Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK1
PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE........................................................4
CHAPITRE I : LA DEMARCHE D’ANALYSE FINANCIERE......9
I- LES OBJECTIFS DE L’ANALYSE FINANCIERE ...............10
II-LE SCHEMA DIRECTEUR DE L’ANALYSE......................12
CHAPITRE II: ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER........16
I - ÉTUDE DESCRIPTIVE DU BILAN COMPTABLE ............16
1. Présentation schématique.....................................................17
2. Explications relatives à certains postes................................17
II. L’APPROCHE FONCTIONNELLE.......................................22
1-. Le bilan fonctionnel ...........................................................22
2- Les indicateurs d’équilibre fonctionnel...............................27
III. L’APPROCHE FINANCIERE ..............................................35
1. Le bilan liquidité..................................................................35
2. La notion d'équilibre financier.............................................47
CHAPITRE III : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET
APPRECIATION DES PERFORMANCES DE L’ENTREPRISE .56
I. LES RETRAITEMENTS DES POSTES DU CPC ..................60
1. La sous-traitance..................................................................61
2. Les rémunérations du personnel extérieur à l’entreprise.....61
3. Les subventions d’exploitation............................................62
4. Les transferts de charges......................................................62
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5. Les redevances de crédit-bail.............................................. 63
6. Les retraitements liés à la nature de l’activité..................... 64
II. L’ETAT DES SOLDES DE GESTION ET LE TABLEAU
DE FORMATION DU RESULTAT........................................... 65
1. Les indicateurs d’activité.................................................... 66
2. Les indicateurs de rentabilité .............................................. 75
III. LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT et
L’AUTOFINANCEMENT ......................................................... 80
CHAPITRE IV : LA METHODE DES RATIOS .......................... 87
I. LES RATIOS DE STRUCTURE ............................................ 89
1. Le ratio des fonds propres................................................... 90
2. Le ratio d’autonomie financière.......................................... 90
3. Le ratio d’équilibre financier .............................................. 91
4. Les ratios d’endettement et de délai de remboursement des
dettes....................................................................................... 93
5. Les ratios de patrimoine ou de la structure du bilan (actif
et passif).................................................................................. 94
II. LES RATIOS DE RENTABILITE ........................................ 97
1 . La rentabilité d’exploitation............................................... 97
2. La rentabilité économique ................................................ 101
3. La rentabilité financière.................................................... 102
III. LES RATIOS DE ROTATION OU LES RATIOS DES
COMPOSANTES DU BFG...................................................... 103
1. Les ratios de rotation des stocks ....................................... 104
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2. Les ratios de rotation des créances commerciales .............108
3. Les ratios de rotation des dettes fournisseurs ....................112
IV. LES RATIOS DE LIQUIDITE OU DE TRESORERIE .....114
V. Cas de synthèse .....................................................................115
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK4
INTRODUCTION GENERALE
Comme dans toute activité humaine, la logique
impose d’analyser d’abord la situation avant d’agir. Dans
l’entreprise, «cet état des lieux » constitue le diagnostic. Il
peut être global ou modulaire pour se focaliser sur une
dimension particulière. Il peut être stratégique et vise les
objectifs et les choix stratégiques de l’entreprise au regard
de son marché et de la concurrence. Il peut aussi être
opérationnel et vise l’organisation générale, ou enfin il peut
être mené au plan financier
Le diagnostic financier constitue un volet important
du diagnostic d’ensemble. Il a un rôle d’information et de
communication, permet de comprendre l’évolution passée
de l’entreprise et de juger son potentiel de développement. Il
se confond le plus souvent avec l’analyse financière
lorsqu’elle s’intéresse à la mesure de l’état de santé de
l’entreprise.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK5
L’analyse financière a pour objet de collecter et
d’interpréter des informations permettant de porter un
jugement sur la situation économique et financière de
l’entreprise et son évolution. Elle consiste en <<un
ensemble de concepts, des méthodes et d’instruments qui
permettent de traiter des informations comptables et
d’autres informations de gestion afin de porter une
appréciation sur les risques présents, passés et futurs
découlant de la situation financière et des performances
d’une entreprise>>
En tant qu’outil de la gestion financière, l’analyse
financière est fondée sur une vision purement technique
basée sur l’analyse et l’interprétation des résultats portant
sur la lecture des documents comptables et financiers. Elle
fournit toutes les informations nécessaires pour préserver
l’équilibre financier de l’entreprise tant à long qu’à court
terme et prendre les décisions qui influencent les valeurs de
l’actif et du passif, les résultats et la valeur de l’entreprise.
L’analyse financière est au service d’utilisateurs
internes et externes à l’entreprise
Analyse financière 2014
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Les gestionnaires : en tant qu’analystes internes, ils
sont les mieux placés pour avoir une analyse aussi fine que
possible en raison de la disponibilité de l’information.
Les actionnaires ou les investisseurs : Ces derniers
s’intéressent aux bénéfices potentiels et à la rémunération de
leurs capitaux apportés. Ils s’intéressent également aux plus-
values dégagées.
Les prêteurs : Parmi les prêteurs les banques viennent
en tête. Toutefois, il y a d’autres prêteurs tels que les autres
entreprises qui consentent des emprunts ou des avances, ou
qui vendent à crédit.
Les objectifs des prêteurs sont multiples et changent
selon la nature du prêt : à court ou à long terme. Les prêteurs
à court terme s’intéressent à la liquidité à court terme et à sa
capacité à faire face à ces échéances à court terme.
Les prêteurs à long terme s’intéressent à la solvabilité
de l’entreprise à long terme et à sa capacité à dégager des
profits à long terme.
Les salariés : Ils sont les premiers intéressés par la
situation de l’entreprise, car toute défaillance de cette
dernière entraîne la perte de leur emploi. Dans les
entreprises les mieux organisées, les salariés sont de vrais
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK7
partenaires de l’entreprise, ils ont le droit de participer aux
bénéfices et peuvent devenir des actionnaires.
D’autres partenaires restent également intéressés par
la vie de l’entreprise tels que l’Etat, les clients et les
fournisseurs, etc.
Les informations utilisées par l’ensemble de ces
partenaires sont des informations d’ordre comptable et
chacun va les utiliser et les traduire en fonction de ces
centres d’intérêts et de la position qu’il occupe par rapport à
l’entreprise. Partant des mêmes informations et ayant des
objectifs différents, chacun des partenaires va porter des
regards différents sur l’entreprise.
L’objectif de ce cours n’est pas d’aborder de façon
exhaustive les différentes approches des partenaires
intéressés par l’entreprise mais de permettre à nos
étudiants :
- De s’initier au maniement des principaux
concepts et outils de l’analyse financière ;
- Et d’apprendre à utiliser des informations
comptables et financières pour établir un
diagnostic, résoudre un problème, contrôler une
activité, prendre une décision.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK8
C’est ainsi que le premier chapitre permettra de
rappeler les objectifs fondamentaux de l’analyse financière
et de situer la démarche générale d’analyse. Celle-ci
suppose un passage en revue des documents comptables de
l’entreprise (états de synthèse) et des normes régnant pour
leur construction.
Ensuite, une présentation des approches financières
s’avère nécessaire pour apprécier l’équilibre financier de
l’entreprise. C’est l’objet du second chapitre.
Nous consacrerons un troisième chapitre à l’analyse
de l’activité et l’appréciation de la rentabilité de l’entreprise
à travers l’élaboration des états de solde de gestion.
Le cinquième chapitre s’attachera à l’analyse
financière proprement dite à partir de la méthode des ratios.
Analyse financière 2014
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CHAPITRE I : LA DEMARCHE
D’ANALYSE FINANCIERE
L’objet de l’analyse financière est de faire le point sur la
situation financière de l’entreprise en mettant en évidence
ses forces et ses faiblesses. Aussi, les orientations de
l’analyse financière seront fortement influencées par les
contraintes financières de l’entreprise. Elles dépendront en
plus des objectifs poursuivis par l’analyste et de la position
des différents utilisateurs.
La préparation de l’analyse financière consiste à
collecter des informations comptables et extra comptables et
à les retraiter de façon à donner une image plus fidèle de la
situation financière l’entreprise et de son activité. Les
documents de base de l’analyse financière sont les états de
synthèse comptables qui sont : le bilan, le compte de
produits et de charges, l’état des soldes de gestion, le tableau
de financement et l’état des informations complémentaires
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK10
Toutefois, le bilan comptable et le CPC doivent subir
deux types d’opérations pour servir l’analyse : des
reclassements et des retraitements des postes. Celles
servent à adapter les documents comptables aux objectifs de
l’analyste et à ses orientations.
I- LES OBJECTIFS DE L’ANALYSE
FINANCIERE
L’analyse financière a pour objectif de répondre à cinq
questions essentielles :
1- Comment a évolué la structure financière de
l’entreprise : Quelle est la structure financière de
l’entreprise ? Cette structure est-elle équilibrée ? qu’en
est –il de sa capacité d’endettement ?
2- Comment ont évolué les actifs de l’entreprise :
l’entreprise augmente-elle, maintient-elle ou diminue-t-
elle son appareil industriel et commercial ?
3- Comment a évolué le cycle d’exploitation notamment
en terme de délai : l’entreprise diminue-t-elle son
niveau relatif de stocks ? accorde-t-elle un crédit client
plus important ou plus faible ? Bénéficie-t-elle un crédit
plus ou moins longs de la part des fournisseurs ?
Analyse financière 2014
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4- Comment a évolué l’activité : le chiffre d’affaires
croit-il fortement, faiblement, stagne-t-il, baisse-t-il ?
Quel a été le rythme de croissance ? Est-elle supérieure
à celle du secteur de l’entreprise ?
5- Et surtout comment a évolué la rentabilité : les
rentabilités économiques et financières sont-elles
satisfaisantes ? en augmentation ? Les moyens
employés sont-ils en conformité avec les résultats
obtenus ? Qu’en est-il des charges d’exploitation,
croissent-elles plus ou moins vite que l’activité ? Quels
sont les risques encourus ? Y a-t-il un risque prononcé
ou non de connaître une défaillance ?
On peut résumer les objectifs de l’analyse financière
dans le schéma suivant :
Analyse financière 2014
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II-LE SCHEMA DIRECTEUR DE L’ANALYSE
L’analyse financière est fondée sur l’information
contenue dans les différents comptes du bilan, du compte
des produits et des charges et de l’état des informations
complémentaires, et bien évidemment l’ensemble des
Objectifs de l’analyse financière
pprreemmiieerr nniivveeaauu
MMeessuurreerr lleess ppeerrffoorrmmaanncceess
ééccoonnoommiiqquueess eett
ffiinnaanncciièèrreess
ÉÉvvaalluueerr llaa ssttrruuccttuurree eett
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aannaallyyssee pprroossppeeccttiivvee ddeess rriissqquueess
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK13
informations internes et externes qui ont une relation avec
l’entreprise, son personnel, ses dirigeants et qui ont une
influence directe ou indirecte sur celle-ci. Les objectifs de
l’analyse financière varient en fonction des différents
utilisateurs ; c’est ainsi qu’on distingue couramment
l’analyse financière interne, effectuée à l’intérieur de
l’entreprise, de l’analyse financière externe faite par les
analystes extérieurs à l’entreprise. La démarche comprend,
généralement et pour toutes les approches, les étapes
suivantes :
1ère
étape : elle précise le passage du bilan comptable au
bilan retraité ; ce dernier pouvant être fonctionnel ou
financier selon l’approche adoptée. Il en est de même du
compte de produits et de charges qui doit être retraité.
La 2ème
étape : elle présente le bilan financier (patrimonial
ou liquidité) ou fonctionnel en grandes masses ; et le CPC
retraité
Analyse financière 2014
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Bilan retraité fonctionnel
Actif N Passif N
-Emplois stables
-Actif circulant
d’exploitation (HT)
-Actif circulant hors
exploitation (HT)
-Trésorerie Actif
-Ressources durables
*Capitaux propres
*Dettes de financement
-Dettes circulantes d’exploitation
(Hors trésorerie)
-Dettes circulantes hors exploitation
(HT)
-Trésorerie Passif
Bilan retraité patrimonial
Actif N Passif N
-Actif immobilisé net
-Actif circulant hors trésorerie
-Trésorerie Actif
-Capitaux permanents
*Capitaux propres
*Dettes à LMT
-Dettes à court terme (Hors
trésorerie)
-Trésorerie Passif
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Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK15
La 3ème
étape : Elle présente, en justifiant le cas échéant les
calculs, les ratios les plus significatifs concernant la
structure financière ; la liquidité ; l’activité et la rentabilité.
La 4ème
étape : C’est la plus importante, est l’analyse
financière proprement dite. Il s’agit de commenter
l’évolution des ratios (pourquoi cette variation ? Est-ce
favorable ou défavorable ? Dans ce dernier cas, que peut-on
faire ?…) Et ceci ratio par ratio ou par bloc de ratios. Cette
étape doit mener à un jugement de valeur ou à une
appréciation de la situation financière de l’entreprise (ses
forces et les faiblesses).
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK16
CHAPITRE II: ANALYSE DE
L’EQUILIBRE FINANCIER
Pour l'analyse de l’équilibre financier, le document
central est le bilan. L'évaluation des « grandes masses» du
bilan et l'étude des relations qui existent entre elles et entre
leurs composantes principales constituent l'analyse de la
structure financière. Cette analyse permet de porter un
jugement sur les équilibres financiers fondamentaux.
Cette analyse de l’équilibre financier dépend,
toutefois, de l’approche financière utilisée et des objectifs
visés. Deux approches seront distinguées dans ce chapitre (
fonctionnelle et patrimoniale). Au préalable, il s’avère
opportun de présenter le bilan, document de base.
I - ÉTUDE DESCRIPTIVE DU BILAN
COMPTABLE
Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont
regroupés, à une date donnée, l'ensemble des ressources
dont l'entreprise a disposé et l'ensemble des emplois qu'elle
en a fait.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK17
1. Présentation schématique
2. Explications relatives à certains
postes.
Pour utiliser le bilan à des fins d'analyse financière, il est
indispensable de connaître avec précision le contenu des
postes qui y figurent. Certains de ceux-ci méritent plus
particulièrement des explications:
2.1 Les immobilisations en non valeurs
a) Frais Préliminaires.
Ils comprennent:
.Immobilisations en non-
valeurs
.Immobilisations
incorporelles
.Immobilisations financières
.Immobilisations financières
. Ecart de conversion- actif
. Stocks
. Créances de l’actif circulant
. Titre et valeurs de placement
. Ecart de conversion- actif
Trésorerie- actif
.Capitaux propres
.Capitaux propres assimilés
. Autre dettes de
financement
. Provisions durables pour
risques et charges
. Ecart de conversion-
Passif
. Dettes du passif circulant
. Autres provisions pour
risques et charges
.Ecart de conversion- passif
. Trésorerie- Passif
PCHT
Financemen
permanent
Actif
immobilisé
A.C.H.T
.
Trésorerie
ACTIF PASSIF
Trésorerie
Passif
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK18
- les frais de constitution (droit d'enregistrement, honoraires
du notaire...) ;
- les frais préalables au démarrage: frais engagés pour
assurer le démarrage de l'entreprise (prospection, publicité) ;
- les frais d'augmentation de capital et d'opérations diverses
(fusions, scissions, transformations).
b) Charges à répartir sur plusieurs exercices.
Certaines charges particulièrement importantes ne se
rattachent pas exclusivement à l’exercice au cours duquel
elles ont été engagées. Elles peuvent alors être étalées sur
plusieurs exercices. Les charges à répartir doivent être
amorties dans un délai maximum de 5 ans.
Exemples: frais d'émission des emprunts, grosses
réparations.
c) Primes de remboursement des obligations
Elles concernent les primes octroyées lors des émissions des
emprunts obligataires. Elles représentent la différence entre
la valeur nominale de l’obligation et le prix d’émission
Prime de remboursement = Valeur nominale- Prix
d’émission
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK19
Exemple d’application :
Au 1/06/N l’entreprise X a lancé un emprunt obligataire de
2000 000 Dhs ouvert au public d’une valeur nominale de
100 dhs par obligations. La valeur de souscription est 98
Dhs.
2.2 Immobilisation en recherche et développement.
Il s'agit de frais de recherche appliquée et de développement
expérimental, liés à des projets nettement individualisés et
dont les chances de réussite sont sérieuses.
Sauf exception, les frais préliminaires, comme les frais de
recherche et de développement doivent être amortis
(linéairement) dans un délai qui ne peut excéder 5 ans. Tant
que l'amortissement n'est pas achevé, toute distribution de
dividendes est interdite, sauf s'il existe des réserves libres
dont le montant est au moins égal à la valeur nette des frais.
2.3 Immobilisations financières
a) Participations
Cette rubrique est constituée par les titres dont la possession
durable est estimée utile à l'activité de l'entreprise,
notamment parce qu'elle permet d'exercer une influence sur
la société émettrice des titres ou d'en assurer le contrôle.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK20
Sauf preuve contraire, sont présumés être des titres de
participation:
- les titres acquis par offre publique d'achat (OPA) ou par
offre publique d'échange (OPE),
- les titres représentant au moins 10 % du capital d'une
entreprise.
Les titres en question sont, évidemment, des actions ou des
parts sociales.
b) Créances rattachées à des participations
Ce sont des créances nées à l'occasion de prêts octroyés à
des entreprises dans lesquelles le prêteur détient une
participation.
c) Autres titres immobilisés
Ce poste comprend, notamment, des actions et des
obligations que l'entreprise a l'intention de conserver
durablement pour tout motif autre que celui d'exercer une
influence sur la société émettrice.
d) Autres immobilisations financières
Il s'agit des prêts à plus d'un an et des dépôts (de garantie,
etc.) dont la durée est supérieure à 1 an.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK21
2.4 Écarts de conversion
À la clôture de l'exercice, toutes les créances et dettes en
monnaies étrangères sont évaluées en dirhams sur la base
du dernier cours de change connu.
Exemple :
Une entreprise a une dette et une créance étrangères
respectivement de 10 000 et 15 000 euros, inscrite en
comptabilité respectivement pour un montant de 115 240
Dhs et 172 860 Dhs. À la fin de l'exercice, cette entreprise
se trouve dans l'un des deux cas suivants:
1 euros = 11,422Dhs
1 euros =11,614Dhs
Dans tous les cas, le résultat comptable de l'exercice n'est
pas modifié.
Toutefois, s'il y a perte de change latente, une provision
pour perte de change doit être constituée qui, elle, a une
influence sur le résultat.
2.5 Subventions d’investissement
Ce sont des fonds octroyés par l’Etat ou les collectivités
locales à l’entreprise en contre partie de la réalisation de
certains investissements. Elles ont une vocation à disparaître
du passif une fois l’objet de leur constitution réalisé et
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK22
englobent une dette fiscale latente. Elles sont donc moins
stables que les capitaux propres. Il en est de même des
provisions réglementées.
II. L’APPROCHE FONCTIONNELLE
L’approche fonctionnelle s’intéresse au fonctionnement
de l’entreprise dans une perspective de continuité
d’exploitation et en mettant en relief la notion du « cycle
d’exploitation ».le point le plus important de cette approche
est la prise en considération des différents cycles de
l’entreprise. L’analyse part d’un bilan en valeurs brutes,
avant affectation du résultat.
1-. Le bilan fonctionnel
Le bilan fonctionnel, également appelé bilan
économique, est centrée sur le fonctionnement de
l’entreprise; il permet de dégager les grandes masses en
mettant en évidence leurs rôles, leurs fonctions et leurs
dimensions économiques. Quel stock de ressources
disponibles pour financer quels emplois ?
Il n'est autre que le bilan préconisé par le plan
comptable. Il est dit fonctionnel parce que les postes y sont
classés d'après la fonction à laquelle ils se rapportent. Les
fonctions en cause sont les suivantes:
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK23
- La fonction financement : Elle regroupe les postes de
capitaux propres, de dettes de financement (quelles que
soient leurs dates d'échéance) ainsi que les amortissements et
provisions.
- La fonction investissement : Elle concerne les
immobilisations en non-valeurs, incorporelles, corporelles
et financières (quelles que soient leurs durées de vie).
- La fonction exploitation : entendue au sens large, elle
reçoit tous les autres postes, c'est-à-dire :
 à l'actif:
 les postes directement liés aux opérations du cycle
d'exploitation, stricto sensu (stocks, créances
clients et comptes rattachés...), lesquels constituent
l’actif circulant d’exploitation.
 les postes liés aux opérations diverses (créances
diverses, capital souscrit appelé non versé...)
lesquels représentent l'actif circulant hors
exploitation.
 les postes de disponibilités (banques, CCP, caisse. .)
lesquels forment l'actif de trésorerie (AT) ;
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK24
 au passif:
 les postes directement liés aux opérations du cycle
d'exploitation, stricto sensu (dettes fournisseurs et
comptes rattachés, dettes fiscales et sociales), qui
constituent les dettes d'exploitation (DE),
 les postes liés aux opérations diverses (dettes sur
immobilisations, dettes fiscales relatives à l'impôt
sur les résultats...), qui représentent les dettes hors
exploitation (DHE),
 les concours bancaires courants et les soldes
créditeurs de banques qui constituent le passif de
trésorerie (PT).
Cette présentation du bilan fonctionnel permet de répondre à
deux questions :
1 - d’où est venu l’argent ? (origine des ressources)
2 - où est-il allé ? (nature des emplois)
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK25
Schéma du bilan fonctionnel
Le schéma ci-dessus décrit le contenu de chaque
«bloc ». Cependant, certaines précisions sont nécessaires:
- le bilan fonctionnel est un bilan avant répartition. Le
résultat de l'exercice est donc inclus dans les capitaux
propres;
- toutes les provisions font partie des ressources durables, y
Emplois stables :
.Actifs immobilisés brut
- Immobilisations en non-valeurs
- Immobilisations incorporelles
- Immobilisations corporelles
- Immobilisations financières
Actif circulant d’exploitation brut :
(Postes directement liés au cycle
d’exploitation)
- Stocks
- Créances clients
- Comptes de régularisation
Actif circulant hors exploitation
brut
(Postes non directement liés au cycle
d’exploitation)
- TVP
- Autres débiteurs
- Créances sur cessions des immob
Trésorerie- Actif
- Banque
- Caisse
Ressources durables
. Capitaux propres
. Amortissement et provisions de l’actif
. Dettes de financement
. Provisions durables pour risques et
charges
Dettes d’exploitation :
(Postes directement liés au cycle
d’exploitation)
- Dettes fournisseurs
- Comptes de régularisation- passif
Dettes hors exploitation
(Postes non directement liés au cycle
d’exploitation)
- Autres créanciers
Trésorerie passif :
- Crédit d’escompte
- Crédit trésorerie
- Banque (Soldes créditeurs)
FRF
ACTIF PASSIF
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK26
compris les provisions pour dépréciation de l'actif
circulant (on peut considérer, en effet, que le volume de
ces provisions reste approximativement constant dans le
temps, ce qui autorise à les assimiler à des ressources
durables) ;
-les dettes de financement dont l'échéance se situe à moins
d'un an continuent de figurer dans les ressources durables.
Par contre, les concours bancaires courants, les soldes
créditeurs de banque et les intérêts courus en sont exclus
(les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de
banque constituent le passif de trésorerie; les intérêts
courus sont inclus dans les dettes hors exploitation) ;
- le compte « État, impôt sur les résultats » est considéré,
sauf indication contraire, comme relevant du hors
exploitation;
- les valeurs mobilières de placement sont à intégrer, d'après
le plan comptable, dans l'actif circulant hors exploitation;
- les comptes de régularisations font, en général, partie de
l'exploitation;
- les écarts de conversion doivent être contre-passés, ce qui
entraîne leur disparition et ramène les créances et les dettes
concernées à leur valeur initiale;
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK27
- les immobilisations financières s'entendent intérêts courus
exclus.
- D’un point de vue fonctionnel, l’appréciation de l’outil
industriel et commercial ou actif économique de l’entreprise
nécessite la prise en compte des biens acquis en crédit bail.
On assimile la valeur d’origine de l’immobilisation à un
emploi stable ; la valeur nette à une ressource stable (dette
financière) et le cumul des amortissements aux capitaux
propres.
2- Les indicateurs d’équilibre
fonctionnel
2.1. Le Fonds de roulement fonctionnel (FRF)
Le Fonds de roulement fonctionnel est la partie de l’actif
circulant financée par des ressources stables. Il correspond
LLaa rreellaattiioonn dd''ééqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerr gglloobbaall
FFRRFF -- BBFFGG ((BBFFRREE ++ BBFFRRHHEE)) == TTNN
ÉÉqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerr
ssttaabbllee ÉÉqquuiilliibbrree
ffiinnaanncciieerr
ccyycclliiqquuee
ÉÉqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerr
ddee ttrrééssoorreerriiee
L’approche fonctionnelle de l’équilibre financier
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK28
au surplus des ressources durables sur les emplois stables.
Un fonds de roulement fonctionnel est nécessaire aux
entreprises du fait des décalages dans le temps :
*décalage entre les achats et les ventes, ceux-ci entraînent la
constitution de stocks,
*décalage entre les produits comptables et les paiements
correspondants qui donnent naissance à des créances.
Formules de calcul
Par le haut du bilan
FRF = Ressources durables – Emplois stables
Par le bas du bilan
FRF = (ACE brut + ACHE brut + TA) - (DE + DHE +
TP)
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK29
Application :
Soit deux bilans de deux entreprises:
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
.Actif immobilisé
brut
- Stock
- Créances clients
- TVP
- Banque
100
30
40
5
5
Capitaux
propres
Dettes de
financement
Dettes fourni
Autres
créanciers
60
50
50
20
Actif mmob
brut
- Stock
- Créances
clients
- TVP
- Banque
100
40
50
5
5
Capitaux
propres
Dettes de
financement
Dettes fourn
Autres
créanciers
70
60
50
20
180 180 200 200
On constate que, toutes choses égales par ailleurs, plus
le fonds de roulement est élevé, plus les disponibilités de
l'entreprise sont importantes. Donc, plus le fonds de
roulement est élevé, plus grande est la marge de sécurité
financière de l'entreprise.
Toutefois, le Fonds de roulement fonctionnel, pris
isolément, n'a qu'une signification relative. Pour déterminer
si son niveau est satisfaisant, il faut le comparer au besoin
de financement global.
2.2. Le besoin de financement global (BFG)
Les opérations du cycle d'exploitation (achats,
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK30
production, ventes) ainsi que les opérations hors
exploitation, donnent naissance à des flux réels (de
marchandises, de matières, de produits finis) ayant pour
contrepartie des flux monétaires. Les décalages dans le
temps qui existent entre ces deux catégories de flux
expliquent l'existence de créances et de dettes.
Les délais qui s'écoulent entre l'achat et la revente de
marchandises, entre l'achat et l'utilisation des matières
premières, entre la production et la vente de produits finis
sont à l'origine des stocks.
Ainsi, les opérations d'exploitation et hors exploitation de
l'entreprise génèrent simultanément:
- les actifs circulants d'exploitation et hors exploitation,
qui constituent des emplois, donc des besoins de
financement;
- les dettes d'exploitation et hors exploitation, qui
constituent des ressources de financement.
Les besoins et les ressources induits par les opérations de
l'entreprise ne s'équilibrent pas. Généralement, les besoins
excèdent les ressources, de sorte que la différence: (ACE +
ACHE) - (DE + DHE) représente un besoin de financement
« résiduel» qui appelle une ressource correspondante. Cette
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK31
ressource est naturellement le fonds de roulement. D'où la
dénomination de «besoin de financement global» qui est
donnée à l'expression (ACE + ACHE) - (DE + DHE).
BFG = (ACE + ACHE) - (DE + DHE)
Le besoin de financement est formé de deux
composantes: le besoin de financement global d'exploitation
(BFGE) et le besoin de financement global hors exploitation
(BFGHE).
a) Besoin de financement global d'exploitation
BFGE=Actif circulant d'exploitation (ACE)
- Dettes circulantes d’exploitation (DCE)
Le BFGE représente la composante la plus importante du
BFG. Supposé directement lié au chiffre d'affaires, le BFGE
est une variable de gestion primordiale. Il est parfois appelé
« besoin de financement du cycle d'exploitation ».
b) Besoin de financement global hors exploitation
BFGHE = Actif circulant hors exploitation (ACHE) -
Dettes hors exploitation (DHE).
