Cours de Phonétique - Jaouad Azzoubaa
Cours de Phonétique - Jaouad Azzoubaa
1
DESCRIPTIF DU COURS
1) Objectifs du cours
2) Contenu du cours
3) Méthodologie
4) Bibliographie
2
OBJECTIFS DU COURS
Initier l’étudiant aux domaines de la
linguistique et la phonétique en
particulier ;
L’amener à bien opérer la distinction
entre les trois types de phonétique;
Connaître les caractéristiques de la
phonétique amazighe (appareil
phonatoire, classement, mode, lieu,
voie, voix);
Savoir définir les unités phoniques de la
langue amazighe
Procéder à l’analyse phonétique des
corpus amazighes.
3
CONTENU DU COURS
Introduction
- Bref aperçu sur la linguistique et ses domaines;
- Le domaine Phonétique;
I) Définition de la phonétique
II) Objet d’étude de la phonétique
III) Types de phonétique
IV) API
IV) Mécanismes de production des sons en amazighe
-appareil respiratoire
-appareil phonatoire
V) Lieu d’articulation
VI) Mode d’articulation
VII) Tableau phonétique de l’amazighe
VIII) Transcription phonétique
IX) Analyse phonétique
X) Glossaire
4
METHODOLOGIE
Cours magistraux et conférences
Exercices à base de corpus
5
BIBLIOGRAPHIE
AMEUR, M. et al. 2004. Initiation à la langue amazighe.
Publications de l'Institut Royal de la Culture Amazighe,
Série : Manuels-N°1, Imprimerie El Maârif Al Jadida, Rabat.
ASPINION, R. 1953. Apprenons le berbère, Initiation au
dialecte chleuh. Rabat Moncho.
BENTOLILA, F. 1981. Grammaire fonctionnelle d’un parler
Berbère, parler d’Oum Jeniba (Maroc), Paris, SELF.
CADI, K. 1987. Système verbal rifain, forme et sens. Paris,
SELAF. CADI, K. 1989. Transitivité et diathèses en tarifit :
Analyse de quelques relation de dépendances lexicales et
syntaxique. Thèse de doctorat d’état. Université de Paris III.
CHAKER, S. 1983. Un parler berbère d’Algérie (Kabylie) :
Syntaxe.- Aix-en-Provence : Université de Provence.
CHAKER, S. 1995. Linguistique berbère : étude de syntaxe
et de diachronie. PEETERS (eds) Paris.
CHAMI, M. 1979. Un Parler du Rif Marocain : Approche
Phonologique et Morphologique. Thèse de Doctorat de 3ème
Cycle, Paris V.
6
GALAND, L. 2002. Etude de linguistique berbère. PETERS,
Leuven, Paris.
KOSSMANN, M.G. 1997. Grammaire du parler berbère de
Figuig (Maroc oriental). Paris-Louvain.
CHTATOU M. : Aspects of the Phonology of Berber Dialect of
the Rif. Ph.D., Londres, SOAS, 1982.
EL AISSATI A. : A Study of the Phonotactics of Asht Touzine
Tarifit Dialect. Thèse de DES, Faculté des lettres, Rabat,
1989.
ELMEDLAOUI M. : 1985 – Le parler berbère chleuh
d’Imdlawn : segments et syllabation, Thèse de doctorat de
3e cycle (linguistique), Université de Paris-VIII.
ELMEDLAOUI M. : 1992 – Aspects des représentations
phonologiques dans certaines langues chamito-sémitiques,
Thèse de doctorat d’État, Université de Paris-VIII.
GALAND L. : 1953 – « La phonétique en dialectologie berbère
», Or bis, II/1, p. 225-233.
GALAND L. : 1988 – « Le berbère », Les langues dans le
monde ancien et moderne (3e partie : Les langues chamito-
sémitiques), Paris, Editions du CNRS, p. 207-242.
GUERSSEL M. : 1977 – Issues in Berber Phonology, Ph.D.,
University of Washington.
7
HAMDAOUI M. : Description phonétique et phonologique
d’un parler amazigh du Rif marocain (Province d’Al-
Hoceima).Thèse de doctorat de 3e Cycle, Université de
Provence, 1985.
JUSTINARD Cdt. : Manuel de berbère marocain (dialecte
rifain), Paris, Geuthner, 1926.
LAOUST E. : « Le dialecte berbère du Rif », Hesperis, 1927,
p. 173-208.
