SlideShare une entreprise Scribd logo
2
Plus lue
6
Plus lue
1/7

Chap.6 : Les provisions

Les provisions sont des charges calculées (comme les amortissements et les dépréciations)
qui constatent (en règle générale) des augmentations probables du passif.
On distingue toutefois :
-

Les provisions (pour risques et charges) : elles constatent des dettes probables.

-

Les provisions réglementées : ce sont des charges calculées comptabilisées par
application de règles fiscales (elles permettent de réduire le bénéfice imposables).

I- Les provisions (pour risques et charges)

NB : Le terme « provisions pour risques et charges » a disparu du PCG, il est remplacé par le
terme « provisions ». Les sous-comptes « Provisions pour risques » (151) et « Provisions pour
charges » (15 sauf 151) ont toutefois été maintenus.

A) Définition des provisions

« Une provision est un passif dont l’échéance ou le montant n’est pas fixé de façon
précise ». (PCG art. 212-3)
Cf. document : Définitions des passifs
Cette définition ne permet pas de distinguer les provisions des charges à payer, elle doit être
complétée par les critères de première comptabilisation des passifs (Cf. PCG art. 312-1) :
A la clôture de l’exercice, une provision est comptabilisée si :
-

Une obligation (légale, réglementaire ou contractuelle) à l’égard d’un tiers existe à la date
de clôture (ex : obligation de garantie dans les contrats de vente, obligation de réparer un
dommage causé à un tiers, obligation légale de remise en état de bâtiments…) ;

-

Il est probable (i.e. presque certain…) que cette obligation provoquera une sortie de
ressources au bénéfice de ce tiers et le montant peut être estimé avec « une fiabilité
suffisante » (ex : coût des réparations déterminé par des statistiques, indemnités calculées
par des experts…).

Les provisions sont des dettes (charges) probables : l’obligation existe mais elle n’est pas
certaine, le montant, ou l’échéance, n’est pas connu de façon précise.
La charge est rattachée au résultat de l’exercice au cours duquel l’obligation envers le tiers est
connue : application des principes de prudence et d’indépendance des exercices.
(NB : Les charges à payer sont des passifs certains, elles sont rattachées aux dettes certaines).
2/7

B) Comptabilisation des provisions

1) Première comptabilisation (constitution) d’une provision

Une provision constitue :
-

Une charge (probable/calculée) : débit d’un compte 6 :

6815 / 6865 / 6875 : Dotations aux provisions d’exploitation / financières / exceptionnelles
-

Une dette (probable) : crédit d’un compte de passif :
15 Provisions (Cf. plan de comptes)

NB : Charge d’exploitation, financière ou exceptionnelle, en fonction de la nature de la charge
probable.

Exemple : Pendant l’exercice N, l’entreprise a pris la décision de fermer une de ses usines au
cours de l’exercice suivant (N+1). Au 31/12/N, les indemnités de licenciement que
l’entreprise devra verser au personnel sont estimées à 50 000 €.
NB : L’obligation existe (obligation légale et/ou contractuelle) mais le montant n’est pas
connu de façon précise (plusieurs solutions seront proposées aux salariés : reclassements,
préretraites ou licenciements).
31/12/N

6815
154

Dotations aux provisions d’exploitation
Provisions pour restructurations
Constitution d’une provision (Indemnités de licenc.)

50 000
50 000

2) Ajustement ou annulation des provisions

A la clôture de chaque exercice, les provisions sont revues et font éventuellement l’objet d’un
ajustement :
-

Une dotation si le montant de la charge probable est augmenté (même écriture que la
première dotation).

-

Une reprise si le montant est diminué ou annulé i.e. si la provision est devenue, en tout ou
partie sans objet (écriture en sens inverse avec un compte de reprise : 7815, 7865 ou
7875).

Si la charge devient certaine, elle est normalement comptabilisée (par nature dans un compte
de la classe 6) et la provision (constituée au cours des exercices précédents) est soldée (reprise
pour solde).
3/7

Exemple (suite) :
Indemnités de licenciement versées à la fermeture de l’usine (31/08/N+1) : 55 000 €
La dette probable est devenue certaine et la provision est devenue sans objet :

31/08/N+1

641
421

Rémunération du personnel (Indemnités)
Personnel – Rémunérations dues
Indemnités de licenciement

55 000
55 000

31/12/N+1

154
7815

Provisions pour restructurations
Reprises sur provisions d’exploitation
Annulation provision (devenue sans objet)

50 000
50 000

La reprise permet d’éviter de comptabiliser deux fois la charge (l’incidence sur le résultat de
N+1, i.e. une charge nette de 5 000, correspond à une sous évaluation de la provision en N).