Composante généralement mineure du BFG, le BFGHE peut
être très variable d'un exercice à l'autre.
2.3. La trésorerie nette
La trésorerie (appelée parfois trésorerie nette) est la
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK32
différence entre l'actif de trésorerie et le passif de trésorerie.
TN = TA - TP
Cette notion est très importante puisqu’il est indispensable
pour l’entreprise de disposer d’un niveau de disponibilités
suffisant pour honorer ses dettes à la date d’échéance.
Relation entre FRF, BFG et TN
L'équilibre du bilan: actif = passif, peut s'écrire:
Emplois stables + ACE + ACHE + T A= Ressources
durables + DE + DHE + TP
ou:
Si le fonds de roulement est insuffisant, un concours de
trésorerie est nécessaire.
Le Fonds de roulement fonctionnel sera désigné,
indifféremment, par FRNG ou par FR simplement.
Commentaire
. Si FR > BFG, le fonds de roulement finance en totalité
le BFG et il existe un excédent de ressources qui se retrouve
en trésorerie.
. Si FR < BFG, le fonds de roulement ne finance qu'une
partie du BFG. La différence doit alors être financée par
crédit bancaire.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK33
Application :
On vous fournit le bilan comptable de l’entreprise au
31/12/N et les informations suivantes :
Un contrat de crédit-bail signé par l’entreprise contient les
informations suivantes :
Date du contrat ………………….1/1/N-1
Valeur d’origine ………………… 200000
Durée du contrat ………………… 5 ans
Loyer annuel …………………….. 50000
L’écart de conversion actif concerne une créance sur un
client étranger.
L’écart de conversion passif concerne des créances clients
pour 4000 et des dettes fournisseurs pour 20000.
Calculer le FRF, BFG et TN.
Le bilan d’une entreprise X se présente comme ci-dessus
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK34
ACTIF Brut Amort et
prov
Net PASSIF Net
ACTIF IMMOBILISE
. Immob. en non-valeurs
*Frais préliminaires
*Charges à répatir
* Primes de remb.
. Immob. Incorporelles
* Immob. en recherch
*Brevets, marques, ..
*Fonds commercial
. Immob. corporelles
*Terrains
*Constructions
*I.T.M.O
*Autres immob corp
* Immob en-cours
. Immob. financières
*Prêt immobilisé
*Titres de participation
ACTIF CIRCULANT
H.T
.Stocks
*Matières et fournit
*Produits finis
.Créances de l’actif circul
* Fourn. Avance et aco
*Clients
*Autres débiteurs
*Comptes de régul. A
.Titres et valeurs placem
.Ecart de conversion actif
5000
35000
22800
800
3000
12000
260000
900000
1080000
220000
30000
6000
104050
600000
340000
28000
550000
99000
9000
60000
12000
1000
-
-
400
2500
-
-
750000
290000
45000
-
-
5000
8000
25000
-
12750
-
-
5000
4000
35000
22800
400
500
12000
260000
150000
790000
175000
30000
6000
99050
592000
315000
28000
537250
99000
9000
55000
12000
FINANCEMENT
PERMANENT
.Capitaux propres
*Capital social
-Capital souscrit non
*Primes d’emission
*Réserves légales
* Autres réserves
*Report à nouveau
* Résultat de l’ex
.Capitaux propres et assimilé
*Subv. d’investissement
*Provision réglementé
.Dettes de financement
*Emprunts obligataires
*Autres dettes de finan.
. Provision D.R.C
PASSIF C. H.T.
.Dettes du passif circulant
*Fournisseurs
*Clients créditeurs
*Etat
*Autres créanciers
*Comptes de régul P
. Ecart de conversion passif
1000000
-150000
120000
30000
400000
1500
246000
42000
13000
450000
230000
29000
511000
16000
190000
79000
500
24000
Total Actif 4376650 1144650 3232000 Total Passif 3232000
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK35
III. L’APPROCHE FINANCIERE
Selon cette approche, qualifiée également de
patrimoniale, les postes de l’actif sont regroupés selon le
critère de liquidité croissante et les postes du passif selon le
critère d’exigibilité croissante. L’objectif principal est celui
du risque couru par le créancier qui est celui de la cessation
de paiement de l’entreprise. La solvabilité de l’entreprise est
le but recherché à travers l’analyse liquidité
1. Le bilan liquidité
Le bilan financier également appelé bilan liquidité, est à
la base de l'analyse financière d'une entreprise, il permet en
reclassant les postes du bilan selon leur liquidité à l'actif et
selon leur exigibilité au passif, de porter un jugement sur la
solvabilité de l'entreprise étudiée. Il permet de mettre en
évidence le degré d'exigibilité des éléments du passif et le
degré de liquidité des actifs
L'objectif du bilan financier est de faire apparaître le
patrimoine réel de l'entreprise et d'évaluer le risque de non
liquidité de celle-ci.
Qu'est ce que la solvabilité?
C'est la capacité de l'entreprise à faire face à ses dettes à
moins d'un an à l'aide de son actif circulant à moins d'un an.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK36
La poursuite de cet objectif explique les reclassements et
retraitements qui doivent être apportées au bilan comptable
pour obtenir le bilan financier.
L'analyse financière à partir des documents comptables
est rendue parfois difficile du fait de la divergence entre la
logique comptable ou fiscale et la logique financière pour le
passage du bilan comptable résolument fonctionnel (bilan
du P.C.M) à un bilan financier ou bilan liquidité, il convient
pour l'analyste financier de procéder à certains retraitements
et /ou classements de créances et de dettes pour améliorer la
qualité de l'information du bilan et l'adapter aux impératifs
de I ‘analyse et du diagnostic financiers.
Signalons que les retraitements et reclassements
examinés ci-après découlent plus de l'application de
principes de bon sens que du respect de normes bien établies
ou d'une doctrine.
1.1. Les reclassements de l’actif
- Stock outil : correspond au stock minimum nécessaire que
l’entreprise constitue pour faire face à des besoins
d’exploitation, et éviter ainsi la rupture du stock. Il est
destiné à rester en permanence dans l’entreprise, il perd
donc son caractère d’exploitation ou de liquidité. Il est donc
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK37
nécessaire d’en retrancher le montant de l’actif circulant et
de le reclasser parmi les actifs immobilisés.
- Les actifs à plus ou moins d’un an : les actifs seront
reclassés en fonction de leur échéance réelle
- Les titres et valeurs de placement : si les TVP sont
facilement négociables et donc totalement liquide, il
convient de les assimiler à la trésorerie actif.
1.2. Les retraitements des actifs fictifs
- Les immobilisations en non-valeurs : elles regroupent
les frais préliminaires, les charges à répartir sur plusieurs
exercices et les primes de remboursement des obligations.
Leur montant sera retranché de l’actif et les capitaux propres
seront diminués de même montant.
- Les écarts de conversion Actif : les écarts de
conversion correspondent à des pertes de changes latentes.
En matière de retraitement, deux cas de figure peuvent se
présenter. Si la perte latente a été constatée par une
provision, aucun redressement ne devra être effectué, dans
la mesure où le résultat de l’entreprise aura déjà supporté
l’impact de la perte latente par le jeu de la dotation aux
provisions. Si aucune provision n’est constatée, l’écart de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK38
conversion actif constitue donc une destruction potentielle
de ressources non constatée et qui devra être retranché de
l’actif, et déduit des capitaux propres.
- Les plus ou moins-values latentes : L’analyste
financier doit procéder chaque fois que possible aux
corrections d’actifs qui lui paraissent nécessaires pour
dégager une valeur réaliste du patrimoine de l’entreprise.
1.3. La répartition du résultat
Le bilan liquidité est toujours établi après répartition du
résultat. Le bénéfice à répartir est constitué par le bénéfice
de l’exercice corrigé du report à nouveau, des résultats nets
en instance d’affectation et des prélèvements sur les
réserves.
Le bénéfice à répartir n’est pas totalement disponible pour
les actionnaires, car la distribution des dividendes obéit à
des contraintes :
-légales : affectation de 5% du bénéfice à la réserve légale
dans la limite de 10% du capital.
-statutaires : dotation le cas échéant à des réserves
statutaires, versement d’un intérêt statutaire ou premier
dividende.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK39
Sur un plan financier, la répartition du résultat consiste à
augmenter le passif circulant hors trésorerie du montant des
bénéfices à distribuer ; les bénéfices non distribués faisant
partie de l’autofinancement demeureront en capitaux
propres. En cas de perte nette, celle-ci constitue un emploi
de capitaux qui a déjà affecté à la baisse le montant des
capitaux propres de l’entreprise.
Exemple d’application
Le bilan de la société X se présente comme suite :
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé
A.C.H.T
Trésorerie-actif
66000
72000
17600
Capital social
Réserves légales
Report à nouveau
Résultat net
Dettes de financement
Dettes du passif circulant
80000
4000
-8000
16800
40000
22800
Total 155600 Total 155600
Affecter le résultat net sachant que la totalité des bénéfices
sera distribuée.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK40
1.4. Les reclassements des dettes
- Les dettes à plus ou moins un an : Ces dettes seront
reclassées en fonctions des informations dont dispose
l’analyste en dettes à plus d’un an ou dettes à moins d’un
an.
- Les comptes d’associés créditeurs : Ils font normalement
partie du P.C.H.T. Lorsqu’il existe une convention
matérialisant un engagement de longue durée de la part des
actionnaires, le montant correspondant est assimilé à des
ressources à plus d’un an.
- Les dettes fiscales différées ou latentes : il s’agit de
l’imposition différée ou latente des subventions
d’investissement ; des provisions réglementées et provision
pour risques et charges.
La fiscalité différée concerne les subventions
d’investissement et les provisions réglementées, dont les
montants devront être rapportés ultérieurement au résultat
imposable de l’entreprise. D’un point de vue financier, cette
imposition différée doit être prise en compte. La dette
fiscale correspondante, calculé au taux d’imposition de
l’entreprise, sera assimilée, en fonction de son échéance à
plus au moins un an soit aux dettes de financement, soit au
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK41
PCHT. La fraction nette d’impôt sera incorporée aux fonds
propres.
La fiscalité latente concerne les provisions pour risque
et charges sans objet réel ou avec un objet tout à fait
aléatoire, qui sont à réintégrer au résultat imposable de
l’entreprise, et qui doivent par conséquent supporter l’impôt
sur les résultats. D’un point de vue financier, il est possible
de rapporter aux capitaux propres la partie nette d’impôts et
de classer l’impôt latent en dettes de financement ou au
PCHT, en fonction de l’échéance.
- Les obligations cautionnées : elles matérialisent le crédit
accordé par l’administration des douanes ou fiscales à
l’entreprise. Comptablement, les obligations cautionnées
figurent parmi les dettes « fournisseurs et comptes
rattachés », alors qu’elles constituent un véritable
financement bancaire à court terme. Aussi, est-il
recommandé de les retrancher des dettes fournisseurs et
comptes rattachés, et les assimiler à de la trésorerie-passif.
1.5. Les retraitements des engagements hors bilan
Le crédit bail est un contrat à durée déterminée, par
lequel la société de crédit bail acquiert un bien à la demande
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK42
de son client, et le lui loue moyennant un échéancier
convenu.
D’un point de vue financier, l’appréciation réalisée de
l’outil industriel et commercial ou actif économique de
l’entreprise nécessite la prise en compte des biens acquis en
crédit bail, dans la mesure où ils contribueront à son activité
économique.
Le retraitement comptable du crédit-bail peut être
effectué selon le procédé suivant :
- inscription à l’actif des biens financés par crédit-bail pour
leur valeur comptable nette, c’est-à-dire leur valeur
d’origine, diminuée des amortissements théoriques ;
- constatation en dettes de financement au passif d’un
emprunt équivalent.
Exemple d’application :
Soit une immobilisation acquise en crédit-bail le
01/07/2002. le contrat stipulait que :
- La valeur d’origine de l’immobilisation est 100 000
dhs
- la durée du contrat : 5 ans
- le montant du loyer annuel est de 32 000 dhs.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK43
Quels seront les retraitements nécessaires au
31/12/2005 sachant que la durée de vie du matériel est 5
ans ?
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK44
Résumé des principaux retraitements à effectuer
(selon l’approche financière)
ACTIF :
1- Actif immobilisé (actif à + 1 an)
Total de l'actif immobilisé (en valeurs nettes)
À retrancher de l'actif immobilisé
• immobilisations en non valeurs
(-)Actifs - Frais préliminaires
fictifs - Primes de remboursement des obligations
- Charges à répartir /exercices
• Ecart de conversion actif sur éléments durables (si
aucune provision n'a été constituée).
(-) Les immobilisations financières à moins d'un an :
(prêts à moins d'un an).
(-) moins values/immobilisations
A ajouter à l'actif immobilisé
+ Plus-values / immobilisations
+ Stock outil
+ Actif circulant à plus d'un an (créances à + d'un
an).
2- Actif circulant (HT) (valeurs nettes)
Total de l'actif circulant HT (net).
A retrancher de l'actif circulant HT :
- Stock outil
- Ecart de conversion actif éléments circulants
(si aucune provision n'a été constituée)
- Moins values / Eléments circulants
- Actif circulant à plus d'un an (créances à plus
d'un an).
- Titres de valeurs de placement facilement
cessibles
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK45
A ajouter à l'actif circulant HT
+ Les immobilisations (prêts à moins d'un an)
+ Plus values / actif circulant (/ T.V.P)
3- Trésorerie / Actif
+Titres de valeurs de placement facilement
cessibles
PASSIF :
1- Capitaux propres
Total capitaux propres (y compris les subventions
d’investissements et les provisions réglementées)
A ajouter :
+ plus values / actif total
+ Ecart de conversion / passif (éléments durables
et circulants)sauf la part de l’impôt latent
+ Provision sans objet nette d'impôt latent
A retrancher :
- Actifs fictifs (immobilisations en non valeurs +
Ecart de conversion -actif «éléments durables et
circulants» s’il n y a pas de provision).
-Dividendes (partie du résultat distribué)
-moins values /actif total
-Impôt latent/ subvent d’investiss et provisions
réglementées
2- Dettes à long et moyen terme (D.L.M.T)
Total dettes de financement
A ajouter aux dettes de financement
+ Dettes du passif circulant HT à plus d'un an
+ Impôt latent/ subvent d’inves et prov réglententé
à(+) d’un an
A retrancher des dettes de financement
- Dettes de financement à moins d'un an
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK46
- Provisions pour risques sans objet
- Provisions pour risque avec objet à moins d’un
an
- Ecart de conversion / passif (éléments durables).
3- Dettes à court terme:
Total Passif circulant HT
A ajouter au passif circulant HT
+ Dividendes
+ Impôt latent / provision pour risques sans objet
+ Dettes de financement à moins d'un an
+ Provisions pour risques avec objet à mois d’un
an
+ Impôt latent/ subv d’invest et provis réglementés
à – d’un an
A retrancher du passif circulant HT
- Dettes du passif circulant à plus d'un an
- Ecart de conversion /passif (éléments circulants).
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK47
2. La notion d'équilibre financier
2.1. La règle de l'équilibre financier minimum
Cette règle peut s'énoncer ainsi:
Les emplois stables doivent être financés par les ressources
stables
Il s'agit d'une règle de bon sens et de prudence. En effet,
les ressources attendues des actifs immobilisés s'étalent sur
la durée de leur vie et il est logique de vouloir utiliser ces
ressources pour rembourser les financements
correspondants. Pour cela, il faut que la durée de ceux-ci
soit au moins égale à la durée de vie des actifs concernés. Le
non respect de cette règle risquerait d'entraîner des
problèmes de trésorerie.
2.2 La cohérence FR-BFG
En fait, le respect strict de la règle de l'équilibre
financier minimum ne garantit pas totalement l'absence de
problèmes de trésorerie. C'est pourquoi on estime qu'une
«marge de sécurité» est nécessaire. Cette marge est le fonds
de roulement dont nous connaissons déjà la définition et les
formules de calcul.
2.3. Étude dynamique du FR, du BFG et de la trésorerie
FR et BFG ne coïncident qu'exceptionnellement. En effet,
ils n'évoluent pas en fonction des mêmes éléments.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK48
Fonds de roulement
FR =Capitaux permanents – Actif à plus d’un an
Le fonds de roulement varie:
- de manière continue, du fait des amortissements et du
résultat qui modifient, progressivement, le montant des
financements permanents;
- de manière discontinue, à la suite d'opérations telles que:
augmentation de capital, augmentation des dettes
financières (sous réserve que les capitaux recueillis ne
soient pas immédiatement investis), remboursement de
dettes financières, distribution de dividendes, acquisitions
d'immobilisations. De telles opérations sont relativement
peu fréquentes.
Besoin de financement global
En considérant une expression simplifiée du BFG, telle
que:
BFG = Actif à( – )1an hors exploitation HT - Dettes à (-)
1 an HT.
On voit que le BFG varie sous l'effet d'opérations telles que:
- achats au comptant (augmentation des stocks),
- ventes au comptant et à crédit (les ventes sont réalisées
au prix de vente et les stocks sont évalués au coût de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK49
production...),
- règlements des clients,
- règlements aux fournisseurs...
De telles opérations sont très fréquentes et le BFG varie
donc en permanence.
À partir des observations ci-dessus, il est possible de
représenter graphiquement les variations du FR et du BFG
et de mettre en évidence les situations de trésorerie
correspondantes.
Application :
Vous disposez des bilans résumés avant affectation d’une
entreprise pour les exercices 2002, 2003 et 2004.
Bilans en milliers de dirhams.
ACTIF 2002 2003 2004 PASSIF 2002 2003 2004
. Actif
immobilise
net
- Actif
circulant
(HT)
- Trésorerie
Passif
1800
1900
-
1580
2490
400
1600
3320
470
Financement
permanent
Passif circulant
HT
Trésorerie-
passif
2040
1500
160
3260
1080
130
3400
1954
36
3700 4470 5390 3700 4470 5390
1) Présenter en valeur absolue et en valeur relative les
grandes masses du bilan et analyser leur évolution.
2) Calculer le fonds de roulement financier, le besoin de
financement global et la trésorerie nette.
3) Interpréter l’évolution de cette entreprise.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK50
Cas de synthèse 1
Vous disposez des documents suivants relatifs à la société
X :
-Bilan arrêté au 31/12/N (annexe1) ;
-Etat des échéances et des dettes au 31/12/N (annexe 2)
-Informations diverses (annexe 3)
Annexe –1 Etat des échéances des créances et des dettes au
31/12/N
CREANCES Montant brut Moins d’un an Plus d’un an
Créances de l’actif immobilisé :
Prêt immobilisé
Créances de l’actif circulant :
Clients et comptes rattachés
Autres débiteurs
Comptes de régularisation
6000
550000
99000
9000
2000
545000
99000
9000
4000
5000
DETTES
Dettes de financement :
Emprunts obligataires
Autres dettes de financement
Dettes du passif circulant :
Fournisseurs
Etat
Autres créanciers
Comptes de régularisation Passif
450000
230000
511000
190000
79000
500
50000
100000
505000
190000
64000
500
400000
130000
6000
15000
Annexe –2- Informations diverses
1- Un dividende de 100000 sera distribué cette année et
130000 sera affecté aux autres réserves.
2- Contrat de crédit-bail :
Date du contrat ………………….1/1/N-1
Valeur d’origine ………………… 200000
Durée du contrat ………………… 5 ans
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK51
Loyer annuel …………………….. 50000
3- le minimum du stock nécessaire pour un
fonctionnement normal de la société est 90000
4- La provision pour risque et charge :
- Une provision pour perte de change de 12000
concernant des créances clients à moins d’un
an ;
- Une provision de 17000 pour un procès en
appel dont l’échéance est plus d’un an.
5- Impôt sur le résultat :
Le taux de l’impôt sur le résultat est de 30%
6- Frais de recherche et développement vont déboucher
très prochainement sur le dépôt d’un brevet.
7- La partie à plus d’un an des créances clients a été
provisionnée à raison de 25%
8- Annexe –1- Bilan au 31/12/N
Travail à faire: Etablir le bilan retraité patrimonial
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK52
ACTIF Brut Amort et
prov
Net PASSIF Net
ACTIF IMMOBILISE
. Immob. en non-valeurs
*Frais préliminaires
*Charges à répatir
* Primes de remb.
. Immob. Incorporelles
* Immob. en recherche
*Brevets, marques, ..
*Fonds commercial
. Immob. corporelles
*Terrains
*Constructions
*I.T.M.O
*Autres immob corp
* Immob en-cours
. Immob. financières
*Prêt immobilisé
*Titres de participation
ACTIF CIRCULANT H.T
.Stocks
*Matières et fournitures
*Produits finis
.Créances de l’actif
circulant
* Fourn. Avance et acom
*Clients
*Autres débiteurs
*Comptes de régul. A
.Titres et valeurs placement
.Ecart de conversion actif
5000
35000
22800
800
3000
12000
260000
900000
1080000
220000
30000
6000
104050
600000
340000
28000
550000
99000
9000
60000
12000
1000
-
-
400
2500
-
-
750000
290000
45000
-
-
5000
8000
25000
-
12750
-
-
5000
4000
35000
22800
400
500
12000
260000
150000
790000
175000
30000
6000
99050
592000
315000
28000
537250
99000
9000
55000
12000
FINANCEMENT
PERMANENT
.Capitaux propres
*Capital social
-Capital souscrit non
*Primes d’émission
*Réserves légales
* Autres réserves
*Report à nouveau
* Résultat de l’ex
.Capitaux propres et assimilés
*Subv. d’investissement
*Provision réglementé
.Dettes de financement
*Emprunts obligataires
*Autres dettes de finan.
. Provision D.R.C
PASSIF C. H.T.
.Dettes du passif circulant
*Fournisseurs
*Clients créditeurs
*Etat
*Autres créanciers
*Comptes de régula. P
. Ecart de conversion passif
1000000
-150000
120000
30000
400000
1500
246000
42000
13000
450000
230000
29000
511000
16000
190000
79000
500
24000
Total Actif 4376650 1144650 3232000 Total Passif 3232000
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK53
Cas de synthèse 2
Vous disposez des bilans de trois années 2002, 2003 et
2004 de la société X. On vous demande d’effectuer les
retraitements nécessaires pour l’analyse financière. Les
valeurs sont exprimées en Milliers de Dhs.
ACTIF 2002 2003 2004
Actif immobilisé 400 650 720
Amortissements -100 -150 -120
Stocks 600 800 900
Créances de l’actif circulant 200 400 500
Trésorerie-actif 200 80 120
Total actif 1300 1780 2120
Informations complémentaire
- Des immobilisations ont fait l’objet de financement
PASSIF 2002 2003 2004
Fonds propres
- capital social
- Subventions d’investissement
- Provisions réglementées
200
100
50
50
140
100
40
-
430
400
30
-
Dettes de financement
Provisions durables
400
-
760
200
770
-
Dettes du passif circulant 700 680 920
Total Passif 1300 1780 2120
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK54
par la voie d’un crédit bail en 2002 et 2004. Il s’agit de
matériel roulant dont la durée de vie est de 05 ans. Le
contrat de crédit- bail est conclu pour une durée de 03
ans. En 2002, la société a acquis une voiture de
direction pour une valeur d’origine de 140.000 Dhs, la
redevance mensuelle est de 5.250 Dhs. En 2004,
l’entreprise a acheté un camion remorque pour une
valeur d’origine de 800.000 Dhs. La redevance
mensuelle est de 30.000 Dhs.
- Une partie des dettes de financement de 300.000 Dhs
provient des comptes courants associés créditeurs
bloqués. Elle est mise à la disposition de la société
depuis 1995.
- L’augmentation du capital intervenue en 2004 a lieu
par incorporation des comptes courants associés
créditeurs bloqués.
- Le bien subventionné est acheté le mois de décembre
1996, et au 31/12/96 il n’était pas encore mis en
exploitation. Sa mise en service a eu lieu le 01/01/2002.
Le bien est amortissable sur 05 ans.
Travail à Faire :
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK55
On vous demande d’effectuer les retraitements
nécessaires et de présenter un bilan financier.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK56
CHAPITRE III : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET
APPRECIATION DES PERFORMANCES DE
L’ENTREPRISE
L’analyse de l’activité comme objet du présent
chapitre porte sur l’examen du CPC et l’état des soldes de
gestion et plus précisément sur le tableau de formation du
résultat.
A priori, il convient de souligner que deux
présentations du compte de produits et de charges sont
envisageables. Une présentation en compte où le CPC est
l’équivalent d’un compte général qui regroupe plusieurs
sous comptes en débit (charges) et au crédit (produits), et
une présentation en liste où les comptes sont regroupés de
façon à permettre d’apprécier la formation du résultat à ses
différentes phases : cycles courant et non courant. Le PCGE
préconise à cet effet, la présentation en liste telle que nous
l’avons présentée dans le chapitre premier.
L’étude du CPC suppose :
- la ventilation des produits et des charges en éléments
d’exploitation, financiers, courants et non courants ;
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK57
- la maîtrise des différents soldes de gestion ;
- la capacité d’opérer les retraitements nécessaires
pour la préparation d’un CPC reflétant au mieux
l’activité de l’entreprise.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK58
COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES (hors taxes)
(Modèle Normal)
Exercice du ….. au ……..
OPERATIONS TOTAUX DE TOTAUX DE
Propres à
l’exercice
Concernant les L'EXERCICE L'EXERCICE
Exercices PRECEDENT
précédents
1 2 3=1+2 4
E I PRODUITS COURANTS
X * Ventes de marchandises (en l'état)
P * Ventes de biens et services produits
L Chiffre d'affaires
O * Variation de stocks de produits (+ -)(1)
I * Immobilisations produites par
T l'entreprise pour elle-même
A * Subventions d'exploitation
T * Autres produits d'exploitation
I * reprises d'exploitation et tranfert. charges
O TOTAL I
N II CHARGES D'EXPLOITATION
* Achats revendus (2) de marchandises
* Achats consommés(2) de matières
et fournitures
* Autres charges externes
* Impôts et taxes
* Charges de personnel
* Autres charges d'exploitation
* Dotations d'exploitation
TOTAL II
III RESULTAT D'EXPLOITATION (I-II)
F IV PRODUITS FINANCIERS
I * Produits des titres de participation
N et autres titres immobilisés
A * Gains de change
N * Intérêts et autres produits financiers
C * Reprises financières et transfert de charges
I TOTAL IV
E V CAHRGES FINANCIERES
R * Charges d'intérêts
* Pertes de change
* Autres charges financières
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK59
* Dotations financières
TOTAL V
VI RESULTAT FINANCIER (IV-V)
VI
I
RESULTAT COURANT (III - VI )
N VII RESULTAT COURANT (reports)
O VIII PRODUITS NON COURANTS
N * Produits des cessions d'immobilisations
* Subventions d'équilibre
C * Reprises sur subventions. d'investissement
O * Autres produits non courants
U * Reprises non courantes et transfert de charges
R TOTAL VIII
A IX CHARGES NON COURANTES
N * Valeurs nettes d’amorties Imm.cédées
T * Subventions accordées
* Autres charges non courantes
* Dotations non courantes aux Amort et Prov
TOTAL IX
X RESULTAT NON COURANT (VIII-IX)
XI RESULTAT AVANT IMPOTS (VII+ - X)
XII IMPOTS SUR LES RESULTATS
XIII RESULTAT NET (XI -XII)
XIV TOTAL DES PRODUITS (I+IV+VIII)
XV TOTAL DES CHARGES (II+V+IX+XII)
XVI RESULTAT NET (total des produits -
total des charges)
1) Variation de stocks: Stock final - Stock initial;
augmentation (+) ; diminution (-)
2) Achats revendus ou achats consommés: achats -
variation de stocks
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK60
Ce compte de produits et de charges présenté selon les
normes comptables en vigueur présente certaines
imperfections pour l’analyste financier et doit subir, à
l’image du bilan, quelques retraitements en vue de répondre
aux exigences de l’analyse financière.
