Cours Biochimie Alimentaire
Cours Biochimie Alimentaire
Importance de l’eau :
• La teneur en eau ou l’humidité d’un aliment est la quantité d’eau perdu par la substance
lorsqu’on
• l’amène en équilibre vrai avec une pression de vapeur nulle (humidité relative = 0%).
Elle s’exprime en masse d’eau % rapportée :
• - soit à la masse de matière sèche (ms) contenue dans l’échantillon.
•
• Teneur en eau = S = (me/ms).100 = [(mh – ms)/ms].100 me : masse d’eau
• ms : masse de matière sèche mh : masse humide
•
• - soit à la masse totale de matière humide (mh) de l’échantillon.
•
• Humidité = H = (me/mh).100 = [(mh – ms)/mh].100
• Soit : H = (100.S)/(S+100)
• Humidité relative :
• H.R (%) = (P/P0).100
I.4. Activité de l’eau :
• L’eau présente dans les tissus végétaux et animaux peut être plus ou
moins « disponible » et l’on à
• distingué :
• - « eau libre »
• - « eau liée ».
• L’expérience a d’ailleurs montré que l’eau dite « liée » peut elle-même
être fixée plus ou moins fortement, et que l’état de l’eau présente dans
l’aliment a autant d’importance pour la stabilité de l’aliment que la
teneur totale en eau.
• Ce qui permet le plus facilement de donner une mesure de cette plus
ou moins « disponibilité » de l’eau dans les divers aliments est l’activité
aw définie par l’abaissement de pression partielle de vapeur d’eau.
Expérience 1 (fig.I.2) : Teneur en eau
12%
enceinte T=25°C
étanche 75%HR
Biscuit à 3%
3% d’eau 8j
Temps
Expérience 2 (fig.I.3) :
Teneur en eau
60%
enceinte T=25°C
étanche 75%HR
Pw
aw = - (1)
P°w
P = XP° (3)
P : pression de vapeurs exercées par le solvant dans la solution,
P° : pression de vapeur exercée par le solvant pur,
X : fraction molaire de solvant liquide dans la solution.
D’après les relations (1) et (3), on peut écrire :
aw = Xw (4)
La loi de Raoult et la relation (4) ne s’appliquent strictement qu’à des solutions idéales, à
l’équilibre : pour de telles solutions on peut calculer les concentrations correspondantes à diverses
activités du solvant, l’eau dans notre cas.
Le tableau I.1 : donne dans la deuxième colonne la molalité théorique correspondant aux
activités de l’eau figurant dans la première colonne ; les quatre autres colonnes reproduisent les
valeurs expérimentales pour des solutions de NaC1, de CaC12 de saccharose et de glycérol :
*
aw Molalité idéale NaC1 CaC12 Saccharose Glycérol
0.995 0.281 0.150 0.101 0.272 0.277
0.990 0.566 0.300 0.0.215 0534 0.554
0.980 1.13 0.607 0.418 1.03 1.11
0.960 2.13 1.20 0.87 1.92 2.12
0.940 3.54 1.77 1.08 2.72 3.23
0.920 4.83 2.31 1.34 3.48 4.44
0.900 6.17 2.83 1.58 4.11 5.57
0.850 9.80 4.03 2.12 5.98 8.47
0.800 13.9 5.15 2.58 - 11.51
0.750 18.9 - 3.00 - 14.8
0.700 23.8 - 3.40 - 18.3
0.650 30.0 - 3.80 - 22.0
*
La molalité = nombre de moles de soluté pour 1000 g de solvant.
La plupart des espèces chimiques abaissent l’activité de l’eau davantage que ne laisse prévoir la
théorie. Ce comportement non idéal est attribué à diverses causes :
- forte association entre molécules d’eau et d’espèces en solution,
- dissociation plus ou moins complète des électrolytes présents,
- forces agissant sur la structure de l’eau.
Tableau I.2 : Valeurs de aw , à 20°C de solution saturée de NaC1 et des principaux sucres à leur
limite de solubilité.
