Bibles falsifiées
“Or je proteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce
Livre, que si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu fera tomber sur lui les plaies
écrites dans ce Livre. Et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles
du Livre de cette prophétie, Dieu lui enlèvera la part qu’il a dans le Livre
de vie, dans la sainte Cité, et dans les choses qui sont écrites dans ce Livre.”
Apoc 18 : 22
TABLE DES MATIÈRES
Table des mati`eres iii
Avertissement v
Avant-propos vi
Introduction vii
I Le blé et l’ivraie 1
1 Les deux sources 2
1 Un peu d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
II On reconnait un arbre à son fruit 5
2 Les arbres et leurs fruits 6
1 Les défenseurs du texte inspiré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1 Érasme de Rotterdam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 John william Burgon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2 Les antichrists . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1 Tischendorf, Westcott et Hort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3 Mieux qu’une grande explication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4 Les différentes publications de la version Segond . . . . . . . . . . . . . . 14
5 Qui était Louis segond ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
III Les racines de l’hérésie 16
3 Les deux doctrines 17
1 Les fables du menteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
IV La nuit est bien avancée 20
4 Les J´esuites, un voile sur l’´Ecriture 21
1 Les 95 thèses de Luther . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2 La contre-réforme catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté . . . . . . . . . . . . . . 22
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES
4 Le concile de Trente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5 Les protestants ne protestent plus ! 26
1 L’émergence des sociétés bibliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.1 La dérive de l’œcuménisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2 Une version new-âge, la NBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1 L’Alliance Biblique Universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2 L’introduction de la version Segond . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3 La traduction apostate de la NBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.4 Principes de traduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.5 La thèse évolutionniste défendue dans la NBS ! . . . . . . . . . . . 32
2.6 Mais où sont passés les mots clés de la révélation ? . . . . . . . . . 33
2.6.1 Où est l’enfer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.6.2 Jésus ressuscité ou réveillé ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.6.3 Et la repentance ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.6.4 Évangile ou bonne nouvelle ? . . . . . . . . . . . . . . . . 35
6 L’inspiration et la pr´eservation des ´Ecritures 37
1 L’inspiration plénière et verbale du Texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.1 L’inspiration plénière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.2 L’inspiration verbale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2 La préservation des Écritures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
V Le jour se lève 41
7 Conclusion 43
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Excursus 44
1 Les livres apocryphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
1.1 L’Ancien Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
1.2 Le Nouveau Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2 L’hypothèse documentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
R´ef´erences bibliographiques 49
Table des figures 51
Liste des tableaux 52
AVERTISSEMENT
Ce livre n’a pas de copyright, il peut être copié, diffusé librement et surtout gratui-
tement. Ce que nous recevons gratuitement, donnons-le gratuitement.
Une adresse mail est mise à disposition pour tout commentaire à la fin de l’ouvrage.
TOUTE LA GLOIRE REVIENT À DIEU SEUL !
AVANT-PROPOS
N
ous vivons une époque cruciale. La nuit s’achève et le jour commence à ré-
véler les couleurs matinales d’un ciel glorieux, qui attend tous ceux qui auront
aimé l’avènement de Jésus notre Dieu.
En ces temps de la fin, Jésus notre Dieu, nous lance un dernier appel à nous réveiller
avant Son retour.
Plusieurs d’entre nous se parent comme l’épouse pour la venue de son bien-aimé.
Malheureusement, d’autres négligent l’appel au salut et s’endorment dans la religiosité,
la distraction et ne remplissent pas ou plus leur fiole d’huile. Leur destinée sera terrible.
Se préparer, c’est aussi revenir à la Parole véritable, l’Eau Pure, qui révèle la beauté
du Divin Sauveur, Yehoshua, dans Son humanité mais aussi dans Sa divinité.
Seulement, plusieurs ont entrepris, à la suite des disciples, d’ajouter ou de retrancher
à l’Écriture, mus par leur conception erronée du Royaume de Dieu.
Certains, des satanistes, l’ont fait consciemment, guidés par l’esprit de l’erreur.
D’autres n’ont voulu que laisser leur intelligence obscurcie remanier le Texte et pré-
senter leur christ. La Parole de Dieu est retouchée par des morts spirituels, des êtres
charnels pour qui la croix est une folie.
En parcourant plusieurs versions de Bibles et en étudiant leurs sources et leurs com-
pilations, j’ai compris une fois de plus que Satan voulait pervertir la Parole de Dieu afin
qu’elle devienne inefficace pour le salut de l’humanité.
Seulement, l’Esprit de Dieu touche les âmes de ceux qui sont destinés au salut et
qui aiment la vérité. Il transcende même l’altération des hommes sur le texte biblique.
Gloire à Dieu ! Il garde Sa Parole et les plans de l’ennemi sont toujours déjoués !
Frères et sœurs, retournons au Texte, Celui que nos pères ont connu et médité mais
surtout aimons la Vérité car seuls ceux qui L’aiment seront sauvés.
Je vous invite donc à découvrir l’histoire des deux principales sources des textes grecs
du Nouveau Testament ainsi que l’identité et la vie de ceux qui les ont défendues.
Que Dieu vous bénisse.
INTRODUCTION
L
a majorité des versions modernes, et surtout francophones, sont falsifiées. Nos
bibles Louis Segond, Nouvelle Édition de Genève, la Bible dite de la Colombe, la
Second 21, la Darby, la T.O.B, sont concernées, car elles sont toutes issues des
mêmes sources corrompues et intentionnellement modifiées.
Voici en quelques lignes, l’histoire des deux sources grecques sur lesquelles sont écrites
les différentes versions basées sur le texte minoritaire, du Vaticanus et du Sinaïticus
et d’autre part, les versions les plus difficiles à trouver, comme la David Martin ou
l’Ostervald, basées sur le Textus Receptus de la famille des textes Byzantins.
Je précise toutefois, que ce qui suit n’est qu’un résumé incomplet ouvrant la voie à
tous ceux qui veulent aller plus loin et dégageant la visibilité de ceux qui s’y perdent.
Cet ouvrage est donc un simple outil sans prétention.
Première partie
Le blé et l’ivraie
CHAPITRE 1
LES DEUX SOURCES
L
’ennemi a réussi à troubler les âmes avec l’ivraie. Je vais être le plus simple
possible afin d’éclaircir cette zone sombre de l’histoire de l’Écriture. Ne soyez pas
surpris de certaines répétitions, cela est voulu, afin de bien comprendre les rouages
des différentes versions de la Bible.
Le Nouveau Testament francophone découle de deux sources grecques :
Tout d’abord, le Texte Reçu, compilé et édité par Érasme de Rotterdam. Ce cor-
pus 1 est aussi appelé Texte Majoritaire ou Byzantin (indiqué par ou Byz), c’est le
texte le plus répandu, qui a été utilisé depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’aux
réformateurs qui l’ont imprimé et diffusé en langue vernaculaire 2.
De cette source, plusieurs versions de Bibles ont été éditées, dont la Bible d’Olivétan 3,
la Bible de Genève (1669), la Bible de l’Épée, l’Ostervald 4 et David Martin ainsi que la
King James en anglais, dont seule la version de 1611 n’a pas été retouchée.
Le Texte Reçu ou Textus Receptus est le nom donné au premier texte grec du Nou-
veau Testament imprimé en 1516. Le nom provient de l’œuvre des frères Bonaventure et
Abraham Elzivir (imprimeurs) qui mentionnèrent plus tard dans leur édition de 1633 :
Textum ergo habes, nunc ab omnibus receptum : voici maintenant le texte reçu de tous.
Ensuite, le Texte Critique ou Texte Minoritaire, Alexandrin, qui a servi de base à
la Bible catholique, mais aussi à nos versions protestantes telles que la Louis Segond
et ses dérivées. La Bible Crampon, la Bible des Moines de Maredsous, la T.O.B, la
Bible Synodale, la Bible Darby, la Bible en Français Courant, la Traduction du Monde
Nouveau (Témoins de Jéhovah).
Nous ferons connaissance avec les défenseurs du Texte Critique, tels Tischendorf,
Wesctcott et Hort et vous comprendrez cette parole de l’Écriture :
“Chaque arbre est connu à son fruit”.
Luc 6 : 44.
Version D. Martin.
1. Le texte Byzantin représente 80 % des manuscrits grecs du Nouveau Testament, soit environ 6000
manuscrits.
2. La Parole de Dieu était inaccessible pour le peuple car traduite uniquement en latin, seul le clergé
pouvait y avoir accès. Dieu a donc suscité des hommes qui ont risqué leur vie pour que la vérité soit
connue d’un plus grand nombre et traduite dans la langue commune des peuples.
3. La Bible d’Olivétan est imprimée en 1535. Elle fut la première Bible française, traduite d’après les
textes originaux hébreux et grecs. Basée sur le texte Massorétique pour l’Hébreu et le Texte Reçu pour
le grec. Elle servit de base à toutes les autres traductions utilisées par les réformateurs, Ostervald, D.
Martin, la Bible de Genève 1669. Olivétan de son vrai nom Louys Robert (1506-1538), était le cousin
de Jean Calvin. Il adopta le prénom Pierre. Quant à son surnom Olivétan, il lui vient de sa grande
consommation d’huile d’olive, pour s’éclairer, il passait énormément de temps à travailler sur les textes.
4. Pour la traduction de la version Ostervald, la méthode de l’équivalence verbale et formelle a été
utilisée, ce qui signifie, qu’il s’agit d’une traduction mot à mot. Cette méthode repose sur la conviction
que Dieu savait ce qu’Il disait et pourquoi Il a exprimé les choses d’une certaine façon, qui a été préservée
dans la traduction. Ostervald a essayé de rendre les termes hébreux et grecs utilisés à l’identique et de
rendre leurs équivalents français exacts.
1 Un peu d’histoire Les deux sources
1 Un peu d’histoire
En 395, L’Empereur Constantin 1er
fonde Constantinople sur le site de Byzance.
L’Empire Romain se partage en deux. L’Empire d’Occident avec Rome comme capitale
et l’Empire d’Orient avec Constantinople comme siège impérial.
En 476, c’est la confusion totale, les Hérules, peuple germanique, déposent le dernier
empereur et Rome passe aux mains des barbares. Le Royaume d’Occident s’écroule, celui
d’Orient perdure jusqu’en 1453 où il sera défait par les Turcs Ottoman.
Figure 1.1 – Rome divisée en deux et envahie par les barbares
Le grec se perd dans la partie occidentale et laisse la place au latin. En revanche, il
persiste en orient jusqu’à la domination Turque.
Les textes grecs du Nouveau Testament continuent à y être recopiés. C’est ainsi
que les manuscrits circulent en orient. Ils recevront plus tard l’appellation de textes
Byzantins. Ils sont majoritaires, car ils sont bien plus nombreux que les textes issus
d’occident.
L’influence Ottomane a une répercussion culturelle jusqu’en Europe, sa tolérance
religieuse favorise la circulation des manuscrits hors de ses contrées. Elle contribue aussi
à la renaissance littéraire, qui elle-même aide à la Réforme Protestante, bien que Dieu
est le seul initiateur des mouvements de réveils spirituels. Entre temps, Dieu suscite des
hommes tels que Pierre Valdès en 1170 à Lyon, Luther, les Huguenots et bien d’autres
encore qui refusent la domination de l’Église romaine pour revenir à l’Évangile véritable.
Il faudra attendre Pierre Robert Olivétan (1506-1538) qui influencé par Luther, tra-
duira l’Ancien Testament à partir du texte hébreu des Massorètes 5 et le Nouveau Testa-
ment à partir du Textus Receptus. Il s’en suivra les versions Ostervald, David Martin...
Il faut se rappeler que le Texte Reçu était la Bible du début du christianisme de l’Est.
Ensuite, il est devenu le texte officiel de l’Église catholique grecque mais aussi et surtout
la Bible de la grande Église syrienne, de l’Église vaudoise du nord de l’Italie, de l’Église
gallicane du sud de la France et de l’Église celte de l’Écosse et de l’Irlande. Pourquoi les
chrétiens des premiers siècles, de même que les réformistes protestants, ont-ils préféré le
5. Massorètes, de l’hébreu Baalei Hamasorah, qui signifie Maîtres de la tradition. Ils sont les trans-
metteurs de la Massora, la tradition de transmission fidèle de la forme textuelle de la Bible hébraïque,
ainsi que de ses nuances de prononciation et de vocalisation, alors que les idiomes dans lesquels elle est
rédigée sont langues mortes depuis longtemps.
1 Un peu d’histoire Les deux sources
Texte Reçu au Texte Minoritaire ? Le Texte Reçu compose pour la grande majorité (90
%) des plus de cinq mille manuscrits grecs existants. C’est pourquoi on l’appelle aussi le
Texte Majoritaire.
Le Texte Reçu n’a pas subi les retraits, les ajouts et les modifications que l’on retrouve
dans le Texte minoritaire.
Le Texte Reçu sert de base aux premières versions de la Bible : Peschitto (150
apr. J-C) la Vetus Latina appelée aussi Vieille Latine ou Italique (157 apr. J-C), etc.
Ces Bibles ont été élaborées quelque deux cent ans avant les manuscrits minoritaires
d’Égypte favorisés par l’Église romaine.
Le Texte Reçu adopte la grande majorité des plus de 86 000 citations provenant
du texte sacré rédigé par les pères de l’Église. Il n’est pas corrompu par la philosophie
égyptienne et par l’incrédulité. Il soutient avec force les doctrines à la base de la foi
chrétienne : le récit de la création de la Genèse, la divinité de Jésus-Christ, sa naissance,
ses miracles, sa résurrection physique et son retour littéral.
Le Texte Reçu était et est toujours l’ennemi de l’Église romaine. Ce sera un des fils
conducteurs de ce livre.
Deuxième partie
On reconnait un arbre à son fruit
CHAPITRE 2
LES ARBRES ET LEURS FRUITS
A
près avoir présenté les textes et leur histoire, il est essentiel de savoir
qui se cache derrière afin de mieux discerner quel est l’esprit qui a dirigé tout ce
travail de compilation et d’édition.
1 Les défenseurs du texte inspiré
1.1 Érasme de Rotterdam
Figure 2.1 –
Érasme
Desiderius Erasmus Roterodamus, né le 28 octobre 1466 (ou
peut-être 1467 ou 1469) à Rotterdam et mort le 12 juillet 1536
à Bâle, est un prêtre catholique, écrivain humaniste et théologien
néerlandais.
Homme particulièrement instruit, il maîtrise le latin et le grec. Sa
connaissance du grec le persuade que certaines parties de la Bible
que l’on trouve dans la Vulgate latine n’ont pas été correctement
traduites. Il décide donc de faire imprimer le Nouveau Testament
grec, malgré les objections de ses amis comme Van Dorp, pour qui
se serait miner la fondation de l’Église (catholique), déjà alors en si
mauvais état.
Pour réaliser ce Nouveau Testament (1516) grec, Érasme dispose
de six ou sept manuscrits (Minuscule 1, 2, 817, 2814, 2815, 2816,
2817). Il en fait une nouvelle traduction, latine et grecque pour faire voir les différences
avec la Vulgate. Par la suite, les Elzivir, une famille d’imprimeurs de Leyde, utilisent le
texte grec d’Érasme en écrivant au-dessous du titre Textus Receptus. Cette publication
rejoint en grande partie les critiques sur lesquelles repose la réforme de Luther : l’Église
catholique l’accuse, lui et ses partisans, de connivence avec Luther. À ce reproche d’avoir
pondu l’œuf de l’hérésie, il répond que ce n’était pas son intention et que ce n’était pas
lui le responsable de l’éclatement de l’Église.
Voici un extrait de la préface de son Nouveau Testament :
“Je suis en effet profondément en désaccord avec ceux qui refusent aux
ignorants la lecture des Lettres divines après leur traduction en langue vul-
gaire, comme si l’enseignement du Christ était si obscur que seule une poignée
de théologiens pouvait le comprendre. Les mystères des rois, mieux vaut peut
être les cacher, mais le christ a voulu que son enseignement à lui soit le
plus possible divulgué. Je voudrais que les plus humbles lisent les évangiles.
Puissent ces livres être traduits dans toutes les langues, pour pouvoir être lus
et connus non seulement par les Irlandais, et les Ecossais mais aussi par les
Turcs. Il faut les faire connaître d’une façon ou d’une autre. Admettons que
certains en riraient car fidèles à leur religion, d’autres seraient assurément
pris et se convertiraient. Ah ! Si le paysan à sa charrue en chantait des Ver-
sets, si le tisserand à ses navettes en prononçait un passage, si le voyageur
allégeait la route avec des récits de la Bible partout le message du Christ
1 Les défenseurs du texte inspiré Les arbres et leurs fruits
serait présent et convaincrait les incrédules ! Puissent les conversations ha-
bituelles de tous les chrétiens contenir des références au message du Christ.
Elles le pourront si chaque chrétien entretient une relation directe avec son
Dieu par la lecture des Lettres divines. Chacun deviendra le diffuseur de la
pensée du christ et pourra amener d’autres humains à entrer dans la commu-
nauté des chrétiens. Pourquoi restreindre à un petit nombre un enseignement
et une profession qui appartiennent à tous ? Voici qui est illogique : alors
que le baptême et les autres sacrements sont communs à tous voilà que les
doctrines sont réservées à un petit nombre que l’on appelle les membres du
Clergé dont je souhaiterai l’attitude à l’image de l’enseignement du Christ.
Pourquoi l’enseignement du Divin serait-il confisqué par une minorité alors
qu’elle concerne l’intégralité de la communauté des chrétiens ?”
ÉRASME
Lettre à Léon X. Préface au nouveau testament, 1516.
Figure 2.2 – Le texte d’Érasme de Rotterdam
Cette compilation servira de base aux Bibles des réformateurs, telles que la Bible d’Oli-
vétan et plus tard la David Martin, la Ostervald, la Bible de Genève 1669.
1 Les défenseurs du texte inspiré Les arbres et leurs fruits
1.2 John william Burgon
Figure 2.3 – D.
Burgon
John William Burgon était sans contredit le plus grand défen-
seur du texte grec du Nouveau Testament. Il a exposé les centaines
de modifications, de retraits et d’ajouts que comporte le Texte Mi-
noritaire et a défendu la fiabilité du Texte Reçu jusqu’au jour de sa
mort, comme peu d’étudiants de la Bible l’ont fait.
Burgon 1 était un érudit en grec du plus haut calibre qui a passé
la majeure partie de sa vie à fureter dans les musées et les librairies
européennes où il examinait les anciens manuscrits grecs. À l’époque
où il était ministre d’une congrégation à Rome, il possédait une expé-
rience sur place qui lui permettait d’examiner les textes du Vatican.
Ses conclusions ont une grande valeur en ces temps d’ignorance.
John William Burgon est né le 21 août 1813. Il entre à Oxford
en 1841, y reçoit quelques grands honneurs, puis son B.A. 2 en 1845.
Il y termine sa maîtrise en 1848 toutefois, ce qui fait ressortir Burgon de l’Angleterre du
dix-neuvième siècle et qui le rend si cher aux cœurs des chrétiens sincères d’autres pays
et d’autres âges est sa défense sans relâche des textes sacrés qu’il considère comme la
Parole infaillible de Dieu. Il met tout en son pouvoir pour tenter de freiner les courants
modernistes qui, pendant ses années d’existence, avaient commencé à gagner l’Église
d’Angleterre ; il continue à faire preuve d’autant de zèle jusqu’au dernier jour de sa vie.
Avec ce but précis en tête, il s’attaque vigoureusement à la critique textuelle du Nouveau
Testament.
En 1860, alors qu’il est aumônier temporaire de la congrégation anglaise à Rome,
il y examine personnellement le Codex B (Vaticanus), et en 1862 il inspecte les trésors
du Couvent Sainte-Catherine sur le Mont Sinaï. Plus tard, il fait plusieurs tournées des
bibliothèques européennes pour étudier et collationner, où qu’il aille, les manuscrits du
Nouveau Testament.
De tous les critiques du dix-neuvième siècle, seul Burgon est toujours demeuré chré-
tien dans sa défense de l’inspiration divine et de la conservation providentielle du texte
des Écritures.
Burgon considérait le bon état de conservation de B (Codex Vaticanus) et d’ALEPH
(Codex Sinaïticus), malgré leurs âges exceptionnellement avancés, comme une preuve
non pas de leur validité, mais de leur invalidité.
“S’ils avaient été des manuscrits valides, il y a longtemps qu’une lecture
assidue les aurait réduit en pièces. Nous soupçonnons que ces manuscrits sont
redevables pour leur conservation, et ce uniquement à leur côté diabolique ;
par conséquent, il y a quatre siècles, l’un d’eux a fini par se tailler un chemin
jusqu’à une tablette oubliée de la bibliothèque du Vatican, alors que l’autre,
après avoir subi l’ingéniosité de plusieurs générations de correcteurs critiques,
a finalement été déposé (c.-à-d. en 1844 apr. J-C.) dans la corbeille à papier
du Couvent, au pied du mont Sinaï. Si le B (Vaticanus) et l’ALEPH (Sinaïti-
cus) étaient des copies d’une pureté moyenne, elles ont dû depuis longtemps
partager le sort réservé aux livres librement utilisés et hautement considérés,
notamment, elles seraient tombées en décadence et seraient disparues. Aussi,
le fait que le B et l’ALEPH soient si vieux joue contre eux, ce qui n’est pas en
leur faveur. Cela démontre que l’Église les a rejetés sans les lire. Autrement,
ils auraient été usés par trop de lecture et seraient disparus”.[1]
1. Sources : deanburgonsociety.org
2. Bachelor of Arts. Le Bachelor Degree est un diplôme américain correspondant à une licence fran-
çaise. Il se prépare en 4 années au sein de Four-Year Colleges, ces établissements que l’on appelle plus
communément Universités. .
2 Les antichrists Les arbres et leurs fruits
2 Les antichrists
2.1 Tischendorf, Westcott et Hort
Figure 2.4 – Westcott
et Hort
Constantin Tischendorf, un érudit allemand, trouva en
1844 au monastère de Sainte-Catherine dans le désert du Sinaï,
plusieurs pages d’un livre qui devait être brûlé et qui attira son
attention. Ce livre est composé de la Septante 3, une partie du
Nouveau Testament et des livres apocryphes tels que le livre
des Maccabées, de Thobie et de Judith, non reconnus par le
canon hébraïque ni par l’Église primitive et les réformateurs.
C’est à partir de son travail et de cet ensemble de textes
que parurent le Codex Sinaïticus (Sinaï), Vaticanus (Vatican)
et Alexandrinus qui furent utilisés ensuite pour les bibles catholiques, la Bible de Jérusa-
lem, entre autres. Plus tard, entre 1851 et 1871, Wescort et Hort, deux universitaires et
ecclésiastiques de l’Université de Cambridge se sont appuyés sur cette œuvre pour pro-
duire leur version officielle soutenue par le Comité de révision de 1881, qui est à l’origine
de la plupart des versions erronées de la Parole. C’est l’Alliance Biblique Universelle qui
édita la 1re
édition du Novum Testamentum graece 4 5, le fruit de ce travail.
Quant au codex Vaticanus, il est incroyable de lire dans la préface de la Traduction
Œcuménique de la Bible (TOB) parue en 1972 les phrases suivantes :
“Les plus anciens manuscrits grecs qui contiennent la majeure partie ou
l’intégralité du Nouveau Testament sont deux Bibles sur parchemin qui datent
du 4e
siècle. La plus vénérable est le Codex Vaticanus, ainsi nommé parce qu’il
est conservé à la Bibliothèque du Vatican ; ce manuscrit, de provenance in-
connue, malheureusement mutilé, atteste le Nouveau Testament (sauf l’Épître
aux Hébreux 9 : 14-13, 25, les Épîtres à Timothée, Tite, Philémon et Apoca-
lypse)”.
On l’a trouvé dans la bibliothèque du Vatican en l’an 1481 après J.-C. Bien qu’il soit
en parfaite condition, il omet la Genèse de 1 : 1 jusqu’à 46 : 28, les Psaumes 106 à 138,
Matthieu 16 : 2-3, les Épîtres pauliniennes pastorales, l’épître aux Hébreux de 9 : 14 à
13 : 25 et l’Apocalypse en entier !
On a probablement omis ces parties délibérément. Certains disent que le Vaticanus
et le Sinaïticus sont plus vieux que le Texte Reçu et donc qu’ils sont conformes aux
originaux, mais c’est faux. Le Texte Reçu grec a été utilisé pour des versions de Bibles
bien plus anciennes comme la Peschitto, la Bible Italique, la Bible Vaudoise et l’ancienne
Vulgate latine, versions qui sont toutes en accord avec le Texte Majoritaire.
Revenons à Wesctcott et Hort. Pendant qu’ils travaillaient sur leur texte grec (1851-
1871) et au Comité de Révision (1871-1881), les deux hommes étaient vivement intéressés
par les pratiques occultes et les clubs ésotériques de l’Université. Ils mirent sur pied le
3. La Septante (LXX, latin : Septuaginta) est une version de la Bible hébraïque en langue grecque.
Selon une tradition rapportée dans la Lettre d’Aristée (IIe
siècle av. J.-C.), la traduction de la Torah
aurait été réalisée par soixante-douze traducteurs à Alexandrie, vers 270 av. J.-C., à la demande de
Ptolémée II.
4. C’est sur la base de ce texte pollué, que sont traduites la plupart des versions bibliques qui rem-
plissent nos librairies chrétiennes ainsi que les logiciels bibliques les plus connus dans le monde franco-
phone. De même la plupart des ouvrages de références tels que les lexiques et dictionnaires s’appuient
sur cette traduction erronée.
5. Voir aussi le chapitre 5 Les protestants ne protestent plus.
2 Les antichrists Les arbres et leurs fruits
club Hermes en 1845, la Ghostly Guild 6 en 1851 puis, au cours de la même année, Hort
se joignit à un club secret appelé Les Apôtres 7. Il s’agissait de groupes spirituels qui
croyaient en des pratiques occultes telles que la communication avec les morts (le spiri-
tisme).
Voici quelques propos tirés de leurs ouvrages :
— Concernant la divinité de Jésus :
“Il ne parle jamais de lui-même directement en tant que Dieu, mais le but de sa
révélation était d’amener les hommes à voir Dieu en Lui”. 8.
“Jean n’affirme pas expressément que Jésus-Christ est la Parole”. 9
— Concernant les Écritures :
“Je rejette massivement l’infaillibilité des Saintes Écritures”. 10
“Notre Bible et notre foi est un simple compromis”. 11
“Les Évangéliques me semblent pervertis... Il y a, je le crains, des différences
encore plus graves entre nous sur la question de l’autorité, en particulier l’autorité
de la Bible”. 12
— Concernant l’enfer : “L’enfer n’est pas le lieu de la punition des coupables, c’est
la demeure commune des esprits défunts”. 13
“Nous n’avons aucune certitude de la punition avenir, et le mot éternel a un sens
beaucoup plus élevé”. 14
— Concernant le catholicisme romain : “J’ai été convaincu depuis de nombreuses
années que le culte de Marie et le culte de Jésus ont beaucoup en commun”. 15
“Le point de vue de l’Église romaine semble se rapprocher davantage de la vérité
que le mouvement Évangélique”. 16
“Je suis d’accord avec vous qu’il est dommage...de rejeter le purgatoire... l’idée
de purification, la purification par le feu, me semble inséparable de ce que la Bible
nous enseigne des châtiments divins”. 17
“Personne, je suppose, ne soutient que les trois premiers chapitres de la Genèse,
relèvent d’une histoire littérale. Je n’ai jamais compris comment on peut les lire
avec les yeux ouverts pensant que cela s’est passé ainsi”. 18
“Mais le livre qui m’a le plus engagé est de Darwin. Quoi qu’on puisse penser de
lui, c’est un livre dont on est fier d’être contemporain... Je pense fortement que
cette théorie est irréfutable”. 19
Choquant, n’est-ce pas ? Je pense qu’il est important que chacun soit au clair concer-
6. Ou Guide Fantômatique, club new âge fondé en 1850, qui étudiait les phénomènes paranormaux,
spiritisme, apparitions, etc. Ce mouvement est issu de la vague lancée par les sœurs Fox aux U.S.A.
En 1852, l’engouement pour le spiritisme atteint son comble aux États-Unis : trois millions d’adeptes,
d’innombrables médiums ainsi que de nombreuses revues spécialisées. Parmi les adeptes se trouvent
des personnalités telles que Victor Hugo et Arthur Conan Doyle, ainsi que de nombreux savants et
intellectuels. Le mouvement gagne l’Europe avec entre autres Helena Blavatsky, Leonora Piper, Allan
Kardec, Raspoutine, Houdini et Arthur Ford
7. Les Apôtres de Cambridge, aussi connu comme le Cambridge Conversazione Society, est une société
secrète intellectuelle à l’Université de Cambridge, fondée en 1820 par George Tomlinson, un étudiant de
Cambridge qui est devenu le premier évêque de Gibraltar.
8. Westcott, The Gospel According to St. John, p. 297. [2]
9. Westcott, Ibid., p. 16.[2]
10. Westcott, The Life and Letters of Brook Foss Westcott, Vol. I, p.207. [3]
11. Westcott, On the Canon of the New Testament, p. vii.[4]
12. Hort, The Life and Letters of Fenton John Anthony Hort, Vol. I, p.400. [5]
13. Westcott, Historic Faith, pp.77-78. [5]
14. Hort, Life and Letters, Vol. I, p.149 [5]
15. Hort, Life and Letters, Volume II, pp. 49-51. [5]
16. Hort, Life and Letters, Vol. I, p. 77. [5]
17. Hort, Life and Letters, Vol. II, pp. [5]
18. Westcott, cited from Which Bible ?, p. 191. [1]
19. Hort, cited from Which Bible ?, p. 189. [1]
3 Mieux qu’une grande explication Les arbres et leurs fruits
nant les sources de nos versions. Pour terminer ce triste constat, voici encore quelques
faits :
— Hort croyait en la régénération de l’âme par le baptême tel qu’enseigné par l’Église
catholique.
— Hort rejetait l’infaillibilité de l’Écriture. Il s’intéressait beaucoup aux travaux de
Charles Darwin, lui et Westcott rejetaient le récit de la Création.
— Westcott ne croyait ni à la seconde venue du Christ sur Terre, ni au millenium,
ni au paradis.
— Tous deux rejetaient la doctrine de l’enfer et appuyaient les prières pour les morts
du purgatoire.
— Hort refusait de croire aux anges.
— Westcott était un grand buveur de bière. En fait, seulement douze ans après la
parution de la Version révisée, il était le porte-parole d’une brasserie.
3 Mieux qu’une grande explication
Voici un tableau non exhaustif des mots ou phrases manquantes dans la version Louis
Segond 1910, issue du Texte Critique de Westcott et Hort par rapport au texte de la
Bible David Martin, compilée à partir du Textus Receptus.
3 Mieux qu’une grande explication Les arbres et leurs fruits
VERSETS L. SEGOND D. MARTIN
Matthieu 1 : 25
Mais il ne la connut point
jusqu’à ce qu’elle eût en-
fanté un fils, auquel il
donna le nom de Jésus...
Mais il ne la connut point
jusqu’à ce qu’elle eût en-
fanté son fils premier-né ;
et il appela son nom JÉ-
SUS
Matthieu 25 : 13
Veillez donc, puisque vous
ne savez ni le jour, ni
l’heure.
Veillez donc : car vous
ne savez ni le jour, ni
l’heure en laquelle le Fils
de l’homme viendra.
Romains 8 : 1 et 2
Il n’y a donc mainte-
nant aucune condamnation
pour ceux qui sont en
Jésus-Christ. En effet, la
loi de l’esprit de vie en
Jésus-Christ m’a affranchi
de la loi du péché et de la
mort.
IL n’y a donc mainte-
nant aucune condamnation
pour ceux qui sont en
Jésus-Christ, lesquels ne
marchent point selon la
chair, mais selon l’Esprit :
Parce que la loi de l’Es-
prit de vie qui est en Jésus-
Christ, m’a affranchi de la
loi du péché et de la mort.
Romains 14 : 9
Car Christ est mort et il a
vécu, afin de dominer sur
les morts et sur les vivants.
Car c’est pour cela que
Christ est mort, qu’il est
ressuscité, et qu’il a repris
une nouvelle vie ; afin qu’il
domine tant sur les morts
que sur les vivants.
1 Corinthiens 15 : 47
Le premier homme, tiré de
la terre, est terrestre ; le se-
cond homme est du ciel.