Remarque : Cas particulier du compte 157 Provisions pour charges à répartir sur plusieurs
exercices (1572 Provisions pour gros entretien ou grandes révisions)
Le compte 157 « enregistre les provisions destinées à couvrir des charges prévisibles,
importantes, ne présentant pas un caractère annuel, telles que les frais de grosses
réparations, et qui, en conséquence, ne sauraient être supportées par le seul exercice au cours
duquel elles sont engagées » (PCG art. 441/15)
Les dépenses sont ainsi étalées sur plusieurs exercices (3 ou 4 en général) avant qu’elles ne
soient effectivement engagées et lorsque la charge réelle est enregistrée (au cours de
l’exercice de réalisation des travaux), le montant total de la provision est repris.

Cf. Cas Janson p.197 : Provisions (pour R & C)
4/7

II- Les provisions réglementées (Les amortissements dérogatoires)

A) Définition des provisions réglementées

« Les provisions réglementées sont des provisions qui ne correspondent pas à l’objet normal
d’une provision. Elles sont comptabilisées en application de dispositions légales. » (PCG art.
441/14).
NB : Objet normal d’une provision : constatation d’une dette probable.
Les provisions réglementées sont des charges calculées (i.e. ici fictives) qui ont pour seul
objet de réduire le bénéfice imposable et donc l’impôt. Elles correspondent à des avantages
fiscaux.
On parle de « provisions » dans la mesure où il s’agit de charges calculées enregistrées selon
un mécanisme identique à celui des provisions (dotation(s) : débit d’un compte 68(7) et crédit
d’un compte de passif 1(4), puis reprise(s) : débit 14 et crédit 787).

Exemples :

Cf. Plan de comptes : 14 – Provisions réglementées

En particulier (au programme du BTS) :
-

1424 Provisions pour investissement (participation des salariés) : Cf. chap. 8 sur la
participation.

-

145 Amortissements dérogatoires : Cf. C.

B) Comptabilisation des provisions réglementées

1) Constitution de la provision réglementée

A la clôture de l’exercice au cours duquel l’entreprise est autorisée à comptabiliser une
provision réglementée :

31/12/N

6872/3/4
14(2/…/8)

Dotations aux provisions réglementées
Provisions réglementées
Constitution d’une provision réglementée

1 000
1 000

(NB : Idem provisions pour R et C, mais le compte 14 n’a pas la même signification : il
permet seulement de maintenir l’équilibre du bilan en compensant la diminution artificielle du
résultat. On peut l’assimiler à un compte d’attente).
5/7

2) Annulation (reprise) de la provision réglementée

Après un certain délai (une à plusieurs années suivant les provisions), les provisions
réglementées sont « rapportées au résultat » (i.e. annulées / reprises) soit en totalité, soit par
fractions :
31/12/N+n

14(2/…/8)
7872/3/4

Provisions réglementées
Reprises sur provisions réglementées

1 000
1 000

Reprise d’une provision réglementée
(Ou plusieurs reprises si rapport par fractions ; objectif : solder le compte 14 !)
Selon les cas :
-

La reprise est un produit imposable (l’avantage fiscal n’était que provisoire) ;

-

La reprise n’est pas imposable : elle fait l’objet d’une déduction extracomptable sur le
résultat fiscal (l’avantage fiscal est définitif).

C) Les amortissements dérogatoires (compte 145)

L’amortissement dérogatoire est la fraction (quote-part) de l’amortissement d’une
immobilisation « ne correspondant pas à l’objet normal d’un amortissement ou d’une
dépréciation » (PCG art. 322-2).
Les amortissements dérogatoires sont comptabilisés pour bénéficier d’un avantage fiscal ou,
dans certains cas, pour respecter la règle fiscale de l’amortissement minimum linéaire cumulé.
D’un point de vue comptable, les amortissements dérogatoires sont assimilés à des provisions
réglementées (même mécanisme comptable : dotations puis reprises).
En effet, l’amortissement est la répartition du coût d’une immobilisation sur sa durée
d’utilisation (la charge n’est pas fictive !) mais il faut distinguer :
•

