Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
L’audit interne est une activité de contrôle et de conseil. Elle est importante dans une
organisation dans la mesure où elle aide cette organisation à atteindre ses objectifs par des
analyses, des recommandations et des solutions concernant les activités examinées.
L’objet de ce chapitre est de présenter la fonction d’audit interne dans une organisation. A
cet effet, nous allons consacrer la 1ère
section pour la notion d’audit interne, et la 2ème
section
pour la mission, outils et démarche d’une mission.
Section1. Notion d’audit interne
1.1. Historique et progrès d’audit interne
1.1.1. Aspect Historique
Au début du moyen âge, les sumériens ont ressenti une nécessité de contrôle de la
comptabilité des agents.1
Ce système de contrôle par recoupement consiste à comparer une
information qui est parvenue de deux sources d'enregistrements indépendantes.
Mais le mot « audit » n'est apparu que sous l'empire romain et plus spécifiquement dès le 3ème
siècle avant Jésus Christ2
, où il était d'un sens plus large.
Le mot audit, qui nous vient de latin « audire », c'est-à-dire « écouter », les romains
employaient ce terme pour désigner un contrôle au nom de l’empereur sur la gestion des
provinces. Ultérieurement, ce contrôle s'est développé suite aux efforts des anglais. De même
ses objectifs, qui se sont axés principalement à la détection de fraude, progressivement vers la
recherche d'erreurs puis à la publication d'opinion sur la validité des états financiers, enfin sur
leur régularité et sincérité.
Ce n'est qu'au XIXème
siècle que les législateurs ont institués le contrôle des sociétés par des
agents externes en raison :
- du développement de l'industrie, le commerce, les banques, des assurances...
-la charge qui pèse sur l'auditeur reconnu en tant que garant des détenteurs de capitaux à
l'égard des abus des gestionnaires, dés le début du XXème
siècle et avec la crise de 1929 due à
une mauvaise divulgation de l'information fiable. EN tant que fonction dans une entreprise,
l’audit interne est apparu aux États Unis après la crise de 1929. La crise finie, les auditeurs
ayant beaucoup d’expérience dans les domaines comptables se sont imposés,. C’est en ce
moment que la fonction d’audit interne a pris naissance.
1 H.VLAMINICK .Histoire de la comptabilité, Edition 1979, p17.
2 J, RAFFEHEAU, F.DUBOIE et MENOVILLE, L’audit opérationnel, cool. QUE SAIS-
JE ? PUB1984, page 7.
3
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
De nos jours l'audit est une discipline transversale au centre des préoccupations des
managers. En ce sens, et face à une variété des besoins, l'audit s'élargissait à d'autres domaines
qui se sont révélés nécessaires avec l'évolution et la généralisation de nouveaux moyens de
traitements de l'information.3
1.1.2. Progrès de la notion d’audit et évolution
Afin de mieux comprendre et cerner l’intégration de l’audit interne, le tableau suivant nous
permet de synthétiser le progrès de cette fonction :
Tableau N°01 : Système du progrès de l’audit
Période Prescripteur de
l’audit
Auditeurs Objectifs de l’audit
2000 avant J.C à
1700
Rois, empereurs,
Eglises et états
Clercs, Ecrivains.
Punir pour les
détournements de
fonds. Protéger le
patrimoine.
1700 à 1850
Etats, tribunaux
commerciaux et
actionnaires
Comptables.
Réprimer et punir les
fraudeurs. protéger le
patrimoine.
1850 à 1900
Etats et actionnaires Professionnels de la
comptabilité
Juristes.
Eviter les fraudes et
attester la fiabilité du
bilan.
1900 à 1940 Etats et actionnaires Professionnels
d’audit et de
comptabilité.
Eviter les fraudes les
erreurs et attester la
sincérité et la régularité
des états financiers
historiques.
A partir de 1990 a
ces jours
Etats, tiers et
Actionnaires
Professionnels
d’audit et du conseil.
Attester l’image fidèle
des comptes et qualité
du contrôle interne dans
le respect des normes.
Protection contre la
fraude internationale.
4
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
Source : LIONNEL COLLINS, GERARD VALIN, « audit et contrôle interne », Dalloz,
Paris, 1992, Page 17.
La fonction d’audit interne s’est développée avec la création de l’ILA (Institut of Interne
Auditor) aux USA en 1941, dont la vocation est de promouvoir l’audit interne et d’accroitre la
compétence professionnelle et techniques des auditeurs internes par des recherches et des
formations professionnelles.
En France, la fonction d’audit interne s’est développée au cours de la période
1965 /1970 ; son évolution est au développement de l’Association Française du contrôle
interne(AFCI) en 1965, devenus Institut Français de l’audit et du contrôle Interne(IFACI).
En Algérie, la loi 88-01 du12/01/1988 portant sur la loi d’orientation des Entreprises
publiques Économiques (EPE) dans sont articles 40, fait obligatoire à ces EPE de créer une
structure d’audit interne. En 993, L’Association des Auditeurs et Consultants Internes
Algériens(AACIA) est née et elle s’est affilié à l’IIA.
1.2. Définition de l’audit interne
Dans notre tentation de cerner la notion d’audit interne, nous présenterons trois
définitions.
 Selon The Institue of Internal Auditors (Institut de l’audit interne) :
« L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne a une organisation
une assurance sur le degré de maîtrise des opérations, lui apporte des conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de
management des risques, de contrôle, de gouvernement d’entreprise, et en faisant des
proposition pour renforcer leur efficacité ».
 Selon ALBERTO SILLERO
« On peut définir l’audit comme étant une démarche d’analyse et de contrôle,
s’applique désormais à l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Ainsi, ya-t-il des audits de
production, de force de vente, de qualité, des ressources humaines et des états comptables et
financiers d’une société.3
 Selon IFACI
3 Alberto sillero, audit er révision légale, Edition Eska, année 2000, page 12.
5
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
« L’audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une entreprise
pour contrôler et gérer une entreprise ».4
1.3. Formes de l’audit interne
Nous avons répertorié parmi les différents types d'audit trois principaux types à savoir
l'audit financier, l'audit opérationnel et l'audit juridique.
1.3.1. Audit Comptable et financier
L'audit comptable et financier est un examen des états financiers de l'entreprise, visant à
vérifier leur sincérité, leur régularité, leur conformité et leur aptitude à refléter l'image fidèle
de l'entreprise. L'audit comptable et financier est la forme moderne de contrôle, de
vérification, d'inspection, de surveillance des comptes, en apportant une dimension critique.
Toute information comptable et financière peut avoir des conséquences graves sur
l'entreprise, aussi est-il nécessaire pour les dirigeants de s'assurer de la sincérité des
informations. Les préoccupations d'une révision pour les dirigeants sont le plus souvent :
 Les besoins d'une information financière fiable avant de la présenter à des tiers ou aux
associés ;
 l'appréciation de l'organisation comptable actuelle afin d'en déceler les insuffisances et
de les améliorer ;
 la nécessité d'éviter des fraudes et des détournements.
1.3.2. Audit opérationnel
L'audit interne tend à s'enrichir et s'étend désormais au-delà de l'audit financier pour
assurer les missions d'audit opérationnel. L'audit opérationnel ayant pour objectif l'analyse des
risques et des déficiences existants dans le but de donner des conseils, de faire des
recommandations, de mettre en place des procédures ou encore de proposer de nouvelles
stratégies, en un mot l'audit opérationnel comprend toutes les missions qui ont pour objet
d'améliorer la performance de l'entreprise (DAYAN A., 1999).
L'audit opérationnel comporte la vérification du caractère adéquat et de l'efficacité des
systèmes et procédures internes ainsi que l'analyse des structures d'organisation et de
l'attribution des responsabilités afin de vérifier que les objectifs fixés par le top management
son atteints à moindre coût. Cet audit fait recours essentiellement à l'évaluation d'une
organisation du point de vue de la performance de son fonctionnement et de l'utilisation des
ressources
4 Définition de l’institut Français des auditeurs et contrôleurs (IFACI).
6
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
La mise en œuvre de l'audit opérationnel nécessite une bonne compréhension de
l'entreprise en tant que projet, de son organisation (organisation du travail, et organisation
administrative, organisation comptable), de son système de contrôle interne. D'après
RAFFEGEAU et al (1989), l'audit opérationnel aura pour objectif de :
 Juger la qualité de l'information ;
 Juger les performances et l'efficacité.
Dans le champ de l'audit opérationnel, on inclura :
 l'audit des contrôles opérationnels ;
 l'audit de gestion ;
 l'audit de stratégie.