Pour ce faire, les retraitements nécessaires portant sur le
CPC concernent : la sous-traitance, les charges relatives au
personnel extérieur à l’entreprise, les subventions
d’exploitation, les transferts de charges, les autres charges
et les redevances de crédit-bail.
I. LES RETRAITEMENTS DES POSTES DU
CPC
La richesse des informations apportées par le CPC est
incontestée, toutefois afin d’obtenir des indicateurs
pertinents, il est nécessaire d’opérer des retraitements de
certains postes du CPC à condition que leur montant soit
significatif.
Ces retraitements portent sur : la sous-traitance, les
charges relatives au personnel extérieur à l’entreprise, les
subventions d’exploitation, les transferts de charges, les
redevances de crédit-bail, les impôts et taxes, etc.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK61
1. La sous-traitance
Au niveau comptable le produit de vente de la sous-
traitance est enregistré dans le compte de produits et de
charges dans le poste 712. ventes de produits et de services
produits.
Afin d’avoir une idée claire sur l’activité économique
réelle de l’entreprise, il est recommandé de ne pas inclure
la sous-traitance dans le calcul de la consommation et la
production de l’exercice, lorsque cette sous-traitance n’a
pas entraîné de valeur ajoutée significative, créée par la
structure propre de l’entreprise. Dans ce cas, le produit
de la sous-traitance est considéré comme un produit
accessoire et figurera au niveau des autres produits
d’exploitation.
Toutefois, lorsque l’activité de l’entreprise est basée
entièrement sur la sous-traitance elle doit être prise
totalement en considération.
2. Les rémunérations du personnel
extérieur à l’entreprise
Comptablement, le personnel extérieur à l’entreprise
comprend le personnel intérimaire, le personnel occasionnel
et le personnel détaché ou prêté à l’entreprise et les charges
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK62
y afférentes sont considérées comme des autres charges
externes.
Du point de vue économique ce type de personnel a
contribué à la formation de la valeur ajoutée de l’entreprise
au même titre que celui de l’entreprise et son coût devrait
par conséquent être ajouté aux charges de personnel de
l’entreprise et retranché des charges externes.
3. Les subventions d’exploitation
Les subventions d’exploitation lorsqu’elles constituent
un complément du prix de vente elles doivent être ajoutées
au chiffre d’affaires. En effet, ces subventions représentent
bien la contrepartie accordée aux entreprises obligées, par
voie réglementaire, de vendre à un prix de vente plus bas
que celui du prix de revient économique.
Toutefois, lorsqu’elles constituent une contribution à la
couverture des charges d’exploitation, elles doivent être
considérées comme telles et elles restent dans leur compte
d’origine.
4. Les transferts de charges
Les transferts de charges constituent des reprises sur
charges ,d’exploitation, financières et non courantes.
Lors du calcul des soldes de gestion, ces transferts de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK63
charges ne sont pris en considération qu’après le calcul de
l’excédent brut d’exploitation (EBE).
Or afin de respecter la symétrie de l’analyse entre les
produits et les charges, il serait souhaitable, dans la mesure
où les corrections sont significatives et où l’on dispose
d’informations suffisantes, de déduire ces montants de ceux
des charges correspondantes.
5. Les redevances de crédit-bail
Le crédit-bail est assimilé à un emprunt auquel fait
recours l’entreprise pour financer ses immobilisations. Au
niveau du CPC, les redevances de crédit-bail sont ainsi
ventilées entre les dotations aux amortissements et les
charges d’intérêts.
Au niveau du bilan, ce retraitement donne lieu à la
constatation de l’immobilisation avec sa valeur d’origine et
sa contrepartie est constatée au niveau des dettes de
financement.
Illustration
Soit un matériel dont la valeur d’origine est de
2.100.000 Dhs. La durée de vie comptable de ce bien est de
04 ans. Sa valeur résiduelle en fin de contrat est de 10.000
Dhs. Les redevances annuelles de crédit-bail sont de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK64
750.000 Dhs. Procéder au retraitement au CPC.
6. Les retraitements liés à la nature
de l’activité
Malgré l’existence de plans comptables sectoriels,
la norme générale comptable ne permet pas toujours la
réalisation immédiate d’une analyse financière. La prise en
considération de la nature de l’activité et la maîtrise des
éléments constitutifs de ce qui est courant et non courant, de
ce qui est exploitation et financier est un préalable
indispensable à l’interprétation des composantes du résultat
et à l’appréciation des performances de l’entreprise.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK65
II. L’ETAT DES SOLDES DE GESTION ET
LE TABLEAU DE FORMATION DU
RESULTAT
ETAT DE SOLDES DE GESTION (ESG)
(Modèle normal)
Exercice du…………….au…….
I . Tableau de formation des résultats (TFR) Exercice
N N-1
1 . Ventes de marchandises (en l'état)
2 . Achats revendus de marchandises
I = Marge commerciale
II + Production de l’exercice (3+4+5)
3 . Ventes de biens et services produits
4 . Variation de stocks de produits (+ -)
5 . Immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même
III - Consommation de l’exercice (6+7)
6 . Achats consommés de matières et fournitures
7 . Autres charges externes
IV = Valeur ajoutée (I+II-III)
8 + Subventions d'exploitation
9 – Impôts et taxes
10 – Charges de personnel
V = Excédent brut d’exploitation (EBE) ou insuffisance
brute d’exploitation (IBE)
11 + Autres produits d'exploitation
12 – Autres charges d'exploitation
13 + Reprises d'exploitation et transferts de charges
14 – Dotations d’exploitation
VI = Résultat d’exploitation (+ou-)
VII +/- Résultat financier
VIII = Résultat courant (+ou -)
IX +/- Résultat non courant
15 – Impôts sur le résultat
X = Résultat net de l’exercice (+ou-)
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK66
NOTA : Cette présentation est une présentation
comptable. La version retenue par l’analyste financier
est la version retraitée du CPC.
Comme le montre le tableau de formation des résultats,
les soldes de gestion peuvent être déterminés en cascade.
Ainsi deux grandes catégories d’indicateurs de
performances sont à distinguer au niveau de l’état des soldes
de gestion à savoir : les indicateurs d’activité et les
indicateurs de rentabilité.
1. Les indicateurs d’activité
Un des éléments les plus importants de l’activité de
l’entreprise et qui n’apparaît pas dans le tableau de
formation des résultats est celui du chiffre d’affaires. Ce
dernier englobe les ventes de marchandises en l’état ainsi
que les biens et les services produits par l’entreprise.
CHIFFRE D’AFFAIRES
=
VENTES DE MARCHANDISES EN L’ETAT
+
VENTES DE BIENS ET DE SERVICES
PRODUITS
Le chiffre d’affaires traduit le volume des affaires
réalisées avec les tiers à l’occasion de l’activité
économique.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK67
Pour le calcul du chiffre d’affaires, les subventions
d’exploitation doivent y être intégrées lorsqu’elles
compensent des contraintes imposées au prix de vente.
Il en est de même pour les redevances sur brevets,
marques, droits et valeurs similaires qui constituent pour
certaines entreprises une composante réelle du chiffre
d’affaires.
Le chiffre d’affaires est un indicateur de l’activité
externe qui traduit le volume et l’importance des affaires de
l'entreprise. C’est le premier indicateur qui intéresse les
partenaires tant financiers que commerciaux. Il est à
l’origine des résultats dégagés par l’entreprise.
Toutefois, l’importance du chiffre d’affaires n’est pas
toujours synonyme de rentabilité. Cette dernière doit être
analysée en approfondissant l’analyse à travers les autres
indicateurs du tableau de formation des résultats.
Pour l’analyste financier, il doit :
- étudier les évolutions prévisionnelles du chiffre
d’affaires,
- expliquer les variations de ce chiffre d’affaires,
- et préciser son origine.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK68
MARGE BRUTE SUR VENTES EN L’ETAT
=
VENTES DE MARCHANDISES EN L’ETAT
-
ACHATS REVENDUS DES MARCHANDISES
Le concept de marge brute sur ventes en l’état
s’applique aux entreprises commerciales qui revendent
leurs marchandises sans transformation. Il s’applique
également aux entreprises industrielles dont une partie de
leur activité est commerciale dans la mesure où elles
revendent les marchandises achetées en l’état sans subir de
transformation. Elle constitue le supplément de valeur
apportée par l’entreprise dans le circuit de
commercialisation.
Les ressources d’exploitation des entreprises
commerciales proviennent essentiellement de l’excédent des
ventes de marchandises sur le coût d’achat des marchandises
revendues en l’état (611).
Rappelons que le coût d’achat des marchandises
revendues en l’état est égal aux achats revendus de
marchandises + ou- variation des stocks de marchandises
(6114).
Au niveau de l’analyse de l’activité, il est souhaitable
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK69
de calculer un taux de marge (hors taxes).
Taux de marge = Marge brute sur ventes en l’état
Ventes de marchandises
Ce taux de marge doit être du même ordre de
grandeur au niveau de toutes les entreprises d’un même
secteur d’activité.
PRODUCTION DE L’EXERCICE
=
VENTES DE BIENS ET SERVICES
PRODUITS
+
VARIATION DE STOCKS DE PRODUITS
+
IMMOBILISATIONS PRODUITES PAR
L’ENTREPRISE POUR ELLE-MEME
La notion de production est réservée aux entreprises
ayant une activité de fabrication et de transformation de
biens et de services.
C’est un concept mieux adapté que celui du chiffre
d’affaires. Il permet, surtout pour les entreprises à cycle de
production long de faire apparaître, en plus de ce qui a été
produit et vendu, ce qui a été stocké, ainsi que ce qui a été
immobilisé pour les utilisations propres de l’entreprise.
Ce solde prend en considération l’ensemble des biens
et services produits par une entreprise industrielle ou
commerciale durant un exercice donné, quelque soit leur
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK70
destination : ventes, stocks ou immobilisations.
Cependant, du fait que les composantes de la
production ne sont pas homogènes :
- les ventes de biens et services produits,
évaluées au prix de vente (hors taxes),
- la variation des stocks de produits ainsi que
les immobilisations produites par
l’entreprise pour elle-même, évaluées au coût
de production.
Lorsque ses différences sont significatives, l’analyste
doit opérer des ajustements extra - comptables en
ajoutant aux éléments évalués au coût de revient la
marge théorique en vue d’assurer l’homogénéité des
grandeurs composant ce solde.
Les entreprises qui reçoivent des subventions au titre de
leurs ventes de biens produits doivent intégrer ces
subventions dans les dites ventes.
A ce niveau, l’analyste doit surveiller les variations des
stocks de biens produits afin de déceler les problèmes de
mévente.
ATTENTION :
Une variation des stocks de produits traduit :
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK71
- soit une mévente,
- soit une augmentation des coûts (d’où une variation
élevée),
- soit une gestion déficiente des stocks et des en-
cours,
- soit un changement de méthode d’évaluation.
L’importance des immobilisations produites par
l’entreprise pour elle-même traduisent soit une situation
d’investissement et de croissance que vit l’entreprise, soit
une partie du chiffre d’affaires que l’entreprise n’a pas
déclaré et la détourne à travers le compte des
immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même
en vue de les immobiliser et les récupérer ultérieurement en
tant que dotations aux amortissements.
L’analyste financier doit :
- étudier le contenu de cette production : en valeur
absolue, en valeur relative et la comparer au chiffre
d’affaires.
- examiner en profondeur le contenu de la production et
préciser son origine.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK72
CONSOMMATION DE L’EXERCICE
=
ACHATS CONSOMMES DE MATIERES ET
DE FOURNITURES
+
AUTRES CHARGES EXTERNES
La consommation de l’exercice comprend l’ensemble
des charges consommables en provenance des tiers et qui
sont nécessaires à l’aboutissement de l’activité de
production de l’entreprise y compris les achats de sous-
traitance.
Cela suppose également que les charges relatives aux
rémunérations du personnel occasionnel, intérimaire ou
prêté à l’entreprise et aux redevances de crédit-bail sont déjà
retraitées ainsi qu’il a été exposé plus haut.
Au niveau de l’analyse, il est recommandé de prendre
en compte les diverses composantes et être très attentif
quant à l’évaluation du poids des services extérieurs.
La consommation de l’exercice permet d’aboutir au
calcul de la valeur ajoutée.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK73
VALEUR AJOUTEE
=
MARGE BRUTE SUR VENTES EN L’ETAT
+
PRODUCTION DE L’EXERCICE
- CONSOMMATION DE L’EXERCICE
L’importance de ce solde est reconnue par tous les
analystes. La valeur ajoutée constitue la survaleur apportée
par l’entreprise aux matières et fournitures ayant subi une
transformation ou aux achats revendus. Elle mesure ce que
l’entreprise ajoute par son activité dans le circuit
économique. C’est en fait, le « plus » apporté au produit par
le fonctionnement interne de l’entreprise.
Economiquement parlant, la valeur ajoutée mesure la
contribution que l’entreprise et son personnel apportent à la
formation du PIB (produit intérieur brut). Au niveau de
l’entreprise cela traduit la richesse produite par cette
dernière.
C’est la valeur ajoutée qui va permettre la rémunération
de l’ensemble des facteurs qui interviennent dans la
production.
C’est un bon indicateur de la rentabilité potentielle de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK74
l’entreprise, puisque c’est de la valeur ajoutée que découle
l’ensemble des indicateurs de rentabilité au niveau de l’état
des soldes de gestion.
Toutefois, une forte valeur ajoutée n’implique pas
forcément une forte rentabilité, c’est ce qu’il convient de
dégager à travers l’ensemble des autres indicateurs. Les
facteurs de production comme le personnel et les
immobilisations ou les emprunts ne sont pas encore
rémunérés. C’est de leur importance que découle la
rentabilité ou non de l’entreprise.
Important :
Lors de l’analyse des autres indicateurs, il faut
prêter une attention particulière à la consommation de
cette valeur ajoutée surtout par la masse salariale et les
charges financières. Il faut également utiliser les ratios
les plus significatifs pour expliquer comment la V.A a été
produite et comment elle a été utilisée.
Enfin, pour l’appréciation globale de l’activité de
l’entreprise, l’analyste financier doit :
- replacer l’activité dans son contexte général et
sectoriel,
- tenir compte de la conjoncture spécifique et
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK75
générale,
- comparer les évolutions passées ou prévisionnelles
par rapport à celles du secteur d’activité.
2. Les indicateurs de rentabilité
Après détermination de la valeur ajoutée, cette dernière
est partagée entre :
- le personnel de l’entreprise en tant
qu’appointements et salaires ou charges sociales ;
- l’état, en tant qu’impôts directs et indirects ;
- les actionnaires ou les apporteurs de capitaux de
manière générale. La valeur ajoutée rémunère les
apporteurs de capitaux d’emprunts à travers le
versement des intérêts et les actionnaires par le
versement de dividendes.
- L’entreprise elle-même à travers la compensation de
la dépréciation et de l’usure des biens constituant les
actifs de l’entreprise par le biais des dotations aux
amortissements et aux provisions.
Le premier indicateur de rentabilité est celui de
l’excédent brut d’exploitation. Lorsque ce dernier est positif,
il est appelé ainsi. Cependant, lorsqu’il est négatif, il est
qualifié d’insuffisance brute d’exploitation.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK76
L’EBE ou l’IBE est une approche du résultat de
l’entreprise. Il est déterminé à partir de la valeur ajoutée et
avant toute influence des décisions financières ou fiscales de
l’entreprise. Ce résultat est calculé avant déduction des
dotations d’exploitation aux amortissements et aux
provisions, d’où le qualificatif de « brut ».
EXCEDENT BRUT D’EXPLOITATION OU
INSUFFISANCE BRUTE D’EXPLOITATION=
VALEUR AJOUTEE
+
SUBVENTIONS D’EXPLOITATION (*)
-
IMPOTS ET TAXES
-
CHARGES DE PERSONNEL
(*) si elles n’ont pas été intégrées au niveau des ventes
de biens et services produits.
L’EBE demeure un indicateur pivot de la performance
économique de l’entreprise. Du moment qu’il est
indépendant des politiques d’amortissement, de provision,
d’endettement et des éléments exceptionnels, l’EBE ne subit
pas les distorsions variant d’une entreprise à l’autre et reste
l’indicateur de performance le plus pertinent permettant des
comparaisons interentreprises et intra-sectorielles.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK77
Le solde du résultat d’exploitation est capital dans
l’appréciation de l’enrichissement (ou l’appauvrissement)
net généré par l’exploitation. Ce solde est déterminé après
incorporation de l’ensemble des produits et charges
d’exploitation avant toute influence des décisions
financières de l’entreprise.
Dans le cas marocain, l’entreprise qui est en phase
d’investissement, les premières années qui suivent cet
investissement même avec la pratique de l’amortissement
dégressif, cette pratique fiscale n’a aucune influence sur le
résultat d’exploitation dans la mesure où les dotations pour
amortissements dérogatoires sont comptabilisées parmi les
charges non courantes et feront l’objet de reprises
ultérieurement. De ce fait le résultat d’exploitation reste
indépendant de toute mesure fiscale de quelque nature
qu’elle soit et demeure un indicateur de grande importance
pour les gestionnaires.
RESULTAT COURANT
=
RESULTAT D’EXPLOITATION
+
RESULTAT FINANCIER
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK78
Il convient de préciser au préalable que le résultat
financier est le solde résultant de la différence entre les
produits financiers et les charges financières. Ce résultat est
très composite et son interprétation mérite un examen
minutieux des comptes qui composent les charges et les
produits financiers. Autrement dit, il est possible de revenir
sur une comparaison entre gains et pertes de change par
exemple ou entre charges d’intérêts et produits financiers et
ainsi de suite.
Le résultat courant est de ce fait le résultat obtenu après
prise en considération des opérations financières de
l’entreprise. Il résulte des opérations d’exploitation et des
opérations financières sans tenir compte des éléments non
courants. C’est un résultat qui exprime de façon claire et
nette la qualité de la politique financière de l’entreprise et
son influence sur le résultat global de l’entreprise.
Le résultat courant est ainsi le résultat généré par
l’activité courante de l’entreprise tout en tenant compte de
l’incidence des décisions financières. Il est composé de la
somme des résultats d’exploitation et financier.
Le résultat courant s’oppose au résultat non courant,
dans la mesure où le premier résulte des opérations
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK79
ordinaires d’exploitation et de financement, alors que le
second résulte des opérations non répétitives qui revêtent un
caractère exceptionnel et sur lesquelles l’entreprise n’a que
peu de maîtrise.
La somme des résultats courant et non courant donne un
résultat avant impôt. Ce résultat détermine la richesse
produite par l’entreprise y compris celle qui part vers l’état.
Cette richesse qui n’est que la résultante de la valeur ajoutée
comme premier indicateur de résultat potentiel.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
=
RESULTAT COURANT
+
RESULTAT NON COURANT
-
IMPOT SUR LE RESULTAT
Le résultat de l’exercice fait apparaître ce qui reste au
niveau de l’entreprise après la répartition qui est faite entre
les principaux intéressés à savoir : l’état et le personnel. Les
associés disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet
d’une nouvelle répartition au niveau de l’entreprise entre
réserves, reports et dividendes.
Le résultat de l’exercice bénéficie d’une grande
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK80
diffusion auprès des tiers et il demeure le meilleur indicateur
de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification
est altérée par son caractère composite : des éléments
courants et non courants.
Cependant, une entreprise est considérée comme
potentiellement rentable si son résultat net provient en
grande majorité des éléments courants voire des éléments
d’exploitation.
Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable.
C’est ce dernier qui sera retraité afin de déterminer le
résultat fiscal, base de calcul de l’impôt sur le résultat.
III. LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT et
L’AUTOFINANCEMENT
En fait, l’analyste financier doit se pencher non
seulement sur le résultat en tant que grandeur comptable ou
financière, mais sur l’ensemble des sommes d’argent qui, à
l’issue de l’exercice, resteront au niveau de l’entreprise.
C’est ce qu’on appelle la capacité d’autofinancement.
Le résultat comptable est en fin de compte la base du
calcul de la capacité d’autofinancement de l’entreprise
(CAF) et de l’autofinancement.
Cette capacité d’autofinancement ne restera pas
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK81
entièrement dans l’entreprise, une partie sera distribuée pour
assurer la rémunération des apporteurs du capital.
Sur cette base, nous pouvons définir la CAF comme
étant l’ensemble des ressources internes que l’entreprise
pourrait consacrer à l’autofinancement.
Pour le calcul de la CAF, le CGNC préconise la
formule additive. Toutefois, il existe une deuxième formule
de calcul qualifiée de soustractive.
CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMNT =
1 Résultat de l’exercice (benéfice +, perte -)
2 + Dotations d’exploitation (à l’exclusion des dotations relatives
aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
3 + Dotations financières (à l’exclusion des dotations relatives
aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
4 + Dotations non courantes (à l’exclusion des dotations relatives
aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
5 - Reprises d’exploitation (à l’exclusion des reprises relatives
aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
6 - Reprises financières (à l’exclusion des reprises relatives aux
actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
7 - Reprises non courantes (à l’exclusion des reprises relatives
aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) et compte tenu
des reprises sur subventions des investissements
8 - Produits de cession des actifs immobilisés
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK82
9 + Valeurs nettes d’amortissements des immobilisations cédées
La détermination schématique de la CAF est faite
de la façon suivante:
CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
=
RESULTAT DE L’EXERCICE
+
DOTATIONS (Exploitation, Financières et non
courantes hors éléments circulants)
-
REPRISES (Exploitation, Financières et non courantes
hors éléments circulants)
-
PRODUITS DE CESSION DES ACTIFS
IMMOBILISES
+
VALEURS NETTES D’AMORTISSEMENT
DES IMMOBILISATIONS CEDEES
Selon cette logique, les éléments qui entrent dans le
calcul de la CAF sont :
D’un côté, les charges non décaissables comprenant les
dotations aux amortissements et aux provisions et les
valeurs nettes des amortissements des immobilisations
cédées. Ces charges sont qualifiées de charges calculées.
D’un autre côté, les produits non encaissables
comprenant les reprises d’exploitation, financières et non
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK83
courantes. Ces produits sont qualifiés de produits calculés.
D’un troisième côté, les produits de cessions des
immobilisations cédées.
Sur cette base, la CAF peut être définie comme étant
la différence entre les produits encaissables et les charges
décaissables.
Selon la formule soustractive la capacité
d’autofinancement est égale à:
EBE ou Insuffisance Brute d’Exploitation IBE
+ Transferts de charges d’exploitation
+ Autres produits d’exploitation (2)
- Autres charges d’exploitation (1)
+/- Profits ou pertes sur opérations faites en commun
+ produits financiers (2)
- Charges financières (1)
+ Produits non courants (2)
- Charges non courantes (1)
- Impôts sur le résultat.
(1)à l’exclusion des dotations (Exploitation,
Financières et non courantes hors éléments
circulants)
(2)àl’exclusion des reprises Exploitation, Financières
et non courantes hors éléments circulants)
Une fois les bénéfices distribués, ils sont déduits
de la capacité d’autofinancement et on retrouve
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK84
l’autofinancement net de l’entreprise.
AUTOFINANCEMENT = CAF – Bénéfices distribués
Cas d’application :
La société METALIX SA est une entreprise industrielle
du secteur métallurgique et elle a connu un fort
développement en quelques années. On vous demande de
contribuer à l’étude de la rentabilité de cette entreprise à
travers la détermination des soldes de gestion (sans
retraitement du CPC). Pour ce faire, on vous fournit les
comptes de produits et de charges des deux derniers
exercices.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK85
OPERATIONS
TOTAUX
DE
TOTAUX DE
Propres à
l’exercice
Concernant
les exercices
L'EXERCI
CE
L'EXERCICE
Opérations
propres à
l’exercice
Opérations
concernant
le s
exercices
précédents
Totaux de
l’exercice
Totaux de
l’exercice
précédent
1 2 3=1+2 4
E I PRODUITS COURANTS
X * Ventes de marchandises (en l'état)
P * Ventes de biens et services produits 182870 182870 170350
L Chiffre d'affaires
O * Variation de stocks de produits (+ -)(1) -1650 -1650 500
I * Immobilisations produites par
T l'entreprise pour elle-même
A * Subventions d'exploitation 200 200
T * Autres produits d'exploitation 100 100
I * reprises d'exploitation et transfert.
Charges
1150 1150 4100
O TOTAL I 182670 182670 174950
N II CHARGES D'EXPLOITATION
* Achats revendus (2) de marchandises
* Achats consommés (2) de matières 52860 52860 52786
et fournitures
* Autres charges externes 48200 48200 44108
* Impôts et taxes 7062 7062 5914
* Charges de personnel 46228 46228 41525
* Autres charges d'exploitation
* Dotations d'exploitation 15749 15749 13037
TOTAL II 170099 170099 157370
III RESULTAT D'EXPLOITATION (I-II) 12571 17580
F IV PRODUITS FINANCIERS
I * Produits des titres de participation et autres
titres immobilisés
N * Gains de change
A * Intérêts et autres produits financiers 1923 1923 1389
N * Reprises financières et transf de charges
C TOTAL IV 1923 1923 1389
I V CAHRGES FINANCIERES
E * Charges d'intérêts 6306 6306 7430
R * Pertes de change
* Autres charges financières
* Dotations financières
TOTAL V 6306 6306 7430
VI RESULTAT FINANCIER (IV-V) -4383 -6041
VII RESULTAT COURANT (III - VI ) 8188 11539
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK86
1) Variation de stocks: Stock final - Stock initial;
augmentation (+) ; diminution (-)
2) Achats revendus ou achats consommés: achats -
variation de stocks
Les dotations d’exploitation relatives aux éléments
d’actif et du passif circulants sont de l’ordre de 20% de la
totalité des dotations annuelles.
Les dividendes distribués représentent 70% des
bénéfices réalisés chaque année.
N VII RESULTAT COURANT (reports) 8188 11539
O VIII PRODUITS NON COURANTS
N * Produits des cessions d'immobilisations 2120 2120
* Subventions d'équilibre
C * Reprises sur subventions. d'investissement
O * Autres produits non courants 290 290 610
U * Reprises non courantes et transfert
charges
412 412 215
R TOTAL VIII 2822 2822 825
A IX CHARGES NON COURANTES
N * Valeurs nettes d'amort.des Imm.cédées 1115 1115
T * Subventions accordées
* Autres charges non courantes 411 411 324
* Dotations non courantes aux Amort et
Prov
104 104
TOTAL IX 1630 1630 324
X RESULTAT NON COURANT (VIII-IX) +1192 + 501
XI RESULTAT AVANT IMPOTS (VII+ - X) + 9380 + 12040
XII IMPOTS SUR LES RESULTATS 2814 3612
XIII RESULTAT NET (XI -XII) +6566 +8428
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK87
CHAPITRE IV : LA METHODE DES
RATIOS
«Un ratio est un rapport entre deux grandeurs
caractéristiques de l’activité de l’entreprise, de sa situation
économique ou de ses performances». En lui-même un ratio
ne nous enseigne rien. Toutefois, pour être significatif ce
dernier doit être comparé à d’autres ratios de même nature
ou de natures différentes.
La technique des ratios permet de juger du
fonctionnement d’une entreprise en articulant dans un
tableau un certain nombre d’indicateurs. La technique des
ratios était très en vogue il y a quelques années. Cependant,
elle est de plus en plus remise en cause en raison d’une
utilisation anarchique des ratios.
Pour être significative, l’analyse en termes de
ratios doit respecter un certain nombre de principes :
- les ratios utilisés doivent être peu nombreux
mais assez significatifs,
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK88
- il faut les présenter de manière croissante afin de
pouvoir suivre l’évolution d’une entreprise à
travers un certain nombre de ratios,
- il faut éviter les jugements en valeurs absolues
des ratios ou leur donner une portée future très
importante puisqu’ils ont été construits sur les
bases de données passées.
Dans tous les cas, les ratios sont à utiliser de
manière relative et doivent être comparés à des normes.
