1
MMEESSSSAAGGEESS CCHHOOIISSIISS
VVOOLLUUMMEE 11
Ellen G. White
2
Un mot au lecteur
Offrir des livres sous le nom d’Ellen G. White,
des décennies après sa mort, exige un mot
d’explication. Le lecteur peut être rassuré quand il
saura que les Messages choisis, ainsi que d’autres
œuvres de l’Esprit de prophétie parues depuis
1915, date de la mort de l’auteur, sont publiés en
harmonie avec les dispositions du testament laissé
par Mme E. G. White.
Au moment de sa mort la messagère du
Seigneur a laissé à l’Eglise à titre de trésor
durable un ensemble de plus de 100 000 pages
comprenant ses livres encore en vente, 4500
articles insérés dans des périodiques de la
dénomination, des vingtaines de traités, d’ouvrages
épuisés, en plus de ses manuscrits, journaux et
lettres.
Au cours des dernières années de sa vie, Mme
White s’est beaucoup préoccupée de l’usage à
venir et de la publication sur une toujours plus
3
vaste échelle des messages prophétiques à elle
confiés. Le 9 février 1912, dans son dernier
testament, elle a donné des indications précises sur
le soin que l’on devrait avoir de ses œuvres
littéraires. Cinq hommes furent désignés par elle
pour faire partie leur vie durant d’un Comité de
Dépositaires chargé de prendre soin de ses écrits.
Pour cette tâche importante Mme White choisit
des hommes parmi les dirigeants de la
dénomination, chargés de lourdes responsabilités
dans l’administration de l’Eglise. Voici leurs
noms: Arthur G. Daniells, alors président de la
Conférence Générale; Francis M. Wilcox, alors
rédacteur de la Review and Herald; Charles H.
Jones, longtemps directeur de la Pacific Press;
Clarence C. Crisler, l’un de ses secrétaires, qui lui
avait été cédé par la Conférence Générale, plus
tard secrétaire de la Division de l’Extrême-Orient;
et William C. White, son fils, qui avait beaucoup
voyagé avec elle après la mort du pasteur James
White, en 1881, et qui l’avait assistée dans son
travail de publication, sans parler d’autres choses.
4
Les instructions laissées par Mme White
autorisaient le dit comité à continuer d’éditer ses
livres, en vue d’une plus large distribution dans
d’autres langues que l’anglais, et pour
“l’impression de compilations tirées de mes
manuscrits”.
Elle s’attendait à ce que, l’Eglise grandissant
et ayant à faire face à de nouveaux besoins, et
traversant de nouvelles crises, on désirerait des
compilations de ses écrits offrant des instructions
variées tirées de ses manuscrits, traités et articles
de périodiques.
Depuis la mort de Mme White, la liste de ses
ouvrages s’est accrue comme suit:
Fundamentals of Christian Education (1923)
Counsels on Health (1923)
Testimonies to Ministers and Gospel Workers
(1923)
Christian Service (1925)
Messages to Young People (1930)
Medical Ministry (1933)
5
Counsels on Diet and Foods (1938)
Counsels on Sabbath School Work (1938)
Counsels on Stewardship (1940)
Evangelism (1946)
Counsels to Writers and Editors (1946)
The Story of Redemption (1947)
Temperance (1949)
Welfare Ministry (1952)
The Adventist Home (1952)
My Life Today (1952)
The Colporteur Ministry (1953)
Child Guidance (1954)
Sons and Daughters of God (1955)
Selected Messages, vol. 1 et 2 (1958)
Love Unlimited (1958)
The Faith I Live By (1958)
Our High Calling (1961)
“That I May Know Him” (1964)
A ces livres il y a lieu d’ajouter un supplément
de notes inséré dans chacun des sept volumes de
The Seventh-day Adventist Bible Commentary.
6
Chapitre 1
L’inspiration des prophètes
écrivains
L’inspiration de la parole de Dieu
Nous voici arrivés à un temps où il convient de
poser la question: “Quand le Fils de l’homme
viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?” Luc 18:8.
Les ténèbres spirituelles couvrent la terre et
l’obscurité enveloppe les peuples. Le scepticisme
et l’incrédulité influencent l’interprétation des
Ecritures au sein de beaucoup d’Eglises. Ils sont
nombreux, trop nombreux, ceux qui doutent de la
véracité des Ecritures. Le raisonnement humain et
l’imagination du cœur de l’homme minent
l’inspiration de la Parole de Dieu; ce qui devrait
être admis sans discussion est entouré d’un nuage
de mysticisme. Rien ne se détache d’une manière
claire et distincte, fondé sur le roc. C’est là un des
signes annoncés pour les derniers jours.
7
Le saint Livre a résisté aux assauts de Satan,
qui s’est efforcé, à l’aide d’hommes méchants, de
jeter un sombre nuage sur tout ce qui revêt un
caractère divin. Mais le Seigneur a préservé le saint
Livre, par son pouvoir miraculeux, sous sa forme
actuelle,—comme une charte ou un guide indiquant
à la famille humaine la voie conduisant au ciel.
Les oracles divins ont été si négligés qu’il en
est peu dans le monde, même parmi ceux qui
déclarent pouvoir les expliquer à d’autres, qui
possèdent la divine connaissance des Ecritures. Des
savants ayant fait des études supérieures sont
néanmoins des bergers incapables de nourrir le
troupeau de Dieu. Ils ne comprennent pas que les
trésors contenus dans les Ecritures se découvriront
graduellement, mettant au jour de précieux joyaux
qui apporteront une récompense aux chercheurs.
On voit des hommes soucieux de se distinguer,
sages au-delà de ce qui est écrit, dont la sagesse
n’est que folie. Ils se croient les premiers à
découvrir des choses merveilleuses, alors que leurs
8
idées sont bien en retard en ce qui touche à la
volonté et au dessein de Dieu. En s’efforçant
d’expliquer ou de dévoiler des mystères cachés en
tout temps aux yeux des mortels, ils ressemblent à
celui qui se débattrait dans la boue tout en
prétendant montrer à d’autres comment en sortir.
On peut voir là l’image appropriée de ceux qui
s’érigent en censeurs pour corriger les erreurs de la
Bible. Personne ne peut améliorer la Bible en
suggérant ce que le Seigneur a voulu dire ou ce
qu’il aurait dû dire.
Un tel nous regarde sérieusement et interroge:
“Ne pensez-vous pas qu’il puisse y avoir quelque
erreur de copiste ou de traducteur?” Ceci est
probable; un esprit borné, qui hésiterait et
trébucherait en raison de cette possibilité ou même
de cette probabilité, serait tout aussi en danger de
trébucher devant les mystères de la Parole inspirée,
ne pouvant discerner les desseins de Dieu.
Assurément, cet esprit faible trébucherait à cause
de faits clairs, facilement acceptés par un esprit
ordinaire, capable de discerner le divin, pour qui
les déclarations divines sont claires et belles,
9
pleines de moelle et de graisse. Toutes les fautes ne
sauraient troubler une âme ou la faire broncher, si
elle n’invente pas des difficultés au sujet des
vérités clairement révélées.
Dieu a confié la préparation de sa Parole
divinement inspirée à l’être fini qu’est l’homme.
Cette Parole, aménagée en livres distincts, qui
composent l’Ancien et le Nouveau Testament, sert
de guide aux habitants d’un monde déchu, léguée à
eux pour que grâce à l’étude et à l’obéissance à ses
préceptes, aucune âme en route vers le ciel ne
s’égare.
Ceux qui s’imaginent pouvoir aplanir les
difficultés qu’ils prêtent à l’Ecriture, et qui
voudraient distinguer entre ce qui est inspiré et ce
qui ne l’est pas d’après un étalon humain, feraient
mieux de se couvrir la face comme le fit Elie quand
il entendit une voix douce et subtile; en effet, ils se
trouvent en présence de Dieu et de ses saints anges
qui durant des siècles ont communiqué aux
hommes lumière et connaissance, enseignant ce qui
doit être fait et ce qui doit être évité, déployant
10
devant eux des scènes palpitantes d’intérêt, jalon
après jalon, par des symboles, des signes et des
images.
En montrant les dangers qui s’amassent dans
les derniers jours, Dieu n’a pas habilité un homme
fini quelconque à tirer au clair des mystères cachés,
ou inspiré un homme ou une classe d’hommes à
juger de ce qui est inspiré et de ce qui ne l’est pas.
Quand des hommes au jugement borné pensent
devoir examiner les Ecritures pour décider ce qui
est inspiré et ce qui ne l’est pas, ils dépassent Jésus,
comme pour lui indiquer un meilleur chemin que
celui qu’il nous a fait suivre.
Je prends la Bible telle qu’elle est, la Parole
inspirée. Je crois les déclarations contenues dans la
Bible entière. Des hommes s’élèvent, convaincus
d’avoir trouvé quelque chose à critiquer dans la
Parole de Dieu. Ils pensent faire preuve d’une
sagesse supérieure en montrant cela à d’autres.
Plusieurs de ces hommes peuvent être savants et
capables, doués d’éloquence, et l’effort de toute
leur vie tend à troubler les esprits concernant
11
l’inspiration des Ecritures. Ils en amènent
beaucoup à accepter leur point de vue. Ils se
passent les consignes de l’un à l’autre,
conformément au plan de Satan, de sorte que nous
comprenons mieux la signification profonde des
paroles de Jésus: “Quand le Fils de l’homme
viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?” Luc 18:8.
Mes frères, abstenons-nous de critiquer la Bible
de quelque manière que ce soit. C’est là un travail
que Satan aime à vous voir accomplir, mais ce
n’est pas ce que le Seigneur vous a chargés de
faire.
On devrait abandonner le soin de garder les
saints oracles à Dieu, qui s’est acquitté de cette
tâche des siècles durant. Certains commencent à
mettre en question quelque portion de la révélation;
ils s’emparent de quelque défaut ou de quelque
contradiction entre une déclaration et une autre. En
commençant par la Genèse, ils rejettent ce qui leur
paraît douteux et ne s’en tiennent pas là, car Satan
les conduira aussi loin que possible dans la voie
des négations; ils finiront par trouver des sujets de
12
doute dans toutes les parties de l’Ecriture. Leur
sens critique se développe par l’exercice, si bien
qu’ils ne trouvent plus à se reposer nulle part avec
certitude. C’est perdre son temps que d’essayer de
raisonner avec de telles personnes. Elles tourneront
en ridicule la Bible elle-même. Ces hommes
deviennent moqueurs sans s’en rendre compte.
Frères, attachez-vous à votre Bible, cessez de
discuter son autorité, obéissez à la Parole et aucun
de vous ne se perdra. Des hommes se sont ingéniés,
au cours des âges, à évaluer la Parole de Dieu au
moyen de leurs esprits bornés et de leur
compréhension limitée. Si le Seigneur, qui est
l’auteur des vivants oracles, écartait le voile et
déployait devant eux sa sagesse et sa gloire, ils se
rendraient compte de leur néant et s’écrieraient
après Esaïe: “Je suis un homme dont les lèvres sont
impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les
lèvres sont impures.” Ésaïe 6:5.
Des déclarations simples et claires sont
accessibles à la compréhension même des illettrés,
des paysans et des enfants, aussi bien que des
13
adultes et des génies. Un individu doué de grands
talents et de facultés mentales extraordinaires
trouvera dans les oracles divins des trésors de
vérité, magnifiques et précieux, qu’il pourra
s’approprier. Il découvrira aussi des difficultés, des
secrets et des sujets d’étonnement qu’il pourra
étudier avec de légitimes satisfactions pendant
toute sa vie, tout en devinant un infini au-delà.
Des hommes peu favorisés au point de vue de
l’instruction, aux capacités limitées, privés de la
possibilité de se familiariser avec les Ecritures,
trouveront dans les oracles vivants des
consolations, des directives et des conseils; le plan
du salut leur paraîtra aussi clair que la lumière du
soleil. Personne n’est obligé de se perdre par
manque de connaissance, à moins d’être
volontairement aveugle.
Dieu soit loué: la Bible est destinée à l’homme
simple comme au savant. Elle convient à tous les
âges et à toutes les classes.—Manuscrit 16, 1888
(rédigé à Minneapolis, Minn., en l’automne de
1888).
14
Objections a l’encontre de la Bible
Il y a une grande variété d’esprits. Selon le
niveau d’instruction et la formation intellectuelle,
les mêmes mots font une impression différente. Il
n’est pas facile à quelqu’un de communiquer à une
personne de tempérament, d’éducation et
d’habitudes mentales différents les pensées qui lui
semblent claires et distinctes. Néanmoins cela peut
suffire à une personne sincère et droite: les choses
peuvent être exprimées avec assez de simplicité et
de clarté pour tout usage pratique. Mais si l’on a
affaire à quelqu’un de malhonnête, décidé à ne pas
voir et comprendre la vérité, les paroles dites seront
détournées de leur sens naturel à l’avantage de
l’individu. Celui-ci donnera une fausse
interprétation aux paroles, dénaturera leur sens
véritable, fera jouer sa propre imagination, puis se
retranchera dans l’incrédulité, convaincu qu’on a
cherché à le tromper.
Mes écrits ont subi un traitement analogue de la
part de ceux qui désirent leur donner une fausse
15
interprétation. Ils changent la vérité de Dieu en
mensonge. Et tout comme ceux-ci traitent les écrits
contenus dans mes articles et mes livres, les
sceptiques et les incrédules traitent la Bible de la
même manière. Ils la lisent bien décidés à la
pervertir, à en faire une fausse application, à en
détourner le sens. Ils affirment que l’on peut
prouver tout ce que l’on veut par la Bible, que
chaque secte se fait fort de prouver ses doctrines en
invoquant son autorité, et que les doctrines les plus
diverses peuvent être démontrées par la Bible.
La Bible a été écrite par des écrivains obligés
de s’exprimer en un langage humain. C’étaient des
hommes. Ils étaient inspirés par le Saint-Esprit. En
raison de l’imperfection de l’intelligence humaine,
ou de la perversité de l’esprit humain, toujours
habile à s’évader loin de la vérité, il en est
beaucoup qui lisent et comprennent la Bible
conformément à leurs désirs. Ce n’est pas dans la
Bible que se trouve la difficulté. Des politiciens
discutent certaines lois constitutionnelles et en
tirent des conclusions opposées.
16
Au lieu d’avoir été données aux hommes en
une suite ininterrompue de déclarations, les
Ecritures se sont enrichies pièce par pièce au cours
de générations successives, chaque fois que la
Providence divine jugeait utile de parler aux
hommes en divers temps et en divers lieux. Les
auteurs ont écrit selon qu’ils étaient mus par le
Saint-Esprit. Il y a “d’abord le bouton, puis la fleur,
ensuite le fruit”; “d’abord l’herbe, puis l’épi, puis
le grain tout formé dans l’épi”. C’est exactement ce
qui se passe en nous grâce à la Bible.
Les Ecritures ne manifestent pas toujours un
ordre parfait ni une unité évidente. Les miracles du
Christ ne sont pas relatés par ordre chronologique;
ils sont présentés en rapport avec les circonstances
qui ont commandé ce déploiement de puissance
divine. Les vérités bibliques ressemblent à des
perles cachées. Il s’agit de les chercher, de creuser
le sol avec patience. Ceux qui s’arrêtent à la
surface des Ecritures, n’en tirant qu’une
connaissance superficielle qu’ils s’imaginent
profonde, parlent des contradictions de la Bible et
mettent en question son autorité. En revanche les
17
cœurs qui vivent en harmonie avec la vérité et le
devoir sonderont les Ecritures et seront prêts à
recevoir des impressions divines. Une âme éclairée
aperçoit une unité spirituelle, un long fil d’or
courant à travers le tout; mais pour suivre ce
précieux fil d’or il faut beaucoup de patience, de
réflexion et de prière. D’âpres discussions au sujet
de la Bible ont provoqué des recherches qui ont fait
découvrir de précieux joyaux de vérité. Bien des
larmes ont coulé, bien des prières ont été offertes,
demandant au Seigneur de faire comprendre sa
Parole.
La Bible ne nous a pas été donnée en un
langage surhumain. Pour atteindre l’homme, Jésus
a revêtu l’humanité. La Bible a dû être donnée en
un langage humain. Or tout ce qui est humain est
imparfait. Un mot peut avoir plusieurs
significations; on ne trouve pas toujours un mot
distinct pour exprimer une idée. La Bible se
propose un but essentiellement pratique.
Les esprits portent des empreintes différentes.
Tous ne comprennent pas de la même manière une
18
expression ou une déclaration. Il en est qui
comprennent les déclarations de l’Ecriture d’après
leur mentalité et leurs désirs. Des idées arrêtées à
l’avance, des préjugés, des passions contribuent
puissamment à obscurcir l’entendement et à jeter la
confusion dans l’esprit, même quand il s’agit de la
lecture des Ecrits sacrés.
Les disciples qui se rendaient à Emmaüs
avaient besoin d’être débarrassés de leurs fausses
interprétations des Ecritures. Jésus chemina avec
eux sans se faire connaître et leur parla en qualité
d’homme. Commençant par Moïse et les prophètes,
il leur enseigna tout ce qui le concernait, montrant
que sa vie, sa mission, ses souffrances et sa mort
étaient conformes à ce que la Parole de Dieu avait
prévu. Il leur ouvrit l’entendement et leur fit
comprendre les Ecritures. Il lui fallut peu de temps
pour remettre les choses au point et leur montrer
l’unité et la véracité divine des Ecritures.
Aujourd’hui les hommes ont bien besoin que leur
entendement soit ouvert.
La Bible a été écrite par des hommes inspirés,
19
mais ils n’ont pas employé un langage divin. Ils ont
parlé le langage humain. Ce n’est pas Dieu qui a
été l’écrivain. On dira souvent que telle expression
ne sied pas à Dieu. Mais Dieu ne s’est pas exposé à
notre jugement dans la Bible par des mots, de la
logique ou de la rhétorique. Les écrivains de la
Bible ont été les hommes de plume, non la plume
même de Dieu.
Ce ne sont pas les mots de la Bible qui sont
inspirés; ce sont les hommes. L’inspiration agit non
pas sur les mots ou les expressions, mais sur
l’auteur lui-même, à qui le Saint-Esprit
communique des pensées. Quant aux mots, ils
portent l’empreinte de l’individualité. L’Esprit
divin se répand. Il s’unit à l’esprit de l’homme, si
bien que les déclarations de l’homme sont la Parole
de Dieu.—Manuscrit 24, 1886 (rédigé en Europe
en 1886).
L’unité dans la diversité
Un arbre offre de la variété; il n’y a guère deux
feuilles identiques. Cependant cette variété ajoute à
20
la beauté de l’arbre.
En examinant nos Bibles nous pourrions
demander: Pourquoi a-t-il été nécessaire que les
évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean, le livre
des Actes et les divers auteurs des épîtres traitent
les mêmes sujets?
Le Seigneur a donné sa Parole exactement
comme il veut qu’elle nous parvienne. Il s’est servi
pour cela d’écrivains différents, dont chacun avait
son individualité propre, tout en racontant la même
histoire. Leurs témoignages ont été rassemblés en
un Livre unique; ils ressemblent à ceux que l’on
entend dans une réunion de témoignages. Chacun
expose ses pensées d’après son style particulier.
Chacun d’eux a fait une expérience personnelle;
leur diversité contribue à élargir et approfondir la
connaissance dispensée de manière à répondre aux
besoins d’esprits différents. Les pensées ne sont
pas exprimées d’une manière uniforme, comme si
elles étaient jetées dans un moule de fer, ce qui
engendrerait de la monotonie. L’uniformité
entraînerait une perte de grâce et de beauté
21
particulière. ...
Le Créateur de toute idée peut communiquer la
même pensée à des esprits différents et faire que
chacun l’exprime à sa manière, sans qu’ils se
contredisent mutuellement. Le fait qu’il existe des
différences ne devrait pas nous préoccuper ou nous
troubler. Il arrive rarement que deux personnes
voient et expriment une vérité dans les mêmes
termes. Chacun s’arrête sur des points particuliers
que sa constitution et son éducation lui permettent
d’apprécier. Quand la lumière solaire frappe des
objets différents elle leur donne une teinte
différente.
Par l’inspiration de son Esprit le Seigneur a
donné la vérité à ses apôtres, leur laissant le soin de
l’exprimer à l’aide du Saint-Esprit, en rapport avec
leur développement intellectuel. Mais l’esprit de
l’écrivain n’est pas entravé comme s’il était
introduit de force dans un certain moule.—Lettre
53, 1900.
Le Seigneur se fait entendre a travers un
22
langage imparfait
Pour parler aux hommes le Seigneur se sert
d’un langage imparfait pour que les sens
dégénérés, les perceptions émoussées d’êtres
terrestres puissent le comprendre. Il y a là une
preuve de condescendance de la part de Dieu. Il se
place au niveau de l’homme déchu. Dans sa
parfaite simplicité la Bible ne s’élève pas à la
hauteur des grandes pensées divines, car des idées
infinies ne sauraient être parfaitement véhiculées
dans des pensées finies. Au lieu qu’il y ait de
l’exagération dans les expressions bibliques,
comme beaucoup se l’imaginent, les plus fortes
expressions sont impuissantes à rendre la
magnificence de la pensée divine, même lorsque
l’écrivain choisit les termes les plus expressifs pour
communiquer des vérités supérieures. Des
pécheurs peuvent à peine supporter une ombre de
l’éclat de la gloire céleste.—Lettre 121, 1901.
Aucun homme ne doit s’eriger en juge de la
Parole de Dieu
23
Le sujet de l’inspiration a été enseigné aussi
bien au Tabernacle qu’au Collège [de Battle
Creek]. Des hommes finis ont eu la hardiesse
d’affirmer que certaines parties des Ecritures sont
inspirées et d’autres non. Il m’a été montré que ce
n’est pas le Seigneur qui a inspiré les articles parus
dans la Review, et qu’il n’a pas approuvé ceux qui
ont présenté ces vues à notre jeunesse au Collège.
Quand des hommes se risquent à critiquer la Parole
de Dieu, ils s’aventurent sur un terrain sacré; ils
feraient mieux d’éprouver une crainte salutaire et
d’imposer le silence à leur sagesse qui n’est que
folie. Dieu n’a établi aucun homme juge de sa
Parole, chargé personne de choisir ce qu’il croit
inspiré et de jeter le discrédit sur ce qui ne le serait
pas. Les témoignages ont subi le même traitement,
mais Dieu n’a pas mis la main à cela.—Lettre 22,
1889.
24
Chapitre 2
Ellen G. White et ses écrits
Lettre adressee au dr Paulson
St. Helena, Californie, 14 juin 1906
Cher frère,
Votre lettre m’est parvenue en Californie du
Sud. Pendant quelques semaines mon temps et mes
forces ont été absorbés par l’examen de questions
concernant l’avenir de notre œuvre sanitaire là-bas
et l’exposé par écrit des vues qui m’ont été
accordées au sujet du tremblement de terre et des
leçons qui s’en dégagent.
Le moment est arrivé de répondre aux lettres
reçues, la vôtre comprise. Dans votre lettre vous
dites comment vous avez appris de bonne heure à
accueillir les témoignages avec une foi implicite, et
vous ajoutez: “J’ai été amené à croire fermement
25
que chaque mot prononcé par vous en public ou en
privé et que chaque lettre écrite par vous dans
n’importe quelle circonstance est inspiré au même
titre que les dix commandements.”
Mon frère, vous avez étudié diligemment mes
écrits, et vous n’avez jamais pu constater que j’aie
avancé de telles prétentions; vous ne verrez pas
non plus que les pionniers de notre cause aient
jamais formulé de telles prétentions.
Dans l’introduction que j’ai donnée à La
Tragédie des Siècles, vous devez avoir lu ma
déclaration relative aux dix commandements et à la
Bible, déclaration qui vous aiderait sûrement à
adopter une idée juste en ce qui concerne le sujet
que nous examinons. Voici cette déclaration:
“La Bible attribue son existence à Dieu; et
pourtant, elle a été écrite par des hommes. En effet,
le style de ses différents livres trahit la personnalité
de divers écrivains. Toutes les vérités qui y sont
révélées, quoique “inspirées de Dieu” (2 Timothée
3:16), sont exprimées dans le langage humain. Par
26
le Saint-Esprit, l’Etre infini a illuminé le cœur de
ses serviteurs. Il leur a donné des songes, des
visions, des symboles et des images, tout en leur
laissant la liberté d’exprimer la vérité dans leur
propre langue.
”Les dix commandements, prononcés par Dieu
lui-même, furent écrits de sa propre main. Ils sont
donc divins et non humains. Mais la sainte
Ecriture, où la vérité s’exprime dans le langage des
hommes, nous offre une union étroite de la divinité
et de l’humanité. La même union s’est retrouvée
dans la nature du Christ, qui fut à la fois Fils de
Dieu et Fils de l’homme. On peut donc dire de
l’Ecriture comme de Jésus-Christ, qu’elle est “la
Parole faite chair”, et qu’elle a “habité parmi
nous”. Jean 1:14.
”Rédigés à des époques différentes par des
hommes de condition sociale, de formation
intellectuelle et spirituelle fort diverses, les livres
de la Bible présentent de grands contrastes dans le
style et la variété des sujets. Les auteurs sacrés
diffèrent dans leur manière de s’exprimer. Souvent
27
une même vérité est rendue d’une façon plus
frappante par l’un que par l’autre. Comme certains
d’entre eux envisagent le même fait ou la même
doctrine à d’autres points de vue, des lecteurs
superficiels ou prévenus peuvent en conclure qu’ils
se contredisent alors que—pour les esprits réfléchis
et respectueux—ils ne font que se compléter.
”Présentée par différents auteurs, la vérité
apparaît sous des aspects variés. Celui-ci est plus
spécialement frappé par le côté du sujet se
rapportant à son expérience ou à sa capacité de
compréhension; celui-là s’attache à un aspect tout
autre, mais tous les deux, guidés par l’Esprit,
décrivent ce qui les a le plus impressionnés—
différence de présentation mais unité parfaite de
toutes les parties, adaptées aux besoins de l’homme
dans chaque circonstance et expérience de la vie.
”Dieu, ayant jugé bon de communiquer sa
vérité au monde par l’intermédiaire des hommes, a
revêtu de son Esprit ceux qu’il a choisis à cet effet.
Il les a dirigés dans le choix des sujets et dans la
façon de les exposer. Confié à des “vases de terre”,
28
ce trésor n’en est pas moins céleste. Le croyant
humble et obéissant y contemple la gloire de la
puissance divine pleine de grâce et de vérité.”
L’intégrité des Témoignages
En parfait accord avec ce qui précède, on peut
voir mes déclarations contenues dans un article
intitulé “Les Témoignages méconnus”, rédigé le 20
juin 1882 et inséré dans Testimonies for the
Church 5:62-84. J’en extrais pour vous quelques
paragraphes:
“Plusieurs s’attardent à penser avec
complaisance aux longues années consacrées à la
défense de la vérité. Ils sont convaincus que leurs
épreuves passées et leurs actes d’obéissance leur
valent une récompense. Mais justement parce
qu’ils ont fait une expérience véritable dans les
choses de Dieu ils sont plus coupables aux yeux de
Dieu pour ne pas avoir préservé leur intégrité et ne
pas progresser vers la perfection. La fidélité de
l’année passée ne compensera jamais la négligence
de l’année présente. La fidélité d’hier ne justifiera
29
pas un homme qui se rend coupable d’infidélité
aujourd’hui.
”Plusieurs cherchent à excuser leur négligence
à l’endroit des témoignages en disant: “Sœur White
se laisse influencer par son mari, dont l’esprit et le
jugement façonnent les témoignages.” D’autres ont
tenté de m’arracher quelque déclaration qui pût
justifier leur conduite ou accroître leur influence.
J’avais donc décidé de ne plus laisser sortir quoi
que ce fût de ma plume avant d’avoir constaté
l’action de la puissance de Dieu dans l’Eglise pour
la conversion des cœurs. Mais le Seigneur a fait
peser un fardeau sur mon âme. J’ai travaillé pour
vous avec ardeur. L’éternité seule dira ce que cela
nous a coûté, à mon mari et à moi-même. Ne suis-
je pas informée de l’état de l’Eglise, après que tant
de fois le sujet m’a été présenté au cours des
années? Des avertissements ont souvent été
répétés, mais aucun changement important ne s’est
produit. ...
”Et voici que maintenant, quand je vous
adresse un témoignage d’avertissement et de
30
censure, plusieurs affirment que sœur White n’a
exprimé que sa propre opinion. Par là vous avez
offensé l’Esprit de Dieu. Car vous savez comment
le Seigneur s’est manifesté par le moyen de l’Esprit
de prophétie. Le passé, le présent et l’avenir m’ont
été dévoilés. Des visages inconnus m’ont été
montrés, que j’ai reconnus des années plus tard
quand j’ai eu l’occasion de les voir. Il m’est arrivé
d’être arrachée à mon sommeil avec une vive
sensation de sujets qui m’avaient été présentés
précédemment; alors j’ai écrit, vers minuit, des
lettres qui ont traversé le continent et sont arrivées
à point, à une heure de crise, et ont évité de graves
désastres à la cause de Dieu. Telle a été la nature
de mon travail pendant bien des années. Un
pouvoir supérieur m’a contrainte à reprendre et
censurer des torts dont je n’avais aucune idée.
Cette œuvre, poursuivie pendant trente-six années,
est-elle d’en haut ou d’en bas?...
”Me trouvant au Colorado, j’ai éprouvé un tel
fardeau à votre sujet que, quoique faible, j’ai écrit
plusieurs pages destinées à être lues à votre
congrès. Faible et tremblante, je me suis levée à
31
trois heures du matin pour vous écrire. C’est Dieu
qui parlait à travers l’argile. On dira qu’il ne
s’agissait que d’une lettre. Oui, une lettre, mais
commandée par l’Esprit de Dieu, en vue de placer
devant vos esprits des choses qui m’avaient été
montrées. Mes lettres et mes témoignages vous
présentent ce que le Seigneur m’a montré. Il n’est
pas un de mes articles qui se borne à exprimer mes
propres idées. Il s’agit de ce que Dieu a fait défiler
devant moi dans mes visions—de précieux rayons
de lumière émanant du trône. ...
”Quelle est la voix que vous reconnaîtrez
comme celle de Dieu? Quel moyen reste à la
disposition du Seigneur pour corriger votre erreur
et vous faire comprendre ce qu’il pense de votre
conduite? Quelle puissance peut encore agir dans
l’Eglise? Si vous refusez de croire avant que soient
dissipées toute incertitude et toute possibilité de
doute, vous ne croirez jamais. Le doute qui exige
une parfaite connaissance ne cédera jamais devant
la foi. La foi repose sur l’évidence, non sur une
démonstration. Le Seigneur nous demande d’obéir
à la voix du devoir alors même que d’autres voix
32
autour de nous nous conseillent une conduite
opposée. Il faut beaucoup d’attention de notre part
pour discerner la voix qui vient de Dieu. Il nous
faut résister à nos inclinations et les vaincre, obéir
à la voix de la conscience sans parlementer ou faire
des compromis, de peur que cessent ses appels et
que nos passions prennent le dessus.
”Le Seigneur s’adresse à tous ceux qui n’ont
pas résisté à son Esprit en refusant d’écouter et
d’obéir. Sa voix nous adresse des avertissements,
des conseils, des répréhensions. C’est le message
lumineux que le Seigneur communique à son
peuple. Attendre des appels plus puissants, ou des
occasions plus favorables, c’est risquer que la
lumière soit retirée et que nous restions dans les
ténèbres. ...
”Il m’est pénible de vous dire, mes frères, que
pour avoir péché en négligeant de marcher dans la
lumière, les ténèbres vous ont envahis. Il se peut
que vous soyez sincères, maintenant, en ne
reconnaissant pas la lumière et en ne lui obéissant
pas; c’est que pour avoir négligé d’écouter les
33
exigences de Dieu vos perceptions se sont
obscurcies à tel point que vous prenez les ténèbres
pour la lumière et la lumière pour les ténèbres.
Dieu vous a enjoint d’avancer vers la perfection.
Le christianisme est une religion de progrès. La
lumière divine est abondante et ne demande qu’à
être désirée et reçue. Quelles que soient les
bénédictions reçues, il reste des trésors infinis,
inépuisables, à notre disposition. Les droits sacrés
de l’Evangile peuvent être accueillis par des
sceptiques avec des moqueries et des négations
méprisantes. La mondanité peut contaminer le
grand nombre et prendre possession d’un petit
nombre, la cause de Dieu ne peut être sauvegardée
qu’avec de grands efforts et de continuels
sacrifices; elle finira néanmoins par triompher.
”Voici le mot d’ordre: Allez de l’avant;
acquittez-vous de vos devoirs individuels, et laissez
Dieu prendre soin des conséquences. Si nous
avançons par le chemin que Jésus nous indique,
nous verrons son triomphe, nous partagerons sa
joie. Seul celui qui participe à la lutte recevra la
couronne des vainqueurs. Il faut que la souffrance
34
nous amène à la perfection, comme ce fut le cas de
Jésus. Si le Christ s’était assuré une vie facile, nous
pourrions sans risque céder à la paresse. Dès lors
que sa vie a été marquée par un renoncement
continuel, par la souffrance, par le sacrifice de soi-
même, il ne faudra pas nous plaindre si nous
partageons le même sort. On peut suivre en toute
sécurité le sentier le plus obscur aussi longtemps
que l’on est guidé par la Lumière du monde. ...
”Quand le Seigneur m’a présenté votre cas et
m’a fait savoir que vous n’avez pas obéi à la
lumière qui vous avait été donnée, j’ai reçu l’ordre
de vous parler franchement, en son nom, vu que sa
colère était allumée contre vous. Ces paroles me
furent adressées: “C’est Dieu qui t’a assigné ta
tâche. Plusieurs refuseront de t’écouter, tout
comme ils ont refusé d’écouter le grand
Instructeur; plusieurs ne voudront pas être corrigés,
sûrs d’avoir raison. Communique-leur néanmoins
les reproches et les avertissements que je te donne,
qu’ils écoutent ou non.”” ...
En rapport avec les citations qui précèdent,
35
étudiez à nouveau l’article intitulé “La nature et
l’influence des Témoignages”, dans Testimonies
for the Church 5:654-691. Témoignages pour
l’Église 2:318-344.
La déclaration que vous avez tirée de
(Testimonies for the Church 5:67) est juste: “Mes
lettres et mes témoignages vous présentent ce que
le Seigneur m’a montré. Il n’est pas un de mes
articles qui se borne à exprimer mes propres idées.
Il s’agit de ce que Dieu a fait défiler devant moi
dans mes visions—de précieux rayons de lumière
émanant du trône. ...” Ceci est vrai des articles
parus dans nos périodiques aussi bien que des
nombreux volumes compris dans mes ouvrages.
Les préceptes de la loi de Dieu m’ont été enseignés
en accord avec la Parole. J’ai été dirigée dans le
choix des leçons du Christ. Les affirmations
contenues dans mes écrits ne sont-elles pas en
harmonie avec les enseignements de Jésus-Christ?
Danger de fausses représentations
Je ne réponds ni oui ni non à quelques-unes de
36
vos questions. J’évite toute déclaration pouvant
donner lieu à des malentendus. Je vois et perçois le
danger de personnes qui, suivant que j’ai été
informée, mettent leurs âmes en danger parfois en
prêtant l’oreille à de fausses représentations au
sujet des messages dont Dieu m’a chargée. A force
de retourner et de tordre ce que j’ai écrit par de
faux raisonnements, on cherche à justifier son
incrédulité. Je suis en peine pour mes frères qui ont
marché dans un brouillard de soupçon et de
scepticisme et de faux raisonnements. Je sais que
quelques-uns d’entre eux pourraient bénéficier de
messages de conseil si les nuages obscurcissant
leur vision spirituelle pouvaient être dissipés, leur
permettant de voir les choses comme elles sont.
Mais ils ne voient pas clair. J’hésite par conséquent
à entrer en communication avec eux. Quand
l’Esprit de Dieu aura éliminé ce mysticisme, les
messages qui m’ont été inspirés donneront autant
de consolation, de foi et d’espérance que ce n’était
le cas au cours des années passées.
Il est certain que la vérité finira par triompher.
Celui qui donna sa vie pour le rachat de l’homme,
37
afin de l’arracher aux tromperies de Satan, ne dort
pas, mais veille. Quand ses brebis cesseront de
prêter l’oreille à la voix d’un étranger, auquel elles
n’appartiennent pas, elles obéiront avec joie à la
voix de celui qu’elles avaient appris à suivre avec
amour.
On peut tirer de précieuses leçons de l’étude de
la vie du Christ. Des pharisiens envieux faussaient
le sens des actes et des paroles du Christ, qui
eussent profité à leur entendement spirituel s’ils les
avaient reçus comme il convenait. Au lieu
d’admirer sa bonté, ils l’accusaient d’impiété, en
présence de ses disciples: “Pourquoi votre maître
mange-t-il avec les publicains et les gens de
mauvaise vie?” Matthieu 9:11. Plutôt que de
s’adresser directement à notre bon Sauveur, dont la
réponse les aurait convaincus de malice, ils
parlaient aux disciples, avec l’espoir que leurs
accusations agiraient comme un mauvais levain et
leur feraient un grand tort. Si le Christ avait été
impie, il aurait perdu son ascendant sur ses
disciples croyants. Mais les disciples, qui avaient
confiance en Christ, ne voulurent pas accueillir les
38
insinuations perfides de ses méchants accusateurs.
Désireux de faire censurer les disciples, ces
méchants accusateurs revinrent fréquemment au
Christ avec cette question: Pourquoi tes disciples
font-ils ce qui n’est pas permis? Et quand notre
Seigneur faisait à leurs yeux figure de
transgresseur, ils s’adressaient à ses disciples plutôt
qu’à lui-même, pour semer le doute dans le cœur
de ceux qui le suivaient.
C’est ainsi qu’ils s’efforçaient de provoquer le
doute et le dissentiment. Tout leur semblait bon
pour insinuer le doute dans les cœurs du petit
troupeau, et les faire chercher en lui quelque faute
qui pût faire obstacle à l’œuvre bienfaisante de
l’Evangile de Jésus-Christ.
Il faut s’attendre à ce que des tentatives
semblables soient renouvelées auprès des croyants
de notre temps. Le Seigneur Jésus lit dans les
cœurs; il discerne les intérêts et les desseins de tous
les hommes en ce qui concerne sa personne et ses
disciples croyants. Il répond aux pensées secrètes
39
de ceux qui cherchent à le prendre en faute: “Ce ne
sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de
médecin, mais les malades.” Matthieu 9:12. Ces
pharisiens orgueilleux entretenaient une haute
opinion de leur propre piété et de leur sainteté, et
ils étaient prêts à condamner les autres.—Lettre
206, 1906.
La messagere du Seigneur
La nuit dernière, en vision, j’étais debout
devant une assemblée de nos membres, délivrant
un message énergique concernant la vérité présente
et le devoir actuel. Après le discours plusieurs se
groupèrent autour de moi pour me poser des
questions. Ils demandaient tant d’explications, sur
cette question, sur cette autre, et encore une autre,
que je finis par leur dire: “S’il vous plaît, une
question à la fois, pour éviter toute confusion.”
Ensuite je leur adressai l’appel suivant:
“Pendant des années vous avez eu des preuves que
le Seigneur m’a confié une tâche. On ne pourrait
souhaiter de plus grandes preuves. Voulez-vous
40
faire fi de toutes ces preuves, comme s’il s’agissait
d’une toile d’araignée, pour obéir à la suggestion
d’un incrédule? Ce qui afflige mon cœur c’est de
voir que plusieurs de ceux qui sont maintenant
troublés et tentés sont justement ceux qui ont eu
des preuves abondantes et des occasions
d’examiner, de prier et de comprendre; et voici
qu’ils ne savent pas discerner la nature des
sophismes qui leur sont présentés pour les amener
à rejeter les avertissements divins destinés à les
préserver des séductions des derniers jours.”
Il en est qui se sont achoppés au fait que j’ai dit
que je ne prétends pas au titre de prophétesse;* et
ils ont demandé: Pourquoi?
Je n’avance aucune prétention, si ce n’est ceci:
J’ai été désignée comme la messagère du Seigneur;
il m’a appelée dans ma jeunesse à être sa
messagère, à recevoir sa parole et à communiquer
un message clair et précis au nom du Seigneur
Jésus.
Alors que j’étais encore jeune on m’a souvent
41
demandé: Etes-vous une prophétesse? Ma réponse
invariable a été: Je suis la messagère du Seigneur.
Je sais que plusieurs m’ont appelée prophétesse,
mais je n’ai jamais prétendu à ce titre. Mon
Sauveur m’a déclaré que je suis sa messagère. Il
m’a dit: “Ta tâche consiste à porter ma parole. On
doit s’attendre à des choses étranges; je t’ai mise à
part dès ta jeunesse pour apporter un message à
ceux qui s’égarent, présenter la Parole aux
incroyants, et réprimander par la plume et par la
voix, au moyen de la Parole, ceux qui se rendent
coupables d’actions répréhensibles. Exhorte par la
Parole. Je te ferai comprendre ma Parole; elle ne
sera pas pour toi un langage étrange. Avec la vraie
éloquence de la simplicité, par la voix et par la
plume, mes messages seront transmis par
quelqu’un qui n’a pas fréquenté les écoles. Mon
Esprit et ma puissance t’accompagneront.
”Ne crains pas les hommes, car mon bouclier te
protégera. Ce n’est pas toi qui parles: c’est le
Seigneur qui donne des messages d’avertissement
et de répréhension. Qu’aucune circonstance ne te
fasse dévier de la vérité. Communique la lumière
42
que je te donnerai. Les messages livrés pour ces
derniers jours seront consignés dans des livres et
s’élèveront à jamais contre ceux qui, après s’être
réjouis dans la lumière, se sont laissés gagner par
les séductions du mal.”
Pourquoi n’ai-je pas réclamé le titre de
prophétesse?—Parce qu’aujourd’hui plusieurs de
ceux qui se donnent pour prophètes jettent
l’opprobre sur la cause du Christ; et aussi parce que
mon œuvre couvre davantage que ce que le mot
prophète signifie.
Lorsque cette œuvre me fut confiée pour la
première fois, je suppliai le Seigneur de placer ce
fardeau sur quelque autre personne. L’œuvre me
paraissait si étendue et si profonde que je craignais
de ne pouvoir l’accomplir. Mais l’Esprit du
Seigneur m’a rendue capable de m’acquitter de la
tâche qui m’a été confiée.
Une oeuvre multiforme
Dieu m’a montré clairement les diverses
43
manières dont il voulait m’employer en vue d’une
œuvre particulière. “Si tu délivres les messages
avec fidélité en persévérant jusqu’à la fin, tu
mangeras du fruit de l’arbre de vie, tu boiras de
l’eau du fleuve de vie”: telle est la promesse qui
m’a été faite dans des visions.
Le Seigneur m’a donné beaucoup de lumière au
sujet de la réforme sanitaire. Je devais
accompagner mon mari en qualité de missionnaire
chargée du travail médical. Je devais donner un
exemple à l’Eglise en soignant des malades chez
moi. C’est ce que j’ai fait, administrant de
vigoureux traitements à des femmes et à des
enfants. En qualité de messagère officielle du
Seigneur, je devais parler sur le sujet de la
tempérance chrétienne. J’ai mis tout mon cœur à
cette œuvre, m’adressant à de vastes assemblées,
exposant la tempérance dans le sens le plus large.
Il m’a été dit que je dois constamment insister
auprès de ceux qui font profession de croire à la
vérité sur la nécessité de la pratiquer. Ceci
implique la sanctification, sanctification qui exige
44
que l’on cultive et développe tous les talents en vue
du service du Seigneur.
J’ai reçu la mission de ne pas négliger ceux qui
ont subi des torts. J’ai été chargée en particulier de
protester contre les abus commis par l’autorité
ecclésiastique contre les ministres de l’Evangile. Si
désagréable que ce devoir puisse paraître, je dois
réprimander l’oppresseur et plaider en faveur de la
justice. Je dois montrer la nécessité de maintenir la
justice et l’équité dans toutes nos institutions.
Si je vois des pasteurs avancés en âge négligés
par ceux qui occupent des positions dans l’œuvre,
je dois rappeler leur devoir à ceux qui ont pour
mission de s’en occuper. Des prédicateurs ayant
accompli fidèlement leur tâche ne doivent être ni
oubliés ni négligés quand leur santé vient à
manquer. Nos fédérations ne doivent pas se
montrer indifférentes à l’égard des besoins de ceux
qui ont porté les fardeaux de l’œuvre. Jean avait
blanchi au service du Seigneur quand il fut déporté
à Patmos. Sur cette île solitaire il reçut plus de
communications du ciel qu’il n’en avait obtenues
45
sa vie durant.
Après mon mariage il m’a été montré que je
devais m’intéresser tout particulièrement à des
orphelins de mère et de père, prenant quelques-uns
à ma charge pour un temps, puis leur procurant un
foyer. C’est ainsi qu’il m’était donné d’être en
exemple.
Appelée à beaucoup voyager, très occupée par
mes travaux littéraires, j’ai pris néanmoins des
enfants de trois ou cinq ans et les ai préparés à
occuper une position. De temps en temps j’ai pris
chez moi des enfants de dix à seize ans, les
entourant de soins maternels et les préparant pour
le service. J’ai senti que mon devoir exigeait que je
présente ce travail à nos membres, car il y a dans
chacune de nos églises des personnes qui devraient
être conscientes de leur responsabilité à cet égard.
Etant en Australie je me suis livrée aux mêmes
occupations, accueillant à mon foyer des orphelins
qui eussent été exposés à des tentations risquant
d’entraîner la perte de leurs âmes.
46
En Australie nous* avons aussi travaillé en
qualité de missionnaires médicaux. A certains
moments ma maison à Cooranbong est devenue un
refuge pour des malades et des affligés. Ma
secrétaire, qui avait été instruite au Sanatorium de
Battle Creek, se tenait à mes côtés, faisant office
d’infirmière missionnaire. Ses services étaient
gratuits; c’est ainsi que nous avons gagné la
confiance des gens par l’intérêt que nous avons
montré à des malades et à des personnes
souffrantes. Plus tard la Maison de Santé de
Cooranbong a été établie et nous avons été
déchargés de ce fardeau.
Aucune vantardise
Je n’ai jamais prétendu être une prophétesse. Si
quelqu’un m’appelle ainsi, je ne lui chercherai pas
chicane. Mon œuvre s’est étendue dans tant de
directions que je ne puis m’appeler autrement que
messagère, chargée d’apporter un message de la
part du Seigneur, à son peuple, et d’entreprendre
tout ce qui me serait commandé.
47
La dernière fois que j’ai été à Battle Creek, j’ai
déclaré devant une grande assemblée que je ne
prétends pas au titre de prophétesse. C’est du
moins ce que j’ai eu l’intention de dire à deux
reprises. Si quelqu’un a compris autre chose, qu’il
sache en tout cas que c’est bien là ma pensée: je ne
réclame pas le titre de prophétesse.
J’ai su que certains désiraient savoir si Mme
White maintient encore les vues qu’elle a
exprimées il y a longtemps déjà, lorsqu’on l’a
entendue dans le parc du sanatorium, ou au
Tabernacle, ou lors des congrès tenus dans les
environs de Battle Creek. Je leur ai assuré que le
message qu’elle donne aujourd’hui est exactement
le même que celui qu’elle a proclamé durant un
ministère public de soixante ans. Il lui reste à offrir
au Maître le même service qui lui fut demandé
quand elle était jeune fille. C’est du même
Instructeur qu’elle reçoit ses leçons. Elle continue à
recevoir cette directive: “Fais savoir à d’autres ce
que je t’ai révélé. Ecris les messages que je t’ai
donnés, afin qu’ils deviennent accessibles à tous.”
48
Ce qu’elle s’est efforcée de faire.
J’ai écrit bien des livres et ils ont eu une grande
diffusion. Il m’eût été impossible, par moi-même,
de présenter la vérité dans ces livres, mais le
Seigneur m’a accordé l’aide de son Esprit. Ces
livres, qui contiennent les instructions reçues du
Seigneur au cours des soixante dernières années,
communiquent la lumière du ciel; ils résistent à
l’examen.
A l’âge de soixante-dix-huit ans je poursuis
mon activité. Nous sommes tous entre les mains du
Seigneur; je lui fais confiance, sachant qu’il
n’abandonnera jamais ceux qui placent en lui leur
confiance. Je me remets à sa garde.
“Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, à
Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu’il m’a jugé
fidèle, en m’établissant dans le ministère.” 1
Timothée 1:12.—The Review and Herald, 26
juillet 1906.
Plus que l’oeuvre d’un prophète
49
J’ai dit dans mon discours que je ne prétends
pas être une prophétesse. Cette déclaration ayant
surpris quelques-uns, et puisque tant de choses ont
été dites à ce sujet, je vais m’expliquer. D’autres
m’ont appelée prophétesse, mais je n’ai jamais
prétendu à ce titre. Je n’ai pas cru de mon devoir de
me désigner ainsi. Souvent ceux qui s’affublent
audacieusement de ce titre jettent l’opprobre sur la
cause du Christ.
Mon œuvre comprend beaucoup plus que ce
que comporte ce nom. Je me considère une
messagère, chargée par le Seigneur de
communiquer des messages à son peuple.—Lettre
55, 1905.
Il m’a été montré que je ne dois pas me laisser
entraver dans mon œuvre par ceux qui se livrent à
des suppositions concernant sa nature et se
débattent au milieu de problèmes compliqués
concernant ce que devrait être l’œuvre d’un
prophète. Ma mission embrasse l’œuvre d’un
prophète, mais ne se borne pas à cela. Elle a une
50
envergure beaucoup plus vaste, que ceux qui s’en
vont jetant des semences d’incrédulité sont
incapables de comprendre.—Lettre 244, 1906.
(Adressée aux anciens de l’église de Battle Creek.)
Lumiere reçue et transmise
Souvent interrogée au sujet des conditions dans
lesquelles je me trouve au moment de mes visions
et après celles-ci, je dirai ceci: quand il plaît au
Seigneur de m’accorder une vision, je me trouve en
présence de Jésus et des anges, et je perds
complètement de vue les choses terrestres. Je ne
puis rien apercevoir au-delà de ce que l’ange me
montre. Souvent mon attention est dirigée vers des
scènes qui se passent sur la terre.
Parfois je suis transportée loin dans l’avenir et
je vois ce qui doit arriver. D’autres fois des choses
appartenant au passé me sont montrées.
Immédiatement après la vision je ne me souviens
pas de tout ce que j’ai vu; les choses ne deviennent
claires pour moi qu’au moment où je me mets à
écrire: alors le tableau se dresse devant moi tel que
51
je l’avais vu en vision et j’écris avec facilité.
Parfois les choses que j’ai vues me restent cachées
au moment où cesse la vision, et je ne puis me les
rappeler que plus tard, lorsque en présence d’un
auditoire auquel s’applique la vision, les choses
vues se présentent avec force à mon esprit. Je me
sens tout autant dépendante de l’Esprit du Seigneur
quand je raconte ou écris une vision que pendant la
vision elle-même. Je ne puis me rappeler les choses
qui m’ont été montrées que si le Seigneur me les
présente à nouveau au moment où il lui plaît de me
les faire décrire par la voix ou la plume.—Spiritual
Gifts 2:292, 293.
Bien que je dépende de l’Esprit du Seigneur
pour écrire mes vues comme pour les recevoir, les
mots que j’emploie pour décrire ce que j’ai vu sont
les miens, sauf quand il s’agit de déclarations faites
par un ange, que j’ai soin de placer entre
guillemets.—The Review and Herald, 8 octobre
1867.
On demande: Que sait sœur White au sujet des
questions qu’elle traite avec tant d’assurance,
52
comme si elle était autorisée à dire ces choses? Je
parle ainsi parce qu’elles jaillissent dans mon esprit
au moment critique, tel l’éclair qui fend un nuage
obscur au sein de la tempête la plus furieuse. Des
scènes qui m’ont été présentées longtemps dans le
passé sont sorties de ma mémoire; mais quand
l’instruction donnée devient nécessaire, alors
même que je me trouve devant une assemblée, le
souvenir s’impose avec force et clarté, comme
l’éclair, rappelant à ma mémoire d’une manière
distincte l’instruction particulière. Dans de telles
occasions je ne puis m’empêcher de dire ce qui
jaillit dans mon esprit, non que j’aie une nouvelle
vision, mais simplement parce que ce qui m’avait
été présenté bien auparavant est rappelé avec force
à mon esprit.—The Writing and Sending Out of the
Testimonies, 24.
Pas question d’infaillibilité
Nous avons beaucoup à apprendre, et beaucoup
à désapprendre. Seuls Dieu et le ciel sont
infaillibles. Ceux qui s’imaginent n’avoir jamais à
abandonner une idée chère, ou n’avoir jamais
53
l’occasion de changer d’opinion, seront déçus.
Aussi longtemps que nous nous cramponnons à nos
idées et à nos opinions avec obstination, nous ne
pourrons réaliser l’unité pour laquelle le Christ a
prié.—The Review and Herald, 26 juillet 1892.
Je n’ai jamais prétendu être infaillible. Dieu
seul est infaillible. Sa parole est vraie; aucune
variation, pas l’ombre d’un changement chez lui.—
Lettre 10, 1895.
Ce qui est sacre et ce qui est commun
Sanatorium, Californie, 5 mars 1909
Je suis en souci au sujet de frère A, qui a
travaillé pendant quelques années en Californie du
Sud. Il a fait d’étranges déclarations, et je regrette
de le voir rejeter l’ensemble des témoignages à
cause de ce qui lui semble une chose
déraisonnable—une déclaration que j’ai faite au
sujet du nombre de chambres contenues dans le
Sanatorium de Paradise Valley. Frère A dit que
dans une lettre adressée à l’un des frères de la
54
Californie du Sud j’ai affirmé que le sanatorium
comporte quarante chambres, alors qu’en réalité il
ne s’agit que de trente-huit. Frère A me donne cet
argument pour expliquer le fait qu’il a perdu
confiance aux témoignages. ...
Le renseignement donné à propos du nombre
des chambres du Sanatorium de Paradise Valley
n’a nullement été transmis comme étant une
révélation du Seigneur, mais simplement à titre
d’opinion humaine. Jamais le nombre exact des
chambres de l’un quelconque de nos sanatoriums
ne m’a été révélé; je n’ai su à ce sujet que ce que
j’ai pu apprendre de personnes plus ou moins bien
informées. Quand il m’arrive de parler de ces
choses ordinaires, il n’y a rien dans mes paroles qui
donne à entendre que ma déclaration est fondée sur
une révélation du Seigneur reçue en vision. ...
Quand le Saint-Esprit me révèle quelque chose
qui intéresse l’œuvre du Seigneur dans nos
institutions, ou qui touche à l’œuvre que le
Seigneur opère dans les cœurs et dans les esprits,—
de telles choses ont été révélées par mon moyen
55
dans le passé,—le message donné doit être reçu
comme une lumière que Dieu accorde à ceux qui
en ont besoin. C’est une grave erreur de mêler le
sacré et le profane. Là où existe une telle tendance
on peut voir l’effort de l’ennemi pour détruire les
âmes.
A toute âme que Dieu a créée, il a donné la
capacité de le servir, mais Satan s’efforce de rendre
ce service difficile par de continuelles tentations
visant à égarer les âmes. Il s’applique à amoindrir
les perceptions spirituelles afin que les hommes
deviennent incapables de discerner ce qui est
profane et ce qui est saint. Une vie au service de
mon Seigneur et Maître m’a appris à reconnaître
cette distinction. ...
Ce message m’est parvenu: Consacre-toi à
l’œuvre la plus sublime qui ait jamais été confiée à
des mortels. Je te donnerai des aspirations et des
facultés nobles, avec un sens exercé à discerner
l’œuvre du Christ. Tu ne t’appartiens pas, vu que tu
as été rachetée à grand prix par la vie et la mort du
Fils de Dieu. Dieu réclame ton jeune cœur et ton
56
service sous l’influence sanctifiante du Saint-
Esprit.
Je me suis donnée à Dieu, tout entière, pour
obéir à son appel en toutes choses, et depuis lors
ma vie s’est passée à délivrer le message, tantôt par
la plume, tantôt en m’adressant à de vastes
auditoires. Dans ces moments-là ce n’est pas moi
qui ai le contrôle de mes paroles et de mes actes.
Il y a cependant des moments où il faut parler
de choses ordinaires, parce que des choses
ordinaires occupent l’esprit; alors des lettres
ordinaires doivent être écrites, contenant des
renseignements qui ont passé d’un ouvrier à
l’autre. De telles paroles, de tels renseignements ne
sont pas donnés sous une inspiration particulière de
l’Esprit de Dieu. Parfois l’on pose des questions
qui n’ont rien de religieux, et auxquelles il faut
répondre. On s’entretient au sujet de terrains et de
maisons, de commerce, de sites pour nos
institutions, présentant des avantages ou des
inconvénients.
57
On demande par lettre mon avis sur d’étranges
sujets, et je réponds selon les lumières que j’ai
reçues. Les conseils que j’ai été chargée de donner
ont rencontré souvent de l’opposition de la part de
certains, peu désireux de recevoir la lumière
donnée; de telles expériences m’ont poussée à
rechercher le Seigneur avec ferveur.—Manuscrit
107, 1909.
58
Chapitre 3
Attitudes à l’égard des
Témoignages
Une ancienne déclaration
J’ai vu la condition de personnes attachées à la
vérité présente, mais qui dédaignent les visions—le
moyen choisi par Dieu pour ramener, dans certains
cas, ceux qui se sont égarés loin de la vérité. J’ai vu
qu’en luttant contre les visions on n’a pas lutté
contre le ver de terre—le faible instrument dont
Dieu s’est servi pour parler—mais contre le Saint-
Esprit. J’ai vu que c’est peu de chose que de parler
contre l’instrument, mais qu’il y a danger à sous-
estimer les paroles de Dieu. J’ai vu que ceux qui
étaient dans l’erreur, et que Dieu a voulu instruire
par des visions, mais qui ont méconnu les
enseignements divins contenus dans ces visions,
couraient le risque d’être abandonnés à leurs
propres voies, de courir dans le chemin de l’erreur
et de s’apercevoir trop tard qu’ils ont eu tort de se
59
croire dans le droit chemin. Je les ai entendus crier
avec angoisse, dans le temps de détresse:
“Pourquoi ne nous as-tu pas avertis à temps, ce qui
nous eût permis de nous corriger et de nous
préparer pour ce temps-ci?” Alors un ange
s’adressa à eux en ces termes: “Mon Père a voulu
vous instruire, mais vous ne l’avez pas voulu. Il
s’est adressé à vous par le moyen de visions, mais
vous avez méprisé sa voix; c’est pourquoi il vous a
abandonnés à vos propres voies et vous voici
rassasiés de vos propres actes.”—Feuille To Those
Who Are Receiving the Seal of the Living God, 31
janvier 1849.
Instructions salutaires pour les derniers jours
De riches influences morales nous ont été
apportées en ce dernier demi-siècle. Par son Saint-
Esprit Dieu nous a constamment avertis et
enseignés, pour affermir la foi des croyants en
l’Esprit de prophétie. L’ordre a été renouvelé
plusieurs fois: Ecris les choses que je t’ai données
afin que soit confirmée la foi de mon peuple dans
les positions qu’il a prises. Le temps et les
60
épreuves, loin de rendre vaines les instructions
données, ont au contraire, grâce à des années de
souffrances et d’abnégation, établi la vérité du
témoignage rendu. Les instructions données dans
les premiers jours du message doivent être
considérées tout aussi sûres à suivre en ces derniers
jours. Ceux qui se montrent indifférents à la
lumière et à l’instruction ne doivent pas s’attendre
à éviter les pièges qui, comme on nous l’a dit
clairement, feront que ceux qui auront rejeté la
lumière trébucheront, tomberont, et seront pris au
lacet. Etudions avec soin le second chapitre de
l’épître aux Hébreux: nous verrons combien il
importe de tenir ferme pour chaque principe de
vérité qui nous a été donné.—The Review and
Herald, 18 juillet 1907.
Attitudes diverses
Avant longtemps on fera tous les efforts
possibles pour discréditer et pervertir la vérité des
témoignages de l’Esprit de Dieu. Nous devons
garder à l’esprit les messages clairs et directs
parvenus au peuple de Dieu à partir de 1846.
61
Des personnes qui auparavant se tenaient avec
nous dans la vérité se mettront à la recherche de
doctrines nouvelles et étranges, pour découvrir
quelque chose de singulier et de sensationnel à
offrir au monde. On amènera les choses les plus
fallacieuses sous le couvert de Mme White, et les
âmes seront séduites. ...
Ceux pour lesquels la lumière envoyée par le
Seigneur n’aura été qu’une chose sans importance
ne profiteront pas des instructions présentées.
Il en est qui donneront une fausse interprétation
aux messages donnés par Dieu, pour les mettre en
accord avec leur aveuglement spirituel.
Quelques-uns abandonneront la foi, nieront la
vérité des messages, les taxeront de fausseté.
Quelques-uns les tourneront en ridicule,
s’opposant à la lumière que Dieu n’a cessé de
donner pendant des années, et entraînant après eux
ceux qui sont faibles dans la foi.
62
D’autres, cependant, trouveront une aide
efficace dans les messages. Même si ces messages
ne leur ont pas été adressés personnellement, ils se
corrigeront et éviteront ainsi les maux indiqués. ...
L’Esprit du Seigneur agira par les instructions et
des doutes existant dans les esprits seront dissipés.
Les témoignages eux-mêmes serviront de clé pour
expliquer les messages, tout comme un passage de
l’Ecriture se trouve expliqué par un autre. Plusieurs
liront avec ferveur les messages qui censurent le
mal, afin de savoir ce qu’ils doivent faire pour
assurer leur salut. ... La lumière pénétrera dans
l’entendement, l’Esprit influencera les cœurs, à
mesure que l’on comprendra les messages destinés
à mettre en évidence les vérités bibliques,
messages que Dieu a donnés à son peuple à partir
de 1846. Que ces messages trouvent leur place
dans les cœurs et l’on verra des transformations.—
Lettre 73, 1903.
Il y a danger à disséquer les messages inspirés
Il en est qui s’érigent en juges des Ecritures,
63
affirmant que tel ou tel passage n’est pas inspiré
parce qu’il ne produit pas sur eux une impression
favorable. Il ne se concilie pas avec leurs idées
tirées d’une philosophie ou d’une science
“faussement ainsi nommée”. (1 Timothée 6:20,
version d’Ostervald.) Toutes sortes de raisons font
que l’on doute de certaines portions de la Parole de
Dieu. Ainsi plusieurs marchent dans la voie que
l’ennemi ouvre devant eux. Or il n’appartient à
aucun homme de prononcer un jugement sur les
Ecritures et de condamner une portion quelconque
de la Parole de Dieu. Si quelqu’un s’accorde une
telle liberté, Satan lui fera respirer un air qui rendra
toute croissance spirituelle impossible. L’homme
qui se croit assez sage pour disséquer la Parole de
Dieu, sa sagesse n’est que folie aux yeux de Dieu.
Une notion plus juste des choses lui fera sentir
qu’il a tout à apprendre. La première leçon à
apprendre c’est de se laisser enseigner. “Recevez
mes instructions, dit le grand Maître, car je suis
doux et humble de cœur; et vous trouverez du
repos pour vos âmes.” Matthieu 11:29.
Vous qui vous êtes exercés à critiquer et à
64
accuser, souvenez-vous qu’en cela vous imitez
Satan. Quand cela vous arrange vous acceptez les
témoignages comme s’ils méritaient votre
confiance et vous les citez pour appuyer toute idée
que vous voulez faire triompher. Mais qu’arrive-t-il
quand la lumière qui est donnée corrige vos
erreurs? Est-ce que vous acceptez alors la lumière?
Quand les témoignages contredisent vos idées vous
n’en faites aucun cas.
Il ne sied à personne de laisser tomber ici et là
un mot de doute qui agira comme un poison dans
certains esprits, ébranlant leur confiance dans les
messages donnés par Dieu, qui ont contribué à jeter
les fondements de cette œuvre et l’ont assistée à ce
jour par des censures, des avertissements, des
répréhensions et des encouragements. A tous ceux
qui se sont opposés aux témoignages je dirai: Dieu
a donné un message à son peuple, et sa voix sera
entendue quelle que soit votre propre attitude.
Votre opposition ne m’a pas blessée, mais vous
aurez à rendre compte au Dieu du ciel qui est à
l’origine de ces messages d’avertissement et
d’instruction destinés à maintenir son peuple dans
65
la voie droite. Vous aurez à répondre de votre
aveuglement et d’avoir placé une pierre
d’achoppement sur le chemin des pécheurs.
“A la loi et au témoignage! Si l’on ne parle pas
ainsi, il n’y aura point d’aurore pour le peuple!”
Ésaïe 8:20. Il n’est pas jusqu’à l’action que le
Saint-Esprit exerce sur le cœur qui ne doive être
jugée par la Parole de Dieu. L’Esprit qui a inspiré
les Ecritures nous conduit toujours à elles.—The
General Conference Daily Bulletin, 13 avril 1891.
Fausse application de messages inspirés
Un homme, que nous appellerons B, est venu
depuis le lointain Michigan nanti d’un message
particulier pour Mme White. Il disait que sœur
White avait été choisie par Dieu pour occuper la
place de Moïse, et que lui-même devait avoir celle
de Josué. L’œuvre devait se poursuivre sur cette
base. Sœur White et lui devaient unir leurs efforts
et la vérité serait ainsi proclamée avec puissance.
Cet homme prit la liberté, comme tant d’autres, de
mêler à son message de nombreux passages de
66
l’Ecriture qu’il appliquait aux adventistes du
septième jour. Au cours de mon ministère j’ai vu
bien des cas semblables. On choisit et arrange des
passages que l’on croit pouvoir appliquer au peuple
de Dieu. M. B lut à haute voix les passages qu’il
avait choisis, affirmant qu’ils s’appliquaient à nous
en tant que dénomination. A l’en croire je devais
l’approuver, vu qu’il lisait la Parole de Dieu.
“Oui, lui dis-je, vous avez choisi et assemblé
ces passages, mais à l’instar de tant d’autres vous
tordez les Ecritures, leur faisant dire ceci ou cela,
alors que je sais une chose: ces passages ne doivent
pas être appliqués comme vous le faites.
”Vous, ou toute autre personne égarée, pouvez
disposer certains passages très forts, et les
appliquer selon vos idées personnelles. Chacun
peut donner une fausse interprétation et une fausse
application à la Parole de Dieu, dénonçant gens et
choses, et affirmer ensuite que quiconque refuse de
recevoir ce message rejette le message de Dieu et
scelle son destin pour l’éternité.” ...
67
Des lettres que je reçois me font comprendre
que si des individus semblables à B, prétendant être
des envoyés de Dieu, se rendent auprès de
personnes isolées, ces âmes sont prêtes à accueillir
tout ce qui se donne comme ayant une origine
céleste. Des lettres me demandent une réponse; or
je sais que plusieurs s’emparent des témoignages
donnés par le Seigneur et les appliquent à leur
convenance, prenant çà et là une phrase hors de son
contexte et l’appliquant d’après leur propre
jugement. Ainsi de pauvres âmes sont
désemparées, tandis que si elles pouvaient lire tout
ce qui a été donné elles verraient comment cela
doit être appliqué et éviteraient de tomber dans la
confusion. Bien des déclarations proposées comme
un message de sœur White lui font dire des choses
qui ne s’accordent nullement avec sa pensée. Ceci
complique son activité. On fait courir des rapports
concernant ce que sœur White aurait dit. Chaque
fois que le rapport est répété, il augmente de
volume. Si sœur White a quelque chose à dire,
laissez-la parler. Personne n’est appelé à être son
porte-parole. ... Laissez donc à sœur White le soin
de délivrer son propre message. Venant d’elle, il
68
sera accompagné d’une plus grande grâce que
venant de quelqu’un d’autre.—Manuscrit 21, 1901.
Doutes au sujet des témoignages
Quand vous rencontrez quelqu’un qui élève des
doutes au sujet des témoignages, trouvant à y
redire, essayant de soustraire d’autres personnes à
leur influence, soyez sûrs que Dieu n’agit pas par
cet individu. Il s’agit d’un tout autre esprit. Le
doute et l’incrédulité sont cultivés par ceux qui ne
marchent pas prudemment. Ils éprouvent un
sentiment de culpabilité et se rendent compte du
fait qu’ils ne sauraient supporter l’examen de
l’Esprit de Dieu, soit qu’il s’exprime par sa Parole
ou par les témoignages par lesquels il voudrait les
amener à la Parole. Au lieu de commencer par
s’occuper de leur propre cœur, afin de se mettre en
accord avec les principes authentiques de
l’Evangile, ils trouvent à redire et condamnent les
moyens que Dieu a choisis pour préparer un peuple
en vue du jour du Seigneur.
Qu’un sceptique s’avance, décidé à ne pas
69
soumettre sa vie à la règle de la Bible, et désireux
de gagner la faveur populaire: ceux qui ne sont pas
en harmonie avec l’œuvre de Dieu ne tarderont pas
à accourir. Les personnes converties et fondées
dans la vérité ne goûteront nullement l’influence ou
l’enseignement d’un tel individu. Ceux en revanche
qui ont un caractère défectueux, dont les mains ne
sont pas pures, dont les cœurs ne sont pas
sanctifiés, qui sont relâchés dans leur conduite, qui
manquent de courtoisie au foyer, qui sont peu
honnêtes dans les affaires,—tous ceux-ci
sympathiseront avec les nouveaux sentiments
exprimés. Il n’est pas difficile de jauger l’homme,
de juger de la nature de son enseignement: il suffit
d’examiner le caractère de ceux qui le suivent.
Ceux qui ont le plus à dire sur les témoignages
sont généralement des personnes qui ne les ont pas
lus, tout comme ceux qui se vantent de ne pas
croire à la Bible sont ceux qui connaissent mal ses
enseignements. Ils savent une chose: c’est qu’elle
les condamne; en la rejetant ils se donnent un
sentiment de sécurité malgré leur vie de péché.
70
Puissance ensorcelante de l’erreur
Il y a dans l’erreur et dans l’incrédulité quelque
chose qui égare et fascine l’esprit. Il est beaucoup
plus facile de contester, de douter, de cultiver
l’incrédulité afin d’excuser ses propres écarts,
plutôt que de purifier son âme en croyant et en
obéissant à la vérité. Mais quand de meilleures
influences feraient désirer un retour, on se trouve à
tel point pris dans un filet de Satan, telle une
mouche dans une toile d’araignée, que toute
évasion semble impossible et qu’il arrive rarement
que le malheureux réussisse à s’échapper des
pièges du perfide ennemi.
Quand des hommes ont accueilli le doute et
l’incrédulité à l’égard des témoignages de l’Esprit
de Dieu, ils sont fortement tentés de s’attacher aux
opinions qu’ils ont exprimées en présence d’autres
personnes. Leurs théories et leurs conceptions
enveloppent leur esprit d’un sombre nuage
excluant tout rayon de lumière favorable à la vérité.
Les doutes auxquels on s’abandonne par ignorance,
orgueil ou habitudes coupables rivent sur l’âme des
71
chaînes bien difficilement brisées. Seul le Christ
peut donner la force nécessaire pour les rompre.
Les témoignages de l’Esprit de Dieu ont pour
but de diriger les hommes vers sa Parole, qui a été
négligée. Si ces messages ne sont pas écoutés, le
Saint-Esprit se trouve privé d’accès auprès de
l’âme. De quels moyens Dieu dispose-t-il encore,
alors, pour atteindre les égarés et leur montrer
quelle est leur véritable condition?
Les églises qui ont cédé à une influence tendant
à diminuer la confiance aux témoignages sont
faibles et chancelantes. Il est des prédicateurs qui
cherchent à attirer le monde à eux-mêmes. Quand
on s’efforce de corriger les fautes de ces
prédicateurs, ils défendent leur indépendance et
disent: “Mon église accepte mon travail.”
Jésus a dit: “Quiconque fait le mal hait la
lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que
ses œuvres ne soient réprouvées.” Ils sont
nombreux aujourd’hui ceux qui agissent ainsi. Les
témoignages dénoncent les péchés dont ils se
72
rendent coupables; aussi n’ont-ils aucun désir de
les lire. Il y en a qui dès leur jeunesse ont reçu
avertissements et réprimandes, par le moyen des
témoignages; ont-ils marché dans la lumière? Se
sont-ils réformés? Absolument pas. Ils continuent à
se livrer aux mêmes péchés; ils gardent les mêmes
défauts de caractère. Ces maux nuisent à l’œuvre
de Dieu et laissent une empreinte sur les églises.
L’œuvre que le Seigneur désire accomplir pour
mettre de l’ordre dans les églises n’est pas faite
parce que les membres—et tout spécialement les
conducteurs du troupeau—ne veulent pas être
repris.
Plus d’un fait profession d’accepter les
témoignages alors que sa vie et son caractère n’en
sont aucunement influencés. Ses fautes s’aggravent
par la répétition; souvent repris et n’y prêtant
jamais attention, il finit par perdre la maîtrise de
soi-même et s’endurcir dans le mal. En cas de
surmenage ou de dépression il se trouve
moralement impuissant à surmonter les défauts de
caractère qu’il n’a jamais vaincus; ils finissent par
l’emporter et il en est subjugué. Si vous le mettez
73
alors au pied du mur et l’interrogez: “Est-ce que
Dieu n’a pas censuré ce trait de votre caractère par
des témoignages il y a des années?” sa réponse
sera: “Oui, j’ai reçu des témoignages écrits mettant
en lumière mes torts.” “Pourquoi donc ne vous
êtes-vous pas corrigé de ces défauts?” “J’ai pensé
que le censeur avait commis une erreur; j’acceptais
ce que je comprenais; je pensais que ce que je ne
comprenais pas reflétait l’opinion du porteur du
message. Je n’ai pas accepté la réprimande.”
Il est arrivé que des défauts de caractère que
Dieu voulait signaler et corriger chez ses
serviteurs, mais que ceux-ci refusaient de
reconnaître, leur ont coûté la vie. Ils auraient pu
conserver la vie et devenir des porteurs de lumière.
Dieu désirait les faire vivre; il leur a communiqué
des instructions conformes à la justice, pour leur
permettre de préserver leurs forces physiques et
leurs facultés mentales en vue d’un service
acceptable; s’ils avaient reçu le conseil divin, ils
seraient devenus ce qu’il voulait qu’ils fussent, ils
eussent été efficients au service de la vérité, ils
eussent mérité l’estime et la confiance de notre
74
peuple. Ils dorment dans la tombe, pour n’avoir pas
compris que Dieu les connaissait mieux qu’ils ne
se connaissaient eux-mêmes. Ses pensées n’étaient
pas leurs pensées, ses voies n’étaient pas leurs
voies. Ces hommes aux vues étroites ont laissé leur
empreinte sur l’œuvre partout où ils ont travaillé.
Et les églises ont souffert sous leur administration.
Dieu reprend les hommes parce qu’il les aime.
Il veut les voir forts de sa force, bien équilibrés,
doués d’un caractère harmonieux; ils serviront
alors d’exemple au troupeau, l’amenant plus près
du ciel par leur enseignement et par leur exemple.
Ils pourront alors construire un saint temple pour
Dieu.—Manuscrit 1, 1883.
Sondant les témoignages pour y trouver une
justification
Décidés à ne pas recevoir la lumière, préférant
marcher dans les voies qu’ils ont choisies,
quelques-uns fouillent les témoignages dans
l’espoir d’y découvrir quelque chose qui serve
d’encouragement à leur incrédulité et à leur
75
désobéissance. Il en résulte la désunion, car l’esprit
qui les amène à critiquer les témoignages les
amènera à surveiller leurs frères pour trouver en
eux quelque chose de condamnable.—Manuscrit
73, 1908.
La dernière duperie de Satan
Satan... s’efforce constamment d’introduire ce
qui est faux—ce qui peut éloigner de la vérité. La
toute dernière tromperie de Satan consistera à
neutraliser le témoignage de l’Esprit de Dieu.
“Faute de révélation prophétique, le peuple
s’abandonne au désordre.” (Proverbes 29:18,
version du rabbinat français.) Satan s’y prendra
avec ingéniosité, par différents moyens et
différents agents, pour ébranler la confiance du
reste du peuple de Dieu dans le véritable
témoignage.—Lettre 12, 1890.
Une haine satanique s’allumera contre les
témoignages. L’effort de Satan tendra à ébranler la
confiance des églises en ces témoignages, et ceci
pour la raison suivante: Satan n’a pas un chemin
76
facile pour amener ses tromperies et envelopper les
âmes dans ses séductions aussi longtemps que l’on
prête attention aux avertissements, aux
répréhensions et aux conseils de l’Esprit de
Dieu.—Lettre 40, 1890.
77
Chapitre 4
Rédaction et envoi des
Témoignages à l’Église
Revue du travail
Sanatorium, Californie, 8 juillet 1906
Cher frère,
Certains s’imaginent pouvoir apprécier le
caractère et estimer l’importance du travail que le
Seigneur m’a confié. Les témoignages n’auraient à
leurs yeux que le poids accordé par leur esprit et
leur propre jugement.
Voici ce que m’a dit mon Instructeur: Fais
savoir à ces personnes que Dieu ne les a pas
chargées de mesurer, classer et définir le caractère
des témoignages. Se hasarder à le faire c’est
s’exposer au risque d’aboutir à des conclusions
erronées. Le Seigneur demande à chacun de s’en
78
tenir à la tâche qui lui est assignée. Celui qui
persévère dans la voie du Seigneur saura discerner
clairement le fait que la tâche qui m’est assignée
n’est pas d’invention humaine.
Ceux qui lisent attentivement les témoignages
tels qu’ils sont apparus depuis le commencement
ne seront tourmentés d’aucun doute au sujet de leur
origine. Les nombreux livres composés à l’aide de
l’Esprit de Dieu constituent un vivant témoignage
rendu à leur caractère.
Souvent, au cours des expériences faites au
début du message, l’Esprit de Dieu est descendu
sur quelques-uns d’entre nous, alors que nous
étions réunis, et j’ai été transportée en vision. Tant
de lumière et tant d’évidence, tant de consolation,
d’espérance et de joie nous ont été accordées par le
Seigneur que ses louanges ont jailli sur nos lèvres.
L’aide littéraire reçue
De son vivant, mon mari a été mon assistant et
mon conseiller pour l’envoi des messages à moi
79
confiés. Nous avons beaucoup voyagé. Parfois une
lumière m’était donnée pendant la nuit, parfois de
jour en présence d’une vaste assemblée. Je
consignais fidèlement par écrit l’instruction reçue
en vision, dans la mesure où le temps et mes forces
me le permettaient. Par la suite nous examinions
cela ensemble, mon mari corrigeait les fautes
grammaticales et supprimait les répétitions inutiles.
Puis une copie était rédigée avec soin pour le
destinataire ou pour la presse.
L’œuvre ayant pris de l’extension, d’autres
personnes m’aidèrent à préparer mes publications.
Après la mort de mon mari de fidèles assistants se
joignirent à moi, travaillant inlassablement à copier
les témoignages et à préparer des articles en vue de
la publication.
Il n’est pas vrai, comme on l’a prétendu, que
l’un quelconque de mes assistants se soit permis
d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit ou de
modifier le sens de mes messages.
Alors que nous nous trouvions en Australie, le
80
Seigneur me montra que W. C. White* devait être
déchargé des nombreux fardeaux que ses frères lui
avaient confiés et cela afin de lui permettre de
m’aider davantage dans le travail que le Seigneur
m’avait confié. Une promesse avait été faite: “Je
ferai reposer mon Esprit sur lui et lui donnerai de la
sagesse.”
Depuis mon retour en Amérique, le Seigneur
m’a rappelé plusieurs fois qu’il m’avait donné W.
C. White pour m’aider et que le Seigneur lui
accorderait l’assistance de son Esprit pour ce
travail.
Choisir le temps convenable et la meilleure
façon de présenter le message
Il faut une grande sagesse et un sain jugement,
vivifié par l’Esprit de Dieu, pour choisir le moment
favorable et la meilleure façon de présenter les
instructions reçues. Quand des personnes censurées
sont victimes d’une puissante séduction,
naturellement elles résistent au témoignage; après
avoir pris cette attitude combative il leur est
81
difficile de reconnaître leur erreur.
Dans les premiers temps de notre œuvre, si des
frères dirigeants étaient là au moment où des
messages nous parvenaient de la part du Seigneur,
nous les consultions pour savoir comment il
convenait de présenter ces instructions au public.
On estimait parfois préférable que certaines parties
ne fussent pas lues devant l’assemblée. Parfois
ceux-là mêmes qui avaient été réprimandés
demandaient que les écrits signalant leurs torts et
leurs dangers fussent communiqués à d’autres, qui
pourraient en profiter.
Souvent de sincères confessions suivaient la
lecture des témoignages de censure. Alors nous
nous groupions pour une réunion de prière et le
Seigneur manifestait son gracieux pardon aux
personnes qui venaient de confesser leurs fautes.
Nos assemblées étaient richement bénies quand les
témoignages étaient acceptés.
Je m’efforce de consigner par écrit, fidèlement,
ce qui m’est communiqué à divers moments par le
82
divin Conseiller. Quelques portions de mes écrits
sont envoyées immédiatement pour répondre aux
besoins les plus urgents de l’œuvre. D’autres sont
gardées en réserve jusqu’au moment où de
nouvelles circonstances en justifient l’emploi.
Parfois des prédicateurs et des médecins occupant
des places importantes se montraient décidés à
rejeter les témoignages; dans ces cas-là j’ai reçu
pour instruction de ne pas remettre les témoignages
entre leurs mains; ayant cédé à l’esprit qui eut
l’avantage sur Adam et Eve, ils ont placé leur
esprit et leur cœur sous le contrôle de l’ennemi.
Fourvoyés et trompés par leur imagination
déréglée, ils découvriraient dans les témoignages
des choses inexistantes, conformes à ce qui leur a
été dit par d’autres. Lisant les témoignages à leur
propre lumière ils s’égareraient et en entraîneraient
d’autres dans leur égarement.
Parfois, quand des reproches cinglants ont été
rédigés, je les conserve par-devers moi jusqu’à ce
que par des lettres personnelles j’aie pu tenter de
modifier l’attitude mentale des destinataires.
Quand ces efforts restent vains, les messages
83
contenant ces fortes réprimandes leur sont adressés,
soit qu’ils y prêtent attention, soit qu’ils nient la
véracité du message.
Le charme jeté par l’ennemi peut être brisé si
les personnes censurées font une franche
confession de leurs fautes. Si elles se repentent et
renoncent à leurs péchés, Dieu est fidèle et juste
pour leur pardonner et les purifier de toute iniquité.
Le Christ, le Rédempteur toujours prêt à pardonner,
enlèvera leurs vêtements souillés et leur donnera en
échange des vêtements propres; il placera une tiare
pure sur leur tête. Toutefois, aussi longtemps qu’ils
refusent de se détourner de l’iniquité, ils ne
peuvent former un caractère capable de supporter
l’épreuve du grand jugement final.
Souvent des fautes individuelles cachées me
sont révélées, et je reçois l’ordre d’apporter un
message de censure et d’avertissement.
On me dit que plusieurs se sont laissé prendre à
la fausse science de l’ennemi: ils me dénoncent
comme accomplissant l’œuvre d’une fausse
84
prophétesse; en faussant le sens des témoignages
ils changent la vérité de Dieu en mensonge. Satan,
qui est toujours en alerte, poussera à faire un usage
perfide des messages donnés des hommes qui dans
le passé avaient été des instruments du Seigneur,
employés dans son œuvre, mais qui se sont laissé
séduire. Pour n’avoir pas écouté les paroles de
blâme, pour avoir rejeté les conseils, pour avoir
refusé d’améliorer leur conduite et de se vouer à
leur tâche, ils présenteront sous un faux jour les
messages adressés à l’Eglise et jetteront la
confusion dans beaucoup d’esprits.
J’ai néanmoins le devoir de transmettre le
message qui m’est confié, aussi longtemps que le
Seigneur le voudra. Il n’exige pas de moi que je
dissipe tous les malentendus caressés par des cœurs
incrédules. Aussi longtemps que la porte reste
ouverte pour recevoir les suggestions du tentateur,
les difficultés se multiplient. Les cœurs qui se
ferment à la lumière restent ouverts à l’incrédulité.
Satan ne désire qu’une chose: que mon temps et
mes forces soient absorbés par ces questions. Le
Seigneur m’a dit: “Donne les témoignages. Ce
85
n’est pas à toi de résoudre tous les problèmes; ta
tâche consiste à reprendre, tout en présentant la
justice du Christ.”
Un incident
Il est arrivé un moment, dans les premiers jours
du message, où le père Butler* et le pasteur Hart
ont été troublés au sujet des témoignages. Dans
leur profonde détresse ils ont gémi et pleuré, sans
vouloir d’abord dire la cause de leurs doutes.
Pressé d’expliquer leurs paroles et leurs actes qui
accusaient un manque de foi, frère Hart finit par
indiquer un petit traité censé contenir les visions de
sœur White; il était sûr que quelques visions
avaient été omises. En présence d’un vaste
auditoire ces frères déclarèrent ouvertement avoir
perdu confiance dans cette œuvre.
Mon mari passa le petit traité au pasteur Hart,
le priant d’en lire le titre: “A Sketch of the
Christian Experience and Views of Mrs. E. G.
White.” [Esquisse de l’expérience chrétienne et
visions de Mme E. G. White.]
86
Un court silence suivit la lecture de ces mots,
puis mon mari expliqua que faute de moyens nous
n’avions pu imprimer qu’un petit traité; il promit
aux frères que les visions seraient exposées plus
complètement dans un livre dès que les moyens le
permettraient.
Profondément ému, le pasteur Butler dit après
ces explications: “Prosternons-nous devant Dieu.”
Il y eut des prières, des pleurs et des confessions
comme on en a rarement entendus.
Le père Butler dit: “Pardonnez-moi, frère
White; je craignais que vous n’eussiez l’intention
de nous cacher une partie de la lumière dont nous
avons besoin. Pardonnez-moi, sœur White.” Alors
la puissance divine se manifesta dans l’assemblée
d’une manière extraordinaire.—The Writing and
Sending Out of the Testimonies to the Church, 3-9.
Le travail et les assistants
Sanatorium, Californie, 23 octobre 1907
87
Cher frère [F. M.] Wilcox,
Votre lettre récente a été reçue et lue. Au sujet
de la sœur qui s’imagine avoir été choisie pour
succéder à sœur White, je n’ai qu’une chose à vous
dire: il se peut qu’elle soit sincère, mais elle se
trompe certainement.
Une année environ après le décès de mon mari,
je me sentais très faible et l’on craignait qu’il ne
me restât que peu de temps à vivre. Lors d’un
congrès tenu à Healdsburg, on m’introduisit dans
une tente où beaucoup de personnes étaient
assemblées. J’ai demandé à être transportée de la
chaise longue où j’étais couchée sur l’estrade,
désirant adresser de là quelques paroles d’adieu
aux auditeurs. Alors que je m’efforçais de parler, la
puissance divine vint sur moi et me fit tressaillir de
part en part. Plusieurs avaient remarqué mon état
de grande faiblesse: mon visage et mes mains
paraissaient exsangues. Mais à mesure que je
parlais on vit mes lèvres et mes joues reprendre
leur couleur naturelle; j’ai compris alors qu’un
88
miracle s’accomplissait en ma faveur. Je me tins
devant l’auditoire, guérie, parlant librement.
Après cette expérience j’ai été éclairée sur le
fait que le Seigneur m’a suscitée pour lui rendre
témoignage dans de nombreux pays, et qu’il me
communiquera grâce et force en vue de cette
œuvre. Il m’a aussi été montré que mon fils, W. C.
White, allait être mon assistant et mon conseiller,
et que le Seigneur le doterait d’un esprit de sagesse
et d’une intelligence saine. Il m’a été montré que le
Seigneur le guiderait, de sorte qu’il ne serait pas
fourvoyé, car il saurait reconnaître les directions du
Saint-Esprit.
Une assurance m’a été donnée: “Tu ne seras
pas laissée seule pour accomplir l’œuvre en vue de
laquelle le Seigneur t’a choisie. Dieu t’enseignera à
présenter la vérité au public en toute simplicité. Tu
seras soutenue par le Dieu de vérité, et il sera
démontré d’une manière convaincante que c’est lui
qui te conduit. Dieu t’accordera une bonne mesure
de son Saint-Esprit; sa grâce, sa sagesse et son
pouvoir protecteur seront avec toi. ...
89
”Le Seigneur sera ton instructeur. Tu devras
compter avec des influences trompeuses qui se
présenteront sous des formes diverses: panthéisme
et autres erreurs; tu seras en sécurité pourvu que tu
suives le chemin que je t’indiquerai. Je placerai
mon Esprit sur ton fils et lui donnerai les forces
nécessaires à l’accomplissement de sa tâche. Il
possède la grâce de l’humilité. Le Seigneur l’a
choisi pour jouer un rôle important dans cette
œuvre. Il est né pour cela.”
Ces paroles m’ont été adressées en 1882 et dès
lors j’ai eu l’assurance que la grâce de la sagesse
lui était accordée. Plus récemment, à un moment
critique, le Seigneur m’a dit: “Je t’ai donné mon
serviteur W. C. White. Je lui donnerai un bon
jugement afin qu’il soit ton assistant. Je lui
donnerai l’habileté et le discernement qui lui
permettront d’agir avec sagesse.”
Le Seigneur m’a pourvue d’autres assistants
fidèles en guise de collaborateurs. Plusieurs de mes
discours ont été enregistrés et mis au service du
90
public sous forme d’imprimés. Pendant presque
tout le temps qu’a duré ma longue expérience, je
me suis efforcée jour après jour d’écrire ce qui m’a
été révélé dans des visions nocturnes. De
nombreux messages de censure et
d’encouragement ont été adressés à des individus;
une bonne partie des instructions reçues pour
l’Eglise ont été publiées dans des périodiques ou
des livres et répandus en divers pays. ...
L’œuvre progresse constamment. Nous
travaillons avec ardeur à rendre mes écrits
accessibles au public. Nous espérons que plusieurs
nouveaux livres pourront être imprimés sous peu.
Si les forces devaient m’abandonner, mes fidèles
collaborateurs sont prêts à poursuivre ce travail.
Mes écrits continueront à parler
D’abondantes lumières ont été accordées à
notre Eglise en ces derniers temps. Soit que ma vie
se prolonge ou qu’elle arrive à son terme, mes
écrits continueront à parler sans cesse et ils
exerceront leur influence jusqu’à la fin des temps.
91
Mes écrits sont classés et gardés dans le bureau;
même si je devais manquer, ces paroles que le
Seigneur m’a confiées resteront vivantes et
continueront à parler au monde. Toutefois mes
forces sont épargnées, de sorte que j’ai l’espoir de
poursuivre une œuvre utile. Il se peut que je vive
jusqu’au retour du Seigneur; au cas contraire
j’espère qu’il pourra être dit à mon sujet: “Heureux
dès à présent les morts qui meurent dans le
Seigneur! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent
de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.”
Apocalypse 14:13....
Je remercie Dieu qui m’assure de son amour et
me conduit jour après jour. Je suis très occupée à
écrire. Tôt le matin et tard le soir j’écris les choses
que le Seigneur a placées devant mes yeux. Ma
préoccupation majeure est de préparer un peuple
qui puisse subsister au jour du Seigneur. Le Christ
a fait une promesse sûre. Il n’y aura pas longtemps
à attendre. Il nous faut travailler, veiller et attendre
le Seigneur Jésus. Il nous est demandé d’être
fermes, inébranlables, travaillant de mieux en
mieux à l’œuvre du Seigneur. Toutes nos
92
espérances reposent sur le Christ.
Est-ce que nos membres passent en revue le
passé, le présent et l’avenir tels qu’ils se déroulent
aux yeux du monde? Prêtent-ils attention aux
messages d’avertissement qui leur sont adressés?
Avons-nous la suprême ambition d’offrir des vies
polies et purifiées où se reflète le divin? C’est ce
que doivent expérimenter tous ceux qui se joignent
à la société des croyants lavés et blanchis dans le
sang de l’Agneau. Ils doivent être revêtus de la
justice du Christ. Son nom doit être écrit sur leurs
fronts. Ils doivent se réjouir dans l’espérance de la
gloire de Dieu. Le Christ porte les noms des siens
gravés sur les paumes de ses mains. Jamais il ne
cessera de s’intéresser à qui se sent dépendant de
lui.
Que l’on dise aux membres de l’Eglise qu’il
leur faut une entière consécration à Dieu. Qu’il soit
donné à tous de comprendre qu’il faut faire alliance
avec Dieu par le sacrifice. Chaque jour et à chaque
heure nous avons besoin des bénédictions de
l’Evangile. Tout ce qui atteste la puissance du
93
Seigneur, sa présence et son amour doit être
accueilli avec gratitude. Le bonheur doit être
réalisé par une conduite irréprochable à l’égard de
Dieu. Dieu soit loué pour une pensée aussi
précieuse! Que l’expression de nos sentiments et
nos actions le glorifient. ... Jamais témoignages
plus clairs n’ont été présentés à notre Eglise que
ceux sortis récemment de ma plume. Dieu
m’ordonne d’attirer l’attention des nôtres sur
l’importance de leur étude. Commençons sans
tarder. Alors, soit qu’il me soit donné de continuer
à travailler, soit que je sois mise au repos jusqu’au
retour de Jésus, ces messages seront immortalisés.
Je dis maintenant à mes frères: Parlez de
manière à attirer les âmes au Christ. Portez du fruit
sous forme de bonnes œuvres. “Celui qui croit au
Fils a la vie éternelle.” Jean 3:36. Par tous les
moyens imaginables on cherchera à tromper, si
possible, même les élus; mais le Seigneur aura
certainement soin de son œuvre.—The Writing and
Sending Out of the Testimonies to the Church, 10-
16.
94
Comment utiliser les Temoignages
Tenir compte des temps et des lieux
Rien ne doit être ignoré, rien ne doit être rejeté
du contenu des témoignages. Toutefois il convient
de tenir compte des temps et des lieux. Rien ne doit
être fait en temps inopportun. Des questions
doivent être gardées sous silence parce que
certaines personnes ne manqueraient pas de faire
un mauvais usage des lumières données. Le
moindre détail est essentiel et doit paraître en
temps opportun. Dans le passé les témoignages ont
été préparés avec soin avant d’être livrés au public.
Et l’on continue de tout examiner avec attention
après une première rédaction.
Invitez-les à manger la chair et boire le sang du
Fils de Dieu. Présentez-leur sa Parole. Il s’en
trouvera toujours pour mal interpréter et mal
représenter. Aveuglés, ils exposent les fausses
interprétations que Satan a inventées à leur
intention; on détournera complètement de leur sens
naturel les paroles de sœur White. Satan se
95
camoufle en enfant du Christ comme Judas
l’accusateur. Ces gens-là ont appris à l’école de
Satan à faire de fausses déclarations. Ils ont été
décrits par avance au chapitre 3 du livre de
Zacharie. Dieu ne chérit rien tant que son Eglise.
Satan a travaillé sur l’esprit des hommes; il
continuera à trahir le dépôt sacré par des faussetés.
On publie des compilations
Je vois clairement que si tous ceux qui se
croient qualifiés pour écrire des livres selon leur
imagination pouvaient obtenir que leurs
productions fussent publiées et recommandées par
nos maisons d’édition, beaucoup d’ivraie serait
semée dans notre monde. Beaucoup parmi les
nôtres m’écrivent, insistant pour obtenir la
permission de se servir de mes écrits afin de
présenter certains sujets avec une force accrue, de
manière à produire une profonde impression sur les
lecteurs.
Il y a certainement de bonnes raisons pour
présenter de tels sujets; cependant je ne me
96
hasarderais pas à approuver l’usage des
témoignages de cette manière ou de permettre que
des choses bonnes en elles-mêmes soient placées
sous les yeux du public comme ils se proposent de
le faire.
Je ne doute pas que les personnes qui me font
de telles propositions soient capables de conduire
leur affaire avec sagesse; néanmoins je ne puis
autoriser l’usage de mes écrits qu’ils se proposent
de faire. Une telle entreprise demande à être
examinée sous divers aspects; en effet, en se
servant des témoignages pour étayer certaines
affirmations auxquelles l’auteur attache une
suprême importance, les extraits choisis pourraient
produire une impression différente de celle que
recevrait le lecteur qui les examinerait dans leur
contexte original.—The Writing and Sending Out
of the Testimonies to the Church, 25, 26.
97
Chapitre 5
D’anciennes déclarations
expliquées
Réponse à un défi
[Tôt après la réédition en 1882 de trois anciens
livres de Mme E. G. White, A Sketch of the
Christian Experience and Views of Ellen G. White
[Esquisse de l’expérience chrétienne et visions
d’Ellen G. White], A Supplement to Experience
and Views [Supplément à l’expérience et aux
visions], et Spiritual Gifts [Dons spirituels], vol. 1,
trois ouvrages compris maintenant dans Premiers
Ecrits, certaines questions furent soulevées
concernant des omissions constatées dans quelques
articles et aussi au sujet de certaines déclarations
parues maintenant ou dans des articles publiés
précédemment. Mme White répondit comme on va
le voir à ces questions en 1883. Il s’agissait
d’allusions à la “porte fermée”. Pour un
complément d’information au sujet de la “porte
98
fermée”, voir La tragédie des siècles, 465-468.—
Les compilateurs.]
Récemment, mon attention a été attirée sur une
brochure de seize pages publiée par C, de Marion,
Iowa, sous le titre Comparison of the Early
Writings of Mrs. White With Later Publications
[Comparaison entre les premiers écrits de Mme
White et les publications ultérieures]. L’auteur
déclare que des portions de mes premières visions,
imprimées autrefois, ont été supprimées dans
l’ouvrage publié récemment sous le titre Early
Writings of Mrs. E. G. White [Premiers Ecrits]. Il
suppose que ces passages ont été supprimés parce
que les doctrines qui y étaient exposées ne sont
plus acceptées par notre Eglise.
Il nous accuse aussi d’avoir intentionnellement
cherché à tromper les lecteurs en présentant Early
Writings [Premiers Ecrits] comme une réédition
complète de mes premières visions, avec de
simples changements de mots.
Avant de passer en revue les passages que l’on
99
prétend avoir été supprimés, il convient de rappeler
certains faits. Quand mes premières visions furent
publiées en un traité, on n’en fit qu’une petite
édition, qui fut rapidement épuisée. Quelques
années plus tard parut un livre plus volumineux,
The Christian Experience and Views of Mrs. E. G.
White [L’expérience chrétienne et les visions de
Mme E. G. White], imprimé en 1851 et contenant
de nombreuses additions.
Au cours de nos fréquents changements de
résidence, dans les premières années de notre
œuvre de publication, puis à la suite de voyages
presque ininterrompus, mon activité s’étant
étendue du Maine au Texas, du Michigan à la
Californie,—j’ai traversé le continent au moins
dix-sept fois,—j’ai entièrement perdu la trace de
mes premiers écrits. Quand on décida de publier
Early Writings à Oakland, l’automne dernier, on
dut faire venir du Michigan un exemplaire de
Experience and Views. Nous pensions être en
possession d’une copie exacte des premières
visions, telles qu’elles avaient été publiées. Cet
ouvrage fut réimprimé, comme cela a été dit dans
100
la préface d’Early Writings, avec quelques simples
changements de mots.
Je dirai ici que si quelqu’un des nôtres est en
possession d’un exemplaire de la brochure
contenant mes premières visions, imprimée avant
1851, ce serait me rendre un grand service de me
l’envoyer sans retard; je promets de la retourner
dès qu’on aura pu en faire une copie.
Loin de vouloir cacher quoi que ce soit de ce
qui a été publié par moi, ce serait pour moi une
grande satisfaction de livrer au public chaque ligne
de tout ce qui a été imprimé.
Témoignages altérés par Éli Curtis
Il faut ajouter une chose: je ne suis pas
responsable de tout ce qui est imprimé comme
provenant de moi. Environ à l’époque où furent
publiées pour la première fois mes premières
visions, divers articles parurent sous le couvert de
mon nom, où l’on prétendait raconter ce que le
Seigneur m’avait montré, tout ceci pour appuyer
101
des doctrines qui me sont étrangères. Cela parut
dans un journal édité par M. Curtis. Je ne me
souviens pas du nom du journal, mais les choses
essentielles sont restées gravées dans ma mémoire,
bien que des détails peu importants aient été
oubliés au cours des années de travail et de
préoccupations.
Cet homme a pris des articles sortis de ma
plume, leur a fait subir des modifications qui en ont
complètement faussé la signification; il a pris ici et
là une phrase, sans tenir compte du contexte, il y a
ajouté ses propres idées et a présenté le tout comme
provenant directement de moi.
Au vu de ces articles nous lui avons écrit,
exprimant notre étonnement et notre
désapprobation, lui interdisant de présenter mes
témoignages sous un faux jour. Il nous a répondu
qu’il avait le droit de publier ce qui lui plaisait,
qu’il avait donné aux visions leur vraie
signification, et que si je les avais écrites comme le
Seigneur me les avait montrées elles auraient dit
exactement la même chose. Il ajouta que si les
102
visions avaient été données pour le bien de l’Eglise
il avait le droit d’en faire l’usage qui lui convenait.
Il se peut que quelques-unes de ces feuilles
existent encore et que quelqu’un les produise
comme venant de moi, mais je décline toute
responsabilité à cet égard. Les articles reproduits
dans Early Writings ont passé sous mes yeux; étant
donné que l’édition de 1851 de Experience and
Views [Expérience et visions] était seule en notre
possession et que nous ne connaissions rien de plus
qui eût été imprimé auparavant dans des
périodiques ou des traités, je ne suis pas
responsable des omissions dont on parle.
La première omission
La première citation mentionnée par C se
trouvait dans un traité de 24 pages imprimé en
1847, sous le titre A Word to the Little Flock [Un
mot au petit troupeau]. Voici les lignes qui ne
figurent pas dans Experience and Views:
“Il leur était tout aussi impossible [à ceux qui
103
avaient abandonné la foi au mouvement de 1844]
de rentrer dans le sentier et de parvenir à la cité,
qu’au monde méchant que Dieu avait rejeté. Ils
tombèrent l’un après l’autre le long du chemin.”
Voici le contexte, pour que le sens du passage
devienne évident:
“Alors que je priais au culte de famille, le
Saint-Esprit reposa sur moi, et il me semblait
m’élever de plus en plus au-dessus de ce monde de
ténèbres. Je me détournai pour voir mes frères
adventistes restés en ce bas monde, mais je ne pus
les découvrir. Une voix me dit alors: “Regarde
encore, mais un peu plus haut.” Je levai les yeux, et
je vis un sentier abrupt et étroit, bien au-dessus de
ce monde. C’est là que les adventistes s’avançaient
vers la sainte cité. Derrière eux, au début du
sentier, il y avait une brillante lumière, que l’ange
me dit être le cri de minuit. Cette lumière éclairait
le sentier dans toute sa longueur pour que leurs
pieds ne s’achoppent pas. Jésus marchait à leur tête
pour les guider; et tant qu’ils fixaient les regards
sur lui, ils étaient en sécurité.
104
”Mais bientôt quelques-uns se lassèrent et
dirent que la cité était encore fort éloignée et qu’ils
avaient pensé y arriver plus tôt. Alors Jésus les
encouragea en élevant son bras droit glorieux d’où
émanait une lumière qui se répandit sur les
adventistes. Ceux-ci s’écrièrent: “Alléluia!” Mais
certains d’entre eux repoussèrent effrontément
cette lumière, en disant que ce n’était pas Dieu qui
les avait conduits. La lumière qui était derrière eux
finit par s’éteindre, et ils se trouvèrent alors dans
de profondes ténèbres. Ils trébuchèrent et perdirent
de vue et le but et Jésus, puis tombèrent du sentier
et sombrèrent dans le monde méchant qui était au-
dessous.”
Suit le passage que l’on dit avoir existé dans la
publication originale et que l’on ne trouve plus
dans Experience and Views ni dans Early Writings:
“Il leur était tout aussi impossible [à ceux qui
avaient abandonné la foi au mouvement de 1844]
de rentrer dans le sentier et de parvenir à la cité,
qu’au monde méchant que Dieu avait rejeté. Ils
105
tombèrent l’un après l’autre le long du chemin.”
Ce qu’il faut entendre par la “porte fermée”
On prétend que ces expressions établissent la
doctrine de la porte fermée, raison pour laquelle
elles auraient été omises dans les dernières
éditions. En réalité elles n’enseignent que ce que
nous n’avons cessé de croire en tant que
dénomination. C’est ce que je vais montrer.
Après le désappointement de 1844, j’ai gardé
l’idée, pendant quelque temps, en commun avec le
corps des adventistes, que la porte de la grâce était
fermée pour toujours au monde. Telle était ma
position avant la première vision qui me fut
accordée. Ce fut la lumière que Dieu me donna
alors qui corrigea notre erreur et nous fit découvrir
la vérité.
Je crois toujours à la porte fermée, mais non
pas dans le sens où ce terme était employé autrefois
et l’est encore aujourd’hui par nos adversaires.
106
Il y eut une porte fermée aux jours de Noé. A
ce moment-là l’Esprit de Dieu se retira d’une race
pécheresse qui périt submergée dans les eaux du
déluge. C’est Dieu lui-même qui donna à Noé le
message de la porte fermée:
“Mon esprit ne restera pas à toujours dans
l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours
seront de cent vingt ans.” Genèse 6:3.
Il y eut une porte fermée aux jours d’Abraham.
La miséricorde cessa de plaider en faveur des
habitants de Sodome, et tous furent consumés par
le feu descendu du ciel, sauf Lot, sa femme et ses
deux filles.
Il y eut une porte fermée aux jours du Christ.
Le Fils de Dieu déclara aux Juifs incrédules, ses
contemporains: “Voici, votre maison vous sera
laissée déserte.” Matthieu 23:38.
Plongeant le regard à travers les âges jusqu’aux
derniers jours, le même pouvoir infini proclama par
la bouche de Jean:
107
“Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui
qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne
ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira.”
Apocalypse 3:7.
Je persiste à croire ce qui m’a été montré en
vision: il y a eu une porte fermée en 1844. Tous
ceux qui virent la lumière des messages du premier
et du second ange et la rejetèrent furent laissés dans
les ténèbres. Ceux qui l’acceptèrent, reçurent le
Saint-Esprit accompagnant la proclamation du
message céleste, et qui par la suite renoncèrent à
leur foi déclarant que leur expérience avait été une
illusion, rejetèrent par là l’Esprit de Dieu qui cessa
de plaider en leur faveur.
Ceux qui n’ont pas vu la lumière ne se sont pas
rendus coupables comme s’ils l’avaient rejetée.
Ceux-là seuls qui ont méprisé la lumière céleste
sont restés hors d’atteinte de l’Esprit de Dieu.
Rentraient dans cette classe, comme je l’ai dit,
aussi bien ceux qui refusèrent d’accepter le
message au moment où il leur fut présenté que
108
ceux qui, l’ayant d’abord reçu, y renoncèrent plus
tard. Ces derniers avaient peut-être l’apparence de
la piété; ils prétendaient suivre le Christ, mais
n’entretenant pas une relation personnelle avec
Dieu ils devaient tomber dans les pièges de Satan.
Les deux classes figuraient dans la vision—ceux
qui déclaraient avoir été trompés par la lumière
qu’ils avaient suivie, et le monde méchant qui,
pour avoir rejeté la lumière avait été à son tour
rejeté par Dieu. Aucune allusion à ceux qui n’ayant
pas vu la lumière ne s’étaient pas rendus coupables
de refus.
Pour prouver que j’ai cru et enseigné la
doctrine de la porte fermée, M. C cite un passage
de la Review du 11 juin 1861, signé de neuf de nos
principaux membres. Voici le passage:
“Nous concevions alors l’œuvre qui nous
attendait d’une manière vague et indéfinie;
quelques-uns retenaient l’idée adoptée par le corps
des croyants adventistes en 1844, William Miller à
leur tête, selon laquelle notre œuvre en faveur “du
monde” était terminée, et que le message ne
109
s’adressait désormais qu’à ceux qui avaient
d’abord accepté la foi adventiste. Cette croyance
était si fortement ancrée que l’on fut tenté de
refuser le message à l’un de nous, vu que l’on
doutait de la possibilité de son salut parce qu’il
n’avait pas participé “au mouvement de 1844”.”
A ceci je n’ai qu’une chose à ajouter: dans la
même réunion où l’on insistait pour refuser le
message à ce frère, un témoignage me fut donné en
vision en vue de l’encourager à placer son espoir
en Dieu et à donner son cœur sans réserve à Jésus,
ce qu’il fit sur-le-champ.
Une supposition déraisonnable
Dans un autre passage du livre A Word to the
Little Flock [Un mot au petit troupeau], je fais état
de scènes se déroulant sur la nouvelle terre et
affirme que j’ai vu là de saints hommes d’autrefois,
“Abraham, Isaac, Jacob, Noé, Daniel et d’autres
semblables”. Parce que je dis avoir vu ces hommes,
nos adversaires supposent que je croyais alors à
l’immortalité de l’âme et qu’ayant par la suite
110
modifié mes vues à ce sujet j’ai cru utile de
supprimer le passage. Ils sont aussi éloignés de la
vérité ici que dans les suppositions précédentes.
C’est en 1844 que j’ai accepté la doctrine à
laquelle nous adhérons maintenant, concernant la
non-immortalité de l’âme, comme on peut s’en
rendre compte en lisant (Life Sketches of Ellen G.
White, 170, 171) (édition de 1880. Voir aussi
l’édition de 1915, p. 49; Testimonies for the
Church 1:39, 40), et jamais je n’ai soutenu un autre
point de vue, soit par la parole, soit par écrit. Si
nous avions supprimé ce passage pour le motif
indiqué, il eût fallu en supprimer d’autres.
En relatant ma première vision, page 13 de
Premiers Ecrits, je dis avoir vu des frères endormis
en Jésus depuis peu; à la page 19 je déclare qu’un
grand nombre de personnes ayant subi le martyre à
cause de leur foi m’ont été montrées.
Il n’y a pas plus d’immortalité de l’âme dans le
passage soi-disant “supprimé” que dans ces deux
derniers.
111
Le fait est que dans ces visions j’ai été
transportée dans l’avenir, au moment où les saints
ressuscités seront rassemblés dans le royaume de
Dieu. Le jugement, la seconde venue du Christ,
l’établissement des saints sur la nouvelle terre
m’ont été présentés de la même manière. A-t-on
jamais supposé que ces événements appartiennent
au passé? Mes adversaires montrent de quel esprit
ils sont animés en m’accusant de mensonge sur la
base d’une simple “supposition”.
Une citation qui porte à faux
Dans le même passage on trouve encore ces
mots: “J’ai vu deux longs poteaux en or, d’où
pendaient des câbles en argent, auxquels étaient
attachées de magnifiques grappes de raisin.”
Mes adversaires tournent en ridicule “cette
pauvre expression enfantine de grappes de raisin
magnifiques poussant sur des câbles d’argent
attachés à des poteaux en or”.
112
Qu’est-ce qui a poussé l’auteur de ces lignes à
falsifier ma déclaration? Je n’ai pas dit que les
grappes de raisin poussaient sur des câbles
d’argent. J’ai simplement décrit ce que j’ai vu. Il
n’y a pas lieu de supposer que les grappes de raisin
étaient attachées à des câbles d’argent ou à des
poteaux en or, mais telle était l’apparence. Des
expressions semblables sont couramment
employées dans la conversation ordinaire. Quand
nous parlons de fruits d’or, il est bien entendu que
le fruit n’est pas composé de ce précieux métal,
mais simplement qu’il a l’apparence de l’or.
Appliquez la même règle à mes paroles et tout
malentendu s’évanouit.
Le sceau de Dieu
Voici un autre passage que l’on dit “supprimé”:
“Eh bien, frères et sœurs, Dieu soit béni! c’est une
réunion de plus pour ceux qui ont le sceau du Dieu
vivant.”
Il n’y a rien là qui ne corresponde plus à nos
convictions actuelles. Si l’on veut bien consulter
113
nos œuvres éditées on verra que nous croyons ceci:
les justes vivants recevront le sceau de Dieu avant
la fin du temps de grâce. Et encore: des honneurs
particuliers leur seront conférés dans le royaume de
Dieu.
Renoncer au sabbat
On prétend que le passage suivant a été
supprimé dans le récit de la vision contenu pages
32 à 35 de Premiers Ecrits:
“Si quelqu’un croyait, observait le sabbat et
participait aux bénédictions qui en résultent, puis
l’abandonnait et transgressait le saint
commandement, il se fermerait les portes de la
sainte Cité aussi vrai qu’il y a un Dieu qui règne
dans les lieux célestes.”
Ceux qui ont bien compris et pleinement
accepté la vérité relative au quatrième
commandement et ont joui des bénédictions qui
accompagnent l’obéissance, mais qui ont par la
suite renoncé à leur foi et ont eu la témérité de
114
violer la loi de Dieu, les portes de la cité de Dieu
leur seront fermées s’ils persistent à marcher dans
la voie de la désobéissance.
“Le temps est presque arrivé à son terme”
Une déclaration contenue dans Experience and
Views [Expérience et visions], et reproduite à la
page 58 de Premiers Ecrits, est citée pour prouver
la fausseté de mes témoignages: “J’ai vu que le
temps où Jésus doit officier dans le lieu très saint
est sur le point de finir, et que sa venue est très
proche.”
Quand le sujet m’a été présenté, la période
consacrée au ministère du Christ paraissait presque
achevée. Puis-je être accusée de mensonge si le
temps a duré plus longtemps que mon témoignage
ne le laissait supposer? Qu’en est-il du témoignage
rendu par le Christ et par ses disciples? Se sont-ils
trompés?
L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens:
115
“Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps
est court; que désormais ceux qui ont des femmes
soient comme n’en ayant pas, ceux qui pleurent
comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent
comme ne se réjouissant pas.” 1 Corinthiens 7:29,
30.
Dans son épître aux Romains, le même apôtre
dit:
“La nuit est avancée, le jour approche.
Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et
revêtons les armes de la lumière.” Romains 13:12.
De Patmos le Christ s’adresse à nous par
l’intermédiaire de Jean le bien-aimé:
“Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les
paroles de la prophétie, et qui gardent les choses
qui y sont écrites! Car le temps est proche.”
Apocalypse 1:3. “Le Seigneur, le Dieu des esprits
des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à
ses serviteurs les choses qui doivent arriver
bientôt.—Et voici, je viens bientôt.—Heureux celui
116
qui garde les paroles de la prophétie de ce livre!”
Apocalypse 22:6, 7.
Dans les messages qu’ils adressent aux
hommes, les anges représentent le temps comme
très court. C’est ainsi qu’il m’a toujours été
présenté. Il est vrai que le temps a duré plus
longtemps que nous ne l’avions pensé au début de
ce message. Notre Sauveur n’est pas apparu aussi
tôt que nous l’avions espéré. La parole du Seigneur
a-t-elle failli? Jamais! Il faut se rappeler que les
promesses et les menaces divines sont
conditionnelles.
Dieu avait confié à son peuple une tâche à
accomplir sur la terre. Le message du troisième
ange devait être délivré; les esprits des croyants
devaient être dirigés vers le sanctuaire céleste, où
le Christ est entré pour accomplir une œuvre de
propitiation en faveur de son peuple. Une réforme
devait s’opérer concernant le sabbat. Il s’agissait de
réparer la brèche faite dans la loi de Dieu. Le
message doit être proclamé à haute voix pour
avertir tous les habitants de la terre. Le peuple de
117
Dieu doit purifier son âme en obéissant à la vérité
et se préparer à se tenir sans tache devant lui au
moment de sa venue.
Si, après le désappointement de 1844, les
adventistes étaient restés fermes dans la foi et
s’étaient engagés tous ensemble dans les voies
ouvertes par la Providence, s’ils avaient accueilli le
message du troisième ange et l’avaient proclamé au
monde avec la puissance du Saint-Esprit, ils
auraient vu le salut de Dieu, le Seigneur aurait
puissamment secondé leurs efforts, l’œuvre aurait
été achevée et le Christ serait déjà venu pour
apporter la récompense à son peuple.
Cependant, dans la période de doute et
d’incertitude qui suivit le désappointement, de
nombreux adventistes ont perdu la foi. Des
dissensions et des divisions se sont produites. La
plupart se sont opposés par la parole et par la
plume à ceux qui, en petit nombre, fidèles à la
Providence, ont accepté la réforme du sabbat et ont
entrepris de proclamer le message du troisième
ange. Plusieurs, qui auraient dû vouer leur temps et
118
leurs talents à une tâche unique, celle d’avertir le
monde, se laissèrent absorber par leur opposition à
la vérité du sabbat, ce qui obligea les défenseurs de
cette vérité à consacrer leurs efforts à réfuter ces
adversaires. C’est ainsi que l’œuvre fut retardée et
le monde laissé dans les ténèbres. Notre histoire eût
été toute différente si tout le corps des adventistes
s’était trouvé uni sur la base des commandements
de Dieu et de la foi de Jésus.
Il n’entrait pas dans le dessein de Dieu que la
venue du Christ fût ainsi retardée. Dieu n’avait pas
eu l’intention de faire errer Israël, son peuple, dans
le désert pendant quarante ans. Il voulait le
conduire directement au pays de Canaan, et l’y
établir comme un peuple saint, en santé, et
heureux. Mais ceux qui avaient été évangélisés
n’entrèrent pas au pays de la promesse “à cause de
leur incrédulité” Hébreux 3:19. Parce que leurs
cœurs étaient remplis de murmures, de révoltes et
de haine, Dieu ne put réaliser son alliance avec
eux.
L’incrédulité, les murmures et la rébellion
119
tinrent l’ancien Israël hors du pays de Canaan
pendant quarante ans. Les mêmes péchés ont
retardé l’entrée de l’Israël moderne dans la Canaan
céleste. En aucun de ces cas Dieu ne s’est trouvé en
faute. Ce sont l’incrédulité, la mondanité, le
manque de consécration et les disputes parmi le
peuple qui fait profession d’appartenir au Seigneur,
qui nous ont retenus si longtemps dans ce monde
de péché et de souffrance.
Il y a encore deux autres passages, dont on dit
qu’ils se trouvaient dans mon premier livre, et qui
sont omis dans mes derniers écrits. A ce sujet je me
contenterai de dire ceci: quand j’obtiendrai un livre
contenant ces passages, et que je pourrai ainsi
vérifier les citations et les examiner dans leur
contexte, je serai à même de parler de cela en
connaissance de cause.
Les moqueurs des derniers jours
Depuis le début de mon activité j’ai été
poursuivie par la haine, par le blâme, par de faux
rapports. D’ignobles imputations et des rapports
120
calomnieux ont été rassemblés avec avidité et
répandus à profusion par des rebelles, des
formalistes, des fanatiques. Il y a des prédicateurs
appartenant à des églises soi-disant orthodoxes qui
vont de lieu en lieu pour lutter contre les
adventistes du septième jour: Mme White constitue
leur sujet. Ces prédicateurs qui se donnent comme
des sentinelles de Dieu entraînent après eux les
moqueurs des derniers jours.
Le monde incrédule, les prédicateurs des
églises déchues et les adventistes du premier jour
se liguent ensemble pour attaquer Mme White.
Cette guerre dure depuis près de quarante ans, mais
je ne me suis pas sentie libre de donner la moindre
attention à leurs vils discours, à leurs insultes et à
leurs insinuations. Je ne m’écarterais pas
maintenant de cette ligne de conduite si ce n’est
qu’il se trouve des âmes sincères trompées par les
ennemis de la vérité qui affirment triomphalement
que je suis un imposteur. C’est pour venir en aide à
ces personnes sincères que je fais ces déclarations.
Je n’espère pas atteindre ceux qui, ayant connu
121
la lumière de la vérité, refusent d’y prêter attention,
ceux qui s’abandonnent aux préjugés et retranchent
leurs âmes dans l’incrédulité.
Jésus, la Majesté du ciel, qui était égal à Dieu, a
passé trente-trois années dans ce monde;
néanmoins son caractère divin n’a été reconnu que
par un petit nombre de personnes. Pourrais-je, moi
si faible, si indigne, frêle créature humaine,
m’attendre à un meilleur succès que celui dont a
bénéficié le Sauveur du monde?
Dès le moment où je me suis vouée à cette
œuvre, prête à me rendre partout où Dieu
m’appelait, pour prononcer les paroles qu’il me
chargerait de communiquer, je savais que j’allais
rencontrer de l’opposition, du blâme, des
persécutions. Les faits ont confirmé mes
prévisions. Si j’avais recherché les
applaudissements humains il y a longtemps que
j’eusse été découragée. Mais j’ai regardé à Jésus,
lui qui, bien que sans défaut, a été attaqué par des
langues mensongères. Des hommes qui avaient de
hautes prétentions de piété suivaient le Sauveur en
122
l’épiant, multipliant les efforts pour lui barrer le
chemin. Bien qu’il fût tout-puissant, il n’a pas puni
ses adversaires comme ils le méritaient. Il s’abstint
de lancer contre eux les foudres de sa vengeance. Il
flétrit vigoureusement leur hypocrisie et leur
corruption; lorsque son message était rejeté et que
sa vie se trouvait en danger il se rendait
paisiblement en un autre endroit où il pût porter les
paroles de vie. Je me suis efforcée, malgré ma
faiblesse, de suivre les traces de mon Sauveur.
Les défenseurs de la vérité, objets de l’inimitié
Que de peine se donnaient les pharisiens pour
démontrer que le Christ était un imposteur! Comme
ils surveillaient chacune de ses paroles, cherchant à
présenter sous un faux jour toutes ses déclarations!
L’orgueil, les préjugés et la passion bloquaient
toutes les avenues de l’âme par où le témoignage
du Fils de Dieu eût pu pénétrer. Quand il flétrissait
leur iniquité, déclarant que leurs œuvres attestaient
le fait qu’ils étaient enfants de Satan, ils lui
renvoyaient l’accusation avec colère: “N’avons-
nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et
123
que tu as un démon?” Jean 8:48.
Tous les arguments dirigés contre le Christ
étaient fondés sur le mensonge. Il en fut de même
pour Etienne et pour Paul. Les affirmations les plus
faibles et les moins dignes de confiance trouvaient
néanmoins des oreilles complaisantes, tant il y
avait de cœurs non sanctifiés, désireux de croire
ces affirmations mensongères. De telles personnes
sont toujours disposées à se saisir avec
acharnement de toute erreur ou faute qu’elles
pensent pouvoir attribuer à ceux qui présentent des
vérités désagréables.
Il n’y a pas lieu de s’étonner quand de
méchantes suppositions sont saisies avec avidité
comme des faits indubitables par ceux qui se
nourrissent de faussetés. Ceux qui s’opposaient au
Christ ont été plus d’une fois confondus et réduits
au silence par la sagesse de ses paroles; ils
persistaient néanmoins à recueillir avec soin les
moindres rumeurs et saisissaient les moindres
occasions pour le tenter par des questions
captieuses. Ils étaient bien décidés à ne pas
124
renoncer à leur dessein. Ils savaient fort bien que si
Jésus pouvait continuer son œuvre un grand
nombre croirait en lui et que scribes et pharisiens
perdraient leur influence sur le peuple. Ils étaient
donc prêts à recourir aux mesures les plus ignobles
pour réaliser leur malicieux projet contre lui. Ils
haïssaient les Hérodiens, ce qui ne les empêcha pas
de s’allier à ces ennemis invétérés pour imaginer
quelque plan en vue de débarrasser la terre de la
présence du Christ.
Voilà quelle était à l’égard du Fils de Dieu
l’attitude de ceux qu’il venait sauver. Qui que ce
soit qui veuille obéir à Dieu et apporter au monde
le message de sa vérité, peut-il s’attendre à un
meilleur accueil que celui qui a été réservé au
Christ?
Je ne nourris aucun mauvais sentiment à
l’égard de ceux qui s’efforcent de neutraliser le
message que Dieu a donné pour censurer, avertir et
encourager son peuple. Cependant, en tant
qu’ambassadrice du Christ, je dois prendre la
défense de la vérité. Qui sont ceux qui avec tant
125
d’ardeur se dressent contre moi? S’agit-il des purs
et saints enfants de la foi? Sont-ils nés de nouveau?
Sont-ils participants de la nature divine? Aiment-ils
Jésus, manifestent-ils son esprit de mansuétude et
d’humilité? “C’est donc à leurs fruits que vous les
reconnaîtrez.” Matthieu 7:20. Ressemblent-ils aux
premiers disciples, ou plutôt à ces scribes et
pharisiens rusés qui cherchaient constamment à
surprendre le Christ dans ses paroles? Remarquez
les procédés déloyaux de ces anciens ennemis de la
vérité—voyez les légistes, les prêtres, les scribes,
les chefs de la nation combiner leurs efforts pour
trouver un chef d’accusation contre Celui qui était
la lumière du monde.
Pourquoi s’acharnaient-ils ainsi à condamner le
Christ? Ils ne goûtaient pas ses doctrines et ses
préceptes et voyaient avec déplaisir l’attention des
foules se tourner vers lui et s’éloigner de leurs
anciens dirigeants.
La nature humaine n’a pas changé. Ceux qui
s’efforcent de me barrer la route et de détruire
l’influence de mes paroles ne doivent pas
126
s’imaginer qu’ils servent la cause de Dieu. Ils sont
au service d’un autre maître et recevront la
rétribution méritée.
Il y aura de la rébellion aussi longtemps que
Satan existera. Ceux qui sont animés de son esprit
ne sauront pas discerner l’Esprit de Dieu ou
écouter sa voix jusqu’à ce que le décret soit
ordonné: “Que celui qui est injuste soit encore
injuste, que celui qui est souillé se souille encore;
et que le juste pratique encore la justice, et que
celui qui est saint se sanctifie encore.” Apocalypse
22:11. Je dois compter avec la malice de ceux qui
méprisent la lumière qu’il a plu à Dieu de me
donner.
Assez de preuves pour les coeurs sincères
Il rentre dans le plan de Dieu d’offrir
suffisamment de preuves du caractère divin de son
œuvre pour convaincre tous ceux qui sincèrement
cherchent à connaître la vérité. Mais il n’écarte pas
tout prétexte à celui qui veut douter. Il y aura
toujours des occasions pour disputer et contester.
127
J’ai pitié de ceux qui se sont engagés dans la
voie du doute et de l’incrédulité. Je serais heureuse
de pouvoir leur venir en aide; mais mon expérience
passée me laisse peu d’espoir de les voir parvenir à
la lumière. Aucune démonstration, si évidente
qu’elle soit, ne réussira à convaincre au sujet de la
vérité des hommes qui refusent de renoncer à leur
orgueil, de soumettre leur nature charnelle, de se
placer à l’école du Christ.
Beaucoup sont amenés à rejeter la lumière
céleste par leur opiniâtreté, par l’orgueil qui les fait
maintenir leurs opinions. Ils s’attachent à des idées
qu’ils chérissent, à des interprétations fantaisistes
de l’Ecriture, et à de dangereuses hérésies; si un
témoignage est donné pour corriger ces erreurs, ils
s’en vont mécontents, comme d’autres l’ont fait au
jour du Christ.
Peu importe à certaines personnes si ceux qui
transmettent les paroles de Dieu ont un caractère et
une conduite irréprochables; elles n’en tiennent
aucun compte. Et pourquoi? Parce qu’ils disent la
128
vérité. Ceci est mon grief, mes frères. Mais que
l’on répande un faux rapport, si par un moyen
quelconque on peut compromettre la réputation de
l’ambassadeur du Christ, de quelle absurde
crédulité ne fait-on pas preuve! Qu’ils sont
nombreux ceux qui ne demandent qu’à accroître et
répandre la calomnie! De telles personnes
dévoilent leur vrai caractère. “Celui qui est de Dieu
écoute les paroles de Dieu; vous n’écoutez pas,
parce que vous n’êtes pas de Dieu.” Jean 8:47.
Calomnie et blâme: voilà quelle sera la
récompense de ceux qui tiennent ferme pour la
vérité telle qu’elle est en Jésus. “Tous ceux qui
veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront
persécutés.” 2 Timothée 3:12. Ceux qui apportent
un franc témoignage contre le péché seront détestés
aussi sûrement que l’a été le Maître qui les a
chargés de cette mission. Ils seront considérés les
ennemis de l’Eglise et de la religion, comme l’a été
le Christ; plus ils auront déployé d’ardents et
sincères efforts en vue d’honorer Dieu, plus cruelle
sera l’inimitié des impies et des hypocrites. Mais
ces traitements ne devraient pas nous décourager.
129
Je poursuivrai mon oeuvre
On pourra dire de nous que nous sommes
faibles et insensés, enthousiastes, même fous; peut-
être dira-t-on de nous ce que l’on a dit du Christ:
“Il a un démon.” Jean 10:20. Néanmoins l’œuvre
que le Maître nous a confiée reste notre œuvre. Il
nous faut diriger les esprits vers Jésus, sans
rechercher les louanges ou les honneurs de la part
des hommes, et nous remettre à Celui qui juge avec
justice. Il sait secourir ceux qui, marchant sur ses
traces, ont à endurer une part de l’opprobre qu’il a
porté. S’il a été tenté comme nous en toutes choses,
c’est afin de pouvoir secourir ceux qui sont tentés.
Quelles que soient les fausses interprétations
données à mon témoignage par ceux qui s’affublent
du manteau de la justice, sans connaître Dieu, j’irai
de l’avant, quant à moi, poursuivant humblement
mon œuvre. Je communiquerai les paroles que
Dieu me donnera pour encourager, censurer,
avertir. Il ne me reste que peu de temps à vivre.
J’accomplirai fidèlement l’œuvre que mon Père
130
m’a confiée, avec l’aide de sa grâce, sachant que
tous mes actes doivent passer en jugement devant
Jéhovah.—Manuscrit 4, 1883.
L’expérience d’Ellen G. White concernant la
question de la porte fermée exposée à nouveau
Battle Creek, Michigan, 24 août 1874
Cher frère Loughborough,
J’atteste dans la crainte de Dieu que les
accusations portées par Miles Grant, Mme Burdick
et d’autres auteurs, publiées dans Crisis, sont
fausses. Les déclarations faites au sujet de ma
conduite en 1844 sont controuvées.
Avec mes frères et sœurs, après l’échéance de
1844, j’ai cru qu’aucun pécheur ne parviendrait à la
conversion. Mais je n’ai jamais eu une vision d’où
l’on pût conclure qu’aucun pécheur ne se
convertirait. Et je puis dire en toute assurance que
personne ne m’a jamais entendu dire ou n’a pu lire
dans mes écrits, une déclaration pouvant justifier
131
les accusations dont je suis l’objet sur ce point.
Ce fut au cours d’un premier voyage dans l’Est,
dont le but était de raconter mes visions, que la
précieuse vérité relative au sanctuaire céleste me
fut présentée et que me fut montrée la porte ouverte
et fermée. Nous pensions que le Seigneur était sur
le point de paraître sur les nuées des cieux. Il me
fut montré qu’il restait à faire une grande œuvre en
faveur de ceux qui n’avaient pas eu la lumière et ne
l’avaient pas rejetée. Nos frères ne pouvaient
concilier ceci avec notre conviction touchant
l’imminence de l’apparition du Christ. Il se trouva
des fanatiques pour m’accuser de dire que mon
Seigneur tarde à venir. Je vis qu’en 1844 Dieu
avait ouvert une porte que personne ne pouvait
fermer et fermé une porte que personne ne pouvait
ouvrir. Ceux qui rejetèrent la lumière apportée par
le message du second ange sombrèrent dans des
ténèbres combien épaisses.
Je n’ai jamais dit ou écrit que le monde était
condamné sans appel. Je n’ai jamais tenu un tel
langage, même en m’adressant au plus grand
132
pécheur. J’ai toujours donné des messages de
censure à ceux qui employaient d’aussi dures
expressions.—Lettre 2, 1874.
Une déclaration au sujet du jour et de l’heure
ou le Christ reviendra
Chère sœur,
Vous dites: “Entre autres choses il y en a qui
prétendent qu’il est malhonnête de supprimer vos
premiers écrits.” Ceux qui font de telles
déclarations sont-ils disposés à me fournir la
preuve de ce qu’ils avancent? Je sais que cela a été
souvent répété, sans jamais être prouvé. “Ils
prétendent que dans l’édition originale de vos
témoignages, au premier volume, qu’ils ont
conservé, vous dites clairement que le jour et
l’heure de la seconde venue du Christ vous ont été
montrés. Ils avancent que vos déclarations à ce
sujet sont incompatibles avec l’enseignement de la
Bible, le Christ ayant affirmé lui-même que
personne ne connaît le jour ou l’heure, pas même
les anges de Dieu.”...
133
L’unique déclaration concernant le jour et
l’heure de la venue du Christ, faite après
l’échéance de 1844, se trouve dans (Premier écrits,
15, 34), et 285. Il y est simplement question de
l’annonce qui sera faite juste avant la seconde
venue du Christ.
Si vous ouvrez à la p. 285 et lisez depuis le
commencement du chapitre, vous verrez que la
déclaration dont il s’agit se rapporte à la délivrance
des saints au temps de détresse, opérée par la voix
de Dieu. Tâchez de vous procurer ce livre, si vous
ne le possédez pas déjà, et lisez-y les déclarations
contenues. Elles sont une reproduction exacte du
premier article publié. “Le ciel s’ouvrait, se
fermait, était continuellement agité. Les montagnes
s’inclinaient comme des roseaux agités par le vent,
et jetaient de tous côtés des blocs de rochers. La
mer bouillonnait et rejetait des pierres sur la terre.
Lorsque Dieu annonça le jour et l’heure de la
venue de Jésus, et proclama l’alliance éternelle à
son peuple, il prononça une phrase, et s’arrêtait
tandis que ses paroles parcouraient la terre.”
134
Ceci est une partie du paragraphe. Les
déclarations contenues dans les pages 15 et 34 se
rapportent au même moment. Il y a là tout ce qui
m’a été montré en tout temps au sujet du moment
précis de la venue du Seigneur. Je n’ai pas la
moindre connaissance du temps fixé par la voix de
Dieu. J’entendis annoncer l’heure, mais je ne
gardai aucun souvenir de cette heure quand la
vision eut pris fin. Des tableaux émouvants et
solennels défilèrent devant mes yeux, qu’aucun
langage humain ne saurait décrire. Tout cela
revêtait pour moi une réalité pleine de vie, et tôt
après je vis paraître la grande nuée blanche sur
laquelle était assis le Fils de l’homme.—Lettre 38,
1888.
Une vue ancienne de jets de lumière
Dès ma première adolescence le Seigneur jugea
bon de déployer devant moi les gloires du ciel. Je
fus transportée au ciel en vision et un ange me dit:
“Regarde!” Mes regards se portèrent sur le monde
plongé dans d’épaisses ténèbres. Ces ténèbres
135
provoquèrent en moi une angoisse inexprimable.
Une fois de plus cette parole me fut adressée:
“Regarde.” Je promenai un regard attentif sur le
monde et je commençai à apercevoir des jets de
lumière tels des étoiles parsemées au sein de ces
ténèbres; puis je vis une lumière s’ajouter à une
lumière, et le nombre de ces lumières à l’apparence
d’étoiles allait croissant au milieu des ténèbres
morales. Alors l’ange me dit: “Ce sont ceux qui
croient au Seigneur Jésus et qui obéissent aux
paroles du Christ. Ils sont la lumière du monde;
sans la présence de ces lumières, le jugement divin
ne tarderait pas à frapper les transgresseurs de la loi
de Dieu.” Je vis ensuite ces petits jets de lumière
augmenter de clarté, briller de l’est à l’ouest, du
nord au sud, si bien que toute la terre en fut
illuminée.
Il arrivait parfois que l’une de ces lumières
pâlissait, d’autres s’éteignaient, provoquant chaque
fois tristesse et pleurs dans le ciel. Il y avait des
lumières dont l’éclat allait en augmentant sans
cesse, et beaucoup d’autres lumières venaient
136
s’ajouter, apportant de la joie au ciel. Je vis que ces
rayons de lumière émanaient directement de Jésus
et qu’ils produisaient ces précieux jets de lumière
qui éclairaient le monde.—Gospel Workers
1892:378, 379 (édition de 1892).
137
Chapitre 6
Tendre sollicitude de Jésus
J’écris poussée par un sentiment de profonde
gratitude pour la tendre sollicitude que notre
Sauveur exerce en notre faveur. Tandis que je lis la
Parole de Dieu et m’agenouille pour la prière, je ne
puis présenter mes requêtes sans verser des larmes,
tant je suis impressionnée par la bonté et la
miséricorde de Dieu. Cela subjugue et brise mon
cœur de songer à la bonté et à l’amour de mon Père
céleste. J’ai faim et soif d’une présence plus
sensible de Jésus en cette vie-ci. Dois-je me
plaindre si je suis crucifiée avec ce Christ qui a été
crucifié pour moi?...
Nous ne savons ce qui nous attend; aussi notre
seule sûreté consiste-t-elle à marcher la main dans
la main avec le Christ, le cœur rempli d’une
parfaite confiance. N’a-t-il pas dit: “Qu’on
s’attache à ma protection, qu’on fasse la paix avec
moi, qu’avec moi on fasse la paix!” Ésaïe 27:5,
138
version Crampon. Restons étroitement unis au
Sauveur. Marchons humblement avec lui, remplis
de sa mansuétude. Que notre moi demeure caché
avec lui en Dieu. ...
L’ornement extérieur
Ceux qui chérissent et flattent leur moi,
nourrissant l’orgueil et la vanité, consacrant au
vêtement et aux apparences ce qui devrait être
donné à l’œuvre du Maître, s’exposent à une perte
effroyable. Bien des personnes richement vêtues
ignorent tout de l’ornement intérieur qui seul est
d’un grand prix aux yeux de Dieu. Leurs beaux
atours couvrent un cœur pécheur et malade, plein
de vanité et d’orgueil. Ils ne savent ce que veut dire
chercher “les choses d’en haut, où Christ est assis à
la droite de Dieu”. Colossiens 3:1.
Je désire ardemment d’être remplie, jour après
jour, de l’Esprit du Christ. Le trésor de sa grâce
vaut plus pour moi que l’or ou l’argent ou des
parures coûteuses. Plus que jamais je soupire après
la justice.
139
Quand mes sœurs auront la moindre lueur de ce
que le Christ a souffert pour elles, afin qu’elles
puissent devenir enfants de Dieu par adoption,
l’orgueil du monde et l’égoïsme ne leur donneront
plus aucune satisfaction. Elles cesseront d’adorer
leur moi. Dieu deviendra l’objet de leur suprême
dévotion.
Mon cœur souffre de voir combien il y en a qui
font une idole de leur moi. Le Christ a payé le prix
de leur rachat. Il a droit au service de toutes leurs
facultés. Mais leurs cœurs sont remplis d’égoïsme
et ils recherchent les ornements extérieurs. Ils ne
prêtent aucune attention aux paroles: “Si quelqu’un
veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même,
qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.”
Marc 8:34. Le souci de plaire au moi leur cache la
vue du Christ. Ils n’éprouvent aucun désir de
marcher devant Dieu avec mansuétude et modestie.
Ils négligent de regarder à Jésus. Ils ne demandent
pas à être transformés à son image. Ils ressemblent
à l’homme de la parabole qui s’est présenté au
banquet du roi couvert de ses vêtements ordinaires.
140
Il avait refusé de se préparer conformément aux
exigences du roi. Il ne s’est pas soucié de revêtir
l’habit coûteux qui lui était offert. Il n’avait rien à
répondre à la question du roi: “Comment es-tu
entré ici sans avoir un habit de noces?” Matthieu
22:12. Il eut la bouche fermée; sa conduite le
condamnait.
Parmi ceux qui font profession de
christianisme, il en est beaucoup qui se contentent
de porter le nom de chrétien. Ils sont inconvertis.
Ils mettent en avant leur moi. Ils ne s’asseyent pas
aux pieds de Jésus, comme Marie, pour recevoir
ses instructions. Ils ne sont pas prêts pour la venue
du Christ.
Une grande surprise
Une nuit je me trouvais en compagnie de
personnes au cœur rempli de vanité et de
présomption. Le Christ leur était caché. On
entendit soudain ces paroles, prononcées d’une
voix forte et claire: “Jésus vient pour emmener
avec lui ceux qui l’ont aimé et servi sur terre, afin
141
qu’ils soient avec lui, dans son royaume, pour
toujours.” Beaucoup de personnes faisant partie du
groupe s’avancèrent à sa rencontre, richement
vêtues, et toujours occupées à regarder leurs habits.
Quand elles contemplèrent sa gloire et comprirent
qu’elles avaient jugé l’homme d’après l’apparence
extérieure, elles découvrirent qu’elles étaient
privées de la robe de la justice du Christ et que
leurs vêtements étaient tachés du sang des âmes
perdues.
Lorsque le Christ prit à lui ses élus, eux furent
laissés; car ils n’étaient pas prêts. Ils avaient
réservé la première place dans leur vie au moi;
quand le Sauveur arriva, ils n’étaient pas prêts à
aller à sa rencontre.
À mon réveil, le tableau de ces mines
désespérées resta gravé dans mon esprit.
L’impression en est indélébile. Je voudrais pouvoir
décrire la scène telle qu’elle me fut présentée.
Immense fut la déception de ceux qui n’avaient pas
appris par expérience la signification de ces mots:
“Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec
142
Christ en Dieu.” Colossiens 3:3.
Beaucoup de chrétiens de profession n’ont pas
une connaissance expérimentale du Christ.
Combien je suis peinée en pensant à ces pauvres
âmes trompées et non préparées! Quand je me tiens
devant une assemblée et que je vois les propre-
justes, satisfaits d’eux-mêmes, et que je sais qu’ils
ne se préparent pas à servir le Christ d’une manière
acceptable, afin de le rencontrer dans la paix, je
suis si accablée que j’en perds le sommeil. Je me
demande: Que puis-je dire à ces âmes pour les
rendre conscientes de leur véritable condition? Le
moi est le thème exclusif qui les absorbe dans cette
vie. Je désire leur révéler le Christ si clairement
qu’elles en arrivent à le contempler, lui, et à
détourner leur attention de leur moi. ...
Parmi ceux qui éprouveront une amère
déception au jour final du rendement des comptes,
il s’en trouvera qui auront passé pour des êtres
religieux, qui apparemment menaient des vies
chrétiennes. Mais le moi se mêle à tout ce qu’ils
font. Ils se glorifient de leur moralité, de leur
143
influence, de la position supérieure qu’ils ont su
s’assurer, de la connaissance de la vérité,
s’imaginant que cela suffira à leur gagner
l’approbation du Christ. “Seigneur”, diront-ils dans
leur plaidoyer, “nous avons mangé et bu devant toi,
et tu as enseigné dans nos rues.” Luc 13:26.
“N’avons-nous pas prophétisé en ton nom?
n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom?
et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par
ton nom?” Matthieu 7:22.
Mais le Christ leur dira: “Je ne vous ai jamais
connus, retirez-vous de moi.” “Ceux qui me disent:
Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le
royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la
volonté de mon Père qui est dans les cieux.”
Matthieu 7:23, 21.
Aucune discussion possible. Le temps
favorable est passé. La sentence irrévocable a été
prononcée. Ils sont exclus du ciel, n’étant pas jugés
aptes à y habiter. Lisez Matthieu 7:24-27.—Lettre
91, 1904.
144
Le plan divin de la rédemption prévoit le
moyen de vaincre tout péché, de résister à toute
tentation, si forte qu’elle soit.—The Review and
Herald, 22 décembre 1885.
Si le peuple de Dieu possédait l’amour du
Christ dans son cœur, si chaque membre d’église
était fortement imprégné de l’esprit de
renoncement, si tous faisaient preuve de zèle, les
fonds ne feraient pas défaut pour la mission
intérieure comme pour les missions étrangères; nos
ressources se verraient multipliées; des milliers de
portes s’ouvriraient pour d’utiles activités, et nous
serions invités à y entrer. Si le dessein de Dieu
avait été mis à exécution par son peuple, le
message de grâce aurait été donné au monde, le
Christ serait revenu sur la terre, et les saints eussent
déjà été introduits dans la cité de Dieu.—Union
Conference Record (Australie), 15 octobre 1898.
145
Chapitre 7
Le Christ tient les rênes
Les Guirgaséniens souhaitaient le départ du
Christ. Il fut reçu à Capernaüm et il y accomplit
d’éclatants miracles.
Le Christ a tout pouvoir au ciel et sur la terre. Il
est le grand Médecin, auquel nous pouvons
recourir dans nos maladies physiques ou
spirituelles. Il a montré qu’il jouissait d’un pouvoir
absolu sur les vents et les vagues et sur les
démoniaques. Les clés de la mort et du séjour des
morts lui ont été confiées. Principautés et
puissances lui ont été assujetties même pendant son
humiliation. ...
Pourquoi n’avons-nous pas une plus grande foi
au divin Médecin? De même qu’il a opéré en
faveur du paralytique, il est prêt à opérer en faveur
de ceux qui s’approchent de lui pour obtenir la
guérison. Ce qui nous manque, c’est la foi. Il nous
146
faut aller droit au Christ, assurés qu’il guérira nos
maladies physiques et spirituelles.
Nous avons trop peu de foi. Oh! combien je
voudrais amener nos frères à plus de foi en Dieu! Il
ne faut pas s’imaginer que pour exercer sa foi il
faille parvenir à un état d’exaltation. Tout ce qui
nous est demandé, c’est de croire à la Parole de
Dieu tout comme nous avons confiance les uns
dans les autres. Il a parlé, et il accomplira sa
Parole. Appuyez-vous calmement sur sa promesse,
car il pense ce qu’il dit. Dites: il m’a parlé dans sa
Parole; il accomplira toutes ses promesses. Ne vous
agitez pas. Soyez confiants. La Parole de Dieu est
vraie. Agissez comme faisant confiance au Père
céleste. ...
Des hommes sont désignés pour annoncer la
vérité dans de nouvelles localités. Leur entretien
nécessite des fonds. Il leur faut des fonds où puiser
pour secourir les pauvres et les nécessiteux qu’ils
rencontreront en exerçant leur ministère. La
bienfaisance exercée en faveur des pauvres
donnera plus d’efficience à la proclamation de la
147
vérité. La bonne volonté apportée à secourir les
nécessiteux leur gagnera la gratitude de ceux-ci et
l’approbation du ciel.
Ces ouvriers fidèles devraient bénéficier de la
sympathie de l’Eglise. Le Seigneur écoutera les
prières prononcées en leur faveur. L’Eglise ne
devrait pas manquer de manifester son intérêt
d’une manière tangible pour leur œuvre.
Personne ne vit pour lui-même. Le poste du
devoir est assigné à chacun dans l’œuvre de Dieu.
L’effort de chaque individu est renforcé par l’union
de tous. L’influence de l’Eglise s’étend à mesure
que progressent sa foi, son amour, son unité. Les
extrêmes limites de cette influence doivent être
atteintes, portant toujours plus loin les triomphes
de la croix.
Lève-toi, resplendis
Dieu nous demande de faire éclater les
barrières qui enserrent notre service intérieur. Le
message évangélique doit être porté dans les villes
148
et au dehors. Tous doivent être invités à rallier la
bannière de la croix. Quand cette œuvre sera
accomplie comme elle doit l’être, quand un zèle
divin nous animera pour amener des conversions à
la vérité, le monde verra qu’une puissance divine
accompagne le message de la vérité. L’unité des
croyants atteste la puissance de la vérité, capable
d’amener l’harmonie parfaite entre des hommes de
tempéraments différents réunis par un même
objectif.
Les prières et les offrandes des croyants,
combinées avec des efforts ardents, accomplis avec
abnégation, constituent un vrai spectacle pour le
monde et pour les anges. Des hommes se
convertissent à nouveau. La main qui était tendue
vers de plus hauts salaires devient la main
secourable de Dieu. Les croyants n’ont plus qu’un
même objectif: créer des centres de vérité où Dieu
puisse être exalté. Le Christ les unit ensemble par
des liens sacrés d’amour, doués d’une force
irrésistible.
C’est cette unité que Jésus demandait dans sa
149
prière alors que déjà la croix se dressait tout près
de lui. “Que tous soient un, disait-il, comme toi,
Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin
qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé.” Jean 17:21.
Dieu invite ceux qui sont à demi endormis à se
réveiller et à s’engager dans un travail sérieux, en
sollicitant auprès de lui la force de le servir. Il y a
nécessité d’ouvriers. Point n’est besoin de se
conformer à des règles précises. Recevez le Saint-
Esprit et vos efforts seront couronnés de succès.
C’est la présence du Christ qui assure le succès.
Faites cesser toute dissension et tout conflit. Faites
prévaloir l’amour et l’unité. Que tous les
mouvements soient dirigés par le Saint-Esprit. Que
le peuple de Dieu se consacre entièrement à lui, il
leur rendra la puissance que ses divisions lui ont
fait perdre. Puisse Dieu nous faire comprendre que
la désunion amène la faiblesse et que la force est
dans l’union.—Lettre 32, 1903.
Parlez de foi
150
Que rien ne vous décourage. Le Seigneur nous
aime, il accomplira sa parole. Encouragez les
malades à mettre leur confiance en Dieu. Parlez
toujours d’espoir. S’il faut qu’ils meurent, qu’ils
meurent en louant Dieu. Lui est toujours vivant; si
quelques-uns de ses fidèles disciples succombent à
la mort, leurs œuvres les suivent et un joyeux réveil
les attend au matin de la résurrection.
Ne nous décourageons pas. Ne parlons pas de
doute, mais de foi; la foi amène une puissance
infinie. Si nous saisissons cette puissance, au lieu
de compter sur les forces humaines, nous verrons le
salut de Dieu.—The Review and Herald, 30
décembre 1909.
151
Chapitre 8
Être prêt à dépenser et à se
dépenser
Quiconque aime Dieu par-dessus tout et son
prochain comme soi-même, travaillera en se
rappelant sans cesse qu’il est en spectacle au
monde et aux anges. Substituant la volonté de Dieu
à la sienne propre, il manifestera dans sa vie la
puissance transformatrice de la grâce du Christ. Il
se laissera guider par l’exemple du Christ en toutes
circonstances.
Tout véritable ouvrier de Dieu, pratiquant le
renoncement, est disposé à dépenser et à se
dépenser pour le bien d’autrui. Le Christ a dit:
“Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa
vie dans ce monde la conservera pour la vie
éternelle.” Jean 12:25. Par des efforts ardents et
intelligents pour venir en aide aux nécessiteux, un
vrai chrétien montre son amour pour Dieu et pour
ses semblables. Il se peut qu’il perde la vie au
152
service. Il la retrouvera quand le Christ viendra
rassembler ses joyaux.
Frères et sœurs, ne dépensez pas beaucoup de
temps et d’argent pour la satisfaction du moi, pour
ce qui est apparent. Agir ainsi c’est négliger des
actes susceptibles d’apporter un réconfort et un peu
de chaleur humaine à des esprits fatigués. Nous
avons tous besoin d’apprendre à mieux profiter des
occasions qui s’offrent fréquemment d’apporter à
d’autres lumière et espoir. Comment profiter de ces
occasions si nous sommes repliés sur nous-mêmes?
Celui qui se concentre sur son moi perd
d’innombrables occasions de faire ce qui
apporterait un bienfait à d’autres et à lui-même. En
toute circonstance, le serviteur du Christ a le devoir
de se demander: “Que puis-je faire pour venir en
aide à d’autres?” Qu’il fasse de son mieux, laissant
à Dieu le soin des conséquences.
Je désire vivre ici-bas de manière à avoir le
sentiment, dans la vie future, que j’ai fait de mon
mieux. Dieu a pourvu à ce que riches et pauvres
aient une jouissance,—celle qui naît de la pureté de
153
la pensée et d’une conduite désintéressée, celle qui
se paie par des paroles de sympathie et des actes
aimables. De ceux qui accomplissent un tel service
émane une lumière du Christ qui éclaire des vies
bien sombres.
Négliger de nous dire la vérité, clairement, les
uns aux autres, c’est déshonorer Dieu. Mais la
vérité doit être dite avec amour, d’une voix pleine
de tendresse et de sympathie.
Les périls des derniers jours sont sur nous.
Vivre avec le souci de se plaire à soi-même et de
chercher sa propre satisfaction, c’est déshonorer le
Seigneur. Il ne peut employer à son service ceux
qui agissent ainsi, de crainte qu’ils n’offrent de lui
une caricature auprès de ceux qui ignorent la vérité.
Ayez soin de ne pas entraver, par de folles
dépenses, l’œuvre assignée par le Seigneur, qui
consiste à proclamer le message d’avertissement à
un monde plongé dans la méchanceté. Soyez
économes, réduisez vos dépenses au minimum. De
tous côtés les besoins de la cause de Dieu font
appel à notre générosité. Dieu peut constater que
154
vous cultivez l’orgueil. Il peut juger utile de vous
retirer les avantages dont vous n’avez pas su
profiter, trop préoccupés de satisfaire un orgueil
égoïste. ...
Le secours assuré aussi souvent que nécessaire
Ceux qui travaillent dans des localités où
l’œuvre vient de débuter auront souvent besoin de
plus amples moyens. Il pourra leur sembler que
l’œuvre est entravée par manque de moyens, mais
qu’ils ne se fassent pas de souci. Qu’ils présentent
toute la situation à Dieu par la prière. En nous
efforçant d’établir l’œuvre dans de nouveaux
territoires, nous avons souvent atteint les limites de
nos ressources. Parfois il nous semblait ne pas
pouvoir aller plus loin. Mais nous avons continué
de faire monter nos requêtes vers les cours célestes,
tout en pratiquant le renoncement; Dieu a entendu
et exaucé nos prières; il nous a fait parvenir des
moyens pour l’avancement de l’œuvre.
Déposez tous vos soucis aux pieds du
Rédempteur. “Demandez, et vous recevrez.” Jean
155
16:24. Travaillez, priez, et croyez de tout votre
cœur. N’attendez pas dans l’inaction que l’argent
soit placé dans vos mains. Avancez avec foi. Dieu
a déclaré que le drapeau de la vérité doit être planté
en beaucoup d’endroits. Apprenez à croire, alors
que vous implorez le secours de Dieu. Pratiquez le
renoncement; toute la vie terrestre du Christ a été
faite d’abnégation. Il est venu nous montrer ce que
nous devons être et faire pour hériter la vie
éternelle.
Faites de votre mieux, puis sachez attendre
patiemment, avec espoir, avec joie, puisque la
promesse de Dieu ne saurait faillir. S’il y a un
échec, c’est parce que plusieurs de ceux qui
pourraient mettre leurs moyens à la disposition de
l’œuvre pour la faire avancer manquent de foi. Plus
ils retiendront leurs moyens, et moindre sera leur
foi. Ils construisent des barrières qui retardent
dangereusement l’œuvre de Dieu.
Mes chers collaborateurs, soyez fidèles, pleins
d’espoir, héroïques. Que tous les coups soient
portés avec foi. Si vous agissez de votre mieux, le
156
Seigneur récompensera votre fidélité. Puisez à la
source des eaux vives des énergies physiques,
mentales, spirituelles. La virilité ausi bien que les
qualités féminines nous sont promises—sanctifiées,
purifiées, affinées, ennoblies. Il nous faut la foi qui
nous permettra de supporter la vue de Celui qui est
invisible. Les yeux fixés sur lui, vous serez remplis
d’un profond amour pour les âmes en faveur
desquelles il est mort; vous recevrez des forces
pour un effort renouvelé.
Le Christ est notre seul espoir. Venez à Dieu au
nom de celui qui a donné sa vie pour le monde.
Confiez-vous en l’efficace de son sacrifice.
Montrez que son amour, son allégresse sont dans
votre âme, ce qui vous assure une joie parfaite.
Cessez de parler d’incrédulité. En Dieu réside notre
force. Priez beaucoup. La prière est la vie de l’âme.
La prière de la foi est une arme qui nous permet de
résister avec succès à tous les assauts de
l’ennemi.—Manuscrit 24, 1904.
157
Chapitre 9
Examinez-vous vous-mêmes
“Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si
vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes.”
2 Corinthiens 13:5. Soumettez à un examen
critique serré l’humeur, les dispositions, les
pensées, les paroles, les inclinations, les buts, les
actes. Comment pouvons-nous demander d’une
manière intelligente les choses qui nous sont
nécessaires si nous n’avons pas soumis à l’épreuve
des Ecritures l’état de notre santé spirituelle?
Il en est beaucoup qui dans leur vie religieuse
suivent des sentiers tortueux. Ils prient au hasard,
d’une manière imprécise. Celui qui occupe une
position impliquant des responsabilités devrait
penser que par lui-même il ne peut s’acquitter de la
tâche qui lui est confiée. Il devrait se souvenir
constamment qu’il est en spectacle au monde, aux
anges et aux hommes.
158
Personne ne doit attendre, pour bien faire,
d’être envoyé dans un champ de travail et pourvu
de moyens abondants. Quiconque sert le plus
gaiement entreprend son travail, si humble soit-il,
où qu’il soit placé. Le Christ, notre modèle en
toutes choses, a été pauvre afin de nous enrichir par
sa pauvreté.
Celui qui a un cœur rempli de la grâce de Dieu
et d’amour pour ceux de ses semblables qui sont en
voie de périr, trouvera partout des occasions de dire
un mot opportun à ceux qui sont harassés. Les
chrétiens doivent s’employer pour leur Maître avec
douceur et humilité, fermes dans leur intégrité au
milieu des rumeurs et des agitations de la vie.
Dieu demande à être servi dans toutes les
opérations de la vie. Les affaires deviennent un
piège quand la loi de Dieu n’a pas été adoptée
comme règle de la vie. Celui qui se mêle de faire
quoi que ce soit dans l’œuvre du Maître doit
maintenir une intégrité à toute épreuve. Dans toutes
les affaires commerciales, tout aussi bien que
lorsqu’il recherche à genoux l’assistance d’en haut,
159
il doit faire sienne la volonté de Dieu. Le Seigneur
doit toujours être présent devant lui; les sujets
traités par la sainte Parole doivent être
constamment étudiés. Ainsi, quoique vivant dans
un milieu capable d’avilir quelqu’un qui aurait des
principes relâchés, l’homme pieux et
rigoureusement intègre préservera son
christianisme.
Le monde, qui ne favorisait pas la formation
d’un caractère chrétien aux jours de Noé, n’est pas
plus favorable aujourd’hui. La méchanceté était si
répandue alors que Dieu dit: “J’exterminerai de la
face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis
l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux
oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits.
Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel. ...
Noé était un homme juste et intègre, dans son
temps; Noé marchait avec Dieu.” Genèse 6:7-9.
Vous le voyez: au milieu de la corruption d’un âge
dégénéré, Noé faisait plaisir à son Créateur.
Nous qui vivons dans les derniers jours de
l’histoire du monde, à une époque de péché et de
160
corruption, nous devons, à l’exemple de Noé, vivre
de manière à faire plaisir à Dieu, annonçant les
vertus de Celui “qui vous a appelés des ténèbres à
son admirable lumière”. 1 Pierre 2:9. Dans la prière
que le Christ offrit à son Père peu avant d’être mis
en croix, il dit: “Je ne te prie pas de les ôter du
monde, mais de les préserver du mal.” Jean 17:15.
Le plus noble service
Quand des hommes et des femmes ont formé
des caractères que Dieu puisse approuver, quand ils
ont mis le comble à leur abnégation et au sacrifice
d’eux-mêmes, quand ils sont prêts à subir l’épreuve
finale, prêts à être introduits dans la famille de
Dieu, quel est le service qui sera le plus estimé par
Celui qui s’est offert volontairement pour sauver
une race coupable? Quelle est l’entreprise qui sera
le plus appréciée par ce cœur plein d’un amour
infini? Quelle est l’œuvre qui apportera le plus de
satisfaction et de joie au Père et au Fils?—Le
sauvetage d’âmes en voie de perdition. Le Christ
est mort pour apporter aux hommes le pouvoir
salvateur de l’Evangile. Ceux qui collaborent à sa
161
grande entreprise miséricordieuse, s’efforçant avec
lui, de toutes leurs forces, de sauver ceux qui sont
auprès et ceux qui sont au loin, partageront la joie
du Rédempteur quand l’armée des rachetés se
tiendra autour du trône de Dieu.
Dieu a confié des moyens et des capacités à ses
serviteurs pour l’accomplissement d’une œuvre
beaucoup plus vaste que celle à laquelle il assiste
aujourd’hui.
J’ai entendu le messager céleste s’exprimer
ainsi: “Les institutions du Seigneur restent bien en
deçà des grandes vérités qui trouvent leur
accomplissement en ce temps-ci. Le sentiment du
devoir fait cruellement défaut. L’atmosphère
glaciale où se complaisent tant de croyants retarde
les mouvements généreux qui seraient nécessaires
pour avertir le monde et sauver des âmes.