Espèce % (P /P ) aw
NaC1 26 0 .7 5
Glucose 47 0 .9 3
Saccharose 67 0 .8 6
Fructose 75 0 .6 3
I.5. Isotherme d’adsorption :
- soit en plaçant des échantillons d’un même aliment (sec ou humide) dans une série de
récipients fermés, dans lesquels en maintient une gamme d'humidités relatives et
constantes, et en déterminant, à l’équilibre, les teneurs en eau (par pesée ou par analyse).
Teneur en eau 100
(g d’eau/100 g Section
A
de matière sèche)
Désorption
Adsorption
10
! ! ! ! ! ! ! ! ! !
I.6. Isotherme d’adsorption et état de l’eau dans les aliments :
On distingue deux sections différentes des isothermes d’adsorption des aliments (fig. I.5).
H H
O
O
C O -… H H
N+
L’eau de cette couche n’est pratiquement pas disponible en tant que solvant ou réactif. La
viscosité du milieu (sec) est tellement élevée que toute diffusion est impossible.
2°) Eau faiblement liée :
• Correspond à de l’eau de plus en plus libre. Il s’agirait d’abord de couches
monomoléculaires
• successives d’eau fixée sur la première couche par l’intermédiaire de liaison
hydrogène.
•
• A cette eau, qui présente la majeur portion du sphère d’hydratation des
matières solubles (protéines, sels...), s’ajoute l’eau condensée dans les pores
de l’aliment (exemple : 3 % d’eau serait localisée dans des pores de de 10-6
cm, correspondant à aW = 0,9).
•
• Dans cette partie des isothermes, l’eau présente des propriétés habituelles
(solvant réactif).
Teneur en eau 100
(g d’eau/100 g Section
A
de matière sèche)
Désorption
Adsorption
10
! ! ! ! ! ! ! ! ! !
3°) Eau libre :
• Représente la majeure partie de l’eau des aliments frais ou traités (non
déshydratés) ; ainsi que le
• montre la dernière partie de l’isotherme d’adsorption, l’activité de
l’eau est voisine de son maximum tant que la teneur en eau de
l’aliment n’est pas inférieure à 50%.
•
• Cependant cette eau pour « libre » qu’elle soit ne sort pas
spontanément des tissus animaux ou végétaux à moins que ceux-ci
n’aient été endommagés physiquement ou modifiés par des agents
chimiques ou biochimiques, car elle se trouve en très grande partie
sous forme de gels tant à l’intérieur des cellules que dans les espacés
intercellulaires ; sa rétention est fortement
Teneur en eau 100
influencée par le pH et la
force ionique. (g d’eau/100 g
A
Section
de matière sèche)
Désorption
Adsorption
10
! ! ! ! ! ! ! ! ! !
I.7. Hystérésis des isothermes d’adsorption :
L’isotherme de désorption ou d’adsorption devrait, en théorie suivre le même tracé, mais les
données expérimentales montrent que ce n’est pas toujours le cas (en particulier pour les fruits et
les légumes).
Cette non coïncidence des deux courbes appelée hystérésis traduit que lors de la désorption,
l’équilibres’établitenchaquepointàaW plusfaiblequelorsdel’adsorption, (fig I.5).
1°) La condensation de l’eau dans les pores des tissus (en fonction du diamètre).
Pore bouché d2
Teneur en eau 100
d1>d2 ea u (g d’eau/100 g Section
A
de matière sèche)
Désorption
d : diamètre d1
de pore Adsorption
10
! ! ! ! ! ! ! ! ! !
Réhumidification
aW
Pour les produits riches en sucre et en sel, la différence de teneur en eau à l’adsorption et à la
désorption ( aW = 1%) par rapport au poids sec.
4°) Influence de la variation de la température sur aW d’un produit emballé.
Teneur
en eau
isotherme
à T 0-T T0 isotherme
à T 0+T
On peut noter des à présent que la vitesse de détérioration n’est pas toujours proportionnelle à
l’activité de l’eau
Chapitre II
Altération des
aliments
II. 1. Les différentes causes d’altération des aliments :
• Exposés à l'air à la température ambiante, tous les aliments se détériorent lentement à moins d'être
• protégés. Ils sont sujets à quatre types d’altération.
