Mémoire Hypertension Artérielle
Mémoire Hypertension Artérielle
Au total, 208 sujets ont été enregistrés dont 119 hommes et 89 femmes soit 57,21 % et 42,79%
respectivement.
L'hypertension artérielle est définie pour la présente étude comme étant une augmentation de la
pression artérielle atteignant ou dépassant 140/90 millimètres de mercure. Sont considérés
comme hypertendus, tous sujets sous antihypertenseurs même avec une pression artérielle
inférieure à 149/90 mm Hg.
Au terme de cette étude, les faits saillants suivants ont été épinglés :
2. Cette fréquence varie de manière statistiquement significative avec les paramètres suivants :
l'âge, l'indice de masse corporel et l'histoire familiale d'hypertension artérielle ;
3. L'exposition aux divers facteurs de risque est très importante. Le diabète et Le régime
alimentaire (consommation de sel surtout) sont significativement associés à l'HTA.
Eu égard à ce qui précède, un changement du mode de vie face aux divers facteurs de risque est
utile pour développer une prévention primaire de l'hypertension et, par ce fait même, parvenir à
maintenir une pression artérielle normale optimale.
APERÇU THEORIQUE
INTRODUCTION
A l'approche de la fin du 20ème siècle, on estimait à près de 500 millions de personnes, la
population représentée par 47 pays de l'Afrique Sub-saharienne. 75% de ces personnes
demeurent encore rurales et la plupart de ces pays comptent parmi les plus pauvres de la planète,
le pouvoir socio-économique et politique étant aux mains d'une très faible minorité de
privilégiés(23).
A l'échelle mondiale, l'hypertension artérielle (HTA) est actuellement jugée comme étant un
grave problème de santé publique (prévalence : 10-15%) (27) avec un taux de mortalité
prépondérant de 12,9% comparativement à toutes les autres causes (Maladies Cardiovasculaires
réunies) (7,2%) (23). L'HTA est un facteur de risque majeur de l'Accident Vasculaire Cérébral
(AVC), elle est responsable de 56% des AVC chez l'homme et 66% chez la femme. Le risque
relatif d'AVC est multiplié par quatre chez l'hypertendu, pour des chiffres supérieurs à 160/95
mmHg (3).
En Afrique Sub-saharienne, l'HTA constitue un fléau pour le XXIème siècle ! En utilisant une
limite très large de 160/95 mmHg pour définir la population hypertendue, on estime à 5% le taux
de prévalence rural et à environ 10 à 20% le taux urbain. Ainsi, en acceptant des taux de
prévalence de 5-10% pour la moitié de la population en Afrique Sub-saharienne qui, serait âgée
d'au moins 25 ans, le nombre d'hypertendus pourrait se situer entre 10 et 20 millions (23). L'HTA
se révèle, ainsi, comme un réel problème de santé publique, si bien qu'une attention toute
particulière mérite d'y être accordée.
Aujourd'hui plus qu'hier, plusieurs problèmes de santé alourdissent la morbi - mortalité liée aux
innombrables maladies infectieuses et parasitaires (loin d'être éradiquées) qu'aux maladies non
transmissibles (en pleine émergence) au centre desquelles siègent les Maladies Cardiovasculaires
avec l'HTA en tête (22, 24).
Au Congo Démocratique, l'HTA constitue à elle seule environ 50% des consultations
cardiovasculaires. Elle frappe aussi bien l'homme que la femme. L'âge varie entre 14 et 70 ans.
Par le biais de la cardiomyopathie hypertensive et l'AVC, elle est la principale cause de décès par
MCV (16).
En termes de santé publique, l'hypertension représente un véritable fléau sur le plan économique
mais encore sur le plan humain. Sa morbidité associée et ses complications, surtout cérébrales,
entrainent un véritable bouleversement dans la vie des patients et des invalidités. Les dépenses de
santé s'accroissent (encore est-il que les soins de santé ne sont accessibles pas à tout le monde),
alors que les populations demeurent pauvres.
Ainsi le présent travail est entrepris en vue de déterminer le profil épidémiologique de l'HTA
dans la Commune de la Kanshi à Mbujimayi.
- Faire l'étude de quelques facteurs de risque de l'HTA auxquels la population est plus exposée.
La tension artérielle est la pression du sang circulant dans les artères(7). La pression artérielle
(P.A.) est la pression dynamique régnant dans les artères où elle assure le flux circulatoire vers
différents organes et tissus. Elle résulte de deux facteurs : l'énergie fournie par le travail
cardiaque et la résistance opposée par les artérioles périphériques.
De façon plus précise, la P.A. est le résultat du débit cardiaque multiplié par la résistance
rencontrée à l'intérieur du système circulatoire(29).
La pression artérielle est mesurée en millimètres (ou en centimètres) de mercure à l'aide d'un
instrument appelé « SPHYGMOMANOMETRE » ou « TENSIOMETRE ». Il est constitué d'un
manchon de caoutchouc gonflable relié à un dispositif de détection de la pression dont la valeur
s'affiche sur un cadran. L'examinateur gonfle le manchon et relâche progressivement l'air pour le
dégonfler. Lorsqu'il commence à percevoir les pulsations, il note la Pression Systolique. Lorsque
celles-ci disparaissent, il note la Pression Diastolique.
Les deux valeurs sont, en général, exprimées par le rapport de la plus élevée sur la plus faible.
Pour être convenablement réalisée, la mesure de PA doit se faire en dehors de tout effort ou de
périodes de stress, dans un endroit calme et après un repos d'environ 5 minutes.
