Composants bioactifs
alimentaires
DIB BENAMAR. H
Cour 2020
I. Introduction
II. Définition et origine des composés bioactifs alimentaires
III. Biosynthèse des composés bioactifs alimentaires
IV. Composants bioactifs alimentaires:
IV.1. Composants bioactifs alimentaires glucidiques
IV.2. Composants bioactifs alimentaires protéiques
IV.3. Composants bioactifs alimentaires lipidiques
-aliments riches en ces composés
-biodisponibilité
-effets sur la santé
IV.4. Micronutriments vitamines et minéraux
IV.5. Composés phénoliques
-aliments riches en ces composés
-biodisponibilité
-effets sur la santé
IV.6. Terpénoides
IV.7. Alcaloïdes
IV.9. Bioactifs probiotiques
-aliments riches en ces composés
-biodisponibilité
-effets sur la santé
V. Evaluation de l’activité biologique des bioactifs alimentaires
V.I. in vitro
V.II. in vivo
Introduction
La recherche sur les substances naturelles est un thème porteur de puis quelques
années et les laboratoires pharmaceutiques sont toujours prêts à l'élaboration de
nouveaux composés actifs, à l'identification, à la caractérisation des molécules
naturelles et à la mise au point des médicaments qui ont pour origine des
substances naturelles et de s'inspirer de leurs structures moléculaires pour
imaginer de nouveaux médicaments. Ces molécules que constitue le principe actif
des plantes médicinales appartiennent majoritairement aux métabolites
secondaires tels que les polyphénols, les huiles essentiels et les alcaloïdes mais pas
que.
Définition
• (Années 1970) De l’anglais bioactive, composé de bio- et
de active (actif).
• Se dit d’une molécule naturelle ayant une activité
biologique potentiellement bénéfique pour la santé.
Au-delà des avantages nutritionnels classiques et de la
fonctionnalité.
• Molécules bioactives : Molécules qui possèdent des
propriétés biologiques ou des substances
biologiquement actives dans un but curatif ou préventif.
• Les substances bioactives sont des molécules tirées d’une
source naturelle biologique animale (polysaccharides, acide
gras polyinsaturés), végétale (métabolites secondaires) ou
microbienne (bacteriocine), ayant des propriétés physico-
chimiques bénéfiques :
• anti –tumorales
• Antivirales
• Antifongiques
• Antimicrobiennes,
• Antioxydantes,
• Cicatrisantes...)
offrant un large champ d’application : cosmétiques,
pharmaceutiques, additifs nutritionnels, compléments
alimentaires...
• Contrairement aux biomolécules et aux nutriments, les
composés bioactifs ne sont pas essentiels au fonctionnement
de l'organisme.
• On réserve généralement le terme "bioactif" pour les composés
dont l'effet sur la santé est globalement positif, mais certains
composés peuvent présenter des effets secondaires, notamment
en cas de surdosage ou lorsqu'ils ne sont pas ingérés purs.
Par exemple, la catéchine du thé présente une activité anti-
inflammatoire, mais les polyphénols également présents se
lient au fer et peuvent contribuer à une anémie.
Etudes épidémiologiques
90% des diabètes de type II
80% des maladies cardiovasculaires
35% des cancers
Pourraient être évités par une meilleure
alimentation et de
meilleures habitudes de vie!
Les défis des chercheurs
Identification des composes actifs
Méthodes d’extraction ou procédés industriels permettant
la préservation de la bioactivité des composés actifs
La digestibilité et la bioactivité des composes actifs
La standardisation des aliments et le contrôle de la qualité
Composants bioactifs alimentaires
Composants bioactifs glucidiques
ß-glucan (1.3/1.6) de l’Avoine et de l’orge
contenu en ß-glucan: 1.8-6%
Les glucanes sont des macromolécules constituées de chaines de multiples
glucose liés les uns aux autres.
Polysaccharide naturel principalement dans l’avoine, l’orge et le blé présent
aussi dans les cellules de levures (microorganisme).
