Dcg 10 Cg Fiche de Cours
Dcg 10 Cg Fiche de Cours
L’essentiel en fiches
Contrôle
de gestion
:FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES - SETTAT:333038831:88859230:197.214.3.1
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Collection « Express Expertise comptable »
DCG
• J.-F. Bocquillon, M. Mariage, Introduction au droit, DCG 1
• L. Siné, Droit des sociétés DCG 2
• V. Roy, Droit social DCG 3
• E. Disle, J. Saraf, Droit fiscal DCG 4
• J. Longatte, P. Vanhove, Économie DCG 5
• F. Duprat, J. Delahaye, Finance d’entreprise DCG 6
• J.-L. Charron, S. Sépari, F. Bertrand, Management DCG 7
• J. Sornet, Systèmes d’information de gestion DCG 8
• C. Disle, Introduction à la comptabilité DCG 9
• R. Maéso, Comptabilité approfondie DCG 10
• M. Leroy, Contrôle de gestion DCG 11
• F. Cazenave, Anglais appliqué aux affaires DCG 12
DSCG
• V. Roy, G. Meyer, Gestion juridique, fiscale et sociale DSCG 1
• P. Barneto, G. Grégorio, Finance, DSCG 2
• S. Sépari, G. Solle, L. Le Cœur, Management et contrôle de gestion, DSCG 3
• R. Obert, Comptabilité et audit, DSCG 4
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DCG 11
Contrôle
de gestion
L’essentiel en fiches
2e édition
Michel LEROY
Docteur en Sciences de gestion,
Enseignant en contrôle de gestion
Professeur associé à l’université Nanterre Paris X
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Mise en page : Belle Page
© Dunod, 2018
11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN : 978-2-10-078033-4
ISSN : 1275 7217
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Table des matières
V
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Table des matières
VI
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Le contrôle de gestion,
rôle et place dans l’entreprise
1
1 Définitions 3 Le contrôle de gestion et les autres formes de contrôle
2 Le rôle du contrôle de gestion 4 Le positionnement du contrôle de gestion dans l’organisation
PRINCIPES CLÉS
• Le contrôle de gestion est à la fois une fonction remplie par le contrôleur de
gestion lui-même et un processus permettant le pilotage de l’ensemble de l’entre-
prise, que ce soit la direction générale, la direction intermédiaire ou bien la direc-
tion opérationnelle. Il se distingue de la fonction financière, qui, elle, garantit le
développement économique de l’entreprise par le biais de l’allocation optimale
des ressources financières.
• Le contrôle de gestion peut être envisagé au plan économique comme un en-
semble d’outils permettant d’assurer la pertinence des choix de pilotage ou au
plan sociologique, comme un moyen d’assurer la convergence des actions indivi-
duelles des salariés et des objectifs de l’entreprise.
1 Définitions
Le contrôle de gestion comprend un aspect « contrôle » (maîtrise d’une situation) et
« gestion » (optimisation des moyens rares mis à disposition).
z Pour Alfred Chandler, le contrôle de gestion est un outil permettant de « coordonner,
juger et planifier. »1
z Pour Henri Bouquin, le contrôle de gestion comprend « les dispositifs et proces-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
sus qui garantissent la cohérence entre la stratégie et les actions concrètes et quoti-
diennes. »2
z Pour Robert Newton Anthony, le contrôle de gestion est « un processus par lequel
les managers obtiennent l’assurance que les ressources sont obtenues et utilisées de
manière efficace et efficiente pour la réalisation des objectifs de l’organisation. »3
1. Chandler A (1962), Strategy and structure: chapters in the history of the industrial enterprise, Cambridge,
MIT Press.
2. Bouquin H. (1994), Les fondements du contrôle de gestion, Que sais-je ?, PUF.
3. Robert N. Anthony (1965), Planning and control systems: a framework for analysis, Harvard.
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1 Le contrôle de gestion, rôle et place dans l’entreprise
Censeur Conseil
Court terme Surveiller Motiver
1. Lambert C. et Sponem S. (2009), « La fonction contrôle de gestion : proposition d’une typologie », Compta
bilité Contrôle Audit, 2009/2, p. 136.
2
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Le contrôle de gestion, rôle et place dans l’entreprise
1
Faible autorité Forte autorité
Direction Garde-fou Omnipotente
générale (La réflexion stratégique prime dans (La dimension financière est privilégiée
l’entreprise et le contrôleur est informateur) et le contrôleur a le pouvoir)
Managers Discrète Partenaire
locaux (Les managers sont responsabilisés (La dimension financière est importante
et le contrôleur est un simple vérificateur) et le contrôleur est un conseiller)
Application
Le contrôleur de gestion, censeur ou conseil ?
Corrigé
Le contrôle de gestion est une fonction centrale dans l’entreprise, qui fait le lien entre la stratégie,
portée par la direction générale (DG) et les tactiques, mises en place par les managers opération-
nels. Le contrôleur de gestion élabore donc des instruments de contrôle top-down pour donner les
objectifs, quantitatifs. Cela étant, les innovations technologiques et la nature hyperconcurrentielle
des marchés impliquent une remontée d’informations pour nourrir la stratégie qui, si elle reste
une approche de long terme, doit s’adapter aux évolutions des consommateurs. Une approche
bottom-up est donc à envisager, faisant évoluer le contrôle de gestion vers une fonction de conseil
et d’orientation des décideurs et des acteurs de terrain.
Le contrôle de gestion est d’abord un outil de contrôle qui adapte les données nécessaires à la
compréhension de chacun, agrège des données quantitatives et tente d’expliquer les écarts. C’est
donc un outil de coercition, de censure. Le contrôleur de gestion est donc ici un censeur, accroché
à ses données quantitatives, a priori peu ouvert à toute discussion, dans une approche comptable.
Ce comportement est sans doute fondamental, afin de permettre un fonctionnement conjoncturel
de qualité ; cependant, il ne participe alors pas à une amélioration structurelle, de long terme,
nécessitant l’intégration d’autres dimensions.
Le problème du temps de traitement de l’information étant réglé désormais, et la qualité des infor-
mations et de leur diffusion étant améliorée, on peut dépasser cette simple notion de coercition
pour évoluer vers le conseil et la programmation, l’aide à la décision. L’environnement écono-
mique et concurrentiel étant devenu, par nature, instable, la maîtrise quantitative des résultats ne
donne pas suffisamment d’informations pour prendre des décisions pertinentes.
Le contrôleur de gestion devient alors un centre à la fois de consommation et de production
d’informations. Il propose des analyses qualitatives et explicatives. On est dans la prospective et
non plus le simple reporting ; on est dans le conseil. Le contrôleur de gestion devient alors acteur
et non plus censeur, intégré dans la chaîne de production d’informations partagées par tous les
autres acteurs.
3
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• Les missions du contrôle de gestion évoluent d’une fonction limitée au repérage
d’anomalies, vers une fonction d’analyse des écarts et de conseil. Le tableau1
ci-dessous montre que cette évolution est d’autant plus forte que la taille de
l’entreprise augmente.
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Les missions du contrôle de gestion et le contrôle de gestion au sein de l’organisation
2
1 Le contrôle pour qui ?
Les actionnaires Mesure des performances
Comparaison des performances
Maximisation des profits
Adéquation des moyens de financement
Les dirigeants Aide à la décision
Pertinence des informations
Relations avec le terrain
Les managers Définition des objectifs
Atteinte des objectifs
Relations avec les clients
Motivation des collaborateurs
Les salariés Atteinte des objectifs
Récompense des performances
Image de l’entreprise
ses connaissances globales de l’entité pour orienter les actions de chaque opérationnel.
4 Le contrôle de quoi ?
z De la performance des unités opérationnelles.
z De la performance des entités et des collaborateurs.
z De l’atteinte des objectifs (efficacité).
z De la pertinence des objectifs (efficience).
z De l’adéquation des moyens aux objectifs.
z De l’image de l’entreprise.
z Des risques encourus et de leur limitation.
5
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2 Les missions du contrôle de gestion et le contrôle de gestion au sein de l’organisation
Application
1 Dans quelle mesure le contrôle de gestion est-il fondamental pour l’actionnaire ?
Corrigé
L’actionnaire est envisagé à court terme comme un percepteur de dividendes et à moyen/
long terme, comme un investisseur responsable. Il confie ses fonds à un dirigeant qu’il espère
compétent et honnête, mais qu’il soumet à un contrôle de son activité (théorie de l’agence). Les
dirigeants sont, de fait, contrôlés par des organes externes indépendants (les commissaires aux
comptes), et par des contrôleurs de gestion, en interne.
L’objectif de long terme des actionnaires est appliqué par la planification, outils de la stratégie,
à discrétion des dirigeants. La planification est mise en œuvre par les managers, sur un plan
opérationnel, dans le cadre de tactiques (des programmes), élaborées avec les dirigeants. Le
contrôleur de gestion intervient ici comme conseil et « traducteur » financier d’objectifs quantitatifs
et qualitatifs sur le moyen terme. Les tactiques sont ensuite traduites pour les salariés par des
budgets, qui permettent de lancer des actions de court terme, que le contrôleur de gestion contrô-
lera précisément (rôle de censeur ici).
Dans une approche bottom-up, le contrôleur de gestion contrôle les budgets annuels, adaptés
aux programmes de moyen terme, planifiés sur le long terme, émanation des objectifs assignés
par les actionnaires aux dirigeants. Il y a donc bien, indirectement, un lien fort entre actionnaires
et contrôle de gestion.
Corrigé
La théorie de l’agence de Jensen et Meckling (1976) différencie deux acteurs dans l’entreprise,
l’actionnaire (appelé le principal) et le dirigeant (appelé l’agent), aux intérêts parfois divergents.
L’actionnaire attend un profit maximal et le dirigeant une croissance de l’activité pas toujours
génératrice de profit à court terme. Se met donc en place un jeu entre ces deux acteurs, chacun
essayant de maximiser son propre intérêt. Le principal va donc encadrer le travail de l’agent en lui
proposant une incitation qui maximise le profit, les stocks options, et l’agent va rassurer le principal
en demandant à une tierce personne de contrôler son action : au quotidien, ce sera le contrôleur
de gestion et, chaque année, le commissaire aux comptes. Le contrôleur de gestion est donc bien
un coût d’agence, supporté par l’entreprise pour rassurer l’actionnaire.
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Le contrôle de gestion
dans la communication
3
et l’animation d’une organisation
1 e contrôle de gestion par rapport
L 3 e contrôle de gestion,
L
aux autres champs disciplinaires fonction de communication
2 Le contrôle de gestion par rapport au contrôle 4 Le contrôle de gestion, fonction d’animation
stratégique
PRINCIPES CLÉS
• Le contrôle de gestion est aussi l’utilisation des données issues d’un système
d’informations partagé par tous les membres de l’entreprise ; il s’inscrit donc
dans un ensemble organisé.
• Par ailleurs, le résultat des analyses du contrôleur de gestion doit être communi-
qué pour être utile et vecteur d’amélioration.
•••
Autres fonctions Apports au contrôle de gestion
Finance Planification des investissements
Rentabilité des investissements
Stratégie Orientations générales
Objectifs budgétaires
Adéquation des outils
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Le contrôle de gestion dans la communication et l’animation d’une organisation
3
ȃȃune communication verticale (présentation des objectifs) ;
ȃȃune communication horizontale (explication des résultats) ;
ȃȃun feed-back (analyse des résultats et adaptations) ;
ȃȃun partage des « bonnes pratiques » (les benchmark, voir Fiche 29, les références) ;
ȃȃune « humanisation » des données chiffrées.
Application
1 Le contrôleur de gestion peut-il s’inscrire dans un travail collaboratif avec les mana-
gers ?
Corrigé
• La fonction première du contrôleur de gestion est le contrôle, ce qui limite tout travail collabo-
ratif a priori. Cela étant, ce contrôle s’opère par le biais d’un échange d’informations, partage
fondamental pour assurer la pertinence des objectifs et la potentialité de les atteindre. Le travail
collaboratif permet alors de passer de l’efficacité à l’efficience (voir définitions Fiche 11). Il est
d’autant plus aisé de mettre en place un travail collaboratif que les outils de transfert d’informa-
tions sont nombreux et disponibles. Simons (1995) définit même un « contrôle interactif ».
• On peut alors envisager la fonction seconde du contrôle de gestion, la fonction de partenaire et de
conseil : il rend compte des résultats en les expliquant, oriente les managers dans la recherche
de solutions, en leur communiquant les bonnes pratiques des autres (benchmark), en intégrant
leur action quotidienne au sein des objectifs tactiques et stratégiques de moyen et long terme.
• Donc, in fine, le contrôleur de gestion doit s’inscrire dans un travail collaboratif avec les mana-
gers ; les entreprises l’ont compris, déléguant désormais les contrôleurs de gestion au plus près
du terrain.
Corrigé
La communication financière est au cœur des problématiques économiques : le principe d’effi-
cience des marchés financiers repose sur le libre accès de tous à l’information (indice de perfec-
tion), de plus en plus accessible par Internet. Or la communication financière, qui emprunte aux
techniques classiques de communication, parfois manipulatrices, a comme particularité d’être très
encadrée au plan juridique.
Plus généralement, la communication de l’entreprise s’organise autour de trois axes : la commu-
nication financière pour les actionnaires, la communication interne pour les salariés, la communi-
cation classique pour les clients.
Le contrôle de gestion est finalement garant de la qualité de toute l’information, et alimente les
différentes formes de communication précitées.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• La notion de contrôle est née avec la révolution industrielle, lors de l’application
de la division du travail et de la répartition de tâches. Le contrôle de gestion
a ensuite évolué en intégrant systématiquement les innovations technologiques
(traitement de l’information), sociologiques (le rapport des salariés au travail)
ou organisationnelles (les organisations divisionnelles, matricielles, en réseau).
• Dans sa forme initiale, le contrôle de gestion a un caractère quantitatif basé sur
le contrôle budgétaire, la comptabilité analytique et le reporting. Il évolue désor-
mais avec des outils interactifs et en temps réel, qui lui permettent de proposer
des solutions qualitatives.
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Les impacts des différentes écoles de pensée sur le contrôle de gestion
4
2 La théorie des organisations et le contrôle de gestion
Le contrôle de gestion intègre les apports permanents des chercheurs en théorie des
organisations et en théorie économique de la firme. Le management intégrant ces
évolutions, le contrôle de gestion doit s’y adapter, étant ce maillon entre la stratégie et
son application.
Quelques exemples rappellent cette relation :
Application
Quels impacts de la théorie des coûts de transactions sur le contrôle de gestion ?
Corrigé
La théorie des coûts de transaction de Coase et Williamson permet à l’entreprise de s’adapter aux
changements de l’environnement, caractérisé par l’incertitude, la complexité et la concurrence
dans des marchés globaux, mais aussi les coopérations interentreprises via les externalisations.
Les politiques de sous-traitance se sont accélérées depuis les années 1990, concernant d’abord
les activités de restauration d’entreprise ou de nettoyage des locaux, puis les activités d’infogé-
rance (externalisation de la maintenance informatique) et enfin, aujourd’hui, tous les domaines,
de la comptabilité à la paye, de la force commerciale (comme les animations commerciales) à la
fabrication des produits. Ceci suppose une organisation de contrôle et de suivi des « sous-trai-
tants » très forte et un impact élevé sur l’organisation même de l’entreprise, cette dernière devant
être capable de suivre l’activité de structures lointaines et parfois opaques.
La complexité des structures générées par les formes de coopération entre firmes indépendantes
nécessite des mécanismes de coordination, de prise de décision et de contrôle de gestion spé-
cifiques.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
Les représentations
5 du fonctionnement de l’organisation
1 Les représentations du fonctionnement de l’organisation
2 La prise en compte du fonctionnement par le contrôle de gestion
PRINCIPES CLÉS
Le contrôle de gestion vise à informer les membres de l’entreprise sur la réalisation
des objectifs. C’est donc aussi un mode de communication. Il y a un lien clair entre
la façon dont l’organisation fonctionne (sa structure) et la manière dont on peut
obtenir l’information (le contrôle de gestion) : organisation et système de contrôle
sont donc corrélés.
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Les représentations du fonctionnement de l’organisation
5
d) Les structures matricielles
Direction groupe
Ventes Fabrication Finances RH R&D Administration
Projet 1
Projet 2
Projet 3
Projet n
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5 Les représentations du fonctionnement de l’organisation
Application
1 Qui se charge du contrôle de gestion dans l’entreprise ?
Corrigé
La fonction contrôle de gestion ne s’autonomise que lorsque l’entreprise a les moyens de la finan-
cer et suffisamment de complexité à analyser.
Dans les structures très simples comme les TPE (très petites entreprises), c’est le dirigeant qui
s’en charge et son contrôle est centré sur la trésorerie : son relevé de banque est l’outil majeur.
Dans les structures simples en développement comme les PME (petites et moyennes entre-
prises), c’est le comptable, et son outil de prédilection est le compte de résultat périodique.
Plus la structure se complexifie, plus le contrôle de gestion se développe et la fonction s’auto
nomise, et plus les outils se spécialisent.
Corrigé
La gestion comprend trois grands domaines qui partent de l’information comptable et la com-
plètent ou l’utilisent pour expliquer et favoriser le développement de l’entreprise.
Le premier domaine est celui de l’analyse des coûts, qui permet de comprendre comment l’entre-
prise dégage des résultats et de proposer des aides à la décision en affinant les secteurs ou
produits qui favorisent ce résultat global.
Le second est celui de la prévision budgétaire, qui, à partir de la connaissance des coûts de
l’entreprise et en inscrivant celle-ci dans son environnement concurrentiel, technologique et mar-
keting permet d’anticiper les possibles développements dans un temps plus ou moins long, en
fonction des objectifs stratégiques et tactiques.
Le troisième est celui du contrôle de gestion, qui vise à croiser les informations données par
l’analyse des coûts et celles prévues par les budgets, avec la réalité de l’activité ; il s’en suit une
analyse des écarts, qui s’adapte à la gouvernance de l’entreprise et à son organisation.
Le contrôleur sera plutôt un censeur dans les organisations bureaucratiques et centralisées, ou un
conseiller dans les organisations décentralisées et fonctionnant en réseau.
Il sera un contrôleur strict si le dirigeant est de type autoritaire, ou un animateur si ce dernier est
plutôt de type démocratique.
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La construction des modèles de coût 6
1 Les modèles applicables dans l’industrie et les services
2 Les modèles applicables dans les activités non marchandes
PRINCIPES CLÉS
• Un modèle se construit pour être une référence, en vue d’être reproduit ; ce peut
être un processus, une démarche raisonnée (Larousse).
• Il existe plusieurs modèles en analyse des coûts, qui s’adaptent à une époque,
à une activité, à un type d’organisation, parmi lesquels la méthode des centres
d’analyse, la méthode des coûts ABC, la méthode des coûts cible.
De manière plus détaillée, le tableau ci-dessous donne des exemples d’application des
grandes méthodes d’analyse des coûts, en fonction des types d’entreprises :
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6 La construction des modèles de coût
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La construction des modèles de coût
6
Suppression de la dépense
Optimisation des objectifs Limitation des coûts
publique
• Externalisation Rationalisation des choix Budget base zéro (BBZ) :
• Privatisations budgétaires : recherche d’un suppression des budgets et
• Mise en régie bon rapport coûts/opportunités remise à zéro des dépenses
Application
1 En quoi le coût de la fonction publique est-il complexe à définir ?
Corrigé
• D’une part, un coût se mesure dans l’objectif de fournir à l’entreprise un outil d’aide à la décision
pour répondre aux besoins du marché, avec l’espoir d’un profit : il y a une forme d’incitation.
On ne retrouve pas ces éléments dans l’objet de la fonction publique : certaines activités sont
régaliennes et doivent être faites quel que soit leur coût (éducation, justice, défense nationale),
d’autres ne sont pas mesurables à court terme (santé, protection sociale). Plus généralement, il
est difficile de comparer ces coûts publics avec ceux de services privés.
• D’autre part, un coût évolue avec le temps, en fonction des quantités produites (économies
d’échelle), de l’expérience des opérateurs (effet d’apprentissage) et de la saturation des investisse-
ments (rendements décroissants). Ces notions sont difficilement envisageables pour les adminis-
trations publiques, qui raisonnent en années budgétaires et pas en programmes d’investissement.
Corrigé
Les modèles de coûts intègrent les différents types d’information disponibles et s’adaptent à l’évo-
lution des technologies améliorant cette information.
Ainsi, le coût marginal est adapté à des entreprises plutôt innovantes qui ne peuvent pas s’ap-
puyer sur des données externes pour se mesurer aux autres : les seules informations disponibles
sont celles de l’entreprise elle-même, de sa fonction de production.
Les coûts complets utilisent les informations internes à l’entreprise et visent à maximiser le pro-
fit dans une logique de monopole : c’est l’information comptable de l’entreprise qui prédomine,
extraite d’un logiciel de comptabilité essentiellement.
Les coûts ABC impliquent une comparaison des performances de l’entreprise avec celles de son
environnement, d’une part, mais aussi une adaptation en temps réel des capacités de production
aux besoins des clients : il est nécessaire d’avoir un système d’information large, orienté client,
comme un PGI (Progiciel de Gestion Intégré).
