difficiles à établir du fait de la réorganisation de
la filière laitière nationale après la Décision de Nairobi adoptée par l’Organisation mondiale du commerce,
qui supprime les subventions à l’exportation dans l’agriculture après 2020. Dans l’Union européenne, les
achats d’intervention de lait écrémé en poudre et de beurre à des prix déterminés, qui ont eu des
répercussions majeures sur les marchés ces dernières années, restent une éventualité.
La modification ou la mise en place d’accords commerciaux aurait des conséquences sur la demande et
les échanges de produits laitiers. Ainsi, l’Union européenne et le Royaume-Uni échangent des quantités
importantes de fromage et d’autres produits laitiers, mais les relations commerciales qui seront définies à
la suite du Brexit pourraient changer la donne, tandis que l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM)
devrait se répercuter sur les échanges de produits laitiers en Amérique du Nord. Quant à la Fédération de
Russie, l’embargo qu'elle a imposé sur plusieurs produits laitiers en provenance de grands pays
exportateurs devrait être levé en 2020 et ses importations devraient donc augmenter légèrement, mais il
est peu probable qu'elles reviennent à leur niveau antérieur.
Les échanges de produits laitiers pourraient être profondément modifiés par les évolutions de
l’environnement commercial. L’Inde et le Pakistan, grands consommateurs de produits laitiers, ne sont pas
présents pour l’instant sur le marché international ; la demande intérieure en plein essor devrait être
satisfaite par une hausse rapide de la production nationale.
Note
1 Les produits laitiers frais comprennent tous les produits laitiers et le lait qui ne sont pas inclus dans les produits
transformés (beurre, fromage, lait écrémé en poudre, lait entier en poudre, poudre de lactosérum et, dans quelques
cas, caséine). Les quantités sont exprimées en équivalent lait de vache.
8. Produits halieutiques et
aquacoles
Après une année 2018 marquée par une forte croissance et des niveaux records de production,
d’échanges et de consommation, le secteur de la pêche et de l’aquaculture s’est inscrit globalement en
léger recul en 20191. La production aquacole a certes continué à progresser de plus de 2 %, mais la pêche
a perdu en revanche quelque 4 % en raison d’une diminution des prises d’un certain nombre d’espèces,
dont les céphalopodes, la morue et certaines petites espèces pélagiques.
Selon l’indice des prix du poisson de la FAO 2, les prix internationaux du poisson ont fléchi d’environ 3 %
en 2019, en moyenne, par rapport à l’an dernier. Ce phénomène s’explique principalement par les baisses
de prix qui touchent de nombreuses espèces d’élevage importantes comme la crevette, le saumon, le
pangasius et le tilapia, mais aussi le thon en conserve du fait d’une offre supérieure à la demande. La
contraction de l'économie dans certains pays, conjuguée à des tensions commerciales entre quelques
grands producteurs et importateurs, a contribué à un léger repli des échanges mondiaux de poisson frais
et transformé, de l’ordre de 1 % en 2019 par rapport à 2018, tant en volume qu’en valeur.
Par rapport à la période de référence (moyenne 2017-2019), les prix nominaux du poisson augmenteront
entre 1.5 et 2.1 % par an au cours des dix prochaines années. En valeur réelle, les prix du poisson ne
devraient pas beaucoup évoluer sur la période 2020-29, avec une légère dépréciation de l’huile de
poisson, du poisson échangé, des espèces pêchées et de la farine de poisson, et une légère appréciation
des espèces d’élevage. Malgré des différences d’intensité, tous les prix devraient suivre les mêmes
tendances, à savoir des hausses minimes durant la première moitié de la période de projection, suivies
d’un repli au cours de la seconde moitié. Ce repli sera lié notamment à l’accélération de la production
chinoise et à la détente de la demande de poisson suite au redémarrage du secteur porcin après
l’importante épizootie de peste porcine africaine – le poisson remplaçant souvent le porc dans les
assiettes. S'agissant de la farine de poisson, le niveau soutenu de la demande et la relative stabilité de
l’offre de ce produit créeront les conditions d’une légère hausse des prix se poursuivant par rapport aux
tourteaux d’oléagineux.
La production mondiale de poisson devrait atteindre 200 Mt en 2029, soit 25 Mt de plus (14 %) que
pendant la période de référence (moyenne de 2017-19), mais le rythme de progression sera plus lent
(1.3 % par an) que durant la décennie précédente (2.3 % par an). Ce ralentissement de la croissance
résultera d’une baisse des taux de croissance annuels tant dans la pêche que dans l’aquaculture. L'un
des principaux facteurs de cette perte de vitesse sera la politique chinoise des dix prochaines années dans
le secteur halieutique et aquacole. Elle devrait en effet suivre les orientations du 13e plan quinquennal
(2016-20) qui a donné la priorité au développement durable et à la modernisation du secteur, une
diminution initiale des capacités devant entrainer une croissance plus dynamique, en particulier de la
production aquacole. La Chine étant de loin le premier producteur mondial de produits halieutiques et
aquacoles, l’impact sera d’autant plus important.
La part de l’aquaculture dans la production mondiale de poisson devrait encore augmenter (Graphique 8.1)
et dépasser celle de la pêche (y compris les captures à usage non alimentaire) d’ici 2024. En 2029, la
production aquacole devrait atteindre 105 Mt, soit 10 Mt de plus que les captures. L’essor prévisible de
l’aquaculture tient aussi aux prix relativement bas des aliments aquacoles, et la rentabilité devrait rester
élevée dans le secteur durant les dix ans à venir, plus particulièrement pour les espèces demandant de
petites quantités de farine de poisson et d’huile de poisson. Les efforts d’amélioration de la gestion dans
plusieurs régions devraient continuer à porter leurs fruits, et notamment accroître durablement les stocks
de poisson, ce qui devrait contribuer à une légère hausse de la production halieutique au cours de la
prochaine décennie (0.4 % par an). La part de la production halieutique transformée en farine et huile de
poisson restera stable autour de 18 %. Néanmoins, la production totale de farine et d’huile de poisson
devrait grimper de 10 % et 17 %, respectivement, au cours des dix prochaines années, principalement
grâce à l’utilisation plus importante de résidus de poissons pour leur production. D’ici 2029, le pourcentage
d’huile de poisson produit à partir de déchets de poisson devrait passer de 41 % à 45 %, et celui de farine
de poisson de 24 % à 28 %.
Mt
120
100
80
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40
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1999 2004 2009 2014 2019 2024 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142691
D'après les projections pour 2029, 90 % de la production de poisson servira à la consommation humaine,
passant de 155 Mt pendant la période de référence à 180 Mt. En revanche, compte tenu de l'évolution de
la production, le taux d'augmentation des disponibilités de poisson pour la consommation humaine devrait
diminuer, passant de 2.5 % par an entre 2010 et 2019 à 1.4 % par an. La croissance de la consommation
apparente3 de poisson par habitant devrait également ralentir, passant de 1.3 % par an entre 2010 et 2019
à 0.5 % par an sur la période de projection, pour atteindre 21.4 kg en 2029. Toutefois, la hausse de la
consommation de poisson par habitant devrait se poursuivre sur tous les continents, hormis l’Afrique où la
baisse sera concentrée en Afrique subsaharienne (-0.7 % au cours de la prochaine décennie) en raison
d'une démographie progressant plus vite que l’offre. Cette situation pourrait susciter des préoccupations
d’ordre nutritionnel dans la région, le poisson représentant une importante source de protéines animales4.
Environ 36 % de la production totale de poisson devraient être exportés sous différentes formes : poisson
pour la consommation humaine, farine de poisson et huile de poisson (32 % si l’on exclut les échanges
intra-UE). Après avoir légèrement fléchi en 2019, les échanges mondiaux de poisson pour la
consommation humaine devraient repartir à la hausse, au rythme de 1.1 % par an au cours des dix années
à venir, pour gagner 4 Mt au total (soit 9 %) d’ici 2029. Ce taux d'augmentation est inférieur à celui observé
lors de la précédente décennie (1.4 % par an) et doit être mis en parallèle avec le ralentissement de la
croissance de la production. Les pays asiatiques devraient à la fois conserver leur stature de grands
producteurs de poisson, et rester les principaux exportateurs de poisson pour la consommation humaine,
leur part dans les exportations mondiales devant atteindre 50 % en 2029, contre 48 % en 2017-19. Durant
la même période, les pays de l’OCDE garderont leur place de premiers importateurs de poisson pour la
consommation humaine mais leur part devrait passer de 53 % à 50 %.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
208
De nombreux facteurs peuvent influer sur l’évolution et la dynamique de la production mondiale de poisson,
de la consommation et des marchés, d’où l’existence de différentes incertitudes sur l’avenir, liées à des
éléments externes (climat, conditions environnementales) et à l’évolution des politiques publiques (gestion
et gouvernance du secteur de la pêche, politiques commerciales, et lutte contre la pêche illégale, non
déclarée et non réglementée (INN)). Leurs conséquences dépendront à la fois de la mesure dans laquelle
elles s’écarteront des hypothèses du modèle et de la capacité du secteur à s’y adapter. Les répercussions
de la pandémie de COVID-19 sur les marchés des produits halieutiques et aquacoles n’ont pas été prises
en compte dans les projections, mais son impact potentiel est évoqué dans la section « Principales
questions et incertitudes » (version web du chapitre).
8.3. Prix
Les prix du poisson devraient rester élevés au cours des dix prochaines années par rapport aux niveaux
passés, et suivre une courbe ascendante en valeur nominale pendant toute la durée de la période de
projection. En termes réels, on anticipe une hausse des prix du poisson jusqu’en 2024, suivie d’un recul
entre 2024 et 2029 (Graphique 8.2), à rapprocher notamment des conséquences prévisibles de la politique
chinoise dans le secteur de la pêche. La croissance de la production de poisson en Chine devrait être
limitée au début de la période considérée, avant de s’accélérer en deuxième partie de période grâce aux
gains de productivité attendus. Les prix du poisson devraient aussi être influencés par l’évolution des prix
des éventuelles viandes de substitution, ainsi que par la durée de l’épizootie dévastatrice de peste porcine
africaine qui sévit actuellement et qui provoque un renchérissement des cours du porc.
USD/t
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
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1999
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1999
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1999
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1999
2004
2009
2014
2019
2024
2029
Note : Poisson échangé (alimentation humaine) : valeur unitaire mondiale des échanges (somme des importations et des exportations) de
produits halieutiques et aquacoles destinés à l’alimentation humaine. Aquaculture : valeur unitaire mondiale de la production aquacole (poids
vif), selon la FAO. Pêche : valeur des débarquements à l’échelle mondiale estimée par la FAO, hors pêches minotières. Farine de poisson :
protéine 64-65 %, Hambourg, Allemagne. Huile de poisson : Europe du Nord-Ouest. Prix réel : déflateur du PIB des États-Unis ; année de
référence = 2019.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142710
Les prix des poissons sauvages devraient reculer de 0.2 % par an en valeur réelle, la baisse totale devant
ainsi atteindre 1.9 % en 2029 par rapport à la période de référence. Durant la même période, on attend
une hausse très marginale des prix des produits aquacoles en termes réels la plupart des années, ce qui
permettra de maintenir la rentabilité de l'aquaculture ces mêmes années. Néanmoins, compte tenu de la
baisse des prix des aliments pour poissons, qui aura pour effet de stimuler l’offre, les prix des produits
aquacoles devraient globalement diminuer de 2.0 % d’ici 2029 par rapport à la période de référence. Par
ailleurs, les prévisions indiquent un repli de 2.8 % en valeur réelle des prix du poisson échangé pendant
la période de projection, qui les fera passer sous le niveau observé dans les années 2010, sans atteindre
toutefois celui des années 2000.
Le prix de la farine de poisson va continuer d'augmenter légèrement par rapport aux tourteaux
d’oléagineux car le développement de l’aquaculture et de l’élevage (porcs et volailles surtout) crée une
forte demande de farine de poisson, supérieure à l’offre. La farine et l’huile de poisson sont des
constituants très nutritifs et digestibles des produits d’alimentation animale, et sont également riches en
acides gras oméga-3. Du fait de leur prix relativement élevé, elles sont de plus en plus réservées à
certaines espèces et à certains stades de l'élevage (pour l’alevinage et la finition), d’où une surcote de la
farine de poisson par rapport aux tourteaux d’oléagineux. La production de farine de poisson et d’huile de
poisson restera par conséquent rentable. Les prix de la farine de poisson se maintiendront à des niveaux
élevés par rapport aux produits de substitution, même s'ils reculeront de 7.4 % en valeur réelle au cours
de la période de projection, en raison d’une baisse comparable des prix des tourteaux d’oléagineux. L'écart
de prix entre les deux produits sera amplifié les années El Niño, défavorables aux captures d’espèces
comme l’anchois qui sont principalement utilisées pour produire de la farine et de l’huile de poisson, car
l’offre de farine de poisson sera moins importante.
L’engouement pour les acides gras oméga-3 dans l’alimentation humaine ainsi que la croissance de la
production aquacole ont contribué à creuser le différentiel de prix entre l’huile de poisson et l’huile végétale.
Il devrait se maintenir durant la période de projection et s’accentuer encore les années El Niño. Les prix
de l’huile de poisson en termes réels ont sensiblement progressé de 2009 à 2013, avant de redescendre
jusqu’en 2017 en restant toutefois supérieurs aux niveaux de 2009. Ils devraient augmenter pendant la
période de projection, de 7.1 % au total en valeur réelle d’ici 2029 par rapport à la période de référence,
en partie du fait d’une hausse de 2.5 % du prix de l’huile végétale. Mais compte tenu des fluctuations
anticipées au cours des dix prochaines années, on prévoit un léger recul des prix de l’huile de poisson, de
0.5 % par an pendant la même période.
8.4. Production
La production mondiale de poisson (pêche et aquaculture réunies) devrait augmenter pour passer de
176 Mt pendant la période de référence à 200 Mt en 2029. Malgré cette hausse de 25 Mt de la production
annuelle d’ici 2029, le taux de croissance et l’augmentation absolue de la production continuent de
diminuer. En termes absolus, la hausse de la production halieutique et aquacole mondiale sur la période
de projection devrait être égale à 73 % de celle de la décennie passée, où elle avait atteint 34 Mt
supplémentaires en fin de période. Quant au taux de croissance, il devrait s’établir à 14.0 % sur l’ensemble
de la période de projection, en deçà des 23.8 % de la précédente décennie. De fait, les taux de croissance
de la production seront inférieurs à ceux de la dernière décennie tant dans l’aquaculture (2.3 % par an
contre 4.3 % par an) que dans la pêche (0.4 % par an contre 0.7 % par an). En dépit de cette baisse de
régime5, l'aquaculture restera le principal moteur de la croissance de la production de poisson au niveau
mondial. La part de l’aquaculture dans la production totale de poisson, égale à 47 % l’année de référence,
devrait dépasser celle de la pêche en 2024 et atteindre 52 % en 2029.
La production aquacole devrait s’élever à 105 Mt en 2029, soit une hausse de 28.4 % par rapport à la
période de référence, inférieure aux 59.6 % de la décennie précédente. Ce ralentissement anticipé de la
croissance de la production aquacole sera imputable principalement à des gains de productivité plus
faibles, à une réglementation environnementale plus sévère et à la pénurie grandissante de sites
appropriés du fait de la concurrence d’autres usagers des terres et des eaux. La Chine, premier producteur
mondial de produits aquacoles, devrait enregistrer une baisse marquée du taux de croissance de sa
production de poissons d'élevage, à mettre sur le compte des nouvelles mesures mises en œuvre pour
favoriser le développement durable et la modernisation du secteur. Celles-ci devraient se traduire par une
croissance atténuée en début de période de projection, mais plus vigoureuse vers la fin de la période.
D'après les prévisions, la production aquacole chinoise progressera de 24.5 % sur les dix prochaines
années, contre 46.6 % au cours de la décennie passée. En 2029, la Chine devrait compter pour 56 % de
la production aquacole mondiale, alors que sa part s'élevait à 58 % pendant la période de référence. Au
niveau mondial, le recul de la croissance de la production chinoise sera en partie compensé par de plus
grandes hausses de la production par ailleurs. La production aquacole devrait augmenter sur tous les
continents. La majorité de la production mondiale de poisson continuera néanmoins de venir de l’Asie, qui
devrait représenter 89 % de la production aquacole mondiale en 2029.
6 Afrique
5
Taux de croissance annuel moyen (%)
4
2017-2019 vs 2029
Europe
3
Oceanie
2
Amérique
Asie 1
-1
-2
-0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
Note : la taille des bulles correspond à la production halieutique moyenne (en Mt) en 2017-2019
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142729
Les taux d’augmentation seront variables selon les espèces, ce qui entraînera une modification de la
composition de la production aquacole d’ici 2029. Les espèces d’élevage dominantes, comme les carpes
et les mollusques, devraient voir leur part redescendre à 56 % en 2029, alors qu’elle avait atteint un niveau
record de 77 % au milieu des années 90. À l’inverse, la part des crevettes et celle des tilapias et des silures
(y compris des pangasius) progressera au cours de la période de projection.
Dans le secteur de la pêche, la production devrait augmenter légèrement au cours des dix ans à venir
(0.4 % par an). Elle devrait ainsi atteindre 95 Mt en 2029, soit 1.3 Mt de plus que pendant la période de
référence. Les prises devraient en effet progresser dans certaines zones de pêche bénéficiant des prix
relativement élevés du poisson ou d’une amélioration des stocks de certaines espèces, mais aussi grâce
à une meilleure gestion susceptible d’accroître la productivité des stocks de poisson et donc les possibilités
de capture, ainsi qu’à une réduction des déchets et des rejets à bord des navires. C'est en Afrique que
l’on attend la croissance la plus rapide et la hausse la plus forte des prises en volume, tandis que l’Asie
sera le seul continent à afficher une baisse, liée principalement au recul anticipé des captures chinoises
(-10 % en 2029 par rapport à la période de référence) (graphique 8.3). S'agissant des prévisions par pays,
la production halieutique augmentera le plus en Fédération de Russie (+0.6 Mt), aux Philippines (+0.3 Mt)
et en Indonésie (+0.3 Mt). Les années El Niño6, la production halieutique en Amérique du Sud sera plus
faible, entraînant un fléchissement d’environ 2 % des captures mondiales pendant ces périodes. La part
de la production halieutique destinée à la consommation humaine directe devrait gagner quelques points,
passant de 77 % en 2017-2019 à 79 % en 2029, soit 2,3 Mt supplémentaires. L’essentiel des 20 Mt
restantes devrait être transformé en farine et en huile de poisson.
La production de farine de poisson et d’huile de poisson devrait progresser de 10.2 % et 17.2 %,
respectivement, d’ici 2029, par rapport à la période de référence, pour atteindre 5.9 Mt et 1.4 Mt en poids
produit. Ces produits peuvent être fabriqués à partir de poissons entiers ou de résidus de poisson sous-
produits de la transformation. Malgré la diminution du pourcentage des captures mondiales de poisson
transformé en farine et en huile de poisson, la production de ces deux produits (en poids produit) issue de
poissons entiers devrait augmenter, respectivement de 5.6 % et 9.2 % d’ici 2029 par rapport à la période
de référence. Cette évolution s’explique par le prix relativement élevé de la farine et de l’huile de poisson,
conjugué à la hausse anticipée des captures. Le pourcentage de farine et d’huile de poisson produit à
partir de résidus de poisson va augmenter. En 2029, la quantité de farine de poisson fabriquée avec des
résidus de poisson devrait représenter 28 % de la production totale de farine de poisson, en hausse par
rapport aux 24 % de la période de référence (Graphique 8.4). Du côté de l’huile de poisson, ce
pourcentage devrait atteindre 45 % de la production totale en 2029, contre 41 % durant la période de
référence.
25
20
15
10
0
1999 2004 2009 2014 2019 2024 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Statlink 2 https://doi.org/10.1787/888934142748
8.5. Consommation
D’après les prévisions, 90 % de la production de poisson servira à la consommation humaine d’ici 2029.
Au niveau mondial, la quantité de poisson utilisée pour la consommation humaine devrait augmenter de
16.3 %, soit 25 Mt, pour atteindre 180 Mt en 2029. La hausse concernera tous les continents, mais à des
degrés variables en fonction des niveaux de consommation de départ ainsi que des taux de croissance
démographique. Du point de vue de l’offre totale de poisson destiné à l’alimentation humaine, le taux de
croissance sera compris entre +25.4 % en Afrique et +5.8 % en Europe, où les niveaux de consommation
par habitant sont déjà élevés et proches de la saturation. Avec +17.3 %, l’Asie n’affiche pas la plus forte
hausse mais, étant de loin le continent le plus consommateur de poisson, il représentera 75 % de la
quantité supplémentaire de poisson consommée en 2029. À elle seule, la Chine absorbera 40 % du
volume supplémentaire. Cette augmentation sera rendue possible par des revenus en hausse, une
population urbaine de plus en plus nombreuse, et une diversification des types de poisson et de formes
de produits proposés aux consommateurs chinois via la production nationale et les importations. La part
des poissons issus de l’aquaculture dans la consommation totale de poisson utilisé pour l’alimentation
humaine continuera d'augmenter chaque année. En 2029, l’aquaculture devrait représenter 58 % de l’offre
de poisson destiné à consommation humaine, une part en hausse par rapport aux 53 % de 2017-19
(Graphique 8.5).
Graphique 8.5. Part de l’aquaculture et de la pêche dans l’offre totale de poisson destiné
à la consommation humaine – 2017-19 et 2029
Aquaculture Pêche pour consommation humaine
%
70
60
50
40
30
20
10
0
2017-19 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142767
La consommation apparente de poisson par habitant devrait s'élever en 2029 à 21.4 kg en équivalent
poids vif, soit un gain de 4.7 % par rapport aux 20.4 kg de 2017-2019 (Graphique 8.6). L’augmentation
sera moindre que celle observée lors des décennies précédentes. Globalement, la consommation
apparente de poisson par habitant devrait progresser de 0.5 % par an pendant la période de projection,
contre 1.3 % au cours de la dernière décennie. La situation sera toutefois variable d'un pays à l’autre et à
l’intérieur d’un même territoire national sur le plan de la quantité et des formes des produits, pour des
raisons d’ordre géographique, économique ou culturel. La consommation de poisson par habitant devrait
augmenter sur tous les continents, hormis en Afrique. Cette exception africaine tient au fait que la
croissance de la production halieutique et aquacole ainsi que des importations de poisson frais et
transformé ne sera pas assez rapide pour compenser l’explosion démographique. En Afrique, la
consommation de poisson par habitant devrait redescendre à 9.9 kg (équivalent poids vif) en 2029, après
un niveau record de 10.6 kg en 2014 et de 10.2 kg durant la période de référence. Le déclin sera encore
plus significatif en Afrique subsaharienne, et particulièrement préoccupant dans la mesure où la région
présente le taux de malnutrition le plus élevé du monde, et où le poisson constitue une source majeure de
protéines et d’éléments nutritifs dans de nombreux régimes alimentaires africains. Le poisson contribue
en moyenne à 23 % des apports en protéines animales en Afrique subsaharienne, alors que la moyenne
mondiale s’établit à 17 %.
kg/personne/an
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Chine Océanie Amérique du Nord Europe Asie excl. Chine Amérique latine Afrique Monde
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142786
Sur les 20 Mt de poisson à usage non alimentaire, la majorité (83 %) devrait être consommée sous forme
de farine et d’huile de poisson. Le reste ira à d'autres utilisations non alimentaires, telles que l’aquariophilie,
la reproduction, l’alevinage, la pêche de loisir (amorces), la production pharmaceutique, ou l’alimentation
directe d’animaux d’élevage. En raison de leurs prix élevés et d’importants efforts d'innovation, la farine et
l’huile de poisson continueront d’être employées en quantités plus limitées pour l’alimentation des poissons
d'élevage et de plus en plus souvent comme ingrédients stratégiques pour stimuler la croissance des
poissons à des stades précis de leur développement. On estime qu’en 2029, 83 % de la farine de poisson
et 66 % de l’huile de poisson serviront à nourrir des poissons d’élevage. La Chine restera le premier pays
consommateur de farine de poisson, sa part en 2029 étant estimée à 35 % du total. S’agissant de la
consommation d’huile de poisson, l’Union européenne conservera la première place avec 16 % du total,
dont environ un quart utilisé dans l’aquaculture et trois quarts à d’autres usages, y compris l’alimentation
humaine directe.
8.6. Échanges
Après s’être tassé en 2019, le commerce mondial de poisson frais et transformé devrait repartir à la hausse
ces dix prochaines années, avec moins de vigueur toutefois que lors de la dernière décennie. Il devrait
bénéficier de plusieurs facteurs favorables : une demande soutenue, une production de poisson en
hausse, une amélioration de la logistique, et la mondialisation des systèmes alimentaires. La progression
des échanges sera toutefois limitée par le ralentissement de la croissance de la production de poisson.
En 2029, le pourcentage de la production échangé devrait avoisiner les 36 % (32 % sans les échanges
intra-UE). Les exportations mondiales de poisson pour la consommation humaine devraient atteindre
47 Mt (équivalent poids vif) en 2029, soit 4 Mt (équivalent poids vif) supplémentaires en termes absolus
par rapport à la période de référence. En pourcentage, cela correspond à une croissance de 9.4 % sur les
dix ans à venir, divisée par plus de deux par rapport à celle de la décennie précédente (23.0 %).
L’essentiel de la croissance des exportations de poisson destiné à la consommation humaine devrait venir
des pays d’Asie, qui représenteront environ 67 % des exportations supplémentaires en 2029
(Graphique 8.7). Les pays asiatiques, premiers producteurs, devraient rester aussi les principaux
exportateurs. Leur part dans les exportations mondiales pour la consommation humaine devrait
augmenter, passant de 48 % à 50 % grâce au développement de leur production aquacole. La Chine
conservera sa place de premier exportateur de poisson pour la consommation humaine, mais sa part
devrait reculer légèrement (18 % en 2029, contre 19 % durant la période de référence) du fait du
ralentissement de la croissance de la production chinoise – un pourcentage plus important de la production
nationale étant utilisé pour satisfaire la demande nationale – et d’une forte hausse de la production et des
exportations d'autres grands pays exportateurs comme le Viet Nam et la Fédération de Russie. D'après
les prévisions, ces deux pays verront leurs exportations progresser de 36 % et 34 %, respectivement,
pendant la période considérée. Leur part des exportations mondiales de poisson pour la consommation
humaine se hissera de ce fait à 9 % et 7 % respectivement en 2029. À partir de 2025, la Fédération de
Russie devrait occuper la troisième place mondiale pour les exportations de poisson destiné à
l’alimentation humaine, en volume, détenue auparavant par la Norvège. Cette hausse des exportations
russes aura pour origine l’augmentation de la production et des importations de poisson frais et transformé
(+13 % et +51 %, respectivement, en 2029 par rapport à la période de référence), d’une part, et le déclin
démographique de la Fédération de Russie, d’autre part.
