SlideShare une entreprise Scribd logo
Optimisation
des budgets :
la solution
par le numérique
AU CŒUR DES
TERRITOIRES
CONNECTÉS
Data :
la France
numérique
2015
Le senior est-il l’avenir du digital ?
Les réseaux sociaux
au service
de l’e-réputation
FrenchTech,
l’enjeudes
écosystèmes ?
parolesd’élus
Emmanuel MACRON, François BAROIN,
Caroline CAYEUX, Charles-Éric LEMAIGNEN,
Olivier DUSSOPT, Laurent WAUQUIEZ,
Vanik BERBERIAN, Dominique BUSSEREAU,
Frédéric CUVILLIER, Jean-Luc MOUDENC,
Karine BERGER, Ibrahim DUFRICHE-SOILIHI,
Valérie LÉTARD, Stéphane RICHARD…#1
2 Paroles d’élus Paroles d’élus 1
parolesd’élus#1
2 Paroles d’élus Paroles d’élus 3
Paroles d’élus fait peau neuve !
Dix ans après son lancement,
il était temps pour notre partenariat
innovant – et pour son dispositif
éditorial – de trouver un nouveau
souffle. C’est chose faite avec la mise
en ligne d’un site Internet de dernière
génération complètement repensé
– parolesdelus.com – et la publication
de Paroles d’élus #1 que vous tenez
entre vos mains.
Bienvenue dans l’ère du mook, cet objet
hybride entre le livre et le magazine,
qui se donne le temps de la réflexion,
qui privilégie le format long, la
narration et l’esthétisme. C’est d’abord
dans son contenu que Paroles d’élus
fait sa mue. Finie la seule pédagogie,
place au décryptage !
À la diversité des témoignages d’élus,
d’acteurs de terrain, au foisonnement
des initiatives autour des enjeux
du numérique dont on ne dira jamais
assez la richesse, vient donc se greffer
une nouvelle approche. Nous avons
fait appel à l’expertise de chercheurs,
de sociologues, de géographes,
de philosophes, d’ethnographes qui,
tout en décryptant les ressorts du
numérique, dégagent les tendances
des usages à venir. Riche d’expériences
fortes et de réalisations concrètes,
Paroles d’élus #1 donne également
les moyens de se projeter vers le futur.
Cyril Luneau
Directeur des Relations avec les
Collectivités locales Groupe - Orange
Mook
MOOK
4 Paroles d’élus
La révolution numérique
n’est pas en train d’advenir : elle est déjà réalité.
Elle concerne tous nos concitoyens, sans
exception, qui voient leurs manières d’apprendre,
de communiquer, de se déplacer… de vivre se
transformer en profondeur. Elle touche également
notre économie tout entière : tous les secteurs
doivent innover, toutes les entreprises doivent
s’adapter, toutes les administrations doivent
se moderniser et l’ensemble des territoires doit
s’équiper. Dans cette “Grande transformation”, la
mission des responsables politiques est immense.
Elle se fonde, selon moi, sur un triple combat :
politique, économique et démocratique.
Le combat politique, c’est le combat pour l’égalité.
La révolution numérique doit être synonyme
d’opportunités pour tous. L’égalité d’accès, qui est
l’ADN de notre modèle économique, de notre
modèle social et de notre modèle culturel, doit être
maintenue à son plus haut degré. Notre ambition,
c’est que chacun puisse accéder aux moyens de
communication, où qu’il vive sur le territoire, qu’il
soit urbain ou rural. Ainsi, grâce à l’impulsion des
élus et des collectivités, grâce aussi à l’engagement
du secteur privé, la France tout entière se numérise.
Le Gouvernement prend sa part de ce mouvement,
en investissant plus de 3 milliards d’euros pour équiper
les territoires en très haut débit, et en particulier
les territoires ruraux.
Cette mobilisation sans précédent, dont nous
suivons pas à pas les avancées, nous permettra
d’atteindre l’objectif fixé par le président de la
République : couvrir, en dix ans, l’ensemble du pays
en très haut débit.
Dans cette “Grande transformation”, il faut
également nous mettre en ordre de bataille pour
saisir les opportunités économiques. Car Internet,
ce n’est plus seulement le moyen de travailler
plus rapidement, d’améliorer ses performances,
d’accroître son efficience. Désormais, Internet,
c’est le point de départ de tout : pour chercher
un emploi, pour correspondre, pour être joignable,
pour s’informer, il faut être connecté. Les élus
de tous les territoires sont donc en première ligne
Préface
Emmanuel
MacronMinistre de l’Économie, de l’Industrie
et du Numérique
8	 Contributeurs
Ils sont l’ADN du mook
Paroles d’élus #1.
10	Intervention des présidents
Croiser les témoignages, les
réflexions et les éclairages pour
décrypter la France numérique
qui émerge. C’est l’ambition que
nous partageons.
12	 Regards
Alain Juillet, le cyberexpert
Daniel Kaplan, le prospectiviste
Stéphane Richard, le chef
d’entreprise
Serge Guérin, le sociologue
Bernard Stiegler, le philosophe
28	La France numérique 2015
32	 L’entretien
Charles-Éric Lemaignen : mise
en commun des savoirs autour
du numérique et de son évolution
36	 Dossier
Économies : la solution
par le numérique ?
42	 L’entretien
François Baroin : le numérique
en tant que facteur d’optimisation
budgétaire
46	 Dossier
French Tech : accélérateur
de croissance pour les territoires
52	 Grand angle
Plongez dans la ville numérique !
54	 L’entretien
Laurent Wauquiez : le numérique
en territoires montagneux
58	Ils font le numérique
dans les territoires
Antonaves, Reims,
Montreuil/Simplon, Lascaux 4,
Valenciennes
68	 L’entretien
Vanik Berberian : le numérique,
créateur d’emploi pour repeupler
les zones rurales
72	Voyages visuels au pays
du numérique
Musées : les transformations
numériques
Objets connectés : voyage
dans les labos
82	 Dossier
Silver économie : les gisements
de l’or gris
88	 Points de vue
Les réseaux sociaux au service
de l’e-réputation
90	 L’entretien
Dominique Bussereau : la
couverture THD et le numérique
comme lien de proximité
et vecteur de changement
dans les métiers de l’éducation
98	 Mutations
Ces métiers qui changent
avec le numérique
102	 11 ans, 11 partenaires
104	 Contacts
64
98
52
Sommaire
12
pour diffuser les usages et l’innovation, pour
développer des écosystèmes qui favorisent
le développement et la montée en puissance
des start-up. L’État joue déjà un rôle moteur avec
la French Tech et la Nouvelle France industrielle,
mais ce sont les collectivités qui, sur le terrain,
transformeront cette démarche en succès.
Enfin, nous devons réformer notre système tout
entier : les nouvelles opportunités économiques
ne concernent pas que le numérique. Il faut
revoir notre système de formation pour accélérer
la montée en compétences des travailleurs,
notamment pour les préparer aux nouveaux
métiers. Il faut aussi forger de nouvelles sécurités
individuelles, en phase avec le développement
du travail indépendant, avec la polyactivité et le
développement de carrières moins linéaires. Ces
défis, nous devons les relever tous et nous devons
les relever ensemble. Car la révolution numérique
nous impose de définir des choix collectifs
innovants et de forger un nouveau consensus social.
Voilà quels doivent être, selon moi, les trois piliers
de notre action collective. Ils trouveront une
traduction concrète dans la stratégie pour les
nouvelles opportunités économiques que m’ont
confiées le président de la République et le
Premier ministre. La révolution numérique est,
par essence, une révolution démocratique.
Elle est portée par la multitude, par tous les
usagers, par tous les acteurs de notre économie.
Pour la porter et l’accompagner, l’engagement
des élus est donc la clé.
MINISTÈREDEL’ÉCONOMIE,DESFINANCESETDEL’INDUSTRIE
Paroles d’élus 5
6 Paroles d’élus Paroles d’élus 7
“Notre société est entrée dans l’ère du numérique et
nos populations en sont de grandes consommatrices.
Avec la croissance démographique des territoires ruraux
depuis plus de dix ans, les habitants de nos communes
sont demandeurs de haut débit, de téléphonie mobile et
de services numériques.” Vanik Berberian, président de l’AMRF
“Si le numérique peut participer à l’amélioration de
la vie quotidienne des populations, le contact humain
restera toujours nécessaire et indispensable.”
François Baroin, maire de Troyes, député de l’Aube, président de l’AMF, ancien ministre
“Le numérique peut faciliter
le quotidien des personnes
qui avancent dans l’âge mais
aussi favoriser l’accès à la
culture ou à la connaissance.”
Frédéric Cuvillier, président du Cner, maire
de Boulogne-sur-Mer, député du Pas-de-Calais,
ancien ministre
“Offrir Internet et le tripleplay
modifie complètement la donne
et peut enrayer la migration
de population. L’arrivée de ce
nouveau service public équilibre
la disparition des autres et
favorise une parfaite égalité.”
Karine Berger, députée des Hautes-Alpes
“Plus que jamais, le secteur
public doit profiter de la
révolution des usages et des
nouveaux outils pour repenser
son fonctionnement interne et
la relation entre administration
et citoyens.”Francisque Vigouroux, maire d’Igny
“La réalité de l’automatisation, donc
du numérique, c’est la destruction
de l’emploi. Cela se présente comme
une très mauvaise nouvelle, mais vu
sous un autre angle, c’est au contraire
une très bonne nouvelle – car la fin
de l’emploi, c’est le début du travail.”
Bernard Stiegler, philosophe
“De nombreuses initiatives en France
alimentent une même démarche.
Accompagner l’innovation, favoriser
la mise en place du numérique pour
qu’il profite à tous, c’est le principe des
fab’labs français.”
Charles-Éric Lemaignen, président de l’AdCF
“Les potentialités
du numérique pour
les petites villes sont
d’abord à penser en
termes de croissance.
Nous vivons la
quatrième révolution
industrielle.”
Loïc Hervé, maire de Marnaz, sénateur
de la Haute-Savoie
“Le numérique est un vecteur de communication
extrêmement puissant pour les musées. Il y a
une véritable passion française pour les musées.
On voit des foules extraordinaires se déplacer,
pas seulement pour les très grandes expositions
mais pour toutes les expositions.”
Christine Albanel, directrice exécutive RSE, Diversité,
Partenariats et Solidarité d’Orange, ancienne ministre
“L’objectif smart city
est non seulement
bénéfique sur le plan
du service rendu mais
il l’est également sur
un plan financier, avec
l’optimisation du travail
des agents grâce à
l’analyse fine des données
collectées.”
Christophe Béchu, maire d’Angers,
sénateur du Maine-et-Loire
P. 68
“À l’aise avec les chiffres,
le numérique l’est aussi
pour mettre en relation,
coordonner, agréger des
individus, des groupes,
des informations et des
données, des actions
et des projets.”
Daniel Kaplan, prospectiviste
P. 85
P. 59
P. 40
P. 26
P. 32
P. 39
P. 16
P. 77
P. 80
P. 42
Édité par Orange
sur une idée de Scripto Sensu
Directeur de la publication : Cyril Luneau
Rédacteur en chef : Pascal Giordano
Assistants : Mathieu Djourabtchi, Florian Tollet
Conception et réalisation : Scripto Sensu
Direction éditoriale : Bertrand Vorimore
Coordination : Guilhem Cadoret
Design et direction artistique : Claude Gentiletti
Édition : Delphine Tardiveau
Avec la participation de : Michel Léon, Cécile Perrin,
Dominique Fidel, Marc Feuillade, Cédric Buades,
Pierre Abruzzini, Isegoria, Taïga Média, Studio-V2
Crédit photo de couverture : Corbis
Fabrication : Gutenberg Networks
Impression : France Ouest Imprim (Livarot)
Avertissement. Ce mook est destiné à être diffusé
aux élus des collectivités territoriales ainsi qu’à des
responsables d’administrations d’État et de services
publics locaux, à l’exception du grand public. Il est édité
par Orange et ses partenaires, qui ont pris soin de veiller
au caractère purement informatif de son contenu.
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle,
quel que soit le support, est strictement interdite.
8 Paroles d’élus Paroles d’élus 9
Onze partenaires
Paroles d’élus #1 est édité par
Orange, en partenariat avec :
Association des maires
de France et des présidents
d’intercommunalité (AMF) ;
Assemblée des Communautés
de France (AdCF) ;
Assemblée des Départements
de France (ADF) ;
Association des maires ruraux
de France (AMRF) ;
Association nationale des élus
de la montagne (Anem) ;
Association des Petites Villes
de France (APVF) ;
Fédération des agences
de développement et
des comités d’expansion
économique (Cner) ;
Fédération des Entreprises
publiques locales (FedEpl),
Association des maires
de Grandes Villes de France
(AMGVF) ;
Villes de France
Comité de pilotage
Nathalie Dotres et Delphine
Breure (AMF), Sandrine
Guirado (AdCF), Jean-Pierre
Quignaux (ADF), Julien
Thibert (AMRF), Olivier
Lamoureux et Olivier Riffard
(Anem), François Panouillé
(APVF), Audrey Duquenne
(FedEpl), Élisabeth Coquaz-
Garoudet, Florence de
Marignan (Villes de France),
Raphaëlle Frija (Cner),
Pascal Giordano, Émilie
Richer, Muriel Faucher,
Patrice Carré, Mathieu
Djourabtchi, Florian Tollet
(Orange)
Dispositif digital
Paroles d’élus est présent
sur Internet – avec son site
parolesdelus.com – et
sur les réseaux sociaux
(Facebook, Twitter…).
Digital social Media :
Muriel Faucher
Production des contenus
textes et vidéos : Isegoria
Conception et gestion
du site web : Humancom
Direction de production :
Pierre Abruzzini
Community management :
Isabelle Hache
Remerciements
Les partenaires de Paroles
d’élus remercient les élus
des collectivités territoriales,
les experts, les institutions
et les organismes qui ont
participé à ce projet original.
Nous adressons nos
remerciements à Sandrine
André pour sa collaboration
fructueuse sur le grand
angle dédié à Strasbourg
Eurométropole.
Enfin, nous remercions tout
particulièrement Bruno Janet,
qui a porté et a fait évoluer
pendant plus de dix ans avec
enthousiasme le projet Paroles
d’élus.
Aurélie Guillerey
Illustration “Économies,
la solution numérique”
P. 36
Aurélie Guillerey est née en
1975 à Besançon. Elle étudie
à l’École supérieure des arts
décoratifs de Strasbourg et
obtient son diplôme d’illustration
en 1999. Depuis, elle travaille
dans son atelier, à Rennes, pour la presse et l’édition, et
réalise des affiches de théâtre. Depuis quelques années,
elle a un peu abandonné ses pinceaux pour exécuter
ses illustrations en numérique à la palette graphique.
Elle aime s’approprier des sujets d’actualité et d’évolution
de la société en y mettant une touche de poésie.
Et quand elle n’est pas connectée derrière son ordinateur,
elle part dans sa cabane sans électricité, sur une dune
en Normandie.
Émilie Biens
Illustration “Strasbourg
Eurométropole”
P. 52
Émilie Biens est une illustratrice
et une artiste peintre membre
de la Fondation Taylor. Elle
collabore avec des musées
nationaux tels que le Muséum
national d’histoire naturelle
et le musée de la Grande Guerre. Son style graphique
original lui permet d’être sélectionnée pour le prestigieux
Salon national des beaux-arts qui se déroulera au
Carrousel du Louvre fin 2015. L’illustration de Strasbourg
présentée ici a été réalisée sur le modèle des gravures
du XIXe
 siècle, de manière artisanale entièrement à main
levée.
Hélène Builly
Illustration
“French Tech”
P. 46
Illustratrice française,
Hélène Builly remporte
à 23 ans le 1er
prix de
l’Institut du design pour
son projet de fin d’études
“Extra d’Ordinaire” sous-
titré “La véritable histoire de l’actualité”. Elle dessine
en 2003 l’affiche du Printemps de Bourges, travaille
pour Fooding et sur l’album de Laurent Garnier
The Cloud Making Machine. Elle entre ensuite chez
l’agent Costume 3 pièces et réalise ses premières
campagnes de pub (Absolut, Renault, les grands
magasins du Printemps…). Par ailleurs, Hélène dirige
la section art dans la revue du CNRS Les Cahiers
européens de l’imaginaire. Elle illustre pour nous
le dossier French Tech.
Brian W. Stevens
Illustrations
“Regards”
P. 14
Designer print et web
américain installé
en France depuis une
vingtaine d’années,
Brian a conçu des
formules de presse
magazine kiosque comme Cargo ou Optimum.
Illustrateur et compositeur de musique
électronique, il prête son talent de graphiste
à de nombreux supports de presse et d’édition.
Icinori
Illustration
“Silver économie”
P. 82
Raphael Urwiller et Mayumi
Otero sont deux jeunes
dessinateurs diplômés de
l’École supérieure des arts
décoratifs de Strasbourg. Fondateurs des Éditions
expérimentales Icinori, ils y développent leurs
univers, travaillant en duo ou de façon indépendante.
Passionnés d’estampes, nourris d’imagerie populaire
et de dessin contemporain, ils créent notamment des
illustrations pour la revue XXI, le New York Times,
Le Nouvel Observateur, Le Monde, et réalisent
indépendamment des albums jeunesse. Ils se
retrouvent aussi pour éditer leurs pop-ups en
sérigraphie…
Contributeurs
parolesdelus.com
Une émission mensuelle,
le JT, vous permet
de suivre et d’intervenir
sur les sujets liés
aux territoires numériques.
Des contenus enrichis,
instantanés et propices
aux partages sur les réseaux
sociaux, et de nouvelles
rubriques “Le Fil Actu”
et le “Trombinoscope”.
Personnalisez, éditez,
téléchargez “Mon Paroles
d’élus” en sélectionnant
les contenus pour les intégrer
à un magazine PDF, vous
imprimez votre propre Paroles
d’élus !
DRDRICINORI
DRDR
Mourad Mokrani
Photographies
des présidents
P. 10
Né en 1968 à Alger, Mourad
découvre la photographie
en 1995, à travers le sourire
des gens. Son objectif
est alors d’immortaliser
ces moments de bonheur.
Très vite, il perçoit les potentialités expressives
de la photographie et surtout la liberté de partir
à la découverte des autres, du monde et de soi-
même. Depuis vingt ans, il accompagne des grandes,
moyennes et petites entreprises dans le monde.
Aujourd’hui, il s’offre un regard 100 % numérique
avec Paroles d’élus.
MOURADMOKRANI
10 Paroles d’élus Paroles d’élus 11
partenaires
Croiser les témoignages, les réflexions et les éclairages pour décrypter la France
numérique qui émerge. C’est l’ambition que nous partageons.
Nul n’en doute désormais. Un nouvel
écosystème se met en place. Nous ne
devons pas simplement le constater, nous
devons le penser pour mieux le façonner.
La réflexion sur le rôle du numérique
dans les transitions auxquelles nous
sommes confrontés est incontournable.
Quel peut être le rôle du numérique
dans les transformations du monde ?
Sur quoi agit-il ? Que remet-il en cause ?
Le monde dans lequel nous vivons connaît
de profondes mutations, comme il en a
rarement connu : changement climatique,
épuisement des ressources naturelles,
vieillissement de l’Occident, explosion
des inégalités, courants migratoires, etc.
Sur bien des points le numérique n’apporte
pas de réponse ; en revanche – et c’est
ce que nous montrent bien les intervenants
réunis ici –, il suscite l’innovation et
l’émergence de pratiques qui, en se diffusant
et s’agrégeant, finissent par substituer
leurs mécanismes aux anciens : effets
de réseaux, économie collaborative,
nouvelles conceptions du travail, etc.
En bref, une mutation radicale de nos
cadres de référence.
Nous sommes tous, associations
d’élus comme opérateur, à l’orée de
transformations fondamentales. La France
doit profiter de la puissance du numérique,
à l’instar de la French Tech, qui sera
un outil des changements nécessaires.
Un numérique porteur d’espoir pour
des innovations sur tous les territoires,
un numérique capable d’ouvrir la culture
au plus grand nombre, de renouveler la
démocratie, porteur de nouvelles pratiques
de solidarité ; un numérique moteur d’une
véritable transition énergétique et écologique.
Un numérique ouvrant le champ des
possibles pour les collectivités territoriales
malgré des moyens en baisse. Un numérique
porteur de progrès pour notre “vivre
ensemble”, par exemple en luttant contre
l’isolement des personnes âgées. C’est
une nouvelle configuration de l’espace public
qui se profile. Gageons que ces “Paroles
d’élus” renouvelées nous aideront à mieux
le comprendre et le faire vivre.
Laurent Wauquiez
Président
de l’Association
nationale des
élus de la montagne
(Anem)
Olivier Dussopt
Président
de l’Association
des Petites Villes
de France (APVF)
Charles-Éric Lemaignen
Président
de l’Assemblée
des Communautés
de France (AdCF)
Jean-Luc Moudenc
Président
de l’Association
des maires de
Grandes Villes
de France (AMGVF)
Caroline Cayeux
Présidente
de Villes de France
Jacques Chiron
Président de la
Fédération des
Entreprises publiques
locales (FedEpl)
FRENCH TECH P. 46 MUSÉES P. 72 LASCAUX 4 P. 64 ENTRETIEN P. 32E-RÉPUTATION P. 88
Vanik Berberian
Président
de l’Association
des maires ruraux
de France (AMRF)
ENTRETIEN P. 68
François Baroin
Président de l’Association
des maires de France
et des présidents
d’intercommunalité (AMF)
ENTRETIEN P. 42
Dominique Bussereau
Président
de l’Assemblée
des Départements
de France (ADF)
ENTRETIEN P. 94
Stéphane Richard
Président-directeur
général d’Orange
REGARDS P. 20ENTRETIEN P. 54
Frédéric Cuvillier
Président de la
Fédération des agences
de développement
économique (Cner)
SILVER ÉCONOMIE P. 82
MOURADMOKRANI,IANLANGSDON/EPA/CORBIS,STÉPHANEDESAKUTIN/AFP,XAVIERROSSI/GETTYIMAGES
12 Paroles d’élus Paroles d’élus 13
ujourd’hui, nous ne
sommes pas dans une crise
mondiale, mais dans une
véritable mutation du monde.
C’est une mutation profonde,
dans la mesure où elle va
aboutir à un changement
des comportements et des
approches. C’est une forme
de révolution, car nous sommes
face à une rupture entre nos
pratiques anciennes et celles
à venir en entrant dans le
cyberespace.
Alain Juillet préside le Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE)
et l’Académie de l’intelligence économique. Conseiller senior au cabinet d’avocats international
Orrick Rambaud Martel, il a été directeur du renseignement au sein de la DGSE,
puis haut responsable pour l’intelligence économique auprès du Premier ministre.
Le cyberexpert
A
Alain
Juillet
Regards
DR
14 Paroles d’élus Paroles d’élus 15
Nous sommes bel et bien entrés
dans une mutation profonde. Les
nouveaux modes de vie font que les
gens sont isolés. Ils vivent seuls, tra-
vaillent de plus en plus seuls, et la
plupart du temps devant leur ordi-
nateur. Or, l’être humain a besoin
d’échanger.
À travers le numérique a émergé
une nouvelle formule d’échanges : les
réseaux sociaux. Le problème derrière
ces réseaux, c’est l’utilisation de nos
données personnelles à des fins com-
merciales. Cela rapporte de l’argent.
On vous analyse, on stocke vos don-
nées, on utilise votre réseau pour faire
passer des idées… ou provoquer des
achats. Au-delà des déclarations, c’est
une opération commerciale.
Il ne faut pas oublier que Google et
leurs homologues sont des commer-
çants, ni plus ni moins. Nous vivons
dans un système où ces grands
acteurs (Amazon, Apple, Google…)
ont parfaitement compris comment
gagner de l’argent et n’ont vraiment
aucun scrupule. Il faut donc arrêter
de croire que ce sont les bienfaiteurs
de l’humanité. Ils exploitent nos failles
personnelles en disposant d’infor-
mations que nous n’aurions jamais
fournies nous-mêmes directement et
qu’on leur laisse diffuser. Dans ce but, ils ont progressivement
amélioré leur système. L’une de leurs plus belles inventions,
c’est le fameux cloud.
Parce que le cloud, c’est quoi ? Théoriquement, cela
concerne toutes les informations hébergées sur votre ordi-
nateur, votre mobile ou vos autres supports informatiques. Si
vous n’y faites pas attention ou que vous donnez votre accord,
ces données migreront vers un lieu “virtuel” où elles seront
stockées sans que vous ayez aucun moyen de contrôle et sans
que vous puissiez savoir qui accédera à vos données. Et c’est
bien le but de l’opération.
Pour les collectivités, comme pour les individus et les entre-
prises, il faut être réaliste : le cloud indéfini permet à tous ceux
qui en ont la clé d’exploiter des informations à leur profit.
Donc, attention de ne pas mettre dans ce cloud des données
sensibles.
En fait, il existe trois niveaux de cloud. D’abord, le cloud
indéfini, où l’on peut mettre ce qui n’a aucune importance,
mais en sachant que tout pourra être exploité. Ensuite, le
cloud ­national – ou européen – qui
garantit au moins que les données ne
sortiront pas du territoire. Cela peut
paraître difficile car, par essence, le
monde digital n’a pas de frontières.
Et pourtant, c’est possible. On peut
tout de même arriver à sécuriser.
Pourquoi un cloud national ? Car
il se doit de respecter les lois de
la République. Alors que le cloud
stocké en Irlande, aux États-Unis
ou au “Balouchistan”, tout le monde
s’en moque. Sur ces clouds interna-
tionaux, on ne peut rien contrôler et
nos lois ne s’appliquent pas. Si, en
revanche, il s’agit d’un cloud national,
la loi française peut interdire tel ou
tel agissement. En cas d’informations
à protéger, il est donc préférable
d’opter pour ce niveau-là.
Et puis, il y a la troisième option,
celle qui concerne ce qui est vrai-
ment le cœur de l’entreprise : les
recettes, le fichier client, la structure
financière, un brevet, etc. Des don-
nées dont dépend l’avenir de l’entre-
prise. Il est évident qu’il faut éviter
le cloud national ou pire, le cloud
international, et le garder chez soi,
dans un serveur fermé, verrouillé,
qui n’est pas connecté à l’extérieur.
Toutes les entreprises devraient appli-
quer cette règle impérative. J’ai tendance penser que tout État
ou collectivité devrait la pratiquer aussi. Parce qu’il faut se
poser les vraies questions : par exemple, est-ce que les données
concernant mes concitoyens doivent circuler n’importe où ?
Est-ce que, par exemple, mes déclarations de revenus doivent
être stockées en France et y rester quoi qu’il arrive ? Qui doit
y avoir accès en dehors du personnel des impôts ?
En imaginant même qu’en France nous ayons résolu notre
problème, si la Belgique, l’Allemagne ou l’Angleterre ne l’ont
pas fait, nous allons, d’une part, vers un problème politique
(pourquoi un pays est-il “libre” et pas l’autre ?) et, d’autre
part, vers un risque de fuites. Il faut un consensus européen
pour des clouds nationaux, mais rien n’empêche de concevoir
un cloud européen s’appuyant sur un pool de pays qui fasse
respecter un minimum de règles.
Cybersécurité et collectivités. On parle toujours des
attaques contre les entreprises, et c’est vrai qu’elles sont fré-
quentes ces temps-ci. On parle également des attaques contre
les États, les services publics, mais personne ne parle des
attaques contre les collectivités. Or leurs fichiers ont de la
valeur, quand ils précisent par exemple le niveau de vie ou les
centres d’intérêt des habitants. Aujourd’hui, dans les entre-
prises il existe des services qui fournissent une protection
importante. Au sein des ministères,
avec l’ANSI notamment, les services
de l’État ont pris les choses en main.
Les collectivités, elles, ne sont pas
armées et, faute de moyens, sont
victimes sans même le savoir.
Rappelons-nous l’affaire du film sur la
Corée du Nord en rapport avec Sony.
Il est dit qu’ils ont bloqué le film… Ce
qui m’interpelle le plus, c’est qu’une
grande ville de Corée du Nord ait été
plongée dans le noir durant environ
une douzaine d’heures. Cela veut
dire que des gens ayant une certaine
capacité technique ont carrément
neutralisé une ville entière durant
une journée.
On parle de piratage, de vols, mais
il est aussi des attaques qui peuvent
tout paralyser. J’aime prendre
l’exemple du GPS. Il suffirait de déca-
ler sa précision de quelques mètres
pour que, en quelques minutes, Paris
et sa banlieue se transforment en un
gigantesque chaos. C’est aussi simple
que cela. Des milliers de conducteurs
voudront tourner là et ne le pourront
pas. Quelques hackers sont capables
de ce type de cyberattaque, tout comme certains États.
Le citoyen lambda est exposé à titre personnel, car il
constate bien les attaques qu’il subit sur son propre ordi-
nateur, chez lui. Qu’il s’agisse d’usurpation d’identité, de
demande de paiement, les techniques sont connues.
Nous évoluons au cœur d’un système formidable qui va per-
mettre de gagner en efficacité, mais aussi de plus en plus
risqué. D’un côté, c’est un énorme progrès qui va nous faire
gagner du temps, de l’efficacité, de la précision, donc c’est
formidable et on évite des erreurs. Bravo ! Mais de l’autre, la
même amélioration peut nous amener à la catastrophe, car
nous ne sommes pas prêts.
Prenons l’exemple de l’automobile : les constructeurs ont
aujourd’hui accès en moyenne à une cinquantaine d’infor-
mations (usure des pneus, état du moteur…) via les objets
connectés. L’étape suivante, dans la voiture, risque d’être :
“Vous conduisez trop vite” ; “Pour réduire votre consom-
mation d’essence, il faut baisser votre vitesse…” ; “Pourquoi
avez-vous fait cela ? Vous ne devriez pas...”. Bref, un passage
au conducteur complètement conditionné avant de basculer
vers le sans pilote. Cela pose de vrais problèmes, parce que
d’autres acteurs – votre assureur par exemple – vont avoir
accès à l’­information. Les compagnies vont pouvoir augmenter
votre police selon que vous condui-
sez plus ou moins bien. Où est la
liberté là-dedans ?
Le fond du problème, c’est que nous
sommes en train de vivre volontai-
rement une aliénation de plus en
plus importante de nos libertés. Les
politiques commencent à en prendre
conscience et à se poser les bonnes
questions. Le sujet n’est pas de dire
“c’est bien” ou “c’est mal”. La question
c’est de se dire : “On est pris dans
une lame de fond, on ne peut pas s’y
opposer, alors essayons de voir ce
qui est acceptable et ce qui ne l’est
pas. Battons-nous pour empêcher
l’inacceptable.” C’est le rôle du poli-
tique et s’il ne comprend pas cette
évolution, il va être dépassé.
Le web et les réseaux sociaux
sont devenus un espace public
d’échanges. Les gens se surex-
posent de plus en plus. Or rien ne
leur garantit que les informations
qu’ils livrent aujourd’hui ne ressor-
tiront pas opportunément dans dix
ans. On nous rétorque le “droit à l’ou-
bli”. Mais c’est de la foutaise, le droit à l’oubli ! En supposant
qu’on parvienne à instaurer le droit à l’oubli en France, il ne
s’appliquera pas hors de nos frontières. Et le web ne connaît
pas de frontières. Il suffira de stocker tous les échanges dans
un autre pays pour qu’il n’y ait pas de réel droit à l’oubli.
Le droit à l’oubli, c’est un leurre, un écran de fumée. En réalité,
les organisations criminelles stockent déjà des informations
dont elles pourront se servir pour faire pression, exercer un
chantage, etc. Certains pays stockent les informations qui leur
permettent de surveiller ce que vous faites, et il n’existe pas
de droit à l’oubli chez eux. Quand les internautes se mettent à
nu sur Facebook, ils ne se rendent pas compte que c’est pour
la vie entière ou qu’ils facilitent la vie des criminels. Récem-
ment, des cambriolages ont pu être réussis par des voyous
qui, circulant sur les réseaux sociaux, ont été informés du bon
moment pour commettre leur acte et des objets intéressants
à voler. Il est temps de sensibiliser les citoyens par un vrai
apprentissage pour leur faire comprendre qu’il y a un certain
nombre de choses qu’on ne peut ou ne doit pas faire quand
on utilise ces nouveaux outils.
La fracture
numérique,
enjeu mondial…
Il y a quelques années,
le président Chirac parlait
de la “fracture sociale”.
Ça n’avait pourtant rien
à voir avec ce que va être
la “fracture numérique”.
Ce sera un problème
essentiel dans les cinquante
prochaines années au niveau
des pays, des villes,
des individus. Fracture entre
ceux qui ont accès
à la connaissance et ceux
qui ne l’ont pas.
C’est
Dr
Jekyll
et Mr
Hyde !
La mutation que
nous sommes en train
de vivre a des avantages
considérables, mais
aussi un inconvénient majeur :
nous sommes en train
de vivre volontairement
une aliénation de plus
en plus importante de nos
libertés. Serons-nous capables
de dire “stop”, de discerner
ce qui est acceptable
et ce qui ne l’est pas ?
BRIANW.STEVENS
16 Paroles d’élus Paroles d’élus 17
Daniel
Kaplan Le prospectiviste
DANIEL KAPLAN est cofondateur et délégué général de la Fondation pour l’Internet nouvelle
génération (FING), il est aussi membre du Conseil national du numérique.
En 1986, il a fondé JKLM, l’une des premières agences de communication numérique au monde.
Il a également écrit ou dirigé plus de 25 ouvrages et rapports sur le thème de l’Internet.
Q u’est-ce que le
numérique transforme ? On
pourrait être tenté de répondre
“Demandons-nous d’abord
ce qu’il ne transforme pas,
ça ira plus vite !” Mais on ne
s’en tirera pas à si bon compte.
Parce que le constat change
du tout au tout selon l’échelle
à laquelle on se situe, ou
l’acteur que l’on considère.
Regards
DR
18 Paroles d’élus Paroles d’élus 19
de notre système productif au sens
large : réduire les intrants à production
constante ; réduire les déchets ; réduire
la demande (en contrôlant en particu-
lier les “effets rebond”, l’augmentation
de consommation que génèrent très
souvent les gains de productivité).
Cette perspective dessine un agenda
quelque peu différent du développe-
ment du numérique, en particulier dans
les territoires.
La transformation écologique de
notre économie passera d’abord
par la mesure : mesure des pollu-
tions, d’autant plus précise et mobi-
lisatrice que les citoyens pourront
y participer, par exemple à l’aide de
leurs objets connectés ; traçabilité des
intrants, des matières, des déchets,
des objets tout au long de leur cycle,
le tout d’une manière aussi partagée
que possible pour obtenir la connec-
tivité sans laquelle les différentes
facettes de “l’économie circulaire” se
montrent moins efficaces ; et mesure
de la valeur, qui doit se déprendre de
la seule valeur marchande, internali-
ser les fameuses “externalités” sociales
et environnementales, s’intéresser aux
“communs” et à leur gestion.
À l’aise avec les chiffres, le numé-
rique l’est aussi pour mettre en
relation, coordonner, agréger des
individus, des groupes, des informa-
tions et des données, des actions et des
projets. Si la démocratie participative,
numérique ou non, déçoit souvent (pas
toujours), le potentiel d’une démocra-
tie “contributive” paraît immense : les
citoyens n’y concourent pas seulement à former une décision
commune, mais directement à concevoir un dispositif, à gérer
une ressource commune, à produire un “service” d’intérêt col-
lectif. La multiplication des espaces partagés dans les territoires
(du coworking aux maisons de services), les nouveaux réseaux
d’aidants, les pratiques collaboratives de déplacement (covoitu-
rage) mais aussi de partage d’équipements, d’échange de ser-
vices… en sont de parfaits exemples. Le numérique les aide à
émerger, à fonctionner dans la durée avec des individus mobi-
lisés de manière intermittente. Il
joue également un rôle majeur pour
interconnecter les réseaux, horizon-
talement (réseaux de covoiturage,
par exemple) ou verticalement (le
covoiturage local avec les grandes
infrastructures urbaines, parkings et
transports publics). Autre exemple
fameux (quoiqu’il soit encore un peu
théorique), “l’Internet de l’énergie”
de Jeremy Rifkin, qui retourne le
fonctionnement des infrastructures
électriques. À grande échelle, “l’éco-
nomie contributive” sera numérique
ou ne sera pas.
D’autres pistes pourront égale-
ment être explorées. Après avoir
trop cru aux effets écologiques de
la “dématérialisation”, avons-nous
trop facilement abandonné cette
piste ? Jusqu’où pourrait-on aller
dans la substitution de services
aux produits, d’actions locales à
des déplacements, dans le partage
d’infrastructures qui pourraient
inclure jusqu’à nos pièces de récep-
tion ou chambres d’amis ? Comment
faudra-t-il alors reconcevoir des
objets, espaces, véhicules ou équi-
pements prévus dès l’origine pour
être partagés ?
Les territoires sont au cœur de ces
reconfigurations. À l’inverse de
l’image parfois justifiée que l’on a
du numérique, celles-ci visent à
créer plus de liens entre les gens
et non moins, plus de diversité et
non d’homogénéité sous l’égide de
grandes enseignes mondiales. Et
aussi plus de résilience face aux
difficultés qui s’annoncent : or la connectivité, la diversité et
la confiance (en soi et en l’autre) sont les clés de la résilience.
En reconnectant les transitions numérique et écologique, nous
ne faisons pas que dessiner un chemin possible pour la trans-
formation écologique : nous redonnons également un sens à la
révolution numérique.
… et le numérique
ne change rien
aux embouteillages
en périphérie des villes,
au rythme du réchauffement
climatique, à l’expérience
vécue par 90 % des élèves
dans leurs classes,
à la culture de nos élites, à la
concentration des richesses,
à la concentration des grands
médias, au mal-être urbain,
au mal-être paysan, etc. Notre
monde très numérique n’est
à l’évidence ni plus sûr, ni plus
juste, ni plus vert que le monde
“prénumérique”.
Dans l’édition 2013 de “Ques-
tions numériques”, le cycle de
prospective de la FING dont l’angle
était celui des promesses, nous
constations cette “disjonction entre,
d’un côté, le développement rapide et
massif d’outils, de services et de pra-
tiques numériques et, de l’autre, des
effets systémiques faibles, voire nuls,
voire carrément paradoxaux. Le numé-
rique a libéré notre temps de multiples
contraintes ; or nous nous sentons tou-
jours plus pris par le temps. La dématé-
rialisation a considérablement progressé
dans nos vies quotidiennes comme dans
les organisations, sans vraiment simpli-
fier nos vies ni la gestion des entreprises,
sans réduire non plus la consommation
de papier. (…) En ligne, nous devenons
tous auteurs, innovateurs, producteurs,
nous savons y produire de l’intelligence
collective à des échelles sans précé-
dent ; pourtant nous nous montrons
toujours aussi incapables de répondre
aux grands défis collectifs, toujours plus
inquiets face à l’avenir…”
À elle seule, la technologie, même
superbe, même massivement
appropriée, ne suffit pas à résoudre
des problèmes dont les racines
puisent loin dans l’histoire ainsi
que dans l’organisation politique et
économique de nos sociétés – orga-
nisation dont découlent d’ailleurs
nos technologies. Si nous visons
un changement systémique, alors
il faut décrire ce changement et y
appliquer une volonté forte, tenace,
largement partagée, tout en accep-
tant la confrontation.
Nous devons décrire une transition, c’est-à-dire, pour un
système complexe (une planète, une ville, un secteur écono-
mique…), le passage d’un état de départ devenu instable à un
état futur soutenable, raisonnablement stable et adapté aux
conditions du moment.
Cela est d’autant plus crucial que nous voyons s’approcher la
nécessité d’une transition écologique et que, plus nous atten-
dons, plus l’espace de nos choix se restreint. Nous devons
concilier deux ensembles de contraintes à la fois fortes et
contradictoires : rester ou revenir en
deçà des neuf “barrières planétaires”
au-delà desquelles le comportement
de notre écosystème planétaire
devient imprévisible et vraisembla-
blement dangereux, tout en attei-
gnant ou dépassant les “objectifs du
millénaire” de l’ONU, à commencer
par le premier : “éliminer l’extrême
pauvreté et la faim”.
Aucune de ces deux séries d’objec-
tifs n’est optionnelle et chacune
conditionne l’autre. Ça tombe bien,
avons-nous longtemps voulu croire :
en dématérialisant tout ce qui peut
l’être, en déplaçant des informations
plutôt que des atomes, en ratio-
nalisant nos grands systèmes, le
numérique obtiendra l’un et l’autre
et produira une économie naturel-
lement prospère et “verte” à la fois,
parce qu’immatérielle.
Nous savons aujourd’hui que ça ne
fonctionne pas ou, du moins, pas
tout seul, sans intention. Et pourtant,
il demeure quelque chose de fort
dans cette idée. En effet, la transi-
tion écologique est notre horizon,
notre objectif, mais trente ans de
déceptions nous obligent à admettre
qu’elle sait mieux décrire son but
que son chemin. À l’inverse, la tran-
sition numérique est notre quotidien,
notre levier, mais c’est une force sans
objectif qui transforme tout ce qu’elle
touche, sans trop savoir en quoi.
L’une a le but, l’autre le chemin :
chacune des deux transitions a
besoin de l’autre ! Et pourtant leurs
acteurs communiquent trop peu et
trop mal. Il est aujourd’hui temps de mettre explicitement la
force des transformations numériques au service de la transi-
tion écologique. C’est la tâche à laquelle s’attelle le programme
Transitions2
, qui regroupe un nombre croissant d’associations,
de réseaux, de territoires(1)
, etc.
Un modèle (exagérément) simple illustre le lien entre ce
que nous pouvons appeler “les sept leviers numériques des
transitions” (optimal, smart, soft, open, agile, disruptif, distri-
bué)(2)
et les trois grands leviers d’une transition écologique
Le numérique
change tout…
nos journées de travail,
nos mobilités, nos pratiques
médiatiques et culturelles,
nos relations sociales ;
l’organisation de nos
entreprises, les marchés
et les chaînes de valeur,
les cycles économiques
et d’innovation ;
des secteurs entiers tels
que les “industries culturelles”,
les médias, le voyage
et le tourisme, la finance ;
les rythmes sociaux,
les formes de décision,
les barrières entre privé
et public, entre consommateur
et professionnel, etc.
(1) transitions2.net
(2) Questions Numériques, édition 2015 : fing.org/?-Questions-Numeriques-
Une approche
socioéconomique
de la transition écologique
Source : Oxfam/Kate Raworth
Couche environnementale
Changement
Transf
orm
ations
del’occu
pation du sol
Pertede
biodiversité
Diminutionde
lacouched’ozone
Pollutionauxaérosols
atmosphériques
Pollution
chimique
Acidification
desocéans
Cycled’azote
etdephosphore
Utilisatio
n
de l’eau
do
uce
climatique
Alimentation
Eau
Énergie Emploi
Expression
Résilience
Revenus
ÉducationSanté
Égalité
des sexes
Égalité
sociale
Plafonds environnementaux
Fondations sociales
BRIANW.STEVENS
20 Paroles d’élus Paroles d’élus 21
ux côtés des élus
et des citoyens,
notre Groupe s’investit,
en partenariat avec
les acteurs du secteur,
pour un espace
public plus simple,
plus convivial et
plus agréable à vivre.
Stéphane Richard préside depuis 2011 le groupe Orange, l’un des principaux
opérateurs mondiaux de télécommunications (157 000 salariés). Présent dans 28 pays,
Orange sert 263 millions de clients dans le monde.
Stéphane
Richard
Regards
FRANÇOISMARÉCHALPOURORANGE
Le chef d’entreprise
A
22 Paroles d’élus Paroles d’élus 23
Parce qu’elle a changé nos com-
portements, désorganisé les hié-
rarchies, enrichi nos imaginaires,
la révolution numérique bouleverse
notre rapport et notre ouverture au
monde. Bien sûr, elle a aussi fait
naître de nouvelles attentes, comme
un besoin prégnant de connectivité
dans les différents domaines de la
vie quotidienne.
Cette révolution transforme aussi les
territoires en gommant les distances,
en soutenant leur développement
économique ou encore en favorisant
de nouvelles solidarités citoyennes.
Comme nous la vivons chacun à notre manière, nous atten-
dons que les offres et services soient aussi flexibles et adaptés
à nos besoins que possible. L’enjeu n’est alors plus seulement
de proposer un réseau performant, mais bien d’offrir des ser-
vices prenant en compte la réalité de la vie numérique de
chacun.
Le numérique est appelé à jouer un rôle essentiel pour les
collectivités locales et leurs administrés. Nous y développons
des solutions susceptibles d’apporter une réelle contribution
à l’amélioration des services publics : valorisation du patri-
moine culturel et géographique d’une commune ou d’un site
remarquable, optimisation de la gestion des ressources de la
collectivité, amélioration du service rendu et de l’information
aux administrés, etc. Les exemples ne manquent pas et Paroles
d’élus en a été, depuis dix ans, le témoin et le promoteur engagé.
Notre mission est forte, claire et
assumée : le rôle d’Orange est d’être
“toujours là” pour connecter chacun
à ce qui lui est essentiel. C’est la pre-
mière attente de nos clients comme
celle des collectivités.
Cela passe d’abord par un accès à
des infrastructures de premier plan.
Nous sommes déjà leader dans le
déploiement du Fiber to the Home
(FttH). Nous comptons poursuivre
cette démarche volontariste. C’est
pourquoi nous investirons en France
plus de 3 milliards d’euros dans le
déploiement du FttH entre 2015 et
2018. Ces investissements sont créateurs de valeur et d’em-
plois pour les années à venir. En France, la multiplication par
trois de nos investissements dans la fibre d’ici à 2020 doit
nous permettre d’atteindre 12 millions de logements raccor-
dables en 2018 et 20 millions en 2022.
Orange déploie aussi d’autres solutions technologiques
pour apporter le très haut débit à l’ensemble du territoire,
avec la montée en débit du réseau cuivre (fibre jusqu’au vil-
lage, le satellite ou encore la 4G). Nous modernisons notre
réseau afin d’assurer la montée en débit pour nos clients
DSL , en complément du programme de déploiement du FttH.
Cela est possible grâce à une modernisation du réseau cuivre
pour les territoires qui ne pourront pas bénéficier du FttH à
court ou moyen terme. Nous continuerons dans les années
à venir à ouvrir plusieurs milliers de
nouveaux NRA à cette technologie,
permettant ainsi, en complémentarité
de la fibre optique, un maillage effi-
cace du territoire pour offrir au plus
grand nombre de foyers français un
accès au très haut débit.
Nous sommes également très pré-
sents dans les territoires ruraux où
nous ne négligeons pas le réseau
cuivre ! L’investissement par ligne
fixe y est deux fois plus important
qu’en zone urbaine. Le réseau cuivre
d’Orange représente 1 million de
kilomètres d’artères, 15 millions
de poteaux, 16 000 nœuds de raccordement, répartis sur
l’ensemble du territoire français, dont 60 % en zone rurale.
Orange investit 500 millions d’euros chaque année pour
entretenir le réseau cuivre.
Depuis 2003, nous avons procédé à l’équipement de plus de
10 000 NRA en VDSL2, permettant d’augmenter très signifi-
cativement les débits de près de 30 % des lignes.
En parallèle, nos investissements dans le réseau mobile nous
permettent d’accompagner l’ensemble de nos clients dans leur
vie quotidienne, y compris pendant les trajets et dans les
transports, mais aussi à l’intérieur des bâtiments. Dans les
grandes agglomérations, nous lançons ainsi le projet “Ma ville
sans coupure”, visant à la disparition des coupures d’appels.
Afin d’augmenter encore la couverture mobile sur l’ensemble
du territoire national, Orange a été le
moteur dans la conception du plan
de couverture des zones blanches
mobile, en partenariat avec le Gou-
vernement et les collectivités.
En plus de cette connectivité
enrichie que nous offrons à nos
clients, Orange démocratise les nou-
velles technologies auprès du plus
grand nombre. Comme avec le “Big
Data”, pour lequel nous développons
déjà des plateformes sécurisées qui
utilisent ces données ouvertes pour
proposer de nombreux services inno-
vants (comme Flux Vision utilisé par des collectivités pour
modéliser les flux de visiteurs et adapter leurs capacités
d’accueil de ces visiteurs et touristes).
Orange a l’ambition de faire vivre à chacun une expérience
incomparable au quotidien en concevant les services numé-
riques qui lui permettent de profiter, en toute confiance, de
ce qui lui est essentiel.
Aux côtés des élus et des citoyens, notre Groupe s’investit,
en partenariat avec les acteurs du secteur, pour un espace
public plus simple, plus convivial et plus agréable à vivre.
Nous avons la volonté d’être leur partenaire de confiance sur
le numérique et ainsi leur permettre d’anticiper les attentes
de nos concitoyens et y apporter une réponse simple et
personnalisée.
Notre mission
est forte, claire
et assumée :
le rôle d’Orange est
d’être “toujours là”
pour connecter
chacun à ce qui lui
est essentiel. C’est
la première attente
de nos clients comme
celle des collectivités.
Cette révolution
transforme
les territoires
en gommant
les distances,
en soutenant leur
développement
économique
ou encore en favorisant
de nouvelles
solidarités citoyennes.
BRIANW.STEVENS
24 Paroles d’élus Paroles d’élus 25
Retrouvez l’intégralité
de l’entretien en vidéo
sur Culture Mobile :
culturemobile.net
Le numérique suscite de vrais échanges entre générations.
La question numérique a été la source de quelque chose d’ex-
traordinaire, que l’on n’avait jamais connu auparavant à ce
niveau-là : la réciprocité de l’enseignement. Auparavant, l’an-
cien détenait la connaissance : au meilleur des cas, par exemple
en tant que compagnon du devoir, il transmettait son savoir
aux plus jeunes, et l’échange s’arrêtait là. Mais aujourd’hui (…),
on commence à comprendre tous les bénéfices de la réci-
procité des savoirs. Au sein des entreprises, les plus âgés
ont conscience de tout ce que les plus jeunes peuvent leur
apporter en termes d’usages des technologies numériques, de
l’Internet, de la data mobile ou des réseaux sociaux. Accepter
cette réalité, et permettre aux jeunes de transmettre ce savoir
opérationnel à leurs aînés, apporte beaucoup. Ces jeunes se
sentent valorisés. Ils gagnent en légitimité au sein de l’orga-
nisation. Et, du même coup, ils acceptent d’autant mieux et
sont d’autant plus demandeurs d’un accompagnement des
plus anciens. Ils admettent plus facilement leurs manques en
termes de compétences, et ils les acquièrent également plus
aisément. Bien plus forte qu’il y a quarante ou même vingt ans,
cette réciprocité des enseignements installe de la fluidité dans
les relations. Chacun ayant gagné en légitimité aux yeux de
ses pairs, elle permet à tous de mieux respecter l’autre, qu’ils
soient d’un âge ou même d’une culture, d’un milieu social dif-
férents. PAR SERGE GUÉRIN Sociologue
GÉNÉRATIONS
Serge Guérin (53 ans) est un sociologue spécialiste des questions
liées au vieillissement. Titulaire d’un doctorat et d’une habilitation
à diriger des recherches en communication, il est professeur
à l’Inseec Paris, où il dirige la chaire “Entrepreneurship
 Social Business” et enseigne dans le cadre du master Politiques
gérontologiques de Sciences Po. Personnalité éclectique, il s’attelle
avant tout à améliorer l’image des personnes âgées dans la société.
Il cherche en outre à revaloriser les métiers de l’accompagnement
et du lien social, notamment auprès des seniors. Il s’intéresse
également à l’éducation aux médias et réfléchit à des techniques
d’initiation des jeunes aux journaux papier. Spécialiste des
nouvelles techniques de marketing, il étudie le comportement
des consommateurs. Serge Guérin a notamment publié Silver
Génération - 10 idées reçues à combattre à propos des seniors
(Michalon, 2015) et a participé à l’écriture de Regards sur un
XXIe
 siècle en mouvement (Ellipses Marketing, 2012).
Regards
BRIANW.STEVENS
26 Paroles d’élus Paroles d’élus 27
La réalité de l’automatisation, donc du numérique, c’est la des-
truction de l’emploi. Cela se présente comme une très mau-
vaise nouvelle, mais vu sous un autre angle, c’est au contraire
une très bonne nouvelle – car la fin de l’emploi, c’est le début
du travail. Le numérique entre littéralement partout, des cages
thoraciques, via des organes artificiels, aux supermarchés ou
aux pièces détachées dans les usines, avec des puces RFID
pour que les robots les trouvent plus facilement et produisent
encore plus vite, encore mieux, sans avoir besoin de personne.
Le numérique envahit tout, car il a une vertu, si j’ose dire,
qui peut se transformer en gros défaut si l’on n’en comprend
pas le sens : le numérique a une capacité extraordinaire de
restitution, de connexion, et donc d’intégration de tous les
automatismes. Je parle là des automatismes industriels, tech-
nologiques, mais aussi comportementaux, biologiques, psy-
chologiques et sociologiques. (…) Or l’emploi, à l’instar du
taylorisme et du travail à la chaîne, a ceci de spécifique qu’il ne
suppose la reproduction par les femmes et les hommes que
d’automatismes sans la moindre “désautomatisation”. C’est
en ce sens qu’il s’avère être le contraire du travail. Savoir faire
un travail, c’est essentiellement avoir acquis des automatismes
que l’on a tellement intériorisés, dont on est maître au point de
pouvoir les “désautomatiser”. PAR BERNARD STIEGLER Philosophe
EMPLOI
Retrouvez l’intégralité
de l’entretien en vidéo
sur Culture Mobile :
culturemobile.net
Regards
Bernard Stiegler, docteur de l’École des hautes études en
sciences sociales, est président de l’association Ars Industrialis,
directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du Centre
Georges-Pompidou, professeur à l’université de Londres
(Goldsmiths College), professeur associé à l’université de
technologie de Compiègne, et enseigne à l’École polytechnique
de Zurich. Il a été directeur de programme au Collège international
de philosophie, directeur général adjoint de l’Institut national
de l’audiovisuel en 1996, directeur de l’Ircam en 2001 et directeur
du département du Développement culturel du Centre Georges-
Pompidou en 2006. Ses dernières publications : La Société
automatique. 1. L’Avenir du travail (Fayard, 2015) et L’Emploi est mort,
vive le travail ! avec Ariel Kyrou (Fayard/Mille et Une Nuits, 2015).
BRIANW.STEVENS
28 Paroles d’élus Paroles d’élus 29
Dès le réveilPIBE-commerce
4G
Les Français ont dépensé
57 milliards d’euros
sur Internet en 2014
Équipement
Réseaux sociaux Génération Y
Source: Fevad – Observatoire du numérique
Les foyers français
sont équipés
de 6,4 écrans
en moyenne
Source: Médiamétrie / lecollectif.orange.fr (janvier 2015)
4 Français sur 10
consultent leur mobile
dans la demi-heure
qui suit leur réveil
Source: étude sur les usages mobiles 2014 – Deloitte
1 Français sur 2
a une page Facebook
1 milliard de personnes
connectés à Facebook
en une seule journée:
le 27 août 2015
50 %
nos façons
de nous
déplacer
Source : données Facebook (01/09/2015) et Twitter (septembre 2015)
5,5 %, c’est le poids que
représente le numérique
dans le produit intérieur
brut de la France
Sources: étude McKinsey (septembre 2014) + “9 chiffres qui vont
vous étonner sur la France et le #numérique” sur gouvernement.fr
Source: Orange
Source: Orange au 30/06/15 Source: Orange au 30/06/15
Source: Orange
Parmi les étudiants, 61 %
pensent que le numérique
va bouleverser nos
manières de travailler
44,3 % des logements, entreprises et services
publics sur le territoire français sont couverts
en très haut débit au 30 juin 2015
(objectif 100 % en 2022, plan France Très Haut Débit)
Source: France Très Haut Débit au 30/06/15, en croissance de 10 points
depuis décembre 2013
4,6 millions de logements déjà
raccordables au 22 octobre 2015
(objectif: 20 millions en 2022)Orange investira, entre 2015 et 2018,
3 milliards d’euros pour le déploiement
de la fibre optique sur le territoire national
La 4G est présente
dans plus de
200 stations balnéaires
et 55 stations de ski
Numéro 1 pour la qualité de ses services mobiles*.
En France, Orange couvre 99 % de la population
en 3G et 76,5 % en 4G. La 4G+ est disponible dans
17 grandes villes.
* Pour la 5e
année de suite: enquête Arcep sur la qualité des réseaux mobiles
du 30/07/2015
48 % nos modes
de consommation
Source: enquête “Ville  Numérique” réalisée en ligne
auprès de 1000 étudiants français par la chaire Immobilier
et Développement durable de l’Essec. 10/09/2015
L’âge moyen
du Twitto est
de 22 ans
33 %
habitent
en région
parisienne
2,3 millions d’utilisateurs actifs
mensuels sur Twitter en France
Très haut débit
Dès le réveilPIBE-commerce
4G
Les Français ont dépensé
57 milliards d’euros
sur Internet en 2014
Équipement
Réseaux sociaux Génération Y
Source: Fevad – Observatoire du numérique
Les foyers français
sont équipés
de 6,4 écrans
en moyenne
Source: Médiamétrie / lecollectif.orange.fr (janvier 2015)
4 Français sur 10
consultent leur mobile
dans la demi-heure
qui suit leur réveil
Source: étude sur les usages mobiles 2014 – Deloitte
1 Français sur 2
a une page Facebook
1 milliard de personnes
connectés à Facebook
en une seule journée:
le 27 août 2015
50 %
nos façons
de nous
déplacer
Source : données Facebook (01/09/2015) et Twitter (septembre 2015)
5,5 %, c’est le poids que
représente le numérique
dans le produit intérieur
brut de la France
Sources: étude McKinsey (septembre 2014) + “9 chiffres qui vont
vous étonner sur la France et le #numérique” sur gouvernement.fr
Source: Orange
Source: Orange au 30/06/15 Source: Orange au 30/06/15
Source: Orange
Parmi les étudiants, 61 %
pensent que le numérique
va bouleverser nos
manières de travailler
44,3 % des logements, entreprises et services
publics sur le territoire français sont couverts
en très haut débit au 30 juin 2015
(objectif 100 % en 2022, plan France Très Haut Débit)
Source: France Très Haut Débit au 30/06/15, en croissance de 10 points
depuis décembre 2013
4,6 millions de logements déjà
raccordables au 22 octobre 2015
(objectif: 20 millions en 2022)Orange investira, entre 2015 et 2018,
3 milliards d’euros pour le déploiement
de la fibre optique sur le territoire national
La 4G est présente
dans plus de
200 stations balnéaires
et 55 stations de ski
Numéro 1 pour la qualité de ses services mobiles*.
En France, Orange couvre 99 % de la population
en 3G et 76,5 % en 4G. La 4G+ est disponible dans
17 grandes villes.
