Politiques culturelles
Politiques culturelles
Les avantages sociaux englobent de meilleurs résultats scolaires, une qualité de vie accrue, davantage
de bien-être mental et physique, une cohésion sociale renforcée et des collectivités plus dynamiques.
Quant aux avantages économiques, la culture contribue à créer des d’emplois, à éduquer à
encourager le tourisme, à stimuler l’innovation et à augmenter le PIB
La culture au cœur des défis mondiaux actuels Mondialcult 2022
les défis mondiaux actuels, tels que les inégalités, le changement climatique, et la transformation
numérique, ont un impact direct sur le secteur culturel. Celui-ci, dynamique et adaptable, fait face à
des défis mais aussi à des opportunités de transformation. Dans ce contexte, la culture est présentée
comme un bien public mondial, jouant un rôle fondamental et transformateur dans nos sociétés. Le
texte met l'accent sur l'importance de réorienter les politiques publiques, en particulier celles liées à la
culture, vers une approche globale des biens publics mondiaux, comme récemment souligné par
l'ONU.
A retenir : la politique culturelle:
Une politique est un système de finalités d’objectifs instrumentaux et de moyens voulus par un
groupe et mis en œuvre par une autorité.
Il faut donc qu’il y est à la fois un ensemble de finalités , d’objectifs et de moyens en hommes en
crédits et en dispositions juridiques »
La Politique culturelle s’inscrit dans le cadre des politiques publiques que Leslie Pal définit comme
un « ensemble d’actions ou d’inactions choisies par une autorité publiques pour résoudre un problème
ou un ensemble de problèmes interreliés».
Les politiques culturelles renvoient aux politiques et mesures, cadre institutionnel, réglementaire,
financier relatif à la culture, à un niveau local, national, régional ou international, qu’elles soient
centrées sur la culture en tant que telle, ou destinées à avoir un effet direct sur les expressions
culturelles des individus, groupes ou sociétés, y compris sur la création, la production, la diffusion et
la distribution d’activités, de biens et de services culturels et sur l’accès à ceux-ci. Convention sur la
protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles 2005) .
A retenir
En 1945, suite aux deux Guerres mondiales, une conviction est née : la défense et la promotion de la
culture favorisent l’établissement d’une paix durable. Celle-ci doit en effet s’établir sur le fondement
de la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité. C’est dans cette perspective qu’est créée
l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Celle-ci
mobilise la communauté internationale pour défendre la culture et renforcer les liens entre les nations
et les sociétés par le biais de politiques culturelles nationales.
Pratiques culturelles :
Ce qu’il faut retenir
Naissance des politiques culturelles après la Seconde Guerre mondiale en Europe, Avant cela, les
États géraient surtout le patrimoine national, tandis que les arts relevaient de l’université ou de
programmes élitistes. En France, sous la Ve République, la culture est une affaire d’État, portée par un
ministère dédié, incarnant des valeurs nationales fortes.
Au Royaume-Uni, la culture reste plus privée, avec un rôle clé des fondations et associations, illustré
par le Arts Council.
L’Europe a ainsi vu coexister différents modèles : des approches centralisées (France) et des
approches décentralisées ou libérales (Royaume-Uni), avec des formules intermédiaires en fonction
des contextes nationaux
La politique culturelle aux Etats Unis dépend principalement des institutions commerciales
consacrées à la culture et des relations complexes qui s'établissent entre trois groupes : d'une part les
distributeurs (possesseurs et administrateurs des moyens de communication), d'autre part les artistes,
écrivains, metteurs en scène, etc., qui sont les créateurs de la culture; et enfin les différents publics
consommateurs. La politique culturelle des Etats-Unis est diverse, multiforme ou le responsabilité en
incombe à différents secteurs de la société et la coordination n'est pas centralisée.
Quel que soit le statut des intervenants, les dispositifs de la politique culturelle s’appliquent aux
domaines du patrimoine, de la création artistique et des industries culturelles.
Elles ont pour objectifs directs de démocratiser l’accès à la culture, soutenir la création, développer le
rayonnement national et l’économie locale, défendre la diversité culturelle et conserver les
patrimoines. Dans une perspective anthropologique, la politique culturelle vise à conserver et
produire des valeurs collectives et des comportements individuels.
Ces principes, qui ont évolué au cours du temps, légitiment l’intervention de l’État de certaines
nations dans le domaine culturel.
La politique culturelle en France En France, l’institutionnalisation de la culture est le résultat de
consensus successifs sur l’intervention étatique, mais pas sur ses modalités ni sur ses limites.
