Assainissement et soutenabilité des finances publiques au Maroc
Définitions
• Ensemble des règles et des opérations gouvernant les
finances de l’Etat, des collectivités territoriales, des
établissements publics et de toutes autres personnes
morales de droit public. Elles sont constituées par
l’ensemble des opérations qui mobilisent de façon
directe les deniers publics. D’un point de vue
économique, la notion des finances publiques recouvre
les opérations financières des personnes publiques que
sont les opérations de recettes et de dépenses
(opérations budgétaires) ainsi que les opérations de
trésorerie à savoir d’emprunt et de gestion de la dette
Loi organique des finances
• Une "loi organique" est une disposition générale qui
dans la hiérarchie des normes se trouve située au
dessus des lois ordinaires .Elle fixe les règles propres à
l'organisation des pouvoirs publics. Les lois qui ont
modifiées ou complétées la Constitution sont des lois
organiques.
• LOLF : elle définit les principes régissant la gestion des
finances publiques, détermine le cadre juridique des
lois de finances et encadre tout le processus budgétaire
depuis la programmation jusqu’à l’évaluation
LF
• « La Loi de finances détermine, pour chaque
année budgétaire, la nature, le montant et
l’affectation de l’ensemble des ressources et
des charges de l’Etat, ainsi que l’équilibre
budgétaire et financier qui en résulte. »
Types de loi des finances
La loi de finances de l’année
• Prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque année budgétaire ,
l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat, par référence à la
programmation budgétaire
La loi de finances rectificative
• Peuvent en cours d’année modifier les dispositions de la L.F de l’année
La loi de règlement
• Constate et arrête le montant définitif des recettes encaissées, de
dépenses dont les ordonnances sont visées, se rapportant à une même
année budgétaire, et arrête le compte de résultat de l’année
Comment évoquer le sujet ?
• Parler des effets de crise sanitaire et par la suite
de divers défis :
• La crise sanitaire, toujours d’actualité, a mis à
rude épreuve les gouvernements mondiaux et,
partant, les finances publiques des Etats. Le
Maroc n’en fait pas l’exception. De nouveaux défis
sont ainsi apparus ces dernières années à côté
d’anciens déjà nombreux, qui se manifestent de
manière exacerbée et qu’il faudra affronter.
Parler en général
• «Il s’agit notamment de défis liés à la data, à l’intelligence
artificielle, à la globalisation et à la prééminence de l’économie de
services. Cela n’empêche pas que les anciennes problématiques
restent toujours présentes, à l’instar de la croissance génératrice
de revenus, des changements climatiques, des flux migratoires…
Dans ce sillage ,la résolution de l’équation budgétaire constitue un
véritable défi à la fois pour les pays développés et ceux en passe
de le devenir. L’élaboration de budgets équilibrés relève de plus en
plus de l’ordre de l’exceptionnel. Pour cause, les Etats sont de plus
en plus confrontés à la contraction des marges de manœuvre
fiscales, couplée à la hausse des besoins de la collectivité. A titre
illustratif, rappelons que depuis 1975, la France n’a pas enregistré
un équilibre budgétaire.
• Parler de l’augmentation des dépenses
publiques ( caisse de compensation , masse
salariale …)
• Aborder le sujet de l’assainissement publique
comme une nécessité impérieuse .
• Depuis une dizaine d’années, le Maroc a
entrepris des réformes budgétaires majeures.
Principalement concrétisées à travers la loi
organique relative à la Loi de finances, ces
réformes couvrent le cycle budgétaire annuel,
la budgétisation à moyen terme, la
performance et la transparence du budget,
ainsi que la budgétisation sensible au genre
Plan / problématique
• C’est dans ce contexte que la problématique
s’impose : quel constat fait pour la situation actuelle
des finances publiques au Maroc ? t quelles sont les
mesures afin de stabiliser la situation ?
• Pour ce faire , un plan sera répartis en deux parties ,
une première afin de jeter la lumière sur l’état des
lieux des finances publiques au Maroc , et une
seconde afin de mettre l’accent sur les mesures
nécessaires afin de maintenir l’équilibre budgétaire .
Diagnostic FP
• Le Maroc n’est pas mieux loti, puisque
l’histoire récente renseigne que le pays a
enregistré seulement deux exercices
budgétaires excédentaires en 2007 et 2008.
L’irruption de la Covid-19 a accru la fébrilité
des finances publiques de plusieurs Etats, qui
ont recouru massivement à l’endettement, pas
toujours générateur de croissance et de
relance.
• Le challenge pour le Royaume est de générer
suffisamment de ressources pour financer
l’immense chantier social qui concerne
plusieurs secteurs (santé, éducation,
personnes en situation d’handicap,
généralisation de la protection sociale, prise
en charge des séniors, etc.).