Chaque ratio doit être comparé au même ratio de
l’entreprise calculé sur d’autres périodes, au même ratio
déterminé dans des entreprises similaires et enfin au ratio
moyen de la profession ou du secteur d’activité.
Généralement les ratios sont divisés en quatre
types :
- les ratios de structure,
- les ratios de rentabilité.
- les ratios de rotation ou les ratios des
composantes du BFG,
- les ratios de trésorerie ou de liquidité,
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK89
I. LES RATIOS DE STRUCTURE
La structure financière d’une entreprise est une notion
très utilisée dans le langage financier. Elle intéresse tous les
analystes et surtout les banquiers. L’étude de la structure
financière se concentre sur le passif du bilan et plus
précisément sur l’endettement et le choix des modes de
financement.
Or, les choix entre les modes de financement
disponibles à l’entreprise se situent à deux niveaux:
- le choix entre le financement propre (apports des
actionnaires) et le financement externe (emprunts),
- le choix, parmi les financements internes, entre les
apports en capital et l’autofinancement.
La structure financière de l’entreprise dépend
directement de la nature et du niveau d’activité de cette
dernière, qui déterminent de façon directe l’importance :
- du capital économique investi dans l’exploitation,
- de la valeur ajoutée,
- des équipements,
- et de la main d’œuvre.
Les ratios de structure financière sont de plusieurs
natures. Toutefois, dans un souci d’efficacité nous
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK90
présentons dans le cadre de ce sous paragraphe les ratios les
plus significatifs:
1. Le ratio des fonds propres
Dans une vision globale, le ratio des fonds propres
exprime l’importance des capitaux propres par rapport au
passif total ou le poids des capitaux extérieurs engagés dans
l’entreprise.
Ce ratio s’exprime par le rapport suivant :
Endettement total / Passif
Il s’exprime également par le rapport :
Capitaux propres / Passif
La somme des deux rapports doit être égale à un
(01) puisque le passif est formé de l’endettement et des
capitaux propres.
2. Le ratio d’autonomie financière
Au niveau des pourvoyeurs de fonds ou des
organismes prêteurs, plus la durée du prêt est longue plus le
risque devient élevé.
La règle financière veut que les apporteurs de
capital doivent au moins intervenir pour la moitié du
financement de l’investissement en vue d’assurer à
l’entreprise son autonomie vis-à-vis des tiers.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK91
Selon l’approche financière, l’autonomie financière
s’exprime comme suit :
Dettes de financement (long et moyen terme) / Capitaux
propres < 1
Lorsque ce ratio est strictement inférieur à 1, on
peut affirmer que l’entreprise a toujours la possibilité de
s’endetter à long et moyen terme. Toutefois, lorsque ce ratio
est supérieur à un, on affirme que l’entreprise est dans
l’incapacité de s’endetter. Autrement dit, elle doit
reconstituer son capital ou l’augmenter en vue de se
procurer une nouvelle marge pour l’endettement et une
assurance pour ses partenaires financiers.
3. Le ratio d’équilibre financier
Les ratios d’équilibre financier découlent de la
relation fondamentale qui existe entre le fonds de roulement,
le besoin de financement global et la trésorerie nette. Ceci
dit qu’une situation d’équilibre financier de l’entreprise veut
que le fonds de roulement soit positif et supérieur au besoin
de financement global, ce qui dégage une trésorerie positive.
Le ratio de fonds de roulement : exprime le taux
de couverture des emplois stables par les ressources stables
et exprime également le niveau de fonds de roulement.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK92
Il peut être exprimé de deux façons selon
l’approche d’analyse adoptée.
Au niveau de l’approche financière, ce ratio est
exprimé par le rapport suivant :
Capitaux permanents / Actif immobilisé net > 1
Lorsque le rapport est supérieur à un, le ratio exprime
un fonds de roulement positif. Cependant, lorsque ce dernier
est inférieur à un, il atteste d’une insuffisance en ressources
permanentes et une insuffisance en fonds de roulement.
Une autre manière d’apprécier l’équilibre financier
de l’entreprise passe à travers le ratio suivant :
Ressources durables / (Emplois stables + BFE)
Selon l’approche financière adoptée, on prend les
masses à leurs valeurs brutes ou nettes.
Lorsque ce ratio est inférieur à 01 et le ratio
précédent est supérieur à 01, l’entreprise doit en principe
recourir à des concours bancaires en vue de faire face à
l’excédent des besoins de financement d’exploitation sur les
ressources durables.
Ce ratio peut également être complété par un autre
ratio permettant de nous indiquer sur le degré de couverture
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK93
du besoin de financement structurel ou durable par les
ressources durables.
FRF ou FRN / Stocks
4. Les ratios d’endettement et de
délai de remboursement des dettes
Avant de parler de capacité de remboursement, il
convient de parler de capacité d’endettement de l’entreprise.
La comparaison entre les capitaux empruntés (capitaux
empruntés à terme, concours bancaires, crédits de trésorerie
et comptes d’associés créditeurs) et les capitaux propres
nous renseigne sur le taux ou la capacité d’endettement de
l’entreprise et sur son degré de dépendance vis-à-vis des
tiers.
Ce ratio est un indicateur à suivre régulièrement afin de
contrôler la dépendance de l’entreprise vis-à-vis de
l’extérieur.
Endettement total/ fonds propres  75%
Si le rapport est supérieur à 1, la situation de
l’entreprise est jugée inquiétante.
Afin de pouvoir inspirer confiance de ses partenaires
financiers, l’entreprise doit disposer d’une capacité
d’endettement et en même temps d’une capacité de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK94
remboursement. La mesure de cette capacité de
remboursement se fait à travers une comparaison entre les
dettes à long et moyen terme et les flux de revenus générés
par l’entreprise.
Dettes à long et moyen terme/ CAF
Ce ratio, suppose que la totalité de la CAF soit
affectée au remboursement des emprunts et ne prend pas en
considération les charges financières dans la mesure où elles
seront prises en considération dans le calcul du résultat. Il
mesure, en nombre d’années, le délai théorique minimum
nécessaire pour rembourser les capitaux empruntés. Ce délai
théorique doit être largement inférieur au délai de
remboursement des emprunts en question.
5. Les ratios de patrimoine ou de la
structure du bilan (actif et passif)
L’étude de la structure de l’actif et du passif
consiste à rapporter certaines grandeurs de l’actif et du
passif à d’autres en vue de mesurer et d’analyser les
éléments composants ledit actif ou passif. Ces ratios
mesurent le poids de certains postes par rapport à d’autres.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK95
les ratios du passif
Les ratios du passif se ramènent à des ratios
d’indépendance financière et d’endettement. Ils permettent
d’apprécier l’importance de l’endettement avec ses
différentes formes et des fonds propres par rapport au passif
total. Autrement dit, les ratios du passif permettent
d’apprécier la politique de financement de l’entreprise.
Les principaux indicateurs sont :
- La stabilité du financement
Elle est appréciée à travers deux indicateurs clés. L’un
ou l’autre de ces indicateurs exprime la même chose, le
poids de l’endettement à court terme dans le passif ou
l’importance du financement permanent.
L’importance du financement permanent est exprimée
par le rapport suivant :
Financements permanents ou Financements durables /
Passif total
Pour être significatif ce ratio doit être comparé au ratio
du poids de l’actif immobilisé dans l’actif total afin d’avoir
une idée claire sur l’importance du fonds de roulement.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK96
Le second ratio est celui relatif au poids de
l’endettement à court terme. Il est exprimé par le rapport
entre l’endettement à court terme et le passif total.
Endettement à court terme / Passif total
Ces ratios sont exprimés en pourcentage. Ainsi la
différence entre 100% et le ratio du poids de l’endettement à
court terme exprime l’importance du financement
permanent.
Ce ratio exprime la politique de financement et le
degré de dépendance de l’entreprise à court terme.
Par ailleurs, il est souhaitable également de
connaître le poids de l’endettement à long terme dans le
passif total.
Ce ratio s’exprime par le rapport suivant :
Dettes de financement ou dettes à long et moyen terme /
Passif total
Il exprime également le degré de dépendance à
long et moyen terme de l’entreprise vis-à-vis des partenaires
financiers.
On peut également utiliser les ratios d’autonomie
financière tels que :
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK97
Endettement total / Passif total
Et
Fonds propres / Passif total
II. LES RATIOS DE RENTABILITE
La rentabilité de l’entreprise est une composante de la
performance globale de l’entreprise.
En fait, la rentabilité d’une entreprise peut être définie
comme sa capacité à dégager des résultats (bénéficiaires) à
partir des capitaux investis. Compte tenu des différents
niveaux de résultat, il y a trois niveaux d’analyse de la
rentabilité d’une entreprise : la rentabilité d’exploitation,
la rentabilité économique et la rentabilité financière.
Les ratios de rentabilité mesurent à cet égard les
résultats par rapport :
- à l’activité (rentabilité d’exploitation),
- aux moyens de production ou aux
investissements (rentabilité économique),
- et aux moyens financiers (rentabilité
financière).
1 . La rentabilité d’exploitation
A l’instar des autres ratios de rentabilité, les ratios de
rentabilité ayant une relation avec l’exploitation concernent
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK98
des résultats bénéficiaires, car on ne peut parler de ratios de
rentabilité avec des résultats déficitaires.
1.1-Taux de marge commerciale
Le taux de marge ou le ratio de marge commerciale
concerne les entreprises ayant une activité commerciale.
L’examen de ce ratio permet d’apprécier le taux de marge
commerciale de l’entreprise et par conséquent sa stratégie
commerciale.
En effet, une marge élevée permet d’engager des
charges sans souci et un meilleur service commercial.
Cependant, une marge trop serrée ne permet pas à
l’entreprise d’être à l’aise dans l’engagement de ses charges.
Marge brute sur ventes en l’état / Ventes de
marchandises
Par ailleurs, cet indicateur permet à l’entreprise de se
comparer aux autres entreprises du même secteur et de juger
de sa performance commerciale par rapport aux autres
entreprises : soit aux meilleures soit à la moyenne.
Le suivi de cet indicateur dans le temps permet
d’apprécier la politique commerciale de l’entreprise.
En effet, une augmentation du taux de marge
accompagnée d'une diminution du produit des ventes de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK99
marchandises signifie que l’entreprise essaye de préserver
ses marges commerciales grâce à une augmentation du prix.
Cette action peut être délibérée ou non. Elle traduit
probablement une stratégie de différenciation ou de
sélectivité de la clientèle.
A contrario, un taux de marge en chute accompagné
d’une augmentation du produit des ventes de marchandises
ou du chiffre d’affaires commercial, traduit probablement
une baisse des prix en vue d’un élargissement de la part de
marché ou une stratégie de domination par les prix.
1.2- Le taux de valeur ajoutée
Ce ratio mesure le degré d’intégration de l’entreprise. Il
est plutôt utilisé par les entreprises industrielles. Il permet
d’établir une distinction entre les coûts des facteurs de
production externes et ceux mis en œuvre par l’entreprise à
elle-même.
Valeur ajoutée / (production + ventes de marchandises +
subventions d’exploitation)
Autrement dit :
Valeur ajoutée / Chiffre d’affaires (HT)
La valeur ajoutée peut être comparée même à la
production à elle seule pour juger du degré d’intégration de
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK100
l’entreprise, lorsque l’entreprise n’exerce pas d’activité
commerciale.
1.3- Le taux d’Excédent Brut d’Exploitation
Exprimé par le rapport suivant :
EBE / C.A (HT)
Ce ratio mesure le résultat dégagé par chaque 100 Dhs
de chiffre d’affaires indépendamment de la politique
financière de l’entreprise, de la politique d’investissement,
des éléments non courants et de l’incidence de la fiscalité.
1.4 - Le taux de rentabilité d’exploitation
Par contre ce ratio, mesure le niveau de résultat
d’exploitation dégagé par chaque 100 Dhs de chiffre
d’affaires, avant toute incidence de la politique financière de
l’entreprise, des éléments non courants et de la fiscalité.
Ce ratio s’exprime par le rapport :
Résultat d’exploitation / C.A (HT)
1.5 - Le taux de rentabilité commerciale
Le dernier ratio de cette famille est celui qui détermine
le niveau de résultat net dégagé pour chaque 100 Dhs de
chiffre d’affaires. Il s’exprime par le rapport :
Résultat net / C.A (HT)
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK101
Appelé également le taux de marge bénéficiaire, ce
ratio constitue une composante du ratio de rentabilité
financière qui s’exprime par le rapport :
Résultat net / capitaux propres
2. La rentabilité économique
Les ratios de mesure de la rentabilité économique
permettent de juger de la capacité de l’entreprise à dégager
des résultats (bénéficiaires) en mobilisant juste les capitaux
nécessaires à l’exercice de son activité.
ACTIF ECONOMIQUE =
Immobilisations corporelles affectées à l’exploitation
+ immobilisations incorporelles affectées à l’exploitation (sauf
charges immobilisées)
+ Biens acquis en crédit-bail affectés à l’exploitation
+ Besoins de financement d’exploitation.
L’actif économique peut également être égal au :
Capitaux propres + dettes financières globales
La rentabilité économique découle de l’aptitude de
l’entreprise à vendre et à générer des marges et des résultats
qui permettent au capital de l’entreprise son renouvellement
et sa rémunération.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK102
- la rentabilité économique nette exprimée par le
rapport :
Résultat d’exploitation net d’impôt / Actif économique
net
Enfin, la rentabilité économique globale se mesure par
rapport à l’actif économique net.
(Résultat d’exploitation +produits financiers)/Actif
économique net
Les indicateurs de rentabilité économique permettent
d’éclairer les investisseurs sur la rémunération des capitaux
nécessaires à l’exploitation. Or, ces indicateurs ne sont pas
significatifs pour tous les utilisateurs de l’analyse financière.
A titre d’exemple, les apporteurs de capitaux sont
intéressés par la rentabilité financière et plus précisément
par la rémunération que leur apporte l’activité dans sa
globalité.
3. La rentabilité financière
Le calcul de la rentabilité financière permet d’apprécier
la capacité de l’entreprise à servir un résultat à ses
actionnaires et à rémunérer ces derniers de façon à leur
compenser le risque encouru.
Il s’exprime par le rapport :
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK103
Résultat net / capitaux propres
L’importance du ratio est appréciée en référence au taux
moyen de rendement des placements à revenu fixe.
III. LES RATIOS DE ROTATION OU LES
RATIOS DES COMPOSANTES DU BFG
Les ratios de rotation relèvent de l’analyse statique
du bilan en termes de stocks et non pas en termes de flux.
Toutefois, ils fournissent des informations d’ordre
dynamique en introduisant la variable temps dans l’analyse
du bilan et la mise en évidence du rythme de renouvellement
de certaines des composantes du bilan. Ces ratios
s’appliquent aussi bien aux éléments cycliques qu’aux
autres éléments de l’actif.
Concernant les composantes du Besoin de
financement global, il convient de rappeler que :
BFG = Actif circulant hors trésorerie – passif circulant
hors trésorerie
A cet effet, nous rappelons que les composantes de
l’actif et du passif circulants sont toutes des composantes
cycliques (dans le sens de stocks) et commerciales
Les ratios de délais de rotation permettent
d’éclairer la réalité économique de l’entreprise et
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK104
complètent la compréhension du tableau de formation du
résultat.
Pour des besoins d’analyse, trois types de ratios
sont à envisager :
- les ratios de rotation des stocks,
- les ratios commerciaux ou des délais clients et
fournisseurs,
- les autres ratios de rotation.
1. Les ratios de rotation des stocks
Ces ratios ont pour objectif de déterminer la vitesse
de rotation des stocks. Or, comme la nature des stocks
diffère, les ratios diffèrent eux aussi.
Ces ratios montrent le nombre de fois qu’un dirham
investi dans le stock tourne en moyenne par an. Ils sont
comparables à d’autres entreprises de la même branche ou
du même secteur d’activité.
1.1- Les concepts nécessaires à la gestion des stocks
Le stock est un ensemble de marchandises (produits ou
matières) accumulées dans l’attente d’être transformées
et/ou vendues.
Il existe divers types de stocks. Le plan comptable
marocain prévoit :
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK105
- les stocks de marchandises,
- les stocks de matières et fournitures
consommables,
- les stocks de produits en cours,
- les stocks de produits intermédiaires et produits
résiduels,
- les stocks de produits finis,
La notion de stock de sécurité
Pour que le cycle d’approvisionnement – production –
vente puisse se dérouler normalement, deux conditions
doivent être réunies :
- En amont, les quantités de matières doivent être
suffisantes en vue de satisfaire à n’importe
quel moment la demande interne des sections
de production, faute de quoi le cycle de
production sera interrompu.
- En aval, les quantités des produits en stocks
doivent être suffisantes en vue de répondre à la
demande de la clientèle, sinon l’entreprise
risque de perdre sa clientèle ou du moins elle
ratera l’opportunité de vendre ses produits.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK106
A cet effet, le stock minimum est exprimé par les
quantités au-dessous desquelles on ne peut descendre en vue
de maintenir une marge de sécurité afin de se prémunir
contre l’éventualité des retards de livraison, des pannes de
fabrication ou tout autre événement susceptible de perturber
le cycle d’exploitation de l’entreprise.
La notion de stock moyen
Le stock moyen est le plus souvent évalué au prix de
revient. Or, la comptabilité marocaine reconnaît l’existence
de deux méthodes d’évaluation des stocks : le coût moyen
pondéré et le premier entré premier sorti.
Le stock moyen est alors égal au :
(Stock initial + Stock final)/2
Pour la détermination de la consommation de
l’exercice en termes de marchandises, matières, fournitures
ou produits on a ce qui suit :
Consommation de l’exercice = Achats + Stock initial –
stock final
1.2. Délai de rotation des stocks de marchandises
Pour des besoins de calcul de la rotation des stocks de
marchandises ou de toute autre rotation, il est
souhaitable d’utiliser le stock moyen en vue d’éviter tout
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK107
biais d’analyse provoqué par la coïncidence ou non de la fin
de l’exercice avec le début ou la fin du cycle d’exploitation.
Ce problème est posé de façon très aiguë pour les
entreprises à activité saisonnière.
A cet effet, nous souhaitons utiliser le stock moyen au
lieu du stock final. Toutefois, il faut noter que dans le cas
d’une entreprise à activité normale, le stock final demeure
utilisable.
Il est à noter également que les achats de l’année
sont corrigés par la variation de stocks des marchandises, ce
qui nous permet d’aboutir exactement à la consommation de
l’exercice au sens précité et que les deux grandeurs doivent
être homogènes c’est-à-dire, évaluées au coût de revient et
hors taxes.
Stock moyen de marchandises / Achats de
marchandises
En multipliant ce rapport par 360 on obtient le nombre
de jours nécessaires pour écouler le stock de marchandises.
Si l’on inverse ce ratio on obtient une vitesse de rotation
du stock de marchandises ou leur vitesse de renouvellement
dans l’année.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK108
Le délai de rotation ou d’écoulement peut également
être calculé pour les produits finis, les matières premières et
les matières et fournitures consommables. Ce délai est
également exprimé en jour de l’année en multipliant les
ratios concernés par 360 jours.
1.3. Délai de rotation des stocks de produits finis
Stock moyen de produits finis/ Production vendue
1.4 Délai de rotation des stocks de produits en cours :
Stock moyen de produits en-cours et produits semi-finis /
production
1.5. Délai de rotation des matières premières
Stock moyen de matières premières / Achats de matières
1.6. Délai de rotation des matières et fournitures
consommables
Stock moyen de matières premières et fournitures
consommables / Achats de matières et fournitures
2. Les ratios de rotation des créances commerciales
Par créance commerciale, il faut entendre les comptes
clients au sens comptable du terme et les comptes rattachés,
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK109
c’est-à-dire les clients d’exploitation figurant au niveau du
poste 342.
Ce ratio mesure la hauteur des crédits clients et leur
durée. Au niveau d’un client donné, la durée de crédit
dépend généralement et en premier lieu de sa solvabilité, de
sa taille, de son importance et de la fréquence des
commandes.
Le plus courant dans le monde des affaires est que les
crédits clients ne doivent dépasser le seuil de trois mois que
de façon exceptionnelle. Or, la meilleure référence est celle
des usages sectoriels.
A cette fin, il faut toujours comparer les délais dégagés
à ceux du secteur auquel appartient l’entreprise objet de
l’étude.
Les délais de rotation sont calculés à partir des postes
figurant au bilan.
A l’image des délais de rotation des stocks, les délais de
rotation des clients et des fournisseurs risquent d’être biaisés
par la saisonnalité de l’activité de l’entreprise, d’où la
nécessité d’une meilleure connaissance de l’activité et du
cycle d’exploitation de l’entreprise. Pour ce faire, certains
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK110
analystes proposent d’utiliser l’encours moyen des clients
et des fournisseurs.
Comme le poste clients et comptes rattachés est
comparé au chiffre d’affaires global, les deux grandeurs ne
sont pas, à priori, homogènes, d’où l’expression du chiffre
d’affaires en (TTC)
Clients et comptes rattachés / C.A. (TTC)
Pour être exprimé en jours, ce ratio est multiplié par
360 jours. Il exprime le délai de recouvrement des créances
clients.
Plus le quotient est grand, plus le délai de recouvrement
est long.
L’inverse de ce ratio exprime la vitesse de rotation des
clients ou leur délai de renouvellement.
Pour éviter toute erreur d’appréciation, les créances
clients doivent être exprimées en termes d’en-cours clients
au lieu du poste clients et comptes rattachés afin d’exprimer
l’en-cours réel.
L’en-cours des créances clients est exprimé comme suit :
Clients et comptes rattachés – clients créditeurs, avances
et acomptes.
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK111
Pour plus de prudence et en vue d’éviter l’influence de
la saisonnalité du cycle d’exploitation, on peut utiliser
l’encours moyen des créances clients.
Le délai moyen de recouvrement des créances clients ou
leur délai de rotation est ainsi exprimé par le ratio suivant :
En-cours moyen des créances Clients / C.A. (TTC)
Comparativement aux normes sectorielles ou de la
profession, si les délais moyens sont élevés, cela signifie
que l’entreprise est en situation défavorable par rapport à ses
clients ou elle est en train de mener une stratégie
commerciale visant à agrandir sa part de marché. Dans le
sens inverse, la situation de l’entreprise est jugée favorable.
Quelles sont les raisons qui sont à l’origine d’une
situation défavorable en termes de délais clients ?
Cette situation peut provenir soit de l’entreprise elle-
même (octroi de délais de paiement particuliers liés à des
conditions de prix et de délai de livraison), soit des clients
(mauvais payeurs, difficultés de trésorerie des clients..)
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK112
Face à cette situation, l’entreprise peut envisager un
certain nombre de mesures susceptibles de débloquer voire
soulager sa situation.
Parmi ces mesures on peut citer :
- l’instauration de structures adéquates en vue
d’accélérer les relances et le suivi de la clientèle,
- la mise en place de mesures d’encouragement
commerciales et financières visant à encourager les
règlements par anticipation.
3. Les ratios de rotation des dettes
fournisseurs
Les dettes fournisseurs concernent les comptes
fournisseurs et comptes rattachés figurant au poste 441.
Dans le cadre financier, les délais des dettes fournisseurs
doivent être plus longs que les délais clients afin de ne pas
souffrir de problèmes de trésorerie dus au décalage entre les
dettes et les créances commerciales.
Les délais de rotation des fournisseurs s’expriment par
le rapport entre les comptes fournisseurs et comptes
rattachés et les comptes d’achats et les autres charges
externes. Comme le numérateur est exprimé (TTC) les
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK113
achats ainsi que les autres charges externes sont exprimés
(TTC).
Fournisseurs et comptes rattachés / (Achats consommés
(TTC) + Autres charges externes (TTC))
Pour éviter toute erreur d’appréciation, à l’instar des
comptes clients, on doit utiliser l’en-cours moyen des crédits
fournisseurs au lieu du poste fournisseurs et comptes
rattachés.
L’en-cours des crédits fournisseurs est exprimé ainsi :
Fournisseurs et comptes rattachés – Fournisseurs
débiteurs, avances et acomptes.
Sur cette base, on obtient le ratio de rotation
fournisseurs suivant :
En-cours moyen des crédits fournisseurs / Achats
consommés (TTC) + Autres charges externes (TTC)
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK114
IV. LES RATIOS DE LIQUIDITE OU DE
TRESORERIE
La liquidité de l’entreprise exprime sa capacité à faire
face à ses dettes sans heurt, par les moyens dont elle dispose
en actif. L’analyse de la liquidité suppose un rapprochement
entre les éléments de l’actif circulant y compris la trésorerie
et les éléments du passif circulant y compris la trésorerie.
Le niveau de trésorerie de l’entreprise est en étroite
relation avec son niveau d’activité. Pour cette raison,
l’analyse de la trésorerie doit se faire en même temps que
celle de l’activité de l’entreprise.
Cependant, comme il est réservé à l’analyse de
l’activité un sous paragraphe indépendant, nous nous
contentons de présenter dans ce cadre, purement et
simplement, les ratios de trésorerie.
Ces ratios expriment la capacité de l’entreprise à
honorer ses engagements. Autrement dit, ils permettent
d’apprécier la solvabilité de l’entreprise à court terme.
Trois types de ratios sont à calculer :
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK115
Le premier est qualifié de ratio de la trésorerie
immédiate :
Disponibilités / Passif circulant
Le second est celui de la trésorerie ou de la liquidité
relative.
Créances + Disponibilités (*) / Passif circulant
(*) ou actif circulant – Stocks.
Un troisième ratio est celui de la trésorerie ou de la
liquidité totale :Actif circulant / passif circulant
Malgré leur importance, ces ratios doivent être utilisés
avec beaucoup de précaution et doivent être doublés d’une
analyse de l’activité et des composantes du besoin de
financement global.
V. Cas de synthèse
Vous êtes conseillé (e)s d’entreprise à la BCP de vos
clients, la société ASTRA, a constitué un dossier de
demande d’emprunt à long terme d’un montant de 6 000 000
Dhs pour engager un grand investissement au cours de
l’année N+1.
Le dossier comprend les deux derniers bilans comptables
(les chiffres sont donnés en milliers de dirhams) ainsi que
les informations complémentaires suivantes :
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK116
Bilan au 31/12 en milliers de Dhs
Actif Exercice N Exercice N-1
Brut Amort
et Prov
Net Brut Amort
et Prov
Net
ACTIF IMMOBILISE
. Immob. en non-valeurs
*Frais préliminaires
*Charges à répartir
* Primes de remb.
. Immob. Incorporelles
*Fonds commercial
. Immob. corporelles
*Terrains
*Constructions
*I.T.M.O
*M.M.B
. Immob. financières
*Titres de participation
* Autres créances immob
ACTIF CIRCULANT H.T
.Stocks
*Marchandises
* Matières et fournit
*Produits finis
.Créances de l’actif circulant
*Clients et comptes ratta
*Autres débiteurs
.Titres et valeurs
placement
Trésorerie Actif
1020
39
700
1900
3060
2425
1600
3600
735
440
957
972
4637
800
185
250
-
280
697
800
120
20
105
72
273
5
1020
39
700
1900
2780
1728
800
3480
735
420
852
900
4364
800
180
250
240
35
700
1400
2400
2100
2200
2600
840
500
960
910
3630
280
163
135
180
600
525
600
10
90
60
210
10
60
35
700
1400
1800
1575
1600
2600
840
490
870
850
3420
280
153
135
Total 23320 2372 20948 19093 2285 16808
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK117
Informations complémentaires
PASSIF Exercice N Exercice N-1
FINANCEMENT PERMANENT
.Capitaux propres
*Capital social
*Réserves légales
* Autres réserves
*Report à nouveau
*Résultat de l’exercice
.Capitaux propres et assimilés
*Subv. d’investissement
*Provision réglementé
.Dettes de financement
*Emprunts auprés Etab crédit
*Autres dettes de financement
. Provision D.R.C
PASSIF C. H.T.