Classiquement, l'examinateur réalise la mesure de la PA sur les deux bras, le malade étant en
position assise et débout. Le bras dominant (le bras droit pour le droitier ou le bras gauche pour
le gaucher) possède une PA plus élevée que l'autre bras (20).
CHAPITRE II : HYPERTENSION
ARTERIELLE
II.1. GENERALITES ET DEFINITIONS
L'hypertension artérielle est une élévation de la Pression Artérielle (PA) au repos, atteignant ou
dépassant 17 cm de mercure de P.A.S., et surtout 10 cm de mercure de P.A.D. (4, 20, 25, 26, 29). Elle
est un niveau de PA corrélé à un risque cardiovasculaire accru (27).
L'hypertension artérielle est donc cette augmentation de la pression du sang dans les artères par
rapport à une valeur dite « Normale » établie par nombreux comités scientifiques à travers le
monde (20).
Tout compte fait, la définition de l'hypertension artérielle est du reste discutable et arbitraire,
d'autant plus que la PA varie selon l'âge, le sexe, la race et le mode de vie.
(Pré-hypertension)
Stade 1 140-159 90-99
(HTA légère)
Stade 2 160-179 100-109
(HTA modérée)
Stade 3 >180 > 110
(HTA sévère)
Cas particuliers :
- Pour les sujets de plus de 60 ans, le chiffre de 150/90 mm Hg est toléré, en sachant que le
chiffre de 140/90 mm Hg est idéal.
- Pour les sujets diabétiques et/ou en insuffisance rénale, la valeur de PA à partir de laquelle est
définie une hypertension est de 130/80 mm Hg (125/75 mm Hg pour les patients insuffisants
rénaux).
La classification de l'hypertension artérielle s'applique à la population âgée d'au moins 18 ans qui
ne se trouve pas sous un traitement antihypertenseur et ne souffrant pas d'une grave maladie (28).
L'hypertension artérielle est classifiée selon le niveau de la pression artérielle comme l'indique le
tableau ci-dessous :
SYSTOLIQUE DIASTOLIQUE
CATEGORIE
Pression optimale <120 Et < 80
II.4.1. Prévalence
L'hypertension artérielle est une maladie très fréquente puisqu'elle affecte 10 à 15% de la
population et représente donc un authentique problème de santé publique(27).
Elle est un facteur de risque cardiovasculaire à part entière, son diagnostic et son traitement sont
l'occasion du dépistage des autres facteurs de risque cardiovasculaires (25, 27).
Elle sera connue dans 52,2% des cas (les hommes méconnaîtraient plus souvent leur
hypertension artérielle que les femmes) et ne serait traitée que dans 38% des cas et contrôlée
dans seulement 9% des cas (25).
II.4.2. Mortalité
Le taux de mortalité directement imputable à l'hypertension artérielle essentielle est faible :
4,6/100.000 habitants. Ces décès concernent surtout les classes d'âge supérieures à 55 ans (25). La
mortalité est d'autant multipliée lorsqu'il existe une association morbide ou d'autres facteurs de
risque cardiovasculaires associés à l'hypertension artérielle tels le tabagisme, l'éthylisme,
l'oisiveté, l'obésité, les dyslipidémies ou encore le diabète.
Théoriquement, l'hypertension peut résulter d'une augmentation soit du débit cardiaque, soit de la
résistance périphérique (opposition offerte par les vaisseaux sanguins à la circulation sanguine)
ou des deux(29). Dans près de 90% des cas, l'hypertension est essentielle ou idiopathique ou
primaire (29), c'est-à-dire qu'elle n'a aucune cause organique décelable et des facteurs génétiques
joueraient probablement un rôle important. Par ailleurs, dans d'autres cas, l'hypertension est dite
secondaire, c'est-à-dire qu'elle résulte de pathologies diverses comme une maladie rénale
(insuffisance rénale, sténose de l'artère rénale, néphrite, pyélonéphrite) ou un trouble endocrinien
(phéochromocytome, maladie de Conn, maladie de Cushing) ou vasculaire (artériosclérose,
coarctation de l'aorte) (4, 7, 8, 20, 29).
Elle représente les 10% restants des cas d'hypertension artérielle(7). L'hypertension secondaire
peut être causée par une maladie rénale, la pilule contraceptive ou des troubles endocriniens (7).
Dans quelques cas, elle est due à l'activation du système rénine-angiotensine-aldostérone, dans
d'autres, elle est peut-être liée à la réduction de la capacité d'excrétion du sodium (21) et à la
séquence déjà décrite.
Les causes les plus directes et les plus claires de l'hypertension artérielle sont des causes
endocriniennes (15, 21, 26) : phéochromocytome, adénome de Conn, hyperaldostéronisme primaire,
syndrome de Cushing, acromégalie, ...
On note également des causes iatrogènes et toxiques et des causes rénales (15, 26, 29). Les causes
iatrogènes et toxiques sont facilement retrouvées à l'interrogatoire du malade, les causes rénales
sont de deux types : les atteintes du parenchyme rénal (tissu rénal) se retrouvant dans l'aplasie
congénitale (rein de petite taille) et l'atrophie rénale unilatérale (destruction du rein par une
infection par exemple) (15, 26).
Mais dans la majorité de cas, il s'agit d'un rétrécissement (sténose) de l'artère rénale que l'on
appelle hypertension rénovasculaire.