Audit des contrôles opérationnels
Il permet de juger l'entreprise sur l'efficacité et la performance des systèmes
d'information et d'organisation mis en place pour son activité et les méthodes de direction.
Cela conduira à l'appréciation du contrôle interne.
Audit de gestion
Il permet de juger l'entreprise sur ses résultats (les ressources ont-elles été utilisées de
manière optimale pour atteindre les objectifs rationnels ?). Compte tenu des préoccupations de
performance, le contrôle de gestion (en tant que structure mise en place par la direction pour
mesurer les performances) sera particulièrement examiné.
Audit de stratégie
Il permet de juger si le projet au sein de l'entreprise est toujours maîtrisé, l'audit s'appliquera
en particulier aux projets d'investissement et à la qualité de la stratégie appliquée.
1.3.3. L'audit juridique et fiscal
Bouquin H. (2008) définit l'audit juridique comme étant l'audit du « juridisme » de
l'entreprise et par juridisme, on entend les propositions suivantes :
- L'organisation doit avoir une politique et des modes organisationnels qui définissent ses
relations au droit, au réglementaire et au fiscal ;
- L'organisation doit être sensibilisée au fait de n'avoir qu'une emprise faible sur une partie du
droit, du réglementaire et du fiscal, par suite de leur dilution dans les opérations et entre les
7
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
agents qui les traitent, parfois sans avoir même conscience que ces opérations sont porteuses
de droit ;
- L'organisation doit avoir conscience qu'elle crée ses propres règles de « jurisprudence
interne » et que celles-ci peuvent se trouver remises en jeu lors d'opérations de
rapprochement, ou de scission ;
- La présence d'une forme de droit pour toute opération, tout acte, tout service rendu ou à
rendre ;
- La nécessité de trouver, dans ce contexte, des aires de moindre déséquilibre juridique
minimisant les risques et optimisant les opportunités.
1.4. Normes de l’audit interne
L’audit internées exercé dans différent environnements juridiques et culturels ainsi
que dans des organisations dont l’objet, la taille la complexité, et la structure sont divers.ces
différences peuvent. Influencer dont la pratique de l’audit interne dans chaque environnement.
Toutefois, le respect des normes pour la pratique professionnelle de l’audite interne est
essentiel pour que les auditeurs internes puissent s’acquitter de leurs responsabilités.
Les normes ont objet :
 De définir les principes de base que la pratique de l’audit interne doit suivre ;
 D’établir les critères d’appréciations du fonctionnement de l’audit interne ;
 De favoriser l’amélioration des processus organisationnels et des opérations.
Ces normes se composent des normes de qualification(les séries 1000), des normes de
fonctionnement(les séries2000) et des normes de mise en œuvre.5
Les normes de qualification énoncent les caractéristiques que doivent présenter les
organisations et les personnes accomplissant activités d’audit interne. Les normes de
fonctionnement décrivent la nature des activités d’audit interne et définissent des critères de
qualité permettent d’évaluer les services fournis. Les normes de mise en œuvre déclinent les
normes de qualification et les normes de fonctionnement à des missions spécifiques, ces
normes de mise en œuvre sont établies pour les activités d’assurance et pour les activités de
conseil.
5 BANGOURA, SOUKOU, TETE, l’audit d’entreprise, Mémoire de licence en
sciences de gestion, option Finances, Université de béjaia . 2004, p.45.
8
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
1.4.1. Normes de qualification :
 Norme 1000 : mission, pouvoirs et responsabilités :
L a mission, pouvoir et les responsabilités de l’audit interne doivent être formellement
définis dans une charte d’audit interne, être cohérent avec la définition.
 Norme 1100 : indépendance et objectivité:
L’audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes doivent effectuer leur
travail avec objectivité.
 Norme 1200 : compétence et conscience professionnelle:
Les missions doivent être conduites avec compétence et conscience professionnelle.
 Norme 1300 : Programme d’assurance et d’amélioration qualité :
Le responsable de l’audit interne doit élaborer et tenir à jour un programme
d’assurance et d’amélioration qualité portant sur tous les aspects de l’audit interne et
permettent un contrôle continu de son efficacité. Le programme doit être conçu dans
un double but : aider l’audit interne à apporter une valeur ajoutée aux opérations de
l’organisation et à les améliorer, et garantir qu’il est mené en conformité avec les
normes et le code déontologie.
1.4.2. Norme de fonctionnement :
 Norme 2000 : gestion de l’audit interne :
Le responsable de l’audit interne doit gérer efficacement cette activité de façon à
garantir. qu’elle apporte une valeur ajoutée à l’organisation.
 Norme 2100 : nature de travail :
L’audit interne évalue les systèmes de management des risques, de contrôle et de
gouvernement d’entreprise et contribue à leur amélioration.
 Norme 2200 : planification de la mission :
Les auditeurs internes doivent concevoir et documenter un plan pour chaque mission.
 Norme 2300 : accomplissement des missions :
Les auditeurs internes doivent identifier, analyser, évaluer et documenter les
informations nécessaires pour atteindre les objectifs de la mission.
9
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
 Norme2400 : communication des résultats :
Les auditeurs internes doivent communiquer les résultats de mission.
 Norme 2500 : suivi des progrès :
Le responsable de l’audit interne doit mettre en place et tenir à jour un système
permettant de surveiller la suite donnée aux résultats communiqués au management.
 Norme 2600 : acceptation des risques par la direction générale :
Lorsque le responsable de l’audit interne estime que la direction générale a acceptée
un niveau de risque résiduel qui pourrait s’avérer inacceptable pour l’organisation, il
doit examiner la question avec elle. Si aucune décision concernant le risque résiduel
n’est prise, le responsable de l’audit interne doit soumettre la question au conseil aux
fins de résolution.
1.5. Fonctions voisines de l’audit interne
Comment mieux éclairer une Fonction qu’en traçant les frontières de son action par
rapport à celles qui jouxtent son domaine d’application. On évitera bien des confusions en
précisant clairement comment se situe l’Audit Interne par rapport :
– à l’audit externe,
– à la mission du consultant externe,
– à l’inspection,
– au contrôle de gestion.
a).l’audit interne et le l’audit externe
La fonction de l’audit interne est née à partir de l’audit externe. Aujourd’hui, les deux
fonctions sont nettement distinctes.
L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation
une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations lui apportant ses conseils pour les
améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée.
Quant à l’audit externe, il est indépendant de l’entreprise et il a pour mission de
certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des documents financiers. Cette étude est
menée par des commissaires aux comptes professionnels et a pour objectif de garantir la
10
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
crédibilité des états financier et autres rapports de la direction, et permet d’identifier les
faiblesses des systèmes et contrôles internes.
b).l’audit interne et le contrôle de gestion
«Le Contrôle de Gestion est le processus par lequel les dirigeants s'assurent que les ressources
sont obtenues et utilisées avec efficacité (par rapport aux objectifs) et efficience (par rapport
aux moyens employés) pour réaliser les objectifs de l'organisation ».
Ce processus de décision est un processus d'accompagnement et de déploiement de la
stratégie.6
Ressemblances :
-Les deux fonctions ont un caractère universel, elles s’intéressent à toutes les activités de
l’entreprise ;
-comme l’auditeur interne, le contrôleur de gestion attire l’attention, recommande, propose
mais n’a pas le caractère opérationnel ;
- Les deux fonctions sont relativement récentes et encore en pleine période d'évolution d'où la
multiplication des interrogations et des incertitudes ;
- L'une et l'autre bénéficient généralement d'un rattachement hiérarchique préservant leur
indépendance et leur autonomie, c'est-à-dire au plus haut niveau de l'entreprise ;
Différences 7
Quant aux objectifs
On connaît les objectifs de l'Audit Interne, qui visent à mieux maîtriser les activités par
un diagnostic des dispositifs de contrôle interne. Le contrôleur de gestion va s'intéresser plus à
l'information qu'aux systèmes et procédures ; définis au sens le plus large, on peut dire que
son rôle est de veiller au maintien de grands équilibres de l'entreprise (achats - ventes - stocks
- investissements...) en attirant l'attention sur les déviations réalisées ou prévisibles et en
recommandant les dispositions à prendre pour restaurer la situation.
Quant au champ d’application
Si les deux Fonctions s’intéressent à toutes les activités de l’entreprise, celles-ci ne sont
pas considérées de la même façon. Le contrôleur de gestion s'intéresse essentiellement aux
résultats chiffrés ou chiffrables, réels ou prévisionnels. L'auditeur interne va aller au-delà de
6 « contrôle de gestion et tableau de bord-ESCA Management Développement
Centre ».