”Les puissances des ténèbres produisent un
effort intense, et année après année des milliers de
personnes de toutes tribus, nations et langues
franchissent le seuil de l’éternité avant d’avoir été
162
averties et préparées. Notre foi exige quelque chose
de plus précis, de plus décisif, de plus important.
”Interroge nos institutions et nos églises:
“Croyez-vous la Parole de Dieu? Que faites-vous
alors dans le domaine missionnaire? Est-ce que
vous travaillez avec abnégation et sacrifice du moi?
Prenez-vous au sérieux les déclarations de la Parole
de Dieu? Vos actes prouvent le contraire.
Comment pourrez-vous affronter, devant le
tribunal de Dieu, les millions d’âmes qui entrent
dans l’éternité sans avertissement?
”“Y aura-t-il un second temps de grâce? Non,
non. Il faut renoncer à une telle illusion. Nous
n’aurons pas d’autre temps de grâce. Comprenez-
vous que le salut des êtres humains déchus doit
s’effectuer dans cette vie-ci, ou jamais?””
Notre responsabilité
Le message à Laodicée s’applique à l’Eglise
d’aujourd’hui. Croyez-vous à ce message? Avez-
vous des cœurs sensibles? Ou bien continuez-vous
163
à dire: Nous sommes riches et n’avons besoin de
rien? Est-ce en vain que la vérité éternelle a été
confiée à notre nation pour être communiquée à
toutes les autres nations? Dieu s’est choisi un
peuple et l’a constitué dépositaire de vérités
lourdes de conséquences éternelles. C’est à lui qu’a
été donnée la lumière qui doit éclairer le monde
entier. Dieu se serait-il trompé? Sommes-nous
vraiment les instruments qu’il s’est choisis?
Sommes-nous les hommes et les femmes destinés à
porter au monde les messages (d’Apocalypse 14), à
proclamer le message de salut à ceux qui sont au
bord de la ruine? Agissons-nous en conséquence?
D’une voix claire et décidée le messager a dit:
“Que faites-vous, je vous le demande. Si seulement
vous pouviez comprendre! Si vous pouviez voir
l’importance de l’avertissement, ce qu’il signifie
pour vous et pour le monde! Si vous compreniez, si
vous étiez remplis de l’esprit de Celui qui donna sa
vie pour celle du monde, vous coopéreriez avec lui,
vous déployeriez d’ardents efforts, avec
abnégation, pour sauver les pécheurs.”
164
“Celui qui dit: Je l’ai connu, et qui ne garde pas
ses commandements, est un menteur, et la vérité
n’est point en lui.” 1 Jean 2:4. L’Eglise doit
expérimenter un grand réveil. Si seulement nous
savions, si nous comprenions, avec quelle rapidité
l’esprit du message se propagerait d’une église à
l’autre. Avec quel empressement les croyants
donneraient leurs biens pour l’entretien de l’œuvre
de Dieu. Dieu nous exhorte à prier et à veiller en
priant. Nettoyez vos foyers des idoles,—ces
photographies qui ont absorbé l’argent qui eût dû
affluer dans le trésor du Seigneur.* La lumière doit
se répandre comme une lampe ardente. Ceux qui
apportent au monde le message devraient
rechercher ardemment le Seigneur, afin que le
Saint-Esprit soit déversé sur eux en abondance. Il
n’y a pas de temps à perdre. Demandez à Dieu sa
puissance, afin que vous puissiez travailler avec
succès en faveur de ceux qui sont auprès et de ceux
qui sont au loin.
Il faut avertir
Il nous faut une foi réelle. Nous n’avons guère
165
saisi jusqu’ici la réalité de la vérité. Nous ne
croyons qu’à moitié la Parole de Dieu. On ne peut
déployer que la foi qu’on possède. Tandis que les
signes des temps s’accomplissent dans le monde
entier, la foi en la venue du Seigneur s’est affaiblie.
Les avertissements doivent être donnés clairement,
avec force. Au péril de nos âmes nous devons
apprendre les conditions requises pour opérer notre
propre salut, nous souvenant que c’est Dieu qui
produit en nous le vouloir et le faire, selon son bon
plaisir.
Il ne nous servira à rien de nous laisser
entraîner par le courant, guider par la tradition et
des illusions trompeuses. Nous sommes appelés à
être les collaborateurs de Dieu. Levons-nous donc
et resplendissons. Il n’y a pas de temps à perdre
dans des discussions oiseuses. Ceux qui
connaissent la vérité telle qu’elle est en Jésus
doivent n’être plus qu’un cœur et n’avoir qu’un
même but. Tous les différends doivent être balayés.
Les membres de l’Eglise doivent travailler en
parfait accord sous la direction du grand Chef de
l’Eglise.
166
Qu’ils se lèvent et resplendissent, ceux qui
connaissent la vérité. “Crie à plein gosier, ne te
retiens pas, élève ta voix comme une trompette.”
Ésaïe 58:1. Cessez de mutiler la vérité. Que toute
âme fasse monter son cri vers le Dieu vivant.
Cessez de vous confier en l’homme dont le souffle
est dans ses narines. Le Consolateur viendra à
vous, si seulement vous lui ouvrez la porte. “Ainsi,
puisque nous avons un grand souverain
sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils
de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous
professons. Car nous n’avons pas un souverain
sacrificateur qui ne puisse compatir à nos
faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous
en toutes choses, sans commettre de péché.
Approchons-nous donc avec assurance du trône de
la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver
grâce, pour être secourus dans nos besoins.”
Hébreux 4:14-16.—Manuscrit 51, 1901.
167
Chapitre 10
Les bons anges plus forts que
les mauvais
Il est bien dit que Satan opère chez les enfants
de la rébellion; non content d’avoir accès à leur
esprit, il agit à travers leur influence, qu’ils en aient
conscience ou non, afin d’en entraîner d’autres
dans la même désobéissance. Si de mauvais anges
exercent un tel pouvoir sur les enfants de la
rébellion, combien plus grande doit être l’influence
des bons anges sur ceux qui s’efforcent d’obéir. Si
nous plaçons notre confiance en Jésus-Christ,
recherchant la justice par l’obéissance, les anges de
Dieu agiront dans nos cœurs en vue de la justice. ...
Des anges se sont approchés de notre Seigneur
au désert de la tentation. Des anges célestes
l’accompagnaient aussi longtemps qu’il était
exposé à l’assaut d’agents sataniques. Ces assauts
étaient plus terribles que ceux que l’homme a
jamais pu expérimenter. Tout était en jeu
168
concernant la destinée de la famille humaine. Dans
ce conflit Jésus n’a pas donné à ses arguments une
expression personnelle. Il s’appuya sur “Il est
écrit.” Matthieu 4:4. Dans ce conflit l’humanité du
Christ a été éprouvée comme aucun de nous ne le
sera jamais. Le Prince de la vie et le prince des
ténèbres s’affrontèrent violemment, mais Satan ne
put obtenir le moindre avantage en paroles ou en
actions. Ces tentations ont été réelles, non
illusoires. Le Christ a “été tenté lui-même dans ce
qu’il a souffert”. Hébreux 2:18. Des anges du ciel
assistaient à la scène, levant l’étendard pour
empêcher Satan de dépasser ses limites et de
dominer la nature humaine du Christ.
Pour finir Satan fit briller devant le Christ la
perspective de gagner le monde entier avec toute sa
gloire si seulement il consentait à adorer celui qui
se présentait comme l’envoyé du ciel. Le moment
était arrivé pour le Christ de faire acte d’autorité. Il
devait affirmer sa suprématie sur tous les agents
sataniques. La Divinité éclata à travers l’humanité,
et Satan fut repoussé avec vigueur. “Retire-toi,
Satan! dit Jésus. Car il est écrit: Tu adoreras le
169
Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.”
Matthieu 4:10, 11.
Cela suffit. Satan ne pouvait aller plus loin. Des
anges vinrent servir le Sauveur. Ils lui apportèrent
de la nourriture. La sévérité du conflit dépassa
toute compréhension humaine. Le bonheur de toute
la famille humaine était en jeu, ainsi que celui du
Christ lui-même. Un mot d’acceptation, la moindre
concession et Satan réclamait la domination du
monde; le prince des puissances de ténèbres
comptait inaugurer son règne. Un ange du ciel
apparut au Christ; le combat prit fin. La force
humaine allait succomber. Mais le ciel entier
entonna l’hymne de victoire.
La famille humaine bénéficie de toute l’aide
dont le Christ a joui quand il dut lutter contre
Satan. La victoire est donc possible. On peut être
plus que vainqueur grâce à Celui qui nous a aimés
et a donné sa vie pour nous. “Vous avez été
rachetés à un grand prix.” 1 Corinthiens 6:20. Et
quel prix! Le Fils de Dieu dans son humanité se
mesura avec les mêmes formidables tentations,
170
invincibles en apparence, qui assaillent les
hommes,—tentations de se livrer aux appétits
inférieurs, de s’aventurer dans les sentiers qui ne
sont pas indiqués par Dieu, d’adorer le dieu de ce
monde, de sacrifier une félicité éternelle aux
plaisirs enchanteurs de la vie présente. Chacun est
tenté, mais la Parole assure que nous ne serons pas
tentés au-delà de nos forces. Nous avons la
possibilité de résister et de défaire l’astucieux
ennemi.
Un ciel à gagner
Pour toute âme il y a un ciel à gagner, un enfer
à éviter. Les agents célestes sont tout prêts à
secourir les âmes éprouvées et tentées. Le Fils du
Dieu infini a enduré, lui, l’épreuve en notre faveur.
La croix du Calvaire se dresse avec éclat devant
chaque âme. Quand tous les cas passeront en
jugement et que les réprouvés seront livrés à leur
châtiment pour avoir méprisé Dieu et déshonoré
son nom par leur désobéissance, aucun n’aura une
excuse à présenter, tous eussent pu être sauvés. Ils
avaient eu la faculté de choisir leur prince: le Christ
171
ou Satan. A l’heure de la plus grande épreuve
chaque homme peut recevoir autant de secours que
n’en a reçu le Christ. La croix nous est garante que
personne ne doit nécessairement être perdu, une
aide abondante étant pourvue pour chacun. Nous
pouvons vaincre les agents sataniques; nous
pouvons aussi nous joindre aux puissances qui
cherchent à contrecarrer l’œuvre de Dieu dans
notre monde. ...
Nous avons un Avocat qui plaide notre cause.
Le Saint-Esprit observe constamment notre ligne
de conduite. Il nous faut maintenant une juste
appréciation des choses, afin que notre piété
pratique fasse paraître la vérité telle qu’elle est en
Jésus. Les agents angéliques sont des messagers
célestes, sans cesse occupés à monter et à
descendre; ils établissent constamment des
relations entre la terre et le monde supérieur. Ces
messagers angéliques observent notre conduite. Ils
sont toujours disposés à aider les faibles, à
préserver chacun de tout danger moral ou physique
conformément à la providence divine. Toutes les
fois que des âmes cèdent au pouvoir adoucissant et
172
subjuguant de l’influence de l’Esprit de Dieu grâce
au ministère angélique, il y a joie au ciel, le
Seigneur lui-même chantant sa joie.
Les hommes ont coutume de s’attribuer une
trop grande gloire. C’est l’activité des agents
célestes coopérant avec les instruments humains en
accord avec le plan de Dieu qui résulte dans la
conversion et la sanctification du caractère humain.
Nous serions incapables de supporter la vue de la
gloire du ministère angélique si cette gloire ne nous
était voilée par égard pour la faiblesse de notre
nature humaine. L’éclat de la gloire céleste,
manifestée chez les anges de lumière, aurait un
effet destructeur sur des mortels. Les anges
agissent sur les esprits humains confiés à leur
charge; ils leur rappellent de précieux souvenirs,
comme ils l’ont fait pour les femmes venues au
sépulcre.
Des créatures servent d’instrument pour réaliser
le plan céleste: renouveler notre nature, amener à
obéir à Dieu des enfants de rébellion. Quiconque
désire travailler selon la volonté et les plans de
173
Dieu est confié à un ange gardien. Par d’humbles et
ardentes prières adressées à Dieu nous pouvons
invoquer l’aide de célestes assistants. D’invisibles
armées, lumineuses et puissantes, opéreront en
faveur de celui qui est humble, doux et qui se fait
petit.—Lettre 116, 1899.
Les anges attendent une collaboration
Satan se sert d’instruments humains pour placer
une âme sous le pouvoir de la tentation; mais les
anges de Dieu sont à la recherche d’instruments
humains disposés à se prêter à leur action pour le
salut de ceux qui sont tentés. Les anges sont à la
recherche de ceux qui voudront travailler sous la
direction du Christ, mus par le sentiment de lui
appartenir; ceux qui comprendront que les
personnes tombées en tentation, à quelque classe
qu’elles appartiennent, ont particulièrement besoin
de leur influence; que le Christ s’intéresse
vivement à ceux qui sont mis de côté, négligés,
blessés par la dureté des hommes, ceux-ci refusant
de démontrer leur foi par des œuvres d’amour qui
purifient l’âme.
174
Les anges de Dieu sont prêts à œuvrer avec et
par l’intermédiaire de ceux qui veulent bien
coopérer avec des instruments célestes pour
arracher une âme à la mort, couvrant ainsi une
multitude de péchés; en agissant ainsi ils éviteront
d’être tentés eux-mêmes.
Ce sont les malades qui ont besoin de médecin,
non ceux qui sont en santé. Si vous vous dépensez
en faveur de ceux qui n’en ont pas besoin,
négligeant ceux-là mêmes qui profiteraient de vos
bonnes paroles et de vos actes, vous formez un
caractère qui n’est pas fait à la ressemblance du
Christ.—Lettre 70, 1894.
175
Chapitre 11
Que valons-nous?
Le Seigneur désire que chacun de nous soit
vraiment fervent. On ne peut se permettre une
erreur dans les questions spirituelles. C’est une
question de vie ou de mort: “Que dois-je faire pour
être sauvé, sauvé pour l’éternité?” “Que dois-je
faire pour hériter la vie éternelle,—une vie qui se
mesure avec celle de Dieu?” Voilà la question que
chacun de nous a le devoir de considérer avec
sérieux. ...
Aussi longtemps que nous vivons en ce monde,
nous devons être la main secourable de Dieu. Paul
a déclaré: “Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice
de Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. Nous devons
collaborer avec Dieu dans toute la mesure qu’il
requiert de nous. Réalisons-nous le dessein du Dieu
éternel? Est-ce que nous nous efforçons chaque
jour d’avoir la pensée du Christ et de nous
conformer à sa volonté en parole et en action?
176
Dans quelle triste condition la famille humaine
ne se trouve-t-elle pas aujourd’hui? A-t-on jamais
vu un temps comme celui-ci,—de confusion, de
violence, de meurtre, de vol, et de toutes sortes
d’autres crimes? Quelle est notre position, en ce
temps-ci?
Au chapitre 58 d’Esaïe nous lisons: “Vous
jeûnez pour disputer et vous quereller, pour frapper
méchamment du poing”, et nous avons appris que
Dieu ne saurait agréer un tel jeûne. “Vous ne
jeûnez pas comme le veut ce jour, pour que votre
voix soit entendue en haut.” Ésaïe 58:4.
“Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir, un
jour où l’homme humilie son âme? Courber la tête
comme un jonc, se coucher sur le sac et la cendre,
est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, un jour
agréable à l’Eternel? Voici le jeûne auquel je
prends plaisir: Détache les chaînes de la
méchanceté, dénoue les liens de la servitude,
renvoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute
espèce de joug; partage ton pain avec celui qui a
177
faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux
sans asile; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne
te détourne pas de ton semblable.” Ésaïe 58:5-7.
La récompense
“Alors [quand ces œuvres de miséricorde
auront été accomplies en faveur des nécessiteux] ta
lumière poindra comme l’aurore, et ta guérison
germera promptement; ta justice marchera devant
toi, et la gloire de l’Eternel t’accompagnera.” Ésaïe
58:8.
Il nous faut mettre en pratique les préceptes de
la loi; alors la justice marchera devant nous et la
gloire de Dieu sera notre arrière-garde. La lumière
de la justice du Christ nous servira d’avant-garde,
et la gloire du Seigneur sera notre arrière-garde.
Remercions Dieu pour cette assurance. Gardons
constamment une position qui nous assure la faveur
du Seigneur Dieu du ciel. Réfléchissons-y: c’est
notre privilège de rester en communion avec
Dieu,—d’être sa main secourable.
178
Dans le vaste plan que Dieu a conçu en vue du
rachat d’une race perdue, il s’est mis dans la
nécessité d’avoir recours à des instruments
humains destinés à être sa main secourable. Pour
atteindre l’humanité, il lui faut cette main
secourable. Il lui faut la coopération de personnes
actives, promptes à saisir les occasions, à voir ce
qui doit être fait pour leurs semblables.
Le Christ a donné sa vie pour des pécheurs,
hommes et femmes. Il désire faire passer notre race
d’une vie de transgression à une vie d’obéissance;
à ceux qui l’acceptent en qualité de Rédempteur il
offre la récompense la plus riche que le ciel puisse
offrir—l’héritage de la vie éternelle. ...
Si seulement il nous était donné de mieux
comprendre le prix infini qu’a coûté notre
rédemption! Paul a dit: “Vous avez été rachetés à
un grand prix.” 1 Corinthiens 6:20. C’est vrai, car
le prix qui a été payé n’est rien moins que la vie du
Fils unique de Dieu. Pensons-y. Il nous est loisible
de refuser les invitations que le Christ nous
adresse, de négliger ses offres de pardon et de paix;
179
il n’en reste pas moins que chacun de nous a été
racheté à un grand prix: le précieux sang du Fils de
Dieu. “Considérez”-le donc. Hébreux 12:3.
Vous avez beaucoup coûté. “Glorifiez donc
Dieu dans votre corps.” 1 Corinthiens 6:20. Ce que
vous pourriez être tentés de considérer comme
votre propriété appartient à Dieu. Prenez soin de ce
qui est à lui. Il vous a rachetés à un prix infini.
Votre intelligence lui appartient. Quel droit peut
avoir une personne quelconque d’abuser de son
corps, puisque celui-ci ne lui appartient pas à elle-
même, mais au Seigneur Jésus-Christ? Quelle
satisfaction peut-on s’accorder qui ait pour effet
d’amoindrir les forces du corps et de l’esprit en
s’assujettissant à n’importe quel vice?
Dieu a donné un cerveau à tout être humain. Il
désire que cet organe soit employé à sa gloire.
Grâce à lui, l’homme est à même de joindre ses
efforts à ceux de Dieu pour sauver des mortels, ses
semblables, qui périssent. Nous ne possédons pas
en excès des facultés mentales. A nous de
développer et d’exercer chaque faculté mentale,
180
chaque force corporelle, pour en faire le meilleur
usage possible. Nous devons tout faire pour
fortifier ces facultés; en effet, Dieu a plaisir à nous
voir toujours plus efficients dans la collaboration
que nous lui apportons.
C’est au sujet de ceux qui font fidèlement leur
part qu’il est dit: “Nous sommes ouvriers avec
Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. Sans l’assistance divine
l’homme ne peut faire grand-chose; mais le Père
céleste et son Fils sont prêts à œuvrer par le moyen
de quiconque veut se consacrer entièrement sur
l’autel du service. Chacun de mes auditeurs peut
coopérer avec Dieu, et lui offrir un service
acceptable. Le Seigneur désire que chacun de nous
entre en ligne. A chacun il a assigné une tâche
suivant ses capacités. ...
Expérience personnelle
J’avais dix-sept ans, et tous mes amis me
considéraient une invalide à vie à la suite d’un
grave accident, quand un céleste visiteur vint me
dire: “Je vais te charger d’un message.” Je me
181
disais qu’une erreur avait sûrement été commise
quelque part. Mais la même parole me fut répétée:
“Je vais te charger d’un message. Ecris pour le
public ce que je vais te dire.” Jusqu’à ce moment-
là, ma main tremblante avait été incapable de tracer
une ligne. Je répondis: “Je ne puis, je ne puis.”
“Ecris! écris!” fut l’ordre réitéré. Je pris plume et
papier et commençai à écrire; impossible de se
faire une idée de tout ce que j’ai écrit depuis lors.
Les forces m’étaient communiquées par Dieu.
Depuis ce moment-là les livres que j’ai
composés ont été publiés en de nombreuses
langues et répandus dans toutes les parties du
monde. J’ai appris récemment que la reine
d’Allemagne avait reçu un exemplaire de l’un de
mes livres et avait gentiment accusé réception de
l’ouvrage. Au Seigneur toute louange.
Nous ne pouvons rien faire de bien par nous-
mêmes. Mais la possibilité nous est offerte
d’établir des rapports corrects avec Dieu et de
décider d’accomplir notre part dans son œuvre,
avec son aide, pour améliorer ces rapports. La
182
gloire de Dieu se manifestera dans la vie de ceux
qui humblement et fermement s’en tiendront à cette
résolution. C’est une chose que je connais par
expérience. Par moi-même je ne possède aucune
puissance. Je me suis rendu compte que je dois
suspendre à Jésus-Christ mon âme impuissante;
grâce à la prière et à la foi il en est résulté que le
salut de Dieu a marché devant moi et que la gloire
du Seigneur a suivi.
Je parle de ce que je sais pour votre
encouragement et votre consolation. Que nous
sachions tous établir de bonnes relations avec Dieu.
Quelle satisfaction peut-il y avoir à se conformer
aux modes du monde? Vous avez mieux à faire.
Façonnez vos caractères. Employez chaque talent,
chaque nerf, chaque muscle, chaque pensée,
chaque action à la gloire de Dieu. Alors vous
verrez, plus que jamais auparavant, le salut de Dieu
marcher devant vous.
Je n’ai aucun sujet de me plaindre. Le Seigneur
ne m’a jamais fait défaut. Il y a vingt-deux ans que
j’ai déposé mon mari dans la tombe; lorsque bien
183
des années après cela il fut décidé d’envoyer
davantage de missionnaires en Australie rejoindre
ceux qui avaient déjà été envoyés, et qui n’étaient
pas nombreux, nous y sommes allés nous-mêmes
pour fortifier les mains de nos frères et placer
l’œuvre sur de bonnes bases dans ce nouveau
centre. Nous y avons accompli un travail de
pionniers.
Aidé à créer une école
Nous nous sommes rendu compte de la
nécessité urgente d’une école où des jeunes gens et
des jeunes filles capables puissent être formés pour
le service du Maître; nous nous sommes rendus
dans la forêt de la Nouvelle-Galles du Sud, nous
avons acheté quinze cents acres [environ 600
hectares] de terrain, et nous y avons établi une
école loin des villes. ...
Voici trois ans que nous sommes revenus en
Amérique. D’autres ont été envoyés pour prendre
notre place en Australie. L’œuvre a continué de
prospérer; tous les efforts ont été couronnés de
184
succès. Je voudrais que vous puissiez prendre
connaissance des lettres qui nous parviennent.
Vous avez sûrement entendu parler de l’effroyable
sécheresse qui a causé la famine dans de
nombreuses régions d’Australie au cours des deux
dernières années. Des centaines de milliers de
brebis, de vaches et de chevaux ont péri. Les pertes
financières ont été élevées dans toutes les colonies,
surtout dans le Queensland.
Cependant le terrain choisi pour notre école
secondaire a reçu suffisamment de pluie pour
assurer de bons pâturages et des récoltes
abondantes; de fait, dans les parlements et dans les
journaux des grandes villes on a dit que c’était “le
seul endroit vert dans toute la Nouvelle-Galles du
Sud”.
N’est-ce pas remarquable? Dieu n’a-t-il pas
accordé sa bénédiction? Nous apprenons par un des
rapports reçus que sept mille livres de miel
d’excellente qualité ont été recueillies sur le terrain
de l’école. On a récolté une quantité de légumes et
la vente de l’excédent a constitué une ressource
185
appréciable pour l’école. Ceci est encourageant, car
nous avions choisi un terrain désert et nous avons
contribué à le faire fructifier. A Dieu toute la
gloire.
En tout pays, en toute communauté on trouve
des occasions pour rendre un service utile. Même
dans les vallées où nous vivons actuellement, il y a
des familles ayant besoin d’assistance spirituelle.
Employez vos talents, vos capacités pour leur venir
en aide. Commencez par vous donner vous-mêmes
au Maître; alors il agira avec vous. A chacun il
assigne une tâche.
Est-ce que soeur White s’enrichit?
On a dit parfois que je cherche à devenir riche.
On a parfois posé la question par écrit: “Est-ce que
Mme White ne possède pas des millions de
dollars?” Je suis heureuse de pouvoir répondre
négativement. Je ne possède pas un lieu en ce
monde qui soit exempt de dettes. Pourquoi? Parce
que je vois tant de travail missionnaire qui reste à
faire. Comment pourrais-je, en de telles
186
circonstances, amasser de l’argent?—Assurément
pas. Il est vrai que je reçois des droits d’auteur sur
la vente de mes livres; mais presque tout s’en va
aux missions.
Le directeur de l’une de nos maisons d’édition
qui se trouve dans un pays lointain m’a envoyé un
chèque de cinq cents dollars parce qu’il avait
appris que j’étais dans le besoin; une lettre
accompagnant l’argent disait qu’en retour des
milliers et milliers de dollars de droits d’auteur mis
au service de son champ missionnaire pour
permettre de traduire et distribuer de nouveaux
livres et soutenir de nouvelles entreprises
missionnaires, on considérait les cinq cents dollars
comme une petite marque de reconnaissance. On
voulait par là m’aider à un moment où j’en avais
particulièrement besoin; mais jusqu’à présent j’ai
donné tous mes droits d’auteur provenant de la
vente de mes livres étrangers en Europe; je me
propose de rendre ces cinq cents dollars aussitôt
que j’aurai pu m’affranchir de mes dettes.
Je dirai à la gloire de Dieu qu’il m’a permis
187
d’achever un livre sur les paraboles de Jésus, cela il
y a environ quatre ans, puis il m’a mis au cœur le
désir de donner cet ouvrage pour l’avancement de
l’œuvre de l’éducation au sein de notre
dénomination.
Quelques-unes de nos plus grandes écoles
secondaires étaient accablées de dettes; mais grâce
aux efforts de nos membres qui ont vendu le livre
et consacré tout le profit pour liquider ces dettes,
plus de deux cent mille dollars ont été réunis et
employés à payer les dettes, et cette bonne œuvre
ne fait que continuer. Le succès de ce plan a été
pour moi une source de grande satisfaction.
J’achève en ce moment un autre ouvrage destiné à
un usage analogue pour d’autres entreprises.
Mais ce n’est pas le gain financier qui
m’encourage le plus. J’aime à penser que la
diffusion de ces livres amène beaucoup d’âmes à la
vérité. Cette pensée me réjouit. Je n’ai pas le temps
de m’abandonner à la tristesse. Je poursuis
inlassablement mon travail, écrivant, écrivant,
écrivant. De bonne heure le matin, quand vous
188
dormez encore, je suis déjà occupée à écrire.
Même les afflictions ne m’ont pas empêchée
d’écrire. Peu de temps après mon départ pour
l’Australie je suis tombée malade. Une attaque de
rhumatisme inflammatoire, due à l’humidité des
habitations, m’a clouée au lit pendant onze mois.
Parfois j’éprouvais une grande détresse. Ne
pouvant dormir que deux heures environ dans une
même position, il fallait me déplacer pour me
permettre de prendre une autre position. Mon
matelas d’air comprimé ne m’offrait que peu de
soulagement, et je traversai des périodes d’intenses
souffrances.
Je n’ai pas cessé de travailler pour cela. Mon
bras droit, depuis le coude jusqu’au bout des
doigts, était exempt de douleur; la partie supérieure
du bras, l’autre bras et les deux épaules ne
pouvaient remuer sans l’aide de quelqu’un. On
imagina un cadre qui me permit d’écrire. Au cours
de ces onze mois j’ai couvert d’écriture deux mille
cinq cents pages qui franchirent l’océan Pacifique
pour être publiées en Amérique.
189
Je suis si reconnaissante envers le Seigneur: il
ne me déçoit jamais; il m’accorde force et grâce.
Alors que je me tenais auprès de mon mari mourant
j’ai placé ma main dans la sienne et lui ai demandé:
“Me reconnais-tu, mon époux?” Il fit un signe
affirmatif. J’ajoutai: “Pendant de longues années je
t’ai laissé porter le fardeau des responsabilités
administratives, avec le soin de lancer de nouvelles
entreprises. Je promets d’être moi-même,
désormais, un pionnier.” Je dis encore: “Si tu me
comprends, presse ma main un peu plus fort”, ce
qu’il fit, ne pouvant parler.
Après que mon mari eut été enseveli, ses amis
eurent la pensée de placer sur sa tombe une
colonne brisée en guise de monument. “Jamais, au
grand jamais, dis-je. Il a accompli à lui tout seul le
travail de trois hommes. Jamais on ne placera un
monument brisé sur sa tombe!”...
Dieu m’a soutenue. Aujourd’hui je glorifie son
nom en présence de son peuple. J’ai passé près de
dix années en Australie. Une œuvre merveilleuse y
190
a été accomplie, mais beaucoup plus eût pu être fait
si nous avions eu les hommes et les moyens
nécessaires. Néanmoins nous remercions Dieu de
nous avoir soutenus de sa présence et de ce qu’il
nous est donné de voir maintenant dans ce champ
comme résultat des efforts déployés.—Manuscrit 8,
1904.
Travailler sans relâche, avec zèle
Des congrès devraient être organisés dans nos
grandes villes. Si les orateurs se montrent prudents
dans ce qu’ils disent, des cœurs seront touchés
tandis que la vérité est proclamée avec la puissance
de l’Esprit. En pénétrant dans un cœur, l’amour du
Christ bannira l’amour de l’erreur. L’amour et la
bienveillance manifestés dans la vie du Christ
doivent aussi paraître dans celle des ouvriers qui
travaillent à son service. L’activité ardente et
inlassable qui l’a caractérisé doit aussi marquer
leur vie. Le caractère des chrétiens doit reproduire
celui du Christ.
N’oublions jamais que nous ne nous
191
appartenons pas, ayant été rachetés à grand prix.
Nos facultés doivent être considérées comme un
dépôt sacré, et servir à la gloire de Dieu et au bien
de nos semblables. Nous devons participer à la
croix du Christ. Avec une fidélité ardente et
inlassable nous devons chercher à sauver ceux qui
se perdent.—Manuscrit 6, 1902.
192
Chapitre 12
L’étonnement des anges
Les anges voient avec étonnement que les
hommes considèrent avec tant de légèreté et
d’indifférence les vérités vitales qui revêtent une si
grande importance pour le pécheur, et qu’ils
demeurent captifs de Satan malgré tout ce qu’a
enduré la personne divine du Fils de Dieu. Oh! si
nous pouvions cultiver des habitudes de
contemplation devant l’abnégation et l’esprit de
sacrifice manifestés dans la vie du Christ, au point
d’avoir un vif sentiment du caractère haïssable du
péché.
Qu’une vive gratitude naisse dans nos esprits à
la pensée de la fidélité avec laquelle le Père nous
pardonne en Christ, selon sa promesse. Sa grâce et
son amour nous en donnent l’assurance tandis que
nous contemplons le Christ élevé sur la croix du
Calvaire. Chacun de nous veut-il, selon ses
capacités, s’efforcer de saisir cette vérité: Jéhova
193
notre Dieu nous aime et nous pardonne si nous
croyons à Jésus et si nous l’aimons?
Quelle vérité glorieuse! Dieu est disposé à
pardonner à tous ceux qui viennent à lui repentants.
Prêchez cela. Elevez très haut Jésus, afin que tous
puissent le contempler. ...
Dans les sacrifices qu’ils offraient les Juifs
voyaient un symbole du Christ dont le sang a été
versé pour le salut du monde. Toutes ces offrandes
avaient pour but de servir de types au Christ et de
graver dans les cœurs cette vérité importante: seul
le sang de Jésus purifie de tout péché; sans
l’effusion du sang il ne peut y avoir rémission des
péchés. Certains se demandent avec étonnement
pourquoi Dieu a demandé tant de sacrifices et
réclamé tant de victimes sanglantes dans
l’économie juive.
Chaque victime expirante était un type du
Christ; cette leçon devait s’imprimer dans l’esprit
et le cœur de la manière la plus solennelle par ces
cérémonies sacrées que les prêtres avaient pour
194
mission d’expliquer clairement. Le but des
sacrifices, envisagé clairement par Dieu lui-même,
était d’enseigner cette vérité d’une importance
capitale: ce n’est que par le sang du Christ que l’on
peut obtenir le pardon des péchés.
Cette grande vérité salutaire est souvent répétée
aux oreilles des croyants et des incroyants;
néanmoins les anges contemplent avec étonnement
l’indifférence d’hommes pour qui ces vérités ont
une telle signification. A en juger par les faits,
combien peu l’Eglise apprécie la force du
merveilleux plan de la rédemption. Combien peu
font une vivante réalité de la vérité selon laquelle
dans le sang de Jésus-Christ, qui purifie, se trouve
le pardon des péchés qui s’attachent aux êtres
humains comme une lèpre hideuse.
Quelles pensées profondes ceci ne devrait-il
pas susciter dans l’esprit de chacun. Il n’avait pas à
souffrir pour expier ses propres péchés. L’intensité
de ses souffrances a été proportionnée à la dignité
de sa personne et à la grandeur de son caractère
immaculé.—Lettre 43, 1892.
195
Repentance spasmodique
“Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si
quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,
j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec
moi. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi
sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis
assis avec mon Père sur son trône.” Apocalypse
3:20, 21.
Quelqu’un dira: Pourquoi faut-il que ce
message résonne sans cesse à nos oreilles? C’est
parce que vous ne vous repentez pas
complètement. Vous ne vivez pas en Christ et vous
ne faites pas habiter le Christ en vous. Quand une
idole est chassée d’une âme, Satan en a une autre,
toute prête à la remplacer. A moins d’une entière
consécration au Christ et d’une vie de communion
avec lui, à moins qu’on ne le prenne pour
conseiller, on constatera que le cœur, toujours
ouvert à de mauvaises pensées, se détourne
aisément du service de Dieu pour se mettre au
service du moi.
196
Il se peut que parfois vous ayez le désir de vous
repentir. Mais à moins de consentir à une réforme
décisive et de mettre en pratique les vérités
apprises, à moins de posséder une foi active,
agissante, qui sans cesse accroisse sa force, votre
repentir ressemble à la rosée matinale. L’âme ne
sera pas délivrée d’une manière permanente. Une
repentance fruit d’un exercice spasmodique des
sentiments est une repentance dont il y a lieu de se
repentir; car elle est décevante. Un exercice violent
des sentiments, incapable de produire des fruits
paisibles de justice, vous laisse dans un état pire
qu’auparavant.
Le tentateur vous poursuivra chaque jour avec
une excuse plausible mais trompeuse, pour vous
amener à vous servir vous-mêmes, à chercher votre
propre satisfaction; ainsi vous retomberez dans vos
vieilles habitudes, négligeant le service de Dieu qui
vous procurerait espoir, réconfort et assurance.
Dieu demande un service volontaire—inspiré
au cœur par l’amour de Jésus. Un service égoïste,
197
rendu à contrecœur, ne pourra jamais plaire à Dieu.
Il exige le cœur tout entier, il veut être aimé sans
partage, il attend une entière confiance en son
pouvoir capable de délivrer du péché. ...
Dieu veut honorer de son appui toute âme
sincère et ardente qui s’efforce de marcher devant
lui dans la perfection de la grâce du Christ. Le
Seigneur Jésus n’abandonnera jamais une âme
humble et tremblante. Croirons-nous que Dieu est
disposé à travailler dans nos cœurs? que si nous le
laissons agir il fera de nous des êtres purs et saints,
qualifiés par sa grâce abondante à devenir ses
collaborateurs? Pouvons-nous, avec des sens
sanctifiés, apprécier la force des promesses divines,
nous les approprier, non parce que nous en sommes
dignes, mais parce que par une foi vivante nous
réclamons en notre faveur la justice du Christ?—
Manuscrit 125, 1901.
198
Chapitre 13
Il importe de recevoir le Saint-
Esprit
Pendant la nuit du premier sabbat de
l’assemblée de Newcastle, il m’a semblé que j’étais
présente, insistant sur la nécessité et l’importance
pour nous de recevoir l’Esprit. C’était là ma
préoccupation—que nous ouvrions nos cœurs à
l’action du Saint-Esprit. Un jour le Christ a dit à
ses disciples: “J’ai encore plusieurs choses à vous
dire; mais elles sont maintenant au-dessus de votre
portée.” Il était gêné par leur peu de
compréhension. Il ne pouvait leur exposer les
vérités qu’il était anxieux de leur communiquer;
aussi longtemps que leurs cœurs restaient fermés à
ces vérités, c’eût été peine perdue de les leur
enseigner. Avant de bien comprendre les leçons du
Christ, ils devaient recevoir l’Esprit. “Le
Consolateur, le Saint-Esprit, leur dit Jésus, que le
Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera
toutes choses, et vous remettra en mémoire tout ce
199
que je vous ai dit.”
Dans mon songe je vis une sentinelle placée à
l’entrée d’un édifice important, qui interrogeait
tous ceux qui se présentaient à la porte: “Avez-
vous reçu le Saint-Esprit?” Il tenait à la main une
canne à mesurer, et peu de personnes étaient
admises à entrer. “Votre stature d’homme ne
compte pour rien, disait-il. Mais si vous avez
atteint la stature parfaite du Christ Jésus, selon la
mesure de vos connaissances, vous recevrez une
invitation à siéger avec le Christ au repas de noces
de l’Agneau, et à travers les âges éternels vous ne
cesserez de jouir des bienfaits du banquet préparé à
votre intention.
”Même si vous êtes de haute taille et bien
proportionné, vous ne pouvez entrer ici. Aucun
adulte ne peut entrer s’il garde les dispositions, les
habitudes, les traits de caractère qui distinguent les
petits enfants. Si vous avez nourri des soupçons, de
la médisance, de l’irritation, de l’orgueil, vous ne
pouvez être admis; car vous compromettriez le
succès de la fête. Tous ceux qui entrent par cette
200
porte ont revêtu l’habit de noces, tissé sur les
métiers du ciel. Ceux qui prennent l’habitude de
relever les fautes d’autrui, manifestent une
difformité qui fait le malheur des familles, qui fait
que des âmes se détournent de la vérité pour suivre
des fables. Le levain de méfiance qui vous anime,
votre manque de confiance, votre tendance à la
calomnie vous ferment cette porte. Rien ne peut
franchir cette porte qui soit de nature à troubler le
bonheur des habitants en détruisant leur confiance
mutuelle. Vous ne pouvez vous joindre à cette
famille de bienheureux dans les parvis célestes; car
j’ai essuyé toutes larmes de leurs yeux. Vous ne
pouvez voir le Roi dans sa beauté à moins de
représenter vous-mêmes son caractère.
”Quand vous renoncerez à votre propre
volonté, à votre propre sagesse, quand vous vous
serez placés à l’école du Christ, vous serez admis
dans le royaume de Dieu. Il exige une reddition
complète, sans réserve. Laissez-le ordonner, forger,
façonner votre vie. Prenez son joug sur votre cou.
Consentez à être conduits, instruits par lui.
Apprenez que vous n’entrerez jamais dans le
201
royaume des cieux si vous ne devenez semblables à
de petits enfants.
”Demeurer en Christ c’est ne choisir que les
dispositions du Christ de manière à ce que ses
intérêts deviennent les vôtres. C’est à ces
conditions que l’on devient son disciple et vous ne
trouverez jamais de repos tant que vous ne les
remplirez pas. Reposez-vous en Christ; il n’y a pas
de repos en dehors de lui.
”Aussitôt que le joug est placé sur votre cou, il
devient léger; alors le plus grand effort spirituel
devient facile, le fardeau le plus lourd paraît léger,
car le Seigneur communique la force et les
énergies, pour que le travail s’accomplisse avec
joie. Remarquez bien ceci: “Recevez mes
instructions, car je suis doux et humble de cœur.”
Matthieu 11:29. Qui parle ainsi?—La Majesté du
ciel, le Roi de gloire. Il désire que votre conception
des choses spirituelles soit débarrassée de toute
scorie d’égoïsme, de la souillure d’une nature
tortueuse, grossière, antipathique. Il vous faut faire
une expérience intérieure sur un plan plus élevé.
202
Vous devez croître en grâce en demeurant en
Christ. Quand vous serez convertis, vous ne serez
plus une entrave, vous affermirez vos frères.”
J’ai vu qu’à l’ouïe de ces mots quelques-uns se
détournèrent tristement et se joignirent aux
moqueurs. D’autres, en larmes, le cœur brisé, se
confessèrent à ceux qu’ils avaient meurtris et
blessés. Ils ne songèrent pas à sauvegarder leur
dignité personnelle; à chaque pas ils répétèrent la
question: “Que faut-il que je fasse pour être
sauvé?” Actes des Apôtres 16:30. Ils recevaient
cette réponse: “Repentez-vous, convertissez-vous
pour que vos péchés soient transférés au jugement
et effacés.” On entendit des paroles qui fustigeaient
l’orgueil spirituel: une chose que Dieu ne tolère
pas, car elle est incompatible avec sa Parole et avec
notre profession de foi. Recherchez le Seigneur,
vous tous ses ministres. Cherchez-le pendant qu’il
se trouve; invoquez-le tandis qu’il est près. “Que le
méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité
ses pensées; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura
pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de
pardonner.” Ésaïe 55:7.
203
Quand j’ai présenté ces principes à une réunion
du sabbat, tous mes auditeurs ont eu le sentiment
que le Seigneur avait parlé par l’intermédiaire du
faible instrument.—The Review and Herald, 11
avril 1899.
Le temps est arrivé où nous pouvons attendre
de grandes choses de la part du Seigneur. Nous ne
devons ni flancher ni faiblir dans nos efforts. Nous
devons croître en grâce et dans la connaissance du
Seigneur. Avant que l’œuvre soit achevée et que
tous les enfants de Dieu soient scellés, nous
recevrons l’effusion de l’Esprit de Dieu. Des anges
envoyés du ciel se trouveront au milieu de nous. Il
est temps de nous préparer pour le ciel en réalisant
une parfaite obéissance à tous les commandements
de Dieu.—Lettre 30, 1907.
204
Chapitre 14
Partout
Le Christ a été le grand Missionnaire médical
dans le monde. Il demande des volontaires prêts à
collaborer avec lui à la grande œuvre qui consiste à
semer la vérité dans le monde. Les ouvriers de
Dieu doivent planter le drapeau de la vérité dans
tous les lieux accessibles. Le monde a besoin d’une
restauration. Il gît dans l’iniquité et court le plus
grand danger. Il faut donner plus d’extension à
l’œuvre en faveur de ceux qui sont sans Christ.
Dieu demande aux siens de s’employer à son
service avec diligence pour que l’efficace du
christianisme devienne évidente. Son royaume doit
s’étendre. Des mémoriaux doivent être érigés en
son honneur en Amérique et à l’étranger.
L’œuvre de la réforme sanitaire, unie à la vérité
présente, exerce une influence bienfaisante. C’est
le bras droit de l’Evangile; souvent il prépare un
champ à recevoir l’Evangile. Souvenons-nous
205
toujours, néanmoins, que l’œuvre doit être
poursuivie sur des bases solides, en parfaite
harmonie avec le plan d’organisation de Dieu. Des
églises doivent être organisées; en aucun cas elles
ne doivent répudier l’œuvre missionnaire médicale.
D’autre part l’œuvre médicale ne doit pas non plus
se séparer du ministère évangélique. Sans quoi on
aboutirait à une conception unilatérale et
incomplète de l’œuvre.
La chose la plus pressante est de faire
comprendre aux chrétiens que c’est là l’œuvre la
plus importante. Il s’agit de cultiver la vigne du
Seigneur, où chacun a la place que le Seigneur lui a
assignée. Le succès de chacun dépend de sa
relation personnelle avec la Tête divine.
La grâce et l’amour de notre Seigneur Jésus-
Christ et sa tendre sollicitude à l’égard de son
Eglise restée sur la terre doivent se manifester par
les progrès de son œuvre et l’évangélisation des
peuples divers. Les principes célestes de vérité et
de justice doivent paraître toujours plus clairement
dans la vie des disciples du Christ. Plus de
206
générosité et moins de convoitise doivent
apparaître dans les transactions commerciales que
ce n’a été le cas depuis l’effusion du Saint-Esprit
au jour de la Pentecôte. Aucun vestige de
l’influence des monopoles égoïstes et mondains ne
doit se faire sentir chez ceux qui veillent, prient et
travaillent en attendant la seconde venue de notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ sur les nuées du
ciel, avec puissance et une grande gloire.
En tant qu’Eglise nous ne sommes pas prêts
pour l’apparition du Seigneur. Si nous voulions
fermer les avenues de l’âme vers la terre et les
ouvrir vers les cieux, chaque institution établie
deviendrait une lumière brillante dans le monde.
Chaque membre d’église, s’il mettait en pratique
les grandes vérités ennoblissantes révélées en ces
derniers temps, deviendrait une brillante lumière.
Dieu ne peut prendre plaisir à son peuple aussi
longtemps qu’il n’est pas survolté par le Saint-
Esprit. Les rapports réciproques doivent montrer,
par les paroles, les affections, les qualités, que les
croyants sont un en Christ. Ils doivent constituer
dans notre monde des signes et des prodiges,
207
effectuant un travail intelligent dans tous les
domaines. Des rapports harmonieux doivent exister
entre toutes les parties de l’œuvre, pour que tout se
meuve comme une machine bien réglée. Alors sera
comprise la joie du salut en Christ. Alors on
n’assistera plus au spectacle offert par ceux qui,
ayant été favorisés par une lumière de vérité qu’ils
devaient communiquer à d’autres, n’ont pas
manifesté les principes de la vérité dans leur vie
communautaire et n’ont pas travaillé à l’œuvre du
Seigneur de manière à le glorifier. ...
Sorti du sépulcre le Christ ressuscité d’entre les
morts déclara: “Je suis la résurrection et la vie.” Le
Christ, notre Sauveur ressuscité, est notre vie.
Lorsque le Christ devient la vie d’une âme, un
changement se produit qu’aucun langage humain
ne saurait décrire. Toute prétention à la science, à
l’influence, à la puissance reste vaine sans le
parfum du caractère du Christ. Le Christ doit être
vraiment la vie de l’âme, comme le sang est la vie
du corps. ...
Purifiés de tout égoïsme
208
Ceux qui sont au service de Dieu doivent être
purifiés du moindre brin d’égoïsme. Tout doit se
faire en accord avec cet ordre: “Quoi que vous
fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout”
(Colossiens 3:17), “pour la gloire de Dieu” 1
Corinthiens 10:31. Les lois de la justice et de
l’équité doivent être strictement respectées dans les
transactions entre voisins et entre frères. Nous
devons rechercher un ordre parfait et une parfaite
justice, à la ressemblance de Dieu. C’est
uniquement sur de telles bases que notre travail
pourra supporter l’épreuve du jugement. ...
Le christianisme a pour but de manifester la
plus tendre affection mutuelle. La vie chrétienne
consiste en devoirs et en privilèges chrétiens. Dans
sa sagesse, le Christ a donné à sa jeune Eglise un
système de sacrifices et d’offrandes dont il était
lui-même le fondement, et qui préfiguraient sa
mort. Chaque sacrifice annonçait l’Agneau immolé
dès la fondation du monde, pour faire comprendre
à tous que le salaire du péché c’est la mort. Il n’y
avait aucun péché en lui; cependant il mourut pour
209
nos péchés.
Le système des cérémonies symboliques tendait
à un but—la justification de la loi de Dieu, afin que
tous ceux qui croient en Christ parviennent “à
l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de
Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la
stature parfaite de Christ”. Ephésiens 4:13. Dans
l’œuvre chrétienne il y a place pour l’exercice de
tous les dons reçus de Dieu. Tous doivent s’unir
pour répondre aux exigences divines, manifestant à
chaque pas une foi agissant par la charité, qui
purifie l’âme.
Le Christ a droit à l’amour suprême de ses
créatures. Il demande également que l’homme ait
un respect sacré pour ses semblables. Toute âme
sauvée l’aura été par l’amour qui a son principe en
Dieu. La vraie conversion fait passer de l’égoïsme
à un amour sanctifié pour Dieu et pour le prochain.
Les adventistes du septième jour sont-ils prêts à
effectuer une réforme complète, de sorte que leurs
âmes entachées de péché soient purifiées de la
lèpre de l’égoïsme?
210
J’ai le devoir de dire à tous la vérité. Ceux qui
ont accepté la lumière émanant de la Parole de
Dieu ne doivent jamais, au grand jamais donner
l’impression que Dieu s’accommodera de leurs
péchés. Dans sa Parole le péché est défini: la
transgression de la loi.—Manuscrit 16, 1901.
Dans des endroits difficiles
Quand les soldats de Dieu se trouvent dans des
endroits difficiles, ils se demandent pourquoi.
Vont-ils lâcher prise parce que surgissent des
difficultés? Leur foi doit-elle diminuer parce qu’ils
ne voient plus leur chemin dans l’obscurité? A
Dieu ne plaise. Ils doivent cultiver un sentiment
constant de la puissance divine, capable de les
soutenir dans leur travail. Ils ne périront pas et ne
perdront pas leur chemin s’ils se laissent guider par
lui et s’ils s’efforcent de maintenir les droits de la
loi.—Manuscrit 145, sans date.
211
Chapitre 15
Quand l’Église se réveille
La prière est nécessaire au foyer, dans l’Eglise,
dans l’activité missionnaire. On comprend peu la
puissance d’une prière fervente. Si l’Eglise priait
fidèlement, elle ne se trouverait pas en défaut en
tant de choses, car si l’on implore Dieu avec
constance on obtient de riches résultats.
Quand l’Eglise prendra conscience de sa sainte
vocation, plus de prières ferventes et efficaces
monteront au ciel pour demander au Saint-Esprit de
lui désigner son œuvre et son devoir au sujet du
salut des âmes. Une promesse subsiste: Dieu
s’approchera de toute âme qui le cherche.
L’Eglise doit renaître pour avoir, par la
résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, “une
espérance vivante,... un héritage qui ne se peut ni
corrompre, ni souiller, ni flétrir”. 1 Pierre 1:3, 4.
Quand elle deviendra consciente de ce qu’elle doit
212
faire dans notre monde, les membres éprouveront
les douleurs de l’enfantement pour les âmes qui
ignorent Dieu et qui en raison de leur ignorance
spirituelle ne peuvent comprendre la vérité
présente. Un esprit d’abnégation, de sacrifice, doit
être tissé avec notre expérience entière. Nous
devons prier avec vigilance afin qu’il n’y ait point
d’inconséquences dans nos vies. Nous ne devons
pas manquer de montrer à ceux qui nous entourent
ce que nous comprenons: à savoir que prier avec
vigilance veut dire mettre notre vie en accord avec
nos prières, pour qu’elles puissent obtenir de Dieu
leur exaucement.
L’Eglise ne reculera pas tant que ses membres
implorent le secours du trône de la grâce,
demandant de pouvoir coopérer sans faute à la
grande œuvre qui a pour but le salut des âmes en
danger de se perdre. Les membres appartenant à
une église active, agissante, expérimenteront qu’ils
portent le joug du Christ et qu’ils tirent le char avec
lui.
L’univers céleste attend des êtres consacrés, qui
213
soient autant de canaux par lesquels Dieu puisse
communiquer avec son peuple, et par celui-ci avec
le monde. Dieu veut se servir d’une Eglise
consacrée, animée de l’esprit de renoncement; il
manifestera son Esprit d’une manière apparente et
glorieuse, en ce temps-ci tout particulièrement,
alors que Satan agit d’une manière magistrale pour
tromper les âmes aussi bien des pasteurs que des
membres. Si les ministres de Dieu veulent
travailler avec lui, il sera avec eux d’une manière
remarquable, comme il l’a été autrefois avec les
apôtres.
L’Eglise prendra-t-elle conscience de ses
responsabilités? Dieu se prépare à conférer l’Esprit
qui anima le plus grand missionnaire que le monde
ait connu à ceux qui travailleront avec une
consécration pleine d’abnégation et de sacrifice de
soi. Quand le peuple de Dieu aura reçu cet Esprit,
une puissance émanera de lui.—Manuscrit 59,
1898.
Les grâces passives
214
Le Seigneur permet la naissance de
circonstances qui exigent l’exercice des grâces
passives, lesquelles progressent en pureté et en
efficience quand nous tâchons de rendre au
Seigneur ce qui lui appartient sous forme de dîmes
et d’offrandes. Vous savez par expérience ce que
signifie passer par l’épreuve. Ceci vous donne
l’occasion de vous confier en Dieu, de le
rechercher par d’ardentes prières, pour arriver à le
croire, à vous appuyer sur lui avec une foi
enfantine. C’est par la souffrance que nos vertus
sont mises à l’épreuve, que notre foi est soumise à
l’examen. C’est au jour de la détresse que nous
comprenons combien Jésus nous est précieux.
L’occasion vous sera offerte de dire: “Quand même
il me tuerait, j’espérerais en lui.” Job 13:15,
version Lesêtre. Combien nous sommes heureux en
pensant que des occasions nous sont accordées de
confesser notre foi en face du danger, au milieu de
la souffrance, de la maladie, de la douleur, de la
mort. ...
En ce qui nous concerne, tout dépend de la
manière dont nous acceptons les dispositions du
215
Seigneur. Telle notre attitude, tel le résultat moral
pour notre vie future et notre caractère. Tout
individu a des victoires à remporter, mais il faut
bien se dire que tout ne va pas selon nos désirs.
Examinons soigneusement chaque leçon qui se
dégage de la vie et de l’enseignement du Christ. Il
ne détruit pas; il améliore tout ce qu’il touche.—
Lettre 135, 1897.
Humilité et foi
Dans l’œuvre qui doit être accomplie en notre
temps, ce ne sont pas tant l’argent, le talent, la
science ou l’éloquence qui sont nécessaires, mais
plutôt une foi accompagnée de la grâce de
l’humilité. Aucune opposition ne peut prévaloir
contre la vérité présentée avec foi et humilité par
des ouvriers disposés à supporter fatigue, sacrifice
et opprobre pour l’amour du Maître. Si nous
voulons voir nos efforts couronnés de succès, nous
devons être ouvriers avec le Christ. Il nous faut
pleurer comme il a pleuré pour ceux qui ne savent
pas pleurer sur eux-mêmes, et intercéder comme il
l’a fait lui-même pour ceux qui ne savent pas
216
supplier pour leur propre compte.—Manuscrit 24,
1903.
Une oeuvre rapide
Quand la divine puissance accompagnera
l’effort humain, l’œuvre se répandra comme un feu
de brousse. Dieu suscitera des instruments dont
l’origine nous sera inconnue; des anges
accompliront l’œuvre que des hommes eussent eu
le bonheur d’accomplir s’ils n’avaient négligé les
exigences divines.—The Review and Herald, 15
décembre 1885.
217
Chapitre 16
Un appel au réveil
Le plus grand besoin de l’Église
Le plus grand et le plus urgent de nos besoins,
c’est celui d’un réveil de la véritable piété parmi
nous. Notre premier souci devrait être de le
rechercher. Il convient de déployer les efforts les
plus vigoureux pour obtenir la bénédiction du
Seigneur, non parce que Dieu ne serait pas désireux
de nous l’accorder, mais parce que nous ne
sommes pas prêts à la recevoir. Notre Père céleste
est plus disposé à communiquer son Esprit à ceux
qui le lui demandent que des parents terrestres ne le
sont de donner de bonnes choses à leurs enfants.
Mais c’est à nous de remplir les conditions sur la
base desquelles Dieu a promis d’accorder sa
bénédiction, par une confession de nos péchés
accompagnée d’humiliation, de repentance et de
prière fervente. Un réveil ne peut être conçu que
comme une réponse à la prière. Aussi longtemps
218
que l’on est si dénué d’Esprit Saint, on ne peut
apprécier la prédication de la Parole; mais dès que
la puissance de l’Esprit touche les cœurs, les
discours prononcés ne restent pas sans effet.
Guidés par les enseignements de la Parole de Dieu,
accompagnés de la manifestation de son Esprit,
dans un travail fait avec tact, ceux qui participent à
nos assemblées acquerront une précieuse
expérience; de retour à leurs foyers ils exerceront
une saine influence.
Les anciens porte-drapeau savaient combattre
avec Dieu en prière; ils jouissaient de l’effusion de
son Esprit. Mais ils quittent le terrain de l’action;
par qui seront remplies les places vacantes? Qu’en
est-il de la nouvelle génération? S’est-elle
convertie à Dieu? Nous rendons-nous compte de
l’œuvre qui se poursuit dans le sanctuaire céleste,
ou attendons-nous une force contraignante avant de
nous lever pour l’action? Attendons-nous que
l’Eglise entière se réveille? Ce temps ne viendra
jamais.
Il y a dans l’Eglise des inconvertis qui ne
219
participeront pas à des prières ferventes,
victorieuses. Cette œuvre doit être entreprise par
chaque individu. Plus de prières, moins de
discours. L’iniquité abonde; il faut enseigner à nos
membres à ne pas se contenter d’une piété de
formes, privée d’esprit et de puissance. Si nous
sommes occupés à sonder nos cœurs, à mettre de
côté nos péchés, à corriger nos mauvaises
tendances, nos âmes ne risqueront pas de se gonfler
de vanité; nous nous défierons de nous-mêmes,
sachant bien que notre suffisance vient de Dieu.
Les ennemis du dedans sont plus à craindre que
ceux du dehors. Les obstacles qui s’opposent à la
force et au succès viennent beaucoup plus de
l’Eglise elle-même que du monde. Les incroyants
ont le droit d’attendre que ceux qui font profession
d’observer les commandements de Dieu et d’avoir
la foi de Jésus fassent plus que toute autre catégorie
de personnes pour promouvoir et honorer la cause
qu’ils représentent, par une vie conséquente, par un
exemple pieux, par une influence active. Mais
combien de fois les prétendus défenseurs de la
vérité ont été le plus grand obstacle à son
220
avancement. En cultivant l’incrédulité, en
exprimant des doutes, en se complaisant dans les
ténèbres, on invite la présence des mauvais anges,
on ouvre la voie aux artifices de Satan.
Comment on ouvre la porte à l’ennemi
Il n’est pas donné à l’adversaire des âmes de
lire les pensées des hommes; mais il est un
observateur pénétrant; il remarque les paroles, il
prend note des actes; avec habileté il adapte ses
tentations aux divers cas de ceux qui se prêtent à
son action. Si nous nous efforcions de réprimer nos
pensées et nos sentiments coupables, nous
abstenant de les exprimer par la parole ou par
l’action, Satan serait défait, incapable de préparer
une tentation appropriée au cas particulier.
Combien souvent des chrétiens de profession,
par leur manque de maîtrise, ouvrent la porte à
l’adversaire des âmes! Des divisions, d’amères
dissensions qui feraient honte à une société
mondaine, se produisent fréquemment dans nos
églises, et cela parce qu’on ne fait pas le moindre
221
effort pour réprimer de mauvais sentiments et pour
s’abstenir de toute parole dont Satan pourrait tirer
avantage. Dès que des sentiments d’inimitié se font
jour, l’affaire s’offre à l’inspection de Satan, et
l’occasion se présente à lui d’user de sa ruse de
serpent et de son habileté pour diviser et détruire
l’Eglise. Toute dissension entraîne une grosse
perte. Les amis des deux parties se rangent du côté
qui leur plaît; ainsi la brèche s’élargit. Une maison
divisée contre elle-même ne peut subsister.
Reproches et récriminations se multiplient. Satan et
ses anges s’emploient activement pour que la
semence ainsi jetée produise une ample moisson.
Les mondains observent et s’écrient en
ricanant: “Voyez comment ces chrétiens se
détestent mutuellement! Si c’est là la religion, nous
n’en voulons point.” Et ils se complaisent dans leur
irréligion. Ils sont ainsi confirmés dans leur
impénitence, à la grande joie de Satan.
Le grand séducteur a préparé ses artifices pour
toute âme non armée contre l’épreuve et gardée par
de constantes prières et une foi vivante. En tant que
222
prédicateurs, en tant que chrétiens, nous devons
nous affairer à ôter du chemin les pierres
d’achoppement. Il faut éloigner tous les obstacles.
Confessons et abandonnons chaque péché,
préparant ainsi la voie du Seigneur, pour qu’il
intervienne dans nos assemblées et nous accorde
une grâce abondante. Le monde, la chair, le diable
doivent être vaincus.
Ce n’est pas en gagnant l’amitié du monde, qui
est inimitié contre Dieu, que nous allons préparer le
chemin; avec l’aide du Seigneur nous pouvons
néanmoins nous soustraire à son influence
séductrice, nous et notre entourage. Ni les
individus ni les collectivités ne peuvent se mettre à
l’abri des assauts répétés d’un ennemi implacable;
mais la force que donne Jésus peut permettre de lui
résister.
Chaque membre d’église doit faire briller
devant le monde une lumière constante; ainsi
personne ne demandera: Que font ces gens de plus
que les autres? On peut et l’on doit fuir la
conformité avec le monde, éviter toute apparence
223
de mal, ne donnant aucune occasion aux
contradicteurs. Nous ne pouvons échapper aux
accusations; il y en aura; veillons à ce que les
accusations ne soient pas motivées par nos péchés
ou nos folies, mais par notre attachement au Christ.
Ce que Satan redoute le plus, c’est que le
peuple de Dieu prépare le chemin en faisant
disparaître tous les obstacles, afin que le Seigneur
puisse déverser son Esprit sur une Eglise
languissante et une assemblée impénitente. Si le
plan de Satan pouvait réussir, il n’y aurait jamais
plus de réveil, ni grand ni petit, jusqu’à la fin des
temps. Mais nous n’ignorons pas ses ruses. Il est
possible de résister à son influence. Quand l’Esprit
de Dieu aura la route libre, la bénédiction viendra.
Satan ne peut empêcher les averses de bénédictions
de descendre sur le peuple de Dieu, pas plus qu’il
ne peut fermer les écluses du ciel pour empêcher la
pluie d’arroser la terre. Ni méchants ni démons ne
peuvent entraver l’œuvre de Dieu, ni priver de sa
présence les assemblées de son peuple, pourvu
qu’avec des cœurs contrits l’on confesse et rejette
le péché, en implorant avec foi l’accomplissement
224
des promesses. On peut résister avec succès à toute
tentation, à toute influence contraire, ouverte ou
cachée: “Ce n’est point par la puissance ou par la
force, mais c’est par mon Esprit que s’accomplira
cette œuvre, a dit l’Eternel des armées.” Zacharie
4:6, version synodale.
Nous sommes au jour des expiations
Nous voici au grand jour des expiations, quand
nos péchés doivent passer en jugement.
Aujourd’hui Dieu ne saurait accepter de la part de
ses serviteurs un témoignage terne et sans vie. Un
tel témoignage ne serait pas la vérité présente. Le
message actuel doit être la nourriture appropriée
pour nourrir l’Eglise de Dieu. Mais Satan s’est
efforcé de vider ce message de sa substance afin
que le peuple de Dieu ne puisse soutenir le jour du
Seigneur.
En 1844 notre grand Souverain Sacrificateur
est entré dans le lieu très saint du sanctuaire céleste
pour y commencer l’instruction du jugement. Les
cas des chrétiens décédés ont passé en revue devant
225
Dieu. Cette œuvre une fois achevée, c’est sur les
vivants que le jugement va être prononcé. Combien
précieux, combien importants sont ces moments
solennels! Le cas de chacun de nous va être
examiné dans la cour céleste. Chaque individu sera
jugé d’après les actes commis étant dans son corps.
Dans le service symbolique, alors que l’œuvre
expiatrice était effectuée par le souverain
sacrificateur dans le lieu très saint du sanctuaire
terrestre, le peuple devait affliger son âme devant
Dieu, confesser ses péchés, pour en obtenir
l’expiation et l’effacement. Peut-on exiger moins
en ce jour réel d’expiation, au moment où le Christ
plaide pour son peuple là-haut dans le sanctuaire, et
qu’une sentence finale, irrévocable, est sur le point
d’être prononcée sur chacun?
Dans quelle condition nous trouvons-nous en
ce jour terrible et solennel? Hélas, que d’orgueil
domine dans l’Eglise, que d’hypocrisie, de
mensonge, que d’amour du vêtement, de frivolité,
d’amusement, que d’ambition de s’élever au-
dessus des autres! Tous ces péchés ont obscurci
l’intelligence, empêchant de discerner les valeurs
226
éternelles. Ne voulons-nous pas sonder les
Ecritures pour voir où nous en sommes dans
l’histoire du monde? N’allons-nous pas
comprendre l’importance de l’œuvre qui
s’accomplit actuellement pour nous, et voir quelle
attitude nous devons prendre tandis que se poursuit
l’œuvre d’expiation? Un changement total doit
s’opérer si nous avons le moindre souci de notre
salut. Nous devons rechercher le Seigneur dans une
vraie repentance et confesser nos péchés avec une
profonde contrition, pour qu’ils soient effacés.
Ne restons pas plus longtemps sur un terrain
enchanté. La fin du temps de grâce approche à
grands pas. Que chacun se demande: Dans quelle
condition est-ce que je me trouve devant Dieu?
Nous ignorons si nos noms ne doivent pas
apparaître bientôt sur les lèvres du Christ pour
qu’une décision finale soit prise à notre sujet.
Quelle sera cette décision? Serons-nous comptés
parmi les justes ou dénombrés parmi les méchants?
L’Église doit se lever et se repentir
227
Que l’Eglise se lève et se repente devant Dieu
de ses infidélités. Que les sentinelles se réveillent
et fassent clairement retentir le son de leurs
trompettes. Il faut donner un avertissement précis.
Dieu donne cet ordre à ses serviteurs: “Crie à plein
gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une
trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à
la maison de Jacob ses péchés!” Ésaïe 58:1. Il faut
fixer l’attention des auditeurs; sinon tout effort
reste vain; même si un ange du ciel venait leur
parler, ses paroles n’auraient pas plus d’effet que si
elles étaient prononcées à l’oreille d’un mort.
L’Eglise doit se mettre au travail. L’Esprit ne
viendra que si elle lui prépare la voie. On doit
sonder son cœur avec soin. On doit persévérer dans
la prière, d’un commun accord, et s’emparer des
promesses divines par la foi. Il ne s’agit pas de
couvrir son corps de sacs, comme on le faisait
autrefois, mais de s’humilier profondément. Nous
n’avons pas le moindre motif de nous féliciter et
d’être satisfaits et vains. Il faut s’humilier sous la
main puissante de Dieu. Il viendra réconforter et
bénir ceux qui le cherchent en toute sincérité.
228
Le travail nous attend; allons-nous
l’entreprendre? Il faut agir vite et avancer
fermement. Il faut se préparer pour le grand jour du
Seigneur. Pas de temps à perdre dans la poursuite
de buts égoïstes. Le monde doit être averti. Que
faisons-nous, individuellement, pour apporter la
lumière à d’autres? Dieu a assigné à chacun sa
tâche; chacun doit faire sa part, qui ne peut être
négligée sinon au péril de l’âme.
Mes frères, allez-vous contrister le Saint-Esprit
et le contraindre à s’éloigner? Allez-vous laisser
dehors le bienheureux Sauveur, pour avoir négligé
de rechercher sa présence? Laisserez-vous périr des
âmes sans la connaissance de la vérité par amour
de vos aises, refusant de porter le fardeau que Jésus
a porté? Sortons de notre sommeil. “Soyez sobres,
veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un
lion rugissant, cherchant qui il dévorera.” 1 Pierre
5:8.—The Review and Herald, 22 mars 1887.
La réforme accompagne le réveil
229
En beaucoup de cœurs on n’aperçoit pas le
moindre souffle de vie spirituelle. J’en suis très
affligée. Je crains qu’on ait discontinué de lutter
énergiquement contre le monde, la chair et le
diable. Allons-nous, par un christianisme à moitié
mort, encourager l’esprit égoïste et cupide du
monde, participant à son impiété et accueillant ses
mensonges avec un sourire?—Non! Par la grâce de
Dieu maintenons fermement les principes de la
vérité, retenant jusqu’à la fin notre assurance
première. “Ayez du zèle et non de la paresse.
Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur.”
Romains 12:11. Nous n’avons qu’un seul Maître, le
Christ. C’est à lui qu’il faut regarder. De lui
procède notre sagesse. Sa grâce doit nous permettre
de préserver notre intégrité, de rester debout devant
Dieu, avec douceur et contrition, et de le
représenter devant le monde.
Nos églises désirent entendre beaucoup de
sermons. Les membres ont compté davantage sur
les déclamations de la chaire que sur l’action du
Saint-Esprit. Non désirés et non employés, les dons
spirituels dont ils disposaient sont allés en
230
s’affaiblissant. Si les prédicateurs s’en allaient vers
de nouveaux champs, les membres seraient obligés
d’assumer des responsabilités et leurs capacités
s’accroîtraient par l’usage.
Dieu porte une grave accusation contre les
prédicateurs et contre les membres, en disant: “Je
connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni
bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi,
parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni
bouillant, je te vomirai de ma bouche. Parce que tu
dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai
besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es
malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te
conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le
feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements
blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta
nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes
yeux, afin que tu voies.” Apocalypse 3:15-18. Dieu
exige un réveil spirituel et une réforme spirituelle.
Sans quoi les tièdes deviendront de plus en plus
odieux aux yeux du Seigneur qui finira par ne plus
les reconnaître comme ses enfants.
231
Un réveil et une réforme doivent se produire,
sous l’action du Saint-Esprit. Réveil et réforme
sont deux choses distinctes. Réveil signifie un
renouveau de vie spirituelle qui ait pour effet de
vivifier les facultés de l’esprit et du cœur et de
mettre fin à la mort spirituelle par une résurrection.
Réforme signifie réorganisation, changement dans
les idées et les théories, les habitudes et les
pratiques. Une réforme ne produira ses bons fruits
de justice que si elle est le résultat d’un réveil de
l’Esprit. Réveil et réforme doivent accomplir leur
œuvre respective dans un concours harmonieux.—
The Review and Herald, 25 février 1902.
Des moyens simples seront employés
Il m’a été montré de diverses manières que le
Seigneur réalisera ses desseins par une variété de
moyens et d’instruments. Ce n’est pas uniquement
l’homme le plus capable, celui qui occupe la plus
haute position, ou qui possède le plus d’instruction
du point de vue du monde, qui sera employé par le
Seigneur pour accomplir une œuvre grande et
sainte en faveur du salut des âmes. Il se servira de
232
moyens simples; pour faire avancer son œuvre il
emploiera des hommes peu favorisés par la fortune.
Par de simples moyens il amènera à la vérité de
riches propriétaires qui sous son influence
deviendront sa main secourable pour l’avancement
de son œuvre.—Lettre 62, 1909.
233
Chapitre 17
Sauvegarder l’expérience
nouvelle
Le réveil suivi d’un combat
[En 1893 il y eut un réveil remarquable dans
nos institutions au quartier général de Battle Creek,
avec des signes évidents de l’action de l’Esprit de
Dieu. Mais des événements survinrent rapidement
qui firent perdre une bonne partie de la bénédiction
reçue. Les conseils donnés à cette occasion font
ressortir des leçons valables aujourd’hui encore.—
Les compilateurs.]
Après l’effusion de l’Esprit de Dieu qui eut lieu
à Battle Creek, on put se rendre compte au collège
qu’un temps de vive lumière spirituelle peut aussi
devenir un temps de ténèbres spirituelles. Satan se
tient sur place, avec une légion d’anges à son
service, exerçant une pression sur chaque âme pour
neutraliser l’effet des ondées de grâce venues du
234
ciel, qui devaient réveiller et vivifier les énergies
assoupies et les pousser à communiquer ce que
Dieu a donné. Si toutes ces âmes, alors éclairées,
s’étaient empressées de transmettre à d’autres ce
que Dieu leur avait donné à cet effet, une plus
grande lumière eût été accordée, une plus grande
puissance communiquée. Dieu n’accorde pas sa
lumière au profit d’une seule personne, mais pour
qu’elle soit diffusée à sa gloire. Son influence doit
se faire sentir.
En tout temps des moments de réveil spirituel
et d’effusion du Saint-Esprit ont été suivis de
ténèbres spirituelles et de corruption croissante.
Compte tenu de ce que Dieu a fait en accordant
occasions favorables, avantages et bénédictions à
Battle Creek, l’Eglise n’a pas réalisé de sensibles
progrès dans l’accomplissement de sa mission; or
Dieu n’accordera pas à l’Eglise le bienfait d’une
plus grande lumière avant qu’elle ne fasse un bon
usage de ses lumières selon les directives
contenues dans sa Parole. La lumière qui aurait pu
briller d’une manière éclatante s’éteint
graduellement au milieu des ténèbres morales. La
235
puissance conquérante de la vérité divine dépend
de la coopération de l’instrument humain avec
Dieu, de la piété, du zèle, des efforts désintéressés
pour apporter la lumière de la vérité à d’autres.—
Manuscrit 45, 1893.
Un danger: celui de confondre l’action du Saint-
Esprit avec le fanatisme
De ce qui m’a été écrit concernant les
mouvements de l’Esprit à l’occasion de la dernière
conférence [1893] et au collège, je déduis qu’une
certaine confusion s’est établie dans quelques
esprits parce que l’on n’a pas vécu à la hauteur des
bénédictions reçues; ce qui était une lumière du
ciel a été jugé simple excitation. Je regrette que la
chose ait été considérée sous ce jour. Il nous faut
nous garder avec soin d’attrister le Saint-Esprit de
Dieu en faisant passer pour du fanatisme le
ministère du Saint-Esprit. Comment pourrons-nous
comprendre l’opération de l’Esprit de Dieu si nous
refusons de la reconnaître dans ce qui s’est passé,
non seulement à Battle Creek, mais en beaucoup
d’autres endroits?
236
Je ne suis pas surprise de voir que ce qui est
arrivé a engendré de la confusion dans certains
esprits. Dans une expérience de quarante-neuf
années j’ai vu beaucoup de choses semblables; j’ai
su que Dieu agissait d’une manière remarquable;
qu’on ne dise pas que cela ne provenait pas de
l’Esprit de Dieu. Il s’agit là en effet de ce que nous
devons croire et en vue de quoi nous devons prier;
car Dieu est plus disposé à dispenser son Esprit à
ceux qui le lui demandent que ne le sont les parents
à donner de bonnes choses à leurs enfants. Mais le
Saint-Esprit n’est pas au service de l’homme; c’est
l’instrument humain qui doit être à son service.
Que Dieu ait abondamment béni les étudiants à
l’école et à l’église, je n’en doute aucunement;
mais une période de vive lumière et d’effusion de
l’Esprit est fréquemment suivie d’un temps
d’épaisses ténèbres. Pourquoi cela? Parce que
l’ennemi déploie toutes ses énergies frauduleuses
pour neutraliser les effets de l’action attendrissante
de l’Esprit de Dieu sur des sujets humains.
Quand les étudiants du collège se sont adonnés
237
à leurs parties de football et se sont laissé absorber
par la question des divertissements, Satan en a
profité pour intervenir et empêcher le Saint-Esprit
de Dieu de façonner et d’utiliser le sujet humain. Si
les enseignants avaient tous fait leur devoir,
conscients de leur responsabilité, s’ils avaient
courageusement pris position sous le regard de
Dieu, s’ils avaient employé les talents reçus de
Dieu pour la sanctification de l’esprit par l’amour
de la vérité, ils eussent été spirituellement forts et
divinement éclairés pour avancer et monter
toujours plus haut sur l’échelle du progrès qui
atteint le ciel. Il est évident qu’ils n’ont pas
apprécié et docilement suivi Celui qui est la
Lumière du monde.
Il est facile d’éloigner l’influence du Saint-
Esprit par des occupations vaines, de vaines
conversations, de vains amusements. Marcher dans
la lumière c’est avancer constamment dans la
direction de la lumière. Si celui qui a été l’objet
d’une bénédiction se laisse aller à la négligence et à
l’inattention, s’il ne se montre pas vigilant dans la
prière, s’il n’élève pas la croix et ne se charge pas
238
du joug du Christ, si ses forces et ses facultés sont
absorbées par les amusements et le souci d’obtenir
la première place, alors Dieu n’est plus le premier,
le meilleur et le dernier en toutes choses, et Satan
peut s’interposer pour jouer le jeu de la vie avec
l’âme. Il est capable d’apporter plus d’ardeur au jeu
que son partenaire et d’ourdir des plans pernicieux
pour la ruine de l’âme. ...
Ce qui a suivi l’opération de l’Esprit de Dieu à
Battle Creek n’a pas été déterminé par le
fanatisme; malheureusement ceux qui en avaient
bénéficié ont négligé d’annoncer les vertus de
Celui qui les avait appelés des ténèbres à sa
merveilleuse lumière; quand la terre entière sera
éclairée de la gloire de Dieu il s’en trouvera qui ne
sauront pas ce que cela signifie et d’où cela vient,
parce qu’ils méconnaîtront l’Esprit qui est répandu
sur eux. Notre Dieu est jaloux de sa gloire. Il se
refuse à honorer ceux qui le déshonorent. Des
personnes vivant dans la lumière auraient dû
instruire ces âmes encore inexpérimentées et leur
enseigner à marcher dans la lumière reçue. Je
voudrais pouvoir m’étendre plus longuement sur ce
239
sujet, mais je n’en ai pas le temps.—Lettre 58,
1893.
Il est facile de perdre la bénédiction
Certaines choses ont été présentées avec force à
mon esprit dernièrement, et je me sens poussée par
l’Esprit de Dieu à écrire à ce sujet.* Le Seigneur
n’a-t-il pas généreusement ouvert pour vous les
écluses des cieux pour déverser sur vous sa
bénédiction? C’est à ce moment précis qu’il
convenait de montrer aux enseignants et aux
étudiants comment retenir la précieuse faveur
divine en agissant en harmonie avec cet
accroissement de lumière et en faisant profiter
d’autres personnes de ces rayons de grande valeur.
La lumière céleste a-t-elle été donnée? Si oui, à
quelle fin? De toute évidence, c’était pour qu’elle
se traduisît d’une manière pratique par des œuvres
de justice. Quand verra-t-on ceux qui ont été si
abondamment bénis manifester une piété plus
profonde et plus fervente, conscients d’avoir été
rachetés par le précieux sang de l’Agneau de Dieu,
revêtus du vêtement du salut, devenus
240
d’authentiques représentants du Christ?
Les parties de jeux, avec prix, l’emploi de gants
de boxe n’ont-ils pas contribué à communiquer les
attributs de Satan? Que n’éprouverait-on pas si l’on
pouvait voir, comme moi, Jésus, l’Homme du
Calvaire, considérant la scène avec douleur? Les
choses prennent certainement une mauvaise
tournure, contrecarrant l’action de la divine
puissance qui avait été gracieusement accordée.
Tout véritable chrétien a pour mission de
représenter le Christ, de refléter la lumière,
d’élever le niveau de la morale, par une
consécration à Dieu exprimée par la parole et la
conduite, de manière à obliger les plus négligents à
songer à Dieu et à l’éternité. Le monde perdrait
volontiers de vue l’éternité, mais il ne le peut aussi
longtemps qu’il s’en trouve pour représenter le
Christ dans la vie pratique.
Chaque croyant constitue un anneau dans la
chaîne d’or qui relie l’âme à Jésus-Christ; il est un
canal par lequel la lumière est transmise à ceux qui
gisent dans les ténèbres. Dès que quelqu’un cesse
241
de demeurer en communion avec le Christ, Satan
saisit l’occasion pour l’amener à déshonorer le
Christ par ses paroles, ses sentiments, ses actes;
ainsi le caractère du Christ apparaît sous un faux
jour. Je vous le demande, mon frère: est-ce qu’un
excès d’amusements n’entraîne pas une fausse
conception de la religion de Jésus-Christ? Quand le
Seigneur a répandu sur Battle Creek la richesse de
sa grâce, y avait-il là des responsables prêts à
diriger ces âmes, à leur enseigner à faire le meilleur
usage des dons reçus, plutôt que de s’abandonner
aux excitations causées par la passion du jeu? De
tels passe-temps ne sont pas faits pour préparer les
esprits en vue des épreuves qui s’annoncent. La
piété superficielle qui passe pour religion sera
consumée au creuset de l’épreuve.
Voici ce que le Seigneur désire: c’est que les
enseignants songent que leur exemple est
contagieux. Ils doivent prier beaucoup plus et
réfléchir à ceci: les convictions qui jaillissent d’une
vie bien ordonnée, d’une conduite pieuse, d’un
christianisme vivant et résolu, sont autant de
préparatifs pour que le jardin du cœur reçoive des
242
semences de vérité qui donneront une riche
moisson, en attendant la venue du Soleil de justice
qui apporte la santé dans ses rayons. Que votre
justice luise ainsi devant les hommes, “afin qu’ils
voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre
Père qui est dans les cieux”. Matthieu 5:16. “Vous
êtes le sel de la terre”, dit le Christ à ses disciples.
“Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui
rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et
foulé aux pieds par les hommes.” Matthieu 5:13.
L’Eglise éclaire le monde, non par une simple
profession de piété, mais par la manifestation de la
puissance transformatrice et sanctifiante de la
vérité dans la vie et le caractère. ...
Les signes du conflit qui approche sont trop
nombreux aujourd’hui pour favoriser la plaisanterie
et les jeux chez les jeunes.—Lettre 46, 1893.
La lumière risque de se changer en ténèbres
Le Seigneur a bien voulu vous accorder une
effusion de son Saint-Esprit. Dans nos congrès et
dans nos institutions, une riche bénédiction a été
243
déversée sur vous. De célestes messagers vous ont
visités, vous apportant lumière, vérité et puissance;
or il n’y a rien d’étrange à ce que Dieu vous
bénisse ainsi. Comment le Christ s’attache-t-il son
peuple?—C’est par l’action du Saint-Esprit; car le
Saint-Esprit, par le moyen des Ecritures, parle à
l’esprit et grave la vérité dans le cœur humain.
Avant d’être mis en croix, le Christ a promis que le
Consolateur serait envoyé aux disciples. Il dit: “Il
vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne
m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers
vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et
quand il sera venu, il convaincra le monde en ce
qui concerne le péché, la justice, et le jugement. ...
Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans toute la vérité; car il ne
parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il
aura entendu, et il vous annoncera les choses à
venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui
est à moi, et vous l’annoncera.” Jean 16:7, 8, 13,
14.
On a fait peu de cas de cette promesse du
Christ; en raison d’une carence de l’Esprit de Dieu,
244
on n’a pas compris la spiritualité et le caractère
éternellement obligatoire de la loi. Ceux qui font
profession d’aimer le Christ n’ont pas saisi le
rapport existant entre eux et Dieu; c’est là quelque
chose qu’ils ne comprennent encore que
confusément. Ils ne comprennent que vaguement la
grâce merveilleuse de Dieu, manifestée dans le don
du Fils unique pour le salut du monde. Ils ne voient
pas la portée des exigences d’une loi sainte; ils ne
comprennent pas à quel point les préceptes de cette
loi doivent influer sur notre vie de tous les jours. Ils
ne savent pas quel grand privilège et quelle
nécessité se cachent dans la prière, la repentance, la
mise en pratique des paroles du Christ. Le Saint-
Esprit a pour mission de faire connaître à l’homme
quelle sorte de consécration est acceptable aux
yeux de Dieu. Sous l’action du Saint-Esprit l’âme
est illuminée; le caractère est renouvelé, sanctifié,
ennobli.
Dans des moments de profonde émotion, sous
l’influence de l’Esprit de Dieu, il m’a été donné de
voir comment opère la visitation de l’Esprit de
Dieu. Le danger que courent les âmes ainsi visitées
245
m’a été montré; car par la suite elles doivent
s’attendre à de furieux assauts de l’ennemi, décidé
à user de ses tentations pour annuler l’effet des
opérations de l’Esprit de Dieu et pour empêcher
ceux qui ont reçu la lumière céleste d’être purifiés
et sanctifiés par les glorieuses vérités présentées et
attestées par le Saint-Esprit, et pour éviter ainsi que
le Christ ne soit glorifié en eux.
Une période de lumière spirituelle abondante, à
moins que cette lumière ne soit entretenue comme
un trésor sacré, et obéie, fera place à un temps
d’obscurité spirituelle. L’impression produite par
l’Esprit de Dieu, si elle n’est religieusement
entretenue, et si l’on ne se maintient sur un terrain
sacré, s’effacera de l’esprit. Quiconque veut
avancer en connaissance spirituelle doit
s’approcher de la source divine, et se désaltérer
continuellement à cette source salutaire si
généreusement mise à notre portée. Ne jamais
s’éloigner de cette source rafraîchissante; continuer
de participer à cette eau vive avec des cœurs
débordants de gratitude et d’amour, à la pensée des
preuves de la bonté et de la compassion de Dieu.
246
Quelle profonde signification revêtent ces
affirmations: “Je suis la lumière du monde.” “Je
suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura
jamais faim [de nourriture plus substantielle], et
celui qui croit en moi n’aura jamais soif.” Jean
8:12; 6:35. Parvenir à cet état c’est avoir découvert
la Source de la lumière et de l’amour, c’est avoir
appris quand et comment on peut être rassasié,
comment on peut s’approprier les promesses
divines en en faisant une application continuelle à
sa propre âme.
“Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu, et vous
ne croyez point.” Jean 6:36. Ceci s’est accompli à
la lettre dans plus d’un cas; le Seigneur avait donné
de pénétrer profondément dans la vérité,
d’apercevoir la miséricorde, la compassion et
l’amour qui le caractérisent; et voici qu’après avoir
été éclairées ces personnes se sont détournées de
lui par incrédulité. On avait éprouvé des émotions
produites par l’action de l’Esprit de Dieu;
néanmoins, quand survinrent les tentations
insidieuses de Satan, comme cela arrive toujours
247
après un temps de réveil, on n’a pas lutté jusqu’au
sang contre le péché; alors qu’on aurait pu
remporter la victoire en profitant des précieuses
lumières reçues, on s’est laissé gagner par
l’ennemi. On aurait dû projeter sur d’autres la
lumière reçue de Dieu; on aurait dû travailler et
agir en harmonie avec les saintes révélations du
Saint-Esprit; pour ne l’avoir pas fait, on a éprouvé
une perte irrémédiable.
La passion du jeu a fait perdre la victoire
spirituelle
Les étudiants ont cultivé la plaisanterie et le
badinage. Ils se sont passionnés pour leurs jeux à
tel point que le Seigneur a été banni de leur esprit;
Jésus s’est tenu sur vos emplacements de jeux et
vous a dit: “Si toi aussi, au moins en ce jour qui
t’est donné, tu connaissais les choses qui
appartiennent à ta paix!” Luc 19:42. “Mais, je vous
l’ai dit, vous m’avez vu, et vous ne croyez point.”
Jean 6:36. Oui, le Christ s’est fait connaître à vous;
le Saint-Esprit a produit de profondes impressions
sur vos cœurs; mais vous avez suivi une ligne de
248
conduite qui vous a fait perdre ces impressions
sacrées; vous n’avez pas su maintenir la victoire.
“Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je
ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.” Jean
6:37. Vous avez commencé de vous approcher du
Christ, mais vous n’êtes pas demeurés en lui. Vous
l’avez abandonné; vos cœurs ont cessé d’apprécier
les faveurs et les bénédictions qu’il vous avait
accordées. Le plaisir du divertissement a envahi
votre esprit à tel point qu’après la visitation
solennelle de l’Esprit de Dieu vous avez discuté de
ces choses avec tant d’ardeur que toutes les
barrières ont été renversées; la passion du jeu vous
a fait négliger la parole du Christ: “Veillez et priez,
afin que vous ne tombiez pas en tentation.” Marc
14:38. La place réservée au Christ a été occupée
par la passion du jeu. Vous avez préféré vos
amusements à la présence consolatrice du Saint-
Esprit. Vous n’avez pas suivi l’exemple de Jésus
qui disait: “Je suis descendu du ciel pour faire, non
ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a
envoyé.” Jean 6:38.
Plusieurs ont eu l’esprit si égaré par leurs désirs
249
humains et leurs inclinations naturelles, ils s’étaient
tellement habitués à les satisfaire, que le véritable
sens des Ecritures leur échappe. Plusieurs
s’imaginent que pour suivre le Christ ils se verront
contraints de se résigner à une vie triste et désolée,
vu que les plaisirs et les folies auxquels le monde
s’abandonne leur seront refusés. Un chrétien vivant
sera débordant de gaîté et de paix; en effet il vit
comme voyant Celui qui est invisible; ceux qui
recherchent le Christ tel qu’il est réellement
possèdent en eux-mêmes les éléments de la vie
éternelle, étant devenus participants de la nature
divine en fuyant la corruption qui règne dans le
monde par la convoitise. Jésus a dit: “La volonté de
celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun
de ceux qu’il m’a donnés mais que je les ressuscite
au dernier jour. Voici la volonté de mon Père: c’est
que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait
la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier
jour.” Jean 6:39, 40, version synodale.
L’enfant de Dieu ouvrier avec lui
Toute vie spirituelle dérive de Jésus-Christ. “A
250
tous ceux qui l’ont reçue,... elle [la Parole] a donné
le pouvoir de devenir enfants de Dieu.” Jean 1:12.
Mais que résulte-t-il du fait que l’on est devenu
enfant de Dieu? Le résultat, le voici: c’est que l’on
devient ouvrier avec Dieu. Un gros effort doit être
fait pour le salut de votre âme et pour vous
qualifier à en gagner d’autres et les faire passer
d’une vie d’incrédulité à une vie entretenue par la
foi en Christ Jésus. “En vérité, en vérité, je vous le
dis, celui qui croit en moi [une foi intermittente?—
Non, mais une foi permanente, celle qui est
agissante par la charité et qui purifie l’âme] a la vie
éternelle. Je suis le pain de vie. ... Je suis le pain
vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un
mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain
que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai
pour la vie du monde. ... Si vous ne mangez la
chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son
sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la
vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. ...
C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.
Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne
251
croient point. Car Jésus savait dès le
commencement qui étaient ceux qui ne croyaient
point, et qui était celui qui le livrerait. Et il ajouta:
C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir
à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.” Jean
6:47, 48, 51, 53, 54, 63-65.
Jésus prononça ces paroles avec autorité,
assurance et force. Parfois il se manifestait de telle
manière que l’on se sentait remué par son Esprit.
Cependant plusieurs de ceux qui virent, entendirent
et participèrent à la bénédiction de l’heure, s’en
allèrent, oubliant la lumière qu’il leur avait
communiquée.
Les trésors de l’éternité ont été confiés à la
garde de Jésus-Christ; il peut les dispenser comme
il l’entend, mais qu’il est triste de voir un si grand
nombre de personnes ne pas tarder à perdre de vue
les riches grâces auxquelles elles pourraient
accéder en mettant en lui leur confiance. Il
communiquera les trésors célestes à ceux qui
voudront croire en lui, regarder à lui, demeurer en
lui. Il n’a pas considéré comme une usurpation
252
d’être égal à Dieu; rien ne peut l’empêcher de
conférer les trésors célestes à qui il veut. Au lieu de
combler d’honneurs les grands de ce monde, objets
de flatteries et d’applaudissements, il invite ses
élus, le peuple particulier qui l’aime et le sert, à
s’approcher de lui et à demander: il leur accordera
le pain de vie, il les fera participer à l’eau de vie
qui fera de chacun d’eux une source de vie
jaillissant pour la vie éternelle.
Jésus a apporté au monde les immenses trésors
divins; tous ceux qui croient en lui deviennent ses
héritiers. Il déclare: grande sera la récompense de
ceux qui souffrent pour son nom, selon qu’il est
écrit: “Ce sont des choses que l’œil n’a point vues,
que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont
point montées au cœur de l’homme, des choses que
Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment.” 1
Corinthiens 2:9.—The Review and Herald, 30
janvier 1894.
La bénédiction a-t-elle été appréciée?
Si l’on veut accroître son patrimoine spirituel,
253
il faut marcher dans la lumière. En pensant à
l’événement tout proche du retour du Christ, nous
devons veiller et nous efforcer de préparer nos
âmes, tenir nos lampes prêtes et allumées, montrer
avec insistance à d’autres la nécessité de se
préparer pour la venue de l’Epoux. La vigilance et
l’activité doivent marcher de pair; la foi et les
œuvres doivent être unies, sans quoi nos caractères
manqueront d’harmonie et d’équilibre et ne seront
pas trouvés parfaits en Christ Jésus.
S’il nous arrivait de renoncer à la prière et à la
méditation, nos lumières tendraient à s’éteindre,
car la lumière nous est donnée pour être
communiquée à d’autres; plus nous la
communiquons, plus brillante devient notre propre
lumière. Si quelque chose peut provoquer notre
enthousiasme, ce doit être l’effort visant à sauver
les âmes pour lesquelles le Christ est mort. Une
activité de ce genre ne nous fera pas négliger la
piété personnelle. Nous sommes exhortés à avoir
du zèle, non de la paresse; à être fervents d’esprit, à
servir le Seigneur. Romains 12:11.
254
Etre uniquement préoccupé de la gloire de
Dieu, c’est n’avoir qu’un seul but: manifester
l’opération qui s’est produite dans vos cœurs, qui a
pour effet de soumettre votre volonté à celle de
Dieu et d’amener toute pensée captive pour la
gloire de Dieu. Le monde vous surveille pour voir
si l’œuvre de réveil accomplie au collège, au
sanatorium, au bureau de la maison d’édition, et
chez les membres de l’église de Battle Creek, aura
des effets durables. Quel témoignage avez-vous
rendu par votre conduite quotidienne et par votre
caractère?
Dieu s’est attendu à ce que vous fassiez de
votre mieux, non pour vous plaire à vous-mêmes,
vous amuser, vous glorifier, mais pour l’honorer en
toutes choses, lui donnant en retour d’après la
lumière et les avantages que vous avait procurés le
don de sa grâce. Il s’est attendu à ce que vous
témoigniez devant les intelligences célestes, et à ce
que vous soyez devant le monde des témoins
vivants du pouvoir de la grâce du Christ. Le
Seigneur vous a mis à l’épreuve, pour voir si vous
sous-estimez sa bénédiction ou bien si vous y
255
voyez un trésor qui doit être manipulé avec un saint
respect. Si tous avaient réservé un tel traitement à
ce don divin,—car c’était l’œuvre de Dieu,—selon
la mesure des responsabilités de chacun la grâce
eût été doublée, comme les talents de celui qui a
fait un bon emploi de l’argent du Seigneur.
Une bénédiction changée en malédiction
Dieu a soumis à l’épreuve la fidélité de son
peuple, pour voir quel usage il allait faire des
précieuses bénédictions accordées. Cette
bénédiction nous est venue grâce à l’intercession
de notre Avocat qui plaide dans la cour céleste;
mais Satan se tenait prêt à s’approcher par toute
avenue qui lui fût ouverte afin de changer la
lumière et la bénédiction en ténèbres et
malédiction.
Comment une bénédiction peut-elle se
transformer en malédiction? En amenant un
instrument humain à ne pas chérir la lumière, à ne
pas montrer au monde que cette lumière a réussi à
modifier le caractère. Rempli du Saint-Esprit,
256
l’instrument humain se consacre en vue de
coopérer avec des instruments divins. Il se place
sous le joug du Christ, il prend sur lui ses fardeaux,
il travaille, en s’alignant avec le Christ, pour
gagner de précieuses victoires. Il marche dans la
lumière comme le Christ est lumière. En lui
s’accomplit cette parole de l’Ecriture: “Nous tous
qui, le visage découvert, contemplons comme dans
un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes
transformés en la même image, de gloire en gloire,
comme par le Seigneur, l’Esprit.” 2 Corinthiens
3:18.
Une année de plus a maintenant passé dans
l’éternité, avec un registre chargé; la lumière qui du
ciel avait brillé sur vous devait vous préparer à
vous lever et à resplendir, pour montrer au monde
les vertus de Dieu, en qualité d’observateurs des
commandements de Dieu. Vous deviez être des
témoins vivants; mais si aucun effort particulier,
noble et saint, n’a été tenté pour offrir un
témoignage au monde; si l’effort fourni ne dépasse
pas ce que l’on voit aujourd’hui dans les églises
populaires, alors le nom de Dieu n’a pas été
257
honoré, sa vérité n’a pas été présentée au monde
dans toute sa grandeur, ce qui eût constitué une
accréditation divine pour le peuple favorisé par une
si grande lumière. Si l’on n’a pu mieux apprécier la
manifestation de la puissance de Dieu qu’en
mangeant et buvant, puis se levant pour jouer, à
l’instar de l’ancien Israël, comment le Seigneur
pourrait-il faire confiance à son peuple par de
riches et gracieuses manifestations? Si l’on agit à
tous égards, ou presque, en opposition à la volonté
divine telle qu’on la connaît, si l’on est trouvé
négligent, léger, égoïste, ambitieux et orgueilleux,
engagé dans la voie de la corruption, comment
pourrait-il accorder une nouvelle effusion de son
Esprit?
Dieu tient en réserve les plus riches
bénédictions à l’intention de son peuple; il ne peut
les accorder avant qu’on ne soit disposé à honorer
ce précieux don par un traitement convenable, en
annonçant les vertus de Celui qui nous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière. “Nous donc
aussi, puisque nous sommes environnés d’une si
grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le
258
péché qui nous enveloppe si facilement, et courons
avec persévérance dans la carrière qui nous est
ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le
consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui
lui était réservée, a souffert la croix, méprisé
l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de
Dieu.” Hébreux 12:1, 2. La joie proposée au Christ
était en partie celle de voir sa vérité, armée de la
toute-puissance du Saint-Esprit, gravant son image
dans la vie et le caractère de ses disciples.
Des intelligences divines coopèrent avec des
instruments humains qui s’efforcent de rendre la loi
magnifique et honorable. La loi de Dieu est
parfaite, elle convertit l’âme. Dans cette âme
convertie le monde reconnaît un vivant
témoignage. Ferons-nous place à l’action du
Seigneur du ciel? Pourra-t-il s’installer dans le
cœur de ceux qui font profession de croire à sa
vérité? Sa bienveillance pure et désintéressée
produira-t-elle une réaction favorable chez
l’instrument humain? Le monde verra-t-il la gloire
du Christ déployée dans le caractère de ceux qui se
déclarent ses disciples? Le Christ sera-t-il avantagé
259
et glorifié parce qu’on verra sa sympathie et son
amour coulant de ses agents humains comme un
fleuve de bonté et de vérité? En implantant son
Evangile dans un cœur, il répand les ressources du
ciel pour le bien du monde. “Nous sommes
ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu,
l’édifice de Dieu.” 1 Corinthiens 3:9.
Qu’est-ce que la bénédiction divine a apporté à
ceux qui l’ont reçue avec humilité et contrition? La
bénédiction a-t-elle été appréciée? Ceux qui en ont
été les objets ont-ils annoncé les vertus de Celui
qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse
lumière? Il en est qui mettent en question cette
bonne œuvre, qui aurait dû être vivement
appréciée, et ils y voient une espèce de fanatisme.
Faites bien attention
Il y aurait lieu de s’étonner s’il ne s’était pas
trouvé quelque déséquilibré pour parler ou agir
d’une manière indiscrète; chaque fois et partout où
le Seigneur opère en donnant une bénédiction
authentique, une contrefaçon ne tarde pas à se
260
manifester, de manière à paralyser l’action de Dieu.
Il faut donc être excessivement prudent, et marcher
humblement devant Dieu, afin que le collyre divin
nous permette de distinguer entre les opérations du
Saint-Esprit de Dieu et les manifestations d’un
esprit engendrant le désordre et le fanatisme.
“C’est donc à leurs fruits que vous les
reconnaîtrez.” Matthieu 7:20. Ceux qui
contemplent réellement le Christ seront
transformés à son image, comme par l’Esprit du
Seigneur. Ils atteindront la stature parfaite
d’hommes et de femmes en Christ Jésus. L’Esprit
de Dieu inspirera amour et pureté; une certaine
distinction apparaîtra dans les caractères.
Faudra-t-il, parce que quelques-uns ont fait un
mauvais usage des riches bénédictions célestes, que
d’autres nient que Jésus, le Sauveur du monde, a
passé dans nos églises pour les bénir? C’est se
placer sur un terrain dangereux que de permettre à
des doutes de mettre cela en question. Dieu a
accordé son Saint-Esprit à ceux qui ont ouvert leur
cœur au don céleste. Mais qu’ils ne cèdent pas à la
tentation, par la suite, de penser qu’ils ont été
261
trompés. Qu’ils ne disent pas: “Puisque je suis
entouré de ténèbres, accablé de doutes, puisque le
pouvoir de Satan ne m’est jamais apparu aussi
évident, il faut croire que j’ai été trompé.” Je vous
invite à la prudence. Gardez-vous d’exprimer le
moindre doute. Dieu a opéré en vous, établissant
un contact entre de saines doctrines de vérité et
votre cœur. Une bénédiction vous avait été
accordée: elle devait fructifier en pratiques
raisonnables et en caractères droits.
C’est un péché de rejeter les preuves
Le péché que le Christ a reproché à Chorazin et
à Bethsaïda a consisté à rejeter les preuves qui
eussent dû suffire à les convaincre de la vérité s’ils
avaient voulu céder à son influence. Le péché des
scribes et des pharisiens, c’était de repousser dans
les ténèbres de l’incrédulité l’œuvre céleste
déployée sous leurs yeux. Ainsi les preuves
destinées à établir leur foi furent mises en question,
et les choses sacrées qui méritaient d’être reçues
avec reconnaissance furent regardées comme sans
valeur. Je crains qu’on ait permis à Satan d’agir sur
262
ce même terrain; il en est résulté ceci: le bien
émanant de Dieu, la riche bénédiction donnée ont
fini par être considérés comme des produits du
fanatisme.
Si une telle attitude est maintenue, quand le
Seigneur fera luire à nouveau sa lumière sur son
peuple, il s’en trouvera qui diront: “J’ai fait la
même expérience en 1893; des personnes en qui
j’avais confiance ont dit: c’est du fanatisme.” Ceux
qui, après avoir reçu de Dieu une grâce abondante,
ont appelé fanatisme l’opération du Saint-Esprit, ne
seront-ils pas disposés à dénoncer comme
fanatiques les futures opérations de l’Esprit de
Dieu, si bien que le cœur sera imperméable aux
sollicitations de la voix douce et subtile? L’amour
de Jésus pourra être présenté à ceux qui se
barricadent ainsi, sans qu’il produise le moindre
effet sur eux. Les richesses de la grâce céleste
peuvent être accordées et rejetées, au lieu d’être
appréciées à leur juste valeur et reçues avec
gratitude. Des hommes avaient cru de cœur à la
justice; pendant un temps ils avaient confessé à
salut; seulement, triste à dire, le bénéficiaire n’a
263
pas voulu coopérer avec les intelligences célestes et
montrer son amour pour la lumière par des œuvres
de justice.—The Review and Herald, 6 février
1894.
264
Chapitre 18
Des appels particuliers dans
le ministère public
[Ellen G. White, dans son ministère public, a
employé avec succès la méthode des appels
destinés à provoquer une réponse. On cite ici
nombre d’exemples qui montrent comment elle a
employé cette méthode en diverses
circonstances.—Les compilateurs.]
À Battle Creek dans les premiers jours
Assisté à une réunion à l’église de Battle Creek.
Parlé au public pendant une heure environ, avec
liberté, sur ce sujet: la chute d’Adam qui a amené
la misère et la mort, le Christ qui a mis en lumière
la vie et l’immortalité par son humiliation et sa
mort. Senti la nécessité d’une entière consécration
à Dieu—la sanctification de tout notre être, âme,
corps et esprit. Parlé de la mort de Moïse et rappelé
qu’il lui fut donné de contempler le pays promis de
265
Canaan. L’assemblée était profondément émue. ...
A la réunion du soir nous avons invité à s’avancer
ceux qui désiraient devenir chrétiens. Treize
personnes s’avancèrent. Toutes rendirent
témoignage au Seigneur. Un beau travail.—
Journal, 12 janvier 1868.
Travaillé avec ferveur à Tittabawassee,
Michigan
Des réunions ont été tenues du matin au soir.
Mon mari a parlé avant midi, frère Andrews
l’après-midi. J’ai ajouté d’assez longues
remarques, exhortant ceux qui avaient manifesté de
l’intérêt pendant les réunions à servir Dieu dès ce
jour. Nous avons invité à s’avancer ceux qui étaient
désireux de commencer à servir Dieu. Un bon
nombre se sont avancés. J’ai parlé plusieurs fois,
suppliant mes auditeurs de briser les chaînes de
Satan et de faire tout de suite un bon départ. Une
mère s’approcha de son fils, l’exhortant avec
larmes. Il paraissait dur, obstiné, décidé à résister.
Je me levai alors et m’adressai à frère D, le
suppliant de ne pas obstruer la voie devant ses
266
enfants. Il déclara vouloir commencer ce jour-
même. Tous les cœurs en éprouvèrent de la joie.
Frère D est un homme de valeur.
Ensuite le mari de sœur E se leva pour
exprimer son intention de devenir chrétien. C’est
un avocat influent. Sa fille se trouvait au banc des
pénitents. Frère D ajouta ses appels aux nôtres.
Sœur D parla à ses enfants. Nos supplications
finirent par prévaloir. Tous s’avancèrent. Les pères
avec leurs enfants, puis encore d’autres pères,
suivirent l’exemple. Ce fut un beau jour. Sœur E
dit que c’était le plus heureux de sa vie.—Journal,
19 février 1868.
Une bonne réponse à Battle Creek
J’ai parlé l’après-midi sur 2 Pierre. Je parlais
librement. Après avoir parlé une heure j’ai invité à
s’avancer ceux qui désiraient devenir chrétiens. De
trente à quarante personnes s’avancèrent sans bruit
et sans la moindre excitation et occupèrent les
premiers sièges. Je leur ai parlé de la nécessité de
s’abandonner entièrement à Dieu. Un moment a été
267
consacré à la prière en faveur de ceux qui s’étaient
avancés. Ce fut un très beau moment. On invita à
se lever ceux qui désiraient le baptême. Beaucoup
se levèrent.—Journal, 9 juin 1873.
Une réponse après un peu d’hésitation
Dans l’après-midi j’ai parlé [à Stanley,
Virginie] sur Jean 17:3. Le Seigneur m’a accordé
une mesure abondante de son Saint-Esprit. La
maison était remplie. J’ai invité à s’avancer ceux
qui voulaient rechercher le Seigneur avec plus de
ferveur et ceux qui voulaient s’offrir entièrement
en sacrifice au Seigneur. Au premier abord
personne ne bougea, mais bientôt plusieurs vinrent
en avant pour témoigner et faire des confessions.
Nous avons eu une magnifique réunion de prière:
tous se sentaient brisés; ils pleuraient et
confessaient leurs péchés.—Journal, 9 novembre
1890.
Au début de ses travaux en Suisse
Sabbat et dimanche ont été de beaux jours.* Le
268
Seigneur m’a bénie d’une manière particulière
alors que je parlais le dimanche après-midi. A la
fin du discours une invitation a été adressée à tous
ceux qui désiraient devenir chrétiens, à tous ceux
qui reconnaissaient ne pas être en vivante
communion avec Dieu: ils étaient priés de
s’avancer pour qu’ensemble nous pussions
demander à Dieu le pardon de leurs péchés et la
grâce de résister à la tentation.
Pour beaucoup c’était là une expérience
nouvelle; néanmoins il n’y eut pas d’hésitation. On
eut l’impression que toute l’assemblée était debout;
la chose la plus simple était donc de s’asseoir et de
chercher ensemble le Seigneur. Toute une
assemblée manifestait ainsi sa volonté de mettre
tout péché de côté et de rechercher le Seigneur
avec ardeur. Cent cinquante témoignages furent
entendus après la prière. Plusieurs montrèrent
qu’ils avaient fait une réelle expérience dans les
choses de Dieu.—Historical Sketches of the
Foreign Missions of the Seventh Day Adventist,
173.
269
À Christiania [Oslo], Norvège
Nous avons passé deux semaines à Christiania
et travaillé sérieusement pour l’Eglise. L’Esprit du
Seigneur me poussa à donner un témoignage très
clair. A notre dernière réunion en particulier j’ai
insisté sur la nécessité d’un changement radical du
caractère pour qui veut devenir enfant de Dieu. ...
Je montrai la nécessité d’une profonde repentance,
entraînant la confession et l’abandon des péchés
qui avaient éloigné de l’Eglise la douce influence
de l’Esprit du Christ. Ensuite nous avons invité à
s’avancer ceux qui étaient prêts à prendre position
avec énergie pour le Seigneur. Plusieurs
répondirent. De bonnes confessions et de sincères
témoignages furent entendus.—The Review and
Herald, 19 octobre 1886.
On se lève pour manifester sa décision
On a demandé de se lever [à Bâle, Suisse] à
tous ceux qui voulaient dès ce moment consentir
les plus grands efforts en vue d’atteindre un niveau
spirituel plus élevé. Tous se sont levés. Nous
270
espérons qu’ils seront ainsi gagnés à Dieu et à la
méditation des choses célestes, et qu’ils seront
amenés à faire de sérieux efforts pour devenir ce
que Dieu les rendra capables d’être—des soldats de
la croix du Christ fidèles et vraiment dévoués.—
Journal, 22 novembre 1885.
À Bâle, des apostats ramenés
Dans l’après-midi du sabbat nous nous sommes
réunis de nouveau pour une réunion de
témoignages. La bénédiction du Seigneur reposa
sur moi alors que pendant quelques instants
seulement je me suis adressée à l’auditoire. Tous
les sièges étaient occupés, et il fallut en apporter
d’autres. Tous écoutèrent avec un profond intérêt.
J’ai invité à s’avancer ceux qui désiraient les
prières des serviteurs de Dieu. Tous ceux qui
s’étaient retirés de l’Eglise, tous ceux qui voulaient
revenir au Seigneur et le rechercher avec diligence,
pouvaient profiter de l’occasion. Plusieurs sièges
ne tardèrent pas à être occupés et toute l’assemblée
se mit en mouvement. Nous leur dîmes que la
271
meilleure chose à faire était que chacun garde sa
place et que tous ensemble nous rechercherions le
Seigneur en confessant nos péchés, le Seigneur
ayant donné cette assurance: “Si nous confessons
nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les
pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.”
1 Jean 1:9.
Plusieurs témoignages furent rendus en une
succession rapide avec une intensité de sentiments
qui montrait que l’Esprit de Dieu avait touché les
cœurs. Notre réunion, commencée à deux heures de
l’après-midi, se poursuivit jusqu’à cinq heures; il
fallut alors y mettre fin après quelques ardentes
prières.—Journal, 20 février 1887.
Une expérience extraordinaire en Australie
Le sabbat 25 mai [1895], nous avons eu une
réunion bénie dans la salle où nos membres se
réunissent à North Fitzroy. Déjà quelques jours
avant la réunion je savais que l’on s’attendait à
m’entendre à l’église le sabbat; malheureusement
j’avais un gros rhume et j’étais très enrouée. Mon
272
premier mouvement avait été de me faire excuser,
mais étant donné que c’était là ma seule occasion,
je me dis: “Je prendrai place devant l’assemblée; je
pense que le Seigneur répondra à mes ferventes
prières et fera cesser mon enrouement pour me
permettre de présenter mon message à l’auditoire.”
J’ai rappelé à mon Père céleste sa promesse:
“Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et
vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car
quiconque demande reçoit, celui qui cherche
trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. ... Si donc,
méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de
bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte
raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à
ceux qui le lui demandent.” Luc 11:9, 10, 13....
La parole de Dieu est sûre. Ayant demandé, je
crus que je serais mise à même de parler à
l’auditoire. J’avais choisi une portion de l’Ecriture,
mais quand je me levai pour parler le passage fut
ôté de mon esprit et je me sentis poussée à parler
sur le premier chapitre de la seconde épître de
Pierre. Le Seigneur me permit de présenter avec
une grande liberté la valeur de la grâce de Dieu. ...
273
Le Saint-Esprit me rendit capable de parler avec
clarté et puissance.
À la fin de mon discours je me sentis poussée
par l’Esprit de Dieu à inviter à s’avancer tous ceux
qui désiraient se donner entièrement au Seigneur.
Ceux qui avaient besoin des prières des serviteurs
de Dieu furent invités à le faire savoir. Une
trentaine de personnes s’avancèrent. Parmi elles il
y avait les épouses des frères F, qui pour la
première fois manifestaient le désir de s’approcher
de Dieu. Cette démarche des deux femmes remplit
mon cœur d’une gratitude indicible.
J’ai compris alors pourquoi j’avais été poussée
avec tant de force à donner cette invitation. J’avais
d’abord hésité, me demandant s’il était sage de le
faire, vu que mon fils et moi semblions être les
seuls capables de faire face à la situation. Mais il
me sembla entendre une voix me dire: “Ne peux-tu
pas te fier au Seigneur?” Je répondis: “Oui,
Seigneur, j’aurai confiance.” Bien que surpris de
m’entendre adresser un appel en de telles
circonstances, mon fils se montra à la hauteur de la
274
situation. Je ne l’ai jamais entendu parler avec plus
de puissance et de sentiment qu’à ce moment-là. Il
invita les frères Faulkhead et Salisbury à s’avancer,
et nous nous sommes mis à genoux pour prier.
Mon fils pria en premier, et sa requête fut agréée
car il priait comme s’il avait été en la présence
immédiate de Dieu. Les frères Faulkhead et
Salisbury offrirent aussi de ferventes supplications,
puis le Seigneur me donna assez de voix pour prier.
J’ai rappelé les sœurs F, qui pour la première fois
avaient pris position publiquement pour la vérité.
Le Saint-Esprit était présent dans l’assemblée, et
plusieurs étaient profondément remués par son
action.
À la fin de la réunion plusieurs se frayèrent un
chemin jusqu’à l’estrade et me prirent par la main,
me demandant avec larmes de prier pour eux.
J’acceptai de grand cœur. Les sœurs F me furent
présentées et je trouvai qu’elles avaient un cœur
bien tendre. ... La mère de l’une de ces sœurs, qui
depuis a pris position pour la vérité, s’était opposée
avec violence, jusqu’à dire à sa fille qu’elle serait
bannie du foyer si elle en venait à observer le
275
sabbat, ce qui serait considéré comme un
déshonneur pour la famille. Mme F avait souvent
déclaré qu’elle ne se joindrait jamais aux
adventistes du septième jour. Elevée dans l’Eglise
presbytérienne, elle jugeait qu’il n’était pas
convenable pour une femme de parler en public, et
qu’il était entièrement contraire à la décence pour
une femme de prêcher. Elle aimait à entendre les
pasteurs Daniells et Corliss, les estimant
d’excellents prédicateurs, mais elle ne voulait pas
entendre une femme prêcher. Son mari avait
demandé à Dieu de disposer les choses de manière
à ce qu’elle fût convertie par le ministère de sœur
White. Quand je fis mon appel, invitant à s’avancer
ceux qui éprouvaient le besoin de s’approcher de
Dieu, ces sœurs s’avancèrent, à la surprise
générale. L’une des sœurs, qui avait perdu un petit
enfant, avait exprimé la décision de ne pas
s’avancer, mais l’Esprit du Seigneur fit une telle
impression sur son esprit qu’elle n’osa refuser. ...
Je suis si reconnaissante envers mon Père céleste
qui a amené ces âmes précieuses à s’unir à leurs
maris pour obéir à la vérité.—The Review and
Herald, 30 juillet 1895.
276
La réponse de visiteurs non adventistes à l’église
de Ashfield
J’ai invité à se lever tous ceux qui désiraient
entrer en une sainte alliance avec Dieu et le servir
de tout cœur. La maison était remplie et presque
tous se levèrent. Il y avait là un certain nombre de
personnes n’appartenant pas à notre foi; quelques-
unes se levèrent. Je les présentai au Seigneur par
une prière fervente, et nous savons que l’Esprit de
Dieu manifesta sa présence. Nous avons senti
qu’une victoire avait été gagnée.—Manuscrit 30 a,
1896.
Un appel particulier adressé au Collège de
Battle Creek
J’ai parlé aux assistants, à la classe des
infirmiers et aux médecins, par cinq fois au cours
de la semaine de prière, et je suis sûre que mes
discours ont été appréciés. J’ai parlé deux fois au
collège. Jeudi passé le professeur Prescott a désiré
ma présence. J’y suis allée, j’ai prié et parlé dans la
277
grande chapelle pleine d’étudiants. C’est avec
beaucoup de liberté que j’ai pu parler de la bonté et
des compassions de Dieu, de la condescendance et
du sacrifice de Jésus-Christ, de la récompense
céleste qu’il nous a procurée, de la victoire finale,
et du privilège de pouvoir être chrétien.
Le professeur Prescott s’est levé pour parler,
mais son émotion était telle que pendant cinq
minutes il ne put prononcer un seul mot et ne put
s’empêcher de pleurer devant tous. Enfin il put
dire: “Je suis heureux d’être chrétien.” Après avoir
parlé pendant environ cinq minutes, il donna à tous
l’occasion de s’exprimer. On entendit bien des
témoignages, mais il me semblait qu’une partie de
l’auditoire n’avait pas été atteinte. Nous invitâmes
à s’avancer tous ceux qui ne se sentaient pas prêts
pour la venue du Christ et n’étaient pas sûrs d’être
acceptés par Dieu. J’eus l’impression que toute la
maison était en mouvement. On donna alors à tous
l’occasion de s’exprimer, puis nous eûmes un
moment de prière et il sembla que la bénédiction
du Seigneur atteignait les cœurs.
278
Ensuite nous nous sommes séparés par groupes
et avons continué cet effort pendant deux heures
encore; l’Esprit du Seigneur fit sentir sa présence à
l’assemblée d’une manière remarquable. Plusieurs
de ceux qui n’avaient eu aucune expérience
religieuse, des incroyants venant du dehors, firent
alors une bonne expérience dans la vie religieuse.
L’œuvre ne fait que progresser en profondeur. Le
Seigneur est à l’œuvre; il poursuivra son action à
mesure que nous saurons lui préparer la voie pour
lui permettre de révéler sans danger sa puissance
en notre faveur.—Lettre 75, 1888.
À San Francisco, un appel à s’avancer
Le vendredi 21 décembre [1900], je me suis
rendue à San Francisco où je devais passer la
semaine de prière. J’ai parlé à l’église réunie là, le
sabbat après-midi, bien que faible au point de
devoir me tenir des deux mains à la chaire pour
garder mon équilibre. Je demandai au Seigneur de
me donner la force de parler à l’auditoire. Il
entendit ma prière et me fortifia. C’est avec une
grande liberté que je pus parler sur Apocalypse
279
2:1-5.
Je me sentis profondément remuée sous
l’action de l’Esprit de Dieu et mes auditeurs se
montrèrent vivement impressionnés par mon
message. Quand j’eus fini de parler, on invita à
s’avancer tous ceux qui désiraient se donner au
Seigneur. Beaucoup répondirent, et l’on pria pour
eux. Plusieurs, parmi ceux qui s’avancèrent,
avaient entendu parler du message adventiste
depuis peu et se trouvaient dans la vallée de la
décision. Dieu veuille les maintenir sous la bonne
impression reçue et leur accorder la grâce de se
donner entièrement à lui. Avec quelle ardeur je
désire voir des âmes converties et les entendre
entonner un nouveau cantique de louange à notre
Dieu!
Dimanche après-midi je me suis adressée à un
vaste auditoire, où il y avait nombre de personnes
n’appartenant pas à notre foi. Mes forces furent
renouvelées, si bien que je pus me tenir debout
devant l’assemblée, sans me cramponner à la
chaire. La bénédiction du Seigneur reposa sur moi
280
et mes forces augmentèrent à mesure que je parlais.
Comme on l’avait fait le sabbat précédent, ceux qui
désiraient une aide spirituelle furent invités à
s’avancer et nous fûmes heureux de voir avec quel
empressement ils répondirent à l’appel. Le
Seigneur vint tout près de nous pendant que nous le
recherchions par la prière.—The Review and
Herald, 19 février 1901.
Une oeuvre semblable dans chaque église
Le sabbat 10 novembre j’ai visité San
Francisco; j’ai parlé dans une salle de culte bien
remplie, où il y avait des oreilles pour entendre et
des cœurs disposés à comprendre. ... Quand j’eus
finis de parler, frère Corliss invita à s’avancer tous
ceux qui désiraient se donner à Jésus. Il y eut une
prompte et heureuse réponse; on m’a dit que près
de deux cents personnes se sont avancées. Des
hommes et des femmes, des jeunes gens et des
enfants se pressèrent pour occuper les premiers
sièges. Le Seigneur désire qu’un travail semblable
s’accomplisse dans chaque église.
281
Plusieurs furent empêchés de s’avancer à cause
de la foule; néanmoins l’expression des visages et
les yeux pleins de larmes attestaient leur décision:
“Je veux me placer du côté du Seigneur. Je veux
désormais m’efforcer avec ardeur d’atteindre un
niveau plus élevé.”—The Review and Herald, 12
février 1901.
La réponse pendant la Conférence Générale de
1909
Frères et sœurs, cherchez le Seigneur tandis
qu’il se trouve. Il vient un temps où ceux qui
auront gaspillé leur temps et leurs occasions
regretteront de ne pas l’avoir cherché. ... Il veut que
vous soyez raisonnables et actifs. Il veut que vous
vous rendiez dans nos églises et l’y serviez avec
ardeur. Il veut que vous organisiez des séries de
réunions pour les étrangers pour qu’ils apprennent
à connaître les vérités du dernier message
d’avertissement. Il y a des endroits où l’on vous
recevra avec bonheur, où l’on vous saura gré de
l’aide apportée. Puisse le Seigneur vous aider à
entreprendre cette œuvre avec plus d’enthousiasme
282
que jamais. Voulez-vous le faire? Voulez-vous
vous lever, déclarant ainsi que vous choisissez
Dieu comme l’objet de votre confiance et votre
appui? [L’assemblée se lève.]
[Prière] Je te rends grâces, Seigneur Dieu
d’Israël. Accepte cet engagement de ton peuple ici
présent. Répands ton Esprit sur lui. Fais resplendir
en lui ta gloire. Puissions-nous voir le salut de Dieu
alors qu’il proclamera la parole de vérité. Amen.—
The General Conference Bulletin, 18 mai 1909.
283
Chapitre 19
Ce qu’il faut prêcher et ce qu’il
ne faut pas prêcher
Qu’on laisse paraître le Christ
Tout ministère doit se proposer de s’effacer
pour que le Christ paraisse. Exalter le Christ: telle
doit être la grande préoccupation de tous ceux qui
travaillent par la prédication et l’enseignement.—
Manuscrit 109, 1897.
Ceux qui veulent servir la cause de la vérité
devraient présenter la justice du Christ, non comme
une nouvelle lumière, mais comme une précieuse
lumière que nos membres ont momentanément
perdue de vue. Il nous faut accepter le Christ
comme notre Sauveur personnel, pour que nous
soit imputée la justice de Dieu en lui. Ne nous
lassons pas de répéter et de mettre en lumière la
vérité décrite par Jean: “Et cet amour consiste, non
point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce
284
qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme
victime expiatoire pour nos péchés.” 1 Jean 4:10.
L’amour de Dieu nous dévoile la plus
merveilleuse veine de vérité et expose à l’Eglise et
au monde les trésors de la grâce du Christ. ... Quel
amour merveilleux, insondable, qui a fait que le
Christ est mort pour nous alors que nous étions
encore pécheurs! Quelle grande perte pour une âme
qui comprend les justes exigences de la loi et qui
néanmoins ne comprend pas la surabondante grâce
du Christ.
Il est vrai que la loi divine révèle l’amour de
Dieu quand on la présente comme la vérité en
Jésus; en effet, le don du Christ offert à un monde
coupable doit occuper une large place dans chaque
discours. Il n’y a pas lieu de s’étonner si les cœurs
n’ont pas été amollis par la vérité quand celle-ci a
été présentée d’une manière froide, sans vie. Rien
d’étonnant à ce que la foi ne se soit pas emparée
des promesses divines, quand des prédicateurs et
des ouvriers évangéliques ont négligé de présenter
Jésus en relation avec la loi de Dieu. Il eût fallu
285
rappeler souvent cette assurance: “Lui, qui n’a
point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré
pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas
aussi toutes choses avec lui?” Romains 8:32.
Satan est bien décidé à ne pas permettre aux
hommes de voir l’amour de Dieu qui l’a amené à
donner son Fils unique pour sauver une race
perdue; c’est en effet la bonté de Dieu qui conduit
les hommes à la repentance. Oh! s’il nous était
donné de mettre en évidence devant le monde le
profond et immense amour de Dieu! Impossible de
l’envisager autrement qu’en nous écriant: “Voyez
quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous
soyons appelés enfants de Dieu.” 1 Jean 3:1.
Disons donc au pécheur: “Voici l’agneau de Dieu,
qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29. En
présentant Jésus en qualité de représentant du Père,
nous pourrons dissiper les ombres jetées sur notre
chemin par Satan en vue de nous empêcher de voir
les compassions et l’amour indicible de Dieu
manifestés en Jésus-Christ. Regardez à la croix du
Calvaire. Il y a là un gage permanent de l’amour
sans borne, des compassions infinies du Père
286
céleste.—Manuscrit 154, 1897.
Le Saint-Esprit
Le Christ, notre grand Maître, avait une variété
illimitée de sujets parmi lesquels choisir, mais il
aimait surtout à s’étendre sur le don du Saint-
Esprit. Quelles choses magnifiques il a fait
entrevoir pour l’Eglise comme résultat de ce don!
Mais y a-t-il un sujet dont on s’occupe moins
aujourd’hui? Quelle promesse est moins tenue? De
temps à autre on prononce un discours sur le Saint-
Esprit, puis le sujet est renvoyé à plus tard.—
Manuscrit 20, 1891.
Enseignement progressif touchant la conversion
Les prédicateurs devraient présenter la vérité
telle qu’elle est en Jésus d’une manière plus claire
et plus simple. Le grand plan du salut devrait se
présenter avec plus de force à leur propre esprit. Ils
pourraient alors élever les esprits de leurs auditeurs
bien au-dessus des choses terrestres, vers les biens
spirituels et éternels. Beaucoup voudraient savoir
287
ce qu’il faut faire pour être sauvé. Ils désirent
qu’on leur explique clairement les étapes qui
conduisent infailliblement à la conversion; tout
sermon devrait contenir un exposé montrant
clairement aux pécheurs comment ils peuvent
arriver au Christ et obtenir le salut. On devrait leur
désigner le Christ, comme l’a fait Jean, et leur dire
en toute simplicité, le cœur enflammé de l’amour
du Christ: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le
péché du monde.” De puissants et fervents appels
devraient être adressés aux pécheurs, les suppliant
de se repentir et de se convertir.
Ceux qui négligent cet aspect de l’œuvre ont
besoin de se convertir personnellement avant de se
risquer à prononcer d’autres discours. Ceux dont le
cœur est rempli de l’amour de Jésus et des
précieuses vérités de sa Parole sauront tirer des
choses nouvelles et anciennes du trésor divin. Ils
n’auront pas le temps de raconter des petites
histoires; ils ne s’efforceront pas d’imiter de grands
orateurs, planant si haut que personne ne puisse les
suivre; en un langage simple, avec une ferveur
touchante, ils présenteront la vérité telle qu’elle est
288
en Jésus.—The Review and Herald, 22 février
1887.
Faire revivre les anciennes vérités adventistes
Prédicateurs et membres de l’Eglise ont une
œuvre d’importance sacrée à accomplir. Il leur faut
étudier l’histoire de la cause et du peuple de Dieu.
Il ne faut pas qu’ils oublient la manière dont Dieu a
conduit son peuple par le passé. Il leur faut faire
revivre et rappeler les vérités dont la valeur
échappe à ceux qui n’ont pas connu par une
expérience personnelle l’éclat dont elles étaient
revêtues quand pour la première fois elles furent
aperçues et comprises. Ces vérités doivent être
transmises au monde dans toute leur fraîcheur et
leur force.—Manuscrit 22, 1890.
Le ministère des anges
Bons et mauvais anges se disputent chaque
âme. Il appartient à chaque individu de décider qui
l’emportera. Je recommande à chaque ministre du
Christ d’insister auprès de ceux que leur voix peut
289
atteindre sur la vérité du ministère des anges. Ne
vous complaisez pas dans de vaines spéculations. Il
n’y a de sûreté pour nous que dans la Parole écrite.
Prions comme Daniel, afin que nous soyons gardés
par des intelligences célestes.—Lettre 201, 1899.
Sermons de controverse
Il arrive rarement qu’une âme soit attendrie et
subjuguée par des sermons de controverse. ... Tout
messager devrait se soucier de mettre en évidence
la plénitude du Christ. Si l’on néglige de présenter
le don gratuit de la justice du Christ, les discours
sont secs et sans vie, brebis et agneaux ne sont pas
nourris. Paul a dit: “Ma parole et ma prédication ne
reposaient pas sur les discours persuasifs de la
sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de
puissance.” 1 Corinthiens 2:4. Il y a moelle et
graisse dans l’Evangile. Jésus est le centre vivant
de toutes choses. Faites une place au Christ dans
chaque sermon. Arrêtez-vous longtemps sur les
richesses, les compassions et la gloire de Jésus-
Christ, car le Christ formé en nous c’est
l’espérance de la gloire.—Lettre 15, 1892.
290
Présenter la vérité avec douceur
Soyez des messagers attentifs. Ne vous pressez
pas d’entendre et d’accepter des théories nouvelles
qui souvent ne méritent pas d’être présentées
devant n’importe quel public. Pas de vantardise,
rien qui glorifie le moi. Que la Parole de Dieu
jaillisse de lèvres sanctifiées par la vérité. Chaque
prédicateur doit prêcher la vérité telle qu’elle est en
Jésus. Il devrait être sûr de ce qu’il affirme et
manier la Parole de Dieu sous la direction du Saint-
Esprit de Dieu. Marchez et travaillez avec soin
sous le regard de Dieu, mes frères, de peur que des
âmes soient induites en erreur par votre exemple.
Mieux vaudrait n’être jamais né que d’égarer une
seule âme. Qui fait profession de servir Dieu doit
travailler avec diligence pour obtenir la vie d’où le
péché, la maladie et la souffrance sont absents. Il
convient d’exhorter en temps et hors de temps.
Dieu cherche des réformateurs qui feront
retentir la chaire de paroles fortes et qui élèvent
l’âme. Quand des hommes prononcent leurs
291
propres paroles avec leur propre force, au lieu de
prêcher la Parole de Dieu avec la puissance de
l’Esprit, ils se sentent blessés et offensés si leurs
paroles ne sont pas reçues avec enthousiasme. Ils
sont alors tentés de dire des choses qui provoquent
amertume et opposition chez leurs auditeurs. Mes
frères, écoutez les conseils de la sagesse. De telles
paroles ne doivent jamais s’échapper des lèvres des
ambassadeurs du Christ. Des paroles dites par des
lèvres sanctifiées tendent à réformer, non à
exaspérer. La vérité doit être présentée avec la
douceur et l’amour du Christ.—Lettre 348, 1907.
Une ruse de l’ennemi
Il faut solliciter l’illumination d’en haut, et
cependant se garder d’accueillir tout ce qui se
présente comme une nouvelle lumière. Prenons
garde qu’alors que nous sommes à la poursuite de
vérités nouvelles Satan ne parvienne à nous
éloigner du Christ et des vérités réservées à notre
temps. Il m’a été montré que c’est l’astuce de
l’ennemi de fixer l’attention sur des questions
obscures et sans importance, qui n’ont pas été
292
entièrement révélées et ne sont pas essentielles au
salut. On fait de cela un thème absorbant, une sorte
de “vérité présente”, alors que toutes ces
recherches et suppositions ne servent qu’à
augmenter l’obscurité et à jeter la confusion dans
certains esprits qui devraient rechercher pardessus
tout l’unité par le moyen de la sanctification de
l’esprit.—Lettre 7, 1891.
Suppositions et conjectures humaines
Que personne ne présente de beaux sophismes
à l’allure scientifique de manière à endormir le
peuple de Dieu. N’affublez pas les vérités sacrées
destinées à notre temps sous des oripeaux de
sagesse humaine. Qu’ils crient à Dieu, ceux qui ont
agi de cette manière, pour qu’il délivre leur âme
des fables trompeuses.
Ce qui touchera les cœurs, c’est l’énergie
vivifiante du Saint-Esprit, plutôt que des théories
agréables et trompeuses. Des idées fantaisistes ne
contiennent pas le pain de vie et ne peuvent
arracher les âmes au péché.
293
Le Christ fut envoyé du ciel pour racheter
l’humanité. Il enseigna les doctrines que Dieu
l’avait chargé d’enseigner. Ce sont les vérités qu’il
a proclamées, fondées sur l’Ancien et le Nouveau
Testament, qu’il nous incombe de proclamer
aujourd’hui comme la parole du Dieu vivant.
Désirez-vous le pain de vie? Allez aux
Ecritures, plutôt qu’aux enseignements d’hommes
bornés et faillibles. Donnez au monde le pain de
vie que le Christ nous a apporté du ciel. Ne
mélangez pas à votre doctrine des suppositions et
des conjectures humaines. Si seulement tous
savaient à quel point ils ont besoin de manger la
chair et de boire le sang du Fils de Dieu—pour que
ses paroles deviennent part intégrante de leur
vie.—Manuscrit 44, 1904.
La vérité, fondement de notre foi
Je voudrais chaque jour pouvoir accomplir une
double tâche. J’ai supplié le Seigneur de
m’accorder force et sagesse pour reproduire les
294
écrits des témoins qui ont été confirmés dans la foi
et dans l’histoire des premiers temps de notre
message. Après l’expiration du temps en 1844 ils
ont reçu et suivi la lumière; quand des hommes
prétendaient être en possession de nouvelles
lumières et avançaient de merveilleux messages
concernant divers sujets de l’Ecriture, nous
recevions à point nommé des témoignages du
Saint-Esprit qui neutralisaient l’influence de tels
messages, que le pasteur G s’est efforcé de
montrer.* Ce pauvre homme a combattu
ouvertement la vérité que le Saint-Esprit avait
confirmée.
Quand la puissance de Dieu donne son
attestation à ce qui est la vérité, celle-ci doit rester
debout à jamais. Il faut se garder d’entretenir des
suppositions ultérieures contraires à la lumière
reçue de Dieu. Des hommes se lèveront pour
défendre ce qu’ils diront être de vraies
interprétations de l’Ecriture, mais qui n’en sont
pas. La vérité pour notre temps nous a été donnée
par Dieu pour servir de fondement à notre foi. Lui-
même nous a fait savoir ce qu’est la vérité. Il en
295
surgira un, puis un autre, apportant de nouvelles
lumières en opposition avec la lumière que Dieu
nous a donnée avec une démonstration de son
Saint-Esprit. Quelques-uns vivent encore de ceux
qui ont passé par l’expérience obtenue lors de
l’établissement de la vérité. Dans sa grâce Dieu a
épargné leur vie pour leur permettre de répéter sans
cesse, jusqu’à la fin de leur vie, l’expérience qu’ils
ont faite, comme l’a fait l’apôtre Jean jusque vers
la fin de sa vie. Il faut que les porte-étendard que la
mort a fauchés continuent à parler grâce à la
réimpression de leurs écrits. C’est ainsi que leurs
voix doivent être encore entendues, d’après les
instructions que j’ai reçues. Ils doivent attester en
quoi consiste la vérité destinée à notre temps.
Ne recevons pas les paroles de ceux qui
apportent un message en opposition avec nos
doctrines particulières. Ils accumulent des textes de
l’Ecriture afin d’étayer leurs théories. Ceci est
arrivé à plusieurs reprises au cours des cinquante
dernières années. S’il est vrai que les Ecritures
doivent être respectées en tant que parole de Dieu,
si l’application qu’on en fait tend à renverser un
296
seul pilier de l’édifice que Dieu a maintenu
pendant ces cinquante années, il y a là une erreur
grave. L’auteur de telles applications ignore les
merveilleuses démonstrations du Saint-Esprit qui
ont fait la force des messages que Dieu a donnés à
son peuple dans le passé.
Les preuves avancées par le pasteur G ne sont
pas dignes de confiance. Si elles étaient acceptées,
elles auraient pour effet de détruire la confiance
que le peuple de Dieu a placée dans les vérités qui
ont fait de nous ce que nous sommes.
Il faut prendre une position ferme dans cette
question, car les doctrines qu’il s’efforce d’établir
par l’Ecriture ne sont pas solides. Elles ne prouvent
pas que l’expérience passée du peuple de Dieu a
été fallacieuse. Nous avons eu la vérité; des anges
de Dieu nous ont dirigés. C’est sous la direction du
Saint-Esprit que la question du sanctuaire a été
présentée. Un silence éloquent est la meilleure
attitude à prendre par celui qui n’a pas participé à
la recherche de certains aspects de la vérité. Dieu
ne se contredit jamais. C’est faire une fausse
297
application des textes bibliques que de leur faire
dire ce qui n’est pas vrai. L’un après l’autre surgira
pour apporter ce qu’il donnera pour une grande
lumière, et il fera des affirmations. Quant à nous,
nous restons à l’intérieur des bornes anciennes. [(1
Jean 1:1-10) cité.]
D’après les instructions reçues, ces paroles
peuvent être employées aujourd’hui, car le moment
est venu où le péché doit être appelé par son nom.
Notre œuvre est entravée par des inconvertis qui ne
cherchent que leur propre gloire. Ils s’attribuent la
gloire d’avoir découvert de nouvelles théories
qu’ils voudraient faire passer pour la vérité. Si ces
théories étaient accueillies, elles nous feraient
renoncer à la vérité que Dieu a donnée à son peuple
au cours des cinquante dernières années, attestée
par une démonstration du Saint-Esprit.—Lettre
329, 1905.
Les vérités qui ont été révélées
“Efforce-toi de te présenter devant Dieu
comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a
298
point à rougir, qui dispense droitement la parole de
la vérité.” Apprenez à vous approprier les vérités
révélées et à vous en servir de manière à nourrir le
troupeau de Dieu.
Nous rencontrerons des personnes dont l’esprit
divague sur de vaines spéculations que la Parole de
Dieu ignore totalement. Sur tous les sujets qui
affectent le salut des âmes, Dieu s’est exprimé avec
la plus grande clarté. Il désire nous faire éviter
toute rêverie inutile; aussi nous dit-il: Va
aujourd’hui travailler dans ma vigne. La nuit
approche, où personne ne pourra travailler. Que
cesse toute vaine curiosité; veillez, priez, travaillez.
Etudiez les vérités révélées. Le Christ désire
dissiper toutes rêveries vides; il nous montre les
champs mûrs pour la moisson. Si nous ne
travaillons pas avec ardeur, l’éternité nous
surprendra avec son fardeau de responsabilités. ...
Du temps des apôtres les hérésies les plus
insensées ont été présentées comme autant de
vérités. L’histoire s’est répétée et continuera à se
répéter. Il y en aura toujours qui, apparemment
299
consciencieux, préféreront l’ombre à la réalité. Ils
substituent l’erreur à la vérité parce que l’erreur
leur apparaît revêtue d’un vêtement nouveau qui
doit cacher quelque chose de merveilleux. Otez le
vêtement, il n’y a rien au-dessous.—The Review
and Herald, 5 février 1901.
Questions ayant une portée éternelle
Insistez sur les leçons sur lesquelles le Christ a
insisté. Présentez-les aux auditeurs comme il l’a
fait lui-même. Arrêtez-vous sur les questions qui
touchent à notre bonheur éternel. Quoi que ce soit
que l’ennemi puisse imaginer pour distraire l’esprit
de la Parole de Dieu, quoi que ce soit de nouveau
et d’étrange qui puisse créer une diversité de
sentiments, il l’introduira comme une chose
extrêmement importante. Mais les choses que nous
ne pouvons bien comprendre ne valent pas le
dixième des vérités de la Parole de Dieu qu’il nous
est donné de comprendre clairement et d’appliquer
à notre vie quotidienne. Il nous faut enseigner les
leçons que le Christ a tirées des Ecritures de
l’Ancien Testament. La vérité divine tient un
300
langage extrêmement simple.—Lettre 16, 1903.
Questions qui n’intéressent pas la foi
Bien des questions sont traitées qui ne sont pas
nécessaires au perfectionnement de la foi. Nous
n’avons pas le temps de nous en occuper. Bien des
choses sont au-dessus de notre compréhension
bornée. Il y a des vérités qui dépassent notre
entendement, qu’il ne nous appartient pas
d’expliquer, et qu’il faut néanmoins recevoir. La
révélation nous les présente comme des paroles du
Dieu infini qu’il faut recevoir implicitement. Si le
chercheur ingénieux a le devoir de rechercher la
vérité telle qu’elle est en Jésus, il est des choses qui
n’ont pas été rendues simples, que l’esprit humain
ne peut saisir et expliquer sans s’exposer à faire des
calculs humains et à donner des explications qui ne
seront nullement en odeur de vie pour la vie.
Toutefois chaque vérité essentielle destinée à
entrer dans notre vie pratique en vue du salut de
notre âme est exposée d’une manière claire et
positive.—Lettre 8, 1895.
301
Chapitre 20
Notre attitude concernant les
controverses doctrinales
“Le quotidien” de Daniel VIII
J’ai quelques mots à dire à mes frères de l’est et
de l’ouest, du nord et du sud. Je demande que mes
écrits ne soient pas employés comme arguments
déterminants pour résoudre des questions qui
suscitent maintenant d’ardentes controverses. Je
prie les pasteurs H, I, J, et d’autres membres
dirigeants, de ne point se servir de mes écrits pour
soutenir leurs vues concernant “le quotidien”.
Il m’a été montré que ce n’est pas là un sujet
d’importance vitale. D’après les instructions que
j’ai reçues, nos frères commettent une erreur en
exagérant l’importance des divergences de vues qui
les séparent. Je ne puis nullement admettre que mes
écrits soient invoqués comme donnant la solution
du problème. La véritable signification du
302
“quotidien” n’est pas une question de foi.
Je demande maintenant à mes frères qui sont
dans le ministère de ne pas se servir de mes écrits
dans leurs discussions au sujet du “quotidien”; car
je n’ai reçu aucune instruction sur ce point de
doctrine et je ne vois pas qu’il y ait lieu de discuter
là-dessus. Pour le moment, un éloquent silence est
recommandé sur ce sujet.
L’ennemi de notre œuvre se réjouit lorsqu’un
sujet de moindre importance peut servir à éloigner
l’esprit de nos frères des grandes questions qui
devraient remplir notre message. Dès lors qu’il ne
s’agit pas d’une question de foi, j’exhorte mes
frères à ne pas donner la victoire à l’ennemi en en
faisant un cas de conscience.
Les vraies questions de foi
La tâche que le Seigneur nous a assignée en ce
temps-ci consiste à présenter au monde la véritable
lumière quant aux questions dont dépendent
l’obéissance et le salut—les commandements de
303
Dieu et la foi de Jésus-Christ.
Dans quelques ouvrages importants qui sont
imprimés depuis des années, et qui ont amené
beaucoup de personnes à la connaissance de la
vérité, il peut se trouver des questions secondaires
nécessitant un examen approfondi et quelques
corrections. Laissons ces questions à ceux qui ont
été officiellement chargés de surveiller nos
publications. Que ni eux, ni nos colporteurs, ni nos
prédicateurs n’attachent à ces questions une
importance indue qui diminue l’influence de ces
livres qui ont sauvé des âmes. En discréditant nos
imprimés nous plaçons des armes entre les mains
de ceux qui se sont éloignés de la vérité et il en
résulterait de la confusion dans l’esprit de ceux qui
ont récemment accepté le message. Le moins on
apportera de changements inutiles à nos
publications, le mieux cela vaudra.
Dans les veilles de la nuit j’ai eu l’impression
que je répétais à mes frères occupant des positions
importantes les paroles de la première épître de
Jean. [Chapitre 1 cité.]
304
Conversion quotidienne
Nos frères devraient comprendre la nécessité
d’humilier le moi et de le placer sous l’influence du
Saint-Esprit. A ceux d’entre nous qui avons de
grandes lumières le Seigneur réclame une
conversion quotidienne. Tel est le message que j’ai
ordre de donner à nos rédacteurs et aux présidents
de fédérations. Marchons dans la lumière pendant
que nous l’avons, de crainte d’être surpris par les
ténèbres.
Tous ceux qui sont conduits par le Saint-Esprit
de Dieu auront un message à donner pour ces
derniers temps. Ils sentiront en leur esprit et en leur
cœur un fardeau pour les âmes, et ils apporteront le
céleste message du Christ à leur entourage. Ceux
qui agissent à la manière des Gentils ne doivent pas
s’attendre à entrer dans les parvis célestes. Mes
frères, recevez la lumière, rachetez le temps, car les
jours sont mauvais.
Satan s’emploie activement auprès de ceux qui
305
lui en offrent l’occasion. Ceux qui refusent de
marcher dans la lumière qu’ils possèdent auront
l’esprit confus et les ténèbres finiront par envahir
leur âme et influer sur tout le cours de leur vie.
Mais l’esprit de la sagesse et de la bonté divines
révélé dans sa Parole brillera d’un éclat toujours
plus vif sur le sentier des obéissants. La
sanctification, fruit du Saint-Esprit, fera droit à
toutes les exigences de Dieu. ...
De grands avantages et de précieuses
bénédictions sont réservés à ceux qui voudront
s’humilier et consacrer leur cœur à Dieu sans
restriction. De grandes lumières leur seront
accordées. Des hommes disposés à être transformés
s’exerceront à la piété.
“Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce
pour grâce.” Jean 1:16. “Ma grâce te suffit, car ma
puissance s’accomplit dans la faiblesse.” 2
Corinthiens 12:9. Le Sauveur a dit: “Tout pouvoir
m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez,
faites de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-
306
Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je
vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les
jours, jusqu’à la fin du monde.” Matthieu 28:18-20.
Allons-nous continuer à méconnaître ce trésor
de grâce et de puissance en vue du service et nous
en détourner avec indifférence? Les instructions
que j’ai ordre de donner à notre peuple aujourd’hui
sont les mêmes que celles que j’ai données quand
j’étais à Washington. Le Seigneur exige des efforts
individuels. Personne ne peut accomplir le travail
d’un autre. Une grande lumière a brillé, mais elle
n’a pas été complètement comprise et reçue.
Si nos frères veulent maintenant se consacrer à
Dieu sans réserve, il les acceptera. Il transformera
leur esprit pour qu’ils soient odeur de vie pour la
vie. Réveillez-vous, frères et sœurs, efforcez-vous
de réaliser votre haute vocation en Christ Jésus
notre Seigneur.—Manuscrit 11, 1910.
Ce n’est pas une question de salut
À mes frères dans le ministère:
307
Chers collaborateurs—
J’ai un mot à vous dire... à vous tous qui avez
voulu imposer vos vues particulières au sujet du
“quotidien” de Daniel 8. Il faut se garder d’en faire
une question de salut; quand on l’a fait, il en est
résulté des conséquences malheureuses. Il en est
résulté de la confusion; quelques-uns de nos frères
ont perdu de vue l’œuvre que le Seigneur leur avait
assignée en ce temps-ci dans nos villes. Ceci a
rempli d’aise le grand ennemi de notre œuvre.
D’après la lumière qui m’a été accordée, rien
ne doit accroître l’agitation qui s’est faite sur cette
question. N’en parlons pas en public, et ne lui
attachons pas une importance exagérée. Une
grande œuvre nous attend, et nous n’avons pas une
heure à perdre pour des choses accessoires.
Contentons-nous de présenter au public les vérités
sur lesquelles nous sommes d’accord et où nous
voyons clair.
J’attire votre attention sur la dernière prière du
308
Christ, rapportée dans Jean 17. Il existe de
nombreux sujets sur lesquels nous pouvons parler,
des vérités sacrées, qui demandent notre
obéissance, magnifiques dans leur simplicité.
Insistez-y avec toute l’ardeur dont vous êtes
capables. Mais laissez de côté “le quotidien” ou
tout autre sujet propre à susciter des controverses
entre frères, en ce temps-ci; cela ne ferait que
retarder et entraver l’œuvre sur laquelle nos frères
doivent concentrer toute leur attention. Plutôt que
d’agiter des questions qui manifesteront des
divergences d’opinions, tirons de la Parole les
vérités sacrées concernant le caractère obligatoire
de la loi de Dieu.
Nos prédicateurs devraient s’efforcer de
présenter la vérité de la manière la plus favorable.
Autant que possible, tenons tous un même langage.
Que nos discours soient simples, traitant des sujets
d’importance vitale et faciles à comprendre. Quand
tous nos prédicateurs comprendront la nécessité de
s’humilier, alors le Seigneur pourra agir par leur
intermédiaire. Nous avons besoin d’une nouvelle
conversion, afin que grâce à la coopération des
309
anges de Dieu nous puissions faire une sainte
impression sur ceux en faveur de qui nous
travaillons.
Restons étroitement unis
Nous devons nous associer étroitement dans les
liens de l’unité chrétienne pour que nos efforts ne
soient pas vains. Resserrez les liens qui vous
unissent et évitez tout sujet de contestation. Que la
puissance unificatrice de la vérité se révèle en
vous: cela produira une profonde impression sur les
esprits. C’est dans l’unité que réside la force.
Ce n’est pas le moment de mettre en avant des
points de doctrine où s’affirment des différences
d’opinion. Si tel qui n’a pas eu une communion
vivante avec le Maître montre au monde sa
faiblesse quant à son expérience chrétienne, les
ennemis de la vérité qui nous épient en profiteront
pour entraver notre œuvre. Cultivons la douceur et
apprenons de celui qui est doux et humble de cœur.
Le sujet du “quotidien” ne doit pas provoquer
310
des mouvements comme ceux qui se sont produits.
Partisans et adversaires ont traité la question de
manière à susciter une controverse, et il en est
résulté de la confusion. ... Vu qu’il existe une
différence d’opinions sur ce sujet, ne la montons
pas en épingle. Cessons de nous disputer. En ce
moment le silence est éloquent.
Les serviteurs de Dieu ont actuellement le
devoir de prêcher la Parole dans les villes. Le
Christ est venu des parvis célestes sur la terre pour
sauver les âmes, et nous, en tant qu’aumôniers
chargés de distribuer ses grâces, nous devons
communiquer aux habitants de nos grandes villes la
connaissance de sa vérité salvatrice.—Lettre 62,
1910.
311
Chapitre 21
Des enseignements
fantasques ou spéculatifs
Pas de compromis
Je dois communiquer à nos frères un message
bien précis. Qu’il n’y ait aucun compromis avec le
mal. Résistez courageusement aux influences
dangereuses qui surviennent. Ne craignez pas de
résister à la puissance de l’ennemi, quelles qu’en
puissent être les conséquences.
De nos jours beaucoup d’erreurs sont
enseignées comme vérités. Certains de nos frères
ont présenté des vues que nous ne pouvons
approuver. Des idées fantaisistes, des
interprétations forcées de l’Ecriture viennent au
jour. Quelques-uns de ces enseignements qui
paraissent aujourd’hui sans conséquence pourront
devenir des pièges pour les âmes inexpérimentées.
312
Une œuvre bien définie nous incombe. Ne
permettons pas à l’ennemi de nous détourner de la
proclamation des vérités précises qui conviennent à
notre temps et de fixer notre attention sur des idées
fantasques.
À moins que chaque individu se tienne bien
éveillé et apte à discerner les opérations du Saint-
Esprit, nous ne manquerons pas de trébucher et de
tomber dans les trappes de l’incrédulité tendues par
Satan. Je demande à nos frères de veiller en bergers
et gardiens fidèles sur les membres inexpérimentés,
exposés au danger d’influences séductrices.
Gardez-vous avec un soin continuel des écueils et
des sables mouvants qui menacent de détruire la foi
aux messages qui nous ont été donnés par Dieu
pour ce temps-ci. Veillez sur les âmes comme
devant en rendre compte. ...
Il nous faut sonder les Ecritures chaque jour,
afin de connaître la voie du Seigneur et d’éviter
d’être trompés par des erreurs religieuses. Le
monde est tout plein de fausses théories et d’idées
spirites séduisantes, qui tendent à obnubiler nos
313
perceptions spirituelles et à nous éloigner de la
vérité et de la sainteté. C’est bien le moment de
prendre garde à l’avertissement: “Que personne ne
vous séduise par de vains discours.” Ephésiens 5:6.
Ayons soin de ne pas mal interpréter les
Ecritures. Il ne faut pas spiritualiser les claires
déclarations de la Parole de Dieu au point de perdre
de vue la réalité. Ne contraignez pas les
déclarations de la Bible à dire des choses bizarres
pour plaire à l’imagination. Prenez les Ecritures
comme vous les lisez. Evitez toute vaine
spéculation sur les choses qui nous attendent dans
le royaume des cieux.—Manuscrit 30, 1904.
Une question de vie ou de mort
Des lettres me sont parvenues, me questionnant
au sujet de certains enseignements selon lesquels
aucun être vivant, même aucun insecte nuisible, ne
devrait être tué. Se peut-il que quelqu’un ait
prétendu avoir reçu de Dieu un message semblable
pour son peuple? Jamais le Seigneur n’a donné un
tel message à un être humain. Dieu n’a dit à
314
personne qu’il y a péché à détruire les insectes qui
troublent notre paix et notre repos. Aucun message
de ce genre ne figure dans l’enseignement du
Christ et ses disciples doivent s’en tenir à ce qu’il
leur a commandé.
Il en est qui recherchent constamment la
controverse. Toute leur religion se résume en cela.
Ils sont remplis du désir de produire quelque chose
de nouveau et d’étrange. Ils s’attardent sur des
sujets de moindre importance, exerçant là-dessus
leurs talents de polémistes.
Des historiettes sont présentées comme des
vérités importantes et l’on voudrait en faire des
questions de salut. Il s’ensuit des controverses et
les esprits sont distraits de la vérité présente. Satan
sait que s’il réussit à ce qu’hommes et femmes
soient absorbés dans des détails infimes, de plus
graves questions seront négligées. Il fournira donc
d’amples matériaux à l’attention de ceux qui
veulent s’occuper de sujets insignifiants et dénués
d’importance. Les pharisiens se laissaient absorber
par des questions oiseuses. Ils passaient à côté des
315
précieuses vérités de la Parole de Dieu pour
discuter les traditions transmises de génération en
génération qui ne concernaient en rien leur salut.
De même aujourd’hui, alors que de graves
moments entrent dans l’éternité, les grandes
questions du salut sont sacrifiées à de simples
racontars.
Je dois dire à mes frères et sœurs: Serrez dans
vos cœurs les instructions contenues dans la Parole
de Dieu. C’est ainsi seulement que vous pourrez
réaliser l’union avec le Christ. Vous n’avez pas de
temps à perdre à discuter la question de savoir si
l’on peut tuer des insectes. Jésus n’a pas placé sur
vous un tel fardeau. “Pourquoi mêler la paille au
froment?” Jérémie 23:28. Ces questions inutiles ne
sont que foin, bois ou chaume si on les compare à
la vérité destinée à notre temps. Ceux qui négligent
les grandes vérités de la Parole de Dieu pour parler
de telles choses ne prêchent pas l’Evangile. Ils se
perdent dans les sophismes inventés par l’ennemi
pour éloigner les esprits des vérités qui intéressent
notre bonheur éternel. Ils ne peuvent invoquer
aucune parole du Christ à l’appui de leurs
316
suppositions.
Ne gaspillez pas votre temps à discuter de telles
questions. Si vous avez des questions à poser
concernant ce que vous devez enseigner ou à
propos des sujets que vous devez traiter, adressez-
vous directement aux discours du grand Maître, et
suivez ses instructions. ...
Que rien ne détourne votre attention de la
question: “Que dois-je faire pour hériter la vie
éternelle?” Luc 10:25. C’est ici une question de vie
ou de mort que chacun doit décider pour l’éternité.
Réfléchissez mûrement à l’importance de la vérité
solennelle que nous possédons. Ceux qui s’égarent
à la recherche de théories de peu de valeur,
dénuées d’importance, ont besoin de se convertir.
...
Des théories erronées, privées de l’autorité de
la Parole de Dieu, surgiront à droite et à gauche, et
feront l’effet de sages théories à des personnes
débiles. Elles n’ont pas la moindre valeur.
Cependant bien des membres d’église se sont si
317
bien habitués à une nourriture de qualité inférieure,
qu’ils ont une religion dyspeptique. Pourquoi des
hommes et des femmes appauvrissent-ils leur
expérience en rassemblant de vaines histoires et en
les faisant passer pour dignes d’attention? Le
peuple de Dieu n’a pas de temps à perdre sur des
questions peu claires ou frivoles qui n’ont aucun
rapport avec les exigences divines.
Dieu demande aux hommes et aux femmes de
penser sobrement et avec ingénuité. Il faut s’élever
de degré en degré et contempler des horizons
toujours plus vastes. En regardant à Jésus on doit
être transformé à son image. Il faut employer son
temps à rechercher les vérités profondes, éternelles,
du ciel. Alors il n’y aura rien de frivole dans leur
expérience religieuse. L’étude des grandes vérités
de la Parole de Dieu les rendra aptes à contempler
Celui qui est invisible. Ils verront que les vérités
les plus édifiantes, les plus ennoblissantes, sont
celles qui se trouvent le plus près de la Source de
toute vérité. A mesure qu’ils apprennent de lui,
leurs mobiles et leurs sympathies s’affermissent et
deviennent plus invariables; car Celui qui est toute-
318
sagesse produit des impressions substantielles et
durables. L’eau vive que le Christ donne ne
ressemble pas à une source de surface qui tarit
après de courts murmures. L’eau vive jaillit jusque
dans la vie éternelle.
Obéissons à la volonté révélée de Dieu. Nous
saurons alors que notre lumière procède de la
Source divine de toute véritable lumière. En
collaborant avec le Christ on se place sur un terrain
sûr. Dieu bénit abondamment ceux qui vouent
toutes leurs énergies en vue d’arracher le monde à
la corruption. Le Christ est notre modèle. C’est en
le contemplant que nous serons transformés à son
image, de gloire en gloire, de caractère en
caractère. Voilà notre œuvre. Que Dieu nous aide à
représenter convenablement le Sauveur devant le
monde.—The Review and Herald, 13 août 1901.
Conjectures au sujet de la vie future
Certains croient qu’il y aura des mariages et
des naissances sur la nouvelle terre; impossible
d’harmoniser de telles doctrines avec les Ecritures.
319
L’idée selon laquelle des enfants naîtront sur la
nouvelle terre ne fait pas partie de la parole sûre
des prophètes 2 Pierre 1:19. Le Christ s’est
exprimé assez clairement pour qu’il n’y ait pas de
malentendu. Ces déclarations devraient suffire pour
régler définitivement la question des mariages et
des naissances sur la nouvelle terre. Ni ceux qui
seront relevés d’entre les morts, ni ceux qui seront
transférés sans passer par la mort, ne se marieront
ou ne donneront en mariage. Semblables à des
anges de Dieu, ils feront partie de la famille royale.
À ceux qui entretiennent des vues contraires
aux claires déclarations du Christ je dirai: Sur ces
questions gardez un silence éloquent. Se complaire
en des suppositions et des théories dans des
questions où Dieu ne nous a rien révélé dans sa
Parole, c’est de la présomption. Abstenons-nous de
faire des spéculations concernant notre état futur.
À mes frères dans le ministère je dirai: “Prêche
la parole, insiste en toute occasion, favorable ou
non.” 2 Timothée 4:2. N’apportez pas sur le
fondement du bois, du foin, du chaume—vos
320
propres conjectures, vos spéculations, qui ne
peuvent être utiles à personne.
Le Christ n’a refusé aucune vérité essentielle au
salut. Les choses révélées sont pour nous et nos
enfants; nous ne devons pas lâcher la bride à nos
imaginations dans un domaine où rien n’a été
révélé.
Le Seigneur a pourvu à tout pour assurer notre
bonheur dans la vie à venir, mais il ne nous a pas
fait connaître ses plans à cet égard; il faut donc
s’abstenir de faire des spéculations là-dessus. Nous
ne devons surtout pas imaginer les conditions de la
vie future d’après celles de la vie présente.
Les questions d’importance vitale ont été
clairement révélées dans la Parole de Dieu. Ces
sujets méritent toute notre réflexion. Mais il ne
nous faut pas étendre nos recherches aux questions
sur lesquelles Dieu a gardé le silence. Quelques-
uns ont supposé que les rachetés n’auront pas de
cheveux gris. D’autres suppositions tout aussi
ineptes ont été avancées comme des choses
321
importantes. Que Dieu aide son peuple à réfléchir
d’une manière rationnelle. Quand des questions
douteuses surgissent nous devrions demander:
“Que dit l’Ecriture?”
Si quelqu’un désire du nouveau, qu’il recherche
cette vie nouvelle qui fait suite à la nouvelle
naissance. Qu’il purifie son âme en obéissant à la
vérité, et qu’il se conforme aux instructions que le
Christ a données à l’homme de loi qui l’avait
interrogé sur ce qu’il devait faire pour obtenir la
vie éternelle.
“Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton
cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de
toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.