• 1) Physiques : chocs, blessures, chaleur, humidité, sécheresse.
• 3) Microbiologique : dégradation par des Micro-organismes (M.O) ; (plus fréquent)
• a/ bactéries :
• - forme arrondie, de bâtonnet ou spiralée,
• - préfèrent les aliments à faible acidité (légumes, viandes).
• - pour détruire les spores bactériennes, T = 116°C.
• b/ levures, causent la fermentation, une manifestation de leur métabolisme.
• - Les vraies levures métabolisent le sucre en alcool et en gaz carbonique ; (fermentation).
• - Les fausses levures se manifestent sous forme de pellicule sèche à la surface d'un aliment. On les trouve dans
les aliments à teneur élevée en sucre ou en acide.
• c/ moisissures, se développent en filaments qui forment une masse solide, visible. Elles produisent des
spores qui, à l'état sec, flottent dans l'air, à la recherche de conditions favorables pour recommencer leur
cycle de croissance.
• * Levures et moisissures peuvent croître dans les aliments fortement acides
• (fruits, tomates, confitures). Pour les détruire dans ces aliments, T = 100°C.
• 4) Biochimique : par des Enzymes :
• - Protéines présentes dans tous les végétaux et animaux.
• - Faciles à détruire par la chaleur.
• - Les aliments crus doivent être utilisés quand ils sont frais, sinon les enzymes détériorent la couleur, la texture
et la saveur.
• 5) Chimique ;
• a/ hydrolyse b/ oxydation
• c/ brunissement non enzymatique (BNE).
II.2. Altérations microbiennes :
•
• C’est la plus fréquente car les micro-organismes sont présent par tout. Ils dégradent les aliments et les rendent nuisible pour la santé du
consommateur.
•
• 1) Les types de micro-organismes :
•
• a- Utiles : levures ; germes de fermentation des produits laitiers (bactéries lactiques),
• b- Nuisibles ; pathogène, toxinogène et germes d’altérations (C. Botulinum).
• 2) Evolution des micro-organismes : dépend de ;
•
•
•
• 1°) pH :
•
• - Moisissures (entre 2 et 9),
•
• - Levures (entre 2,5 et 8,5),
•
• - Bactéries sensibles à des pH<4 sauf pour les bactéries lactiques (lactobacillus).
•
•
• 2°) Potentiel d’oxydo-réduction :
•
• Certains germes se développent dans des conditions oxydantes et d’autres dans des
•
• conditions réductrices, on peut classer les germes en trois catégories :
•
•
•
• a/ Aérobies strictes ; germes se développant uniquement en présence de O2. Exemple : la plupart des clostrodiums.
•
•
• b/ Aérobies facultatifs.
•
• Exemple : bactéries et levures se développant aussi bien en aérobiose qu’en
•
• anaérobiose.
•
•
•
• c/ anaérobie strictes ; germes se développant uniquement en présence de CO2. Exemple : moisissures.
•
•
• 3°) aW ; comme le montre le tableau II.1, les M.O. se développent dans un intervalle
•
• bien définit d’activité de l’eau ainsi :
•
• * aW > 0,9 on a surtout développement des bactéries.
•
• * 0,8 > aW > 0,9 on a développement des moisissures et levures.
Tableau II. 1 : Valeurs limite de aW, favorable pour le développement des micro-organismes.
c/ Atmosphère ambiante :
- Enrichie en oxygène, favorise le développement des germes aérobies.
- Pauvre en oxygène, favorise les germes anaérobies.
Remarque : dans certains cas le BE est recherché (maturation des dates, séchage du tabac...).
1) Conditions de BE :
•
• Substrat + enzyme + O2, sont les conditions de BE, si l’un des facteurs est absent la réaction n’a pas lieu.