Le premier homme étant
de la terre, est tiré de
la poussière ; mais le se-
cond homme, [savoir], le
Seigneur, est du Ciel.
Galates 6 : 15
Car ce n’est rien que d’être
circoncis ou incirconcis ; ce
qui est quelque chose, c’est
d’être une nouvelle créa-
ture.
Car en Jésus-Christ, ni la
circoncision, ni le prépuce,
n’ont aucune efficace, mais
la nouvelle créature.
Table 2.1 – Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 1re
partie.
3 Mieux qu’une grande explication Les arbres et leurs fruits
Colossiens 1 : 14
en qui nous avons la ré-
demption, la rémission des
péchés.
en qui nous avons la ré-
demption par son sang, [sa-
voir], la rémission des pé-
chés.
1 Timothée 3 : 16
Et, sans contredit, le mys-
tère de la piété est grand :
celui qui a été manifesté en
chair, justifié par l’Esprit,
vu des anges, prêché aux
Gentils, cru dans le monde,
élevé dans la gloire.
Et sans contredit, le mys-
tère de la piété est grand ;
[savoir], que Dieu a été
manifesté en chair, justi-
fié en Esprit, vu des anges,
prêché aux gentils, cru au
monde, et élevé dans la
gloire.
1 Jean 4 : 3
Et tout esprit qui ne
confesse pas Jésus n’est pas
de Dieu, c’est celui de l’an-
téchrist, dont vous avez ap-
pris la venue, et qui main-
tenant est déjà dans le
monde.
Et tout esprit qui ne
confesse point que Jésus-
Christ est venu en chair,
n’est point de Dieu : or
tel est l’esprit de l’Ante-
christ, duquel vous avez ouï
dire qu’il viendra ; et il est
même déjà maintenant au
monde.
1 Jean 5 : 6-8
C’est lui, Jésus-Christ, qui
est venu avec de l’eau et du
sang ; non avec l’eau seule-
ment, mais avec l’eau et
avec le sang ; et c’est l’Es-
prit qui rend témoignage,
parce que l’Esprit est la vé-
rité. 1 Jean 5 : 7 : Car il y
en a trois qui rendent té-
moignage : 1 Jean 5 : 8 :
l’Esprit, l’eau et le sang, et
les trois sont d’accord.
C’est ce Jésus qui est venu
par eau et par sang, et non-
seulement par l’eau, mais
par l’eau et le sang ; et c’est
l’Esprit qui en rend témoi-
gnage ; or l’Esprit est la vé-
rité. 1 Jean 5 : 7 : Car il
y en a trois dans le Ciel
qui rendent témoignage, le
Père, la Parole, et le Saint-
Esprit ; et ces trois-là ne
sont qu’un. 1 Jean 5 : 8 :
Il y en a aussi trois qui
rendent témoignage sur la
terre, savoir l’Esprit, l’eau,
et le Sang ; et ces trois-là se
rapportent à un.
Apocalypse 1 : 6
et de la part de Jésus-
Christ, le témoin fidèle, le
premier-né des morts, et le
prince des rois de la terre !
A celui qui nous aime, qui
nous a délivrés de nos pé-
chés par son sang.
A lui, [dis-je], qui nous a
aimés, et qui nous a la-
vés de nos péchés dans son
sang, et nous a faits rois et
sacrificateurs à Dieu, son
Père ; à lui soit la gloire
et la force, aux siècles des
siècles ! Amen !
Table 2.2 – Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 2e
partie.
4 Les différentes publications de la version Segond Les arbres et leurs fruits
4 Les différentes publications de la version Segond
Pour rappel, voici les différentes versions et publications de la traduction de Louis
Segond de 1880 à nos jours :
— 1880 : La Bible Segond en un seul volume paraît pour la première fois. Elle aura
un énorme succès : éditée simultanément à Oxford, Paris, Lausanne, Neuchâtel
et Genève, trois cent mille exemplaires seront produits entre 1880 et 1910.
— 1888 : Aujourd’hui la version de 1880 n’est plus disponible et la version la plus
ancienne à être diffusée est la Segond 1888 révisée.
— 1910 : Après la mort de Segond, la Société biblique britannique et étrangère révise
la traduction, en 1910, en choisissant d’autres termes doctrinaux plus conformes à
la pensée protestante orthodoxe (par exemple : sacrificateurs à la place de prêtres,
foi à la place de fidélité). Cette version 1910 deviendra la traduction protestante
la plus lue au cours du xxe
siècle. L’absence de copyright (droits commerciaux)
sur ce texte favorisera une diffusion très large. 20
— 1978 : L’Alliance Biblique Universelle (ABU) révise à son tour le texte de la
Segond 1910 et la publie dans une version dite à la Colombe, en raison du dessin
de sa couverture.
— 1979 : Parution de la Version Segond 1979 dite Nouvelle édition de Genève (NEG).
— 2002 : Parution de La Nouvelle Bible Segond (NBS) : en 1987, l’ABU décide
de se lancer dans une révision encore plus importante de la Bible Segond, pour
donner une alternative à la TOB, Traduction Œcuménique de la Bible (entre des
protestants et des catholiques). La NBS est en 2002 l’aboutissement de ce long
travail de révision au service des Églises de sensibilité protestante.
— 2007 : Parution de la Bible Segond 21 : Bible Segond révisée pour le xxie
siècle
utilisant le vocabulaire d’aujourd’hui...
5 Qui était Louis segond ?
Figure 2.5 – L.
Segond
Louis Segond, né le 3 octobre 1810 à Genève et mort le 18 juin
1885 dans cette même ville, était un théologien suisse qui, à la de-
mande de la Compagnie des Pasteurs de Genève, a traduit la Bible
en français.
Louis Segond ne croyait pas en la divinité de Jésus-Christ ni en
la pleine autorité de la Parole. C’est après sa mort que la Société de
Genève a réédité une nouvelle version corrigée en 1910.
Les Témoins de Jéhovah se sont servis de cette Bible, pour étayer
leurs propos contre la divinité de Jésus. Voici ce qu’en dit Gustave
A. Kruger, Dr en théologie :
“La traduction de Louis Segond et de son collègue Hugues
Oltramare, fut faite sur la base de l’édition critique de Konstantin Tischen-
dorf, un texte corrompu et adultéré fait d’une compilation du Codex Sinaïti-
cus, frère du Codex Vaticanus. Ces deux textes de la Septante, en provenance
de la cinquième colonne de l’Hexaple d’Origène d’Alexandrie, sont les plus
défectueux et corrompus de toute la masse des manuscrits en existence, ils
ont comme caractéristiques communes de diluer la divinité de Christ dans un
grand nombre de lectures. D’ailleurs, la commission d’experts, dont plusieurs
d’eux ne croyaient pas non plus en la divinité de Christ, chargée de superviser
son travail fut en réalité celle du Cardinal Newman en 1881 qui adoptèrent le
20. L’absence de copyright favorisa la diffusion de ce texte. En effet, l’homme depuis a voulu s’appro-
prier ce qui ne lui appartenait pas. La Parole est de Dieu, personne ne peut apposer son sceau, son label,
et s’octroyer un droit quelconque dessus. Pire, empêcher la copie de ce texte. Ce que les protestants ont
reproché aux catholiques, de ne pas disposer la Parole au plus grand nombre, ils le font.
5 Qui était Louis segond ? Les arbres et leurs fruits
Texte Critique ou Texte Falsifié du Nouveau Testament compilé par les deux
plus grands apostats de la Critique Textuelle, Westcott et Hort”. [6]
Rappelons-nous que la version Louis Segond ainsi que ses révisions successives sont les
Bibles les plus répandues dans le milieu francophone. Nous sommes pleinement concernés.
Elles sont la propriété de la Société Biblique de Genève comme l’atteste le copyright.
Cette association sans but lucratif continue de vendre pourtant la Parole de Dieu qu’elle
a reçue gratuitement. Elle se l’approprie et en tire un bénéfice. Si la vision qu’elle a
reçue est de Dieu, elle doit recevoir de Lui la provision nécessaire pour la réalisation de
ses projets. La Société Biblique de Genève n’est pas la seule concernée. Le commerce
des diverses grâces de Dieu dans le corps de Christ, est tellement répandu de nos jours.
Ce n’est pas le sujet principal de ce livre, mais il est important de le dénoncer, afin
que les chrétiens se réveillent. L’Église appose son cachet, ses logos, son copyright, ses
labels, sur des œuvres que le Saint-Esprit inspire gratuitement. Musiques, chants, livres,
enseignements... Tout le monde veut sa part du gâteau, c’est la cupidité dans l’Église.
Jésus a chassé les vendeurs du temple et il dira aussi :
“Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement”.
Matthieu 10 : 8.
Version Ostervald 1855
Troisième partie
Les racines de l’hérésie
CHAPITRE 3
LES DEUX DOCTRINES
“L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se
détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des
doctrines de démons ; Par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience
sera cautérisée 1...”
1 Timothée 4 : 1-2.
Version Ostervald 2008
“Je t’en conjure donc devant Dieu et devant le Seigneur Jésus-Christ, qui
doit juger les vivants et les morts, lors de son apparition et de son règne,
prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure,
exhorte en toute patience, et en instruisant. Car il viendra un temps où les
hommes ne souffriront point la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre
des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leurs convoitises,
et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables”.
2 Timothée 4 : 1-4.
Version Ostervald 2008
1 Les fables du menteur
U
n véritable disciple de Jésus-Christ, cherchera toujours à connaître la vé-
rité et à s’y attacher. Il ne peut se contenter de l’enseignement des hommes sans
l’avoir soumis à l’éclairage de la Parole de Dieu, la saine doctrine. Un tel homme,
serait un chrétien religieux, idolâtre, emporté par tous vents de doctrine, s’attachant à
ce qui lui paraît le plus convenable. Paul compare les discours de la fausse doctrine à
des fables. Ce mot a au fil du temps changé de sens. Le terme grec pour fable est μῦθος,
muthos, en français mythe. Le dictionnaire français qualifie le mythe de récit imagi-
naire dans lequel sont transposés des évènements réels.[8] Cependant, la définition tirée
directement du grec, la langue originale, est différente. Muthos vient de µυέω, muéo,
littéralement fermer la bouche et a donné mutisme. Pas seulement, muéo est aussi la
racine de mystère, une connaissance mystique qui se transmet, une initiation, qui cepen-
dant exige le secret, en fermant la bouche. Comme la Parole se confirme toujours, nous
retrouvons cette occurrence dans le passage suivant :
“Car ce n’est point en suivant des fables composées avec artifice, que nous
vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur
Jésus-Christ ; mais c’est après avoir vu de nos propres yeux sa majesté”.
2 Pierre 1 : 16.
Version Ostervald 2008
1. Vient du grec kauteriazo καυτεριαζο, de kayo qui signifie littéralement brûler pour imposer une
marque. Ce qui a pour conséquence de rendre insensible.[7]Ainsi la conscience du chrétien normalement
réceptive à la direction de l’Esprit, ne peut plus, par son endurcissement, ni entendre sa voix et encore
moins accepter Sa volonté.
1 Les fables du menteur Les deux doctrines
La saine doctrine est à l’opposé de la fable. D’un coté, nous avons la Parole inspirée
de Dieu, juste, vraie et infaillible et de l’autre, la parole de l’homme non régénéré, source
de mystères ténébreux et toujours mortels. Tel est le fruit de la langue venimeuse que
nous avons hérités du serpent. Des fables composées par l’homme avec artifice, c’est-à-
dire en utilisant une sagesse humaine, charnelle et diabolique pour éloigner les hommes
de la vérité.
Les fables dont il est question, sont des paroles humaines, inspirées par la chair et
par le menteur, dont le seul but est de plonger les hommes dans l’ignorance et dans
l’obscurité la plus totale. C’est exactement ce qui se passe depuis que l’Église existe.
Paul, nous a mis en garde contre les hérésies qui déjà de son temps sévissaient.
Ces faux docteurs, ont réussi à investir le corps de Christ. Ils ont inventé le clergé 2,
mélangé la doctrine biblique à la philosophie, ont érigé le Panthéon gréco-romain dans
des bâtiments appelés églises 3, que Constantin 1er
fera bâtir lui-même. L’ivraie tente
toujours de se mêler au blé. La véritable Église est ainsi noyée dans la confusion, et seul
un petit reste saura distinguer le vrai du faux.
À cause de la philosophie et de toutes sortes de doctrines mensongères, Satan réussit
à semer le trouble et à pervertir le fonctionnement de l’Église de Jésus-Christ. D’un
corps fonctionnel et efficace, il en fait un système pastoral, pyramidal, hiérarchique et
destructeur. Une tour de briques à la place de pierres vivantes.
“Que faut-il donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun a-t-il un
cantique, ou une instruction, une langue étrangère, une révélation, une
interprétation ? Que tout se fasse pour l’édification”.
1 Corinthiens 14 : 26.
Version Ostervald 2008.
Ici Paul encourage chaque membre de l’Église à fonctionner selon que l’Esprit l’ins-
pire, sans l’intermédiaire d’un homme.
La 1re
Épître aux Corinthiens a été rédigée en 56. Lors de son troisième voyage
missionnaire Paul reçoit à Éphèse des nouvelles décevantes de Corinthe concernant l’im-
moralité et recadre par l’écrit les frères et sœurs. Quelques années après, nous voyons
arriver dans l’Église des Antichrists tels Ignace d’Antioche qui enseignent le contraire,
ferment la bouche des disciples et les détournent de la vérité. En élevant un homme au
dessus des autres, ces faux docteurs perpétuent l’édification de la tour de Babel, un pro-
jet toujours en cours, que l’ennemi n’a jamais abandonné. La religion détourne l’homme
de Dieu ; c’est cela aussi que les Apôtres de l’Agneau appellent des fables.
Le clergé va se mettre en place très rapidement sous l’influence d’hommes issus de
la pensée gréco-romaine, des philosophes, des loups dans la bergerie. L’hellénisme va
charmer même les Romains qui vont succomber à la rhétorique héritée des sophistes 4.
2. Nous pouvons faire remonter l’origine de la hiérarchie ecclésiale à Ignace d’Antioche (35-107).
Selon Ignace, l’évêque a la puissance ultime et devrait être obéi absolument. Considérez ces extraits de
ses lettres : “Tous suivent l’évêque comme Jésus-Christ suit le Père. . . personne ne doit faire quoi que
ce soit dans l’Église sans l’évêque... là où l’évêque apparaît, là est le peuple... Vous ne devez jamais agir
indépendamment de votre évêque et clergé. Vous devriez regarder à votre évêque comme type du Père...
celui qu’il approuve, cela est agréable à Dieu”.[9][10]
3. Au quatrième siècle, l’Église a suivi les mêmes voies que l’Empire romain. L’Empereur Constantin
a organisé l’Église en diocèses selon le modèle des zones régionales romaines. Le Terme diocèse était
une limite séculaire qui se référait aux divisions administratives les plus grandes de l’empire romain.
Plus tard, le pape Grégoire forma le ministère de l’Église entière d’après la réglementation romaine.
Non contents de cela, d’autres à leur suite, issus du paganisme mais pourtant très influents dans l’Église
romaine, propagerons des textes corrompus du Nouveau Testament.[10]
4. Maîtres de rhétorique et de philosophie enseignant la sagesse, l’art de parler en public, la science
du raisonnement orientée vers des fins utilitaires.[8]
1 Les fables du menteur Les deux doctrines
Cette pratique du discours va devenir un art, une puissance, qui aujourd’hui encore
reste le socle de l’homilétique 5
Les prédicateurs soulèvent les foules, ils sont applaudis, tels les stars d’aujourd’hui.
Ils deviennent des professionnels du discours et sont conviés à des banquets pour animer
les soirées. Ils détournent ainsi vers eux la gloire qui revient à Dieu. Des fables !
Le prédicateur le plus connu de cette période fut sans doute Jean Chrysostome (347-
407) de son vrai nom Jean d’Antioche, évêque de Constantinople. Il reçu le surnom de
Chrysostome ce qui signifie bouche d’or [13] à cause de l’éloquence de ses discours. Ses
sermons subjuguaient tellement les foules par la rhétorique que tous se pressaient pour
être au plus près de lui et l’applaudissaient. Bien qu’il s’en prenait aux philosophes dans
ses homélies, il n’en demeure pas moins qu’il était devenu comme eux, un professionnel
du sermon.
Chrysostome fut l’un des premiers d’une grande lignée et cela continue aujourd’hui.
L’Église s’est institutionnalisée, le message prophétique n’est plus prêché. Les réunions
de l’Église ne sont plus des temps de partage où chacun peut édifier les autres. Ce sont
des professionnels qui ont pris la place. Ces derniers ont pour la plupart suivi le cursus
de leurs prédécesseurs, un enseignement enveloppé de la pensée grecque, la philosophie
adaptée aux choses de Dieu, qu’on appelle aussi théologie. Cet élitisme n’a jamais été
dans la pensée de Dieu et ne peut trouver son appui dans aucun texte néo-testamentaire.
Pour terminer cette triste partie de l’histoire de l’Église, je veux reproduire ici les
paroles mêmes de Chrysostome et celles de Paul :
“Le prédicateur doit travailler fort longtemps sur ses sermons afin de
gagner la puissance de l’éloquence.”
Traité sur le sacerdoce. Livre V
Jean Chrysostome
“Et ma parole et ma prédication n’a point été en paroles persuasives de la
sagesse humaine : mais en évidence d’Esprit et de puissance ; Afin que
votre foi ne soit point l’effet de la sagesse des hommes, mais de la puissance
de Dieu.”
1 Corinthiens 2 : 4-5
Version D.Martin 1744.
5. Terme qui définit la prédication biblique. Ce vocable est emprunté au grec ομιλητικος, homiletikos,
qui concerne les relations, le commerce habituel [8]. C’est au IIIe
siècle que les chrétiens adoptent ce terme
et l’appliquent au sermon biblique. Aujourd’hui encore, toutes les écoles bibliques enseignent comment
prêcher, on a aussi fermer la bouche à l’Esprit ! C’est l’art de convaincre par les mots et non par la
conviction de l’Esprit.[11][12]
Quatrième partie
La nuit est bien avancée
CHAPITRE 4
LES JÉSUITES, UN VOILE SUR L’ÉCRITURE
N
ous ne pouvons faire l’historique complet du travail acharné de Satan pour
s’opposer à la Parole de Dieu. Nous avons déjà brossé un bref tableau des débuts
de l’ère chrétienne, polluée par des faux docteurs. Au fil du temps, la descendance
du serpent a tout essayé pour jeter un voile sur la personne centrale de la Bible, Jésus,
le Dieu véritable.
Je voudrais continuer ce périple et remonter jusqu’au XVIe
siècle. Une riche période
de gloire, mais aussi d’obscurité terrible.
Dieu réveille une partie de l’Europe au travers de ce que les hommes appelleront le
protestantisme. Mais les prélats catholiques ne vont tarder à réagir.
1 Les 95 thèses de Luther
Le 31 octobre 1517, quatre-vingt quinze thèses contre la vertu des indulgences (indul-
gences censées permettre la remise de peine de certains péchés) sont écrites par le moine
Martin Luther (1483-1546). Ces thèses, rapidement diffusées, ont passionné les milieux
humanistes chrétiens, même s’il ne s’agissait à l’origine que d’une dispute théologique
entre clercs (pratique courante au sein de l’Église catholique). La véritable naissance du
protestantisme intervient plutôt en 1520-1521 : après avoir vainement tenté d’obtenir de
lui qu’il reconnaisse ses erreurs, Rome somme Martin Luther, dans la bulle Exsurge Do-
mine (15 juin 1520) de Léon X, de se rétracter ; puis, devant le refus du moine, le rebelle
et ses partisans sont excommuniés (bulle Decet romanum pontificem, 3 janvier 1521). À
la diète de Worms en avril 1521, Luther, se référant à sa conscience captive de la Parole
de Dieu, réclame d’être convaincu par le témoignage de l’Écriture et récuse l’infaillibilité
du pape et celle des conciles. L’autorité de la Bible est donc invoquée comme supérieure
à toute hiérarchie ecclésiale, qu’elle se manifeste à travers un chef unique (le pape) ou
une instance collégiale (le concile).
2 La contre-réforme catholique
Seulement l’Église catholique prépare aussi sa réforme et sa contre-réforme : La
réforme catholique va s’opérer autant par conviction de la nécessité d’une réforme, que
par réaction au protestantisme.
Dès 1336, on réforme les ordres religieux : bénédictins, cisterciens, puis franciscains,
carmes et carmélites. Un renouveau spirituel s’opère autour de mystiques comme Thérèse
d’Avila, Jean de la Croix, Ignace de Loyola. On crée de nouveaux ordres : capucins,
jésuites. On intensifie l’activité missionnaire dans les terres lointaines, Amérique centrale
et latine, Mexique, Afrique, Asie. L’Espagne est le fer de lance de cette reconquête. Par
ailleurs, les princes catholiques se chargent de réprimer le protestantisme par la force en
France, en Angleterre avec Marie Tudor, en Belgique, en Bohème-Moravie... On tente
de reprendre les territoires gagnés par les protestants. On renforce l’Inquisition.
3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté Les Jésuites, un voile sur l’Écriture
3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté
Figure 4.1 –
Emblême jésuite
La Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique dont les
membres sont des clercs réguliers appelés jésuites. La Compagnie est
fondée par Ignace de Loyola en 1537 et approuvée en 1540 par le pape
Paul III. C’est au début du XXI e
siècle l’ordre le plus nombreux de
l’Église catholique romaine, avec près de dix-huit mille religieux en
2011. Le pape François, élu en 2013, est issu de cet ordre, et il est
le premier pape jésuite de l’Église catholique, de plus il est membre
d’honneur du Rotary Club, une branche de la Franc-Maçonnerie 1.
Ignace de Loyola son fondateur avait un but bien précis et tra-
vaillait de concert avec l’Évêque de Rome de l’époque.
En 1540, le pape Paul III promulgua une bulle pour l’institution
du nouvel ordre appelé La Compagnie de Jésus. Une véritable armée au service du pape
dont la mission principale était d’investir l’intelligentsia de l’époque par n’importe quel
moyen sous couvert de l’évangélisation. Les sphères intellectuelles et les élites du pouvoir
devaient être atteintes ainsi que toute la jeunesse estudiantine. Bien entendu, tout cela
n’est jamais retranscrit dans les ouvrages catholiques et encore moins sur le site officiel
des jésuites.
Le but ultime de tout cela, c’est une lutte acharnée contre le réveil spirituel qui se
développe à grande vitesse dans toute l’Europe, le protestantisme.
Les jésuites ont été mis en place pour deux raisons principales. D’une part pour
lutter par tous les moyens contre la réforme, car cette dernière ouvre considérablement
les yeux des fidèles sur les mensonges de l’Église papale et ensuite contre-carrer une autre
forme de réveil, la résurgence du Texte Majoritaire grec, celui d’Érasme de Rotterdam,
le Textus Receptus. Le Texte Reçu est une véritable bombe dans le camp de l’ennemi.
Pour atteindre leurs objectifs, les jésuites vont créer un ordre d’apparence très pieuse
et stricte mais il deviendra par la suite une société mystique, un ordre initiatique, la
société secrète des illuminati en 1776.
Le concile de Trente va obliger les chrétiens à ne lire que la version de la Vulgate et
interdira tout autre version et surtout celle d’Olivétan basée sur le texte d’Érasme et la
Tyndale 2, en anglais.
“Vers 1582, les Jésuites dominaient sur 287 collèges et universités à tra-
vers l’Europe. Leur système d’éducation et d’entraînement rigoureux était
comparé, dans leur Constitution, à réduire un membre comme un cadavre
maniable ; ainsi ils pouvaient tous être manipulés et assujettis à la volonté
de leurs supérieurs. Pour être admis dans la société, il faut d’abord passer
par un noviciat sévère, ensuite faire des études prolongées comme scolas-
tique, puis être un certains temps coadjuteur spirituel. Après cela seulement,
le candidat prononce le quatrième vœu, prend le titre de profès et est initié
aux règles secrètes. Les profès sont organisés hiérarchiquement, chacun a une
autorité illimitée sur ses subordonnés et doit être docile comme un cadavre
en face de ses supérieurs. À la tête de l’organisation se trouve un général
1. http ://www.rotary1780.org/ressources/rotary-club.php ?ID=236
2. William Tyndale né dans le Gloucestershire (Angleterre) en 1494, est un protestant anglais connu
comme le premier traducteur du Nouveau Testament depuis le texte grec dans une langue moderne (le
moyen anglais). Brillant érudit, il parlait l’hébreu, le grec, le latin, l’espagnol et le français.
Influencé par les idées réformatrices de Martin Luther, Tyndale avait rencontré Érasme de Rotterdam
et découvert son Nouveau Testament grec-latin, le Textus Receptus et s’était mis à le traduire en anglais.
En 1535, Tyndale fut arrêté et jeté dans les geôles du château de Vilvorde, non loin de Bruxelles.
Jugé en 1536, il fut convaincu d’hérésie par l’Église de Rome, exécuté par strangulation, et son cadavre
brûlé au bûcher. Ses dernières paroles, par lesquelles il formait le vœu “que le roi d’Angleterre ouvre les
yeux”, furent presque exaucées moins de deux années plus tard, avec l’impression de la version autorisée
du roi Henri Great Bible destinée à l’Église d’Angleterre et qui reprenait largement le texte de Tyndale.
Par la suite, fut traduite la King James, qui reprenait aussi environ 80 % de la Tyndale.
3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté Les Jésuites, un voile sur l’Écriture
nommé à vie, appelé parfois le pape noir à cause de son influence, et qui
d’ailleurs est étroitement espionné par d’autres Jésuites ... Par l’ordre des
jésuites, Rome pouvait ainsi opposer au protestantisme conquérant une forme
de catholicisme tout aussi enthousiaste et tout aussi expansif”. [14]
Son fondateur mit en place les Exercices Spirituels, système mystique basé sur la
méditation mais aussi sur toutes sortes de phénomènes étranges, notamment des ap-
paritions. Les illuminations font partie intégrante de l’organisation, au point qu’Ignace
appela sa société secrète les Illuminaties.
Voici le témoignage d’un ancien jésuite, le Dr Alberto R. Rivera :
“Lorsque les soupçons se firent entendre que Loyola avait fondé les Illumi-
naties, les jésuites utilisèrent un de leurs membres pour enlever toutes suspi-
cions que ce groupe d’illuminés fut relié à l’Église catholique. Ainsi, préten-
dant qu’il n’était pas un jésuite, Adam Weishaut devint connu aux yeux du
monde, comme le fondateur des Illuminaties”.
“Nous injectons dans l’homme des forces spirituelles qu’il trouvera très diffi-
cile de se débarrasser plus tard ; des forces plus tenaces que tous les meilleurs
principes ou doctrines. Ces forces reviendront à la surface même après plu-
sieurs années, et deviendront si importantes que la volonté ne pourra plus s’y
opposer et elle en suivra les moindres impulsions”. [15]
Une autre mission leur fut transmise et non des moindres :
“Une bulle papale remit l’inquisition entre leurs mains. Tels étaient les moyens
auxquels Rome recourait pour éteindre la lumière de la Réforme, et pour en-
lever aux hommes la Parole de Dieu qui engendrait la liberté de conscience,
si longtemps interdite par la Papauté. Ignace de Loyola écrivit lui-même : Ce
que nous voyons noir, nous devons le voir blanc, si l’Église romaine le dit.”
[16]
Pour terminer ce constat accablant, j’ai reproduit ci-dessous une page des
Monita Secreta, les instructions secrètes des jésuites 3.
3. Voici retranscrit la préface : Les Monita Secreta, ou Instructions secrètes des jésuites, Ont été
publiées pour la première fois à Cracovie en 1612. D’autres éditions suivirent : celle de Paderborne 1661,
et, en France celles de 1718, 1819, 1824, 1845, 1861, 1867, 1876, enfin celle publiée chez Cornély en
1901. Toutes sont introuvables aujourd’hui. Le texte que nous publions est celui qui a été collationné
sur le manuscrit du Père Brothier, dernier bibliothécaire des jésuites de Paris avant la Révolution. Il
est conforme au manuscrit authentique des Archives de la Belgique, au Palais de Justice, à Bruxelles.
Catalogué sous le n° 730, il provient d’un Collège dit Limbourg hollandais où il fut saisi lors de la
suppression des Jésuites dans les Pays-Bas, en 1773. Il en est fait acte dans le Protocole des délibérations
du comité établi pour les affaires résultant de la suppression de la Société des Jésuites aux Pays-Bas,
le 25 octobre 1773, avec signatures de MM. les conseillers Leclerc, le comte Philippe Nouyi, Cornet de
Grez, Limpeux et Turck.
3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté Les Jésuites, un voile sur l’Écriture
4 Le concile de Trente Les Jésuites, un voile sur l’Écriture
Voici ce que la Parole de Dieu nous livre au sujet de l’Église catholique romaine :
Ainsi il me transporta en esprit dans un désert ; et je vis une femme montée
sur une bête de couleur d’écarlate, pleine de noms de blasphème, et qui
avait sept têtes et dix cornes. Et la femme était vêtue de pourpre et
d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses, et de perles ; et elle tenait à
la main une coupe d’or, pleine des abominations de l’impureté de sa
prostitution. Et il y avait sur son front un nom écrit, mystère, la grande
Babylone, la mère des impudicités et des abominations de la terre. Et je vis
la femme enivrée du sang des Saints, et du sang des martyrs de Jésus ; et
quand je la vis je fus saisi d’un grand étonnement.
Apocalypse 17 : 3-6
Version D. Martin 1855
4 Le concile de Trente
Enfin on réunit un grand concile à Trente en 1545. Ce concile, un des plus importants
de l’Église catholique en a défini les grandes lignes de sa théologie. La Rome papale fixe
à ce moment-là sa doctrine démoniaque et antiscripturaire.
Ce concile se réunit à Trente (en Italie) de 1545 à 1549, puis de 1551 à 1552, enfin de
1562 à 1563. Pendant ce temps, quatre papes se succédèrent : Paul III, Jules III, Paul
IV, Pie IV.
— Le concile définit le canon, officialisant les livres deutérocanoniques (apocryphes)
non reconnus par les protestants, ainsi que par le canon hébraïque, pour l’Ancien
Testament.
— Il impose la Vulgate comme seule traduction autorisée, et le latin pour la messe.
— Il met la tradition de l’Église romaine sur le même rang d’autorité que la Bible,
et exige l’obéissance au pape.
— Il réaffirme les doctrines contestées par les protestants (salut par la foi et les
œuvres, le purgatoire et le culte des saints, la transsubstantiation 4, sacrifice de
la messe...)
— Il réforme l’administration du clergé (ordination, habit, formation en séminaire,
célibat, obligation des évêques de visiter leur diocèse).
— Il publie pour le peuple catholique le missel, le catéchisme, et le bréviaire pour
leur faire connaître le canon de leur foi, et aussi une liste des livres interdits
(comme la plupart des traductions de la Bible, sauf la Vulgate), c’est l’index de
Trente....
4. C’est littéralement la transformation d’une substance en une autre. Dans la théologie catholique,
c’est la doctrine selon laquelle au cours de l’eucharistie, au moment de la consécration, les espèces du
pain et du vin deviennent le Corps et le Sang du Christ tout en conservant les caractéristiques physiques
et les apparences originales. Aujourd’hui, les catholiques préfèrent utiliser l’expression présence réelle.
Cette doctrine prend le nom de transsubstantiation au concile de Trente (1551) où elle est officiellement
proclamée par l’Église catholique, prenant ainsi position à l’encontre de la consubstantiation envisagée
par les protestants. Définition prise sur le site www.eglise.catholique.fr. C’est une doctrine vraiment
démoniaque, basée sur le fait que la messe médiévale reproduit à chaque fois le sacrifice de Jésus. Hors
la Parole de Dieu est claire à ce sujet. “Tout esprit qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chair n’est
point de Dieu. Or, c’est là celui de l’antichrist” (1 Jean 4 : 3). Ici, on nous présente un christ qui vient
dans des éléments inanimés et ce, à chaque messe. C’est tout simplement occulte, c’est de la sorcellerie.
Cette doctrine est d’une grande vulgarité à l’égard de notre Sauveur. Les catholiques rabaissent ainsi la
divinité de notre Dieu et le transforme en de vulgaires aliments.
CHAPITRE 5
LES PROTESTANTS NE PROTESTENT PLUS !