... Fais cela, et tu vivras.” Luc 10:27, 28. Tous ceux
qui consentiront à conformer leur vie aux claires
exigences de la Parole de Dieu hériteront la vie
éternelle.—Manuscrit 28, 1904.
Des sujets difficiles à comprendre
Dans cette œuvre on court le danger de
322
présenter au public des théories qui, bien que
parfaitement vraies, susciteront des controverses et
n’amèneront pas les hommes au grand festin qui
leur est préparé. L’amour de Dieu doit prendre
place en nous pour subjuguer et adoucir notre
nature humaine et nous rendre conformes à son
saint caractère. Alors nous déploierons aux yeux de
tous les richesses insondables du Christ avec
libéralité. C’est le Christ lui-même qui nous invite,
et c’est le devoir de tous ses disciples d’appeler
l’attention sur la table où s’accumulent les
provisions rendues accessibles à tous. Ne donnons
pas la première place aux sujets difficiles. Le
Christ invite les hommes au banquet; que tous ceux
qui le veulent viennent.—Lettre 89, 1898.
Les 144 000
Le Christ dit qu’il y aura dans l’Eglise ceux qui
offriront des fables et des suppositions, alors que
Dieu a donné de grandes vérités qui élèvent l’âme,
qui ennoblissent l’esprit, et que chacun devrait
thésauriser. Quand des hommes s’emparent ici et là
d’une théorie, curieux de savoir ce qui n’est pas
323
nécessaire, ils ne sont pas conduits par Dieu. Il
n’entre pas dans son plan que son peuple présente
de simples suppositions, sans base scripturaire. Il
ne veut pas qu’on se livre à des controverses sur
des questions qui ne seront d’aucun secours
spirituel, comme par exemple: Qui doit faire partie
des cent quarante-quatre mille? C’est là quelque
chose que les élus de Dieu sauront avant
longtemps.
Frères et sœurs, appréciez et étudiez les vérités
que Dieu a données pour vous et pour vos enfants.
Ne perdez pas de temps pour chercher à savoir ce
qui n’est d’aucun profit spirituel. “Que dois-je faire
pour hériter la vie éternelle?” Luc 10:25. Question
capitale et qui a reçu une réponse claire: “Qu’est-il
écrit dans la loi? Qu’y lis-tu?”—Manuscrit 26,
1901.
Le Christ nous appelle à l’unité
Nos membres d’église aperçoivent des
divergences d’opinion parmi les dirigeants, et ils se
livrent à des controverses sur les sujets disputés. Le
324
Christ demande l’unité. Il ne nous demande pas de
réaliser l’unité dans le mal. Le Dieu du ciel trace
une ligne de démarcation ferme entre ce qui est
pur, ce qui élève, ce qui ennoblit et les fausses
doctrines, qui induisent en erreur. Il nomme le
péché et l’impénitence par leurs vrais noms. Il ne
passe pas une couche de mortier sur nos méfaits. Je
supplie mes frères de s’unir sur une base vraiment
scripturaire.—Manuscrit 10, 1905.
Pas de lutte pour la suprématie
Quand les ouvriers posséderont en leur âme un
Christ permanent, quand tout égoïsme sera mort,
quand il n’y aura ni rivalité ni lutte pour la
primauté, quand il y aura de l’unité, quand on se
sanctifiera de manière à manifester l’amour
fraternel, les ondées de la grâce du Saint-Esprit
descendront sûrement, car pas un trait de lettre des
promesses divines ne peut faillir. Mais quand
l’effort d’autrui est sous-estimé, pour que les
ouvriers affirment leur supériorité, ceux-ci
montrent que leur œuvre ne porte pas la signature
qu’elle devrait recevoir. Dieu ne peut les bénir.—
325
Manuscrit 24, 1896.
326
Chapitre 22
Danger des vues extrémistes
St. Helena, Californie, 19 mai 1890
Cher frère K,
J’avais espéré pouvoir vous voir et vous parler,
ou vous écrire, avant ce moment-ci, mais cela m’a
été impossible et cela m’est encore impossible;
néanmoins je m’intéresse vivement à vous et je
désire que vous ne quittiez pas l’œuvre. Il m’est
difficile de m’expliquer convenablement dans une
conversation avec vous; vous avez l’esprit si vif et
la parole si facile que je craindrais d’éprouver une
grande fatigue et que ce que j’ai à vous dire ne
reste pas gravé distinctement dans votre mémoire.
J’aperçois votre danger; vous pouvez vous
exprimer rapidement et avec force, d’une manière
imprudente. Il vous arrive d’exprimer vos pensées
de manière à effrayer vos frères. Ceci ne devrait
327
pas avoir lieu. Vous ne devriez pas vous efforcer
de prendre le contre-pied de vos frères.
Il m’a été montré que votre influence en faveur
de la bonne cause se trouve diminuée par le fait
que vous croyez devoir exprimer des vues sur des
sujets que vous ne comprenez pas parfaitement
vous-même, et que vous ne parvenez pas à faire
comprendre, malgré tous vos efforts. Il m’a été
montré que vous ne devez pas vous croire obligé
d’insister sur ces questions. A côté d’idées
correctes vous en avez d’erronées.
Si vous vouliez vous consacrer à des sujets tels
que ceux-ci: le Christ prêt à pardonner les péchés, à
accueillir le pécheur, à sauver ce qui est perdu,
autant de sujets qui inspirent espoir et courage,
vous seriez un moyen de bénédiction. En vous
efforçant d’être original, en présentant des vues
extrémistes, et dans un langage aussi fort, vous
risquez de faire beaucoup de mal. Peut-être que
certains saisissent votre pensée et en tirent profit,
mais à l’heure de la tentation et de la défaite ils
perdent courage et renoncent à combattre le bon
328
combat de la foi.
Si vous consentez à insister moins sur ces idées
qui vous paraissent si importantes, et à vous
abstenir d’expressions extravagantes, votre foi en
sera affermie. J’ai vu qu’un déséquilibre s’est
produit dans votre esprit, par moments, alors que
vous faisiez de grands efforts pour étudier et
expliquer le mystère de la piété, qui reste un
mystère impénétrable après vos études et vos
explications aussi bien qu’auparavant.
Les conversions diffèrent les unes des autres
Faites en sorte que vos auditeurs regardent à
Jésus comme à leur unique espoir et assistance;
laissez au Seigneur l’occasion d’agir sur l’esprit, de
s’adresser à l’âme, et d’éclairer l’entendement. Il
n’est pas indispensable que vous connaissiez et que
vous expliquiez à d’autres tous les pourquoi et les
comment de ce qui constitue le cœur nouveau, ou
que vous leur indiquiez la position qu’ils doivent
atteindre pour ne jamais pécher. Vous ne devez
rien faire de semblable.
329
Nous ne sommes pas tous faits de la même
manière. Toutes les conversions ne se ressemblent
pas. Jésus impressionne un cœur et le pécheur
renaît pour une vie nouvelle. Souvent des âmes ont
été attirées au Christ sans qu’il y ait eu de violentes
émotions, des déchirements ou des terreurs causées
par le remords. Un regard sur le Christ élevé sur la
croix et on a reçu la vie. On a compris les besoins
de l’âme, on a découvert que le Sauveur suffit à
tout, on a reconnu ses exigences, on a entendu son
appel: “Suis-moi”, on s’est levé pour le suivre. Il
s’agissait d’une vraie conversion et la vie religieuse
qui en est résulté a été aussi bonne que celle de
personnes ayant éprouvé une véritable agonie.
Nos prédicateurs doivent cesser d’insister sur
des idées particulières en pensant: “Ou bien vous
adoptez mes vues, ou bien vous êtes perdus.”
Rejetons loin de nous cette forme d’égoïsme. Ce
qu’il y a à faire dans chaque cas, c’est d’amener les
âmes au Christ. Il faut que les hommes voient Jésus
sur la croix, qu’ils regardent et qu’ils vivent. Ce ne
sont pas vos idées qui doivent leur servir de
330
nourriture, mais la chair et le sang du Fils de Dieu.
Il dit: “Ma chair est vraiment une nourriture.” Jean
6:55. “Les paroles que je vous ai dites sont esprit et
vie.” Jean 6:63.
Laissez agir le Christ
L’âme qui accepte Jésus se confie aux soins du
grand Médecin; attention à ne pas s’interposer
entre le patient et le Médecin qui discerne tous les
besoins de l’âme, voit ses défauts et ses maladies et
sait guérir avec son sang rédempteur. C’est lui qui
sait le mieux pourvoir aux besoins de l’âme. Dans
leur empressement les hommes voudraient tout
faire et ne laisser aucune place à l’action du Christ.
Quelles que soient les transformations que
doive subir une âme, le Christ est le mieux qualifié
pour les opérer. Il se peut qu’au point de départ la
conviction ne soit pas profonde; toutefois si le
pécheur s’approche du Christ, le contemple sur la
croix, lui juste mourant pour l’injuste, cette vue
abattra toutes les barrières. Le Christ a entrepris de
sauver quiconque se confie en lui pour son salut. Il
331
voit les torts qui doivent être réparés, les maux qui
doivent être combattus. Il est venu chercher et
sauver ce qui était perdu. “Je ne mettrai pas dehors,
dit-il, celui qui vient à moi.” Jean 6:37.
Grâce à la bonté et à la miséricorde du Christ,
le pécheur est réintégré dans la faveur divine. Jour
après jour Dieu en Christ supplie les hommes
d’être réconciliés avec lui. Il est prêt à faire bon
accueil non seulement au pécheur, mais aussi à
l’enfant prodigue. L’amour manifesté par sa mort
sur le Calvaire assure au pécheur réception, paix et
amour. Enseignez ces choses de la manière la plus
simple, afin que l’âme enténébrée par le péché
puisse entrevoir la lumière émanant de la croix du
Calvaire.
De mille manières, Satan agit sur les hommes
appelés à prêcher le message pour qu’ils soient
entièrement occupés à des théories alambiquées
auxquelles ils attribueront une importance
exagérée; et tandis qu’ils s’imaginent avoir réalisé
des expériences extraordinaires, ils ne font
qu’idolâtrer quelques idées qui amoindrissent leur
332
influence et ne contribuent guère à l’avancement de
la cause de Dieu.
Que chaque prédicateur s’efforce autant qu’il le
peut de connaître avec certitude la pensée du
Christ. Si votre esprit ne trouve pas un meilleur
équilibre dans certains domaines, votre
comportement vous éloignera de l’œuvre, sans que
vous sachiez où vous avez trébuché. Vous mettrez
en avant des idées que vous n’auriez jamais dû
imaginer.
Il en est qui s’accrochent à quelque paragraphe
ou à quelque phrase isolée de la Parole de Dieu ou
même des témoignages qu’ils pensent pouvoir
interpréter de manière à appuyer leurs idées; ils se
cantonnent là, se retranchent derrière leurs
positions, et ce n’est pas Dieu qui les conduit. Là
réside votre danger.
Vous choisirez des passages des témoignages
où il est question de la fin du temps de grâce, du
criblage du peuple de Dieu, et de ce peuple vous
ferez sortir un autre peuple plus pur, plus saint. Or
333
tout ceci plaît à l’ennemi. Evitons une attitude qui
sans nécessité produira des divergences et créera
des dissensions. Il ne faut pas donner à entendre
que si nos idées particulières ne sont pas suivies
c’est parce que les prédicateurs manquent de
compréhension et de foi et marchent dans les
ténèbres.
Depuis quelque temps votre esprit a été soumis
à une tension exagérée. Vous possédez de grandes
et précieuses vérités, mélangées cependant à de
simples suppositions. Vos idées extrémistes et
votre langage énergique détruisent souvent vos
meilleurs efforts. Si les vues que vous avancez
venaient à être acceptées par beaucoup de
personnes qui agiraient en conséquence, on
assisterait au mouvement le plus fanatique qui se
soit jamais produit parmi les adventistes du
septième jour: justement ce que cherche Satan.
Laissez les mystères de côté
Les leçons enseignées par le Christ vous offrent
d’abondants sujets sur lesquels vous pouvez parler.
334
Il vaut mieux laisser de côté les mystères que ni
vous ni vos auditeurs n’êtes capables de
comprendre et d’expliquer. Faites place à
l’enseignement du Seigneur Jésus-Christ; que sous
l’influence de son Esprit nous ayons l’intelligence
du merveilleux plan du salut.
Un temps de détresse surviendra pour le peuple
de Dieu; en parlant constamment de cela on risque
d’amener un temps de détresse avant le temps. Le
peuple de Dieu va être soumis à un criblage, mais
ce sujet ne constitue pas la vérité présente qui doit
être prêchée à nos églises. ...
Les prédicateurs ne doivent pas s’imaginer
d’être en possession d’idées avancées magnifiques
et penser que si tous ne les reçoivent pas ils seront
secoués dehors pour faire place à un nouveau
peuple qui ira de l’avant, toujours plus haut, vers la
victoire. Quelques-uns de ceux qui ont résisté aux
principes essentiels du message donné par Dieu
pour ce temps-ci sont précisément dans le même
cas que vous. Ils tirent prétexte de vos vues
extrémistes et de vos enseignements pour justifier
335
leur négligence en ce qui concerne l’acceptation
des messages du Seigneur.
L’objectif de Satan est atteint aussi bien lorsque
des hommes devancent le Christ et s’attellent à une
tâche qu’il ne leur a jamais confiée, que si l’on
demeure dans l’état de Laodicée, tièdes, se croyant
riches, enrichis et n’ayant besoin de rien. Ces deux
catégories de personnes sont également des pierres
d’achoppement.
Certains zélateurs qui déploient toutes leurs
énergies en vue d’arriver à l’originalité ont fait la
grave erreur de s’efforcer d’obtenir quelque chose
de saisissant, susceptible d’envoûter les gens,
quelque chose que personne d’autre ne comprend,
pensent-ils, alors qu’ils ne savent eux-mêmes de
quoi ils parlent. Ils se livrent à des spéculations au
sujet de la Parole de Dieu et avancent des idées
parfaitement inutiles à eux et aux églises.
Momentanément les imaginations peuvent être
excitées, puis vient une réaction et ces idées
deviennent un obstacle. La foi est confondue avec
la fantaisie et leurs idées sont capables de donner
336
une fausse orientation aux esprits.
Que les déclarations claires et simples de la
Parole de Dieu servent de nourriture spirituelle; il y
a danger à se livrer à des spéculations sur des sujets
qui ne sont pas clairement révélés.
Par nature vous êtes combatif. Etre ou ne pas
être d’accord avec vos frères est votre moindre
souci. Vous aimez la controverse; vous désirez
lutter pour vos idées particulières; laissez ces
choses de côté: elles ne contribuent pas à
développer les grâces chrétiennes. Faites tous vos
efforts pour exaucer la prière du Christ: que ses
disciples soient un comme lui et son Père sont un.
Aucun de nous n’est en sécurité à moins
d’apprendre du Christ, jour après jour, sa douceur,
son humilité de cœur. Où que vous alliez pour
travailler, n’agissez pas en dictateur, ne soyez pas
dur, cassant. Prêchez l’amour du Christ: les cœurs
en seront attendris et subjugués. Cherchez à
réaliser l’unité de pensée et de jugement, dans
l’harmonie la plus intime avec vos frères, tenant un
337
même langage.
Ne parlez pas de divisions
Parler de divisions parce que tous n’ont pas les
mêmes idées que vous en ce moment, ce n’est pas
l’œuvre de Dieu; c’est celle de l’ennemi. Parlez des
vérités simples sur lesquelles vous pouvez vous
entendre. Parlez d’unité; ne devenez pas étroit et
suffisant; élargissez votre esprit.
Le Christ ne pèse pas les caractères dans des
balances humaines. Il dit: “Et moi, quand j’aurai
été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à
moi.” Jean 12:32. Toute âme qui se laisse ainsi
attirer se détournera de l’iniquité. Le Christ est
capable de sauver complètement tous ceux qui
viennent à lui. Quiconque vient à Jésus pose le pied
sur une échelle qui relie le ciel à la terre. Enseignez
par la plume, par la voix, que Dieu est au sommet
de l’échelle; que les brillants rayons de sa gloire
illuminent chaque échelon. Il considère avec
compassion tous ceux qui gravissent péniblement
l’échelle, toujours prêt à leur envoyer du secours,
338
un secours divin, dès que la main semble se
relâcher et que le pied se met à trembler. Oui,
dites-le, dites-le avec un accent qui touche les
cœurs: aucun de ceux qui gravissent l’échelle avec
persévérance ne perdra l’entrée dans le royaume
éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ;
ceux qui croient en Christ ne périront jamais;
personne ne pourra les ravir de sa main.
Dites à tous en un langage clair et plein
d’espoir comment ils peuvent échapper à l’héritage
de honte qui est notre portion bien méritée. Pour
l’amour du Christ ne leur présentez pas des idées
susceptibles de les décourager, de leur faire
paraître trop difficile le chemin qui conduit au ciel.
Gardez pour vous ces idées outrées.
Il est vrai qu’il nous faut souvent répéter que la
vie chrétienne est un combat continuel, que nous
devons veiller, prier et peiner, que l’âme est en
péril dès que notre vigilance spirituelle se relâche
ne fût-ce qu’un instant; néanmoins notre thème doit
être la plénitude du salut offert par Jésus qui nous
aime et s’est donné lui-même pour que nous ne
339
périssions pas mais que nous ayons la vie éternelle.
Nous pouvons marcher avec Dieu jour après
jour, apprenant toujours mieux à connaître le
Seigneur, pénétrant dans le lieu très saint avec le
sang de Jésus, nous saisissant de l’espérance qui
nous est proposée. Si nous voulons atteindre le ciel,
ce doit être en unissant notre âme au Médiateur, et
en devenant participants de la nature divine. Si
vous vous appuyez sur le Christ, si votre vie est
cachée avec le Christ en Dieu, et si vous êtes
conduits par son Esprit, vous possédez la vraie foi.
Ayant une pleine confiance en l’efficacité de
son sacrifice expiatoire, nous deviendrons les
collaborateurs de Dieu. Nous confiant en ses
mérites, nous devons travailler à notre propre salut
avec crainte et tremblement, sachant que c’est Dieu
qui opère en nous le vouloir et le faire selon son
bon plaisir. Constamment cramponnés au Christ,
nous nous approchons toujours plus de Dieu. Jésus
veut que cette vérité soit toujours maintenue au
premier plan. N’éveillez pas votre esprit combatif;
la sagesse d’en haut est premièrement pure, puis
340
pacifique, modérée, conciliante, pleine de
miséricorde et de bons fruits. ...
Restez en accord avec vos frères
Ne pensez pas devoir mettre au premier plan
toute idée qui passe par votre imagination. Jésus a
dit à ses disciples: “J’ai encore beaucoup de choses
à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter
maintenant.” Jean 16:12. Combien plus nous
convient-il à nous, toujours si faillibles, de veiller à
ne pas imposer à d’autres ce qu’ils ne sont pas
préparés à recevoir. Regardez constamment à Jésus
et refrénez votre langage extravagant. S’il est vrai
que vous devez être prudent dans vos paroles et vos
idées, cela ne veut pas dire que vous devriez cesser
entièrement de travailler. Efforcez-vous de rester
en harmonie avec vos frères: il y aura beaucoup à
faire pour vous dans la vigne du Seigneur. Exaltez
le Christ et non pas vos idées et vos vues. Revêtez
votre armure et marchez au pas avec les ouvriers de
Dieu, épaule contre épaule; serrez l’ennemi de
près. Cachez-vous en Jésus. Expliquez sans vous
lasser les simples leçons du Christ, paissez le
341
troupeau de Dieu, vous deviendrez ferme, fort,
confirmé; vous travaillerez pour en établir d’autres
dans la très sainte foi.
Si vous comprenez autrement que vos frères la
grâce du Christ et les opérations du Saint-Esprit,
n’exagérez pas ces différences. Vous avez votre
point de vue; un autre, tout aussi consacré à Dieu,
considère les mêmes choses d’un point de vue
différent et parle des choses qui impressionnent le
plus fortement son esprit; un autre présentera un
autre aspect de la même vérité; quelle folie de se
disputer là où il n’y a vraiment pas matière à
dispute. Laissons à Dieu le soin d’agir sur l’esprit
et de toucher le cœur.
Le Seigneur s’efforce constamment d’ouvrir
l’entendement, d’aviver les perceptions, pour que
l’homme ait le sens du péché et des vastes
exigences de la loi divine. L’homme inconverti se
représente Dieu comme manquant d’amour,
comme sévère et même comme vindicatif. Le
servir lui semble une chose morose et par trop
pénible. Mais quand Jésus est vu sur la croix,
342
donné par le Dieu qui a aimé l’homme, les yeux
s’ouvrent et voient les choses sous un jour tout
nouveau. Dieu révélé en Christ n’est pas un juge
sévère, un tyran vindicatif, mais un Père
compatissant et plein d’amour.
Lorsque nous voyons Jésus mourant sur la
croix pour sauver l’homme, notre cœur fait écho
aux paroles de Jean: “Voyez quel amour le Père
nous a témoigné, pour que nous soyons appelés
enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde
ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.” 1
Jean 3:1. Rien ne distingue davantage le chrétien
du mondain que sa notion de Dieu.
Certains ouvriers dans la cause de Dieu ont été
bien trop prompts à lancer des dénonciations contre
le pécheur; la grâce et l’amour du Père qui a livré
son Fils à la mort pour une race pécheresse ont été
laissés à l’arrière-plan. Celui qui enseigne a besoin
de la grâce du Christ pour lui-même, pour qu’il
puisse faire savoir au pécheur ce que Dieu est en
réalité—un Père attendant avec un amour anxieux
le retour de l’enfant prodigue, non pour l’accabler
343
de reproches cinglants, mais pour lui offrir un
joyeux festin de bienvenue Sophonie 3:14-17.
Puissions-nous tous apprendre du Seigneur
comment lui gagner des âmes! Nous devrions
apprendre et enseigner les précieuses leçons à la
lumière du sacrifice accompli sur la croix du
Calvaire. Il n’y a qu’un seul chemin qui éloigne de
la ruine, qui monte incessamment, la foi émergeant
constamment des ténèbres à la lumière pour trouver
son repos sur le trône même de Dieu. Tous ceux
qui ont appris cette leçon ont accepté la lumière
dans la mesure où ils l’ont comprise. Pour eux le
chemin qui monte n’est pas un passage sombre et
incertain; ce n’est pas un chemin divisé par un
esprit fini, où un péage est exigé de chaque
voyageur.
L’entrée ne peut être obtenue par des
pénitences ou des œuvres quelconques. Non, Dieu
lui-même se fait un honneur de pourvoir un moyen
complet, parfait, l’homme ne pouvant rien ajouter à
sa perfection par des œuvres quelconques. Ce
chemin est assez large pour accueillir le plus grand
344
pécheur repentant, assez étroit, assez saint, assez
élevé pour refuser l’entrée du péché.
Quand Dieu est vu tel qu’il est, l’heureuse
vérité resplendit avec une nouvelle et croissante
clarté. Ce qui nous rendait perplexes se trouve
éclairé par les rayons éclatants du Soleil de justice.
Il reste beaucoup de choses que nous ne
comprenons pas; mais nous avons l’assurance
bénie que nous connaîtrons plus tard ce que nous
ne comprenons pas maintenant.—Lettre 15a, 1890.
345
Chapitre 23
S’abstenir de fixer des dates
“Ce n’est pas a vous de savoir
les temps ou les moments”
“Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant,
et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à
eux pendant quarante jours, et parlant des choses
qui concernent le royaume de Dieu. Comme il se
trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas
s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le
Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur
dit-il; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu
de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit. Alors
les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce
en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël?
Il leur répondit: Ce n’est pas à vous de connaître
les temps ou les moments que le Père a fixés de sa
propre autorité.” Actes des Apôtres 1:3-7.
Les disciples étaient anxieux de connaître le
346
temps précis où le royaume de Dieu serait révélé;
mais Jésus leur dit qu’ils ne pouvaient savoir les
temps et les moments, vu que le Père ne les leur
avait pas révélés. Il ne leur importait pas avant tout
de savoir quand le royaume de Dieu serait rétabli.
Leur devoir consistait à suivre le Maître en priant,
en attendant, en veillant et en travaillant. Ils
devaient représenter au monde le caractère du
Christ. Ce qui était essentiel aux jours des disciples
pour assurer le succès d’une expérience chrétienne
est encore essentiel aujourd’hui. “Il leur répondit:
Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les
moments que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit
survenant sur vous, et vous serez mes témoins à
Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et
jusqu’aux extrémités de la terre.” Actes des
Apôtres 1:7, 8.
Profiter des occasions actuelles
C’est ici l’œuvre dans laquelle nous devons
nous engager, nous aussi. Au lieu de vivre dans
l’attente de quelque moment particulier et
347
sensationnel, nous devons profiter sagement des
occasions actuelles, faisant tout ce qu’il faut pour
sauver les âmes. Au lieu d’épuiser nos facultés
mentales dans des spéculations relatives aux temps
et aux moments dont le Seigneur s’est réservé la
disposition, et qu’il a cachés aux hommes, nous
devons nous abandonner à la direction du Saint-
Esprit pour accomplir les devoirs actuels, pour
donner le pain de vie, non frelaté par l’adjonction
d’opinions humaines, aux âmes qui périssent faute
de vérité.
Satan est toujours prêt à remplir l’esprit de
théories et de calculs qui détournent les hommes de
la vérité présente et les rendent incapables de
donner au monde le message du troisième ange. Il
en a toujours été ainsi; en effet, notre Sauveur a
souvent dû réprimander ceux qui se livraient à des
spéculations et cherchaient toujours à savoir ce que
le Seigneur n’a pas révélé. Jésus était venu sur la
terre pour communiquer aux hommes
d’importantes vérités; il tenait à leur faire
comprendre la nécessité de recevoir et de suivre ses
préceptes et ses instructions, de s’acquitter de leurs
348
tâches actuelles; son but était de leur communiquer
des connaissances d’un usage quotidien.
Jésus a dit: “La vie éternelle, c’est qu’ils te
connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as
envoyé, Jésus-Christ.” Jean 17:3. Tout ce qui était
fait ou dit ne visait qu’un seul but—river la vérité
dans leur esprit afin de leur permettre d’atteindre la
vie éternelle. Jésus n’est pas venu pour éblouir les
hommes en leur annonçant un temps particulier où
se produira quelque grand événement; il est venu
instruire et sauver les hommes perdus. Il n’est pas
venu susciter et satisfaire la curiosité, ce qui
n’aurait fait que d’aiguiser la curiosité et
d’accroître la soif du merveilleux. Son but était de
communiquer des connaissances aptes à accroître
les énergies spirituelles et à faire progresser dans la
voie de l’obéissance et de la vraie sainteté. Il n’a
donné que des instructions appropriées aux besoins
immédiats, des vérités pouvant être transmises à
d’autres avec le même objet.
Il n’a pas apporté aux hommes de nouvelles
révélations, mais s’est contenté d’ouvrir leur
349
intelligence au sujet de vérités longtemps
obscurcies ou mal appliquées par de faux
enseignements donnés par les prêtres et les
docteurs. Jésus a replacé les pierres précieuses de
la vérité dans leur cadre naturel, dans l’ordre où
elles avaient été données aux patriarches et aux
prophètes. Et après leur avoir donné de précieuses
instructions il leur promit le Saint-Esprit qui devait
leur rappeler tout ce qu’il leur avait dit.
Nous courons un danger continuel: celui de
nous élever au-dessus de la simplicité de
l’Evangile. Certains ont un intense désir de
surprendre le monde avec quelque chose d’inédit et
d’extasiant, qui offre une expérience toute
nouvelle. Il est vrai qu’il faut apporter un
changement à l’expérience actuelle, car le caractère
sacré de la vérité présente n’est pas reconnu
comme il devrait l’être; cependant ce qu’il nous
faut c’est un changement du cœur que chaque
individu doit obtenir pour son compte en
recherchant la bénédiction divine, en suppliant
Dieu d’accorder sa puissance, en demandant avec
ferveur que sa grâce descende sur nous et que nos
350
caractères en soient transformés. Voilà le
changement dont nous avons besoin aujourd’hui;
pour réaliser cette expérience il faut déployer les
efforts les plus énergiques, les plus persévérants, et
manifester le zèle le plus sincère. Nous devons
demander sérieusement: “Que dois-je faire pour
être sauvé?” Il nous faut surveiller les pas que nous
faisons vers le ciel.
Un avertissement: ne pas fixer des dates
Le Christ a donné à ses disciples des vérités
dont ils n’étaient guère capables d’apprécier, ou
même de comprendre, la largeur, la profondeur et
la valeur. Le peuple de Dieu se trouve aujourd’hui
dans les mêmes conditions. Nous n’avons pas su
mesurer la grandeur ni percevoir la beauté de la
vérité que Dieu nous a confiée. Si nous faisions des
progrès dans la connaissance spirituelle, la vérité
prendrait à nos yeux des développements
insoupçonnés, mais jamais dans le sens de nous
permettre de savoir les temps et les moments que le
Père s’est réservés. J’ai bien des fois mis en garde
contre la tentation de fixer des dates. Le peuple de
351
Dieu ne recevra plus jamais un message basé sur le
temps. Nous ne pouvons connaître exactement ni le
temps de l’effusion du Saint-Esprit, ni celui de la
venue du Christ.
Avant de venir à cette réunion j’ai cherché dans
mes écrits pour voir ce que je devais prendre avec
moi en Australie; j’ai découvert une enveloppe
portant cette suscription: “Témoignage donné
concernant la fixation de dates, 21 juin 1851. A
conserver avec soin.” Je l’ai ouverte, et voici ce
que j’y ai lu:
“Récit d’une vision que le Seigneur a donnée à
sœur White, le 21 juin 1851, à Camden, New York.
Le Seigneur m’a montré que le message doit aller
de l’avant et qu’il ne faut pas le faire dépendre du
temps, car la question du temps ne sera jamais plus
un objet de foi. J’ai vu que quelques-uns
s’excitaient à tort, en prêchant le temps; le message
du troisième ange peut se suffire, sans faire
intervenir la question du temps; il ira de l’avant
avec une grande puissance, accomplissant son
œuvre, et sera abrégé en justice.
352
”J’ai vu que quelques-uns font tout aboutir à
l’automne prochain; ils se livrent à des calculs et
vendent leurs propriétés eu égard à ce temps. J’ai
vu qu’il y a là une erreur, pour la raison que voici:
au lieu de s’adresser à Dieu jour après jour, afin de
connaître le devoir du moment, ces personnes ont
regardé en avant et abouti à des calculs selon
lesquels l’œuvre devrait prendre fin cet automne:
cela, sans interroger Dieu touchant le devoir
quotidien.—E. G. White.
”Copié à Milton, le 29 juin 1851, A. A. G.”
C’est ici le document sur lequel je suis tombée
lundi passé en examinant mes écrits. En voici un
autre qui concernait un individu qui fixait une date
en 1884 et donnait une grande publicité à ses
arguments destinés à soutenir ses théories. Au
congrès de Jackson [Michigan], on me rapporta ce
qu’il faisait, et j’ai dit à mes auditeurs qu’il ne
fallait pas prêter attention à la théorie de cet
homme, car l’événement par lui annoncé n’aurait
pas lieu. Les temps et les moments constituent le
353
monopole de Dieu. Pourquoi Dieu ne nous les a-t-il
pas fait connaître?—Parce que nous ne saurions en
faire un bon usage. Une telle connaissance, si elle
était en possession de notre Eglise, aurait pour effet
de beaucoup retarder l’œuvre de Dieu qui consiste
à préparer un peuple capable de rester debout au
grand jour qui vient. Notre vie ne doit pas dépendre
d’excitations relatives au temps. Nous ne devons
pas nous laisser envahir par des spéculations
concernant les temps et les moments que Dieu ne
nous a pas révélés. Jésus a ordonné à ses disciples
de veiller, mais non en vue d’un temps précis. Ses
disciples doivent se ranger parmi ceux qui sont aux
ordres de leur Capitaine; ils doivent veiller,
attendre, prier, travailler, à mesure qu’approche le
temps de la venue de leur Seigneur; mais personne
ne pourra prédire exactement le moment: “Pour ce
qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait.”
Vous ne pouvez dire s’il viendra dans un, deux, ou
cinq ans; vous ne pouvez non plus renvoyer sa
venue en déclarant que ce ne sera pas avant dix ou
vingt ans.
Garder nos lampes prêtes et allumées
354
Le peuple de Dieu a le devoir de tenir ses
lampes prêtes et allumées, comme des hommes qui
attendent l’Epoux revenant des noces. Aucun
moment ne doit être perdu en négligeant le grand
salut qu’il nous a procuré. Le temps de grâce va
expirer. Jour après jour des destinées humaines
sont scellées; nous ne savons pas si dans cette
même assemblée il n’y en aura pas qui bientôt
fermeront les yeux et trouveront leur demeure
parmi les morts. Nous devrions réfléchir au fait que
nos vies s’écoulent rapidement et que nous ne
sommes pas en sécurité un seul instant à moins que
notre vie ne soit cachée avec le Christ en Dieu.
Nous n’avons pas à attendre un temps particulier
où quelque chose de particulier se fera pour nous; il
nous faut plutôt aller de l’avant, avertissant le
monde; car nous devons être les témoins du Christ
jusque dans les parties les plus éloignées du globe.
Tout autour de nous il y a des jeunes, des
impénitents, des inconvertis; que faisons-nous pour
eux? Parents, est-ce que dans l’ardeur de votre
premier amour vous vous efforcez d’obtenir la
355
conversion de vos enfants, ou bien êtes-vous à tel
point appesantis par les choses de la vie présente
que vous ne fassiez aucun effort pour collaborer
avec Dieu? Savez-vous apprécier l’œuvre et la
mission du Saint-Esprit? Savez-vous que le Saint-
Esprit est l’agent au moyen duquel vous pouvez
atteindre les âmes qui vous entourent? Quand cette
réunion arrivera à son terme, partirez-vous d’ici
oubliant les appels pressants qui vous ont été
adressés? Ne prêterez-vous aucune attention aux
messages d’avertissement et laisserez-vous les
vérités que vous avez entendues s’écouler hors de
votre cœur comme d’une outre percée?
Ecoutons l’apôtre: “C’est pourquoi nous
devons d’autant plus nous attacher aux choses que
nous avons entendues, de peur que nous ne soyons
emportés loin d’elles. Car, si la parole annoncée
par des anges a eu son effet, et si toute
transgression et toute désobéissance a reçu une
juste rétribution, comment échapperons-nous en
négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord
par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui
l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par
356
des signes, des prodiges, et divers miracles, et par
les dons du Saint-Esprit distribués selon sa
volonté.” Hébreux 2:1-4.
Le message du troisième ange doit s’enfler
jusqu’à déboucher dans un grand cri; vous ne
pouvez vous permettre de négliger le devoir actuel
et vous imaginer qu’à un certain moment de
l’avenir vous allez bénéficier d’une riche
bénédiction quand un réveil magnifique se produira
sans le moindre effort de votre part. C’est
aujourd’hui que vous devez vous donner à Dieu,
pour qu’il fasse de vous un vase d’honneur propre
à son service. C’est aujourd’hui que vous devez
vous donner à Dieu pour être vidés du moi, vidés
de l’envie, de la jalousie, de tout mauvais soupçon,
de l’esprit de contention, de tout ce qui déshonore
Dieu. C’est aujourd’hui que votre vase doit être
purifié, préparé pour la rosée céleste, pour les
ondées de la pluie de l’arrière-saison; car cette
pluie viendra et la bénédiction divine remplira
chaque âme qui aura été purifiée de toute souillure.
C’est aujourd’hui notre devoir de céder nos âmes
au Christ, pour que nous soyons préparés pour le
357
temps de rafraîchissement venant de la part du
Seigneur,—préparés pour le baptême du Saint-
Esprit.—The Review and Herald, 22 mars 1892.
Le temps n’est pas révélé
Dieu ne nous a pas révélé le temps où ce
message parviendra à son terme, où expirera le
temps de grâce. Acceptons pour nous et nos enfants
les choses révélées, sans chercher à savoir les
secrets cachés dans les conseils du Tout-Puissant.
Notre devoir est de veiller, de travailler et
d’attendre, et d’œuvrer sans cesse en faveur des
âmes prêtes à périr. Il nous faut marcher
continuellement dans les empreintes des pas de
Jésus, travaillant en accord avec lui, dispensant ses
dons comme de bons administrateurs de la grâce
multiforme de Dieu. A quiconque ne se tient pas
chaque jour à l’école de Jésus, Satan sera toujours
prêt à donner un message de sa propre invention,
en vue de rendre inefficaces les magnifiques vérités
destinées à notre temps.
Des lettres me parviennent où l’on me demande
358
si je n’ai pas quelque lumière particulière
concernant la fin du temps de grâce; ma réponse est
celle-ci: le seul message dont je suis chargée, c’est
de dire qu’il nous faut travailler maintenant,
pendant qu’il fait jour, car la nuit vient, où
personne ne pourra travailler. C’est maintenant,
oui, maintenant, qu’il nous faut veiller, travailler et
attendre. La Parole du Seigneur nous fait savoir
que la fin de toutes choses approche; elle déclare
de la manière la plus explicite que chacun doit faire
en sorte que la vérité soit implantée en son cœur
pour qu’elle dirige la vie et sanctifie le caractère.
L’Esprit de Dieu est à l’œuvre pour que la vérité de
la Parole inspirée soit gravée dans l’âme et que
tous ceux qui font profession de suivre le Christ
possèdent une sainte joie communicable à d’autres.
Le temps propice au travail, pour nous, c’est
maintenant; je dis bien: maintenant, pendant que
dure le jour. A personne il n’est commandé de
sonder les Ecritures pour découvrir, si possible, le
moment où le temps de grâce prendra fin. Dieu ne
confie aucun message semblable à des lèvres
mortelles. Il ne veut pas qu’une langue mortelle
annonce ce qu’il a caché dans ses conseils
359
secrets.—The Review and Herald, 9 octobre 1894.
Veillez et priez
Je ne puis spécifier le temps où aura lieu
l’effusion du Saint-Esprit,—où un ange puissant
descendra du ciel, joignant sa voix à celle du
troisième ange pour achever l’œuvre en faveur du
monde; mon message est celui-ci: notre seule
sécurité réside dans le fait d’être prêts pour le
rafraîchissement céleste, d’avoir nos lampes prêtes
et allumées. Le Christ nous a dit de veiller, “car le
Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y
penserez pas”. “Veillez et priez”: tel est l’ordre que
notre Rédempteur nous a donné. Jour après jour
cherchons à être éclairés par l’Esprit de Dieu, pour
qu’il accomplisse sur l’âme et le caractère la
mission dont il est chargé. Combien de temps a été
gaspillé à des choses insignifiantes! Repentez-vous
et convertissez-vous, pour qu’un temps de
rafraîchissement vienne de la part du Seigneur.—
The Review and Herald, 29 mars 1892.
360
Chapitre 24
L’alpha et l’oméga
[Au cours de l’été de 1904, au moment critique
où le Dr J. H. Kellogg répandait des théories
panthéistiques, et où il tâchait d’imposer des
directives peu sages dans l’administration de notre
œuvre médicale, Ellen G. White fit entendre un
certain nombre d’avertissements, qui furent réunis
et “publiés pour l’auteur” en un traité de 60 pages,
Special Testimonies, Série B, No. 2, sous le titre:
“Témoignages pour l’Eglise contenant des lettres
adressées à des médecins et à des prédicateurs au
sujet de notre situation actuelle.” En deux de ces
communications elle fait allusion à “l’alpha et
l’oméga”. On trouvera ici les deux déclarations
complètes, telles qu’elles existent dans le traité.
D’autres conseils relatifs au panthéisme sont
contenus dans Testimonies for the Church 8:255-
318 et The Ministry of Healing, 427-438 [Rayons
de Santé, 249-260]. Pour le fond de l’affaire, voir
A. G. Daniells, The Abiding Gift of Prophecy, 330-
361
342, et L. H. Christian, The Fruitage of Spiritual
Gifts, 277-296.—Les compilateurs.]
Enseignez la Parole
Washington, D. C., 24 juillet 1904
À nos principaux médecins:
Chers collaborateurs: Je suis réveillée à onze
heures du soir. Les scènes qui se déroulent devant
moi sont si impressionnantes que je ne puis dormir.
Le Seigneur m’a fait savoir qu’une œuvre décisive
doit être entreprise pour mettre en garde nos
missionnaires médicaux contre les dangers qui les
entourent.
Le Seigneur appelle le personnel de nos
sanatoriums à un niveau plus élevé. Tout mensonge
est incompatible avec la vérité. Si nous suivons des
fables habilement composées, nous nous rallions
aux forces ennemies qui luttent contre Dieu et
contre le Christ. Dieu invite ceux qui se sont
habitués à porter un joug de fabrication humaine à
362
rompre ce joug et à cesser d’être les esclaves des
hommes.
La bataille se poursuit. Satan et ses anges
emploient toutes les séductions de l’injustice. Par
des efforts inlassables ils attirent les âmes loin de la
vérité et de la justice, pour semer de ruines
l’univers tout entier. Avec une habileté
consommée, ils inventent une multitude d’erreurs
pour captiver les âmes. Ils travaillent sans trêve.
L’ennemi s’efforce sans cesse d’entraîner des âmes
dans l’incrédulité et le scepticisme. Il voudrait
bannir Dieu, ainsi que le Christ qui a été fait chair
et a fait sa demeure parmi nous pour montrer que
par l’obéissance à la volonté de Dieu nous pouvons
triompher du péché.
Le mal nous assaille sous toutes ses formes
Le mal cherche à nous assaillir à la première
occasion, sous ses formes diverses. Flatteries,
cadeaux, cajoleries, promesses de magnifiques
promotions seront des moyens fréquemment
employés.
363
Que font les serviteurs de Dieu pour dresser
une barrière par un “Ainsi dit le Seigneur” contre
ce mal? Les agents de l’ennemi s’efforcent sans
désemparer de prévaloir contre la vérité. Où sont
les fidèles gardiens du troupeau du Seigneur? Où
sont ses sentinelles? Se tiennent-elles au haut de la
tour, pour donner le signal d’alarme, ou bien
gardent- elles le silence devant le danger? Où sont
les missionnaires médicaux? Coopèrent-ils avec le
Christ, portant son joug, ou bien se soumettent-ils à
un joug de fabrication humaine?
Satan et ses anges font tous leurs efforts pour
obtenir la maîtrise des esprits par des mensonges et
des fables agréables. Est-ce que nos médecins
donnent le signal d’alarme? Les hommes qui
occupent les plus hautes positions dans nos
sanatoriums donnent-ils le signal d’alarme? N’y a-
t-il pas beaucoup de sentinelles endormies tandis
que des langues malicieuses et des intelligences
fines, accoutumées à s’évader de la vérité, ne
cessent de créer de la confusion et de mettre à
exécution des plans forgés par l’ennemi?
364
Veuillez lire les exhortations adressées aux
Colossiens par l’apôtre Paul. Il dit souhaiter
ardemment que les cœurs des croyants “soient unis
dans la charité, et enrichis d’une pleine intelligence
pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ,
mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de
la sagesse et de la science”. Colossiens 2:2, 3. “Je
dis cela, ajoute-t-il, afin que personne ne vous
trompe par des discours séduisants. ... Ainsi donc,
comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ,
marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et
affermis par la foi, d’après les instructions qui vous
ont été données, et abondez en actions de grâces.
Prenez garde que personne ne fasse de vous sa
proie par la philosophie et par une vaine tromperie,
s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les
rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui
habite corporellement toute la plénitude de la
divinité.” Colossiens 2:4-9.
Les hommes employés dans nos institutions
garderont-ils le silence, permettant que des erreurs
insidieuses soient promulguées pour la ruine des
365
âmes? Les sentiments de l’ennemi se répandent
partout. Des semences de discorde, d’incrédulité,
d’infidélité sont jetées en plein vent. Nos
missionnaires médicaux ne vont-ils pas dresser une
barrière contre ce mal? N’est-il pas grand temps de
nous demander: Permettrons-nous à l’adversaire de
nous faire renoncer à la proclamation de la vérité?
Lui permettrons-nous de nous empêcher d’être des
canaux par lesquels les bienfaits de l’Evangile
couleront vers le monde comme un courant de vie?
Que chacun se lève maintenant et agisse partout où
l’occasion lui en est offerte. Qu’il parle en temps et
hors de temps, en regardant au Christ pour être
encouragé et fortifié en vue de cette bonne œuvre.
Les dangers ne font qu’augmenter
Les dangers qui nous menacent ne font que
s’accroître. Il est grand temps de revêtir toute
l’armure de Dieu et d’agir énergiquement pour
empêcher Satan de gagner plus de terrain. Des
anges de Dieu, puissants en force, n’attendent
qu’une chose: que nous les appelions à notre
secours, afin que notre foi ne subisse pas une
366
éclipse dans l’ardeur du conflit. Il nous faut des
énergies renouvelées. Une action vigilante est
nécessaire. L’indifférence et la paresse auront pour
conséquence la perte de la religion personnelle et
du ciel.
C’est le moment de rappeler le message à
Laodicée pour réveiller une Eglise somnolente. La
pensée de la brièveté du temps doit nous pousser à
des efforts ardents, inlassables. Souvenons-nous
que Satan est descendu avec une grande puissance
afin d’employer toutes les séductions de l’injustice
pour ceux qui périssent.
Depuis des années on s’efforce de convaincre
nos médecins qu’ils ne doivent pas exprimer
d’autres sentiments que ceux de leur chef.* Si
seulement ils avaient pu rompre le joug! S’ils
avaient appris à appeler le péché par son nom!
Dans ce cas ils n’eussent pas été considérés dans
les parvis célestes comme des hommes qui tout en
portant de lourdes responsabilités ont négligé
d’élever la voix contre ce qui était une
désobéissance à la Parole de Dieu.
367
Médecins, étiez-vous occupés aux affaires du
Maître alors que vous prêtiez l’oreille à des
interprétations de l’Ecriture fantaisistes et
spiritualistes, qui minent les fondements de notre
foi et que vous êtes restés passifs? Dieu vous dit:
“Je ne serai plus jamais avec vous, à moins que
vous ne vous réveilliez pour venger votre
Rédempteur.”
Des sophismes qui minent les piliers
Voici le message que je vous adresse: Ne
consentez pas plus longtemps à écouter sans
protestation la perversion de la vérité. Démasquez
les sophismes prétentieux qui tendent à faire
ignorer la vérité par nos prédicateurs, nos
médecins, nos ouvriers médicaux missionnaires.
Chacun doit désormais se tenir sur ses gardes. Dieu
demande à hommes et femmes de se ranger sous la
bannière ensanglantée du Prince Emmanuel. J’ai
reçu l’ordre d’avertir notre Eglise, car beaucoup
courent le danger de recevoir des théories et des
sophismes qui minent les piliers de notre foi.
368
Parfois nos médecins parlent pendant des
heures, alors qu’ils sont fatigués et anxieux, point
du tout dans des conditions favorables pour parler.
Les missionnaires médicaux devraient refuser de
participer à de longues conversations nocturnes.
C’est au cours de ces conversations nocturnes que
Satan a réussi par ses séductions à ravir à l’un puis
à l’autre la foi transmise jadis aux saints. Des idées
brillantes, éblouissantes, jaillissent souvent d’un
esprit influencé par le grand séducteur. Ceux qui
écoutent et acquiescent seront sous le charme
comme Eve s’est trouvée sous celui des paroles du
serpent. Impossible d’écouter des spéculations
philosophiques qui vous charment et de conserver
en même temps dans l’esprit, d’une manière claire,
les oracles du Dieu vivant.
Nos médecins ont subi une grande perte pour
n’avoir pas protesté, par crainte d’être repoussés,
quand ils ont assisté à des transactions coupables,
quand ils ont entendu des paroles injustes, quand
ils ont vu appliquer de mauvais principes.
369
J’invite ceux qui ont subi ces influences à
rompre le joug qui leur a été imposé et à se sentir
libres en Christ. Il ne faudra pas moins qu’un effort
déterminé pour briser le charme auquel ils ont été
assujettis.
L’alpha déjà visible
Ne vous y trompez pas: beaucoup s’éloigneront
de la foi pour écouter des esprits séducteurs et des
doctrines diaboliques. L’alpha de ce danger est
maintenant devant nous. L’oméga sera d’une
nature déconcertante.
Nous devons étudier les paroles prononcées par
le Christ dans la prière qu’il offrit peu avant son
procès et son crucifiement. “Après avoir ainsi
parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père,
l’heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton
Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir
sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à
tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle,
c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et
celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t’ai glorifié
370
sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée
à faire. Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès
de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi
avant que le monde fût. J’ai fait connaître ton nom
aux hommes que tu m’as donnés du milieu du
monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et
ils ont gardé ta parole.” Jean 17:1-6.
Les chrétiens doivent faire preuve de piété
La justice de Dieu est absolue. Elle caractérise
toutes ses œuvres, toutes ses lois. Ce que Dieu est,
son peuple doit l’être aussi. La vie du Christ doit se
manifester dans celle de ses disciples. La piété
d’ordre pratique qui a été vue dans tous ses actes
publics et privés, dans chaque parole et chaque
action, doit se voir également dans la vie de ses
disciples.
Ceux qui obéissent à la lumière qui leur a été
donnée introduiront les vertus du caractère du
Christ dans leur vie de tous les jours. Le Christ n’a
pas commis de péché parce qu’il n’y avait point de
péché en lui. Dieu m’a montré que les croyants
371
doivent manifester dans leur vie une justice
pratique.
Dans sa Parole, Dieu n’a-t-il pas mentionné les
événements solennels qui doivent bientôt avoir
lieu? Quand vous lisez ces choses croyez-vous ce
qu’il dit? Ou bien auriez-vous abandonné votre foi
en Dieu pour écouter une philosophie spécieuse?
Comment éviter le châtiment qui vous menace, à
moins d’humilier vos cœurs devant Dieu et de
confesser vos péchés? Qu’en est-il, mes frères,
dans l’œuvre médicale missionnaire? Le Dieu
vivant ne vous parle-t-il pas dans sa Parole des
événements qui viennent confirmer sa Parole?
Bientôt viendra le jour où il faudra rendre compte.
Avez-vous vécu de manière à ce que vous puissiez
être pesés dans les balances du sanctuaire et n’être
pas trouvés trop légers? Ou bien votre foi a-t-elle
été façonnée et restreinte au point de devenir
incrédulité? Votre obéissance aux hommes est-elle
devenue rébellion contre Dieu? “Examinez-vous
vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi.”
2 Corinthiens 13:5.—Special Testimonies, Série B,
No. 2:12-17.
372
Prenez garde
Washington, D. C., 7 août 1904
Mon cher frère,
Je suis chargée d’un message pour vous et pour
les autres médecins rattachés à l’Association
Médicale Missionnaire. Arrachez-vous à
l’influence exercée par le livre Living Temple
[Temple vivant];* car il contient des sentiments
spécieux. Il y a là des choses entièrement vraies,
mélangées toutefois à de l’erreur. Des passages de
l’Ecriture sont cités hors de leur contexte, à l’appui
de théories erronées.
J’ai éprouvé une grande détresse en pensant
aux erreurs contenues dans ce livre, et l’expérience
par laquelle j’ai passé à ce sujet m’a presque coûté
la vie.
On dira que l’ouvrage Living Temple a été
révisé. Mais le Seigneur m’a montré que l’auteur
373
n’a pas changé, et qu’il ne peut y avoir d’harmonie
entre lui et les prédicateurs de l’Evangile aussi
longtemps qu’il s’attache à ses idées actuelles. Il
m’est commandé d’élever la voix pour avertir notre
peuple et lui dire: “Ne vous y trompez pas: on ne se
moque pas de Dieu.” Galates 6:7.
Vous avez eu accès aux volumes 7 et 8 des
Testimonies for the Church, où retentit le signal
d’alarme. Mais quelques-uns n’ont pas su discerner
la lumière pourtant si claire et si simple pour des
esprits non influencés par des théories trompeuses.
Aussi longtemps que les théories de ce livre,
propres à égarer, sont reçues par nos médecins, il
ne peut y avoir d’harmonie entre eux et les
prédicateurs qui répandent le message évangélique.
Il ne doit pas y avoir d’union tant qu’il n’y aura pas
eu de changement.
Quand les missionnaires médicaux mettront
leur vie et leur exemple en harmonie avec le nom
qu’ils portent, quand ils auront le ferme désir de
s’unir aux prédicateurs de l’Evangile, alors il
374
pourra y avoir une action harmonieuse. Mais il
nous faut refuser avec fermeté d’être entraînés hors
de la plate-forme de la vérité éternelle qui a résisté
à l’épreuve depuis 1844.
L’alpha présenté dans “Living Temple”
Il m’est ordonné de parler clairement. “Fais-y
face”, tel est l’ordre donné. “Fais-y face avec
fermeté, et promptement.” Mais pour y faire face il
ne convient pas de distraire nos forces opérant dans
le champ pour examiner les doctrines et les points
de divergence. Un tel examen n’est pas nécessaire.
Le livre Living Temple présente l’alpha de
certaines hérésies mortelles. L’oméga suivra et sera
reçu par ceux qui ne sont pas disposés à tenir
compte des avertissements donnés.
Nos médecins, sur qui reposent d’importantes
responsabilités, devraient avoir un bon
discernement spirituel. Ils doivent se tenir
constamment sur leurs gardes. Des dangers que
nous ne discernons pas encore nous surprendront
bientôt et je désire qu’ils ne soient pas séduits. Je
375
désire intensément les voir libres dans le Seigneur.
Je demande à Dieu qu’ils aient le courage de tenir
ferme pour la vérité telle qu’elle est en Jésus,
retenant jusqu’à la fin la confiance dont ils
jouissent.—Special Testimonies, Série B, No. 2:49,
50.
376
Chapitre 25
Le fondement de notre foi
Le Seigneur communiquera à son œuvre une
force nouvelle, vitale, à mesure que des
instruments humains obéiront à l’ordre donné
d’aller proclamer la vérité. Celui qui a déclaré que
sa vérité resplendira à jamais fera proclamer cette
vérité par des messagers fidèles, qui donneront à la
trompette un son bien défini. La vérité sera
critiquée, tournée en dérision, méprisée; mais plus
elle sera examinée de près et mise à l’épreuve, plus
vif sera son éclat.
En tant qu’Eglise nous devons nous tenir
fermes sur la plate-forme de la vérité éternelle qui a
surmonté toutes les épreuves. Il faut maintenir les
solides piliers de notre foi. Les principes de vérité
que Dieu a révélés constituent notre seul vrai
fondement. Ce sont eux qui ont fait de nous ce que
nous sommes. Le cours des années n’en a pas
diminué la valeur. L’ennemi s’efforce
377
constamment d’arracher ces vérités de leur cadre et
de les remplacer par de fausses théories. Il se
servira de tous les moyens possibles pour réaliser
ses desseins perfides. Mais le Seigneur suscitera
des hommes clairvoyants qui sauront donner à ces
vérités la place qui leur revient dans le plan de
Dieu.
Le messager céleste m’a montré que quelques-
uns des raisonnements du livre Living Temple ne
sont pas solides et pourraient égarer des esprits
insuffisamment établis sur les principes
fondamentaux de la vérité présente. Ils introduisent
de pures spéculations au sujet de la personnalité de
Dieu et de son omniprésence. Personne sur cette
terre n’a le droit de spéculer sur cette question.
Plus l’on discutera des théories fantaisistes, moins
on connaîtra Dieu et la vérité qui sanctifie l’âme.
Plusieurs sont venus me demander d’expliquer
les positions prises dans Living Temple. Je
réponds; “Elles sont inexplicables.” Les idées
exprimées ne donnent pas une vraie connaissance
de Dieu. A travers tout le livre des passages de
378
l’Ecriture sont cités; ils sont présentés de manière à
faire apparaître l’erreur comme une vérité. Des
théories erronées sont présentées d’une manière si
plaisante qu’à moins d’un soin extrême beaucoup
seront égarés.
Nous n’avons pas besoin du mysticisme
contenu dans ce livre. Ceux qui s’arrêtent à ces
sophismes se trouveront bientôt dans une condition
qui permettra à l’ennemi de s’entretenir avec eux et
de les éloigner de Dieu. D’après ce qui m’est
montré, l’auteur de ce livre s’est fourvoyé. Il a
perdu de vue les vérités distinctives destinées à ce
temps-ci. Il ne voit pas où ses pas vont aboutir. Le
sentier de la vérité côtoie celui de l’erreur; les deux
semblent se confondre aux yeux de celui qui n’est
pas sous l’action du Saint-Esprit et qui, par
conséquent, ne discerne pas promptement la
différence qui existe entre la vérité et l’erreur.
Une vue du danger qui approche
A peu près au moment où parut Living Temple,
une nuit il me fut montré qu’un danger était
379
imminent et que je devais m’y préparer en écrivant
les choses que Dieu m’avait révélées concernant
les principes fondamentaux de notre foi. Un
exemplaire de Living Temple qui me fut envoyé
resta dans ma bibliothèque sans être lu. Je savais,
grâce à la lumière que le Seigneur m’avait donnée,
que quelques-unes des idées défendues dans ce
livre n’avaient pas l’approbation divine, et qu’il y
avait là un piège préparé par l’ennemi pour les
derniers jours. Je pensais qu’on ne tarderait pas à
s’en rendre compte et que je n’avais pas besoin de
dire quoi que ce soit à ce sujet.
Dans la controverse qui s’éleva parmi nos
frères au sujet des enseignements de ce livre, ceux
qui voulaient lui assurer une vaste diffusion
disaient: “Il contient exactement les idées
enseignées par sœur White.” Ceci m’alla droit au
cœur, et j’en eus le cœur brisé; je savais en effet
que cela ne correspondait pas à la vérité.
Enfin mon fils me dit: “Maman, tu devrais lire
au moins quelques portions du livre pour voir si
cela est conforme aux lumières que Dieu t’a
380
données.” Il s’assit à mon côté et ensemble nous
avons lu la préface, le premier chapitre presque en
entier et quelques paragraphes d’autres chapitres.
Pendant cette lecture je compris que je voyais là les
idées contre lesquelles j’avais été invitée à mettre
en garde dès les premiers jours de mes travaux
publics. Quand je quittai pour la première fois
l’Etat du Maine, c’était pour me rendre au Vermont
et au Massachusetts, afin d’y apporter un
témoignage contre ces idées. Living Temple
contient l’alpha de ces théories, et je savais que
l’oméga ne tarderait pas à suivre; aussi étais-je en
souci pour notre Eglise. Je savais que mon devoir
était d’avertir nos frères et sœurs de ne pas discuter
la présence et la personnalité de Dieu. Les
déclarations contenues dans Living Temple sur ce
sujet ne sont pas justes. Les passages bibliques
cités à l’appui de la doctrine exposée sont mal
interprétés.
Je suis obligée de nier que les enseignements
de Living Temple puissent être appuyés par des
déclarations tirées de mes écrits. Il peut y avoir
dans ce livre des expressions et des idées
381
conformes à mes écrits. Il peut y avoir dans mes
écrits plusieurs déclarations qui, isolées de leur
contexte et interprétées selon l’esprit de l’auteur de
Living Temple, sembleraient en harmonie avec les
enseignements de ce livre. Ceci paraît justifier
l’assertion d’après laquelle les idées de Living
Temple sont en harmonie avec mes écrits. Puisse le
Seigneur empêcher que cette opinion se répande!
Il en est peu qui soient capables de discerner les
sophismes de certains et d’en apprécier les
résultats. Mais le Seigneur a soulevé le rideau pour
me montrer ce qui en résulterait. Les théories
spiritualistes relatives à la personnalité de Dieu, si
elles étaient poussées à leurs dernières
conséquences, feraient disparaître d’un coup de
balai toute l’économie chrétienne. On y enseigne
que les événements qui sont près d’arriver ne sont
pas dignes de retenir toute notre attention. On y
invalide la vérité d’origine céleste, on prive le
peuple de Dieu de son expérience passée pour lui
donner à sa place une fausse science.
Dans une vision de la nuit il m’a été montré
382
distinctement que certains ont considéré ces idées
comme de grandes vérités auxquelles il faut
maintenant donner de la publicité. Il m’a été
montré une plate-forme, affermie par de solides
charpentes,—les vérités de la Parole de Dieu.
Quelqu’un occupant une haute position dans
l’œuvre médicale chargeait tel ou tel homme de
détacher les supports de cette plate-forme. Puis
j’entendis une voix qui disait: “Où sont les
sentinelles qui devraient se tenir sur les murailles
de Sion? Dorment- elles? Ce fondement a été posé
par le Maître ouvrier et il pourra résister à tous les
orages et à toutes les tempêtes. Permettra-t-on à cet
homme de présenter des doctrines qui sont la
négation de l’expérience passée du peuple de Dieu?
Le moment est venu d’agir avec décision.”
L’ennemi des âmes a cherché à introduire la
supposition selon laquelle une grande réforme doit
avoir lieu parmi les adventistes du septième jour:
cette réforme devrait consister à renoncer aux
doctrines qui constituent les piliers de notre foi et
entreprendre un travail de réorganisation. Si une
telle réforme avait lieu, qu’est-ce qui s’ensuivrait?
383
Les principes de vérité que Dieu dans sa sagesse a
donnés à l’Eglise du reste seraient rejetés. Notre
religion subirait un changement. Les principes
fondamentaux qui ont soutenu l’œuvre pendant les
cinquante dernières années seraient tenus pour
autant d’erreurs. Une nouvelle organisation serait
établie. Des livres d’un ordre différent seraient
écrits. On introduirait un système de philosophie
intellectuelle. Les fondateurs de ce système se
rendraient dans les villes pour y accomplir une
œuvre magnifique. Il va sans dire que le sabbat
serait peu respecté, tout comme le Dieu qui l’a
établi. Ce nouveau mouvement ne tolérerait aucune
opposition. Ses chefs enseigneraient que la vertu
est préférable au vice, mais du moment que Dieu
serait écarté, on ne dépendrait plus que de la force
humaine qui est impuissante sans Dieu. On
construirait sur le sable, et tout l’édifice
s’écroulerait à la première tempête.
Qui a l’autorité nécessaire pour inaugurer un tel
mouvement? Nous avons nos Bibles. Nous avons
notre expérience, attestée par l’action miraculeuse
du Saint-Esprit. La vérité que nous possédons
384
exclut tout compromis. N’allons-nous pas répudier
tout ce qui n’est pas en harmonie avec cette vérité?
J’ai hésité et renvoyé à plus tard l’envoi de ce
que l’Esprit du Seigneur m’avait contrainte à
écrire. J’aurais préféré ne pas devoir présenter les
influences trompeuses de ces sophismes. Mais la
Providence divine veut que l’on affronte les erreurs
survenues.
Un iceberg! “Aborde-le”
Peu de temps avant l’envoi des témoignages
concernant les efforts de l’ennemi pour miner les
fondements de notre foi en répandant des théories
séduisantes, j’avais lu un incident au sujet d’un
navire qui avait rencontré un iceberg dans le
brouillard. Je ne pus presque pas dormir pendant
plusieurs nuits. Je ployais comme un char sous le
poids des gerbes. Une nuit une scène me fut
présentée avec clarté. Un navire naviguait par un
épais brouillard. Soudain la vigie cria: “Un iceberg
tout proche!” Il y avait là un iceberg géant, se
dressant bien plus haut que le navire. Une voix cria
385
avec autorité: “Abordez-le!” Il n’y eut pas
d’hésitation. Il fallait agir instantanément.
L’ingénieur mit toute la vapeur, et le pilote dirigea
le navire contre l’iceberg. La glace fut heurtée avec
fracas. Un choc terrible et l’iceberg se brisa en
plusieurs morceaux qui tombèrent avec un bruit de
tonnerre sur le pont. Les passagers furent
violemment secoués par la collision, mais il n’y eut
pas de vies perdues. Le navire fut endommagé,
mais pouvait être réparé. Il fut repoussé en arrière,
trembla de la proue à la poupe, comme une
créature vivante, puis poursuivit son chemin.
J’ai bien compris ce que cela signifiait. J’avais
entendu mes ordres. J’avais entendu une voix,
comme celle de notre Capitaine: “Aborde-le!” Je
connaissais dès lors mon devoir, et je savais qu’il
n’y avait pas un instant à perdre. Le moment était
venu d’agir avec décision. Je devais sans délai
obéir à l’ordre: “Aborde-le!”
Cette nuit-là j’étais debout à une heure du
matin, écrivant aussi vite que ma main pouvait
courir sur le papier. Pendant les quelques jours qui
386
suivirent j’ai travaillé tôt et tard, préparant pour
notre Eglise les instructions données au sujet des
erreurs qui s’introduisaient parmi nous.
Je n’ai cessé d’espérer qu’il y aurait une
réforme complète, et que l’on maintiendrait les
principes pour lesquels nous avons lutté dans les
premiers jours et qui furent mis en lumière par la
puissance du Saint-Esprit.
Le sûr fondement de notre foi
Plusieurs parmi les nôtres ne voient pas avec
quelle fermeté ont été posés les fondements de
notre foi. Mon mari, le pasteur Joseph Bates, le
père Pierce,* le pasteur [Hiram] Edson, et d’autres
hommes claivoyants, nobles et sincères, étaient
parmi ceux qui, la date de 1844 écoulée,
cherchaient la vérité comme un trésor caché. Je les
ai rencontrés et nous avons étudié et prié avec
ardeur. Souvent nous restions ensemble tard dans
la nuit, et parfois jusqu’au matin, priant pour
obtenir la lumière et étudiant la Parole. Ces frères
se sont souvent réunis pour étudier la Bible, afin de
387
comprendre sa signification et d’être à même de
prêcher avec puissance. Quand ils arrivaient dans
leurs études à un point où ils devaient dire:
“Impossible d’aller plus loin”, l’Esprit du Seigneur
descendait sur moi, j’entrais en vision, les passages
que nous avions examinés m’étaient expliqués
clairement, et j’étais informée sur la manière de
travailler et d’enseigner avec succès. Une lumière
était accordée pour nous aider à comprendre les
Ecritures touchant le Christ, sa mission, son
sacerdoce. Une ligne de vérité partant de ce temps-
là pour aboutir au moment où nous entrerons dans
la cité de Dieu devenait claire pour moi et je
communiquais à d’autres les instructions reçues du
Seigneur.
Pendant tout ce temps je ne réussissais pas à
suivre les raisonnements des frères. Mon esprit
paraissait fermé, de sorte que je ne pouvais
comprendre la signification des passages étudiés.
Ceci me remplissait de tristesse. Je demeurais dans
cet état jusqu’au moment où les principaux points
de notre foi nous devenaient clairs, en accord avec
la Parole de Dieu. Les frères savaient que j’étais
388
incapable de comprendre ces sujets sans une
vision, et ils acceptaient comme venant du ciel les
révélations accordées.
Pendant deux ou trois années mon esprit resta
fermé à l’intelligence des Ecritures. Au cours de
nos travaux mon mari et moi avons visité le père
Andrews,* qui souffrait intensément d’un
rhumatisme inflammatoire. Nous avons prié pour
lui. J’ai posé mes mains sur sa tête et lui ai dit:
“Père Andrews, le Seigneur Jésus vous guérit.”
Guéri instantanément, il se leva, se promena dans
la chambre, louant Dieu et disant: “Je n’ai jamais
vu chose pareille. Des anges se trouvent dans cette
chambre.” La gloire du Seigneur se manifesta. Une
lumière semblait resplendir dans toute la maison, et
une main d’ange se posa sur ma tête. Depuis ce
temps-là et jusqu’à présent j’ai pu comprendre la
Parole de Dieu.
Quelle est donc l’influence qui, à ce moment de
l’histoire de notre œuvre, voudrait agir sous main,
avec énergie, pour renverser les fondements de
notre foi—fondements posés au début de notre
389
œuvre par une étude de la Parole conduite avec
prière et par des révélations? C’est sur ce
fondement que nous avons construit pendant les
cinquante années qui viennent de s’écouler. Cela
vous étonne-t-il si j’ai quelque chose à dire quand
je vois quelqu’un commencer à déplacer les piliers
de notre foi? Il me faut obéir à l’ordre: “Aborde-
le!” ...
Je dois communiquer le message
d’avertissement que Dieu m’a confié et laisser les
résultats entre les mains du Seigneur. Il me faut
présenter le sujet sous toutes ses faces. Le peuple
de Dieu ne doit pas être dépouillé.
Nous sommes le peuple qui observe les
commandements de Dieu. Pendant les cinquante
dernières années toutes les formes d’hérésie ont
tenté d’obscurcir nos esprits concernant
l’enseignement de la Parole de Dieu—
particulièrement touchant le ministère que le Christ
exerce dans le sanctuaire céleste, et le message que
le Ciel nous a envoyé pour ces derniers jours, tel
qu’il est contenu au chapitre 14 de l’Apocalypse.
390
Des messages de toute espèce ont été adressés aux
adventistes du septième jour, pour prendre la place
des vérités qui ont été obtenues point après point,
par l’étude et la prière, et confirmées par la
puissance miraculeuse du Seigneur. Mais les jalons
qui ont fait de nous ce que nous sommes doivent
être maintenus, et ils le seront, comme Dieu l’a
déclaré dans sa Parole et par le témoignage de
l’Esprit. Il nous demande de nous cramponner avec
fermeté, par l’étreinte de la foi, aux principes
fondamentaux qui ne peuvent être mis en question.
391
Chapitre 26
La loi parfaite
La loi divine, telle qu’elle est présentée dans les
Ecritures, a de vastes exigences. Chaque principe
en est saint, juste et bon. La loi place les hommes
sous son obligation par rapport à Dieu; elle atteint
les pensées et les sentiments; elle produira la
conviction du péché chez quiconque reconnaîtra
ses transgressions. Si la loi ne concernait que la
conduite extérieure, les hommes ne se sentiraient
pas fautifs à cause de leurs mauvaises pensées,
leurs désirs et leurs desseins coupables. Mais la loi
exige que l’âme elle-même soit pure et l’esprit
saint, que pensées et sentiments soient en accord
avec la règle de l’amour et de la justice.
Par ses enseignements le Christ a montré la
vaste portée des principes de la loi promulguée au
Sinaï. Il a fait une application vivante de la loi dont
les principes restent à tout jamais la grande règle de
la justice, par laquelle tous seront jugés au grand
392
jour où se tiendra le jugement, et où les livres
seront ouverts. Il est venu accomplir toute justice;
en tant que chef de l’humanité il a montré à
l’homme comment agir de même, s’acquittant
scrupuleusement de chaque devoir envers Dieu.
Personne n’est contraint de perdre le ciel, vu la
mesure de grâce offerte à tout homme. Quiconque
s’y efforce peut atteindre à la perfection du
caractère. Ceci constitue le vrai fondement de
l’alliance nouvelle offerte par l’Evangile. La loi de
Jéhova est l’arbre; l’Evangile est la floraison
parfumée et le fruit portés par cet arbre.
Quand l’Esprit de Dieu révèle à un homme la
pleine signification de la loi, un changement de
cœur se produit. En dépeignant à David son
véritable état, le prophète Nathan lui fit reconnaître
ses péchés et s’en détacher. David accepta le
conseil avec douceur et s’humilia devant Dieu. Il
déclara: “La loi de l’Eternel est parfaite: elle
restaure l’âme. Les enseignements de l’Eternel sont
vrais: ils donnent la sagesse aux simples. Les
préceptes de l’Eternel sont droits: ils réjouissent le
cœur. Les commandements de l’Eternel sont une
393
lumière: ils éclairent les yeux. La crainte de
l’Eternel purifie: elle subsiste à perpétuité. Les
jugements de l’Eternel ne sont que vérité: ils sont
tous également justes; ils sont plus désirables que
l’or, même que beaucoup d’or fin, plus doux que le
miel, que le suc même des rayons de miel. Aussi
ton serviteur est-il éclairé par eux; grande est la
récompense de ceux qui les observent! Qui peut
connaître ses égarements? Pardonne-moi les fautes
que j’ignore! Préserve aussi ton serviteur des
péchés volontaires: que je ne sois pas leur esclave!
Alors je serai sans reproche et pur de grands
péchés. Que les paroles de ma bouche et la
méditation de mon cœur te soient agréables, ô
Eternel, mon rocher, mon rédempteur!” (Psaumes
19:8-15, version synodale.)
Ce que Paul pensait de la loi
Voici le témoignage de Paul au sujet de la loi:
“Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché?
[C’est dans l’homme que réside le péché, non dans
la loi.] Loin de là! Mais je n’ai connu le péché que
par la loi. Car je n’aurais pas connu la convoitise,
394
si la loi n’eût dit: Tu ne convoiteras point. Et le
péché, saisissant l’occasion, produisit en moi par le
commandement toutes sortes de convoitises; car
sans loi le péché est mort. Pour moi, étant autrefois
sans loi, je vivais; mais quand le commandement
vint, le péché reprit vie, et moi je mourus. Ainsi, le
commandement qui conduit à la vie se trouva pour
moi conduire à la mort. Car le péché saisissant
l’occasion, me séduisit par le commandement, et
par lui me fit mourir.” Romains 7:7-11.
Le péché n’a pas tué la loi; il a tué l’esprit
charnel de Paul. “Maintenant, dit-il, nous avons été
dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous
laquelle nous étions retenus, de sorte que nous
servons dans un esprit nouveau, et non selon la
lettre qui a vieilli.” Romains 7:6. “Ce qui est bon a-
t-il donc été pour moi une cause de mort? Loin de
là! Mais c’est le péché, afin qu’il se manifestât
comme péché en me donnant la mort par ce qui est
bon, et que, par le commandement, il devînt
condamnable au plus haut point.” Romains 7:13.
“La loi donc est sainte, et le commandement est
saint, juste et bon.” Romains 7:12. Paul appelle
395
l’attention de ses lecteurs sur la loi violée, et leur
montre en quoi ils sont coupables. Il les instruit
comme un bon maître d’école et leur montre
comment revenir à une attitude d’obéissance
envers Dieu.
Il n’y a ni sûreté, ni repos, ni justification dans
la transgression de la loi. Aucun homme ne peut
espérer être trouvé innocent devant Dieu, en paix
avec lui par les mérites du Christ, aussi longtemps
qu’il persiste à pécher. Il doit mettre fin à ses
transgressions et devenir loyal et sincère. Quand le
pécheur se regarde dans le grand miroir moral, il
aperçoit ses défauts de caractère. Il se voit tel qu’il
est, taché, souillé, condamné. Il sait que la loi ne
peut aucunement enlever la culpabilité ou
pardonner le transgresseur. Il doit aller plus loin.
La loi n’est qu’un pédagogue pour nous conduire
au Christ. Il doit porter ses regards sur le Sauveur
qui se charge de nos péchés. Dès que le Christ lui
est révélé sur la croix du Calvaire, succombant
sous le poids des péchés du monde entier, le Saint-
Esprit lui montre l’attitude de Dieu à l’égard de
tous ceux qui se repentent de leurs transgressions.
396
“Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son
Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne
périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean
3:16.
Chacun de nous doit prendre garde, plus qu’il
ne l’a jamais fait, à un “Ainsi dit le Seigneur”. Il y
a des personnes qui manquent de loyauté à l’égard
de Dieu, qui profanent son saint sabbat, qui
ergotent sur les plus claires déclarations de la
Parole, qui tordent le sens des Ecritures, et font en
même temps des efforts désespérés pour justifier
leur désobéissance par l’Ecriture. Mais la Parole
condamne de telles pratiques, tout comme elle
condamnait les scribes et les pharisiens
contemporains du Christ. Il nous faut savoir ce
qu’est la vérité. Imiterons-nous les pharisiens?
Nous détournerons-nous du plus grand Maître que
le monde ait jamais connu pour adopter des
traditions, des maximes et des paroles d’hommes?
Conséquences qu’entraîne
la transgression de la loi
397
Il y a bien des croyances que l’esprit n’a pas le
droit de partager. Adam crut au mensonge de
Satan, à ses perfides insinuations dirigées contre le
caractère de Dieu. “L’Eternel Dieu donna cet ordre
à l’homme: Tu pourras manger de tous les arbres
du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en
mangeras, tu mourras.” Genèse 2:16, 17. Quand
Satan tenta Eve, il lui dit: “Dieu a-t-il réellement
dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du
jardin? La femme répondit au serpent: Nous
mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant
au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu
a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y
toucherez point, de peur que vous ne mouriez.
Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez
point; mais Dieu sait que, le jour où vous en
mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez
comme des dieux, connaissant le bien et le mal.”
Genèse 3:1-5.
La connaissance dont Dieu voulait priver nos
premiers parents c’était la connaissance de la
culpabilité. En acceptant les affirmations de Satan,
398
qui étaient fausses, ils introduisirent la
désobéissance et la transgression dans notre
monde. Cette désobéissance à un commandement
explicite de Dieu, cette acceptation du mensonge
de Satan amenèrent un déluge de maux sur le
monde. Satan a poursuivi l’œuvre commencée en
Éden. Il a travaillé diligemment pour obtenir que
l’homme accepte les affirmations de Satan comme
des arguments contre Dieu. Il s’est opposé aux
efforts du Christ tendant à restaurer l’image de
Dieu en l’homme et à lui imprimer la ressemblance
de Dieu.
Les fausses croyances que Paul avait avant sa
conversion n’ont pas fait de lui un homme aimable,
tendre et compatissant. Il était un zélateur
religieux, furieux contre la vérité relative à Jésus. Il
parcourait le pays, à la poursuite d’hommes et de
femmes qu’il jetait en prison. C’est à ce propos
qu’il a dit: “Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais
j’ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux
pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de
la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu,
comme vous l’êtes tous aujourd’hui. J’ai persécuté
399
à mort cette doctrine, liant et mettant en prison
hommes et femmes.” Actes des Apôtres 22:3, 4.
La famille humaine se trouve en difficulté pour
avoir transgressé la loi du Père. Mais Dieu
n’abandonne pas le pécheur avant de lui avoir
montré le remède au péché. Le Fils unique de Dieu
est mort pour nous donner la vie. Le Seigneur a
accepté ce sacrifice consenti en notre faveur
comme notre substitut et notre garantie, à condition
que nous recevions le Christ et que nous croyions
en lui. Le pécheur doit s’approcher du Christ avec
foi, s’approprier ses mérites, déposer ses péchés sur
Celui qui s’offre à les porter, et recevoir son
pardon. C’est pour cela que le Christ est venu dans
le monde. Ainsi la justice du Christ est imputée au
pécheur repentant et croyant. Celui-ci devient
membre de la famille royale, enfant du Roi céleste,
héritier de Dieu, cohéritier du Christ.
400
Chapitre 27
Nature de la loi de Dieu
David dit: “La loi de l’Eternel est parfaite.”
Psaumes 19:8. “Depuis longtemps j’ai appris à
connaître tes enseignements; car tu les as établis
pour toujours.” Psaumes 119:152, version
synodale. Et Paul atteste: “La loi donc est sainte, et
le commandement est saint, juste et bon.” Romains
7:12.
En tant que Régisseur suprême de l’univers,
Dieu a constitué des lois non seulement pour le
gouvernement de tous les êtres vivants, mais aussi
pour les opérations de la nature. Toutes choses,
grandes ou petites, animées ou inanimées, doivent
obéir à des lois invariables qui ne peuvent être
méconnues. Aucune exception à cette règle, car
rien de ce qu’a fait la main divine n’a été oublié par
l’intelligence divine. Mais alors que tout dans la
nature est soumis à des lois naturelles, l’homme
seul, en tant qu’être intelligent, est sujet à répondre
401
à la loi morale, dont il est capable de comprendre
les exigences. A l’homme seul, couronnement de la
création, Dieu a donné une conscience apte à
comprendre les exigences sacrées de la loi divine,
et un cœur capable de l’aimer en la déclarant
sainte, juste et bonne; aussi une obéissance
prompte et parfaite est-elle exigée de l’homme.
Néanmoins Dieu ne le force pas à obéir, lui laissant
sa liberté d’agent moral.
Il en est peu qui comprennent le sujet si
important de la responsabilité personnelle de
l’homme. Chacun de nous peut obéir et vivre, ou
bien transgresser la loi de Dieu, défier son autorité
et recevoir la punition méritée. Aussi la question se
pose avec force à chaque âme: Obéirai-je à la voix
céleste, aux dix paroles prononcées au Sinaï, ou me
joindrai-je à la multitude qui foule aux pieds cette
loi flamboyante? Ceux qui aiment Dieu trouveront
leurs délices à obéir à ses commandements, à faire
ce qui lui plaît. Mais le cœur naturel hait la loi
divine et déclare la guerre à ses saintes exigences.
Les hommes ferment leurs âmes à la lumière
divine; ils refusent de la suivre alors qu’elle brille
402
sur eux. Ils sacrifient la pureté du cœur, la faveur
de Dieu et l’espoir du ciel à des satisfactions
égoïstes ou à des gains mondains.
“La loi de l’Eternel est parfaite” (Psaumes
19:8), a dit le psalmiste. Qu’elle est magnifique
dans sa simplicité, son ampleur et sa perfection, la
loi de Jéhova! Elle est si brève que l’on peut
aisément apprendre par cœur chacun de ses
préceptes, et cependant à portée assez vaste pour
exprimer toute la volonté de Dieu, et pour
s’appliquer non seulement aux actions extérieures,
mais aussi aux pensées, aux intentions, aux désirs
et aux émotions du cœur, ce dont les lois humaines
sont incapables, car elles ne s’occupent que des
actions extérieures. Un transgresseur peut réussir à
cacher ses méfaits; quelque criminel qu’il soit,—
voleur, meurtrier ou adultère,—la loi humaine ne
saurait le condamner comme coupable aussi
longtemps qu’il n’a pas été découvert. La loi de
Dieu prend note de la jalousie, de l’envie, de la
haine, de la malice, de la vengeance, de la
convoitise, de l’ambition qui sourdent dans l’âme
sans avoir encore trouvé à se traduire en action
403
extérieure, parce que la volonté y était, mais
l’occasion a manqué. Et ces émotions coupables
seront prises en considération au jour où “Dieu
amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout
ce qui est caché, soit bien, soit mal”. Ecclésiaste
12:16.
La loi de Dieu est simple
La loi de Dieu est simple, facile à comprendre.
Il y a des hommes qui se vantent orgueilleusement
de ne croire que ce qu’ils comprennent; ils oublient
que la vie humaine et la nature dans ses
manifestations de la puissance divine recèlent des
mystères que la philosophie la plus profonde, les
recherches les plus étendues sont impuissantes à
expliquer. Aucun mystère, en revanche, dans la loi
de Dieu. Tous peuvent comprendre les grandes
vérités qu’elle renferme. L’intelligence la plus
faible peut en saisir les règles; le plus ignorant peut
régler sa vie et former son caractère d’après cette
règle divine. Si les enfants des hommes voulaient
obéir à ces lois dans toute la mesure de leur
capacité, ils gagneraient une force intellectuelle et
404
une faculté de discernement qui leur feraient mieux
comprendre les desseins et les plans de Dieu. Ce
progrès se poursuivrait non seulement dans cette
vie-ci, mais jusque dans l’éternité; en effet, aussi
loin que nous avancions dans la connaissance de la
sagesse et de la puissance de Dieu, l’infini reste
encore devant nous.
La loi divine nous demande d’aimer Dieu par-
dessus tout et notre prochain comme nous-mêmes.
Là où cet amour ne s’exerce pas, la plus haute
profession de foi n’est que pure hypocrisie. “Tu
aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de
toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le
premier et le plus grand commandement. Et voici
le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton
prochain comme toi-même. De ces deux
commandements dépendent toute la loi et les
prophètes” (Matthieu 22:37-40), a dit le Christ.
La loi exige une parfaite obéissance.
“Quiconque observe toute la loi, mais pèche contre
un seul commandement, devient coupable de tous.”
Jacques 2:10. Aucun de ces dix préceptes ne peut
405
être transgressé sans qu’il y ait déloyauté envers le
Dieu du ciel. Dévier tant soit peu de ses exigences,
par négligence ou volontairement, constitue un
péché, et tout péché expose le pécheur à la colère
de Dieu. L’obéissance était la seule condition à
remplir par l’ancien Israël pour bénéficier de
l’accomplissement des promesses qui assuraient les
plus grands privilèges au peuple de Dieu;
l’obéissance à la loi attirera aujourd’hui les plus
riches bénédictions sur les individus et les nations,
les mêmes bénédictions auxquelles les Hébreux
auraient pu participer.
L’obéissance à la loi est essentielle, non
seulement à notre salut, mais aussi à notre bonheur
et à celui des personnes qui sont en rapport avec
nous. “Il y a beaucoup de paix pour ceux qui
aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur.”
Psaumes 119:165. Ainsi s’exprime la Parole
inspirée. Et voici que l’homme, cet être fini, veut
présenter au monde cette loi sainte, juste et bonne,
cette loi de liberté, que le Créateur a adaptée aux
besoins de l’homme, comme si c’était un joug
d’esclavage, que personne ne saurait porter. Mais
406
c’est le pécheur pour qui la loi est un joug pénible à
porter; c’est le transgresseur qui ne sait découvrir
aucune beauté dans ses préceptes. C’est qu’en
effet, l’affection de la chair “ne se soumet pas à la
loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas”.
Romains 8:7.
“C’est par la loi que vient la connaissance du
péché.” Romains 3:20. Car “le péché est la
transgression de la loi”. 1 Jean 3:4. C’est la loi qui
donne aux hommes la conviction du péché; il faut
qu’ils se sentent pécheurs, exposés à la colère
divine, avant qu’ils puissent se rendre compte
qu’ils ont besoin d’un Sauveur. Satan s’efforce
continuellement d’ôter à l’homme le sentiment de
la gravité du péché. Ceux qui foulent aux pieds la
loi de Dieu accomplissent l’œuvre du grand
séducteur; ils rejettent, en effet, l’unique règle
définissant le péché et troublant la conscience du
transgresseur.
La loi de Dieu atteint les mobiles secrets qui,
bien que coupables, sont souvent pris à la légère,
alors qu’ils sont la base du caractère et ce qui
407
permet de le juger. C’est le miroir dans lequel le
pécheur doit se regarder s’il veut pouvoir apprécier
sainement son caractère moral. Quand il se voit
condamné par cette grande règle de justice, il doit
sans retard se repentir de ses péchés et rechercher
le pardon à travers le Christ. Négligeant ce devoir
plusieurs tentent de briser le miroir qui révèle leurs
défauts, et d’annuler la loi qui signale les
imperfections de leur vie et de leur caractère.
Nous vivons à une époque de grande
méchanceté. Des multitudes sont esclaves d’usages
coupables et de mauvaises habitudes, et il n’est pas
facile de rompre leurs chaînes. L’iniquité, tel un
déluge, inonde la terre. Des crimes que l’on ose à
peine nommer sont commis chaque jour. Et
cependant des hommes se donnant pour des
sentinelles placées sur les murs de Sion se
risqueront à enseigner que la loi était donnée aux
Juifs seulement, et qu’elle a été abolie et remplacée
par les glorieux privilèges apportés par l’Evangile.
N’y a-t-il pas un rapport entre cette prédominance
d’iniquité et de crimes et le fait que des
prédicateurs et leurs auditeurs maintiennent et
408
enseignent que la loi n’est plus en vigueur?
La loi de Dieu nous condamne, non seulement
à cause de ce que nous faisons, mais aussi à cause
de ce que nous ne faisons pas. Nous ne devons pas
chercher à nous justifier alors que nous omettons
de faire ce que la loi demande. Non contents de
cesser de mal faire, nous devons apprendre à faire
le bien. Dieu nous a dotés de facultés qui doivent
être employées à faire de bonnes œuvres; si ces
facultés ne sont pas mises à l’œuvre, nous serons
certainement traités de serviteurs méchants et
paresseux. Il se peut que nous n’ayons pas commis
de graves péchés enregistrés contre nous dans les
livres du ciel; mais nous sommes condamnés pour
n’avoir pas accompli des actes purs, bons, élevés et
nobles, et avoir démontré par là que nous n’avons
pas mis à profit les talents à nous confiés.
La loi de Dieu existait avant la création de
l’homme. Elle était adaptée à des êtres saints; les
anges eux-mêmes y étaient soumis. Les principes
de justice n’ont pas varié depuis la chute. La loi n’a
subi aucune diminution; aucun de ses préceptes
409
n’était sujet à amélioration. Telle qu’elle a existé
dès le commencement, telle elle subsistera à travers
toute l’éternité. “Depuis longtemps j’ai appris à
connaître tes enseignements, a dit le psalmiste; car
tu les as établis pour toujours.” (Psaumes 119:152,
version synodale.)
C’est par cette loi qui gouverne les anges, qui
exige la pureté dans les pensées les plus secrètes,
dans les désirs et les dispositions, et dont les
ordonnances “sont affermies pour l’éternité”
(Psaumes 111:8), que le monde entier sera jugé au
jour de Dieu qui approche. Les transgresseurs
peuvent s’imaginer que le Tout-Puissant ne sait
pas, qu’il ne voit pas; il ne les supportera pas
indéfiniment. Ils recevront bientôt le salaire de
leurs actions, la mort, salaire du péché; tandis que
la nation fidèle, qui aura gardé la loi, sera
introduite dans la cité céleste aux portes d’or et
sera couronnée d’une joie et d’une vie immortelles,
en la présence de Dieu et de l’Agneau.
410
Chapitre 28
La loi, objet de la haine de
Satan
En me réveillant la nuit dernière j’ai senti un
lourd fardeau sur mon cœur. Je présentais un
message à nos frères et sœurs, c’était un message
d’avertissement et d’instruction concernant
l’attitude de personnes qui répandent de fausses
théories quant à la réception du Saint-Esprit et la
manière dont il opère par des instruments humains.
J’ai appris qu’un fanatisme analogue à celui
auquel il fallut faire face après l’expiration du
temps en 1844 se manifestera à nouveau parmi
nous dans les derniers jours du message, et qu’il
faudra y faire face avec autant d’énergie qu’il n’en
fallut au cours de notre première expérience.
Nous nous trouvons au seuil d’événements
graves et solennels. Les prophéties
s’accomplissent. Une histoire étrange et pleine
411
d’intérêt s’inscrit dans les livres du ciel—
événements prédits comme devant précéder de peu
le grand jour de Dieu. Tout dans le monde est dans
un état instable. Les nations sont irritées, et l’on
fait de grands préparatifs de guerre. Une nation
conspire contre une nation, un royaume contre un
royaume. Le grand jour de Dieu est proche.
Toutefois, bien que les nations rassemblent leurs
forces en vue de la guerre et de l’effusion de sang,
l’ordre est encore donné aux anges de retenir les
quatre vents jusqu’à ce que les serviteurs de Dieu
soient scellés au front.
Le monde aujourd’hui souffre des
conséquences inévitables de la transgression de la
loi de Dieu. L’œuvre de la création achevée, Dieu
se reposa le septième jour, et sanctifia ce jour de
son repos, le mettant à part comme le jour que
l’homme doit consacrer à l’adoration. Mais le
monde en général, en ce temps-ci, ne tient aucun
compte de la loi de Jéhova. Un autre jour a été
substitué en lieu et place du jour de repos choisi
par Dieu. L’instrument humain dresse ses voies et
sa volonté contre les enseignements positifs de la
412
Parole, et le monde est plongé dans la révolte et le
péché.
L’opposition à la loi de Dieu a débuté dans les
parvis célestes, avec Lucifer, le chérubin
protecteur. Satan voulait être le premier dans les
conseils célestes, égal à Dieu. Il entreprit son
œuvre de rébellion avec les anges placés sous son
commandement, s’efforçant de répandre parmi eux
un esprit de mécontentement. Il procéda avec tant
d’habileté que beaucoup d’anges lui accordèrent
leur allégeance avant de bien connaître ses
desseins. Même les anges restés fidèles ne
pouvaient discerner clairement son caractère, ni
voir où tendaient ses efforts. Quant Satan eut réussi
à gagner beaucoup d’anges, il plaida sa cause
auprès de Dieu, prétendant que les anges désiraient
lui voir occuper la position détenue par le Christ.
Le mal alla croissant jusqu’au moment où
l’esprit de mécontentement éclata en une révolte
ouverte. C’est alors qu’il y eut guerre dans le ciel;
Satan fut jeté dehors avec tous ceux qui
sympathisaient avec lui. Satan avait combattu pour
413
s’emparer du ciel, et il avait perdu la bataille. Dieu
ne pouvait plus, dès lors, lui confier des honneurs
et de l’autorité; ces choses lui furent retirées, tout
comme sa participation au gouvernement du ciel.
Depuis ce moment-là Satan et ses confédérés
sont restés les ennemis déclarés de Dieu dans notre
monde, s’opposant sans cesse à la cause de la
vérité et de la justice. Satan a continué à présenter
le Christ et Dieu sous un faux jour, et le monde
s’est rangé à ses côtés. Même les Eglises faisant
profession de christianisme ont pris position en
faveur du premier grand apostat.
Satan se donne comme le prince du royaume de
ce monde: c’est en cette qualité qu’il s’est
approché du Christ dans la dernière des trois
grandes tentations au désert. Montrant au Sauveur
les royaumes du monde qu’il avait fait défiler
devant lui, Satan lui dit: “Je te donnerai toutes ces
choses si, te prosternant devant moi, tu m’adores.”
Dans les parvis célestes le Christ avait su que le
temps viendrait où il lui faudrait affronter le
414
pouvoir de Satan et le vaincre s’il voulait arracher
la race humaine à sa domination. Le moment venu,
le Fils de Dieu déposa sa couronne et sa robe
royales; cachant sa divinité sous son humanité, il
vint sur la terre pour affronter et vaincre le prince
du mal. Afin de devenir l’Avocat de l’homme
auprès du Père, le Sauveur allait vivre sur la terre
comme tout être humain doit le faire, acceptant les
adversités, les douleurs et les tentations. L’Enfant
de Bethléhem allait s’identifier avec la race
humaine; par une vie immaculée de la crèche à la
croix il allait montrer que l’homme qui voudrait se
repentir et se confier en lui retrouverait la faveur de
Dieu. Il allait apporter à l’homme la grâce
rédemptrice, le pardon des péchés. Les hommes
obtiendraient le pardon, pourvu qu’ils voulussent
rentrer dans l’ordre et cesser leurs transgressions.
Dans la faiblesse de son humanité le Christ
allait subir les tentations d’un être doué des
facultés supérieures que Dieu a accordées à la
famille angélique. Mais l’humanité du Christ était
unie à sa divinité, ce qui lui permettrait de résister à
toutes les tentations de Satan et de préserver son
415
âme des souillures du péché. A tout fils et à toute
fille d’Adam prêt à accepter par la foi les justes
attributs de son caractère il donnerait le pouvoir de
la victoire.
Dieu a aimé le monde au point de donner son
Fils unique afin que quiconque le recevrait
devienne capable d’imiter sa vie juste. Le Christ a
fourni la preuve de la possibilité pour l’homme de
saisir par la foi la puissance de Dieu. Il a montré
que le pécheur, en se repentant et en exerçant sa foi
en la justice du Christ, peut être réconcilié avec
Dieu et participer à la nature divine, fuyant la
corruption qui règne dans le monde par la
convoitise.
Satan offre aujourd’hui les mêmes tentations
qu’il offrit au Christ, promettant les royaumes du
monde en retour de notre allégeance. Mais les
tentations de Satan n’ont aucun pouvoir sur celui
qui regarde à Jésus, le chef et le consommateur de
la foi. Il ne peut entraîner au péché celui qui
accepte par la foi les vertus de Celui qui a été tenté
comme nous en toutes choses, sans pécher.
416
“Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son
Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne
périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Il est
invincible, celui qui se repent de ses péchés et qui
accepte le don de la vie du Fils de Dieu. Saisissant
par la foi la nature divine, il devient enfant de
Dieu. Il prie, il croit. Tenté et soumis à l’épreuve, il
réclame la puissance que le Christ lui a acquise par
sa mort, et il triomphe par sa grâce. C’est ce que
tout pécheur doit comprendre. Il doit se repentir de
ses péchés, croire à la puissance du Christ, accepter
la force capable de le sauver et de le préserver du
péché. Combien nous devrions être reconnaissants,
en pensant à l’exemple que le Christ nous a donné!
Ne cherchez pas à éviter la croix
Théories et spéculations d’invention humaine
peuvent abonder; qui veut sortir vainqueur de
l’épreuve, jusqu’à la fin, doit être assez humble
pour se tenir dans la dépendance du pouvoir divin.
Si nous saisissons la puissance de l’Infini, si nous
venons au Christ en disant: “Je ne t’apporte rien; je
417
me cramponne à ta croix”, alors les agents divins
peuvent coopérer avec nous pour sanctifier et
purifier nos vies.
Que personne ne cherche à éviter la croix. C’est
elle qui nous assure la victoire. C’est au moyen des
afflictions et des épreuves que les agents divins
peuvent effectuer dans nos vies une œuvre qui aura
pour résultat l’amour, la paix et la bonté du Christ.
L’étude de la Parole doit accomplir une grande
œuvre, jour après jour, dans le cœur humain. Nous
avons besoin d’apprendre la simplicité de la vraie
foi. Ceci portera sa récompense. Efforçons-nous
d’obtenir des progrès décisifs dans l’intelligence
spirituelle. Faisons de la précieuse Parole notre
conseillère. Il nous faut nous avancer avec
prudence, en nous tenant tout près de Jésus. Il nous
faut l’esprit et la grâce du Christ, ainsi que la foi
agissant par l’amour, qui purifie l’âme.
Il nous faut bien comprendre ce que Dieu exige
de son peuple. Chacun peut comprendre la loi qui
est l’expression de son caractère. Les paroles
418
écrites du doigt de Dieu sur des tables de pierres
révèlent si parfaitement sa volonté à l’égard de son
peuple, qu’il n’y a pas lieu de s’y méprendre. Les
lois du royaume ont été clairement définies pour
être révélées à tous peuples et langues en tant que
principes du gouvernement divin. Il convient
d’étudier ces lois contenues au chapitre 20 de
l’Exode et au chapitre 31, versets 12 à 18.
Quand siégera le jugement, quand les livres
seront ouverts et que tout homme sera jugé d’après
ce qui sera écrit dans ces livres, les tables de pierre,
restées cachées sous la garde de Dieu jusqu’à ce
jour-là, seront présentées au monde comme la règle
de la justice. Alors hommes et femmes
comprendront que leur salut dépend de leur
obéissance à la loi parfaite de Dieu. Il n’y aura
aucune excuse pour le péché de qui que ce soit. En
accord avec les justes principes de cette loi, les
sentences de vie ou de mort seront prononcées sur
tous les hommes.
419
Chapitre 29
Le Christ, notre seul espoir
Dès avant la fondation du monde, le Christ, le
Fils unique de Dieu, s’est engagé par serment à
devenir le Rédempteur de la race humaine au cas
où Adam viendrait à pécher. Adam étant tombé,
Celui qui partageait la gloire du Père avant que le
monde fût, mit de côté sa robe et sa couronne
royales et descendit de son trône pour devenir
l’Enfant de Bethléhem; sur le terrain même où
Adam avait trébuché et était tombé, il allait
arracher les êtres humains à leur déchéance. Il se
soumit à toutes les tentations que l’ennemi apporte
aux hommes et aux femmes; tous les assauts de
Satan ne purent le détourner de la fidélité à son
Père. En vivant sans péché il démontra que tout fils
et toute fille d’Adam peut résister aux tentations de
celui qui pour la première fois a introduit le péché
dans le monde.
Le Christ a apporté aux hommes et aux femmes
420
une puissance victorieuse. Il est venu en ce monde
sous une forme humaine, pour y vivre en tant
qu’homme parmi les hommes. Il assuma les risques
de la nature humaine et fut mis à l’épreuve. Dans
son humanité il participait de la nature divine. Par
son incarnation il devint le Fils de Dieu dans un
sens tout nouveau. L’ange avait dit à Marie: “La
puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre.
C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera
appelé Fils de Dieu.” Luc 1:35. Quoique Fils d’une
créature humaine, il devint le Fils de Dieu dans un
sens nouveau. C’est ainsi qu’il se tint en ce
monde,—Fils de Dieu, en même temps qu’allié à la
race humaine par sa naissance.
Le Christ est venu sous une forme humaine
pour montrer aux habitants des mondes qui n’ont
pas connu la chute qu’il a pourvu amplement à ce
que les êtres humains puissent vivre dans la loyauté
par rapport à leur Créateur. Il endura les tentations
que Satan eut la permission d’employer contre lui,
et il résista à tous ses assauts. Il fut cruellement
affligé et rudement attaqué, mais Dieu ne le laissa
pas sans approbation. Lorsqu’il sortit de l’eau du
421
Jourdain, où Jean l’avait baptisé, l’Esprit de Dieu
descendit sur lui sous la forme d’une colombe
dorée, et une voix céleste prononça ces paroles:
“Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis
toute mon affection.” Matthieu 3:17.
Immédiatement après cette proclamation l’Esprit
conduisit le Christ dans le désert. Marc a dit:
“Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert, où il
passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec
les bêtes sauvages.” Marc 1:12, 13. “Il ne mangea
rien durant ces jours-là.” Luc 4:2.
Résister à la tentation
C’est conduit par l’Esprit de Dieu que Jésus se
rendit au désert où il allait être tenté. Il ne s’exposa
pas volontairement à la tentation. Il alla au désert
pour être seul et méditer sur sa mission et son
œuvre. Par le jeûne et la prière il voulait se fortifier
avant de s’engager dans le sentier ensanglanté qu’il
devait parcourir. Comment allait-il entreprendre
l’œuvre qui aurait pour but la délivrance des captifs
tourmentés par le destructeur? Pendant ce jeûne
prolongé, tout le plan de son œuvre en tant que
422
libérateur de l’homme se déroula devant lui.
Quand Jésus entra dans le désert, il était
enveloppé de la gloire de son Père. Absorbé dans la
communion de son Père, il se trouva élevé au-
dessus de la faiblesse humaine. Mais quand la
gloire l’eut quitté, il lui fallut se battre contre la
tentation. Celle-ci l’accablait à chaque instant. Sa
nature humaine reculait devant le conflit qui
l’attendait. Il jeûna et pria durant quarante jours.
Faible et émacié par la faim, épuisé et rendu hagard
par l’agonie mentale, “son visage était défait,
méconnaissable”, “son aspect différait de celui des
autres hommes”. (Ésaïe 52:14, version synodale.)
C’était l’occasion que Satan cherchait. Il pensait
pouvoir vaincre le Christ, cette fois-ci.
Comme pour répondre à sa prière, quelqu’un
s’approcha du Sauveur déguisé en ange de lumière
et lui apporta ce message: “Si tu es Fils de Dieu,
ordonne que ces pierres deviennent des pains.”
Matthieu 4:3.
Jésus répondit à Satan: “L’homme ne vivra pas
423
de pain seulement, mais de toute parole qui sort de
la bouche de Dieu.” Matthieu 4:4. Dans chaque
tentation l’arme de combat dont il se servit était la
Parole de Dieu. Satan demandait au Christ d’opérer
un miracle pour prouver sa divinité. Bien mieux
qu’un miracle, une ferme confiance en un “Ainsi a
dit le Seigneur” constituait un signe incontestable.
Le tentateur n’aurait pas l’avantage aussi
longtemps que le Christ maintiendrait cette
position.
Nous familiariser avec la Parole de Dieu, c’est
là notre unique espoir. Ceux qui sondent
diligemment les Ecritures n’accepteront pas les
tromperies de Satan comme des vérités divines.
Personne ne doit se laisser emporter par les
spéculations présentées par l’ennemi de Dieu et du
Christ. Il faut nous abstenir de spéculer sur des
questions au sujet desquelles la Parole de Dieu a
gardé le silence. Tout ce qui est nécessaire à notre
salut est révélé dans la Parole de Dieu. Faisons de
la Parole de Dieu notre conseillère jour après jour.
Le Christ a été uni à son Père de toute éternité;
424
il restait encore un avec Dieu après avoir revêtu la
nature humaine. Il est le lien qui rattache à Dieu
l’humanité. “Ainsi donc, puisque les enfants
participent au sang et à la chair, il y a également
participé lui-même.” Hébreux 2:14. C’est par lui
seulement que nous pouvons devenir enfants de
Dieu. A tous ceux qui croient en lui il donne le
pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ainsi un cœur
devient le temple du Dieu vivant. Parce que le
Christ a revêtu la nature humaine, des hommes et
des femmes deviennent participants de la nature
divine. Par l’Evangile il met en lumière la vie et
l’immortalité.
425
Chapitre 30
La loi et l’Évangile
En rejetant le Christ, les Juifs ont rejeté le
fondement de leur foi. D’autre part, le monde
chrétien qui aujourd’hui se réclame de la foi au
Christ tout en rejetant la loi de Dieu, commet une
erreur semblable à celle de ces Juifs égarés. Ceux
qui déclarent s’en tenir au Christ et placer en lui
leur espoir, mais qui en même temps jettent le
mépris sur la loi morale et sur les prophéties, ne se
trouvent pas en meilleure posture que les Juifs
incrédules. Ils ne peuvent inviter les pécheurs à la
repentance d’une manière intelligente, incapables
qu’ils sont d’expliquer de quoi il faut se repentir.
Le pécheur qu’on exhorte à renoncer à ses péchés a
le droit de demander: Qu’est-ce que le péché?
Ceux qui respectent la loi de Dieu peuvent
répondre: Le péché est la transgression de la loi.
Ceci est confirmé par la déclaration de Paul: Sans
la loi je n’aurais pas connu le péché.
426
Ceux-là seuls qui se reconnaissent liés par les
exigences de la loi morale peuvent expliquer la
nature de l’expiation. Le Christ est venu en qualité
de médiateur entre Dieu et l’homme, pour réaliser
l’union de celui-ci avec Dieu en l’amenant à obéir
à sa loi. La loi est impuissante à pardonner au
transgresseur. Jésus seul peut payer la dette du
pécheur. Mais le pécheur repentant dont Jésus a
payé la dette n’est pas autorisé à continuer de
transgresser la loi de Dieu; il doit désormais vivre
en obéissant à la loi.
Si la loi de Dieu n’avait pas existé avant la
création de l’homme, Adam n’aurait pu pécher. Les
principes de la loi n’ont pas été changés à la suite
de la transgression d’Adam; ils furent seulement
formulés de manière à répondre aux besoins de
l’homme déchu. Le Christ, en accord avec son
Père, a institué le système des sacrifices; la mort
qui aurait dû frapper immédiatement le coupable
était transférée à la victime qui préfigurait la
grande et parfaite offrande du Fils de Dieu.
Les péchés du peuple étaient transférés en
427
figure au sacrificateur officiant, médiateur en
faveur du peuple. Il n’était pas donné au
sacrificateur de s’offrir lui-même pour le péché, vu
qu’il était pécheur lui aussi. Aussi, au lieu de subir
lui-même la mort, il immolait un agneau sans
défaut; la pénalité du péché était transférée à la
bête innocente, qui devenait son substitut, et
préfigurait l’offrande parfaite de Jésus-Christ. Dans
le sang de cette victime la foi de l’homme
entrevoyait le sang du Christ qui devait expier les
péchés du monde.
But de la loi cérémonielle
Si Adam n’avait pas transgressé la loi de Dieu,
la loi cérémonielle n’eût jamais été instituée. La
bonne nouvelle fut apportée à Adam pour la
première fois lorsqu’il lui fut dit que la postérité de
la femme écraserait la tête du serpent; elle fut
transmise d’une génération à l’autre jusqu’à Noé,
Abraham et Moïse. C’est le Christ lui-même qui fit
connaître à Adam et à Eve le plan du salut. Ils
gardèrent cette leçon importante comme un
précieux trésor et le transmirent oralement à leurs
428
enfants et aux enfants de leurs enfants. Ainsi se
conserva la connaissance de la loi de Dieu.
En ce temps-là les hommes vivaient près de
mille ans et des anges les visitaient pour leur
apporter les instructions du Christ. On adorait Dieu
par des sacrifices; ceux qui craignaient Dieu
confessaient leurs fautes devant lui et portaient
leurs regards en avant, avec gratitude et une sainte
confiance, vers l’Etoile du matin, qui guiderait vers
le ciel les enfants d’Adam déchus, par la
repentance envers Dieu et la foi au Seigneur et
Sauveur Jésus-Christ. Ainsi l’Evangile était prêché
à l’occasion de chaque sacrifice et les œuvres des
croyants ne cessaient de manifester leur foi au
Sauveur attendu. Jésus dit aux Juifs: “Si vous
croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a
écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses
écrits, comment croirez-vous à mes paroles?” Jean
5:46, 47.
Adam n’a pas réussi, par son exemple et ses
préceptes, à endiguer le flot de malheur que sa
transgression avait amené sur les hommes.
429
L’incrédulité s’insinua dans les cœurs. Les enfants
d’Adam offrent l’exemple de deux attitudes
humaines différentes à l’égard des exigences
divines. Abel sut voir le Christ figuré dans les
sacrifices. Caïn ne croyait pas à la nécessité des
sacrifices; il ne voulut pas voir le Christ préfiguré
dans l’agneau immolé; le sang des bêtes lui
semblait privé de vertu. L’Evangile fut annoncé à
Caïn aussi bien qu’à son frère; ce fut pour lui une
odeur de mort pour la mort parce qu’il ne voulut
pas reconnaître, dans le sang de l’agneau sacrifié,
Jésus-Christ, seule possibilité de salut pour
l’homme.
Par sa vie et sa mort le Sauveur a accompli
toutes les prophéties qui l’annonçaient; il est la
réalité signifiée par tous les types et les ombres. Il
observa la loi morale; il l’a magnifiée en se
soumettant à elle en tant que représentant de
l’homme. Ceux qui, en Israël, se tournaient vers
Dieu et acceptaient le Christ comme la réalité
préfigurée par les sacrifices, discernaient la fin de
ce qui devait être aboli. L’obscurité qui couvrait
d’un voile le système juif était pour eux comme le
430
voile qui cachait la gloire sur le visage de Moïse.
La gloire qui éclairait le visage de Moïse était le
reflet de la lumière que le Christ a apportée au
monde pour le bien de l’humanité.
Alors que Moïse se trouvait sur la montagne, en
la présence de Dieu, le plan du salut, qui remontait
à la chute d’Adam, lui fut révélé avec force. Il
apprit alors que l’ange qui conduisait les enfants
d’Israël dans leurs voyages devrait un jour se
manifester dans la chair. Le Fils chéri de Dieu, qui
était un avec le Père, devait ramener à l’unité avec
Dieu tous les hommes qui croiraient et se
confieraient en lui. Moïse a compris la signification
du système des sacrifices. Le Christ enseigna à
Moïse le plan évangélique, et par le Christ la gloire
de l’Evangile brillait sur le visage de Moïse à tel
point que le peuple ne pouvait en soutenir le
regard.
Moïse ignorait la gloire qui illuminait son
visage, et il se demandait pourquoi les enfants
d’Israël fuyaient sa présence. Il les invita à
s’approcher, mais ils n’osaient contempler ce
431
visage glorifié. Quand Moïse apprit que le peuple
ne pouvait regarder son visage, il se couvrit d’un
voile.
C’est parce que les enfants d’Israël
transgressaient la sainte loi de Dieu qu’il leur était
si pénible de regarder le visage de Moïse. Ainsi
sont dévoilés les sentiments de ceux qui violent la
loi de Dieu. Ils désirent fuir sa lumière pénétrante
qui terrorise le transgresseur, alors qu’elle semble
sainte, juste et bonne au fidèle. Ceux-là seuls qui
estiment la loi de Dieu à sa juste valeur peuvent
estimer l’expiation du Christ, rendue nécessaire par
la violation de la loi du Père.
Ceux qui entretiennent l’idée qu’il n’y avait pas
de Sauveur sous l’ancienne dispensation, portent
un sombre voile sur leur entendement, comme les
Juifs qui ont rejeté le Christ. Les Juifs confessaient
leur foi au Messie à venir par les sacrifices
préfigurant le Christ. Néanmoins, quand Jésus
parut, accomplissant toutes les prophéties relatives
au Messie promis, et produisant des œuvres qui le
marquaient en tant que divin Fils de Dieu, ils le
432
rejetèrent et refusèrent d’accepter les preuves les
plus évidentes de son véritable caractère. L’Eglise
chrétienne, d’autre part, qui tout en professant la
plus grande foi en Christ, méprise le système juif,
renie virtuellement le Christ qui se trouve à
l’origine de toute l’économie juive.
433
Chapitre 31
La loi dans l’épître aux
Galates
On m’interroge au sujet de la loi dans l’épître
aux Galates. Quelle est la loi qui fait les fonctions
d’un pédagogue pour amener au Christ? Je
réponds: A la fois la loi cérémonielle et le code
moral des dix commandements.
Le Christ était à la base de toute l’économie
juive. La mort d’Abel fut la conséquence du refus
de Caïn d’accepter le plan de Dieu à l’école de
l’obéissance pour être sauvé par le sang de Jésus-
Christ préfiguré par les sacrifices annonçant le
Christ. Caïn refusa l’effusion de sang qui
symbolisait le sang du Christ destiné à être répandu
en faveur du monde. Toute la cérémonie avait été
préparée par Dieu, et le Christ est devenu le
fondement du système tout entier. Ainsi
commençait le ministère du pédagogue qui avait
pour but d’amener les hommes pécheurs à voir en
434
Christ le Fondement de toute l’économie juive.
Tous ceux qui participaient au service du
sanctuaire recevaient constamment des instructions
concernant l’intervention du Christ en faveur de la
race humaine. Ce service avait pour but de créer en
chaque cœur l’amour pour la loi de Dieu, qui est la
loi du royaume. Le sacrifice devait offrir une
parabole de l’amour de Dieu révélé en Christ,—
victime souffrante et mourante qui a pris sur elle le
péché dont l’homme s’est rendu coupable,
l’innocent ayant été fait péché pour nous.
En contemplant ce grand thème du salut nous
voyons l’œuvre du Christ. Outre la promesse du
don de l’Esprit, la nature et le caractère de ce
sacrifice et de cette intervention sont des sujets qui
devraient produire dans nos cœurs de saintes et
nobles pensées touchant la loi de Dieu qui
maintient ses exigences sur tout agent humain. Le
simple acte de manger le fruit défendu constituait
une violation de cette loi qui amena sur l’homme et
sur la terre les conséquences de la désobéissance à
la sainte loi de Dieu. La nature de l’intervention
435
devrait suffire à inspirer à l’homme la crainte de
commettre la moindre désobéissance aux
injonctions divines.
Il est nécessaire de bien comprendre en quoi
consiste le péché et de s’abstenir du moindre pas
qui nous fasse franchir la limite entre l’obéissance
et la désobéissance.
Dieu désire que tout sujet de sa création
comprenne la grandeur de l’œuvre du Fils infini de
Dieu qui a donné sa vie pour le salut du monde.
“Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour
que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous
le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est
qu’il ne l’a pas connu.” 1 Jean 3:1.
Quand on voit en Christ l’incarnation de
l’amour désintéressé et de la bienveillance infinie,
cela éveille chez le pécheur un sentiment de
reconnaissance qui le dispose à suivre le Christ
partout où il nous conduit.—Manuscrit 87, 1900.
La loi morale tout particulièrement
436
“La loi a été comme un pédagogue pour nous
conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés
par la foi.” Galates 3:24. Dans ce passage l’apôtre
inspiré du Saint-Esprit a surtout voulu parler de la
loi morale. C’est elle qui nous révèle le péché et
nous fait éprouver le besoin de recourir au Christ
pour obtenir le pardon et la paix en pratiquant la
repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur
Jésus-Christ.
Le refus d’abandonner des idées préconçues et
d’accepter la vérité explique en grande partie
l’opposition qu’a rencontrée à Minneapolis le
message du Seigneur présenté par les frères [E. J.]
Waggoner et [A. T.] Jones. En suscitant cette
opposition Satan a réussi dans une grande mesure à
priver notre peuple de la puissance extraordinaire
du Saint-Esprit que Dieu désirait ardemment lui
communiquer. L’ennemi a empêché d’obtenir cette
efficience qui aurait pu caractériser la proclamation
de la vérité au monde, ce qui aurait renouvelé
l’expérience faite par les apôtres après la
Pentecôte. On a résisté à la lumière qui doit
437
illuminer le monde entier de sa gloire, et ce sont
quelques-uns de nos propres frères qui ont
contribué pour une grande part à priver le monde
de cette lumière.
Dans la loi des dix commandements il convient
de voir, non pas tant l’aspect prohibitif, mais plutôt
l’aspect miséricordieux. Ses prohibitions
garantissent sûrement le bonheur dans
l’obéissance. Reçue en Christ, cette loi produit en
nous la pureté de caractère qui fera notre allégresse
pendant l’éternité. Nous contemplons en elle la
bonté de Dieu qui en révélant aux hommes les
principes immuables de la justice voudrait nous
préserver des maux résultant de la transgression.
Nous ne devons pas nous imaginer Dieu
comme impatient de punir le pécheur de ses
péchés. Le pécheur attire la punition sur lui-même.
Ses actions déclenchent une série de circonstances
dont le résultat est inévitable. Chaque acte de
transgression réagit sur le pécheur, modifiant son
caractère, et facilitant des transgressions
ultérieures. En choisissant le péché les hommes se
438
séparent de Dieu, se coupent du canal des
bénédictions: il en résulte nécessairement ruine et
mort.
La loi est l’expression de la pensée de Dieu.
Quand nous la recevons en Christ elle devient notre
pensée. Elle nous élève au-dessus des désirs et des
tendances de notre nature, au-dessus des tentations
qui entraînent au péché. “Il y a beaucoup de paix
pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive
aucun malheur.” Psaumes 119:165.
L’injustice est incompatible avec la paix; les
méchants sont en guerre avec Dieu. Tandis que
celui qui reçoit en Christ la justice de la loi se
trouve en harmonie avec le ciel. “La bonté et la
vérité se sont rencontrées; la justice et la paix se
sont embrassées.” Psaumes 85:11, version
synodale.—Lettre 96, 1896.
439
Chapitre 32
La justice du Christ dans la loi
La plus grande difficulté rencontrée par Paul
provenait de l’influence des docteurs judaïsants.
Ceux-ci lui causaient de sérieuses difficultés en
provoquant des divisions dans l’église de Corinthe.
Ils ne cessaient de célébrer les vertus des
cérémonies de la loi, qu’ils élevaient au-dessus de
l’Evangile, et ils blâmaient Paul de ce qu’il ne les
imposait pas aux nouveaux convertis.
Paul les affronta sur leur propre terrain. Il leur
dit: “Si le ministère de la mort, gravé avec des
lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que
les fils d’Israël ne pouvaient fixer les regards sur le
visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage,
bien que cette gloire fût passagère, combien le
ministère de l’Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux!
Si le ministère de la condamnation a été glorieux,
le ministère de la justice est de beaucoup supérieur
en gloire.” 2 Corinthiens 3:7-9.
440
La loi de Dieu prononcée au Sinaï avec une
grandeur terrifiante, formule la condamnation du
pécheur. Le rôle de la loi consiste à condamner;
elle ne possède aucun pouvoir pour pardonner ou
racheter. Elle a été donnée en vue de la vie; ceux
qui se conforment à ses préceptes recevront la
récompense due à leur obéissance. Mais elle
apporte esclavage et mort à ceux qui demeurent
sous sa condamnation.
Si sacrée et si glorieuse était la loi qu’à son
retour de la sainte montagne où il avait été avec
Dieu et avait reçu de ses mains les tables de pierre,
le visage de Moïse reflétait une gloire que le peuple
ne pouvait supporter sans peine, si bien que Moïse
se vit contraint de se couvrir le visage d’un voile.
La gloire qui éclairait le visage de Moïse
reflétait la gloire du Christ manifestée dans la loi.
La loi n’aurait aucune gloire en elle-même, si le
Christ n’était incorporé en elle. Elle est
impuissante à sauver. Elle n’est exempte de défaut
qu’en tant qu’elle nous présente le Christ rempli de
441
justice et de vérité.
Les types et les ombres du service lévitique,
avec les prophéties, ne donnaient aux Israélites
qu’une vue peu claire de la miséricorde et de la
grâce que le Christ a révélées au monde. La
signification des types et des ombres annonçant le
Christ fut dévoilée à Moïse. Il a vu la fin de ce qui
allait être aboli quand par la mort du Christ le type
rencontrerait son antitype. Il comprit que l’homme
ne peut observer la loi morale que grâce au Christ.
En transgressant cette loi l’homme avait introduit
le péché dans le monde, et par le péché la mort. Le
Christ devint la propitiation pour le péché de
l’homme. Il offrit sa perfection de caractère en lieu
et place de l’état de péché de l’homme. Il prit sur
lui la malédiction attachée à la désobéissance. Les
sacrifices et les offrandes préfiguraient le sacrifice
qu’il allait accomplir. L’agneau immolé était un
type de l’Agneau qui ôte le péché du monde.
De voir ce que représentait ce qui allait être
aboli, le Christ révélé dans la loi, le visage de
Moïse en était illuminé. Le ministère de la loi
442
gravée sur des pierres était un ministère de mort.
Sans Christ, le transgresseur resterait sous la
malédiction prononcée par la loi, sans aucun espoir
de pardon. Le ministère n’avait aucune gloire par
lui-même; c’est le Sauveur promis, révélé dans les
types et les ombres, qui rendait glorieuse la loi
morale.
Le désir de Paul était que ses frères pussent
voir la grande gloire d’un Sauveur pardonnant le
péché, qui donnait toute sa signification à
l’économie juive tout entière. Il désirait aussi qu’il
leur fût donné de comprendre qu’en venant au
monde pour mourir en sacrifice au profit de
l’homme, le Christ avait fait que le type rencontrait
son antitype.
La loi cérémonielle a perdu sa force lorsque le
Christ est mort sur la croix en guise de sacrifice
pour le péché. Elle était néanmoins en rapport avec
la loi morale, ce qui la rendait glorieuse. Le tout
portait l’empreinte de la divinité et exprimait la
sainteté, la justice de Dieu. Et si le ministère d’une
dispensation qui allait être abolie était glorieux,
443
combien plus glorieuse la réalité, quand le Christ a
été révélé, communiquant à tous les croyants son
Esprit vivifiant et sanctifiant!
La proclamation de la loi des dix
commandements fut accompagnée d’une éclatante
manifestation de gloire et de majesté. Comment le
peuple fut-il affecté par cette manifestation de
puissance?—Il en fut effrayé. “Tout le peuple
entendait les tonnerres et le son de la trompette; il
voyait les flammes de la montagne fumante. A ce
spectacle, le peuple tremblait, et se tenait dans
l’éloignement. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi-
même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous
parle point, de peur que nous ne mourions.” Exode
20:18, 19. Ils voulurent avoir un médiateur en
Moïse. Ils ne comprenaient pas que le Christ était
leur médiateur, désigné par Dieu, et qu’ils eussent
été consumés sans sa médiation.
“Moïse dit au peuple: Ne vous effrayez pas; car
c’est pour vous mettre à l’épreuve que Dieu est
venu, et c’est pour que vous ayez sa crainte devant
les yeux, afin que vous ne péchiez point. Le peuple
444
restait dans l’éloignement; mais Moïse s’approcha
de la nuée où était Dieu.” Exode 20:20, 21.
Le peuple n’avait qu’une vague idée de ces
vérités: le pardon du péché, la justification par la
foi en Jésus-Christ, l’accès à Dieu uniquement
grâce au médiateur, perdu qu’il était à cause de sa
culpabilité et de son péché. Ils avaient perdu en
grande partie la connaissance de Dieu et le seul
moyen permettant de s’approcher de lui. Ils avaient
perdu presque entièrement la notion du péché et
celle de la justice. Ils ne comprenaient
qu’imparfaitement le pardon des péchés par le
Christ, le Messie promis, que préfiguraient leurs
offrandes.
Paul déclara: “Ayant donc cette espérance,
nous usons d’une grande liberté, et nous ne faisons
pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son
visage, pour que les fils d’Israël ne fixassent pas
les regards sur la fin de ce qui était passager. Mais
ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à
ce jour le même voile demeure, quand ils font la
lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas,
445
parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Jusqu’à ce
jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs
cœurs; mais lorsque les cœurs se convertissent au
Seigneur, le voile est ôté.” 2 Corinthiens 3:12-16.
Ayant refusé de recevoir le Christ en tant que
Messie, les Juifs ne voient pas que leurs
cérémonies n’ont plus de sens, que leurs sacrifices
et leurs offrandes ont perdu toute signification. Le
voile dont ils se sont couverts par leur incrédulité
obstinée est toujours devant leurs yeux. Il serait ôté
s’ils recevaient le Christ, la justice de la loi.
Dans le monde chrétien aussi il en est beaucoup
qui portent un voile devant leurs yeux et sur leurs
cœurs. Ils n’aperçoivent pas la fin de ce qui a été
aboli. Ils ne comprennent pas que seule la loi
cérémonielle a été abrogée par la mort du Christ.
Ils prétendent que la loi morale a été clouée à la
croix. Combien est pesant le voile qui obscurcit
leur entendement! Beaucoup de personnes ont un
cœur en guerre avec Dieu. Elles ne se soumettent
pas à sa loi. Le Christ ne leur sert de rien aussi
longtemps qu’elles ne vivent pas en harmonie avec
446
la règle de son gouvernement. Elles peuvent bien
déclarer que le Christ est leur Sauveur; il finira par
leur dire: Je ne vous connais pas. Vous n’avez pas
fait preuve d’une sincère repentance envers Dieu
pour avoir transgressé sa sainte loi, et vous ne
pouvez avoir en moi une foi sincère, puisque ma
mission a consisté à exalter la loi de Dieu.
Une transcription du caractère du Christ
Ni la loi morale ni même la loi cérémonielle
n’ont été présentées par Paul comme certains
pasteurs se hasardent à le faire aujourd’hui.
Quelques-uns éprouvent une telle antipathie pour la
loi divine qu’ils en arrivent à la dénoncer et à la
stigmatiser. Ce faisant ils méprisent la majesté et la
gloire de Dieu.
Jamais la loi morale n’a été un type ou une
ombre. Elle existait avant la création de l’homme;
elle subsistera aussi longtemps que le trône de
Dieu. Dieu ne pouvait modifier un seul précepte de
sa loi en vue de sauver l’homme, la loi étant le
fondement de son gouvernement. Elle est
447
immuable, inaltérable, infinie, éternelle. Pour que
l’homme pût être sauvé et qu’en même temps
l’honneur de la loi fût sauvegardé, il fallait que le
Fils de Dieu s’offrît en sacrifice pour le péché.
Celui qui n’a pas connu le péché a été fait péché
pour nous. Il est mort pour nous au Calvaire. Sa
mort montre à la fois le merveilleux amour divin
dont l’homme est l’objet et l’immutabilité de sa loi.
Le Christ a déclaré dans le sermon sur la
montagne: “Ne croyez pas que je sois venu pour
abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour
abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en
vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point,
il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul
trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé.”
Matthieu 5:17, 18.
Le Christ a porté la malédiction de la loi, il a
été frappé de sa pénalité, il a mis en exécution le
plan grâce auquel l’homme est mis en état
d’observer la loi de Dieu et d’être agréé à travers
les mérites du Rédempteur; par son sacrifice la loi
a été couverte de gloire. Dès lors la gloire de ce qui
448
ne saurait être aboli,—la loi divine des dix
commandements, sa règle de justice,—a été
pleinement reconnue par ceux qui ont vu la fin de
ce qui a été aboli.
“Nous tous qui, le visage découvert,
contemplons comme dans un miroir la gloire du
Seigneur, nous sommes transformés en la même
image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur,
l’Esprit.” 2 Corinthiens 3:18. Le Christ est l’avocat
du pécheur. Ceux qui acceptent son Evangile le
contemplent à visage découvert. Ils comprennent
quelle a été sa mission par rapport à la loi et ils
rendent hommage à la sagesse et à la gloire de
Dieu manifestées par le Sauveur. La gloire du
Christ éclate dans la loi, qui est la transcription de
son caractère; son pouvoir transformateur agit dans
l’âme jusqu’à ce que les hommes soient amenés à
lui ressembler. Ils deviennent participants de la
nature divine et vont sans cesse croissant à l’image
du Sauveur, avançant pas à pas, se conformant
toujours plus à la volonté de Dieu, jusqu’à atteindre
à la perfection.
449
Il existe une parfaite harmonie entre la loi et
l’Evangile. Ils s’appuient mutuellement. Avec toute
sa majesté la loi affronte la conscience; elle fait
sentir au pécheur combien il a besoin du Christ en
tant que propitiation pour le péché. L’Evangile
reconnaît l’autorité et l’immutabilité de la loi. “Je
n’ai connu le péché que par la loi”, déclare Paul
Romains 7:7. Le sentiment du péché, provoqué par
la loi, jette le pécheur aux pieds du Sauveur. Dans
son besoin l’homme peut invoquer le puissant
argument fourni par la croix du Calvaire. Il peut
s’approprier la justice du Christ, communiquée à
tout pécheur repentant. “Je ne mettrai pas dehors
celui qui vient à moi.” Jean 6:37. “Si nous
confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour
nous les pardonner, et pour nous purifier de toute
iniquité.” 1 Jean 1:9.
450
Chapitre 33
“Sondez les Écritures”
Il importe grandement que tout être humain
doué des facultés du raisonnement comprenne
quelle est sa relation avec Dieu. On n’étudie pas
suffisamment l’œuvre de la rédemption dans nos
écoles. Nombre d’élèves n’aperçoivent guère la
signification du plan du salut. Par sa Parole, Dieu a
pris des engagements à notre égard. Touché par nos
infirmités il nous invite: “Venez à moi, vous tous
qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du
repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes
instructions, car je suis doux et humble de cœur; et
vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon
joug est doux, et mon fardeau léger.” Matthieu
11:28-30.
Étudiants, vous n’êtes en sécurité qu’en tant
que vous vous unissez au Christ dans une attitude
de parfaite soumission et obéissance. Le joug est
léger, puisque c’est le Christ lui-même qui en
451
supporte la charge. Quand vous prendrez sur vous
le fardeau de la croix, elle vous deviendra légère;
elle sera pour vous le gage de la vie éternelle. Il est
donné à chacun de suivre le Christ joyeusement, en
s’écriant à chaque pas: “Je deviens grand par ta
bonté.” 2 Samuel 22:36. Mais si vous voulez
voyager en direction du ciel il vous faut adopter la
Parole de Dieu comme unique livre de texte. C’est
dans les paroles inspirées que nous devons puiser
nos leçons jour après jour.
Écoutons l’apôtre Paul: “Ayez en vous les
sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel,
existant en forme de Dieu, n’a point regardé
comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,
mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une
forme de serviteur, en devenant semblable aux
hommes; et ayant paru comme un simple homme,
il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant
jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.
C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement
élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de
tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou
fléchisse. ...” Philippiens 2:5-10.
452
L’esprit humain n’arrive pas à comprendre
l’humiliation du Christ homme; mais quiconque
croit à la Parole de Dieu ne saurait douter de sa
divinité et de sa préexistence. Paul parle de notre
Médiateur, le Fils unique de Dieu, qui dans l’état
de gloire était en forme de Dieu, à la tête des
armées célestes et qui, lorsqu’il voulut que sa
divinité fût vêtue de l’humanité, prit la forme d’un
serviteur. Esaïe a déclaré: “Un enfant nous est né,
un fils nous est donné, et la domination reposera
sur son épaule; on l’appellera Admirable,
Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la
paix. Donner à l’empire de l’accroissement, et une
paix sans fin au trône de David et à son royaume,
l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice,
dès maintenant et à toujours: voilà ce que fera le
zèle de l’Eternel des armées.” Ésaïe 9:5, 6.
En consentant à devenir homme, le Christ a fait
preuve d’une humilité qui étonne les intelligences
célestes. Devenir homme ne constituerait pas une
humiliation sans le fait de la glorieuse préexistence
du Christ. Il nous faut ouvrir notre entendement
453
afin de comprendre que le Christ a mis de côté sa
robe et sa couronne royales, a renoncé à son
suprême commandement, a revêtu sa divinité de
l’humanité, et cela pour se mettre à la portée de
l’homme et donner aux membres de la famille
humaine le pouvoir moral de devenir enfants de
Dieu. Afin de racheter l’homme le Christ a été
obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de
la croix.
L’humanité du Fils de Dieu est tout pour nous.
C’est la chaîne d’or qui relie notre âme au Christ,
et par lui à Dieu. Ceci doit être le sujet de nos
études. Le Christ a été réellement homme; il a
prouvé son humilité en devenant homme. Dans sa
chair, il était Dieu néanmoins. Quand nous
abordons un tel sujet, nous ferions bien de prêter
l’oreille aux paroles adressées à Moïse par le Christ
près du buisson ardent: “Ote tes souliers de tes
pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre
sainte.” Exode 3:5. Nous devrions entreprendre
cette étude avec l’humilité d’un apprenti, d’un
cœur contrit. L’incarnation du Christ constitue un
sujet d’étude offrant un champ fructueux, où le
454
chercheur qui creuse profondément à la recherche
de la vérité trouvera sa récompense.
Notre guide: les Écritures
La Bible nous guide dans les sûrs sentiers
conduisant à la vie éternelle. Dieu a inspiré des
hommes qui dans leurs écrits nous ont présenté la
vérité d’une manière attrayante; si nous la mettons
en pratique nous obtiendrons une puissance morale
qui nous classera parmi les hommes les plus
instruits. L’étude de la Parole de Dieu élargit tous
les esprits. Plus que toute autre étude, celle-ci est
de nature à accroître nos facultés de compréhension
et à insuffler une nouvelle vigueur à chaque
faculté. Elle met l’esprit en contact avec des
principes de vérité larges et ennoblissants. Elle
nous met en relation étroite avec le ciel tout entier;
elle nous communique sagesse, connaissance,
aptitude à comprendre.
En s’occupant de banalités, en se nourrissant
des écrits d’hommes non inspirés, un esprit s’étiole
et se rabougrit, privé du contact avec les principes
455
profonds et larges de la vérité éternelle. On
s’habitue insensiblement à penser aux choses qui
nous sont familières, ce qui a pour effet d’affaiblir
et de rétrécir nos facultés.
Dieu veut que les Ecritures, sources de
connaissances dépassant toutes théories humaines,
soient scrutées. Il désire que l’homme plonge
profondément dans les mines de la vérité, afin
d’acquérir les trésors qu’elles recèlent. Trop
souvent, cependant, des théories et des sagesses
humaines prennent la place que doit occuper la
science de la Bible. Des hommes entreprennent de
corriger les desseins divins; ils établissent des
distinctions entre les divers livres de la Bible. Par
leurs inventions ils font mentir les Ecritures.
Ce dont l’homme a précisément besoin
Dieu ne fait pas dépendre l’acceptation de
l’Evangile d’un raisonnement humain. L’Evangile
est un aliment spirituel, approprié pour satisfaire un
appétit spirituel. Dans chaque cas il s’agit
précisément de ce dont l’homme a besoin. Ceux
456
qui ont jugé nécessaire de faire étudier beaucoup
d’auteurs par nos étudiants sont dans une grande
ignorance concernant les grands thèmes de la
Bible. Les enseignants ont besoin de s’emparer du
Livre des livres, et d’apprendre des Ecritures que
l’Evangile est capable de prouver son origine
divine à tout esprit humble et contrit.
L’Évangile est la puissance et la sagesse de
Dieu. Le caractère du Christ, durant sa vie terrestre,
manifestait sa divinité; l’Evangile qu’il a donné
doit constituer l’étude de son héritage humain dans
tous les départements de l’instruction, pour
qu’enfin enseignants, enfants et jeunes gens
reconnaissent en le seul vrai Dieu, le Dieu vivant,
l’objet de leur foi, de leur amour et de leur
adoration. La Parole a droit au respect et à
l’obéissance. Ce Livre qui contient le récit de la vie
du Christ, de son ministère, de son enseignement,
de ses souffrances et de son triomphe final, doit
être la source où nous puisons nos forces. Nous
avons l’avantage de fréquenter les écoles dans ce
monde afin de nous qualifier en vue d’une vie
supérieure,—d’obtenir les meilleurs diplômes dans
457
la plus haute école où, sous la direction immédiate
de Dieu, nous poursuivrons nos études à travers les
âges éternels.
458
Chapitre 34
La Parole faite chair
“Au commencement était la Parole, et la Parole
était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au
commencement avec Dieu. Toutes choses ont été
faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait
sans elle. En elle était la vie, et la vie était la
lumière des hommes. La lumière luit dans les
ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.” “Et
la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi
nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons
contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du
Fils unique venu du Père.” Jean 1:1-5, 14.
Ce chapitre nous retrace la nature et
l’importance de l’œuvre du Christ. Jean, qui
comprenait bien ce sujet, attribue tout pouvoir au
Christ, et il nous parle de sa grandeur et de sa
majesté. Il fait jaillir de divins rayons de lumière,
combien précieux, qui rappellent la lumière du
soleil. Il nous présente le Christ comme l’unique
459
Médiateur entre Dieu et l’humanité.
La doctrine de l’incarnation du Christ dans une
chair humaine constitue un mystère, “le mystère
caché de tout temps et dans tous les âges”.
Colossiens 1:26. C’est le grand et profond mystère
de la piété. “La Parole a été faite* chair, et elle a
habité parmi nous.” Jean 1:14. Le Christ a revêtu
une nature humaine, inférieure à sa nature céleste.
Rien ne saurait mieux montrer l’étonnante
condescendance de Dieu. Il “a tant aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique”. Jean 3:16. Jean
présente ce magnifique sujet avec assez de
simplicité pour que chacun puisse saisir l’idée et en
être éclairé.
Le Christ n’a pas seulement fait semblant
d’assumer la nature humaine; il l’a prise en toute
vérité. Il a vraiment possédé la nature humaine.
“Puisque les enfants participent au sang et à la
chair, il y a également participé lui-même.”
Hébreux 2:14. Il était le fils de Marie; il descendait
de David selon la chair. Il est annoncé comme un
homme, l’Homme Christ Jésus. Cet homme, a dit
460
Paul, “a été jugé digne d’une gloire d’autant
supérieure à celle de Moïse que celui qui a
construit une maison a plus d’honneur que la
maison même”. Hébreux 3:3.
La préexistence du Christ
Si d’une part la Parole de Dieu parle de
l’humanité du Christ, alors qu’il était sur la terre,
d’autre part elle nous parle aussi avec autorité de sa
préexistence. La Parole existait en tant qu’être
divin, le Fils éternel de Dieu, dans l’union la plus
intime avec son Père. Dès les âges les plus reculés
il a été le Médiateur de l’alliance, celui en qui
toutes les nations de la terre, aussi bien les Gentils
que les Juifs, devaient être bénies, à condition de le
recevoir. “La Parole était avec Dieu, et la Parole
était Dieu.” Jean 1:1. Avant même que fussent
créés les hommes et les anges, la Parole était avec
Dieu, et elle était Dieu.
Le monde a été fait par la Parole, “et rien de ce
qui a été fait n’a été fait sans elle”. Jean 1:3. Pour
pouvoir faire toutes choses, le Christ a dû exister
461
avant toutes choses. Ce qui est dit à ce sujet est
d’une clarté qui ne laisse subsister aucun doute. Le
Christ était Dieu essentiellement, dans le sens le
plus élevé du terme. Il était Dieu de toute éternité,
Dieu suprême, éternellement béni.
Le Seigneur Jésus-Christ, le divin Fils de Dieu,
a existé de toute éternité en tant que personne
distincte et cependant une avec le Père. Sa gloire
surpassait toute autre gloire dans le ciel. Il
commandait aux intelligences célestes, et il était en
droit de recevoir l’hommage de l’adoration de la
part des anges. Ceci ne constituait pas une
usurpation à l’encontre de Dieu. La Sagesse
déclare: “L’Eternel m’a possédée au
commencement de sa voie, avant ses œuvres
d’ancienneté. Dès l’éternité, je fus établie, dès le
commencement, dès avant les origines de la terre.
Quand il n’y avait pas d’abîmes, j’ai été enfantée,
quand il n’y avait pas de sources pleines d’eaux.
Avant que les montagnes fussent établies sur leurs
bases, avant les collines, j’ai été enfantée, lorsqu’il
n’avait pas encore fait la terre et les campagnes, et
le commencement de la poussière du monde.
462
Quand il disposait les cieux, j’étais là; quand il
ordonnait le cercle qui circonscrit la face de
l’abîme.” (Proverbes 8:22-27, version Darby.)
Lumière et gloire resplendissent dans la vérité
selon laquelle le Christ était un avec le Père avant
la fondation du monde. C’est ici la lumière qui
brille dans un lieu obscur, resplendissant d’une
gloire divine, unique. Cette vérité, infiniment
mystérieuse en elle-même, explique d’autres
vérités également mystérieuses qui sans elle
resteraient inexplicables; elle est enchâssée dans la
lumière, inaccessible et incompréhensible.
“Avant que les montagnes fussent nées, et que
tu eusses créé la terre et le monde, d’éternité en
éternité tu es Dieu.” Psaumes 90:2. “Ce peuple,
assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière; et
sur ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre
de la mort la lumière s’est levée.” Matthieu 4:16.
Ici la préexistence du Christ et le but de sa
manifestation au monde sont présentés avec l’éclat
d’une lumière émanant du trône éternel.
“Maintenant, fille de troupes, rassemble tes
463
troupes! On nous assiège; avec la verge on frappe
sur la joue le juge d’Israël. Et toi, Bethléhem
Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi
sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et
dont l’origine remonte aux temps anciens, aux
jours de l’éternité.” Michée 4:14 à 5:1.
“Nous prêchons Christ crucifié, a dit Paul;
scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour
ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.” 1
Corinthiens 1:23, 24.
Un mystère
Que Dieu eût à se manifester ainsi dans la chair
est réellement un mystère; impossible de
comprendre un tel sujet sans l’assistance du Saint-
Esprit. Voici la leçon la plus humiliante que
l’homme doive apprendre: le néant de la sagesse
humaine, la folie de toute tentative pour trouver
Dieu par ses seuls efforts. On peut mettre à
contribution toutes ses facultés intellectuelles,
même si l’on possède ce que le monde appelle une
464
instruction supérieure, on reste cependant un
simple ignorant aux yeux de Dieu. Les anciens
philosophes vantaient leur sagesse; que pesait-elle
dans les balances divines? Malgré tout son savoir,
la sagesse de Salomon n’était que folie; car il n’a
pas su sauvegarder son indépendance morale, se
préserver du péché, avec la force d’un caractère
façonné sur le modèle divin. Salomon nous a dit le
résultat de ses recherches, de ses pénibles efforts,
de ses enquêtes persévérantes. Il reconnaît que sa
sagesse n’a été que vanité.
Par sa sagesse le monde n’a pas connu Dieu. Sa
conception mentale n’a pas été élargie et agrandie
par une juste estimation du caractère divin, n’ayant
eu qu’une connaissance imparfaite de ses attributs.
Les esprits n’ont pas été ennoblis conformément au
vouloir divin, aussi se sont-ils plongés dans
l’idolâtrie la plus grossière. “Se vantant d’être
sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la
gloire du Dieu incorruptible en images représentant
l’homme corruptible, des oiseaux, des
quadrupèdes, et des reptiles.” Romains 1:22, 23.
Voilà ce que valent les acquisitions et les
465
connaissances en l’absence du Christ.
“Je suis le chemin, la vérité, et la vie, a déclaré
le Christ; nul ne vient au Père que par moi.” Jean
14:6. Le Christ a reçu le pouvoir de donner la vie à
toutes créatures. “Comme le Père qui est vivant
m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui
me mange vivra par moi.” “C’est l’esprit qui
vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je
vous ai dites sont esprit et vie.” Jean 6:57, 63. Ici le
Christ ne fait pas allusion à sa doctrine, mais bien
plutôt à sa personne, à son caractère divin. Il dit
encore: “En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure
vient, et elle est déjà venue, où les morts
entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui
l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la
vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la
vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de
juger, parce qu’il est Fils de l’homme.” Jean 5:25-
27.
Ce que signifie la naissance du Christ
Dieu et le Christ prévoyaient dès le
466
commencement l’apostasie de Satan et la chute
d’Adam, amenée par le pouvoir séducteur de
l’apostat. Le plan du salut avait pour but de
racheter la race déchue, de lui accorder une
nouvelle épreuve. Le Christ fut désigné à l’office
de Médiateur par la volonté de Dieu; dès les temps
éternels il fut destiné à devenir notre substitut et
notre garant. Dès avant la création du monde, il fut
convenu que le Christ revêtirait l’humanité. “Tu
m’as formé un corps” (Hébreux 10:5), dit le Christ.
Quand la plénitude des temps fut accomplie, alors
seulement il est venu sous une forme humaine. Il
naquit alors comme un bébé à Bethléhem.
Personne, parmi ceux qui sont nés dans le
monde, pas même le mieux doué des enfants de
Dieu, n’a été salué par des démonstrations de joie
comme celles qui accueillirent l’Enfant né à
Bethléhem. Des anges de Dieu chantèrent ses
louanges au-dessus des collines et des plaines de
Bethléhem. Ils chantèrent: “Gloire à Dieu dans les
lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les
hommes qu’il agrée!” Luc 2:14. Si seulement la
famille humaine pouvait aujourd’hui apprécier ce
467
chant! La déclaration faite alors, la note frappée,
l’accord commencé, grandiront et prendront
toujours plus d’extension jusqu’à la fin des temps,
et le son en parviendra aux extrémités de la terre.
C’est gloire à Dieu, paix sur la terre, bienveillance
envers les hommes. Quand le Soleil de justice
apparaîtra, portant la guérison sous ses ailes, le
chant entonné sur les collines de Bethléhem sera
repris par une grande multitude, comme un bruit de
grosses eaux, disant: “Alléluia! Car le Seigneur
notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne.”
Apocalypse 19:6.
En obéissant à tous les commandements de
Dieu le Christ a opéré la rédemption des hommes.
Ce n’est pas en sortant de soi-même, mais en
assumant notre humanité que cela s’est fait. Ainsi
le Christ a donné une existence à l’humanité en soi-
même. La rédemption consiste en ceci: amener en
Christ l’humanité, réconcilier la race tombée avec
la divinité. Le Christ a revêtu la nature humaine
afin que les hommes fussent un avec lui comme il
est un avec le Père, afin que Dieu pût aimer
l’homme comme il aime son Fils unique, afin que
468
les hommes pussent participer à la nature divine et
être accomplis en lui.
Le Saint-Esprit, qui procède du Fils unique de
Dieu, relie l’agent humain, corps, âme et esprit, à la
nature divinohumaine parfaite du Christ. Cette
union est comparée à celle du cep et des sarments.
L’homme fini est uni à l’humanité du Christ. Par la
foi la nature humaine est assimilée à la nature du
Christ. Nous sommes faits un avec Dieu en Christ.
469
Chapitre 35
“Tenté comme nous en toutes
choses”
Après la chute de l’homme, Satan déclara que
la preuve était faite que l’être humain est incapable
d’observer la loi de Dieu; il s’efforça de faire croire
cela à tout l’univers. Les affirmations de Satan
avaient une apparence de vérité; aussi le Christ dut-
il venir démasquer le trompeur. La Majesté du ciel
prit en main la défense de la cause humaine; avec
les mêmes facilités qui sont accessibles à l’homme,
il résista victorieusement aux tentations de Satan
comme l’homme doit le faire. C’était là le seul
moyen qui pût permettre à l’homme déchu de
devenir participant de la nature divine. Ayant
assumé la nature humaine, le Christ était à même
de comprendre les épreuves et les douleurs de
l’homme, aussi bien que toutes les tentations qui
l’assaillent. N’étant pas familiarisés avec le péché,
les anges ne pouvaient ressentir une réelle
sympathie pour les hommes éprouvés d’une
470
manière particulière. Le Christ consentit à prendre
la nature humaine; tenté en toutes choses comme
nous, il sait comment venir au secours de ceux qui
sont tentés.
En assumant l’humanité le Christ a pris parti
pour chaque être humain. Il est le chef de
l’humanité. Etre à la fois divin et humain, il peut,
de son long bras humain, encercler l’humanité,
tandis que de son bras divin il saisit le trône de
l’Infini.
Quel spectacle pour le ciel, de contempler le
Christ qui, sans avoir été jamais souillé de la
moindre tache de péché, prit sur lui notre nature
détériorée! C’était là une humiliation si grande
qu’aucun homme, être fini, ne saurait comprendre.
Dieu a été manifesté dans la chair. Il s’est humilié
lui-même. Quel sujet digne de profonde
méditation, d’ardente contemplation! Infiniment
grande, la Majesté du ciel s’abaissa profondément,
sans perdre pour cela le moindre atome de dignité
et de gloire. Il descendit dans la pauvreté et subit le
plus profond abaissement parmi les hommes. C’est
471
pour nous qu’il est devenu pauvre, voulant que par
sa pauvreté nous fussions enrichis. “Les renards
ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids;
mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.”
Matthieu 8:20.
Le Christ s’exposa aux insultes et aux
moqueries, au mépris et au ridicule. Il entendit,
présenté sous un faux jour et appliqué de travers,
son message tout imprégné d’amour, de bonté et de
miséricorde. Il s’entendit nommer prince des
démons parce qu’il avait attesté sa filialité divine.
Sa naissance fut surnaturelle, mais ceux de sa
nation dont les yeux aveuglés ne savaient discerner
les choses spirituelles le considéraient comme
entaché de souillure. Il n’est pas une goutte de nos
amertumes qu’il n’ait goûtée, pas une parcelle de
notre malédiction qu’il n’ait endurée, et cela afin
d’amener à Dieu beaucoup de fils et de filles.
Devant le fait que Jésus a été sur la terre un
homme de douleur et habitué à la souffrance, et
que pour arracher à une éternelle ruine l’homme
déchu il a quitté les demeures célestes, tout notre
472
orgueil devrait s’effondrer dans la poussière, toute
notre vanité devrait être confondue, le péché de
notre propre suffisance devrait être démasqué,
Voyez-le faire siens les besoins, les épreuves, les
peines et les souffrances des pécheurs. N’allons-
nous pas comprendre que c’est par suite de nos
péchés qu’il a enduré ces souffrances et ces
déchirements de l’âme?
Le Christ est venu sur la terre, ayant pris
l’humanité, étant par là devenu le représentant de
l’homme, afin de montrer, dans la controverse
engagée avec Satan, que l’homme, créé par Dieu,
introduit dans la communion du Père et du Fils,
peut obéir à toutes les exigences divines. Il a
déclaré, par la bouche de son serviteur: “Ses
commandements ne sont pas pénibles.” 1 Jean 5:3.
C’est le péché qui a mis une séparation entre
l’homme et son Dieu, et c’est encore le péché qui
maintient cette séparation.
La prophétie donnée en Éden
L’inimitié dont il est question dans la prophétie
473
édénique n’était pas limitée à Satan et au Prince de
la vie. Elle devait revêtir un caractère universel:
Satan et ses anges devaient subir l’inimitié de
l’humanité tout entière. Dieu dit: “Je mettrai
inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et
sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui
blesseras le talon.” Genèse 3:15.
Entre la postérité du serpent et celle de la
femme il y a une inimitié d’ordre surnaturel. A un
certain point de vue chez le Christ l’inimitié était
naturelle; à un autre point de vue elle était
surnaturelle, vu qu’en lui humanité et divinité se
trouvaient réunies. Cette inimitié a atteint son plus
haut degré lorsque le Christ est venu habiter sur la
terre. Jamais auparavant il ne s’était trouvé sur la
terre quelqu’un qui ait haï le péché autant que le
Christ. Il avait observé son pouvoir de séduction et
d’égarement sur de saints anges: aussi allait-il
mobiliser toutes ses forces contre lui.
La pureté et la sainteté du Christ, la justice
immaculée de cet être exempt de péché,
constituaient un reproche permanent dirigé contre
474
tout péché dans un monde sensuel et pécheur. Dans
sa vie la lumière de la vérité jaillissait au milieu
des ténèbres morales dont Satan avait enveloppé le
monde. Le Christ dévoila les mensonges de Satan
et son caractère trompeur, et neutralisa son
influence corruptrice dans beaucoup de cœurs. Ceci
excita une haine intense chez Satan. Aidé des
armées d’anges déchus, il décida de poursuivre le
combat avec la plus grande vigueur; c’est qu’en
effet il voyait se dresser dans le monde quelqu’un
qui représentait parfaitement le Père, et dont le
caractère et la conduite suffisaient à réfuter les
calomnies dont Dieu était accablé par Satan. Satan
avait attribué à Dieu ses propres défauts. Il voyait
maintenant en Christ la révélation du véritable
caractère de Dieu—un Père miséricordieux, plein
de compassion, qui ne veut voir périr personne,
mais qui désire que tous viennent à lui repentants
pour obtenir la vie éternelle.
Une grande mondanité: tel a été l’un des buts
des tentations sataniques les plus irrésistibles. Il se
propose d’utiliser des attractions mondaines à telles
enseignes qu’il ne reste aucune place dans les
475
cœurs et dans les esprits pour les choses célestes. Il
prend possession de leur esprit grâce à l’amour du
monde. Les valeurs célestes subissent une éclipse
devant les terrestres: ainsi on perd de vue le
Seigneur et on ne le comprend plus. De fausses
théories et de faux dieux viennent remplacer le
vrai. Les hommes subissent l’enchantement des
choses clinquantes et reluisantes. Ils sont si
attachés aux choses de la terre qu’ils ne reculent
devant aucun péché pourvu d’obtenir quelque
avantage mondain.
C’est sur ce point que Satan espérait pouvoir
défaire le Christ. La victoire lui semblait facile
grâce à l’humanité du Christ. “Le diable le
transporta encore sur une montagne très élevée, lui
montra tous les royaumes du monde et leur gloire,
et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te
prosternes et m’adores.” Matthieu 4:8, 9. Mais le
Christ resta ferme. Il ressentit la force de la
tentation, mais il y résista pour notre bien, et
remporta la victoire. Il se servit à cette occasion
des seules armes accessibles à des êtres humains,—
la parole de Celui qui est puissant en conseil,—“Il
476
est écrit.” Matthieu 4:4, 10.
Les anges du ciel et les habitants des mondes
non tombés surveillaient avec un immense intérêt
ce conflit, car il s’agissait de sauver l’honneur de la
loi. L’issue du conflit n’intéressait pas seulement
notre monde, mais tout l’univers céleste. Les
armées confédérées des ténèbres considéraient
aussi avec anxiété la seule chance apparente de
triompher du Substitut divin et humain de la race
humaine, avec l’espoir que le grand apostat pût
s’écrier “Victoire”, et faire son royaume du monde
et de ses habitants.
Mais Satan ne put atteindre que le talon; il ne
réussit pas à toucher la tête. Au moment où le
Christ mourut Satan comprit qu’il était vaincu. Il se
rendit compte du fait que son véritable caractère
était révélé au ciel tout entier, et que les êtres
célestes et les mondes créés par Dieu se tiendraient
désormais du côté de Dieu. Il se vit coupé de toute
influence sur eux à l’avenir. Le conflit était réglé
pour toujours par la démonstration offerte dans
l’humanité du Christ.
477
Absence de péché dans la nature humaine du
Christ
En revêtant la nature humaine déchue, le Christ
n’a nullement participé à ses péchés. Il s’est
assujetti aux infirmités et aux faiblesses dont
l’homme est affligé, “afin que s’accomplît ce qui
avait été annoncé par Esaïe, le prophète: Il a pris
nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies.”
Matthieu 8:17. Il a été sensible à nos infirmités,
ayant été tenté comme nous en toutes choses.
Néanmoins il n’a pas connu le péché. Il était
l’Agneau “sans défaut et sans tache” 1 Pierre 1:19.
Si Satan avait pu entraîner le Christ dans le
moindre péché, la tête du Sauveur eût été écrasée,
et alors tout espoir de sauver la race humaine eût
disparu. La colère divine eût frappé le Christ
comme elle frappa Adam. Dès lors aucun espoir
pour le Christ et pour l’Eglise.
Il ne faut pas se tromper au sujet de la nature
humaine du Christ, parfaitement exempte de péché.
Notre foi doit être intelligente; il nous faut regarder
478
à Jésus avec une entière confiance en son sacrifice
propitiatoire. Il faut cela pour arracher une âme aux
ténèbres. Le saint Substitut est capable de sauver
jusqu’au bout, ayant offert à l’admiration de
l’univers une parfaite humilité dans son caractère
humain et une parfaite obéissance aux exigences
divines. Une puissance divine est mise à la
disposition de l’homme, qui le rend participant de
la nature divine, ayant échappé à la corruption qui
règne dans le monde par la convoitise. Ainsi
l’homme repentant et croyant entre en possession
de la justice de Dieu en Christ.
479
Chapitre 36
Pas de caste auprès du Christ
L’ange du ciel occupant le rang le plus élevé
n’aurait pu payer la rançon d’une seule âme
perdue. Chérubins et séraphins ne possèdent que la
gloire dont le Créateur les a dotés en tant que
créatures; la réconciliation de l’homme avec Dieu
pouvait être accomplie uniquement par un
médiateur égal à Dieu, doué d’attributs qui le
rendraient digne de plaider en faveur de l’homme
auprès du Dieu infini, tout en représentant Dieu
auprès d’un monde déchu. Celui qui voulait
devenir le substitut et le garant de l’homme devait
assumer la nature humaine, pour être rattaché par
un lien intime à la famille humaine qu’il voulait
représenter; d’autre part, en tant qu’ambassadeur
de Dieu, il fallait qu’il participât de la nature
divine, qu’il fût rattaché à l’Infini: il pourrait ainsi
manifester Dieu au monde, et servir de médiateur
entre Dieu et l’homme.
480
Ces conditions n’ont été réalisées qu’en Christ.
Revêtant l’humanité par-dessus sa divinité, il vint
sur la terre sous les noms de Fils de l’homme et de
Fils de Dieu. Il était le garant de l’homme,
l’ambassadeur de Dieu,—le garant de l’homme
afin de satisfaire les exigences de la loi par sa
justice, le représentant de Dieu afin de révéler son
caractère à une race déchue.
Le Rédempteur du monde possédait le pouvoir
d’attirer les hommes à lui, d’apaiser leurs craintes,
de dissiper leur tristesse, de leur inspirer espoir et
courage, de les rendre capables de croire que Dieu
est disposé à les recevoir à travers les mérites du
divin Substitut. Objets de l’amour divin, nous
devrions être toujours reconnaissants d’avoir un
médiateur, un avocat, un intercesseur dans les
cours célestes, qui plaide en notre faveur devant le
Père.
Nous sommes en possession de tout ce que
nous pouvons souhaiter pour nous inspirer foi et
confiance en Dieu. Quand un roi terrestre voulait
donner à ses sujets le meilleur gage de sa véracité,
481
il livrait son fils comme ôtage, dont la libération
devait suivre l’accomplissement de la promesse;
voyez quel gage de sa fidélité le Père nous a donné,
pour garantir l’immutabilité de son conseil, quand
il a envoyé sur la terre son Fils unique pour y
prendre la nature humaine, et cela non seulement
pendant la courte durée de sa vie terrestre, car il
conserve sa nature dans les parvis célestes, gage
éternel de la fidélité de Dieu. O profondeur des
richesses de la sagesse et de l’amour de Dieu!
“Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour
que nous soyons appelés enfants de Dieu.” 1 Jean
3:1.
Par la foi en Christ nous devenons membres de
la famille royale, héritiers de Dieu, cohéritiers de
Jésus-Christ. En Christ nous sommes un. A la vue
du Calvaire, où le Souffrant royal revêtu de la
nature humaine a enduré la malédiction de la loi à
notre place, toutes les distinctions de nations et de
sectes disparaissent; tout honneur attaché au rang,
tout orgueil de caste sont éliminés.
La lumière émanant du trône de Dieu, qui
482
éclaire la croix du Calvaire, met fin pour toujours
aux barrières humaines dressées entre classes et
races. Des hommes appartenant aux classes les plus
diverses deviennent membres d’une même famille,
enfants du Roi céleste, et cela non en vertu d’un
pouvoir terrestre, mais grâce à l’amour de Dieu qui
a donné Jésus à une vie de pauvreté, d’affliction,
d’humiliation, à une mort ignominieuse précédée
d’une affreuse agonie, afin qu’il pût amener à la
gloire beaucoup de fils et de filles.
Ce n’est ni une position occupée, ni une
sagesse bornée, ni des qualités et des talents qui
assurent à quelqu’un une haute estime de la part de
Dieu. Intelligence, raison, talents humains sont
autant de dons que Dieu a donnés pour être
employés à sa gloire, à la préparation de son
royaume éternel. Ce que le Ciel prise, c’est le
caractère spirituel et moral qui survivra au tombeau
et jouira d’une glorieuse immortalité à travers les
âges éternels. La royauté humaine, si grandement
honorée par les hommes, ne sortira jamais du
sépulcre où elle entre. Richesses, honneurs et
sagesse humaine mis au service de l’ennemi
483
n’assurent à leurs possesseurs ni héritage, ni
honneur, ni position de confiance dans le monde à
venir. Ceux-là seuls qui auront apprécié la grâce du
Christ, par laquelle ils sont devenus héritiers de
Dieu et cohéritiers de Jésus, sortiront du tombeau
en portant l’image de leur Rédempteur.
