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ART Allegorie

Le dessin 'Le Bonheur Occident' de Paul Chenavard illustre les éléments considérés comme essentiels au bonheur par les peuples occidentaux au XIXe siècle, en utilisant l'allégorie pour représenter des idées abstraites. Les personnages symbolisent les âges de la vie et les rôles sociaux, tandis que la structure pyramidale du dessin évoque la connexion entre l'humanité et la nature. Cette œuvre reflète une vision patriarcale du bonheur, ancrée dans l'ordre social, la famille et le travail.

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Le dessin 'Le Bonheur Occident' de Paul Chenavard illustre les éléments considérés comme essentiels au bonheur par les peuples occidentaux au XIXe siècle, en utilisant l'allégorie pour représenter des idées abstraites. Les personnages symbolisent les âges de la vie et les rôles sociaux, tandis que la structure pyramidale du dessin évoque la connexion entre l'humanité et la nature. Cette œuvre reflète une vision patriarcale du bonheur, ancrée dans l'ordre social, la famille et le travail.

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Histoire de l’art : l’allégorie du bonheur

Paul Chenavard, Le Bonheur Occident,


vers 1848-1851. Dessin, 49,4 x 49,2 cm.
Musée Carnavalet, Paris
 L’allégorie est, en littérature, une figure de style par
comparaison, qui consiste à employer des termes
autres que les termes propres : elle permet de
représenter une idée abstraite ou une notion
morale par une image concrète. Par exemple, pour
parler de la gloire, on évoquera un guerrier
triomphant, couronné de lauriers, défilant sur un char
au milieu des acclamations de la foule.
 Dans les beaux-arts, l’allégorie forme un ensemble
dont les différents éléments soutiennent son
interprétation : la mort sera dépeinte sous la forme
d’un squelette, vêtue d’une longue toge, porteur d’une
faux, accompagnée d’un corbeau qui s’envole.

Intitulé Le Bonheur Occident, le dessin de Paul


Chenavard illustre donc les réalités que, selon
lui, au XIXème siècle les peuples occidentaux
considèrent comme indispensables pour
PRÉSENTATION : l’auteur et l’œuvre
Dès ses dix-sept ans, Paul Chenavard entre à l’École des Beaux-
Arts de Lyon, puis monte étudier à Paris où il se lie avec Eugène
Delacroix et le philosophe Hegel. Sous l’influence du mouvement
allemand « nazaréen », né au début du XIXème siècle, dont il
rencontre plusieurs membres lors d’un séjour d’étude à Rome, il
développe un art qui cherche à concilier le sacré et le profane, à
concilier donc le dogme religieux de la chute de l’homme, suivie de
sa réhabilitation, à la confiance en un progrès des sociétés
humaines, dogme du XIXème siècle.
Gustave Ricard, Portrait de Paul Chenavard, non daté. Huile sur toile. Musée
des Beaux-Arts, Marseille
Ce dessin n’est pas daté, mais il illustre la volonté de l’artiste de pratiquer un art humanitaire
et philosophique, et a peut-être été réalisé pour préparer la décoration du Panthéon qui lui a
été confiée de 1848 à 1851 car le gouvernement veut alors en faire un « temple de l’humanité ».
Les soixante immenses peintures qui devaient recouvrir les murs et la coupole étaient censées
représenter la « palingénésie sociale », c’est-à-dire les principales étapes de « la marche du
genre humain dans son avenir à travers les épreuves et les alternatives de ruines et de
renaissance ».
LA STRUCTURE : observation et interprétation
Les lignes de force du dessin forment une
pyramide, forme qui, appliquée à une sorte de
butte de terre est déjà symbolique : sa base
représente l’assise terrestre, tandis que son
sommet s’élève vers le ciel.
Or, ici, elles se rejoignent sur la tête de
l’homme, comme pour figurer sa puissance et
indiquer qu’il construit lui-même, par sa pensée
et ses choix de vie, le bonheur dont il peut
ensuite jouir.
Les lignes horizontales marquent trois étages
dans cette construction. Au plus bas sont
placés les éléments terrestres, les minéraux, les
produits de l’agriculture, fruits et légumes, et de
l’artisanat, tambourin et flûte. Trois personnages
se trouvent au centre, un vieillard et une femme
tenant dans ses bras un enfant, ainsi que l’outil
agricole que tient l’homme. Le buste de
l’homme, isolé, se détache sur le fond du ciel.
LA FIGURATION : interprétation générale
Le cadre
Le premier élément mis en évidence est le rôle
joué par la nature, dans laquelle s’inscrit
l’humanité, signalée par l’arbuste à la droite du
vieillard. Par sa fertilité, elle lui apporte, bien sûr,
son alimentation – notons cependant l’absence du
monde animal – mais aussi un plaisir esthétique,
avec les fleurs, qu’elles soient sauvages ou
placées dans le vase à côté de la femme. C’est ce
même plaisir que procure l’art, ici la musique,
illustrée par le tambourin et la flûte.