•
• 2) Prévention :
• a/ Action sur le substrat :
• - sélectionner les variétés pauvres en substances phénoliques.
• - ajouter des substances réductrices pour transformer la quinone en phénol.
• Exemple : l’acide ascorbique (VC), 3mg/l de jus de fruits en France.
•
• b/ Action sur les enzymes :
• - inhiber l’enzyme par la chaleur;
• * Blanchiment par l’eau bouillante ou vapeur.
• * Pasteurisation, appertisation.
• - diminuer le pH par addition d’acide citrique ou de citron.
•
• c/ Action sur O2 :
• - Bain d’eau salé ou sucré permet d’empêcher le BE.
• - Enlèvement de O2 (vide, azote).
•
• d/ traitement avec le SO2 ou sulfite.
• - Réaction avec les quinones en les bloquant.
• - Réaction sur les polyphénoles oxydases.
II.4. Brunissement Non Enzymatique (BNE) ou caramélisation :
•
• Le BNE aboutit, par une série de réactions compliquées, à la formation de polymères bruns qui ont une odeur ou une flaveur
recherchée ou non :
• - Condensation entre fonction carbonylée et fonction aminée (réaction de Millard).
•
• - Dégradation de composé carbonylé à doubles liaisons conjuguées (acide ascorbique).
•
• 1) Deux cas de BNE :
•
• * BNE désiré (réaction de Maillard) ;
•
• - Tous les aliments qu’on fait passer dans le four (pain, Viande rôtie).
• - Le café n’a pas d’odeur, lorsqu’on le chauffe il aura un certain arôme.
• - Les fruits n’ont pas le même goût que la purée.
• * BNE non désiré ;
•
• - Le lait bouilli.
• - Les jus sont rejetés par le consommateur en cas de BNE.
• - La farine de viande (BNE diminue la solubilité).
) Les facteurs responsables des réactions de BNE :
- Composés carbonylés et sucres réducteurs
- Acides aminés libres.
- Certaines vitamines (C et K).
- Arômes naturels (aldéhyde cinnamique, vanilline,...).
Réarrangement
d’AMADORI
ou de HEYNS
Cétosamine
ou
Acide aminé Aldosamine
énolisation Dégradation
de S T R E C K E R
Composés très réactif
CO2
NH3
Condensation
aldolique
Polymères bruns
ou produits de scission
volatils et odorants
3) Facteurs influençant les réactions de BNE :
a) Natures des sucres réducteurs :
- Pentoses (ribose) plus réactifs,
- Hexoses (glucose fructose) moins réactif,
- Saccharose (pas de fonction réductrice libre), donc pas de BNE.
b) La température :
Des hautes températures accélèrent le BNE en diminuant l’énergie d’activation.
d) pH.
Vitesse Lorsque le pH du milieu
de BNE est d’environ 1 la réaction
de BNE est minimum
! ! ! ! ! ! ! pH
1 2 3 4 5 6 7
Fig. II.4 : variation de la vitesse de BNE en fonction du pH
4) Prévention :
a) Elimination des sucres réducteurs ;
La fermentation des sucres réducteurs donne des sucres non réducteurs.
- oxydation du glucose en acide gluconique par la glucose oxydase (avant déshydratation
des oeufs).
- entreposage à 20°C (14J) provoque une resynthèse d’amidon au dépend de sucres
réducteurs (pomme de terre).
b) L’addition des sucres réducteurs doit se faire après le traitement thermique.
c) Action sur les facteurs encourageant le BNE :
- travailler à des basses températures.
- aW <0,5
- pH = 1
d) addition de SO2 ou de sulfite :
Le SO2 est surtout utilisé pour le traitement de fruits et de légumes.
Les sulfites réagissent avec les composés carbonylés, en donnant des sulfonates.
OH
O + HS O 3 N a
S O 3N a
II.5. Altération par oxydation de matière grasse :
1) les composés exposés à l’oxydation :
- les acides gras (AG) insaturés sont les plus exposés à l’oxydation.
- les AG insaturés libres sont plus oxydés que ceux fixés sur un triglycéride ou phospholipide.