Les glucanes se divisent selon leur enchainement de glucose en alpha et
beta.
Le plus actif d’entre eux le beta-1.3-glucane extrait de la paroi cellulaire
d’une levure boulangère Saccharomyces cerevisiae.
Lancet,1963, 2:303-04; Critical review in Food Science and Nutrition 1990, 29: 95-147; AM.J.Clin.Nutr.1991,54:678-83.
Diabetes Care, 2016, 19: 831-34.
Un puissant stimulant du système immunitaire
Le beta-1.3-1.6-glucane a le degré d’activité biologique le plus élevé et en
fait le stimulant le plus puissant du système immunitaire.
une étude humaine sur des biomarqueurs, le beta-1.3/1.6-glucane augmente
de façon significative la capacité de phagocytose: après 10 jours de traitement
le pourcentage de cellules immunitaires capables de phagocyter une particule
est passé de 63.8% à 83.2%.
Le nombre de cellules phagocytes est passé de 37.3% à pus de 50%
montrant qu’une supplémentation avec ce beta-glucane renforce le système
de défense immunitaire de l’homme et sa capacité à défendre l’organisme
contre les menaces.
Ciecierska A et al., Nutraceutical fonction of betaglucan, Rocz Panstw Zakl Hig 2019, 70(4):315-324.
Bénéfique dans le traitement du cancer
les expériences sur l’homme avec les glucanes commencent dans les années 1970.
en 1975, les effets bénéfiques du beta-glucane dans le traitement du cancer ont été
souligné par Peter W.Mansell.
injection du beta-1.3-glucane lors d’un cancer de la peau, en 5 jours la taille des lésions
cancéreuses est réduite ou complètement guéries.
d’autres chercheurs ont traité des femmes souffrant d’ulcère de la paroi de la poitrine
suite à une mastectomie et de radiothérapie pour un cancer du sein. Ils ont injecté du
beta-1.3-glucane directement dans les plaies, résultats: guérison complète.
Mansell PWA et al., macrophage-mediated destruction of human malignant cells in vive, J.of Nation Cancer Inst, 1975, 54:571-580.
Parmi les nombreuses études existantes sur le sujet, nous
mentionnerons qu’en 2007 a été publié un ouvrage de l’Université
lituanienne des Sciences de la Santé ou il a été postulé que les ß-
glucanes empêchent l’oncogenèse en déployant des mécanismes de
protection contre de puissants cancérogènes contenus dans les
facteurs génétiques du corps.
les ß-glucanes entrainent une inhibition de la croissance excessive des tissus
tumoraux et un arrêt des métastases.
ils augmentent l’efficacité et diminuent la toxicité des traitements de chimiothérapie
et de radiothérapie.
ils protègent les macrophages de l’action oxydante des radicaux libre pendant
l’irradiation, leur permettant ainsi de conserver leur fonctionnalité.
chez les patients atteints d’un cancer de l’estomac avancé, il a été démontré qu’une
combinaison de l’administration de beta-1.3-glucane avec chimiothérapie prolongeait
significativement la vie de ces personnes.
La consommation de 3g de beta-glucanes par jour équivalent à environ 75g de flocon d’avoine et 40g de son
d’avoine semble être un dosage avec une forte probabilité de réduire les taux plasmatiques de cholestérol
total et de mauvais cholestérol de 5-10%
en quelque semaines.
Réduction du niveau de lipide sanguin
une étude en double aveugle contrôlée contre placebo de 10 semaines a examiné l’effet
d’un beta-glucane sur les niveaux de lipides sanguins d’hommes et de femmes ayant une
hypercholestérolémie. Au bout de 6 semaines de traitement, le cholestérol LDL avait
diminué de 9 à 15%. Il en était de même, pour le cholestérol total, alors que les niveau de
HDL étaient restées inchangés.
3g de ß-glucan peuvent réduire le niveau de glucose sanguin de 33% et la réponse à
l’insuline de 40% .