Des travaux datant de 1931, entrepris par l'Américain GOLDBATT, ont montré que la striction
de l'artère rénale provoquait la sécrétion d'une hormone d'origine rénale, la rénine, et que cette
hormone était à l'origine d'une puissante substance hypertensive appelée angiotensine (26). Dans
certains cas, le traitement de ces affections permet de guérir l'hypertension (8).
D'après les données issues de plusieurs études de référence, les arguments en faveur du
traitement de l'hypertension artérielle apparaissent comme convaincants.
L'étude SHEP (Systolic Hypertension in the elderly program) a révélé que le traitement de
l'hypertension artérielle systolique isolée (> 160 mm Hg) chez les sujets âgés de 60 ans ou plus,
réduisait de 36% l'incidence des accidents vasculaires cérébraux (l'hypertension artérielle serait
responsable de 56% des AVC chez l'homme et 66% chez la femme).
PAD < 90 mm Hg, PAS < 140 mm Hg ; L'objectif du traitement est de faire baisser la tension
artérielle(13) afin de prévenir les complications, en particulier cérébrale et coronarienne (27).
II.6 2 Moyens
(8)
a. Les mesures hygiéno-diététiques
· S'accorder du mouvement
· Bannir le stress
· Renoncer à fumer
Tous les hypertendus doivent être conseillés au point de vue hygiéno-diététique, même s'ils
reçoivent un traitement antihypertenseur (10).
La mise en pratique de ces conseils ne doit pas retarder un traitement médicamenteux si celui-ci
s'avère nécessaire (10).
b. Les médicaments
Les médicaments anti hypertenseurs permettent de normaliser la tension artérielle pour autant
qu'ils soient pris régulièrement. Mais ils ne permettent pas de guérir l'hypertension artérielle une
fois pour toutes, autrement dit, ils sont des médicaments à prendre toute la vie(8).
Il existe diverses sortes de médicaments anti hypertenseurs qui agissent sur différents facteurs de
régulation de la tension artérielle(8,29).
- Les diurétiques
· La base de la décision de pouvoir indiquer un traitement est le risque encouru par le patient du
fait des éléments suivants (10) :
- Age,
- Niveau tensionnel,
- Cofacteurs de risque,
Ces différents éléments sont donc pris en compte de façon conjuguée pour la décision de
traitement médicamenteux. Le principe est de réserver le traitement médicamenteux aux
personnes les plus exposées au risque des complications. Ce sont elles qui bénéficient le plus du
traitement (10).
· Dans tous les cas, les mesures hygiéno-diététiques sont de mise et exclusives dans
l'hypertension artérielle limite (27).
· Un traitement anti hypertenseur sera prescrit selon le niveau initial de l'hypertension artérielle,
de l'existence d'autres facteurs de risque cardiovasculaires et du retentissement de l'hypertension
artérielle sur le coeur des artères et les reins.
· Avant de traiter une hypertension artérielle, il est indispensable de définir le niveau de risque
cardiovasculaire. Ce risque est donné dans le tableau suivant (Agence Nationale d'Accréditation
et d'évaluation en Santé : recommandations de 2003) (15, 20) :
1 Dans le cas de Maladie Cardiovasculaire associée, le patient doit être considéré comme à
risque très élevé quel que soit son niveau tensionnel, et faire l'objet d'une prise en charge
spécifique.
· Puis en fonction du niveau de risque, la prise en charge de l'hypertension artérielle est donnée
dans le tableau ci-dessous :
Risque Risque Risque Risque
Niveau de la
faible Modéré Elevé très élevé
pression
artérielle
(mm Hg)
Normale Pas de traitement Pas de traitement RHD + Traitement RHD +Traitement à
haute à envisager
(130-139/85- Envisager
89)
Stades 1 et 2 RHD durant 3 à RHD durant 3 mois RHD + Traiter RHD + Traiter
douze (12) mois maximum avant rapidement rapidement
(140-179/90 maximum avant traitement
traitement
-109)
Stade 3 RHD + Traitement RHD + Traitement RHD + Traitement RHD + Traitement
médicamenteux médicamenteux médicamenteux médicamenteux
(>180/110) rapidement. rapidement. rapidement. rapidement.
RHD : Règles Hygiéno-diététiques.
L'hypertension artérielle pourrait avoir comme origine une modification génétique du système
rénine/angiotensine. Des facteurs génétiques et des facteurs acquis, en premier lieu la
consommation iodée et un surpoids, plus accessoirement le stress et le contexte
socioprofessionnel, sont à l'origine de l'hypertension artérielle (27).
La tension artérielle et ses variations sont gérées par le système nerveux végétatif. C'est un
système autonome (non soumis à la volonté), qui travaille au moyen de deux leviers. Les nerfs
sympathiques incitent énergétiquement le système cardiovasculaire à augmenter son activité
alors que les nerfs parasympathiques, eux, veillent plutôt à lui envoyer des messages qui les
calment. A part le système nerveux, d'autres paramètres contribuent à régler le contrôle de la
tension artérielle.
Les reins peuvent être responsables d'une hypertension par un excès de volémie ou une anomalie
de la régulation de la rénine (8, 15). L'hypertension se manifeste quand toute cette mécanique
extrêmement sophistiquée se dérègle.
Le coeur peut également contribuer à une hypertension induite par l'élévation du débit cardiaque
à la suite d'hyperstimulation neuro-humorale (15).
La participation du sel dans l'augmentation de la pression artérielle est moins négligeable (15).
En effet, le sel entraîne une rétention hydrique dans l'organisme, ainsi la volémie se trouve
augmentée. Ceci entraîne l'augmentation du retour veineux.