N
ous sommes au XVIIe
siècle et la ferveur protestante commence à montrer ses
premiers signes de fatigue. C’est une constante malheureuse, chaque fois que Dieu
réveille son peuple, ce dernier commence par établir son organisation humaine, à
coup de fédérations et de dénominations. Ce schéma se reproduit en Europe. Les réformés
vont étouffer eux-mêmes l’œuf du revivalisme. Satan, n’a plus besoin de jésuites à son
service.
1 L’émergence des sociétés bibliques
En 1649, les protestants anglais établissent La Société pour la propagation de l’Écri-
ture dans la Nouvelle-Angleterre, afin de traduire la Parole dans les idiomes des peuples
du Nouveau Monde.
En 1709, naquit la Société écossaise pour propager la connaissance chrétienne.
En 1710, c’est l’Allemagne qui se lance, malgré la destruction des imprimeries durant
la guerre. Cette œuvre rayonnera dans toute l’Europe.
Seulement, en France, la première société biblique créée en 1719 fut catholique. La
traduction utilisée était bien entendu la Vulgate.
Il y a eu un véritable changement de stratégie dans les moyens de contrer le réveil
protestant. Le sang des martyrs ensemençait l’Église. Plus la persécution sévissait, plus
des voix se levaient dans les déserts pour proclamer la vérité. Aussi, il fallait changer de
mode d’action. Les jésuites subirent en France un grand revers et disparurent pour un
temps de la scène religieuse 1. La voie paraissait donc libre.
Une grande quantité de Bibles catholiques circulèrent et il faudra attendre 1792 pour
que soit créée la Société Biblique Française. C’est en Angleterre qu’elle fut instituée. La
France avait traversé une grave crise durant la Révolution. En 1805, après beaucoup de
difficultés, enfin parût La Bible Ostervald, sous couvert de la Mission Biblique de Bâle
et non de la Mission Anglaise pour ne pas éveiller les soupçons sur ce projet d’édition
de Bibles protestantes en lien avec l’Angleterre[17].
1.1 La dérive de l’œcuménisme
En 1804, cependant, une entreprise fut conçue, pendant que l’Europe était en guerre.
La Société biblique britanique et étrangère, fut établie à Londres. Dès sa première réunion
1. En France, les jésuites subissent les attaques des jansénistes (partisans catholiques du salut par
la grâce, éclairés par la réforme, ils redécouvrent la doctrine d’Augustin et s’opposent aux jésuites, à la
toute puissance papale, entre autres). L’Affaire Lavalette (scandale financier suite à la banqueroute du
jésuite Antoine Lavalette) constitue une bonne occasion pour Louis XV d’ordonner par décision royale
d’interdire la Compagnie et la bannir de France en 1763-4, ses deux cents collèges étant alors fermés. Déjà
chassés du Portugal en 1759, ils le sont encore d’Espagne en 1767 et du duché de Parme et de Plaisance
en 1768. L’opposition des cours européennes est si forte que le pape Clément XIV en vient, le 21 juillet
1773, à supprimer la Compagnie de Jésus partout dans le monde ; c’est le bref Dominus ac Redemptor.
La bulle débute par la clause ad perpetuam rei memoriam et on peut y lire : “Il est à peu près impossible
que, la société des jésuites subsistant, l’Église puisse jouir d’une paix véritable et permanente”.
1 L’émergence des sociétés bibliques Les protestants ne protestent plus !
elle va rassembler trois cent personnes de différentes dénominations. Granville Sharp est
à la tête de cette organisation. Ce célèbre abolitionniste était aussi un érudit en grec, il
défendit la divinité de Jésus, pourtant remis en cause au travers de la Common English
Version.
Malgré son amour pour la Parole et pour les âmes, il se laissa séduire par l’œcu-
ménisme. Après les massacres incessants contre les protestants, beaucoup cherchaient la
paix à tout prix. Cela peut se comprendre, mais la paix en question ne peut se faire au
détriment de la vérité. Le compromis va donc s’installer au sein des sociétés bibliques.
Plus tard, en 1825, un grand débat sévit dans les sociétés bibliques, celui des livres
apocryphes 2. En effet, jusqu’à cette date les livres non reconnus par le canon hébraïque
étaient présents même dans les versions Ostervald et Martin. Cependant, les Anglais ne
voulurent plus les conserver, d’abord pour une question de budget puis par la volonté
de coller au canon. Le problème se trouve en France, où le catholicisme est fortement
implanté dans toutes les sphères de la société. Par crainte de soulever les foudres de
l’Église Romaine, il est décidé de conserver encore ces livres deutérocanoniques[17].
Les bibles étant toujours éditées par la Société de Londres, la France se résigna au
retrait progressif de ces ajouts non inspirés. Il fallut beaucoup de temps, car les églises
de l’époque, s’y étaient habituées et ne pouvaient s’en passer et les réclamaient.
Un schisme survint en 1833 entre la Société de Londres et celle de Paris, concernant les
livres apocryphes, ce qui porta un coup dur à cette dernière. Les Français, ne comprirent
pas à quel point Dieu était à l’œuvre dans cette affaire.
La version Ostervald a été rééditée à plusieurs reprises jusqu’à aujourd’hui mais
demeure plus difficile à trouver car malheureusement les sociétés bibliques françaises se
sont plus attachées à la version Louis Segond et ses révisions, toutes basées sur le texte
adultéré de Tichendorf.
Beaucoup de chrétiens sincères aujourd’hui cherchent à comprendre. Pourquoi tant
de versions ? Comment Dieu pourrait-il se contredire ainsi ou du moins permettre cette
confusion autour de sa Parole ?
Il faut admettre qu’aucune traduction n’est parfaite, car c’est avant tout le travail
de l’homme avec tout ce que cela implique. je m’explique :
Si la Parole est infaillible intrinsèquement, car c’est sa nature divine, à partir du
moment où elle est passe les mains des hommes, elle peut être corrompue, c’est ce que
nous venons de constater au travers de l’histoire de l’Écriture.
Cependant, cette adultération a ses limites. Dieu ne permettra pas en effet que sa
Parole soit soumise au mensonge là où il y a une recherche sincère de la vérité. L’ivraie
ne peut croitre qu’au milieu d’un terrain propice. Tous ceux qui préfèrent la tradition à
la Parole, qui élèvent un homme à la place de Dieu, qui priorisent la science au détriment
de la foi et qui pratiquent les interdits bibliques, autrement dit les Antichrists, ceux-là,
reçoivent la semence du menteur. C’est pour cela que Paul nous dit :
Eprouvez 3 toutes choses ; retenez ce qui est bon.
1 Thessaloniciens 5 : 21
Version Genève 1669
2. Voir l’Excursus 1.
3. Du grec δοκιμάζετε, dokimazete. Vient de dokimazo, qui signifie examiner, tester, voir si une chose
est acceptable au regard d’un modèle. Ici, le modèle est la Parole. La religion n’est pas la Parole mais
un arrangement de l’homme qui, pour plaire à son dieu, établit ses propres dogmes (exemple de Caïn).
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
Nous allons voir un bon exemple de ce terrain propice, non plus chez les catholiques,
laissons-les tranquilles pour le moment mais chez ceux qui se disent les successeurs du
revivalisme et qui pourtant enseignent insidieusement le rationalisme et le doute face à
la merveilleuse Parole de notre Sauveur et Dieu Jésus-Christ.
2 Une version new-âge, la NBS 4
2.1 L’Alliance Biblique Universelle
Parlons d’abord de l’Alliance Biblique Universelle, qui a édité la Nouvelle Bible
Segond (NBS).
L’Alliance biblique universelle ou la Fraternité mondiale des Sociétés bibliques (Uni-
ted Bible Societies) est un réseau de cent quarante-cinq sociétés bibliques fondé en 1948
et présent dans plus de deux cents pays du monde.
Ses objectifs sont de rendre la Bible accessible à tous, grâce notamment :
— à une langue compréhensible : d’où ses efforts constants pour améliorer les tra-
ductions de la Bible et la proposer dans des langues nouvelles. L’Alliance biblique
travaille sur toutes les questions scientifiques posées par la traduction de la Bible,
à commencer par l’établissement du texte original.
— à un prix abordable : la règle est que dans chaque pays du monde, on puisse
trouver une Bible pour l’équivalent d’une journée de nourriture. Ce qui amène à
maîtriser tous les aspects de la production, du transport et de la distribution.
Depuis 1948, les Sociétés bibliques se sont multipliées à travers le monde au fur et à
mesure des indépendances nationales ou de la liberté religieuse retrouvée. Aujourd’hui,
ces sociétés bibliques se veulent au service de toutes les églises, sans aucune distinction.
Au premier abord, les objectifs de cette organisation mondiale peuvent paraitre
louables. En effet, permettre l’acquisition de Bibles à très bas prix pour un plus grand
nombre, peut sembler tout à fait évangélique.
Seulement, il y a problème. D’abord, le Seigneur ne nous a jamais demandé de vendre
ce qui ne nous appartient pas, la Parole inspirée de Dieu, mais de la transmettre gratui-
tement. Beaucoup risquent de ne pas comprendre mes propos, car trop souvent habitués
à une église moulée dans la société de consommation. Comment donner gratuitement
un produit fini qui a coûté de par sa fabrication ? Eh oui ! Nous y voilà. Si Dieu nous a
transmis une mission quelconque, alors il fera tout pour pourvoir à cette mission. Ce qui
nous manque, c’est la foi et non l’argent. Dans le royaume de Dieu, le nerf de la guerre,
c’est la foi ! Ne copions pas la mentalité du monde dans lequel nous vivons. Ce monde
voué à la destruction appartient à Satan, ses principes ne sont pas les nôtres. Lorsque
Paul a été appelé à entrer dans son appel apostolique et qu’il a quitté Antioche pour
son premier voyage missionnaire, à aucun moment, il n’a fait d’appel de fond. Pour-
tant, même à l’époque rien ne se faisait sans argent. Cela ne faisait pas partie de son
organisation, car il comptait avant tout sur Celui qui l’a appelé. C’est Dieu, qui par la
suite, a disposé autour de lui des hommes et des femmes qui ont pourvu à ses besoins,
bien que souvent, il se retrouvait dans la disette, dans la faim, la soif, la nudité, etc. Ne
devrions-nous pas nous inspirer du travail et du dévouement exemplaires de cet homme ?
L’Alliance Biblique Universelle est mondiale et veut toucher toutes les églises dénomi-
nationnelles, donc être acceptée de tous. Cela engendre automatiquement le compromis.
L’ABU marche à l’envers, mais elle n’est pas la seule, c’est le cas de toutes les organi-
sations qui veulent plaire aux hommes et qui s’éloignent de la Parole de Dieu. Tout ce
que l’on peut édifier et qui est en dehors de Sa volonté est réalisé sans Lui.
De plus, ce qui est inquiétant et nous le développerons par la suite, se trouve dans
cette phrase : L’Alliance biblique travaille sur toutes les questions scientifiques posées
4. Certaines parties de cette section sont basées sur l’excellent travail de Samuel Sanchez de www.
bibliorama.fr
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
par la traduction de la Bible, à commencer par l’établissement du texte original.
Qu’entend-on par établissement du texte original ?
Le texte original n’existe plus 5, ce sont des copies qui nous sont parvenues. De plus,
nous l’avons déjà évoqué, il y a deux sources grecques principales, le texte Byzantin et
Alexandrin. L. Segond s’est servi du dernier, bien que corrompu et modifié. Il n’y a plus
rien à établir. Que ce soit sur son site officiel ou sur la préface de la NBS, tout demeure
très flou. Pour plaire au plus grand nombre, l’ABU et plus particulièrement l’Alliance
Biblique Française qui y est rattachée, continue d’éditer la version Segond.
2.2 L’introduction de la version Segond
Mais que s’est-il passé depuis le succès des bibles Ostervald et Martin ? La Société Bi-
blique Française était en conflit avec la Société de Londres de qui elle dépendait, concer-
nant l’ajout d’apocryphes et il y eut un schisme. Londres avait une ligne de conduite,
vendre des Bibles sans ajouts de commentaires, de notes et d’apocryphes. Seulement,
pour la France, sous la pression des églises, des pasteurs et de tous les bienfaiteurs de re-
nom, intellectuels ou nobles, Ostervald et David Martin parurent désuètes, vieillissantes,
au langage trop ancien. Il fallut les changer. On a adopté la Bible de Genève 1669 pour
un temps, une révision du texte d’Olivétan traduite par les pasteurs de Genève.
En 1864, c’est l’entrée en scène de L. Segond. Il démissionne de sa paroisse et vient
habiter Genève où il entreprend, à la demande de la Compagnie des Pasteurs de Genève,
la traduction de l’Ancien Testament qu’il termine en 1871. Elle est publiée par étapes
au fur et à mesure de la traduction et le recueil complet paraît en 1873 (avec la date de
1874) aux Éditions Cherbuliez.
En 1872, Louis Segond est nommé professeur d’Hébreu et d’exégèse de l’Ancien Tes-
tament à l’Académie de Genève. Il entreprend alors, sur la base de l’édition critique
de Konstantin Tischendorf, la traduction du Nouveau Testament. L’année 1878 se ca-
ractérise par la publication de l’Évangile de Matthieu, suivi, l’année suivante, par celui
de Jean. C’est en 1880 que le Nouveau Testament complet voit le jour, également aux
Éditions Cherbuliez.
La traduction de Segond fut mal accueillie à son époque. Segond fut notamment
accusé de porter atteinte à la doctrine de l’inspiration des Écritures et de rejeter certaines
prophéties messianiques de l’Ancien Testament, mais il a toujours refusé de retoucher
son travail.
Après sa mort (1885) la Société biblique britannique et étrangère révise alors sa tra-
duction, en choisissant d’autres termes doctrinaux plus conformes à la pensée protestante
orthodoxe, par exemple : sacrificateurs à la place de prêtres, foi à la place de fidélité et
édite la version 1910.
5. Aucun autographe (de la main même de l’auteur) n’a survécu aux rigueurs du temps. Tout ce que
nous possédons, ce sont des copies de ces manuscrits originaux disparus.
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
2.3 La traduction apostate de la NBS
Décidément, la France a énormément de mal à accepter la Parole de Dieu avec la foi.
Le siècle des Lumières a bien assombri le discernement spirituel de l’Église de France.
La Société Biblique française édite actuellement plusieurs traductions de la Bible :
— La TOB, réalisée par des biblistes catholiques, protestants et orthodoxes pour les
chrétiens de ces différentes Églises.
— La NBS, la Nouvelle Bible Segond.
— La Bible en français courant.
— La traduction Parole de vie, avec des mots simples.
La NBS est un très bel ouvrage avec beaucoup de notes, de cartes, d’iconographies
ainsi que des outils tels qu’index, dictionnaire et croquis archéologiques. Le problème
est dans le texte. Rappelez-vous que la Société de Londres a fait des choix : le texte
d’Érasme, pas de notes, pas de commentaires, pas d’apocryphes.
La SBF a fait le choix pour l’édition de la NBS de continuer à utiliser le texte
corrompu de Tichendorf, d’y ajouter notes, commentaires, en fait, la rendre “pratique”
pour un plus grand nombre.
Quelle est la volonté de Dieu ? Que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance la vérité 6. Or, ici le texte a été modifié, d’abord par Tichendorf, Westcott
et Hort, des apostats et ensuite par Segond, qui niait entre autres, la divinité de Jésus.
La Bible peut être belle et pratique, avec le plus beau des langages, mais si le texte
est retouché, comment peut-elle atteindre son but ? Comment pousser les lecteurs de la
Parole à la prière pour avoir des réponses, si à chaque verset, il y a des notes et des
commentaires ? De plus, ces ajouts ne sont pas neutres comme nous allons le voir. La
marque de l’Antichrist 7 est bien présente. Cette version n’est qu’un voile de plus jeté
sur la Parole.
2.4 Principes de traduction
Quels sont les principes de traductions choisis pour la NBS :
— D’abord l’interprétation : Pour interpréter une expression grecque en français, les
traducteurs partent du point de vue de la science, l’exégèse. Ils étudient les mots
et le contexte. Cela n’est pas mauvais en soi, mais le problème et qu’au travers
de l’archéologie, de la linguistique, de la sociologie et de bien d’autres sciences, ils
en tirent l’interprétation du texte tout en rejetant sa cohérence dans la globalité
de la Bible entière. En agissant ainsi, on ne peut en saisir la pensée de Dieu. Ce
procédé soulève des contradictions qui plongent le lecteur dans la confusion. Pour
mieux le comprendre, ils en donnent des exemples sur le site internet.
“Si en Mc 8 : 35, il est question de sauver ou de perdre sa vie, il est fort
peu probable qu’au verset suivant la même expression signifie perdre son
âme... Si le texte hébreu de 2 Samuel 8 : 17s donne le même titre aux fils
de David qu’aux prêtres Tsadoq et Abiathar, il n’y a pas de raison de le
traduire différemment, même si aux termes de la Torah les fils de David
n’auraient pas dû être prêtres”.
Les traducteurs préfèrent ainsi privilégier les explications scientifiques, raison-
nables, quitte à rajouter en note, d’autres possibilités.
— Le comité de rédaction force une traduction pour qu’elle suive leur pensée et
par forcément celle de Dieu. Quand la traduction est trop difficile à exprimer, ils
6. 1 Timothée 2 : 4
7. Vient du grec αντιχριστος, antikhristos. Le mot antéchrist vient du latin médiéval antechristus,
rajouté au XII e
siècle.
Pourquoi trouve-t-on un mot d’origine latine dans le Texte Reçu d’Érasme ? Tout simplement à
cause de quelques ajouts mineurs de la Vulgate qu’Érasme a laissé tels quels. Cette lecture n’apporte
cependant aucune confusion quant à la compréhension du texte et à la doctrine biblique.
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
rédigent une note littérale du texte, en le reprenant mot à mot. Voici en encore
un exemple tiré du site :
La traduction révisée de la NBS suit l’emploi surprenant du présent nar-
ratif dans l’évangile de Marc là où on a de bonnes raisons de penser qu’il
étonnait aussi le lecteur grec... On traduit par signes et non par miracles le
terme particulier par lequel l’Évangile de Jean décrit les actes remarquables
de Jésus.
— L’actualisation, vise à remplacer les mots, tournures, qu’ils considèrent obsolètes
par des équivalents mieux compris de tous. Exemples :
En Luc 20 : 34s, la version Segond 1910 traduisait : Les enfants de ce siècle
prennent des femmes et des maris ; mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir
part au siècle à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prendront ni femmes
ni maris.
La Nouvelle Bible Segond porte : Dans ce monde-ci, hommes et femmes se ma-
rient, mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part à ce monde-là et à la résur-
rection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari.
Conclusion des traducteurs :
“La traduction est à la fois plus claire (il ne s’agit pas d’enfants, ni de siècles,
au sens courant de ces termes, et pas davantage de polygamie) et plus précise
(il n’est pas question ici de monde à venir, et la valeur la plus naturelle des
temps des verbes est respectée).”
Que comprendre ? C’est ici-bas qu’il ne faut pas prendre de mari ou de femme si l’on
veut hériter du Royaume ? Quelle confusion ! De plus, on ne traduit pas la Parole avec
comme but principal de respecter la valeur des temps, mais bien de respecter la pensée
de Dieu, à moins que cette dernière ne dérange le comité de rédaction.
Autres exemples cités par les traducteurs de la NBS :
“On préfère détresse à tribulation ; obstiné, obtus ou entêté ont été préférés
à l’expression cœur endurci, tout en indiquant la métaphore en note.”
Ce qui suit est édifiant.
Dans l’introduction de la NBS, la question est posée : Qu’est-ce que la Bible ? Ils y
répondent : Il n’y a pas de réponse neutre à cette question. Voici la réponse du comité
de rédaction :
Figure 5.1 – Extrait de l’introduction de la NBS
Vous avez compris quelque chose ? Relisons plusieurs fois le passage pour bien en
saisir la pensée insidieuse. Une Parole de Dieu ou la Parole de Dieu ?
Le Comité de rédaction de la NBS a choisi de présenter la Bible comme UNE parole
de Dieu : ils l’a écrit en caractère gras ! Quelles sont les autres paroles de Dieu, le Coran,
la Bhagavad-Gita 8, les Tipitaka 9, le livre des morts égyptien ? Ce n’est en tout cas pas
du tout ce qu’enseigne la Bible.
8. Livre sacré de l’Hindouhisme.
9. Paroles de Bouddha retranscrites par des moines.
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
“Puis je vis le Ciel ouvert, et voici un cheval blanc ; et celui qui était monté
dessus était appelé FIDÈLE et VÉRITABLE, qui juge et combat justement.
Et ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il y avait sur sa tête
plusieurs diadèmes, et il portait un nom écrit que nul n’a connu, que lui
seul. Il était vêtu d’une robe teinte dans le sang, et son nom s’appelle LA
PAROLE DE DIEU.”
Apocalypse 19 : 11-13.
Version D. Martin 1855.
2.5 La thèse évolutionniste défendue dans la NBS !
Voici les propos du pasteur Henri Blocher, professeur à la Faculté de Théologie de
Vaux-sur-Seine, dans son livre, Révélation des origines, concernant le récit de la création :
“La forme de la semaine attribuée à l’œuvre de la création est un arrangement
artistique, un sobre anthropomorphisme qu’il ne faut pas prendre au pied de
la lettre." [18]
Voici comment cet homme qui enseigne la Bible, a influencé le Comité de rédaction
à traduire au travers les lunettes de la science concernant la création.
Pour défendre la théorie de Dawrin, ils vont jusqu’à tordre le sens des versets comme
dans la note qui accompagne le texte suivant :
“C’est pourquoi, de même que par un seul homme, le péché est entré dans le
monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort est passée à tous les
humains, parce que tous ont péché.”
Romains 5 : 12
Version Nouvelle Bible Segond 2002.
Figure 5.2 – Note de Romains 5 : 12
Quelle honte pour de tels érudits d’avoir recours à des textes apocryphes pour justifier
leur manque de foi dans la Parole de Dieu. Ils ne font qu’exprimer leur incrédulité. Il est
regrettable de constater que des hommes et des femmes qui ont sincèrement soif d’étudier
la Parole se retrouvent sur les bancs d’une faculté ou d’un institut biblique, enseignés par
des incrédules ! Mes propos sont trop durs ? Jésus les aurait traité de tombeaux blanchis !
Ils refusent d’entrer dans le Royaume et ferment l’accès à ceux qui voudraient y accéder.
Rappelez-vous des propos de Hort défendant la théorie de Darwin 10, ils appartiennent
à la même lignée.
10. Hort, cited from Which Bible ?, p. 189. [1]
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
2.6 Mais où sont passés les mots clés de la révélation ?
2.6.1 Où est l’enfer ?
Vous pouvez chercher le mot enfer dans la NBS, vous ne le trouverez pas. Et si vous
chercher le mot géhenne voici la note explicative d’une très grande limpidité vers laquelle
vous êtes renvoyés :
“En général, les infidèles sont promis à la Géhenne, qui est conçue comme
un lieu de destruction et de tourment par le feu. Dans l’Apocalypse de Jean,
l’étang de feu, alias la seconde mort, qui semble fonctionner comme un autre
nom de la géhenne, est hiérarchiquement supérieur à l’Hadès, puisqu’il finit
par engloutir la mort et le séjour des morts. La Seconde de Pierre (2 : 4)
se réfère, pour évoquer un lieu de châtiment provisoire des anges déchus,
au Tartare que la mythologie grecque situait encore plus bas que l’Hadès.
Les Portes du séjour des morts sont encore présentes en Mt 16 : 18, mais
l’ensemble de l’expression évoque moins le monde statique des ombres que
l’empire plus vaste et plus actif du mal, qui ne prévaudra pas contre l’Église.
En Ap 1 : 18, en tout cas, les clefs du séjour des morts symbolisent bien
un pouvoir de délivrer de la mort. La première de Pierre semble décrire une
descente du Christ au séjour des morts, mais la visée précise de ce texte est
incertaine”
Dans Marc 9 : 43 à 48, à chaque fois qu’il est question du verset : “Là où leur ver ne
meurt point et où le feu ne s’éteint point”, les traducteurs l’ont tout simplement retiré,
sauf au verset 48 où il est écrit en italique, signifiant que l’on peut retrouver ce verset
dans certains manuscrits. Ce verset est pourtant bien présent dans les versions Segond,
Ostervald, Martin, Genève 1669. . .
2.6.2 Jésus ressuscité ou réveillé ?
Si vous êtes intéressés par la résurrection de Jésus alors vous vous retrouvez face à
un Jésus réveillé ! Le mot ressuscité a été changé en réveillé. Le discours des rédacteurs
est de dire que c’est la même pensée, car le mot grec comporte la notion du réveil, ce
que nous allons vérifier, mais d’abord une démonstration par l’exemple :
“Mais après que je serai ressuscité, j’irai devant vous en Galilée.”
Matthieu 26 : 32
Version D. Martin 1855.
“Mais après mon réveil, je vous précèderai en Galilée.”
Matthieu 26 : 32
Version Nouvelle Bible Segond 2002.
“Il n’est point ici ; car il est ressuscité, comme il l’avait dit ; venez, et voyez
le lieu où le Seigneur était couché.”
Matthieu 28 : 6
Version D. Martin 1855.
“Il n’est pas ici ; en effet, il s’est réveillé, comme il l’avait dit.”
Matthieu 28 : 6
Version Nouvelle Bible Segond 2002.
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
Quelle ambiguité, pour celui qui au travers de cette Bible veut découvrir l’Évangile !
Dans l’esprit de chacun, si quelqu’un se réveille c’est qu’il dormait.
Jésus lui-même à joué sur ces termes afin de contre-carrer à l’avance tous ceux qui
en viendraient à tordre les Écritures :
“Il parla ainsi, et après il leur dit : Lazare notre ami dort ; mais je vais
l’éveiller. Ses disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri. Or,
Jésus avait parlé de la mort de Lazare ; mais ils crurent qu’il parlait du
repos du sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort.”
Jean 11 : 11-14
Version Ostervald 2008.
Ici, nous avons trois mots clés et une expression :
— Dort. En grec koima¯o a un sens passif, endormi. On le retrouve à dix reprises 11
dans le sens le plus commun de ce terme savoir être en sommeil. Il se retrouve
dans un seul verset où il signifie être mort, 1 Corinthiens 7 : 39. [19]
— Guéri. exupniz¯o, réveiller une personne de son sommeil.
— Mort. thanatos, la mort. À chaque occurrence et elles sont nombreuses, ce mot
se rapporte toujours à la mort. À aucun moment ce terme ne se rapporte au
sommeil.
— Le repos du sommeil. τῆς κοιμήσεως τοῦ ὕπνου, nous retrouvons koima¯o, donc
sommeil et Hupnos, qui a donné en français hypnose. Ce terme nous parle d’un
état de soumission. Cette expression signifie donc que Lazare était soumis au
sommeil, dans un état passif. Nous voyons qu’au travers de ce passage qu’il n’y
avait dans la bouche du Seigneur, des disciples et de Celui qui a inspiré la Parole,
aucune ambiguïté quant à la signification des mots se rapportant au sommeil et
à la mort. [19]
Maintenant, qu’en est-il des versets dont ils ont transformé le sens ? Ces textes en
question sont au nombres de quinze environ. Pour Matthieu 26 : 32, nous trouvons egeiro
qui a un sens général. Il peut signifier restaurer, ressuscité, revenir à la lumière, etc. Mais
nous savons aussi que au delà des mots, il y a l’esprit et qu’il est très malhonnête de
vouloir traduire un tel mot dans un sens aussi faible et très éloigné de sa signification
spirituelle. Paul, nous donne la définition biblique de la résurrection, car la Bible est
son propre dictionnaire, ce que semblent avoir oublier nos chers théologiens qui pourtant
connaissent les règles de l’herméneutique 12.
Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus des morts, habite en vous, celui
qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps
mortels, par son Esprit qui habite en vous.
Romains 8 : 11
Version Ostervald 2008.
Ici, Paul nous explique que ressusciter, egeiro c’est rendre la vie au corps et pourtant
ce même terme est traduit ci-dessus par la NBS par le terme réveillé. Le Comité de
rédaction de la NBS ne cherche pas à retranscrire fidèlement la pensée de Dieu au
travers de la Parole, mais c’est bien leur philosophie qu’ils cherchent à distiller de manière
insidieuse.
11. Mat 27 : 52, Mat 28 : 13, Luc 22 : 45, Jean 11 : 11, Jean 11 : 12, Act 12 : 6, Act 13 : 36, 1Co 11 :
30, 1Co 15 : 20, 1Th 4 : 14
12. Du grec έρμηνευτική du verbe hermeneuein, qui signifie littéralement messager des dieux. l’hermé-
neutique est une science d’origine grecque, qui consiste à l’interprétation des textes bibliques. Fondée
sur l’interprétation des textes d’Aristote, elle fut adaptée à l’interprétation des textes bibliques.
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
2.6.3 Et la repentance ?
Encore un autre terme, repentance. Qu’est-il devenu ? Eh bien, il a subi le même
sort. Voici un exemple parmi tant d’autres, mais ils sont légions :
“Dès lors Jésus commença à prêcher et à dire : Repentez-vous ; car le
royaume des cieux est proche.”
Matthieu 4 : 17
Version Ostervald 2008.
“Dès lors, Jésus commença à proclamer : Changez radicalement, car le
règne des cieux s’est approché !”
Matthieu 4 : 17
Version Nouvelle Bible Segond 2002.
Le mot repentance, vient du verbe grec metanoeo. Ce mot se traduit généralement
par changer de mentalité. Il est vrai que si l’on s’en tient à la traduction littérale, cela
signifie changer d’état d’esprit. Cependant, quand on regarde les différents passages où
ce terme est employé, il s’avère qu’il peut prendre un sens plus large. Son étymologie
nous induit partiellement en erreur, en effet, la repentance véritable ne se limite pas à un
changement de mentalité, mais implique aussi un changement de comportement, d’atti-
tude, de manière de vivre et d’être. Bien souvent métanoïa est accompagné d’épistréphô,
se convertir (Act 3 : 19 et 26 : 20) et même quelque fois ils sont synonymes (2 Ti 2 : 25),
où Paul en utilisant métanoïa parle à la fois de la repentance et de la conversion.
Pour faire bref, métanoïa, que l’on traduit généralement par repentance à un sens
plus large et inclut bien souvent aussi la conversion.
La NBS a donc voulu rendre un sens plus large à métanoïa mais cette traduction
demeure en deçà du sens.
2.6.4 Évangile ou bonne nouvelle ?
De la même manière, le mot Évangile a été remplacé par l’expression bonne nouvelle.
Est-ce approprié ? Cherchons notre réponse en priorité dans la Parole, l’ouvrage de
référence par excellence :
Mais tous n’ont pas obéi à l’Évangile ; car Esaïe dit : Seigneur, qui est-ce
qui a cru à notre prédication. La foi donc est de l’ouïe ; et l’ouïe par la
parole de Dieu.”
Romains 10 : 16-17
Version D. Martin 1744
“Mais nous avons entièrement rejeté les choses honteuses que l’on cache, ne
marchant point avec ruse, et ne falsifiant point la parole de Dieul, mais
nous rendant approuvés à toute conscience des hommes devant Dieu, par la
manifestation de la vérité. Que si notre Évangile est encore voilé, il ne l’est
que pour ceux qui périssent.”
2 Corinthiens 4 : 2-3
Version D. Martin 1744
“Souviens-toi que Jésus-Christ, qui est de la semence de David, est
ressuscité des morts, selon mon Évangile. Pour lequel je souffre beaucoup de
maux, jusqu’à être mis dans les chaînes, comme un malfaiteur ; mais
cependant la parole de Dieu n’est point liée.”
2 Timothée 2 : 8-9
Version D. Martin 1744
2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus !
Le constat est implacable, le terme original grec traduit par Évangile dans la plupart
des versions concerne clairement la Parole de Dieu. Dans la pensée de chacun et même
des païens, l’Évangile ne peut correspondre qu’au message du salut en Jésus-Christ. La
bonne nouvelle est relative selon chacun et ne veut rien dire. Nous avons à faire ici à
des promoteurs de la haute critique qui veulent tout changer de la Parole, afin qu’elle
devienne inefficace. Alors que l’Évangile est avant tout une mauvaise nouvelle, celle de
notre état de pécheur. Elle ne deviendra message de salut qu’après une réelle repentance.
CHAPITRE 6
L’INSPIRATION ET LA PRÉSERVATION DES ÉCRITURES
A
u point où nous en sommes, il serait bon de faire le point sur les sujets de
l’inspiration et de l’inerrance des Écritures.