Tous ceux qui sont jugés dignes d’être comptés
parmi les membres de la famille divine dans le ciel
se reconnaîtront mutuellement comme fils et filles
de Dieu. Ils se rendront compte qu’ils ont reçu
force et pardon de la même source, à savoir de
Jésus-Christ, lequel a été crucifié à cause de leurs
péchés. Ils savent qu’ils doivent laver les robes de
leurs caractères dans son sang, pour être agréés par
le Père en son nom, s’ils veulent faire partie de la
glorieuse assemblée des saints, revêtus des robes
blanches de justice.
Un en Christ
S’il est vrai que les enfants de Dieu sont un en
Christ, que doit penser Jésus des castes, des
distinctions sociales, des barrières qui séparent les
484
hommes les uns des autres, en raison de la couleur,
de la race, de la position, de la richesse, de la
naissance, ou des acquisitions? Le secret de l’unité
réside dans l’égalité des croyants en Christ. La
cause des divisions, de la discorde, des différends,
c’est la séparation d’avec le Christ. Le Christ est le
centre qui doit tout attirer à soi; plus nous
approchons du centre, plus nous nous rapprochons
les uns des autres par le sentiment, la sympathie,
l’amour, reproduisant toujours mieux le caractère
et l’image de Jésus. Dieu ne fait pas acception de
personnes.
Jésus savait le néant des pompes terrestres et ne
leur accordait aucune attention. La dignité de son
âme, l’élévation de son caractère, la noblesse de
ses principes le plaçaient bien au-dessus des vaines
modes de ce monde. Bien que “méprisé et
abandonné des hommes, homme de douleur et
habitué à la souffrance” (Ésaïe 53:3), au dire du
prophète, il aurait pu être estimé le plus grand
parmi les nobles de la terre. Les meilleurs cercles
de la société humaine l’auraient courtisé s’il avait
consenti à accepter leurs faveurs, mais lui ne
485
désirait pas les applaudissements des hommes et il
faisait son chemin en dehors de toute influence
humaine. Richesse, position, rang conforme à
toutes les variétés et les distinctions d’humaine
grandeur étaient moins que rien pour lui qui avait
abandonné l’honneur et la gloire célestes et qui,
privé de toute splendeur humaine, ne s’adonnait à
aucun luxe, et ne s’ornait que d’humilité.
Les petits, les pauvres accablés de soucis et de
peines, ne voyaient rien dans la vie et l’exemple de
Jésus qui pût leur faire supposer qu’il ne
connaissait pas leurs épreuves, ni la pression
exercée sur eux par les circonstances, et qu’il ne
savait leur accorder sa sympathie dans leurs
besoins et leurs douleurs. La simplicité de sa vie
quotidienne était en harmonie avec son humble
naissance et ses circonstances modestes. Fils du
Dieu infini, le Seigneur de vie et de gloire s’abaissa
dans la vie la plus humble, afin que personne ne se
sentît exclu de sa présence. Il s’est rendu accessible
à tous. Il n’a pas choisi la compagnie de quelques
personnes préférées, ignorant les autres. L’Esprit
de Dieu est contristé quand un esprit
486
d’individualisme tient un homme éloigné de ses
semblables, surtout quand il s’agit de quelqu’un
faisant profession d’être l’un de ses enfants.
Le Christ est venu dans le monde pour montrer
par son exemple combien une humanité peut être
parfaite grâce à son union avec la divinité. Il a
offert au monde un nouvel aspect de grandeur en
manifestant miséricorde, compassion et amour. Il a
donné aux hommes une nouvelle interprétation de
Dieu. En tant que chef de l’humanité, il enseigna
aux hommes la science du gouvernement divin,
montrant comment la miséricorde et la justice
pouvaient se réconcilier sans faire tort à la justice.
Cette réconciliation de la miséricorde et de la
justice n’entraînait ni un compromis avec le péché,
ni la méconnaissance des droits de la justice; en
donnant à chacun des attributs divins sa place
légitime, la miséricorde pouvait s’exercer dans le
châtiment de l’homme pécheur et impénitent, sans
porter atteinte à sa clémence ou lui ôter son
caractère bienveillant; la justice, d’autre part,
pouvait s’exercer en pardonnant au transgresseur
repentant sans lui ôter son intégrité.
487
Le Christ notre souverain sacrificateur
Tout ceci était possible parce que le Christ
s’était saisi de la nature humaine, tout en
participant aux attributs divins, et qu’il avait dressé
sa croix entre l’humanité et la divinité, jetant un
pont au-dessus de l’abîme séparant le pécheur de
Dieu.
“Assurément ce n’est pas à des anges qu’il
vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham.
En conséquence, il a dû être rendu semblable en
toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un
souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle
dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des
péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même
dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui
sont tentés.” Hébreux 2:16-18.
“Car nous n’avons pas un souverain
sacrificateur qui ne puisse compatir à nos
faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous
en toutes choses, sans commettre de péché.”
488
Hébreux 4:15.
“En effet, tout souverain sacrificateur pris du
milieu des hommes est établi pour les hommes
dans le service de Dieu, afin de présenter des
offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut
être indulgent pour les ignorants et les égarés,
puisque la faiblesse est aussi son partage. Et c’est à
cause de cette faiblesse qu’il doit offrir des
sacrifices pour ses propres péchés, comme pour
ceux du peuple. Nul ne s’attribue cette dignité, s’il
n’est appelé de Dieu, comme le fut Aaron. Et
Christ ne s’est pas non plus attribué la gloire de
devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de
celui qui lui a dit: Tu es mon Fils, je t’ai engendré
aujourd’hui! Comme il dit encore ailleurs: Tu es
sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de
Melchisédek. C’est lui qui, dans les jours de sa
chair, ayant présenté avec de grands cris et avec
larmes des prières et des supplications à celui qui
pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à
cause de sa piété, a appris, bien qu’il fût Fils,
l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, et
qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu
489
pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut
éternel.” Hébreux 5:1-9.
Jésus a apporté une puissance morale qui se
joint à l’effort humain; en aucun cas ses disciples
ne doivent perdre de vue le Christ, leur modèle en
toutes choses. Il a dit: “Je me sanctifie moi-même
pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la
vérité.” Jean 17:19. Jésus offre la vérité à la
contemplation de ses enfants afin qu’ils soient
changés, transformés par sa grâce pour passer de la
transgression à l’obéissance, de l’impureté à la
pureté, du péché à la sainteté du cœur et à la justice
de la vie.
Une classe particulière dans le ciel
Parmi les rachetés il y en aura qui ont saisi le
Christ dans les derniers moments de leur vie; dans
le ciel des instructions seront données à ceux qui
seront morts avant de comprendre parfaitement le
plan du salut. Le Christ conduira les rachetés au
bord du fleuve de vie et leur découvrira ce qu’ils
n’ont pu comprendre sur la terre.—Manuscrit 150,
490
sans date.
491
Chapitre 37
“De même je vous envoie”
“Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous
envoie.” Jean 20:21. Nous devons rendre
témoignage à la vérité telle qu’elle est en Jésus
aussi fermement que l’ont fait le Christ et ses
apôtres. Confiants en l’efficace du Saint-Esprit,
nous devons attester la miséricorde, la bonté,
l’amour d’un Sauveur crucifié et ressuscité; ainsi
nous serons des instruments grâce auxquels les
ténèbres seront dissipées dans bien des esprits et de
nombreux cœurs feront monter vers Dieu leurs
actions de grâce et leurs louanges. Chaque enfant
de Dieu, homme ou femme, a une grande tâche à
remplir. Jésus a dit: “Si vous m’aimez, gardez mes
commandements. Et moi, je prierai le Père, et il
vous donnera un autre consolateur, afin qu’il
demeure éternellement avec vous.” Jean 14:15, 16.
En priant pour ses disciples il a dit qu’il ne priait
pas seulement pour ceux qui se trouvaient alors en
sa présence, “mais encore pour ceux qui croiront en
492
moi par leur parole”. Jean 17:20. Il a dit aussi:
“Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m’en
vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez,
vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car
le Père est plus grand que moi.” Jean 14:28. Ainsi
nous voyons que le Christ a prié pour son peuple, à
qui il a fait de riches promesses, lui assurant une
pleine réussite en tant que son collaborateur. “Celui
qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et
il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais
au Père.” Jean 14:12.
Qu’ils sont grands les privilèges de ceux qui
croient aux paroles du Christ et les mettent en
pratique! Ce qui nous rend capables de vivre dans
la sainteté, c’est la connaissance du Christ en
qualité de porteur du péché, en propitiation pour
nos iniquités. C’est cette connaissance qui assure le
bonheur de la famille humaine. Satan sait que sans
cette connaissance nous tomberions dans la
confusion et serions privés de force. Notre foi en
Dieu s’en irait, nous laissant en proie à tous les
artifices de l’ennemi. Il a imaginé des plans subtils
pour détruire l’homme. Il se propose de jeter une
493
ombre infernale, comme un drap mortuaire, entre
Dieu et l’homme, pour que Jésus soit dérobé à
notre vue et que lui puisse nous faire oublier le
ministère d’amour et de miséricorde, nous
empêcher de progresser dans la connaissance du
grand amour et de la puissance de Dieu, mise à
notre disposition, et intercepter tout rayon de
lumière émanant du ciel.
Le Christ seul pouvait représenter la divinité.
Lui qui avait été en la présence du Père dès le
commencement, lui qui était l’image empreinte du
Dieu invisible, lui seul pouvait suffire à accomplir
cette œuvre. Impossible de révéler Dieu au monde
par des mots. Par une vie pure, faite de parfaite
confiance et d’entière soumission à la volonté de
Dieu, une vie humiliée devant laquelle les
séraphins célestes de l’ordre le plus élevé eussent
reculé, Dieu lui-même devait être révélé à
l’humanité. A cet effet notre Sauveur recouvrit sa
divinité de son humanité. Il se servit des facultés
humaines, seul moyen de se faire comprendre par
les hommes. L’humanité ne pouvait être atteinte
que par l’humanité. Par sa vie il a manifesté le
494
caractère de Dieu dans le corps que Dieu lui avait
préparé. Il a été en bénédiction au monde par sa
manière de vivre la vie de Dieu dans la chair
humaine, montrant ainsi qu’il était capable d’unir
l’humanité à la divinité.
Notre mission au service du Christ
Le Christ a dit: “Personne ne connaît le Fils, si
ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le
Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le
révéler.” Matthieu 11:27. Combien peu l’on
comprend l’œuvre magnifique du Fils de Dieu! Le
salut du monde était en sa main. Le mandat donné
aux apôtres concerne aussi ses disciples
aujourd’hui. “La repentance et le pardon seraient
prêchés en son nom à toutes les nations, à
commencer par Jérusalem.” Luc 24:47. Notre
Sauveur a “tout pouvoir... dans le ciel et sur la
terre”. Matthieu 28:18. Cette puissance nous est
promise. “Vous recevrez une puissance, le Saint-
Esprit survenant sur vous, et vous serez mes
témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la
Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.” Actes
495
des Apôtres 1:8.
Même si une église est composée de membres
pauvres, sans instruction, inconnus, si ce sont des
membres qui croient et qui prient, leur influence se
fera sentir dans le temps et dans l’éternité. S’ils
s’en vont animés d’une foi simple, comptant sur les
promesses de la Parole de Dieu, ils peuvent faire
beaucoup de bien. S’ils font briller leur lumière, le
Christ est glorifié en eux, et les intérêts de son
royaume sont servis. S’ils se sentent
individuellement responsables devant Dieu, ils
chercheront des occasions pour travailler et ils
resplendiront comme des flambeaux dans le
monde. Ils donneront un exemple de sincérité et de
zèle fervent, travaillant au salut des âmes en
harmonie avec le plan de Dieu. Les pauvres eux-
mêmes, les ignorants, s’ils le veulent, peuvent se
placer à l’école du Christ qui leur enseignera la
vraie sagesse. Une vie débonnaire de confiance
enfantine, de vraie piété, de vraie religion, exercera
une réelle influence sur d’autres. Des personnes
très instruites courent le danger de compter sur leur
science livresque plus que sur Dieu. Elles négligent
496
souvent de chercher à connaître les voies de Dieu
en luttant avec lui dans la prière secrète, et de
s’emparer des promesses divines par la foi. Ceux
qui ont reçu l’onction céleste iront de l’avant avec
un esprit chrétien, cherchant des occasions d’entrer
en conversation avec d’autres personnes pour leur
faire connaître Dieu et Jésus-Christ qu’il a envoyé:
les connaître c’est la vie éternelle. Ils deviendront
des lettres vivantes, révélant aux hommes la
Lumière du monde.
Le Christ a donné “à chacun sa tâche” Marc
13:34. Il s’attend à ce que chacun accomplisse
fidèlement son œuvre. Grands et petits, riches et
pauvres, tous ont un travail à faire pour le Maître.
Chacun est appelé à l’action. Faute d’obéir à la
voix du Seigneur, d’accomplir l’œuvre par lui
assignée en s’appuyant fermement sur lui, qui nous
rend capables, faute de suivre son exemple, les
mots “serviteur infidèle et paresseux” seront
inscrits à l’encontre de notre nom. Si vous ne
communiquez pas la lumière qui vous a été donnée,
si vous négligez de faire briller votre lumière,
celle-ci s’éteindra et votre âme courra les plus
497
grands dangers. A tous ceux qui connaissent la
vérité Dieu dit: “Que votre lumière luise ainsi
devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes
œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans
les cieux.” Matthieu 5:16. Donnez à d’autres la
connaissance de la vérité. C’est le plan de Dieu en
vue d’éclairer le monde. Si vous ne vous tenez pas
à la place assignée, si vous ne faites pas briller
votre lumière, vous serez envahis par les ténèbres.
Dieu demande à tous les fils et à toutes les filles de
la famille céleste de se tenir bien équipés de sorte
qu’à n’importe quel moment ils soient prêts pour
l’action. Un cœur attendri et rendu compatissant
par l’amour de Jésus saura trouver de précieuses
perles pour l’écrin du Seigneur Jésus.
498
Chapitre 38
La tentation du Christ
Dans le triste désert où le Christ essuya les
tentations de Satan, il ne se trouvait pas dans une
position aussi favorable qu’Adam lorsqu’il fut
tenté en Éden. Le Fils de Dieu s’humilia et prit la
nature humaine alors que notre race avait erré à
l’aventure, loin de l’Éden, pendant quatre mille
ans, et avait perdu sa pureté et sa droiture
originelles. Le péché avait laissé son horrible
marque sur la race, des siècles durant; une
dégénérescence physique, mentale, morale
prévalait partout au sein de l’humanité.
Adam n’était pas entaché de péché quand il fut
assailli par le tentateur en Éden. Il se tenait devant
Dieu dans la force de sa perfection. Tous les
organes et toutes les facultés de son être étaient
également développés et harmonieusement
équilibrés.
499
Au désert de la tentation, le Christ prenait la
place d’Adam pour subir l’épreuve où celui-ci avait
succombé. Ici le Christ a remporté la victoire à
l’avantage du pécheur quatre mille ans après
qu’Adam eut tourné le dos à la lumière de son
foyer. Eloignée de la présence de Dieu, la famille
humaine s’était écartée, de génération en
génération, de la pureté originelle, de la sagesse, de
la connaissance qu’Adam avait possédées en Éden.
Le Christ porta les péchés et les infirmités de la
race tels qu’ils existaient au moment où il vint sur
la terre pour aider l’homme. Pour le salut de cette
race, chargé des faiblesses de l’humanité déchue, il
devait subir les tentations de Satan sur tous les
points où l’homme peut être attaqué.
Adam était entouré de tout ce que son cœur
pouvait désirer. Il y avait de quoi suffire à tous ses
besoins. Point de péché, aucun signe de
dépérissement dans cet Éden glorieux. Les anges
de Dieu conversaient librement et avec amour avec
le saint couple. D’heureux oiseaux gazouillaient
gaiement en l’honneur de leur Créateur. Des bêtes
paisibles et inoffensives jouaient autour d’Adam et
500
d’Eve, et obéissaient à leur commandement. Adam,
dans la perfection de sa virilité, était la plus noble
des créatures de Dieu. Il portait l’image de Dieu,
mais il était un peu inférieur aux anges.
Christ, le second Adam
Quel contraste avec le second Adam au
moment où il entrait dans un triste désert pour
lutter seul contre Satan! Depuis la chute notre race
n’avait cessé de diminuer en stature, en force
physique, et sa valeur morale était allée en
décroissant jusqu’à l’époque de la venue du Christ
sur la terre. Pour relever l’homme déchu, le Christ
devait descendre à son niveau. Il prit donc la nature
humaine et se chargea des infirmités et de la
dégénérescence de la race. Lui qui ne connaissait
aucun péché, devint péché pour nous. Il s’abaissa
au plus profond du malheur humain, afin de
pouvoir atteindre l’homme, et l’arracher à la
dégradation où le péché l’avait plongé.
“Il convenait, en effet, que celui pour qui et par
qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la
501
gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par
les souffrances le Prince de leur salut.” Hébreux
2:10. [Hébreux 5:9; 2:17, 18 cités.]
“Car nous n’avons pas un souverain
sacrificateur qui ne puisse compatir à nos
faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous
en toutes choses, sans commettre de péché.”
Hébreux 4:15.
Dès sa première rébellion, Satan avait été en
guerre contre le gouvernement de Dieu. Enhardi
par le succès obtenu en tentant Adam et Eve en
Éden, et en introduisant par là le péché dans le
monde, ce grand ennemi s’était vanté
orgueilleusement de pouvoir vaincre le Christ
quand il apparaîtrait dans une nature humaine,
parce qu’alors il serait plus faible que lui-même. Il
avait été ravi de voir qu’Adam et Eve n’avaient pu
résister à la tentation de l’appétit. Il avait triomphé
des habitants de l’ancien monde, de la même
manière, en excitant leurs convoitises et leurs
passions corrompues. C’est encore par l’appétit
qu’il avait triomphé des Israélites. Ce vantard
502
prétendait que le Fils de Dieu lui-même, qui avait
été avec Moïse et Josué, n’avait pu résister à son
pouvoir et introduire en Canaan le peuple de son
choix, puisque tous ceux qui avaient quitté
l’Egypte périrent dans le désert. Il avait aussi
réussi, par ses tentations, à faire que cet homme
doux, Moïse, s’attribuât la gloire qui revient à Dieu
seul. Par l’appétit et la passion il avait fait encourir
le déplaisir divin à David et Salomon, ces hommes
qui jouissaient de la faveur de Dieu. Il se vantait de
réussir à contrecarrer le dessein de Dieu concernant
le salut de l’homme par le moyen de Jésus-Christ.
Dans le désert de la tentation, le Christ fut privé
de nourriture pendant quarante jours. En certaines
occasions, Moïse était resté tout aussi longtemps
sans nourriture, mais sans ressentir les aiguillons
de la faim. Il n’avait pas été tenté et harcelé par un
vil et puissant ennemi, comme l’a été le Fils de
Dieu. Il avait été élevé au-dessus du niveau humain
et particulièrement soutenu par la gloire divine qui
l’enveloppait.
L’homme soumis aux terribles effets du péché
503
Satan avait si bien réussi à tromper les anges de
Dieu et à faire tomber le noble Adam, qu’il pensait
pouvoir vaincre le Christ dans son état
d’humiliation. Il éclatait de joie en pensant au
résultat de ses tentations: l’accroissement du péché,
par de continuelles transgressions de la loi de Dieu
pendant plus de quatre mille ans. Il avait amené la
ruine de nos premiers parents, introduit le péché et
la mort dans le monde, et conduit à la ruine des
multitudes de tous âges, de tous pays, de toutes
classes sociales. Par son pouvoir il avait dominé
sur des villes et des nations à tel point que leur
péché avait provoqué la colère de Dieu et les avait
fait détruire par le feu, l’eau, les séismes, l’épée, la
famine et la peste. Par ses subtilités et ses efforts
inlassables il avait exercé une domination sur leurs
appétits et intensifié leurs passions à un degré tel
que l’image de Dieu en l’homme en avait été
défigurée et presque oblitérée. La dignité physique
et morale de l’homme avait été à tel point détruite
qu’il ne possédait plus qu’une vague ressemblance
avec le caractère et les nobles perfections
corporelles qui avaient caractérisé le digne Adam
504
en Éden.
Au moment de la première venue du Christ,
Satan avait fait déchoir l’homme de sa pureté
originelle et avait terni l’or fin par le péché. De
l’homme, créé pour être un souverain en Éden, il
avait fait un esclave de la terre, gémissant sous la
malédiction du péché. L’auréole de gloire que Dieu
avait accordée au saint Adam, et qui le recouvrait
comme un vêtement, s’éloigna de lui après sa
transgression. La lumière de la gloire divine ne
pouvait couvrir la désobéissance et le péché. Au
lieu de la santé et de bénédictions abondantes, la
pauvreté, la maladie, des souffrances de toute
espèce allaient être le partage des enfants d’Adam.
Grâce à son pouvoir de séduction, Satan avait,
en se servant d’une vaine philosophie, amené
l’homme à mettre en doute puis à nier la révélation
divine et même l’existence de Dieu. Il pouvait
promener ses regards sur un monde plongé dans la
misère morale, sur une race exposée à la vengeance
divine frappant le péché; il triomphait
diaboliquement de voir avec quel succès il avait
505
obscurci le sentier de tant de gens, les amenant à
transgresser la loi de Dieu. Pour assurer la ruine du
grand nombre il cachait le péché sous des dehors
attrayants.
Pour séduire l’homme, son système le plus
astucieux consistait à dissimuler son dessein réel,
son véritable caractère: il se présentait comme
l’ami de l’homme et le bienfaiteur de l’humanité. Il
flatte les hommes en leur faisant croire qu’il n’y a
pas d’ennemi rebelle, aucun adversaire mortel
contre qui il faille se tenir sur ses gardes, que
l’existence d’un diable personnel est une fiction.
Cachant ainsi son existence, il réunit des milliers
sous sa domination. Il les trompe, après avoir
vainement essayé de tromper le Christ, leur faisant
croire qu’il est un ange venu du ciel pour accomplir
une bonne œuvre en faveur de l’humanité. Les
masses sont si aveuglées par le péché qu’elles ne
peuvent discerner les ruses de Satan; aussi
l’honorent-elles comme s’il était un ange céleste,
tandis qu’il travaille à leur ruine éternelle.
506
Chapitre 39
Première tentation du Christ
Le Christ est entré dans le monde en qualité de
destructeur de Satan et de Rédempteur des captifs
retenus sous son pouvoir. Il voulait, par une vie
victorieuse, laisser un exemple à suivre pour que
l’homme triomphe des tentations de Satan. Le
Christ changea de visage dès son entrée dans le
désert de la tentation. La gloire et la splendeur
émanant du trône de Dieu, qui avaient éclairé son
aspect quand le ciel s’était ouvert devant lui et que
la voix du Père l’avait reconnu comme le Fils en
qui il avait mis son plaisir, s’étaient évanouies. Le
poids des péchés du monde pesait sur son âme, son
visage exprimait une douleur indicible, une
angoisse intense, telle qu’aucun être humain n’a
jamais ressentie. La vague de malheur qui avait
déferlé sur le monde l’oppressait. Il mesurait la
force de l’appétit déchaîné et des passions impures
qui dominaient le monde, qui avaient amené sur
l’homme des souffrances inexprimables. De plus
507
en plus on s’était livré sans fin aux appétits, d’une
génération à l’autre, depuis la transgression
d’Adam, et la race s’en trouvait si affaiblie qu’il lui
était impossible de remporter la victoire par ses
propres forces. Pour le bien de la race le Christ
devait vaincre l’appétit, résistant sur ce point à la
plus forte épreuve. Il devait fouler seul le sentier de
la tentation, sans que personne ne pût l’aider, le
réconforter ou le soutenir. Il devait se battre avec
les puissances des ténèbres.
Dès lors que l’homme ne pouvait, par la force
humaine, résister aux puissantes tentations de
Satan, Jésus s’offrit volontairement pour
entreprendre cette œuvre, en se chargeant du
fardeau de l’homme, et pour vaincre à sa place le
pouvoir de l’appétit. Pour le bien de l’homme il
doit faire preuve d’abnégation et de persévérance,
d’une fermeté dans les principes, qui sont
essentiels pour résister aux affres de la faim. Il doit
montrer un pouvoir victorieux de l’appétit plus fort
que la faim, plus fort même que la mort.
Signification de l’épreuve
508
Quand le Christ fut soumis à l’épreuve dans le
domaine de l’appétit, il ne se trouvait pas dans un
magnifique Éden, comme Adam, avec l’amour et la
lumière de Dieu partout perceptibles. Il était dans
un désert stérile et désolé, entouré de fauves. Tout
ce qu’il voyait avait un aspect répugnant qui
invitait l’homme à la fuite. C’est dans ces
circonstances qu’il jeûna quarante jours et quarante
nuits. “Il ne mangea rien durant ces jours-là.” Luc
4:2. Le visage émacié par suite de ce long jeûne, il
éprouvait une faim terrible. Vraiment son visage
était défiguré et son aspect différait de celui des fils
de l’homme.
C’est ainsi que le Christ inaugura sa vie de lutte
en vue de vaincre le puissant ennemi, soumis à
l’épreuve même à laquelle Adam n’avait su
résister; victorieux dans ce conflit, il allait pouvoir
briser le pouvoir de Satan et racheter la race
humaine de la honte de la chute.
Tout fut perdu quand Adam céda au pouvoir de
l’appétit. Le Rédempteur, qui réunissait en lui-
509
même l’humain et le divin, prit la place d’Adam et
supporta un jeûne de près de six semaines. Ce long
jeûne en dit long sur l’étendue de la puissance
corruptrice que l’appétit perverti exerce sur la
famille humaine.
L’humanité du Christ descendit jusqu’au plus
profond de la misère humaine; elle s’identifia avec
les faiblesses et les nécessités de l’homme déchu,
tandis que sa nature divine saisissait l’Eternel. En
se chargeant de la culpabilité de l’homme pécheur
il ne se proposait pas d’autoriser l’homme à
continuer de violer la loi de Dieu, ce qui avait
rendu l’homme débiteur de la loi, dette que le
Christ a payée par ses souffrances. Les épreuves et
les souffrances du Christ devaient donner à
l’homme un vif sentiment de son péché, en tant
qu’il avait fait une brèche à la loi de Dieu, et
l’amener à se repentir et à obéir à cette loi, et par
l’obéissance devenir acceptable aux yeux de Dieu.
Il imputerait à l’homme sa justice et lui rendrait
ainsi sa valeur morale auprès de Dieu, pour que
pussent être agréés ses efforts en vue de garder la
loi divine. L’œuvre du Christ consistait à
510
réconcilier l’homme avec Dieu au travers de sa
nature humaine, et Dieu avec l’homme au travers
de sa nature divine.
Dès le début du long jeûne du Christ au désert,
Satan était là, prêt à le tenter. Il se présenta au
Christ, revêtu de lumière, se faisant passer pour
l’un des anges entourant le trône de Dieu, envoyé
pour lui témoigner de la compassion et pour mettre
un terme à ses souffrances. Il essaya de faire croire
au Christ que Dieu ne demandait pas de lui
l’abnégation et les souffrances qu’il prévoyait;
qu’il lui avait été envoyé du ciel pour lui dire que
Dieu voulait simplement qu’il se montrât disposé à
souffrir.
Satan dit au Christ qu’il lui suffisait de poser
son pied sur le sentier ensanglanté, sans effectuer le
voyage. Comme Abraham, Jésus fut mis à
l’épreuve pour donner l’exemple d’une parfaite
obéissance. Satan se donna pour l’ange qui avait
arrêté la main d’Abraham prête à égorger Isaac; il
venait maintenant pour sauver sa vie; il n’était pas
nécessaire qu’il endurât une faim douloureuse qui
511
lui faisait risquer la mort par inanition; il s’offrait à
l’aider à réaliser le plan du salut.
Le Fils de Dieu se détourna de ses tentations
artificieuses et se montra décidé à exécuter dans
tous ses détails, quant à l’esprit et quant à la lettre,
le plan conçu pour la rédemption de la race déchue.
Mais Satan avait préparé les tentations les plus
variées pour prendre le Christ au piège et avoir le
dessus. S’il échouait dans une tentation, il en
essaierait une autre. Il s’imaginait réussir, vu que le
Christ s’était humilié en devenant homme. Il se
persuadait que le caractère qu’il s’était donné, en se
faisant passer pour un ange du ciel, ne serait pas
découvert. Il feignit douter de la divinité du Christ
à cause de son aspect émacié et de l’endroit
déplaisant où il se trouvait.
Le Christ savait qu’en assumant la nature de
l’homme il ne serait pas égal aux anges du ciel
quant à l’apparence. Satan insista pour qu’il
donnât, s’il était vraiment le Fils de Dieu, des
preuves de son caractère transcendant. Il chercha
d’abord à tenter le Christ sur le terrain de l’appétit.
512
C’est là qu’il avait vaincu Adam et exercé une
domination sur ses descendants; en les
encourageant à se livrer à l’appétit il les avait
amenés à provoquer Dieu par leurs iniquités, et
leurs crimes avaient pris une telle ampleur que le
Seigneur dut les détruire par les eaux du déluge.
Influencés par les tentations de Satan les
enfants d’Israël avaient permis à l’appétit de
dominer leur raison; en s’y livrant ils avaient
commis de graves péchés qui avaient attiré sur eux
la colère de Dieu; aussi tombèrent-ils dans le
désert. Satan se flattait de réussir à vaincre le
Christ avec la même tentation. Il dit au Christ que
loin d’être le Roi du ciel, tout dans son apparence
le désignait pour l’ange tombé, exilé dans ce
monde, ce qui expliquait son visage émacié
exprimant la détresse.*
Le Christ ne fit aucun miracle pour soi-même
Ensuite il attira l’attention du Christ sur sa
propre apparence attrayante, revêtu qu’il était de
lumière et doué de puissance. Il se dit un messager
513
envoyé directement du trône du ciel, et affirma
qu’il était en droit d’exiger des preuves de sa
filialité divine. Satan n’hésitait pas à mettre en
doute les paroles célestes que le Fils de Dieu avait
entendues au moment de son baptême. Il était
décidé à vaincre le Christ et, si possible, assurer
son royaume et son avenir. Il commença par tenter
le Christ sur le terrain de l’appétit. C’est par là
qu’il avait dominé le monde, presque entièrement,
et ses tentations étaient adaptées aux circonstances
et au lieu même où se trouvait le Christ, ce qui
rendait de telles tentations presque insurmontables.
Le Christ avait le pouvoir d’accomplir un
miracle pour son profit personnel, mais cela n’était
pas en accord avec le plan du salut. Les nombreux
miracles opérés par le Christ durant sa vie terrestre
montrent qu’il avait le pouvoir de faire des
miracles pour le bien de l’humanité souffrante. Un
miracle miséricordieux rassasia cinq mille hommes
avec cinq pains et deux petits poissons. Il lui était
donc loisible d’opérer un miracle pour satisfaire sa
faim. Satan se flattait de réussir à faire douter le
Christ des paroles venues du ciel à son baptême.
514
C’eût été une grande victoire s’il avait pu le faire
douter de sa filialité et des paroles prononcées par
le Père.
Il trouva le Christ dans un désert désolé, sans
compagnons, sans nourriture, souffrant. Ce qui
l’entourait était propre à faire naître la mélancolie
et à dégoûter. Satan suggéra au Christ cette idée: il
n’était pas possible que Dieu laissât son Fils dans
cette condition nécessiteuse et vraiment
douloureuse. Il espérait ébranler la confiance du
Christ en son Père, qui avait permis cette condition
d’extrême souffrance dans le désert, non fréquenté
par l’homme. Satan espérait loger dans l’esprit du
Christ un doute au sujet de l’amour de son Père, si
bien que le découragement et la faim le
pousseraient à opérer un miracle en sa faveur,
échappant ainsi aux mains de son Père céleste. Il y
avait là une réelle tentation pour le Christ. Mais il
ne s’arrêta pas un moment à cette pensée. Pas un
instant il ne douta de l’amour de son Père, quoique
accablé sous le poids d’une angoisse inexprimable.
Les tentations de Satan, si perfides, ne portèrent
pas la moindre atteinte à l’intégrité du bien-aimé
515
Fils de Dieu. Sa confiance constante en son Père
resta inébranlable.
Le Christ n’a pas parlementé avec le Tentateur
Jésus ne consentit pas à expliquer à son ennemi
à quel titre il était le Fils de Dieu et comment il se
devait d’agir en conséquence. D’une manière
insultante et sarcastique, Satan fit allusion à la
faiblesse actuelle du Christ et à ses circonstances
défavorables qui contrastaient avec sa propre force
et sa gloire. Il se moqua du Christ, qui représentait
mal les anges, et surtout leur Chef suprême, le Roi
incontesté des parvis célestes. Son aspect actuel
disait assez qu’il avait été renié par Dieu et par les
hommes. Il dit: si le Christ était vraiment le Fils de
Dieu, le monarque de l’univers, son pouvoir était
égal à celui de Dieu; il pouvait donc en donner une
preuve en opérant le miracle qui consistait à
changer en pain la pierre qui se trouvait à ses pieds;
ainsi il pourrait se rassasier. Satan promit que si le
Christ consentait à cela, quant à lui il cesserait de
se considérer supérieur et que le conflit mené entre
lui et le Christ prendrait fin pour toujours.
516
Le Christ parut ne pas tenir compte des injures
outrageantes de Satan. Il ne se laissa pas persuader
de lui fournir des preuves de sa puissance. Sans
recourir à des représailles, il supporta les insultes
avec une humble douceur. Les paroles prononcées
du ciel au moment de son baptême avaient pour lui
une très grande valeur, comme une preuve que le
Père approuvait ses démarches pour réaliser le plan
du salut en devenant le substitut et le garant de
l’homme. Le ciel ouvert et la descente de la
colombe céleste l’assuraient que son Père
exercerait sa puissance dans le ciel pendant que le
Fils userait de la sienne sur la terre pour arracher
l’homme à la domination de Satan, et que Dieu
approuvait l’effort du Christ pour rattacher la terre
au ciel, l’homme fini à l’infini.
Les témoignages reçus de son Père furent pour
le Fils de Dieu d’une valeur incalculable au milieu
de ses rudes épreuves et de ses luttes terribles
contre le chef des rebelles. Alors qu’au désert Dieu
le mettait à l’épreuve, ainsi qu’au cours de son
ministère, il ne se souciait pas de donner à Satan la
517
preuve de sa puissance et de démontrer qu’il était
le Sauveur du monde. Sa haute situation s’affirmait
avec assez d’évidence devant Satan. Son refus de
rendre à Jésus l’honneur qui lui était dû et de
reconnaître sa supériorité avait amené Satan à se
révolter contre Dieu et l’avait exclu du ciel.
Il n’entrait pas dans la mission du Christ
d’exercer sa puissance divine à son avantage, pour
atténuer les souffrances dont il s’était chargé
volontairement. Du moment qu’il avait consenti à
prendre la nature humaine, il devait accepter les
inconvénients, les maux, les afflictions de la
famille humaine. Il n’accomplirait aucun miracle
pour son propre compte. C’est pour en sauver
d’autres qu’il était venu. Le but de sa mission était
d’apporter bienfaits, espoir et vie aux affligés et
aux opprimés. Il devait porter les fardeaux et les
chagrins de l’humanité souffrante.
Bien que souffrant cruellement de la faim, le
Christ résista à la tentation. Il repoussa Satan avec
la même déclaration scripturaire qu’il avait donnée
à Moïse au désert pour dire à l’Israël rebelle
518
soumis à un régime alimentaire restreint, et qui
réclamait de la viande: “L’homme ne vivra pas de
pain seulement, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu.” Matthieu 4:4. Par cette
affirmation comme par son exemple, le Christ
voulait montrer à l’homme que la faim de
nourriture temporelle n’était pas le plus grand
malheur qui pût l’atteindre. Satan voulait faire
croire à nos premiers parents qu’en mangeant du
fruit de l’arbre de la vie* ils en retireraient un
immense avantage: juste l’opposé de ce que Dieu
leur avait dit en leur défendant d’y toucher. “Mais
tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du
bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu
mourras.” Genèse 2:17. Si Adam avait obéi, il
n’eût jamais connu besoin, douleur ou mort.
Si les hommes qui ont vécu avant le déluge
avaient obéi à la parole de Dieu, ils eussent été
préservés au lieu de périr dans les eaux du déluge.
Si les Israélites avaient obéi aux paroles de Dieu,
ils auraient reçu des bénédictions particulières.
Mais ils cédèrent à l’appétit et à la passion, ce qui
entraîna leur chute. Ils ne voulurent pas obéir aux
519
paroles de Dieu. En cédant à un appétit perverti, ils
en vinrent à commettre de nombreux et graves
péchés. S’ils avaient subordonné leurs besoins
physiques à une juste estimation des exigences
divines, et accepté les aliments que Dieu avait
jugés convenables, aucun d’entre eux ne serait
mort dans le désert. Ils eussent été établis dans la
bonne terre de Canaan en tant que peuple sain et
saint, sans aucun être débile dans toutes leurs
tribus.
Le Sauveur du monde a été fait péché pour la
race humaine. Devenu le substitut de l’homme, le
Christ ne voulut pas manifester la puissance qu’il
possédait en tant que Fils de Dieu. Il se plaça au
rang des fils des hommes. C’est en qualité
d’homme qu’il allait supporter à la place de
l’homme l’épreuve de la tentation, au milieu des
circonstances les plus difficiles, donnant un
exemple de foi et de parfaite confiance en son Père
céleste. Le Christ savait que son Père lui
procurerait de la nourriture au moment qui lui
conviendrait. Dans l’épreuve la plus sévère,
tenaillé outre mesure par la faim, il ne voulut pas
520
amoindrir de la plus petite parcelle,
prématurément, l’épreuve à laquelle il était soumis,
en exerçant son pouvoir divin.
Placé dans une situation critique, un homme
déchu n’aurait pas la possibilité d’opérer un
miracle à son avantage, pour éviter une douleur ou
une angoisse, ou pour vaincre ses ennemis. Dieu se
proposait de mettre la race humaine à l’épreuve, de
lui donner l’occasion de former son caractère et de
la mettre fréquemment dans la nécessité de montrer
sa foi et sa confiance en l’amour et la puissance de
Dieu. La vie du Christ offre un modèle parfait. Il
n’a cessé d’enseigner à l’homme, par l’exemple et
par le précepte, à dépendre entièrement de Dieu, à
placer en lui sa foi et sa ferme confiance.
Le Christ savait que Satan est menteur depuis
le commencement; il fallait une bonne dose de
maîtrise de soi-même pour entendre les
propositions insultantes de ce séducteur sans
réprimer instantanément ses prétentions téméraires.
Satan espérait amener le Christ à engager la
conversation avec lui; il pourrait ainsi profiter de
521
l’avantage que lui offraient l’extrême faiblesse et
l’agonie spirituelle du Christ. Il voulait s’assurer
l’avantage en pervertissant les paroles du Christ et
en appelant à son secours les anges déchus qui
triompheraient de sa résistance en conjuguant leurs
efforts.
Le Sauveur du monde refusa de discuter avec
Satan, expulsé du ciel comme indigne d’y
demeurer plus longtemps. Il avait influencé les
anges de Dieu contre leur Commandant suprême et
contre son Fils, leur Chef aimé, il s’était attiré leurs
sympathies: il était capable de toutes les tromperies
possibles. Il avait guerroyé contre le gouvernement
de Dieu pendant quatre mille ans et n’avait rien
perdu de son habileté et de son pouvoir pour tenter
et séduire.
La victoire assurée par le Christ
Parce que l’homme tombé ne pouvait vaincre
Satan par ses simples forces humaines, le Christ
quitta les parvis royaux du ciel pour lui venir en
aide au moyen des forces divines et humaines
522
combinées. Le Christ savait qu’Adam en Éden,
avec les avantages supérieurs dont il jouissait,
aurait pu résister aux tentations de Satan et le
vaincre. Il savait aussi que hors de l’Éden, privé de
la lumière et de l’amour de Dieu par suite du
péché, l’homme ne pouvait résister aux tentations
de Satan par ses propres forces. Afin de rendre
l’espérance à l’homme, et le sauver d’une ruine
totale, il s’humilia jusqu’à prendre la nature de
l’homme: il pourrait ainsi, grâce à son pouvoir
divin combiné avec l’humain, atteindre l’homme là
où il était. Il obtint, en faveur des fils et des filles
d’Adam, la force qu’ils ne pouvaient acquérir par
eux-mêmes, afin qu’en son nom ils pussent
surmonter les tentations de Satan.
Le Fils de Dieu, qui occupait une position
élevée, assuma l’humanité pour se rapprocher de
l’homme et se présenter comme son substitut. Il
s’identifie avec les souffrances et les afflictions des
hommes. Ayant été tenté en toutes choses comme
les hommes le sont, il sait comment secourir ceux
qui sont tentés. La victoire du Christ a été
remportée en faveur du pécheur.
523
Dans une vision nocturne, Jacob vit que la terre
était rattachée au ciel par une échelle qui atteignait
le trône de Dieu. Il vit les anges de Dieu, couverts
de vêtements célestes resplendissants, descendant
du ciel et y remontant par cette échelle lumineuse.
Cette échelle reposait sur la terre, atteignait les plus
hauts cieux, et s’appuyait sur le trône de Jéhova.
L’éclat du trône de Dieu éclairait cette échelle et
reflétait sur la terre une lumière indiciblement
glorieuse.
Cette échelle représentait le Christ, qui a ouvert
une voie de communication entre la terre et le ciel.
En s’humiliant le Christ est descendu avec
compassion jusqu’au plus profond dé la misère
humaine, ce qui était indiqué à Jacob par une
extrémité de l’échelle reposant sur la terre, tandis
que le sommet de l’échelle, qui atteignait le ciel,
représentait la puissance divine du Christ: il a saisi
l’Infini, ainsi il a relié la terre au ciel, l’homme fini
au Dieu infini. En Christ une voie de
communication est ouverte entre Dieu et l’homme.
Des anges peuvent passer du ciel à la terre porteurs
524
de messages d’amour destinés à l’homme déchu;
ils peuvent exercer un ministère en faveur de ceux
qui doivent hériter du salut. C’est seulement grâce
au Christ que des célestes messagers servent
l’humanité.
En Éden, Adam et Eve étaient placés dans les
circonstances les plus favorables. Ils jouissaient du
privilège de la communion avec Dieu et avec les
anges. Ils n’étaient pas placés sous la
condamnation du péché. L’Auteur de leur existence
était leur instructeur. Mais ils tombèrent sous le
pouvoir tentateur d’un ennemi rusé. Pendant quatre
mille ans Satan avait travaillé contre le
gouvernement de Dieu, et il avait gagné force et
expérience par une longue pratique. Après la chute
les hommes n’ont pas eu les avantages dont Adam
jouissait en Éden. Séparés de Dieu depuis quatre
mille ans, leur capacité de comprendre, leur
pouvoir de résister aux tentations de Satan s’étaient
toujours plus affaiblis, si bien que Satan semblait
régner en triomphateur sur la terre. Appétit et
passion, amour du monde et péché de présomption
étaient comme autant de rameaux de l’arbre du
525
péché, produisant toutes sortes de crimes, de
violences et de corruptions.
526
Chapitre 40
Seconde tentation du Christ
Satan échoua dans sa tentative pour vaincre le
Christ sur le terrain de l’appétit; ici au désert le
Christ remporta sur ce point une victoire en faveur
de la race humaine, offrant ainsi la possibilité à
l’homme, dans l’avenir, de vaincre pour son propre
compte la puissance de l’appétit en son nom. Satan
n’était pas disposé à cesser ses efforts avant d’avoir
essayé tous ses moyens pour vaincre le
Rédempteur du monde. Il savait que tout était en
jeu, qu’il s’agissait de savoir si lui ou le Christ
sortirait vainqueur de la lutte. Pour impressionner
le Christ par sa force supérieure, il le mena à
Jérusalem et le fit monter sur le faîte du temple, et
il poursuivit là son œuvre tentatrice.
Une fois de plus il sollicita du Christ une
preuve de sa filialité divine: se jeter du haut de ce
pinacle, où il l’avait placé. En se jetant en bas du
temple, le Christ devait montrer qu’il avait pleine
527
confiance en la sollicitude de son Père qui pouvait
le garder. Lors de sa première tentation, sur le
terrain de l’appétit, Satan avait essayé d’insinuer
des doutes dans le cœur du Christ au sujet de
l’amour et de la sollicitude de Dieu, lui
représentant son environnement et sa faim comme
autant de preuves que Dieu ne se souciait pas de
lui. Mais cela ne lui réussit pas. Il tenta alors de
profiter de la foi et de la parfaite confiance
manifestées par le Christ à l’égard de son Père
céleste pour le pousser à la présomption. “Si tu es
Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: Il
donnera des ordres à ses anges à ton sujet; et ils te
porteront sur les mains, de peur que ton pied ne
heurte contre une pierre. Jésus lui dit: Il est aussi
écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.”
Matthieu 4:6, 7.
Le péché de la présomption
Le péché de la présomption gît tout près de la
vertu de la foi parfaite et de la confiance en Dieu.
Satan se flattait de pouvoir profiter de l’humanité
du Christ pour l’induire à franchir la ligne de
528
démarcation qui sépare la confiance de la
présomption. C’est ici que bien des âmes font
naufrage. Satan chercha à séduire le Christ par la
flatterie. Admettant que le Christ avait raison de
croire même dans le désert que Dieu était son Père,
et cela dans les circonstances les plus difficiles, il
demanda au Christ de lui donner une preuve de
plus de son entière dépendance par rapport à Dieu
et de sa conviction d’être le Fils de Dieu: pour cela
il devait se jeter en bas du temple. Il lui dit qu’il
n’avait rien à craindre s’il était vraiment le Fils de
Dieu; des anges étaient tout prêts à le retenir. Satan
montra qu’il comprenait les Ecritures par l’usage
qu’il en fit.
Sans vaciller, le Rédempteur conserva son
intégrité et montra une entière confiance en la
promesse concernant la sollicitude du Père. Il ne
voulait pas mettre à l’épreuve sans nécessité la
fidélité et l’amour de son Père, bien qu’il se trouvât
entre les mains de l’ennemi, dans une situation
extrêmement difficile et périlleuse. Il ne voulait
pas, en prêtant l’oreille à la suggestion de Satan,
tenter Dieu par une expérience présomptueuse sur
529
sa Providence. Satan avait cité un passage de
l’Ecriture qui semblait approprié à la circonstance,
dans l’espoir qu’en l’appliquant au Sauveur dans
cette circonstance particulière il mènerait à bien
son dessein.
Le Christ savait fort bien que Dieu pouvait le
soutenir s’il le lui avait demandé en se jetant du
haut du temple. Cependant, faire ce geste sans en
avoir reçu l’ordre, et tenter une expérience sur la
sollicitude protectrice et l’amour de son Père,
encouragé par Satan, ce n’était pas faire preuve
d’une foi puissante. Satan savait très bien que le
Christ aurait fait preuve de faiblesse en raison de sa
nature humaine s’il s’était décidé, sans un ordre de
son Père, à se jeter du haut du temple afin d’établir
son droit à la protection de son Père céleste.
Le Christ sortit victorieux de la seconde
tentation. Il fit preuve d’une parfaite confiance en
son Père au cours de ce sévère conflit avec son
puissant ennemi. Par cette victoire notre
Rédempteur a laissé à l’homme un modèle parfait:
il lui a montré que son unique salut réside en une
530
ferme et inébranlable confiance en Dieu au milieu
des épreuves et des dangers. Il refusa de faire appel
d’une manière présomptueuse à la miséricorde de
son Père en s’exposant à un danger qui eût obligé
son Père à déployer sa puissance pour l’arracher au
danger. C’eût été contraindre la Providence à
intervenir en sa faveur; de cette manière il n’eût
pas laissé à son peuple un exemple parfait de foi et
de ferme confiance en Dieu.
Le but de Satan en tentant le Christ était de
l’induire à une présomption téméraire; en laissant
paraître une faiblesse humaine le Christ n’aurait pu
être un modèle parfait pour son peuple. Satan
pensait que si le Christ ne sortait pas victorieux de
l’épreuve de la tentation il n’y aurait pas de
rédemption pour la race humaine; il aurait pu la
dominer complètement.
Le Christ, notre espérance et notre exemple
C’est pour la race humaine que le Christ a
enduré l’humiliation et d’atroces souffrances au
désert de la tentation. Tout avait été perdu à la suite
531
de la transgression d’Adam. La médiation du
Christ était pour l’homme l’unique espoir de
regagner la faveur de Dieu. L’homme s’était
tellement éloigné de Dieu en transgressant ses lois
qu’aucune humiliation de sa part, devant Dieu,
n’aurait été à la mesure de la gravité de son péché.
Le Fils de Dieu était à même de comprendre les
péchés accumulés par le transgresseur; exempt de
péché il pouvait lui seul offrir une expiation
acceptable en souffrant pour l’homme avec le
sentiment affreux du déplaisir de son Père. La
douleur et l’angoisse du Fils de Dieu étaient à la
mesure de son excellence divine et de sa pureté,
comme aussi de la grandeur de l’offense.
Le Christ a été notre exemple en toutes choses.
Alors que nous le voyons s’humilier durant sa
longue épreuve et son jeûne prolongé au désert, et
cela pour surmonter les tentations de l’appétit pour
notre avantage, il nous faut profiter de la leçon
quand nous sommes nous-mêmes tentés. Etant
donné la puissance de l’appétit, telle qu’elle
s’exerce au sein de la famille humaine, et que le
fait de s’y livrer a eu des effets aussi terribles:
532
obliger le Fils de Dieu à se soumettre à une telle
épreuve, combien il importe que nous placions
l’appétit sous le contrôle de la raison! Pour que
nous puissions remporter la victoire sur l’appétit,
notre Sauveur a jeûné pendant près de six
semaines. Comment des chrétiens de profession à
la conscience éclairée, avec le modèle du Christ
sous les yeux, peuvent-ils se livrer à des appétits
qui exercent une influence énervante sur l’esprit et
le cœur? Un fait pénible à constater: des
satisfactions obtenues au prix de la santé retiennent
dans l’esclavage, en ce temps-ci, une bonne partie
du monde chrétien.
Plusieurs de ceux qui font profession de piété
ne se soucient pas de connaître les motifs de cette
longue période de jeûne et de souffrance du Christ
au désert. Ce ne sont pas tant les affres de la faim
qui expliquent son angoisse, mais plutôt la
perception des redoutables résultats sur la race
humaine de l’abandon aux appétits et aux passions.
Il savait que l’appétit serait l’idole de l’homme;
qu’il lui ferait oublier Dieu et lui fermerait le
chemin du salut.
533
Chapitre 41
Troisième tentation du Christ
Ayant une confiance parfaite en son Père
céleste, notre Sauveur savait que ce Père ne
permettrait pas qu’il fût tenté au-delà des forces
qu’il lui donnerait et qu’il le ferait sortir victorieux
si seulement il supportait patiemment l’épreuve à
laquelle il était soumis. Ce n’est pas de son propre
gré que le Christ s’était exposé au danger. Dieu
avait permis à Satan, momentanément, d’exercer sa
puissance sur son Fils. Jésus savait que s’il
conservait son intégrité dans cette situation
extrêmement périlleuse, un ange du ciel pouvait lui
être envoyé pour le soulager si cela était nécessaire.
Du moment qu’il avait assumé l’humanité, il était
devenu le représentant de la race humaine.
Satan se rendit compte de l’échec complet de sa
seconde grande tentation. “Le diable, l’ayant élevé,
lui montra en un instant tous les royaumes de la
terre, et lui dit: Je te donnerai toute cette puissance,
534
et la gloire de ces royaumes; car elle m’a été
donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te
prosternes devant moi, elle sera toute à toi.” Luc
4:5-7.
Les deux premières tentations n’avaient pas
dévoilé le vrai dessein ni le caractère de Satan. Il
s’était donné pour un messager d’un rang élevé,
venu des parvis célestes; maintenant il jette le
masque. Il fait défiler devant les yeux du Christ
une vue panoramique de tous les royaumes du
monde, et cela de la manière la plus attrayante, et il
affiche la prétention d’être le prince du monde.
La tentation la plus séduisante
La troisième tentation a été la plus séduisante
des trois. Satan savait que la vie du Christ allait
être faite de douleurs, de fatigues, de combats. Il
espérait profiter de ce fait pour suborner le Christ
et lui faire abandonner son intégrité. Satan déploya
toute sa force dans cette dernière tentation, qui
allait décider de sa destinée, car il s’agissait de
savoir à qui appartiendrait la victoire. Prince des
535
puissances de l’air, il prétendit que le monde était
sa propriété. Il emmena Jésus au sommet d’une très
haute montagne et lui offrit en un vaste panorama
tous les royaumes de ce monde sur lesquels il avait
si longtemps régné; il lui offrit de lui en faire
cadeau. Le Christ pouvait ainsi entrer en
possession des royaumes du monde sans s’exposer
à la souffrance et au danger. Satan promit de lui
céder son sceptre et sa domination; une simple
faveur ferait du Christ le légitime gouvernant. On
lui offrait les royaumes du monde qui venaient de
lui être présentés; tout ce qu’on lui demandait en
retour c’était de reconnaître la supériorité de Satan
en lui rendant hommage.
Les yeux de Jésus se posèrent un instant sur le
spectacle glorieux qui lui était offert; mais il ne
tarda pas à s’en détourner, refusant de contempler
plus longtemps le spectacle enchanteur. Il ne
voulait pas compromettre son intégrité, fermement
conservée, en jouant avec le tentateur. Sollicité par
Satan de lui rendre hommage, le Christ fut saisi
d’une divine indignation; il ne put supporter plus
longtemps les prétentions blasphématoires de
536
Satan, ni tolérer sa présence. Faisant acte d’autorité
divine, le Christ commanda à Satan de se désister.
“Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le
Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.”
Matthieu 4:10. Orgueilleux et arrogant, Satan avait
déclaré être le maître légitime et permanent du
monde, possesseur de toutes ses richesses et de sa
gloire, digne de recevoir l’hommage de tous ses
habitants, comme s’il avait créé le monde et tout
son contenu. Il dit au Christ: “Je te donnerai toute
cette puissance, et la gloire de ces royaumes; car
elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux.”
Luc 4:6. Il essaya d’établir un contrat spécial avec
le Christ, pour lui remettre tout ce qu’il prétendait
posséder, pourvu d’être adoré par lui.
Indigné en voyant que le Créateur était injurié,
le Fils de Dieu repoussa et congédia Satan. Celui-ci
s’imaginait avoir si bien caché son vrai caractère et
ses desseins dans la première tentation, que le
Christ ne reconnaîtrait pas en lui le chef rebelle
qu’il avait vaincu et banni du ciel. Les paroles du
Christ par lesquelles il fut congédié: “Retire-toi,
Satan”, montraient qu’il avait été reconnu dès le
537
début et que toutes ses ruses séductrices avaient été
sans effet sur le Fils de Dieu. Satan savait que si
Jésus mourait pour le rachat de l’homme, son
propre pouvoir arriverait à sa fin un jour ou l’autre,
et qu’il serait détruit. Il s’étudiait par conséquent à
empêcher le Fils de Dieu d’achever ce qu’il avait
commencé. Au cas où le plan de la rédemption
échouerait, il lui serait possible de conserver le
royaume auquel il prétendait. En cas de succès, il
se flattait de pouvoir régner en opposition au Dieu
du ciel.
Quand Jésus quitta le ciel, y laissant son
pouvoir et sa gloire, Satan fut transporté de joie. Il
s’imagina que le Fils de Dieu lui était livré. Ayant
réussi si aisément à tenter le saint couple en Eden,
il pensait que son habileté satanique et son pouvoir
lui permettraient de vaincre le Fils de Dieu lui-
même, sauvant ainsi sa propre vie et son royaume.
Si par ses tentations il réussissait à écarter Jésus de
la volonté de son Père, comme cela s’était passé
avec Adam et Ève, son but était atteint.
Le temps allait arriver où, en donnant sa vie,
538
Jésus rachèterait ce qui était tombé en la possession
de Satan; après un temps le ciel et la terre tout
entiers lui seraient soumis. Jésus resta ferme. Il
préféra une vie de souffrance, une mort
ignominieuse, afin de devenir, par la voie indiquée
par son Père, le roi légitime des royaumes de la
terre, qui lui seraient remis pour toujours. Satan
lui-même lui sera livré pour être mis à mort afin de
ne plus jamais créer des ennuis à Jésus ou aux
saints glorifiés.
Tentation repoussée avec détermination
Jésus dit à ce vil ennemi: “Retire-toi, Satan!
Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu,
et tu le serviras lui seul.” Matthieu 4:10. Satan, qui
avait demandé au Christ de lui prouver sa filialité
divine, avait enfin la preuve désirée. Il se vit
contraint de se soumettre à l’ordre divin du Christ.
Il fut repoussé et réduit au silence. Aucune
possibilité de résister à ce congé péremptoire. Sans
pouvoir ajouter un mot il dut se désister
instantanément et se retirer loin du Rédempteur du
monde.
539
La présence odieuse de Satan avait pris fin. La
lutte avait cessé. Au prix d’immenses souffrances,
la victoire du Christ au désert était aussi complète
que l’échec d’Adam. Pour un temps il fut délivré
de la présence de ce puissant adversaire et de ses
légions d’anges.
Ses tentations ayant pris fin, Satan laissa Jésus
pour un temps assez court. L’ennemi avait été
vaincu, mais la lutte avait été longue et harassante.
Elle laissa le Christ épuisé et défaillant. Il s’écroula
sur le sol comme mort. Des anges célestes qui
s’étaient prosternés devant lui dans les parvis
royaux, et qui avaient suivi des yeux, avec un
intérêt intense et avec anxiété, leur Chef aimé, et
avaient assisté avec étonnement à la lutte terrible
soutenue contre Satan, s’approchèrent alors pour le
servir. Ils lui préparèrent des aliments et le
réconfortèrent; il en avait besoin, étant comme
mort. Les anges étaient remplis d’étonnement et de
crainte, sachant que le Rédempteur du monde
subissait d’indicibles souffrances pour effectuer le
salut de l’homme. Celui qui avait été l’égal de Dieu
540
dans les parvis royaux se tenait devant eux, émacié
après un jeûne de presque six semaines. Dans sa
solitude il avait été poursuivi par le chef rebelle qui
avait été expulsé du ciel. La dure épreuve qu’il
avait subie dépassait tout ce que l’homme aurait
jamais à supporter. Le combat mené contre la
puissance des ténèbres avait fortement éprouvé la
nature humaine du Christ, faible et souffrante. Les
anges apportèrent au Fils des messages d’amour et
de consolation de la part du Père, avec l’assurance
que la complète victoire remportée en faveur de
l’homme signifiait le triomphe du ciel tout entier.
Ce n’est qu’au moment où les rachetés se
tiendront avec leur Rédempteur près du trône de
Dieu qu’ils pourront apprécier pleinement le prix
payé pour la rédemption de la race humaine.
Capables enfin de mesurer la valeur de la vie
immortelle et de la récompense éternelle, ils
chanteront de toute leur force l’hymne de victoire
et d’immortel triomphe: “L’agneau qui a été
immolé est digne de recevoir la puissance, la
richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et
la louange!” Apocalypse 5:12. Et Jean ajoute:
541
“Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la
terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y
trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est
assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange,
l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des
siècles!” Apocalypse 5:13.
Bien que ses grands efforts et ses puissantes
tentations eussent échoué, Satan n’avait cependant
pas abandonné tout espoir de mieux réussir, plus
tard. Il songea à la période du ministère du Christ,
qui lui fournirait de nouvelles occasions d’essayer
sur lui sa puissance et ses artifices. Satan établit
des plans pour aveugler l’entendement des Juifs,
peuple choisi de Dieu, afin de l’empêcher de
reconnaître en Christ le Rédempteur du monde. Il
pensa pouvoir remplir les cœurs d’envie, de
jalousie, de haine à l’encontre du Fils de Dieu:
ainsi, loin de le recevoir, on accumulerait les sujets
d’amertume sur sa vie terrestre.
542
Chapitre 42
La révélation de Dieu
“Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des
ténèbres! a fait briller la lumière dans nos cœurs
pour faire resplendir la connaissance de la gloire de
Dieu sur la face de Christ.” 2 Corinthiens 4:6.
Avant la chute, aucun nuage n’obscurcissait
l’esprit de nos premiers parents pour leur ôter la
perception du caractère de Dieu. Leur être était
parfaitement conforme à la volonté de Dieu. Pour
tout vêtement, une belle lumière, une lumière
divine. Le Seigneur visitait le saint couple et
l’instruisait par les œuvres de ses mains. La nature
était leur livre de texte. L’existence de Dieu
s’affirmait dans le jardin d’Eden par les objets de la
nature qui les entouraient. Chaque arbre du jardin
avait son langage. Les choses invisibles de Dieu
étaient visibles, à savoir sa puissance éternelle et sa
Déité, les choses créées les faisant comprendre.
543
S’il est vrai que Dieu pouvait être reconnu dans
la nature, il ne faudrait pas en conclure qu’après la
chute Adam et ses descendants aient pu obtenir une
parfaite connaissance de Dieu par le monde
naturel. Dans son état d’innocence, l’homme
pouvait recevoir les leçons de la nature; mais la
transgression a jeté une flétrissure sur la nature et
s’est interposée entre elle et Dieu. Adam et Eve
eussent pu connaître et comprendre Dieu s’ils
n’avaient jamais désobéi à leur Créateur, s’ils
étaient restés sur le sentier de la parfaite rectitude.
Mais quand ils eurent prêté l’oreille au tentateur et
péché contre Dieu, la lumière d’innocence céleste
qui leur servait de vêtement s’éloigna d’eux et fut
remplacée par de sombres robes d’ignorance
touchant Dieu. La lumière brillante et parfaite qui
les avait enveloppés jusqu’alors avait éclairé tout
ce dont ils s’approchaient; privés de cette lumière
céleste, les descendants d’Adam n’ont plus été
capables de discerner les traces de Dieu dans ses
œuvres créées.
Les choses que nous voyons aujourd’hui dans
la nature ne nous donnent qu’une faible idée de ce
544
qu’étaient la beauté et la gloire d’Eden; néanmoins
le monde naturel continue à proclamer à haute voix
la gloire de Dieu. Une grande beauté subsiste dans
les choses de la nature, déparées par la tache du
péché. Le Tout-Puissant, grand en bonté, en
miséricorde, en amour, a créé la terre; même dans
l’état présent de corruption elle continue à nous
inculquer des leçons concernant l’habile Maître
artisan. Dans le livre de la nature qui s’ouvre
devant nous, les fleurs, magnifiques et parfumées,
aux couleurs variées et délicates, expriment d’une
manière éloquente l’amour de Dieu. Après la
transgression d’Adam, Dieu eût pu détruire toute
fleur en bouton ou en pleine floraison, ou leur ôter
leur fragrance. Sur cette terre maudite, desséchée et
souillée, la loi de la condamnation se laisse
déchiffrer dans les ronces, les chardons, les épines,
les mauvaises herbes; mais les couleurs délicates et
le parfum des fleurs nous disent que Dieu nous
aime toujours, que sa miséricorde n’a pas
entièrement abandonné la terre.
La nature est toute pleine de leçons spirituelles
à l’adresse de l’humanité. Les fleurs ne meurent
545
que pour renaître, ce qui nous fait penser à la
résurrection. Tous ceux qui aiment Dieu fleuriront
dans l’Eden d’en haut. Cependant la nature est
incapable de nous enseigner tout le grand et
merveilleux amour de Dieu. Raison pour laquelle,
après la chute, la nature n’a pas été l’unique
instructeur de l’homme. Pour ne pas laisser le
monde dans les ténèbres, dans une nuit spirituelle
perpétuelle, le Dieu de la nature est venu à notre
rencontre en la personne de Jésus-Christ. Le Fils de
Dieu est venu dans le monde pour nous révéler le
Père. Il était “la véritable lumière, qui, en venant
dans le monde, éclaire tout homme”. Jean 1:9. Il
nous faut contempler le resplendissement de “la
connaissance de la gloire de Dieu sur la face de
Christ”. 2 Corinthiens 4:6.
En la personne de son Fils unique, le Dieu du
ciel a consenti à s’abaisser au niveau de notre
nature humaine. En réponse à une demande de
Thomas Jésus a dit: “Je suis le chemin, la vérité, et
la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous
me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.
Et dès maintenant vous le connaissez, et vous
546
l’avez vu. Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous
le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Il y a si
longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas
connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père;
comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu
pas que je suis dans le Père, et que le Père est en
moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas
de moi-même; et le Père, qui demeure en moi, c’est
lui qui fait les œuvres. Croyez-moi, je suis dans le
Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause
de ces œuvres.” Jean 14:6-11.
La leçon la plus difficile et humiliante que
l’homme a besoin d’apprendre c’est qu’il est
complètement incapable par lui-même, qu’il ne
peut compter sur la sagesse humaine pour
déchiffrer correctement les secrets de la nature.
Parce que le péché a troublé sa vision, il ne sait
interpréter la nature sans l’élever au-dessus de
Dieu. Il ne peut y découvrir Dieu, ni Jésus-Christ,
que Dieu a envoyé. Il ressemble à ces Athéniens
qui dressaient leurs autels pour adorer la nature.
Debout sur la colline de Mars, Paul leur présenta la
majesté du Dieu vivant en contraste avec leur culte
547
idolâtre.
“Athéniens, leur dit-il, je vous trouve à tous
égards extrêmement religieux. Car, en parcourant
votre ville et en considérant les objets de votre
dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette
inscription: A un dieu inconnu! Ce que vous
révérez sans le connaître, c’est ce que je vous
annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui
s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre,
n’habite point dans des temples faits de main
d’homme; il n’est point servi par des mains
humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce
soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et
toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis
d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de
la terre, ayant déterminé la durée des temps et les
bornes de leur demeure; il a voulu qu’ils
cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de
le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin
de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le
mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi
quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la
race... . Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne
548
devons pas croire que la divinité soit semblable à
de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par
l’art et l’industrie de l’homme.” Actes des Apôtres
17:22-29.
La nature n’est pas Dieu
Quiconque possède la vraie connaissance de
Dieu ne se laissera pas tellement infatuer par les
lois de la matière ou les opérations de la nature
qu’il en vienne à méconnaître ou refuser de
reconnaître l’opération continuelle de Dieu dans la
nature. La nature n’est pas Dieu; elle ne l’a jamais
été. La voix de la nature rend témoignage à Dieu,
mais la nature n’est pas Dieu. En tant qu’œuvre
créée, elle atteste simplement la puissance divine.
La divinité: voilà l’auteur de la nature. Le monde
naturel ne possède que la puissance que Dieu lui
procure. Il y a un Dieu personnel, le Père; il y a un
Christ personnel, le Fils. “Après avoir autrefois, à
plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à
nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers
temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier
de toutes choses, par lequel il a aussi créé le
549
monde, et qui, étant le reflet de sa gloire et
l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes
choses par sa parole puissante, a fait la purification
des péchés et s’est assis à la droite de la majesté
divine dans les lieux très hauts.” Hébreux 1:1-3.
Le psalmiste a dit: “Les cieux racontent la
gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de
ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit
en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est
pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le
son ne soit point entendu.” Psaumes 19:2-4.
Quelqu’un pourrait supposer que ces grandes
choses du monde naturel sont Dieu. Elles ne le sont
pas. Tous ces objets d’étonnement ne font que
remplir dans le ciel la mission qui leur a été
confiée. Ils ne sont que de simples instruments du
Seigneur. Dieu est le Conservateur, aussi bien que
le Créateur de toutes choses. L’Etre divin est
occupé à soutenir ce qu’il a créé. La même main
qui maintient les montagnes dans leur position
dirige les mondes dans leur mystérieux circuit
autour du soleil. La Parole déclare qu’il “fait lever
son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait
550
pleuvoir sur les justes et sur les injustes”. Matthieu
5:45. C’est lui qui “fait germer l’herbe sur les
montagnes”. “Il donne la neige comme de la laine,
il répand la gelée blanche comme de la cendre; il
lance sa glace par morceaux. ... Il envoie sa parole,
et il les fond; il fait souffler son vent, et les eaux
coulent.” Psaumes 147:8, 16-18. C’est lui qui
“produit les éclairs et la pluie, il tire le vent de ses
trésors”. Psaumes 135:7.
Il n’est pas question de lois de la nature
indépendantes dans les saints Ecrits. Dieu fournit la
matière et les propriétés nécessaires à l’exécution
de ses plans. Il se sert de ses instruments pour faire
fleurir la végétation. Il commande à la rosée, à la
pluie, aux rayons du soleil pour faire germer la
verdure et en faire un tapis sur le sol; pour que les
arbres produisent des boutons, des fleurs et des
fruits. Il n’y a pas lieu de supposer qu’une loi soit
mise en mouvement pour que la semence opère par
elle-même, ou que la feuille apparaisse parce
qu’elle doit le faire par elle-même. Les lois que
Dieu a instituées ne sont que ses servantes, par
lesquelles il produit les résultats voulus. C’est par
551
l’action immédiate de Dieu que la semence surgit
du sol et jaillit vers la vie. Chaque feuille pousse,
chaque fleur s’épanouit grâce à la puissance de
Dieu.
L’organisme physique de l’homme est
supervisé par Dieu; il ne s’agit pas d’une horloge
qui, mise en mouvement, marche toute seule. Le
cœur bat, une pulsation après l’autre, une
respiration après l’autre, le tout sous la direction
divine. “Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de
Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. En Dieu nous avons la
vie, le mouvement et l’être. Chaque pulsation,
chaque respiration, est le fruit du souffle que Dieu
a fait entrer dans les narines d’Adam, la respiration
du Dieu omniprésent, le grand JE SUIS.
Les philosophes de l’Antiquité se vantaient de
leur science supérieure. Voyons ce qu’en pensait
l’apôtre inspiré: “Se vantant d’être sages, ils sont
devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu
incorruptible en images représentant l’homme
corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des
reptiles. ... Eux qui ont changé la vérité de Dieu en
552
mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au
lieu du Créateur.” Romains 1:22-25. Le monde est
incapable de connaître Dieu avec sa sagesse
humaine. Ses sages tirent de la nature une
connaissance imparfaite de Dieu; puis, dans leur
folie, ils élèvent la nature et ses lois au-dessus de la
nature divine. Quiconque n’a pas obtenu une
connaissance de Dieu au moyen de la révélation
qu’il a donnée de lui-même en Christ ne tirera
jamais de la nature qu’une connaissance
imparfaite; loin de lui donner des vues élevées sur
Dieu, et de l’amener à se conformer entièrement à
sa volonté, cette connaissance fera de lui un
idolâtre. Se disant sage, il deviendra fou.
Ceux qui s’imaginent obtenir une connaissance
de Dieu en dehors de son Représentant, dont la
Parole dit qu’il est “l’empreinte de sa personne”
(Hébreux 1:3), ont besoin de devenir fous à leurs
propres yeux afin d’être véritablement sages.
Impossible d’obtenir une connaissance parfaite de
Dieu par la seule nature; car elle est elle-même
imparfaite. Dans cet état d’imperfection elle ne
peut représenter Dieu ni révéler son caractère dans
553
sa perfection morale. Mais le Christ est venu dans
le monde comme un Sauveur personnel. Il est
monté au ciel; il reviendra de la même manière
qu’il est monté au ciel—un Sauveur personnel. Il
est l’empreinte de la personne du Père. “En lui
habite corporellement toute la plénitude de la
divinité.” Colossiens 2:9.
554
Chapitre 43
Le Christ, qui seul donne la
vie
“Au commencement était la Parole, et la Parole
était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au
commencement avec Dieu. Toutes choses ont été
faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait
sans elle. En elle était la vie, et la vie était la
lumière des hommes. La lumière luit dans les
ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.” Jean
1:1-5. Le monde n’a pas su reconnaître la divinité
dans l’humble Homme de Nazareth. Le fils unique
du Dieu infini était dans le monde, et les hommes
ne l’ont pas connu pour ce qu’il était réellement.
En lui “était la vie, et la vie était la lumière des
hommes”. Jean 1:4. Il n’est pas question ici de la
vie physique, mais de l’immortalité, de la vie
appartenant exclusivement à Dieu. La Parole, qui
était avec Dieu, et qui était Dieu, possède cette vie.
La vie physique est prêtée à chaque individu. Elle
555
n’est pas éternelle, ou immortelle; car Dieu, qui la
donne, la reprend. L’homme n’est pas le maître de
sa vie. Mais la vie du Christ n’est pas empruntée.
Personne ne peut la lui ôter. “Je la donne de moi-
même” (Jean 10:18), a-t-il dit. Il possédait une vie
originelle, non empruntée, non dérivée. Cette vie
n’est pas inhérente à l’homme. Celui-ci ne peut
l’obtenir que par le Christ. Il ne peut la gagner; elle
lui est accordée comme un don gratuit pourvu qu’il
accepte le Christ comme son Sauveur personnel.
“La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le
seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-
Christ.” Jean 17:3. Voilà la source de vie ouverte
pour le monde.
En confiant son mandat à Timothée, Paul dit:
“Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et
recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la
patience, la douceur. Combats le bon combat de la
foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été
appelé, et pour laquelle tu as fait une belle
confession en présence d’un grand nombre de
témoins. Je te recommande, devant Dieu qui donne
la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit
556
une belle confession devant Ponce Pilate, de garder
le commandement, et de vivre sans tache, sans
reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur
Jésus-Christ, que manifestera en son temps le
bienheureux et seul souverain, le roi des rois et le
Seigneur des seigneurs, qui seul possède
l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible,
que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui
appartiennent l’honneur et la puissance éternelle.”
1 Timothée 6:11-16.
Dans un autre passage Paul dit: “C’est une
parole certaine et entièrement digne d’être reçue,
que Jésus-Christ est venu dans le monde pour
sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Mais
j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît
voir en moi le premier toute sa longanimité, pour
que je servisse d’exemple à ceux qui croiraient en
lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles,
immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et
gloire, aux siècles des siècles!” 1 Timothée 1:15-
17.
L’immortalité apportée par le Christ
557
Le Christ a “mis en évidence la vie et
l’immortalité par l’Evangile”. 2 Timothée 1:10.
Personne ne peut avoir une vie spirituelle
indépendante, en dehors de lui. Le pécheur n’est
pas immortel, car Dieu a dit: “L’âme qui pèche,
c’est celle qui mourra.” Ezéchiel 18:4. Il faut
laisser à ces paroles toute leur signification. Il y a
ici plus que la mort qui atteint tous les hommes; il
s’agit de la seconde mort. Ici certains se rebiffent et
s’écrient: Quoi? Voudriez-vous assimiler l’homme
à la bête? Cela paraît dégradant. Mais qu’est-ce qui
donne de la valeur à l’homme aux yeux de Dieu?
Est-ce une quantité d’argent?—Non, car Dieu
affirme: L’or et l’argent sont à moi. Si l’homme
abuse des trésors à lui confiés, Dieu peut disperser
plus vite que l’homme ne peut amasser. Un homme
peut être doué d’une intelligence brillante; il peut
être riche au point de vue des dons naturels. Mais
ces choses lui sont données par Dieu, son Créateur.
Dieu peut retirer à l’homme sa raison, et à l’instant
il devient comme Nebucadnetsar, dégradé au
niveau des bêtes des champs. C’est ce que Dieu fait
quand quelqu’un agit comme si sa sagesse et son
558
pouvoir avaient été acquis sans lui.
L’homme n’est que mortel; s’il se croit trop
sage pour accepter Jésus, il demeure mortel. Des
hommes ont accompli des merveilles dans le
domaine intellectuel, mais qui les en avait rendus
capables?—Le Seigneur Dieu des armées. C’est en
s’attribuant une capacité illusoire que des hommes
triomphent en raison de leur propre puissance, se
glorifient, suivant l’exemple des antédiluviens;
dans ce cas ils périront. Toute l’imagination des
pensées de cette race qui jouissait d’une grande
longévité n’était que mauvaise en tout temps. Leur
intelligence s’appliquait au mal et la terre était
corrompue sous ses habitants. Avec les dons et les
talents que Dieu leur avait accordés, ils auraient pu
accomplir des merveilles s’ils avaient recherché la
communion de Celui qui est infini en sagesse. Se
détournant de Dieu, ils ont suivi les directives de
Satan, comme beaucoup le font aujourd’hui; le
Seigneur les a balayés de la terre avec toute la
sagesse dont ils se vantaient.
Le monde peut louer l’humanité pour ce qu’elle
559
a fait. Mais l’homme ne tarde pas à être très petit
aux yeux de Dieu par un mauvais usage des talents
qui lui ont été confiés, et qui l’eussent ennobli s’il
en avait usé convenablement. S’il est vrai que le
Seigneur est magnanime et qu’il ne veut pas
qu’aucun périsse, il ne laissera pas le coupable
impuni. Que tous prennent garde à ces paroles du
Seigneur: “Pourquoi foulez-vous aux pieds mes
sacrifices et mes offrandes, que j’ai ordonné de
faire dans ma demeure? Et d’où vient que tu
honores tes fils plus que moi, afin de vous
engraisser des prémices de toutes les offrandes
d’Israël, mon peuple? C’est pourquoi voici ce que
dit l’Eternel, le Dieu d’Israël: J’avais déclaré que ta
maison et la maison de ton père marcheraient
devant moi à perpétuité. Et maintenant, dit
l’Eternel, loin de moi! Car j’honorerai celui qui
m’honore, mais ceux qui me méprisent seront
méprisés.” 1 Samuel 2:29, 30.
Dieu honore ceux qui lui obéissent. Comme l’a
dit David: “L’Eternel m’a traité selon ma droiture,
il m’a rendu selon la pureté de mes mains; car j’ai
observé les voies de l’Eternel, et je n’ai point été
560
coupable envers mon Dieu. Toutes ses ordonnances
ont été devant moi, et je ne me suis point écarté de
ses lois.” Psaumes 18:21-23.
Comment obtenir la vie éternelle
Seul celui qui croit en Christ peut obtenir la vie
éternelle. A moins de nous nourrir continuellement
de la chair et du sang du Christ, nous ne pouvons
avoir l’assurance de participer à sa nature divine.
Personne ne devrait se montrer indifférent à ce
sujet, disant: Pourvu qu’on soit sincère, peu
importe ce que l’on croit. Vous ne pouvez
impunément sacrifier la moindre semence de vérité
vitale pour votre plaisir ou celui d’autrui. Ne
cherchez pas à éviter la croix. Si le Soleil de la
Justice ne nous éclaire pas, nous ne sommes pas en
communion avec la Source de toute lumière; et
nous ne pouvons être sauvés si cette lumière et
cette vie n’habitent pas en nous.
Dieu a amplement pourvu à ce que le dessein
qu’il avait formé en créant Adam ne soit pas frustré
par Satan. Quand Adam et Eve eurent fait entrer la
561
mort dans le monde par leur désobéissance, un
sacrifice coûteux fut offert pour la race humaine.
Une valeur plus grande que celle dont ils avaient
joui à l’origine leur fut attribuée. En donnant le
Christ, son Fils unique, pour la rançon du monde,
c’est tout le ciel que Dieu a donné.
L’acceptation du Christ confère une réelle
valeur à l’être humain. Son sacrifice apporte vie et
lumière à tous ceux qui reçoivent le Christ comme
leur Sauveur personnel. L’amour de Dieu
manifesté en Jésus-Christ est répandu dans le cœur
de chaque membre de son corps, en même temps
que la vitalité de la loi de Dieu le Père. Ainsi Dieu
peut demeurer auprès de l’homme, et l’homme près
de Dieu. “J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis,
ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en
moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans
la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est
livré lui-même pour moi.” Galates 2:20.
Si quelqu’un devient un avec le Christ par la
foi, il peut obtenir la vie éternelle. Dieu aime ceux
que le Christ a rachetés comme il aime son propre
562
Fils. Quelle pensée! Dieu peut-il aimer un pécheur
comme il aime son propre Fils?—Oui; le Christ l’a
dit, et ce qu’il a dit il l’a pensé. Il honorera toutes
nos traites si seulement nous saisissons sa
promesse par une foi vivante, si nous plaçons notre
confiance en lui. Regardez à lui et vivez. Tous ceux
qui obéissent à Dieu sont inclus dans la prière
offerte par le Christ à son Père: “Je leur ai fait
connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin
que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que
je sois en eux.” Jean 17:26. Vérité merveilleuse,
qui surpasse l’intelligence de l’homme!
Le Christ déclara: “Je suis le pain de vie. Celui
qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui
croit en moi n’aura jamais soif.” Jean 6:35. “La
volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le
Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le
ressusciterai au dernier jour.” Jean 6:40. “En vérité,
en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la
vie éternelle.” Jean 6:47. “Si vous ne mangez la
chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son
sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la
563
vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon
sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange
ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et
je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant
m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui
me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est
descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos
pères qui ont mangé la manne et qui sont morts:
celui qui mange ce pain vivra éternellement.” Jean
6:53-58. “C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert
de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et vie.” Jean 6:63.
564
Chapitre 44
Le Sauveur ressuscité
“Je suis la résurrection et la vie.” Jean 11:25.
Celui qui avait dit: “Je donne ma vie, afin de la
reprendre” (Jean 10:17), en sortant du tombeau
revint à une vie qu’il possédait en lui-même. Son
humanité mourut, mais non sa divinité. Par sa
divinité le Christ avait le pouvoir de briser les liens
de la mort. Il déclare avoir la vie en lui-même et
pouvoir vivifier qui il veut.
Toutes les créatures vivent par la volonté et la
puissance de Dieu. Elles bénéficient de la vie du
Fils de Dieu. Quels que soient leurs capacités et
leurs talents, leur vie procède de la Source de toute
vie. Il est la source, la fontaine de la vie. Celui-là
seul qui possède l’immortalité, et qui demeure dans
la lumière et la vie, peut dire, à propos de sa vie:
“J’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de
la reprendre.” Jean 10:18.
565
Les paroles du Christ: “Je suis la résurrection et
la vie” (Jean 11:25) furent entendues distinctement
par la garde romaine. L’armée entière de Satan les
a entendues. Et nous les comprenons quand nous
les entendons. Le Christ était venu offrir sa vie en
rançon pour plusieurs. Le bon Berger avait sacrifié
sa vie pour ses brebis. La justice de Dieu exigeait
cette pénalité pour sauvegarder la loi. Nul autre
moyen de sauvegarder la loi, de la proclamer
sainte, juste et bonne. Aucun autre moyen de faire
paraître le caractère excessivement péchant du
péché et de maintenir l’honneur et la majesté de
l’autorité divine.
La mort du Fils unique de Dieu a rendu
magnifique la loi du gouvernement divin. Le Christ
a porté la coulpe des péchés du monde. Notre
suffisance n’existe que grâce à l’incarnation et à la
mort du Fils de Dieu. Il a pu souffrir, soutenu par
sa divinité. Il a pu endurer, exempt qu’il était de
toute tache de déloyauté ou de péché. Le Christ a
triomphé pour le salut de l’homme en acceptant un
juste châtiment. Tout en assurant la vie éternelle
aux hommes, il a glorifié la loi.
566
Le droit de communiquer l’immortalité a été
conféré au Christ. La vie qu’il avait déposée dans
son humanité, il l’a reprise et donnée à l’humanité.
Il a dit: “Je suis venu afin que les brebis aient la
vie, et qu’elles soient dans l’abondance.” Jean
10:10. “Celui qui mange ma chair et qui boit mon
sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au
dernier jour.” Jean 6:54. “Celui qui boira de l’eau
que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que
je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau
qui jaillira jusque dans la vie éternelle.” Jean 4:14.
Tous ceux qui sont un avec le Christ par la foi
en lui font une expérience qui équivaut à la vie
éternelle. “Comme le Père qui est vivant m’a
envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me
mange vivra par moi.” Jean 6:57. Il “demeure en
moi, et je demeure en lui”. Jean 6:56. “Je le
ressusciterai au dernier jour.” Jean 6:54. “Car je
vis, et vous vivrez aussi.” Jean 14:19.
Le Christ s’est identifié avec l’humanité pour
que l’humanité puisse s’identifier avec lui quant à
567
l’esprit et la vie. En vertu de son union et de son
obéissance à la Parole de Dieu, sa vie devient leur
vie. Il dit au pécheur repentant: “Je suis la
résurrection et la vie.” Jean 11:25. Le Christ
considère la mort comme un sommeil—silence,
obscurité, sommeil. Il en parle comme devant avoir
une brève durée. “Quiconque vit et croit en moi ne
mourra jamais”, dit-il Jean 11:26. “Si quelqu’un
garde ma parole, il ne verra jamais la mort.” Jean
8:51. “Il ne mourra jamais!” (Jean 8:52, version
synodale.) La mort importe peu au croyant. Mourir
avec lui n’est que dormir. “Dieu amènera avec
Jésus ceux qui se sont endormis en lui.” 1
Thessaloniciens 4:14.
Pendant que les femmes attestaient que le
Sauveur était ressuscité, et alors que Jésus se
préparait à se montrer à un grand nombre de ses
disciples, un autre événement se passait. La garde
romaine avait vu l’ange puissant qui avait chanté
l’hymne de triomphe à la naissance du Christ, ainsi
que les anges qui à présent entonnaient le chant de
l’amour rédempteur. Devant la scène merveilleuse
qu’il leur avait été donné de contempler, les soldats
568
étaient tombés comme morts. Quand le spectacle
eut disparu à leur vue, ils se levèrent et coururent à
la porte du jardin aussi vite que leurs jambes
tremblantes le leur permettaient. Titubant comme
des aveugles ou des hommes ivres, ils racontèrent
les choses merveilleuses qu’ils avaient vues à ceux
qu’ils rencontraient. Ils dépêchèrent des messagers
auprès des prêtres et des chefs pour leur dire les
choses remarquables qui venaient de se passer.
Les soldats avaient l’intention de se rendre
d’abord chez Pilate, mais les prêtres et les chefs
leur firent demander de se présenter à eux. Ces
soldats endurcis offraient une apparence étrange
alors qu’ils racontaient comment le Christ était
ressuscité et avait emmené une multitude avec lui.
Ils dirent aux principaux sacrificateurs ce qu’ils
avaient vu au sépulcre. Ils ne songeaient qu’à dire
la vérité. Mais ce rapport déplut aux chefs. Ils
savaient qu’une grande publicité avait été donnée
au procès du Christ tenu au moment de la Pâque,
Sachant que les événements étonnants qui s’étaient
déroulés,—les ténèbres surnaturelles, le grand
séisme,—devaient avoir produit une grande
569
impression, ils se concertèrent pour voir comment
tromper le peuple. Les soldats furent subornés pour
donner un faux rapport.
570
Chapitre 45
Les prémices
Quand sur la croix le Christ jeta le cri: “C’est
accompli” (Jean 19:30, version Pirot), il y eut un
grand tremblement de terre, qui ouvrit les sépulcres
de beaucoup de fidèles témoins qui avaient protesté
contre toute œuvre mauvaise et magnifié le
Seigneur des armées. Lorsque l’Auteur de la vie
sortit de la tombe, proclamant: “Je suis la
résurrection et la vie” (Jean 11:25), il appela ces
saints à sortir du sépulcre. Vivants, ils avaient sans
fléchir rendu témoignage à la vérité; maintenant, ils
devaient être les témoins de celui qui les avait
rappelés à la vie. Ceux-ci, dit le Christ, ne sont plus
captifs de Satan. Je les ai rachetés; je les ai arrachés
au tombeau en guise de prémices de ma puissance:
ils seront avec moi et ne connaîtront plus jamais ni
la douleur ni la mort.
Pendant son ministère Jésus avait ramené des
morts à la vie. Il avait fait revivre le fils de la veuve
571
de Naïn, la fille de Jaïrus et Lazare; mais il ne les
avait pas revêtus d’immortalité. Après être revenus
à la vie, ils restaient sujets à la mort. Tandis que
ceux qui sortirent du sépulcre au moment de la
résurrection du Christ ressuscitèrent pour la vie
éternelle. Cette multitude de captifs délivrés
montèrent au ciel avec lui, trophées de sa victoire
sur la mort et le séjour des morts.
Après sa résurrection le Christ ne se montra
qu’à ses disciples; cependant sa résurrection fut
abondamment attestée. Ceux qui ressuscitèrent en
même temps que le Christ “apparurent à un grand
nombre de personnes” (Matthieu 27:53), affirmant:
le Christ est ressuscité d’entre les morts, et nous
avec lui. Ils se rendirent dans la ville et attestèrent
l’accomplissement de l’Ecriture: “Que tes morts
revivent! Que mes cadavres se relèvent!—
Réveillez-vous et tressaillez de joie, habitants de la
poussière! Car ta rosée est une rosée vivifiante, et
la terre redonnera le jour aux ombres.” Ésaïe 26:19.
Ces saints dévoilèrent le mensonge que la garde
romaine avait fait circuler: les disciples étaient
venus de nuit dérober son corps. Leur témoignage
572
ne pouvait être réduit au silence.
Le Christ était les prémices de ceux qui
dorment. Il convenait, pour la gloire de Dieu, que
le Prince de la vie fût les prémices, l’antitype de la
gerbe agitée. “Car ceux qu’il a connus d’avance, il
les a aussi prédestinés à être semblables à l’image
de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre
plusieurs frères.” Romains 8:29. La résurrection du
Christ d’entre les morts avait été célébrée
symboliquement par les Juifs. On cueillait
soigneusement les premiers épis mûrs: ils étaient
présentés au Seigneur en guise d’offrande de
reconnaissance quand le peuple se rendait à
Jérusalem. Le peuple agitait la gerbe devant Dieu,
reconnaissant en lui le Seigneur de la récolte. A la
suite de cette cérémonie on pouvait faucher les blés
et rentrer la moisson.
Ainsi les ressuscités allaient être présentés à
l’univers comme un gage de la résurrection de tous
ceux qui croient en Christ en qualité de Sauveur
personnel. La même puissance qui a ressuscité le
Christ d’entre les morts fera revivre son Eglise
573
pour la glorifier avec Christ, en tant que son
Epouse, au-dessus de toute principauté, de toute
puissance, de tout nom qui puisse être nommé non
seulement en ce monde-ci, mais encore dans les
parvis célestes, le monde supérieur. Au matin de la
résurrection, les saints endormis remporteront une
glorieuse victoire. Satan aura fini de triompher,
tandis que le Christ triomphera dans la gloire et
dans l’honneur. L’Auteur de la vie couronnera
d’immortalité tous ceux qui sortiront du sépulcre.
L’ascension du Christ
L’œuvre terrestre du Christ touchait à son
terme. Le moment était arrivé pour lui de retourner
dans sa patrie céleste. Il emmena ses disciples
“jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il
les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara
d’eux, et fut élevé au ciel.” Luc 24:50, 51.
Pendant que le Christ monte aux cieux en
bénissant ses disciples, une nuée d’anges l’entoure.
Le Christ emmène avec lui une multitude de
captifs. Lui-même présentera au Père les prémices
574
de ceux qui dormaient, preuve qu’il a vaincu la
mort et le séjour des morts. Une multitude
innombrable d’anges attendent sa venue aux portes
de la cité de Dieu. En s’approchant les anges qui
lui font escorte s’adressent à ceux qui se tiennent
aux portes, d’un ton triomphant:
“Portes, élevez vos linteaux;
Elevez-vous, portes éternelles!
Que le roi de gloire fasse son entrée!”
“Qui est ce roi de gloire?” demandent les anges
qui attendent.
“L’Eternel fort et puissant,
L’Eternel puissant dans les combats.
Portes, élevez vos linteaux;
Elevez-les, portes éternelles!
Que le roi de gloire fasse son entrée!”
Les anges qui attendent répètent la question:
“Qui donc est ce roi de gloire?” et les anges de
l’escorte répondent avec des accents mélodieux:
“L’Eternel des armées: Voilà le roi de gloire!”
Psaumes 24:7-10. Alors les portes de la cité de
Dieu s’ouvrent toutes grandes, et la troupe
575
angélique s’y engouffre.
Voici le trône, entouré de l’arc-en-ciel de la
promesse. Voici les séraphins et les chérubins. Les
anges veulent se grouper autour du Christ, mais il
leur fait signe de reculer. Il se présente à son Père.
Il montre son triomphe dans cet antitype—la gerbe
agitée—ceux qui ont participé à sa résurrection,
représentants des morts retenus en captivité qui
sortiront de leurs sépulcres au son de la trompette.
Il s’approche de son Père; s’il est vrai qu’il y a de
la joie au ciel pour un seul pécheur venant à la
repentance, si le Père entonne un chant au sujet de
chacun des repentants, imaginez la scène. Le Christ
dit: Père, c’est accompli. J’ai fait ta volonté, ô mon
Dieu, j’ai achevé l’œuvre de la rédemption. Si ta
justice a obtenu satisfaction, “je veux que là où je
suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec
moi” Jean 17:24. Alors la voix de Dieu se fait
entendre: la justice est satisfaite; Satan est vaincu.
“La bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et
la paix s’embrassent.” Psaumes 85:11. Le Père
entoure le Fils de ses bras et dit: “Que tous les
anges de Dieu l’adorent.” Hébreux 1:6.
576
Chapitre 46
Un divin porteur des péchés
Adam tomba par sa désobéissance. La loi de
Dieu avait été violée. Le gouvernement divin avait
été déshonoré, la justice exigeait le châtiment du
coupable.
Pour arracher la race humaine à une mort
éternelle, le Fils de Dieu offrit volontairement de
subir le châtiment dû à la désobéissance.
L’humiliation du Prince du ciel était seule capable
d’écarter le déshonneur, de satisfaire la justice, et
de rendre à l’homme ce qu’il avait perdu par sa
désobéissance. C’était l’unique moyen. Si un ange
avait pu venir sur cette terre et fouler le sol sur
lequel Adam avait trébuché, cela n’eût pas suffi.
Pas une seule tache de péché n’eût été effacée, pas
une heure de grâce n’eût été procurée à l’homme.
Le Christ, égal à Dieu, “le reflet de sa gloire et
l’empreinte de sa personne” (Hébreux 1:3), son
577
humanité cachant sa divinité, est venu sur cette
terre souffrir et mourir pour les pécheurs. Le Fils
unique de Dieu s’est humilié, il a poussé
l’obéissance jusqu’à la mort, la mort de la croix.
Frappé en son corps de la malédiction du péché, il
a mis le bonheur et l’immortalité à la portée de
tous.
Lui que le ciel tout entier honorait, il est venu
en ce monde dans la nature humaine comme chef
de l’humanité, attestant aux anges révoltés et aux
habitants des mondes qui n’ont pas connu la chute,
que grâce à l’assistance divine rendue possible
chacun peut marcher dans le sentier de l’obéissance
aux commandements de Dieu. Le Fils de Dieu est
mort pour ceux qui ne méritaient pas son amour.
C’est pour nous qu’il a souffert tout ce dont Satan a
su l’accabler.
Le sacrifice consenti en notre faveur par le
Sauveur est merveilleux, au-delà de ce que
l’homme est capable de comprendre; il était
préfiguré par tous les sacrifices du passé, par tous
les services du sanctuaire typique. Ce sacrifice était
578
demandé. Nos cœurs sont touchés et attendris
quand nous pensons que sa souffrance a été rendue
nécessaire pour assurer notre bonheur éternel. Il
s’est engagé à nous apporter un plein salut en
accord avec les exigences de la justice divine, en
conformité avec la glorieuse sainteté de la loi de
Dieu.
Aucun être moins saint que le Fils unique du
Père ne pouvait offrir un sacrifice assez efficace
pour purifier même les plus grands pécheurs, les
plus dégradés, tous ceux qui acceptent leur Sauveur
en guise d’expiation et deviennent obéissants à la
loi du ciel. L’homme ne pouvait retrouver la faveur
de Dieu à un moindre prix.
De quel droit le Christ peut-il arracher à
l’ennemi ses captifs?—Le droit que lui a valu un
sacrifice qui a satisfait les principes de justice qui
gouvernent le royaume des cieux. Il est venu sur
cette terre en tant que Rédempteur d’une race
perdue, pour vaincre un vil ennemi et sauver ceux
qui l’acceptent comme leur Sauveur: cela en
adhérant strictement à ce qui est juste. Sur la croix
579
du Calvaire il a payé le prix du rachat de la race
humaine. C’est ainsi qu’il a acquis le droit
d’arracher les captifs de l’étreinte du grand
séducteur qui, par un mensonge, complota contre le
gouvernement de Dieu, causa la chute de l’homme,
et perdit ainsi tout droit d’être appelé un fidèle
sujet du glorieux et éternel royaume de Dieu.
Le prix de notre rançon a été payé par notre
Sauveur. Personne n’est obligé de rester l’esclave
de Satan. Le Christ se tient devant nous comme
notre assistant tout puissant. “En conséquence, il a
dû être rendu semblable en toutes choses à ses
frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur
miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu,
pour faire l’expiation des péchés du peuple; car,
ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il
peut secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:17,
18.
“Il est venu chez soi; et les siens ne l’ont point
reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a
donné le droit d’être faits enfants de Dieu; savoir, à
ceux qui croient en son nom. ... Et la Parole a été
580
faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce
et de vérité. ... Nous avons tous reçu de sa
plénitude, et grâce sur grâce.” (Jean 1:11-16,
version d’Ostervald.)
Ceux qui sont adoptés dans la famille de Dieu
sont transformés par son Esprit. Le renoncement et
un amour pour Dieu qui surpasse tout autre amour
prennent la place de la recherche du moi et d’un
suprême égoïsme. Personne n’hérite la sainteté par
droit de naissance; l’homme ne saurait imaginer
aucune méthode qui fasse de lui un sujet loyal de
Dieu. Le Christ a dit: “Sans moi vous ne pouvez
rien faire.” Jean 15:5. La justice humaine n’est
qu’un vêtement sordide. Mais tout est possible
avec Dieu. Par la force que donne le Rédempteur
un homme faible et faillible devient plus que
vainqueur sur le mal qui l’assiège.
581
Chapitre 47
La vérité telle qu’elle est en
Jésus
Dieu a manifesté un amour sans égal en livrant
son Fils unique à la mort pour les pécheurs. Nous
avons entière confiance en ce passage de l’Ecriture
qui dit: “Dieu est amour” (1 Jean 4:8); néanmoins
on a parfois perverti honteusement cette parole;
une fausse interprétation a entraîné une erreur
dangereuse. La sainte loi de Dieu est le seul étalon
nous permettant d’estimer l’amour divin. Si nous
ne la prenons pas pour notre étalon, nous nous
créons un étalon de notre confection. Dieu nous a
donné de précieux gages de son amour, mais nous
ne devons pas attribuer à Jéhova une tendresse qui
l’amènerait à accorder l’impunité.
Le Créateur aime ses créatures, mais celui qui
préfère le péché à la justice, l’erreur à la vérité,
perpétue la transgression qui amena le malheur sur
notre monde: il ne saurait être considéré avec
582
faveur par le Dieu de vérité. Le chemin de la vérité
et de la justice aboutit à la croix. Beaucoup se
trompent au sujet des exigences de Dieu: ils leur
font dire tout ce qui ne trouble pas leurs
consciences, tout ce qui ne gêne pas leurs affaires;
mais la vérité seule sanctifie.
L’amour de Dieu manifesté en Jésus nous
conduit à une juste conception du caractère de
Dieu. En voyant le Christ percé pour nos péchés
nous comprenons que nous ne pouvons
transgresser la loi de Dieu et retenir sa faveur; nous
voyons qu’en tant que pécheurs il nous faut nous
approprier les mérites du Christ et cesser de pécher.
Alors nous nous approchons de Dieu. Une idée
correcte de l’amour de Dieu nous ôte toute envie
d’en abuser.
La croix du Christ atteste l’immutabilité de la
loi divine—elle atteste que Dieu nous a tant aimés
qu’il a donné son Fils à la mort pour nos péchés;
mais le Christ est venu, non pour anéantir la loi,
mais pour l’accomplir. Pas un iota ou un trait de la
loi ne pouvait être changé pour atteindre l’homme
583
déchu. Jésus est mort pour que sa justice puisse
être imputée au pécheur repentant, et pour que
l’homme devienne capable d’observer la loi.
Bien que l’amour de Dieu soit infini, le pardon
ne peut être accordé au pécheur si ce n’est grâce au
plan de la rédemption qui a entraîné la honte, le
déshonneur, l’ignominie et la mort du Fils de Dieu.
Cela devrait suffire à bannir à tout jamais l’idée
entretenue par certaines personnes qui ont des
prétentions de sainteté, selon laquelle sa mort a
rendu inutile l’obéissance à la loi de Dieu. C’est à
l’école du Christ qu’il nous faut, jour après jour,
étudier le plan de la rédemption. Si nous cessons
d’apprendre, nous cessons par là même d’être
élèves à l’école du Christ. Mais si nous continuons
d’étudier sous la direction du divin Maître, il nous
ouvrira l’intelligence et nous fera apprendre les
magnifiques leçons contenues dans la loi de Dieu.
Avançons prudemment devant le Seigneur;
combien de fois n’avons-nous pas violé nos
engagements et oublié nos meilleures résolutions;
combien de fois, en dépit de grandes lumières,
584
n’avons-nous pas tourné le dos à Dieu pour
rechercher nos idoles: pensons-y. Il est tout à fait
indiqué que nous nous humiliions sous la puissante
main de Dieu.
Maturité dans l’expérience chrétienne
C’est une chose naturelle pour nous d’avoir de
nous-mêmes une plus haute opinion qu’il ne
convient; si pénible que cela puisse être de nous
connaître tels que nous sommes réellement, nous
devrions demander à Dieu de nous révéler à nous-
mêmes tels qu’il nous voit. Il ne suffit pas,
cependant, de demander cette révélation de nous-
mêmes; il faut encore prier pour que Jésus nous
soit révélé en tant que Sauveur qui pardonne le
péché. Quand nous verrons Jésus tel qu’il est, un
vif désir s’emparera de nos cœurs d’être
débarrassés de notre moi, afin que nous soyons
remplis de toute la plénitude du Christ. Quand nous
aurons fait cette expérience, nous nous ferons du
bien mutuellement, et nous utiliserons tous les
moyens possibles pour atteindre à une vraie piété.
Il nous faut purifier nos âmes de toute souillure de
585
la chair et de l’esprit, et achever notre
sanctification dans la crainte de Dieu.
L’amour d’un Dieu saint est un principe
admirable, capable de nous assurer l’appui de
l’univers aux heures de l’épreuve. Mais si, le temps
de grâce échu pour nous, nous sommes trouvés
transgresseurs de la loi divine, le Dieu d’amour
deviendra un ministre de vengeance. Dieu ne tolère
aucun compromis avec le péché. Quiconque
désobéit sera puni. La colère de Dieu a frappé son
Fils bien-aimé suspendu sur la croix du Calvaire à
la place du transgresseur. Actuellement l’amour de
Dieu se penche sur le plus vil, le plus misérable des
pécheurs pourvu qu’il s’approche du Christ le cœur
contrit. Il le saisit pour faire de lui un enfant de
Dieu fidèle et obéissant; mais aucune âme ne peut
être sauvée en demeurant dans le péché.
Le péché est la transgression de la loi; le même
bras qui aujourd’hui se montre puissant pour
sauver exercera la même puissance pour punir le
transgresseur qui aura dépassé les bornes de la
patience divine. Quiconque refuse de rechercher la
586
vie, de sonder les Ecritures afin d’y découvrir la
vérité, de peur de se voir condamné dans ses
habitudes, sera abandonné à l’aveuglement de son
esprit et aux séductions de Satan. Dans la mesure
où les croyants repentants et obéissants se verront
protégés par l’amour de Dieu, les impénitents et les
désobéissants seront abandonnés aux conséquences
de leur ignorance et de la dureté de leur cœur,
parce qu’ils n’auront pas reçu l’amour de la vérité
pour être sauvés.
Beaucoup de ceux qui font profession de
christianisme n’arrivent jamais à une maturité
chrétienne. Ils admettent que l’homme est tombé,
que ses facultés sont affaiblies, qu’il est devenu
incapable de perfectionnement moral, mais ils
affirment que le Christ s’est chargé de tout le
fardeau des souffrances et du renoncement, et ils ne
demandent pas mieux que de le lui laisser porter.
Ils disent qu’il ne leur reste qu’à croire, alors que le
Christ a dit: “Si quelqu’un veut venir après moi,
qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa
croix, et qu’il me suive.” Matthieu 16:24. Jésus a
observé les commandements de Dieu. Les
587
pharisiens l’ont accusé de violer le quatrième
commandement parce qu’il avait guéri entièrement
un homme le jour du sabbat, mais Jésus demanda à
ses accusateurs: “Je vous demande s’il est permis,
le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du
mal, de sauver une personne ou de la tuer. Alors,
promenant ses regards sur eux tous, il dit à
l’homme: Etends ta main. Il le fit, et sa main fut
guérie.
”Ils furent remplis de fureur, et ils se
consultèrent sur ce qu’ils feraient à Jésus.” Luc
6:9-11.
Loin d’apporter aux pharisiens la conviction
que Jésus était le Fils de Dieu, ce miracle les
remplit de rage, de voir que plusieurs des témoins
du miracle glorifiaient Dieu. Jésus déclara que son
œuvre de miséricorde était permise le jour du
sabbat. Les pharisiens, de leur côté, affirmaient que
cela n’était pas légitime. Qui devons-nous croire?
Le Christ a dit: “J’ai gardé les commandements de
mon Père, et... je demeure dans son amour.” Jean
15:10. Nous sommes donc en parfaite sécurité
588
quand nous marchons sur les traces de Jésus en
gardant les commandements. Dieu nous a doués de
facultés qui doivent être constamment exercées en
coopération avec Jésus; il s’agit de travailler à
notre salut avec crainte et tremblement, sachant
que c’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le
faire selon son bon plaisir.
Ne jamais cesser d’avancer
Nous ne devons jamais nous déclarer satisfaits,
cesser de progresser et dire: “Je suis sauvé.” Quand
une telle idée est cultivée, les motifs de vigilance,
de prière, d’efforts persévérants pour monter plus
haut cessent d’exister. Aucune langue sanctifiée ne
prononcera ces mots avant la venue du Christ,
quand nous franchirons les portes de la cité de
Dieu. Alors il sera tout à fait à propos de donner
gloire à Dieu et à l’Agneau pour une éternelle
délivrance. Aussi longtemps que quelqu’un est
plein de faiblesse,—incapable de se sauver par ses
propres efforts,—il ne devrait pas avoir l’audace de
dire: “Je suis sauvé.”
589
Ce n’est pas au moment de revêtir l’armure que
l’on peut s’attribuer la victoire, car il faut d’abord
combattre et gagner la bataille. Celui-là seul qui
persévère jusqu’à la fin sera sauvé. Le Seigneur a
dit: Si le juste “se retire, mon âme ne prend pas
plaisir en lui”. Hébreux 10:38. Une âme qui ne va
pas de l’avant de victoire en victoire recule vers la
perdition. Il ne nous appartient pas d’évaluer un
caractère. Nous avons assez vu ce qu’on appelle
perfection ici-bas. Seule la sainte loi de Dieu nous
permet de savoir si oui ou non nous marchons dans
ses voies. Si nous désobéissons, nos caractères ne
sont pas en accord avec la règle morale du
gouvernement de Dieu, et c’est mentir que
d’affirmer: “Je suis sauvé.” Personne ne peut être
sauvé en transgressant la loi de Dieu, fondement de
son gouvernement au ciel et sur la terre.
Ceux qui par ignorance se joignent aux rangs
de l’ennemi et font écho aux paroles de leurs
conducteurs religieux déclarant du haut de la chaire
que la loi de Dieu ne lie plus la famille humaine,
seront éclairés de manière à découvrir leur erreur
pourvu qu’ils acceptent les preuves fournies par la
590
Parole de Dieu. Jésus était l’ange caché dans la
colonne de nuée de jour, de feu la nuit, qui
commandait aux Hébreux d’enseigner la loi de
Dieu, promulguée quand les fondements de la terre
furent posés, alors que les étoiles du matin
s’unissaient aux fils de Dieu pour chanter leur
allégresse.
La même loi fut proclamée avec majesté par la
même voix du Sinaï, qui disait: “Ces
commandements, que je te donne aujourd’hui,
seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes
enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta
maison, quand tu iras en voyage, quand tu te
coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras
comme un signe sur tes mains, et ils seront comme
des fronteaux entre tes yeux.” Deutéronome 6:6-8.
Les transgresseurs de la loi de Dieu s’impatientent
quand on en fait mention; ils s’irritent quand on en
parle.
La Parole de Dieu est privée de son effet par
des mensonges et des traditions. Satan a offert sa
propre version de la loi de Dieu, et le monde l’a
591
préférée à un “Ainsi dit le Seigneur”. Le conflit
initié dans le ciel au sujet de la loi de Dieu s’est
poursuivi sur la terre quand Satan eut été expulsé
du ciel.
Nous devons toujours mieux nous rendre
compte de notre grand besoin, afin d’apprécier
notre Sauveur et de le faire connaître à d’autres. La
profondeur de notre transgression n’apparaît que
lorsqu’on mesure la longueur de la chaîne qui nous
est jetée pour nous permettre de monter. Nous
devrions faire un effort mental pour entrevoir la
ruine effroyable que le péché nous a apportée; nous
devrions nous efforcer de comprendre le plan divin
qui a pour but de nous rendre la faveur divine. De
savoir que le Fils bien-aimé de Dieu a dû venir
dans notre monde pour livrer nos batailles à notre
place et nous rendre capables de triompher en son
nom, devrait à tout jamais humilier nos cœurs
orgueilleux. Il suffira d’un seul regard jeté sur la
croix du Calvaire pour faire cesser toute vantardise
sur nos lèvres et nous faire écrier: “Impur, indigne
de tant de souffrances, d’un tel prix payé pour mon
rachat.”
592
L’ignorance et la propre suffisance vont de
pair. La loi de Dieu a été donnée pour régler notre
conduite; ses principes ont une grande portée.
Aucun péché, aucun acte injuste n’échappe à sa
condamnation. Le grand statut n’est que vérité; il
raconte avec une exactitude infaillible l’histoire de
la tromperie de Satan et la ruine de ceux qui l’ont
suivi. Satan se vantait d’offrir des lois meilleures
que les statuts et les jugements de Dieu; c’est
pourquoi il fut banni du ciel. Il a renouvelé une
tentative semblable sur la terre. Depuis le moment
de sa chute il a tenté de tromper le monde, de
conduire les hommes à la ruine, cela pour se
venger de ce que Dieu l’a vaincu et précipité du
ciel. Ses efforts pour se substituer à Dieu avec ses
artifices sont constants et persistants. Il a retenu le
monde captif dans ses filets; beaucoup, même au
sein du peuple de Dieu, ignorent ses artifices et lui
fournissent l’occasion de travailler à la ruine des
âmes. Ils ne font pas preuve d’un zèle ardent pour
exalter le Christ et annoncer aux multitudes qui
périssent: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché
du monde.” Jean 1:29.
593
Ceux qui ne connaissent pas la loi du
gouvernement divin, telle qu’elle a été exposée sur
la montagne, ignorent la vérité qui est en Jésus. Le
Christ a révélé les principes à longue portée de la
loi; il a commenté chaque précepte et s’est
conformé à chacune de ses exigences dans sa vie
exemplaire. Celui qui connaît la vérité telle qu’elle
se trouve dans la loi connaît aussi la vérité en
Jésus; si moyennant la foi en Christ il obéit aux
commandements divins, sa vie est cachée avec
Christ en Dieu.
La connaissance des exigences de la loi aurait
pour effet de dissiper le dernier rayon d’espoir de
notre âme si un Sauveur n’avait été offert à
l’homme; mais la vérité telle qu’elle est en Jésus
est une saveur de vie pour la vie. Le Fils bien-aimé
de Dieu est mort afin de nous imputer sa propre
justice, mais non pour nous donner la liberté de
violer la sainte loi de Dieu, comme Satan voudrait
nous le faire accroire. La foi en Christ communique
à l’homme la force morale qui lui permet de
résister au mal.
594
La sanctification est l’oeuvre de toute une vie
L’œuvre de la sanctification est l’œuvre de
toute une vie; elle doit se poursuivre
continuellement; mais cette œuvre ne peut
s’accomplir dans un cœur qui rejette ou néglige la
lumière sur n’importe quelle partie de la vérité.
Une âme sanctifiée ne se résigne pas à l’ignorance;
elle veut marcher dans la lumière qu’elle possède
et aspire à plus de lumière encore. Semblable au
mineur qui creuse à la recherche d’or et d’argent, le
disciple du Christ recherche les trésors cachés de la
vérité; il s’avance de lumière en lumière,
augmentant sans cesse ses connaissances. Il croît
sans cesse en grâce et dans la connaissance de la
vérité. Le moi doit être vaincu. Tout défaut de
caractère doit être discerné dans le grand miroir de
Dieu. Nous voyons ainsi si oui ou non nous
sommes condamnés par la règle divine du
caractère.
Si vous vous sentez condamnés, il n’y a qu’une
chose à faire: se repentir devant Dieu d’avoir
595
transgressé sa loi, avoir foi en notre Seigneur
Jésus-Christ qui seul peut nous purifier du péché.
Pour obtenir le ciel il faut se conformer aux saintes
exigences de Dieu. Combattre selon les règles n’est
pas lutter en vain. Croyez seulement à la vérité
telle qu’elle est en Jésus, et vous serez fortifiés en
vue de la bataille à livrer aux puissances des
ténèbres. Les lutteurs d’autrefois s’efforçaient de
gagner une couronne corruptible. Nous luttons en
vue d’une couronne qui ne se flétrit pas.
Satan fera usage de tous ses artifices et de
toutes ses ruses pour amener notre ruine. Si vous
vous rangez parmi ceux qui en prennent à leur aise,
en disant des lèvres: “Je suis sauvé”, alors que vous
négligez les commandements de Dieu, vous serez
perdus pour toujours. Jésus a prononcé des paroles
terribles pour ceux qui en prennent à leur aise et
qui restent inactifs. Celui qui obéit trouve en Jésus
une vérité pleine de douceur. C’est la joie du Saint-
Esprit. Laissez-vous donc persuader: ouvrez votre
esprit et votre cœur pour accueillir tout rayon de
lumière émanant du trône de Dieu.
596
Ce n’est pas le temps d’être indifférent,
négligent, et d’aimer le plaisir. Le Christ revient
avec puissance et une grande gloire. Etes-vous
prêts? Est-ce que vous vous débarrassez de vos
péchés? Etes-vous sanctifiés par la vérité,
conformément à la prière du Christ? Il a demandé,
au sujet de ses disciples: “Sanctifie-les par ta
vérité: ta parole est la vérité.” Jean 17:17.
Les parents devraient élever leurs enfants dans
la crainte du Seigneur, leur apprenant à se
conformer joyeusement à la volonté divine. On ne
peut surestimer les avantages d’une piété précoce.
Pour beaucoup les impressions reçues au temps de
la jeunesse durent jusque dans l’éternité. C’est
pendant la jeunesse que les statuts et les
commandements de Dieu s’inscrivent le plus
aisément sur les tablettes de l’âme. On a beaucoup
négligé d’instruire les enfants; on ne leur a pas
présenté comme il le fallait la justice du Christ.
Le temps de grâce nous est accordé pour que
nous puissions former un caractère prêt pour
l’éternité. Pensée solennelle: vos enfants sont
597
confiés à vos soins pour que l’éducation que vous
leur donnez forme en eux des caractères
susceptibles d’être approuvés de Dieu et non point
des caractères qui deviennent des jouets entre les
mains de Satan et de ses anges. Du milieu de la
colonne de nuée et de feu Jésus fit entendre sa voix
et recommanda à son peuple d’instruire ses enfants
avec diligence concernant les commandements de
Dieu. Qui est-ce qui se conforme à ces
instructions? Qui s’efforce de faire en sorte que ses
enfants aient l’approbation divine? Qui se souvient
constamment que les talents et les dons de ses
enfants appartiennent à Dieu et devraient être
entièrement consacrés à son service?
Anne consacra Samuel au Seigneur, et Dieu se
révéla à lui dès son enfance. Nous devrions nous
donner beaucoup plus de peine pour nos enfants et
notre jeunesse; car Dieu leur permettra de faire de
grandes choses en son nom, enseignant la vérité
dans des pays étrangers, à ceux qui gisent dans les
ténèbres de l’erreur et de la superstition. Si vous
gâtez vos enfants, faisant tous leurs caprices; si
vous encouragez chez eux la coquetterie, la vanité
598
et l’orgueil, vous ferez une œuvre qui sera une
source de désappointement pour Jésus, qui a payé
un prix infini pour leur rachat. Il désire que les
enfants le servent d’un cœur non partagé.
Parents, une grande œuvre vous attend pour
Jésus qui a tout fait pour vous. Prenez-le pour votre
guide et votre secours. Dieu ne vous a pas refusé le
don le plus précieux qu’il pût vous offrir—son Fils
unique. Il ne faut pas empêcher enfants et jeunes
gens de venir à Jésus. Satan cherche à s’attacher les
enfants avec des liens d’acier; ce n’est que par des
efforts personnels décisifs que vous réussirez à les
conduire à Jésus. Il faudrait se donner plus de peine
pour les enfants et les jeunes gens: ils sont l’espoir
de l’Eglise. Joseph, Daniel et ses compagnons,
Samuel, David, Jean, Timothée: autant d’exemples
lumineux attestant que “le commencement de la
sagesse, c’est la crainte de l’Eternel”. Proverbes
9:10.
Faisons des efforts plus énergiques si nous
voulons que le Seigneur Jésus demeure avec nous
en qualité de conseiller et d’assistant. La lumière
599
qui émane du Fils de Dieu cloué à la croix peut
ramener tous les égarés. Il possède une puissance
capable de purifier le cœur et de transformer le
caractère. Que tout vrai chrétien œuvre en faveur
des enfants et des jeunes gens, plaçant devant leurs
yeux l’amour immaculé de Jésus. Alors l’attrait et
les illusions du monde perdront leur force; on ne
verra aucun avantage à suivre le sentier de la
désobéissance.
600
Chapitre 48
La règle divine
Les commandements de Dieu ont une vaste et
longue portée; ils résument en peu de mots tous les
devoirs de l’homme. “Tu aimeras le Seigneur, ton
Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute
ta pensée, et de toute ta force. ... Tu aimeras ton
prochain comme toi-même.” Marc 12:30, 31. La
longueur et la largeur, la profondeur et la hauteur
de la loi de Dieu sont comprises dans ces paroles;
en effet Paul déclare: “L’amour est...
l’accomplissement de la loi.” Romains 13:10.
L’unique définition du péché que nous trouvions
dans la Bible, la voici: “Le péché est la
transgression de la loi.” 1 Jean 3:4. La Parole de
Dieu déclare: “Tous ont péché et sont privés de la
gloire de Dieu.” Romains 3:23. “Il n’en est aucun
qui fasse le bien, pas même un seul.” Romains
3:12. Beaucoup se trompent au sujet de l’état de
leur cœur. Ils ne se rendent pas compte que le cœur
naturel est trompeur par-dessus tout et
601
désespérément mauvais. Ils se drapent dans leur
propre justice et sont satisfaits quand ils ont atteint
leur propre idéal humain quant au caractère; mais
ils échouent lamentablement quand il s’agit
d’atteindre l’idéal divin; ils ne peuvent satisfaire
les exigences divines par eux-mêmes.
Nous pouvons nous mesurer à notre propre
étalon, nous comparer à d’autres et dire que nous
faisons aussi bien que tel ou tel, mais la question à
laquelle il faudra répondre au jugement est celle-ci:
Obéissons-nous aux exigences du plus haut des
cieux? Réalisons-nous l’idéal divin? Nos cœurs
sont-ils en harmonie avec le Dieu du ciel?
Tous les membres de la famille humaine ont
transgressé la loi de Dieu; en tant que transgresseur
de la loi l’homme est ruiné sans espoir; ennemi de
Dieu, il est incapable de tout bien par ses propres
forces. “L’affection de la chair est inimitié contre
Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de
Dieu, et qu’elle ne le peut même pas.” Romains
8:7. L’homme qui se regarde dans le miroir
moral—la sainte loi de Dieu—se reconnaît
602
pécheur, il se rend compte de son mauvais état, il
se voit condamné sans appel par une juste loi.
Cependant, il n’a pas été abandonné sans espoir à
la détresse où l’a plongé le péché; en effet, c’est
pour sauver le transgresseur de la ruine que Celui
qui était égal à Dieu a offert sa vie sur le Calvaire.
“Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils
unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse
point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean 3:16.
Notre sacrifice propitiatoire
Jésus était la majesté du ciel, le chef aimé des
anges; ceux-ci se faisaient un plaisir de lui obéir. Il
était un avec Dieu, “dans le sein du Père” (Jean
1:18), mais il n’a pas désiré être égal à Dieu tant
que l’homme était perdu dans le péché et la misère.
Il descendit de son trône, quitta son sceptre royal et
sa couronne, et revêtit l’humanité par-dessus sa
divinité. Il s’humilia jusqu’à la mort de la croix,
pour que l’homme eût l’honneur de siéger avec lui
sur son trône. Nous avons en lui une offrande
parfaite, un sacrifice infini, un puissant Sauveur,
capable de sauver jusqu’au bout tous ceux qui par
603
lui s’approchent de Dieu. Son amour l’a poussé à
venir révéler son Père, réconcilier l’homme avec
Dieu, faire de lui une nouvelle créature renouvelée
à l’image de son Créateur.
Jésus est notre sacrifice expiatoire. Nous ne
pouvons expier par nous-mêmes; mais nous
pouvons, par la foi, accepter l’expiation déjà
consommée. “Christ aussi a souffert une fois pour
les péchés, lui juste pour les injustes, afin de nous
amener à Dieu.” 1 Pierre 3:18. “Ce n’est pas par
des choses périssables... que vous avez été
rachetés,... mais par le sang précieux de Christ,
comme d’un agneau sans défaut et sans tache.” 1
Pierre 1:18, 19. C’est par un sacrifice infini et par
des souffrances indicibles que notre Rédempteur a
mis le salut à notre portée. Il a passé dans ce
monde privé d’honneurs, inconnu; par cette
étonnante condescendance et cette humiliation il
voulait exalter l’homme et lui conférer des
honneurs éternels et d’immortelles joies dans les
parvis célestes. Au cours des trente années de sa
vie terrestre son cœur éprouva des angoisses
inconcevables. Le sentier qui le conduisit du
604
berceau au Calvaire était assombri par la tristesse
et la douleur. Il fut un homme de douleurs,
connaissant la souffrance, il éprouva des angoisses
indescriptibles. Il aurait pu dire: “Regardez et
voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur.”
Lamentations 1:12. Lui qui haïssait le péché d’une
parfaite haine, il rassembla sur son âme les péchés
du monde entier. Quoique innocent, il subit le
châtiment du coupable, il s’offrit comme le
substitut du transgresseur. Chaque péché dont
l’homme s’est rendu coupable pesait sur l’âme
divine du Rédempteur du monde. Les mauvaises
pensées, les mauvaises paroles, les mauvaises
actions de chaque fils et de chaque fille d’Adam
appelaient sur lui une rétribution du fait qu’il
s’était substitué à l’humanité. Bien qu’il ne fût
coupable d’aucun péché, son esprit était lacéré et
blessé par les transgressions humaines; lui qui
n’avait connu aucun péché devint péché pour nous,
pour que par lui nous devinssions justice de Dieu.
C’est volontairement que notre divin Substitut
offrit son âme à l’épée de la justice, afin que nous
ne périssions pas mais que nous eussions la vie
605
éternelle. Le Christ a dit: “Je donne ma vie, afin de
la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la
donne de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner,
et j’ai le pouvoir de la reprendre.” Jean 10:17, 18.
Aucun homme sur la terre, aucun ange du ciel, ne
pouvait payer la peine du péché. Jésus était seul à
pouvoir sauver l’homme rebelle. En lui la divinité
et l’humanité étaient réunies, ce qui donnait de
l’efficacité à l’offrande présentée sur la croix du
Calvaire. A la croix la miséricorde et la vérité se
sont rencontrées, la justice et la paix se sont
embrassées.
Quand un pécheur contemple le Sauveur
mourant au Calvaire, et se rend compte que c’est
un Etre divin qui souffre, il demande la raison de
ce grand sacrifice: alors la croix lui montre la loi de
Dieu qui a été transgressée. La mort du Christ
constitue un argument irréfutable en faveur de
l’immutabilité et de la justice de la loi. C’est dans
une prophétie relative au Christ qu’Esaïe a dit:
“L’Eternel a voulu... publier une loi grande et
magnifique.” Ésaïe 42:21. La loi n’a pas le pouvoir
de pardonner à un coupable. Sa mission consiste à
606
signaler ses défauts et à lui faire désirer Celui qui
est puissant pour sauver, qui devient son substitut,
son garant, sa justice. Jésus répond au besoin du
pécheur, ayant pris sur lui les péchés du
transgresseur. “Il a été meurtri à cause de nos
péchés, brisé à cause de nos iniquités. Le châtiment
qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est
par ses meurtrissures que nous avons la guérison.”
(Ésaïe 53:5, version synodale.) Le Seigneur aurait
pu retrancher le pécheur, le détruire complètement;
le plan le plus coûteux fut préféré. Son grand
amour apporte l’espoir au désespéré, le Fils unique
s’offrant à porter les péchés du monde. Dès lors
qu’il a vidé le ciel en nous communiquant un don
aussi riche, il ne refusera aucun secours à l’homme
pour lui permettre de saisir la coupe du salut et
devenir un héritier de Dieu, cohéritier du Christ.
Une révélation de l’amour divin
Le Christ est venu révéler l’amour de Dieu au
monde et attirer à lui-même tous les cœurs. “Et
moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai
tous les hommes à moi.” Jean 12:32. Le premier
607
pas vers le salut consiste à se laisser attirer par
l’amour du Christ. Dieu envoie aux hommes
message sur message, les invitant à la repentance,
afin qu’il puisse écrire le mot pardon en face de
leurs noms. N’y aura-t-il point de repentance? Ses
appels ne seront-ils pas entendus? Ses offres de
grâce seront-elles ignorées, son amour
complètement repoussé? Alors l’homme se
priverait du seul moyen d’obtenir la vie éternelle;
car Dieu ne pardonne qu’à l’homme repentant. Par
les manifestations de son amour, par les
supplications de son Esprit, il appelle l’homme à la
repentance; la repentance est un don de Dieu; il fait
d’abord un pénitent de celui qui deviendra l’objet
de son pardon. La joie la plus douce qu’un homme
puisse éprouver est le fruit d’une sincère
repentance envers Dieu de celui qui a transgressé
sa loi comme aussi de la foi en Christ Rédempteur
et Avocat du pécheur. C’est pour que les hommes
puissent éprouver la joie du pardon, la paix de
Dieu, que le Christ les attire par la manifestation de
son amour. S’ils se laissent attirer, soumettant leurs
cœurs à l’action de sa grâce, il les conduira pas à
pas vers une pleine connaissance de lui-même, et
608
ceci est la vie éternelle.
Le Christ est venu révéler au pécheur la justice
et l’amour de Dieu, et pour accorder à Israël la
repentance et la rémission des péchés. Quand le
pécheur contemple Jésus élevé sur la croix,
souffrant à la place du transgresseur, supportant le
châtiment du péché; quand il voit combien Dieu
déteste le mal et en donne une preuve effroyable
par la mort sur la croix, et aussi combien il aime
l’homme déchu, il est amené à la repentance envers
Dieu en raison de sa transgression de la loi sainte,
juste et bonne. Il exerce sa foi en Christ, le Sauveur
divin devenu son substitut, son garant, son avocat,
Celui qui est devenu le centre de sa vie. Dieu peut
montrer sa miséricorde et sa vérité au pécheur
repentant et le faire bénéficier de son pardon et de
son amour.
Mais Satan ne veut pas permettre à une seule
âme d’échapper à la captivité du péché s’il peut
l’empêcher par n’importe quel moyen. Tandis que
le ciel s’est vidé par un don riche,—car lorsque
Dieu a donné son Fils, il a fait le cadeau le plus
609
précieux du ciel, et les trésors du ciel nous sont
devenus accessibles,—l’ennemi s’efforce de
présenter Dieu à l’âme repentante comme un être
dur, inexorable, refusant le pardon au
transgresseur. A diverses reprises j’ai reçu des
lettres de personnes désespérées à cause de leurs
péchés. Plus d’une m’a écrit: “Je crains qu’il n’y
ait plus rien à faire pour moi. Y a-t-il encore un
espoir pour moi?” Voici le message qui a été
communiqué à ces pauvres âmes: “Espérez en
Dieu. Le Père a plus de pain qu’il n’en faut. Levez-
vous, et allez à votre Père. Il viendra de loin à votre
rencontre. Il vous fera bénéficier de son amour et
de sa compassion.”
Quand l’ennemi survient comme un fleuve, et
cherche à vous submerger par le sentiment de votre
péché, dites-lui: “Je sais que je suis pécheur. Sans
cela, je n’aurais pas besoin du Sauveur, qui a dit:
“Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des
pécheurs.” Marc 2:17. C’est justement parce que je
suis pécheur que je suis autorisé à aller au Christ.
Je suis pécheur et souillé, mais il a souffert
l’humiliation et la mort, et il a détourné sur lui-
610
même la malédiction qui eût dû me frapper. Je
viens. Je crois. Je me réclame d’une promesse sûre:
“Quiconque croit en lui ne périt point, mais il a la
vie éternelle.” Jean 3:16.”
Une telle supplication faite dans un esprit de
contrition se heurtera-t-elle à un refus?—Non,
absolument pas. La souffrance et la mort du Christ
ont prouvé son amour sans borne pour l’homme. Il
est désireux et capable de sauver complètement
tous ceux qui viennent à Dieu par lui.
Venez donc à Dieu comme un petit enfant qui
se jette suppliant à ses pieds; il n’est pas nécessaire
de monter au ciel pour en faire descendre Jésus; il
est toujours près de nous. C’est lui qui nous dit:
“Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si
quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,
j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec
moi.” Apocalypse 3:20. Le Christ est prêt à prendre
possession du temple de notre âme si nous lui en
donnons la possibilité. Il se donne comme
attendant et frappant à la porte du cœur. Pourquoi
donc n’entre-t-il pas? Parce que l’amour du péché a
611
fermé la porte du cœur. Dès que nous consentirons
à renoncer au péché, à nous reconnaître coupables,
la barrière qui nous sépare du Sauveur sera ôtée.
612
Chapitre 49
Se livrer et confesser
Pour nous repentir de nos péchés il n’est pas
nécessaire de nous enfermer dans une cellule,
comme l’a fait Luther, et nous imposer des
pénitences destinées à expier nos péchés, comme si
l’on pouvait par là gagner la faveur divine. La
question a été posée: “Donnerai-je pour mes
transgressions mon premier-né, pour le péché de
mon âme le fruit de mes entrailles?—On t’a fait
connaître, ô homme, ce qui est bien; et ce que
l’Eternel demande de toi, c’est que tu pratiques la
justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu
marches humblement avec ton Dieu.” Michée 6:7,
8. Le psalmiste a dit: “O Dieu! tu ne dédaignes pas
un cœur brisé et contrit.” Psaumes 51:19. Jean
écrit: “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle
et juste pour nous les pardonner.” 1 Jean 1:9.
L’unique raison pour laquelle nos péchés ne nous
ont pas été remis, c’est que nous n’avons pas
reconnu, devant Celui que nous avons blessé par
613
nos transgressions, percé par nos péchés, que nous
sommes fautifs, tributaires de sa miséricorde. Une
confession jaillissant du plus profond de l’âme
trouvera son chemin jusqu’au cœur de l’infinie
pitié, car le Seigneur se tient tout près de celui qui
a le cœur brisé; il sauve celui qui a l’esprit contrit.
Quelle erreur ne commettent pas ceux qui
s’imaginent que la confession du péché amène un
amoindrissement de leur dignité et nuit à leur
influence sur leurs semblables! Il en est qui
s’attachent à cette fausse idée; aussi, tout en étant
conscients de leurs fautes, ils négligent de les
confesser, de réparer les torts qu’ils ont fait à
d’autres personnes; de cette manière ils
empoisonnent leur vie et assombrissent celle des
autres. Confesser vos péchés ne nuira pas à votre
dignité. Fi de cette fausse dignité! Laissez-vous
choir sur le Roc; vous serez brisés et le Christ vous
conférera une vraie et céleste dignité. Que
personne ne soit empêché de confesser son péché
par l’orgueil, le respect de soi-même, ou la propre
justice; il pourra alors se prévaloir de la promesse:
“Celui qui cache ses transgressions ne prospère
614
point, mais celui qui les avoue et les délaisse
obtient miséricorde.” Proverbes 28:13. N’essayez
pas de cacher quelque chose à Dieu; ne négligez
pas de confesser vos fautes à vos frères.
“Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et
priez les uns pour les autres, afin que vous soyez
guéris.” Jacques 5:16. Au jour final du rendement
des comptes plus d’un pécheur se verra reprocher
un péché non confessé; mieux vaut vous attaquer à
vos péchés maintenant, les confesser et les
abandonner, pendant que le Sacrifice expiatoire
plaide encore en votre faveur. Ne manquez pas de
vous enquérir de la volonté de Dieu sur ce sujet. La
santé de votre âme et le salut d’autrui dépendent de
la manière dont vous vous conduirez dans cette
question. “Humiliez-vous donc sous la puissante
main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps
convenable; et déchargez-vous sur lui de tous vos
soucis, car lui-même prend soin de vous.” 1 Pierre
5:6, 7. Un cœur humble et brisé est à même
d’apprécier, au moins en partie, l’amour de Dieu et
la croix du Calvaire. Grande sera la bénédiction
expérimentée par celui qui remplira la condition
exigée pour bénéficier de la faveur de Dieu.
615
Un appel à la reddition
Il nous faut livrer nos cœurs à Dieu pour qu’il
nous renouvelle, nous sanctifie, et nous qualifie en
vue des parvis célestes. N’attendons pas un temps
plus favorable; c’est aujourd’hui qu’il nous faut
nous donner à lui en refusant de servir plus
longtemps le péché. Vous imaginez-vous pouvoir
vous défaire du péché peu à peu? Rejetez
instantanément cette chose maudite. Haïssez ce que
hait le Christ, aimez ce qu’il aime. N’a-t-il pas, par
sa mort et ses souffrances, pourvu à ce que vous
soyez purifiés de votre péché? Quand nous
commençons à comprendre que nous sommes
pécheurs et que nous tombons sur le Roc pour y
être brisés, les bras éternels nous entourent et nous
sommes ramenés tout près du cœur de Jésus. Alors
nous serons charmés par son amabilité et dégoûtés
de notre propre justice. Il faut nous approcher du
pied de la croix. Plus nous nous humilierons là,
plus sublime nous paraîtra l’amour de Dieu. La
grâce et la justice du Christ ne seront d’aucune
utilité à celui qui se croit en santé, qui se juge
616
suffisamment bon, qui est satisfait de sa condition.
Pas de place pour le Christ dans le cœur qui
n’éprouve aucun besoin de lumière et de secours
divins.
Jésus a dit: “Heureux les pauvres en esprit, car
le royaume des cieux est à eux.” Matthieu 5:3. Il y
a une plénitude de grâce en Dieu; nous pouvons
obtenir une large mesure de son Esprit et de sa
puissance. Ne vous nourrissez pas des gousses de
la propre justice; allez plutôt au Seigneur. Il vous
réserve la plus belle robe et ses bras vous sont
ouverts. Le Christ dira: “Otez-lui les vêtements
sales, et revêtez-le de vêtements magnifiques.”
Venez en pécheur repentant
Attendrons-nous jusqu’à ce que nous nous
sentions nettoyés?—Non, le Christ a promis que
“si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste
pour nous les pardonner, et* pour nous purifier de
toute iniquité”. 1 Jean 1:9. Dieu vous met à
l’épreuve par sa Parole. N’attendez pas d’éprouver
de violentes émotions avant de croire que Dieu
617
vous a entendus; le sentiment n’est pas un critère
sûr, car les émotions sont aussi changeantes que les
nuages. Votre foi a besoin d’un fondement plus
solide. La parole du Seigneur possède une
puissance infinie, sur laquelle vous pouvez
compter; n’a-t-il pas dit: “Demandez et vous
recevrez”? Regardez au Calvaire. Jésus ne s’est-il
pas déclaré votre avocat? N’a-t-il pas dit: quoi que
ce soit que vous demanderez en son nom, vous le
recevrez? Il ne faut pas que vous dépendiez de
votre bonté ou de vos bonnes œuvres. Il vous faut
vous approcher en comptant sur le Soleil de justice
et croire que le Christ a ôté vos péchés et vous a
imputé sa justice.
Il faut vous approcher de Dieu comme des
pécheurs repentants, au nom de Jésus, l’Avocat
divin, d’un Dieu qui est un Père miséricordieux,
prêt à pardonner, et croire qu’il fera ce qu’il a
promis. Que ceux qui désirent la bénédiction divine
frappent et attendent près du trône de la grâce, avec
une ferme assurance, en disant: “C’est toi,
Seigneur, qui as dit: Quiconque demande reçoit;
celui qui cherche trouve; on ouvrira à celui qui
618
frappe.” Le Seigneur désire que ceux qui sont à la
recherche de Dieu croient qu’il est capable de tout
faire.
Le Seigneur a voulu nous montrer à quel point
Dieu est disposé à écouter et à répondre à nos
requêtes en recourant à une comparaison familière:
“Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il
lui demande du pain? Ou, s’il demande un poisson,
lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants
comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes
choses à vos enfants, à combien plus forte raison
votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de
bonnes choses à ceux qui les lui demandent.”
Matthieu 7:9-11. Le Christ nous a invités à croire
que Dieu est disposé à nous aider, en tirant
argument de l’amour naturel que les parents
nourrissent pour leur progéniture. Quel père
pourrait se détourner de son fils s’il lui demande du
pain? Ce serait déshonorer Dieu de s’imaginer qu’il
ne répondra pas à l’appel de ses enfants. Croirons-
nous un parent capable de badiner avec son enfant,
ne provoquant son attente que pour le décevoir? Un
père donnera-t-il une pierre à son enfant après lui
619
avoir promis un mets appétissant et nutritif? Si
vous qui êtes humains et mauvais, vous savez
donner de bonnes choses à vos enfants, combien
plus votre Père céleste donnera-t-il de bonnes
choses à ceux qui les lui demandent! Le Seigneur
promet le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.
Le Christ ajoute sa propre justice à la
confession du pécheur repentant et croyant, pour
que la prière de l’homme déchu monte en agréable
odeur, comme un encens, devant le Père, et que la
grâce divine soit communiquée à l’âme croyante. A
l’âme tremblante et repentante Jésus dit: “Qu’il
saisisse ma force, qu’il fasse la paix avec moi, qu’il
fasse la paix avec moi!” Ésaïe 27:5, version Darby.
“Venez et plaidons! dit l’Eternel. Si vos péchés
sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs
comme la neige; s’ils sont rouges comme la
pourpre, ils deviendront comme la laine.” Ésaïe
1:18. Voulez-vous lui permettre de discuter avec
vous? Voulez-vous lui confier votre âme comme au
fidèle Créateur? Venez donc, vivons à la lumière
de sa face, et prions avec David: “Purifie-moi avec
l’hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus
620
blanc que la neige.” Psaumes 51:9. Par la foi
appliquez le sang du Christ à votre cœur, cela seul
peut vous rendre plus blancs que neige. Vous allez
me dire: “Un tel abandon de mes idoles me brisera
le cœur.” Renoncer à tout pour Dieu est justement
ce que signifie tomber sur le Roc et s’y briser.
Renoncez donc à tout pour lui; vous êtes sans
valeur à moins d’être brisés.
La justice du Christ se manifestera comme
votre justice, la vertu du Christ deviendra la vôtre
dès que vous vous détournerez des citernes
crevassées qui ne retiennent pas d’eau pour venir
directement à Dieu, au nom de Jésus votre Avocat,
demandant les choses dont vous avez besoin. Vous
comprendrez alors que la justification ne peut être
obtenue que moyennant la foi en Christ; car c’est
en Jésus qu’est révélée la perfection du caractère
divin; sa vie manifeste l’opération des principes de
la sainteté. Le sang expiatoire du Christ libère le
pécheur de l’esclavage et de la condamnation;
grâce à la perfection du Substitut innocent, notre
Garant, il peut courir dans la lice d’une humble
obéissance à tous les commandements de Dieu.
621
Hors du Christ il se trouve sous la condamnation de
la loi, pécheur encore; par la foi en Christ il est
rendu juste devant Dieu.
622
Chapitre 50
Venez, cherchez et trouvez
Aucune possibilité pour l’homme de se sauver.
Il peut se tromper à cet égard, mais il ne peut se
sauver. Seule la justice du Christ est valable pour
son salut; elle est un don de Dieu. C’est le
vêtement de noces qui vous permettra de figurer
comme un hôte bienvenu au souper de noces de
l’Agneau. Saisissez le Christ par la foi, sans délai;
vous serez une nouvelle créature en Christ, lumière
du monde.
Le Christ est appelé “le Seigneur de la justice”;
chacun devrait dire avec foi: “Le Seigneur ma
justice.” Quand la foi aura saisi ce don de Dieu,
nous louerons Dieu et nous pourrons dire à
d’autres: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché
du monde.” Jean 1:29. Nous pourrons alors parler
du plan du salut à ceux qui sont perdus, leur dire:
alors que le monde gisait sous la malédiction du
péché, le Seigneur a fait une offre de grâce au
623
pécheur tombé et désespéré; nous pourrons leur
faire connaître la valeur et la signification de sa
grâce. La grâce est une faveur non méritée. Les
anges qui n’ont rien connu du péché ne savent pas
ce qu’est une grâce exercée en leur faveur; mais
notre état de péché nécessite l’exercice d’une grâce
de la part d’un Dieu miséricordieux. C’est la grâce
qui a envoyé notre Sauveur chercher les égarés
pour les ramener au bercail.
Votre âme éprouve-t-elle un besoin? Avez-vous
faim et soif de justice? C’est alors la preuve que le
Christ a agi sur vos cœurs pour vous faire éprouver
ce besoin, afin qu’il soit recherché et supplié de
faire pour vous, par le don du Saint-Esprit, ce que
vous ne pouvez faire par vous-mêmes. Le Seigneur
ne pose qu’une condition: que vous ayez faim de sa
grâce, que vous désiriez son conseil, que vous
soupiriez après son amour. “Demandez.” Ainsi on
verra que vous êtes conscient de votre besoin; vous
recevrez si vous demandez avec foi. Le Seigneur
s’est engagé; il ne faillira pas à sa parole. Si vous
sentez et savez que vous êtes pécheur, cela suffit
pour implorer sa grâce et sa compassion. La
624
condition exigée pour aller à Dieu, ce n’est pas que
vous soyez saint; c’est que vous demandiez à Dieu
de vous nettoyer de tout péché, de vous purifier de
toute iniquité. Alors pourquoi attendre plus
longtemps? Pourquoi ne pas prendre Dieu au mot
et lui dire:
“Voici, Seigneur, je me donne à toi,
Je ne puis faire autre chose.”
Si Satan vient projeter son ombre entre vous et
Dieu, vous accusant de péché, vous tentant de vous
défier de Dieu et de douter de sa miséricorde, dites:
Je ne peux permettre que mes faiblesses
s’interposent entre moi et Dieu; car il est ma force.
Mes péchés, qui sont nombreux, sont placés sur
Jésus, mon divin Substitut et Sacrifice.
“Je n’apporte rien dans mes mains.
Je m’accroche simplement à ta croix.”
Personne ne peut, en regardant en soi, trouver
quoi que ce soit dans son caractère qui soit de
nature à le recommander à Dieu ou lui donner
625
l’assurance qu’il sera favorablement reçu. Ce n’est
que par l’intermédiaire de Jésus, donné par le Père
pour le salut du monde, que le pécheur peut avoir
accès auprès de Dieu. Jésus est notre seul
Rédempteur, Avocat et Médiateur; en lui seul
réside notre espoir de pardon, de paix, de justice.
C’est uniquement par la vertu du sang du Christ
que l’âme atteinte par la maladie du péché peut
retrouver la santé. Le Christ est le parfum, le saint
encens qui permet au Père d’accepter notre requête.
Dès lors, ne pouvez-vous pas dire:
“Tel que je suis, sans rien à moi,
Sinon ton sang versé pour moi!
Et ta voix qui m’appelle à toi,
Agneau de Dieu, je viens.”
Aller au Christ n’exige pas un effort mental
pénible et douloureux; il s’agit simplement
d’accepter le salut de Dieu aux conditions
clairement établies dans sa Parole. Cette invitation
nous est adressée: “O vous tous qui êtes altérés,
venez à la source des eaux! Et vous qui n’avez pas
d’argent, venez, achetez et mangez! Venez, achetez
626
sans argent, sans rien payer, du vin et du lait!
Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour un pain
qui ne nourrit pas? Pourquoi donnez-vous votre
travail pour ce qui ne rassasie pas? Ecoutez,
écoutez-moi, et vous mangerez ce qui est bon, et
vous vous délecterez des mets les plus savoureux.”
(Ésaïe 55:1, 2, version synodale.)
La justice se trouve en Christ
Venez donc, cherchez et trouvez. Le réservoir
de la puissance est ouvert, bien rempli et d’accès
libre. Venez avec des cœurs humbles, sans penser
que vous devez d’abord mériter la faveur de Dieu
par quelque bonne œuvre, ou que vous devez
devenir meilleur avant de vous présenter devant le
Christ. Vous êtes impuissants pour faire ce qui est
bien; vous êtes incapables d’améliorer votre
condition. Pas de mérite, pas de justice en dehors
du Christ. Notre état de péché, notre faiblesse nous
placent dans l’impossibilité de paraître devant Dieu
à moins d’être revêtus de la justice immaculée du
Christ. Il faut que nous soyons trouvés en lui ayant
non pas notre propre justice, mais celle qui existe
627
en Christ. Alors au nom qui est au-dessus de tout
nom, le seul nom donné aux hommes par lequel ils
puissent être sauvés, réclamez-vous de la promesse
divine et dites: “Seigneur, pardonne mon péché; je
place ma main dans la tienne; sans ton secours je
vais périr. Je crois maintenant.” Le Sauveur dit au
pécheur repentant: “Nul ne vient au Père que par
moi.” Jean 14:6. “Et je ne mettrai pas dehors celui
qui vient à moi.” Jean 6:37. “Je suis ton salut!”
Psaumes 35:3.
En vous laissant attirer par le Christ, en vous
unissant à lui, vous manifestez une foi salutaire.
Cela ne sert à rien de s’entretenir
occasionnellement de sujets religieux, de demander
des bénédictions spirituelles sans éprouver une
réelle faim de l’âme et une foi vivante. La foule
curieuse qui se pressait autour du Christ n’était
nullement vivifiée par ce contact. Mais quand une
pauvre femme souffrante, malade depuis douze
ans, sentant son grand besoin, étendit la main pour
toucher le bord de son vêtement, elle ressentit sa
vertu guérissante. Ici c’était l’attouchement de la
foi, et Jésus l’a reconnu. Il savait qu’une force
628
s’était dégagée de lui; promenant son regard sur la
foule il demanda: “Qui m’a touché?” Luc 8:45.
Etonnés par cette question les disciples
répondirent: “Maître, la foule t’entoure et te presse,
et tu dis: Qui m’a touché? Mais Jésus répondit:
Quelqu’un m’a touché, car j’ai connu qu’une force
était sortie de moi. La femme, se voyant
découverte, vint toute tremblante se jeter à ses
pieds, et déclara devant tout le peuple pourquoi elle
l’avait touché, et comment elle avait été guérie à
l’instant. Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t’a sauvée; va
en paix.” Luc 8:45-48. La foi qui est efficace pour
établir un contact vital avec le Christ exprime de
notre part une préférence suprême, une parfaite
confiance, une entière consécration. La foi agit par
amour et purifie l’âme. Elle produit dans la vie du
disciple du Christ une vraie obéissance aux
commandements de Dieu, car l’amour de Dieu et
l’amour de l’homme résultent d’un rapport vital
avec le Christ. “Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de
Christ, il ne lui appartient pas.” Romains 8:9.
Jésus a dit: “Je suis le cep, vous êtes les
sarments.” Jean 15:5. Peut-on imaginer un rapport
629
plus étroit? Les fibres du sarment sont identiques à
celles du cep. La communication de la vie, de la
force, de la nourriture du cep aux sarments est
constante, ininterrompue. La racine envoie la
nourriture aux sarments. Tel est le rapport qui
existe entre le croyant et le Christ s’il demeure en
Christ et tire de lui sa nourriture. C’est uniquement
par l’exercice d’une foi personnelle que ce rapport
spirituel peut être établi entre le Christ et une âme.
“Sans la foi il est impossible de lui être agréable.”
Hébreux 11:6. En effet, c’est la foi qui nous met en
rapport avec la puissance du ciel et nous rend
capables de tenir tête aux puissances des ténèbres.
“La victoire qui triomphe du monde, c’est notre
foi.” 1 Jean 5:4. La foi familiarise l’âme avec
l’existence et la présence de Dieu; si nous vivons
avec l’unique préoccupation de glorifier Dieu, nous
discernons toujours mieux la beauté de son
caractère, l’excellence de sa grâce. Nos âmes
acquièrent une force spirituelle, dès lors que nous
respirons une atmosphère céleste; certains que
Dieu se tient à notre droite, nous restons
inébranlables. Nous sommes élevés au-dessus du
monde, nous contemplons Celui qui se distingue
630
entre dix mille, dont toute la personne est pleine de
charme; à force de le contempler nous lui devenons
semblables.
631
Chapitre 51
Unis au cep vivant
“Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle
créature. Les choses anciennes sont passées; voici,
toutes choses sont devenues nouvelles.” 2
Corinthiens 5:17. Il n’y a que la puissance divine
qui puisse régénérer le cœur humain et imprégner
les âmes de l’amour du Christ pour ceux qu’il a
voulu sauver par sa mort. Le fruit de l’Esprit c’est
l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la foi,
la douceur, la tempérance. Dès qu’un homme est
converti à Dieu, il éprouve de nouveaux goûts, au
point de vue moral, il reçoit une nouvelle force, il
apprend à aimer ce que Dieu aime; car les chaînes
d’or des immuables promesses rattachent sa vie à
celle de Jésus. L’amour, la joie, la paix, une
gratitude inexprimable envahissent son âme; les
bénédictions dont il est l’objet le font s’écrier: “Ta
bonté me rend fort.” Psaumes 18:36, version
synodale.
632
Ceux qui attendent un changement de caractère
magique sans un effort décisif de leur part pour
vaincre le péché, vont au-devant d’une déception.
Aussi longtemps que nous regardons à Jésus, nous
n’avons rien à craindre; aucune raison de douter de
ceci: il est capable de sauver parfaitement tous
ceux qui viennent à lui; cependant, il faut toujours
craindre que la vieille nature ne reprenne le dessus,
que l’ennemi n’imagine quelque piège pour nous
rendre à nouveau captifs. Il faut travailler à notre
salut avec crainte et tremblement, sachant que c’est
Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire selon
son bon plaisir. Avec nos moyens limités nous
devons être saints dans notre sphère comme Dieu
est saint dans la sienne. Dans la mesure de nos
capacités nous devons manifester la vérité, l’amour
et l’excellence du caractère divin. Comme la cire
reçoit l’empreinte du sceau, notre âme doit subir
l’empreinte de l’Esprit de Dieu et retenir l’image
du Christ.
Jour après jour nous devons croître en amabilité
spirituelle. Souvent nous ne réussirons pas à copier
le modèle divin. Il nous faudra plus d’une fois nous
633
prosterner aux pieds de Jésus et pleurer sur nos
manquements et nos fautes; ne nous décourageons
pas; prions avec plus de ferveur, croyons plus
fortement, efforçons-nous à nouveau, avec plus de
résolution, de grandir à la ressemblance du
Seigneur. Dans la mesure où nous nous défierons
de nos propres forces, nous nous confierons à la
puissance du Rédempteur et nous rendrons gloire
au Seigneur, qui est le salut de notre face et notre
Dieu.
Partout où il y a une union avec le Christ, il y a
l’amour. Où manque l’amour, tous les autres fruits
sont vains. L’amour de Dieu et du prochain
constitue l’essence même de la religion. Impossible
d’aimer le Christ sans aimer ses enfants. Unis au
Christ, nous avons sa pensée. La pureté et l’amour
resplendissent dans le caractère, la douceur et la
vérité gouvernent la vie. Même dans l’expression
du visage il se produit un changement. Quand le
Christ demeure dans une âme, il exerce une
influence transformatrice; l’aspect extérieur atteste
la paix et la joie qui règnent à l’intérieur. Nous
nous désaltérons à la source de l’amour du Christ,
634
tout comme le sarment tire du cep son aliment. Si
nous sommes greffés sur le Christ, si par toutes nos
fibres nous sommes rattachés au Cep vivant, nous
porterons d’abondantes grappes d’un fruit
délicieux. Unis à Celui qui est lumière, nous
deviendrons des transmetteurs de lumière; nos
paroles et nos actions projetteront la lumière sur le
monde. Les vrais chrétiens sont liés par la chaîne
de l’amour qui relie la terre au ciel, l’homme fini
au Dieu infini. La lumière qui resplendit sur la face
de Jésus-Christ brille dans le cœur de ses disciples
pour la gloire de Dieu.
C’est par la contemplation que nous sommes
transformés; en méditant sur les perfections du
divin Modèle, nous aurons le désir d’être
complètement transformés, renouvelés à l’image de
sa pureté. Par la foi au Fils de Dieu cette
transformation s’opère dans le caractère; l’enfant
de colère devient enfant de Dieu. Il passe de la
mort à la vie; devenu spirituel, il discerne les
choses spirituelles. La sagesse divine éclaire son
esprit; il découvre des choses admirables dans la
loi de Dieu. Une telle œuvre de transformation se
635
poursuit chez l’homme qui a été converti par la
vérité. Sa faculté de compréhension va en
augmentant. Ayant appris à obéir à Dieu, il a la
pensée du Christ, la volonté de Dieu devient la
sienne.
Celui qui se place sans réserve sous la direction
de l’Esprit de Dieu constatera que son esprit
s’élargit et se développe. Au service de Dieu il
acquiert une éducation qui n’est pas unilatérale et
déficiente, à sens unique, mais qui est équilibrée et
complète. Les faiblesses qui se manifestaient par
une volonté vacillante et un caractère impuissant
disparaissent; une consécration constante et une
piété sincère établissent un rapport si étroit avec le
Christ qu’il a sa pensée. Un avec le Christ, il est
sain et fort dans ses principes. Sa faculté de
perception est claire; il fait preuve de cette sagesse
qui procède de Dieu. Jacques a dit: “Lequel d’entre
vous est sage et intelligent? Qu’il montre ses
œuvres par une bonne conduite avec la douceur de
la sagesse.” Jacques 3:13. “La sagesse d’en haut est
premièrement pure, ensuite pacifique, modérée,
conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits,
636
exempte de duplicité et d’hypocrisie. Le fruit de la
justice est semé dans la paix par ceux qui
recherchent la paix.” Jacques 3:17, 18. Voilà la
sagesse qui sera manifestée chez celui qui saisit la
coupe du salut et invoque le nom du Seigneur. Ce
salut offre le pardon au transgresseur et une justice
qui supportera l’examen de l’Omniscient; il donne
la victoire sur le puissant ennemi de Dieu et de
l’homme; il communique vie éternelle et joie à
celui qui le reçoit; il est un thème réjouissant pour
les humbles qui en entendent parler et sont dans
l’allégresse.
La parabole de la brebis perdue
La belle parabole du Christ, d’une brebis
perdue, du berger qui a laissé les quatre-vingt-dix-
neuf pour aller à la recherche de celle qui était
perdue, illustre l’œuvre du Christ, la condition du
pécheur, et les réjouissances de l’univers à
l’occasion d’une âme sauvée. Le berger n’a pas
négligé la brebis, en disant: “Il m’en reste quatre-
vingt-dix-neuf et il me sera difficile d’aller à la
recherche de la brebis égarée; qu’elle revienne, je
637
lui ouvrirai la porte du bercail; je ne puis lui courir
après.” Non, à peine la brebis s’est-elle égarée que
son visage se couvre de tristesse et d’anxiété. Il
compte et recompte le troupeau; il ne dort pas
quand il a acquis la certitude qu’il manque une
brebis. Il laisse les quatre-vingt-dix-neuf dans le
bercail; si sombre et orageuse que soit la nuit, si
périlleux et désagréable que soit le chemin, aussi
longue et fatigante la recherche, il ne se lasse, il ne
se décourage pas jusqu’à ce qu’il ait trouvé la
brebis égarée. Quand il l’a trouvée, il place sur son
épaule la brebis fatiguée, épuisée; heureux de
n’avoir pas cherché en vain, il ramène au bercail la
brebis égarée. Sa gratitude s’exprime par des
chants mélodieux; il invite ses amis et ses voisins:
“Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma
brebis qui était perdue.” Luc 15:6. De même,
quand un égaré est trouvé par le Berger des brebis,
les anges du ciel répondent à la note joyeuse que le
Berger fait entendre. Quand l’homme perdu est
trouvé, le ciel et la terre s’unissent pour rendre
grâces et se réjouir. “Il y aura plus de joie dans le
ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour
quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de
638
repentance.”. Luc 15:7.
639
Chapitre 52
Le Christ, notre souverain
sacrificateur
La justice exige non seulement que le péché
soit pardonné, mais aussi que la peine de mort soit
infligée. En donnant son Fils unique, Dieu a rempli
ces deux conditions. En mourant en lieu et place de
l’homme, le Christ a subi la peine et rendu possible
le pardon.
Par le péché l’homme s’est coupé de la vie
divine. Les machinations de Satan, l’auteur du
péché, ont paralysé son âme. Privé du sentiment du
péché, il est incapable d’apprécier la nature divine
et de se l’approprier. Fût-elle placée à sa portée,
son cœur naturel ne lui trouverait rien de désirable.
Satan l’a ensorcelé. Tous les subterfuges ingénieux
que le diable peut imaginer lui sont présentés pour
empêcher tout bon mouvement. Chaque faculté et
chaque capacité que Dieu lui a accordée se
retourne comme une arme meurtrière contre le
640
divin Bienfaiteur. Bien que Dieu l’aime, il ne peut
lui communiquer ses dons et ses bienfaits comme il
le désire.
Mais Dieu ne se laissera pas surmonter par
Satan. Il a envoyé son Fils dans le monde pour
qu’en assumant la forme et la nature humaines,
l’humanité et la divinité réunies en lui élèvent
l’homme dans l’échelle des valeurs morales aux
yeux de Dieu.
Il n’existe aucun autre moyen de salut pour
l’homme. “Sans moi vous ne pouvez rien faire”
(Jean 15:5), a dit le Christ. Grâce au Christ, et
seulement grâce à lui, les sources de la vie peuvent
vivifier la nature de l’homme, transformer ses
goûts, diriger ses affections vers le ciel. Grâce à
l’union de la nature divine avec l’humaine, le
Christ peut éclairer l’entendement et infuser ses
propriétés vivifiantes à l’âme morte dans ses fautes
et ses péchés.
Quand un esprit est attiré au pied de la croix du
Calvaire, sa vue, quoique imparfaite, discerne le
641
Christ sur cette croix d’ignominie. Pourquoi est-il
mort? En conséquence du péché. Qu’est-ce que le
péché? La transgression de la loi. Alors les yeux
s’ouvrent sur la vraie nature du péché. La loi violée
ne peut pardonner au transgresseur. Elle est notre
pédagogue, elle nous voue au châtiment. Où se
trouve le remède? La loi nous chasse auprès du
Christ, suspendu à la croix pour communiquer sa
justice à l’homme déchu, pécheur, et le présenter
ainsi à son Père revêtu de sa justice.
Le Christ crucifié ne se contente pas d’attirer
les hommes à la repentance envers Dieu dont la loi
a été transgressée,—et dont le pardon doit être
recherché par le repentir,—mais il a satisfait à la
justice; il s’est offert en expiation. Son sang
répandu, son corps brisé, donnent satisfaction à la
loi violée; ainsi se trouve comblé le fossé creusé
par le péché. Il a souffert dans sa chair afin de
couvrir le pécheur sans défense par son corps
blessé et brisé. La victoire remportée par sa mort
au Calvaire brise à jamais le pouvoir accusateur
que Satan exerce sur l’univers et réduit au silence
ses accusations selon lesquelles l’abnégation est
642
absente chez Dieu et n’est pas nécessaire, par
conséquent, chez la famille humaine.
Dans le ciel Satan avait occupé la première
place après le Fils de Dieu. Il était le premier parmi
les anges. Il avait exercé une influence délétère,
mais Dieu ne pouvait pas, en l’éloignant avec ses
mauvaises influences, le montrer sous son vrai jour
et gagner par là l’accord du ciel tout entier. Son
pouvoir allait croissant et le mal restait caché.