L’amortissement comptable / économique (économiquement justifié – AEJ / technique) :
C’est l’amortissement tel qu’il est défini par le plan comptable (Cf. Chap.4) :
La durée d’amortissement doit correspondre à la durée d’utilisation prévue par l’entreprise et
le mode d’amortissement retenu doit permettre de traduire au mieux le « rythme de
consommation des avantages économiques » attendus de l’immobilisation. Le montant
amortissable est la valeur brute sous déduction de la valeur résiduelle (si elle est
significative).
L’amortissement économique peut donc être le mode linéaire, dégressif ou variable en
fonction d’une unité d’œuvre. (L’entreprise choisit le mode d’amortissement qui lui paraît
être le mieux adapté, à défaut elle retient le mode linéaire).
6/7

•

L’amortissement fiscal :
C’est l’amortissement défini par l’administration fiscale et qui correspond à la charge
maximale fiscalement déductible pour le calcul de l’impôt sur les bénéfices.
L’amortissement linéaire (sur une durée normale / usuelle d’utilisation) est considéré
comme le mode d’amortissement de « droit commun » i.e. toutes les immobilisations
amortissables peuvent être amorties légalement suivant ce mode. Les amortissements cumulés
doivent être au minimum égaux aux amortissements cumulés selon le mode linéaire, sans
déduction de la valeur résiduelle.
Cependant, l’administration fiscale autorise, dans certains cas, l’utilisation de modes
d’amortissement fiscalement plus avantageux que le mode linéaire i.e avec des dotations plus
importantes pour les premiers exercices (charge supérieure => bénéfice imposable
inférieur !) :
-

L’amortissement dégressif : il est réservé essentiellement aux biens d’équipement
industriel ;

-

L’amortissement fiscal exceptionnel sur 12 mois (deux exercices si l’acquisition est
en cours d’exercice) : il est réservé à quelques biens particuliers (logiciels acquis,
matériels destinés à économiser l’énergie, véhicules électriques…)

(Pour les actifs non éligibles à ces deux modes, le linéaire est en même temps le minimum et
le maximum déductible !)
Par conséquent, il peut exister une divergence entre l’amortissement comptable économique
et l’amortissement fiscal (lorsque l’amortissement fiscal ne correspond pas au rythme de
consommation des avantages économiques).
1er cas : Amortissement comptable > Amortissement fiscal
La dotation comptabilisée est supérieure à celle qui est en principe fiscalement autorisée.
Dans ce cas, le supplément d’amortissement comptable peut faire l’objet d’une réintégration
extra-comptable pour le calcul de l’impôt (sauf si l’entreprise apporte la preuve que
l’amortissement comptabilisé reflète bien le rythme de consommation des avantages
économiques attendus de l’actif…).
2e cas : Minimum fiscal < Amortissement comptable < Amortissement fiscal (autorisé)
La dotation comptabilisée est inférieure à celle qui est fiscalement autorisée. Si l’entreprise
retient l’amortissement économique mais souhaite toutefois bénéficier de l’avantage fiscal,
elle peut alors comptabiliser un amortissement dérogatoire (i.e. une provision réglementée).
Amortissement dérogatoire = Amortissement fiscal – Amortissement économique
(C’est le supplément de charge déductible par rapport à la dotation aux amortissements.)
7/7

Exemple :
Amortissement comptable économique : une dotation de 1 000
Amortissement fiscal : possibilité d’une dotation de 1 200 (charge déductible)
=> Amortissement dérogatoire = 1 200 – 1 000 = 200
31/12/N

6811
28…

Dotations aux amortissements
Amortissements des immobilisations
Dotation de l’exercice (amortissement éco.)

1 000
1 000

31/12/N

68725
145

Dotations aux prov. réglementées
Amortissements dérogatoires
Dotation de l’exercice (amortissement déro.)

200
200

NB : dotation (charge) fiscale : compte 681 + compte 687
Intérêt :
La VNC inscrite au bilan ne prend en compte que les amortissements économiques (les
amortissements dérogatoires étant inscrits au passif et non en déduction de l’actif) : la VNC
correspond bien à la valeur « économique » de l’immobilisation.

Cf. document : Exemple 1 : Les amortissements dérogatoires (facultatifs)
Amortissement comptable économique : linéaire
Amortissement fiscal : dégressif
3e cas : Amortissement comptable < Minimum fiscal
La dotation comptabilisée est inférieure au minimum obligatoire (linéaire en cumul). Dans ce
cas, l’entreprise doit en principe comptabiliser un amortissement dérogatoire :
Amortissement dérogatoire = Minimum fiscal – Amortissement économique

Cf. document : Exemple 2 : Les amortissements dérogatoires (obligatoires)
Amortissement comptable économique : linéaire sous déduction de la valeur résiduelle.
(La réduction de la durée n’étant pas compensée par la déduction de la valeur résiduelle.)

