Article territoire et droit international
Article territoire et droit international
2015/2 N° 35 | pages 41 à 53
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Le territoire occupe dans la pratique et la doctrine internationalistes une place
de choix. Il est fréquemment admis que le droit international est né des questions
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1 V. par ex., A. BRETT, « Francisco de Vitoria and Francisco Suarez », Oxford Handbook of the History
of International Law, Oxford UP 2012, pp. 1086-1092.
2 Outre les introductions historiques dans les principaux manuels de droit international, v. not.
S. VEROSTA, « History of the Law of Nations : 1648 to 1815 », Encyclopedia of Public International
Law, Elsevier Science Publishers B. V., Amsterdam, New York, Oxford 1984, vol. 7, pp. 160-179.
3 C. SCHMITT, Le nomos de la terre dans le droit des gens du jus publicum europaeum, 1950,
Paris, Puf, 2001, p. 171.
4 V., A. ANGHIE, Imperialism, sovereignty and the making of international law, Cambridge UP, 2007.
5 V., B. BADIE, M.-C. SMOUTS, « L’international sans territoire », Cultures & Conflits, vol. 21-22
(1996), pp. 537-543 ; H. RUIZ-FABRI, « Immatériel, territorialité et Etat », Archives de philosophie
du droit, t. 43 (1999), pp. 187-212.
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droit. En tant qu’il est l’un des concepts juridiques fondamentaux qui, aux
côtés de la personne, du temps ou de l’objet, permettent de définir le champ
d’application d’une norme et/ou d’une compétence, le territoire a en effet partie
liée avec le droit en général – et non avec le droit international en particulier. En
droit international, comme en droit interne, le territoire désigne le « domaine de
validité » d’une norme6 et l’« élément déterminateur d’une compétence »7. Ce qui
toutefois, spécifie la notion de territoire en droit international, c’est qu’elle ne
renvoie généralement pas à l’élément déterminateur d’ « une » compétence mais
d’une compétence spécifique – la compétence étatique souveraine – que fonde
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le titre territorial. Le droit international s’est en effet construit autour de cette
« représentation de l’espace »8 qu’est la « souveraineté territoriale » et qui lui est
propre. Loin de n’être que le champ d’application ratione loci d’une compétence
– comme l’est par exemple le territoire d’une collectivité décentralisée en droit
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français – le territoire est ici, aussi et surtout, le titre de compétence de l’Etat (I).
Cette construction stato-centrée de l’espace est fondée sur l’idée que la paix et la
sécurité internationales – finalités du droit international – seront d’autant mieux
assurées que chaque Etat assurera le gouvernement d’une partie définie du
globe terrestre (ce qui permet d’éviter les conflits civils) sans se préoccuper de la
façon dont ses pairs en gouvernent leur propre partie (ce qui permet d’éviter les
conflits internationaux). L’article 2 § 4 de la Charte des Nations Unies retranscrit
explicitement cette conception, qui stipule que :
« les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales,
de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec
les buts des Nations Unies ».
6 H. KELSEN, Théorie pure du droit, Paris, Dalloz, 1962, p. 381 et Ch. ROUSSEAU, « Principes du
droit international public », RCADI, vol. 93 (1958-1), p. 403.
7 L. DELBEZ, « Du territoire dans ses rapports avec l’Etat », RGDIP, vol. 39, (1932-4), p. 712.
8 D. ALLAND, « Les représentations de l’espace en droit international public », Archives de Philoso-
phie du Droit, vol. 32 (1987), pp. 163-178.
9 L’annexion, en 2014, de la Crimée par la Russie et le conflit qui continue d’opposer cette dernière
à la Géorgie à propos de l’Ossétie le prouvent. V. not. concernant la Crimée, L. IMBERT, « Crimée :
récit d’une annexion éclair », Le Monde du 15 mars 2014 et concernant la Géorgie « La Géorgie
accuse la Russie de grignoter son territoire », Le Monde du 12 août 2015. Plus juridiquement, à
propos du conflit russo-ukrainien : C. SANTULLI, « La crise ukrainienne : position du problème »,
RGDIP, n° 2014-4, t. 118, pp. 799-820.