Les modèles de coût sont donc dépendants du niveau de la technologie disponible dans l’entreprise.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• Si la base chiffrée de toutes les décisions de l’entreprise provient de la comptabi-
lité générale, celle-ci est une mesure statique et datée de l’information financière,
principalement à destination des États pour définir la base de l’impôt.
• Cette information doit donc être redressée, dans une logique d’amélioration de la
rentabilité, objet de la comptabilité de gestion, et d’optimisation des financements
alloués à l’entreprise, objet de la comptabilité financière.
• Le contrôle de gestion fait le lien entre ces données passées et les objectifs futurs
de l’entreprise, établis au travers des budgets.
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La production des informations nécessaires au contrôle
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Le schéma général pourrait être le suivant :
Écarts
Charges Réalisations
Budget
Achats Produits
Ventes
Prévisions
Immobilisatiions
Financement
Comptabilité
financière
Application
Quelles sont les limites de la comptabilité en termes de gestion des entreprises ?
Corrigé
La comptabilité générale retrace les flux financiers ayant affecté l’entreprise pendant une période
donnée (l’année). Son objectif est de mesurer la création de richesse afin que la base fiscale soit
correcte.
En revanche, elle ne permet pas de comprendre comment ces flux financiers se sont propagés
dans l’entreprise et quelle a été leur utilité : c’est l’objet de la comptabilité de gestion. De même, la
comptabilité générale ne donne pas d’information sur la pertinence de l’allocation des ressources
(leur efficience) ni sur leur adéquation aux objectifs de l’entreprise : c’est le rôle de la comptabilité
financière.
Pour assurer une cohérence entre toutes ces informations, il est alors nécessaire de mettre en
place un suivi de la gestion, un contrôle de gestion.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
La prise en compte
8 de données aléatoires
1 L’espérance mathématique et les lois de probabilité
2 Les estimations
PRINCIPES CLÉS
• Dans toute prévision, il existe une part de hasard qu’on ne peut pas prévoir, mais
qui pourra donner lieu au calcul d’une probabilité que des événements se pro-
duisent. Des lois de probabilité seront utilisées pour déterminer un stock de sécu-
rité ou calculer des estimations de produits défectueux, pour établir un système de
garantie ou contrôler la qualité d’un produit, etc.
• Face à une variable liée à l’incertitude, il s’agit de reconnaître quel type de loi lui
correspond et d’en déterminer les paramètres.
• On utilisera généralement la loi normale et la loi de Poisson.
E(x) = Σpi.xi
b) La loi normale
z Si la prévision précise d’un événement est impossible, sa probabilité de survenance
est calculable pourvu que de tels événements aient déjà été observés dans le passé.
z Une loi de probabilité se définit par la valeur de la variable, par son espérance mathé-
matique (la moyenne probable) et par son écart type (l’écart moyen à l’espérance
mathématique, mesurant la représentativité de cette dernière). La probabilité qu’une
valeur x soit comprise entre V1 et V2 sera fonction de l’espérance mathématique ou
moyenne (Ev) et de l’écart type (σ) de la loi normale :
P[V1 < x < V2] = P[(V1 – Ev)/σ < t < (V2 – Ev)/σ]
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La prise en compte de données aléatoires
8
z La loi normale concerne des variables larges, symétriques autour de son espérance
mathématique et avec une variance plus ou moins grande, qui donne la forme de
la représentation des cas possibles. Cette représentation est la courbe de Laplace-
Gauss :
0,6
0,4
0,2
0
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4
c) La loi de Poisson
z La loi de Poisson concerne des variables faibles, obligatoirement des entiers, avec
une variance égale à l’espérance mathématique.
z Sa forme est dissymétrique car les probabilités les plus fortes sont concentrées sur les
valeurs faibles de la variable étudiée.
0,8
0,6
0,4
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
0,2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
d) La loi binomiale
z Laloi binomiale est utilisée pour mesurer la probabilité de réussite ou d’échec d’une
variable, en se basant sur les expériences passées réalisées.
21
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8 La prise en compte de données aléatoires
z Elle ne donne donc que deux solutions à un problème et nécessite la mise en place
d’un arbre de décision pour représenter les suites de résultats probables.
2 Les estimations
L’impossibilité de mesurer toutes les possibilités d’un phénomène nécessite de
sélectionner un échantillon à partir duquel on va extrapoler les résultats observés à
l’ensemble analysé.
a) Les fréquences
z La fonction de distribution représente les fréquences cumulées de valeurs prises par
la variable aléatoire dans la loi de probabilité.
z La distribution d’échantillonnage est l’ensemble de tous les échantillons qui pour-
raient être prélevés dans la population mère.
b) La moyenne
L’estimation est l’étude d’un échantillon jugé représentatif d’une population, dont
on va tirer une moyenne ; une moyenne n’est représentative que si la dispersion des
données autour d’elle est limitée. Cette dispersion s’exprime par l’écart type.
c) L’intervalle de confiance
Un intervalle de confiance est la définition du choix des probabilités qu’une valeur soit
incluse dans cet intervalle.
d) Synthèse
Dans le cas d’une méthode probabiliste, la taille de l’échantillon n pour estimer une
fréquence est donnée par la formule suivante :
n = [t².p.(1 – p)]/(e²)
z t est une constante de la loi normale donnant l’objectif de représentativité de l’échan-
tillon (1,65 pour un seuil de confiance de 90 % et 1,96 pour un seuil de confiance de
95 %, sur la loi normale).
z p représente la proportion des individus présentant une caractéristique donnée à
estimer. Généralement, cette proportion n’est pas connue et on considère donc une
répartition de la population en parts égales avec p = 50 % et 1 – p = 50 %.
z e représente l’intervalle de confiance exprimé en pourcentage (ou la marge d’erreur
retenue) et influe sur la précision de l’estimation.
22
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La prise en compte de données aléatoires
8
Applications
1 Une enquête est lancée pour mesurer la satisfaction des clients d’un magasin.
1. P
our estimer un taux de satisfaction de 75 % avec un seuil de confiance de 95 %, et un
intervalle de confiance de 4 %, combien faut-il interroger de personnes ?
2. Quelle réponse pour un taux de satisfaction de 80 % et un intervalle de confiance de 2 % ?
Corrigé
1. Le calcul est issu de n = [t² × p (1 – p)]/(e²), soit :
n = (1,962 × 75 % × 25 %)/4%2 = 450 clients à interroger.
2. Pour 80 % de taux de satisfaction et 2 % d’intervalle de confiance, on a :
N = (1,962 × 80 % × 20 %)/2%2 = 1 537 clients à interroger.
2 Ll’éclairage
e service achat cherche à optimiser la gestion des tubes fluorescents nécessaires à
des chambres d’un hôtel.
Il a pris comme base de travail un parc de 200 tubes et, sur la base de ses observations, il
souhaite réorganiser la maintenance de ces tubes.
Les données collectées sont les suivantes :
9 – 9,5 22
9,5 – 10 6
10 – 10,5 4
Combien y aura-t-il de tubes hors d’usage entre la 300e et la 500e heure, sachant que
chaque tube fonctionne 60 heures par semaine ?
Corrigé
On multiplie la moyenne des durées de vie par le nombre de tubes, soit (5,25 × 1) + (5,75 × 4)
+ (6,25 × 9), etc., soit 1 596 au total, divisé par 200 tubes (totalité de l’échantillon analysé) : la
moyenne de durée de vie des tubes est de 7,98, arrondis à 8.
23
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8 La prise en compte de données aléatoires
3 Lprécédente
es ventes quotidiennes
:
d’un magasin ont été les suivantes durant la semaine
La responsable du magasin veut organiser un jeu concours qui verrait offert à un client par
jour son achat. Le produit homme le moins cher est la chemise (50 €), puis le gilet (70 €), puis
le pantalon (120 €) ; le produit femme le moins cher est la chemise (30 €), puis le gilet (50 €),
puis le pantalon (90 €).
1. Quelle est la probabilité que l’objet gagné soit un gilet ?
2. Quelle est la probabilité que ce soit un gilet homme ?
3. Quelle est la probabilité que ce soit un gilet femme ?
4. Vous ferez un tableau avec toutes les autres possibilités
5. Quel budget prévoir pour cette opération commerciale ?
Corrigé
1. La probabilité que l’objet gagné soit un gilet est de 240 / 1 200 = 20 %.
2. La probabilité que ce soit un gilet homme est de 72 / 1 200 = 6 %.
3. La probabilité que ce soit un gilet femme est de 168 / 1 200 = 14 %.
4. Tableau de toutes les possibilités :
24
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Les différentes méthodes
d’ajustement
9
1 Les ajustements linéaires et les droites de régression
2 Les ajustements non linéaires et le lissage exponentiel
PRINCIPES CLÉS
• L’entreprise a à sa disposition un ensemble de données chronologiques sur son
activité passée (si elle existe depuis quelque temps), ou sur l’activité de concur-
rents ou d’autres acteurs de référence (si elle est en création). Il devient alors
intéressant, dans le cadre d’une aide à la décision pour les dirigeants, d’utiliser
ces données passées pour prévoir une évolution possible, dans un avenir proche.
• L’entreprise pourra ainsi prévoir sa gestion des stocks, ses ventes, sa trésorerie,
planifier sa production, budgétiser son activité et préparer la mise en place d’un
contrôle de gestion.
z la tendance a =
∑ ( X − �X ) ⋅ (Y − Y� ) est le rapport de la somme du produit des écarts
2
∑ ( X − �X )
à la moyenne des y et des x sur la somme du carré des écarts à la moyenne des x ;
25
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9 Les différentes méthodes d’ajustement
Applications
1 À partir du nombre de ventes réalisées comme ci-dessous :
Année/Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1 94 81 114 175 108 85 75 48 142 173 170 120
2 107 87 124 191 119 95 80 52 162 212 200 140
3 124 103 149 220 144 114 93 61 182 225 210 158
Corrigé
1. Première opération
La première opération est de tracer un graphique fonction du temps et du nombre de ventes et
d’observer rapidement la forme de la courbe.
26
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Les différentes méthodes d’ajustement
9
On peut voir sur le graphique une tendance linéaire à la hausse.
250
200
150
100
50
0
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34
2. Seconde opération
La seconde opération consiste à estimer la tendance de la courbe avec la méthode des moindres
carrés.
, les moyennes des x (les mois transformés en
• Il s’agit, dans un premier temps, de calculer X
suite de nombres de 1 à 36), soit ici 18,5, puis Y , la moyenne des y (les ventes), soit ici 131,58.
• Dans un second temps, pour chaque point (x,y), on calcule son écart à la moyenne, ((Y Y – Y� ) et
� ). Par exemple, pour le mois de février de l’année 3, soit x = 26 et y = 103, l’écart de x à la
(X - X
moyenne sera de 7,5 (26 – 18,5) et l’écart de y à la moyenne sera de – 28,58 (103 – 131,58).
Y – Y� ) × (x
• Dans un troisième temps, on calcule le produit des ((Y � ) calculés point par point.
( X–- X
Pour février de l’année 3, on obtient : 7,5 × – 28,58 = – 214,35.
On calcule également les (X � )², soit pour février : 7,5² = 56,25
( X–- X
Année 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Vtes 94 81 114 175 108 85 75 48 142 173 170 120
Écart/
–37,58 –50,58 –17,58 43,42 –23,58 –46,58 –56,58 –83,58 10,42 41,42 38,42 –11,58
moy y
Écart/
–17,5 –16,5 –15,5 –14,5 –13,5 –12,5 –11,5 –10,5 –9,5 –8,5 –7,5 –6,5
moy x
Écart x2 306,25 272,25 240,25 210,25 182,25 156,25 132,25 110,25 90,25 72,25 56,25 42,25
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
xy 658 835 273 –630 318 582 651 878 –99 –352 –288 75
Année 2 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Vtes 107 87 124 191 119 95 80 52 162 212 200 140
Écart/ –24,58 –44,58 –7,58 59,42 –12,58 –36,58 –51,58 –79,58 30,42 80,42 68,42 8
moy y
Écart/ –5,5 –4,5 –3,5 –2,5 –1,5 –0,5 0,5 1,5 2,5 3,5 4,5 6
moy x
Écart x2 30,25 20,25 12,25 6,25 2,25 0,25 0,25 2,25 6,25 12,25 20,25 30
xy 135 201 27 -149 19 18 -26 -119 76 281 308 46
27
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9 Les différentes méthodes d’ajustement
Année 3 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
Vtes 124 103 149 220 144 114 93 61 182 225 210 158
Écart/moy y –7,58 –28,58 17,42 88,42 12,42 –17,58 –38,58 –70,58 50,42 93,42 78,42 26
Écart/moy x 6,5 7,5 8,5 9,5 10,5 11,5 12,5 13,5 14,5 15,5 16,5 18
Écart x2 42,25 56,25 72,25 90,25 110,25 132,25 156,25 182,25 210,25 240,25 272,3 306
xy –49 –214 148 840 130 –202 –482 –953 731 1 448 1 294 462
(Y – Y� ). (X
• Dans un quatrième temps, on additionne tous les(Y � ) calculés, soit ici 6 870,50, puis
( X–- X
� )² calculés, ici 3 885.
( X–- X
tous les (X
La pente de la courbe (la tendance ou trend) est :
a=
∑ (X � X ) ⋅ (Y � Y ), soit ici a = 6 870,50/3 885 = 1,7686
2
∑ (X � X )
b = Y – a. X
, soit b = 131,5 – (1,7686 × 18,5) = 98,78
La tendance définie est donc un modèle linéaire tel que :
y = 1,7686x + 98,78
2 més
Les données réelles des ventes d’une entreprise sont les suivantes les mois sont expri-
en chiffres, soit 1 pour janvier de l’année N, 12 pour décembre de l’année N, 13
pour janvier de l’année N+1 et 14 pour février de l’année N+1, dont nous recherchons la valeur
prévue :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
125 129 124 121 126 123 127 125 121 124 126 129 124 ?
En choisissant pour a la valeur de 0,4 puis 0,6 puis 0,2, définir la valeur envisageable
pour le mois 14 (février N+1). On prendra 127 (la valeur moyenne de 1 et 2) comme base
de prévision pour le mois 2.
Corrigé
a 0,40 0,6 0,2
125
129 127,00 127 127
124 127,80 128,20 127,40
121 126,28 125,68 126,72
126 124,17 122,87 125,58
123 124,90 124,75 125,66
127 124,14 123,70 125,13
28
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Les différentes méthodes d’ajustement
9
•••
a 0,40 0,6 0,2
121 125,17 125,27 125,40
124 123,50 122,71 124,52
126 123,70 123,48 124,42
129 124,62 124,99 124,73
124 126,37 127,40 125,59
? 125,42 125,36 125,27
3 Lvendre
es données suivantes sont disponibles pour une entreprise ayant comme activité de
des plateaux traiteurs pour réception.
Les CA sont calculés au trimestre, comme suit :
Corrigé
Il s’agit d’abord de trouver la droite de régression de cette activité. L’utilisation de la fonction
Droitereg d’Excel ou d’une calculette d’examen donne les résultats suivants :
Y = 4,77X + 137
Avec Y pour le CA prévisionnel et X pour le trimestre à calculer, ce qui donne pour N + 1 :
29
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• Un stock se définit par rapport au temps ; c’est une quantité en attente d’utilisa-
tion. Lorsqu’elle sera utilisée, cette quantité en stock sera valorisée au total de
tous les coûts engagés au moment de l’acquisition et/ou de la production. L’im-
pact sur l’analyse des coûts peut donc être très important.
• On distinguera les stocks de matières premières et autres approvisionnements,
des stocks de produits finis. Ils n’ont pas la même nature ni la même importance
stratégique.
Régulation Protection
• Régule les décalages entre production et ventes • Compense les aléas entre prévisions et réalisations
• Notion de stock tampon • Limite les retards de livraison
30
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La valorisation des stocks
10
ȃȃle FIFO (First In/First Out) ou PEPS (premier entré/premier sorti) ; il s’agit de
considérer les utilisations des produits stockés en fonction de leur antériorité ; les
produits les plus anciens (généralement les moins chers payés) sont les premiers à
être valorisés dans la production ;
ȃȃle LIFO (Last In/First Out) ou DEPS (dernier entré/premier sorti), interdit en
France pour son impact inflationniste ; il s’agit de considérer les utilisations des
produits stockés en fonction de leur antériorité ; les produits les plus récents
(généralement les plus chers payés) sont les premiers à être valorisés dans la
production.
Applications
1 Une entreprise démarre le mois avec 100 kg de peinture en stock achetés 10 € le kg. Le
10 du mois, elle utilise 50 kg ; le 15 elle achète 100 kg à 12 € ; le 17 du mois, elle utilise
80 kg ; le 18 elle achète 50 kg à 13 € ; le 30 elle utilise 50 kg.
Il y a donc 70 kg en stock à la fin du mois, mais à quel prix ?
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Corrigé
CMUP de période
S’ajoutant aux 100 kg à 10 € de stock initial, on a, en entrées sur le mois : 100 kg à 12 € et 50 kg
à 13 €, soit 1 000 € + 1 200 € + 650 € = 2 850 € pour 250 kg en tout.
Le CMUP de période est donc de : 2 850/250 = 11,40 € le kg.
Le stock vaudrait donc : 70 kg × 11,40 € = 798 €.
31
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10 La valorisation des stocks
PEPS
• L’entreprise commence le mois avec 100 kg à 10 €, qui seront prioritaires à la sortie.
Sur ces 100 kg, 50 sont utilisés le 10 et il reste 50 kg à 10 €.
• Après l’achat du 15, il y a en stock 50 kg à 10 € et 100 kg à 12 €.
• Le 17, l’entreprise utilise 80 kg, c’est-à-dire les 50 kg les plus anciens, à 10 €, et 30 kg des plus
récents à 12 €. Il reste donc en stocks 70 kg à 12 €.
• Le 18, il y a en stock 70 kg à 12 € et 50 kg à 13 €.
• Le 30, l’entreprise utilise 50 kg les plus anciens, ceux à 12 €, et il reste en stock 20 kg à 12 € et
50 kg à 13 €, soit une valeur totale de 890 €.
DEPS
• L’entreprise commence le mois avec 100 kg à 10 €.
Sur ces 100 kg, 50 sont utilisés le 10 et il reste 50 kg à 10 €.
• Après l’achat du 15, il y a en stock 50 kg à 10 € et 100 kg à 12 €.
• Le 17, l’entreprise utilise 80 kg, qu’elle prend dans le dernier approvisionnement réalisé, soit ici
dans les 100 kg à 12 €. Il reste donc en stocks 20 kg à 12 € et 50 kg à 10 €.
• Le 18, il y a en stock 20 kg à 12 € et 50 kg à 10 € et 50 kg à 13 €.
• Le 30, l’entreprise utilise 50 kg les plus récents, ceux à 13 € et il reste en stock 20 kg à 12 € et
50 kg à 10 €, soit une valeur totale de 740 €.
Synthèse
32
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La valorisation des stocks
10
Achats fournitures 12 000 €
Ventes A 2 000 370 € 740 000 €
Ventes B 1 750 400 € 700 000 €
Le total des coûts directs comptabilisé a été de 433 000 € et celui des coûts indirects de
527 250 €.
À ce stade, le total des charges du mois de l’entreprise est donc de 162 000 € d’achats de MP
et fournitures + 433 000 € de coûts directs + 527 500 € de coûts indirects, soit 1 122 500 €.
Les recettes sont de 740 000 € + 700 000 €, soit 1 440 000 €.
Le résultat serait donc de 317 500 €. Ceci est évidemment faux, puisqu’il y a des stocks et que
ces stocks évoluent.
Les fiches de suivi de stock donnent les stocks initiaux suivants :
Le processus de production intègre 4 centres d’analyse dont les coûts directs et indirects sont
déjà calculés, comme ci-dessous :
Coûts directs 10 000 20 000 100 000 90 000 85 000 60 000 25 000 43 000
Coûts indirects 40 000 60 000 80 000 55 000 120 000 130 000 18 750 23 500
Durant ce mois, l’entreprise a fabriqué 1 800 PSF1 et 1500 PSF2, ainsi que 1 750 produits A
et 1 480 produits B. Sachant qu’il y a des stocks de produits A et B, il faut en tenir compte. Les
produits A et B sont constitués de PSF1 et PSF2 qui existent également en stocks. Les PSF1
et PSF2 sont assemblés à partir de MP1 et MP2 également stockés.
Calculer la vraie valeur, ce mois-là, des produits en stocks et commandés ou fabriqués.
Pour ce faire, dans un premier temps, calculer la valeur des stocks de MP, puis la valeur
des PSF, et enfin celui des produits réalisés.
Donner le vrai résultat de l’entreprise.
33
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10 La valorisation des stocks
Corrigé
MP1 MP2 Fournitures
Q PU (€) T (€) Q PU (€) T Q PU T (€)
Achats 500 100 50 000 800 125 100 000 12 000
Coût achat (1) 500 200 100 000 800 225 180 000 12 000
Valeur stock(1) 700 197,14 138 000 920 225,65 207 600 32 000
Sorties du mois (2) 650 197,14 128 141 900 225,65 203 085 30 000
(1) Pour obtenir le coût unitaire, on divise le total obtenu par la quantité initiale achetée.