Cette dernière augmentation entraîne à son tour l'augmentation du débit cardiaque en élevant la
fréquence cardiaque. Ainsi, la pression artérielle peut augmenter et entraîner une hypertension.
Une hypertension artérielle non traitée peut à court ou à long terme entraîner diverses
complications (8, 20, 21, 27, 29). L'hypertension artérielle est un facteur de risque cardiovasculaire
indépendant impliqué dans des complications telles que l'Accident Vasculaire Cérébral,
l'insuffisance coronarienne, l'insuffisance cardiaque, l'insuffisance rénale chronique et
l'artériopathie des membres inférieurs (8, 27, 29).
Les symptômes seront essentiellement neurologiques et associent des convulsions, des maux de
tête violents, des vomissements. A l'état extrême, une perte de connaissance ou un coma peuvent
survenir, de même qu'une hémorragie massive dans le cerveau qui est alors responsable d'un
AVC hémorragique.
2. Les poussées hypertensives : Pression < à la pression de l'hypertension artérielle très sévère.
Une poussée peut se manifester par : un saignement de nez, des vertiges discrets, des maux de
tête tolérables, une sensation d'oppression dans la poitrine.
1. Les atteintes cardiaques : Hypertrophie, épaississement et inefficacité du coeur (20 ,29) ; ce qui
traduit toutes sortes de complications cardiaques. Les besoins en oxygène dépassent les capacités
de la circulation coronaire (21).
Les complications neurologiques des hypertensions prolongées peuvent être divisées en deux
parties, les atteintes rétiniennes et les atteintes du système nerveux central proprement dites (21).
· L'hypertension artérielle induit souvent les lésions au niveau des artères du cerveau et constitue
le principal facteur de risque pour les AVC à cause d'un blocage accéléré ou de rupture d'une
artère alimentant le cerveau. Dans les 2 cas, il y a destruction du tissu cérébral.
Ainsi, une personne hypertendue a, entre 2 et 3 fois, plus de malchance de présenter un AVC par
rapport à une personne qui n'est pas hypertendue (20,27).
· L'oeil peut également être impliqué dans cette pathologie (29). La rétine est le seul tissu où l'on
peut observer directement artères et artérioles (21).
L'hypertension peut aussi causer des dommages aux reins. Lorsque des reins sont endommagés,
on trouvera alors trop de protéines (et des hématies, témoignant des lésions glomérulaires) dans
les urines. Avec le temps, les petits filtres rénaux ou glomérules vont mourir les uns après les
autres, se muant en cicatrices inutiles.
Dès ce moment, les reins rempliront de moins en moins leur rôle de filtres, jusqu'à devenir
incapables d'assurer le processus d'élimination (8,21). C'est l'insuffisance rénale.
Ainsi, un patient hypertendu a, entre 2 et 10 fois, plus de risque de développer une insuffisance
rénale par rapport à un sujet qui n'a pas d'hypertension artérielle (20,21).
Les artères soumises à une tension artérielle excessive s'épaississent et durcissent, ce qui favorise
le développement de l'athérosclérose. Une fois le diamètre interne des artères réduit à cause des
dépôts artériosclérotiques, on risque une thrombose, c'est-à-dire l'obstruction d'une artère par un
caillot (apoplexie, infarctus du myocarde maladie artérielle occlusive périphérique) (8,20).
L'hypertension artérielle est « essentielle » dans la majorité des cas (90%), en effet, aucune
étiologie n'est retrouvée. Elle est néanmoins associée à des facteurs de risque. Ces facteurs de
risque sont intrigués avec ceux des autres pathologies cardiovasculaires.
1. L'excès pondéral
L'hypertension artérielle est significativement plus fréquente chez les sujets présentant une
surcharge pondérale, à fortiori chez les obèses (25). L'obésité peut entraîner une diminution de la
qualité de vie et des complications morbides (7).
Outre l'indice de masse corporelle (IMC), l'obésité peut être définie d'après la formule de
LORENZ ou la formule de BROCA.
Ainsi, on mettra en comparaison le poids idéal et le poids obtenu à la pesée pour apprécier la
différence ou l'égalité ou l'approximativité et donc conclure à une obésité ou à un
amaigrissement.
· La formule de BROCA (1) (sur le poids vital) indiquée ci-dessous donne une idée approximative
du poids. En dehors des limites de 15% autour de la valeur obtenue, on parle en général
d'amaigrissement ou d'obésité suivant que c'est en deçà ou au-delà de la valeur indiquée par la
formule.
N.B. : Cette formule ne s'applique pas aux sujets de moins de 25 ans, dont le poids est
normalement inférieur au chiffre indiqué par la formule.
2. Régime alimentaire
Une alimentation trop riche en matières grasses animales, pauvre en fruits et légumes favorise
l'hypertension artérielle. Une alimentation riche en sel, pauvre en potassium et calcium constitue
également un facteur favorisant incontesté.
· Le potassium. Un apport élevé en potassium entraîne une baisse de la tension artérielle par une
excrétion urinaire favorisée de sodium(29).
· Le calcium. Plusieurs études ont relevé une association entre une grande consommation de
calcium alimentaire et une faible tension artérielle(29). En effet, un supplément de calcium, soit
1,5 g/jour pourrait avoir un effet bénéfique sur la pression.
3. Consommation d'alcool.
4. Activité physique.
L'exercice physique régulier d'intensité modérée peut favoriser une diminution des pressions
systolique et diastolique d'environ 10 mm Hg (8,29). La course, la nage et le cyclisme sont des
exemples de sports à pratiquer.