Mt
25
20
15
10
0
Chine Viet Nam Russie Norvège Union européenne Autres
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
Statlinks 2 https://doi.org/10.1787/888934142805
L’Union européenne, les États-Unis, la Chine et le Japon resteront en tête des importateurs de poisson
destiné à la consommation humaine, avec respectivement 19 %, 12 %, 10 % et 7 % des importations
mondiales en 2029 (Graphique 8.8). Les importations de l’Union européenne, des États-Unis et de la
Chine devraient augmenter au cours de la prochaine décennie (+4.9 %, +3.9 % et +5.6 %,
respectivement), mais à un rythme plus modéré que ces dix dernières années. Au Japon, le recul des
importations devrait s'accélérer (-9.2 %) du fait de la tendance des plus jeunes générations à préférer la
viande au poisson, s'ajoutant à la baisse accélérée de la démographie. Aux États-Unis et dans l’Union
européenne, on anticipe un ralentissement de la croissance des importations lié à des niveaux de
consommation de produits animaux proches de la saturation. Les importations de la Chine devraient
reculer de 0.4 % par an au cours de la prochaine décennie, alors qu’elles avaient progressé de 4.3 % par
an durant la précédente. Ce coup de frein traduit aussi la mise en œuvre de la nouvelle politique chinoise,
axée sur une augmentation de la production des poissons d’élevage destinés à la consommation
intérieure, qui devaient auparavant être importés. Il a aussi à voir avec une croissance plus modérée de
la population et du revenu par rapport à la décennie passée. Parmi les grands importateurs, la Fédération
de Russie fait partie des quelques pays où les importations devraient progresser plus vite dans les dix ans
à venir que ces dix dernières années (+51 % contre -42 %). Le niveau des importations russes a été
particulièrement faible entre 2014 et 2019 en raison des sanctions économiques liées au conflit en
Ukraine ; au cours de la prochaine décennie, il est attendu un changement des routes et partenaires
commerciaux. On anticipe également un bond des importations africaines (+39 %). L’Afrique devrait
devenir de plus en plus dépendante des importations de poisson destiné à la consommation humaine,
celles-ci devant augmenter plus rapidement que la production continentale. D'après les projections, la part
des importations dans l’offre de poisson destiné à l’alimentation humaine atteindra 40 % en 2029, contre
36 % durant la période de référence.
2017-19 2029
Mt
25
20
15
10
0
Union européenne États-Unis Chine Japon Thaïlande Autres
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142824
Les exportations de farine de poisson devraient afficher une hausse de 8.4 % d’ici 2029, pour atteindre
3.4 Mt en poids produit. Le Pérou conservera sa place de premier exportateur de farine de poisson mais
devrait perdre un peu de terrain puisqu’on estime que sa part du total des exportations passera de 34 %
à 31 % durant la période de projection. La Chine demeurera le principal pays importateur de farine de
poisson, avec 44 % des importations mondiales en 2029. Au niveau mondial, la production aquacole
progressant plus vite que la production de farine de poisson, une plus grande quantité de tourteaux
d’oléagineux est utilisée dans les rations alimentaires des poissons d’élevage. Cette quantité devrait
augmenter de près de 35 % en 2029 par rapport à la période de référence. En ce qui concerne l’huile de
poisson, on devrait voir un renchérissement de 19 % des exportations au cours des dix prochaines années,
faisant écho à l'évolution de la production. Les principaux importateurs d’huile de poisson en 2029 seront
l’Union européenne et la Norvège, qui compteront chacune pour près de 25 % des importations mondiales
de ce produit. L’huile de poisson est utilisée principalement dans le secteur du saumon et comme
complément alimentaire.
Les projections des présentes Perspectives ont été établies pour des conditions macroéconomiques et
climatiques stables pendant la période considérée, et posent certaines hypothèses concernant l’impact de
la politique chinoise sur la production de poisson. Les résultats pourraient être différents en cas de
perturbation grave d’une ou plusieurs de ces variables, ou de crise imprévue d’un autre ordre. Cette section
examine certaines incertitudes susceptibles d’intervenir pendant la période de projection.
Les politiques commerciales influencent de manière importante la dynamique des échanges et les routes
commerciales dans le secteur du poisson. L’entrée en vigueur de nouveaux accords commerciaux au
cours de la période de projection pourrait donc modifier considérablement les échanges sur les marchés
du poisson. Si les accords multilatéraux se révèlent difficiles à ratifier, la possibilité que des accords
bilatéraux soient conclus pendant la période de projection ne peut pas être écartée. Des décisions
inattendues en matière de politique commerciale pourraient également compromettre la justesse des
projections. À titre d’exemple, le différend commercial opposant la Chine et les États-Unis s’est traduit
notamment par l’instauration dans ces deux pays de droits de douane sur le poisson frais et transformé
en provenance de l’autre pays, entraînant une chute des volumes échangés entre les deux puissances
mais aussi une concurrence plus vive sur les autres marchés d’exportation tels que l’Union européenne.
L’embargo russe sur les importations de denrées alimentaires en provenance des États-Unis, de
l’Australie, de la Norvège, du Canada et de l’Union européenne, imposé en réaction aux sanctions
économiques occidentales, a également conduit à une diminution importante des importations de poisson
et à une hausse des prix à la consommation.
Les politiques intérieures dans le secteur de la pêche ont aussi des répercussions sur la production de
poisson. C'est en particulier le cas en Chine, premier producteur et exportateur de poisson, dont le plan
quinquennal en cours met l’accent sur le développement durable et la modernisation du secteur. Certains
points d’interrogation demeurent toutefois concernant les effets précis de cette nouvelle politique sur les
volumes de production et d’échanges, or une croissance de la production plus lente ou plus rapide que
prévue pourrait avoir des conséquences sensibles sur les quantités de poisson frais et transformé
produites, échangées et consommées dans le monde.
Plus généralement, les mesures de soutien gouvernemental sous la forme de subventions directes,
d’exonérations fiscales ou de financement de services bénéficiant au secteur de la pêche tendent aussi à
encourager la production. La fiabilité des projections pourrait donc se ressentir d’une évolution future des
mesures de soutien, par exemple à la suite d’un accord conclu sous l’égide de l’Organisation mondiale du
commerce sur la suppression des subventions encourageant la pêche non durable.
D'après les projections, la croissance de la production de poisson viendra principalement de l’aquaculture.
Les principaux moteurs de croissance devraient être l’intensification de la production, l’expansion dans de
nouveaux espaces, et l’innovation technologique dans les exploitations terrestres et marines. Mais de
nombreux facteurs pourraient limiter cette croissance, à savoir, entre autres, la diminution des ressources
compte dans la modélisation réalisée pour ces Perspectives, hormis l’influence des épisodes El Niño, qui
sont explicitement intégrés au modèle (en 2021 et 2026) sur la base des épisodes passés.
Notes
1 Dans le présent chapitre et dans cette publication, le terme « poisson » englobe les poissons, les crustacés, les
mollusques et autres animaux aquatiques, mais ne comprend ni les mammifères et plantes aquatiques, ni les
crocodiles, caïmans et alligators. Les quantités sont exprimées en équivalent poids vif, hormis celles concernant la
farine et l’huile de poisson.
2 Indice calculé en valeur nominale et englobant le poisson frais et transformé.
3 La consommation apparente correspond à la quantité de produits d’alimentation humaine disponible pour la
consommation, un chiffre qui n’est pas égal à la consommation moyenne de produits comestibles. La consommation
apparente est calculée en appliquant la formule suivante : production + importations – exportations – usages non
alimentaires, +/- variation des stocks, chaque élément étant exprimé en équivalent poids vif.
4FAO, FIDA, UNICEF, PAM et OMS (2018), L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, 2018.
Renforcer la résilience face aux changements climatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition, FAO Publications,
Rome. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.
5 Il est important de noter qu’un ralentissement de la croissance ne signifie pas que la production diminue. Exprimés
en pourcentages, les taux de croissance sont généralement plus élevés lorsque les niveaux de départ sont bas, et ils
diminuent à mesure que ces niveaux progressent.
6 Les années 2021 et 2026 dans le modèle utilisé pour la pêche.
7 Barange, M., et al. (eds.) (2018), « Impacts of Climate Change on fisheries and Aquaculture: Synthesis of Current
Knowledge, Adaptation and Mitigation Options », FAO Document technique sur les pêches 627
http://www.fao.org/3/I9705EN/i9705en.pdf.
9. Biocarburants
En 2019, la production mondiale de biocarburants a augmenté dans l’ensemble des grandes régions
productrices, mais à un rythme plus faible que lors de la décennie précédente et les prix de l’éthanol et du
biodiesel ont baissé sous le poids de l’offre. Les marges de production du biodiesel et de l’éthanol ont
cependant reculé en raison de la progression des prix des huiles végétales et du sucre respectivement.
Les mesures de politique publique ont par ailleurs largement influencé la tarification des biocarburants
compte tenu des subventions, des taxes et des prescriptions dont ils font l’objet.
La demande de biocarburants a été soutenue par diverses mesures, dont les obligations d’incorporation,
les taxes préférentielles et les subventions, ainsi que par l’augmentation de la demande mondiale de
carburants. Dans certains pays, l’augmentation des quantités prescrites ainsi que des systèmes de
taxation ou de subvention différentielles ont favorisé la demande de biocarburants et pesé sur l’évolution
des prix.
La consommation mondiale de biocarburants devrait continuer de croître, dans les pays en développement
essentiellement, en grande partie sous l’effet du rehaussement des objectifs d’incorporation. Dans les
pays développés, l’expansion des biocarburants sera limitée compte tenu d’une baisse de la demande
totale de combustibles et de la réduction des mesures d’incitation. Les prix mondiaux des biocarburants
sont étroitement liés à l’évolution des prix des matières premières (dont la plupart baissent en termes
réels), des cours du pétrole brut (constants en termes réels) et des coûts de distribution, ainsi qu’aux
mesures relatives aux biocarburants. Au cours de la période de projection, les prix internationaux des
biocarburants devraient progresser en valeur nominale mais rester globalement stables en valeur réelle.
Dans l’avenir, l’évolution des marchés des biocarburants restera fortement tributaire des mesures de
soutien nationales ainsi que de la demande de carburant. Dans son rapport World Energy Outlook
(Perspectives mondiales de l’énergie), sur lequel reposent les projections des présentes Perspectives,
l’AIE annonce une diminution de la demande totale de carburant dans l’Union européenne et aux États-
Unis, ce qui donne à penser que la croissance de la consommation de biocarburants sera limitée
(Graphique 9.1). Dans l’Union européenne, la Directive révisée sur les énergies renouvelables (DER) II
classe le biodiesel à base d’huile de palme dans la catégorie des biocarburants à risque élevé de
changement indirect d’affectation des sols (CIAS). La consommation de biodiesel devrait donc baisser au
sein de l’Union européenne. Aux États-Unis, la demande de biocarburants devrait être entretenue par la
Norme sur les carburants renouvelables (Renewable Fuel Standard – RFS). Cependant, le taux maximal
d’incorporation de 10 % devrait freiner l’augmentation de la consommation intérieure d’éthanol au cours
de la période de projection.
Au Brésil, on prévoit une hausse de la consommation totale de carburant. Cette augmentation, à laquelle
s’ajoute le programme RenovaBio – dont l’objectif est de réduire les émissions liées aux carburants de
10 % à l’horizon 2028 – devrait déboucher sur une hausse de la consommation d’éthanol et de biodiesel
au cours de la période de projection. La consommation de biodiesel devrait s’accroître au même rythme
que celle du diesel, tandis que la part de l’éthanol dans la consommation d’essence devrait légèrement
augmenter. D’après les projections, 39 milliards de litres d’éthanol seront consommés en 2029.
En 2017, la République populaire de Chine (ci-après la « Chine ») a annoncé une nouvelle obligation
concernant l’E10 applicable dans l’ensemble du pays à l’horizon 2020 pour éliminer ses stocks
excédentaires de maïs de fin de campagne. Cette diminution des stocks de maïs a fait disparaître la
principale incitation à intensifier l'utilisation de l'éthanol. Les présentes Perspectives estiment donc que le
taux d’incorporation plus faible de 2 % sera maintenu jusqu’en 2029. La consommation chinoise d’éthanol
90 60
70 Union
européene 35 Argentine
50 Thaïlande États-Unis
Indonésie
30 10
Chine
10 Brésil Brésil Thaïlande
-15
Inde
-10
États-Unis Union européene
-30 -40
-30 0 30 60 90 120 -40 -15 10 35 60 85
Variation de la demande d'essence (%) Variation de la demande de diesel (%)
Note: Les parts calculées pour la demande sont exprimées en volume. La taille de chaque bulle correspond au volume de consommation du
biocarburant considéré en 2019.
Source: OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142843
Comme les mesures prises dans de nombreux pays pour soutenir les biocarburants tendent à soutenir le
marché national, le volume des échanges internationaux est relativement faible. Au cours de la prochaine
décennie, les échanges mondiaux de biodiesel et d’éthanol en pourcentage de la production totale
devraient décroître. Les échanges de biodiesel devraient s’effondrer compte tenu du recul de la demande
de biodiesel à base d’huile de palme dans l’Union européenne ; les échanges d’éthanol devraient quant à
eux baisser modérément. Les exportations de biodiesel augmenteront sans doute légèrement en
Argentine, tandis qu’elles devraient chuter en Indonésie sous l’effet d’une forte demande intérieure.
Les principaux risques et incertitudes qui pèsent sur l’avenir du secteur des biocarburants sont liés au
contexte dans lequel s’inscrit l’action des pouvoirs publics. Les présentes Perspectives partent du principe
que les autorités indonésiennes mettront en œuvre le taux d’incorporation de 30 % (B30) dans l’ensemble
du pays comme prévu, mais la réalisation de l’objectif sous-jacent, qui est de faire augmenter la demande
de biocarburants, reposera en grande partie sur la relation entre les prix intérieurs et internationaux de
l’huile de palme. La hausse des coûts de production, induite par le coût supérieur de l’huile de palme et la
durabilité des moteurs, pourrait mettre à mal cet objectif.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
222
D’après les présentes Perspectives, la plupart des biocarburants seront produits à partir de matières
premières agricoles. Aucun essor des biocarburants avancés n’est attendu avant le milieu de la période
de projection. Le pétrole brut, dont on estime que les cours augmenteront modérément au cours de la
période de projection, présente une trajectoire de prix incertaine. Bien que les pays devraient progresser
dans la mise en œuvre de nouvelles technologies afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre,
des incertitudes entourent les subventions et crédits d’impôt étant donné qu’ils s’appliquent aux marchés
de l’énergie et des produits agricoles. Les nouvelles technologies auront aussi des conséquences pour un
autre facteur de la demande future de biocarburants, à savoir le développement des véhicules électriques.
En fonction de l’adoption de cette technologie et des mesures qui la soutiendront, les véhicules électriques
pourraient également contribuer à faire baisser la consommation de biocarburants au cours de la période
de projection.
9.3. Prix
Compte tenu de l’évolution des marchés des huiles végétales, les prix nominaux du biodiesel devraient
grimper plus lentement (1.5 % par an) que ceux de l’éthanol (2.5 %). En valeur réelle, les prix du biodiesel
devraient diminuer après 2023 et ceux de l’éthanol repartir à la baisse après 2026. Cette évolution des
prix nominaux tient surtout au fait que les prix de l’éthanol n’ont jamais été aussi bas qu’à l’heure actuelle
et que la remontée attendue pour les premières années de la période de projection partira de ce niveau
très faible. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que les mesures reposant sur des avantages fiscaux ou
le soutien des prix créent souvent un décalage entre les prix internationaux et domestiques des
biocarburants.
Graphique 9.2. Évolution des prix des biocarburants et des matières premières qui les composent
Évolution des prix exprimés en terme nominal (gauche) et réel (droite)
Ethanol Biodiesel Matière première pour le biodiesel Matière première pour l'éthanol
USD/hl
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2009
2014
2019
2024
2029
2009
2014
2019
2024
2029
Note : éthanol : prix de gros, États-Unis, Omaha ; biodiesel : prix à la production en Allemagne net de droits de douanes et de taxes sur l’énergie.
Les prix réels sont calculés sur la base du déflateur du PIB des États-Unis. Pour établir les prix des matières premières du biodiesel, on s'est
fondé sur les cours mondiaux des huiles végétales et, pour ceux de l'éthanol, sur une moyenne pondérée des prix du sucre brut et du maïs.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142862
Note : Les données se réfèrent à la position des pays dans le classement de la production mondiale ; celles exprimées en pourcentage
correspondent à la part représentée par les pays dans la production totale au cours de la période de référence.
1. Le biodiesel inclut le diesel renouvelable (appelé aussi huile végétale hydro-traitée HVH) dans les données de ces Perspectives, bien que
les deux soient des produits différents.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
D’après les projections, la production mondiale d’éthanol poursuivra sa croissance pour s’élever à
140 milliards de litres en 2029, quand celle de biodiesel atteindra à peine 46 milliards de litres,
principalement du fait de la hausse imposée aux États-Unis au cours des premières années de la période
de projection. Les matières premières utilisées pour la fabrication des biocarburants varient selon les pays.
Les matières premières traditionnelles domineront toujours, même si de nombreux pays sont de plus en
plus sensibles à la viabilité écologique du secteur (Graphique 9.3).
Période de Référence Traditionnels Période de Référence Avancés 2029 Traditionnels 2029 Avancés
PJ
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
États-Unis Union Brésil Chine Indonésie Autres
européenne
Note : Les produits de base traditionnels désignent ici les cultures vivrières et fourragères employées dans la fabrication des biocarburants.
Valeurs en pétajoules = 1015 joules.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142881
L’éthanol continuera d’être essentiellement produit à partir de maïs et de canne à sucre. Sa fabrication
absorbera respectivement 25 % et 14 % de la production mondiale de canne à sucre et de maïs d’ici à
2029. Les huiles végétales devraient rester des matières premières de choix dans la production de
biodiesel. Le biodiesel obtenu à partir d’huiles de friture usagées continuera d’occuper une place
importante dans l’Union européenne, au Canada et aux États-Unis.
Dans un seul pays, le Brésil, les biocarburants représentent plus de 10 % de la consommation d’énergie
dans le secteur des transports. Pourtant, l’action des pouvoirs publics à l’égard des biocarburants vise à
réduire la dépendance aux énergies fossiles dans de nombreux pays, particulièrement dans les économies
en développement. Cet objectif est loin d’être atteint.
États-Unis
s’élever à 11.2 % en 2029, car le débat en cours sur le déploiement des pompes à E15 ne s’est pas tenu
dans l’ensemble du pays.
La croissance de la production d’éthanol devrait se limiter à 0.5 % par an (Graphique 9.6). On estime que
le maïs constitue la principale matière première utilisée pour produire de l’éthanol, et qu’il sera à l’origine
de 98 % de la production en 2029. La capacité de production d’éthanol cellulosique devrait rester
constante au cours de la période de projection. Il n’y a pas lieu de tabler sur un vaste potentiel d’exportation
pour les États-Unis. Le pays restera le premier producteur mondial d’éthanol mais sa part dans la
production mondiale passera de 48 % à 45 %. La production américaine de biodiesel devrait décroître de
0.1 % par an (Graphique 9.6). La part du pays dans la production mondiale passera de 20 % à 18 %.
Union européenne
Depuis 2010, le soutien aux biocarburants au sein de l’Union européenne est régi par la Directive de
2009 sur les énergies renouvelables (DER), qui fixe à 10 % la proportion minimale que les énergies
renouvelables devront représenter dans la consommation finale d’énergie dans les transports à
l’horizon 2020. En juin 2018, il a été convenu de porter cet objectif à 14 % ; les plafonds nationaux
applicables aux biocarburants issus des cultures vivrières et fourragères sont fixés à un 1 point de
pourcentage au-dessus des niveaux de 2020 et ne peuvent excéder 7 %. Le nouveau cadre, adopté en
vertu de la Directive 2018/2001 (DER II) du 11 décembre 2018, sera mis en place à l’horizon 20303. En
vertu de la DER II, le biodiesel produit à partir d’huile de palme fait partie des biocarburants à risque élevé
de changement indirect d’affectation des sols (CIAS), ce qui devrait faire baisser sa consommation.
Le scénario de référence de l’AIE utilisé pour les besoins des présentes Perspectives prévoit une
diminution des parts du diesel et de l’essence dans la consommation totale d’énergie du secteur des
transports. Les carburants diesel reculent fortement ; la consommation d’éthanol devrait quant à elle
augmenter (+0.1 milliard de litres), tandis que celle de biodiesel devrait fléchir en valeur absolue
(-1.7 milliard de litres). Cette baisse touchera essentiellement le biodiesel à base d’huile de palme, compte
tenu des préoccupations de durabilité que la production de l’huile de palme suscite dans l’UE. Le biodiesel
issu d’autres huiles végétales en pâtira également, mais dans une moindre mesure, tandis que la
production de biodiesel à base d’huiles usagées ne devrait guère évoluer. Il y a donc tout lieu de penser
qu’en 2029, même si l’Union européenne occupe toujours le premier rang dans le classement mondial des
régions productrices de biodiesel, celle-ci ne représentera plus que 28 % de la production mondiale, contre
34 % actuellement.
D’après les projections, la consommation totale de biocarburants de l’UE aura baissé de 0.7 % par an d’ici
à 2029, mais la part des biocarburants avancés devrait s’élever à 24 %, contre 17 % à l’heure actuelle
(graphique 9.3).
Brésil
Le Brésil dispose d’un vaste parc de véhicules polycarburants fonctionnant indifféremment au bioéthanol
(mélange d’essence et d’éthanol anhydre) ou à l’E100 (éthanol hydraté). Les pouvoirs publics peuvent
faire varier le taux d’incorporation d’éthanol entre 18 % et 27 % en fonction du cours du sucre et de
l’éthanol brésiliens. Le pourcentage actuel requis pour l'éthanol est fixé par la loi à 27 %. À cela s’ajoute
un régime fiscal différencié, qui est plus favorable à l’éthanol hydraté qu’au bioéthanol dans les principaux
États du pays. S’agissant du biodiesel, les autorités devraient relever le taux d’incorporation de 11 % à
12 % durant la période de projection.
Le Brésil est le pays qui devrait contribuer le plus à la hausse mondiale de la consommation et de la
production d’éthanol annoncée dans les présentes Perspectives (Graphique 9.4), principalement en raison
de son programme RenovaBio4. Officiellement signé en janvier 2018, ce programme a pour objectif de
réduire l’intensité des émissions dans le secteur des transports, conformément à l’engagement pris par le
pays dans le cadre de la COP 21. Pour créer les incitations structurelles nécessaires à cet effet, RenovaBio
mettra en place un système d’échange de crédits fondé sur les émissions de carbone évitées semblable
à celui instauré en Californie dans le cadre de son programme en faveur des carburants à faible intensité
carbone. Il faudra probablement compter quelques années avant de voir la production changer, mais une
fois le changement amorcé, elle devrait monter en flèche. D’après les projections, la contribution du Brésil
à la croissance de la production et de la consommation mondiales se chiffrera à 39 milliards de litres
(+6 milliards de litres). On estime qu’en 2029, plus de la moitié de la production nationale d’éthanol servira
à faire rouler les véhicules polycarburants avec un carburant à forte teneur en éthanol, les véhicules de ce
type qui circuleront dans le pays devraient donc se multiplier.
Contrairement aux États-Unis et à l’Union européenne, le Brésil devrait voir sa consommation totale de
diesel et d’essence croître au cours de la prochaine décennie (Graphique 9.4), ce qui soutiendrait le
potentiel de croissance des mélanges avec les deux types de carburants renouvelables. C’est pourquoi
les présentes Perspectives prévoient une progression du marché de l’éthanol en volume, mais aussi une
hausse de la consommation de biodiesel.
0
2001 2006 2011 2016 2021 2026
Note : Les chiffres sur fond bleu correspondent à des réductions dans le graphique de droite.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142900
Chine
En 2017, la Chine a présenté de nouvelles prescriptions nationales concernant l’E10, avec pour objectif
d’éliminer ses stocks excédentaires de maïs. En 2018, les autorités ont déclaré vouloir élargir ce
programme de 11 à 26 provinces5 d’ici 2020. Étant donné la baisse des stocks, qui est observée depuis
2017, la principale incitation à consommer davantage d’éthanol disparaît peu à peu. Les présentes
Perspectives estiment que le taux d’incorporation de 2 % sera maintenu jusqu’en 2029. La consommation
d’éthanol chinoise progressera parallèlement à l’augmentation de la consommation totale de carburant, à
un rythme toutefois inférieur à ce qui a été observé au cours de la décennie précédente. Si l’on considère
que la demande d’éthanol correspondante sera essentiellement satisfaite par la production intérieure, cela
signifie que le pays produira 2 milliards de litres supplémentaires. Le biodiesel chinois restera davantage
produit à partir d’huiles de cuisson, dont le potentiel de croissance est limité.
mrd L Production d'éthanol-carburant (axe de gauche) Maïs, stock de fin de période (axe de droite) Mt
3.5 250
Production réglementée d'éthanol Extension du programme E10 2020 à
à base alimentaire et matière Mise en œuvre à l'échelle 26 provinces
3 Utilisation d'essence première diversifiée à partir de nationale du programme
à base d'éthanol ressources non alimentaires E10 2020 200
2.5 débutée dans deux
provinces
150
2 Début du
programme E10
1.5 dans quatre
provinces 100
1
50
0.5
0 0
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
Source : Base de données du Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS) (2019). http://www.amis-outlook.org/. Ministère de
l’Agriculture des États-Unis, Foreign Agricultural Service (USDA-FAS) (2019) China – Peoples Republic of Biofuels Annual.
https://apps.fas.usda.gov/newgainapi/api/report/downloadreportbyfilename?filename=Biofuels%20Annual_Beijing_China%20-
%20Peoples%20Republic%20of_8-9-2019.pdf (en anglais uniquement).
Il est devenu essentiel pour le gouvernement de supprimer ces excédents de stocks, ce qui l’a conduit
à mettre en œuvre le programme d’utilisation de l’E10 en 2017. En août 2018, les autorités ont annoncé
son élargissement de 11 à 26 provinces à l’horizon 2020, en partant du postulat que la consommation
d’éthanol augmenterait pour s’établir à 13.6 milliards de litres la même année. En 2018, la production
d’éthanol dépendait à 65.1 % du maïs, à 26.6 % du manioc et à 9.3 % du blé1.