* Pour la 5e
année de suite: enquête Arcep sur la qualité des réseaux mobiles
du 30/07/2015
48 % nos modes
de consommation
Source: enquête “Ville  Numérique” réalisée en ligne
auprès de 1000 étudiants français par la chaire Immobilier
et Développement durable de l’Essec. 10/09/2015
L’âge moyen
du Twitto est
de 22 ans
33 %
habitent
en région
parisienne
2,3 millions d’utilisateurs actifs
mensuels sur Twitter en France
Très haut débit
La France
numérique2015
STUDIOV2
30 Paroles d’élus Paroles d’élus 31
Les emplois directs du
numérique constituent 3,3 %
du total de l’emploi salarié
en France, ce qui en fait un
secteur une fois et demie
plus pourvoyeur d’emplois
que l’agroalimentaire, par
exemple.
Source : étude McKinsey “Accélérer
la mutation numérique des entreprises”
Le poids du numérique à
l’échelle macroéconomique
est substantiel : calculé par
une approche “demande”,
la valeur ajoutée générée par
le numérique représente 5,5 %
du PIB français, soit davantage
que le secteur des services
financiers (4,8 % du PIB), et en
phase de rattrapage avec celui
de la construction (6,3 % du PIB).
Source : étude McKinsey “Accélérer
la mutation numérique des entreprises”
On assiste à une nouvelle lame
de fond : l’émergence des objets
connectés, qui sont sur le point
d’investir massivement nos vies
dans de plus en plus de domaines.
C’est une nouvelle ère qui s’ouvre,
celle de “l’Internet des objets”,
notamment dans les domaine de
la santé et du bien-être, ou encore
dans celui de la maison connectée.
On estime qu’il y aura 50 milliards
d’objets connectés dans le monde
en 2020.
Lire l’intervention de Luc Bretones en page 81
Dans le cadre
de l’instruction
des 74 dossiers
de demande
de subvention des
collectivités territoriales,
l’État a attribué
un engagement
financier à 43 dossiers.
1,49 milliard d’euros
d’engagement financier
de l’État en 2014.
Source : plan France Très Haut Débit
Les internautes français ont déjà
largement adopté les nouveaux
usages numériques. Près de 60 %
des consommateurs français réalisent
des achats en ligne et environ 60 %
des citoyens sont usagers de
l’administration en ligne. Ainsi, parmi
les 28 États de l’Union européenne,
la France se classe au 5e
 rang pour
l’usage des smartphones et tablettes.
Source : étude McKinsey “Accélérer la mutation
numérique des entreprises”
Pour la seule année 2015,
plus de 25 millions de
smartphones et tablettes
ont été vendus en France :
un record de ventes absolu
pour le mobile.
Source : baromètre trimestriel de la Mobile Marketing Association France
Le numérique rend poreuses les
frontières entre vie privée et vie
professionnelle. Un tiers des actifs
possédant un ordinateur utilise
les technologies numériques pour
travailler à leur domicile.
Source : étude Credoc/Arcep 2014
291 240Les commerçants sont de plus
en plus équipés en terminaux
de paiement sans contact.
Source : Observatoire du NFC et du sans contact
La France
numérique2015
L’hyperconnexion
des jeunes
s’intensifie.
Les adolescents
passent en
moyenne 13 h 30
par semaine sur
Internet en 2015,
contre 12 h 20 en
2012.
Source : étude Ipsos “Junior Connect”
Près de la moitié des entreprises
interrogées estiment que le déploiement
du numérique dans l’entreprise a un
impact positif sur leur chiffre d’affaires.
Les entreprises les plus matures sur
le numérique ont une croissance du
CA six fois plus élevée que celle des
entreprises les moins matures.
Source : étude Roland Berger Strategy Consultants,
en collaboration avec cap.Digital (septembre 2014).
“Du rattrapage à la transformation l’aventure
numérique, une chance pour la France”
En 2014, l’équipement des Français
en smartphones dépasse pour
la première fois celui en téléphones
mobiles standards. De nouveaux
matériels apparaissent, mais leur
utilisation reste confidentielle : montre
intelligente (2 %), traqueur fitness (2 %),
lunettes intelligentes (1 %).
Source : étude sur les Usages mobiles 2014 – Deloitte
32 Paroles d’élus Paroles d’élus 33
À l’échelle d’un bassin
de vie, l’accès au numérique
est stratégique, tant pour
les habitants que pour
les entreprises. Une plus
grande combinaison doit
être recherchée entre
les investissements privés
et l’action publique pour
la couverture en très haut
débit. Les efforts doivent
se conjuguer…
Charles-Éric Lemaignen
Président de la Communauté
d’agglomération Orléans-Val de Loire
Conseiller régional de la Région Centre-Val de Loire
Président de l’Assemblée
des Communautés de France (AdCF)
Paroles d’élus 33
MOURADMOKRANI
34 Paroles d’élus Paroles d’élus 35
uniforme sur l’ensemble de la France, tant les
investissements requis sont lourds. Dans un contexte
où l’investissement numérique des collectivités
sera entamé par les baisses de dotation de l’État
en cours et programmées sur les trois prochaines
années, il nous faudra veiller à ce que cela n’accentue
pas une fracture territoriale.
L’enjeu de l’accès est de taille car, comme je
l’évoquais, le développement économique est une
compétence importante des intercommunalités.
Des infrastructures de qualité sont indispensables
pour accueillir ou pour conserver des entreprises
dans une communauté. Des entreprises, ce sont
aussi des emplois et, à l’échelle d’un bassin de vie,
l’accès au numérique est stratégique, tant pour les
habitants que pour les entreprises et, dans certains
cas, les touristes. Une plus grande combinaison
doit être recherchée entre les investissements privés
et l’action publique pour couvrir les territoires
en très haut débit. Les efforts doivent se conjuguer.
À cette fin, les stratégies des uns et des autres
doivent être lisibles et la progression des équipements
doit être transparente.
Le partage et la mise en commun
sont-ils affaire d’association ?
Depuis une dizaine d’années, l’AdCF participe à
la dynamique de partage des pratiques numériques
des territoires. Les efforts sur les infrastructures
doivent en effet s’accompagner d’une pédagogie
des usages. Le passage au numérique d’un
service d’une collectivité peut modifier le pilotage
d’un équipement, la relation aux usagers, à des
administrations tierces, etc. Il implique un management
spécifique pour intégrer tous ces changements.
La dématérialisation des relations entre une collectivité
et son comptable public par exemple “n’est pas
qu’affaire de tuyaux”. De nouvelles procédures
doivent se mettre en place, induisant d’adapter
les pratiques des agents. Ces évolutions impliquent
des “porter à connaissance” ainsi que de l’acquisition
de savoir-faire et de savoir-être.
En 2015, les intercommunalités
sont-elles smart ?
Au cours de ces quinze dernières
années, le numérique s’est
formidablement diffusé au sein
des intercommunalités pour servir
un meilleur accès à l’information
publique, la dématérialisation
des procédures, le développement
de projets innovants dans de
nombreux domaines au service
de la collectivité et donc des
administrés. Être smart, que
l’on gère une commune ou une
intercommunalité, c’est avant
tout utiliser les technologies
numériques pour enrichir les
politiques publiques. Parmi
les pratiques avancées en
la matière, nul besoin d’être
une “grande” commune ou
intercommunalité. La Communauté
de communes de Parthenay-
Gâtine (Deux-Sèvres) ou la
Communauté d’agglomération
du Grand Cahors (Lot) ont
toutes deux développé des outils
dits de smart city. Elles ont œuvré,
avec pour ambition la simplification
administrative et l’amélioration
des services de la vie quotidienne.
Les habitants de ces communautés
disposent ainsi d’une carte “Grand
Pass” pour le Grand Cahors ou
d’une “carte de vie quotidienne”
pour Parthenay Gâtine, leur
simplifiant l’accès aux transports,
aux bibliothèques, aux piscines,
aux déchetteries, etc.
Dans ma communauté, Orléans-
Val de Loire, nous avons mis
en place il y a cinq ans la carte
sans contact “Moda Pass” pour
faciliter l’utilisation de “TAO”,
le réseau de transports collectifs
de l’agglomération. La mise en
place de ce système sans contact
renforce l’accessibilité au réseau
et offre une utilisation facilitée
aux personnes en situation de
handicap visuel (un bip confirme
la validation) et contribue à
l’adaptation des différents handicaps
visuels et cognitifs (même couleur
de valideur au sein des bus et
tram, par exemple). Être smart,
c’est avant tout penser la technologie
au service de ses concitoyens.
Pensez-vous que le numérique
profite à tous les territoires ?
Il est certain que les territoires urbains disposent
de réseaux numériques haut débit ou très haut
débit et d’offres d’opérateurs plus étoffées que les
territoires ruraux ou périurbains. Les territoires
à forte densité de population et d’entreprises
concentrent l’intérêt des opérateurs. Pour autant,
les Communautés, quelle que soit leur taille,
ont pour mission de développer économiquement
leur territoire. Aussi, il est primordial de se
mobiliser autour d’écosystèmes qui favorisent
l’économie numérique. À l’image de la French
Tech, qui mise sur la croissance et le rayonnement
d’entreprises numériques innovantes françaises dans
13 métropoles, nous avons mis en place la “French
Tech Loire Valley” à Orléans et Tours autour d’un
vivier numérique de 3 400 entreprises dans sept
domaines d’excellence – objets connectés, sur-
mesure industriel, agriculture 3.0, écotechnologie,
biomédicaments, e-tourisme, innovation sociale.
Notre objectif est ainsi de devenir le territoire
test d’innovations grandeur nature, d’offrir un
accompagnement complet, de la recherche au
prototype, de l’industrialisation au développement
à l’international. Fin 2015, le Lab’O d’Orléans,
incubateur de jeunes pousses de l’économie
numérique, accueille ses premières entreprises.
De nombreuses initiatives en France alimentent
une même démarche. Accompagner l’innovation,
favoriser la mise en place du numérique pour qu’il
profite à tous, c’est le principe des fab’labs français.
En plein essor, l’innovation n’est pas l’apanage des
seuls territoires urbains : dans le Jura, par exemple,
le premier fab’lab dit “rural” a ouvert ses portes
en 2012. En juillet dernier, la Communauté du Grand
Dole en a inauguré un. Rien qu’en Franche-Comté,
ce sont pas moins de 12 laboratoires d’expérimentation
numérique qui sont ouverts depuis septembre 2015.
Cette démarche de partage des technologies
et des ressources fait écho au déploiement de
l’intercommunalité. Nous promouvons des logiques
similaires de mutualisation des compétences
et des moyens pour créer une dynamique collective
autour de projets structurants pour l’avenir.
Que représente, pour vous,
l’accès au numérique ?
Le numérique est un enjeu majeur d’aménagement
du territoire. Chacun d’entre nous ne veut pas être
“déconnecté” voire “non connecté” chez lui ou lors
de déplacements. Les espaces ruraux et périurbains,
les plus fragiles sur ce plan, ne restent pas l’arme
au pied. Les collectivités s’associent pour tenter
de combler une couverture défaillante, faire jouer
une forme de péréquation et favoriser une diffusion
des usages. Il est peu probable que nous atteignons
en 2020 une qualité de couverture numérique
La diffusion d’expériences pratiques
et la mutualisation des savoirs
permettent à tous d’avancer, c’est
pourquoi nous y contribuons
via l’association “Les Interconnectés”,
dont nous sommes l’un des
membres fondateurs. Cette
association organise en région
toute l’année des rencontres
d’élus et d’acteurs publics et
privés sur le numérique. Elle est
également l’instigatrice d’un forum
annuel qui réunit à Lyon des élus
et des agents d’intercommunalités,
des opérateurs de réseau, des SSII.
Cette manifestation met en lumière
des expériences et de nouveaux
process, et prend du champ
pour apprécier les impacts des
évolutions numériques.
À l’AdCF, nous favorisons aussi
la connaissance des usages
avec la diffusion depuis 2003
d’un baromètre annuel AdCF/
Ocalia qui relève la progression
des usages numériques dans
les intercommunalités et, bien
sûr, avec l’ouvrage Paroles d’élus
depuis onze ans.
Nos Communautés doivent aussi
relever un défi de maîtrise et
d’exploitation des data générées
par l’ensemble des services
qu’elles pilotent ou délèguent.
Les stratégies à déployer,
les ententes à établir avec
les opérateurs supposent pour
les territoires de présenter
une stratégie coordonnée. L’action
conjuguée des associations
de collectivités et d’élus réunis
rue Joubert, à Paris, (AdCF,
AMGVF, ACUF, GART, FNAU,
Ville et Banlieue) est un point
d’appui pour la définition
de cette stratégie et une entrée
en négociation.
Charles-Éric
Lemaignen
63 ans
2001
Président de
la Communauté
d’agglomération
Orléans-
Val de Loire
2004
conseiller
régional
du Centre-
Val de Loire
2014
président
de l’Assemblée
des Communautés
de France (AdCF)
Êtresmart,
c’estavanttout
penserlatechnologie
auservicede
sesconcitoyens
LE
LIEU“Totem” de la French
Tech Orléans-
Val de Loire, le Lab’O
donne une seconde vie
à la friche industrielle
Famar. Cet incubateur
accueille ses premières
jeunes pousses de
l’économie numérique.
Au terme des travaux,
start-up, associations
et porteurs de projet
bénéficieront de
18 000 m2
pour faire
émerger leurs projets
innovants.
AGGLO
MOURADMOKRANI
36 Paroles d’élus Paroles d’élus 37
ÉCONOMIES La solution
par le numérique ?
38 Paroles d’élus
Quelles opportunités le numérique
offre-t-il aux petites villes ?
Les potentialités du numérique
pour les petites villes sont d’abord
à penser en termes de croissance.
Nous vivons la quatrième révolution
industrielle. Ensuite, il y a les usages
et les applications qui peuvent servir
la relation entre la collectivité et les
usagers, que ce soient les habitants,
les familles, les associations,
les entreprises, etc. Là aussi, c’est
une révolution des pratiques qui
va bouleverser les habitudes des
citoyens. Dans ma commune,
à Marnaz, nous mettons en place
un portail Famille qui se décline
très simplement. Au lieu d’apporter
ou de renouveler des documents
dans le cadre de l’accueil de leurs
enfants, les familles vont pouvoir
effectuer toutes ces démarches
en ligne. Cela n’empêche pas le
contact humain, mais cela permet
de soulager les services de tâches
chronophages et donc de dégager
du temps pour la relation humaine.
Tout le temps gagné permet de
s’occuper des familles qui en ont
le plus besoin.
Quels sont les gains
d’efficacité à en attendre ?
Le numérique joue certainement
sur l’efficacité. Il permet de faire
plus vite, moins cher, mais surtout
de faire mieux. L’enjeu qui est
le nôtre est de faire adhérer la
population à ce type de système.
Notamment en voulant toujours
dépasser la fracture numérique.
Nous devons sans cesse proposer
un accueil personnalisé. Et il faut
que l’on développe progressivement
une capacité de formation afin
que les citoyens aient la possibilité
d’entrer dans cette nouvelle ère. Sur
un plan plus concret, le numérique
améliore la gestion financière grâce
à une comptabilité analytique plus
fine. C’est très important pour la
collectivité de disposer de ce type
d’outils.
Le numérique peut-il faire vivre
le slogan “Small is beautiful” ?
Les villes de 4 000, 5 000 ou
10 000 habitants sont des
collectivités à taille humaine qui,
grâce à leur proximité de terrain,
parviennent à mettre sur pied des
systèmes tout à fait opérationnels
et qui ne coûtent pas tant que ça.
D’une commune à l’autre, le
benchmark est incroyable et efficace.
Pour mettre en place le portail
Famille, mes services ne vont pas
chercher une solution à l’autre bout
de la France. À trente kilomètres,
la commune de Ville-la-Grand a fait
la même chose il y a quatre ou cinq
ans. Cette solidarité de commune
à commune fonctionne extrêmement
bien.
Quels conseils donneriez-vous
à des élus d’une petite ville
qui voudraient améliorer ses
services grâce au numérique ?
Il faut d’abord définir ses besoins
très précisément. À partir de cet
état des lieux, il ne faut jamais
hésiter à aller constater ce que font
les communes de même taille. Et ne
pas hésiter non plus à avoir recours
aux entreprises du secteur qui sont
capables de proposer des solutions
adaptées à chaque collectivité,
à sa culture, à sa taille, à ses besoins.
La collectivité définit le besoin et les
entreprises apportent les solutions.
ifficile d’affirmer le contraire,
les temps sont durs pour
les collectivités locales.
Une nouvelle donne s’im-
pose à elles, en particulier
les communes et, parmi ces
dernières, celles de taille
modeste. Elles doivent tout
d’abord faire face à une baisse
jamais vue des concours finan-
ciers de l’État aux collectivités.
Quelques éléments d’appréciation
de cette chute sans précédent dans les budgets
locaux : elle se concentre sur la dotation globale
de fonctionnement (DGF), qui passe de 40,1 mil-
liards d’euros en 2014 à 36,6 milliards d’euros en
2015 – soit une baisse de 8,9 %. La DGF se verra
encore amputée de 3,67 milliards d’euros en 2016
puis de 3,66 milliards d’euros en 2017. La potion
n’a pas fini d’être amère. En volume annuel, cette
législature se sera traduite par une baisse des
dotations de fonctionnement de 12,7 milliards
d’euros entre 2013 et 2017 (pour un niveau ini-
tial de 51,8 milliards d’euros), soit une diminution
de près de 25 % ! Au total, ce sont donc plus de
28 milliards d’euros qui auront été économisés
par l’État sur les dotations aux collectivités locales
en quatre ans. Les communes, premières bénéfi-
ciaires de la DGF, sont les plus touchées.
À côté de cette problématique financière cruciale,
le positionnement même des communes subit des
évolutions. Sous l’influence de la triple réforme
territoriale, leurs responsabilités se diluent
dans une décentralisation désormais envisagée
depuis la perspective tracée par le couple Région-­
Intercommunalité, qui s’est substitué au fil des
quinze dernières années à celui formé historique-
ment par la commune et le Département. Après
la fusion des Régions, les groupements de com-
munes sont aussi appelés à grandir en surface
et en population. Parallèlement, les compétences
essentielles de l’eau et de l’assainissement rejoin-
dront à terme le giron des intercommunalités.
Un mouvement qui ignore l’impératif besoin de
proximité des citoyens. Pour l’illustrer, les Villes
doivent s’emparer des opportunités laissées par le
numérique. En délivrant efficacement leurs ser-
vices à leurs populations, elles démontrent leur
utilité. Sans compter que cette efficacité s’accom-
pagne de réduction de coûts. De quoi, là aussi,
satisfaire le citoyen. Et relever le défi posé par la
baisse des dotations.
DÉMATÉRIALISATION
Trois vastes chantiers déjà mis en œuvre dans
nombre de communes produisent des services
publics mieux rendus, à moindre coût.
La dématérialisation des actes de l’administration,
engagée maintenant depuis une dizaine d’années,
a été le premier pilier de l’utilisation du numé-
rique dans le secteur public à des fins d’efficience.
Parapheurs électroniques qui ­accélèrent la mise
Loïc Hervé, maire de Marnaz, sénateur de la Haute-Savoie,
président du groupe d’études Société numérique,
Nouveaux Usages, Nouveaux Médias au Sénat, président
de la Communauté de communes Cluses-Arve et Montagnes
Les villes gagnent
en efficacité grâce
au numérique
“FAIRE MIEUX,
PLUS VITE ET
MOINS CHER”
Rigueur budgétaire et bouleversements institutionnels :
les défis ne sont pas minces pour les petites villes.
Pour y répondre, les solutions apportées par le numérique
se caractérisent par leur inventivité et leur efficacité au
service des citoyens.
…
Dossier réalisé en partenariat avec l’APVF - Illustrations : Aurélie Guillerey
Paroles d’élus 39
Retrouvez l’intégralité
du dossier sur
parolesdelus.com
ANTOINEROZES/SÉNAT
40 Paroles d’élus Paroles d’élus 41
en œuvre de la décision publique, commande
publique dématérialisée, comme l’est l’émission
des bulletins de salaire des agents : autant de
pratiques moins gourmandes en temps passés
et en coûts de fonctionnement, soit de véritables
économies budgétaires. Exemple avec la gestion
et la transmission dématérialisées, qui réduisent
les délais de paiement et de traitement adminis-
tratif en sécurisant et fiabilisant toute la chaîne
de l’achat. L’étude d’impact de l’ordonnance du
26 juin 2014 relative au développement de la fac-
ture électronique estime que celle-ci permet de
réduire les coûts de traitement de près de 50 %,
engendrant pour les collectivités une écono-
mie estimée à plus de 16 millions d’euros, pour
1,9 million d’euros de charges nouvelles.
Les échanges entre l’administration et ses admi-
nistrés passent aussi désormais par le web ainsi
que les technologies sans contact, permettant
le paiement d’une série de services municipaux
via les smartphones. Le paiement en ligne se
généralise aussi, occasionnant un gain certain
de temps, pour les familles, par exemple quand
le règlement de la cantine ou de la garderie est
proposé sur le site de la mairie. Les bénéfices se
font là peut-être moins sentir sur le budget que
sur la satisfaction des usagers, il n’en reste pas
moins que les frais de gestion de ces services
sont tout de même réduits.
En revanche, de vrais gisements d’économies
sont à trouver dans l’application des technolo-
gies numériques aux services urbains et envi-
ronnementaux (eau, électricité, traitement des
ordures ménagères), dépense substantielle des
communes. À commencer par le réseau ­Internet
lui-même. La croissance des contenus vidéos et
des services mis en ligne pour les citoyens sur
les sites web des collectivités ainsi que les chan-
tiers de dématérialisation de l’e-administration
imposent des serveurs informatiques de plus en
plus puissants, sécurisés et disponibles vingt-
quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur
sept. En outre, l’accès aux données ne se fait plus
uniquement par ordinateur, mais aussi par smart-
phone et tablette, ce qui augmente les risques
d’intrusions malveillantes via les connexions WiFi.
Ces contraintes sont de plus en plus pesantes
pour les plus petites villes, d’un point de vue tant
financier que technique. Ce contexte explique la
progression du modèle de cloud computing dans
la pratique des collectivités.
Mais avec le développement des capteurs et objets
connectés et la baisse des coûts de télécommu-
nication, le numérique est surtout désormais
pertinent pour tous ces métiers urbains et envi-
ronnementaux des collectivités : éclairage public,
efficacité énergétique des bâtiments municipaux,
distribution d’eau potable, surveillance du risque
d’inondation, etc. Les exemples de services qui
gagnent en efficacité grâce aux solutions numé-
riques se multiplient. Paradoxalement, à peine
50 % des élus les connaissent, selon une étude
commandée par l’Association des Petites Villes
de France (APVF). C’est pourtant là que résident,
dans un contexte budgétaire plus que tendu, de
véritables marges de manœuvre.
Annonay (Ardèche)
La cantine,
c’est en ligne !
Limoux (Aude)
La mairie
dans le nuage
C’est un accident, un sinistre informatique
qui a décidé la Ville de Limoux d’opter
pour le cloud. En 2009, pendant quatre
mois, le système de la mairie n’a pas
fonctionné. Résultat : la perte de la
Vif (Isère)
Une promenade
qui s’éclaire
intelligemment
À Vif, depuis 2012, les promeneurs
du soir ont l’impression que les
lumières dansent sur leur passage.
Sur un kilomètre et demi d’une
allée piétonne doublée d’une piste
cyclable, 67 lampadaires à LED
basse consommation ont été équipés
d’un système basé sur l’utilisation
I
l y a un an, Igny vivait
encore dans un passé
où des centaines de
pages étaient imprimées
et adressées par coursier
aux élus municipaux. Des
dizaines de parapheurs
circulaient au quotidien
de bureau en bureau. Une
simple décision de bon
sens et nous sommes
passés aux documents
Éviter les déplacements en mairie pour
l’inscription des enfants à la cantine ou
aux activités périscolaires. Les familles
d’Annonay en rêvaient, la mairie l’a fait !
Poursuivant une politique ambitieuse
d’accès au web pour le plus grand
nombre et de facilitation des démarches
administratives, la Ville propose sur son
site Internet une plateforme permettant
de réaliser en ligne toutes les démarches
liées à la vie périscolaire.
Dans les faits, chaque famille comptant
un enfant scolarisé dans les écoles
maternelles ou élémentaires publiques
peut disposer d’un espace personnel
sur cette plateforme. Les parents
alimentent un compte en ligne par carte
bancaire sur cet espace. Au fur et
à mesure des inscriptions à telle ou telle
activité, les montants correspondants
sont déduits.
de détecteurs de mouvements. Cet
outil permet à la Ville d’économiser
plus de 75 % d’énergie sur cette
voie, soit 21 000 kWh par an, tout
en préservant le confort et la sécurité de
ses habitants. En effet, les lampadaires
s’illuminent progressivement lors
de la traversée des piétons ou des
cyclistes, passant de 10 % à 100 %
de leur capacité d’éclairage du mode
veille au mode actif. Cette solution
d’éclairage public intelligent épargne
également l’environnement naturel
nocturne et la biodiversité, en limitant
la pollution lumineuse, sans pour
autant nuire au confort des usagers.
quasi-totalité des données de la mairie.
Le besoin de sécuriser ces dernières
a donc été la première motivation
de ce choix. Mais aussi le manque
de ressources : deux agents dédiés
au service informatique, décidément
trop peu pour faire face à l’ampleur
de la tâche. En avril 2013, le dernier
serveur encore présent quittait
définitivement la mairie. Désormais,
l’accès aux logiciels métier et à
la bureautique ainsi que le stockage
des données se font par Internet,
à travers un espace virtuel réservé
à la Ville dans un centre de données
de l’opérateur Orange situé en région
parisienne.
…
PDF envoyés par e-mail.
Aujourd’hui, Igny fait
partie des “Villes Internet”
et développe des projets
innovants autour d’un
site Internet responsive
et innovant appelé à se
transformer en profondeur
dans les mois qui viennent.
Nos communes vivent
aujourd’hui une véritable
révolution numérique de
leurs pratiques et de leurs
modes de fonctionnement.
L’accès des citoyens
aux services publics
de proximité s’en trouve
facilité : inscriptions en
ligne, portail Famille, applis
smartphone. Parapheurs
et signatures électroniques
accélèrent la mise en œuvre
des décisions politiques.
Les écoles doivent, elles
aussi, bénéficier de ce
bouleversement. Tableaux
numériques interactifs
et classes informatiques
mobiles mettent à portée
de nos enfants les outils
de demain.
Plus que jamais, le secteur
public doit profiter de la
révolution des usages et
des nouveaux outils pour
repenser son fonctionnement
interne et la relation entre
administration et citoyens.
C’est aussi l’occasion,
à terme, de dégager
des économies d’échelle
indispensables dans
le contexte financier actuel.
Francisque
Vigouroux,
maire d’Igny
Trois applications smart cities
“ACCÉLÉRER LA
MISE EN ŒUVRE DE LA
DÉCISION POLITIQUE”
DR
DR
DR
DR
42 Paroles d’élus Paroles d’élus 43
Les collectivités se sont
emparées des nouveaux
outils numériques à leur
rythme. Elles s’adaptent
en permanence, et
ce quelle que soit leur
taille, aux innovations
technologiques, passant
de l’informatisation des
services aux applications
mobiles sur smartphone.
François Baroin
Maire de Troyes
Sénateur de l’Aube
Président de l’Association
des maires de France
et des présidents d’intercommunalité
Ancien ministre
Paroles d’élus 43
ARNAUDFÉVRIER/AMF
44 Paroles d’élus Paroles d’élus 45
François
Baroin
50 ans
Ancien ministre
1993
Député de l’Aube
(entre au Sénat
en 2014)
1995
Maire de Troyes
2014
Président
de l’Association
des maires
de France
La“maisoncommune”nepeut
passerésumeràunguichet
automatiqueouàuneborned’appel !
ARNAUDFÉVRIER/AMF
LE NUMÉRIQUE
AU SERVICE DE
L’OPTIMISATION
BUDGÉTAIRE
À ce jour, 84,5 %
des communes
et 67,2 % des EPCI
utilisent le PES V2
(protocole d’échange
standard d’Helios
version 2) pour
échanger leurs flux
comptables et
financiers. Le PES
V2 a permis à 76,6 %
des communes et
70,9 % des EPCI de
transmettre au moins
une pièce justificative
dématérialisée
(la dématérialisation
ne sera pas
obligatoire avant
2019 pour les
collectivités de plus
de 10 000 habitants).
Chiffres DGFiP (arrondis),
juin 2015
comptables (titres de recettes,
mandats de dépenses) ainsi
que, de manière optionnelle, les
pièces justificatives et la signature
électronique. Entre le 1er
 janvier
2017 et le 1er
 janvier 2020 va
se mettre en place également
la facturation électronique entre
les collectivités locales et leurs
fournisseurs. En matière de coûts
de traitement, le gain qui en
résulte pour la sphère publique
est estimé en moyenne à 3 euros
par facture. Parmi les bénéfices
attendus, tant pour l’ordonnateur
que le comptable, figurent la
facilitation du travail des agents
en charge du traitement
comptable et la baisse significative
de l’utilisation du support papier,
occasionnant une diminution
des coûts mais aussi une réduction
des délais de paiement.
Si le développement accru de la
dématérialisation des opérations
comptables et des factures devrait
générer à terme des effets positifs
sur les budgets locaux, elle
n’en constitue pas pour autant la
solution unique. Parallèlement,
avec l’harmonisation européenne
des moyens de paiement (SEPA),
le bloc communal a développé
de nouvelles options concernant
ses moyens de paiement, à savoir
le recours à la carte bancaire,
la mise en place de prélèvements
automatiques ou du paiement en
ligne TIPI.
Les outils numériques sont-ils
les meilleurs relais de la
mutualisation des moyens
entre collectivités ?
La dématérialisation n’a pas été
à ce jour présentée comme outil
au service de la mutualisation
entre collectivités. Ainsi, les moyens
existants à l’heure actuelle
(PES V2, facturation électronique
à venir) ne nous apparaissent pas
comme des leviers d’économies.
Qu’il s’agisse de santé, de
dépendance, des relations avec
les administrés, de l’école ou
de l’enseignement, le numérique
offre des solutions innovantes.
Comment concevez-vous le rôle
des pouvoirs publics dans leur
déploiement ?
Depuis dix ans, le numérique,
que l’on appelait auparavant
technologies de l’information et de
la communication, a envahi la vie
des citoyens et a forcément impacté
le fonctionnement des communes
et des intercommunalités.
Les collectivités se sont emparées
de ces nouveaux outils à
leur rythme. Elles s’adaptent
en permanence, et ce quelle
que soit leur taille, aux innovations
technologiques, passant de
l’informatisation des services
aux applications mobiles
sur smartphone. Les promesses
du numérique ne manquent
pas : rendre la commune plus
durable, la gestion municipale
plus efficiente, les relations avec
les citoyens plus démocratiques
et plus innovantes. Toutefois,
ces innovations appellent à la
vigilance. Elles doivent, d’une part,
bénéficier à tous les territoires,
ce qui suppose en particulier
l’accès de tous à des réseaux
de communication électroniques
fixes et mobiles performants. Elles
ne doivent pas, d’autre part, exclure
les citoyens les plus fragiles et
les moins à l’aise avec des outils
de plus en plus sophistiqués. Elles
doivent être accessibles à tous,
toutes générations confondues.
Une attention particulière
doit être apportée à la garantie
des libertés individuelles…
Aujourd’hui, nous assistons à une
véritable explosion de la collecte,
de la production et de la diffusion
de la donnée au niveau des
territoires. C’est un sujet sensible
sur lequel nous devons tous
nous mobiliser pour en garder
la maîtrise et s’assurer de leur
protection. La CNIL nous y incite
fortement, à raison, et nous
devrions promouvoir, plus que
cela n’est fait, une “éducation au
numérique” des élus, des agents,
et, plus largement, de la population
(en particulier les enfants) pour
saisir toutes les opportunités de cette mutation
mais aussi les écueils et les dangers.
Allons-nous vers une mairie automatisée ?
Éviter des tâches répétitives pour nos agents,
simplifier les démarches des citoyens, permettre
une réponse plus rapide aux attentes des usagers
en termes d’information ou d’action sont des
enjeux essentiels pour le fonctionnement de nos
mairies. Mais le contact humain, l’adaptation
aux demandes et, plus généralement, l’écoute sont
aussi des exigences que nous ne sommes pas
près d’abandonner. La “maison commune” ne peut
pas se résumer à un guichet automatique ou à une
borne d’appel !
Du point de vue du citoyen, qui rechigne souvent
devant “ces machineries”, des précautions
sont-elles souhaitables pour préserver une vision
humaniste de la gestion des territoires ?
Avec l’apparition du concept des smart cities, certains
commentateurs ont décrit la ville intelligente comme
un tableau de bord piloté via des infrastructures
centralisées qui analyseront des milliers de données
issues des capteurs branchés sur les objets du
quotidien, le tout relié à Internet.
C’est une vision techniciste de la ville. Ce qui fait
les qualités uniques d’une commune, c’est la cohésion
sociale, les rapports entre les communautés, la mixité
dans les quartiers, la vie culturelle et associative, le
maintien des commerces de proximité, etc.
La technologie ne pourra pas tout résoudre. Si le
numérique peut participer, et il le fait déjà largement,
à l’amélioration de la vie quotidienne des populations,
le contact humain restera toujours primordial.
Au contraire, vous attendez-vous à de nouvelles
opportunités ? Contribueront-elles demain,
d’après vous, au mieux vivre des citoyens, dans
des territoires mieux gérés, plus équilibrés ?
Dans le cadre budgétaire contraint que nous
connaissons, où il faut faire mieux avec moins, les
outils numériques peuvent contribuer à améliorer
la vie quotidienne des citoyens. Par exemple, ils
apportent des solutions à la question de la mobilité.
Pour réduire les embouteillages, la pollution,
diminuer les déplacements, les communes et les
intercommunalités mettent en place des lieux,
espaces de coworking ou télécentres pour permettre
à des travailleurs indépendants ou à des salariés
de (télé)travailler dans un espace proche de leur
domicile.
Le recours aux outils numériques est-il la meilleure
réponse pour optimiser les budgets locaux ?
Depuis le 1er
 janvier 2015, le PES V2 (protocole
d’échange standard d’Helios version 2) est l’unique
logiciel d’échange avec le comptable public, en
remplacement des protocoles existants (lire l’encadré
ci-contre). Il marque une nouvelle étape dans la
dématérialisation des échanges avec le comptable,
en permettant l’envoi numérique des pièces
En effet, il conviendrait de faire évoluer
préalablement le cadre organisationnel
des collectivités qui souhaitent recourir à la
mutualisation (mise en commun de leurs services),
tant pour leurs recettes que pour leurs dépenses.
Et le numérique à l’école ?
Les maires et présidents d’intercommunalité
se mobilisent fortement pour équiper les écoles
primaires en outils numériques, dans un contexte
de mutation de la société et de lutte contre
l’échec scolaire, malgré des moyens financiers
disparates. L’AMF suit de près cette thématique
depuis plusieurs années et, dernièrement,
lors de la concertation nationale qui a débouché
sur le nouveau plan numérique. À cet égard,
elle a regretté notamment que la priorité ne soit
finalement plus accordée aux écoles primaires,
comme cela avait pourtant été annoncé en 2012
par l’ancien ministre Vincent Peillon, alors que
les besoins restent forts. Dans un contexte budgétaire
très dégradé, l’AMF tient à rappeler que l’effort
qui est demandé aux collectivités implique que
l’Éducation nationale précise d’abord quelle pédagogie
numérique elle souhaite promouvoir par le biais
de ses enseignants à destination des élèves, ce qui
relève de sa propre compétence. C’est en effet
à partir de ces éléments qu’il sera possible de
mieux identifier les mesures nécessaires en termes
d’infrastructures, d’équipements et d’usages, et
de permettre ainsi à la filière du numérique éducatif
de mieux se structurer et de répondre aux besoins
de l’Éducation nationale en tenant compte des
contraintes des collectivités.
L’Éducation nationale doit porter,
à ce titre, un message fort et lisible
à l’égard des acteurs éducatifs, dont
les collectivités.
Afin d’assurer aux élus la visibilité
dont ils ont besoin sur la stratégie
nationale, l’AMF a signé, le
1er
 octobre, la convention créant
officiellement le Comité des
partenaires pour le numérique
éducatif. Les maires ont besoin
d’être éclairés et concertés sur
les perspectives de développement
du numérique à l’école et d’être
rassurés sur la pleine utilisation
des outils numériques par les
enseignants et de leurs effets sur
la réussite scolaire des élèves.
46 Paroles d’élus Paroles d’élus 47
FRENCH TECH
ACCÉLÉRATEUR DE CROISSANCE
POUR LES TERRITOIRES
48 Paroles d’élus Paroles d’élus 49
Quels sont les objectifs
de la mission French Tech ?
L’idée est de faire émerger plus
de start-up (jeunes entreprises,
ou entreprises à forte croissance),
de dynamiser cet écosystème
en France et de le rendre plus
visible à l’international. Nos cibles
sont les entrepreneurs, les VC
(Venture capitalist ou capital-
risqueurs) ainsi que les médias
et les influenceurs.
Dix-sept villes sont labellisées
“Métropole French Tech”,
pourquoi s’arrêter là ?
Une certaine taille critique est
nécessaire pour l’obtention du
label. Mais ce qui est intéressant
c’est le nombre de candidatures,
29, qui montre que la proposition
de l’État de se mettre au service
des territoires a été appréciée et
comprise. La French Tech est un
moyen de mettre tout le monde
en mouvement, de susciter des
projets collectifs et de connecter
ces écosystèmes entre eux.
Qu’apporte ce label aux
écosystèmes estampillés
French Tech ?
Nous avons une véritable
stratégie de marque. Le fait
d’être une start-up French
Tech doit être aussi évocateur
que le fait d’être une start-up
israélienne. Le label doit ouvrir
des portes et attirer talents et
investisseurs.
David Monteau,
directeur de
la mission French
Tech au ministère
de l’Économie,
de l’Industrie
et du Numérique
“LA FRENCH TECH EST
UN MOYEN DE METTRE
TOUT LE MONDE
EN MOUVEMENT.”
’équipe de France du numé-
rique est au complet. Début
juillet, la deuxième vague de
labellisation “Métropole French Tech” permettait à
quatre nouvelles métropoles de rejoindre les neuf
écosystèmes déjà labellisés à la fin 2014. Véritable
offensive du Gouvernement, cette initiative vise
à placer la France en bonne place sur l’échiquier
international du numérique et de l’entrepreneu-
riat. Souhaitant faire de l’Hexagone une terre de
choix pour les start-up, ces entreprises pour-
voyeuses d’emplois (58 % des emplois sont en
effet créés dans les 7 % d’entreprises qui croissent
le plus vite, selon une étude de la Banque de
France), le Gouvernement a également en ligne
de mire “l’effet d’entraînement économique sur l’en-
semble du territoire français qu’aura la croissance de
ces écosystèmes métropolitains et de leurs entreprises
championnes du numérique”, précise le document
de présentation de l’initiative French Tech.
Si l’heure n’est pas encore au bilan, dont les pre-
mières esquisses ne seront dressées qu’en fin
d’année, quelques bénéfices se font tout de même
déjà sentir. À Nantes, présentée par son ancien
maire Jean-Marc Ayrault comme “la deuxième ville
du web française”, la labellisation, obtenue lors de
la première phase, ne laissait guère de doutes.
“Nantes est une place forte du numérique depuis
longtemps”, confirme Mickael Froger, cofondateur
de la société Lengow et président de l’association
Atlantic 2.0, qui regroupe les principaux acteurs
de l’innovation numérique en Pays de Loire, “mais
il est trop tôt pour juger de l’utilité du label French
Tech, ajoute-t-il. S’il n’a pas vocation à servir maté-
riellement les écosystèmes labellisés, il permet en tout
cas de mettre tout le monde dans la même direction
et de créer des synergies régionales”.
UN LABEL POUR FÉDÉRER
“C’est la première fois qu’un label national met en
ordre de bataille toutes les métropoles de France”,
acquiesce Francky Trichet, adjoint au maire
chargé du Numérique et vice-président en charge
du numérique à l’université de Nantes. Un enjeu
majeur pour le French Tech, dont l’un des piliers
est de fédérer et de mobiliser les territoires. Avec
29 candidatures reçues, le directeur de la mis-
sion French Tech au ministère de l’Économie,
de l’Industrie et du Numérique, David Monteau,
témoigne de l’engouement suscité par l’initiative :
“Il y a une véritable dynamique autour du projet.
Mais ce qui est important, ce sont le collectif et la
mise en réseau. Nous ne fermons pas la porte aux
villes candidates qui n’ont pas obtenu la labellisation.
Au  contraire, nous accompagnons leur mise à niveau,
et dans trois ans certains de ces écosystèmes seront
assez matures pour prétendre à la labellisation.”
REDYNAMISATION DES VILLES
En effet, à l’issue d’une période de trois ans, le
label sera soumis à réévaluation pour éviter que
les “Métropoles French Tech ne se reposent sur leurs
lauriers”, rappelle David Monteau. “Notre objectif
à dix ans est d’être un écosystème vibrant, influant
et inspirant, glisse quant à lui Francky Trichet.
Pour bien faire, il faut que l’on ait une politique de
La French Tech,
un outil de valorisation
des territoires
…
Le Gouvernement tient son équipe de France du numérique ! Elle est composée
de 13 métropoles labellisées “French Tech” qui devront respecter des plans
à trois et dix ans pour favoriser l’émergence et la croissance de start-up sur
leurs territoires. Avec tout ce que cela comporte comme bénéfices en termes
d’attractivité et d’emplois.
La French Tech est une initiative publique portée par le ministère
de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, qui fédère tous ceux qui
travaillent pour les start-up françaises – entrepreneurs, investisseurs,
designers, développeurs… – et qui s’engagent pour leur croissance
et leur rayonnement international. Neuf “Métropoles French Tech” ont
été labellisées en novembre 2014, quatre autres en juin 2015 (ainsi que
quatre écosystèmes thématiques) : elles concentrent les atouts nécessaires
pour répondre aux besoins des start-up.
Illustrations : Hélène Builly
Métropoles
Partout en France,
un réseau d’écosystèmes
au service
des start-up
ALAINSALESSE
Présenté en 2013, le label
French Tech vise à devenir un
véritable sceau du savoir-faire français
dans le domaine du numérique
et des nouvelles technologies.
Créé pour faire favoriser le déploiement
de start-up et donner davantage
de visibilité à la France sur la scène
tech internationale, ce label vise
également une plus grande attractivité
des différents territoires. Jean-Luc
Moudenc, président de l’Association
des maires de Grandes Villes de
France (AMGVF) et maire de Toulouse,
l’une des neuf villes labellisées lors de
la première phase, fin 2014, revient sur
les enjeux de ce label made in France.
Que représente le label
“Métropole French Tech”
pour les villes labellisées ?
C’est une véritable reconnaissance. Le
numérique s’est beaucoup développé
ces dernières années, et il constitue
un facteur d’attractivité de notre pays.
Mais les entreprises, souvent petites,
qui s’y investissent n’étaient pas très
visibles. Le label “French Tech” a
permis de fédérer les énergies pour
bâtir un dossier de candidature.
Pour les métropoles qui l’ont obtenu,
c’est une sorte de drapeau. C’est
donc important pour la dynamique
et pour l’image.
Est-ce un véritable atout ?
Le but est de mettre en valeur des
entrepreneurs français, leur réussite,
leur capacité à se développer, mais
c’est aussi une invitation à rayonner
à l’international, c’est-à-dire à faire
en sorte que des créateurs qui sont
ancrés sur un territoire puissent
se développer dans d’autres pays.
En sens inverse, l’objectif est aussi
de donner envie à des investisseurs
étrangers de prendre pied dans
des métropoles françaises. Cette
internationalisation de la filière est l’une
des conditions de son développement.
Faut-il des moyens importants
pour obtenir ce label ?
Disons qu’il faut une certaine taille
critique. Quelques initiatives et start-
up ne suffisent pas à faire émerger
un secteur. Et puis, il faut un certain
nombre d’actes volontaires, comme
la création de bâtiments totem.
À Toulouse, La Cantine numérique
en est un. C’est un lieu de rencontres
et collaborations.
La labellisation de grandes
villes permet-elle de générer
une dynamique locale ?
Comme tout se passe à partir
des noyaux urbains importants
– grandes villes, communautés
urbaines, métropoles –, la sélection
est importante au départ. C’est
la condition pour que le label soit
consistant et ne soit pas qu’un simple
pavillon de complaisance. Derrière,
il y a tout un territoire. Je prends
l’exemple de Toulouse, qui fait partie
des neuf métropoles labellisées
depuis novembre 2014. Déjà, des
liens se tissent avec Montauban,
à 50 km. En outre, la Région Midi-
Pyrénées, qui a été partie prenante
de la démarche, appuie afin
que les villes moyennes des autres
départements se mettent, elles
aussi, au numérique et prennent
leur part au développement.
Il faut concevoir la reconnaissance
accordée à ces métropoles comme
un point de départ, après lequel
doit se construire une dynamique
de développement à l’échelle de tout
le territoire.
Jean-Luc Moudenc,
président de l’Association
des maires de Grandes
Villes de France (AMGVF),
maire de Toulouse
“DONNER ENVIE À
DES INVESTISSEURS
ÉTRANGERS
D’INVESTIR DANS
DES MÉTROPOLES
FRANÇAISES”
50 Paroles d’élus
MOURADMOKRANI
Paroles d’élus 51
­développement urbaine en cohérence avec cet objec-
tif.” Jean-Marc Ayrault voulait faire de l’île de
Nantes une place de choix pour les industries
créatives et technologiques. En 2017, renaîtra
ainsi l’ancien site des Halles Alstom, déserté par
l’entreprise en 2001, sous les traits d’un important
pôle dédié au numérique après une réhabilitation
estimée à 50 millions d’euros. De quoi répondre
en partie à l’obligation des “Métropoles French
Tech” d’offrir un “environnement urbain favorable,
lisible et attractif”, emblématique du dynamisme de
la ville en matière de numérique.
LA VISIBILITÉ ET L’ATTRACTIVITÉ
AU CŒUR DE LA MÉTROPOLE
Des chantiers d’urbanisme pareront les villes
de leurs plus beaux atours pour accueillir les
nouveaux talents, cibles de choix de la
French Tech. “Le vrai défi à Nantes est le
bassin d’emploi, qui est plus faible que
dans d’autres régions, admet Mickael
Froger. Le vrai sujet pour nous est donc
de savoir comment attirer les talents de
l’extérieur.” Avant d’attirer, encore
faut-il se faire connaître. Et c’est
bien à cet enjeu de visibilité et
d’attractivité que répond le
label French Tech, pensé
comme une véritable
marque. “Depuis que
nous sommes labellisés,
nous attirons de nombreuses start-
up ­parisiennes, observe Francky Trichet.
Nantes est une ville attractive : les ingénieurs sont moins
chers, de même que les mètres carrés, or ce sont les deux
nerfs de la guerre des métropoles : les compétences et les
loyers.” Mais les start-up elles-mêmes sont les pre-
mières ouvrières de cette attractivité : “Nous participons
à développerlavisibilité de l’écosystème nantais en France
et à l’international, remarque Julien Hervouët, CEO de
la start-up nantaise iAdvize. Plus il y a d’entreprises
attractives à Nantes et plus l’employabilité se développe.”
Et pour séduire les talents avant même qu’ils ne
soient sur le marché du travail, les universités
et les grandes écoles “anticipent déjà les forma-
tions de demain pour être plus agiles sur le besoin
de compétences”, remarque Francky Trichet. Car
dans le ­secteur du numérique, les talents, qui se
font parfois rares selon les profils, sont l’objet de
toutes les convoitises. “Notre but est de rendre visible
l’écosystème pour faciliter le recrutement.
Nous voulons créer de l’envie et favori-
ser la reconnaissance”, ajoute David
Monteau.
C’EST MAINTENANT
QU’IL FAUT INVESTIR
DANS L’HEXAGONE
Une reconnaissance utile pour
attirer les cerveaux, mais aussi les
investissements, comme le pré-
cise Francky Trichet : “Nos start-
up bénéficient de plus de levées
de fonds, 8 millions d’euros à ce
jour, car le label est un véritable
accélérateur de visibilité auprès des
VC (Venture capitalist ou capital-­
risqueurs).” Après quelques “coups”
comme la présence d’une déléga-
tion French Tech à la grand-messe
du CES (Consumer Electronic Show)
à Las Vegas, les acteurs internatio-
naux semblent saisir l’appel du pied
fait par la France. C’est en tout cas ce que laisse
penser un postdithyrambique de John Chambers,
PDG de Cisco, sur le blog de la firme informatique
américaine : “Je viens de passer du temps en France et
il apparaît clairement que la sphère high-tech française
est à un point d’inflexion. C’est maintenant qu’il faut
investir dans le futur de la France. (…) Cette transfor-
mation numérique va stimuler la compétitivité globale
de la France en soutenant la croissance de l’emploi, de
l’éducation, de la cybersécurité, de l’innovation et des
initiatives d’entrepreneurs. De quoi faire croître le PIB
de 1 à 2 %.” Cocorico !
100 M€L’américain Cisco a annoncé
un plan d’investissement
de 100 millions d’euros dans
l’écosystème français.
ParisLe cabinet PwC classe Paris
au 1er
rang des villes mondiales
pour le capital intellectuel
et l’innovation (mai 2014).
2016En 2016, ouvrira à Paris
le plus grand incubateur de
start-up numériques du monde
(33 000 m2)
, à la Halle Freyssinet.
…
WILMOTTEASSOCIÉS
Plongez
dans la ville
numérique !
Fantasme hier, la cité numérique est
aujourd’hui devenue une réalité. Haut
débit, fablabs, mobilité, coworking…
sous l’impulsion des collectivités et des
acteurs locaux, la vie digitale se répand
partout. Exemple dans l’agglomération
de Strasbourg Eurométropole.
Campus
En trois ans, plus
de 20 start-up
et 1 000 emplois ont
été créés grâce à
l’écosysème du campus
des technologies
médicales.
Strasbourg
partout
La Ville et
l’Eurométropole ont
investi les réseaux
sociaux pour toucher
de nouveaux publics.
ZA THD
12 zones d’activité
bénéficient du label THD
qui garantit un débit
supérieur ou égal à
100 Mb/s symétrique.
U’GO
Lancée en 2013,
cette application mobile
permet l’achat et
la validation en ligne
des titres de transport.
Billetterie en ligne
L’Orchestre
philharmonique et les
TAPS (théâtres actuels
et publics) permettent
de choisir son siège
à partir d’une photo HD.
Camp Santé
Hacking Health Camp
est un événement
organisé par Alsace
Digitale pour favoriser
la fertilisation croisée
entre numérique et santé.
La Plage Digitale
Depuis 2012, cet espace
de coworking anime
la filière numérique et
favorise la fertilisation
croisée entre les start-up
qui y sont installées.
SaxOpen
En 2015 Strasbourg
a été au cœur du World
Streaming Show, un
concert multimédia
retransmis sur ARTE.
Médiathèque
Services numériques,
mise à disposition
de tablettes, 150 titres
de presse en ligne…
Appels à projets
TangoScan
87 projets innovants
ont été soutenus par
l’Eurométropole depuis
2012 dans ce dispositif.
Parcours
touristique
Pionnière en matière
de services sans contact,
Strasbourg a créé
quatre parcours de
découverte basés sur
la technologie NFC.
Archives en ligne
Depuis octobre,
les Strasbourgeois ont
accès en ligne à plus
de 400 000 documents
de l’Eurométropole.
StrasMap
Application lancée
en 2011, la première
à indiquer en temps réel
toutes les informations
liées aux déplacements
Seppia-Holo3
Dispositif de visite
virtuelle immersive
en 3D de la cathédrale.
Le Shadok
Fabriquer, inventer,
partager… c’est la
devise de cet espace
d’expérimentation
collaborative des usages
du numérique.
Située au cœur de l’espace rhénan,
l’­Eurométropole de Strasbourg affirme son
rôle moteur en matière d’innovation et de
créativité. Avec sa 95e
 place au classement
de Shanghai (1re
université française hors
Paris), trois Prix Nobel et 47 projets label-
lisés Investissements d’avenir, Strasbourg
renforce sa position d’excellence en matière
de RD, et ainsi son rayonnement.
L’obtention récente du label French Tech
pour l’excellence de notre territoire en matière
de MedTech et de BioTech a démontré que le
numérique est une composante majeure de
cette excellence. Aujourd’hui, il fait partie inté-
grante de notre vie quotidienne, personnelle
comme professionnelle. Il est donc essentiel
que Strasbourg renforce la qualité de ses
infrastructures et propose des services et
usages innovants afin de permettre à chacun
de profiter pleinement des possibilités offertes
par le digital.
Cette stratégie se traduit par trois axes
prioritaires : l’aménagement de lieux per-
mettant de favoriser les projets collabora-
tifs et la création de start-up, la création de
nouveaux services digitaux, et l’animation de
l’écosystème du numérique en lien avec le
grand public.
Fer de lance de cet écosystème, le ­Shadok,
fabrique du numérique, a ouvert ses portes
en avril. Lieu dédié à l’expérimentation numé-
rique sous toutes ses formes, il s’adresse à
tous, amateurs comme experts. Il accueille
un lieu d’exposition, un fablab et un espace
de coworking. Ce dernier permet de renfor-
cer les capacités d’hébergement de start-up
innovantes et de développer de nouveaux
modes de travail plus collaboratifs. La Plage
Digitale, gérée par Alsace Digitale, a été un
lieu précurseur de cette évolution dès 2012.
Le grand public peut également découvrir
et accéder à des outils numériques dans
les médiathèques, équipées de plus de
250 postes multimédias, qui proposent un
service de médiation numérique dans le
cadre de l’initiative l’@ppli.
Des applications web et mobiles ont été
mises en œuvre pour faciliter la vie des habi-
tants et des visiteurs, comme StrasMap, qui
offre une information en temps réel sur les
transports en commun, l’occupation des par-
kings ou le déneigement de la voirie. Stras-
bourg Eurométropole est également leader
dans le déploiement de services mobiles
basés sur la technologie NFC. Dès 2011,
les Strasbourgeois pouvaient payer “sans
contact” leur stationnement, ce qui était une
première mondiale ! Depuis, de nouvelles
solutions sont venues renforcer la gamme de
services disponibles. C’est le cas avec U’GO,
une application mobile qui permet, de façon
simple et sécurisée, d’acheter et de valider
ses titres de transport.
De nombreuses manifestations com-
plètent ces dispositifs en permettant à
tous de découvrir, de s’informer ou d’utiliser
les nouvelles technologies. À l’occasion du
Millénaire de la cathédrale, Holo3 propose
une visite immersive de la flèche. Le congrès
mondial du saxophone SaxOpen est aussi
l’occasion d’une prouesse technique, avec
l’organisation d’un concert live en réseau
entre plusieurs sites dans le monde.
Enfin, le numérique joue un rôle moteur
dans la croissance et la performance
des entreprises ; il irrigue tous les champs
de l’économie. Le campus des technologies
médicales, qui rassemble recherche, forma-
tion, soins et entreprises, est la démonstra-
tion d’une fertilisation réussie entre numérique
et technologies médicales.
Ces quelques illustrations mettent en valeur la
diversité, la richesse, mais aussi tout le potentiel
du numérique. L’Eurométropole de Strasbourg
compte bien se saisir de ces
opportunités nouvelles favo-
rables au développement de
son territoire.
Saisirles opportunités
offertespar le
numérique
Robert Hermann
président de Strasbourg Eurométropole,
conseiller départemental du Bas-Rhin,
adjoint au maire de Strasbourg
DR
VUEAÉRIENNEDESTRASBOURG :FRANTISEKSVARDON.AUTRESPHOTOS :IRCADSTRASBOURG,FACEBOOK,FOTOLIA,DR,J.DORKEL,SHADOKSTRASBOURG
Illustration : Émilie Biens
54 Paroles d’élus Paroles d’élus 55
Le maintien d’un tissu
économique compétitif
dépend très fortement de
la possibilité d’être connecté
au très haut débit. Avec
la présence d’une école
et d’un médecin, l’accès
au numérique constitue
l’un des facteurs déclenchant
l’arrivée d’une famille dans
une commune, voire son
maintien…
Laurent Wauquiez
Maire du Puy-en-Velay
Député de la 1re
circonscription de la Haute-Loire
Président de l’Association nationale
des élus de la montagne (Anem)
Ancien ministre
Paroles d’élus 55
DR
56 Paroles d’élus Paroles d’élus 57
Quelles sont les solutions ?
De façon très pragmatique et sans
aucun fétichisme technologique,
l’Association nationale des élus
de la montagne expérimente depuis
plusieurs années l’ensemble
des moyens permettant d’apporter
rapidement du très haut débit,
c’est-à-dire une connexion Internet
supérieure à 30 Mb/s. Aujourd’hui,
force est de constater que le
déploiement de la fibre optique
se concentre dans les zones
du territoire très denses qui
coïncident très souvent avant
les grandes aires urbaines. Il
semble particulièrement injuste
qu’au moment où les métropoles
disposent gratuitement du très
haut débit fixe et mobile (4G),
les montagnards doivent payer
pour financer les infrastructures
Quels sont les enjeux
du numérique pour les
territoires de la montagne ?
Les élus de la montagne exigent
plus que jamais une véritable
politique d’aménagement
numérique du territoire. La
nécessité d’une couverture
intégrale de la montagne en très
haut débit fixe et mobile n’est
plus à démontrer si l’on veut
une montagne connectée au
reste du monde. Il faut inventer
la solidarité entre les territoires
à l’échelle du pays, qui doit
prendre en compte toutes les
inégalités, toutes les disparités.
Le numérique est un outil majeur
d’aménagement du territoire qui
constitue un facteur d’attractivité,
une nécessité pour le maintien
des entreprises, des services
publics et des habitants. Or, si le déploiement
de la fibre en zone urbaine suscite l’intérêt
des opérateurs privés, il n’en est pas de même
pour les zones moins denses que sont
les zones rurales et les zones de montagne.
Et pourtant, les attentes sont les mêmes…
Tout à fait. Les besoins en débit des utilisateurs
en zone rurale sont les mêmes que dans les zones
urbaines. L’aménagement numérique des territoires
de montagne – qui regroupent 5 millions d’habitants
permanents et 15 millions de résidents temporaires –
implique la création d’un réseau d’infrastructures
permettant la fourniture d’un service de communication
électronique à très haut débit aux entreprises,
aux services publics comme aux particuliers. Si la
couverture intégrale du territoire en fibre optique
est l’objectif final, le réalisme ne recommande-t-il
pas de privilégier la montée en débit pour que les
montagnards puissent accéder au THD avant 2025 ?