La soutenabilité des FP
• Elle comprend la prise en compte de quatre dimensions:
• la solvabilité, ou la capacité des administrations à financer les
dettes et obligations actuelles, et éventuellement futures;
• ·une croissance économique stable, ou la capacité des
administrations à maintenir une croissance économique sur
une période étendue;
• la stabilité fiscale, ou la capacité des administrations à financer
leurs obligations futures sans accroître la charge fiscale;
• l’équité intergénérationnelle, ou la capacité des
administrations à transmettre aux générations futures des
bénéfices financiers qui ne soient pas inférieurs à ceux des
générations actuelles.
FP VS divers risques
• Dans ce sillage ,une pression montante qui continuera de
s’exercer sur les finances publiques des Etats. Et ce, eu
égard à la nature et l’ampleur des chocs qui sont de plus
en plus violents et liés (réchauffement climatique, boom
démographique, migration, vieillissement de la
population, fractures sociale et numérique). Il est
impératif de refonder et d’adapter la gouvernance des
finances publiques aux nouveaux risques.
• Cependant ,les deux grands défis qui se posent aux
finances publiques ont trait à la hausse de l’endettement
public et à la baisse tendancielle des recettes fiscales.
RO vs DO
• Au Maroc, l’écart entre les recettes ordinaires et
les dépenses ordinaires est passé de 1,2% du PIB
en 2008 à plus de 8% du PIB en 2020. L’enjeu est
de taille, surtout si l’on sait que les besoins de
financement du nouveau modèle de
développement devront passer de 4% du PIB dans
un premier temps pour atteindre à terme 10% du
PIB.Un besoin de financement qui ne cesse de
peser sur le budget de l’Etat , à l’instar des autres
dépénses.
Caisse de compensation
• Dans la même perspective , les dépenses de la
caisse de compensation contenu du budget
de fonctionnement ne cesse de s’accroitre au
détriment du budget d’investissement .
LF2025 en chiffres
• Le montant total des ressources s’élève à 657 802 945 000 dirhams en 2025
contre 574 552 394 000 dirhams en 2024, soit une augmentation de 14,49 %
• Le montant total des charges s’établit à 721 317 657 000 dirhams en 2025
contre 638 298 179 000 dirhams en 2024, soit une augmentation de 13,01 %
• DÉPENSES
• Dépenses du budget général (hors amortissement de la dette publique à
moyen et long termes)
• Les dépenses du budget général sont réparties comme suit :Dépenses de
Fonctionnement : 320 971 147 000 MAD
• Dépenses d’Investissement : 128 526 358 000 MAD
• Dépenses relatives aux intérêts et commissions de la dette publique : 45 105
634 000 MAD
• Total : 494 603 139 000 MAD
• Dépenses de fonctionnement
• Le montant des crédits ouverts au titre des dépenses de fonctionnement s’établit à 320 971 147 000
MAD pour 2025 contre 279 426 731 000 MAD en 2024, soit une augmentation de 14,87 %.Dépenses
de personnel
• Les dépenses de personnel pour 2025 s’élèvent à 180 270 681 000 MAD (dont 24,09 milliards de MAD
de cotisations de l’État pour la prévoyance sociale et la retraite), contre 161 623 345 000 MAD en
2024, soit une augmentation de 11,54 %.
• Dépenses de matériel et dépenses diverses
• Le montant pour 2025 est de 80 220 124 000 MAD contre 71 158 286 000 MAD en 2024, soit une
augmentation de 12,73 %.
• Charges communes-Fonctionnement
• Les crédits prévus en 2025 s’élèvent à 48 112 000 000 MAD contre 34 820 000 000 MAD en 2024, soit
une augmentation de 38,17 %. Ces crédits couvrent des dépenses liées aux régimes de retraite, à la
compensation, et à la protection sociale.
• Dépenses imprévues et dotations provisionnelles
• Le montant des crédits ouverts pour 2025 est de 2 700 000 000 MAD. Ces crédits couvrent les
dépenses exceptionnelles et imprévues.
• Dépenses relatives aux remboursements, dégrèvements et restitutions, fiscaux
• Pour 2025, le montant est de 9 668 342 000 MAD.
• Dépenses d’investissement
• Les crédits de paiement pour 2025 s'élèvent à 128,53 milliards
de MAD contre 118,11 milliards en 2024 (+8,82 %).
Dépenses relatives aux intérêts et commissions de la dette
publique
• Crédits pour 2025 : 45 105 634 000 MAD contre 38 229 380
000 MAD en 2024.
Dette extérieure : 11 049 000 000 MAD
Dette intérieure : 34 056 634 000 MAD
Mesures
• En clair, les Etats doivent privilégier un modèle
de gestion décentralisé, lequel s’appuie sur la
responsabilisation des acteurs concernés.
Réformer certains domaines et maintenu
certaines approches et mesures .
LOF 130-13
• le renforcement de la performance de la gestion publique : introduction
de la programmation budgétaire pluriannuelle, de budgets-programmes
et d’une gestion budgétaire axée sur les résultats ;
• l’amélioration de la transparence des finances publiques : introduction de
nouvelles règles financières pour maîtriser l’équilibre budgétaire et
renforcement de la comptabilité ;
• l’affermissement du rôle du Parlement dans le débat budgétaire :
enrichissement et diversification des informations communiquées au
Parlement, réaménagement du calendrier de préparation de la Loi de
finances et de son vote.