OUAKRIM O. : 1995 – Fonetica y Fonologia de Bereber…,
Barcelona, Universitat autonoma. Labio-Vélarisation
Encyclopédie berbère, 28-29 | 2008
PRASSE K.-G. : 1972 – Manuel de grammaire touarègue
(tahaggart), Copenhague, Akademisk Forlag, 1972 : I-III,
Phonétique-Écriture-Pronom.
RENISIO A. : Étude sur les dialectes berbères des Beni
Iznassen, du Rif et des Sanhaja de Sraïr, Paris, Leroux,
1932 [notamment : Phonétique, p. 15-42 et surtout : § 31,
p. 21].
TANGI O. : Aspects de la phonologie d’un parler berbère du
Maroc : Ath-Sidhar (Rif). Thèse de doctorat (nouveau
régime), Université de Paris-VIII, 1991.
8
INTRODUCTION
La linguistique est définie comme science
du langage.
Il est à noter que la linguistique
générale (science ou étude scientifique
du langage) se diffère de celle de
l’étude des langues particulières.
Dubois (2002) affirme:
« on s’accorde généralement à reconnaître
que le statut de la linguistique comme
étude scientifique du langage est assuré
par la publication en 1916 du Cours de
linguistique générale de De Saussure qui
a fixé son objet à la langue ».
9
Par ailleurs, selon Georges Mounin (2004 ), la
linguistique est:
« Science du langage, c’est-à-dire étude
objective, descriptive et explicative de la
structure, du fonctionnement (linguistique
synchronique) et de l’évolution dans le temps
(linguistique diachronique) des langues
naturelles humaines. S’oppose ainsi à la
grammaire (descriptive et normative) et la
philosophie du langage (hypothèses
métaphysique, biologiques, psychologiques,
esthétiques sur l’origine, le fonctionnement, la
signification anthropologiques possibles du
langage). »
Ainsi, la linguistique est une discipline
scientifique d’intervention de plusieurs
domaines et de descriptions du fonctionnement
des manifestations du langage humain.
10
DOMAINES DE LA LINGUISTIQUE
Phonétique
étude du son (phone)
Phonologie
étude et du son et du sens
Morphologie
étude des formes des expressions
Syntaxe
étude de la combinaison entres les
constituants de la phrase
Sémantique
étude du sens/signification des énoncés
11
LA DOUBLE ARTICULATION
D’abord qu’est-ce que le langage ?
-Le langage est l’aptitude symbolique que
l’homme possède pour communiquer.
-Il est constitué de la langue et de la parole.
-Le langage humain et la double articulation:
13
LE DOMAINE DE LA PHONÉTIQUE
La phonétique est l’étude scientifique des sons du
langage humain.
La phonétique étudie les sons du langage dans leur
réalisation concrète, indépendamment de leur
fonction linguistique.
La phonétique étudie les différents phones ou sons
produits par l'appareil phonatoire humain.
14
DEFINITION DE LA
PHONÉTIQUE/PHONOLOGIE
Selon Dubois (1991 :373), « La
phonétique étudie les sons du langage
dans leur réalisation concrète,
indépendamment de leur fonction
linguistique ce qui caractérise
particulièrement la phonétique, c’est
qu’en est tout à fait exclu tout rapport
entre le complexe phonique étudié et sa
signification linguistique…La phonétique
peut donc être définie : la science de la
face matérielle des sons du langage
humain».
15
La phonétique est l’étude scientifique des
phones de la chaine parlée (voix).
- La phonétique a pour objet la parole, or,
l’objet de la phonologie est la langue,
- La phonétique étudie les sons, alors que
la phonologie étudie et le son et le sens,
- La phonétique propose une description
graphique des sons, or, la phonologie
étudie la façon dont les phonèmes sont
agencés pour constituer des énoncés.
16
OBJET D’ÉTUDE DE LA PHONÉTIQUE
Inventaire des sons d’une langue / des
langues ;
Production des sons = Phonétique
articulatoire ;
Propriétés physiques des sons =
phonétique acoustique.
17
TYPES DE PHONÉTIQUE
On distingue trois types de phonétique:
- La phonétique articulatoire
19
Cette discipline étudie et classe les
sons d’une langue à partir de critères
articulatoires. Ceux-ci décrivent les
sons et résument les possibilités et
les limites de l’appareil phonatoire.