7 Ibid, p82.
11
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
cette dimension et cela est particulièrement perceptible dans des domaines comme la sécurité,
la qualité, les relations sociales, l'environnement, etc.
Quant à la périodicité
L’activité du contrôleur de gestion est souvent bousculée par la périodicité de la
direction ou encore elles sont largement dépendantes des résultats de l’entité, contrairement à
l’auditeur interne qui a une activité planifiée, systématisée et définie en fonction du risque.
Quant aux méthodes de travail
L’auditeur interne utilise des méthodes systématiques d’évaluation et d’amélioration qui
utilisent des procédés de gestion de risque, contrôle et gouvernement de l’entité.
Les méthodes de travail du contrôleur de gestion s'appuient sur les informations des
opérationnels (prévisions et réalisations) et sont largement analytiques et déductives.
Complémentarités
L’Audit Interne apporte une contribution au Contrôle de gestion : le contrôle de gestion
est d'autant plus efficace qu'il reçoit des informations élaborées et transmises dans un système
de Contrôle interne fiable et validé par l'audit Interne ; l'audit interne va apporter au contrôle
de gestion cette garantie sur la qualité de l'information. En sus de cette évaluation, les
Rapports d'audit interne peuvent et doivent donner au Contrôleur de gestion des informations
pertinentes pour lui permettre de juger du bon fonctionnement des processus. inversement
l'Audit Interne va trouver auprès du contrôleur de gestion des informations qui vont être
autant de clignotants susceptibles d'attirer l'attention des auditeurs sur des points de faiblesse à
prendre en compte dans les missions d'audit.
c).audit interne et l’inspection
Les principales différences sont résumées ci-dessous :
-L'inspecteur est chargé de contrôler la bonne application des règles de directions appliquées
par les exécutants.
- L'inspecteur a le pouvoir de faire sanctionner tandis que l'auditeur interne ne s'occupe pas de
cela.
- L'inspecteur n'a pas la qualité d'apprécier les règles et principes directives de l'entreprise
tandis que l'auditeur interne les examine, critique les règles et directives et propose leur
amélioration.
-L'inspecteur fait le contrôle exhaustif ; l'auditeur interne ne regarde pas les choses
exhaustivement ; il passe par les méthodes aléatoires.
- L'inspecteur peut faire sa mission, soit de lui-même ou soit à la demande de l'hiérarchie,
tandis que l'auditeur interne doit recevoir le mandat de la direction.
12
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
d).audit interne et le contrôle interne
« Le contrôle interne est l'ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de
l'entreprise. Il a pour but d'un côté d'assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la
qualité de l'information, de l'autre l'application des instructions de la direction et de favoriser
l'amélioration des performances. Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et les
procédures de chacune des activités de l'entreprise, pour maintenir la pérennité de celle-ci »8
.
Le contrôle interne ne doit pas être confondu avec l'audit interne, Contrôler une situation c'est
avoir en main toutes les données permettant d'en conserver la maîtrise. Le contrôle interne est
ainsi l'ensemble des dispositions incluses dans les organisations et dans les procédures dont
l'objet est d'assurer :
- La sécurité des actifs (ensemble des actifs immobiliers et immatériels, stocks, ressources
humaines et image de l'institution),
- La régularité des opérations,
- L'application des lois, règlements et directives internes,
- La qualité de l'information,
- L'efficacité du fonctionnement de l'entreprise.
L'entreprise publique ou privée est en état permanent de contrôle interne des lors qu'elle
s'est dotée, dans sa globalité, d'une organisation adaptée à atteindre ses objectifs. Si chaque
organisation est responsable de manière continue de son contrôle interne, la direction de
l'audit interne doit être, dans l'exercice des ses missions, le promoteur du contrôle interne et
de son efficacité au meilleur coût. Le contrôle interne apparaît donc comme un moyen pour
l’audit externe alors qu’il est un objectif pour l’audit interne
Section 2. Mission, Outils et démarche d’une mission d’audit
A travers cette section, nous allons essayer de présenter dans un premier lieu, le champ
d’application de l’audit interne ainsi que ses objectifs, dans un deuxième lieu les différents
outils et techniques qu’utilise l’auditeur, nécessaires à l’accomplissement de sa mission, pour
passer ensuite à l’explication des trois phases fondamentales de toute mission d’audit.
2.1. Champs d’application et objectifs de l’audit interne 9
2.1.1. Champ d’application
8 Contrôle de l’ordre des experts comptables en 1977
9 JACQUES RENARD,OP. Cit, p 181.
13
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
Le champ d’application d’une mission d’audit peut varier de façon significative en
fonction de deux éléments : l’objet et la fonction.
 L’objet : l’objet permet de distinguer les missions spécifiques des missions générales.
-une mission spécifique, c'est-à-dire portant sur un point précis en lieu déterminé. Ainsi en
est-il si la mission a pour objet « audit des comptes de la succursale d’une entreprise Y »ou
encore « audit du magasin de l’usine X ».
-une mission générale, ne vas connaître aucune limite géographique.
En reprenant l’exemple précédent, on peut illustrer la notion mission générale avec « l’audit
de sécurité »ou encore « l’audit des centres informatiques ».
 Fonction : on parle de missions uni fonctionnelles ou de mission plurifonctionnelle.
-La mission uni fonctionnelle, qu’elle soit spécifique ou générale, ne vas concerner
qu’une seule fonction. Exemple l’audit des comptes d’une succursale ou l’audit des comptes
de l’entreprise sont tous deux des missions uni fonctionnelles car ne concernent que la
fonction « comptabilité ».
-la mission plurifonctionnelle, l’auditeur est concerné par plusieurs fonctions au cours
d’une même mission, se rencontre en général dans deux cas :
Le premier cas, est celui des filiales, lorsque les auditeurs internes se déplacent pour aller
auditer une filiale, ils auditent tout ou une partie des activités de la filiale sans se limiter à une
seule fonction.
Le deuxième cas, en dehors des filiales et entreprises industrielles, dans lequel on trouve très
souvent une approche multifonctionnelle, est celui des auditeurs informatiques.
Notons, la mission d’audit interne couvre tous les domaines de gestion. L’audit interne doit
avoir accès sans limitation, aux documents et données relatifs à la gestion.
2.1.2. Objectifs de l’audit interne
De nombreux auteurs proposent de classer les objectifs de l’audit interne en trois
niveaux : la régularité et : ou la conformité aux règles et aux procédures, l’efficacité des choix
effectués dans l’entreprise ou la pertinence de la politique générale de l’entreprise.
La régularité : A ce niveau l’auditeur doit vérifier :
-Les instructions de la direction générale et les dispositions légales et règlementaires sont-
elles appliquées correctement ;
-les opérations de l’entreprise sont régulière ;
-les procédures et les structures de l’entreprise fonctionnent de façon normale et qu’elles
produisent des informations fiables ;
-le système de contrôle interne remplit sa mission sans défaillance.
14
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
Cet audit de régularité est appelé aussi « audit de conformité », dans le premier cas on
observe la régularité par rapport aux règles internes de l’entreprise et dans le second cas la
conformité avec les dispositions légales et règlementaires. Mais dans les deux cas, la
démarche est la même c'est-à-dire de comparer la réalité avec le référentiel proposé, et elle
est toujours essentielle pour un auditeur interne, s’est doublée d’une approche nouvelle,
l’audit d’efficacité.
L’efficacité : A ce niveau l’auditeur interne ne se contente pas de vérifier uniquement la
régularité, mais il se prononce sur la qualité de ses réalisations en termes d’efficience et
d’efficacité.
L’auditeur cherche un écart entre le but choisi et l’effet produit, mais aussi « le pourquoi »
de cet écart et « le comment » réduire.
La pertinence : est une affaire de la direction générale puisqu’elle est tenue à vérifier la
mesure dans laquelle les choix aboutiront réellement aux effets recherchés. A ce niveau
l’auditeur interne s’intéresse donc sur :
-la cohérence entre les structures, les moyens et les objectifs fixés par l’entreprise ;
-la qualité des orientations de la direction générale, la pertinence va être exprimée comme
l’écart entre le résultat que l’on veut obtenir et la capacité des moyens retenus à y parvenir.
Notons que a chaque niveau d’objectif correspond un type d’audit interne à savoir : l’audit
comptable et financier, audit opérationnel, audit de management ou direction.
2.2. La mise en place d’une mission d’audit interne
Selon Jacques RENARD, il y’a un processus rigoureux, à suivre impérativement pour
réussir. C’est une démarche en dix étapes qui se succèdent sans qu’il soit possible de modifier
l’ordre.