Le modèle Français :
• Il repose sur une forte intervention publique. En plus des aspects législatifs et réglementaires
encadrant les biens, activités et acteurs culturels, l'État et les collectivités territoriales
investissent largement dans divers secteurs culturels. L'accès égal à la culture, inscrit dans la
Constitution de 1946, est une priorité. Les politiques publiques s'efforcent de réduire les
inégalités d'accès, qu'elles soient géographiques, économiques ou sociales, afin de diversifier les
publics et d'encourager les pratiques artistiques pour tous.
• En matière d'éducation et de formation artistiques, l'État joue un rôle central, notamment via le
Ministère de la culture et de la communication, en collaboration avec d'autres ministères et les
collectivités territoriales. Ces différents acteurs coordonnent leurs actions pour mener des
politiques culturelles cohérentes sur l’ensemble du territoire.
• Depuis les années 1990, les collectivités locales ont pris un rôle de plus en plus important dans
la gestion et le financement des projets culturels. Ce développement s'accompagne d'une
démocratisation accrue de la culture, avec un foisonnement de nouvelles structures de création,
diffusion et médiation. Toutefois, cette expansion révèle des limites, notamment l'échec de la
démocratisation de masse, avec une fracture entre les publics instruits et le reste de la
population.
• Le modèle de gouvernance culturel français repose aujourd'hui sur des partenariats complexes
entre l'État, les collectivités locales et les acteurs privés, avec une concurrence entre les projets
artistiques d'excellence et les formes populaires. La médiation culturelle et les associations
jouent désormais un rôle clé dans l’accès à la culture pour les populations défavorisées, avec des
collaborations entre les champs éducatif et social.
• Dans les années 1980, Jack Lang révolutionne la politique culturelle en augmentant les budgets,
en intégrant des formes artistiques diverses, et en dynamisant la décentralisation. Les "Maisons
de la Culture", rebaptisées "Scènes Nationales", adoptent une approche pluridisciplinaire et
locale, avec plus d’autonomie des directeurs, et un accent mis sur l'ancrage territorial.
• Depuis les années 1990, les collectivités locales ont pris un rôle de plus en plus important dans
la gestion et le financement des projets culturels. Ce développement s'accompagne d'une
démocratisation accrue de la culture, avec un foisonnement de nouvelles structures de création,
diffusion et médiation. Toutefois, cette expansion révèle des limites, notamment l'échec de la
démocratisation de masse, avec une fracture entre les publics instruits et le reste de la
population.
• Le modèle de gouvernance culturel français repose aujourd'hui sur des partenariats complexes
entre l'État, les collectivités locales et les acteurs privés, avec une concurrence entre les projets
artistiques d'excellence et les formes populaires. La médiation culturelle et les associations
jouent désormais un rôle clé dans l’accès à la culture pour les populations défavorisées, avec des
collaborations entre les champs éducatif et social.
Le modèle Tunisien
Phase I (des années 60 au milieu des années 80) : La culture comme facteur dans l’éducation de la
nation et dans le renforcement des capacités des ressources humaines
• Cette époque a été marquée par le monopôle de l’État dans deux secteurs majeurs :
• Les autres secteurs dont notamment le théâtre, la musique, les arts plastiques ont bénficié d’un
appui public direct mais sans une politique destinée à les intégrer dans une logique de rentabilité
économique.
• Parmi les réalisations de cette époque figurent la mise en place du premier Code de l’industrie
cinématographique, incluant l’organisation des différents métiers et professions en relation avec
ce domaine. Ce monopole généralisé de l’État traduit une politique qui vise à encourager et
faciliter l’accès des Tunisiens à des expressions culturelles diverses, dans le respect des valeurs
de modernité et d’ouverture sur d’autres cultures.
Phase II (du milieu des années 80 à 2010) : La culture comme élément intégral du programme de
développement économique et social.
• Cette phase se caractérise par l’adoption du Plan d’Ajustement Structurel (PAS) de l’économie
tunisienne qui a déclenché le processus de désengagement de l’État de tout secteur productif
ainsi que l’encouragement de l’investissement privé et la restructuration du cadre
macroéconomique 17. La SATPEC a été liquidée en 1990 et la STD peu auparavant, ce qui a
permis l’apparition des premiers producteurs cinématographiques et éditeurs privés en Tunisie.
• Le Code d’incitation aux investissements adopté en 1994 formalise le shift dans les politiques
de l’État tunisien, qui reconnaît désormais certains secteurs de la culture comme des secteurs
productifs et leur accorde ainsi le droit d’accès aux différents mécanismes d’appuis financiers et
à l’exportation.
