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LICENCE 3 DROIT PUBLIC

DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

TRAVAUX DIRIGES

SEANCE N° 2 : LES ACTES UNILATERAUX DES ETATS ET DES


ORGANSIATIONS INTERNATIONALES

L’acte unilatéral est une source subsidiaire du droit international public qui na pas été
énumérée par l’article 38 du Statut de la Cour Internationale de Justice. Il produit ses effets
juridiques sans rien devoir au consensualisme qui, pourtant, domine le droit des relations
internationales. Il faut cependant faire la différence entre les actes unilatéraux des Etats, des
organisations intergouvernementales et des organes juridictionnels.
L’objet de cette séance sera surtout d’amener les étudiants à pouvoir identifier les actes
unilatéraux des Etats, et à saisir la portée de ces derniers. Ce sera aussi l’occasion de débuter
la méthodologie de la dissertation.

I. BIBLIOGRAPHIE

-ECONOMIDES C., « Les actes institutionnels internationaux et les sources du Droit


international », AFDI, 1988, pp. 131-145.
- JACQUE J.-P. « A propos de la promesse unilatérale », in Le Droit international : unité et
diversité. Mélanges offerts à Paul Reuter, Paris, Pédone, 1981, pp. 327-345.

- SICAULT J.-D., « Du caractère obligatoire des engagements unilatéraux en droit


international », RGDIP 1979, p.633.
- VIRALLY M., « La valeur juridique des recommandations des Organisations
internationales », AFDI, 1956, pp. 69-96.

II. DOCUMENTS

- CIJ, 20 décembre 1974, affaire des essais nucléaires, Rec. 1974, pp.253 et s.

- KAMTO M., « La volonté de l’Etat en droit international », RCADI, Tome 310


(2004), (extrait), pp. 113-115.

- DEGNI-SEGUI R., Les Droits de l’Homme en Afrique Noire


Francophone – théories et réalités, Abidjan, CEDA, 2001, P. 48.
Document n° 1 : CIJ, 20 décembre 1974, affaire des essais nucléaires, Rec. 1974,
(extraits), pp. 253 et s.

« Il est reconnu que des déclarations revêtant la forme d’actes unilatéraux et concernant des
situations de droit ou de fait peuvent avoir pour effet de créer des obligations juridiques. […]
Quand l’Etat auteur de la déclaration entend être lié conformément à ces termes, cette
intention confère à sa prise de position le caractère d’un engagement juridique, l’Etat intéressé
étant désormais tenu en droit de suivre une ligne de conduite conforme à sa déclaration. Un
engagement de cette nature, exprimé publiquement et dans l’intention de se lier,[…], a un
effet obligatoire. Dans ces conditions, aucune contrepartie n’est nécessaire pour que la
déclaration prenne effet, non plus qu’une acceptation ultérieure ni même une réplique ou une
réaction d’autres Etats […].
[…] étant donné ses fonctions, il n’est pas douteux que les communications ou déclarations
publiques, verbales ou écrites, qui émanent de lui en tant que chef de l’Etat, représentent dans
le domaine des relations internationales des actes de l’Etat français. Ses déclarations et celles
des membres du gouvernement français agissant sous son autorité […] doivent être
envisagées comme un tout. Ainsi, quelle qu’ait pu en être la forme, il convient de la
considérer comme constituant un engagement de l’Etat, étant donné leur intention et les
circonstances dans lesquelles elles sont intervenues ».

Document n° 2 : KAMTO M., « La volonté de l’Etat en droit international », RCADI, Tome


310 (2004), (extrait), pp. 113-115.