.Dettes du passif circulant
*Fournisseurs
*Etat
*Autres créanciers
TRESORERIE PASSIF
. Crédit d’escompte
9100
435
1910
35
1670
216
80
1000
1365
164
3815
288
800
70
6820
360
1290
30
1490
240
90
1800
270
3488
240
605
85
Total Passif 20948 16808
Analyse financière 2014
Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK118
- L’entreprise avait acquis une immobilisation en crédit-bail
- en N-2 d’une valeur d’origine de 400 000, d’une durée de
vie de 5 ans. La redevance annuelle s’élevait à 95000.
- Les TVP peuvent être assimilés à des disponibilités pour
un montant de 70 000 en N et de 50 000 en N-1.
- D’après une expertise récente : le fonds commercial peut
être évalué à 800 000 en N-1 et N. Les terrains sont évalués
à 1 200 000 en N-1 et 1 700 000 en N
- La CAF est de 2 144 000 et 1 915 000 en N-1.
- Le taux de l’IS est de 30%.
- Un dividende de 700 000 a été distribué en N-1 et
l’entreprise envisage de distribuer 800000 en N.
- Pour un fonctionnement normal de son activité,
l’entreprise est obligée de garder un stock minimum de
matières d’une valeur de 100 000.
- L’état des échéances des dettes se présente comme suit :
Eléments N N-1
Total Moins
d’un an
Plus d’un
an
Total Moins
d’un an
Plus d’un
an
Autres dettes
de
financement
1 365 000 360 000 1 005 000 1 800 000 300 000 1500 000
Autres
créanciers
800 000 650 000 150 000 605 000 600 000 5 000
Travail à faire
Présenter une analyse financière qui vous aidera à
accepter ou à rejeter la demande de l’emprunt de cette
société en suivant les étapes suivantes :
1. Analyse de l’équilibre financier de l’entreprise ;
2. Analyse de la structure financière de
l’entreprise ;
3. Conclure sur la demande de l’emprunt.

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  • 1. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK1 PLAN DU COURS INTRODUCTION GENERALE........................................................4 CHAPITRE I : LA DEMARCHE D’ANALYSE FINANCIERE......9 I- LES OBJECTIFS DE L’ANALYSE FINANCIERE ...............10 II-LE SCHEMA DIRECTEUR DE L’ANALYSE......................12 CHAPITRE II: ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER........16 I - ÉTUDE DESCRIPTIVE DU BILAN COMPTABLE ............16 1. Présentation schématique.....................................................17 2. Explications relatives à certains postes................................17 II. L’APPROCHE FONCTIONNELLE.......................................22 1-. Le bilan fonctionnel ...........................................................22 2- Les indicateurs d’équilibre fonctionnel...............................27 III. L’APPROCHE FINANCIERE ..............................................35 1. Le bilan liquidité..................................................................35 2. La notion d'équilibre financier.............................................47 CHAPITRE III : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET APPRECIATION DES PERFORMANCES DE L’ENTREPRISE .56 I. LES RETRAITEMENTS DES POSTES DU CPC ..................60 1. La sous-traitance..................................................................61 2. Les rémunérations du personnel extérieur à l’entreprise.....61 3. Les subventions d’exploitation............................................62 4. Les transferts de charges......................................................62
  • 2. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK2 5. Les redevances de crédit-bail.............................................. 63 6. Les retraitements liés à la nature de l’activité..................... 64 II. L’ETAT DES SOLDES DE GESTION ET LE TABLEAU DE FORMATION DU RESULTAT........................................... 65 1. Les indicateurs d’activité.................................................... 66 2. Les indicateurs de rentabilité .............................................. 75 III. LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT et L’AUTOFINANCEMENT ......................................................... 80 CHAPITRE IV : LA METHODE DES RATIOS .......................... 87 I. LES RATIOS DE STRUCTURE ............................................ 89 1. Le ratio des fonds propres................................................... 90 2. Le ratio d’autonomie financière.......................................... 90 3. Le ratio d’équilibre financier .............................................. 91 4. Les ratios d’endettement et de délai de remboursement des dettes....................................................................................... 93 5. Les ratios de patrimoine ou de la structure du bilan (actif et passif).................................................................................. 94 II. LES RATIOS DE RENTABILITE ........................................ 97 1 . La rentabilité d’exploitation............................................... 97 2. La rentabilité économique ................................................ 101 3. La rentabilité financière.................................................... 102 III. LES RATIOS DE ROTATION OU LES RATIOS DES COMPOSANTES DU BFG...................................................... 103 1. Les ratios de rotation des stocks ....................................... 104
  • 3. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK3 2. Les ratios de rotation des créances commerciales .............108 3. Les ratios de rotation des dettes fournisseurs ....................112 IV. LES RATIOS DE LIQUIDITE OU DE TRESORERIE .....114 V. Cas de synthèse .....................................................................115
  • 4. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK4 INTRODUCTION GENERALE Comme dans toute activité humaine, la logique impose d’analyser d’abord la situation avant d’agir. Dans l’entreprise, «cet état des lieux » constitue le diagnostic. Il peut être global ou modulaire pour se focaliser sur une dimension particulière. Il peut être stratégique et vise les objectifs et les choix stratégiques de l’entreprise au regard de son marché et de la concurrence. Il peut aussi être opérationnel et vise l’organisation générale, ou enfin il peut être mené au plan financier Le diagnostic financier constitue un volet important du diagnostic d’ensemble. Il a un rôle d’information et de communication, permet de comprendre l’évolution passée de l’entreprise et de juger son potentiel de développement. Il se confond le plus souvent avec l’analyse financière lorsqu’elle s’intéresse à la mesure de l’état de santé de l’entreprise.
  • 5. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK5 L’analyse financière a pour objet de collecter et d’interpréter des informations permettant de porter un jugement sur la situation économique et financière de l’entreprise et son évolution. Elle consiste en <<un ensemble de concepts, des méthodes et d’instruments qui permettent de traiter des informations comptables et d’autres informations de gestion afin de porter une appréciation sur les risques présents, passés et futurs découlant de la situation financière et des performances d’une entreprise>> En tant qu’outil de la gestion financière, l’analyse financière est fondée sur une vision purement technique basée sur l’analyse et l’interprétation des résultats portant sur la lecture des documents comptables et financiers. Elle fournit toutes les informations nécessaires pour préserver l’équilibre financier de l’entreprise tant à long qu’à court terme et prendre les décisions qui influencent les valeurs de l’actif et du passif, les résultats et la valeur de l’entreprise. L’analyse financière est au service d’utilisateurs internes et externes à l’entreprise
  • 6. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK6 Les gestionnaires : en tant qu’analystes internes, ils sont les mieux placés pour avoir une analyse aussi fine que possible en raison de la disponibilité de l’information. Les actionnaires ou les investisseurs : Ces derniers s’intéressent aux bénéfices potentiels et à la rémunération de leurs capitaux apportés. Ils s’intéressent également aux plus- values dégagées. Les prêteurs : Parmi les prêteurs les banques viennent en tête. Toutefois, il y a d’autres prêteurs tels que les autres entreprises qui consentent des emprunts ou des avances, ou qui vendent à crédit. Les objectifs des prêteurs sont multiples et changent selon la nature du prêt : à court ou à long terme. Les prêteurs à court terme s’intéressent à la liquidité à court terme et à sa capacité à faire face à ces échéances à court terme. Les prêteurs à long terme s’intéressent à la solvabilité de l’entreprise à long terme et à sa capacité à dégager des profits à long terme. Les salariés : Ils sont les premiers intéressés par la situation de l’entreprise, car toute défaillance de cette dernière entraîne la perte de leur emploi. Dans les entreprises les mieux organisées, les salariés sont de vrais
  • 7. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK7 partenaires de l’entreprise, ils ont le droit de participer aux bénéfices et peuvent devenir des actionnaires. D’autres partenaires restent également intéressés par la vie de l’entreprise tels que l’Etat, les clients et les fournisseurs, etc. Les informations utilisées par l’ensemble de ces partenaires sont des informations d’ordre comptable et chacun va les utiliser et les traduire en fonction de ces centres d’intérêts et de la position qu’il occupe par rapport à l’entreprise. Partant des mêmes informations et ayant des objectifs différents, chacun des partenaires va porter des regards différents sur l’entreprise. L’objectif de ce cours n’est pas d’aborder de façon exhaustive les différentes approches des partenaires intéressés par l’entreprise mais de permettre à nos étudiants : - De s’initier au maniement des principaux concepts et outils de l’analyse financière ; - Et d’apprendre à utiliser des informations comptables et financières pour établir un diagnostic, résoudre un problème, contrôler une activité, prendre une décision.
  • 8. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK8 C’est ainsi que le premier chapitre permettra de rappeler les objectifs fondamentaux de l’analyse financière et de situer la démarche générale d’analyse. Celle-ci suppose un passage en revue des documents comptables de l’entreprise (états de synthèse) et des normes régnant pour leur construction. Ensuite, une présentation des approches financières s’avère nécessaire pour apprécier l’équilibre financier de l’entreprise. C’est l’objet du second chapitre. Nous consacrerons un troisième chapitre à l’analyse de l’activité et l’appréciation de la rentabilité de l’entreprise à travers l’élaboration des états de solde de gestion. Le cinquième chapitre s’attachera à l’analyse financière proprement dite à partir de la méthode des ratios.
  • 9. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK9 CHAPITRE I : LA DEMARCHE D’ANALYSE FINANCIERE L’objet de l’analyse financière est de faire le point sur la situation financière de l’entreprise en mettant en évidence ses forces et ses faiblesses. Aussi, les orientations de l’analyse financière seront fortement influencées par les contraintes financières de l’entreprise. Elles dépendront en plus des objectifs poursuivis par l’analyste et de la position des différents utilisateurs. La préparation de l’analyse financière consiste à collecter des informations comptables et extra comptables et à les retraiter de façon à donner une image plus fidèle de la situation financière l’entreprise et de son activité. Les documents de base de l’analyse financière sont les états de synthèse comptables qui sont : le bilan, le compte de produits et de charges, l’état des soldes de gestion, le tableau de financement et l’état des informations complémentaires
  • 10. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK10 Toutefois, le bilan comptable et le CPC doivent subir deux types d’opérations pour servir l’analyse : des reclassements et des retraitements des postes. Celles servent à adapter les documents comptables aux objectifs de l’analyste et à ses orientations. I- LES OBJECTIFS DE L’ANALYSE FINANCIERE L’analyse financière a pour objectif de répondre à cinq questions essentielles : 1- Comment a évolué la structure financière de l’entreprise : Quelle est la structure financière de l’entreprise ? Cette structure est-elle équilibrée ? qu’en est –il de sa capacité d’endettement ? 2- Comment ont évolué les actifs de l’entreprise : l’entreprise augmente-elle, maintient-elle ou diminue-t- elle son appareil industriel et commercial ? 3- Comment a évolué le cycle d’exploitation notamment en terme de délai : l’entreprise diminue-t-elle son niveau relatif de stocks ? accorde-t-elle un crédit client plus important ou plus faible ? Bénéficie-t-elle un crédit plus ou moins longs de la part des fournisseurs ?
  • 11. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK11 4- Comment a évolué l’activité : le chiffre d’affaires croit-il fortement, faiblement, stagne-t-il, baisse-t-il ? Quel a été le rythme de croissance ? Est-elle supérieure à celle du secteur de l’entreprise ? 5- Et surtout comment a évolué la rentabilité : les rentabilités économiques et financières sont-elles satisfaisantes ? en augmentation ? Les moyens employés sont-ils en conformité avec les résultats obtenus ? Qu’en est-il des charges d’exploitation, croissent-elles plus ou moins vite que l’activité ? Quels sont les risques encourus ? Y a-t-il un risque prononcé ou non de connaître une défaillance ? On peut résumer les objectifs de l’analyse financière dans le schéma suivant :
  • 12. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK12 II-LE SCHEMA DIRECTEUR DE L’ANALYSE L’analyse financière est fondée sur l’information contenue dans les différents comptes du bilan, du compte des produits et des charges et de l’état des informations complémentaires, et bien évidemment l’ensemble des Objectifs de l’analyse financière pprreemmiieerr nniivveeaauu MMeessuurreerr lleess ppeerrffoorrmmaanncceess ééccoonnoommiiqquueess eett ffiinnaanncciièèrreess ÉÉvvaalluueerr llaa ssttrruuccttuurree eett ll’’ééqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerrss aaccttiivviittéé pprroodduuccttiivviittéé rreennttaabbiilliittéé SSttrruuccttuurree ddeess ccaappiittaauuxx BBeessooiinn ddee ffiinnaanncceemmeenntt FFlluuxx ddee ttrrééssoorreerriiee && ssoollvvaabbiilliittéé ddeeuuxxiièèmmee nniivveeaauu AAPPPPRREECCIIEERR LLAA SSIITTUUAATTIIOONN FFIINNAANNCCIIEERREE DDEE LL ’’EENNTTRREEPPRRIISSEE ffoouurrnniirr lleess bbaasseess cchhiiffffrrééeess ppoouurr llee ddiiaaggnnoossttiicc ddee ’’eennttrreepprriissee TTrrooiissiièèmmee nniivveeaauu DDEEGGAAGGEERR LLEESS PPEERRSSPPEECCTTIIVVEESS ‘‘ EEVVOOLLUUTTIIOONN EETT EEVVAALLUUEERR LLEE RRIISSQQUUEE FFUUTTUURREE DDEE LL ’’EENNTTRREEPPRRIISSEE aannaallyyssee pprroossppeeccttiivvee ddeess rriissqquueess
  • 13. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK13 informations internes et externes qui ont une relation avec l’entreprise, son personnel, ses dirigeants et qui ont une influence directe ou indirecte sur celle-ci. Les objectifs de l’analyse financière varient en fonction des différents utilisateurs ; c’est ainsi qu’on distingue couramment l’analyse financière interne, effectuée à l’intérieur de l’entreprise, de l’analyse financière externe faite par les analystes extérieurs à l’entreprise. La démarche comprend, généralement et pour toutes les approches, les étapes suivantes : 1ère étape : elle précise le passage du bilan comptable au bilan retraité ; ce dernier pouvant être fonctionnel ou financier selon l’approche adoptée. Il en est de même du compte de produits et de charges qui doit être retraité. La 2ème étape : elle présente le bilan financier (patrimonial ou liquidité) ou fonctionnel en grandes masses ; et le CPC retraité
  • 14. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK14 Bilan retraité fonctionnel Actif N Passif N -Emplois stables -Actif circulant d’exploitation (HT) -Actif circulant hors exploitation (HT) -Trésorerie Actif -Ressources durables *Capitaux propres *Dettes de financement -Dettes circulantes d’exploitation (Hors trésorerie) -Dettes circulantes hors exploitation (HT) -Trésorerie Passif Bilan retraité patrimonial Actif N Passif N -Actif immobilisé net -Actif circulant hors trésorerie -Trésorerie Actif -Capitaux permanents *Capitaux propres *Dettes à LMT -Dettes à court terme (Hors trésorerie) -Trésorerie Passif
  • 15. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK15 La 3ème étape : Elle présente, en justifiant le cas échéant les calculs, les ratios les plus significatifs concernant la structure financière ; la liquidité ; l’activité et la rentabilité. La 4ème étape : C’est la plus importante, est l’analyse financière proprement dite. Il s’agit de commenter l’évolution des ratios (pourquoi cette variation ? Est-ce favorable ou défavorable ? Dans ce dernier cas, que peut-on faire ?…) Et ceci ratio par ratio ou par bloc de ratios. Cette étape doit mener à un jugement de valeur ou à une appréciation de la situation financière de l’entreprise (ses forces et les faiblesses).
  • 16. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK16 CHAPITRE II: ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER Pour l'analyse de l’équilibre financier, le document central est le bilan. L'évaluation des « grandes masses» du bilan et l'étude des relations qui existent entre elles et entre leurs composantes principales constituent l'analyse de la structure financière. Cette analyse permet de porter un jugement sur les équilibres financiers fondamentaux. Cette analyse de l’équilibre financier dépend, toutefois, de l’approche financière utilisée et des objectifs visés. Deux approches seront distinguées dans ce chapitre ( fonctionnelle et patrimoniale). Au préalable, il s’avère opportun de présenter le bilan, document de base. I - ÉTUDE DESCRIPTIVE DU BILAN COMPTABLE Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont regroupés, à une date donnée, l'ensemble des ressources dont l'entreprise a disposé et l'ensemble des emplois qu'elle en a fait.
  • 17. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK17 1. Présentation schématique 2. Explications relatives à certains postes. Pour utiliser le bilan à des fins d'analyse financière, il est indispensable de connaître avec précision le contenu des postes qui y figurent. Certains de ceux-ci méritent plus particulièrement des explications: 2.1 Les immobilisations en non valeurs a) Frais Préliminaires. Ils comprennent: .Immobilisations en non- valeurs .Immobilisations incorporelles .Immobilisations financières .Immobilisations financières . Ecart de conversion- actif . Stocks . Créances de l’actif circulant . Titre et valeurs de placement . Ecart de conversion- actif Trésorerie- actif .Capitaux propres .Capitaux propres assimilés . Autre dettes de financement . Provisions durables pour risques et charges . Ecart de conversion- Passif . Dettes du passif circulant . Autres provisions pour risques et charges .Ecart de conversion- passif . Trésorerie- Passif PCHT Financemen permanent Actif immobilisé A.C.H.T . Trésorerie ACTIF PASSIF Trésorerie Passif
  • 18. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK18 - les frais de constitution (droit d'enregistrement, honoraires du notaire...) ; - les frais préalables au démarrage: frais engagés pour assurer le démarrage de l'entreprise (prospection, publicité) ; - les frais d'augmentation de capital et d'opérations diverses (fusions, scissions, transformations). b) Charges à répartir sur plusieurs exercices. Certaines charges particulièrement importantes ne se rattachent pas exclusivement à l’exercice au cours duquel elles ont été engagées. Elles peuvent alors être étalées sur plusieurs exercices. Les charges à répartir doivent être amorties dans un délai maximum de 5 ans. Exemples: frais d'émission des emprunts, grosses réparations. c) Primes de remboursement des obligations Elles concernent les primes octroyées lors des émissions des emprunts obligataires. Elles représentent la différence entre la valeur nominale de l’obligation et le prix d’émission Prime de remboursement = Valeur nominale- Prix d’émission
  • 19. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK19 Exemple d’application : Au 1/06/N l’entreprise X a lancé un emprunt obligataire de 2000 000 Dhs ouvert au public d’une valeur nominale de 100 dhs par obligations. La valeur de souscription est 98 Dhs. 2.2 Immobilisation en recherche et développement. Il s'agit de frais de recherche appliquée et de développement expérimental, liés à des projets nettement individualisés et dont les chances de réussite sont sérieuses. Sauf exception, les frais préliminaires, comme les frais de recherche et de développement doivent être amortis (linéairement) dans un délai qui ne peut excéder 5 ans. Tant que l'amortissement n'est pas achevé, toute distribution de dividendes est interdite, sauf s'il existe des réserves libres dont le montant est au moins égal à la valeur nette des frais. 2.3 Immobilisations financières a) Participations Cette rubrique est constituée par les titres dont la possession durable est estimée utile à l'activité de l'entreprise, notamment parce qu'elle permet d'exercer une influence sur la société émettrice des titres ou d'en assurer le contrôle.
  • 20. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK20 Sauf preuve contraire, sont présumés être des titres de participation: - les titres acquis par offre publique d'achat (OPA) ou par offre publique d'échange (OPE), - les titres représentant au moins 10 % du capital d'une entreprise. Les titres en question sont, évidemment, des actions ou des parts sociales. b) Créances rattachées à des participations Ce sont des créances nées à l'occasion de prêts octroyés à des entreprises dans lesquelles le prêteur détient une participation. c) Autres titres immobilisés Ce poste comprend, notamment, des actions et des obligations que l'entreprise a l'intention de conserver durablement pour tout motif autre que celui d'exercer une influence sur la société émettrice. d) Autres immobilisations financières Il s'agit des prêts à plus d'un an et des dépôts (de garantie, etc.) dont la durée est supérieure à 1 an.
  • 21. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK21 2.4 Écarts de conversion À la clôture de l'exercice, toutes les créances et dettes en monnaies étrangères sont évaluées en dirhams sur la base du dernier cours de change connu. Exemple : Une entreprise a une dette et une créance étrangères respectivement de 10 000 et 15 000 euros, inscrite en comptabilité respectivement pour un montant de 115 240 Dhs et 172 860 Dhs. À la fin de l'exercice, cette entreprise se trouve dans l'un des deux cas suivants: 1 euros = 11,422Dhs 1 euros =11,614Dhs Dans tous les cas, le résultat comptable de l'exercice n'est pas modifié. Toutefois, s'il y a perte de change latente, une provision pour perte de change doit être constituée qui, elle, a une influence sur le résultat. 2.5 Subventions d’investissement Ce sont des fonds octroyés par l’Etat ou les collectivités locales à l’entreprise en contre partie de la réalisation de certains investissements. Elles ont une vocation à disparaître du passif une fois l’objet de leur constitution réalisé et
  • 22. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK22 englobent une dette fiscale latente. Elles sont donc moins stables que les capitaux propres. Il en est de même des provisions réglementées. II. L’APPROCHE FONCTIONNELLE L’approche fonctionnelle s’intéresse au fonctionnement de l’entreprise dans une perspective de continuité d’exploitation et en mettant en relief la notion du « cycle d’exploitation ».le point le plus important de cette approche est la prise en considération des différents cycles de l’entreprise. L’analyse part d’un bilan en valeurs brutes, avant affectation du résultat. 1-. Le bilan fonctionnel Le bilan fonctionnel, également appelé bilan économique, est centrée sur le fonctionnement de l’entreprise; il permet de dégager les grandes masses en mettant en évidence leurs rôles, leurs fonctions et leurs dimensions économiques. Quel stock de ressources disponibles pour financer quels emplois ? Il n'est autre que le bilan préconisé par le plan comptable. Il est dit fonctionnel parce que les postes y sont classés d'après la fonction à laquelle ils se rapportent. Les fonctions en cause sont les suivantes:
  • 23. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK23 - La fonction financement : Elle regroupe les postes de capitaux propres, de dettes de financement (quelles que soient leurs dates d'échéance) ainsi que les amortissements et provisions. - La fonction investissement : Elle concerne les immobilisations en non-valeurs, incorporelles, corporelles et financières (quelles que soient leurs durées de vie). - La fonction exploitation : entendue au sens large, elle reçoit tous les autres postes, c'est-à-dire :  à l'actif:  les postes directement liés aux opérations du cycle d'exploitation, stricto sensu (stocks, créances clients et comptes rattachés...), lesquels constituent l’actif circulant d’exploitation.  les postes liés aux opérations diverses (créances diverses, capital souscrit appelé non versé...) lesquels représentent l'actif circulant hors exploitation.  les postes de disponibilités (banques, CCP, caisse. .) lesquels forment l'actif de trésorerie (AT) ;
  • 24. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK24  au passif:  les postes directement liés aux opérations du cycle d'exploitation, stricto sensu (dettes fournisseurs et comptes rattachés, dettes fiscales et sociales), qui constituent les dettes d'exploitation (DE),  les postes liés aux opérations diverses (dettes sur immobilisations, dettes fiscales relatives à l'impôt sur les résultats...), qui représentent les dettes hors exploitation (DHE),  les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de banques qui constituent le passif de trésorerie (PT). Cette présentation du bilan fonctionnel permet de répondre à deux questions : 1 - d’où est venu l’argent ? (origine des ressources) 2 - où est-il allé ? (nature des emplois)
  • 25. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK25 Schéma du bilan fonctionnel Le schéma ci-dessus décrit le contenu de chaque «bloc ». Cependant, certaines précisions sont nécessaires: - le bilan fonctionnel est un bilan avant répartition. Le résultat de l'exercice est donc inclus dans les capitaux propres; - toutes les provisions font partie des ressources durables, y Emplois stables : .Actifs immobilisés brut - Immobilisations en non-valeurs - Immobilisations incorporelles - Immobilisations corporelles - Immobilisations financières Actif circulant d’exploitation brut : (Postes directement liés au cycle d’exploitation) - Stocks - Créances clients - Comptes de régularisation Actif circulant hors exploitation brut (Postes non directement liés au cycle d’exploitation) - TVP - Autres débiteurs - Créances sur cessions des immob Trésorerie- Actif - Banque - Caisse Ressources durables . Capitaux propres . Amortissement et provisions de l’actif . Dettes de financement . Provisions durables pour risques et charges Dettes d’exploitation : (Postes directement liés au cycle d’exploitation) - Dettes fournisseurs - Comptes de régularisation- passif Dettes hors exploitation (Postes non directement liés au cycle d’exploitation) - Autres créanciers Trésorerie passif : - Crédit d’escompte - Crédit trésorerie - Banque (Soldes créditeurs) FRF ACTIF PASSIF
  • 26. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK26 compris les provisions pour dépréciation de l'actif circulant (on peut considérer, en effet, que le volume de ces provisions reste approximativement constant dans le temps, ce qui autorise à les assimiler à des ressources durables) ; -les dettes de financement dont l'échéance se situe à moins d'un an continuent de figurer dans les ressources durables. Par contre, les concours bancaires courants, les soldes créditeurs de banque et les intérêts courus en sont exclus (les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de banque constituent le passif de trésorerie; les intérêts courus sont inclus dans les dettes hors exploitation) ; - le compte « État, impôt sur les résultats » est considéré, sauf indication contraire, comme relevant du hors exploitation; - les valeurs mobilières de placement sont à intégrer, d'après le plan comptable, dans l'actif circulant hors exploitation; - les comptes de régularisations font, en général, partie de l'exploitation; - les écarts de conversion doivent être contre-passés, ce qui entraîne leur disparition et ramène les créances et les dettes concernées à leur valeur initiale;
  • 27. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK27 - les immobilisations financières s'entendent intérêts courus exclus. - D’un point de vue fonctionnel, l’appréciation de l’outil industriel et commercial ou actif économique de l’entreprise nécessite la prise en compte des biens acquis en crédit bail. On assimile la valeur d’origine de l’immobilisation à un emploi stable ; la valeur nette à une ressource stable (dette financière) et le cumul des amortissements aux capitaux propres. 2- Les indicateurs d’équilibre fonctionnel 2.1. Le Fonds de roulement fonctionnel (FRF) Le Fonds de roulement fonctionnel est la partie de l’actif circulant financée par des ressources stables. Il correspond LLaa rreellaattiioonn dd''ééqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerr gglloobbaall FFRRFF -- BBFFGG ((BBFFRREE ++ BBFFRRHHEE)) == TTNN ÉÉqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerr ssttaabbllee ÉÉqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerr ccyycclliiqquuee ÉÉqquuiilliibbrree ffiinnaanncciieerr ddee ttrrééssoorreerriiee L’approche fonctionnelle de l’équilibre financier
  • 28. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK28 au surplus des ressources durables sur les emplois stables. Un fonds de roulement fonctionnel est nécessaire aux entreprises du fait des décalages dans le temps : *décalage entre les achats et les ventes, ceux-ci entraînent la constitution de stocks, *décalage entre les produits comptables et les paiements correspondants qui donnent naissance à des créances. Formules de calcul Par le haut du bilan FRF = Ressources durables – Emplois stables Par le bas du bilan FRF = (ACE brut + ACHE brut + TA) - (DE + DHE + TP)
  • 29. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK29 Application : Soit deux bilans de deux entreprises: ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF .Actif immobilisé brut - Stock - Créances clients - TVP - Banque 100 30 40 5 5 Capitaux propres Dettes de financement Dettes fourni Autres créanciers 60 50 50 20 Actif mmob brut - Stock - Créances clients - TVP - Banque 100 40 50 5 5 Capitaux propres Dettes de financement Dettes fourn Autres créanciers 70 60 50 20 180 180 200 200 On constate que, toutes choses égales par ailleurs, plus le fonds de roulement est élevé, plus les disponibilités de l'entreprise sont importantes. Donc, plus le fonds de roulement est élevé, plus grande est la marge de sécurité financière de l'entreprise. Toutefois, le Fonds de roulement fonctionnel, pris isolément, n'a qu'une signification relative. Pour déterminer si son niveau est satisfaisant, il faut le comparer au besoin de financement global. 2.2. Le besoin de financement global (BFG) Les opérations du cycle d'exploitation (achats,
  • 30. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK30 production, ventes) ainsi que les opérations hors exploitation, donnent naissance à des flux réels (de marchandises, de matières, de produits finis) ayant pour contrepartie des flux monétaires. Les décalages dans le temps qui existent entre ces deux catégories de flux expliquent l'existence de créances et de dettes. Les délais qui s'écoulent entre l'achat et la revente de marchandises, entre l'achat et l'utilisation des matières premières, entre la production et la vente de produits finis sont à l'origine des stocks. Ainsi, les opérations d'exploitation et hors exploitation de l'entreprise génèrent simultanément: - les actifs circulants d'exploitation et hors exploitation, qui constituent des emplois, donc des besoins de financement; - les dettes d'exploitation et hors exploitation, qui constituent des ressources de financement. Les besoins et les ressources induits par les opérations de l'entreprise ne s'équilibrent pas. Généralement, les besoins excèdent les ressources, de sorte que la différence: (ACE + ACHE) - (DE + DHE) représente un besoin de financement « résiduel» qui appelle une ressource correspondante. Cette
  • 31. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK31 ressource est naturellement le fonds de roulement. D'où la dénomination de «besoin de financement global» qui est donnée à l'expression (ACE + ACHE) - (DE + DHE). BFG = (ACE + ACHE) - (DE + DHE) Le besoin de financement est formé de deux composantes: le besoin de financement global d'exploitation (BFGE) et le besoin de financement global hors exploitation (BFGHE). a) Besoin de financement global d'exploitation BFGE=Actif circulant d'exploitation (ACE) - Dettes circulantes d’exploitation (DCE) Le BFGE représente la composante la plus importante du BFG. Supposé directement lié au chiffre d'affaires, le BFGE est une variable de gestion primordiale. Il est parfois appelé « besoin de financement du cycle d'exploitation ». b) Besoin de financement global hors exploitation BFGHE = Actif circulant hors exploitation (ACHE) - Dettes hors exploitation (DHE). Composante généralement mineure du BFG, le BFGHE peut être très variable d'un exercice à l'autre. 2.3. La trésorerie nette La trésorerie (appelée parfois trésorerie nette) est la
  • 32. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK32 différence entre l'actif de trésorerie et le passif de trésorerie. TN = TA - TP Cette notion est très importante puisqu’il est indispensable pour l’entreprise de disposer d’un niveau de disponibilités suffisant pour honorer ses dettes à la date d’échéance. Relation entre FRF, BFG et TN L'équilibre du bilan: actif = passif, peut s'écrire: Emplois stables + ACE + ACHE + T A= Ressources durables + DE + DHE + TP ou: Si le fonds de roulement est insuffisant, un concours de trésorerie est nécessaire. Le Fonds de roulement fonctionnel sera désigné, indifféremment, par FRNG ou par FR simplement. Commentaire . Si FR > BFG, le fonds de roulement finance en totalité le BFG et il existe un excédent de ressources qui se retrouve en trésorerie. . Si FR < BFG, le fonds de roulement ne finance qu'une partie du BFG. La différence doit alors être financée par crédit bancaire.