1 L’inspiration plénière et verbale du Texte
1.1 L’inspiration plénière
Nous entendons par inspiration plénière, le fait que dans la rédaction des manuscrits
originaux, le Saint-Esprit a guidé les auteurs entièrement et sans restriction, suivant Sa
pensée tout au long des Écritures.
“Toute l’Écriture est divinement inspirée 1, et utile pour enseigner, pour
convaincre, pour corriger, et pour instruire selon la justice.”
2 Timothée 3 : 16
Version D. Martin 1744
La Parole de Dieu est extrêmement claire à ce sujet et pourtant nombre de théologiens
de la Haute-critique se sont appliqués depuis le début du protestantisme, à détruire la
foi des simples lecteurs, par leurs thèses rationalistes.
Derrière une pseudo-science, celle de la recherche textuelle, se cachent des hommes
qui ne croient pas en l’inspiration des Écritures et en la divinité de Jésus. Ils sont capables
de déceler plusieurs rédacteurs dans la compilation du Pentateuque, du fait que Dieu
porte des noms différents, c’est l’hypothèse documentaire 2. De fait, ils portent atteinte
à cette partie de la Parole elle-même qui affirme que Moïse en est le rédacteur 3.
Jérémie reçoit de Dieu cet ordre : “Prends-toi un rouleau de livre, et y écris toutes les
paroles que je t’ai dites contre Israël, et contre Juda, et contre toutes les nations, depuis
le jour que je t’ai parlé, c’est-à-dire, depuis les jours de Josias, jusqu’à aujourd’hui”,
Jérémie 36 : 2. Quant à Paul, il affirme encore que : “Toutes les choses qui ont été
écrites auparavant, ont été écrites pour notre instruction...” Romains 15 : 4.
Comment en arrive-t-on à discuter la Parole et à la contredire quand elle est si
formelle quant à l’inspiration et à la rédaction de son contenu. Ces hommes se disent
chrétiens libéraux et ne sont en fait que des loups déguisés en brebis, qui à force de
discours de la sagesse humaine, dispersent le peuple de Dieu.
1.2 L’inspiration verbale
L’inspiration verbale considère les mots et les expressions. En effet, tous ceux qui se
sont attaqués à la Parole pour y insuffler leurs doctrines démoniaques, ont touché aux
1. Du grec théopneustos, θεοπνευστος, transmis par Dieu.
2. Voir l’Excursus 2
3. Ex 17 : 14 ; 24 : 4-7 ; 34 : 27 ; Nb 33 : 2 ; Dt 31 : 9, 22, 24 ; Jos 1 : 7-8 ; 8 : 32-34 ; Jg 3 : 4 ; 1 R 2 :
3 ; 2 R 14 : 6 ; 21 : 8 ; 2 Ch 25 : 4 ; Esd 6 : 18 ; Ne 8 : 1 ; 13 : 1 ; Dn 9 : 11-13.
Jésus l’affirme aussi : Mt 8 : 4 ; 19 : 7-8 ; Mc 7 : 10 ; 12 : 26 ; Lc 24 : 27, 44 ; Jn 5 : 46-47 ; 7 :19.
Et dans le reste du Nouveau testament : Jn 1 : 17 ; Ac 6 : 14 ; 13 : 39 ; 15 : 5 ; 1 Co 9 : 9 ; 2 Co 3 :
15 ; He 10 : 28.
2 La préservation des Écritures L’inspiration et la préservation des Écritures
mots, soit en les retirant ou en les modifiant, telle a été la méthode des Témoins de
Jéhovah entre autres. Jésus n’a-t-il pas dit que ses “paroles sont esprit et vie” 4 ?
Dieu n’avait-il pas déclaré à Jérémie : “Tu diras tout ce que je d’ordonnerai... Voici,
je mets mes paroles dans ta bouche... Tu seras comme ma bouche... Prends un livre et
tu y écriras toutes les paroles que je t’ai dites... jusqu’à ce jour” 5 .
Ezéchiel reçut le rouleau de la révélation à manger et à restituer tel quel sans en rien
retrancher. 6
Jésus s’écria : “Avant qu’Abraham fût, je suis”. Il affirme ainsi par ces mots choisis
sa préexistence et sa divinité. Il reprend à son compte le nom de Dieu révélé à Moïse.
Même en tant qu’homme, il souligne son éternité. Les juifs le comprennent et veulent le
lapider.
Les prophètes de l’Ancienne Alliance ne comprenant pas toujours la portée des mots
qu’ils employaient en étaient bien souvent dépassés, mais il fallait qu’ils respectent scru-
puleusement le message de Dieu, qui était porteur de prophéties et de promesses touchant
le salut de l’humanité, l’Église, son enlèvement et le règne éternel. Nous voyons aujour-
d’hui, que les mots qu’ils ont employés, ont été fidèlement conservés et participent à
l’unité de toute la Parole. Le Nouveau Testament ne fait qu’un avec l’Ancien.
2 La préservation des Écritures
La préservation du Texte est indissociable de la providence Divine. Comment Dieu
pourrait-il se désintéresser définitivement de la Parole qu’il a lui-même inspiré à l’homme ?
Sa providence agit sur la vie des hommes qui l’aiment mais aussi sur Son Texte.
En parlant de Texte, comprenons qu’il s’agit non des originaux (autographes) mais du
Texte lui-même intrinsèquement, si bien, que ce Texte peut se reproduire à l’infini, tant
que des hommes inspirés et fidèles seront enclins à entrer dans cette œuvre merveilleuse.
Sa volonté est donc de préserver Sa Parole car elle est éternelle :
“Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point”.
Matthieu 24 : 35
Version D. Martin 1744
“Toutefois il ne se peut pas faire que la parole de Dieu soit anéantie... ”.
Romains 9 : 6
Version D. Martin 1744
Dieu va donc tout mettre en œuvre pour préserver le Texte authentique au travers
des âges, et ce malgré la corruption des descendants de Caïn.
Pour l’Ancien Testament, la transmission se faisait premièrement de façon orale, de
génération en génération, jusqu’à l’époque où Moïse se mit à écrire le Pentateuque. Cette
transmission fut la première forme de préservation.
Par la suite, entre Moïse et Malachie, soit pendant mille ans, aucun des prophètes
n’a dénoncer l’altération du Texte biblique. Si cela avait été le cas, ils l’auraient fait
promptement. La loi a été transgressée, négligée, mais jamais retouchée. Dieu veillait
sur Sa Parole.
Selon Philon d’Alexandrie, les copistes avaient tellement la crainte de Dieu qu’ils
préféraient mourir plutôt que d’accepter la moindre altération du texte.
Les rédacteurs des révélations de Dieu écrivent à tour de rôle et composent ainsi
au fil du temps l’ensemble des livres reconnus inspirés par le peuple et par les autres
prophètes. C’est la formation du canon hébraïque.
On peut distinguer trois étapes dans la formation de l’Ancien Testament :
4. Jean 6 : 63
5. Jér 1 : 7-9 ; 15 : 19 ; 26 : 2 ; 36 : 2
6. Ez 2 : 9 à 3 : 3, 27
2 La préservation des Écritures L’inspiration et la préservation des Écritures
— Les récits anciens et les proclamations orales des hommes de Dieu, qui ont fourni
en quelque sorte la matière première des livres de l’Ancien Testament.
— La rédaction de ces livres dans leur forme actuelle.
— La sélection des livres qui ont été reconnus inspirés et leur rassemblement en un
volume.
Le mot canon signifie règle à mesurer. Le canon est la règle qui permet de distinguer les
livres inspirés des livres profanes.
C’est seulement au premier siècle de l’ère chrétienne que les autorités religieuses
judaïques ont éprouvé le besoin de fixer le canon biblique.
Flavius Josèphe mentionne le synode de Jamnia 7 dans son Contre Apion, comme
lieu de fixation du canon.
Par la suite, Dieu utilisa les Massorètes.
Ce sont des scribes hébreux ou gardiens de la tradition. Ces anonymes ont recopié
le Saint-Livre avec méticulosité et conscience. Ces copistes juifs du VIe
au Xe
siècle de
notre ère étaient voués corps et âme à la préservation fidèle de la Parole de Dieu jusqu’à
nos jours. De plus, les manuscrits hébraïques de la Bible n’étaient écrits qu’avec des
consonnes, l’alphabet hébreu ne comportant pas de voyelles. Il se transmet comme tel
de génération en génération. Seulement, la Parole de Dieu n’avait vocation à rester en
Israël, Dieu désirait qu’elle se répande dans l’espace et le temps. Il fallait donc fixer
une prononciation. Plutôt que de créer de nouvelles lettres et de les ajouter à l’alphabet
hébreu, les Massorètes ont opté pour l’ajout de signes au-dessus et au-dessous de la ligne
des consonnes. Les Massorètes et plus particulièrement les naqdanim (ponctuateurs) sont
reconnus comme les fixateurs du texte faisant actuellement autorité dans le judaïsme. Ce
système fixant la prononciation et la cantillation du texte biblique hébreu est identifié
sous le nom de système de Tibériade. C’est ce système qui est enseigné classiquement
comme prononciation de l’hébreu dit biblique (en réalité hébreu massorétique).C’est un
autre moyen de préservation que Dieu a utilisé dans Sa providence.
Voici un exemple de la codification du texte :
Figure 6.1 – Extrait de Genèse 1 : 1 en hébreu
L’Ancien Testament des bibles des réformateurs est issu du texte massorétique sous
l’édition de la Biblia Hebraica Stuttgartensia (Depuis 2010 Biblia Hebraica Quinta), telle
qu’elle est présentée dans le Codex de Leningrad, lui-même recopié du Codex d’Alep,
reconnu extrêmement fidèle.
Un dernier point concerne la découverte majeure des manuscrits de Qumrân en 1947
dits de la Mer Morte. Sans entrer dans le détail de cette découverte, on peut dire qu’elle
dévoila un grand nombre de manuscrits de différentes époques et sur des supports divers.
Le plus frappant de tous, est sans doute le grand rouleau d’Ésaie, une copie en cuir de
sept mètres de long, datant du second siècle avant notre ère et parfaitement conservée.
En le comparant aux copies que nous possédons du livre d’Ésaie, issues par exemple
du Codex d’Alep, il s’avère qu’ils sont identiques. Les seules différences sont infimes et
concernent des variantes orthographiques. Cette découverte confirme une fois de plus
que Dieu dans Sa grande providence protège son Texte et expose à la lumière toutes les
contre-façons.
Pour les textes néo-testamentaires, nous l’avons vu, Dieu demeure toujours vigilant.
Les premiers chrétiens ont écris les originaux (autographes) et ils se sont perdus. Aussi,
7. Après la destruction du Second Temple en 70 après J.-C., Rabbi Yohanan ben Zakkaï se réimplanta
dans la ville de Yavne/Jamnia et y fonda une école de loi juive. Son école est souvent considérée comme
une source du judaïsme rabbinique. Le synode de Jamnia ou synode de Yavne se réfère à un synode
proto-rabbinique sous le leadership de Yohanan qui était responsable de la définition du canon de la
Bible hébraïque.
2 La préservation des Écritures L’inspiration et la préservation des Écritures
l’ennemi en a profité pour semer le trouble et une grande quantité d’apocryphes virent
le jour.
Dieu veille sur Sa Parole et malgré la semence de l’ivraie, un petit reste s’est toujours
attaché à marcher selon la vérité et à eux, le Seigneur leur permet de garder le texte
sacré et incorruptible.
Rendons grâce à ce Dieu juste, qui se révèle dans la vie de ceux qui le cherchent de
tout leur cœur et leur dévoile Sa Parole.
Cette Parole est vivante, elle n’est pas une fable habilement conçue par la sagesse de
l’homme, mais elle communique la vie et affranchie réellement celui qui la connaît.
Cinquième partie
Le jour se lève
“Tous ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas dans
le Royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux
cieux.”
Matthieu 7 : 21
CHAPITRE 7
CONCLUSION
Depuis la chute de l’homme en Éden, deux descendances se sont côtoyées et se sont
opposées. La descendance de la femme, qui a conduit à Christ, le deuxième Adam,
lui-même ayant engendré l’Église, son Épouse. En face, la descendance du serpent, qui
aujourd’hui encore lutte férocement contre le corps de Christ, pour en arracher le plus
possible d’âmes au salut.
Chacune de ces lignées défend aussi son texte. D’un coté, les défenseurs du texte de
Tichendorf, pour la plupart des catholiques, des chrétiens issus du protestantisme, des
évangéliques, baptistes, pentecôtistes qui ne sont pas enseignés sur l’histoire de cette
source et sur la vie de ses défenseurs.
Si la Vulgate est devenue la Bible officielle de l’Église catholique romaine, les versions
issues de l’œuvre de Segond sont devenues, elles aussi les bibles accréditées et canonisées
du protestantisme actuel.
Des chrétiens cherchent humblement et véritablement la vérité sur la Parole mais le
voile est épais. Dieu donne à boire à celui qui a soif, et cette eau vive c’est sa Parole,
Elle ne vient pas d’une citerne crevassée qui ne retient pas l’eau, mais d’un fleuve qui
coule du cœur de Dieu.
Le réveil spirituel du XVI e
siècle est simultané à un retour au texte véritable et non
pollué par l’homme. Le miracle suit toujours la Parole de Dieu et non celle des hommes.
Aujourd’hui encore, à la veille de Son retour, Dieu réveille son Église dans plusieurs
régions du monde et ce qui caractérise ce réveil, c’est la résurgence du Texte Majoritaire
et des versions qui en découlent.
En écrivant ce livre, je prie non pour que vous jetiez vos bibles L. Segond, mais
que vous soyez informés quant à son histoire et à son auteur. Beaucoup se sont réel-
lement convertis n’ayant que cette version à portée de main. Dieu permet toujours un
temps d’ignorance, mais quand nous découvrons la vie et l’impiété de ceux qui éditent
et défendent ces textes, nous prenons alors position pour la vérité.
“Celui qui n’est point avec moi, est contre moi ; et celui qui n’assemble point
avec moi, il disperse.”
Luc 11 : 23
Version D. Martin 1744
EXCURSUS
1 Les livres apocryphes
1.1 L’Ancien Testament
Apocryphe vient du grec apókryphos, qui signifie caché, occulte, difficile à comprendre
[20].
Paul écrivait dans Romains 3 : 2, que les oracles de Dieu pour l’Ancien Testament
avaient été confiés aux juifs. Il est donc essentiel pour rester biblique de se référer aux
textes hébraïques. Ils nous montrent clairement que les juifs acceptaient trente-neuf livres
et non quarante-six comme plusieurs versions actuelles, principalement catholiques ou
œcuméniques.
Les livres apocryphes ou deutérocanoniques (deuxième canon), n’ont rien de commun
entre eux et ne suivent aucun fil conducteur, comme le reste des Écritures qui présentent
la personne centrale, savoir Jésus-Christ. Ils ont été écrits en Egypte ou en Palestine, en
Hébreu, en Araméen ou en Grec.
Vers 270 avant Jésus-Christ, le fondateur de la Bibliothèque d’Alexandrie, Démétrios
de Phalère, ancien oligarque d’Athènes suggéra à Ptolémée II d’ordonner la traduction
en grec de tous les livres israélites, textes sacrés et narrations profanes, donc de la
Bible hébraïque avec des rajouts. En effet, durant la diaspora juive, un siècle plus tôt,
beaucoup vinrent s’installer dans cette ville, au point que plusieurs cités furent réservées
aux descendants d’Abraham et leur influence sur la société était grandissante.
Soixante-douze savants juifs se mirent au travail et traduisirent ainsi l’Ancien Testa-
ment en grec en y ajoutant divers textes profanes. La tradition prétend que le souverain
sacrificateur de Jérusalem, Éléazar, n’aurait accepté la demande de Ptolémée II qu’à une
condition : l’affranchissement des juifs de Judée, que Ptolémée Ier
avait fait prisonniers
et réduits à l’esclavage en Égypte. Certes, il obtint gain de cause, mais c’est au prix du
rajout dans les textes sacrés, de livres non inspirés. Ainsi sera compilée la version dite
des LXX ou Septante. Elle se compose de trois principaux codex : le Sinaïticus (S), le
Vaticanus (B) et l’Alexandrinus (A).
Au IVe
siècle, le grec laisse la place au Latin. Le pape Damase, commande à Jérôme
son secrétaire une Bible en latin plus fidèle que les textes qui circulaient et que l’on
appellera Vetus Latina, vielle latine. Jérôme réalise tout d’abord le Nouveau Testament,
mais lorsque qu’il entreprend la traduction de l’Ancien, il est confronté aux apocryphes
de la Septante. Cet homme a un grand savoir, aussi il écrira à Damase que s’il a “traduit
ces fables, ce n’est que pour se prêter aux préjugés du peuple ; mais qu’il les a marqués
d’un style afin, en quelque sorte, de les égorger”.
Beaucoup d’ecclésiastiques de l’époque et après se soulevèrent contre l’ajout des
apocryphes tels, Eusèbe, Origène, Athanase mais c’est au concile de Trente au XVIe
siècle, que la Vulgate fut déclarée comme version officielle de l’Église romaine. On prit
soin de retirer la note d’introduction de Jérôme au sujet des livres apocryphes et on les
appela deutérocanoniques.
Voici un extrait de la note de Jérôme qui a été retirée :
“Tout ouvrage qui ne figure pas parmi les vingt-quatre 1 livres de la Bible
hébraïque, doit être considéré comme apocryphe, c’est-à-dire non canonique”.
1. Initialement on en comptait 22 ou 24 mais il s’agit toujours des mêmes écrits regroupés de façon
différente. Par exemple, les douze « petits prophètes » ne comptaient que pour un livre dans les anciennes
éditions
1 Les livres apocryphes Excursus
Jusqu’à aujourd’hui, toutes les bibles catholiques sont basées sur la Vulgate et conservent
donc ces livres.
Ni Jésus, ni les apôtres, ne les ont mentionnés ou s’en sont servis et Flavius Josèphe
(37-100) un historien juif appartenant à une famille sacerdotale de Judée, confirme bien
la seule présence des vingt-deux livres inspirés (trente-neuf regroupés différemment) et
que tout autre livre écrit après Artaxercès n’a aucune autorité divine.
Le Concile de Trente n’a pas pu accepter la totalité des apocryphes de la Septante ;
il en a fait une sélection dont voici la liste :
— Le livre de Tobie (ou Tobit)
— Le livre de Judith
— Le livre de la Sagesse
— Le livre du Siracide (ou l’Écclésiastique)
— Le livre de Baruch (y compris La lettre de Jérémie)
— Le premier livre des Macchabées
— Le second livre des Macchabées
— Les suppléments grecs d’Esther
— Les suppléments grecs de Daniel : Le cantique des 3 jeunes Hébreux, L’histoire
de Suzanne, L’histoire de Bel et le Dragon...
Voici ce que nous présentent les livres apocryphes, vous comprendrez que nous ne
pouvons les accepter :
Jérôme écrit dans sa traduction : “J’ai cédé à votre demande, ou plutôt à votre
persécution, traduisant plutôt d’après le sens que mot à mot”.
Ces livres contiennent des doctrines qui sont opposées à celles des livres inspirés :
— Les prières pour le salut des morts (2 Macc 12 : 43-46 2 comparer avec Luc 16 :
17-31)
— La justification par des œuvres de la loi (Tobie 12 : 9 ; Ecclés. 35 : 2-4 comparer
Galates 2 : 16 ; Ephésiens 2 : 8-10 ; Romains 3 : 20-24)
— La perfection sans péché (Sagesse 8 : 19-20 3 comparer Psaume 51 : 5 ; Romains
5 : 12)
— Le suicide est justifié et raconté avec détails (2 Macc 14 : 41-46 4 comparer Exode
20 : 13).
— On peut y lire des fables, des récits légendaires. (2 Macc 1 : 19-22 ; 2 : 4-7).
— Des incohérences historiques : Alexandre Le Grand partage de son vivant son
royaume à ses généraux (1 Macc 1 : 6 comparer Daniel 8 : 21-22).
— Trois morts différentes pour une seule personne (1 Macc 6 :16 ; 2 Macc 1 : 16 ; 9 :
28)
— Daniel passe une nuit dans la fosse aux lions (Daniel 6 : 1-23) et 6 jours d’après
2. "Puis, ayant fait une collecte d’environ 2.000 drachmes, il l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrît
un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d’après le concept de la résurrection. Car,
s’il n’avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les
morts, et s’il envisageait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété,
c’était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin
qu’ils fussent délivrés de leur péché”.
3. “J’étais un enfant d’un heureux naturel, et j’avais reçu en partage une âme bonne, ou plutôt, étant
bon, j’étais venu dans un corps sans souillure”
4. “Comme ces troupes étaient sur le point de s’emparer de la tour et forçaient le porche, l’ordre
étant donné de mettre le feu et de brûler les portes, Razis, cerné de toutes parts, dirigea son épée contre
lui-même ; il choisit noblement de mourir plutôt que de tomber entre des mains criminelles et de subir
des outrages indignes de sa noblesse. Son coup ayant manqué le bon endroit, dans la hâte du combat, et
les troupes se ruant à l’intérieur des portes, il courut allègrement en haut de la muraille et se précipita
avec intrépidité sur la foule. Tous s’étant reculés aussitôt, il s’en vint choir au milieu de l’espace vide.
Respirant encore, et enflammé d’ardeur, il se releva tout ruisselant de sang et, malgré de très douloureuses
blessures, il traversa la foule en courant. Enfin, debout sur une roche escarpée, et déjà tout à fait exsangue,
il s’arracha les entrailles et, les prenant à deux mains, il les projeta sur la foule, priant le maître de la
vie et de l’esprit de les lui rendre un jour. Ce fut ainsi qu’il mourut.”
1 Les livres apocryphes Excursus
le supplément grec (Daniel 14 : 31)
— Mardochée est présenté comme ayant été transporté à Babylone par Nébucadnet-
sar (Esther grec 11 : 4) ce qui implique que sa cousine Esther avait environ 100
ans quand elle fut sélectionnée comme la plus belle jeune fille du royaume !
1.2 Le Nouveau Testament
Le Nouveau Testament n’est pas épargné par cette pollution épistolaire. Un nombre
considérable d’écrits circulent dès le premier siècle, mais ils seront très rapidement cernés
et écartés.
À quoi reconnait-on un livre apocryphe d’un canonique ?
Les apocryphes répondent à certains critères révélateurs :
— Ils abordent des sujets que les évangiles n’ont pas évoqués et le font de manière
peu crédible. On y découvre par exemple l’enfance de Jésus qui accomplit des
miracles plus que douteux et qui ne produisent jamais la vie, la délivrance ou le
salut.
— Certains se font passer pour l’apôtre Jacques, en déclarant que Marie est la
mère de Dieu, Théotokos 5 alors que cette proclamation apparaît sous la plume
d’Alexandre d’Alexandrie en 325, l’année du concile de Nicée.
— Ils sont en contradiction sévère avec l’ensemble de la Révélation, ce qui trahit
l’ignorance scripturaire de ceux qui les ont écrits ou du moins, l’absence de l’Esprit
de gloire en eux.
— Un dernier point et pas le moindre, ils sont tous pseudépigraphiques, c’est-à-dire
qu’ils signent leurs écrits du nom d’un auteur connu.
Nous avons l’exemple de L’Évangile de Thomas. L’Évangile Selon Thomas est l’un
des cinquante-cinq traités Coptes, découverts en 1945, en Haute-Egypte, à Nag Ham-
madi. Véritablement gnostique, cet Évangile ne relate pas la vie de Jésus, mais contient
cent quatorze loggia, ou paroles de Jésus, livrées sans aucun commentaire. Ces paroles
attribuées à Jésus, contredisent à plusieurs reprises les autres textes du Nouveau Testa-
ment.
Voici quelques paroles ou loggia [21] :
“Celui qui trouvera l’interprétation de ces paroles ne goûtera pas de la
mort”.
Loggion 1
Évangile selon Jésus.
Livre de l’Évangile Saint Thomas
“Les disciples dirent à Jésus : Nous savons que tu nous quitteras : qui se
fera grand sur nous ? Jésus leur dit : Au point où vous en serez, vous irez
vers Jacques le juste : ce qui est du ciel et de la terre lui revient.”
Loggion 12
Évangile selon Jésus.
Livre de l’Évangile Saint Thomas
“Jésus a dit : je suis la lumière qui est sur eux tous. Je suis le Tout : le
Tout est sorti de moi, et le Tout est arrivé à moi. Fendez du bois : je suis
là ; levez la pierre et vous me trouverez là.”
Loggion 77
Évangile selon Jésus.
Livre de l’Évangile Saint Thomas
5. Du grec Θεοτόκος, théotokos qui a enfanté Dieu, attribué à Marie.
1 Les livres apocryphes Excursus
“Simon Pierre leur dit : Que Marie sorte du milieu de nous car les femmes
ne sont pas dignes de la Vie. Jésus dit : Voici que je la guiderai afin de la
faire mâle, pour qu’elle devienne, elle aussi, un esprit vivant semblable à
vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des
cieux.”
Loggion 114
Évangile selon Jésus.
Livre de l’Évangile Saint Thomas
D’où viennent ces textes ?
Le point commun entre les différents apocryphes, c’est le mysticisme. Les gnostiques 6
utilisaient l’occultisme, l’ésotérisme comme base de leurs principes. Ils étaient souvent
des adorateurs du serpent, qui a apporté la Gnose (connaissance) à Ève. Nous pouvons
prendre comme autre exemple, l’Évangile selon Judas.
Écrit dans la première moitié du second siècle, l’Évangile de Judas y est attribué à la
secte gnostique des Caïnites 7. Il fait partie d’un codex d’une soixantaine de feuillets ap-
pelé Codex Tchacos, contenant aussi deux autres textes apocryphes : l’Épître de Pierre à
Philippe et la Première Apocalypse de Jacques, qui se trouvent aussi dans les manuscrits
de Nag Hammadi. Ce codex a été vraisemblablement découvert en 1978, dans les sables
du désert égyptien près de Al Minya.
Le contenu de cet apocryphe, publié la première fois en 2006, comporte une repré-
sentation de Jésus à Judas, d’un enseignement gnostique appelé Séthien. Il concerne
l’engendrement par le Grand Esprit Invisible, d’une série d’entités divines, les fameux
éons 8 des gnostiques.
6. Ce vocable est très difficile de définir en quelques mots. Ce terme revêt plusieurs nuances suivant
les époques. Ce qui nous intéresse se situe dans l’ère chrétienne des premiers siècles et nous allons y
rester. Christoph Markschies [22], un théologien définit la gnose antique dans les termes suivants :
— l’existence d’un Dieu suprême complètement distant et en dehors du monde.
— l’introduction d’autres figures divines plus proches des humains que le Dieu suprême.
— l’idée que le monde et la matière sont des créations mauvaises, et constituent donc une aliénation.
— l’introduction d’un Dieu créateur (appelé démiurge dans la tradition platonicienne), décrit par-
fois comme surtout ignorant, mais parfois comme mauvais.
— l’explication de cet état des chose par un drame mythologique dans lequel une étincelle divine
est tombée de sa sphère dans le monde mauvais et s’est endormi dans certains êtres humains et
peut en être libérée.
— la connaissance (Gnose) de cet état ne peut être obtenue que par l’intermédiaire d’un rédempteur
qui descend de sa sphère supérieure et y retourne.
— la rédemption des êtres humains passe par la connaissance de ce Dieu ou de cette étincelle en
eux.
— une tendance vers différents types de dualisme.
De plus, nous pouvons définir deux courants principaux :
Ce qui s’apparente au christianisme. La croyance dans le Christ, sauveur envoyé aux hommes par
Dieu, est commune aux mouvements chrétiens et à la gnose. Mais la comparaison s’arrête là. Cela est
trompeur, la majorité des mouvements gnostiques, adhèrent à l’idée d’un salut par la mort de Jésus.
C’est pour cela que beaucoup d’auteurs pseudo-chrétiens se sont mis à écrire des pseudo-évangiles.
Les cultes à mystères. On les appelle aussi religions ésotériques. Elles existent depuis que l’homme
existe. On connait en France les grottes de Lascaux et bien d’autres sites semblables, qui étaient entre
autres des grottes-sanctuaires. On retrouve ainsi des amulettes dont la datation remonte aux débuts de
l’humanité. Bien plus tard, le moyen-orient devient un berceau de l’occultisme qui se répand dans tout
l’occident romain. Ésotérique, vient du grec ésotérikos, issu de ésotéros, qui signifie intérieur (dérivé de
l’adverbe éso, en dedans).
7. Les Caïnites, apparus vers l’an 159, vénéraient Caïn et les Sodomites, et possédaient un évangile
de Judas dans lequel ce dernier était présenté comme un initié ayant trahi Jésus, à sa demande, pour
assurer la rédemption de l’humanité.
8. Les gnostiques entendent par éons les diverses émanations de Dieu, rencontrées au cours de leur
périple initiatique, jusqu’au plérôme. Ces émanations divines fonctionnent comme une double unité,
c’est-à-dire comme des principes mâles-femelles comme il peut en être de Jésus et de Sophia (sagesse).
La Sophia chutée devient par cette union la Sophia-divine. Source : Wikipédia.
2 L’hypothèse documentaire Excursus
2 L’hypothèse documentaire
G. Archer [23], nous explique que les partisans de cette l’hypothèse classent, pour la
rédaction des textes, quatre groupes d’auteurs et un groupe de rédacteurs. Pour chaque
groupe est attribué une lettre :
— J. Les auteurs de cette source, d’après l’hypothèse documentaire, auraient écris
leurs récits entre 900 et 850 av. J.-C. Ils utilisent le Tétragramme pour désigner
Dieu YHWH. Selon cette théorie, ils auraient utilisé les mythes hébreux et
des autres nations pour ensuite les modifier, afin de les rendre conformes à leur
théologie.
— E. Les auteurs de cette source auraient vécu entre 750 et 700 av. J.-C. La lettre
E pour Élohim, car ils utiliseraient le nom pour Dieu.
— D. Ce groupe aurait écrit principalement le Deutéronome qui a été découvert dans
le Temple en 621 av. J.-C. (2 Rois 22 : 8). C’est Josias qui l’aurait fait rédiger,
afin de faire avancer ses propres réformes. Sa découverte dans le Temple n’était
dans ce cas qu’un simulacre.
— P. Ils seraient principalement les Prêtres qui ont vécu pendant l’exil à Babylone,
étant les principaux auteurs du Lévitique et des nombreuses généalogies. Parmi
leurs écrits, on leur devrait les appels au peuple à être fécond et à se multiplier.
Les tenants de la critique libérale voient un lien entre leur théologie et la si-
tuation historique post-exilique qui nécessitait une descendance nombreuse pour
reconstruire Israël.
— Enfin, le groupe de rédacteur. Ces derniers auraient compilé les textes en un
seul volume après l’exil. C’est en 1753 à Paris que Jean Astruc 9 propose cette
théorie pour la première fois. Certains affirment même que Moïse n’a jamais eu
d’existence historique. Les récits du pentateuque auraient été rédigés beaucoup
plus tard en fonction des besoins de leurs auteurs.
9. Médecin de Louis XV et homme extrêmement intelligent, il devient le père de la la théorie
documentaire. Il est reconnu pour sa cupidité, sa méchanceté et sa vanité. Converti au catholicisme
romain après l’édit de Fontainebleau, il se dirige vers l’exégèse biblique.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] D O Fuller : Which Bible ? Grand Rapids International Publications, 1972. [8,
10, 32]
[2] B F Westcott : The Gospel according to St. John : the authorized version. J.
Murray, 1896. [10]
[3] A Westcott et B F Westcott : Life and Letters of Brooke Foss Westcott...
1903. [10]
[4] B F Westcott : A General Survey of the History of the Canon of the New
Testament. Macmillan and co., 1881. [10]
[5] F J A Hort : Life and Letters of Fenton John Anthony Hort, volume 2. Macmillan,
1896. [10]
[6] Gustave-A. Krüger : Remarques sur la version de la Bible de M. Louis Segond,...
/ par Gustave-A. Kruger,... 1881. [15]
[7] G Kittel, G W Bromiley et G Friedrich : Theological Dictionary of the New
Testament : Translator and Editor : Geoffrey W. Bromiley. Theological Dictionary
of the New Testament. Erdmans, 1974. [17]
[8] Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. [17, 18, 19]
[9] A Louth et M Staniforth : Early Christian Writings : The Apostolic Fathers.