2.2.1. Première étape : élaborer une charte
La charte est document destiné à faire connaitre la fonction d’audit interne et à la
présenter à l’ensemble des acteurs de l’entreprise. C’est la base sur laquelle vas construire une
fonction d’audit interne, son élaboration nécessite quatre conditions à remplir :
 Le document doit être signé par la plus haute autorité de l’organisation ;
 Il doit être distribué, et si possible commenté, par les audités futurs ;
 Les références normatives, qui vont lui donner une autorité extérieure doivent y figurées ;
 Il doit être conçu dans une forme cohérente avec la culture et les habitudes de
l’organisation.
2 .2.2. Deuxième étape : établir une cartographie des risques
15
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
La cartographie des risques est un mode de représentation, d’hiérarchisation, de
recensement et d’évaluation des risques au regard des contrôles mis en place, en vue de
diffuser une information qui met en évidence d’éventuelle faiblesses résiduelles.
Cette étape est nécessairement préalable à toutes les autres car c’est à partir de là que vont
pouvoir être définis les moyens à mettre en œuvre.
2.2.3. Troisième étape : prendre contacts avec les managers
Cette étape est indispensable car c’est la meilleure façon de vaincre les résistances
subies par l’audit. Elle est nécessaire pour aborder l’étape suivante, c’est la cohérence de
processus.
2.2.4. Quatrième étape : élaborer un plan d’audit
C’est un calendrier pluriannuel qui attribue à chaque type de mission une fréquence et
un budget temps, de façon à maîtriser les risques inhérents à l’organisation. Cette étape est
imposée par la norme 2010 : « le responsable de l’audit interne doit établir une planification
fondée sur les risques, afin de définir les propriétés cohérentes avec les objectifs de
l’organisation ».10
2.2.5. Cinquième étape : rédiger le manuel de procédures de l’audit interne
Méthodes de travail, organisation, analyses des postes…doivent être formalisés dans un
document interne à l’entreprise. Il est impossible de recruter du personnel avant d’avoir
définir les catégories professionnelles, le rattachement hiérarchique, les taches à accomplir et
les méthodes à utiliser pour les réaliser.
2.2.6. Sixième étape : définir les méthodes de recrutement et les besoins de
formation
Un plan de fonction doit être élaboré à ce stade. Il prend en compte le plan d’audit et les
postes à pouvoir. Ils seront affinés à l’arrivée de premières embauches.
2.2.7. Septième étape : élaborer les normes retenues pour le fonctionnement du
service
 Normes de rédaction et de présentation des rapports ;
 Normes de suivi des recommandations ;
 Normes de construction et de conservation des dossiers de mission ;
 Normalisation du document : feuille d’interview, FRAP …etc.
2.2.8. Huitième étape : élaborer les prévisions budgétaires
Et ce pour les trois premières années de fonctionnement.
2.2.9. Neuvième étape : Réaliser les recrutements nécessaires
Il est recommandé de retenir une certaine progressivité si les recrutements doivent se
faire en grand nombre.
10 Revue IFACI, avril 2009, norme 2010, p 22.
16
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
2.2.10. Dixième étape : Communiquer sur l’audit interne
Cette étape est possible puisque l’audit interne existe.
Tableau N°02 : Le tableau suivant résume les étapes de mise en place d’une structure d’audit
interne.
Taches Objectifs
- élaborer une charte - faire connaitre la structure
- la validité par le conseil d’administration - lui donner une accréditation
- élaborer une cartographie de risques ou - élaborer un plan d’audit exhaustif
utiliser celle qui existe déjà
- évaluer celle qui existe déjà - Travailler sur une bonne base
- convaincre les managers de l’utilité de - éviter les réticences et obtenir des aides
structure
- élaborer le plan d’audit - couvrir les risques
- apprécier les besoins en personnel et en
Budget de fonctionnement
- Élaborer un manuel de procédures - définir un cadre de travail
Internes - servir de référentiel
- Définir le mode de recrutement - élaboré une stratégie de recrutement
- Définir les besoins en formation
- Normaliser les documents de travail - facilité le travail des auditeurs
- Établir les prévisions budgétaires - la structure ne doit manque de rien
- Recruter - avoir l’effectif suffisant pour le travail
- communiquer sur l’audit interne - faire reconnaître le métier aux employés
Source : RABHI A, pratique de l’audit opérationnel dans les milieux bancaires, mémoire de
fin de cycle DESB, Alger, 2004, P 133.
2.3. Les outils et les techniques de l’audit interne
17
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
On peut utiliser plusieurs critères de sélection des outils de l’audit, selon le critère qui
traduit les deux démarches de l’auditeur : les outils d’interrogation et les outils de description.
2.3.1. Les outils d’interrogation
a).les sondages statistiques ou échantillonnage
Le sondage est une technique statistique qui se base sur l’étude des fichiers
informatiques et de logiciels d’extraction et d’analyse. Au cours de ses analyses, l’auditeur
interne rencontre des erreurs et des disfonctionnements à lesquelles il cherche à connaitre
l’ampleur de ces erreurs, ces disfonctionnement ou ces phénomènes. S’agit-il d’un
phénomène observé souvent.
b).les interviews
C’est une technique très utilisée par l’auditeur, qui ne doit pas être confondue avec les
techniques d’apparence similaires, l’auditeur n’est pas dans la position d’un journaliste, il
devra donc se garder de toute question ayant un caractère subjectif. Il doit également respecter
certaine règles : la voie hiérarchique, rappeler clairement à l’audité la mission et les
objectifs…etc.).
c). les outils informatiques
Ils ont devenus de plus en plus indispensables dans toute activité d’audit. Ces outils
constituent pour un auditeur un gain de temps considérable. Les auditeurs, en générale, ils
utilisent :
-logiciels de traitement de texte comme Microsoft Word ;
-logiciels de présentation tel que Microsoft Power Point ;
- logiciels statistiques et d’analyse des données telle que Statistica pour les estimateurs ;
- des tableaux tels que Microsoft Excel.
Parmi tous ces logiciels le plus utilisé est Microsoft Excel à raison de sa large utilisation en
audit.
2.3.2. Les outils de description
c).l’observation physique
L’observation physique est parfois nécessaire, l’auditeur interne doit aller sur le terrain
et de la pratiquer. Parmi les éléments que l’auditeur doit observer à titre d’exemple : les
processus (sortie des camions, réception des marchandises…etc.), l’observation quantitative
et qualitative des biens (l’inventaire), l’observation des documents comptables, pas seulement
lire mais également d’en regarder les formes (signatures).
d).diagramme de circulation (flow chart)
18
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
Le flow chart est une représentation de la circulation des documents entre les différentes
fonctions et centres de responsabilité, il s’agit donc de donner une vision complète de
cheminement des informations et de leurs supports.
e). grille d’analyse des tâches
La grille d’analyse des tâches est une photographie à un instant donné de la répartition
du travail, elle relit l’organigramme fonctionnel à l’organigramme hiérarchique et justifier les
analyses des postes.
2.4. Phases fondamentales d’une mission d’audit
Une mission d’audit interne se compose de trois(03) phases élémentaires, à savoir :
a).phase de préparation
L’intervention de l’audit commence par la phase de préparation, cette phase est basée
sur la détection des faiblesses, elle exige des auditeurs de forte capacité de lecture, d’attention
et d’apprentissage, elle exige également une bonne connaissance de l’entreprise, elle sollicite
l’aptitude à apprendre et à comprendre. Elle peut se définir comme la période dans au cours
de laquelle vont être tous les travaux préparatoires avant de passer à l’action.
Les Principaux points à étudier dans cette étape sont les suivants :
 prise de connaissance de domaine ;
 identification des risques ;
 identification de la mission (objectifs généraux et spécifiques).
b). phase de réalisation
Elle fait beaucoup plus d’appels aux capacités d’observation, de dialogue et de
communication, c’est à ce stade que l’on fait appel aux capacités d’analyse et au sens de la
diduction qui vont lui permettre d’élaborer sa mission d’audit.
Les principaux points à analyser sont les suivants :
 réunion d’ouverture ;
 le travail sur le terrain.
c).phase de conclusion
L’auditeur doit élaborer et présenter son produit après avoir rassembler tous les
éléments de sa récolte en rédigeant un rapport complet, conclusif, écrit et final appelé
« rapport d’audit interne ». Cette étape finale se décompose comme suite :
 projet de rapport d’audit ;
 le rapport d’audit ;
 réunion de clôture.