En Chine, la consommation de pétrole dans le secteur des transports a cependant enregistré une
croissance régulière, causant de graves problèmes de pollution atmosphérique. Par exemple, les rejets
de particules PM2.52 sont très importants à Pékin et dans les autres zones urbaines. Le programme
E10 vise à atténuer cette pollution, mais son application impliquerait de produire des quantités
considérables de maïs, de manioc, de blé et/ou de canne à sucre supplémentaires. Il convient par
ailleurs de souligner que le gouvernement chinois a soutenu activement la mise en œuvre des
prescriptions relatives aux véhicules à énergie nouvelle (VEN) 3, qui imposent à l’industrie automobile
de produire au moins 10 % de VEN en 2019. Cette obligation sera portée à 12 % en 2020. Plusieurs
autres mesures incitatives visent à encourager l’utilisation de batteries rechargeables et les pouvoirs
publics délivrent des plaques minéralogiques spéciales aux propriétaires de VEN. Ces progrès ont fait
de la Chine la première utilisatrice de véhicules électriques au monde. En 2018, la part de marché des
véhicules électriques a progressé de 4.5 % dans le pays, dépassant les résultats observés aux États-
Unis et au Japon ; la Chine détenait 45 % des stocks mondiaux. Le gouvernement s’est donné pour
objectif qu’en 2030, le parc automobile chinois serait constitué de 40 à 50 % de VEN.
En attendant, l’État continue à promouvoir l’utilisation de l’éthanol en tant que carburant. Au début des
années 2000, ce positionnement était principalement motivé par les questions de la sécurité
énergétique et de la pollution atmosphérique. La production d’éthanol destiné à être mélangé aux
carburants et les stocks de maïs en fin de campagne présentaient un coefficient de corrélation positif
(0.8209 entre 2006 et 2015), ce qui a conduit à rendre le programme de biocarburants du pays
dépendant de ces stocks. D’après des données issues du Système d’information sur les marchés
agricoles (AMIS), le niveau des stocks de maïs en fin de campagne tend à baisser depuis
2018 (Graphique 9.5), faisant ainsi disparaître peu à peu l’incitation à consommer davantage d’éthanol
dans l’ensemble du pays. On peut donc supposer que le taux d’incorporation ne variera pas par rapport
à son niveau actuel (2.1 % en 2018), et que les stocks de maïs en fin de campagne vont s’amenuiser
à court terme. Rien ne permet non plus d’affirmer avec certitude que le gouvernement sera en mesure
d’atteindre son objectif relatif aux VEN d’ici à 2030, qui dépendra de la R-D et des mesures prises pour
promouvoir leur utilisation.
Notes : 1. US Department of Agriculture, Foreign Agricultural Service (USDA-FAS) (2019) China – People’s Republic of Biofuels Annual.
https://apps.fas.usda.gov/newgainapi/api/report/downloadreportbyfilename?filename=Biofuels%20Annual_Beijing_China%20-
%20Peoples%20Republic%20of_8-9-2019.pdf.
2. Les particules PM2.5 sont des polluants atmosphériques présentant un diamètre inférieur ou égal à 2.5 micromètres, qui sont capables
de s’infiltrer même dans les voies aériennes les plus petites. Ces particules proviennent généralement d’activités nécessitant la combustion
d’énergies fossiles, telles que le trafic routier, la fonderie et le traitement des métaux.
3. Les VEN comprennent les véhicules électriques, les véhicules hybrides rechargeables (VHR) et les véhicules à pile à combustible (PAC).
Indonésie
En misant sur le B30, (biodiesel présentant un taux d’incorporation de 30 %), l’Indonésie espère
s’affranchir de ses importations de combustibles fossiles. Ces dernières années, la production de biodiesel
gagne du terrain sous l’effet du programme national de soutien au biodiesel, financé par un fonds pour
l’huile de palme brute. La production indonésienne de biodiesel devrait rester stable, autour de 7 milliards
de litres à l’horizon 2029. La mesure de soutien aux producteurs de biodiesel repose sur les prix
internationaux et plus particulièrement sur l’écart entre les prix intérieurs et les prix internationaux de l’huile
de palme, qui définit le montant des taxes à collecter. Le taux d’incorporation devrait demeurer autour de
30 % durant la période de projection et la consommation intérieure de biodiesel pourrait grimper pour
atteindre 7 milliards de litres. Les exportations devraient quant à elle baisser considérablement du fait de
la réglementation européenne, qui favorise les importations de biodiesel produit à partir d’huile de soja.
Argentine
En Argentine, les taux d’incorporation obligatoire sont de 10 % pour le biodiesel et de 12 % pour l’éthanol.
Il est actuellement envisagé de relever l’obligation d’incorporation de biodiesel, notamment en raison de
la mise en place, sur les deux plus grands marchés d’exportation, à savoir les États-Unis et l’Union
européenne, de droits antidumping sur les importations en provenance d’Argentine. Les exonérations
fiscales devraient continuer à accélérer le développement du secteur argentin du biodiesel, qui exporte
plus de la moitié de sa production. Cela dit, les barrières commerciales érigées par les États-Unis à
l’encontre du biodiesel argentin vont probablement limiter la demande extérieure. La production et les
exportations devraient progresser de 2 % et 2.9 %, respectivement.
4
40
3.07
3
30
2 1.11
20
1
10 0.72
0
0
2001 2005 2009 2013 2017 2021 2025 2029
Note : Les chiffres sur fond bleu correspondent à des réductions dans le graphique de droite.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142919
Inde
La politique nationale sur les biocarburants (National Policy on Biofuels) est entrée en vigueur en mai 2018.
L’objectif principal est d’atteindre un taux d’incorporation de 20 % pour l’éthanol et de 5 % pour le biodiesel,
bien supérieur aux taux actuels de respectivement 1.4 % et 0.1 %. Au cours de la période de projection,
le principal obstacle à la croissance de la production de biocarburants devrait venir de la disponibilité des
matières premières. On estime que l’Inde ne produira pas suffisamment de mélasse pour faire face à la
hausse de la demande du secteur des biocarburants. Il est certes autorisé, désormais, d’utiliser les
céréales non comestibles pour produire de l’éthanol, mais la diminution attendue du rapport
stocks/consommation de céréales fourragères (maïs et autres céréales secondaires) laisse augurer un
resserrement des marchés, de sorte qu’aucune augmentation de la production d’éthanol fabriqué à base
de céréales n’est attendue. Un accès limité aux matières premières, une capacité de production restreinte
et l’absence d’infrastructures de distribution adéquates sont autant d’obstacles à la production de
biocarburants en Inde.
Thaïlande
La production thaïlandaise de manioc est principalement destinée aux marchés extérieurs qui offrent des
prix plus élevés que les producteurs locaux de biocarburants. Les problèmes de disponibilité des produits
de base (mélasse, manioc et huile de palme) font obstacle à la production d’éthanol. L’État va peu à peu
réduire les subventions accordées à l’éthanol et au biodiesel jusqu’en 2022, et entrevoit une réduction des
objectifs à l’horizon 2036. En conséquence, l’offre intérieure disponible dans le secteur des biocarburants
restera limitée tout au long de la période de projection. La canne à sucre pourrait constituer une solution
de rechange, mais peu de moyens sont investis pour développer les distilleries et aucune mesure n’est
envisagée pour y remédier. L’offre intérieure de matières premières à destination des producteurs de
biocarburants demeurera limitée au cours de la période de projection.
Canada
Au Canada, la consommation de biocarburants est encouragée par la Norme sur les combustibles propres
(NCP) et les obligations d’incorporation décrétées à l’échelle provinciale. L’objectif de la norme,
actuellement à l’examen, est de réduire les émissions de gaz à effet de serre imputables à la
consommation de carburants et combustibles avec la mise en place d’un système d’échange de crédits
d’émissions de carbone évitées. D’après les projections, le ratio d’éthanol dans l’essence devrait croître
de 7 % d’ici à 2029, tandis que la consommation de biodiesel devrait rester stable.
Colombie
La demande d’éthanol devrait augmenter au cours de la période de projection. Étant donné que le taux de
croissance prévu de la demande d’éthanol est inférieur à celui de la demande de combustibles fossiles, le
taux d’incorporation devrait reculer légèrement. Selon les présentes Perspectives, les quantités prescrites
d’E10 sont d’ores et déjà atteintes. La canne à sucre est la principale matière première utilisée et, en
principe, le restera tout au long de la période de projection. Compte tenu de l’évolution passée, l’éthanol
est appelé à devenir une source de revenu de plus en plus importante pour le secteur de la canne à sucre.
On estime qu’en 2029, environ 22 % de la canne à sucre produite en Colombie servira à fabriquer de
l’éthanol. La demande de biodiesel devrait croître à la marge de 1.8 % par an au cours de la période de
projection pour atteindre 0.7 % milliard de litres en 2029.
9.4. Échanges
D’après les projections, la part de la production totale d’éthanol échangée à l’international restera faible et
devrait même tomber à 7 % en 2029, contre 9 % pour la période de référence. Les États-Unis devraient
conserver leur statut d’exportateur net d’éthanol à base de maïs. Cela dit, les exportations d’éthanol par
les États-Unis devraient reculer au cours de la période de projection sous l’effet conjugué de l’essor de la
demande intérieure et du faible niveau de production. Les exportations brésiliennes d’éthanol ne devraient
pas augmenter durant la période considérée car le secteur national de l’éthanol s’attachera surtout à
répondre à une demande intérieure soutenue.
Les exportations de biodiesel argentin devraient progresser tandis que celles en provenance d’Indonésie
devraient reculer sous l’effet d’une forte demande intérieure. L’Argentine devrait conserver sa position de
premier pays exportateur de biodiesel, suivie par l’Union européenne (qui exporte principalement au
Royaume-Uni) et les États-Unis. Les exportations de l’Argentine ne devraient pas s’amplifier au cours de
la période de projection en raison de la faible demande internationale.
Graphique 9.7. Des échanges de biocarburants dominés par une poignée d’acteurs mondiaux
mrd L Autres importateurs 5 plus gros importateurs Autres exportateurs 5 plus gros exportateurs
15
10
-5
-10
-15
2009
2014
2019
2024
2029
2009
2014
2019
2024
2029
Ethanol Biodiesel
Note : Cinq principaux exportateurs d’éthanol en 2029 : États-Unis, Brésil, Union européenne, Pakistan, Royaume-Uni. Cinq principaux
importateurs d’éthanol en 2029 : Brésil, États-Unis, Japon, Canada, Royaume-Uni. Cinq principaux exportateurs de biodiesel en 2029 :
Argentine, Union européenne, États-Unis, Indonésie, Canada. Cinq principaux importateurs de biodiesel en 2029 : Union européenne, États-
Unis, Royaume-Uni, Canada, Pérou.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-en.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142938
Les risques et incertitudes qui pèsent sur le secteur des biocarburants dépendent principalement du
contexte dans lequel s’inscrit l’action des pouvoirs publics ainsi que des prix du pétrole. Les incertitudes
concernent la variation des quantités prescrites, les mécanismes d’application correspondants,
l’investissement dans les produits non traditionnellement destinés à la production de biocarburants, les
exonérations fiscales appliquées aux biocarburants ainsi que la technologie des véhicules électriques et
les mesures prises pour leur promotion. Les présentes Perspectives formulent de nombreuses projections
quant au pourcentage des quantités prescrites qui seront véritablement atteintes et le chiffre retenu est
généralement très loin de 100 %.
Les Perspectives partent du principe que le gouvernement indonésien aura réussi à introduire le biodiesel
B30. Cependant, la réalisation de cet objectif dépendra en grande partie de la relation entre les prix
intérieurs et les prix internationaux. Au moment où les pouvoirs publics ont commencé à encourager la
production de biodiesel, le prix de l’huile de palme a enregistré une croissance rapide, de 2006 à 2008, et
les coûts des matières premières représentaient alors 86 % des coûts totaux de production. Ces coûts ont
entraîné une baisse de la production de biodiesel et l’objectif national initial n’a pas été atteint comme
prévu en 20106. La durabilité des moteurs pourrait aussi compromettre la réalisation de l’objectif
d’incorporation B30.
Le cours international du pétrole brut a radicalement baissé depuis mars 2020 en raison de
l’affaiblissement de la demande consécutif à la crise du COVID-19 et du déséquilibre mondial de l’offre et
de la demande. Ces facteurs pourront être transitoires mais aussi faire baisser les cours sur une période
plus longue et conduire à un déclin durable des prix de l’essence et du diesel, ce qui affaiblira la demande
de biocarburants, notamment celle d’éthanol hydraté destiné aux véhicules polycarburants. La demande
brésilienne d’éthanol pourrait être touchée par ce choc pétrolier étant donné que l’éthanol hydraté
représente 68 % de la demande totale d’éthanol7. Au Brésil, la majeure partie des biocarburants sont
mélangés à des combustibles fossiles. Le secteur des biocarburants doit satisfaire à des objectifs
d’incorporation définis à moyen ou long terme. Cependant, cet effondrement des prix pourrait se répercuter
sur les coûts de production et les chaînes d’approvisionnement, ce qui pourrait retarder la mise en
application des objectifs et des initiatives. De plus, la récession économique causée par la crise du COVID-
19 pourrait entamer la demande mondiale de carburants et biocarburants pour les transports.
D’après les présentes Perspectives, la plupart des biocarburants continueront d’être produits à partir de
matières premières agricoles. L’essor des biocarburants avancés ne saurait intervenir avant le milieu de
la période de projection. La trajectoire de prix du pétrole brut, dont on estime que les cours augmenteront
modérément, pourrait être source d’incertitude dans ce secteur. L’évolution des parcs nationaux de
véhicules constitue l’un des facteurs de la demande future de biocarburants. En Chine, aux États-Unis, au
Japon et dans l’Union européenne, l’industrie automobile investit dans les véhicules électriques qui, selon
l’adoption de cette technologie et les mesures de soutien qui l’accompagnent, pourraient faire reculer la
consommation de biocarburants d’ici à 2029.
Notes
1L’écart à combler par des biocarburants conventionnels correspond à la différence entre le total prescrit et le minimum
à respecter pour les biocarburants avancés, aux termes de la Norme sur les carburants renouvelables (RFS2).
2 Ici, le taux maximal d’incorporation correspond à la moyenne nationale réalisable, étant entendu que la plupart des
pompes du pays ne proposent que de l’E10. Cela suppose donc la mise en service de plusieurs pompes à E15 dans
les années à venir.
5 Les onze provinces couvertes représentaient 46.1 % de la population chinoise totale (2017).
6Tatsuji Koizumi (2014), Biofuels and Food Security: Biofuel impact on Food Security in Brazil, Asia and Major
Producing Countries, Springer, pp. 50-51.
7 Ministère de l’Agriculture des États-Unis, Foreign Agricultural Service (USDA-FAS) (2019) Brazil, Biofuels
Annual,2019.https://apps.fas.usda.gov/newgainapi/api/report/downloadreportbyfilename?filename=Biofuels%20Ann
ual_Sao%20Paulo%20ATO_Brazil_8-9-2019.pdf (en anglais uniquement).
10. Coton
Après une chute en 2018, la production mondiale de coton et la consommation des filatures1 ont augmenté
durant la campagne 2019.2 Les hausses de production ont été principalement observées en Inde et aux
États-Unis, tandis que l’offre a reculé en République populaire de Chine (ci-après la « Chine »).
Néanmoins, la Chine est demeurée le principal consommateur de coton, puisqu’elle a réalisé environ un
tiers des filatures (voir ci-dessous). Ces dernières années, la croissance vigoureuse des industries de
filature et de confection a donné de l’élan à la consommation de coton au Bangladesh 3, en Turquie et au
Viet Nam, une tendance qui s’est poursuivie pendant la campagne 2019.
Les stocks mondiaux estimés ont diminué de 1 % pour atteindre 18.2 Mt, ce qui représente environ huit
mois de consommation mondiale. Jusqu’à présent, l’évolution des stocks dépend de la Chine, qui détient
actuellement 45 % des stocks mondiaux. Depuis 2014, le pays s’efforce de réduire ses stocks de coton et
ceux-ci ont diminué de 7 % en 2019. Cette diminution a été largement compensée par la hausse des
stocks au Brésil, qui bénéficie d’une bonne récolte de coton pour la deuxième année consécutive.
Les échanges mondiaux de coton se sont maintenus à 9.3 Mt en 2019, soit environ un tiers de la
production mondiale. Une intensification des exportations a été observée aux États-Unis (premier
exportateur mondial) en Inde et au Brésil, ce dernier fournissant de plus en plus l’Asie du Sud et de l’Est.
En revanche, les exportations de l’Australie ont enregistré un net recul. Du côté de la demande, les
importations ont diminué en Chine, mais augmenté au Viet Nam et au Bangladesh.
L’indice Cotlook A, la principale référence des prix internationaux du coton, devrait baisser pour atteindre
une moyenne de 1 702 USD/t pour la campagne 2019, après la tendance haussière observée depuis
août 2019. Les prix du coton restent élevés par rapport à ceux du polyester, le principal substitut du coton,
et même si le rapport entre les prix de ces produits s’était stabilisé ces dernières années, il a augmenté
en 2019.
Portée par l’hypothèse selon laquelle le ratio entre le prix du coton et celui des autres fibres sera plus
stable que ces dernières années, la consommation des filatures devrait progresser légèrement plus
rapidement que la population mondiale dans les dix années à venir. La répartition de la consommation
dans le monde dépend du lieu d’implantation des filatures de coton, qui sont souvent situées à proximité
de l’industrie de la confection. Ces dernières décennies, on a observé un net déplacement des activités
de filature du coton depuis le monde développé et les territoires de l’ancienne Union soviétique vers l’Asie,
en particulier la Chine. La consommation chinoise a atteint le haut de la vague en 2007 avant de diminuer,
le durcissement de la réglementation et la hausse des coûts de main-d’œuvre ayant déplacé ces activités
vers d’autres pays d’Asie, en particulier le Viet Nam et le Bangladesh. Depuis 2016, la consommation des
filatures chinoises semble avoir cessé de baisser et la tendance sera légèrement à la hausse ces dix
prochaines années d’après les Perspectives. En Inde, autre grand consommateur de coton, les politiques
publiques en faveur de l’industrie textile nationale devraient également stimuler la croissance continue de
la consommation des filatures, même si celle-ci sera plus lente que ces dix dernières années.
La production mondiale de coton devrait croître de 1.5 % par an pour atteindre presque 30 Mt en 2029.
Cette croissance sera alimentée par l’expansion des surfaces cultivées (0.5 % par an), ainsi que par la
hausse des rendements mondiaux moyens (1 % par an). Les rendements sont stationnaires depuis 2004,
car plusieurs pays ont été confrontés à des problèmes de ravageurs et de rareté de l’eau et que la part
des pays où les rendements sont faibles dans la production a augmenté. S’agissant de la production de
coton durable, l’amélioration des caractéristiques génétiques et des pratiques agronomiques pourrait
entraîner une hausse ces dix prochaines années, mais plusieurs pays pourraient avoir des difficultés à
augmenter leur rendement. L’Inde restera le premier producteur mondial de coton, mais l’expansion des
surfaces cultivées devrait être limitée, comme le laissent entrevoir les tendances récentes. Globalement,
les acteurs mondiaux des marchés du coton en 2029 seront les mêmes que durant la période de référence,
ce qui signifie également que la région de l’Afrique subsaharienne devrait conserver sa position de
troisième exportateur mondial de coton brut en 2029 (Graphique 10.1).
Autres 11%
Autres 23% Autres 25% Autres 25%
Australie 6%
Inde 7%
Pakistan 7% Viet Nam 7% Indonésie 9%
Brésil 10% Afr. Sub-sah. 18%
Bangladesh 9% Turquie 9%
Pakistan 9%
USA 15% Chine 17%
Brésil 22%
Inde 21%
Chine 21% Viet Nam 20%
USA 35%
Chine 28%
Inde 23% Bangladesh 21%
Note : Les chiffres indiqués correspondent aux pourcentages du total mondial correspondant.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142976
Après avoir fléchi depuis 2017, les prix mondiaux du coton devraient augmenter en valeur nominale sur la
période projection, tout en baissant légèrement en valeur réelle. Étant donné que le rapport entre le prix
du coton et celui du polyester semble s’être stabilisé et en supposant que la Chine poursuive ses efforts
de transition avec une économie plus verte, la production de polyester devrait diminuer. Cette baisse du
taux de croissance de la production de polyester, alliée à un ralentissement de la croissance de la
production en Inde, devrait entraîner une hausse des prix nominaux du coton dans les années à venir.
Plusieurs incertitudes planent sur la période de projection, dont la pandémie de COVID-19. En outre, on
ne peut dire avec assurance comment l’augmentation des revenus et l’urbanisation croissante feront
évoluer la consommation par habitant de textiles en coton dans les économies en développement et
émergentes, surtout compte tenu de la concurrence du polyester. Les projections relatives à la production,
quant à elles, sont sensibles aux effets des ravageurs et aux conditions météorologiques. Le changement
climatique, qui influence la fréquence et l’ampleur de phénomènes tels que les épisodes de sécheresse et
les tempêtes, jette lui aussi un voile d’incertitude sur l’avenir. Les préoccupations à l’égard de la durabilité
continueront d’influer sur la demande et l’offre de coton à l’avenir. Les tensions commerciales constituent
une autre source d’incertitude pour les marchés du coton.
10.3. Prix
Les prix internationaux du coton devraient fléchir en valeur réelle sur la période de projection, avec une
demande mondiale toujours freinée par la concurrence des fibres synthétiques, polyester en tête. Le
fléchissement en valeur réelle équivaut à une légère hausse en valeur nominale. Depuis le début des
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
236
années 1970, lorsque le prix du polyester est devenu compétitif par rapport à celui du coton, la courbe de
prix du coton a eu tendance à suivre celle de son substitut synthétique. Par exemple, les prix du coton
n’étaient que 5 % supérieurs à ceux de la fibre de polyester entre 1972 et 2009. Depuis 2010, toutefois, le
coton affiche des prix en moyenne près de 40 % supérieurs à ceux du polyester. Il est probable que le
creusement de l’écart soit largement imputable à des facteurs temporaires comme la faiblesse de la
production en 2015-16 et l’accumulation des stocks en Chine. D’après les présentes Perspectives, un
mouvement de correction partielle devrait se produire et faire renouer les prix du coton avec leur tendance
de fond. Les prix du polyester ne sont pas étudiés en soi dans les projections, mais ils devraient suivre les
cours du pétrole, qui devraient rester stationnaires en termes réels.
Nominal Réel
USD/t
4500
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
1999 2004 2009 2014 2019 2024 2029
Note : le prix de référence du coton est l’indice de prix Cotlook A, Middling 1 1/8”, coût et fret, ports d’Extrême-Orient. Les données indiquées
représentent la moyenne de la campagne annuelle (août-juillet).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934142995
Par le passé, les prix du coton se sont montrés sensibles aux variations externes brutales qui ont entraîné
de fortes fluctuations. En 2010-11, ils ont plus que doublé sous l’effet conjugué des prix élevés du pétrole
et du polyester et d’une demande étonnamment élevée (début du stockage par la Chine et demande
supplémentaire découlant des prix élevés du polyester). La correction qui s’est ensuivie a été partiellement
gommée par la diminution progressive de la demande supplémentaire émanant de la Chine et des prix du
polyester (l’accumulation de stocks par la Chine a diminué peu à peu jusqu’en 2014 et les prix du polyester
jusqu’en 2015-16).
Il est toujours possible qu’une variation brutale externe nourrisse la volatilité, mais il semble improbable
que les prix retrouvent le sommet atteint en 2010-11, étant donné que les réserves mondiales sont
désormais plus abondantes. Les décisions des pouvoirs publics chinois en matière de déstockage peuvent
toutefois altérer les projections. D’après les présentes Perspectives, les réserves détenues par l’État
chinois baisseront progressivement pour retrouver les niveaux qu’elles affichaient avant 2011, comme le
laissent entrevoir les tendances récentes. L’évolution des prix du coton dépendra naturellement de la
validité de cette hypothèse.
10.4. Production
Le coton est cultivé sous les climats subtropicaux et tropicaux à saisons alternées (saison des pluies,
saison sèche) dans l’hémisphère nord aussi bien que dans l’hémisphère sud, bien que la majeure partie
des volumes soient produits au nord de l’équateur. Les principaux pays producteurs sont l’Inde, la Chine,
les États-Unis, le Brésil et le Pakistan. À eux cinq, ces pays totalisent plus des trois quarts de la production
mondiale.
Ce sont eux également qui devraient être à l’origine de la majeure partie de la production supplémentaire
attendue ces dix prochaines années, dont plus d’un cinquième pour l’Inde seule. À l’échelle mondiale, la
surface dévolue à la culture du coton devrait croître de 6 %, tandis que les rendements devraient
progresser de 7 % par rapport à la période de base. Au cours de la décennie passée, les rendements
mondiaux sont restés stationnaires sous l’effet de leur stagnation dans certains grands pays producteurs
(États-Unis, Pakistan, Inde), de la réduction de la superficie des cultures de coton en Chine (où les
rendements sont nettement supérieurs à la moyenne) et de l’augmentation de cette superficie en Inde (qui
affiche des rendements largement inférieurs à la moyenne). Ces facteurs devraient continuer de peser sur
la tendance mondiale des rendements ces dix prochaines années, malgré la croissance des rendements
et de la superficie consacrée au coton au Brésil.
Mt
35
30
25
20
15
10
0
1999 2004 2009 2014 2019 2024 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934143014
La production devrait augmenter de quelque 1.3 % par an en Inde au cours de la prochaine décennie, ce
qui s’explique en grande partie par la demande croissante de coton émanant de l’industrie de la confection
du pays. Après une rapide amélioration entre 2000 et 2007 (liée à l’augmentation de l’irrigation, à l’usage
d’engrais et à l’adoption du coton transgénique Bt), les rendements ont stagné ces dernières années, les
producteurs se trouvant confrontés à des conditions météorologiques défavorables et à l’action de
ravageurs tels que le ver rose du cotonnier, qui est devenu résistant au coton Bt. S’il est possible que de
nouvelles technologies apportent une bouffée d’oxygène, le développement et la mise en œuvre de
solutions peuvent prendre plusieurs années. En Inde, en outre, les rendements dépendent du cycle des
moussons dans les régions non irriguées et subissent donc l’influence du changement climatique. D’après
les présentes Perspectives, la hausse des rendements du coton indien suivra la demande de coton dans
le pays, tandis que la superficie consacrée à la culture du coton devrait rester stationnaire.