La phonétique articulatoire étudie la
production des sons de la parole. Elle
les étudie et les décrit par l'endroit
où ils sont produits dans l'appareil
phonatoire.
20
API
L_alphabet_phonetique_international.pdf
21
MECANISMES DE PRODUCTION
DES SONS VOCAUX
L’appareil respiratoire et phonatoire sont
deux mécanismes nécessaires pour la
production des sons vocaux.
22
APPAREIL RESPIRATOIRE
Les organes respiratoires sont constitués par les
poumons, le diaphragme et la trachée.
- Les poumons fournissent l’air nécessaire à la
production des sons du langage humain. C’est ainsi
que la respiration comprend deux phases: inspiration
et expiration.
Au moment de l’inspiration, le diaphragme s’abaisse et
les muscles se contractent afin d’emplir les poumons.
Au moment de l’expiration, le diaphragme et les
muscles se détendent pour que l’air soit expulsé des
poumons.
-Le mécanisme de respiration sert à la phonation.
- Les sons de la parole se produisent grâce à l’air
expulsé par les poumons; le diaphragme s’abaisse,
l’air rentre dans les poumons, puis l’air s’élève et les
poumons le rejette par la trachée à l’extérieur.
23
APPAREIL PHONATOIRE
L’air nécessaire sort des poumons et passe par le
larynx.
Le larynx enveloppe les cordes vocales. Les muscles
du larynx servent à ouvrir et fermer les cordes vocales.
La pression d’air venant des poumons permet aux
cordes vocales d’entrer en mouvement.
Le larynx constitue l’organe phonateur. Les cordes
vocales qu’il renferme permettent l’émission du
voisement qu’on appelle aussi flux sonore.
La glotte (espace entre les cordes vocales) s’ouvre lors
de l’inspiration et se referme lors de la phonation,
permettant aux cordes vocales de vibrer.
L’air passe par la trachée et permet la mise en
vibration des cordes vocales.
L’air expiré fournit la source d’énergie nécessaire à la
production du bruit comme caractéristique des sons du
langage.
24
L’appareil phonatoire est divisé en trois zones:
1) cavités infra glottiques : respiration, source du
courant d'air, pression sous glottique.
Ses organes sont: diaphragme, poumons.
2) cavité glottique : phonation, vibration, source
sonore.
Ses organes sont: cordes vocales, glotte.
3) cavités supra-glottiques: articulation,
résonance.
Ses organes sont: pharynx (cavité pharyngale),
cavité buccale, nasale et labiale.
- Les cavités pharyngale et buccale sont toujours
sollicitées pour l’articulation des sons de la
parole.
- Les cavités nasale et labiale interviennent pour
la réalisation de sons spécifiques.
25
Système
Supra-
glottique
Système
Phonatoire
Système
Infra-
glottique
26
Les organes de la phonation sont :
a) cordes vocales
b) bouche (la voûte du palais, mâchoire supérieure) :
On peut y délimiter trois zones, d'avant en arrière :
Les alvéoles (l’avant), le palais dur (au milieu), le
voile du palais (le fond) ;
c) langue : la pointe de la langue (apex), le dos de la
langue (dorsum) et la racine de la langue (radix) ;
d) lèvres, et les dents (incisives supérieures).
Les organes articulateurs :
a) lèvres : (labiales)
b) langue : apex (apicales), dos (dorsales), racine
(radicales)
c) pharynx (pharyngales)
d) larynx (laryngales)
27
28
LIEUX ET MODES D’ARTICULATION
DES CONSONNES AMAZIGHES RIFAINES
- Les articulations sont des parties
mobiles.
- Les lieux d’articulation est l’endroit où
l’air rencontre un obstacle.
lèvre labiale
deux lèvres bilabiale
dent dentale
entre les dents interdentale
apex apicale
alvéoles alvéolaire
palais palatale
29
dorsum dorsa-
palatale/vélaire
(dos de la langue)
vélum/palais mou vélaire
uvula/luette uvulaire
pharynx
pharyngale
larynx
laryngale
(glotte) (glottale)
deux côtés de la langue
latérale
bouche (cavité buccale) orale
nez (cavité nasale) nasale
30
Modes d’articulation:
Facteurs modifiant la nature de l’air
expiré:
Explosion occlusive,
momentanée
Frottement fricative, spirante,
constrictive
31
Les points d'articulation
Le point d'articulation est l'endroit où se situe
l’obstacle au passage de l'air. C’est l'endroit
où vient se placer la langue pour obstruer le
passage du canal d'air.