Une ingestion journalière de 140g d’avoine peut réduire de 11-20% le contenu en
cholestérol sanguin
Lang CH et al., Interleukin-1 induced increase in glucose utilization are insulin mediated, Life Sciences? 1989, 45(22):21-34.
Réduction du niveau de glucose sanguin
La capacité des ß-glucanes à amortir la glycémie post-prandiale et leurs travaux de
prévention du diabète de type2 sont deux domaines dans lesquels de grands progrès ont
été réalisé au cours de la dernière décennie, des conclusions très pertinentes en faveur de
ces substances.
une importance particulière dans le cas des diabétiques, pour qui il est essentiel d’éviter
les aliments caractérisés par une augmentation rapide de la glycémie(aliments a index
glycémique élevé).
l’inclusion des ß-glucanes dans le régime alimentaire réduit l’indice glycémique des
aliments contenant des glucides et aplatit la courbe de glycémie postprandiale, même
chez les personnes diabétiques.
par conséquent, l’introduction dans l’alimentation d’aliments caractérisés par leur faible
indice glycémique tels que les flocons d’avoine ou les légumineuses, peut favoriser la
gestion diététique du diabète.
Mode d’action du ß-1.3-glucane
Pour expliquer ces effets, on avance généralement que c’est la capacité des ß-
glucanes à former un gel visqueux sur la muqueuse de l’intestin grêle qui freine
l’assimilation du cholestérol dans l’intestin en bloquant l’accès aux récepteurs
membranaires des cellules intestinales, et retarde la vidange gastrique ce qui
étale le pic glycémique
Mais une nouvelle étude Canadienne a suggéré que ce n’était pas l’inhibition
de l’absorption intestinale du cholestérol qui était le principal mécanisme
hypocholestérolémiant mais une augmentation de l’excrétion des sels biliaires
entrainant une augmentation de leur production.
Thandapilly S.J et al., Foof Funct,2018;9(6);3092-96.
Composants bioactifs glucidiques
Les fibres alimentaires
•Les fibres alimentaires sont les parties comestibles d’une plante qui ne peuvent
être digérées ou absorbées dans l’intestin grêle et parviennent intactes dans le gros
intestin.
•Il s’agit des polysaccharides nos digestibles autres que l’amidon comme la
cellulose, l’hemicellulose, les gommes, les pectines, des oligosaccharides comme
l’inuline, de la lignine.
•Le terme « fibres alimentaires » recouvre également un type d’amidon appelé
amidon résistant (présent dans les légumes secs, les graines et céréales) car il
résiste à la digestion dans l’intestin grêle et arrive intact dans le gros intestin.
Les différents types de fibres alimentaires
Les fibres alimentaires sont souvent classées en fonction de leur solubilité,
en fibres solubles et insolubles.
Ces deux types de fibres sont présents en proportions variables dans les
produits alimentaires contenant des fibres.
L’orge, l’avoine, les fruits, les légumes frais et les légumes secs constituent
une bonne source de fibres solubles tandis que les céréales complètes et le
pain complet sont riches en fibres insolubles.
Les fibres alimentaires ingérées progressent le long du gros intestin ou elles
fermentent partiellement ou complètement sous l’effet des bactéries intestinales.
Plusieurs sous-produits , des acides gras à chaines courtes et des gaz, se forment au
cours du processus de fermentation.
C’est l’action combinée du processus de fermentation et des sous-produits ainsi
formés qui contribue aux effets bénéfiques des fibres alimentaires sur la santé.
On retrouve les fibres alimentaires dans
•les fruits: poires, fraises, mures, framboises, cassis, groseilles, oranges
•Les légumes: choux de bruxelles, artichauts, oignons, ail, mais, pois,
haricots verts, brocolis
•Les légumes secs: lentilles, pois chiches, haricots
•Les céréales complètes: son en flocons et céréales au son d’avoines,
pains aux céréales compètes et céréales mélangées.