Les effets juridiques des actes unilatéraux posent la question de la force obligatoire et de
l’opposabilité de ces actes. Il convient à cet égard de distinguer entre les actes unilatéraux
rattachables, c'est-à-dire accomplis en vertu d’une règle coutumière ou conventionnelle, de
ceux qui ne sont pas rattachables et que l’on qualifie d’autonomes.
Le premier type concerne par exemple l’acte par lequel un Etat fixe les limites extérieures de
ses espaces maritimes pour lequel il est habilité par la Convention sur le droit de la mer, ou la
déclaration facultative d’acceptation de la juridiction obligatoire de la CIJ faite sur la base de
l’article 36, paragraphe 2, de son statut. Ce type d’acte pose le problème de validité. La
volonté de l’Etat doit s’y exprimer dans le cadre et les limites fixés par la norme
d’ « habilitation » ou de rattachement : l’acte juridique unilatéral fixant la limite des espaces
maritimes ne produira des effets pour les autres Etats qu’à deux conditions : qu’il soit
conforme aux dispositions pertinentes de la Convention, et qu’il ne lèse pas les intérêts
maritimes des autres Etats concernés ; quant à la déclaration faite sur la base de l’article 36,
paragraphe 2, elle produit des effets, d’une part pour son auteur dont la volonté se trouve ainsi
« piégée » aussi longtemps qu’il ne retire pas ou ne modifie pas sa déclaration, d’autre part à
tout autre Etat ayant fait une déclaration sur la même base qui peut dès lors attraire l’autre
Etat devant la Cour et inversement.
Le second type d’actes unilatéraux est constitué de déclarations faites proprio motu par un
Etat sans « habilitation »normative ni exigence d’un autre Etat. C’est le cas par exemple de la
déclaration Ihlen de 1919, ou de celle faite par les autorités françaises à propos des essais
nucléaires de la France dans le Pacifique, ou encore de celle faite par l’agent du Cameroun
devant la CIJ en 2002 dans le cadre de l’affaire de la Frontière terrestre et maritime entre le
Cameroun et le Nigeria. Certaines de ces déclarations peuvent s’adresser à un Etat précis (le
Danemark pour la déclaration Ihlen, le Nigeria pour la déclaration de l’agent du Cameroun) ;
d’autres peuvent avoir pour destinataires les membres de la communauté internationale (cas
de l’affaire des Essais nucléaires). L’engagement de l’auteur de l’acte étant unilatéral, il en
est tenu vis-à-vis de ses destinataires qui peuvent demander soit le bénéfice de la promesse
contenue dans l’acte, soit le respect de l’obligation que son auteur s’impose.
Au regard de ce second type d’actes, l’auteur de l’acte unilatéral s’enchaîne par sa libre
volonté et ne peut plus se défaire de son engagement que si le destinataire de l’acte n’en
revendique pas le bénéfice. Dans le cas contraire, l’Etat auteur de l’acte unilatéral peut être

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estopped. Il ne faut pas en conclure que cet Etat ne peut en aucun cas revenir sur son
engagement en révoquant l’acte initial par un acte contraire. Une telle possibilité existe
logiquement ne serait-ce qu’au prix d’un arrangement avec le destinataire de l’acte. En effet,
on ne saurait enfermer de façon absolue et définitive un Etat dans sa propre volonté, qui plus
est lorsque celle-ci est exprimée de façon unilatérale. Ce genre d’acte volontaire étant
généralement fait dans des contextes politiques ou diplomatiques spécifiques, l’application de
la clause rebus sic stantibus devrait être d’autant plus facile. La déclaration constitutive de
l’acte unilatéral est toujours faite, toute chose égale par ailleurs. Le moindre changement de
circonstances peut affecter la volonté de l’Etat qui peut alors reconsidérer son intention
initiale. Un tel changement peut donc justifier la révocation de l’acte unilatéral ou la
modification de son contenu, laquelle se répercute nécessairement sur sa portée et ses effets
juridiques.

Document n° 3 : DEGNI-SEGUI R., Les Droits de l’Homme en Afrique Noire


Francophone – théories et réalités, Abidjan, CEDA, 2001, (extrait), p. 48.

La déclaration [universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948]… est


une simple résolution des Nations Unies, dépourvue de force contraignante,
mais qui définit et énumère les libertés et les droits de l’Homme. Elle vient ainsi
compléter et préciser la charte en énumérant les droits de l’homme que les Etats
doivent respecter. Celle-là constitue une explicitation de celle-ci.
[…]
A la vérité, si formellement la déclaration universelle constitue un acte
déclaratoire, matériellement elle est un acte obligatoire.

III.EXERCICE

Sujet : L’effectivité des résolutions du conseil de sécurité.

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