Le point d'articulation peut se situer aux
endroits suivants :
les lèvres (articulations labiales ou bilabiales)
les dents (articulations dentales)
les lèvres et les dents (articulations labio-
dentales)
les alvéoles (articulations alvéolaires)
le palais (articulations palatales)
le voile du palais (articulations vélaires)
la luette (articulations uvulaires)
32
Le mode d'articulation
Le mode d’articulation est défini par un certain
nombre de facteurs qui modifient la nature du
courant d'air expiré.
Il y a deux modes d’articulation
fondamentaux:
Le passage libre (voyelles)
Le passage rétréci ou arrêté (consonnes
constrictives et occlusives)
Dans ce cas, l’obstacle produit un bruit soit par
explosion soit par frottement.
Il y a des modes d’articulation
intermédiaires :
nasale (fermé au niveau buccal et ouvert au
niveau nasal)
latérale (ouverture latérale)
vibrante (vibration de la luette)
33
Les modes d'articulation
- articulation sonore : intervention des cordes
vocales ou mise en vibration
- articulation occlusive : fermeture
momentanée du passage de l'air suivie d'une
ouverture brusque (explosion)
- articulation constrictive : rétrécissement du
passage de l'air qui produit un bruit de friction
ou de frottement
- articulation nasale : position abaissée du
voile du palais
- articulation latérale : contact de la langue
au milieu du canal buccal; l'air sort des deux
côtés
- articulation vibrante : une série d'occlusions
brèves et séparées de la luette
34
CRITÈRES DE
CLASSIFICATION DES SONS
Les critères permettant de classifier les sons d’une
langue sont les suivants:
a) le mode articulatoire : la qualité du passage de
l’air dans le canal buccal.
La réalisation des voyelles implique un passage libre
de l’air le long du canal buccal. Le degré d’ouverture
de la cavité buccale permet de distinguer les voyelles
ouvertes et les voyelles fermées.
Pour les consonnes, deux modes articulatoires sont à
distinguer :
- Le passage de l’air est bloqué lors de la production
des consonnes occlusives.
- Le passage est rétréci pour permettre l’émission
d’un bruit continu lors de la réalisation des consonnes
constrictives.
35
b) Résonance orale ou nasale
l’ouverture ou la fermeture de l’accès
vers les fosses nasales.
1. Lors de la production de consonnes
nasales, le voile du palais est abaissé
et permet le passage de l’air à la fois
par le canal buccal et les fosses nasales.
2. Lors de la production des voyelles et
des consonnes orales, le voile du palais
est relevé et bien accolé à la paroi
pharyngale, l’air ne passe que par la
cavité buccale.
36
c) Le rôle des cordes
vocales détermine le caractère sourd ou
sonore des différentes articulations.
Lorsque les cordes vocales vibrent, les
sons seront dits " voisés " ou " sonores "
par opposition aux sons " non voisés " ou
" sourds ".
La réalisation des voyelles implique la
mise en vibration des cordes vocales.
Pour les consonnes, l’absence ou la
présence de vibration des cordes vocales
détermine leur caractère sourd ou sonore.
Toutes les consonnes nasales sont
voisées.
37
d) Le lieu d’articulation
les points d’articulation peuvent se situer
dans une zone allant de la lèvre
supérieure jusqu’à la paroi pharyngale.
38
LES CONSONNES
Tout d’abord, les voyelles se distinguent des
consonnes de la manière suivante :
- Si l'air passe librement par la glotte, on a
affaire à une voyelle ;
- Si l'air est obstrué au niveau de la glotte,
complètement ou partiellement, on a
affaire à une consonne.
La production des consonnes comporte
l’émission d’un bruit d’explosion ou de
constriction. Du fait, les consonnes sont des
bruits, qui évoquent des explosions ou des
frottements, produits par le souffle heurtant
divers organes phonatoires (points
d’articulation).
39
La description des consonnes se base sur les critères
suivants:
1) Sourdes/sonores
44
2) Ouvertes/fermées
- Pour prononcer les voyelles, les
mâchoires sont plus ou moins écartées,
la langue plus ou moins éloignée du
palais : c'est ce qu'on appelle le degré
d'aperture.
Ainsi,
la voyelle /a/ est ouverte, alors que la
voyelle /i/ est fermée.