- les AG saturés ne sont oxydés que si la température dépasse 60°C.
Le principal problème posé par l’oxydation des lipides réside dans la formation de composés
volatils d’odeur désagréable, ce qui limite la durée de conservation
2) Mécanisme général d’oxydation des lipides (Fig. II.5.) :
3) Cinétique de l’oxydation :
Dépend principalement de O2
a- Abondance de O2 : Durée
de
conservation
[ROOH]1/2 initial
Fig. II.6 : Durée de conservation en fonction de la teneur initiale de p e ro x y d e s.
Remarque : Lorsqu’on veut stoker de la matière grasse pour une longue durée, il faut s’assurer de
la faible teneur en peroxydes.
b- Teneur en O2 limité :
Fig. II.7 : Vitesse d’oxydation à dive
températures en fonction de la pres
Vitesse 1- 25°C partielle d’O2.
d’oxydation
35°C
45°C
Pour réduire la vitesse d’oxydation il faut abaisser fortement la teneur en O 2, d’autant plus que la
température est plus basse.
On pense qu’à une température plus élevée la solubilité de l’O 2 dans les lipides est plus faible.
c- Durée de stockage :
O2 lipides purs lipides
consommé dans l’aliment
T em ps
* Pour les lipides purs il y a une période d’induction qui est due à l’absence des métaux et des
péroxydes initiaux (catalyses).
* Pour les lipides dans les aliments la présence de ces catalyseurs fait que le rancissement
(consommation de O2) apparaît dans les premiers instants de stockage.
* Une fois que l’oxydation est déclenchée dans les lipides purs, elle sera plus importante que
dans les lipides de l’aliment (par ce qu’ils ne contiennent pas d’antioxydant).
d- Activité de l’eau (aW) :
•
• La diminution de aW agit sur la mobilité des métaux, le minimum d’oxydation de la matière grasse se situe dans
l’intervalle (0,2 - 0,4).
•
•
• e- La nature et le degré de dispersion des lipides :
•
• - Nature ; les insaturés sont les plus exposés à l’oxydation.
•
• - Degré de dispersion ; les protéines protègent les matières grasses tandis que les glucides
•
• (sucres) encourage l’oxydation des lipides.
•
•
•
• 4) Prévention (utilisation des anti-oxydant) : Définition :
• Des substances ou techniques qui permettent de freiner ou d’arrêter l’oxydation.
•
• On distingue trois types d’anti-oxydants
a- Substancespermettantd’interrompreleschaînesradicalaires (R , RO , ROO ).
R + AH RH + A
RO + AH ROH + A
ROO + AH ROOH + A
AH : antioxydant
A : (radical stable)
OH
R1 R2
R3
R4
c- Procédés de protection contre l’oxydation qui consiste à mettre en oeuvre des conditions
physiques. On peut agir sur les facteurs suivants :
* la température : l’augmentation de la température est favorable s’il n’y a pas d’anti- oxydants.
Chapitre III
Les Techniques de
Conservation des Aliments
•L'histoire de la conservation des aliments
•Les origines
•Durant les guerres napoléoniennes, le gouvernement offre un prix de 1200 francs pour l'invention
d'un procédé de conservation des aliments.
•1809
•N. Nicholas Appert
•1819
•Peter Durand, brevet d'invention pour son idée de remplacer les bocaux de verre par des
contenants fabriqués de minces couches d'acier.
•1860
•Louis Pasteur, un Français, prouve que la fermentation est causée par les micro-organismes.
•1895
•H. L. Russell, un chercheur à l'Université du Wisconsin aux Etats-Unis, relie les odeurs de gaz à la
croissance des bactéries. Il élabore une série de recommandations comportant des temps et
températures spécifiques de traitement thermique pour détruire les bactéries dans des aliments.
•Les contenants
•Aujourd'hui, la popularité des conserves, autant commerciales que domestiques, peut être
attribuée au raffinement de la fabrication des contenants: boîtes de conserve, bocaux de verre
spéciaux et couvercles uniques.