On évitera en revanche les activités sportives qui amènent les muscles à se tendre violemment,
c'est-à-dire les sports de force comme l'haltérophilie, car ces efforts ne sont pas liés à des
mouvements réguliers et qui en conséquence, provoquent une hausse subite de la tension
artérielle(8).
5. Tabac.
Tous les efforts pour réduire les risques d'hypertension artérielle seront inutiles si le patient
hypertendu continue à fumer(8). C'est pourquoi, l'arrêt du tabagisme fait partie du traitement d'un
hypertendu(10).
L'abstinence du tabac sous quelque forme qu'elle soit est particulièrement importante chez
l'hypertendu car le tabac est un puissant facteur de risque de maladie cardiovasculaire.
6. Stress.
Le stress, agent ou processus physique, chimique ou émotionnel qui s'exerce sur l'organisme et
provoque une agression ou une tension pouvant devenir pathologique(7), fait grimper la pression
artérielle.
7. La caféine.
Les personnes ne consommant pas de caféine régulièrement peuvent subir une légère
augmentation de la tension artérielle lorsqu'elles y sont exposées. Ainsi la consommation de 2 à 3
tasses de café entraînerait une augmentation temporaire de la pression sanguine, soit environ
14/10 mmHg, chez ces personnes. Néanmoins, la tolérance à la caféine se développe rapidement
et la tension retourne à son niveau de base(29).
· Les hommes sont plus enclins à avoir l'hypertension artérielle que les femmes non
ménopausées(20,25).
· L'âge est un facteur de risque de l'hypertension artérielle (à plus de 45 ans chez l'homme, à plus
de 55 ans chez la femme(25). En général, la pression artérielle augmente avec l'âge à partir de 35
ans. Chez les femmes, la pression artérielle n'augmente souvent qu'à partir de la cinquantaine,
soit au début de la ménopause(8).
· Il existe des familles d'hypertendus, c'est-à-dire que si des parents font l'hypertension
artérielle, les enfants ont plus de risques d'être hypertendus que les autres(25).
9. Autres facteurs
· La grossesse peut parfois entraîner une hypertension artérielle, on parle alors d'hypertension
gravidique(25).
Deuxième partie :
La présente étude est réalisée dans la Commune de la Kanshi, Ville de Mbujimayi, Province du
Kasaï Oriental en République Démocratique du Congo.
Elle porte essentiellement sur les camps MIBA dans le quartier Kashala Bonzola.
Le Quartier Kashala Bonzola, l'un de ses grands quartiers, est situé en son centre.
III.1.2. Méthodologie
· Pour chaque sujet retenu pour la présente étude, quatre mesures ont été réalisées comme suit :
· En plus de ces mesures, tous les sujets ont été soumis à un questionnaire pour les antécédents
personnels et familiaux et les facteurs de risque. (Voir Annexes)
· La prise et la lecture des mesures ont été faits à l'aide des matériels suivants :
· La pression artérielle considérée pour chaque sujet retenu à l'étude est la moyenne de deux
mesures prises aux deux bras.
· Nous avons calculé l'IMC en divisant le poids (en kilogrammes) par la taille (en mètres) au
carré.
III.1.3. Interprétation
· l'HTA est définie comme toute élévation de la pression artérielle atteignant ou dépassant 140
mm Hg de PAS et surtout 90 mm Hg de PAD.
· Sont considérés comme hypertendus, tous les sujets sous traitement antihypertenseur même
avec une pression artérielle inférieure à 140/90 mmHg.
· Sont en surpoids les sujets ayant un IMC = 25 et ; sont obèses les sujets dont l'IMC =
30 obésité.
III.2. METHODE
III.2.2. Echantillonnage
L'échantillonnage a été effectué par la technique d'échantillonnage par grappes. Nous servant de
cette méthode nous avons subdivisé le quartier Kashala Bonzola, dans la commune de la
KANSHI, en 6 grappes (ou groupes) comme suit :
· Grappe 1 : Avenue 10 maisons, Bureau GMI ex-BSRS, Rectorat UM (Rond point), Avenue des
10 maisons
· Grappe 2 : Avenue des 3 maisons, Cité 48 Miba Baudine II, Dispensaire Baudine II, Rectorat
UM, Avenue des 3 maisons
· Grappe 4 : Dispensaire Baudine II, Rectorat UM, Stade N'sele, Siège de l'Assemblée
Provinciale, Eglise Catholique Orthodoxe, Dispensaire Baudine II
De ces six grappes, quatre seulement ont été tirées, puis dans chacune de ces dernières un petit
échantillon a été prélevé aléatoirement pour constituer l'échantillon final de l'étude.
Parmi les différentes valeurs de la prévalence de l'HTA en ASS, nous avons retenu la valeur
moyenne du taux de prévalence urbain de 15% (1). Pour un risque a de 5%, une précision i de 5%
et une valeur de p de 15%, le nombre de sujets de l'échantillon devrait être au minimum 196.
Nous avons enregistré 208 sujets dont 119 hommes, soit 57,21% et 89 femmes, soit 47,79%. 52
sujets ont été enregistrés dans chacune des quatre grappes tirées.
N=
e= écart réduit
p= prévalence de l'HTA
1. Tout sujet âgé d'au moins 20 ans ayant sa résidence principale dans la commune (dans l'une
des 4 grappes tirées),
b) Critères d'exclusion
Est exclu de l'étude, toute personne ne répondant pas aux critères ci hauts.
1. L'âge,
2. Le sexe,
· L'alcool
· Le tabac
· La consommation de sel
· Le diabète.