Les principaux effets physiologiques attribués aux fibres
alimentaires
La fonction intestinale
Les fibres alimentaires, particulièrement les fibres insolubles, contribuent à prévenir
la constipation en augmentant le poids des selles et en réduisant la durée du transit
intestinal. Cet effet est renforcé si la consommation de fibres s’accompagne d’une
augmentation de la quantité d’eau absorbée.
Les acides gras à chaine courte, qui se forment lorsque les fibres fermentent ,
constituent une source importante d’énergie pour les cellules du colon et
inhiberaient la croissance et la prolifération des cellules cancéreuses de l’intestin.
En améliorant la fonction intestinale, les fibres alimentaires réduisent également le
risque de maladies et de troubles tels que la diverticulose et les hémorroïdes et
pourraient également avoir un effet protecteur contre le cancer du colon.
La glycémie
Les fibres solubles ralentiraient la digestion et l’absorption des hydrates de carbone et
réduiraient donc l’augmentation de la glycémie post prandiale ainsi que la sécrétion
d’insuline. Cette action peut aider les diabétiques à améliorer le contrôle de leur
glycémie.
Le cholestérol sanguin
Les résultats de plusieurs études épidémiologiques identifient un autre rôle des
fibres alimentaires dans la prévention de la maladie coronarienne: l’amélioration des
profils lipidiques. Les fibres visqueuses isolées, telles que la pectine, le son de riz et
le son d’avoine abaissent le taux de cholestérol sérique total et le taux de cholestérol
LDL.
Outre la prévention de la constipation, l’amélioration de la glycémie et des profils lipidiques
qui constituent les principaux résultats bénéfiques d’un régime alimentaire riche en fibres,
il existe d’autres effets intéressants. Les fibres peuvent avoir un effet rassasiant grâce à leur
volume, sans apport calorique supplémentaire, contribuant ainsi à la régulation du poids.
Pour profiter de tous les effets intéressants des fibres, il est important d’en varier les
sources.
Le système immunitaire
En plus de ces divers avantages pour la santé, plusieurs études ont montré que les
polysaccharides non digestibles pourraient également contribuer au maintien d’un
système immunitaire sain. Ces travaux se sont surtout intéressés à l’effet des fibres
non digestibles sur :
le renforcement des défenses immunitaires
L’augmentation de la barrière intestinale
La diminution de la prévalence des maladies infectieuses (rhume, grippe)
Composants bioactifs protéiques
Peptides bioactifs
C’est à la fin des années 1970 qu’émergea l’idée que les protéines alimentaires pouvaient,
en plus de leur vocation nutritive, avoir des rôles physiologiques grâce à la présence de
peptides bioactifs présents dans leur séquence.
La littérature fait état d’un nombre impressionnant d’études sur les peptides bioactifs
pour leur bénéfice-santé et le potentiel qu’ils représentent dans le développement de
nouveaux aliments de prévention/aliment-santé.
Les protéines laitières sont une source particulièrement bien dotée de tels peptides
porteurs d’activités diverses : antihypertensives, antithrombotiques,
antioxydantes, immunomodulatrices,
anti-stress, antimicrobiennes, antivirales, antitumorales et facilitatrices du transport de
calcium ou encore de certains oligo-éléments…
(Agriculture et Agroalimentaire Canada, Protéines et peptides bioactifs, agr.gc.ca, août 2008)
Les peptides bioactifs sont des séquences protéiques de 2 à 20 acides aminés,
inactives au sein des molécules précurseurs, mais qui présentent des activités
régulatrices des fonctions biologiques après leur libération. Toutes les protéines
laitières, issues des différentes espèces, en sont particulièrement bien dotées.
Les peptides bioactifs du lait peuvent être libérés :
• in vivo, sous l’action des enzymes digestives, au cours de la digestion gastro-intestinale ;
• in vitro, sous l’action de bactéries lactiques au cours de la fermentation microbienne ou
par hydrolyse enzymatique.