Les producteurs de coton chinois parviennent à l’heure actuelle à obtenir des rendements deux fois plus
élevés que la moyenne mondiale. Même si les rendements restent inférieurs aux niveaux potentiels du
pays, étant donné qu’ils pourraient progresser difficilement, la croissance des rendements devrait ralentir
à 0.9 % par an. Si globalement la superficie consacrée au coton en Chine est en recul sur la dernière
décennie, du fait notamment de l’évolution des politiques publiques, cette baisse semble s’être
interrompue depuis deux ans. Toutefois, les présentes Perspectives projettent une lente contraction de la
surface dévolue au coton en Chine.
Au Brésil, une partie du coton est cultivée de manière séquentielle en alternance avec le soja ou le maïs,
et la production a grimpé en flèche récemment dans les principales régions productrices, comme l’État du
Mato Grosso. Les conditions propices aux cultures et les taux élevés d’adoption des technologies
modernes ont fait augmenter les rendements et la superficie consacrée à cette culture ces dernières
années. D’après les présentes Perspectives, ces facteurs favoriseront la croissance de la production.
Graphique 10.4. Rendements et surface consacrée au coton dans les principaux pays producteurs
Rendement Superficie
Chine Inde États-Unis
Chine Inde États-Unis Brésil
Brésil Monde
t/ha Mha
2 16
1.8 14
1.6
12
1.4
10
1.2
1 8
0.8 6
0.6
4
0.4
2
0.2
0 0
1999 2004 2009 2014 2019 2024 2029 1999 2004 2009 2014 2019 2024 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934143033
10.5. Consommation
Dans les présentes Perspectives, les statistiques relatives à la consommation se rapportent à l’utilisation
de fibres de coton par les filatures en vue de produire des fils de coton. Les volumes ainsi filés dépendent
de la demande mondiale de textiles ainsi que de la concurrence de produits de substitution comme le
polyester et d’autres fibres synthétiques. Si la demande mondiale de fibres textiles a grimpé en flèche ces
dernières décennies, elle a été satisfaite essentiellement par les fibres synthétiques (Graphique 10.5) La
consommation par habitant de fibres autres que le coton a supplanté celle de fibres de coton au début des
années 1990 et continue de croître à vive allure. En revanche, la consommation par habitant de fibres de
coton n’a guère augmenté à l’échelle planétaire et s’est même contractée ces dernières années. La
consommation mondiale de coton a donc atteint le haut de la vague en 2007 en affichant 27 Mt, avant de
se rétracter à environ 26 Mt en 2017-19.
Les perspectives de la consommation mondiale de coton dépendent de l’évolution dans les économies en
développement et émergentes. Selon les données recueillies par le Comité consultatif international du
coton (CCIC), la demande mondiale par habitant de produits en coton a diminué entre 2007 et 2012, mais
a connu une légère reprise depuis (Graphique 10.5). La hausse des revenus devrait stimuler la demande
de produits en coton. Cependant, la forte croissance démographique dans les régions où la demande par
habitant de produits en coton est inférieure à la moyenne limite cet effet. Par ailleurs, la demande des
régions en développement qui ont un niveau de consommation absolu inférieur mais une plus grande
réactivité aux revenus orientera à la hausse la demande mondiale, étant donné que les revenus et la
population de ces pays devraient tous deux augmenter. Par conséquent, les présentes Perspectives
tablent sur une croissance légèrement plus rapide de la consommation de produits en coton que de la
population ces dix prochaines années, à l’échelle mondiale. Parallèlement, les volumes consommés par
les filatures devraient croître de quelque 1.3 % par an sur la période considérée.
100 10
80 8
60 6
40 4
20 2
0 0
2002
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2005
2008
2011
2014
2017
2020
1963
2014
1960
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
2017
2020
Source : estimations de la demande mondiale de textiles du CCIC, 2020.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934143052
La répartition géographique de la demande de fibres de coton dépend du lieu d’implantation des filatures,
qui transforment les fibres de coton et synthétiques en fils. La plus grande part de l’activité de filature a
lieu dans les pays où sont implantés les secteurs industriels en aval, principalement dans les pays
asiatiques où le coût de la main d’œuvre est bas. La Chine est le principal consommateur de coton depuis
les années 1960. On assiste toutefois à des mutations : la production de fil quitte peu à peu la Chine pour
s’implanter dans d’autres pays asiatiques.
Après avoir atteint un pic en 2007, la consommation de la Chine a chuté de 25 % depuis. Ce recul
s’explique en partie par la baisse des achats publics de coton, qui avaient relevé les prix aux producteurs,
mais aussi avaient conduit à une réorientation de la demande de coton vers les fibres synthétiques. Il
témoigne aussi d’une évolution structurelle. En effet, l’augmentation du coût de la main-d’œuvre et le
durcissement de la réglementation relative au travail et à l’environnement ont incité la filière à partir
s’implanter dans d’autres pays d’Asie, en particulier au Viet Nam et au Bangladesh. Ces quatre dernières
années, les volumes consommés par les filatures ont regagné une partie du terrain cédé, notamment
parce que les prix du coton ont gagné en attrait face au polyester. Le polyester semble aussi avoir pâti des
mesures prises par les pouvoirs publics pour lutter contre la pollution industrielle. Les volumes utilisés par
les filatures chinoises devraient donc se maintenir à des niveaux similaires à ceux d’aujourd’hui au cours
des dix prochaines années.
Les volumes de coton filé devraient au contraire augmenter en Inde, où les pouvoirs publics favorisent le
développement de l’industrie textile du pays. Celle-ci représente une part importante de la production
industrielle indienne et est considérée comme un moteur de la création d’emplois. Les mesures prises par
les pouvoirs publics devraient continuer de favoriser son développement, en aidant notamment les
industriels à s’équiper de machines à tisser plus rapides.
25
20
15
10
0
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr ; CCIC pour les données rétrospectives.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934143071
La suppression progressive des dispositions de l’Arrangement multifibres (qui prévoyait des contingents
fixes d’importation des pays en développement vers l’Europe et les États-Unis, négociés bilatéralement),
qui s’est achevée en 2005, devait selon les prévisions favoriser les producteurs de textile chinois, au
détriment de leurs rivaux implantés dans de plus petits pays asiatiques. En pratique, l’industrie textile de
pays comme le Bangladesh, le Viet Nam et l’Indonésie a affiché une croissance vigoureuse. Au Viet Nam,
cette croissance a été nourrie par les investissements directs étrangers réalisés par les entrepreneurs
chinois et par l’adhésion du pays à l’Organisation mondiale du commerce en 2007. La montée en
puissance de ces pays devrait se poursuivre ces dix prochaines années, puisque la consommation des
filatures devrait augmenter d’environ 45 % au Bangladesh et au Viet Nam, et de plus de 30 % en Indonésie
par rapport à la période de référence. La croissance devrait se poursuivre aussi en Turquie et en Asie
centrale, où l’industrie textile prend de l’ampleur notamment grâce au développement des exportations
vers l’Union européenne et la Fédération de Russie.
10.6. Échanges
Traditionnellement, le coton est échangé sur le marché mondial sous la forme de balles de fibres de coton
brut, même si le commerce de coton filé est en hausse depuis peu. Les échanges mondiaux de coton brut
(au cœur des projections des présentes Perspectives) devraient dépasser 11 Mt en 2029 et ainsi croître
de 23 % par rapport à la période de référence. C’est un rythme légèrement plus rapide que celui de la
consommation mondiale. En effet, la demande croît dans des pays produisant peu de coton, comme le
Bangladesh et le Viet Nam, tandis que la consommation intérieure des filatures brésiliennes stagne.
Le Bangladesh et le Viet Nam devraient occuper les premiers rangs des pays importateurs dans la
décennie à venir. D’ici 2029, ces deux pays devraient voir leurs importations progresser de plus de 43 %.
Ensemble, ils représenteront plus de 40 % des importations mondiales (Graphique 10.1). Les États-Unis
resteront le plus gros exportateur mondial sur la période de projection, assurant plus d’un tiers des
livraisons dans le monde en 2029. Les exportations brésiliennes devraient connaître un coup de fouet sur
les dix prochaines années et hisser le Brésil au second rang des pays exportateurs d’ici 2029.
Le coton est une importante culture d’exportation en Afrique subsaharienne et la région assure
actuellement 15 % des exportations mondiales (la production et les livraisons provenant à près de 75 %
d’Afrique de l’Ouest). Les principaux producteurs que sont le Burkina Faso, le Bénin, le Mali et la Côte
d’Ivoire ont vu leurs volumes croître grâce à l’expansion des surfaces cultivées et aux mesures de soutien
public. La consommation des filatures demeurant limitée en Afrique subsaharienne, de nombreux pays de
la région exportent pratiquement toute leur production. Cependant, l’industrie de la confection commence
à se développer dans certains pays d’Afrique de l’Est, notamment en Éthiopie, car la région présente des
caractéristiques attractives pour les investissements directs étrangers. À long terme, le développement de
cette industrie pourrait faire évoluer le statut d’exportateur net qu’affichait l’Afrique subsaharienne dans le
passé. Néanmoins, les volumes d’exportation d’Afrique subsaharienne devraient continuer de croître au
rythme d’environ 2.9 % par an sur les dix prochaines années, ce qui portera la part de marché de la région
à 18 %. Les principaux destinataires de ces produits seront l’Asie et l’Asie du Sud-Est.
PMA-Afr.sub-sah (Mali, Bénin, Burkina Faso) Autres-Afr.sub-sah (Côte d'Ivoire, Éthopie) Afrique du sud Nigeria
Mt
2.5
1.5
0.5
0
1999 2004 2009 2014 2019 2024 2029
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934143090
Comme nous l’avons déjà indiqué, la croissance économique et l’urbanisation auront un effet sur la
demande par habitant de textiles en coton dans les économies en développement et émergentes. Étant
donné que la consommation de textiles et de vêtements réagit davantage aux revenus que la
consommation de produits alimentaires, des écarts par rapport aux conditions économiques escomptées
dans les pays en développement pourraient modifier notablement les projections en matière de
consommation, de production et d’échanges.
C’est une situation que l’on observe actuellement avec la pandémie de COVID-19 : les conditions
économiques et le comportement des consommateurs ont brusquement changé à la suite des mesures
de confinement mises en place dans le monde entier pour enrayer la propagation du virus. La baisse de
la demande de textiles et d’articles de confection a obligé les producteurs à réduire leur demande de
produits à base de fibres, essentiellement le coton filé et le tissu. À leur tour, les filatures de coton ont
considérablement réduit leur demande de coton, ce qui a provoqué une chute des prix internationaux.
Pour la saison actuelle 2019-20, le coton des principales régions productrices a déjà été récolté.
Cependant, les prix du coton, actuellement bas, joueront un rôle clé dans le choix des cultures des
producteurs, ce qui se répercutera sur la production de la saison prochaine. Un élargissement des mesures
liées au COVID-19 pourrait aussi perturber les opérations de plantation à forte intensité de main-d’œuvre
en Afrique de l’Ouest, qui débutent habituellement en mai.
Les projections pourraient aussi subir les effets d’autres évolutions de la demande. L’activité de recyclage
de l’industrie textile crée par exemple un marché secondaire stable qui rivalise avec le marché primaire
pour fournir leur matière première aux industriels produisant des textiles de qualité inférieure à la moyenne
et des produits autres que des textiles. Cette tendance pourrait encore réduire la demande de coton et
autres fibres. Toutefois, dans les pays à revenu élevé, les consommateurs semblent priser de plus en plus
les fibres naturelles, ce qui pourrait favoriser le coton au détriment du polyester.
Les mesures des pouvoirs publics peuvent aussi influer sur la consommation. Plusieurs pays d’Afrique de
l’Est s’efforcent par exemple de décourager les importations de vêtements de seconde main, ce qui
pourrait stimuler la consommation de coton et encourager la création de valeur ajoutée en Afrique.
La production de coton est sensible aux ravageurs et aux conditions météorologiques. La culture du
cotonnier nécessitant de l’eau, les projections sont sensibles au changement climatique, qui pourrait
engendrer des sécheresses et autres conditions météorologiques défavorables. Comme nous l’avons déjà
évoqué, les rendements n’ont progressé qu’à faible allure dans plusieurs pays au cours des dix années
passées. L’amélioration plus rapide que prévue des caractéristiques génétiques des plants (par exemple,
facilitée en partie par un meilleur décryptage du génome du coton) et une meilleure lutte contre les
nuisibles pourraient permettre aux rendements d’augmenter davantage que ne le prévoient les présentes
Perspectives. La mise au point et le déploiement de telles innovations prennent toutefois du temps et,
dans le cas du coton transgénique, suscitent parfois la controverse. En Inde, le ver rose du cotonnier
semble être devenu résistant au coton Bt, ce qui a provoqué d’immenses pertes. Au Burkina Faso,
l’introduction du coton Bt en 2008 a permis de lutter efficacement contre le ver rose, mais cette variété a
produit des fibres plus courtes (donc de moindre qualité et vendues moins cher), ce qui a incité les pouvoirs
publics à mettre un terme à son utilisation en 2015.
L’action publique joue un rôle important sur les marchés mondiaux du coton. C’est notamment le cas des
décisions des pouvoirs publics chinois en matière de stocks. D’autres mesures peuvent aussi altérer les
projections (comme les mesures de soutien aux industries textiles du pays, les subventions à l’achat
d’intrants, etc.).
Les préoccupations à l’égard de la durabilité continueront d’influer sur la demande et l’offre de coton à
l’avenir. À l’échelle mondiale, on estime que 19 % du coton a été produit dans le respect des normes de
durabilité de la Better Cotton Initiative en 2017-18 et cette proportion devrait encore augmenter. Les filières
apparentées, comme celle du coton bio, devraient elles aussi prendre de l’ampleur. Ces tendances ont
plusieurs conséquences, dont celle de rendre de plus en plus indispensables la transparence et la
traçabilité de la chaîne d’approvisionnement.
Notes
1Dans les présentes Perspectives, les données relatives à la consommation se rapportent aux quantités filées,
autrement dit à la transformation de coton brut en coton filé.
2 Conformément aux conventions d’usage du Comité consultatif international du coton, la campagne annuelle de
commercialisation du coton débute le 1er août pour se terminer le 31 juillet. Ainsi, les données relatives à 2019 se
rapportent à la période comprise entre le 1 er août 2019 et le 31 juillet 2020 et les prévisions sont établies à partir des
données disponibles.
3 Les Perspectives agricoles réunissent en un seul agrégat les données relatives aux pays les moins avancés d’Asie,
lesquels comprennent, outre le Bangladesh, l’Afghanistan, le Bhoutan, le Cambodge, le Laos, le Myanmar, le Népal
et le Timor-Leste. S’agissant du coton, le Bangladesh représente à lui seul la quasi-totalité de l’activité au sein de cet
agrégat. Pour des raisons de simplicité, le présent chapitre reprend donc ces données en les attribuant au seul
Bangladesh.
Les racines et les tubercules des plantes contiennent de l’amidon (manioc, patate douce et igname dans
le premier cas, par exemple ; pomme de terre et taro dans le second, entre autres). Ces produits sont
principalement destinés à l’alimentation humaine (transformés ou non) et, comme la plupart des cultures
de base, ils peuvent être utilisés pour nourrir les animaux ou produire de la fécule, de l’éthanol et des
boissons fermentées. À moins d’être transformés, ils se périment très vite une fois récoltés, ce qui limite
les possibilités de commercialisation et de stockage.
Dans la famille des racines et des tubercules, la production mondiale est dominée par la pomme de terre,
suivie de loin par le manioc. Dans le classement alimentaire global, la pomme de terre arrive quatrième
après le maïs, le blé et le riz. Elle est plus riche en calories, pousse plus rapidement sur une surface
moindre, et peut être cultivée sous des climats plus variés que n’importe quel autre aliment de base. Cela
dit, sa position dominante est de plus en plus menacée par le manioc. En fait, la production de pommes
de terre – qui constitue l’essentiel du secteur des racines et des tubercules dans les pays développés –
ne cesse de diminuer depuis plusieurs décennies, son taux de croissance se situant nettement en deçà
de celui de la population.
La production de manioc progresse actuellement de plus de 3 % par an, soit presque trois fois plus que la
croissance démographique. Implantée principalement sous les tropiques et dans certaines des régions les
plus pauvres du globe, elle a doublé en un peu plus de vingt ans. Autrefois considéré comme une culture
de subsistance, le manioc est aujourd’hui perçu comme un produit agricole essentiel pour la création de
valeur, le développement rural et la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la sécurité
énergétique ainsi que pour les importants avantages macroéconomiques qu’il procure. Ces considérations
expliquent la commercialisation rapide du produit et les investissements considérables qui sont réalisés
pour développer l’activité de transformation, le résultat étant une expansion substantielle de la production
mondiale.
À l’heure actuelle, les régions qui produisent le plus de racines et de tubercules sont l’Asie (95 Mt) et
l’Afrique (90 Mt). Les racines sont un aliment de base particulièrement important en Afrique
subsaharienne. Globalement, quelque 124 Mt sont utilisées pour l’alimentation humaine, 55 Mt pour
l’alimentation animale et 55 Mt pour d’autres usages, principalement la fabrication de biocarburant et de
fécule. Du fait de leur caractère périssable – qui empêche leur commercialisation internationale à grande
échelle à l’état frais –, ces produits sont généralement destinés à la consommation intérieure. Environ
14 Mt sont aujourd’hui commercialisées à l’étranger, principalement sous forme déshydratée ou de produit
transformé. La Thaïlande et le Viet Nam en sont les principaux exportateurs, et la République populaire
de Chine (ci-après « la Chine ») le premier importateur.
En 2019, la production mondiale de racines et de tubercules a atteint 237 Mt (de matière sèche) – soit une
progression de 3 Mt en un an – et est destinée principalement à l’alimentation humaine. Les prix (dont la
référence est le prix de gros de la farine de manioc à Bangkok, Thaïlande) ont baissé en 2019 sous
l’influence des bons rendements enregistrés dans plusieurs grandes régions de production. Par voie de
conséquence, les quantités exportées ont globalement progressé de 0.5 Mt.
La production de manioc nécessite peu d’intrants et tolère une grande souplesse en ce qui concerne la
période de récolte car le produit peut demeurer en terre un certain temps après être arrivé à maturité. La
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
246
tolérance du manioc pour les conditions météorologiques extrêmes (dont la sécheresse) en fait un acteur
important des stratégies d’adaptation au changement climatique. Par rapport à d’autres aliments de base,
le manioc se caractérise par des prix compétitifs et une diversité d’usages. La farine de manioc de haute
qualité (FMHQ) est de plus en plus convoitée par les pays d’Afrique car c’est un aliment stratégique ne
présentant pas les mêmes niveaux de volatilité des prix que d’autres céréales importées. L’obligation de
la mélanger avec de la farine de blé permet de réduire le volume des importations de cette céréale, donc
d’alléger la facture liée aux importations et de conserver les précieuses devises étrangères. En Asie,
l’accent mis sur la sécurité énergétique et les exigences concernant la composition de l’essence ont
entraîné la création de distilleries d’éthanol à base de manioc. Sur le plan commercial, le manioc
transformé tire son épingle du jeu sur le marché mondial face à la fécule de maïs et aux céréales utilisées
pour l’alimentation animale.
La pomme de terre est surtout utilisée pour l’alimentation humaine, où elle occupe une place importante
dans les régions développées (particulièrement en Europe et en Amérique du Nord). La consommation
humaine de pommes de terre est très élevée dans ces régions et a peut-être atteint le niveau de saturation,
ce qui limite la possibilité pour la consommation de croître plus vite que la population. L’augmentation de
la consommation humaine dans les régions en développement promet un regain de la production de
pommes de terre au niveau mondial.
La culture mondiale de patate douce a fléchi ces dernières années, principalement à cause d’une nette
diminution des surfaces cultivées (qui ne semble pas s’atténuer) en Chine, premier producteur mondial.
Compte tenu de la viabilité commerciale limitée des autres usages, c’est sur la consommation humaine
que repose l’essentiel du potentiel de croissance de la patate douce ainsi que d’autres racines et
tubercules moins répandus. Les préférences des consommateurs et les prix jouent par conséquent un rôle
important.
La production et la consommation mondiales des racines et des tubercules devraient s’accroître d’environ
18 % au cours de la prochaine décennie. Dans les régions défavorisées, la progression pourrait être de
1.7 % par an, alors qu’un léger fléchissement annuel sera à noter dans les pays industrialisés. La surface
des terres cultivées devrait quelque peu augmenter à l’échelle mondiale – à 71 millions d’hectares –, mais
avec des différences entre les régions : alors qu’elle progressera en Afrique, elle sera en baisse en Europe
et en Amérique. La hausse de la production s’expliquera surtout par les investissements réalisés en Afrique
et en Asie pour améliorer les rendements, ainsi que par l’utilisation plus intensive des terres dans ces
régions.
D’ici à 2029, la consommation de racines alimentaires par habitant augmentera de 1.5 kg par an,
principalement sous l’influence de l’Afrique, où chaque individu pourrait consommer annuellement plus de
41 kg de racines et tubercules. L’utilisation de ces produits pour la fabrication de biocarburant devrait
doubler en dix ans (bien que partant d’une base peu élevée de 2 % des utilisations) sous l’impulsion du
secteur chinois des biocarburants. L’alimentation animale et les autres usages industriels se maintiendront
à un niveau élevé, mais croîtront plus lentement (de seulement 10 %) au cours de la décennie examinée.
Les échanges des racines et des tubercules ne représentent que 6 % environ du marché mondial, un
pourcentage qui devrait se maintenir au même niveau sur le moyen terme. Les exportations de la
Thaïlande et du Viet Nam sont en hausse et devraient se hisser à un total de 13 Mt, principalement pour
approvisionner les secteurs chinois de la fécule et des biocarburants, qui sont en pleine expansion.
Compte tenu de la substituabilité des racines et tubercules avec les céréales sur les marchés de
l’alimentation humaine et animale, leurs prix devraient suivre la même tendance, à savoir une hausse en
valeur nominale mais une baisse en valeur réelle.
Graphique 11.1. Les acteurs des marchés mondiaux des racines et tubercules (2029)
Production Exportations Consommation Importations
Chine- 66%
Thaïlande- 59%
Afr. Sub-Sah.- 41% Afr. Sub-Sah.- 40%
Note : Les chiffres indiqués correspondent aux pourcentages du total mondial correspondant.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934143109
11.2. Légumineuses
Les légumineuses sont les graines comestibles de certaines plantes. On en compte généralement 11
types.1 Elles sont riches en protéines, fibres alimentaires, vitamines, minéraux, substances
phytochimiques et glucides complexes. Outre leurs bienfaits nutritionnels, les légumineuses permettent
aussi d’améliorer la digestion, de réduire la glycémie, d’atténuer les inflammations, d’abaisser le taux de
cholestérol et de prévenir les maladies chroniques telles que diabète, maladies cardiaques et obésité. Leur
niveau de consommation diffère cependant selon les régions en fonction des habitudes alimentaires, de
leur disponibilité et des conditions existantes.
La culture des légumineuses est une longue tradition dans presque toutes les régions du monde, et joue
depuis des siècles un rôle fondamental dans les systèmes agricoles traditionnels. Avant 2000, la
production mondiale était à l’arrêt sous l’effet de la disparition généralisée des petites exploitations dans
les pays en développement, laquelle avait entraîné le déclin de l’agriculture traditionnelle dont le système
de rotation des cultures reposait entre autres sur les légumineuses. La faible résistance aux maladies (due
à la diversification réduite des semences), l’accès limité à des variétés à haut rendement et l’absence de
soutien des pouvoirs publics à l’égard des producteurs sont d’autres facteurs ayant conduit à la stagnation
de la production de légumineuses. Lorsque la demande a commencé à augmenter au début des
années 2000, le secteur s’est redynamisé : il connaît aujourd’hui une croissance annuelle d’environ 3 % à
l’échelle mondiale, dominée par l’Asie et l’Afrique. Ensemble, ces deux régions totalisaient quelque 64 %
de la hausse de la production (+19 Mt) enregistrée au cours de la précédente décennie.
La consommation mondiale par habitant a commencé à diminuer dans les années 60 (Graphique 11.2).
La faible progression des rendements et la hausse des prix qui en a résulté ont en effet affaibli la demande.
Par ailleurs, la croissance des revenus et l’urbanisation ont conduit à une modification des préférences,
les consommateurs se tournant vers une alimentation plus riche en protéines animales, sucre et matières
grasses. Malgré cela, les légumineuses demeurent une importante source de protéines dans les pays en
développement et la consommation mondiale par habitant s’est accrue pour atteindre aujourd’hui quelque
8 kg/an. Cette progression est due principalement à la hausse des revenus dans les pays où ces produits
constituent une importante source de protéines, particulièrement en Inde où environ 30 % de la population
est végétarienne.
Les légumineuses peuvent être transformées et utilisées sous différentes formes : entières, décortiquées,
en farine et en isolats en fonction de leurs composants (protéines, amidon et fibres). La farine et les isolats
sont employés dans divers secteurs industriels comme la viande et les en-cas, la boulangerie et les
boissons, la pâte et la chapelure.
L’Inde est de loin le plus gros producteur de légumineuses, avec environ 25 % de la production mondiale
au cours de la précédente décennie. Viennent ensuite le Canada (8 %) et l’Union européenne (4 %). Le
marché asiatique représente plus de la moitié de la consommation totale mais seulement quelque 40 %
de la production, ce qui en fait la principale destination des importations. Environ 20 % de la production
mondiale est exportée ; le Canada arrive nettement en tête dans le classement des exportateurs (40 %
des échanges internationaux) tandis que l’Inde est le plus gros importateur (30 % du commerce mondial).
L’Afrique a encore augmenté sa production et sa consommation au cours des dix dernières années et
demeure largement autosuffisante.
En 2019, le marché mondial des légumineuses a atteint un volume de 88 Mt, après une croissance
moyenne de 2.8 % par an au cours de la précédente décennie, tirée par l’Asie et l’Afrique. Entre 2018 et
2019, l’expansion a été particulièrement forte dans l’Union européenne (+10 %). Le commerce
international s’est monté à 17 Mt, soit 0.5 Mt de plus qu’en 2018. En raison de l’abondance de l’offre, les
prix mondiaux des légumineuses (dont la référence est le pois sec canadien) ont diminué jusqu’à
320 USD/Mt, le plus bas niveau depuis 2017.
Du fait de leurs divers bienfaits, les légumineuses sont de plus en plus utilisées dans le régime alimentaire
des consommateurs soucieux de leur santé, ce qui se traduit par la croissance du marché de ces produits
à l’échelle mondiale. L’urbanisation rapide, le changement des modes de vie et les rythmes de travail
frénétiques conduisent la population active à se tourner vers une restauration rapide bonne pour la santé.