Cf. Cas Bruille 3 p.97 : Amortissements économiques, fiscaux et dérogatoires
Cas Everbat p.117 (E4 2007 Dossier 2) : Amortissements dérogatoires
Cas Hayek p.137 : Cessions d’immobilisations avec amortissements dérogatoires
Cas Armand (E4 2010 Dossier 4) : Cessions d’immo. avec amortissements dérogatoires
Cas Jo & Clo p.149 : Acquisition d’immo. avec subventions et amort. Dérogatoires
Cas La Briquette p.199 : Amortissements dérogatoires

Contenu connexe

PDF
comptabilité generale
PDF
Evaluation des stocks et des encours
DOC
Cours de comptabilité générale travaux de fin d’exercice
PDF
Comptabilite generale (cours+exercices corriges)
DOCX
Fiscalité d'E/se résumé
PDF
S4 teeiv-analyseetdiagnosticfinancier-lamthodeetlestapesdanalysefinancire-130...
PDF
Cours gestion financière S5 Economie et Gestion
PDF
La régularisation des stocks
comptabilité generale
Evaluation des stocks et des encours
Cours de comptabilité générale travaux de fin d’exercice
Comptabilite generale (cours+exercices corriges)
Fiscalité d'E/se résumé
S4 teeiv-analyseetdiagnosticfinancier-lamthodeetlestapesdanalysefinancire-130...
Cours gestion financière S5 Economie et Gestion
La régularisation des stocks

Tendances (20)

PDF
Amortissement derogatoire
PPTX
Les Immobilisations Corporelles
PDF
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.com
PDF
Comptabilite des societes (ofppt)
PDF
Fiscalité impot sur les société (cours + exerices)
PPTX
COURS DES TECHNIQUES BANCAIRES.pptx
PDF
Comptabilité approfondie
PDF
Cours analyse-financière- Passage de Bilan Comptable au bilan Financier semes...
PDF
Comptabilité des sociétés au maroc
DOC
Gestion De Tresorerie
PDF
Comptabilites publiques Maroc
PDF
Audit de la paie et du personnel
PDF
Compta analyt cours exercices
PDF
Comptabilité des société by elboussaidi 1.pdf
PDF
Exercices d analyse financière s4
PDF
Fct de consommation et l'épargne
PDF
Fiscalité de l'entreprise 2022_Mohamed-THATEH.pdf
PDF
Finance publique
PDF
Comptabilité des sociétés
PDF
Les charges non deductible
Amortissement derogatoire
Les Immobilisations Corporelles
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.com
Comptabilite des societes (ofppt)
Fiscalité impot sur les société (cours + exerices)
COURS DES TECHNIQUES BANCAIRES.pptx
Comptabilité approfondie
Cours analyse-financière- Passage de Bilan Comptable au bilan Financier semes...
Comptabilité des sociétés au maroc
Gestion De Tresorerie
Comptabilites publiques Maroc
Audit de la paie et du personnel
Compta analyt cours exercices
Comptabilité des société by elboussaidi 1.pdf
Exercices d analyse financière s4
Fct de consommation et l'épargne
Fiscalité de l'entreprise 2022_Mohamed-THATEH.pdf
Finance publique
Comptabilité des sociétés
Les charges non deductible
Publicité

En vedette (20)

PDF
Exercices corrigés Compta S2
PPT
Cours Sur Les Provisions simplifier et complets avec des Des TD
PDF
Travaux de fin d exe ter- tsge
DOC
Les provisions
PDF
Travaux de fin d exercice
PPT
amortissements-et-provisions-fsjes Mohammdia
PDF
Comptabilite-analytique
PDF
Accounting and finance terms
PDF
les stocks-comptabilitié
PDF
L'équilibre macréco le court terme (is lm)
PPT
2 amortissements-et-provisions-loulid-140408100350-phpapp01 (1)
PDF
L'équilibre macréco le court terme (is lm)
PDF
Analyse financier
PDF
S2 teeii-comptabilitgnrale-prisedesnotes-130501071828-phpapp02
DOC
Provisions tce 2006
PDF
Compta grl provisions
PDF
Compta analytique
PDF
amortissement et depreciation des immobilisations
PDF
comptabilité analytique les coûts complets
PPT
amortissement lineaire.ppt
Exercices corrigés Compta S2
Cours Sur Les Provisions simplifier et complets avec des Des TD
Travaux de fin d exe ter- tsge
Les provisions
Travaux de fin d exercice
amortissements-et-provisions-fsjes Mohammdia
Comptabilite-analytique
Accounting and finance terms
les stocks-comptabilitié
L'équilibre macréco le court terme (is lm)
2 amortissements-et-provisions-loulid-140408100350-phpapp01 (1)
L'équilibre macréco le court terme (is lm)
Analyse financier
S2 teeii-comptabilitgnrale-prisedesnotes-130501071828-phpapp02
Provisions tce 2006
Compta grl provisions
Compta analytique
amortissement et depreciation des immobilisations
comptabilité analytique les coûts complets
amortissement lineaire.ppt
Publicité