Ces peptides bioactifs ont été définis comme des «peptides ayant une activité de
type hormonale ou médicamenteuse qui modulent éventuellement les fonctions
physiologiques par des interactions de liaison à des récepteurs spécifiques sur
cellules cibles, conduisant à l'induction de réponses physiologiques
L'absorption intacte de ces petits peptides est plus probable que celle des plus grosses
protéines. Par conséquent, d'autres organes que le tractus gastro-intestinal sont des
cibles possibles pour leur fonctions biologiques.
Bien que les peptides bioactifs se trouvent dans différents aliments, le lait et les produits
laitiers, surtout le fromage, représentent les sources naturelles les plus importantes. Ils
ont différents effets sur la santé dont le plus étudié est l’activité hypotensive de peptides
inhibiteurs de l’ACE .
peptides inhibiteurs de l’ACE (2 à plus de 10 acides aminés) il a d’abord été obtenu
a partir d’une gamme de protéines du lait mais est également trouvé dans d’autres
protéines végétales et animales.
En fait, les séquences de plus de 150 peptides inhibiteurs de l’ ACE obtenus à
partir de protéines de lait de vache ont été identifiées.
les peptides inhibiteurs de l’ACE les plus étudiés sont libérés lors de la fermentation
lactique mais aussi découverts des les fromages.
De plus, les peptides inhibiteurs de l‘ACE provenant de protéines végétales ont été
trouvés dans des extraits hydrosolubles de brocoli, champignon, ail, le sarrasin et
le vin ainsi que dans les hydrolysats de protéines de soja, haricots, tournesol, riz,
maïs, blé, sarrasin et épinards.
Découverts en premier, les peptides opioïdes agissent comme calmants et modulent le
métabolisme postprandial.
Les phosphopeptides ou les phosphopeptides de caséine augmentent la solubilité des
ions de calcium facilitant ainsi son absorption.
A côté de ces trois groupes de peptides, de nombreux autres peptides bioactifs ont été
découverts dans le lait et les produits laitiers ayant par exemple des effets anti-
cancérogènes, hypotenseurs ou anti-inflammatoires.
• Cinq catégories de peptides bioactifs laitiers sont répertoriées
en fonction de leur action biologique spécifique :
Une activité antimicrobienne a été mise en évidence chez de nombreux peptides
bioactifs du lait. Ces peptides antimicrobiens ont révélé des propriétés inhibitrices du
caractère pathogène de plusieurs bactéries, y compris Staphylococcus aureus,
Escherichia coli, Listeria monocytogenes ou encore différentes salmonelles. Une
activité de la lactoferrine et de ses dérivés a également été observée in vitro contre
plusieurs virus, en particulier des virus hépatiques.
Les peptides immunomodulateurs ont la capacité de réguler la réponse
immunitaire par différents mécanismes. Plusieurs peptides bioactifs issus de la
caséine ou du lactosérum ont montré leur aptitude à stimuler la prolifération des
lymphocytes, la phagocytose par les macrophages, la synthèse d’anticorps ou encore
à réguler la production de cytokines pro-inflammatoires.
Les peptides anti-hypertensifs. Ces peptides sont le plus souvent dérivés de caséines
humaine ou bovine. Ils pourraient représenter une alternative naturelle intéressante
pour contrôler l’hypertension artérielle.
Les peptides laitiers antioxydants, constitués d’acides aminés hydrophobes, ont la
capacité de limiter la peroxydation des lipides en piégeant les radicaux libres ou
en inhibant leur formation.
Les peptides opioïdes agissent comme des régulateurs des systèmes nerveux central et
périphérique. Ils peuvent avoir des effets agonistes ou antagonistes et jouent un rôle en
particulier dans la sécrétion d’insuline et de somatostatine. Par leurs actions sur les
hormones digestives, ces peptides pourraient être utiles à la régulation de l’appétit et au
contrôle du poids.
Les systèmes digestif, cardiovasculaire, immunitaire et nerveux sont autant de cibles
pouvant bénéficier des effets positifs des peptides bioactifs laitiers. De nouvelles études
sont malgré tout nécessaires avant d’envisager un usage clinique ou une incorporation au
sein d’aliments fonctionnels. En effet, l’allergénicité et la toxicité potentielle des peptides
bioactifs laitiers, ainsi que la stabilité de leurs actions sont encore des pistes de recherche à
explorer.