• Dans ce code, les « industries culturelles » était listées comme suit
• Production cinématographique et théâtrale
• Projection des films à caractère culturel et social
• Restauration et animation des sites archéologiques et historiques
• Création des musées
• Création des bibliothèques
• Arts graphiques
• Danse et musique
• Arts plastiques
• Photographie, enregistrement vidéo et traitement des films
• Production des cassettes audio-visuelles
• Galeries d’art
• Centres culturels
• Foires culturelles
• Création des entreprises théâtrales (depuis 2003)
• Edition du livre (depuis 2004)
Cette tendance s’est confirmée avec l’intégration du programme du développement des
industries culturelles dans les 10ème et 11ème Plans de développement économique et social
(2002-2011)
• D’importantes mesures ont émané de cette politique, telles que la création en 2004 d’un fonds
de garantie pour les crédits octroyés aux industries culturelles, géré par la Société Tunisienne de
Garantie (SOTUGAR)
.
Phase III (de 2011 à aujourd’hui) : Les réformes structurelles, les droits culturels et
l’entrepreneuriat
• Cette phase se caractérise par la formulation de documents et stratégies en faveur des industries
culturelles et créatives. Les plus marquantes en sont :
• La promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement en 2016 qui identifie « les industries
culturelles » comme des secteurs prioritaires de l’investissement
Les objectifs d’une politique culturelle :
• L'État, les collectivités territoriales et les acteurs privés jouent un rôle fondamental dans la mise
en œuvre de cette politique, par des financements, des régulations et des actions directes.
• Objectifs principaux :
• Démocratisation culturelle : Assurer l'accès à la culture pour tous, en corrigeant les inégalités
sociales et géographiques.
• Diversité culturelle : Préserver la richesse des expressions culturelles, qu'elles soient populaires
ou savantes.
Quels rôles jouent la culture dans la société et les politiques culturelles dans la cité ?
Ensemble d’actions et de mesures construites par des idées et des pratiques politiques et
administratives appliqué à des biens, des activités et des acteurs culturels variés.
Selon les régimes politiques et les idéologies sous-jacentes de leurs gouvernements successifs,
l’action publique culturelle est sous la responsabilité des pouvoirs publics et/ou d’acteurs privés. La
politique culturelle s’appuie sur l’État central au travers du ministère de la culture et de la
communication et d’autres ministères (celui du tourisme de l’éducation nationale, de l’enseignement
scientifique et de la recherche, scientifique des affaires étrangères, de la défense, etc.) et aussi sur les
collectivités territoriales à tous les échelons administratifs (région, département, communautés de
communes, d’agglomération, urbaine), Les modalités de l’intervention des pouvoirs publics sont
l’action réglementaire et les interventions directe et indirecte, principalement par l’intermédiaire de
financements.
Quels rôles jouent la culture dans la société et les politiques culturelles dans la cité ?
Ensemble d’actions et de mesures construites par des idées et des pratiques politiques et
administratives appliqué à des biens, des activités et des acteurs culturels variés.
Selon les régimes politiques et les idéologies sous-jacentes de leurs gouvernements successifs,
l’action publique culturelle est sous la responsabilité des pouvoirs publics et/ou d’acteurs privés. La
politique culturelle s’appuie sur l’État central au travers du ministère de la culture et de la
communication et d’autres ministères (celui du tourisme de l’éducation nationale, de l’enseignement
scientifique et de la recherche, scientifique des affaires étrangères, de la défense, etc.) et aussi sur les
collectivités territoriales à tous les échelons administratifs (région, département, communautés de
communes, d’agglomération, urbaine), Les modalités de l’intervention des pouvoirs publics sont
l’action réglementaire et les interventions directe et indirecte, principalement par l’intermédiaire de
financements.
– Spécifiques
– Mesurables
– Atteignables
– Réalistes
– Temporellement définis
• Priorisation des Actions
En 2001, les attentats du World Trade Center marquent les esprits. Ils vont être le moteur de
l’adoption de la déclaration universelle sur la diversité culturelle de l’UNESCO le 2 Novembre
2001. Par cette déclaration, l’UNESCO reconnaît l’aspect pluriel de l’Humanité, que les cultures se
composent d’une multitudes d’arts, de modes de vie, de traditions et de croyances, que la défense de
la diversité culturelle est primordiale : il s’agit pour elle de défendre une capacité créatrice à travers la
multiplicité de ses formes matérielles et immatérielles, ainsi que d’assurer un vivre ensemble
pacifique.