(2) Ce sont les consommations du mois.
(3) Valeur en stocks – Sorties du mois.
PSF1 PSF2
Q PU (€) T (€) Q PU (€) T (€)
MP1 (1) 400 197,14 78 856 250 197,14 49 285
Coût fabrication(3) 1 800 219,03 394 246 1 500 174,65 261 980
Valeur stock 1 950 217,56 424 246 1 820 175,60 319 580
Sorties du mois(3) 1 800 217,56 391 608 1 500 175,60 263 400
(1) Données issues des fiches de consommation pour les quantités et du coût des achats pour le prix.
(2) Ce sont les coûts générés par l’atelier 1, spécifiquement affecté à la fabrication des PSF1 et PSF2.
(3) 1 800 PSF1 et 1 500 PSF2 ont été fabriqués.
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La valorisation des stocks
10
Coût des produits A et B
De la même façon, nous pouvons désormais calculer le coût des produits A et B :
A B
Q PU (€) T (€) Q PU (€) T (€)
PSF1 1 800 217,56 391 608
Coût fabrication 1 750 352,35 616 608 1 480 313,11 463 400
Stock initial 500 350 175 000 620 300 186 000
Valeur stock 2 250 351,83 791 608 2 100 309,24 649 400
Sorties du mois 2 000 351,83 703 660 1 750 309,24 541 170
Coûts directs
25 000 43 000
de distribution
Coûts indirects
18 750 23 500
de distribution
Coût total(1) 2 000 373,71 747 410 1 750 347,24 607 670
Coûts totaux
On peut calculer les coûts totaux à hauteur de 747 410 + 607 670 = 1 355 080 €.
On avait par ailleurs en CA la somme de 1 440 000 €, soit un résultat de 84 920 €, sensiblement
différent de celui trouvé plus haut.
35
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• En fonction des capacités de production et des besoins du marché, le chef d’entre-
prise doit prévoir et budgéter ; il doit aussi être en mesure de satisfaire une de-
mande impromptue et avoir prévu des modalités d’organisation et de production
qui répondent à ces imprévus. La notion de gestion des stocks commence alors à
prendre toute son importance dans la stratégie et la vie de l’entreprise.
• Cette gestion sera plus ou moins développée selon la taille de l’entreprise et son
activité, mais le stock de matières premières a généralement un rôle de régulation
et un rôle de protection.
1 Définitions
z
Selon l’article 38 ter du Code Général des Impôts : « les stocks regroupent l’en-
semble des marchandises, des matières ou fournitures, des déchets, des produits
semi-ouvrés, des produits finis, des produits ou travaux en cours et des emballages
commerciaux qui sont la propriété de l’entreprise et qui ne sont pas destinés à être
récupérés ».
z Les entrées de stocks de matières sont valorisées à leur coût d’acquisition, c’est-à-
dire le prix d’achat, les coûts de transport, les coûts d’assurance, droits de douane et
rémunération des intermédiaires, incluant les frais de déchargement, sans oublier les
coûts de magasinage.
z Les entrées de stocks de produits finis sont évaluées au coût de production ; ils
n’incluent pas les frais financiers ni les frais postérieurs à la production comme les
coûts de distribution et de commercialisation.
z
Les sorties de stocks devraient être valorisées en fonction de la valeur de l’entrée, ce
qui est cohérent si le stock reste invariable en quantité. Or le stock évolue et d’autres
méthodes de valorisation des sorties sont prévues. Ce sont le CMUP (coût moyen uni-
taire pondéré), le FIFO (First In, First Out) et le LIFO (Last In, First Out). Voir Fiche 10.
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La gestion des stocks
11
2 Les fonctions du stock
Le stock a deux fonctions principales, la régulation et la protection.
a) La régulation
Le stock absorbe les décalages entre les flux d’écoulement que sont les ventes des
produits sur le marché et l’obligation de réapprovisionnement qui découle de la
fabrication. Le stock va donc avoir comme rôle de réguler les décalages entre la
production et les ventes. C’est la notion de stock tampon.
b) La protection
Le décalage entre la production et la vente peut être relativement bien approximé si
le chef d’entreprise connaît bien, d’une part, le processus de production, c’est-à-dire
l’aspect technique de son travail, et, d’autre part, les conditions de son marché et les
rythmes de vente, incluant les variations saisonnières, c’est-à-dire l’aspect marketing
de son métier.
En revanche, le chef d’entreprise ne connaît pas les aléas liés à ces aspects techniques
et marketing ; le stock est là pour pallier. La fonction de protection du stock consiste à
absorber ces aléas, si et seulement si les aléas restent dans des limites rationnellement
prévisibles.
3 La classification ABC
z Le modèle de Pareto, encore appelé loi de Pareto, exprime l’idée que 20 % des va-
riables peuvent expliquer 80 % des observations. En l’occurrence, 20 % des produits
en stocks représentent 80 % du coût des stocks. Repérer ces produits et les suivre
permet d’optimiser la gestion des stocks ; c’est l’objet de la méthode de gestion des
stocks ABC que de sélectionner ces stocks stratégiques.
z Le gestionnaire des stocks commence par repérer les produits en stocks, puis il les
classe selon leur importance. Il dresse ensuite un tableau en cumulant les stocks et
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11 La gestion des stocks
commande peu souvent, sans besoin de personnel, mais on a besoin de gros stoc-
kages, qui coûtent à l’entreprise. Le modèle de Wilson permet d’optimiser cela,
selon la formule suivante :
2 DCC
Q= ,
CP
avec Q pour la quantité à commander à chaque commande, D la consommation
annuelle du produit, Cc le coût d’une commande et Cp le coût de possession du stock.
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La gestion des stocks
11
Applications
1 Soit une entreprise dans laquelle le besoin annuel d’un produit est de 6 000 articles. Le
prix unitaire rendu est de 4 euros et le coût d’acquisition d’une commande de 150 euros.
Sachant que le coût de possession du stock est de 20 % de la valeur du stock moyen, quelle
est la quantité économique de commande et le nombre de commandes à faire par an ?
Corrigé
2 6 000 150
Q= = 1 500 unités
4 20 %
6 000 4 20 %
n= = D/Q = 4 commandes
2 150
Naturellement, cette optimisation débouche sur l’établissement d’un planning des approvisionne-
ments (en calculant les dates de passation de commande compte tenu des délais fournisseurs,
des fluctuations saisonnières, etc.).
2 Vous êtes responsable d’un magasin qui stocke 10 produits différents dont la demande
journalière est la suivante :
G 52
H 11
I 1
J 4
Classer ces produits selon la méthode ABC et reporter sur un graphique une courbe
présentant le cumul des demandes par rapport au type de produit.
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11 La gestion des stocks
Corrigé
Type de produit Demande journalière Demande cumulée
G 52 52
D 36 88
H 11 99
B 10 109
F 6 115
J 4 119
E 3 122
A 1 123
C 1 124
I 1 125
80%
140
120
100
80
60
40
20
0
G D H B F J E A C I
Il faudra donc suivre en priorité les produits G, D et H qui représentent 80 % de la demande jour-
nalière.
3 Le rayon pâtisserie d’un magasin ne vend que les produits du jour ; tous les invendus
sont donc perdus.
Chaque religieuse vendue 3 € coûte 1 € en fabrication. Les ventes suivent une loi normale de
moyenne 300 et d’écart type 50
Combien doit-on fabriquer et quelle est la probabilité d’être en rupture ?
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La gestion des stocks
11
Corrigé
Ce produit répond à une demande aléatoire et les produits non vendus sont perdus.
Cp = 1
Cr = 3 – 1 = 2 (coût de rupture, c’est-à-dire ici manque à gagner d’une non-vente)
La probabilité de rupture s’écrit :
Cp
P[x > Si] =
Cp + Cr
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
Contrôle de gestion
12 et performance économique
1 Définition
2 La performance économique
3 La performance globale
PRINCIPES CLÉS
• La décision d’un investisseur est liée à la capacité de l’entreprise à répondre no-
tamment à ses exigences de profit. Cela suppose une définition des performances
attendues, de leur mesure, mais aussi de la capacité du contrôle de gestion à suivre
ces performances et les comprendre.
• La définition de la performance économique ainsi évoquée est désormais appro-
fondie par la notion de performance globale, à savoir économique, sociale et envi-
ronnementale.
1 Définition
z La performance est l’atteinte des objectifs par les acteurs de l’organisation. La per-
formance est une amélioration du couple valeur-prix dans une logique de création
de valeur.
z Cette performance est efficace lorsqu’elle atteint exactement l’objectif visé ; elle est
efficiente lorsqu’elle optimise les moyens mis à disposition de l’organisation pour
atteindre l’objectif visé.
2 La performance économique
On observe plusieurs types de performance économique, mesurés comme suit :
Performance Mesure
Productivité Production / Nombre facteurs de production
Rentabilité économique Résultat d’exploitation / Capital économique
Rentabilité financière Résultat net / Capitaux propres
Profitabilité Profit / Coûts des facteurs de production
Valeur ajoutée économique Résultat opérationnel – Coût du capital investi
Surplus de productivité globale Variation des quantités × Variation des prix
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Contrôle de gestion et performance économique
12
3 La performance globale
z L’évolutiondu rôle des entreprises implique une évolution de la définition de leur
performance, et donc des indicateurs de suivi.
z
L’entreprise est désormais responsable économiquement, socialement et au plan
environnemental. On passe donc d’une performance économique à une performance
globale, avec des indicateurs sociaux et environnementaux.
Application
Comment évaluer la performance sociale de l’entreprise ?
Corrigé
Toute performance se définit par sa mesure ; la performance sociale suppose donc une mesure
de la politique sociale de l’entreprise. Le bilan social est une synthèse de cette politique sociale.
Une première série de mesures concerne la productivité des hommes : productivité des salariés,
productivité par salarié.
Une seconde série de mesures s’intéresse à l’attractivité de l’entreprise : taux de turn-over,
nombre de jours d’arrêt maladie, taux de démission.
Une troisième série de mesures décline la compétence des salariés : niveau de formation des
salariés, nombre d’heures de formation, taux de promotion interne.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• L’entreprise est plus ou moins soumise à son environnement concurrentiel et doit
s’organiser pour assurer sa pérennité et maximiser son profit. Des types de plani-
fication adaptés seront souvent mis en place.
• Lorsqu’elle exerce un monopole, elle peut choisir une organisation qui lui permet
d’optimiser sa production : les flux seront dits poussés dans une chaîne de fabri-
cation, poussés par l’arrivée des approvisionnements jusqu’à la réalisation finale
du produit. La planification de la production sera organisée autour des approvi-
sionnements, appelés MRP (Material Requirement Planning).
• Lorsque l’entreprise est dans un environnement concurrentiel très élevé, c’est le
marché qui dicte l’organisation de l’entreprise : les flux seront alors tirés, tirés par
la demande qui déclenchera l’acte de production. La planification intégrera tous
les éléments de l’entreprise en interrelation, appelée ERP (Enterprise Resource
Planning).
Achats
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La standardisation des différents types de processus de production
13
b) Les flux tirés
Dans une organisation en flux tirés, la production d’un composant est déclenchée par
les centres de production demandeurs de la référence (production « juste à temps »).
C’est donc plutôt la fonction commerciale qui tire la production, selon le schéma ci-
dessous.
Achats Ventes
b) La méthode ERP
z ERP signifie Enterprise Resource Planning, traduit en français par PGI, progiciel de
gestion intégré.
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z Il s’agit d’un système d’information automatisé, qui intègre la totalité des informa-
tions disponibles dans l’entreprise.
z L’objectif principal est d’automatiser les processus les plus récurrents pour limiter
les coûts de saisie, notamment.
z L’ERP est adapté à une production individualisée, et repose sur un traitement statis-
tique des données de marché.
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13 La standardisation des différents types de processus de production
Monopoles X
Application
Les flux tendus sont-ils un processus de production ?
Corrigé
Il n’y a que deux processus de production, les flux poussés, et les flux tirés.
• Les flux poussés donnent la priorité à l’optimisation de la production, à partir de l’optimisation
des approvisionnements. L’entreprise maximise son profit par sa production et pense que tous
ses produits seront vendus. Ceci concerne donc plutôt les monopoles.
• Les flux tirés partent des ventes et organisent la production en fonction de celles-ci.
Les flux tendus sont une amélioration de l’organisation en interne, quel que soit l’environnement
de l’entreprise : il s’agit de savoir comment optimiser le temps de travail des salariés, éviter les
temps morts, éviter les ruptures de production au sein de la chaîne de production.
On tend les flux, c’est-à-dire on linéarise les activités : sur la chaîne, un ouvrier qui n’a plus de
travail parce qu’il y a un problème en amont, va aider son collègue en amont pour régulariser
l’ensemble ; a contrario, si l’ouvrier voit s’amasser à son poste des matières, il va aider en aval
pour fluidifier l’ensemble.
Les flux tendus sont une manière de minimiser les coûts de production et de fluidifier la production,
en adaptant le flux de production aux besoins du moment. Les flux tendus améliorent donc à la
fois les flux tirés et les flux poussés.
Les flux tendus sont une organisation de la production, pas une méthode de production.
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Le contrôle de gestion
dans un environnement stable
14
1 Définitions des coûts
2 Les différents types d’analyse des coûts
3 La relation entre types d’analyse des coûts et type d’entreprise
PRINCIPES CLÉS
• L’entreprise a pour objectif de stabiliser son environnement, afin d’assurer sa
pérennité. Sur ces bases, elle va utiliser les données passées pour suivre son acti-
vité de court terme, et s’appuyer sur sa connaissance de ses coûts.
• Elle dispose de plusieurs méthodes d’analyse des coûts, en fonction de son sec-
teur d’activité, de sa technologie, de facteurs contingents comme sa taille ou son
organisation.
z Les coûts indirects sont ceux qui ne peuvent être affectés à une seule production.
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14 Le contrôle de gestion dans un environnement stable
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Le contrôle de gestion dans un environnement stable
14
z Cetteméthode concerne essentiellement les entreprises de service et les entreprises
de production en situation concurrentielle forte.
(La méthode ABC est développée Fiche 31.)
Coût complet X X X
Coût ABC X X X
Coût UVA X X X
Coût cible X X X X X
Coût ACV X X
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14 Le contrôle de gestion dans un environnement stable
Application
1 Ld’analyse
es nouvelles formes
des coûts ?
organisationnelles ont-elles une influence sur le système
Corrigé
Les nouvelles formes organisationnelles sont généralement fondées sur l’utilisation des technolo-
gies de l’information et sur le gain de temps. Ceci implique la mise à disposition de nouvelles infor-
mations utilisées dans l’aide à la décision. Le système d’analyse des coûts en est donc impacté,
au plan de son fonctionnement et au plan de ses utilisations.
Au plan du fonctionnement, l’analyse des coûts intègre en temps réel les informations disponibles,
grâce à l’ERP (Enterprise Resource Planning) et peut adapter son modèle aux évolutions du
marché en temps réel.
Au plan de ses utilisations, le système d’analyse des coûts alimente en temps réel également, le
système de contrôle de gestion, et donc la décision des dirigeants.
Plus généralement, le système d’analyse des coûts se rapproche désormais de l’utilisateur final,
en temps réel.
Corrigé
L’organisation en réseau est le système le plus décentralisé qui soit, où chaque élément est sinon
indépendant, au moins autonome.
Il s’ensuit que le contrôle de gestion à mettre en place doit à la fois préserver cette autonomie, qui
fait l’enjeu du travail en réseau, mais aussi être en capacité de mesurer la qualité et la réalité du
travail effectué par chaque membre du réseau.
Le contrôle est facilité par la présence de technologies adaptées (GSM, tablettes et autres PC
portables) et d’outils logiciels adaptés (ERP, suivi géolocalisé des acteurs).
En revanche, la qualité du travail réalisé est délicate à mesurer, et le contrôle de gestion doit
encore trouver de nouveaux types d’indicateurs, à la fois pertinents et respectant la vie privée
des salariés.
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Le coût marginal 15
1 La définition du coût marginal
2 Les utilisations du coût marginal
3 La méthodologie du coût marginal
PRINCIPES CLÉS
• Le coût marginal a été défini par des économistes à la fin du xixe siècle pour mesu-
rer la maximisation du profit des entreprises.
• La technique consiste à produire tant que le coût de production de la dernière
unité reste inférieur au prix de vente. En effet, le coût de production tend à baisser
au rythme de l’augmentation de la production, mais avec un niveau maximum
au-delà duquel le coût marginal de production augmente de nouveau (loi des ren-
dements décroissants).
Industrie Services
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15 Le coût marginal
z Mesurer graphiquement l’évolution des coûts et montrer celles du coût total, du coût
moyen et du coût marginal.
z Calculer la dérivée de la fonction de revenu et celle de coût total pour obtenir le prix
marginal et le coût marginal.
z Trouver la maximisation du profit par égalité du profit marginal et du coût marginal.
Applications
1 Application graphique
Une entreprise fournit les données ci-après ; vous calculerez le profit total, le coût marginal,
la recette marginale et présenterez un graphique avec les points d’inflexion caractéristiques.
Recette 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700
totale (en €)
Coût total
80 140 180 200 220 240 250 255 280 320 370 440 530 650
(en €)
Corrigé
Nb unités 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140
Recette 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700
totale (en €)
Coût total
80 140 180 200 220 240 250 255 280 320 370 440 530 650
(en €)
Profit total –30 –40 -30 0 30 60 100 145 170 180 180 160 120 50
(en €)
Coût margi- ns 6 4 2 2 2 1 0,5 2,5 4 5 7 9 12
nal (en €)
Recette
marginale 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
(en €)
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Le coût marginal
15
3125
Recette totale
625 Coût total
125
Profit total
25
Coût marginal
5
Recette
marginale
1
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
0,2
Le profit total est maximum lorsque le coût marginal est égal au prix du marché
2 Application mathématique
Une entreprise fabrique le produit 1 en quantités Q1 et le produit 2 en quantité Q2.
Elle peut choisir de produire Q1 ou Q2 comme elle le souhaite.
Pour produire ces deux biens, elle utilise de l’énergie E et du travail M. Pour produire Q1, elle
utilise l’énergie telle que E1 = 4Q12 et la main-d’œuvre telle que M1 = 8Q12. Pour produire Q2,
elle utilise l’énergie telle que E2 = Q22 et la main-d’œuvre telle que M2 = 2Q22.
Le prix de l’énergie est de 40 € et celui de la main-d’œuvre 50 €.
Le prix du marché pour le produit 1 est de 3 000 € et celui du produit 2 de 1 500 €
Quelle est la production qui maximise le profit ?
Corrigé
En monétisant la fonction de coût total pour Q1, on obtiendra donc CT1 = 50M1 + 40E1 (le prix de
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15 Le coût marginal
3 Application mathématique
Une entreprise fabrique et vend des consoles de jeux vidéo. Le prix de vente maximum sur
le marché est de 160 € et la fonction de demande est P = – 2Q + 300.
La fonction de coût total est : CT = 0,01Q3 – 0,2Q² + 41Q + 4 647,50.
L’année dernière, l’entreprise a décidé de vendre sa production à 140 € ; elle a fabriqué
100 consoles mais n’en a vendu que 80.
1. Est-ce normal ?
Pour cette année, l’entreprise prévoit de s’aligner sur le prix du marché.
2. Quel sera son profit maximal ?
3. Quelle sera la position de l’entreprise par rapport à son seuil de rentabilité ?
Corrigé
1. Prix de vente 140 €, fabrication 100 consoles, ventes : 80 exemplaires
Au prix de 140 €, la demande sera fonction de P = – 2Q + 300,
soit 140 = – 2Q + 300, soit Q = 80.
C’est donc normal.
2. Profit maximal
Le profit maximal est donné, dans une situation de concurrence, par l’égalisation du coût marginal
au prix du marché, soit Cm = P, et le coût marginal est la dérivée du coût total.
Cm = CT’ = 0,03Q² – 0,4Q + 41 = 160 avec 0,03Q² – 0,4Q = 119, soit Q = 70.
Le profit est la différence entre la recette totale et le coût total, soit Profit = RT – CT
RT – CT = 160 × 70 – (0,01 × 703 – 0,2 × 70² + 41 × 70 + 4 647,50)
= 11 200 – (3 430 – 980 + 2 870 + 4 647,50)
= 1 232,50 €.
3. Position de l’entreprise par rapport à son seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité est atteint pour un profit nul, c’est-à-dire lorsque le coût moyen est égal au
prix du marché, soit ici CM = CT/Q = 0,01Q² – 0,2Q + 41 + 4 647,50/Q et CM = 160 €.
Soit 0,01Q² – 0,2Q + 41 + 4 647,50/Q = 160
Soit 0,01Q² – 0,2Q + 4 647,50/Q = 119
Soit Q = 43 ou Q = 94 (on a souvent deux seuils de rentabilité).
Le seuil de rentabilité est atteint pour 43 quantités produites et la quantité prévue est de 70 au prix
du marché, ce qui donne une marge de manœuvre de 27/43 = 64 %, assez large.