Faut-il prévoir des modalités de financement adaptées
au cas particulier de la montagne ?
destinées à transporter le très haut débit,
sans avoir la certitude que les opérateurs
commercialiseront l’offre faute de rentabilité
suffisante…
L’actualisation de la loi Montagne
est en cours…
Sous peine d’accentuer la fracture numérique
et d’instaurer un très haut débit à deux vitesses,
je demande la création d’un fonds spécifique
dédié à la couverture numérique des territoires
isolés. Le maintien d’un tissu économique
compétitif dépend très fortement de la possibilité
d’être connecté au très haut débit. Avec la
présence d’une école et d’un médecin, l’accès au
numérique constitue l’un des facteurs déclenchant
l’arrivée d’une famille dans une commune, voire
son maintien. Comment justifier en 2015 qu’une
commune de montagne soit située en zone blanche
de la téléphonie mobile ou que le citoyen puisse
uniquement téléphoner sans pouvoir consulter
ses courriels ? Je fonde beaucoup d’espoir dans
le rapport parlementaire d’Annie Genevard
et Bernadette Laclais, respectivement députées
du Doubs et de la Savoie, qui formule plusieurs
propositions innovantes en matière de numérique.
Je serai très vigilant pour que ces propositions
trouvent une traduction concrète et opérationnelle
sur le terrain.
Souhaitez-vous faire pour le THD
ce qui a été fait pour l’électricité ?
Mettons en perspective historique le déploiement
du très haut débit avec ce qui a été fait pour le
réseau électrique. L’électrification des zones rurales
a été lancée vers 1920 grâce à un engagement
très fort de l’État, qui subventionnait les travaux
des collectivités à hauteur de 50 %, avec un niveau
de subvention d’autant plus élevé que le coût
de desserte était important. Des mécanismes
de financement créatifs permettent de compenser
la difficulté du déploiement, notamment dans
les zones les plus reculées. Les mécanismes
d’accompagnement et de financement se sont
superposés les uns aux autres à mesure que
l’électrification atteignait les zones les plus coûteuses
à déployer. Inspirons-nous d’un modèle qui a déjà
fait ses preuves.
Laurent
Wauquiez
40 ans
Ancien ministre
2004
Député
de la Haute-Loire
2008
Maire du
Puy-en-Velay
2014
Président
de l’Association
nationale des élus
de la montagne
(Anem)
LanécessitéduTHDfixe
etmobilen’estplusàdémontrer
sil’onveutunemontagne
connectéeaurestedumonde
CREATIVECOMMONS
Paroles d’élus 59
Antonaves est situé dans la belle vallée du
Buëch, difficile d’accès, dans le sud des Hautes-
Alpes. Avec un inconvénient : le débit. Inférieur
à 3 mégabits, il interdisait la plupart des usages
numériques, d’où un véritable risque de voir la
population déserter cette localité disposant déjà
de très peu de commerces et où les services
publics sont absents. Le défaut de connexion
constituait un vrai handicap pour la vie économique
et touristique, notamment les maisons d’hôtes
et les gîtes.
Pour faire grimper le débit des zones mal
desservies, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
ainsi que les Départements des Hautes-Alpes
et des Alpes-de-Haute-Provence ont créé, fin
2012, le Syndicat mixte ouvert (SMO) PACA THD.
Sélectionné sur appel d’offres, Orange a réalisé
53 équipements de montée en débit dans les deux
départements en 2014. Grâce à l’installation
de fibres optiques sur les nœuds de raccordement
ADSL, 8 000 lignes ont dorénavant accès au
très haut débit, avec le choix du fournisseur d’accès
Internet. L’investissement – 90 millions d’euros –
témoigne de la volonté affirmée des élus d’assurer la
continuité territoriale et de faire reculer définitivement
la fracture numérique.
Symbole de l’enjeu, Isabelle Boiteux, maire
d’Antonaves a accueilli dans sa commune la
secrétaire d’État chargée du Numérique, Axelle
Lemaire, ainsi que la députée Karine Berger
le 10 octobre 2014, jour de la dernière soudure
de fibres optiques du point de raccordement
mutualisé. Depuis, les 93 lignes téléphoniques
du village ont accès au très haut débit.
Révolution du quotidien, le débit jusqu’à
20 mégabits offre aux habitants d’Antonaves
l’accès aux mêmes services que ceux de villes
plus importantes : e-commerce, démarches
administratives, écoute de musique en ligne, etc.
La vallée du Buëch est passée à l’heure du
numérique et l’ensemble des acteurs économiques
en profite. Les entreprises touristiques bénéficient
ainsi désormais d’une présence sur le web
leur permettant d’enregistrer des réservations
et de proposer l’accès à Internet aux vacanciers,
notamment aux adolescents hyperconnectés.
Essentiel pour une région de tourisme avant
tout familial !
Entre Provence et montagne, dans la région enclavée
du Buëch, Antonaves et ses 200 habitants ont changé
d’ère à l’automne 2014. Désormais, le village est connecté
en très haut débit, et ça change tout ! Reportage.
“Zone de début de
montagnes et de fin des
Alpilles, Antonaves rencontre
une problématique bien
courante de villages superbes,
dont le maintien des services
est fragile. Sans effort
des pouvoirs publics, nous
pouvons voir des villages
disparaître. Offrir Internet
et le triple-play modifie
complètement la donne
et peut enrayer la migration
de population. L’arrivée
de ce nouveau service public
favorise une parfaite
égalité, avec les mêmes
droits à l’accès au haut
débit à Antonaves qu’ailleurs.
L’impact économique est
également important, avec
un potentiel touristique réel
pour la région. En effet, la
réservation de séjours depuis
l’étranger et la France
se fait désormais en ligne.
Sans Internet, il est donc
impossible d’envisager un
développement touristique.
Les petites entreprises
d’artisanat ou de dépannage
voient aussi une amélioration
concrète de leur activité
au quotidien.”
Karine Berger,
députée des Hautes-Alpes
Antonavesl
enumérique dans les te
rritoires
Montée en débit,
un an après…
La montée
en débit apporte
l’égalité au sens
le plus noble
habitants à Antonaves. mégabits de débit, soit
7 fois plus qu’auparavant.
équipements de montée en débit
réalisés par Orange dans les
départements des Hautes-Alpes
et des Alpes-de-Haute-Provence.
200 20 53
Inauguration de la
fibre à Antonaves,
en présence d’Axelle
Lemaire, secrétaire
d’État chargée
du Numérique.
58 Paroles d’élus
Antonaves
OFFICEDETOURISMEDELARAGNE
DR
DR
Paroles d’élus 61
Engagés dans le numérique, la Ville de
Reims et les acteurs publics, comme le CHU et
l’université et Reims Métropole, ont lancé dès 2002
un réseau de fibre optique nommé Jupiter. Exploité
en régie, ce dernier est ouvert aux opérateurs
privés, ce qui permet de multiplier les offres de
haut débit et de limiter les tarifs pour les usagers.
Infrastructure de développement économique,
Jupiter amène la fibre jusqu’aux portes des
entreprises, y compris, depuis 2015, à celles du
pôle de compétitivité Industries  Agroressources
situé à la périphérie de Reims. La municipalité offre
ainsi les moyens technologiques de développement
économique et de RD aux chercheurs, aux start-
up et aux entreprises.
Smart city, Reims offre depuis peu le WiFi en libre
accès sur son territoire. La Ville lance aussi une
étude sur un réseau sans fil de type LiFi, permettant
aux données de passer par la lumière dans un
système de LED. Il s’agit de développer d’ici 2018
d’autres réseaux d’information modulables et
personnalisés. De quoi conforter l’image de Reims,
pionnière du numérique !
Au service de tous, le numérique simplifie la vie
des 182 000 Rémois au quotidien. Un exemple : les
arrêts de bus connectés qui indiquent aux usagers
la durée d’attente à prévoir. Il existe également
une application mobile dédiée au stationnement
en centre-ville, qui permet de localiser les places
disponibles et de payer via un smartphone. Le
numérique crée un lien permanent entre l’administré
et la collectivité.
Atout pour la collectivité, l’intégration du
numérique dans l’action publique permet de
rationaliser, par exemple, la gestion des ressources
humaines ; des outils numériques de répartition
des agents en temps réel améliorent ainsi à la fois
l’efficacité et la qualité du service. De même,
le réseau interne en fibre optique est multiservice
et synonyme d’économies puisqu’il gère à lui
seul l’informatique, la téléphonie, la vidéosurveillance
ainsi que le chauffage urbain et les feux de
circulation.
Pionnière parmi les villes propriétaires de leur
réseau de fibre optique, Reims propose depuis la
rentrée 2015 le WiFi en libre accès sur son territoire.
Le numérique se met aujourd’hui au service de
l’action publique et du développement économique.
Reimsl
enumérique dans les te
rritoires
Le numérique
pour améliorer
l’action publique
“Notre avance en matière
de numérique est liée
au plein développement de
la ville, qui entend tirer parti
de sa proximité avec Paris,
à seulement 45 minutes.
Pour attirer les entreprises,
Reims s’appuie sur le
foncier, les infrastructures
traditionnelles, autoroutières
et ferroviaires, mais aussi sur
l’accès aux outils numériques.
Dans cet esprit, le label Reims
Image 2014, symbole de
la ville connectée, a regroupé
cinq événements majeurs
autour des technologies
de l’image. L’intégration des
données numériques dans
les services publics améliore
leur efficacité et en crée
de nouveaux, comme Reims-
Contact, la plateforme, qui
recueille toutes les demandes
des administrés. Par ailleurs,
les outils numériques
favorisent le développement
économique, notamment
via la RD. Le réseau Jupiter
est ainsi étendu jusqu’au
pôle de compétitivité sur
les agroressources, car
développer des centres
de recherche implique
des réseaux puissants
capables de transmettre
les informations.”
Arnaud Robinet,
maire de Reims,
député de la Marne
Réseaux fibre,
WiFi et mobile
renforcent
l’image d’une
ville attractive
60 Paroles d’élus
Reims
Les taxis G7 et la banque
en ligne INGDirect sont
deux des entreprises attirées
à Reims par la fibre optique.
C’est le montant des économies
réalisées sur la vidéosurveillance
urbaine à l’échelle de la métropole
grâce à la mutualisation du réseau
Jupiter.
G7 2,6 MEÀ la rentrée 2015,
neuf écoles ont été
dotées de tableaux
numériques interactifs,
dont deux maternelles.
9
JACQUESDRIOL/VILLEDEREIMS
DR
Paroles d’élus 63
Simplon.co. C’est l’idée de deux anciens
étudiants en communication du Celsa associés
à leur enseignant, Frédéric Bardeau. “Notre école
s’inspire librement des Dev’ Bootcamps américains.
Mais en y ajoutant une orientation sociale qu’ils
n’ont pas, explique Frédéric Bardeau. Notre ambition
première est de faire du code un tremplin pour
l’insertion.” L’implantation en Seine-Saint-Denis,
département en difficulté, n’a rien d’un hasard.
Tous les apprenants de Simplon sont en effet
bénéficiaires des minima sociaux. Au-delà de ce
point commun, les profils sont variés : hommes,
femmes, de 18 à 54 ans, sans diplôme ou bac + 10,
demandeurs d’emploi, décrocheurs, personnes
en reconversion ou porteurs de projets, etc. Face
à ce public protéiforme, la pédagogie mise avant
tout sur le concret, les élèves travaillant sur de vrais
projets de sites et d’applications qu’ils gèrent dans
toutes leurs dimensions (programmation, relation
client, communication).
Octobre 2013. L’école Simplon ouvre ses portes
dans une usine reconvertie de Montreuil. Ils sont
une vingtaine d’élèves à faire leur rentrée ce jour-là.
En six mois, après une formation gratuite aussi
intensive qu’immersive, ils seront devenus des pros
du code et du développement web, aptes à voler
de leurs propres ailes ou à prendre l’un
des 38 000 postes de développeur numérique
à pourvoir chaque année.
Et ça marche ! “Sur les 112 premiers Simploniens,
près de neuf sur dix ont trouvé un débouché dans
les trois mois qui suivaient leur formation (CDI,
CDD, création d’activité ou stage) principalement
dans des start-up, des collectivités sociales ou
des entreprises de l’économie sociale et solidaire”,
annonce Frédéric Bardeau. Fin 2015, Simplon
devrait en toute logique faire partie des premières
structures labellisées Grande École du Numérique.
Le “93”, mais aussi Marseille, l’Ardèche, la
Guadeloupe… Les premiers résultats de Simplon
ont donné des idées à d’autres collectivités désireuses
de faire du numérique un outil d’insertion sociale en
créant leur propre école du code. Des essaimages
ont déjà pris racine à Marseille, au Cheylard (Ardèche),
à Cluj en Roumanie et à Johannesburg en Afrique
du Sud (en partenariat avec SAP). Simplon.co
déploie sa formation “développeur.se Web-mobile”
à Narbonne, Mende, Boulogne-sur-Mer, Roubaix et
Lyon-Villeurbanne. Un projet est aussi à l’étude
à Bamako, en collaboration avec Orange.
Il y a ceux qui voient le numérique comme une
“fracture” séparant les déshérités des nantis…
Et ceux qui voient en lui un puissant levier
d’insertion. L’école et la Ville de Montreuil font
résolument partie de ce second groupe.
Montreuill
enumérique dans les te
rritoires
“Avec des acteurs comme
Ubisoft ou Simplon, la ville
de Montreuil se positionne
comme l’un des principaux
pôles de compétitivité
numériques de l’Est parisien.
Près de 2 000 emplois sont
directement liés à ce secteur,
dont près de 800 emplois
concernent les jeux vidéo. Ces
chiffres cruciaux nous poussent
à développer l’emploi et la
formation dans ces domaines :
mise en relation avec les
entreprises, l’IUT ou l’école ETIC,
organisation de forums ou
d’événements, etc. En 2015,
nous avons ainsi accueilli les
‘European Indie Game Days’
et favorisé la mise en place
d’une formation au métier de
‘référent digital’, portée par
l’association Les Compagnons
du Dev. Notre second défi est
celui de l’école numérique.
Grâce à l’installation de tableaux
numériques dans toutes les
écoles élémentaires de la ville,
nous souhaitons permettre à
notre jeunesse d’entrer de plain-
pied dans le monde numérique.
Nous avons ainsi expérimenté le
programme ‘Les Voyageurs du
Code’, lancé par Bibliothèques
sans frontières. Notre ambition :
que Montreuil continue à être
une ville créative et solidaire qui
donne à ses jeunes les moyens
pour exprimer leurs talents et
développer leurs compétences.”
Ibrahim Dufriche-Soilihi,
1er
adjoint au maire de
Montreuil, délégué à l’Innovation
économique, sociale, solidaire
et numérique
Un puissant
levier pour
une ville créative
et solidaire
62 Paroles d’élus
Montreuil
Former au code
pour insérer
d’élèves en poste trois mois
après leur sortie.
87 %entreprises déjà
créées par des
“Simploniens”.
10des élèves de Simplon à Montreuil
sont bénéficiaires des minima sociaux.
100 %
DR
DR
DR
Paroles d’élus 65
Quelle est l’origine du projet Lascaux 4 ?
La fréquentation touristique de la grotte
de Lascaux durant les années 1950, après
sa découverte en 1940, a entraîné une
rapide dégradation et une mise en danger
du site. La décision de sa fermeture
a conduit à la réalisation d’un fac-similé
d’une partie de la grotte, ouvert au
public dès 1983 : il s’agit de Lascaux 2.
Cependant, la reconstitution a été construite
à proximité de l’entrée de la grotte d’origine,
ce qui impliquait à nouveau des risques
de dégradation. Il a été alors décidé de
sanctuariser complètement la colline
et de construire une nouvelle reconstitution
à ses pieds, le projet Lascaux 4.
Comment la Semitour-Périgord a-t-elle
utilisé le numérique dans ce projet ?
Il faut savoir que la grotte de Lascaux
est depuis longtemps à la pointe des
technologies innovantes, notamment grâce
à l’utilisation de fac-similés pour Lascaux 2
et 3 (une exposition itinérante).
La Semitour-Périgord a remporté le marché
pour la gestion de Lascaux 4, qui s’élève à
1,8 milliard d’euros. L’Atelier des fac-similés
du Périgord (AFSP), filiale de la Semitour,
est chargé de numériser la grotte afin d’obtenir
des reproductions au millimètre près.
Le résultat est étonnant puisque la technique
de la projection 3D a permis de mettre
au jour des éléments invisibles à l’œil nu.
Quand le relevé par calques avait permis
de recenser 700 figures dans la salle
de l’Abside, nous en avons découvert 120
de plus ! Le numérique jouera également
un rôle dans la reproduction.
Quel sera le résultat pour le public ?
La Semitour, qui gère déjà plus de
500 000 visiteurs sur l’ensemble de ses sept
sites culturels, dont 280 000 à Lascaux 2,
et dont le Conseil départemental de la
Dordogne est le principal actionnaire, a
choisi de tout miser sur le développement
du numérique afin d’offrir une nouvelle
expérience à tous les publics. La principale
attraction sera un compagnon de visite,
Outre la dimension touristique de ce nouvel espace
de 8 000 m² qui permettra la valorisation du patrimoine
préhistorique, la numérisation des grottes constituera
un matériau propice au développement de produits
numériques innovants. Soutenue par le Département,
la Région et l’Union européenne, l’opération s’inscrit
dans une démarche de développement durable et de
préservation.
une torche numérique qui sera adaptée
à tous les publics en fonction de leur âge et
de leur handicap éventuel. Nous souhaitons
permettre aux enfants de se glisser dans
la peau d’aventuriers, un peu à l’image de
ceux qui ont découvert la grotte. Nous
aurons donc un audioguide amélioré par
les techniques de la réalité augmentée
et de la 3D.
Il sera bien sûr possible de partager les
expériences en temps réel sur les réseaux
sociaux. Et l’expérience ne s’arrêtera pas
là, puisque plusieurs salles d’expositions
permettront de mettre en avant les liens
entre les fresques paléolithiques, l’art du
XXe
 siècle et la création contemporaine.
L’objectif de Lascaux 4, dont l’ouverture est
prévue pour l’automne 2016, est d’atteindre
les 400 000 visiteurs par an.
Bruno Lamonerie,
président de la Semitour-Périgord
Lascaux 4l
enumérique dans les te
rritoires
Au cœur du
développement
de la Dordogne
La projection 3D
a permis de mettre
au jour des éléments
invisibles à l’œil nu !
64 Paroles d’élus
Lascaux
visiteurs par an. C’est l’objectif
que souhaite atteindre la Semitour-
Périgord sur le site de Lascaux 4.
C’est le montant du marché attribué
à la Semitour-Périgord pour
la gestion du site de Lascaux 4.
400 000 1,8 Me
DR
CASSONMANN
Paroles d’élus 67
À ce jour, Valenciennes Métropole
dispose et gère en mode régie une infrastructure fibre
optique de plus de 180 km, permettant ainsi aux
entreprises du territoire de bénéficier d’un accès
très haut débit (Valenciennes Métropole apparaît ainsi
en deuxième position nationale en termes de zones
d’activités labellisées ZA THD) via les offres de services
proposées par les nombreux opérateurs télécoms
implantés dans le Valenciennois. Parallèlement,
Valenciennes Métropole coordonne avec l’opérateur
Orange un déploiement FTTH qui, d’ici la fin 2020,
permettra aux 35 communes du territoire de disposer
d’un accès Internet très performant.
Une fois les infrastructures télécoms déployées,
Valenciennes Métropole, aux côtés de ses partenaires
locaux, a structuré et accéléré le développement
de la filière numérique. La Communauté d’agglomération
développe ainsi sur 26 hectares un site d’excellence
qui a pour vocation de devenir un véritable cluster
national et européen dédié au numérique : Les Rives
Créatives de l’Escaut.
En avril 2015, la Serre numérique, un projet
ambitieux porté par la CCI Grand Hainaut, y a ouvert
ses portes. D’une qualité architecturale unique, elle
propose 17 000 m² entièrement dédiés aux métiers
de l’image et de la création numérique, réunissant
les trois écoles d’excellence internationale du groupe
Rubika, un incubateur, une pépinière de 3 000 m²,
un centre de recherche appliquée et des espaces
de coworking. D’autres programmes sont en cours
de développement sur la zone : un hôtel d’entreprises,
une résidence étudiante, un Green data center
développé par CIV et, à proximité immédiate, le futur
Centre d’expositions et de congrès.
Ce positionnement numérique et ces premières
réalisations ont valu à Valenciennes Métropole d’obtenir
le label French Tech aux côtés de la MEL, de
Cap Calaisis et de la Communauté d’agglomération
Lens-Liévin en novembre 2014.
Riche de son tissu économique, proche des
grandes métropoles européennes, jeune et innovante
grâce à la présence de son université et d’écoles
de renommée internationale, Valenciennes Métropole
offre les conditions de développement idéales pour
les entreprises du numérique. Afin de faciliter leur
implantation, les acteurs locaux ont mis en place une
ingénierie d’accueil complète : aide au recrutement,
ingénierie financière, recherche de logement pour les
cadres et leur famille.
Des événements liés à l’innovation sont organisés
régulièrement, notamment les Google Devfest,
en partenariat avec Faubourg Numérique, ou encore
les “Digital Culture Days”, boot camp visant à
accompagner les start-up dans leurs candidatures
aux appels à projets Fiware.
Enfin, l’inclusion numérique fait partie intégrante
de la stratégie de Valenciennes Métropole, notamment
à travers le projet de l’école numérique “Pop School”,
lancé avec l’Association d’innovation sociale numérique
(Anis), qui dispensera dès 2015 des formations
gratuites à la programmation web/mobile, sans
prérequis de diplômes.
Valenciennesl
enumérique dans les te
rritoires
Un pôle d’excellence
numérique
à vocation multiple
“Valenciennes Métropole a
défini en matière d’attractivité
et développement économique
trois filières d’excellence en lien
avec le tissu économique
et les atouts de notre territoire :
le numérique, la logistique
et les transports durables.
La longue tradition numérique
du Valenciennois prend
aujourd’hui corps avec
le cluster des Rives Créatives
de l’Escaut, qui a pour
objectif de fixer sur le territoire
valenciennois les étudiants,
originaires de toute la France,
issus des formations
d’excellence universitaires ou
consulaires valenciennoises,
de concourir à la création
d’entreprises innovantes,
de motiver le transfert de
technologie, la coopération
recherche/entreprise dans
un environnement porteur
et dédié. Pour concourir
également à l’attractivité
du territoire, la question
des infrastructures et de
l’aménagement du territoire
est décisive. En utilisant les
compétences en faveur
de l’aménagement numérique
de notre territoire et en
accompagnant le déploiement
de la fibre optique, nous
offrons à nos entreprises
et futures entreprises, ainsi
qu’à l’ensemble de nos
habitants et futurs habitants
les meilleures conditions
d’accueil, de développement
et d’épanouissement.”
Valérie Létard,
présidente de Valenciennes
Métropole, sénatrice du Nord
Une tradition
numérique qui
vise l’excellence
Dès 2004, la Communauté d’agglomération
Valenciennes Métropole, en prenant la compétence
d’opérateur de réseaux de télécommunication,
marquait clairement sa volonté d’investir et de
devenir un territoire majeur en matière d’innovation
et d’aménagement numérique.
66 Paroles d’élus
Valenciennes
DR
DR
DR
68 Paroles d’élus Paroles d’élus 6968 Paroles d’élus
Nous voulons rester connectés
au monde, me disait un
collègue de Lozère. Il est
des zones encore trop peu
accessibles. Nous devons
le dire sans relâche pour
lutter contre cet optimisme
béat qui veut que le
numérique soit une réalité
partout aujourd’hui. C’est
hélas faux. Le croire réduit
l’ambition et la mobilisation
collective pour agir…
Vanik Berberian
Maire de Gargilesse-Dampierre (Indre)
Président de l’Association
des maires ruraux de France (AMRF)
Paroles d’élus 69
MOURADMOKRANI
70 Paroles d’élus Paroles d’élus 71
communes utilisatrices de campagnol.fr mettent à
disposition des habitants l’ensemble des informations
utiles : actualités du territoire, comptes rendus
de conseils municipaux, etc. Il s’agit d’un partage
de la démocratie. En cela, Internet rapproche plus
les gens qu’il ne les éloigne. Par exemple, la mairie
de Marchastel (150 habitants), dans le Cantal, a créé
son site en 2013. Son objectif est de faire connaître
la commune et de partager les actualités, chantiers,
animations, etc. Des formulaires d’état civil sont
également disponibles en ligne pour faciliter les
démarches des administrés, à toute heure du jour… et
de la nuit ! Pour l’élu en charge du site, “il est désormais
indispensable pour une commune, même rurale, d’être
présente sur le Net. Les visiteurs sont heureux de retrouver
toute l’actualité de leur commune. Et les personnes qui ne
connaissent pas la commune se félicitent, elles, de pouvoir
la découvrir en ligne.” Requérant entre deux et trois
heures de travail par semaine : un site campagnol.fr
est “très simple à administrer et ne nécessite pas de
connaissances techniques particulières”.
Est-ce facile (techniquement et financièrement)
pour une collectivité rurale d’accéder au numérique ?
Il est des zones encore trop peu accessibles.
Heureusement, on note une réelle progression des
équipements haut débit dans certains territoires
ruraux. Mais on doit aller plus loin et surtout plus
vite ! Il ne faut pas croire que le numérique est
partout, il existe encore un écart entre les zones
urbaines et rurales. C’est une volonté partagée entre
les opérateurs et les communes d’offrir un accès au
numérique, ce numérique qui connecte nos territoires
au reste du monde.
Est-il encore envisageable pour une commune
rurale de se détourner du numérique et de ses
outils ?
Depuis plusieurs années, l’AMRF porte les
revendications des maires ruraux en matière
d’aménagement numérique du territoire et de très
haut débit. Aujourd’hui, nos interlocuteurs nous font
parfois remarquer que de nombreuses communes
rurales n’ont pas encore mis en place leur site officiel
sur le web… Comment prétendre au “bon débit” si
nous ne développons aucun usage des technologies
de l’information et de la communication dans nos
communes ? Notre avenir sera numérique. Il suffit
de ne pas traîner en chemin et que les objectifs fixés
par l’État soient atteints dans les temps. L’objectif
gouvernemental reste d’accomplir le raccordement
de 80 % des foyers à la fibre optique d’ici 2022.
Avez-vous lancé des pistes de réflexion
pour développer encore mieux le numérique
dans les territoires ruraux ?
Nous ne manquons pas d’idées ! Par exemple,
promouvoir des “Cafés du village connectés”
ou des cybercentres ruraux, conçus à la fois dans
un but de désenclavement (l’accès aux services
publics, notamment) économique et de resocialisation
(lieux multi-usages propices à la collaboration).
L’AMRF est positionnée depuis
de nombreuses années sur
l’essor du numérique. Quel bilan
dressez-vous de vos actions en
sa faveur ?
Notre société est entrée dans
l’ère du numérique et nos
populations en sont de grandes
consommatrices. Avec la
croissance démographique des
territoires ruraux depuis plus
de dix ans, les habitants de nos
communes sont demandeurs
de haut débit, de téléphonie mobile
et de services numériques.
L’Association des maires ruraux de
France a pour ambition de rendre
les territoires ruraux les plus
attractifs possible et d’y permettre
le maintien et le développement
des services auprès des commerces,
des entreprises et de la population.
Depuis plusieurs années, l’AMRF
est engagée dans le numérique
et lutte contre les fractures que
fait apparaître cette innovation
comparable à l’arrivée de l’électricité
au siècle dernier. Globalement
nous observons avec optimisme
les changements en cours.
Le Plan Numérique prend de
l’ampleur pour le déploiement
du très haut débit. Mais de très
grandes disparités persistent
entre territoires ruraux. Elles ont
vocation à s’estomper dans le futur.
Il faut accroître l’effort financier
et la prise de conscience des
élus. L’opération Connect’Écoles,
lancée en 2013, a fait émerger
le plan Écoles Connectées du
Gouvernement. La direction est
bonne. Il faut désormais accélérer
son déploiement. Nous travaillons
aussi du côté des élus à les inciter
à prendre conscience de l’enjeu
numérique.
C’est une des conditions
essentielles du développement
de leur territoire…
Oui. Les communes rurales ont
un peu de retard. Seulement
un tiers des communes dispose
d’un site qui leur est propre, et
parmi ce tiers, plus de 30 % des
sites ne sont pas à jour. Dans une
société où près de deux Français
sur trois sont utilisateurs réguliers
d’Internet, cette situation présente
des conséquences négatives
pour deux raisons principales :
la commune n’a pas “d’existence” dans l’univers
du web et les habitants de ces villages ne peuvent
disposer des services qu’ils attendent (information,
communication, démarches, vie citoyenne…).
L’objectif devrait donc être pour toutes les mairies
rurales de disposer d’un site web communal. Sans
investissement important et sans connaissances
informatiques particulières.
Votre site propose une nouvelle version.
Cette évolution est-elle inhérente au succès
de la plateforme ?
Campagnol.fr est le symbole de notre implication
dans les territoires ruraux au service des maires. La
nouvelle version répond à un besoin des élus ruraux
de s’approprier encore mieux leurs sites Internet
communaux. Elle est plus intuitive et ergonomique,
et offre de nouvelles fonctionnalités dans la mise
en page. Cet outil symbolise notre ambition de “mairie
numérique” pour rendre les communes rurales plus
visibles sur la Toile. Cela leur permet de proposer
d’abord un service de proximité indispensable aux
habitants et de devenir des actrices du développement
de l’économie locale et des services aux habitants.
Plus intuitive, plus ergonomique, la version 3 de
campagnol.fr propose une meilleure souplesse pour
effectuer les mises en page : outre la personnalisation
des modules (choix des couleurs et des polices),
les communes bénéficient d’une assistance et
du stockage de leurs données basées en France.
C’est une bonne chose de voir évoluer ainsi notre
plateforme, preuve que les communes se sont
approprié l’outil. Nous nous réjouissons que les
collectivités rurales veuillent plus que jamais rester
connectées !
Pourquoi avoir créé campagnol.fr ?
La création de campagnol.fr repose sur le constat
simple que communiquer est une nécessité
qui s’impose aux collectivités locales. Avec notre
plateforme, les communes qui le souhaitent
disposent d’une véritable vitrine numérique, pratique,
accessible et peu coûteuse. L’AMRF, dans le cadre
de son action de service à ses adhérents, a décidé de
proposer ce service pour 180 euros TTC de cotisation
additionnelle annuelle. Pendant douze mois, la
commune disposera d’un ensemble de prestations.
Nous avons retenu une formule “tout-en-un” par souci
de simplicité, comprenant l’accès à la plateforme
de création et d’administration de sites, l’hébergement
de votre site sur Internet, le nom de domaine, une
vingtaine d’adresses e-mail avec le nom de domaine
de la commune en référence, l’accès à l’assistance
téléphonique pour le coût d’une communication
normale, un référencement sur Google, ainsi que des
statistiques de consultation permettant de connaître
la fréquence des visites, la nature des pages le plus
consultées, l’origine des visiteurs, etc. Ces statistiques
seront disponibles en ligne et actualisées chaque jour.
L’AMRF est par nature transparente dans ses actions
et le numérique n’y échappe pas. Internet est un
outil de transparence et de proximité, car toutes les
Le cybercentre est l’une des
pistes pour accueillir les porteurs
de projets favorisant un retour
d’activités dans la commune, dans
un espace partagé, bien connecté
et sécurisé, éventuellement lié à
la mairie. C’est aussi un lieu relais
de partenaires territoriaux. La
présence d’un tel espace connecté
permet de réduire les temps de
transports et l’empreinte carbone.
Il peut accueillir des activités
ponctuelles, comme le suivi
de maladies chroniques par un
médecin ne disposant pas de
cabinet dans la commune. Autre
piste de réflexion, la réalisation
d’un maillage communal d’Espaces
publics numériques localisés
ou itinérants, dans une logique
de proximité des personnes qui
ont besoin d’accompagnement
au numérique (objectif d’inclusion
numérique) : on ne peut pas
attendre des personnes non
sensibilisées à l’importance du
numérique de se déplacer jusqu’à
la ville voisine si elles n’en voient
pas l’utilité. C’est à l’animateur
d’EPN de se déplacer dans les
communes !
Vanik
Berberian
60 ans
1989
Maire
de Gargilesse-
Dampierre
2008
Président
de l’Association
des maires
ruraux de France
(AMRF)
Promouvoir
desCafés
duvillage
connectés
MOURADMOKRANI
72 Paroles d’élus Paroles d’élus 73
Musé esTrans ormations Financement
participatif,
réalité augmentée,
visite virtuelle…
La révolution
numérique est
en marche
dans les musées !
Guide numérique
du musée Louvre-Lens
Fort d’un accompagnement audio
et vidéo, il attire votre attention
sur les détails ou les attributs
symboliques inaccessibles à l’œil nu
pour mieux comprendre l’œuvre.
Aventure interactive sur iPad
“Au service du Roy”
Au château royal d’Amboise, ce nouveau concept
de visite dédié aux adolescents et aux jeunes
adultes immerge le visiteur dans l’univers familier
des jeux d’heroic fantasy. Cinématiques en dessins
animés, jeux d’adresse, de rapidité et d’esprit ont
ainsi été imaginés avec les moyens techniques de
motion capture.
f
72 Paroles d’élus Paroles d’élus 73
MUSÉEDULOUVRELENS,MUSÉEDULOUVRE/RMN,CHÂTEAUROYALD’AMBOISE
74 Paroles d’élus Paroles d’élus 75
Application officielle
du musée Soulages, à Rodez
Grâce à son audioguide intégré, l’application
lancée par la Communauté d’agglomération
du Grand Rodez permet de découvrir les œuvres
et les techniques artistiques de Pierre Soulages.
Palais de Tokyo
L’application de ce centre d’art
contemporain d’avant-garde
permet, entre autres, d’être au
plus près des artistes, avec des
contenus multimédias exclusifs
ainsi que des focus réalisés
sur une sélection d’œuvres
et de manifestations.
Expérience
immersive
au musée d’Orsay
Grâce à des tablettes mises
à leur disposition devant
la toile, les visiteurs peuvent
“entrer” dans L’Atelier du
peintre de Gustave Courbet
et l’explorer lors d’une balade
poétique d’une trentaine de
minutes.
63,5 MILLIONS… C’est le nombre d’entrées
recensées dans les musées en 2013 par le ministère
de la Culture et de la Communication.
74 Paroles d’élus Paroles d’élus 75
MUSÉESOULAGES,MAGNUSMANSKE/CREATIVECOMMONS,MUSÉED’ORSAY
76 Paroles d’élus Paroles d’élus 77
Comment les villes moyennes
assument-elles leurs charges de
centralité pour le développement
culturel et la valorisation de leur
patrimoine ?
Les villes-centres membres
de Villes de France consacrent
en moyenne 10 % de leur budget
à la culture, qu’il s’agisse de
développement culturel, de
spectacle vivant ou de valorisation
du patrimoine. C’est beaucoup
et c’est justifié, car la culture est
véritablement le ciment du vivre
ensemble. Dans un contexte de
plus en plus contraint financièrement,
la question du partage des
charges de centralité devient une
priorité et la mutualisation l’une
des réponses. De nombreuses
villes se tournent également vers
le mécénat, en particulier pour
le patrimoine.
Caroline Cayeux,
maire de Beauvais,
sénatrice de l’Oise,
présidente
de Villes de France
“La culture est
véritablement
le ciment du
vivre ensemble.”
Au-delà de la question financière,
le numérique appliqué aux musées
permet de mettre les œuvres
des grands maîtres à la portée
du plus grand nombre où que
l’on se trouve. Dès lors qu’une
connexion Internet est possible,
le musée devient accessible
jusqu’au fin fond de la brousse !
C’est une révolution considérable
qui va permettre un développement
de l’accès à la culture dont on
ne mesure peut-être pas encore
tous les bénéfices. En ce sens,
tous les musées ont leur chance
de développement.
À Beauvais, avez-vous développé
des actions en faveur de l’usage
du numérique dans le domaine
culturel ?
Le numérique s’invite dans tous
les aspects de la vie culturelle locale.
À Beauvais, ville d’art et d’histoire,
la promotion des actions culturelles
et patrimoniales passe d’abord par
l’Internet, avec notamment le portail
Culture directement alimenté par
les forces vives du territoire : artistes,
établissements, associations, etc.
Le numérique, c’est aussi la mise
en lumière de la plus haute cathédrale
gothique du monde ; les balades
virtuelles au Moyen-Âge, sur tablette,
dans un ensemble d’architecture
hospitalière d’exception ;
l’équipement des médiathèques
en liseuses et tablettes ; la mise
à disposition de fonds patrimoniaux
numérisés, etc.
Dans les musées, le numérique
permet de nouveaux modes
d’accès aux collections et des
informations enrichies – grâce
aux tablettes, tables tactiles, écrans,
vidéoprojections, flashcodes et
audioguides – permettant souvent
de toucher et d’intéresser de
nouveaux publics. Ici et là, comme
au musée départemental de l’Oise,
des œuvres digitales côtoient des
toiles multicentenaires.
Quelles sont les solutions
pour que tous les musées
de France trouvent un équilibre
budgétaire malgré les baisses
de subventions et comment
le numérique peut y contribuer ?
Le numérique est un vecteur
de communication extrêmement
puissant pour les musées. Il existe
une véritable passion française
pour les musées. On voit des
foules extraordinaires se déplacer,
pas seulement pour les très
grands événements mais pour
toutes les expositions. Celles
qui se déroulent dans les villes
de province suscitent un immense
intérêt. Mais encore faut-il que
les gens soient au courant
et porter ce message culturel.
Le numérique va alors servir à
informer les fidèles des musées.
Des communautés se créent,
car les gens aiment beaucoup
partager ce qu’ils ont vu. C’est
donc un relais fantastique,
autant pour les petites institutions
que pour les très grandes.
Comment Orange accompagne-
t-il les musées dans leur usage
du numérique ?
Chez Orange, nous avons porté
des projets extrêmement importants,
comme à Versailles ou au Louvre-
Lens. Pour Versailles et ses
jardins, notre application est sans
doute l’une des plus connues
du monde culturel et l’une des
Christine Albanel,
directrice exécutive
Responsabilité sociale
d’entreprise, Diversité,
Partenariats et Solidarité
du groupe Orange
Ancienne ministre
Face aux baisses des dotations
de l’État, les collectivités locales
sont obligées de revoir à la
baisse certaines subventions.
Comment pallier ce manque
et promouvoir le développement
culturel au niveau local ?
Aujourd’hui, la baisse drastique
des dotations aux collectivités nous
a conduits à revoir certains projets,
et parmi eux des projets culturels,
qu’il s’agisse d’investissements ou
de subventions aux associations.
C’est le casse-tête de tous les
élus : comment faire aussi bien
avec moins ? Il faut donc établir des
priorités et inciter les associations à
se regrouper quand c’est possible.
L’innovation numérique peut-elle
être un atout pour augmenter
la fréquentation des musées ?
plus innovantes. L’aide à la visite
avec la réalité augmentée,
par exemple, est particulièrement
innovante. Les institutions
culturelles et les ingénieurs
d’Orange apportent leurs
richesses respectives à ces
projets. Les petits musées
doivent aussi jouer la carte
de l’événement, en trouvant
un angle qui va intéresser
la population locale. Nous
accompagnons tous les
musées. Orange peut être
sollicité par toutes les institutions
et/ou poursuivre une aventure
qui compte déjà plusieurs
chapitres.
Comment l’expérience du
numérique va-t-elle évoluer
pour les musées ?
Tous les possibles sont offerts
par le numérique et cela rétablit
une démocratie culturelle
en couvrant tout le territoire,
puisque l’on peut à présent voir
en direct une grande exposition
de façon virtuelle. On peut
également toucher un public
international. Tout cela est très
prometteur.
Châteaux et jardins de Trianon
Du Grand Trianon au Temple de l’amour,
du Pavillon français à la grotte de Marie-Antoinette,
du salon des Malachites au boudoir de
l’impératrice, l’application Châteaux et Jardins
de Trianon propose une visite du domaine
grâce à des commentaires audio, des vidéos, des
photos, des jeux ou encore des archives retraçant
quatre cents ans d’histoire intime de ces lieux
champêtres.
Retrouvez l’intégralité
de ce voyage visuel
sur parolesdelus.com
“Tous les possibles sont offerts
par le numérique et cela rétablit
une démocratie culturelle.”
76 Paroles d’élus Paroles d’élus 77
MOURADMOKRANI
DR
MUSÉELOUIS-PHILIPPE,CHÂTEAUDEVERSAILLES
78 Paroles d’élus Paroles d’élus 79
Objets
connC’est déjà demain…
Le robot Nao, conçu par la société française
Aldebaran, permet de développer notamment
la communication avec les enfants autistes
atteints du syndrome d’Asperger.
Avec 50 milliards
d’objets connectés
d’ici cinq ans,
ce marché révèle
un potentiel
énorme pour les
villes et la santé,
entre autres.
Voyage dans les abosl
78 Paroles d’élus Paroles d’élus 79
ectés
Objectif : précision
La première montre connectée
du groupe Cupertino, sortie en
avril 2015 en France, est équipée
d’un écran Retina, d’un verre
Sapphire, d’un capteur de rythme
cardiaque et de mouvement.
L’Ultimaker 2 Extended est une
imprimante 3D qui offre une qualité
d’impression allant de 300 à
20 microns pour les prototypes
réclamant une précision extrême.
Sa vitesse d’impression peut
aller jusqu’à 300 mm par seconde.
Une vraie révolution !
VINCENTDESAILLY
THIERRYBONNET/VILLED’ANGERS
DR
t
t
80 Paroles d’élus Paroles d’élus 81
Christophe Béchu,
maire d’Angers, sénateur
du Maine-et-Loire
Notre pays est entré de plain-pied
dans la modernité numérique.
Une étude récente montre que les
Français consultent en moyenne
150 fois par jour leur smartphone.
Or, cette modernité se réinvente
chaque jour ! Nous sommes
aujourd’hui à l’aube d’une immense
déferlante, celle des objets
connectés. D’ici 2020, on estime
que 50 milliards de capteurs et
autres objets communicants seront
connectés au réseau Internet.
D’ici cinq ans, nous devrions
posséder, en moyenne, 15 objets
connectés par personne. Notre
pays – pouvoirs publics, start-up… –
a saisi les enjeux de cette véritable
révolution. Orange a choisi d’investir
massivement dans ce secteur porteur.
C’est un prolongement naturel
de notre cœur de métier. Orange
veut être présent sur l’ensemble
de la chaîne de valeur, ce qui inclut
à la fois la vente d’objets en
magasins, en particulier dans nos
40 mégastores, ceux déjà ouverts
comme ceux qui vont ouvrir, ainsi
que la fourniture de services à valeur
ajoutée autour de ces objets dans
la santé, le bien-être, l’environnement
ou la maison connectée. Ainsi,
notre bouquet de services HomeLive
(sérénité, détection de fumée,
Luc Bretones,
directeur du
technocentre
d’Orange et
d’Orange Vallée
caméra, thermostat connecté…)
est déjà un succès en France et sera
lancé dans d’autres pays d’Europe.
N’oublions pas, bien sûr, l’analyse
des données et les solutions de
connectivité pour les entreprises
(cartes SIM machine à machine
ou M2M et connectivité LoRa).
Notre ambition, outre la distribution
de ces objets, est donc de proposer
aux collectivités intéressées,
via l’initiative “Datavenue”, des
plateformes d’échanges et de
valorisation des données obtenues.
De nombreuses collectivités
territoriales encouragent cet essor,
souhaitant maîtriser les services
et les données collectées en temps
réel. Et c’est pourquoi, en rejoignant
notamment la Cité de l’objet
connecté, nous voulons contribuer
au développement de la filière
française et européenne de l’Internet
des objets.
“Impulser
un esprit
pionnier.”
“D’ici cinq ans, nous devrions
posséder, en moyenne, 15 objets
connectés par personne.”
Cité de l’objet
connecté
Inaugurée le 12 juin 2015
à Angers par le président
de la République François
Hollande, la Cité de l’objet
connecté est une usine
d’un nouveau genre : un
accélérateur industriel
qui répond aux besoins de
rapidité de développement
des entreprises innovantes.
Pour un élu local, quels sont les
enjeux de l’évolution numérique ?
Toute la société est touchée par la
révolution numérique. Les collectivités
locales et les élus n’échappent pas
à cette règle. Impossible de passer
à côté de ce progrès technique
offert par le déploiement des objets
connectés. Les Villes ont en main
des outils permettant d’adapter
au plus juste les services aux besoins
réels de la population et de mieux
connaître ses habitudes. L’objectif
smart city est non seulement
bénéfique sur le plan du service
rendu, mais il l’est également sur
un plan financier avec l’optimisation
du travail des agents grâce à
l’analyse fine des données collectées.
Le numérique, c’est aussi une
révolution de la relation élu-citoyen
avec une exigence accrue en
matière de transparence, de dialogue
et de réactivité.
Donnez-nous quelques exemples
concrets de ce que peuvent
apporter les objets connectés ?
Nous venons d’installer des capteurs
de remplissage dans des conteneurs
enterrés de tri sélectif pour optimiser
la collecte. Nous testons des poubelles
triant elles-mêmes les déchets.
Nous traquons les fuites d’eau avec
le centre-ville d’Angers est désormais
un laboratoire permanent de test des
applications smart city. Cela grâce à
un partenariat avec WiFiLib, le réseau
de WiFi gratuit déployé dans les
métropoles par Afone, une entreprise
angevine.
C’est pourquoi vous avez mis en
place la Cité de l’objet connecté ?
La Ville et l’Agglomération ont
naturellement accompagné et
soutenu l’arrivée de la Cité de l’objet
connecté. Mais cette dernière est
une initiative privée. Si elle s’installe
à Angers, c’est parce qu’il existe
ici un territoire propice à l’innovation
industrielle. L’électronique et
l’informatique sont depuis les années
1970 des filières d’excellence
de notre territoire : entreprises,
recherche, enseignement supérieur,
entre autres. À l’heure de la révolution
numérique, tous ces acteurs ont su
s’adapter aux nouveaux
enjeux industriels. C’est pourquoi
Angers compte sur son territoire
de nombreuses pépites : à la fois
des leaders (Eolane, Evolis, Valeo,
Atos…), mais aussi des entreprises
à la pointe de l’innovation (Creative
Eurecom, Afone, Octave…) et des
sociétés qui grandissent vite dans
un esprit start-up (We Forge, groupe
InWest, Logosapience, Physidia,
Qowisio…). La filière numérique/
électronique représente pas moins
de 900 entreprises et 7 000 salariés.
C’est donc en toute logique que
notre agglomération vient d’être
labellisée French Tech, faisant
d’Angers LA référence en matière
d’objets connectés.
des capteurs de bruit sur le réseau.
Toujours dans le domaine de l’eau,
70 000 émetteurs ont été installés
sur les compteurs permettant
à l’agent d’effectuer le relevé sans
descendre de son véhicule… Et je
ne m’étends pas sur les capteurs
environnementaux ou nos outils pour
fluidifier la circulation. J’évoquerai
enfin les 140 000 cartes A’Tout en
circulation, grâce auxquelles les
Angevins accèdent à la fois aux bus,
aux tramways, aux bibliothèques,
aux piscines, à la patinoire, etc.
Le tout avec des démarches
et une gestion simplifiées grâce
à un e-dossier unique.
Angers porte l’ambition de devenir
une smart city exemplaire ?
Clairement. Désormais, à Angers,
toute action publique est passée
au crible de l’ambition smart city.
Peut-on innover grâce à des
objets connectés ? Existe-il des
expérimentations que l’on pourrait
appliquer ? Nous impulsons un
esprit pionnier. C’est une volonté
politique, mais nous nous appuyons
sur des compétences très en
pointe en la matière. Ainsi, trois
écoles d’ingénieurs angevines
se sont associées pour lancer
le programme Pavic. Grâce à lui,
80 Paroles d’élus Paroles d’élus 81
THIERRYBONNET/VILLED’ANGERS
DR
THIERRYBONNET/VILLED’ANGERS
82 Paroles d’élus Paroles d’élus 83
LESGISEMENTS
DEL’ORGRIS
Silver économie
84 Paroles d’élus Paroles d’élus 85
es chiffres qui signent
un enjeu de société sans
précédent : en 2030, plus
de 20 millions de Fran-
çais seront sexagénaires.
Un tiers de la population !
C’est un phénomène inédit,
conséquence du baby boom
d’après-guerre et de l’allon-
gement de l’espérance de vie. En
quarante-cinq ans, la part des personnes
âgées dans la population globale a augmenté de
80 %. À l’horizon 2050, 1,4 million à 4,8 millions
de personnes auront plus de 85 ans. La préserva-
tion de l’autonomie est devenue un enjeu crucial
dont ont pris conscience les pouvoirs publics.
Parmi ceux-ci, les Départements sont en première
ligne, titulaires de larges pans de compétences sur
la santé et, par ailleurs, guichets d’aide sociale.
À la faveur de la récente réforme territoriale, les
métropoles et les Communautés d’agglomération
se penchent à leur tour sur les problématiques
que rencontrent les personnes âgées.
Au plus près des besoins des usagers, les collec-
tivités innovent, structurent les acteurs publics et
privés pour proposer des solutions ingénieuses,
s’appuyant sur les technologies numériques.
Des initiatives originales, nombreuses et variées
prennent corps dans les territoires (lire en pages
suivantes).
Dans un contexte budgétaire tendu pour le secteur
public, qui pèse singulièrement sur les finances
L’or gris, gisement
de croissance à
la portée des territoires
Les technologies numériques multiplient les réponses pertinentes
au défi posé par le vieillissement de la population et par l’aspiration
sociale à une autonomie la plus longue possible. Au plus près des
demandes des citoyens, les collectivités font émerger sur le territoire
des filières potentielles moteur de croissance.
Silver Normandie :
la Région s’engage
pour les seniors
Vous avez dit…
silver économie ?
Filière économique transversale, elle
englobe “l’ensemble des technologies
offrant des services destinés aux
personnes avançant dans l’âge, à leurs
aidants directs ou aux professionnels
accompagnant ces personnes”*.
* Livre blanc 2015 La révolution du bien vieillir
(Syntec numérique)
La Basse-Normandie, Eldorado
des seniors ? C’est en tout cas
le pari pris par le Conseil régional
qui, via son agence de développement
économique, Miriade, œuvre à la
construction d’une filière économique
centrée autour des services et
produits innovants à destination des
personnes âgées. Résultat : la région
est la première à avoir bénéficié du
label “Silver région”. Le projet s’articule
autour de deux axes. D’une part,
le pôle de compétitivité TES, pour
“Transactions électroniques sécurisées”,
qui travaille au développement
de produits d’e-santé et, d’autre part,
le cluster Techsap Ouest, qui se
consacre au développement de
l’innovation pour le maintien à domicile
des personnes, notamment par
le numérique, grâce à un living lab
et à un club usager.
Que représente le défi
du vieillissement de la population
pour notre société ?
L’évolution démographique, le vieillissement
de la population, la pyramide des âges
nous amènent à anticiper des mouvements.
Dans les quinze prochaines années,
20 millions de Français auront dépassé
les 60 ans. C’est avant tout une réalité
humaine à laquelle la société doit s’adapter.
Tous les pans de la vie doivent prendre
en compte ce défi qu’est celui de la silver
économie, un enjeu qui doit être relevé
par tous les acteurs, institutionnels
et économiques. La question que nous
devons nous poser est : “Comment
prépare-t-on en termes de services
et d’offres économiques à cette nouvelle
étape de la vie ?”
Que peuvent apporter les technologies
numériques à l’émergence de la silver
économie ?
L’innovation et les avancées technologiques,
au premier rang desquelles le numérique,
doivent constituer des opportunités
permettant d’adapter les modes de vie
en termes de mobilité ou grâce à la
domotique. Le numérique peut faciliter
le quotidien des personnes qui avancent
dans l’âge mais aussi favoriser l’accès
à la culture ou à la connaissance. C’est
l’ensemble des équilibres des relations
de solidarité, au sein de la collectivité
nationale et au plus près des territoires,
qui va être repensé.
Frédéric Cuvillier
maire de Boulogne-sur-Mer,
député du Pas-de-Calais,
ancien ministre, président
de la Fédération des
agences de développement
économique (Cner)
31 Md€Marché en France en 2010,
soit 1,59 % du PIB.
Prévisions en 2040 :
2,4 %*
24 Md€Total des dépenses
publiques (prise en charge
de la santé, APA, aide
à l’hébergement)*
7 Md€Total des dépenses privées
* Rapport Stratégie pour la couverture de la dépendance des personnes âgées, Bertrand Fragonard, 24 juin 2011.
En quoi s’agit-il également
d’un enjeu économique ?
Derrière les réalisations des entreprises,
il y a une dynamique territoriale, directe
ou indirecte, soit avec des entreprises
elles-mêmes directement en lien avec
l’innovation de la silver économie,
soit en termes d’attractivité du territoire
parce que les collectivités font en sorte
que leurs territoires s’adaptent.
Quel peut être le rôle des agences
de développement économique
en la matière ?
Les agences de développement
économiques naissent de la volonté
politique de collectivités de se doter
d’outils capables de contribuer
au rayonnement économique de leur
territoire. Nous sommes à la fois des
facilitateurs mais aussi des “assembliers”.
Nous sommes là pour offrir des boîtes
à outils et répondre en cela aux attentes
du territoire. Et ce grand rendez-vous
de la silver économie, qui est l’une
des spécificités françaises, doit nous
permettre là encore de nous appuyer
sur la pertinence des territoires et sur
leurs connaissances mais également
sur la capacité de notre réseau – plus
d’une centaine d’agences – à apporter
notre expertise et notre expérience.
“REPENSER L’ENSEMBLE
DES ÉQUILIBRES DES
RELATIONS DE SOLIDARITÉ”
Dans les territoires
…
Retrouvez l’intégralité
du dossier sur
parolesdelus.com
Dossier réalisé en partenariat avec le Cner- Illustration : Icinori
DR
MOURADMOKRANI
86 Paroles d’élus Paroles d’élus 87
départementales, ces technologies offrent des
applications de plus en plus performantes. Elles
sont la clé pour transformer les défis liés au vieil-
lissement en opportunités sociétales.
Trois champs d’activité sont particulièrement por-
teurs de perspectives : la qualité et le confort de
vie, l’interaction sociale des seniors et, bien sûr,
l’e-santé.
Les opportunités sont aussi économiques. Car les
seniors comptent parmi les Français les plus aisés.
Leurs revenus ont été multipliés par sept en vingt
ans. Ceux dont ils disposent sont en moyenne
30 % supérieurs au reste de la population et ils
détiennent 60 % du patrimoine des ménages.
De ces constats est née l’ambition de faire émer-
ger un pan de l’économie prenant en compte
ces nouveaux besoins liés à l’avancée en âge. Il
porte déjà un nom : la “silver économie”. La Dares
(Direction de l’animation de la recherche, des
études et des statistiques) estime à 300 000 le
potentiel de créations d’emplois nettes dans cette
nouvelle filière. Selon le rapport de la commission
“Innovation 2030”, présidée par Anne Lauvergeon,
ce marché représente un véritable gisement de
croissance et pourrait atteindre 2,4 % du PIB en
2040. Il compte parmi les sept ambitions dessi-
nées pour la France : l’innovation au service de
la longévité, autrement appelée silver économie.
Au tout début de l’année 2014, une première
expérimentation de structuration de filière voit le
jour en banlieue parisienne, à Ivry-sur-Seine. C’est
la Silver Valley. Parallèlement, d’autres territoires
décident de jouer cette carte d’avenir. Trois “Silver
régions” émergent au même moment, en Basse-
Normandie, en Midi-Pyrénées et en Aquitaine.
Les principes sont similaires. Il s’agit de créer un
lieu privilégié d’échanges, virtuel ou réel, entre
les différents acteurs du secteur pour proposer
un ensemble de services aux entreprises afin
qu’elles accèdent à ce marché, pour accompa-
gner les entreprises naissantes sur le modèle des
pépinières, pour accueillir aussi des laboratoires
et, parfois, proposer un showroom, comme à Ivry.
Entre développement économique local et réponse
au défi majeur du vieillissement de leurs admi-
nistrés, les collectivités ont bien compris l’intérêt
qu’elles pouvaient trouver à développer “l’or gris”.
Accélérer la croissance
de la silver économie
En 2013, de nombreuses initiatives
publiques et privées ont mis en lumière
les enjeux économiques posés
par le vieillissement de la population.
Le concept de silver économie
émergeait et une véritable impulsion
des acteurs s’activait. Deux ans plus
tard, Syntec numérique, le premier
syndicat professionnel de l’écosystème
numérique français, consacrait son
Livre blanc 2015 à “la révolution du
bien vieillir”. Rédigé sous la direction
de Nadia Frontigny, vice-présidente Care
Management chez Orange HealthCare,
ce rapport émet quatre recommandations
pour “faire face à l’allongement de la vie,
véritable défi pour notre système social” :
• relancer le Comité de filière industrielle
silver économie, qui a pour mission
Le numérique
maintient
à domicile
C’est une première en France :
en Ariège, à Foix, une pépinière
d’entreprises s’est installée,
au printemps 2014, au cœur
même d’un Établissement
d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes (Ehpad),
à l’initiative de l’agence de
développement économique du
département, Ariège Expansion.
La pépinière, d’une surface de
70 m², propose quatre bureaux
à des entreprises spécialisées
dans l’innovation au service
du maintien à domicile et de
la prévention de la dépendance.
Services déjà proposés par
les entreprises : assistance
vingt-quatre heures sur vingt-
quatre, recueil et traitement
des informations fournies par
des objets communicants et
modélisation des comportements
de vie des seniors au travers
de l’analyse de l’utilisation des
appareils électriques.
Le bien-être
du 3e
âge passe
par le design
Sur un territoire marqué par
la désindustrialisation, Adel 42,
l’agence de développement
économique du Conseil
départemental de la Loire,
fait de la silver économie
l’un des leviers de son potentiel
de croissance. En partenariat
avec des entreprises locales,
des chercheurs, des enseignants
du supérieur et la Cité du design
de Saint-Étienne, elle remporte
en 2010 un appel à projets lancé
par l’État. En s’appuyant sur
les usages et en travaillant autour
du concept de design universel,
l’initiative a pour but de faciliter
le quotidien des personnes âgées
et leur mobilité. Le guide Design
pour tous, conçu par le cluster
Designer + a ainsi été publié
à destination des entreprises.
de piloter, fédérer et structurer cette filière,
en saisissant les nouvelles opportunités
offertes par le numérique (solutions,
métiers, organisations, financement) ;
• construire un plan national de
modernisation de l’action sociale pour
replacer la prévention et l’accompagnement
du vieillissement à sa juste place en
complément de l’offre de soins. Ce plan,
construit dans une logique économique
viable et ancrée dans les territoires,
pourrait s’inspirer des structures mises
en place dans le cadre du projet
Territoire de soins numérique (TSN) ;
• faire émerger des grands acteurs pour
accélérer la transformation de l’action
sociale par de larges préfigurations afin
de consolider la filière et de l’inscrire dans
la durée ;
• établir une démarche proactive et
intelligente de la gestion des données
des seniors et créer un observatoire
des usages et des métiers, pour
un meilleur accompagnement
du vieillissement.