Similaire à les provisions (20)

PPTX
Chapitre 2 les provisions.pptx
PDF
Comptabilité générale s2_provisions
PPTX
Comptabilité générale ii chapitre ii les provisions mr h.el khourchi s2 20...
PDF
Comptabilité générale s2_provisions
PDF
Comptabilité générale s2_provisions
PDF
Comptabilité générale s2_provisions
PDF
Compta21
PPTX
Introduction à l’IS pour étudiants en droit en Tunisie (1).pptx
PDF
la comptabilisation des creances et dettes
PDF
Les provisions 5 exercices avec corrigés détaillés.pdf
PDF
Formation nexialog inventaire
PDF
Chapitre 3 Créance en monaie étrangère.pdf
PDF
TD - Provisions avec corrigés
DOCX
PDF
Liste des-ecritures-de-fin-d exercice
PDF
Liste des écritures de fin d’exercice
PDF
Droit et compta
PDF
1418060634725732259400063-130517144137-phpapp01 (1).pdf
PPT
A2009-1-2173997.3925_THEME4_LESPASSIFS_Partie1_Aut2009.classe.ppt
PPTX
COMPTABILTE GENERALE_LES AMORTISSEMENTS.pptx
Chapitre 2 les provisions.pptx
Comptabilité générale s2_provisions
Comptabilité générale ii chapitre ii les provisions mr h.el khourchi s2 20...
Comptabilité générale s2_provisions
Comptabilité générale s2_provisions
Comptabilité générale s2_provisions
Compta21
Introduction à l’IS pour étudiants en droit en Tunisie (1).pptx
la comptabilisation des creances et dettes
Les provisions 5 exercices avec corrigés détaillés.pdf
Formation nexialog inventaire
Chapitre 3 Créance en monaie étrangère.pdf
TD - Provisions avec corrigés
Liste des-ecritures-de-fin-d exercice
Liste des écritures de fin d’exercice
Droit et compta
1418060634725732259400063-130517144137-phpapp01 (1).pdf
A2009-1-2173997.3925_THEME4_LESPASSIFS_Partie1_Aut2009.classe.ppt
COMPTABILTE GENERALE_LES AMORTISSEMENTS.pptx

Plus de Mejdoubi Amal (20)

PPT
Amortissement degressif
PDF
choix investissement
PDF
introduction -Marketing
PDF
La taxe sur_la_valeur_ajoutee
PDF
Code de-commerce-marocain-loi-n-15951
PDF
comptabilité analytique
PDF
Cours complet macroéconomie
DOC
Cours-macroeconomie
PDF
Théorie keynesien et equilibre
PDF
PDF
Lexique economique
DOC
Inflation
PDF
Courbe de philips
PDF
Equilibre key et politique budgétaire
PDF
Equilibre chez keynes
PDF
Chomage keynesien
PPT
Amortissementdegressif+a0001
PDF
Analyse financiere
PDF
Fiscalité resumé de systeme fiscal
DOC
De droit societes
Amortissement degressif
choix investissement
introduction -Marketing
La taxe sur_la_valeur_ajoutee
Code de-commerce-marocain-loi-n-15951
comptabilité analytique
Cours complet macroéconomie
Cours-macroeconomie
Théorie keynesien et equilibre
Lexique economique
Inflation
Courbe de philips
Equilibre key et politique budgétaire
Equilibre chez keynes
Chomage keynesien
Amortissementdegressif+a0001
Analyse financiere
Fiscalité resumé de systeme fiscal
De droit societes

