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Cours de Phonétique - Jaouad Azzoubaa

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Cours de phonétique

1
DESCRIPTIF DU COURS
1) Objectifs du cours
2) Contenu du cours
3) Méthodologie
4) Bibliographie

2
OBJECTIFS DU COURS
 Initier l’étudiant aux domaines de la
linguistique et la phonétique en
particulier ;
 L’amener à bien opérer la distinction
entre les trois types de phonétique;
 Connaître les caractéristiques de la
phonétique amazighe (appareil
phonatoire, classement, mode, lieu,
voie, voix);
 Savoir définir les unités phoniques de la
langue amazighe
 Procéder à l’analyse phonétique des
corpus amazighes.
3
CONTENU DU COURS
Introduction
- Bref aperçu sur la linguistique et ses domaines;
- Le domaine Phonétique;

I) Définition de la phonétique
II) Objet d’étude de la phonétique
III) Types de phonétique
IV) API
IV) Mécanismes de production des sons en amazighe
-appareil respiratoire
-appareil phonatoire
V) Lieu d’articulation
VI) Mode d’articulation
VII) Tableau phonétique de l’amazighe
VIII) Transcription phonétique
IX) Analyse phonétique
X) Glossaire

4
METHODOLOGIE
 Cours magistraux et conférences
 Exercices à base de corpus

5
BIBLIOGRAPHIE
 AMEUR, M. et al. 2004. Initiation à la langue amazighe.
Publications de l'Institut Royal de la Culture Amazighe,
Série : Manuels-N°1, Imprimerie El Maârif Al Jadida, Rabat.
 ASPINION, R. 1953. Apprenons le berbère, Initiation au
dialecte chleuh. Rabat Moncho.
 BENTOLILA, F. 1981. Grammaire fonctionnelle d’un parler
Berbère, parler d’Oum Jeniba (Maroc), Paris, SELF.
 CADI, K. 1987. Système verbal rifain, forme et sens. Paris,
SELAF. CADI, K. 1989. Transitivité et diathèses en tarifit :
Analyse de quelques relation de dépendances lexicales et
syntaxique. Thèse de doctorat d’état. Université de Paris III.
 CHAKER, S. 1983. Un parler berbère d’Algérie (Kabylie) :
Syntaxe.- Aix-en-Provence : Université de Provence.
 CHAKER, S. 1995. Linguistique berbère : étude de syntaxe
et de diachronie. PEETERS (eds) Paris.
 CHAMI, M. 1979. Un Parler du Rif Marocain : Approche
Phonologique et Morphologique. Thèse de Doctorat de 3ème
Cycle, Paris V.
6
 GALAND, L. 2002. Etude de linguistique berbère. PETERS,
Leuven, Paris.
 KOSSMANN, M.G. 1997. Grammaire du parler berbère de
Figuig (Maroc oriental). Paris-Louvain.
 CHTATOU M. : Aspects of the Phonology of Berber Dialect of
the Rif. Ph.D., Londres, SOAS, 1982.
 EL AISSATI A. : A Study of the Phonotactics of Asht Touzine
Tarifit Dialect. Thèse de DES, Faculté des lettres, Rabat,
1989.
 ELMEDLAOUI M. : 1985 – Le parler berbère chleuh
d’Imdlawn : segments et syllabation, Thèse de doctorat de
3e cycle (linguistique), Université de Paris-VIII.
 ELMEDLAOUI M. : 1992 – Aspects des représentations
phonologiques dans certaines langues chamito-sémitiques,
Thèse de doctorat d’État, Université de Paris-VIII.
 GALAND L. : 1953 – « La phonétique en dialectologie berbère
», Or bis, II/1, p. 225-233.
 GALAND L. : 1988 – « Le berbère », Les langues dans le
monde ancien et moderne (3e partie : Les langues chamito-
sémitiques), Paris, Editions du CNRS, p. 207-242.
 GUERSSEL M. : 1977 – Issues in Berber Phonology, Ph.D.,
University of Washington.
7
 HAMDAOUI M. : Description phonétique et phonologique
d’un parler amazigh du Rif marocain (Province d’Al-
Hoceima).Thèse de doctorat de 3e Cycle, Université de
Provence, 1985.
 JUSTINARD Cdt. : Manuel de berbère marocain (dialecte
rifain), Paris, Geuthner, 1926.
 LAOUST E. : « Le dialecte berbère du Rif », Hesperis, 1927,
p. 173-208.
 OUAKRIM O. : 1995 – Fonetica y Fonologia de Bereber…,
Barcelona, Universitat autonoma. Labio-Vélarisation
Encyclopédie berbère, 28-29 | 2008
 PRASSE K.-G. : 1972 – Manuel de grammaire touarègue
(tahaggart), Copenhague, Akademisk Forlag, 1972 : I-III,
Phonétique-Écriture-Pronom.
 RENISIO A. : Étude sur les dialectes berbères des Beni
Iznassen, du Rif et des Sanhaja de Sraïr, Paris, Leroux,
1932 [notamment : Phonétique, p. 15-42 et surtout : § 31,
p. 21].
 TANGI O. : Aspects de la phonologie d’un parler berbère du
Maroc : Ath-Sidhar (Rif). Thèse de doctorat (nouveau
régime), Université de Paris-VIII, 1991.
8
INTRODUCTION
La linguistique est définie comme science
du langage.
Il est à noter que la linguistique
générale (science ou étude scientifique
du langage) se diffère de celle de
l’étude des langues particulières.
Dubois (2002) affirme:
« on s’accorde généralement à reconnaître
que le statut de la linguistique comme
étude scientifique du langage est assuré
par la publication en 1916 du Cours de
linguistique générale de De Saussure qui
a fixé son objet à la langue ».
9
Par ailleurs, selon Georges Mounin (2004 ), la
linguistique est:
« Science du langage, c’est-à-dire étude
objective, descriptive et explicative de la
structure, du fonctionnement (linguistique
synchronique) et de l’évolution dans le temps
(linguistique diachronique) des langues
naturelles humaines. S’oppose ainsi à la
grammaire (descriptive et normative) et la
philosophie du langage (hypothèses
métaphysique, biologiques, psychologiques,
esthétiques sur l’origine, le fonctionnement, la
signification anthropologiques possibles du
langage). »
Ainsi, la linguistique est une discipline
scientifique d’intervention de plusieurs
domaines et de descriptions du fonctionnement
des manifestations du langage humain.
10
DOMAINES DE LA LINGUISTIQUE
 Phonétique
étude du son (phone)
 Phonologie
étude et du son et du sens
 Morphologie
étude des formes des expressions
 Syntaxe
étude de la combinaison entres les
constituants de la phrase
 Sémantique
étude du sens/signification des énoncés