S’ajoutent trois pistes d’action spécifique
pour le Comité de filière :
• élaborer une nouvelle stratégie
de services s’appuyant sur une
segmentation fine des seniors et sur les
opportunités liées au numérique (hotline,
sites web, réseaux sociaux, big data,
intermédiation…) ;
• mettre en place une organisation robuste
autour d’un “opérateur pivot” pour
coordonner une offre dédiée au senior
bénéficiaire et son aidant, dans une
logique de territoire ;
• consolider un modèle de financement
alliant sources publiques et privées en
associant les assureurs.
Ce Livre blanc a été remis le 24 juin 2015
à Laurence Rossignol, secrétaire d’État
chargée de la Famille, des Personnes
âgées, de l’Autonomie et de l’Enfance.
Répondre aux enjeux
…
ISTOCKPHOTO
DR
88 Paroles d’élus Paroles d’élus 89
Lesréseaux
sociauxauservice
del’e-réputation
Taper votre nom sur un moteur de recherche et passer en revue
les dix premiers liens ? Rien de narcissique rassurez-vous. Simplement
du bon sens numérique.
Sur Internet, a fortiori sur les réseaux sociaux, le droit à l’oubli
n’existe pas. Une raison parmi d’autres de vous armer de la plus grande
vigilance afin de ne pas dériver à bord de ces fameux canaux 2.0.
Contextualisons. Alors que les 44,6 millions d’électeurs ne se
déplacent que deux fois par an au maximum dans les bureaux
de vote, les deux tiers des 30 millions d’usagers français de Facebook
sont en ligne quotidiennement.
Nul besoin d’être l’édile d’une métropole high-tech pour s’emparer
de cette arène politique : du haut des 700 habitants de sa commune,
le maire de Conliège, Roger Rey, s’exprime désormais autant que
la maire de Paris sur Twitter. Il y parle vin jaune, musique et Jura.
En tant que personnalité publique, votre présence sur Internet est
inéluctable, alors comment la maîtriser ? Quatre élus, en Normandie,
en Ardèche, dans l’Orne et en Gironde reviennent sur leur expérience
pour vous aider à fabriquer votre propre guide de survie de l’honneur
de l’élu en milieu numérique !
à certaines conditions !
Les 4 commandements de l’e-réputation
2De retenue,
vous ferez preuve
Pour un tweet de trop sur Éric Zemmour, le maire
de Conliège a subi les foudres des internautes partisans
du polémiste durant des semaines… Devenu agora
numérique, Internet fait cohabiter les deux temps de la
parole politique : l’immédiateté de l’information continue
et la longue mémoire des moteurs de recherche.
“Que faire, à part être attentif à ce qu’on dit ?” interroge
Olivier Dussopt, qui a établi sa propre charte d’usage
des réseaux sociaux pour éviter de s’enflammer comme
d’autres pour un mot de travers. “La réputation, vous
n’en êtes pas maître, ce que vous rendez public vous
engage presque pour l’éternité”, résume Alain Lambert,
le président du Conseil départemental de l’Orne.
3Empreinte de clarté,
votre communication sera
Gare à ne pas mélanger les types de communication
entre le personnel et l’institutionnel. Pour éviter
la confusion, chacun sa méthode : “Quand je suis
en campagne, je ne parle que de local pour que
mes électeurs sachent que je suis tout aux débats
de l’Orne”, préconise Alain Lambert. Dans son
fief ardéchois, Olivier Dussopt a, pour sa part, séparé
clairement les différents comptes : le compte Facebook
de la Ville pour les informations municipales,
de la réunion publique à l’interruption d’une rue,
et sa page personnelle pour ses opinions.
“Si je veux relayer une information institutionnelle
sur laquelle je n’ai pas de commentaire, je partage
le statut de la Ville, a-t-il établi dans sa charte.
1Votre histoire,
vous écrirez
Premier exercice pratique : tapez votre nom sur un
moteur de recherche. Ne cherchez pas plus loin que
la partie qui s’affiche dans votre navigateur : qualifiée
de “zone utile” par les spécialistes de l’e-réputation,
les cinq à dix premiers liens concentrent à eux seuls plus
de 80 % des clics des internautes. Et si vous découvrez
des informations dont vous n’aviez pas connaissance,
vous voilà face à un premier problème. “Ne pas être
présent sur Internet, c’est prendre le risque de perdre
le contrôle de ce qui se dit sur vous”, résume Olivier
Dussopt. Pour y remédier, Yves d’Amécourt, maire de
Sauveterre-de-Guyenne, en Gironde, a donc déployé
un arsenal complet : Twitter, Facebook et blog.
4Du droit à l’oubli,
vous ne serez pas exempté
Au tribunal, Internet est un lieu public comme un autre.
Quand les ricochets de phrases trop affûtées finissent
par blesser quelqu’un, la loi s’applique comme ailleurs :
“Des élus qui utiliseraient les réseaux sociaux pour
diffamer seraient exposés aux mêmes risques que sur
la place publique, résume Luc Brunet, responsable de
l’Observatoire SMACL des risques de la vie territoriale.
À quoi s’ajoute la responsabilité des commentaires
laissés sur les pages par les administrés, qui peuvent
faire l’objet de plainte auprès de la collectivité.” Deuxième
cause de contentieux pénal des élus locaux après
l’atteinte à la probité avec 20 % des cas, l’atteinte à
l’honneur ! Ce risque est désormais couvert par certaines
assurances sous le titre de la reconstitution d’image.
90 Paroles d’élus Paroles d’élus 91
Comment organisez-vous
votre expression sur Internet ?
Ce que je fais sur le blog relève plus du
compte rendu de mandat. Sur Facebook,
c’est de l’actualité essentiellement locale
et du partage de vidéos. Sur Twitter, je suis
uniquement dans le commentaire national.
En revanche, je ne veux pas que cela
introduise de la confusion, notamment en
période électorale. C’est pourquoi nous
avons créé un compte Facebook de la Ville
d’Annonay : ceux qui auront à me succéder
le reprendront, mais ce n’est pas le compte
du maire, c’est le compte de la Ville.
Lorsque l’information est très institutionnelle,
pour la lisibilité de la source, je relaie le statut
du compte de la Ville.
Quelles limites vous fixez-vous ?
Sur la nature de l’expression, même quand
je suis très énervé ou très fâché de certaines
déclarations, je fais attention à la manière
dont je m’exprime. C’est une page personnelle,
mais celui qui la consulte lit la page d’un député,
de quelqu’un qui exerce des responsabilités
publiques. Je fais toujours attention à ne pas
être dans la grossièreté et de n’être léger
que sur des choses légères. Par ailleurs, vous
ne trouverez rien sur ma vie privée : je peux
partager des sentiments personnels mais
aucune photo de soirée avec mes amis ou
de mes nièces.
Pourquoi vous tourner vers les réseaux
sociaux pour parler de votre commune ?
Mes enfants ont entre 14 et 25 ans, ils lisent
très rarement le journal, mais ils s’informent
en permanence sur les réseaux sociaux. Le
rôle d’un élu, c’est de faire et puis aussi de
faire savoir. Il y a une génération de Français
qui n’ouvrent jamais un journal et je me
tourne vers les réseaux tout simplement pour
m’adresser à cette partie de la population.
Nous avons été l’une des premières communes
en France à mettre en ligne les délibérations
du conseil, les comptes rendus, etc.
C’est un outil de démocratie et de diffusion,
mais aussi un outil de travail. Certaines
personnes se déplacent aux manifestations
en apprenant qu’elles avaient lieu grâce
aux réseaux sociaux. Je ne fais pas de
communiqué de presse, je m’exprime
sur les réseaux sociaux, et les médias locaux
citent désormais mon compte Twitter.
En étant présent sur Internet, je maîtrise 80 %
de mon image et de celle de la commune.
Comment cela influe-t-il sur la réputation
de votre commune ?
Aujourd’hui, la commune de Sauveterre-
de-Guyenne a une notoriété en Gironde
et sur Internet qui est bien supérieure à celle
d’une commune française de 2 000 habitants.
Quand le maire de Sauveterre va défendre
Comment évitez-vous et
gérez-vous la polémique ?
Ces débats qui s’enflamment sur Twitter
s’éteignent aussi vite qu’ils se sont
enflammés. Je suis un garçon qui se cadre
tout seul : en termes d’utilisation, ce n’est pas
parce que vous m’attaquez sur Twitter que
je vais vous répondre. Et ce n’est pas parce
que j’ai répondu une fois que je répondrai
une deuxième, à l’inverse de personnes qui
s’enferment et finissent par faire de la mousse
en répondant vingt fois à la même personne
qui les insulte. Prenons un exemple : j’ai trouvé
le Président très pertinent sur la question
du terrorisme dans une récente intervention
mais ce n’est pas mon domaine. Si je tweete
mon avis et que la phrase est reprise, je n’ai
à m’en prendre qu’à moi-même : je n’avais pas
à l’écrire si je ne voulais pas que mes propos
soient repris.
En 2010, j’ai prononcé une phrase qui, sortie
de son contexte pouvait être jugée maladroite,
et j’ai compris qu’on pouvait trouver des
propos désagréables en réaction des mois
après. Qu’y faire à part veiller à ce qu’on dit ?
un dossier à tel ou tel endroit, la commune
est connue : sa notoriété a été accélérée par
l’usage des réseaux sociaux. La réputation
de Sauveterre est celle d’une ville qui avance,
qui bouge, on le voit quand on prend un
rendez-vous auprès des services de l’État
ou d’un organisme.
Quelles précautions prenez-vous
pour éviter que la réputation de votre
commune ne vous échappe ?
Je ne tweete pas comme je parle, je ne
blogue pas comme je parle… je fais attention.
Pendant les élections départementales, j’avais
pris position pour un candidat dans un article
de Rue89, j’en ai entendu parler : mon frère
qui habite à 400 kilomètres d’ici, m’a appelé
pour me dire qu’on discutait de cette sortie
jusque dans ses réunions ! Internet créé de
nouvelles frontières, de nouveaux périmètres.
Olivier Dussopt
@olivierdussopt
Président de l’Association des Petites
Villes de France, député de l’Ardèche
et maire d’Annonay, Olivier Dussopt
s’est constitué une charte d’utilisation
des réseaux sociaux mêlant prudence
et sang-froid pour ne pas sortir
de son rôle… et ne pas prêter le flanc
aux polémiques !
FACEBOOK	 TWITTER
3 150 FANS	 11 200 FOLLOWERS
Yves d’Amécourt
@yvesdamecourt
Viticulteur habitué à surveiller la
réputation de sa production sur
Internet, Yves d’Amécourt applique
les mêmes recettes pour faire
connaître Sauveterre-de-Guyenne,
dont il est le maire depuis 2008.
FACEBOOK	 TWITTER
1 200 FANS	 200 FOLLOWERS
Olivier Dussopt @olivierdussopt
Même si elle est
personnelle, ma page
reste celle d’un député.
Yves d’Amécourt @yvesdamecourt
En étant présent sur
Internet, je maîtrise 80 %
de mon image et de celle
de la commune.
MOURADMOKRANI
DR
92 Paroles d’élus Paroles d’élus 93
Vice-président de l’Association des maires ruraux de France,
John Billard, maire du Favril (Eure-et-Loir) a fait de Facebook
un outil de transparence vis-à-vis de ses administrés.
Quel rôle jouent pour vous les réseaux
sociaux dans la vie politique locale ?
Les élus rencontrent moins la population
après les campagnes électorales, et c’est
dommage. La révolution numérique nous
offre ainsi le moyen de maintenir le lien
direct avec nos électeurs, ce qui est un “plus”
démocratique. Personnellement, j’ai tout
de suite considéré que les réseaux sociaux
étaient l’occasion de sortir d’une sorte de
“ghetto” et de vivre au cœur de la société dont
je suis l’élu. C’est aussi un moyen de mieux
connaître les attentes de mes concitoyens.
Comment gérez-vous la relation
à vos administrés sur les réseaux ?
La difficulté est de séparer communications
nationale et locale. Cela étant, l’objectif reste
tout de même de faire remonter dans le débat
national les idées de nos concitoyens, sans
qu’ils aient pour autant le sentiment que l’on
s’éloigne de leurs préoccupations. Je me
souviens d’une erreur que j’ai commise durant
les législatives à Paris, en 2012. François
Fillon et Rachida Dati s’y disputaient. Par
provocation, j’avais proposé de les aider
à trancher leur désaccord en me présentant
à leur place. Cela avait été pris au premier
degré et j’ai alors été soupçonné de me
désintéresser de mon département. Depuis,
je fais particulièrement attention à ne pas
mélanger les genres.
Comment utilisez-vous
les réseaux sociaux ?
Je les utilise comme n’importe qui les
utiliserait dans sa vie de tous les jours.
Sauf que ma vie n’est pas comme celle de
tout le monde puisque je suis élu. Pour moi,
l’enjeu c’est la transparence : la commune
ne m’appartient pas, donc les citoyens sont
en droit de savoir qui je suis, ce que je pense,
et je me fais un devoir de leur montrer ce que
je fais concrètement. Dans le cadre de mes
fonctions au sein de l’Association des maires
ruraux de France, je m’adonne aussi à un
petit jeu qui consiste à photographier toutes
les mairies des villages ruraux que je traverse
pour montrer la diversité de la ruralité en
France sur mon compte Facebook.
Peut-on tout dire sur Internet ?
Rien n’est fait au hasard, je réfléchis à chaque
fois à l’opportunité de mes prises de parole.
Mais je m’exprime toujours pour faire savoir
qui je suis : en cela, le commentaire d’un
fait d’actualité est efficace pour véhiculer mes
positions. En ce qui concerne ma vie privée,
je pense qu’il faut se préserver. Je publie
parfois des choses de ma vie hors mandat,
mais cela va dans le même objectif : montrer
Vous fixez-vous des limites
dans votre expression ?
J’évite de prendre parti sur des sujets
sur lesquels j’estime ne pas avoir de
compétences techniques ou philosophiques.
Je me suis toujours autorisé une très grande
indépendance, même vis-à-vis des formations
politiques auxquelles j’ai appartenu. Mes
concitoyens savent que je ne serai jamais
prisonnier d’un parti. Je pense que les réseaux
sociaux sont un outil de libération des élus
au regard de l’appartenance partisane qui,
en France, est trop clanique : le côté régiment
des partis y est castrateur de la personnalité
des personnes engagées.
Comment vous efforcez-vous de maîtriser
votre réputation sur les réseaux sociaux ?
La réputation, vous n’en êtes pas maître.
Il faut rester très vigilant sur ce que l’on rend
public, car cela vous engage presque pour
l’éternité ! Cela oblige à un contrôle soigneux
de ce que vous publiez, de manière au moins
à rester fidèle à la personne que vous êtes. Pour
Twitter comme pour Facebook, j’ai publié une
charte expliquant la façon dont je conçois ma
relation avec mes followers. Si je veux susciter
un débat un peu vif, j’opte pour Twitter, pour
un débat plus détendu, je choisis Facebook.
que je suis un citoyen comme un autre avec
une femme et des enfants.
Comment gérez-vous votre
e-réputation ?
Je rédige moi-même les contenus, je ne le
confie pas à un conseiller en communication.
Je fais très attention à la façon dont je
m’exprime : je relis toujours et parfois je retire
ce qui peut poser problème a posteriori. Si
jamais il y a un souci juridique, mon assurance
personnelle d’élu comporte une clause
réputation qui permet de prendre en charge
le “rattrapage” de ma réputation. Mais
une fois que le mal est fait, pour réparer
les dégâts, c’est long. Quand je reçois
des critiques directes sur mes actions via
Internet (ce qui est assez rare), je vais voir
les gens pour en parler. Être sur un réseau,
ça n’empêche pas les rapports humains.
Alain Lambert
@alainlambert
Hyperactif numérique et passionné
de technologies, le président
du Conseil départemental de l’Orne,
ancien ministre, utilise les réseaux
sociaux pour maintenir le lien avec ses
électeurs locaux, même quand il est
entraîné au cœur de débats nationaux.
FACEBOOK	 TWITTER
4 695 FANS	 16 589 FOLLOWERS John Billard
Alain Lambert @alainlambert
Les réseaux sociaux
permettent de se libérer
des logiques partisanes.
John Billard @johnbillard
Sur Internet,
je montre ce que je fais
concrètement.
TWITTER
431 FOLLOWERS
DR
DR,JOHNBILLARD
94 Paroles d’élus Paroles d’élus 95Paroles d’élus 95
La question qui est devant
nous est de savoir quel
est l’écosystème numérique
territorial optimal pour
bénéficier de la confiance
des citoyens et de leur
participation à la conception
et à l’évolution des services
publics qui devront
demain être rendus à tous,
tant à distance que dans
la proximité…
Dominique Bussereau
Député de la Charente-Maritime
Président du Département de la Charente-Maritime
Président de l’Assemblée des Départements
de France (ADF)
Ancien ministre
94 Paroles d’élus
96 Paroles d’élus Paroles d’élus 97
reposer sur les équipements mobiles individuels.
Les territoires ruraux et périurbains de nos
départements doivent être considérés comme des
territoires prioritaires d’innovation numérique.
Pour cela, c’est la 4G qui devrait maintenant y être
déployée le plus rapidement possible.
Concernant les usages et services numériques
quels sont pour vous les grands chantiers ?
Notre pays a besoin de volontarisme numérique
dans les domaines de l’éducation, de l’administration,
de la santé et des solidarités, de l’économie,
et de la culture du numérique en général. Dans
le domaine de l’éducation, on constate encore
que les Départements ont été aux avant-postes
des expérimentations au travers de l’équipement
numérique de nombreux collèges. Mais l’heure
n’est plus aux expérimentations. Désormais, un
enfant construit en partie son identité et sa relation
au monde, aux autres et aux connaissances grâce
aux écrans et à l’Internet.
Nous faut-il réinventer notre système éducatif ?
Oui, en nous servant du numérique et en hybridant
le plus efficacement possible le meilleur de
la pédagogie classique en présentiel avec celui
de la pédagogie numérique et à distance.
Le corps enseignant semble de plus en plus
persuadé par cela. Leur formation aux pratiques
pédagogique reposant sur le numérique est
prioritaire. Le risque est aujourd’hui que les
établissements les plus avancés dans les usages
pédagogiques numériques le soient toujours
plus au détriment de ceux qui le sont moins.
Le contexte budgétaire ne permet pas d’envisager
la fourniture et la maintenance par les collectivités
territoriales d’équipement mobile individuel
pour chaque collégien. Enfin, l’écosystème éducatif
numérique doit être conçu pour optimiser la
réussite de chaque élève dans la durée. À cet égard,
nous devons territorialiser l’action publique par
bassin d’éducation en englobant écoles et collèges
et en incluant les familles dans la dynamique
des apprentissages par le numérique. Le défi est
celui de la mutualisation des idées, des analyses
et des moyens humains, financiers et techniques.
De ce point de vue, le dialogue qui s’est instauré
entre le ministère de l’Éducation nationale et
les associations d’élus territoriaux, dans le cadre
du Comité des partenaires pour l’école numérique,
est un point de départ.
Et l’administration numérique ?
La dématérialisation complète de notre système
administratif risque d’être une “usine à gaz”
et un gouffre financier si nous ne faisons pas
l’effort préalable de le simplifier radicalement.
Le numérique offre avec la simplification
l’opportunité de ressouder la chaîne de confiance
entre les citoyens et leur administration. Il faut
pour cela que la mutualisation de nos ressources
en ingénierie informatique, notamment entre les
Quels impacts le numérique a-t-il
sur les collectivités territoriales ?
Il y a un siècle, un territoire sans électricité
n’avait pas d’avenir. Aujourd’hui pareillement, sans
apport de numérique de qualité et sans services
numériques, une collectivité territoriale s’exclut
du futur. Elle ne peut plus fonctionner ni remplir
ses missions de services et de développement
vis-à-vis de ses concitoyens. Son territoire, ses
écoles, ses entreprises se dévitalisent et perdent
leur attractivité. Le numérique permet à chacun
d’avoir accès à des masses inouïes de données,
d’informations, de connaissances et de savoirs, mais
aussi, quand on en maîtrise bien les outils, de les
échanger et de les traiter avec plus de pertinence
et d’intelligence. Ce faisant, tous les domaines
d’action d’une collectivité territoriale sont impactés,
la relation avec les citoyens, l’administration des
services, l’organisation des solidarités, la formation
et l’éducation, le maintien et la création d’emploi,
la sécurité, la prise de décision, ou encore la gestion
des équipements collectifs. Dans tous ces domaines,
le numérique invite à faire mieux, autrement et,
souvent, à moindre coût… Nos concitoyens ont bien
compris les enjeux du numérique là où ils vivent,
et tous les élus locaux peuvent témoigner que l’accès
en très haut débit chez soi et en mobilité aux réseaux
et aux services numériques est au premier rang de
leurs attentes.
Le Gouvernement prévoit une couverture
numérique totale en très haut débit
du territoire d’ici 2022 ? Êtes-vous optimiste ?
Peu différent dans ses principes du plan national
Très Haut Débit lancé en 2010, le plan France-THD,
lancé au printemps 2013, vise à couvrir l’intégralité
du territoire à plus de 30 Mb/s en 2022, notamment
par la fibre optique. Ce plan repose, d’une part,
sur l’investissement exclusif des opérateurs privés
dans les zones les plus denses et, d’autre part,
sur l’investissement des collectivités locales avec
le soutien de l’État dans des réseaux d’initiatives
publiques (RIP) pour les territoires peu denses
considérés comme non rentables par les opérateurs
privés. À ce jour, les Départements sont au rendez-
vous de ce programme : 87 sont déjà engagés dans
son déploiement au travers de 74 projets. Treize
Départements ont choisi de se regrouper dans
un cadre régional et/ou interdépartemental. De
plus en plus nombreux sont ceux qui envisagent
des montages interdépartementaux pour mieux
commercialiser leur RIP en attirant les grands
fournisseurs d’accès Internet, dont la présence est
attendue par nos concitoyens qui veulent pouvoir
bénéficier partout des mêmes offres.
Les projets présentés dans le cadre du plan France
THD représentent déjà un investissement de l’ordre
de 10 milliards d’euros, dont 1,5 milliard d’euros
d’engagement de l’État. Les 8,5 milliards d’euros
restant vont être supportés par les Départements,
les communes, les Régions – le plus souvent
regroupés en syndicat mixte numérique ouvert –
et par les opérateurs privés, au travers notamment
de délégations de service public. Il s’agit d’un
engagement lourd pour les collectivités territoriales
puisqu’il intervient dans un contexte de fortes
restrictions budgétaires. Nous restons optimistes,
car tous les élus territoriaux considèrent ces
investissements comme prioritaires. Néanmoins,
se posent encore de nombreux problèmes, dont
ceux de l’articulation des déploiements privés
et publics et de la commercialisation des RIP auprès
des grands opérateurs privés d’envergure nationale.
Et pour le très haut débit mobile ?
Depuis 2009, l’ADF n’a pas cessé de rappeler
que les stratégies du THD pour le fixe et pour
le mobile devaient être corrélées. Pour rappel,
les Départements ont été, au côté de l’État,
les principaux investisseurs publics dans le
Programme national 2003-2013 de résorption
des zones blanches en téléphonie mobile.
Il s’agissait d’apporter la 2G au centre-bourg de
quelque 3 500 communes, le long des principaux
axes routiers les desservant, et pour des lieux
touristiques ruraux exceptionnels. Un dialogue
avec les opérateurs s’était engagé dans ce cadre.
En 2010, ceux-ci avaient promis d’apporter la 3G
– et donc un accès à Internet en mobilité – dans
ces zones avant la fin 2013 en mutualisant leur
réseau. Cela n’a pas pu être fait et nous l’avons
vivement regretté. Nous nous réjouissons aujourd’hui
que les quatre opérateurs historiques aient annoncé,
le 21 mai 2015, un accord pour fournir la 3G d’ici
la mi-2017 dans les zones blanches en téléphonie
mobile. Néanmoins, dans les territoires ruraux,
nos concitoyens se posent maintenant la question
de savoir pourquoi cet accord ne porte pas sur
la 4G, déployée partout ailleurs.
Nous savons tous que les services et les usages
numériques vont rapidement et de plus en plus
différents niveaux de collectivités
territoriales, s’opère dans la
perspective d’offrir des services
numériques respectueux
des libertés individuelles et
collectives. Pour un territoire,
pour une collectivité, l’enjeu
est le traitement de ses données.
L’enjeu, c’est de trier ou d’être
trié. La capacité d’un territoire
à agir est déterminée désormais
par sa capacité à collecter, traiter
et diffuser, à la fois massivement,
finement et éthiquement, les
données de toute nature qui
le concerne. Les collectivités
territoriales ne peuvent plus
développer chacune et de façon
isolée leur système d’information.
Les infrastructures nécessaires
à la mise en œuvre et au
déploiement des services publics
numériques et administratifs de
demain, à savoir les data centers
ou le cloud computing, doivent
faire l’objet d’une coopération
administrative renforcée au sein
de chaque Département mais
aussi entre les Départements
pour atteindre une taille critique.
Une réflexion urgente est à
conduire sur la nature et la taille
des plateformes numériques
sur lesquelles vont s’appuyer
les opérateurs de services
publics numériques, éducatifs,
administratifs, de santé
et de solidarité de demain.
Dominique
Bussereau
63 ans
Ancien ministre
2008
Président
du Conseil
départemental
de Charente-
Maritime
2010
Député de
la Charente-
Maritime
2015
Président
de l’Assemblée
des Départements
France (ADF)
Lenumérique
rendvoisin
lelointain,
toutenremaillant
lesliensdans
laproximité
DR
98 Paroles d’élus Paroles d’élus 99
Quels enjeux soulève le numérique,
pour vous ?
L’enjeu du numérique, et de cette
3e
révolution agricole, est de mieux
répondre aux besoins alimentaires
et énergétiques de la population
mondiale. Le numérique apporte de
nouvelles solutions dans une certaine
continuité pour la production, mais
surtout donne accès à des réseaux qui
permettent de recréer le lien entre le
producteur et le citoyen. Par exemple,
pour faire des pâtes de qualité, il faut
produire du blé dur, avec un taux de
protéines suffisant pour que les pâtes
ne collent pas au fond de la casserole.
Les protéines sont présentes dans les
grains si la plante trouve suffisamment
d’eau et de nitrate auprès de ses
racines. Si je peux mieux acheminer
mes engrais et l’eau d’irrigation pour
les plantes, en limitant le gaspillage
de l’eau et la fuite des nitrates dans
les nappes phréatiques, j’assure
la qualité de ma production et le
respect de l’environnement. Modèles
informatiques de minéralisation
des nitrates, sonde d’irrigation pour
connaître l’humidité du sol, photo
satellite ou de drone, météo fiable
sur dix jours, épandage modulé
des engrais par une cartographie
du sol sont autant d’outils pour une
agriculture performante et durable.
Mais tout cela n’est pas facile à faire
figurer sur un paquet d’1 kg de pâtes !
L’agriculture doit saisir ce moment
pour expliquer ces nouvelles pratiques,
sinon nous risquons de nous retrouver
dans les impasses actuelles sur les
pesticides, les OGM, les algues vertes,
notamment.
Vous vous dites “expérimentateur”
de nouvelles technologies,
expliquez-nous.
La vulgarisation des nouvelles
technologies en agriculture est très
facile quand il y a un acte commercial,
la vente d’un robot de traite, d’un
autoguidage GPS avec son abonnement
au signal RTK à 2 cm (pilotage
automatique des tracteurs…). Vendre
du conseil, de la formation, des
techniques nouvelles sur les sols ou
la maîtrise de l’eau, ou sur l’utilisation
“Le numérique
et l’agriculture,
c’est une
association
que l’on ne fait
pas souvent.”
TIC et réseaux, robotique, sécurité informatique…
Si la propagation du numérique dans les territoires
révèle de nouveaux métiers, elle provoque une
véritable transformation des métiers traditionnels.
Rencontres avec ces professionnels au quotidien
désormais numérique.
Quel est son rôle ?
La communication pédagogique ?
Communiquer sur l’agriculture
d’aujourd’hui est difficile. Vu le retard
sur notre image et les doutes semés
par les scandales sanitaires, nous
sommes dans la justification avec
un vocabulaire technique. Nous
avons une opportunité de parler de
l’agriculture du futur qui se dessine
devant nous, du retour à une agronomie
forte, des débouchés locaux, de la
production énergétique renouvelable,
et de la technologie pour une
agriculture de précision qui donne
une foule de solutions face aux
griefs contre l’agriculture actuelle.
Les élus sont-ils plus accessibles
grâce à ce type d’outils ?
Tous les élus ne sont pas encore
accessibles via Twitter. Leur compte
est souvent un outil de communication
sur leur action, tenu par un chargé de
communication… Cependant, certains
élus sont au clavier et l’utilisent pour
jauger leur action, rencontrer des
acteurs, voire pour tester une idée.
Une réaction positive, un lien sur un
article précieux, un encouragement
sur leur action permet de poursuivre
un échange en IRL (In Real Life)
ou de laisser une adresse pour une
visite terrain. La vraie difficulté pour
un élu, comme pour un blogueur
ou un utilisateur Facebook, est d’avoir
un échange positif dans le flot de
commentaires sans intérêt et agressifs.
Des messages à faire passer
à nos élus concernant le numérique
et les territoires ? C’est le moment !
Sur la cartographie des zones
blanches, ne pas considérer le hors
bâti d’une commune comme des
zones vierges. Ces zones aussi ont
besoin d’équipement et de la qualité
des réseaux GPS, 4G et fibre.
Il n’y a pas que les circuits courts,
l’agro-industrie est aussi locale, tout
comme la production en ferme,
(alimentation et énergie), le stockage,
la transformation ou la distribution.
le céréalier
Ces métiers qui changent avec le numérique…
d’outils de virtualisation est plus
complexe, il faut des paysans leaders,
experts, qui vulgarisent les techniques.
De plus, le système d’aide agricole
est entre deux eaux : très orienté vers
les investissements matériels, sur
de la réglementation, etc. Et peu sur
de l’acquisition d’information et de
connaissances.
Rémi DUMERY,
céréalier connecté,
à Boulay-les-Barres (Loiret)
Quelle utilisation faites-vous
de Twitter ?
La période du Salon, ou d’une crise
agricole, permet d’être visible dans
le flot médiatique aux yeux du monde
agricole, mais aussi à ceux des
associations environnementales. Les
réseaux sociaux permettent de mettre
au premier plan les actions de chacun
et de limiter les abus ou autres intox
de l’information.
Quel est l’impact de ce réseau
par rapport à des opérations coup
de poing plus traditionnelles ?
Il ne faut pas confondre les coups de
force dans les périodes de crise et la
communication au fil de l’eau. Twitter
ne peut pas remplacer les actions de
terrain, il est simplement périphérique.
Il permet de balayer des solutions
en amont, de soutenir le buzz dans
l’action et de préciser, corriger des
informations erronées dans les médias
traditionnels.
TWITTER,
C’EST LE SALON
DE L’AGRICULTURE
TOUTE L’ANNÉE !
DR
DR
100 Paroles d’élus Paroles d’élus 101
Quelle place le numérique tient-il
dans le quotidien des collectivités ?
D’abord on travaille différemment. Tous
les cadres utilisent des smartphones,
et les tableaux de bord qui permettent
de piloter en temps réel l’activité
se généralisent : pour le chauffage des
bâtiments, l’exploitation d’un réseau
de transport, etc. Ensuite, les politiques
publiques liées au numérique évoluent
de plus en plus vite. Au début de ma
carrière, il était nécessaire de permettre
à tous d’accéder à Internet, en créant
des bornes d’accès ou en investissant
dans les réseaux.
À présent, il s’agit d’accompagner
le développement de l’économie du
numérique sur les territoires, en même
temps que l’action publique elle-même
se transforme.
Comment cette transformation
de l’action publique se traduit-elle ?
Il est désormais possible de payer
en ligne ses factures de crèche ou
d’eau, de réserver la cantine, un livre
à la bibliothèque, un spectacle ou
même de n’utiliser qu’une seule carte
pour accéder à tous ces services.
Plus encore : le rapport à l’usager et
au citoyen évolue au fur et à mesure
de l’intégration des outils numériques
dans la communication publique,
permettant à chacun d’interagir avec
les services qu’on lui propose, voire de
participer à leur conception. Le service
public se réinvente avec les innovations
technologiques.
Benjamin FAUCHER,
ostéopathe biomécanicien au
pôle Santé Équilibre d’Aurillac
(Cantal)
Comment s’est matérialisée
l’arrivée du numérique dans
votre travail ?
Dans un premier temps, pendant
mes stages, j’ai utilisé un iPad
et l’application Osteopad, qui
est un logiciel de traitement de
données patients. Cogitobio
a également développé le logiciel
Posturalyst. Grâce à équipement
dédié, il est possible de prendre
et d’enregistrer des photos
de postures des patients.
Depuis mon installation, j’utilise
un logiciel de traitement de
patients, PatientL, qui permet
de conserver un historique
de toutes les consultations,
d’imprimer des factures et de faire
une partie de ma comptabilité.
Pour la prise de rendez-vous,
je partage, avec ma secrétaire,
mon agenda sur un logiciel.
Le numérique a-t-il un impact
sur votre quotidien ?
Le numérique me permet de
travailler partout. Outre mon
activité en cabinet, je suis
l’ostéopathe de l’équipe de rugby
du Stade Aurillacois Cantal-
Auvergne. Dans ce cadre, il
m’est indispensable d’accéder
à mes données où que je sois.
Cela facilite également la relation
avec mes patients. À tout moment,
je peux consulter leur dossier.
Enfin, le partage d’agenda entre
ma secrétaire et moi me permet
davantage de réactivité dans
la prise en charge des patients.
le cadre de
collectivité
Le numérique est profitable aux
collectivités locales, mais l’inverse
est-il vrai ?
Oui certainement, car les services
publics peuvent jouer un rôle
de pionniers. Dans les années 1980,
créer des services de téléalarme
pour personnes âgées dépendantes,
c’était audacieux, ça coûtait cher
et cela allait à contre-courant de l’idée
que les personnes ne pouvaient
pas rester seules chez elles. Ce sont
des collectivités locales, des CCAS
ou des SDIS qui les ont créés.
Aujourd’hui, ce type de service est
rentable et attire les investissements
privés. La téléalarme, comme service
public, se situe désormais dans
un champ plus large, celui de la silver
économie, de la téléassistance et
des objets connectés, qui dépasse
de loin la seule population en perte
d’autonomie.
La frontière est donc ténue entre
services publics et marchands…
Bien sûr, et il y a même des relations
de plus en plus étroites où collectivités
locales et acteurs économiques
collaborent étroitement. Dans le cadre
d’un projet européen, le pays du Mont-
Blanc a créé un projet de réservation
en ligne des refuges du Tour du Mont-
Blanc. Aujourd’hui, ce système est
géré par une association regroupant
les refuges des trois pays traversés
par cette grande randonnée mythique.
Ce site génère désormais un chiffre
Vous montrez que le monde agricole se
saisit du numérique. Pouvez-vous nous
expliquer comment ?
Une exploitation agricole ne peut pas se passer
d’Internet. C’est devenu un geste quotidien :
la météo, les mouvements d’animaux, les
échanges avec la coopérative, la comptabilité,
la presse spécialisée ainsi que les e-mails
professionnels qui sont de plus en plus
nombreux.
Qu’est-ce qui vous a incité à participer
au programme “Agriculture connectée”
de la FDSEA ?
Depuis des années, j’ai une connexion Internet
bas débit, d’abord par téléphone, puis par
WiFi, mais rien de très satisfaisant en matière
de débit. Quand la FDSEA du Lot a fait appel
à candidatures, j’ai répondu immédiatement.
Le numérique est-il indispensable
à votre quotidien professionnel ?
Trop d’actes de notre quotidien sont liés
à Internet. L’État exige de nous que nous
fassions toutes nos déclarations en ligne.
L’exploitation qui n’a pas de connexion
se voit donc pénalisée.
Votre production est menée dans
une logique de performance.
Pouvez-vous nous en dire plus sur
les techniques que vous utilisez ?
Notre élevage a participé aux essais
de boucles électroniques dès 2005, avec
un bâton de lecture qui était relié à
un Palm sur lequel se trouve notre logiciel
de troupeau. Depuis, ce Palm a laissé
place à un téléphone. Toutes ses données
sont envoyées sur l’ordinateur.
Les échographies sont pratiquées sur notre
élevage depuis plus de vingt ans. L’ensemble
de notre troupeau est tracé, du jour de sa
naissance jusqu’à son départ.
Quels sont les bénéfices
pour vous ?
Le numérique a de nombreux
atouts. Je conserve et consulte
en un clic l’historique et les
documents liés aux consultations
de chaque patient. Le temps
consacré à la prise en charge
en est d’autant plus long. Enfin,
il améliore la gestion du cabinet :
pas besoin de stocker des fiches
dans un tiroir et les modifications
d’informations sont facilitées.
Quelles améliorations
imaginez-vous pour le futur ?
Le numérique rend possible
le développement des logiciels
et applications. Avec l’évolution
du logiciel Posturalyst d’OstéBio
et Cogitobio, par exemple, nous
serions à même d’affiner les
informations sur les postures
des patients. Des données de
déjettements nous permettraient
d’adapter encore mieux le
traitement au cours des séances.
Quels sont, pour vous,
les avantages de l’e-santé ?
La communication entre les
différents praticiens de santé
est facilitée. Cet échange permet
une prise en charge pluridisciplinaire
plus simple, plus rapide et surtout
plus efficace, du patient.
Il est important de tenir compte
de l’environnement médical
du patient pour effectuer la prise
en charge la plus appropriée.
David BEN SADOUN,
directeur général des Services
de la Communauté de
communes Pays du Mont-Blanc,
vice-président de l’Association
des directeurs généraux
des communautés de France,
en charge du Numérique
l’ostéo
d’affaires de plus d’1 million d’euros
par an, avec des dizaines de milliers
de connexions depuis une centaine
de pays.
Comment voyez-vous vous la place
des collectivités locales dans
le développement du numérique ?
Nous sommes tous dans l’attente
des prochaines lois sur le numérique.
Le principal défi sera de ne pas créer
un développement numérique des
territoires à deux vitesses.
Les stratégies numériques existent à
l’échelle des métropoles et des grandes
agglomérations. Qu’en est-il du reste
du territoire ? Les intercommunalités
forment le périmètre pertinent pour
innover, créer de nouveaux services et
développer l’économie du numérique.
J’imagine les 2 133 intercommunalités
s’engager pour les cinq prochaines
années à investir chacune sur un projet
numérique innovant, pour transformer
le service public ou accompagner
le développement économique de leur
territoire. Cet effort pourrait être aidé
par l’Europe, l’État et les Régions. Ce
serait un progrès considérable et ça
permettrait à l’ensemble du pays de
ne pas se faire dépasser par le rythme
des innovations. Ceux qui innovent se
trouvent partout ; il est important qu’ils
puissent trouver un terrain d’application,
y compris pour les idées qui ne seront
rentables que dans vingt ou trente ans.
l’éleveuse
Marie-Chantal LAURENT,
éleveuse d’agneaux du Quercy, à Soucirac (Lot)
DR
DR
DR
102 Paroles d’élus Paroles d’élus 103
Association des
maires de France
et des présidents
d’intercommunalité
41, quai d’Orsay
75007 Paris
Tél. : 01 44 18 14 14
mairie2000@amf.asso.fr
Créée en 1907
et reconnue d’utilité
publique dès 1933,
l’AMF est aux côtés
des maires et
des présidents
d’intercommunalité,
dans le respect
des valeurs et des
principes qui ont
prévalu depuis sa
création : défense
des libertés locales,
appui concret et
permanent aux élus
dans la gestion au
quotidien, partenariat
loyal mais exigeant
avec l’État pour
toujours mieux
préserver les intérêts
des collectivités
et de leurs groupements.
34 486 maires
et 1 481 présidents
d’EPCI en sont
aujourd’hui adhérents.
Avec près de
36 000 adhérents,
l’AMF constitue
une vraie force de
proposition et de
représentation qui
intervient comme
interlocuteur privilégié
des pouvoirs publics,
très en amont
des projets, partout
où se jouent l’avenir
des communes,
de leurs groupements,
et les conditions
de leur développement.
amf.asso.fr
Fédération
des agences de
développement
économique
219, bd Saint-Germain
75007 Paris
Tél. : 01 42 22 35 29
rfrija@cner-france.com
Créé en 1952, le
Cner est la Fédération
nationale des agences
de développement
économique. Regroupant
près d’une centaine
de structures régionales,
départementales
ou locales, il remplit
une triple mission :
- représentation des
agences auprès des
pouvoirs publics :
promotion de leurs
actions, conseil aux
collectivités ;
- animation du réseau
d’agences pour
favoriser les rencontres
entre professionnels,
échange de bonnes
pratiques : constitution
de groupes de travail
et de clubs, organisation
de séminaires et
colloques annuels ;
- information
et formation des
professionnels
du développement
économique :
sessions sur les métiers
du développement,
newsletter d’actualité,
publication d’études
et d’ouvrages.
cner-france.com
Assemblée
des Communautés
de France
22, rue Joubert
75009 Paris
Tél. : 01 55 04 89 00
s.guirado@adcf.asso.fr
L’Assemblée des
Communautés
de France (AdCF)
est la fédération
nationale des élus
de l’intercommunalité.
Depuis sa fondation
en 1989, à l’initiative
de Marc Censi, l’AdCF
s’attache à promouvoir
la coopération
intercommunale
en participant
activement à
l’élaboration des lois,
à la diffusion des
pratiques locales
et à l’appui technique
des élus et techniciens
communautaires.
Elle contribue aussi
aux grands débats
sur l’organisation
territoriale française,
la réforme de
la fiscalité locale
et l’exercice des
compétences
décentralisées.
L’AdCF est le porte-
parole auprès des
pouvoirs publics de
1 216 intercommunalités
dont 216 urbaines
(203 communautés
d’agglomération,
sept métropoles,
cinq communautés
urbaines, un syndicat
d’agglomération
nouvelle) qui regroupent
74 % de la population
française.
adcf.org
Fédération
des Entreprises
publiques
locales
95, rue d’Amsterdam
75008 Paris
Tél. : 01 53 32 22 00
a.duquenne@lesepl.fr
La Fédération des
Epl est depuis 1956
le seul représentant
des 1 208 sociétés
d’économie mixte
(SEM), sociétés
publiques locales (SPL)
et sociétés d’économie
mixte à opération
unique (Semop)
françaises. Les Epl se
positionnent à la fois
comme des opérateurs
d’aménagement du
territoire, des acteurs
du développement
économique, mais
aussi des utilisateurs
du très haut débit,
et donc des créateurs
d’usages innovants.
En tant que “bras armé”
des collectivités, les
Epl sont en première
ligne dans la redéfinition
de l’offre de services
publics locaux et dans
leur optimisation.
Elles utilisent pour cela
pleinement les nouvelles
possibilités développées
par les réseaux sociaux
(pour la gestion d’un
parc de logement social
comme d’un domaine
skiable), créent des
plateformes numériques
afin de renforcer
le lien social entre les
populations et leurs
services locaux, mettent
en place des solutions
d’accessibilité (dans les
transports comme dans
le tourisme) et exploitent
des innovations telles
que la réalité augmentée.
lesepl.fr
Assemblée
des Départements
de France
6, rue Duguay-Trouin
75006 Paris
Tél. : 01 45 49 60 20
adf@departements.fr
Dès 2013, les débats
parlementaires autour
de la décentralisation
et les négociations
sur les allocations
individuelles de
solidarité ont montré
que la bataille
concernant l’avenir
des Départements
avait commencé.
En 2014, elle se menait
pied à pied. L’ADF
en est désormais
la figure de proue
incontournable. Pour
cela, elle se doit plus
que jamais d’être
stratège et innovante
pour mobiliser les
Départements. C’est
pourquoi l’année
2013 a vu la mise en
œuvre d’une démarche
participative de
réorganisation, qui a
abouti à l’adoption du
nouvel organigramme
par le Bureau
du 4 février 2014.
Pour mener à bien
ses missions, l’ADF
réunit les représentants
des Conseils généraux,
recueille les expériences
et valorise les initiatives
et les politiques
départementales auprès
du grand public.
departements.fr
Association
des maires
de Grandes Villes
de France
22, rue Joubert
75009 Paris
Tél. : 01 44 39 34 56
f.decoux@grandesvilles.org
L’Association des
maires de Grandes
Villes de France (AMGVF),
créée en 1974,
regroupe les villes
et intercommunalités,
et accueille en son
sein à la fois des maires
de villes-centres,
des présidents
de Communautés
d’agglomération,
de Communautés
urbaines ou de
métropoles.
Le principal objectif
de l’AMGVF consiste
à promouvoir la
dimension urbaine dans
la société française.
Elle entend être un
espace de dialogue
et d’échanges entre
ses membres autour
de problématiques
communes ainsi qu’un
levier d’influence en
faveur du fait urbain,
notamment dans la
création de métropoles
puissantes et intégrées,
leaders, avec les
Régions, en matière
de développement
économique. L’AMGVF
fait entendre sa voix sur
les principales décisions
qui peuvent prendre le
Parlement, les pouvoirs
publics, les ministères
et les administrations,
afin que le fait urbain
soit pris en compte
dans les politiques
publiques et les textes
parlementaires en
préparation.
grandesvilles.org
Association
des maires ruraux
de France
52, av. du Maréchal-Foch
69006 Lyon
Tél. : 04 72 61 77 20
herve.cassagne@amrf.fr
L’Association des
maires ruraux de
France fédère,
informe et représente
les maires des
communes de moins
de 3 500 habitants,
partout en France. Elle
s’engage au quotidien
au niveau local comme
national pour défendre
et promouvoir les
enjeux spécifiques
de la ruralité. Créée
en 1971, l’AMRF
rassemble ainsi près
de 10 000 maires
ruraux regroupés dans
un réseau convivial et
solidaire d’associations
départementales,
indépendamment des
pouvoirs et des partis
politiques. En quelques
années, l’AMRF s’est
ainsi imposée comme
le représentant
spécifique du monde
rural auprès des
décideurs comme
des grands opérateurs
nationaux. De la
lutte pour le maintien
des services publics
en milieu rural à la
promotion de l’école
numérique, l’AMRF
est à l’avant-garde
d’une ruralité vivante
et moderne.
amrf.fr
Villes de France
94, rue de Sèvres
75007 Paris
Tél. : 01 45 44 99 61
contact@villesdefrance.fr
Villes de France
est une association
pluraliste d’élus qui
rassemble les villes
et agglomérations de
taille inframétropolitaine
du territoire national,
ensemble qui est le
cadre de vie de près
de la moitié de la
population française
(30 millions d’habitants).
La mission de Villes
de France est de
représenter et de
défendre ces bassins
de vie qui assurent
la solidité du maillage
régional entre les
métropoles et les
territoires ruraux avec
lesquels ils dialoguent
et coopèrent.
L’Association a pour
vocation de valoriser
les enjeux spécifiques
et les attentes
de ces territoires
urbains, de renforcer
leur contribution
au développement
économique, social
et culturel, essentielle
à l’équilibre national,
et de promouvoir leur
image. À l’occasion
des grands débats
d’aménagement du
territoire, Villes de
France se donne pour
ambition de contribuer
à l’émergence
d’un nouvel équilibre
territorial.
villesdefrance.fr
Association
nationale des élus
de la montagne
7, rue de Bourgogne
75007 Paris
Tél. : 01 45 22 15 13
o.lamoureux@anem.org
Les élus se sont
regroupés au sein
de l’Association
nationale des élus
de la montagne
en octobre 1984.
La loi reconnaît
une spécificité
“montagne”, un droit
à la différence et la
nécessité d’adapter
les dispositions
générales aux
particularités de près
de 25 % du territoire
français sur lequel
vivent 4,9 millions
d’habitants.
La principale mission
de l’Anem vise à
donner aux collectivités
des moyens d’action
renforcés pour
défendre les enjeux
économiques, sociaux
et environnementaux
de la montagne.
Elle promeut ainsi
le développement
équilibré et durable
des six massifs
français (Alpes, Corse,
Jura, Massif central,
Pyrénées, Vosges) et
rassemble tous les
niveaux de collectivités
locales (commune,
intercommunalité,
Département et Région)
pour que ces territoires
puissent assurer
pleinement leur triple
fonction productive,
récréative et
environnementale.
anem.fr
Orange
Direction des Relations
avec les Collectivités
locales Groupe
78, rue Olivier-de-Serres
75505 Paris Cedex 15
Tél. : 01 44 44 22 00
pascal.giordano@orange.com
Orange est l’un des
principaux opérateurs
de télécommunications
dans le monde, avec
un chiffre d’affaires de
39 milliards d’euros en
2014 et 157 000 salariés
au 30 septembre 2015,
dont 98 000 en France.
Présent dans 28 pays,
le Groupe servait
263 millions de clients
dans le monde au
30 septembre 2015,
dont 200 millions
de clients “mobile”
et 18 millions de clients
“haut débit fixe”.
Orange est également
l’un des leaders
mondiaux des services
de télécommunications
aux entreprises
multinationales sous
la marque Orange
Business Services.
En mars 2015, le
Groupe a présenté
son nouveau plan
stratégique “Essentiels
2020”, lequel vise
à mettre les besoins
de ses clients au
centre de sa stratégie
pour qu’ils puissent
bénéficier pleinement
du monde numérique
et de la puissance
de ses réseaux très
haut débit.
orange.com/fr/
collectivites
Association
des Petites Villes
de France
42, boulevard Raspail
75007 Paris
Tél. : 01 45 44 00 83
fpanouille@apvf.asso.fr
L’Association des
Petites Villes de France
fédère depuis 1990
les petites villes de
2 500 à 25 000 habitants,
pour promouvoir leur
rôle spécifique dans
l’aménagement du
territoire. Elle compte
aujourd’hui près
de 1 200 adhérents en
France métropolitaine
et en outre-mer.
L’APVF mobilise son
Bureau, ses dirigeants
et ses parlementaires
pour faire avancer les
dossiers des petites
villes : rencontres avec
les ministres, questions
au Gouvernement,
lettres ouvertes,
rédaction et dépôts
d’amendements au
Parlement. À travers
des communiqués
et des conférences
de presse, l’APVF
s’attache à faire
entendre la voix des
petites villes sur tous
les dossiers qui les
concernent : fiscalité
locale, petits hôpitaux,
statut de l’élu, etc.
L’APVF intervient
également au sein des
instances officielles
pour représenter la
strate des petites
villes : auditions auprès
des commissions
parlementaires, présence
dans des jurys pour
des appels à projets
auprès du CGET, etc.
apvf.asso.fr
Paroles d’élus : 11 ans, 11 partenaires
11 ans
Partenaires depuis onze ans autour des enjeux du numérique, dix associations
nationales d’élus s’unissent au groupe Orange pour mettre en valeur
les collectivités locales qui, partout en France, innovent dans leurs politiques
publiques et pour ouvrir le débat sur ce que le numérique change à
notre société, les tendances qui s’amorcent, les solutions qui émergent, etc.