les provisions

  • 1. 1/7 Chap.6 : Les provisions Les provisions sont des charges calculées (comme les amortissements et les dépréciations) qui constatent (en règle générale) des augmentations probables du passif. On distingue toutefois : - Les provisions (pour risques et charges) : elles constatent des dettes probables. - Les provisions réglementées : ce sont des charges calculées comptabilisées par application de règles fiscales (elles permettent de réduire le bénéfice imposables). I- Les provisions (pour risques et charges) NB : Le terme « provisions pour risques et charges » a disparu du PCG, il est remplacé par le terme « provisions ». Les sous-comptes « Provisions pour risques » (151) et « Provisions pour charges » (15 sauf 151) ont toutefois été maintenus. A) Définition des provisions « Une provision est un passif dont l’échéance ou le montant n’est pas fixé de façon précise ». (PCG art. 212-3) Cf. document : Définitions des passifs Cette définition ne permet pas de distinguer les provisions des charges à payer, elle doit être complétée par les critères de première comptabilisation des passifs (Cf. PCG art. 312-1) : A la clôture de l’exercice, une provision est comptabilisée si : - Une obligation (légale, réglementaire ou contractuelle) à l’égard d’un tiers existe à la date de clôture (ex : obligation de garantie dans les contrats de vente, obligation de réparer un dommage causé à un tiers, obligation légale de remise en état de bâtiments…) ; - Il est probable (i.e. presque certain…) que cette obligation provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce tiers et le montant peut être estimé avec « une fiabilité suffisante » (ex : coût des réparations déterminé par des statistiques, indemnités calculées par des experts…). Les provisions sont des dettes (charges) probables : l’obligation existe mais elle n’est pas certaine, le montant, ou l’échéance, n’est pas connu de façon précise. La charge est rattachée au résultat de l’exercice au cours duquel l’obligation envers le tiers est connue : application des principes de prudence et d’indépendance des exercices. (NB : Les charges à payer sont des passifs certains, elles sont rattachées aux dettes certaines).
  • 2. 2/7 B) Comptabilisation des provisions 1) Première comptabilisation (constitution) d’une provision Une provision constitue : - Une charge (probable/calculée) : débit d’un compte 6 : 6815 / 6865 / 6875 : Dotations aux provisions d’exploitation / financières / exceptionnelles - Une dette (probable) : crédit d’un compte de passif : 15 Provisions (Cf. plan de comptes) NB : Charge d’exploitation, financière ou exceptionnelle, en fonction de la nature de la charge probable. Exemple : Pendant l’exercice N, l’entreprise a pris la décision de fermer une de ses usines au cours de l’exercice suivant (N+1). Au 31/12/N, les indemnités de licenciement que l’entreprise devra verser au personnel sont estimées à 50 000 €. NB : L’obligation existe (obligation légale et/ou contractuelle) mais le montant n’est pas connu de façon précise (plusieurs solutions seront proposées aux salariés : reclassements, préretraites ou licenciements). 31/12/N 6815 154 Dotations aux provisions d’exploitation Provisions pour restructurations Constitution d’une provision (Indemnités de licenc.) 50 000 50 000 2) Ajustement ou annulation des provisions A la clôture de chaque exercice, les provisions sont revues et font éventuellement l’objet d’un ajustement : - Une dotation si le montant de la charge probable est augmenté (même écriture que la première dotation). - Une reprise si le montant est diminué ou annulé i.e. si la provision est devenue, en tout ou partie sans objet (écriture en sens inverse avec un compte de reprise : 7815, 7865 ou 7875). Si la charge devient certaine, elle est normalement comptabilisée (par nature dans un compte de la classe 6) et la provision (constituée au cours des exercices précédents) est soldée (reprise pour solde).