Les tests statistiques suivants ont été utilisés pour traiter les données :
- La moyenne : , ?ni= Somme des valeurs de l'ensemble de l'échantillon
N= Taille de l'échantillon
- La fréquence :
t : fréquence théorique
t : fréquence théorique
CHAPITRE IV : RESULTATS
Notre étude a porté sur 208 sujets, tous sexes confondus. Les résultats se présentent comme suit :
Tabac
IMC : Indice de masse corporel, PAS : Pression Artérielle Systolique
SEXE Total
Age (années) Masculin Féminin
20 - 39 72 58 130 (62,5%)
40 - 59 30 24 54 (26%)
? 60 17 7 24 (11,5%)
TOTAL 119 (57,2%) 89 (47,8%) 208 (100%)
De ce tableau, il ressort que plus de 60% des sujets se rencontrent dans la tranche d'âge de 20 à
39 ans. On retrouve 57,2% des sujets de sexe masculin et 42,8% des sujets de sexe féminin.
Etat n %
Normo tendus 178 85,6
Hypertendus 30 14,4
TOTAL 208 100
Sur un échantillon de 208 sujets dont la moyenne de la pression artérielle était de 107/65 mm Hg,
nous avons retrouvé 30 sujets hypertendus soit une prévalence de 14,4%.
de l'âge
= 40 ans 27 51 78 (37,5%)
TOTAL 30 (14,4%) 178 (85,6%) 208 (100%)
En rapportant à l'effectif de la tranche d'âge les sujets âgés d'au moins 40 ans paraissent plus
touchés par l'HTA ( par rapport à ceux de moins de 40 ans. Parmi les
hypertendus, les sujets âgés d'au moins 40 ans représentent 90% des cas.
Tableau 7 : Répartition des cas d'HTA parmi les sujets enquêtés en fonction
du sexe
Le tableau ci-haut montre que de 30 sujets hypertendus 20 sont de sexe masculin et 10 de sexe
féminin, soit respectivement 16,8% et 11,2% des cas d'HTA par sexe.
Le rapport des fréquences relatives chez les hommes et chez les femmes donne un sex-
ratio de 1,50.
De ce tableau, en considérant les valeurs de l'IMC, nous constatons que parmi les sujets avec un
IMC ? 25 kg/m2, les hypertendus ont été significativement plus nombreux (56,7%) que les
normotendus (8,4%). L'analyse statistique montre que l'IMC est significativement associé à la
survenue de l'HTA (2C?2tab : 46,07?6,0).
Ce tableau présente un taux d'hypertendus avec histoire familiale de l'HTA de 70%. L'analyse
statistique révèle que l'histoire familiale de l'HTA est significativement associée à la survenue de
l'HTA.
Tableau 10 : Répartition des cas d'HTA selon que les patients se connaissaient
ou pas hypertendus
De ce tableau, il ressort que 3,7% des cas d'hypertendus ne se connaissaient pas hypertendus.
Tableau 11 : Répartition des cas d'HTA parmi les sujets enquêtés en fonction
Hypertendus Total
Niveau de la pression artérielle
Sous traitement sans traitement
Pression optimale 10 0 10
5 0 5
Pression normale 1 1 2
(120-129/80-84 mm Hg) 11 0 11
(130-139/85-89 mm Hg)
HTA grade 1
(140-159/90-99 mm Hg)
HTA grade 2
(160-179/100-109 mm Hg)
TOTAL 29 (96,7%) 1 (3,3%) 30 (100%)
Les observations de ce tableau indiquent une fréquence importante (élevée) des sujets
hypertendus ayant plus de 140/90 mm Hg de pression alors qu'ils sont soumis à un traitement
médicamenteux (13 cas soit 43,3%).
2
Critères Hypertendus Normo tendus Total %
Facteurs de risque (n= 30) (n=178)
(n=
208)
Alcool Oui 9 87 96 46,1 3,8
Non 10 4 14 6,7
Non 10 79 89 42,8
Alcool : différence non significative (2C 2
tab : 3,8
2
6,0) C : khi-carré calculé de PEARSON
Les analyses statistiques révèlent que seuls le diabète et la consommation de sel sont
significativement associés à la survenue de l'HTA.
CHAPITRE V : DISCUSSION
La présente étude a porté sur 208 sujets, tous sexes confondus, avec une moyenne d'âge de 37,23
ans.
1. DE LA PREVALENCE
Les résultats obtenus révèlent une fréquence de l'HTA de 11,2% chez les femmes (10 femmes
sur 89) et de 16,8% chez les hommes (20 hommes sur 119). Le rapport de ces fréquences donne
un sex ratio de 1,50 en faveur des hommes.
Cette fréquence qui n'est pas nationale, se révèle supérieure à celles rapportées par :
- DISASHI (6) chez les taximen de Mbuji-Mayi (10,58%) ; donnant une prévalence variant entre
4,7 et 16,5%) et
- M. KLAT. et Coll. (16) sur une population rurale au Nigéria, localité d'Akinkugbe (10,18%).
Par contre, elle est inférieure à celles que rapportent KALONJI (11) chez les patients en
consultation aux cliniques universitaires de Kinshasa (16,6%), KAZADI (13) chez les travailleurs
de la MIBA dans 2 hôpitaux de la MIBA (20,9%), NGALULA (18) chez les patients diabétiques
dans un hôpital MIBA (48,7%) et la Société Française de Médecine Générale (SFMG) (5) sur la
population française(23,9% avec 24,5% pour les femmes et 22,9% pour les hommes).