1987. [18]
[10] Viola A. Frank : Le christianisme paganisé. [18]
[11] Yngve Brilioth : A Brief History of Preaching. Philadelphia, 1965. [19]
[12] E Hatch et A M Fairbairn : The Influence of Greek Ideas and Usages Upon the
Christian Church. The Hibbert lectures, 1888. Williams and Norgate, 1892. [19]
[13] Rudolf Brändle, Gilles Dorival et Charles Chauvin : Jean Chrysostome (349-
407) Saint Jean Bouche d’or : christianisme et politique au IVe siècle. [19]
[14] JM Nicole : Précis d’histoire de l’Eglise. 1987. [23]
[15] H Boehmer : Les jésuites. 1910. [23]
[16] E Paris : L’histoire secrète des jésuites. 1970. [23]
[17] EO Douen : Histoire de la Société biblique protestante de Paris. 1868. [26, 27]
[18] H Blocher : Révélation des origines : le début de la Genèse. page 43, 1979. [32]
[19] J Thayer et C L W Grimm : Thayer’s Greek-English Lexicon. Hendrickson
Publishers, 1996. [34]
[20] HG Liddell et R Scott : A Greek-English Lexicon Oxford. 1940. [44]
[21] É Gillabert, P Bourgeois et Y Haas : L’Évangile selon Thomas : présentation,
traduction et commentaires de Émile Gillabert, Pierre Bourgeois, Yves Haas. 2008.
[46]
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[22] C Markschies : Gnosis : an introduction. 2003. [47]
[23] G Archer : Encyclopedia of Biblical Difficulties. Grand Rapids, MI : Zondervan
Pub, 1982. [48]
TABLE DES FIGURES
1.1 Rome divisée en deux et envahie par les barbares . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1 Érasme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Le texte d’Érasme de Rotterdam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 D. Burgon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.4 Westcott et Hort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.5 L. Segond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4.1 Emblême jésuite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
5.1 Extrait de l’introduction de la NBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
5.2 Note de Romains 5 : 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
6.1 Extrait de Genèse 1 : 1 en hébreu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
LISTE DES TABLEAUX
2.1 Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 1re
partie. . . . . . . . . 12
2.2 Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 2e
partie. . . . . . . . . . 13
Ce livre a ´et´e compos´e avec le syst`eme LATEX 2ε.
Cr´edits images :
Les images sont issues du site : www.fr.wikipedia.org
La carte de La Rome divis´ee : www.Monotlas.fr
Les images de la NBS : www.Bibliorama.fr
Bruno Souris
bruno.souris@gmail.com
Le Havre
D´ecembre 2013.

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  • 2. “Or je proteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce Livre, que si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu fera tomber sur lui les plaies écrites dans ce Livre. Et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du Livre de cette prophétie, Dieu lui enlèvera la part qu’il a dans le Livre de vie, dans la sainte Cité, et dans les choses qui sont écrites dans ce Livre.” Apoc 18 : 22
  • 3. TABLE DES MATIÈRES Table des mati`eres iii Avertissement v Avant-propos vi Introduction vii I Le blé et l’ivraie 1 1 Les deux sources 2 1 Un peu d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 II On reconnait un arbre à son fruit 5 2 Les arbres et leurs fruits 6 1 Les défenseurs du texte inspiré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 1.1 Érasme de Rotterdam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 1.2 John william Burgon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 2 Les antichrists . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 2.1 Tischendorf, Westcott et Hort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 3 Mieux qu’une grande explication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 4 Les différentes publications de la version Segond . . . . . . . . . . . . . . 14 5 Qui était Louis segond ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 III Les racines de l’hérésie 16 3 Les deux doctrines 17 1 Les fables du menteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 IV La nuit est bien avancée 20 4 Les J´esuites, un voile sur l’´Ecriture 21 1 Les 95 thèses de Luther . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 2 La contre-réforme catholique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté . . . . . . . . . . . . . . 22
  • 4. TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES 4 Le concile de Trente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 5 Les protestants ne protestent plus ! 26 1 L’émergence des sociétés bibliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 1.1 La dérive de l’œcuménisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 2 Une version new-âge, la NBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 2.1 L’Alliance Biblique Universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 2.2 L’introduction de la version Segond . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 2.3 La traduction apostate de la NBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 2.4 Principes de traduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 2.5 La thèse évolutionniste défendue dans la NBS ! . . . . . . . . . . . 32 2.6 Mais où sont passés les mots clés de la révélation ? . . . . . . . . . 33 2.6.1 Où est l’enfer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 2.6.2 Jésus ressuscité ou réveillé ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 2.6.3 Et la repentance ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 2.6.4 Évangile ou bonne nouvelle ? . . . . . . . . . . . . . . . . 35 6 L’inspiration et la pr´eservation des ´Ecritures 37 1 L’inspiration plénière et verbale du Texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 1.1 L’inspiration plénière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 1.2 L’inspiration verbale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 2 La préservation des Écritures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 V Le jour se lève 41 7 Conclusion 43 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Excursus 44 1 Les livres apocryphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 1.1 L’Ancien Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 1.2 Le Nouveau Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 2 L’hypothèse documentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 R´ef´erences bibliographiques 49 Table des figures 51 Liste des tableaux 52
  • 5. AVERTISSEMENT Ce livre n’a pas de copyright, il peut être copié, diffusé librement et surtout gratui- tement. Ce que nous recevons gratuitement, donnons-le gratuitement. Une adresse mail est mise à disposition pour tout commentaire à la fin de l’ouvrage. TOUTE LA GLOIRE REVIENT À DIEU SEUL !
  • 6. AVANT-PROPOS N ous vivons une époque cruciale. La nuit s’achève et le jour commence à ré- véler les couleurs matinales d’un ciel glorieux, qui attend tous ceux qui auront aimé l’avènement de Jésus notre Dieu. En ces temps de la fin, Jésus notre Dieu, nous lance un dernier appel à nous réveiller avant Son retour. Plusieurs d’entre nous se parent comme l’épouse pour la venue de son bien-aimé. Malheureusement, d’autres négligent l’appel au salut et s’endorment dans la religiosité, la distraction et ne remplissent pas ou plus leur fiole d’huile. Leur destinée sera terrible. Se préparer, c’est aussi revenir à la Parole véritable, l’Eau Pure, qui révèle la beauté du Divin Sauveur, Yehoshua, dans Son humanité mais aussi dans Sa divinité. Seulement, plusieurs ont entrepris, à la suite des disciples, d’ajouter ou de retrancher à l’Écriture, mus par leur conception erronée du Royaume de Dieu. Certains, des satanistes, l’ont fait consciemment, guidés par l’esprit de l’erreur. D’autres n’ont voulu que laisser leur intelligence obscurcie remanier le Texte et pré- senter leur christ. La Parole de Dieu est retouchée par des morts spirituels, des êtres charnels pour qui la croix est une folie. En parcourant plusieurs versions de Bibles et en étudiant leurs sources et leurs com- pilations, j’ai compris une fois de plus que Satan voulait pervertir la Parole de Dieu afin qu’elle devienne inefficace pour le salut de l’humanité. Seulement, l’Esprit de Dieu touche les âmes de ceux qui sont destinés au salut et qui aiment la vérité. Il transcende même l’altération des hommes sur le texte biblique. Gloire à Dieu ! Il garde Sa Parole et les plans de l’ennemi sont toujours déjoués ! Frères et sœurs, retournons au Texte, Celui que nos pères ont connu et médité mais surtout aimons la Vérité car seuls ceux qui L’aiment seront sauvés. Je vous invite donc à découvrir l’histoire des deux principales sources des textes grecs du Nouveau Testament ainsi que l’identité et la vie de ceux qui les ont défendues. Que Dieu vous bénisse.
  • 7. INTRODUCTION L a majorité des versions modernes, et surtout francophones, sont falsifiées. Nos bibles Louis Segond, Nouvelle Édition de Genève, la Bible dite de la Colombe, la Second 21, la Darby, la T.O.B, sont concernées, car elles sont toutes issues des mêmes sources corrompues et intentionnellement modifiées. Voici en quelques lignes, l’histoire des deux sources grecques sur lesquelles sont écrites les différentes versions basées sur le texte minoritaire, du Vaticanus et du Sinaïticus et d’autre part, les versions les plus difficiles à trouver, comme la David Martin ou l’Ostervald, basées sur le Textus Receptus de la famille des textes Byzantins. Je précise toutefois, que ce qui suit n’est qu’un résumé incomplet ouvrant la voie à tous ceux qui veulent aller plus loin et dégageant la visibilité de ceux qui s’y perdent. Cet ouvrage est donc un simple outil sans prétention.
  • 8. Première partie Le blé et l’ivraie
  • 9. CHAPITRE 1 LES DEUX SOURCES L ’ennemi a réussi à troubler les âmes avec l’ivraie. Je vais être le plus simple possible afin d’éclaircir cette zone sombre de l’histoire de l’Écriture. Ne soyez pas surpris de certaines répétitions, cela est voulu, afin de bien comprendre les rouages des différentes versions de la Bible. Le Nouveau Testament francophone découle de deux sources grecques : Tout d’abord, le Texte Reçu, compilé et édité par Érasme de Rotterdam. Ce cor- pus 1 est aussi appelé Texte Majoritaire ou Byzantin (indiqué par ou Byz), c’est le texte le plus répandu, qui a été utilisé depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’aux réformateurs qui l’ont imprimé et diffusé en langue vernaculaire 2. De cette source, plusieurs versions de Bibles ont été éditées, dont la Bible d’Olivétan 3, la Bible de Genève (1669), la Bible de l’Épée, l’Ostervald 4 et David Martin ainsi que la King James en anglais, dont seule la version de 1611 n’a pas été retouchée. Le Texte Reçu ou Textus Receptus est le nom donné au premier texte grec du Nou- veau Testament imprimé en 1516. Le nom provient de l’œuvre des frères Bonaventure et Abraham Elzivir (imprimeurs) qui mentionnèrent plus tard dans leur édition de 1633 : Textum ergo habes, nunc ab omnibus receptum : voici maintenant le texte reçu de tous. Ensuite, le Texte Critique ou Texte Minoritaire, Alexandrin, qui a servi de base à la Bible catholique, mais aussi à nos versions protestantes telles que la Louis Segond et ses dérivées. La Bible Crampon, la Bible des Moines de Maredsous, la T.O.B, la Bible Synodale, la Bible Darby, la Bible en Français Courant, la Traduction du Monde Nouveau (Témoins de Jéhovah). Nous ferons connaissance avec les défenseurs du Texte Critique, tels Tischendorf, Wesctcott et Hort et vous comprendrez cette parole de l’Écriture : “Chaque arbre est connu à son fruit”. Luc 6 : 44. Version D. Martin. 1. Le texte Byzantin représente 80 % des manuscrits grecs du Nouveau Testament, soit environ 6000 manuscrits. 2. La Parole de Dieu était inaccessible pour le peuple car traduite uniquement en latin, seul le clergé pouvait y avoir accès. Dieu a donc suscité des hommes qui ont risqué leur vie pour que la vérité soit connue d’un plus grand nombre et traduite dans la langue commune des peuples. 3. La Bible d’Olivétan est imprimée en 1535. Elle fut la première Bible française, traduite d’après les textes originaux hébreux et grecs. Basée sur le texte Massorétique pour l’Hébreu et le Texte Reçu pour le grec. Elle servit de base à toutes les autres traductions utilisées par les réformateurs, Ostervald, D. Martin, la Bible de Genève 1669. Olivétan de son vrai nom Louys Robert (1506-1538), était le cousin de Jean Calvin. Il adopta le prénom Pierre. Quant à son surnom Olivétan, il lui vient de sa grande consommation d’huile d’olive, pour s’éclairer, il passait énormément de temps à travailler sur les textes. 4. Pour la traduction de la version Ostervald, la méthode de l’équivalence verbale et formelle a été utilisée, ce qui signifie, qu’il s’agit d’une traduction mot à mot. Cette méthode repose sur la conviction que Dieu savait ce qu’Il disait et pourquoi Il a exprimé les choses d’une certaine façon, qui a été préservée dans la traduction. Ostervald a essayé de rendre les termes hébreux et grecs utilisés à l’identique et de rendre leurs équivalents français exacts.
  • 10. 1 Un peu d’histoire Les deux sources 1 Un peu d’histoire En 395, L’Empereur Constantin 1er fonde Constantinople sur le site de Byzance. L’Empire Romain se partage en deux. L’Empire d’Occident avec Rome comme capitale et l’Empire d’Orient avec Constantinople comme siège impérial. En 476, c’est la confusion totale, les Hérules, peuple germanique, déposent le dernier empereur et Rome passe aux mains des barbares. Le Royaume d’Occident s’écroule, celui d’Orient perdure jusqu’en 1453 où il sera défait par les Turcs Ottoman. Figure 1.1 – Rome divisée en deux et envahie par les barbares Le grec se perd dans la partie occidentale et laisse la place au latin. En revanche, il persiste en orient jusqu’à la domination Turque. Les textes grecs du Nouveau Testament continuent à y être recopiés. C’est ainsi que les manuscrits circulent en orient. Ils recevront plus tard l’appellation de textes Byzantins. Ils sont majoritaires, car ils sont bien plus nombreux que les textes issus d’occident. L’influence Ottomane a une répercussion culturelle jusqu’en Europe, sa tolérance religieuse favorise la circulation des manuscrits hors de ses contrées. Elle contribue aussi à la renaissance littéraire, qui elle-même aide à la Réforme Protestante, bien que Dieu est le seul initiateur des mouvements de réveils spirituels. Entre temps, Dieu suscite des hommes tels que Pierre Valdès en 1170 à Lyon, Luther, les Huguenots et bien d’autres encore qui refusent la domination de l’Église romaine pour revenir à l’Évangile véritable. Il faudra attendre Pierre Robert Olivétan (1506-1538) qui influencé par Luther, tra- duira l’Ancien Testament à partir du texte hébreu des Massorètes 5 et le Nouveau Testa- ment à partir du Textus Receptus. Il s’en suivra les versions Ostervald, David Martin... Il faut se rappeler que le Texte Reçu était la Bible du début du christianisme de l’Est. Ensuite, il est devenu le texte officiel de l’Église catholique grecque mais aussi et surtout la Bible de la grande Église syrienne, de l’Église vaudoise du nord de l’Italie, de l’Église gallicane du sud de la France et de l’Église celte de l’Écosse et de l’Irlande. Pourquoi les chrétiens des premiers siècles, de même que les réformistes protestants, ont-ils préféré le 5. Massorètes, de l’hébreu Baalei Hamasorah, qui signifie Maîtres de la tradition. Ils sont les trans- metteurs de la Massora, la tradition de transmission fidèle de la forme textuelle de la Bible hébraïque, ainsi que de ses nuances de prononciation et de vocalisation, alors que les idiomes dans lesquels elle est rédigée sont langues mortes depuis longtemps.
  • 11. 1 Un peu d’histoire Les deux sources Texte Reçu au Texte Minoritaire ? Le Texte Reçu compose pour la grande majorité (90 %) des plus de cinq mille manuscrits grecs existants. C’est pourquoi on l’appelle aussi le Texte Majoritaire. Le Texte Reçu n’a pas subi les retraits, les ajouts et les modifications que l’on retrouve dans le Texte minoritaire. Le Texte Reçu sert de base aux premières versions de la Bible : Peschitto (150 apr. J-C) la Vetus Latina appelée aussi Vieille Latine ou Italique (157 apr. J-C), etc. Ces Bibles ont été élaborées quelque deux cent ans avant les manuscrits minoritaires d’Égypte favorisés par l’Église romaine. Le Texte Reçu adopte la grande majorité des plus de 86 000 citations provenant du texte sacré rédigé par les pères de l’Église. Il n’est pas corrompu par la philosophie égyptienne et par l’incrédulité. Il soutient avec force les doctrines à la base de la foi chrétienne : le récit de la création de la Genèse, la divinité de Jésus-Christ, sa naissance, ses miracles, sa résurrection physique et son retour littéral. Le Texte Reçu était et est toujours l’ennemi de l’Église romaine. Ce sera un des fils conducteurs de ce livre.
  • 12. Deuxième partie On reconnait un arbre à son fruit
  • 13. CHAPITRE 2 LES ARBRES ET LEURS FRUITS A près avoir présenté les textes et leur histoire, il est essentiel de savoir qui se cache derrière afin de mieux discerner quel est l’esprit qui a dirigé tout ce travail de compilation et d’édition. 1 Les défenseurs du texte inspiré 1.1 Érasme de Rotterdam Figure 2.1 – Érasme Desiderius Erasmus Roterodamus, né le 28 octobre 1466 (ou peut-être 1467 ou 1469) à Rotterdam et mort le 12 juillet 1536 à Bâle, est un prêtre catholique, écrivain humaniste et théologien néerlandais. Homme particulièrement instruit, il maîtrise le latin et le grec. Sa connaissance du grec le persuade que certaines parties de la Bible que l’on trouve dans la Vulgate latine n’ont pas été correctement traduites. Il décide donc de faire imprimer le Nouveau Testament grec, malgré les objections de ses amis comme Van Dorp, pour qui se serait miner la fondation de l’Église (catholique), déjà alors en si mauvais état. Pour réaliser ce Nouveau Testament (1516) grec, Érasme dispose de six ou sept manuscrits (Minuscule 1, 2, 817, 2814, 2815, 2816, 2817). Il en fait une nouvelle traduction, latine et grecque pour faire voir les différences avec la Vulgate. Par la suite, les Elzivir, une famille d’imprimeurs de Leyde, utilisent le texte grec d’Érasme en écrivant au-dessous du titre Textus Receptus. Cette publication rejoint en grande partie les critiques sur lesquelles repose la réforme de Luther : l’Église catholique l’accuse, lui et ses partisans, de connivence avec Luther. À ce reproche d’avoir pondu l’œuf de l’hérésie, il répond que ce n’était pas son intention et que ce n’était pas lui le responsable de l’éclatement de l’Église. Voici un extrait de la préface de son Nouveau Testament : “Je suis en effet profondément en désaccord avec ceux qui refusent aux ignorants la lecture des Lettres divines après leur traduction en langue vul- gaire, comme si l’enseignement du Christ était si obscur que seule une poignée de théologiens pouvait le comprendre. Les mystères des rois, mieux vaut peut être les cacher, mais le christ a voulu que son enseignement à lui soit le plus possible divulgué. Je voudrais que les plus humbles lisent les évangiles. Puissent ces livres être traduits dans toutes les langues, pour pouvoir être lus et connus non seulement par les Irlandais, et les Ecossais mais aussi par les Turcs. Il faut les faire connaître d’une façon ou d’une autre. Admettons que certains en riraient car fidèles à leur religion, d’autres seraient assurément pris et se convertiraient. Ah ! Si le paysan à sa charrue en chantait des Ver- sets, si le tisserand à ses navettes en prononçait un passage, si le voyageur allégeait la route avec des récits de la Bible partout le message du Christ
  • 14. 1 Les défenseurs du texte inspiré Les arbres et leurs fruits serait présent et convaincrait les incrédules ! Puissent les conversations ha- bituelles de tous les chrétiens contenir des références au message du Christ. Elles le pourront si chaque chrétien entretient une relation directe avec son Dieu par la lecture des Lettres divines. Chacun deviendra le diffuseur de la pensée du christ et pourra amener d’autres humains à entrer dans la commu- nauté des chrétiens. Pourquoi restreindre à un petit nombre un enseignement et une profession qui appartiennent à tous ? Voici qui est illogique : alors que le baptême et les autres sacrements sont communs à tous voilà que les doctrines sont réservées à un petit nombre que l’on appelle les membres du Clergé dont je souhaiterai l’attitude à l’image de l’enseignement du Christ. Pourquoi l’enseignement du Divin serait-il confisqué par une minorité alors qu’elle concerne l’intégralité de la communauté des chrétiens ?” ÉRASME Lettre à Léon X. Préface au nouveau testament, 1516. Figure 2.2 – Le texte d’Érasme de Rotterdam Cette compilation servira de base aux Bibles des réformateurs, telles que la Bible d’Oli- vétan et plus tard la David Martin, la Ostervald, la Bible de Genève 1669.
  • 15. 1 Les défenseurs du texte inspiré Les arbres et leurs fruits 1.2 John william Burgon Figure 2.3 – D. Burgon John William Burgon était sans contredit le plus grand défen- seur du texte grec du Nouveau Testament. Il a exposé les centaines de modifications, de retraits et d’ajouts que comporte le Texte Mi- noritaire et a défendu la fiabilité du Texte Reçu jusqu’au jour de sa mort, comme peu d’étudiants de la Bible l’ont fait. Burgon 1 était un érudit en grec du plus haut calibre qui a passé la majeure partie de sa vie à fureter dans les musées et les librairies européennes où il examinait les anciens manuscrits grecs. À l’époque où il était ministre d’une congrégation à Rome, il possédait une expé- rience sur place qui lui permettait d’examiner les textes du Vatican. Ses conclusions ont une grande valeur en ces temps d’ignorance. John William Burgon est né le 21 août 1813. Il entre à Oxford en 1841, y reçoit quelques grands honneurs, puis son B.A. 2 en 1845. Il y termine sa maîtrise en 1848 toutefois, ce qui fait ressortir Burgon de l’Angleterre du dix-neuvième siècle et qui le rend si cher aux cœurs des chrétiens sincères d’autres pays et d’autres âges est sa défense sans relâche des textes sacrés qu’il considère comme la Parole infaillible de Dieu. Il met tout en son pouvoir pour tenter de freiner les courants modernistes qui, pendant ses années d’existence, avaient commencé à gagner l’Église d’Angleterre ; il continue à faire preuve d’autant de zèle jusqu’au dernier jour de sa vie. Avec ce but précis en tête, il s’attaque vigoureusement à la critique textuelle du Nouveau Testament. En 1860, alors qu’il est aumônier temporaire de la congrégation anglaise à Rome, il y examine personnellement le Codex B (Vaticanus), et en 1862 il inspecte les trésors du Couvent Sainte-Catherine sur le Mont Sinaï. Plus tard, il fait plusieurs tournées des bibliothèques européennes pour étudier et collationner, où qu’il aille, les manuscrits du Nouveau Testament. De tous les critiques du dix-neuvième siècle, seul Burgon est toujours demeuré chré- tien dans sa défense de l’inspiration divine et de la conservation providentielle du texte des Écritures. Burgon considérait le bon état de conservation de B (Codex Vaticanus) et d’ALEPH (Codex Sinaïticus), malgré leurs âges exceptionnellement avancés, comme une preuve non pas de leur validité, mais de leur invalidité. “S’ils avaient été des manuscrits valides, il y a longtemps qu’une lecture assidue les aurait réduit en pièces. Nous soupçonnons que ces manuscrits sont redevables pour leur conservation, et ce uniquement à leur côté diabolique ; par conséquent, il y a quatre siècles, l’un d’eux a fini par se tailler un chemin jusqu’à une tablette oubliée de la bibliothèque du Vatican, alors que l’autre, après avoir subi l’ingéniosité de plusieurs générations de correcteurs critiques, a finalement été déposé (c.-à-d. en 1844 apr. J-C.) dans la corbeille à papier du Couvent, au pied du mont Sinaï. Si le B (Vaticanus) et l’ALEPH (Sinaïti- cus) étaient des copies d’une pureté moyenne, elles ont dû depuis longtemps partager le sort réservé aux livres librement utilisés et hautement considérés, notamment, elles seraient tombées en décadence et seraient disparues. Aussi, le fait que le B et l’ALEPH soient si vieux joue contre eux, ce qui n’est pas en leur faveur. Cela démontre que l’Église les a rejetés sans les lire. Autrement, ils auraient été usés par trop de lecture et seraient disparus”.[1] 1. Sources : deanburgonsociety.org 2. Bachelor of Arts. Le Bachelor Degree est un diplôme américain correspondant à une licence fran- çaise. Il se prépare en 4 années au sein de Four-Year Colleges, ces établissements que l’on appelle plus communément Universités. .
  • 16. 2 Les antichrists Les arbres et leurs fruits 2 Les antichrists 2.1 Tischendorf, Westcott et Hort Figure 2.4 – Westcott et Hort Constantin Tischendorf, un érudit allemand, trouva en 1844 au monastère de Sainte-Catherine dans le désert du Sinaï, plusieurs pages d’un livre qui devait être brûlé et qui attira son attention. Ce livre est composé de la Septante 3, une partie du Nouveau Testament et des livres apocryphes tels que le livre des Maccabées, de Thobie et de Judith, non reconnus par le canon hébraïque ni par l’Église primitive et les réformateurs. C’est à partir de son travail et de cet ensemble de textes que parurent le Codex Sinaïticus (Sinaï), Vaticanus (Vatican) et Alexandrinus qui furent utilisés ensuite pour les bibles catholiques, la Bible de Jérusa- lem, entre autres. Plus tard, entre 1851 et 1871, Wescort et Hort, deux universitaires et ecclésiastiques de l’Université de Cambridge se sont appuyés sur cette œuvre pour pro- duire leur version officielle soutenue par le Comité de révision de 1881, qui est à l’origine de la plupart des versions erronées de la Parole. C’est l’Alliance Biblique Universelle qui édita la 1re édition du Novum Testamentum graece 4 5, le fruit de ce travail. Quant au codex Vaticanus, il est incroyable de lire dans la préface de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) parue en 1972 les phrases suivantes : “Les plus anciens manuscrits grecs qui contiennent la majeure partie ou l’intégralité du Nouveau Testament sont deux Bibles sur parchemin qui datent du 4e siècle. La plus vénérable est le Codex Vaticanus, ainsi nommé parce qu’il est conservé à la Bibliothèque du Vatican ; ce manuscrit, de provenance in- connue, malheureusement mutilé, atteste le Nouveau Testament (sauf l’Épître aux Hébreux 9 : 14-13, 25, les Épîtres à Timothée, Tite, Philémon et Apoca- lypse)”. On l’a trouvé dans la bibliothèque du Vatican en l’an 1481 après J.-C. Bien qu’il soit en parfaite condition, il omet la Genèse de 1 : 1 jusqu’à 46 : 28, les Psaumes 106 à 138, Matthieu 16 : 2-3, les Épîtres pauliniennes pastorales, l’épître aux Hébreux de 9 : 14 à 13 : 25 et l’Apocalypse en entier ! On a probablement omis ces parties délibérément. Certains disent que le Vaticanus et le Sinaïticus sont plus vieux que le Texte Reçu et donc qu’ils sont conformes aux originaux, mais c’est faux. Le Texte Reçu grec a été utilisé pour des versions de Bibles bien plus anciennes comme la Peschitto, la Bible Italique, la Bible Vaudoise et l’ancienne Vulgate latine, versions qui sont toutes en accord avec le Texte Majoritaire. Revenons à Wesctcott et Hort. Pendant qu’ils travaillaient sur leur texte grec (1851- 1871) et au Comité de Révision (1871-1881), les deux hommes étaient vivement intéressés par les pratiques occultes et les clubs ésotériques de l’Université. Ils mirent sur pied le 3. La Septante (LXX, latin : Septuaginta) est une version de la Bible hébraïque en langue grecque. Selon une tradition rapportée dans la Lettre d’Aristée (IIe siècle av. J.-C.), la traduction de la Torah aurait été réalisée par soixante-douze traducteurs à Alexandrie, vers 270 av. J.-C., à la demande de Ptolémée II. 4. C’est sur la base de ce texte pollué, que sont traduites la plupart des versions bibliques qui rem- plissent nos librairies chrétiennes ainsi que les logiciels bibliques les plus connus dans le monde franco- phone. De même la plupart des ouvrages de références tels que les lexiques et dictionnaires s’appuient sur cette traduction erronée. 5. Voir aussi le chapitre 5 Les protestants ne protestent plus.
  • 17. 2 Les antichrists Les arbres et leurs fruits club Hermes en 1845, la Ghostly Guild 6 en 1851 puis, au cours de la même année, Hort se joignit à un club secret appelé Les Apôtres 7. Il s’agissait de groupes spirituels qui croyaient en des pratiques occultes telles que la communication avec les morts (le spiri- tisme). Voici quelques propos tirés de leurs ouvrages : — Concernant la divinité de Jésus : “Il ne parle jamais de lui-même directement en tant que Dieu, mais le but de sa révélation était d’amener les hommes à voir Dieu en Lui”. 8. “Jean n’affirme pas expressément que Jésus-Christ est la Parole”. 9 — Concernant les Écritures : “Je rejette massivement l’infaillibilité des Saintes Écritures”. 10 “Notre Bible et notre foi est un simple compromis”. 11 “Les Évangéliques me semblent pervertis... Il y a, je le crains, des différences encore plus graves entre nous sur la question de l’autorité, en particulier l’autorité de la Bible”. 12 — Concernant l’enfer : “L’enfer n’est pas le lieu de la punition des coupables, c’est la demeure commune des esprits défunts”. 13 “Nous n’avons aucune certitude de la punition avenir, et le mot éternel a un sens beaucoup plus élevé”. 14 — Concernant le catholicisme romain : “J’ai été convaincu depuis de nombreuses années que le culte de Marie et le culte de Jésus ont beaucoup en commun”. 15 “Le point de vue de l’Église romaine semble se rapprocher davantage de la vérité que le mouvement Évangélique”. 16 “Je suis d’accord avec vous qu’il est dommage...de rejeter le purgatoire... l’idée de purification, la purification par le feu, me semble inséparable de ce que la Bible nous enseigne des châtiments divins”. 17 “Personne, je suppose, ne soutient que les trois premiers chapitres de la Genèse, relèvent d’une histoire littérale. Je n’ai jamais compris comment on peut les lire avec les yeux ouverts pensant que cela s’est passé ainsi”. 18 “Mais le livre qui m’a le plus engagé est de Darwin. Quoi qu’on puisse penser de lui, c’est un livre dont on est fier d’être contemporain... Je pense fortement que cette théorie est irréfutable”. 19 Choquant, n’est-ce pas ? Je pense qu’il est important que chacun soit au clair concer- 6. Ou Guide Fantômatique, club new âge fondé en 1850, qui étudiait les phénomènes paranormaux, spiritisme, apparitions, etc. Ce mouvement est issu de la vague lancée par les sœurs Fox aux U.S.A. En 1852, l’engouement pour le spiritisme atteint son comble aux États-Unis : trois millions d’adeptes, d’innombrables médiums ainsi que de nombreuses revues spécialisées. Parmi les adeptes se trouvent des personnalités telles que Victor Hugo et Arthur Conan Doyle, ainsi que de nombreux savants et intellectuels. Le mouvement gagne l’Europe avec entre autres Helena Blavatsky, Leonora Piper, Allan Kardec, Raspoutine, Houdini et Arthur Ford 7. Les Apôtres de Cambridge, aussi connu comme le Cambridge Conversazione Society, est une société secrète intellectuelle à l’Université de Cambridge, fondée en 1820 par George Tomlinson, un étudiant de Cambridge qui est devenu le premier évêque de Gibraltar. 8. Westcott, The Gospel According to St. John, p. 297. [2] 9. Westcott, Ibid., p. 16.[2] 10. Westcott, The Life and Letters of Brook Foss Westcott, Vol. I, p.207. [3] 11. Westcott, On the Canon of the New Testament, p. vii.[4] 12. Hort, The Life and Letters of Fenton John Anthony Hort, Vol. I, p.400. [5] 13. Westcott, Historic Faith, pp.77-78. [5] 14. Hort, Life and Letters, Vol. I, p.149 [5] 15. Hort, Life and Letters, Volume II, pp. 49-51. [5] 16. Hort, Life and Letters, Vol. I, p. 77. [5] 17. Hort, Life and Letters, Vol. II, pp. [5] 18. Westcott, cited from Which Bible ?, p. 191. [1] 19. Hort, cited from Which Bible ?, p. 189. [1]
  • 18. 3 Mieux qu’une grande explication Les arbres et leurs fruits nant les sources de nos versions. Pour terminer ce triste constat, voici encore quelques faits : — Hort croyait en la régénération de l’âme par le baptême tel qu’enseigné par l’Église catholique. — Hort rejetait l’infaillibilité de l’Écriture. Il s’intéressait beaucoup aux travaux de Charles Darwin, lui et Westcott rejetaient le récit de la Création. — Westcott ne croyait ni à la seconde venue du Christ sur Terre, ni au millenium, ni au paradis. — Tous deux rejetaient la doctrine de l’enfer et appuyaient les prières pour les morts du purgatoire. — Hort refusait de croire aux anges. — Westcott était un grand buveur de bière. En fait, seulement douze ans après la parution de la Version révisée, il était le porte-parole d’une brasserie. 3 Mieux qu’une grande explication Voici un tableau non exhaustif des mots ou phrases manquantes dans la version Louis Segond 1910, issue du Texte Critique de Westcott et Hort par rapport au texte de la Bible David Martin, compilée à partir du Textus Receptus.