  • 3. 3/7 Exemple (suite) : Indemnités de licenciement versées à la fermeture de l’usine (31/08/N+1) : 55 000 € La dette probable est devenue certaine et la provision est devenue sans objet : 31/08/N+1 641 421 Rémunération du personnel (Indemnités) Personnel – Rémunérations dues Indemnités de licenciement 55 000 55 000 31/12/N+1 154 7815 Provisions pour restructurations Reprises sur provisions d’exploitation Annulation provision (devenue sans objet) 50 000 50 000 La reprise permet d’éviter de comptabiliser deux fois la charge (l’incidence sur le résultat de N+1, i.e. une charge nette de 5 000, correspond à une sous évaluation de la provision en N). Remarque : Cas particulier du compte 157 Provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices (1572 Provisions pour gros entretien ou grandes révisions) Le compte 157 « enregistre les provisions destinées à couvrir des charges prévisibles, importantes, ne présentant pas un caractère annuel, telles que les frais de grosses réparations, et qui, en conséquence, ne sauraient être supportées par le seul exercice au cours duquel elles sont engagées » (PCG art. 441/15) Les dépenses sont ainsi étalées sur plusieurs exercices (3 ou 4 en général) avant qu’elles ne soient effectivement engagées et lorsque la charge réelle est enregistrée (au cours de l’exercice de réalisation des travaux), le montant total de la provision est repris. Cf. Cas Janson p.197 : Provisions (pour R & C)
  • 4. 4/7 II- Les provisions réglementées (Les amortissements dérogatoires) A) Définition des provisions réglementées « Les provisions réglementées sont des provisions qui ne correspondent pas à l’objet normal d’une provision. Elles sont comptabilisées en application de dispositions légales. » (PCG art. 441/14). NB : Objet normal d’une provision : constatation d’une dette probable. Les provisions réglementées sont des charges calculées (i.e. ici fictives) qui ont pour seul objet de réduire le bénéfice imposable et donc l’impôt. Elles correspondent à des avantages fiscaux. On parle de « provisions » dans la mesure où il s’agit de charges calculées enregistrées selon un mécanisme identique à celui des provisions (dotation(s) : débit d’un compte 68(7) et crédit d’un compte de passif 1(4), puis reprise(s) : débit 14 et crédit 787). Exemples : Cf. Plan de comptes : 14 – Provisions réglementées En particulier (au programme du BTS) : - 1424 Provisions pour investissement (participation des salariés) : Cf. chap. 8 sur la participation. - 145 Amortissements dérogatoires : Cf. C. B) Comptabilisation des provisions réglementées 1) Constitution de la provision réglementée A la clôture de l’exercice au cours duquel l’entreprise est autorisée à comptabiliser une provision réglementée : 31/12/N 6872/3/4 14(2/…/8) Dotations aux provisions réglementées Provisions réglementées Constitution d’une provision réglementée 1 000 1 000 (NB : Idem provisions pour R et C, mais le compte 14 n’a pas la même signification : il permet seulement de maintenir l’équilibre du bilan en compensant la diminution artificielle du résultat. On peut l’assimiler à un compte d’attente).
  • 5. 5/7 2) Annulation (reprise) de la provision réglementée Après un certain délai (une à plusieurs années suivant les provisions), les provisions réglementées sont « rapportées au résultat » (i.e. annulées / reprises) soit en totalité, soit par fractions : 31/12/N+n 14(2/…/8) 7872/3/4 Provisions réglementées Reprises sur provisions réglementées 1 000 1 000 Reprise d’une provision réglementée (Ou plusieurs reprises si rapport par fractions ; objectif : solder le compte 14 !) Selon les cas : - La reprise est un produit imposable (l’avantage fiscal n’était que provisoire) ; - La reprise n’est pas imposable : elle fait l’objet d’une déduction extracomptable sur le résultat fiscal (l’avantage fiscal est définitif). C) Les amortissements dérogatoires (compte 145) L’amortissement dérogatoire est la fraction (quote-part) de l’amortissement d’une immobilisation « ne correspondant pas à l’objet normal d’un amortissement ou d’une dépréciation » (PCG art. 322-2). Les amortissements dérogatoires sont comptabilisés pour bénéficier d’un avantage fiscal ou, dans certains cas, pour respecter la règle fiscale de l’amortissement minimum linéaire cumulé. D’un point de vue comptable, les amortissements dérogatoires sont assimilés à des provisions réglementées (même mécanisme comptable : dotations puis reprises). En effet, l’amortissement est la répartition du coût d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation (la charge n’est pas fictive !) mais il faut distinguer : • L’amortissement comptable / économique (économiquement justifié – AEJ / technique) : C’est l’amortissement tel qu’il est défini par le plan comptable (Cf. Chap.4) : La durée d’amortissement doit correspondre à la durée d’utilisation prévue par l’entreprise et le mode d’amortissement retenu doit permettre de traduire au mieux le « rythme de consommation des avantages économiques » attendus de l’immobilisation. Le montant amortissable est la valeur brute sous déduction de la valeur résiduelle (si elle est significative). L’amortissement économique peut donc être le mode linéaire, dégressif ou variable en fonction d’une unité d’œuvre. (L’entreprise choisit le mode d’amortissement qui lui paraît être le mieux adapté, à défaut elle retient le mode linéaire).