MOHANTY, DP. MOHAPATRA, S. MISRA, S. « et col. » Milk derived bioactive peptides and their impact on human health – A review. Saudi
Journal of Biological Sciences, 2016, 23, p. 577–583 (doi: 10.1016/j.sjbs.2015.06.005).
Composants bioactifs lipidiques
Les acides gras Oméga
Les acides gras Oméga 3
Les acides gras oméga-3 sont des gras insaturés bons pour la santé. Il est
important que les aliments que nous mangeons nous en procurent.
Les trois types d’acides gras oméga-3 sont les suivants :
Acide alpha-linolénique (ALA)
Acide docosahexanoïque (DHA)
Acide eicosapentanoïque (EPA)
Parmi les oméga-3, seul l'acide alpha-linolénique (AAL) est
qualifié d’« essentiel ».
En effet, les autres acides gras oméga-3 peuvent être
synthétisés par le corps à partir de l'AAL.
Il est particulièrement présent dans l’huile et les graines de lin
et de chanvre, ainsi que dans l'huile de canola (colza) et de
soya.
L'acide eicosapentaénoïque (AEP). Le corps humain peut le synthétiser à partir
de l'acide alpha-linolénique, bien que le taux de conversion soit très faible.
Il est donc important de consommer des aliments riches en AEP, notamment
certains poissons gras. Les populations qui consomment de grandes quantités
de poisson (les Japonais, par exemple) sont nettement moins touchées par les
maladies cardiovasculaires.
Par ailleurs, l'AEP se transforme en eicosanoïdes de série 3, des substances qui
contribuent à la protection des artères et du cœur et qui ont des effets anti-
inflammatoires et anti-allergiques reconnus.
L'acide docosahexaénoïque (ADH). L’ADH est également présent dans
les produits marins, plus particulièrement dans certains poissons gras.
Il joue un rôle fondamental dans le développement du cerveau et de
la rétine ainsi que dans la formation et la motilité des spermatozoïdes.
Photo omega 6
Les acides gras Oméga 6
Ce sont aussi des acides gras insaturés bons pour la santé. Tout comme les acides
gras oméga-3, nous avons besoin que notre alimentation nous procure des acides
gras oméga-6.
Les quatre types d’acides gras oméga-6 sont les suivants :
Acide linoléique (LA)
Acide arachidonique (AA)
Acide gamma-linoléique (GLA)
Acide dihomogammalinoléique (DGLA)
Parmi les oméga-6, seul l'acide linoléique (AL) est qualifié d’« essentiel ».
En effet, les autres gras oméga-6 peuvent être fabriqués par le corps à
partir de l'AL. Contrairement à l'acide alpha-linolénique, l’acide linoléique
est abondamment présent dans l'alimentation moderne : huiles de maïs,
de tournesol, de soya, de pépins de raisin, etc.
L'acide gamma-linoléique (AGL). Le corps synthétise l’AGL à partir de l'AL, mais
plusieurs obstacles peuvent nuire à cette conversion : une consommation excessive
de cholestérol et de « mauvais gras » (trans, saturés, etc.), l'alcool, le vieillissement et
le diabète, par exemple.
On peut aussi consommer des produits qui sont des sources directes d’AGL : huile de
bourrache (24 % d'AGL), d'onagre (8 % d'AGL), de cassis (18 % d'AGL) et la spiruline.
Erasmus Udo. Fats that heal - Fats that kill, Alive Books, Canada, 2003, p. 270.
L'acide dihomo-gamma-linoléique (ADGL). C'est un dérivé de l'AGL. La seule
source alimentaire connue est le lait maternel. Le DGLA se transforme en
eicosanoïdes de série 1 qui contribuent à la protection des artères et du cœur,
stimulent l'immunité et présentent des effets anti-inflammatoires.