11 partenaires
104 Paroles d’élus Paroles d’élus 105
Contacts Orange
Direction des Relations
avec les Collectivités locales
78, rue Olivier-de-Serres
75505 Paris Cedex 15
Tél. : 01 44 44 22 22
pascal.giordano@orange.com
ALPES
Didier Chaminade
Délégué régional
Tél. : 04 38 42 81 48
Xavier Picart - DRCL Isère 38
Tél. : 04 38 42 82 48
xavier.picart@orange.com
Jérôme Capron - DRCL Savoie 73,
Haute-Savoie 74
Tél. : 04 38 40 16 55
jerome.capron@orange.com
28, chemin du Vieux-Chêne
BP 98
38243 Meylan Cedex
ALSACE
Maïtena Labarère-Geyer
Déléguée régionale
Tél. : 03 88 19 37 90
Didier Liret - DRCL Bas-Rhin 67,
Haut-Rhin 68
Tél. : 03 88 19 37 92
didier.liret@orange.com
1, av. de l’Europe – BP 40031
67074 Schiltigheim Cedex
AQUITAINE
Éric Arduin
Délégué régional
Tél. : 05 56 53 34 00
Bérénice Heuzé - DRCL Gironde 33
Déléguée régionale adjointe
Tél. : 05 56 53 34 01
berenice.heuzegilbert@orange.com
Jacques Broyer - DRCL Dordogne 24,
Lot-et-Garonne 47
Tél. : 06 87 68 12 70
jacques.broyer@orange.com
Claude Favereau - DRCL Landes 40
Tél. : 05 58 05 59 40
claude.favereau@orange.com
Alain Castaing - DRCL Pyrénées-
Atlantiques 64
Tél. : 05 56 53 24 42
alain.castaing@orange.com
Immeuble Lumine et Sens
32-38, allée de Boutaut
33731 Bordeaux Cedex 9
AUVERGNE
Jean-Marie Montel
Délégué régional
Tél. : 04 37 44 94 28
Brigitte Allegrette - DRCL Cantal 15,
Puy-de-Dôme 63
Tél. : 04 37 44 94 11
brigitte.allegrette@orange.com
Denis Delannoy - DRCL Seine-
Saint-Denis 93
Tél. : 01 58 94 10 23
denis.delannoy@orange.com
David Orzech - DRCL Val-de-Marne 94
Tél. : 01 58 94 10 02
david.orzech@orange.com
27, rue Juliette-Savar – Bâtiment A
94000 Créteil
LA RÉUNION-MAYOTTE
Daniel Ramsamy
Délégué régional
Tél. : 02 62 23 13 08
Pierre Clain - DRCL La Réunion-
Mayotte
Tél. : 02 62 23 12 67
pierre.clain@orange.com
35, bd du Chaudron – BP 7431
97743 Saint-Denis Cedex
Messageries Cedex 09
LANGUEDOC-ROUSSILLON
Salomon Botton
Délégué régional
Tél. : 04 99 55 11 01
Yves Lebeau - DRCL Aude 11,
Pyrénées-Orientales 66
Tél. : 04 99 55 11 04
yves.lebeau@orange.com
Chantal Poyet - DRCL Lozère 48
Tél. : 04 99 55 11 05
chantal.poyet@orange.com
Véronique Fontaine - DRCL Gard 30
Tél. : 04 99 55 10 56
veronique.fontaine@orange.com
Tony Zagaroli - DRCL Hérault 34
Tél. : 04 99 55 00 89
tony.zagaroli@orange.com
188, rue Euclide – CS 70068
34967 Montpellier Cedex 2
LIMOUSIN
Franck Aupetit
Délégué régional
Tél. : 05 46 57 20 72
Dominique Gayout - DRCL Haute-
Vienne 87, Creuse 23
Tél. : 05 46 57 21 37
dominique.gayout@orange.com
Dominique Juffroy - DRCL Corrèze 19
Tél. : 05 46 57 22 07
dominique.juffroy@orange.com
Site de Noriac
25, rue Édouard-Michaud
87000 Limoges Cedex
LORRAINE
Hubert Thiel
Délégué régional
Tél. : 03 90 31 23 95
Isabelle Pasteur - DRCL Vosges 88
Tél. : 03 90 31 25 07
isabelle.pasteur@orange.com
Denis Decloquement - DRCL
Meurthe-et-Moselle 54, Meuse 55
Tél. : 03 90 31 24 29
denis.decloquement@orange.com
Hervé Croizier - DRCL Moselle 57
Tél. : 03 90 31 22 32
herve.croizier@orange.com
6, av. Paul-Doumer – BP 213
54500 Vandoeuvre-lès-Nancy
LYON
Marie-Claude Foucré
Déléguée régionale
Tél. : 04 37 44 77 52
Daniel Guillot - DRCL Ain 01
Tél. : 04 37 44 77 51
daniel1.guillot@orange.com
Guillaume Michel - DRCL Loire 42
Tél. : 04 37 44 98 06
guillaume.michel@orange.com
Stéphane Penin - DRCL Rhône 69
Tél. : 04 37 44 77 84
stephane.penin@orange.com
101, bd Vivier-Merle
69424 Lyon Cedex 03
MARSEILLE PROVENCE
Fabien Finucci
Délégué régional
Tél. : 04 96 13 73 73
Sylvie Scotto Arnold - DRCL Bouches-
du-Rhône 13
Tél. : 04 96 13 72 92
sylvie.scottoarnold@orange.com
Les Docks – Hôtel de Direction
10, place de la Joliette – CS 70228
13567 Marseille Cedex 02
MARTINIQUE
Josiane Ludon
Déléguée régionale
Tél. : 05 96 38 50 01
josiane.ludon@orange.com
BP 626 – Pointe des Grives
97262 Fort-de-France
MIDI-PYRÉNÉES
Jean-Christophe Arguillère
Délégué régional
Tél. : 05 34 54 10 91
Chantal Poyet - DRCL Aveyron 12
Tél. : 06 88 05 11 82
chantal.poyet@orange.com
Rodrigue Roch - DRCL Tarn 81,
Ariège 09
Tél. : 06 87 18 06 81
rodrigue.roch@orange.com
Lionel Levasseur - DRCL Gers 32,
Hautes-Pyrénées 65
Tél. : 05 34 54 23 22
lionel.levasseur@orange.com
Laurence Lang - DRCL Haute-
Garonne 31
Tél. : 05 34 54 23 76
laurence.lang@orange.com
Jean-Claude Garret - DRCL Allier 03,
Haute-Loire 43
Tél. : 04 37 44 94 14
jeanclaude.garret@orange.com
Place Salford
63962 Clermont-Ferrand Cedex 9
BASSE-NORMANDIE
Marc Maouche
Délégué régional
Tél. : 02 31 55 81 00
Sophie Le Bricquir - DRCL Calvados 14,
Manche 50
Tél. : 06 70 75 33 10
sophie.lebricquir@orange.com
Nicolas Loqué - DRCL Orne 61
Tél. : 06 71 78 86 28
nicolas.loque@orange.com
Patrick Bosquet
Référent régional
Tél. : 02 33 06 24 63
patrick.bosquet@orange.com
38, rue des Coutures – BP 26189
14063 Caen Cedex 4
BOURGOGNE
Véronique Morlighem
Déléguée régionale
Tél. : 03 90 31 03 63
Pascale Garcia - DRCL Côte-d’Or 21
Tél. : 03 90 31 03 82
pascale.garcia@orange.com
Bernard Teissier - DRCL Saône-
et-Loire 71
Tél. : 03 90 31 03 71
bernard.tessier@orange.com
Jean Beraud - DRCL Nièvre 58,
Yonne 89
Tél. : 03 90 31 03 55
jean.beraud@orange.com
13, rue du Jardin-des-Plantes
BP 88007
21080 Dijon Cedex 9
BRETAGNE
Christophe Hervé
Délégué régional
Tél. : 02 23 26 21 31
Alain Capp - DRCL Côtes-d’Armor 22,
Finistère 29
Tél. : 02 23 26 29 90
alain.capp@orange.com
Noël Rouxel - DRCL Ille-et-Vilaine 35
Tél. : 02 23 26 21 77
noel.rouxel@orange.com
Katell Henry - DRCL Morbihan 56
Tél. : 02 23 26 24 39
katell.henry@orange.com
12 H, rue du Pâtis-Tatelin – CS 50855
35708 Rennes Cedex 7
CENTRE-VAL DE LOIRE
Étienne Bordry
Délégué régional
Tél. : 02 38 25 64 26
Michel Jannin - DRCL Tarn-
et-Garonne 82, Lot 46
Tél. : 06 79 45 86 21
michel.jannin@orange.com
BP 35121
31512 Toulouse Cedex
NORD PAS-DE-CALAIS
Laurent Vitoux
Délégué régional
Tél. : 03 28 39 59 62
Patrice Lépine - DRCL Hainaut,
Artois, Avesnois 59/62
Tél. : 03 28 39 21 48
patrice.lepine@orange.com
Djamel Boufime, DRCL Flandres,
Côte d’Opale 59/62
Tél. : 03 28 39 50 02
djamel.boufime@orange.com
Pascal Demouilliez, DRCL Lille,
Métropole-Bassin minier 59/62
Tél. : 03 28 39 18 13
pascal.demouilliez@orange.com
2, rue Trémière – BP 60229
59654 Villeneuve-d’Ascq Cedex
PARIS
Jean-Pierre Dicostanzo
Délégué régional
Tél. : 01 55 56 28 92
Patricia Lecocq - DRCL Paris 75
Tél. : 01 55 56 29 22
patricia.lecocq@orange.com
11, rue d’Anjou – BP 445
75366 Paris Cedex
PAYS DE LA LOIRE
Anne Fleuret
Déléguée régionale
Tél. : 02 28 56 11 27
Dominique Aubrit - DRCL Loire-
Atlantique 44
Tél. : 02 28 56 10 87
dominique.aubrit@orange.com
Laurence Le Bott - DRCL Maine-
et-Loire 49
Tél. : 02 41 60 62 15
laurence.lebott@orange.com
Paul Abinne - DRCL Mayenne 53
Tél. : 02 43 67 50 54
paul.abinne@orange.com
Alexandre Cros - DRCL Sarthe 72
Tél. : 02 43 77 80 04
alexandre.cros@orange.com
Alain Le Coz - DRCL Vendée 85
Tél. : 02 28 56 10 80
alain.lecoz@orange.com
101, rue de la Gaudinière – BP 80211
44302 Nantes Cedex 01
PICARDIE
Olivier Girault
Délégué régional
Tél. : 03 22 42 43 01
Christophe Beauvais - DRCL Cher 18,
Indre 36
Tél. : 02 48 27 82 19
christophe1.beauvais@orange.com
Pierrette Meynard - DRCL Loiret 45
Tél. : 02 38 25 67 42
pierrette.meynard@orange.com
Éric Maes - DRCL Eure-et-Loir 28
Tél. : 02 35 35 13 87
eric.maes@orange.com
Frédéric Nicolas - DRCL Indre-
et-Loire 37, Loir-et-Cher 41
Tél. : 02 47 80 71 17
frederic.nicolas@orange.com
52, rue Eugène-Turbat
45068 Orléans Cedex 2
CHAMPAGNE-ARDENNE
Daniel Nabet
Délégué régional
Tél. : 03 28 39 31 38
Philippe Henry - DRCL Ardennes 08
Tél. : 03 28 39 31 28
phil.henry@orange.com
Pascal Carillon - DRCL Haute-
Marne 52
Tél. : 03 28 39 31 68
pascal.carillon@orange.com
Corentin Gervasoni - DRCL Aube 10
Tél. : 06 30 51 22 69
corentin.gervasoni@orange.com
Jean-Marc Vigneron - DRCL Marne 51
Tél. : 03 28 39 31 27
jeanmarc.vigneron@orange.com
50, av. du Général-Patton – CS 90414
51021 Châlons-en-Champagne
Cedex
CORSE
Philippe Daumas
Directeur régional
Tél. : 04 95 51 82 00
Thierry Giannechini - DRCL Corse-
du-Sud 2A
Tél. : 04 95 51 82 62
thierry.giannechini@orange.com
Jean-François Poli - DRCL Haute-
Corse 2B
Tél. : 06 87 71 29 43
jeanfrancois.poli@orange.com
Avenue du Docteur-Ramaroni – BP 419
20309 Ajaccio Cedex 1
FRANCHE-COMTÉ
Cyprien Mateos
Délégué régional
Tél. : 03 90 31 21 32
François Pons - DRCL Doubs 25,
Jura 39
Tél. : 03 90 31 18 47
francois.pons@orange.com
Christian Blanchot - DRCL Haute-
Saône 70, Territoire de Belfort 90
Tél. : 06 88 82 23 54
christian.blanchot@orange.com
Corentin Gervasoni - DRCL Aisne 02
Tél. : 06 30 51 22 69
corentin.gervasoni@orange.com
Arnaud Richard - DRCL Oise 60
Tél. : 06 07 74 97 71
arnaud.richard@orange.com
Noël Tordeux - DRCL Somme 80
Tél. : 06 84 80 92 94
noel.tordeux@orange.com
20, av. Paul-Claudel
Bâtiment Jules-Verne
80050 Amiens Cedex 1
POITOU-CHARENTES
Jean-Pierre Lartige
Délégué régional
Tél. : 06 85 72 62 39
Bruno Levêque - DRCL Charente 16,
Deux-Sèvres 79
Tél. : 06 82 55 33 68
bruno.leveque@orange.com
Éric Leblanc - DRCL Charente-
Maritime 17
Tél. : 05 46 57 05 01
eric.leblanc@orange.com
Thierry Lasselin - DRCL Vienne 86
Tél. : 05 46 57 09 86
thierry.lasselin@orange.com
30, rue Salvador-Allende – BP 769
86030 Poitiers Cedex
PROVENCE CÔTE D’AZUR
Laurent Londeix
Délégué régional
Tél. : 04 92 94 53 01
Franck Lavagna - DRCL Alpes-
Maritimes 06
Tél. : 04 92 94 53 16
franck.lavagna@orange.com
Olivier Daguillon - DRCL Var 83
Tél. : 04 94 01 61 92
olivier.daguillon@orange.com
Space Park – Bâtiment A
45, allée des Ormes – BP 36
06251 Mougins Cedex
RHÔNE ET DURANCE
Richard Valette
Délégué régional
Tél. : 04 97 46 02 34
Vincent Fernandez - DRCL Alpes-de-
Haute-Provence 04, Hautes-Alpes 05
Tél. : 04 92 44 40 28
vincent.fernandez@orange.com
Hervé Cretin - DRCL Ardèche 07,
Drôme 26
Tél. : 04 38 40 17 53
herve.cretin@orange.com
DRCL Vaucluse 84
Tél. : 08 10 84 04 07
Les Docks – Hôtel de Direction
10, place de la Joliette – CS 70228
13567 Marseille Cedex 02
4, rue Bertrand-Russel – BP 52027
25050 Besançon Cedex
GUADELOUPE
Philippe Roquelaure
Délégué régional
Tél. : 05 90 38 52 45
philippe.roquelaure@orange.com
Orange Caraïbes – Moudong Sud
97122 Baie-Mahault
GUYANE
Chantal Maurice
Déléguée régionale
Tél. : 05 94 39 94 50
chantal.maurice@orange.com
3, av. André-Aron – BP 8000
97308 Cayenne Cedex
HAUTE-NORMANDIE
Pascale Homs
Déléguée régionale
Tél. : 02 35 35 70 00
Éric Despreux - DRCL Seine-
Maritime 76
Tél. : 02 35 35 63 54
eric.despreux@orange.com
Nicolas Loqué - DRCL Eure 27
Tél. : 02 35 35 80 52
nicolas.loque@orange.com
9, rue de la Motte
76188 Rouen Cedex
ÎLE-DE-FRANCE OUEST
Rémi Dupuy
Délégué régional
Tél. : 01 44 72 64 40
Marie-Anne Tournaire - DRCL Hauts-
de-Seine 92
Tél. : 01 44 72 64 41
marieanne.tournaire@orange.com
Bruno Clinckemaillie - DRCL Val-
d’Oise 95
Tél. : 01 44 72 64 43
bruno.clinckemaillie@orange.com
Régis Philippon - DRCL Yvelines 78
Tél. : 01 44 72 64 42
regis.philippon@orange.com
33, rue Poncelet – CS 80011
75840 Paris Cedex 17
ÎLE-DE-FRANCE SUD ET EST
Marianne Brunat
Déléguée régionale
Tél. : 01 58 94 14 01
Jean-Luc Torche - DRCL Seine-
et-Marne 77
Tél. : 01 58 94 10 08
jeanluc.torche@orange.com
Stéphane Courtignon - DRCL
Essonne 91
Tél. : 01 58 94 40 44
stephane.courtignon@orange.com
106 Paroles d’élus
108 Paroles d’élus Paroles d’élus 3
Le numériqueest un vecteurde communicationextrêmementpuissant pourles musées.
Si je veux
susciter un débat
un peu vif, j’opte pour Twitter,
pour un débat plus détendu,
je choisis Facebook.
Les technologies
numériquesmultiplient
lesréponsespertinentes
au défi posé
par le vieillissement
de la population.Désormais, un enfantconstruit en partieson identité et sa relationau monde, aux autreset aux connaissances grâce
aux écrans et à l’Internet.

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MOOK Paroles d'élus 2015

  • 1. Optimisation des budgets : la solution par le numérique AU CŒUR DES TERRITOIRES CONNECTÉS Data : la France numérique 2015 Le senior est-il l’avenir du digital ? Les réseaux sociaux au service de l’e-réputation FrenchTech, l’enjeudes écosystèmes ? parolesd’élus Emmanuel MACRON, François BAROIN, Caroline CAYEUX, Charles-Éric LEMAIGNEN, Olivier DUSSOPT, Laurent WAUQUIEZ, Vanik BERBERIAN, Dominique BUSSEREAU, Frédéric CUVILLIER, Jean-Luc MOUDENC, Karine BERGER, Ibrahim DUFRICHE-SOILIHI, Valérie LÉTARD, Stéphane RICHARD…#1
  • 2. 2 Paroles d’élus Paroles d’élus 1 parolesd’élus#1
  • 3. 2 Paroles d’élus Paroles d’élus 3 Paroles d’élus fait peau neuve ! Dix ans après son lancement, il était temps pour notre partenariat innovant – et pour son dispositif éditorial – de trouver un nouveau souffle. C’est chose faite avec la mise en ligne d’un site Internet de dernière génération complètement repensé – parolesdelus.com – et la publication de Paroles d’élus #1 que vous tenez entre vos mains. Bienvenue dans l’ère du mook, cet objet hybride entre le livre et le magazine, qui se donne le temps de la réflexion, qui privilégie le format long, la narration et l’esthétisme. C’est d’abord dans son contenu que Paroles d’élus fait sa mue. Finie la seule pédagogie, place au décryptage ! À la diversité des témoignages d’élus, d’acteurs de terrain, au foisonnement des initiatives autour des enjeux du numérique dont on ne dira jamais assez la richesse, vient donc se greffer une nouvelle approche. Nous avons fait appel à l’expertise de chercheurs, de sociologues, de géographes, de philosophes, d’ethnographes qui, tout en décryptant les ressorts du numérique, dégagent les tendances des usages à venir. Riche d’expériences fortes et de réalisations concrètes, Paroles d’élus #1 donne également les moyens de se projeter vers le futur. Cyril Luneau Directeur des Relations avec les Collectivités locales Groupe - Orange Mook MOOK
  • 4. 4 Paroles d’élus La révolution numérique n’est pas en train d’advenir : elle est déjà réalité. Elle concerne tous nos concitoyens, sans exception, qui voient leurs manières d’apprendre, de communiquer, de se déplacer… de vivre se transformer en profondeur. Elle touche également notre économie tout entière : tous les secteurs doivent innover, toutes les entreprises doivent s’adapter, toutes les administrations doivent se moderniser et l’ensemble des territoires doit s’équiper. Dans cette “Grande transformation”, la mission des responsables politiques est immense. Elle se fonde, selon moi, sur un triple combat : politique, économique et démocratique. Le combat politique, c’est le combat pour l’égalité. La révolution numérique doit être synonyme d’opportunités pour tous. L’égalité d’accès, qui est l’ADN de notre modèle économique, de notre modèle social et de notre modèle culturel, doit être maintenue à son plus haut degré. Notre ambition, c’est que chacun puisse accéder aux moyens de communication, où qu’il vive sur le territoire, qu’il soit urbain ou rural. Ainsi, grâce à l’impulsion des élus et des collectivités, grâce aussi à l’engagement du secteur privé, la France tout entière se numérise. Le Gouvernement prend sa part de ce mouvement, en investissant plus de 3 milliards d’euros pour équiper les territoires en très haut débit, et en particulier les territoires ruraux. Cette mobilisation sans précédent, dont nous suivons pas à pas les avancées, nous permettra d’atteindre l’objectif fixé par le président de la République : couvrir, en dix ans, l’ensemble du pays en très haut débit. Dans cette “Grande transformation”, il faut également nous mettre en ordre de bataille pour saisir les opportunités économiques. Car Internet, ce n’est plus seulement le moyen de travailler plus rapidement, d’améliorer ses performances, d’accroître son efficience. Désormais, Internet, c’est le point de départ de tout : pour chercher un emploi, pour correspondre, pour être joignable, pour s’informer, il faut être connecté. Les élus de tous les territoires sont donc en première ligne Préface Emmanuel MacronMinistre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique 8 Contributeurs Ils sont l’ADN du mook Paroles d’élus #1. 10 Intervention des présidents Croiser les témoignages, les réflexions et les éclairages pour décrypter la France numérique qui émerge. C’est l’ambition que nous partageons. 12 Regards Alain Juillet, le cyberexpert Daniel Kaplan, le prospectiviste Stéphane Richard, le chef d’entreprise Serge Guérin, le sociologue Bernard Stiegler, le philosophe 28 La France numérique 2015 32 L’entretien Charles-Éric Lemaignen : mise en commun des savoirs autour du numérique et de son évolution 36 Dossier Économies : la solution par le numérique ? 42 L’entretien François Baroin : le numérique en tant que facteur d’optimisation budgétaire 46 Dossier French Tech : accélérateur de croissance pour les territoires 52 Grand angle Plongez dans la ville numérique ! 54 L’entretien Laurent Wauquiez : le numérique en territoires montagneux 58 Ils font le numérique dans les territoires Antonaves, Reims, Montreuil/Simplon, Lascaux 4, Valenciennes 68 L’entretien Vanik Berberian : le numérique, créateur d’emploi pour repeupler les zones rurales 72 Voyages visuels au pays du numérique Musées : les transformations numériques Objets connectés : voyage dans les labos 82 Dossier Silver économie : les gisements de l’or gris 88 Points de vue Les réseaux sociaux au service de l’e-réputation 90 L’entretien Dominique Bussereau : la couverture THD et le numérique comme lien de proximité et vecteur de changement dans les métiers de l’éducation 98 Mutations Ces métiers qui changent avec le numérique 102 11 ans, 11 partenaires 104 Contacts 64 98 52 Sommaire 12 pour diffuser les usages et l’innovation, pour développer des écosystèmes qui favorisent le développement et la montée en puissance des start-up. L’État joue déjà un rôle moteur avec la French Tech et la Nouvelle France industrielle, mais ce sont les collectivités qui, sur le terrain, transformeront cette démarche en succès. Enfin, nous devons réformer notre système tout entier : les nouvelles opportunités économiques ne concernent pas que le numérique. Il faut revoir notre système de formation pour accélérer la montée en compétences des travailleurs, notamment pour les préparer aux nouveaux métiers. Il faut aussi forger de nouvelles sécurités individuelles, en phase avec le développement du travail indépendant, avec la polyactivité et le développement de carrières moins linéaires. Ces défis, nous devons les relever tous et nous devons les relever ensemble. Car la révolution numérique nous impose de définir des choix collectifs innovants et de forger un nouveau consensus social. Voilà quels doivent être, selon moi, les trois piliers de notre action collective. Ils trouveront une traduction concrète dans la stratégie pour les nouvelles opportunités économiques que m’ont confiées le président de la République et le Premier ministre. La révolution numérique est, par essence, une révolution démocratique. Elle est portée par la multitude, par tous les usagers, par tous les acteurs de notre économie. Pour la porter et l’accompagner, l’engagement des élus est donc la clé. MINISTÈREDEL’ÉCONOMIE,DESFINANCESETDEL’INDUSTRIE Paroles d’élus 5
  • 5. 6 Paroles d’élus Paroles d’élus 7 “Notre société est entrée dans l’ère du numérique et nos populations en sont de grandes consommatrices. Avec la croissance démographique des territoires ruraux depuis plus de dix ans, les habitants de nos communes sont demandeurs de haut débit, de téléphonie mobile et de services numériques.” Vanik Berberian, président de l’AMRF “Si le numérique peut participer à l’amélioration de la vie quotidienne des populations, le contact humain restera toujours nécessaire et indispensable.” François Baroin, maire de Troyes, député de l’Aube, président de l’AMF, ancien ministre “Le numérique peut faciliter le quotidien des personnes qui avancent dans l’âge mais aussi favoriser l’accès à la culture ou à la connaissance.” Frédéric Cuvillier, président du Cner, maire de Boulogne-sur-Mer, député du Pas-de-Calais, ancien ministre “Offrir Internet et le tripleplay modifie complètement la donne et peut enrayer la migration de population. L’arrivée de ce nouveau service public équilibre la disparition des autres et favorise une parfaite égalité.” Karine Berger, députée des Hautes-Alpes “Plus que jamais, le secteur public doit profiter de la révolution des usages et des nouveaux outils pour repenser son fonctionnement interne et la relation entre administration et citoyens.”Francisque Vigouroux, maire d’Igny “La réalité de l’automatisation, donc du numérique, c’est la destruction de l’emploi. Cela se présente comme une très mauvaise nouvelle, mais vu sous un autre angle, c’est au contraire une très bonne nouvelle – car la fin de l’emploi, c’est le début du travail.” Bernard Stiegler, philosophe “De nombreuses initiatives en France alimentent une même démarche. Accompagner l’innovation, favoriser la mise en place du numérique pour qu’il profite à tous, c’est le principe des fab’labs français.” Charles-Éric Lemaignen, président de l’AdCF “Les potentialités du numérique pour les petites villes sont d’abord à penser en termes de croissance. Nous vivons la quatrième révolution industrielle.” Loïc Hervé, maire de Marnaz, sénateur de la Haute-Savoie “Le numérique est un vecteur de communication extrêmement puissant pour les musées. Il y a une véritable passion française pour les musées. On voit des foules extraordinaires se déplacer, pas seulement pour les très grandes expositions mais pour toutes les expositions.” Christine Albanel, directrice exécutive RSE, Diversité, Partenariats et Solidarité d’Orange, ancienne ministre “L’objectif smart city est non seulement bénéfique sur le plan du service rendu mais il l’est également sur un plan financier, avec l’optimisation du travail des agents grâce à l’analyse fine des données collectées.” Christophe Béchu, maire d’Angers, sénateur du Maine-et-Loire P. 68 “À l’aise avec les chiffres, le numérique l’est aussi pour mettre en relation, coordonner, agréger des individus, des groupes, des informations et des données, des actions et des projets.” Daniel Kaplan, prospectiviste P. 85 P. 59 P. 40 P. 26 P. 32 P. 39 P. 16 P. 77 P. 80 P. 42 Édité par Orange sur une idée de Scripto Sensu Directeur de la publication : Cyril Luneau Rédacteur en chef : Pascal Giordano Assistants : Mathieu Djourabtchi, Florian Tollet Conception et réalisation : Scripto Sensu Direction éditoriale : Bertrand Vorimore Coordination : Guilhem Cadoret Design et direction artistique : Claude Gentiletti Édition : Delphine Tardiveau Avec la participation de : Michel Léon, Cécile Perrin, Dominique Fidel, Marc Feuillade, Cédric Buades, Pierre Abruzzini, Isegoria, Taïga Média, Studio-V2 Crédit photo de couverture : Corbis Fabrication : Gutenberg Networks Impression : France Ouest Imprim (Livarot) Avertissement. Ce mook est destiné à être diffusé aux élus des collectivités territoriales ainsi qu’à des responsables d’administrations d’État et de services publics locaux, à l’exception du grand public. Il est édité par Orange et ses partenaires, qui ont pris soin de veiller au caractère purement informatif de son contenu. Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
  • 6. 8 Paroles d’élus Paroles d’élus 9 Onze partenaires Paroles d’élus #1 est édité par Orange, en partenariat avec : Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) ; Assemblée des Communautés de France (AdCF) ; Assemblée des Départements de France (ADF) ; Association des maires ruraux de France (AMRF) ; Association nationale des élus de la montagne (Anem) ; Association des Petites Villes de France (APVF) ; Fédération des agences de développement et des comités d’expansion économique (Cner) ; Fédération des Entreprises publiques locales (FedEpl), Association des maires de Grandes Villes de France (AMGVF) ; Villes de France Comité de pilotage Nathalie Dotres et Delphine Breure (AMF), Sandrine Guirado (AdCF), Jean-Pierre Quignaux (ADF), Julien Thibert (AMRF), Olivier Lamoureux et Olivier Riffard (Anem), François Panouillé (APVF), Audrey Duquenne (FedEpl), Élisabeth Coquaz- Garoudet, Florence de Marignan (Villes de France), Raphaëlle Frija (Cner), Pascal Giordano, Émilie Richer, Muriel Faucher, Patrice Carré, Mathieu Djourabtchi, Florian Tollet (Orange) Dispositif digital Paroles d’élus est présent sur Internet – avec son site parolesdelus.com – et sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter…). Digital social Media : Muriel Faucher Production des contenus textes et vidéos : Isegoria Conception et gestion du site web : Humancom Direction de production : Pierre Abruzzini Community management : Isabelle Hache Remerciements Les partenaires de Paroles d’élus remercient les élus des collectivités territoriales, les experts, les institutions et les organismes qui ont participé à ce projet original. Nous adressons nos remerciements à Sandrine André pour sa collaboration fructueuse sur le grand angle dédié à Strasbourg Eurométropole. Enfin, nous remercions tout particulièrement Bruno Janet, qui a porté et a fait évoluer pendant plus de dix ans avec enthousiasme le projet Paroles d’élus. Aurélie Guillerey Illustration “Économies, la solution numérique” P. 36 Aurélie Guillerey est née en 1975 à Besançon. Elle étudie à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et obtient son diplôme d’illustration en 1999. Depuis, elle travaille dans son atelier, à Rennes, pour la presse et l’édition, et réalise des affiches de théâtre. Depuis quelques années, elle a un peu abandonné ses pinceaux pour exécuter ses illustrations en numérique à la palette graphique. Elle aime s’approprier des sujets d’actualité et d’évolution de la société en y mettant une touche de poésie. Et quand elle n’est pas connectée derrière son ordinateur, elle part dans sa cabane sans électricité, sur une dune en Normandie. Émilie Biens Illustration “Strasbourg Eurométropole” P. 52 Émilie Biens est une illustratrice et une artiste peintre membre de la Fondation Taylor. Elle collabore avec des musées nationaux tels que le Muséum national d’histoire naturelle et le musée de la Grande Guerre. Son style graphique original lui permet d’être sélectionnée pour le prestigieux Salon national des beaux-arts qui se déroulera au Carrousel du Louvre fin 2015. L’illustration de Strasbourg présentée ici a été réalisée sur le modèle des gravures du XIXe  siècle, de manière artisanale entièrement à main levée. Hélène Builly Illustration “French Tech” P. 46 Illustratrice française, Hélène Builly remporte à 23 ans le 1er prix de l’Institut du design pour son projet de fin d’études “Extra d’Ordinaire” sous- titré “La véritable histoire de l’actualité”. Elle dessine en 2003 l’affiche du Printemps de Bourges, travaille pour Fooding et sur l’album de Laurent Garnier The Cloud Making Machine. Elle entre ensuite chez l’agent Costume 3 pièces et réalise ses premières campagnes de pub (Absolut, Renault, les grands magasins du Printemps…). Par ailleurs, Hélène dirige la section art dans la revue du CNRS Les Cahiers européens de l’imaginaire. Elle illustre pour nous le dossier French Tech. Brian W. Stevens Illustrations “Regards” P. 14 Designer print et web américain installé en France depuis une vingtaine d’années, Brian a conçu des formules de presse magazine kiosque comme Cargo ou Optimum. Illustrateur et compositeur de musique électronique, il prête son talent de graphiste à de nombreux supports de presse et d’édition. Icinori Illustration “Silver économie” P. 82 Raphael Urwiller et Mayumi Otero sont deux jeunes dessinateurs diplômés de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Fondateurs des Éditions expérimentales Icinori, ils y développent leurs univers, travaillant en duo ou de façon indépendante. Passionnés d’estampes, nourris d’imagerie populaire et de dessin contemporain, ils créent notamment des illustrations pour la revue XXI, le New York Times, Le Nouvel Observateur, Le Monde, et réalisent indépendamment des albums jeunesse. Ils se retrouvent aussi pour éditer leurs pop-ups en sérigraphie… Contributeurs parolesdelus.com Une émission mensuelle, le JT, vous permet de suivre et d’intervenir sur les sujets liés aux territoires numériques. Des contenus enrichis, instantanés et propices aux partages sur les réseaux sociaux, et de nouvelles rubriques “Le Fil Actu” et le “Trombinoscope”. Personnalisez, éditez, téléchargez “Mon Paroles d’élus” en sélectionnant les contenus pour les intégrer à un magazine PDF, vous imprimez votre propre Paroles d’élus ! DRDRICINORI DRDR Mourad Mokrani Photographies des présidents P. 10 Né en 1968 à Alger, Mourad découvre la photographie en 1995, à travers le sourire des gens. Son objectif est alors d’immortaliser ces moments de bonheur. Très vite, il perçoit les potentialités expressives de la photographie et surtout la liberté de partir à la découverte des autres, du monde et de soi- même. Depuis vingt ans, il accompagne des grandes, moyennes et petites entreprises dans le monde. Aujourd’hui, il s’offre un regard 100 % numérique avec Paroles d’élus. MOURADMOKRANI
  • 7. 10 Paroles d’élus Paroles d’élus 11 partenaires Croiser les témoignages, les réflexions et les éclairages pour décrypter la France numérique qui émerge. C’est l’ambition que nous partageons. Nul n’en doute désormais. Un nouvel écosystème se met en place. Nous ne devons pas simplement le constater, nous devons le penser pour mieux le façonner. La réflexion sur le rôle du numérique dans les transitions auxquelles nous sommes confrontés est incontournable. Quel peut être le rôle du numérique dans les transformations du monde ? Sur quoi agit-il ? Que remet-il en cause ? Le monde dans lequel nous vivons connaît de profondes mutations, comme il en a rarement connu : changement climatique, épuisement des ressources naturelles, vieillissement de l’Occident, explosion des inégalités, courants migratoires, etc. Sur bien des points le numérique n’apporte pas de réponse ; en revanche – et c’est ce que nous montrent bien les intervenants réunis ici –, il suscite l’innovation et l’émergence de pratiques qui, en se diffusant et s’agrégeant, finissent par substituer leurs mécanismes aux anciens : effets de réseaux, économie collaborative, nouvelles conceptions du travail, etc. En bref, une mutation radicale de nos cadres de référence. Nous sommes tous, associations d’élus comme opérateur, à l’orée de transformations fondamentales. La France doit profiter de la puissance du numérique, à l’instar de la French Tech, qui sera un outil des changements nécessaires. Un numérique porteur d’espoir pour des innovations sur tous les territoires, un numérique capable d’ouvrir la culture au plus grand nombre, de renouveler la démocratie, porteur de nouvelles pratiques de solidarité ; un numérique moteur d’une véritable transition énergétique et écologique. Un numérique ouvrant le champ des possibles pour les collectivités territoriales malgré des moyens en baisse. Un numérique porteur de progrès pour notre “vivre ensemble”, par exemple en luttant contre l’isolement des personnes âgées. C’est une nouvelle configuration de l’espace public qui se profile. Gageons que ces “Paroles d’élus” renouvelées nous aideront à mieux le comprendre et le faire vivre. Laurent Wauquiez Président de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem) Olivier Dussopt Président de l’Association des Petites Villes de France (APVF) Charles-Éric Lemaignen Président de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) Jean-Luc Moudenc Président de l’Association des maires de Grandes Villes de France (AMGVF) Caroline Cayeux Présidente de Villes de France Jacques Chiron Président de la Fédération des Entreprises publiques locales (FedEpl) FRENCH TECH P. 46 MUSÉES P. 72 LASCAUX 4 P. 64 ENTRETIEN P. 32E-RÉPUTATION P. 88 Vanik Berberian Président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) ENTRETIEN P. 68 François Baroin Président de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) ENTRETIEN P. 42 Dominique Bussereau Président de l’Assemblée des Départements de France (ADF) ENTRETIEN P. 94 Stéphane Richard Président-directeur général d’Orange REGARDS P. 20ENTRETIEN P. 54 Frédéric Cuvillier Président de la Fédération des agences de développement économique (Cner) SILVER ÉCONOMIE P. 82 MOURADMOKRANI,IANLANGSDON/EPA/CORBIS,STÉPHANEDESAKUTIN/AFP,XAVIERROSSI/GETTYIMAGES
  • 8. 12 Paroles d’élus Paroles d’élus 13 ujourd’hui, nous ne sommes pas dans une crise mondiale, mais dans une véritable mutation du monde. C’est une mutation profonde, dans la mesure où elle va aboutir à un changement des comportements et des approches. C’est une forme de révolution, car nous sommes face à une rupture entre nos pratiques anciennes et celles à venir en entrant dans le cyberespace. Alain Juillet préside le Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE) et l’Académie de l’intelligence économique. Conseiller senior au cabinet d’avocats international Orrick Rambaud Martel, il a été directeur du renseignement au sein de la DGSE, puis haut responsable pour l’intelligence économique auprès du Premier ministre. Le cyberexpert A Alain Juillet Regards DR
  • 9. 14 Paroles d’élus Paroles d’élus 15 Nous sommes bel et bien entrés dans une mutation profonde. Les nouveaux modes de vie font que les gens sont isolés. Ils vivent seuls, tra- vaillent de plus en plus seuls, et la plupart du temps devant leur ordi- nateur. Or, l’être humain a besoin d’échanger. À travers le numérique a émergé une nouvelle formule d’échanges : les réseaux sociaux. Le problème derrière ces réseaux, c’est l’utilisation de nos données personnelles à des fins com- merciales. Cela rapporte de l’argent. On vous analyse, on stocke vos don- nées, on utilise votre réseau pour faire passer des idées… ou provoquer des achats. Au-delà des déclarations, c’est une opération commerciale. Il ne faut pas oublier que Google et leurs homologues sont des commer- çants, ni plus ni moins. Nous vivons dans un système où ces grands acteurs (Amazon, Apple, Google…) ont parfaitement compris comment gagner de l’argent et n’ont vraiment aucun scrupule. Il faut donc arrêter de croire que ce sont les bienfaiteurs de l’humanité. Ils exploitent nos failles personnelles en disposant d’infor- mations que nous n’aurions jamais fournies nous-mêmes directement et qu’on leur laisse diffuser. Dans ce but, ils ont progressivement amélioré leur système. L’une de leurs plus belles inventions, c’est le fameux cloud. Parce que le cloud, c’est quoi ? Théoriquement, cela concerne toutes les informations hébergées sur votre ordi- nateur, votre mobile ou vos autres supports informatiques. Si vous n’y faites pas attention ou que vous donnez votre accord, ces données migreront vers un lieu “virtuel” où elles seront stockées sans que vous ayez aucun moyen de contrôle et sans que vous puissiez savoir qui accédera à vos données. Et c’est bien le but de l’opération. Pour les collectivités, comme pour les individus et les entre- prises, il faut être réaliste : le cloud indéfini permet à tous ceux qui en ont la clé d’exploiter des informations à leur profit. Donc, attention de ne pas mettre dans ce cloud des données sensibles. En fait, il existe trois niveaux de cloud. D’abord, le cloud indéfini, où l’on peut mettre ce qui n’a aucune importance, mais en sachant que tout pourra être exploité. Ensuite, le cloud ­national – ou européen – qui garantit au moins que les données ne sortiront pas du territoire. Cela peut paraître difficile car, par essence, le monde digital n’a pas de frontières. Et pourtant, c’est possible. On peut tout de même arriver à sécuriser. Pourquoi un cloud national ? Car il se doit de respecter les lois de la République. Alors que le cloud stocké en Irlande, aux États-Unis ou au “Balouchistan”, tout le monde s’en moque. Sur ces clouds interna- tionaux, on ne peut rien contrôler et nos lois ne s’appliquent pas. Si, en revanche, il s’agit d’un cloud national, la loi française peut interdire tel ou tel agissement. En cas d’informations à protéger, il est donc préférable d’opter pour ce niveau-là. Et puis, il y a la troisième option, celle qui concerne ce qui est vrai- ment le cœur de l’entreprise : les recettes, le fichier client, la structure financière, un brevet, etc. Des don- nées dont dépend l’avenir de l’entre- prise. Il est évident qu’il faut éviter le cloud national ou pire, le cloud international, et le garder chez soi, dans un serveur fermé, verrouillé, qui n’est pas connecté à l’extérieur. Toutes les entreprises devraient appli- quer cette règle impérative. J’ai tendance penser que tout État ou collectivité devrait la pratiquer aussi. Parce qu’il faut se poser les vraies questions : par exemple, est-ce que les données concernant mes concitoyens doivent circuler n’importe où ? Est-ce que, par exemple, mes déclarations de revenus doivent être stockées en France et y rester quoi qu’il arrive ? Qui doit y avoir accès en dehors du personnel des impôts ? En imaginant même qu’en France nous ayons résolu notre problème, si la Belgique, l’Allemagne ou l’Angleterre ne l’ont pas fait, nous allons, d’une part, vers un problème politique (pourquoi un pays est-il “libre” et pas l’autre ?) et, d’autre part, vers un risque de fuites. Il faut un consensus européen pour des clouds nationaux, mais rien n’empêche de concevoir un cloud européen s’appuyant sur un pool de pays qui fasse respecter un minimum de règles. Cybersécurité et collectivités. On parle toujours des attaques contre les entreprises, et c’est vrai qu’elles sont fré- quentes ces temps-ci. On parle également des attaques contre les États, les services publics, mais personne ne parle des attaques contre les collectivités. Or leurs fichiers ont de la valeur, quand ils précisent par exemple le niveau de vie ou les centres d’intérêt des habitants. Aujourd’hui, dans les entre- prises il existe des services qui fournissent une protection importante. Au sein des ministères, avec l’ANSI notamment, les services de l’État ont pris les choses en main. Les collectivités, elles, ne sont pas armées et, faute de moyens, sont victimes sans même le savoir. Rappelons-nous l’affaire du film sur la Corée du Nord en rapport avec Sony. Il est dit qu’ils ont bloqué le film… Ce qui m’interpelle le plus, c’est qu’une grande ville de Corée du Nord ait été plongée dans le noir durant environ une douzaine d’heures. Cela veut dire que des gens ayant une certaine capacité technique ont carrément neutralisé une ville entière durant une journée. On parle de piratage, de vols, mais il est aussi des attaques qui peuvent tout paralyser. J’aime prendre l’exemple du GPS. Il suffirait de déca- ler sa précision de quelques mètres pour que, en quelques minutes, Paris et sa banlieue se transforment en un gigantesque chaos. C’est aussi simple que cela. Des milliers de conducteurs voudront tourner là et ne le pourront pas. Quelques hackers sont capables de ce type de cyberattaque, tout comme certains États. Le citoyen lambda est exposé à titre personnel, car il constate bien les attaques qu’il subit sur son propre ordi- nateur, chez lui. Qu’il s’agisse d’usurpation d’identité, de demande de paiement, les techniques sont connues. Nous évoluons au cœur d’un système formidable qui va per- mettre de gagner en efficacité, mais aussi de plus en plus risqué. D’un côté, c’est un énorme progrès qui va nous faire gagner du temps, de l’efficacité, de la précision, donc c’est formidable et on évite des erreurs. Bravo ! Mais de l’autre, la même amélioration peut nous amener à la catastrophe, car nous ne sommes pas prêts. Prenons l’exemple de l’automobile : les constructeurs ont aujourd’hui accès en moyenne à une cinquantaine d’infor- mations (usure des pneus, état du moteur…) via les objets connectés. L’étape suivante, dans la voiture, risque d’être : “Vous conduisez trop vite” ; “Pour réduire votre consom- mation d’essence, il faut baisser votre vitesse…” ; “Pourquoi avez-vous fait cela ? Vous ne devriez pas...”. Bref, un passage au conducteur complètement conditionné avant de basculer vers le sans pilote. Cela pose de vrais problèmes, parce que d’autres acteurs – votre assureur par exemple – vont avoir accès à l’­information. Les compagnies vont pouvoir augmenter votre police selon que vous condui- sez plus ou moins bien. Où est la liberté là-dedans ? Le fond du problème, c’est que nous sommes en train de vivre volontai- rement une aliénation de plus en plus importante de nos libertés. Les politiques commencent à en prendre conscience et à se poser les bonnes questions. Le sujet n’est pas de dire “c’est bien” ou “c’est mal”. La question c’est de se dire : “On est pris dans une lame de fond, on ne peut pas s’y opposer, alors essayons de voir ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Battons-nous pour empêcher l’inacceptable.” C’est le rôle du poli- tique et s’il ne comprend pas cette évolution, il va être dépassé. Le web et les réseaux sociaux sont devenus un espace public d’échanges. Les gens se surex- posent de plus en plus. Or rien ne leur garantit que les informations qu’ils livrent aujourd’hui ne ressor- tiront pas opportunément dans dix ans. On nous rétorque le “droit à l’ou- bli”. Mais c’est de la foutaise, le droit à l’oubli ! En supposant qu’on parvienne à instaurer le droit à l’oubli en France, il ne s’appliquera pas hors de nos frontières. Et le web ne connaît pas de frontières. Il suffira de stocker tous les échanges dans un autre pays pour qu’il n’y ait pas de réel droit à l’oubli. Le droit à l’oubli, c’est un leurre, un écran de fumée. En réalité, les organisations criminelles stockent déjà des informations dont elles pourront se servir pour faire pression, exercer un chantage, etc. Certains pays stockent les informations qui leur permettent de surveiller ce que vous faites, et il n’existe pas de droit à l’oubli chez eux. Quand les internautes se mettent à nu sur Facebook, ils ne se rendent pas compte que c’est pour la vie entière ou qu’ils facilitent la vie des criminels. Récem- ment, des cambriolages ont pu être réussis par des voyous qui, circulant sur les réseaux sociaux, ont été informés du bon moment pour commettre leur acte et des objets intéressants à voler. Il est temps de sensibiliser les citoyens par un vrai apprentissage pour leur faire comprendre qu’il y a un certain nombre de choses qu’on ne peut ou ne doit pas faire quand on utilise ces nouveaux outils. La fracture numérique, enjeu mondial… Il y a quelques années, le président Chirac parlait de la “fracture sociale”. Ça n’avait pourtant rien à voir avec ce que va être la “fracture numérique”. Ce sera un problème essentiel dans les cinquante prochaines années au niveau des pays, des villes, des individus. Fracture entre ceux qui ont accès à la connaissance et ceux qui ne l’ont pas. C’est Dr Jekyll et Mr Hyde ! La mutation que nous sommes en train de vivre a des avantages considérables, mais aussi un inconvénient majeur : nous sommes en train de vivre volontairement une aliénation de plus en plus importante de nos libertés. Serons-nous capables de dire “stop”, de discerner ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas ? BRIANW.STEVENS
  • 10. 16 Paroles d’élus Paroles d’élus 17 Daniel Kaplan Le prospectiviste DANIEL KAPLAN est cofondateur et délégué général de la Fondation pour l’Internet nouvelle génération (FING), il est aussi membre du Conseil national du numérique. En 1986, il a fondé JKLM, l’une des premières agences de communication numérique au monde. Il a également écrit ou dirigé plus de 25 ouvrages et rapports sur le thème de l’Internet. Q u’est-ce que le numérique transforme ? On pourrait être tenté de répondre “Demandons-nous d’abord ce qu’il ne transforme pas, ça ira plus vite !” Mais on ne s’en tirera pas à si bon compte. Parce que le constat change du tout au tout selon l’échelle à laquelle on se situe, ou l’acteur que l’on considère. Regards DR
  • 11. 18 Paroles d’élus Paroles d’élus 19 de notre système productif au sens large : réduire les intrants à production constante ; réduire les déchets ; réduire la demande (en contrôlant en particu- lier les “effets rebond”, l’augmentation de consommation que génèrent très souvent les gains de productivité). Cette perspective dessine un agenda quelque peu différent du développe- ment du numérique, en particulier dans les territoires. La transformation écologique de notre économie passera d’abord par la mesure : mesure des pollu- tions, d’autant plus précise et mobi- lisatrice que les citoyens pourront y participer, par exemple à l’aide de leurs objets connectés ; traçabilité des intrants, des matières, des déchets, des objets tout au long de leur cycle, le tout d’une manière aussi partagée que possible pour obtenir la connec- tivité sans laquelle les différentes facettes de “l’économie circulaire” se montrent moins efficaces ; et mesure de la valeur, qui doit se déprendre de la seule valeur marchande, internali- ser les fameuses “externalités” sociales et environnementales, s’intéresser aux “communs” et à leur gestion. À l’aise avec les chiffres, le numé- rique l’est aussi pour mettre en relation, coordonner, agréger des individus, des groupes, des informa- tions et des données, des actions et des projets. Si la démocratie participative, numérique ou non, déçoit souvent (pas toujours), le potentiel d’une démocra- tie “contributive” paraît immense : les citoyens n’y concourent pas seulement à former une décision commune, mais directement à concevoir un dispositif, à gérer une ressource commune, à produire un “service” d’intérêt col- lectif. La multiplication des espaces partagés dans les territoires (du coworking aux maisons de services), les nouveaux réseaux d’aidants, les pratiques collaboratives de déplacement (covoitu- rage) mais aussi de partage d’équipements, d’échange de ser- vices… en sont de parfaits exemples. Le numérique les aide à émerger, à fonctionner dans la durée avec des individus mobi- lisés de manière intermittente. Il joue également un rôle majeur pour interconnecter les réseaux, horizon- talement (réseaux de covoiturage, par exemple) ou verticalement (le covoiturage local avec les grandes infrastructures urbaines, parkings et transports publics). Autre exemple fameux (quoiqu’il soit encore un peu théorique), “l’Internet de l’énergie” de Jeremy Rifkin, qui retourne le fonctionnement des infrastructures électriques. À grande échelle, “l’éco- nomie contributive” sera numérique ou ne sera pas. D’autres pistes pourront égale- ment être explorées. Après avoir trop cru aux effets écologiques de la “dématérialisation”, avons-nous trop facilement abandonné cette piste ? Jusqu’où pourrait-on aller dans la substitution de services aux produits, d’actions locales à des déplacements, dans le partage d’infrastructures qui pourraient inclure jusqu’à nos pièces de récep- tion ou chambres d’amis ? Comment faudra-t-il alors reconcevoir des objets, espaces, véhicules ou équi- pements prévus dès l’origine pour être partagés ? Les territoires sont au cœur de ces reconfigurations. À l’inverse de l’image parfois justifiée que l’on a du numérique, celles-ci visent à créer plus de liens entre les gens et non moins, plus de diversité et non d’homogénéité sous l’égide de grandes enseignes mondiales. Et aussi plus de résilience face aux difficultés qui s’annoncent : or la connectivité, la diversité et la confiance (en soi et en l’autre) sont les clés de la résilience. En reconnectant les transitions numérique et écologique, nous ne faisons pas que dessiner un chemin possible pour la trans- formation écologique : nous redonnons également un sens à la révolution numérique. … et le numérique ne change rien aux embouteillages en périphérie des villes, au rythme du réchauffement climatique, à l’expérience vécue par 90 % des élèves dans leurs classes, à la culture de nos élites, à la concentration des richesses, à la concentration des grands médias, au mal-être urbain, au mal-être paysan, etc. Notre monde très numérique n’est à l’évidence ni plus sûr, ni plus juste, ni plus vert que le monde “prénumérique”. Dans l’édition 2013 de “Ques- tions numériques”, le cycle de prospective de la FING dont l’angle était celui des promesses, nous constations cette “disjonction entre, d’un côté, le développement rapide et massif d’outils, de services et de pra- tiques numériques et, de l’autre, des effets systémiques faibles, voire nuls, voire carrément paradoxaux. Le numé- rique a libéré notre temps de multiples contraintes ; or nous nous sentons tou- jours plus pris par le temps. La dématé- rialisation a considérablement progressé dans nos vies quotidiennes comme dans les organisations, sans vraiment simpli- fier nos vies ni la gestion des entreprises, sans réduire non plus la consommation de papier. (…) En ligne, nous devenons tous auteurs, innovateurs, producteurs, nous savons y produire de l’intelligence collective à des échelles sans précé- dent ; pourtant nous nous montrons toujours aussi incapables de répondre aux grands défis collectifs, toujours plus inquiets face à l’avenir…” À elle seule, la technologie, même superbe, même massivement appropriée, ne suffit pas à résoudre des problèmes dont les racines puisent loin dans l’histoire ainsi que dans l’organisation politique et économique de nos sociétés – orga- nisation dont découlent d’ailleurs nos technologies. Si nous visons un changement systémique, alors il faut décrire ce changement et y appliquer une volonté forte, tenace, largement partagée, tout en accep- tant la confrontation. Nous devons décrire une transition, c’est-à-dire, pour un système complexe (une planète, une ville, un secteur écono- mique…), le passage d’un état de départ devenu instable à un état futur soutenable, raisonnablement stable et adapté aux conditions du moment. Cela est d’autant plus crucial que nous voyons s’approcher la nécessité d’une transition écologique et que, plus nous atten- dons, plus l’espace de nos choix se restreint. Nous devons concilier deux ensembles de contraintes à la fois fortes et contradictoires : rester ou revenir en deçà des neuf “barrières planétaires” au-delà desquelles le comportement de notre écosystème planétaire devient imprévisible et vraisembla- blement dangereux, tout en attei- gnant ou dépassant les “objectifs du millénaire” de l’ONU, à commencer par le premier : “éliminer l’extrême pauvreté et la faim”. Aucune de ces deux séries d’objec- tifs n’est optionnelle et chacune conditionne l’autre. Ça tombe bien, avons-nous longtemps voulu croire : en dématérialisant tout ce qui peut l’être, en déplaçant des informations plutôt que des atomes, en ratio- nalisant nos grands systèmes, le numérique obtiendra l’un et l’autre et produira une économie naturel- lement prospère et “verte” à la fois, parce qu’immatérielle. Nous savons aujourd’hui que ça ne fonctionne pas ou, du moins, pas tout seul, sans intention. Et pourtant, il demeure quelque chose de fort dans cette idée. En effet, la transi- tion écologique est notre horizon, notre objectif, mais trente ans de déceptions nous obligent à admettre qu’elle sait mieux décrire son but que son chemin. À l’inverse, la tran- sition numérique est notre quotidien, notre levier, mais c’est une force sans objectif qui transforme tout ce qu’elle touche, sans trop savoir en quoi. L’une a le but, l’autre le chemin : chacune des deux transitions a besoin de l’autre ! Et pourtant leurs acteurs communiquent trop peu et trop mal. Il est aujourd’hui temps de mettre explicitement la force des transformations numériques au service de la transi- tion écologique. C’est la tâche à laquelle s’attelle le programme Transitions2 , qui regroupe un nombre croissant d’associations, de réseaux, de territoires(1) , etc. Un modèle (exagérément) simple illustre le lien entre ce que nous pouvons appeler “les sept leviers numériques des transitions” (optimal, smart, soft, open, agile, disruptif, distri- bué)(2) et les trois grands leviers d’une transition écologique Le numérique change tout… nos journées de travail, nos mobilités, nos pratiques médiatiques et culturelles, nos relations sociales ; l’organisation de nos entreprises, les marchés et les chaînes de valeur, les cycles économiques et d’innovation ; des secteurs entiers tels que les “industries culturelles”, les médias, le voyage et le tourisme, la finance ; les rythmes sociaux, les formes de décision, les barrières entre privé et public, entre consommateur et professionnel, etc. (1) transitions2.net (2) Questions Numériques, édition 2015 : fing.org/?-Questions-Numeriques- Une approche socioéconomique de la transition écologique Source : Oxfam/Kate Raworth Couche environnementale Changement Transf orm ations del’occu pation du sol Pertede biodiversité Diminutionde lacouched’ozone Pollutionauxaérosols atmosphériques Pollution chimique Acidification desocéans Cycled’azote etdephosphore Utilisatio n de l’eau do uce climatique Alimentation Eau Énergie Emploi Expression Résilience Revenus ÉducationSanté Égalité des sexes Égalité sociale Plafonds environnementaux Fondations sociales BRIANW.STEVENS
  • 12. 20 Paroles d’élus Paroles d’élus 21 ux côtés des élus et des citoyens, notre Groupe s’investit, en partenariat avec les acteurs du secteur, pour un espace public plus simple, plus convivial et plus agréable à vivre. Stéphane Richard préside depuis 2011 le groupe Orange, l’un des principaux opérateurs mondiaux de télécommunications (157 000 salariés). Présent dans 28 pays, Orange sert 263 millions de clients dans le monde. Stéphane Richard Regards FRANÇOISMARÉCHALPOURORANGE Le chef d’entreprise A
  • 13. 22 Paroles d’élus Paroles d’élus 23 Parce qu’elle a changé nos com- portements, désorganisé les hié- rarchies, enrichi nos imaginaires, la révolution numérique bouleverse notre rapport et notre ouverture au monde. Bien sûr, elle a aussi fait naître de nouvelles attentes, comme un besoin prégnant de connectivité dans les différents domaines de la vie quotidienne. Cette révolution transforme aussi les territoires en gommant les distances, en soutenant leur développement économique ou encore en favorisant de nouvelles solidarités citoyennes. Comme nous la vivons chacun à notre manière, nous atten- dons que les offres et services soient aussi flexibles et adaptés à nos besoins que possible. L’enjeu n’est alors plus seulement de proposer un réseau performant, mais bien d’offrir des ser- vices prenant en compte la réalité de la vie numérique de chacun. Le numérique est appelé à jouer un rôle essentiel pour les collectivités locales et leurs administrés. Nous y développons des solutions susceptibles d’apporter une réelle contribution à l’amélioration des services publics : valorisation du patri- moine culturel et géographique d’une commune ou d’un site remarquable, optimisation de la gestion des ressources de la collectivité, amélioration du service rendu et de l’information aux administrés, etc. Les exemples ne manquent pas et Paroles d’élus en a été, depuis dix ans, le témoin et le promoteur engagé. Notre mission est forte, claire et assumée : le rôle d’Orange est d’être “toujours là” pour connecter chacun à ce qui lui est essentiel. C’est la pre- mière attente de nos clients comme celle des collectivités. Cela passe d’abord par un accès à des infrastructures de premier plan. Nous sommes déjà leader dans le déploiement du Fiber to the Home (FttH). Nous comptons poursuivre cette démarche volontariste. C’est pourquoi nous investirons en France plus de 3 milliards d’euros dans le déploiement du FttH entre 2015 et 2018. Ces investissements sont créateurs de valeur et d’em- plois pour les années à venir. En France, la multiplication par trois de nos investissements dans la fibre d’ici à 2020 doit nous permettre d’atteindre 12 millions de logements raccor- dables en 2018 et 20 millions en 2022. Orange déploie aussi d’autres solutions technologiques pour apporter le très haut débit à l’ensemble du territoire, avec la montée en débit du réseau cuivre (fibre jusqu’au vil- lage, le satellite ou encore la 4G). Nous modernisons notre réseau afin d’assurer la montée en débit pour nos clients DSL , en complément du programme de déploiement du FttH. Cela est possible grâce à une modernisation du réseau cuivre pour les territoires qui ne pourront pas bénéficier du FttH à court ou moyen terme. Nous continuerons dans les années à venir à ouvrir plusieurs milliers de nouveaux NRA à cette technologie, permettant ainsi, en complémentarité de la fibre optique, un maillage effi- cace du territoire pour offrir au plus grand nombre de foyers français un accès au très haut débit. Nous sommes également très pré- sents dans les territoires ruraux où nous ne négligeons pas le réseau cuivre ! L’investissement par ligne fixe y est deux fois plus important qu’en zone urbaine. Le réseau cuivre d’Orange représente 1 million de kilomètres d’artères, 15 millions de poteaux, 16 000 nœuds de raccordement, répartis sur l’ensemble du territoire français, dont 60 % en zone rurale. Orange investit 500 millions d’euros chaque année pour entretenir le réseau cuivre. Depuis 2003, nous avons procédé à l’équipement de plus de 10 000 NRA en VDSL2, permettant d’augmenter très signifi- cativement les débits de près de 30 % des lignes. En parallèle, nos investissements dans le réseau mobile nous permettent d’accompagner l’ensemble de nos clients dans leur vie quotidienne, y compris pendant les trajets et dans les transports, mais aussi à l’intérieur des bâtiments. Dans les grandes agglomérations, nous lançons ainsi le projet “Ma ville sans coupure”, visant à la disparition des coupures d’appels. Afin d’augmenter encore la couverture mobile sur l’ensemble du territoire national, Orange a été le moteur dans la conception du plan de couverture des zones blanches mobile, en partenariat avec le Gou- vernement et les collectivités. En plus de cette connectivité enrichie que nous offrons à nos clients, Orange démocratise les nou- velles technologies auprès du plus grand nombre. Comme avec le “Big Data”, pour lequel nous développons déjà des plateformes sécurisées qui utilisent ces données ouvertes pour proposer de nombreux services inno- vants (comme Flux Vision utilisé par des collectivités pour modéliser les flux de visiteurs et adapter leurs capacités d’accueil de ces visiteurs et touristes). Orange a l’ambition de faire vivre à chacun une expérience incomparable au quotidien en concevant les services numé- riques qui lui permettent de profiter, en toute confiance, de ce qui lui est essentiel. Aux côtés des élus et des citoyens, notre Groupe s’investit, en partenariat avec les acteurs du secteur, pour un espace public plus simple, plus convivial et plus agréable à vivre. Nous avons la volonté d’être leur partenaire de confiance sur le numérique et ainsi leur permettre d’anticiper les attentes de nos concitoyens et y apporter une réponse simple et personnalisée. Notre mission est forte, claire et assumée : le rôle d’Orange est d’être “toujours là” pour connecter chacun à ce qui lui est essentiel. C’est la première attente de nos clients comme celle des collectivités. Cette révolution transforme les territoires en gommant les distances, en soutenant leur développement économique ou encore en favorisant de nouvelles solidarités citoyennes. BRIANW.STEVENS
  • 14. 24 Paroles d’élus Paroles d’élus 25 Retrouvez l’intégralité de l’entretien en vidéo sur Culture Mobile : culturemobile.net Le numérique suscite de vrais échanges entre générations. La question numérique a été la source de quelque chose d’ex- traordinaire, que l’on n’avait jamais connu auparavant à ce niveau-là : la réciprocité de l’enseignement. Auparavant, l’an- cien détenait la connaissance : au meilleur des cas, par exemple en tant que compagnon du devoir, il transmettait son savoir aux plus jeunes, et l’échange s’arrêtait là. Mais aujourd’hui (…), on commence à comprendre tous les bénéfices de la réci- procité des savoirs. Au sein des entreprises, les plus âgés ont conscience de tout ce que les plus jeunes peuvent leur apporter en termes d’usages des technologies numériques, de l’Internet, de la data mobile ou des réseaux sociaux. Accepter cette réalité, et permettre aux jeunes de transmettre ce savoir opérationnel à leurs aînés, apporte beaucoup. Ces jeunes se sentent valorisés. Ils gagnent en légitimité au sein de l’orga- nisation. Et, du même coup, ils acceptent d’autant mieux et sont d’autant plus demandeurs d’un accompagnement des plus anciens. Ils admettent plus facilement leurs manques en termes de compétences, et ils les acquièrent également plus aisément. Bien plus forte qu’il y a quarante ou même vingt ans, cette réciprocité des enseignements installe de la fluidité dans les relations. Chacun ayant gagné en légitimité aux yeux de ses pairs, elle permet à tous de mieux respecter l’autre, qu’ils soient d’un âge ou même d’une culture, d’un milieu social dif- férents. PAR SERGE GUÉRIN Sociologue GÉNÉRATIONS Serge Guérin (53 ans) est un sociologue spécialiste des questions liées au vieillissement. Titulaire d’un doctorat et d’une habilitation à diriger des recherches en communication, il est professeur à l’Inseec Paris, où il dirige la chaire “Entrepreneurship  Social Business” et enseigne dans le cadre du master Politiques gérontologiques de Sciences Po. Personnalité éclectique, il s’attelle avant tout à améliorer l’image des personnes âgées dans la société. Il cherche en outre à revaloriser les métiers de l’accompagnement et du lien social, notamment auprès des seniors. Il s’intéresse également à l’éducation aux médias et réfléchit à des techniques d’initiation des jeunes aux journaux papier. Spécialiste des nouvelles techniques de marketing, il étudie le comportement des consommateurs. Serge Guérin a notamment publié Silver Génération - 10 idées reçues à combattre à propos des seniors (Michalon, 2015) et a participé à l’écriture de Regards sur un XXIe  siècle en mouvement (Ellipses Marketing, 2012). Regards BRIANW.STEVENS
  • 15. 26 Paroles d’élus Paroles d’élus 27 La réalité de l’automatisation, donc du numérique, c’est la des- truction de l’emploi. Cela se présente comme une très mau- vaise nouvelle, mais vu sous un autre angle, c’est au contraire une très bonne nouvelle – car la fin de l’emploi, c’est le début du travail. Le numérique entre littéralement partout, des cages thoraciques, via des organes artificiels, aux supermarchés ou aux pièces détachées dans les usines, avec des puces RFID pour que les robots les trouvent plus facilement et produisent encore plus vite, encore mieux, sans avoir besoin de personne. Le numérique envahit tout, car il a une vertu, si j’ose dire, qui peut se transformer en gros défaut si l’on n’en comprend pas le sens : le numérique a une capacité extraordinaire de restitution, de connexion, et donc d’intégration de tous les automatismes. Je parle là des automatismes industriels, tech- nologiques, mais aussi comportementaux, biologiques, psy- chologiques et sociologiques. (…) Or l’emploi, à l’instar du taylorisme et du travail à la chaîne, a ceci de spécifique qu’il ne suppose la reproduction par les femmes et les hommes que d’automatismes sans la moindre “désautomatisation”. C’est en ce sens qu’il s’avère être le contraire du travail. Savoir faire un travail, c’est essentiellement avoir acquis des automatismes que l’on a tellement intériorisés, dont on est maître au point de pouvoir les “désautomatiser”. PAR BERNARD STIEGLER Philosophe EMPLOI Retrouvez l’intégralité de l’entretien en vidéo sur Culture Mobile : culturemobile.net Regards Bernard Stiegler, docteur de l’École des hautes études en sciences sociales, est président de l’association Ars Industrialis, directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Georges-Pompidou, professeur à l’université de Londres (Goldsmiths College), professeur associé à l’université de technologie de Compiègne, et enseigne à l’École polytechnique de Zurich. Il a été directeur de programme au Collège international de philosophie, directeur général adjoint de l’Institut national de l’audiovisuel en 1996, directeur de l’Ircam en 2001 et directeur du département du Développement culturel du Centre Georges- Pompidou en 2006. Ses dernières publications : La Société automatique. 1. L’Avenir du travail (Fayard, 2015) et L’Emploi est mort, vive le travail ! avec Ariel Kyrou (Fayard/Mille et Une Nuits, 2015). BRIANW.STEVENS
  • 16. 28 Paroles d’élus Paroles d’élus 29 Dès le réveilPIBE-commerce 4G Les Français ont dépensé 57 milliards d’euros sur Internet en 2014 Équipement Réseaux sociaux Génération Y Source: Fevad – Observatoire du numérique Les foyers français sont équipés de 6,4 écrans en moyenne Source: Médiamétrie / lecollectif.orange.fr (janvier 2015) 4 Français sur 10 consultent leur mobile dans la demi-heure qui suit leur réveil Source: étude sur les usages mobiles 2014 – Deloitte 1 Français sur 2 a une page Facebook 1 milliard de personnes connectés à Facebook en une seule journée: le 27 août 2015 50 % nos façons de nous déplacer Source : données Facebook (01/09/2015) et Twitter (septembre 2015) 5,5 %, c’est le poids que représente le numérique dans le produit intérieur brut de la France Sources: étude McKinsey (septembre 2014) + “9 chiffres qui vont vous étonner sur la France et le #numérique” sur gouvernement.fr Source: Orange Source: Orange au 30/06/15 Source: Orange au 30/06/15 Source: Orange Parmi les étudiants, 61 % pensent que le numérique va bouleverser nos manières de travailler 44,3 % des logements, entreprises et services publics sur le territoire français sont couverts en très haut débit au 30 juin 2015 (objectif 100 % en 2022, plan France Très Haut Débit) Source: France Très Haut Débit au 30/06/15, en croissance de 10 points depuis décembre 2013 4,6 millions de logements déjà raccordables au 22 octobre 2015 (objectif: 20 millions en 2022)Orange investira, entre 2015 et 2018, 3 milliards d’euros pour le déploiement de la fibre optique sur le territoire national La 4G est présente dans plus de 200 stations balnéaires et 55 stations de ski Numéro 1 pour la qualité de ses services mobiles*. En France, Orange couvre 99 % de la population en 3G et 76,5 % en 4G. La 4G+ est disponible dans 17 grandes villes. * Pour la 5e année de suite: enquête Arcep sur la qualité des réseaux mobiles du 30/07/2015 48 % nos modes de consommation Source: enquête “Ville Numérique” réalisée en ligne auprès de 1000 étudiants français par la chaire Immobilier et Développement durable de l’Essec. 10/09/2015 L’âge moyen du Twitto est de 22 ans 33 % habitent en région parisienne 2,3 millions d’utilisateurs actifs mensuels sur Twitter en France Très haut débit Dès le réveilPIBE-commerce 4G Les Français ont dépensé 57 milliards d’euros sur Internet en 2014 Équipement Réseaux sociaux Génération Y Source: Fevad – Observatoire du numérique Les foyers français sont équipés de 6,4 écrans en moyenne Source: Médiamétrie / lecollectif.orange.fr (janvier 2015) 4 Français sur 10 consultent leur mobile dans la demi-heure qui suit leur réveil Source: étude sur les usages mobiles 2014 – Deloitte 1 Français sur 2 a une page Facebook 1 milliard de personnes connectés à Facebook en une seule journée: le 27 août 2015 50 % nos façons de nous déplacer Source : données Facebook (01/09/2015) et Twitter (septembre 2015) 5,5 %, c’est le poids que représente le numérique dans le produit intérieur brut de la France Sources: étude McKinsey (septembre 2014) + “9 chiffres qui vont vous étonner sur la France et le #numérique” sur gouvernement.fr Source: Orange Source: Orange au 30/06/15 Source: Orange au 30/06/15 Source: Orange Parmi les étudiants, 61 % pensent que le numérique va bouleverser nos manières de travailler 44,3 % des logements, entreprises et services publics sur le territoire français sont couverts en très haut débit au 30 juin 2015 (objectif 100 % en 2022, plan France Très Haut Débit) Source: France Très Haut Débit au 30/06/15, en croissance de 10 points depuis décembre 2013 4,6 millions de logements déjà raccordables au 22 octobre 2015 (objectif: 20 millions en 2022)Orange investira, entre 2015 et 2018, 3 milliards d’euros pour le déploiement de la fibre optique sur le territoire national La 4G est présente dans plus de 200 stations balnéaires et 55 stations de ski Numéro 1 pour la qualité de ses services mobiles*. En France, Orange couvre 99 % de la population en 3G et 76,5 % en 4G. La 4G+ est disponible dans 17 grandes villes. * Pour la 5e année de suite: enquête Arcep sur la qualité des réseaux mobiles du 30/07/2015 48 % nos modes de consommation Source: enquête “Ville Numérique” réalisée en ligne auprès de 1000 étudiants français par la chaire Immobilier et Développement durable de l’Essec. 10/09/2015 L’âge moyen du Twitto est de 22 ans 33 % habitent en région parisienne 2,3 millions d’utilisateurs actifs mensuels sur Twitter en France Très haut débit La France numérique2015 STUDIOV2
  • 17. 30 Paroles d’élus Paroles d’élus 31 Les emplois directs du numérique constituent 3,3 % du total de l’emploi salarié en France, ce qui en fait un secteur une fois et demie plus pourvoyeur d’emplois que l’agroalimentaire, par exemple. Source : étude McKinsey “Accélérer la mutation numérique des entreprises” Le poids du numérique à l’échelle macroéconomique est substantiel : calculé par une approche “demande”, la valeur ajoutée générée par le numérique représente 5,5 % du PIB français, soit davantage que le secteur des services financiers (4,8 % du PIB), et en phase de rattrapage avec celui de la construction (6,3 % du PIB). Source : étude McKinsey “Accélérer la mutation numérique des entreprises” On assiste à une nouvelle lame de fond : l’émergence des objets connectés, qui sont sur le point d’investir massivement nos vies dans de plus en plus de domaines. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre, celle de “l’Internet des objets”, notamment dans les domaine de la santé et du bien-être, ou encore dans celui de la maison connectée. On estime qu’il y aura 50 milliards d’objets connectés dans le monde en 2020. Lire l’intervention de Luc Bretones en page 81 Dans le cadre de l’instruction des 74 dossiers de demande de subvention des collectivités territoriales, l’État a attribué un engagement financier à 43 dossiers. 1,49 milliard d’euros d’engagement financier de l’État en 2014. Source : plan France Très Haut Débit Les internautes français ont déjà largement adopté les nouveaux usages numériques. Près de 60 % des consommateurs français réalisent des achats en ligne et environ 60 % des citoyens sont usagers de l’administration en ligne. Ainsi, parmi les 28 États de l’Union européenne, la France se classe au 5e  rang pour l’usage des smartphones et tablettes. Source : étude McKinsey “Accélérer la mutation numérique des entreprises” Pour la seule année 2015, plus de 25 millions de smartphones et tablettes ont été vendus en France : un record de ventes absolu pour le mobile. Source : baromètre trimestriel de la Mobile Marketing Association France Le numérique rend poreuses les frontières entre vie privée et vie professionnelle. Un tiers des actifs possédant un ordinateur utilise les technologies numériques pour travailler à leur domicile. Source : étude Credoc/Arcep 2014 291 240Les commerçants sont de plus en plus équipés en terminaux de paiement sans contact. Source : Observatoire du NFC et du sans contact La France numérique2015 L’hyperconnexion des jeunes s’intensifie. Les adolescents passent en moyenne 13 h 30 par semaine sur Internet en 2015, contre 12 h 20 en 2012. Source : étude Ipsos “Junior Connect” Près de la moitié des entreprises interrogées estiment que le déploiement du numérique dans l’entreprise a un impact positif sur leur chiffre d’affaires. Les entreprises les plus matures sur le numérique ont une croissance du CA six fois plus élevée que celle des entreprises les moins matures. Source : étude Roland Berger Strategy Consultants, en collaboration avec cap.Digital (septembre 2014). “Du rattrapage à la transformation l’aventure numérique, une chance pour la France” En 2014, l’équipement des Français en smartphones dépasse pour la première fois celui en téléphones mobiles standards. De nouveaux matériels apparaissent, mais leur utilisation reste confidentielle : montre intelligente (2 %), traqueur fitness (2 %), lunettes intelligentes (1 %). Source : étude sur les Usages mobiles 2014 – Deloitte
  • 18. 32 Paroles d’élus Paroles d’élus 33 À l’échelle d’un bassin de vie, l’accès au numérique est stratégique, tant pour les habitants que pour les entreprises. Une plus grande combinaison doit être recherchée entre les investissements privés et l’action publique pour la couverture en très haut débit. Les efforts doivent se conjuguer… Charles-Éric Lemaignen Président de la Communauté d’agglomération Orléans-Val de Loire Conseiller régional de la Région Centre-Val de Loire Président de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) Paroles d’élus 33 MOURADMOKRANI
  • 19. 34 Paroles d’élus Paroles d’élus 35 uniforme sur l’ensemble de la France, tant les investissements requis sont lourds. Dans un contexte où l’investissement numérique des collectivités sera entamé par les baisses de dotation de l’État en cours et programmées sur les trois prochaines années, il nous faudra veiller à ce que cela n’accentue pas une fracture territoriale. L’enjeu de l’accès est de taille car, comme je l’évoquais, le développement économique est une compétence importante des intercommunalités. Des infrastructures de qualité sont indispensables pour accueillir ou pour conserver des entreprises dans une communauté. Des entreprises, ce sont aussi des emplois et, à l’échelle d’un bassin de vie, l’accès au numérique est stratégique, tant pour les habitants que pour les entreprises et, dans certains cas, les touristes. Une plus grande combinaison doit être recherchée entre les investissements privés et l’action publique pour couvrir les territoires en très haut débit. Les efforts doivent se conjuguer. À cette fin, les stratégies des uns et des autres doivent être lisibles et la progression des équipements doit être transparente. Le partage et la mise en commun sont-ils affaire d’association ? Depuis une dizaine d’années, l’AdCF participe à la dynamique de partage des pratiques numériques des territoires. Les efforts sur les infrastructures doivent en effet s’accompagner d’une pédagogie des usages. Le passage au numérique d’un service d’une collectivité peut modifier le pilotage d’un équipement, la relation aux usagers, à des administrations tierces, etc. Il implique un management spécifique pour intégrer tous ces changements. La dématérialisation des relations entre une collectivité et son comptable public par exemple “n’est pas qu’affaire de tuyaux”. De nouvelles procédures doivent se mettre en place, induisant d’adapter les pratiques des agents. Ces évolutions impliquent des “porter à connaissance” ainsi que de l’acquisition de savoir-faire et de savoir-être. En 2015, les intercommunalités sont-elles smart ? Au cours de ces quinze dernières années, le numérique s’est formidablement diffusé au sein des intercommunalités pour servir un meilleur accès à l’information publique, la dématérialisation des procédures, le développement de projets innovants dans de nombreux domaines au service de la collectivité et donc des administrés. Être smart, que l’on gère une commune ou une intercommunalité, c’est avant tout utiliser les technologies numériques pour enrichir les politiques publiques. Parmi les pratiques avancées en la matière, nul besoin d’être une “grande” commune ou intercommunalité. La Communauté de communes de Parthenay- Gâtine (Deux-Sèvres) ou la Communauté d’agglomération du Grand Cahors (Lot) ont toutes deux développé des outils dits de smart city. Elles ont œuvré, avec pour ambition la simplification administrative et l’amélioration des services de la vie quotidienne. Les habitants de ces communautés disposent ainsi d’une carte “Grand Pass” pour le Grand Cahors ou d’une “carte de vie quotidienne” pour Parthenay Gâtine, leur simplifiant l’accès aux transports, aux bibliothèques, aux piscines, aux déchetteries, etc. Dans ma communauté, Orléans- Val de Loire, nous avons mis en place il y a cinq ans la carte sans contact “Moda Pass” pour faciliter l’utilisation de “TAO”, le réseau de transports collectifs de l’agglomération. La mise en place de ce système sans contact renforce l’accessibilité au réseau et offre une utilisation facilitée aux personnes en situation de handicap visuel (un bip confirme la validation) et contribue à l’adaptation des différents handicaps visuels et cognitifs (même couleur de valideur au sein des bus et tram, par exemple). Être smart, c’est avant tout penser la technologie au service de ses concitoyens. Pensez-vous que le numérique profite à tous les territoires ? Il est certain que les territoires urbains disposent de réseaux numériques haut débit ou très haut débit et d’offres d’opérateurs plus étoffées que les territoires ruraux ou périurbains. Les territoires à forte densité de population et d’entreprises concentrent l’intérêt des opérateurs. Pour autant, les Communautés, quelle que soit leur taille, ont pour mission de développer économiquement leur territoire. Aussi, il est primordial de se mobiliser autour d’écosystèmes qui favorisent l’économie numérique. À l’image de la French Tech, qui mise sur la croissance et le rayonnement d’entreprises numériques innovantes françaises dans 13 métropoles, nous avons mis en place la “French Tech Loire Valley” à Orléans et Tours autour d’un vivier numérique de 3 400 entreprises dans sept domaines d’excellence – objets connectés, sur- mesure industriel, agriculture 3.0, écotechnologie, biomédicaments, e-tourisme, innovation sociale. Notre objectif est ainsi de devenir le territoire test d’innovations grandeur nature, d’offrir un accompagnement complet, de la recherche au prototype, de l’industrialisation au développement à l’international. Fin 2015, le Lab’O d’Orléans, incubateur de jeunes pousses de l’économie numérique, accueille ses premières entreprises. De nombreuses initiatives en France alimentent une même démarche. Accompagner l’innovation, favoriser la mise en place du numérique pour qu’il profite à tous, c’est le principe des fab’labs français. En plein essor, l’innovation n’est pas l’apanage des seuls territoires urbains : dans le Jura, par exemple, le premier fab’lab dit “rural” a ouvert ses portes en 2012. En juillet dernier, la Communauté du Grand Dole en a inauguré un. Rien qu’en Franche-Comté, ce sont pas moins de 12 laboratoires d’expérimentation numérique qui sont ouverts depuis septembre 2015. Cette démarche de partage des technologies et des ressources fait écho au déploiement de l’intercommunalité. Nous promouvons des logiques similaires de mutualisation des compétences et des moyens pour créer une dynamique collective autour de projets structurants pour l’avenir. Que représente, pour vous, l’accès au numérique ? Le numérique est un enjeu majeur d’aménagement du territoire. Chacun d’entre nous ne veut pas être “déconnecté” voire “non connecté” chez lui ou lors de déplacements. Les espaces ruraux et périurbains, les plus fragiles sur ce plan, ne restent pas l’arme au pied. Les collectivités s’associent pour tenter de combler une couverture défaillante, faire jouer une forme de péréquation et favoriser une diffusion des usages. Il est peu probable que nous atteignons en 2020 une qualité de couverture numérique La diffusion d’expériences pratiques et la mutualisation des savoirs permettent à tous d’avancer, c’est pourquoi nous y contribuons via l’association “Les Interconnectés”, dont nous sommes l’un des membres fondateurs. Cette association organise en région toute l’année des rencontres d’élus et d’acteurs publics et privés sur le numérique. Elle est également l’instigatrice d’un forum annuel qui réunit à Lyon des élus et des agents d’intercommunalités, des opérateurs de réseau, des SSII. Cette manifestation met en lumière des expériences et de nouveaux process, et prend du champ pour apprécier les impacts des évolutions numériques. À l’AdCF, nous favorisons aussi la connaissance des usages avec la diffusion depuis 2003 d’un baromètre annuel AdCF/ Ocalia qui relève la progression des usages numériques dans les intercommunalités et, bien sûr, avec l’ouvrage Paroles d’élus depuis onze ans. Nos Communautés doivent aussi relever un défi de maîtrise et d’exploitation des data générées par l’ensemble des services qu’elles pilotent ou délèguent. Les stratégies à déployer, les ententes à établir avec les opérateurs supposent pour les territoires de présenter une stratégie coordonnée. L’action conjuguée des associations de collectivités et d’élus réunis rue Joubert, à Paris, (AdCF, AMGVF, ACUF, GART, FNAU, Ville et Banlieue) est un point d’appui pour la définition de cette stratégie et une entrée en négociation. Charles-Éric Lemaignen 63 ans 2001 Président de la Communauté d’agglomération Orléans- Val de Loire 2004 conseiller régional du Centre- Val de Loire 2014 président de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) Êtresmart, c’estavanttout penserlatechnologie auservicede sesconcitoyens LE LIEU“Totem” de la French Tech Orléans- Val de Loire, le Lab’O donne une seconde vie à la friche industrielle Famar. Cet incubateur accueille ses premières jeunes pousses de l’économie numérique. Au terme des travaux, start-up, associations et porteurs de projet bénéficieront de 18 000 m2 pour faire émerger leurs projets innovants. AGGLO MOURADMOKRANI
  • 20. 36 Paroles d’élus Paroles d’élus 37 ÉCONOMIES La solution par le numérique ?