3) Labiales/non labiales (arrondies)
- La voyelle /u / est arrondie
(arrondissement).
45
A retenir
-Pour décrire les voyelles, on se réfère au
mode articulatoire, au degré d’aperture,
au point d’articulation et à la résonance
labiale.
Attention,
On ne fait pas de référence aux traits
sourd ou sonore puisque les voyelles
sont, par définition, des sons voisés.
Exemple : [i] voyelle fermée, orale,
antérieure (dorsale) non arrondie.
46
DESCRIPTION DES CONSONNES
Les occlusives
- Occlusives orales
- Occlusives bilabiales
/b/ Occlusive bilabiale sonore.
47
FIGURE: OCCLUSIVE BILABIALE
48
Occlusives dentales
/t/ Occlusive dentale ou alvéolaire
sourde.
La langue prend contact avec le bourrelet
formé par les alvéoles.
/d/ Occlusive dentale ou alvéolaire
sonore.
Elle a la même articulation que /t/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.
49
FIGURE: OCCLUSIVE DENTALE OU
ALVÉOLAIRE
50
Occlusives vélaires
/k/ Occlusive vélaire sourde.
51
FIGURE : OCCLUSIVE VÉLAIRE
52
Occlusives uvulaires
/q/ Occlusive uvulaire sourde.
53
FIGURE : OCCLUSIVE UVULAIRE
54
Occlusives nasales
Occlusive bilabiale
/m/ Occlusive bilabiale nasale.
55
FIGURE: OCCLUSIVE BILABIALE
NASALE
56
Occlusive dentale
/n/ Occlusive dentale nasale.
57
LES CONSTRICTIVES
Constrictives labiodentales
/f/ Constrictive labiodentale sourde.
58
FIGURE: CONSTRICTIVE LABIODENTALE
59
Constrictives alvéolaires (sifflantes)
/s/ Sifflante (constrictive) alvéolaire
sourde.
Les sifflantes apico-alvéolaires sont
produites par le rapprochement de la
pointe de la langue vers la région
alvéolaire (cf. figure ci-dessous).
/z/ Sifflante (constrictive) alvéolaire
sonore.
Elle a la même articulation que /s/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.
60
FIGURE: SIFFLANTE ALVÉOLAIRE
61
Constrictives palatales (chuintantes)
/š/ Chuintante (constrictive) palatale
sourde.
/ž/ Chuintante (constrictive) palatale
sonore.
Constrictives vélaires
/x/ Constrictive vélaire sourde.
La partie postérieure du dos de la langue
se rétracte fortement vers l'arrière et
vers le haut, au niveau du voile du
palais.
/ġ / Constrictive vélaire sonore.
Ella a la même articulation que /x/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.
62
FIGURE: CONSTRICTIVE VÉLAIRE
63
Constrictives pharyngales
/ḥ/ Constrictive pharyngale sourde.
La racine de la langue est repoussée vers
l'arrière et se rapproche de la paroi
postérieure du pharynx. Le passage de
l'air est rétréci et on perçoit une forte
friction. La tension articulatoire est très
forte.
/ɛ/ Constrictive pharyngale sonore.
Elle a la même articulation que /ḥ/ , mais
avec une vibration des cordes vocales.
64
FIGURE: CONSTRICTIVE
PHARYNGALE
65
Constrictives laryngales
/h/ Constrictive laryngale sourde.
La glotte est presque entièrement close, à
l'exception d'une étroite ouverture dans
sa partie supérieure au niveau des
cartilages aryténoïdes. On perçoit une
forte friction quand l'air s'écoule par ce
canal.
66
FIGURE: CONSTRICTIVE LARYNGALE
67
La latérale et les vibrantes
Latérale
/ l/ Latérale dentale sonore.
La langue prend contact avec la face
interne des dents supérieures. L'air
s'écoule sur les côtés de la langue.
68
FIGURE: LATÉRALE DENTALE
69
Vibrantes
/r/ Vibrante dentale sonore.
La région pré-alvéolaire sert de point
d'appui à la pointe de la langue qui
entre en vibration sous la poussée de
l'air interne.
70
FIGURE: VIBRANTE DENTALE
71
DESCRIPTION DES VOYELLES
72
1) La nature du résonateur
On dénombre trois résonateurs : le
résonateur buccal, le résonateur labial et
le résonateur nasal.