  • 33. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK33 Application : On vous fournit le bilan comptable de l’entreprise au 31/12/N et les informations suivantes : Un contrat de crédit-bail signé par l’entreprise contient les informations suivantes : Date du contrat ………………….1/1/N-1 Valeur d’origine ………………… 200000 Durée du contrat ………………… 5 ans Loyer annuel …………………….. 50000 L’écart de conversion actif concerne une créance sur un client étranger. L’écart de conversion passif concerne des créances clients pour 4000 et des dettes fournisseurs pour 20000. Calculer le FRF, BFG et TN. Le bilan d’une entreprise X se présente comme ci-dessus
  • 34. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK34 ACTIF Brut Amort et prov Net PASSIF Net ACTIF IMMOBILISE . Immob. en non-valeurs *Frais préliminaires *Charges à répatir * Primes de remb. . Immob. Incorporelles * Immob. en recherch *Brevets, marques, .. *Fonds commercial . Immob. corporelles *Terrains *Constructions *I.T.M.O *Autres immob corp * Immob en-cours . Immob. financières *Prêt immobilisé *Titres de participation ACTIF CIRCULANT H.T .Stocks *Matières et fournit *Produits finis .Créances de l’actif circul * Fourn. Avance et aco *Clients *Autres débiteurs *Comptes de régul. A .Titres et valeurs placem .Ecart de conversion actif 5000 35000 22800 800 3000 12000 260000 900000 1080000 220000 30000 6000 104050 600000 340000 28000 550000 99000 9000 60000 12000 1000 - - 400 2500 - - 750000 290000 45000 - - 5000 8000 25000 - 12750 - - 5000 4000 35000 22800 400 500 12000 260000 150000 790000 175000 30000 6000 99050 592000 315000 28000 537250 99000 9000 55000 12000 FINANCEMENT PERMANENT .Capitaux propres *Capital social -Capital souscrit non *Primes d’emission *Réserves légales * Autres réserves *Report à nouveau * Résultat de l’ex .Capitaux propres et assimilé *Subv. d’investissement *Provision réglementé .Dettes de financement *Emprunts obligataires *Autres dettes de finan. . Provision D.R.C PASSIF C. H.T. .Dettes du passif circulant *Fournisseurs *Clients créditeurs *Etat *Autres créanciers *Comptes de régul P . Ecart de conversion passif 1000000 -150000 120000 30000 400000 1500 246000 42000 13000 450000 230000 29000 511000 16000 190000 79000 500 24000 Total Actif 4376650 1144650 3232000 Total Passif 3232000
  • 35. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK35 III. L’APPROCHE FINANCIERE Selon cette approche, qualifiée également de patrimoniale, les postes de l’actif sont regroupés selon le critère de liquidité croissante et les postes du passif selon le critère d’exigibilité croissante. L’objectif principal est celui du risque couru par le créancier qui est celui de la cessation de paiement de l’entreprise. La solvabilité de l’entreprise est le but recherché à travers l’analyse liquidité 1. Le bilan liquidité Le bilan financier également appelé bilan liquidité, est à la base de l'analyse financière d'une entreprise, il permet en reclassant les postes du bilan selon leur liquidité à l'actif et selon leur exigibilité au passif, de porter un jugement sur la solvabilité de l'entreprise étudiée. Il permet de mettre en évidence le degré d'exigibilité des éléments du passif et le degré de liquidité des actifs L'objectif du bilan financier est de faire apparaître le patrimoine réel de l'entreprise et d'évaluer le risque de non liquidité de celle-ci. Qu'est ce que la solvabilité? C'est la capacité de l'entreprise à faire face à ses dettes à moins d'un an à l'aide de son actif circulant à moins d'un an.
  • 36. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK36 La poursuite de cet objectif explique les reclassements et retraitements qui doivent être apportées au bilan comptable pour obtenir le bilan financier. L'analyse financière à partir des documents comptables est rendue parfois difficile du fait de la divergence entre la logique comptable ou fiscale et la logique financière pour le passage du bilan comptable résolument fonctionnel (bilan du P.C.M) à un bilan financier ou bilan liquidité, il convient pour l'analyste financier de procéder à certains retraitements et /ou classements de créances et de dettes pour améliorer la qualité de l'information du bilan et l'adapter aux impératifs de I ‘analyse et du diagnostic financiers. Signalons que les retraitements et reclassements examinés ci-après découlent plus de l'application de principes de bon sens que du respect de normes bien établies ou d'une doctrine. 1.1. Les reclassements de l’actif - Stock outil : correspond au stock minimum nécessaire que l’entreprise constitue pour faire face à des besoins d’exploitation, et éviter ainsi la rupture du stock. Il est destiné à rester en permanence dans l’entreprise, il perd donc son caractère d’exploitation ou de liquidité. Il est donc
  • 37. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK37 nécessaire d’en retrancher le montant de l’actif circulant et de le reclasser parmi les actifs immobilisés. - Les actifs à plus ou moins d’un an : les actifs seront reclassés en fonction de leur échéance réelle - Les titres et valeurs de placement : si les TVP sont facilement négociables et donc totalement liquide, il convient de les assimiler à la trésorerie actif. 1.2. Les retraitements des actifs fictifs - Les immobilisations en non-valeurs : elles regroupent les frais préliminaires, les charges à répartir sur plusieurs exercices et les primes de remboursement des obligations. Leur montant sera retranché de l’actif et les capitaux propres seront diminués de même montant. - Les écarts de conversion Actif : les écarts de conversion correspondent à des pertes de changes latentes. En matière de retraitement, deux cas de figure peuvent se présenter. Si la perte latente a été constatée par une provision, aucun redressement ne devra être effectué, dans la mesure où le résultat de l’entreprise aura déjà supporté l’impact de la perte latente par le jeu de la dotation aux provisions. Si aucune provision n’est constatée, l’écart de
  • 38. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK38 conversion actif constitue donc une destruction potentielle de ressources non constatée et qui devra être retranché de l’actif, et déduit des capitaux propres. - Les plus ou moins-values latentes : L’analyste financier doit procéder chaque fois que possible aux corrections d’actifs qui lui paraissent nécessaires pour dégager une valeur réaliste du patrimoine de l’entreprise. 1.3. La répartition du résultat Le bilan liquidité est toujours établi après répartition du résultat. Le bénéfice à répartir est constitué par le bénéfice de l’exercice corrigé du report à nouveau, des résultats nets en instance d’affectation et des prélèvements sur les réserves. Le bénéfice à répartir n’est pas totalement disponible pour les actionnaires, car la distribution des dividendes obéit à des contraintes : -légales : affectation de 5% du bénéfice à la réserve légale dans la limite de 10% du capital. -statutaires : dotation le cas échéant à des réserves statutaires, versement d’un intérêt statutaire ou premier dividende.
  • 39. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK39 Sur un plan financier, la répartition du résultat consiste à augmenter le passif circulant hors trésorerie du montant des bénéfices à distribuer ; les bénéfices non distribués faisant partie de l’autofinancement demeureront en capitaux propres. En cas de perte nette, celle-ci constitue un emploi de capitaux qui a déjà affecté à la baisse le montant des capitaux propres de l’entreprise. Exemple d’application Le bilan de la société X se présente comme suite : ACTIF PASSIF Actif immobilisé A.C.H.T Trésorerie-actif 66000 72000 17600 Capital social Réserves légales Report à nouveau Résultat net Dettes de financement Dettes du passif circulant 80000 4000 -8000 16800 40000 22800 Total 155600 Total 155600 Affecter le résultat net sachant que la totalité des bénéfices sera distribuée.
  • 40. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK40 1.4. Les reclassements des dettes - Les dettes à plus ou moins un an : Ces dettes seront reclassées en fonctions des informations dont dispose l’analyste en dettes à plus d’un an ou dettes à moins d’un an. - Les comptes d’associés créditeurs : Ils font normalement partie du P.C.H.T. Lorsqu’il existe une convention matérialisant un engagement de longue durée de la part des actionnaires, le montant correspondant est assimilé à des ressources à plus d’un an. - Les dettes fiscales différées ou latentes : il s’agit de l’imposition différée ou latente des subventions d’investissement ; des provisions réglementées et provision pour risques et charges. La fiscalité différée concerne les subventions d’investissement et les provisions réglementées, dont les montants devront être rapportés ultérieurement au résultat imposable de l’entreprise. D’un point de vue financier, cette imposition différée doit être prise en compte. La dette fiscale correspondante, calculé au taux d’imposition de l’entreprise, sera assimilée, en fonction de son échéance à plus au moins un an soit aux dettes de financement, soit au
  • 41. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK41 PCHT. La fraction nette d’impôt sera incorporée aux fonds propres. La fiscalité latente concerne les provisions pour risque et charges sans objet réel ou avec un objet tout à fait aléatoire, qui sont à réintégrer au résultat imposable de l’entreprise, et qui doivent par conséquent supporter l’impôt sur les résultats. D’un point de vue financier, il est possible de rapporter aux capitaux propres la partie nette d’impôts et de classer l’impôt latent en dettes de financement ou au PCHT, en fonction de l’échéance. - Les obligations cautionnées : elles matérialisent le crédit accordé par l’administration des douanes ou fiscales à l’entreprise. Comptablement, les obligations cautionnées figurent parmi les dettes « fournisseurs et comptes rattachés », alors qu’elles constituent un véritable financement bancaire à court terme. Aussi, est-il recommandé de les retrancher des dettes fournisseurs et comptes rattachés, et les assimiler à de la trésorerie-passif. 1.5. Les retraitements des engagements hors bilan Le crédit bail est un contrat à durée déterminée, par lequel la société de crédit bail acquiert un bien à la demande
  • 42. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK42 de son client, et le lui loue moyennant un échéancier convenu. D’un point de vue financier, l’appréciation réalisée de l’outil industriel et commercial ou actif économique de l’entreprise nécessite la prise en compte des biens acquis en crédit bail, dans la mesure où ils contribueront à son activité économique. Le retraitement comptable du crédit-bail peut être effectué selon le procédé suivant : - inscription à l’actif des biens financés par crédit-bail pour leur valeur comptable nette, c’est-à-dire leur valeur d’origine, diminuée des amortissements théoriques ; - constatation en dettes de financement au passif d’un emprunt équivalent. Exemple d’application : Soit une immobilisation acquise en crédit-bail le 01/07/2002. le contrat stipulait que : - La valeur d’origine de l’immobilisation est 100 000 dhs - la durée du contrat : 5 ans - le montant du loyer annuel est de 32 000 dhs.
  • 43. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK43 Quels seront les retraitements nécessaires au 31/12/2005 sachant que la durée de vie du matériel est 5 ans ?
  • 44. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK44 Résumé des principaux retraitements à effectuer (selon l’approche financière) ACTIF : 1- Actif immobilisé (actif à + 1 an) Total de l'actif immobilisé (en valeurs nettes) À retrancher de l'actif immobilisé • immobilisations en non valeurs (-)Actifs - Frais préliminaires fictifs - Primes de remboursement des obligations - Charges à répartir /exercices • Ecart de conversion actif sur éléments durables (si aucune provision n'a été constituée). (-) Les immobilisations financières à moins d'un an : (prêts à moins d'un an). (-) moins values/immobilisations A ajouter à l'actif immobilisé + Plus-values / immobilisations + Stock outil + Actif circulant à plus d'un an (créances à + d'un an). 2- Actif circulant (HT) (valeurs nettes) Total de l'actif circulant HT (net). A retrancher de l'actif circulant HT : - Stock outil - Ecart de conversion actif éléments circulants (si aucune provision n'a été constituée) - Moins values / Eléments circulants - Actif circulant à plus d'un an (créances à plus d'un an). - Titres de valeurs de placement facilement cessibles
  • 45. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK45 A ajouter à l'actif circulant HT + Les immobilisations (prêts à moins d'un an) + Plus values / actif circulant (/ T.V.P) 3- Trésorerie / Actif +Titres de valeurs de placement facilement cessibles PASSIF : 1- Capitaux propres Total capitaux propres (y compris les subventions d’investissements et les provisions réglementées) A ajouter : + plus values / actif total + Ecart de conversion / passif (éléments durables et circulants)sauf la part de l’impôt latent + Provision sans objet nette d'impôt latent A retrancher : - Actifs fictifs (immobilisations en non valeurs + Ecart de conversion -actif «éléments durables et circulants» s’il n y a pas de provision). -Dividendes (partie du résultat distribué) -moins values /actif total -Impôt latent/ subvent d’investiss et provisions réglementées 2- Dettes à long et moyen terme (D.L.M.T) Total dettes de financement A ajouter aux dettes de financement + Dettes du passif circulant HT à plus d'un an + Impôt latent/ subvent d’inves et prov réglententé à(+) d’un an A retrancher des dettes de financement - Dettes de financement à moins d'un an
  • 46. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK46 - Provisions pour risques sans objet - Provisions pour risque avec objet à moins d’un an - Ecart de conversion / passif (éléments durables). 3- Dettes à court terme: Total Passif circulant HT A ajouter au passif circulant HT + Dividendes + Impôt latent / provision pour risques sans objet + Dettes de financement à moins d'un an + Provisions pour risques avec objet à mois d’un an + Impôt latent/ subv d’invest et provis réglementés à – d’un an A retrancher du passif circulant HT - Dettes du passif circulant à plus d'un an - Ecart de conversion /passif (éléments circulants).
  • 47. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK47 2. La notion d'équilibre financier 2.1. La règle de l'équilibre financier minimum Cette règle peut s'énoncer ainsi: Les emplois stables doivent être financés par les ressources stables Il s'agit d'une règle de bon sens et de prudence. En effet, les ressources attendues des actifs immobilisés s'étalent sur la durée de leur vie et il est logique de vouloir utiliser ces ressources pour rembourser les financements correspondants. Pour cela, il faut que la durée de ceux-ci soit au moins égale à la durée de vie des actifs concernés. Le non respect de cette règle risquerait d'entraîner des problèmes de trésorerie. 2.2 La cohérence FR-BFG En fait, le respect strict de la règle de l'équilibre financier minimum ne garantit pas totalement l'absence de problèmes de trésorerie. C'est pourquoi on estime qu'une «marge de sécurité» est nécessaire. Cette marge est le fonds de roulement dont nous connaissons déjà la définition et les formules de calcul. 2.3. Étude dynamique du FR, du BFG et de la trésorerie FR et BFG ne coïncident qu'exceptionnellement. En effet, ils n'évoluent pas en fonction des mêmes éléments.
  • 48. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK48 Fonds de roulement FR =Capitaux permanents – Actif à plus d’un an Le fonds de roulement varie: - de manière continue, du fait des amortissements et du résultat qui modifient, progressivement, le montant des financements permanents; - de manière discontinue, à la suite d'opérations telles que: augmentation de capital, augmentation des dettes financières (sous réserve que les capitaux recueillis ne soient pas immédiatement investis), remboursement de dettes financières, distribution de dividendes, acquisitions d'immobilisations. De telles opérations sont relativement peu fréquentes. Besoin de financement global En considérant une expression simplifiée du BFG, telle que: BFG = Actif à( – )1an hors exploitation HT - Dettes à (-) 1 an HT. On voit que le BFG varie sous l'effet d'opérations telles que: - achats au comptant (augmentation des stocks), - ventes au comptant et à crédit (les ventes sont réalisées au prix de vente et les stocks sont évalués au coût de
  • 49. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK49 production...), - règlements des clients, - règlements aux fournisseurs... De telles opérations sont très fréquentes et le BFG varie donc en permanence. À partir des observations ci-dessus, il est possible de représenter graphiquement les variations du FR et du BFG et de mettre en évidence les situations de trésorerie correspondantes. Application : Vous disposez des bilans résumés avant affectation d’une entreprise pour les exercices 2002, 2003 et 2004. Bilans en milliers de dirhams. ACTIF 2002 2003 2004 PASSIF 2002 2003 2004 . Actif immobilise net - Actif circulant (HT) - Trésorerie Passif 1800 1900 - 1580 2490 400 1600 3320 470 Financement permanent Passif circulant HT Trésorerie- passif 2040 1500 160 3260 1080 130 3400 1954 36 3700 4470 5390 3700 4470 5390 1) Présenter en valeur absolue et en valeur relative les grandes masses du bilan et analyser leur évolution. 2) Calculer le fonds de roulement financier, le besoin de financement global et la trésorerie nette. 3) Interpréter l’évolution de cette entreprise.
  • 50. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK50 Cas de synthèse 1 Vous disposez des documents suivants relatifs à la société X : -Bilan arrêté au 31/12/N (annexe1) ; -Etat des échéances et des dettes au 31/12/N (annexe 2) -Informations diverses (annexe 3) Annexe –1 Etat des échéances des créances et des dettes au 31/12/N CREANCES Montant brut Moins d’un an Plus d’un an Créances de l’actif immobilisé : Prêt immobilisé Créances de l’actif circulant : Clients et comptes rattachés Autres débiteurs Comptes de régularisation 6000 550000 99000 9000 2000 545000 99000 9000 4000 5000 DETTES Dettes de financement : Emprunts obligataires Autres dettes de financement Dettes du passif circulant : Fournisseurs Etat Autres créanciers Comptes de régularisation Passif 450000 230000 511000 190000 79000 500 50000 100000 505000 190000 64000 500 400000 130000 6000 15000 Annexe –2- Informations diverses 1- Un dividende de 100000 sera distribué cette année et 130000 sera affecté aux autres réserves. 2- Contrat de crédit-bail : Date du contrat ………………….1/1/N-1 Valeur d’origine ………………… 200000 Durée du contrat ………………… 5 ans
  • 51. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK51 Loyer annuel …………………….. 50000 3- le minimum du stock nécessaire pour un fonctionnement normal de la société est 90000 4- La provision pour risque et charge : - Une provision pour perte de change de 12000 concernant des créances clients à moins d’un an ; - Une provision de 17000 pour un procès en appel dont l’échéance est plus d’un an. 5- Impôt sur le résultat : Le taux de l’impôt sur le résultat est de 30% 6- Frais de recherche et développement vont déboucher très prochainement sur le dépôt d’un brevet. 7- La partie à plus d’un an des créances clients a été provisionnée à raison de 25% 8- Annexe –1- Bilan au 31/12/N Travail à faire: Etablir le bilan retraité patrimonial
  • 52. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK52 ACTIF Brut Amort et prov Net PASSIF Net ACTIF IMMOBILISE . Immob. en non-valeurs *Frais préliminaires *Charges à répatir * Primes de remb. . Immob. Incorporelles * Immob. en recherche *Brevets, marques, .. *Fonds commercial . Immob. corporelles *Terrains *Constructions *I.T.M.O *Autres immob corp * Immob en-cours . Immob. financières *Prêt immobilisé *Titres de participation ACTIF CIRCULANT H.T .Stocks *Matières et fournitures *Produits finis .Créances de l’actif circulant * Fourn. Avance et acom *Clients *Autres débiteurs *Comptes de régul. A .Titres et valeurs placement .Ecart de conversion actif 5000 35000 22800 800 3000 12000 260000 900000 1080000 220000 30000 6000 104050 600000 340000 28000 550000 99000 9000 60000 12000 1000 - - 400 2500 - - 750000 290000 45000 - - 5000 8000 25000 - 12750 - - 5000 4000 35000 22800 400 500 12000 260000 150000 790000 175000 30000 6000 99050 592000 315000 28000 537250 99000 9000 55000 12000 FINANCEMENT PERMANENT .Capitaux propres *Capital social -Capital souscrit non *Primes d’émission *Réserves légales * Autres réserves *Report à nouveau * Résultat de l’ex .Capitaux propres et assimilés *Subv. d’investissement *Provision réglementé .Dettes de financement *Emprunts obligataires *Autres dettes de finan. . Provision D.R.C PASSIF C. H.T. .Dettes du passif circulant *Fournisseurs *Clients créditeurs *Etat *Autres créanciers *Comptes de régula. P . Ecart de conversion passif 1000000 -150000 120000 30000 400000 1500 246000 42000 13000 450000 230000 29000 511000 16000 190000 79000 500 24000 Total Actif 4376650 1144650 3232000 Total Passif 3232000
  • 53. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK53 Cas de synthèse 2 Vous disposez des bilans de trois années 2002, 2003 et 2004 de la société X. On vous demande d’effectuer les retraitements nécessaires pour l’analyse financière. Les valeurs sont exprimées en Milliers de Dhs. ACTIF 2002 2003 2004 Actif immobilisé 400 650 720 Amortissements -100 -150 -120 Stocks 600 800 900 Créances de l’actif circulant 200 400 500 Trésorerie-actif 200 80 120 Total actif 1300 1780 2120 Informations complémentaire - Des immobilisations ont fait l’objet de financement PASSIF 2002 2003 2004 Fonds propres - capital social - Subventions d’investissement - Provisions réglementées 200 100 50 50 140 100 40 - 430 400 30 - Dettes de financement Provisions durables 400 - 760 200 770 - Dettes du passif circulant 700 680 920 Total Passif 1300 1780 2120
  • 54. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK54 par la voie d’un crédit bail en 2002 et 2004. Il s’agit de matériel roulant dont la durée de vie est de 05 ans. Le contrat de crédit- bail est conclu pour une durée de 03 ans. En 2002, la société a acquis une voiture de direction pour une valeur d’origine de 140.000 Dhs, la redevance mensuelle est de 5.250 Dhs. En 2004, l’entreprise a acheté un camion remorque pour une valeur d’origine de 800.000 Dhs. La redevance mensuelle est de 30.000 Dhs. - Une partie des dettes de financement de 300.000 Dhs provient des comptes courants associés créditeurs bloqués. Elle est mise à la disposition de la société depuis 1995. - L’augmentation du capital intervenue en 2004 a lieu par incorporation des comptes courants associés créditeurs bloqués. - Le bien subventionné est acheté le mois de décembre 1996, et au 31/12/96 il n’était pas encore mis en exploitation. Sa mise en service a eu lieu le 01/01/2002. Le bien est amortissable sur 05 ans. Travail à Faire :
  • 55. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK55 On vous demande d’effectuer les retraitements nécessaires et de présenter un bilan financier.
  • 56. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK56 CHAPITRE III : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET APPRECIATION DES PERFORMANCES DE L’ENTREPRISE L’analyse de l’activité comme objet du présent chapitre porte sur l’examen du CPC et l’état des soldes de gestion et plus précisément sur le tableau de formation du résultat. A priori, il convient de souligner que deux présentations du compte de produits et de charges sont envisageables. Une présentation en compte où le CPC est l’équivalent d’un compte général qui regroupe plusieurs sous comptes en débit (charges) et au crédit (produits), et une présentation en liste où les comptes sont regroupés de façon à permettre d’apprécier la formation du résultat à ses différentes phases : cycles courant et non courant. Le PCGE préconise à cet effet, la présentation en liste telle que nous l’avons présentée dans le chapitre premier. L’étude du CPC suppose : - la ventilation des produits et des charges en éléments d’exploitation, financiers, courants et non courants ;
  • 57. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK57 - la maîtrise des différents soldes de gestion ; - la capacité d’opérer les retraitements nécessaires pour la préparation d’un CPC reflétant au mieux l’activité de l’entreprise.
  • 58. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK58 COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES (hors taxes) (Modèle Normal) Exercice du ….. au …….. OPERATIONS TOTAUX DE TOTAUX DE Propres à l’exercice Concernant les L'EXERCICE L'EXERCICE Exercices PRECEDENT précédents 1 2 3=1+2 4 E I PRODUITS COURANTS X * Ventes de marchandises (en l'état) P * Ventes de biens et services produits L Chiffre d'affaires O * Variation de stocks de produits (+ -)(1) I * Immobilisations produites par T l'entreprise pour elle-même A * Subventions d'exploitation T * Autres produits d'exploitation I * reprises d'exploitation et tranfert. charges O TOTAL I N II CHARGES D'EXPLOITATION * Achats revendus (2) de marchandises * Achats consommés(2) de matières et fournitures * Autres charges externes * Impôts et taxes * Charges de personnel * Autres charges d'exploitation * Dotations d'exploitation TOTAL II III RESULTAT D'EXPLOITATION (I-II) F IV PRODUITS FINANCIERS I * Produits des titres de participation N et autres titres immobilisés A * Gains de change N * Intérêts et autres produits financiers C * Reprises financières et transfert de charges I TOTAL IV E V CAHRGES FINANCIERES R * Charges d'intérêts * Pertes de change * Autres charges financières
  • 59. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK59 * Dotations financières TOTAL V VI RESULTAT FINANCIER (IV-V) VI I RESULTAT COURANT (III - VI ) N VII RESULTAT COURANT (reports) O VIII PRODUITS NON COURANTS N * Produits des cessions d'immobilisations * Subventions d'équilibre C * Reprises sur subventions. d'investissement O * Autres produits non courants U * Reprises non courantes et transfert de charges R TOTAL VIII A IX CHARGES NON COURANTES N * Valeurs nettes d’amorties Imm.cédées T * Subventions accordées * Autres charges non courantes * Dotations non courantes aux Amort et Prov TOTAL IX X RESULTAT NON COURANT (VIII-IX) XI RESULTAT AVANT IMPOTS (VII+ - X) XII IMPOTS SUR LES RESULTATS XIII RESULTAT NET (XI -XII) XIV TOTAL DES PRODUITS (I+IV+VIII) XV TOTAL DES CHARGES (II+V+IX+XII) XVI RESULTAT NET (total des produits - total des charges) 1) Variation de stocks: Stock final - Stock initial; augmentation (+) ; diminution (-) 2) Achats revendus ou achats consommés: achats - variation de stocks
  • 60. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK60 Ce compte de produits et de charges présenté selon les normes comptables en vigueur présente certaines imperfections pour l’analyste financier et doit subir, à l’image du bilan, quelques retraitements en vue de répondre aux exigences de l’analyse financière. Pour ce faire, les retraitements nécessaires portant sur le CPC concernent : la sous-traitance, les charges relatives au personnel extérieur à l’entreprise, les subventions d’exploitation, les transferts de charges, les autres charges et les redevances de crédit-bail. I. LES RETRAITEMENTS DES POSTES DU CPC La richesse des informations apportées par le CPC est incontestée, toutefois afin d’obtenir des indicateurs pertinents, il est nécessaire d’opérer des retraitements de certains postes du CPC à condition que leur montant soit significatif. Ces retraitements portent sur : la sous-traitance, les charges relatives au personnel extérieur à l’entreprise, les subventions d’exploitation, les transferts de charges, les redevances de crédit-bail, les impôts et taxes, etc.