  • 6. 6/7 • L’amortissement fiscal : C’est l’amortissement défini par l’administration fiscale et qui correspond à la charge maximale fiscalement déductible pour le calcul de l’impôt sur les bénéfices. L’amortissement linéaire (sur une durée normale / usuelle d’utilisation) est considéré comme le mode d’amortissement de « droit commun » i.e. toutes les immobilisations amortissables peuvent être amorties légalement suivant ce mode. Les amortissements cumulés doivent être au minimum égaux aux amortissements cumulés selon le mode linéaire, sans déduction de la valeur résiduelle. Cependant, l’administration fiscale autorise, dans certains cas, l’utilisation de modes d’amortissement fiscalement plus avantageux que le mode linéaire i.e avec des dotations plus importantes pour les premiers exercices (charge supérieure => bénéfice imposable inférieur !) : - L’amortissement dégressif : il est réservé essentiellement aux biens d’équipement industriel ; - L’amortissement fiscal exceptionnel sur 12 mois (deux exercices si l’acquisition est en cours d’exercice) : il est réservé à quelques biens particuliers (logiciels acquis, matériels destinés à économiser l’énergie, véhicules électriques…) (Pour les actifs non éligibles à ces deux modes, le linéaire est en même temps le minimum et le maximum déductible !) Par conséquent, il peut exister une divergence entre l’amortissement comptable économique et l’amortissement fiscal (lorsque l’amortissement fiscal ne correspond pas au rythme de consommation des avantages économiques). 1er cas : Amortissement comptable > Amortissement fiscal La dotation comptabilisée est supérieure à celle qui est en principe fiscalement autorisée. Dans ce cas, le supplément d’amortissement comptable peut faire l’objet d’une réintégration extra-comptable pour le calcul de l’impôt (sauf si l’entreprise apporte la preuve que l’amortissement comptabilisé reflète bien le rythme de consommation des avantages économiques attendus de l’actif…). 2e cas : Minimum fiscal < Amortissement comptable < Amortissement fiscal (autorisé) La dotation comptabilisée est inférieure à celle qui est fiscalement autorisée. Si l’entreprise retient l’amortissement économique mais souhaite toutefois bénéficier de l’avantage fiscal, elle peut alors comptabiliser un amortissement dérogatoire (i.e. une provision réglementée). Amortissement dérogatoire = Amortissement fiscal – Amortissement économique (C’est le supplément de charge déductible par rapport à la dotation aux amortissements.)
  • 7. 7/7 Exemple : Amortissement comptable économique : une dotation de 1 000 Amortissement fiscal : possibilité d’une dotation de 1 200 (charge déductible) => Amortissement dérogatoire = 1 200 – 1 000 = 200 31/12/N 6811 28… Dotations aux amortissements Amortissements des immobilisations Dotation de l’exercice (amortissement éco.) 1 000 1 000 31/12/N 68725 145 Dotations aux prov. réglementées Amortissements dérogatoires Dotation de l’exercice (amortissement déro.) 200 200 NB : dotation (charge) fiscale : compte 681 + compte 687 Intérêt : La VNC inscrite au bilan ne prend en compte que les amortissements économiques (les amortissements dérogatoires étant inscrits au passif et non en déduction de l’actif) : la VNC correspond bien à la valeur « économique » de l’immobilisation. Cf. document : Exemple 1 : Les amortissements dérogatoires (facultatifs) Amortissement comptable économique : linéaire Amortissement fiscal : dégressif 3e cas : Amortissement comptable < Minimum fiscal La dotation comptabilisée est inférieure au minimum obligatoire (linéaire en cumul). Dans ce cas, l’entreprise doit en principe comptabiliser un amortissement dérogatoire : Amortissement dérogatoire = Minimum fiscal – Amortissement économique Cf. document : Exemple 2 : Les amortissements dérogatoires (obligatoires) Amortissement comptable économique : linéaire sous déduction de la valeur résiduelle. (La réduction de la durée n’étant pas compensée par la déduction de la valeur résiduelle.) Cf. Cas Bruille 3 p.97 : Amortissements économiques, fiscaux et dérogatoires Cas Everbat p.117 (E4 2007 Dossier 2) : Amortissements dérogatoires Cas Hayek p.137 : Cessions d’immobilisations avec amortissements dérogatoires Cas Armand (E4 2010 Dossier 4) : Cessions d’immo. avec amortissements dérogatoires Cas Jo & Clo p.149 : Acquisition d’immo. avec subventions et amort. Dérogatoires Cas La Briquette p.199 : Amortissements dérogatoires