C’était un pouvoir mortel pour l’univers, mais la
sécurité des mondes et du gouvernement céleste
exigeait que ce pouvoir pût se développer et se
faire connaître sous son vrai jour.
Abnégation divine
En poursuivant le Christ de son inimitié jusqu’à
le faire suspendre à la croix du Calvaire, le corps
blessé et meurtri, le cœur brisé, Satan s’est
complètement aliéné l’affection de l’univers. On a
vu alors que Dieu avait fait preuve d’une
abnégation totale en se donnant par son Fils pour
les péchés du monde par amour pour l’humanité.
643
Le Créateur fut révélé en la personne du Fils du
Dieu infini. La question: “Peut-il y avoir
abnégation en Dieu?” a reçu une réponse
définitive. En condescendant à être fait chair, le
Christ, qui était Dieu, assuma l’humanité et poussa
l’obéissance jusqu’à la mort, accomplissant ainsi
un sacrifice infini.
Le Christ endura tous les sacrifices auxquels un
être humain puisse être soumis; Satan mit tout en
œuvre pour l’induire en tentation; mais plus forte
était la tentation, plus parfait était le sacrifice. Tout
ce qu’un homme peut endurer en luttant contre
Satan, le Christ l’a enduré dans sa nature divino-
humaine. Obéissant, sans péché jusqu’à la fin, il
mourut pour l’homme, dont il fut le substitut et le
garant, endurant tout ce que les hommes ont jamais
enduré de la part du séducteur, et cela pour assurer
la victoire de l’homme en le faisant participer à la
nature divine.
Chez quiconque est disposé, comme le Christ, à
tout sacrifier, la vie elle-même, pour l’amour de la
vérité, la vérité pure triomphe du mensonge,
644
l’honnêteté et l’intégrité de la ruse et de l’intrigue.
Ce n’est pas toujours facile de résister aux désirs de
Satan. Il faut pour cela tenir fermement à la nature
divine, du commencement à la fin; sinon cela n’est
pas possible. Par sa mort sur la croix du Calvaire le
Christ a remporté une victoire qui a largement
ouvert la voie à l’homme pour lui permettre de
garder la loi de Dieu par Celui qui est le Chemin, la
Vérité et la Vie. Aucune autre voie n’est possible.
La justice du Christ est offerte au pécheur
comme un libre don qu’il n’a qu’à accepter. Il n’a
rien en lui qui ne soit souillé et corrompu,
contaminé par le péché, et qui répugne absolument
à un Dieu pur et saint. L’homme ne peut
s’approcher de Dieu qu’au travers du caractère
juste de Jésus-Christ.
En tant que souverain sacrificateur exerçant ses
fonctions au-delà du voile, le Christ a immortalisé
le Calvaire: bien que vivant pour Dieu il ne cesse
de mourir au péché, de sorte que si quelqu’un vient
à pécher il a un avocat auprès du Père.
645
Il sortit du tombeau environné d’une nuée
d’anges, étonnamment revêtu de puissance et de
gloire—la divinité et l’humanité combinées. Il
s’empara du monde que Satan avait revendiqué
comme son domaine; par l’œuvre magnifique
accomplie par le don de sa vie il rendit la faveur
divine à toute la famille humaine.
Que personne ne s’imagine, en adoptant un
point de vue limité, étroit, qu’une œuvre
quelconque de l’homme puisse le moins du monde
payer la dette de ses transgressions. Ce serait une
erreur fatale. Comprenez bien: il s’agit
d’abandonner vos illusions et de réfléchir à
l’expiation avec un cœur humble. Cette question
est si mal comprise que des milliers et des milliers
de prétendus enfants de Dieu ne sont en définitive
que des enfants du malin; et cela parce qu’ils font
dépendre leur salut de leurs propres œuvres. Dieu a
toujours exigé les bonnes œuvres prescrites par la
loi, mais le péché de l’homme ayant ôté toute
valeur à ses bonnes œuvres, il n’y a que la justice
du Christ qui soit valable. Le Christ peut sauver
parfaitement, étant toujours vivant pour intercéder
646
en notre faveur. Tout ce qu’un homme peut faire en
vue de son propre salut, c’est de répondre à
l’invitation: “Que celui qui veut prenne de l’eau de
la vie, gratuitement.” Apocalypse 22:17. Aucun
péché ne peut être commis par l’homme qui n’ait
été expié au Calvaire. Ainsi la croix ne cesse
d’adresser au pécheur de fervents appels, en lui
offrant une complète expiation.
La repentance et le pardon
Celui qui s’approche de la croix du Calvaire
découvre un amour sans égal. Si par la foi vous
saisissez la signification du sacrifice, vous vous
reconnaissez pécheur, condamné par la loi. Ceci,
c’est la repentance. Si vous venez avec un cœur
humble, vous recevez le pardon; en effet le Christ
nous est représenté comme se tenant
continuellement à l’autel, faisant valoir le sacrifice
accompli pour les péchés du monde. Il est le
ministre du vrai tabernacle, dressé par le Seigneur
et non par un homme. Les ombres typiques du
tabernacle israélite ont perdu toute vertu. Il n’y a
plus lieu de présenter chaque jour et chaque année
647
un sacrifice expiatoire typique; cependant un
sacrifice expiatoire offert par un médiateur est
toujours indispensable parce que des péchés sont
commis constamment. Jésus officie en la présence
de Dieu, offrant son sang versé, comme celui d’un
agneau. Jésus présente l’oblation qui a été offerte
pour chaque faute, pour chaque manquement du
pécheur.
Le Christ, notre Médiateur, et le Saint-Esprit
intercèdent sans cesse en faveur de l’homme, mais
l’Esprit ne plaide pas à la manière du Christ qui
offre le sang versé dès la fondation du monde;
l’Esprit opère dans nos cœurs, nous poussant à la
prière, à la repentance, à la louange et à l’action de
grâces. La gratitude qui s’échappe de nos lèvres
résulte du fait que l’Esprit fait vibrer les cordes de
notre âme en évoquant de saints souvenirs et
éveillant la musique de nos cœurs.
Les services religieux, les prières, les louanges,
les confessions du repentir: autant de choses que
les vrais croyants font monter comme un encens
vers le sanctuaire céleste; en passant par le canal
648
corrompu de l’humanité ces choses sont souillées;
elles n’acquièrent une valeur aux yeux de Dieu que
grâce au sang. Ne pouvant monter avec une pureté
immaculée, elles ne peuvent être agréées par Dieu
que si notre Intercesseur, qui se tient à la droite de
Dieu, les purifie et les présente toutes en y ajoutant
sa justice. Tout encens s’élevant des tabernacles
terrestres doit être humecté par le sang purificateur
du Christ. Il se tient devant le Père avec l’encensoir
plein de ses mérites, exempts de toute trace de
corruption terrestre. Il rassemble dans son
encensoir les prières, les louanges, les confessions
de son peuple, et il y mêle sa justice immaculée.
Alors, parfumé par les mérites de la propitiation du
Christ, l’encens arrive à Dieu parfaitement
acceptable. En retour, de précieuses grâces sont
accordées.
Si seulement chacun pouvait voir que tout dans
l’obéissance, dans le repentir, dans la louange, dans
l’action de grâces doit être placé sur le feu ardent
de la justice du Christ. Le parfum de cette justice
monte comme une nuée autour du propitiatoire.
649
Chapitre 53
Transformation obtenue par la
foi et l’obéissance
L’enseignement du Christ contenu dans les
évangiles est en parfaite harmonie avec celui qu’il
avait donné par le moyen des prophètes de
l’Ancien Testament. Les prophètes ont été les
messagers du Christ dans l’Ancien Testament, tout
comme les apôtres ont transmis ses messages dans
le Nouveau; nulle contradiction entre leurs
enseignements. Mais Satan a toujours agi et
continue d’agir avec toutes les séductions de
l’injustice pour infirmer la Parole de Dieu. Il veut
nous faire voir des mystères là où tout est simple et
clair. Il a acquis une longue expérience dans ce
domaine. Il connaît le caractère de Dieu et il a
réussi à captiver le monde par ses subtilités. C’est
en nullifiant la parole de Dieu qu’il a introduit le
péché dans le monde. Adam crut au mensonge de
Satan; par suite d’une fausse présentation, qui
dénaturait le caractère de Dieu, la vie d’Adam subit
650
un changement et fut souillée. Il désobéit au
commandement de Dieu et fit précisément ce que
le Seigneur lui avait défendu. Adam tomba par
suite de sa désobéissance; s’il avait triomphé de
l’épreuve, s’il était resté fidèle à Dieu, le déluge de
maux qui a inondé notre monde eût pu être évité.
C’est pour avoir cru à Satan et consenti à voir
Dieu sous un faux jour que le caractère et la
destinée de l’homme ont changé; si les hommes
veulent croire à la Parole de Dieu, leur esprit et leur
caractère seront transformés et qualifiés en vue de
la vie éternelle. Croire que “Dieu a tant aimé le
monde qu’il a donné son Fils unique afin que
quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il
ait la vie éternelle” (Jean 3:16), cela changera le
cœur de l’homme et reproduira en lui l’image de
Dieu.
Comme beaucoup de personnes aujourd’hui,
Paul, avant sa conversion, se confiait pleinement en
sa piété héréditaire; mais sa confiance reposait sur
un mensonge. C’était une foi fondée sur des formes
et des cérémonies, et non sur le Christ. Son zèle
651
pour la loi était sans attaches avec le Christ, et par
là privé de valeur. Il se vantait d’être
irrépréhensible quant aux œuvres de la loi; mais il
rejetait le Christ qui conférait à la loi sa valeur. Il
pensait avoir raison. Il a dit: “Pour moi, j’avais cru
devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus
de Nazareth. C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai
jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce
pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on
les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui
des autres.” Actes des Apôtres 26:9, 10. Pendant
quelque temps Paul se montra cruel, s’imaginant
par là servir Dieu, car, dit-il, “j’ai agi par
ignorance, étant dans l’incrédulité”. (1 Timothée
1:13, version synodale.) Mais sa sincérité ne le
justifie nullement; elle ne transforme pas l’erreur
en vérité.
C’est par le moyen de la foi que la vérité ou
l’erreur se loge dans un esprit. Un même acte de
l’esprit permet d’accepter la vérité ou l’erreur, mais
croire à la Parole de Dieu ou aux affirmations des
hommes, cela fait toute la différence. Quand le
Christ se révéla à Paul, et que celui-ci acquit la
652
conviction qu’il avait persécuté Jésus en la
personne de ses saints, il accepta la vérité telle
qu’elle est en Jésus. Son esprit et son caractère
subirent une grande transformation et il devint un
homme nouveau en Christ Jésus. Désormais ni la
terre ni l’enfer ne pourraient ébranler sa foi, tant il
avait reçu pleinement la vérité.
Beaucoup de personnes nous crient: “Croyez
seulement, cela suffit.” Demandez-leur ce qu’il
faut croire. Croirons-nous les mensonges forgés par
Satan contre la loi divine, sainte, juste et bonne?
Dieu n’utilise pas sa grande et précieuse grâce pour
ôter toute efficacité à sa loi, mais plutôt pour
établir la loi. Qu’est-ce que Paul a déclaré à ce
sujet? Il a dit: “Que dirons-nous donc? La loi est-
elle péché? Loin de là! Mais je n’ai connu le péché
que par la loi. ... Pour moi, étant autrefois sans loi,
je vivais; mais quand le commandement vint” (est-
ce que ce fut la fin du commandement? Non), “moi
[Paul] je mourus. ... La loi donc est” (une entrave à
ma liberté et à ma paix? Non) “sainte, et le
commandement est saint, juste et bon.” Romains
7:7-12.
653
La loi n’offre pas le pardon
Paul a appris que la loi est incapable de
pardonner au transgresseur de la loi. “Car nul ne
sera justifié devant lui par les œuvres de la loi.”
Romains 3:20. “Car—chose impossible à la loi,
parce que la chair la rendait sans force,—Dieu a
condamné le péché dans la chair, en envoyant, à
cause du péché, son propre Fils dans une chair
semblable à celle du péché, et cela afin que la
justice de la loi fût accomplie en nous, qui
marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit.”
Romains 8:3, 4.
Le Seigneur a vu notre condition déchue; il a
vu notre besoin de sa grâce; parce qu’il aimait nos
âmes, il nous a donné grâce et paix. La grâce est
une faveur imméritée, accordée à quelqu’un qui est
perdu. Loin de nous fermer l’accès à la miséricorde
et à l’amour de Dieu, le fait que nous sommes
pécheurs rend absolument nécessaire l’exercice de
son amour envers nous si nous devons être sauvés.
Le Christ a dit: “Ce n’est pas vous qui m’avez
654
choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai
établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du
fruit, et que votre fruit demeure.” Jean 15:16.
Quand Adam tomba, il fut pourvu à sa
restauration. Au temps fixé Jésus, le Prince de la
vie, vint dans notre monde où il entra en conflit
avec les puissances des ténèbres. Dans ce monde
Satan a eu l’occasion de mettre en évidence les
résultats de la mise en œuvre de ses principes de
libération de la loi; par sa ferme obéissance aux
commandements de son Père, le Christ a montré ce
qui peut résulter de la fidélité aux principes de la
justice. En accord avec ses mauvais principes,
Satan a assailli de cruelles tentations le Fils de
Dieu et fini par le conduire devant un tribunal et l’y
faire condamner à mort sans motif valable. Les
forces confédérées du mal agirent sur le cœur des
hommes pour mettre en œuvre les principes du
mal. Le Christ et Barabbas furent présentés à la
foule. Barabbas était un larron et un meurtrier bien
connu; le Christ était le Fils de Dieu. Pilate les
considéra et s’imagina que Jésus serait préféré sans
la moindre hésitation. Son visage portait les
655
marques de la noblesse, de l’intelligence et de la
pureté et contrastait avec les traits grossiers de
Barabbas. “Lequel des deux voulez-vous que je
vous relâche?” demanda-t-il. Matthieu 27:21. Et
l’on entendit le cri sauvage d’une foule furibonde
appelant Barabbas. “Pilate leur dit: Que ferai-je
donc de Jésus, qu’on appelle Christ? Tous
répondirent: Qu’il soit crucifié!” Matthieu 27:22,
23.
La mort du Christ a été la défaite de Satan
Ce choix a mis en évidence les principes de
Satan; les armées du ciel et tous les mondes créés
par Dieu comprirent que Satan était l’accusateur
des frères, menteur et meurtrier. Dans le ciel et
parmi les mondes non déchus une question était
réglée pour toujours: celle de la puissance
séductrice de Satan, de ses principes malfaisants.
D’autre part, les parfaites pureté et sainteté du
Christ, qui supportait l’épreuve en faveur de
l’homme tombé, étaient démontrées
définitivement. Satan ayant pleinement démontré la
nature de son caractère et de ses principes, il perdit
656
pour toujours l’affection des mondes non déchus et
le conflit au sujet de ses prétentions en opposition à
celles du Christ arrivait à son terme dans le ciel. La
justice manifestée dans le caractère du Christ allait
être pour toujours l’ancre, l’espoir de salut du
monde. Toute âme qui accorde sa préférence au
Christ peut dire avec foi: “Le Seigneur ma justice.”
Le Christ “était méprisé, abandonné des
hommes. Homme de douleurs, connaissant la
souffrance, il inspirait le mépris comme un objet à
la vue duquel on se couvre le visage; et nous
n’avons fait aucun cas de lui. Cependant, ce sont
nos maladies qu’il portait; c’est de nos douleurs
qu’il s’était chargé. Et nous, nous pensions qu’il
était puni, frappé par Dieu et humilié. Mais il a été
meurtri à cause de nos péchés, brisé à cause de nos
iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est
tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que
nous avons la guérison.” (Ésaïe 53:3-5, version
synodale.)
La grâce du Christ et la loi de Dieu sont
inséparables. En Jésus la miséricorde et la vérité se
657
sont rencontrées, la justice et la paix se sont
embrassées. Sa vie et son caractère ne nous font
pas seulement connaître le caractère de Dieu, mais
aussi les possibilités de l’homme. Il était le
représentant de Dieu et le type exemplaire de
l’humanité. Il a montré au monde ce que les
hommes peuvent devenir par leur union avec la
divinité, rendue possible par la foi. Le Fils unique
de Dieu a revêtu la nature de l’homme et a dressé
sa croix entre la terre et le ciel. La croix attire
l’homme à Dieu et Dieu à l’homme. La justice est
descendue de son haut piédestal; les saintes armées
célestes se sont approchées de la croix et se sont
inclinées avec respect; car à la croix la justice a
obtenu satisfaction. La croix a arraché le pécheur à
la forteresse du péché, aux puissances confédérées
du mal; chaque fois qu’il s’approche de la croix
son cœur s’émeut et il s’écrie repentant: “Ce sont
mes péchés qui ont crucifié le Fils de Dieu.” Il
dépose ses péchés au pied de la croix; son caractère
est transformé par la grâce du Christ. Le
Rédempteur fait surgir le pécheur de la poussière et
le place sous la direction du Saint-Esprit. En
regardant au Rédempteur, le pécheur trouve espoir,
658
assurance et joie. La foi saisit le Christ avec amour.
La foi opère par l’amour et purifie l’âme.
659
Chapitre 54
Le sujet présenté en 1883
“Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et
juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier
de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
Dieu nous demande de confesser nos péchés et
d’humilier nos cœurs devant lui; en même temps
nous devrions nous confier en lui comme en un
tendre Père qui n’abandonnera pas celui qui se fie à
lui. Plusieurs d’entre nous marchent par la vue, et
non par la foi. Nous croyons à ce que nous voyons,
mais nous n’apprécions pas à leur juste valeur les
promesses de la Parole de Dieu; or le plus grand
déshonneur que l’on puisse faire à Dieu c’est de
montrer que nous nous défions de ce qu’il dit, et
que nous en sommes à nous demander si
réellement le Seigneur s’inquiète de notre sort ou
bien s’il nous déçoit.
Dieu ne nous rejette pas à cause de nos péchés.
660
Il peut nous arriver de commettre des fautes et par
là contrister son Esprit; si nous nous repentons, si
nous venons à lui les cœurs contrits, il ne nous
renverra pas à vide. Il y a des obstacles à enlever.
De mauvais sentiments ont été entretenus, il y a eu
de l’orgueil, de la propre suffisance, de
l’impatience, des murmures. Toutes ces choses
tendent à nous séparer de Dieu. Les péchés doivent
être confessés; la grâce doit accomplir en nous une
œuvre plus profonde. Ceux qui se sentent faibles et
découragés ont la possibilité de devenir forts pour
Dieu, et d’accomplir une noble tâche pour le
Maître. Mais ils doivent se placer sur un plan plus
élevé et ne pas se laisser influencer par des motifs
égoïstes.
Notre seul espoir: les mérites du Christ
Il nous faut nous laisser instruire à l’école du
Christ. Rien sinon sa justice ne peut nous conférer
le droit de jouir de l’un quelconque des bienfaits de
l’alliance de grâce. Ces bienfaits ont été longtemps
l’objet de nos désirs et de nos efforts; si nous ne les
avons pas reçus, c’est que nous avons caressé
661
l’idée de pouvoir faire quelque chose de nous-
mêmes pour les mériter. Nous n’avons pas
détourné nos regards de nous-mêmes, croyant que
Jésus est un Sauveur vivant. Ne pensons pas que
notre propre grâce et nos mérites personnels
pourront nous sauver; la grâce du Christ: voilà
notre seul espoir de salut. Le Seigneur nous a fait
une promesse par son prophète: “Que le méchant
abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses
pensées; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de
lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.”
Ésaïe 55:7. Acceptons cette promesse toute nue, et
ne prenons pas le sentiment pour de la foi. Quand
nous nous confierons entièrement en Dieu, et que
nous nous appuyerons sur les mérites de Jésus, le
Sauveur qui pardonne les péchés, nous recevrons
tout le secours désirable.
Nous regardons à nous-mêmes, comme si nous
avions le pouvoir de nous sauver; or Jésus est mort
pour nous justement parce que nous en sommes
incapables. Nous ne devrions pas nous laisser aller
au découragement, comme si nous n’avions pas un
Sauveur, ou s’il n’avait aucune intention
662
miséricordieuse en ce qui nous concerne. En ce
moment même il poursuit une œuvre en notre
faveur et il nous invite à nous approcher de lui avec
notre impuissance, pour être sauvés par lui. Notre
incrédulité le déshonore. C’est étonnant de voir
comment nous traitons notre meilleur Ami,
combien peu de confiance nous avons en lui qui est
capable de nous sauver parfaitement et qui nous a
donné tant de preuves de son grand amour.
Mes frères, vous attendez-vous à ce que votre
mérite vous recommande à la faveur divine;
pensez-vous devoir être affranchis du péché avant
de vous confier à son pouvoir salutaire? Si ce sont
là les pensées qui s’agitent dans votre esprit, je
crains que vous n’obteniez aucune force et que
pour finir vous vous découragiez.
Regardez et vivez
Au désert, quand le Seigneur permit à des
serpents venimeux de mordre les Israélites rebelles,
Moïse reçut l’ordre de dresser un serpent d’airain
et d’inviter tous les blessés à le regarder et à vivre.
663
Plusieurs ne crurent pas à l’efficacité du remède
indiqué par le Ciel. Entourés qu’ils étaient de morts
et de mourants, ils se savaient perdus sans le
secours divin; ils continuaient néanmoins à se
lamenter au sujet de leurs blessures, de leurs
douleurs, de leur mort imminente, jusqu’au
moment où leurs forces étaient épuisées, leur vue
obscurcie, alors qu’une guérison instantanée leur
était offerte. “Comme Moïse éleva le serpent dans
le désert, il faut de même que le Fils de l’homme
soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie
éternelle.” Jean 3:14, 15. Si vous êtes conscients de
votre état de péché, ne consumez pas toutes vos
forces à vous lamenter à ce sujet, mais regardez et
vivez. Jésus est notre unique Sauveur; même si des
millions d’êtres humains, qui ont besoin d’être
guéris, rejettent la grâce qu’il leur offre, aucun de
ceux qui se fient à ses mérites ne sera abandonné à
la perdition. Si nous comprenons que sans le Christ
notre condition est désespérée, ne nous
décourageons pas; appuyons-nous sur un Sauveur
crucifié et ressuscité. Pauvres âmes atteintes par la
maladie du péché et découragées, regardez et vous
vivrez. Jésus a engagé sa parole: il sauvera
664
quiconque s’adresse à lui.
Allez à Jésus: vous obtiendrez repos et paix.
Dès maintenant ce bienfait est à vous. Satan vous
suggère que vous êtes impuissants, incapables
d’obtenir une bénédiction par vous-mêmes. C’est
vrai que vous êtes impuissants. Mais élevez Jésus
et dites: “Je possède un Sauveur ressuscité. En lui
je me confie; il ne permettra pas que je sois confus.
Je triompherai en son nom. Il est ma justice et ma
couronne de joie.” Que personne ici ne s’imagine
que son cas est désespéré, car cela n’est pas. Vous
vous voyez pécheur et indigne; c’est justement
pour cette raison que vous avez besoin d’un
Sauveur. Si vous avez des péchés à confesser, ne
perdez pas de temps. Ces moments-ci sont plus
précieux que l’or. “Si nous confessons nos péchés,
il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et
pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
Ceux qui ont faim et soif de justice seront
rassasiés: Jésus l’a promis. Précieux Sauveur! Ses
bras sont ouverts pour vous recevoir; son grand
cœur plein d’amour vous attend pour vous bénir.
665
Il en est qui semblent penser qu’ils sont en
expectative, et qu’avant de pouvoir se réclamer de
la bénédiction du Seigneur ils doivent lui apporter
la preuve qu’ils se sont réformés. Mais ces chères
âmes peuvent réclamer cette bénédiction dès
maintenant. Il leur faut sa grâce, son Esprit, pour
venir en aide à leurs infirmités, sans quoi ils ne
pourront former un caractère chrétien. Jésus aime à
nous voir venir à lui tels que nous sommes—
pécheurs, impuissants, dépendants de lui.
Un don de Dieu: la repentance
La repentance, aussi bien que le pardon, est un
don de Dieu en Christ. C’est grâce à l’influence du
Saint-Esprit que nous sommes convaincus de péché
et que nous éprouvons le besoin de pardon. Seul
celui qui est contrit peut être pardonné, mais c’est
la grâce de Dieu qui produit la repentance dans un
cœur. Lui qui connaît toutes nos faiblesses et nos
infirmités, il nous viendra en aide.
Il en est qui viennent à Dieu par la repentance
et la confession, et qui cependant négligent de se
666
réclamer comme ils le devraient des promesses
divines. Ils ne voient pas que Jésus est un Sauveur
toujours présent; ils ne sont pas disposés à remettre
leurs âmes à sa garde et à compter sur lui pour
achever l’œuvre de grâce commencée dans leurs
cœurs. Alors qu’ils s’imaginent s’être remis
entièrement entre les mains de Dieu, ils continuent
à compter bien trop sur eux-mêmes. Il est des êtres
consciencieux qui se confient un peu en Dieu et un
peu en eux-mêmes. Ils ne regardent pas à Dieu,
pour être gardés par sa puissance, mais ils
comptent être acceptés par lui en raison du fait
qu’ils restent vigilants contre la tentation et qu’ils
accomplissent certains devoirs. Aucune victoire ne
vient récompenser une telle foi. De telles personnes
font des efforts en pure perte; leurs âmes
demeurent dans l’esclavage; elles n’auront de repos
qu’après avoir déposé leurs fardeaux aux pieds de
Jésus.
Il nous faut une vigilance continuelle et une
piété sincère, aimante; ces choses viennent
naturellement quand par la foi une âme est gardée
par la puissance de Dieu. Nous ne pouvons rien
667
faire, absolument rien, pour gagner la faveur
divine. Nous ne devons point nous confier en nous-
mêmes ou en nos bonnes œuvres; mais quand nous
allons au Christ en qualité d’êtres errants et
pécheurs, nous trouvons le repos en son amour.
Dieu acceptera quiconque s’approchera de lui en se
prévalant entièrement des mérites du Sauveur
crucifié. Alors l’amour naît dans le cœur. Point
d’extase, mais une confiance paisible et durable.
Tout fardeau devient léger, car il est léger le joug
que le Christ place sur nous. Le devoir devient une
jouissance, le sacrifice un plaisir. Le sentier qui
paraissait ténébreux est éclairé par le Soleil de
justice. C’est ainsi que l’on marche dans la lumière
comme le Christ est lumière.
668
Chapitre 55
Une ancienne vérité présentée
dans un cadre nouveau
Lors de l’assemblée du Kansas j’ai demandé à
Dieu de briser le pouvoir de l’ennemi et que ceux
qui demeuraient dans les ténèbres puissent ouvrir
leurs cœurs et leurs esprits pour recevoir le
message qui leur serait adressé de la part du
Seigneur, afin que la vérité, qui était une nouveauté
pour plusieurs, leur apparût comme une vérité
ancienne présentée dans un cadre nouveau.
L’entendement du peuple de Dieu a été obscurci,
Satan ayant présenté le caractère de Dieu sous un
faux jour. Notre bon et gracieux Seigneur lui avait
été présenté affublé des attributs de Satan; des
hommes et des femmes qui se sont mis à la
recherche de la vérité ont pendant si longtemps vu
Dieu sous un faux jour qu’il est difficile de dissiper
le nuage qui voile sa gloire à leurs yeux. Beaucoup
d’entre eux ont vécu dans une atmosphère de
doute, si bien qu’il paraît qu’il leur est impossible
669
de saisir l’espérance offerte dans l’Evangile du
Christ. ...
Le jour du sabbat, des vérités furent présentées
qui étaient nouvelles pour la plupart des auditeurs.
Des choses nouvelles et des choses anciennes
furent tirées du trésor de la Parole de Dieu. Des
vérités furent présentées que les auditeurs ne
pouvaient guère comprendre et s’approprier. Les
oracles de Dieu firent jaillir une lumière en rapport
avec la loi et l’Evangile, montrant que le Christ est
notre justice; des âmes affamées de vérité jugèrent
cette lumière trop belle pour être reçue.
Cependant les efforts déployés ce sabbat-là
n’ont pas été vains. Dès le dimanche matin on eut
la preuve évidente que l’Esprit de Dieu opérait de
grands changements dans l’état moral et spirituel
des personnes présentes. On livra esprit et cœur à
Dieu, et de beaux témoignages furent rendus par
ceux qui avaient vécu dans les ténèbres. Un frère
parla des luttes soutenues avant de pouvoir
accepter la bonne nouvelle du Christ notre justice.
La lutte fut dure, mais le Seigneur était à l’œuvre
670
auprès de lui; son esprit subit un changement et ses
forces furent renouvelées. Le Seigneur lui présenta
clairement la vérité en lui montrant que le Christ
seul est la source de toute vie et de tout espoir de
salut. En lui “était la vie, et la vie était la lumière
des hommes”. “Et la Parole a été faite chair, et elle
a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et
nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme
la gloire du Fils unique venu du Père.” Jean 1:4,
14.
L’un des frères qui exerçait le ministère déclara
avoir davantage joui de la bénédiction et de
l’amour de Dieu pendant l’assemblée que jamais
auparavant. Un autre affirma que si grandes avaient
été ses épreuves, ses perplexités et ses luttes
mentales qu’il avait été sur le point de tout
abandonner. Il avait senti qu’il ne lui restait qu’un
seul espoir: celui d’obtenir une mesure plus
abondante de la grâce du Christ; grâce à l’influence
ressentie au cours des réunions il avait expérimenté
un changement de cœur et obtenu une meilleure
connaissance du salut par la foi en Christ. Il avait
vu qu’il pouvait jouir du privilège d’être justifié
671
par la foi;* il était en paix avec Dieu; il confessait
avec larmes quel soulagement et quel bienfait avait
ressenti son âme. A chaque réunion de
témoignages on entendit parler de la paix, de la
consolation, de la joie éprouvées par ceux qui
avaient reçu la lumière.
De tout notre cœur nous remercions le Seigneur
de pouvoir présenter de précieuses lumières; nous
nous réjouissons à la pensée d’être en possession
d’un message contenant la vérité présente. La
nouvelle que le Christ est notre justice a apporté du
réconfort à beaucoup d’âmes; Dieu dit à son
peuple: “En avant!” Le message à l’église de
Laodicée s’applique à notre condition. Avec quelle
clarté est décrit l’état de ceux qui pensent avoir la
vérité, qui se vantent de connaître la Parole de
Dieu, alors qu’ils ne ressentent pas son pouvoir
sanctifiant dans leurs vies. Un amour fervent pour
Dieu fait défaut dans leurs cœurs; or c’est
justement cet amour fervent qui fait du peuple de
Dieu la lumière du monde.
Le message adressé à Laodicée
672
A une Eglise sans vie et sans Christ le Témoin
véritable dit: “Je connais tes œuvres. Je sais que tu
n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou
bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu
n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma
bouche.” Apocalypse 3:15, 16. Attention à ce qui
suit: “Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis
enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne
sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre,
aveugle et nu...” Apocalypse 3:17. Voici un peuple
qui tire sa gloire de la connaissance spirituelle et
des avantages qu’il possède. Mais il n’a pas
répondu aux bénédictions imméritées dont Dieu l’a
comblé. Il a été rebelle, ingrat; il a oublié Dieu qui
a été pour lui ce qu’un Dieu aimant, et qui
pardonne, est pour un fils ingrat et pervers. Il a
résisté à sa grâce, il a abusé de ses privilèges, laissé
passer les occasions favorables, il s’est laissé
sombrer dans le contentement de soi-même, dans
une ingratitude lamentable, dans un formalisme
vide, dans l’hypocrisie. Avec un orgueil
pharisaïque il s’est glorifié à tel point qu’il a pu
être dit de lui: “Tu dis: Je suis riche, je me suis
673
enrichi, et je n’ai besoin de rien.”
Le Seigneur Jésus n’a-t-il pas envoyé message
sur message de répréhension, d’avertissement,
d’appel à ces gens satisfaits? Ses conseils n’ont-ils
pas été méprisés et rejetés? Ne s’est-on pas moqué
des messagers qu’il a envoyés, n’a-t-on pas traité
de racontars leurs paroles? Le Christ voit ce que
l’homme ne voit pas. Il voit les péchés qui, à moins
d’une repentance sincère, risquent d’épuiser la
patience d’un Dieu plein de longanimité. Le Christ
ne peut prendre à sa charge les noms de ceux qui se
montrent satisfaits et pleins de propre suffisance. Il
ne peut importuner son Père en faveur d’un peuple
qui n’éprouve aucun besoin de son aide et qui se
vante de tout savoir et de tout posséder.
Notre grand Rédempteur se compare à un riche
marchand qui va de maison en maison offrant ses
biens précieux et disant: “Je te conseille d’acheter
de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu
deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que
tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse
pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu
674
voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que
j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. Voici, je me
tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend
ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je
souperai avec lui, et lui avec moi.” Apocalypse
3:18-20.
Examinons notre condition devant Dieu;
écoutons le conseil du Témoin véritable. Qu’aucun
d’entre nous n’empêche la lumière d’atteindre son
cœur, par ses préjugés, comme l’ont fait les Juifs.
N’obligeons pas le Christ à nous dire, à nous aussi,
comme il l’a dit à eux: “Vous ne voulez pas venir à
moi pour avoir la vie!” Jean 5:40.
Dans chaque réunion tenue à partir de la
dernière Conférence Générale, des âmes ont
accepté avec bonheur le précieux message de la
justice du Christ. Nous remercions Dieu pour ces
âmes conscientes d’avoir besoin de quelque chose
qu’elles ne possèdent pas encore—l’or de la foi et
de l’amour, les vêtements blancs de la justice du
Christ, le collyre qui donne le discernement
spirituel. Quand vous posséderez ces choses, le
675
temple de votre âme ne sera plus un reliquaire
profane. Frères et sœurs, je vous supplie au nom de
Jésus-Christ de Nazareth, de joindre votre effort à
celui de Dieu. Aujourd’hui est le jour favorable.
676
Chapitre 56
Une vérité accompagnée de
ses divines lettres de créance
Un message venant de Dieu
Le message actuel—la justification par la foi—
est un message venant de Dieu; il est accompagné
de lettres de créance divines; il porte des fruits pour
la sainteté. Nous craignons fort que certains qui ont
grandement besoin de la précieuse vérité qui leur a
été présentée n’aient pas su en profiter. Ils n’ont
pas ouvert la porte de leur cœur et souhaité la
bienvenue à Jésus, l’hôte divin; ils en ont éprouvé
une lourde perte. Il est vraiment étroit le chemin
dans lequel nous avons à marcher; la croix s’offre à
nous à chaque pas. Il nous faut apprendre à vivre
par la foi; alors les heures les plus sombres seront
illuminées par les rayons bénis du Soleil de justice.
Nous sommes en danger dès que nous
négligeons de sonder chaque jour les Ecritures pour
677
y chercher lumière et connaissance. Les biens de la
terre ne s’acquièrent pas sans effort; pouvons-nous
nous attendre à ce que les bénédictions célestes
nous arrivent sans un réel effort de notre part? Les
mines de la vérité doivent être creusées. Le
psalmiste a dit: “La révélation de tes paroles
éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples.”
Psaumes 119:130. Notre vie ne doit pas être
séparée de la Parole de Dieu. Il faut l’entretenir
dans l’esprit, la recevoir avec empressement dans
le cœur, la chérir, l’aimer, lui obéir. Il nous faut
aussi beaucoup plus de connaissances; il nous faut
être éclairés au sujet du plan du salut. Pas une
personne sur cent ne comprend et n’applique la
vérité biblique sur ce sujet si nécessaire à notre
bonheur présent et éternel. Quand la lumière
commence à briller et à faire que l’on comprend
clairement le plan de la rédemption, l’ennemi
s’empresse en toute diligence de faire en sorte que
le cœur des hommes soit privé de la lumière.
Approchons-nous de la Parole de Dieu avec un
esprit humble et désireux d’apprendre: les ordures
de l’erreur seront balayées; des joyaux de vérité
longtemps soustraits à notre vue seront découverts.
678
Un grand besoin se fait sentir: que le Christ soit
prêché comme le seul espoir de salut. Quand la
doctrine de la justification par la foi fut présentée à
l’assemblée de Rome, elle fut pour beaucoup ce
qu’est une eau fraîche pour le voyageur altéré. La
pensée que la justice du Christ nous est imputée
sans qu’il y ait mérite de notre part, comme un
libre don de Dieu, sembla précieuse.—The Review
and Herald, 3 septembre 1889.
Pas de goût pour le péché
Revêtus de la justice du Christ, nous n’aurons
aucun goût pour le péché, car le Christ agira avec
nous. Il pourra nous arriver de commettre des
fautes, mais nous haïrons le péché qui a été la
cause des souffrances du Fils de Dieu.—The
Review and Herald, 18 mars 1890.
Enseignements exagérés
Il existe de grandes vérités, longtemps cachées
sous les décombres de l’erreur, qui doivent être
679
communiquées. La doctrine de la justification par
la foi a été perdue de vue par plusieurs de ceux qui
faisaient profession de croire au message du
troisième ange. Le groupe qui se désigne par le mot
sainteté s’est porté aux extrêmes sur ce point. On a
dit avec un grand zèle: “Il suffit de croire en Christ
pour être sauvé; fi de la loi de Dieu!” Ceci n’est
pas en harmonie avec les enseignements de la
Parole de Dieu. Une telle foi est sans fondement.
Ce n’est pas là le précieux joyau de vérité que Dieu
a confié à son peuple pour ce temps-ci. C’est une
doctrine qui fourvoie des âmes sincères. La lumière
qui jaillit de la Parole de Dieu révèle le fait que la
loi doit être prêchée. Le Christ doit être élevé parce
qu’il est un Sauveur qui pardonne la transgression,
l’iniquité, le péché, mais qui n’assure nullement
l’impunité à l’âme qui refuse de se repentir.—The
Review and Herald, 13 août 1889.
Le message porte du fruit
Nous avons d’excellentes réunions. L’esprit qui
a régné à l’assemblée de Minneapolis ne se trouve
pas ici. Tous agissent en harmonie. Les délégués
680
sont nombreux. La réunion qui a lieu à cinq heures
du matin est bien fréquentée; les réunions sont
bonnes. Tous les témoignages que j’ai entendus ont
eu un caractère édifiant. Leurs auteurs disent que
l’année passée a été la meilleure de leur vie; la
lumière émanant de la Parole de Dieu sur la
justification par la foi, Christ notre justice, a été
aperçue distinctement. Il y a eu des expériences
fort intéressantes.
J’ai assisté à toutes les réunions matinales, sauf
deux. A huit heures frère Jones présente le sujet de
la justification par la foi et suscite un vif intérêt. On
constate un progrès dans la foi et la connaissance
de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Un
certain nombre de personnes qui n’avaient pas eu
l’occasion d’entendre ce sujet auparavant se
l’approprient et sont abondamment rassasiées à la
table du Seigneur. Ceux qui se sont exprimés ont
été unanimes pour dire que ce message de lumière
et de vérité parvenu à notre Eglise est justement la
vérité qu’il nous faut en ce temps-ci; en retournant
en divers lieux dans leurs églises respectives ils ne
manqueront pas d’apporter lumière, consolation et
681
bénédictions divines.
Nous avons une vraie fête d’aliments délicats;
nous avons la joie de voir des âmes saisir la
lumière et regarder à Jésus, le chef et le
consommateur de la foi. Le Christ est le grand
modèle; son caractère doit devenir le nôtre. Toute
perfection réside en lui. Si nous nous détournons de
l’homme et de tout autre modèle, à visage
découvert nous contemplons Jésus dans toute sa
gloire. L’esprit est alors envahi par le sentiment
puissant et invincible de son excellence; tout autre
objet nous devient indifférent, et toute discipline
morale qui ne tend pas à refaire en nous son image
est abandonnée. J’aperçois des hauteurs et des
profondeurs que nous pouvons atteindre si
seulement nous acceptons chaque rayon de lumière
et avançons vers une lumière plus abondante. La
fin est proche; Dieu veuille que nous ne soyons pas
trouvés endormis en un temps comme celui-ci.
Je suis si reconnaissante de voir chez nos frères
exerçant le ministère une disposition à sonder les
Ecritures pour eux-mêmes. Ce qui avait beaucoup
682
manqué jusqu’ici, c’est une recherche approfondie
des joyaux de vérité contenus dans les Ecritures,
qu’il fallait thésauriser. Quelle perte
n’éprouvonsnous pas en négligeant de déployer
toutes nos énergies mentales pour rechercher avec
d’ardentes prières l’illumination divine qui nous
ferait comprendre la sainte Parole.
Je crois qu’il va y avoir un progrès marqué
dans notre Eglise, un désir plus ardent de marcher
au pas avec le message du troisième ange.—
Manuscrit 10, 1889.
Le début du grand cri
Vous tous qui affirmez croire que le Seigneur
vient bientôt, sondez les Ecritures plus que jamais;
car Satan est décidé à mettre en œuvre tous ses
moyens de séduction pour retenir les âmes dans les
ténèbres, et pour aveugler les esprits de sorte qu’ils
ne voient pas les périls des temps où nous vivons.
Que chaque croyant prenne sa Bible avec
d’ardentes prières, pour qu’il soit éclairé par le
Saint-Esprit au sujet de la vérité et qu’il apprenne à
683
mieux connaître Dieu et Jésus-Christ qu’il a
envoyé. Cherchez la vérité comme un trésor caché,
et que l’ennemi soit déçu. Le temps de l’épreuve
suprême est imminent, car le grand cri du troisième
message a déjà commencé à nous révéler la justice
du Christ, le Rédempteur qui pardonne le péché.
C’est le commencement de la lumière émanant de
l’ange qui doit remplir la terre entière de sa gloire.
La tâche de quiconque a été touché par le message
d’avertissement consiste à élever Jésus, à le
présenter au monde tel qu’il fut révélé dans les
types, préfiguré dans les symboles, manifesté dans
les révélations accordées aux prophètes, dévoilé
dans les leçons données aux disciples et dans les
merveilleux miracles opérés en faveur des
hommes. Sondez les Ecritures: ce sont elles qui
rendent témoignage du Christ.
Si vous voulez tenir debout dans le temps de
détresse, il vous faut connaître le Christ, vous
approprier le don de sa justice qu’il impute au
pécheur repentant.—The Review and Herald, 22
novembre 1892.
684
S’approprier la justice du Christ
En Christ la restauration et la réconciliation
sont offertes à l’homme. Le gouffre creusé par le
péché a été comblé par la croix du Calvaire. Une
rançon totale a été payée par Jésus, grâce à laquelle
le pécheur est pardonné, tandis que la justice de la
loi est maintenue. Tous ceux qui croient que le
Christ est une victime propitiatoire peuvent
s’approcher et recevoir le pardon de leurs péchés;
par les mérites du Christ une communication a été
rétablie entre Dieu et l’homme. Dieu peut
m’accepter comme son enfant; j’ai la joie de
l’appeler mon Père qui m’aime. Nous devons
centrer nos espérances du ciel sur le Christ seul,
notre substitut et notre garant.
Nous avons transgressé la loi de Dieu;
d’ailleurs personne ne sera justifié par les œuvres
de la loi. Les meilleurs efforts que l’homme puisse
produire par ses propres forces ne valent rien pour
satisfaire la loi sainte et juste qui a été transgressée;
moyennant la foi en Christ on peut se réclamer de
la justice du Fils de Dieu comme pleinement
685
suffisante. Le Christ a satisfait les exigences de la
loi dans sa nature humaine. Il a subi la malédiction
de la loi à la place du pécheur, afin que quiconque
croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie
éternelle. Une foi sincère s’approprie la justice du
Christ, et le pécheur devient un vainqueur avec le
Christ; car il est devenu participant de la nature
divine; ainsi la divinité et l’humanité se trouvent
combinées.
C’est tenter l’impossible que de vouloir
atteindre le ciel par ses œuvres, en gardant la loi.
L’homme ne peut être sauvé sans l’obéissance,
mais ses œuvres ne doivent pas être sa propre
production; le Christ doit opérer en lui le vouloir et
le faire selon son bon plaisir. Si un homme pouvait
se sauver par ses œuvres, il aurait sujet de s’en
réjouir. L’effort tenté par l’homme, avec ses
propres forces, pour obtenir le salut, fait penser au
sacrifice de Caïn. Tout ce que l’homme est capable
de faire est souillé par l’égoïsme et le péché; ce qui
est le produit de la foi est acceptable aux yeux de
Dieu. On réalise des progrès quand on cherche à
gagner le ciel par les mérites du Christ. En
686
regardant à Jésus, le chef et le consommateur du
salut, on va de force en force, de victoire en
victoire; car à travers le Christ la grâce de Dieu a
opéré notre salut complet.
Impossible de plaire à Dieu sans la foi. Une foi
vivante permet à son possesseur de s’emparer des
mérites du Christ, et de trouver consolation et
satisfaction dans le plan du salut.—The Review
and Herald, 1er juillet 1890.
687
Chapitre 57
Le Christ, chemin de la vie
“Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Evangile
de Dieu. Il disait: Le temps est accompli, et le
royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et
croyez à la bonne nouvelle.” Marc 1:14, 15.
La repentance est associée à la foi; l’Evangile
la recommande comme condition du salut. Paul
prêchait la repentance. Il déclare: “Vous savez que
je n’ai rien caché de ce qui vous était utile, et que
je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous
enseigner publiquement et dans les maisons,
annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance
envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-
Christ.” Actes des Apôtres 20:20, 21. Point de salut
sans repentir. Aucun pécheur impénitent ne peut
croire en son cœur de manière à obtenir la justice.
La repentance est définie par Paul: “La tristesse
selon Dieu produit une repentance à salut dont on
ne se repent jamais.” 2 Corinthiens 7:10. Cette
688
repentance n’a rien de méritoire, mais elle prépare
le cœur à accepter le Christ comme unique
Sauveur, seul espoir du pécheur perdu.
Lorsque le pécheur considère la loi, il devient
conscient de sa culpabilité, et il se sent condamné.
Il ne trouve de consolation et d’espoir qu’en
regardant à la croix du Calvaire. Quand il
s’aventure à saisir les promesses, prenant Dieu au
mot, soulagement et paix entrent dans son âme. Il
s’écrie: “Seigneur, tu as promis de sauver tous ceux
qui viennent à toi au nom de ton Fils. Je suis une
pauvre âme perdue, impuissante, sans espoir.
Seigneur, sauve-moi, ou je vais périr.” Sa foi
s’empare du Christ et il est justifié devant Dieu.
S’il est vrai que Dieu peut être juste tout en
justifiant le pécheur, grâce aux mérites du Christ, il
est également vrai qu’aucun homme ne peut
couvrir son âme sous le vêtement de la justice du
Christ tout en continuant à commettre des péchés
connus ou en négligeant des devoirs connus. Dieu
exige le don inconditionné du cœur avant que la
justification soit possible; pour que l’homme puisse
689
retenir sa justification il faut une obéissance
constante, moyennant une foi active, vivante,
agissante par amour, et qui purifie l’âme.
À propos d’Abraham Jacques a écrit:
“Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les
œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel? Tu
vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par
les œuvres la foi fut rendue parfaite. Ainsi
s’accomplit ce que dit l’Ecriture: Abraham crut à
Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé
ami de Dieu. Vous voyez que l’homme est justifié
par les œuvres, et non par la foi seulement.”
Jacques 2:21-24. Pour qu’un homme soit justifié
par la foi, il faut que sa foi arrive à commander
pleinement à ses affections et aux impulsions de
son cœur; c’est par l’obéissance que la foi est
rendue parfaite.
La foi, condition de la promesse
Hors de la grâce du Christ le pécheur est dans
un état désespéré; rien ne peut être fait pour lui;
mais la grâce divine communique à l’homme une
690
puissance surnaturelle; elle agit sur l’esprit, le cœur
et le caractère. C’est la communication de la grâce
du Christ qui fait discerner la nature odieuse du
péché et l’expulse finalement du temple de l’âme.
C’est la foi qui nous introduit dans l’intimité du
Christ et nous associe à lui dans l’œuvre du salut.
La foi est la condition à laquelle Dieu a jugé
pouvoir promettre le pardon au pécheur; non que la
foi soit méritoire par elle-même, mais parce qu’elle
saisit les mérites du Christ, le remède indiqué
contre le péché. La foi peut offrir l’obéissance
parfaite du Christ à la place de la transgression et
de la défection du pécheur. Dès qu’un pécheur
accepte le Christ comme son Sauveur personnel,
Dieu pardonne ses péchés et le justifie
gratuitement, conformément à ses promesses
infaillibles. L’âme repentante comprend que sa
justification lui vient du Christ, son substitut et son
garant, qui est mort pour elle et s’est offert comme
expiation et justice.
“Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à
justice. Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire est
imputé non comme une grâce, mais comme une
691
chose due; et à celui qui ne fait point d’œuvre, mais
qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est
imputée à justice.” Romains 4:3-5. La justice
consiste à obéir à la loi. La loi exige la justice, et
c’est ce que le pécheur doit à la loi; mais il en est
incapable. C’est par la foi seulement qu’il peut
atteindre à la justice. Par la foi il peut apporter à
Dieu les mérites du Christ, et le Seigneur place
l’obéissance de son Fils sur le compte du pécheur.
La justice du Christ est acceptée au lieu de la
faillite de l’homme, et Dieu reçoit, pardonné,
justifie l’homme repentant et croyant, le traite
comme s’il était juste, et l’aime comme il aime son
propre Fils. C’est ainsi que la foi est imputée à
justice; l’âme pardonnée avance de grâce en grâce,
d’une lumière reçue à une plus grande lumière. Elle
peut dire avec joie: “Il nous a sauvés, non à cause
des œuvres de justice que nous aurions faites, mais
selon sa miséricorde, par le baptême de la
régénération et le renouvellement du Saint-Esprit,
qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-
Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa
grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la
vie éternelle.” Tite 3:5-7.
692
Il est encore écrit: “Mais à tous ceux qui l’ont
reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné
le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont
nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de
la volonté de l’homme, mais de Dieu.” Jean 1:12,
13. Jésus a déclaré: “Si un homme ne naît de
nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.” Jean
3:3. “Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne
peut entrer dans le royaume de Dieu.” Jean 3:5. Ce
n’est pas un idéal inférieur qui nous est proposé,
car nous devons devenir enfants de Dieu. Nous
devons être sauvés en tant qu’individus; au jour de
l’épreuve finale on verra qui a servi Dieu et qui ne
l’a pas servi. Nous sommes sauvés en tant
qu’individus ayant cru au Seigneur Jésus-Christ.
Plusieurs se fourvoient en pensant qu’ils
doivent escalader le ciel, faire quelque chose de
méritoire qui leur procure la faveur de Dieu. Ils
tâchent de s’améliorer par leurs propres efforts,
sans aide aucune. Or ceci est impossible. Le Christ
a ouvert la voie en s’immolant pour nous, en nous
donnant un exemple par sa vie, en devenant notre
693
grand souverain sacrificateur. Il a dit: “Je suis le
chemin, la vérité, et la vie.” Jean 14:6. Ces paroles
ne seraient pas vraies si nous pouvions gravir ne
fût-ce qu’un échelon par nos propres efforts. Mais
quand nous acceptons le Christ, les bonnes œuvres
font leur apparition, elles constituent la preuve
évidente que nous sommes sur le chemin de la vie,
que le Christ est notre chemin, que nous foulons le
bon sentier qui mène au ciel.
Il devient notre justice
Le Christ considère nos dispositions; quand il
nous voit porter nos fardeaux avec foi, sa parfaite
sainteté couvre nos manquements. Si nous faisons
de notre mieux, il devient notre justice. Il nous faut
chaque rayon de lumière envoyé par Dieu pour
faire de nous la lumière du monde.—Lettre 33,
1889.
694
Chapitre 58
“Tu as perdu ton premier
amour”
J’ai parlé à mes auditeurs d’Otsego en partant
des quatrième et cinquième versets du second
chapitre de l’Apocalypse: “Ce que j’ai contre toi,
c’est que tu as abandonné ton premier amour.
Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et
pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à
toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins
que tu ne te repentes.” Apocalypse 2:4, 5. Le
peuple auquel s’adressent ces paroles possède
d’excellentes qualités, reconnues par le Témoin
fidèle. Néanmoins, dit-il, “j’ai quelque chose
contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier
amour”. Il y a ici une lacune à combler. Toutes les
autres grâces ne suffisent pas à combler le déficit.
L’Eglise reçoit ce conseil: “Souviens-toi donc d’où
tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières
œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton
chandelier de sa place, à moins que tu ne te
695
repentes. ... Que celui qui a des oreilles entende ce
que l’Esprit dit aux Eglises: A celui qui vaincra je
donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le
paradis de Dieu.” Apocalypse 2:4-7.
Ici le Témoin fidèle, qui tient les sept étoiles
dans sa main droite, adresse des paroles
d’avertissement, de répréhension, de menaces, de
promesses. “Les sept étoiles sont les anges des sept
Eglises, et les sept chandeliers sont les sept
Eglises.” Apocalypse 1:20.
Pesée dans les balances du sanctuaire, cette
Eglise est trouvée trop légère, ayant perdu son
premier amour. Le Témoin fidèle déclare: “Je
connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance.
Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que
tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le
sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; que tu
as de la persévérance, que tu as souffert à cause de
mon nom, et que tu ne t’es point lassé.”
Apocalypse 2:2, 3. Malgré tout ceci, l’Eglise est
trouvée en défaut. Où est la déficience fatale?—
“Tu as abandonné ton premier amour.” N’est-ce
696
pas aussi notre cas? Il se peut que nos doctrines
soient justes; il se peut que les fausses doctrines
nous soient odieuses et que nous refusions
d’accueillir ceux qui ne sont pas fidèles aux
principes; peut-être travaillons-nous avec une
énergie inlassable; mais cela ne suffit pas encore.
Pour quelle raison sommes-nous invités à la
repentance?—“Tu as abandonné ton premier
amour.”
Que chaque membre de l’Eglise étudie cet
avertissement important et ce reproche. Que
chacun se demande si en luttant pour la vérité, en
discutant les théories, il n’a pas perdu le tendre
amour du Christ. Le Christ n’aurait-il pas été exclu
des sermons, exclu des cœurs? N’existe-t-il pas un
danger: que beaucoup s’avancent avec une simple
profession de la vérité, accomplissant un travail
missionnaire, alors que l’amour du Christ n’a pas
été mêlé à l’activité? Cet avertissement solennel du
Témoin fidèle a une haute signification; il nous est
demandé de nous souvenir d’où nous sommes
tombés, de nous repentir et de faire nos premières
œuvres. “Sinon, dit le Témoin fidèle, je viendrai à
697
toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins
que tu ne te repentes.” Apocalypse 2:5. Si
seulement l’Eglise pouvait se rendre compte du
besoin qu’elle a de retrouver l’ardeur de son
premier amour! Si celui-ci fait défaut, toutes les
autres qualités sont insuffisantes. On ne peut sans
danger négliger l’appel à la repentance. Il ne suffit
pas de croire à la théorie de la vérité. Le fait de
présenter cette théorie à des incroyants ne fait pas
de vous des témoins du Christ. La lumière qui a
réjoui vos cœurs lorsque pour la première fois vous
avez compris le message destiné à notre temps est
un élément essentiel de votre expérience et de vos
labeurs, et c’est justement ce qui a manqué dans
votre cœur et dans votre vie. Le Christ constate
votre manque de zèle et déclare que vous êtes
tombés et que vous vous trouvez dans une position
périlleuse.
L’amour et la loi doivent être présentés
ensemble
En présentant le caractère obligatoire de la loi
plusieurs ont négligé de dépeindre l’amour infini
698
du Christ. Chargés de présenter au public de si
grandes vérités, des réformes si importantes, ils
n’ont pas estimé à sa juste valeur le sacrifice
propitiatoire en tant qu’expression du grand amour
de Dieu pour l’homme. L’amour pour Jésus et
l’amour de Jésus pour les pécheurs ont été exclus
de l’expérience religieuse de ceux qui étaient
chargés de prêcher l’Evangile; le moi a pris la
place réservée au Rédempteur de l’humanité. La loi
doit être présentée aux transgresseurs, non comme
une chose séparée de Dieu, mais comme exprimant
sa pensée et son caractère. De même que la lumière
solaire ne peut être séparée du soleil, la loi de Dieu
ne peut être présentée convenablement à l’homme
indépendamment de son divin Auteur. Le messager
devrait pouvoir dire: “La loi exprime la volonté de
Dieu; venez et constatez vous-mêmes que la loi est
ce qu’a dit Paul—sainte, juste et bonne.” Elle
censure le péché, elle condamne le pécheur, mais
c’est pour lui montrer qu’il a besoin du Christ en
qui se trouvent en abondance miséricorde, bonté et
vérité. S’il est vrai que la loi ne peut supprimer la
peine encourue par le péché, et qu’elle met toute la
dette du pécheur à son compte, il est vrai aussi que
699
le Christ a promis un pardon complet à tous ceux
qui se repentent et croient à sa miséricorde.
L’amour de Dieu s’étend abondamment sur toute
âme repentante et croyante. Seul le sang expiatoire
peut effacer les stigmates du péché. Il ne fallait rien
moins que le sacrifice de Celui qui est l’égal de son
Père. L’œuvre du Christ—sa vie, son humiliation,
sa mort, son intercession en faveur de l’homme
perdu—rend la loi magnifique et honorable.
Bien des sermons sur les droits de la loi ont été
prêchés sans Christ et n’ont pu, à cause de cela,
convertir les âmes. Sans la grâce du Christ on ne
peut faire un seul pas dans la voie de l’obéissance à
la loi divine. Combien il importe, par conséquent,
que le pécheur entende parler de l’amour et de la
puissance de son Rédempteur et Ami! Si
l’ambassadeur du Christ doit affirmer avec force
les droits de la loi, il devrait en même temps faire
comprendre que personne ne peut être justifié en
dehors du sacrifice expiatoire du Christ. Hors du
Christ il ne peut y avoir que condamnation et une
terrible attente du jugement suivi de la privation de
la présence de Dieu. Celui dont les yeux se sont
700
ouverts pour voir l’amour du Christ verra que le
caractère de Dieu est plein d’amour et de
compassion. Dieu ne semblera plus un être
tyrannique, impitoyable, mais un père impatient
d’embrasser le fils repentant. Avec le psalmiste le
pécheur s’écriera: “Comme un père a compassion
de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui
le craignent.” Psaumes 103:13. Tout désespoir est
balayé de l’âme quand le Christ est reconnu sous
son vrai caractère.
La vérité du message du troisième ange
Quelques-uns de nos frères ont exprimé une
crainte: que nous insistions trop sur le sujet de la
justification par la foi; j’espère, et je prie à cet
effet, que personne ne s’alarmera sans raison; car il
n’y a aucun danger à présenter cette doctrine telle
qu’elle ressort des Ecritures. Si par le passé on
n’avait pas été réticent pour instruire
convenablement le peuple de Dieu, il ne serait pas
nécessaire à présent d’appeler l’attention sur ce
sujet. ... On a trop souvent perdu de vue les plus
précieuses et plus grandes promesses contenues
701
dans les saintes Ecritures: or c’est justement là ce
que désirait l’ennemi de toute justice. Il a jeté son
ombre ténébreuse entre nous et Dieu pour nous
empêcher de reconnaître le vrai caractère de Dieu.
Le Seigneur s’est proclamé “miséricordieux,
abondant en grâce, patient, plein de bonté et de
vérité”.
Plusieurs m’ont interrogée par écrit, pour savoir
si le message de la justification par la foi est
vraiment le message du troisième ange; j’ai
répondu: “En vérité c’est le message du troisième
ange.”—The Review and Herald, 1er avril 1890.
702
Chapitre 59
Obéissance parfaite grâce au
Christ
“Vous voyez qu’un homme est justifié par les
œuvres et non par la foi seulement. ... Car comme
le corps sans esprit est mort, ainsi aussi la foi sans
les œuvres est morte.” (Jacques 2:24, 26, version
Darby.) Il est indispensable d’avoir foi en Jésus, de
croire qu’on est sauvé par lui; cependant il y a
danger à prendre l’attitude de plusieurs qui disent:
“Je suis sauvé.” D’autres ont dit: “Faites de bonnes
œuvres, et vous vivrez”, mais personne ne peut
accomplir de bonnes œuvres sans Christ. Plusieurs
disent aujourd’hui: “Croyez seulement et vous
vivrez.” La foi et les œuvres marchent ensemble;
croire et faire sont inséparables. Le Seigneur
n’exige pas moins aujourd’hui que ce qu’il exigeait
d’Adam dans le paradis, avant la chute—une
obéissance parfaite, une justice immaculée. Dieu
demande autant sous l’alliance de grâce qu’il
demandait dans le paradis—accord avec sa loi
703
sainte, juste et bonne. L’Evangile n’affaiblit pas les
droits de la loi; elle l’exalte, au contraire, et la rend
honorable. Sous le Nouveau Testament, rien moins
n’est exigé que ce qui l’était sous l’Ancien. Que
personne n’entretienne l’illusion si chère au cœur
naturel, que Dieu se contentera de la sincérité,
quelle que soit la croyance, si imparfaite que soit la
conduite, car Dieu exige de son enfant une
obéissance parfaite.
Pour faire face aux exigences de la loi notre foi
doit se saisir de la justice du Christ et l’approprier.
Unis avec le Christ, acceptant sa justice par la foi,
nous sommes rendus capables d’accomplir les
œuvres de Dieu, d’être les collaborateurs du Christ.
Vous n’avez pas la foi si vous vous laissez
entraîner par le courant du mal, si vous ne coopérez
pas avec les agents célestes pour réprimer la
transgression au sein de votre famille, et dans
l’Eglise, pour y amener la justice éternelle. La foi
agit par amour et purifie l’âme. La foi permet au
Saint-Esprit de créer la sainteté dans le cœur; mais
cela n’est possible que si l’homme agit en
harmonie avec le Christ. Nous ne sommes qualifiés
704
pour le ciel que si le Saint-Esprit opère dans nos
cœurs; la justice du Christ est notre unique lettre de
créance donnant accès au Père. Pour obtenir la
justice du Christ il faut que jour après jour nous
soyons transformés par l’action de l’Esprit, afin de
devenir participants de la nature divine. L’œuvre
du Saint-Esprit a pour effet d’affiner le goût, de
sanctifier le cœur, d’ennoblir l’être tout entier.
Regardez à Jésus
Que toute âme regarde à Jésus. “Voici l’agneau
de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29.
Personne n’est contraint de regarder au Christ;
néanmoins l’invitation est donnée avec instance et
tendresse. “Regardez et vous vivrez.” Si nous
regardons à Jésus, nous verrons que son amour est
sans pareil, qu’il a pris la place du pécheur
coupable et lui a imputé sa justice immaculée.
Quand le pécheur voit son Sauveur mourant sur la
croix, à sa place, sous la malédiction du péché,
quand il contemple son amour qui pardonne,
l’amour naît dans son cœur. Alors le pécheur aime
le Christ qui l’a aimé le premier; or l’amour est
705
l’accomplissement de la loi. L’âme repentante
comprend que Dieu “est fidèle et juste pour nous...
pardonner [nos péchés], et pour nous purifier de
toute iniquité”. L’Esprit de Dieu agit dans le cœur
du croyant et le fait avancer d’une obéissance à
l’autre, de force en force, de grâce en grâce en
Jésus-Christ.
Dieu condamne à bon droit quiconque ne prend
pas le Christ comme son Sauveur personnel; mais
il pardonne à celui qui s’approche de lui avec foi, il
le rend capable d’opérer les œuvres de Dieu et de
devenir un avec le Christ par la foi. Jésus a dit à ce
propos: “Moi en eux, et toi en moi,—afin qu’ils
soient parfaitement un [cette unité produit la
perfection du caractère], et que le monde connaisse
que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme
tu m’as aimé.” Jean 17:23. Le Seigneur a
amplement pourvu à ce que l’homme ait un salut
complet et gratuit, et qu’il devienne parfait en lui.
Dieu veut que ses enfants jouissent des brillants
rayons du Soleil de justice, qu’ils aient la lumière
de la vérité. Dieu a pourvu au salut du monde à un
prix d’une valeur infinie, le don de son Fils unique.
706
L’apôtre a dit: “Lui, qui n’a point épargné son
propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous,
comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes
choses avec lui?” Romains 8:32. Si donc nous ne
sommes pas sauvés, ce ne sera pas la faute de Dieu,
mais la nôtre, parce que nous aurons négligé de
coopérer avec les agents divins. Notre volonté
n’aura pas coïncidé avec celle de Dieu.
Le Rédempteur du monde a caché sa divinité
sous son humanité afin d’atteindre les hommes; il a
fallu le divin et l’humain pour apporter au monde
le salut rendu nécessaire par la chute. La divinité
avait besoin de l’humanité pour établir une
communication entre Dieu et l’homme. L’homme a
besoin d’une puissance extérieure et supérieure à
lui pour que soit rétablie en lui l’image divine:
mais le fait qu’il a besoin de l’aide divine ne le
dispense pas d’une action personnelle. La foi est
demandée à l’homme, car c’est la foi qui agit par
amour et purifie l’âme. La foi s’empare des vertus
du Christ. Le Seigneur ne veut pas que le pouvoir
humain soit paralysé; en coopérant avec Dieu
l’homme devient capable de faire le bien. Dieu
707
n’entend pas annihiler notre volonté, car c’est elle
qui nous permet d’accomplir l’œuvre qui nous est
assignée auprès et au loin. A chacun il a assigné
une tâche; chaque ouvrier fidèle apporte la lumière
au monde, uni qu’il est avec Dieu et avec le Christ
et les anges du ciel pour une grande œuvre: celle
qui consiste à sauver les perdus. Etroitement
associé à Dieu, il devient de plus en plus intelligent
pour accomplir les œuvres de Dieu. Le croyant
grandit spirituellement en extériorisant la grâce
divine qui agit en lui. Celui qui travaille dans la
mesure des talents à lui confiés devient un sage
constructeur au service du Maître; car il fait son
apprentissage sous la direction du Christ, apprenant
à accomplir les œuvres de Dieu. Il ne voudra pas se
soustraire aux responsabilités, car il comprendra
que chacun doit servir la cause de Dieu dans la
mesure de ses capacités; il prend donc sa part du
fardeau de l’œuvre; Jésus n’abandonnera pas son
serviteur obéissant et plein de bonne volonté; il ne
permettra pas qu’il soit écrasé. L’homme qui porte
de lourdes responsabilités dans la cause de Dieu
n’a pas besoin de votre pitié, car il coopère
fidèlement avec Dieu, et l’œuvre s’achève grâce à
708
l’union des efforts divin et humain. Celui qui
mérite votre pitié c’est celui qui évite les
responsabilités, inconscient des privilèges auxquels
il est appelé.
709
Chapitre 60
Le rapport de la foi et des
oeuvres
Napier, Nouvelle-Zélande
9 avril 1893
Frère A. T. Jones,
J’assistai à une réunion, en présence d’un vaste
auditoire. Dans un songe je vous voyais présenter
le sujet de la justification par la foi et de la justice
du Christ imputée au croyant. A plusieurs reprises
vous avez dit que les œuvres n’ont aucune valeur,
qu’il n’y a pas de condition. J’ai vu qu’une telle
présentation risquait de jeter de la confusion dans
les esprits, de donner une fausse impression
concernant la foi et les œuvres; c’est pourquoi j’ai
décidé de vous écrire. Vos affirmations sont trop
fortes. L’octroi de la justification et de la
sanctification, comme aussi de la justice du Christ,
710
est soumis à des conditions. Je connais vos
intentions, mais vous produisez une fausse
impression sur beaucoup d’esprits. S’il est vrai que
pas une seule âme ne sera sauvée par les bonnes
œuvres, il n’est pas une seule âme non plus qui sera
sauvée sans bonnes œuvres. Dieu a établi une loi
pour notre salut: il nous faut demander pour
recevoir, chercher pour trouver, frapper pour que la
porte nous soit ouverte.
Le Christ déclare vouloir sauver parfaitement
tous ceux qui s’approchent de lui. Il invite chacun à
venir à lui. “Je ne mettrai pas dehors celui qui vient
à moi.” Jean 6:37. Vous avez la même idée que
moi sur ces sujets, mais votre manière de les
présenter crée de la confusion dans les esprits.
Après que vous vous êtes exprimé d’une façon
radicale à propos des œuvres, si l’on vous interroge
sur ce même sujet, vos idées ne sont pas
suffisamment claires, vous ne savez pas définir les
principes justes et vous ne réussissez pas à
accorder vos déclarations précédentes avec vos
propres principes et vos convictions.
711
Un jeune homme posa cette question à Jésus:
“Bon Maître,... que dois-je faire pour hériter la vie
éternelle?” Marc 10:17. Et le Christ lui dit:
“Pourquoi m’appelles-tu bon? Il n’y a de bon que
Dieu seul. Si tu veux entrer dans la vie, observe les
commandements.” “Lesquels”, demanda le jeune
homme, et Jésus cita alors plusieurs
commandements; à quoi le jeune homme répliqua:
“J’ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il
encore? Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va,
vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et
tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-
moi.” Il y a ici des conditions, et la Bible en est
pleine. “Après avoir entendu ces paroles, le jeune
homme s’en alla tout triste; car il avait de grands
biens.” Marc 10:18; Matthieu 19:17, 20, 21, 22.
Sauvegarder certains points de doctrine
Quand donc vous dites qu’il n’y a pas de
conditions, et faites des affirmations générales,
vous troublez les esprits; certains ne peuvent voir
de la logique dans votre manière de vous exprimer.
Ils ne pensent pas pouvoir accorder vos expressions
712
avec de claires déclarations de la Parole de Dieu.
Veillez à cela. Ces fortes affirmations relatives à la
loi sont loin d’affermir nos positions. Au contraire,
elles les affaiblissent, car plusieurs vont vous
prendre pour un extrémiste et perdre le bénéfice
des précieuses leçons que vous désirez leur donner
sur les sujets qu’ils ont besoin de connaître. ... Mon
frère, il n’est pas facile de comprendre ceci; ne
jetez pas la confusion dans quelque esprit par des
idées qui ne s’accordent pas avec la Parole.
Rappelez-vous que les disciples que le Christ
instruisait ont donné des preuves d’une ignorance
lamentable; quand, cependant, le Saint-Esprit
promis par Jésus vint sur eux et fit du Pierre
vacillant le champion de la vérité, quelle
transformation dans son caractère! Gardez-vous de
placer le moindre caillou susceptible de faire
trébucher une âme faible dans la foi, par des
expressions exagérées. Soyez toujours logique,
calme, profond, solide. N’allez pas aux extrêmes
en quoi que ce soit, gardez vos pieds sur le roc
solide. Quel précieux Sauveur nous possédons!
“Celui qui a mes commandements et qui les garde,
c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera
713
aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai
connaître à lui.” Jean 14:21. C’est ici la pierre de
touche—obéir aux paroles du Christ. Et c’est aussi
la démonstration de l’amour qu’éprouve
l’instrument humain pour Jésus; celui qui se
conforme à sa volonté manifeste d’une manière
pratique, devant le monde, le fruit de l’obéissance,
de la pureté, de la sainteté de caractère. ...
O mon frère, marchez avec Dieu, prudemment.
Rappelez-vous que des yeux sont fixés sur vous,
s’attendant à ce que vous dépassiez la cible, que
vous trébuchiez et que vous tombiez. Mais tout ira
bien aussi longtemps que vous vous serrez contre
Jésus, en toute humilité. ...
Nous n’achevons jamais nos études à l’école du
Christ. Nous devons travailler sur le plan de
l’addition et le Seigneur agira sur celui de la
multiplication. Une diligence constante, avec la
grâce du Christ, nous permettra de vivre sur ce plan
de l’addition, en affermissant notre vocation et
notre élection. ... “En faisant cela, vous ne
broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que
714
l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur
et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement
accordée.” 2 Pierre 1:10, 11.—Lettre 44, 1893.
Pas de compromis avec le péché
J’exhorte mes frères à examiner attentivement
comment ils présentent le sujet de la foi et des
œuvres, pour éviter de jeter la confusion dans les
esprits. Il faut insister auprès des gens pour qu’ils
se montrent diligents dans l’accomplissement de
bonnes œuvres. Il faut leur montrer comment
réussir, comment être purifiés, pour que leurs
offrandes soient acceptées par Dieu comme un
parfum agréable. Ceci n’est possible que grâce au
sang du Christ. Des messages d’un caractère
décisif doivent être délivrés. Des hommes sont
appelés à se présenter au public pour dénoncer et
répudier le mal sous toutes ses formes.
Si l’ange de n’importe quelle église reçoit un
mandat analogue à celui qui fut confié à l’ange de
l’Eglise d’Ephèse, que des instruments humains le
fassent retentir en s’opposant à l’insouciance, à
715
l’apostasie, au péché, pour amener à la repentance
et à la confession des péchés. Ne tentez jamais de
couvrir le péché; car le message de répréhension
doit proclamer le Christ premier et dernier, le tout
de l’âme.
Sa puissance est à la disposition de ceux qui la
demandent pour assurer leur victoire. Celui qui est
chargé de réprimander doit inspirer à ses auditeurs
la volonté de vaincre. Il doit les encourager à lutter
pour être délivrés de toute mauvaise habitude, de
tout ce qui exerce une influence corruptrice, même
si ce renoncement à soi-même équivaut à
s’arracher un œil ou à amputer le bras droit. Aucun
compromis ne doit être concédé à une habitude
mauvaise ou coupable.—Manuscrit 26a, 1892.
Coopérer avec Dieu
L’homme doit coopérer avec Dieu, en
employant chacune de ses facultés suivant la
capacité reçue de Dieu. Il ne doit pas ignorer les
principes qui règlent le manger et le boire et les
diverses habitudes. Le Seigneur veut que ses
716
instruments humains agissent comme des êtres
raisonnables et parfaitement conscients de leurs
responsabilités. ...
Il ne nous est pas permis de négliger le moindre
rayon de lumière donné par Dieu. Faire preuve de
nonchalance dans ces choses qui demandent de la
diligence, c’est commettre un péché. L’instrument
humain doit collaborer avec Dieu, et subjuguer ses
passions comme c’est son devoir de le faire. A cet
effet il doit prier Dieu d’une manière inlassable,
pour obtenir sans cesse le contrôle de sa pensée, de
son tempérament, de ses actions. La grâce que
communique le Christ peut lui assurer la victoire.
Etre vainqueur signifie plus que beaucoup se
l’imaginent.
L’Esprit de Dieu exaucera le cri de tout cœur
repentant; car la repentance est un don de Dieu,
une preuve que le Christ attire une âme. Sans le
Christ nous ne pouvons nous repentir du péché, pas
plus que nous ne pouvons être pardonnés sans lui;
bien sûr, c’est humiliant pour un homme passionné
et orgueilleux d’aller sans autre à Jésus, croyant et
717
se confiant en lui pour tous les besoins de la vie. ...
Que personne ne dise que l’homme n’a rien ou
presque rien à faire pour remporter la victoire; car
Dieu ne fait rien sans le concours de l’homme. Ne
dites pas non plus simplement que Jésus aidera
celui qui aura fait tout son possible. Le Christ a dit:
“Sans moi vous ne pouvez rien faire.” Jean 15:5.
Du commencement à la fin l’homme doit
collaborer avec Dieu. Si le Saint-Esprit n’opère pas
dans le cœur de l’homme, celui-ci pourra trébucher
et tomber à chaque pas. Les efforts d’un homme
abandonné à lui-même n’aboutissent à rien; c’est la
coopération avec le Christ qui assure la victoire. De
nous-mêmes nous ne sommes pas capables de nous
repentir de nos péchés. Impossible de faire le
premier pas dans la direction du Sauveur si l’on
n’accepte le secours d’en haut. “Je suis l’alpha et
l’oméga, le commencement et la fin” (Apocalypse
21:6) pour le salut de toute âme.
Bien que le Christ soit tout, nous devons
pousser chaque homme à une diligence infatigable.
Il nous faut lutter, combattre, agoniser, veiller et
718
prier pour ne pas être vaincus par un vil ennemi. La
puissance et la grâce qui nous rendent capables de
cela viennent de Dieu; nous devons donc nous fier
constamment à lui qui peut sauver parfaitement
tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Ne
donnez jamais l’impression que l’homme n’a rien
ou presque rien à faire de son côté; enseignez
plutôt qu’il faut coopérer avec Dieu afin de
remporter une complète victoire.
Ne dites pas que vos œuvres n’ont rien à voir
avec votre rang et votre position aux yeux de Dieu.
Au dernier jour chacun sera jugé selon ce qu’il aura
fait ou négligé de faire Matthieu 25:34-40.
Le bénéficiaire de la grâce divine doit fournir
des efforts et accomplir une tâche; c’est le fruit qui
donne à connaître la nature de l’arbre. Sans la foi
en Jésus les bonnes œuvres de l’homme ne valent
pas mieux que l’offrande de Caïn, mais si elles sont
couvertes par les mérites du Christ elles montrent
que leur auteur est digne d’hériter la vie éternelle.
La moralité selon le monde ne correspond pas à
l’idéal divin et n’a pas plus de mérite aux yeux du
719
Ciel que l’offrande de Caïn.—Manuscrit 26a, 1892.
Tout en se soumettant à l’action du Saint-Esprit
Quiconque se rend compte de ce que signifie
être chrétien voudra se purifier de tout ce qui
affaiblit ou souille. Toutes ses habitudes seront
rendues conformes aux exigences de la Parole de
vérité; il ne se contentera pas de croire, mais il
travaillera à son salut avec crainte et tremblement,
tout en se soumettant à l’action réformatrice du
Saint-Esprit.—The Review and Herald, 16 mars
1888.
Jésus tient compte de nos bonnes intentions
Quand on obéit de cœur à Dieu, et que l’on fait
des efforts à cet effet, Jésus accepte cette
disposition et cet effort comme le meilleur service
que l’homme puisse offrir, et il comble le déficit
avec ses divins mérites. Mais il n’acceptera pas
ceux qui prétendent avoir foi en lui et font en
même temps preuve de déloyauté à l’égard des
commandements de son Père. On parle beaucoup
720
de la foi; nous aimerions entendre parler davantage
des œuvres. Plusieurs se trompent eux-mêmes en
pratiquant une religion facile, accommodante, sans
croix. Or Jésus a dit: “Si quelqu’un veut venir
après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se
charge de sa croix, et qu’il me suive.”—The Signs
of the Times, 16 juin 1890.
721
Chapitre 61
Le Christ, centre du Message
Le message du troisième ange demande que
soit présenté le sabbat du quatrième
commandement; cette vérité doit donc être
présentée au monde, mais Jésus-Christ, le grand
centre d’attraction, ne doit pas être laissé en dehors
du message du troisième ange. Plusieurs de ceux
qui ont été engagés dans l’œuvre pour ce temps-ci,
ont traité le Christ comme un accessoire, donnant
la première place à des théories et à des
raisonnements. On n’a pas donné une place
éminente à la gloire de Dieu révélée à Moïse
concernant le caractère divin. Le Seigneur avait dit
à Moïse: “Je ferai passer devant toi toute ma
bonté.” Exode 33:19. “L’Eternel passa devant lui,
et s’écria: L’Eternel, l’Eternel, Dieu miséricordieux
et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et
en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille
générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et
le péché, mais qui ne tient point le coupable pour
722
innocent.” Exode 34:6, 7.
Il semble qu’un voile a recouvert les yeux de
plusieurs de ceux qui ont travaillé dans la cause, si
bien qu’en présentant la loi ils ont perdu de vue
Jésus, ils ont négligé de proclamer le fait que là où
le péché a abondé la grâce surabonde. C’est à la
croix du Calvaire que la miséricorde et la vérité* se
sont rencontrées, que la justice et la paix se sont
embrassées. Le pécheur doit toujours regarder au
Calvaire; avec la foi simple d’un petit enfant il doit
se reposer sur les mérites du Christ, acceptant sa
justice, croyant à sa miséricorde. Les ouvriers au
service de la cause de la vérité devraient présenter
la justice du Christ, non pas comme une chose
nouvelle, mais comme une précieuse lumière que
l’on avait perdue de vue pendant un temps.
Acceptons le Christ comme notre Sauveur
personnel: la justice de Dieu en Christ nous sera
imputée. Répétons et proclamons la vérité décrite
par Jean: “Et cet amour consiste, non point en ce
que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a
aimés et a envoyé son Fils comme victime
expiatoire pour nos péchés.” 1 Jean 4:10.
723
L’amour de Dieu: merveilleux filon de vérité
précieuse qui recèle les trésors de la grâce du
Christ offerts à l’Eglise et au monde. “Car Dieu a
tant aimé le monde qu’il a donné son Fils
unique...” Jean 3:16. Amour merveilleux,
insondable, qui a poussé le Christ à mourir pour
nous alors que nous étions encore pécheurs! Quelle
perte pour quelqu’un qui comprend les fortes
exigences de la loi mais qui ne sait pas voir la
grâce du Christ qui surabonde! C’est vrai que la loi
de Dieu révèle son amour quand elle est présentée
comme la vérité en Jésus; en effet, le don du Christ
à un monde coupable doit être affirmé avec
insistance dans chaque discours. Il n’y a pas lieu de
s’étonner si des cœurs n’ont pas été attendris par la
vérité quand celle-ci a été présentée d’une manière
froide et sans vie. Il n’y a pas lieu de s’étonner si la
foi de quelques-uns a vacillé en présence des
promesses divines, alors que des pasteurs et des
ouvriers ont négligé de présenter Jésus en rapport
avec la loi de Dieu. Combien de fois ne fallait-il
pas donner cette assurance: “Lui, qui n’a point
épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour
724
nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi
toutes choses avec lui?” Romains 8:32.
Satan est décidé à faire en sorte que les
hommes ne voient pas l’amour de Dieu, qui l’a
amené à donner son Fils unique pour le salut d’une
race perdue; car c’est la bonté de Dieu qui conduit
à la repentance. Comment arriverons-nous à
présenter au monde le riche amour de Dieu?
Impossible de le mesurer; tout ce que l’on peut
faire c’est de s’écrier: “Voyez quel amour le Père
nous a témoigné, pour que nous soyons appelés
enfants de Dieu!” 1 Jean 3:1. Disons aux pécheurs:
“Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du
monde.” Jean 1:29. En présentant Jésus en qualité
de représentant du Père, nous réussirons à dissiper
l’ombre que Satan a jetée sur notre sentier, pour
nous empêcher de voir la miséricorde et l’amour
inexprimable de Dieu manifestés en Jésus-Christ.
Regardez à la croix
Contemplez la croix du Calvaire. C’est un gage
permanent de l’amour sans bornes, de la
725
miséricorde incommensurable du Père céleste. Si
seulement chacun pouvait se repentir et faire ses
premières œuvres! Si les membres de nos églises
agissent ainsi, ils montreront qu’ils aiment Dieu
par-dessus tout et leurs semblables comme eux-
mêmes. Ephraïm n’enviera pas Juda, Juda ne fera
pas de tort à Ephraïm. Les divisions cesseront, on
n’entendra plus le bruit des disputes en Israël. Par
la grâce librement accordée par Dieu, tous
s’efforceront d’exaucer la prière du Christ qui
demandait que ses disciples fussent un comme lui
et son Père sont un. La paix, l’amour, la
miséricorde, la bienveillance seront les principes
directeurs de chaque âme. L’amour du Christ sera
le thème de chaque langue, et le Témoin fidèle
n’aura plus l’occasion de dire: “Mais ce que j’ai
contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier
amour.” Apocalypse 2:4. Le peuple de Dieu
demeurera en Christ, l’amour de Jésus sera
manifesté, un même Esprit animera tous les cœurs,
régénérant et renouvelant chacun à l’image du
Christ, façonnant tous les cœurs de la même
manière. Tous seront unis au Christ, le Chef vivant,
comme les sarments vivants unis au vrai Cep. Le
726
Christ demeurera dans chaque cœur, dirigeant,
consolant, sanctifiant, offrant au monde le
spectacle de disciples de Jésus réalisant l’unité,
attestant ainsi que l’Eglise du reste a reçu les lettres
de créance du ciel. L’unité de l’Eglise du Christ
fournira la preuve du fait que Dieu a envoyé son
Fils unique dans le monde.
Quand le peuple de Dieu aura réalisé l’unité de
l’Esprit, tout pharisaïsme, toute propre justice, ce
qui a été le péché de la nation juive, seront
expulsés de tous les cœurs. L’empreinte du Christ
marquera chaque membre de son corps; les siens
seront des outres dans lesquelles il pourra verser le
vin nouveau sans qu’elles éclatent. Dieu fera
connaître le mystère caché pendant des siècles, “la
glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens,
savoir: Christ en vous, l’espérance de la gloire”.
Colossiens 1:27. [Versets 28 et 29 également cités.]
Jésus est venu communiquer son Saint-Esprit à
l’âme humaine; de cette manière l’amour de Dieu
sera répandu dans les cœurs; mais il est impossible
de doter du Saint-Esprit des hommes figés dans
727
leurs idées, dont les doctrines sont stéréotypées et
immuables, et qui marchent d’après des traditions
et des commandements d’hommes, comme le
faisaient les Juifs contemporains du Christ. Ils
observaient scrupuleusement les coutumes de leur
église, ils s’attachaient fermement à des formes, et
ils étaient dénués de vitalité et de vraie piété. Le
Christ les comparait aux peaux desséchées qui
servaient à confectionner des outres. L’Evangile du
Christ ne trouvait pas de place dans leurs cœurs qui
n’étaient pas des outres neuves dans lesquelles il
eût pu verser un vin nouveau. Le Christ dut
chercher ailleurs que chez les scribes et les
pharisiens les outres susceptibles de recevoir sa
doctrine de vérité et de vie. Il cherche des hommes
désireux d’expérimenter la régénération du cœur. Il
est venu donner aux hommes de nouveaux cœurs.
Il dit: “Je vous donnerai aussi un cœur nouveau.”
Mais le propre juste d’alors et celui d’aujourd’hui
n’éprouvent pas le besoin d’un cœur nouveau.
Jésus laissa de côté les scribes et les pharisiens qui
ne sentaient aucun besoin d’un Sauveur. Ils avaient
épousé des formes et des cérémonies. Ces services
avaient été institués par le Christ; ils avaient été
728
pleins de vitalité et de beauté spirituelle; mais les
Juifs avaient vidé leurs cérémonies de toute vie
spirituelle et ils s’attachaient à des formes mortes,
vidées de leur substance. Ayant tourné le dos aux
exigences des commandements de Dieu, ils
cherchaient à combler le vide en multipliant leurs
propres exigences, allant au-delà de ce que Dieu
demandait; plus ils devenaient rigides et plus
l’amour et l’Esprit de Dieu leur faisait défaut. Le
Christ dit au peuple: “Les scribes et les pharisiens
sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et
observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez
pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font
pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur
les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les
remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour
être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges
phylactères, et ils ont de longues franges à leurs
vêtements; ils aiment la première place dans les
festins, et les premiers sièges dans les synagogues;
ils aiment à être salués dans les places publiques, et
à être appelés par les hommes: Rabbi, Rabbi!”
“Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites!
parce que vous payez la dîme de la menthe, de
729
l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est
plus important dans la loi, la justice, la miséricorde
et la fidélité: c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans
négliger les autres choses.” Matthieu 23:2-7, 23.
L’Église du reste est appelée à faire une
expérience semblable à celle des Juifs; le Témoin
fidèle qui marche au milieu des sept chandeliers
d’or adresse à son peuple un message solennel: “Ce
que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton
premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es
tombé, repens-toi, et pratique tes premières
œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton
chandelier de sa place, à moins que tu ne te
repentes.” Apocalypse 2:4, 5. L’amour de Dieu est
allé décroissant dans l’Eglise; il en est résulté que
l’égoïsme a repris une nouvelle activité. La perte
de l’amour de Dieu a entraîné la perte de l’amour
des frères. L’Eglise peut correspondre au tableau
qui a été fait de celle d’Ephèse tout en manquant de
piété vivante. C’est à ce propos que Jésus a dit: “Je
connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance.
Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que
tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le
730
sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; que tu
as de la persévérance, que tu as souffert à cause de
mon nom, et que tu ne t’es point lassé. Mais ce que
j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton
premier amour.” Apocalypse 2:2-4.
Une religion légaliste a été considérée comme
normale pour notre temps. C’est là une erreur. Le
reproche adressé aux pharisiens par le Christ est
applicable à ceux qui ont perdu leur premier
amour. Une religion froide, légaliste, n’amènera
jamais des âmes à Christ, étant dépourvue d’amour
et sans Christ. Quand des jeûnes et des prières sont
pratiqués dans un esprit de propre justice, ils sont
en abomination aux yeux de Dieu. Les assemblées
de culte solennelles, le cycle des cérémonies
religieuses, une humiliation de façade, un sacrifice
imposé—tout ceci clame au monde que l’on est
propre juste. Ces choses ont pour but d’attirer
l’attention sur celui qui s’impose des devoirs
rigoureux, comme pour dire: en voilà un qui mérite
le ciel. Mais tout cela n’est qu’illusion. Les œuvres
ne nous paieront pas l’entrée dans le ciel. Le grand
Sacrifice qui a été offert est suffisant pour tous
731
ceux qui voudront croire. L’amour du Christ
communiquera une vie nouvelle au croyant. Celui
qui se désaltère à la source de vie sera rempli du
vin nouveau du royaume. La foi en Christ fera que
le croyant sera animé d’un bon esprit et inspiré par
des mobiles élevés; celui qui regarde à Jésus, chef
et consommateur de la foi, n’aura que des
sentiments célestes et pleins de bonté. Regardez à
Dieu et non pas à l’homme. Dieu est votre Père
céleste, toujours prêt à supporter vos infirmités, à
vous pardonner et vous guérir. “Or, la vie éternelle,
c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et
celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.” Jean 17:3. En
contemplant le Christ vous serez transformés; vous
en viendrez à détester l’orgueil, la vanité, l’estime
de vous-mêmes, votre propre justice et votre
incrédulité d’autrefois. Vous rejetterez loin de vous
ces péchés, comme un fardeau inutile, vous
marcherez humblement devant Dieu, avec douceur
et confiance. Vous vous conduirez avec amour,
patience, amabilité, bonté, miséricorde, et avec
toutes les grâces qui habitent dans un enfant de
Dieu; pour finir vous trouverez une place parmi les
sanctifiés.
732
Chapitre 62
Justifiés par la foi
Quand Dieu pardonne à un pécheur, le dispense
de subir le châtiment mérité, le traite comme s’il
n’avait jamais péché, il le reçoit dans sa faveur
divine et le justifie à travers les mérites de la
justice du Christ. Le pécheur ne peut être justifié
que grâce à l’expiation consentie par le Fils bien-
aimé de Dieu, qui s’est offert en sacrifice pour les
péchés d’un monde coupable. Personne ne peut
être justifié par une œuvre quelconque qu’il
pourrait accomplir. C’est uniquement en vertu des
souffrances, de la mort et de la résurrection du
Christ qu’il peut être délivré de sa culpabilité, de la
condamnation infligée par la loi, de la peine
méritée par ses transgressions. La foi est la seule
condition pour obtenir la justification, une foi qui
ne soit pas seulement croyance, mais aussi
confiance.
Plusieurs ne possèdent qu’une foi nominale en
733
Christ, mais ils ne connaissent pas cette
dépendance vitale par rapport à lui, qui leur
permettrait de s’approprier les mérites d’un
Sauveur crucifié et ressuscité. C’est à propos de
cette foi nominale que Jacques a dit: “Tu crois qu’il
y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient
aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme
vain, que la foi sans les œuvres est inutile?”
Jacques 2:19, 20. Nombreux sont ceux qui
admettent que Jésus-Christ est le Sauveur du
monde, tout en se tenant éloignés de lui; ils
négligent de se repentir de leurs péchés et
d’accepter Jésus en tant que Sauveur personnel.
Leur foi n’est qu’un simple assentiment de l’esprit
qui rend hommage à la vérité sans que cette vérité
soit introduite dans le cœur pour sanctifier l’âme et
transformer le caractère. “Car ceux qu’il a connus
d’avance, il les a aussi prédestinés à être
semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils
fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux
qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés, et ceux
qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il
a justifiés, il les a aussi glorifiés.” Romains 8:29,
30. L’appel et la justification sont deux choses
734
différentes. L’appel consiste dans l’attraction que
le Christ exerce sur le pécheur; c’est l’action du
Saint-Esprit sur le cœur, qui amène la conviction
du péché et invite à la repentance.
Plusieurs ont des idées confuses au sujet des
premiers pas à faire pour parvenir au salut. On
s’imagine que la repentance est une œuvre que le
pécheur doit produire de lui-même avant de
s’approcher du Christ. On pense que le pécheur
doit d’abord se rendre digne de recevoir le bienfait
de la grâce de Dieu. S’il est vrai que la repentance
doit précéder le pardon, puisque Dieu ne peut
agréer qu’un cœur brisé et contrit, néanmoins le
pécheur ne peut, de lui-même, se repentir et se
préparer à aller au Christ. Le pécheur ne peut être
pardonné que s’il se repent, mais la question à
décider c’est de savoir si la repentance est l’œuvre
du pécheur ou le don du Christ. Le pécheur doit-il
attendre, pour aller au Christ, d’être bourrelé de
remords à cause de ses péchés? Le premier pas
dans la direction du Christ est le résultat de
l’attraction de l’Esprit de Dieu; dès que l’homme
répond en cédant à cette attraction il s’avance au-
735
devant du Christ pour obtenir le don de la
repentance.
Le pécheur est comparé à une brebis perdue;
une brebis* ne réintègre pas le bercail à moins
d’être cherchée et ramenée par le berger. Personne
n’est capable de se repentir de lui-même et de se
rendre digne du bienfait de la justification. Le
Seigneur Jésus ne cesse de s’efforcer d’influencer
l’esprit du pécheur et l’induire à contempler
l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde.
Nous ne pouvons faire un seul pas dans la vie
spirituelle si nous ne sommes attirés et fortifiés par
Jésus, amenés à expérimenter cette repentance dont
on ne se repent jamais.
Mis en présence des grands prêtres et des
sadducéens, Pierre montra clairement que la
repentance est un don de Dieu. Il dit, en parlant du
Christ: “Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince
et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le
pardon des péchés.” Actes des Apôtres 5:31. La
repentance est un don de Dieu aussi bien que le
pardon et la justification; elle ne peut être
736
expérimentée que grâce à un don du Christ. C’est
par sa puissance et sa vertu que le Christ nous attire
à lui. De lui procède la grâce de la contrition, de lui
vient la justification.
Signification de la foi
Paul a écrit: “Mais voici comment parle la
justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton cœur:
Qui montera au ciel? c’est en faire descendre
Christ; ou: Qui descendra dans l’abîme? c’est faire
remonter Christ d’entre les morts. Que dit-elle
donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et
dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que
nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le
Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que
Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car
c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la
justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on
parvient au salut.” Romains 10:6-10.
La foi qui sauve n’est pas une foi
occasionnelle, un simple assentiment de
l’intelligence; c’est une croyance enracinée dans le
737
cœur et qui embrasse le Christ en tant que Sauveur
personnel, assurée qu’il peut sauver parfaitement
tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Ce
n’est pas une foi authentique, celle qui vous fait
croire qu’il en sauvera d’autres, mais pas vous; une
foi authentique se manifeste quand l’âme se repose
sur le Christ, seul espoir de salut. Une telle foi
amène celui qui la possède à placer sur le Christ
toutes ses affections, à soumettre son entendement
au contrôle du Saint-Esprit, à se laisser façonner,
au point de vue du caractère, à la ressemblance
divine. Ce n’est pas une foi morte, mais une foi
agissante par l’amour, qui conduit à la
contemplation de la beauté du Christ, pour
ressembler toujours davantage au divin caractère.
[Deutéronome 30:11-14 cité.] “L’Eternel, ton Dieu,
circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, et tu
aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de
toute ton âme, afin que tu vives.” Deutéronome
30:6.
C’est Dieu qui circoncit le cœur. C’est le
Seigneur qui accomplit l’œuvre tout entière, du
commencement à la fin. L’âme condamnée à périr
738
peut dire: “Je suis un pécheur perdu, mais le Christ
est venu chercher et sauver ce qui était perdu. N’a-
t-il pas dit: Je ne suis pas venu appeler les justes,
mais les pécheurs Marc 2:17? Je suis un pécheur, et
il est mort sur le Calvaire pour me sauver. Il n’est
pas nécessaire que j’attende un instant de plus
avant d’être sauvé. Il est mort et ressuscité pour ma
justification; il me sauvera maintenant. J’accepte le
pardon qu’il m’a promis.”
Justice imputée
Le Christ est un Sauveur ressuscité; il était
mort, il est vrai, mais il est ressuscité; il est
toujours vivant pour intercéder en notre faveur. Il
nous faut croire de cœur à la justice et confesser de
la bouche à salut. Ceux qui ont été justifiés par la
foi ne manqueront pas de confesser le Christ.
“Celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui
m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en
jugement, mais il est passé de la mort à la vie.”
Jean 5:24. L’œuvre importante opérée chez le
pécheur taché et souillé par le mal, c’est celle de la
justification. Il est déclaré juste par Celui qui parle
739
selon la vérité. Le Seigneur impute la justice du
Christ au croyant et le proclame juste devant tout
l’univers. Ses péchés sont transférés à Jésus, le
représentant, le substitut et le garant du pécheur.
L’iniquité de toute âme croyante est placée sur le
Christ. “Celui qui n’a point connu le péché, il l’a
fait devenir péché pour nous, afin que nous
devenions en lui justice de Dieu.” 2 Corinthiens
5:21.
Le Christ a offert une satisfaction pour la
coulpe du monde entier; tous ceux qui
s’approcheront de Dieu avec foi recevront la justice
du Christ, “qui a porté lui-même nos péchés en son
corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous
vivions pour la justice; lui par les meurtrissures
duquel vous avez été guéris”. 1 Pierre 2:24. Notre
péché a été expié, éloigné loin de nous, jeté au fond
des mers. Grâce à la repentance et la foi, nous
sommes débarrassés du péché; nous pouvons
regarder au Seigneur devenu notre justice. Jésus a
souffert, lui juste pour des injustes.
Nos péchés nous placent sous la condamnation
740
de la loi, mais le Christ ayant obéi à la loi fait
valoir pour l’âme repentante les mérites de sa
propre justice. Si un pécheur veut obtenir la justice
du Christ, il doit expérimenter la repentance où
s’opère un changement radical de sa pensée et de
son esprit, ainsi que de sa conduite. Une œuvre de
transformation doit commencer dans le cœur et
déployer son efficacité dans chaque faculté; mais
l’homme n’est pas capable de produire une telle
repentance; il ne peut l’expérimenter que par le
Christ qui est monté au ciel, emmenant une
multitude de captifs, et a fait des dons aux
hommes.
Qui veut devenir vraiment repentant? Que doit-
il faire?—Il doit aller à Jésus tel qu’il est, sans
retard. Il doit croire à la véracité du Christ, croire à
sa promesse, et demander afin de recevoir. Quand
un désir sincère pousse les hommes à la prière, ils
ne prient pas en vain. Le Seigneur tiendra parole; il
donnera son Saint-Esprit pour conduire à la
repentance envers Dieu et à la foi au Seigneur
Jésus-Christ. Le croyant priera et veillera,
renoncera à ses péchés et prouvera sa sincérité par
741
un effort vigoureux en vue d’observer les
commandements de Dieu. La foi accompagnera sa
prière; il ne se contentera pas de croire à la loi,
mais il obéira à ses préceptes. Il prendra position
avec le Christ sur cette question. Il renoncera à
toute habitude et à toute relation sociale tendant à
éloigner son cœur de Dieu.
Celui qui veut devenir enfant de Dieu doit
accepter cette vérité: il ne faut pas moins que
l’expiation du Christ pour que puissent être obtenus
la repentance et le pardon. Avec cette assurance le
pécheur fera un effort à la mesure de l’œuvre qui a
été accomplie en sa faveur; sans se lasser il
suppliera le trône de la grâce pour que la puissance
divine se renouvelle constamment dans son âme.
Le Christ ne pardonne qu’au repentant, mais il
accorde la repentance à celui auquel il pardonne. Il
a été pourvu à tout; la justice éternelle du Christ est
mise au compte de l’âme croyante. Une robe
précieuse, immaculée, tissée sur les métiers du ciel,
attend le pécheur repentant et croyant, qui peut
dire: “Je me réjouirai en l’Eternel, mon âme sera
ravie d’allégresse en mon Dieu; car il m’a revêtu
742
des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau
de la délivrance.” Ésaïe 61:10.
Une grâce abondante est mise à la disposition
du croyant pour qu’il soit préservé du péché; en
effet le ciel entier, avec ses ressources illimitées,
est à sa portée. Il nous faut puiser aux sources du
salut. Le Christ est la fin de la loi à justice pour
quiconque croit. Pécheurs par nous-mêmes, nous
sommes justes par Christ. Rendus justes par la
justice imputée du Christ, nous sommes déclarés
justes par Dieu qui nous traite comme des justes. Il
voit en nous des enfants chéris. Le Christ agit en
opposition avec la puissance du péché; où le péché
a abondé la grâce surabonde. “Etant donc justifiés
par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir
eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous
demeurons fermes, et nous nous glorifions dans
l’espérance de la gloire de Dieu.” Romains 5:1, 2.
“Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par
le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.
C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être
743
pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin
de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé
impunis les péchés commis auparavant, au temps
de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice
dans le temps présent, de manière à être juste tout
en justifiant celui qui a la foi en Jésus.” Romains
3:24-26. “Car c’est par la grâce que vous êtes
sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas
de vous, c’est le don de Dieu.” Ephésiens 2:8.
[Jean 1:14-16 cité.]
La promesse de l’Esprit
Le Seigneur veut que les siens aient une foi
saine,—qu’ils n’ignorent pas le grand salut qui leur
est si généreusement offert. Ils ne doivent pas
regarder dans l’avenir, attendant qu’une grande
œuvre soit accomplie pour eux; car l’œuvre est
achevée. Il n’est pas demandé au croyant de faire
sa paix avec Dieu, ce qu’il n’a jamais fait et ne
pourra jamais faire. Il doit accepter la paix en
Christ, car avec lui on trouve Dieu et la paix. Le
Christ a aboli le péché, ayant subi sa lourde
malédiction en son corps sur le bois, et par là
744
délivré de la malédiction tous ceux qui l’acceptent
comme leur Sauveur personnel. Il met fin à la
domination que le péché exerce sur le cœur; dès
lors la vie et le caractère du croyant attestent le
caractère authentique de la grâce du Christ. A ceux
qui s’adressent à lui Jésus communique le Saint-
Esprit; car il faut que chaque croyant soit délivré de
toute souillure, comme aussi de la malédiction et
de la condamnation prononcée par la loi. Grâce à la
sanctification que le Saint-Esprit opère par le
moyen de la vérité, le croyant est qualifié pour les
parvis célestes; en effet le Christ opère en nous et
place sa justice sur nous. Sans cela personne n’a
droit au ciel. Nous ne saurions pas jouir du ciel si
nous n’étions préparés à respirer cette sainte
atmosphère par l’influence de l’Esprit et la justice
du Christ.
Le candidat au ciel doit répondre aux exigences
de la loi: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de
toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.”
Luc 10:27. Ce qu’on ne peut faire qu’en saisissant
la justice du Christ par la foi. Par la contemplation
745
de Jésus nous recevons un principe vivant et
grandissant; le Saint-Esprit poursuit son œuvre, si
bien que le croyant avance de grâce en grâce, de
force en force, de progrès en progrès. Il se
conforme toujours plus à l’image du Christ, jusqu’à
ce que sa croissance spirituelle atteigne à la mesure
de la stature du Christ Jésus. C’est ainsi que le
Christ met fin à la malédiction du péché et soustrait
l’âme croyante à son action et à ses effets. Le
Christ seul peut faire cela, car il convenait qu’il fût
“rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin
qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux
et fidèle dans le service de Dieu, pour faire
l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été
tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut
secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:17. La
réconciliation consiste en ceci: toute barrière
existant entre l’âme et Dieu est enlevée, et le
pécheur comprend ce que signifie l’amour du Dieu
qui pardonne. En raison du sacrifice consenti par le
Christ en faveur des hommes déchus, Dieu peut en
toute justice pardonner au transgresseur qui accepte
les mérites du Christ. Le Christ est le canal qui fait
couler du cœur de Dieu dans celui du pécheur la
746
miséricorde, l’amour et la justice. “Il est fidèle et
juste pour... pardonner [nos péchés], et pour nous
purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
Daniel avait annoncé que le Christ viendrait
“pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour
introduire la justice des siècles”. (Daniel 9:24,
version Darby.) Toute âme peut dire: “Il a satisfait
les exigences de la loi par une parfaite obéissance;
mon seul espoir est de regarder à lui, mon substitut
et mon garant, qui pour moi a parfaitement obéi à
la loi. La confiance en ses mérites me délivre de la
condamnation de la loi. Il me couvre de sa justice,
qui répond à toutes les exigences de la loi. Il me
présente à Dieu vêtu du vêtement immaculé dont
pas un seul fil n’a été tissé par l’homme. Tout est
du Christ; aussi toute gloire, tout honneur, toute
majesté sont dus à l’Agneau de Dieu qui ôte les
péchés du monde.”
Plusieurs attendent une impulsion particulière
pour aller au Christ; mais il suffit de se présenter
avec sincérité, décidé d’accepter la miséricorde et
la grâce qui nous sont offertes. Disons donc: “Le
747
Christ est mort pour me sauver. Le Seigneur veut
mon salut; j’irai donc immédiatement à Jésus, tel
que je suis. Je cours le risque, appuyé sur la
promesse. Alors que le Christ m’attire, je réponds.”
L’apôtre a dit: “C’est en croyant du cœur qu’on
parvient à la justice.” Romains 10:10. Mais
personne ne peut croire de tout son cœur pour
parvenir à la justice tout en persistant à pratiquer
les choses défendues par la Parole de Dieu ou en
négligeant un devoir connu.
Les bonnes oeuvres sont le fruit de la foi
La vraie foi se manifeste par de bonnes œuvres;
en effet, les bonnes œuvres sont le fruit de la foi.
Dès lors que Dieu opère dans le cœur, et que
l’homme se soumet à la volonté de Dieu et coopère
avec Dieu, il extériorise dans sa vie ce que Dieu
produit en lui par le Saint-Esprit; il y a accord entre
le dessein du cœur et la conduite extérieure. Il faut
renoncer à tout péché comme à une chose odieuse
qui a crucifié le Seigneur de vie et de gloire; le
croyant doit progresser dans son expérience en
accomplissant sans cesse les œuvres du Christ. On
748
conserve le bienfait de la justification en livrant
continuellement sa volonté, en obéissant toujours.
Ceux qui sont justifiés par la foi doivent avoir à
cœur de marcher dans la voie du Seigneur. Un
homme dont les actions ne correspondent pas à sa
profession de foi montre par là qu’il n’est pas
justifié par la foi. Jacques a dit: “Tu vois que la foi
agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la
foi fut rendue parfaite.” Jacques 2:22.
Une foi qui ne produit pas de bonnes œuvres ne
purifie pas l’âme. “Vous voyez que l’homme est
justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.”
Jacques 2:24. “Abraham crut à Dieu, et cela lui fut
imputé à justice.” Romains 4:3.
L’imputation de la justice du Christ procède de
la foi justifiante: c’est là la justification tant
recommandée par Paul: “Car nul ne sera justifié
devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est
par la loi que vient la connaissance du péché. Mais
maintenant, sans la loi est manifestée la justice de
Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les
749
prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ
pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de
distinction. Car tous ont péché et sont privés de la
gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par
sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en
Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son
sang, à être pour ceux qui croiraient victime
propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il
avait laissé impunis les péchés commis auparavant,
au temps de sa patience. ... Anéantissons-nous donc
la loi par la foi? Loin de là! Au contraire, nous
confirmons la loi.” Romains 3:20-31.
La grâce est une faveur imméritée; le croyant
est justifié sans aucun mérite de sa part, n’ayant
rien à faire valoir auprès de Dieu. Il est justifié
grâce à la rédemption offerte en Christ Jésus, qui se
tient dans les parvis célestes en tant que substitut et
garant du pécheur. Mais alors qu’il est justifié à
cause des mérites du Christ, il n’est pas libre de
commettre l’injustice. La foi agit par amour et
purifie l’âme. La foi bourgeonne, fleurit et produit
une récolte de bons fruits. Partout où existe la foi,
les bonnes œuvres font leur apparition. Les
750
malades reçoivent des visites, les pauvres des
soins, les orphelins et les veuves ne sont pas
négligés, ceux qui sont nus sont vêtus, les indigents
sont nourris. Le Christ allait de lieu en lieu en
faisant du bien; quand les hommes sont unis à lui
ils aiment les enfants de Dieu; la douceur et la
vérité guident leurs pas. L’expression de leur
visage révèle leur expérience; les hommes se
rendent compte que ces personnes ont été avec
Jésus et ont appris de lui. Le Christ et le croyant
deviennent un; la beauté de son caractère éclate
chez ceux qui entretiennent une communion
vivante avec la Source de la puissance et de
l’amour. Le Christ est le grand dépositaire de la
justice justifiante et de la grâce sanctifiante.
Tous peuvent aller à lui et recevoir de sa
plénitude. Il dit: “Venez à moi, vous tous qui êtes
fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.”
Matthieu 11:28. Pourquoi donc ne pas rejeter toute
incrédulité pour écouter les paroles de Jésus? Vous
désirez le repos; vous soupirez après la paix. Dites
alors, du fond du cœur: “Seigneur Jésus, je viens
puisque tu m’as invité.” Attachez-vous à lui d’une
751
foi ferme: il vous sauvera. Avez-vous regardé à
Jésus, le chef et le consommateur de la foi? Avez-
vous contemplé Celui qui est plein de vérité et de
grâce? Avez-vous accepté la paix que le Christ seul
peut donner? Si vous ne l’avez pas encore fait,
soumettez-vous à lui; recherchez par sa grâce un
caractère noble et élevé. Recherchez un esprit
constant, résolu, joyeux. Nourrissez-vous de Christ,
le pain de vie; alors le charme de son caractère et
de son esprit se manifestera en vous.
752
Chapitre 63
La perle de grand prix
“Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son
Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne
périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean
3:16. Il est le même hier, aujourd’hui, et
éternellement. La justice du Christ, telle une perle
blanche, est pure, sans défaut, sans tache, sans
faute. Cette justice peut devenir la nôtre. Le salut,
avec ses trésors inestimables, achetés au prix du
sang, voilà la perle de grand prix. On peut la
chercher et la trouver. Tous ceux qui l’ont vraiment
trouvée sont prêts à vendre tout ce qu’ils possèdent
pour l’acquérir. Ils prouvent ainsi qu’ils sont un
avec le Christ, tout comme il est un avec le Père.
Dans la parabole le marchand vend tout ce qu’il a
pour prendre possession de la perle de grand prix.
Ainsi sont magnifiquement représentés ceux qui
apprécient la vérité au point d’abandonner tout ce
qu’ils possèdent pour l’acquérir. Par la foi ils se
saisissent du salut que leur a procuré le sacrifice du
753
Fils unique de Dieu.
Il en est qui sont constamment à la recherche de
cette perle précieuse, mais sans renoncer
entièrement à leurs mauvaises habitudes. Ils ne
meurent pas au moi afin que le Christ vive en eux.
C’est pourquoi ils ne trouvent pas la perle
précieuse. Ils n’ont pas surmonté des ambitions
profanes et ils cèdent à des attraits mondains. Ils ne
se chargent pas de la croix pour suivre le Christ
dans la voie du renoncement et du sacrifice. La
paix et l’harmonie de l’âme leur restent étrangères;
il ne peut y avoir repos et joie sans capitulation
totale. Presque chrétiens, mais pas entièrement, ils
semblent tout près du royaume des cieux, mais ils
n’y entrent pas. Etre presque sauvé, mais pas
entièrement, équivaut à être non pas presque, mais
entièrement perdu.
Une consécration de tous les jours à Dieu
apporte la paix et le repos. Le marchand a tout
vendu pour acquérir la perle. Quand ceux qui sont
à la recherche du salut n’auront ni défaillance ni
découragement, ils trouveront paix et repos dans le
754
Seigneur. Le Christ les revêtira de sa justice. Il leur
procurera un cœur pur, un esprit renouvelé. Ces
bienfaits ont coûté la vie au Fils de Dieu et sont
offerts gratuitement à ceux pour qui le sacrifice a
été consenti. Mais comment ce don proposé est-il
traité par plusieurs?—Ils s’en détournent, préférant
les plaisirs de cette vie. Le Christ pourrait leur dire,
à eux aussi: “Vous ne voulez pas venir à moi pour
avoir la vie!” Jean 5:40.
Les pécheurs se trompent lourdement, en
méprisant et rejetant le Sauveur. Ils ne voient pas la
valeur de la perle qui leur est offerte et qu’ils
repoussent, opposant l’injure et la moquerie à leur
Rédempteur. Plus d’une femme s’orne de bagues et
de bracelets, pour se faire admirer, mais elle refuse
la perle de grand prix, qui lui assurerait
sanctification, honneurs, richesses éternelles. Quel
n’est pas l’égarement de plusieurs! Ils sont plus
charmés par des babioles terrestres, qui luisent et
brillent, que par la couronne de la vie immortelle,
divine récompense de la fidélité. “La jeune fille
oublie-t-elle ses ornements, la fiancée sa ceinture?
Et mon peuple m’a oublié depuis des jours sans
755
nombre.” Jérémie 2:32.
756
Chapitre 64
“Les ténèbres ne l’ont pas
reçue”
“Au commencement était la Parole, et la Parole
était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au
commencement avec Dieu. Toutes choses ont été
faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait
sans elle. En elle était la vie, et la vie était la
lumière des hommes. La lumière luit dans les
ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. Il y
eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean.
Il vint pour servir de témoin, pour rendre
témoignage à la lumière, afin que tous crussent par
lui. Il n’était pas la lumière, mais il parut pour
rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était
la véritable lumière, qui, en venant dans le monde,
éclaire tout homme.” Jean 1:1-9.
On m’a demandé: “Pensez-vous que le
Seigneur ait en réserve d’autres lumières pour nous
en tant qu’Eglise?” Je réponds qu’il a une lumière
757
qui nous paraît nouvelle, mais qui est une précieuse
ancienne lumière jaillissant de la Parole de vérité.
Nous n’avons encore que de faibles lueurs des
rayons de lumière qui nous sont réservés. Nous ne
tirons pas tout le profit possible de la lumière que
le Seigneur nous a déjà accordée, ce qui nous
empêche de recevoir une lumière accrue; nous ne
marchons pas dans la lumière déjà répandue sur
nous.
Nous nous disons observateurs des
commandements, sans comprendre les véritables
dimensions de la loi de Dieu, sans discerner son
caractère sacré. Plusieurs de ceux qui s’attribuent
le rôle de prédicateurs de la vérité ne se rendent
réellement pas compte de ce qu’ils font en
enseignant la loi de Dieu parce qu’il leur manque
une connaissance vivante du Seigneur Jésus-Christ.
Quand nous lisons ce qui concerne Luther,
Knox et d’autres célèbres réformateurs, nous
admirons l’énergie, la fermeté, le courage de ces
fidèles serviteurs de Dieu; nous voudrions être
animés du même esprit. Nous aimerions savoir à
758
quelle source ils ont puisé pour devenir forts, de
faibles qu’ils étaient. Ils n’étaient pas impeccables,
quoiqu’ils aient été des instruments de Dieu.
Hommes faillibles, ils ont commis plus d’une
erreur. Il nous faut imiter leurs vertus sans les
adopter comme règle de conduite. Ces hommes
étaient doués de talents rares pour accomplir
l’œuvre de la Réforme. Ils étaient mus par une
puissance surnaturelle; mais plutôt que d’exalter et
d’honorer les hommes dont Dieu a fait ses
instruments, nous devrions le faire pour le Seigneur
Jésus qui leur a envoyé sa lumière et sa puissance.
Vous qui aimez la vérité et la justice, qui recueillez
l’héritage spirituel que vous ont légué des porte-
étendard, louez Dieu, Source de toute lumière.
Quelle émotion gagnerait le monde chrétien si
l’on apprenait que des messagers angéliques vont
ouvrir aux hommes les trésors de la connaissance
des choses célestes! Ces messagers célestes
seraient entourés d’une atmosphère céleste; avec
quel empressement n’écouterait-on pas les paroles
sortant de leurs lèvres! On écrirait des livres pour
commenter les paroles de l’ange; or un Etre plus
759
grand que les anges a été dans notre monde; le
Seigneur est venu lui-même répandre sur les
hommes la lumière du ciel. Il s’est annoncé comme
Celui qui est un avec le Père, Dieu manifesté en
chair.
Le Seigneur Jésus, l’image du Dieu invisible, a
offert sa propre vie pour sauver l’homme
périssable; quelle lumière, quelle puissance
n’apporte-t-il pas avec lui! En lui habite
corporellement la plénitude de la Divinité. Quel
profond mystère! La raison humaine a de la peine à
saisir la majesté du Christ, le mystère de la
rédemption. Une croix d’ignominie a été dressée,
des clous ont percé ses mains et ses pieds, une épée
a percé son côté jusqu’au cœur, le prix de la
rédemption a été payé pour la race humaine.
L’Agneau immaculé de Dieu a porté nos péchés
sur le bois; il s’est chargé de nos douleurs.
Un thème inépuisable
La rédemption est un thème inépuisable, digne
de notre contemplation attentive. Cela dépasse la
760
compréhension de la pensée la plus profonde, de
l’imagination la plus vive. Qui peut arriver jusqu’à
Dieu en le cherchant? Les trésors de la science et
de la sagesse sont ouverts à tous les hommes; si des
milliers de génies consacraient leur vie entière à
dépeindre ses charmes immaculés, ils
n’épuiseraient pas le sujet.
Bien que des auteurs doués de talent aient
donné à connaître de magnifiques vérités, offrant
une lumière accrue, nous continuons néanmoins à
découvrir de nouvelles idées et un vaste champ
s’offre à nos investigations, le thème du salut étant
inépuisable. De siècle en siècle on s’est efforcé de
mettre en lumière la vie et le caractère du Christ,
ainsi que l’amour de Dieu manifesté dans le
sacrifice expiatoire. Le thème de la rédemption
occupera l’esprit des rachetés durant l’éternité. A
travers les âges éternels le plan du salut offrira des
aspects nouveaux et riches.
Si Jésus était au milieu de nous aujourd’hui, il
nous dirait ce qu’il a dit à ses disciples: “J’ai
encore bien des choses à vous dire: mais elles sont
761
maintenant au-dessus de votre portée.” (Jean 16:12,
version synodale.) Jésus désirait vivement ouvrir
devant les esprits de ses disciples des vérités
profondes et vivantes, mais il ne le pouvait pas, à
cause de leur compréhension terrestre, obscure,
déficiente. Ils ne pouvaient profiter de vérités
grandes, glorieuses, solennelles. Par manque de
croissance spirituelle on ferme sa porte aux riches
rayons de la lumière émanant du Christ. Nous
n’atteindrons jamais un moment où nous n’aurons
pas besoin d’une lumière accrue. Les dires du
Christ ont toujours eu une longue portée. Ceux de
ses auditeurs qui écoutaient ses enseignements
avec des opinions préconçues étaient incapables de
saisir la signification de ses déclarations. Jésus est
la source, l’auteur de la vérité.
Les grands thèmes de l’Ancien Testament ont
reçu une fausse application, une interprétation
erronée; l’œuvre du Christ consistait à exposer la
vérité mal comprise par ceux à qui elle avait été
communiquée. Les prophètes avaient fait des
déclarations, mais leur signification spirituelle
échappait à leurs lecteurs, incapables de
762
comprendre la vérité. Jésus reprochait à ses
disciples leur lenteur à comprendre. Ils perdaient
de nombreuses et précieuses leçons parce que la
grandeur spirituelle des paroles du Christ leur
échappait. Mais il leur promit que le Consolateur
viendrait, et que l’Esprit de vérité leur rappellerait
ce qu’ils auraient oublié. Il leur donna à entendre
qu’il leur laissait de précieux joyaux de vérité
qu’ils ne connaissaient pas.
Des pierres précieuses dans la mine de la vérité
Après la crucifixion et la résurrection du Christ,
ses disciples écoutèrent avec émerveillement et
stupeur ses leçons de vérité, qui leur faisaient
l’effet d’idées toutes nouvelles; mais il leur dit:
“C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais
encore avec vous. ... Alors il leur ouvrit l’esprit,
afin qu’ils comprissent les Ecritures.” Luc 24:44,
45. La vérité se dévoile constamment et offre de
nouveaux aspects à des esprits différents. Tous
ceux qui creusent les mines de la vérité ne
manqueront pas de découvrir de riches pierres
précieuses. Notre vif désir c’est que tous ceux qui
763
font profession de croire à la vérité actuellement
ouverte devant nous, et particulièrement ceux qui
assument la responsabilité d’enseigner la vérité,
aient une claire conception, pour ce qui les
concerne, de la haute signification des thèmes
bibliques.
Ceux qui prennent la défense de la loi de Dieu
ont grandement besoin de l’Esprit de Dieu. Des
prédicateurs manquant de douceur se fâchent
aisément quand on leur résiste: ils ont évidemment
besoin d’être divinement éclairés. Les hommes qui
travaillent au salut des âmes doivent manifester la
grâce du Christ. La vérité telle qu’elle est en Jésus
exercera une influence totalement différente sur
l’esprit des non-croyants, de celle qu’elle a exercée
quand elle a été présentée comme une simple
théorie ou un sujet de controverse.
Si nous faisons de notre mieux pour présenter
la vérité sous son aspect rébarbatif, en opposition
avec d’autres idées, elle sera mal comprise, mal
appliquée, mal formulée auprès de ceux qui
entretiennent l’erreur, et placée sous un jour
764
défavorable. Peu de ceux à qui nous apportons la
vérité n’ont pas bu le vin de Babylone. Il leur est
difficile de comprendre la vérité, d’où la nécessité
de l’enseigner telle qu’elle est en Jésus.
Ceux qui affirment aimer la vérité peuvent
s’accorder le luxe de se montrer doux et humbles
de cœur comme l’a été le grand Instructeur. Ceux
qui ont travaillé avec diligence dans les mines de la
Parole de Dieu, et y ont découvert le précieux
métal contenu dans les veines de la vérité, dans les
divins mystères cachés depuis des siècles, ceux-là
exalteront le Seigneur Jésus, Source de toute vérité,
en manifestant dans leur caractère l’influence
sanctifiante de ce qu’ils croient. Jésus et sa grâce
doivent être enchâssés dans le sanctuaire intérieur
de l’âme. Alors il sera révélé par la parole, par la
prière, par l’exhortation, par la présentation de la
vérité sacrée: ici gît le secret du succès spirituel.
Quand le moi se mêle à nos travaux, la vérité
que nous enseignons à d’autres ne sanctifie pas,
n’affine pas, n’ennoblit pas nos propres cœurs; elle
n’atteste pas que nous sommes des vases propres à
765
servir le Maître. Seule la prière fervente peut nous
introduire dans une douce communion avec Jésus,
communion bénie qui parfume nos paroles et nos
esprits par le contact avec le Christ. Il n’y a pas un
cœur qui ne doive veiller. Jésus, notre précieux
Sauveur, nous a recommandé la vigilance. Le moi
doit être surveillé constamment. Le cœur doit être
gardé avec diligence, car c’est de lui que procèdent
les sources de la vie. Veillez, contrôlez vos
pensées, pour ne pas pécher par la langue.
766
Chapitre 65
Comment traiter un point de
doctrine controversé
Il nous faut comprendre le temps où nous
vivons; nous ne le comprenons pas même à moitié.
Mon cœur tremble à la pensée de l’ennemi avec
lequel nous avons à lutter et quand je vois combien
nous sommes mal préparés à lui faire face. Les
épreuves et l’attitude des enfants d’Israël à la veille
de la première venue du Christ m’ont été
présentées à diverses reprises pour illustrer la
position et l’expérience du peuple de Dieu avant la
seconde venue du Christ—comment l’ennemi saisit
chaque occasion pour s’emparer de l’esprit des
Juifs; aujourd’hui il tente d’aveugler l’esprit des
serviteurs de Dieu pour les empêcher de discerner
la précieuse vérité.
Quand le Christ est venu dans notre monde,
Satan était là pour lui disputer le moindre pouce de
terrain sur le sentier qui de la crèche le conduisait
767
au Calvaire. Satan avait accusé Dieu d’exiger de
l’abnégation de la part des anges alors qu’il ne
savait pas ce que cela signifie pour son propre
compte et qu’il se refusait au moindre sacrifice
pour d’autres. Telle fut l’accusation portée par
Satan contre le Dieu du ciel; après avoir été
expulsé du ciel le malin a continué d’accuser le
Seigneur d’exiger de ses créatures ce qu’il ne
voulait pas faire lui-même. Le Christ est venu dans
le monde pour réfuter ces fausses accusations et
révéler le Père. Impossible d’imaginer
l’humiliation à laquelle il s’est soumis en assumant
notre nature. Non que ce soit une honte
d’appartenir à la race humaine, mais lui était la
Majesté du ciel, le Roi de gloire, et il s’est humilié
au point de devenir un bébé et de s’exposer aux
besoins et aux maux des mortels. Il s’est abaissé
non pas au niveau d’un homme occupant une haute
position, un homme riche et puissant, mais de riche
qu’il était il est devenu pauvre afin que par sa
pauvreté nous fussions enrichis. Il s’avança pas
après pas dans la voie de l’humiliation. Il fut
chassé de ville en ville; on ne voulait pas de la
Lumière du monde. On était content de son propre
768
état.
Les précieux joyaux de la vérité donnés par le
Christ, les hommes les avaient enveloppés dans des
superstitions et des erreurs de rebut. Il leur avait
communiqué les paroles de la vie, mais ils n’ont
pas vécu de toute parole procédant de la bouche de
Dieu. Il vit que le monde ne voulait pas de la
parole de Dieu, recouverte par des traditions
humaines. Il vint montrer au monde l’importance
relative du ciel et de la terre et donner à la vérité sa
vraie place. Jésus seul pouvait faire connaître aux
hommes la vérité nécessaire à leur salut. Lui seul
pouvait la placer dans son cadre naturel; sa tâche
consistait à la libérer de l’erreur et à la montrer aux
hommes dans sa lumière céleste.
Satan se leva pour lui résister; ne s’était-il pas
efforcé dès la chute de changer la lumière en
ténèbres et les ténèbres en lumière? Alors que le
Christ s’efforçait de placer la vérité devant les
hommes dans son vrai cadre, par rapport à leur
salut, Satan agissait auprès des chefs de la nation
juive, leur inspirant des sentiments de haine à
769
l’égard du Rédempteur du monde. Ils étaient
décidés à tout tenter pour l’empêcher d’influencer
le peuple.
Combien le Christ désirait ardemment,
combien son cœur brûlait d’ouvrir les importants
trésors de la vérité aux prêtres! Mais leurs esprits
avaient été jetés dans un moule qui le mettait dans
la presque impossibilité de leur révéler les vérités
relatives à son royaume. Les Ecritures n’avaient
pas été lues correctement. Les Juifs avaient attendu
un Messie revêtu de la gloire qui accompagnera sa
seconde apparition. Du moment qu’il ne venait pas
avec toute la majesté d’un roi, ils le rejetèrent
complètement. Mais le fait qu’il n’est pas venu
avec splendeur n’a pas été l’unique cause de leur
refus de le reconnaître. Il convient aussi de rappeler
qu’il était l’incarnation de la pureté et qu’eux
étaient impurs. Il s’est promené sur la terre comme
un homme d’intégrité immaculée. Un tel caractère
au milieu de la dépravation et du mal ne convenait
pas à leurs désirs; aussi fut-il maltraité et méprisé.
Sa vie sans tache jetait une vive lumière dans les
cœurs et dévoilait le caractère odieux de l’iniquité.
770
A chaque pas le Fils de Dieu fut assailli par les
puissances des ténèbres. A la suite de son baptême
il fut conduit dans le désert par l’Esprit et fut tenté
pendant quarante jours. Dans des lettres qui m’ont
été adressées on a dit que le Christ ne pouvait avoir
la même nature que l’homme, sans quoi il aurait
succombé à la tentation. Or il ne saurait être notre
exemple s’il n’avait eu la nature humaine. Il ne
pouvait être tenté comme l’homme l’avait été sans
participer à notre nature. S’il lui avait été
impossible de céder à la tentation, il ne pourrait
nous secourir. Vérité solennelle: le Christ est venu
livrer les batailles de l’homme en tant qu’homme.
Ses tentations et sa victoire nous disent que
l’homme peut copier le Modèle en participant à la
nature divine.
La divinité et l’humanité réunies en Christ
En Christ, la divinité et l’humanité étaient
combinées. La divinité n’a pas été dégradée au
niveau de l’humanité; elle a gardé sa place, mais
l’humanité unie à la divinité résista aux pires
771
tentations dans le désert. Le prince de ce monde
s’approcha du Christ après son jeûne prolongé,
alors qu’il avait faim, et il lui suggéra de
commander aux pierres de devenir du pain. Le plan
de Dieu, conçu pour le salut de l’homme, prévoyait
que le Christ eût à pâtir de la faim, de la pauvreté,
des expériences variées de l’homme. Il résista à la
tentation grâce à une puissance accessible à
l’homme. Il saisit le trône de Dieu, et il n’est
personne, homme ou femme, qui n’ait accès au
même secours par la foi en Dieu. L’homme peut
devenir participant de la nature divine; il n’est pas
une âme vivante qui ne puisse implorer l’aide du
ciel quand elle est tentée et éprouvée. Le Christ est
venu révéler la source de sa puissance, afin que
l’homme ne compte plus jamais sur ses seules
capacités humaines.
Ceux qui veulent obtenir la victoire doivent
mettre à contribution tous leurs moyens. Ils doivent
lutter devant Dieu, à genoux, implorant le secours
divin. Le Christ est venu nous donner un exemple
et nous montrer que nous pouvons devenir
participants de la nature divine. De quelle
772
manière?—En échappant à la corruption qui règne
dans le monde par la convoitise. Satan n’a pas
remporté la victoire sur le Christ. Il n’a pu poser le
pied sur l’âme du Rédempteur. Il ne put atteindre la
tête, bien qu’il ait blessé le talon. Par son exemple,
le Christ a démontré que l’homme peut maintenir
son intégrité. Les hommes peuvent avoir la force
de résister au mal—une force que ni la terre, ni la
mort, ni l’enfer ne peuvent maîtriser; une force qui
peut leur permettre de vaincre comme le Christ a
vaincu. La divinité et l’humanité peuvent se réunir
en eux.
Le Christ avait pour mission de présenter la
vérité dans le cadre de l’Evangile et de faire
connaître les préceptes et les principes qu’il avait
donnés à l’homme déchu. Toutes les idées qu’il
exposait étaient les siennes. Il n’avait nul besoin
d’emprunter des pensées à d’autres, étant lui-même
l’auteur de toute vérité. Il pouvait garder son
originalité tout en exposant les idées des prophètes
et des philosophes; car il possédait toute sagesse; il
était la source de toute vérité. Il était en avance sur
tous et par ses enseignements il est devenu le
773
conducteur spirituel pour tous les siècles.
C’était le Christ qui parlait par l’intermédiaire
de Melchisédek, le sacrificateur du Dieu très-haut.
Melchisédek n’était pas le Christ; il était la voix de
Dieu dans le monde, le représentant du Père. Au
cours de toutes les générations passées, le Christ a
parlé; il a été le conducteur de son peuple, la
lumière du monde. Quand Dieu choisit Abraham
pour représenter sa vérité, il le fit sortir de son
pays, loin de sa parenté, et le mit à part. Il entendait
le façonner à sa manière. Il voulait l’instruire
conformément à son plan. Il ne devait pas être jeté
dans le moule des maîtres de ce monde. Il devait
apprendre à commander à ses enfants et à ses
petits-enfants comment suivre les sentiers du
Seigneur, pour faire ce qui est juste et droit. C’est
une même tâche que Dieu nous confie. Il veut nous
montrer comment gouverner nos familles, diriger
nos enfants, commander à notre maison de marcher
dans les voies du Seigneur.
Jean appelé à une oeuvre particulière
774
Jean a été appelé à une œuvre particulière; il
devait préparer le chemin du Seigneur et redresser
ses sentiers. Le Seigneur ne l’envoya pas à l’école
des prophètes et des rabbins. Il l’amena au désert,
loin des lieux fréquentés par les hommes, pour
qu’il pût s’instruire en étudiant la nature et la
nature divine. Dieu ne voulait pas qu’il subît
l’empreinte des prêtres et des chefs. Il était appelé
à une œuvre particulière. Il reçut son message du
Seigneur. Alla-t-il auprès des prêtres et des chefs
leur demander la permission de proclamer ce
message?—Non, Dieu l’éloigna d’eux pour éviter
qu’il ne fût influencé par leur esprit et leur
enseignement. Il était une voix qui criait dans le
désert: “Préparez au désert le chemin de l’Eternel,
aplanissez dans les lieux arides une route pour
notre Dieu. Que toute vallée soit exhaussée, que
toute montagne et toute colline soient abaissées!
Que les coteaux se changent en plaines, et les
défilés étroits en vallons! Alors la gloire de
l’Eternel sera révélée, et au même instant toute
chair la verra; car la bouche de l’Eternel a parlé.”
Ésaïe 40:3-5. C’est là justement le message qui doit
être donné à notre Eglise; nous approchons de la
775
fin des temps; le message dit: Nettoyez la route du
Roi; enlevez les pierres; dressez un étendard pour
le peuple. Celui-ci doit se réveiller. Ce n’est pas le
moment de dire: Paix et sûreté. Nous sommes
exhortés à crier à haute voix: “Crie à plein gosier,
ne te retiens pas, élève ta voix comme une
trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à
la maison de Jacob ses péchés.” Ésaïe 58:1. La
lumière de la gloire de Dieu qui resplendit sur notre
Rédempteur nous dit que la gloire de Dieu peut
aussi resplendir sur nous. De son bras humain Jésus
a entouré notre race tandis que de son bras divin il
a saisi le trône de l’Infini, reliant ainsi l’homme à
Dieu, la terre au ciel.
La lumière de la gloire de Dieu doit descendre
sur nous. Il nous faut la sainte onction d’en haut.
Aussi intelligent, aussi instruit que soit un homme,
il n’est pas qualifié pour l’enseignement à moins de
se cramponner fermement au Dieu d’Israël. Celui
qui est en communion avec le Ciel accomplira les
œuvres du Christ. Sa foi en Dieu le mettra à même
d’exercer une influence sur l’humanité. Il se mettra
à la recherche des brebis perdues de la maison
776
d’Israël. Si la puissance divine ne vient au secours
de l’effort humain je ne donnerais pas un fétu de
paille pour ce que peut faire le plus grand homme.
Le Saint-Esprit fait défaut dans notre œuvre. Rien
ne m’effraie plus que de voir les divergences qui se
manifestent parmi nos frères. Nous sommes sur un
terrain dangereux quand nous ne sommes pas
capables de nous réunir en tant que chrétiens pour
examiner avec courtoisie les points de doctrine
controversés. Je suis tentée de m’enfuir pour ne pas
subir l’influence de ceux qui sont incapables
d’examiner candidement les doctrines de la Bible.
Ceux qui se montrent incapables d’examiner
impartialement les arguments avancés en faveur
d’un point de vue qui diffère du leur ne sont pas
dignes d’enseigner dans n’importe quel
département de la cause de Dieu. C’est le baptême
du Saint-Esprit qu’il nous faut. Sans cela nous ne
sommes pas mieux préparés à aller dans le monde
que ne l’étaient les disciples au moment de la
crucifixion de leur Seigneur. Jésus savait ce qui
leur manquait; aussi leur dit-il de demeurer à
Jérusalem jusqu’à ce qu’ils fussent mis en
777
possession de la puissance d’en haut. Tout
enseignant doit d’abord apprendre, afin que ses
yeux reçoivent l’onction qui lui permettra de
discerner les progrès de la vérité divine. Les rayons
du Soleil de justice doivent briller dans son cœur
pour qu’il puisse communiquer la lumière à
d’autres.
Personne ne peut expliquer les Ecritures sans
l’assistance du Saint-Esprit. Quand vous ouvrez la
Parole de Dieu avec un cœur humble et docile, les
anges de Dieu sont à vos côtés pour vous donner
des convictions au sujet de la vérité. Quand l’Esprit
de Dieu reposera sur vous, vous pourrez examiner
les positions d’autres personnes sans éprouver des
sentiments d’envie ou de jalousie; il n’y aura pas
un esprit d’accusation et de critique analogue à
celui que Satan a inspiré aux conducteurs juifs
contre le Christ. Je vous répète ce que le Christ a
dit à Nicodème: “Il faut que vous naissiez de
nouveau.” “Si un homme ne naît de nouveau, il ne
peut voir le royaume de Dieu.” Jean 3:7, 3. Vous
ne saurez discerner les droits sacrés de la vérité
avant d’être façonnés par Dieu. Un enseignant
778
n’est qualifié pour en enseigner d’autres que s’il
s’instruit à l’école du Christ
La mission particulière d’Ellen G. White
Nous devrions arriver à éliminer toutes nos
divergences. Si je crois posséder une lumière, c’est
mon devoir de la présenter. Si je demandais l’avis
d’autres personnes au sujet du message dont le
Seigneur m’a chargée, la possibilité de faire
parvenir la lumière à ceux à qui elle est destinée
me serait refusée. Quand Jésus s’approchait de
Jérusalem monté sur un âne, “toute la multitude des
disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute
voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Ils
disaient: Béni soit le roi qui vient au nom du
Seigneur! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux
très hauts! Quelques pharisiens, du milieu de la
foule, dirent à Jésus: Maître, reprends tes disciples.
Et il répondit: Je vous le dis, s’ils se taisent, les
pierres crieront.” Luc 19:37-40.
Les Juifs voulaient empêcher la proclamation
du message annoncé dans la Parole de Dieu; mais
779
la prophétie devait s’accomplir. Le Seigneur a dit:
“Je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le
jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et
redoutable.” Malachie 4:5. Quelqu’un doit venir
dans l’esprit et la puissance d’Elie; quand il
paraîtra il s’en trouvera qui lui diront: “Tu as trop
de zèle, tu n’interprètes pas convenablement les
Ecritures. Laisse-moi te dire comment tu dois
prêcher ton message.”
Ils sont nombreux ceux qui ne savent pas
discerner ce qui est de Dieu et ce qui est de
l’homme. Je continuerai à dire la vérité de Dieu
telle que je l’ai reçue; si vous persistez à
contredire, à manifester un esprit d’opposition,
vous ne connaîtrez jamais la vérité. Jésus a dit à ses
disciples: “J’ai encore bien des choses à vous dire:
mais elles sont maintenant au-dessus de votre
portée.” (Jean 16:12, version synodale.) Ils
n’étaient pas en état d’apprécier les choses sacrées
et éternelles; Jésus cependant promit d’envoyer le
Consolateur qui leur enseignerait toutes choses et
rappellerait toutes choses à leur souvenir, tout ce
qu’il leur avait dit précédemment. Mes frères, il ne
780
nous faut pas dépendre des hommes. “Cessez de
vous confier en l’homme, dans les narines duquel il
n’y a qu’un souffle: car de quelle valeur est-il?”
Ésaïe 2:22. Vous devez suspendre à Jésus votre
âme impuissante. Il ne convient pas de boire aux
fontaines de la vallée quand il y a des sources dans
la montagne. Laissons les cours d’eau inférieurs
pour les supérieurs. S’il y a un point de la vérité
que vous ne comprenez pas, au sujet duquel
l’accord n’existe pas, cherchez, comparez passage
avec passage de l’Ecriture, creusez profondément
dans la mine de la Parole de Dieu pour y découvrir
la vérité. Déposez votre personne et vos opinions
sur l’autel divin, et permettez à l’Esprit du ciel de
vous guider dans toute la vérité.
Il fut un temps où mon frère ne voulait rien
entendre au sujet de notre doctrine, de peur d’être
convaincu. Il refusait d’assister aux réunions et
d’entendre des discours; plus tard, cependant, il
avoua qu’il se sentait aussi coupable que s’il les
avait entendus. Dieu, qui lui avait donné l’occasion
de connaître la vérité, le tiendrait responsable. Il y
en a beaucoup aujourd’hui qui ont des préjugés à
781
l’encontre des doctrines qui sont actuellement
discutées. Ils ne veulent pas entendre; au lieu
d’examiner avec calme, ils avancent des objections
dans l’ignorance. Ils sont parfaitement satisfaits de
leur position. “Parce que tu dis: Je suis riche, je me
suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que
tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable,
pauvre, aveugle et nu, je te conseille d’acheter de
moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu
deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que
tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse
pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu
voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que
j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.”
Apocalypse 3:17-19.
Ce passage s’applique à ceux qui vivent à
portée du son de ce message, mais qui refusent de
s’approcher pour écouter. Savez-vous que le
Seigneur donne de nouvelles preuves de sa vérité,
la plaçant dans un nouvel encadrement, afin que le
chemin du Seigneur soit préparé? Qu’avez-vous
fait pour que la lumière nouvelle soit répandue
dans les rangs du peuple de Dieu? Comment
782
pourriez-vous prouver que Dieu n’a pas envoyé
une nouvelle lumière à son peuple? Il faut mettre
de côté toute propre suffisance, tout égoïsme, tout
orgueil concernant vos opinions. Venons aux pieds
de Jésus et apprenons de Celui qui est doux et
humble de cœur. Jésus n’a pas enseigné ses
disciples de la même manière que les rabbins
enseignaient les leurs. Bien des Juifs
s’approchaient du Christ tandis qu’il révélait les
mystères du salut; cependant ils ne venaient pas
pour apprendre, mais plutôt pour trouver à redire,
pour surprendre quelque inconséquence qui leur
permît de créer des préjugés parmi le peuple. Ils se
contentaient de ce qu’ils savaient; mais les enfants
de Dieu doivent reconnaître la voix du vrai Berger.
N’est-ce pas le moment de jeûner et de prier devant
Dieu? Nous courons le danger d’entretenir des
différends, de prendre position sur des points
controversés: ne devrions-nous pas rechercher Dieu
avec ardeur, en humiliant nos âmes, pour savoir où
est la vérité?
Allez sous le figuier
783
Nathanaël avait entendu dire à Jean: “Voici
l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean
1:29. Nathanaël regarda Jésus et fut déçu par
l’aspect du Rédempteur du monde. Pouvait-il être
le Messie, celui qui portait les marques de la
fatigue et de la pauvreté? Jésus était un artisan; il
avait peiné avec de modestes ouvriers; aussi
Nathanaël s’éloigna-t-il. Mais il ne s’était pas fait
une opinion définitive au sujet de la personne de
Jésus. Il s’agenouilla sous un figuier, demandant à
Dieu de lui faire savoir si cet homme était
réellement le Messie. Il était encore là quand
Philippe vint lui dire: “Nous avons trouvé celui de
qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes
ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.” Mais
ce mot de Nazareth éveilla ses soupçons et lui fit
dire: “Peut-il venir de Nazareth quelque chose de
bon?” Philippe ne chercha pas à combattre les
préjugés dont Nathanaël était rempli; il lui dit
simplement: “Viens, et vois.” Quand Nathanaël
arriva auprès de Jésus, celui-ci dit de lui: “Voici
vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de
fraude.” Etonné, Nathanaël demanda: “D’où me
connais-tu?... Jésus lui répondit: Avant que
784
Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je
t’ai vu.” Jean 1:45-48.
Ne serait-ce pas bien que nous allions nous
aussi sous le figuier pour demander à Dieu de nous
faire connaître la vérité? L’œil divin ne serait-il pas
sur nous comme il l’a été sur Nathanaël? Nathanaël
crut au Seigneur et s’écria: “Rabbi, tu es le Fils de
Dieu, tu es le roi d’Israël. Jésus lui répondit: Parce
que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois;
tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et il
lui dit: En vérité, en vérité, vous verrez désormais
le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et
descendre sur le Fils de l’homme.” Jean 1:49-51.
C’est là ce que nous verrons si nous restons en
communion avec Dieu. Dieu veut que nous
comptions sur lui et non pas sur l’homme. Il désire
que nous ayons un cœur nouveau; il voudrait nous
révéler la lumière émanant du trône de Dieu. Il
nous faut lutter contre toutes les difficultés; mais si
un point controversé surgit, nous adresserons-nous
à un homme pour avoir son opinion et tirer nos
conclusions ensuite?—Non, allez plutôt à Dieu.
785
Dites-lui ce que vous désirez; prenez votre Bible et
cherchez-y les trésors cachés.
Nous n’allons pas assez profond
Nous n’approfondissons pas assez dans notre
recherche de la vérité. Chacun de ceux qui croient
à la vérité présente aura à rendre compte un jour de
l’espérance qui est en lui. Les enfants de Dieu
devront se tenir devant des rois, des princes, des
gouverneurs, des grands de ce monde; il faut qu’ils
sachent de science certaine ce qu’est la vérité. Ils
doivent être des hommes et des femmes convertis.
Dieu peut vous enseigner en un moment, par le
Saint-Esprit, plus que ce que vous pourriez
apprendre des grands de ce monde. L’univers
surveille le conflit qui se poursuit sur la terre. A un
prix infini Dieu a pourvu à ce que tout homme ait
l’occasion de savoir ce qui le rendra sage à salut.
Avec quel désir intense les anges regardent pour
voir qui saura profiter de cette occasion!
Quand un message est présenté au peuple de
Dieu, il ne faudrait pas s’insurger contre lui; il
786
faudrait recourir à la Bible, le comparer à la loi et
au témoignage; s’il ne supporte pas cet examen il
n’est pas vrai. Dieu veut que nos esprits se
développent. Il désire faire reposer sa grâce sur
nous. Nous pouvons avoir un repas de fête chaque
jour, car Dieu peut ouvrir pour nous tous les trésors
du ciel. Il nous faut être un avec le Christ comme
lui est un avec le Père; alors le Père nous aimera
comme il aime son Fils. Nous pouvons recevoir le
même secours qu’a eu le Christ; nous pouvons être
rendus forts pour toute éventualité, car Dieu sera
notre avant-garde et notre arrière-garde. Il nous
protégera de tous côtés; quand nous serons amenés
devant des gouverneurs, devant les autorités, il ne
sera pas nécessaire de réfléchir longuement sur ce
que nous aurons à dire. Dieu nous instruira au
moment convenable. Que Dieu nous aide
maintenant à nous placer aux pieds de Jésus pour
apprendre de lui avant de chercher à en instruire
d’autres.
Notre credo: la Bible
Quand la Parole de Dieu est étudiée, comprise,
787
obéie, une vive lumière illumine le monde; de
nouvelles vérités, reçues et mises en pratique, nous
rattacheront fortement à Jésus. La Bible, la Bible
seule doit être notre credo, notre lien; tous ceux qui
s’inclinent devant cette sainte Parole vivront en
harmonie. Nos efforts ne doivent pas être dirigés
par nos propres vues et nos idées. L’homme est
faillible; seule la Parole de Dieu est infaillible. Au
lieu de nous disputer, exaltons le Seigneur.
Résistons à nos adversaires comme l’a fait le
Maître par un: “Il est écrit.” Elevons la bannière
portant l’inscription: La Bible, notre règle de foi et
de discipline.—The Review and Herald, 15
décembre 1885.

Contenu connexe

PDF
Messages choisis 2
PDF
La Grande Evangile de Jean - Vol. 10 (Jakob Lorber)
PDF
La Venue du Seigneur (Jacob Lorber, Gottfried Mayerhofer)
PDF
Les Mysteres de la Vie (Gottfried Mayerhofer)
PDF
Diverses approches dans l'evangelisation
PDF
Les 53 Sermons du Seigneur (Gottfried Mayerhofer)
PDF
La marche avec dieu
PPTX
Section I - Expiation sans sacrifice
Messages choisis 2
La Grande Evangile de Jean - Vol. 10 (Jakob Lorber)
La Venue du Seigneur (Jacob Lorber, Gottfried Mayerhofer)
Les Mysteres de la Vie (Gottfried Mayerhofer)
Diverses approches dans l'evangelisation
Les 53 Sermons du Seigneur (Gottfried Mayerhofer)
La marche avec dieu
Section I - Expiation sans sacrifice

Tendances (6)

PDF
Evangile de La Nature (Gottfried-Mayerhofer)
PDF
Carnet jeunes expo bible 2013 light
PDF
Samuel noble-appel-aux-hommes-reflechis-de toutes-les-denominations-saint-ama...
PDF
Bourdaloue sermon-sur-la-richesse
PDF
Les forces mystiques par paul sédir
PDF
Edmond de-chazal-je-suis-apostat-deuxieme-reponse-a-l'abbe-mazuy-ile-maurice-...
Evangile de La Nature (Gottfried-Mayerhofer)
Carnet jeunes expo bible 2013 light
Samuel noble-appel-aux-hommes-reflechis-de toutes-les-denominations-saint-ama...
Bourdaloue sermon-sur-la-richesse
Les forces mystiques par paul sédir
Edmond de-chazal-je-suis-apostat-deuxieme-reponse-a-l'abbe-mazuy-ile-maurice-...
Publicité

En vedette (20)

PDF
Conseils sur la nutrition et les aliments
PPTX
Programacion Expocision
PDF
Début guillotine
PPTX
Dépêchez vous père noël!
PDF
Chiffres de l'affiliation premier semestre 2010
PPT
La Nuit avant Noël
PPT
INSEME Séniors et numérique
ODP
Tiken Jah Fakoly
PPT
Natació al reus deportiu
PDF
Entreprise 2.0 lyonnaise des eaux
PPT
Visite pologne
PDF
La torture en 2014. 30 ans d'engagements non tenus
PPT
Benidorm Personnes
POT
Le volcan piton de la fournaise c
PDF
Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.
PPS
Histoire De La Grenouille
PDF
Proposition 4 - contrats madelin « gérants majoritaires » - clarifier l’assie...
PPTX
Boyce Avenue
PDF
Education
PPTX
Acta Única Europea
Conseils sur la nutrition et les aliments
Programacion Expocision
Début guillotine
Dépêchez vous père noël!
Chiffres de l'affiliation premier semestre 2010
La Nuit avant Noël
INSEME Séniors et numérique
Tiken Jah Fakoly
Natació al reus deportiu
Entreprise 2.0 lyonnaise des eaux
Visite pologne
La torture en 2014. 30 ans d'engagements non tenus
Benidorm Personnes
Le volcan piton de la fournaise c
Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.
Histoire De La Grenouille
Proposition 4 - contrats madelin « gérants majoritaires » - clarifier l’assie...
Boyce Avenue
Education
Acta Única Europea
Publicité

Similaire à Messages choisis1 (20)

PDF
Lettre Ouverte à Joseph Branham, Billy Paul et Isaac Branham
PDF
Connaître ton ennemi, comment combattre et vaincre les forces démoniques -
PDF
Connaître ton ennemi, comment combattre et vaincre les forces démoniques - No...
PDF
COURS DE PREMIERE ANNÉE ( eschatologie évangélique
PDF
Où allons nous ?
PDF
French - The Second Epistle of Peter.pdf
PDF
Qu'enseigne réellement la bible
DOCX
Les faux prophetes
RTF
Calvin Ancien Testament
PDF
Em swedenborg-doctrine-de-la-nouvelle-jerusalem-sur-l'ecriture-sainte-1763-li...
PDF
Résurrection ou ressuscitation
PDF
Les Douze Pierres de Fondation - Leçon 1a: La Parole de Dieu
PDF
La Parole de Dieu - Les Douze Pierres de Fondation Leçon 1a pour les plus jeunes
PDF
Messages a la jeunesse
PDF
LA RÉVÉLATION DE L’AGNEAU.
PDF
Les ecritures _autosaved_
PDF
Éclaircissement Lettre Ouverte à Joseph & Billy Paul Branham
PDF
Wp f 20110301[1]
DOCX
La vraie foi2
Lettre Ouverte à Joseph Branham, Billy Paul et Isaac Branham
Connaître ton ennemi, comment combattre et vaincre les forces démoniques -
Connaître ton ennemi, comment combattre et vaincre les forces démoniques - No...
COURS DE PREMIERE ANNÉE ( eschatologie évangélique
Où allons nous ?
French - The Second Epistle of Peter.pdf
Qu'enseigne réellement la bible
Les faux prophetes
Calvin Ancien Testament
Em swedenborg-doctrine-de-la-nouvelle-jerusalem-sur-l'ecriture-sainte-1763-li...
Résurrection ou ressuscitation
Les Douze Pierres de Fondation - Leçon 1a: La Parole de Dieu
La Parole de Dieu - Les Douze Pierres de Fondation Leçon 1a pour les plus jeunes
Messages a la jeunesse
LA RÉVÉLATION DE L’AGNEAU.
Les ecritures _autosaved_
Éclaircissement Lettre Ouverte à Joseph & Billy Paul Branham
Wp f 20110301[1]
La vraie foi2

Plus de Yomkipour (19)

PDF
Benoit xvi
PDF
Patriarches et prophetes
PDF
L' histoire de la redemption
PDF
Les paraboles de Jesus
PDF
Les paraboles de jesus
PDF
Le ministere evangelique
PDF
Le ministere de la guerison
PDF
Le foyer chretien
PDF
Heureux ceux qui
PDF
Evenements desderniersjours
PDF
Conseils:conduite sexuelle adultere et divorce
PDF
Confrontation
TXT
Site
PDF
Mon rédempteur est vivant
PDF
Les frites trop cuites accélèrent le vieillissement
PDF
Bilderberg
DOCX
Questionnaire1
PDF
Pwp1
PDF
Pwp1
Benoit xvi
Patriarches et prophetes
L' histoire de la redemption
Les paraboles de Jesus
Les paraboles de jesus
Le ministere evangelique
Le ministere de la guerison
Le foyer chretien
Heureux ceux qui
Evenements desderniersjours
Conseils:conduite sexuelle adultere et divorce
Confrontation
Site
Mon rédempteur est vivant
Les frites trop cuites accélèrent le vieillissement
Bilderberg
Questionnaire1
Pwp1
Pwp1

Messages choisis1

  • 2. 2 Un mot au lecteur Offrir des livres sous le nom d’Ellen G. White, des décennies après sa mort, exige un mot d’explication. Le lecteur peut être rassuré quand il saura que les Messages choisis, ainsi que d’autres œuvres de l’Esprit de prophétie parues depuis 1915, date de la mort de l’auteur, sont publiés en harmonie avec les dispositions du testament laissé par Mme E. G. White. Au moment de sa mort la messagère du Seigneur a laissé à l’Eglise à titre de trésor durable un ensemble de plus de 100 000 pages comprenant ses livres encore en vente, 4500 articles insérés dans des périodiques de la dénomination, des vingtaines de traités, d’ouvrages épuisés, en plus de ses manuscrits, journaux et lettres. Au cours des dernières années de sa vie, Mme White s’est beaucoup préoccupée de l’usage à venir et de la publication sur une toujours plus
  • 3. 3 vaste échelle des messages prophétiques à elle confiés. Le 9 février 1912, dans son dernier testament, elle a donné des indications précises sur le soin que l’on devrait avoir de ses œuvres littéraires. Cinq hommes furent désignés par elle pour faire partie leur vie durant d’un Comité de Dépositaires chargé de prendre soin de ses écrits. Pour cette tâche importante Mme White choisit des hommes parmi les dirigeants de la dénomination, chargés de lourdes responsabilités dans l’administration de l’Eglise. Voici leurs noms: Arthur G. Daniells, alors président de la Conférence Générale; Francis M. Wilcox, alors rédacteur de la Review and Herald; Charles H. Jones, longtemps directeur de la Pacific Press; Clarence C. Crisler, l’un de ses secrétaires, qui lui avait été cédé par la Conférence Générale, plus tard secrétaire de la Division de l’Extrême-Orient; et William C. White, son fils, qui avait beaucoup voyagé avec elle après la mort du pasteur James White, en 1881, et qui l’avait assistée dans son travail de publication, sans parler d’autres choses.
  • 4. 4 Les instructions laissées par Mme White autorisaient le dit comité à continuer d’éditer ses livres, en vue d’une plus large distribution dans d’autres langues que l’anglais, et pour “l’impression de compilations tirées de mes manuscrits”. Elle s’attendait à ce que, l’Eglise grandissant et ayant à faire face à de nouveaux besoins, et traversant de nouvelles crises, on désirerait des compilations de ses écrits offrant des instructions variées tirées de ses manuscrits, traités et articles de périodiques. Depuis la mort de Mme White, la liste de ses ouvrages s’est accrue comme suit: Fundamentals of Christian Education (1923) Counsels on Health (1923) Testimonies to Ministers and Gospel Workers (1923) Christian Service (1925) Messages to Young People (1930) Medical Ministry (1933)
  • 5. 5 Counsels on Diet and Foods (1938) Counsels on Sabbath School Work (1938) Counsels on Stewardship (1940) Evangelism (1946) Counsels to Writers and Editors (1946) The Story of Redemption (1947) Temperance (1949) Welfare Ministry (1952) The Adventist Home (1952) My Life Today (1952) The Colporteur Ministry (1953) Child Guidance (1954) Sons and Daughters of God (1955) Selected Messages, vol. 1 et 2 (1958) Love Unlimited (1958) The Faith I Live By (1958) Our High Calling (1961) “That I May Know Him” (1964) A ces livres il y a lieu d’ajouter un supplément de notes inséré dans chacun des sept volumes de The Seventh-day Adventist Bible Commentary.
  • 6. 6 Chapitre 1 L’inspiration des prophètes écrivains L’inspiration de la parole de Dieu Nous voici arrivés à un temps où il convient de poser la question: “Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?” Luc 18:8. Les ténèbres spirituelles couvrent la terre et l’obscurité enveloppe les peuples. Le scepticisme et l’incrédulité influencent l’interprétation des Ecritures au sein de beaucoup d’Eglises. Ils sont nombreux, trop nombreux, ceux qui doutent de la véracité des Ecritures. Le raisonnement humain et l’imagination du cœur de l’homme minent l’inspiration de la Parole de Dieu; ce qui devrait être admis sans discussion est entouré d’un nuage de mysticisme. Rien ne se détache d’une manière claire et distincte, fondé sur le roc. C’est là un des signes annoncés pour les derniers jours.