Si le voile du palais est relevé, l'air ne
traverse pas le résonateur nasal, mais se
répand exclusivement dans le résonateur
buccal.
Si le voile du palais est abaissé, l'air
traverse simultanément les résonateurs
buccal et nasal.
Si les lèvres sont projetées vers l'avant et
arrondies, il se forme un troisième
résonateur à la sortie du canal buccal, le
résonateur labial.
73
FIGURE: RÉSONATEURS DE
L'APPAREIL VOCAL HUMAIN
74
Ainsi, on peut opposer:
a) voyelles orales/voyelles nasales
- Voyelles nasales : présence du
résonateur nasal.
- Voyelles orales : absence du résonateur
nasal.
b) voyelles arrondies/voyelles non
arrondies
- Voyelles arrondies : présence du
résonateur labial.
- Voyelles non-arrondies : absence du
résonateur labial.
75
Toutefois la forme du résonateur buccal
est déterminée par l'emplacement de la
masse de la langue dans la bouche.
Selon ce critère, on distingue des voyelles
antérieures et des voyelles postérieures:
- Voyelles antérieures : la masse du dos
de la langue se trouve dans la région
pré-palatale.
- Voyelles postérieures: la masse de la
langue se trouve dans la région vélaire.
76
FIGURE: VOYELLES ANTÉRIEURES
(A)/POSTÉRIEURES (B)
77
Le volume du résonateur buccal (degré
d’aperture)
Le volume du résonateur buccal dépend
directement du degré d'aperture, c'est-
à-dire la distance séparant le point le
plus élevé de la langue du palais.
Selon ce critère, on distingue des voyelles
ouvertes et des voyelles fermées :
- Voyelle ouverte : aperture maximale.
- Voyelle fermée : aperture minimale.
78
FIGURE: DEGRÉ
D’APERTURE
79
L’INVENTAIRE DES PHONÈMES
Le système phonologique décrit est
constitué de 33 unités phoniques :
27 Consonnes :
• les labiales :
f, b, m ;
• les dentales :
t, d, ṭ, ḍ, n, r, ṛ, l ;
• les alvéolaires :
s, z, ṣ, ẓ ;
80
les palatales :
š,ž;
les vélaires :
k, g ;
les labiovélaires :
kw, gw ;
les uvulaires :
q, x, ġ ;
les pharyngales :
ẖ, ɛ ;
la laryngale :
h.
81
Semi-consonnes :
y et w,
Voyelles pleines :
a, i, u,
82
83
INVENTAIRE ET DESCRIPTION DES PHONÈMES
1) Consonnes
Les occlusives sont :
86
Les voyelles sont:
a: voyelle, antérieure, ouverte, orale
i : voyelle, antérieure, fermée, orale
u : voyelle, postérieure, fermée, arrondie
87
TRANSCRIPTION PHONÉTIQUE
Question:
Transcrivez phonétiquement ce corpus:
aḏekkan arekkan amekkan
aɛrur ašrur asrur
aḥṣir aḥṛiṛ
aḥšuš anšuš
amellal aḏellal
ameṭṭa azeṭṭa
amensi amenġi
aqerraḍ aqeṭṭaḍ
ažḍiḍ aḥḍiḍ
azeqqur azemmur
88
azellaḍ axellaḍ
ažru azru
bbez ffez
egg
fḍer fqer fser
ffer ffez ffeġ
fren fres frez freq freġ freḍ
freš freɛ
mmeṯ
ḥaṭṭu baṭṭu waṭṭu
ḥley ḥrey ġrey ġley brey
frey srey
ifassen ifadden
iffan
89
aḏ ak maɣyen aššawn
a terniḏ aḵemmus x uḵemmus
a xxes ṯerzuḏ zi ṯiṣṣinefṯ
aḏ as ṯekseḏ balṭu
aḏ as ṯekseḏ ššḏaq z uqemmum
aḏ iḥuf aɣerḍa aḏ yeddarḍeq
aḏ zzenzeɣ ṯyaẓiṭṭ inu
aɛeddis nnes ḏ ameqran
aɣembu nnes yeɛqeb ḥal isawway
aḥlas n lžamaɛ
almi ttetšent ɛaḏ ay nnehbent
aman nnes qa ḥemman
90
ANALYSE PHONÉTIQUE
Analyse phonétique d’un corpus
1) dégager l’inventaire des sons
consonantiques et vocaliques:
a) Sons consonantiques avec leurs
définitions