  • 61. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK61 1. La sous-traitance Au niveau comptable le produit de vente de la sous- traitance est enregistré dans le compte de produits et de charges dans le poste 712. ventes de produits et de services produits. Afin d’avoir une idée claire sur l’activité économique réelle de l’entreprise, il est recommandé de ne pas inclure la sous-traitance dans le calcul de la consommation et la production de l’exercice, lorsque cette sous-traitance n’a pas entraîné de valeur ajoutée significative, créée par la structure propre de l’entreprise. Dans ce cas, le produit de la sous-traitance est considéré comme un produit accessoire et figurera au niveau des autres produits d’exploitation. Toutefois, lorsque l’activité de l’entreprise est basée entièrement sur la sous-traitance elle doit être prise totalement en considération. 2. Les rémunérations du personnel extérieur à l’entreprise Comptablement, le personnel extérieur à l’entreprise comprend le personnel intérimaire, le personnel occasionnel et le personnel détaché ou prêté à l’entreprise et les charges
  • 62. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK62 y afférentes sont considérées comme des autres charges externes. Du point de vue économique ce type de personnel a contribué à la formation de la valeur ajoutée de l’entreprise au même titre que celui de l’entreprise et son coût devrait par conséquent être ajouté aux charges de personnel de l’entreprise et retranché des charges externes. 3. Les subventions d’exploitation Les subventions d’exploitation lorsqu’elles constituent un complément du prix de vente elles doivent être ajoutées au chiffre d’affaires. En effet, ces subventions représentent bien la contrepartie accordée aux entreprises obligées, par voie réglementaire, de vendre à un prix de vente plus bas que celui du prix de revient économique. Toutefois, lorsqu’elles constituent une contribution à la couverture des charges d’exploitation, elles doivent être considérées comme telles et elles restent dans leur compte d’origine. 4. Les transferts de charges Les transferts de charges constituent des reprises sur charges ,d’exploitation, financières et non courantes. Lors du calcul des soldes de gestion, ces transferts de
  • 63. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK63 charges ne sont pris en considération qu’après le calcul de l’excédent brut d’exploitation (EBE). Or afin de respecter la symétrie de l’analyse entre les produits et les charges, il serait souhaitable, dans la mesure où les corrections sont significatives et où l’on dispose d’informations suffisantes, de déduire ces montants de ceux des charges correspondantes. 5. Les redevances de crédit-bail Le crédit-bail est assimilé à un emprunt auquel fait recours l’entreprise pour financer ses immobilisations. Au niveau du CPC, les redevances de crédit-bail sont ainsi ventilées entre les dotations aux amortissements et les charges d’intérêts. Au niveau du bilan, ce retraitement donne lieu à la constatation de l’immobilisation avec sa valeur d’origine et sa contrepartie est constatée au niveau des dettes de financement. Illustration Soit un matériel dont la valeur d’origine est de 2.100.000 Dhs. La durée de vie comptable de ce bien est de 04 ans. Sa valeur résiduelle en fin de contrat est de 10.000 Dhs. Les redevances annuelles de crédit-bail sont de
  • 64. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK64 750.000 Dhs. Procéder au retraitement au CPC. 6. Les retraitements liés à la nature de l’activité Malgré l’existence de plans comptables sectoriels, la norme générale comptable ne permet pas toujours la réalisation immédiate d’une analyse financière. La prise en considération de la nature de l’activité et la maîtrise des éléments constitutifs de ce qui est courant et non courant, de ce qui est exploitation et financier est un préalable indispensable à l’interprétation des composantes du résultat et à l’appréciation des performances de l’entreprise.
  • 65. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK65 II. L’ETAT DES SOLDES DE GESTION ET LE TABLEAU DE FORMATION DU RESULTAT ETAT DE SOLDES DE GESTION (ESG) (Modèle normal) Exercice du…………….au……. I . Tableau de formation des résultats (TFR) Exercice N N-1 1 . Ventes de marchandises (en l'état) 2 . Achats revendus de marchandises I = Marge commerciale II + Production de l’exercice (3+4+5) 3 . Ventes de biens et services produits 4 . Variation de stocks de produits (+ -) 5 . Immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même III - Consommation de l’exercice (6+7) 6 . Achats consommés de matières et fournitures 7 . Autres charges externes IV = Valeur ajoutée (I+II-III) 8 + Subventions d'exploitation 9 – Impôts et taxes 10 – Charges de personnel V = Excédent brut d’exploitation (EBE) ou insuffisance brute d’exploitation (IBE) 11 + Autres produits d'exploitation 12 – Autres charges d'exploitation 13 + Reprises d'exploitation et transferts de charges 14 – Dotations d’exploitation VI = Résultat d’exploitation (+ou-) VII +/- Résultat financier VIII = Résultat courant (+ou -) IX +/- Résultat non courant 15 – Impôts sur le résultat X = Résultat net de l’exercice (+ou-)
  • 66. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK66 NOTA : Cette présentation est une présentation comptable. La version retenue par l’analyste financier est la version retraitée du CPC. Comme le montre le tableau de formation des résultats, les soldes de gestion peuvent être déterminés en cascade. Ainsi deux grandes catégories d’indicateurs de performances sont à distinguer au niveau de l’état des soldes de gestion à savoir : les indicateurs d’activité et les indicateurs de rentabilité. 1. Les indicateurs d’activité Un des éléments les plus importants de l’activité de l’entreprise et qui n’apparaît pas dans le tableau de formation des résultats est celui du chiffre d’affaires. Ce dernier englobe les ventes de marchandises en l’état ainsi que les biens et les services produits par l’entreprise. CHIFFRE D’AFFAIRES = VENTES DE MARCHANDISES EN L’ETAT + VENTES DE BIENS ET DE SERVICES PRODUITS Le chiffre d’affaires traduit le volume des affaires réalisées avec les tiers à l’occasion de l’activité économique.
  • 67. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK67 Pour le calcul du chiffre d’affaires, les subventions d’exploitation doivent y être intégrées lorsqu’elles compensent des contraintes imposées au prix de vente. Il en est de même pour les redevances sur brevets, marques, droits et valeurs similaires qui constituent pour certaines entreprises une composante réelle du chiffre d’affaires. Le chiffre d’affaires est un indicateur de l’activité externe qui traduit le volume et l’importance des affaires de l'entreprise. C’est le premier indicateur qui intéresse les partenaires tant financiers que commerciaux. Il est à l’origine des résultats dégagés par l’entreprise. Toutefois, l’importance du chiffre d’affaires n’est pas toujours synonyme de rentabilité. Cette dernière doit être analysée en approfondissant l’analyse à travers les autres indicateurs du tableau de formation des résultats. Pour l’analyste financier, il doit : - étudier les évolutions prévisionnelles du chiffre d’affaires, - expliquer les variations de ce chiffre d’affaires, - et préciser son origine.
  • 68. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK68 MARGE BRUTE SUR VENTES EN L’ETAT = VENTES DE MARCHANDISES EN L’ETAT - ACHATS REVENDUS DES MARCHANDISES Le concept de marge brute sur ventes en l’état s’applique aux entreprises commerciales qui revendent leurs marchandises sans transformation. Il s’applique également aux entreprises industrielles dont une partie de leur activité est commerciale dans la mesure où elles revendent les marchandises achetées en l’état sans subir de transformation. Elle constitue le supplément de valeur apportée par l’entreprise dans le circuit de commercialisation. Les ressources d’exploitation des entreprises commerciales proviennent essentiellement de l’excédent des ventes de marchandises sur le coût d’achat des marchandises revendues en l’état (611). Rappelons que le coût d’achat des marchandises revendues en l’état est égal aux achats revendus de marchandises + ou- variation des stocks de marchandises (6114). Au niveau de l’analyse de l’activité, il est souhaitable
  • 69. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK69 de calculer un taux de marge (hors taxes). Taux de marge = Marge brute sur ventes en l’état Ventes de marchandises Ce taux de marge doit être du même ordre de grandeur au niveau de toutes les entreprises d’un même secteur d’activité. PRODUCTION DE L’EXERCICE = VENTES DE BIENS ET SERVICES PRODUITS + VARIATION DE STOCKS DE PRODUITS + IMMOBILISATIONS PRODUITES PAR L’ENTREPRISE POUR ELLE-MEME La notion de production est réservée aux entreprises ayant une activité de fabrication et de transformation de biens et de services. C’est un concept mieux adapté que celui du chiffre d’affaires. Il permet, surtout pour les entreprises à cycle de production long de faire apparaître, en plus de ce qui a été produit et vendu, ce qui a été stocké, ainsi que ce qui a été immobilisé pour les utilisations propres de l’entreprise. Ce solde prend en considération l’ensemble des biens et services produits par une entreprise industrielle ou commerciale durant un exercice donné, quelque soit leur
  • 70. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK70 destination : ventes, stocks ou immobilisations. Cependant, du fait que les composantes de la production ne sont pas homogènes : - les ventes de biens et services produits, évaluées au prix de vente (hors taxes), - la variation des stocks de produits ainsi que les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même, évaluées au coût de production. Lorsque ses différences sont significatives, l’analyste doit opérer des ajustements extra - comptables en ajoutant aux éléments évalués au coût de revient la marge théorique en vue d’assurer l’homogénéité des grandeurs composant ce solde. Les entreprises qui reçoivent des subventions au titre de leurs ventes de biens produits doivent intégrer ces subventions dans les dites ventes. A ce niveau, l’analyste doit surveiller les variations des stocks de biens produits afin de déceler les problèmes de mévente. ATTENTION : Une variation des stocks de produits traduit :
  • 71. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK71 - soit une mévente, - soit une augmentation des coûts (d’où une variation élevée), - soit une gestion déficiente des stocks et des en- cours, - soit un changement de méthode d’évaluation. L’importance des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même traduisent soit une situation d’investissement et de croissance que vit l’entreprise, soit une partie du chiffre d’affaires que l’entreprise n’a pas déclaré et la détourne à travers le compte des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même en vue de les immobiliser et les récupérer ultérieurement en tant que dotations aux amortissements. L’analyste financier doit : - étudier le contenu de cette production : en valeur absolue, en valeur relative et la comparer au chiffre d’affaires. - examiner en profondeur le contenu de la production et préciser son origine.
  • 72. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK72 CONSOMMATION DE L’EXERCICE = ACHATS CONSOMMES DE MATIERES ET DE FOURNITURES + AUTRES CHARGES EXTERNES La consommation de l’exercice comprend l’ensemble des charges consommables en provenance des tiers et qui sont nécessaires à l’aboutissement de l’activité de production de l’entreprise y compris les achats de sous- traitance. Cela suppose également que les charges relatives aux rémunérations du personnel occasionnel, intérimaire ou prêté à l’entreprise et aux redevances de crédit-bail sont déjà retraitées ainsi qu’il a été exposé plus haut. Au niveau de l’analyse, il est recommandé de prendre en compte les diverses composantes et être très attentif quant à l’évaluation du poids des services extérieurs. La consommation de l’exercice permet d’aboutir au calcul de la valeur ajoutée.
  • 73. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK73 VALEUR AJOUTEE = MARGE BRUTE SUR VENTES EN L’ETAT + PRODUCTION DE L’EXERCICE - CONSOMMATION DE L’EXERCICE L’importance de ce solde est reconnue par tous les analystes. La valeur ajoutée constitue la survaleur apportée par l’entreprise aux matières et fournitures ayant subi une transformation ou aux achats revendus. Elle mesure ce que l’entreprise ajoute par son activité dans le circuit économique. C’est en fait, le « plus » apporté au produit par le fonctionnement interne de l’entreprise. Economiquement parlant, la valeur ajoutée mesure la contribution que l’entreprise et son personnel apportent à la formation du PIB (produit intérieur brut). Au niveau de l’entreprise cela traduit la richesse produite par cette dernière. C’est la valeur ajoutée qui va permettre la rémunération de l’ensemble des facteurs qui interviennent dans la production. C’est un bon indicateur de la rentabilité potentielle de
  • 74. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK74 l’entreprise, puisque c’est de la valeur ajoutée que découle l’ensemble des indicateurs de rentabilité au niveau de l’état des soldes de gestion. Toutefois, une forte valeur ajoutée n’implique pas forcément une forte rentabilité, c’est ce qu’il convient de dégager à travers l’ensemble des autres indicateurs. Les facteurs de production comme le personnel et les immobilisations ou les emprunts ne sont pas encore rémunérés. C’est de leur importance que découle la rentabilité ou non de l’entreprise. Important : Lors de l’analyse des autres indicateurs, il faut prêter une attention particulière à la consommation de cette valeur ajoutée surtout par la masse salariale et les charges financières. Il faut également utiliser les ratios les plus significatifs pour expliquer comment la V.A a été produite et comment elle a été utilisée. Enfin, pour l’appréciation globale de l’activité de l’entreprise, l’analyste financier doit : - replacer l’activité dans son contexte général et sectoriel, - tenir compte de la conjoncture spécifique et
  • 75. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK75 générale, - comparer les évolutions passées ou prévisionnelles par rapport à celles du secteur d’activité. 2. Les indicateurs de rentabilité Après détermination de la valeur ajoutée, cette dernière est partagée entre : - le personnel de l’entreprise en tant qu’appointements et salaires ou charges sociales ; - l’état, en tant qu’impôts directs et indirects ; - les actionnaires ou les apporteurs de capitaux de manière générale. La valeur ajoutée rémunère les apporteurs de capitaux d’emprunts à travers le versement des intérêts et les actionnaires par le versement de dividendes. - L’entreprise elle-même à travers la compensation de la dépréciation et de l’usure des biens constituant les actifs de l’entreprise par le biais des dotations aux amortissements et aux provisions. Le premier indicateur de rentabilité est celui de l’excédent brut d’exploitation. Lorsque ce dernier est positif, il est appelé ainsi. Cependant, lorsqu’il est négatif, il est qualifié d’insuffisance brute d’exploitation.
  • 76. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK76 L’EBE ou l’IBE est une approche du résultat de l’entreprise. Il est déterminé à partir de la valeur ajoutée et avant toute influence des décisions financières ou fiscales de l’entreprise. Ce résultat est calculé avant déduction des dotations d’exploitation aux amortissements et aux provisions, d’où le qualificatif de « brut ». EXCEDENT BRUT D’EXPLOITATION OU INSUFFISANCE BRUTE D’EXPLOITATION= VALEUR AJOUTEE + SUBVENTIONS D’EXPLOITATION (*) - IMPOTS ET TAXES - CHARGES DE PERSONNEL (*) si elles n’ont pas été intégrées au niveau des ventes de biens et services produits. L’EBE demeure un indicateur pivot de la performance économique de l’entreprise. Du moment qu’il est indépendant des politiques d’amortissement, de provision, d’endettement et des éléments exceptionnels, l’EBE ne subit pas les distorsions variant d’une entreprise à l’autre et reste l’indicateur de performance le plus pertinent permettant des comparaisons interentreprises et intra-sectorielles.
  • 77. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK77 Le solde du résultat d’exploitation est capital dans l’appréciation de l’enrichissement (ou l’appauvrissement) net généré par l’exploitation. Ce solde est déterminé après incorporation de l’ensemble des produits et charges d’exploitation avant toute influence des décisions financières de l’entreprise. Dans le cas marocain, l’entreprise qui est en phase d’investissement, les premières années qui suivent cet investissement même avec la pratique de l’amortissement dégressif, cette pratique fiscale n’a aucune influence sur le résultat d’exploitation dans la mesure où les dotations pour amortissements dérogatoires sont comptabilisées parmi les charges non courantes et feront l’objet de reprises ultérieurement. De ce fait le résultat d’exploitation reste indépendant de toute mesure fiscale de quelque nature qu’elle soit et demeure un indicateur de grande importance pour les gestionnaires. RESULTAT COURANT = RESULTAT D’EXPLOITATION + RESULTAT FINANCIER
  • 78. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK78 Il convient de préciser au préalable que le résultat financier est le solde résultant de la différence entre les produits financiers et les charges financières. Ce résultat est très composite et son interprétation mérite un examen minutieux des comptes qui composent les charges et les produits financiers. Autrement dit, il est possible de revenir sur une comparaison entre gains et pertes de change par exemple ou entre charges d’intérêts et produits financiers et ainsi de suite. Le résultat courant est de ce fait le résultat obtenu après prise en considération des opérations financières de l’entreprise. Il résulte des opérations d’exploitation et des opérations financières sans tenir compte des éléments non courants. C’est un résultat qui exprime de façon claire et nette la qualité de la politique financière de l’entreprise et son influence sur le résultat global de l’entreprise. Le résultat courant est ainsi le résultat généré par l’activité courante de l’entreprise tout en tenant compte de l’incidence des décisions financières. Il est composé de la somme des résultats d’exploitation et financier. Le résultat courant s’oppose au résultat non courant, dans la mesure où le premier résulte des opérations
  • 79. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK79 ordinaires d’exploitation et de financement, alors que le second résulte des opérations non répétitives qui revêtent un caractère exceptionnel et sur lesquelles l’entreprise n’a que peu de maîtrise. La somme des résultats courant et non courant donne un résultat avant impôt. Ce résultat détermine la richesse produite par l’entreprise y compris celle qui part vers l’état. Cette richesse qui n’est que la résultante de la valeur ajoutée comme premier indicateur de résultat potentiel. RESULTAT NET DE L’EXERCICE = RESULTAT COURANT + RESULTAT NON COURANT - IMPOT SUR LE RESULTAT Le résultat de l’exercice fait apparaître ce qui reste au niveau de l’entreprise après la répartition qui est faite entre les principaux intéressés à savoir : l’état et le personnel. Les associés disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet d’une nouvelle répartition au niveau de l’entreprise entre réserves, reports et dividendes. Le résultat de l’exercice bénéficie d’une grande
  • 80. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK80 diffusion auprès des tiers et il demeure le meilleur indicateur de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification est altérée par son caractère composite : des éléments courants et non courants. Cependant, une entreprise est considérée comme potentiellement rentable si son résultat net provient en grande majorité des éléments courants voire des éléments d’exploitation. Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable. C’est ce dernier qui sera retraité afin de déterminer le résultat fiscal, base de calcul de l’impôt sur le résultat. III. LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT et L’AUTOFINANCEMENT En fait, l’analyste financier doit se pencher non seulement sur le résultat en tant que grandeur comptable ou financière, mais sur l’ensemble des sommes d’argent qui, à l’issue de l’exercice, resteront au niveau de l’entreprise. C’est ce qu’on appelle la capacité d’autofinancement. Le résultat comptable est en fin de compte la base du calcul de la capacité d’autofinancement de l’entreprise (CAF) et de l’autofinancement. Cette capacité d’autofinancement ne restera pas
  • 81. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK81 entièrement dans l’entreprise, une partie sera distribuée pour assurer la rémunération des apporteurs du capital. Sur cette base, nous pouvons définir la CAF comme étant l’ensemble des ressources internes que l’entreprise pourrait consacrer à l’autofinancement. Pour le calcul de la CAF, le CGNC préconise la formule additive. Toutefois, il existe une deuxième formule de calcul qualifiée de soustractive. CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMNT = 1 Résultat de l’exercice (benéfice +, perte -) 2 + Dotations d’exploitation (à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) 3 + Dotations financières (à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) 4 + Dotations non courantes (à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) 5 - Reprises d’exploitation (à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) 6 - Reprises financières (à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) 7 - Reprises non courantes (à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) et compte tenu des reprises sur subventions des investissements 8 - Produits de cession des actifs immobilisés
  • 82. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK82 9 + Valeurs nettes d’amortissements des immobilisations cédées La détermination schématique de la CAF est faite de la façon suivante: CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT = RESULTAT DE L’EXERCICE + DOTATIONS (Exploitation, Financières et non courantes hors éléments circulants) - REPRISES (Exploitation, Financières et non courantes hors éléments circulants) - PRODUITS DE CESSION DES ACTIFS IMMOBILISES + VALEURS NETTES D’AMORTISSEMENT DES IMMOBILISATIONS CEDEES Selon cette logique, les éléments qui entrent dans le calcul de la CAF sont : D’un côté, les charges non décaissables comprenant les dotations aux amortissements et aux provisions et les valeurs nettes des amortissements des immobilisations cédées. Ces charges sont qualifiées de charges calculées. D’un autre côté, les produits non encaissables comprenant les reprises d’exploitation, financières et non
  • 83. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK83 courantes. Ces produits sont qualifiés de produits calculés. D’un troisième côté, les produits de cessions des immobilisations cédées. Sur cette base, la CAF peut être définie comme étant la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables. Selon la formule soustractive la capacité d’autofinancement est égale à: EBE ou Insuffisance Brute d’Exploitation IBE + Transferts de charges d’exploitation + Autres produits d’exploitation (2) - Autres charges d’exploitation (1) +/- Profits ou pertes sur opérations faites en commun + produits financiers (2) - Charges financières (1) + Produits non courants (2) - Charges non courantes (1) - Impôts sur le résultat. (1)à l’exclusion des dotations (Exploitation, Financières et non courantes hors éléments circulants) (2)àl’exclusion des reprises Exploitation, Financières et non courantes hors éléments circulants) Une fois les bénéfices distribués, ils sont déduits de la capacité d’autofinancement et on retrouve
  • 84. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK84 l’autofinancement net de l’entreprise. AUTOFINANCEMENT = CAF – Bénéfices distribués Cas d’application : La société METALIX SA est une entreprise industrielle du secteur métallurgique et elle a connu un fort développement en quelques années. On vous demande de contribuer à l’étude de la rentabilité de cette entreprise à travers la détermination des soldes de gestion (sans retraitement du CPC). Pour ce faire, on vous fournit les comptes de produits et de charges des deux derniers exercices.
  • 85. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK85 OPERATIONS TOTAUX DE TOTAUX DE Propres à l’exercice Concernant les exercices L'EXERCI CE L'EXERCICE Opérations propres à l’exercice Opérations concernant le s exercices précédents Totaux de l’exercice Totaux de l’exercice précédent 1 2 3=1+2 4 E I PRODUITS COURANTS X * Ventes de marchandises (en l'état) P * Ventes de biens et services produits 182870 182870 170350 L Chiffre d'affaires O * Variation de stocks de produits (+ -)(1) -1650 -1650 500 I * Immobilisations produites par T l'entreprise pour elle-même A * Subventions d'exploitation 200 200 T * Autres produits d'exploitation 100 100 I * reprises d'exploitation et transfert. Charges 1150 1150 4100 O TOTAL I 182670 182670 174950 N II CHARGES D'EXPLOITATION * Achats revendus (2) de marchandises * Achats consommés (2) de matières 52860 52860 52786 et fournitures * Autres charges externes 48200 48200 44108 * Impôts et taxes 7062 7062 5914 * Charges de personnel 46228 46228 41525 * Autres charges d'exploitation * Dotations d'exploitation 15749 15749 13037 TOTAL II 170099 170099 157370 III RESULTAT D'EXPLOITATION (I-II) 12571 17580 F IV PRODUITS FINANCIERS I * Produits des titres de participation et autres titres immobilisés N * Gains de change A * Intérêts et autres produits financiers 1923 1923 1389 N * Reprises financières et transf de charges C TOTAL IV 1923 1923 1389 I V CAHRGES FINANCIERES E * Charges d'intérêts 6306 6306 7430 R * Pertes de change * Autres charges financières * Dotations financières TOTAL V 6306 6306 7430 VI RESULTAT FINANCIER (IV-V) -4383 -6041 VII RESULTAT COURANT (III - VI ) 8188 11539
  • 86. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK86 1) Variation de stocks: Stock final - Stock initial; augmentation (+) ; diminution (-) 2) Achats revendus ou achats consommés: achats - variation de stocks Les dotations d’exploitation relatives aux éléments d’actif et du passif circulants sont de l’ordre de 20% de la totalité des dotations annuelles. Les dividendes distribués représentent 70% des bénéfices réalisés chaque année. N VII RESULTAT COURANT (reports) 8188 11539 O VIII PRODUITS NON COURANTS N * Produits des cessions d'immobilisations 2120 2120 * Subventions d'équilibre C * Reprises sur subventions. d'investissement O * Autres produits non courants 290 290 610 U * Reprises non courantes et transfert charges 412 412 215 R TOTAL VIII 2822 2822 825 A IX CHARGES NON COURANTES N * Valeurs nettes d'amort.des Imm.cédées 1115 1115 T * Subventions accordées * Autres charges non courantes 411 411 324 * Dotations non courantes aux Amort et Prov 104 104 TOTAL IX 1630 1630 324 X RESULTAT NON COURANT (VIII-IX) +1192 + 501 XI RESULTAT AVANT IMPOTS (VII+ - X) + 9380 + 12040 XII IMPOTS SUR LES RESULTATS 2814 3612 XIII RESULTAT NET (XI -XII) +6566 +8428
  • 87. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK87 CHAPITRE IV : LA METHODE DES RATIOS «Un ratio est un rapport entre deux grandeurs caractéristiques de l’activité de l’entreprise, de sa situation économique ou de ses performances». En lui-même un ratio ne nous enseigne rien. Toutefois, pour être significatif ce dernier doit être comparé à d’autres ratios de même nature ou de natures différentes. La technique des ratios permet de juger du fonctionnement d’une entreprise en articulant dans un tableau un certain nombre d’indicateurs. La technique des ratios était très en vogue il y a quelques années. Cependant, elle est de plus en plus remise en cause en raison d’une utilisation anarchique des ratios. Pour être significative, l’analyse en termes de ratios doit respecter un certain nombre de principes : - les ratios utilisés doivent être peu nombreux mais assez significatifs,
  • 88. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK88 - il faut les présenter de manière croissante afin de pouvoir suivre l’évolution d’une entreprise à travers un certain nombre de ratios, - il faut éviter les jugements en valeurs absolues des ratios ou leur donner une portée future très importante puisqu’ils ont été construits sur les bases de données passées. Dans tous les cas, les ratios sont à utiliser de manière relative et doivent être comparés à des normes. Chaque ratio doit être comparé au même ratio de l’entreprise calculé sur d’autres périodes, au même ratio déterminé dans des entreprises similaires et enfin au ratio moyen de la profession ou du secteur d’activité. Généralement les ratios sont divisés en quatre types : - les ratios de structure, - les ratios de rentabilité. - les ratios de rotation ou les ratios des composantes du BFG, - les ratios de trésorerie ou de liquidité,
  • 89. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK89 I. LES RATIOS DE STRUCTURE La structure financière d’une entreprise est une notion très utilisée dans le langage financier. Elle intéresse tous les analystes et surtout les banquiers. L’étude de la structure financière se concentre sur le passif du bilan et plus précisément sur l’endettement et le choix des modes de financement. Or, les choix entre les modes de financement disponibles à l’entreprise se situent à deux niveaux: - le choix entre le financement propre (apports des actionnaires) et le financement externe (emprunts), - le choix, parmi les financements internes, entre les apports en capital et l’autofinancement. La structure financière de l’entreprise dépend directement de la nature et du niveau d’activité de cette dernière, qui déterminent de façon directe l’importance : - du capital économique investi dans l’exploitation, - de la valeur ajoutée, - des équipements, - et de la main d’œuvre. Les ratios de structure financière sont de plusieurs natures. Toutefois, dans un souci d’efficacité nous
  • 90. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK90 présentons dans le cadre de ce sous paragraphe les ratios les plus significatifs: 1. Le ratio des fonds propres Dans une vision globale, le ratio des fonds propres exprime l’importance des capitaux propres par rapport au passif total ou le poids des capitaux extérieurs engagés dans l’entreprise. Ce ratio s’exprime par le rapport suivant : Endettement total / Passif Il s’exprime également par le rapport : Capitaux propres / Passif La somme des deux rapports doit être égale à un (01) puisque le passif est formé de l’endettement et des capitaux propres. 2. Le ratio d’autonomie financière Au niveau des pourvoyeurs de fonds ou des organismes prêteurs, plus la durée du prêt est longue plus le risque devient élevé. La règle financière veut que les apporteurs de capital doivent au moins intervenir pour la moitié du financement de l’investissement en vue d’assurer à l’entreprise son autonomie vis-à-vis des tiers.
