Lettre ouverte des professionnels du cinéma luxembourgeois sur la défense de l'exception culturelle
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L'association luxembourgeoise des techniciens de l'audiovisuel appelle le gouvernement à exclure le secteur audiovisuel des négociations de libre-échange avec les États-Unis, suite à des inquiétudes sur la préservation des politiques culturelles. Le document souligne que le Parlement européen a soutenu cette exclusion, avertissant des risques que les géants américains contrôleraient la promotion des œuvres culturelles en Europe. La diversité culturelle, essentielle au financement et à la création audiovisuelle européenne, doit être protégée contre les accords qui pourraient nuire à ce secteur.
Lettre ouverte des professionnels du cinéma luxembourgeois sur la défense de l'exception culturelle
- 1. Association Luxembourgeoise des Techniciens de l'Audiovisuel Luxembourg, le 11 juin 2013 L’exemption culturelle n’est pas négociable ! Lettre ouverte au Gouvernement Luxembourgeois Les signataires de la présente, tous représentants des secteurs de la création, production et diffusion cinématographique et audiovisuelle s’inquiètent fortement de la position que le gouvernement luxembourgeois pourrait prendre lors du Conseil des Ministres du 14 juin à propos du mandat à donner à la Commission Européenne pour les négociations de libre- échange avec les Etats-Unis. Ils appellent le gouvernement à prendre clairement position en faveur d’une exclusion totale du secteur audio-visuel du mandat de négociation à donner à la Commission Européenne. Rappelons à ce propos que le Parlement Européen, donc les représentants élus par les citoyens européens, se sont prononcés par un vote démocratique en date du 23 mai dernier demandant que l'Union et ses États membres maintiennent la possibilité de "préserver et de développer leurs politiques culturelles et audiovisuelles". Une majorité écrasante a voté en faveur de l’exclusion totale du secteur. Afin de rassurer le secteur, la Commission Européenne prône sa stratégie « de la ligne rouge » qui ne serait pas dépassée et qu’aucune concession ne serait faite par rapport à la situation actuelle garantissant la liberté de chaque pays de réglementer et de soutenir sa culture au meilleur intérêt des citoyens. Le commissaire De Gucht a cependant déjà franchi la ligne rouge en statuant expressément que les services « online » devraient faire partie des négociations ! Si l’Europe suit cette ligne, ce seront bientôt exclusivement les géants étatsuniens de diffusion par nouvelles technologies qui décideront quelles œuvres seront promues de manière privilégiée voire exclusive. Les nouvelles technologies apportent des opportunités nouvelles et dynamiques, également pour la création en Europe. Elles doivent donc être poussées par les pays européens, ceci dans un cadre assurant la pérennité de la diversité culturelle qui caractérise, et a toujours caractérisé la création dans l’industrie culturelle du cinéma et de l’audiovisuel en Europe. Les capacités économiques du financement même des œuvres audiovisuelles européennes sont basées sur la diversité culturelle et territoriale et seront fortement mises en cause si le secteur audiovisuel n’est pas totalement exclu des négociations de libre-échange. Ne sacrifiez pas tout le secteur sur l’autel du rêve d’un marché unique qui n’existera jamais tel quel pour la culture dont la richesse consiste précisément en sa diversité. La culture n’est pas une marchandise !
- 2. Association Luxembourgeoise des Techniciens de l'Audiovisuel ALTA - Association Luxembourgeoise des Techniciens de l’Audiovisuel Carlo Thoss, Président [email protected] F.L.E.C. - Fédération Luxembourgeoise des Exploitants de Cinémas asbl Nico Simon, Exploitant [email protected] D’Filmakademie Claude Waringo, Président [email protected] LARS – Association Luxembourgeoise des Réalisateurs et Scénaristes Yann Tonnar, Secrétaire [email protected] ULPA – Union Luxembourgeoise de la Production Audiovisuelle Paul Thiltges, Président [email protected]