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Les coûts standards
ou coûts préétablis
16
1 La notion de coût standard
2 Les avantages et inconvénients du coût standard
PRINCIPES CLÉS
• Un coût standard est un coût de production prévisionnel donnant un objectif de
coût dans des conditions d’exploitation normales.
• Le coût standard est défini à partir d’un critère prix, d’un critère quantités et d’un
critère d’activité. Le standard sera choisi par l’entreprise en fonction d’objectifs
d’optimalité ou de réalisme.
z Les quantités : le coût standard est élaboré en fonction des spécificités techniques
des produits (consommation de matières premières) et des compétences de la main-
d’œuvre (productivité, effet d’apprentissage).
z Le niveau d’activité : le coût standard se détermine en fonction du niveau d’activité
de l’entreprise, c’est-à-dire des prévisions de production.
Synthèse : le coût standard est le produit des prix unitaire de matières premières et
de main-d’œuvre, des quantités de matières premières et de main-d’œuvre, et des
prévisions de production.
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16 Les coûts standards ou coûts préétablis
Applications
1 Une entreprise souhaite développer un nouveau jeu de société qui se présente sous la
forme d’un coffret contenant des cartes à jouer et des dés.
Les données financières sont les suivantes, obtenues par des devis demandés à des fabri-
cants :
− le coût de fabrication des cartes et des dés ressort à 4 € par jeu ;
− le thermoformage des boîtes coûterait 3 € ;
− l’assemblage des boîtes (empaquetage compris) 6 €.
Les frais de transport seront de 1 € en moyenne par boîte.
En outre, les frais de développement et de lancement du jeu comprennent :
− un coût de photogravure (utilisable pour un nombre infini de jeux) de 3 000 € ;
− et de moule pour les pièces thermoformées de 6 000 €.
Par ailleurs, des coûts de communication mensuels de 500 € sont prévus.
Il n’y a pas de frais de personnel, l’activité étant assurée par les créateurs de l’entreprise qui se
rémunéreront sur le bénéfice, s’il y en a.
Quel est le coût standard, si l’entreprise fabrique 100 jeux, 5 000 jeux ?
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Les coûts standards ou coûts préétablis
16
Corrigé
Coûts directs
Préalablement, on calcule les coûts directs :
Fabrication + thermoformage + assemblage + transport = 4 + 3 + 6 + 1 = 14 €
Coûts indirects
Ensuite, on calcule les coûts indirects :
Photogravure + moule = 3 000 + 6 000 = 9 000 €
De plus, pour l’année, on ajoutera 500 × 12 = 6 000 € de frais de communication.
Le total des charges indirectes est donc de 15 000 €.
Coût standard
Enfin, on calcule le coût standard en fonction du niveau d’activité :
• Si l’entreprise prévoit de vendre 1 000 jeux, son coût standard sera donc de :
14 € + 15 000 €/1 000 = 14 + 15 = 29 €
• Si l’entreprise prévoit de vendre 5 000 jeux, son coût standard sera donc de :
14 € + 15 000 €/5 000 = 14 + 3 = 17 €
2 Une entreprise fabrique des fenêtres en PVC sur mesure et les vend à des entreprises de
pose. Pour fonctionner, l’entreprise a besoin d’un commercial, d’un métreur (qui est aussi
le patron), de deux administratifs.
Une fenêtre nécessite un châssis en PVC, de longueur variable, des vitres aux dimensions,
des joints autour des vitres, des systèmes de fermeture en fonction des besoins.
Les coûts pour le mois de janvier ont été les suivants :
• Les ouvriers ont travaillé 600 h en tout pour un coût total de 6 000 €.
• Quatre chantiers ont été réalisés dont les éléments chiffrés sont les suivants :
Joints 50 € 38 € 23 € 20 €
Fermeture 50 € 50 € 60 € 40 €
À partir des coûts standards définis, l’entreprise vend généralement sa production avec un
multiple de 2,5 pour couvrir l’ensemble de ses frais de structure.
Selon vous, cette situation est-elle réaliste et que pourrait faire cette entreprise ?
57
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16 Les coûts standards ou coûts préétablis
Corrigé
Calcul des coûts directs par chantier
Commentaires
On note que le multiple choisi est réaliste (il est adapté aux chantiers 1 et 2) mais pas toujours
respecté (chantiers 3 et 4).
S’il avait été respecté, les prix auraient été de :
58
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Les coûts complets 17
1 La définition du coût complet
2 La méthodologie du coût complet
PRINCIPES CLÉS
• Le coût complet, aussi appelé méthode des centres d’analyse, a été élaboré dans
les années 1920 lorsque la production a commencé à se complexifier, avec plu-
sieurs produits fabriqués dans la même usine. L’objectif était d’intégrer à chaque
produit fabriqué l’ensemble des coûts, directs et indirects, nécessaires à sa pro-
duction.
• La méthode des coûts complets, basée sur des éléments quantitatifs donnés par la
comptabilité, est également appelée « comptabilité analytique ».
Charges
directes affectation
Dans un premier temps, les coûts directs, comme les matières premières, les
charges de main-d’œuvre directe, sont affectés à chaque produit ; ce sont les coûts
indirects, comme les frais de gestion, d’administration, qui vont être affectés par la
méthode car ce sont eux que l’on va affecter à chaque produit. La mise en place de
celle-ci nécessite de transcrire l’organisation de l’entreprise en un organigramme
fonctionnel.
59
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17 Les coûts complets
Les unités liées à la production sont appelées des centres d’analyse primaires1 ou
opérationnels ; les unités d’appui sont appelées centres secondaires2 ou centres de
structure ou centres auxiliaires.
z affectation des coûts indirects par centre, dans un tableau appelé tableau de réparti-
tion des charges indirectes ;
z répartition des coûts indirects des centres secondaires dans les centres primaires par
une clé de répartition ;
z définition d’unités d’œuvre représentatives de la fonction de chaque centre principal.
Une unité d’œuvre est une référence quantitative qui exprime ce que la fonction
remplit dans la production : ce sera, par exemple, une tonne, un kilo, une heure de
main-d’œuvre, une heure machine ;
z calcul du nombre d’unités d’œuvre consommé par chaque centre principal. Cette
information est donnée par la comptabilité générale qui sait ce qui a été acheté et
consommé durant une période donnée ;
z calcul du coût par unité d’œuvre, en divisant la somme des coûts indirects des centres
primaires par le nombre d’unités d’œuvre ;
z calcul du coût de revient par produit, en lui imputant la consommation de chaque
fonction de l’entreprise par unités d’œuvre utilisées.
1. Dans les centres primaires, on trouvera tous les métiers de l’entreprise, toutes les étapes du processus
de production. Chaque entreprise est un cas particulier. On trouvera des centres de coûts, des centres de
profit, des centres de responsabilité, notamment.
2. Les centres secondaires sont généralement l’administration, l’entretien, la maintenance, le service com-
mercial, le service achats. Le PCG définit ces centres comme étant impossibles à résumer en une unité
de mesure physique.
60
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Les coûts complets
17
Applications
1 Une entreprise du secteur de l’habillement réalise deux types de produits : des robes et
des jupes.
Les coûts directs sont les suivants :
− pour les robes : 2 mètres de tissus à 10 €, 1 heure de main-d’œuvre directe (MOD) de
découpe et 45 min de montage à 15 € l’heure, des ornements divers pour 3 € ;
− pour les jupes : 1 mètre de tissus à 10 €, ½ heure de main-d’œuvre directe (MOD) de
découpe et ½ heure de montage à 15 € l’heure, des ornements divers pour 2 €.
Les charges indirectes de l’entreprise sont de 100 000 € ; elles se répartissent en 3 centres
principaux (découpe pour 25 000 €, montage pour 20 000 € et distribution pour 15 000 €) et en
deux centres secondaires (administration pour 30 000 € et entretien pour 10 000 €).
Les clés de répartition choisies sont les suivantes :
− pour les centres secondaires, un pourcentage lié au nombre de personnes travaillant dans
les centres principaux ;
− pour les centres principaux, découpe et montage l’heure de main-d’œuvre, et pour le centre
distribution, le nombre de pièces envoyées. Le contrôle des activités de l’entreprise donne
les renseignements suivants :
Corrigé
Préalablement, on calcule les coûts directs :
• Par robe : tissu + MOD + divers = 20 + 15 + 11,25 + 3 = 49,25 €
• Par jupe : tissu + MOD + divers = 10 + 7,50 + 7,50 + 2 = 27 €
(atelier découpe), puis il faut coudre (atelier montage), puis il faut mettre en cartons et envoyer au
client (atelier distribution). Ce sont donc trois centres d’analyse primaires. Pour assurer le suivi de
l’activité, il faut deux services annexes, secondaires, l’administration et l’entretien.
61
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17 Les coûts complets
3e étape : répartition par des clés des centres secondaires dans les centres principaux
(1) et (2)
distribution.
4e étape : calcul des coûts par unité d’œuvre dans les centres principaux
× 1 + 57,14 × 0,75<?>
•
L’entreprise peut maintenant affecter un coefficient multiplicateur pour vendre ses produits. S’il
×
(94,18 × 2,5).
2
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
impression, roulage.
1. Attention à bien homogénéiser les calculs en fonction des unités : une heure, c’est 60 minutes, et sa trans-
formation en coût suppose de passer d’un système hexadécimal (sur 60) à un système décimal. Ici, 76,67 €
par heure, deviennent, pour une demi-heure, 50 % de 76,67 €.
62 61
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Les coûts complets
17
-
çage et l’impression, le kilo pour l’approvisionnement couleur, les rouleaux pour le roulage, le
pourcentage de CA pour la distribution.
•
•
•
•
•
Charges Autres
Impôts personnel DAP(1)
externes charges
Administration
Entretien
Transport
Appro bobines
Appro couleurs
Fonçage
Impression
Roulage
Distribution
(1)
des surfaces occupées.
Administration
Entretien
Transport
Appro bobines
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Appro couleurs
Fonçage
Impression
Roulage
Distribution
62 63
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17 Les coûts complets Les coûts complets
17
La section entretien a travaillé 1 340 heures dont 335 pour les transports, 67 pour l’approvi--
sionnement bobines et 67 pour la couleur, 268 heures pour le fonçage, 402 pour l’impression
et 201 pour le roulage.
On souhaite déterminer le résultat pour la vente de 13 000 rouleaux vendus 21 euros.
Corrigé
Répartition des autres charges externes
64 63
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17 Les coûts complets Les coûts complets
17
Répartition de la section administration
Coût unitaire
130,05 10,66 156,95 472,26 2 10,146
indirect
Charges directes
Charges
• directes
•• 13 000 rouleaux nécessitent :
•• 130 bobines achetées 500 €, soit 65 000×€
• 5 kg de peinture par bobine, soit 650 kg × 18 €, soit 11 700 €
(Un fût coûte 360 € pour 20 kg, soit 18 € le kg)
Charges indirectes
Charges
• indirectes ×
•• Approvisionnement bobine : 130 ××130,05 = 16 906,5 €
•• Approvisionnement
× couleur : 650 × 10,66 = 6 929 €
•• Fonçage : 130 × 156,95
× = 20 403,5 €
64 65
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17 Les coûts complets Les coûts complets
17
• • Impression
× 2 = 26 000 € × 472,26 = 61 393,80 €
: 130
• • Roulage
× : 13 000 × 2
×=1026 000 €
146% = 27 698,58 €
• Distribution : 13 000 × 21 = 273 000 × 10 146% = 27 698,58 €
Résultat
Résultat
Total des charges = 236 031,38 €
Total des ventes Total
= 273des
000charges
€ = 236 031,38 €
Total des
Résultat = + 36 968,62 € ventes = 273 000 €
Résultat = + 36 968,62 €
3 La clinique des Allées tient une comptabilité analytique et ses activités se décomposent
− 3 comme
La clinique des Allées tient une comptabilité analytique et ses activités se décomposent
suit : -
− 7 services principaux : chirurgie, médecine, repos, consultations, soins, radios, analyses ;
− − 7 centres auxiliaires : administration, chaufferie, cuisine, garage, buanderie, lingerie, phar-
pharmacie.macie.
Les consommations de produits divers ont été les suivantes pour le premier trimestre :
Administration 27 300
Pharmacie 15 200
Chaufferie 8 300
Cuisine 34 200
Garage 10 800
Buanderie
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
28 400
Lingerie 21 100
Repos 34 200
Consultations 16 300
Soins 25 300
Radios 27 400
Analyses 2 200
66 65
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Les coûts complets
17
Ces charges comprennent les charges de personnel, mais pas les charges sociales qui sont
Administration
Pharmacie
Chaufferie
Cuisine
Garage
Buanderie
Lingerie
Chirurgie
Médecine
Repos
Consultations
Soins
Radios
Analyses
Cuisine 8 4 8 20
67
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17 Les coûts complets
Corrigé
Tableau de répartition
1re étape, répartition des centres secondaires
• le centre administration coûte : 27 300 + (35 % × 18 000) = 33 600
• le centre chaufferie coûte : 80 160 + 8 300 + (35 % × 4 400) = 90 000
• le centre lingerie coûte : 30 800 + 21 100 + (35 % × 6 000) = 54 000
• le centre buanderie coûte : 10 300 + 28 400 + (35 % × 18 000) = 45 000
• le centre pharmacie coûte : 120 000 + 15 200 + (35 % × 12 000) = 139 400
• le centre garage coûte : 10 800 + (35 % × 4 400) = 12 340
• le centre cuisine coûte : 140 000 + 34 200 + (35 % × 24 000) = 182 600
Conso ind 248 100 151 200 34 200 16 300 25 300 2 200 57 400
Total ch in 500 910 316 096 150 974 42 760 63 600 52 970 83 860
TOTAL 509 296 324 482 150 974 42 760 63 600 52 970 67 088
68
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L’imputation rationnelle 18
1 Objet de l’imputation rationnelle
2 Méthodologie
PRINCIPES CLÉS
• Les méthodes classiques d’analyse des coûts se fondent sur l’hypothèse que l’ac-
tivité est également répartie sur l’année, ce qui est souvent faux en réalité. Il est
alors nécessaire de trouver un moyen d’affecter les coûts fixes en fonction de
l’activité réelle de l’entreprise, et non en mensualités.
• L’imputation rationnelle intègre un rapport entre l’activité normale et l’activité
réelle, afin de neutraliser les effets d’une variation forte de l’activité de l’entre-
prise.
2 Méthodologie
z éfinition d’un coût complet pour une activité normale.
D
z Observation de l’activité de la période observée par le ratio d’activité : Activité
réelle / Activité normale.
z Affectation du ratio d’activités aux charges fixes de la période observée.
69
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18 L’imputation rationnelle
Application
Une entreprise industrielle a une activité normale de 1 000 produits fabriqués par mois
1 pour un coût unitaire variable de 4 €. Les charges fixes sont de 70 000 € par mois. Les
données des quatre premiers mois de l’année sont les suivantes.
Corrigé
En appliquant une répartition normale, on aurait :
Charges variables
48 000 28 000 40 000 52 000
(en €)
Charges fixes
70 000 70 000 70 000 70 000
(en €)
Charges totales
118 000 98 000 110 000 122 000
(en €)
Coût unitaire
98,33 140 110 93,85
(en €)
En tenant compte d’une activité normale de 1 000 produits par mois, et en imputant rationnelle-
ment les charges, on aurait :
70
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L’imputation rationnelle
18
Coût unitaire (en €) 110 110 110 110
Ce calcul permet une représentation plus réaliste de l’activité de l’entreprise. Les écarts entre
coûts totaux avec imputation rationnelle et coûts complets observés sans imputation rationnelle
donnent un bonus de suractivité (ou un malus de sous-activité).
Coût avec
132 000 77 000 110 000 143 000
imputation rationnelle
Bonus Malus Bonus Bonus
Écart
14 000 21 000 0 21 000
Quels sont les enjeux et limites de la méthode d’imputation rationnelle pour amé-
2 liorer la méthode des centres d’analyse ?
Corrigé
La méthode des centres d’analyse est spécifiquement adaptée aux entreprises en situation de
monopole, qui définissent leur niveau de production en fonction de leur objectif de maximisation
du profit.
Cette approche trouve ses limites lorsque le marché devient concurrentiel, ou lorsque les ventes
et donc la production, ne sont pas étales sur l’année. On pourrait alors obtenir des coûts moyens
qui fluctuent au gré des aléas saisonniers, ce qui ne convient pas à un contrôle de gestion homo-
gène. Ainsi, en période de baisse de production, le coût des charges fixes serait imputé à un
nombre plus faible de produits, rendant ces derniers plus coûteux ; a contrario, une période d’acti-
vité plus forte verrait baisser le coût moyen, par une couverture des frais fixes sur un nombre plus
élevé de produits.
La méthode d’imputation rationnelle vient éliminer ce problème, en répartissant les charges fixes
en fonction du niveau d’activité de l’entreprise. Les coûts non affectés en période de sous activité
s’apparentent alors à des coûts de chômage.
Cela étant, l’imputation rationnelle peut aussi être une source de grands désordres de gestion si
l’activité ne retrouve pas un niveau qualifié de normal. On verrait alors en fin d’année une augmen-
tation sensible des coûts fixes non affectés en début.
L’imputation rationnelle améliore donc le fonctionnement de la méthode des coûts complets mais
n’en atténue pas les inconvénients liés à l’idée que les prévisions sont toujours bonnes…
71
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
Approche fonctionnelle
19 de l’organisation
et prix de cession interne
1 Définitions
2 Mise en œuvre
3 Limites
PRINCIPES CLÉS
• Dans les organisations complexes, le choix de la répartition des coûts entre
centres de profit et centres de coûts permet de mieux mesurer la performance des
différentes entités.
• Ceci permet à la fois de comparer ces performances entre elles pour choisir d’ex-
ternaliser les activités destructrices de valeur, et de mesurer la performance fis-
cale de chaque entité dans un cadre multinational.
1 Définitions
Les prix de cessions internes (PCI) sont les prix auxquels des entreprises d’un même
groupe s’échangent leur production. Ils permettent de valoriser artificiellement
les transferts entre les centres de responsabilités dans le cadre de centres de profit
décentralisés.
Les objectifs recherchés sont :
ȃȃune mesure de la performance de chaque centre ;
ȃȃune mise en concurrence de ces centres ou une mesure de performance uni-
forme ;
ȃȃune recherche de performance de l’entreprise, en interne, et une recherche d’effi-
cacité par rapport à l’externe ;
ȃȃune optimisation fiscale pour les groupes multinationaux.
2 Mise en œuvre
Après avoir précisément défini les différents centres de coûts au sein d’un groupe et
repérer les liaisons entre ces centres, il s’agit de :
ȃȃ définir les coûts de chaque centre pour localiser la performance ;
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Approche fonctionnelle de l’organisation et prix de cession interne
19
ȃȃ comparer les coûts de chaque entité, membre du groupe, au prix de marché ;
ȃȃ affecter à chaque centre les coûts qui le concernent et décider la production en
interne ou l’externalisation, si le prix de marché est plus faible et, ou si l’activité
concernée n’est pas stratégique.
3 Limites
La prise en compte de PCI peut être dangereuse si :
ȃȃla production externalisée était stratégique ;
ȃȃl’affectation de certaines charges de structure est faite en fonction de la fiscalité
pour des groupes multinationaux (affecter plus de charges dans les pays plus for-
tement fiscalisés) ;
ȃȃla distribution des coûts est imprécise, privilégiant les centres de profit au détri-
ment des centres de coûts, masquant la réalité économique.
Applications
1 Ltinationales.
es enjeux liés à la fixation des prix de cession interne dans les entreprises mul-
Corrigé
Les prix de cession internes (PCI) sont ceux qui permettent aux entreprises à filiales d’échanger
entre elles des produits et services. Ces PCI revêtent une importance stratégique dans les entre-
prises multinationales ou globales, avec possibilité d’optimisation fiscale, ce que les gouverne-
ments suivent de très près. Le mode de calcul des coûts devient donc fondamental.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
L’analyse des coûts permet à l’entreprise de comprendre comment elle a pu constituer son résul-
tat et de choisir les produits qu’elle fabriquera, de faire ou de faire faire. Cette analyse se met
aussi en place au sein des groupes pour calculer la part de valeur ajoutée apportée par chaque
unité de production à l’ensemble. Au plan multinational, il s’agit également d’optimiser les résultats
de l’entreprise, voire de les améliorer par une politique fiscale contrôlée, seul le résultat net étant
important in fine. Les États sont concernés et les stratégies fiscales deviennent des éléments
fondamentaux de la réussite des grands groupes internationaux.
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19 Approche fonctionnelle de l’organisation et prix de cession interne
Corrigé
1. Calcul des marges
Marge actuelle de X
Coût fixe unitaire : 60 – 36 €, soit 24 €. Coûts fixes totaux = 6 000 × 24 = 144 000 €.
MCV = 4 000 × (84 € – 36 €) = 192 000 €
Marge nette = 192 000 € – 144 000 € = 48 000 €
Marge dans le cas du développement des ventes de Y
MCV = 5 500 × (78 € – 36 €) = 231 000 €
Marge nette = 231 000 € – 144 000 € = 87 000 €, soit une progression de 39 000 €.
2. Fixation du PCI
Le prix doit être acceptable pour les deux centres.