  • 7. 7 Le saint Livre a résisté aux assauts de Satan, qui s’est efforcé, à l’aide d’hommes méchants, de jeter un sombre nuage sur tout ce qui revêt un caractère divin. Mais le Seigneur a préservé le saint Livre, par son pouvoir miraculeux, sous sa forme actuelle,—comme une charte ou un guide indiquant à la famille humaine la voie conduisant au ciel. Les oracles divins ont été si négligés qu’il en est peu dans le monde, même parmi ceux qui déclarent pouvoir les expliquer à d’autres, qui possèdent la divine connaissance des Ecritures. Des savants ayant fait des études supérieures sont néanmoins des bergers incapables de nourrir le troupeau de Dieu. Ils ne comprennent pas que les trésors contenus dans les Ecritures se découvriront graduellement, mettant au jour de précieux joyaux qui apporteront une récompense aux chercheurs. On voit des hommes soucieux de se distinguer, sages au-delà de ce qui est écrit, dont la sagesse n’est que folie. Ils se croient les premiers à découvrir des choses merveilleuses, alors que leurs
  • 8. 8 idées sont bien en retard en ce qui touche à la volonté et au dessein de Dieu. En s’efforçant d’expliquer ou de dévoiler des mystères cachés en tout temps aux yeux des mortels, ils ressemblent à celui qui se débattrait dans la boue tout en prétendant montrer à d’autres comment en sortir. On peut voir là l’image appropriée de ceux qui s’érigent en censeurs pour corriger les erreurs de la Bible. Personne ne peut améliorer la Bible en suggérant ce que le Seigneur a voulu dire ou ce qu’il aurait dû dire. Un tel nous regarde sérieusement et interroge: “Ne pensez-vous pas qu’il puisse y avoir quelque erreur de copiste ou de traducteur?” Ceci est probable; un esprit borné, qui hésiterait et trébucherait en raison de cette possibilité ou même de cette probabilité, serait tout aussi en danger de trébucher devant les mystères de la Parole inspirée, ne pouvant discerner les desseins de Dieu. Assurément, cet esprit faible trébucherait à cause de faits clairs, facilement acceptés par un esprit ordinaire, capable de discerner le divin, pour qui les déclarations divines sont claires et belles,
  • 9. 9 pleines de moelle et de graisse. Toutes les fautes ne sauraient troubler une âme ou la faire broncher, si elle n’invente pas des difficultés au sujet des vérités clairement révélées. Dieu a confié la préparation de sa Parole divinement inspirée à l’être fini qu’est l’homme. Cette Parole, aménagée en livres distincts, qui composent l’Ancien et le Nouveau Testament, sert de guide aux habitants d’un monde déchu, léguée à eux pour que grâce à l’étude et à l’obéissance à ses préceptes, aucune âme en route vers le ciel ne s’égare. Ceux qui s’imaginent pouvoir aplanir les difficultés qu’ils prêtent à l’Ecriture, et qui voudraient distinguer entre ce qui est inspiré et ce qui ne l’est pas d’après un étalon humain, feraient mieux de se couvrir la face comme le fit Elie quand il entendit une voix douce et subtile; en effet, ils se trouvent en présence de Dieu et de ses saints anges qui durant des siècles ont communiqué aux hommes lumière et connaissance, enseignant ce qui doit être fait et ce qui doit être évité, déployant
  • 10. 10 devant eux des scènes palpitantes d’intérêt, jalon après jalon, par des symboles, des signes et des images. En montrant les dangers qui s’amassent dans les derniers jours, Dieu n’a pas habilité un homme fini quelconque à tirer au clair des mystères cachés, ou inspiré un homme ou une classe d’hommes à juger de ce qui est inspiré et de ce qui ne l’est pas. Quand des hommes au jugement borné pensent devoir examiner les Ecritures pour décider ce qui est inspiré et ce qui ne l’est pas, ils dépassent Jésus, comme pour lui indiquer un meilleur chemin que celui qu’il nous a fait suivre. Je prends la Bible telle qu’elle est, la Parole inspirée. Je crois les déclarations contenues dans la Bible entière. Des hommes s’élèvent, convaincus d’avoir trouvé quelque chose à critiquer dans la Parole de Dieu. Ils pensent faire preuve d’une sagesse supérieure en montrant cela à d’autres. Plusieurs de ces hommes peuvent être savants et capables, doués d’éloquence, et l’effort de toute leur vie tend à troubler les esprits concernant
  • 11. 11 l’inspiration des Ecritures. Ils en amènent beaucoup à accepter leur point de vue. Ils se passent les consignes de l’un à l’autre, conformément au plan de Satan, de sorte que nous comprenons mieux la signification profonde des paroles de Jésus: “Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?” Luc 18:8. Mes frères, abstenons-nous de critiquer la Bible de quelque manière que ce soit. C’est là un travail que Satan aime à vous voir accomplir, mais ce n’est pas ce que le Seigneur vous a chargés de faire. On devrait abandonner le soin de garder les saints oracles à Dieu, qui s’est acquitté de cette tâche des siècles durant. Certains commencent à mettre en question quelque portion de la révélation; ils s’emparent de quelque défaut ou de quelque contradiction entre une déclaration et une autre. En commençant par la Genèse, ils rejettent ce qui leur paraît douteux et ne s’en tiennent pas là, car Satan les conduira aussi loin que possible dans la voie des négations; ils finiront par trouver des sujets de
  • 12. 12 doute dans toutes les parties de l’Ecriture. Leur sens critique se développe par l’exercice, si bien qu’ils ne trouvent plus à se reposer nulle part avec certitude. C’est perdre son temps que d’essayer de raisonner avec de telles personnes. Elles tourneront en ridicule la Bible elle-même. Ces hommes deviennent moqueurs sans s’en rendre compte. Frères, attachez-vous à votre Bible, cessez de discuter son autorité, obéissez à la Parole et aucun de vous ne se perdra. Des hommes se sont ingéniés, au cours des âges, à évaluer la Parole de Dieu au moyen de leurs esprits bornés et de leur compréhension limitée. Si le Seigneur, qui est l’auteur des vivants oracles, écartait le voile et déployait devant eux sa sagesse et sa gloire, ils se rendraient compte de leur néant et s’écrieraient après Esaïe: “Je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures.” Ésaïe 6:5. Des déclarations simples et claires sont accessibles à la compréhension même des illettrés, des paysans et des enfants, aussi bien que des
  • 13. 13 adultes et des génies. Un individu doué de grands talents et de facultés mentales extraordinaires trouvera dans les oracles divins des trésors de vérité, magnifiques et précieux, qu’il pourra s’approprier. Il découvrira aussi des difficultés, des secrets et des sujets d’étonnement qu’il pourra étudier avec de légitimes satisfactions pendant toute sa vie, tout en devinant un infini au-delà. Des hommes peu favorisés au point de vue de l’instruction, aux capacités limitées, privés de la possibilité de se familiariser avec les Ecritures, trouveront dans les oracles vivants des consolations, des directives et des conseils; le plan du salut leur paraîtra aussi clair que la lumière du soleil. Personne n’est obligé de se perdre par manque de connaissance, à moins d’être volontairement aveugle. Dieu soit loué: la Bible est destinée à l’homme simple comme au savant. Elle convient à tous les âges et à toutes les classes.—Manuscrit 16, 1888 (rédigé à Minneapolis, Minn., en l’automne de 1888).
  • 14. 14 Objections a l’encontre de la Bible Il y a une grande variété d’esprits. Selon le niveau d’instruction et la formation intellectuelle, les mêmes mots font une impression différente. Il n’est pas facile à quelqu’un de communiquer à une personne de tempérament, d’éducation et d’habitudes mentales différents les pensées qui lui semblent claires et distinctes. Néanmoins cela peut suffire à une personne sincère et droite: les choses peuvent être exprimées avec assez de simplicité et de clarté pour tout usage pratique. Mais si l’on a affaire à quelqu’un de malhonnête, décidé à ne pas voir et comprendre la vérité, les paroles dites seront détournées de leur sens naturel à l’avantage de l’individu. Celui-ci donnera une fausse interprétation aux paroles, dénaturera leur sens véritable, fera jouer sa propre imagination, puis se retranchera dans l’incrédulité, convaincu qu’on a cherché à le tromper. Mes écrits ont subi un traitement analogue de la part de ceux qui désirent leur donner une fausse
  • 15. 15 interprétation. Ils changent la vérité de Dieu en mensonge. Et tout comme ceux-ci traitent les écrits contenus dans mes articles et mes livres, les sceptiques et les incrédules traitent la Bible de la même manière. Ils la lisent bien décidés à la pervertir, à en faire une fausse application, à en détourner le sens. Ils affirment que l’on peut prouver tout ce que l’on veut par la Bible, que chaque secte se fait fort de prouver ses doctrines en invoquant son autorité, et que les doctrines les plus diverses peuvent être démontrées par la Bible. La Bible a été écrite par des écrivains obligés de s’exprimer en un langage humain. C’étaient des hommes. Ils étaient inspirés par le Saint-Esprit. En raison de l’imperfection de l’intelligence humaine, ou de la perversité de l’esprit humain, toujours habile à s’évader loin de la vérité, il en est beaucoup qui lisent et comprennent la Bible conformément à leurs désirs. Ce n’est pas dans la Bible que se trouve la difficulté. Des politiciens discutent certaines lois constitutionnelles et en tirent des conclusions opposées.
  • 16. 16 Au lieu d’avoir été données aux hommes en une suite ininterrompue de déclarations, les Ecritures se sont enrichies pièce par pièce au cours de générations successives, chaque fois que la Providence divine jugeait utile de parler aux hommes en divers temps et en divers lieux. Les auteurs ont écrit selon qu’ils étaient mus par le Saint-Esprit. Il y a “d’abord le bouton, puis la fleur, ensuite le fruit”; “d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi”. C’est exactement ce qui se passe en nous grâce à la Bible. Les Ecritures ne manifestent pas toujours un ordre parfait ni une unité évidente. Les miracles du Christ ne sont pas relatés par ordre chronologique; ils sont présentés en rapport avec les circonstances qui ont commandé ce déploiement de puissance divine. Les vérités bibliques ressemblent à des perles cachées. Il s’agit de les chercher, de creuser le sol avec patience. Ceux qui s’arrêtent à la surface des Ecritures, n’en tirant qu’une connaissance superficielle qu’ils s’imaginent profonde, parlent des contradictions de la Bible et mettent en question son autorité. En revanche les
  • 17. 17 cœurs qui vivent en harmonie avec la vérité et le devoir sonderont les Ecritures et seront prêts à recevoir des impressions divines. Une âme éclairée aperçoit une unité spirituelle, un long fil d’or courant à travers le tout; mais pour suivre ce précieux fil d’or il faut beaucoup de patience, de réflexion et de prière. D’âpres discussions au sujet de la Bible ont provoqué des recherches qui ont fait découvrir de précieux joyaux de vérité. Bien des larmes ont coulé, bien des prières ont été offertes, demandant au Seigneur de faire comprendre sa Parole. La Bible ne nous a pas été donnée en un langage surhumain. Pour atteindre l’homme, Jésus a revêtu l’humanité. La Bible a dû être donnée en un langage humain. Or tout ce qui est humain est imparfait. Un mot peut avoir plusieurs significations; on ne trouve pas toujours un mot distinct pour exprimer une idée. La Bible se propose un but essentiellement pratique. Les esprits portent des empreintes différentes. Tous ne comprennent pas de la même manière une
  • 18. 18 expression ou une déclaration. Il en est qui comprennent les déclarations de l’Ecriture d’après leur mentalité et leurs désirs. Des idées arrêtées à l’avance, des préjugés, des passions contribuent puissamment à obscurcir l’entendement et à jeter la confusion dans l’esprit, même quand il s’agit de la lecture des Ecrits sacrés. Les disciples qui se rendaient à Emmaüs avaient besoin d’être débarrassés de leurs fausses interprétations des Ecritures. Jésus chemina avec eux sans se faire connaître et leur parla en qualité d’homme. Commençant par Moïse et les prophètes, il leur enseigna tout ce qui le concernait, montrant que sa vie, sa mission, ses souffrances et sa mort étaient conformes à ce que la Parole de Dieu avait prévu. Il leur ouvrit l’entendement et leur fit comprendre les Ecritures. Il lui fallut peu de temps pour remettre les choses au point et leur montrer l’unité et la véracité divine des Ecritures. Aujourd’hui les hommes ont bien besoin que leur entendement soit ouvert. La Bible a été écrite par des hommes inspirés,
  • 19. 19 mais ils n’ont pas employé un langage divin. Ils ont parlé le langage humain. Ce n’est pas Dieu qui a été l’écrivain. On dira souvent que telle expression ne sied pas à Dieu. Mais Dieu ne s’est pas exposé à notre jugement dans la Bible par des mots, de la logique ou de la rhétorique. Les écrivains de la Bible ont été les hommes de plume, non la plume même de Dieu. Ce ne sont pas les mots de la Bible qui sont inspirés; ce sont les hommes. L’inspiration agit non pas sur les mots ou les expressions, mais sur l’auteur lui-même, à qui le Saint-Esprit communique des pensées. Quant aux mots, ils portent l’empreinte de l’individualité. L’Esprit divin se répand. Il s’unit à l’esprit de l’homme, si bien que les déclarations de l’homme sont la Parole de Dieu.—Manuscrit 24, 1886 (rédigé en Europe en 1886). L’unité dans la diversité Un arbre offre de la variété; il n’y a guère deux feuilles identiques. Cependant cette variété ajoute à
  • 20. 20 la beauté de l’arbre. En examinant nos Bibles nous pourrions demander: Pourquoi a-t-il été nécessaire que les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean, le livre des Actes et les divers auteurs des épîtres traitent les mêmes sujets? Le Seigneur a donné sa Parole exactement comme il veut qu’elle nous parvienne. Il s’est servi pour cela d’écrivains différents, dont chacun avait son individualité propre, tout en racontant la même histoire. Leurs témoignages ont été rassemblés en un Livre unique; ils ressemblent à ceux que l’on entend dans une réunion de témoignages. Chacun expose ses pensées d’après son style particulier. Chacun d’eux a fait une expérience personnelle; leur diversité contribue à élargir et approfondir la connaissance dispensée de manière à répondre aux besoins d’esprits différents. Les pensées ne sont pas exprimées d’une manière uniforme, comme si elles étaient jetées dans un moule de fer, ce qui engendrerait de la monotonie. L’uniformité entraînerait une perte de grâce et de beauté
  • 21. 21 particulière. ... Le Créateur de toute idée peut communiquer la même pensée à des esprits différents et faire que chacun l’exprime à sa manière, sans qu’ils se contredisent mutuellement. Le fait qu’il existe des différences ne devrait pas nous préoccuper ou nous troubler. Il arrive rarement que deux personnes voient et expriment une vérité dans les mêmes termes. Chacun s’arrête sur des points particuliers que sa constitution et son éducation lui permettent d’apprécier. Quand la lumière solaire frappe des objets différents elle leur donne une teinte différente. Par l’inspiration de son Esprit le Seigneur a donné la vérité à ses apôtres, leur laissant le soin de l’exprimer à l’aide du Saint-Esprit, en rapport avec leur développement intellectuel. Mais l’esprit de l’écrivain n’est pas entravé comme s’il était introduit de force dans un certain moule.—Lettre 53, 1900. Le Seigneur se fait entendre a travers un
  • 22. 22 langage imparfait Pour parler aux hommes le Seigneur se sert d’un langage imparfait pour que les sens dégénérés, les perceptions émoussées d’êtres terrestres puissent le comprendre. Il y a là une preuve de condescendance de la part de Dieu. Il se place au niveau de l’homme déchu. Dans sa parfaite simplicité la Bible ne s’élève pas à la hauteur des grandes pensées divines, car des idées infinies ne sauraient être parfaitement véhiculées dans des pensées finies. Au lieu qu’il y ait de l’exagération dans les expressions bibliques, comme beaucoup se l’imaginent, les plus fortes expressions sont impuissantes à rendre la magnificence de la pensée divine, même lorsque l’écrivain choisit les termes les plus expressifs pour communiquer des vérités supérieures. Des pécheurs peuvent à peine supporter une ombre de l’éclat de la gloire céleste.—Lettre 121, 1901. Aucun homme ne doit s’eriger en juge de la Parole de Dieu
  • 23. 23 Le sujet de l’inspiration a été enseigné aussi bien au Tabernacle qu’au Collège [de Battle Creek]. Des hommes finis ont eu la hardiesse d’affirmer que certaines parties des Ecritures sont inspirées et d’autres non. Il m’a été montré que ce n’est pas le Seigneur qui a inspiré les articles parus dans la Review, et qu’il n’a pas approuvé ceux qui ont présenté ces vues à notre jeunesse au Collège. Quand des hommes se risquent à critiquer la Parole de Dieu, ils s’aventurent sur un terrain sacré; ils feraient mieux d’éprouver une crainte salutaire et d’imposer le silence à leur sagesse qui n’est que folie. Dieu n’a établi aucun homme juge de sa Parole, chargé personne de choisir ce qu’il croit inspiré et de jeter le discrédit sur ce qui ne le serait pas. Les témoignages ont subi le même traitement, mais Dieu n’a pas mis la main à cela.—Lettre 22, 1889.
  • 24. 24 Chapitre 2 Ellen G. White et ses écrits Lettre adressee au dr Paulson St. Helena, Californie, 14 juin 1906 Cher frère, Votre lettre m’est parvenue en Californie du Sud. Pendant quelques semaines mon temps et mes forces ont été absorbés par l’examen de questions concernant l’avenir de notre œuvre sanitaire là-bas et l’exposé par écrit des vues qui m’ont été accordées au sujet du tremblement de terre et des leçons qui s’en dégagent. Le moment est arrivé de répondre aux lettres reçues, la vôtre comprise. Dans votre lettre vous dites comment vous avez appris de bonne heure à accueillir les témoignages avec une foi implicite, et vous ajoutez: “J’ai été amené à croire fermement
  • 25. 25 que chaque mot prononcé par vous en public ou en privé et que chaque lettre écrite par vous dans n’importe quelle circonstance est inspiré au même titre que les dix commandements.” Mon frère, vous avez étudié diligemment mes écrits, et vous n’avez jamais pu constater que j’aie avancé de telles prétentions; vous ne verrez pas non plus que les pionniers de notre cause aient jamais formulé de telles prétentions. Dans l’introduction que j’ai donnée à La Tragédie des Siècles, vous devez avoir lu ma déclaration relative aux dix commandements et à la Bible, déclaration qui vous aiderait sûrement à adopter une idée juste en ce qui concerne le sujet que nous examinons. Voici cette déclaration: “La Bible attribue son existence à Dieu; et pourtant, elle a été écrite par des hommes. En effet, le style de ses différents livres trahit la personnalité de divers écrivains. Toutes les vérités qui y sont révélées, quoique “inspirées de Dieu” (2 Timothée 3:16), sont exprimées dans le langage humain. Par
  • 26. 26 le Saint-Esprit, l’Etre infini a illuminé le cœur de ses serviteurs. Il leur a donné des songes, des visions, des symboles et des images, tout en leur laissant la liberté d’exprimer la vérité dans leur propre langue. ”Les dix commandements, prononcés par Dieu lui-même, furent écrits de sa propre main. Ils sont donc divins et non humains. Mais la sainte Ecriture, où la vérité s’exprime dans le langage des hommes, nous offre une union étroite de la divinité et de l’humanité. La même union s’est retrouvée dans la nature du Christ, qui fut à la fois Fils de Dieu et Fils de l’homme. On peut donc dire de l’Ecriture comme de Jésus-Christ, qu’elle est “la Parole faite chair”, et qu’elle a “habité parmi nous”. Jean 1:14. ”Rédigés à des époques différentes par des hommes de condition sociale, de formation intellectuelle et spirituelle fort diverses, les livres de la Bible présentent de grands contrastes dans le style et la variété des sujets. Les auteurs sacrés diffèrent dans leur manière de s’exprimer. Souvent
  • 27. 27 une même vérité est rendue d’une façon plus frappante par l’un que par l’autre. Comme certains d’entre eux envisagent le même fait ou la même doctrine à d’autres points de vue, des lecteurs superficiels ou prévenus peuvent en conclure qu’ils se contredisent alors que—pour les esprits réfléchis et respectueux—ils ne font que se compléter. ”Présentée par différents auteurs, la vérité apparaît sous des aspects variés. Celui-ci est plus spécialement frappé par le côté du sujet se rapportant à son expérience ou à sa capacité de compréhension; celui-là s’attache à un aspect tout autre, mais tous les deux, guidés par l’Esprit, décrivent ce qui les a le plus impressionnés— différence de présentation mais unité parfaite de toutes les parties, adaptées aux besoins de l’homme dans chaque circonstance et expérience de la vie. ”Dieu, ayant jugé bon de communiquer sa vérité au monde par l’intermédiaire des hommes, a revêtu de son Esprit ceux qu’il a choisis à cet effet. Il les a dirigés dans le choix des sujets et dans la façon de les exposer. Confié à des “vases de terre”,
  • 28. 28 ce trésor n’en est pas moins céleste. Le croyant humble et obéissant y contemple la gloire de la puissance divine pleine de grâce et de vérité.” L’intégrité des Témoignages En parfait accord avec ce qui précède, on peut voir mes déclarations contenues dans un article intitulé “Les Témoignages méconnus”, rédigé le 20 juin 1882 et inséré dans Testimonies for the Church 5:62-84. J’en extrais pour vous quelques paragraphes: “Plusieurs s’attardent à penser avec complaisance aux longues années consacrées à la défense de la vérité. Ils sont convaincus que leurs épreuves passées et leurs actes d’obéissance leur valent une récompense. Mais justement parce qu’ils ont fait une expérience véritable dans les choses de Dieu ils sont plus coupables aux yeux de Dieu pour ne pas avoir préservé leur intégrité et ne pas progresser vers la perfection. La fidélité de l’année passée ne compensera jamais la négligence de l’année présente. La fidélité d’hier ne justifiera
  • 29. 29 pas un homme qui se rend coupable d’infidélité aujourd’hui. ”Plusieurs cherchent à excuser leur négligence à l’endroit des témoignages en disant: “Sœur White se laisse influencer par son mari, dont l’esprit et le jugement façonnent les témoignages.” D’autres ont tenté de m’arracher quelque déclaration qui pût justifier leur conduite ou accroître leur influence. J’avais donc décidé de ne plus laisser sortir quoi que ce fût de ma plume avant d’avoir constaté l’action de la puissance de Dieu dans l’Eglise pour la conversion des cœurs. Mais le Seigneur a fait peser un fardeau sur mon âme. J’ai travaillé pour vous avec ardeur. L’éternité seule dira ce que cela nous a coûté, à mon mari et à moi-même. Ne suis- je pas informée de l’état de l’Eglise, après que tant de fois le sujet m’a été présenté au cours des années? Des avertissements ont souvent été répétés, mais aucun changement important ne s’est produit. ... ”Et voici que maintenant, quand je vous adresse un témoignage d’avertissement et de
  • 30. 30 censure, plusieurs affirment que sœur White n’a exprimé que sa propre opinion. Par là vous avez offensé l’Esprit de Dieu. Car vous savez comment le Seigneur s’est manifesté par le moyen de l’Esprit de prophétie. Le passé, le présent et l’avenir m’ont été dévoilés. Des visages inconnus m’ont été montrés, que j’ai reconnus des années plus tard quand j’ai eu l’occasion de les voir. Il m’est arrivé d’être arrachée à mon sommeil avec une vive sensation de sujets qui m’avaient été présentés précédemment; alors j’ai écrit, vers minuit, des lettres qui ont traversé le continent et sont arrivées à point, à une heure de crise, et ont évité de graves désastres à la cause de Dieu. Telle a été la nature de mon travail pendant bien des années. Un pouvoir supérieur m’a contrainte à reprendre et censurer des torts dont je n’avais aucune idée. Cette œuvre, poursuivie pendant trente-six années, est-elle d’en haut ou d’en bas?... ”Me trouvant au Colorado, j’ai éprouvé un tel fardeau à votre sujet que, quoique faible, j’ai écrit plusieurs pages destinées à être lues à votre congrès. Faible et tremblante, je me suis levée à
  • 31. 31 trois heures du matin pour vous écrire. C’est Dieu qui parlait à travers l’argile. On dira qu’il ne s’agissait que d’une lettre. Oui, une lettre, mais commandée par l’Esprit de Dieu, en vue de placer devant vos esprits des choses qui m’avaient été montrées. Mes lettres et mes témoignages vous présentent ce que le Seigneur m’a montré. Il n’est pas un de mes articles qui se borne à exprimer mes propres idées. Il s’agit de ce que Dieu a fait défiler devant moi dans mes visions—de précieux rayons de lumière émanant du trône. ... ”Quelle est la voix que vous reconnaîtrez comme celle de Dieu? Quel moyen reste à la disposition du Seigneur pour corriger votre erreur et vous faire comprendre ce qu’il pense de votre conduite? Quelle puissance peut encore agir dans l’Eglise? Si vous refusez de croire avant que soient dissipées toute incertitude et toute possibilité de doute, vous ne croirez jamais. Le doute qui exige une parfaite connaissance ne cédera jamais devant la foi. La foi repose sur l’évidence, non sur une démonstration. Le Seigneur nous demande d’obéir à la voix du devoir alors même que d’autres voix
  • 32. 32 autour de nous nous conseillent une conduite opposée. Il faut beaucoup d’attention de notre part pour discerner la voix qui vient de Dieu. Il nous faut résister à nos inclinations et les vaincre, obéir à la voix de la conscience sans parlementer ou faire des compromis, de peur que cessent ses appels et que nos passions prennent le dessus. ”Le Seigneur s’adresse à tous ceux qui n’ont pas résisté à son Esprit en refusant d’écouter et d’obéir. Sa voix nous adresse des avertissements, des conseils, des répréhensions. C’est le message lumineux que le Seigneur communique à son peuple. Attendre des appels plus puissants, ou des occasions plus favorables, c’est risquer que la lumière soit retirée et que nous restions dans les ténèbres. ... ”Il m’est pénible de vous dire, mes frères, que pour avoir péché en négligeant de marcher dans la lumière, les ténèbres vous ont envahis. Il se peut que vous soyez sincères, maintenant, en ne reconnaissant pas la lumière et en ne lui obéissant pas; c’est que pour avoir négligé d’écouter les
  • 33. 33 exigences de Dieu vos perceptions se sont obscurcies à tel point que vous prenez les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres. Dieu vous a enjoint d’avancer vers la perfection. Le christianisme est une religion de progrès. La lumière divine est abondante et ne demande qu’à être désirée et reçue. Quelles que soient les bénédictions reçues, il reste des trésors infinis, inépuisables, à notre disposition. Les droits sacrés de l’Evangile peuvent être accueillis par des sceptiques avec des moqueries et des négations méprisantes. La mondanité peut contaminer le grand nombre et prendre possession d’un petit nombre, la cause de Dieu ne peut être sauvegardée qu’avec de grands efforts et de continuels sacrifices; elle finira néanmoins par triompher. ”Voici le mot d’ordre: Allez de l’avant; acquittez-vous de vos devoirs individuels, et laissez Dieu prendre soin des conséquences. Si nous avançons par le chemin que Jésus nous indique, nous verrons son triomphe, nous partagerons sa joie. Seul celui qui participe à la lutte recevra la couronne des vainqueurs. Il faut que la souffrance
  • 34. 34 nous amène à la perfection, comme ce fut le cas de Jésus. Si le Christ s’était assuré une vie facile, nous pourrions sans risque céder à la paresse. Dès lors que sa vie a été marquée par un renoncement continuel, par la souffrance, par le sacrifice de soi- même, il ne faudra pas nous plaindre si nous partageons le même sort. On peut suivre en toute sécurité le sentier le plus obscur aussi longtemps que l’on est guidé par la Lumière du monde. ... ”Quand le Seigneur m’a présenté votre cas et m’a fait savoir que vous n’avez pas obéi à la lumière qui vous avait été donnée, j’ai reçu l’ordre de vous parler franchement, en son nom, vu que sa colère était allumée contre vous. Ces paroles me furent adressées: “C’est Dieu qui t’a assigné ta tâche. Plusieurs refuseront de t’écouter, tout comme ils ont refusé d’écouter le grand Instructeur; plusieurs ne voudront pas être corrigés, sûrs d’avoir raison. Communique-leur néanmoins les reproches et les avertissements que je te donne, qu’ils écoutent ou non.”” ... En rapport avec les citations qui précèdent,
  • 35. 35 étudiez à nouveau l’article intitulé “La nature et l’influence des Témoignages”, dans Testimonies for the Church 5:654-691. Témoignages pour l’Église 2:318-344. La déclaration que vous avez tirée de (Testimonies for the Church 5:67) est juste: “Mes lettres et mes témoignages vous présentent ce que le Seigneur m’a montré. Il n’est pas un de mes articles qui se borne à exprimer mes propres idées. Il s’agit de ce que Dieu a fait défiler devant moi dans mes visions—de précieux rayons de lumière émanant du trône. ...” Ceci est vrai des articles parus dans nos périodiques aussi bien que des nombreux volumes compris dans mes ouvrages. Les préceptes de la loi de Dieu m’ont été enseignés en accord avec la Parole. J’ai été dirigée dans le choix des leçons du Christ. Les affirmations contenues dans mes écrits ne sont-elles pas en harmonie avec les enseignements de Jésus-Christ? Danger de fausses représentations Je ne réponds ni oui ni non à quelques-unes de
  • 36. 36 vos questions. J’évite toute déclaration pouvant donner lieu à des malentendus. Je vois et perçois le danger de personnes qui, suivant que j’ai été informée, mettent leurs âmes en danger parfois en prêtant l’oreille à de fausses représentations au sujet des messages dont Dieu m’a chargée. A force de retourner et de tordre ce que j’ai écrit par de faux raisonnements, on cherche à justifier son incrédulité. Je suis en peine pour mes frères qui ont marché dans un brouillard de soupçon et de scepticisme et de faux raisonnements. Je sais que quelques-uns d’entre eux pourraient bénéficier de messages de conseil si les nuages obscurcissant leur vision spirituelle pouvaient être dissipés, leur permettant de voir les choses comme elles sont. Mais ils ne voient pas clair. J’hésite par conséquent à entrer en communication avec eux. Quand l’Esprit de Dieu aura éliminé ce mysticisme, les messages qui m’ont été inspirés donneront autant de consolation, de foi et d’espérance que ce n’était le cas au cours des années passées. Il est certain que la vérité finira par triompher. Celui qui donna sa vie pour le rachat de l’homme,
  • 37. 37 afin de l’arracher aux tromperies de Satan, ne dort pas, mais veille. Quand ses brebis cesseront de prêter l’oreille à la voix d’un étranger, auquel elles n’appartiennent pas, elles obéiront avec joie à la voix de celui qu’elles avaient appris à suivre avec amour. On peut tirer de précieuses leçons de l’étude de la vie du Christ. Des pharisiens envieux faussaient le sens des actes et des paroles du Christ, qui eussent profité à leur entendement spirituel s’ils les avaient reçus comme il convenait. Au lieu d’admirer sa bonté, ils l’accusaient d’impiété, en présence de ses disciples: “Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie?” Matthieu 9:11. Plutôt que de s’adresser directement à notre bon Sauveur, dont la réponse les aurait convaincus de malice, ils parlaient aux disciples, avec l’espoir que leurs accusations agiraient comme un mauvais levain et leur feraient un grand tort. Si le Christ avait été impie, il aurait perdu son ascendant sur ses disciples croyants. Mais les disciples, qui avaient confiance en Christ, ne voulurent pas accueillir les
  • 38. 38 insinuations perfides de ses méchants accusateurs. Désireux de faire censurer les disciples, ces méchants accusateurs revinrent fréquemment au Christ avec cette question: Pourquoi tes disciples font-ils ce qui n’est pas permis? Et quand notre Seigneur faisait à leurs yeux figure de transgresseur, ils s’adressaient à ses disciples plutôt qu’à lui-même, pour semer le doute dans le cœur de ceux qui le suivaient. C’est ainsi qu’ils s’efforçaient de provoquer le doute et le dissentiment. Tout leur semblait bon pour insinuer le doute dans les cœurs du petit troupeau, et les faire chercher en lui quelque faute qui pût faire obstacle à l’œuvre bienfaisante de l’Evangile de Jésus-Christ. Il faut s’attendre à ce que des tentatives semblables soient renouvelées auprès des croyants de notre temps. Le Seigneur Jésus lit dans les cœurs; il discerne les intérêts et les desseins de tous les hommes en ce qui concerne sa personne et ses disciples croyants. Il répond aux pensées secrètes
  • 39. 39 de ceux qui cherchent à le prendre en faute: “Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.” Matthieu 9:12. Ces pharisiens orgueilleux entretenaient une haute opinion de leur propre piété et de leur sainteté, et ils étaient prêts à condamner les autres.—Lettre 206, 1906. La messagere du Seigneur La nuit dernière, en vision, j’étais debout devant une assemblée de nos membres, délivrant un message énergique concernant la vérité présente et le devoir actuel. Après le discours plusieurs se groupèrent autour de moi pour me poser des questions. Ils demandaient tant d’explications, sur cette question, sur cette autre, et encore une autre, que je finis par leur dire: “S’il vous plaît, une question à la fois, pour éviter toute confusion.” Ensuite je leur adressai l’appel suivant: “Pendant des années vous avez eu des preuves que le Seigneur m’a confié une tâche. On ne pourrait souhaiter de plus grandes preuves. Voulez-vous
  • 40. 40 faire fi de toutes ces preuves, comme s’il s’agissait d’une toile d’araignée, pour obéir à la suggestion d’un incrédule? Ce qui afflige mon cœur c’est de voir que plusieurs de ceux qui sont maintenant troublés et tentés sont justement ceux qui ont eu des preuves abondantes et des occasions d’examiner, de prier et de comprendre; et voici qu’ils ne savent pas discerner la nature des sophismes qui leur sont présentés pour les amener à rejeter les avertissements divins destinés à les préserver des séductions des derniers jours.” Il en est qui se sont achoppés au fait que j’ai dit que je ne prétends pas au titre de prophétesse;* et ils ont demandé: Pourquoi? Je n’avance aucune prétention, si ce n’est ceci: J’ai été désignée comme la messagère du Seigneur; il m’a appelée dans ma jeunesse à être sa messagère, à recevoir sa parole et à communiquer un message clair et précis au nom du Seigneur Jésus. Alors que j’étais encore jeune on m’a souvent
  • 41. 41 demandé: Etes-vous une prophétesse? Ma réponse invariable a été: Je suis la messagère du Seigneur. Je sais que plusieurs m’ont appelée prophétesse, mais je n’ai jamais prétendu à ce titre. Mon Sauveur m’a déclaré que je suis sa messagère. Il m’a dit: “Ta tâche consiste à porter ma parole. On doit s’attendre à des choses étranges; je t’ai mise à part dès ta jeunesse pour apporter un message à ceux qui s’égarent, présenter la Parole aux incroyants, et réprimander par la plume et par la voix, au moyen de la Parole, ceux qui se rendent coupables d’actions répréhensibles. Exhorte par la Parole. Je te ferai comprendre ma Parole; elle ne sera pas pour toi un langage étrange. Avec la vraie éloquence de la simplicité, par la voix et par la plume, mes messages seront transmis par quelqu’un qui n’a pas fréquenté les écoles. Mon Esprit et ma puissance t’accompagneront. ”Ne crains pas les hommes, car mon bouclier te protégera. Ce n’est pas toi qui parles: c’est le Seigneur qui donne des messages d’avertissement et de répréhension. Qu’aucune circonstance ne te fasse dévier de la vérité. Communique la lumière
  • 42. 42 que je te donnerai. Les messages livrés pour ces derniers jours seront consignés dans des livres et s’élèveront à jamais contre ceux qui, après s’être réjouis dans la lumière, se sont laissés gagner par les séductions du mal.” Pourquoi n’ai-je pas réclamé le titre de prophétesse?—Parce qu’aujourd’hui plusieurs de ceux qui se donnent pour prophètes jettent l’opprobre sur la cause du Christ; et aussi parce que mon œuvre couvre davantage que ce que le mot prophète signifie. Lorsque cette œuvre me fut confiée pour la première fois, je suppliai le Seigneur de placer ce fardeau sur quelque autre personne. L’œuvre me paraissait si étendue et si profonde que je craignais de ne pouvoir l’accomplir. Mais l’Esprit du Seigneur m’a rendue capable de m’acquitter de la tâche qui m’a été confiée. Une oeuvre multiforme Dieu m’a montré clairement les diverses
  • 43. 43 manières dont il voulait m’employer en vue d’une œuvre particulière. “Si tu délivres les messages avec fidélité en persévérant jusqu’à la fin, tu mangeras du fruit de l’arbre de vie, tu boiras de l’eau du fleuve de vie”: telle est la promesse qui m’a été faite dans des visions. Le Seigneur m’a donné beaucoup de lumière au sujet de la réforme sanitaire. Je devais accompagner mon mari en qualité de missionnaire chargée du travail médical. Je devais donner un exemple à l’Eglise en soignant des malades chez moi. C’est ce que j’ai fait, administrant de vigoureux traitements à des femmes et à des enfants. En qualité de messagère officielle du Seigneur, je devais parler sur le sujet de la tempérance chrétienne. J’ai mis tout mon cœur à cette œuvre, m’adressant à de vastes assemblées, exposant la tempérance dans le sens le plus large. Il m’a été dit que je dois constamment insister auprès de ceux qui font profession de croire à la vérité sur la nécessité de la pratiquer. Ceci implique la sanctification, sanctification qui exige
  • 44. 44 que l’on cultive et développe tous les talents en vue du service du Seigneur. J’ai reçu la mission de ne pas négliger ceux qui ont subi des torts. J’ai été chargée en particulier de protester contre les abus commis par l’autorité ecclésiastique contre les ministres de l’Evangile. Si désagréable que ce devoir puisse paraître, je dois réprimander l’oppresseur et plaider en faveur de la justice. Je dois montrer la nécessité de maintenir la justice et l’équité dans toutes nos institutions. Si je vois des pasteurs avancés en âge négligés par ceux qui occupent des positions dans l’œuvre, je dois rappeler leur devoir à ceux qui ont pour mission de s’en occuper. Des prédicateurs ayant accompli fidèlement leur tâche ne doivent être ni oubliés ni négligés quand leur santé vient à manquer. Nos fédérations ne doivent pas se montrer indifférentes à l’égard des besoins de ceux qui ont porté les fardeaux de l’œuvre. Jean avait blanchi au service du Seigneur quand il fut déporté à Patmos. Sur cette île solitaire il reçut plus de communications du ciel qu’il n’en avait obtenues
  • 45. 45 sa vie durant. Après mon mariage il m’a été montré que je devais m’intéresser tout particulièrement à des orphelins de mère et de père, prenant quelques-uns à ma charge pour un temps, puis leur procurant un foyer. C’est ainsi qu’il m’était donné d’être en exemple. Appelée à beaucoup voyager, très occupée par mes travaux littéraires, j’ai pris néanmoins des enfants de trois ou cinq ans et les ai préparés à occuper une position. De temps en temps j’ai pris chez moi des enfants de dix à seize ans, les entourant de soins maternels et les préparant pour le service. J’ai senti que mon devoir exigeait que je présente ce travail à nos membres, car il y a dans chacune de nos églises des personnes qui devraient être conscientes de leur responsabilité à cet égard. Etant en Australie je me suis livrée aux mêmes occupations, accueillant à mon foyer des orphelins qui eussent été exposés à des tentations risquant d’entraîner la perte de leurs âmes.
  • 46. 46 En Australie nous* avons aussi travaillé en qualité de missionnaires médicaux. A certains moments ma maison à Cooranbong est devenue un refuge pour des malades et des affligés. Ma secrétaire, qui avait été instruite au Sanatorium de Battle Creek, se tenait à mes côtés, faisant office d’infirmière missionnaire. Ses services étaient gratuits; c’est ainsi que nous avons gagné la confiance des gens par l’intérêt que nous avons montré à des malades et à des personnes souffrantes. Plus tard la Maison de Santé de Cooranbong a été établie et nous avons été déchargés de ce fardeau. Aucune vantardise Je n’ai jamais prétendu être une prophétesse. Si quelqu’un m’appelle ainsi, je ne lui chercherai pas chicane. Mon œuvre s’est étendue dans tant de directions que je ne puis m’appeler autrement que messagère, chargée d’apporter un message de la part du Seigneur, à son peuple, et d’entreprendre tout ce qui me serait commandé.
  • 47. 47 La dernière fois que j’ai été à Battle Creek, j’ai déclaré devant une grande assemblée que je ne prétends pas au titre de prophétesse. C’est du moins ce que j’ai eu l’intention de dire à deux reprises. Si quelqu’un a compris autre chose, qu’il sache en tout cas que c’est bien là ma pensée: je ne réclame pas le titre de prophétesse. J’ai su que certains désiraient savoir si Mme White maintient encore les vues qu’elle a exprimées il y a longtemps déjà, lorsqu’on l’a entendue dans le parc du sanatorium, ou au Tabernacle, ou lors des congrès tenus dans les environs de Battle Creek. Je leur ai assuré que le message qu’elle donne aujourd’hui est exactement le même que celui qu’elle a proclamé durant un ministère public de soixante ans. Il lui reste à offrir au Maître le même service qui lui fut demandé quand elle était jeune fille. C’est du même Instructeur qu’elle reçoit ses leçons. Elle continue à recevoir cette directive: “Fais savoir à d’autres ce que je t’ai révélé. Ecris les messages que je t’ai donnés, afin qu’ils deviennent accessibles à tous.”
  • 48. 48 Ce qu’elle s’est efforcée de faire. J’ai écrit bien des livres et ils ont eu une grande diffusion. Il m’eût été impossible, par moi-même, de présenter la vérité dans ces livres, mais le Seigneur m’a accordé l’aide de son Esprit. Ces livres, qui contiennent les instructions reçues du Seigneur au cours des soixante dernières années, communiquent la lumière du ciel; ils résistent à l’examen. A l’âge de soixante-dix-huit ans je poursuis mon activité. Nous sommes tous entre les mains du Seigneur; je lui fais confiance, sachant qu’il n’abandonnera jamais ceux qui placent en lui leur confiance. Je me remets à sa garde. “Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, à Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu’il m’a jugé fidèle, en m’établissant dans le ministère.” 1 Timothée 1:12.—The Review and Herald, 26 juillet 1906. Plus que l’oeuvre d’un prophète
  • 49. 49 J’ai dit dans mon discours que je ne prétends pas être une prophétesse. Cette déclaration ayant surpris quelques-uns, et puisque tant de choses ont été dites à ce sujet, je vais m’expliquer. D’autres m’ont appelée prophétesse, mais je n’ai jamais prétendu à ce titre. Je n’ai pas cru de mon devoir de me désigner ainsi. Souvent ceux qui s’affublent audacieusement de ce titre jettent l’opprobre sur la cause du Christ. Mon œuvre comprend beaucoup plus que ce que comporte ce nom. Je me considère une messagère, chargée par le Seigneur de communiquer des messages à son peuple.—Lettre 55, 1905. Il m’a été montré que je ne dois pas me laisser entraver dans mon œuvre par ceux qui se livrent à des suppositions concernant sa nature et se débattent au milieu de problèmes compliqués concernant ce que devrait être l’œuvre d’un prophète. Ma mission embrasse l’œuvre d’un prophète, mais ne se borne pas à cela. Elle a une
  • 50. 50 envergure beaucoup plus vaste, que ceux qui s’en vont jetant des semences d’incrédulité sont incapables de comprendre.—Lettre 244, 1906. (Adressée aux anciens de l’église de Battle Creek.) Lumiere reçue et transmise Souvent interrogée au sujet des conditions dans lesquelles je me trouve au moment de mes visions et après celles-ci, je dirai ceci: quand il plaît au Seigneur de m’accorder une vision, je me trouve en présence de Jésus et des anges, et je perds complètement de vue les choses terrestres. Je ne puis rien apercevoir au-delà de ce que l’ange me montre. Souvent mon attention est dirigée vers des scènes qui se passent sur la terre. Parfois je suis transportée loin dans l’avenir et je vois ce qui doit arriver. D’autres fois des choses appartenant au passé me sont montrées. Immédiatement après la vision je ne me souviens pas de tout ce que j’ai vu; les choses ne deviennent claires pour moi qu’au moment où je me mets à écrire: alors le tableau se dresse devant moi tel que
  • 51. 51 je l’avais vu en vision et j’écris avec facilité. Parfois les choses que j’ai vues me restent cachées au moment où cesse la vision, et je ne puis me les rappeler que plus tard, lorsque en présence d’un auditoire auquel s’applique la vision, les choses vues se présentent avec force à mon esprit. Je me sens tout autant dépendante de l’Esprit du Seigneur quand je raconte ou écris une vision que pendant la vision elle-même. Je ne puis me rappeler les choses qui m’ont été montrées que si le Seigneur me les présente à nouveau au moment où il lui plaît de me les faire décrire par la voix ou la plume.—Spiritual Gifts 2:292, 293. Bien que je dépende de l’Esprit du Seigneur pour écrire mes vues comme pour les recevoir, les mots que j’emploie pour décrire ce que j’ai vu sont les miens, sauf quand il s’agit de déclarations faites par un ange, que j’ai soin de placer entre guillemets.—The Review and Herald, 8 octobre 1867. On demande: Que sait sœur White au sujet des questions qu’elle traite avec tant d’assurance,
  • 52. 52 comme si elle était autorisée à dire ces choses? Je parle ainsi parce qu’elles jaillissent dans mon esprit au moment critique, tel l’éclair qui fend un nuage obscur au sein de la tempête la plus furieuse. Des scènes qui m’ont été présentées longtemps dans le passé sont sorties de ma mémoire; mais quand l’instruction donnée devient nécessaire, alors même que je me trouve devant une assemblée, le souvenir s’impose avec force et clarté, comme l’éclair, rappelant à ma mémoire d’une manière distincte l’instruction particulière. Dans de telles occasions je ne puis m’empêcher de dire ce qui jaillit dans mon esprit, non que j’aie une nouvelle vision, mais simplement parce que ce qui m’avait été présenté bien auparavant est rappelé avec force à mon esprit.—The Writing and Sending Out of the Testimonies, 24. Pas question d’infaillibilité Nous avons beaucoup à apprendre, et beaucoup à désapprendre. Seuls Dieu et le ciel sont infaillibles. Ceux qui s’imaginent n’avoir jamais à abandonner une idée chère, ou n’avoir jamais
  • 53. 53 l’occasion de changer d’opinion, seront déçus. Aussi longtemps que nous nous cramponnons à nos idées et à nos opinions avec obstination, nous ne pourrons réaliser l’unité pour laquelle le Christ a prié.—The Review and Herald, 26 juillet 1892. Je n’ai jamais prétendu être infaillible. Dieu seul est infaillible. Sa parole est vraie; aucune variation, pas l’ombre d’un changement chez lui.— Lettre 10, 1895. Ce qui est sacre et ce qui est commun Sanatorium, Californie, 5 mars 1909 Je suis en souci au sujet de frère A, qui a travaillé pendant quelques années en Californie du Sud. Il a fait d’étranges déclarations, et je regrette de le voir rejeter l’ensemble des témoignages à cause de ce qui lui semble une chose déraisonnable—une déclaration que j’ai faite au sujet du nombre de chambres contenues dans le Sanatorium de Paradise Valley. Frère A dit que dans une lettre adressée à l’un des frères de la
  • 54. 54 Californie du Sud j’ai affirmé que le sanatorium comporte quarante chambres, alors qu’en réalité il ne s’agit que de trente-huit. Frère A me donne cet argument pour expliquer le fait qu’il a perdu confiance aux témoignages. ... Le renseignement donné à propos du nombre des chambres du Sanatorium de Paradise Valley n’a nullement été transmis comme étant une révélation du Seigneur, mais simplement à titre d’opinion humaine. Jamais le nombre exact des chambres de l’un quelconque de nos sanatoriums ne m’a été révélé; je n’ai su à ce sujet que ce que j’ai pu apprendre de personnes plus ou moins bien informées. Quand il m’arrive de parler de ces choses ordinaires, il n’y a rien dans mes paroles qui donne à entendre que ma déclaration est fondée sur une révélation du Seigneur reçue en vision. ... Quand le Saint-Esprit me révèle quelque chose qui intéresse l’œuvre du Seigneur dans nos institutions, ou qui touche à l’œuvre que le Seigneur opère dans les cœurs et dans les esprits,— de telles choses ont été révélées par mon moyen
  • 55. 55 dans le passé,—le message donné doit être reçu comme une lumière que Dieu accorde à ceux qui en ont besoin. C’est une grave erreur de mêler le sacré et le profane. Là où existe une telle tendance on peut voir l’effort de l’ennemi pour détruire les âmes. A toute âme que Dieu a créée, il a donné la capacité de le servir, mais Satan s’efforce de rendre ce service difficile par de continuelles tentations visant à égarer les âmes. Il s’applique à amoindrir les perceptions spirituelles afin que les hommes deviennent incapables de discerner ce qui est profane et ce qui est saint. Une vie au service de mon Seigneur et Maître m’a appris à reconnaître cette distinction. ... Ce message m’est parvenu: Consacre-toi à l’œuvre la plus sublime qui ait jamais été confiée à des mortels. Je te donnerai des aspirations et des facultés nobles, avec un sens exercé à discerner l’œuvre du Christ. Tu ne t’appartiens pas, vu que tu as été rachetée à grand prix par la vie et la mort du Fils de Dieu. Dieu réclame ton jeune cœur et ton
  • 56. 56 service sous l’influence sanctifiante du Saint- Esprit. Je me suis donnée à Dieu, tout entière, pour obéir à son appel en toutes choses, et depuis lors ma vie s’est passée à délivrer le message, tantôt par la plume, tantôt en m’adressant à de vastes auditoires. Dans ces moments-là ce n’est pas moi qui ai le contrôle de mes paroles et de mes actes. Il y a cependant des moments où il faut parler de choses ordinaires, parce que des choses ordinaires occupent l’esprit; alors des lettres ordinaires doivent être écrites, contenant des renseignements qui ont passé d’un ouvrier à l’autre. De telles paroles, de tels renseignements ne sont pas donnés sous une inspiration particulière de l’Esprit de Dieu. Parfois l’on pose des questions qui n’ont rien de religieux, et auxquelles il faut répondre. On s’entretient au sujet de terrains et de maisons, de commerce, de sites pour nos institutions, présentant des avantages ou des inconvénients.
  • 57. 57 On demande par lettre mon avis sur d’étranges sujets, et je réponds selon les lumières que j’ai reçues. Les conseils que j’ai été chargée de donner ont rencontré souvent de l’opposition de la part de certains, peu désireux de recevoir la lumière donnée; de telles expériences m’ont poussée à rechercher le Seigneur avec ferveur.—Manuscrit 107, 1909.
  • 58. 58 Chapitre 3 Attitudes à l’égard des Témoignages Une ancienne déclaration J’ai vu la condition de personnes attachées à la vérité présente, mais qui dédaignent les visions—le moyen choisi par Dieu pour ramener, dans certains cas, ceux qui se sont égarés loin de la vérité. J’ai vu qu’en luttant contre les visions on n’a pas lutté contre le ver de terre—le faible instrument dont Dieu s’est servi pour parler—mais contre le Saint- Esprit. J’ai vu que c’est peu de chose que de parler contre l’instrument, mais qu’il y a danger à sous- estimer les paroles de Dieu. J’ai vu que ceux qui étaient dans l’erreur, et que Dieu a voulu instruire par des visions, mais qui ont méconnu les enseignements divins contenus dans ces visions, couraient le risque d’être abandonnés à leurs propres voies, de courir dans le chemin de l’erreur et de s’apercevoir trop tard qu’ils ont eu tort de se
  • 59. 59 croire dans le droit chemin. Je les ai entendus crier avec angoisse, dans le temps de détresse: “Pourquoi ne nous as-tu pas avertis à temps, ce qui nous eût permis de nous corriger et de nous préparer pour ce temps-ci?” Alors un ange s’adressa à eux en ces termes: “Mon Père a voulu vous instruire, mais vous ne l’avez pas voulu. Il s’est adressé à vous par le moyen de visions, mais vous avez méprisé sa voix; c’est pourquoi il vous a abandonnés à vos propres voies et vous voici rassasiés de vos propres actes.”—Feuille To Those Who Are Receiving the Seal of the Living God, 31 janvier 1849. Instructions salutaires pour les derniers jours De riches influences morales nous ont été apportées en ce dernier demi-siècle. Par son Saint- Esprit Dieu nous a constamment avertis et enseignés, pour affermir la foi des croyants en l’Esprit de prophétie. L’ordre a été renouvelé plusieurs fois: Ecris les choses que je t’ai données afin que soit confirmée la foi de mon peuple dans les positions qu’il a prises. Le temps et les
  • 60. 60 épreuves, loin de rendre vaines les instructions données, ont au contraire, grâce à des années de souffrances et d’abnégation, établi la vérité du témoignage rendu. Les instructions données dans les premiers jours du message doivent être considérées tout aussi sûres à suivre en ces derniers jours. Ceux qui se montrent indifférents à la lumière et à l’instruction ne doivent pas s’attendre à éviter les pièges qui, comme on nous l’a dit clairement, feront que ceux qui auront rejeté la lumière trébucheront, tomberont, et seront pris au lacet. Etudions avec soin le second chapitre de l’épître aux Hébreux: nous verrons combien il importe de tenir ferme pour chaque principe de vérité qui nous a été donné.—The Review and Herald, 18 juillet 1907. Attitudes diverses Avant longtemps on fera tous les efforts possibles pour discréditer et pervertir la vérité des témoignages de l’Esprit de Dieu. Nous devons garder à l’esprit les messages clairs et directs parvenus au peuple de Dieu à partir de 1846.
  • 61. 61 Des personnes qui auparavant se tenaient avec nous dans la vérité se mettront à la recherche de doctrines nouvelles et étranges, pour découvrir quelque chose de singulier et de sensationnel à offrir au monde. On amènera les choses les plus fallacieuses sous le couvert de Mme White, et les âmes seront séduites. ... Ceux pour lesquels la lumière envoyée par le Seigneur n’aura été qu’une chose sans importance ne profiteront pas des instructions présentées. Il en est qui donneront une fausse interprétation aux messages donnés par Dieu, pour les mettre en accord avec leur aveuglement spirituel. Quelques-uns abandonneront la foi, nieront la vérité des messages, les taxeront de fausseté. Quelques-uns les tourneront en ridicule, s’opposant à la lumière que Dieu n’a cessé de donner pendant des années, et entraînant après eux ceux qui sont faibles dans la foi.
  • 62. 62 D’autres, cependant, trouveront une aide efficace dans les messages. Même si ces messages ne leur ont pas été adressés personnellement, ils se corrigeront et éviteront ainsi les maux indiqués. ... L’Esprit du Seigneur agira par les instructions et des doutes existant dans les esprits seront dissipés. Les témoignages eux-mêmes serviront de clé pour expliquer les messages, tout comme un passage de l’Ecriture se trouve expliqué par un autre. Plusieurs liront avec ferveur les messages qui censurent le mal, afin de savoir ce qu’ils doivent faire pour assurer leur salut. ... La lumière pénétrera dans l’entendement, l’Esprit influencera les cœurs, à mesure que l’on comprendra les messages destinés à mettre en évidence les vérités bibliques, messages que Dieu a donnés à son peuple à partir de 1846. Que ces messages trouvent leur place dans les cœurs et l’on verra des transformations.— Lettre 73, 1903. Il y a danger à disséquer les messages inspirés Il en est qui s’érigent en juges des Ecritures,
  • 63. 63 affirmant que tel ou tel passage n’est pas inspiré parce qu’il ne produit pas sur eux une impression favorable. Il ne se concilie pas avec leurs idées tirées d’une philosophie ou d’une science “faussement ainsi nommée”. (1 Timothée 6:20, version d’Ostervald.) Toutes sortes de raisons font que l’on doute de certaines portions de la Parole de Dieu. Ainsi plusieurs marchent dans la voie que l’ennemi ouvre devant eux. Or il n’appartient à aucun homme de prononcer un jugement sur les Ecritures et de condamner une portion quelconque de la Parole de Dieu. Si quelqu’un s’accorde une telle liberté, Satan lui fera respirer un air qui rendra toute croissance spirituelle impossible. L’homme qui se croit assez sage pour disséquer la Parole de Dieu, sa sagesse n’est que folie aux yeux de Dieu. Une notion plus juste des choses lui fera sentir qu’il a tout à apprendre. La première leçon à apprendre c’est de se laisser enseigner. “Recevez mes instructions, dit le grand Maître, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes.” Matthieu 11:29. Vous qui vous êtes exercés à critiquer et à
  • 64. 64 accuser, souvenez-vous qu’en cela vous imitez Satan. Quand cela vous arrange vous acceptez les témoignages comme s’ils méritaient votre confiance et vous les citez pour appuyer toute idée que vous voulez faire triompher. Mais qu’arrive-t-il quand la lumière qui est donnée corrige vos erreurs? Est-ce que vous acceptez alors la lumière? Quand les témoignages contredisent vos idées vous n’en faites aucun cas. Il ne sied à personne de laisser tomber ici et là un mot de doute qui agira comme un poison dans certains esprits, ébranlant leur confiance dans les messages donnés par Dieu, qui ont contribué à jeter les fondements de cette œuvre et l’ont assistée à ce jour par des censures, des avertissements, des répréhensions et des encouragements. A tous ceux qui se sont opposés aux témoignages je dirai: Dieu a donné un message à son peuple, et sa voix sera entendue quelle que soit votre propre attitude. Votre opposition ne m’a pas blessée, mais vous aurez à rendre compte au Dieu du ciel qui est à l’origine de ces messages d’avertissement et d’instruction destinés à maintenir son peuple dans
  • 65. 65 la voie droite. Vous aurez à répondre de votre aveuglement et d’avoir placé une pierre d’achoppement sur le chemin des pécheurs. “A la loi et au témoignage! Si l’on ne parle pas ainsi, il n’y aura point d’aurore pour le peuple!” Ésaïe 8:20. Il n’est pas jusqu’à l’action que le Saint-Esprit exerce sur le cœur qui ne doive être jugée par la Parole de Dieu. L’Esprit qui a inspiré les Ecritures nous conduit toujours à elles.—The General Conference Daily Bulletin, 13 avril 1891. Fausse application de messages inspirés Un homme, que nous appellerons B, est venu depuis le lointain Michigan nanti d’un message particulier pour Mme White. Il disait que sœur White avait été choisie par Dieu pour occuper la place de Moïse, et que lui-même devait avoir celle de Josué. L’œuvre devait se poursuivre sur cette base. Sœur White et lui devaient unir leurs efforts et la vérité serait ainsi proclamée avec puissance. Cet homme prit la liberté, comme tant d’autres, de mêler à son message de nombreux passages de
  • 66. 66 l’Ecriture qu’il appliquait aux adventistes du septième jour. Au cours de mon ministère j’ai vu bien des cas semblables. On choisit et arrange des passages que l’on croit pouvoir appliquer au peuple de Dieu. M. B lut à haute voix les passages qu’il avait choisis, affirmant qu’ils s’appliquaient à nous en tant que dénomination. A l’en croire je devais l’approuver, vu qu’il lisait la Parole de Dieu. “Oui, lui dis-je, vous avez choisi et assemblé ces passages, mais à l’instar de tant d’autres vous tordez les Ecritures, leur faisant dire ceci ou cela, alors que je sais une chose: ces passages ne doivent pas être appliqués comme vous le faites. ”Vous, ou toute autre personne égarée, pouvez disposer certains passages très forts, et les appliquer selon vos idées personnelles. Chacun peut donner une fausse interprétation et une fausse application à la Parole de Dieu, dénonçant gens et choses, et affirmer ensuite que quiconque refuse de recevoir ce message rejette le message de Dieu et scelle son destin pour l’éternité.” ...
  • 67. 67 Des lettres que je reçois me font comprendre que si des individus semblables à B, prétendant être des envoyés de Dieu, se rendent auprès de personnes isolées, ces âmes sont prêtes à accueillir tout ce qui se donne comme ayant une origine céleste. Des lettres me demandent une réponse; or je sais que plusieurs s’emparent des témoignages donnés par le Seigneur et les appliquent à leur convenance, prenant çà et là une phrase hors de son contexte et l’appliquant d’après leur propre jugement. Ainsi de pauvres âmes sont désemparées, tandis que si elles pouvaient lire tout ce qui a été donné elles verraient comment cela doit être appliqué et éviteraient de tomber dans la confusion. Bien des déclarations proposées comme un message de sœur White lui font dire des choses qui ne s’accordent nullement avec sa pensée. Ceci complique son activité. On fait courir des rapports concernant ce que sœur White aurait dit. Chaque fois que le rapport est répété, il augmente de volume. Si sœur White a quelque chose à dire, laissez-la parler. Personne n’est appelé à être son porte-parole. ... Laissez donc à sœur White le soin de délivrer son propre message. Venant d’elle, il
  • 68. 68 sera accompagné d’une plus grande grâce que venant de quelqu’un d’autre.—Manuscrit 21, 1901. Doutes au sujet des témoignages Quand vous rencontrez quelqu’un qui élève des doutes au sujet des témoignages, trouvant à y redire, essayant de soustraire d’autres personnes à leur influence, soyez sûrs que Dieu n’agit pas par cet individu. Il s’agit d’un tout autre esprit. Le doute et l’incrédulité sont cultivés par ceux qui ne marchent pas prudemment. Ils éprouvent un sentiment de culpabilité et se rendent compte du fait qu’ils ne sauraient supporter l’examen de l’Esprit de Dieu, soit qu’il s’exprime par sa Parole ou par les témoignages par lesquels il voudrait les amener à la Parole. Au lieu de commencer par s’occuper de leur propre cœur, afin de se mettre en accord avec les principes authentiques de l’Evangile, ils trouvent à redire et condamnent les moyens que Dieu a choisis pour préparer un peuple en vue du jour du Seigneur. Qu’un sceptique s’avance, décidé à ne pas
  • 69. 69 soumettre sa vie à la règle de la Bible, et désireux de gagner la faveur populaire: ceux qui ne sont pas en harmonie avec l’œuvre de Dieu ne tarderont pas à accourir. Les personnes converties et fondées dans la vérité ne goûteront nullement l’influence ou l’enseignement d’un tel individu. Ceux en revanche qui ont un caractère défectueux, dont les mains ne sont pas pures, dont les cœurs ne sont pas sanctifiés, qui sont relâchés dans leur conduite, qui manquent de courtoisie au foyer, qui sont peu honnêtes dans les affaires,—tous ceux-ci sympathiseront avec les nouveaux sentiments exprimés. Il n’est pas difficile de jauger l’homme, de juger de la nature de son enseignement: il suffit d’examiner le caractère de ceux qui le suivent. Ceux qui ont le plus à dire sur les témoignages sont généralement des personnes qui ne les ont pas lus, tout comme ceux qui se vantent de ne pas croire à la Bible sont ceux qui connaissent mal ses enseignements. Ils savent une chose: c’est qu’elle les condamne; en la rejetant ils se donnent un sentiment de sécurité malgré leur vie de péché.
  • 70. 70 Puissance ensorcelante de l’erreur Il y a dans l’erreur et dans l’incrédulité quelque chose qui égare et fascine l’esprit. Il est beaucoup plus facile de contester, de douter, de cultiver l’incrédulité afin d’excuser ses propres écarts, plutôt que de purifier son âme en croyant et en obéissant à la vérité. Mais quand de meilleures influences feraient désirer un retour, on se trouve à tel point pris dans un filet de Satan, telle une mouche dans une toile d’araignée, que toute évasion semble impossible et qu’il arrive rarement que le malheureux réussisse à s’échapper des pièges du perfide ennemi. Quand des hommes ont accueilli le doute et l’incrédulité à l’égard des témoignages de l’Esprit de Dieu, ils sont fortement tentés de s’attacher aux opinions qu’ils ont exprimées en présence d’autres personnes. Leurs théories et leurs conceptions enveloppent leur esprit d’un sombre nuage excluant tout rayon de lumière favorable à la vérité. Les doutes auxquels on s’abandonne par ignorance, orgueil ou habitudes coupables rivent sur l’âme des
  • 71. 71 chaînes bien difficilement brisées. Seul le Christ peut donner la force nécessaire pour les rompre. Les témoignages de l’Esprit de Dieu ont pour but de diriger les hommes vers sa Parole, qui a été négligée. Si ces messages ne sont pas écoutés, le Saint-Esprit se trouve privé d’accès auprès de l’âme. De quels moyens Dieu dispose-t-il encore, alors, pour atteindre les égarés et leur montrer quelle est leur véritable condition? Les églises qui ont cédé à une influence tendant à diminuer la confiance aux témoignages sont faibles et chancelantes. Il est des prédicateurs qui cherchent à attirer le monde à eux-mêmes. Quand on s’efforce de corriger les fautes de ces prédicateurs, ils défendent leur indépendance et disent: “Mon église accepte mon travail.” Jésus a dit: “Quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient réprouvées.” Ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui agissent ainsi. Les témoignages dénoncent les péchés dont ils se
  • 72. 72 rendent coupables; aussi n’ont-ils aucun désir de les lire. Il y en a qui dès leur jeunesse ont reçu avertissements et réprimandes, par le moyen des témoignages; ont-ils marché dans la lumière? Se sont-ils réformés? Absolument pas. Ils continuent à se livrer aux mêmes péchés; ils gardent les mêmes défauts de caractère. Ces maux nuisent à l’œuvre de Dieu et laissent une empreinte sur les églises. L’œuvre que le Seigneur désire accomplir pour mettre de l’ordre dans les églises n’est pas faite parce que les membres—et tout spécialement les conducteurs du troupeau—ne veulent pas être repris. Plus d’un fait profession d’accepter les témoignages alors que sa vie et son caractère n’en sont aucunement influencés. Ses fautes s’aggravent par la répétition; souvent repris et n’y prêtant jamais attention, il finit par perdre la maîtrise de soi-même et s’endurcir dans le mal. En cas de surmenage ou de dépression il se trouve moralement impuissant à surmonter les défauts de caractère qu’il n’a jamais vaincus; ils finissent par l’emporter et il en est subjugué. Si vous le mettez
  • 73. 73 alors au pied du mur et l’interrogez: “Est-ce que Dieu n’a pas censuré ce trait de votre caractère par des témoignages il y a des années?” sa réponse sera: “Oui, j’ai reçu des témoignages écrits mettant en lumière mes torts.” “Pourquoi donc ne vous êtes-vous pas corrigé de ces défauts?” “J’ai pensé que le censeur avait commis une erreur; j’acceptais ce que je comprenais; je pensais que ce que je ne comprenais pas reflétait l’opinion du porteur du message. Je n’ai pas accepté la réprimande.” Il est arrivé que des défauts de caractère que Dieu voulait signaler et corriger chez ses serviteurs, mais que ceux-ci refusaient de reconnaître, leur ont coûté la vie. Ils auraient pu conserver la vie et devenir des porteurs de lumière. Dieu désirait les faire vivre; il leur a communiqué des instructions conformes à la justice, pour leur permettre de préserver leurs forces physiques et leurs facultés mentales en vue d’un service acceptable; s’ils avaient reçu le conseil divin, ils seraient devenus ce qu’il voulait qu’ils fussent, ils eussent été efficients au service de la vérité, ils eussent mérité l’estime et la confiance de notre
  • 74. 74 peuple. Ils dorment dans la tombe, pour n’avoir pas compris que Dieu les connaissait mieux qu’ils ne se connaissaient eux-mêmes. Ses pensées n’étaient pas leurs pensées, ses voies n’étaient pas leurs voies. Ces hommes aux vues étroites ont laissé leur empreinte sur l’œuvre partout où ils ont travaillé. Et les églises ont souffert sous leur administration. Dieu reprend les hommes parce qu’il les aime. Il veut les voir forts de sa force, bien équilibrés, doués d’un caractère harmonieux; ils serviront alors d’exemple au troupeau, l’amenant plus près du ciel par leur enseignement et par leur exemple. Ils pourront alors construire un saint temple pour Dieu.—Manuscrit 1, 1883. Sondant les témoignages pour y trouver une justification Décidés à ne pas recevoir la lumière, préférant marcher dans les voies qu’ils ont choisies, quelques-uns fouillent les témoignages dans l’espoir d’y découvrir quelque chose qui serve d’encouragement à leur incrédulité et à leur
  • 75. 75 désobéissance. Il en résulte la désunion, car l’esprit qui les amène à critiquer les témoignages les amènera à surveiller leurs frères pour trouver en eux quelque chose de condamnable.—Manuscrit 73, 1908. La dernière duperie de Satan Satan... s’efforce constamment d’introduire ce qui est faux—ce qui peut éloigner de la vérité. La toute dernière tromperie de Satan consistera à neutraliser le témoignage de l’Esprit de Dieu. “Faute de révélation prophétique, le peuple s’abandonne au désordre.” (Proverbes 29:18, version du rabbinat français.) Satan s’y prendra avec ingéniosité, par différents moyens et différents agents, pour ébranler la confiance du reste du peuple de Dieu dans le véritable témoignage.—Lettre 12, 1890. Une haine satanique s’allumera contre les témoignages. L’effort de Satan tendra à ébranler la confiance des églises en ces témoignages, et ceci pour la raison suivante: Satan n’a pas un chemin
  • 76. 76 facile pour amener ses tromperies et envelopper les âmes dans ses séductions aussi longtemps que l’on prête attention aux avertissements, aux répréhensions et aux conseils de l’Esprit de Dieu.—Lettre 40, 1890.
  • 77. 77 Chapitre 4 Rédaction et envoi des Témoignages à l’Église Revue du travail Sanatorium, Californie, 8 juillet 1906 Cher frère, Certains s’imaginent pouvoir apprécier le caractère et estimer l’importance du travail que le Seigneur m’a confié. Les témoignages n’auraient à leurs yeux que le poids accordé par leur esprit et leur propre jugement. Voici ce que m’a dit mon Instructeur: Fais savoir à ces personnes que Dieu ne les a pas chargées de mesurer, classer et définir le caractère des témoignages. Se hasarder à le faire c’est s’exposer au risque d’aboutir à des conclusions erronées. Le Seigneur demande à chacun de s’en
  • 78. 78 tenir à la tâche qui lui est assignée. Celui qui persévère dans la voie du Seigneur saura discerner clairement le fait que la tâche qui m’est assignée n’est pas d’invention humaine. Ceux qui lisent attentivement les témoignages tels qu’ils sont apparus depuis le commencement ne seront tourmentés d’aucun doute au sujet de leur origine. Les nombreux livres composés à l’aide de l’Esprit de Dieu constituent un vivant témoignage rendu à leur caractère. Souvent, au cours des expériences faites au début du message, l’Esprit de Dieu est descendu sur quelques-uns d’entre nous, alors que nous étions réunis, et j’ai été transportée en vision. Tant de lumière et tant d’évidence, tant de consolation, d’espérance et de joie nous ont été accordées par le Seigneur que ses louanges ont jailli sur nos lèvres. L’aide littéraire reçue De son vivant, mon mari a été mon assistant et mon conseiller pour l’envoi des messages à moi
  • 79. 79 confiés. Nous avons beaucoup voyagé. Parfois une lumière m’était donnée pendant la nuit, parfois de jour en présence d’une vaste assemblée. Je consignais fidèlement par écrit l’instruction reçue en vision, dans la mesure où le temps et mes forces me le permettaient. Par la suite nous examinions cela ensemble, mon mari corrigeait les fautes grammaticales et supprimait les répétitions inutiles. Puis une copie était rédigée avec soin pour le destinataire ou pour la presse. L’œuvre ayant pris de l’extension, d’autres personnes m’aidèrent à préparer mes publications. Après la mort de mon mari de fidèles assistants se joignirent à moi, travaillant inlassablement à copier les témoignages et à préparer des articles en vue de la publication. Il n’est pas vrai, comme on l’a prétendu, que l’un quelconque de mes assistants se soit permis d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit ou de modifier le sens de mes messages. Alors que nous nous trouvions en Australie, le
  • 80. 80 Seigneur me montra que W. C. White* devait être déchargé des nombreux fardeaux que ses frères lui avaient confiés et cela afin de lui permettre de m’aider davantage dans le travail que le Seigneur m’avait confié. Une promesse avait été faite: “Je ferai reposer mon Esprit sur lui et lui donnerai de la sagesse.” Depuis mon retour en Amérique, le Seigneur m’a rappelé plusieurs fois qu’il m’avait donné W. C. White pour m’aider et que le Seigneur lui accorderait l’assistance de son Esprit pour ce travail. Choisir le temps convenable et la meilleure façon de présenter le message Il faut une grande sagesse et un sain jugement, vivifié par l’Esprit de Dieu, pour choisir le moment favorable et la meilleure façon de présenter les instructions reçues. Quand des personnes censurées sont victimes d’une puissante séduction, naturellement elles résistent au témoignage; après avoir pris cette attitude combative il leur est
  • 81. 81 difficile de reconnaître leur erreur. Dans les premiers temps de notre œuvre, si des frères dirigeants étaient là au moment où des messages nous parvenaient de la part du Seigneur, nous les consultions pour savoir comment il convenait de présenter ces instructions au public. On estimait parfois préférable que certaines parties ne fussent pas lues devant l’assemblée. Parfois ceux-là mêmes qui avaient été réprimandés demandaient que les écrits signalant leurs torts et leurs dangers fussent communiqués à d’autres, qui pourraient en profiter. Souvent de sincères confessions suivaient la lecture des témoignages de censure. Alors nous nous groupions pour une réunion de prière et le Seigneur manifestait son gracieux pardon aux personnes qui venaient de confesser leurs fautes. Nos assemblées étaient richement bénies quand les témoignages étaient acceptés. Je m’efforce de consigner par écrit, fidèlement, ce qui m’est communiqué à divers moments par le
  • 82. 82 divin Conseiller. Quelques portions de mes écrits sont envoyées immédiatement pour répondre aux besoins les plus urgents de l’œuvre. D’autres sont gardées en réserve jusqu’au moment où de nouvelles circonstances en justifient l’emploi. Parfois des prédicateurs et des médecins occupant des places importantes se montraient décidés à rejeter les témoignages; dans ces cas-là j’ai reçu pour instruction de ne pas remettre les témoignages entre leurs mains; ayant cédé à l’esprit qui eut l’avantage sur Adam et Eve, ils ont placé leur esprit et leur cœur sous le contrôle de l’ennemi. Fourvoyés et trompés par leur imagination déréglée, ils découvriraient dans les témoignages des choses inexistantes, conformes à ce qui leur a été dit par d’autres. Lisant les témoignages à leur propre lumière ils s’égareraient et en entraîneraient d’autres dans leur égarement. Parfois, quand des reproches cinglants ont été rédigés, je les conserve par-devers moi jusqu’à ce que par des lettres personnelles j’aie pu tenter de modifier l’attitude mentale des destinataires. Quand ces efforts restent vains, les messages
  • 83. 83 contenant ces fortes réprimandes leur sont adressés, soit qu’ils y prêtent attention, soit qu’ils nient la véracité du message. Le charme jeté par l’ennemi peut être brisé si les personnes censurées font une franche confession de leurs fautes. Si elles se repentent et renoncent à leurs péchés, Dieu est fidèle et juste pour leur pardonner et les purifier de toute iniquité. Le Christ, le Rédempteur toujours prêt à pardonner, enlèvera leurs vêtements souillés et leur donnera en échange des vêtements propres; il placera une tiare pure sur leur tête. Toutefois, aussi longtemps qu’ils refusent de se détourner de l’iniquité, ils ne peuvent former un caractère capable de supporter l’épreuve du grand jugement final. Souvent des fautes individuelles cachées me sont révélées, et je reçois l’ordre d’apporter un message de censure et d’avertissement. On me dit que plusieurs se sont laissé prendre à la fausse science de l’ennemi: ils me dénoncent comme accomplissant l’œuvre d’une fausse
  • 84. 84 prophétesse; en faussant le sens des témoignages ils changent la vérité de Dieu en mensonge. Satan, qui est toujours en alerte, poussera à faire un usage perfide des messages donnés des hommes qui dans le passé avaient été des instruments du Seigneur, employés dans son œuvre, mais qui se sont laissé séduire. Pour n’avoir pas écouté les paroles de blâme, pour avoir rejeté les conseils, pour avoir refusé d’améliorer leur conduite et de se vouer à leur tâche, ils présenteront sous un faux jour les messages adressés à l’Eglise et jetteront la confusion dans beaucoup d’esprits. J’ai néanmoins le devoir de transmettre le message qui m’est confié, aussi longtemps que le Seigneur le voudra. Il n’exige pas de moi que je dissipe tous les malentendus caressés par des cœurs incrédules. Aussi longtemps que la porte reste ouverte pour recevoir les suggestions du tentateur, les difficultés se multiplient. Les cœurs qui se ferment à la lumière restent ouverts à l’incrédulité. Satan ne désire qu’une chose: que mon temps et mes forces soient absorbés par ces questions. Le Seigneur m’a dit: “Donne les témoignages. Ce
  • 85. 85 n’est pas à toi de résoudre tous les problèmes; ta tâche consiste à reprendre, tout en présentant la justice du Christ.” Un incident Il est arrivé un moment, dans les premiers jours du message, où le père Butler* et le pasteur Hart ont été troublés au sujet des témoignages. Dans leur profonde détresse ils ont gémi et pleuré, sans vouloir d’abord dire la cause de leurs doutes. Pressé d’expliquer leurs paroles et leurs actes qui accusaient un manque de foi, frère Hart finit par indiquer un petit traité censé contenir les visions de sœur White; il était sûr que quelques visions avaient été omises. En présence d’un vaste auditoire ces frères déclarèrent ouvertement avoir perdu confiance dans cette œuvre. Mon mari passa le petit traité au pasteur Hart, le priant d’en lire le titre: “A Sketch of the Christian Experience and Views of Mrs. E. G. White.” [Esquisse de l’expérience chrétienne et visions de Mme E. G. White.]
  • 86. 86 Un court silence suivit la lecture de ces mots, puis mon mari expliqua que faute de moyens nous n’avions pu imprimer qu’un petit traité; il promit aux frères que les visions seraient exposées plus complètement dans un livre dès que les moyens le permettraient. Profondément ému, le pasteur Butler dit après ces explications: “Prosternons-nous devant Dieu.” Il y eut des prières, des pleurs et des confessions comme on en a rarement entendus. Le père Butler dit: “Pardonnez-moi, frère White; je craignais que vous n’eussiez l’intention de nous cacher une partie de la lumière dont nous avons besoin. Pardonnez-moi, sœur White.” Alors la puissance divine se manifesta dans l’assemblée d’une manière extraordinaire.—The Writing and Sending Out of the Testimonies to the Church, 3-9. Le travail et les assistants Sanatorium, Californie, 23 octobre 1907
  • 87. 87 Cher frère [F. M.] Wilcox, Votre lettre récente a été reçue et lue. Au sujet de la sœur qui s’imagine avoir été choisie pour succéder à sœur White, je n’ai qu’une chose à vous dire: il se peut qu’elle soit sincère, mais elle se trompe certainement. Une année environ après le décès de mon mari, je me sentais très faible et l’on craignait qu’il ne me restât que peu de temps à vivre. Lors d’un congrès tenu à Healdsburg, on m’introduisit dans une tente où beaucoup de personnes étaient assemblées. J’ai demandé à être transportée de la chaise longue où j’étais couchée sur l’estrade, désirant adresser de là quelques paroles d’adieu aux auditeurs. Alors que je m’efforçais de parler, la puissance divine vint sur moi et me fit tressaillir de part en part. Plusieurs avaient remarqué mon état de grande faiblesse: mon visage et mes mains paraissaient exsangues. Mais à mesure que je parlais on vit mes lèvres et mes joues reprendre leur couleur naturelle; j’ai compris alors qu’un
  • 88. 88 miracle s’accomplissait en ma faveur. Je me tins devant l’auditoire, guérie, parlant librement. Après cette expérience j’ai été éclairée sur le fait que le Seigneur m’a suscitée pour lui rendre témoignage dans de nombreux pays, et qu’il me communiquera grâce et force en vue de cette œuvre. Il m’a aussi été montré que mon fils, W. C. White, allait être mon assistant et mon conseiller, et que le Seigneur le doterait d’un esprit de sagesse et d’une intelligence saine. Il m’a été montré que le Seigneur le guiderait, de sorte qu’il ne serait pas fourvoyé, car il saurait reconnaître les directions du Saint-Esprit. Une assurance m’a été donnée: “Tu ne seras pas laissée seule pour accomplir l’œuvre en vue de laquelle le Seigneur t’a choisie. Dieu t’enseignera à présenter la vérité au public en toute simplicité. Tu seras soutenue par le Dieu de vérité, et il sera démontré d’une manière convaincante que c’est lui qui te conduit. Dieu t’accordera une bonne mesure de son Saint-Esprit; sa grâce, sa sagesse et son pouvoir protecteur seront avec toi. ...
  • 89. 89 ”Le Seigneur sera ton instructeur. Tu devras compter avec des influences trompeuses qui se présenteront sous des formes diverses: panthéisme et autres erreurs; tu seras en sécurité pourvu que tu suives le chemin que je t’indiquerai. Je placerai mon Esprit sur ton fils et lui donnerai les forces nécessaires à l’accomplissement de sa tâche. Il possède la grâce de l’humilité. Le Seigneur l’a choisi pour jouer un rôle important dans cette œuvre. Il est né pour cela.” Ces paroles m’ont été adressées en 1882 et dès lors j’ai eu l’assurance que la grâce de la sagesse lui était accordée. Plus récemment, à un moment critique, le Seigneur m’a dit: “Je t’ai donné mon serviteur W. C. White. Je lui donnerai un bon jugement afin qu’il soit ton assistant. Je lui donnerai l’habileté et le discernement qui lui permettront d’agir avec sagesse.” Le Seigneur m’a pourvue d’autres assistants fidèles en guise de collaborateurs. Plusieurs de mes discours ont été enregistrés et mis au service du
  • 90. 90 public sous forme d’imprimés. Pendant presque tout le temps qu’a duré ma longue expérience, je me suis efforcée jour après jour d’écrire ce qui m’a été révélé dans des visions nocturnes. De nombreux messages de censure et d’encouragement ont été adressés à des individus; une bonne partie des instructions reçues pour l’Eglise ont été publiées dans des périodiques ou des livres et répandus en divers pays. ... L’œuvre progresse constamment. Nous travaillons avec ardeur à rendre mes écrits accessibles au public. Nous espérons que plusieurs nouveaux livres pourront être imprimés sous peu. Si les forces devaient m’abandonner, mes fidèles collaborateurs sont prêts à poursuivre ce travail. Mes écrits continueront à parler D’abondantes lumières ont été accordées à notre Eglise en ces derniers temps. Soit que ma vie se prolonge ou qu’elle arrive à son terme, mes écrits continueront à parler sans cesse et ils exerceront leur influence jusqu’à la fin des temps.
  • 91. 91 Mes écrits sont classés et gardés dans le bureau; même si je devais manquer, ces paroles que le Seigneur m’a confiées resteront vivantes et continueront à parler au monde. Toutefois mes forces sont épargnées, de sorte que j’ai l’espoir de poursuivre une œuvre utile. Il se peut que je vive jusqu’au retour du Seigneur; au cas contraire j’espère qu’il pourra être dit à mon sujet: “Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.” Apocalypse 14:13.... Je remercie Dieu qui m’assure de son amour et me conduit jour après jour. Je suis très occupée à écrire. Tôt le matin et tard le soir j’écris les choses que le Seigneur a placées devant mes yeux. Ma préoccupation majeure est de préparer un peuple qui puisse subsister au jour du Seigneur. Le Christ a fait une promesse sûre. Il n’y aura pas longtemps à attendre. Il nous faut travailler, veiller et attendre le Seigneur Jésus. Il nous est demandé d’être fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur. Toutes nos
  • 92. 92 espérances reposent sur le Christ. Est-ce que nos membres passent en revue le passé, le présent et l’avenir tels qu’ils se déroulent aux yeux du monde? Prêtent-ils attention aux messages d’avertissement qui leur sont adressés? Avons-nous la suprême ambition d’offrir des vies polies et purifiées où se reflète le divin? C’est ce que doivent expérimenter tous ceux qui se joignent à la société des croyants lavés et blanchis dans le sang de l’Agneau. Ils doivent être revêtus de la justice du Christ. Son nom doit être écrit sur leurs fronts. Ils doivent se réjouir dans l’espérance de la gloire de Dieu. Le Christ porte les noms des siens gravés sur les paumes de ses mains. Jamais il ne cessera de s’intéresser à qui se sent dépendant de lui. Que l’on dise aux membres de l’Eglise qu’il leur faut une entière consécration à Dieu. Qu’il soit donné à tous de comprendre qu’il faut faire alliance avec Dieu par le sacrifice. Chaque jour et à chaque heure nous avons besoin des bénédictions de l’Evangile. Tout ce qui atteste la puissance du
  • 93. 93 Seigneur, sa présence et son amour doit être accueilli avec gratitude. Le bonheur doit être réalisé par une conduite irréprochable à l’égard de Dieu. Dieu soit loué pour une pensée aussi précieuse! Que l’expression de nos sentiments et nos actions le glorifient. ... Jamais témoignages plus clairs n’ont été présentés à notre Eglise que ceux sortis récemment de ma plume. Dieu m’ordonne d’attirer l’attention des nôtres sur l’importance de leur étude. Commençons sans tarder. Alors, soit qu’il me soit donné de continuer à travailler, soit que je sois mise au repos jusqu’au retour de Jésus, ces messages seront immortalisés. Je dis maintenant à mes frères: Parlez de manière à attirer les âmes au Christ. Portez du fruit sous forme de bonnes œuvres. “Celui qui croit au Fils a la vie éternelle.” Jean 3:36. Par tous les moyens imaginables on cherchera à tromper, si possible, même les élus; mais le Seigneur aura certainement soin de son œuvre.—The Writing and Sending Out of the Testimonies to the Church, 10- 16.
  • 94. 94 Comment utiliser les Temoignages Tenir compte des temps et des lieux Rien ne doit être ignoré, rien ne doit être rejeté du contenu des témoignages. Toutefois il convient de tenir compte des temps et des lieux. Rien ne doit être fait en temps inopportun. Des questions doivent être gardées sous silence parce que certaines personnes ne manqueraient pas de faire un mauvais usage des lumières données. Le moindre détail est essentiel et doit paraître en temps opportun. Dans le passé les témoignages ont été préparés avec soin avant d’être livrés au public. Et l’on continue de tout examiner avec attention après une première rédaction. Invitez-les à manger la chair et boire le sang du Fils de Dieu. Présentez-leur sa Parole. Il s’en trouvera toujours pour mal interpréter et mal représenter. Aveuglés, ils exposent les fausses interprétations que Satan a inventées à leur intention; on détournera complètement de leur sens naturel les paroles de sœur White. Satan se
  • 95. 95 camoufle en enfant du Christ comme Judas l’accusateur. Ces gens-là ont appris à l’école de Satan à faire de fausses déclarations. Ils ont été décrits par avance au chapitre 3 du livre de Zacharie. Dieu ne chérit rien tant que son Eglise. Satan a travaillé sur l’esprit des hommes; il continuera à trahir le dépôt sacré par des faussetés. On publie des compilations Je vois clairement que si tous ceux qui se croient qualifiés pour écrire des livres selon leur imagination pouvaient obtenir que leurs productions fussent publiées et recommandées par nos maisons d’édition, beaucoup d’ivraie serait semée dans notre monde. Beaucoup parmi les nôtres m’écrivent, insistant pour obtenir la permission de se servir de mes écrits afin de présenter certains sujets avec une force accrue, de manière à produire une profonde impression sur les lecteurs. Il y a certainement de bonnes raisons pour présenter de tels sujets; cependant je ne me
  • 96. 96 hasarderais pas à approuver l’usage des témoignages de cette manière ou de permettre que des choses bonnes en elles-mêmes soient placées sous les yeux du public comme ils se proposent de le faire. Je ne doute pas que les personnes qui me font de telles propositions soient capables de conduire leur affaire avec sagesse; néanmoins je ne puis autoriser l’usage de mes écrits qu’ils se proposent de faire. Une telle entreprise demande à être examinée sous divers aspects; en effet, en se servant des témoignages pour étayer certaines affirmations auxquelles l’auteur attache une suprême importance, les extraits choisis pourraient produire une impression différente de celle que recevrait le lecteur qui les examinerait dans leur contexte original.—The Writing and Sending Out of the Testimonies to the Church, 25, 26.
  • 97. 97 Chapitre 5 D’anciennes déclarations expliquées Réponse à un défi [Tôt après la réédition en 1882 de trois anciens livres de Mme E. G. White, A Sketch of the Christian Experience and Views of Ellen G. White [Esquisse de l’expérience chrétienne et visions d’Ellen G. White], A Supplement to Experience and Views [Supplément à l’expérience et aux visions], et Spiritual Gifts [Dons spirituels], vol. 1, trois ouvrages compris maintenant dans Premiers Ecrits, certaines questions furent soulevées concernant des omissions constatées dans quelques articles et aussi au sujet de certaines déclarations parues maintenant ou dans des articles publiés précédemment. Mme White répondit comme on va le voir à ces questions en 1883. Il s’agissait d’allusions à la “porte fermée”. Pour un complément d’information au sujet de la “porte
  • 98. 98 fermée”, voir La tragédie des siècles, 465-468.— Les compilateurs.] Récemment, mon attention a été attirée sur une brochure de seize pages publiée par C, de Marion, Iowa, sous le titre Comparison of the Early Writings of Mrs. White With Later Publications [Comparaison entre les premiers écrits de Mme White et les publications ultérieures]. L’auteur déclare que des portions de mes premières visions, imprimées autrefois, ont été supprimées dans l’ouvrage publié récemment sous le titre Early Writings of Mrs. E. G. White [Premiers Ecrits]. Il suppose que ces passages ont été supprimés parce que les doctrines qui y étaient exposées ne sont plus acceptées par notre Eglise. Il nous accuse aussi d’avoir intentionnellement cherché à tromper les lecteurs en présentant Early Writings [Premiers Ecrits] comme une réédition complète de mes premières visions, avec de simples changements de mots. Avant de passer en revue les passages que l’on
  • 99. 99 prétend avoir été supprimés, il convient de rappeler certains faits. Quand mes premières visions furent publiées en un traité, on n’en fit qu’une petite édition, qui fut rapidement épuisée. Quelques années plus tard parut un livre plus volumineux, The Christian Experience and Views of Mrs. E. G. White [L’expérience chrétienne et les visions de Mme E. G. White], imprimé en 1851 et contenant de nombreuses additions. Au cours de nos fréquents changements de résidence, dans les premières années de notre œuvre de publication, puis à la suite de voyages presque ininterrompus, mon activité s’étant étendue du Maine au Texas, du Michigan à la Californie,—j’ai traversé le continent au moins dix-sept fois,—j’ai entièrement perdu la trace de mes premiers écrits. Quand on décida de publier Early Writings à Oakland, l’automne dernier, on dut faire venir du Michigan un exemplaire de Experience and Views. Nous pensions être en possession d’une copie exacte des premières visions, telles qu’elles avaient été publiées. Cet ouvrage fut réimprimé, comme cela a été dit dans
  • 100. 100 la préface d’Early Writings, avec quelques simples changements de mots. Je dirai ici que si quelqu’un des nôtres est en possession d’un exemplaire de la brochure contenant mes premières visions, imprimée avant 1851, ce serait me rendre un grand service de me l’envoyer sans retard; je promets de la retourner dès qu’on aura pu en faire une copie. Loin de vouloir cacher quoi que ce soit de ce qui a été publié par moi, ce serait pour moi une grande satisfaction de livrer au public chaque ligne de tout ce qui a été imprimé. Témoignages altérés par Éli Curtis Il faut ajouter une chose: je ne suis pas responsable de tout ce qui est imprimé comme provenant de moi. Environ à l’époque où furent publiées pour la première fois mes premières visions, divers articles parurent sous le couvert de mon nom, où l’on prétendait raconter ce que le Seigneur m’avait montré, tout ceci pour appuyer
  • 101. 101 des doctrines qui me sont étrangères. Cela parut dans un journal édité par M. Curtis. Je ne me souviens pas du nom du journal, mais les choses essentielles sont restées gravées dans ma mémoire, bien que des détails peu importants aient été oubliés au cours des années de travail et de préoccupations. Cet homme a pris des articles sortis de ma plume, leur a fait subir des modifications qui en ont complètement faussé la signification; il a pris ici et là une phrase, sans tenir compte du contexte, il y a ajouté ses propres idées et a présenté le tout comme provenant directement de moi. Au vu de ces articles nous lui avons écrit, exprimant notre étonnement et notre désapprobation, lui interdisant de présenter mes témoignages sous un faux jour. Il nous a répondu qu’il avait le droit de publier ce qui lui plaisait, qu’il avait donné aux visions leur vraie signification, et que si je les avais écrites comme le Seigneur me les avait montrées elles auraient dit exactement la même chose. Il ajouta que si les
  • 102. 102 visions avaient été données pour le bien de l’Eglise il avait le droit d’en faire l’usage qui lui convenait. Il se peut que quelques-unes de ces feuilles existent encore et que quelqu’un les produise comme venant de moi, mais je décline toute responsabilité à cet égard. Les articles reproduits dans Early Writings ont passé sous mes yeux; étant donné que l’édition de 1851 de Experience and Views [Expérience et visions] était seule en notre possession et que nous ne connaissions rien de plus qui eût été imprimé auparavant dans des périodiques ou des traités, je ne suis pas responsable des omissions dont on parle. La première omission La première citation mentionnée par C se trouvait dans un traité de 24 pages imprimé en 1847, sous le titre A Word to the Little Flock [Un mot au petit troupeau]. Voici les lignes qui ne figurent pas dans Experience and Views: “Il leur était tout aussi impossible [à ceux qui
  • 103. 103 avaient abandonné la foi au mouvement de 1844] de rentrer dans le sentier et de parvenir à la cité, qu’au monde méchant que Dieu avait rejeté. Ils tombèrent l’un après l’autre le long du chemin.” Voici le contexte, pour que le sens du passage devienne évident: “Alors que je priais au culte de famille, le Saint-Esprit reposa sur moi, et il me semblait m’élever de plus en plus au-dessus de ce monde de ténèbres. Je me détournai pour voir mes frères adventistes restés en ce bas monde, mais je ne pus les découvrir. Une voix me dit alors: “Regarde encore, mais un peu plus haut.” Je levai les yeux, et je vis un sentier abrupt et étroit, bien au-dessus de ce monde. C’est là que les adventistes s’avançaient vers la sainte cité. Derrière eux, au début du sentier, il y avait une brillante lumière, que l’ange me dit être le cri de minuit. Cette lumière éclairait le sentier dans toute sa longueur pour que leurs pieds ne s’achoppent pas. Jésus marchait à leur tête pour les guider; et tant qu’ils fixaient les regards sur lui, ils étaient en sécurité.
  • 104. 104 ”Mais bientôt quelques-uns se lassèrent et dirent que la cité était encore fort éloignée et qu’ils avaient pensé y arriver plus tôt. Alors Jésus les encouragea en élevant son bras droit glorieux d’où émanait une lumière qui se répandit sur les adventistes. Ceux-ci s’écrièrent: “Alléluia!” Mais certains d’entre eux repoussèrent effrontément cette lumière, en disant que ce n’était pas Dieu qui les avait conduits. La lumière qui était derrière eux finit par s’éteindre, et ils se trouvèrent alors dans de profondes ténèbres. Ils trébuchèrent et perdirent de vue et le but et Jésus, puis tombèrent du sentier et sombrèrent dans le monde méchant qui était au- dessous.” Suit le passage que l’on dit avoir existé dans la publication originale et que l’on ne trouve plus dans Experience and Views ni dans Early Writings: “Il leur était tout aussi impossible [à ceux qui avaient abandonné la foi au mouvement de 1844] de rentrer dans le sentier et de parvenir à la cité, qu’au monde méchant que Dieu avait rejeté. Ils
  • 105. 105 tombèrent l’un après l’autre le long du chemin.” Ce qu’il faut entendre par la “porte fermée” On prétend que ces expressions établissent la doctrine de la porte fermée, raison pour laquelle elles auraient été omises dans les dernières éditions. En réalité elles n’enseignent que ce que nous n’avons cessé de croire en tant que dénomination. C’est ce que je vais montrer. Après le désappointement de 1844, j’ai gardé l’idée, pendant quelque temps, en commun avec le corps des adventistes, que la porte de la grâce était fermée pour toujours au monde. Telle était ma position avant la première vision qui me fut accordée. Ce fut la lumière que Dieu me donna alors qui corrigea notre erreur et nous fit découvrir la vérité. Je crois toujours à la porte fermée, mais non pas dans le sens où ce terme était employé autrefois et l’est encore aujourd’hui par nos adversaires.
  • 106. 106 Il y eut une porte fermée aux jours de Noé. A ce moment-là l’Esprit de Dieu se retira d’une race pécheresse qui périt submergée dans les eaux du déluge. C’est Dieu lui-même qui donna à Noé le message de la porte fermée: “Mon esprit ne restera pas à toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans.” Genèse 6:3. Il y eut une porte fermée aux jours d’Abraham. La miséricorde cessa de plaider en faveur des habitants de Sodome, et tous furent consumés par le feu descendu du ciel, sauf Lot, sa femme et ses deux filles. Il y eut une porte fermée aux jours du Christ. Le Fils de Dieu déclara aux Juifs incrédules, ses contemporains: “Voici, votre maison vous sera laissée déserte.” Matthieu 23:38. Plongeant le regard à travers les âges jusqu’aux derniers jours, le même pouvoir infini proclama par la bouche de Jean:
  • 107. 107 “Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira.” Apocalypse 3:7. Je persiste à croire ce qui m’a été montré en vision: il y a eu une porte fermée en 1844. Tous ceux qui virent la lumière des messages du premier et du second ange et la rejetèrent furent laissés dans les ténèbres. Ceux qui l’acceptèrent, reçurent le Saint-Esprit accompagnant la proclamation du message céleste, et qui par la suite renoncèrent à leur foi déclarant que leur expérience avait été une illusion, rejetèrent par là l’Esprit de Dieu qui cessa de plaider en leur faveur. Ceux qui n’ont pas vu la lumière ne se sont pas rendus coupables comme s’ils l’avaient rejetée. Ceux-là seuls qui ont méprisé la lumière céleste sont restés hors d’atteinte de l’Esprit de Dieu. Rentraient dans cette classe, comme je l’ai dit, aussi bien ceux qui refusèrent d’accepter le message au moment où il leur fut présenté que
  • 108. 108 ceux qui, l’ayant d’abord reçu, y renoncèrent plus tard. Ces derniers avaient peut-être l’apparence de la piété; ils prétendaient suivre le Christ, mais n’entretenant pas une relation personnelle avec Dieu ils devaient tomber dans les pièges de Satan. Les deux classes figuraient dans la vision—ceux qui déclaraient avoir été trompés par la lumière qu’ils avaient suivie, et le monde méchant qui, pour avoir rejeté la lumière avait été à son tour rejeté par Dieu. Aucune allusion à ceux qui n’ayant pas vu la lumière ne s’étaient pas rendus coupables de refus. Pour prouver que j’ai cru et enseigné la doctrine de la porte fermée, M. C cite un passage de la Review du 11 juin 1861, signé de neuf de nos principaux membres. Voici le passage: “Nous concevions alors l’œuvre qui nous attendait d’une manière vague et indéfinie; quelques-uns retenaient l’idée adoptée par le corps des croyants adventistes en 1844, William Miller à leur tête, selon laquelle notre œuvre en faveur “du monde” était terminée, et que le message ne
  • 109. 109 s’adressait désormais qu’à ceux qui avaient d’abord accepté la foi adventiste. Cette croyance était si fortement ancrée que l’on fut tenté de refuser le message à l’un de nous, vu que l’on doutait de la possibilité de son salut parce qu’il n’avait pas participé “au mouvement de 1844”.” A ceci je n’ai qu’une chose à ajouter: dans la même réunion où l’on insistait pour refuser le message à ce frère, un témoignage me fut donné en vision en vue de l’encourager à placer son espoir en Dieu et à donner son cœur sans réserve à Jésus, ce qu’il fit sur-le-champ. Une supposition déraisonnable Dans un autre passage du livre A Word to the Little Flock [Un mot au petit troupeau], je fais état de scènes se déroulant sur la nouvelle terre et affirme que j’ai vu là de saints hommes d’autrefois, “Abraham, Isaac, Jacob, Noé, Daniel et d’autres semblables”. Parce que je dis avoir vu ces hommes, nos adversaires supposent que je croyais alors à l’immortalité de l’âme et qu’ayant par la suite
  • 110. 110 modifié mes vues à ce sujet j’ai cru utile de supprimer le passage. Ils sont aussi éloignés de la vérité ici que dans les suppositions précédentes. C’est en 1844 que j’ai accepté la doctrine à laquelle nous adhérons maintenant, concernant la non-immortalité de l’âme, comme on peut s’en rendre compte en lisant (Life Sketches of Ellen G. White, 170, 171) (édition de 1880. Voir aussi l’édition de 1915, p. 49; Testimonies for the Church 1:39, 40), et jamais je n’ai soutenu un autre point de vue, soit par la parole, soit par écrit. Si nous avions supprimé ce passage pour le motif indiqué, il eût fallu en supprimer d’autres. En relatant ma première vision, page 13 de Premiers Ecrits, je dis avoir vu des frères endormis en Jésus depuis peu; à la page 19 je déclare qu’un grand nombre de personnes ayant subi le martyre à cause de leur foi m’ont été montrées. Il n’y a pas plus d’immortalité de l’âme dans le passage soi-disant “supprimé” que dans ces deux derniers.
  • 111. 111 Le fait est que dans ces visions j’ai été transportée dans l’avenir, au moment où les saints ressuscités seront rassemblés dans le royaume de Dieu. Le jugement, la seconde venue du Christ, l’établissement des saints sur la nouvelle terre m’ont été présentés de la même manière. A-t-on jamais supposé que ces événements appartiennent au passé? Mes adversaires montrent de quel esprit ils sont animés en m’accusant de mensonge sur la base d’une simple “supposition”. Une citation qui porte à faux Dans le même passage on trouve encore ces mots: “J’ai vu deux longs poteaux en or, d’où pendaient des câbles en argent, auxquels étaient attachées de magnifiques grappes de raisin.” Mes adversaires tournent en ridicule “cette pauvre expression enfantine de grappes de raisin magnifiques poussant sur des câbles d’argent attachés à des poteaux en or”.
  • 112. 112 Qu’est-ce qui a poussé l’auteur de ces lignes à falsifier ma déclaration? Je n’ai pas dit que les grappes de raisin poussaient sur des câbles d’argent. J’ai simplement décrit ce que j’ai vu. Il n’y a pas lieu de supposer que les grappes de raisin étaient attachées à des câbles d’argent ou à des poteaux en or, mais telle était l’apparence. Des expressions semblables sont couramment employées dans la conversation ordinaire. Quand nous parlons de fruits d’or, il est bien entendu que le fruit n’est pas composé de ce précieux métal, mais simplement qu’il a l’apparence de l’or. Appliquez la même règle à mes paroles et tout malentendu s’évanouit. Le sceau de Dieu Voici un autre passage que l’on dit “supprimé”: “Eh bien, frères et sœurs, Dieu soit béni! c’est une réunion de plus pour ceux qui ont le sceau du Dieu vivant.” Il n’y a rien là qui ne corresponde plus à nos convictions actuelles. Si l’on veut bien consulter
  • 113. 113 nos œuvres éditées on verra que nous croyons ceci: les justes vivants recevront le sceau de Dieu avant la fin du temps de grâce. Et encore: des honneurs particuliers leur seront conférés dans le royaume de Dieu. Renoncer au sabbat On prétend que le passage suivant a été supprimé dans le récit de la vision contenu pages 32 à 35 de Premiers Ecrits: “Si quelqu’un croyait, observait le sabbat et participait aux bénédictions qui en résultent, puis l’abandonnait et transgressait le saint commandement, il se fermerait les portes de la sainte Cité aussi vrai qu’il y a un Dieu qui règne dans les lieux célestes.” Ceux qui ont bien compris et pleinement accepté la vérité relative au quatrième commandement et ont joui des bénédictions qui accompagnent l’obéissance, mais qui ont par la suite renoncé à leur foi et ont eu la témérité de
  • 114. 114 violer la loi de Dieu, les portes de la cité de Dieu leur seront fermées s’ils persistent à marcher dans la voie de la désobéissance. “Le temps est presque arrivé à son terme” Une déclaration contenue dans Experience and Views [Expérience et visions], et reproduite à la page 58 de Premiers Ecrits, est citée pour prouver la fausseté de mes témoignages: “J’ai vu que le temps où Jésus doit officier dans le lieu très saint est sur le point de finir, et que sa venue est très proche.” Quand le sujet m’a été présenté, la période consacrée au ministère du Christ paraissait presque achevée. Puis-je être accusée de mensonge si le temps a duré plus longtemps que mon témoignage ne le laissait supposer? Qu’en est-il du témoignage rendu par le Christ et par ses disciples? Se sont-ils trompés? L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens:
  • 115. 115 “Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps est court; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas.” 1 Corinthiens 7:29, 30. Dans son épître aux Romains, le même apôtre dit: “La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière.” Romains 13:12. De Patmos le Christ s’adresse à nous par l’intermédiaire de Jean le bien-aimé: “Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche.” Apocalypse 1:3. “Le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt.—Et voici, je viens bientôt.—Heureux celui
  • 116. 116 qui garde les paroles de la prophétie de ce livre!” Apocalypse 22:6, 7. Dans les messages qu’ils adressent aux hommes, les anges représentent le temps comme très court. C’est ainsi qu’il m’a toujours été présenté. Il est vrai que le temps a duré plus longtemps que nous ne l’avions pensé au début de ce message. Notre Sauveur n’est pas apparu aussi tôt que nous l’avions espéré. La parole du Seigneur a-t-elle failli? Jamais! Il faut se rappeler que les promesses et les menaces divines sont conditionnelles. Dieu avait confié à son peuple une tâche à accomplir sur la terre. Le message du troisième ange devait être délivré; les esprits des croyants devaient être dirigés vers le sanctuaire céleste, où le Christ est entré pour accomplir une œuvre de propitiation en faveur de son peuple. Une réforme devait s’opérer concernant le sabbat. Il s’agissait de réparer la brèche faite dans la loi de Dieu. Le message doit être proclamé à haute voix pour avertir tous les habitants de la terre. Le peuple de
  • 117. 117 Dieu doit purifier son âme en obéissant à la vérité et se préparer à se tenir sans tache devant lui au moment de sa venue. Si, après le désappointement de 1844, les adventistes étaient restés fermes dans la foi et s’étaient engagés tous ensemble dans les voies ouvertes par la Providence, s’ils avaient accueilli le message du troisième ange et l’avaient proclamé au monde avec la puissance du Saint-Esprit, ils auraient vu le salut de Dieu, le Seigneur aurait puissamment secondé leurs efforts, l’œuvre aurait été achevée et le Christ serait déjà venu pour apporter la récompense à son peuple. Cependant, dans la période de doute et d’incertitude qui suivit le désappointement, de nombreux adventistes ont perdu la foi. Des dissensions et des divisions se sont produites. La plupart se sont opposés par la parole et par la plume à ceux qui, en petit nombre, fidèles à la Providence, ont accepté la réforme du sabbat et ont entrepris de proclamer le message du troisième ange. Plusieurs, qui auraient dû vouer leur temps et
  • 118. 118 leurs talents à une tâche unique, celle d’avertir le monde, se laissèrent absorber par leur opposition à la vérité du sabbat, ce qui obligea les défenseurs de cette vérité à consacrer leurs efforts à réfuter ces adversaires. C’est ainsi que l’œuvre fut retardée et le monde laissé dans les ténèbres. Notre histoire eût été toute différente si tout le corps des adventistes s’était trouvé uni sur la base des commandements de Dieu et de la foi de Jésus. Il n’entrait pas dans le dessein de Dieu que la venue du Christ fût ainsi retardée. Dieu n’avait pas eu l’intention de faire errer Israël, son peuple, dans le désert pendant quarante ans. Il voulait le conduire directement au pays de Canaan, et l’y établir comme un peuple saint, en santé, et heureux. Mais ceux qui avaient été évangélisés n’entrèrent pas au pays de la promesse “à cause de leur incrédulité” Hébreux 3:19. Parce que leurs cœurs étaient remplis de murmures, de révoltes et de haine, Dieu ne put réaliser son alliance avec eux. L’incrédulité, les murmures et la rébellion
  • 119. 119 tinrent l’ancien Israël hors du pays de Canaan pendant quarante ans. Les mêmes péchés ont retardé l’entrée de l’Israël moderne dans la Canaan céleste. En aucun de ces cas Dieu ne s’est trouvé en faute. Ce sont l’incrédulité, la mondanité, le manque de consécration et les disputes parmi le peuple qui fait profession d’appartenir au Seigneur, qui nous ont retenus si longtemps dans ce monde de péché et de souffrance. Il y a encore deux autres passages, dont on dit qu’ils se trouvaient dans mon premier livre, et qui sont omis dans mes derniers écrits. A ce sujet je me contenterai de dire ceci: quand j’obtiendrai un livre contenant ces passages, et que je pourrai ainsi vérifier les citations et les examiner dans leur contexte, je serai à même de parler de cela en connaissance de cause. Les moqueurs des derniers jours Depuis le début de mon activité j’ai été poursuivie par la haine, par le blâme, par de faux rapports. D’ignobles imputations et des rapports
  • 120. 120 calomnieux ont été rassemblés avec avidité et répandus à profusion par des rebelles, des formalistes, des fanatiques. Il y a des prédicateurs appartenant à des églises soi-disant orthodoxes qui vont de lieu en lieu pour lutter contre les adventistes du septième jour: Mme White constitue leur sujet. Ces prédicateurs qui se donnent comme des sentinelles de Dieu entraînent après eux les moqueurs des derniers jours. Le monde incrédule, les prédicateurs des églises déchues et les adventistes du premier jour se liguent ensemble pour attaquer Mme White. Cette guerre dure depuis près de quarante ans, mais je ne me suis pas sentie libre de donner la moindre attention à leurs vils discours, à leurs insultes et à leurs insinuations. Je ne m’écarterais pas maintenant de cette ligne de conduite si ce n’est qu’il se trouve des âmes sincères trompées par les ennemis de la vérité qui affirment triomphalement que je suis un imposteur. C’est pour venir en aide à ces personnes sincères que je fais ces déclarations. Je n’espère pas atteindre ceux qui, ayant connu
  • 121. 121 la lumière de la vérité, refusent d’y prêter attention, ceux qui s’abandonnent aux préjugés et retranchent leurs âmes dans l’incrédulité. Jésus, la Majesté du ciel, qui était égal à Dieu, a passé trente-trois années dans ce monde; néanmoins son caractère divin n’a été reconnu que par un petit nombre de personnes. Pourrais-je, moi si faible, si indigne, frêle créature humaine, m’attendre à un meilleur succès que celui dont a bénéficié le Sauveur du monde? Dès le moment où je me suis vouée à cette œuvre, prête à me rendre partout où Dieu m’appelait, pour prononcer les paroles qu’il me chargerait de communiquer, je savais que j’allais rencontrer de l’opposition, du blâme, des persécutions. Les faits ont confirmé mes prévisions. Si j’avais recherché les applaudissements humains il y a longtemps que j’eusse été découragée. Mais j’ai regardé à Jésus, lui qui, bien que sans défaut, a été attaqué par des langues mensongères. Des hommes qui avaient de hautes prétentions de piété suivaient le Sauveur en
  • 122. 122 l’épiant, multipliant les efforts pour lui barrer le chemin. Bien qu’il fût tout-puissant, il n’a pas puni ses adversaires comme ils le méritaient. Il s’abstint de lancer contre eux les foudres de sa vengeance. Il flétrit vigoureusement leur hypocrisie et leur corruption; lorsque son message était rejeté et que sa vie se trouvait en danger il se rendait paisiblement en un autre endroit où il pût porter les paroles de vie. Je me suis efforcée, malgré ma faiblesse, de suivre les traces de mon Sauveur. Les défenseurs de la vérité, objets de l’inimitié Que de peine se donnaient les pharisiens pour démontrer que le Christ était un imposteur! Comme ils surveillaient chacune de ses paroles, cherchant à présenter sous un faux jour toutes ses déclarations! L’orgueil, les préjugés et la passion bloquaient toutes les avenues de l’âme par où le témoignage du Fils de Dieu eût pu pénétrer. Quand il flétrissait leur iniquité, déclarant que leurs œuvres attestaient le fait qu’ils étaient enfants de Satan, ils lui renvoyaient l’accusation avec colère: “N’avons- nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et
  • 123. 123 que tu as un démon?” Jean 8:48. Tous les arguments dirigés contre le Christ étaient fondés sur le mensonge. Il en fut de même pour Etienne et pour Paul. Les affirmations les plus faibles et les moins dignes de confiance trouvaient néanmoins des oreilles complaisantes, tant il y avait de cœurs non sanctifiés, désireux de croire ces affirmations mensongères. De telles personnes sont toujours disposées à se saisir avec acharnement de toute erreur ou faute qu’elles pensent pouvoir attribuer à ceux qui présentent des vérités désagréables. Il n’y a pas lieu de s’étonner quand de méchantes suppositions sont saisies avec avidité comme des faits indubitables par ceux qui se nourrissent de faussetés. Ceux qui s’opposaient au Christ ont été plus d’une fois confondus et réduits au silence par la sagesse de ses paroles; ils persistaient néanmoins à recueillir avec soin les moindres rumeurs et saisissaient les moindres occasions pour le tenter par des questions captieuses. Ils étaient bien décidés à ne pas
  • 124. 124 renoncer à leur dessein. Ils savaient fort bien que si Jésus pouvait continuer son œuvre un grand nombre croirait en lui et que scribes et pharisiens perdraient leur influence sur le peuple. Ils étaient donc prêts à recourir aux mesures les plus ignobles pour réaliser leur malicieux projet contre lui. Ils haïssaient les Hérodiens, ce qui ne les empêcha pas de s’allier à ces ennemis invétérés pour imaginer quelque plan en vue de débarrasser la terre de la présence du Christ. Voilà quelle était à l’égard du Fils de Dieu l’attitude de ceux qu’il venait sauver. Qui que ce soit qui veuille obéir à Dieu et apporter au monde le message de sa vérité, peut-il s’attendre à un meilleur accueil que celui qui a été réservé au Christ? Je ne nourris aucun mauvais sentiment à l’égard de ceux qui s’efforcent de neutraliser le message que Dieu a donné pour censurer, avertir et encourager son peuple. Cependant, en tant qu’ambassadrice du Christ, je dois prendre la défense de la vérité. Qui sont ceux qui avec tant
  • 125. 125 d’ardeur se dressent contre moi? S’agit-il des purs et saints enfants de la foi? Sont-ils nés de nouveau? Sont-ils participants de la nature divine? Aiment-ils Jésus, manifestent-ils son esprit de mansuétude et d’humilité? “C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.” Matthieu 7:20. Ressemblent-ils aux premiers disciples, ou plutôt à ces scribes et pharisiens rusés qui cherchaient constamment à surprendre le Christ dans ses paroles? Remarquez les procédés déloyaux de ces anciens ennemis de la vérité—voyez les légistes, les prêtres, les scribes, les chefs de la nation combiner leurs efforts pour trouver un chef d’accusation contre Celui qui était la lumière du monde. Pourquoi s’acharnaient-ils ainsi à condamner le Christ? Ils ne goûtaient pas ses doctrines et ses préceptes et voyaient avec déplaisir l’attention des foules se tourner vers lui et s’éloigner de leurs anciens dirigeants. La nature humaine n’a pas changé. Ceux qui s’efforcent de me barrer la route et de détruire l’influence de mes paroles ne doivent pas
  • 126. 126 s’imaginer qu’ils servent la cause de Dieu. Ils sont au service d’un autre maître et recevront la rétribution méritée. Il y aura de la rébellion aussi longtemps que Satan existera. Ceux qui sont animés de son esprit ne sauront pas discerner l’Esprit de Dieu ou écouter sa voix jusqu’à ce que le décret soit ordonné: “Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.” Apocalypse 22:11. Je dois compter avec la malice de ceux qui méprisent la lumière qu’il a plu à Dieu de me donner. Assez de preuves pour les coeurs sincères Il rentre dans le plan de Dieu d’offrir suffisamment de preuves du caractère divin de son œuvre pour convaincre tous ceux qui sincèrement cherchent à connaître la vérité. Mais il n’écarte pas tout prétexte à celui qui veut douter. Il y aura toujours des occasions pour disputer et contester.
  • 127. 127 J’ai pitié de ceux qui se sont engagés dans la voie du doute et de l’incrédulité. Je serais heureuse de pouvoir leur venir en aide; mais mon expérience passée me laisse peu d’espoir de les voir parvenir à la lumière. Aucune démonstration, si évidente qu’elle soit, ne réussira à convaincre au sujet de la vérité des hommes qui refusent de renoncer à leur orgueil, de soumettre leur nature charnelle, de se placer à l’école du Christ. Beaucoup sont amenés à rejeter la lumière céleste par leur opiniâtreté, par l’orgueil qui les fait maintenir leurs opinions. Ils s’attachent à des idées qu’ils chérissent, à des interprétations fantaisistes de l’Ecriture, et à de dangereuses hérésies; si un témoignage est donné pour corriger ces erreurs, ils s’en vont mécontents, comme d’autres l’ont fait au jour du Christ. Peu importe à certaines personnes si ceux qui transmettent les paroles de Dieu ont un caractère et une conduite irréprochables; elles n’en tiennent aucun compte. Et pourquoi? Parce qu’ils disent la
  • 128. 128 vérité. Ceci est mon grief, mes frères. Mais que l’on répande un faux rapport, si par un moyen quelconque on peut compromettre la réputation de l’ambassadeur du Christ, de quelle absurde crédulité ne fait-on pas preuve! Qu’ils sont nombreux ceux qui ne demandent qu’à accroître et répandre la calomnie! De telles personnes dévoilent leur vrai caractère. “Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu; vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu.” Jean 8:47. Calomnie et blâme: voilà quelle sera la récompense de ceux qui tiennent ferme pour la vérité telle qu’elle est en Jésus. “Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.” 2 Timothée 3:12. Ceux qui apportent un franc témoignage contre le péché seront détestés aussi sûrement que l’a été le Maître qui les a chargés de cette mission. Ils seront considérés les ennemis de l’Eglise et de la religion, comme l’a été le Christ; plus ils auront déployé d’ardents et sincères efforts en vue d’honorer Dieu, plus cruelle sera l’inimitié des impies et des hypocrites. Mais ces traitements ne devraient pas nous décourager.
  • 129. 129 Je poursuivrai mon oeuvre On pourra dire de nous que nous sommes faibles et insensés, enthousiastes, même fous; peut- être dira-t-on de nous ce que l’on a dit du Christ: “Il a un démon.” Jean 10:20. Néanmoins l’œuvre que le Maître nous a confiée reste notre œuvre. Il nous faut diriger les esprits vers Jésus, sans rechercher les louanges ou les honneurs de la part des hommes, et nous remettre à Celui qui juge avec justice. Il sait secourir ceux qui, marchant sur ses traces, ont à endurer une part de l’opprobre qu’il a porté. S’il a été tenté comme nous en toutes choses, c’est afin de pouvoir secourir ceux qui sont tentés. Quelles que soient les fausses interprétations données à mon témoignage par ceux qui s’affublent du manteau de la justice, sans connaître Dieu, j’irai de l’avant, quant à moi, poursuivant humblement mon œuvre. Je communiquerai les paroles que Dieu me donnera pour encourager, censurer, avertir. Il ne me reste que peu de temps à vivre. J’accomplirai fidèlement l’œuvre que mon Père
  • 130. 130 m’a confiée, avec l’aide de sa grâce, sachant que tous mes actes doivent passer en jugement devant Jéhovah.—Manuscrit 4, 1883. L’expérience d’Ellen G. White concernant la question de la porte fermée exposée à nouveau Battle Creek, Michigan, 24 août 1874 Cher frère Loughborough, J’atteste dans la crainte de Dieu que les accusations portées par Miles Grant, Mme Burdick et d’autres auteurs, publiées dans Crisis, sont fausses. Les déclarations faites au sujet de ma conduite en 1844 sont controuvées. Avec mes frères et sœurs, après l’échéance de 1844, j’ai cru qu’aucun pécheur ne parviendrait à la conversion. Mais je n’ai jamais eu une vision d’où l’on pût conclure qu’aucun pécheur ne se convertirait. Et je puis dire en toute assurance que personne ne m’a jamais entendu dire ou n’a pu lire dans mes écrits, une déclaration pouvant justifier
  • 131. 131 les accusations dont je suis l’objet sur ce point. Ce fut au cours d’un premier voyage dans l’Est, dont le but était de raconter mes visions, que la précieuse vérité relative au sanctuaire céleste me fut présentée et que me fut montrée la porte ouverte et fermée. Nous pensions que le Seigneur était sur le point de paraître sur les nuées des cieux. Il me fut montré qu’il restait à faire une grande œuvre en faveur de ceux qui n’avaient pas eu la lumière et ne l’avaient pas rejetée. Nos frères ne pouvaient concilier ceci avec notre conviction touchant l’imminence de l’apparition du Christ. Il se trouva des fanatiques pour m’accuser de dire que mon Seigneur tarde à venir. Je vis qu’en 1844 Dieu avait ouvert une porte que personne ne pouvait fermer et fermé une porte que personne ne pouvait ouvrir. Ceux qui rejetèrent la lumière apportée par le message du second ange sombrèrent dans des ténèbres combien épaisses. Je n’ai jamais dit ou écrit que le monde était condamné sans appel. Je n’ai jamais tenu un tel langage, même en m’adressant au plus grand
  • 132. 132 pécheur. J’ai toujours donné des messages de censure à ceux qui employaient d’aussi dures expressions.—Lettre 2, 1874. Une déclaration au sujet du jour et de l’heure ou le Christ reviendra Chère sœur, Vous dites: “Entre autres choses il y en a qui prétendent qu’il est malhonnête de supprimer vos premiers écrits.” Ceux qui font de telles déclarations sont-ils disposés à me fournir la preuve de ce qu’ils avancent? Je sais que cela a été souvent répété, sans jamais être prouvé. “Ils prétendent que dans l’édition originale de vos témoignages, au premier volume, qu’ils ont conservé, vous dites clairement que le jour et l’heure de la seconde venue du Christ vous ont été montrés. Ils avancent que vos déclarations à ce sujet sont incompatibles avec l’enseignement de la Bible, le Christ ayant affirmé lui-même que personne ne connaît le jour ou l’heure, pas même les anges de Dieu.”...
  • 133. 133 L’unique déclaration concernant le jour et l’heure de la venue du Christ, faite après l’échéance de 1844, se trouve dans (Premier écrits, 15, 34), et 285. Il y est simplement question de l’annonce qui sera faite juste avant la seconde venue du Christ. Si vous ouvrez à la p. 285 et lisez depuis le commencement du chapitre, vous verrez que la déclaration dont il s’agit se rapporte à la délivrance des saints au temps de détresse, opérée par la voix de Dieu. Tâchez de vous procurer ce livre, si vous ne le possédez pas déjà, et lisez-y les déclarations contenues. Elles sont une reproduction exacte du premier article publié. “Le ciel s’ouvrait, se fermait, était continuellement agité. Les montagnes s’inclinaient comme des roseaux agités par le vent, et jetaient de tous côtés des blocs de rochers. La mer bouillonnait et rejetait des pierres sur la terre. Lorsque Dieu annonça le jour et l’heure de la venue de Jésus, et proclama l’alliance éternelle à son peuple, il prononça une phrase, et s’arrêtait tandis que ses paroles parcouraient la terre.”
  • 134. 134 Ceci est une partie du paragraphe. Les déclarations contenues dans les pages 15 et 34 se rapportent au même moment. Il y a là tout ce qui m’a été montré en tout temps au sujet du moment précis de la venue du Seigneur. Je n’ai pas la moindre connaissance du temps fixé par la voix de Dieu. J’entendis annoncer l’heure, mais je ne gardai aucun souvenir de cette heure quand la vision eut pris fin. Des tableaux émouvants et solennels défilèrent devant mes yeux, qu’aucun langage humain ne saurait décrire. Tout cela revêtait pour moi une réalité pleine de vie, et tôt après je vis paraître la grande nuée blanche sur laquelle était assis le Fils de l’homme.—Lettre 38, 1888. Une vue ancienne de jets de lumière Dès ma première adolescence le Seigneur jugea bon de déployer devant moi les gloires du ciel. Je fus transportée au ciel en vision et un ange me dit: “Regarde!” Mes regards se portèrent sur le monde plongé dans d’épaisses ténèbres. Ces ténèbres
  • 135. 135 provoquèrent en moi une angoisse inexprimable. Une fois de plus cette parole me fut adressée: “Regarde.” Je promenai un regard attentif sur le monde et je commençai à apercevoir des jets de lumière tels des étoiles parsemées au sein de ces ténèbres; puis je vis une lumière s’ajouter à une lumière, et le nombre de ces lumières à l’apparence d’étoiles allait croissant au milieu des ténèbres morales. Alors l’ange me dit: “Ce sont ceux qui croient au Seigneur Jésus et qui obéissent aux paroles du Christ. Ils sont la lumière du monde; sans la présence de ces lumières, le jugement divin ne tarderait pas à frapper les transgresseurs de la loi de Dieu.” Je vis ensuite ces petits jets de lumière augmenter de clarté, briller de l’est à l’ouest, du nord au sud, si bien que toute la terre en fut illuminée. Il arrivait parfois que l’une de ces lumières pâlissait, d’autres s’éteignaient, provoquant chaque fois tristesse et pleurs dans le ciel. Il y avait des lumières dont l’éclat allait en augmentant sans cesse, et beaucoup d’autres lumières venaient
  • 136. 136 s’ajouter, apportant de la joie au ciel. Je vis que ces rayons de lumière émanaient directement de Jésus et qu’ils produisaient ces précieux jets de lumière qui éclairaient le monde.—Gospel Workers 1892:378, 379 (édition de 1892).
  • 137. 137 Chapitre 6 Tendre sollicitude de Jésus J’écris poussée par un sentiment de profonde gratitude pour la tendre sollicitude que notre Sauveur exerce en notre faveur. Tandis que je lis la Parole de Dieu et m’agenouille pour la prière, je ne puis présenter mes requêtes sans verser des larmes, tant je suis impressionnée par la bonté et la miséricorde de Dieu. Cela subjugue et brise mon cœur de songer à la bonté et à l’amour de mon Père céleste. J’ai faim et soif d’une présence plus sensible de Jésus en cette vie-ci. Dois-je me plaindre si je suis crucifiée avec ce Christ qui a été crucifié pour moi?... Nous ne savons ce qui nous attend; aussi notre seule sûreté consiste-t-elle à marcher la main dans la main avec le Christ, le cœur rempli d’une parfaite confiance. N’a-t-il pas dit: “Qu’on s’attache à ma protection, qu’on fasse la paix avec moi, qu’avec moi on fasse la paix!” Ésaïe 27:5,
  • 138. 138 version Crampon. Restons étroitement unis au Sauveur. Marchons humblement avec lui, remplis de sa mansuétude. Que notre moi demeure caché avec lui en Dieu. ... L’ornement extérieur Ceux qui chérissent et flattent leur moi, nourrissant l’orgueil et la vanité, consacrant au vêtement et aux apparences ce qui devrait être donné à l’œuvre du Maître, s’exposent à une perte effroyable. Bien des personnes richement vêtues ignorent tout de l’ornement intérieur qui seul est d’un grand prix aux yeux de Dieu. Leurs beaux atours couvrent un cœur pécheur et malade, plein de vanité et d’orgueil. Ils ne savent ce que veut dire chercher “les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu”. Colossiens 3:1. Je désire ardemment d’être remplie, jour après jour, de l’Esprit du Christ. Le trésor de sa grâce vaut plus pour moi que l’or ou l’argent ou des parures coûteuses. Plus que jamais je soupire après la justice.
  • 139. 139 Quand mes sœurs auront la moindre lueur de ce que le Christ a souffert pour elles, afin qu’elles puissent devenir enfants de Dieu par adoption, l’orgueil du monde et l’égoïsme ne leur donneront plus aucune satisfaction. Elles cesseront d’adorer leur moi. Dieu deviendra l’objet de leur suprême dévotion. Mon cœur souffre de voir combien il y en a qui font une idole de leur moi. Le Christ a payé le prix de leur rachat. Il a droit au service de toutes leurs facultés. Mais leurs cœurs sont remplis d’égoïsme et ils recherchent les ornements extérieurs. Ils ne prêtent aucune attention aux paroles: “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.” Marc 8:34. Le souci de plaire au moi leur cache la vue du Christ. Ils n’éprouvent aucun désir de marcher devant Dieu avec mansuétude et modestie. Ils négligent de regarder à Jésus. Ils ne demandent pas à être transformés à son image. Ils ressemblent à l’homme de la parabole qui s’est présenté au banquet du roi couvert de ses vêtements ordinaires.
  • 140. 140 Il avait refusé de se préparer conformément aux exigences du roi. Il ne s’est pas soucié de revêtir l’habit coûteux qui lui était offert. Il n’avait rien à répondre à la question du roi: “Comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces?” Matthieu 22:12. Il eut la bouche fermée; sa conduite le condamnait. Parmi ceux qui font profession de christianisme, il en est beaucoup qui se contentent de porter le nom de chrétien. Ils sont inconvertis. Ils mettent en avant leur moi. Ils ne s’asseyent pas aux pieds de Jésus, comme Marie, pour recevoir ses instructions. Ils ne sont pas prêts pour la venue du Christ. Une grande surprise Une nuit je me trouvais en compagnie de personnes au cœur rempli de vanité et de présomption. Le Christ leur était caché. On entendit soudain ces paroles, prononcées d’une voix forte et claire: “Jésus vient pour emmener avec lui ceux qui l’ont aimé et servi sur terre, afin
  • 141. 141 qu’ils soient avec lui, dans son royaume, pour toujours.” Beaucoup de personnes faisant partie du groupe s’avancèrent à sa rencontre, richement vêtues, et toujours occupées à regarder leurs habits. Quand elles contemplèrent sa gloire et comprirent qu’elles avaient jugé l’homme d’après l’apparence extérieure, elles découvrirent qu’elles étaient privées de la robe de la justice du Christ et que leurs vêtements étaient tachés du sang des âmes perdues. Lorsque le Christ prit à lui ses élus, eux furent laissés; car ils n’étaient pas prêts. Ils avaient réservé la première place dans leur vie au moi; quand le Sauveur arriva, ils n’étaient pas prêts à aller à sa rencontre. À mon réveil, le tableau de ces mines désespérées resta gravé dans mon esprit. L’impression en est indélébile. Je voudrais pouvoir décrire la scène telle qu’elle me fut présentée. Immense fut la déception de ceux qui n’avaient pas appris par expérience la signification de ces mots: “Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec
  • 142. 142 Christ en Dieu.” Colossiens 3:3. Beaucoup de chrétiens de profession n’ont pas une connaissance expérimentale du Christ. Combien je suis peinée en pensant à ces pauvres âmes trompées et non préparées! Quand je me tiens devant une assemblée et que je vois les propre- justes, satisfaits d’eux-mêmes, et que je sais qu’ils ne se préparent pas à servir le Christ d’une manière acceptable, afin de le rencontrer dans la paix, je suis si accablée que j’en perds le sommeil. Je me demande: Que puis-je dire à ces âmes pour les rendre conscientes de leur véritable condition? Le moi est le thème exclusif qui les absorbe dans cette vie. Je désire leur révéler le Christ si clairement qu’elles en arrivent à le contempler, lui, et à détourner leur attention de leur moi. ... Parmi ceux qui éprouveront une amère déception au jour final du rendement des comptes, il s’en trouvera qui auront passé pour des êtres religieux, qui apparemment menaient des vies chrétiennes. Mais le moi se mêle à tout ce qu’ils font. Ils se glorifient de leur moralité, de leur
  • 143. 143 influence, de la position supérieure qu’ils ont su s’assurer, de la connaissance de la vérité, s’imaginant que cela suffira à leur gagner l’approbation du Christ. “Seigneur”, diront-ils dans leur plaidoyer, “nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues.” Luc 13:26. “N’avons-nous pas prophétisé en ton nom? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom?” Matthieu 7:22. Mais le Christ leur dira: “Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi.” “Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.” Matthieu 7:23, 21. Aucune discussion possible. Le temps favorable est passé. La sentence irrévocable a été prononcée. Ils sont exclus du ciel, n’étant pas jugés aptes à y habiter. Lisez Matthieu 7:24-27.—Lettre 91, 1904.
  • 144. 144 Le plan divin de la rédemption prévoit le moyen de vaincre tout péché, de résister à toute tentation, si forte qu’elle soit.—The Review and Herald, 22 décembre 1885. Si le peuple de Dieu possédait l’amour du Christ dans son cœur, si chaque membre d’église était fortement imprégné de l’esprit de renoncement, si tous faisaient preuve de zèle, les fonds ne feraient pas défaut pour la mission intérieure comme pour les missions étrangères; nos ressources se verraient multipliées; des milliers de portes s’ouvriraient pour d’utiles activités, et nous serions invités à y entrer. Si le dessein de Dieu avait été mis à exécution par son peuple, le message de grâce aurait été donné au monde, le Christ serait revenu sur la terre, et les saints eussent déjà été introduits dans la cité de Dieu.—Union Conference Record (Australie), 15 octobre 1898.
  • 145. 145 Chapitre 7 Le Christ tient les rênes Les Guirgaséniens souhaitaient le départ du Christ. Il fut reçu à Capernaüm et il y accomplit d’éclatants miracles. Le Christ a tout pouvoir au ciel et sur la terre. Il est le grand Médecin, auquel nous pouvons recourir dans nos maladies physiques ou spirituelles. Il a montré qu’il jouissait d’un pouvoir absolu sur les vents et les vagues et sur les démoniaques. Les clés de la mort et du séjour des morts lui ont été confiées. Principautés et puissances lui ont été assujetties même pendant son humiliation. ... Pourquoi n’avons-nous pas une plus grande foi au divin Médecin? De même qu’il a opéré en faveur du paralytique, il est prêt à opérer en faveur de ceux qui s’approchent de lui pour obtenir la guérison. Ce qui nous manque, c’est la foi. Il nous
  • 146. 146 faut aller droit au Christ, assurés qu’il guérira nos maladies physiques et spirituelles. Nous avons trop peu de foi. Oh! combien je voudrais amener nos frères à plus de foi en Dieu! Il ne faut pas s’imaginer que pour exercer sa foi il faille parvenir à un état d’exaltation. Tout ce qui nous est demandé, c’est de croire à la Parole de Dieu tout comme nous avons confiance les uns dans les autres. Il a parlé, et il accomplira sa Parole. Appuyez-vous calmement sur sa promesse, car il pense ce qu’il dit. Dites: il m’a parlé dans sa Parole; il accomplira toutes ses promesses. Ne vous agitez pas. Soyez confiants. La Parole de Dieu est vraie. Agissez comme faisant confiance au Père céleste. ... Des hommes sont désignés pour annoncer la vérité dans de nouvelles localités. Leur entretien nécessite des fonds. Il leur faut des fonds où puiser pour secourir les pauvres et les nécessiteux qu’ils rencontreront en exerçant leur ministère. La bienfaisance exercée en faveur des pauvres donnera plus d’efficience à la proclamation de la
  • 147. 147 vérité. La bonne volonté apportée à secourir les nécessiteux leur gagnera la gratitude de ceux-ci et l’approbation du ciel. Ces ouvriers fidèles devraient bénéficier de la sympathie de l’Eglise. Le Seigneur écoutera les prières prononcées en leur faveur. L’Eglise ne devrait pas manquer de manifester son intérêt d’une manière tangible pour leur œuvre. Personne ne vit pour lui-même. Le poste du devoir est assigné à chacun dans l’œuvre de Dieu. L’effort de chaque individu est renforcé par l’union de tous. L’influence de l’Eglise s’étend à mesure que progressent sa foi, son amour, son unité. Les extrêmes limites de cette influence doivent être atteintes, portant toujours plus loin les triomphes de la croix. Lève-toi, resplendis Dieu nous demande de faire éclater les barrières qui enserrent notre service intérieur. Le message évangélique doit être porté dans les villes
  • 148. 148 et au dehors. Tous doivent être invités à rallier la bannière de la croix. Quand cette œuvre sera accomplie comme elle doit l’être, quand un zèle divin nous animera pour amener des conversions à la vérité, le monde verra qu’une puissance divine accompagne le message de la vérité. L’unité des croyants atteste la puissance de la vérité, capable d’amener l’harmonie parfaite entre des hommes de tempéraments différents réunis par un même objectif. Les prières et les offrandes des croyants, combinées avec des efforts ardents, accomplis avec abnégation, constituent un vrai spectacle pour le monde et pour les anges. Des hommes se convertissent à nouveau. La main qui était tendue vers de plus hauts salaires devient la main secourable de Dieu. Les croyants n’ont plus qu’un même objectif: créer des centres de vérité où Dieu puisse être exalté. Le Christ les unit ensemble par des liens sacrés d’amour, doués d’une force irrésistible. C’est cette unité que Jésus demandait dans sa
  • 149. 149 prière alors que déjà la croix se dressait tout près de lui. “Que tous soient un, disait-il, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.” Jean 17:21. Dieu invite ceux qui sont à demi endormis à se réveiller et à s’engager dans un travail sérieux, en sollicitant auprès de lui la force de le servir. Il y a nécessité d’ouvriers. Point n’est besoin de se conformer à des règles précises. Recevez le Saint- Esprit et vos efforts seront couronnés de succès. C’est la présence du Christ qui assure le succès. Faites cesser toute dissension et tout conflit. Faites prévaloir l’amour et l’unité. Que tous les mouvements soient dirigés par le Saint-Esprit. Que le peuple de Dieu se consacre entièrement à lui, il leur rendra la puissance que ses divisions lui ont fait perdre. Puisse Dieu nous faire comprendre que la désunion amène la faiblesse et que la force est dans l’union.—Lettre 32, 1903. Parlez de foi
  • 150. 150 Que rien ne vous décourage. Le Seigneur nous aime, il accomplira sa parole. Encouragez les malades à mettre leur confiance en Dieu. Parlez toujours d’espoir. S’il faut qu’ils meurent, qu’ils meurent en louant Dieu. Lui est toujours vivant; si quelques-uns de ses fidèles disciples succombent à la mort, leurs œuvres les suivent et un joyeux réveil les attend au matin de la résurrection. Ne nous décourageons pas. Ne parlons pas de doute, mais de foi; la foi amène une puissance infinie. Si nous saisissons cette puissance, au lieu de compter sur les forces humaines, nous verrons le salut de Dieu.—The Review and Herald, 30 décembre 1909.
  • 151. 151 Chapitre 8 Être prêt à dépenser et à se dépenser Quiconque aime Dieu par-dessus tout et son prochain comme soi-même, travaillera en se rappelant sans cesse qu’il est en spectacle au monde et aux anges. Substituant la volonté de Dieu à la sienne propre, il manifestera dans sa vie la puissance transformatrice de la grâce du Christ. Il se laissera guider par l’exemple du Christ en toutes circonstances. Tout véritable ouvrier de Dieu, pratiquant le renoncement, est disposé à dépenser et à se dépenser pour le bien d’autrui. Le Christ a dit: “Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.” Jean 12:25. Par des efforts ardents et intelligents pour venir en aide aux nécessiteux, un vrai chrétien montre son amour pour Dieu et pour ses semblables. Il se peut qu’il perde la vie au
  • 152. 152 service. Il la retrouvera quand le Christ viendra rassembler ses joyaux. Frères et sœurs, ne dépensez pas beaucoup de temps et d’argent pour la satisfaction du moi, pour ce qui est apparent. Agir ainsi c’est négliger des actes susceptibles d’apporter un réconfort et un peu de chaleur humaine à des esprits fatigués. Nous avons tous besoin d’apprendre à mieux profiter des occasions qui s’offrent fréquemment d’apporter à d’autres lumière et espoir. Comment profiter de ces occasions si nous sommes repliés sur nous-mêmes? Celui qui se concentre sur son moi perd d’innombrables occasions de faire ce qui apporterait un bienfait à d’autres et à lui-même. En toute circonstance, le serviteur du Christ a le devoir de se demander: “Que puis-je faire pour venir en aide à d’autres?” Qu’il fasse de son mieux, laissant à Dieu le soin des conséquences. Je désire vivre ici-bas de manière à avoir le sentiment, dans la vie future, que j’ai fait de mon mieux. Dieu a pourvu à ce que riches et pauvres aient une jouissance,—celle qui naît de la pureté de
  • 153. 153 la pensée et d’une conduite désintéressée, celle qui se paie par des paroles de sympathie et des actes aimables. De ceux qui accomplissent un tel service émane une lumière du Christ qui éclaire des vies bien sombres. Négliger de nous dire la vérité, clairement, les uns aux autres, c’est déshonorer Dieu. Mais la vérité doit être dite avec amour, d’une voix pleine de tendresse et de sympathie. Les périls des derniers jours sont sur nous. Vivre avec le souci de se plaire à soi-même et de chercher sa propre satisfaction, c’est déshonorer le Seigneur. Il ne peut employer à son service ceux qui agissent ainsi, de crainte qu’ils n’offrent de lui une caricature auprès de ceux qui ignorent la vérité. Ayez soin de ne pas entraver, par de folles dépenses, l’œuvre assignée par le Seigneur, qui consiste à proclamer le message d’avertissement à un monde plongé dans la méchanceté. Soyez économes, réduisez vos dépenses au minimum. De tous côtés les besoins de la cause de Dieu font appel à notre générosité. Dieu peut constater que
  • 154. 154 vous cultivez l’orgueil. Il peut juger utile de vous retirer les avantages dont vous n’avez pas su profiter, trop préoccupés de satisfaire un orgueil égoïste. ... Le secours assuré aussi souvent que nécessaire Ceux qui travaillent dans des localités où l’œuvre vient de débuter auront souvent besoin de plus amples moyens. Il pourra leur sembler que l’œuvre est entravée par manque de moyens, mais qu’ils ne se fassent pas de souci. Qu’ils présentent toute la situation à Dieu par la prière. En nous efforçant d’établir l’œuvre dans de nouveaux territoires, nous avons souvent atteint les limites de nos ressources. Parfois il nous semblait ne pas pouvoir aller plus loin. Mais nous avons continué de faire monter nos requêtes vers les cours célestes, tout en pratiquant le renoncement; Dieu a entendu et exaucé nos prières; il nous a fait parvenir des moyens pour l’avancement de l’œuvre. Déposez tous vos soucis aux pieds du Rédempteur. “Demandez, et vous recevrez.” Jean
  • 155. 155 16:24. Travaillez, priez, et croyez de tout votre cœur. N’attendez pas dans l’inaction que l’argent soit placé dans vos mains. Avancez avec foi. Dieu a déclaré que le drapeau de la vérité doit être planté en beaucoup d’endroits. Apprenez à croire, alors que vous implorez le secours de Dieu. Pratiquez le renoncement; toute la vie terrestre du Christ a été faite d’abnégation. Il est venu nous montrer ce que nous devons être et faire pour hériter la vie éternelle. Faites de votre mieux, puis sachez attendre patiemment, avec espoir, avec joie, puisque la promesse de Dieu ne saurait faillir. S’il y a un échec, c’est parce que plusieurs de ceux qui pourraient mettre leurs moyens à la disposition de l’œuvre pour la faire avancer manquent de foi. Plus ils retiendront leurs moyens, et moindre sera leur foi. Ils construisent des barrières qui retardent dangereusement l’œuvre de Dieu. Mes chers collaborateurs, soyez fidèles, pleins d’espoir, héroïques. Que tous les coups soient portés avec foi. Si vous agissez de votre mieux, le
  • 156. 156 Seigneur récompensera votre fidélité. Puisez à la source des eaux vives des énergies physiques, mentales, spirituelles. La virilité ausi bien que les qualités féminines nous sont promises—sanctifiées, purifiées, affinées, ennoblies. Il nous faut la foi qui nous permettra de supporter la vue de Celui qui est invisible. Les yeux fixés sur lui, vous serez remplis d’un profond amour pour les âmes en faveur desquelles il est mort; vous recevrez des forces pour un effort renouvelé. Le Christ est notre seul espoir. Venez à Dieu au nom de celui qui a donné sa vie pour le monde. Confiez-vous en l’efficace de son sacrifice. Montrez que son amour, son allégresse sont dans votre âme, ce qui vous assure une joie parfaite. Cessez de parler d’incrédulité. En Dieu réside notre force. Priez beaucoup. La prière est la vie de l’âme. La prière de la foi est une arme qui nous permet de résister avec succès à tous les assauts de l’ennemi.—Manuscrit 24, 1904.
  • 157. 157 Chapitre 9 Examinez-vous vous-mêmes “Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes.” 2 Corinthiens 13:5. Soumettez à un examen critique serré l’humeur, les dispositions, les pensées, les paroles, les inclinations, les buts, les actes. Comment pouvons-nous demander d’une manière intelligente les choses qui nous sont nécessaires si nous n’avons pas soumis à l’épreuve des Ecritures l’état de notre santé spirituelle? Il en est beaucoup qui dans leur vie religieuse suivent des sentiers tortueux. Ils prient au hasard, d’une manière imprécise. Celui qui occupe une position impliquant des responsabilités devrait penser que par lui-même il ne peut s’acquitter de la tâche qui lui est confiée. Il devrait se souvenir constamment qu’il est en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.
  • 158. 158 Personne ne doit attendre, pour bien faire, d’être envoyé dans un champ de travail et pourvu de moyens abondants. Quiconque sert le plus gaiement entreprend son travail, si humble soit-il, où qu’il soit placé. Le Christ, notre modèle en toutes choses, a été pauvre afin de nous enrichir par sa pauvreté. Celui qui a un cœur rempli de la grâce de Dieu et d’amour pour ceux de ses semblables qui sont en voie de périr, trouvera partout des occasions de dire un mot opportun à ceux qui sont harassés. Les chrétiens doivent s’employer pour leur Maître avec douceur et humilité, fermes dans leur intégrité au milieu des rumeurs et des agitations de la vie. Dieu demande à être servi dans toutes les opérations de la vie. Les affaires deviennent un piège quand la loi de Dieu n’a pas été adoptée comme règle de la vie. Celui qui se mêle de faire quoi que ce soit dans l’œuvre du Maître doit maintenir une intégrité à toute épreuve. Dans toutes les affaires commerciales, tout aussi bien que lorsqu’il recherche à genoux l’assistance d’en haut,
  • 159. 159 il doit faire sienne la volonté de Dieu. Le Seigneur doit toujours être présent devant lui; les sujets traités par la sainte Parole doivent être constamment étudiés. Ainsi, quoique vivant dans un milieu capable d’avilir quelqu’un qui aurait des principes relâchés, l’homme pieux et rigoureusement intègre préservera son christianisme. Le monde, qui ne favorisait pas la formation d’un caractère chrétien aux jours de Noé, n’est pas plus favorable aujourd’hui. La méchanceté était si répandue alors que Dieu dit: “J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits. Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel. ... Noé était un homme juste et intègre, dans son temps; Noé marchait avec Dieu.” Genèse 6:7-9. Vous le voyez: au milieu de la corruption d’un âge dégénéré, Noé faisait plaisir à son Créateur. Nous qui vivons dans les derniers jours de l’histoire du monde, à une époque de péché et de
  • 160. 160 corruption, nous devons, à l’exemple de Noé, vivre de manière à faire plaisir à Dieu, annonçant les vertus de Celui “qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière”. 1 Pierre 2:9. Dans la prière que le Christ offrit à son Père peu avant d’être mis en croix, il dit: “Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal.” Jean 17:15. Le plus noble service Quand des hommes et des femmes ont formé des caractères que Dieu puisse approuver, quand ils ont mis le comble à leur abnégation et au sacrifice d’eux-mêmes, quand ils sont prêts à subir l’épreuve finale, prêts à être introduits dans la famille de Dieu, quel est le service qui sera le plus estimé par Celui qui s’est offert volontairement pour sauver une race coupable? Quelle est l’entreprise qui sera le plus appréciée par ce cœur plein d’un amour infini? Quelle est l’œuvre qui apportera le plus de satisfaction et de joie au Père et au Fils?—Le sauvetage d’âmes en voie de perdition. Le Christ est mort pour apporter aux hommes le pouvoir salvateur de l’Evangile. Ceux qui collaborent à sa
  • 161. 161 grande entreprise miséricordieuse, s’efforçant avec lui, de toutes leurs forces, de sauver ceux qui sont auprès et ceux qui sont au loin, partageront la joie du Rédempteur quand l’armée des rachetés se tiendra autour du trône de Dieu. Dieu a confié des moyens et des capacités à ses serviteurs pour l’accomplissement d’une œuvre beaucoup plus vaste que celle à laquelle il assiste aujourd’hui. J’ai entendu le messager céleste s’exprimer ainsi: “Les institutions du Seigneur restent bien en deçà des grandes vérités qui trouvent leur accomplissement en ce temps-ci. Le sentiment du devoir fait cruellement défaut. L’atmosphère glaciale où se complaisent tant de croyants retarde les mouvements généreux qui seraient nécessaires pour avertir le monde et sauver des âmes. ”Les puissances des ténèbres produisent un effort intense, et année après année des milliers de personnes de toutes tribus, nations et langues franchissent le seuil de l’éternité avant d’avoir été
  • 162. 162 averties et préparées. Notre foi exige quelque chose de plus précis, de plus décisif, de plus important. ”Interroge nos institutions et nos églises: “Croyez-vous la Parole de Dieu? Que faites-vous alors dans le domaine missionnaire? Est-ce que vous travaillez avec abnégation et sacrifice du moi? Prenez-vous au sérieux les déclarations de la Parole de Dieu? Vos actes prouvent le contraire. Comment pourrez-vous affronter, devant le tribunal de Dieu, les millions d’âmes qui entrent dans l’éternité sans avertissement? ”“Y aura-t-il un second temps de grâce? Non, non. Il faut renoncer à une telle illusion. Nous n’aurons pas d’autre temps de grâce. Comprenez- vous que le salut des êtres humains déchus doit s’effectuer dans cette vie-ci, ou jamais?”” Notre responsabilité Le message à Laodicée s’applique à l’Eglise d’aujourd’hui. Croyez-vous à ce message? Avez- vous des cœurs sensibles? Ou bien continuez-vous
  • 163. 163 à dire: Nous sommes riches et n’avons besoin de rien? Est-ce en vain que la vérité éternelle a été confiée à notre nation pour être communiquée à toutes les autres nations? Dieu s’est choisi un peuple et l’a constitué dépositaire de vérités lourdes de conséquences éternelles. C’est à lui qu’a été donnée la lumière qui doit éclairer le monde entier. Dieu se serait-il trompé? Sommes-nous vraiment les instruments qu’il s’est choisis? Sommes-nous les hommes et les femmes destinés à porter au monde les messages (d’Apocalypse 14), à proclamer le message de salut à ceux qui sont au bord de la ruine? Agissons-nous en conséquence? D’une voix claire et décidée le messager a dit: “Que faites-vous, je vous le demande. Si seulement vous pouviez comprendre! Si vous pouviez voir l’importance de l’avertissement, ce qu’il signifie pour vous et pour le monde! Si vous compreniez, si vous étiez remplis de l’esprit de Celui qui donna sa vie pour celle du monde, vous coopéreriez avec lui, vous déployeriez d’ardents efforts, avec abnégation, pour sauver les pécheurs.”
  • 164. 164 “Celui qui dit: Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui.” 1 Jean 2:4. L’Eglise doit expérimenter un grand réveil. Si seulement nous savions, si nous comprenions, avec quelle rapidité l’esprit du message se propagerait d’une église à l’autre. Avec quel empressement les croyants donneraient leurs biens pour l’entretien de l’œuvre de Dieu. Dieu nous exhorte à prier et à veiller en priant. Nettoyez vos foyers des idoles,—ces photographies qui ont absorbé l’argent qui eût dû affluer dans le trésor du Seigneur.* La lumière doit se répandre comme une lampe ardente. Ceux qui apportent au monde le message devraient rechercher ardemment le Seigneur, afin que le Saint-Esprit soit déversé sur eux en abondance. Il n’y a pas de temps à perdre. Demandez à Dieu sa puissance, afin que vous puissiez travailler avec succès en faveur de ceux qui sont auprès et de ceux qui sont au loin. Il faut avertir Il nous faut une foi réelle. Nous n’avons guère
  • 165. 165 saisi jusqu’ici la réalité de la vérité. Nous ne croyons qu’à moitié la Parole de Dieu. On ne peut déployer que la foi qu’on possède. Tandis que les signes des temps s’accomplissent dans le monde entier, la foi en la venue du Seigneur s’est affaiblie. Les avertissements doivent être donnés clairement, avec force. Au péril de nos âmes nous devons apprendre les conditions requises pour opérer notre propre salut, nous souvenant que c’est Dieu qui produit en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. Il ne nous servira à rien de nous laisser entraîner par le courant, guider par la tradition et des illusions trompeuses. Nous sommes appelés à être les collaborateurs de Dieu. Levons-nous donc et resplendissons. Il n’y a pas de temps à perdre dans des discussions oiseuses. Ceux qui connaissent la vérité telle qu’elle est en Jésus doivent n’être plus qu’un cœur et n’avoir qu’un même but. Tous les différends doivent être balayés. Les membres de l’Eglise doivent travailler en parfait accord sous la direction du grand Chef de l’Eglise.
  • 166. 166 Qu’ils se lèvent et resplendissent, ceux qui connaissent la vérité. “Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette.” Ésaïe 58:1. Cessez de mutiler la vérité. Que toute âme fasse monter son cri vers le Dieu vivant. Cessez de vous confier en l’homme dont le souffle est dans ses narines. Le Consolateur viendra à vous, si seulement vous lui ouvrez la porte. “Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.” Hébreux 4:14-16.—Manuscrit 51, 1901.
  • 167. 167 Chapitre 10 Les bons anges plus forts que les mauvais Il est bien dit que Satan opère chez les enfants de la rébellion; non content d’avoir accès à leur esprit, il agit à travers leur influence, qu’ils en aient conscience ou non, afin d’en entraîner d’autres dans la même désobéissance. Si de mauvais anges exercent un tel pouvoir sur les enfants de la rébellion, combien plus grande doit être l’influence des bons anges sur ceux qui s’efforcent d’obéir. Si nous plaçons notre confiance en Jésus-Christ, recherchant la justice par l’obéissance, les anges de Dieu agiront dans nos cœurs en vue de la justice. ... Des anges se sont approchés de notre Seigneur au désert de la tentation. Des anges célestes l’accompagnaient aussi longtemps qu’il était exposé à l’assaut d’agents sataniques. Ces assauts étaient plus terribles que ceux que l’homme a jamais pu expérimenter. Tout était en jeu
  • 168. 168 concernant la destinée de la famille humaine. Dans ce conflit Jésus n’a pas donné à ses arguments une expression personnelle. Il s’appuya sur “Il est écrit.” Matthieu 4:4. Dans ce conflit l’humanité du Christ a été éprouvée comme aucun de nous ne le sera jamais. Le Prince de la vie et le prince des ténèbres s’affrontèrent violemment, mais Satan ne put obtenir le moindre avantage en paroles ou en actions. Ces tentations ont été réelles, non illusoires. Le Christ a “été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert”. Hébreux 2:18. Des anges du ciel assistaient à la scène, levant l’étendard pour empêcher Satan de dépasser ses limites et de dominer la nature humaine du Christ. Pour finir Satan fit briller devant le Christ la perspective de gagner le monde entier avec toute sa gloire si seulement il consentait à adorer celui qui se présentait comme l’envoyé du ciel. Le moment était arrivé pour le Christ de faire acte d’autorité. Il devait affirmer sa suprématie sur tous les agents sataniques. La Divinité éclata à travers l’humanité, et Satan fut repoussé avec vigueur. “Retire-toi, Satan! dit Jésus. Car il est écrit: Tu adoreras le
  • 169. 169 Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.” Matthieu 4:10, 11. Cela suffit. Satan ne pouvait aller plus loin. Des anges vinrent servir le Sauveur. Ils lui apportèrent de la nourriture. La sévérité du conflit dépassa toute compréhension humaine. Le bonheur de toute la famille humaine était en jeu, ainsi que celui du Christ lui-même. Un mot d’acceptation, la moindre concession et Satan réclamait la domination du monde; le prince des puissances de ténèbres comptait inaugurer son règne. Un ange du ciel apparut au Christ; le combat prit fin. La force humaine allait succomber. Mais le ciel entier entonna l’hymne de victoire. La famille humaine bénéficie de toute l’aide dont le Christ a joui quand il dut lutter contre Satan. La victoire est donc possible. On peut être plus que vainqueur grâce à Celui qui nous a aimés et a donné sa vie pour nous. “Vous avez été rachetés à un grand prix.” 1 Corinthiens 6:20. Et quel prix! Le Fils de Dieu dans son humanité se mesura avec les mêmes formidables tentations,
  • 170. 170 invincibles en apparence, qui assaillent les hommes,—tentations de se livrer aux appétits inférieurs, de s’aventurer dans les sentiers qui ne sont pas indiqués par Dieu, d’adorer le dieu de ce monde, de sacrifier une félicité éternelle aux plaisirs enchanteurs de la vie présente. Chacun est tenté, mais la Parole assure que nous ne serons pas tentés au-delà de nos forces. Nous avons la possibilité de résister et de défaire l’astucieux ennemi. Un ciel à gagner Pour toute âme il y a un ciel à gagner, un enfer à éviter. Les agents célestes sont tout prêts à secourir les âmes éprouvées et tentées. Le Fils du Dieu infini a enduré, lui, l’épreuve en notre faveur. La croix du Calvaire se dresse avec éclat devant chaque âme. Quand tous les cas passeront en jugement et que les réprouvés seront livrés à leur châtiment pour avoir méprisé Dieu et déshonoré son nom par leur désobéissance, aucun n’aura une excuse à présenter, tous eussent pu être sauvés. Ils avaient eu la faculté de choisir leur prince: le Christ
  • 171. 171 ou Satan. A l’heure de la plus grande épreuve chaque homme peut recevoir autant de secours que n’en a reçu le Christ. La croix nous est garante que personne ne doit nécessairement être perdu, une aide abondante étant pourvue pour chacun. Nous pouvons vaincre les agents sataniques; nous pouvons aussi nous joindre aux puissances qui cherchent à contrecarrer l’œuvre de Dieu dans notre monde. ... Nous avons un Avocat qui plaide notre cause. Le Saint-Esprit observe constamment notre ligne de conduite. Il nous faut maintenant une juste appréciation des choses, afin que notre piété pratique fasse paraître la vérité telle qu’elle est en Jésus. Les agents angéliques sont des messagers célestes, sans cesse occupés à monter et à descendre; ils établissent constamment des relations entre la terre et le monde supérieur. Ces messagers angéliques observent notre conduite. Ils sont toujours disposés à aider les faibles, à préserver chacun de tout danger moral ou physique conformément à la providence divine. Toutes les fois que des âmes cèdent au pouvoir adoucissant et
  • 172. 172 subjuguant de l’influence de l’Esprit de Dieu grâce au ministère angélique, il y a joie au ciel, le Seigneur lui-même chantant sa joie. Les hommes ont coutume de s’attribuer une trop grande gloire. C’est l’activité des agents célestes coopérant avec les instruments humains en accord avec le plan de Dieu qui résulte dans la conversion et la sanctification du caractère humain. Nous serions incapables de supporter la vue de la gloire du ministère angélique si cette gloire ne nous était voilée par égard pour la faiblesse de notre nature humaine. L’éclat de la gloire céleste, manifestée chez les anges de lumière, aurait un effet destructeur sur des mortels. Les anges agissent sur les esprits humains confiés à leur charge; ils leur rappellent de précieux souvenirs, comme ils l’ont fait pour les femmes venues au sépulcre. Des créatures servent d’instrument pour réaliser le plan céleste: renouveler notre nature, amener à obéir à Dieu des enfants de rébellion. Quiconque désire travailler selon la volonté et les plans de
  • 173. 173 Dieu est confié à un ange gardien. Par d’humbles et ardentes prières adressées à Dieu nous pouvons invoquer l’aide de célestes assistants. D’invisibles armées, lumineuses et puissantes, opéreront en faveur de celui qui est humble, doux et qui se fait petit.—Lettre 116, 1899. Les anges attendent une collaboration Satan se sert d’instruments humains pour placer une âme sous le pouvoir de la tentation; mais les anges de Dieu sont à la recherche d’instruments humains disposés à se prêter à leur action pour le salut de ceux qui sont tentés. Les anges sont à la recherche de ceux qui voudront travailler sous la direction du Christ, mus par le sentiment de lui appartenir; ceux qui comprendront que les personnes tombées en tentation, à quelque classe qu’elles appartiennent, ont particulièrement besoin de leur influence; que le Christ s’intéresse vivement à ceux qui sont mis de côté, négligés, blessés par la dureté des hommes, ceux-ci refusant de démontrer leur foi par des œuvres d’amour qui purifient l’âme.
  • 174. 174 Les anges de Dieu sont prêts à œuvrer avec et par l’intermédiaire de ceux qui veulent bien coopérer avec des instruments célestes pour arracher une âme à la mort, couvrant ainsi une multitude de péchés; en agissant ainsi ils éviteront d’être tentés eux-mêmes. Ce sont les malades qui ont besoin de médecin, non ceux qui sont en santé. Si vous vous dépensez en faveur de ceux qui n’en ont pas besoin, négligeant ceux-là mêmes qui profiteraient de vos bonnes paroles et de vos actes, vous formez un caractère qui n’est pas fait à la ressemblance du Christ.—Lettre 70, 1894.
  • 175. 175 Chapitre 11 Que valons-nous? Le Seigneur désire que chacun de nous soit vraiment fervent. On ne peut se permettre une erreur dans les questions spirituelles. C’est une question de vie ou de mort: “Que dois-je faire pour être sauvé, sauvé pour l’éternité?” “Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle,—une vie qui se mesure avec celle de Dieu?” Voilà la question que chacun de nous a le devoir de considérer avec sérieux. ... Aussi longtemps que nous vivons en ce monde, nous devons être la main secourable de Dieu. Paul a déclaré: “Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. Nous devons collaborer avec Dieu dans toute la mesure qu’il requiert de nous. Réalisons-nous le dessein du Dieu éternel? Est-ce que nous nous efforçons chaque jour d’avoir la pensée du Christ et de nous conformer à sa volonté en parole et en action?