Conclusion chapitre 1
19
Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne
Pour sa réussite, l’entreprise est appelée à la réalisation des différents types d’audit qui
lui permettent une évaluation au plus juste et surtout de limiter au maximum les risques.
Bien que sa finalité soit spécifique et destinée à vérifier la réalité et la sincérité des comptes
d’une entreprise, au profit des actionnaires et autres tiers, la mission de l’audit interne est
subordonnée à l’utilisation d’une méthodologie lui permettant la mise en œuvre d’une
organisation lui garantissent la pertinence de ses conclusions.
20

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Approche Théorique de laudit interne.pdf

  • 1. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne L’audit interne est une activité de contrôle et de conseil. Elle est importante dans une organisation dans la mesure où elle aide cette organisation à atteindre ses objectifs par des analyses, des recommandations et des solutions concernant les activités examinées. L’objet de ce chapitre est de présenter la fonction d’audit interne dans une organisation. A cet effet, nous allons consacrer la 1ère section pour la notion d’audit interne, et la 2ème section pour la mission, outils et démarche d’une mission. Section1. Notion d’audit interne 1.1. Historique et progrès d’audit interne 1.1.1. Aspect Historique Au début du moyen âge, les sumériens ont ressenti une nécessité de contrôle de la comptabilité des agents.1 Ce système de contrôle par recoupement consiste à comparer une information qui est parvenue de deux sources d'enregistrements indépendantes. Mais le mot « audit » n'est apparu que sous l'empire romain et plus spécifiquement dès le 3ème siècle avant Jésus Christ2 , où il était d'un sens plus large. Le mot audit, qui nous vient de latin « audire », c'est-à-dire « écouter », les romains employaient ce terme pour désigner un contrôle au nom de l’empereur sur la gestion des provinces. Ultérieurement, ce contrôle s'est développé suite aux efforts des anglais. De même ses objectifs, qui se sont axés principalement à la détection de fraude, progressivement vers la recherche d'erreurs puis à la publication d'opinion sur la validité des états financiers, enfin sur leur régularité et sincérité. Ce n'est qu'au XIXème siècle que les législateurs ont institués le contrôle des sociétés par des agents externes en raison : - du développement de l'industrie, le commerce, les banques, des assurances... -la charge qui pèse sur l'auditeur reconnu en tant que garant des détenteurs de capitaux à l'égard des abus des gestionnaires, dés le début du XXème siècle et avec la crise de 1929 due à une mauvaise divulgation de l'information fiable. EN tant que fonction dans une entreprise, l’audit interne est apparu aux États Unis après la crise de 1929. La crise finie, les auditeurs ayant beaucoup d’expérience dans les domaines comptables se sont imposés,. C’est en ce moment que la fonction d’audit interne a pris naissance. 1 H.VLAMINICK .Histoire de la comptabilité, Edition 1979, p17. 2 J, RAFFEHEAU, F.DUBOIE et MENOVILLE, L’audit opérationnel, cool. QUE SAIS- JE ? PUB1984, page 7. 3
  • 2. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne De nos jours l'audit est une discipline transversale au centre des préoccupations des managers. En ce sens, et face à une variété des besoins, l'audit s'élargissait à d'autres domaines qui se sont révélés nécessaires avec l'évolution et la généralisation de nouveaux moyens de traitements de l'information.3 1.1.2. Progrès de la notion d’audit et évolution Afin de mieux comprendre et cerner l’intégration de l’audit interne, le tableau suivant nous permet de synthétiser le progrès de cette fonction : Tableau N°01 : Système du progrès de l’audit Période Prescripteur de l’audit Auditeurs Objectifs de l’audit 2000 avant J.C à 1700 Rois, empereurs, Eglises et états Clercs, Ecrivains. Punir pour les détournements de fonds. Protéger le patrimoine. 1700 à 1850 Etats, tribunaux commerciaux et actionnaires Comptables. Réprimer et punir les fraudeurs. protéger le patrimoine. 1850 à 1900 Etats et actionnaires Professionnels de la comptabilité Juristes. Eviter les fraudes et attester la fiabilité du bilan. 1900 à 1940 Etats et actionnaires Professionnels d’audit et de comptabilité. Eviter les fraudes les erreurs et attester la sincérité et la régularité des états financiers historiques. A partir de 1990 a ces jours Etats, tiers et Actionnaires Professionnels d’audit et du conseil. Attester l’image fidèle des comptes et qualité du contrôle interne dans le respect des normes. Protection contre la fraude internationale. 4
  • 3. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne Source : LIONNEL COLLINS, GERARD VALIN, « audit et contrôle interne », Dalloz, Paris, 1992, Page 17. La fonction d’audit interne s’est développée avec la création de l’ILA (Institut of Interne Auditor) aux USA en 1941, dont la vocation est de promouvoir l’audit interne et d’accroitre la compétence professionnelle et techniques des auditeurs internes par des recherches et des formations professionnelles. En France, la fonction d’audit interne s’est développée au cours de la période 1965 /1970 ; son évolution est au développement de l’Association Française du contrôle interne(AFCI) en 1965, devenus Institut Français de l’audit et du contrôle Interne(IFACI). En Algérie, la loi 88-01 du12/01/1988 portant sur la loi d’orientation des Entreprises publiques Économiques (EPE) dans sont articles 40, fait obligatoire à ces EPE de créer une structure d’audit interne. En 993, L’Association des Auditeurs et Consultants Internes Algériens(AACIA) est née et elle s’est affilié à l’IIA. 1.2. Définition de l’audit interne Dans notre tentation de cerner la notion d’audit interne, nous présenterons trois définitions.  Selon The Institue of Internal Auditors (Institut de l’audit interne) : « L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne a une organisation une assurance sur le degré de maîtrise des opérations, lui apporte des conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, de gouvernement d’entreprise, et en faisant des proposition pour renforcer leur efficacité ».  Selon ALBERTO SILLERO « On peut définir l’audit comme étant une démarche d’analyse et de contrôle, s’applique désormais à l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Ainsi, ya-t-il des audits de production, de force de vente, de qualité, des ressources humaines et des états comptables et financiers d’une société.3  Selon IFACI 3 Alberto sillero, audit er révision légale, Edition Eska, année 2000, page 12. 5
  • 4. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne « L’audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une entreprise pour contrôler et gérer une entreprise ».4 1.3. Formes de l’audit interne Nous avons répertorié parmi les différents types d'audit trois principaux types à savoir l'audit financier, l'audit opérationnel et l'audit juridique. 1.3.1. Audit Comptable et financier L'audit comptable et financier est un examen des états financiers de l'entreprise, visant à vérifier leur sincérité, leur régularité, leur conformité et leur aptitude à refléter l'image fidèle de l'entreprise. L'audit comptable et financier est la forme moderne de contrôle, de vérification, d'inspection, de surveillance des comptes, en apportant une dimension critique. Toute information comptable et financière peut avoir des conséquences graves sur l'entreprise, aussi est-il nécessaire pour les dirigeants de s'assurer de la sincérité des informations. Les préoccupations d'une révision pour les dirigeants sont le plus souvent :  Les besoins d'une information financière fiable avant de la présenter à des tiers ou aux associés ;  l'appréciation de l'organisation comptable actuelle afin d'en déceler les insuffisances et de les améliorer ;  la nécessité d'éviter des fraudes et des détournements. 1.3.2. Audit opérationnel L'audit interne tend à s'enrichir et s'étend désormais au-delà de l'audit financier pour assurer les missions d'audit opérationnel. L'audit opérationnel ayant pour objectif l'analyse des risques et des déficiences existants dans le but de donner des conseils, de faire des recommandations, de mettre en place des procédures ou encore de proposer de nouvelles stratégies, en un mot l'audit opérationnel comprend toutes les missions qui ont pour objet d'améliorer la performance de l'entreprise (DAYAN A., 1999). L'audit opérationnel comporte la vérification du caractère adéquat et de l'efficacité des systèmes et procédures internes ainsi que l'analyse des structures d'organisation et de l'attribution des responsabilités afin de vérifier que les objectifs fixés par le top management son atteints à moindre coût. Cet audit fait recours essentiellement à l'évaluation d'une organisation du point de vue de la performance de son fonctionnement et de l'utilisation des ressources 4 Définition de l’institut Français des auditeurs et contrôleurs (IFACI). 6