Nous ne connaissons pas toutes les raisons pouvant expliquer ces différences, mais néanmoins
nous pensons incriminer les caractéristiques des populations examinées, leurs milieux et modes
de vie et les diverses méthodologies utilisées dans les études : en effet, ces études ont été menées
en milieu hospitalier où la fréquence est généralement élevée par rapport à la population
générale.
A ceci, nous pensons ajouter les différents seuils ou différentes valeurs considérées pour définir
l'hypertension artérielle dans les populations étudiées.
Quand on sait que plus de 70% des populations en Afrique Sub-saharienne vivent dans une
pauvreté extrême, l'HTA représente un véritable fléau sur le plan économique. Le coût du
traitement et de la prise en charge est élevé alors que les populations demeurent pauvres.
2. DE LA REPARTITION
Concernant l'âge, nous avons noté que l'âge était significativement associé à l'HTA. Ce résultat
rejoint la littérature qui dit, je cite : l'âge est un facteur de risque de l'hypertension artérielle (à
plus de 45 ans chez l'homme, à plus de 55 ans chez la femme (25). En général, la tension artérielle
augmente avec l'âge à partir de 35 ans. On a noté que 90% des cas d'HTA parmi les sujets âgés
d'au moins 40 ans mais aussi que l'HTA touche aussi le sujet jeune 20-39 ans : 10% des cas.
La comparaison (de cette répartition) avec les autres études est difficile, car les tranches d'âge ne
sont pas superposables. Cependant, les chiffres d'HTA augmentent après 35-40 ans.
Quand au sexe, on remarque que les hommes hypertendus comparés aux femmes de même état
dans cette étude, ont un taux d'hypertension supérieur, 16,8% et 11,2% respectivement. Cette
différence est contraire à celle observée dans l'enquête transversale de la SFMG (5) qui notait
8,6% chez les hommes et 10,4% chez les femmes. Cependant, cette différence hommes/femmes,
dans notre série, est statistiquement non significative.
Les résultats de notre série confirment néanmoins ce que dit la littérature en ce sens que les
hommes sont plus enclins à faire l'HTA que les femmes non ménopausées (20,25). La grande partie
des femmes de notre série n'ont pas encore atteint la ménopause ; d'où cette prédominance des
hommes.
Pour ce qui est de l'Indice de Masse Corporel (IMC) dans notre étude, il était significativement
associé (lié) à l'HTA. Le taux des sujets hypertendus présentant un excès pondéral (+obésité),
soit 56,7%, est élevé comparé à celui trouvé chez les sujets hypertendus avec un IMC normal
(43,3%). Plus l'IMC augmente, plus on a un risque accru de l'HTA. Il existe donc un parallélisme
évolutif entre le poids et la pression artérielle. Le surpoids et/ou l'obésité exposent les
hypertendus aux complications de la maladie surtout lorsque cette surcharge ou cette obésité est
abdominale.
Une telle observation a déjà été faite par L'Organisation Mondiale de la Santé (19) qui a noté une
relation entre le degré de surcharge et le risque de l'HTA ; et l'obésité a été comme facteur
prédictif de survenue de l'HTA. KAZADI (13) a trouvé qu'un sujet obèse a une probabilité de
développer 4,2 fois l'HTA qu'un sujet non obèse. MALU (14) a noté une fréquence de 15% des
hypertendus obèses sur 153 patients enquêtés à Kananga.
Selon l'histoire familiale d'HTA dans la présente étude, 70% d'hypertendus avaient une histoire
familiale d'HTA présente ou positive ; les autres cas d'hypertension, soit 30% , avaient une
histoire familiale d' HTA absente ou négative.
L'histoire familiale d'HTA est significativement liée à l'HTA. Ces résultats rejoignent la
littérature qui dit que les descendants des sujets hypertendus, ont plus de risque d'être aussi
hypertendus que les autres descendants dont les parents auront été normotendus (25).
DISASHI (24) a trouvé 36,4% des cas d'HTA avec histoire familiale d'HTA positive et 35,5% des
normotendus avec une histoire familiale positive. Cette différence avec les résultats de notre
série pourrait s'expliquer par le fait que certains autres facteurs de l'environnement auraient été
déterminants pour l'éclosion d l'HTA chez les sujets notre série.
Nous avons également noté dans notre série que 96,7% des cas d'HTA se connaissaient déjà
hypertendus et que seuls 3,3% des cas d'HTA méconnaissaient son HTA. Cette grande
représentativité des cas d'HTA se connaissant pourrait être le fait qu'ils avaient accès facile aux
institutions hospitalières de la Société (MIBA) où la plupart d'entre eux travaillent mais aussi par
le fait d'habiter à proximité de ces institutions hospitalières. Ceci a pour implication que les
hypertendus peuvent être pris en charge à temps, avant que la maladie n'ait produit des grands
malaises et/ou des complications.
Outre la présence de la maladie comme telle, l'exposition aux divers facteurs de risque est
également importante, chez les hypertendus comme chez les normotendus. Le tableau 10 expose
cette situation.
Notre travail relève la consommation d'alcool dans 46,1%, la consommation de tabac dans
18,3%, le diabète dans 6,2%, la consommation du sel et des matières grasses animales dans
93,8% et la sédentarité dans 57,2% des cas des sujets enquêtés. Seuls le diabète et la
consommation de sel et des matières grasses animales sont significativement liés à la survenue
de l'HTA.