L'acide arachidonique (AA). C'est un dérivé du DGLA. Le jaune d'oeuf et les gras
animaux en sont des sources directes.
L'AA assure la cicatrisation et la guérison des blessures et contribue aux
mécanismes des réactions allergiques.
Biosynthèse des acides gras omega 3 et 6
Le rôle de l’AA dans la physiopathologie des cellules sanguines et vasculaires est
attribuable à ses produits oxygénés appelés eicosanoïdes (produits dérivés de l’AA ou
acide eicosatétraénoïque). Parmi ceux-ci, on peut souligner des prostaglandines,
thromboxanes et leucotriènes substances pro-inflammatoires (PGE2), qui favorisent la
vasoconstriction et l’agrégation plaquettaire (TBXA2), ainsi que l’expérience subjective
de la douleur (LTB4).
Pour cette raison, ils sont parfois appelés les « mauvais eicosanoïdes », car associés à un
grand nombre des maladies inflammatoires, vasculaires et dégénératives.
Les oméga-3, à l’inverse, favorisent la synthèse des prostaglandines anti-inflammatoires
(PGE1), fluidifient la circulation du sang, réduisent la tension artérielle et diminuent la
synthèse des leucotriènes.
Nos besoins en oméga-3
Les oméga-3 et leurs propriétés font l'objet de nombreuses recherches chaque
année, ce qui entraîne une évolution rapide et des mises à jour fréquentes dans les
recommandations nutritionnelles à leur sujet.
Plusieurs pays, ainsi que l'Organisation mondiale de la Santé, ont émis des
recommandations au sujet de l'apport en oméga-3, qui se résument ainsi :
AAL : de 0,8 g à 1,1 g/jour
AEP + ADH : de 0,3 g à 0,5 g/jour
Kris-Etherton PM,et al. Fish consumption, fish oil, omega-3 fatty acids, and cardiovascular disease. Circulation. 2002 Nov 19;106(21):2747-57.
Nos besoins en oméga-6
Différentes études ont rapporté qu’il fallait consommer entre 1,2 et 2 g d’Acide
Linoléique AL par jour pour obtenir les meilleurs effets en termes de prévention,
notamment sur la prévention des maladies coronariennes.
Certains chercheurs recommandent une consommation quotidienne d’AL à
hauteur d’environ 1% de la consommation calorique quotidienne, soit environ 2
g d’AL pour un régime équivalent à 2000 kCal par jour. Une consommation
adéquate d’acide linolénique se situe donc en 2 et 4 g par jour.
Pour obtenir 1,3 g d'oméga-3 Pour obtenir 1,3 g d'oméga-3
d'origine végétale (AAL) d'origine marine (AEP + ADH)
• ½ c. à thé (2 ml) d'huile de lin • 50 g de maquereau de
• 2 c. à thé (10 ml) de graines de l’Atlantique
lin broyées. • 65 g de saumon atlantique
• 2 c. à thé de graines de chia* d’élevage
• 1 c. à table (15 ml) d'huile de •80 g de saumon rose ou rouge en
canola conserve
• ¼ tasse (60 ml) de noix de • 80 g de hareng de l’Atlantique ou
Grenoble du Pacifique
• 1½ c. à table (22 ml) d'huile de • 130 g de thon blanc ou germon
soya en conserve
• 13 g de graines de chanvre • 130 g de sardines en conserve
Note. Depuis quelques années, on trouve des œufs oméga-3 dans le commerce. Ils sont
pondus par des poules dont la moulée est enrichie en graines de lin, ce qui, comparé aux
oeufs ordinaires, multiplie par dix leur teneur en oméga-3 : un œuf enrichi comble de
25 % à 35 % des besoins quotidiens en oméga-3.