  • 176. 176 Dans quelle triste condition la famille humaine ne se trouve-t-elle pas aujourd’hui? A-t-on jamais vu un temps comme celui-ci,—de confusion, de violence, de meurtre, de vol, et de toutes sortes d’autres crimes? Quelle est notre position, en ce temps-ci? Au chapitre 58 d’Esaïe nous lisons: “Vous jeûnez pour disputer et vous quereller, pour frapper méchamment du poing”, et nous avons appris que Dieu ne saurait agréer un tel jeûne. “Vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, pour que votre voix soit entendue en haut.” Ésaïe 58:4. “Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir, un jour où l’homme humilie son âme? Courber la tête comme un jonc, se coucher sur le sac et la cendre, est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, un jour agréable à l’Eternel? Voici le jeûne auquel je prends plaisir: Détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug; partage ton pain avec celui qui a
  • 177. 177 faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable.” Ésaïe 58:5-7. La récompense “Alors [quand ces œuvres de miséricorde auront été accomplies en faveur des nécessiteux] ta lumière poindra comme l’aurore, et ta guérison germera promptement; ta justice marchera devant toi, et la gloire de l’Eternel t’accompagnera.” Ésaïe 58:8. Il nous faut mettre en pratique les préceptes de la loi; alors la justice marchera devant nous et la gloire de Dieu sera notre arrière-garde. La lumière de la justice du Christ nous servira d’avant-garde, et la gloire du Seigneur sera notre arrière-garde. Remercions Dieu pour cette assurance. Gardons constamment une position qui nous assure la faveur du Seigneur Dieu du ciel. Réfléchissons-y: c’est notre privilège de rester en communion avec Dieu,—d’être sa main secourable.
  • 178. 178 Dans le vaste plan que Dieu a conçu en vue du rachat d’une race perdue, il s’est mis dans la nécessité d’avoir recours à des instruments humains destinés à être sa main secourable. Pour atteindre l’humanité, il lui faut cette main secourable. Il lui faut la coopération de personnes actives, promptes à saisir les occasions, à voir ce qui doit être fait pour leurs semblables. Le Christ a donné sa vie pour des pécheurs, hommes et femmes. Il désire faire passer notre race d’une vie de transgression à une vie d’obéissance; à ceux qui l’acceptent en qualité de Rédempteur il offre la récompense la plus riche que le ciel puisse offrir—l’héritage de la vie éternelle. ... Si seulement il nous était donné de mieux comprendre le prix infini qu’a coûté notre rédemption! Paul a dit: “Vous avez été rachetés à un grand prix.” 1 Corinthiens 6:20. C’est vrai, car le prix qui a été payé n’est rien moins que la vie du Fils unique de Dieu. Pensons-y. Il nous est loisible de refuser les invitations que le Christ nous adresse, de négliger ses offres de pardon et de paix;
  • 179. 179 il n’en reste pas moins que chacun de nous a été racheté à un grand prix: le précieux sang du Fils de Dieu. “Considérez”-le donc. Hébreux 12:3. Vous avez beaucoup coûté. “Glorifiez donc Dieu dans votre corps.” 1 Corinthiens 6:20. Ce que vous pourriez être tentés de considérer comme votre propriété appartient à Dieu. Prenez soin de ce qui est à lui. Il vous a rachetés à un prix infini. Votre intelligence lui appartient. Quel droit peut avoir une personne quelconque d’abuser de son corps, puisque celui-ci ne lui appartient pas à elle- même, mais au Seigneur Jésus-Christ? Quelle satisfaction peut-on s’accorder qui ait pour effet d’amoindrir les forces du corps et de l’esprit en s’assujettissant à n’importe quel vice? Dieu a donné un cerveau à tout être humain. Il désire que cet organe soit employé à sa gloire. Grâce à lui, l’homme est à même de joindre ses efforts à ceux de Dieu pour sauver des mortels, ses semblables, qui périssent. Nous ne possédons pas en excès des facultés mentales. A nous de développer et d’exercer chaque faculté mentale,
  • 180. 180 chaque force corporelle, pour en faire le meilleur usage possible. Nous devons tout faire pour fortifier ces facultés; en effet, Dieu a plaisir à nous voir toujours plus efficients dans la collaboration que nous lui apportons. C’est au sujet de ceux qui font fidèlement leur part qu’il est dit: “Nous sommes ouvriers avec Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. Sans l’assistance divine l’homme ne peut faire grand-chose; mais le Père céleste et son Fils sont prêts à œuvrer par le moyen de quiconque veut se consacrer entièrement sur l’autel du service. Chacun de mes auditeurs peut coopérer avec Dieu, et lui offrir un service acceptable. Le Seigneur désire que chacun de nous entre en ligne. A chacun il a assigné une tâche suivant ses capacités. ... Expérience personnelle J’avais dix-sept ans, et tous mes amis me considéraient une invalide à vie à la suite d’un grave accident, quand un céleste visiteur vint me dire: “Je vais te charger d’un message.” Je me
  • 181. 181 disais qu’une erreur avait sûrement été commise quelque part. Mais la même parole me fut répétée: “Je vais te charger d’un message. Ecris pour le public ce que je vais te dire.” Jusqu’à ce moment- là, ma main tremblante avait été incapable de tracer une ligne. Je répondis: “Je ne puis, je ne puis.” “Ecris! écris!” fut l’ordre réitéré. Je pris plume et papier et commençai à écrire; impossible de se faire une idée de tout ce que j’ai écrit depuis lors. Les forces m’étaient communiquées par Dieu. Depuis ce moment-là les livres que j’ai composés ont été publiés en de nombreuses langues et répandus dans toutes les parties du monde. J’ai appris récemment que la reine d’Allemagne avait reçu un exemplaire de l’un de mes livres et avait gentiment accusé réception de l’ouvrage. Au Seigneur toute louange. Nous ne pouvons rien faire de bien par nous- mêmes. Mais la possibilité nous est offerte d’établir des rapports corrects avec Dieu et de décider d’accomplir notre part dans son œuvre, avec son aide, pour améliorer ces rapports. La
  • 182. 182 gloire de Dieu se manifestera dans la vie de ceux qui humblement et fermement s’en tiendront à cette résolution. C’est une chose que je connais par expérience. Par moi-même je ne possède aucune puissance. Je me suis rendu compte que je dois suspendre à Jésus-Christ mon âme impuissante; grâce à la prière et à la foi il en est résulté que le salut de Dieu a marché devant moi et que la gloire du Seigneur a suivi. Je parle de ce que je sais pour votre encouragement et votre consolation. Que nous sachions tous établir de bonnes relations avec Dieu. Quelle satisfaction peut-il y avoir à se conformer aux modes du monde? Vous avez mieux à faire. Façonnez vos caractères. Employez chaque talent, chaque nerf, chaque muscle, chaque pensée, chaque action à la gloire de Dieu. Alors vous verrez, plus que jamais auparavant, le salut de Dieu marcher devant vous. Je n’ai aucun sujet de me plaindre. Le Seigneur ne m’a jamais fait défaut. Il y a vingt-deux ans que j’ai déposé mon mari dans la tombe; lorsque bien
  • 183. 183 des années après cela il fut décidé d’envoyer davantage de missionnaires en Australie rejoindre ceux qui avaient déjà été envoyés, et qui n’étaient pas nombreux, nous y sommes allés nous-mêmes pour fortifier les mains de nos frères et placer l’œuvre sur de bonnes bases dans ce nouveau centre. Nous y avons accompli un travail de pionniers. Aidé à créer une école Nous nous sommes rendu compte de la nécessité urgente d’une école où des jeunes gens et des jeunes filles capables puissent être formés pour le service du Maître; nous nous sommes rendus dans la forêt de la Nouvelle-Galles du Sud, nous avons acheté quinze cents acres [environ 600 hectares] de terrain, et nous y avons établi une école loin des villes. ... Voici trois ans que nous sommes revenus en Amérique. D’autres ont été envoyés pour prendre notre place en Australie. L’œuvre a continué de prospérer; tous les efforts ont été couronnés de
  • 184. 184 succès. Je voudrais que vous puissiez prendre connaissance des lettres qui nous parviennent. Vous avez sûrement entendu parler de l’effroyable sécheresse qui a causé la famine dans de nombreuses régions d’Australie au cours des deux dernières années. Des centaines de milliers de brebis, de vaches et de chevaux ont péri. Les pertes financières ont été élevées dans toutes les colonies, surtout dans le Queensland. Cependant le terrain choisi pour notre école secondaire a reçu suffisamment de pluie pour assurer de bons pâturages et des récoltes abondantes; de fait, dans les parlements et dans les journaux des grandes villes on a dit que c’était “le seul endroit vert dans toute la Nouvelle-Galles du Sud”. N’est-ce pas remarquable? Dieu n’a-t-il pas accordé sa bénédiction? Nous apprenons par un des rapports reçus que sept mille livres de miel d’excellente qualité ont été recueillies sur le terrain de l’école. On a récolté une quantité de légumes et la vente de l’excédent a constitué une ressource
  • 185. 185 appréciable pour l’école. Ceci est encourageant, car nous avions choisi un terrain désert et nous avons contribué à le faire fructifier. A Dieu toute la gloire. En tout pays, en toute communauté on trouve des occasions pour rendre un service utile. Même dans les vallées où nous vivons actuellement, il y a des familles ayant besoin d’assistance spirituelle. Employez vos talents, vos capacités pour leur venir en aide. Commencez par vous donner vous-mêmes au Maître; alors il agira avec vous. A chacun il assigne une tâche. Est-ce que soeur White s’enrichit? On a dit parfois que je cherche à devenir riche. On a parfois posé la question par écrit: “Est-ce que Mme White ne possède pas des millions de dollars?” Je suis heureuse de pouvoir répondre négativement. Je ne possède pas un lieu en ce monde qui soit exempt de dettes. Pourquoi? Parce que je vois tant de travail missionnaire qui reste à faire. Comment pourrais-je, en de telles
  • 186. 186 circonstances, amasser de l’argent?—Assurément pas. Il est vrai que je reçois des droits d’auteur sur la vente de mes livres; mais presque tout s’en va aux missions. Le directeur de l’une de nos maisons d’édition qui se trouve dans un pays lointain m’a envoyé un chèque de cinq cents dollars parce qu’il avait appris que j’étais dans le besoin; une lettre accompagnant l’argent disait qu’en retour des milliers et milliers de dollars de droits d’auteur mis au service de son champ missionnaire pour permettre de traduire et distribuer de nouveaux livres et soutenir de nouvelles entreprises missionnaires, on considérait les cinq cents dollars comme une petite marque de reconnaissance. On voulait par là m’aider à un moment où j’en avais particulièrement besoin; mais jusqu’à présent j’ai donné tous mes droits d’auteur provenant de la vente de mes livres étrangers en Europe; je me propose de rendre ces cinq cents dollars aussitôt que j’aurai pu m’affranchir de mes dettes. Je dirai à la gloire de Dieu qu’il m’a permis
  • 187. 187 d’achever un livre sur les paraboles de Jésus, cela il y a environ quatre ans, puis il m’a mis au cœur le désir de donner cet ouvrage pour l’avancement de l’œuvre de l’éducation au sein de notre dénomination. Quelques-unes de nos plus grandes écoles secondaires étaient accablées de dettes; mais grâce aux efforts de nos membres qui ont vendu le livre et consacré tout le profit pour liquider ces dettes, plus de deux cent mille dollars ont été réunis et employés à payer les dettes, et cette bonne œuvre ne fait que continuer. Le succès de ce plan a été pour moi une source de grande satisfaction. J’achève en ce moment un autre ouvrage destiné à un usage analogue pour d’autres entreprises. Mais ce n’est pas le gain financier qui m’encourage le plus. J’aime à penser que la diffusion de ces livres amène beaucoup d’âmes à la vérité. Cette pensée me réjouit. Je n’ai pas le temps de m’abandonner à la tristesse. Je poursuis inlassablement mon travail, écrivant, écrivant, écrivant. De bonne heure le matin, quand vous
  • 188. 188 dormez encore, je suis déjà occupée à écrire. Même les afflictions ne m’ont pas empêchée d’écrire. Peu de temps après mon départ pour l’Australie je suis tombée malade. Une attaque de rhumatisme inflammatoire, due à l’humidité des habitations, m’a clouée au lit pendant onze mois. Parfois j’éprouvais une grande détresse. Ne pouvant dormir que deux heures environ dans une même position, il fallait me déplacer pour me permettre de prendre une autre position. Mon matelas d’air comprimé ne m’offrait que peu de soulagement, et je traversai des périodes d’intenses souffrances. Je n’ai pas cessé de travailler pour cela. Mon bras droit, depuis le coude jusqu’au bout des doigts, était exempt de douleur; la partie supérieure du bras, l’autre bras et les deux épaules ne pouvaient remuer sans l’aide de quelqu’un. On imagina un cadre qui me permit d’écrire. Au cours de ces onze mois j’ai couvert d’écriture deux mille cinq cents pages qui franchirent l’océan Pacifique pour être publiées en Amérique.
  • 189. 189 Je suis si reconnaissante envers le Seigneur: il ne me déçoit jamais; il m’accorde force et grâce. Alors que je me tenais auprès de mon mari mourant j’ai placé ma main dans la sienne et lui ai demandé: “Me reconnais-tu, mon époux?” Il fit un signe affirmatif. J’ajoutai: “Pendant de longues années je t’ai laissé porter le fardeau des responsabilités administratives, avec le soin de lancer de nouvelles entreprises. Je promets d’être moi-même, désormais, un pionnier.” Je dis encore: “Si tu me comprends, presse ma main un peu plus fort”, ce qu’il fit, ne pouvant parler. Après que mon mari eut été enseveli, ses amis eurent la pensée de placer sur sa tombe une colonne brisée en guise de monument. “Jamais, au grand jamais, dis-je. Il a accompli à lui tout seul le travail de trois hommes. Jamais on ne placera un monument brisé sur sa tombe!”... Dieu m’a soutenue. Aujourd’hui je glorifie son nom en présence de son peuple. J’ai passé près de dix années en Australie. Une œuvre merveilleuse y
  • 190. 190 a été accomplie, mais beaucoup plus eût pu être fait si nous avions eu les hommes et les moyens nécessaires. Néanmoins nous remercions Dieu de nous avoir soutenus de sa présence et de ce qu’il nous est donné de voir maintenant dans ce champ comme résultat des efforts déployés.—Manuscrit 8, 1904. Travailler sans relâche, avec zèle Des congrès devraient être organisés dans nos grandes villes. Si les orateurs se montrent prudents dans ce qu’ils disent, des cœurs seront touchés tandis que la vérité est proclamée avec la puissance de l’Esprit. En pénétrant dans un cœur, l’amour du Christ bannira l’amour de l’erreur. L’amour et la bienveillance manifestés dans la vie du Christ doivent aussi paraître dans celle des ouvriers qui travaillent à son service. L’activité ardente et inlassable qui l’a caractérisé doit aussi marquer leur vie. Le caractère des chrétiens doit reproduire celui du Christ. N’oublions jamais que nous ne nous
  • 191. 191 appartenons pas, ayant été rachetés à grand prix. Nos facultés doivent être considérées comme un dépôt sacré, et servir à la gloire de Dieu et au bien de nos semblables. Nous devons participer à la croix du Christ. Avec une fidélité ardente et inlassable nous devons chercher à sauver ceux qui se perdent.—Manuscrit 6, 1902.
  • 192. 192 Chapitre 12 L’étonnement des anges Les anges voient avec étonnement que les hommes considèrent avec tant de légèreté et d’indifférence les vérités vitales qui revêtent une si grande importance pour le pécheur, et qu’ils demeurent captifs de Satan malgré tout ce qu’a enduré la personne divine du Fils de Dieu. Oh! si nous pouvions cultiver des habitudes de contemplation devant l’abnégation et l’esprit de sacrifice manifestés dans la vie du Christ, au point d’avoir un vif sentiment du caractère haïssable du péché. Qu’une vive gratitude naisse dans nos esprits à la pensée de la fidélité avec laquelle le Père nous pardonne en Christ, selon sa promesse. Sa grâce et son amour nous en donnent l’assurance tandis que nous contemplons le Christ élevé sur la croix du Calvaire. Chacun de nous veut-il, selon ses capacités, s’efforcer de saisir cette vérité: Jéhova
  • 193. 193 notre Dieu nous aime et nous pardonne si nous croyons à Jésus et si nous l’aimons? Quelle vérité glorieuse! Dieu est disposé à pardonner à tous ceux qui viennent à lui repentants. Prêchez cela. Elevez très haut Jésus, afin que tous puissent le contempler. ... Dans les sacrifices qu’ils offraient les Juifs voyaient un symbole du Christ dont le sang a été versé pour le salut du monde. Toutes ces offrandes avaient pour but de servir de types au Christ et de graver dans les cœurs cette vérité importante: seul le sang de Jésus purifie de tout péché; sans l’effusion du sang il ne peut y avoir rémission des péchés. Certains se demandent avec étonnement pourquoi Dieu a demandé tant de sacrifices et réclamé tant de victimes sanglantes dans l’économie juive. Chaque victime expirante était un type du Christ; cette leçon devait s’imprimer dans l’esprit et le cœur de la manière la plus solennelle par ces cérémonies sacrées que les prêtres avaient pour
  • 194. 194 mission d’expliquer clairement. Le but des sacrifices, envisagé clairement par Dieu lui-même, était d’enseigner cette vérité d’une importance capitale: ce n’est que par le sang du Christ que l’on peut obtenir le pardon des péchés. Cette grande vérité salutaire est souvent répétée aux oreilles des croyants et des incroyants; néanmoins les anges contemplent avec étonnement l’indifférence d’hommes pour qui ces vérités ont une telle signification. A en juger par les faits, combien peu l’Eglise apprécie la force du merveilleux plan de la rédemption. Combien peu font une vivante réalité de la vérité selon laquelle dans le sang de Jésus-Christ, qui purifie, se trouve le pardon des péchés qui s’attachent aux êtres humains comme une lèpre hideuse. Quelles pensées profondes ceci ne devrait-il pas susciter dans l’esprit de chacun. Il n’avait pas à souffrir pour expier ses propres péchés. L’intensité de ses souffrances a été proportionnée à la dignité de sa personne et à la grandeur de son caractère immaculé.—Lettre 43, 1892.
  • 195. 195 Repentance spasmodique “Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.” Apocalypse 3:20, 21. Quelqu’un dira: Pourquoi faut-il que ce message résonne sans cesse à nos oreilles? C’est parce que vous ne vous repentez pas complètement. Vous ne vivez pas en Christ et vous ne faites pas habiter le Christ en vous. Quand une idole est chassée d’une âme, Satan en a une autre, toute prête à la remplacer. A moins d’une entière consécration au Christ et d’une vie de communion avec lui, à moins qu’on ne le prenne pour conseiller, on constatera que le cœur, toujours ouvert à de mauvaises pensées, se détourne aisément du service de Dieu pour se mettre au service du moi.
  • 196. 196 Il se peut que parfois vous ayez le désir de vous repentir. Mais à moins de consentir à une réforme décisive et de mettre en pratique les vérités apprises, à moins de posséder une foi active, agissante, qui sans cesse accroisse sa force, votre repentir ressemble à la rosée matinale. L’âme ne sera pas délivrée d’une manière permanente. Une repentance fruit d’un exercice spasmodique des sentiments est une repentance dont il y a lieu de se repentir; car elle est décevante. Un exercice violent des sentiments, incapable de produire des fruits paisibles de justice, vous laisse dans un état pire qu’auparavant. Le tentateur vous poursuivra chaque jour avec une excuse plausible mais trompeuse, pour vous amener à vous servir vous-mêmes, à chercher votre propre satisfaction; ainsi vous retomberez dans vos vieilles habitudes, négligeant le service de Dieu qui vous procurerait espoir, réconfort et assurance. Dieu demande un service volontaire—inspiré au cœur par l’amour de Jésus. Un service égoïste,
  • 197. 197 rendu à contrecœur, ne pourra jamais plaire à Dieu. Il exige le cœur tout entier, il veut être aimé sans partage, il attend une entière confiance en son pouvoir capable de délivrer du péché. ... Dieu veut honorer de son appui toute âme sincère et ardente qui s’efforce de marcher devant lui dans la perfection de la grâce du Christ. Le Seigneur Jésus n’abandonnera jamais une âme humble et tremblante. Croirons-nous que Dieu est disposé à travailler dans nos cœurs? que si nous le laissons agir il fera de nous des êtres purs et saints, qualifiés par sa grâce abondante à devenir ses collaborateurs? Pouvons-nous, avec des sens sanctifiés, apprécier la force des promesses divines, nous les approprier, non parce que nous en sommes dignes, mais parce que par une foi vivante nous réclamons en notre faveur la justice du Christ?— Manuscrit 125, 1901.
  • 198. 198 Chapitre 13 Il importe de recevoir le Saint- Esprit Pendant la nuit du premier sabbat de l’assemblée de Newcastle, il m’a semblé que j’étais présente, insistant sur la nécessité et l’importance pour nous de recevoir l’Esprit. C’était là ma préoccupation—que nous ouvrions nos cœurs à l’action du Saint-Esprit. Un jour le Christ a dit à ses disciples: “J’ai encore plusieurs choses à vous dire; mais elles sont maintenant au-dessus de votre portée.” Il était gêné par leur peu de compréhension. Il ne pouvait leur exposer les vérités qu’il était anxieux de leur communiquer; aussi longtemps que leurs cœurs restaient fermés à ces vérités, c’eût été peine perdue de les leur enseigner. Avant de bien comprendre les leçons du Christ, ils devaient recevoir l’Esprit. “Le Consolateur, le Saint-Esprit, leur dit Jésus, que le Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera toutes choses, et vous remettra en mémoire tout ce
  • 199. 199 que je vous ai dit.” Dans mon songe je vis une sentinelle placée à l’entrée d’un édifice important, qui interrogeait tous ceux qui se présentaient à la porte: “Avez- vous reçu le Saint-Esprit?” Il tenait à la main une canne à mesurer, et peu de personnes étaient admises à entrer. “Votre stature d’homme ne compte pour rien, disait-il. Mais si vous avez atteint la stature parfaite du Christ Jésus, selon la mesure de vos connaissances, vous recevrez une invitation à siéger avec le Christ au repas de noces de l’Agneau, et à travers les âges éternels vous ne cesserez de jouir des bienfaits du banquet préparé à votre intention. ”Même si vous êtes de haute taille et bien proportionné, vous ne pouvez entrer ici. Aucun adulte ne peut entrer s’il garde les dispositions, les habitudes, les traits de caractère qui distinguent les petits enfants. Si vous avez nourri des soupçons, de la médisance, de l’irritation, de l’orgueil, vous ne pouvez être admis; car vous compromettriez le succès de la fête. Tous ceux qui entrent par cette
  • 200. 200 porte ont revêtu l’habit de noces, tissé sur les métiers du ciel. Ceux qui prennent l’habitude de relever les fautes d’autrui, manifestent une difformité qui fait le malheur des familles, qui fait que des âmes se détournent de la vérité pour suivre des fables. Le levain de méfiance qui vous anime, votre manque de confiance, votre tendance à la calomnie vous ferment cette porte. Rien ne peut franchir cette porte qui soit de nature à troubler le bonheur des habitants en détruisant leur confiance mutuelle. Vous ne pouvez vous joindre à cette famille de bienheureux dans les parvis célestes; car j’ai essuyé toutes larmes de leurs yeux. Vous ne pouvez voir le Roi dans sa beauté à moins de représenter vous-mêmes son caractère. ”Quand vous renoncerez à votre propre volonté, à votre propre sagesse, quand vous vous serez placés à l’école du Christ, vous serez admis dans le royaume de Dieu. Il exige une reddition complète, sans réserve. Laissez-le ordonner, forger, façonner votre vie. Prenez son joug sur votre cou. Consentez à être conduits, instruits par lui. Apprenez que vous n’entrerez jamais dans le
  • 201. 201 royaume des cieux si vous ne devenez semblables à de petits enfants. ”Demeurer en Christ c’est ne choisir que les dispositions du Christ de manière à ce que ses intérêts deviennent les vôtres. C’est à ces conditions que l’on devient son disciple et vous ne trouverez jamais de repos tant que vous ne les remplirez pas. Reposez-vous en Christ; il n’y a pas de repos en dehors de lui. ”Aussitôt que le joug est placé sur votre cou, il devient léger; alors le plus grand effort spirituel devient facile, le fardeau le plus lourd paraît léger, car le Seigneur communique la force et les énergies, pour que le travail s’accomplisse avec joie. Remarquez bien ceci: “Recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur.” Matthieu 11:29. Qui parle ainsi?—La Majesté du ciel, le Roi de gloire. Il désire que votre conception des choses spirituelles soit débarrassée de toute scorie d’égoïsme, de la souillure d’une nature tortueuse, grossière, antipathique. Il vous faut faire une expérience intérieure sur un plan plus élevé.
  • 202. 202 Vous devez croître en grâce en demeurant en Christ. Quand vous serez convertis, vous ne serez plus une entrave, vous affermirez vos frères.” J’ai vu qu’à l’ouïe de ces mots quelques-uns se détournèrent tristement et se joignirent aux moqueurs. D’autres, en larmes, le cœur brisé, se confessèrent à ceux qu’ils avaient meurtris et blessés. Ils ne songèrent pas à sauvegarder leur dignité personnelle; à chaque pas ils répétèrent la question: “Que faut-il que je fasse pour être sauvé?” Actes des Apôtres 16:30. Ils recevaient cette réponse: “Repentez-vous, convertissez-vous pour que vos péchés soient transférés au jugement et effacés.” On entendit des paroles qui fustigeaient l’orgueil spirituel: une chose que Dieu ne tolère pas, car elle est incompatible avec sa Parole et avec notre profession de foi. Recherchez le Seigneur, vous tous ses ministres. Cherchez-le pendant qu’il se trouve; invoquez-le tandis qu’il est près. “Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.” Ésaïe 55:7.
  • 203. 203 Quand j’ai présenté ces principes à une réunion du sabbat, tous mes auditeurs ont eu le sentiment que le Seigneur avait parlé par l’intermédiaire du faible instrument.—The Review and Herald, 11 avril 1899. Le temps est arrivé où nous pouvons attendre de grandes choses de la part du Seigneur. Nous ne devons ni flancher ni faiblir dans nos efforts. Nous devons croître en grâce et dans la connaissance du Seigneur. Avant que l’œuvre soit achevée et que tous les enfants de Dieu soient scellés, nous recevrons l’effusion de l’Esprit de Dieu. Des anges envoyés du ciel se trouveront au milieu de nous. Il est temps de nous préparer pour le ciel en réalisant une parfaite obéissance à tous les commandements de Dieu.—Lettre 30, 1907.
  • 204. 204 Chapitre 14 Partout Le Christ a été le grand Missionnaire médical dans le monde. Il demande des volontaires prêts à collaborer avec lui à la grande œuvre qui consiste à semer la vérité dans le monde. Les ouvriers de Dieu doivent planter le drapeau de la vérité dans tous les lieux accessibles. Le monde a besoin d’une restauration. Il gît dans l’iniquité et court le plus grand danger. Il faut donner plus d’extension à l’œuvre en faveur de ceux qui sont sans Christ. Dieu demande aux siens de s’employer à son service avec diligence pour que l’efficace du christianisme devienne évidente. Son royaume doit s’étendre. Des mémoriaux doivent être érigés en son honneur en Amérique et à l’étranger. L’œuvre de la réforme sanitaire, unie à la vérité présente, exerce une influence bienfaisante. C’est le bras droit de l’Evangile; souvent il prépare un champ à recevoir l’Evangile. Souvenons-nous
  • 205. 205 toujours, néanmoins, que l’œuvre doit être poursuivie sur des bases solides, en parfaite harmonie avec le plan d’organisation de Dieu. Des églises doivent être organisées; en aucun cas elles ne doivent répudier l’œuvre missionnaire médicale. D’autre part l’œuvre médicale ne doit pas non plus se séparer du ministère évangélique. Sans quoi on aboutirait à une conception unilatérale et incomplète de l’œuvre. La chose la plus pressante est de faire comprendre aux chrétiens que c’est là l’œuvre la plus importante. Il s’agit de cultiver la vigne du Seigneur, où chacun a la place que le Seigneur lui a assignée. Le succès de chacun dépend de sa relation personnelle avec la Tête divine. La grâce et l’amour de notre Seigneur Jésus- Christ et sa tendre sollicitude à l’égard de son Eglise restée sur la terre doivent se manifester par les progrès de son œuvre et l’évangélisation des peuples divers. Les principes célestes de vérité et de justice doivent paraître toujours plus clairement dans la vie des disciples du Christ. Plus de
  • 206. 206 générosité et moins de convoitise doivent apparaître dans les transactions commerciales que ce n’a été le cas depuis l’effusion du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte. Aucun vestige de l’influence des monopoles égoïstes et mondains ne doit se faire sentir chez ceux qui veillent, prient et travaillent en attendant la seconde venue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande gloire. En tant qu’Eglise nous ne sommes pas prêts pour l’apparition du Seigneur. Si nous voulions fermer les avenues de l’âme vers la terre et les ouvrir vers les cieux, chaque institution établie deviendrait une lumière brillante dans le monde. Chaque membre d’église, s’il mettait en pratique les grandes vérités ennoblissantes révélées en ces derniers temps, deviendrait une brillante lumière. Dieu ne peut prendre plaisir à son peuple aussi longtemps qu’il n’est pas survolté par le Saint- Esprit. Les rapports réciproques doivent montrer, par les paroles, les affections, les qualités, que les croyants sont un en Christ. Ils doivent constituer dans notre monde des signes et des prodiges,
  • 207. 207 effectuant un travail intelligent dans tous les domaines. Des rapports harmonieux doivent exister entre toutes les parties de l’œuvre, pour que tout se meuve comme une machine bien réglée. Alors sera comprise la joie du salut en Christ. Alors on n’assistera plus au spectacle offert par ceux qui, ayant été favorisés par une lumière de vérité qu’ils devaient communiquer à d’autres, n’ont pas manifesté les principes de la vérité dans leur vie communautaire et n’ont pas travaillé à l’œuvre du Seigneur de manière à le glorifier. ... Sorti du sépulcre le Christ ressuscité d’entre les morts déclara: “Je suis la résurrection et la vie.” Le Christ, notre Sauveur ressuscité, est notre vie. Lorsque le Christ devient la vie d’une âme, un changement se produit qu’aucun langage humain ne saurait décrire. Toute prétention à la science, à l’influence, à la puissance reste vaine sans le parfum du caractère du Christ. Le Christ doit être vraiment la vie de l’âme, comme le sang est la vie du corps. ... Purifiés de tout égoïsme
  • 208. 208 Ceux qui sont au service de Dieu doivent être purifiés du moindre brin d’égoïsme. Tout doit se faire en accord avec cet ordre: “Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout” (Colossiens 3:17), “pour la gloire de Dieu” 1 Corinthiens 10:31. Les lois de la justice et de l’équité doivent être strictement respectées dans les transactions entre voisins et entre frères. Nous devons rechercher un ordre parfait et une parfaite justice, à la ressemblance de Dieu. C’est uniquement sur de telles bases que notre travail pourra supporter l’épreuve du jugement. ... Le christianisme a pour but de manifester la plus tendre affection mutuelle. La vie chrétienne consiste en devoirs et en privilèges chrétiens. Dans sa sagesse, le Christ a donné à sa jeune Eglise un système de sacrifices et d’offrandes dont il était lui-même le fondement, et qui préfiguraient sa mort. Chaque sacrifice annonçait l’Agneau immolé dès la fondation du monde, pour faire comprendre à tous que le salaire du péché c’est la mort. Il n’y avait aucun péché en lui; cependant il mourut pour
  • 209. 209 nos péchés. Le système des cérémonies symboliques tendait à un but—la justification de la loi de Dieu, afin que tous ceux qui croient en Christ parviennent “à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ”. Ephésiens 4:13. Dans l’œuvre chrétienne il y a place pour l’exercice de tous les dons reçus de Dieu. Tous doivent s’unir pour répondre aux exigences divines, manifestant à chaque pas une foi agissant par la charité, qui purifie l’âme. Le Christ a droit à l’amour suprême de ses créatures. Il demande également que l’homme ait un respect sacré pour ses semblables. Toute âme sauvée l’aura été par l’amour qui a son principe en Dieu. La vraie conversion fait passer de l’égoïsme à un amour sanctifié pour Dieu et pour le prochain. Les adventistes du septième jour sont-ils prêts à effectuer une réforme complète, de sorte que leurs âmes entachées de péché soient purifiées de la lèpre de l’égoïsme?
  • 210. 210 J’ai le devoir de dire à tous la vérité. Ceux qui ont accepté la lumière émanant de la Parole de Dieu ne doivent jamais, au grand jamais donner l’impression que Dieu s’accommodera de leurs péchés. Dans sa Parole le péché est défini: la transgression de la loi.—Manuscrit 16, 1901. Dans des endroits difficiles Quand les soldats de Dieu se trouvent dans des endroits difficiles, ils se demandent pourquoi. Vont-ils lâcher prise parce que surgissent des difficultés? Leur foi doit-elle diminuer parce qu’ils ne voient plus leur chemin dans l’obscurité? A Dieu ne plaise. Ils doivent cultiver un sentiment constant de la puissance divine, capable de les soutenir dans leur travail. Ils ne périront pas et ne perdront pas leur chemin s’ils se laissent guider par lui et s’ils s’efforcent de maintenir les droits de la loi.—Manuscrit 145, sans date.
  • 211. 211 Chapitre 15 Quand l’Église se réveille La prière est nécessaire au foyer, dans l’Eglise, dans l’activité missionnaire. On comprend peu la puissance d’une prière fervente. Si l’Eglise priait fidèlement, elle ne se trouverait pas en défaut en tant de choses, car si l’on implore Dieu avec constance on obtient de riches résultats. Quand l’Eglise prendra conscience de sa sainte vocation, plus de prières ferventes et efficaces monteront au ciel pour demander au Saint-Esprit de lui désigner son œuvre et son devoir au sujet du salut des âmes. Une promesse subsiste: Dieu s’approchera de toute âme qui le cherche. L’Eglise doit renaître pour avoir, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, “une espérance vivante,... un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir”. 1 Pierre 1:3, 4. Quand elle deviendra consciente de ce qu’elle doit
  • 212. 212 faire dans notre monde, les membres éprouveront les douleurs de l’enfantement pour les âmes qui ignorent Dieu et qui en raison de leur ignorance spirituelle ne peuvent comprendre la vérité présente. Un esprit d’abnégation, de sacrifice, doit être tissé avec notre expérience entière. Nous devons prier avec vigilance afin qu’il n’y ait point d’inconséquences dans nos vies. Nous ne devons pas manquer de montrer à ceux qui nous entourent ce que nous comprenons: à savoir que prier avec vigilance veut dire mettre notre vie en accord avec nos prières, pour qu’elles puissent obtenir de Dieu leur exaucement. L’Eglise ne reculera pas tant que ses membres implorent le secours du trône de la grâce, demandant de pouvoir coopérer sans faute à la grande œuvre qui a pour but le salut des âmes en danger de se perdre. Les membres appartenant à une église active, agissante, expérimenteront qu’ils portent le joug du Christ et qu’ils tirent le char avec lui. L’univers céleste attend des êtres consacrés, qui
  • 213. 213 soient autant de canaux par lesquels Dieu puisse communiquer avec son peuple, et par celui-ci avec le monde. Dieu veut se servir d’une Eglise consacrée, animée de l’esprit de renoncement; il manifestera son Esprit d’une manière apparente et glorieuse, en ce temps-ci tout particulièrement, alors que Satan agit d’une manière magistrale pour tromper les âmes aussi bien des pasteurs que des membres. Si les ministres de Dieu veulent travailler avec lui, il sera avec eux d’une manière remarquable, comme il l’a été autrefois avec les apôtres. L’Eglise prendra-t-elle conscience de ses responsabilités? Dieu se prépare à conférer l’Esprit qui anima le plus grand missionnaire que le monde ait connu à ceux qui travailleront avec une consécration pleine d’abnégation et de sacrifice de soi. Quand le peuple de Dieu aura reçu cet Esprit, une puissance émanera de lui.—Manuscrit 59, 1898. Les grâces passives
  • 214. 214 Le Seigneur permet la naissance de circonstances qui exigent l’exercice des grâces passives, lesquelles progressent en pureté et en efficience quand nous tâchons de rendre au Seigneur ce qui lui appartient sous forme de dîmes et d’offrandes. Vous savez par expérience ce que signifie passer par l’épreuve. Ceci vous donne l’occasion de vous confier en Dieu, de le rechercher par d’ardentes prières, pour arriver à le croire, à vous appuyer sur lui avec une foi enfantine. C’est par la souffrance que nos vertus sont mises à l’épreuve, que notre foi est soumise à l’examen. C’est au jour de la détresse que nous comprenons combien Jésus nous est précieux. L’occasion vous sera offerte de dire: “Quand même il me tuerait, j’espérerais en lui.” Job 13:15, version Lesêtre. Combien nous sommes heureux en pensant que des occasions nous sont accordées de confesser notre foi en face du danger, au milieu de la souffrance, de la maladie, de la douleur, de la mort. ... En ce qui nous concerne, tout dépend de la manière dont nous acceptons les dispositions du
  • 215. 215 Seigneur. Telle notre attitude, tel le résultat moral pour notre vie future et notre caractère. Tout individu a des victoires à remporter, mais il faut bien se dire que tout ne va pas selon nos désirs. Examinons soigneusement chaque leçon qui se dégage de la vie et de l’enseignement du Christ. Il ne détruit pas; il améliore tout ce qu’il touche.— Lettre 135, 1897. Humilité et foi Dans l’œuvre qui doit être accomplie en notre temps, ce ne sont pas tant l’argent, le talent, la science ou l’éloquence qui sont nécessaires, mais plutôt une foi accompagnée de la grâce de l’humilité. Aucune opposition ne peut prévaloir contre la vérité présentée avec foi et humilité par des ouvriers disposés à supporter fatigue, sacrifice et opprobre pour l’amour du Maître. Si nous voulons voir nos efforts couronnés de succès, nous devons être ouvriers avec le Christ. Il nous faut pleurer comme il a pleuré pour ceux qui ne savent pas pleurer sur eux-mêmes, et intercéder comme il l’a fait lui-même pour ceux qui ne savent pas
  • 216. 216 supplier pour leur propre compte.—Manuscrit 24, 1903. Une oeuvre rapide Quand la divine puissance accompagnera l’effort humain, l’œuvre se répandra comme un feu de brousse. Dieu suscitera des instruments dont l’origine nous sera inconnue; des anges accompliront l’œuvre que des hommes eussent eu le bonheur d’accomplir s’ils n’avaient négligé les exigences divines.—The Review and Herald, 15 décembre 1885.
  • 217. 217 Chapitre 16 Un appel au réveil Le plus grand besoin de l’Église Le plus grand et le plus urgent de nos besoins, c’est celui d’un réveil de la véritable piété parmi nous. Notre premier souci devrait être de le rechercher. Il convient de déployer les efforts les plus vigoureux pour obtenir la bénédiction du Seigneur, non parce que Dieu ne serait pas désireux de nous l’accorder, mais parce que nous ne sommes pas prêts à la recevoir. Notre Père céleste est plus disposé à communiquer son Esprit à ceux qui le lui demandent que des parents terrestres ne le sont de donner de bonnes choses à leurs enfants. Mais c’est à nous de remplir les conditions sur la base desquelles Dieu a promis d’accorder sa bénédiction, par une confession de nos péchés accompagnée d’humiliation, de repentance et de prière fervente. Un réveil ne peut être conçu que comme une réponse à la prière. Aussi longtemps
  • 218. 218 que l’on est si dénué d’Esprit Saint, on ne peut apprécier la prédication de la Parole; mais dès que la puissance de l’Esprit touche les cœurs, les discours prononcés ne restent pas sans effet. Guidés par les enseignements de la Parole de Dieu, accompagnés de la manifestation de son Esprit, dans un travail fait avec tact, ceux qui participent à nos assemblées acquerront une précieuse expérience; de retour à leurs foyers ils exerceront une saine influence. Les anciens porte-drapeau savaient combattre avec Dieu en prière; ils jouissaient de l’effusion de son Esprit. Mais ils quittent le terrain de l’action; par qui seront remplies les places vacantes? Qu’en est-il de la nouvelle génération? S’est-elle convertie à Dieu? Nous rendons-nous compte de l’œuvre qui se poursuit dans le sanctuaire céleste, ou attendons-nous une force contraignante avant de nous lever pour l’action? Attendons-nous que l’Eglise entière se réveille? Ce temps ne viendra jamais. Il y a dans l’Eglise des inconvertis qui ne
  • 219. 219 participeront pas à des prières ferventes, victorieuses. Cette œuvre doit être entreprise par chaque individu. Plus de prières, moins de discours. L’iniquité abonde; il faut enseigner à nos membres à ne pas se contenter d’une piété de formes, privée d’esprit et de puissance. Si nous sommes occupés à sonder nos cœurs, à mettre de côté nos péchés, à corriger nos mauvaises tendances, nos âmes ne risqueront pas de se gonfler de vanité; nous nous défierons de nous-mêmes, sachant bien que notre suffisance vient de Dieu. Les ennemis du dedans sont plus à craindre que ceux du dehors. Les obstacles qui s’opposent à la force et au succès viennent beaucoup plus de l’Eglise elle-même que du monde. Les incroyants ont le droit d’attendre que ceux qui font profession d’observer les commandements de Dieu et d’avoir la foi de Jésus fassent plus que toute autre catégorie de personnes pour promouvoir et honorer la cause qu’ils représentent, par une vie conséquente, par un exemple pieux, par une influence active. Mais combien de fois les prétendus défenseurs de la vérité ont été le plus grand obstacle à son
  • 220. 220 avancement. En cultivant l’incrédulité, en exprimant des doutes, en se complaisant dans les ténèbres, on invite la présence des mauvais anges, on ouvre la voie aux artifices de Satan. Comment on ouvre la porte à l’ennemi Il n’est pas donné à l’adversaire des âmes de lire les pensées des hommes; mais il est un observateur pénétrant; il remarque les paroles, il prend note des actes; avec habileté il adapte ses tentations aux divers cas de ceux qui se prêtent à son action. Si nous nous efforcions de réprimer nos pensées et nos sentiments coupables, nous abstenant de les exprimer par la parole ou par l’action, Satan serait défait, incapable de préparer une tentation appropriée au cas particulier. Combien souvent des chrétiens de profession, par leur manque de maîtrise, ouvrent la porte à l’adversaire des âmes! Des divisions, d’amères dissensions qui feraient honte à une société mondaine, se produisent fréquemment dans nos églises, et cela parce qu’on ne fait pas le moindre
  • 221. 221 effort pour réprimer de mauvais sentiments et pour s’abstenir de toute parole dont Satan pourrait tirer avantage. Dès que des sentiments d’inimitié se font jour, l’affaire s’offre à l’inspection de Satan, et l’occasion se présente à lui d’user de sa ruse de serpent et de son habileté pour diviser et détruire l’Eglise. Toute dissension entraîne une grosse perte. Les amis des deux parties se rangent du côté qui leur plaît; ainsi la brèche s’élargit. Une maison divisée contre elle-même ne peut subsister. Reproches et récriminations se multiplient. Satan et ses anges s’emploient activement pour que la semence ainsi jetée produise une ample moisson. Les mondains observent et s’écrient en ricanant: “Voyez comment ces chrétiens se détestent mutuellement! Si c’est là la religion, nous n’en voulons point.” Et ils se complaisent dans leur irréligion. Ils sont ainsi confirmés dans leur impénitence, à la grande joie de Satan. Le grand séducteur a préparé ses artifices pour toute âme non armée contre l’épreuve et gardée par de constantes prières et une foi vivante. En tant que
  • 222. 222 prédicateurs, en tant que chrétiens, nous devons nous affairer à ôter du chemin les pierres d’achoppement. Il faut éloigner tous les obstacles. Confessons et abandonnons chaque péché, préparant ainsi la voie du Seigneur, pour qu’il intervienne dans nos assemblées et nous accorde une grâce abondante. Le monde, la chair, le diable doivent être vaincus. Ce n’est pas en gagnant l’amitié du monde, qui est inimitié contre Dieu, que nous allons préparer le chemin; avec l’aide du Seigneur nous pouvons néanmoins nous soustraire à son influence séductrice, nous et notre entourage. Ni les individus ni les collectivités ne peuvent se mettre à l’abri des assauts répétés d’un ennemi implacable; mais la force que donne Jésus peut permettre de lui résister. Chaque membre d’église doit faire briller devant le monde une lumière constante; ainsi personne ne demandera: Que font ces gens de plus que les autres? On peut et l’on doit fuir la conformité avec le monde, éviter toute apparence
  • 223. 223 de mal, ne donnant aucune occasion aux contradicteurs. Nous ne pouvons échapper aux accusations; il y en aura; veillons à ce que les accusations ne soient pas motivées par nos péchés ou nos folies, mais par notre attachement au Christ. Ce que Satan redoute le plus, c’est que le peuple de Dieu prépare le chemin en faisant disparaître tous les obstacles, afin que le Seigneur puisse déverser son Esprit sur une Eglise languissante et une assemblée impénitente. Si le plan de Satan pouvait réussir, il n’y aurait jamais plus de réveil, ni grand ni petit, jusqu’à la fin des temps. Mais nous n’ignorons pas ses ruses. Il est possible de résister à son influence. Quand l’Esprit de Dieu aura la route libre, la bénédiction viendra. Satan ne peut empêcher les averses de bénédictions de descendre sur le peuple de Dieu, pas plus qu’il ne peut fermer les écluses du ciel pour empêcher la pluie d’arroser la terre. Ni méchants ni démons ne peuvent entraver l’œuvre de Dieu, ni priver de sa présence les assemblées de son peuple, pourvu qu’avec des cœurs contrits l’on confesse et rejette le péché, en implorant avec foi l’accomplissement
  • 224. 224 des promesses. On peut résister avec succès à toute tentation, à toute influence contraire, ouverte ou cachée: “Ce n’est point par la puissance ou par la force, mais c’est par mon Esprit que s’accomplira cette œuvre, a dit l’Eternel des armées.” Zacharie 4:6, version synodale. Nous sommes au jour des expiations Nous voici au grand jour des expiations, quand nos péchés doivent passer en jugement. Aujourd’hui Dieu ne saurait accepter de la part de ses serviteurs un témoignage terne et sans vie. Un tel témoignage ne serait pas la vérité présente. Le message actuel doit être la nourriture appropriée pour nourrir l’Eglise de Dieu. Mais Satan s’est efforcé de vider ce message de sa substance afin que le peuple de Dieu ne puisse soutenir le jour du Seigneur. En 1844 notre grand Souverain Sacrificateur est entré dans le lieu très saint du sanctuaire céleste pour y commencer l’instruction du jugement. Les cas des chrétiens décédés ont passé en revue devant
  • 225. 225 Dieu. Cette œuvre une fois achevée, c’est sur les vivants que le jugement va être prononcé. Combien précieux, combien importants sont ces moments solennels! Le cas de chacun de nous va être examiné dans la cour céleste. Chaque individu sera jugé d’après les actes commis étant dans son corps. Dans le service symbolique, alors que l’œuvre expiatrice était effectuée par le souverain sacrificateur dans le lieu très saint du sanctuaire terrestre, le peuple devait affliger son âme devant Dieu, confesser ses péchés, pour en obtenir l’expiation et l’effacement. Peut-on exiger moins en ce jour réel d’expiation, au moment où le Christ plaide pour son peuple là-haut dans le sanctuaire, et qu’une sentence finale, irrévocable, est sur le point d’être prononcée sur chacun? Dans quelle condition nous trouvons-nous en ce jour terrible et solennel? Hélas, que d’orgueil domine dans l’Eglise, que d’hypocrisie, de mensonge, que d’amour du vêtement, de frivolité, d’amusement, que d’ambition de s’élever au- dessus des autres! Tous ces péchés ont obscurci l’intelligence, empêchant de discerner les valeurs
  • 226. 226 éternelles. Ne voulons-nous pas sonder les Ecritures pour voir où nous en sommes dans l’histoire du monde? N’allons-nous pas comprendre l’importance de l’œuvre qui s’accomplit actuellement pour nous, et voir quelle attitude nous devons prendre tandis que se poursuit l’œuvre d’expiation? Un changement total doit s’opérer si nous avons le moindre souci de notre salut. Nous devons rechercher le Seigneur dans une vraie repentance et confesser nos péchés avec une profonde contrition, pour qu’ils soient effacés. Ne restons pas plus longtemps sur un terrain enchanté. La fin du temps de grâce approche à grands pas. Que chacun se demande: Dans quelle condition est-ce que je me trouve devant Dieu? Nous ignorons si nos noms ne doivent pas apparaître bientôt sur les lèvres du Christ pour qu’une décision finale soit prise à notre sujet. Quelle sera cette décision? Serons-nous comptés parmi les justes ou dénombrés parmi les méchants? L’Église doit se lever et se repentir
  • 227. 227 Que l’Eglise se lève et se repente devant Dieu de ses infidélités. Que les sentinelles se réveillent et fassent clairement retentir le son de leurs trompettes. Il faut donner un avertissement précis. Dieu donne cet ordre à ses serviteurs: “Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés!” Ésaïe 58:1. Il faut fixer l’attention des auditeurs; sinon tout effort reste vain; même si un ange du ciel venait leur parler, ses paroles n’auraient pas plus d’effet que si elles étaient prononcées à l’oreille d’un mort. L’Eglise doit se mettre au travail. L’Esprit ne viendra que si elle lui prépare la voie. On doit sonder son cœur avec soin. On doit persévérer dans la prière, d’un commun accord, et s’emparer des promesses divines par la foi. Il ne s’agit pas de couvrir son corps de sacs, comme on le faisait autrefois, mais de s’humilier profondément. Nous n’avons pas le moindre motif de nous féliciter et d’être satisfaits et vains. Il faut s’humilier sous la main puissante de Dieu. Il viendra réconforter et bénir ceux qui le cherchent en toute sincérité.
  • 228. 228 Le travail nous attend; allons-nous l’entreprendre? Il faut agir vite et avancer fermement. Il faut se préparer pour le grand jour du Seigneur. Pas de temps à perdre dans la poursuite de buts égoïstes. Le monde doit être averti. Que faisons-nous, individuellement, pour apporter la lumière à d’autres? Dieu a assigné à chacun sa tâche; chacun doit faire sa part, qui ne peut être négligée sinon au péril de l’âme. Mes frères, allez-vous contrister le Saint-Esprit et le contraindre à s’éloigner? Allez-vous laisser dehors le bienheureux Sauveur, pour avoir négligé de rechercher sa présence? Laisserez-vous périr des âmes sans la connaissance de la vérité par amour de vos aises, refusant de porter le fardeau que Jésus a porté? Sortons de notre sommeil. “Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera.” 1 Pierre 5:8.—The Review and Herald, 22 mars 1887. La réforme accompagne le réveil
  • 229. 229 En beaucoup de cœurs on n’aperçoit pas le moindre souffle de vie spirituelle. J’en suis très affligée. Je crains qu’on ait discontinué de lutter énergiquement contre le monde, la chair et le diable. Allons-nous, par un christianisme à moitié mort, encourager l’esprit égoïste et cupide du monde, participant à son impiété et accueillant ses mensonges avec un sourire?—Non! Par la grâce de Dieu maintenons fermement les principes de la vérité, retenant jusqu’à la fin notre assurance première. “Ayez du zèle et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur.” Romains 12:11. Nous n’avons qu’un seul Maître, le Christ. C’est à lui qu’il faut regarder. De lui procède notre sagesse. Sa grâce doit nous permettre de préserver notre intégrité, de rester debout devant Dieu, avec douceur et contrition, et de le représenter devant le monde. Nos églises désirent entendre beaucoup de sermons. Les membres ont compté davantage sur les déclamations de la chaire que sur l’action du Saint-Esprit. Non désirés et non employés, les dons spirituels dont ils disposaient sont allés en
  • 230. 230 s’affaiblissant. Si les prédicateurs s’en allaient vers de nouveaux champs, les membres seraient obligés d’assumer des responsabilités et leurs capacités s’accroîtraient par l’usage. Dieu porte une grave accusation contre les prédicateurs et contre les membres, en disant: “Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.” Apocalypse 3:15-18. Dieu exige un réveil spirituel et une réforme spirituelle. Sans quoi les tièdes deviendront de plus en plus odieux aux yeux du Seigneur qui finira par ne plus les reconnaître comme ses enfants.
  • 231. 231 Un réveil et une réforme doivent se produire, sous l’action du Saint-Esprit. Réveil et réforme sont deux choses distinctes. Réveil signifie un renouveau de vie spirituelle qui ait pour effet de vivifier les facultés de l’esprit et du cœur et de mettre fin à la mort spirituelle par une résurrection. Réforme signifie réorganisation, changement dans les idées et les théories, les habitudes et les pratiques. Une réforme ne produira ses bons fruits de justice que si elle est le résultat d’un réveil de l’Esprit. Réveil et réforme doivent accomplir leur œuvre respective dans un concours harmonieux.— The Review and Herald, 25 février 1902. Des moyens simples seront employés Il m’a été montré de diverses manières que le Seigneur réalisera ses desseins par une variété de moyens et d’instruments. Ce n’est pas uniquement l’homme le plus capable, celui qui occupe la plus haute position, ou qui possède le plus d’instruction du point de vue du monde, qui sera employé par le Seigneur pour accomplir une œuvre grande et sainte en faveur du salut des âmes. Il se servira de
  • 232. 232 moyens simples; pour faire avancer son œuvre il emploiera des hommes peu favorisés par la fortune. Par de simples moyens il amènera à la vérité de riches propriétaires qui sous son influence deviendront sa main secourable pour l’avancement de son œuvre.—Lettre 62, 1909.
  • 233. 233 Chapitre 17 Sauvegarder l’expérience nouvelle Le réveil suivi d’un combat [En 1893 il y eut un réveil remarquable dans nos institutions au quartier général de Battle Creek, avec des signes évidents de l’action de l’Esprit de Dieu. Mais des événements survinrent rapidement qui firent perdre une bonne partie de la bénédiction reçue. Les conseils donnés à cette occasion font ressortir des leçons valables aujourd’hui encore.— Les compilateurs.] Après l’effusion de l’Esprit de Dieu qui eut lieu à Battle Creek, on put se rendre compte au collège qu’un temps de vive lumière spirituelle peut aussi devenir un temps de ténèbres spirituelles. Satan se tient sur place, avec une légion d’anges à son service, exerçant une pression sur chaque âme pour neutraliser l’effet des ondées de grâce venues du
  • 234. 234 ciel, qui devaient réveiller et vivifier les énergies assoupies et les pousser à communiquer ce que Dieu a donné. Si toutes ces âmes, alors éclairées, s’étaient empressées de transmettre à d’autres ce que Dieu leur avait donné à cet effet, une plus grande lumière eût été accordée, une plus grande puissance communiquée. Dieu n’accorde pas sa lumière au profit d’une seule personne, mais pour qu’elle soit diffusée à sa gloire. Son influence doit se faire sentir. En tout temps des moments de réveil spirituel et d’effusion du Saint-Esprit ont été suivis de ténèbres spirituelles et de corruption croissante. Compte tenu de ce que Dieu a fait en accordant occasions favorables, avantages et bénédictions à Battle Creek, l’Eglise n’a pas réalisé de sensibles progrès dans l’accomplissement de sa mission; or Dieu n’accordera pas à l’Eglise le bienfait d’une plus grande lumière avant qu’elle ne fasse un bon usage de ses lumières selon les directives contenues dans sa Parole. La lumière qui aurait pu briller d’une manière éclatante s’éteint graduellement au milieu des ténèbres morales. La
  • 235. 235 puissance conquérante de la vérité divine dépend de la coopération de l’instrument humain avec Dieu, de la piété, du zèle, des efforts désintéressés pour apporter la lumière de la vérité à d’autres.— Manuscrit 45, 1893. Un danger: celui de confondre l’action du Saint- Esprit avec le fanatisme De ce qui m’a été écrit concernant les mouvements de l’Esprit à l’occasion de la dernière conférence [1893] et au collège, je déduis qu’une certaine confusion s’est établie dans quelques esprits parce que l’on n’a pas vécu à la hauteur des bénédictions reçues; ce qui était une lumière du ciel a été jugé simple excitation. Je regrette que la chose ait été considérée sous ce jour. Il nous faut nous garder avec soin d’attrister le Saint-Esprit de Dieu en faisant passer pour du fanatisme le ministère du Saint-Esprit. Comment pourrons-nous comprendre l’opération de l’Esprit de Dieu si nous refusons de la reconnaître dans ce qui s’est passé, non seulement à Battle Creek, mais en beaucoup d’autres endroits?
  • 236. 236 Je ne suis pas surprise de voir que ce qui est arrivé a engendré de la confusion dans certains esprits. Dans une expérience de quarante-neuf années j’ai vu beaucoup de choses semblables; j’ai su que Dieu agissait d’une manière remarquable; qu’on ne dise pas que cela ne provenait pas de l’Esprit de Dieu. Il s’agit là en effet de ce que nous devons croire et en vue de quoi nous devons prier; car Dieu est plus disposé à dispenser son Esprit à ceux qui le lui demandent que ne le sont les parents à donner de bonnes choses à leurs enfants. Mais le Saint-Esprit n’est pas au service de l’homme; c’est l’instrument humain qui doit être à son service. Que Dieu ait abondamment béni les étudiants à l’école et à l’église, je n’en doute aucunement; mais une période de vive lumière et d’effusion de l’Esprit est fréquemment suivie d’un temps d’épaisses ténèbres. Pourquoi cela? Parce que l’ennemi déploie toutes ses énergies frauduleuses pour neutraliser les effets de l’action attendrissante de l’Esprit de Dieu sur des sujets humains. Quand les étudiants du collège se sont adonnés
  • 237. 237 à leurs parties de football et se sont laissé absorber par la question des divertissements, Satan en a profité pour intervenir et empêcher le Saint-Esprit de Dieu de façonner et d’utiliser le sujet humain. Si les enseignants avaient tous fait leur devoir, conscients de leur responsabilité, s’ils avaient courageusement pris position sous le regard de Dieu, s’ils avaient employé les talents reçus de Dieu pour la sanctification de l’esprit par l’amour de la vérité, ils eussent été spirituellement forts et divinement éclairés pour avancer et monter toujours plus haut sur l’échelle du progrès qui atteint le ciel. Il est évident qu’ils n’ont pas apprécié et docilement suivi Celui qui est la Lumière du monde. Il est facile d’éloigner l’influence du Saint- Esprit par des occupations vaines, de vaines conversations, de vains amusements. Marcher dans la lumière c’est avancer constamment dans la direction de la lumière. Si celui qui a été l’objet d’une bénédiction se laisse aller à la négligence et à l’inattention, s’il ne se montre pas vigilant dans la prière, s’il n’élève pas la croix et ne se charge pas
  • 238. 238 du joug du Christ, si ses forces et ses facultés sont absorbées par les amusements et le souci d’obtenir la première place, alors Dieu n’est plus le premier, le meilleur et le dernier en toutes choses, et Satan peut s’interposer pour jouer le jeu de la vie avec l’âme. Il est capable d’apporter plus d’ardeur au jeu que son partenaire et d’ourdir des plans pernicieux pour la ruine de l’âme. ... Ce qui a suivi l’opération de l’Esprit de Dieu à Battle Creek n’a pas été déterminé par le fanatisme; malheureusement ceux qui en avaient bénéficié ont négligé d’annoncer les vertus de Celui qui les avait appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière; quand la terre entière sera éclairée de la gloire de Dieu il s’en trouvera qui ne sauront pas ce que cela signifie et d’où cela vient, parce qu’ils méconnaîtront l’Esprit qui est répandu sur eux. Notre Dieu est jaloux de sa gloire. Il se refuse à honorer ceux qui le déshonorent. Des personnes vivant dans la lumière auraient dû instruire ces âmes encore inexpérimentées et leur enseigner à marcher dans la lumière reçue. Je voudrais pouvoir m’étendre plus longuement sur ce
  • 239. 239 sujet, mais je n’en ai pas le temps.—Lettre 58, 1893. Il est facile de perdre la bénédiction Certaines choses ont été présentées avec force à mon esprit dernièrement, et je me sens poussée par l’Esprit de Dieu à écrire à ce sujet.* Le Seigneur n’a-t-il pas généreusement ouvert pour vous les écluses des cieux pour déverser sur vous sa bénédiction? C’est à ce moment précis qu’il convenait de montrer aux enseignants et aux étudiants comment retenir la précieuse faveur divine en agissant en harmonie avec cet accroissement de lumière et en faisant profiter d’autres personnes de ces rayons de grande valeur. La lumière céleste a-t-elle été donnée? Si oui, à quelle fin? De toute évidence, c’était pour qu’elle se traduisît d’une manière pratique par des œuvres de justice. Quand verra-t-on ceux qui ont été si abondamment bénis manifester une piété plus profonde et plus fervente, conscients d’avoir été rachetés par le précieux sang de l’Agneau de Dieu, revêtus du vêtement du salut, devenus
  • 240. 240 d’authentiques représentants du Christ? Les parties de jeux, avec prix, l’emploi de gants de boxe n’ont-ils pas contribué à communiquer les attributs de Satan? Que n’éprouverait-on pas si l’on pouvait voir, comme moi, Jésus, l’Homme du Calvaire, considérant la scène avec douleur? Les choses prennent certainement une mauvaise tournure, contrecarrant l’action de la divine puissance qui avait été gracieusement accordée. Tout véritable chrétien a pour mission de représenter le Christ, de refléter la lumière, d’élever le niveau de la morale, par une consécration à Dieu exprimée par la parole et la conduite, de manière à obliger les plus négligents à songer à Dieu et à l’éternité. Le monde perdrait volontiers de vue l’éternité, mais il ne le peut aussi longtemps qu’il s’en trouve pour représenter le Christ dans la vie pratique. Chaque croyant constitue un anneau dans la chaîne d’or qui relie l’âme à Jésus-Christ; il est un canal par lequel la lumière est transmise à ceux qui gisent dans les ténèbres. Dès que quelqu’un cesse
  • 241. 241 de demeurer en communion avec le Christ, Satan saisit l’occasion pour l’amener à déshonorer le Christ par ses paroles, ses sentiments, ses actes; ainsi le caractère du Christ apparaît sous un faux jour. Je vous le demande, mon frère: est-ce qu’un excès d’amusements n’entraîne pas une fausse conception de la religion de Jésus-Christ? Quand le Seigneur a répandu sur Battle Creek la richesse de sa grâce, y avait-il là des responsables prêts à diriger ces âmes, à leur enseigner à faire le meilleur usage des dons reçus, plutôt que de s’abandonner aux excitations causées par la passion du jeu? De tels passe-temps ne sont pas faits pour préparer les esprits en vue des épreuves qui s’annoncent. La piété superficielle qui passe pour religion sera consumée au creuset de l’épreuve. Voici ce que le Seigneur désire: c’est que les enseignants songent que leur exemple est contagieux. Ils doivent prier beaucoup plus et réfléchir à ceci: les convictions qui jaillissent d’une vie bien ordonnée, d’une conduite pieuse, d’un christianisme vivant et résolu, sont autant de préparatifs pour que le jardin du cœur reçoive des
  • 242. 242 semences de vérité qui donneront une riche moisson, en attendant la venue du Soleil de justice qui apporte la santé dans ses rayons. Que votre justice luise ainsi devant les hommes, “afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux”. Matthieu 5:16. “Vous êtes le sel de la terre”, dit le Christ à ses disciples. “Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.” Matthieu 5:13. L’Eglise éclaire le monde, non par une simple profession de piété, mais par la manifestation de la puissance transformatrice et sanctifiante de la vérité dans la vie et le caractère. ... Les signes du conflit qui approche sont trop nombreux aujourd’hui pour favoriser la plaisanterie et les jeux chez les jeunes.—Lettre 46, 1893. La lumière risque de se changer en ténèbres Le Seigneur a bien voulu vous accorder une effusion de son Saint-Esprit. Dans nos congrès et dans nos institutions, une riche bénédiction a été
  • 243. 243 déversée sur vous. De célestes messagers vous ont visités, vous apportant lumière, vérité et puissance; or il n’y a rien d’étrange à ce que Dieu vous bénisse ainsi. Comment le Christ s’attache-t-il son peuple?—C’est par l’action du Saint-Esprit; car le Saint-Esprit, par le moyen des Ecritures, parle à l’esprit et grave la vérité dans le cœur humain. Avant d’être mis en croix, le Christ a promis que le Consolateur serait envoyé aux disciples. Il dit: “Il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. ... Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.” Jean 16:7, 8, 13, 14. On a fait peu de cas de cette promesse du Christ; en raison d’une carence de l’Esprit de Dieu,
  • 244. 244 on n’a pas compris la spiritualité et le caractère éternellement obligatoire de la loi. Ceux qui font profession d’aimer le Christ n’ont pas saisi le rapport existant entre eux et Dieu; c’est là quelque chose qu’ils ne comprennent encore que confusément. Ils ne comprennent que vaguement la grâce merveilleuse de Dieu, manifestée dans le don du Fils unique pour le salut du monde. Ils ne voient pas la portée des exigences d’une loi sainte; ils ne comprennent pas à quel point les préceptes de cette loi doivent influer sur notre vie de tous les jours. Ils ne savent pas quel grand privilège et quelle nécessité se cachent dans la prière, la repentance, la mise en pratique des paroles du Christ. Le Saint- Esprit a pour mission de faire connaître à l’homme quelle sorte de consécration est acceptable aux yeux de Dieu. Sous l’action du Saint-Esprit l’âme est illuminée; le caractère est renouvelé, sanctifié, ennobli. Dans des moments de profonde émotion, sous l’influence de l’Esprit de Dieu, il m’a été donné de voir comment opère la visitation de l’Esprit de Dieu. Le danger que courent les âmes ainsi visitées
  • 245. 245 m’a été montré; car par la suite elles doivent s’attendre à de furieux assauts de l’ennemi, décidé à user de ses tentations pour annuler l’effet des opérations de l’Esprit de Dieu et pour empêcher ceux qui ont reçu la lumière céleste d’être purifiés et sanctifiés par les glorieuses vérités présentées et attestées par le Saint-Esprit, et pour éviter ainsi que le Christ ne soit glorifié en eux. Une période de lumière spirituelle abondante, à moins que cette lumière ne soit entretenue comme un trésor sacré, et obéie, fera place à un temps d’obscurité spirituelle. L’impression produite par l’Esprit de Dieu, si elle n’est religieusement entretenue, et si l’on ne se maintient sur un terrain sacré, s’effacera de l’esprit. Quiconque veut avancer en connaissance spirituelle doit s’approcher de la source divine, et se désaltérer continuellement à cette source salutaire si généreusement mise à notre portée. Ne jamais s’éloigner de cette source rafraîchissante; continuer de participer à cette eau vive avec des cœurs débordants de gratitude et d’amour, à la pensée des preuves de la bonté et de la compassion de Dieu.
  • 246. 246 Quelle profonde signification revêtent ces affirmations: “Je suis la lumière du monde.” “Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim [de nourriture plus substantielle], et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.” Jean 8:12; 6:35. Parvenir à cet état c’est avoir découvert la Source de la lumière et de l’amour, c’est avoir appris quand et comment on peut être rassasié, comment on peut s’approprier les promesses divines en en faisant une application continuelle à sa propre âme. “Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu, et vous ne croyez point.” Jean 6:36. Ceci s’est accompli à la lettre dans plus d’un cas; le Seigneur avait donné de pénétrer profondément dans la vérité, d’apercevoir la miséricorde, la compassion et l’amour qui le caractérisent; et voici qu’après avoir été éclairées ces personnes se sont détournées de lui par incrédulité. On avait éprouvé des émotions produites par l’action de l’Esprit de Dieu; néanmoins, quand survinrent les tentations insidieuses de Satan, comme cela arrive toujours
  • 247. 247 après un temps de réveil, on n’a pas lutté jusqu’au sang contre le péché; alors qu’on aurait pu remporter la victoire en profitant des précieuses lumières reçues, on s’est laissé gagner par l’ennemi. On aurait dû projeter sur d’autres la lumière reçue de Dieu; on aurait dû travailler et agir en harmonie avec les saintes révélations du Saint-Esprit; pour ne l’avoir pas fait, on a éprouvé une perte irrémédiable. La passion du jeu a fait perdre la victoire spirituelle Les étudiants ont cultivé la plaisanterie et le badinage. Ils se sont passionnés pour leurs jeux à tel point que le Seigneur a été banni de leur esprit; Jésus s’est tenu sur vos emplacements de jeux et vous a dit: “Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix!” Luc 19:42. “Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu, et vous ne croyez point.” Jean 6:36. Oui, le Christ s’est fait connaître à vous; le Saint-Esprit a produit de profondes impressions sur vos cœurs; mais vous avez suivi une ligne de
  • 248. 248 conduite qui vous a fait perdre ces impressions sacrées; vous n’avez pas su maintenir la victoire. “Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.” Jean 6:37. Vous avez commencé de vous approcher du Christ, mais vous n’êtes pas demeurés en lui. Vous l’avez abandonné; vos cœurs ont cessé d’apprécier les faveurs et les bénédictions qu’il vous avait accordées. Le plaisir du divertissement a envahi votre esprit à tel point qu’après la visitation solennelle de l’Esprit de Dieu vous avez discuté de ces choses avec tant d’ardeur que toutes les barrières ont été renversées; la passion du jeu vous a fait négliger la parole du Christ: “Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.” Marc 14:38. La place réservée au Christ a été occupée par la passion du jeu. Vous avez préféré vos amusements à la présence consolatrice du Saint- Esprit. Vous n’avez pas suivi l’exemple de Jésus qui disait: “Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.” Jean 6:38. Plusieurs ont eu l’esprit si égaré par leurs désirs
  • 249. 249 humains et leurs inclinations naturelles, ils s’étaient tellement habitués à les satisfaire, que le véritable sens des Ecritures leur échappe. Plusieurs s’imaginent que pour suivre le Christ ils se verront contraints de se résigner à une vie triste et désolée, vu que les plaisirs et les folies auxquels le monde s’abandonne leur seront refusés. Un chrétien vivant sera débordant de gaîté et de paix; en effet il vit comme voyant Celui qui est invisible; ceux qui recherchent le Christ tel qu’il est réellement possèdent en eux-mêmes les éléments de la vie éternelle, étant devenus participants de la nature divine en fuyant la corruption qui règne dans le monde par la convoitise. Jésus a dit: “La volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés mais que je les ressuscite au dernier jour. Voici la volonté de mon Père: c’est que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.” Jean 6:39, 40, version synodale. L’enfant de Dieu ouvrier avec lui Toute vie spirituelle dérive de Jésus-Christ. “A
  • 250. 250 tous ceux qui l’ont reçue,... elle [la Parole] a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.” Jean 1:12. Mais que résulte-t-il du fait que l’on est devenu enfant de Dieu? Le résultat, le voici: c’est que l’on devient ouvrier avec Dieu. Un gros effort doit être fait pour le salut de votre âme et pour vous qualifier à en gagner d’autres et les faire passer d’une vie d’incrédulité à une vie entretenue par la foi en Christ Jésus. “En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi [une foi intermittente?— Non, mais une foi permanente, celle qui est agissante par la charité et qui purifie l’âme] a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. ... Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. ... Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. ... C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne
  • 251. 251 croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait. Et il ajouta: C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.” Jean 6:47, 48, 51, 53, 54, 63-65. Jésus prononça ces paroles avec autorité, assurance et force. Parfois il se manifestait de telle manière que l’on se sentait remué par son Esprit. Cependant plusieurs de ceux qui virent, entendirent et participèrent à la bénédiction de l’heure, s’en allèrent, oubliant la lumière qu’il leur avait communiquée. Les trésors de l’éternité ont été confiés à la garde de Jésus-Christ; il peut les dispenser comme il l’entend, mais qu’il est triste de voir un si grand nombre de personnes ne pas tarder à perdre de vue les riches grâces auxquelles elles pourraient accéder en mettant en lui leur confiance. Il communiquera les trésors célestes à ceux qui voudront croire en lui, regarder à lui, demeurer en lui. Il n’a pas considéré comme une usurpation
  • 252. 252 d’être égal à Dieu; rien ne peut l’empêcher de conférer les trésors célestes à qui il veut. Au lieu de combler d’honneurs les grands de ce monde, objets de flatteries et d’applaudissements, il invite ses élus, le peuple particulier qui l’aime et le sert, à s’approcher de lui et à demander: il leur accordera le pain de vie, il les fera participer à l’eau de vie qui fera de chacun d’eux une source de vie jaillissant pour la vie éternelle. Jésus a apporté au monde les immenses trésors divins; tous ceux qui croient en lui deviennent ses héritiers. Il déclare: grande sera la récompense de ceux qui souffrent pour son nom, selon qu’il est écrit: “Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment.” 1 Corinthiens 2:9.—The Review and Herald, 30 janvier 1894. La bénédiction a-t-elle été appréciée? Si l’on veut accroître son patrimoine spirituel,
  • 253. 253 il faut marcher dans la lumière. En pensant à l’événement tout proche du retour du Christ, nous devons veiller et nous efforcer de préparer nos âmes, tenir nos lampes prêtes et allumées, montrer avec insistance à d’autres la nécessité de se préparer pour la venue de l’Epoux. La vigilance et l’activité doivent marcher de pair; la foi et les œuvres doivent être unies, sans quoi nos caractères manqueront d’harmonie et d’équilibre et ne seront pas trouvés parfaits en Christ Jésus. S’il nous arrivait de renoncer à la prière et à la méditation, nos lumières tendraient à s’éteindre, car la lumière nous est donnée pour être communiquée à d’autres; plus nous la communiquons, plus brillante devient notre propre lumière. Si quelque chose peut provoquer notre enthousiasme, ce doit être l’effort visant à sauver les âmes pour lesquelles le Christ est mort. Une activité de ce genre ne nous fera pas négliger la piété personnelle. Nous sommes exhortés à avoir du zèle, non de la paresse; à être fervents d’esprit, à servir le Seigneur. Romains 12:11.
  • 254. 254 Etre uniquement préoccupé de la gloire de Dieu, c’est n’avoir qu’un seul but: manifester l’opération qui s’est produite dans vos cœurs, qui a pour effet de soumettre votre volonté à celle de Dieu et d’amener toute pensée captive pour la gloire de Dieu. Le monde vous surveille pour voir si l’œuvre de réveil accomplie au collège, au sanatorium, au bureau de la maison d’édition, et chez les membres de l’église de Battle Creek, aura des effets durables. Quel témoignage avez-vous rendu par votre conduite quotidienne et par votre caractère? Dieu s’est attendu à ce que vous fassiez de votre mieux, non pour vous plaire à vous-mêmes, vous amuser, vous glorifier, mais pour l’honorer en toutes choses, lui donnant en retour d’après la lumière et les avantages que vous avait procurés le don de sa grâce. Il s’est attendu à ce que vous témoigniez devant les intelligences célestes, et à ce que vous soyez devant le monde des témoins vivants du pouvoir de la grâce du Christ. Le Seigneur vous a mis à l’épreuve, pour voir si vous sous-estimez sa bénédiction ou bien si vous y
  • 255. 255 voyez un trésor qui doit être manipulé avec un saint respect. Si tous avaient réservé un tel traitement à ce don divin,—car c’était l’œuvre de Dieu,—selon la mesure des responsabilités de chacun la grâce eût été doublée, comme les talents de celui qui a fait un bon emploi de l’argent du Seigneur. Une bénédiction changée en malédiction Dieu a soumis à l’épreuve la fidélité de son peuple, pour voir quel usage il allait faire des précieuses bénédictions accordées. Cette bénédiction nous est venue grâce à l’intercession de notre Avocat qui plaide dans la cour céleste; mais Satan se tenait prêt à s’approcher par toute avenue qui lui fût ouverte afin de changer la lumière et la bénédiction en ténèbres et malédiction. Comment une bénédiction peut-elle se transformer en malédiction? En amenant un instrument humain à ne pas chérir la lumière, à ne pas montrer au monde que cette lumière a réussi à modifier le caractère. Rempli du Saint-Esprit,
  • 256. 256 l’instrument humain se consacre en vue de coopérer avec des instruments divins. Il se place sous le joug du Christ, il prend sur lui ses fardeaux, il travaille, en s’alignant avec le Christ, pour gagner de précieuses victoires. Il marche dans la lumière comme le Christ est lumière. En lui s’accomplit cette parole de l’Ecriture: “Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit.” 2 Corinthiens 3:18. Une année de plus a maintenant passé dans l’éternité, avec un registre chargé; la lumière qui du ciel avait brillé sur vous devait vous préparer à vous lever et à resplendir, pour montrer au monde les vertus de Dieu, en qualité d’observateurs des commandements de Dieu. Vous deviez être des témoins vivants; mais si aucun effort particulier, noble et saint, n’a été tenté pour offrir un témoignage au monde; si l’effort fourni ne dépasse pas ce que l’on voit aujourd’hui dans les églises populaires, alors le nom de Dieu n’a pas été
  • 257. 257 honoré, sa vérité n’a pas été présentée au monde dans toute sa grandeur, ce qui eût constitué une accréditation divine pour le peuple favorisé par une si grande lumière. Si l’on n’a pu mieux apprécier la manifestation de la puissance de Dieu qu’en mangeant et buvant, puis se levant pour jouer, à l’instar de l’ancien Israël, comment le Seigneur pourrait-il faire confiance à son peuple par de riches et gracieuses manifestations? Si l’on agit à tous égards, ou presque, en opposition à la volonté divine telle qu’on la connaît, si l’on est trouvé négligent, léger, égoïste, ambitieux et orgueilleux, engagé dans la voie de la corruption, comment pourrait-il accorder une nouvelle effusion de son Esprit? Dieu tient en réserve les plus riches bénédictions à l’intention de son peuple; il ne peut les accorder avant qu’on ne soit disposé à honorer ce précieux don par un traitement convenable, en annonçant les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. “Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le
  • 258. 258 péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.” Hébreux 12:1, 2. La joie proposée au Christ était en partie celle de voir sa vérité, armée de la toute-puissance du Saint-Esprit, gravant son image dans la vie et le caractère de ses disciples. Des intelligences divines coopèrent avec des instruments humains qui s’efforcent de rendre la loi magnifique et honorable. La loi de Dieu est parfaite, elle convertit l’âme. Dans cette âme convertie le monde reconnaît un vivant témoignage. Ferons-nous place à l’action du Seigneur du ciel? Pourra-t-il s’installer dans le cœur de ceux qui font profession de croire à sa vérité? Sa bienveillance pure et désintéressée produira-t-elle une réaction favorable chez l’instrument humain? Le monde verra-t-il la gloire du Christ déployée dans le caractère de ceux qui se déclarent ses disciples? Le Christ sera-t-il avantagé
  • 259. 259 et glorifié parce qu’on verra sa sympathie et son amour coulant de ses agents humains comme un fleuve de bonté et de vérité? En implantant son Evangile dans un cœur, il répand les ressources du ciel pour le bien du monde. “Nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. Qu’est-ce que la bénédiction divine a apporté à ceux qui l’ont reçue avec humilité et contrition? La bénédiction a-t-elle été appréciée? Ceux qui en ont été les objets ont-ils annoncé les vertus de Celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière? Il en est qui mettent en question cette bonne œuvre, qui aurait dû être vivement appréciée, et ils y voient une espèce de fanatisme. Faites bien attention Il y aurait lieu de s’étonner s’il ne s’était pas trouvé quelque déséquilibré pour parler ou agir d’une manière indiscrète; chaque fois et partout où le Seigneur opère en donnant une bénédiction authentique, une contrefaçon ne tarde pas à se
  • 260. 260 manifester, de manière à paralyser l’action de Dieu. Il faut donc être excessivement prudent, et marcher humblement devant Dieu, afin que le collyre divin nous permette de distinguer entre les opérations du Saint-Esprit de Dieu et les manifestations d’un esprit engendrant le désordre et le fanatisme. “C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.” Matthieu 7:20. Ceux qui contemplent réellement le Christ seront transformés à son image, comme par l’Esprit du Seigneur. Ils atteindront la stature parfaite d’hommes et de femmes en Christ Jésus. L’Esprit de Dieu inspirera amour et pureté; une certaine distinction apparaîtra dans les caractères. Faudra-t-il, parce que quelques-uns ont fait un mauvais usage des riches bénédictions célestes, que d’autres nient que Jésus, le Sauveur du monde, a passé dans nos églises pour les bénir? C’est se placer sur un terrain dangereux que de permettre à des doutes de mettre cela en question. Dieu a accordé son Saint-Esprit à ceux qui ont ouvert leur cœur au don céleste. Mais qu’ils ne cèdent pas à la tentation, par la suite, de penser qu’ils ont été
  • 261. 261 trompés. Qu’ils ne disent pas: “Puisque je suis entouré de ténèbres, accablé de doutes, puisque le pouvoir de Satan ne m’est jamais apparu aussi évident, il faut croire que j’ai été trompé.” Je vous invite à la prudence. Gardez-vous d’exprimer le moindre doute. Dieu a opéré en vous, établissant un contact entre de saines doctrines de vérité et votre cœur. Une bénédiction vous avait été accordée: elle devait fructifier en pratiques raisonnables et en caractères droits. C’est un péché de rejeter les preuves Le péché que le Christ a reproché à Chorazin et à Bethsaïda a consisté à rejeter les preuves qui eussent dû suffire à les convaincre de la vérité s’ils avaient voulu céder à son influence. Le péché des scribes et des pharisiens, c’était de repousser dans les ténèbres de l’incrédulité l’œuvre céleste déployée sous leurs yeux. Ainsi les preuves destinées à établir leur foi furent mises en question, et les choses sacrées qui méritaient d’être reçues avec reconnaissance furent regardées comme sans valeur. Je crains qu’on ait permis à Satan d’agir sur
  • 262. 262 ce même terrain; il en est résulté ceci: le bien émanant de Dieu, la riche bénédiction donnée ont fini par être considérés comme des produits du fanatisme. Si une telle attitude est maintenue, quand le Seigneur fera luire à nouveau sa lumière sur son peuple, il s’en trouvera qui diront: “J’ai fait la même expérience en 1893; des personnes en qui j’avais confiance ont dit: c’est du fanatisme.” Ceux qui, après avoir reçu de Dieu une grâce abondante, ont appelé fanatisme l’opération du Saint-Esprit, ne seront-ils pas disposés à dénoncer comme fanatiques les futures opérations de l’Esprit de Dieu, si bien que le cœur sera imperméable aux sollicitations de la voix douce et subtile? L’amour de Jésus pourra être présenté à ceux qui se barricadent ainsi, sans qu’il produise le moindre effet sur eux. Les richesses de la grâce céleste peuvent être accordées et rejetées, au lieu d’être appréciées à leur juste valeur et reçues avec gratitude. Des hommes avaient cru de cœur à la justice; pendant un temps ils avaient confessé à salut; seulement, triste à dire, le bénéficiaire n’a
  • 263. 263 pas voulu coopérer avec les intelligences célestes et montrer son amour pour la lumière par des œuvres de justice.—The Review and Herald, 6 février 1894.
  • 264. 264 Chapitre 18 Des appels particuliers dans le ministère public [Ellen G. White, dans son ministère public, a employé avec succès la méthode des appels destinés à provoquer une réponse. On cite ici nombre d’exemples qui montrent comment elle a employé cette méthode en diverses circonstances.—Les compilateurs.] À Battle Creek dans les premiers jours Assisté à une réunion à l’église de Battle Creek. Parlé au public pendant une heure environ, avec liberté, sur ce sujet: la chute d’Adam qui a amené la misère et la mort, le Christ qui a mis en lumière la vie et l’immortalité par son humiliation et sa mort. Senti la nécessité d’une entière consécration à Dieu—la sanctification de tout notre être, âme, corps et esprit. Parlé de la mort de Moïse et rappelé qu’il lui fut donné de contempler le pays promis de
  • 265. 265 Canaan. L’assemblée était profondément émue. ... A la réunion du soir nous avons invité à s’avancer ceux qui désiraient devenir chrétiens. Treize personnes s’avancèrent. Toutes rendirent témoignage au Seigneur. Un beau travail.— Journal, 12 janvier 1868. Travaillé avec ferveur à Tittabawassee, Michigan Des réunions ont été tenues du matin au soir. Mon mari a parlé avant midi, frère Andrews l’après-midi. J’ai ajouté d’assez longues remarques, exhortant ceux qui avaient manifesté de l’intérêt pendant les réunions à servir Dieu dès ce jour. Nous avons invité à s’avancer ceux qui étaient désireux de commencer à servir Dieu. Un bon nombre se sont avancés. J’ai parlé plusieurs fois, suppliant mes auditeurs de briser les chaînes de Satan et de faire tout de suite un bon départ. Une mère s’approcha de son fils, l’exhortant avec larmes. Il paraissait dur, obstiné, décidé à résister. Je me levai alors et m’adressai à frère D, le suppliant de ne pas obstruer la voie devant ses
  • 266. 266 enfants. Il déclara vouloir commencer ce jour- même. Tous les cœurs en éprouvèrent de la joie. Frère D est un homme de valeur. Ensuite le mari de sœur E se leva pour exprimer son intention de devenir chrétien. C’est un avocat influent. Sa fille se trouvait au banc des pénitents. Frère D ajouta ses appels aux nôtres. Sœur D parla à ses enfants. Nos supplications finirent par prévaloir. Tous s’avancèrent. Les pères avec leurs enfants, puis encore d’autres pères, suivirent l’exemple. Ce fut un beau jour. Sœur E dit que c’était le plus heureux de sa vie.—Journal, 19 février 1868. Une bonne réponse à Battle Creek J’ai parlé l’après-midi sur 2 Pierre. Je parlais librement. Après avoir parlé une heure j’ai invité à s’avancer ceux qui désiraient devenir chrétiens. De trente à quarante personnes s’avancèrent sans bruit et sans la moindre excitation et occupèrent les premiers sièges. Je leur ai parlé de la nécessité de s’abandonner entièrement à Dieu. Un moment a été
  • 267. 267 consacré à la prière en faveur de ceux qui s’étaient avancés. Ce fut un très beau moment. On invita à se lever ceux qui désiraient le baptême. Beaucoup se levèrent.—Journal, 9 juin 1873. Une réponse après un peu d’hésitation Dans l’après-midi j’ai parlé [à Stanley, Virginie] sur Jean 17:3. Le Seigneur m’a accordé une mesure abondante de son Saint-Esprit. La maison était remplie. J’ai invité à s’avancer ceux qui voulaient rechercher le Seigneur avec plus de ferveur et ceux qui voulaient s’offrir entièrement en sacrifice au Seigneur. Au premier abord personne ne bougea, mais bientôt plusieurs vinrent en avant pour témoigner et faire des confessions. Nous avons eu une magnifique réunion de prière: tous se sentaient brisés; ils pleuraient et confessaient leurs péchés.—Journal, 9 novembre 1890. Au début de ses travaux en Suisse Sabbat et dimanche ont été de beaux jours.* Le
  • 268. 268 Seigneur m’a bénie d’une manière particulière alors que je parlais le dimanche après-midi. A la fin du discours une invitation a été adressée à tous ceux qui désiraient devenir chrétiens, à tous ceux qui reconnaissaient ne pas être en vivante communion avec Dieu: ils étaient priés de s’avancer pour qu’ensemble nous pussions demander à Dieu le pardon de leurs péchés et la grâce de résister à la tentation. Pour beaucoup c’était là une expérience nouvelle; néanmoins il n’y eut pas d’hésitation. On eut l’impression que toute l’assemblée était debout; la chose la plus simple était donc de s’asseoir et de chercher ensemble le Seigneur. Toute une assemblée manifestait ainsi sa volonté de mettre tout péché de côté et de rechercher le Seigneur avec ardeur. Cent cinquante témoignages furent entendus après la prière. Plusieurs montrèrent qu’ils avaient fait une réelle expérience dans les choses de Dieu.—Historical Sketches of the Foreign Missions of the Seventh Day Adventist, 173.
  • 269. 269 À Christiania [Oslo], Norvège Nous avons passé deux semaines à Christiania et travaillé sérieusement pour l’Eglise. L’Esprit du Seigneur me poussa à donner un témoignage très clair. A notre dernière réunion en particulier j’ai insisté sur la nécessité d’un changement radical du caractère pour qui veut devenir enfant de Dieu. ... Je montrai la nécessité d’une profonde repentance, entraînant la confession et l’abandon des péchés qui avaient éloigné de l’Eglise la douce influence de l’Esprit du Christ. Ensuite nous avons invité à s’avancer ceux qui étaient prêts à prendre position avec énergie pour le Seigneur. Plusieurs répondirent. De bonnes confessions et de sincères témoignages furent entendus.—The Review and Herald, 19 octobre 1886. On se lève pour manifester sa décision On a demandé de se lever [à Bâle, Suisse] à tous ceux qui voulaient dès ce moment consentir les plus grands efforts en vue d’atteindre un niveau spirituel plus élevé. Tous se sont levés. Nous
  • 270. 270 espérons qu’ils seront ainsi gagnés à Dieu et à la méditation des choses célestes, et qu’ils seront amenés à faire de sérieux efforts pour devenir ce que Dieu les rendra capables d’être—des soldats de la croix du Christ fidèles et vraiment dévoués.— Journal, 22 novembre 1885. À Bâle, des apostats ramenés Dans l’après-midi du sabbat nous nous sommes réunis de nouveau pour une réunion de témoignages. La bénédiction du Seigneur reposa sur moi alors que pendant quelques instants seulement je me suis adressée à l’auditoire. Tous les sièges étaient occupés, et il fallut en apporter d’autres. Tous écoutèrent avec un profond intérêt. J’ai invité à s’avancer ceux qui désiraient les prières des serviteurs de Dieu. Tous ceux qui s’étaient retirés de l’Eglise, tous ceux qui voulaient revenir au Seigneur et le rechercher avec diligence, pouvaient profiter de l’occasion. Plusieurs sièges ne tardèrent pas à être occupés et toute l’assemblée se mit en mouvement. Nous leur dîmes que la
  • 271. 271 meilleure chose à faire était que chacun garde sa place et que tous ensemble nous rechercherions le Seigneur en confessant nos péchés, le Seigneur ayant donné cette assurance: “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9. Plusieurs témoignages furent rendus en une succession rapide avec une intensité de sentiments qui montrait que l’Esprit de Dieu avait touché les cœurs. Notre réunion, commencée à deux heures de l’après-midi, se poursuivit jusqu’à cinq heures; il fallut alors y mettre fin après quelques ardentes prières.—Journal, 20 février 1887. Une expérience extraordinaire en Australie Le sabbat 25 mai [1895], nous avons eu une réunion bénie dans la salle où nos membres se réunissent à North Fitzroy. Déjà quelques jours avant la réunion je savais que l’on s’attendait à m’entendre à l’église le sabbat; malheureusement j’avais un gros rhume et j’étais très enrouée. Mon
  • 272. 272 premier mouvement avait été de me faire excuser, mais étant donné que c’était là ma seule occasion, je me dis: “Je prendrai place devant l’assemblée; je pense que le Seigneur répondra à mes ferventes prières et fera cesser mon enrouement pour me permettre de présenter mon message à l’auditoire.” J’ai rappelé à mon Père céleste sa promesse: “Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. ... Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.” Luc 11:9, 10, 13.... La parole de Dieu est sûre. Ayant demandé, je crus que je serais mise à même de parler à l’auditoire. J’avais choisi une portion de l’Ecriture, mais quand je me levai pour parler le passage fut ôté de mon esprit et je me sentis poussée à parler sur le premier chapitre de la seconde épître de Pierre. Le Seigneur me permit de présenter avec une grande liberté la valeur de la grâce de Dieu. ...
  • 273. 273 Le Saint-Esprit me rendit capable de parler avec clarté et puissance. À la fin de mon discours je me sentis poussée par l’Esprit de Dieu à inviter à s’avancer tous ceux qui désiraient se donner entièrement au Seigneur. Ceux qui avaient besoin des prières des serviteurs de Dieu furent invités à le faire savoir. Une trentaine de personnes s’avancèrent. Parmi elles il y avait les épouses des frères F, qui pour la première fois manifestaient le désir de s’approcher de Dieu. Cette démarche des deux femmes remplit mon cœur d’une gratitude indicible. J’ai compris alors pourquoi j’avais été poussée avec tant de force à donner cette invitation. J’avais d’abord hésité, me demandant s’il était sage de le faire, vu que mon fils et moi semblions être les seuls capables de faire face à la situation. Mais il me sembla entendre une voix me dire: “Ne peux-tu pas te fier au Seigneur?” Je répondis: “Oui, Seigneur, j’aurai confiance.” Bien que surpris de m’entendre adresser un appel en de telles circonstances, mon fils se montra à la hauteur de la
  • 274. 274 situation. Je ne l’ai jamais entendu parler avec plus de puissance et de sentiment qu’à ce moment-là. Il invita les frères Faulkhead et Salisbury à s’avancer, et nous nous sommes mis à genoux pour prier. Mon fils pria en premier, et sa requête fut agréée car il priait comme s’il avait été en la présence immédiate de Dieu. Les frères Faulkhead et Salisbury offrirent aussi de ferventes supplications, puis le Seigneur me donna assez de voix pour prier. J’ai rappelé les sœurs F, qui pour la première fois avaient pris position publiquement pour la vérité. Le Saint-Esprit était présent dans l’assemblée, et plusieurs étaient profondément remués par son action. À la fin de la réunion plusieurs se frayèrent un chemin jusqu’à l’estrade et me prirent par la main, me demandant avec larmes de prier pour eux. J’acceptai de grand cœur. Les sœurs F me furent présentées et je trouvai qu’elles avaient un cœur bien tendre. ... La mère de l’une de ces sœurs, qui depuis a pris position pour la vérité, s’était opposée avec violence, jusqu’à dire à sa fille qu’elle serait bannie du foyer si elle en venait à observer le
  • 275. 275 sabbat, ce qui serait considéré comme un déshonneur pour la famille. Mme F avait souvent déclaré qu’elle ne se joindrait jamais aux adventistes du septième jour. Elevée dans l’Eglise presbytérienne, elle jugeait qu’il n’était pas convenable pour une femme de parler en public, et qu’il était entièrement contraire à la décence pour une femme de prêcher. Elle aimait à entendre les pasteurs Daniells et Corliss, les estimant d’excellents prédicateurs, mais elle ne voulait pas entendre une femme prêcher. Son mari avait demandé à Dieu de disposer les choses de manière à ce qu’elle fût convertie par le ministère de sœur White. Quand je fis mon appel, invitant à s’avancer ceux qui éprouvaient le besoin de s’approcher de Dieu, ces sœurs s’avancèrent, à la surprise générale. L’une des sœurs, qui avait perdu un petit enfant, avait exprimé la décision de ne pas s’avancer, mais l’Esprit du Seigneur fit une telle impression sur son esprit qu’elle n’osa refuser. ... Je suis si reconnaissante envers mon Père céleste qui a amené ces âmes précieuses à s’unir à leurs maris pour obéir à la vérité.—The Review and Herald, 30 juillet 1895.
  • 276. 276 La réponse de visiteurs non adventistes à l’église de Ashfield J’ai invité à se lever tous ceux qui désiraient entrer en une sainte alliance avec Dieu et le servir de tout cœur. La maison était remplie et presque tous se levèrent. Il y avait là un certain nombre de personnes n’appartenant pas à notre foi; quelques- unes se levèrent. Je les présentai au Seigneur par une prière fervente, et nous savons que l’Esprit de Dieu manifesta sa présence. Nous avons senti qu’une victoire avait été gagnée.—Manuscrit 30 a, 1896. Un appel particulier adressé au Collège de Battle Creek J’ai parlé aux assistants, à la classe des infirmiers et aux médecins, par cinq fois au cours de la semaine de prière, et je suis sûre que mes discours ont été appréciés. J’ai parlé deux fois au collège. Jeudi passé le professeur Prescott a désiré ma présence. J’y suis allée, j’ai prié et parlé dans la
  • 277. 277 grande chapelle pleine d’étudiants. C’est avec beaucoup de liberté que j’ai pu parler de la bonté et des compassions de Dieu, de la condescendance et du sacrifice de Jésus-Christ, de la récompense céleste qu’il nous a procurée, de la victoire finale, et du privilège de pouvoir être chrétien. Le professeur Prescott s’est levé pour parler, mais son émotion était telle que pendant cinq minutes il ne put prononcer un seul mot et ne put s’empêcher de pleurer devant tous. Enfin il put dire: “Je suis heureux d’être chrétien.” Après avoir parlé pendant environ cinq minutes, il donna à tous l’occasion de s’exprimer. On entendit bien des témoignages, mais il me semblait qu’une partie de l’auditoire n’avait pas été atteinte. Nous invitâmes à s’avancer tous ceux qui ne se sentaient pas prêts pour la venue du Christ et n’étaient pas sûrs d’être acceptés par Dieu. J’eus l’impression que toute la maison était en mouvement. On donna alors à tous l’occasion de s’exprimer, puis nous eûmes un moment de prière et il sembla que la bénédiction du Seigneur atteignait les cœurs.
  • 278. 278 Ensuite nous nous sommes séparés par groupes et avons continué cet effort pendant deux heures encore; l’Esprit du Seigneur fit sentir sa présence à l’assemblée d’une manière remarquable. Plusieurs de ceux qui n’avaient eu aucune expérience religieuse, des incroyants venant du dehors, firent alors une bonne expérience dans la vie religieuse. L’œuvre ne fait que progresser en profondeur. Le Seigneur est à l’œuvre; il poursuivra son action à mesure que nous saurons lui préparer la voie pour lui permettre de révéler sans danger sa puissance en notre faveur.—Lettre 75, 1888. À San Francisco, un appel à s’avancer Le vendredi 21 décembre [1900], je me suis rendue à San Francisco où je devais passer la semaine de prière. J’ai parlé à l’église réunie là, le sabbat après-midi, bien que faible au point de devoir me tenir des deux mains à la chaire pour garder mon équilibre. Je demandai au Seigneur de me donner la force de parler à l’auditoire. Il entendit ma prière et me fortifia. C’est avec une grande liberté que je pus parler sur Apocalypse
  • 279. 279 2:1-5. Je me sentis profondément remuée sous l’action de l’Esprit de Dieu et mes auditeurs se montrèrent vivement impressionnés par mon message. Quand j’eus fini de parler, on invita à s’avancer tous ceux qui désiraient se donner au Seigneur. Beaucoup répondirent, et l’on pria pour eux. Plusieurs, parmi ceux qui s’avancèrent, avaient entendu parler du message adventiste depuis peu et se trouvaient dans la vallée de la décision. Dieu veuille les maintenir sous la bonne impression reçue et leur accorder la grâce de se donner entièrement à lui. Avec quelle ardeur je désire voir des âmes converties et les entendre entonner un nouveau cantique de louange à notre Dieu! Dimanche après-midi je me suis adressée à un vaste auditoire, où il y avait nombre de personnes n’appartenant pas à notre foi. Mes forces furent renouvelées, si bien que je pus me tenir debout devant l’assemblée, sans me cramponner à la chaire. La bénédiction du Seigneur reposa sur moi
  • 280. 280 et mes forces augmentèrent à mesure que je parlais. Comme on l’avait fait le sabbat précédent, ceux qui désiraient une aide spirituelle furent invités à s’avancer et nous fûmes heureux de voir avec quel empressement ils répondirent à l’appel. Le Seigneur vint tout près de nous pendant que nous le recherchions par la prière.—The Review and Herald, 19 février 1901. Une oeuvre semblable dans chaque église Le sabbat 10 novembre j’ai visité San Francisco; j’ai parlé dans une salle de culte bien remplie, où il y avait des oreilles pour entendre et des cœurs disposés à comprendre. ... Quand j’eus finis de parler, frère Corliss invita à s’avancer tous ceux qui désiraient se donner à Jésus. Il y eut une prompte et heureuse réponse; on m’a dit que près de deux cents personnes se sont avancées. Des hommes et des femmes, des jeunes gens et des enfants se pressèrent pour occuper les premiers sièges. Le Seigneur désire qu’un travail semblable s’accomplisse dans chaque église.
  • 281. 281 Plusieurs furent empêchés de s’avancer à cause de la foule; néanmoins l’expression des visages et les yeux pleins de larmes attestaient leur décision: “Je veux me placer du côté du Seigneur. Je veux désormais m’efforcer avec ardeur d’atteindre un niveau plus élevé.”—The Review and Herald, 12 février 1901. La réponse pendant la Conférence Générale de 1909 Frères et sœurs, cherchez le Seigneur tandis qu’il se trouve. Il vient un temps où ceux qui auront gaspillé leur temps et leurs occasions regretteront de ne pas l’avoir cherché. ... Il veut que vous soyez raisonnables et actifs. Il veut que vous vous rendiez dans nos églises et l’y serviez avec ardeur. Il veut que vous organisiez des séries de réunions pour les étrangers pour qu’ils apprennent à connaître les vérités du dernier message d’avertissement. Il y a des endroits où l’on vous recevra avec bonheur, où l’on vous saura gré de l’aide apportée. Puisse le Seigneur vous aider à entreprendre cette œuvre avec plus d’enthousiasme
  • 282. 282 que jamais. Voulez-vous le faire? Voulez-vous vous lever, déclarant ainsi que vous choisissez Dieu comme l’objet de votre confiance et votre appui? [L’assemblée se lève.] [Prière] Je te rends grâces, Seigneur Dieu d’Israël. Accepte cet engagement de ton peuple ici présent. Répands ton Esprit sur lui. Fais resplendir en lui ta gloire. Puissions-nous voir le salut de Dieu alors qu’il proclamera la parole de vérité. Amen.— The General Conference Bulletin, 18 mai 1909.
  • 283. 283 Chapitre 19 Ce qu’il faut prêcher et ce qu’il ne faut pas prêcher Qu’on laisse paraître le Christ Tout ministère doit se proposer de s’effacer pour que le Christ paraisse. Exalter le Christ: telle doit être la grande préoccupation de tous ceux qui travaillent par la prédication et l’enseignement.— Manuscrit 109, 1897. Ceux qui veulent servir la cause de la vérité devraient présenter la justice du Christ, non comme une nouvelle lumière, mais comme une précieuse lumière que nos membres ont momentanément perdue de vue. Il nous faut accepter le Christ comme notre Sauveur personnel, pour que nous soit imputée la justice de Dieu en lui. Ne nous lassons pas de répéter et de mettre en lumière la vérité décrite par Jean: “Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce
  • 284. 284 qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.” 1 Jean 4:10. L’amour de Dieu nous dévoile la plus merveilleuse veine de vérité et expose à l’Eglise et au monde les trésors de la grâce du Christ. ... Quel amour merveilleux, insondable, qui a fait que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs! Quelle grande perte pour une âme qui comprend les justes exigences de la loi et qui néanmoins ne comprend pas la surabondante grâce du Christ. Il est vrai que la loi divine révèle l’amour de Dieu quand on la présente comme la vérité en Jésus; en effet, le don du Christ offert à un monde coupable doit occuper une large place dans chaque discours. Il n’y a pas lieu de s’étonner si les cœurs n’ont pas été amollis par la vérité quand celle-ci a été présentée d’une manière froide, sans vie. Rien d’étonnant à ce que la foi ne se soit pas emparée des promesses divines, quand des prédicateurs et des ouvriers évangéliques ont négligé de présenter Jésus en relation avec la loi de Dieu. Il eût fallu
  • 285. 285 rappeler souvent cette assurance: “Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui?” Romains 8:32. Satan est bien décidé à ne pas permettre aux hommes de voir l’amour de Dieu qui l’a amené à donner son Fils unique pour sauver une race perdue; c’est en effet la bonté de Dieu qui conduit les hommes à la repentance. Oh! s’il nous était donné de mettre en évidence devant le monde le profond et immense amour de Dieu! Impossible de l’envisager autrement qu’en nous écriant: “Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu.” 1 Jean 3:1. Disons donc au pécheur: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29. En présentant Jésus en qualité de représentant du Père, nous pourrons dissiper les ombres jetées sur notre chemin par Satan en vue de nous empêcher de voir les compassions et l’amour indicible de Dieu manifestés en Jésus-Christ. Regardez à la croix du Calvaire. Il y a là un gage permanent de l’amour sans borne, des compassions infinies du Père
  • 286. 286 céleste.—Manuscrit 154, 1897. Le Saint-Esprit Le Christ, notre grand Maître, avait une variété illimitée de sujets parmi lesquels choisir, mais il aimait surtout à s’étendre sur le don du Saint- Esprit. Quelles choses magnifiques il a fait entrevoir pour l’Eglise comme résultat de ce don! Mais y a-t-il un sujet dont on s’occupe moins aujourd’hui? Quelle promesse est moins tenue? De temps à autre on prononce un discours sur le Saint- Esprit, puis le sujet est renvoyé à plus tard.— Manuscrit 20, 1891. Enseignement progressif touchant la conversion Les prédicateurs devraient présenter la vérité telle qu’elle est en Jésus d’une manière plus claire et plus simple. Le grand plan du salut devrait se présenter avec plus de force à leur propre esprit. Ils pourraient alors élever les esprits de leurs auditeurs bien au-dessus des choses terrestres, vers les biens spirituels et éternels. Beaucoup voudraient savoir
  • 287. 287 ce qu’il faut faire pour être sauvé. Ils désirent qu’on leur explique clairement les étapes qui conduisent infailliblement à la conversion; tout sermon devrait contenir un exposé montrant clairement aux pécheurs comment ils peuvent arriver au Christ et obtenir le salut. On devrait leur désigner le Christ, comme l’a fait Jean, et leur dire en toute simplicité, le cœur enflammé de l’amour du Christ: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” De puissants et fervents appels devraient être adressés aux pécheurs, les suppliant de se repentir et de se convertir. Ceux qui négligent cet aspect de l’œuvre ont besoin de se convertir personnellement avant de se risquer à prononcer d’autres discours. Ceux dont le cœur est rempli de l’amour de Jésus et des précieuses vérités de sa Parole sauront tirer des choses nouvelles et anciennes du trésor divin. Ils n’auront pas le temps de raconter des petites histoires; ils ne s’efforceront pas d’imiter de grands orateurs, planant si haut que personne ne puisse les suivre; en un langage simple, avec une ferveur touchante, ils présenteront la vérité telle qu’elle est
  • 288. 288 en Jésus.—The Review and Herald, 22 février 1887. Faire revivre les anciennes vérités adventistes Prédicateurs et membres de l’Eglise ont une œuvre d’importance sacrée à accomplir. Il leur faut étudier l’histoire de la cause et du peuple de Dieu. Il ne faut pas qu’ils oublient la manière dont Dieu a conduit son peuple par le passé. Il leur faut faire revivre et rappeler les vérités dont la valeur échappe à ceux qui n’ont pas connu par une expérience personnelle l’éclat dont elles étaient revêtues quand pour la première fois elles furent aperçues et comprises. Ces vérités doivent être transmises au monde dans toute leur fraîcheur et leur force.—Manuscrit 22, 1890. Le ministère des anges Bons et mauvais anges se disputent chaque âme. Il appartient à chaque individu de décider qui l’emportera. Je recommande à chaque ministre du Christ d’insister auprès de ceux que leur voix peut
  • 289. 289 atteindre sur la vérité du ministère des anges. Ne vous complaisez pas dans de vaines spéculations. Il n’y a de sûreté pour nous que dans la Parole écrite. Prions comme Daniel, afin que nous soyons gardés par des intelligences célestes.—Lettre 201, 1899. Sermons de controverse Il arrive rarement qu’une âme soit attendrie et subjuguée par des sermons de controverse. ... Tout messager devrait se soucier de mettre en évidence la plénitude du Christ. Si l’on néglige de présenter le don gratuit de la justice du Christ, les discours sont secs et sans vie, brebis et agneaux ne sont pas nourris. Paul a dit: “Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance.” 1 Corinthiens 2:4. Il y a moelle et graisse dans l’Evangile. Jésus est le centre vivant de toutes choses. Faites une place au Christ dans chaque sermon. Arrêtez-vous longtemps sur les richesses, les compassions et la gloire de Jésus- Christ, car le Christ formé en nous c’est l’espérance de la gloire.—Lettre 15, 1892.
  • 290. 290 Présenter la vérité avec douceur Soyez des messagers attentifs. Ne vous pressez pas d’entendre et d’accepter des théories nouvelles qui souvent ne méritent pas d’être présentées devant n’importe quel public. Pas de vantardise, rien qui glorifie le moi. Que la Parole de Dieu jaillisse de lèvres sanctifiées par la vérité. Chaque prédicateur doit prêcher la vérité telle qu’elle est en Jésus. Il devrait être sûr de ce qu’il affirme et manier la Parole de Dieu sous la direction du Saint- Esprit de Dieu. Marchez et travaillez avec soin sous le regard de Dieu, mes frères, de peur que des âmes soient induites en erreur par votre exemple. Mieux vaudrait n’être jamais né que d’égarer une seule âme. Qui fait profession de servir Dieu doit travailler avec diligence pour obtenir la vie d’où le péché, la maladie et la souffrance sont absents. Il convient d’exhorter en temps et hors de temps. Dieu cherche des réformateurs qui feront retentir la chaire de paroles fortes et qui élèvent l’âme. Quand des hommes prononcent leurs
  • 291. 291 propres paroles avec leur propre force, au lieu de prêcher la Parole de Dieu avec la puissance de l’Esprit, ils se sentent blessés et offensés si leurs paroles ne sont pas reçues avec enthousiasme. Ils sont alors tentés de dire des choses qui provoquent amertume et opposition chez leurs auditeurs. Mes frères, écoutez les conseils de la sagesse. De telles paroles ne doivent jamais s’échapper des lèvres des ambassadeurs du Christ. Des paroles dites par des lèvres sanctifiées tendent à réformer, non à exaspérer. La vérité doit être présentée avec la douceur et l’amour du Christ.—Lettre 348, 1907. Une ruse de l’ennemi Il faut solliciter l’illumination d’en haut, et cependant se garder d’accueillir tout ce qui se présente comme une nouvelle lumière. Prenons garde qu’alors que nous sommes à la poursuite de vérités nouvelles Satan ne parvienne à nous éloigner du Christ et des vérités réservées à notre temps. Il m’a été montré que c’est l’astuce de l’ennemi de fixer l’attention sur des questions obscures et sans importance, qui n’ont pas été
  • 292. 292 entièrement révélées et ne sont pas essentielles au salut. On fait de cela un thème absorbant, une sorte de “vérité présente”, alors que toutes ces recherches et suppositions ne servent qu’à augmenter l’obscurité et à jeter la confusion dans certains esprits qui devraient rechercher pardessus tout l’unité par le moyen de la sanctification de l’esprit.—Lettre 7, 1891. Suppositions et conjectures humaines Que personne ne présente de beaux sophismes à l’allure scientifique de manière à endormir le peuple de Dieu. N’affublez pas les vérités sacrées destinées à notre temps sous des oripeaux de sagesse humaine. Qu’ils crient à Dieu, ceux qui ont agi de cette manière, pour qu’il délivre leur âme des fables trompeuses. Ce qui touchera les cœurs, c’est l’énergie vivifiante du Saint-Esprit, plutôt que des théories agréables et trompeuses. Des idées fantaisistes ne contiennent pas le pain de vie et ne peuvent arracher les âmes au péché.
  • 293. 293 Le Christ fut envoyé du ciel pour racheter l’humanité. Il enseigna les doctrines que Dieu l’avait chargé d’enseigner. Ce sont les vérités qu’il a proclamées, fondées sur l’Ancien et le Nouveau Testament, qu’il nous incombe de proclamer aujourd’hui comme la parole du Dieu vivant. Désirez-vous le pain de vie? Allez aux Ecritures, plutôt qu’aux enseignements d’hommes bornés et faillibles. Donnez au monde le pain de vie que le Christ nous a apporté du ciel. Ne mélangez pas à votre doctrine des suppositions et des conjectures humaines. Si seulement tous savaient à quel point ils ont besoin de manger la chair et de boire le sang du Fils de Dieu—pour que ses paroles deviennent part intégrante de leur vie.—Manuscrit 44, 1904. La vérité, fondement de notre foi Je voudrais chaque jour pouvoir accomplir une double tâche. J’ai supplié le Seigneur de m’accorder force et sagesse pour reproduire les
  • 294. 294 écrits des témoins qui ont été confirmés dans la foi et dans l’histoire des premiers temps de notre message. Après l’expiration du temps en 1844 ils ont reçu et suivi la lumière; quand des hommes prétendaient être en possession de nouvelles lumières et avançaient de merveilleux messages concernant divers sujets de l’Ecriture, nous recevions à point nommé des témoignages du Saint-Esprit qui neutralisaient l’influence de tels messages, que le pasteur G s’est efforcé de montrer.* Ce pauvre homme a combattu ouvertement la vérité que le Saint-Esprit avait confirmée. Quand la puissance de Dieu donne son attestation à ce qui est la vérité, celle-ci doit rester debout à jamais. Il faut se garder d’entretenir des suppositions ultérieures contraires à la lumière reçue de Dieu. Des hommes se lèveront pour défendre ce qu’ils diront être de vraies interprétations de l’Ecriture, mais qui n’en sont pas. La vérité pour notre temps nous a été donnée par Dieu pour servir de fondement à notre foi. Lui- même nous a fait savoir ce qu’est la vérité. Il en
  • 295. 295 surgira un, puis un autre, apportant de nouvelles lumières en opposition avec la lumière que Dieu nous a donnée avec une démonstration de son Saint-Esprit. Quelques-uns vivent encore de ceux qui ont passé par l’expérience obtenue lors de l’établissement de la vérité. Dans sa grâce Dieu a épargné leur vie pour leur permettre de répéter sans cesse, jusqu’à la fin de leur vie, l’expérience qu’ils ont faite, comme l’a fait l’apôtre Jean jusque vers la fin de sa vie. Il faut que les porte-étendard que la mort a fauchés continuent à parler grâce à la réimpression de leurs écrits. C’est ainsi que leurs voix doivent être encore entendues, d’après les instructions que j’ai reçues. Ils doivent attester en quoi consiste la vérité destinée à notre temps. Ne recevons pas les paroles de ceux qui apportent un message en opposition avec nos doctrines particulières. Ils accumulent des textes de l’Ecriture afin d’étayer leurs théories. Ceci est arrivé à plusieurs reprises au cours des cinquante dernières années. S’il est vrai que les Ecritures doivent être respectées en tant que parole de Dieu, si l’application qu’on en fait tend à renverser un
  • 296. 296 seul pilier de l’édifice que Dieu a maintenu pendant ces cinquante années, il y a là une erreur grave. L’auteur de telles applications ignore les merveilleuses démonstrations du Saint-Esprit qui ont fait la force des messages que Dieu a donnés à son peuple dans le passé. Les preuves avancées par le pasteur G ne sont pas dignes de confiance. Si elles étaient acceptées, elles auraient pour effet de détruire la confiance que le peuple de Dieu a placée dans les vérités qui ont fait de nous ce que nous sommes. Il faut prendre une position ferme dans cette question, car les doctrines qu’il s’efforce d’établir par l’Ecriture ne sont pas solides. Elles ne prouvent pas que l’expérience passée du peuple de Dieu a été fallacieuse. Nous avons eu la vérité; des anges de Dieu nous ont dirigés. C’est sous la direction du Saint-Esprit que la question du sanctuaire a été présentée. Un silence éloquent est la meilleure attitude à prendre par celui qui n’a pas participé à la recherche de certains aspects de la vérité. Dieu ne se contredit jamais. C’est faire une fausse
  • 297. 297 application des textes bibliques que de leur faire dire ce qui n’est pas vrai. L’un après l’autre surgira pour apporter ce qu’il donnera pour une grande lumière, et il fera des affirmations. Quant à nous, nous restons à l’intérieur des bornes anciennes. [(1 Jean 1:1-10) cité.] D’après les instructions reçues, ces paroles peuvent être employées aujourd’hui, car le moment est venu où le péché doit être appelé par son nom. Notre œuvre est entravée par des inconvertis qui ne cherchent que leur propre gloire. Ils s’attribuent la gloire d’avoir découvert de nouvelles théories qu’ils voudraient faire passer pour la vérité. Si ces théories étaient accueillies, elles nous feraient renoncer à la vérité que Dieu a donnée à son peuple au cours des cinquante dernières années, attestée par une démonstration du Saint-Esprit.—Lettre 329, 1905. Les vérités qui ont été révélées “Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a
  • 298. 298 point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité.” Apprenez à vous approprier les vérités révélées et à vous en servir de manière à nourrir le troupeau de Dieu. Nous rencontrerons des personnes dont l’esprit divague sur de vaines spéculations que la Parole de Dieu ignore totalement. Sur tous les sujets qui affectent le salut des âmes, Dieu s’est exprimé avec la plus grande clarté. Il désire nous faire éviter toute rêverie inutile; aussi nous dit-il: Va aujourd’hui travailler dans ma vigne. La nuit approche, où personne ne pourra travailler. Que cesse toute vaine curiosité; veillez, priez, travaillez. Etudiez les vérités révélées. Le Christ désire dissiper toutes rêveries vides; il nous montre les champs mûrs pour la moisson. Si nous ne travaillons pas avec ardeur, l’éternité nous surprendra avec son fardeau de responsabilités. ... Du temps des apôtres les hérésies les plus insensées ont été présentées comme autant de vérités. L’histoire s’est répétée et continuera à se répéter. Il y en aura toujours qui, apparemment
  • 299. 299 consciencieux, préféreront l’ombre à la réalité. Ils substituent l’erreur à la vérité parce que l’erreur leur apparaît revêtue d’un vêtement nouveau qui doit cacher quelque chose de merveilleux. Otez le vêtement, il n’y a rien au-dessous.—The Review and Herald, 5 février 1901. Questions ayant une portée éternelle Insistez sur les leçons sur lesquelles le Christ a insisté. Présentez-les aux auditeurs comme il l’a fait lui-même. Arrêtez-vous sur les questions qui touchent à notre bonheur éternel. Quoi que ce soit que l’ennemi puisse imaginer pour distraire l’esprit de la Parole de Dieu, quoi que ce soit de nouveau et d’étrange qui puisse créer une diversité de sentiments, il l’introduira comme une chose extrêmement importante. Mais les choses que nous ne pouvons bien comprendre ne valent pas le dixième des vérités de la Parole de Dieu qu’il nous est donné de comprendre clairement et d’appliquer à notre vie quotidienne. Il nous faut enseigner les leçons que le Christ a tirées des Ecritures de l’Ancien Testament. La vérité divine tient un
  • 300. 300 langage extrêmement simple.—Lettre 16, 1903. Questions qui n’intéressent pas la foi Bien des questions sont traitées qui ne sont pas nécessaires au perfectionnement de la foi. Nous n’avons pas le temps de nous en occuper. Bien des choses sont au-dessus de notre compréhension bornée. Il y a des vérités qui dépassent notre entendement, qu’il ne nous appartient pas d’expliquer, et qu’il faut néanmoins recevoir. La révélation nous les présente comme des paroles du Dieu infini qu’il faut recevoir implicitement. Si le chercheur ingénieux a le devoir de rechercher la vérité telle qu’elle est en Jésus, il est des choses qui n’ont pas été rendues simples, que l’esprit humain ne peut saisir et expliquer sans s’exposer à faire des calculs humains et à donner des explications qui ne seront nullement en odeur de vie pour la vie. Toutefois chaque vérité essentielle destinée à entrer dans notre vie pratique en vue du salut de notre âme est exposée d’une manière claire et positive.—Lettre 8, 1895.
  • 301. 301 Chapitre 20 Notre attitude concernant les controverses doctrinales “Le quotidien” de Daniel VIII J’ai quelques mots à dire à mes frères de l’est et de l’ouest, du nord et du sud. Je demande que mes écrits ne soient pas employés comme arguments déterminants pour résoudre des questions qui suscitent maintenant d’ardentes controverses. Je prie les pasteurs H, I, J, et d’autres membres dirigeants, de ne point se servir de mes écrits pour soutenir leurs vues concernant “le quotidien”. Il m’a été montré que ce n’est pas là un sujet d’importance vitale. D’après les instructions que j’ai reçues, nos frères commettent une erreur en exagérant l’importance des divergences de vues qui les séparent. Je ne puis nullement admettre que mes écrits soient invoqués comme donnant la solution du problème. La véritable signification du
  • 302. 302 “quotidien” n’est pas une question de foi. Je demande maintenant à mes frères qui sont dans le ministère de ne pas se servir de mes écrits dans leurs discussions au sujet du “quotidien”; car je n’ai reçu aucune instruction sur ce point de doctrine et je ne vois pas qu’il y ait lieu de discuter là-dessus. Pour le moment, un éloquent silence est recommandé sur ce sujet. L’ennemi de notre œuvre se réjouit lorsqu’un sujet de moindre importance peut servir à éloigner l’esprit de nos frères des grandes questions qui devraient remplir notre message. Dès lors qu’il ne s’agit pas d’une question de foi, j’exhorte mes frères à ne pas donner la victoire à l’ennemi en en faisant un cas de conscience. Les vraies questions de foi La tâche que le Seigneur nous a assignée en ce temps-ci consiste à présenter au monde la véritable lumière quant aux questions dont dépendent l’obéissance et le salut—les commandements de
  • 303. 303 Dieu et la foi de Jésus-Christ. Dans quelques ouvrages importants qui sont imprimés depuis des années, et qui ont amené beaucoup de personnes à la connaissance de la vérité, il peut se trouver des questions secondaires nécessitant un examen approfondi et quelques corrections. Laissons ces questions à ceux qui ont été officiellement chargés de surveiller nos publications. Que ni eux, ni nos colporteurs, ni nos prédicateurs n’attachent à ces questions une importance indue qui diminue l’influence de ces livres qui ont sauvé des âmes. En discréditant nos imprimés nous plaçons des armes entre les mains de ceux qui se sont éloignés de la vérité et il en résulterait de la confusion dans l’esprit de ceux qui ont récemment accepté le message. Le moins on apportera de changements inutiles à nos publications, le mieux cela vaudra. Dans les veilles de la nuit j’ai eu l’impression que je répétais à mes frères occupant des positions importantes les paroles de la première épître de Jean. [Chapitre 1 cité.]
  • 304. 304 Conversion quotidienne Nos frères devraient comprendre la nécessité d’humilier le moi et de le placer sous l’influence du Saint-Esprit. A ceux d’entre nous qui avons de grandes lumières le Seigneur réclame une conversion quotidienne. Tel est le message que j’ai ordre de donner à nos rédacteurs et aux présidents de fédérations. Marchons dans la lumière pendant que nous l’avons, de crainte d’être surpris par les ténèbres. Tous ceux qui sont conduits par le Saint-Esprit de Dieu auront un message à donner pour ces derniers temps. Ils sentiront en leur esprit et en leur cœur un fardeau pour les âmes, et ils apporteront le céleste message du Christ à leur entourage. Ceux qui agissent à la manière des Gentils ne doivent pas s’attendre à entrer dans les parvis célestes. Mes frères, recevez la lumière, rachetez le temps, car les jours sont mauvais. Satan s’emploie activement auprès de ceux qui
  • 305. 305 lui en offrent l’occasion. Ceux qui refusent de marcher dans la lumière qu’ils possèdent auront l’esprit confus et les ténèbres finiront par envahir leur âme et influer sur tout le cours de leur vie. Mais l’esprit de la sagesse et de la bonté divines révélé dans sa Parole brillera d’un éclat toujours plus vif sur le sentier des obéissants. La sanctification, fruit du Saint-Esprit, fera droit à toutes les exigences de Dieu. ... De grands avantages et de précieuses bénédictions sont réservés à ceux qui voudront s’humilier et consacrer leur cœur à Dieu sans restriction. De grandes lumières leur seront accordées. Des hommes disposés à être transformés s’exerceront à la piété. “Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce.” Jean 1:16. “Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.” 2 Corinthiens 12:9. Le Sauveur a dit: “Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-
  • 306. 306 Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.” Matthieu 28:18-20. Allons-nous continuer à méconnaître ce trésor de grâce et de puissance en vue du service et nous en détourner avec indifférence? Les instructions que j’ai ordre de donner à notre peuple aujourd’hui sont les mêmes que celles que j’ai données quand j’étais à Washington. Le Seigneur exige des efforts individuels. Personne ne peut accomplir le travail d’un autre. Une grande lumière a brillé, mais elle n’a pas été complètement comprise et reçue. Si nos frères veulent maintenant se consacrer à Dieu sans réserve, il les acceptera. Il transformera leur esprit pour qu’ils soient odeur de vie pour la vie. Réveillez-vous, frères et sœurs, efforcez-vous de réaliser votre haute vocation en Christ Jésus notre Seigneur.—Manuscrit 11, 1910. Ce n’est pas une question de salut À mes frères dans le ministère:
  • 307. 307 Chers collaborateurs— J’ai un mot à vous dire... à vous tous qui avez voulu imposer vos vues particulières au sujet du “quotidien” de Daniel 8. Il faut se garder d’en faire une question de salut; quand on l’a fait, il en est résulté des conséquences malheureuses. Il en est résulté de la confusion; quelques-uns de nos frères ont perdu de vue l’œuvre que le Seigneur leur avait assignée en ce temps-ci dans nos villes. Ceci a rempli d’aise le grand ennemi de notre œuvre. D’après la lumière qui m’a été accordée, rien ne doit accroître l’agitation qui s’est faite sur cette question. N’en parlons pas en public, et ne lui attachons pas une importance exagérée. Une grande œuvre nous attend, et nous n’avons pas une heure à perdre pour des choses accessoires. Contentons-nous de présenter au public les vérités sur lesquelles nous sommes d’accord et où nous voyons clair. J’attire votre attention sur la dernière prière du
  • 308. 308 Christ, rapportée dans Jean 17. Il existe de nombreux sujets sur lesquels nous pouvons parler, des vérités sacrées, qui demandent notre obéissance, magnifiques dans leur simplicité. Insistez-y avec toute l’ardeur dont vous êtes capables. Mais laissez de côté “le quotidien” ou tout autre sujet propre à susciter des controverses entre frères, en ce temps-ci; cela ne ferait que retarder et entraver l’œuvre sur laquelle nos frères doivent concentrer toute leur attention. Plutôt que d’agiter des questions qui manifesteront des divergences d’opinions, tirons de la Parole les vérités sacrées concernant le caractère obligatoire de la loi de Dieu. Nos prédicateurs devraient s’efforcer de présenter la vérité de la manière la plus favorable. Autant que possible, tenons tous un même langage. Que nos discours soient simples, traitant des sujets d’importance vitale et faciles à comprendre. Quand tous nos prédicateurs comprendront la nécessité de s’humilier, alors le Seigneur pourra agir par leur intermédiaire. Nous avons besoin d’une nouvelle conversion, afin que grâce à la coopération des
  • 309. 309 anges de Dieu nous puissions faire une sainte impression sur ceux en faveur de qui nous travaillons. Restons étroitement unis Nous devons nous associer étroitement dans les liens de l’unité chrétienne pour que nos efforts ne soient pas vains. Resserrez les liens qui vous unissent et évitez tout sujet de contestation. Que la puissance unificatrice de la vérité se révèle en vous: cela produira une profonde impression sur les esprits. C’est dans l’unité que réside la force. Ce n’est pas le moment de mettre en avant des points de doctrine où s’affirment des différences d’opinion. Si tel qui n’a pas eu une communion vivante avec le Maître montre au monde sa faiblesse quant à son expérience chrétienne, les ennemis de la vérité qui nous épient en profiteront pour entraver notre œuvre. Cultivons la douceur et apprenons de celui qui est doux et humble de cœur. Le sujet du “quotidien” ne doit pas provoquer
  • 310. 310 des mouvements comme ceux qui se sont produits. Partisans et adversaires ont traité la question de manière à susciter une controverse, et il en est résulté de la confusion. ... Vu qu’il existe une différence d’opinions sur ce sujet, ne la montons pas en épingle. Cessons de nous disputer. En ce moment le silence est éloquent. Les serviteurs de Dieu ont actuellement le devoir de prêcher la Parole dans les villes. Le Christ est venu des parvis célestes sur la terre pour sauver les âmes, et nous, en tant qu’aumôniers chargés de distribuer ses grâces, nous devons communiquer aux habitants de nos grandes villes la connaissance de sa vérité salvatrice.—Lettre 62, 1910.
  • 311. 311 Chapitre 21 Des enseignements fantasques ou spéculatifs Pas de compromis Je dois communiquer à nos frères un message bien précis. Qu’il n’y ait aucun compromis avec le mal. Résistez courageusement aux influences dangereuses qui surviennent. Ne craignez pas de résister à la puissance de l’ennemi, quelles qu’en puissent être les conséquences. De nos jours beaucoup d’erreurs sont enseignées comme vérités. Certains de nos frères ont présenté des vues que nous ne pouvons approuver. Des idées fantaisistes, des interprétations forcées de l’Ecriture viennent au jour. Quelques-uns de ces enseignements qui paraissent aujourd’hui sans conséquence pourront devenir des pièges pour les âmes inexpérimentées.
  • 312. 312 Une œuvre bien définie nous incombe. Ne permettons pas à l’ennemi de nous détourner de la proclamation des vérités précises qui conviennent à notre temps et de fixer notre attention sur des idées fantasques. À moins que chaque individu se tienne bien éveillé et apte à discerner les opérations du Saint- Esprit, nous ne manquerons pas de trébucher et de tomber dans les trappes de l’incrédulité tendues par Satan. Je demande à nos frères de veiller en bergers et gardiens fidèles sur les membres inexpérimentés, exposés au danger d’influences séductrices. Gardez-vous avec un soin continuel des écueils et des sables mouvants qui menacent de détruire la foi aux messages qui nous ont été donnés par Dieu pour ce temps-ci. Veillez sur les âmes comme devant en rendre compte. ... Il nous faut sonder les Ecritures chaque jour, afin de connaître la voie du Seigneur et d’éviter d’être trompés par des erreurs religieuses. Le monde est tout plein de fausses théories et d’idées spirites séduisantes, qui tendent à obnubiler nos
  • 313. 313 perceptions spirituelles et à nous éloigner de la vérité et de la sainteté. C’est bien le moment de prendre garde à l’avertissement: “Que personne ne vous séduise par de vains discours.” Ephésiens 5:6. Ayons soin de ne pas mal interpréter les Ecritures. Il ne faut pas spiritualiser les claires déclarations de la Parole de Dieu au point de perdre de vue la réalité. Ne contraignez pas les déclarations de la Bible à dire des choses bizarres pour plaire à l’imagination. Prenez les Ecritures comme vous les lisez. Evitez toute vaine spéculation sur les choses qui nous attendent dans le royaume des cieux.—Manuscrit 30, 1904. Une question de vie ou de mort Des lettres me sont parvenues, me questionnant au sujet de certains enseignements selon lesquels aucun être vivant, même aucun insecte nuisible, ne devrait être tué. Se peut-il que quelqu’un ait prétendu avoir reçu de Dieu un message semblable pour son peuple? Jamais le Seigneur n’a donné un tel message à un être humain. Dieu n’a dit à
  • 314. 314 personne qu’il y a péché à détruire les insectes qui troublent notre paix et notre repos. Aucun message de ce genre ne figure dans l’enseignement du Christ et ses disciples doivent s’en tenir à ce qu’il leur a commandé. Il en est qui recherchent constamment la controverse. Toute leur religion se résume en cela. Ils sont remplis du désir de produire quelque chose de nouveau et d’étrange. Ils s’attardent sur des sujets de moindre importance, exerçant là-dessus leurs talents de polémistes. Des historiettes sont présentées comme des vérités importantes et l’on voudrait en faire des questions de salut. Il s’ensuit des controverses et les esprits sont distraits de la vérité présente. Satan sait que s’il réussit à ce qu’hommes et femmes soient absorbés dans des détails infimes, de plus graves questions seront négligées. Il fournira donc d’amples matériaux à l’attention de ceux qui veulent s’occuper de sujets insignifiants et dénués d’importance. Les pharisiens se laissaient absorber par des questions oiseuses. Ils passaient à côté des
  • 315. 315 précieuses vérités de la Parole de Dieu pour discuter les traditions transmises de génération en génération qui ne concernaient en rien leur salut. De même aujourd’hui, alors que de graves moments entrent dans l’éternité, les grandes questions du salut sont sacrifiées à de simples racontars. Je dois dire à mes frères et sœurs: Serrez dans vos cœurs les instructions contenues dans la Parole de Dieu. C’est ainsi seulement que vous pourrez réaliser l’union avec le Christ. Vous n’avez pas de temps à perdre à discuter la question de savoir si l’on peut tuer des insectes. Jésus n’a pas placé sur vous un tel fardeau. “Pourquoi mêler la paille au froment?” Jérémie 23:28. Ces questions inutiles ne sont que foin, bois ou chaume si on les compare à la vérité destinée à notre temps. Ceux qui négligent les grandes vérités de la Parole de Dieu pour parler de telles choses ne prêchent pas l’Evangile. Ils se perdent dans les sophismes inventés par l’ennemi pour éloigner les esprits des vérités qui intéressent notre bonheur éternel. Ils ne peuvent invoquer aucune parole du Christ à l’appui de leurs
  • 316. 316 suppositions. Ne gaspillez pas votre temps à discuter de telles questions. Si vous avez des questions à poser concernant ce que vous devez enseigner ou à propos des sujets que vous devez traiter, adressez- vous directement aux discours du grand Maître, et suivez ses instructions. ... Que rien ne détourne votre attention de la question: “Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?” Luc 10:25. C’est ici une question de vie ou de mort que chacun doit décider pour l’éternité. Réfléchissez mûrement à l’importance de la vérité solennelle que nous possédons. Ceux qui s’égarent à la recherche de théories de peu de valeur, dénuées d’importance, ont besoin de se convertir. ... Des théories erronées, privées de l’autorité de la Parole de Dieu, surgiront à droite et à gauche, et feront l’effet de sages théories à des personnes débiles. Elles n’ont pas la moindre valeur. Cependant bien des membres d’église se sont si
  • 317. 317 bien habitués à une nourriture de qualité inférieure, qu’ils ont une religion dyspeptique. Pourquoi des hommes et des femmes appauvrissent-ils leur expérience en rassemblant de vaines histoires et en les faisant passer pour dignes d’attention? Le peuple de Dieu n’a pas de temps à perdre sur des questions peu claires ou frivoles qui n’ont aucun rapport avec les exigences divines. Dieu demande aux hommes et aux femmes de penser sobrement et avec ingénuité. Il faut s’élever de degré en degré et contempler des horizons toujours plus vastes. En regardant à Jésus on doit être transformé à son image. Il faut employer son temps à rechercher les vérités profondes, éternelles, du ciel. Alors il n’y aura rien de frivole dans leur expérience religieuse. L’étude des grandes vérités de la Parole de Dieu les rendra aptes à contempler Celui qui est invisible. Ils verront que les vérités les plus édifiantes, les plus ennoblissantes, sont celles qui se trouvent le plus près de la Source de toute vérité. A mesure qu’ils apprennent de lui, leurs mobiles et leurs sympathies s’affermissent et deviennent plus invariables; car Celui qui est toute-
  • 318. 318 sagesse produit des impressions substantielles et durables. L’eau vive que le Christ donne ne ressemble pas à une source de surface qui tarit après de courts murmures. L’eau vive jaillit jusque dans la vie éternelle. Obéissons à la volonté révélée de Dieu. Nous saurons alors que notre lumière procède de la Source divine de toute véritable lumière. En collaborant avec le Christ on se place sur un terrain sûr. Dieu bénit abondamment ceux qui vouent toutes leurs énergies en vue d’arracher le monde à la corruption. Le Christ est notre modèle. C’est en le contemplant que nous serons transformés à son image, de gloire en gloire, de caractère en caractère. Voilà notre œuvre. Que Dieu nous aide à représenter convenablement le Sauveur devant le monde.—The Review and Herald, 13 août 1901. Conjectures au sujet de la vie future Certains croient qu’il y aura des mariages et des naissances sur la nouvelle terre; impossible d’harmoniser de telles doctrines avec les Ecritures.
  • 319. 319 L’idée selon laquelle des enfants naîtront sur la nouvelle terre ne fait pas partie de la parole sûre des prophètes 2 Pierre 1:19. Le Christ s’est exprimé assez clairement pour qu’il n’y ait pas de malentendu. Ces déclarations devraient suffire pour régler définitivement la question des mariages et des naissances sur la nouvelle terre. Ni ceux qui seront relevés d’entre les morts, ni ceux qui seront transférés sans passer par la mort, ne se marieront ou ne donneront en mariage. Semblables à des anges de Dieu, ils feront partie de la famille royale. À ceux qui entretiennent des vues contraires aux claires déclarations du Christ je dirai: Sur ces questions gardez un silence éloquent. Se complaire en des suppositions et des théories dans des questions où Dieu ne nous a rien révélé dans sa Parole, c’est de la présomption. Abstenons-nous de faire des spéculations concernant notre état futur. À mes frères dans le ministère je dirai: “Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non.” 2 Timothée 4:2. N’apportez pas sur le fondement du bois, du foin, du chaume—vos
  • 320. 320 propres conjectures, vos spéculations, qui ne peuvent être utiles à personne. Le Christ n’a refusé aucune vérité essentielle au salut. Les choses révélées sont pour nous et nos enfants; nous ne devons pas lâcher la bride à nos imaginations dans un domaine où rien n’a été révélé. Le Seigneur a pourvu à tout pour assurer notre bonheur dans la vie à venir, mais il ne nous a pas fait connaître ses plans à cet égard; il faut donc s’abstenir de faire des spéculations là-dessus. Nous ne devons surtout pas imaginer les conditions de la vie future d’après celles de la vie présente. Les questions d’importance vitale ont été clairement révélées dans la Parole de Dieu. Ces sujets méritent toute notre réflexion. Mais il ne nous faut pas étendre nos recherches aux questions sur lesquelles Dieu a gardé le silence. Quelques- uns ont supposé que les rachetés n’auront pas de cheveux gris. D’autres suppositions tout aussi ineptes ont été avancées comme des choses
  • 321. 321 importantes. Que Dieu aide son peuple à réfléchir d’une manière rationnelle. Quand des questions douteuses surgissent nous devrions demander: “Que dit l’Ecriture?” Si quelqu’un désire du nouveau, qu’il recherche cette vie nouvelle qui fait suite à la nouvelle naissance. Qu’il purifie son âme en obéissant à la vérité, et qu’il se conforme aux instructions que le Christ a données à l’homme de loi qui l’avait interrogé sur ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle. “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. ... Fais cela, et tu vivras.” Luc 10:27, 28. Tous ceux qui consentiront à conformer leur vie aux claires exigences de la Parole de Dieu hériteront la vie éternelle.—Manuscrit 28, 1904. Des sujets difficiles à comprendre Dans cette œuvre on court le danger de
  • 322. 322 présenter au public des théories qui, bien que parfaitement vraies, susciteront des controverses et n’amèneront pas les hommes au grand festin qui leur est préparé. L’amour de Dieu doit prendre place en nous pour subjuguer et adoucir notre nature humaine et nous rendre conformes à son saint caractère. Alors nous déploierons aux yeux de tous les richesses insondables du Christ avec libéralité. C’est le Christ lui-même qui nous invite, et c’est le devoir de tous ses disciples d’appeler l’attention sur la table où s’accumulent les provisions rendues accessibles à tous. Ne donnons pas la première place aux sujets difficiles. Le Christ invite les hommes au banquet; que tous ceux qui le veulent viennent.—Lettre 89, 1898. Les 144 000 Le Christ dit qu’il y aura dans l’Eglise ceux qui offriront des fables et des suppositions, alors que Dieu a donné de grandes vérités qui élèvent l’âme, qui ennoblissent l’esprit, et que chacun devrait thésauriser. Quand des hommes s’emparent ici et là d’une théorie, curieux de savoir ce qui n’est pas
  • 323. 323 nécessaire, ils ne sont pas conduits par Dieu. Il n’entre pas dans son plan que son peuple présente de simples suppositions, sans base scripturaire. Il ne veut pas qu’on se livre à des controverses sur des questions qui ne seront d’aucun secours spirituel, comme par exemple: Qui doit faire partie des cent quarante-quatre mille? C’est là quelque chose que les élus de Dieu sauront avant longtemps. Frères et sœurs, appréciez et étudiez les vérités que Dieu a données pour vous et pour vos enfants. Ne perdez pas de temps pour chercher à savoir ce qui n’est d’aucun profit spirituel. “Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?” Luc 10:25. Question capitale et qui a reçu une réponse claire: “Qu’est-il écrit dans la loi? Qu’y lis-tu?”—Manuscrit 26, 1901. Le Christ nous appelle à l’unité Nos membres d’église aperçoivent des divergences d’opinion parmi les dirigeants, et ils se livrent à des controverses sur les sujets disputés. Le
  • 324. 324 Christ demande l’unité. Il ne nous demande pas de réaliser l’unité dans le mal. Le Dieu du ciel trace une ligne de démarcation ferme entre ce qui est pur, ce qui élève, ce qui ennoblit et les fausses doctrines, qui induisent en erreur. Il nomme le péché et l’impénitence par leurs vrais noms. Il ne passe pas une couche de mortier sur nos méfaits. Je supplie mes frères de s’unir sur une base vraiment scripturaire.—Manuscrit 10, 1905. Pas de lutte pour la suprématie Quand les ouvriers posséderont en leur âme un Christ permanent, quand tout égoïsme sera mort, quand il n’y aura ni rivalité ni lutte pour la primauté, quand il y aura de l’unité, quand on se sanctifiera de manière à manifester l’amour fraternel, les ondées de la grâce du Saint-Esprit descendront sûrement, car pas un trait de lettre des promesses divines ne peut faillir. Mais quand l’effort d’autrui est sous-estimé, pour que les ouvriers affirment leur supériorité, ceux-ci montrent que leur œuvre ne porte pas la signature qu’elle devrait recevoir. Dieu ne peut les bénir.—
  • 326. 326 Chapitre 22 Danger des vues extrémistes St. Helena, Californie, 19 mai 1890 Cher frère K, J’avais espéré pouvoir vous voir et vous parler, ou vous écrire, avant ce moment-ci, mais cela m’a été impossible et cela m’est encore impossible; néanmoins je m’intéresse vivement à vous et je désire que vous ne quittiez pas l’œuvre. Il m’est difficile de m’expliquer convenablement dans une conversation avec vous; vous avez l’esprit si vif et la parole si facile que je craindrais d’éprouver une grande fatigue et que ce que j’ai à vous dire ne reste pas gravé distinctement dans votre mémoire. J’aperçois votre danger; vous pouvez vous exprimer rapidement et avec force, d’une manière imprudente. Il vous arrive d’exprimer vos pensées de manière à effrayer vos frères. Ceci ne devrait
  • 327. 327 pas avoir lieu. Vous ne devriez pas vous efforcer de prendre le contre-pied de vos frères. Il m’a été montré que votre influence en faveur de la bonne cause se trouve diminuée par le fait que vous croyez devoir exprimer des vues sur des sujets que vous ne comprenez pas parfaitement vous-même, et que vous ne parvenez pas à faire comprendre, malgré tous vos efforts. Il m’a été montré que vous ne devez pas vous croire obligé d’insister sur ces questions. A côté d’idées correctes vous en avez d’erronées. Si vous vouliez vous consacrer à des sujets tels que ceux-ci: le Christ prêt à pardonner les péchés, à accueillir le pécheur, à sauver ce qui est perdu, autant de sujets qui inspirent espoir et courage, vous seriez un moyen de bénédiction. En vous efforçant d’être original, en présentant des vues extrémistes, et dans un langage aussi fort, vous risquez de faire beaucoup de mal. Peut-être que certains saisissent votre pensée et en tirent profit, mais à l’heure de la tentation et de la défaite ils perdent courage et renoncent à combattre le bon
  • 328. 328 combat de la foi. Si vous consentez à insister moins sur ces idées qui vous paraissent si importantes, et à vous abstenir d’expressions extravagantes, votre foi en sera affermie. J’ai vu qu’un déséquilibre s’est produit dans votre esprit, par moments, alors que vous faisiez de grands efforts pour étudier et expliquer le mystère de la piété, qui reste un mystère impénétrable après vos études et vos explications aussi bien qu’auparavant. Les conversions diffèrent les unes des autres Faites en sorte que vos auditeurs regardent à Jésus comme à leur unique espoir et assistance; laissez au Seigneur l’occasion d’agir sur l’esprit, de s’adresser à l’âme, et d’éclairer l’entendement. Il n’est pas indispensable que vous connaissiez et que vous expliquiez à d’autres tous les pourquoi et les comment de ce qui constitue le cœur nouveau, ou que vous leur indiquiez la position qu’ils doivent atteindre pour ne jamais pécher. Vous ne devez rien faire de semblable.
  • 329. 329 Nous ne sommes pas tous faits de la même manière. Toutes les conversions ne se ressemblent pas. Jésus impressionne un cœur et le pécheur renaît pour une vie nouvelle. Souvent des âmes ont été attirées au Christ sans qu’il y ait eu de violentes émotions, des déchirements ou des terreurs causées par le remords. Un regard sur le Christ élevé sur la croix et on a reçu la vie. On a compris les besoins de l’âme, on a découvert que le Sauveur suffit à tout, on a reconnu ses exigences, on a entendu son appel: “Suis-moi”, on s’est levé pour le suivre. Il s’agissait d’une vraie conversion et la vie religieuse qui en est résulté a été aussi bonne que celle de personnes ayant éprouvé une véritable agonie. Nos prédicateurs doivent cesser d’insister sur des idées particulières en pensant: “Ou bien vous adoptez mes vues, ou bien vous êtes perdus.” Rejetons loin de nous cette forme d’égoïsme. Ce qu’il y a à faire dans chaque cas, c’est d’amener les âmes au Christ. Il faut que les hommes voient Jésus sur la croix, qu’ils regardent et qu’ils vivent. Ce ne sont pas vos idées qui doivent leur servir de
  • 330. 330 nourriture, mais la chair et le sang du Fils de Dieu. Il dit: “Ma chair est vraiment une nourriture.” Jean 6:55. “Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.” Jean 6:63. Laissez agir le Christ L’âme qui accepte Jésus se confie aux soins du grand Médecin; attention à ne pas s’interposer entre le patient et le Médecin qui discerne tous les besoins de l’âme, voit ses défauts et ses maladies et sait guérir avec son sang rédempteur. C’est lui qui sait le mieux pourvoir aux besoins de l’âme. Dans leur empressement les hommes voudraient tout faire et ne laisser aucune place à l’action du Christ. Quelles que soient les transformations que doive subir une âme, le Christ est le mieux qualifié pour les opérer. Il se peut qu’au point de départ la conviction ne soit pas profonde; toutefois si le pécheur s’approche du Christ, le contemple sur la croix, lui juste mourant pour l’injuste, cette vue abattra toutes les barrières. Le Christ a entrepris de sauver quiconque se confie en lui pour son salut. Il
  • 331. 331 voit les torts qui doivent être réparés, les maux qui doivent être combattus. Il est venu chercher et sauver ce qui était perdu. “Je ne mettrai pas dehors, dit-il, celui qui vient à moi.” Jean 6:37. Grâce à la bonté et à la miséricorde du Christ, le pécheur est réintégré dans la faveur divine. Jour après jour Dieu en Christ supplie les hommes d’être réconciliés avec lui. Il est prêt à faire bon accueil non seulement au pécheur, mais aussi à l’enfant prodigue. L’amour manifesté par sa mort sur le Calvaire assure au pécheur réception, paix et amour. Enseignez ces choses de la manière la plus simple, afin que l’âme enténébrée par le péché puisse entrevoir la lumière émanant de la croix du Calvaire. De mille manières, Satan agit sur les hommes appelés à prêcher le message pour qu’ils soient entièrement occupés à des théories alambiquées auxquelles ils attribueront une importance exagérée; et tandis qu’ils s’imaginent avoir réalisé des expériences extraordinaires, ils ne font qu’idolâtrer quelques idées qui amoindrissent leur
  • 332. 332 influence et ne contribuent guère à l’avancement de la cause de Dieu. Que chaque prédicateur s’efforce autant qu’il le peut de connaître avec certitude la pensée du Christ. Si votre esprit ne trouve pas un meilleur équilibre dans certains domaines, votre comportement vous éloignera de l’œuvre, sans que vous sachiez où vous avez trébuché. Vous mettrez en avant des idées que vous n’auriez jamais dû imaginer. Il en est qui s’accrochent à quelque paragraphe ou à quelque phrase isolée de la Parole de Dieu ou même des témoignages qu’ils pensent pouvoir interpréter de manière à appuyer leurs idées; ils se cantonnent là, se retranchent derrière leurs positions, et ce n’est pas Dieu qui les conduit. Là réside votre danger. Vous choisirez des passages des témoignages où il est question de la fin du temps de grâce, du criblage du peuple de Dieu, et de ce peuple vous ferez sortir un autre peuple plus pur, plus saint. Or
  • 333. 333 tout ceci plaît à l’ennemi. Evitons une attitude qui sans nécessité produira des divergences et créera des dissensions. Il ne faut pas donner à entendre que si nos idées particulières ne sont pas suivies c’est parce que les prédicateurs manquent de compréhension et de foi et marchent dans les ténèbres. Depuis quelque temps votre esprit a été soumis à une tension exagérée. Vous possédez de grandes et précieuses vérités, mélangées cependant à de simples suppositions. Vos idées extrémistes et votre langage énergique détruisent souvent vos meilleurs efforts. Si les vues que vous avancez venaient à être acceptées par beaucoup de personnes qui agiraient en conséquence, on assisterait au mouvement le plus fanatique qui se soit jamais produit parmi les adventistes du septième jour: justement ce que cherche Satan. Laissez les mystères de côté Les leçons enseignées par le Christ vous offrent d’abondants sujets sur lesquels vous pouvez parler.
  • 334. 334 Il vaut mieux laisser de côté les mystères que ni vous ni vos auditeurs n’êtes capables de comprendre et d’expliquer. Faites place à l’enseignement du Seigneur Jésus-Christ; que sous l’influence de son Esprit nous ayons l’intelligence du merveilleux plan du salut. Un temps de détresse surviendra pour le peuple de Dieu; en parlant constamment de cela on risque d’amener un temps de détresse avant le temps. Le peuple de Dieu va être soumis à un criblage, mais ce sujet ne constitue pas la vérité présente qui doit être prêchée à nos églises. ... Les prédicateurs ne doivent pas s’imaginer d’être en possession d’idées avancées magnifiques et penser que si tous ne les reçoivent pas ils seront secoués dehors pour faire place à un nouveau peuple qui ira de l’avant, toujours plus haut, vers la victoire. Quelques-uns de ceux qui ont résisté aux principes essentiels du message donné par Dieu pour ce temps-ci sont précisément dans le même cas que vous. Ils tirent prétexte de vos vues extrémistes et de vos enseignements pour justifier
  • 335. 335 leur négligence en ce qui concerne l’acceptation des messages du Seigneur. L’objectif de Satan est atteint aussi bien lorsque des hommes devancent le Christ et s’attellent à une tâche qu’il ne leur a jamais confiée, que si l’on demeure dans l’état de Laodicée, tièdes, se croyant riches, enrichis et n’ayant besoin de rien. Ces deux catégories de personnes sont également des pierres d’achoppement. Certains zélateurs qui déploient toutes leurs énergies en vue d’arriver à l’originalité ont fait la grave erreur de s’efforcer d’obtenir quelque chose de saisissant, susceptible d’envoûter les gens, quelque chose que personne d’autre ne comprend, pensent-ils, alors qu’ils ne savent eux-mêmes de quoi ils parlent. Ils se livrent à des spéculations au sujet de la Parole de Dieu et avancent des idées parfaitement inutiles à eux et aux églises. Momentanément les imaginations peuvent être excitées, puis vient une réaction et ces idées deviennent un obstacle. La foi est confondue avec la fantaisie et leurs idées sont capables de donner
  • 336. 336 une fausse orientation aux esprits. Que les déclarations claires et simples de la Parole de Dieu servent de nourriture spirituelle; il y a danger à se livrer à des spéculations sur des sujets qui ne sont pas clairement révélés. Par nature vous êtes combatif. Etre ou ne pas être d’accord avec vos frères est votre moindre souci. Vous aimez la controverse; vous désirez lutter pour vos idées particulières; laissez ces choses de côté: elles ne contribuent pas à développer les grâces chrétiennes. Faites tous vos efforts pour exaucer la prière du Christ: que ses disciples soient un comme lui et son Père sont un. Aucun de nous n’est en sécurité à moins d’apprendre du Christ, jour après jour, sa douceur, son humilité de cœur. Où que vous alliez pour travailler, n’agissez pas en dictateur, ne soyez pas dur, cassant. Prêchez l’amour du Christ: les cœurs en seront attendris et subjugués. Cherchez à réaliser l’unité de pensée et de jugement, dans l’harmonie la plus intime avec vos frères, tenant un
  • 337. 337 même langage. Ne parlez pas de divisions Parler de divisions parce que tous n’ont pas les mêmes idées que vous en ce moment, ce n’est pas l’œuvre de Dieu; c’est celle de l’ennemi. Parlez des vérités simples sur lesquelles vous pouvez vous entendre. Parlez d’unité; ne devenez pas étroit et suffisant; élargissez votre esprit. Le Christ ne pèse pas les caractères dans des balances humaines. Il dit: “Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi.” Jean 12:32. Toute âme qui se laisse ainsi attirer se détournera de l’iniquité. Le Christ est capable de sauver complètement tous ceux qui viennent à lui. Quiconque vient à Jésus pose le pied sur une échelle qui relie le ciel à la terre. Enseignez par la plume, par la voix, que Dieu est au sommet de l’échelle; que les brillants rayons de sa gloire illuminent chaque échelon. Il considère avec compassion tous ceux qui gravissent péniblement l’échelle, toujours prêt à leur envoyer du secours,
  • 338. 338 un secours divin, dès que la main semble se relâcher et que le pied se met à trembler. Oui, dites-le, dites-le avec un accent qui touche les cœurs: aucun de ceux qui gravissent l’échelle avec persévérance ne perdra l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ; ceux qui croient en Christ ne périront jamais; personne ne pourra les ravir de sa main. Dites à tous en un langage clair et plein d’espoir comment ils peuvent échapper à l’héritage de honte qui est notre portion bien méritée. Pour l’amour du Christ ne leur présentez pas des idées susceptibles de les décourager, de leur faire paraître trop difficile le chemin qui conduit au ciel. Gardez pour vous ces idées outrées. Il est vrai qu’il nous faut souvent répéter que la vie chrétienne est un combat continuel, que nous devons veiller, prier et peiner, que l’âme est en péril dès que notre vigilance spirituelle se relâche ne fût-ce qu’un instant; néanmoins notre thème doit être la plénitude du salut offert par Jésus qui nous aime et s’est donné lui-même pour que nous ne
  • 339. 339 périssions pas mais que nous ayons la vie éternelle. Nous pouvons marcher avec Dieu jour après jour, apprenant toujours mieux à connaître le Seigneur, pénétrant dans le lieu très saint avec le sang de Jésus, nous saisissant de l’espérance qui nous est proposée. Si nous voulons atteindre le ciel, ce doit être en unissant notre âme au Médiateur, et en devenant participants de la nature divine. Si vous vous appuyez sur le Christ, si votre vie est cachée avec le Christ en Dieu, et si vous êtes conduits par son Esprit, vous possédez la vraie foi. Ayant une pleine confiance en l’efficacité de son sacrifice expiatoire, nous deviendrons les collaborateurs de Dieu. Nous confiant en ses mérites, nous devons travailler à notre propre salut avec crainte et tremblement, sachant que c’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Constamment cramponnés au Christ, nous nous approchons toujours plus de Dieu. Jésus veut que cette vérité soit toujours maintenue au premier plan. N’éveillez pas votre esprit combatif; la sagesse d’en haut est premièrement pure, puis
  • 340. 340 pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits. ... Restez en accord avec vos frères Ne pensez pas devoir mettre au premier plan toute idée qui passe par votre imagination. Jésus a dit à ses disciples: “J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.” Jean 16:12. Combien plus nous convient-il à nous, toujours si faillibles, de veiller à ne pas imposer à d’autres ce qu’ils ne sont pas préparés à recevoir. Regardez constamment à Jésus et refrénez votre langage extravagant. S’il est vrai que vous devez être prudent dans vos paroles et vos idées, cela ne veut pas dire que vous devriez cesser entièrement de travailler. Efforcez-vous de rester en harmonie avec vos frères: il y aura beaucoup à faire pour vous dans la vigne du Seigneur. Exaltez le Christ et non pas vos idées et vos vues. Revêtez votre armure et marchez au pas avec les ouvriers de Dieu, épaule contre épaule; serrez l’ennemi de près. Cachez-vous en Jésus. Expliquez sans vous lasser les simples leçons du Christ, paissez le
  • 341. 341 troupeau de Dieu, vous deviendrez ferme, fort, confirmé; vous travaillerez pour en établir d’autres dans la très sainte foi. Si vous comprenez autrement que vos frères la grâce du Christ et les opérations du Saint-Esprit, n’exagérez pas ces différences. Vous avez votre point de vue; un autre, tout aussi consacré à Dieu, considère les mêmes choses d’un point de vue différent et parle des choses qui impressionnent le plus fortement son esprit; un autre présentera un autre aspect de la même vérité; quelle folie de se disputer là où il n’y a vraiment pas matière à dispute. Laissons à Dieu le soin d’agir sur l’esprit et de toucher le cœur. Le Seigneur s’efforce constamment d’ouvrir l’entendement, d’aviver les perceptions, pour que l’homme ait le sens du péché et des vastes exigences de la loi divine. L’homme inconverti se représente Dieu comme manquant d’amour, comme sévère et même comme vindicatif. Le servir lui semble une chose morose et par trop pénible. Mais quand Jésus est vu sur la croix,
  • 342. 342 donné par le Dieu qui a aimé l’homme, les yeux s’ouvrent et voient les choses sous un jour tout nouveau. Dieu révélé en Christ n’est pas un juge sévère, un tyran vindicatif, mais un Père compatissant et plein d’amour. Lorsque nous voyons Jésus mourant sur la croix pour sauver l’homme, notre cœur fait écho aux paroles de Jean: “Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.” 1 Jean 3:1. Rien ne distingue davantage le chrétien du mondain que sa notion de Dieu. Certains ouvriers dans la cause de Dieu ont été bien trop prompts à lancer des dénonciations contre le pécheur; la grâce et l’amour du Père qui a livré son Fils à la mort pour une race pécheresse ont été laissés à l’arrière-plan. Celui qui enseigne a besoin de la grâce du Christ pour lui-même, pour qu’il puisse faire savoir au pécheur ce que Dieu est en réalité—un Père attendant avec un amour anxieux le retour de l’enfant prodigue, non pour l’accabler
  • 343. 343 de reproches cinglants, mais pour lui offrir un joyeux festin de bienvenue Sophonie 3:14-17. Puissions-nous tous apprendre du Seigneur comment lui gagner des âmes! Nous devrions apprendre et enseigner les précieuses leçons à la lumière du sacrifice accompli sur la croix du Calvaire. Il n’y a qu’un seul chemin qui éloigne de la ruine, qui monte incessamment, la foi émergeant constamment des ténèbres à la lumière pour trouver son repos sur le trône même de Dieu. Tous ceux qui ont appris cette leçon ont accepté la lumière dans la mesure où ils l’ont comprise. Pour eux le chemin qui monte n’est pas un passage sombre et incertain; ce n’est pas un chemin divisé par un esprit fini, où un péage est exigé de chaque voyageur. L’entrée ne peut être obtenue par des pénitences ou des œuvres quelconques. Non, Dieu lui-même se fait un honneur de pourvoir un moyen complet, parfait, l’homme ne pouvant rien ajouter à sa perfection par des œuvres quelconques. Ce chemin est assez large pour accueillir le plus grand
  • 344. 344 pécheur repentant, assez étroit, assez saint, assez élevé pour refuser l’entrée du péché. Quand Dieu est vu tel qu’il est, l’heureuse vérité resplendit avec une nouvelle et croissante clarté. Ce qui nous rendait perplexes se trouve éclairé par les rayons éclatants du Soleil de justice. Il reste beaucoup de choses que nous ne comprenons pas; mais nous avons l’assurance bénie que nous connaîtrons plus tard ce que nous ne comprenons pas maintenant.—Lettre 15a, 1890.