  • 21. 38 Paroles d’élus Quelles opportunités le numérique offre-t-il aux petites villes ? Les potentialités du numérique pour les petites villes sont d’abord à penser en termes de croissance. Nous vivons la quatrième révolution industrielle. Ensuite, il y a les usages et les applications qui peuvent servir la relation entre la collectivité et les usagers, que ce soient les habitants, les familles, les associations, les entreprises, etc. Là aussi, c’est une révolution des pratiques qui va bouleverser les habitudes des citoyens. Dans ma commune, à Marnaz, nous mettons en place un portail Famille qui se décline très simplement. Au lieu d’apporter ou de renouveler des documents dans le cadre de l’accueil de leurs enfants, les familles vont pouvoir effectuer toutes ces démarches en ligne. Cela n’empêche pas le contact humain, mais cela permet de soulager les services de tâches chronophages et donc de dégager du temps pour la relation humaine. Tout le temps gagné permet de s’occuper des familles qui en ont le plus besoin. Quels sont les gains d’efficacité à en attendre ? Le numérique joue certainement sur l’efficacité. Il permet de faire plus vite, moins cher, mais surtout de faire mieux. L’enjeu qui est le nôtre est de faire adhérer la population à ce type de système. Notamment en voulant toujours dépasser la fracture numérique. Nous devons sans cesse proposer un accueil personnalisé. Et il faut que l’on développe progressivement une capacité de formation afin que les citoyens aient la possibilité d’entrer dans cette nouvelle ère. Sur un plan plus concret, le numérique améliore la gestion financière grâce à une comptabilité analytique plus fine. C’est très important pour la collectivité de disposer de ce type d’outils. Le numérique peut-il faire vivre le slogan “Small is beautiful” ? Les villes de 4 000, 5 000 ou 10 000 habitants sont des collectivités à taille humaine qui, grâce à leur proximité de terrain, parviennent à mettre sur pied des systèmes tout à fait opérationnels et qui ne coûtent pas tant que ça. D’une commune à l’autre, le benchmark est incroyable et efficace. Pour mettre en place le portail Famille, mes services ne vont pas chercher une solution à l’autre bout de la France. À trente kilomètres, la commune de Ville-la-Grand a fait la même chose il y a quatre ou cinq ans. Cette solidarité de commune à commune fonctionne extrêmement bien. Quels conseils donneriez-vous à des élus d’une petite ville qui voudraient améliorer ses services grâce au numérique ? Il faut d’abord définir ses besoins très précisément. À partir de cet état des lieux, il ne faut jamais hésiter à aller constater ce que font les communes de même taille. Et ne pas hésiter non plus à avoir recours aux entreprises du secteur qui sont capables de proposer des solutions adaptées à chaque collectivité, à sa culture, à sa taille, à ses besoins. La collectivité définit le besoin et les entreprises apportent les solutions. ifficile d’affirmer le contraire, les temps sont durs pour les collectivités locales. Une nouvelle donne s’im- pose à elles, en particulier les communes et, parmi ces dernières, celles de taille modeste. Elles doivent tout d’abord faire face à une baisse jamais vue des concours finan- ciers de l’État aux collectivités. Quelques éléments d’appréciation de cette chute sans précédent dans les budgets locaux : elle se concentre sur la dotation globale de fonctionnement (DGF), qui passe de 40,1 mil- liards d’euros en 2014 à 36,6 milliards d’euros en 2015 – soit une baisse de 8,9 %. La DGF se verra encore amputée de 3,67 milliards d’euros en 2016 puis de 3,66 milliards d’euros en 2017. La potion n’a pas fini d’être amère. En volume annuel, cette législature se sera traduite par une baisse des dotations de fonctionnement de 12,7 milliards d’euros entre 2013 et 2017 (pour un niveau ini- tial de 51,8 milliards d’euros), soit une diminution de près de 25 % ! Au total, ce sont donc plus de 28 milliards d’euros qui auront été économisés par l’État sur les dotations aux collectivités locales en quatre ans. Les communes, premières bénéfi- ciaires de la DGF, sont les plus touchées. À côté de cette problématique financière cruciale, le positionnement même des communes subit des évolutions. Sous l’influence de la triple réforme territoriale, leurs responsabilités se diluent dans une décentralisation désormais envisagée depuis la perspective tracée par le couple Région-­ Intercommunalité, qui s’est substitué au fil des quinze dernières années à celui formé historique- ment par la commune et le Département. Après la fusion des Régions, les groupements de com- munes sont aussi appelés à grandir en surface et en population. Parallèlement, les compétences essentielles de l’eau et de l’assainissement rejoin- dront à terme le giron des intercommunalités. Un mouvement qui ignore l’impératif besoin de proximité des citoyens. Pour l’illustrer, les Villes doivent s’emparer des opportunités laissées par le numérique. En délivrant efficacement leurs ser- vices à leurs populations, elles démontrent leur utilité. Sans compter que cette efficacité s’accom- pagne de réduction de coûts. De quoi, là aussi, satisfaire le citoyen. Et relever le défi posé par la baisse des dotations. DÉMATÉRIALISATION Trois vastes chantiers déjà mis en œuvre dans nombre de communes produisent des services publics mieux rendus, à moindre coût. La dématérialisation des actes de l’administration, engagée maintenant depuis une dizaine d’années, a été le premier pilier de l’utilisation du numé- rique dans le secteur public à des fins d’efficience. Parapheurs électroniques qui ­accélèrent la mise Loïc Hervé, maire de Marnaz, sénateur de la Haute-Savoie, président du groupe d’études Société numérique, Nouveaux Usages, Nouveaux Médias au Sénat, président de la Communauté de communes Cluses-Arve et Montagnes Les villes gagnent en efficacité grâce au numérique “FAIRE MIEUX, PLUS VITE ET MOINS CHER” Rigueur budgétaire et bouleversements institutionnels : les défis ne sont pas minces pour les petites villes. Pour y répondre, les solutions apportées par le numérique se caractérisent par leur inventivité et leur efficacité au service des citoyens. … Dossier réalisé en partenariat avec l’APVF - Illustrations : Aurélie Guillerey Paroles d’élus 39 Retrouvez l’intégralité du dossier sur parolesdelus.com ANTOINEROZES/SÉNAT
  • 22. 40 Paroles d’élus Paroles d’élus 41 en œuvre de la décision publique, commande publique dématérialisée, comme l’est l’émission des bulletins de salaire des agents : autant de pratiques moins gourmandes en temps passés et en coûts de fonctionnement, soit de véritables économies budgétaires. Exemple avec la gestion et la transmission dématérialisées, qui réduisent les délais de paiement et de traitement adminis- tratif en sécurisant et fiabilisant toute la chaîne de l’achat. L’étude d’impact de l’ordonnance du 26 juin 2014 relative au développement de la fac- ture électronique estime que celle-ci permet de réduire les coûts de traitement de près de 50 %, engendrant pour les collectivités une écono- mie estimée à plus de 16 millions d’euros, pour 1,9 million d’euros de charges nouvelles. Les échanges entre l’administration et ses admi- nistrés passent aussi désormais par le web ainsi que les technologies sans contact, permettant le paiement d’une série de services municipaux via les smartphones. Le paiement en ligne se généralise aussi, occasionnant un gain certain de temps, pour les familles, par exemple quand le règlement de la cantine ou de la garderie est proposé sur le site de la mairie. Les bénéfices se font là peut-être moins sentir sur le budget que sur la satisfaction des usagers, il n’en reste pas moins que les frais de gestion de ces services sont tout de même réduits. En revanche, de vrais gisements d’économies sont à trouver dans l’application des technolo- gies numériques aux services urbains et envi- ronnementaux (eau, électricité, traitement des ordures ménagères), dépense substantielle des communes. À commencer par le réseau ­Internet lui-même. La croissance des contenus vidéos et des services mis en ligne pour les citoyens sur les sites web des collectivités ainsi que les chan- tiers de dématérialisation de l’e-administration imposent des serveurs informatiques de plus en plus puissants, sécurisés et disponibles vingt- quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. En outre, l’accès aux données ne se fait plus uniquement par ordinateur, mais aussi par smart- phone et tablette, ce qui augmente les risques d’intrusions malveillantes via les connexions WiFi. Ces contraintes sont de plus en plus pesantes pour les plus petites villes, d’un point de vue tant financier que technique. Ce contexte explique la progression du modèle de cloud computing dans la pratique des collectivités. Mais avec le développement des capteurs et objets connectés et la baisse des coûts de télécommu- nication, le numérique est surtout désormais pertinent pour tous ces métiers urbains et envi- ronnementaux des collectivités : éclairage public, efficacité énergétique des bâtiments municipaux, distribution d’eau potable, surveillance du risque d’inondation, etc. Les exemples de services qui gagnent en efficacité grâce aux solutions numé- riques se multiplient. Paradoxalement, à peine 50 % des élus les connaissent, selon une étude commandée par l’Association des Petites Villes de France (APVF). C’est pourtant là que résident, dans un contexte budgétaire plus que tendu, de véritables marges de manœuvre. Annonay (Ardèche) La cantine, c’est en ligne ! Limoux (Aude) La mairie dans le nuage C’est un accident, un sinistre informatique qui a décidé la Ville de Limoux d’opter pour le cloud. En 2009, pendant quatre mois, le système de la mairie n’a pas fonctionné. Résultat : la perte de la Vif (Isère) Une promenade qui s’éclaire intelligemment À Vif, depuis 2012, les promeneurs du soir ont l’impression que les lumières dansent sur leur passage. Sur un kilomètre et demi d’une allée piétonne doublée d’une piste cyclable, 67 lampadaires à LED basse consommation ont été équipés d’un système basé sur l’utilisation I l y a un an, Igny vivait encore dans un passé où des centaines de pages étaient imprimées et adressées par coursier aux élus municipaux. Des dizaines de parapheurs circulaient au quotidien de bureau en bureau. Une simple décision de bon sens et nous sommes passés aux documents Éviter les déplacements en mairie pour l’inscription des enfants à la cantine ou aux activités périscolaires. Les familles d’Annonay en rêvaient, la mairie l’a fait ! Poursuivant une politique ambitieuse d’accès au web pour le plus grand nombre et de facilitation des démarches administratives, la Ville propose sur son site Internet une plateforme permettant de réaliser en ligne toutes les démarches liées à la vie périscolaire. Dans les faits, chaque famille comptant un enfant scolarisé dans les écoles maternelles ou élémentaires publiques peut disposer d’un espace personnel sur cette plateforme. Les parents alimentent un compte en ligne par carte bancaire sur cet espace. Au fur et à mesure des inscriptions à telle ou telle activité, les montants correspondants sont déduits. de détecteurs de mouvements. Cet outil permet à la Ville d’économiser plus de 75 % d’énergie sur cette voie, soit 21 000 kWh par an, tout en préservant le confort et la sécurité de ses habitants. En effet, les lampadaires s’illuminent progressivement lors de la traversée des piétons ou des cyclistes, passant de 10 % à 100 % de leur capacité d’éclairage du mode veille au mode actif. Cette solution d’éclairage public intelligent épargne également l’environnement naturel nocturne et la biodiversité, en limitant la pollution lumineuse, sans pour autant nuire au confort des usagers. quasi-totalité des données de la mairie. Le besoin de sécuriser ces dernières a donc été la première motivation de ce choix. Mais aussi le manque de ressources : deux agents dédiés au service informatique, décidément trop peu pour faire face à l’ampleur de la tâche. En avril 2013, le dernier serveur encore présent quittait définitivement la mairie. Désormais, l’accès aux logiciels métier et à la bureautique ainsi que le stockage des données se font par Internet, à travers un espace virtuel réservé à la Ville dans un centre de données de l’opérateur Orange situé en région parisienne. … PDF envoyés par e-mail. Aujourd’hui, Igny fait partie des “Villes Internet” et développe des projets innovants autour d’un site Internet responsive et innovant appelé à se transformer en profondeur dans les mois qui viennent. Nos communes vivent aujourd’hui une véritable révolution numérique de leurs pratiques et de leurs modes de fonctionnement. L’accès des citoyens aux services publics de proximité s’en trouve facilité : inscriptions en ligne, portail Famille, applis smartphone. Parapheurs et signatures électroniques accélèrent la mise en œuvre des décisions politiques. Les écoles doivent, elles aussi, bénéficier de ce bouleversement. Tableaux numériques interactifs et classes informatiques mobiles mettent à portée de nos enfants les outils de demain. Plus que jamais, le secteur public doit profiter de la révolution des usages et des nouveaux outils pour repenser son fonctionnement interne et la relation entre administration et citoyens. C’est aussi l’occasion, à terme, de dégager des économies d’échelle indispensables dans le contexte financier actuel. Francisque Vigouroux, maire d’Igny Trois applications smart cities “ACCÉLÉRER LA MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCISION POLITIQUE” DR DR DR DR
  • 23. 42 Paroles d’élus Paroles d’élus 43 Les collectivités se sont emparées des nouveaux outils numériques à leur rythme. Elles s’adaptent en permanence, et ce quelle que soit leur taille, aux innovations technologiques, passant de l’informatisation des services aux applications mobiles sur smartphone. François Baroin Maire de Troyes Sénateur de l’Aube Président de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité Ancien ministre Paroles d’élus 43 ARNAUDFÉVRIER/AMF
  • 24. 44 Paroles d’élus Paroles d’élus 45 François Baroin 50 ans Ancien ministre 1993 Député de l’Aube (entre au Sénat en 2014) 1995 Maire de Troyes 2014 Président de l’Association des maires de France La“maisoncommune”nepeut passerésumeràunguichet automatiqueouàuneborned’appel ! ARNAUDFÉVRIER/AMF LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE L’OPTIMISATION BUDGÉTAIRE À ce jour, 84,5 % des communes et 67,2 % des EPCI utilisent le PES V2 (protocole d’échange standard d’Helios version 2) pour échanger leurs flux comptables et financiers. Le PES V2 a permis à 76,6 % des communes et 70,9 % des EPCI de transmettre au moins une pièce justificative dématérialisée (la dématérialisation ne sera pas obligatoire avant 2019 pour les collectivités de plus de 10 000 habitants). Chiffres DGFiP (arrondis), juin 2015 comptables (titres de recettes, mandats de dépenses) ainsi que, de manière optionnelle, les pièces justificatives et la signature électronique. Entre le 1er  janvier 2017 et le 1er  janvier 2020 va se mettre en place également la facturation électronique entre les collectivités locales et leurs fournisseurs. En matière de coûts de traitement, le gain qui en résulte pour la sphère publique est estimé en moyenne à 3 euros par facture. Parmi les bénéfices attendus, tant pour l’ordonnateur que le comptable, figurent la facilitation du travail des agents en charge du traitement comptable et la baisse significative de l’utilisation du support papier, occasionnant une diminution des coûts mais aussi une réduction des délais de paiement. Si le développement accru de la dématérialisation des opérations comptables et des factures devrait générer à terme des effets positifs sur les budgets locaux, elle n’en constitue pas pour autant la solution unique. Parallèlement, avec l’harmonisation européenne des moyens de paiement (SEPA), le bloc communal a développé de nouvelles options concernant ses moyens de paiement, à savoir le recours à la carte bancaire, la mise en place de prélèvements automatiques ou du paiement en ligne TIPI. Les outils numériques sont-ils les meilleurs relais de la mutualisation des moyens entre collectivités ? La dématérialisation n’a pas été à ce jour présentée comme outil au service de la mutualisation entre collectivités. Ainsi, les moyens existants à l’heure actuelle (PES V2, facturation électronique à venir) ne nous apparaissent pas comme des leviers d’économies. Qu’il s’agisse de santé, de dépendance, des relations avec les administrés, de l’école ou de l’enseignement, le numérique offre des solutions innovantes. Comment concevez-vous le rôle des pouvoirs publics dans leur déploiement ? Depuis dix ans, le numérique, que l’on appelait auparavant technologies de l’information et de la communication, a envahi la vie des citoyens et a forcément impacté le fonctionnement des communes et des intercommunalités. Les collectivités se sont emparées de ces nouveaux outils à leur rythme. Elles s’adaptent en permanence, et ce quelle que soit leur taille, aux innovations technologiques, passant de l’informatisation des services aux applications mobiles sur smartphone. Les promesses du numérique ne manquent pas : rendre la commune plus durable, la gestion municipale plus efficiente, les relations avec les citoyens plus démocratiques et plus innovantes. Toutefois, ces innovations appellent à la vigilance. Elles doivent, d’une part, bénéficier à tous les territoires, ce qui suppose en particulier l’accès de tous à des réseaux de communication électroniques fixes et mobiles performants. Elles ne doivent pas, d’autre part, exclure les citoyens les plus fragiles et les moins à l’aise avec des outils de plus en plus sophistiqués. Elles doivent être accessibles à tous, toutes générations confondues. Une attention particulière doit être apportée à la garantie des libertés individuelles… Aujourd’hui, nous assistons à une véritable explosion de la collecte, de la production et de la diffusion de la donnée au niveau des territoires. C’est un sujet sensible sur lequel nous devons tous nous mobiliser pour en garder la maîtrise et s’assurer de leur protection. La CNIL nous y incite fortement, à raison, et nous devrions promouvoir, plus que cela n’est fait, une “éducation au numérique” des élus, des agents, et, plus largement, de la population (en particulier les enfants) pour saisir toutes les opportunités de cette mutation mais aussi les écueils et les dangers. Allons-nous vers une mairie automatisée ? Éviter des tâches répétitives pour nos agents, simplifier les démarches des citoyens, permettre une réponse plus rapide aux attentes des usagers en termes d’information ou d’action sont des enjeux essentiels pour le fonctionnement de nos mairies. Mais le contact humain, l’adaptation aux demandes et, plus généralement, l’écoute sont aussi des exigences que nous ne sommes pas près d’abandonner. La “maison commune” ne peut pas se résumer à un guichet automatique ou à une borne d’appel ! Du point de vue du citoyen, qui rechigne souvent devant “ces machineries”, des précautions sont-elles souhaitables pour préserver une vision humaniste de la gestion des territoires ? Avec l’apparition du concept des smart cities, certains commentateurs ont décrit la ville intelligente comme un tableau de bord piloté via des infrastructures centralisées qui analyseront des milliers de données issues des capteurs branchés sur les objets du quotidien, le tout relié à Internet. C’est une vision techniciste de la ville. Ce qui fait les qualités uniques d’une commune, c’est la cohésion sociale, les rapports entre les communautés, la mixité dans les quartiers, la vie culturelle et associative, le maintien des commerces de proximité, etc. La technologie ne pourra pas tout résoudre. Si le numérique peut participer, et il le fait déjà largement, à l’amélioration de la vie quotidienne des populations, le contact humain restera toujours primordial. Au contraire, vous attendez-vous à de nouvelles opportunités ? Contribueront-elles demain, d’après vous, au mieux vivre des citoyens, dans des territoires mieux gérés, plus équilibrés ? Dans le cadre budgétaire contraint que nous connaissons, où il faut faire mieux avec moins, les outils numériques peuvent contribuer à améliorer la vie quotidienne des citoyens. Par exemple, ils apportent des solutions à la question de la mobilité. Pour réduire les embouteillages, la pollution, diminuer les déplacements, les communes et les intercommunalités mettent en place des lieux, espaces de coworking ou télécentres pour permettre à des travailleurs indépendants ou à des salariés de (télé)travailler dans un espace proche de leur domicile. Le recours aux outils numériques est-il la meilleure réponse pour optimiser les budgets locaux ? Depuis le 1er  janvier 2015, le PES V2 (protocole d’échange standard d’Helios version 2) est l’unique logiciel d’échange avec le comptable public, en remplacement des protocoles existants (lire l’encadré ci-contre). Il marque une nouvelle étape dans la dématérialisation des échanges avec le comptable, en permettant l’envoi numérique des pièces En effet, il conviendrait de faire évoluer préalablement le cadre organisationnel des collectivités qui souhaitent recourir à la mutualisation (mise en commun de leurs services), tant pour leurs recettes que pour leurs dépenses. Et le numérique à l’école ? Les maires et présidents d’intercommunalité se mobilisent fortement pour équiper les écoles primaires en outils numériques, dans un contexte de mutation de la société et de lutte contre l’échec scolaire, malgré des moyens financiers disparates. L’AMF suit de près cette thématique depuis plusieurs années et, dernièrement, lors de la concertation nationale qui a débouché sur le nouveau plan numérique. À cet égard, elle a regretté notamment que la priorité ne soit finalement plus accordée aux écoles primaires, comme cela avait pourtant été annoncé en 2012 par l’ancien ministre Vincent Peillon, alors que les besoins restent forts. Dans un contexte budgétaire très dégradé, l’AMF tient à rappeler que l’effort qui est demandé aux collectivités implique que l’Éducation nationale précise d’abord quelle pédagogie numérique elle souhaite promouvoir par le biais de ses enseignants à destination des élèves, ce qui relève de sa propre compétence. C’est en effet à partir de ces éléments qu’il sera possible de mieux identifier les mesures nécessaires en termes d’infrastructures, d’équipements et d’usages, et de permettre ainsi à la filière du numérique éducatif de mieux se structurer et de répondre aux besoins de l’Éducation nationale en tenant compte des contraintes des collectivités. L’Éducation nationale doit porter, à ce titre, un message fort et lisible à l’égard des acteurs éducatifs, dont les collectivités. Afin d’assurer aux élus la visibilité dont ils ont besoin sur la stratégie nationale, l’AMF a signé, le 1er  octobre, la convention créant officiellement le Comité des partenaires pour le numérique éducatif. Les maires ont besoin d’être éclairés et concertés sur les perspectives de développement du numérique à l’école et d’être rassurés sur la pleine utilisation des outils numériques par les enseignants et de leurs effets sur la réussite scolaire des élèves.
  • 25. 46 Paroles d’élus Paroles d’élus 47 FRENCH TECH ACCÉLÉRATEUR DE CROISSANCE POUR LES TERRITOIRES
  • 26. 48 Paroles d’élus Paroles d’élus 49 Quels sont les objectifs de la mission French Tech ? L’idée est de faire émerger plus de start-up (jeunes entreprises, ou entreprises à forte croissance), de dynamiser cet écosystème en France et de le rendre plus visible à l’international. Nos cibles sont les entrepreneurs, les VC (Venture capitalist ou capital- risqueurs) ainsi que les médias et les influenceurs. Dix-sept villes sont labellisées “Métropole French Tech”, pourquoi s’arrêter là ? Une certaine taille critique est nécessaire pour l’obtention du label. Mais ce qui est intéressant c’est le nombre de candidatures, 29, qui montre que la proposition de l’État de se mettre au service des territoires a été appréciée et comprise. La French Tech est un moyen de mettre tout le monde en mouvement, de susciter des projets collectifs et de connecter ces écosystèmes entre eux. Qu’apporte ce label aux écosystèmes estampillés French Tech ? Nous avons une véritable stratégie de marque. Le fait d’être une start-up French Tech doit être aussi évocateur que le fait d’être une start-up israélienne. Le label doit ouvrir des portes et attirer talents et investisseurs. David Monteau, directeur de la mission French Tech au ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique “LA FRENCH TECH EST UN MOYEN DE METTRE TOUT LE MONDE EN MOUVEMENT.” ’équipe de France du numé- rique est au complet. Début juillet, la deuxième vague de labellisation “Métropole French Tech” permettait à quatre nouvelles métropoles de rejoindre les neuf écosystèmes déjà labellisés à la fin 2014. Véritable offensive du Gouvernement, cette initiative vise à placer la France en bonne place sur l’échiquier international du numérique et de l’entrepreneu- riat. Souhaitant faire de l’Hexagone une terre de choix pour les start-up, ces entreprises pour- voyeuses d’emplois (58 % des emplois sont en effet créés dans les 7 % d’entreprises qui croissent le plus vite, selon une étude de la Banque de France), le Gouvernement a également en ligne de mire “l’effet d’entraînement économique sur l’en- semble du territoire français qu’aura la croissance de ces écosystèmes métropolitains et de leurs entreprises championnes du numérique”, précise le document de présentation de l’initiative French Tech. Si l’heure n’est pas encore au bilan, dont les pre- mières esquisses ne seront dressées qu’en fin d’année, quelques bénéfices se font tout de même déjà sentir. À Nantes, présentée par son ancien maire Jean-Marc Ayrault comme “la deuxième ville du web française”, la labellisation, obtenue lors de la première phase, ne laissait guère de doutes. “Nantes est une place forte du numérique depuis longtemps”, confirme Mickael Froger, cofondateur de la société Lengow et président de l’association Atlantic 2.0, qui regroupe les principaux acteurs de l’innovation numérique en Pays de Loire, “mais il est trop tôt pour juger de l’utilité du label French Tech, ajoute-t-il. S’il n’a pas vocation à servir maté- riellement les écosystèmes labellisés, il permet en tout cas de mettre tout le monde dans la même direction et de créer des synergies régionales”. UN LABEL POUR FÉDÉRER “C’est la première fois qu’un label national met en ordre de bataille toutes les métropoles de France”, acquiesce Francky Trichet, adjoint au maire chargé du Numérique et vice-président en charge du numérique à l’université de Nantes. Un enjeu majeur pour le French Tech, dont l’un des piliers est de fédérer et de mobiliser les territoires. Avec 29 candidatures reçues, le directeur de la mis- sion French Tech au ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, David Monteau, témoigne de l’engouement suscité par l’initiative : “Il y a une véritable dynamique autour du projet. Mais ce qui est important, ce sont le collectif et la mise en réseau. Nous ne fermons pas la porte aux villes candidates qui n’ont pas obtenu la labellisation. Au  contraire, nous accompagnons leur mise à niveau, et dans trois ans certains de ces écosystèmes seront assez matures pour prétendre à la labellisation.” REDYNAMISATION DES VILLES En effet, à l’issue d’une période de trois ans, le label sera soumis à réévaluation pour éviter que les “Métropoles French Tech ne se reposent sur leurs lauriers”, rappelle David Monteau. “Notre objectif à dix ans est d’être un écosystème vibrant, influant et inspirant, glisse quant à lui Francky Trichet. Pour bien faire, il faut que l’on ait une politique de La French Tech, un outil de valorisation des territoires … Le Gouvernement tient son équipe de France du numérique ! Elle est composée de 13 métropoles labellisées “French Tech” qui devront respecter des plans à trois et dix ans pour favoriser l’émergence et la croissance de start-up sur leurs territoires. Avec tout ce que cela comporte comme bénéfices en termes d’attractivité et d’emplois. La French Tech est une initiative publique portée par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, qui fédère tous ceux qui travaillent pour les start-up françaises – entrepreneurs, investisseurs, designers, développeurs… – et qui s’engagent pour leur croissance et leur rayonnement international. Neuf “Métropoles French Tech” ont été labellisées en novembre 2014, quatre autres en juin 2015 (ainsi que quatre écosystèmes thématiques) : elles concentrent les atouts nécessaires pour répondre aux besoins des start-up. Illustrations : Hélène Builly Métropoles Partout en France, un réseau d’écosystèmes au service des start-up ALAINSALESSE
  • 27. Présenté en 2013, le label French Tech vise à devenir un véritable sceau du savoir-faire français dans le domaine du numérique et des nouvelles technologies. Créé pour faire favoriser le déploiement de start-up et donner davantage de visibilité à la France sur la scène tech internationale, ce label vise également une plus grande attractivité des différents territoires. Jean-Luc Moudenc, président de l’Association des maires de Grandes Villes de France (AMGVF) et maire de Toulouse, l’une des neuf villes labellisées lors de la première phase, fin 2014, revient sur les enjeux de ce label made in France. Que représente le label “Métropole French Tech” pour les villes labellisées ? C’est une véritable reconnaissance. Le numérique s’est beaucoup développé ces dernières années, et il constitue un facteur d’attractivité de notre pays. Mais les entreprises, souvent petites, qui s’y investissent n’étaient pas très visibles. Le label “French Tech” a permis de fédérer les énergies pour bâtir un dossier de candidature. Pour les métropoles qui l’ont obtenu, c’est une sorte de drapeau. C’est donc important pour la dynamique et pour l’image. Est-ce un véritable atout ? Le but est de mettre en valeur des entrepreneurs français, leur réussite, leur capacité à se développer, mais c’est aussi une invitation à rayonner à l’international, c’est-à-dire à faire en sorte que des créateurs qui sont ancrés sur un territoire puissent se développer dans d’autres pays. En sens inverse, l’objectif est aussi de donner envie à des investisseurs étrangers de prendre pied dans des métropoles françaises. Cette internationalisation de la filière est l’une des conditions de son développement. Faut-il des moyens importants pour obtenir ce label ? Disons qu’il faut une certaine taille critique. Quelques initiatives et start- up ne suffisent pas à faire émerger un secteur. Et puis, il faut un certain nombre d’actes volontaires, comme la création de bâtiments totem. À Toulouse, La Cantine numérique en est un. C’est un lieu de rencontres et collaborations. La labellisation de grandes villes permet-elle de générer une dynamique locale ? Comme tout se passe à partir des noyaux urbains importants – grandes villes, communautés urbaines, métropoles –, la sélection est importante au départ. C’est la condition pour que le label soit consistant et ne soit pas qu’un simple pavillon de complaisance. Derrière, il y a tout un territoire. Je prends l’exemple de Toulouse, qui fait partie des neuf métropoles labellisées depuis novembre 2014. Déjà, des liens se tissent avec Montauban, à 50 km. En outre, la Région Midi- Pyrénées, qui a été partie prenante de la démarche, appuie afin que les villes moyennes des autres départements se mettent, elles aussi, au numérique et prennent leur part au développement. Il faut concevoir la reconnaissance accordée à ces métropoles comme un point de départ, après lequel doit se construire une dynamique de développement à l’échelle de tout le territoire. Jean-Luc Moudenc, président de l’Association des maires de Grandes Villes de France (AMGVF), maire de Toulouse “DONNER ENVIE À DES INVESTISSEURS ÉTRANGERS D’INVESTIR DANS DES MÉTROPOLES FRANÇAISES” 50 Paroles d’élus MOURADMOKRANI Paroles d’élus 51 ­développement urbaine en cohérence avec cet objec- tif.” Jean-Marc Ayrault voulait faire de l’île de Nantes une place de choix pour les industries créatives et technologiques. En 2017, renaîtra ainsi l’ancien site des Halles Alstom, déserté par l’entreprise en 2001, sous les traits d’un important pôle dédié au numérique après une réhabilitation estimée à 50 millions d’euros. De quoi répondre en partie à l’obligation des “Métropoles French Tech” d’offrir un “environnement urbain favorable, lisible et attractif”, emblématique du dynamisme de la ville en matière de numérique. LA VISIBILITÉ ET L’ATTRACTIVITÉ AU CŒUR DE LA MÉTROPOLE Des chantiers d’urbanisme pareront les villes de leurs plus beaux atours pour accueillir les nouveaux talents, cibles de choix de la French Tech. “Le vrai défi à Nantes est le bassin d’emploi, qui est plus faible que dans d’autres régions, admet Mickael Froger. Le vrai sujet pour nous est donc de savoir comment attirer les talents de l’extérieur.” Avant d’attirer, encore faut-il se faire connaître. Et c’est bien à cet enjeu de visibilité et d’attractivité que répond le label French Tech, pensé comme une véritable marque. “Depuis que nous sommes labellisés, nous attirons de nombreuses start- up ­parisiennes, observe Francky Trichet. Nantes est une ville attractive : les ingénieurs sont moins chers, de même que les mètres carrés, or ce sont les deux nerfs de la guerre des métropoles : les compétences et les loyers.” Mais les start-up elles-mêmes sont les pre- mières ouvrières de cette attractivité : “Nous participons à développerlavisibilité de l’écosystème nantais en France et à l’international, remarque Julien Hervouët, CEO de la start-up nantaise iAdvize. Plus il y a d’entreprises attractives à Nantes et plus l’employabilité se développe.” Et pour séduire les talents avant même qu’ils ne soient sur le marché du travail, les universités et les grandes écoles “anticipent déjà les forma- tions de demain pour être plus agiles sur le besoin de compétences”, remarque Francky Trichet. Car dans le ­secteur du numérique, les talents, qui se font parfois rares selon les profils, sont l’objet de toutes les convoitises. “Notre but est de rendre visible l’écosystème pour faciliter le recrutement. Nous voulons créer de l’envie et favori- ser la reconnaissance”, ajoute David Monteau. C’EST MAINTENANT QU’IL FAUT INVESTIR DANS L’HEXAGONE Une reconnaissance utile pour attirer les cerveaux, mais aussi les investissements, comme le pré- cise Francky Trichet : “Nos start- up bénéficient de plus de levées de fonds, 8 millions d’euros à ce jour, car le label est un véritable accélérateur de visibilité auprès des VC (Venture capitalist ou capital-­ risqueurs).” Après quelques “coups” comme la présence d’une déléga- tion French Tech à la grand-messe du CES (Consumer Electronic Show) à Las Vegas, les acteurs internatio- naux semblent saisir l’appel du pied fait par la France. C’est en tout cas ce que laisse penser un postdithyrambique de John Chambers, PDG de Cisco, sur le blog de la firme informatique américaine : “Je viens de passer du temps en France et il apparaît clairement que la sphère high-tech française est à un point d’inflexion. C’est maintenant qu’il faut investir dans le futur de la France. (…) Cette transfor- mation numérique va stimuler la compétitivité globale de la France en soutenant la croissance de l’emploi, de l’éducation, de la cybersécurité, de l’innovation et des initiatives d’entrepreneurs. De quoi faire croître le PIB de 1 à 2 %.” Cocorico ! 100 M€L’américain Cisco a annoncé un plan d’investissement de 100 millions d’euros dans l’écosystème français. ParisLe cabinet PwC classe Paris au 1er rang des villes mondiales pour le capital intellectuel et l’innovation (mai 2014). 2016En 2016, ouvrira à Paris le plus grand incubateur de start-up numériques du monde (33 000 m2) , à la Halle Freyssinet. … WILMOTTEASSOCIÉS
  • 28. Plongez dans la ville numérique ! Fantasme hier, la cité numérique est aujourd’hui devenue une réalité. Haut débit, fablabs, mobilité, coworking… sous l’impulsion des collectivités et des acteurs locaux, la vie digitale se répand partout. Exemple dans l’agglomération de Strasbourg Eurométropole.
  • 29. Campus En trois ans, plus de 20 start-up et 1 000 emplois ont été créés grâce à l’écosysème du campus des technologies médicales. Strasbourg partout La Ville et l’Eurométropole ont investi les réseaux sociaux pour toucher de nouveaux publics. ZA THD 12 zones d’activité bénéficient du label THD qui garantit un débit supérieur ou égal à 100 Mb/s symétrique. U’GO Lancée en 2013, cette application mobile permet l’achat et la validation en ligne des titres de transport. Billetterie en ligne L’Orchestre philharmonique et les TAPS (théâtres actuels et publics) permettent de choisir son siège à partir d’une photo HD. Camp Santé Hacking Health Camp est un événement organisé par Alsace Digitale pour favoriser la fertilisation croisée entre numérique et santé. La Plage Digitale Depuis 2012, cet espace de coworking anime la filière numérique et favorise la fertilisation croisée entre les start-up qui y sont installées. SaxOpen En 2015 Strasbourg a été au cœur du World Streaming Show, un concert multimédia retransmis sur ARTE. Médiathèque Services numériques, mise à disposition de tablettes, 150 titres de presse en ligne… Appels à projets TangoScan 87 projets innovants ont été soutenus par l’Eurométropole depuis 2012 dans ce dispositif.