Les légumineuses sont donc des ingrédients de plus en plus courants dans les aliments prêts à
consommer.
Alors que la population mondiale s’accroît rapidement, l’écart entre l’offre et la demande de légumineuses
se creuse davantage. Soucieux de combler cet écart, les gouvernements des pays producteurs viennent
en aide aux agriculteurs, ce qui contribue au développement du marché. Le soutien à la production de
légumineuses joue également un rôle important dans la stratégie de l’Union européenne en faveur des
protéagineux. Les légumineuses sont aussi le principal ingrédient de produits qui ont actuellement le vent
en poupe, comme par exemple la viande artificielle. Selon l’évolution future de la demande de produits de
ce type, l’importance des légumineuses dans la structure de la production agricole pourrait à l’avenir
considérablement changer.
Les légumineuses devraient regagner de l’importance dans les régimes alimentaires et les systèmes
agricoles d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, mais aussi des pays de l’Union européenne. La présente
édition des Perspectives prévoit une poursuite de la tendance mondiale et une hausse moyenne de la
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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consommation humaine de légumineuses, qui s’établirait à 8.3 kg par habitant en 2029. Cette
consommation devrait se stabiliser en Amérique latine et en Afrique – à un peu plus de 11 kg/an – alors
qu’elle augmentera en Asie, passant de 7 kg à 8 kg/an au cours de la prochaine décennie.
L’offre mondiale devrait s’accroître de 16 Mt. Plus de la moitié de cette hausse sera enregistrée en Asie,
et particulièrement en Inde, où se concentrera l’essentiel de la production mondiale. L’amélioration
soutenue des rendements devrait permettre à ce pays de produire 5.8 Mt supplémentaires d’ici à 2029.
L’Inde a introduit des semences hybrides à haut rendement, encouragé la mécanisation et instauré un prix
minimum de soutien pour stabiliser les revenus des agriculteurs. Le gouvernement central et certains États
fédérés ont inclus les légumineuses dans leurs programmes d’approvisionnement, même si la couverture
géographique n’est pas la même que pour le blé et le riz.
Cette prévision d’accroissement de l’offre s’appuie sur l’hypothèse de la poursuite de l’intensification des
systèmes de production de légumineuses, d’une part grâce à la hausse des rendements et, d’autre part,
via l’utilisation plus intensive des terres. On prévoit donc que 80 % environ de la croissance de la
production pourront être attribués au premier facteur et les 20 % restants au second, surtout en Asie et en
Afrique. Sur le continent africain en particulier, la combinaison des deux facteurs pourrait générer une
augmentation de la production de quelque 0.2 Mt par an.
Selon les prévisions, la hausse de l’offre sera assurée par l’association de la culture des légumineuses
avec celle des céréales, en particulier en Asie et en Afrique, où les petits producteurs occupent une place
importante. L’amélioration prévue des rendements restera inférieure à celle des céréales et des oléagineux
car dans la plupart des pays, les légumineuses ne sont pas concernées par les initiatives de
développement de variétés à haut rendement ou d’amélioration des systèmes d’irrigation, ni par les
mesures de soutien à l’agriculture.
Graphique 11.2. Consommation humaine de légumineuses par habitant sur chaque continent
Afrique Asie Europe Amérique du Nord
kg/cap/an Océanie Amérique latine Monde
18
16
14
12
10
0
1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006 2011 2016 2021 2026
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données),
http://dx.doi.org/10.1787/agr-outl-data-fr.
StatLink 2https://doi.org/10.1787/888934143128
Suite à l’augmentation de la demande de légumineuses dans les régions consommatrices, les échanges
internationaux ont progressé de 11 Mt à 17 Mt au cours de la précédente décennie et devraient se
maintenir à ce niveau jusqu’en 2029. Les récents efforts accomplis par l’Inde pour atteindre
l’autosuffisance en matière de légumineuses sont le principal facteur de la réorganisation prévue du
commerce mondial de ces produits, l’Afrique devenant la première région d’importation. Après une hausse
continue de ses importations sur le court terme, l’Inde connaîtra un inversement de tendance d’ici 2025 et
une baisse de ses approvisionnements d’environ 1 Mt à l’horizon 2029.
Le Canada restera le principal exportateur de légumineuses, avec des volumes qui devraient croître de
6.5 Mt aujourd’hui à 7.5 Mt en 2029 ; il sera suivi par l’Australie avec 2 Mt d’exportations en fin de période.
Toutefois, dans la mesure où leur principal acheteur – l’Inde – ne devrait pas augmenter ses importations,
ces deux pays auront besoin de diversifier leurs marchés d’exportation.
Soutenus par la hausse de la demande, les prix mondiaux des légumineuses devraient s’accroître en
valeur nominale mais légèrement diminuer en valeur réelle au cours de la prochaine décennie.
La banane est le produit végétal qui arrive en tête de la production agricole et du commerce au niveau
mondial. Dans un contexte de croissance démographique rapide dans les pays producteurs et de hausse
tout aussi rapide de la demande mondiale d’importations, la production de bananes et les volumes
échangés ont enregistré une progression fulgurante au cours des dernières décennies. De même, les
quantités exportées des quatre grands fruits tropicaux frais – la mangue, l’ananas, l’avocat et la papaye –
se sont accrues à une vitesse dépassant le pourcentage annuel moyen d’augmentation des échanges
internationaux de produits alimentaires, et excédant de loin le taux de croissance des exportations de
céréales, de produits d’origine animale, d’huiles végétales, de sucre et d’autres fruits et légumes. La
banane et les principaux fruits tropicaux jouent un rôle essentiel dans l’alimentation et la subsistance des
petits exploitants dans les pays de production. Pour toutes ces raisons, il est important d’évaluer le
développement potentiel futur de leur marché.
La production mondiale de bananes aurait augmenté de 69 Mt en 2000-2002 à 116 Mt en 2017-2019 (pour
un montant d’environ 31 milliards USD). La culture de la banane ayant lieu essentiellement de manière
informelle au sein de petites exploitations, ces chiffres ne sont que des estimations. Pour satisfaire une
demande croissante, les pays producteurs ont surtout misé sur l’extension de la surface récoltée. En Inde,
par exemple, cette surface a progressé de 0.47 Mha en 2000 à 0.87 Mha en 2018. La hausse de la
productivité des exploitations – grâce à l’amélioration des systèmes d’irrigation mais aussi à une utilisation
nettement accrue d’engrais et de pesticides – a également contribué à l’augmentation de la production,
elle-même stimulée principalement par l’accroissement des besoins lié à la croissance démographique
dans les pays producteurs. L’offre a donc surtout augmenté dans les principaux pays producteurs – qui
sont aussi de gros consommateurs –, particulièrement en Inde et en Chine, mais aussi au Brésil et aux
Philippines. Par ailleurs, la hausse des revenus et une plus grande sensibilisation à la santé dans les pays
d’importation ont suscité un accroissement de la demande ; c’est le cas par exemple dans l’Union
européenne et la Fédération de Russie, où la consommation de bananes a considérablement progressé.
Dans de nombreuses régions de production, la consommation par habitant de tous les types de bananes
dépasse largement 100 kg par an. Les données disponibles indiquent en outre que dans les zones rurales
des pays producteurs, la banane représente jusqu’à 25 % de l’apport calorique journalier. Plus de
1 000 variétés de bananes seraient produites et consommées localement dans le monde. En Afrique, qui
se classe au troisième rang mondial de la production, 70 à 80 % des bananes sont des variétés locales,
généralement à cuire, qui contribuent pour une part importante à la sécurité alimentaire de la région.
Toutefois, compte tenu du caractère informel de la production et du commerce de ces produits dans la
plupart des régions de consommation, il existe très peu de données et d’informations sur les variétés en
question. La banane la plus commercialisée est la Cavendish, dont on estime qu’elle représente 40 à 50 %
de la production mondiale et la quasi-totalité des échanges. Cette variété permet de gros rendements à
l’hectare et sa courte tige la protège contre les aléas climatiques comme les tempêtes. De plus, ses
plantations peuvent récupérer rapidement après des catastrophes naturelles car la durée de maturation
du fruit est courte (environ neuf mois).
D’après les chiffres de 2017, les exportations mondiales de bananes s’élèvent à quelque 12 milliards USD
par an. Cependant, il est important de noter que seuls 15 % environ de la production mondiale sont
exportés. Dans les pays exportateurs, qui sont majoritairement des pays à faible revenu, les recettes
provenant de la production et du commerce de bananes peuvent représenter une part importante du PIB
de l’agriculture. En 2018, par exemple, les exportations de bananes ont généré 30 % des recettes à
l’exportation de l’agriculture en Équateur, et 15 % au Guatemala.
S’agissant des fruits tropicaux, leur production mondiale suit une ascension régulière depuis la précédente
décennie. La quasi-totalité (99 %) de ces fruits sont produits dans des pays à faible revenu, la plupart du
temps dans le cadre d’une agriculture de subsistance (par opposition à une agriculture commerciale) par
des petits exploitants qui possèdent – ou ont accès à – moins de 5 hectares de terres en général. Les
fruits tropicaux contribuent donc directement et de façon importante à la sécurité alimentaire et à
l’alimentation de la population dans la plupart des zones de production. La croissance de la production
mondiale pendant la période examinée devrait surtout être favorisée par l’extension des surfaces, elle-
même encouragée par une rentabilité à l’hectare plus élevée que pour d’autres cultures. Compte tenu de
la hausse des revenus dans les principales régions de production et d’importation, la place des fruits
tropicaux dans l’alimentation a beaucoup progressé en dix ans, comme en témoigne l’augmentation de la
consommation mondiale par habitant des quatre plus importants. Cela dit, ces fruits étant hautement
périssables – en particulier ceux qui sont récoltés à maturité –, seule une petite fraction de la production
totale est commercialisée sur les marchés nationaux, et une fraction encore plus faible sur les marchés
internationaux. Les fruits tropicaux non transformés – frais ou séchés – occupent une position de niche
relative dans les échanges agricoles mondiaux, et le niveau élevé de leur valeur unitaire moyenne à
l’exportation (plus de 1 000 USD/tonne) en fait le troisième groupe de fruits le plus lucratif à l’échelle
mondiale, derrière les bananes et les pommes. Le commerce de fruits tropicaux a donc la capacité de
générer d’importantes recettes à l’exportation dans les pays producteurs. La hausse des revenus et la
modification des préférences des consommateurs sur les marchés des économies émergentes et à haut
revenu seront les principaux facteurs qui favoriseront la croissance des échanges, en plus des
améliorations des transports et de la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Sur la base de ces
hypothèses, les fruits tropicaux devraient rester l’un des secteurs agricoles connaissant la croissance la
plus rapide.
Bananes
Les exportations mondiales de bananes, à l’exception de la banane plantain, auraient atteint un nouveau
record de 20.2 Mt en 2019, en hausse de 5 % par rapport à 2018. Les données des neuf premiers mois
de l’année montrent qu’une fois de plus, cela est dû principalement à la forte progression de l’offre en
Équateur et aux Philippines, qui sont les deux principaux exportateurs. D’un autre côté, les aléas
climatiques attribués au phénomène météorologique d’El Niño ont continué à affecter les expéditions de
plusieurs grands fournisseurs, en premier lieu le Costa Rica et la République dominicaine et, dans une
moindre mesure, la Colombie. Le volume net des importations mondiales de bananes aurait atteint 18.9 Mt
en 2019, ce qui représente une hausse de 3 % par rapport à 2018. Les données préliminaires font
apparaître une contraction des achats de respectivement 1 % et 4 % par les deux plus gros importateurs
nets que sont l’Union européenne et les États-Unis. La supériorité de l’offre par rapport à la demande a
continué à pousser les prix à la baisse sur ces deux marchés en 2019, en particulier durant les mois d’été
où la concurrence des fruits de saison a été forte. En Chine, en revanche, les importations se sont accrues
de 36 % par rapport à 2018, pour s’établir à 2.2 Mt. La demande chinoise d’importations de bananes a été
portée par les interruptions de la production nationale causées par les conditions météorologiques et les
maladies, ainsi que par l’augmentation rapide des revenus et les changements qu’elle a entraînés dans
les préférences des consommateurs. Les quantités importées par la Chine ont donc atteint environ 12 %
du volume net des importations mondiales, ce qui place le pays au troisième rang mondial des plus gros
importateurs de bananes, jusqu’ici occupé par la Fédération de Russie.
5 2
1
0 0
Selon les estimations, les exportations mondiales de mangues, mangoustans et goyaves frais 2 ont atteint
2 Mt en 2019, soit une hausse de 23 % par rapport à l’année précédente. Ces produits sont donc, parmi
les principaux fruits tropicaux, ceux qui ont connu la croissance la plus rapide cette année-là. La principale
explication est la progression de presque 90 % des exportations de la Thaïlande, qui se seraient élevées
à 0.48 Mt en 2019. Ce pays a en effet bénéficié d’une hausse exceptionnellement rapide de la demande
de mangoustan de la Chine, dont les importations auraient bondi de 265 % en glissement annuel entre
janvier et octobre 2019, pour s’établir à 0,29 Mt. L’augmentation des revenus et l’évolution des préférences
des consommateurs chinois sont sans doute les principales raisons de cette explosion, le mangoustan
étant particulièrement recherché pour ses bienfaits supposés pour la santé. Avec une valeur unitaire
moyenne de 1 300 USD la tonne dans le cadre des exportations qui ont eu lieu entre la Thaïlande et la
Chine au cours des dix premiers mois de 2019, le mangoustan figure parmi les fruits tropicaux échangés
les plus lucratifs.
La production mondiale de mangues, mangoustans et goyaves devrait se monter à 72.8 Mt d’ici à 2029,
progressant de 2.9 % par an au cours de la prochaine décennie. On prévoit que l’Asie, d’où proviennent
la mangue et le mangoustan, représentera 71 % de la production mondiale en 2029. Sur ce continent, la
consommation par habitant devrait s’élever à 12.1 kg en moyenne en 2029, contre 9.8 kg pendant la
période de référence. Les principales explications seront l’augmentation des revenus et les changements
de préférences alimentaires qui y seront associés dans les deux plus gros pays consommateurs, l’Inde et
la Chine. Ces deux pays devraient enregistrer des hausses de la consommation par habitant de 2 à 3 %
par an au cours de la période de projection, pour s’établir à respectivement 17.6 kg et 4.3 kg en 2029. La
production de mangue en Inde est destinée en grande partie aux marchés informels locaux et devrait
s’élever à 26.7 Mt en 2029, soit 36.6 % de la production mondiale. En Chine, où la production intérieure
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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de mangue est relativement faible (5.8 Mt en 2029 selon les prévisions), on s’attend à une croissance des
importations de 5.1 % par an. Cela sera surtout dû à la forte hausse de la demande intérieure de
mangoustan, qui devrait être satisfaite majoritairement par l’accroissement des importations en
provenance de Thaïlande, qui en est le plus gros exportateur. Le Mexique, qui est le principal fournisseur
de mangues à l’échelle mondiale, devrait bénéficier de l’essor de la demande des importations sur son
marché le plus important – les États-Unis – et enregistrer une croissance de 4 % par an au cours de la
période de projection jusqu’à représenter 25.7 % des exportations mondiales en 2029.
kg/personne/an
9
0
Mangue, mangoustan et goyave Ananas Avocat Papaye
Ananas
L’abondance de l’offre a entraîné une hausse des exportations mondiales d’ananas frais estimée à 5 %
(soit 3.2 Mt) en 2019. Cette progression est due principalement à l’augmentation de 50 % des ventes
effectuées par les Philippines, qui est le deuxième plus gros exportateur mondial. Après des
investissements substantiels dans l’extension des surfaces et l’amélioration de la productivité, les
exportations de ce pays ont atteint quelque 0.67 Mt en 2019, soit environ 21 % du total mondial. D’après
les données disponibles – jusqu’en septembre 2019 –, les exportations des Philippines ont été favorisées
non seulement par une offre élevée, mais aussi par une forte hausse de la demande d’importations de la
Chine qui, à 0.17 Mt entre janvier et septembre 2019, se montait à 122 % sur l’année. Les ananas
philippins, de la variété MD2, sont bien accueillis sur le marché chinois en raison de leur forte teneur en
sucre et du fait qu’ils sont disponibles toute l’année, alors que ceux produits en Chine ne le sont que
pendant la période de la récolte, de mars à mai. S’agissant du Costa Rica, le plus gros producteur et
exportateur mondial d’ananas, ses exportations ont subi les contrecoups d’une pluviométrie excessive tout
au long de l’année, ainsi que des tempêtes tropicales destructrices survenues à l’automne 2019. Elles
devraient globalement baisser d’environ 8 %, de 2.1 Mt en 2018 à un peu moins de 2 Mt en 2019.
Avocat
Selon les estimations, les exportations mondiales d’avocat se monteront à quelque 2.3 Mt en 2019, en
hausse de 7 % par rapport à 2018. La forte demande mondiale et le niveau élevé des prix unitaires à
l’exportation restent les principaux moteurs de cette hausse, qui favorise des investissements substantiels
dans l’extension des surfaces cultivées, que ce soit dans les zones de production émergentes ou bien
établies. Cela dit, les baisses de production liées aux conditions météorologiques dans un certain nombre
de pays (plus particulièrement au Pérou et en Afrique du Sud) ont nui au potentiel de développement du
marché, qui a été nettement plus faible que pendant la période 2014-2018. Le Mexique, principal
exportateur, a vu sa part dans les exportations mondiales atteindre 58 % en 2019 sous l’effet de l’extension
des surfaces, de conditions météorologiques favorables et de l’amélioration des rendements.
Parmi le groupe de fruits tropicaux examinés, l’avocat est celui qui présente le niveau de production le
plus faible, mais aussi celui qui connaît la croissance la plus rapide depuis quelques années, sous
l’impulsion de l’augmentation tout aussi rapide de la demande d’importations. La production devrait
légèrement dépasser 11 Mt en 2029, soit plus de deux fois et demi son niveau de 2009. La production
d’avocat a lieu dans un petit nombre de régions et de pays, les dix premiers du classement représentant
plus de 80 % de la production mondiale. L’Amérique latine et les Caraïbes, en particulier, concentrent
quelque 70 % de cette production. En réponse à la hausse rapide de la demande mondiale, le Mexique –
qui est le plus gros producteur et exportateur au monde – devrait accroître son offre de 4.9 % par an au
cours des dix prochaines années. Par voie de conséquence, et malgré la concurrence croissante de
nouveaux exportateurs, le pays verra sa part dans les exportations mondiales passer à 67.6 % en 2029.
Les États-Unis et l’Union européenne, où l’intérêt pour l’avocat provient de ses bienfaits supposés pour la
santé, devraient se maintenir à la tête des importations mondiales, respectivement à hauteur de 50.5 % et
28.7 % en 2029.
Papaye
Selon les estimations, les exportations mondiales de papaye se sont accrues de 8 % en 2019 pour s’établir
à quelque 0.31 Mt, signe d’une reprise après les baisses enregistrées en 2017 et 2018 à cause des
conditions météorologiques. En tant que premier fournisseur mondial de papayes, le Mexique aurait accru
ses expéditions de 7 % en 2019, pour un total d’environ 0.17 Mt destiné à 99 % aux États-Unis. Malgré le
redémarrage de la production et la hausse des exportations au cours de cette période, les exportations
mexicaines ont encore subi les effets d’une nouvelle contamination de la production à plusieurs souches
de Salmonelle, une bactérie qui avait frappé pour la première fois en août 2017.
La production mondiale de papaye devrait progresser de 2.1 % par an et atteindre 16.6 Mt en 2029. La
plus forte hausse est attendue en Asie, qui est la première région de production au niveau mondial. Sa
part dans la production globale devrait ainsi passer de 59 % pendant la période de référence à 61 % en
2029. L’Inde, premier pays producteur au monde, verra sa production augmenter de 2.4 % par an jusqu’à
représenter 48 % de l’offre mondiale d’ici à 2029. La croissance de la population et des revenus seront les
principaux facteurs de cette hausse, la consommation intérieure de papayes s’élevant à 5.5 kg par habitant
en 2029, contre 4.4 kg pendant la période de référence. Les exportations mondiales seront en grande
partie stimulées par l’augmentation de la production au Mexique – le plus gros exportateur mondial – et
par celle de la demande des principaux importateurs, les États-Unis et l’Union européenne. Il existe
toutefois un obstacle majeur au développement du commerce international de la papaye, à savoir sa
grande périssabilité et sa fragilité dans les transports, qui rendent son expédition vers des destinations
lointaines compliquée. Les innovations dans la chaîne du froid, l’emballage et le transport pourraient
toutefois faciliter sa distribution à plus grande échelle, d’autant que la demande de fruits tropicaux est en
hausse sur les marchés d’importation.
Incertitudes
Les marchés de la banane et des principaux fruits tropicaux subissent les effets de la pandémie de COVID-
19. Le commerce des produits périssables est davantage exposé au risque de perturbations que celui
d’autres produits agricoles. Du fait de la valeur qu’ils représentent et de la distance entre les régions de
production et de consommation, une partie des fruits tropicaux est transportée par avion, or les liaisons
aériennes sont particulièrement perturbées du fait de la pandémie. L’impact risque d’être considérable
pour les producteurs de ces fruits qui, étant périssables, ont besoin d’être acheminés rapidement par
avion. Sur le moyen terme, l’impact est encore plus incertain car il dépend de la trajectoire de la reprise
après la pandémie. Les projections des échanges de produits tropicaux et de bananes seront variables
selon les différentes hypothèses de croissance économique.
Compte tenu de la périssabilité des fruits tropicaux lors des phases de production, de commercialisation
et de distribution, les défis environnementaux et le manque d’infrastructure continuent de représenter des
menaces pour la production et l’approvisionnement des marchés internationaux. La difficulté est d’autant
plus grande que la grande majorité des fruits tropicaux sont produits dans un cadre informel et dans des
zones reculées, que leur culture dépend beaucoup des précipitations, est exposée aux effets néfastes des
phénomènes météorologiques de plus en plus imprévisibles et est éloignée des grands axes de transport.
Les présentes projections s’appuient sur des conditions météorologiques moyennes et ne tiennent pas
compte des impacts éventuels du changement climatique, des maladies végétales connues ou en train
d’apparaître, ou des événements météorologiques comme le phénomène d’El Niño qui perturbe
régulièrement la production en Amérique latine. Toutefois, les effets du changement climatique sur le
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
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secteur mondial des fruits tropicaux, l’évolution des rendements effectifs et probables, ainsi que l’impact
des phénomènes météorologiques extrêmes – de plus en plus fréquents – sur la production et le
commerce pourraient être évalués en modifiant les paramètres de modélisation correspondants.
La maladie de la fusariose qui, depuis la fin du XIXe siècle, frappe durement les bananeraies dans
plusieurs régions de production, reste un problème grave pour la filière mondiale de la banane. La souche
de la maladie qui se propage actuellement (appelée race tropicale 4, ou TR4) présente des risques
particulièrement élevés pour l'approvisionnement mondial de bananes, car elle peut toucher une variété
beaucoup plus grande de cultivars de bananes et de bananes plantains que les autres souches, et parce
qu’il n’existe actuellement aucun fongicide ou méthode d’éradication efficace. Selon les informations
officielles, la TR4 est actuellement confirmée dans 17 pays, principalement en Asie du Sud et du Sud-Est,
mais aussi au Moyen-Orient et en Amérique latine, où un premier cas a été détecté en Colombie en
août 2019. Une évaluation récente de l’impact économique potentiel de la TR4 sur la production et le
commerce de bananes au niveau mondial a montré que la propagation de la maladie entraînerait
notamment une perte considérable de revenus et d’emplois dans le secteur bananier des pays concernés,
ainsi qu’une hausse importante des prix au consommateur dans les pays importateurs, ces impacts
atteignant des degrés variables selon la propagation effective 3.
Notes
1
Les différents types de légumineuses sont les suivants : haricots secs, fèves sèches, pois secs, pois chiches, niébés,
pois d’Angole, lentilles, pois bambara, vesces, lupins et légumineuses secondaires (non classifiées séparément).
2 Les systèmes de classification internationale des produits au regard de la production et des échanges n’obligent pas
les pays à enregistrer ces fruits séparément, raison pour laquelle les données officielles sont rares. On estime qu’en
moyenne, la mangue représente environ 75 % du total de la production, la goyave 15 % et le mangoustan les 10 %
restants.
3 Une autre simulation a été réalisée plus récemment pour évaluer l’impact économique potentiel de la race tropicale 4
de la fusariose sur la production et le commerce de bananes au niveau mondial. Les résultats ont été publiés dans le
numéro de novembre 2019 de la publication semestrielle Perspectives de l’alimentation de la FAO
(http://www.fao.org/3/ca6911en/CA6911EN_TR4FR.pdf).
Annexe A. Glossaire
Accès aux marchés Régi par les dispositions de l’Accord sur l'agriculture issu du cycle d'Uruguay concernant
les concessions contenues dans les Listes nationales, c’est-à-dire les consolidations et les
réductions des droits de douane, ainsi que d’autres engagements en matière d'accès aux
marchés.
Accord de libre-échange nord-américain Accord trilatéral sur les échanges, échanges agricoles compris, conclu entre le Canada,
(ALENA) les États-Unis et le Mexique, visant à éliminer progressivement les droits de douane et à
revoir les autres règles commerciales entre les trois pays sur une période de 15 ans.
Signé en décembre 1992, il est entré en vigueur le 1er janvier 1994. En 2018, le Canada,
les États-Unis et le Mexique ont signé un nouvel accord (l’ACEUM) qui devrait entrer en
vigueur le 1er juillet 2020 et remplacer l'ALENA
Accord de partenariat transpacifique global Le PTPGP est un accord commercial entre l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le
et progressiste (PTPGP) Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Viet Nam. Il
a été signé en mars 2018 et est entré en vigueur dans les six premiers pays en décembre
2018.
Accord économique et commercial global L’AECG est un accord commercial entre l’Union européenne et le Canada. Signé en
(AECG) octobre 2016, il est entré en application provisoirement en avril 2017. Sa ratification et son
entrée en vigueur pleines et entières sont en cours.