11
LA DOUBLE ARTICULATION
D’abord qu’est-ce que le langage ?
-Le langage est l’aptitude symbolique que
l’homme possède pour communiquer.
-Il est constitué de la langue et de la parole.
-Le langage humain et la double articulation:

 La première articulation est constituée par les


unités significatives (unités lexicales et
grammaticales) (monèmes).
-A l’intérieur des monèmes (morphologie), on
distingue deux catégories:
1) les lexèmes qui font une classe ouverte,
2) les morphèmes qui relèvent de la
grammaire,
ils constituent une classe fermée.
12
La seconde articulation est formée par
les unités distinctives dépourvues de
sens:
- les phonèmes (phonologie) -
proprement dit- qui sont des unités
de la première articulation,
- Ils permettent de constituer les
monèmes
- Ces unités (les phonèmes) forment
la deuxième articulation.

13
LE DOMAINE DE LA PHONÉTIQUE
 La phonétique est l’étude scientifique des sons du
langage humain.
 La phonétique étudie les sons du langage dans leur
réalisation concrète, indépendamment de leur
fonction linguistique.
 La phonétique étudie les différents phones ou sons
produits par l'appareil phonatoire humain.

14
DEFINITION DE LA
PHONÉTIQUE/PHONOLOGIE
Selon Dubois (1991 :373), « La
phonétique étudie les sons du langage
dans leur réalisation concrète,
indépendamment de leur fonction
linguistique ce qui caractérise
particulièrement la phonétique, c’est
qu’en est tout à fait exclu tout rapport
entre le complexe phonique étudié et sa
signification linguistique…La phonétique
peut donc être définie : la science de la
face matérielle des sons du langage
humain».
15
La phonétique est l’étude scientifique des
phones de la chaine parlée (voix).
- La phonétique a pour objet la parole, or,
l’objet de la phonologie est la langue,
- La phonétique étudie les sons, alors que
la phonologie étudie et le son et le sens,
- La phonétique propose une description
graphique des sons, or, la phonologie
étudie la façon dont les phonèmes sont
agencés pour constituer des énoncés.

16
OBJET D’ÉTUDE DE LA PHONÉTIQUE
 Inventaire des sons d’une langue / des
langues ;
 Production des sons = Phonétique
articulatoire ;
 Propriétés physiques des sons =
phonétique acoustique.