La LOF a considérablement modifié le système de gestion des finances
publiques au Maroc. Le calendrier budgétaire a en effet été revu pour
prendre en compte la pluriannualité de la programmation budgétaire, ainsi
que la performance des politiques publiques
• La LF de l’année est élaborée par référence à
une programmation budgétaire triennale
actualisée chaque année en vue de l’adapter à
l’évolution de la conjoncture financière,
économique et sociale.
• Restructuration du budget autour de la
notion de programmes/Objectifs/Indicateurs
Fiscalité
• Pour ce faire ,lorsque l’on cherche à résorber les déficits publics, on
s’oriente le plus fréquemment vers la fiscalité. C’est d’autant plus aisé
qu’a priori une hausse des impôts se traduit quasi-instantanément
par un accroissement des recettes fiscales. Dès lors, si l’Etat
n’augmente pas ses dépenses, le supplément de recettes peut venir
combler une partie du déficit. Mais ce raisonnement n’est en fait
valable qu’à court terme. Or, il faut également prendre en compte les
répercussions à moyen et long terme d’une telle politique. Les
entreprises et les ménages ne sont pas indifférents aux hausses
d’impôts. Ils adaptent leurs comportements en conséquence, ce qui
n’est pas sans effet sur les recettes fiscales.
• On pense, par exemple, à la fameuse formule que l’on associe
ordinairement aux travaux de l’économiste Arthur Laffer : «trop
d’impôts tue l’impôt!».
NMD
• Le NMD propose de mettre en place un
mécanisme régulier de revue de dépenses
dans le cadre de la stratégie nationale à long
terme du Maroc. Un tel mécanisme dégagerait
de l’espace budgétaire pour financer les
priorités nationales à travers l’optimisation des
dépenses et la réduction de dépenses jugées
non prioritaires ou superflues
Réforme caisse de compensation
• Dans la même perspective et pour le bût d’assainir les
finances publiques et remédier au problème de creusement
du budget , la réforme de la caisse de compensation se pose
avec acuité mettant en avant certaines mesures tel que la
mise en œuvre d’un système de ciblage direct qui a pour
vocation le transfert des subventions aux ménages et
l’identification des bénéficiaires afin de cibler la population la
plus vulnérable , En outre, il faut penser à une baisse des prix
en faisant jouer la loi de l’offre et de la demande et celle de la
concurrence saine, enfin il faudra renforcer la souveraineté
alimentaire et énergétique du pays .
• Parler du RSU …
Renforcement de l’IP
• In fine , le renforcement de l’investissement privé et
l’amélioration de l’environnement des affaires , ainsi
l’engouement du Royaume afin de doubler la part de
l’investissement privé est un levier majeur afin d’assainir les
finances publiques , ainsi se procurer des financements
nécessaires pour accomplir avec rigueur et objectivité les
projets de grande envergure contenu des réformes
entamées .cet intérêt s’est concrétisé avec la promulgation
de la nouvelle charte d’investissement et la réformes des
centre régionaux d’investissement , ainsi la simplification
des procédures afin d’aiguiser l’appétit des investisseurs .
La budgétisation sensible au genre est bien développée au
Maroc
• Les gouvernements prennent conscience du pouvoir du processus budgétaire
pour atteindre les objectifs nationaux. La budgétisation sensible au genre (BSG)
est ainsi de plus en plus souvent introduite pour garantir la prise en compte
systématique des considérations d'égalité des genres dans les décisions
relatives aux revenus et aux dépenses de l’État. La BSG n'est pas un budget
séparé pour les politiques destinées aux femmes mais vise plutôt à intégrer les
questions d'égalité des genres dans la prise de décision en :
• sensibilisant au fait que de nombreuses propositions budgétaires ont des
implications pour l'égalité des sexes (que leur objectif premier soit ou non lié au
genre) ;
• encourageant la présentation de propositions budgétaires sensibles au genre ;
• utilisant le processus budgétaire pour s'assurer que des ressources adéquates
sont allouées à la poursuite des objectifs nationaux d'égalité des genres.
Expériences étrangères
• Intégration dans le processus budgétaire
• En Norvège, l'examen des dépenses est intégré au processus budgétaire
et fait partie de la planification budgétaire. Depuis 2017, le
gouvernement norvégien tient chaque automne une conférence sur la
stratégie budgétaire pour discuter des perspectives économiques à
moyen terme. Il établit ensuite sur cette base les priorités et directives
pour le processus budgétaire de l'année suivante. Les projets de revues
des dépenses et l’examen des résultats des revues précédentes
constituent donc une partie importante de la discussion. Peu après la
présentation du rapport final d'examen des dépenses, le ministère des
Finances, en collaboration avec les ministères de tutelle, présente les
recommandations au gouvernement pour approbation. Ainsi, les
recommandations qui ont eu un effet direct sur les dépenses sont
intégrées au processus budgétaire.