  • 19. 3 Mieux qu’une grande explication Les arbres et leurs fruits VERSETS L. SEGOND D. MARTIN Matthieu 1 : 25 Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût en- fanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus... Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût en- fanté son fils premier-né ; et il appela son nom JÉ- SUS Matthieu 25 : 13 Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure. Veillez donc : car vous ne savez ni le jour, ni l’heure en laquelle le Fils de l’homme viendra. Romains 8 : 1 et 2 Il n’y a donc mainte- nant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. IL n’y a donc mainte- nant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, lesquels ne marchent point selon la chair, mais selon l’Esprit : Parce que la loi de l’Es- prit de vie qui est en Jésus- Christ, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Romains 14 : 9 Car Christ est mort et il a vécu, afin de dominer sur les morts et sur les vivants. Car c’est pour cela que Christ est mort, qu’il est ressuscité, et qu’il a repris une nouvelle vie ; afin qu’il domine tant sur les morts que sur les vivants. 1 Corinthiens 15 : 47 Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le se- cond homme est du ciel. Le premier homme étant de la terre, est tiré de la poussière ; mais le se- cond homme, [savoir], le Seigneur, est du Ciel. Galates 6 : 15 Car ce n’est rien que d’être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle créa- ture. Car en Jésus-Christ, ni la circoncision, ni le prépuce, n’ont aucune efficace, mais la nouvelle créature. Table 2.1 – Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 1re partie.
  • 20. 3 Mieux qu’une grande explication Les arbres et leurs fruits Colossiens 1 : 14 en qui nous avons la ré- demption, la rémission des péchés. en qui nous avons la ré- demption par son sang, [sa- voir], la rémission des pé- chés. 1 Timothée 3 : 16 Et, sans contredit, le mys- tère de la piété est grand : celui qui a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire. Et sans contredit, le mys- tère de la piété est grand ; [savoir], que Dieu a été manifesté en chair, justi- fié en Esprit, vu des anges, prêché aux gentils, cru au monde, et élevé dans la gloire. 1 Jean 4 : 3 Et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’an- téchrist, dont vous avez ap- pris la venue, et qui main- tenant est déjà dans le monde. Et tout esprit qui ne confesse point que Jésus- Christ est venu en chair, n’est point de Dieu : or tel est l’esprit de l’Ante- christ, duquel vous avez ouï dire qu’il viendra ; et il est même déjà maintenant au monde. 1 Jean 5 : 6-8 C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu avec de l’eau et du sang ; non avec l’eau seule- ment, mais avec l’eau et avec le sang ; et c’est l’Es- prit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vé- rité. 1 Jean 5 : 7 : Car il y en a trois qui rendent té- moignage : 1 Jean 5 : 8 : l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois sont d’accord. C’est ce Jésus qui est venu par eau et par sang, et non- seulement par l’eau, mais par l’eau et le sang ; et c’est l’Esprit qui en rend témoi- gnage ; or l’Esprit est la vé- rité. 1 Jean 5 : 7 : Car il y en a trois dans le Ciel qui rendent témoignage, le Père, la Parole, et le Saint- Esprit ; et ces trois-là ne sont qu’un. 1 Jean 5 : 8 : Il y en a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre, savoir l’Esprit, l’eau, et le Sang ; et ces trois-là se rapportent à un. Apocalypse 1 : 6 et de la part de Jésus- Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre ! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos pé- chés par son sang. A lui, [dis-je], qui nous a aimés, et qui nous a la- vés de nos péchés dans son sang, et nous a faits rois et sacrificateurs à Dieu, son Père ; à lui soit la gloire et la force, aux siècles des siècles ! Amen ! Table 2.2 – Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 2e partie.
  • 21. 4 Les différentes publications de la version Segond Les arbres et leurs fruits 4 Les différentes publications de la version Segond Pour rappel, voici les différentes versions et publications de la traduction de Louis Segond de 1880 à nos jours : — 1880 : La Bible Segond en un seul volume paraît pour la première fois. Elle aura un énorme succès : éditée simultanément à Oxford, Paris, Lausanne, Neuchâtel et Genève, trois cent mille exemplaires seront produits entre 1880 et 1910. — 1888 : Aujourd’hui la version de 1880 n’est plus disponible et la version la plus ancienne à être diffusée est la Segond 1888 révisée. — 1910 : Après la mort de Segond, la Société biblique britannique et étrangère révise la traduction, en 1910, en choisissant d’autres termes doctrinaux plus conformes à la pensée protestante orthodoxe (par exemple : sacrificateurs à la place de prêtres, foi à la place de fidélité). Cette version 1910 deviendra la traduction protestante la plus lue au cours du xxe siècle. L’absence de copyright (droits commerciaux) sur ce texte favorisera une diffusion très large. 20 — 1978 : L’Alliance Biblique Universelle (ABU) révise à son tour le texte de la Segond 1910 et la publie dans une version dite à la Colombe, en raison du dessin de sa couverture. — 1979 : Parution de la Version Segond 1979 dite Nouvelle édition de Genève (NEG). — 2002 : Parution de La Nouvelle Bible Segond (NBS) : en 1987, l’ABU décide de se lancer dans une révision encore plus importante de la Bible Segond, pour donner une alternative à la TOB, Traduction Œcuménique de la Bible (entre des protestants et des catholiques). La NBS est en 2002 l’aboutissement de ce long travail de révision au service des Églises de sensibilité protestante. — 2007 : Parution de la Bible Segond 21 : Bible Segond révisée pour le xxie siècle utilisant le vocabulaire d’aujourd’hui... 5 Qui était Louis segond ? Figure 2.5 – L. Segond Louis Segond, né le 3 octobre 1810 à Genève et mort le 18 juin 1885 dans cette même ville, était un théologien suisse qui, à la de- mande de la Compagnie des Pasteurs de Genève, a traduit la Bible en français. Louis Segond ne croyait pas en la divinité de Jésus-Christ ni en la pleine autorité de la Parole. C’est après sa mort que la Société de Genève a réédité une nouvelle version corrigée en 1910. Les Témoins de Jéhovah se sont servis de cette Bible, pour étayer leurs propos contre la divinité de Jésus. Voici ce qu’en dit Gustave A. Kruger, Dr en théologie : “La traduction de Louis Segond et de son collègue Hugues Oltramare, fut faite sur la base de l’édition critique de Konstantin Tischen- dorf, un texte corrompu et adultéré fait d’une compilation du Codex Sinaïti- cus, frère du Codex Vaticanus. Ces deux textes de la Septante, en provenance de la cinquième colonne de l’Hexaple d’Origène d’Alexandrie, sont les plus défectueux et corrompus de toute la masse des manuscrits en existence, ils ont comme caractéristiques communes de diluer la divinité de Christ dans un grand nombre de lectures. D’ailleurs, la commission d’experts, dont plusieurs d’eux ne croyaient pas non plus en la divinité de Christ, chargée de superviser son travail fut en réalité celle du Cardinal Newman en 1881 qui adoptèrent le 20. L’absence de copyright favorisa la diffusion de ce texte. En effet, l’homme depuis a voulu s’appro- prier ce qui ne lui appartenait pas. La Parole est de Dieu, personne ne peut apposer son sceau, son label, et s’octroyer un droit quelconque dessus. Pire, empêcher la copie de ce texte. Ce que les protestants ont reproché aux catholiques, de ne pas disposer la Parole au plus grand nombre, ils le font.
  • 22. 5 Qui était Louis segond ? Les arbres et leurs fruits Texte Critique ou Texte Falsifié du Nouveau Testament compilé par les deux plus grands apostats de la Critique Textuelle, Westcott et Hort”. [6] Rappelons-nous que la version Louis Segond ainsi que ses révisions successives sont les Bibles les plus répandues dans le milieu francophone. Nous sommes pleinement concernés. Elles sont la propriété de la Société Biblique de Genève comme l’atteste le copyright. Cette association sans but lucratif continue de vendre pourtant la Parole de Dieu qu’elle a reçue gratuitement. Elle se l’approprie et en tire un bénéfice. Si la vision qu’elle a reçue est de Dieu, elle doit recevoir de Lui la provision nécessaire pour la réalisation de ses projets. La Société Biblique de Genève n’est pas la seule concernée. Le commerce des diverses grâces de Dieu dans le corps de Christ, est tellement répandu de nos jours. Ce n’est pas le sujet principal de ce livre, mais il est important de le dénoncer, afin que les chrétiens se réveillent. L’Église appose son cachet, ses logos, son copyright, ses labels, sur des œuvres que le Saint-Esprit inspire gratuitement. Musiques, chants, livres, enseignements... Tout le monde veut sa part du gâteau, c’est la cupidité dans l’Église. Jésus a chassé les vendeurs du temple et il dira aussi : “Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement”. Matthieu 10 : 8. Version Ostervald 1855
  • 23. Troisième partie Les racines de l’hérésie
  • 24. CHAPITRE 3 LES DEUX DOCTRINES “L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se détourneront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et à des doctrines de démons ; Par l’hypocrisie de faux docteurs, dont la conscience sera cautérisée 1...” 1 Timothée 4 : 1-2. Version Ostervald 2008 “Je t’en conjure donc devant Dieu et devant le Seigneur Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, lors de son apparition et de son règne, prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte en toute patience, et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne souffriront point la saine doctrine, mais où, désireux d’entendre des choses agréables, ils s’amasseront des docteurs selon leurs convoitises, et fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables”. 2 Timothée 4 : 1-4. Version Ostervald 2008 1 Les fables du menteur U n véritable disciple de Jésus-Christ, cherchera toujours à connaître la vé- rité et à s’y attacher. Il ne peut se contenter de l’enseignement des hommes sans l’avoir soumis à l’éclairage de la Parole de Dieu, la saine doctrine. Un tel homme, serait un chrétien religieux, idolâtre, emporté par tous vents de doctrine, s’attachant à ce qui lui paraît le plus convenable. Paul compare les discours de la fausse doctrine à des fables. Ce mot a au fil du temps changé de sens. Le terme grec pour fable est μῦθος, muthos, en français mythe. Le dictionnaire français qualifie le mythe de récit imagi- naire dans lequel sont transposés des évènements réels.[8] Cependant, la définition tirée directement du grec, la langue originale, est différente. Muthos vient de µυέω, muéo, littéralement fermer la bouche et a donné mutisme. Pas seulement, muéo est aussi la racine de mystère, une connaissance mystique qui se transmet, une initiation, qui cepen- dant exige le secret, en fermant la bouche. Comme la Parole se confirme toujours, nous retrouvons cette occurrence dans le passage suivant : “Car ce n’est point en suivant des fables composées avec artifice, que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus-Christ ; mais c’est après avoir vu de nos propres yeux sa majesté”. 2 Pierre 1 : 16. Version Ostervald 2008 1. Vient du grec kauteriazo καυτεριαζο, de kayo qui signifie littéralement brûler pour imposer une marque. Ce qui a pour conséquence de rendre insensible.[7]Ainsi la conscience du chrétien normalement réceptive à la direction de l’Esprit, ne peut plus, par son endurcissement, ni entendre sa voix et encore moins accepter Sa volonté.
  • 25. 1 Les fables du menteur Les deux doctrines La saine doctrine est à l’opposé de la fable. D’un coté, nous avons la Parole inspirée de Dieu, juste, vraie et infaillible et de l’autre, la parole de l’homme non régénéré, source de mystères ténébreux et toujours mortels. Tel est le fruit de la langue venimeuse que nous avons hérités du serpent. Des fables composées par l’homme avec artifice, c’est-à- dire en utilisant une sagesse humaine, charnelle et diabolique pour éloigner les hommes de la vérité. Les fables dont il est question, sont des paroles humaines, inspirées par la chair et par le menteur, dont le seul but est de plonger les hommes dans l’ignorance et dans l’obscurité la plus totale. C’est exactement ce qui se passe depuis que l’Église existe. Paul, nous a mis en garde contre les hérésies qui déjà de son temps sévissaient. Ces faux docteurs, ont réussi à investir le corps de Christ. Ils ont inventé le clergé 2, mélangé la doctrine biblique à la philosophie, ont érigé le Panthéon gréco-romain dans des bâtiments appelés églises 3, que Constantin 1er fera bâtir lui-même. L’ivraie tente toujours de se mêler au blé. La véritable Église est ainsi noyée dans la confusion, et seul un petit reste saura distinguer le vrai du faux. À cause de la philosophie et de toutes sortes de doctrines mensongères, Satan réussit à semer le trouble et à pervertir le fonctionnement de l’Église de Jésus-Christ. D’un corps fonctionnel et efficace, il en fait un système pastoral, pyramidal, hiérarchique et destructeur. Une tour de briques à la place de pierres vivantes. “Que faut-il donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun a-t-il un cantique, ou une instruction, une langue étrangère, une révélation, une interprétation ? Que tout se fasse pour l’édification”. 1 Corinthiens 14 : 26. Version Ostervald 2008. Ici Paul encourage chaque membre de l’Église à fonctionner selon que l’Esprit l’ins- pire, sans l’intermédiaire d’un homme. La 1re Épître aux Corinthiens a été rédigée en 56. Lors de son troisième voyage missionnaire Paul reçoit à Éphèse des nouvelles décevantes de Corinthe concernant l’im- moralité et recadre par l’écrit les frères et sœurs. Quelques années après, nous voyons arriver dans l’Église des Antichrists tels Ignace d’Antioche qui enseignent le contraire, ferment la bouche des disciples et les détournent de la vérité. En élevant un homme au dessus des autres, ces faux docteurs perpétuent l’édification de la tour de Babel, un pro- jet toujours en cours, que l’ennemi n’a jamais abandonné. La religion détourne l’homme de Dieu ; c’est cela aussi que les Apôtres de l’Agneau appellent des fables. Le clergé va se mettre en place très rapidement sous l’influence d’hommes issus de la pensée gréco-romaine, des philosophes, des loups dans la bergerie. L’hellénisme va charmer même les Romains qui vont succomber à la rhétorique héritée des sophistes 4. 2. Nous pouvons faire remonter l’origine de la hiérarchie ecclésiale à Ignace d’Antioche (35-107). Selon Ignace, l’évêque a la puissance ultime et devrait être obéi absolument. Considérez ces extraits de ses lettres : “Tous suivent l’évêque comme Jésus-Christ suit le Père. . . personne ne doit faire quoi que ce soit dans l’Église sans l’évêque... là où l’évêque apparaît, là est le peuple... Vous ne devez jamais agir indépendamment de votre évêque et clergé. Vous devriez regarder à votre évêque comme type du Père... celui qu’il approuve, cela est agréable à Dieu”.[9][10] 3. Au quatrième siècle, l’Église a suivi les mêmes voies que l’Empire romain. L’Empereur Constantin a organisé l’Église en diocèses selon le modèle des zones régionales romaines. Le Terme diocèse était une limite séculaire qui se référait aux divisions administratives les plus grandes de l’empire romain. Plus tard, le pape Grégoire forma le ministère de l’Église entière d’après la réglementation romaine. Non contents de cela, d’autres à leur suite, issus du paganisme mais pourtant très influents dans l’Église romaine, propagerons des textes corrompus du Nouveau Testament.[10] 4. Maîtres de rhétorique et de philosophie enseignant la sagesse, l’art de parler en public, la science du raisonnement orientée vers des fins utilitaires.[8]
  • 26. 1 Les fables du menteur Les deux doctrines Cette pratique du discours va devenir un art, une puissance, qui aujourd’hui encore reste le socle de l’homilétique 5 Les prédicateurs soulèvent les foules, ils sont applaudis, tels les stars d’aujourd’hui. Ils deviennent des professionnels du discours et sont conviés à des banquets pour animer les soirées. Ils détournent ainsi vers eux la gloire qui revient à Dieu. Des fables ! Le prédicateur le plus connu de cette période fut sans doute Jean Chrysostome (347- 407) de son vrai nom Jean d’Antioche, évêque de Constantinople. Il reçu le surnom de Chrysostome ce qui signifie bouche d’or [13] à cause de l’éloquence de ses discours. Ses sermons subjuguaient tellement les foules par la rhétorique que tous se pressaient pour être au plus près de lui et l’applaudissaient. Bien qu’il s’en prenait aux philosophes dans ses homélies, il n’en demeure pas moins qu’il était devenu comme eux, un professionnel du sermon. Chrysostome fut l’un des premiers d’une grande lignée et cela continue aujourd’hui. L’Église s’est institutionnalisée, le message prophétique n’est plus prêché. Les réunions de l’Église ne sont plus des temps de partage où chacun peut édifier les autres. Ce sont des professionnels qui ont pris la place. Ces derniers ont pour la plupart suivi le cursus de leurs prédécesseurs, un enseignement enveloppé de la pensée grecque, la philosophie adaptée aux choses de Dieu, qu’on appelle aussi théologie. Cet élitisme n’a jamais été dans la pensée de Dieu et ne peut trouver son appui dans aucun texte néo-testamentaire. Pour terminer cette triste partie de l’histoire de l’Église, je veux reproduire ici les paroles mêmes de Chrysostome et celles de Paul : “Le prédicateur doit travailler fort longtemps sur ses sermons afin de gagner la puissance de l’éloquence.” Traité sur le sacerdoce. Livre V Jean Chrysostome “Et ma parole et ma prédication n’a point été en paroles persuasives de la sagesse humaine : mais en évidence d’Esprit et de puissance ; Afin que votre foi ne soit point l’effet de la sagesse des hommes, mais de la puissance de Dieu.” 1 Corinthiens 2 : 4-5 Version D.Martin 1744. 5. Terme qui définit la prédication biblique. Ce vocable est emprunté au grec ομιλητικος, homiletikos, qui concerne les relations, le commerce habituel [8]. C’est au IIIe siècle que les chrétiens adoptent ce terme et l’appliquent au sermon biblique. Aujourd’hui encore, toutes les écoles bibliques enseignent comment prêcher, on a aussi fermer la bouche à l’Esprit ! C’est l’art de convaincre par les mots et non par la conviction de l’Esprit.[11][12]
  • 27. Quatrième partie La nuit est bien avancée
  • 28. CHAPITRE 4 LES JÉSUITES, UN VOILE SUR L’ÉCRITURE N ous ne pouvons faire l’historique complet du travail acharné de Satan pour s’opposer à la Parole de Dieu. Nous avons déjà brossé un bref tableau des débuts de l’ère chrétienne, polluée par des faux docteurs. Au fil du temps, la descendance du serpent a tout essayé pour jeter un voile sur la personne centrale de la Bible, Jésus, le Dieu véritable. Je voudrais continuer ce périple et remonter jusqu’au XVIe siècle. Une riche période de gloire, mais aussi d’obscurité terrible. Dieu réveille une partie de l’Europe au travers de ce que les hommes appelleront le protestantisme. Mais les prélats catholiques ne vont tarder à réagir. 1 Les 95 thèses de Luther Le 31 octobre 1517, quatre-vingt quinze thèses contre la vertu des indulgences (indul- gences censées permettre la remise de peine de certains péchés) sont écrites par le moine Martin Luther (1483-1546). Ces thèses, rapidement diffusées, ont passionné les milieux humanistes chrétiens, même s’il ne s’agissait à l’origine que d’une dispute théologique entre clercs (pratique courante au sein de l’Église catholique). La véritable naissance du protestantisme intervient plutôt en 1520-1521 : après avoir vainement tenté d’obtenir de lui qu’il reconnaisse ses erreurs, Rome somme Martin Luther, dans la bulle Exsurge Do- mine (15 juin 1520) de Léon X, de se rétracter ; puis, devant le refus du moine, le rebelle et ses partisans sont excommuniés (bulle Decet romanum pontificem, 3 janvier 1521). À la diète de Worms en avril 1521, Luther, se référant à sa conscience captive de la Parole de Dieu, réclame d’être convaincu par le témoignage de l’Écriture et récuse l’infaillibilité du pape et celle des conciles. L’autorité de la Bible est donc invoquée comme supérieure à toute hiérarchie ecclésiale, qu’elle se manifeste à travers un chef unique (le pape) ou une instance collégiale (le concile). 2 La contre-réforme catholique Seulement l’Église catholique prépare aussi sa réforme et sa contre-réforme : La réforme catholique va s’opérer autant par conviction de la nécessité d’une réforme, que par réaction au protestantisme. Dès 1336, on réforme les ordres religieux : bénédictins, cisterciens, puis franciscains, carmes et carmélites. Un renouveau spirituel s’opère autour de mystiques comme Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Ignace de Loyola. On crée de nouveaux ordres : capucins, jésuites. On intensifie l’activité missionnaire dans les terres lointaines, Amérique centrale et latine, Mexique, Afrique, Asie. L’Espagne est le fer de lance de cette reconquête. Par ailleurs, les princes catholiques se chargent de réprimer le protestantisme par la force en France, en Angleterre avec Marie Tudor, en Belgique, en Bohème-Moravie... On tente de reprendre les territoires gagnés par les protestants. On renforce l’Inquisition.
  • 29. 3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté Les Jésuites, un voile sur l’Écriture 3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté Figure 4.1 – Emblême jésuite La Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique dont les membres sont des clercs réguliers appelés jésuites. La Compagnie est fondée par Ignace de Loyola en 1537 et approuvée en 1540 par le pape Paul III. C’est au début du XXI e siècle l’ordre le plus nombreux de l’Église catholique romaine, avec près de dix-huit mille religieux en 2011. Le pape François, élu en 2013, est issu de cet ordre, et il est le premier pape jésuite de l’Église catholique, de plus il est membre d’honneur du Rotary Club, une branche de la Franc-Maçonnerie 1. Ignace de Loyola son fondateur avait un but bien précis et tra- vaillait de concert avec l’Évêque de Rome de l’époque. En 1540, le pape Paul III promulgua une bulle pour l’institution du nouvel ordre appelé La Compagnie de Jésus. Une véritable armée au service du pape dont la mission principale était d’investir l’intelligentsia de l’époque par n’importe quel moyen sous couvert de l’évangélisation. Les sphères intellectuelles et les élites du pouvoir devaient être atteintes ainsi que toute la jeunesse estudiantine. Bien entendu, tout cela n’est jamais retranscrit dans les ouvrages catholiques et encore moins sur le site officiel des jésuites. Le but ultime de tout cela, c’est une lutte acharnée contre le réveil spirituel qui se développe à grande vitesse dans toute l’Europe, le protestantisme. Les jésuites ont été mis en place pour deux raisons principales. D’une part pour lutter par tous les moyens contre la réforme, car cette dernière ouvre considérablement les yeux des fidèles sur les mensonges de l’Église papale et ensuite contre-carrer une autre forme de réveil, la résurgence du Texte Majoritaire grec, celui d’Érasme de Rotterdam, le Textus Receptus. Le Texte Reçu est une véritable bombe dans le camp de l’ennemi. Pour atteindre leurs objectifs, les jésuites vont créer un ordre d’apparence très pieuse et stricte mais il deviendra par la suite une société mystique, un ordre initiatique, la société secrète des illuminati en 1776. Le concile de Trente va obliger les chrétiens à ne lire que la version de la Vulgate et interdira tout autre version et surtout celle d’Olivétan basée sur le texte d’Érasme et la Tyndale 2, en anglais. “Vers 1582, les Jésuites dominaient sur 287 collèges et universités à tra- vers l’Europe. Leur système d’éducation et d’entraînement rigoureux était comparé, dans leur Constitution, à réduire un membre comme un cadavre maniable ; ainsi ils pouvaient tous être manipulés et assujettis à la volonté de leurs supérieurs. Pour être admis dans la société, il faut d’abord passer par un noviciat sévère, ensuite faire des études prolongées comme scolas- tique, puis être un certains temps coadjuteur spirituel. Après cela seulement, le candidat prononce le quatrième vœu, prend le titre de profès et est initié aux règles secrètes. Les profès sont organisés hiérarchiquement, chacun a une autorité illimitée sur ses subordonnés et doit être docile comme un cadavre en face de ses supérieurs. À la tête de l’organisation se trouve un général 1. http ://www.rotary1780.org/ressources/rotary-club.php ?ID=236 2. William Tyndale né dans le Gloucestershire (Angleterre) en 1494, est un protestant anglais connu comme le premier traducteur du Nouveau Testament depuis le texte grec dans une langue moderne (le moyen anglais). Brillant érudit, il parlait l’hébreu, le grec, le latin, l’espagnol et le français. Influencé par les idées réformatrices de Martin Luther, Tyndale avait rencontré Érasme de Rotterdam et découvert son Nouveau Testament grec-latin, le Textus Receptus et s’était mis à le traduire en anglais. En 1535, Tyndale fut arrêté et jeté dans les geôles du château de Vilvorde, non loin de Bruxelles. Jugé en 1536, il fut convaincu d’hérésie par l’Église de Rome, exécuté par strangulation, et son cadavre brûlé au bûcher. Ses dernières paroles, par lesquelles il formait le vœu “que le roi d’Angleterre ouvre les yeux”, furent presque exaucées moins de deux années plus tard, avec l’impression de la version autorisée du roi Henri Great Bible destinée à l’Église d’Angleterre et qui reprenait largement le texte de Tyndale. Par la suite, fut traduite la King James, qui reprenait aussi environ 80 % de la Tyndale.
  • 30. 3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté Les Jésuites, un voile sur l’Écriture nommé à vie, appelé parfois le pape noir à cause de son influence, et qui d’ailleurs est étroitement espionné par d’autres Jésuites ... Par l’ordre des jésuites, Rome pouvait ainsi opposer au protestantisme conquérant une forme de catholicisme tout aussi enthousiaste et tout aussi expansif”. [14] Son fondateur mit en place les Exercices Spirituels, système mystique basé sur la méditation mais aussi sur toutes sortes de phénomènes étranges, notamment des ap- paritions. Les illuminations font partie intégrante de l’organisation, au point qu’Ignace appela sa société secrète les Illuminaties. Voici le témoignage d’un ancien jésuite, le Dr Alberto R. Rivera : “Lorsque les soupçons se firent entendre que Loyola avait fondé les Illumi- naties, les jésuites utilisèrent un de leurs membres pour enlever toutes suspi- cions que ce groupe d’illuminés fut relié à l’Église catholique. Ainsi, préten- dant qu’il n’était pas un jésuite, Adam Weishaut devint connu aux yeux du monde, comme le fondateur des Illuminaties”. “Nous injectons dans l’homme des forces spirituelles qu’il trouvera très diffi- cile de se débarrasser plus tard ; des forces plus tenaces que tous les meilleurs principes ou doctrines. Ces forces reviendront à la surface même après plu- sieurs années, et deviendront si importantes que la volonté ne pourra plus s’y opposer et elle en suivra les moindres impulsions”. [15] Une autre mission leur fut transmise et non des moindres : “Une bulle papale remit l’inquisition entre leurs mains. Tels étaient les moyens auxquels Rome recourait pour éteindre la lumière de la Réforme, et pour en- lever aux hommes la Parole de Dieu qui engendrait la liberté de conscience, si longtemps interdite par la Papauté. Ignace de Loyola écrivit lui-même : Ce que nous voyons noir, nous devons le voir blanc, si l’Église romaine le dit.” [16] Pour terminer ce constat accablant, j’ai reproduit ci-dessous une page des Monita Secreta, les instructions secrètes des jésuites 3. 3. Voici retranscrit la préface : Les Monita Secreta, ou Instructions secrètes des jésuites, Ont été publiées pour la première fois à Cracovie en 1612. D’autres éditions suivirent : celle de Paderborne 1661, et, en France celles de 1718, 1819, 1824, 1845, 1861, 1867, 1876, enfin celle publiée chez Cornély en 1901. Toutes sont introuvables aujourd’hui. Le texte que nous publions est celui qui a été collationné sur le manuscrit du Père Brothier, dernier bibliothécaire des jésuites de Paris avant la Révolution. Il est conforme au manuscrit authentique des Archives de la Belgique, au Palais de Justice, à Bruxelles. Catalogué sous le n° 730, il provient d’un Collège dit Limbourg hollandais où il fut saisi lors de la suppression des Jésuites dans les Pays-Bas, en 1773. Il en est fait acte dans le Protocole des délibérations du comité établi pour les affaires résultant de la suppression de la Société des Jésuites aux Pays-Bas, le 25 octobre 1773, avec signatures de MM. les conseillers Leclerc, le comte Philippe Nouyi, Cornet de Grez, Limpeux et Turck.
  • 31. 3 Les jésuites, des agents au service de Sa Papauté Les Jésuites, un voile sur l’Écriture
  • 32. 4 Le concile de Trente Les Jésuites, un voile sur l’Écriture Voici ce que la Parole de Dieu nous livre au sujet de l’Église catholique romaine : Ainsi il me transporta en esprit dans un désert ; et je vis une femme montée sur une bête de couleur d’écarlate, pleine de noms de blasphème, et qui avait sept têtes et dix cornes. Et la femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses, et de perles ; et elle tenait à la main une coupe d’or, pleine des abominations de l’impureté de sa prostitution. Et il y avait sur son front un nom écrit, mystère, la grande Babylone, la mère des impudicités et des abominations de la terre. Et je vis la femme enivrée du sang des Saints, et du sang des martyrs de Jésus ; et quand je la vis je fus saisi d’un grand étonnement. Apocalypse 17 : 3-6 Version D. Martin 1855 4 Le concile de Trente Enfin on réunit un grand concile à Trente en 1545. Ce concile, un des plus importants de l’Église catholique en a défini les grandes lignes de sa théologie. La Rome papale fixe à ce moment-là sa doctrine démoniaque et antiscripturaire. Ce concile se réunit à Trente (en Italie) de 1545 à 1549, puis de 1551 à 1552, enfin de 1562 à 1563. Pendant ce temps, quatre papes se succédèrent : Paul III, Jules III, Paul IV, Pie IV. — Le concile définit le canon, officialisant les livres deutérocanoniques (apocryphes) non reconnus par les protestants, ainsi que par le canon hébraïque, pour l’Ancien Testament. — Il impose la Vulgate comme seule traduction autorisée, et le latin pour la messe. — Il met la tradition de l’Église romaine sur le même rang d’autorité que la Bible, et exige l’obéissance au pape. — Il réaffirme les doctrines contestées par les protestants (salut par la foi et les œuvres, le purgatoire et le culte des saints, la transsubstantiation 4, sacrifice de la messe...) — Il réforme l’administration du clergé (ordination, habit, formation en séminaire, célibat, obligation des évêques de visiter leur diocèse). — Il publie pour le peuple catholique le missel, le catéchisme, et le bréviaire pour leur faire connaître le canon de leur foi, et aussi une liste des livres interdits (comme la plupart des traductions de la Bible, sauf la Vulgate), c’est l’index de Trente.... 4. C’est littéralement la transformation d’une substance en une autre. Dans la théologie catholique, c’est la doctrine selon laquelle au cours de l’eucharistie, au moment de la consécration, les espèces du pain et du vin deviennent le Corps et le Sang du Christ tout en conservant les caractéristiques physiques et les apparences originales. Aujourd’hui, les catholiques préfèrent utiliser l’expression présence réelle. Cette doctrine prend le nom de transsubstantiation au concile de Trente (1551) où elle est officiellement proclamée par l’Église catholique, prenant ainsi position à l’encontre de la consubstantiation envisagée par les protestants. Définition prise sur le site www.eglise.catholique.fr. C’est une doctrine vraiment démoniaque, basée sur le fait que la messe médiévale reproduit à chaque fois le sacrifice de Jésus. Hors la Parole de Dieu est claire à ce sujet. “Tout esprit qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chair n’est point de Dieu. Or, c’est là celui de l’antichrist” (1 Jean 4 : 3). Ici, on nous présente un christ qui vient dans des éléments inanimés et ce, à chaque messe. C’est tout simplement occulte, c’est de la sorcellerie. Cette doctrine est d’une grande vulgarité à l’égard de notre Sauveur. Les catholiques rabaissent ainsi la divinité de notre Dieu et le transforme en de vulgaires aliments.