10 Le problème de la licéité d’interventions internationales en cas de guerre civile découle directe-
ment de cette « opacité ». V., concernant l’intervention en Libye, « L’ingérence. Le problème (I) »,
et « Après la Libye, Avant la Syrie ? L’ingérence, le problème (II) », Droits, n° 56 et 57.
Territoire et droit international 43
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Seul sujet du droit international dont le pouvoir est territorialisé, l’Etat demeure
néanmoins compétent pour connaître de faits survenant hors de ses frontières (1).
Pour autant, le titre territorial prime ces autres titres, car il est le seul à fonder une
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Au regard du droit international, dont les règles concernées ici sont pour la
plupart coutumières11, l’Etat jouit de quatre titres de compétences : la compétence
territoriale, la compétence personnelle, la compétence réelle et la compétence
universelle12. Outre le territoire, plusieurs « éléments de rattachement » d’un fait
à un Etat sont ainsi susceptibles de fonder la compétence de celui-ci : l’oublier,
c’est se priver d’une définition par la négative de la notion de territoire en droit
international, qui permet seule pourtant de la saisir dans toute sa spécificité13.
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ou consistant, par exemple, à la falsification de son sceau, de ses pièces de
monnaie ou billet de banques17.
universelle, qui lui permet de connaître de certains crimes dont la gravité exige
une répression indépendante des éléments classiques – territoire, nationalité,
intérêts supérieurs – de rattachement à la compétence étatique. Conventionnelle
plutôt que coutumière, cette compétence est ainsi fondée, d’un point de vue
théorique, sur l’idée que « les crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la
communauté internationale ne sauraient rester impunis »18. Plusieurs conventions
internationales prévoient ainsi la possibilité, et parfois même l’obligation,
d’étendre la législation étatique aux infractions commises à l’étranger par des
étrangers contre des étrangers. En application de l’article 146 de la Quatrième
Convention de Genève du 12 août 1949 relative à la Protection des personnes
civiles en temps de guerre, l’Etat a, par exemple, l’obligation de déférer à ses
tribunaux les personnes « prévenues d’avoir commis, ou d’avoir ordonné de
commettre » une infraction aux droits reconnus par la Convention. Il en est de
même de l’article 5 § 2 de la Convention de New York du 10 décembre 1984 qui
vise la répression des actes de torture.
masque trop souvent l’ « obsession » dont elle fait l’objet20 – relativité qui ne doit
cependant pas masquer l’importance qu’elle continue de conserver.
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Le conflit est cependant évité par une règle élémentaire – à la fois simple et
indispensable – du droit international : la compétence territoriale, qui est la seule
à s’exercer souverainement, l’emporte, sauf règle contraire.
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importance toute particulière.
« Définir un territoire, c’est définir ses frontières »27 : l’affirmation, que l’on doit
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1. Formation du titre
française.
25 R.-Y. JENNINGS, The acquisition of territory in international law, Manchester, Manchester UP
1963, p. 2. V. également les références citées dans notre ouvrage Etat et territoire en droit inter-
national. L’exemple de la construction du territoire des Etats-Unis (1789-1914), Paris, Pedone
2013, p. 4, note 11.
26 CPA, Affaire de l’Île de Palmas (Etats-Unis d’Amérique c/ Pays-Bas), sentence du 4 avril 1928,
RIAA, vol. II, p. 838.
27 CIJ, Différend territorial (Lybie c/ Tchad), arrêt du 3 février 1994, CIJ Rec. 1994, p. 20.
28 E. de VATTEL, Le droit des gens, ou principes de la loi naturelle appliqués à la conduite et aux
affaires des Nations et des Souverains, Londres 1758, vol. 1, § 203. La référence actuelle sur
cette question est néanmoins J. CRAWFORD, The creation of States in international law, Oxford,
Oxford UP 2010.