A la lumière de ces constatations, on note que l'alimentation (surtout la consommation de sel) est
le facteur de risque le plus rencontré parmi les sujets enquêtés. Ces résultats ressemblent à ceux
de l'étude DASH menée en 1997, ayant mis en évidence l'importance du régime alimentaire
(Source : www.notretemps.com/article/indexHTA; date de consultation 11 mai 2006), ainsi qu'à
ceux de DIALLO et al. (24) mais à des proportions différentes (pour ce qui est de la consommation
d'alcool).
CONCLUSION
Nous avons entrepris une étude sur l'HTA dans la commune de la KANSHI dans les camps
MIBA du Quartier Kashala Bonzola du 14 février au 13 mars 2009. Il s'agit d'une enquête
épidémiologique transversale, analytique et descriptive au terme de laquelle les conclusions
suivantes sont données :
1. L'HTA est bel et bien présente dans la commune de la KANSHI. C'est un réel problème de
Santé Publique dans ce milieu ; sa prévalence est de 14,4%. La fréquence de l'hypertension chez
les hommes était de 16,8% et celle chez les femmes de 11,2%. Le sex ratio était de 1,50 ( ).
2. Cette fréquence de l'HTA varie de manière statistiquement significative avec les paramètres
suivants :
ü L'âge : plus avancé est l'âge, plus les sujets sont exposés à faire l'HTA. On a noté 90% des cas
d'HTA au-delà de 39 ans.
ü L'IMC : plus le sujet est en surpoids ou obèse, c'est-à-dire plus élevé est son IMC, plus il a un
risque accru d'HTA. On a noté 56,7% des cas d'hypertendus avec un IMC de plus de 25 kg/m2.
ü L'histoire familiale d'HTA : la prédisposition à l'HTA est plus accrue chez un sujet descendant
des hypertendus que chez un sujet descendant des normotendus. L'étude a rapporté 70,0% des
cas d'HTA avec une histoire familiale d'HTA positive.
3. L'étude de quelques facteurs de risque parmi les sujets enquêtés montre que :
ü La consommation de sel (surtout) et des matières grasses animales est le facteur de risque le
plus rencontré.
Ainsi, plus la population générale garde inchangée son mode de vie régime, activité physique,
diabète (traitement), excès pondéral,..., plus elle s'expose à la survenue de l'hypertension. Les
hypertendus quant à eux s'exposent à des complications de la maladie.
RECOMMANDATIONS
3. A la population générale : changer son mode vie pour développer la prévention primaire de
l'HTA et par ce fait même parvenir à maintenir une pression artérielle normale optimale.
4. Aux personnes hypertendues : suivre avec minutie leur traitement (médicamenteux et/ou
hygiéno-diététique) car suivre son traitement (le bon traitement), c'est éviter les complications de
la maladie mais aussi et surtout se rendre régulièrement au contrôle médical pour un bon suivi de
leur état par le médecin.
BIBLIOGRAPHIE
1. WALINJORN FT MUNA MD, PH D FACC. L'hypertension : un fléau pour le 21ème siècle en
Afrique Sub-saharienne. Médecine d'Afrique Noire : 1999,46(12), pp593-597
3. www.servicevie.com/O2Sante/cle_des_maux/H/maux26h.html
9. World Health Organization. CVD-Risk. Management Package for low and medium resource
settings. WHO.Geneva 2002.
10. SEEDAT YK, SEEDAT M.A., HACKLAND DST. Prevalence of hypertension in the urban
and rural Zulu. J. Epidemiol comm. Health 1982; 36; 256-261
11. www.medinfos.com/principales/fichiers/pm-car-hyperart-5.html
12. Dictionnaire médical pour les régions tropicales, Bernard et Géneviève Pierre. L'Harmattan,
Paris, France, 1984.
13. Encarta ® 2007. (c) 1993-2006 Microsoft Corporation.
15. Minimum Vital A 2001 - 2002, Université PARIS - VI Pierre et Marie Curie, Faculté de
Médecine Pitié - Salpêtrière, pp 25, 127 - 128.
16. www.nhibi.nih.job/health/public/heart/hbp/dash/new_dash.Pdf
24. DISASHI N.E., Hypertension artérielle : Prévalence chez les taximen de Mbuji-Mayi, TFC,
UM, Mbuji-Mayi, 2003.
25. KALONJI M., Quelle est la fréquence de l'HTA de vos urgences médicales et consultation ?,
Congo Médical N°8, Vol. II, déc. 1998.
26. KAZADI M.E., HTA : évaluation de quelques facteurs de risque chez les employés MIBA,
TFC, UM, 2002.
27. MALU K., Quelques caractéristiques de l'HTA dans la région sud-est de la RDC, Congo
Médical, N°8, Vol. II, 1998.
28. NGALULA K.J., La prévalence de l'HTA chez les diabétiques, TFE, UM, MBM, 2001.
Pages
ANNEXE 1
UNIVERSITE DE MBUJIMAYI
FALCULTE DE MEDECINE
B.P. 225
MBUJIMAYI
I. IDENTITE
II. QUESTIONS
Père : a)Oui b) Non c) je ne sais pas Mère : a)Oui b) Non c) je ne sais pas
............................................................................................................................................................
...............
ANNEXE 2
UNIVERSITE DE MBUJIMAYI
FALCULTE DE MEDECINE
B.P. 225
MBUJIMAYI
ANTHROPOMETRIE
IDENTITE
Nom :....................................................................
Prénom : ..............................................................
MESURES ANTHROPOMETRIQUES
Taille :......................... cm
Poids : ........................ Kg
Pression artérielle :
Sujet hypotendu
"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du
grand nombre de nécessiteux" Chateaubriand