  • 33. CHAPITRE 5 LES PROTESTANTS NE PROTESTENT PLUS ! N ous sommes au XVIIe siècle et la ferveur protestante commence à montrer ses premiers signes de fatigue. C’est une constante malheureuse, chaque fois que Dieu réveille son peuple, ce dernier commence par établir son organisation humaine, à coup de fédérations et de dénominations. Ce schéma se reproduit en Europe. Les réformés vont étouffer eux-mêmes l’œuf du revivalisme. Satan, n’a plus besoin de jésuites à son service. 1 L’émergence des sociétés bibliques En 1649, les protestants anglais établissent La Société pour la propagation de l’Écri- ture dans la Nouvelle-Angleterre, afin de traduire la Parole dans les idiomes des peuples du Nouveau Monde. En 1709, naquit la Société écossaise pour propager la connaissance chrétienne. En 1710, c’est l’Allemagne qui se lance, malgré la destruction des imprimeries durant la guerre. Cette œuvre rayonnera dans toute l’Europe. Seulement, en France, la première société biblique créée en 1719 fut catholique. La traduction utilisée était bien entendu la Vulgate. Il y a eu un véritable changement de stratégie dans les moyens de contrer le réveil protestant. Le sang des martyrs ensemençait l’Église. Plus la persécution sévissait, plus des voix se levaient dans les déserts pour proclamer la vérité. Aussi, il fallait changer de mode d’action. Les jésuites subirent en France un grand revers et disparurent pour un temps de la scène religieuse 1. La voie paraissait donc libre. Une grande quantité de Bibles catholiques circulèrent et il faudra attendre 1792 pour que soit créée la Société Biblique Française. C’est en Angleterre qu’elle fut instituée. La France avait traversé une grave crise durant la Révolution. En 1805, après beaucoup de difficultés, enfin parût La Bible Ostervald, sous couvert de la Mission Biblique de Bâle et non de la Mission Anglaise pour ne pas éveiller les soupçons sur ce projet d’édition de Bibles protestantes en lien avec l’Angleterre[17]. 1.1 La dérive de l’œcuménisme En 1804, cependant, une entreprise fut conçue, pendant que l’Europe était en guerre. La Société biblique britanique et étrangère, fut établie à Londres. Dès sa première réunion 1. En France, les jésuites subissent les attaques des jansénistes (partisans catholiques du salut par la grâce, éclairés par la réforme, ils redécouvrent la doctrine d’Augustin et s’opposent aux jésuites, à la toute puissance papale, entre autres). L’Affaire Lavalette (scandale financier suite à la banqueroute du jésuite Antoine Lavalette) constitue une bonne occasion pour Louis XV d’ordonner par décision royale d’interdire la Compagnie et la bannir de France en 1763-4, ses deux cents collèges étant alors fermés. Déjà chassés du Portugal en 1759, ils le sont encore d’Espagne en 1767 et du duché de Parme et de Plaisance en 1768. L’opposition des cours européennes est si forte que le pape Clément XIV en vient, le 21 juillet 1773, à supprimer la Compagnie de Jésus partout dans le monde ; c’est le bref Dominus ac Redemptor. La bulle débute par la clause ad perpetuam rei memoriam et on peut y lire : “Il est à peu près impossible que, la société des jésuites subsistant, l’Église puisse jouir d’une paix véritable et permanente”.
  • 34. 1 L’émergence des sociétés bibliques Les protestants ne protestent plus ! elle va rassembler trois cent personnes de différentes dénominations. Granville Sharp est à la tête de cette organisation. Ce célèbre abolitionniste était aussi un érudit en grec, il défendit la divinité de Jésus, pourtant remis en cause au travers de la Common English Version. Malgré son amour pour la Parole et pour les âmes, il se laissa séduire par l’œcu- ménisme. Après les massacres incessants contre les protestants, beaucoup cherchaient la paix à tout prix. Cela peut se comprendre, mais la paix en question ne peut se faire au détriment de la vérité. Le compromis va donc s’installer au sein des sociétés bibliques. Plus tard, en 1825, un grand débat sévit dans les sociétés bibliques, celui des livres apocryphes 2. En effet, jusqu’à cette date les livres non reconnus par le canon hébraïque étaient présents même dans les versions Ostervald et Martin. Cependant, les Anglais ne voulurent plus les conserver, d’abord pour une question de budget puis par la volonté de coller au canon. Le problème se trouve en France, où le catholicisme est fortement implanté dans toutes les sphères de la société. Par crainte de soulever les foudres de l’Église Romaine, il est décidé de conserver encore ces livres deutérocanoniques[17]. Les bibles étant toujours éditées par la Société de Londres, la France se résigna au retrait progressif de ces ajouts non inspirés. Il fallut beaucoup de temps, car les églises de l’époque, s’y étaient habituées et ne pouvaient s’en passer et les réclamaient. Un schisme survint en 1833 entre la Société de Londres et celle de Paris, concernant les livres apocryphes, ce qui porta un coup dur à cette dernière. Les Français, ne comprirent pas à quel point Dieu était à l’œuvre dans cette affaire. La version Ostervald a été rééditée à plusieurs reprises jusqu’à aujourd’hui mais demeure plus difficile à trouver car malheureusement les sociétés bibliques françaises se sont plus attachées à la version Louis Segond et ses révisions, toutes basées sur le texte adultéré de Tichendorf. Beaucoup de chrétiens sincères aujourd’hui cherchent à comprendre. Pourquoi tant de versions ? Comment Dieu pourrait-il se contredire ainsi ou du moins permettre cette confusion autour de sa Parole ? Il faut admettre qu’aucune traduction n’est parfaite, car c’est avant tout le travail de l’homme avec tout ce que cela implique. je m’explique : Si la Parole est infaillible intrinsèquement, car c’est sa nature divine, à partir du moment où elle est passe les mains des hommes, elle peut être corrompue, c’est ce que nous venons de constater au travers de l’histoire de l’Écriture. Cependant, cette adultération a ses limites. Dieu ne permettra pas en effet que sa Parole soit soumise au mensonge là où il y a une recherche sincère de la vérité. L’ivraie ne peut croitre qu’au milieu d’un terrain propice. Tous ceux qui préfèrent la tradition à la Parole, qui élèvent un homme à la place de Dieu, qui priorisent la science au détriment de la foi et qui pratiquent les interdits bibliques, autrement dit les Antichrists, ceux-là, reçoivent la semence du menteur. C’est pour cela que Paul nous dit : Eprouvez 3 toutes choses ; retenez ce qui est bon. 1 Thessaloniciens 5 : 21 Version Genève 1669 2. Voir l’Excursus 1. 3. Du grec δοκιμάζετε, dokimazete. Vient de dokimazo, qui signifie examiner, tester, voir si une chose est acceptable au regard d’un modèle. Ici, le modèle est la Parole. La religion n’est pas la Parole mais un arrangement de l’homme qui, pour plaire à son dieu, établit ses propres dogmes (exemple de Caïn).
  • 35. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! Nous allons voir un bon exemple de ce terrain propice, non plus chez les catholiques, laissons-les tranquilles pour le moment mais chez ceux qui se disent les successeurs du revivalisme et qui pourtant enseignent insidieusement le rationalisme et le doute face à la merveilleuse Parole de notre Sauveur et Dieu Jésus-Christ. 2 Une version new-âge, la NBS 4 2.1 L’Alliance Biblique Universelle Parlons d’abord de l’Alliance Biblique Universelle, qui a édité la Nouvelle Bible Segond (NBS). L’Alliance biblique universelle ou la Fraternité mondiale des Sociétés bibliques (Uni- ted Bible Societies) est un réseau de cent quarante-cinq sociétés bibliques fondé en 1948 et présent dans plus de deux cents pays du monde. Ses objectifs sont de rendre la Bible accessible à tous, grâce notamment : — à une langue compréhensible : d’où ses efforts constants pour améliorer les tra- ductions de la Bible et la proposer dans des langues nouvelles. L’Alliance biblique travaille sur toutes les questions scientifiques posées par la traduction de la Bible, à commencer par l’établissement du texte original. — à un prix abordable : la règle est que dans chaque pays du monde, on puisse trouver une Bible pour l’équivalent d’une journée de nourriture. Ce qui amène à maîtriser tous les aspects de la production, du transport et de la distribution. Depuis 1948, les Sociétés bibliques se sont multipliées à travers le monde au fur et à mesure des indépendances nationales ou de la liberté religieuse retrouvée. Aujourd’hui, ces sociétés bibliques se veulent au service de toutes les églises, sans aucune distinction. Au premier abord, les objectifs de cette organisation mondiale peuvent paraitre louables. En effet, permettre l’acquisition de Bibles à très bas prix pour un plus grand nombre, peut sembler tout à fait évangélique. Seulement, il y a problème. D’abord, le Seigneur ne nous a jamais demandé de vendre ce qui ne nous appartient pas, la Parole inspirée de Dieu, mais de la transmettre gratui- tement. Beaucoup risquent de ne pas comprendre mes propos, car trop souvent habitués à une église moulée dans la société de consommation. Comment donner gratuitement un produit fini qui a coûté de par sa fabrication ? Eh oui ! Nous y voilà. Si Dieu nous a transmis une mission quelconque, alors il fera tout pour pourvoir à cette mission. Ce qui nous manque, c’est la foi et non l’argent. Dans le royaume de Dieu, le nerf de la guerre, c’est la foi ! Ne copions pas la mentalité du monde dans lequel nous vivons. Ce monde voué à la destruction appartient à Satan, ses principes ne sont pas les nôtres. Lorsque Paul a été appelé à entrer dans son appel apostolique et qu’il a quitté Antioche pour son premier voyage missionnaire, à aucun moment, il n’a fait d’appel de fond. Pour- tant, même à l’époque rien ne se faisait sans argent. Cela ne faisait pas partie de son organisation, car il comptait avant tout sur Celui qui l’a appelé. C’est Dieu, qui par la suite, a disposé autour de lui des hommes et des femmes qui ont pourvu à ses besoins, bien que souvent, il se retrouvait dans la disette, dans la faim, la soif, la nudité, etc. Ne devrions-nous pas nous inspirer du travail et du dévouement exemplaires de cet homme ? L’Alliance Biblique Universelle est mondiale et veut toucher toutes les églises dénomi- nationnelles, donc être acceptée de tous. Cela engendre automatiquement le compromis. L’ABU marche à l’envers, mais elle n’est pas la seule, c’est le cas de toutes les organi- sations qui veulent plaire aux hommes et qui s’éloignent de la Parole de Dieu. Tout ce que l’on peut édifier et qui est en dehors de Sa volonté est réalisé sans Lui. De plus, ce qui est inquiétant et nous le développerons par la suite, se trouve dans cette phrase : L’Alliance biblique travaille sur toutes les questions scientifiques posées 4. Certaines parties de cette section sont basées sur l’excellent travail de Samuel Sanchez de www. bibliorama.fr
  • 36. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! par la traduction de la Bible, à commencer par l’établissement du texte original. Qu’entend-on par établissement du texte original ? Le texte original n’existe plus 5, ce sont des copies qui nous sont parvenues. De plus, nous l’avons déjà évoqué, il y a deux sources grecques principales, le texte Byzantin et Alexandrin. L. Segond s’est servi du dernier, bien que corrompu et modifié. Il n’y a plus rien à établir. Que ce soit sur son site officiel ou sur la préface de la NBS, tout demeure très flou. Pour plaire au plus grand nombre, l’ABU et plus particulièrement l’Alliance Biblique Française qui y est rattachée, continue d’éditer la version Segond. 2.2 L’introduction de la version Segond Mais que s’est-il passé depuis le succès des bibles Ostervald et Martin ? La Société Bi- blique Française était en conflit avec la Société de Londres de qui elle dépendait, concer- nant l’ajout d’apocryphes et il y eut un schisme. Londres avait une ligne de conduite, vendre des Bibles sans ajouts de commentaires, de notes et d’apocryphes. Seulement, pour la France, sous la pression des églises, des pasteurs et de tous les bienfaiteurs de re- nom, intellectuels ou nobles, Ostervald et David Martin parurent désuètes, vieillissantes, au langage trop ancien. Il fallut les changer. On a adopté la Bible de Genève 1669 pour un temps, une révision du texte d’Olivétan traduite par les pasteurs de Genève. En 1864, c’est l’entrée en scène de L. Segond. Il démissionne de sa paroisse et vient habiter Genève où il entreprend, à la demande de la Compagnie des Pasteurs de Genève, la traduction de l’Ancien Testament qu’il termine en 1871. Elle est publiée par étapes au fur et à mesure de la traduction et le recueil complet paraît en 1873 (avec la date de 1874) aux Éditions Cherbuliez. En 1872, Louis Segond est nommé professeur d’Hébreu et d’exégèse de l’Ancien Tes- tament à l’Académie de Genève. Il entreprend alors, sur la base de l’édition critique de Konstantin Tischendorf, la traduction du Nouveau Testament. L’année 1878 se ca- ractérise par la publication de l’Évangile de Matthieu, suivi, l’année suivante, par celui de Jean. C’est en 1880 que le Nouveau Testament complet voit le jour, également aux Éditions Cherbuliez. La traduction de Segond fut mal accueillie à son époque. Segond fut notamment accusé de porter atteinte à la doctrine de l’inspiration des Écritures et de rejeter certaines prophéties messianiques de l’Ancien Testament, mais il a toujours refusé de retoucher son travail. Après sa mort (1885) la Société biblique britannique et étrangère révise alors sa tra- duction, en choisissant d’autres termes doctrinaux plus conformes à la pensée protestante orthodoxe, par exemple : sacrificateurs à la place de prêtres, foi à la place de fidélité et édite la version 1910. 5. Aucun autographe (de la main même de l’auteur) n’a survécu aux rigueurs du temps. Tout ce que nous possédons, ce sont des copies de ces manuscrits originaux disparus.
  • 37. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! 2.3 La traduction apostate de la NBS Décidément, la France a énormément de mal à accepter la Parole de Dieu avec la foi. Le siècle des Lumières a bien assombri le discernement spirituel de l’Église de France. La Société Biblique française édite actuellement plusieurs traductions de la Bible : — La TOB, réalisée par des biblistes catholiques, protestants et orthodoxes pour les chrétiens de ces différentes Églises. — La NBS, la Nouvelle Bible Segond. — La Bible en français courant. — La traduction Parole de vie, avec des mots simples. La NBS est un très bel ouvrage avec beaucoup de notes, de cartes, d’iconographies ainsi que des outils tels qu’index, dictionnaire et croquis archéologiques. Le problème est dans le texte. Rappelez-vous que la Société de Londres a fait des choix : le texte d’Érasme, pas de notes, pas de commentaires, pas d’apocryphes. La SBF a fait le choix pour l’édition de la NBS de continuer à utiliser le texte corrompu de Tichendorf, d’y ajouter notes, commentaires, en fait, la rendre “pratique” pour un plus grand nombre. Quelle est la volonté de Dieu ? Que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance la vérité 6. Or, ici le texte a été modifié, d’abord par Tichendorf, Westcott et Hort, des apostats et ensuite par Segond, qui niait entre autres, la divinité de Jésus. La Bible peut être belle et pratique, avec le plus beau des langages, mais si le texte est retouché, comment peut-elle atteindre son but ? Comment pousser les lecteurs de la Parole à la prière pour avoir des réponses, si à chaque verset, il y a des notes et des commentaires ? De plus, ces ajouts ne sont pas neutres comme nous allons le voir. La marque de l’Antichrist 7 est bien présente. Cette version n’est qu’un voile de plus jeté sur la Parole. 2.4 Principes de traduction Quels sont les principes de traductions choisis pour la NBS : — D’abord l’interprétation : Pour interpréter une expression grecque en français, les traducteurs partent du point de vue de la science, l’exégèse. Ils étudient les mots et le contexte. Cela n’est pas mauvais en soi, mais le problème et qu’au travers de l’archéologie, de la linguistique, de la sociologie et de bien d’autres sciences, ils en tirent l’interprétation du texte tout en rejetant sa cohérence dans la globalité de la Bible entière. En agissant ainsi, on ne peut en saisir la pensée de Dieu. Ce procédé soulève des contradictions qui plongent le lecteur dans la confusion. Pour mieux le comprendre, ils en donnent des exemples sur le site internet. “Si en Mc 8 : 35, il est question de sauver ou de perdre sa vie, il est fort peu probable qu’au verset suivant la même expression signifie perdre son âme... Si le texte hébreu de 2 Samuel 8 : 17s donne le même titre aux fils de David qu’aux prêtres Tsadoq et Abiathar, il n’y a pas de raison de le traduire différemment, même si aux termes de la Torah les fils de David n’auraient pas dû être prêtres”. Les traducteurs préfèrent ainsi privilégier les explications scientifiques, raison- nables, quitte à rajouter en note, d’autres possibilités. — Le comité de rédaction force une traduction pour qu’elle suive leur pensée et par forcément celle de Dieu. Quand la traduction est trop difficile à exprimer, ils 6. 1 Timothée 2 : 4 7. Vient du grec αντιχριστος, antikhristos. Le mot antéchrist vient du latin médiéval antechristus, rajouté au XII e siècle. Pourquoi trouve-t-on un mot d’origine latine dans le Texte Reçu d’Érasme ? Tout simplement à cause de quelques ajouts mineurs de la Vulgate qu’Érasme a laissé tels quels. Cette lecture n’apporte cependant aucune confusion quant à la compréhension du texte et à la doctrine biblique.
  • 38. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! rédigent une note littérale du texte, en le reprenant mot à mot. Voici en encore un exemple tiré du site : La traduction révisée de la NBS suit l’emploi surprenant du présent nar- ratif dans l’évangile de Marc là où on a de bonnes raisons de penser qu’il étonnait aussi le lecteur grec... On traduit par signes et non par miracles le terme particulier par lequel l’Évangile de Jean décrit les actes remarquables de Jésus. — L’actualisation, vise à remplacer les mots, tournures, qu’ils considèrent obsolètes par des équivalents mieux compris de tous. Exemples : En Luc 20 : 34s, la version Segond 1910 traduisait : Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris ; mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prendront ni femmes ni maris. La Nouvelle Bible Segond porte : Dans ce monde-ci, hommes et femmes se ma- rient, mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part à ce monde-là et à la résur- rection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari. Conclusion des traducteurs : “La traduction est à la fois plus claire (il ne s’agit pas d’enfants, ni de siècles, au sens courant de ces termes, et pas davantage de polygamie) et plus précise (il n’est pas question ici de monde à venir, et la valeur la plus naturelle des temps des verbes est respectée).” Que comprendre ? C’est ici-bas qu’il ne faut pas prendre de mari ou de femme si l’on veut hériter du Royaume ? Quelle confusion ! De plus, on ne traduit pas la Parole avec comme but principal de respecter la valeur des temps, mais bien de respecter la pensée de Dieu, à moins que cette dernière ne dérange le comité de rédaction. Autres exemples cités par les traducteurs de la NBS : “On préfère détresse à tribulation ; obstiné, obtus ou entêté ont été préférés à l’expression cœur endurci, tout en indiquant la métaphore en note.” Ce qui suit est édifiant. Dans l’introduction de la NBS, la question est posée : Qu’est-ce que la Bible ? Ils y répondent : Il n’y a pas de réponse neutre à cette question. Voici la réponse du comité de rédaction : Figure 5.1 – Extrait de l’introduction de la NBS Vous avez compris quelque chose ? Relisons plusieurs fois le passage pour bien en saisir la pensée insidieuse. Une Parole de Dieu ou la Parole de Dieu ? Le Comité de rédaction de la NBS a choisi de présenter la Bible comme UNE parole de Dieu : ils l’a écrit en caractère gras ! Quelles sont les autres paroles de Dieu, le Coran, la Bhagavad-Gita 8, les Tipitaka 9, le livre des morts égyptien ? Ce n’est en tout cas pas du tout ce qu’enseigne la Bible. 8. Livre sacré de l’Hindouhisme. 9. Paroles de Bouddha retranscrites par des moines.
  • 39. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! “Puis je vis le Ciel ouvert, et voici un cheval blanc ; et celui qui était monté dessus était appelé FIDÈLE et VÉRITABLE, qui juge et combat justement. Et ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il y avait sur sa tête plusieurs diadèmes, et il portait un nom écrit que nul n’a connu, que lui seul. Il était vêtu d’une robe teinte dans le sang, et son nom s’appelle LA PAROLE DE DIEU.” Apocalypse 19 : 11-13. Version D. Martin 1855. 2.5 La thèse évolutionniste défendue dans la NBS ! Voici les propos du pasteur Henri Blocher, professeur à la Faculté de Théologie de Vaux-sur-Seine, dans son livre, Révélation des origines, concernant le récit de la création : “La forme de la semaine attribuée à l’œuvre de la création est un arrangement artistique, un sobre anthropomorphisme qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre." [18] Voici comment cet homme qui enseigne la Bible, a influencé le Comité de rédaction à traduire au travers les lunettes de la science concernant la création. Pour défendre la théorie de Dawrin, ils vont jusqu’à tordre le sens des versets comme dans la note qui accompagne le texte suivant : “C’est pourquoi, de même que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort est passée à tous les humains, parce que tous ont péché.” Romains 5 : 12 Version Nouvelle Bible Segond 2002. Figure 5.2 – Note de Romains 5 : 12 Quelle honte pour de tels érudits d’avoir recours à des textes apocryphes pour justifier leur manque de foi dans la Parole de Dieu. Ils ne font qu’exprimer leur incrédulité. Il est regrettable de constater que des hommes et des femmes qui ont sincèrement soif d’étudier la Parole se retrouvent sur les bancs d’une faculté ou d’un institut biblique, enseignés par des incrédules ! Mes propos sont trop durs ? Jésus les aurait traité de tombeaux blanchis ! Ils refusent d’entrer dans le Royaume et ferment l’accès à ceux qui voudraient y accéder. Rappelez-vous des propos de Hort défendant la théorie de Darwin 10, ils appartiennent à la même lignée. 10. Hort, cited from Which Bible ?, p. 189. [1]
  • 40. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! 2.6 Mais où sont passés les mots clés de la révélation ? 2.6.1 Où est l’enfer ? Vous pouvez chercher le mot enfer dans la NBS, vous ne le trouverez pas. Et si vous chercher le mot géhenne voici la note explicative d’une très grande limpidité vers laquelle vous êtes renvoyés : “En général, les infidèles sont promis à la Géhenne, qui est conçue comme un lieu de destruction et de tourment par le feu. Dans l’Apocalypse de Jean, l’étang de feu, alias la seconde mort, qui semble fonctionner comme un autre nom de la géhenne, est hiérarchiquement supérieur à l’Hadès, puisqu’il finit par engloutir la mort et le séjour des morts. La Seconde de Pierre (2 : 4) se réfère, pour évoquer un lieu de châtiment provisoire des anges déchus, au Tartare que la mythologie grecque situait encore plus bas que l’Hadès. Les Portes du séjour des morts sont encore présentes en Mt 16 : 18, mais l’ensemble de l’expression évoque moins le monde statique des ombres que l’empire plus vaste et plus actif du mal, qui ne prévaudra pas contre l’Église. En Ap 1 : 18, en tout cas, les clefs du séjour des morts symbolisent bien un pouvoir de délivrer de la mort. La première de Pierre semble décrire une descente du Christ au séjour des morts, mais la visée précise de ce texte est incertaine” Dans Marc 9 : 43 à 48, à chaque fois qu’il est question du verset : “Là où leur ver ne meurt point et où le feu ne s’éteint point”, les traducteurs l’ont tout simplement retiré, sauf au verset 48 où il est écrit en italique, signifiant que l’on peut retrouver ce verset dans certains manuscrits. Ce verset est pourtant bien présent dans les versions Segond, Ostervald, Martin, Genève 1669. . . 2.6.2 Jésus ressuscité ou réveillé ? Si vous êtes intéressés par la résurrection de Jésus alors vous vous retrouvez face à un Jésus réveillé ! Le mot ressuscité a été changé en réveillé. Le discours des rédacteurs est de dire que c’est la même pensée, car le mot grec comporte la notion du réveil, ce que nous allons vérifier, mais d’abord une démonstration par l’exemple : “Mais après que je serai ressuscité, j’irai devant vous en Galilée.” Matthieu 26 : 32 Version D. Martin 1855. “Mais après mon réveil, je vous précèderai en Galilée.” Matthieu 26 : 32 Version Nouvelle Bible Segond 2002. “Il n’est point ici ; car il est ressuscité, comme il l’avait dit ; venez, et voyez le lieu où le Seigneur était couché.” Matthieu 28 : 6 Version D. Martin 1855. “Il n’est pas ici ; en effet, il s’est réveillé, comme il l’avait dit.” Matthieu 28 : 6 Version Nouvelle Bible Segond 2002.
  • 41. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! Quelle ambiguité, pour celui qui au travers de cette Bible veut découvrir l’Évangile ! Dans l’esprit de chacun, si quelqu’un se réveille c’est qu’il dormait. Jésus lui-même à joué sur ces termes afin de contre-carrer à l’avance tous ceux qui en viendraient à tordre les Écritures : “Il parla ainsi, et après il leur dit : Lazare notre ami dort ; mais je vais l’éveiller. Ses disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri. Or, Jésus avait parlé de la mort de Lazare ; mais ils crurent qu’il parlait du repos du sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort.” Jean 11 : 11-14 Version Ostervald 2008. Ici, nous avons trois mots clés et une expression : — Dort. En grec koima¯o a un sens passif, endormi. On le retrouve à dix reprises 11 dans le sens le plus commun de ce terme savoir être en sommeil. Il se retrouve dans un seul verset où il signifie être mort, 1 Corinthiens 7 : 39. [19] — Guéri. exupniz¯o, réveiller une personne de son sommeil. — Mort. thanatos, la mort. À chaque occurrence et elles sont nombreuses, ce mot se rapporte toujours à la mort. À aucun moment ce terme ne se rapporte au sommeil. — Le repos du sommeil. τῆς κοιμήσεως τοῦ ὕπνου, nous retrouvons koima¯o, donc sommeil et Hupnos, qui a donné en français hypnose. Ce terme nous parle d’un état de soumission. Cette expression signifie donc que Lazare était soumis au sommeil, dans un état passif. Nous voyons qu’au travers de ce passage qu’il n’y avait dans la bouche du Seigneur, des disciples et de Celui qui a inspiré la Parole, aucune ambiguïté quant à la signification des mots se rapportant au sommeil et à la mort. [19] Maintenant, qu’en est-il des versets dont ils ont transformé le sens ? Ces textes en question sont au nombres de quinze environ. Pour Matthieu 26 : 32, nous trouvons egeiro qui a un sens général. Il peut signifier restaurer, ressuscité, revenir à la lumière, etc. Mais nous savons aussi que au delà des mots, il y a l’esprit et qu’il est très malhonnête de vouloir traduire un tel mot dans un sens aussi faible et très éloigné de sa signification spirituelle. Paul, nous donne la définition biblique de la résurrection, car la Bible est son propre dictionnaire, ce que semblent avoir oublier nos chers théologiens qui pourtant connaissent les règles de l’herméneutique 12. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus des morts, habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous. Romains 8 : 11 Version Ostervald 2008. Ici, Paul nous explique que ressusciter, egeiro c’est rendre la vie au corps et pourtant ce même terme est traduit ci-dessus par la NBS par le terme réveillé. Le Comité de rédaction de la NBS ne cherche pas à retranscrire fidèlement la pensée de Dieu au travers de la Parole, mais c’est bien leur philosophie qu’ils cherchent à distiller de manière insidieuse. 11. Mat 27 : 52, Mat 28 : 13, Luc 22 : 45, Jean 11 : 11, Jean 11 : 12, Act 12 : 6, Act 13 : 36, 1Co 11 : 30, 1Co 15 : 20, 1Th 4 : 14 12. Du grec έρμηνευτική du verbe hermeneuein, qui signifie littéralement messager des dieux. l’hermé- neutique est une science d’origine grecque, qui consiste à l’interprétation des textes bibliques. Fondée sur l’interprétation des textes d’Aristote, elle fut adaptée à l’interprétation des textes bibliques.
  • 42. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! 2.6.3 Et la repentance ? Encore un autre terme, repentance. Qu’est-il devenu ? Eh bien, il a subi le même sort. Voici un exemple parmi tant d’autres, mais ils sont légions : “Dès lors Jésus commença à prêcher et à dire : Repentez-vous ; car le royaume des cieux est proche.” Matthieu 4 : 17 Version Ostervald 2008. “Dès lors, Jésus commença à proclamer : Changez radicalement, car le règne des cieux s’est approché !” Matthieu 4 : 17 Version Nouvelle Bible Segond 2002. Le mot repentance, vient du verbe grec metanoeo. Ce mot se traduit généralement par changer de mentalité. Il est vrai que si l’on s’en tient à la traduction littérale, cela signifie changer d’état d’esprit. Cependant, quand on regarde les différents passages où ce terme est employé, il s’avère qu’il peut prendre un sens plus large. Son étymologie nous induit partiellement en erreur, en effet, la repentance véritable ne se limite pas à un changement de mentalité, mais implique aussi un changement de comportement, d’atti- tude, de manière de vivre et d’être. Bien souvent métanoïa est accompagné d’épistréphô, se convertir (Act 3 : 19 et 26 : 20) et même quelque fois ils sont synonymes (2 Ti 2 : 25), où Paul en utilisant métanoïa parle à la fois de la repentance et de la conversion. Pour faire bref, métanoïa, que l’on traduit généralement par repentance à un sens plus large et inclut bien souvent aussi la conversion. La NBS a donc voulu rendre un sens plus large à métanoïa mais cette traduction demeure en deçà du sens. 2.6.4 Évangile ou bonne nouvelle ? De la même manière, le mot Évangile a été remplacé par l’expression bonne nouvelle. Est-ce approprié ? Cherchons notre réponse en priorité dans la Parole, l’ouvrage de référence par excellence : Mais tous n’ont pas obéi à l’Évangile ; car Esaïe dit : Seigneur, qui est-ce qui a cru à notre prédication. La foi donc est de l’ouïe ; et l’ouïe par la parole de Dieu.” Romains 10 : 16-17 Version D. Martin 1744 “Mais nous avons entièrement rejeté les choses honteuses que l’on cache, ne marchant point avec ruse, et ne falsifiant point la parole de Dieul, mais nous rendant approuvés à toute conscience des hommes devant Dieu, par la manifestation de la vérité. Que si notre Évangile est encore voilé, il ne l’est que pour ceux qui périssent.” 2 Corinthiens 4 : 2-3 Version D. Martin 1744 “Souviens-toi que Jésus-Christ, qui est de la semence de David, est ressuscité des morts, selon mon Évangile. Pour lequel je souffre beaucoup de maux, jusqu’à être mis dans les chaînes, comme un malfaiteur ; mais cependant la parole de Dieu n’est point liée.” 2 Timothée 2 : 8-9 Version D. Martin 1744
  • 43. 2 Une version new-âge, la NBS Les protestants ne protestent plus ! Le constat est implacable, le terme original grec traduit par Évangile dans la plupart des versions concerne clairement la Parole de Dieu. Dans la pensée de chacun et même des païens, l’Évangile ne peut correspondre qu’au message du salut en Jésus-Christ. La bonne nouvelle est relative selon chacun et ne veut rien dire. Nous avons à faire ici à des promoteurs de la haute critique qui veulent tout changer de la Parole, afin qu’elle devienne inefficace. Alors que l’Évangile est avant tout une mauvaise nouvelle, celle de notre état de pécheur. Elle ne deviendra message de salut qu’après une réelle repentance.
  • 44. CHAPITRE 6 L’INSPIRATION ET LA PRÉSERVATION DES ÉCRITURES A u point où nous en sommes, il serait bon de faire le point sur les sujets de l’inspiration et de l’inerrance des Écritures. 1 L’inspiration plénière et verbale du Texte 1.1 L’inspiration plénière Nous entendons par inspiration plénière, le fait que dans la rédaction des manuscrits originaux, le Saint-Esprit a guidé les auteurs entièrement et sans restriction, suivant Sa pensée tout au long des Écritures. “Toute l’Écriture est divinement inspirée 1, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, et pour instruire selon la justice.” 2 Timothée 3 : 16 Version D. Martin 1744 La Parole de Dieu est extrêmement claire à ce sujet et pourtant nombre de théologiens de la Haute-critique se sont appliqués depuis le début du protestantisme, à détruire la foi des simples lecteurs, par leurs thèses rationalistes. Derrière une pseudo-science, celle de la recherche textuelle, se cachent des hommes qui ne croient pas en l’inspiration des Écritures et en la divinité de Jésus. Ils sont capables de déceler plusieurs rédacteurs dans la compilation du Pentateuque, du fait que Dieu porte des noms différents, c’est l’hypothèse documentaire 2. De fait, ils portent atteinte à cette partie de la Parole elle-même qui affirme que Moïse en est le rédacteur 3. Jérémie reçoit de Dieu cet ordre : “Prends-toi un rouleau de livre, et y écris toutes les paroles que je t’ai dites contre Israël, et contre Juda, et contre toutes les nations, depuis le jour que je t’ai parlé, c’est-à-dire, depuis les jours de Josias, jusqu’à aujourd’hui”, Jérémie 36 : 2. Quant à Paul, il affirme encore que : “Toutes les choses qui ont été écrites auparavant, ont été écrites pour notre instruction...” Romains 15 : 4. Comment en arrive-t-on à discuter la Parole et à la contredire quand elle est si formelle quant à l’inspiration et à la rédaction de son contenu. Ces hommes se disent chrétiens libéraux et ne sont en fait que des loups déguisés en brebis, qui à force de discours de la sagesse humaine, dispersent le peuple de Dieu. 1.2 L’inspiration verbale L’inspiration verbale considère les mots et les expressions. En effet, tous ceux qui se sont attaqués à la Parole pour y insuffler leurs doctrines démoniaques, ont touché aux 1. Du grec théopneustos, θεοπνευστος, transmis par Dieu. 2. Voir l’Excursus 2 3. Ex 17 : 14 ; 24 : 4-7 ; 34 : 27 ; Nb 33 : 2 ; Dt 31 : 9, 22, 24 ; Jos 1 : 7-8 ; 8 : 32-34 ; Jg 3 : 4 ; 1 R 2 : 3 ; 2 R 14 : 6 ; 21 : 8 ; 2 Ch 25 : 4 ; Esd 6 : 18 ; Ne 8 : 1 ; 13 : 1 ; Dn 9 : 11-13. Jésus l’affirme aussi : Mt 8 : 4 ; 19 : 7-8 ; Mc 7 : 10 ; 12 : 26 ; Lc 24 : 27, 44 ; Jn 5 : 46-47 ; 7 :19. Et dans le reste du Nouveau testament : Jn 1 : 17 ; Ac 6 : 14 ; 13 : 39 ; 15 : 5 ; 1 Co 9 : 9 ; 2 Co 3 : 15 ; He 10 : 28.