  • 5. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne La mise en œuvre de l'audit opérationnel nécessite une bonne compréhension de l'entreprise en tant que projet, de son organisation (organisation du travail, et organisation administrative, organisation comptable), de son système de contrôle interne. D'après RAFFEGEAU et al (1989), l'audit opérationnel aura pour objectif de :  Juger la qualité de l'information ;  Juger les performances et l'efficacité. Dans le champ de l'audit opérationnel, on inclura :  l'audit des contrôles opérationnels ;  l'audit de gestion ;  l'audit de stratégie. Audit des contrôles opérationnels Il permet de juger l'entreprise sur l'efficacité et la performance des systèmes d'information et d'organisation mis en place pour son activité et les méthodes de direction. Cela conduira à l'appréciation du contrôle interne. Audit de gestion Il permet de juger l'entreprise sur ses résultats (les ressources ont-elles été utilisées de manière optimale pour atteindre les objectifs rationnels ?). Compte tenu des préoccupations de performance, le contrôle de gestion (en tant que structure mise en place par la direction pour mesurer les performances) sera particulièrement examiné. Audit de stratégie Il permet de juger si le projet au sein de l'entreprise est toujours maîtrisé, l'audit s'appliquera en particulier aux projets d'investissement et à la qualité de la stratégie appliquée. 1.3.3. L'audit juridique et fiscal Bouquin H. (2008) définit l'audit juridique comme étant l'audit du « juridisme » de l'entreprise et par juridisme, on entend les propositions suivantes : - L'organisation doit avoir une politique et des modes organisationnels qui définissent ses relations au droit, au réglementaire et au fiscal ; - L'organisation doit être sensibilisée au fait de n'avoir qu'une emprise faible sur une partie du droit, du réglementaire et du fiscal, par suite de leur dilution dans les opérations et entre les 7
  • 6. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne agents qui les traitent, parfois sans avoir même conscience que ces opérations sont porteuses de droit ; - L'organisation doit avoir conscience qu'elle crée ses propres règles de « jurisprudence interne » et que celles-ci peuvent se trouver remises en jeu lors d'opérations de rapprochement, ou de scission ; - La présence d'une forme de droit pour toute opération, tout acte, tout service rendu ou à rendre ; - La nécessité de trouver, dans ce contexte, des aires de moindre déséquilibre juridique minimisant les risques et optimisant les opportunités. 1.4. Normes de l’audit interne L’audit internées exercé dans différent environnements juridiques et culturels ainsi que dans des organisations dont l’objet, la taille la complexité, et la structure sont divers.ces différences peuvent. Influencer dont la pratique de l’audit interne dans chaque environnement. Toutefois, le respect des normes pour la pratique professionnelle de l’audite interne est essentiel pour que les auditeurs internes puissent s’acquitter de leurs responsabilités. Les normes ont objet :  De définir les principes de base que la pratique de l’audit interne doit suivre ;  D’établir les critères d’appréciations du fonctionnement de l’audit interne ;  De favoriser l’amélioration des processus organisationnels et des opérations. Ces normes se composent des normes de qualification(les séries 1000), des normes de fonctionnement(les séries2000) et des normes de mise en œuvre.5 Les normes de qualification énoncent les caractéristiques que doivent présenter les organisations et les personnes accomplissant activités d’audit interne. Les normes de fonctionnement décrivent la nature des activités d’audit interne et définissent des critères de qualité permettent d’évaluer les services fournis. Les normes de mise en œuvre déclinent les normes de qualification et les normes de fonctionnement à des missions spécifiques, ces normes de mise en œuvre sont établies pour les activités d’assurance et pour les activités de conseil. 5 BANGOURA, SOUKOU, TETE, l’audit d’entreprise, Mémoire de licence en sciences de gestion, option Finances, Université de béjaia . 2004, p.45. 8
  • 7. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne 1.4.1. Normes de qualification :  Norme 1000 : mission, pouvoirs et responsabilités : L a mission, pouvoir et les responsabilités de l’audit interne doivent être formellement définis dans une charte d’audit interne, être cohérent avec la définition.  Norme 1100 : indépendance et objectivité: L’audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes doivent effectuer leur travail avec objectivité.  Norme 1200 : compétence et conscience professionnelle: Les missions doivent être conduites avec compétence et conscience professionnelle.  Norme 1300 : Programme d’assurance et d’amélioration qualité : Le responsable de l’audit interne doit élaborer et tenir à jour un programme d’assurance et d’amélioration qualité portant sur tous les aspects de l’audit interne et permettent un contrôle continu de son efficacité. Le programme doit être conçu dans un double but : aider l’audit interne à apporter une valeur ajoutée aux opérations de l’organisation et à les améliorer, et garantir qu’il est mené en conformité avec les normes et le code déontologie. 1.4.2. Norme de fonctionnement :  Norme 2000 : gestion de l’audit interne : Le responsable de l’audit interne doit gérer efficacement cette activité de façon à garantir. qu’elle apporte une valeur ajoutée à l’organisation.  Norme 2100 : nature de travail : L’audit interne évalue les systèmes de management des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise et contribue à leur amélioration.  Norme 2200 : planification de la mission : Les auditeurs internes doivent concevoir et documenter un plan pour chaque mission.  Norme 2300 : accomplissement des missions : Les auditeurs internes doivent identifier, analyser, évaluer et documenter les informations nécessaires pour atteindre les objectifs de la mission. 9
  • 8. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne  Norme2400 : communication des résultats : Les auditeurs internes doivent communiquer les résultats de mission.  Norme 2500 : suivi des progrès : Le responsable de l’audit interne doit mettre en place et tenir à jour un système permettant de surveiller la suite donnée aux résultats communiqués au management.  Norme 2600 : acceptation des risques par la direction générale : Lorsque le responsable de l’audit interne estime que la direction générale a acceptée un niveau de risque résiduel qui pourrait s’avérer inacceptable pour l’organisation, il doit examiner la question avec elle. Si aucune décision concernant le risque résiduel n’est prise, le responsable de l’audit interne doit soumettre la question au conseil aux fins de résolution. 1.5. Fonctions voisines de l’audit interne Comment mieux éclairer une Fonction qu’en traçant les frontières de son action par rapport à celles qui jouxtent son domaine d’application. On évitera bien des confusions en précisant clairement comment se situe l’Audit Interne par rapport : – à l’audit externe, – à la mission du consultant externe, – à l’inspection, – au contrôle de gestion. a).l’audit interne et le l’audit externe La fonction de l’audit interne est née à partir de l’audit externe. Aujourd’hui, les deux fonctions sont nettement distinctes. L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations lui apportant ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée. Quant à l’audit externe, il est indépendant de l’entreprise et il a pour mission de certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des documents financiers. Cette étude est menée par des commissaires aux comptes professionnels et a pour objectif de garantir la 10
  • 9. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne crédibilité des états financier et autres rapports de la direction, et permet d’identifier les faiblesses des systèmes et contrôles internes. b).l’audit interne et le contrôle de gestion «Le Contrôle de Gestion est le processus par lequel les dirigeants s'assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité (par rapport aux objectifs) et efficience (par rapport aux moyens employés) pour réaliser les objectifs de l'organisation ». Ce processus de décision est un processus d'accompagnement et de déploiement de la stratégie.6 Ressemblances : -Les deux fonctions ont un caractère universel, elles s’intéressent à toutes les activités de l’entreprise ; -comme l’auditeur interne, le contrôleur de gestion attire l’attention, recommande, propose mais n’a pas le caractère opérationnel ; - Les deux fonctions sont relativement récentes et encore en pleine période d'évolution d'où la multiplication des interrogations et des incertitudes ; - L'une et l'autre bénéficient généralement d'un rattachement hiérarchique préservant leur indépendance et leur autonomie, c'est-à-dire au plus haut niveau de l'entreprise ; Différences 7 Quant aux objectifs On connaît les objectifs de l'Audit Interne, qui visent à mieux maîtriser les activités par un diagnostic des dispositifs de contrôle interne. Le contrôleur de gestion va s'intéresser plus à l'information qu'aux systèmes et procédures ; définis au sens le plus large, on peut dire que son rôle est de veiller au maintien de grands équilibres de l'entreprise (achats - ventes - stocks - investissements...) en attirant l'attention sur les déviations réalisées ou prévisibles et en recommandant les dispositions à prendre pour restaurer la situation. Quant au champ d’application Si les deux Fonctions s’intéressent à toutes les activités de l’entreprise, celles-ci ne sont pas considérées de la même façon. Le contrôleur de gestion s'intéresse essentiellement aux résultats chiffrés ou chiffrables, réels ou prévisionnels. L'auditeur interne va aller au-delà de 6 « contrôle de gestion et tableau de bord-ESCA Management Développement Centre ». 7 Ibid, p82. 11