17
TYPES DE PHONÉTIQUE
On distingue trois types de phonétique:
- La phonétique articulatoire

Elle étudie les positions et les mouvements des organes


utilisés pour la parole par son émetteur.
(Production et émission des sons (genèse des sons),
- La phonétique acoustique

Elle étudie la transmission de l'onde sonore entre son


émetteur et son récepteur.
(Transmission des sons dans l’air (qualités acoustiques),
- La phonétique auditive

Elle se préoccupe de la façon dont les sons sont perçus et


décodés par son récepteur.
(la façon dont l’oreille perçoit les sons (perception,
impression des sons).
Il existe également une discipline nommée phonétique
historique, qui étudie l'évolution diachronique d'une
langue.
18
POURQUOI LA PHONÉTIQUE
ARTICULATOIRE?
 Par ce que La phonétique articulatoire
étudie la production des sons et la manière
de leur transmission. Elle est, ainsi, liée à la
physiologie, puisque la connaissance des
organes vocaux permet de comprendre la
production des sons.
 La phonétique articulatoire étudie les sons
du point de vue de leur production.
 Cette discipline étudie les organes de la
phonation et le rôle des organes dans la
production des sons du langage.

19
 Cette discipline étudie et classe les
sons d’une langue à partir de critères
articulatoires. Ceux-ci décrivent les
sons et résument les possibilités et
les limites de l’appareil phonatoire.
 La phonétique articulatoire étudie la
production des sons de la parole. Elle
les étudie et les décrit par l'endroit
où ils sont produits dans l'appareil
phonatoire.

20
API

L_alphabet_phonetique_international.pdf

21
MECANISMES DE PRODUCTION
DES SONS VOCAUX
L’appareil respiratoire et phonatoire sont
deux mécanismes nécessaires pour la
production des sons vocaux.

22
APPAREIL RESPIRATOIRE
 Les organes respiratoires sont constitués par les
poumons, le diaphragme et la trachée.
- Les poumons fournissent l’air nécessaire à la
production des sons du langage humain. C’est ainsi
que la respiration comprend deux phases: inspiration
et expiration.
Au moment de l’inspiration, le diaphragme s’abaisse et
les muscles se contractent afin d’emplir les poumons.
Au moment de l’expiration, le diaphragme et les
muscles se détendent pour que l’air soit expulsé des
poumons.
-Le mécanisme de respiration sert à la phonation.
- Les sons de la parole se produisent grâce à l’air
expulsé par les poumons; le diaphragme s’abaisse,
l’air rentre dans les poumons, puis l’air s’élève et les
poumons le rejette par la trachée à l’extérieur.
23
APPAREIL PHONATOIRE
 L’air nécessaire sort des poumons et passe par le
larynx.
 Le larynx enveloppe les cordes vocales. Les muscles
du larynx servent à ouvrir et fermer les cordes vocales.
La pression d’air venant des poumons permet aux
cordes vocales d’entrer en mouvement.
 Le larynx constitue l’organe phonateur. Les cordes
vocales qu’il renferme permettent l’émission du
voisement qu’on appelle aussi flux sonore.
 La glotte (espace entre les cordes vocales) s’ouvre lors
de l’inspiration et se referme lors de la phonation,
permettant aux cordes vocales de vibrer.
 L’air passe par la trachée et permet la mise en
vibration des cordes vocales.
 L’air expiré fournit la source d’énergie nécessaire à la
production du bruit comme caractéristique des sons du
langage.
24
 L’appareil phonatoire est divisé en trois zones:
1) cavités infra glottiques : respiration, source du
courant d'air, pression sous glottique.
Ses organes sont: diaphragme, poumons.
2) cavité glottique : phonation, vibration, source
sonore.
Ses organes sont: cordes vocales, glotte.
3) cavités supra-glottiques: articulation,
résonance.
Ses organes sont: pharynx (cavité pharyngale),
cavité buccale, nasale et labiale.
- Les cavités pharyngale et buccale sont toujours
sollicitées pour l’articulation des sons de la
parole.
- Les cavités nasale et labiale interviennent pour
la réalisation de sons spécifiques.
25
Système
Supra-
glottique

Système
Phonatoire

Système
Infra-
glottique

26
 Les organes de la phonation sont :
a) cordes vocales
b) bouche (la voûte du palais, mâchoire supérieure) :
 On peut y délimiter trois zones, d'avant en arrière :
 Les alvéoles (l’avant), le palais dur (au milieu), le
voile du palais (le fond) ;
c) langue : la pointe de la langue (apex), le dos de la
langue (dorsum) et la racine de la langue (radix) ;
d) lèvres, et les dents (incisives supérieures).
 Les organes articulateurs :

a) lèvres : (labiales)
b) langue : apex (apicales), dos (dorsales), racine
(radicales)
c) pharynx (pharyngales)
d) larynx (laryngales)