Centre de production X
Le prix doit assurer une MCV égale à celle obtenue par la cession de 5 500 unités à la filiale Y, soit
231 000 € ; la marge actuelle étant de 192 000 €, il faut donc trouver 39 000 € pour les 1 500 sous-
produits supplémentaires, soit 26 € par sous-produit.
Le PCI minimal sera donc de 36 € + 26 € = 62 €.
Centre de production Y
Le PCI minimal sera celui assurant une MCV maximale, soit ici : 140 – 66 = 74 €.
PCI optimal
Ceci donne un PCI compris entre 62 et 74 €.
74
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Le processus budgétaire 20
1 Définition des budgets 3 Les préalables à la gestion budgétaire
2 La mise en place des budgets 4 La place des différents acteurs dans le processus budgétaire
PRINCIPES CLÉS
• Le budget est un instrument de pilotage de l’entreprise ainsi qu’un instrument
de simulation. Le budget (ou chiffrage) s’articule dans le cadre de programmes
(prévisions d’activité à court terme en unités physiques), eux-mêmes liés à des
plans (cadre général du développement des entreprises), définis par les orienta-
tions stratégiques.
• Le budget est donc la prévision du financement des actions nécessaires à la réali-
sation de la stratégie de l’entreprise.
L’objet fondamental des budgets est de fixer des objectifs ayant un contenu SMART
(spécifiés, mesurables, atteignables, réalistes, temporels).
Ces objectifs doivent favoriser la réussite de la stratégie avant toute chose, mais aussi
s’inscrire dans l’organisation choisie par l’entreprise et respecter les possibilités
d’action des salariés.
Ils servent également de base de travail et de calcul des systèmes de primes sur objectifs.
75
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20 Le processus budgétaire
Schéma général
Budgets déterminants Stocks PF
Budgets liés
Budgets de synthèse
Budget de Budget des
trésorerie investissements
76
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Le processus budgétaire
20
4 La place des différents acteurs dans le processus budgétaire
Le budget est à la fois un outil de pilotage, un outil de simulation et un outil de motivation.
Pilotage Simulation Motivation
Comment Par des objectifs Par des chiffrages Par des prévisions d’activité
Pour qui Pour les dirigeants Pour les managers Pour les collaborateurs
Pour quoi Pour respecter la stratégie Pour affiner les objectifs Pour fédérer les équipes
Application
Jack Welch, ancien PDG de General Electric, disait : « Arrêtez de faire des budgets, vous ne
faites que répéter les erreurs du passé. »
Qu’en pensez-vous ?
Corrigé
Le budget est la formalisation chiffrée des actions annuelles nécessaires à la réalisation de la
stratégie : il s’inscrit donc dans un cadre très déterministe. La nature profonde des organisations
est de rester stable et d’éviter les changements dans leur fonctionnement : il est donc facile et
réconfortant de reproduire des schémas connus et rassurants.
Pourtant, la vraie vie des entreprises se déroule dans un environnement instable voire chaotique,
qui peut nécessiter des changements brusques et favoriser des adaptations subites. Le budget
peut alors devenir une contrainte, le passé ne se répétant pas systématiquement, et le cadre
budgétaire peut bloquer les adaptations nécessaires. On ne peut exclure, donc, comme le pense
Welch, que les entreprises ont finalement de la chance que leurs prévisions se réalisent…
77
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
21 Le reporting
PRINCIPES CLÉS
• Toutes les entités qui composent l’entreprise ont l’obligation de transmettre des
informations sur leurs réalisations.
• La synthèse de leur activité se réalise via des chiffres, des données comptables et
financières.
• C’est l’objet précis du reporting que de remonter ces données chiffrées.
2 Définitions
La direction d’une entreprise ou d’une entité nécessite un certain degré d’autonomie
des dirigeants et managers. Toute autonomie, fruit d’une décentralisation, se double
d’une nécessaire obligation de communiquer les résultats des actions.
C’est l’objet du reporting, traduit par le terme de « communication des données
financières ».
L’enjeu est double : contrôle des résultats (sens top-down) et remontée des difficultés
rencontrées (bottom-up).
Plus l’entité est décentralisée, plus le reporting est complet et fréquent.
78
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Le reporting
21
3 Le reporting
Le reporting se définit par son contenu et sa fréquence. On distingue les reportings classiques
et des reportings plus innovants dans le cadre des objectifs de développement durable.
a) Les reportings classiques
Reporting comptable Reporting financier Reporting gestionnaire
Objet Suivi des filiales Consolidation des comptes Contrôle des managers
Fréquence Mensuel Annuel Quotidien
Indicateurs • CA • Cash flow • Volumes des ventes
• Coût de production • ROI • Qualité du service
• Résultat • EVA • Turn over
Application
Quels sont les impacts des ERP (Enterprise Resource Planning) sur le reporting ?
Corrigé
Les ERP sont un outil d’automatisation du traitement des données, de croisement de ces informa-
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tions, de transfert des données (voir Fiche 12). Il y a donc des impacts sur le reporting.
• Le premier impact est une autonomie des managers dans la connaissance des données de
leur activité : ils n’ont plus besoin du contrôleur de gestion pour accéder aux informations qui les
concernent. Ce dernier peut donc se consacrer aux prévisions et aux analyses, libéré du temps
de collecte d’informations.
• Le deuxième impact est un décloisonnement des utilisateurs de ces informations, qui permet
de percevoir les incidences transversales des informations disponibles. Le reporting peut donc
intégrer des éléments stratégiques.
• Le troisième impact est une alimentation qualitative et quantitative importante et instantanée,
permettant de donner des informations pertinentes.
Les ERP permettent donc d’améliorer le reporting, à la fois en termes quantitatifs et qualitatifs ; ils
permettent également d’accélérer la circulation de l’information et la prise de décision.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• La mise en place des budgets vise à la fois à orienter l’activité de l’entreprise, à
mesurer son efficacité et à servir de guide pour l’action.
• Cela étant, les budgets doivent s’adapter aux possibilités de l’entreprise et de
son marché, notamment en optimisant l’outil de production et en répondant aux
demandes du marché.
• Il y a donc un arbitrage entre les capacités (la production) et les potentialités (les
ventes). Ceci suppose que les deux budgets déterminants que sont les ventes et la
production soient prévus en concertation.
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Le budget des ventes
22
Applications
1 Une société a réalisé les ventes suivantes, depuis 3 ans :
Mois
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Année
1 94 81 114 175 108 85 75 48 142 173 170 120
2 107 87 124 191 119 95 80 52 162 212 200 140
3 124 103 149 220 144 114 93 61 182 225 210 158
Comment envisager l’année 4 ?
Corrigé
1) On calcule la droite de régression linéaire (voir Fiche 9).
Ici, la droite est : y = 1,7686x + 98,78
2) Il faut ensuite mesurer les variations saisonnières, c’est-à-dire les récurrences entre les ventes
réelles observées et ce qu’elles auraient dû être en utilisant la droite de régression. On recalcule mois
par mois ce qui aurait dû être (par exemple pour février de l’année 3, y = 1,7686 × 26 + 98,78 =144,76)
et on compare à la réalité (103 pour ce mois-là) : on a donc un écart de 103/144,76 = 0,71.
Pour trouver l’écart moyen, on utilise la moyenne des écarts observés sur les trois années.
3) On peut enfin calculer une erreur d’estimation telle que :
(Somme des écarts)2
sσ=
=
(Nombre de données) – 2
soit ici 5,6.
La somme des écarts au carré est celle entre les prévisions et les réalisations (1 065,66 ici pour
36 données). L’erreur d’estimation est s/Moyenne des données, soit ici 5,6/131,5 = 4,24%
4) On peut calculer les prévisions de l’année 4 ; par exemple, février donnerait y = (38 × 1,7686 +
98,78) × 0,71 ± 4,26 %,
soit 117,85 ± 5,02, donc entre 112,83 et 122,87.
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2 D ans le cadre du lancement d’un nouveau produit, une entreprise a effectué une étude
de marché qui lui donne les informations suivantes mois par mois.
• Les ventes trimestrielles seront liées au résultat du trimestre précédent, avec un multiple de
1,2 dans 60 % des cas et 0,8 dans 40 % des cas.
• Les ventes du premier trimestre seront fonction de la situation économique, avec une proba-
bilité de 60 % de faire un CA de 100 000 €, et 40 % un CA de 80 000 €.
Comment prévoir le CA sur l’année ?
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22 Le budget des ventes
Corrigé
• Dans un premier temps, on met en place l’arbre de décision :
T1 T2 T3 T4
172 800
144 000 115 200
120 000
96 000 115 200
76 800
100 000
96 000 115 200
76 800
80 000
64 000 76 800
51 200
T1 T2 T3 T4
138 240
115 200 92 160
96 000
92 160
76 800 61 440
80 000
92 160
76 800
61 440
64 000
61 440
51 200
40 960
• Dans un second temps, on calcule la valeur de chaque branche terminale de l’arbre, en tenant
compte des probabilités conjuguées de survenance :
Valeur
Probabilité cumulée Espérance de vente
terminale
172 800 € 60 % × 60 % × 60 % × 60 % = 12,96 % 172 800 × 12,96% = 22 395 €
115 200 40 % × 60 % × 60 % × 60 % = 8,64 % 9 953 €
115 200 60 % × 40 % × 60 % × 60 % = 8,64 % 9 953 €
76 800 40 % × 40 % × 60 % × 60 % = 5,76 % 4 424 €
115 200 8,64 % 9 953 €
76 800 5,76 % 4 424 €
76 800 5,76% 4 424 €
•••
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Le budget des ventes
22
•••
Valeur
Probabilité cumulée Espérance de vente
terminale
51 200 3,84 % 1 966 €
138 240 60 % × 60 % × 60 % × 40 % = 8,64 % 11 944 €
92 160 40 % × 60 % × 60 % × 40 % = 5,76 % 5 308 €
92 160 5,76 % 5 308 €
61 440 3,84 % 2 358 €
92 160 5,76 % 5 308 €
61 440 3,84 % 2 358 €
61 440 3,84 % 2 358 €
40 960 2,56 % 1 049 €
• Dans un troisième temps, on additionne la somme des espérances de ventes pour avoir l’espé-
rance mathématique des ventes ou moyenne des ventes espérées, soit ici 103 483 €.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
23 Le budget de la production
1 La préparation des besoins de production
2 La budgétisation de la production
PRINCIPES CLÉS
• Le budget de la production vise, soit à remplir les objectifs de ventes, soit à opti-
miser les capacités de production de l’entreprise. Sa détermination entraîne la
définition des budgets liés comme les sous-traitants ou les approvisionnements.
• Ce budget de productions sera fondamental dans un processus de flux poussés et
adapté dans un cadre de flux tirés.
2 La budgétisation de la production
a) Dans un cadre de flux poussés
z Les flux poussés se basent sur l’optimisation de la chaîne de production au profit de
l’entreprise (voir Fiche 13) ; la référence est alors la gestion des approvisionnements
et toute l’activité de l’entreprise en découle. On parle de planification MRP, Material
Requirement Planning (voir Fiche 32).
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Le budget de la production
23
z L’entreprise budgétise par rapport à son optimum de production :
ȃȃen utilisant des techniques d’ordonnancement (méthode américaine PERT, Plan
ning Evaluation and Review Technic) permettant de trouver dans la réalisation
d’un objectif, l’enchaînement des tâches et de les représenter sous la forme
d’un graphe avec mise en évidence des tâches dites critiques, c’est-à-dire qui ne
souffrent aucun retard ;
ȃȃen fonction de la planification des besoins en capacités (ou PBC), c’est-à-dire en
fonction du personnel ou des équipements, ou en fonction de la planification des
besoins en matériels (PBM), c’est-à-dire la gestion des approvisionnements.
z La planification de la production repose sur :
ȃȃles besoins nets, soit Besoins bruts – Stocks disponibles + Stock de sécurité ;
ȃȃla définition des besoins bruts selon la nomenclature des produits ;
ȃȃla définition des temps opératoires au moyen des gammes de fabrication, intégrant
les nomenclatures des produits ;
ȃȃpar déduction, la charge de travail à prévoir.
teurs ;
ȃȃun outil informatique de qualité avec un progiciel de gestion intégré (PGI) de type
SAP (SAP est le premier fournisseur mondial d’ERP, le plus complet ; d’autres
logiciels sont proposés par Microsoft ou CEGID, mais n’ont pas un succès com-
parable).
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23 Le budget de la production
Applications
1 production
Une entreprise qui
optimal.
fabrique des chaises et des fauteuils cherche son programme de
Montage 3 9 48 000
Corrigé
L’optimisation des capacités de production passe par la résolution d’un système d’inéquations
dans lequel les chaises sont appelées x et les fauteuils y :
2x + 4y ≤ 28 000
3x + 9y ≤ 48 000
x + 1,5y ≤ 13 000
La résolution mathématique donne x = 10 000 et y = 2 000 par les calculs de déterminants.
10000
8000
6000
4000 préparation
montage
2000 finition
0
0 0
- 2000 00 00 00 00 00 00 0 0
20 40 60 80 10 12 00 6 00
- 4000 14 1
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Le budget de la production
23
2 Un produit A comporte trois composants P, Q, R.
P comporte 5 variantes, Q 10 variantes et R 7 variantes.
La répartition des composants P est la suivante :
• P1 pour 10 % ;
• P2 pour 15 % ;
• P3 pour 30 % ;
• P4 pour 5 % ;
• P5 pour 40 %.
Quelle production de composants P doit-on prévoir pour un objectif de vente de 500 pro-
duits finis A ?
Corrigé
La pièce A a 350 références possibles (5 × 7 × 10).
Si on souhaite vendre 500 produits finis comportant la pièce A, on prévoira de fabriquer les va-
riantes des composants de A en fonction des répartitions observées dans le passé.
Pour 500 produits A, on préparera la fabrication de 50 P1, 75 P2, 150 P3, 25 P4 et 200 P5.
Au fur et à mesure de l’arrivée des commandes réelles, on substitue aux prévisions les réalisa-
tions.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• La définition des deux budgets déterminants, le budget des ventes et le budget de
la production, permet ensuite de préparer des budgets liés, qui dépendent de ces
deux déterminants. Généralement, ces budgets dits liés sont corrélés aux budgets
déterminants.
• On trouvera principalement les budgets des approvisionnements, des ressources
humaines et les dépenses commerciales.
• En fonction de l’entreprise, des budgets spécifiques seront mis en place (forma-
tion, sous-traitance, dépenses publicitaires et de communication, etc.).
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Les budgets liés
24
z Définir la quantité annuelle d’approvisionnement D.
z Définir le coût de possession des stocks C et le coût de passation d’une com-
p
mande Cc.
z Arbitrer ces deux coûts avec le modèle de Wilson (voir Fiche 11) tel que la quantité
optimum de chaque commande Q est :
2 DCc
Q=
Cp
2 Le budget commercial
Le budget commercial va comprendre toutes les charges liées à la commercialisation
des produits, tout ce qui favorise les ventes.
On trouvera donc :
ȃȃles charges de personnel, intégrant une partie fixe et une partie variable, avec les
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charges sociales ;
ȃȃles charges de promotion, à savoir les coûts des échantillons et autres produits
gratuits ;
ȃȃles dépenses publicitaires et les dépenses de communication.
Dans tous les cas, on aura besoin de savoir si les frais engagés sont rentables, s’ils sont
pertinents.
Pour cela, il convient de définir l’impact des dépenses de promotion sur les ventes, ou,
plus exactement, définir s’il y a une liaison entre les charges supportées par l’entreprise
et leur résultante en termes de ventes.
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24 Les budgets liés
∑ XY
r=
∑ X 2 × ∑Y 2
Applications
1 Soient les données suivantes d’une société qui dépense en publicité pour vendre :
Pub en k€ 200 100 350 180 300
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Les budgets liés
24
Corrigé
• Dans un premier temps, on calcule la moyenne X des dépenses de publicité (226) et la
moyenne Y des CA (34 000).
• Dans un second temps, on calcule les écarts à la moyenne, au carré, et le produit des écarts à
la moyenne.
x y X Y XY X² Y²
200 24 000 200 – 226 = – 26 24 000 – 34 000 = – 10 000 260 000 676 100 000 000
100 12 000 – 126 – 22 000 2 772 000 15 876 484 000 000
350 79 000 124 45 000 5 580 000 15 376 2 025 000 000
180 20 000 – 46 – 14 000 644 000 2 116 196 000 000
300 35 000 74 1 000 74 000 5 476 1 000 000
Sachant qu’il n’y a pas de prime d’ancienneté dans cette entreprise jeune, comment
expliquer ces écarts salariaux ?
Corrigé
On a un écart total de 329 948 € à expliquer.
Écart sur salaires nominaux
On a payé 1 327 858 € en N–1.
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24 Les budgets liés
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Les budgets de synthèse 25
(trésorerie, investissements)
1 Le compte de résultat prévisionnel 3 Le budget de trésorerie prévisionnel
2 Le plan de financement 4 Le bilan prévisionnel
PRINCIPES CLÉS
Les budgets sont des orientations pour chaque responsable de l’entreprise, à son
niveau ; il est nécessaire d’avoir une synthèse, afin de simuler ce que devraient
être le résultat de l’activité au bout de l’année et son impact sur le financement de
l’entreprise. C’est l’objet des budgets de synthèse que de donner ces informations.
• Le compte de résultat prévisionnel simule ce que devrait être le bénéfice futur.
• Le plan de financement définit les besoins de financement à court et moyen terme.
• Le budget de trésorerie oriente le financier sur les besoins de financement liés à la
fois à l’activité et aux investissements.
• Le bilan prévisionnel donne une idée de la création de valeur pour les actionnaires
et des risques encourus pour les autres partenaires de l’entreprise.
Il a la forme classique des comptes de résultat établis chaque année par le comptable.
2 Le plan de financement
Le plan de financement prévisionnel intègre tous les besoins de financement sur 3 à
5 ans et toutes les ressources financières disponibles pour l’entreprise.
Les besoins concernent :
ȃȃles investissements ;
ȃȃle financement de la variation de BFR (besoin en fonds de roulement) ;
ȃȃles dividendes versés aux actionnaires ;
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25 Les budgets de synthèse (trésorerie, investissements)
4 Le bilan prévisionnel
Le bilan prévisionnel intègre les informations liées au résultat final prévisionnel
de l’entreprise, le solde de trésorerie en fin d’année et les mouvements liés aux
investissements durant l’année en prévision.
Application
Réaliser un schéma des flux intéressant les budgets de synthèse dans leur ensemble.
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Les budgets de synthèse (trésorerie, investissements)
25
Corrigé
Résultat Trésorerie
prévisionnel prévisionnelle
– + – +
Budget des ventes X X
Budget commercial X X
Budget publicitaire X X
Budget de la production
Budget des appro. X X
Budget sous-traitance X X
Budget des RH X X
Budget des achats externes X X
Budget R&D X X
Amortissements X
Résultat
Plan de financement
Besoins X
Ressources X
Solde
Bilan prévisionnel
Actif Actif
prévisionnel prévisionnel
Immobilisations Capitaux
Stocks Emprunts
Créances Dettes court
Trésorerie terme
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• Les écarts entre les objectifs réels de l’entreprise et les objectifs budgétés néces-
sitent un niveau d’analyse précis. Un écart global peut en réalité être constitué
d’écarts parfois contradictoires. Il est donc nécessaire d’affiner en fonction des
variations des prix, des variations des quantités, des variations des volumes.
• En effet, l’analyse des écarts apporte un double éclairage, quantitatif (l’objec-
tif global est-il atteint ?) et qualitatif (comment a-t-il été atteint, ou pas ?). Le
management pourra alors envisager des solutions adaptées, tenant compte des
contraintes de court terme ou de moyen terme.
1 L’écart global
L’écart global ou écart total est la simple constatation de l’écart entre ce qui était prévu
et ce qui s’est réellement passé.
L’écart global aussi est la somme des écarts sur coûts, sur quantités et sur volumes.
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L’analyse des écarts
26
Application
Une entreprise prévoit de fabriquer 2 500 articles qui nécessitent 3 025 mètres de tissus ache-
tés 51 € le mètre.
En réalité, il y a eu 2 320 articles fabriqués, ayant nécessité 3 050 mètres de tissus achetés
51,20 € le mètre.
Comment analyser l’écart global ?
Corrigé
L’écart global est le suivant :
• Coût prévu : 3 025 × 51 € = 154 275 €
• Coût réel : 3 050 × 51,20 = 156 160 €
• Écart global : 156 160 – 154 275 = 1 885 €
97
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• Le surplus de productivité globale (SPG) vise à expliquer pourquoi l’entreprise
est plus productive et quels acteurs économiques profitent de cette productivité.
• Le SPG est particulièrement intéressant pour les entreprises dont le niveau de
profit n’est pas la seule mesure de la performance, notamment les entreprises
publiques.
• Le surplus est analysé en termes de prix, de valeur de la monnaie et de perfor-
mance économique.
1 La définition du SPG
Un surplus de productivité globale (SPG) est observé lorsqu’une utilisation supérieure
de facteurs de production génère une production supérieure plus élevée de production
totale. L’analyse se fait sur deux années successives.