•Des couvercles uniques
•En 1881, Alfred Bernardin invente les premiers couvercles en métal pour la mise en conserve
commerciale en bocaux de verre.
III.1. INTRODUCTION :
III.1.1. Définition de l’industrie agro-alimentaire :
P1 S L : Phase liq u id e
2 1 S : Phase solide
4,6 V V : Phase v a p e u r
3 4
0,0099 T (° C )
Figure III.6 : principe de lyophilisation
Le produit est d’abord congelé (1,2) puis la glace qui est formée est sublimée par un abaissement
de pression (2,3) puis une légère augmentation de température (3,4).
Procédé endothermique, la chaleur de sublimation est de 680 Kcal/Kg de produit, il est nécessaire
d’apporter la chaleur jusqu’au front de la sublimation sans provoquer la fusion de l’aliment
congelé (précision de transfert).
b) Procédé de lyophilisation :
Vapeur d’eau Déflecteur
piégé sous Condensateur à basse T°C
forme de glace
Vide (évacuation de l’air
Front de Vapeur d’eau et des gaz non condensables)
sublimation °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° -------------- ----- Couche sèche de produit
-------------------------------
Produit encore congelé
Plateau c h a u ffa n t
(circulation de fluide)
En pratique en maintient le produit entre 20 et 70°C, sous vide pendant 2 à 6 heures. Il est
souhaitable de ramener la teneur en eau (2 à 8 % environ) assurant une stabilité maximale du
produit à l’entreposage.
Si la température dépasse un certain niveau on peut avoir
- BNE
- destruction des pigments et des protéines.
T°C T° des plaques chauffante
Remarque :
* La lyophilisation est très
T° de surface utilisée en industrie
de produit pharmaceutique pour la
déshydratation de
0
T° du centre
de produit
! !
10 16 temps (en heure)
Dessiccation I Dessiccation II
0°C -
S
T em ps
- La surfusion (s) : la nucléation est toujours précédé d’une surfusion (s), l’eau reste
pendant un certain temps à l’état liquide à une température < 0°C (on pense qu’il s’agit plutôt
d’un état dynamique ; formation très rapide suivie de destruction).
- La croissance des cristaux de glace résulte du fait de la migration des molécules d’eau
qui viennent s’agréger à un germe existant (la température reste constante), cette croissance
dépend de la vitesse de l’enlèvement de la chaleur. Lorsque toute l’eau est transformée en glace
l’abaissement de la température reprend à une allure plus rapide qu’au début car la chaleur
spécifique de la glace (0,49 cal/g), est <à celle de l’eau (1 cal/g).
III.2.A.2.a/2. Vitesse de congélation :
Généralement exprimée par :
- abaissement de la température / unité de temps.
Or ceci c’est le refroidissement qui ne signifie pas congélation. Il est préférable de se
référer :
- à la vitesse de libération de chaleur,
- ou à la vitesse de déplacement du front de congélation,
- ou au temps nécessaire pour franchir un intervalle de température déterminé.
- ou encore la distance minimum entre la surface et le centre (ou point critique) / temps de
passage 0°C au centre critique à -15°C en ce même point.
Début
S
Fin de
congélation
Temps
Figure III.16 : Schéma de développement progressif de cristaux de glace dans les tissus lors de la
congélation lente.
• * Congélation lente (<1°C/mn) :
• - La cristallisation extracellulaire accroît la concentration en solutés.
• déshydratation des cellules par osmose.
• - Formation de gros cristaux de glace extracellulaire. les cellules diminuent de volume
• - Diminution de la probabilité d’une nucléation intracellulaire.
• Cette perte d’eau qui peut devenir irréversible, s’il dépasse un certain niveau, explique :
• ¤ baisse de turgescence,
• ¤ décollement des tissus,
• ¤ exsudation lors de la décongélation,
• ¤ amollissement des tissus végétaux,
• ¤ parois cellulaires souvent déchirées,
• ¤ mort des cellules,
• ¤ augmentation de la détérioration enzymatique,
• - cas des pêches (tissus non blanchis),
• - dans le cas des poissons la présence d’enzyme dans l’exsudat, peut permettre de distinguer un
poisson décongelé d’un poisson frais.