27
28
LIEUX ET MODES D’ARTICULATION
DES CONSONNES AMAZIGHES RIFAINES
- Les articulations sont des parties
mobiles.
- Les lieux d’articulation est l’endroit où
l’air rencontre un obstacle.
lèvre labiale
deux lèvres bilabiale
dent dentale
entre les dents interdentale
apex apicale
alvéoles alvéolaire
palais palatale
29
dorsum dorsa-
palatale/vélaire
(dos de la langue)
vélum/palais mou vélaire
uvula/luette uvulaire
pharynx
pharyngale
larynx
laryngale
(glotte) (glottale)
deux côtés de la langue
latérale
bouche (cavité buccale) orale
nez (cavité nasale) nasale
30
Modes d’articulation:
Facteurs modifiant la nature de l’air
expiré:
Explosion occlusive,
momentanée
Frottement fricative, spirante,
constrictive

31
Les points d'articulation
 Le point d'articulation est l'endroit où se situe
l’obstacle au passage de l'air. C’est l'endroit
où vient se placer la langue pour obstruer le
passage du canal d'air.
 Le point d'articulation peut se situer aux
endroits suivants :
 les lèvres (articulations labiales ou bilabiales)
 les dents (articulations dentales)
 les lèvres et les dents (articulations labio-
dentales)
 les alvéoles (articulations alvéolaires)
 le palais (articulations palatales)
 le voile du palais (articulations vélaires)
 la luette (articulations uvulaires)

32
Le mode d'articulation
 Le mode d’articulation est défini par un certain
nombre de facteurs qui modifient la nature du
courant d'air expiré.
 Il y a deux modes d’articulation
fondamentaux:
 Le passage libre (voyelles)
 Le passage rétréci ou arrêté (consonnes
constrictives et occlusives)
 Dans ce cas, l’obstacle produit un bruit soit par
explosion soit par frottement.
 Il y a des modes d’articulation
intermédiaires :
 nasale (fermé au niveau buccal et ouvert au
niveau nasal)
 latérale (ouverture latérale)
 vibrante (vibration de la luette)
33
 Les modes d'articulation
 - articulation sonore : intervention des cordes
vocales ou mise en vibration
 - articulation occlusive : fermeture
momentanée du passage de l'air suivie d'une
ouverture brusque (explosion)
 - articulation constrictive : rétrécissement du
passage de l'air qui produit un bruit de friction
ou de frottement
 - articulation nasale : position abaissée du
voile du palais
 - articulation latérale : contact de la langue
au milieu du canal buccal; l'air sort des deux
côtés
 - articulation vibrante : une série d'occlusions
brèves et séparées de la luette

34
CRITÈRES DE
CLASSIFICATION DES SONS
Les critères permettant de classifier les sons d’une
langue sont les suivants:
 a) le mode articulatoire : la qualité du passage de
l’air dans le canal buccal.
 La réalisation des voyelles implique un passage libre
de l’air le long du canal buccal. Le degré d’ouverture
de la cavité buccale permet de distinguer les voyelles
ouvertes et les voyelles fermées.
 Pour les consonnes, deux modes articulatoires sont à
distinguer :
 - Le passage de l’air est bloqué lors de la production
des consonnes occlusives.
 - Le passage est rétréci pour permettre l’émission
d’un bruit continu lors de la réalisation des consonnes
constrictives.
35
 b) Résonance orale ou nasale
l’ouverture ou la fermeture de l’accès
vers les fosses nasales.
 1. Lors de la production de consonnes
nasales, le voile du palais est abaissé
et permet le passage de l’air à la fois
par le canal buccal et les fosses nasales.
 2. Lors de la production des voyelles et
des consonnes orales, le voile du palais
est relevé et bien accolé à la paroi
pharyngale, l’air ne passe que par la
cavité buccale.

36
 c) Le rôle des cordes
vocales détermine le caractère sourd ou
sonore des différentes articulations.
 Lorsque les cordes vocales vibrent, les
sons seront dits " voisés " ou " sonores "
par opposition aux sons " non voisés " ou
" sourds ".
 La réalisation des voyelles implique la
mise en vibration des cordes vocales.
Pour les consonnes, l’absence ou la
présence de vibration des cordes vocales
détermine leur caractère sourd ou sonore.
 Toutes les consonnes nasales sont
voisées.
37
d) Le lieu d’articulation
les points d’articulation peuvent se situer
dans une zone allant de la lèvre
supérieure jusqu’à la paroi pharyngale.