Les personnages
Les personnages représentent à la fois les genres,
homme et femme, dont le couple permet la
perpétuation de l’humanité, et les âges, depuis la
naissance avec le bébé, la maturité pour l’homme
et la femme, jusqu’à la vieillesse, avec ce vieillard
barbu, traditionnel symbole de la sagesse.
INTERPRÉTATION : deux personnages symboliques
Le vieillard
Dans sa main droite, il tient un livre, intitulé « LOIS », et dans la gauche une
couronne de laurier. Il représente l’héritage fondateur de la société : il est
celui qui soutient l’ordre qui permet à tous de vivre ensemble et, par son
jugement, il accorde la gloire à ceux qui se sont distingués pour la servir et la
faire progresser, dans tous les domaines.
La femme : son rôle
La femme, allaitant le bébé, est, elle aussi, un symbole de la fécondité
qui assure la survie de l’humanité, mais aussi de l’amour qui scelle
l’union du couple et le bonheur au sein de la famille.
Comme le vieillard, elle est vêtue à l’antique, renvoyant à cet héritage
artistique encore très présent dans l’art du XIXème siècle.
Mais notons à la fois sa place, assise au pied de l’homme, et le regard
rempli d’amour qu’elle lève vers lui, tandis que sa main étreint
tendrement le bras de celui-ci, qui pose sur son épaule une main
protectrice. L’égalité n’est pas encore de mise…
UNE CONCEPTION DU BONHEUR
L’homme
Ce dessin fait écho à la Par sa nudité, l’homme nous rappelle la place que lui
discussion sur le bonheur qui accordaient les artistes de la Renaissance : pensons au
oppose les deux personnages, dessin de L’Homme de Vitruve (vers 1490) de Léonard de
H.1 et H. 2,dans la pièce Pour un Vinci qui met en valeur l’harmonie du corps humain.
oui ou pour un non de Nathalie Il est dans la force de l’âge, et l’engin agricole qu’il tient
Sarraute. H. 2 reproche, en effet, dans la main droite souligne son rôle : par son travail, il
à son ami d’étaler un bonheur assure, lui aussi, la survie de l’humanité.
fondé sur des stéréotypes, par Cette allégorie propose une vision encore très
exemple la paternité ou une patriarcale du bonheur, vécu au sein d’une
réussite professionnelle, de nature fertile et féconde, et fondé sur trois
lointains héritages, tandis que H.1 composantes principales : l’ordre social, dans le
l’accuse, lui, de se mettre « en respect des lois, la famille, source d’amour, et
marge » de la société par son le travail, qui fait la grandeur de l’homme.
refus des valeurs admises de Le plaisir esthétique, notamment par l’art, et
« tous ». l’obtention de la gloire occupent également une
place, mais plus réduite.

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