  • 91. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK91 Selon l’approche financière, l’autonomie financière s’exprime comme suit : Dettes de financement (long et moyen terme) / Capitaux propres < 1 Lorsque ce ratio est strictement inférieur à 1, on peut affirmer que l’entreprise a toujours la possibilité de s’endetter à long et moyen terme. Toutefois, lorsque ce ratio est supérieur à un, on affirme que l’entreprise est dans l’incapacité de s’endetter. Autrement dit, elle doit reconstituer son capital ou l’augmenter en vue de se procurer une nouvelle marge pour l’endettement et une assurance pour ses partenaires financiers. 3. Le ratio d’équilibre financier Les ratios d’équilibre financier découlent de la relation fondamentale qui existe entre le fonds de roulement, le besoin de financement global et la trésorerie nette. Ceci dit qu’une situation d’équilibre financier de l’entreprise veut que le fonds de roulement soit positif et supérieur au besoin de financement global, ce qui dégage une trésorerie positive. Le ratio de fonds de roulement : exprime le taux de couverture des emplois stables par les ressources stables et exprime également le niveau de fonds de roulement.
  • 92. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK92 Il peut être exprimé de deux façons selon l’approche d’analyse adoptée. Au niveau de l’approche financière, ce ratio est exprimé par le rapport suivant : Capitaux permanents / Actif immobilisé net > 1 Lorsque le rapport est supérieur à un, le ratio exprime un fonds de roulement positif. Cependant, lorsque ce dernier est inférieur à un, il atteste d’une insuffisance en ressources permanentes et une insuffisance en fonds de roulement. Une autre manière d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise passe à travers le ratio suivant : Ressources durables / (Emplois stables + BFE) Selon l’approche financière adoptée, on prend les masses à leurs valeurs brutes ou nettes. Lorsque ce ratio est inférieur à 01 et le ratio précédent est supérieur à 01, l’entreprise doit en principe recourir à des concours bancaires en vue de faire face à l’excédent des besoins de financement d’exploitation sur les ressources durables. Ce ratio peut également être complété par un autre ratio permettant de nous indiquer sur le degré de couverture
  • 93. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK93 du besoin de financement structurel ou durable par les ressources durables. FRF ou FRN / Stocks 4. Les ratios d’endettement et de délai de remboursement des dettes Avant de parler de capacité de remboursement, il convient de parler de capacité d’endettement de l’entreprise. La comparaison entre les capitaux empruntés (capitaux empruntés à terme, concours bancaires, crédits de trésorerie et comptes d’associés créditeurs) et les capitaux propres nous renseigne sur le taux ou la capacité d’endettement de l’entreprise et sur son degré de dépendance vis-à-vis des tiers. Ce ratio est un indicateur à suivre régulièrement afin de contrôler la dépendance de l’entreprise vis-à-vis de l’extérieur. Endettement total/ fonds propres  75% Si le rapport est supérieur à 1, la situation de l’entreprise est jugée inquiétante. Afin de pouvoir inspirer confiance de ses partenaires financiers, l’entreprise doit disposer d’une capacité d’endettement et en même temps d’une capacité de
  • 94. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK94 remboursement. La mesure de cette capacité de remboursement se fait à travers une comparaison entre les dettes à long et moyen terme et les flux de revenus générés par l’entreprise. Dettes à long et moyen terme/ CAF Ce ratio, suppose que la totalité de la CAF soit affectée au remboursement des emprunts et ne prend pas en considération les charges financières dans la mesure où elles seront prises en considération dans le calcul du résultat. Il mesure, en nombre d’années, le délai théorique minimum nécessaire pour rembourser les capitaux empruntés. Ce délai théorique doit être largement inférieur au délai de remboursement des emprunts en question. 5. Les ratios de patrimoine ou de la structure du bilan (actif et passif) L’étude de la structure de l’actif et du passif consiste à rapporter certaines grandeurs de l’actif et du passif à d’autres en vue de mesurer et d’analyser les éléments composants ledit actif ou passif. Ces ratios mesurent le poids de certains postes par rapport à d’autres.
  • 95. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK95 les ratios du passif Les ratios du passif se ramènent à des ratios d’indépendance financière et d’endettement. Ils permettent d’apprécier l’importance de l’endettement avec ses différentes formes et des fonds propres par rapport au passif total. Autrement dit, les ratios du passif permettent d’apprécier la politique de financement de l’entreprise. Les principaux indicateurs sont : - La stabilité du financement Elle est appréciée à travers deux indicateurs clés. L’un ou l’autre de ces indicateurs exprime la même chose, le poids de l’endettement à court terme dans le passif ou l’importance du financement permanent. L’importance du financement permanent est exprimée par le rapport suivant : Financements permanents ou Financements durables / Passif total Pour être significatif ce ratio doit être comparé au ratio du poids de l’actif immobilisé dans l’actif total afin d’avoir une idée claire sur l’importance du fonds de roulement.
  • 96. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK96 Le second ratio est celui relatif au poids de l’endettement à court terme. Il est exprimé par le rapport entre l’endettement à court terme et le passif total. Endettement à court terme / Passif total Ces ratios sont exprimés en pourcentage. Ainsi la différence entre 100% et le ratio du poids de l’endettement à court terme exprime l’importance du financement permanent. Ce ratio exprime la politique de financement et le degré de dépendance de l’entreprise à court terme. Par ailleurs, il est souhaitable également de connaître le poids de l’endettement à long terme dans le passif total. Ce ratio s’exprime par le rapport suivant : Dettes de financement ou dettes à long et moyen terme / Passif total Il exprime également le degré de dépendance à long et moyen terme de l’entreprise vis-à-vis des partenaires financiers. On peut également utiliser les ratios d’autonomie financière tels que :
  • 97. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK97 Endettement total / Passif total Et Fonds propres / Passif total II. LES RATIOS DE RENTABILITE La rentabilité de l’entreprise est une composante de la performance globale de l’entreprise. En fait, la rentabilité d’une entreprise peut être définie comme sa capacité à dégager des résultats (bénéficiaires) à partir des capitaux investis. Compte tenu des différents niveaux de résultat, il y a trois niveaux d’analyse de la rentabilité d’une entreprise : la rentabilité d’exploitation, la rentabilité économique et la rentabilité financière. Les ratios de rentabilité mesurent à cet égard les résultats par rapport : - à l’activité (rentabilité d’exploitation), - aux moyens de production ou aux investissements (rentabilité économique), - et aux moyens financiers (rentabilité financière). 1 . La rentabilité d’exploitation A l’instar des autres ratios de rentabilité, les ratios de rentabilité ayant une relation avec l’exploitation concernent
  • 98. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK98 des résultats bénéficiaires, car on ne peut parler de ratios de rentabilité avec des résultats déficitaires. 1.1-Taux de marge commerciale Le taux de marge ou le ratio de marge commerciale concerne les entreprises ayant une activité commerciale. L’examen de ce ratio permet d’apprécier le taux de marge commerciale de l’entreprise et par conséquent sa stratégie commerciale. En effet, une marge élevée permet d’engager des charges sans souci et un meilleur service commercial. Cependant, une marge trop serrée ne permet pas à l’entreprise d’être à l’aise dans l’engagement de ses charges. Marge brute sur ventes en l’état / Ventes de marchandises Par ailleurs, cet indicateur permet à l’entreprise de se comparer aux autres entreprises du même secteur et de juger de sa performance commerciale par rapport aux autres entreprises : soit aux meilleures soit à la moyenne. Le suivi de cet indicateur dans le temps permet d’apprécier la politique commerciale de l’entreprise. En effet, une augmentation du taux de marge accompagnée d'une diminution du produit des ventes de
  • 99. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK99 marchandises signifie que l’entreprise essaye de préserver ses marges commerciales grâce à une augmentation du prix. Cette action peut être délibérée ou non. Elle traduit probablement une stratégie de différenciation ou de sélectivité de la clientèle. A contrario, un taux de marge en chute accompagné d’une augmentation du produit des ventes de marchandises ou du chiffre d’affaires commercial, traduit probablement une baisse des prix en vue d’un élargissement de la part de marché ou une stratégie de domination par les prix. 1.2- Le taux de valeur ajoutée Ce ratio mesure le degré d’intégration de l’entreprise. Il est plutôt utilisé par les entreprises industrielles. Il permet d’établir une distinction entre les coûts des facteurs de production externes et ceux mis en œuvre par l’entreprise à elle-même. Valeur ajoutée / (production + ventes de marchandises + subventions d’exploitation) Autrement dit : Valeur ajoutée / Chiffre d’affaires (HT) La valeur ajoutée peut être comparée même à la production à elle seule pour juger du degré d’intégration de
  • 100. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK100 l’entreprise, lorsque l’entreprise n’exerce pas d’activité commerciale. 1.3- Le taux d’Excédent Brut d’Exploitation Exprimé par le rapport suivant : EBE / C.A (HT) Ce ratio mesure le résultat dégagé par chaque 100 Dhs de chiffre d’affaires indépendamment de la politique financière de l’entreprise, de la politique d’investissement, des éléments non courants et de l’incidence de la fiscalité. 1.4 - Le taux de rentabilité d’exploitation Par contre ce ratio, mesure le niveau de résultat d’exploitation dégagé par chaque 100 Dhs de chiffre d’affaires, avant toute incidence de la politique financière de l’entreprise, des éléments non courants et de la fiscalité. Ce ratio s’exprime par le rapport : Résultat d’exploitation / C.A (HT) 1.5 - Le taux de rentabilité commerciale Le dernier ratio de cette famille est celui qui détermine le niveau de résultat net dégagé pour chaque 100 Dhs de chiffre d’affaires. Il s’exprime par le rapport : Résultat net / C.A (HT)
  • 101. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK101 Appelé également le taux de marge bénéficiaire, ce ratio constitue une composante du ratio de rentabilité financière qui s’exprime par le rapport : Résultat net / capitaux propres 2. La rentabilité économique Les ratios de mesure de la rentabilité économique permettent de juger de la capacité de l’entreprise à dégager des résultats (bénéficiaires) en mobilisant juste les capitaux nécessaires à l’exercice de son activité. ACTIF ECONOMIQUE = Immobilisations corporelles affectées à l’exploitation + immobilisations incorporelles affectées à l’exploitation (sauf charges immobilisées) + Biens acquis en crédit-bail affectés à l’exploitation + Besoins de financement d’exploitation. L’actif économique peut également être égal au : Capitaux propres + dettes financières globales La rentabilité économique découle de l’aptitude de l’entreprise à vendre et à générer des marges et des résultats qui permettent au capital de l’entreprise son renouvellement et sa rémunération.
  • 102. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK102 - la rentabilité économique nette exprimée par le rapport : Résultat d’exploitation net d’impôt / Actif économique net Enfin, la rentabilité économique globale se mesure par rapport à l’actif économique net. (Résultat d’exploitation +produits financiers)/Actif économique net Les indicateurs de rentabilité économique permettent d’éclairer les investisseurs sur la rémunération des capitaux nécessaires à l’exploitation. Or, ces indicateurs ne sont pas significatifs pour tous les utilisateurs de l’analyse financière. A titre d’exemple, les apporteurs de capitaux sont intéressés par la rentabilité financière et plus précisément par la rémunération que leur apporte l’activité dans sa globalité. 3. La rentabilité financière Le calcul de la rentabilité financière permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à servir un résultat à ses actionnaires et à rémunérer ces derniers de façon à leur compenser le risque encouru. Il s’exprime par le rapport :
  • 103. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK103 Résultat net / capitaux propres L’importance du ratio est appréciée en référence au taux moyen de rendement des placements à revenu fixe. III. LES RATIOS DE ROTATION OU LES RATIOS DES COMPOSANTES DU BFG Les ratios de rotation relèvent de l’analyse statique du bilan en termes de stocks et non pas en termes de flux. Toutefois, ils fournissent des informations d’ordre dynamique en introduisant la variable temps dans l’analyse du bilan et la mise en évidence du rythme de renouvellement de certaines des composantes du bilan. Ces ratios s’appliquent aussi bien aux éléments cycliques qu’aux autres éléments de l’actif. Concernant les composantes du Besoin de financement global, il convient de rappeler que : BFG = Actif circulant hors trésorerie – passif circulant hors trésorerie A cet effet, nous rappelons que les composantes de l’actif et du passif circulants sont toutes des composantes cycliques (dans le sens de stocks) et commerciales Les ratios de délais de rotation permettent d’éclairer la réalité économique de l’entreprise et
  • 104. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK104 complètent la compréhension du tableau de formation du résultat. Pour des besoins d’analyse, trois types de ratios sont à envisager : - les ratios de rotation des stocks, - les ratios commerciaux ou des délais clients et fournisseurs, - les autres ratios de rotation. 1. Les ratios de rotation des stocks Ces ratios ont pour objectif de déterminer la vitesse de rotation des stocks. Or, comme la nature des stocks diffère, les ratios diffèrent eux aussi. Ces ratios montrent le nombre de fois qu’un dirham investi dans le stock tourne en moyenne par an. Ils sont comparables à d’autres entreprises de la même branche ou du même secteur d’activité. 1.1- Les concepts nécessaires à la gestion des stocks Le stock est un ensemble de marchandises (produits ou matières) accumulées dans l’attente d’être transformées et/ou vendues. Il existe divers types de stocks. Le plan comptable marocain prévoit :
  • 105. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK105 - les stocks de marchandises, - les stocks de matières et fournitures consommables, - les stocks de produits en cours, - les stocks de produits intermédiaires et produits résiduels, - les stocks de produits finis, La notion de stock de sécurité Pour que le cycle d’approvisionnement – production – vente puisse se dérouler normalement, deux conditions doivent être réunies : - En amont, les quantités de matières doivent être suffisantes en vue de satisfaire à n’importe quel moment la demande interne des sections de production, faute de quoi le cycle de production sera interrompu. - En aval, les quantités des produits en stocks doivent être suffisantes en vue de répondre à la demande de la clientèle, sinon l’entreprise risque de perdre sa clientèle ou du moins elle ratera l’opportunité de vendre ses produits.
  • 106. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK106 A cet effet, le stock minimum est exprimé par les quantités au-dessous desquelles on ne peut descendre en vue de maintenir une marge de sécurité afin de se prémunir contre l’éventualité des retards de livraison, des pannes de fabrication ou tout autre événement susceptible de perturber le cycle d’exploitation de l’entreprise. La notion de stock moyen Le stock moyen est le plus souvent évalué au prix de revient. Or, la comptabilité marocaine reconnaît l’existence de deux méthodes d’évaluation des stocks : le coût moyen pondéré et le premier entré premier sorti. Le stock moyen est alors égal au : (Stock initial + Stock final)/2 Pour la détermination de la consommation de l’exercice en termes de marchandises, matières, fournitures ou produits on a ce qui suit : Consommation de l’exercice = Achats + Stock initial – stock final 1.2. Délai de rotation des stocks de marchandises Pour des besoins de calcul de la rotation des stocks de marchandises ou de toute autre rotation, il est souhaitable d’utiliser le stock moyen en vue d’éviter tout
  • 107. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK107 biais d’analyse provoqué par la coïncidence ou non de la fin de l’exercice avec le début ou la fin du cycle d’exploitation. Ce problème est posé de façon très aiguë pour les entreprises à activité saisonnière. A cet effet, nous souhaitons utiliser le stock moyen au lieu du stock final. Toutefois, il faut noter que dans le cas d’une entreprise à activité normale, le stock final demeure utilisable. Il est à noter également que les achats de l’année sont corrigés par la variation de stocks des marchandises, ce qui nous permet d’aboutir exactement à la consommation de l’exercice au sens précité et que les deux grandeurs doivent être homogènes c’est-à-dire, évaluées au coût de revient et hors taxes. Stock moyen de marchandises / Achats de marchandises En multipliant ce rapport par 360 on obtient le nombre de jours nécessaires pour écouler le stock de marchandises. Si l’on inverse ce ratio on obtient une vitesse de rotation du stock de marchandises ou leur vitesse de renouvellement dans l’année.
  • 108. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK108 Le délai de rotation ou d’écoulement peut également être calculé pour les produits finis, les matières premières et les matières et fournitures consommables. Ce délai est également exprimé en jour de l’année en multipliant les ratios concernés par 360 jours. 1.3. Délai de rotation des stocks de produits finis Stock moyen de produits finis/ Production vendue 1.4 Délai de rotation des stocks de produits en cours : Stock moyen de produits en-cours et produits semi-finis / production 1.5. Délai de rotation des matières premières Stock moyen de matières premières / Achats de matières 1.6. Délai de rotation des matières et fournitures consommables Stock moyen de matières premières et fournitures consommables / Achats de matières et fournitures 2. Les ratios de rotation des créances commerciales Par créance commerciale, il faut entendre les comptes clients au sens comptable du terme et les comptes rattachés,
  • 109. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK109 c’est-à-dire les clients d’exploitation figurant au niveau du poste 342. Ce ratio mesure la hauteur des crédits clients et leur durée. Au niveau d’un client donné, la durée de crédit dépend généralement et en premier lieu de sa solvabilité, de sa taille, de son importance et de la fréquence des commandes. Le plus courant dans le monde des affaires est que les crédits clients ne doivent dépasser le seuil de trois mois que de façon exceptionnelle. Or, la meilleure référence est celle des usages sectoriels. A cette fin, il faut toujours comparer les délais dégagés à ceux du secteur auquel appartient l’entreprise objet de l’étude. Les délais de rotation sont calculés à partir des postes figurant au bilan. A l’image des délais de rotation des stocks, les délais de rotation des clients et des fournisseurs risquent d’être biaisés par la saisonnalité de l’activité de l’entreprise, d’où la nécessité d’une meilleure connaissance de l’activité et du cycle d’exploitation de l’entreprise. Pour ce faire, certains
  • 110. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK110 analystes proposent d’utiliser l’encours moyen des clients et des fournisseurs. Comme le poste clients et comptes rattachés est comparé au chiffre d’affaires global, les deux grandeurs ne sont pas, à priori, homogènes, d’où l’expression du chiffre d’affaires en (TTC) Clients et comptes rattachés / C.A. (TTC) Pour être exprimé en jours, ce ratio est multiplié par 360 jours. Il exprime le délai de recouvrement des créances clients. Plus le quotient est grand, plus le délai de recouvrement est long. L’inverse de ce ratio exprime la vitesse de rotation des clients ou leur délai de renouvellement. Pour éviter toute erreur d’appréciation, les créances clients doivent être exprimées en termes d’en-cours clients au lieu du poste clients et comptes rattachés afin d’exprimer l’en-cours réel. L’en-cours des créances clients est exprimé comme suit : Clients et comptes rattachés – clients créditeurs, avances et acomptes.
  • 111. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK111 Pour plus de prudence et en vue d’éviter l’influence de la saisonnalité du cycle d’exploitation, on peut utiliser l’encours moyen des créances clients. Le délai moyen de recouvrement des créances clients ou leur délai de rotation est ainsi exprimé par le ratio suivant : En-cours moyen des créances Clients / C.A. (TTC) Comparativement aux normes sectorielles ou de la profession, si les délais moyens sont élevés, cela signifie que l’entreprise est en situation défavorable par rapport à ses clients ou elle est en train de mener une stratégie commerciale visant à agrandir sa part de marché. Dans le sens inverse, la situation de l’entreprise est jugée favorable. Quelles sont les raisons qui sont à l’origine d’une situation défavorable en termes de délais clients ? Cette situation peut provenir soit de l’entreprise elle- même (octroi de délais de paiement particuliers liés à des conditions de prix et de délai de livraison), soit des clients (mauvais payeurs, difficultés de trésorerie des clients..)
  • 112. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK112 Face à cette situation, l’entreprise peut envisager un certain nombre de mesures susceptibles de débloquer voire soulager sa situation. Parmi ces mesures on peut citer : - l’instauration de structures adéquates en vue d’accélérer les relances et le suivi de la clientèle, - la mise en place de mesures d’encouragement commerciales et financières visant à encourager les règlements par anticipation. 3. Les ratios de rotation des dettes fournisseurs Les dettes fournisseurs concernent les comptes fournisseurs et comptes rattachés figurant au poste 441. Dans le cadre financier, les délais des dettes fournisseurs doivent être plus longs que les délais clients afin de ne pas souffrir de problèmes de trésorerie dus au décalage entre les dettes et les créances commerciales. Les délais de rotation des fournisseurs s’expriment par le rapport entre les comptes fournisseurs et comptes rattachés et les comptes d’achats et les autres charges externes. Comme le numérateur est exprimé (TTC) les
  • 113. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK113 achats ainsi que les autres charges externes sont exprimés (TTC). Fournisseurs et comptes rattachés / (Achats consommés (TTC) + Autres charges externes (TTC)) Pour éviter toute erreur d’appréciation, à l’instar des comptes clients, on doit utiliser l’en-cours moyen des crédits fournisseurs au lieu du poste fournisseurs et comptes rattachés. L’en-cours des crédits fournisseurs est exprimé ainsi : Fournisseurs et comptes rattachés – Fournisseurs débiteurs, avances et acomptes. Sur cette base, on obtient le ratio de rotation fournisseurs suivant : En-cours moyen des crédits fournisseurs / Achats consommés (TTC) + Autres charges externes (TTC)
  • 114. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK114 IV. LES RATIOS DE LIQUIDITE OU DE TRESORERIE La liquidité de l’entreprise exprime sa capacité à faire face à ses dettes sans heurt, par les moyens dont elle dispose en actif. L’analyse de la liquidité suppose un rapprochement entre les éléments de l’actif circulant y compris la trésorerie et les éléments du passif circulant y compris la trésorerie. Le niveau de trésorerie de l’entreprise est en étroite relation avec son niveau d’activité. Pour cette raison, l’analyse de la trésorerie doit se faire en même temps que celle de l’activité de l’entreprise. Cependant, comme il est réservé à l’analyse de l’activité un sous paragraphe indépendant, nous nous contentons de présenter dans ce cadre, purement et simplement, les ratios de trésorerie. Ces ratios expriment la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements. Autrement dit, ils permettent d’apprécier la solvabilité de l’entreprise à court terme. Trois types de ratios sont à calculer :
  • 115. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK115 Le premier est qualifié de ratio de la trésorerie immédiate : Disponibilités / Passif circulant Le second est celui de la trésorerie ou de la liquidité relative. Créances + Disponibilités (*) / Passif circulant (*) ou actif circulant – Stocks. Un troisième ratio est celui de la trésorerie ou de la liquidité totale :Actif circulant / passif circulant Malgré leur importance, ces ratios doivent être utilisés avec beaucoup de précaution et doivent être doublés d’une analyse de l’activité et des composantes du besoin de financement global. V. Cas de synthèse Vous êtes conseillé (e)s d’entreprise à la BCP de vos clients, la société ASTRA, a constitué un dossier de demande d’emprunt à long terme d’un montant de 6 000 000 Dhs pour engager un grand investissement au cours de l’année N+1. Le dossier comprend les deux derniers bilans comptables (les chiffres sont donnés en milliers de dirhams) ainsi que les informations complémentaires suivantes :
  • 116. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK116 Bilan au 31/12 en milliers de Dhs Actif Exercice N Exercice N-1 Brut Amort et Prov Net Brut Amort et Prov Net ACTIF IMMOBILISE . Immob. en non-valeurs *Frais préliminaires *Charges à répartir * Primes de remb. . Immob. Incorporelles *Fonds commercial . Immob. corporelles *Terrains *Constructions *I.T.M.O *M.M.B . Immob. financières *Titres de participation * Autres créances immob ACTIF CIRCULANT H.T .Stocks *Marchandises * Matières et fournit *Produits finis .Créances de l’actif circulant *Clients et comptes ratta *Autres débiteurs .Titres et valeurs placement Trésorerie Actif 1020 39 700 1900 3060 2425 1600 3600 735 440 957 972 4637 800 185 250 - 280 697 800 120 20 105 72 273 5 1020 39 700 1900 2780 1728 800 3480 735 420 852 900 4364 800 180 250 240 35 700 1400 2400 2100 2200 2600 840 500 960 910 3630 280 163 135 180 600 525 600 10 90 60 210 10 60 35 700 1400 1800 1575 1600 2600 840 490 870 850 3420 280 153 135 Total 23320 2372 20948 19093 2285 16808
  • 117. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK117 Informations complémentaires PASSIF Exercice N Exercice N-1 FINANCEMENT PERMANENT .Capitaux propres *Capital social *Réserves légales * Autres réserves *Report à nouveau *Résultat de l’exercice .Capitaux propres et assimilés *Subv. d’investissement *Provision réglementé .Dettes de financement *Emprunts auprés Etab crédit *Autres dettes de financement . Provision D.R.C PASSIF C. H.T. .Dettes du passif circulant *Fournisseurs *Etat *Autres créanciers TRESORERIE PASSIF . Crédit d’escompte 9100 435 1910 35 1670 216 80 1000 1365 164 3815 288 800 70 6820 360 1290 30 1490 240 90 1800 270 3488 240 605 85 Total Passif 20948 16808
  • 118. Analyse financière 2014 Pr. El MALLOUKI Pr. FEKKAK118 - L’entreprise avait acquis une immobilisation en crédit-bail - en N-2 d’une valeur d’origine de 400 000, d’une durée de vie de 5 ans. La redevance annuelle s’élevait à 95000. - Les TVP peuvent être assimilés à des disponibilités pour un montant de 70 000 en N et de 50 000 en N-1. - D’après une expertise récente : le fonds commercial peut être évalué à 800 000 en N-1 et N. Les terrains sont évalués à 1 200 000 en N-1 et 1 700 000 en N - La CAF est de 2 144 000 et 1 915 000 en N-1. - Le taux de l’IS est de 30%. - Un dividende de 700 000 a été distribué en N-1 et l’entreprise envisage de distribuer 800000 en N. - Pour un fonctionnement normal de son activité, l’entreprise est obligée de garder un stock minimum de matières d’une valeur de 100 000. - L’état des échéances des dettes se présente comme suit : Eléments N N-1 Total Moins d’un an Plus d’un an Total Moins d’un an Plus d’un an Autres dettes de financement 1 365 000 360 000 1 005 000 1 800 000 300 000 1500 000 Autres créanciers 800 000 650 000 150 000 605 000 600 000 5 000 Travail à faire Présenter une analyse financière qui vous aidera à accepter ou à rejeter la demande de l’emprunt de cette société en suivant les étapes suivantes : 1. Analyse de l’équilibre financier de l’entreprise ; 2. Analyse de la structure financière de l’entreprise ; 3. Conclure sur la demande de l’emprunt.