• * Congélation rapide (> 102 °C/mn) :
• Cristallisation simultanée dans les espaces extra- et intracellulaires,
• faibles modifications de texture liées au phénomène d’osmose,
• membranes végétales moins endommagées
• La formation de cristaux intracellulaire détruit l’organisation interne des cellules,
(modifie le
• métabolisme, provoque la mort des tissus).
•
• * La congélation rapide est-elle préférable à la congélation lente ?
• - cas de certains fruits : congélation rapide respecte la texture des tissus,
• - cas des légumes : congélation rapide ne respecte pas la texture des tissus,
• - cas des viandes lorsque la congélation est rapide accompagnée de la
formation de cristaux interne, le sarcolème est souvent déchiré que lorsque la
congélation est lente.
c) Congélation et survie des cellules :
Dans la conservation des aliments la vitalité n’est pas recherchée, cependant dans certains
cas, c’est le but.
Exemple : congélation d’oeufs fécondés (insémination artificielle), hématies, M.O,
(bactéries lactiques), tissus d’organe (greffe).
a) Durée d’entreposage :
Tableau III.3 : Durée maximale d’entreposage de divers produits à diverses températures :
-3 0 ° C -1 8 ° C -1 2 ° C -7 ° C
m o is
Jus d’orange - 10 4 -
Fraises (avec sucre) - 12 2 ,4 0 ,3
Haricot vert 24 10 3 1
Petit pois 24 10 3 1
Epinard 24 10 <3 0 ,7
Poulet éviscéré - 7 3 -
Poulet rôti 14 3 <1 < 0 ,6
Muscle de boeuf 24 13 5 <2
Muscle de porc 15 8 <4 < 1 ,5
Poisson maigre 8 3à5 <2 < 1 ,5
Poisson gras 5 2 < 1 ,5 0 ,8
En pratique la décongélation est encore plus lente car on applique un gradient de température plus
faible que pour la congélation.
CONGELATION :
g la c e
DECONGELATION :
g la c e
80
60 Congélation
40
20
0
-20 Décongélation
-40
-60
-80 ! ! ! ! !
10 20 30 40 50 mn
Figure III.21 : Température en fonction du temps lors de la congélation et de la décongélation.
• III.2.A.2.a/6. Congélation et croissance microbienne :
• Aucun M.O. pathogène ou toxinogène ne se développe au-dessous de 0°C, à l’exception de
• quelques moisissures.
•
• La congélation ne tue pas les M.O.
• - Bactéries Gram (-) disparaissent progressivement, par exemple la flore bactérienne du poisson
diminue considérablement au cours de la conservation.
• - Salmonelles dans les volailles, diverses bactéries Gram (+) dans les viandes, nombreux
• coliformes dans les plats cuisinés, ne sont pas affectées par la congélation.
• - Des levures et des bactéries lactiques persistent dans les jus concentrés congelés
• d’agrumes.
•
• III.2.A.2.a/7. Procédé de congélation :
• Divers procédés de congélation :
• * par l’air
• * par contact indirect
• * par contact direct
• III.2.A.3. La Chaleur pour la conservation : III.2.A.3.1. Stérilisation, appertisation :
• Inventé par Nicols Appert vers 1800, plus de 50 ans avant la découverte de Pasteur et la
naissance
• de la microbiologie.
• Consiste à enfermer les aliments dans un récipient thermiquement clos, et à les soumettre à un
chauffage assurant la destruction des M.O. et des enzymes susceptibles de les altérer.
•
• Le procédé Apert comprend 4 étapes :
• 1°) Introduction du produit, convenablement préparé, dans un récipient.
• 2°) Fermeture hermétique du récipient (sertissage).
• 3°) Traitement thermique du récipient avec son contenu (120-130°C).
• 4°) Refroidissement.
• C’est l’un des procédés les plus employés.