Section 2 La Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions
culturelles
-Adoptée par l’UNESCO le 20 octobre 2005
- Premier instrument juridique contraignant international majeur qui vise à reconfigurer les
politiques culturelles et encourager la diversité culturelle
Principes directeurs de la convention :
Créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir
2
mutuellement
Encourager le dialogue entre les cultures afin d’assurer des échanges culturels plus intenses et
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équilibrés dans le monde en faveur du respect interculturel et d’une culture de la paix
Stimuler l’interculturalité afin de développer l’interaction culturelle dans l’esprit de bâtir des
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passerelles entre les peuples
Reconnaître la nature spécifique des activités, biens et services culturels en tant que porteurs d’identité,
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de valeurs et de sens
Réaffirmer le droit souverain des États de conserver, d’adopter et de mettre en œuvre les politiques et
8 mesures qu’ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité des expressions
culturelles sur leur territoire
Parvenir à un échange équilibré de biens et services culturels et accroître la mobilité des artistes et des
2
professionnels de la culture
NB (Ces objectifs incluent également différents objectifs du développement durable 2030 mais pas
tous.)
Boite à outils de l’UNESCO
Le nouvel agenda des politiques culturelles pour le développement
et la compréhension mutuelle (janvier 2011)
• Renforcer la structuration du secteur culturel : Cet axe vise à développer l'impact social
et économique du secteur, en soutenant l'élaboration d'une politique culturelle robuste à
travers la révision de la législation, l'amélioration des règlements existants, et une gestion
optimisée des ressources du secteur.
La mise en œuvre du programme sera assurée par un jumelage institutionnel, une convention de
délégation avec le British Council, et des contrats-cadres.
• Impôts
La loi prévoit un abattement total de la base imposable pour les montants accordés par des
mécènes au profit d’entreprises, d’œuvres ou de projets culturels approuvés par le ministère des
Affaires culturelles
• TVA
NB: les retombées de la loi de mécénat culturel (2015-2016) : sur les 27 projets déposés pour
l'obtention le label de projets culturels, 20 ont obtenu le label en question
Cadre fiscal du mécénat culturel en Tunisie (Loi de finances 2014)
• Note de l’administration fiscale
• Article 49 : Précision sur l’étendue du mécénat couvert (numéraire et nature).
Pour l’entreprise
mécène :
Déductibilité
totale des dons de
l’assiette
imposable.
Applicable pour :
Impôt sur le
Revenu (IR)
Impôt sur les
Sociétés (IS)
Exemple2 Fonds d'encouragement à la création littéraire et artistique.
Les ressources du fonds se composent principalement de :
Modalités d’application :
• Pour les produits fabriqués localement, la taxe correspond à 1 % du chiffre d’affaires des
fabricants concernés, hors TVA.
• Les textes réglementaires nécessaires pour préciser les modalités d’application (notamment la
liste des équipements concernés) ont été finalisés en 2016.
Pour l’année 2016, le budget alloué au Fonds d'encouragement à la création littéraire et artistique
était de 4 millions de dinars (md), répartit comme suit:
Secteurs Budget en md
Cinéma 0,70
Livres 0,40
Exemple 3 Projet de loi relatif aux droits de l’artiste et des métiers culturels
Ce projet vise à régler le statut juridique de l’artiste, à organiser les métiers artistiques et à consacrer
le droit à la créativité et à la promotion de la production littéraire et artistique(lancement du projet de
loi en Aout 2016).
Cette loi définit la politique générale relative à l’artiste et aux professions artistiques et ce selon les
principes suivants:
• Le droit de former des associations, syndicats et des organismes ayant pour objectif de
défendre les intérêts professionnels, sociaux et économiques de l’artiste.
• L’artiste, en tant qu’employé dans le secteur culturel, doit bénéficier de tous ses droits et des
privilèges dont jouissent les employés dans les autres secteurs.
• Aider l’artiste à faire connaitre son art et ses produits artistiques et à réaliser son
rayonnement à l’échelle nationale et internationale.
Projets mis en œuvre depuis 2016
• Promotion des arts numériques
• La carte jeune
• Le renforcement des industries créatives au travers de l’ODD 8 : travail décent qui promeut
les secteurs culturels et créatifs qui représentent un potentiel domaine d’emploi inclusif, durable
et équitable.
• Et enfin le respect des droits culturels avec l’ODD 16 : sociétés pacifiques et inclusives,
concernant les biens culturels volés qui doivent être restitués aux communautés, les installations
culturelles ou bien la participation des citoyens à la mise en oeuvre et la conception des
politiques et programmes culturels.