2 La répartition du SPG
z Le SPG calculé est ensuite réparti en fonction des centres de coûts qui sont concernés.
z L’impact est mesuré par les quantités consommées rapportées à l’écart de coût de la
période précédente :
98
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Les surplus de productivité globale (SPG)
27
Impact = Quantités consommées en N × Écart de coût entre N–1 et N
Application
Une entreprise fournit les informations suivantes :
2014 2015
Ventes 240 000 € 262 500 €
Prix 12 € 10,50 €
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Prix 7€ 6,50 €
Prix (salaires) 32 € 35 €
99
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27 Les surplus de productivité globale (SPG)
Corrigé
Globalement, le profit a augmenté de 9 000 €.
Le SPG est de 46 600 €.
• En effet, le CA a augmenté de 5 000 produits à 12 € = 60 000 €
• Les CI ont augmenté de 1 000 achats à 7 €, soit : 7 000 €
• Le travail a augmenté de 200 heures à 32 € = 6 400 €
D’où SPG = 60 000 € – 7 000 € – 6 400 € = 46 600 €
Le taux de SPG est de 46 600/240 000 = 19,42 %
Ce SPG est utilisé au profit des clients, des fournisseurs et des salariés.
Pour les clients, ils bénéficient d’un avantage de 25 000 produits × 1,5 € = 37 500 € puisque le prix
est passé de 12 € à 10,5 €.
Les fournisseurs ont apporté un surplus à l’entreprise de 13 000 achats × 0,5 € = 6 500 € puisque
les prix ont baissé de 7 € à 6,5 €.
Les salariés ont bénéficié d’un avantage de 2 200 heures × 3 € = 6 600 € puisque les coûts
horaires sont passés de 32 € à 35 €.
Le SPG de 46 600 a bénéficié à l’entreprise pour 6 500 € et lui a coûté 37 500 € + 6 600 €, soit
44 100 €.
Le profit supplémentaire est donc bien de 46 600 + 6 500 – 43 500 = 9 000 €.
100
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La gestion de la qualité 28
1 Définition de la qualité
2 Gestion et contrôle de la qualité
3 Outils de gestion de la qualité
PRINCIPES CLÉS
• La qualité consiste en un ajustement entre un service rendu à un client et l’attente
de ce client.
• La qualité dépasse la seule notion de contrôle puisqu’elle intègre une globalité qui
tient à la politique de l’entreprise en termes d’organisation, de coordination des
acteurs, de vérification des résultats et de mesures correctives ou d’amélioration.
• On parle de plus en plus de TQM (Total Quality Management) qui vise à prendre
en compte les attentes du client et à les faire connaître à tous les stades de décision
ou de production.
1 Définition de la qualité
La qualité concerne l’ensemble des éléments qui permettent au produit de satisfaire un
besoin, au travers de quatre éléments que sont :
ȃȃla performance du produit (fiabilité, économie d’utilisation, esthétique) ;
ȃȃles services d’accompagnement (mise en service du produit, entretien, répa-
ration) ;
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101
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28 La gestion de la qualité
b) Contrôle de la qualité
La gestion de la qualité s’appuie sur deux types de contrôle :
ȃȃsoit par attributs, c’est-à-dire en utilisant un calibre, pour une mesure simple mais
succincte ;
ȃȃsoit par mesures, avec des références variées (dimension, puissance, temps, etc.),
incluant des fluctuations possibles, dans certaines limites.
Le contrôle a pour but de détecter des défauts qui peuvent être :
ȃȃcritiques (produit inutilisable) ;
ȃȃmajeurs (le produit a une utilisation limitée) ;
ȃȃmineurs (le produit n’est pas affecté dans son utilisation).
470
465 LSC
460
grammes
455
450
445
LIC
440
435
430
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25
N° Lot
http://www.demarcheiso17025.com/fiches_techniques/les_cartes_de_controle.html
102
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La gestion de la qualité
28
3 Outils de gestion de la qualité
a) Cercles de qualité
z Désormais désuets, les cercles de qualité se fondaient sur un management bottom-
up des équipes, le manager repérant les problèmes par les statistiques (cartes de
contrôle) et cherchant les solutions au sein du groupe de salariés concernés.
z On est aujourd’hui dans une logique TQM (Total Quality Management), désormais
utilisée dans toutes les entreprises. Le TQM n’est pas une technique spécifique ou
une méthode particulière, c’est plutôt une pratique empirique qui incite tous les ac-
teurs de l’entreprise à améliorer en permanence leur performance pour baisser les
coûts, augmenter la qualité des produits et services, limiter les gaspillages. Initiale-
ment envisagée comme un objectif, la qualité devient alors un mode de gestion de
l’entreprise.
b) Analyse de la valeur
z L’analyse de la valeur est une méthode qui permet de concevoir ou de reconcevoir
un produit de manière à ce qu’il assure au moindre coût toutes les fonctions que le
client désire et qu’il est prêt à payer.
ette technique développée dans les années 40 par L. D. Miles, directeur des achats
C
à la General Electric, présente deux dimensions :
ȃȃune dimension logique qui cherche à maximiser la valeur de chacune des fonctions ;
ȃȃune dimension dynamique qui mobilise et met en œuvre une équipe pluridiscipli-
naire de manière à vaincre les résistances aux changements.
z La valeur d’un produit correspond au rapport, non quantifiable, entre satisfaction du
client et coût du produit.
z Le coût du produit est différent selon le point de vue étudié :
ȃȃpour le client, il est égal au prix de vente augmenté des frais d’installation et d’en-
tretien (coût de longue période) ;
ȃȃet, pour l’entreprise, il est égal au coût de production.
z On distingue trois fonctions principales d’un produit :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
c) Diagramme d’Ishikawa
z Le diagramme d’Ishikawa vise à regrouper les dysfonctionnements par catégories
afin de tenter de les résoudre, en isolant lesdits dysfonctionnements.
103
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28 La gestion de la qualité
z Il s’agit d’un outil collaboratif pour mener une réflexion d’équipe, sur la base des
5 M (méthodes, matériel, matière, milieu, main-d’œuvre).
Exemple
Diagramme d’Ishikawa pour repérer les dysfonctionnements d’une hot line dont les utilisateurs
sont mécontents :
Matériel Méthode
d) Diagramme de Pareto
Le diagramme de Pareto (voir Fiche 11) tend à repérer la fréquence des défauts et
notamment les plus fréquents, afin de se concentrer sur eux.
On a en abscisse les causes de dysfonctionnement et en ordonnées leur fréquence. On
commence par les causes les plus fréquentes puis on va vers les moins fréquentes afin
de sélectionner les actions correctives à mettre en place (Voir Fiche 11).
Applications
1 générer
Une entreprise a prévu un investissement de 60 000 € amortissable sur 3 ans, qui doit
une capacité de production de 20 000 produits annuels vendus 50 € chacun.
Les coûts de production unitaires directs sont estimés à 40 € et les coûts indirects à 45 000 €.
Le lancement du produit se passe correctement mais, rapidement, des clients se plaignent de
retards de livraison et annulent leur commande (5 % des clients prévus) ; d’autres se plaignent
de problèmes de qualité et renvoient le produit (7 % des livrés). Il y a là un problème de coût de
non-qualité, c’est-à-dire un impact sur les ventes et un autre sur la production.
1. Calculer le bénéfice attendu par l’entreprise sur son investissement.
2. Mesurer l’impact de la non-qualité sur les ventes.
3. Calculer l’impact de la non-qualité sur la production.
4. Commenter.
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La gestion de la qualité
28
Corrigé
1. Bénéfice attendu
Le seuil de rentabilité est donc Charges indirectes / Marge sur coût direct, soit ici :
45000/10 = 4 500 produits vendus, pour un CA de rentabilité de 4 500 × 50 = 225 000 €.
Le bénéfice prévu est donc de 10 × (20 000 – 4 500) = 155 000 €.
4. Commentaire
Le coût de non-qualité est ici de 10 000 + 56 000 + 14 000 = 80 000 €, c’est-à-dire plus de la moitié
du résultat espéré de l’entreprise. On comprend pourquoi l’entreprise a intérêt à trouver la source du
problème pour optimiser son activité et respecter ses objectifs financiers. On ne tient pas ici compte du
CA perdu de 50 000 € car il est hypothétique. On ne prend que le coût de non-qualité car il est certain.
Cela étant, il convient, restant dans une logique d’analyse des coûts, de bien mesurer l’intérêt de
mettre en place un contrôle qualité ou non. Dans l’exemple ci-dessus, si le coût d’un contrôleur
qualité dépasse 80 000 €, il est préférable de ne pas l’embaucher !
2 de
Une entreprise engage un spécialiste du contrôle de la qualité chargé d’impulser au sein
l’entreprise une démarche de qualité totale. Il a le titre de directeur de la qualité.
Le contrôle à la réception des approvisionnements est le suivant :
– un contrôle exhaustif est appliqué aux réceptions des approvisionnements principaux ;
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
– à la suite de ce contrôle, les éléments non conformes aux spécificités requises par le cahier
des charges sont renvoyés aux fournisseurs concernés ;
– aucun contrôle, en revanche, n’est opéré sur les autres approvisionnements.
Le contrôle qualité de la pièce X pose problème : elle est commandée par lots de 10 000 pièces,
à un coût d’achat de 20 €. Le coût du contrôle éventuel est de 7 €. Le coût induit par une pièce
défectueuse non détectée est de 100 €, non compris le coût de rachat de la pièce. En cas
de contrôle (exhaustif ou par sondage), toutes les pièces qui se révéleraient défectueuses
seraient échangées par le fournisseur.
Les taux de défectuosité observés jusqu’à présent, a posteriori, sur ces pièces s’élevaient
en moyenne à 3 %, avec des variations relativement importantes selon les lots. Ainsi, dans
environ 5 % des cas, on a pu noter des lots avec des taux de défectuosité de l’ordre de 10 %.
Doit-on mettre en place un contrôle qualité de la pièce X ?
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28 La gestion de la qualité
Corrigé
En cas de contrôle exhaustif :
Coût d’achat d’un lot : 10 000 pièces × 20 € = 200 000 €
Coût du contrôle par lot : 1 000 pièces × 7 € = 70 000 €
Total : 270 000 €
En cas d’absence de contrôle :
Coût d’achat d’un lot : 10 000 pièces × 20 € / 97% = 206 186 €
Coût induit : 10 000 pièces × 3 % × 100 € = 30 000 €
Total : 236 186 €
Il est plus rentable de ne rien contrôler.
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Les processus organisationnels
dans des configurations
29
organisationnelles nouvelles
1 L’émergence de nouvelles formes organisationnelles
2 Les principales formes organisationnelles nouvelles
PRINCIPES CLÉS
• Les entreprises sont soumises à une pression concurrentielle de plus en plus forte
et doivent avoir les capacités de réagir rapidement. On parle aujourd’hui d’entre-
prises agiles.
• L’organisation doit favoriser cette agilité et favoriser la décision rapide des opé-
rateurs, sans subir des contraintes hiérarchiques trop fortes. On a recours à des
structures par projet, par processus, en réseau.
107
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29 Les processus organisationnels dans des configurations organisationnelles nouvelles
P2
P1
P5
Direction générale
P3
Services P4
supports
Direction générale
Fonction supports
c) L’organisation en réseau
Une organisation en réseau est une forme totalement décentralisée où chaque acteur est
autonome et apporte sa compétence à un ensemble dont il ne mesure pas toujours l’étendue.
108
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Les processus organisationnels dans des configurations organisationnelles nouvelles
29
La tête de réseau est donc essentielle dans ce cadre. Ce modèle concerne les entreprises
utilisant la sous-traitance ou des fonctionnements contractuels forts ou adeptes du
travail collaboratif.
Tête de réseau
d) L’organisation « chamallow »
Il s’agit d’une organisation qui est fluctuante au regard des projets développés dans
l’entreprise. L’entreprise est une juxtaposition de « mini-usines », le chef de projet est le
client final et le responsable de chaque mini-usine est le spécialiste repéré en interne au
service duquel toute l’entreprise se met à disposition, sans aucune incidence hiérarchique.
Direction générale et fonction supports
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U1 U2
U3 U4
109
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29 Les processus organisationnels dans des configurations organisationnelles nouvelles
Application
Comment mettre en place une organisation permettant à l’entreprise d’être agile ?
Corrigé
La notion d’agilité suppose que l’entreprise soit réactive et que son organisation ne soit pas un
poids : l’entreprise doit devenir « agile », c’est-à-dire que toutes les fonctions doivent pouvoir
s’adapter.
Ces modèles supposent de mettre le client au centre de la stratégie et de l’organisation de l’entre-
prise, dans une culture d’agilité.
L’idée d’entreprise agile est résumée par une histoire drôle : deux touristes sont en excursion dans
la jungle et se retrouvent nez à nez avec un tigre. L’un des deux sort une paire de baskets de son
sac, ce qui provoque une moquerie de la part de son compagnon qui lui dit : « Tu crois que ça te
permettra de courir plus vite que le tigre ? » L’autre lui répond alors : « Non, mais je courrai plus
vite que toi. »
Pour fonctionner, l’organisation agile doit vaincre un certain nombre d’obstacles comme la rigi-
dité de l’organisation pré-existante, la culture d’entreprise existante, la peur du changement, les
contraintes financières et les conflits d’intérêt. On suppose donc une organisation centrée sur le
client et dans laquelle les prises de décision sont rapides et efficientes : par projet, par processus
ou en réseau.
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Le contrôle de gestion
dans un environnement instable
30
(supply chain)
1 Définition
2 Fonctionnement
3 Enjeux et limites
PRINCIPES CLÉS
• La fonction logistique qui permettait d’assurer l’approvisionnement des entre-
prises et la livraison de leur production s’est singulièrement étoffée avec le pas-
sage d’une logique de flux poussés à une logique de flux tirés.
• En effet, le développement de stratégies axées sur le client, l’intégration de nou-
veaux outils de communication en temps réel et les politiques d’externalisation
ont vu apparaître des chaînes logistiques qu’il a fallu intégrer à la gestion de
l’entreprise : c’est l’objet de la SCM (Supply Chain Management).
1 Définition
z La logistique est l’art militaire d’assurer aux troupes en campagne le couvert et le
logis, fonction éminemment stratégique.
z En 1982, Oliver et Webber annoncent un décloisonnement des fonctions achat/fabri-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
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30 Le contrôle de gestion dans un environnement instable (supply chain)
2 Fonctionnement
On distingue généralement 6 types de chaîne logistique :
ȃȃ du producteur au consommateur (circuit court, exemple : le marché du samedi matin) ;
ȃȃ du producteur au transformateur au consommateur (le modèle B2B) ;
ȃȃ du producteur à une centrale nationale au consommateur (le mareyeur passe par
Rungis pour atteindre le consommateur final) ;
ȃȃ du producteur à une centrale nationale à une centrale locale au consommateur (les
centrales d’achat de la grande distribution) ;
ȃȃ du producteur au transformateur à une centrale locale au consommateur (les pro-
duits frais) ;
ȃȃ du producteur à une centrale nationale au transformateur à une centrale locale au
consommateur (le circuit complet).
3 Enjeux et limites
La SCM vise :
ȃȃà optimiser les coûts logistiques, en les mutualisant ;
ȃȃà diminuer le niveau des stocks ;
ȃȃà contrôler les flux d’information ;
ȃȃà limiter la pollution liée aux transports ;
ȃȃà automatiser les tâches de gestion et de suivi (par RFID par exemple, Radio
Frequency Identification, qui consiste à mettre une puce sur le produit).
Ces avantages apportés par la SCM ont cependant des limites comme :
ȃȃla nécessité d’entrepôts situés à des endroits stratégiques ;
ȃȃle poids grandissant des transporteurs ;
ȃȃle coût du « dernier kilomètre » pour les livraisons en centre ville ;
ȃȃl’inefficience locale de plateformes globales (des produits d’une région livrés dans
une plateforme d’une autre région et qui retournent dans la région d’origine, par
exemple).
Application
1 La SCM, concept organisationnel ou outil d’optimisation ?
Corrigé
La SCM est une idée qui a eu un succès considérable dans la littérature scientifique et spécialisée.
Cela étant, ce succès n’est pas toujours relayé sur le terrain.
112
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Le contrôle de gestion dans un environnement instable (supply chain)
30
En effet, si on peut parler de concept, il s’agit d’un concept organisationnel, c’est-à-dire un modèle
qui intègre « le fournisseur du fournisseur et le client du client » (Oliver et Webber, 1982). Le
concept de Supply Chain Management (SCM, appelé GCL en français, gestion de la chaîne logis-
tique) s’est développé dans l’ombre de l’externalisation des tâches stratégiques trop gourmandes
en capitaux : il est paradoxal de voir la SCM sous-traitée alors qu’elle est stratégique, mais c’est
parce que cette fonction est fondamentale qu’elle doit être gérée par des spécialistes.
C’est à ce stade que la SCM est aussi un outil au service de l’entreprise, afin d’optimiser ses
coûts : la SCM est d’abord une externalisation de la fonction logistique et rien de plus.
Il y a donc un écart entre ce que souhaiteraient en faire les concepteurs (une stratégie organisa-
tionnelle) et ce qu’en font les entreprises (un service de livraison amélioré).
2 Le contrôle de gestion doit-il s’adapter à la supply chain ?
Corrigé
Le contrôle de gestion traditionnel s’opère au sein de l’entreprise, alors que le supply chain mana-
gement concerne essentiellement les rapports entre l’entreprise et son environnement (fournis-
seurs, clients, sous-traitants). Il y a donc là une première nouveauté à mesurer.
Le contrôle de gestion est aussi un système d’analyse des stocks de l’entreprise, d’optimisation
de ces stocks, qu’ils soient physiques (les matières premières) ou « humains » (les heures dis-
ponibles, le nombre de salariés) ; en revanche, la supply chain mesure plutôt des flux, d’où une
seconde nouveauté à intégrer dans notre raisonnement.
Enfin, le contrôle de gestion analyse des éléments tangibles, mesurables et contrôlables, du style
SMART (spécifique, mesurable, atteignable, réaliste, temporel), alors que la supply chain intègre
des contextes de partenariats, de coworking, de collaboratif ; voilà une dernière nouveauté à
prendre en compte.
Il ressort de ces observations que le contrôleur de gestion doit à la fois conserver ses compé-
tences en terme de budgétisation et de suivi des prévisions budgétaires, doit améliorer ses capa-
cités de dialogue avec les parties prenantes de l’entreprise, mais doit également concevoir des
outils d’analyse inter-organisationnels et renforcer son activité de business partner.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
31 La méthode ABC
PRINCIPES CLÉS
•L
a méthode des coûts complets est purement quantitative, répartissant les coûts in-
directs par des clés volumiques. Les produits fabriqués en grandes séries absorbent
une grande partie des coûts indirects, ce qui peut entraîner une forme de subvention-
nement des petites séries. La méthode ABC vient pallier ces problèmes, en affectant
à chaque production les coûts d’activité consommés réellement.
• La méthode ABC est donc adaptée à des produits ou des services plus personna-
lisés, moins standardisés, en apportant une dimension qualitative au calcul des
coûts.
114
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La méthode ABC
31
Exemple d’inducteurs
coûts indirects dans une logique plus qualitative. L’ABC se structure autour de
la notion d’activité, l’UVA lui préfère la notion de participation à la constitution
de la valeur ajoutée. Ceci permet de contourner le problème du caractère arbitraire
de l’imputation de certains coûts indirects.
z L’origine de la méthode UVA se trouve dans les travaux de Georges Perrin, ou
méthode GP, développée dans les années 1940.
z Perrin part du principe qu’un certain nombre de frais sont difficilement imputables. Il
est donc nécessaire de choisir une référence plus vaste qui serait, selon lui, « l’effort
de production », lequel unifie la production. L’unité de mesure de cet effort s’appelle
le GP, qui est un choix arbitraire, correspondant à un « article de base ».
115
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31 La méthode ABC
Applications
1 Une société commercialise des kits de café à destination des entreprises. Le prix d’achat
d’un kit est de 10 € et son prix de vente théorique est de 15 €. Selon le type de clients,
l’entreprise accorde des remises.
Une structure de télémarketing appelle les clients périodiquement pour évaluer les besoins. Un
service réception/préparation des commandes réceptionne les kits, gère les stocks et prépare
les commandes réalisées par le marketing téléphonique. Des livreurs en voiture livrent ensuite
les clients. Les activités définies pour cette entreprise sont au nombre de trois : gestion des
prises de commande, manutention des produits, livraison des clients.
Les inducteurs de coûts repérés sont :
– le bon de commande ;
– le kit vendu ;
– la livraison par kilomètre parcouru.