• Avantage : - Destruction des M.O. pathogènes et toxinogène.
• - Conservation 3 à 5 ans à T° ambiante.
• Inconvénient : qualité organoleptique peu altéré.
a) cinétique de destruction des M.O. à température constante en fonction de la charge
microbienne :
L’expérience montre que la destruction des M.O. à une température donnée (élevée) d’une
population N0 peut être exprimée par l’équation :
dN/dt = -kN (1)
On voit qu’à n’importe quel temps t c’est une fraction constante du nombre de M.O. présent au
temps t qui est détruit par unité de temps.
L’intégration de (1) donne :
N = N0e-kt (2)
N
N0
t
Figure III.27 : Courbe dN/dt = -kN représentant la destruction des M.O. par la chaleur en fonction du temps.
L’applicationdu Log Népérien à (2) donne :
1 N0
t = --- Ln ---- (3)
k N
Ou en utilisant le logarithme décimal :
2,303 N0
t = -------- log ---- (4)
k N
Ou encore :
N k
log ----- = - -------- t (5)
N0 2,303
N0 : nombre initial de M.O.
La même courbe en coordonnée semi-logarithmique se présente sous forme d’une droit à pente
négative. Elle souvent appelée ’’courbe temps - température ’’ou ’’courbe de destruction
thermique’’).
Durée de
stérilisation
t log t
(mn) Courbe expérimentale
100 2 -
t
Courbe corrigée
10 1 -
1 0 -
0,1 -1 - Z
F
T 250 T(°F)
Figure III.29 : Courbe de destruction thermique.
On constate que chaque fois qu’on élève la température de 10°C le temps nécessaire pour
atteindre la stérilité commerciale est divisé par 10. Cette température de 10°C est noté z.
"z" est la différence de température qui permet de diviser le TDT par 10. "z" est de 10°C pour
l'appertisation, par convention internationale.
• Un traitement thermique de destruction d’un M.O. est défini couramment par deux
valeurs :
• 1°/ La durée F (en mn), dite valeur stérilisatrice, nécessaire pou obtenir, à 250°F, la
• stérilisation pratique, c’est à dire le rapport N0/N que l’on s’est fixé.
• 2°/ Le nombre Z de degrés Fahrenheit correspondant à l’élévation de température
qui
• permet de réduire de 90% la durée nécessaire de stérilisation. Z=18°F pour de
nombreuses spores bactériennes.
•
• Un barème de stérilisation se compose ainsi de 2 valeurs le temps et la
température.
• Par exemple, le barème de stérilisation du lait peut être de 110°C pendant 5 mn ou
de 130°C
• pendant 3 s.
c) Influence d’autres facteurs :
1°) Les caractères de résistance propres à l’espèce et la souche en cause :
Tableau III.5 : Temps de réduction décimal D à 250 °F pour les spores de quelques bactéries :
Espèce Minutes
Bacillus stearothermophilus (FS 1518) 4à5
Clostridium thermosaccharolyticum 3à4
Clostridium nigrificans 2à3
Clostridium sporogenes (PA 3679) 1,5
Clostridium botulinum (type A et B) 0,1 à 0,2
Bacillus coagulants (B. thermoacidurans) (à pH 4,0 - 4,5) 0,01 à 0,07
* Age de la culture : En général les formes végétatives sont moins résistantes à la chaleur
pendant la croissance exponentielle que pendant la phase de latence ou la phase stationnaire. Au-
delà, que l’on ait affaire à des formes végétatives ou à des spores, l’âge peut agir dans un sens ou
dans l’autre.
I. Aliments et nutriments
I.1.1Définition de l’aliment:
Un aliment : énergie et des nutriments (protéines, lipides,
glucides; eau, minéraux , vitamines, …..etc); nécessaires à
la croissance et au maintien (organisme).
Tableau III.6 : Effet du pH du milieu (tampon phosphate M/15) sur la résistance à la chaleur (115°C)
de spores de C. sporogenes (104 spores/ml) ; 5 tubes par point :