  • 10. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne cette dimension et cela est particulièrement perceptible dans des domaines comme la sécurité, la qualité, les relations sociales, l'environnement, etc. Quant à la périodicité L’activité du contrôleur de gestion est souvent bousculée par la périodicité de la direction ou encore elles sont largement dépendantes des résultats de l’entité, contrairement à l’auditeur interne qui a une activité planifiée, systématisée et définie en fonction du risque. Quant aux méthodes de travail L’auditeur interne utilise des méthodes systématiques d’évaluation et d’amélioration qui utilisent des procédés de gestion de risque, contrôle et gouvernement de l’entité. Les méthodes de travail du contrôleur de gestion s'appuient sur les informations des opérationnels (prévisions et réalisations) et sont largement analytiques et déductives. Complémentarités L’Audit Interne apporte une contribution au Contrôle de gestion : le contrôle de gestion est d'autant plus efficace qu'il reçoit des informations élaborées et transmises dans un système de Contrôle interne fiable et validé par l'audit Interne ; l'audit interne va apporter au contrôle de gestion cette garantie sur la qualité de l'information. En sus de cette évaluation, les Rapports d'audit interne peuvent et doivent donner au Contrôleur de gestion des informations pertinentes pour lui permettre de juger du bon fonctionnement des processus. inversement l'Audit Interne va trouver auprès du contrôleur de gestion des informations qui vont être autant de clignotants susceptibles d'attirer l'attention des auditeurs sur des points de faiblesse à prendre en compte dans les missions d'audit. c).audit interne et l’inspection Les principales différences sont résumées ci-dessous : -L'inspecteur est chargé de contrôler la bonne application des règles de directions appliquées par les exécutants. - L'inspecteur a le pouvoir de faire sanctionner tandis que l'auditeur interne ne s'occupe pas de cela. - L'inspecteur n'a pas la qualité d'apprécier les règles et principes directives de l'entreprise tandis que l'auditeur interne les examine, critique les règles et directives et propose leur amélioration. -L'inspecteur fait le contrôle exhaustif ; l'auditeur interne ne regarde pas les choses exhaustivement ; il passe par les méthodes aléatoires. - L'inspecteur peut faire sa mission, soit de lui-même ou soit à la demande de l'hiérarchie, tandis que l'auditeur interne doit recevoir le mandat de la direction. 12
  • 11. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne d).audit interne et le contrôle interne « Le contrôle interne est l'ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l'entreprise. Il a pour but d'un côté d'assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l'information, de l'autre l'application des instructions de la direction et de favoriser l'amélioration des performances. Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de l'entreprise, pour maintenir la pérennité de celle-ci »8 . Le contrôle interne ne doit pas être confondu avec l'audit interne, Contrôler une situation c'est avoir en main toutes les données permettant d'en conserver la maîtrise. Le contrôle interne est ainsi l'ensemble des dispositions incluses dans les organisations et dans les procédures dont l'objet est d'assurer : - La sécurité des actifs (ensemble des actifs immobiliers et immatériels, stocks, ressources humaines et image de l'institution), - La régularité des opérations, - L'application des lois, règlements et directives internes, - La qualité de l'information, - L'efficacité du fonctionnement de l'entreprise. L'entreprise publique ou privée est en état permanent de contrôle interne des lors qu'elle s'est dotée, dans sa globalité, d'une organisation adaptée à atteindre ses objectifs. Si chaque organisation est responsable de manière continue de son contrôle interne, la direction de l'audit interne doit être, dans l'exercice des ses missions, le promoteur du contrôle interne et de son efficacité au meilleur coût. Le contrôle interne apparaît donc comme un moyen pour l’audit externe alors qu’il est un objectif pour l’audit interne Section 2. Mission, Outils et démarche d’une mission d’audit A travers cette section, nous allons essayer de présenter dans un premier lieu, le champ d’application de l’audit interne ainsi que ses objectifs, dans un deuxième lieu les différents outils et techniques qu’utilise l’auditeur, nécessaires à l’accomplissement de sa mission, pour passer ensuite à l’explication des trois phases fondamentales de toute mission d’audit. 2.1. Champs d’application et objectifs de l’audit interne 9 2.1.1. Champ d’application 8 Contrôle de l’ordre des experts comptables en 1977 9 JACQUES RENARD,OP. Cit, p 181. 13
  • 12. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne Le champ d’application d’une mission d’audit peut varier de façon significative en fonction de deux éléments : l’objet et la fonction.  L’objet : l’objet permet de distinguer les missions spécifiques des missions générales. -une mission spécifique, c'est-à-dire portant sur un point précis en lieu déterminé. Ainsi en est-il si la mission a pour objet « audit des comptes de la succursale d’une entreprise Y »ou encore « audit du magasin de l’usine X ». -une mission générale, ne vas connaître aucune limite géographique. En reprenant l’exemple précédent, on peut illustrer la notion mission générale avec « l’audit de sécurité »ou encore « l’audit des centres informatiques ».  Fonction : on parle de missions uni fonctionnelles ou de mission plurifonctionnelle. -La mission uni fonctionnelle, qu’elle soit spécifique ou générale, ne vas concerner qu’une seule fonction. Exemple l’audit des comptes d’une succursale ou l’audit des comptes de l’entreprise sont tous deux des missions uni fonctionnelles car ne concernent que la fonction « comptabilité ». -la mission plurifonctionnelle, l’auditeur est concerné par plusieurs fonctions au cours d’une même mission, se rencontre en général dans deux cas : Le premier cas, est celui des filiales, lorsque les auditeurs internes se déplacent pour aller auditer une filiale, ils auditent tout ou une partie des activités de la filiale sans se limiter à une seule fonction. Le deuxième cas, en dehors des filiales et entreprises industrielles, dans lequel on trouve très souvent une approche multifonctionnelle, est celui des auditeurs informatiques. Notons, la mission d’audit interne couvre tous les domaines de gestion. L’audit interne doit avoir accès sans limitation, aux documents et données relatifs à la gestion. 2.1.2. Objectifs de l’audit interne De nombreux auteurs proposent de classer les objectifs de l’audit interne en trois niveaux : la régularité et : ou la conformité aux règles et aux procédures, l’efficacité des choix effectués dans l’entreprise ou la pertinence de la politique générale de l’entreprise. La régularité : A ce niveau l’auditeur doit vérifier : -Les instructions de la direction générale et les dispositions légales et règlementaires sont- elles appliquées correctement ; -les opérations de l’entreprise sont régulière ; -les procédures et les structures de l’entreprise fonctionnent de façon normale et qu’elles produisent des informations fiables ; -le système de contrôle interne remplit sa mission sans défaillance. 14
  • 13. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne Cet audit de régularité est appelé aussi « audit de conformité », dans le premier cas on observe la régularité par rapport aux règles internes de l’entreprise et dans le second cas la conformité avec les dispositions légales et règlementaires. Mais dans les deux cas, la démarche est la même c'est-à-dire de comparer la réalité avec le référentiel proposé, et elle est toujours essentielle pour un auditeur interne, s’est doublée d’une approche nouvelle, l’audit d’efficacité. L’efficacité : A ce niveau l’auditeur interne ne se contente pas de vérifier uniquement la régularité, mais il se prononce sur la qualité de ses réalisations en termes d’efficience et d’efficacité. L’auditeur cherche un écart entre le but choisi et l’effet produit, mais aussi « le pourquoi » de cet écart et « le comment » réduire. La pertinence : est une affaire de la direction générale puisqu’elle est tenue à vérifier la mesure dans laquelle les choix aboutiront réellement aux effets recherchés. A ce niveau l’auditeur interne s’intéresse donc sur : -la cohérence entre les structures, les moyens et les objectifs fixés par l’entreprise ; -la qualité des orientations de la direction générale, la pertinence va être exprimée comme l’écart entre le résultat que l’on veut obtenir et la capacité des moyens retenus à y parvenir. Notons que a chaque niveau d’objectif correspond un type d’audit interne à savoir : l’audit comptable et financier, audit opérationnel, audit de management ou direction. 2.2. La mise en place d’une mission d’audit interne Selon Jacques RENARD, il y’a un processus rigoureux, à suivre impérativement pour réussir. C’est une démarche en dix étapes qui se succèdent sans qu’il soit possible de modifier l’ordre. 2.2.1. Première étape : élaborer une charte La charte est document destiné à faire connaitre la fonction d’audit interne et à la présenter à l’ensemble des acteurs de l’entreprise. C’est la base sur laquelle vas construire une fonction d’audit interne, son élaboration nécessite quatre conditions à remplir :  Le document doit être signé par la plus haute autorité de l’organisation ;  Il doit être distribué, et si possible commenté, par les audités futurs ;  Les références normatives, qui vont lui donner une autorité extérieure doivent y figurées ;  Il doit être conçu dans une forme cohérente avec la culture et les habitudes de l’organisation. 2 .2.2. Deuxième étape : établir une cartographie des risques 15