On a affecté à chaque activité les coûts totaux qui la concernaient et on a comptabilisé le
nombre d’inducteurs de coûts durant la période ; ceci a donné le coût par unité d’inducteur,
selon le tableau ci dessous :
Nb bons commande 20 37 28 17 22 25
Nb livraisons 20 37 28 17 22 25
Nb km par livraison 18 8 15 33 21 45
Corrigé
(En euros) Client A Client B Client C Client D Client E Client F
CA 42 000 140 000 108 000 75 000 75 000 101 500
Coûts directs
30 000 100 000 80 000 50 000 50 000 70 000
(nb kits × prix du kit)
Marge brute 12 000 40 000 28 000 25 000 25 000 31 500
•••
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La méthode ABC
31
•••
(En euros) Client A Client B Client C Client D Client E Client F
Gérer les commandes (1) 12 000 22 200 16 800 10 200 13 200 15 000
Manutentionner
450 1 500 1 200 750 750 1 050
les produits(2)
Livrer les produits(3) 720 592 840 1 122 924 2 250
2 N ous sommes dans un service achat d’un grand distributeur français. Ce service négo-
cie les achats, gère toutes les commandes et s’occupe d’organiser les transports, sous-
traités à des entreprises spécialisées
À ce jour, ce service est considéré comme un centre de coûts et son coût est dispatché entre
les 5 centrales de répartition situées partout en France, en fonction du nombre de camions
ayant livré des marchandises durant l’année, comme suit :
Gestion
Mêmes activités que ci-dessus Référence sous-traitée
de la sous-traitance
Divers 8 000 €
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31 La méthode ABC
• Le cadre de l’entreprise consacre un tiers de son temps à chaque activité et s’occupe seul
de la sous-traitance.
• Le premier acheteur s’occupe de la négociation et le second du suivi des commandes avec
le personnel administratif.
• Par simplification, et faute de renseignements suffisants, on considérera que les frais sont
affectés en fonction du nombre de personnes du service.
• Les inducteurs sélectionnés et leur nombre sont les suivants :
Le suivi des activités des cinq centrales donne les renseignements suivants :
Corrigé
1. Facturation à chaque centrale sans s’intéresser aux activités
Il s’agit de répartir les 268 000 € du service achat en fonction du nombre de camions, soit :
118
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La méthode ABC
31
3. Coût par inducteur
3 produits
Une entreprise fabrique des emballages en carton imprimé destinés aux fabricants de
pharmaceutiques et alimentaires.
Des problèmes de trésorerie laissent penser que le mode de calcul des coûts utilisé ne reflète
pas la réalité économique. Il est donc décidé de mettre en place une méthode ABC au lieu
d’une méthode classique. La méthode des, coûts complets donne les résultats suivants, par
produit :
P1 P2 P3
Coût total 89,53 112,84 165,22
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31 La méthode ABC
Le nombre de manipulations est égal à la somme des produits de chaque nombre de lots fabri-
qués par le nombre de composants nécessaires.
Le coût ajouté correspond à la somme des charges indirectes avant charges d’administration.
1. Retrouver les coûts unitaires par la méthode ABC des produits P1, P2 et P3.
2. Comparer les coûts ABC avec les coûts complets.
Corrigé
1. Calcul des coûts unitaires ABC
Inducteur coût P1 P2 P3
Nb références (1)
35 000 28 000 35 000
Nb lots réceptionnés(2) 50 lots × 1 000 = 50 000 42 × 1 000 = 42 000 33 × 1 000 = 33 000
Nb manipulations 150 × 100 = 15 000 120 × 100 = 12 000 325 × 100 = 32 500
Nb lots fabriqués 30 × 2 000 = 60 000 30 × 2 000 = 60 000 65 × 2 000 = 130 000
Nb modèles 100 000 100 000 100 000
Poids des composants(3) 96 000 78 000 39 000
Temps machine(4) 360 000 150 000 90 000
Coût ajouté (5)
71 600 47 000 45 950
•••
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La méthode ABC
31
•••
Inducteur coût P1 P2 P3
Total coûts ABC 787 600 517 000 505 450
Nb produits 40 000 30 000 15 000
(1) Il y a 7 références en tout et chaque produit ne les utilise pas toutes (P1 en utilise 5, P2 en utilise 4 et P3 en
utilise 5, soit en tout 14 références utilisées) ; on affecte à chaque produit le prorata des références utilisées
dans les utilisations totales (pour P1 : 5/14 = 35,71 %) pour calculer le coût de cette activité par produit (pour
P1 : 35,71 % × 98 000 € = 5 000 €).
(2) Pour P1, on a 0,1 × 40 000 + 0,2 × 40 000 = 12 000 kg à 500 kg par lot, soit 24 lots, plus 0,4 × 40 000 + 0,5 ×
40 000 = 36 000 kg à 2 000 kg par lot, soit 18 lots, plus 40 000 unités à 5 000, soit 8 lots. En tout, on a donc
manipulé pour P1 : 24 + 18 + 8 = 50 lots (source : données sur les nomenclatures produits).
(3) P1 pèse 0,1 + 0,2 + 0,4 + 0,5 = 1,2 kg pour 40 000 produits, soit un poids total de 48 000 kg à 2 € = 96 000 €.
(4) On a 3 heures par produit P1, soit 3 × 40 000 = 120 000 h à 3 € = 360 000 €.
(5) C’est la somme des coûts : nb références + nb lots réceptionnés, etc., jusqu’à temps machine, soit pour P1 :
35 000 + 50 000 + 15 000 + 60 000 + 100 000 + 96 000 + 360 000 = 716 000 à 0,10 par inducteur, soit 71 600.
P1 P2 P3
Coût unitaire ABC 85,69 111,23 178,70
• Avec la méthode des centres d’analyse, les produits les plus nombreux sont pénalisés (P1 et
P2), au profit des quantités plus faibles (P3).
• Avec la méthode ABC, c’est la « consommation d’activités » qui fait le coût d’un produit, quel que
soit le nombre réalisé. Ainsi, P1 et P2 sont favorisés car ces produits utilisent nettement moins
de manipulations que P3.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
32 La chaîne de valeur
PRINCIPES CLÉS
• La simple recherche du résultat n’est plus suffisante aujourd’hui, les notions d’ef-
ficience (the best way) étant préférées aux notions d’efficacité (one right way).
L’outil de référence est la chaîne de valeur élaborée par Michael Porter et son
développement a donné naissance à la méthode ABC (voir Fiche 30).
• L’avantage concurrentiel, selon Porter, procède des activités de l’entreprise,
chaque activité pouvant créer une base de différentiation par sa maîtrise des
coûts. Pour analyser cet avantage concurrentiel, il faut examiner toutes les activi-
tés et leurs interactions, en les intégrant dans une chaîne de valeur. Pour Porter, la
valeur est la somme qu’un client est prêt à payer pour ce que la firme lui propose.
La chaîne de valeur donne la valeur totale, c’est-à-dire l’ensemble des activités
créatrices de valeur et de marge.
122
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La chaîne de valeur
32
2 Présentation de la chaîne de valeur
Porter présente comme suit sa chaîne de valeur :
Infrastructure de la firme
Ma
rge
Développement technologique
Approvisionnements
Mar
Logistique Production Logistique Commercia- Services
interne externe lisation
ge
et vente
Gestion
Fonction-
des Gestion Documen-
nement
activités Publicité de la force tation Promotion
de la force
commer- de vente technique
de vente
ciales
123
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32 La chaîne de valeur
z La chaîne de valeur, facilitant l’externalisation peut fragiliser l’entreprise, qui peut
alors devenir dépendante de ses sous-traitants.
Application
Définir les activités principales de la chaîne de valeur des secteurs d’activité sui-
vants : le transport aérien, l’emballage, l’imprimerie et les GMS (grandes et moyennes
surfaces).
Corrigé
Logistique Logistique Commerciali-
Production Services
interne externe sation et vente
Transport • Kérosène • Édition billets •M anutention • Vente billets • Duty free
aérien • Catering • Accueil bagages • Publicité • Accompa-
(restauration • Embarquement • Sécurité • Agences gnement
à bord) • Transport voyages enfants
Emballage • Cartons Flaconnage • Palettage • Devis • SAV
• Récipients • Étiquetage • Lots • Suivi qualité • PLV
• Étiquettes • Remplissage • Expédition (publicité
• Boîtage sur le lieu
• Filmage de vente)
Imprimerie • Encres • Prépresse • Condition- • Vente • Auto-édition
• Papiers • Infographie nement • Marketing
• Films • Impression • Palettage
plastique • Finition • Stockage
• Expédition
GMS • Achats • Étiquetage • SAV • Promotions • Parking
• Stockage • Réappro • Publicité • Sécurité
• Mise en rayon • Conseil • Internet
• Bouquets • Livraison
domicile
124
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Relation coûts, activités,
performance dans la sous-
33
traitance, le benchmarking
et le reengineering
1 Définitions 3 Le benchmarking
2 La sous-traitance 4 Le reengineering
PRINCIPES CLÉS
• L’enjeu de l’entreprise est de trouver le meilleur rapport Valeur/Coût pour maxi-
miser ses ventes et ses profits.
• Pour atteindre cet objectif, elle peut jouer sur les coûts, en trouvant des sous-
produits moins chers (sous-traitance) et/ou en copiant les meilleures pratiques (le
benchmarking), voire en remettant en cause son organisation, en la reconfigurant
(le reengineering).
1 Définitions
z La valeur est un concept défini subjectivement par l’utilisateur d’un bien. Elle se
matérialise par l’utilité du bien ou l’estime qu’on lui accorde ; l’économie lie valeur
et rareté.
z Le prix est un critère défini objectivement par l’acheteur d’un bien. Il y a équilibre
de marché lorsque la valeur d’un bien se concrétise par un prix d’échange. Le prix
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
125
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33 Relation coûts, activités, performance
2 La sous-traitance
z La sous-traitance est un contrat d’externalisation d’une partie de la production, dans
le cadre de la théorie des coûts de transaction, qui définit que, si le sous-produit n’est
pas stratégique et que le marché le propose à un prix inférieur au coût de production
en interne à l’entreprise, il faut externaliser.
z Le danger de la sous-traitance est la dépendance au sous-traitant.
3 Le benchmarking
z Le benchmarking, traduit par étalonnage concurrentiel, consiste à observer les meil-
leures pratiques (best practices) et à les imiter (benchmarker) si elles correspondent
aux besoins de l’entreprise.
z Le benchmarking porte généralement sur les processus et l’organisation, dont l’amé-
lioration entraîne des économies de coûts.
Le principal danger du benchmarking est d’imiter des pratiques inadaptées à
l’entreprise, au plan de son organisation ou de sa culture.
4 Le reengineering
z Le reengineering, traduit par reconfiguration de l’entreprise autour de ses compé-
tences clés, consiste en une remise à plat totale de l’organisation pour réduire les
délais de réponse aux demandes des clients ; l’économie de temps doit générer à la
fois des coûts plus faibles et une amélioration de la satisfaction des clients.
z Le principal problème lié à un reengineering est le coût social, parfois élevé.
Applications
1 Q uels sont les différents degrés d’externalisation et les objectifs généralement liés
à celle-ci ?
Corrigé
1. Les différents degrés d’externalisation
On repère différents degrés d’externalisation :
a) La sous-traitance simple
Cette forme est la plus simple et la plus courante : un donneur d’ordre sous-traite une partie de sa
production ; il cherche un effet prix, c’est-à-dire un coût le moins onéreux possible, sachant que ce
recours à l’externe suppose que l’achat n’est pas stratégique.
126
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Relation coûts, activités, performance
33
b) La sous-traitance avec transfert de personnel et cession d’actifs
Cette forme plus complexe est quasiment impossible en France, le droit du travail pouvant y repé-
rer un salariat déguisé. On peut mettre en place cette sous-traitance par spin off (création d’une
entreprise par un ancien salarié qui reprend une partie de l’activité à son propre compte ; on parle
alors d’essaimage), ou par une filialisation.
c) Le co-développement avec intégration du sous-traitant dans la définition des objectifs
de l’entreprise
C’est la forme la plus élaborée de sous-traitance, largement utilisée par les groupes asiatiques
(les keiretsu au Japon, les chaebols en Corée du Sud).
Corrigé
1. Conséquence de l’externalisation d’une partie de la production
127
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33 Relation coûts, activités, performance
L’impact est une baisse du profit, mais une augmentation de la marge de sécurité : l’entreprise
gagne moins, mais assure sa pérennité.
L’impact est ici une hausse du profit et une baisse du seuil de rentabilité. L’entreprise en dévelop-
pement a intérêt à externaliser dans ce cas.
128
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La méthode des coûts cibles 34
1 Présentation de la méthode des coûts cibles
2 Mise en place de la méthode des coûts cibles
3 Variantes à la méthode des coûts cibles
PRINCIPES CLÉS
• Les méthodes classiques d’analyse des coûts visent à mesurer la performance des
entreprises sur la base de données historiques. L’intérêt est d’assurer un contrôle
a posteriori.
• La méthode des coûts cibles vise à anticiper la demande des clients et à répondre
à leur besoin très précisément, tant au niveau du prix du produit que de sa confor-
mité aux attentes des consommateurs. On a donc une adéquation optimale de la
réponse de l’entreprise à la demande de ses clients, par la mise en vente d’un
produit parfaitement adapté à la satisfaction du consommateur.
129
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34 La méthode des coûts cibles
ȃȃ le service financier donne le niveau de profit nécessaire pour rémunérer les activi-
tés de soutien de l’entreprise et les actionnaires : il s’agit du profit cible (généra-
lement un pourcentage du prix cible) ;
ȃȃ un chiffrage des fonctions du produit évoquées par le client est élaboré : fonction
d’usage, fonction d’estime, fonction technique. Un coût cible est défini, tel que ce
coût cible soit la différence entre le prix cible et le profit cible ;
ȃȃ le produit est élaboré en fonction du coût cible ; l’entreprise apporte des solutions
techniques, organisationnelles, juridiques pour respecter le coût cible, en affectant
à chaque fonction le prix que lui attribue le client dans son analyse de la valeur.
130
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La méthode des coûts cibles
34
b) Les hôtels Formule 1
Lorsque le groupe Accor décide de lancer en 1984 les hôtels Formule 1, les études de marché
donnaient un prix psychologique d’une nuitée pour 100 FF, alors que tous les calculs réalisés
aboutissaient à un prix minimum incompressible de 120 FF. En effet, les VRP (voyageurs repré-
sentants placiers) en déplacement souhaitaient consacrer ce prix à leur chambre, ainsi que les
familles partant en vacances et voulant faire une halte sur le chemin.
Accor a mis en pratique la méthode des coûts cible en partant de 100 FF. Le gardien de nuit a été
supprimé, remplacé par un automate et des codes d’entrée dans les chambres. Il a été décidé la
mise en gérance des hôtels pour ne pas supporter les surcoûts de main-d’œuvre (Accor sera ame-
né à revoir cette pratique devant le risque de requalification du contrat de gérance en contrat de
travail suite à un arrêt de la cour d’appel de Paris en 2001). Pour limiter les coûts d’entretien, on a
meublé les chambres avec des meubles suspendus et en utilisant des douches auto-nettoyantes.
Pour limiter les coûts de construction, on a eu recours à des préfabriqués. Pour baisser le coût de
l’immobilier, les hôtels ont été construits en périphérie, dans les zones commerciales.
Globalement, avec cette méthode, le prix de lancement a été voisin de 100 F, avec une marge
de 55 %.
Applications
1 D ans le cadre d’un travail sur le coût cible pour un stylo-plume et à la suite d’une enquête
sur un panel représentatif de clients, on a les informations suivantes,
rentabilité et Mont-Blanc 20 % ?
Corrigé
Stypen Mont-Blanc
Prix cible 10 € 400 €
Profit cible 1€ 10 % 80 € 20 %
Coût cible 9€ 320 €
Fonction d’usage 5,6 € 70 % 64 € 20 %
Fonction d’estime 1,8 € 20 % 160 € 50 %
Fonction technique 0,9 € 10 % 96 € 30 %
131
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34 La méthode des coûts cibles
• Pour le Stypen, le coût cible ne permet pas de proposer un réservoir fiable, donc le stylo sera
alimenté par des cartouches externes.
• Pour le Mont-Blanc, le coût cible ne permet d’envisager qu’une plume en Titane et non en or
24 carats, par exemple.
Corrigé
Les systèmes de gestion s’adaptent à l’évolution de l’environnement de l’entreprise, notamment
en intégrant la technologie. Un double effet se met en place : une synthèse chiffrée des actions
de l’entreprise et une alimentation de données disponibles pour le marketing, notamment. Il n’y
a donc aucun écart potentiel entre contrôle de gestion et marketing, si ce n’est la capacité des
acteurs à utiliser les mêmes techniques et à les comprendre.
Les coûts cibles sont basés sur l’analyse de la valeur et la satisfaction des besoins des clients : le
contrôle de gestion s’intègre alors au marketing pour anticiper les besoins du client, en fournissant
les informations en temps réel. L’internet facilite ce rapport personnalisé. Le marketing va pouvoir
adapter son processus à la rigueur du contrôle de gestion. La technique des coûts cibles est donc
la traduction scientifique des anticipations subjectives du marketing et lui donne à la fois un cadre
et un processus.
132
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L’analyse de la valeur 35
1 Définitions
2 Les fonctions attribuées à un produit
3 La démarche d’analyse de la valeur
PRINCIPES CLÉS
• L’analyse de la valeur est une méthode qui permet de concevoir ou de reconcevoir
un produit de manière à ce qu’il assure toutes les fonctions que le client désire.
• L’analyse de la valeur est proactive (conception de nouveaux produits) ou réac-
tive (amélioration des produits existants), dans le but de répondre précisément
et exclusivement aux besoins exprimés par le client. L’entreprise pourra ensuite
adapter sa production à ces demandes et maximiser son profit, en appliquant la
méthode du coût cible (voir Fiche 33).
1 Définitions
z L’analyse de la valeur est une analyse fonctionnelle de l’utilisation des produits par
un client et de la valeur qu’il donne à chaque fonction présentée par le produit.
z On peut modéliser une analyse de la valeur comme suit :
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133
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35 L’analyse de la valeur
z La phase 2 est la recherche d’informations (assemblage des données internes et ex-
ternes à l’entreprise).
z La phase 3 est l’analyse fonctionnelle (définition des fonctions principales et secon-
daires données à l’objet).
z La phase 4 est la recherche de solutions (donner des solutions pour satisfaire chaque
fonction).
z La phase 5 est celle de l’évaluation des solutions et des choix (solutions techniques
les meilleures et surtout les plus adaptées).
z La phase 6 est le bilan prévisionnel (présentation d’un scénario).
Applications
1 U n GPS sert à aider à trouver son chemin, en donnant à un logiciel de cartographie des
informations sur le lieu actuel, le lieu d’arrivée.
Comment analyser, avec SAFE, et présenter, avec FAST, les fonctions d’un GPS ?
134
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L’analyse de la valeur
35
Corrigé
Méthode SAFE
La méthode SAFE enchaîne des actions (phases élémentaires), qui se synthétisent dans des
opérations, lesquelles s’intègrent dans des séquences, dont l’ensemble constitue une tâche. Les
tâches concrétisent les fonctions du produit.
Méthode FAST
La méthode FAST est un outil graphique de description fonctionnelle qui répond à trois questions :
pourquoi la fonction est remplie, comment elle doit être remplie et quand elle doit être remplie.
On représente ainsi les liens entre :
1) fonction principale, ou de service ;
2) fonctions composantes ;
3) fonctions élémentaires, ou techniques, pour aboutir à :
4) des solutions techniques ou constructives.
Accéder à
une base de
données
Proposer des
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options de
Saisir les route
Actualiser les données
Donner le
informations
meilleur chemin
135
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35 L’analyse de la valeur
Cité en n°2 28 12 10 20 10 20
Cité en n°3 20 13 15 7 18 27
Adapt
Coupe mobilité Confort Niv son Esthétique
terrain
Revendeurs 49,7 % 14,5 % 7,6 % 6,5 % 11,7 % 9,9 %
Que doit faire cette entreprise dans une logique de redesign to cost (voir Fiche 34) ?
Corrigé
Reprise de l’étude de marché avec les pondérations
Esthé- Adapt
Coupe Mobilité Confort Niv son
tique terrain
Cité en n°1 (×3) 141 36 27 39 30 27
Total 217 73 62 86 68 94
L’élément de coupe est donc primordial, devant l’adaptation au terrain et le niveau sonore ; en
revanche, la mobilité et l’esthétique sont moins intéressantes pour les consommateurs.
Il est intéressant de comparer les desiderata des consommateurs à la proposition commerciale
de l’entreprise.
136
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L’analyse de la valeur
35
Comparaison des structures de coûts par fonction
Adapt
Coupe Mobilité Confort Niv son Esthétique
terrain
Étude marché 36,2 % 12,2 % 10,3 % 14,3 % 11,3 % 15,7 %
On voit facilement que le producteur donne trop d’importance à la coupe et à la mobilité par rap-
port aux attentes des consommateurs, que ce soit pour le produit « revendeurs » ou le produit
GMS. En revanche, il se désintéresse du niveau sonore et de l’adaptation terrain, alors que les
consommateurs y attachent une certaine importance ; il n’y a que l’esthétique qui semble correc-
tement appréhendée.
Il y a là un gisement de gains à exploiter. Ainsi, pour le produit revendeurs, on peut gagner sur les
éléments de coupe 13,7 %, par exemple en prenant un modèle moins puissant, et donner plus
d’importance à la gestion du niveau sonore. Il faudrait sans doute revoir certaines techniques et
matériaux pour économiser en matières premières.
D’autres solutions peuvent être envisagées pour faire baisser les coûts comme la renégociation
des prix avec les fournisseurs.