Accord sur l'agriculture issu du cycle « Accord sur l’agriculture » contenu dans l’Acte final reprenant les résultats des
d'Uruguay (AACU) négociations commerciales multilatérales du cycle d’Uruguay. Ce texte comprend des
engagements en matière d’accès aux marchés, de soutien interne et de subventions à
l’exportation, ainsi que des dispositions générales concernant le suivi de sa mise en
œuvre et la poursuite du processus. En outre, chaque pays a une Liste nationale qui fait
partie intégrante de ses engagements dans le cadre de l’AACU. Un accord distinct, intitulé
« Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires » (Accord SPS), vise
à établir un cadre multilatéral de règles et de disciplines pour orienter l’adoption,
l’élaboration et l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires afin de minimiser
leurs effets négatifs sur le commerce.
Autres céréales secondaires Catégorie comprenant l’orge, l’avoine, le sorgho et d’autres céréales secondaires dans
tous les pays sauf l’Australie, où elle englobe aussi le triticale, les États membres de
l’Union européenne, où le seigle et les céréales mélangées sont compris.
Autres oléagineux Catégorie comprenant les graines de colza (canola), de tournesol et d’arachides
(cacahuètes).
Base tel quel Poids du sucre indépendamment de sa teneur en saccharose (mesuré par polarisation).
Biomasse Toute matière végétale utilisée directement comme combustible ou transformée avant
combustion. Elle comprend le bois, les déchets végétaux (déchets de bois et résidus de
récoltes), les matières/déchets d’origine animale et les déchets industriels et urbains
servant de matières premières pour obtenir des produits biosourcés. Dans les
Perspectives, elle n’englobe pas les produits agricoles utilisés pour produire des
biocarburants (huiles végétales, sucre et céréales, par exemple).
Biocarburants Au sens large, les biocombustibles comprennent tous les combustibles solides, liquides ou
gazeux produits à partir de la biomasse. Dans un sens plus étroit, les biocarburants
désignent les produits qui remplacent les carburants à base de pétrole dans le transport
routier : le bioéthanol tiré de plantes sucrières, de céréales et de plantes amylacées, qui
peut être utilisé comme additif à l’essence, en mélange avec elle ou à sa place ; et le
biodiesel, tiré principalement d’huiles végétales, mais aussi d’huiles usagées ou de
graisses animales.
BRICS Acronyme désignant les économies émergentes suivantes : Brésil, Fédération de Russie,
Inde, Chine et Afrique du Sud.
Campagne Pour la plupart des produits végétaux, le début de la campagne internationale coïncide
avec la récolte dans les principales régions de production.
• Blé : 1er juin
• Coton : 1er août
• Céréales secondaires : 1er septembre
• Sucre, soja, autres oléagineux, tourteaux protéiques, huiles végétales : 1er octobre.
• Viande, Nouvelle-Zélande : année se terminant en septembre
• Viande, Australie : année se terminant en juin
Dans le cas de ces produits, lorsque le texte mentionne la campagne 2019, il faut
comprendre la campagne 2019/20. Pour tous les autres produits, la campagne coïncide
avec l’année civile.
Céréales Catégorie comprenant le blé, le maïs, les autres céréales secondaires et le riz.
Contingent tarifaire Régime d’importation prévu par l’Accord sur l’agriculture issu du cycle d'Uruguay. Certains
pays se sont engagés à assurer des possibilités minimales d’accès à des produits
précédemment visés par des obstacles non tarifaires. Dans ce cadre, un contingent et un
droit de douane à deux niveaux sont instaurés pour les produits concernés. Le droit le plus
bas (taux contingentaire) est appliqué aux importations dans la limite du contingent et le
droit le plus élevé (taux hors contingent) est perçu sur les importations en sus du
contingent.
COVID-19 La COVID-19 est la maladie infectieuse causée par le coronavirus le plus récemment
découvert. Ce nouveau virus et cette nouvelle maladie étaient inconnus avant le début de
l'épidémie à Wuhan (Chine) en décembre 2019. COVID-19 est aujourd'hui une pandémie
qui touche de nombreux pays dans le monde.
Directive sur les énergies renouvelables Directive de l’UE qui fixe à 20 % la part que devront représenter les énergies
renouvelables dans la palette énergétique de tous les États membres en 2020, et en
particulier à 10 % leur part dans la consommation d’énergie destinée aux transports.
El Niño El Niño désigne ici un ensemble de phénomènes climatiques océaniques quasi-
périodiques englobant La Niña et l’oscillation australe, qui se caractérisent par des
anomalies de la température à la surface de l’eau sur la façade occidentale de l’Amérique
latine (surtout au Pérou) – réchauffement et refroidissement respectivement appelés
El Niño et La Niña – et par des variations de la pression atmosphérique dans la zone
tropicale du Pacifique Ouest (oscillation australe), souvent aux alentours de Noël.
Le réchauffement anormal des eaux océaniques va de pair avec un bouleversement
complet de l’abondance et de la répartition des espèces, une augmentation des
précipitations et des inondations locales, auxquels s’ajoute la mortalité massive des
poissons et de leurs prédateurs (oiseaux compris).
Estimation du soutien aux producteurs (ESP) Indicateur de la valeur monétaire annuelle des transferts bruts des consommateurs et des
contribuables aux producteurs agricoles, au départ de l’exploitation, découlant des
politiques de soutien à l’agriculture, quels que soient leur nature, leurs objectifs ou leurs
incidences sur la production ou le revenu agricole. L’ESP mesure le soutien découlant des
politiques en faveur de l’agriculture par rapport à la situation qui prévaudrait en l’absence
de ces dernières, c’est-à-dire lorsque les producteurs sont soumis uniquement aux
politiques nationales de portée générale (politiques économique, sociale,
environnementale, fiscale, etc.). Elle est brute en ce sens qu’aucun des coûts associés à
ces politiques et supportés individuellement par les producteurs n’est déduit. Elle fait en
outre référence au soutien nominal, ce qui signifie que la majoration des coûts liée aux
droits perçus sur les importations d’intrants n’est pas déduite. Cet indicateur est toutefois
mesuré déduction faite des contributions des producteurs au financement des dispositions
(prélèvements à la production, par exemple) donnant lieu à un transfert donné en leur
faveur (voir http://www.oecd.org/fr/agriculture/sujets/suivi-et-evaluation-des-politiques-
agricoles/).
Éthanol Biocarburant qui peut être utilisé comme carburant de substitution (éthanol hydraté) ou
mélangé à de l’essence (éthanol anhydre), et produit à partir de matières premières
agricoles comme la canne à sucre et le maïs. L’alcool anhydre ne contient pas d’eau et il
est pur à 99 % au minimum. L’alcool hydraté contient de l’eau et, en général, il est pur à
96 %. Au Brésil, cet éthanol est utilisé en remplacement de l’alcool carburant dans les
véhicules polycarburant.
G20 Le G20 est un forum international qui réunit 19 pays et l’Union européenne, soit les
principales économies développées et émergentes du monde. Ensemble, les membres du
G20 représentent 85 % du PIB mondial, 75 % des échanges internationaux et deux tiers
de la population mondiale. Composé à l’origine de ministres des finances et de
gouverneurs de banque centrale, le G20 fonctionne aujourd’hui comme un forum élargi où
l’on débat des grands problèmes mondiaux.
Poids vif Poids des viandes, poissons, coquillages et crustacés au moment de la capture ou de la
récolte. Dans le cas des produits halieutiques et aquacoles, le poids vif est calculé à partir
de facteurs de conversion, compte tenu par ailleurs des taux observés dans les pays pour
chaque type de transformation.
Politique agricole commune (PAC) Politique agricole de l’Union européenne, dont les objectifs ont été définis pour la première
fois par l’article 39 du Traité de Rome, signé en 1957.
Prix de soutien Prix fixé par les pouvoirs publics pour déterminer, directement ou indirectement, les prix
intérieurs ou les prix à la production. Les dispositifs de prix « administrés » fixent, pour le
produit visé, un prix de soutien minimum garanti ou un prix indicatif, qui peut être maintenu
au moyen de différentes mesures : restrictions quantitatives visant la production et les
importations ; taxes, prélèvements et droits de douane sur les importations ; subventions à
l’exportation ; et stockage public.
Produits laitiers frais Les produits laitiers frais contiennent tous les produits laitiers et le lait qui ne sont pas
inclus dans les produits transformés (beurre, fromage, lait écrémé en poudre, lait entier en
poudre et dans certains cas caséine et lactosérum). Les quantités sont en équivalent lait
de vache.
Projections de référence Ensemble de projections concernant les marchés, qui étayent l’analyse présentée dans ce
rapport et servent de repère pour étudier les effets de différents scénarios économiques et
stratégiques. La section méthodologie décrit en détail la démarche suivie pour les établir.
Racines et tubercules Les racines et les tubercules de certaines plantes contiennent de l’amidon (manioc, patate
douce et igname dans le premier cas, par exemple ; pomme de terre et taro dans le
second, entre autres). Ils sont principalement destinés à l’alimentation humaine
(transformés ou non) et, comme la plupart des cultures de base, ils peuvent être utilisés
pour nourrir les animaux ou produire de la fécule, de l’éthanol et des boissons fermentées.
À moins d’être transformés, ils se périment très vite une fois récoltés, ce qui limite les
possibilités de commercialisation et de stockage. Comme ils contiennent beaucoup d’eau,
les quantités sont toujours exprimées en poids sec de manière à améliorer la
comparabilité.
Ratio stocks/consommation Dans le cas des céréales, rapport entre les volumes stockés et les volumes utilisés à
l’intérieur du pays.
Ratio stocks/utilisation totale Rapport entre les stocks détenus par les principaux exportateurs et leur utilisation totale
(consommation intérieure plus exportations). Dans le cas du blé, les huit principaux
exportateurs sont pris en compte, à savoir les États-Unis, l’Argentine, l’Union européenne,
le Canada, l’Australie, la Fédération de Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan. Dans celui des
céréales secondaires, ce sont les États-Unis, l’Argentine, l’Union européenne, le Canada,
l’Australie, la Fédération de Russie, l’Ukraine et le Brésil qui sont comptabilisé. En ce qui
concerne le riz, ce sont le Viet Nam, la Thaïlande, l’Inde, le Pakistan et les États-Unis.
Scénario Ensemble de projections concernant le marché, générées par un modèle à partir
d’hypothèses différentes de celles retenues pour établir les projections de référence.
Apporte des informations quantitatives sur les effets d’une modification des hypothèses
sur les perspectives.
Soutien interne Renvoie au niveau annuel de soutien apporté à la production agricole, exprimé en termes
monétaires. Il s’agit de l’un des trois domaines faisant l’objet d’engagements dans l’Accord
sur l'agriculture issu du cycle d'Uruguay.
Stocks d'intervention Dans l’Union européenne, stocks détenus par les organismes nationaux compétents par
suite des achats d’intervention de produits bénéficiant d’un soutien des prix du marché.
Les stocks d’intervention peuvent être écoulés sur le marché intérieur si les prix intérieurs
sont supérieurs aux prix d’intervention ; dans le cas contraire, ils peuvent être vendus sur
le marché mondial moyennant des restitutions à l’exportation.
Subventions à l’exportation Aides accordées aux négociants pour compenser les différences de prix entre le marché
intérieur et le marché mondial. Les restitutions à l’exportation de l’UE en sont un exemple.
L’élimination des subventions à l’exportation dans le domaine agricole est prévue par
l’accord conclu à Nairobi dans le cadre de la 10e Conférence ministérielle de l’OMC, en
décembre 2015.
Taux de croissance des moindres carrés Le taux de croissance des moindres carrés, r, est estimé comme suit par régression
linéaire du logarithme des valeurs annuelles de la variable considérée sur la période
étudiée : Ln(xt) = a + r*t et calculé comme suit : [exp (r) – 1].
Taux maximal d’incorporation Plafond de la proportion d’éthanol pouvant être mélangée à l’essence du fait de
contraintes techniques à court terme, qui freinent la progression de la consommation de
biocarburants.
Annexe B. Méthodologie
Cette section contient des informations sur les modalités d’établissement des projections qui sont utilisées
aux fins des présentes Perspectives agricoles. Une description générale des projections de référence et
du rapport des Perspectives est donnée en premier lieu. Puis, l’ensemble cohérent d’hypothèses
associées aux projections macroéconomiques est analysé plus en détail. Après l’avoir présenté, on
expliquera ensuite comment le modèle Aglink-Cosimo sert à réaliser une analyse stochastique partielle.
Les projections présentées dans ces Perspectives agricoles sont le fruit d’un exercice pour lequel un très
grand nombre de sources d’information ont été mobilisées. Ces projections reposent sur les données
fournies par les pays et les experts ainsi que sur les résultats du modèle Aglink-Cosimo établi par l’OCDE
et la FAO pour analyser les marchés agricoles mondiaux. Ce modèle économique sert également à vérifier
la cohérence des projections de référence. Les experts n’en sont pas moins largement consultés à
différents stades du processus. Les Perspectives agricoles présentent une vision commune jugée
plausible par les secrétariats de l’OCDE et de la FAO, compte tenu des hypothèses retenues et des
informations disponibles au moment de la rédaction.
Les séries de données qui fournissent les valeurs observées sont extraites des bases de données de
l’OCDE et de la FAO. Pour l’essentiel, les informations contenues dans ces bases proviennent de sources
statistiques nationales. Les valeurs de départ utilisées pour définir l’évolution future probable des marchés
agricoles sont établies par l’OCDE, pour ce qui est de ses États membres et certains non membres, et par
la FAO, pour tous les autres pays.
Du côté de l’OCDE, un questionnaire annuel est diffusé en novembre auprès des administrations
nationales. Le Secrétariat de l’OCDE recueille ainsi des informations sur l’évolution escomptée des
marchés des produits étudiés dans les Perspectives et des politiques agricoles nationales.
Du côté de la FAO, les projections de départ destinées aux modules par pays sont établies à l’aide
des modèles et des avis des spécialistes de produits de la FAO.
Il est également fait appel à des sources extérieures comme le FMI, la Banque mondiale ou l’ONU,
afin de dégager une vision globale des principaux facteurs économiques qui déterminent l’évolution
des marchés.
L’objet de cette étape est d’obtenir un premier aperçu de l’évolution possible des marchés et de construire
les principales hypothèses sous-jacentes aux Perspectives. Celles qui concernent l’activité économique
et l’action publique sont décrites dans le chapitre « Vue d’ensemble » ainsi que dans les tableaux par
produits. Les sources et hypothèses dont elles découlent sont analysées plus en détail ci-après.
Ensuite, il est recouru au cadre de modélisation Aglink-Cosimo de l’OCDE et de la FAO pour intégrer les
données initiales de manière cohérente et en tirer des valeurs de référence initiales sur la base desquelles
les projections de l’évolution des marchés mondiaux sont établies. Ce cadre de modélisation garantit qu’à
l’échelle mondiale, les projections de la consommation cadrent avec celles de la production des différents
produits.
Outre les quantités produites, consommées et échangées, ce scénario de référence porte sur les prix
nominaux (exprimés en unités monétaires locales) des produits considérés 1.
Les valeurs de référence initiales sont ensuite corrigées :
Pour les pays qui relèvent du Secrétariat de l’OCDE, elles sont comparées avec les réponses
indiquées dans le questionnaire. Les problèmes, quels qu’ils soient, sont examinés dans le cadre
d’échanges bilatéraux avec les experts des pays concernés.
S’agissant des modules nationaux et régionaux mis au point par le Secrétariat de la FAO, les
valeurs de référence initiales sont examinées par un cercle plus large d’experts internes et
internationaux.
À ce stade, un tableau général des projections apparaît. Des ajustements sont effectués suivant les
compromis convenus entre les deux secrétariats et les conseillers externes. À partir du résultat de ces
échanges et des informations actualisées, un deuxième ensemble de valeurs de référence est élaboré.
Les informations ainsi obtenues servent à analyser les marchés des céréales, des oléagineux, du sucre,
de la viande, des produits laitiers, des biocarburants, des produits de la pêche et de l’aquaculture et du
coton sur la période couverte par les Perspectives.
Ces résultats sont ensuite examinés lors des réunions annuelles du Groupe sur les marchés de produits
du Comité de l’agriculture de l’OCDE, qui réunit les experts des administrations nationales des États
membres de l’OCDE et des organisations spécialisées. La version définitive des projections de référence
est établie à partir des observations formulées par ce groupe et des données révisées.
Les modalités d’élaboration des Perspectives impliquent que les projections de référence présentées dans
ce rapport ne reposent pas seulement sur des projections pures, mais tiennent également compte des
connaissances des experts. L’utilisation d’un cadre de modélisation formel permet de résoudre les
incohérences relevées entre les projections des différents pays et de parvenir à un équilibre général pour
tous les marchés de produits. La procédure d’examen permet de prendre en compte l’avis des experts
nationaux dans les projections et les analyses connexes. Ce sont néanmoins les secrétariats de l’OCDE
et de la FAO qui, en dernier ressort, sont responsables des projections et de leur interprétation.
Avant d’être publié, le texte des Perspectives agricoles a été rédigé sur la base de ces projections révisées,
puis examiné, en mai par le Comité de direction du Département du développement économique et social
de la FAO, ainsi que par le Groupe de travail des politiques et des marchés agricoles du Comité de
l’agriculture de l’OCDE. Par ailleurs, les Perspectives serviront de point de départ à l’analyse présentée
au Comité des produits de la FAO, ainsi qu’à ses divers groupes intergouvernementaux sur les produits.
Les données démographiques utilisées pour l’ensemble des pays et blocs régionaux considérés dans les
présentes Perspectives sont des estimations tirées de la version 2019 de la base de données des
perspectives démographiques des Nations Unies (United Nations Population Prospects). Sur les quatre
variantes de projection envisagées (fécondité basse, moyenne, haute et constante), c’est la variante
moyenne qui a été retenue pour la période de projection. La décision d’utiliser la base de données des
Nations Unies sur les perspectives démographiques tient au fait qu’il s’agit d’une source très complète
d’estimations fiables et qu’elle renseigne également sur des pays en développement non membres de
l’OCDE. Dans un souci de cohérence, elle constitue également la source des estimations démographiques
historiques et des données de projection.
Les autres séries macroéconomiques utilisées dans le modèle AGLINK-COSIMO sont celles du PIB réel,
de l’indice implicite des prix du PIB, du déflateur des dépenses de consommation des ménages, du prix
du pétrole brut Brent (en USD par baril) et des taux de change exprimés en unités de monnaie locale pour
un dollar des États-Unis. Les données historiques utilisées pour les séries concernant les pays de l’OCDE
ainsi que le Brésil, l’Argentine, la Chine et la Fédération de Russie concordent avec celles publiées dans
le n°106 des Perspectives économiques de l’OCDE, en novembre 2019. Pour les autres économies, les
données macroéconomiques historiques proviennent des Perspectives économiques mondiales du FMI
publiées en octobre 2019. Les hypothèses retenues de 2020 à 2029 reposent sur les projections
macroéconomiques à moyen terme récemment établies par le Département des affaires économiques de
l’OCDE, sur les projections décrites dans les Perspectives économiques de l’OCDE n° 106 et sur les
projections du FMI.
Dans le modèle, les indices du PIB réel, des prix à la consommation (déflateur des dépenses de
consommation des ménages) et des prix à la production (indice implicite des prix du PIB) prennent la
valeur 1 pour 2010, qui sert d’année de référence. L’hypothèse de taux de change constant en termes
réels implique qu’un pays dont le taux d’inflation est supérieur (inférieur) à celui des États-Unis (mesuré
par l’indice implicite des prix du PIB des États-Unis) verra sa monnaie se déprécier (s’apprécier) et, en
conséquence, son taux de change augmenter (diminuer) au cours de la période considérée dans la mesure
où le taux de change est exprimé en nombre d’unités de monnaie locale correspondant à 1 USD. Le taux
de change nominal est calculé à partir de la croissance en pourcentage du ratio « déflateur du PIB du pays
considéré / déflateur du PIB des États-Unis ».
Jusqu'à 2018, le cours du pétrole utilisé est tiré de la version actualisée des Perspectives économiques
de l’OCDE n°106 (novembre 2019). Pour 2019, c’est le prix spot moyen annuel qui est utilisé, et pour
2020, le prix spot quotidien moyen de décembre 2019. À partir de 2021, les prix du pétrole brut sont censés
rester inchangés en valeur réelle.
Le modèle Aglink-Cosimo
Aglink-Cosimo est un modèle économique qui analyse l’offre et la demande agricoles mondiales.
Administré par les secrétariats de l’OCDE et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO), il sert à l’élaboration des Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO et à l’analyse
des scénarios d’action publique.
Aglink-Cosimo est un modèle d’équilibre partiel dynamique et récursif, employé pour simuler l’évolution
d’une année sur l’autre de l’équilibre des marchés et des prix des principaux produits agricoles de base
qui sont produits, consommés et négociés dans le monde. Des modules nationaux et régionaux englobant
le monde entier et les projections sont élaborés et tenus à jour par les secrétariats de l’OCDE et de la
FAO, en collaboration avec des experts et les administrations nationaux. Plusieurs grandes
caractéristiques sont à signaler :
Aglink-Cosimo est un modèle « d’équilibre partiel » couvrant les principaux produits agricoles de
base ainsi que le biodiesel et le bioéthanol. Les marchés non agricoles ne sont pas modélisés et
sont traités de façon exogène ; de ce fait, les hypothèses concernant la trajectoire des variables
macroéconomiques clés sont prédéterminées et l’incidence des évolutions des marchés agricoles
sur l’économie en général n’est pas envisagée.
Les marchés mondiaux des produits agricoles de base sont censés être concurrentiels, ce qui
signifie que les acheteurs et vendeurs acceptent les prix. Les prix du marché sont déterminés par
l’équilibre mondial ou régional de l’offre et de la demande.
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
266
La production d’un pays et les produits qu’il échange sont considérés comme homogènes et donc
comme parfaitement substituables par les acheteurs et les vendeurs. En particulier, les
importateurs ne distinguent pas les produits en fonction de leur pays d’origine, étant donné
qu’Aglink-Cosimo n’est pas un modèle spatial. Les importations et les exportations sont néanmoins
déterminées séparément. Cette hypothèse a une incidence sur les résultats des analyses dans
lesquelles les échanges sont un facteur important.
Aglink-Cosimo est un modèle dynamique et récursif, en conséquence de quoi les résultats obtenus
pour une année déterminent ceux des années consécutives (par exemple, à travers les effectifs
des cheptels). Les projections obtenues avec Aglink-Cosimo portent sur les dix années à venir.
Aglink-Cosimo est décrit en détail en anglais dans un document paru en 2015, qui peut être consulté à
cette adresse : www.agri-outlook.org.
Le modèle employé pour établir les projections relatives aux produits de la pêche et de l’aquaculture est
un satellite d’Aglink-Cosimo. Sont partagées les hypothèses exogènes sont mises en commun et les
variables interactives, comme les prix qui se répercutent les uns sur les autres. Le modèle dédié à la pêche
et à l’aquaculture a été remanié en profondeur en 2016. Les 32 éléments représentés dans les fonctions
de l’offre totale de l’aquaculture ont été remplacés par des fonctions de l’offre de 117 espèces, chacune
étant caractérisée par une élasticité, une ration alimentaire et un temps de réaction qui lui sont propres.
Les principales espèces prises en compte sont le saumon, la truite, la crevette, le tilapia, la carpe, le silure
(dont le Pangasius), les sparidés, le bar et les mollusques. À cela s’ajoutent quelques productions
mineures, comme les chanidés. Le modèle a été construit de façon à assurer une cohérence entre les
rations alimentaires et les marchés de la farine et de l’huile de poisson. Selon les espèces, les rations
alimentaires peuvent contenir au maximum cinq types d’aliments : farine de poisson, huile de poisson,
tourteaux d’oléagineux (ou substituts), huile végétale et aliments à faible teneur en protéines comme les
céréales et le son.
L’analyse stochastique partielle montre en quoi les scénarios divergent de celui de référence en appliquant
un traitement stochastique à un certain nombre de variables. Celles-ci sont sélectionnées de manière à
mettre en évidence les principales sources d’incertitude sur les marchés agricoles. En l’occurrence, les
variables macro-économiques spécifiques aux pays, le prix du pétrole brut, les rendements nationaux et
les rendements par produit sont considérés comme incertains. Outre le prix international du pétrole, quatre
variables macro-économiques sont prises en compte pour tous les pays : l’indice des prix à la
consommation (IPC) l’indice du produit intérieur brut, le déflateur du produit intérieur brut et le taux de
change du dollar des États-Unis (XR). Les variables de rendement considérées concernent la production
végétale et la production laitière dans toutes les régions couvertes par le modèle.
En 2019, la méthode employée pour déterminer les tirages stochastiques (exposée dans Araujo-Enciso,
Pieralli et Pérez-Domínguez (2017)2 a été abandonnée. La nouvelle façon de procéder repose sur une
technique plus simple et plus facile à comprendre, qui restitue elle aussi la variance dans le temps de
chacune des variables. Les trois grandes étapes de l’analyse stochastique partielle sont brièvement
décrites ci-après.
La première étape de la procédure consiste à définir la tendance passée des variables stochastiques.
Souvent, une tendance linéaire ne représente pas correctement la dynamique observée. C’est pourquoi
on utilise un filtre de Hodrick-Prescott pour estimer une tendance non linéaire, en séparant les fluctuations
PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2020-2029 © OCDE/FAO 2020
267
de court terme des mouvements à long terme3. Le filtre est appliqué directement aux séries temporelles
des rendements et aux variations annuelles pour les variables macro-économiques.
La deuxième étape consiste à générer 1 000 combinaisons de valeurs possibles pour les variables
stochastiques. Pour chacune des dix années de la période de projection (2019-28), on tire une année
particulière de la période de référence 1995-2018, puis on applique l’écart relatif entre la valeur effective
de la variable à la fin de cette année-là et la valeur tendancielle correspondante estimée à l’étape 1 à la
valeur de la variable pour l’année de projection. Toutes les variables reçoivent ainsi la valeur de la même
année de référence. les variables macro-économiques sont toutefois traitées séparément des rendements,
car il n’y a pas de corrélation étroite entre eux.
La troisième étape consiste à faire tourner le modèle Aglink-Cosimo pour chacun des 1 000 scénarios
d'incertitude générés à l’étape ii). En combinant l’incertitude macro-économique et l’incertitude liée aux
rendements, on aboutit à 990 simulations réussies, le modèle ne donnant pas de solution dans les dix cas
restants. Le modèle étant un système complexe d’équations et de politiques, il peut en effet conduire à
des impasses en cas de choc extrême sur une ou plusieurs variables stochastiques.