Territoire et droit international 47
aujourd’hui improbable) soit par éclatement ou regroupement d’Etats, est l’un des
faits juridiques constitutifs du titre territorial de l’entité ainsi créée – le Kosovo29
ou le Soudan du Sud30 en offrent des exemples topiques et récents. Quant à l’Etat
existant, il peut également, par l’occupation effective, publique et pacifique d’un
espace31, y acquérir un titre, dès lors que cet espace n’est occupé par aucun autre
Etat ou que l’Etat qui l’occupe ne s’oppose pas à cette occupation étrangère32.
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d’indépendance actuelles, sur le continent européen notamment, puissent
la remettre rapidement au goût du jour). Aujourd’hui, les titres territoriaux
étatiques sont surtout l’objet de transactions conventionnelles, par lesquels ils
sont transférés ou dont les limites sont précisées33. Cette hypothèse n’appelle
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2. Délimitation du territoire
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il en va différemment pour les espaces maritimes et aériens, dont l’étendue
est, elle, définie par le droit international : c’est ainsi par exemple que la « mer
territoriale » s’étend, en vertu d’une norme coutumière, des côtes de l’Etat jusqu’à
12 miles marins40. En outre, certains principes internationaux généraux valent
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36 L. CAFLISCH, « Essai d’une typologie des frontières », Relations internationales n° 63, 1990,
p. 291 et pour un aperçu récent de la question, du même auteur, « Les frontières, limites et déli-
mitations internationales – quelle importance aujourd’hui ? », RCADI, 2013, pp. 9-46.
37 Ainsi, sur les dix dernières années, dix arrêts au moins ont concerné, plus ou moins directement,
cette question sur un total de moins de trente arrêts, si l’on regroupe en une seule affaire celles
relatives à la licéité de l’emploi de la force engagées par la Serbie-Monténégro contre les membres
de l’OTAN et jugées en 2004.
38 V. pour un aperçu général J.-P. PANCRACIO, Droit international des espaces, Paris, Armand Colin,
1997.
39 Sur cette question, F. COUVEINHES-MATSUMOTO, L’effectivité en droit international public,
Bruxelles, Bruylant, 2014.
40 Article 3 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, signée à Montego Bay, le 10
décembre 1982.
41 CIJ, Affaire du différend frontalier (Burkina Faso c/ République du Mali), arrêt du 22 décembre
1986, CIJ Rec. 1986, p. 565.
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culturelle déterminée, sans quoi « le principe fondamental de la souveraineté des
Etats » serait « privé de sens »43.
Propice aux abus, cette absence de contrôle peut cependant être extrêmement
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42 CIJ, Sahara occidental, avis consultatif du 16 octobre 1975, CIJ Rec., 1975, pp. 43-44, § 94.
43 CIJ, Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci (Nicaragua c/ Etats-Unis
d’Amérique), arrêt du 27 juin 1986, CIJ Rec., 1986, p. 133.
44 V. not. « Conseil de sécurité des Nations Unies (7394e réunion). Séance d’information publique sur
la situation humanitaire en Syrie. Allocution de A. Guterres, Haut-commissaire des Nations Unies
pour les réfugiés, New York, 26 février 2015 ». L’allocution rappelle notamment que « la guerre en
Syrie non seulement [a] engendré la pire crise humanitaire de notre époque, mais [fait] également
planer une grave menace sur la stabilité régionale ainsi que la paix et la sécurité mondiales ».
45 V. par ex. M. FLORY, « Le couple Etat-territoire en droit international contemporain », Cultures &
Conflits, n° 21-22, 1996, pp. 251-288.
46 En un mouvement qui peut également appeler la critique : car s’il peut permettre de stabiliser
certaines zones, il peut également favoriser un ultralibéralisme déstabilisateur. V. en ce sens
D. ALLAND, « Le droit international de Terminus ? Réflexions sur la délimitation » (not. la conclu-
sion), in Droit des frontières internationales, actes du colloque SFDI/DGIR organisé à la Louvain-
la-Neuve, 14 et 15 novembre 2014, à paraître.