Enfin, il est vraisemblable que l’entreprise bénéficiera au fur et à mesure du développement de
sa production, d’effets d’expérience qui baisseront certains coûts (productivité du personnel, coût
de non-qualité).
137
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• Les systèmes budgétaires classiques sont critiqués car ils sont statiques et s’inté-
ressent plus aux inefficacités qu’aux solutions pour les améliorer ; ils sont plutôt
rétrospectifs que prospectifs.
• De nouveaux modèles interactifs, basés sur la méthode d’analyse des coûts ABC,
sont apparus : les budgets à base d’activités et de processus. L’objet du budget est
alors à la fois d’optimiser les coûts dans l’entreprise et d’intéresser les salariés à
leur compréhension et leur maîtrise.
1 Définitions
z Une activité est un ensemble de tâches homogènes réalisées par un individu ou un
groupe en vue de la réalisation d’un objectif.
z Un processus figure des activités liées entre elles, déclenchant une prestation à des-
tination d’un client, interne ou externe à l’entreprise.
2 Mise en œuvre
z Étape 1 : L’entreprise est découpée en activités, en non en fonctions.
z Étape 2 : L’entreprise est représentée à la fois par la chaîne de valeur de Porter et par
le diagramme causes/effets d’Ishikawa (voir Fiche 25).
z Étape 3 : Les acteurs sont intégrés dans la préparation des budgets et la mise en place
des objectifs : le budget à base d’activités est un outil de communication.
z Étape 4 : On évalue les activités à fournir dans la période à venir.
z Étape 6 : On définit des règles d’utilisation des ressources (par exemple, les res-
sources fixes sont invariables, les ressources variables croissent proportionnellement
ou par paliers).
z Étape 7 : On édicte les budgets pour la période à venir.
138
:FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES - SETTAT:333038831:88859230:197.214.3.1
Les budgets à base d’activité et de processus (BBA)
36
3 Spécificités du budget à base d’activités
z Les budgets classiques partent des productions à réaliser et définissent les besoins
qui permettent de remplir les objectifs : il y a une réflexion volumique ; le personnel
y est considéré comme un centre de coût et l’entreprise est perçue comme un empi-
lement de petites unités de gestion.
z Les budgets à base d’activités partent des processus à améliorer pour définir les acti-
vités qui faciliteront ces objectifs et les ressources nécessaires : il y a une réflexion
stratégique et qualitative. Le budget devient un outil d’implication du personnel et
l’entreprise est considérée dans son ensemble.
Application
Quelle place pour les objectifs dans la méthode des budgets à base d’activités ?
Corrigé
La place des objectifs est fondamentale dans la méthode des BBA.
En effet, dans le modèle classique, les objectifs sont donnés par la DG et sont le préliminaire à la
formation des budgets : l’objectif est un moyen de pilotage, d’efficacité. Les objectifs ne sont pas
négociables, ce sont les moyens d’action qui le sont.
Dans la méthode des BBA, les objectifs découlent des actions prévues, en concertation, par le DG
et les opérationnels. Les budgets visent donc à financer les plans d’actions desquels découleront
les objectifs : ce sont donc des mesures de performance, d’efficience.
139
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• L’approche traditionnelle des budgets repose sur l’observation du passé pour
chiffrer des prévisions. Cette démarche n’intègre aucune critique de la situation
actuelle et implique qu’on entérine les erreurs passées pour les ériger en modèle.
Dans l’approche BBZ, toutes les activités sont remises en cause.
• L’objectif du BBZ est d’améliorer la gestion en allouant précisément les res-
sources aux besoins justifiés par l’activité des acteurs de l’entreprise. Il est aussi
d’inciter les managers à réfléchir à leurs habitudes de travail pour les remettre en
cause (on parle de mise sous tension du management).
• L’approche BBZ est une technique budgétaire qui a pour but la réduction des
frais généraux et une ré-allocation des ressources plus rationnelle. La base Zéro
signifie que l’on ne tient compte d’aucun élément du passé de l’entreprise : il
s’agit juste de prévoir les charges à venir et de les affecter aux centres de décision
auxquelles elles se rapportent. Cette méthode s’applique dans des secteurs forts
consommateurs de frais généraux (exemple : administration).
140
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Le budget base zéro (BBZ)
37
On peut schématiser de la manière suivante :
Charge
Résultat Indicateurs Moyens
Objectifs Actions de travail BBZ
attendu de mesure alternatifs
requise
Précis Définies Précis et élevé Élevée Connu Faibles Budget accru
Flous Définies Précis et faible Mal définie Connu Importants Budget stable
Imprécis Définies Imprécis Mal définie Méconnu Importants Budget supprimé
Cette technique est utilisée au niveau des centres de profit (voir Fiche 19) et se renouvelle
tous les 3 à 5 ans.
141
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37 Le budget base zéro (BBZ)
Application
Le BBZ est-il particulièrement adapté aux périodes de crise ?
Corrigé
Le Budget Base Zéro (BBZ) a été très utilisé dans les années 1960 et 1970 pour tenter d’encadrer
la dépense publique ; il a eu un certain succès et certaines grandes entreprises ont alors décidé
de l’employer (notamment Texas Instrument).
Cependant, la méthode est contraignante et son caractère abrupt et technique ne tient pas compte
de spécificités comme la culture d’entreprise, ou l’importance de certains éléments immatériels
difficiles à chiffrer : l’ambiance de travail nécessite parfois des dépenses qui semblent sans objet.
Le BBZ a donc eu tendance à être abandonné dans les périodes de forte croissance.
Les périodes de crises, en revanche, nécessitent à la fois des remises en cause et des économies
importantes. La méthode du BBZ sert à tout cela : les managers doivent mesurer la pertinence
de leurs dépenses dans une logique de création de valeur, et ils doivent aussi faire la chasse aux
dépenses inutiles.
Le BBZ apparaît donc comme un outil particulièrement adapté aux périodes de crise, et depuis
les années 2010, il est effectivement de plus en plus utilisé, notamment dans les grandes entre-
prises : une enquête de la DFCG (Association nationale des directeurs financiers et de contrôle
de gestion) de 2013 montrait ainsi que 25 % des entreprises interrogées avaient remis en service
le BBZ depuis les années 2008.
142
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Les tableaux de bord
et les indicateurs de performance
38
1 La construction d’un tableau de bord
2 Les tableaux de bord et les indicateurs
3 Les évolutions du tableau de bord
PRINCIPES CLÉS
• Il n’y a pas un seul, mais une multitude de tableaux de bord. Chaque intervenant
peut avoir le sien. C’est le contrôleur de gestion qui apporte l’homogénéité à
l’ensemble.
• Il peut être coercitif exclusivement, avec une approche quantitative, ce que pri-
vilégient les grandes entreprises centralisées, ou il peut être un outil d’aide à la
décision, avec des données plus qualitatives, notamment dans les petites unités
décentralisées.
Le contrôleur de gestion observe les écarts entre prévisions et réalisations, puis il les
analyse. Généralement, il utilise la méthode des SPG (surplus de productivité globale, voir
Fiche 27) qui permet de mesurer les écarts globaux, les écarts volumes et les écarts prix.
143
:FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES - SETTAT:333038831:88859230:197.214.3.1
38 Les tableaux de bord et les indicateurs de performance
Les besoins d’informations qualitatives orientent désormais les entreprises vers des
tableaux de bord prospectifs.
Applications
1 Pour qui les tableaux de bord sont ils utiles ?
Corrigé
Les tableaux de bord ont quatre objectifs principaux : déterminer l’état d’avancement des objectifs,
mesurer les écarts entre les prévisions et les réalisations, permettre d’anticiper l’avenir et donner
un sens à l’action du management.
Chacun de ces objectifs s’adresse à un membre de l’entreprise : tout salarié pour le premier objectif,
tout responsable de centre de coûts ou de profit pour le deuxième, tout dirigeant pour le troisième et
tout manager pour le quatrième Le contenu du tableau de bord est donc adapté à son utilisateur final.
Les tableaux de bord peuvent être compris de deux manières différentes : comme outils coercitifs
ou comme outils d’aide à la décision. Ceci dépendra du fonctionnement du dirigeant et de l’orga-
nisation choisie.
Leur utilité est perçue s’ils servent à quelque chose (quelle latitude pour réorienter, récompenser),
mais aussi s’ils deviennent un outil d’information à deux sens « top-down » pour les objectifs et
« bottom-up » pour l’analyse des écarts et la proposition de solutions correctives.
144
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Les tableaux de bord et les indicateurs de performance
38
2 Que peut-on attendre d’un tableau de bord ?
Corrigé
Chaque fonction a besoin d’un tableau de bord adapté à son activité ; on doit donc définir plusieurs
tableaux de bord, comme suit, par exemple :
• Le tableau de bord de la fonction commerciale vise à renseigner ce service sur l’activité com-
merciale de l’entreprise. On devra surveiller les commandes (délais à la prise de commande,
respect des délais), les ventes (statistiques de CA comme une ventilation par produits ou par
secteur géographique, écarts sur ventes, les marges par produit, CA/salarié, CA/vendeur, CA/
période, CA/budget), les règlements (montant de la facturation, délais de recouvrement).
• Le tableau de bord de la situation financière de l’entreprise vise surtout à suivre la trésorerie,
c’est-à-dire les soldes en banque, les placements réalisés, la surveillance des encaissements et
des décaissements, les ratios, le budget de trésorerie.
• Le tableau de bord de la gestion du personnel a pour vocation de suivre la fonction sociale
interne et s’attachera à reporter en temps réel la situation et la perception du personnel, à travers
des indicateurs comme le taux d’absentéisme, le taux de turn-over, les systèmes d’intéresse-
ment ou encore les horaires effectués, les accidents du travail, les salaires, la structure par âge,
la structure des qualifications.
• Le tableau de bord de la production doit informer sur l’efficacité quantitative de la production (la
productivité horaire, les charges par centre de production, les consommations d’énergie), mais
aussi qualitative (le pourcentage de rebut, les taux d’utilisation des machines).
L’état d’avancement des programmes doit aussi être suivi (les stocks de MP, d’encours, les
données sur stock de PF, les achats et les engagements au niveau des achats que l’entreprise
aura à payer, les stocks d’approvisionnement, l’évolution des prix d’achat).
• Le tableau de bord économique renseigne sur l’évolution de l’environnement de l’entreprise
et permet à l’entreprise de s’adapter le plus rapidement possible à une évolution du marché, à
travers le suivi des parts de marchés par exemple.
La vulnérabilité au marché peut également être analysée par le suivi de la rentabilité, la réparti-
tion de la valeur ajoutée ou encore la position de l’entreprise par rapport à son seuil de rentabilité
et l’évolution de ses coûts.
• Les tableaux de bord spécialisés (ventes, SAV, etc.) sont élaborés en fonction de l’entreprise,
de son secteur d’activité, de son organisation, de son process ; les tableaux de bord spécialisés
utilisent des indicateurs variés comme la surface de vente par vendeur, le taux d’activité, les
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ventes moyennes par client (le panier moyen, voir Fiche 3), la qualité des clients (solvabilité
et non solvabilité par le ratio montant des créances douteuses/CA ) ou leur fidélité (nombre de
clients fidèles/nombre total de clients) ou l’efficacité de la politique commerciale (nombre de
clients nouveaux/nombre total de clients).
• Le tableau de bord de la direction générale ou TDB consolidé mesure la performance globale à
travers quelques mesures synthétiques permettant de décrire, a posteriori, la situation de santé
d’ensemble de l’entreprise.
Exclusivement quantitatif dans un premier temps, il évolue depuis une dizaine d’années vers des
ratios plus qualitatifs, avec le tableau de bord prospectif ou Balanced Score Card.
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26 Autres fonds propres et comptes d’associés
PRINCIPES CLÉS
• Un KPI (Key Performance Indicator) ou ICP (indicateur clé de performance) est
construit pour aider à prendre une décision, en montrant l’évolution d’une donnée
mesurée et en la comparant aux objectifs qui ont été définis.
• Il s’agit donc de synthétiser les facteurs clés de succès d’une entreprise.
1 Définitions
z
Un indicateur de performance est une mesure de la capacité de l’entreprise d’at-
teindre ses objectifs. Cet indicateur s’exprime sur un graphique ou peut être analysé
en termes de progression.
z On définira des indicateurs financiers et des indicateurs extra-financiers. Ils sont
généralement utilisés comme suit :
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Les indicateurs de performance et leur communication interne
39
2 Les KPI
Les KPI se construisent à partir d’objectifs définis :
ȃȃles objectifs de l’entreprise ;
ȃȃla formalisation d’un critère de mesure de la réussite ;
ȃȃla définition des outils de mesure ;
ȃȃl’évolution du résultat de la mesure.
Cinq KPI au maximum sont définis pour garder la notion de synthèse.
Applications
1 Dans la grande distribution, le suivi du chiffre d’affaires n’est pas suffisant pour orienter la
décision des managers et des salariés. En effet, il est une valeur statique. On lui préfère
la notion de panier moyen et de progression.
Comment peut-on peut mesurer un KPI pertinent à partir du panier moyen, du nombre
d’acheteurs, et du nombre de visiteurs ?
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39 Les indicateurs de performance et leur communication interne
Corrigé
Si CA = Prix × Quantités, c’est aussi : Panier moyen × Nombre de clients
Le nombre de clients qui achètent est le taux de transformation des clients qui visitent le magasin.
Le CA peut donc se représenter par des KPI, comme suit :
CA = Panier moyen × Taux de transformation × Nombre de visiteurs
Augmenter son CA, c’est donc augmenter le panier moyen, mais aussi le taux de transformation et
le nombre de visiteurs, autant d’objectifs que le management va s’atteler à atteindre.
Tous les salariés du magasin doivent connaître ces KPI et doivent orienter leurs actions pour les
améliorer en permanence, dans le cadre des objectifs précisés par l’entreprise.
2 Quels KPI pourraient être utilisés pour suivre une activité de e-business ?
Corrigé
Le e-business est une activité nouvelle pour laquelle il n’y a pas beaucoup de recul, en termes de
performance. La dimension immatérielle de cette activité est certaine et le contrôleur de gestion
doit trouver des indicateurs adaptés.
• La première question à se poser est celle de l’intérêt du site pour les consommateurs et les
internautes ; la réponse est à trouver dans le nombre de visites d’une part et la durée de ces
visites d’autre part.
• La seconde question à se poser est celle de la qualité de l’information disponible sur le site et sa
réponse aux besoins du consommateur ; la réponse est donnée par le chemin emprunté par les
visiteurs et les pages vues.
• La troisième question concerne la rentabilité du site ; la réponse est donnée par le CA généré,
la transformation des visiteurs en acheteurs, notamment.
148
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Le risque d’exploitation 40
1 Le seuil de rentabilité
2 Le levier opérationnel
PRINCIPES CLÉS
• Le profit se justifie par le risque : plus le risque est élevé, plus le profit attendu
est élevé.
• Le profit apparaît lorsque l’entreprise a couvert tous ses frais fixes : le seuil de
rentabilité mesure le niveau de chiffre d’affaires à atteindre pour couvrir ces
charges fixes. Il est donc un indicateur de risque d’exploitation.
• Cette couverture de coûts fixes est assurée par la marge sur coûts variables, qui
devient alors un indicateur de mesure du profit, voire de la sensibilité du profit au
chiffre d’affaires, encore appelé levier opérationnel.
• Le seuil de rentabilité s’exprime en euros, le point d’équilibre s’exprime en jours :
il est appelé break even point en anglais.
1 Le seuil de rentabilité
z Le seuil de rentabilité est le niveau de chiffre d’affaires (CA) nécessaire pour couvrir
les charges fixes de l’entreprise avec la somme des marges sur coûts variables des
produits vendus.
z On différenciera la mesure du seuil de rentabilité en avenir certain et en avenir incer-
tain.
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40 Le risque d’exploitation
CAr – aCAr = CF
d’où : (1 – a)CAr = CF
CAr = CF
1− a
2 Le levier opérationnel
z La marge de sécurité est l’écart entre le CA et le CAr.
z L’indice de sécurité est la marge de sécurité comparée au CA.
150
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Le risque d’exploitation
40
z Lelevier opérationnel est l’élasticité du résultat au CA, c’est-à-dire l’accélération du
profit lorsque le CA augmente. Il se mesure ainsi :
Variation du résultat Variation du CA
Résultat initial CA inittial
Applications
1 Une entreprise produit des cartes mères d’ordinateur qu’elle vend 200 € l’unité.
Pour produire, elle emploie 4 salariés qui coûtent en tout chaque année 384 000 € ; ces sala-
riés travaillent dans un local dont les loyers et le chauffage représentent 20 000 €.
Pour la fabrication, l’entreprise achète un microprocesseur par carte mère au prix de 45 €. Elle
a vendu l’année dernière 3 000 cartes mères.
Donner son seuil de rentabilité, son point d’équilibre, son indice de sécurité et son levier
opérationnel.
Corrigé
Seuil de rentabilité
• CA : 3 000 cartes mères à 200 € = 600 000 €
• Coûts fixes : 384 000 + 20 000 = 404 000 €
• Coûts variables : 3 000 processeurs achetés 45 € = 135 000 €
• Résultat : 600 000 – 404 000 – 135 000 = 61 000 €
Si le coût du microprocesseur est de 45 € par carte mère vendue 200 €, on sait quels sont les
coûts variables en pourcentage, soit a = 45/200 = 0,225 ou 22,5 %.
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40 Le risque d’exploitation
Point d’équilibre
Le seuil de rentabilité (521 290 €) représente, en termes de CA :
(521 290 / 600 000) × 360 = 313 jours,
ce qui fait que ce projet est risqué.
Indice de sécurité
Marge de sécurité sur CA, soit ici marge de sécurité :
600 000 – 521 290 = 78 710 €, soit 78 710/600 000 = 13,11%, effectivement faible.
Levier opérationnel
Prenons l’exemple d’un CA passant à 700 000 soit une augmentation de 100 000 / 600 000 =
+ 16,67%.
Le profit passerait alors de 61 000 € à 77,5 % × (700 000 – 521 290) = 138 500 €, soit une
augmentation de 77 500 € ou, comparée aux 61 000 € initiaux, une augmentation de 127 %.
127 % d’augmentation du profit pour 16,67 % d’augmentation de CA donne donc un levier de
127 % / 16,67% = 7,62.
2 600
Une entreprise a une marge sur coûts variables de 40 % et un niveau de charges fixes de
000 €. La demande moyenne annuelle du produit vendu est de 2 000 000 €, avec un
écart type de 1 000 000 €.
Quelle est la probabilité d’atteindre le seuil de rentabilité ?
Corrigé
Le seuil de rentabilité est de 600 000 € / 40% = 1 500 000 €.
P(CA > 1 500 000) = P(T > (1 500 000 – 2 000 000)/1 000 000)
= P(T > – 0,5)
= P(T > 0,5) = 69,15 %
On a donc une probabilité d’atteindre le seuil de rentabilité de 69,15 %.
3 vend
Un fabriquant de gants de skis haut de gamme vend ses produits 295 € la paire et en
800 000 par an.
Le directeur commercial souhaite augmenter les ventes en augmentant les dépenses de publi-
cité de 60 %, pour atteindre 18 800 000 €.
Le contrôleur de gestion est chargé de donner son avis sur cette opération, sachant que le
coût variable d’une paire de gants est de 182 €, que les coûts fixes de la société sont de
51 250 000 € (avant augmentation de la publicité).
L’entreprise peut fabriquer 685 paires de gants en plus chaque jour, sachant que la production
se déroule sur 300 jours par an.
1. Retrouver le résultat de l’année N.
2. Trouver le résultat de N+1, sachant que l’élasticité de la demande par rapport aux
charges de publicité est de 0,32.
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Le risque d’exploitation
40
Corrigé
1. Résultat de l’année N
CA = 800 000 × 295 = 236 000 000
CV = 800 000 × 182 = 145 600 000
CF = 51 250 000
R = 236 M – 145,6 M – 51,25 M = 39,15 M
2. Résultat de N+1, l’élasticité de la demande par rapport aux charges de publicité étant
de 0,32
(Var CA/CA0) / (varPUB/PUB0) = 0,32
((CA – 236 M)/236) / 0,6 = 0,32
((CA – 236 M)/236) = 0,32 × 0,6 = 0,192
((CA – 236 M)= 0,192 × 236 = 45,312
CA = 236 + 45,312 = 281,312
Nb de paires = 953 600 (soit 281 312 000/295 €), soit + 153 600 paires, soit 153 600 paires
pour 300 jours de fabrication = 512 paires supplémentaires par jour (il est possible de fabriquer
685 paires supplémentaires, donc c’est possible).
CV = 953 600 × 182 = 173 555 200
CF : On part de 51 250 000 pour un niveau de publicité donné. Il y a 18 800 000 € de pub en N+1
correspondant à une augmentation de 60 %, soit PUB N × 1,6 = 18,8 M
PUB N = 18,8 M/1,6 = 11,75 M, soit une augmentation de 18,8 – 11,75 = 7,05 M
D’où CF = 51,25 + 7,05 = 58 300 000
Résultat N+1 = 281,312 M – 173,5552 M – 58,3 M = 49 456 800 €
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