  • 45. 2 La préservation des Écritures L’inspiration et la préservation des Écritures mots, soit en les retirant ou en les modifiant, telle a été la méthode des Témoins de Jéhovah entre autres. Jésus n’a-t-il pas dit que ses “paroles sont esprit et vie” 4 ? Dieu n’avait-il pas déclaré à Jérémie : “Tu diras tout ce que je d’ordonnerai... Voici, je mets mes paroles dans ta bouche... Tu seras comme ma bouche... Prends un livre et tu y écriras toutes les paroles que je t’ai dites... jusqu’à ce jour” 5 . Ezéchiel reçut le rouleau de la révélation à manger et à restituer tel quel sans en rien retrancher. 6 Jésus s’écria : “Avant qu’Abraham fût, je suis”. Il affirme ainsi par ces mots choisis sa préexistence et sa divinité. Il reprend à son compte le nom de Dieu révélé à Moïse. Même en tant qu’homme, il souligne son éternité. Les juifs le comprennent et veulent le lapider. Les prophètes de l’Ancienne Alliance ne comprenant pas toujours la portée des mots qu’ils employaient en étaient bien souvent dépassés, mais il fallait qu’ils respectent scru- puleusement le message de Dieu, qui était porteur de prophéties et de promesses touchant le salut de l’humanité, l’Église, son enlèvement et le règne éternel. Nous voyons aujour- d’hui, que les mots qu’ils ont employés, ont été fidèlement conservés et participent à l’unité de toute la Parole. Le Nouveau Testament ne fait qu’un avec l’Ancien. 2 La préservation des Écritures La préservation du Texte est indissociable de la providence Divine. Comment Dieu pourrait-il se désintéresser définitivement de la Parole qu’il a lui-même inspiré à l’homme ? Sa providence agit sur la vie des hommes qui l’aiment mais aussi sur Son Texte. En parlant de Texte, comprenons qu’il s’agit non des originaux (autographes) mais du Texte lui-même intrinsèquement, si bien, que ce Texte peut se reproduire à l’infini, tant que des hommes inspirés et fidèles seront enclins à entrer dans cette œuvre merveilleuse. Sa volonté est donc de préserver Sa Parole car elle est éternelle : “Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point”. Matthieu 24 : 35 Version D. Martin 1744 “Toutefois il ne se peut pas faire que la parole de Dieu soit anéantie... ”. Romains 9 : 6 Version D. Martin 1744 Dieu va donc tout mettre en œuvre pour préserver le Texte authentique au travers des âges, et ce malgré la corruption des descendants de Caïn. Pour l’Ancien Testament, la transmission se faisait premièrement de façon orale, de génération en génération, jusqu’à l’époque où Moïse se mit à écrire le Pentateuque. Cette transmission fut la première forme de préservation. Par la suite, entre Moïse et Malachie, soit pendant mille ans, aucun des prophètes n’a dénoncer l’altération du Texte biblique. Si cela avait été le cas, ils l’auraient fait promptement. La loi a été transgressée, négligée, mais jamais retouchée. Dieu veillait sur Sa Parole. Selon Philon d’Alexandrie, les copistes avaient tellement la crainte de Dieu qu’ils préféraient mourir plutôt que d’accepter la moindre altération du texte. Les rédacteurs des révélations de Dieu écrivent à tour de rôle et composent ainsi au fil du temps l’ensemble des livres reconnus inspirés par le peuple et par les autres prophètes. C’est la formation du canon hébraïque. On peut distinguer trois étapes dans la formation de l’Ancien Testament : 4. Jean 6 : 63 5. Jér 1 : 7-9 ; 15 : 19 ; 26 : 2 ; 36 : 2 6. Ez 2 : 9 à 3 : 3, 27
  • 46. 2 La préservation des Écritures L’inspiration et la préservation des Écritures — Les récits anciens et les proclamations orales des hommes de Dieu, qui ont fourni en quelque sorte la matière première des livres de l’Ancien Testament. — La rédaction de ces livres dans leur forme actuelle. — La sélection des livres qui ont été reconnus inspirés et leur rassemblement en un volume. Le mot canon signifie règle à mesurer. Le canon est la règle qui permet de distinguer les livres inspirés des livres profanes. C’est seulement au premier siècle de l’ère chrétienne que les autorités religieuses judaïques ont éprouvé le besoin de fixer le canon biblique. Flavius Josèphe mentionne le synode de Jamnia 7 dans son Contre Apion, comme lieu de fixation du canon. Par la suite, Dieu utilisa les Massorètes. Ce sont des scribes hébreux ou gardiens de la tradition. Ces anonymes ont recopié le Saint-Livre avec méticulosité et conscience. Ces copistes juifs du VIe au Xe siècle de notre ère étaient voués corps et âme à la préservation fidèle de la Parole de Dieu jusqu’à nos jours. De plus, les manuscrits hébraïques de la Bible n’étaient écrits qu’avec des consonnes, l’alphabet hébreu ne comportant pas de voyelles. Il se transmet comme tel de génération en génération. Seulement, la Parole de Dieu n’avait vocation à rester en Israël, Dieu désirait qu’elle se répande dans l’espace et le temps. Il fallait donc fixer une prononciation. Plutôt que de créer de nouvelles lettres et de les ajouter à l’alphabet hébreu, les Massorètes ont opté pour l’ajout de signes au-dessus et au-dessous de la ligne des consonnes. Les Massorètes et plus particulièrement les naqdanim (ponctuateurs) sont reconnus comme les fixateurs du texte faisant actuellement autorité dans le judaïsme. Ce système fixant la prononciation et la cantillation du texte biblique hébreu est identifié sous le nom de système de Tibériade. C’est ce système qui est enseigné classiquement comme prononciation de l’hébreu dit biblique (en réalité hébreu massorétique).C’est un autre moyen de préservation que Dieu a utilisé dans Sa providence. Voici un exemple de la codification du texte : Figure 6.1 – Extrait de Genèse 1 : 1 en hébreu L’Ancien Testament des bibles des réformateurs est issu du texte massorétique sous l’édition de la Biblia Hebraica Stuttgartensia (Depuis 2010 Biblia Hebraica Quinta), telle qu’elle est présentée dans le Codex de Leningrad, lui-même recopié du Codex d’Alep, reconnu extrêmement fidèle. Un dernier point concerne la découverte majeure des manuscrits de Qumrân en 1947 dits de la Mer Morte. Sans entrer dans le détail de cette découverte, on peut dire qu’elle dévoila un grand nombre de manuscrits de différentes époques et sur des supports divers. Le plus frappant de tous, est sans doute le grand rouleau d’Ésaie, une copie en cuir de sept mètres de long, datant du second siècle avant notre ère et parfaitement conservée. En le comparant aux copies que nous possédons du livre d’Ésaie, issues par exemple du Codex d’Alep, il s’avère qu’ils sont identiques. Les seules différences sont infimes et concernent des variantes orthographiques. Cette découverte confirme une fois de plus que Dieu dans Sa grande providence protège son Texte et expose à la lumière toutes les contre-façons. Pour les textes néo-testamentaires, nous l’avons vu, Dieu demeure toujours vigilant. Les premiers chrétiens ont écris les originaux (autographes) et ils se sont perdus. Aussi, 7. Après la destruction du Second Temple en 70 après J.-C., Rabbi Yohanan ben Zakkaï se réimplanta dans la ville de Yavne/Jamnia et y fonda une école de loi juive. Son école est souvent considérée comme une source du judaïsme rabbinique. Le synode de Jamnia ou synode de Yavne se réfère à un synode proto-rabbinique sous le leadership de Yohanan qui était responsable de la définition du canon de la Bible hébraïque.
  • 47. 2 La préservation des Écritures L’inspiration et la préservation des Écritures l’ennemi en a profité pour semer le trouble et une grande quantité d’apocryphes virent le jour. Dieu veille sur Sa Parole et malgré la semence de l’ivraie, un petit reste s’est toujours attaché à marcher selon la vérité et à eux, le Seigneur leur permet de garder le texte sacré et incorruptible. Rendons grâce à ce Dieu juste, qui se révèle dans la vie de ceux qui le cherchent de tout leur cœur et leur dévoile Sa Parole. Cette Parole est vivante, elle n’est pas une fable habilement conçue par la sagesse de l’homme, mais elle communique la vie et affranchie réellement celui qui la connaît.
  • 49. “Tous ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas dans le Royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux.” Matthieu 7 : 21
  • 50. CHAPITRE 7 CONCLUSION Depuis la chute de l’homme en Éden, deux descendances se sont côtoyées et se sont opposées. La descendance de la femme, qui a conduit à Christ, le deuxième Adam, lui-même ayant engendré l’Église, son Épouse. En face, la descendance du serpent, qui aujourd’hui encore lutte férocement contre le corps de Christ, pour en arracher le plus possible d’âmes au salut. Chacune de ces lignées défend aussi son texte. D’un coté, les défenseurs du texte de Tichendorf, pour la plupart des catholiques, des chrétiens issus du protestantisme, des évangéliques, baptistes, pentecôtistes qui ne sont pas enseignés sur l’histoire de cette source et sur la vie de ses défenseurs. Si la Vulgate est devenue la Bible officielle de l’Église catholique romaine, les versions issues de l’œuvre de Segond sont devenues, elles aussi les bibles accréditées et canonisées du protestantisme actuel. Des chrétiens cherchent humblement et véritablement la vérité sur la Parole mais le voile est épais. Dieu donne à boire à celui qui a soif, et cette eau vive c’est sa Parole, Elle ne vient pas d’une citerne crevassée qui ne retient pas l’eau, mais d’un fleuve qui coule du cœur de Dieu. Le réveil spirituel du XVI e siècle est simultané à un retour au texte véritable et non pollué par l’homme. Le miracle suit toujours la Parole de Dieu et non celle des hommes. Aujourd’hui encore, à la veille de Son retour, Dieu réveille son Église dans plusieurs régions du monde et ce qui caractérise ce réveil, c’est la résurgence du Texte Majoritaire et des versions qui en découlent. En écrivant ce livre, je prie non pour que vous jetiez vos bibles L. Segond, mais que vous soyez informés quant à son histoire et à son auteur. Beaucoup se sont réel- lement convertis n’ayant que cette version à portée de main. Dieu permet toujours un temps d’ignorance, mais quand nous découvrons la vie et l’impiété de ceux qui éditent et défendent ces textes, nous prenons alors position pour la vérité. “Celui qui n’est point avec moi, est contre moi ; et celui qui n’assemble point avec moi, il disperse.” Luc 11 : 23 Version D. Martin 1744
  • 51. EXCURSUS 1 Les livres apocryphes 1.1 L’Ancien Testament Apocryphe vient du grec apókryphos, qui signifie caché, occulte, difficile à comprendre [20]. Paul écrivait dans Romains 3 : 2, que les oracles de Dieu pour l’Ancien Testament avaient été confiés aux juifs. Il est donc essentiel pour rester biblique de se référer aux textes hébraïques. Ils nous montrent clairement que les juifs acceptaient trente-neuf livres et non quarante-six comme plusieurs versions actuelles, principalement catholiques ou œcuméniques. Les livres apocryphes ou deutérocanoniques (deuxième canon), n’ont rien de commun entre eux et ne suivent aucun fil conducteur, comme le reste des Écritures qui présentent la personne centrale, savoir Jésus-Christ. Ils ont été écrits en Egypte ou en Palestine, en Hébreu, en Araméen ou en Grec. Vers 270 avant Jésus-Christ, le fondateur de la Bibliothèque d’Alexandrie, Démétrios de Phalère, ancien oligarque d’Athènes suggéra à Ptolémée II d’ordonner la traduction en grec de tous les livres israélites, textes sacrés et narrations profanes, donc de la Bible hébraïque avec des rajouts. En effet, durant la diaspora juive, un siècle plus tôt, beaucoup vinrent s’installer dans cette ville, au point que plusieurs cités furent réservées aux descendants d’Abraham et leur influence sur la société était grandissante. Soixante-douze savants juifs se mirent au travail et traduisirent ainsi l’Ancien Testa- ment en grec en y ajoutant divers textes profanes. La tradition prétend que le souverain sacrificateur de Jérusalem, Éléazar, n’aurait accepté la demande de Ptolémée II qu’à une condition : l’affranchissement des juifs de Judée, que Ptolémée Ier avait fait prisonniers et réduits à l’esclavage en Égypte. Certes, il obtint gain de cause, mais c’est au prix du rajout dans les textes sacrés, de livres non inspirés. Ainsi sera compilée la version dite des LXX ou Septante. Elle se compose de trois principaux codex : le Sinaïticus (S), le Vaticanus (B) et l’Alexandrinus (A). Au IVe siècle, le grec laisse la place au Latin. Le pape Damase, commande à Jérôme son secrétaire une Bible en latin plus fidèle que les textes qui circulaient et que l’on appellera Vetus Latina, vielle latine. Jérôme réalise tout d’abord le Nouveau Testament, mais lorsque qu’il entreprend la traduction de l’Ancien, il est confronté aux apocryphes de la Septante. Cet homme a un grand savoir, aussi il écrira à Damase que s’il a “traduit ces fables, ce n’est que pour se prêter aux préjugés du peuple ; mais qu’il les a marqués d’un style afin, en quelque sorte, de les égorger”. Beaucoup d’ecclésiastiques de l’époque et après se soulevèrent contre l’ajout des apocryphes tels, Eusèbe, Origène, Athanase mais c’est au concile de Trente au XVIe siècle, que la Vulgate fut déclarée comme version officielle de l’Église romaine. On prit soin de retirer la note d’introduction de Jérôme au sujet des livres apocryphes et on les appela deutérocanoniques. Voici un extrait de la note de Jérôme qui a été retirée : “Tout ouvrage qui ne figure pas parmi les vingt-quatre 1 livres de la Bible hébraïque, doit être considéré comme apocryphe, c’est-à-dire non canonique”. 1. Initialement on en comptait 22 ou 24 mais il s’agit toujours des mêmes écrits regroupés de façon différente. Par exemple, les douze « petits prophètes » ne comptaient que pour un livre dans les anciennes éditions
  • 52. 1 Les livres apocryphes Excursus Jusqu’à aujourd’hui, toutes les bibles catholiques sont basées sur la Vulgate et conservent donc ces livres. Ni Jésus, ni les apôtres, ne les ont mentionnés ou s’en sont servis et Flavius Josèphe (37-100) un historien juif appartenant à une famille sacerdotale de Judée, confirme bien la seule présence des vingt-deux livres inspirés (trente-neuf regroupés différemment) et que tout autre livre écrit après Artaxercès n’a aucune autorité divine. Le Concile de Trente n’a pas pu accepter la totalité des apocryphes de la Septante ; il en a fait une sélection dont voici la liste : — Le livre de Tobie (ou Tobit) — Le livre de Judith — Le livre de la Sagesse — Le livre du Siracide (ou l’Écclésiastique) — Le livre de Baruch (y compris La lettre de Jérémie) — Le premier livre des Macchabées — Le second livre des Macchabées — Les suppléments grecs d’Esther — Les suppléments grecs de Daniel : Le cantique des 3 jeunes Hébreux, L’histoire de Suzanne, L’histoire de Bel et le Dragon... Voici ce que nous présentent les livres apocryphes, vous comprendrez que nous ne pouvons les accepter : Jérôme écrit dans sa traduction : “J’ai cédé à votre demande, ou plutôt à votre persécution, traduisant plutôt d’après le sens que mot à mot”. Ces livres contiennent des doctrines qui sont opposées à celles des livres inspirés : — Les prières pour le salut des morts (2 Macc 12 : 43-46 2 comparer avec Luc 16 : 17-31) — La justification par des œuvres de la loi (Tobie 12 : 9 ; Ecclés. 35 : 2-4 comparer Galates 2 : 16 ; Ephésiens 2 : 8-10 ; Romains 3 : 20-24) — La perfection sans péché (Sagesse 8 : 19-20 3 comparer Psaume 51 : 5 ; Romains 5 : 12) — Le suicide est justifié et raconté avec détails (2 Macc 14 : 41-46 4 comparer Exode 20 : 13). — On peut y lire des fables, des récits légendaires. (2 Macc 1 : 19-22 ; 2 : 4-7). — Des incohérences historiques : Alexandre Le Grand partage de son vivant son royaume à ses généraux (1 Macc 1 : 6 comparer Daniel 8 : 21-22). — Trois morts différentes pour une seule personne (1 Macc 6 :16 ; 2 Macc 1 : 16 ; 9 : 28) — Daniel passe une nuit dans la fosse aux lions (Daniel 6 : 1-23) et 6 jours d’après 2. "Puis, ayant fait une collecte d’environ 2.000 drachmes, il l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d’après le concept de la résurrection. Car, s’il n’avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts, et s’il envisageait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété, c’était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché”. 3. “J’étais un enfant d’un heureux naturel, et j’avais reçu en partage une âme bonne, ou plutôt, étant bon, j’étais venu dans un corps sans souillure” 4. “Comme ces troupes étaient sur le point de s’emparer de la tour et forçaient le porche, l’ordre étant donné de mettre le feu et de brûler les portes, Razis, cerné de toutes parts, dirigea son épée contre lui-même ; il choisit noblement de mourir plutôt que de tomber entre des mains criminelles et de subir des outrages indignes de sa noblesse. Son coup ayant manqué le bon endroit, dans la hâte du combat, et les troupes se ruant à l’intérieur des portes, il courut allègrement en haut de la muraille et se précipita avec intrépidité sur la foule. Tous s’étant reculés aussitôt, il s’en vint choir au milieu de l’espace vide. Respirant encore, et enflammé d’ardeur, il se releva tout ruisselant de sang et, malgré de très douloureuses blessures, il traversa la foule en courant. Enfin, debout sur une roche escarpée, et déjà tout à fait exsangue, il s’arracha les entrailles et, les prenant à deux mains, il les projeta sur la foule, priant le maître de la vie et de l’esprit de les lui rendre un jour. Ce fut ainsi qu’il mourut.”
  • 53. 1 Les livres apocryphes Excursus le supplément grec (Daniel 14 : 31) — Mardochée est présenté comme ayant été transporté à Babylone par Nébucadnet- sar (Esther grec 11 : 4) ce qui implique que sa cousine Esther avait environ 100 ans quand elle fut sélectionnée comme la plus belle jeune fille du royaume ! 1.2 Le Nouveau Testament Le Nouveau Testament n’est pas épargné par cette pollution épistolaire. Un nombre considérable d’écrits circulent dès le premier siècle, mais ils seront très rapidement cernés et écartés. À quoi reconnait-on un livre apocryphe d’un canonique ? Les apocryphes répondent à certains critères révélateurs : — Ils abordent des sujets que les évangiles n’ont pas évoqués et le font de manière peu crédible. On y découvre par exemple l’enfance de Jésus qui accomplit des miracles plus que douteux et qui ne produisent jamais la vie, la délivrance ou le salut. — Certains se font passer pour l’apôtre Jacques, en déclarant que Marie est la mère de Dieu, Théotokos 5 alors que cette proclamation apparaît sous la plume d’Alexandre d’Alexandrie en 325, l’année du concile de Nicée. — Ils sont en contradiction sévère avec l’ensemble de la Révélation, ce qui trahit l’ignorance scripturaire de ceux qui les ont écrits ou du moins, l’absence de l’Esprit de gloire en eux. — Un dernier point et pas le moindre, ils sont tous pseudépigraphiques, c’est-à-dire qu’ils signent leurs écrits du nom d’un auteur connu. Nous avons l’exemple de L’Évangile de Thomas. L’Évangile Selon Thomas est l’un des cinquante-cinq traités Coptes, découverts en 1945, en Haute-Egypte, à Nag Ham- madi. Véritablement gnostique, cet Évangile ne relate pas la vie de Jésus, mais contient cent quatorze loggia, ou paroles de Jésus, livrées sans aucun commentaire. Ces paroles attribuées à Jésus, contredisent à plusieurs reprises les autres textes du Nouveau Testa- ment. Voici quelques paroles ou loggia [21] : “Celui qui trouvera l’interprétation de ces paroles ne goûtera pas de la mort”. Loggion 1 Évangile selon Jésus. Livre de l’Évangile Saint Thomas “Les disciples dirent à Jésus : Nous savons que tu nous quitteras : qui se fera grand sur nous ? Jésus leur dit : Au point où vous en serez, vous irez vers Jacques le juste : ce qui est du ciel et de la terre lui revient.” Loggion 12 Évangile selon Jésus. Livre de l’Évangile Saint Thomas “Jésus a dit : je suis la lumière qui est sur eux tous. Je suis le Tout : le Tout est sorti de moi, et le Tout est arrivé à moi. Fendez du bois : je suis là ; levez la pierre et vous me trouverez là.” Loggion 77 Évangile selon Jésus. Livre de l’Évangile Saint Thomas 5. Du grec Θεοτόκος, théotokos qui a enfanté Dieu, attribué à Marie.
  • 54. 1 Les livres apocryphes Excursus “Simon Pierre leur dit : Que Marie sorte du milieu de nous car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. Jésus dit : Voici que je la guiderai afin de la faire mâle, pour qu’elle devienne, elle aussi, un esprit vivant semblable à vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des cieux.” Loggion 114 Évangile selon Jésus. Livre de l’Évangile Saint Thomas D’où viennent ces textes ? Le point commun entre les différents apocryphes, c’est le mysticisme. Les gnostiques 6 utilisaient l’occultisme, l’ésotérisme comme base de leurs principes. Ils étaient souvent des adorateurs du serpent, qui a apporté la Gnose (connaissance) à Ève. Nous pouvons prendre comme autre exemple, l’Évangile selon Judas. Écrit dans la première moitié du second siècle, l’Évangile de Judas y est attribué à la secte gnostique des Caïnites 7. Il fait partie d’un codex d’une soixantaine de feuillets ap- pelé Codex Tchacos, contenant aussi deux autres textes apocryphes : l’Épître de Pierre à Philippe et la Première Apocalypse de Jacques, qui se trouvent aussi dans les manuscrits de Nag Hammadi. Ce codex a été vraisemblablement découvert en 1978, dans les sables du désert égyptien près de Al Minya. Le contenu de cet apocryphe, publié la première fois en 2006, comporte une repré- sentation de Jésus à Judas, d’un enseignement gnostique appelé Séthien. Il concerne l’engendrement par le Grand Esprit Invisible, d’une série d’entités divines, les fameux éons 8 des gnostiques. 6. Ce vocable est très difficile de définir en quelques mots. Ce terme revêt plusieurs nuances suivant les époques. Ce qui nous intéresse se situe dans l’ère chrétienne des premiers siècles et nous allons y rester. Christoph Markschies [22], un théologien définit la gnose antique dans les termes suivants : — l’existence d’un Dieu suprême complètement distant et en dehors du monde. — l’introduction d’autres figures divines plus proches des humains que le Dieu suprême. — l’idée que le monde et la matière sont des créations mauvaises, et constituent donc une aliénation. — l’introduction d’un Dieu créateur (appelé démiurge dans la tradition platonicienne), décrit par- fois comme surtout ignorant, mais parfois comme mauvais. — l’explication de cet état des chose par un drame mythologique dans lequel une étincelle divine est tombée de sa sphère dans le monde mauvais et s’est endormi dans certains êtres humains et peut en être libérée. — la connaissance (Gnose) de cet état ne peut être obtenue que par l’intermédiaire d’un rédempteur qui descend de sa sphère supérieure et y retourne. — la rédemption des êtres humains passe par la connaissance de ce Dieu ou de cette étincelle en eux. — une tendance vers différents types de dualisme. De plus, nous pouvons définir deux courants principaux : Ce qui s’apparente au christianisme. La croyance dans le Christ, sauveur envoyé aux hommes par Dieu, est commune aux mouvements chrétiens et à la gnose. Mais la comparaison s’arrête là. Cela est trompeur, la majorité des mouvements gnostiques, adhèrent à l’idée d’un salut par la mort de Jésus. C’est pour cela que beaucoup d’auteurs pseudo-chrétiens se sont mis à écrire des pseudo-évangiles. Les cultes à mystères. On les appelle aussi religions ésotériques. Elles existent depuis que l’homme existe. On connait en France les grottes de Lascaux et bien d’autres sites semblables, qui étaient entre autres des grottes-sanctuaires. On retrouve ainsi des amulettes dont la datation remonte aux débuts de l’humanité. Bien plus tard, le moyen-orient devient un berceau de l’occultisme qui se répand dans tout l’occident romain. Ésotérique, vient du grec ésotérikos, issu de ésotéros, qui signifie intérieur (dérivé de l’adverbe éso, en dedans). 7. Les Caïnites, apparus vers l’an 159, vénéraient Caïn et les Sodomites, et possédaient un évangile de Judas dans lequel ce dernier était présenté comme un initié ayant trahi Jésus, à sa demande, pour assurer la rédemption de l’humanité. 8. Les gnostiques entendent par éons les diverses émanations de Dieu, rencontrées au cours de leur périple initiatique, jusqu’au plérôme. Ces émanations divines fonctionnent comme une double unité, c’est-à-dire comme des principes mâles-femelles comme il peut en être de Jésus et de Sophia (sagesse). La Sophia chutée devient par cette union la Sophia-divine. Source : Wikipédia.
  • 55. 2 L’hypothèse documentaire Excursus 2 L’hypothèse documentaire G. Archer [23], nous explique que les partisans de cette l’hypothèse classent, pour la rédaction des textes, quatre groupes d’auteurs et un groupe de rédacteurs. Pour chaque groupe est attribué une lettre : — J. Les auteurs de cette source, d’après l’hypothèse documentaire, auraient écris leurs récits entre 900 et 850 av. J.-C. Ils utilisent le Tétragramme pour désigner Dieu YHWH. Selon cette théorie, ils auraient utilisé les mythes hébreux et des autres nations pour ensuite les modifier, afin de les rendre conformes à leur théologie. — E. Les auteurs de cette source auraient vécu entre 750 et 700 av. J.-C. La lettre E pour Élohim, car ils utiliseraient le nom pour Dieu. — D. Ce groupe aurait écrit principalement le Deutéronome qui a été découvert dans le Temple en 621 av. J.-C. (2 Rois 22 : 8). C’est Josias qui l’aurait fait rédiger, afin de faire avancer ses propres réformes. Sa découverte dans le Temple n’était dans ce cas qu’un simulacre. — P. Ils seraient principalement les Prêtres qui ont vécu pendant l’exil à Babylone, étant les principaux auteurs du Lévitique et des nombreuses généalogies. Parmi leurs écrits, on leur devrait les appels au peuple à être fécond et à se multiplier. Les tenants de la critique libérale voient un lien entre leur théologie et la si- tuation historique post-exilique qui nécessitait une descendance nombreuse pour reconstruire Israël. — Enfin, le groupe de rédacteur. Ces derniers auraient compilé les textes en un seul volume après l’exil. C’est en 1753 à Paris que Jean Astruc 9 propose cette théorie pour la première fois. Certains affirment même que Moïse n’a jamais eu d’existence historique. Les récits du pentateuque auraient été rédigés beaucoup plus tard en fonction des besoins de leurs auteurs. 9. Médecin de Louis XV et homme extrêmement intelligent, il devient le père de la la théorie documentaire. Il est reconnu pour sa cupidité, sa méchanceté et sa vanité. Converti au catholicisme romain après l’édit de Fontainebleau, il se dirige vers l’exégèse biblique.
  • 56. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] D O Fuller : Which Bible ? Grand Rapids International Publications, 1972. [8, 10, 32] [2] B F Westcott : The Gospel according to St. John : the authorized version. J. Murray, 1896. [10] [3] A Westcott et B F Westcott : Life and Letters of Brooke Foss Westcott... 1903. [10] [4] B F Westcott : A General Survey of the History of the Canon of the New Testament. Macmillan and co., 1881. [10] [5] F J A Hort : Life and Letters of Fenton John Anthony Hort, volume 2. Macmillan, 1896. [10] [6] Gustave-A. Krüger : Remarques sur la version de la Bible de M. Louis Segond,... / par Gustave-A. Kruger,... 1881. [15] [7] G Kittel, G W Bromiley et G Friedrich : Theological Dictionary of the New Testament : Translator and Editor : Geoffrey W. Bromiley. Theological Dictionary of the New Testament. Erdmans, 1974. [17] [8] Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. [17, 18, 19] [9] A Louth et M Staniforth : Early Christian Writings : The Apostolic Fathers. 1987. [18] [10] Viola A. Frank : Le christianisme paganisé. [18] [11] Yngve Brilioth : A Brief History of Preaching. Philadelphia, 1965. [19] [12] E Hatch et A M Fairbairn : The Influence of Greek Ideas and Usages Upon the Christian Church. The Hibbert lectures, 1888. Williams and Norgate, 1892. [19] [13] Rudolf Brändle, Gilles Dorival et Charles Chauvin : Jean Chrysostome (349- 407) Saint Jean Bouche d’or : christianisme et politique au IVe siècle. [19] [14] JM Nicole : Précis d’histoire de l’Eglise. 1987. [23] [15] H Boehmer : Les jésuites. 1910. [23] [16] E Paris : L’histoire secrète des jésuites. 1970. [23] [17] EO Douen : Histoire de la Société biblique protestante de Paris. 1868. [26, 27] [18] H Blocher : Révélation des origines : le début de la Genèse. page 43, 1979. [32] [19] J Thayer et C L W Grimm : Thayer’s Greek-English Lexicon. Hendrickson Publishers, 1996. [34] [20] HG Liddell et R Scott : A Greek-English Lexicon Oxford. 1940. [44] [21] É Gillabert, P Bourgeois et Y Haas : L’Évangile selon Thomas : présentation, traduction et commentaires de Émile Gillabert, Pierre Bourgeois, Yves Haas. 2008. [46]
  • 57. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES [22] C Markschies : Gnosis : an introduction. 2003. [47] [23] G Archer : Encyclopedia of Biblical Difficulties. Grand Rapids, MI : Zondervan Pub, 1982. [48]
  • 58. TABLE DES FIGURES 1.1 Rome divisée en deux et envahie par les barbares . . . . . . . . . . . . . . 3 2.1 Érasme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.2 Le texte d’Érasme de Rotterdam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2.3 D. Burgon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 2.4 Westcott et Hort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 2.5 L. Segond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 4.1 Emblême jésuite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 5.1 Extrait de l’introduction de la NBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 5.2 Note de Romains 5 : 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 6.1 Extrait de Genèse 1 : 1 en hébreu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
  • 59. LISTE DES TABLEAUX 2.1 Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 1re partie. . . . . . . . . 12 2.2 Comparatif des versions L. Segond et D. Martin. 2e partie. . . . . . . . . . 13
  • 60. Ce livre a ´et´e compos´e avec le syst`eme LATEX 2ε. Cr´edits images : Les images sont issues du site : www.fr.wikipedia.org La carte de La Rome divis´ee : www.Monotlas.fr Les images de la NBS : www.Bibliorama.fr Bruno Souris [email protected] Le Havre D´ecembre 2013.