Notes
1 Pour les régions comme l’Union européenne et les groupes de pays en développement, les données relatives aux
échanges concernent uniquement les échanges avec l’extérieur (et n’incluent donc pas les échanges réalisés à
l’intérieur de la région). On obtient par conséquent des valeurs des échanges mondiaux plus faibles qu’en cumulant
les statistiques nationales. Les demandes d’information concernant des séries particulières doivent être adressées
aux secrétariats de l’OCDE et de la FAO.
2Araujo-Enciso, S., Pieralli, S. et I. Pérez-Domínguez (2017), « Partial Stochastic Analysis with the Aglink-Cosimo
Model: A Methodological Overview », EUR 28863 EN, Office des publications de l'Union européenne, Luxembourg,
2017, doi:10.2760/680976, JRC108837.
3Ce filtre a été popularisé en économie dans les années 90 par Hodrick, R.J. et E.C. Prescott (1997), « Postwar U.S.
Business Cycles: An Empirical Investigation », Journal of Money, Credit, and Banking, vol. 29, n° 1, pp. 1–16, JSTOR
2953682.
Annexe C. Statistiques
Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les
prix sont en valeur nominale.
1. Prix mondial du sucre brut, ICE contrat No11 le plus proche (octobre/septembre).
2. Prix du sucre raffiné, contrats futurs No. 407,marché de l'Euronext, Liffe, Londres (octobre/septembre).
3. Prix de gros des Etats-Unis, référence HFCS-55, équivalent poids sec (octobre/septembre).
4. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 Septembre pour la Nouvelle-Zélande dans les agrégats. Moyenne 2017-19est : Les données
pour 2019 sont estimées. Les prix sont en valeur nominale.
1. La consommation par habitant est exprimée en poids au détail. Les coefficients de conversion poids carcasse-poids au détail sont de 0.7
pour la viande bovine, de 0.78 pour la viande porcine et de 0.88 pour la viande ovine et la viande de volaille.
2. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande dans les agrégats. Moyenne
2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les prix sont en valeur nominale.
1. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
2. Prix à l'exportation FAB, beurre à 82% m.g., Océanie
3. Prix à l'exportation, FAB, fromage cheddar, 39% d'humidité, Océanie.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande dans les agrégats. Moyenne
2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les prix sont en valeur nominale.
1. Prix à l'exportation FAB, lait écrémé en poudre, 1.25% de matière grasse, Océanie.
2. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
3. Prix à l'exportation FAB, lait entier en poudre 26% de matière grasse, Océanie.
4. Prix à l'exportation FAB, lactosérum doux non hygroscopique, Europe occidentale.
5. Prix à l'exportation, Nouvelle Zélande.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les prix sont en valeur nominale.
1. Prix de gros, États-Unis, Omaha.
2. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
3. Prix à la production en Allemagne net de droits de douanes sur le biodiesel et de la taxe sur l'énergie.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les
prix sont en valeur nominale.
1. La consommation du coton correspond à celle de la filature et non à la demande finale du consommateur.
2. Indice Cotlook A, Middling 1 1/8", coût et fret hors assurance, ports d'extrême Orient (août/juillet).
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Moyenne
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
2017-19est
PIB REEL PAR HABITANT1
Australie % 1.0 1.1 1.2 1.6 1.6 1.6 1.6 1.6 1.7 1.7 1.7
Canada % 1.2 0.7 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9 1.0
Chili % 1.8 2.3 2.5 2.6 2.6 2.5 2.5 2.6 2.6 2.6 2.6
Union européenne % 1.6 1.0 1.1 1.9 1.8 1.8 1.8 1.8 1.8 1.9 1.9
Japon % 1.5 0.9 1.1 0.9 0.9 0.9 1.0 1.0 1.0 1.0 1.1
Corée % 2.4 2.2 2.3 2.8 2.8 2.9 2.9 3.0 3.0 3.0 3.0
Mexique % 0.3 0.2 0.5 1.1 1.3 1.4 1.5 1.5 1.5 1.6 1.6
Nouvelle-Zélande % 1.8 1.7 1.6 1.8 1.7 1.7 1.8 1.8 1.8 1.8 1.8
Norvège % 0.8 1.6 1.4 0.8 0.8 0.8 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9
Suisse % 1.0 0.6 0.3 0.9 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.1
Turquie % 2.1 1.9 2.2 2.4 3.0 3.1 3.1 3.0 3.0 2.9 2.9
Royaume-Uni % 0.9 0.5 0.7 1.1 1.1 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2 1.2
États-Unis % 1.9 1.4 1.4 1.9 1.9 1.9 1.8 1.8 1.8 1.8 1.8
Brésil % 0.2 0.9 1.1 1.7 1.8 1.7 1.7 1.7 1.8 1.8 1.8
Chine % 6.0 5.3 5.1 5.4 5.3 5.3 5.3 5.3 5.4 5.4 5.4
Égypte % 3.0 4.0 4.2 4.3 4.3 4.4 4.4 4.4 4.5 4.5 4.5
Inde % 5.5 5.9 6.3 6.4 6.4 6.3 6.4 6.4 6.4 6.4 6.5
Indonésie % 4.0 4.0 4.2 4.3 4.4 4.4 4.4 4.4 4.5 4.5 4.5
Iran % -6.5 -3.2 -1.9 -1.8 -1.8 -1.6 -1.5 -1.5 -1.4 -1.4 -1.4
Malaisie % 3.6 3.1 3.6 3.5 3.5 3.6 3.7 3.7 3.8 3.8 3.9
Pakistan % 2.7 0.5 1.2 2.7 3.3 3.3 3.3 3.4 3.4 3.5 3.5
Russie % 1.5 1.5 1.4 2.1 2.1 2.0 2.0 2.1 2.1 2.1 2.1
Arabie saoudite % -1.2 0.5 0.6 0.9 1.0 1.1 1.1 1.2 1.3 1.3 1.4
Afrique du Sud % -0.3 -0.1 0.3 0.7 0.8 0.8 0.8 0.9 0.9 0.9 0.9
Ukraine % 3.4 3.5 3.7 3.7 3.9 3.9 3.9 3.9 3.9 3.9 4.0
OCDE3 % 1.6 1.2 1.2 1.7 1.7 1.7 1.7 1.7 1.7 1.7 1.7
Note : Pour les pays de l'OCDE, ainsi que le Brésil, la Chine et la Russie, les données historiques du PIB réel, du déflateur des dépenses de la
consommation privée et du déflateur du PIB proviennent des Perspectives Économiques de l'OCDE No. 106, novembre 2019. Pour les autres
économies, les données macroéconomiques historiques proviennent du FMI, Perspectives Économiques mondiales, octobre 2019. Les
hypothèses correspondant à la période de projections se basent sur les dernières projections macroéconomiques du Département
Économique de l'OCDE, sur les projections du FMI et pour les données de population sur les World Population Prospects: the 2019 Revision
(medium variant), des Nations Unies. Les données de l'Union européenne sont un agrégat de la zone euro à l'exception de la population.
L'indice des prix utilisé est le déflateur des dépenses de la consommation privée. Moyenne 2017-19est et 2019est : Les données pour 2019
sont estimées.
1. Variation annuelle en pourcentage.
2. Moyenne pondérée des taux de croissance annuels du PIB réel et du déflateur de l'IPC dans les pays de l'OCDE basée sur des poids utilisant
les parités de pouvoir d'achat (PPA).
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. La mise à jour de court terme du prix du pétrole brut provient des Perspectives Économiques de l'OCDE No. 106, novembre 2019. Pour l’année
2019, c'est la moyenne annuelle des prix spot mensuels qui est utilisée, et pour 2019 le prix spot quotidien moyen de décembre 2019. Les
projections sont basées sur un taux de croissance constant en terme réel.
5. Banque mondiale. Les données pour 2019 sont estimées, les projections proviennent des Secrétariats de l'OCDE et de la FAO
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Note : Ce tableau est une compilation de l'information sur les prix présentés dans les tableaux détaillés par produits de cette annexe. Les prix
pour les produits végétaux sont en année commerciale et ceux pour les viandes, le poisson et les produits laitiers sont en année calendaire.
Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les prix réels sont déflatés
en utilisant le PIB des Etats-Unis en base année 2019=1.
1. Prix FAB du blé rouge d'hiver de catégorie No.2, protéine ordinaire, ports des États-Unis (juin/mai).
2. Prix à l'exportation FAB du maïs jaune de catégorie No.2, aux ports des États-Unis (septembre/août).
3. Prix à l'exportation FAB de l'orge fourragère, Rouen (juillet/juin).
4. Usiné 100%, classe b, estimation de prix nominal, FAB Bangkok (janvier/décembre).
5. Prix de gros, Illinois central (septembre/aôut).
6. Soja, U.S., CAF Rotterdam (octobre/septembre).
7. Colza, Europe, CAF Hambourg (octobre/septembre).
8. Prix moyen pondéré des tourteaux, port Européen (octobre/septembre).
9. Prix moyen pondéré des huiles oléagineuses et de l'huile de palme, port Européen (octobre/septembre).
10. Prix mondial du sucre brut, ICE contrat No11 le plus proche (octobre/septembre).
11. Prix du sucre raffiné, Euronext, Liffe, Contrat No. 407, Londres, Europe (octobre/septembre).
12. Prix de gros au comptant des Etats-Unis, référence HFCS-55, équivalent poids sec (octobre/septembre).
13. Prix unitaire à l'importation, Europe (octobre/septembre).
14. Prix moyen à la production de la viande de boeuf, Union européenne.
15. Bouvillons, 1100-1300 livres pv, Nebraska - le facteur de conversion pv vers pcp est 0.63.
16. Brésil : boeuf congelé, valeur unitaire à l'exportation, poids produit.
17. Prix moyen à la production de la viande porcine, Union européenne.
18. Gorets châtrés et cochettes, Iowa, So. Minn. No 1-3, 230-250 livres pv - le facteur de conversion pv vers pcp est 0.74.
19. Brésil : viande porcine congelée, valeur unitaire à l'exportation, poids produit.
20. Prix moyen à la production, Union européenne.
21. Moyenne pondérée des prix de gros des poulets de chair, 12 villes.
22. Brésil : valeur unitaire à l'exportation pour le poulet (FAB), poids produit.
23. Prix pour l'agneau, poids carcasse, moyenne toutes catégories.
24. Valeur unitaire mondiale des échanges (somme des exportations et importations).
25. Valeur unitaire mondiale de la production issue de l'aquaculture (base poids vivant).
26. La valeur de la production de poissons pêchés à l'exclusion de la transformation industrielle est estimée par la FAO.
27. Farine de poisson, 64-65% de protéine, Hambourg, Allemagne.
28. Huile de poisson, sans origine, N.O. Europe.
29. Prix à l'exportation FAB, beurre à 82% m.g., Océanie.
30. Prix à l'exportation FAB, fromage cheddar, 39% d'humidité, Océanie.
31. Prix à l'exportation FAB, lait écrémé en poudre, 1.25% de matière grasse, Océanie.
32. Prix à l'exportation FAB, lait entier en poudre 26% de matière grasse, Océanie.
33. Prix à l'exportation FAB, lactosérum doux non hygroscopique, Europe occidentale.
34. Prix à l'exportation, Nouvelle Zélande.
35. Prix de gros, États-Unis, Omaha.
36. Prix à la production en Allemagne net de droits de douanes sur le biodiesel et de la taxe sur l'énergie.
37. Indice Cotlook A, Middling 1 1/8", coût et fret hors assurance, ports d'extrême Orient (août/juillet).
38. Thaïlande, Bangkok, Manioc (farine), prix de gros.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Moyenne
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
2017-19est
Blé
Échanges mondiaux kt 172 945 184 180 188 911 192 416 196 133 199 104 201 803 204 528 207 101 209 810 212 482
OCDE1 kt 38 621 38 919 39 152 39 078 39 107 39 224 39 266 39 320 39 349 39 505 39 618
Pays en développement kt 142 228 154 037 158 660 162 109 165 746 168 694 171 377 174 066 176 622 179 234 181 846
Pays les Moins Avancés kt 17 255 19 126 19 569 20 138 20 718 21 284 21 862 22 450 23 050 23 656 24 280
Maïs
Échanges mondiaux kt 160 262 163 226 167 128 170 518 174 401 177 834 181 050 184 267 187 545 190 852 194 305
OCDE1 kt 78 161 77 402 80 124 81 122 81 748 82 639 83 486 84 293 85 138 85 983 86 850
Pays en développement kt 117 349 121 421 123 575 126 796 130 639 133 846 136 849 139 902 142 999 146 117 149 395
Pays les Moins Avancés kt 3 659 3 570 3 496 3 480 3 522 3 609 3 691 3 763 3 837 3 907 3 975
Autres céréales secondaires
Échanges mondiaux kt 36 158 38 001 38 476 38 692 39 115 39 616 40 116 40 759 41 336 41 937 42 575
OCDE1 kt 7 444 7 614 7 658 7 669 7 641 7 663 7 679 7 707 7 709 7 730 7 759
Pays en développement kt 29 395 31 078 31 643 31 943 32 430 32 970 33 514 34 190 34 807 35 434 36 091
Pays les Moins Avancés kt 662 698 657 637 689 752 835 965 1 096 1 206 1 313
Riz
Échanges mondiaux kt 46 985 48 744 50 261 51 301 52 519 54 014 55 556 57 020 58 599 60 190 61 858
OCDE1 kt 6 422 6 608 6 673 6 725 6 793 6 858 6 934 7 006 7 076 7 147 7 222
Pays en développement kt 40 808 42 393 43 871 44 858 46 007 47 445 48 927 50 327 51 844 53 368 54 967
Pays les Moins Avancés kt 10 923 10 977 11 632 12 183 12 784 13 588 14 367 15 184 16 045 16 941 17 889
Soja
Échanges mondiaux kt 149 088 149 264 155 561 157 835 160 046 162 146 163 976 166 214 168 348 170 451 172 540
OCDE1 kt 29 822 30 274 30 460 30 690 30 897 31 012 30 983 31 026 31 039 31 051 31 061
Pays en développement kt 126 084 126 079 132 369 134 613 136 796 138 952 140 968 143 340 145 631 147 891 150 135
Pays les Moins Avancés kt 1 284 1 563 1 602 1 636 1 666 1 695 1 721 1 749 1 778 1 805 1 833
Autres oléagineux
Échanges mondiaux kt 21 144 20 999 21 328 21 525 21 845 22 190 22 491 22 773 23 079 23 384 23 692
OCDE1 kt 12 260 12 015 12 093 12 171 12 283 12 336 12 328 12 316 12 311 12 307 12 309
Pays en développement kt 11 008 11 074 11 354 11 510 11 754 12 079 12 423 12 755 13 107 13 458 13 807
Pays les Moins Avancés kt 246 223 240 249 265 282 297 314 332 350 369
Tourteaux protéiques
Échanges mondiaux kt 89 890 91 908 92 134 92 840 93 623 94 389 95 124 95 946 96 690 97 442 98 161
OCDE1 kt 48 317 48 099 48 372 48 291 48 298 48 279 48 317 48 350 48 426 48 474 48 538
Pays en développement kt 49 632 52 008 52 165 53 099 54 001 54 930 55 772 56 694 57 505 58 350 59 151
Pays les Moins Avancés kt 889 872 909 945 992 1 039 1 087 1 138 1 186 1 230 1 281
Huiles végétales
Échanges mondiaux kt 84 555 87 424 88 530 89 548 90 838 91 969 93 174 94 313 95 472 96 688 97 915
OCDE1 kt 23 411 22 828 22 731 22 455 22 417 22 260 22 211 22 023 21 734 21 493 21 260
Pays en développement kt 62 761 66 266 67 466 68 758 70 085 71 375 72 633 73 963 75 416 76 879 78 345
Pays les Moins Avancés kt 7 548 8 012 8 235 8 477 8 735 8 987 9 233 9 491 9 752 10 014 10 274
Sucre
Échanges mondiaux kt 56 570 58 063 60 039 60 841 61 263 62 091 62 946 63 822 64 790 65 909 67 075
OCDE1 kt 11 568 11 921 11 855 11 823 11 567 11 382 11 203 11 133 11 073 11 047 11 006
Pays en développement kt 44 753 46 140 48 213 49 007 49 671 50 705 51 776 52 699 53 718 54 881 56 100
Pays les Moins Avancés kt 9 868 10 036 10 659 11 025 11 332 11 765 12 237 12 726 13 279 13 879 14 513
Viande bovine2
Échanges mondiaux kt 10 102 10 682 10 763 10 804 10 862 10 918 10 990 11 131 11 258 11 379 11 496
OCDE1 kt 4 349 4 408 4 483 4 529 4 578 4 617 4 662 4 691 4 723 4 751 4 778
Pays en développement kt 6 079 6 678 6 694 6 698 6 714 6 739 6 773 6 896 7 002 7 106 7 206
Pays les Moins Avancés kt 172 158 167 174 183 193 207 217 230 244 259
Viande porcine2
Échanges mondiaux kt 9 213 10 419 9 946 9 731 9 682 9 655 9 635 9 612 9 652 9 674 9 725
OCDE1 kt 5 339 5 470 5 514 5 572 5 627 5 679 5 717 5 754 5 792 5 830 5 874
Pays en développement kt 5 352 6 634 6 115 5 832 5 736 5 667 5 620 5 572 5 586 5 582 5 600
Pays les Moins Avancés kt 155 168 180 197 211 225 242 260 279 299 321
Viande de volaille
Échanges mondiaux kt 13 552 14 285 14 391 14 504 14 627 14 776 14 939 15 164 15 401 15 647 15 897
OCDE1 kt 4 106 4 274 4 335 4 381 4 405 4 428 4 459 4 468 4 478 4 494 4 505
Pays en développement kt 9 089 9 709 9 831 9 928 10 054 10 191 10 333 10 563 10 791 11 030 11 278
Pays les Moins Avancés kt 933 981 1 033 1 078 1 125 1 171 1 217 1 261 1 305 1 346 1 388
Viande ovine2
Échanges mondiaux kt 1 169 1 223 1 233 1 244 1 255 1 261 1 266 1 272 1 280 1 289 1 297
OCDE1 kt 469 453 449 450 449 448 446 446 445 444 444
Pays en développement kt 717 788 803 814 824 832 839 846 855 865 874
Pays les Moins Avancés kt 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 5
Moyenne
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
2017-19est
Beurre
Échanges mondiaux kt 997 1 062 1 080 1 092 1 104 1 116 1 128 1 140 1 153 1 166 1 179
OCDE1 kt 311 344 348 349 348 346 345 344 344 344 344
Pays en développement kt 610 656 676 691 706 721 736 752 768 784 800
Pays les Moins Avancés kt 17 18 19 19 19 20 20 21 21 22 22
Fromage
Échanges mondiaux kt 3 116 3 255 3 305 3 357 3 406 3 454 3 503 3 552 3 599 3 647 3 696
OCDE1 kt 1 682 1 733 1 758 1 783 1 802 1 821 1 840 1 859 1 879 1 899 1 920
Pays en développement kt 1 433 1 488 1 520 1 554 1 592 1 631 1 670 1 709 1 746 1 785 1 824
Pays les Moins Avancés kt 29 33 34 35 37 39 41 44 46 49 52
Lait entier en poudre
Échanges mondiaux kt 2 637 2 677 2 704 2 720 2 747 2 775 2 805 2 835 2 866 2 897 2 929
OCDE1 kt 153 151 147 140 139 137 136 134 133 132 132
Pays en développement kt 2 502 2 532 2 564 2 586 2 614 2 643 2 674 2 705 2 737 2 768 2 800
Pays les Moins Avancés kt 230 238 244 250 258 265 273 281 289 297 305
Lait écrémé en poudre
Échanges mondiaux kt 2 672 2 736 2 779 2 841 2 896 2 954 3 014 3 075 3 137 3 201 3 265
OCDE1 kt 615 658 651 657 661 666 671 676 681 687 692
Pays en développement kt 2 317 2 386 2 438 2 498 2 554 2 613 2 673 2 735 2 796 2 860 2 924
Pays les Moins Avancés kt 154 164 170 177 184 192 200 208 216 224 233
Poisson
Échanges mondiaux kt 42 928 43 942 43 979 44 483 44 830 45 221 45 469 45 672 46 118 46 404 46 721
OCDE kt 23 164 23 055 23 037 23 310 23 356 23 463 23 459 23 588 23 647 23 734 23 883
Pays en développement kt 20 345 21 283 21 415 21 713 21 981 22 279 22 538 22 672 23 048 23 172 23 329
Pays les Moins Avancés kt 1 435 1 544 1 547 1 572 1 594 1 613 1 636 1 656 1 690 1 720 1 739
Farine de poisson3
Échanges mondiaux kt 3 253 3 241 3 098 3 184 3 189 3 276 3 287 3 190 3 309 3 320 3 379
OCDE kt 1 084 1 208 1 107 1 145 1 122 1 139 1 130 1 075 1 138 1 121 1 121
Pays en développement kt 2 388 2 285 2 244 2 278 2 308 2 387 2 409 2 375 2 431 2 466 2 533
Pays les Moins Avancés kt 33 26 26 26 27 28 29 29 30 31 32
Huile de poisson3
Échanges mondiaux kt 841 910 901 938 960 973 987 982 1 012 1 041 1 050
OCDE kt 679 753 741 772 788 796 805 798 821 844 850
Pays en développement kt 284 293 294 305 317 324 331 329 342 355 362
Pays les Moins Avancés kt 4 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
Éthanol
Échanges mondiaux kt 11 148 10 603 10 483 10 385 10 235 10 129 10 028 9 924 9 847 9 765 9 687
OCDE1 kt 6 687 7 064 7 020 6 972 6 847 6 764 6 681 6 586 6 506 6 415 6 321
Pays en développement kt 5 381 4 573 4 476 4 419 4 396 4 375 4 360 4 353 4 359 4 369 4 388
Pays les Moins Avancés kt 5 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Biodiesel
Échanges mondiaux kt 6 838 7 053 6 855 6 739 6 493 6 272 6 082 5 907 5 738 5 585 5 412
OCDE1 kt 5 952 5 832 5 665 5 565 5 325 5 105 4 921 4 753 4 587 4 438 4 274
Pays en développement kt 886 1 221 1 190 1 173 1 167 1 167 1 161 1 155 1 150 1 147 1 138
Pays les Moins Avancés kt 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Coton
Échanges mondiaux kt 9 097 9 164 9 469 9 803 10 055 10 207 10 409 10 559 10 760 10 966 11 186
OCDE1 kt 1 446 1 413 1 474 1 492 1 520 1 540 1 564 1 585 1 607 1 634 1 660
Pays en développement kt 8 689 8 759 9 047 9 388 9 646 9 797 9 999 10 147 10 349 10 553 10 773
Pays les Moins Avancés kt 1 669 1 691 1 760 1 831 1 906 1 978 2 054 2 127 2 207 2 290 2 379
Racines et tubercules
Échanges mondiaux kt 16 915 17 414 17 861 18 136 18 484 18 822 19 176 19 529 19 914 20 300 20 728
OCDE1 kt 2 986 3 005 3 044 3 049 3 065 3 068 3 077 3 090 3 100 3 113 3 117
Pays en développement kt 14 547 14 984 15 400 15 677 16 003 16 346 16 689 17 034 17 412 17 793 18 221
Pays les Moins Avancés kt 222 218 224 226 239 253 277 312 371 462 619
Note : La somme OCDE, pays en développement et pays les moins avancés ne correspond pas au total des échanges mondiaux en raison du
double comptage pour certains pays et des différences statistiques (par exemple les PMA sont déjà compris dans l'agrégat des pays en