⇒ Les huiles les plus riches en oméga ⇒ Les aliments les plus riches
6 indispensable (acide linoléique) en oméga 6 indispensable (acide
sont (valeur pour 100 g) : linoléique) sont (valeur pour
Huile de pépins de raisin (65 g) 100 g) :
Huile de noix (56,1 g) Les noix (36.4 g)
Huile de tournesol (54.4 g) Les pignons de pin (30.4 g)
Huile de maïs (54.1 g) Les graines de pavot (29.4 g)
Huile de soja (52 g) Les graines de tournesol (27.8 g)
Huile de sésame (39.6 g) Les pistaches (14.2 g)
Huile d'arachide (25.7 g)
Toutes les données nutritionnelles sont issues de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de
l'alimentation (Anses).
Les omégas 3 et les omégas 6 sont des acides gras indispensables au bon
fonctionnement de l'organisme. Ils entrent dans la constitution des
membranes cellulaires, mais ils jouent aussi un rôle dans de nombreuses
réactions biologiques, notamment hormonales et immunitaires.
Les acides gras oméga-3 jouent un rôle dans le développement du cerveau, des
nerfs et des yeux du nourrisson. Ils contribuent aussi à maintenir votre système
immunitaire en santé et peuvent aussi aider à réduire les risques de maladies
cardiaques chez les adultes.
Les acides gras oméga-6 jouent un rôle important en régulant l’expression de
nos gènes et en favorisant la santé immunitaire et la coagulation sanguine. Ces
acides gras peuvent aussi avoir un effet bénéfique sur les symptômes de la
polyarthrite rhumatoïde et de la dermatite.
Hypertriglycéridémie. L’huile de foie de morue – une huile riche en oméga-3 - réduit les
niveaux de triglycérides de 20 à 50 % chez des patients souffrant d’hypertriglycéridémie,
selon plusieurs études cliniques.
Hypertension. La consommation d’huile de foie de morue pourrait réduire la pression
artérielle chez les patients souffrant d’hypertension légère.
Dépression. Quelques données préliminaires suggèrent que l’huile de foie de morue
diminue les symptômes dépressifs, par rapport à ceux qui n’en consomment pas.
Arthrite, syndrome prémenstruel. Selon des études cliniques préliminaires, un extrait
d’huile de krill à forte teneur en oméga-3 (300 mg/jour pendant un mois ; Neptune
Technologies & Bioresources, Inc) réduit certains symptômes liés à l’arthrite (douleur,
raideur) et le syndrome prémenstruel. D’autres études sont nécessaires pour valider ces
résultats sur l’huile de krill. L’huile de krill contient également des oméga-9 mais de
faibles quantités d’oméga-6.
Calder PC, Grimble RF. Polyunsaturated fatty acids, inflammation and immunity. Eur J Clin Nutr. 2002 Aug;56 Suppl 3:S14-9. Review.
Trouble du déficit et de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). La prise d’une
combinaison d’oméga-3 et oméga-6 pourrait diminuer les symptômes du TDAH, en
particulier chez des enfants qui ont également des troubles neurodéveloppementaux.
Trouble de l’acquisition de la coordination. Certains symptômes liés au trouble de
coordination (ex. lire, épeler un mot…) peuvent être réduits en présence d’une
combinaison d’oméga-3 et oméga-6, selon une étude clinique préliminaire.
Sclérose en plaques et développement mental. La prise d’oméga-6 (sous forme d’acide
arachidonique ou d’acide linoléique) n’a aucun effet sur le développement mental du
bébé ou le ralentissement de la progression de la sclérose en plaques.
Une récente étude canadienne révèle que l’oméga-3 peut réduire
l’inflammation et améliorer les symptômes de la COVID-19.
Une centaine de patients positifs à la COVID-19 ont été randomisés pour recevoir
Vascepa, un acide gras oméga-3 disponible sur ordonnance.
À la fin de la période de traitement de 14 jours, la prévalence des symptômes a
diminué de 52 %, selon les résultats de l’étude qui note que le traitement a été bien
toléré sans effets secondaires majeurs.
L'étude a été présentée par le professeur Bhatt lors de la conférence de la
National Lipid Association.
Agence QMI Mardi, 15 décembre 2020 02:49 MISE À JOUR Mardi, 15 décembre 2020 02:49