38
LES CONSONNES
Tout d’abord, les voyelles se distinguent des
consonnes de la manière suivante :
- Si l'air passe librement par la glotte, on a
affaire à une voyelle ;
- Si l'air est obstrué au niveau de la glotte,
complètement ou partiellement, on a
affaire à une consonne.
La production des consonnes comporte
l’émission d’un bruit d’explosion ou de
constriction. Du fait, les consonnes sont des
bruits, qui évoquent des explosions ou des
frottements, produits par le souffle heurtant
divers organes phonatoires (points
d’articulation).
39
La description des consonnes se base sur les critères
suivants:
 1) Sourdes/sonores

Les consonnes sont « sonores » ou « voisées » quand


les cordes vocales vibrent à l'émission du son.
[b, d, z, g] sont des consonnes sonores, les consonnes
nasales [m, n] aussi sont sonores.
Or, [t, f, s, k] sont « sourdes » ou « non voisées ».
 2) Nasales/orales

Pour les consonnes nasales [m, n], l’air s'échappe par


le nez et les fosses nasales résonnent.
/m/ consonne nasale, bilabiale, sonore.
-L'air est bloqué par les lèvres fermées, mais s'échappe
par les fosses nasales.
/n/ consonne nasale, apico-dentale, sonore.
-L'air est bloqué dans la position apico-dentale, mais
s'échappe par les fosses nasales.
-Les autres consonnes sont orales.
40
i) Le mode d'articulation
a) consonnes occlusives
La fermeture complète et l’ouverture brutale
produisent un son de type explosif. Ces
consonnes sont aussi appelées explosives,
ou momentanées : [b, t, d, k, g, q]
b) consonnes constrictives (fricatives)
Le rétrécissement des parois produit un frottement,
mais l’air passe.
Ces consonnes peuvent durer, c’est pourquoi on les
appelle aussi continues: [f, s, z, š, ž, x, v].
N.B
- Les constrictives [s, z] sont des sifflantes.
- Les constrictives [š, ž] sont des chuintantes.
c) consonnes liquides et vibrantes
[l] est une consonne latérale liquide (l'air s'échappe sur
les côtés de la langue)
[r] est une consonne vibrante.
41
ii) Le point d'articulation
Le point d’articulation est l'endroit où se situe
l'obstacle (lèvres, dents, alvéoles, palais, voile
du palais).
Les consonnes obtenues sont:
Labiales [b, m], dentales [t, d], alvéolaires[s, z],
palatales [š, ž], vélaires [k, g]
A retenir
Pour décrire chaque articulation, on se réfère au
voisement, à la résonance orale ou nasale, au
mode articulatoire, et au point d’articulation.
Exemple :
[b] consonne occlusive, bilabiale, orale, sonore.
[m] consonne occlusive, bilabiale, nasale, sonore.
[s] consonne constrictive, alvéolaire, orale,
sourde.
42
LES VOYELLES
La production des voyelles nécessite la
mise en vibration des cordes vocales.
À la différence des consonnes, l’air s’écoule
librement dans le canal buccal.
- Les voyelles sont réalisées à l’aide du dos
de la langue qui occupe soit la région
antérieure ou la région postérieure de la
bouche.
- La hauteur de la langue dans l’une ou
l’autre de ces régions détermine le degré
d’aperture des voyelles.
- Une voyelle labialisée ou arrondie
s’accompagne d’une projection des lèvres.
43
La description des voyelles utilise les
critères suivants:
1) Antérieures/postérieures
- Le point d'émission, la zone de vibration
dans la bouche se situe soit vers l'avant
soit vers l'arrière. Ainsi, les voyelles i/a
se situent vers l'avant, elles sont
antérieures.
Or, la voyelle /u/ se situe vers l'arrière,
elle est postérieure.

44
2) Ouvertes/fermées
- Pour prononcer les voyelles, les
mâchoires sont plus ou moins écartées,
la langue plus ou moins éloignée du
palais : c'est ce qu'on appelle le degré
d'aperture.
Ainsi,
la voyelle /a/ est ouverte, alors que la
voyelle /i/ est fermée.
3) Labiales/non labiales (arrondies)
- La voyelle /u / est arrondie
(arrondissement).