  • 30. Parcours touristique Pionnière en matière de services sans contact, Strasbourg a créé quatre parcours de découverte basés sur la technologie NFC. Archives en ligne Depuis octobre, les Strasbourgeois ont accès en ligne à plus de 400 000 documents de l’Eurométropole. StrasMap Application lancée en 2011, la première à indiquer en temps réel toutes les informations liées aux déplacements Seppia-Holo3 Dispositif de visite virtuelle immersive en 3D de la cathédrale. Le Shadok Fabriquer, inventer, partager… c’est la devise de cet espace d’expérimentation collaborative des usages du numérique. Située au cœur de l’espace rhénan, l’­Eurométropole de Strasbourg affirme son rôle moteur en matière d’innovation et de créativité. Avec sa 95e  place au classement de Shanghai (1re université française hors Paris), trois Prix Nobel et 47 projets label- lisés Investissements d’avenir, Strasbourg renforce sa position d’excellence en matière de RD, et ainsi son rayonnement. L’obtention récente du label French Tech pour l’excellence de notre territoire en matière de MedTech et de BioTech a démontré que le numérique est une composante majeure de cette excellence. Aujourd’hui, il fait partie inté- grante de notre vie quotidienne, personnelle comme professionnelle. Il est donc essentiel que Strasbourg renforce la qualité de ses infrastructures et propose des services et usages innovants afin de permettre à chacun de profiter pleinement des possibilités offertes par le digital. Cette stratégie se traduit par trois axes prioritaires : l’aménagement de lieux per- mettant de favoriser les projets collabora- tifs et la création de start-up, la création de nouveaux services digitaux, et l’animation de l’écosystème du numérique en lien avec le grand public. Fer de lance de cet écosystème, le ­Shadok, fabrique du numérique, a ouvert ses portes en avril. Lieu dédié à l’expérimentation numé- rique sous toutes ses formes, il s’adresse à tous, amateurs comme experts. Il accueille un lieu d’exposition, un fablab et un espace de coworking. Ce dernier permet de renfor- cer les capacités d’hébergement de start-up innovantes et de développer de nouveaux modes de travail plus collaboratifs. La Plage Digitale, gérée par Alsace Digitale, a été un lieu précurseur de cette évolution dès 2012. Le grand public peut également découvrir et accéder à des outils numériques dans les médiathèques, équipées de plus de 250 postes multimédias, qui proposent un service de médiation numérique dans le cadre de l’initiative l’@ppli. Des applications web et mobiles ont été mises en œuvre pour faciliter la vie des habi- tants et des visiteurs, comme StrasMap, qui offre une information en temps réel sur les transports en commun, l’occupation des par- kings ou le déneigement de la voirie. Stras- bourg Eurométropole est également leader dans le déploiement de services mobiles basés sur la technologie NFC. Dès 2011, les Strasbourgeois pouvaient payer “sans contact” leur stationnement, ce qui était une première mondiale ! Depuis, de nouvelles solutions sont venues renforcer la gamme de services disponibles. C’est le cas avec U’GO, une application mobile qui permet, de façon simple et sécurisée, d’acheter et de valider ses titres de transport. De nombreuses manifestations com- plètent ces dispositifs en permettant à tous de découvrir, de s’informer ou d’utiliser les nouvelles technologies. À l’occasion du Millénaire de la cathédrale, Holo3 propose une visite immersive de la flèche. Le congrès mondial du saxophone SaxOpen est aussi l’occasion d’une prouesse technique, avec l’organisation d’un concert live en réseau entre plusieurs sites dans le monde. Enfin, le numérique joue un rôle moteur dans la croissance et la performance des entreprises ; il irrigue tous les champs de l’économie. Le campus des technologies médicales, qui rassemble recherche, forma- tion, soins et entreprises, est la démonstra- tion d’une fertilisation réussie entre numérique et technologies médicales. Ces quelques illustrations mettent en valeur la diversité, la richesse, mais aussi tout le potentiel du numérique. L’Eurométropole de Strasbourg compte bien se saisir de ces opportunités nouvelles favo- rables au développement de son territoire. Saisirles opportunités offertespar le numérique Robert Hermann président de Strasbourg Eurométropole, conseiller départemental du Bas-Rhin, adjoint au maire de Strasbourg DR VUEAÉRIENNEDESTRASBOURG :FRANTISEKSVARDON.AUTRESPHOTOS :IRCADSTRASBOURG,FACEBOOK,FOTOLIA,DR,J.DORKEL,SHADOKSTRASBOURG Illustration : Émilie Biens
  • 31. 54 Paroles d’élus Paroles d’élus 55 Le maintien d’un tissu économique compétitif dépend très fortement de la possibilité d’être connecté au très haut débit. Avec la présence d’une école et d’un médecin, l’accès au numérique constitue l’un des facteurs déclenchant l’arrivée d’une famille dans une commune, voire son maintien… Laurent Wauquiez Maire du Puy-en-Velay Député de la 1re circonscription de la Haute-Loire Président de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem) Ancien ministre Paroles d’élus 55 DR
  • 32. 56 Paroles d’élus Paroles d’élus 57 Quelles sont les solutions ? De façon très pragmatique et sans aucun fétichisme technologique, l’Association nationale des élus de la montagne expérimente depuis plusieurs années l’ensemble des moyens permettant d’apporter rapidement du très haut débit, c’est-à-dire une connexion Internet supérieure à 30 Mb/s. Aujourd’hui, force est de constater que le déploiement de la fibre optique se concentre dans les zones du territoire très denses qui coïncident très souvent avant les grandes aires urbaines. Il semble particulièrement injuste qu’au moment où les métropoles disposent gratuitement du très haut débit fixe et mobile (4G), les montagnards doivent payer pour financer les infrastructures Quels sont les enjeux du numérique pour les territoires de la montagne ? Les élus de la montagne exigent plus que jamais une véritable politique d’aménagement numérique du territoire. La nécessité d’une couverture intégrale de la montagne en très haut débit fixe et mobile n’est plus à démontrer si l’on veut une montagne connectée au reste du monde. Il faut inventer la solidarité entre les territoires à l’échelle du pays, qui doit prendre en compte toutes les inégalités, toutes les disparités. Le numérique est un outil majeur d’aménagement du territoire qui constitue un facteur d’attractivité, une nécessité pour le maintien des entreprises, des services publics et des habitants. Or, si le déploiement de la fibre en zone urbaine suscite l’intérêt des opérateurs privés, il n’en est pas de même pour les zones moins denses que sont les zones rurales et les zones de montagne. Et pourtant, les attentes sont les mêmes… Tout à fait. Les besoins en débit des utilisateurs en zone rurale sont les mêmes que dans les zones urbaines. L’aménagement numérique des territoires de montagne – qui regroupent 5 millions d’habitants permanents et 15 millions de résidents temporaires – implique la création d’un réseau d’infrastructures permettant la fourniture d’un service de communication électronique à très haut débit aux entreprises, aux services publics comme aux particuliers. Si la couverture intégrale du territoire en fibre optique est l’objectif final, le réalisme ne recommande-t-il pas de privilégier la montée en débit pour que les montagnards puissent accéder au THD avant 2025 ? Faut-il prévoir des modalités de financement adaptées au cas particulier de la montagne ? destinées à transporter le très haut débit, sans avoir la certitude que les opérateurs commercialiseront l’offre faute de rentabilité suffisante… L’actualisation de la loi Montagne est en cours… Sous peine d’accentuer la fracture numérique et d’instaurer un très haut débit à deux vitesses, je demande la création d’un fonds spécifique dédié à la couverture numérique des territoires isolés. Le maintien d’un tissu économique compétitif dépend très fortement de la possibilité d’être connecté au très haut débit. Avec la présence d’une école et d’un médecin, l’accès au numérique constitue l’un des facteurs déclenchant l’arrivée d’une famille dans une commune, voire son maintien. Comment justifier en 2015 qu’une commune de montagne soit située en zone blanche de la téléphonie mobile ou que le citoyen puisse uniquement téléphoner sans pouvoir consulter ses courriels ? Je fonde beaucoup d’espoir dans le rapport parlementaire d’Annie Genevard et Bernadette Laclais, respectivement députées du Doubs et de la Savoie, qui formule plusieurs propositions innovantes en matière de numérique. Je serai très vigilant pour que ces propositions trouvent une traduction concrète et opérationnelle sur le terrain. Souhaitez-vous faire pour le THD ce qui a été fait pour l’électricité ? Mettons en perspective historique le déploiement du très haut débit avec ce qui a été fait pour le réseau électrique. L’électrification des zones rurales a été lancée vers 1920 grâce à un engagement très fort de l’État, qui subventionnait les travaux des collectivités à hauteur de 50 %, avec un niveau de subvention d’autant plus élevé que le coût de desserte était important. Des mécanismes de financement créatifs permettent de compenser la difficulté du déploiement, notamment dans les zones les plus reculées. Les mécanismes d’accompagnement et de financement se sont superposés les uns aux autres à mesure que l’électrification atteignait les zones les plus coûteuses à déployer. Inspirons-nous d’un modèle qui a déjà fait ses preuves. Laurent Wauquiez 40 ans Ancien ministre 2004 Député de la Haute-Loire 2008 Maire du Puy-en-Velay 2014 Président de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem) LanécessitéduTHDfixe etmobilen’estplusàdémontrer sil’onveutunemontagne connectéeaurestedumonde CREATIVECOMMONS
  • 33. Paroles d’élus 59 Antonaves est situé dans la belle vallée du Buëch, difficile d’accès, dans le sud des Hautes- Alpes. Avec un inconvénient : le débit. Inférieur à 3 mégabits, il interdisait la plupart des usages numériques, d’où un véritable risque de voir la population déserter cette localité disposant déjà de très peu de commerces et où les services publics sont absents. Le défaut de connexion constituait un vrai handicap pour la vie économique et touristique, notamment les maisons d’hôtes et les gîtes. Pour faire grimper le débit des zones mal desservies, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que les Départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence ont créé, fin 2012, le Syndicat mixte ouvert (SMO) PACA THD. Sélectionné sur appel d’offres, Orange a réalisé 53 équipements de montée en débit dans les deux départements en 2014. Grâce à l’installation de fibres optiques sur les nœuds de raccordement ADSL, 8 000 lignes ont dorénavant accès au très haut débit, avec le choix du fournisseur d’accès Internet. L’investissement – 90 millions d’euros – témoigne de la volonté affirmée des élus d’assurer la continuité territoriale et de faire reculer définitivement la fracture numérique. Symbole de l’enjeu, Isabelle Boiteux, maire d’Antonaves a accueilli dans sa commune la secrétaire d’État chargée du Numérique, Axelle Lemaire, ainsi que la députée Karine Berger le 10 octobre 2014, jour de la dernière soudure de fibres optiques du point de raccordement mutualisé. Depuis, les 93 lignes téléphoniques du village ont accès au très haut débit. Révolution du quotidien, le débit jusqu’à 20 mégabits offre aux habitants d’Antonaves l’accès aux mêmes services que ceux de villes plus importantes : e-commerce, démarches administratives, écoute de musique en ligne, etc. La vallée du Buëch est passée à l’heure du numérique et l’ensemble des acteurs économiques en profite. Les entreprises touristiques bénéficient ainsi désormais d’une présence sur le web leur permettant d’enregistrer des réservations et de proposer l’accès à Internet aux vacanciers, notamment aux adolescents hyperconnectés. Essentiel pour une région de tourisme avant tout familial ! Entre Provence et montagne, dans la région enclavée du Buëch, Antonaves et ses 200 habitants ont changé d’ère à l’automne 2014. Désormais, le village est connecté en très haut débit, et ça change tout ! Reportage. “Zone de début de montagnes et de fin des Alpilles, Antonaves rencontre une problématique bien courante de villages superbes, dont le maintien des services est fragile. Sans effort des pouvoirs publics, nous pouvons voir des villages disparaître. Offrir Internet et le triple-play modifie complètement la donne et peut enrayer la migration de population. L’arrivée de ce nouveau service public favorise une parfaite égalité, avec les mêmes droits à l’accès au haut débit à Antonaves qu’ailleurs. L’impact économique est également important, avec un potentiel touristique réel pour la région. En effet, la réservation de séjours depuis l’étranger et la France se fait désormais en ligne. Sans Internet, il est donc impossible d’envisager un développement touristique. Les petites entreprises d’artisanat ou de dépannage voient aussi une amélioration concrète de leur activité au quotidien.” Karine Berger, députée des Hautes-Alpes Antonavesl enumérique dans les te rritoires Montée en débit, un an après… La montée en débit apporte l’égalité au sens le plus noble habitants à Antonaves. mégabits de débit, soit 7 fois plus qu’auparavant. équipements de montée en débit réalisés par Orange dans les départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. 200 20 53 Inauguration de la fibre à Antonaves, en présence d’Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique. 58 Paroles d’élus Antonaves OFFICEDETOURISMEDELARAGNE DR DR
  • 34. Paroles d’élus 61 Engagés dans le numérique, la Ville de Reims et les acteurs publics, comme le CHU et l’université et Reims Métropole, ont lancé dès 2002 un réseau de fibre optique nommé Jupiter. Exploité en régie, ce dernier est ouvert aux opérateurs privés, ce qui permet de multiplier les offres de haut débit et de limiter les tarifs pour les usagers. Infrastructure de développement économique, Jupiter amène la fibre jusqu’aux portes des entreprises, y compris, depuis 2015, à celles du pôle de compétitivité Industries Agroressources situé à la périphérie de Reims. La municipalité offre ainsi les moyens technologiques de développement économique et de RD aux chercheurs, aux start- up et aux entreprises. Smart city, Reims offre depuis peu le WiFi en libre accès sur son territoire. La Ville lance aussi une étude sur un réseau sans fil de type LiFi, permettant aux données de passer par la lumière dans un système de LED. Il s’agit de développer d’ici 2018 d’autres réseaux d’information modulables et personnalisés. De quoi conforter l’image de Reims, pionnière du numérique ! Au service de tous, le numérique simplifie la vie des 182 000 Rémois au quotidien. Un exemple : les arrêts de bus connectés qui indiquent aux usagers la durée d’attente à prévoir. Il existe également une application mobile dédiée au stationnement en centre-ville, qui permet de localiser les places disponibles et de payer via un smartphone. Le numérique crée un lien permanent entre l’administré et la collectivité. Atout pour la collectivité, l’intégration du numérique dans l’action publique permet de rationaliser, par exemple, la gestion des ressources humaines ; des outils numériques de répartition des agents en temps réel améliorent ainsi à la fois l’efficacité et la qualité du service. De même, le réseau interne en fibre optique est multiservice et synonyme d’économies puisqu’il gère à lui seul l’informatique, la téléphonie, la vidéosurveillance ainsi que le chauffage urbain et les feux de circulation. Pionnière parmi les villes propriétaires de leur réseau de fibre optique, Reims propose depuis la rentrée 2015 le WiFi en libre accès sur son territoire. Le numérique se met aujourd’hui au service de l’action publique et du développement économique. Reimsl enumérique dans les te rritoires Le numérique pour améliorer l’action publique “Notre avance en matière de numérique est liée au plein développement de la ville, qui entend tirer parti de sa proximité avec Paris, à seulement 45 minutes. Pour attirer les entreprises, Reims s’appuie sur le foncier, les infrastructures traditionnelles, autoroutières et ferroviaires, mais aussi sur l’accès aux outils numériques. Dans cet esprit, le label Reims Image 2014, symbole de la ville connectée, a regroupé cinq événements majeurs autour des technologies de l’image. L’intégration des données numériques dans les services publics améliore leur efficacité et en crée de nouveaux, comme Reims- Contact, la plateforme, qui recueille toutes les demandes des administrés. Par ailleurs, les outils numériques favorisent le développement économique, notamment via la RD. Le réseau Jupiter est ainsi étendu jusqu’au pôle de compétitivité sur les agroressources, car développer des centres de recherche implique des réseaux puissants capables de transmettre les informations.” Arnaud Robinet, maire de Reims, député de la Marne Réseaux fibre, WiFi et mobile renforcent l’image d’une ville attractive 60 Paroles d’élus Reims Les taxis G7 et la banque en ligne INGDirect sont deux des entreprises attirées à Reims par la fibre optique. C’est le montant des économies réalisées sur la vidéosurveillance urbaine à l’échelle de la métropole grâce à la mutualisation du réseau Jupiter. G7 2,6 MEÀ la rentrée 2015, neuf écoles ont été dotées de tableaux numériques interactifs, dont deux maternelles. 9 JACQUESDRIOL/VILLEDEREIMS DR
  • 35. Paroles d’élus 63 Simplon.co. C’est l’idée de deux anciens étudiants en communication du Celsa associés à leur enseignant, Frédéric Bardeau. “Notre école s’inspire librement des Dev’ Bootcamps américains. Mais en y ajoutant une orientation sociale qu’ils n’ont pas, explique Frédéric Bardeau. Notre ambition première est de faire du code un tremplin pour l’insertion.” L’implantation en Seine-Saint-Denis, département en difficulté, n’a rien d’un hasard. Tous les apprenants de Simplon sont en effet bénéficiaires des minima sociaux. Au-delà de ce point commun, les profils sont variés : hommes, femmes, de 18 à 54 ans, sans diplôme ou bac + 10, demandeurs d’emploi, décrocheurs, personnes en reconversion ou porteurs de projets, etc. Face à ce public protéiforme, la pédagogie mise avant tout sur le concret, les élèves travaillant sur de vrais projets de sites et d’applications qu’ils gèrent dans toutes leurs dimensions (programmation, relation client, communication). Octobre 2013. L’école Simplon ouvre ses portes dans une usine reconvertie de Montreuil. Ils sont une vingtaine d’élèves à faire leur rentrée ce jour-là. En six mois, après une formation gratuite aussi intensive qu’immersive, ils seront devenus des pros du code et du développement web, aptes à voler de leurs propres ailes ou à prendre l’un des 38 000 postes de développeur numérique à pourvoir chaque année. Et ça marche ! “Sur les 112 premiers Simploniens, près de neuf sur dix ont trouvé un débouché dans les trois mois qui suivaient leur formation (CDI, CDD, création d’activité ou stage) principalement dans des start-up, des collectivités sociales ou des entreprises de l’économie sociale et solidaire”, annonce Frédéric Bardeau. Fin 2015, Simplon devrait en toute logique faire partie des premières structures labellisées Grande École du Numérique. Le “93”, mais aussi Marseille, l’Ardèche, la Guadeloupe… Les premiers résultats de Simplon ont donné des idées à d’autres collectivités désireuses de faire du numérique un outil d’insertion sociale en créant leur propre école du code. Des essaimages ont déjà pris racine à Marseille, au Cheylard (Ardèche), à Cluj en Roumanie et à Johannesburg en Afrique du Sud (en partenariat avec SAP). Simplon.co déploie sa formation “développeur.se Web-mobile” à Narbonne, Mende, Boulogne-sur-Mer, Roubaix et Lyon-Villeurbanne. Un projet est aussi à l’étude à Bamako, en collaboration avec Orange. Il y a ceux qui voient le numérique comme une “fracture” séparant les déshérités des nantis… Et ceux qui voient en lui un puissant levier d’insertion. L’école et la Ville de Montreuil font résolument partie de ce second groupe. Montreuill enumérique dans les te rritoires “Avec des acteurs comme Ubisoft ou Simplon, la ville de Montreuil se positionne comme l’un des principaux pôles de compétitivité numériques de l’Est parisien. Près de 2 000 emplois sont directement liés à ce secteur, dont près de 800 emplois concernent les jeux vidéo. Ces chiffres cruciaux nous poussent à développer l’emploi et la formation dans ces domaines : mise en relation avec les entreprises, l’IUT ou l’école ETIC, organisation de forums ou d’événements, etc. En 2015, nous avons ainsi accueilli les ‘European Indie Game Days’ et favorisé la mise en place d’une formation au métier de ‘référent digital’, portée par l’association Les Compagnons du Dev. Notre second défi est celui de l’école numérique. Grâce à l’installation de tableaux numériques dans toutes les écoles élémentaires de la ville, nous souhaitons permettre à notre jeunesse d’entrer de plain- pied dans le monde numérique. Nous avons ainsi expérimenté le programme ‘Les Voyageurs du Code’, lancé par Bibliothèques sans frontières. Notre ambition : que Montreuil continue à être une ville créative et solidaire qui donne à ses jeunes les moyens pour exprimer leurs talents et développer leurs compétences.” Ibrahim Dufriche-Soilihi, 1er adjoint au maire de Montreuil, délégué à l’Innovation économique, sociale, solidaire et numérique Un puissant levier pour une ville créative et solidaire 62 Paroles d’élus Montreuil Former au code pour insérer d’élèves en poste trois mois après leur sortie. 87 %entreprises déjà créées par des “Simploniens”. 10des élèves de Simplon à Montreuil sont bénéficiaires des minima sociaux. 100 % DR DR DR
  • 36. Paroles d’élus 65 Quelle est l’origine du projet Lascaux 4 ? La fréquentation touristique de la grotte de Lascaux durant les années 1950, après sa découverte en 1940, a entraîné une rapide dégradation et une mise en danger du site. La décision de sa fermeture a conduit à la réalisation d’un fac-similé d’une partie de la grotte, ouvert au public dès 1983 : il s’agit de Lascaux 2. Cependant, la reconstitution a été construite à proximité de l’entrée de la grotte d’origine, ce qui impliquait à nouveau des risques de dégradation. Il a été alors décidé de sanctuariser complètement la colline et de construire une nouvelle reconstitution à ses pieds, le projet Lascaux 4. Comment la Semitour-Périgord a-t-elle utilisé le numérique dans ce projet ? Il faut savoir que la grotte de Lascaux est depuis longtemps à la pointe des technologies innovantes, notamment grâce à l’utilisation de fac-similés pour Lascaux 2 et 3 (une exposition itinérante). La Semitour-Périgord a remporté le marché pour la gestion de Lascaux 4, qui s’élève à 1,8 milliard d’euros. L’Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP), filiale de la Semitour, est chargé de numériser la grotte afin d’obtenir des reproductions au millimètre près. Le résultat est étonnant puisque la technique de la projection 3D a permis de mettre au jour des éléments invisibles à l’œil nu. Quand le relevé par calques avait permis de recenser 700 figures dans la salle de l’Abside, nous en avons découvert 120 de plus ! Le numérique jouera également un rôle dans la reproduction. Quel sera le résultat pour le public ? La Semitour, qui gère déjà plus de 500 000 visiteurs sur l’ensemble de ses sept sites culturels, dont 280 000 à Lascaux 2, et dont le Conseil départemental de la Dordogne est le principal actionnaire, a choisi de tout miser sur le développement du numérique afin d’offrir une nouvelle expérience à tous les publics. La principale attraction sera un compagnon de visite, Outre la dimension touristique de ce nouvel espace de 8 000 m² qui permettra la valorisation du patrimoine préhistorique, la numérisation des grottes constituera un matériau propice au développement de produits numériques innovants. Soutenue par le Département, la Région et l’Union européenne, l’opération s’inscrit dans une démarche de développement durable et de préservation. une torche numérique qui sera adaptée à tous les publics en fonction de leur âge et de leur handicap éventuel. Nous souhaitons permettre aux enfants de se glisser dans la peau d’aventuriers, un peu à l’image de ceux qui ont découvert la grotte. Nous aurons donc un audioguide amélioré par les techniques de la réalité augmentée et de la 3D. Il sera bien sûr possible de partager les expériences en temps réel sur les réseaux sociaux. Et l’expérience ne s’arrêtera pas là, puisque plusieurs salles d’expositions permettront de mettre en avant les liens entre les fresques paléolithiques, l’art du XXe  siècle et la création contemporaine. L’objectif de Lascaux 4, dont l’ouverture est prévue pour l’automne 2016, est d’atteindre les 400 000 visiteurs par an. Bruno Lamonerie, président de la Semitour-Périgord Lascaux 4l enumérique dans les te rritoires Au cœur du développement de la Dordogne La projection 3D a permis de mettre au jour des éléments invisibles à l’œil nu ! 64 Paroles d’élus Lascaux visiteurs par an. C’est l’objectif que souhaite atteindre la Semitour- Périgord sur le site de Lascaux 4. C’est le montant du marché attribué à la Semitour-Périgord pour la gestion du site de Lascaux 4. 400 000 1,8 Me DR CASSONMANN
  • 37. Paroles d’élus 67 À ce jour, Valenciennes Métropole dispose et gère en mode régie une infrastructure fibre optique de plus de 180 km, permettant ainsi aux entreprises du territoire de bénéficier d’un accès très haut débit (Valenciennes Métropole apparaît ainsi en deuxième position nationale en termes de zones d’activités labellisées ZA THD) via les offres de services proposées par les nombreux opérateurs télécoms implantés dans le Valenciennois. Parallèlement, Valenciennes Métropole coordonne avec l’opérateur Orange un déploiement FTTH qui, d’ici la fin 2020, permettra aux 35 communes du territoire de disposer d’un accès Internet très performant. Une fois les infrastructures télécoms déployées, Valenciennes Métropole, aux côtés de ses partenaires locaux, a structuré et accéléré le développement de la filière numérique. La Communauté d’agglomération développe ainsi sur 26 hectares un site d’excellence qui a pour vocation de devenir un véritable cluster national et européen dédié au numérique : Les Rives Créatives de l’Escaut. En avril 2015, la Serre numérique, un projet ambitieux porté par la CCI Grand Hainaut, y a ouvert ses portes. D’une qualité architecturale unique, elle propose 17 000 m² entièrement dédiés aux métiers de l’image et de la création numérique, réunissant les trois écoles d’excellence internationale du groupe Rubika, un incubateur, une pépinière de 3 000 m², un centre de recherche appliquée et des espaces de coworking. D’autres programmes sont en cours de développement sur la zone : un hôtel d’entreprises, une résidence étudiante, un Green data center développé par CIV et, à proximité immédiate, le futur Centre d’expositions et de congrès. Ce positionnement numérique et ces premières réalisations ont valu à Valenciennes Métropole d’obtenir le label French Tech aux côtés de la MEL, de Cap Calaisis et de la Communauté d’agglomération Lens-Liévin en novembre 2014. Riche de son tissu économique, proche des grandes métropoles européennes, jeune et innovante grâce à la présence de son université et d’écoles de renommée internationale, Valenciennes Métropole offre les conditions de développement idéales pour les entreprises du numérique. Afin de faciliter leur implantation, les acteurs locaux ont mis en place une ingénierie d’accueil complète : aide au recrutement, ingénierie financière, recherche de logement pour les cadres et leur famille. Des événements liés à l’innovation sont organisés régulièrement, notamment les Google Devfest, en partenariat avec Faubourg Numérique, ou encore les “Digital Culture Days”, boot camp visant à accompagner les start-up dans leurs candidatures aux appels à projets Fiware. Enfin, l’inclusion numérique fait partie intégrante de la stratégie de Valenciennes Métropole, notamment à travers le projet de l’école numérique “Pop School”, lancé avec l’Association d’innovation sociale numérique (Anis), qui dispensera dès 2015 des formations gratuites à la programmation web/mobile, sans prérequis de diplômes. Valenciennesl enumérique dans les te rritoires Un pôle d’excellence numérique à vocation multiple “Valenciennes Métropole a défini en matière d’attractivité et développement économique trois filières d’excellence en lien avec le tissu économique et les atouts de notre territoire : le numérique, la logistique et les transports durables. La longue tradition numérique du Valenciennois prend aujourd’hui corps avec le cluster des Rives Créatives de l’Escaut, qui a pour objectif de fixer sur le territoire valenciennois les étudiants, originaires de toute la France, issus des formations d’excellence universitaires ou consulaires valenciennoises, de concourir à la création d’entreprises innovantes, de motiver le transfert de technologie, la coopération recherche/entreprise dans un environnement porteur et dédié. Pour concourir également à l’attractivité du territoire, la question des infrastructures et de l’aménagement du territoire est décisive. En utilisant les compétences en faveur de l’aménagement numérique de notre territoire et en accompagnant le déploiement de la fibre optique, nous offrons à nos entreprises et futures entreprises, ainsi qu’à l’ensemble de nos habitants et futurs habitants les meilleures conditions d’accueil, de développement et d’épanouissement.” Valérie Létard, présidente de Valenciennes Métropole, sénatrice du Nord Une tradition numérique qui vise l’excellence Dès 2004, la Communauté d’agglomération Valenciennes Métropole, en prenant la compétence d’opérateur de réseaux de télécommunication, marquait clairement sa volonté d’investir et de devenir un territoire majeur en matière d’innovation et d’aménagement numérique. 66 Paroles d’élus Valenciennes DR DR DR
  • 38. 68 Paroles d’élus Paroles d’élus 6968 Paroles d’élus Nous voulons rester connectés au monde, me disait un collègue de Lozère. Il est des zones encore trop peu accessibles. Nous devons le dire sans relâche pour lutter contre cet optimisme béat qui veut que le numérique soit une réalité partout aujourd’hui. C’est hélas faux. Le croire réduit l’ambition et la mobilisation collective pour agir… Vanik Berberian Maire de Gargilesse-Dampierre (Indre) Président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) Paroles d’élus 69 MOURADMOKRANI
  • 39. 70 Paroles d’élus Paroles d’élus 71 communes utilisatrices de campagnol.fr mettent à disposition des habitants l’ensemble des informations utiles : actualités du territoire, comptes rendus de conseils municipaux, etc. Il s’agit d’un partage de la démocratie. En cela, Internet rapproche plus les gens qu’il ne les éloigne. Par exemple, la mairie de Marchastel (150 habitants), dans le Cantal, a créé son site en 2013. Son objectif est de faire connaître la commune et de partager les actualités, chantiers, animations, etc. Des formulaires d’état civil sont également disponibles en ligne pour faciliter les démarches des administrés, à toute heure du jour… et de la nuit ! Pour l’élu en charge du site, “il est désormais indispensable pour une commune, même rurale, d’être présente sur le Net. Les visiteurs sont heureux de retrouver toute l’actualité de leur commune. Et les personnes qui ne connaissent pas la commune se félicitent, elles, de pouvoir la découvrir en ligne.” Requérant entre deux et trois heures de travail par semaine : un site campagnol.fr est “très simple à administrer et ne nécessite pas de connaissances techniques particulières”. Est-ce facile (techniquement et financièrement) pour une collectivité rurale d’accéder au numérique ? Il est des zones encore trop peu accessibles. Heureusement, on note une réelle progression des équipements haut débit dans certains territoires ruraux. Mais on doit aller plus loin et surtout plus vite ! Il ne faut pas croire que le numérique est partout, il existe encore un écart entre les zones urbaines et rurales. C’est une volonté partagée entre les opérateurs et les communes d’offrir un accès au numérique, ce numérique qui connecte nos territoires au reste du monde. Est-il encore envisageable pour une commune rurale de se détourner du numérique et de ses outils ? Depuis plusieurs années, l’AMRF porte les revendications des maires ruraux en matière d’aménagement numérique du territoire et de très haut débit. Aujourd’hui, nos interlocuteurs nous font parfois remarquer que de nombreuses communes rurales n’ont pas encore mis en place leur site officiel sur le web… Comment prétendre au “bon débit” si nous ne développons aucun usage des technologies de l’information et de la communication dans nos communes ? Notre avenir sera numérique. Il suffit de ne pas traîner en chemin et que les objectifs fixés par l’État soient atteints dans les temps. L’objectif gouvernemental reste d’accomplir le raccordement de 80 % des foyers à la fibre optique d’ici 2022. Avez-vous lancé des pistes de réflexion pour développer encore mieux le numérique dans les territoires ruraux ? Nous ne manquons pas d’idées ! Par exemple, promouvoir des “Cafés du village connectés” ou des cybercentres ruraux, conçus à la fois dans un but de désenclavement (l’accès aux services publics, notamment) économique et de resocialisation (lieux multi-usages propices à la collaboration). L’AMRF est positionnée depuis de nombreuses années sur l’essor du numérique. Quel bilan dressez-vous de vos actions en sa faveur ? Notre société est entrée dans l’ère du numérique et nos populations en sont de grandes consommatrices. Avec la croissance démographique des territoires ruraux depuis plus de dix ans, les habitants de nos communes sont demandeurs de haut débit, de téléphonie mobile et de services numériques. L’Association des maires ruraux de France a pour ambition de rendre les territoires ruraux les plus attractifs possible et d’y permettre le maintien et le développement des services auprès des commerces, des entreprises et de la population. Depuis plusieurs années, l’AMRF est engagée dans le numérique et lutte contre les fractures que fait apparaître cette innovation comparable à l’arrivée de l’électricité au siècle dernier. Globalement nous observons avec optimisme les changements en cours. Le Plan Numérique prend de l’ampleur pour le déploiement du très haut débit. Mais de très grandes disparités persistent entre territoires ruraux. Elles ont vocation à s’estomper dans le futur. Il faut accroître l’effort financier et la prise de conscience des élus. L’opération Connect’Écoles, lancée en 2013, a fait émerger le plan Écoles Connectées du Gouvernement. La direction est bonne. Il faut désormais accélérer son déploiement. Nous travaillons aussi du côté des élus à les inciter à prendre conscience de l’enjeu numérique. C’est une des conditions essentielles du développement de leur territoire… Oui. Les communes rurales ont un peu de retard. Seulement un tiers des communes dispose d’un site qui leur est propre, et parmi ce tiers, plus de 30 % des sites ne sont pas à jour. Dans une société où près de deux Français sur trois sont utilisateurs réguliers d’Internet, cette situation présente des conséquences négatives pour deux raisons principales : la commune n’a pas “d’existence” dans l’univers du web et les habitants de ces villages ne peuvent disposer des services qu’ils attendent (information, communication, démarches, vie citoyenne…). L’objectif devrait donc être pour toutes les mairies rurales de disposer d’un site web communal. Sans investissement important et sans connaissances informatiques particulières. Votre site propose une nouvelle version. Cette évolution est-elle inhérente au succès de la plateforme ? Campagnol.fr est le symbole de notre implication dans les territoires ruraux au service des maires. La nouvelle version répond à un besoin des élus ruraux de s’approprier encore mieux leurs sites Internet communaux. Elle est plus intuitive et ergonomique, et offre de nouvelles fonctionnalités dans la mise en page. Cet outil symbolise notre ambition de “mairie numérique” pour rendre les communes rurales plus visibles sur la Toile. Cela leur permet de proposer d’abord un service de proximité indispensable aux habitants et de devenir des actrices du développement de l’économie locale et des services aux habitants. Plus intuitive, plus ergonomique, la version 3 de campagnol.fr propose une meilleure souplesse pour effectuer les mises en page : outre la personnalisation des modules (choix des couleurs et des polices), les communes bénéficient d’une assistance et du stockage de leurs données basées en France. C’est une bonne chose de voir évoluer ainsi notre plateforme, preuve que les communes se sont approprié l’outil. Nous nous réjouissons que les collectivités rurales veuillent plus que jamais rester connectées ! Pourquoi avoir créé campagnol.fr ? La création de campagnol.fr repose sur le constat simple que communiquer est une nécessité qui s’impose aux collectivités locales. Avec notre plateforme, les communes qui le souhaitent disposent d’une véritable vitrine numérique, pratique, accessible et peu coûteuse. L’AMRF, dans le cadre de son action de service à ses adhérents, a décidé de proposer ce service pour 180 euros TTC de cotisation additionnelle annuelle. Pendant douze mois, la commune disposera d’un ensemble de prestations. Nous avons retenu une formule “tout-en-un” par souci de simplicité, comprenant l’accès à la plateforme de création et d’administration de sites, l’hébergement de votre site sur Internet, le nom de domaine, une vingtaine d’adresses e-mail avec le nom de domaine de la commune en référence, l’accès à l’assistance téléphonique pour le coût d’une communication normale, un référencement sur Google, ainsi que des statistiques de consultation permettant de connaître la fréquence des visites, la nature des pages le plus consultées, l’origine des visiteurs, etc. Ces statistiques seront disponibles en ligne et actualisées chaque jour. L’AMRF est par nature transparente dans ses actions et le numérique n’y échappe pas. Internet est un outil de transparence et de proximité, car toutes les Le cybercentre est l’une des pistes pour accueillir les porteurs de projets favorisant un retour d’activités dans la commune, dans un espace partagé, bien connecté et sécurisé, éventuellement lié à la mairie. C’est aussi un lieu relais de partenaires territoriaux. La présence d’un tel espace connecté permet de réduire les temps de transports et l’empreinte carbone. Il peut accueillir des activités ponctuelles, comme le suivi de maladies chroniques par un médecin ne disposant pas de cabinet dans la commune. Autre piste de réflexion, la réalisation d’un maillage communal d’Espaces publics numériques localisés ou itinérants, dans une logique de proximité des personnes qui ont besoin d’accompagnement au numérique (objectif d’inclusion numérique) : on ne peut pas attendre des personnes non sensibilisées à l’importance du numérique de se déplacer jusqu’à la ville voisine si elles n’en voient pas l’utilité. C’est à l’animateur d’EPN de se déplacer dans les communes ! Vanik Berberian 60 ans 1989 Maire de Gargilesse- Dampierre 2008 Président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) Promouvoir desCafés duvillage connectés MOURADMOKRANI
  • 40. 72 Paroles d’élus Paroles d’élus 73 Musé esTrans ormations Financement participatif, réalité augmentée, visite virtuelle… La révolution numérique est en marche dans les musées ! Guide numérique du musée Louvre-Lens Fort d’un accompagnement audio et vidéo, il attire votre attention sur les détails ou les attributs symboliques inaccessibles à l’œil nu pour mieux comprendre l’œuvre. Aventure interactive sur iPad “Au service du Roy” Au château royal d’Amboise, ce nouveau concept de visite dédié aux adolescents et aux jeunes adultes immerge le visiteur dans l’univers familier des jeux d’heroic fantasy. Cinématiques en dessins animés, jeux d’adresse, de rapidité et d’esprit ont ainsi été imaginés avec les moyens techniques de motion capture. f 72 Paroles d’élus Paroles d’élus 73 MUSÉEDULOUVRELENS,MUSÉEDULOUVRE/RMN,CHÂTEAUROYALD’AMBOISE
  • 41. 74 Paroles d’élus Paroles d’élus 75 Application officielle du musée Soulages, à Rodez Grâce à son audioguide intégré, l’application lancée par la Communauté d’agglomération du Grand Rodez permet de découvrir les œuvres et les techniques artistiques de Pierre Soulages. Palais de Tokyo L’application de ce centre d’art contemporain d’avant-garde permet, entre autres, d’être au plus près des artistes, avec des contenus multimédias exclusifs ainsi que des focus réalisés sur une sélection d’œuvres et de manifestations. Expérience immersive au musée d’Orsay Grâce à des tablettes mises à leur disposition devant la toile, les visiteurs peuvent “entrer” dans L’Atelier du peintre de Gustave Courbet et l’explorer lors d’une balade poétique d’une trentaine de minutes. 63,5 MILLIONS… C’est le nombre d’entrées recensées dans les musées en 2013 par le ministère de la Culture et de la Communication. 74 Paroles d’élus Paroles d’élus 75 MUSÉESOULAGES,MAGNUSMANSKE/CREATIVECOMMONS,MUSÉED’ORSAY
  • 42. 76 Paroles d’élus Paroles d’élus 77 Comment les villes moyennes assument-elles leurs charges de centralité pour le développement culturel et la valorisation de leur patrimoine ? Les villes-centres membres de Villes de France consacrent en moyenne 10 % de leur budget à la culture, qu’il s’agisse de développement culturel, de spectacle vivant ou de valorisation du patrimoine. C’est beaucoup et c’est justifié, car la culture est véritablement le ciment du vivre ensemble. Dans un contexte de plus en plus contraint financièrement, la question du partage des charges de centralité devient une priorité et la mutualisation l’une des réponses. De nombreuses villes se tournent également vers le mécénat, en particulier pour le patrimoine. Caroline Cayeux, maire de Beauvais, sénatrice de l’Oise, présidente de Villes de France “La culture est véritablement le ciment du vivre ensemble.” Au-delà de la question financière, le numérique appliqué aux musées permet de mettre les œuvres des grands maîtres à la portée du plus grand nombre où que l’on se trouve. Dès lors qu’une connexion Internet est possible, le musée devient accessible jusqu’au fin fond de la brousse ! C’est une révolution considérable qui va permettre un développement de l’accès à la culture dont on ne mesure peut-être pas encore tous les bénéfices. En ce sens, tous les musées ont leur chance de développement. À Beauvais, avez-vous développé des actions en faveur de l’usage du numérique dans le domaine culturel ? Le numérique s’invite dans tous les aspects de la vie culturelle locale. À Beauvais, ville d’art et d’histoire, la promotion des actions culturelles et patrimoniales passe d’abord par l’Internet, avec notamment le portail Culture directement alimenté par les forces vives du territoire : artistes, établissements, associations, etc. Le numérique, c’est aussi la mise en lumière de la plus haute cathédrale gothique du monde ; les balades virtuelles au Moyen-Âge, sur tablette, dans un ensemble d’architecture hospitalière d’exception ; l’équipement des médiathèques en liseuses et tablettes ; la mise à disposition de fonds patrimoniaux numérisés, etc. Dans les musées, le numérique permet de nouveaux modes d’accès aux collections et des informations enrichies – grâce aux tablettes, tables tactiles, écrans, vidéoprojections, flashcodes et audioguides – permettant souvent de toucher et d’intéresser de nouveaux publics. Ici et là, comme au musée départemental de l’Oise, des œuvres digitales côtoient des toiles multicentenaires. Quelles sont les solutions pour que tous les musées de France trouvent un équilibre budgétaire malgré les baisses de subventions et comment le numérique peut y contribuer ? Le numérique est un vecteur de communication extrêmement puissant pour les musées. Il existe une véritable passion française pour les musées. On voit des foules extraordinaires se déplacer, pas seulement pour les très grands événements mais pour toutes les expositions. Celles qui se déroulent dans les villes de province suscitent un immense intérêt. Mais encore faut-il que les gens soient au courant et porter ce message culturel. Le numérique va alors servir à informer les fidèles des musées. Des communautés se créent, car les gens aiment beaucoup partager ce qu’ils ont vu. C’est donc un relais fantastique, autant pour les petites institutions que pour les très grandes. Comment Orange accompagne- t-il les musées dans leur usage du numérique ? Chez Orange, nous avons porté des projets extrêmement importants, comme à Versailles ou au Louvre- Lens. Pour Versailles et ses jardins, notre application est sans doute l’une des plus connues du monde culturel et l’une des Christine Albanel, directrice exécutive Responsabilité sociale d’entreprise, Diversité, Partenariats et Solidarité du groupe Orange Ancienne ministre Face aux baisses des dotations de l’État, les collectivités locales sont obligées de revoir à la baisse certaines subventions. Comment pallier ce manque et promouvoir le développement culturel au niveau local ? Aujourd’hui, la baisse drastique des dotations aux collectivités nous a conduits à revoir certains projets, et parmi eux des projets culturels, qu’il s’agisse d’investissements ou de subventions aux associations. C’est le casse-tête de tous les élus : comment faire aussi bien avec moins ? Il faut donc établir des priorités et inciter les associations à se regrouper quand c’est possible. L’innovation numérique peut-elle être un atout pour augmenter la fréquentation des musées ? plus innovantes. L’aide à la visite avec la réalité augmentée, par exemple, est particulièrement innovante. Les institutions culturelles et les ingénieurs d’Orange apportent leurs richesses respectives à ces projets. Les petits musées doivent aussi jouer la carte de l’événement, en trouvant un angle qui va intéresser la population locale. Nous accompagnons tous les musées. Orange peut être sollicité par toutes les institutions et/ou poursuivre une aventure qui compte déjà plusieurs chapitres. Comment l’expérience du numérique va-t-elle évoluer pour les musées ? Tous les possibles sont offerts par le numérique et cela rétablit une démocratie culturelle en couvrant tout le territoire, puisque l’on peut à présent voir en direct une grande exposition de façon virtuelle. On peut également toucher un public international. Tout cela est très prometteur. Châteaux et jardins de Trianon Du Grand Trianon au Temple de l’amour, du Pavillon français à la grotte de Marie-Antoinette, du salon des Malachites au boudoir de l’impératrice, l’application Châteaux et Jardins de Trianon propose une visite du domaine grâce à des commentaires audio, des vidéos, des photos, des jeux ou encore des archives retraçant quatre cents ans d’histoire intime de ces lieux champêtres. Retrouvez l’intégralité de ce voyage visuel sur parolesdelus.com “Tous les possibles sont offerts par le numérique et cela rétablit une démocratie culturelle.” 76 Paroles d’élus Paroles d’élus 77 MOURADMOKRANI DR MUSÉELOUIS-PHILIPPE,CHÂTEAUDEVERSAILLES
  • 43. 78 Paroles d’élus Paroles d’élus 79 Objets connC’est déjà demain… Le robot Nao, conçu par la société française Aldebaran, permet de développer notamment la communication avec les enfants autistes atteints du syndrome d’Asperger. Avec 50 milliards d’objets connectés d’ici cinq ans, ce marché révèle un potentiel énorme pour les villes et la santé, entre autres. Voyage dans les abosl 78 Paroles d’élus Paroles d’élus 79 ectés Objectif : précision La première montre connectée du groupe Cupertino, sortie en avril 2015 en France, est équipée d’un écran Retina, d’un verre Sapphire, d’un capteur de rythme cardiaque et de mouvement. L’Ultimaker 2 Extended est une imprimante 3D qui offre une qualité d’impression allant de 300 à 20 microns pour les prototypes réclamant une précision extrême. Sa vitesse d’impression peut aller jusqu’à 300 mm par seconde. Une vraie révolution ! VINCENTDESAILLY THIERRYBONNET/VILLED’ANGERS DR t t
  • 44. 80 Paroles d’élus Paroles d’élus 81 Christophe Béchu, maire d’Angers, sénateur du Maine-et-Loire Notre pays est entré de plain-pied dans la modernité numérique. Une étude récente montre que les Français consultent en moyenne 150 fois par jour leur smartphone. Or, cette modernité se réinvente chaque jour ! Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une immense déferlante, celle des objets connectés. D’ici 2020, on estime que 50 milliards de capteurs et autres objets communicants seront connectés au réseau Internet. D’ici cinq ans, nous devrions posséder, en moyenne, 15 objets connectés par personne. Notre pays – pouvoirs publics, start-up… – a saisi les enjeux de cette véritable révolution. Orange a choisi d’investir massivement dans ce secteur porteur. C’est un prolongement naturel de notre cœur de métier. Orange veut être présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur, ce qui inclut à la fois la vente d’objets en magasins, en particulier dans nos 40 mégastores, ceux déjà ouverts comme ceux qui vont ouvrir, ainsi que la fourniture de services à valeur ajoutée autour de ces objets dans la santé, le bien-être, l’environnement ou la maison connectée. Ainsi, notre bouquet de services HomeLive (sérénité, détection de fumée, Luc Bretones, directeur du technocentre d’Orange et d’Orange Vallée caméra, thermostat connecté…) est déjà un succès en France et sera lancé dans d’autres pays d’Europe. N’oublions pas, bien sûr, l’analyse des données et les solutions de connectivité pour les entreprises (cartes SIM machine à machine ou M2M et connectivité LoRa). Notre ambition, outre la distribution de ces objets, est donc de proposer aux collectivités intéressées, via l’initiative “Datavenue”, des plateformes d’échanges et de valorisation des données obtenues. De nombreuses collectivités territoriales encouragent cet essor, souhaitant maîtriser les services et les données collectées en temps réel. Et c’est pourquoi, en rejoignant notamment la Cité de l’objet connecté, nous voulons contribuer au développement de la filière française et européenne de l’Internet des objets. “Impulser un esprit pionnier.” “D’ici cinq ans, nous devrions posséder, en moyenne, 15 objets connectés par personne.” Cité de l’objet connecté Inaugurée le 12 juin 2015 à Angers par le président de la République François Hollande, la Cité de l’objet connecté est une usine d’un nouveau genre : un accélérateur industriel qui répond aux besoins de rapidité de développement des entreprises innovantes. Pour un élu local, quels sont les enjeux de l’évolution numérique ? Toute la société est touchée par la révolution numérique. Les collectivités locales et les élus n’échappent pas à cette règle. Impossible de passer à côté de ce progrès technique offert par le déploiement des objets connectés. Les Villes ont en main des outils permettant d’adapter au plus juste les services aux besoins réels de la population et de mieux connaître ses habitudes. L’objectif smart city est non seulement bénéfique sur le plan du service rendu, mais il l’est également sur un plan financier avec l’optimisation du travail des agents grâce à l’analyse fine des données collectées. Le numérique, c’est aussi une révolution de la relation élu-citoyen avec une exigence accrue en matière de transparence, de dialogue et de réactivité. Donnez-nous quelques exemples concrets de ce que peuvent apporter les objets connectés ? Nous venons d’installer des capteurs de remplissage dans des conteneurs enterrés de tri sélectif pour optimiser la collecte. Nous testons des poubelles triant elles-mêmes les déchets. Nous traquons les fuites d’eau avec le centre-ville d’Angers est désormais un laboratoire permanent de test des applications smart city. Cela grâce à un partenariat avec WiFiLib, le réseau de WiFi gratuit déployé dans les métropoles par Afone, une entreprise angevine. C’est pourquoi vous avez mis en place la Cité de l’objet connecté ? La Ville et l’Agglomération ont naturellement accompagné et soutenu l’arrivée de la Cité de l’objet connecté. Mais cette dernière est une initiative privée. Si elle s’installe à Angers, c’est parce qu’il existe ici un territoire propice à l’innovation industrielle. L’électronique et l’informatique sont depuis les années 1970 des filières d’excellence de notre territoire : entreprises, recherche, enseignement supérieur, entre autres. À l’heure de la révolution numérique, tous ces acteurs ont su s’adapter aux nouveaux enjeux industriels. C’est pourquoi Angers compte sur son territoire de nombreuses pépites : à la fois des leaders (Eolane, Evolis, Valeo, Atos…), mais aussi des entreprises à la pointe de l’innovation (Creative Eurecom, Afone, Octave…) et des sociétés qui grandissent vite dans un esprit start-up (We Forge, groupe InWest, Logosapience, Physidia, Qowisio…). La filière numérique/ électronique représente pas moins de 900 entreprises et 7 000 salariés. C’est donc en toute logique que notre agglomération vient d’être labellisée French Tech, faisant d’Angers LA référence en matière d’objets connectés. des capteurs de bruit sur le réseau. Toujours dans le domaine de l’eau, 70 000 émetteurs ont été installés sur les compteurs permettant à l’agent d’effectuer le relevé sans descendre de son véhicule… Et je ne m’étends pas sur les capteurs environnementaux ou nos outils pour fluidifier la circulation. J’évoquerai enfin les 140 000 cartes A’Tout en circulation, grâce auxquelles les Angevins accèdent à la fois aux bus, aux tramways, aux bibliothèques, aux piscines, à la patinoire, etc. Le tout avec des démarches et une gestion simplifiées grâce à un e-dossier unique. Angers porte l’ambition de devenir une smart city exemplaire ? Clairement. Désormais, à Angers, toute action publique est passée au crible de l’ambition smart city. Peut-on innover grâce à des objets connectés ? Existe-il des expérimentations que l’on pourrait appliquer ? Nous impulsons un esprit pionnier. C’est une volonté politique, mais nous nous appuyons sur des compétences très en pointe en la matière. Ainsi, trois écoles d’ingénieurs angevines se sont associées pour lancer le programme Pavic. Grâce à lui, 80 Paroles d’élus Paroles d’élus 81 THIERRYBONNET/VILLED’ANGERS DR THIERRYBONNET/VILLED’ANGERS
  • 45. 82 Paroles d’élus Paroles d’élus 83 LESGISEMENTS DEL’ORGRIS Silver économie
  • 46. 84 Paroles d’élus Paroles d’élus 85 es chiffres qui signent un enjeu de société sans précédent : en 2030, plus de 20 millions de Fran- çais seront sexagénaires. Un tiers de la population ! C’est un phénomène inédit, conséquence du baby boom d’après-guerre et de l’allon- gement de l’espérance de vie. En quarante-cinq ans, la part des personnes âgées dans la population globale a augmenté de 80 %. À l’horizon 2050, 1,4 million à 4,8 millions de personnes auront plus de 85 ans. La préserva- tion de l’autonomie est devenue un enjeu crucial dont ont pris conscience les pouvoirs publics. Parmi ceux-ci, les Départements sont en première ligne, titulaires de larges pans de compétences sur la santé et, par ailleurs, guichets d’aide sociale. À la faveur de la récente réforme territoriale, les métropoles et les Communautés d’agglomération se penchent à leur tour sur les problématiques que rencontrent les personnes âgées. Au plus près des besoins des usagers, les collec- tivités innovent, structurent les acteurs publics et privés pour proposer des solutions ingénieuses, s’appuyant sur les technologies numériques. Des initiatives originales, nombreuses et variées prennent corps dans les territoires (lire en pages suivantes). Dans un contexte budgétaire tendu pour le secteur public, qui pèse singulièrement sur les finances L’or gris, gisement de croissance à la portée des territoires Les technologies numériques multiplient les réponses pertinentes au défi posé par le vieillissement de la population et par l’aspiration sociale à une autonomie la plus longue possible. Au plus près des demandes des citoyens, les collectivités font émerger sur le territoire des filières potentielles moteur de croissance. Silver Normandie : la Région s’engage pour les seniors Vous avez dit… silver économie ? Filière économique transversale, elle englobe “l’ensemble des technologies offrant des services destinés aux personnes avançant dans l’âge, à leurs aidants directs ou aux professionnels accompagnant ces personnes”*. * Livre blanc 2015 La révolution du bien vieillir (Syntec numérique) La Basse-Normandie, Eldorado des seniors ? C’est en tout cas le pari pris par le Conseil régional qui, via son agence de développement économique, Miriade, œuvre à la construction d’une filière économique centrée autour des services et produits innovants à destination des personnes âgées. Résultat : la région est la première à avoir bénéficié du label “Silver région”. Le projet s’articule autour de deux axes. D’une part, le pôle de compétitivité TES, pour “Transactions électroniques sécurisées”, qui travaille au développement de produits d’e-santé et, d’autre part, le cluster Techsap Ouest, qui se consacre au développement de l’innovation pour le maintien à domicile des personnes, notamment par le numérique, grâce à un living lab et à un club usager. Que représente le défi du vieillissement de la population pour notre société ? L’évolution démographique, le vieillissement de la population, la pyramide des âges nous amènent à anticiper des mouvements. Dans les quinze prochaines années, 20 millions de Français auront dépassé les 60 ans. C’est avant tout une réalité humaine à laquelle la société doit s’adapter. Tous les pans de la vie doivent prendre en compte ce défi qu’est celui de la silver économie, un enjeu qui doit être relevé par tous les acteurs, institutionnels et économiques. La question que nous devons nous poser est : “Comment prépare-t-on en termes de services et d’offres économiques à cette nouvelle étape de la vie ?” Que peuvent apporter les technologies numériques à l’émergence de la silver économie ? L’innovation et les avancées technologiques, au premier rang desquelles le numérique, doivent constituer des opportunités permettant d’adapter les modes de vie en termes de mobilité ou grâce à la domotique. Le numérique peut faciliter le quotidien des personnes qui avancent dans l’âge mais aussi favoriser l’accès à la culture ou à la connaissance. C’est l’ensemble des équilibres des relations de solidarité, au sein de la collectivité nationale et au plus près des territoires, qui va être repensé. Frédéric Cuvillier maire de Boulogne-sur-Mer, député du Pas-de-Calais, ancien ministre, président de la Fédération des agences de développement économique (Cner) 31 Md€Marché en France en 2010, soit 1,59 % du PIB. Prévisions en 2040 : 2,4 %* 24 Md€Total des dépenses publiques (prise en charge de la santé, APA, aide à l’hébergement)* 7 Md€Total des dépenses privées * Rapport Stratégie pour la couverture de la dépendance des personnes âgées, Bertrand Fragonard, 24 juin 2011. En quoi s’agit-il également d’un enjeu économique ? Derrière les réalisations des entreprises, il y a une dynamique territoriale, directe ou indirecte, soit avec des entreprises elles-mêmes directement en lien avec l’innovation de la silver économie, soit en termes d’attractivité du territoire parce que les collectivités font en sorte que leurs territoires s’adaptent. Quel peut être le rôle des agences de développement économique en la matière ? Les agences de développement économiques naissent de la volonté politique de collectivités de se doter d’outils capables de contribuer au rayonnement économique de leur territoire. Nous sommes à la fois des facilitateurs mais aussi des “assembliers”. Nous sommes là pour offrir des boîtes à outils et répondre en cela aux attentes du territoire. Et ce grand rendez-vous de la silver économie, qui est l’une des spécificités françaises, doit nous permettre là encore de nous appuyer sur la pertinence des territoires et sur leurs connaissances mais également sur la capacité de notre réseau – plus d’une centaine d’agences – à apporter notre expertise et notre expérience. “REPENSER L’ENSEMBLE DES ÉQUILIBRES DES RELATIONS DE SOLIDARITÉ” Dans les territoires … Retrouvez l’intégralité du dossier sur parolesdelus.com Dossier réalisé en partenariat avec le Cner- Illustration : Icinori DR MOURADMOKRANI
  • 47. 86 Paroles d’élus Paroles d’élus 87 départementales, ces technologies offrent des applications de plus en plus performantes. Elles sont la clé pour transformer les défis liés au vieil- lissement en opportunités sociétales. Trois champs d’activité sont particulièrement por- teurs de perspectives : la qualité et le confort de vie, l’interaction sociale des seniors et, bien sûr, l’e-santé. Les opportunités sont aussi économiques. Car les seniors comptent parmi les Français les plus aisés. Leurs revenus ont été multipliés par sept en vingt ans. Ceux dont ils disposent sont en moyenne 30 % supérieurs au reste de la population et ils détiennent 60 % du patrimoine des ménages. De ces constats est née l’ambition de faire émer- ger un pan de l’économie prenant en compte ces nouveaux besoins liés à l’avancée en âge. Il porte déjà un nom : la “silver économie”. La Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) estime à 300 000 le potentiel de créations d’emplois nettes dans cette nouvelle filière. Selon le rapport de la commission “Innovation 2030”, présidée par Anne Lauvergeon, ce marché représente un véritable gisement de croissance et pourrait atteindre 2,4 % du PIB en 2040. Il compte parmi les sept ambitions dessi- nées pour la France : l’innovation au service de la longévité, autrement appelée silver économie. Au tout début de l’année 2014, une première expérimentation de structuration de filière voit le jour en banlieue parisienne, à Ivry-sur-Seine. C’est la Silver Valley. Parallèlement, d’autres territoires décident de jouer cette carte d’avenir. Trois “Silver régions” émergent au même moment, en Basse- Normandie, en Midi-Pyrénées et en Aquitaine. Les principes sont similaires. Il s’agit de créer un lieu privilégié d’échanges, virtuel ou réel, entre les différents acteurs du secteur pour proposer un ensemble de services aux entreprises afin qu’elles accèdent à ce marché, pour accompa- gner les entreprises naissantes sur le modèle des pépinières, pour accueillir aussi des laboratoires et, parfois, proposer un showroom, comme à Ivry. Entre développement économique local et réponse au défi majeur du vieillissement de leurs admi- nistrés, les collectivités ont bien compris l’intérêt qu’elles pouvaient trouver à développer “l’or gris”. Accélérer la croissance de la silver économie En 2013, de nombreuses initiatives publiques et privées ont mis en lumière les enjeux économiques posés par le vieillissement de la population. Le concept de silver économie émergeait et une véritable impulsion des acteurs s’activait. Deux ans plus tard, Syntec numérique, le premier syndicat professionnel de l’écosystème numérique français, consacrait son Livre blanc 2015 à “la révolution du bien vieillir”. Rédigé sous la direction de Nadia Frontigny, vice-présidente Care Management chez Orange HealthCare, ce rapport émet quatre recommandations pour “faire face à l’allongement de la vie, véritable défi pour notre système social” : • relancer le Comité de filière industrielle silver économie, qui a pour mission Le numérique maintient à domicile C’est une première en France : en Ariège, à Foix, une pépinière d’entreprises s’est installée, au printemps 2014, au cœur même d’un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), à l’initiative de l’agence de développement économique du département, Ariège Expansion. La pépinière, d’une surface de 70 m², propose quatre bureaux à des entreprises spécialisées dans l’innovation au service du maintien à domicile et de la prévention de la dépendance. Services déjà proposés par les entreprises : assistance vingt-quatre heures sur vingt- quatre, recueil et traitement des informations fournies par des objets communicants et modélisation des comportements de vie des seniors au travers de l’analyse de l’utilisation des appareils électriques. Le bien-être du 3e âge passe par le design Sur un territoire marqué par la désindustrialisation, Adel 42, l’agence de développement économique du Conseil départemental de la Loire, fait de la silver économie l’un des leviers de son potentiel de croissance. En partenariat avec des entreprises locales, des chercheurs, des enseignants du supérieur et la Cité du design de Saint-Étienne, elle remporte en 2010 un appel à projets lancé par l’État. En s’appuyant sur les usages et en travaillant autour du concept de design universel, l’initiative a pour but de faciliter le quotidien des personnes âgées et leur mobilité. Le guide Design pour tous, conçu par le cluster Designer + a ainsi été publié à destination des entreprises. de piloter, fédérer et structurer cette filière, en saisissant les nouvelles opportunités offertes par le numérique (solutions, métiers, organisations, financement) ; • construire un plan national de modernisation de l’action sociale pour replacer la prévention et l’accompagnement du vieillissement à sa juste place en complément de l’offre de soins. Ce plan, construit dans une logique économique viable et ancrée dans les territoires, pourrait s’inspirer des structures mises en place dans le cadre du projet Territoire de soins numérique (TSN) ; • faire émerger des grands acteurs pour accélérer la transformation de l’action sociale par de larges préfigurations afin de consolider la filière et de l’inscrire dans la durée ; • établir une démarche proactive et intelligente de la gestion des données des seniors et créer un observatoire des usages et des métiers, pour un meilleur accompagnement du vieillissement. S’ajoutent trois pistes d’action spécifique pour le Comité de filière : • élaborer une nouvelle stratégie de services s’appuyant sur une segmentation fine des seniors et sur les opportunités liées au numérique (hotline, sites web, réseaux sociaux, big data, intermédiation…) ; • mettre en place une organisation robuste autour d’un “opérateur pivot” pour coordonner une offre dédiée au senior bénéficiaire et son aidant, dans une logique de territoire ; • consolider un modèle de financement alliant sources publiques et privées en associant les assureurs. Ce Livre blanc a été remis le 24 juin 2015 à Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées, de l’Autonomie et de l’Enfance. Répondre aux enjeux … ISTOCKPHOTO DR
  • 48. 88 Paroles d’élus Paroles d’élus 89 Lesréseaux sociauxauservice del’e-réputation Taper votre nom sur un moteur de recherche et passer en revue les dix premiers liens ? Rien de narcissique rassurez-vous. Simplement du bon sens numérique. Sur Internet, a fortiori sur les réseaux sociaux, le droit à l’oubli n’existe pas. Une raison parmi d’autres de vous armer de la plus grande vigilance afin de ne pas dériver à bord de ces fameux canaux 2.0. Contextualisons. Alors que les 44,6 millions d’électeurs ne se déplacent que deux fois par an au maximum dans les bureaux de vote, les deux tiers des 30 millions d’usagers français de Facebook sont en ligne quotidiennement. Nul besoin d’être l’édile d’une métropole high-tech pour s’emparer de cette arène politique : du haut des 700 habitants de sa commune, le maire de Conliège, Roger Rey, s’exprime désormais autant que la maire de Paris sur Twitter. Il y parle vin jaune, musique et Jura. En tant que personnalité publique, votre présence sur Internet est inéluctable, alors comment la maîtriser ? Quatre élus, en Normandie, en Ardèche, dans l’Orne et en Gironde reviennent sur leur expérience pour vous aider à fabriquer votre propre guide de survie de l’honneur de l’élu en milieu numérique ! à certaines conditions ! Les 4 commandements de l’e-réputation 2De retenue, vous ferez preuve Pour un tweet de trop sur Éric Zemmour, le maire de Conliège a subi les foudres des internautes partisans du polémiste durant des semaines… Devenu agora numérique, Internet fait cohabiter les deux temps de la parole politique : l’immédiateté de l’information continue et la longue mémoire des moteurs de recherche. “Que faire, à part être attentif à ce qu’on dit ?” interroge Olivier Dussopt, qui a établi sa propre charte d’usage des réseaux sociaux pour éviter de s’enflammer comme d’autres pour un mot de travers. “La réputation, vous n’en êtes pas maître, ce que vous rendez public vous engage presque pour l’éternité”, résume Alain Lambert, le président du Conseil départemental de l’Orne. 3Empreinte de clarté, votre communication sera Gare à ne pas mélanger les types de communication entre le personnel et l’institutionnel. Pour éviter la confusion, chacun sa méthode : “Quand je suis en campagne, je ne parle que de local pour que mes électeurs sachent que je suis tout aux débats de l’Orne”, préconise Alain Lambert. Dans son fief ardéchois, Olivier Dussopt a, pour sa part, séparé clairement les différents comptes : le compte Facebook de la Ville pour les informations municipales, de la réunion publique à l’interruption d’une rue, et sa page personnelle pour ses opinions. “Si je veux relayer une information institutionnelle sur laquelle je n’ai pas de commentaire, je partage le statut de la Ville, a-t-il établi dans sa charte. 1Votre histoire, vous écrirez Premier exercice pratique : tapez votre nom sur un moteur de recherche. Ne cherchez pas plus loin que la partie qui s’affiche dans votre navigateur : qualifiée de “zone utile” par les spécialistes de l’e-réputation, les cinq à dix premiers liens concentrent à eux seuls plus de 80 % des clics des internautes. Et si vous découvrez des informations dont vous n’aviez pas connaissance, vous voilà face à un premier problème. “Ne pas être présent sur Internet, c’est prendre le risque de perdre le contrôle de ce qui se dit sur vous”, résume Olivier Dussopt. Pour y remédier, Yves d’Amécourt, maire de Sauveterre-de-Guyenne, en Gironde, a donc déployé un arsenal complet : Twitter, Facebook et blog. 4Du droit à l’oubli, vous ne serez pas exempté Au tribunal, Internet est un lieu public comme un autre. Quand les ricochets de phrases trop affûtées finissent par blesser quelqu’un, la loi s’applique comme ailleurs : “Des élus qui utiliseraient les réseaux sociaux pour diffamer seraient exposés aux mêmes risques que sur la place publique, résume Luc Brunet, responsable de l’Observatoire SMACL des risques de la vie territoriale. À quoi s’ajoute la responsabilité des commentaires laissés sur les pages par les administrés, qui peuvent faire l’objet de plainte auprès de la collectivité.” Deuxième cause de contentieux pénal des élus locaux après l’atteinte à la probité avec 20 % des cas, l’atteinte à l’honneur ! Ce risque est désormais couvert par certaines assurances sous le titre de la reconstitution d’image.