  • 14. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne La cartographie des risques est un mode de représentation, d’hiérarchisation, de recensement et d’évaluation des risques au regard des contrôles mis en place, en vue de diffuser une information qui met en évidence d’éventuelle faiblesses résiduelles. Cette étape est nécessairement préalable à toutes les autres car c’est à partir de là que vont pouvoir être définis les moyens à mettre en œuvre. 2.2.3. Troisième étape : prendre contacts avec les managers Cette étape est indispensable car c’est la meilleure façon de vaincre les résistances subies par l’audit. Elle est nécessaire pour aborder l’étape suivante, c’est la cohérence de processus. 2.2.4. Quatrième étape : élaborer un plan d’audit C’est un calendrier pluriannuel qui attribue à chaque type de mission une fréquence et un budget temps, de façon à maîtriser les risques inhérents à l’organisation. Cette étape est imposée par la norme 2010 : « le responsable de l’audit interne doit établir une planification fondée sur les risques, afin de définir les propriétés cohérentes avec les objectifs de l’organisation ».10 2.2.5. Cinquième étape : rédiger le manuel de procédures de l’audit interne Méthodes de travail, organisation, analyses des postes…doivent être formalisés dans un document interne à l’entreprise. Il est impossible de recruter du personnel avant d’avoir définir les catégories professionnelles, le rattachement hiérarchique, les taches à accomplir et les méthodes à utiliser pour les réaliser. 2.2.6. Sixième étape : définir les méthodes de recrutement et les besoins de formation Un plan de fonction doit être élaboré à ce stade. Il prend en compte le plan d’audit et les postes à pouvoir. Ils seront affinés à l’arrivée de premières embauches. 2.2.7. Septième étape : élaborer les normes retenues pour le fonctionnement du service  Normes de rédaction et de présentation des rapports ;  Normes de suivi des recommandations ;  Normes de construction et de conservation des dossiers de mission ;  Normalisation du document : feuille d’interview, FRAP …etc. 2.2.8. Huitième étape : élaborer les prévisions budgétaires Et ce pour les trois premières années de fonctionnement. 2.2.9. Neuvième étape : Réaliser les recrutements nécessaires Il est recommandé de retenir une certaine progressivité si les recrutements doivent se faire en grand nombre. 10 Revue IFACI, avril 2009, norme 2010, p 22. 16
  • 15. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne 2.2.10. Dixième étape : Communiquer sur l’audit interne Cette étape est possible puisque l’audit interne existe. Tableau N°02 : Le tableau suivant résume les étapes de mise en place d’une structure d’audit interne. Taches Objectifs - élaborer une charte - faire connaitre la structure - la validité par le conseil d’administration - lui donner une accréditation - élaborer une cartographie de risques ou - élaborer un plan d’audit exhaustif utiliser celle qui existe déjà - évaluer celle qui existe déjà - Travailler sur une bonne base - convaincre les managers de l’utilité de - éviter les réticences et obtenir des aides structure - élaborer le plan d’audit - couvrir les risques - apprécier les besoins en personnel et en Budget de fonctionnement - Élaborer un manuel de procédures - définir un cadre de travail Internes - servir de référentiel - Définir le mode de recrutement - élaboré une stratégie de recrutement - Définir les besoins en formation - Normaliser les documents de travail - facilité le travail des auditeurs - Établir les prévisions budgétaires - la structure ne doit manque de rien - Recruter - avoir l’effectif suffisant pour le travail - communiquer sur l’audit interne - faire reconnaître le métier aux employés Source : RABHI A, pratique de l’audit opérationnel dans les milieux bancaires, mémoire de fin de cycle DESB, Alger, 2004, P 133. 2.3. Les outils et les techniques de l’audit interne 17
  • 16. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne On peut utiliser plusieurs critères de sélection des outils de l’audit, selon le critère qui traduit les deux démarches de l’auditeur : les outils d’interrogation et les outils de description. 2.3.1. Les outils d’interrogation a).les sondages statistiques ou échantillonnage Le sondage est une technique statistique qui se base sur l’étude des fichiers informatiques et de logiciels d’extraction et d’analyse. Au cours de ses analyses, l’auditeur interne rencontre des erreurs et des disfonctionnements à lesquelles il cherche à connaitre l’ampleur de ces erreurs, ces disfonctionnement ou ces phénomènes. S’agit-il d’un phénomène observé souvent. b).les interviews C’est une technique très utilisée par l’auditeur, qui ne doit pas être confondue avec les techniques d’apparence similaires, l’auditeur n’est pas dans la position d’un journaliste, il devra donc se garder de toute question ayant un caractère subjectif. Il doit également respecter certaine règles : la voie hiérarchique, rappeler clairement à l’audité la mission et les objectifs…etc.). c). les outils informatiques Ils ont devenus de plus en plus indispensables dans toute activité d’audit. Ces outils constituent pour un auditeur un gain de temps considérable. Les auditeurs, en générale, ils utilisent : -logiciels de traitement de texte comme Microsoft Word ; -logiciels de présentation tel que Microsoft Power Point ; - logiciels statistiques et d’analyse des données telle que Statistica pour les estimateurs ; - des tableaux tels que Microsoft Excel. Parmi tous ces logiciels le plus utilisé est Microsoft Excel à raison de sa large utilisation en audit. 2.3.2. Les outils de description c).l’observation physique L’observation physique est parfois nécessaire, l’auditeur interne doit aller sur le terrain et de la pratiquer. Parmi les éléments que l’auditeur doit observer à titre d’exemple : les processus (sortie des camions, réception des marchandises…etc.), l’observation quantitative et qualitative des biens (l’inventaire), l’observation des documents comptables, pas seulement lire mais également d’en regarder les formes (signatures). d).diagramme de circulation (flow chart) 18
  • 17. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne Le flow chart est une représentation de la circulation des documents entre les différentes fonctions et centres de responsabilité, il s’agit donc de donner une vision complète de cheminement des informations et de leurs supports. e). grille d’analyse des tâches La grille d’analyse des tâches est une photographie à un instant donné de la répartition du travail, elle relit l’organigramme fonctionnel à l’organigramme hiérarchique et justifier les analyses des postes. 2.4. Phases fondamentales d’une mission d’audit Une mission d’audit interne se compose de trois(03) phases élémentaires, à savoir : a).phase de préparation L’intervention de l’audit commence par la phase de préparation, cette phase est basée sur la détection des faiblesses, elle exige des auditeurs de forte capacité de lecture, d’attention et d’apprentissage, elle exige également une bonne connaissance de l’entreprise, elle sollicite l’aptitude à apprendre et à comprendre. Elle peut se définir comme la période dans au cours de laquelle vont être tous les travaux préparatoires avant de passer à l’action. Les Principaux points à étudier dans cette étape sont les suivants :  prise de connaissance de domaine ;  identification des risques ;  identification de la mission (objectifs généraux et spécifiques). b). phase de réalisation Elle fait beaucoup plus d’appels aux capacités d’observation, de dialogue et de communication, c’est à ce stade que l’on fait appel aux capacités d’analyse et au sens de la diduction qui vont lui permettre d’élaborer sa mission d’audit. Les principaux points à analyser sont les suivants :  réunion d’ouverture ;  le travail sur le terrain. c).phase de conclusion L’auditeur doit élaborer et présenter son produit après avoir rassembler tous les éléments de sa récolte en rédigeant un rapport complet, conclusif, écrit et final appelé « rapport d’audit interne ». Cette étape finale se décompose comme suite :  projet de rapport d’audit ;  le rapport d’audit ;  réunion de clôture. Conclusion chapitre 1 19
  • 18. Chapitre I : Approche théorique de l’audit interne Pour sa réussite, l’entreprise est appelée à la réalisation des différents types d’audit qui lui permettent une évaluation au plus juste et surtout de limiter au maximum les risques. Bien que sa finalité soit spécifique et destinée à vérifier la réalité et la sincérité des comptes d’une entreprise, au profit des actionnaires et autres tiers, la mission de l’audit interne est subordonnée à l’utilisation d’une méthodologie lui permettant la mise en œuvre d’une organisation lui garantissent la pertinence de ses conclusions. 20