45
A retenir
-Pour décrire les voyelles, on se réfère au
mode articulatoire, au degré d’aperture,
au point d’articulation et à la résonance
labiale.
Attention,
On ne fait pas de référence aux traits
sourd ou sonore puisque les voyelles
sont, par définition, des sons voisés.
Exemple : [i] voyelle fermée, orale,
antérieure (dorsale) non arrondie.

46
DESCRIPTION DES CONSONNES

 Les occlusives
- Occlusives orales
- Occlusives bilabiales
 /b/ Occlusive bilabiale sonore.

Les deux lèvres prennent fermement


contact. L'articulation nasale bilabiale
est souvent sonore.

47
FIGURE: OCCLUSIVE BILABIALE

48
Occlusives dentales
 /t/ Occlusive dentale ou alvéolaire
sourde.
La langue prend contact avec le bourrelet
formé par les alvéoles.
 /d/ Occlusive dentale ou alvéolaire
sonore.
Elle a la même articulation que /t/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.

49
FIGURE: OCCLUSIVE DENTALE OU
ALVÉOLAIRE

50
Occlusives vélaires
 /k/ Occlusive vélaire sourde.

La pointe de la langue est appuyée contre


la face interne des dents du bas ; le dos
de la langue prend contact avec le voile
du palais.
 /g/ Occlusive vélaire sonore.

Elle a la même articulation que /k/, mais


avec une vibration des cordes vocales.

51
FIGURE : OCCLUSIVE VÉLAIRE

52
Occlusives uvulaires
 /q/ Occlusive uvulaire sourde.

La pointe de la langue demeure appliquée


contre la face interne des dents du bas ;
le dos de la langue est relevé loin vers
l'arrière et prend contact avec le palais
mou au niveau de la luette.

53
FIGURE : OCCLUSIVE UVULAIRE

54
Occlusives nasales
Occlusive bilabiale
 /m/ Occlusive bilabiale nasale.

La partie buccale de l'articulation est la


même que pour l'oral.

55
FIGURE: OCCLUSIVE BILABIALE
NASALE

56
Occlusive dentale
 /n/ Occlusive dentale nasale.

La partie buccale de l'articulation est la


même que pour l'oral: la langue prend
contact avec le bourrelet formé par les
alvéoles.

57
LES CONSTRICTIVES

Constrictives labiodentales
 /f/ Constrictive labiodentale sourde.

La lèvre inférieure est rapprochée des


dents du haut. Vu son point
d'articulation, le caractère dorsal ou
latéral de cette articulation n'a pas
d'importance.

58
FIGURE: CONSTRICTIVE LABIODENTALE

59
Constrictives alvéolaires (sifflantes)
/s/ Sifflante (constrictive) alvéolaire
sourde.
Les sifflantes apico-alvéolaires sont
produites par le rapprochement de la
pointe de la langue vers la région
alvéolaire (cf. figure ci-dessous).
/z/ Sifflante (constrictive) alvéolaire
sonore.
Elle a la même articulation que /s/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.

60
FIGURE: SIFFLANTE ALVÉOLAIRE

61
Constrictives palatales (chuintantes)
/š/ Chuintante (constrictive) palatale
sourde.
/ž/ Chuintante (constrictive) palatale
sonore.
Constrictives vélaires
/x/ Constrictive vélaire sourde.
La partie postérieure du dos de la langue
se rétracte fortement vers l'arrière et
vers le haut, au niveau du voile du
palais.
/ġ / Constrictive vélaire sonore.
Ella a la même articulation que /x/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.
62
FIGURE: CONSTRICTIVE VÉLAIRE

63
Constrictives pharyngales
/ḥ/ Constrictive pharyngale sourde.
La racine de la langue est repoussée vers
l'arrière et se rapproche de la paroi
postérieure du pharynx. Le passage de
l'air est rétréci et on perçoit une forte
friction. La tension articulatoire est très
forte.
/ɛ/ Constrictive pharyngale sonore.
Elle a la même articulation que /ḥ/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.

64
FIGURE: CONSTRICTIVE
PHARYNGALE

65
Constrictives laryngales
/h/ Constrictive laryngale sourde.
La glotte est presque entièrement close, à
l'exception d'une étroite ouverture dans
sa partie supérieure au niveau des
cartilages aryténoïdes. On perçoit une
forte friction quand l'air s'écoule par ce
canal.

66
FIGURE: CONSTRICTIVE LARYNGALE

67
La latérale et les vibrantes
Latérale
/ l/ Latérale dentale sonore.
La langue prend contact avec la face
interne des dents supérieures. L'air
s'écoule sur les côtés de la langue.