  • 49. 90 Paroles d’élus Paroles d’élus 91 Comment organisez-vous votre expression sur Internet ? Ce que je fais sur le blog relève plus du compte rendu de mandat. Sur Facebook, c’est de l’actualité essentiellement locale et du partage de vidéos. Sur Twitter, je suis uniquement dans le commentaire national. En revanche, je ne veux pas que cela introduise de la confusion, notamment en période électorale. C’est pourquoi nous avons créé un compte Facebook de la Ville d’Annonay : ceux qui auront à me succéder le reprendront, mais ce n’est pas le compte du maire, c’est le compte de la Ville. Lorsque l’information est très institutionnelle, pour la lisibilité de la source, je relaie le statut du compte de la Ville. Quelles limites vous fixez-vous ? Sur la nature de l’expression, même quand je suis très énervé ou très fâché de certaines déclarations, je fais attention à la manière dont je m’exprime. C’est une page personnelle, mais celui qui la consulte lit la page d’un député, de quelqu’un qui exerce des responsabilités publiques. Je fais toujours attention à ne pas être dans la grossièreté et de n’être léger que sur des choses légères. Par ailleurs, vous ne trouverez rien sur ma vie privée : je peux partager des sentiments personnels mais aucune photo de soirée avec mes amis ou de mes nièces. Pourquoi vous tourner vers les réseaux sociaux pour parler de votre commune ? Mes enfants ont entre 14 et 25 ans, ils lisent très rarement le journal, mais ils s’informent en permanence sur les réseaux sociaux. Le rôle d’un élu, c’est de faire et puis aussi de faire savoir. Il y a une génération de Français qui n’ouvrent jamais un journal et je me tourne vers les réseaux tout simplement pour m’adresser à cette partie de la population. Nous avons été l’une des premières communes en France à mettre en ligne les délibérations du conseil, les comptes rendus, etc. C’est un outil de démocratie et de diffusion, mais aussi un outil de travail. Certaines personnes se déplacent aux manifestations en apprenant qu’elles avaient lieu grâce aux réseaux sociaux. Je ne fais pas de communiqué de presse, je m’exprime sur les réseaux sociaux, et les médias locaux citent désormais mon compte Twitter. En étant présent sur Internet, je maîtrise 80 % de mon image et de celle de la commune. Comment cela influe-t-il sur la réputation de votre commune ? Aujourd’hui, la commune de Sauveterre- de-Guyenne a une notoriété en Gironde et sur Internet qui est bien supérieure à celle d’une commune française de 2 000 habitants. Quand le maire de Sauveterre va défendre Comment évitez-vous et gérez-vous la polémique ? Ces débats qui s’enflamment sur Twitter s’éteignent aussi vite qu’ils se sont enflammés. Je suis un garçon qui se cadre tout seul : en termes d’utilisation, ce n’est pas parce que vous m’attaquez sur Twitter que je vais vous répondre. Et ce n’est pas parce que j’ai répondu une fois que je répondrai une deuxième, à l’inverse de personnes qui s’enferment et finissent par faire de la mousse en répondant vingt fois à la même personne qui les insulte. Prenons un exemple : j’ai trouvé le Président très pertinent sur la question du terrorisme dans une récente intervention mais ce n’est pas mon domaine. Si je tweete mon avis et que la phrase est reprise, je n’ai à m’en prendre qu’à moi-même : je n’avais pas à l’écrire si je ne voulais pas que mes propos soient repris. En 2010, j’ai prononcé une phrase qui, sortie de son contexte pouvait être jugée maladroite, et j’ai compris qu’on pouvait trouver des propos désagréables en réaction des mois après. Qu’y faire à part veiller à ce qu’on dit ? un dossier à tel ou tel endroit, la commune est connue : sa notoriété a été accélérée par l’usage des réseaux sociaux. La réputation de Sauveterre est celle d’une ville qui avance, qui bouge, on le voit quand on prend un rendez-vous auprès des services de l’État ou d’un organisme. Quelles précautions prenez-vous pour éviter que la réputation de votre commune ne vous échappe ? Je ne tweete pas comme je parle, je ne blogue pas comme je parle… je fais attention. Pendant les élections départementales, j’avais pris position pour un candidat dans un article de Rue89, j’en ai entendu parler : mon frère qui habite à 400 kilomètres d’ici, m’a appelé pour me dire qu’on discutait de cette sortie jusque dans ses réunions ! Internet créé de nouvelles frontières, de nouveaux périmètres. Olivier Dussopt @olivierdussopt Président de l’Association des Petites Villes de France, député de l’Ardèche et maire d’Annonay, Olivier Dussopt s’est constitué une charte d’utilisation des réseaux sociaux mêlant prudence et sang-froid pour ne pas sortir de son rôle… et ne pas prêter le flanc aux polémiques ! FACEBOOK TWITTER 3 150 FANS 11 200 FOLLOWERS Yves d’Amécourt @yvesdamecourt Viticulteur habitué à surveiller la réputation de sa production sur Internet, Yves d’Amécourt applique les mêmes recettes pour faire connaître Sauveterre-de-Guyenne, dont il est le maire depuis 2008. FACEBOOK TWITTER 1 200 FANS 200 FOLLOWERS Olivier Dussopt @olivierdussopt Même si elle est personnelle, ma page reste celle d’un député. Yves d’Amécourt @yvesdamecourt En étant présent sur Internet, je maîtrise 80 % de mon image et de celle de la commune. MOURADMOKRANI DR
  • 50. 92 Paroles d’élus Paroles d’élus 93 Vice-président de l’Association des maires ruraux de France, John Billard, maire du Favril (Eure-et-Loir) a fait de Facebook un outil de transparence vis-à-vis de ses administrés. Quel rôle jouent pour vous les réseaux sociaux dans la vie politique locale ? Les élus rencontrent moins la population après les campagnes électorales, et c’est dommage. La révolution numérique nous offre ainsi le moyen de maintenir le lien direct avec nos électeurs, ce qui est un “plus” démocratique. Personnellement, j’ai tout de suite considéré que les réseaux sociaux étaient l’occasion de sortir d’une sorte de “ghetto” et de vivre au cœur de la société dont je suis l’élu. C’est aussi un moyen de mieux connaître les attentes de mes concitoyens. Comment gérez-vous la relation à vos administrés sur les réseaux ? La difficulté est de séparer communications nationale et locale. Cela étant, l’objectif reste tout de même de faire remonter dans le débat national les idées de nos concitoyens, sans qu’ils aient pour autant le sentiment que l’on s’éloigne de leurs préoccupations. Je me souviens d’une erreur que j’ai commise durant les législatives à Paris, en 2012. François Fillon et Rachida Dati s’y disputaient. Par provocation, j’avais proposé de les aider à trancher leur désaccord en me présentant à leur place. Cela avait été pris au premier degré et j’ai alors été soupçonné de me désintéresser de mon département. Depuis, je fais particulièrement attention à ne pas mélanger les genres. Comment utilisez-vous les réseaux sociaux ? Je les utilise comme n’importe qui les utiliserait dans sa vie de tous les jours. Sauf que ma vie n’est pas comme celle de tout le monde puisque je suis élu. Pour moi, l’enjeu c’est la transparence : la commune ne m’appartient pas, donc les citoyens sont en droit de savoir qui je suis, ce que je pense, et je me fais un devoir de leur montrer ce que je fais concrètement. Dans le cadre de mes fonctions au sein de l’Association des maires ruraux de France, je m’adonne aussi à un petit jeu qui consiste à photographier toutes les mairies des villages ruraux que je traverse pour montrer la diversité de la ruralité en France sur mon compte Facebook. Peut-on tout dire sur Internet ? Rien n’est fait au hasard, je réfléchis à chaque fois à l’opportunité de mes prises de parole. Mais je m’exprime toujours pour faire savoir qui je suis : en cela, le commentaire d’un fait d’actualité est efficace pour véhiculer mes positions. En ce qui concerne ma vie privée, je pense qu’il faut se préserver. Je publie parfois des choses de ma vie hors mandat, mais cela va dans le même objectif : montrer Vous fixez-vous des limites dans votre expression ? J’évite de prendre parti sur des sujets sur lesquels j’estime ne pas avoir de compétences techniques ou philosophiques. Je me suis toujours autorisé une très grande indépendance, même vis-à-vis des formations politiques auxquelles j’ai appartenu. Mes concitoyens savent que je ne serai jamais prisonnier d’un parti. Je pense que les réseaux sociaux sont un outil de libération des élus au regard de l’appartenance partisane qui, en France, est trop clanique : le côté régiment des partis y est castrateur de la personnalité des personnes engagées. Comment vous efforcez-vous de maîtriser votre réputation sur les réseaux sociaux ? La réputation, vous n’en êtes pas maître. Il faut rester très vigilant sur ce que l’on rend public, car cela vous engage presque pour l’éternité ! Cela oblige à un contrôle soigneux de ce que vous publiez, de manière au moins à rester fidèle à la personne que vous êtes. Pour Twitter comme pour Facebook, j’ai publié une charte expliquant la façon dont je conçois ma relation avec mes followers. Si je veux susciter un débat un peu vif, j’opte pour Twitter, pour un débat plus détendu, je choisis Facebook. que je suis un citoyen comme un autre avec une femme et des enfants. Comment gérez-vous votre e-réputation ? Je rédige moi-même les contenus, je ne le confie pas à un conseiller en communication. Je fais très attention à la façon dont je m’exprime : je relis toujours et parfois je retire ce qui peut poser problème a posteriori. Si jamais il y a un souci juridique, mon assurance personnelle d’élu comporte une clause réputation qui permet de prendre en charge le “rattrapage” de ma réputation. Mais une fois que le mal est fait, pour réparer les dégâts, c’est long. Quand je reçois des critiques directes sur mes actions via Internet (ce qui est assez rare), je vais voir les gens pour en parler. Être sur un réseau, ça n’empêche pas les rapports humains. Alain Lambert @alainlambert Hyperactif numérique et passionné de technologies, le président du Conseil départemental de l’Orne, ancien ministre, utilise les réseaux sociaux pour maintenir le lien avec ses électeurs locaux, même quand il est entraîné au cœur de débats nationaux. FACEBOOK TWITTER 4 695 FANS 16 589 FOLLOWERS John Billard Alain Lambert @alainlambert Les réseaux sociaux permettent de se libérer des logiques partisanes. John Billard @johnbillard Sur Internet, je montre ce que je fais concrètement. TWITTER 431 FOLLOWERS DR DR,JOHNBILLARD
  • 51. 94 Paroles d’élus Paroles d’élus 95Paroles d’élus 95 La question qui est devant nous est de savoir quel est l’écosystème numérique territorial optimal pour bénéficier de la confiance des citoyens et de leur participation à la conception et à l’évolution des services publics qui devront demain être rendus à tous, tant à distance que dans la proximité… Dominique Bussereau Député de la Charente-Maritime Président du Département de la Charente-Maritime Président de l’Assemblée des Départements de France (ADF) Ancien ministre 94 Paroles d’élus
  • 52. 96 Paroles d’élus Paroles d’élus 97 reposer sur les équipements mobiles individuels. Les territoires ruraux et périurbains de nos départements doivent être considérés comme des territoires prioritaires d’innovation numérique. Pour cela, c’est la 4G qui devrait maintenant y être déployée le plus rapidement possible. Concernant les usages et services numériques quels sont pour vous les grands chantiers ? Notre pays a besoin de volontarisme numérique dans les domaines de l’éducation, de l’administration, de la santé et des solidarités, de l’économie, et de la culture du numérique en général. Dans le domaine de l’éducation, on constate encore que les Départements ont été aux avant-postes des expérimentations au travers de l’équipement numérique de nombreux collèges. Mais l’heure n’est plus aux expérimentations. Désormais, un enfant construit en partie son identité et sa relation au monde, aux autres et aux connaissances grâce aux écrans et à l’Internet. Nous faut-il réinventer notre système éducatif ? Oui, en nous servant du numérique et en hybridant le plus efficacement possible le meilleur de la pédagogie classique en présentiel avec celui de la pédagogie numérique et à distance. Le corps enseignant semble de plus en plus persuadé par cela. Leur formation aux pratiques pédagogique reposant sur le numérique est prioritaire. Le risque est aujourd’hui que les établissements les plus avancés dans les usages pédagogiques numériques le soient toujours plus au détriment de ceux qui le sont moins. Le contexte budgétaire ne permet pas d’envisager la fourniture et la maintenance par les collectivités territoriales d’équipement mobile individuel pour chaque collégien. Enfin, l’écosystème éducatif numérique doit être conçu pour optimiser la réussite de chaque élève dans la durée. À cet égard, nous devons territorialiser l’action publique par bassin d’éducation en englobant écoles et collèges et en incluant les familles dans la dynamique des apprentissages par le numérique. Le défi est celui de la mutualisation des idées, des analyses et des moyens humains, financiers et techniques. De ce point de vue, le dialogue qui s’est instauré entre le ministère de l’Éducation nationale et les associations d’élus territoriaux, dans le cadre du Comité des partenaires pour l’école numérique, est un point de départ. Et l’administration numérique ? La dématérialisation complète de notre système administratif risque d’être une “usine à gaz” et un gouffre financier si nous ne faisons pas l’effort préalable de le simplifier radicalement. Le numérique offre avec la simplification l’opportunité de ressouder la chaîne de confiance entre les citoyens et leur administration. Il faut pour cela que la mutualisation de nos ressources en ingénierie informatique, notamment entre les Quels impacts le numérique a-t-il sur les collectivités territoriales ? Il y a un siècle, un territoire sans électricité n’avait pas d’avenir. Aujourd’hui pareillement, sans apport de numérique de qualité et sans services numériques, une collectivité territoriale s’exclut du futur. Elle ne peut plus fonctionner ni remplir ses missions de services et de développement vis-à-vis de ses concitoyens. Son territoire, ses écoles, ses entreprises se dévitalisent et perdent leur attractivité. Le numérique permet à chacun d’avoir accès à des masses inouïes de données, d’informations, de connaissances et de savoirs, mais aussi, quand on en maîtrise bien les outils, de les échanger et de les traiter avec plus de pertinence et d’intelligence. Ce faisant, tous les domaines d’action d’une collectivité territoriale sont impactés, la relation avec les citoyens, l’administration des services, l’organisation des solidarités, la formation et l’éducation, le maintien et la création d’emploi, la sécurité, la prise de décision, ou encore la gestion des équipements collectifs. Dans tous ces domaines, le numérique invite à faire mieux, autrement et, souvent, à moindre coût… Nos concitoyens ont bien compris les enjeux du numérique là où ils vivent, et tous les élus locaux peuvent témoigner que l’accès en très haut débit chez soi et en mobilité aux réseaux et aux services numériques est au premier rang de leurs attentes. Le Gouvernement prévoit une couverture numérique totale en très haut débit du territoire d’ici 2022 ? Êtes-vous optimiste ? Peu différent dans ses principes du plan national Très Haut Débit lancé en 2010, le plan France-THD, lancé au printemps 2013, vise à couvrir l’intégralité du territoire à plus de 30 Mb/s en 2022, notamment par la fibre optique. Ce plan repose, d’une part, sur l’investissement exclusif des opérateurs privés dans les zones les plus denses et, d’autre part, sur l’investissement des collectivités locales avec le soutien de l’État dans des réseaux d’initiatives publiques (RIP) pour les territoires peu denses considérés comme non rentables par les opérateurs privés. À ce jour, les Départements sont au rendez- vous de ce programme : 87 sont déjà engagés dans son déploiement au travers de 74 projets. Treize Départements ont choisi de se regrouper dans un cadre régional et/ou interdépartemental. De plus en plus nombreux sont ceux qui envisagent des montages interdépartementaux pour mieux commercialiser leur RIP en attirant les grands fournisseurs d’accès Internet, dont la présence est attendue par nos concitoyens qui veulent pouvoir bénéficier partout des mêmes offres. Les projets présentés dans le cadre du plan France THD représentent déjà un investissement de l’ordre de 10 milliards d’euros, dont 1,5 milliard d’euros d’engagement de l’État. Les 8,5 milliards d’euros restant vont être supportés par les Départements, les communes, les Régions – le plus souvent regroupés en syndicat mixte numérique ouvert – et par les opérateurs privés, au travers notamment de délégations de service public. Il s’agit d’un engagement lourd pour les collectivités territoriales puisqu’il intervient dans un contexte de fortes restrictions budgétaires. Nous restons optimistes, car tous les élus territoriaux considèrent ces investissements comme prioritaires. Néanmoins, se posent encore de nombreux problèmes, dont ceux de l’articulation des déploiements privés et publics et de la commercialisation des RIP auprès des grands opérateurs privés d’envergure nationale. Et pour le très haut débit mobile ? Depuis 2009, l’ADF n’a pas cessé de rappeler que les stratégies du THD pour le fixe et pour le mobile devaient être corrélées. Pour rappel, les Départements ont été, au côté de l’État, les principaux investisseurs publics dans le Programme national 2003-2013 de résorption des zones blanches en téléphonie mobile. Il s’agissait d’apporter la 2G au centre-bourg de quelque 3 500 communes, le long des principaux axes routiers les desservant, et pour des lieux touristiques ruraux exceptionnels. Un dialogue avec les opérateurs s’était engagé dans ce cadre. En 2010, ceux-ci avaient promis d’apporter la 3G – et donc un accès à Internet en mobilité – dans ces zones avant la fin 2013 en mutualisant leur réseau. Cela n’a pas pu être fait et nous l’avons vivement regretté. Nous nous réjouissons aujourd’hui que les quatre opérateurs historiques aient annoncé, le 21 mai 2015, un accord pour fournir la 3G d’ici la mi-2017 dans les zones blanches en téléphonie mobile. Néanmoins, dans les territoires ruraux, nos concitoyens se posent maintenant la question de savoir pourquoi cet accord ne porte pas sur la 4G, déployée partout ailleurs. Nous savons tous que les services et les usages numériques vont rapidement et de plus en plus différents niveaux de collectivités territoriales, s’opère dans la perspective d’offrir des services numériques respectueux des libertés individuelles et collectives. Pour un territoire, pour une collectivité, l’enjeu est le traitement de ses données. L’enjeu, c’est de trier ou d’être trié. La capacité d’un territoire à agir est déterminée désormais par sa capacité à collecter, traiter et diffuser, à la fois massivement, finement et éthiquement, les données de toute nature qui le concerne. Les collectivités territoriales ne peuvent plus développer chacune et de façon isolée leur système d’information. Les infrastructures nécessaires à la mise en œuvre et au déploiement des services publics numériques et administratifs de demain, à savoir les data centers ou le cloud computing, doivent faire l’objet d’une coopération administrative renforcée au sein de chaque Département mais aussi entre les Départements pour atteindre une taille critique. Une réflexion urgente est à conduire sur la nature et la taille des plateformes numériques sur lesquelles vont s’appuyer les opérateurs de services publics numériques, éducatifs, administratifs, de santé et de solidarité de demain. Dominique Bussereau 63 ans Ancien ministre 2008 Président du Conseil départemental de Charente- Maritime 2010 Député de la Charente- Maritime 2015 Président de l’Assemblée des Départements France (ADF) Lenumérique rendvoisin lelointain, toutenremaillant lesliensdans laproximité DR
  • 53. 98 Paroles d’élus Paroles d’élus 99 Quels enjeux soulève le numérique, pour vous ? L’enjeu du numérique, et de cette 3e révolution agricole, est de mieux répondre aux besoins alimentaires et énergétiques de la population mondiale. Le numérique apporte de nouvelles solutions dans une certaine continuité pour la production, mais surtout donne accès à des réseaux qui permettent de recréer le lien entre le producteur et le citoyen. Par exemple, pour faire des pâtes de qualité, il faut produire du blé dur, avec un taux de protéines suffisant pour que les pâtes ne collent pas au fond de la casserole. Les protéines sont présentes dans les grains si la plante trouve suffisamment d’eau et de nitrate auprès de ses racines. Si je peux mieux acheminer mes engrais et l’eau d’irrigation pour les plantes, en limitant le gaspillage de l’eau et la fuite des nitrates dans les nappes phréatiques, j’assure la qualité de ma production et le respect de l’environnement. Modèles informatiques de minéralisation des nitrates, sonde d’irrigation pour connaître l’humidité du sol, photo satellite ou de drone, météo fiable sur dix jours, épandage modulé des engrais par une cartographie du sol sont autant d’outils pour une agriculture performante et durable. Mais tout cela n’est pas facile à faire figurer sur un paquet d’1 kg de pâtes ! L’agriculture doit saisir ce moment pour expliquer ces nouvelles pratiques, sinon nous risquons de nous retrouver dans les impasses actuelles sur les pesticides, les OGM, les algues vertes, notamment. Vous vous dites “expérimentateur” de nouvelles technologies, expliquez-nous. La vulgarisation des nouvelles technologies en agriculture est très facile quand il y a un acte commercial, la vente d’un robot de traite, d’un autoguidage GPS avec son abonnement au signal RTK à 2 cm (pilotage automatique des tracteurs…). Vendre du conseil, de la formation, des techniques nouvelles sur les sols ou la maîtrise de l’eau, ou sur l’utilisation “Le numérique et l’agriculture, c’est une association que l’on ne fait pas souvent.” TIC et réseaux, robotique, sécurité informatique… Si la propagation du numérique dans les territoires révèle de nouveaux métiers, elle provoque une véritable transformation des métiers traditionnels. Rencontres avec ces professionnels au quotidien désormais numérique. Quel est son rôle ? La communication pédagogique ? Communiquer sur l’agriculture d’aujourd’hui est difficile. Vu le retard sur notre image et les doutes semés par les scandales sanitaires, nous sommes dans la justification avec un vocabulaire technique. Nous avons une opportunité de parler de l’agriculture du futur qui se dessine devant nous, du retour à une agronomie forte, des débouchés locaux, de la production énergétique renouvelable, et de la technologie pour une agriculture de précision qui donne une foule de solutions face aux griefs contre l’agriculture actuelle. Les élus sont-ils plus accessibles grâce à ce type d’outils ? Tous les élus ne sont pas encore accessibles via Twitter. Leur compte est souvent un outil de communication sur leur action, tenu par un chargé de communication… Cependant, certains élus sont au clavier et l’utilisent pour jauger leur action, rencontrer des acteurs, voire pour tester une idée. Une réaction positive, un lien sur un article précieux, un encouragement sur leur action permet de poursuivre un échange en IRL (In Real Life) ou de laisser une adresse pour une visite terrain. La vraie difficulté pour un élu, comme pour un blogueur ou un utilisateur Facebook, est d’avoir un échange positif dans le flot de commentaires sans intérêt et agressifs. Des messages à faire passer à nos élus concernant le numérique et les territoires ? C’est le moment ! Sur la cartographie des zones blanches, ne pas considérer le hors bâti d’une commune comme des zones vierges. Ces zones aussi ont besoin d’équipement et de la qualité des réseaux GPS, 4G et fibre. Il n’y a pas que les circuits courts, l’agro-industrie est aussi locale, tout comme la production en ferme, (alimentation et énergie), le stockage, la transformation ou la distribution. le céréalier Ces métiers qui changent avec le numérique… d’outils de virtualisation est plus complexe, il faut des paysans leaders, experts, qui vulgarisent les techniques. De plus, le système d’aide agricole est entre deux eaux : très orienté vers les investissements matériels, sur de la réglementation, etc. Et peu sur de l’acquisition d’information et de connaissances. Rémi DUMERY, céréalier connecté, à Boulay-les-Barres (Loiret) Quelle utilisation faites-vous de Twitter ? La période du Salon, ou d’une crise agricole, permet d’être visible dans le flot médiatique aux yeux du monde agricole, mais aussi à ceux des associations environnementales. Les réseaux sociaux permettent de mettre au premier plan les actions de chacun et de limiter les abus ou autres intox de l’information. Quel est l’impact de ce réseau par rapport à des opérations coup de poing plus traditionnelles ? Il ne faut pas confondre les coups de force dans les périodes de crise et la communication au fil de l’eau. Twitter ne peut pas remplacer les actions de terrain, il est simplement périphérique. Il permet de balayer des solutions en amont, de soutenir le buzz dans l’action et de préciser, corriger des informations erronées dans les médias traditionnels. TWITTER, C’EST LE SALON DE L’AGRICULTURE TOUTE L’ANNÉE ! DR DR
  • 54. 100 Paroles d’élus Paroles d’élus 101 Quelle place le numérique tient-il dans le quotidien des collectivités ? D’abord on travaille différemment. Tous les cadres utilisent des smartphones, et les tableaux de bord qui permettent de piloter en temps réel l’activité se généralisent : pour le chauffage des bâtiments, l’exploitation d’un réseau de transport, etc. Ensuite, les politiques publiques liées au numérique évoluent de plus en plus vite. Au début de ma carrière, il était nécessaire de permettre à tous d’accéder à Internet, en créant des bornes d’accès ou en investissant dans les réseaux. À présent, il s’agit d’accompagner le développement de l’économie du numérique sur les territoires, en même temps que l’action publique elle-même se transforme. Comment cette transformation de l’action publique se traduit-elle ? Il est désormais possible de payer en ligne ses factures de crèche ou d’eau, de réserver la cantine, un livre à la bibliothèque, un spectacle ou même de n’utiliser qu’une seule carte pour accéder à tous ces services. Plus encore : le rapport à l’usager et au citoyen évolue au fur et à mesure de l’intégration des outils numériques dans la communication publique, permettant à chacun d’interagir avec les services qu’on lui propose, voire de participer à leur conception. Le service public se réinvente avec les innovations technologiques. Benjamin FAUCHER, ostéopathe biomécanicien au pôle Santé Équilibre d’Aurillac (Cantal) Comment s’est matérialisée l’arrivée du numérique dans votre travail ? Dans un premier temps, pendant mes stages, j’ai utilisé un iPad et l’application Osteopad, qui est un logiciel de traitement de données patients. Cogitobio a également développé le logiciel Posturalyst. Grâce à équipement dédié, il est possible de prendre et d’enregistrer des photos de postures des patients. Depuis mon installation, j’utilise un logiciel de traitement de patients, PatientL, qui permet de conserver un historique de toutes les consultations, d’imprimer des factures et de faire une partie de ma comptabilité. Pour la prise de rendez-vous, je partage, avec ma secrétaire, mon agenda sur un logiciel. Le numérique a-t-il un impact sur votre quotidien ? Le numérique me permet de travailler partout. Outre mon activité en cabinet, je suis l’ostéopathe de l’équipe de rugby du Stade Aurillacois Cantal- Auvergne. Dans ce cadre, il m’est indispensable d’accéder à mes données où que je sois. Cela facilite également la relation avec mes patients. À tout moment, je peux consulter leur dossier. Enfin, le partage d’agenda entre ma secrétaire et moi me permet davantage de réactivité dans la prise en charge des patients. le cadre de collectivité Le numérique est profitable aux collectivités locales, mais l’inverse est-il vrai ? Oui certainement, car les services publics peuvent jouer un rôle de pionniers. Dans les années 1980, créer des services de téléalarme pour personnes âgées dépendantes, c’était audacieux, ça coûtait cher et cela allait à contre-courant de l’idée que les personnes ne pouvaient pas rester seules chez elles. Ce sont des collectivités locales, des CCAS ou des SDIS qui les ont créés. Aujourd’hui, ce type de service est rentable et attire les investissements privés. La téléalarme, comme service public, se situe désormais dans un champ plus large, celui de la silver économie, de la téléassistance et des objets connectés, qui dépasse de loin la seule population en perte d’autonomie. La frontière est donc ténue entre services publics et marchands… Bien sûr, et il y a même des relations de plus en plus étroites où collectivités locales et acteurs économiques collaborent étroitement. Dans le cadre d’un projet européen, le pays du Mont- Blanc a créé un projet de réservation en ligne des refuges du Tour du Mont- Blanc. Aujourd’hui, ce système est géré par une association regroupant les refuges des trois pays traversés par cette grande randonnée mythique. Ce site génère désormais un chiffre Vous montrez que le monde agricole se saisit du numérique. Pouvez-vous nous expliquer comment ? Une exploitation agricole ne peut pas se passer d’Internet. C’est devenu un geste quotidien : la météo, les mouvements d’animaux, les échanges avec la coopérative, la comptabilité, la presse spécialisée ainsi que les e-mails professionnels qui sont de plus en plus nombreux. Qu’est-ce qui vous a incité à participer au programme “Agriculture connectée” de la FDSEA ? Depuis des années, j’ai une connexion Internet bas débit, d’abord par téléphone, puis par WiFi, mais rien de très satisfaisant en matière de débit. Quand la FDSEA du Lot a fait appel à candidatures, j’ai répondu immédiatement. Le numérique est-il indispensable à votre quotidien professionnel ? Trop d’actes de notre quotidien sont liés à Internet. L’État exige de nous que nous fassions toutes nos déclarations en ligne. L’exploitation qui n’a pas de connexion se voit donc pénalisée. Votre production est menée dans une logique de performance. Pouvez-vous nous en dire plus sur les techniques que vous utilisez ? Notre élevage a participé aux essais de boucles électroniques dès 2005, avec un bâton de lecture qui était relié à un Palm sur lequel se trouve notre logiciel de troupeau. Depuis, ce Palm a laissé place à un téléphone. Toutes ses données sont envoyées sur l’ordinateur. Les échographies sont pratiquées sur notre élevage depuis plus de vingt ans. L’ensemble de notre troupeau est tracé, du jour de sa naissance jusqu’à son départ. Quels sont les bénéfices pour vous ? Le numérique a de nombreux atouts. Je conserve et consulte en un clic l’historique et les documents liés aux consultations de chaque patient. Le temps consacré à la prise en charge en est d’autant plus long. Enfin, il améliore la gestion du cabinet : pas besoin de stocker des fiches dans un tiroir et les modifications d’informations sont facilitées. Quelles améliorations imaginez-vous pour le futur ? Le numérique rend possible le développement des logiciels et applications. Avec l’évolution du logiciel Posturalyst d’OstéBio et Cogitobio, par exemple, nous serions à même d’affiner les informations sur les postures des patients. Des données de déjettements nous permettraient d’adapter encore mieux le traitement au cours des séances. Quels sont, pour vous, les avantages de l’e-santé ? La communication entre les différents praticiens de santé est facilitée. Cet échange permet une prise en charge pluridisciplinaire plus simple, plus rapide et surtout plus efficace, du patient. Il est important de tenir compte de l’environnement médical du patient pour effectuer la prise en charge la plus appropriée. David BEN SADOUN, directeur général des Services de la Communauté de communes Pays du Mont-Blanc, vice-président de l’Association des directeurs généraux des communautés de France, en charge du Numérique l’ostéo d’affaires de plus d’1 million d’euros par an, avec des dizaines de milliers de connexions depuis une centaine de pays. Comment voyez-vous vous la place des collectivités locales dans le développement du numérique ? Nous sommes tous dans l’attente des prochaines lois sur le numérique. Le principal défi sera de ne pas créer un développement numérique des territoires à deux vitesses. Les stratégies numériques existent à l’échelle des métropoles et des grandes agglomérations. Qu’en est-il du reste du territoire ? Les intercommunalités forment le périmètre pertinent pour innover, créer de nouveaux services et développer l’économie du numérique. J’imagine les 2 133 intercommunalités s’engager pour les cinq prochaines années à investir chacune sur un projet numérique innovant, pour transformer le service public ou accompagner le développement économique de leur territoire. Cet effort pourrait être aidé par l’Europe, l’État et les Régions. Ce serait un progrès considérable et ça permettrait à l’ensemble du pays de ne pas se faire dépasser par le rythme des innovations. Ceux qui innovent se trouvent partout ; il est important qu’ils puissent trouver un terrain d’application, y compris pour les idées qui ne seront rentables que dans vingt ou trente ans. l’éleveuse Marie-Chantal LAURENT, éleveuse d’agneaux du Quercy, à Soucirac (Lot) DR DR DR
  • 55. 102 Paroles d’élus Paroles d’élus 103 Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité 41, quai d’Orsay 75007 Paris Tél. : 01 44 18 14 14 [email protected] Créée en 1907 et reconnue d’utilité publique dès 1933, l’AMF est aux côtés des maires et des présidents d’intercommunalité, dans le respect des valeurs et des principes qui ont prévalu depuis sa création : défense des libertés locales, appui concret et permanent aux élus dans la gestion au quotidien, partenariat loyal mais exigeant avec l’État pour toujours mieux préserver les intérêts des collectivités et de leurs groupements. 34 486 maires et 1 481 présidents d’EPCI en sont aujourd’hui adhérents. Avec près de 36 000 adhérents, l’AMF constitue une vraie force de proposition et de représentation qui intervient comme interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, très en amont des projets, partout où se jouent l’avenir des communes, de leurs groupements, et les conditions de leur développement. amf.asso.fr Fédération des agences de développement économique 219, bd Saint-Germain 75007 Paris Tél. : 01 42 22 35 29 [email protected] Créé en 1952, le Cner est la Fédération nationale des agences de développement économique. Regroupant près d’une centaine de structures régionales, départementales ou locales, il remplit une triple mission : - représentation des agences auprès des pouvoirs publics : promotion de leurs actions, conseil aux collectivités ; - animation du réseau d’agences pour favoriser les rencontres entre professionnels, échange de bonnes pratiques : constitution de groupes de travail et de clubs, organisation de séminaires et colloques annuels ; - information et formation des professionnels du développement économique : sessions sur les métiers du développement, newsletter d’actualité, publication d’études et d’ouvrages. cner-france.com Assemblée des Communautés de France 22, rue Joubert 75009 Paris Tél. : 01 55 04 89 00 [email protected] L’Assemblée des Communautés de France (AdCF) est la fédération nationale des élus de l’intercommunalité. Depuis sa fondation en 1989, à l’initiative de Marc Censi, l’AdCF s’attache à promouvoir la coopération intercommunale en participant activement à l’élaboration des lois, à la diffusion des pratiques locales et à l’appui technique des élus et techniciens communautaires. Elle contribue aussi aux grands débats sur l’organisation territoriale française, la réforme de la fiscalité locale et l’exercice des compétences décentralisées. L’AdCF est le porte- parole auprès des pouvoirs publics de 1 216 intercommunalités dont 216 urbaines (203 communautés d’agglomération, sept métropoles, cinq communautés urbaines, un syndicat d’agglomération nouvelle) qui regroupent 74 % de la population française. adcf.org Fédération des Entreprises publiques locales 95, rue d’Amsterdam 75008 Paris Tél. : 01 53 32 22 00 [email protected] La Fédération des Epl est depuis 1956 le seul représentant des 1 208 sociétés d’économie mixte (SEM), sociétés publiques locales (SPL) et sociétés d’économie mixte à opération unique (Semop) françaises. Les Epl se positionnent à la fois comme des opérateurs d’aménagement du territoire, des acteurs du développement économique, mais aussi des utilisateurs du très haut débit, et donc des créateurs d’usages innovants. En tant que “bras armé” des collectivités, les Epl sont en première ligne dans la redéfinition de l’offre de services publics locaux et dans leur optimisation. Elles utilisent pour cela pleinement les nouvelles possibilités développées par les réseaux sociaux (pour la gestion d’un parc de logement social comme d’un domaine skiable), créent des plateformes numériques afin de renforcer le lien social entre les populations et leurs services locaux, mettent en place des solutions d’accessibilité (dans les transports comme dans le tourisme) et exploitent des innovations telles que la réalité augmentée. lesepl.fr Assemblée des Départements de France 6, rue Duguay-Trouin 75006 Paris Tél. : 01 45 49 60 20 [email protected] Dès 2013, les débats parlementaires autour de la décentralisation et les négociations sur les allocations individuelles de solidarité ont montré que la bataille concernant l’avenir des Départements avait commencé. En 2014, elle se menait pied à pied. L’ADF en est désormais la figure de proue incontournable. Pour cela, elle se doit plus que jamais d’être stratège et innovante pour mobiliser les Départements. C’est pourquoi l’année 2013 a vu la mise en œuvre d’une démarche participative de réorganisation, qui a abouti à l’adoption du nouvel organigramme par le Bureau du 4 février 2014. Pour mener à bien ses missions, l’ADF réunit les représentants des Conseils généraux, recueille les expériences et valorise les initiatives et les politiques départementales auprès du grand public. departements.fr Association des maires de Grandes Villes de France 22, rue Joubert 75009 Paris Tél. : 01 44 39 34 56 [email protected] L’Association des maires de Grandes Villes de France (AMGVF), créée en 1974, regroupe les villes et intercommunalités, et accueille en son sein à la fois des maires de villes-centres, des présidents de Communautés d’agglomération, de Communautés urbaines ou de métropoles. Le principal objectif de l’AMGVF consiste à promouvoir la dimension urbaine dans la société française. Elle entend être un espace de dialogue et d’échanges entre ses membres autour de problématiques communes ainsi qu’un levier d’influence en faveur du fait urbain, notamment dans la création de métropoles puissantes et intégrées, leaders, avec les Régions, en matière de développement économique. L’AMGVF fait entendre sa voix sur les principales décisions qui peuvent prendre le Parlement, les pouvoirs publics, les ministères et les administrations, afin que le fait urbain soit pris en compte dans les politiques publiques et les textes parlementaires en préparation. grandesvilles.org Association des maires ruraux de France 52, av. du Maréchal-Foch 69006 Lyon Tél. : 04 72 61 77 20 [email protected] L’Association des maires ruraux de France fédère, informe et représente les maires des communes de moins de 3 500 habitants, partout en France. Elle s’engage au quotidien au niveau local comme national pour défendre et promouvoir les enjeux spécifiques de la ruralité. Créée en 1971, l’AMRF rassemble ainsi près de 10 000 maires ruraux regroupés dans un réseau convivial et solidaire d’associations départementales, indépendamment des pouvoirs et des partis politiques. En quelques années, l’AMRF s’est ainsi imposée comme le représentant spécifique du monde rural auprès des décideurs comme des grands opérateurs nationaux. De la lutte pour le maintien des services publics en milieu rural à la promotion de l’école numérique, l’AMRF est à l’avant-garde d’une ruralité vivante et moderne. amrf.fr Villes de France 94, rue de Sèvres 75007 Paris Tél. : 01 45 44 99 61 [email protected] Villes de France est une association pluraliste d’élus qui rassemble les villes et agglomérations de taille inframétropolitaine du territoire national, ensemble qui est le cadre de vie de près de la moitié de la population française (30 millions d’habitants). La mission de Villes de France est de représenter et de défendre ces bassins de vie qui assurent la solidité du maillage régional entre les métropoles et les territoires ruraux avec lesquels ils dialoguent et coopèrent. L’Association a pour vocation de valoriser les enjeux spécifiques et les attentes de ces territoires urbains, de renforcer leur contribution au développement économique, social et culturel, essentielle à l’équilibre national, et de promouvoir leur image. À l’occasion des grands débats d’aménagement du territoire, Villes de France se donne pour ambition de contribuer à l’émergence d’un nouvel équilibre territorial. villesdefrance.fr Association nationale des élus de la montagne 7, rue de Bourgogne 75007 Paris Tél. : 01 45 22 15 13 [email protected] Les élus se sont regroupés au sein de l’Association nationale des élus de la montagne en octobre 1984. La loi reconnaît une spécificité “montagne”, un droit à la différence et la nécessité d’adapter les dispositions générales aux particularités de près de 25 % du territoire français sur lequel vivent 4,9 millions d’habitants. La principale mission de l’Anem vise à donner aux collectivités des moyens d’action renforcés pour défendre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de la montagne. Elle promeut ainsi le développement équilibré et durable des six massifs français (Alpes, Corse, Jura, Massif central, Pyrénées, Vosges) et rassemble tous les niveaux de collectivités locales (commune, intercommunalité, Département et Région) pour que ces territoires puissent assurer pleinement leur triple fonction productive, récréative et environnementale. anem.fr Orange Direction des Relations avec les Collectivités locales Groupe 78, rue Olivier-de-Serres 75505 Paris Cedex 15 Tél. : 01 44 44 22 00 [email protected] Orange est l’un des principaux opérateurs de télécommunications dans le monde, avec un chiffre d’affaires de 39 milliards d’euros en 2014 et 157 000 salariés au 30 septembre 2015, dont 98 000 en France. Présent dans 28 pays, le Groupe servait 263 millions de clients dans le monde au 30 septembre 2015, dont 200 millions de clients “mobile” et 18 millions de clients “haut débit fixe”. Orange est également l’un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales sous la marque Orange Business Services. En mars 2015, le Groupe a présenté son nouveau plan stratégique “Essentiels 2020”, lequel vise à mettre les besoins de ses clients au centre de sa stratégie pour qu’ils puissent bénéficier pleinement du monde numérique et de la puissance de ses réseaux très haut débit. orange.com/fr/ collectivites Association des Petites Villes de France 42, boulevard Raspail 75007 Paris Tél. : 01 45 44 00 83 [email protected] L’Association des Petites Villes de France fédère depuis 1990 les petites villes de 2 500 à 25 000 habitants, pour promouvoir leur rôle spécifique dans l’aménagement du territoire. Elle compte aujourd’hui près de 1 200 adhérents en France métropolitaine et en outre-mer. L’APVF mobilise son Bureau, ses dirigeants et ses parlementaires pour faire avancer les dossiers des petites villes : rencontres avec les ministres, questions au Gouvernement, lettres ouvertes, rédaction et dépôts d’amendements au Parlement. À travers des communiqués et des conférences de presse, l’APVF s’attache à faire entendre la voix des petites villes sur tous les dossiers qui les concernent : fiscalité locale, petits hôpitaux, statut de l’élu, etc. L’APVF intervient également au sein des instances officielles pour représenter la strate des petites villes : auditions auprès des commissions parlementaires, présence dans des jurys pour des appels à projets auprès du CGET, etc. apvf.asso.fr Paroles d’élus : 11 ans, 11 partenaires 11 ans Partenaires depuis onze ans autour des enjeux du numérique, dix associations nationales d’élus s’unissent au groupe Orange pour mettre en valeur les collectivités locales qui, partout en France, innovent dans leurs politiques publiques et pour ouvrir le débat sur ce que le numérique change à notre société, les tendances qui s’amorcent, les solutions qui émergent, etc. 11 partenaires
  • 56. 104 Paroles d’élus Paroles d’élus 105 Contacts Orange Direction des Relations avec les Collectivités locales 78, rue Olivier-de-Serres 75505 Paris Cedex 15 Tél. : 01 44 44 22 22 [email protected] ALPES Didier Chaminade Délégué régional Tél. : 04 38 42 81 48 Xavier Picart - DRCL Isère 38 Tél. : 04 38 42 82 48 [email protected] Jérôme Capron - DRCL Savoie 73, Haute-Savoie 74 Tél. : 04 38 40 16 55 [email protected] 28, chemin du Vieux-Chêne BP 98 38243 Meylan Cedex ALSACE Maïtena Labarère-Geyer Déléguée régionale Tél. : 03 88 19 37 90 Didier Liret - DRCL Bas-Rhin 67, Haut-Rhin 68 Tél. : 03 88 19 37 92 [email protected] 1, av. de l’Europe – BP 40031 67074 Schiltigheim Cedex AQUITAINE Éric Arduin Délégué régional Tél. : 05 56 53 34 00 Bérénice Heuzé - DRCL Gironde 33 Déléguée régionale adjointe Tél. : 05 56 53 34 01 [email protected] Jacques Broyer - DRCL Dordogne 24, Lot-et-Garonne 47 Tél. : 06 87 68 12 70 [email protected] Claude Favereau - DRCL Landes 40 Tél. : 05 58 05 59 40 [email protected] Alain Castaing - DRCL Pyrénées- Atlantiques 64 Tél. : 05 56 53 24 42 [email protected] Immeuble Lumine et Sens 32-38, allée de Boutaut 33731 Bordeaux Cedex 9 AUVERGNE Jean-Marie Montel Délégué régional Tél. : 04 37 44 94 28 Brigitte Allegrette - DRCL Cantal 15, Puy-de-Dôme 63 Tél. : 04 37 44 94 11 [email protected] Denis Delannoy - DRCL Seine- Saint-Denis 93 Tél. : 01 58 94 10 23 [email protected] David Orzech - DRCL Val-de-Marne 94 Tél. : 01 58 94 10 02 [email protected] 27, rue Juliette-Savar – Bâtiment A 94000 Créteil LA RÉUNION-MAYOTTE Daniel Ramsamy Délégué régional Tél. : 02 62 23 13 08 Pierre Clain - DRCL La Réunion- Mayotte Tél. : 02 62 23 12 67 [email protected] 35, bd du Chaudron – BP 7431 97743 Saint-Denis Cedex Messageries Cedex 09 LANGUEDOC-ROUSSILLON Salomon Botton Délégué régional Tél. : 04 99 55 11 01 Yves Lebeau - DRCL Aude 11, Pyrénées-Orientales 66 Tél. : 04 99 55 11 04 [email protected] Chantal Poyet - DRCL Lozère 48 Tél. : 04 99 55 11 05 [email protected] Véronique Fontaine - DRCL Gard 30 Tél. : 04 99 55 10 56 [email protected] Tony Zagaroli - DRCL Hérault 34 Tél. : 04 99 55 00 89 [email protected] 188, rue Euclide – CS 70068 34967 Montpellier Cedex 2 LIMOUSIN Franck Aupetit Délégué régional Tél. : 05 46 57 20 72 Dominique Gayout - DRCL Haute- Vienne 87, Creuse 23 Tél. : 05 46 57 21 37 [email protected] Dominique Juffroy - DRCL Corrèze 19 Tél. : 05 46 57 22 07 [email protected] Site de Noriac 25, rue Édouard-Michaud 87000 Limoges Cedex LORRAINE Hubert Thiel Délégué régional Tél. : 03 90 31 23 95 Isabelle Pasteur - DRCL Vosges 88 Tél. : 03 90 31 25 07 [email protected] Denis Decloquement - DRCL Meurthe-et-Moselle 54, Meuse 55 Tél. : 03 90 31 24 29 [email protected] Hervé Croizier - DRCL Moselle 57 Tél. : 03 90 31 22 32 [email protected] 6, av. Paul-Doumer – BP 213 54500 Vandoeuvre-lès-Nancy LYON Marie-Claude Foucré Déléguée régionale Tél. : 04 37 44 77 52 Daniel Guillot - DRCL Ain 01 Tél. : 04 37 44 77 51 [email protected] Guillaume Michel - DRCL Loire 42 Tél. : 04 37 44 98 06 [email protected] Stéphane Penin - DRCL Rhône 69 Tél. : 04 37 44 77 84 [email protected] 101, bd Vivier-Merle 69424 Lyon Cedex 03 MARSEILLE PROVENCE Fabien Finucci Délégué régional Tél. : 04 96 13 73 73 Sylvie Scotto Arnold - DRCL Bouches- du-Rhône 13 Tél. : 04 96 13 72 92 [email protected] Les Docks – Hôtel de Direction 10, place de la Joliette – CS 70228 13567 Marseille Cedex 02 MARTINIQUE Josiane Ludon Déléguée régionale Tél. : 05 96 38 50 01 [email protected] BP 626 – Pointe des Grives 97262 Fort-de-France MIDI-PYRÉNÉES Jean-Christophe Arguillère Délégué régional Tél. : 05 34 54 10 91 Chantal Poyet - DRCL Aveyron 12 Tél. : 06 88 05 11 82 [email protected] Rodrigue Roch - DRCL Tarn 81, Ariège 09 Tél. : 06 87 18 06 81 [email protected] Lionel Levasseur - DRCL Gers 32, Hautes-Pyrénées 65 Tél. : 05 34 54 23 22 [email protected] Laurence Lang - DRCL Haute- Garonne 31 Tél. : 05 34 54 23 76 [email protected] Jean-Claude Garret - DRCL Allier 03, Haute-Loire 43 Tél. : 04 37 44 94 14 [email protected] Place Salford 63962 Clermont-Ferrand Cedex 9 BASSE-NORMANDIE Marc Maouche Délégué régional Tél. : 02 31 55 81 00 Sophie Le Bricquir - DRCL Calvados 14, Manche 50 Tél. : 06 70 75 33 10 [email protected] Nicolas Loqué - DRCL Orne 61 Tél. : 06 71 78 86 28 [email protected] Patrick Bosquet Référent régional Tél. : 02 33 06 24 63 [email protected] 38, rue des Coutures – BP 26189 14063 Caen Cedex 4 BOURGOGNE Véronique Morlighem Déléguée régionale Tél. : 03 90 31 03 63 Pascale Garcia - DRCL Côte-d’Or 21 Tél. : 03 90 31 03 82 [email protected] Bernard Teissier - DRCL Saône- et-Loire 71 Tél. : 03 90 31 03 71 [email protected] Jean Beraud - DRCL Nièvre 58, Yonne 89 Tél. : 03 90 31 03 55 [email protected] 13, rue du Jardin-des-Plantes BP 88007 21080 Dijon Cedex 9 BRETAGNE Christophe Hervé Délégué régional Tél. : 02 23 26 21 31 Alain Capp - DRCL Côtes-d’Armor 22, Finistère 29 Tél. : 02 23 26 29 90 [email protected] Noël Rouxel - DRCL Ille-et-Vilaine 35 Tél. : 02 23 26 21 77 [email protected] Katell Henry - DRCL Morbihan 56 Tél. : 02 23 26 24 39 [email protected] 12 H, rue du Pâtis-Tatelin – CS 50855 35708 Rennes Cedex 7 CENTRE-VAL DE LOIRE Étienne Bordry Délégué régional Tél. : 02 38 25 64 26 Michel Jannin - DRCL Tarn- et-Garonne 82, Lot 46 Tél. : 06 79 45 86 21 [email protected] BP 35121 31512 Toulouse Cedex NORD PAS-DE-CALAIS Laurent Vitoux Délégué régional Tél. : 03 28 39 59 62 Patrice Lépine - DRCL Hainaut, Artois, Avesnois 59/62 Tél. : 03 28 39 21 48 [email protected] Djamel Boufime, DRCL Flandres, Côte d’Opale 59/62 Tél. : 03 28 39 50 02 [email protected] Pascal Demouilliez, DRCL Lille, Métropole-Bassin minier 59/62 Tél. : 03 28 39 18 13 [email protected] 2, rue Trémière – BP 60229 59654 Villeneuve-d’Ascq Cedex PARIS Jean-Pierre Dicostanzo Délégué régional Tél. : 01 55 56 28 92 Patricia Lecocq - DRCL Paris 75 Tél. : 01 55 56 29 22 [email protected] 11, rue d’Anjou – BP 445 75366 Paris Cedex PAYS DE LA LOIRE Anne Fleuret Déléguée régionale Tél. : 02 28 56 11 27 Dominique Aubrit - DRCL Loire- Atlantique 44 Tél. : 02 28 56 10 87 [email protected] Laurence Le Bott - DRCL Maine- et-Loire 49 Tél. : 02 41 60 62 15 [email protected] Paul Abinne - DRCL Mayenne 53 Tél. : 02 43 67 50 54 [email protected] Alexandre Cros - DRCL Sarthe 72 Tél. : 02 43 77 80 04 [email protected] Alain Le Coz - DRCL Vendée 85 Tél. : 02 28 56 10 80 [email protected] 101, rue de la Gaudinière – BP 80211 44302 Nantes Cedex 01 PICARDIE Olivier Girault Délégué régional Tél. : 03 22 42 43 01 Christophe Beauvais - DRCL Cher 18, Indre 36 Tél. : 02 48 27 82 19 [email protected] Pierrette Meynard - DRCL Loiret 45 Tél. : 02 38 25 67 42 [email protected] Éric Maes - DRCL Eure-et-Loir 28 Tél. : 02 35 35 13 87 [email protected] Frédéric Nicolas - DRCL Indre- et-Loire 37, Loir-et-Cher 41 Tél. : 02 47 80 71 17 [email protected] 52, rue Eugène-Turbat 45068 Orléans Cedex 2 CHAMPAGNE-ARDENNE Daniel Nabet Délégué régional Tél. : 03 28 39 31 38 Philippe Henry - DRCL Ardennes 08 Tél. : 03 28 39 31 28 [email protected] Pascal Carillon - DRCL Haute- Marne 52 Tél. : 03 28 39 31 68 [email protected] Corentin Gervasoni - DRCL Aube 10 Tél. : 06 30 51 22 69 [email protected] Jean-Marc Vigneron - DRCL Marne 51 Tél. : 03 28 39 31 27 [email protected] 50, av. du Général-Patton – CS 90414 51021 Châlons-en-Champagne Cedex CORSE Philippe Daumas Directeur régional Tél. : 04 95 51 82 00 Thierry Giannechini - DRCL Corse- du-Sud 2A Tél. : 04 95 51 82 62 [email protected] Jean-François Poli - DRCL Haute- Corse 2B Tél. : 06 87 71 29 43 [email protected] Avenue du Docteur-Ramaroni – BP 419 20309 Ajaccio Cedex 1 FRANCHE-COMTÉ Cyprien Mateos Délégué régional Tél. : 03 90 31 21 32 François Pons - DRCL Doubs 25, Jura 39 Tél. : 03 90 31 18 47 [email protected] Christian Blanchot - DRCL Haute- Saône 70, Territoire de Belfort 90 Tél. : 06 88 82 23 54 [email protected] Corentin Gervasoni - DRCL Aisne 02 Tél. : 06 30 51 22 69 [email protected] Arnaud Richard - DRCL Oise 60 Tél. : 06 07 74 97 71 [email protected] Noël Tordeux - DRCL Somme 80 Tél. : 06 84 80 92 94 [email protected] 20, av. Paul-Claudel Bâtiment Jules-Verne 80050 Amiens Cedex 1 POITOU-CHARENTES Jean-Pierre Lartige Délégué régional Tél. : 06 85 72 62 39 Bruno Levêque - DRCL Charente 16, Deux-Sèvres 79 Tél. : 06 82 55 33 68 [email protected] Éric Leblanc - DRCL Charente- Maritime 17 Tél. : 05 46 57 05 01 [email protected] Thierry Lasselin - DRCL Vienne 86 Tél. : 05 46 57 09 86 [email protected] 30, rue Salvador-Allende – BP 769 86030 Poitiers Cedex PROVENCE CÔTE D’AZUR Laurent Londeix Délégué régional Tél. : 04 92 94 53 01 Franck Lavagna - DRCL Alpes- Maritimes 06 Tél. : 04 92 94 53 16 [email protected] Olivier Daguillon - DRCL Var 83 Tél. : 04 94 01 61 92 [email protected] Space Park – Bâtiment A 45, allée des Ormes – BP 36 06251 Mougins Cedex RHÔNE ET DURANCE Richard Valette Délégué régional Tél. : 04 97 46 02 34 Vincent Fernandez - DRCL Alpes-de- Haute-Provence 04, Hautes-Alpes 05 Tél. : 04 92 44 40 28 [email protected] Hervé Cretin - DRCL Ardèche 07, Drôme 26 Tél. : 04 38 40 17 53 [email protected] DRCL Vaucluse 84 Tél. : 08 10 84 04 07 Les Docks – Hôtel de Direction 10, place de la Joliette – CS 70228 13567 Marseille Cedex 02 4, rue Bertrand-Russel – BP 52027 25050 Besançon Cedex GUADELOUPE Philippe Roquelaure Délégué régional Tél. : 05 90 38 52 45 [email protected] Orange Caraïbes – Moudong Sud 97122 Baie-Mahault GUYANE Chantal Maurice Déléguée régionale Tél. : 05 94 39 94 50 [email protected] 3, av. André-Aron – BP 8000 97308 Cayenne Cedex HAUTE-NORMANDIE Pascale Homs Déléguée régionale Tél. : 02 35 35 70 00 Éric Despreux - DRCL Seine- Maritime 76 Tél. : 02 35 35 63 54 [email protected] Nicolas Loqué - DRCL Eure 27 Tél. : 02 35 35 80 52 [email protected] 9, rue de la Motte 76188 Rouen Cedex ÎLE-DE-FRANCE OUEST Rémi Dupuy Délégué régional Tél. : 01 44 72 64 40 Marie-Anne Tournaire - DRCL Hauts- de-Seine 92 Tél. : 01 44 72 64 41 [email protected] Bruno Clinckemaillie - DRCL Val- d’Oise 95 Tél. : 01 44 72 64 43 [email protected] Régis Philippon - DRCL Yvelines 78 Tél. : 01 44 72 64 42 [email protected] 33, rue Poncelet – CS 80011 75840 Paris Cedex 17 ÎLE-DE-FRANCE SUD ET EST Marianne Brunat Déléguée régionale Tél. : 01 58 94 14 01 Jean-Luc Torche - DRCL Seine- et-Marne 77 Tél. : 01 58 94 10 08 [email protected] Stéphane Courtignon - DRCL Essonne 91 Tél. : 01 58 94 40 44 [email protected]
  • 58. 108 Paroles d’élus Paroles d’élus 3
  • 59. Le numériqueest un vecteurde communicationextrêmementpuissant pourles musées. Si je veux susciter un débat un peu vif, j’opte pour Twitter, pour un débat plus détendu, je choisis Facebook. Les technologies numériquesmultiplient lesréponsespertinentes au défi posé par le vieillissement de la population.Désormais, un enfantconstruit en partieson identité et sa relationau monde, aux autreset aux connaissances grâce aux écrans et à l’Internet.