développement). Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
2. Exclut le commerce d'animaux vivants.
3. Les données sont en poids de produit.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Moyenne
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
2017-19est
Blé
OCDE1 kt 90 707 99 713 101 095 102 071 103 329 104 388 105 451 106 513 107 577 108 700 109 832
Pays en développement kt 23 983 24 518 24 571 24 578 24 808 25 241 25 541 25 842 26 146 26 523 26 888
Pays les Moins Avancés kt 111 105 104 102 100 98 96 95 93 91 90
Maïs
OCDE1 kt 60 812 59 240 60 875 62 049 63 263 64 354 65 187 66 052 66 933 67 819 68 809
Pays en développement kt 66 125 68 140 69 917 71 493 73 300 74 798 76 269 77 699 79 141 80 610 82 105
Pays les Moins Avancés kt 3 169 3 336 3 420 3 454 3 428 3 351 3 287 3 236 3 190 3 153 3 122
Autres céréales secondaires
OCDE1 kt 25 379 25 920 26 019 25 970 26 292 26 633 26 857 27 232 27 448 27 652 27 897
Pays en développement kt 4 967 4 910 4 964 4 922 4 795 4 714 4 667 4 622 4 623 4 649 4 683
Pays les Moins Avancés kt 702 717 758 773 697 628 559 484 439 415 400
Riz
OCDE1 kt 3 977 4 168 4 234 4 275 4 301 4 348 4 367 4 405 4 463 4 506 4 563
Pays en développement kt 43 136 44 664 46 135 47 152 48 332 49 766 51 275 52 683 54 186 55 715 57 309
Pays les Moins Avancés kt 4 607 4 536 4 976 5 412 5 927 6 169 6 436 6 704 6 990 7 311 7 639
Soja
OCDE1 kt 55 661 52 011 57 047 57 776 58 484 59 166 59 570 60 232 60 990 61 775 62 599
Pays en développement kt 88 581 93 721 94 924 96 382 97 803 99 142 100 485 101 978 103 277 104 516 105 701
Pays les Moins Avancés kt 31 21 20 19 19 19 19 18 18 18 18
Autres oléagineux
OCDE1 kt 13 546 13 800 14 103 14 142 14 406 14 669 14 866 15 045 15 252 15 457 15 662
Pays en développement kt 2 754 2 540 2 499 2 540 2 555 2 587 2 626 2 668 2 709 2 752 2 799
Pays les Moins Avancés kt 148 170 155 150 143 141 141 138 136 132 129
Tourteaux protéiques
OCDE1 kt 19 807 19 306 19 050 19 000 18 929 18 873 18 804 18 734 18 645 18 565 18 474
Pays en développement kt 63 513 64 689 65 058 65 646 66 349 67 000 67 615 68 328 68 985 69 636 70 266
Pays les Moins Avancés kt 350 379 372 371 364 358 353 348 346 343 340
Huiles végétales
OCDE1 kt 8 854 8 500 8 621 8 678 8 804 8 876 8 945 9 015 9 074 9 133 9 192
Pays en développement kt 67 872 70 323 71 160 71 945 72 952 73 846 74 807 75 707 76 637 77 622 78 621
Pays les Moins Avancés kt 479 467 453 439 425 411 399 387 376 365 355
Sucre
OCDE1 kt 9 347 8 512 8 680 8 663 8 764 9 013 9 210 9 388 9 581 9 695 9 789
Pays en développement kt 50 568 52 804 54 808 55 601 55 855 56 367 56 959 57 528 58 177 59 068 60 009
Pays les Moins Avancés kt 2 291 1 527 1 301 1 191 1 035 940 826 721 658 615 579
Viande bovine2
OCDE1 kt 5 096 5 131 5 160 5 177 5 211 5 241 5 321 5 413 5 498 5 571 5 644
Pays en développement kt 4 995 5 546 5 587 5 633 5 629 5 643 5 638 5 676 5 711 5 754 5 801
Pays les Moins Avancés kt 11 11 11 10 10 10 10 10 9 9 9
Viande porcine2
OCDE1 kt 8 437 9 478 8 916 8 656 8 613 8 583 8 570 8 553 8 601 8 625 8 680
Pays en développement kt 1 123 1 296 1 303 1 312 1 311 1 307 1 297 1 286 1 271 1 261 1 250
Pays les Moins Avancés kt 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Viande de volaille
OCDE1 kt 7 067 7 393 7 399 7 402 7 426 7 455 7 497 7 579 7 661 7 751 7 845
Pays en développement kt 7 319 7 687 7 761 7 858 7 950 8 069 8 189 8 330 8 483 8 635 8 786
Pays les Moins Avancés kt 23 26 25 25 24 24 23 23 23 22 22
Viande ovine2
OCDE1 kt 1 114 1 126 1 140 1 156 1 168 1 174 1 178 1 181 1 187 1 194 1 200
Pays en développement kt 78 69 66 62 60 59 59 58 58 58 58
Pays les Moins Avancés kt 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Beurre
OCDE1 kt 831 843 863 882 899 915 930 945 959 973 986
Pays en développement kt 106 117 114 107 101 96 92 88 86 84 83
Pays les Moins Avancés kt 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1
Fromage
OCDE1 kt 2 466 2 523 2 577 2 632 2 679 2 729 2 779 2 827 2 874 2 921 2 968
Pays en développement kt 518 500 495 494 496 495 494 494 494 494 495
Pays les Moins Avancés kt 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Lait entier en poudre
OCDE1 kt 1 872 1 921 1 940 1 947 1 967 1 989 2 012 2 036 2 061 2 085 2 110
Pays en développement kt 664 732 740 748 752 757 761 766 770 775 779
Pays les Moins Avancés kt 8 7 7 7 7 7 7 6 6 6 6
Lait écrémé en poudre
OCDE1 kt 2 382 2 400 2 435 2 498 2 551 2 608 2 668 2 728 2 789 2 851 2 914
Pays en développement kt 288 308 309 307 306 305 303 302 301 301 300
Pays les Moins Avancés kt 5 4 4 4 4 4 4 3 3 3 3
Moyenne
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
2017-19est
Poisson3
OCDE kt 13 189 13 486 13 449 13 549 13 677 13 798 13 858 13 845 14 037 14 141 14 224
Pays en développement kt 27 725 27 390 27 543 28 142 28 480 28 916 29 258 29 517 30 024 30 386 30 803
Pays les Moins Avancés kt 1 889 1 934 1 950 1 933 1 923 1 918 1 911 1 910 1 894 1 884 1 888
Farine de poisson4
OCDE kt 816 892 829 839 848 865 885 881 895 914 918
Pays en développement kt 2 273 2 233 2 114 2 212 2 209 2 300 2 307 2 194 2 335 2 341 2 404
Pays les Moins Avancés kt 172 163 167 170 172 174 178 182 184 186 187
Huile de poisson4
OCDE kt 462 520 513 507 518 514 526 536 529 542 544
Pays en développement kt 457 458 452 483 499 505 513 500 529 552 555
Pays les Moins Avancés kt 40 41 42 42 43 43 43 44 44 45 45
Éthanol
OCDE1 kt 7 034 6 729 6 574 6 446 6 282 6 160 6 048 5 936 5 851 5 769 5 694
Pays en développement kt 3 306 3 526 3 563 3 592 3 604 3 619 3 630 3 636 3 644 3 645 3 642
Pays les Moins Avancés kt 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Biodiesel
OCDE1 kt 2 626 2 721 2 531 2 450 2 272 2 112 1 971 1 845 1 734 1 641 1 555
Pays en développement kt 3 530 3 349 3 342 3 305 3 236 3 176 3 127 3 078 3 019 2 960 2 872
Pays les Moins Avancés kt 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Coton
OCDE1 kt 4 650 4 363 4 498 4 627 4 779 4 853 4 952 5 015 5 099 5 180 5 277
Pays en développement kt 4 200 4 667 4 855 5 075 5 204 5 302 5 424 5 528 5 664 5 808 5 951
Pays les Moins Avancés kt 1 120 1 264 1 306 1 350 1 395 1 441 1 490 1 541 1 593 1 646 1 699
Racines et tubercules
OCDE1 kt 1 710 1 741 1 726 1 743 1 756 1 787 1 813 1 831 1 861 1 880 1 916
Pays en développement kt 11 469 11 786 12 241 12 493 12 828 13 135 13 464 13 799 14 156 14 524 14 917
Pays les Moins Avancés kt 134 144 141 141 136 132 126 120 114 108 103
Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
2. Exclut le commerce d'animaux vivants.
3. Les données sont en équivalent poids vif et correspondent au commerce de produits alimentaires, i.e. pour la consommation humaine.
4. Les données sont en poids de produit.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.Les
sources pour les droits de douane et les contingents tarifaires sont la réponse au questionnaire national, la CNUCED et l'OMC.
1. Depuis 2015, le régime de paiement de base est en vigueur et représente au maximum 68% des enveloppes nationales pour les paiements
directs. De plus, des instruments obligatoires ont été introduits : les paiements "verts" (30%) et l'aide aux jeunes agriculteurs (2%).
2. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les
données sur le sucre sont exprimées en base tel quel.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les
données sur le sucre sont exprimées en base tel quel.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. Les
sources pour les droits de douane et les contingents tarifaires sont la réponse au questionnaire national, la CNUCED et l'OMC.
1. Continentale uniquement.
2. Production soutenue par un quota de production de sucre de l'UE de 13,5 millions de tonnes et de 720 kt d'isoglucose jusqu'au 30 septembre
2017.
3. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
4. Mis en oeuvre dans 10 états membres.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Production indigène brute.
5. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
6. Exclut le commerce d'animaux vivants.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
5. La consommation par habitant est exprimée en poids au détail. Les coefficients de conversion poids carcasse-poids au détail sont de 0.7
pour la viande bovine, de 0.78 pour la viande porcine et de 0.88 pour la viande ovine et la viande de volaille.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Production indigène brute.
5. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
6. Exclut le commerce d'animaux vivants.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
5. La consommation par habitant est exprimée en poids au détail. Les coefficients de conversion poids carcasse-poids au détail sont de 0.7
pour la viande bovine, de 0.78 pour la viande porcine et de 0.88 pour la viande ovine et la viande de volaille.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Production indigène brute.
5. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
6. Exclut le commerce d'animaux vivants.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
5. La consommation par habitant est exprimée en poids au détail. Les coefficients de conversion poids carcasse-poids au détail sont de 0.7
pour la viande bovine, de 0.78 pour la viande porcine et de 0.88 pour la viande ovine et la viande de volaille.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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.. Non disponible
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
5. La consommation par habitant est exprimée en poids au détail. Les coefficients de conversion poids carcasse-poids au détail sont de 0.7
pour la viande bovine, de 0.78 pour la viande porcine et de 0.88 pour la viande ovine et la viande de volaille.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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.. Non disponible
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Production indigène brute.
5. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
6. Exclut le commerce d'animaux vivants.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 septembre pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont
estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
5. La consommation par habitant est exprimée en poids au détail. Les coefficients de conversion poids carcasse-poids au détail sont de 0.7
pour la viande bovine, de 0.78 pour la viande porcine et de 0.88 pour la viande ovine et la viande de volaille.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Moyenne
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
2017-19est
ARGENTINE
Viande bovine taxe à l'exportation1 % 5.6 7.1 7.1 7.1 7.1 7.1 7.1 7.1 7.1 7.1 7.1
CANADA
Contingent tarifaire, boeuf kt pp 129.2 129.2 129.2 129.2 129.2 129.2 129.2 129.2 129.2 129.2 129.2
Droits de douane intra quota % 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane hors quota % 26.5 26.5 26.5 26.5 26.5 26.5 26.5 26.5 26.5 26.5 26.5
Contingent tarifaire, volaille kt pp 95.8 101.8 102.4 104.0 105.6 106.7 108.1 109.4 110.6 112.0 113.3
Droits de douane intra quota % 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0
Droits de douane hors quota % 249.0 249.0 249.0 249.0 249.0 249.0 249.0 249.0 249.0 249.0 249.0
UNION EUROPÉENNE2,3
Soutien couplé facultatif
Viande bovine4 mln EUR 1 693 1 693 1 693 1 693 1 693 1 693 1 693 1 693 1 693 1 693 1 693
Viande ovine et caprine5 mln EUR 487 496 496 496 496 496 496 496 496 496 496
Prix de base, boeuf6 EUR/kg pcp 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2
Prix d'achat du boeuf6,7 EUR/kg pcp 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9
Contingent tarifaire, boeuf kt epc 350.6 369.0 378.3 387.5 389.0 390.6 392.2 392.7 393.2 393.7 394.2
Contingent tarifaire, viande porcine kt epc 190.1 216.9 230.3 245.7 246.6 247.5 248.4 249.3 250.2 251.1 252.0
Contingent tarifaire, volaille kt pac 1 014.7 1 021.1 1 024.3 1 026.3 1 028.4 1 030.5 1 032.5 1 034.6 1 036.7 1 038.7 1 040.8
Contingent tarifaire, viande ovine kt epc 295.6 296.3 296.5 296.7 296.9 297.1 297.1 297.5 297.7 297.9 298.1
JAPON8
Prix de stabilisation, boeuf
Prix supérieur JPY/kg pcp 1 241.7 1 255.0 1 255.0 1 255.0 1 255.0 1 255.0 1 255.0 1 255.0 1 255.0 1 255.0 1 255.0
Prix inférieur JPY/kg pcp 916.7 925.0 925.0 925.0 925.0 925.0 925.0 925.0 925.0 925.0 925.0
Droits de douane, boeuf % 35.8 26.9 26.0 25.2 24.4 23.6 22.7 21.9 21.1 20.2 18.6
Prix de stabilisation, viande porcine
Prix supérieur JPY/kg pcp 595.0 595.0 595.0 595.0 595.0 595.0 595.0 595.0 595.0 595.0 595.0
Prix inférieur JPY/kg pcp 440.0 440.0 440.0 440.0 440.0 440.0 440.0 440.0 440.0 440.0 440.0
Système d'importation, viande porcine
Droits de douane % 3.8 2.0 1.8 1.5 1.3 1.0 0.8 0.5 0.3 0.1 0.0
Prix de référence à l'importation JPY/kg pcp 380.1 311.2 309.9 306.4 260.5 238.1 227.8 218.5 209.1 200.4 194.6
Droits de douane, volaille % 7.4 7.4 7.4 7.4 7.4 7.4 7.4 7.4 7.4 7.4 7.4
CORÉE
Droits de douane, boeuf % 21.3 16.0 13.3 10.6 8.0 5.3 2.6 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane, porc % 21.3 16.0 13.3 10.6 8.0 5.3 2.6 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane, volaille % 21.0 21.0 21.0 21.0 21.0 21.0 21.0 21.0 21.0 21.0 21.0
MEXIQUE9
Contingent tarifaire, viande bovine kt pp 220.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane intra quota % 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane hors quota10 % 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0
Contingent tarifaire, volaille kt pp 300.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane intra quota % 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane hors quota % 75.0 75.0 75.0 75.0 75.0 75.0 75.0 75.0 75.0 75.0 75.0
RUSSIE
Contingent tarifaire, boeuf kt pp 570.0 570.0 570.0 570.0 570.0 570.0 570.0 570.0 570.0 570.0 570.0
Droits de douane intra quota % 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0
Droits de douane hors quota % 58.3 65.0 65.0 65.0 65.0 65.0 65.0 65.0 65.0 65.0 65.0
Contingent tarifaire, porc11 kt pp 430.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane intra quota % 0.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0
Droits de douane hors quota % 65.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0
Contingents tarifaires volaille kt pp 364.0 364.0 364.0 364.0 364.0 364.0 364.0 364.0 364.0 364.0 364.0
Droits de douane intra quota % 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0
Droits de douane hors quota % 80.0 80.0 80.0 80.0 80.0 80.0 80.0 80.0 80.0 80.0 80.0
ÉTATS-UNIS
Contingent tarifaire, boeuf kt pp 696.6 696.6 696.6 696.6 696.6 696.6 696.6 696.6 696.6 696.6 696.6
Droits de douane intra quota % 4.8 4.8 4.8 4.8 4.8 4.8 4.8 4.8 4.8 4.8 4.8
Droits de douane hors quota % 26.4 26.4 26.4 26.4 26.4 26.4 26.4 26.4 26.4 26.4 26.4
Moyenne
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
2017-19est
CHINE
Droits de douane, boeuf % 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5
Droits de douane, porc % 16.0 16.0 16.0 16.0 16.0 16.0 16.0 16.0 16.0 16.0 16.0
Droits de douane, ovins % 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0 15.0
Droits de douane, volaille % 19.1 19.1 19.1 19.1 19.1 19.1 19.1 19.1 19.1 19.1 19.1
INDE
Droits de douane, boeuf % 38.5 38.5 38.5 38.5 38.5 38.5 38.5 38.5 38.5 38.5 38.5
Droits de douane, porc % 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0
Droits de douane, ovins % 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0
Droits de douane, volaille % 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0
AFRIQUE DU SUD
Contingent tarifaire, ovins kt pp 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0
Droits de douane intra quota % 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0
Droits de douane hors quota % 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0
Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. En Argentine, sera appliquée une taxe temporaire sur tous les biens du 4 septembre 2018 jusqu'au 31 décembre 2020
2. Depuis 2015, le régime de paiement de base est en vigueur et représente le maximum des enveloppes nationales pour les paiements directs.
De plus, des instruments obligatoires ont été introduits : les paiements ""verts"" et l'aide aux jeunes agriculteurs. Plus d'informations
peuvent être trouvées sous le lien : https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/food-farming-fisheries/key_policies/documents/voluntary-
coupled-support-note-revised-aug2018_en.pdf
3. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
4. Mis en oeuvre dans 24 états membres.
5. Mis en oeuvre dans 22 états membres.
6. Prix pour les bovins mâles de classe R3.
7. Déclencheur de filet de sécurité.
8. Année débutant le 1er avril.
9. Destiné aux pays pour lesquels le Mexique n’a aucun accord de libre-échange.
10. 25% pour le boeuf surgelé.
11. Supprimé en 2020 et remplacé par des droits de douane.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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.. Non disponible
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
2. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
3. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
4. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Tableau C.36. Projections des produits laitiers frais : Production et consommation humaine
Année civile
PRODUCTION (kt) Croissance (%)4 CONSOMMATION HUMAINE (kg/cap) Croissance (%)4
Moyenne Moyenne
2029 2010-19 2020-29 2029 2010-19 2020-29
2017-19est 2017-19est
MONDE 422 814 520 494 2.03 1.86 55.5 61.7 0.87 0.96
AMÉRIQUE DU NORD 25 796 24 346 -1.58 -0.41 70.5 62.4 -2.33 -0.98
Canada 2 872 2 851 -0.76 -0.03 77.0 69.9 -2.01 -0.82
États-Unis 22 924 21 495 -1.68 -0.46 69.8 61.5 -2.37 -1.01
AMÉRIQUE LATINE 35 341 41 720 -0.23 1.69 54.6 59.0 -1.24 0.93
Argentine 1 539 1 674 -1.45 0.43 28.5 27.8 -1.80 -0.38
Brésil 14 896 19 310 0.41 2.48 71.4 86.9 -0.43 1.96
Chili 468 521 -9.46 -0.12 25.7 26.6 -10.22 -0.74
Colombie 5 877 6 829 1.20 2.01 118.8 129.1 0.28 1.42
Mexique 3 490 3 294 -1.42 -0.45 27.9 23.8 -2.61 -1.34
Paraguay 491 549 -0.10 0.95 71.2 70.6 -1.40 -0.11
Pérou 1 809 2 429 1.97 2.84 55.6 66.6 0.68 1.81
EUROPE 76 372 76 401 -0.17 -0.05 101.3 103.0 -0.37 0.18
Union européenne1 37 401 37 745 0.84 -0.03 82.3 85.4 0.62 0.36
Royaume-Uni 7 783 7 706 0.67 -0.07 112.5 107.2 -0.28 -0.39
Russie 15 772 16 138 -1.84 0.10 110.6 114.4 -1.83 0.27
Ukraine 7 230 6 844 -1.80 -0.44 164.3 165.1 -1.31 0.11
AFRIQUE 34 146 44 377 -0.79 2.55 26.8 26.9 -3.29 0.21
Égypte 1 099 1 359 -3.79 2.10 11.1 11.5 -5.76 0.56
Éthiopie 3 065 4 444 -2.60 3.77 28.5 32.5 -5.03 1.56
Nigéria 220 248 1.02 1.20 1.1 1.0 -1.60 -1.28
Afrique du Sud 2 147 2 408 0.00 0.94 37.4 37.7 -1.32 -0.01
ASIE 247 711 329 928 4.17 2.51 54.8 67.4 3.17 1.80
Chine2 24 738 27 160 -0.47 0.10 17.8 19.3 -0.60 0.03
Inde 127 100 180 422 6.30 3.06 93.8 120.2 5.06 2.13
Indonésie 1 051 1 250 -0.51 1.76 3.9 4.3 -1.67 0.91
Iran 3 487 3 867 3.16 0.98 42.5 43.7 1.95 0.34
Japon 4 306 4 268 -0.18 -0.11 33.9 35.1 -0.03 0.34
Kazakhstan 4 845 5 051 0.51 0.26 263.3 250.4 -0.91 -0.53
Corée 1 347 1 269 -0.16 -0.44 26.5 25.0 -0.49 -0.43
Malaisie 46 48 -7.97 0.40 1.4 1.3 -9.44 -0.76
Pakistan 35 855 50 201 3.20 3.10 178.5 208.5 1.13 1.46
Philippines 20 23 2.47 1.38 0.2 0.2 0.86 0.02
Arabie saoudite 1 307 1 460 8.73 0.96 39.0 37.4 6.10 -0.36
Thaïlande 377 355 -10.97 -0.36 5.5 5.1 -11.28 -0.40
Turquie 14 744 17 536 4.50 2.02 180.1 199.4 2.89 1.52
Viet Nam 945 1 422 14.12 3.68 9.8 13.5 12.89 2.85
OCÉANIE 3 447 3 722 2.26 0.56 69.3 63.4 -0.96 -0.76
Australie 2 881 3 133 2.04 0.63 103.3 96.0 -0.41 -0.61
Nouvelle-Zélande 537 556 3.64 0.18 43.3 40.8 -5.18 -0.46
PAYS DÉVELOPPÉS 134 100 138 765 0.09 0.30 93.3 94.6 -0.40 0.18
PAYS EN DÉVELOPPEMENT 288 714 381 729 3.05 2.50 46.8 54.8 1.73 1.40
PAYS LES MOINS AVANCÉS (PMA) 21 905 28 275 -0.03 2.60 25.3 25.6 -2.34 0.36
OCDE3 106 558 109 129 0.45 0.30 75.9 75.5 -0.22 0.12
BRICS 184 653 245 437 3.71 2.41 58.1 72.7 2.94 1.88
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
Note : Année civile ; excepté année se terminant le 30 juin pour l'Australie et le 31 mai pour la Nouvelle-Zélande. Moyenne 2017-19est : Les
données pour 2019 sont estimées.
1. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
2. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
3. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
4. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
agr-outl-data-fr
.. Non disponible
Note : Sous la terminologie "produits de la pêche et de l'aquaculture" sont compris les poissons, les crustacés, les mollusques et autres animaux
marins, mais sont exclus les mammifères marins, les crocodiles, caïmans, aligators et les plantes aquatiques. Les importations et
exportations correspondent au commerce de produits alimentaires, i.e. pour la consommation humaine. Toutes les données sont en
équivalent poids vif. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Sous la terminologie "produits de la pêche et de l'aquaculture" sont compris les poissons, les crustacés, les mollusques et autres animaux
marins, mais sont exclus les mammifères marins, les crocodiles, caïmans, aligators et les plantes aquatiques. Les importations et
exportations correspondent au commerce de produits alimentaires, i.e. pour la consommation humaine. Toutes les données sont en
équivalent poids vif. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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2019est 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
ARGENTINE
Biodiesel
Taxe à l'exportation % 15.0 8.0 8.0 8.0 8.0 8.0 8.0 8.0 8.0 8.0 8.0
BRÉSIL
Éthanol
Droits de douane % 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Taux d'incorporation obligatoire3 % 27.0 27.0 27.0 27.0 27.0 27.0 27.0 27.0 27.0 27.0 27.0
Biodiesel
Différentiel de fiscalité4 BRL/hl 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Droits de douane % 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
CANADA
Éthanol
Taux d'incorporation obligatoire3 % 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0
Biodiesel
Taux d'incorporation obligatoire3 % 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0
COLOMBIE
Éthanol
Droits de douane % 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0
Taux d'incorporation cible2,5 % 9.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0
Biodiesel
Taux d'incorporation cible2 % 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0
UNION EUROPÉENNE
Biocarburants
Part en énergie dans la consommation de
% 7.4 7.7 7.9 8.0 8.2 8.3 8.5 8.7 9.0 9.2 9.4
carburant6
Éthanol
Différentiel de fiscalité4 EUR/hl 8.8 8.8 8.8 8.8 8.8 8.8 8.8 8.8 8.8 8.8 8.8
Droits de douane EUR/hl 19.2 19.2 19.2 19.2 19.2 19.2 19.2 19.2 19.2 19.2 19.2
Biodiesel
Différentiel de fiscalité4 EUR/hl 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9
Droits de douane % 6.5 6.5 6.5 6.5 6.5 6.5 6.5 6.5 6.5 6.5 6.5
INDE
Éthanol
Droits de douane % 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0 30.0
Part des mandats de biocarburants dans la
% 5.0 5.7 6.4 7.3 8.3 9.4 10.7 12.1 13.7 15.5 17.6
consommation totale de carburant
Biodiesel
Droits de douane % 7.5 7.5 7.5 7.5 7.5 7.5 7.5 7.5 7.5 7.5 7.5
Part des mandats de biocarburants dans la
% 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0 5.0
consommation totale de carburant
INDONÉSIE
Biodiesel
Taux d'incorporation cible2 % .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
MALAISIE
Biodiesel
Taux d'incorporation cible2 % 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0
THAÏLANDE
Éthanol
Taux d'incorporation cible2 % 13.5 8.2 8.2 8.2 8.3 8.3 8.3 8.3 8.4 8.4 8.4
Biodiesel
Taux d'incorporation cible2 % 6.0 7.0 7.0 7.0 7.0 7.0 7.0 7.0 7.0 7.0 7.0
ÉTATS-UNIS
Norme de carburants renouvelables7
Total mln L 75 405 76 049 76 049 76 049 76 049 76 049 76 049 76 049 76 049 76 049 76 049
mandat avancé mln L 18 624 19 268 19 268 19 268 19 268 19 268 19 268 19 268 19 268 19 268 19 268
éthanol cellulosique mln L 1 582 2 233 2 233 2 233 2 233 2 233 2 233 2 233 2 233 2 233 2 233
Éthanol
Charges supplémentaires à l’importation USD/hl 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00
Droits de douane (non dénaturé) % 2.40 2.40 2.40 2.40 2.40 2.40 2.40 2.40 2.40 2.40 2.40
Droits de douane (dénaturé) % 1.90 1.90 1.90 1.90 1.90 1.90 1.90 1.90 1.90 1.90 1.90
Crédits de taxes aux producteurs USD/hl 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00
Biodiesel
Droits de douane % 4.60 4.60 4.60 4.60 4.60 4.60 4.60 4.60 4.60 4.60 4.60
Crédits de taxes aux producteurs USD/hl 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00
.. Non disponible
Note : 2019est : Les données pour 2019 sont estimées.Pour certains pays, les parts pour l'éthanol et le biodiesel ne sont pas spécifiées
individuellement.Les données prennent en compte à la fois le mandat de l'UE dans le contexte de la Directive sur l'Énergie Renouvelable et
les Plans d'Action Nationaux pour l'Énergie Renouvelable (NREAP) dans les états membres de l'UE.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Exprimé en part en volume.
3. Part dans chacun des carburants, en volume.
4. Différence de taxation entre les carburants fossiles et les agrocarburants.
5. S'applique aux villes de plus de 500 000 habitants.
6. D'après l'actuelle Directive sur les énergies renouvelables 2009/28/EC, l'énergie contenue dans les biocarburants autres que ceux de
première génération est prise en compte deux fois pour atteindre l'objectif. On considère que des sources autres que les biocarburants vont
aider à remplir l'objectif de 10% pour l'énergie dans les transports.
7. Les quantités pour le mandat total, le mandat avancé et le mandat cellulosique ne sont pas aux niveaux définis dans l'EISA. Des
compléments d’informations peuvent être trouvés dans la section des hypothèses de politique du chapitre sur les biocarburants.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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.. Non disponible
Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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.. Non disponible
Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. La consommation du coton correspond à celle de la filature et non à la demande finale du consommateur.
5. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année commerciale : Voir le glossaire terminologique pour les définitions. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées.
1. Si la surface est supérieure au plafond, le montant est réduit proportionnellement.
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. La production et la consommation sont exprimées en poids sec.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Note : Année civile. Moyenne 2017-19est : Les données pour 2019 sont estimées. La production et la consommation sont exprimées en poids sec.
1. Comprend l'ensemble des pays de l'Union européenne (exclut le Royaume-Uni).
2. Continentale uniquement. Les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat de l'Asie.
3. Exclut l'Islande mais comprend l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4. Taux de croissance des moindres carrés (voir glossaire).
Source : OCDE/FAO (2020), « Perspectives Agricoles de l'OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). dx.doi.org/10.1787/
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Tableau C.47. Information sur les variations des prix alimentaires (suite)
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