68
FIGURE: LATÉRALE DENTALE

69
Vibrantes
/r/ Vibrante dentale sonore.
La région pré-alvéolaire sert de point
d'appui à la pointe de la langue qui
entre en vibration sous la poussée de
l'air interne.

70
FIGURE: VIBRANTE DENTALE

71
DESCRIPTION DES VOYELLES

Le timbre d'une voyelle dépend


naturellement de la variation des
éléments suivants :
- La nature du résonateur (buccal, labial
et nasal)
- La forme du résonateur buccal
- Le volume du résonateur buccal

72
1) La nature du résonateur
On dénombre trois résonateurs : le
résonateur buccal, le résonateur labial et
le résonateur nasal.
Si le voile du palais est relevé, l'air ne
traverse pas le résonateur nasal, mais se
répand exclusivement dans le résonateur
buccal.
Si le voile du palais est abaissé, l'air
traverse simultanément les résonateurs
buccal et nasal.
Si les lèvres sont projetées vers l'avant et
arrondies, il se forme un troisième
résonateur à la sortie du canal buccal, le
résonateur labial.
73
FIGURE: RÉSONATEURS DE
L'APPAREIL VOCAL HUMAIN

74
Ainsi, on peut opposer:
a) voyelles orales/voyelles nasales
- Voyelles nasales : présence du
résonateur nasal.
- Voyelles orales : absence du résonateur
nasal.
b) voyelles arrondies/voyelles non
arrondies
- Voyelles arrondies : présence du
résonateur labial.
- Voyelles non-arrondies : absence du
résonateur labial.

75
Toutefois la forme du résonateur buccal
est déterminée par l'emplacement de la
masse de la langue dans la bouche.
Selon ce critère, on distingue des voyelles
antérieures et des voyelles postérieures:
- Voyelles antérieures : la masse du dos
de la langue se trouve dans la région
pré-palatale.
- Voyelles postérieures: la masse de la
langue se trouve dans la région vélaire.

76
FIGURE: VOYELLES ANTÉRIEURES
(A)/POSTÉRIEURES (B)

77
Le volume du résonateur buccal (degré
d’aperture)
Le volume du résonateur buccal dépend
directement du degré d'aperture, c'est-
à-dire la distance séparant le point le
plus élevé de la langue du palais.
Selon ce critère, on distingue des voyelles
ouvertes et des voyelles fermées :
- Voyelle ouverte : aperture maximale.
- Voyelle fermée : aperture minimale.

78
FIGURE: DEGRÉ
D’APERTURE

79
L’INVENTAIRE DES PHONÈMES
Le système phonologique décrit est
constitué de 33 unités phoniques :
27 Consonnes :
 • les labiales :

f, b, m ;
 • les dentales :

t, d, ṭ, ḍ, n, r, ṛ, l ;
 • les alvéolaires :

s, z, ṣ, ẓ ;

80
les palatales :
 š,ž;

les vélaires :
 k, g ;

les labiovélaires :
 kw, gw ;

les uvulaires :
 q, x, ġ ;

les pharyngales :
 ẖ, ɛ ;

la laryngale :
 h.

81
Semi-consonnes :
 y et w,

Voyelles pleines :
 a, i, u,

Voyelle neutre (ou e muet, schwa) :


 ə.

82
83
INVENTAIRE ET DESCRIPTION DES PHONÈMES
1) Consonnes
 Les occlusives sont :