50 Thibault FLEURY-GRAFF
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dans lesquels le territoire d’un Etat est concerné par une occupation militaire
étrangère. Généralement qualifié de « territoire occupé », cet espace désigne le
lieu à raison duquel un Etat exerce les droits et répond des devoirs énumérés
par le droit international humanitaire, coutumier et conventionnel. En vertu de
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47 Traité de Versailles du 28 Juin 1919, « Pacte de la société des Nations », article 22. L’article
stipule notamment que « [l]es principes suivants s’appliquent aux colonies et territoires qui, à
la suite de la guerre, ont cessé d’être sous la souveraineté des États qui les gouvernaient pré-
cédemment et qui sont habités par des peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes
dans les conditions particulièrement difficiles du monde moderne. Le bien-être et le développe-
ment de ces peuples forment une mission sacrée de civilisation, et il convient d’incorporer dans
le présent pacte des garanties pour l’accomplissement de cette mission » et que « [l]a meilleure
méthode de réaliser pratiquement ce principe est de confier la tutelle de ces peuples aux nations
développées qui, en raison de leurs ressources, de leur expérience ou de leur position géogra-
phique, sont le mieux à même d’assumer cette responsabilité et qui consentent à l’accepter :
elles exerceraient cette tutelle en qualité de mandataires et au nom de la Société ».
48 V., J. D’ASPREMONT, J. DE HEMPTINNE, Droit international humanitaire, Paris, Pedone, 2012.
Territoire et droit international 51
à titre liminaire, d’une part que les organisations internationales sont régies par
un principe de spécialité qui limite ratione materiae leurs compétences – elles ne
sont donc pas souveraines – et que la plupart des compétences des organisations
internationales ne sont pas territorialisées : elles ont pour sujet les Etats qui en
sont membres, voire les individus qui se trouvent sous la juridiction de ceux-ci,
leur champ d’application étant ainsi limité ratione personae et non ratione loci.
Pourtant, dans deux hypothèses au moins, et sans que ne soit remis en cause le
principe de spécialité, il est possible de parler de « territoire internationalisés »,
parce que des organisations internationales exercent à raison d’un espace
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des compétences définies : c’est le cas des « territoires sous administrations
internationales » (1) et des « territoires communautaires » (2).
2. Territoires communautaires
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à l’exception notable de l’article 153 § 1 g) du TFUE d’après lequel « l’Union
soutient et complète l’action des Etats membres […], [concernant], les conditions
d’emplois des ressortissants des pays tiers se trouvant en en séjour régulier
sur le territoire de l’Union » – elle l’est régulièrement dans le droit dérivé et la
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52 Opinion individuelle du juge McNAIR (à propos des territoires sous mandats dans le cadre de la
S.D.N.), CIJ, Statut international du Sud-Ouest africain, avis consultatif du 11 juillet 1950, CIJ
Rec., 1950, p. 150.
53 V. pour des exemples nombreux A. RIGAUX, « Territoire communautaire », Répertoire de droit
européen, Dalloz, 2014.
54 L’interprétation de l’arrêt est cependant sujette à controverses. V., S. PLATON, « Le champ d’appli-
cation des droits du citoyen européen après les arrêts Zambrano, McCarthy et Dereci », RTD Eur.,
2012, p. 23.
55 P. REUTER, « Quatrième rapport sur la question des traités conclus entre Etats et organisations inter-
nationales ou entre deux ou plusieurs organisations internationales », Annuaire de la Commission
de droit international 1975, vol. II, (http://legal.un.org/ilc/documentation/french/a_cn4_285.pdf).
56 A. RIGAUX, « Territoire communautaire », op. cit., § 4.
Territoire et droit international 53
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Résumé
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Abstract
International law and territory are two intertwined notions, at least since
European States’ need of rules to allocate their respective jurisdictions on both
the European and American continents created International law between the
16th and 18th centuries. As of today, International law still is a set of rules that
governed the definition and delimitation of States’ territorial sovereignties. But its
role has evolved: International law is also a tool to create territorial status with no
sovereignty at all, and thus to achieve by new means the two main goals of the
International community: peace and security.