[p] Consonne, occlusive, bilabiale, orale, non voisée


[b] Consonne, occlusive, bilabiale, orale, voisée
[t] Consonne, occlusive, apico-dentale, orale, non voisée
[d] Consonne, occlusive, apico-dentale, orale, voisée
[ṭ] Consonne, occlusive, apico-dentale+emphatique,
orale, non voisée
[ḅ] Consonne, occlusive, apico-dentale+emphatique,
orale, voisée
[k] Consonne, occlusive, dorso-vélaire, orale, non voisée
[g] Consonne, occlusive, dorso-vélaire, orale, voisée
[kw] Consonne, occlusive, labiovélaire, orale, non voisée
[gw] Consonne, occlusive, labiovélaire, orale, voisée
[q] Consonne, occlusive, uvulaire, orale, non voisée
84
 Les fricatives sont:
[f] Consonne, fricative, labio-dentale, orale, non
voisée
[s] Consonne, fricative, apico-alvéolaire, orale, non
voisée
[z] Consonne, fricative, apico-alvéolaire, orale, voisée
[ṣ] Consonne, fricative, Apico-alvéolaire
+emphatique, orale, non voisée
[ẓ] Consonne, fricative, Apico-alvéolaire
+emphatique, orale, voisée
[š] Consonne, fricative, dorso-palatale, orale, non
voisée
[ž] Consonne, fricative, dorso-palatale, orale, voisée
[x] Consonne, fricative, uvulaire, orale, non voisée
[ġ] Consonne, fricative, uvulaire, orale, voisée
[ḥ] Consonne, fricative, pharyngale, orale, non voisée
[ɛ] Consonne, fricative, pharyngale, orale, voisée
[h] Consonne, fricative, laryngale, orale, non voisée
85
 Les nasales sont:
[m]: consonne, nasale, bilabiale, orale, voisée
[n]: consonne, nasale, dentale, orale, voisée
 Les vibrantes et les latérales sont:
[r]: consonne, vibrante, dentale, orale, voisée
[ṛ] : consonne, vibrante, dentale+ emphatique,
orale, voisée
[l] : consonne, latérale, dentale, orale, voisée
 Les semi-consonnes sont:
[y]: semi-Consonne, palatale, orale, voisée
[w]: semi-Consonne, labiale, orale, voisée

86
 Les voyelles sont:
a: voyelle, antérieure, ouverte, orale
i : voyelle, antérieure, fermée, orale
u : voyelle, postérieure, fermée, arrondie

 La voyelle neutre (schwa)


ə: voyelle, centrale, médiane, labiale

87
TRANSCRIPTION PHONÉTIQUE
Question:
Transcrivez phonétiquement ce corpus:
 aḏekkan arekkan amekkan
 aɛrur ašrur asrur
 aḥṣir aḥṛiṛ
 aḥšuš anšuš
 amellal aḏellal
 ameṭṭa azeṭṭa
 amensi amenġi
 aqerraḍ aqeṭṭaḍ
 ažḍiḍ aḥḍiḍ
 azeqqur azemmur
88
 azellaḍ axellaḍ
 ažru azru
 bbez ffez
 egg
 fḍer fqer fser
 ffer ffez ffeġ
 fren fres frez freq freġ freḍ
freš freɛ
 mmeṯ
 ḥaṭṭu baṭṭu waṭṭu
 ḥley ḥrey ġrey ġley brey
frey srey
 ifassen ifadden
 iffan
89
 aḏ ak maɣyen aššawn
 a terniḏ aḵemmus x uḵemmus
 a xxes ṯerzuḏ zi ṯiṣṣinefṯ
 aḏ as ṯekseḏ balṭu
 aḏ as ṯekseḏ ššḏaq z uqemmum
 aḏ iḥuf aɣerḍa aḏ yeddarḍeq
 aḏ zzenzeɣ ṯyaẓiṭṭ inu
 aɛeddis nnes ḏ ameqran
 aɣembu nnes yeɛqeb ḥal isawway
 aḥlas n lžamaɛ
 almi ttetšent ɛaḏ ay nnehbent
 aman nnes qa ḥemman

90
ANALYSE PHONÉTIQUE
Analyse phonétique d’un corpus
1) dégager l’inventaire des sons
consonantiques et vocaliques:
a) Sons consonantiques avec leurs
définitions

b) Sons vocaliques avec leurs définitions

2) Avancer le nombre d’unités phoniques


dégagées
3) Dresser le tableau phonétique des sons
dégagés à travers le corpus
91
Procédez à l’analyse phonétique du corpus suivant:
 ṯuf ṯeqqan ṯiṭṭ
 yetša yeswa yerraḏ lqab aberraḏ
 ṯiwaḍ iɣzer ṯseḏḥa aherkus
 ṯaggur bla iḍan ṯatru bla ṯiṭṭawin asinu
 ṯġerṣaḍḍaṣ ṯetruḏ xxes ṯabṣelṯ
 rebɛa n wwawmaṯen ur tsalmen al nhar lɛiḏ
 yetša yedžiwn asendu x lallas ažeddu
 yused ḏ uženna yetfarfer yexḍef aɣrum yedža
ṯizizwa ṯayḏurṯ ḏ maḏun
 lḥayyeṯ ttazizawṯ ṯnanna tɛaqqab ttazaggaɣṯ
atay
 lḥažṯ ttamzyanṯ tteg aġrum ḥsen zi yemmaḵ
ṯzizwiṯ
 ṯanya x waḏan nnes ttet imannes ṯšumɛeṯ
 aḵerḵur x uḵerḵur ṯɣaṯ ṯanya x uzemmur
ṯayḏurṯ x yinyan
92

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