  • 345. 345 Chapitre 23 S’abstenir de fixer des dates “Ce n’est pas a vous de savoir les temps ou les moments” “Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit. Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël? Il leur répondit: Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.” Actes des Apôtres 1:3-7. Les disciples étaient anxieux de connaître le
  • 346. 346 temps précis où le royaume de Dieu serait révélé; mais Jésus leur dit qu’ils ne pouvaient savoir les temps et les moments, vu que le Père ne les leur avait pas révélés. Il ne leur importait pas avant tout de savoir quand le royaume de Dieu serait rétabli. Leur devoir consistait à suivre le Maître en priant, en attendant, en veillant et en travaillant. Ils devaient représenter au monde le caractère du Christ. Ce qui était essentiel aux jours des disciples pour assurer le succès d’une expérience chrétienne est encore essentiel aujourd’hui. “Il leur répondit: Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.” Actes des Apôtres 1:7, 8. Profiter des occasions actuelles C’est ici l’œuvre dans laquelle nous devons nous engager, nous aussi. Au lieu de vivre dans l’attente de quelque moment particulier et
  • 347. 347 sensationnel, nous devons profiter sagement des occasions actuelles, faisant tout ce qu’il faut pour sauver les âmes. Au lieu d’épuiser nos facultés mentales dans des spéculations relatives aux temps et aux moments dont le Seigneur s’est réservé la disposition, et qu’il a cachés aux hommes, nous devons nous abandonner à la direction du Saint- Esprit pour accomplir les devoirs actuels, pour donner le pain de vie, non frelaté par l’adjonction d’opinions humaines, aux âmes qui périssent faute de vérité. Satan est toujours prêt à remplir l’esprit de théories et de calculs qui détournent les hommes de la vérité présente et les rendent incapables de donner au monde le message du troisième ange. Il en a toujours été ainsi; en effet, notre Sauveur a souvent dû réprimander ceux qui se livraient à des spéculations et cherchaient toujours à savoir ce que le Seigneur n’a pas révélé. Jésus était venu sur la terre pour communiquer aux hommes d’importantes vérités; il tenait à leur faire comprendre la nécessité de recevoir et de suivre ses préceptes et ses instructions, de s’acquitter de leurs
  • 348. 348 tâches actuelles; son but était de leur communiquer des connaissances d’un usage quotidien. Jésus a dit: “La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.” Jean 17:3. Tout ce qui était fait ou dit ne visait qu’un seul but—river la vérité dans leur esprit afin de leur permettre d’atteindre la vie éternelle. Jésus n’est pas venu pour éblouir les hommes en leur annonçant un temps particulier où se produira quelque grand événement; il est venu instruire et sauver les hommes perdus. Il n’est pas venu susciter et satisfaire la curiosité, ce qui n’aurait fait que d’aiguiser la curiosité et d’accroître la soif du merveilleux. Son but était de communiquer des connaissances aptes à accroître les énergies spirituelles et à faire progresser dans la voie de l’obéissance et de la vraie sainteté. Il n’a donné que des instructions appropriées aux besoins immédiats, des vérités pouvant être transmises à d’autres avec le même objet. Il n’a pas apporté aux hommes de nouvelles révélations, mais s’est contenté d’ouvrir leur
  • 349. 349 intelligence au sujet de vérités longtemps obscurcies ou mal appliquées par de faux enseignements donnés par les prêtres et les docteurs. Jésus a replacé les pierres précieuses de la vérité dans leur cadre naturel, dans l’ordre où elles avaient été données aux patriarches et aux prophètes. Et après leur avoir donné de précieuses instructions il leur promit le Saint-Esprit qui devait leur rappeler tout ce qu’il leur avait dit. Nous courons un danger continuel: celui de nous élever au-dessus de la simplicité de l’Evangile. Certains ont un intense désir de surprendre le monde avec quelque chose d’inédit et d’extasiant, qui offre une expérience toute nouvelle. Il est vrai qu’il faut apporter un changement à l’expérience actuelle, car le caractère sacré de la vérité présente n’est pas reconnu comme il devrait l’être; cependant ce qu’il nous faut c’est un changement du cœur que chaque individu doit obtenir pour son compte en recherchant la bénédiction divine, en suppliant Dieu d’accorder sa puissance, en demandant avec ferveur que sa grâce descende sur nous et que nos
  • 350. 350 caractères en soient transformés. Voilà le changement dont nous avons besoin aujourd’hui; pour réaliser cette expérience il faut déployer les efforts les plus énergiques, les plus persévérants, et manifester le zèle le plus sincère. Nous devons demander sérieusement: “Que dois-je faire pour être sauvé?” Il nous faut surveiller les pas que nous faisons vers le ciel. Un avertissement: ne pas fixer des dates Le Christ a donné à ses disciples des vérités dont ils n’étaient guère capables d’apprécier, ou même de comprendre, la largeur, la profondeur et la valeur. Le peuple de Dieu se trouve aujourd’hui dans les mêmes conditions. Nous n’avons pas su mesurer la grandeur ni percevoir la beauté de la vérité que Dieu nous a confiée. Si nous faisions des progrès dans la connaissance spirituelle, la vérité prendrait à nos yeux des développements insoupçonnés, mais jamais dans le sens de nous permettre de savoir les temps et les moments que le Père s’est réservés. J’ai bien des fois mis en garde contre la tentation de fixer des dates. Le peuple de
  • 351. 351 Dieu ne recevra plus jamais un message basé sur le temps. Nous ne pouvons connaître exactement ni le temps de l’effusion du Saint-Esprit, ni celui de la venue du Christ. Avant de venir à cette réunion j’ai cherché dans mes écrits pour voir ce que je devais prendre avec moi en Australie; j’ai découvert une enveloppe portant cette suscription: “Témoignage donné concernant la fixation de dates, 21 juin 1851. A conserver avec soin.” Je l’ai ouverte, et voici ce que j’y ai lu: “Récit d’une vision que le Seigneur a donnée à sœur White, le 21 juin 1851, à Camden, New York. Le Seigneur m’a montré que le message doit aller de l’avant et qu’il ne faut pas le faire dépendre du temps, car la question du temps ne sera jamais plus un objet de foi. J’ai vu que quelques-uns s’excitaient à tort, en prêchant le temps; le message du troisième ange peut se suffire, sans faire intervenir la question du temps; il ira de l’avant avec une grande puissance, accomplissant son œuvre, et sera abrégé en justice.
  • 352. 352 ”J’ai vu que quelques-uns font tout aboutir à l’automne prochain; ils se livrent à des calculs et vendent leurs propriétés eu égard à ce temps. J’ai vu qu’il y a là une erreur, pour la raison que voici: au lieu de s’adresser à Dieu jour après jour, afin de connaître le devoir du moment, ces personnes ont regardé en avant et abouti à des calculs selon lesquels l’œuvre devrait prendre fin cet automne: cela, sans interroger Dieu touchant le devoir quotidien.—E. G. White. ”Copié à Milton, le 29 juin 1851, A. A. G.” C’est ici le document sur lequel je suis tombée lundi passé en examinant mes écrits. En voici un autre qui concernait un individu qui fixait une date en 1884 et donnait une grande publicité à ses arguments destinés à soutenir ses théories. Au congrès de Jackson [Michigan], on me rapporta ce qu’il faisait, et j’ai dit à mes auditeurs qu’il ne fallait pas prêter attention à la théorie de cet homme, car l’événement par lui annoncé n’aurait pas lieu. Les temps et les moments constituent le
  • 353. 353 monopole de Dieu. Pourquoi Dieu ne nous les a-t-il pas fait connaître?—Parce que nous ne saurions en faire un bon usage. Une telle connaissance, si elle était en possession de notre Eglise, aurait pour effet de beaucoup retarder l’œuvre de Dieu qui consiste à préparer un peuple capable de rester debout au grand jour qui vient. Notre vie ne doit pas dépendre d’excitations relatives au temps. Nous ne devons pas nous laisser envahir par des spéculations concernant les temps et les moments que Dieu ne nous a pas révélés. Jésus a ordonné à ses disciples de veiller, mais non en vue d’un temps précis. Ses disciples doivent se ranger parmi ceux qui sont aux ordres de leur Capitaine; ils doivent veiller, attendre, prier, travailler, à mesure qu’approche le temps de la venue de leur Seigneur; mais personne ne pourra prédire exactement le moment: “Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait.” Vous ne pouvez dire s’il viendra dans un, deux, ou cinq ans; vous ne pouvez non plus renvoyer sa venue en déclarant que ce ne sera pas avant dix ou vingt ans. Garder nos lampes prêtes et allumées
  • 354. 354 Le peuple de Dieu a le devoir de tenir ses lampes prêtes et allumées, comme des hommes qui attendent l’Epoux revenant des noces. Aucun moment ne doit être perdu en négligeant le grand salut qu’il nous a procuré. Le temps de grâce va expirer. Jour après jour des destinées humaines sont scellées; nous ne savons pas si dans cette même assemblée il n’y en aura pas qui bientôt fermeront les yeux et trouveront leur demeure parmi les morts. Nous devrions réfléchir au fait que nos vies s’écoulent rapidement et que nous ne sommes pas en sécurité un seul instant à moins que notre vie ne soit cachée avec le Christ en Dieu. Nous n’avons pas à attendre un temps particulier où quelque chose de particulier se fera pour nous; il nous faut plutôt aller de l’avant, avertissant le monde; car nous devons être les témoins du Christ jusque dans les parties les plus éloignées du globe. Tout autour de nous il y a des jeunes, des impénitents, des inconvertis; que faisons-nous pour eux? Parents, est-ce que dans l’ardeur de votre premier amour vous vous efforcez d’obtenir la
  • 355. 355 conversion de vos enfants, ou bien êtes-vous à tel point appesantis par les choses de la vie présente que vous ne fassiez aucun effort pour collaborer avec Dieu? Savez-vous apprécier l’œuvre et la mission du Saint-Esprit? Savez-vous que le Saint- Esprit est l’agent au moyen duquel vous pouvez atteindre les âmes qui vous entourent? Quand cette réunion arrivera à son terme, partirez-vous d’ici oubliant les appels pressants qui vous ont été adressés? Ne prêterez-vous aucune attention aux messages d’avertissement et laisserez-vous les vérités que vous avez entendues s’écouler hors de votre cœur comme d’une outre percée? Ecoutons l’apôtre: “C’est pourquoi nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles. Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par
  • 356. 356 des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté.” Hébreux 2:1-4. Le message du troisième ange doit s’enfler jusqu’à déboucher dans un grand cri; vous ne pouvez vous permettre de négliger le devoir actuel et vous imaginer qu’à un certain moment de l’avenir vous allez bénéficier d’une riche bénédiction quand un réveil magnifique se produira sans le moindre effort de votre part. C’est aujourd’hui que vous devez vous donner à Dieu, pour qu’il fasse de vous un vase d’honneur propre à son service. C’est aujourd’hui que vous devez vous donner à Dieu pour être vidés du moi, vidés de l’envie, de la jalousie, de tout mauvais soupçon, de l’esprit de contention, de tout ce qui déshonore Dieu. C’est aujourd’hui que votre vase doit être purifié, préparé pour la rosée céleste, pour les ondées de la pluie de l’arrière-saison; car cette pluie viendra et la bénédiction divine remplira chaque âme qui aura été purifiée de toute souillure. C’est aujourd’hui notre devoir de céder nos âmes au Christ, pour que nous soyons préparés pour le
  • 357. 357 temps de rafraîchissement venant de la part du Seigneur,—préparés pour le baptême du Saint- Esprit.—The Review and Herald, 22 mars 1892. Le temps n’est pas révélé Dieu ne nous a pas révélé le temps où ce message parviendra à son terme, où expirera le temps de grâce. Acceptons pour nous et nos enfants les choses révélées, sans chercher à savoir les secrets cachés dans les conseils du Tout-Puissant. Notre devoir est de veiller, de travailler et d’attendre, et d’œuvrer sans cesse en faveur des âmes prêtes à périr. Il nous faut marcher continuellement dans les empreintes des pas de Jésus, travaillant en accord avec lui, dispensant ses dons comme de bons administrateurs de la grâce multiforme de Dieu. A quiconque ne se tient pas chaque jour à l’école de Jésus, Satan sera toujours prêt à donner un message de sa propre invention, en vue de rendre inefficaces les magnifiques vérités destinées à notre temps. Des lettres me parviennent où l’on me demande
  • 358. 358 si je n’ai pas quelque lumière particulière concernant la fin du temps de grâce; ma réponse est celle-ci: le seul message dont je suis chargée, c’est de dire qu’il nous faut travailler maintenant, pendant qu’il fait jour, car la nuit vient, où personne ne pourra travailler. C’est maintenant, oui, maintenant, qu’il nous faut veiller, travailler et attendre. La Parole du Seigneur nous fait savoir que la fin de toutes choses approche; elle déclare de la manière la plus explicite que chacun doit faire en sorte que la vérité soit implantée en son cœur pour qu’elle dirige la vie et sanctifie le caractère. L’Esprit de Dieu est à l’œuvre pour que la vérité de la Parole inspirée soit gravée dans l’âme et que tous ceux qui font profession de suivre le Christ possèdent une sainte joie communicable à d’autres. Le temps propice au travail, pour nous, c’est maintenant; je dis bien: maintenant, pendant que dure le jour. A personne il n’est commandé de sonder les Ecritures pour découvrir, si possible, le moment où le temps de grâce prendra fin. Dieu ne confie aucun message semblable à des lèvres mortelles. Il ne veut pas qu’une langue mortelle annonce ce qu’il a caché dans ses conseils
  • 359. 359 secrets.—The Review and Herald, 9 octobre 1894. Veillez et priez Je ne puis spécifier le temps où aura lieu l’effusion du Saint-Esprit,—où un ange puissant descendra du ciel, joignant sa voix à celle du troisième ange pour achever l’œuvre en faveur du monde; mon message est celui-ci: notre seule sécurité réside dans le fait d’être prêts pour le rafraîchissement céleste, d’avoir nos lampes prêtes et allumées. Le Christ nous a dit de veiller, “car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas”. “Veillez et priez”: tel est l’ordre que notre Rédempteur nous a donné. Jour après jour cherchons à être éclairés par l’Esprit de Dieu, pour qu’il accomplisse sur l’âme et le caractère la mission dont il est chargé. Combien de temps a été gaspillé à des choses insignifiantes! Repentez-vous et convertissez-vous, pour qu’un temps de rafraîchissement vienne de la part du Seigneur.— The Review and Herald, 29 mars 1892.
  • 360. 360 Chapitre 24 L’alpha et l’oméga [Au cours de l’été de 1904, au moment critique où le Dr J. H. Kellogg répandait des théories panthéistiques, et où il tâchait d’imposer des directives peu sages dans l’administration de notre œuvre médicale, Ellen G. White fit entendre un certain nombre d’avertissements, qui furent réunis et “publiés pour l’auteur” en un traité de 60 pages, Special Testimonies, Série B, No. 2, sous le titre: “Témoignages pour l’Eglise contenant des lettres adressées à des médecins et à des prédicateurs au sujet de notre situation actuelle.” En deux de ces communications elle fait allusion à “l’alpha et l’oméga”. On trouvera ici les deux déclarations complètes, telles qu’elles existent dans le traité. D’autres conseils relatifs au panthéisme sont contenus dans Testimonies for the Church 8:255- 318 et The Ministry of Healing, 427-438 [Rayons de Santé, 249-260]. Pour le fond de l’affaire, voir A. G. Daniells, The Abiding Gift of Prophecy, 330-
  • 361. 361 342, et L. H. Christian, The Fruitage of Spiritual Gifts, 277-296.—Les compilateurs.] Enseignez la Parole Washington, D. C., 24 juillet 1904 À nos principaux médecins: Chers collaborateurs: Je suis réveillée à onze heures du soir. Les scènes qui se déroulent devant moi sont si impressionnantes que je ne puis dormir. Le Seigneur m’a fait savoir qu’une œuvre décisive doit être entreprise pour mettre en garde nos missionnaires médicaux contre les dangers qui les entourent. Le Seigneur appelle le personnel de nos sanatoriums à un niveau plus élevé. Tout mensonge est incompatible avec la vérité. Si nous suivons des fables habilement composées, nous nous rallions aux forces ennemies qui luttent contre Dieu et contre le Christ. Dieu invite ceux qui se sont habitués à porter un joug de fabrication humaine à
  • 362. 362 rompre ce joug et à cesser d’être les esclaves des hommes. La bataille se poursuit. Satan et ses anges emploient toutes les séductions de l’injustice. Par des efforts inlassables ils attirent les âmes loin de la vérité et de la justice, pour semer de ruines l’univers tout entier. Avec une habileté consommée, ils inventent une multitude d’erreurs pour captiver les âmes. Ils travaillent sans trêve. L’ennemi s’efforce sans cesse d’entraîner des âmes dans l’incrédulité et le scepticisme. Il voudrait bannir Dieu, ainsi que le Christ qui a été fait chair et a fait sa demeure parmi nous pour montrer que par l’obéissance à la volonté de Dieu nous pouvons triompher du péché. Le mal nous assaille sous toutes ses formes Le mal cherche à nous assaillir à la première occasion, sous ses formes diverses. Flatteries, cadeaux, cajoleries, promesses de magnifiques promotions seront des moyens fréquemment employés.
  • 363. 363 Que font les serviteurs de Dieu pour dresser une barrière par un “Ainsi dit le Seigneur” contre ce mal? Les agents de l’ennemi s’efforcent sans désemparer de prévaloir contre la vérité. Où sont les fidèles gardiens du troupeau du Seigneur? Où sont ses sentinelles? Se tiennent-elles au haut de la tour, pour donner le signal d’alarme, ou bien gardent- elles le silence devant le danger? Où sont les missionnaires médicaux? Coopèrent-ils avec le Christ, portant son joug, ou bien se soumettent-ils à un joug de fabrication humaine? Satan et ses anges font tous leurs efforts pour obtenir la maîtrise des esprits par des mensonges et des fables agréables. Est-ce que nos médecins donnent le signal d’alarme? Les hommes qui occupent les plus hautes positions dans nos sanatoriums donnent-ils le signal d’alarme? N’y a- t-il pas beaucoup de sentinelles endormies tandis que des langues malicieuses et des intelligences fines, accoutumées à s’évader de la vérité, ne cessent de créer de la confusion et de mettre à exécution des plans forgés par l’ennemi?
  • 364. 364 Veuillez lire les exhortations adressées aux Colossiens par l’apôtre Paul. Il dit souhaiter ardemment que les cœurs des croyants “soient unis dans la charité, et enrichis d’une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science”. Colossiens 2:2, 3. “Je dis cela, ajoute-t-il, afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. ... Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d’après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.” Colossiens 2:4-9. Les hommes employés dans nos institutions garderont-ils le silence, permettant que des erreurs insidieuses soient promulguées pour la ruine des
  • 365. 365 âmes? Les sentiments de l’ennemi se répandent partout. Des semences de discorde, d’incrédulité, d’infidélité sont jetées en plein vent. Nos missionnaires médicaux ne vont-ils pas dresser une barrière contre ce mal? N’est-il pas grand temps de nous demander: Permettrons-nous à l’adversaire de nous faire renoncer à la proclamation de la vérité? Lui permettrons-nous de nous empêcher d’être des canaux par lesquels les bienfaits de l’Evangile couleront vers le monde comme un courant de vie? Que chacun se lève maintenant et agisse partout où l’occasion lui en est offerte. Qu’il parle en temps et hors de temps, en regardant au Christ pour être encouragé et fortifié en vue de cette bonne œuvre. Les dangers ne font qu’augmenter Les dangers qui nous menacent ne font que s’accroître. Il est grand temps de revêtir toute l’armure de Dieu et d’agir énergiquement pour empêcher Satan de gagner plus de terrain. Des anges de Dieu, puissants en force, n’attendent qu’une chose: que nous les appelions à notre secours, afin que notre foi ne subisse pas une
  • 366. 366 éclipse dans l’ardeur du conflit. Il nous faut des énergies renouvelées. Une action vigilante est nécessaire. L’indifférence et la paresse auront pour conséquence la perte de la religion personnelle et du ciel. C’est le moment de rappeler le message à Laodicée pour réveiller une Eglise somnolente. La pensée de la brièveté du temps doit nous pousser à des efforts ardents, inlassables. Souvenons-nous que Satan est descendu avec une grande puissance afin d’employer toutes les séductions de l’injustice pour ceux qui périssent. Depuis des années on s’efforce de convaincre nos médecins qu’ils ne doivent pas exprimer d’autres sentiments que ceux de leur chef.* Si seulement ils avaient pu rompre le joug! S’ils avaient appris à appeler le péché par son nom! Dans ce cas ils n’eussent pas été considérés dans les parvis célestes comme des hommes qui tout en portant de lourdes responsabilités ont négligé d’élever la voix contre ce qui était une désobéissance à la Parole de Dieu.
  • 367. 367 Médecins, étiez-vous occupés aux affaires du Maître alors que vous prêtiez l’oreille à des interprétations de l’Ecriture fantaisistes et spiritualistes, qui minent les fondements de notre foi et que vous êtes restés passifs? Dieu vous dit: “Je ne serai plus jamais avec vous, à moins que vous ne vous réveilliez pour venger votre Rédempteur.” Des sophismes qui minent les piliers Voici le message que je vous adresse: Ne consentez pas plus longtemps à écouter sans protestation la perversion de la vérité. Démasquez les sophismes prétentieux qui tendent à faire ignorer la vérité par nos prédicateurs, nos médecins, nos ouvriers médicaux missionnaires. Chacun doit désormais se tenir sur ses gardes. Dieu demande à hommes et femmes de se ranger sous la bannière ensanglantée du Prince Emmanuel. J’ai reçu l’ordre d’avertir notre Eglise, car beaucoup courent le danger de recevoir des théories et des sophismes qui minent les piliers de notre foi.
  • 368. 368 Parfois nos médecins parlent pendant des heures, alors qu’ils sont fatigués et anxieux, point du tout dans des conditions favorables pour parler. Les missionnaires médicaux devraient refuser de participer à de longues conversations nocturnes. C’est au cours de ces conversations nocturnes que Satan a réussi par ses séductions à ravir à l’un puis à l’autre la foi transmise jadis aux saints. Des idées brillantes, éblouissantes, jaillissent souvent d’un esprit influencé par le grand séducteur. Ceux qui écoutent et acquiescent seront sous le charme comme Eve s’est trouvée sous celui des paroles du serpent. Impossible d’écouter des spéculations philosophiques qui vous charment et de conserver en même temps dans l’esprit, d’une manière claire, les oracles du Dieu vivant. Nos médecins ont subi une grande perte pour n’avoir pas protesté, par crainte d’être repoussés, quand ils ont assisté à des transactions coupables, quand ils ont entendu des paroles injustes, quand ils ont vu appliquer de mauvais principes.
  • 369. 369 J’invite ceux qui ont subi ces influences à rompre le joug qui leur a été imposé et à se sentir libres en Christ. Il ne faudra pas moins qu’un effort déterminé pour briser le charme auquel ils ont été assujettis. L’alpha déjà visible Ne vous y trompez pas: beaucoup s’éloigneront de la foi pour écouter des esprits séducteurs et des doctrines diaboliques. L’alpha de ce danger est maintenant devant nous. L’oméga sera d’une nature déconcertante. Nous devons étudier les paroles prononcées par le Christ dans la prière qu’il offrit peu avant son procès et son crucifiement. “Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père, l’heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t’ai glorifié
  • 370. 370 sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole.” Jean 17:1-6. Les chrétiens doivent faire preuve de piété La justice de Dieu est absolue. Elle caractérise toutes ses œuvres, toutes ses lois. Ce que Dieu est, son peuple doit l’être aussi. La vie du Christ doit se manifester dans celle de ses disciples. La piété d’ordre pratique qui a été vue dans tous ses actes publics et privés, dans chaque parole et chaque action, doit se voir également dans la vie de ses disciples. Ceux qui obéissent à la lumière qui leur a été donnée introduiront les vertus du caractère du Christ dans leur vie de tous les jours. Le Christ n’a pas commis de péché parce qu’il n’y avait point de péché en lui. Dieu m’a montré que les croyants
  • 371. 371 doivent manifester dans leur vie une justice pratique. Dans sa Parole, Dieu n’a-t-il pas mentionné les événements solennels qui doivent bientôt avoir lieu? Quand vous lisez ces choses croyez-vous ce qu’il dit? Ou bien auriez-vous abandonné votre foi en Dieu pour écouter une philosophie spécieuse? Comment éviter le châtiment qui vous menace, à moins d’humilier vos cœurs devant Dieu et de confesser vos péchés? Qu’en est-il, mes frères, dans l’œuvre médicale missionnaire? Le Dieu vivant ne vous parle-t-il pas dans sa Parole des événements qui viennent confirmer sa Parole? Bientôt viendra le jour où il faudra rendre compte. Avez-vous vécu de manière à ce que vous puissiez être pesés dans les balances du sanctuaire et n’être pas trouvés trop légers? Ou bien votre foi a-t-elle été façonnée et restreinte au point de devenir incrédulité? Votre obéissance aux hommes est-elle devenue rébellion contre Dieu? “Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi.” 2 Corinthiens 13:5.—Special Testimonies, Série B, No. 2:12-17.
  • 372. 372 Prenez garde Washington, D. C., 7 août 1904 Mon cher frère, Je suis chargée d’un message pour vous et pour les autres médecins rattachés à l’Association Médicale Missionnaire. Arrachez-vous à l’influence exercée par le livre Living Temple [Temple vivant];* car il contient des sentiments spécieux. Il y a là des choses entièrement vraies, mélangées toutefois à de l’erreur. Des passages de l’Ecriture sont cités hors de leur contexte, à l’appui de théories erronées. J’ai éprouvé une grande détresse en pensant aux erreurs contenues dans ce livre, et l’expérience par laquelle j’ai passé à ce sujet m’a presque coûté la vie. On dira que l’ouvrage Living Temple a été révisé. Mais le Seigneur m’a montré que l’auteur
  • 373. 373 n’a pas changé, et qu’il ne peut y avoir d’harmonie entre lui et les prédicateurs de l’Evangile aussi longtemps qu’il s’attache à ses idées actuelles. Il m’est commandé d’élever la voix pour avertir notre peuple et lui dire: “Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu.” Galates 6:7. Vous avez eu accès aux volumes 7 et 8 des Testimonies for the Church, où retentit le signal d’alarme. Mais quelques-uns n’ont pas su discerner la lumière pourtant si claire et si simple pour des esprits non influencés par des théories trompeuses. Aussi longtemps que les théories de ce livre, propres à égarer, sont reçues par nos médecins, il ne peut y avoir d’harmonie entre eux et les prédicateurs qui répandent le message évangélique. Il ne doit pas y avoir d’union tant qu’il n’y aura pas eu de changement. Quand les missionnaires médicaux mettront leur vie et leur exemple en harmonie avec le nom qu’ils portent, quand ils auront le ferme désir de s’unir aux prédicateurs de l’Evangile, alors il
  • 374. 374 pourra y avoir une action harmonieuse. Mais il nous faut refuser avec fermeté d’être entraînés hors de la plate-forme de la vérité éternelle qui a résisté à l’épreuve depuis 1844. L’alpha présenté dans “Living Temple” Il m’est ordonné de parler clairement. “Fais-y face”, tel est l’ordre donné. “Fais-y face avec fermeté, et promptement.” Mais pour y faire face il ne convient pas de distraire nos forces opérant dans le champ pour examiner les doctrines et les points de divergence. Un tel examen n’est pas nécessaire. Le livre Living Temple présente l’alpha de certaines hérésies mortelles. L’oméga suivra et sera reçu par ceux qui ne sont pas disposés à tenir compte des avertissements donnés. Nos médecins, sur qui reposent d’importantes responsabilités, devraient avoir un bon discernement spirituel. Ils doivent se tenir constamment sur leurs gardes. Des dangers que nous ne discernons pas encore nous surprendront bientôt et je désire qu’ils ne soient pas séduits. Je
  • 375. 375 désire intensément les voir libres dans le Seigneur. Je demande à Dieu qu’ils aient le courage de tenir ferme pour la vérité telle qu’elle est en Jésus, retenant jusqu’à la fin la confiance dont ils jouissent.—Special Testimonies, Série B, No. 2:49, 50.
  • 376. 376 Chapitre 25 Le fondement de notre foi Le Seigneur communiquera à son œuvre une force nouvelle, vitale, à mesure que des instruments humains obéiront à l’ordre donné d’aller proclamer la vérité. Celui qui a déclaré que sa vérité resplendira à jamais fera proclamer cette vérité par des messagers fidèles, qui donneront à la trompette un son bien défini. La vérité sera critiquée, tournée en dérision, méprisée; mais plus elle sera examinée de près et mise à l’épreuve, plus vif sera son éclat. En tant qu’Eglise nous devons nous tenir fermes sur la plate-forme de la vérité éternelle qui a surmonté toutes les épreuves. Il faut maintenir les solides piliers de notre foi. Les principes de vérité que Dieu a révélés constituent notre seul vrai fondement. Ce sont eux qui ont fait de nous ce que nous sommes. Le cours des années n’en a pas diminué la valeur. L’ennemi s’efforce
  • 377. 377 constamment d’arracher ces vérités de leur cadre et de les remplacer par de fausses théories. Il se servira de tous les moyens possibles pour réaliser ses desseins perfides. Mais le Seigneur suscitera des hommes clairvoyants qui sauront donner à ces vérités la place qui leur revient dans le plan de Dieu. Le messager céleste m’a montré que quelques- uns des raisonnements du livre Living Temple ne sont pas solides et pourraient égarer des esprits insuffisamment établis sur les principes fondamentaux de la vérité présente. Ils introduisent de pures spéculations au sujet de la personnalité de Dieu et de son omniprésence. Personne sur cette terre n’a le droit de spéculer sur cette question. Plus l’on discutera des théories fantaisistes, moins on connaîtra Dieu et la vérité qui sanctifie l’âme. Plusieurs sont venus me demander d’expliquer les positions prises dans Living Temple. Je réponds; “Elles sont inexplicables.” Les idées exprimées ne donnent pas une vraie connaissance de Dieu. A travers tout le livre des passages de
  • 378. 378 l’Ecriture sont cités; ils sont présentés de manière à faire apparaître l’erreur comme une vérité. Des théories erronées sont présentées d’une manière si plaisante qu’à moins d’un soin extrême beaucoup seront égarés. Nous n’avons pas besoin du mysticisme contenu dans ce livre. Ceux qui s’arrêtent à ces sophismes se trouveront bientôt dans une condition qui permettra à l’ennemi de s’entretenir avec eux et de les éloigner de Dieu. D’après ce qui m’est montré, l’auteur de ce livre s’est fourvoyé. Il a perdu de vue les vérités distinctives destinées à ce temps-ci. Il ne voit pas où ses pas vont aboutir. Le sentier de la vérité côtoie celui de l’erreur; les deux semblent se confondre aux yeux de celui qui n’est pas sous l’action du Saint-Esprit et qui, par conséquent, ne discerne pas promptement la différence qui existe entre la vérité et l’erreur. Une vue du danger qui approche A peu près au moment où parut Living Temple, une nuit il me fut montré qu’un danger était
  • 379. 379 imminent et que je devais m’y préparer en écrivant les choses que Dieu m’avait révélées concernant les principes fondamentaux de notre foi. Un exemplaire de Living Temple qui me fut envoyé resta dans ma bibliothèque sans être lu. Je savais, grâce à la lumière que le Seigneur m’avait donnée, que quelques-unes des idées défendues dans ce livre n’avaient pas l’approbation divine, et qu’il y avait là un piège préparé par l’ennemi pour les derniers jours. Je pensais qu’on ne tarderait pas à s’en rendre compte et que je n’avais pas besoin de dire quoi que ce soit à ce sujet. Dans la controverse qui s’éleva parmi nos frères au sujet des enseignements de ce livre, ceux qui voulaient lui assurer une vaste diffusion disaient: “Il contient exactement les idées enseignées par sœur White.” Ceci m’alla droit au cœur, et j’en eus le cœur brisé; je savais en effet que cela ne correspondait pas à la vérité. Enfin mon fils me dit: “Maman, tu devrais lire au moins quelques portions du livre pour voir si cela est conforme aux lumières que Dieu t’a
  • 380. 380 données.” Il s’assit à mon côté et ensemble nous avons lu la préface, le premier chapitre presque en entier et quelques paragraphes d’autres chapitres. Pendant cette lecture je compris que je voyais là les idées contre lesquelles j’avais été invitée à mettre en garde dès les premiers jours de mes travaux publics. Quand je quittai pour la première fois l’Etat du Maine, c’était pour me rendre au Vermont et au Massachusetts, afin d’y apporter un témoignage contre ces idées. Living Temple contient l’alpha de ces théories, et je savais que l’oméga ne tarderait pas à suivre; aussi étais-je en souci pour notre Eglise. Je savais que mon devoir était d’avertir nos frères et sœurs de ne pas discuter la présence et la personnalité de Dieu. Les déclarations contenues dans Living Temple sur ce sujet ne sont pas justes. Les passages bibliques cités à l’appui de la doctrine exposée sont mal interprétés. Je suis obligée de nier que les enseignements de Living Temple puissent être appuyés par des déclarations tirées de mes écrits. Il peut y avoir dans ce livre des expressions et des idées
  • 381. 381 conformes à mes écrits. Il peut y avoir dans mes écrits plusieurs déclarations qui, isolées de leur contexte et interprétées selon l’esprit de l’auteur de Living Temple, sembleraient en harmonie avec les enseignements de ce livre. Ceci paraît justifier l’assertion d’après laquelle les idées de Living Temple sont en harmonie avec mes écrits. Puisse le Seigneur empêcher que cette opinion se répande! Il en est peu qui soient capables de discerner les sophismes de certains et d’en apprécier les résultats. Mais le Seigneur a soulevé le rideau pour me montrer ce qui en résulterait. Les théories spiritualistes relatives à la personnalité de Dieu, si elles étaient poussées à leurs dernières conséquences, feraient disparaître d’un coup de balai toute l’économie chrétienne. On y enseigne que les événements qui sont près d’arriver ne sont pas dignes de retenir toute notre attention. On y invalide la vérité d’origine céleste, on prive le peuple de Dieu de son expérience passée pour lui donner à sa place une fausse science. Dans une vision de la nuit il m’a été montré
  • 382. 382 distinctement que certains ont considéré ces idées comme de grandes vérités auxquelles il faut maintenant donner de la publicité. Il m’a été montré une plate-forme, affermie par de solides charpentes,—les vérités de la Parole de Dieu. Quelqu’un occupant une haute position dans l’œuvre médicale chargeait tel ou tel homme de détacher les supports de cette plate-forme. Puis j’entendis une voix qui disait: “Où sont les sentinelles qui devraient se tenir sur les murailles de Sion? Dorment- elles? Ce fondement a été posé par le Maître ouvrier et il pourra résister à tous les orages et à toutes les tempêtes. Permettra-t-on à cet homme de présenter des doctrines qui sont la négation de l’expérience passée du peuple de Dieu? Le moment est venu d’agir avec décision.” L’ennemi des âmes a cherché à introduire la supposition selon laquelle une grande réforme doit avoir lieu parmi les adventistes du septième jour: cette réforme devrait consister à renoncer aux doctrines qui constituent les piliers de notre foi et entreprendre un travail de réorganisation. Si une telle réforme avait lieu, qu’est-ce qui s’ensuivrait?
  • 383. 383 Les principes de vérité que Dieu dans sa sagesse a donnés à l’Eglise du reste seraient rejetés. Notre religion subirait un changement. Les principes fondamentaux qui ont soutenu l’œuvre pendant les cinquante dernières années seraient tenus pour autant d’erreurs. Une nouvelle organisation serait établie. Des livres d’un ordre différent seraient écrits. On introduirait un système de philosophie intellectuelle. Les fondateurs de ce système se rendraient dans les villes pour y accomplir une œuvre magnifique. Il va sans dire que le sabbat serait peu respecté, tout comme le Dieu qui l’a établi. Ce nouveau mouvement ne tolérerait aucune opposition. Ses chefs enseigneraient que la vertu est préférable au vice, mais du moment que Dieu serait écarté, on ne dépendrait plus que de la force humaine qui est impuissante sans Dieu. On construirait sur le sable, et tout l’édifice s’écroulerait à la première tempête. Qui a l’autorité nécessaire pour inaugurer un tel mouvement? Nous avons nos Bibles. Nous avons notre expérience, attestée par l’action miraculeuse du Saint-Esprit. La vérité que nous possédons
  • 384. 384 exclut tout compromis. N’allons-nous pas répudier tout ce qui n’est pas en harmonie avec cette vérité? J’ai hésité et renvoyé à plus tard l’envoi de ce que l’Esprit du Seigneur m’avait contrainte à écrire. J’aurais préféré ne pas devoir présenter les influences trompeuses de ces sophismes. Mais la Providence divine veut que l’on affronte les erreurs survenues. Un iceberg! “Aborde-le” Peu de temps avant l’envoi des témoignages concernant les efforts de l’ennemi pour miner les fondements de notre foi en répandant des théories séduisantes, j’avais lu un incident au sujet d’un navire qui avait rencontré un iceberg dans le brouillard. Je ne pus presque pas dormir pendant plusieurs nuits. Je ployais comme un char sous le poids des gerbes. Une nuit une scène me fut présentée avec clarté. Un navire naviguait par un épais brouillard. Soudain la vigie cria: “Un iceberg tout proche!” Il y avait là un iceberg géant, se dressant bien plus haut que le navire. Une voix cria
  • 385. 385 avec autorité: “Abordez-le!” Il n’y eut pas d’hésitation. Il fallait agir instantanément. L’ingénieur mit toute la vapeur, et le pilote dirigea le navire contre l’iceberg. La glace fut heurtée avec fracas. Un choc terrible et l’iceberg se brisa en plusieurs morceaux qui tombèrent avec un bruit de tonnerre sur le pont. Les passagers furent violemment secoués par la collision, mais il n’y eut pas de vies perdues. Le navire fut endommagé, mais pouvait être réparé. Il fut repoussé en arrière, trembla de la proue à la poupe, comme une créature vivante, puis poursuivit son chemin. J’ai bien compris ce que cela signifiait. J’avais entendu mes ordres. J’avais entendu une voix, comme celle de notre Capitaine: “Aborde-le!” Je connaissais dès lors mon devoir, et je savais qu’il n’y avait pas un instant à perdre. Le moment était venu d’agir avec décision. Je devais sans délai obéir à l’ordre: “Aborde-le!” Cette nuit-là j’étais debout à une heure du matin, écrivant aussi vite que ma main pouvait courir sur le papier. Pendant les quelques jours qui
  • 386. 386 suivirent j’ai travaillé tôt et tard, préparant pour notre Eglise les instructions données au sujet des erreurs qui s’introduisaient parmi nous. Je n’ai cessé d’espérer qu’il y aurait une réforme complète, et que l’on maintiendrait les principes pour lesquels nous avons lutté dans les premiers jours et qui furent mis en lumière par la puissance du Saint-Esprit. Le sûr fondement de notre foi Plusieurs parmi les nôtres ne voient pas avec quelle fermeté ont été posés les fondements de notre foi. Mon mari, le pasteur Joseph Bates, le père Pierce,* le pasteur [Hiram] Edson, et d’autres hommes claivoyants, nobles et sincères, étaient parmi ceux qui, la date de 1844 écoulée, cherchaient la vérité comme un trésor caché. Je les ai rencontrés et nous avons étudié et prié avec ardeur. Souvent nous restions ensemble tard dans la nuit, et parfois jusqu’au matin, priant pour obtenir la lumière et étudiant la Parole. Ces frères se sont souvent réunis pour étudier la Bible, afin de
  • 387. 387 comprendre sa signification et d’être à même de prêcher avec puissance. Quand ils arrivaient dans leurs études à un point où ils devaient dire: “Impossible d’aller plus loin”, l’Esprit du Seigneur descendait sur moi, j’entrais en vision, les passages que nous avions examinés m’étaient expliqués clairement, et j’étais informée sur la manière de travailler et d’enseigner avec succès. Une lumière était accordée pour nous aider à comprendre les Ecritures touchant le Christ, sa mission, son sacerdoce. Une ligne de vérité partant de ce temps- là pour aboutir au moment où nous entrerons dans la cité de Dieu devenait claire pour moi et je communiquais à d’autres les instructions reçues du Seigneur. Pendant tout ce temps je ne réussissais pas à suivre les raisonnements des frères. Mon esprit paraissait fermé, de sorte que je ne pouvais comprendre la signification des passages étudiés. Ceci me remplissait de tristesse. Je demeurais dans cet état jusqu’au moment où les principaux points de notre foi nous devenaient clairs, en accord avec la Parole de Dieu. Les frères savaient que j’étais
  • 388. 388 incapable de comprendre ces sujets sans une vision, et ils acceptaient comme venant du ciel les révélations accordées. Pendant deux ou trois années mon esprit resta fermé à l’intelligence des Ecritures. Au cours de nos travaux mon mari et moi avons visité le père Andrews,* qui souffrait intensément d’un rhumatisme inflammatoire. Nous avons prié pour lui. J’ai posé mes mains sur sa tête et lui ai dit: “Père Andrews, le Seigneur Jésus vous guérit.” Guéri instantanément, il se leva, se promena dans la chambre, louant Dieu et disant: “Je n’ai jamais vu chose pareille. Des anges se trouvent dans cette chambre.” La gloire du Seigneur se manifesta. Une lumière semblait resplendir dans toute la maison, et une main d’ange se posa sur ma tête. Depuis ce temps-là et jusqu’à présent j’ai pu comprendre la Parole de Dieu. Quelle est donc l’influence qui, à ce moment de l’histoire de notre œuvre, voudrait agir sous main, avec énergie, pour renverser les fondements de notre foi—fondements posés au début de notre
  • 389. 389 œuvre par une étude de la Parole conduite avec prière et par des révélations? C’est sur ce fondement que nous avons construit pendant les cinquante années qui viennent de s’écouler. Cela vous étonne-t-il si j’ai quelque chose à dire quand je vois quelqu’un commencer à déplacer les piliers de notre foi? Il me faut obéir à l’ordre: “Aborde- le!” ... Je dois communiquer le message d’avertissement que Dieu m’a confié et laisser les résultats entre les mains du Seigneur. Il me faut présenter le sujet sous toutes ses faces. Le peuple de Dieu ne doit pas être dépouillé. Nous sommes le peuple qui observe les commandements de Dieu. Pendant les cinquante dernières années toutes les formes d’hérésie ont tenté d’obscurcir nos esprits concernant l’enseignement de la Parole de Dieu— particulièrement touchant le ministère que le Christ exerce dans le sanctuaire céleste, et le message que le Ciel nous a envoyé pour ces derniers jours, tel qu’il est contenu au chapitre 14 de l’Apocalypse.
  • 390. 390 Des messages de toute espèce ont été adressés aux adventistes du septième jour, pour prendre la place des vérités qui ont été obtenues point après point, par l’étude et la prière, et confirmées par la puissance miraculeuse du Seigneur. Mais les jalons qui ont fait de nous ce que nous sommes doivent être maintenus, et ils le seront, comme Dieu l’a déclaré dans sa Parole et par le témoignage de l’Esprit. Il nous demande de nous cramponner avec fermeté, par l’étreinte de la foi, aux principes fondamentaux qui ne peuvent être mis en question.
  • 391. 391 Chapitre 26 La loi parfaite La loi divine, telle qu’elle est présentée dans les Ecritures, a de vastes exigences. Chaque principe en est saint, juste et bon. La loi place les hommes sous son obligation par rapport à Dieu; elle atteint les pensées et les sentiments; elle produira la conviction du péché chez quiconque reconnaîtra ses transgressions. Si la loi ne concernait que la conduite extérieure, les hommes ne se sentiraient pas fautifs à cause de leurs mauvaises pensées, leurs désirs et leurs desseins coupables. Mais la loi exige que l’âme elle-même soit pure et l’esprit saint, que pensées et sentiments soient en accord avec la règle de l’amour et de la justice. Par ses enseignements le Christ a montré la vaste portée des principes de la loi promulguée au Sinaï. Il a fait une application vivante de la loi dont les principes restent à tout jamais la grande règle de la justice, par laquelle tous seront jugés au grand
  • 392. 392 jour où se tiendra le jugement, et où les livres seront ouverts. Il est venu accomplir toute justice; en tant que chef de l’humanité il a montré à l’homme comment agir de même, s’acquittant scrupuleusement de chaque devoir envers Dieu. Personne n’est contraint de perdre le ciel, vu la mesure de grâce offerte à tout homme. Quiconque s’y efforce peut atteindre à la perfection du caractère. Ceci constitue le vrai fondement de l’alliance nouvelle offerte par l’Evangile. La loi de Jéhova est l’arbre; l’Evangile est la floraison parfumée et le fruit portés par cet arbre. Quand l’Esprit de Dieu révèle à un homme la pleine signification de la loi, un changement de cœur se produit. En dépeignant à David son véritable état, le prophète Nathan lui fit reconnaître ses péchés et s’en détacher. David accepta le conseil avec douceur et s’humilia devant Dieu. Il déclara: “La loi de l’Eternel est parfaite: elle restaure l’âme. Les enseignements de l’Eternel sont vrais: ils donnent la sagesse aux simples. Les préceptes de l’Eternel sont droits: ils réjouissent le cœur. Les commandements de l’Eternel sont une
  • 393. 393 lumière: ils éclairent les yeux. La crainte de l’Eternel purifie: elle subsiste à perpétuité. Les jugements de l’Eternel ne sont que vérité: ils sont tous également justes; ils sont plus désirables que l’or, même que beaucoup d’or fin, plus doux que le miel, que le suc même des rayons de miel. Aussi ton serviteur est-il éclairé par eux; grande est la récompense de ceux qui les observent! Qui peut connaître ses égarements? Pardonne-moi les fautes que j’ignore! Préserve aussi ton serviteur des péchés volontaires: que je ne sois pas leur esclave! Alors je serai sans reproche et pur de grands péchés. Que les paroles de ma bouche et la méditation de mon cœur te soient agréables, ô Eternel, mon rocher, mon rédempteur!” (Psaumes 19:8-15, version synodale.) Ce que Paul pensait de la loi Voici le témoignage de Paul au sujet de la loi: “Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? [C’est dans l’homme que réside le péché, non dans la loi.] Loin de là! Mais je n’ai connu le péché que par la loi. Car je n’aurais pas connu la convoitise,
  • 394. 394 si la loi n’eût dit: Tu ne convoiteras point. Et le péché, saisissant l’occasion, produisit en moi par le commandement toutes sortes de convoitises; car sans loi le péché est mort. Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais; mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus. Ainsi, le commandement qui conduit à la vie se trouva pour moi conduire à la mort. Car le péché saisissant l’occasion, me séduisit par le commandement, et par lui me fit mourir.” Romains 7:7-11. Le péché n’a pas tué la loi; il a tué l’esprit charnel de Paul. “Maintenant, dit-il, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli.” Romains 7:6. “Ce qui est bon a- t-il donc été pour moi une cause de mort? Loin de là! Mais c’est le péché, afin qu’il se manifestât comme péché en me donnant la mort par ce qui est bon, et que, par le commandement, il devînt condamnable au plus haut point.” Romains 7:13. “La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon.” Romains 7:12. Paul appelle
  • 395. 395 l’attention de ses lecteurs sur la loi violée, et leur montre en quoi ils sont coupables. Il les instruit comme un bon maître d’école et leur montre comment revenir à une attitude d’obéissance envers Dieu. Il n’y a ni sûreté, ni repos, ni justification dans la transgression de la loi. Aucun homme ne peut espérer être trouvé innocent devant Dieu, en paix avec lui par les mérites du Christ, aussi longtemps qu’il persiste à pécher. Il doit mettre fin à ses transgressions et devenir loyal et sincère. Quand le pécheur se regarde dans le grand miroir moral, il aperçoit ses défauts de caractère. Il se voit tel qu’il est, taché, souillé, condamné. Il sait que la loi ne peut aucunement enlever la culpabilité ou pardonner le transgresseur. Il doit aller plus loin. La loi n’est qu’un pédagogue pour nous conduire au Christ. Il doit porter ses regards sur le Sauveur qui se charge de nos péchés. Dès que le Christ lui est révélé sur la croix du Calvaire, succombant sous le poids des péchés du monde entier, le Saint- Esprit lui montre l’attitude de Dieu à l’égard de tous ceux qui se repentent de leurs transgressions.
  • 396. 396 “Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean 3:16. Chacun de nous doit prendre garde, plus qu’il ne l’a jamais fait, à un “Ainsi dit le Seigneur”. Il y a des personnes qui manquent de loyauté à l’égard de Dieu, qui profanent son saint sabbat, qui ergotent sur les plus claires déclarations de la Parole, qui tordent le sens des Ecritures, et font en même temps des efforts désespérés pour justifier leur désobéissance par l’Ecriture. Mais la Parole condamne de telles pratiques, tout comme elle condamnait les scribes et les pharisiens contemporains du Christ. Il nous faut savoir ce qu’est la vérité. Imiterons-nous les pharisiens? Nous détournerons-nous du plus grand Maître que le monde ait jamais connu pour adopter des traditions, des maximes et des paroles d’hommes? Conséquences qu’entraîne la transgression de la loi
  • 397. 397 Il y a bien des croyances que l’esprit n’a pas le droit de partager. Adam crut au mensonge de Satan, à ses perfides insinuations dirigées contre le caractère de Dieu. “L’Eternel Dieu donna cet ordre à l’homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.” Genèse 2:16, 17. Quand Satan tenta Eve, il lui dit: “Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.” Genèse 3:1-5. La connaissance dont Dieu voulait priver nos premiers parents c’était la connaissance de la culpabilité. En acceptant les affirmations de Satan,
  • 398. 398 qui étaient fausses, ils introduisirent la désobéissance et la transgression dans notre monde. Cette désobéissance à un commandement explicite de Dieu, cette acceptation du mensonge de Satan amenèrent un déluge de maux sur le monde. Satan a poursuivi l’œuvre commencée en Éden. Il a travaillé diligemment pour obtenir que l’homme accepte les affirmations de Satan comme des arguments contre Dieu. Il s’est opposé aux efforts du Christ tendant à restaurer l’image de Dieu en l’homme et à lui imprimer la ressemblance de Dieu. Les fausses croyances que Paul avait avant sa conversion n’ont pas fait de lui un homme aimable, tendre et compatissant. Il était un zélateur religieux, furieux contre la vérité relative à Jésus. Il parcourait le pays, à la poursuite d’hommes et de femmes qu’il jetait en prison. C’est à ce propos qu’il a dit: “Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j’ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui. J’ai persécuté
  • 399. 399 à mort cette doctrine, liant et mettant en prison hommes et femmes.” Actes des Apôtres 22:3, 4. La famille humaine se trouve en difficulté pour avoir transgressé la loi du Père. Mais Dieu n’abandonne pas le pécheur avant de lui avoir montré le remède au péché. Le Fils unique de Dieu est mort pour nous donner la vie. Le Seigneur a accepté ce sacrifice consenti en notre faveur comme notre substitut et notre garantie, à condition que nous recevions le Christ et que nous croyions en lui. Le pécheur doit s’approcher du Christ avec foi, s’approprier ses mérites, déposer ses péchés sur Celui qui s’offre à les porter, et recevoir son pardon. C’est pour cela que le Christ est venu dans le monde. Ainsi la justice du Christ est imputée au pécheur repentant et croyant. Celui-ci devient membre de la famille royale, enfant du Roi céleste, héritier de Dieu, cohéritier du Christ.
  • 400. 400 Chapitre 27 Nature de la loi de Dieu David dit: “La loi de l’Eternel est parfaite.” Psaumes 19:8. “Depuis longtemps j’ai appris à connaître tes enseignements; car tu les as établis pour toujours.” Psaumes 119:152, version synodale. Et Paul atteste: “La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon.” Romains 7:12. En tant que Régisseur suprême de l’univers, Dieu a constitué des lois non seulement pour le gouvernement de tous les êtres vivants, mais aussi pour les opérations de la nature. Toutes choses, grandes ou petites, animées ou inanimées, doivent obéir à des lois invariables qui ne peuvent être méconnues. Aucune exception à cette règle, car rien de ce qu’a fait la main divine n’a été oublié par l’intelligence divine. Mais alors que tout dans la nature est soumis à des lois naturelles, l’homme seul, en tant qu’être intelligent, est sujet à répondre
  • 401. 401 à la loi morale, dont il est capable de comprendre les exigences. A l’homme seul, couronnement de la création, Dieu a donné une conscience apte à comprendre les exigences sacrées de la loi divine, et un cœur capable de l’aimer en la déclarant sainte, juste et bonne; aussi une obéissance prompte et parfaite est-elle exigée de l’homme. Néanmoins Dieu ne le force pas à obéir, lui laissant sa liberté d’agent moral. Il en est peu qui comprennent le sujet si important de la responsabilité personnelle de l’homme. Chacun de nous peut obéir et vivre, ou bien transgresser la loi de Dieu, défier son autorité et recevoir la punition méritée. Aussi la question se pose avec force à chaque âme: Obéirai-je à la voix céleste, aux dix paroles prononcées au Sinaï, ou me joindrai-je à la multitude qui foule aux pieds cette loi flamboyante? Ceux qui aiment Dieu trouveront leurs délices à obéir à ses commandements, à faire ce qui lui plaît. Mais le cœur naturel hait la loi divine et déclare la guerre à ses saintes exigences. Les hommes ferment leurs âmes à la lumière divine; ils refusent de la suivre alors qu’elle brille
  • 402. 402 sur eux. Ils sacrifient la pureté du cœur, la faveur de Dieu et l’espoir du ciel à des satisfactions égoïstes ou à des gains mondains. “La loi de l’Eternel est parfaite” (Psaumes 19:8), a dit le psalmiste. Qu’elle est magnifique dans sa simplicité, son ampleur et sa perfection, la loi de Jéhova! Elle est si brève que l’on peut aisément apprendre par cœur chacun de ses préceptes, et cependant à portée assez vaste pour exprimer toute la volonté de Dieu, et pour s’appliquer non seulement aux actions extérieures, mais aussi aux pensées, aux intentions, aux désirs et aux émotions du cœur, ce dont les lois humaines sont incapables, car elles ne s’occupent que des actions extérieures. Un transgresseur peut réussir à cacher ses méfaits; quelque criminel qu’il soit,— voleur, meurtrier ou adultère,—la loi humaine ne saurait le condamner comme coupable aussi longtemps qu’il n’a pas été découvert. La loi de Dieu prend note de la jalousie, de l’envie, de la haine, de la malice, de la vengeance, de la convoitise, de l’ambition qui sourdent dans l’âme sans avoir encore trouvé à se traduire en action
  • 403. 403 extérieure, parce que la volonté y était, mais l’occasion a manqué. Et ces émotions coupables seront prises en considération au jour où “Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal”. Ecclésiaste 12:16. La loi de Dieu est simple La loi de Dieu est simple, facile à comprendre. Il y a des hommes qui se vantent orgueilleusement de ne croire que ce qu’ils comprennent; ils oublient que la vie humaine et la nature dans ses manifestations de la puissance divine recèlent des mystères que la philosophie la plus profonde, les recherches les plus étendues sont impuissantes à expliquer. Aucun mystère, en revanche, dans la loi de Dieu. Tous peuvent comprendre les grandes vérités qu’elle renferme. L’intelligence la plus faible peut en saisir les règles; le plus ignorant peut régler sa vie et former son caractère d’après cette règle divine. Si les enfants des hommes voulaient obéir à ces lois dans toute la mesure de leur capacité, ils gagneraient une force intellectuelle et
  • 404. 404 une faculté de discernement qui leur feraient mieux comprendre les desseins et les plans de Dieu. Ce progrès se poursuivrait non seulement dans cette vie-ci, mais jusque dans l’éternité; en effet, aussi loin que nous avancions dans la connaissance de la sagesse et de la puissance de Dieu, l’infini reste encore devant nous. La loi divine nous demande d’aimer Dieu par- dessus tout et notre prochain comme nous-mêmes. Là où cet amour ne s’exerce pas, la plus haute profession de foi n’est que pure hypocrisie. “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes” (Matthieu 22:37-40), a dit le Christ. La loi exige une parfaite obéissance. “Quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous.” Jacques 2:10. Aucun de ces dix préceptes ne peut
  • 405. 405 être transgressé sans qu’il y ait déloyauté envers le Dieu du ciel. Dévier tant soit peu de ses exigences, par négligence ou volontairement, constitue un péché, et tout péché expose le pécheur à la colère de Dieu. L’obéissance était la seule condition à remplir par l’ancien Israël pour bénéficier de l’accomplissement des promesses qui assuraient les plus grands privilèges au peuple de Dieu; l’obéissance à la loi attirera aujourd’hui les plus riches bénédictions sur les individus et les nations, les mêmes bénédictions auxquelles les Hébreux auraient pu participer. L’obéissance à la loi est essentielle, non seulement à notre salut, mais aussi à notre bonheur et à celui des personnes qui sont en rapport avec nous. “Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur.” Psaumes 119:165. Ainsi s’exprime la Parole inspirée. Et voici que l’homme, cet être fini, veut présenter au monde cette loi sainte, juste et bonne, cette loi de liberté, que le Créateur a adaptée aux besoins de l’homme, comme si c’était un joug d’esclavage, que personne ne saurait porter. Mais
  • 406. 406 c’est le pécheur pour qui la loi est un joug pénible à porter; c’est le transgresseur qui ne sait découvrir aucune beauté dans ses préceptes. C’est qu’en effet, l’affection de la chair “ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas”. Romains 8:7. “C’est par la loi que vient la connaissance du péché.” Romains 3:20. Car “le péché est la transgression de la loi”. 1 Jean 3:4. C’est la loi qui donne aux hommes la conviction du péché; il faut qu’ils se sentent pécheurs, exposés à la colère divine, avant qu’ils puissent se rendre compte qu’ils ont besoin d’un Sauveur. Satan s’efforce continuellement d’ôter à l’homme le sentiment de la gravité du péché. Ceux qui foulent aux pieds la loi de Dieu accomplissent l’œuvre du grand séducteur; ils rejettent, en effet, l’unique règle définissant le péché et troublant la conscience du transgresseur. La loi de Dieu atteint les mobiles secrets qui, bien que coupables, sont souvent pris à la légère, alors qu’ils sont la base du caractère et ce qui
  • 407. 407 permet de le juger. C’est le miroir dans lequel le pécheur doit se regarder s’il veut pouvoir apprécier sainement son caractère moral. Quand il se voit condamné par cette grande règle de justice, il doit sans retard se repentir de ses péchés et rechercher le pardon à travers le Christ. Négligeant ce devoir plusieurs tentent de briser le miroir qui révèle leurs défauts, et d’annuler la loi qui signale les imperfections de leur vie et de leur caractère. Nous vivons à une époque de grande méchanceté. Des multitudes sont esclaves d’usages coupables et de mauvaises habitudes, et il n’est pas facile de rompre leurs chaînes. L’iniquité, tel un déluge, inonde la terre. Des crimes que l’on ose à peine nommer sont commis chaque jour. Et cependant des hommes se donnant pour des sentinelles placées sur les murs de Sion se risqueront à enseigner que la loi était donnée aux Juifs seulement, et qu’elle a été abolie et remplacée par les glorieux privilèges apportés par l’Evangile. N’y a-t-il pas un rapport entre cette prédominance d’iniquité et de crimes et le fait que des prédicateurs et leurs auditeurs maintiennent et
  • 408. 408 enseignent que la loi n’est plus en vigueur? La loi de Dieu nous condamne, non seulement à cause de ce que nous faisons, mais aussi à cause de ce que nous ne faisons pas. Nous ne devons pas chercher à nous justifier alors que nous omettons de faire ce que la loi demande. Non contents de cesser de mal faire, nous devons apprendre à faire le bien. Dieu nous a dotés de facultés qui doivent être employées à faire de bonnes œuvres; si ces facultés ne sont pas mises à l’œuvre, nous serons certainement traités de serviteurs méchants et paresseux. Il se peut que nous n’ayons pas commis de graves péchés enregistrés contre nous dans les livres du ciel; mais nous sommes condamnés pour n’avoir pas accompli des actes purs, bons, élevés et nobles, et avoir démontré par là que nous n’avons pas mis à profit les talents à nous confiés. La loi de Dieu existait avant la création de l’homme. Elle était adaptée à des êtres saints; les anges eux-mêmes y étaient soumis. Les principes de justice n’ont pas varié depuis la chute. La loi n’a subi aucune diminution; aucun de ses préceptes
  • 409. 409 n’était sujet à amélioration. Telle qu’elle a existé dès le commencement, telle elle subsistera à travers toute l’éternité. “Depuis longtemps j’ai appris à connaître tes enseignements, a dit le psalmiste; car tu les as établis pour toujours.” (Psaumes 119:152, version synodale.) C’est par cette loi qui gouverne les anges, qui exige la pureté dans les pensées les plus secrètes, dans les désirs et les dispositions, et dont les ordonnances “sont affermies pour l’éternité” (Psaumes 111:8), que le monde entier sera jugé au jour de Dieu qui approche. Les transgresseurs peuvent s’imaginer que le Tout-Puissant ne sait pas, qu’il ne voit pas; il ne les supportera pas indéfiniment. Ils recevront bientôt le salaire de leurs actions, la mort, salaire du péché; tandis que la nation fidèle, qui aura gardé la loi, sera introduite dans la cité céleste aux portes d’or et sera couronnée d’une joie et d’une vie immortelles, en la présence de Dieu et de l’Agneau.
  • 410. 410 Chapitre 28 La loi, objet de la haine de Satan En me réveillant la nuit dernière j’ai senti un lourd fardeau sur mon cœur. Je présentais un message à nos frères et sœurs, c’était un message d’avertissement et d’instruction concernant l’attitude de personnes qui répandent de fausses théories quant à la réception du Saint-Esprit et la manière dont il opère par des instruments humains. J’ai appris qu’un fanatisme analogue à celui auquel il fallut faire face après l’expiration du temps en 1844 se manifestera à nouveau parmi nous dans les derniers jours du message, et qu’il faudra y faire face avec autant d’énergie qu’il n’en fallut au cours de notre première expérience. Nous nous trouvons au seuil d’événements graves et solennels. Les prophéties s’accomplissent. Une histoire étrange et pleine
  • 411. 411 d’intérêt s’inscrit dans les livres du ciel— événements prédits comme devant précéder de peu le grand jour de Dieu. Tout dans le monde est dans un état instable. Les nations sont irritées, et l’on fait de grands préparatifs de guerre. Une nation conspire contre une nation, un royaume contre un royaume. Le grand jour de Dieu est proche. Toutefois, bien que les nations rassemblent leurs forces en vue de la guerre et de l’effusion de sang, l’ordre est encore donné aux anges de retenir les quatre vents jusqu’à ce que les serviteurs de Dieu soient scellés au front. Le monde aujourd’hui souffre des conséquences inévitables de la transgression de la loi de Dieu. L’œuvre de la création achevée, Dieu se reposa le septième jour, et sanctifia ce jour de son repos, le mettant à part comme le jour que l’homme doit consacrer à l’adoration. Mais le monde en général, en ce temps-ci, ne tient aucun compte de la loi de Jéhova. Un autre jour a été substitué en lieu et place du jour de repos choisi par Dieu. L’instrument humain dresse ses voies et sa volonté contre les enseignements positifs de la
  • 412. 412 Parole, et le monde est plongé dans la révolte et le péché. L’opposition à la loi de Dieu a débuté dans les parvis célestes, avec Lucifer, le chérubin protecteur. Satan voulait être le premier dans les conseils célestes, égal à Dieu. Il entreprit son œuvre de rébellion avec les anges placés sous son commandement, s’efforçant de répandre parmi eux un esprit de mécontentement. Il procéda avec tant d’habileté que beaucoup d’anges lui accordèrent leur allégeance avant de bien connaître ses desseins. Même les anges restés fidèles ne pouvaient discerner clairement son caractère, ni voir où tendaient ses efforts. Quant Satan eut réussi à gagner beaucoup d’anges, il plaida sa cause auprès de Dieu, prétendant que les anges désiraient lui voir occuper la position détenue par le Christ. Le mal alla croissant jusqu’au moment où l’esprit de mécontentement éclata en une révolte ouverte. C’est alors qu’il y eut guerre dans le ciel; Satan fut jeté dehors avec tous ceux qui sympathisaient avec lui. Satan avait combattu pour
  • 413. 413 s’emparer du ciel, et il avait perdu la bataille. Dieu ne pouvait plus, dès lors, lui confier des honneurs et de l’autorité; ces choses lui furent retirées, tout comme sa participation au gouvernement du ciel. Depuis ce moment-là Satan et ses confédérés sont restés les ennemis déclarés de Dieu dans notre monde, s’opposant sans cesse à la cause de la vérité et de la justice. Satan a continué à présenter le Christ et Dieu sous un faux jour, et le monde s’est rangé à ses côtés. Même les Eglises faisant profession de christianisme ont pris position en faveur du premier grand apostat. Satan se donne comme le prince du royaume de ce monde: c’est en cette qualité qu’il s’est approché du Christ dans la dernière des trois grandes tentations au désert. Montrant au Sauveur les royaumes du monde qu’il avait fait défiler devant lui, Satan lui dit: “Je te donnerai toutes ces choses si, te prosternant devant moi, tu m’adores.” Dans les parvis célestes le Christ avait su que le temps viendrait où il lui faudrait affronter le
  • 414. 414 pouvoir de Satan et le vaincre s’il voulait arracher la race humaine à sa domination. Le moment venu, le Fils de Dieu déposa sa couronne et sa robe royales; cachant sa divinité sous son humanité, il vint sur la terre pour affronter et vaincre le prince du mal. Afin de devenir l’Avocat de l’homme auprès du Père, le Sauveur allait vivre sur la terre comme tout être humain doit le faire, acceptant les adversités, les douleurs et les tentations. L’Enfant de Bethléhem allait s’identifier avec la race humaine; par une vie immaculée de la crèche à la croix il allait montrer que l’homme qui voudrait se repentir et se confier en lui retrouverait la faveur de Dieu. Il allait apporter à l’homme la grâce rédemptrice, le pardon des péchés. Les hommes obtiendraient le pardon, pourvu qu’ils voulussent rentrer dans l’ordre et cesser leurs transgressions. Dans la faiblesse de son humanité le Christ allait subir les tentations d’un être doué des facultés supérieures que Dieu a accordées à la famille angélique. Mais l’humanité du Christ était unie à sa divinité, ce qui lui permettrait de résister à toutes les tentations de Satan et de préserver son
  • 415. 415 âme des souillures du péché. A tout fils et à toute fille d’Adam prêt à accepter par la foi les justes attributs de son caractère il donnerait le pouvoir de la victoire. Dieu a aimé le monde au point de donner son Fils unique afin que quiconque le recevrait devienne capable d’imiter sa vie juste. Le Christ a fourni la preuve de la possibilité pour l’homme de saisir par la foi la puissance de Dieu. Il a montré que le pécheur, en se repentant et en exerçant sa foi en la justice du Christ, peut être réconcilié avec Dieu et participer à la nature divine, fuyant la corruption qui règne dans le monde par la convoitise. Satan offre aujourd’hui les mêmes tentations qu’il offrit au Christ, promettant les royaumes du monde en retour de notre allégeance. Mais les tentations de Satan n’ont aucun pouvoir sur celui qui regarde à Jésus, le chef et le consommateur de la foi. Il ne peut entraîner au péché celui qui accepte par la foi les vertus de Celui qui a été tenté comme nous en toutes choses, sans pécher.
  • 416. 416 “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Il est invincible, celui qui se repent de ses péchés et qui accepte le don de la vie du Fils de Dieu. Saisissant par la foi la nature divine, il devient enfant de Dieu. Il prie, il croit. Tenté et soumis à l’épreuve, il réclame la puissance que le Christ lui a acquise par sa mort, et il triomphe par sa grâce. C’est ce que tout pécheur doit comprendre. Il doit se repentir de ses péchés, croire à la puissance du Christ, accepter la force capable de le sauver et de le préserver du péché. Combien nous devrions être reconnaissants, en pensant à l’exemple que le Christ nous a donné! Ne cherchez pas à éviter la croix Théories et spéculations d’invention humaine peuvent abonder; qui veut sortir vainqueur de l’épreuve, jusqu’à la fin, doit être assez humble pour se tenir dans la dépendance du pouvoir divin. Si nous saisissons la puissance de l’Infini, si nous venons au Christ en disant: “Je ne t’apporte rien; je
  • 417. 417 me cramponne à ta croix”, alors les agents divins peuvent coopérer avec nous pour sanctifier et purifier nos vies. Que personne ne cherche à éviter la croix. C’est elle qui nous assure la victoire. C’est au moyen des afflictions et des épreuves que les agents divins peuvent effectuer dans nos vies une œuvre qui aura pour résultat l’amour, la paix et la bonté du Christ. L’étude de la Parole doit accomplir une grande œuvre, jour après jour, dans le cœur humain. Nous avons besoin d’apprendre la simplicité de la vraie foi. Ceci portera sa récompense. Efforçons-nous d’obtenir des progrès décisifs dans l’intelligence spirituelle. Faisons de la précieuse Parole notre conseillère. Il nous faut nous avancer avec prudence, en nous tenant tout près de Jésus. Il nous faut l’esprit et la grâce du Christ, ainsi que la foi agissant par l’amour, qui purifie l’âme. Il nous faut bien comprendre ce que Dieu exige de son peuple. Chacun peut comprendre la loi qui est l’expression de son caractère. Les paroles
  • 418. 418 écrites du doigt de Dieu sur des tables de pierres révèlent si parfaitement sa volonté à l’égard de son peuple, qu’il n’y a pas lieu de s’y méprendre. Les lois du royaume ont été clairement définies pour être révélées à tous peuples et langues en tant que principes du gouvernement divin. Il convient d’étudier ces lois contenues au chapitre 20 de l’Exode et au chapitre 31, versets 12 à 18. Quand siégera le jugement, quand les livres seront ouverts et que tout homme sera jugé d’après ce qui sera écrit dans ces livres, les tables de pierre, restées cachées sous la garde de Dieu jusqu’à ce jour-là, seront présentées au monde comme la règle de la justice. Alors hommes et femmes comprendront que leur salut dépend de leur obéissance à la loi parfaite de Dieu. Il n’y aura aucune excuse pour le péché de qui que ce soit. En accord avec les justes principes de cette loi, les sentences de vie ou de mort seront prononcées sur tous les hommes.
  • 419. 419 Chapitre 29 Le Christ, notre seul espoir Dès avant la fondation du monde, le Christ, le Fils unique de Dieu, s’est engagé par serment à devenir le Rédempteur de la race humaine au cas où Adam viendrait à pécher. Adam étant tombé, Celui qui partageait la gloire du Père avant que le monde fût, mit de côté sa robe et sa couronne royales et descendit de son trône pour devenir l’Enfant de Bethléhem; sur le terrain même où Adam avait trébuché et était tombé, il allait arracher les êtres humains à leur déchéance. Il se soumit à toutes les tentations que l’ennemi apporte aux hommes et aux femmes; tous les assauts de Satan ne purent le détourner de la fidélité à son Père. En vivant sans péché il démontra que tout fils et toute fille d’Adam peut résister aux tentations de celui qui pour la première fois a introduit le péché dans le monde. Le Christ a apporté aux hommes et aux femmes
  • 420. 420 une puissance victorieuse. Il est venu en ce monde sous une forme humaine, pour y vivre en tant qu’homme parmi les hommes. Il assuma les risques de la nature humaine et fut mis à l’épreuve. Dans son humanité il participait de la nature divine. Par son incarnation il devint le Fils de Dieu dans un sens tout nouveau. L’ange avait dit à Marie: “La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.” Luc 1:35. Quoique Fils d’une créature humaine, il devint le Fils de Dieu dans un sens nouveau. C’est ainsi qu’il se tint en ce monde,—Fils de Dieu, en même temps qu’allié à la race humaine par sa naissance. Le Christ est venu sous une forme humaine pour montrer aux habitants des mondes qui n’ont pas connu la chute qu’il a pourvu amplement à ce que les êtres humains puissent vivre dans la loyauté par rapport à leur Créateur. Il endura les tentations que Satan eut la permission d’employer contre lui, et il résista à tous ses assauts. Il fut cruellement affligé et rudement attaqué, mais Dieu ne le laissa pas sans approbation. Lorsqu’il sortit de l’eau du
  • 421. 421 Jourdain, où Jean l’avait baptisé, l’Esprit de Dieu descendit sur lui sous la forme d’une colombe dorée, et une voix céleste prononça ces paroles: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.” Matthieu 3:17. Immédiatement après cette proclamation l’Esprit conduisit le Christ dans le désert. Marc a dit: “Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert, où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages.” Marc 1:12, 13. “Il ne mangea rien durant ces jours-là.” Luc 4:2. Résister à la tentation C’est conduit par l’Esprit de Dieu que Jésus se rendit au désert où il allait être tenté. Il ne s’exposa pas volontairement à la tentation. Il alla au désert pour être seul et méditer sur sa mission et son œuvre. Par le jeûne et la prière il voulait se fortifier avant de s’engager dans le sentier ensanglanté qu’il devait parcourir. Comment allait-il entreprendre l’œuvre qui aurait pour but la délivrance des captifs tourmentés par le destructeur? Pendant ce jeûne prolongé, tout le plan de son œuvre en tant que
  • 422. 422 libérateur de l’homme se déroula devant lui. Quand Jésus entra dans le désert, il était enveloppé de la gloire de son Père. Absorbé dans la communion de son Père, il se trouva élevé au- dessus de la faiblesse humaine. Mais quand la gloire l’eut quitté, il lui fallut se battre contre la tentation. Celle-ci l’accablait à chaque instant. Sa nature humaine reculait devant le conflit qui l’attendait. Il jeûna et pria durant quarante jours. Faible et émacié par la faim, épuisé et rendu hagard par l’agonie mentale, “son visage était défait, méconnaissable”, “son aspect différait de celui des autres hommes”. (Ésaïe 52:14, version synodale.) C’était l’occasion que Satan cherchait. Il pensait pouvoir vaincre le Christ, cette fois-ci. Comme pour répondre à sa prière, quelqu’un s’approcha du Sauveur déguisé en ange de lumière et lui apporta ce message: “Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.” Matthieu 4:3. Jésus répondit à Satan: “L’homme ne vivra pas
  • 423. 423 de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.” Matthieu 4:4. Dans chaque tentation l’arme de combat dont il se servit était la Parole de Dieu. Satan demandait au Christ d’opérer un miracle pour prouver sa divinité. Bien mieux qu’un miracle, une ferme confiance en un “Ainsi a dit le Seigneur” constituait un signe incontestable. Le tentateur n’aurait pas l’avantage aussi longtemps que le Christ maintiendrait cette position. Nous familiariser avec la Parole de Dieu, c’est là notre unique espoir. Ceux qui sondent diligemment les Ecritures n’accepteront pas les tromperies de Satan comme des vérités divines. Personne ne doit se laisser emporter par les spéculations présentées par l’ennemi de Dieu et du Christ. Il faut nous abstenir de spéculer sur des questions au sujet desquelles la Parole de Dieu a gardé le silence. Tout ce qui est nécessaire à notre salut est révélé dans la Parole de Dieu. Faisons de la Parole de Dieu notre conseillère jour après jour. Le Christ a été uni à son Père de toute éternité;
  • 424. 424 il restait encore un avec Dieu après avoir revêtu la nature humaine. Il est le lien qui rattache à Dieu l’humanité. “Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même.” Hébreux 2:14. C’est par lui seulement que nous pouvons devenir enfants de Dieu. A tous ceux qui croient en lui il donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ainsi un cœur devient le temple du Dieu vivant. Parce que le Christ a revêtu la nature humaine, des hommes et des femmes deviennent participants de la nature divine. Par l’Evangile il met en lumière la vie et l’immortalité.
  • 425. 425 Chapitre 30 La loi et l’Évangile En rejetant le Christ, les Juifs ont rejeté le fondement de leur foi. D’autre part, le monde chrétien qui aujourd’hui se réclame de la foi au Christ tout en rejetant la loi de Dieu, commet une erreur semblable à celle de ces Juifs égarés. Ceux qui déclarent s’en tenir au Christ et placer en lui leur espoir, mais qui en même temps jettent le mépris sur la loi morale et sur les prophéties, ne se trouvent pas en meilleure posture que les Juifs incrédules. Ils ne peuvent inviter les pécheurs à la repentance d’une manière intelligente, incapables qu’ils sont d’expliquer de quoi il faut se repentir. Le pécheur qu’on exhorte à renoncer à ses péchés a le droit de demander: Qu’est-ce que le péché? Ceux qui respectent la loi de Dieu peuvent répondre: Le péché est la transgression de la loi. Ceci est confirmé par la déclaration de Paul: Sans la loi je n’aurais pas connu le péché.
  • 426. 426 Ceux-là seuls qui se reconnaissent liés par les exigences de la loi morale peuvent expliquer la nature de l’expiation. Le Christ est venu en qualité de médiateur entre Dieu et l’homme, pour réaliser l’union de celui-ci avec Dieu en l’amenant à obéir à sa loi. La loi est impuissante à pardonner au transgresseur. Jésus seul peut payer la dette du pécheur. Mais le pécheur repentant dont Jésus a payé la dette n’est pas autorisé à continuer de transgresser la loi de Dieu; il doit désormais vivre en obéissant à la loi. Si la loi de Dieu n’avait pas existé avant la création de l’homme, Adam n’aurait pu pécher. Les principes de la loi n’ont pas été changés à la suite de la transgression d’Adam; ils furent seulement formulés de manière à répondre aux besoins de l’homme déchu. Le Christ, en accord avec son Père, a institué le système des sacrifices; la mort qui aurait dû frapper immédiatement le coupable était transférée à la victime qui préfigurait la grande et parfaite offrande du Fils de Dieu. Les péchés du peuple étaient transférés en
  • 427. 427 figure au sacrificateur officiant, médiateur en faveur du peuple. Il n’était pas donné au sacrificateur de s’offrir lui-même pour le péché, vu qu’il était pécheur lui aussi. Aussi, au lieu de subir lui-même la mort, il immolait un agneau sans défaut; la pénalité du péché était transférée à la bête innocente, qui devenait son substitut, et préfigurait l’offrande parfaite de Jésus-Christ. Dans le sang de cette victime la foi de l’homme entrevoyait le sang du Christ qui devait expier les péchés du monde. But de la loi cérémonielle Si Adam n’avait pas transgressé la loi de Dieu, la loi cérémonielle n’eût jamais été instituée. La bonne nouvelle fut apportée à Adam pour la première fois lorsqu’il lui fut dit que la postérité de la femme écraserait la tête du serpent; elle fut transmise d’une génération à l’autre jusqu’à Noé, Abraham et Moïse. C’est le Christ lui-même qui fit connaître à Adam et à Eve le plan du salut. Ils gardèrent cette leçon importante comme un précieux trésor et le transmirent oralement à leurs
  • 428. 428 enfants et aux enfants de leurs enfants. Ainsi se conserva la connaissance de la loi de Dieu. En ce temps-là les hommes vivaient près de mille ans et des anges les visitaient pour leur apporter les instructions du Christ. On adorait Dieu par des sacrifices; ceux qui craignaient Dieu confessaient leurs fautes devant lui et portaient leurs regards en avant, avec gratitude et une sainte confiance, vers l’Etoile du matin, qui guiderait vers le ciel les enfants d’Adam déchus, par la repentance envers Dieu et la foi au Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Ainsi l’Evangile était prêché à l’occasion de chaque sacrifice et les œuvres des croyants ne cessaient de manifester leur foi au Sauveur attendu. Jésus dit aux Juifs: “Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?” Jean 5:46, 47. Adam n’a pas réussi, par son exemple et ses préceptes, à endiguer le flot de malheur que sa transgression avait amené sur les hommes.
  • 429. 429 L’incrédulité s’insinua dans les cœurs. Les enfants d’Adam offrent l’exemple de deux attitudes humaines différentes à l’égard des exigences divines. Abel sut voir le Christ figuré dans les sacrifices. Caïn ne croyait pas à la nécessité des sacrifices; il ne voulut pas voir le Christ préfiguré dans l’agneau immolé; le sang des bêtes lui semblait privé de vertu. L’Evangile fut annoncé à Caïn aussi bien qu’à son frère; ce fut pour lui une odeur de mort pour la mort parce qu’il ne voulut pas reconnaître, dans le sang de l’agneau sacrifié, Jésus-Christ, seule possibilité de salut pour l’homme. Par sa vie et sa mort le Sauveur a accompli toutes les prophéties qui l’annonçaient; il est la réalité signifiée par tous les types et les ombres. Il observa la loi morale; il l’a magnifiée en se soumettant à elle en tant que représentant de l’homme. Ceux qui, en Israël, se tournaient vers Dieu et acceptaient le Christ comme la réalité préfigurée par les sacrifices, discernaient la fin de ce qui devait être aboli. L’obscurité qui couvrait d’un voile le système juif était pour eux comme le
  • 430. 430 voile qui cachait la gloire sur le visage de Moïse. La gloire qui éclairait le visage de Moïse était le reflet de la lumière que le Christ a apportée au monde pour le bien de l’humanité. Alors que Moïse se trouvait sur la montagne, en la présence de Dieu, le plan du salut, qui remontait à la chute d’Adam, lui fut révélé avec force. Il apprit alors que l’ange qui conduisait les enfants d’Israël dans leurs voyages devrait un jour se manifester dans la chair. Le Fils chéri de Dieu, qui était un avec le Père, devait ramener à l’unité avec Dieu tous les hommes qui croiraient et se confieraient en lui. Moïse a compris la signification du système des sacrifices. Le Christ enseigna à Moïse le plan évangélique, et par le Christ la gloire de l’Evangile brillait sur le visage de Moïse à tel point que le peuple ne pouvait en soutenir le regard. Moïse ignorait la gloire qui illuminait son visage, et il se demandait pourquoi les enfants d’Israël fuyaient sa présence. Il les invita à s’approcher, mais ils n’osaient contempler ce
  • 431. 431 visage glorifié. Quand Moïse apprit que le peuple ne pouvait regarder son visage, il se couvrit d’un voile. C’est parce que les enfants d’Israël transgressaient la sainte loi de Dieu qu’il leur était si pénible de regarder le visage de Moïse. Ainsi sont dévoilés les sentiments de ceux qui violent la loi de Dieu. Ils désirent fuir sa lumière pénétrante qui terrorise le transgresseur, alors qu’elle semble sainte, juste et bonne au fidèle. Ceux-là seuls qui estiment la loi de Dieu à sa juste valeur peuvent estimer l’expiation du Christ, rendue nécessaire par la violation de la loi du Père. Ceux qui entretiennent l’idée qu’il n’y avait pas de Sauveur sous l’ancienne dispensation, portent un sombre voile sur leur entendement, comme les Juifs qui ont rejeté le Christ. Les Juifs confessaient leur foi au Messie à venir par les sacrifices préfigurant le Christ. Néanmoins, quand Jésus parut, accomplissant toutes les prophéties relatives au Messie promis, et produisant des œuvres qui le marquaient en tant que divin Fils de Dieu, ils le
  • 432. 432 rejetèrent et refusèrent d’accepter les preuves les plus évidentes de son véritable caractère. L’Eglise chrétienne, d’autre part, qui tout en professant la plus grande foi en Christ, méprise le système juif, renie virtuellement le Christ qui se trouve à l’origine de toute l’économie juive.
  • 433. 433 Chapitre 31 La loi dans l’épître aux Galates On m’interroge au sujet de la loi dans l’épître aux Galates. Quelle est la loi qui fait les fonctions d’un pédagogue pour amener au Christ? Je réponds: A la fois la loi cérémonielle et le code moral des dix commandements. Le Christ était à la base de toute l’économie juive. La mort d’Abel fut la conséquence du refus de Caïn d’accepter le plan de Dieu à l’école de l’obéissance pour être sauvé par le sang de Jésus- Christ préfiguré par les sacrifices annonçant le Christ. Caïn refusa l’effusion de sang qui symbolisait le sang du Christ destiné à être répandu en faveur du monde. Toute la cérémonie avait été préparée par Dieu, et le Christ est devenu le fondement du système tout entier. Ainsi commençait le ministère du pédagogue qui avait pour but d’amener les hommes pécheurs à voir en
  • 434. 434 Christ le Fondement de toute l’économie juive. Tous ceux qui participaient au service du sanctuaire recevaient constamment des instructions concernant l’intervention du Christ en faveur de la race humaine. Ce service avait pour but de créer en chaque cœur l’amour pour la loi de Dieu, qui est la loi du royaume. Le sacrifice devait offrir une parabole de l’amour de Dieu révélé en Christ,— victime souffrante et mourante qui a pris sur elle le péché dont l’homme s’est rendu coupable, l’innocent ayant été fait péché pour nous. En contemplant ce grand thème du salut nous voyons l’œuvre du Christ. Outre la promesse du don de l’Esprit, la nature et le caractère de ce sacrifice et de cette intervention sont des sujets qui devraient produire dans nos cœurs de saintes et nobles pensées touchant la loi de Dieu qui maintient ses exigences sur tout agent humain. Le simple acte de manger le fruit défendu constituait une violation de cette loi qui amena sur l’homme et sur la terre les conséquences de la désobéissance à la sainte loi de Dieu. La nature de l’intervention
  • 435. 435 devrait suffire à inspirer à l’homme la crainte de commettre la moindre désobéissance aux injonctions divines. Il est nécessaire de bien comprendre en quoi consiste le péché et de s’abstenir du moindre pas qui nous fasse franchir la limite entre l’obéissance et la désobéissance. Dieu désire que tout sujet de sa création comprenne la grandeur de l’œuvre du Fils infini de Dieu qui a donné sa vie pour le salut du monde. “Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.” 1 Jean 3:1. Quand on voit en Christ l’incarnation de l’amour désintéressé et de la bienveillance infinie, cela éveille chez le pécheur un sentiment de reconnaissance qui le dispose à suivre le Christ partout où il nous conduit.—Manuscrit 87, 1900. La loi morale tout particulièrement
  • 436. 436 “La loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi.” Galates 3:24. Dans ce passage l’apôtre inspiré du Saint-Esprit a surtout voulu parler de la loi morale. C’est elle qui nous révèle le péché et nous fait éprouver le besoin de recourir au Christ pour obtenir le pardon et la paix en pratiquant la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Le refus d’abandonner des idées préconçues et d’accepter la vérité explique en grande partie l’opposition qu’a rencontrée à Minneapolis le message du Seigneur présenté par les frères [E. J.] Waggoner et [A. T.] Jones. En suscitant cette opposition Satan a réussi dans une grande mesure à priver notre peuple de la puissance extraordinaire du Saint-Esprit que Dieu désirait ardemment lui communiquer. L’ennemi a empêché d’obtenir cette efficience qui aurait pu caractériser la proclamation de la vérité au monde, ce qui aurait renouvelé l’expérience faite par les apôtres après la Pentecôte. On a résisté à la lumière qui doit
  • 437. 437 illuminer le monde entier de sa gloire, et ce sont quelques-uns de nos propres frères qui ont contribué pour une grande part à priver le monde de cette lumière. Dans la loi des dix commandements il convient de voir, non pas tant l’aspect prohibitif, mais plutôt l’aspect miséricordieux. Ses prohibitions garantissent sûrement le bonheur dans l’obéissance. Reçue en Christ, cette loi produit en nous la pureté de caractère qui fera notre allégresse pendant l’éternité. Nous contemplons en elle la bonté de Dieu qui en révélant aux hommes les principes immuables de la justice voudrait nous préserver des maux résultant de la transgression. Nous ne devons pas nous imaginer Dieu comme impatient de punir le pécheur de ses péchés. Le pécheur attire la punition sur lui-même. Ses actions déclenchent une série de circonstances dont le résultat est inévitable. Chaque acte de transgression réagit sur le pécheur, modifiant son caractère, et facilitant des transgressions ultérieures. En choisissant le péché les hommes se
  • 438. 438 séparent de Dieu, se coupent du canal des bénédictions: il en résulte nécessairement ruine et mort. La loi est l’expression de la pensée de Dieu. Quand nous la recevons en Christ elle devient notre pensée. Elle nous élève au-dessus des désirs et des tendances de notre nature, au-dessus des tentations qui entraînent au péché. “Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur.” Psaumes 119:165. L’injustice est incompatible avec la paix; les méchants sont en guerre avec Dieu. Tandis que celui qui reçoit en Christ la justice de la loi se trouve en harmonie avec le ciel. “La bonté et la vérité se sont rencontrées; la justice et la paix se sont embrassées.” Psaumes 85:11, version synodale.—Lettre 96, 1896.
  • 439. 439 Chapitre 32 La justice du Christ dans la loi La plus grande difficulté rencontrée par Paul provenait de l’influence des docteurs judaïsants. Ceux-ci lui causaient de sérieuses difficultés en provoquant des divisions dans l’église de Corinthe. Ils ne cessaient de célébrer les vertus des cérémonies de la loi, qu’ils élevaient au-dessus de l’Evangile, et ils blâmaient Paul de ce qu’il ne les imposait pas aux nouveaux convertis. Paul les affronta sur leur propre terrain. Il leur dit: “Si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire fût passagère, combien le ministère de l’Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux! Si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice est de beaucoup supérieur en gloire.” 2 Corinthiens 3:7-9.
  • 440. 440 La loi de Dieu prononcée au Sinaï avec une grandeur terrifiante, formule la condamnation du pécheur. Le rôle de la loi consiste à condamner; elle ne possède aucun pouvoir pour pardonner ou racheter. Elle a été donnée en vue de la vie; ceux qui se conforment à ses préceptes recevront la récompense due à leur obéissance. Mais elle apporte esclavage et mort à ceux qui demeurent sous sa condamnation. Si sacrée et si glorieuse était la loi qu’à son retour de la sainte montagne où il avait été avec Dieu et avait reçu de ses mains les tables de pierre, le visage de Moïse reflétait une gloire que le peuple ne pouvait supporter sans peine, si bien que Moïse se vit contraint de se couvrir le visage d’un voile. La gloire qui éclairait le visage de Moïse reflétait la gloire du Christ manifestée dans la loi. La loi n’aurait aucune gloire en elle-même, si le Christ n’était incorporé en elle. Elle est impuissante à sauver. Elle n’est exempte de défaut qu’en tant qu’elle nous présente le Christ rempli de
  • 441. 441 justice et de vérité. Les types et les ombres du service lévitique, avec les prophéties, ne donnaient aux Israélites qu’une vue peu claire de la miséricorde et de la grâce que le Christ a révélées au monde. La signification des types et des ombres annonçant le Christ fut dévoilée à Moïse. Il a vu la fin de ce qui allait être aboli quand par la mort du Christ le type rencontrerait son antitype. Il comprit que l’homme ne peut observer la loi morale que grâce au Christ. En transgressant cette loi l’homme avait introduit le péché dans le monde, et par le péché la mort. Le Christ devint la propitiation pour le péché de l’homme. Il offrit sa perfection de caractère en lieu et place de l’état de péché de l’homme. Il prit sur lui la malédiction attachée à la désobéissance. Les sacrifices et les offrandes préfiguraient le sacrifice qu’il allait accomplir. L’agneau immolé était un type de l’Agneau qui ôte le péché du monde. De voir ce que représentait ce qui allait être aboli, le Christ révélé dans la loi, le visage de Moïse en était illuminé. Le ministère de la loi
  • 442. 442 gravée sur des pierres était un ministère de mort. Sans Christ, le transgresseur resterait sous la malédiction prononcée par la loi, sans aucun espoir de pardon. Le ministère n’avait aucune gloire par lui-même; c’est le Sauveur promis, révélé dans les types et les ombres, qui rendait glorieuse la loi morale. Le désir de Paul était que ses frères pussent voir la grande gloire d’un Sauveur pardonnant le péché, qui donnait toute sa signification à l’économie juive tout entière. Il désirait aussi qu’il leur fût donné de comprendre qu’en venant au monde pour mourir en sacrifice au profit de l’homme, le Christ avait fait que le type rencontrait son antitype. La loi cérémonielle a perdu sa force lorsque le Christ est mort sur la croix en guise de sacrifice pour le péché. Elle était néanmoins en rapport avec la loi morale, ce qui la rendait glorieuse. Le tout portait l’empreinte de la divinité et exprimait la sainteté, la justice de Dieu. Et si le ministère d’une dispensation qui allait être abolie était glorieux,
  • 443. 443 combien plus glorieuse la réalité, quand le Christ a été révélé, communiquant à tous les croyants son Esprit vivifiant et sanctifiant! La proclamation de la loi des dix commandements fut accompagnée d’une éclatante manifestation de gloire et de majesté. Comment le peuple fut-il affecté par cette manifestation de puissance?—Il en fut effrayé. “Tout le peuple entendait les tonnerres et le son de la trompette; il voyait les flammes de la montagne fumante. A ce spectacle, le peuple tremblait, et se tenait dans l’éloignement. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi- même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions.” Exode 20:18, 19. Ils voulurent avoir un médiateur en Moïse. Ils ne comprenaient pas que le Christ était leur médiateur, désigné par Dieu, et qu’ils eussent été consumés sans sa médiation. “Moïse dit au peuple: Ne vous effrayez pas; car c’est pour vous mettre à l’épreuve que Dieu est venu, et c’est pour que vous ayez sa crainte devant les yeux, afin que vous ne péchiez point. Le peuple
  • 444. 444 restait dans l’éloignement; mais Moïse s’approcha de la nuée où était Dieu.” Exode 20:20, 21. Le peuple n’avait qu’une vague idée de ces vérités: le pardon du péché, la justification par la foi en Jésus-Christ, l’accès à Dieu uniquement grâce au médiateur, perdu qu’il était à cause de sa culpabilité et de son péché. Ils avaient perdu en grande partie la connaissance de Dieu et le seul moyen permettant de s’approcher de lui. Ils avaient perdu presque entièrement la notion du péché et celle de la justice. Ils ne comprenaient qu’imparfaitement le pardon des péchés par le Christ, le Messie promis, que préfiguraient leurs offrandes. Paul déclara: “Ayant donc cette espérance, nous usons d’une grande liberté, et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d’Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui était passager. Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure, quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas,
  • 445. 445 parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Jusqu’à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs cœurs; mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté.” 2 Corinthiens 3:12-16. Ayant refusé de recevoir le Christ en tant que Messie, les Juifs ne voient pas que leurs cérémonies n’ont plus de sens, que leurs sacrifices et leurs offrandes ont perdu toute signification. Le voile dont ils se sont couverts par leur incrédulité obstinée est toujours devant leurs yeux. Il serait ôté s’ils recevaient le Christ, la justice de la loi. Dans le monde chrétien aussi il en est beaucoup qui portent un voile devant leurs yeux et sur leurs cœurs. Ils n’aperçoivent pas la fin de ce qui a été aboli. Ils ne comprennent pas que seule la loi cérémonielle a été abrogée par la mort du Christ. Ils prétendent que la loi morale a été clouée à la croix. Combien est pesant le voile qui obscurcit leur entendement! Beaucoup de personnes ont un cœur en guerre avec Dieu. Elles ne se soumettent pas à sa loi. Le Christ ne leur sert de rien aussi longtemps qu’elles ne vivent pas en harmonie avec
  • 446. 446 la règle de son gouvernement. Elles peuvent bien déclarer que le Christ est leur Sauveur; il finira par leur dire: Je ne vous connais pas. Vous n’avez pas fait preuve d’une sincère repentance envers Dieu pour avoir transgressé sa sainte loi, et vous ne pouvez avoir en moi une foi sincère, puisque ma mission a consisté à exalter la loi de Dieu. Une transcription du caractère du Christ Ni la loi morale ni même la loi cérémonielle n’ont été présentées par Paul comme certains pasteurs se hasardent à le faire aujourd’hui. Quelques-uns éprouvent une telle antipathie pour la loi divine qu’ils en arrivent à la dénoncer et à la stigmatiser. Ce faisant ils méprisent la majesté et la gloire de Dieu. Jamais la loi morale n’a été un type ou une ombre. Elle existait avant la création de l’homme; elle subsistera aussi longtemps que le trône de Dieu. Dieu ne pouvait modifier un seul précepte de sa loi en vue de sauver l’homme, la loi étant le fondement de son gouvernement. Elle est
  • 447. 447 immuable, inaltérable, infinie, éternelle. Pour que l’homme pût être sauvé et qu’en même temps l’honneur de la loi fût sauvegardé, il fallait que le Fils de Dieu s’offrît en sacrifice pour le péché. Celui qui n’a pas connu le péché a été fait péché pour nous. Il est mort pour nous au Calvaire. Sa mort montre à la fois le merveilleux amour divin dont l’homme est l’objet et l’immutabilité de sa loi. Le Christ a déclaré dans le sermon sur la montagne: “Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé.” Matthieu 5:17, 18. Le Christ a porté la malédiction de la loi, il a été frappé de sa pénalité, il a mis en exécution le plan grâce auquel l’homme est mis en état d’observer la loi de Dieu et d’être agréé à travers les mérites du Rédempteur; par son sacrifice la loi a été couverte de gloire. Dès lors la gloire de ce qui
  • 448. 448 ne saurait être aboli,—la loi divine des dix commandements, sa règle de justice,—a été pleinement reconnue par ceux qui ont vu la fin de ce qui a été aboli. “Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit.” 2 Corinthiens 3:18. Le Christ est l’avocat du pécheur. Ceux qui acceptent son Evangile le contemplent à visage découvert. Ils comprennent quelle a été sa mission par rapport à la loi et ils rendent hommage à la sagesse et à la gloire de Dieu manifestées par le Sauveur. La gloire du Christ éclate dans la loi, qui est la transcription de son caractère; son pouvoir transformateur agit dans l’âme jusqu’à ce que les hommes soient amenés à lui ressembler. Ils deviennent participants de la nature divine et vont sans cesse croissant à l’image du Sauveur, avançant pas à pas, se conformant toujours plus à la volonté de Dieu, jusqu’à atteindre à la perfection.
  • 449. 449 Il existe une parfaite harmonie entre la loi et l’Evangile. Ils s’appuient mutuellement. Avec toute sa majesté la loi affronte la conscience; elle fait sentir au pécheur combien il a besoin du Christ en tant que propitiation pour le péché. L’Evangile reconnaît l’autorité et l’immutabilité de la loi. “Je n’ai connu le péché que par la loi”, déclare Paul Romains 7:7. Le sentiment du péché, provoqué par la loi, jette le pécheur aux pieds du Sauveur. Dans son besoin l’homme peut invoquer le puissant argument fourni par la croix du Calvaire. Il peut s’approprier la justice du Christ, communiquée à tout pécheur repentant. “Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.” Jean 6:37. “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
  • 450. 450 Chapitre 33 “Sondez les Écritures” Il importe grandement que tout être humain doué des facultés du raisonnement comprenne quelle est sa relation avec Dieu. On n’étudie pas suffisamment l’œuvre de la rédemption dans nos écoles. Nombre d’élèves n’aperçoivent guère la signification du plan du salut. Par sa Parole, Dieu a pris des engagements à notre égard. Touché par nos infirmités il nous invite: “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.” Matthieu 11:28-30. Étudiants, vous n’êtes en sécurité qu’en tant que vous vous unissez au Christ dans une attitude de parfaite soumission et obéissance. Le joug est léger, puisque c’est le Christ lui-même qui en
  • 451. 451 supporte la charge. Quand vous prendrez sur vous le fardeau de la croix, elle vous deviendra légère; elle sera pour vous le gage de la vie éternelle. Il est donné à chacun de suivre le Christ joyeusement, en s’écriant à chaque pas: “Je deviens grand par ta bonté.” 2 Samuel 22:36. Mais si vous voulez voyager en direction du ciel il vous faut adopter la Parole de Dieu comme unique livre de texte. C’est dans les paroles inspirées que nous devons puiser nos leçons jour après jour. Écoutons l’apôtre Paul: “Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse. ...” Philippiens 2:5-10.
  • 452. 452 L’esprit humain n’arrive pas à comprendre l’humiliation du Christ homme; mais quiconque croit à la Parole de Dieu ne saurait douter de sa divinité et de sa préexistence. Paul parle de notre Médiateur, le Fils unique de Dieu, qui dans l’état de gloire était en forme de Dieu, à la tête des armées célestes et qui, lorsqu’il voulut que sa divinité fût vêtue de l’humanité, prit la forme d’un serviteur. Esaïe a déclaré: “Un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Donner à l’empire de l’accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours: voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées.” Ésaïe 9:5, 6. En consentant à devenir homme, le Christ a fait preuve d’une humilité qui étonne les intelligences célestes. Devenir homme ne constituerait pas une humiliation sans le fait de la glorieuse préexistence du Christ. Il nous faut ouvrir notre entendement
  • 453. 453 afin de comprendre que le Christ a mis de côté sa robe et sa couronne royales, a renoncé à son suprême commandement, a revêtu sa divinité de l’humanité, et cela pour se mettre à la portée de l’homme et donner aux membres de la famille humaine le pouvoir moral de devenir enfants de Dieu. Afin de racheter l’homme le Christ a été obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. L’humanité du Fils de Dieu est tout pour nous. C’est la chaîne d’or qui relie notre âme au Christ, et par lui à Dieu. Ceci doit être le sujet de nos études. Le Christ a été réellement homme; il a prouvé son humilité en devenant homme. Dans sa chair, il était Dieu néanmoins. Quand nous abordons un tel sujet, nous ferions bien de prêter l’oreille aux paroles adressées à Moïse par le Christ près du buisson ardent: “Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.” Exode 3:5. Nous devrions entreprendre cette étude avec l’humilité d’un apprenti, d’un cœur contrit. L’incarnation du Christ constitue un sujet d’étude offrant un champ fructueux, où le
  • 454. 454 chercheur qui creuse profondément à la recherche de la vérité trouvera sa récompense. Notre guide: les Écritures La Bible nous guide dans les sûrs sentiers conduisant à la vie éternelle. Dieu a inspiré des hommes qui dans leurs écrits nous ont présenté la vérité d’une manière attrayante; si nous la mettons en pratique nous obtiendrons une puissance morale qui nous classera parmi les hommes les plus instruits. L’étude de la Parole de Dieu élargit tous les esprits. Plus que toute autre étude, celle-ci est de nature à accroître nos facultés de compréhension et à insuffler une nouvelle vigueur à chaque faculté. Elle met l’esprit en contact avec des principes de vérité larges et ennoblissants. Elle nous met en relation étroite avec le ciel tout entier; elle nous communique sagesse, connaissance, aptitude à comprendre. En s’occupant de banalités, en se nourrissant des écrits d’hommes non inspirés, un esprit s’étiole et se rabougrit, privé du contact avec les principes
  • 455. 455 profonds et larges de la vérité éternelle. On s’habitue insensiblement à penser aux choses qui nous sont familières, ce qui a pour effet d’affaiblir et de rétrécir nos facultés. Dieu veut que les Ecritures, sources de connaissances dépassant toutes théories humaines, soient scrutées. Il désire que l’homme plonge profondément dans les mines de la vérité, afin d’acquérir les trésors qu’elles recèlent. Trop souvent, cependant, des théories et des sagesses humaines prennent la place que doit occuper la science de la Bible. Des hommes entreprennent de corriger les desseins divins; ils établissent des distinctions entre les divers livres de la Bible. Par leurs inventions ils font mentir les Ecritures. Ce dont l’homme a précisément besoin Dieu ne fait pas dépendre l’acceptation de l’Evangile d’un raisonnement humain. L’Evangile est un aliment spirituel, approprié pour satisfaire un appétit spirituel. Dans chaque cas il s’agit précisément de ce dont l’homme a besoin. Ceux
  • 456. 456 qui ont jugé nécessaire de faire étudier beaucoup d’auteurs par nos étudiants sont dans une grande ignorance concernant les grands thèmes de la Bible. Les enseignants ont besoin de s’emparer du Livre des livres, et d’apprendre des Ecritures que l’Evangile est capable de prouver son origine divine à tout esprit humble et contrit. L’Évangile est la puissance et la sagesse de Dieu. Le caractère du Christ, durant sa vie terrestre, manifestait sa divinité; l’Evangile qu’il a donné doit constituer l’étude de son héritage humain dans tous les départements de l’instruction, pour qu’enfin enseignants, enfants et jeunes gens reconnaissent en le seul vrai Dieu, le Dieu vivant, l’objet de leur foi, de leur amour et de leur adoration. La Parole a droit au respect et à l’obéissance. Ce Livre qui contient le récit de la vie du Christ, de son ministère, de son enseignement, de ses souffrances et de son triomphe final, doit être la source où nous puisons nos forces. Nous avons l’avantage de fréquenter les écoles dans ce monde afin de nous qualifier en vue d’une vie supérieure,—d’obtenir les meilleurs diplômes dans
  • 457. 457 la plus haute école où, sous la direction immédiate de Dieu, nous poursuivrons nos études à travers les âges éternels.
  • 458. 458 Chapitre 34 La Parole faite chair “Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.” “Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.” Jean 1:1-5, 14. Ce chapitre nous retrace la nature et l’importance de l’œuvre du Christ. Jean, qui comprenait bien ce sujet, attribue tout pouvoir au Christ, et il nous parle de sa grandeur et de sa majesté. Il fait jaillir de divins rayons de lumière, combien précieux, qui rappellent la lumière du soleil. Il nous présente le Christ comme l’unique
  • 459. 459 Médiateur entre Dieu et l’humanité. La doctrine de l’incarnation du Christ dans une chair humaine constitue un mystère, “le mystère caché de tout temps et dans tous les âges”. Colossiens 1:26. C’est le grand et profond mystère de la piété. “La Parole a été faite* chair, et elle a habité parmi nous.” Jean 1:14. Le Christ a revêtu une nature humaine, inférieure à sa nature céleste. Rien ne saurait mieux montrer l’étonnante condescendance de Dieu. Il “a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique”. Jean 3:16. Jean présente ce magnifique sujet avec assez de simplicité pour que chacun puisse saisir l’idée et en être éclairé. Le Christ n’a pas seulement fait semblant d’assumer la nature humaine; il l’a prise en toute vérité. Il a vraiment possédé la nature humaine. “Puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même.” Hébreux 2:14. Il était le fils de Marie; il descendait de David selon la chair. Il est annoncé comme un homme, l’Homme Christ Jésus. Cet homme, a dit
  • 460. 460 Paul, “a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d’honneur que la maison même”. Hébreux 3:3. La préexistence du Christ Si d’une part la Parole de Dieu parle de l’humanité du Christ, alors qu’il était sur la terre, d’autre part elle nous parle aussi avec autorité de sa préexistence. La Parole existait en tant qu’être divin, le Fils éternel de Dieu, dans l’union la plus intime avec son Père. Dès les âges les plus reculés il a été le Médiateur de l’alliance, celui en qui toutes les nations de la terre, aussi bien les Gentils que les Juifs, devaient être bénies, à condition de le recevoir. “La Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.” Jean 1:1. Avant même que fussent créés les hommes et les anges, la Parole était avec Dieu, et elle était Dieu. Le monde a été fait par la Parole, “et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle”. Jean 1:3. Pour pouvoir faire toutes choses, le Christ a dû exister
  • 461. 461 avant toutes choses. Ce qui est dit à ce sujet est d’une clarté qui ne laisse subsister aucun doute. Le Christ était Dieu essentiellement, dans le sens le plus élevé du terme. Il était Dieu de toute éternité, Dieu suprême, éternellement béni. Le Seigneur Jésus-Christ, le divin Fils de Dieu, a existé de toute éternité en tant que personne distincte et cependant une avec le Père. Sa gloire surpassait toute autre gloire dans le ciel. Il commandait aux intelligences célestes, et il était en droit de recevoir l’hommage de l’adoration de la part des anges. Ceci ne constituait pas une usurpation à l’encontre de Dieu. La Sagesse déclare: “L’Eternel m’a possédée au commencement de sa voie, avant ses œuvres d’ancienneté. Dès l’éternité, je fus établie, dès le commencement, dès avant les origines de la terre. Quand il n’y avait pas d’abîmes, j’ai été enfantée, quand il n’y avait pas de sources pleines d’eaux. Avant que les montagnes fussent établies sur leurs bases, avant les collines, j’ai été enfantée, lorsqu’il n’avait pas encore fait la terre et les campagnes, et le commencement de la poussière du monde.
  • 462. 462 Quand il disposait les cieux, j’étais là; quand il ordonnait le cercle qui circonscrit la face de l’abîme.” (Proverbes 8:22-27, version Darby.) Lumière et gloire resplendissent dans la vérité selon laquelle le Christ était un avec le Père avant la fondation du monde. C’est ici la lumière qui brille dans un lieu obscur, resplendissant d’une gloire divine, unique. Cette vérité, infiniment mystérieuse en elle-même, explique d’autres vérités également mystérieuses qui sans elle resteraient inexplicables; elle est enchâssée dans la lumière, inaccessible et incompréhensible. “Avant que les montagnes fussent nées, et que tu eusses créé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu.” Psaumes 90:2. “Ce peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière; et sur ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort la lumière s’est levée.” Matthieu 4:16. Ici la préexistence du Christ et le but de sa manifestation au monde sont présentés avec l’éclat d’une lumière émanant du trône éternel. “Maintenant, fille de troupes, rassemble tes
  • 463. 463 troupes! On nous assiège; avec la verge on frappe sur la joue le juge d’Israël. Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité.” Michée 4:14 à 5:1. “Nous prêchons Christ crucifié, a dit Paul; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.” 1 Corinthiens 1:23, 24. Un mystère Que Dieu eût à se manifester ainsi dans la chair est réellement un mystère; impossible de comprendre un tel sujet sans l’assistance du Saint- Esprit. Voici la leçon la plus humiliante que l’homme doive apprendre: le néant de la sagesse humaine, la folie de toute tentative pour trouver Dieu par ses seuls efforts. On peut mettre à contribution toutes ses facultés intellectuelles, même si l’on possède ce que le monde appelle une
  • 464. 464 instruction supérieure, on reste cependant un simple ignorant aux yeux de Dieu. Les anciens philosophes vantaient leur sagesse; que pesait-elle dans les balances divines? Malgré tout son savoir, la sagesse de Salomon n’était que folie; car il n’a pas su sauvegarder son indépendance morale, se préserver du péché, avec la force d’un caractère façonné sur le modèle divin. Salomon nous a dit le résultat de ses recherches, de ses pénibles efforts, de ses enquêtes persévérantes. Il reconnaît que sa sagesse n’a été que vanité. Par sa sagesse le monde n’a pas connu Dieu. Sa conception mentale n’a pas été élargie et agrandie par une juste estimation du caractère divin, n’ayant eu qu’une connaissance imparfaite de ses attributs. Les esprits n’ont pas été ennoblis conformément au vouloir divin, aussi se sont-ils plongés dans l’idolâtrie la plus grossière. “Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles.” Romains 1:22, 23. Voilà ce que valent les acquisitions et les
  • 465. 465 connaissances en l’absence du Christ. “Je suis le chemin, la vérité, et la vie, a déclaré le Christ; nul ne vient au Père que par moi.” Jean 14:6. Le Christ a reçu le pouvoir de donner la vie à toutes créatures. “Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.” “C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.” Jean 6:57, 63. Ici le Christ ne fait pas allusion à sa doctrine, mais bien plutôt à sa personne, à son caractère divin. Il dit encore: “En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme.” Jean 5:25- 27. Ce que signifie la naissance du Christ Dieu et le Christ prévoyaient dès le
  • 466. 466 commencement l’apostasie de Satan et la chute d’Adam, amenée par le pouvoir séducteur de l’apostat. Le plan du salut avait pour but de racheter la race déchue, de lui accorder une nouvelle épreuve. Le Christ fut désigné à l’office de Médiateur par la volonté de Dieu; dès les temps éternels il fut destiné à devenir notre substitut et notre garant. Dès avant la création du monde, il fut convenu que le Christ revêtirait l’humanité. “Tu m’as formé un corps” (Hébreux 10:5), dit le Christ. Quand la plénitude des temps fut accomplie, alors seulement il est venu sous une forme humaine. Il naquit alors comme un bébé à Bethléhem. Personne, parmi ceux qui sont nés dans le monde, pas même le mieux doué des enfants de Dieu, n’a été salué par des démonstrations de joie comme celles qui accueillirent l’Enfant né à Bethléhem. Des anges de Dieu chantèrent ses louanges au-dessus des collines et des plaines de Bethléhem. Ils chantèrent: “Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée!” Luc 2:14. Si seulement la famille humaine pouvait aujourd’hui apprécier ce
  • 467. 467 chant! La déclaration faite alors, la note frappée, l’accord commencé, grandiront et prendront toujours plus d’extension jusqu’à la fin des temps, et le son en parviendra aux extrémités de la terre. C’est gloire à Dieu, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes. Quand le Soleil de justice apparaîtra, portant la guérison sous ses ailes, le chant entonné sur les collines de Bethléhem sera repris par une grande multitude, comme un bruit de grosses eaux, disant: “Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne.” Apocalypse 19:6. En obéissant à tous les commandements de Dieu le Christ a opéré la rédemption des hommes. Ce n’est pas en sortant de soi-même, mais en assumant notre humanité que cela s’est fait. Ainsi le Christ a donné une existence à l’humanité en soi- même. La rédemption consiste en ceci: amener en Christ l’humanité, réconcilier la race tombée avec la divinité. Le Christ a revêtu la nature humaine afin que les hommes fussent un avec lui comme il est un avec le Père, afin que Dieu pût aimer l’homme comme il aime son Fils unique, afin que
  • 468. 468 les hommes pussent participer à la nature divine et être accomplis en lui. Le Saint-Esprit, qui procède du Fils unique de Dieu, relie l’agent humain, corps, âme et esprit, à la nature divinohumaine parfaite du Christ. Cette union est comparée à celle du cep et des sarments. L’homme fini est uni à l’humanité du Christ. Par la foi la nature humaine est assimilée à la nature du Christ. Nous sommes faits un avec Dieu en Christ.
  • 469. 469 Chapitre 35 “Tenté comme nous en toutes choses” Après la chute de l’homme, Satan déclara que la preuve était faite que l’être humain est incapable d’observer la loi de Dieu; il s’efforça de faire croire cela à tout l’univers. Les affirmations de Satan avaient une apparence de vérité; aussi le Christ dut- il venir démasquer le trompeur. La Majesté du ciel prit en main la défense de la cause humaine; avec les mêmes facilités qui sont accessibles à l’homme, il résista victorieusement aux tentations de Satan comme l’homme doit le faire. C’était là le seul moyen qui pût permettre à l’homme déchu de devenir participant de la nature divine. Ayant assumé la nature humaine, le Christ était à même de comprendre les épreuves et les douleurs de l’homme, aussi bien que toutes les tentations qui l’assaillent. N’étant pas familiarisés avec le péché, les anges ne pouvaient ressentir une réelle sympathie pour les hommes éprouvés d’une
  • 470. 470 manière particulière. Le Christ consentit à prendre la nature humaine; tenté en toutes choses comme nous, il sait comment venir au secours de ceux qui sont tentés. En assumant l’humanité le Christ a pris parti pour chaque être humain. Il est le chef de l’humanité. Etre à la fois divin et humain, il peut, de son long bras humain, encercler l’humanité, tandis que de son bras divin il saisit le trône de l’Infini. Quel spectacle pour le ciel, de contempler le Christ qui, sans avoir été jamais souillé de la moindre tache de péché, prit sur lui notre nature détériorée! C’était là une humiliation si grande qu’aucun homme, être fini, ne saurait comprendre. Dieu a été manifesté dans la chair. Il s’est humilié lui-même. Quel sujet digne de profonde méditation, d’ardente contemplation! Infiniment grande, la Majesté du ciel s’abaissa profondément, sans perdre pour cela le moindre atome de dignité et de gloire. Il descendit dans la pauvreté et subit le plus profond abaissement parmi les hommes. C’est
  • 471. 471 pour nous qu’il est devenu pauvre, voulant que par sa pauvreté nous fussions enrichis. “Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.” Matthieu 8:20. Le Christ s’exposa aux insultes et aux moqueries, au mépris et au ridicule. Il entendit, présenté sous un faux jour et appliqué de travers, son message tout imprégné d’amour, de bonté et de miséricorde. Il s’entendit nommer prince des démons parce qu’il avait attesté sa filialité divine. Sa naissance fut surnaturelle, mais ceux de sa nation dont les yeux aveuglés ne savaient discerner les choses spirituelles le considéraient comme entaché de souillure. Il n’est pas une goutte de nos amertumes qu’il n’ait goûtée, pas une parcelle de notre malédiction qu’il n’ait endurée, et cela afin d’amener à Dieu beaucoup de fils et de filles. Devant le fait que Jésus a été sur la terre un homme de douleur et habitué à la souffrance, et que pour arracher à une éternelle ruine l’homme déchu il a quitté les demeures célestes, tout notre
  • 472. 472 orgueil devrait s’effondrer dans la poussière, toute notre vanité devrait être confondue, le péché de notre propre suffisance devrait être démasqué, Voyez-le faire siens les besoins, les épreuves, les peines et les souffrances des pécheurs. N’allons- nous pas comprendre que c’est par suite de nos péchés qu’il a enduré ces souffrances et ces déchirements de l’âme? Le Christ est venu sur la terre, ayant pris l’humanité, étant par là devenu le représentant de l’homme, afin de montrer, dans la controverse engagée avec Satan, que l’homme, créé par Dieu, introduit dans la communion du Père et du Fils, peut obéir à toutes les exigences divines. Il a déclaré, par la bouche de son serviteur: “Ses commandements ne sont pas pénibles.” 1 Jean 5:3. C’est le péché qui a mis une séparation entre l’homme et son Dieu, et c’est encore le péché qui maintient cette séparation. La prophétie donnée en Éden L’inimitié dont il est question dans la prophétie
  • 473. 473 édénique n’était pas limitée à Satan et au Prince de la vie. Elle devait revêtir un caractère universel: Satan et ses anges devaient subir l’inimitié de l’humanité tout entière. Dieu dit: “Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.” Genèse 3:15. Entre la postérité du serpent et celle de la femme il y a une inimitié d’ordre surnaturel. A un certain point de vue chez le Christ l’inimitié était naturelle; à un autre point de vue elle était surnaturelle, vu qu’en lui humanité et divinité se trouvaient réunies. Cette inimitié a atteint son plus haut degré lorsque le Christ est venu habiter sur la terre. Jamais auparavant il ne s’était trouvé sur la terre quelqu’un qui ait haï le péché autant que le Christ. Il avait observé son pouvoir de séduction et d’égarement sur de saints anges: aussi allait-il mobiliser toutes ses forces contre lui. La pureté et la sainteté du Christ, la justice immaculée de cet être exempt de péché, constituaient un reproche permanent dirigé contre
  • 474. 474 tout péché dans un monde sensuel et pécheur. Dans sa vie la lumière de la vérité jaillissait au milieu des ténèbres morales dont Satan avait enveloppé le monde. Le Christ dévoila les mensonges de Satan et son caractère trompeur, et neutralisa son influence corruptrice dans beaucoup de cœurs. Ceci excita une haine intense chez Satan. Aidé des armées d’anges déchus, il décida de poursuivre le combat avec la plus grande vigueur; c’est qu’en effet il voyait se dresser dans le monde quelqu’un qui représentait parfaitement le Père, et dont le caractère et la conduite suffisaient à réfuter les calomnies dont Dieu était accablé par Satan. Satan avait attribué à Dieu ses propres défauts. Il voyait maintenant en Christ la révélation du véritable caractère de Dieu—un Père miséricordieux, plein de compassion, qui ne veut voir périr personne, mais qui désire que tous viennent à lui repentants pour obtenir la vie éternelle. Une grande mondanité: tel a été l’un des buts des tentations sataniques les plus irrésistibles. Il se propose d’utiliser des attractions mondaines à telles enseignes qu’il ne reste aucune place dans les
  • 475. 475 cœurs et dans les esprits pour les choses célestes. Il prend possession de leur esprit grâce à l’amour du monde. Les valeurs célestes subissent une éclipse devant les terrestres: ainsi on perd de vue le Seigneur et on ne le comprend plus. De fausses théories et de faux dieux viennent remplacer le vrai. Les hommes subissent l’enchantement des choses clinquantes et reluisantes. Ils sont si attachés aux choses de la terre qu’ils ne reculent devant aucun péché pourvu d’obtenir quelque avantage mondain. C’est sur ce point que Satan espérait pouvoir défaire le Christ. La victoire lui semblait facile grâce à l’humanité du Christ. “Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.” Matthieu 4:8, 9. Mais le Christ resta ferme. Il ressentit la force de la tentation, mais il y résista pour notre bien, et remporta la victoire. Il se servit à cette occasion des seules armes accessibles à des êtres humains,— la parole de Celui qui est puissant en conseil,—“Il
  • 476. 476 est écrit.” Matthieu 4:4, 10. Les anges du ciel et les habitants des mondes non tombés surveillaient avec un immense intérêt ce conflit, car il s’agissait de sauver l’honneur de la loi. L’issue du conflit n’intéressait pas seulement notre monde, mais tout l’univers céleste. Les armées confédérées des ténèbres considéraient aussi avec anxiété la seule chance apparente de triompher du Substitut divin et humain de la race humaine, avec l’espoir que le grand apostat pût s’écrier “Victoire”, et faire son royaume du monde et de ses habitants. Mais Satan ne put atteindre que le talon; il ne réussit pas à toucher la tête. Au moment où le Christ mourut Satan comprit qu’il était vaincu. Il se rendit compte du fait que son véritable caractère était révélé au ciel tout entier, et que les êtres célestes et les mondes créés par Dieu se tiendraient désormais du côté de Dieu. Il se vit coupé de toute influence sur eux à l’avenir. Le conflit était réglé pour toujours par la démonstration offerte dans l’humanité du Christ.
  • 477. 477 Absence de péché dans la nature humaine du Christ En revêtant la nature humaine déchue, le Christ n’a nullement participé à ses péchés. Il s’est assujetti aux infirmités et aux faiblesses dont l’homme est affligé, “afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète: Il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies.” Matthieu 8:17. Il a été sensible à nos infirmités, ayant été tenté comme nous en toutes choses. Néanmoins il n’a pas connu le péché. Il était l’Agneau “sans défaut et sans tache” 1 Pierre 1:19. Si Satan avait pu entraîner le Christ dans le moindre péché, la tête du Sauveur eût été écrasée, et alors tout espoir de sauver la race humaine eût disparu. La colère divine eût frappé le Christ comme elle frappa Adam. Dès lors aucun espoir pour le Christ et pour l’Eglise. Il ne faut pas se tromper au sujet de la nature humaine du Christ, parfaitement exempte de péché. Notre foi doit être intelligente; il nous faut regarder
  • 478. 478 à Jésus avec une entière confiance en son sacrifice propitiatoire. Il faut cela pour arracher une âme aux ténèbres. Le saint Substitut est capable de sauver jusqu’au bout, ayant offert à l’admiration de l’univers une parfaite humilité dans son caractère humain et une parfaite obéissance aux exigences divines. Une puissance divine est mise à la disposition de l’homme, qui le rend participant de la nature divine, ayant échappé à la corruption qui règne dans le monde par la convoitise. Ainsi l’homme repentant et croyant entre en possession de la justice de Dieu en Christ.
  • 479. 479 Chapitre 36 Pas de caste auprès du Christ L’ange du ciel occupant le rang le plus élevé n’aurait pu payer la rançon d’une seule âme perdue. Chérubins et séraphins ne possèdent que la gloire dont le Créateur les a dotés en tant que créatures; la réconciliation de l’homme avec Dieu pouvait être accomplie uniquement par un médiateur égal à Dieu, doué d’attributs qui le rendraient digne de plaider en faveur de l’homme auprès du Dieu infini, tout en représentant Dieu auprès d’un monde déchu. Celui qui voulait devenir le substitut et le garant de l’homme devait assumer la nature humaine, pour être rattaché par un lien intime à la famille humaine qu’il voulait représenter; d’autre part, en tant qu’ambassadeur de Dieu, il fallait qu’il participât de la nature divine, qu’il fût rattaché à l’Infini: il pourrait ainsi manifester Dieu au monde, et servir de médiateur entre Dieu et l’homme.
  • 480. 480 Ces conditions n’ont été réalisées qu’en Christ. Revêtant l’humanité par-dessus sa divinité, il vint sur la terre sous les noms de Fils de l’homme et de Fils de Dieu. Il était le garant de l’homme, l’ambassadeur de Dieu,—le garant de l’homme afin de satisfaire les exigences de la loi par sa justice, le représentant de Dieu afin de révéler son caractère à une race déchue. Le Rédempteur du monde possédait le pouvoir d’attirer les hommes à lui, d’apaiser leurs craintes, de dissiper leur tristesse, de leur inspirer espoir et courage, de les rendre capables de croire que Dieu est disposé à les recevoir à travers les mérites du divin Substitut. Objets de l’amour divin, nous devrions être toujours reconnaissants d’avoir un médiateur, un avocat, un intercesseur dans les cours célestes, qui plaide en notre faveur devant le Père. Nous sommes en possession de tout ce que nous pouvons souhaiter pour nous inspirer foi et confiance en Dieu. Quand un roi terrestre voulait donner à ses sujets le meilleur gage de sa véracité,
  • 481. 481 il livrait son fils comme ôtage, dont la libération devait suivre l’accomplissement de la promesse; voyez quel gage de sa fidélité le Père nous a donné, pour garantir l’immutabilité de son conseil, quand il a envoyé sur la terre son Fils unique pour y prendre la nature humaine, et cela non seulement pendant la courte durée de sa vie terrestre, car il conserve sa nature dans les parvis célestes, gage éternel de la fidélité de Dieu. O profondeur des richesses de la sagesse et de l’amour de Dieu! “Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu.” 1 Jean 3:1. Par la foi en Christ nous devenons membres de la famille royale, héritiers de Dieu, cohéritiers de Jésus-Christ. En Christ nous sommes un. A la vue du Calvaire, où le Souffrant royal revêtu de la nature humaine a enduré la malédiction de la loi à notre place, toutes les distinctions de nations et de sectes disparaissent; tout honneur attaché au rang, tout orgueil de caste sont éliminés. La lumière émanant du trône de Dieu, qui
  • 482. 482 éclaire la croix du Calvaire, met fin pour toujours aux barrières humaines dressées entre classes et races. Des hommes appartenant aux classes les plus diverses deviennent membres d’une même famille, enfants du Roi céleste, et cela non en vertu d’un pouvoir terrestre, mais grâce à l’amour de Dieu qui a donné Jésus à une vie de pauvreté, d’affliction, d’humiliation, à une mort ignominieuse précédée d’une affreuse agonie, afin qu’il pût amener à la gloire beaucoup de fils et de filles. Ce n’est ni une position occupée, ni une sagesse bornée, ni des qualités et des talents qui assurent à quelqu’un une haute estime de la part de Dieu. Intelligence, raison, talents humains sont autant de dons que Dieu a donnés pour être employés à sa gloire, à la préparation de son royaume éternel. Ce que le Ciel prise, c’est le caractère spirituel et moral qui survivra au tombeau et jouira d’une glorieuse immortalité à travers les âges éternels. La royauté humaine, si grandement honorée par les hommes, ne sortira jamais du sépulcre où elle entre. Richesses, honneurs et sagesse humaine mis au service de l’ennemi
  • 483. 483 n’assurent à leurs possesseurs ni héritage, ni honneur, ni position de confiance dans le monde à venir. Ceux-là seuls qui auront apprécié la grâce du Christ, par laquelle ils sont devenus héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus, sortiront du tombeau en portant l’image de leur Rédempteur. Tous ceux qui sont jugés dignes d’être comptés parmi les membres de la famille divine dans le ciel se reconnaîtront mutuellement comme fils et filles de Dieu. Ils se rendront compte qu’ils ont reçu force et pardon de la même source, à savoir de Jésus-Christ, lequel a été crucifié à cause de leurs péchés. Ils savent qu’ils doivent laver les robes de leurs caractères dans son sang, pour être agréés par le Père en son nom, s’ils veulent faire partie de la glorieuse assemblée des saints, revêtus des robes blanches de justice. Un en Christ S’il est vrai que les enfants de Dieu sont un en Christ, que doit penser Jésus des castes, des distinctions sociales, des barrières qui séparent les
  • 484. 484 hommes les uns des autres, en raison de la couleur, de la race, de la position, de la richesse, de la naissance, ou des acquisitions? Le secret de l’unité réside dans l’égalité des croyants en Christ. La cause des divisions, de la discorde, des différends, c’est la séparation d’avec le Christ. Le Christ est le centre qui doit tout attirer à soi; plus nous approchons du centre, plus nous nous rapprochons les uns des autres par le sentiment, la sympathie, l’amour, reproduisant toujours mieux le caractère et l’image de Jésus. Dieu ne fait pas acception de personnes. Jésus savait le néant des pompes terrestres et ne leur accordait aucune attention. La dignité de son âme, l’élévation de son caractère, la noblesse de ses principes le plaçaient bien au-dessus des vaines modes de ce monde. Bien que “méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance” (Ésaïe 53:3), au dire du prophète, il aurait pu être estimé le plus grand parmi les nobles de la terre. Les meilleurs cercles de la société humaine l’auraient courtisé s’il avait consenti à accepter leurs faveurs, mais lui ne
  • 485. 485 désirait pas les applaudissements des hommes et il faisait son chemin en dehors de toute influence humaine. Richesse, position, rang conforme à toutes les variétés et les distinctions d’humaine grandeur étaient moins que rien pour lui qui avait abandonné l’honneur et la gloire célestes et qui, privé de toute splendeur humaine, ne s’adonnait à aucun luxe, et ne s’ornait que d’humilité. Les petits, les pauvres accablés de soucis et de peines, ne voyaient rien dans la vie et l’exemple de Jésus qui pût leur faire supposer qu’il ne connaissait pas leurs épreuves, ni la pression exercée sur eux par les circonstances, et qu’il ne savait leur accorder sa sympathie dans leurs besoins et leurs douleurs. La simplicité de sa vie quotidienne était en harmonie avec son humble naissance et ses circonstances modestes. Fils du Dieu infini, le Seigneur de vie et de gloire s’abaissa dans la vie la plus humble, afin que personne ne se sentît exclu de sa présence. Il s’est rendu accessible à tous. Il n’a pas choisi la compagnie de quelques personnes préférées, ignorant les autres. L’Esprit de Dieu est contristé quand un esprit
  • 486. 486 d’individualisme tient un homme éloigné de ses semblables, surtout quand il s’agit de quelqu’un faisant profession d’être l’un de ses enfants. Le Christ est venu dans le monde pour montrer par son exemple combien une humanité peut être parfaite grâce à son union avec la divinité. Il a offert au monde un nouvel aspect de grandeur en manifestant miséricorde, compassion et amour. Il a donné aux hommes une nouvelle interprétation de Dieu. En tant que chef de l’humanité, il enseigna aux hommes la science du gouvernement divin, montrant comment la miséricorde et la justice pouvaient se réconcilier sans faire tort à la justice. Cette réconciliation de la miséricorde et de la justice n’entraînait ni un compromis avec le péché, ni la méconnaissance des droits de la justice; en donnant à chacun des attributs divins sa place légitime, la miséricorde pouvait s’exercer dans le châtiment de l’homme pécheur et impénitent, sans porter atteinte à sa clémence ou lui ôter son caractère bienveillant; la justice, d’autre part, pouvait s’exercer en pardonnant au transgresseur repentant sans lui ôter son intégrité.
  • 487. 487 Le Christ notre souverain sacrificateur Tout ceci était possible parce que le Christ s’était saisi de la nature humaine, tout en participant aux attributs divins, et qu’il avait dressé sa croix entre l’humanité et la divinité, jetant un pont au-dessus de l’abîme séparant le pécheur de Dieu. “Assurément ce n’est pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham. En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:16-18. “Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché.”
  • 488. 488 Hébreux 4:15. “En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut être indulgent pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage. Et c’est à cause de cette faiblesse qu’il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés, comme pour ceux du peuple. Nul ne s’attribue cette dignité, s’il n’est appelé de Dieu, comme le fut Aaron. Et Christ ne s’est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit: Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui! Comme il dit encore ailleurs: Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek. C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu
  • 489. 489 pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel.” Hébreux 5:1-9. Jésus a apporté une puissance morale qui se joint à l’effort humain; en aucun cas ses disciples ne doivent perdre de vue le Christ, leur modèle en toutes choses. Il a dit: “Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.” Jean 17:19. Jésus offre la vérité à la contemplation de ses enfants afin qu’ils soient changés, transformés par sa grâce pour passer de la transgression à l’obéissance, de l’impureté à la pureté, du péché à la sainteté du cœur et à la justice de la vie. Une classe particulière dans le ciel Parmi les rachetés il y en aura qui ont saisi le Christ dans les derniers moments de leur vie; dans le ciel des instructions seront données à ceux qui seront morts avant de comprendre parfaitement le plan du salut. Le Christ conduira les rachetés au bord du fleuve de vie et leur découvrira ce qu’ils n’ont pu comprendre sur la terre.—Manuscrit 150,
  • 491. 491 Chapitre 37 “De même je vous envoie” “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.” Jean 20:21. Nous devons rendre témoignage à la vérité telle qu’elle est en Jésus aussi fermement que l’ont fait le Christ et ses apôtres. Confiants en l’efficace du Saint-Esprit, nous devons attester la miséricorde, la bonté, l’amour d’un Sauveur crucifié et ressuscité; ainsi nous serons des instruments grâce auxquels les ténèbres seront dissipées dans bien des esprits et de nombreux cœurs feront monter vers Dieu leurs actions de grâce et leurs louanges. Chaque enfant de Dieu, homme ou femme, a une grande tâche à remplir. Jésus a dit: “Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous.” Jean 14:15, 16. En priant pour ses disciples il a dit qu’il ne priait pas seulement pour ceux qui se trouvaient alors en sa présence, “mais encore pour ceux qui croiront en
  • 492. 492 moi par leur parole”. Jean 17:20. Il a dit aussi: “Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car le Père est plus grand que moi.” Jean 14:28. Ainsi nous voyons que le Christ a prié pour son peuple, à qui il a fait de riches promesses, lui assurant une pleine réussite en tant que son collaborateur. “Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père.” Jean 14:12. Qu’ils sont grands les privilèges de ceux qui croient aux paroles du Christ et les mettent en pratique! Ce qui nous rend capables de vivre dans la sainteté, c’est la connaissance du Christ en qualité de porteur du péché, en propitiation pour nos iniquités. C’est cette connaissance qui assure le bonheur de la famille humaine. Satan sait que sans cette connaissance nous tomberions dans la confusion et serions privés de force. Notre foi en Dieu s’en irait, nous laissant en proie à tous les artifices de l’ennemi. Il a imaginé des plans subtils pour détruire l’homme. Il se propose de jeter une
  • 493. 493 ombre infernale, comme un drap mortuaire, entre Dieu et l’homme, pour que Jésus soit dérobé à notre vue et que lui puisse nous faire oublier le ministère d’amour et de miséricorde, nous empêcher de progresser dans la connaissance du grand amour et de la puissance de Dieu, mise à notre disposition, et intercepter tout rayon de lumière émanant du ciel. Le Christ seul pouvait représenter la divinité. Lui qui avait été en la présence du Père dès le commencement, lui qui était l’image empreinte du Dieu invisible, lui seul pouvait suffire à accomplir cette œuvre. Impossible de révéler Dieu au monde par des mots. Par une vie pure, faite de parfaite confiance et d’entière soumission à la volonté de Dieu, une vie humiliée devant laquelle les séraphins célestes de l’ordre le plus élevé eussent reculé, Dieu lui-même devait être révélé à l’humanité. A cet effet notre Sauveur recouvrit sa divinité de son humanité. Il se servit des facultés humaines, seul moyen de se faire comprendre par les hommes. L’humanité ne pouvait être atteinte que par l’humanité. Par sa vie il a manifesté le
  • 494. 494 caractère de Dieu dans le corps que Dieu lui avait préparé. Il a été en bénédiction au monde par sa manière de vivre la vie de Dieu dans la chair humaine, montrant ainsi qu’il était capable d’unir l’humanité à la divinité. Notre mission au service du Christ Le Christ a dit: “Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.” Matthieu 11:27. Combien peu l’on comprend l’œuvre magnifique du Fils de Dieu! Le salut du monde était en sa main. Le mandat donné aux apôtres concerne aussi ses disciples aujourd’hui. “La repentance et le pardon seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.” Luc 24:47. Notre Sauveur a “tout pouvoir... dans le ciel et sur la terre”. Matthieu 28:18. Cette puissance nous est promise. “Vous recevrez une puissance, le Saint- Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.” Actes
  • 495. 495 des Apôtres 1:8. Même si une église est composée de membres pauvres, sans instruction, inconnus, si ce sont des membres qui croient et qui prient, leur influence se fera sentir dans le temps et dans l’éternité. S’ils s’en vont animés d’une foi simple, comptant sur les promesses de la Parole de Dieu, ils peuvent faire beaucoup de bien. S’ils font briller leur lumière, le Christ est glorifié en eux, et les intérêts de son royaume sont servis. S’ils se sentent individuellement responsables devant Dieu, ils chercheront des occasions pour travailler et ils resplendiront comme des flambeaux dans le monde. Ils donneront un exemple de sincérité et de zèle fervent, travaillant au salut des âmes en harmonie avec le plan de Dieu. Les pauvres eux- mêmes, les ignorants, s’ils le veulent, peuvent se placer à l’école du Christ qui leur enseignera la vraie sagesse. Une vie débonnaire de confiance enfantine, de vraie piété, de vraie religion, exercera une réelle influence sur d’autres. Des personnes très instruites courent le danger de compter sur leur science livresque plus que sur Dieu. Elles négligent
  • 496. 496 souvent de chercher à connaître les voies de Dieu en luttant avec lui dans la prière secrète, et de s’emparer des promesses divines par la foi. Ceux qui ont reçu l’onction céleste iront de l’avant avec un esprit chrétien, cherchant des occasions d’entrer en conversation avec d’autres personnes pour leur faire connaître Dieu et Jésus-Christ qu’il a envoyé: les connaître c’est la vie éternelle. Ils deviendront des lettres vivantes, révélant aux hommes la Lumière du monde. Le Christ a donné “à chacun sa tâche” Marc 13:34. Il s’attend à ce que chacun accomplisse fidèlement son œuvre. Grands et petits, riches et pauvres, tous ont un travail à faire pour le Maître. Chacun est appelé à l’action. Faute d’obéir à la voix du Seigneur, d’accomplir l’œuvre par lui assignée en s’appuyant fermement sur lui, qui nous rend capables, faute de suivre son exemple, les mots “serviteur infidèle et paresseux” seront inscrits à l’encontre de notre nom. Si vous ne communiquez pas la lumière qui vous a été donnée, si vous négligez de faire briller votre lumière, celle-ci s’éteindra et votre âme courra les plus
  • 497. 497 grands dangers. A tous ceux qui connaissent la vérité Dieu dit: “Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.” Matthieu 5:16. Donnez à d’autres la connaissance de la vérité. C’est le plan de Dieu en vue d’éclairer le monde. Si vous ne vous tenez pas à la place assignée, si vous ne faites pas briller votre lumière, vous serez envahis par les ténèbres. Dieu demande à tous les fils et à toutes les filles de la famille céleste de se tenir bien équipés de sorte qu’à n’importe quel moment ils soient prêts pour l’action. Un cœur attendri et rendu compatissant par l’amour de Jésus saura trouver de précieuses perles pour l’écrin du Seigneur Jésus.
  • 498. 498 Chapitre 38 La tentation du Christ Dans le triste désert où le Christ essuya les tentations de Satan, il ne se trouvait pas dans une position aussi favorable qu’Adam lorsqu’il fut tenté en Éden. Le Fils de Dieu s’humilia et prit la nature humaine alors que notre race avait erré à l’aventure, loin de l’Éden, pendant quatre mille ans, et avait perdu sa pureté et sa droiture originelles. Le péché avait laissé son horrible marque sur la race, des siècles durant; une dégénérescence physique, mentale, morale prévalait partout au sein de l’humanité. Adam n’était pas entaché de péché quand il fut assailli par le tentateur en Éden. Il se tenait devant Dieu dans la force de sa perfection. Tous les organes et toutes les facultés de son être étaient également développés et harmonieusement équilibrés.
  • 499. 499 Au désert de la tentation, le Christ prenait la place d’Adam pour subir l’épreuve où celui-ci avait succombé. Ici le Christ a remporté la victoire à l’avantage du pécheur quatre mille ans après qu’Adam eut tourné le dos à la lumière de son foyer. Eloignée de la présence de Dieu, la famille humaine s’était écartée, de génération en génération, de la pureté originelle, de la sagesse, de la connaissance qu’Adam avait possédées en Éden. Le Christ porta les péchés et les infirmités de la race tels qu’ils existaient au moment où il vint sur la terre pour aider l’homme. Pour le salut de cette race, chargé des faiblesses de l’humanité déchue, il devait subir les tentations de Satan sur tous les points où l’homme peut être attaqué. Adam était entouré de tout ce que son cœur pouvait désirer. Il y avait de quoi suffire à tous ses besoins. Point de péché, aucun signe de dépérissement dans cet Éden glorieux. Les anges de Dieu conversaient librement et avec amour avec le saint couple. D’heureux oiseaux gazouillaient gaiement en l’honneur de leur Créateur. Des bêtes paisibles et inoffensives jouaient autour d’Adam et
  • 500. 500 d’Eve, et obéissaient à leur commandement. Adam, dans la perfection de sa virilité, était la plus noble des créatures de Dieu. Il portait l’image de Dieu, mais il était un peu inférieur aux anges. Christ, le second Adam Quel contraste avec le second Adam au moment où il entrait dans un triste désert pour lutter seul contre Satan! Depuis la chute notre race n’avait cessé de diminuer en stature, en force physique, et sa valeur morale était allée en décroissant jusqu’à l’époque de la venue du Christ sur la terre. Pour relever l’homme déchu, le Christ devait descendre à son niveau. Il prit donc la nature humaine et se chargea des infirmités et de la dégénérescence de la race. Lui qui ne connaissait aucun péché, devint péché pour nous. Il s’abaissa au plus profond du malheur humain, afin de pouvoir atteindre l’homme, et l’arracher à la dégradation où le péché l’avait plongé. “Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la
  • 501. 501 gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.” Hébreux 2:10. [Hébreux 5:9; 2:17, 18 cités.] “Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché.” Hébreux 4:15. Dès sa première rébellion, Satan avait été en guerre contre le gouvernement de Dieu. Enhardi par le succès obtenu en tentant Adam et Eve en Éden, et en introduisant par là le péché dans le monde, ce grand ennemi s’était vanté orgueilleusement de pouvoir vaincre le Christ quand il apparaîtrait dans une nature humaine, parce qu’alors il serait plus faible que lui-même. Il avait été ravi de voir qu’Adam et Eve n’avaient pu résister à la tentation de l’appétit. Il avait triomphé des habitants de l’ancien monde, de la même manière, en excitant leurs convoitises et leurs passions corrompues. C’est encore par l’appétit qu’il avait triomphé des Israélites. Ce vantard
  • 502. 502 prétendait que le Fils de Dieu lui-même, qui avait été avec Moïse et Josué, n’avait pu résister à son pouvoir et introduire en Canaan le peuple de son choix, puisque tous ceux qui avaient quitté l’Egypte périrent dans le désert. Il avait aussi réussi, par ses tentations, à faire que cet homme doux, Moïse, s’attribuât la gloire qui revient à Dieu seul. Par l’appétit et la passion il avait fait encourir le déplaisir divin à David et Salomon, ces hommes qui jouissaient de la faveur de Dieu. Il se vantait de réussir à contrecarrer le dessein de Dieu concernant le salut de l’homme par le moyen de Jésus-Christ. Dans le désert de la tentation, le Christ fut privé de nourriture pendant quarante jours. En certaines occasions, Moïse était resté tout aussi longtemps sans nourriture, mais sans ressentir les aiguillons de la faim. Il n’avait pas été tenté et harcelé par un vil et puissant ennemi, comme l’a été le Fils de Dieu. Il avait été élevé au-dessus du niveau humain et particulièrement soutenu par la gloire divine qui l’enveloppait. L’homme soumis aux terribles effets du péché
  • 503. 503 Satan avait si bien réussi à tromper les anges de Dieu et à faire tomber le noble Adam, qu’il pensait pouvoir vaincre le Christ dans son état d’humiliation. Il éclatait de joie en pensant au résultat de ses tentations: l’accroissement du péché, par de continuelles transgressions de la loi de Dieu pendant plus de quatre mille ans. Il avait amené la ruine de nos premiers parents, introduit le péché et la mort dans le monde, et conduit à la ruine des multitudes de tous âges, de tous pays, de toutes classes sociales. Par son pouvoir il avait dominé sur des villes et des nations à tel point que leur péché avait provoqué la colère de Dieu et les avait fait détruire par le feu, l’eau, les séismes, l’épée, la famine et la peste. Par ses subtilités et ses efforts inlassables il avait exercé une domination sur leurs appétits et intensifié leurs passions à un degré tel que l’image de Dieu en l’homme en avait été défigurée et presque oblitérée. La dignité physique et morale de l’homme avait été à tel point détruite qu’il ne possédait plus qu’une vague ressemblance avec le caractère et les nobles perfections corporelles qui avaient caractérisé le digne Adam
  • 504. 504 en Éden. Au moment de la première venue du Christ, Satan avait fait déchoir l’homme de sa pureté originelle et avait terni l’or fin par le péché. De l’homme, créé pour être un souverain en Éden, il avait fait un esclave de la terre, gémissant sous la malédiction du péché. L’auréole de gloire que Dieu avait accordée au saint Adam, et qui le recouvrait comme un vêtement, s’éloigna de lui après sa transgression. La lumière de la gloire divine ne pouvait couvrir la désobéissance et le péché. Au lieu de la santé et de bénédictions abondantes, la pauvreté, la maladie, des souffrances de toute espèce allaient être le partage des enfants d’Adam. Grâce à son pouvoir de séduction, Satan avait, en se servant d’une vaine philosophie, amené l’homme à mettre en doute puis à nier la révélation divine et même l’existence de Dieu. Il pouvait promener ses regards sur un monde plongé dans la misère morale, sur une race exposée à la vengeance divine frappant le péché; il triomphait diaboliquement de voir avec quel succès il avait
  • 505. 505 obscurci le sentier de tant de gens, les amenant à transgresser la loi de Dieu. Pour assurer la ruine du grand nombre il cachait le péché sous des dehors attrayants. Pour séduire l’homme, son système le plus astucieux consistait à dissimuler son dessein réel, son véritable caractère: il se présentait comme l’ami de l’homme et le bienfaiteur de l’humanité. Il flatte les hommes en leur faisant croire qu’il n’y a pas d’ennemi rebelle, aucun adversaire mortel contre qui il faille se tenir sur ses gardes, que l’existence d’un diable personnel est une fiction. Cachant ainsi son existence, il réunit des milliers sous sa domination. Il les trompe, après avoir vainement essayé de tromper le Christ, leur faisant croire qu’il est un ange venu du ciel pour accomplir une bonne œuvre en faveur de l’humanité. Les masses sont si aveuglées par le péché qu’elles ne peuvent discerner les ruses de Satan; aussi l’honorent-elles comme s’il était un ange céleste, tandis qu’il travaille à leur ruine éternelle.
  • 506. 506 Chapitre 39 Première tentation du Christ Le Christ est entré dans le monde en qualité de destructeur de Satan et de Rédempteur des captifs retenus sous son pouvoir. Il voulait, par une vie victorieuse, laisser un exemple à suivre pour que l’homme triomphe des tentations de Satan. Le Christ changea de visage dès son entrée dans le désert de la tentation. La gloire et la splendeur émanant du trône de Dieu, qui avaient éclairé son aspect quand le ciel s’était ouvert devant lui et que la voix du Père l’avait reconnu comme le Fils en qui il avait mis son plaisir, s’étaient évanouies. Le poids des péchés du monde pesait sur son âme, son visage exprimait une douleur indicible, une angoisse intense, telle qu’aucun être humain n’a jamais ressentie. La vague de malheur qui avait déferlé sur le monde l’oppressait. Il mesurait la force de l’appétit déchaîné et des passions impures qui dominaient le monde, qui avaient amené sur l’homme des souffrances inexprimables. De plus
  • 507. 507 en plus on s’était livré sans fin aux appétits, d’une génération à l’autre, depuis la transgression d’Adam, et la race s’en trouvait si affaiblie qu’il lui était impossible de remporter la victoire par ses propres forces. Pour le bien de la race le Christ devait vaincre l’appétit, résistant sur ce point à la plus forte épreuve. Il devait fouler seul le sentier de la tentation, sans que personne ne pût l’aider, le réconforter ou le soutenir. Il devait se battre avec les puissances des ténèbres. Dès lors que l’homme ne pouvait, par la force humaine, résister aux puissantes tentations de Satan, Jésus s’offrit volontairement pour entreprendre cette œuvre, en se chargeant du fardeau de l’homme, et pour vaincre à sa place le pouvoir de l’appétit. Pour le bien de l’homme il doit faire preuve d’abnégation et de persévérance, d’une fermeté dans les principes, qui sont essentiels pour résister aux affres de la faim. Il doit montrer un pouvoir victorieux de l’appétit plus fort que la faim, plus fort même que la mort. Signification de l’épreuve
  • 508. 508 Quand le Christ fut soumis à l’épreuve dans le domaine de l’appétit, il ne se trouvait pas dans un magnifique Éden, comme Adam, avec l’amour et la lumière de Dieu partout perceptibles. Il était dans un désert stérile et désolé, entouré de fauves. Tout ce qu’il voyait avait un aspect répugnant qui invitait l’homme à la fuite. C’est dans ces circonstances qu’il jeûna quarante jours et quarante nuits. “Il ne mangea rien durant ces jours-là.” Luc 4:2. Le visage émacié par suite de ce long jeûne, il éprouvait une faim terrible. Vraiment son visage était défiguré et son aspect différait de celui des fils de l’homme. C’est ainsi que le Christ inaugura sa vie de lutte en vue de vaincre le puissant ennemi, soumis à l’épreuve même à laquelle Adam n’avait su résister; victorieux dans ce conflit, il allait pouvoir briser le pouvoir de Satan et racheter la race humaine de la honte de la chute. Tout fut perdu quand Adam céda au pouvoir de l’appétit. Le Rédempteur, qui réunissait en lui-
  • 509. 509 même l’humain et le divin, prit la place d’Adam et supporta un jeûne de près de six semaines. Ce long jeûne en dit long sur l’étendue de la puissance corruptrice que l’appétit perverti exerce sur la famille humaine. L’humanité du Christ descendit jusqu’au plus profond de la misère humaine; elle s’identifia avec les faiblesses et les nécessités de l’homme déchu, tandis que sa nature divine saisissait l’Eternel. En se chargeant de la culpabilité de l’homme pécheur il ne se proposait pas d’autoriser l’homme à continuer de violer la loi de Dieu, ce qui avait rendu l’homme débiteur de la loi, dette que le Christ a payée par ses souffrances. Les épreuves et les souffrances du Christ devaient donner à l’homme un vif sentiment de son péché, en tant qu’il avait fait une brèche à la loi de Dieu, et l’amener à se repentir et à obéir à cette loi, et par l’obéissance devenir acceptable aux yeux de Dieu. Il imputerait à l’homme sa justice et lui rendrait ainsi sa valeur morale auprès de Dieu, pour que pussent être agréés ses efforts en vue de garder la loi divine. L’œuvre du Christ consistait à
  • 510. 510 réconcilier l’homme avec Dieu au travers de sa nature humaine, et Dieu avec l’homme au travers de sa nature divine. Dès le début du long jeûne du Christ au désert, Satan était là, prêt à le tenter. Il se présenta au Christ, revêtu de lumière, se faisant passer pour l’un des anges entourant le trône de Dieu, envoyé pour lui témoigner de la compassion et pour mettre un terme à ses souffrances. Il essaya de faire croire au Christ que Dieu ne demandait pas de lui l’abnégation et les souffrances qu’il prévoyait; qu’il lui avait été envoyé du ciel pour lui dire que Dieu voulait simplement qu’il se montrât disposé à souffrir. Satan dit au Christ qu’il lui suffisait de poser son pied sur le sentier ensanglanté, sans effectuer le voyage. Comme Abraham, Jésus fut mis à l’épreuve pour donner l’exemple d’une parfaite obéissance. Satan se donna pour l’ange qui avait arrêté la main d’Abraham prête à égorger Isaac; il venait maintenant pour sauver sa vie; il n’était pas nécessaire qu’il endurât une faim douloureuse qui
  • 511. 511 lui faisait risquer la mort par inanition; il s’offrait à l’aider à réaliser le plan du salut. Le Fils de Dieu se détourna de ses tentations artificieuses et se montra décidé à exécuter dans tous ses détails, quant à l’esprit et quant à la lettre, le plan conçu pour la rédemption de la race déchue. Mais Satan avait préparé les tentations les plus variées pour prendre le Christ au piège et avoir le dessus. S’il échouait dans une tentation, il en essaierait une autre. Il s’imaginait réussir, vu que le Christ s’était humilié en devenant homme. Il se persuadait que le caractère qu’il s’était donné, en se faisant passer pour un ange du ciel, ne serait pas découvert. Il feignit douter de la divinité du Christ à cause de son aspect émacié et de l’endroit déplaisant où il se trouvait. Le Christ savait qu’en assumant la nature de l’homme il ne serait pas égal aux anges du ciel quant à l’apparence. Satan insista pour qu’il donnât, s’il était vraiment le Fils de Dieu, des preuves de son caractère transcendant. Il chercha d’abord à tenter le Christ sur le terrain de l’appétit.
  • 512. 512 C’est là qu’il avait vaincu Adam et exercé une domination sur ses descendants; en les encourageant à se livrer à l’appétit il les avait amenés à provoquer Dieu par leurs iniquités, et leurs crimes avaient pris une telle ampleur que le Seigneur dut les détruire par les eaux du déluge. Influencés par les tentations de Satan les enfants d’Israël avaient permis à l’appétit de dominer leur raison; en s’y livrant ils avaient commis de graves péchés qui avaient attiré sur eux la colère de Dieu; aussi tombèrent-ils dans le désert. Satan se flattait de réussir à vaincre le Christ avec la même tentation. Il dit au Christ que loin d’être le Roi du ciel, tout dans son apparence le désignait pour l’ange tombé, exilé dans ce monde, ce qui expliquait son visage émacié exprimant la détresse.* Le Christ ne fit aucun miracle pour soi-même Ensuite il attira l’attention du Christ sur sa propre apparence attrayante, revêtu qu’il était de lumière et doué de puissance. Il se dit un messager
  • 513. 513 envoyé directement du trône du ciel, et affirma qu’il était en droit d’exiger des preuves de sa filialité divine. Satan n’hésitait pas à mettre en doute les paroles célestes que le Fils de Dieu avait entendues au moment de son baptême. Il était décidé à vaincre le Christ et, si possible, assurer son royaume et son avenir. Il commença par tenter le Christ sur le terrain de l’appétit. C’est par là qu’il avait dominé le monde, presque entièrement, et ses tentations étaient adaptées aux circonstances et au lieu même où se trouvait le Christ, ce qui rendait de telles tentations presque insurmontables. Le Christ avait le pouvoir d’accomplir un miracle pour son profit personnel, mais cela n’était pas en accord avec le plan du salut. Les nombreux miracles opérés par le Christ durant sa vie terrestre montrent qu’il avait le pouvoir de faire des miracles pour le bien de l’humanité souffrante. Un miracle miséricordieux rassasia cinq mille hommes avec cinq pains et deux petits poissons. Il lui était donc loisible d’opérer un miracle pour satisfaire sa faim. Satan se flattait de réussir à faire douter le Christ des paroles venues du ciel à son baptême.
  • 514. 514 C’eût été une grande victoire s’il avait pu le faire douter de sa filialité et des paroles prononcées par le Père. Il trouva le Christ dans un désert désolé, sans compagnons, sans nourriture, souffrant. Ce qui l’entourait était propre à faire naître la mélancolie et à dégoûter. Satan suggéra au Christ cette idée: il n’était pas possible que Dieu laissât son Fils dans cette condition nécessiteuse et vraiment douloureuse. Il espérait ébranler la confiance du Christ en son Père, qui avait permis cette condition d’extrême souffrance dans le désert, non fréquenté par l’homme. Satan espérait loger dans l’esprit du Christ un doute au sujet de l’amour de son Père, si bien que le découragement et la faim le pousseraient à opérer un miracle en sa faveur, échappant ainsi aux mains de son Père céleste. Il y avait là une réelle tentation pour le Christ. Mais il ne s’arrêta pas un moment à cette pensée. Pas un instant il ne douta de l’amour de son Père, quoique accablé sous le poids d’une angoisse inexprimable. Les tentations de Satan, si perfides, ne portèrent pas la moindre atteinte à l’intégrité du bien-aimé
  • 515. 515 Fils de Dieu. Sa confiance constante en son Père resta inébranlable. Le Christ n’a pas parlementé avec le Tentateur Jésus ne consentit pas à expliquer à son ennemi à quel titre il était le Fils de Dieu et comment il se devait d’agir en conséquence. D’une manière insultante et sarcastique, Satan fit allusion à la faiblesse actuelle du Christ et à ses circonstances défavorables qui contrastaient avec sa propre force et sa gloire. Il se moqua du Christ, qui représentait mal les anges, et surtout leur Chef suprême, le Roi incontesté des parvis célestes. Son aspect actuel disait assez qu’il avait été renié par Dieu et par les hommes. Il dit: si le Christ était vraiment le Fils de Dieu, le monarque de l’univers, son pouvoir était égal à celui de Dieu; il pouvait donc en donner une preuve en opérant le miracle qui consistait à changer en pain la pierre qui se trouvait à ses pieds; ainsi il pourrait se rassasier. Satan promit que si le Christ consentait à cela, quant à lui il cesserait de se considérer supérieur et que le conflit mené entre lui et le Christ prendrait fin pour toujours.
  • 516. 516 Le Christ parut ne pas tenir compte des injures outrageantes de Satan. Il ne se laissa pas persuader de lui fournir des preuves de sa puissance. Sans recourir à des représailles, il supporta les insultes avec une humble douceur. Les paroles prononcées du ciel au moment de son baptême avaient pour lui une très grande valeur, comme une preuve que le Père approuvait ses démarches pour réaliser le plan du salut en devenant le substitut et le garant de l’homme. Le ciel ouvert et la descente de la colombe céleste l’assuraient que son Père exercerait sa puissance dans le ciel pendant que le Fils userait de la sienne sur la terre pour arracher l’homme à la domination de Satan, et que Dieu approuvait l’effort du Christ pour rattacher la terre au ciel, l’homme fini à l’infini. Les témoignages reçus de son Père furent pour le Fils de Dieu d’une valeur incalculable au milieu de ses rudes épreuves et de ses luttes terribles contre le chef des rebelles. Alors qu’au désert Dieu le mettait à l’épreuve, ainsi qu’au cours de son ministère, il ne se souciait pas de donner à Satan la
  • 517. 517 preuve de sa puissance et de démontrer qu’il était le Sauveur du monde. Sa haute situation s’affirmait avec assez d’évidence devant Satan. Son refus de rendre à Jésus l’honneur qui lui était dû et de reconnaître sa supériorité avait amené Satan à se révolter contre Dieu et l’avait exclu du ciel. Il n’entrait pas dans la mission du Christ d’exercer sa puissance divine à son avantage, pour atténuer les souffrances dont il s’était chargé volontairement. Du moment qu’il avait consenti à prendre la nature humaine, il devait accepter les inconvénients, les maux, les afflictions de la famille humaine. Il n’accomplirait aucun miracle pour son propre compte. C’est pour en sauver d’autres qu’il était venu. Le but de sa mission était d’apporter bienfaits, espoir et vie aux affligés et aux opprimés. Il devait porter les fardeaux et les chagrins de l’humanité souffrante. Bien que souffrant cruellement de la faim, le Christ résista à la tentation. Il repoussa Satan avec la même déclaration scripturaire qu’il avait donnée à Moïse au désert pour dire à l’Israël rebelle
  • 518. 518 soumis à un régime alimentaire restreint, et qui réclamait de la viande: “L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.” Matthieu 4:4. Par cette affirmation comme par son exemple, le Christ voulait montrer à l’homme que la faim de nourriture temporelle n’était pas le plus grand malheur qui pût l’atteindre. Satan voulait faire croire à nos premiers parents qu’en mangeant du fruit de l’arbre de la vie* ils en retireraient un immense avantage: juste l’opposé de ce que Dieu leur avait dit en leur défendant d’y toucher. “Mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.” Genèse 2:17. Si Adam avait obéi, il n’eût jamais connu besoin, douleur ou mort. Si les hommes qui ont vécu avant le déluge avaient obéi à la parole de Dieu, ils eussent été préservés au lieu de périr dans les eaux du déluge. Si les Israélites avaient obéi aux paroles de Dieu, ils auraient reçu des bénédictions particulières. Mais ils cédèrent à l’appétit et à la passion, ce qui entraîna leur chute. Ils ne voulurent pas obéir aux
  • 519. 519 paroles de Dieu. En cédant à un appétit perverti, ils en vinrent à commettre de nombreux et graves péchés. S’ils avaient subordonné leurs besoins physiques à une juste estimation des exigences divines, et accepté les aliments que Dieu avait jugés convenables, aucun d’entre eux ne serait mort dans le désert. Ils eussent été établis dans la bonne terre de Canaan en tant que peuple sain et saint, sans aucun être débile dans toutes leurs tribus. Le Sauveur du monde a été fait péché pour la race humaine. Devenu le substitut de l’homme, le Christ ne voulut pas manifester la puissance qu’il possédait en tant que Fils de Dieu. Il se plaça au rang des fils des hommes. C’est en qualité d’homme qu’il allait supporter à la place de l’homme l’épreuve de la tentation, au milieu des circonstances les plus difficiles, donnant un exemple de foi et de parfaite confiance en son Père céleste. Le Christ savait que son Père lui procurerait de la nourriture au moment qui lui conviendrait. Dans l’épreuve la plus sévère, tenaillé outre mesure par la faim, il ne voulut pas
  • 520. 520 amoindrir de la plus petite parcelle, prématurément, l’épreuve à laquelle il était soumis, en exerçant son pouvoir divin. Placé dans une situation critique, un homme déchu n’aurait pas la possibilité d’opérer un miracle à son avantage, pour éviter une douleur ou une angoisse, ou pour vaincre ses ennemis. Dieu se proposait de mettre la race humaine à l’épreuve, de lui donner l’occasion de former son caractère et de la mettre fréquemment dans la nécessité de montrer sa foi et sa confiance en l’amour et la puissance de Dieu. La vie du Christ offre un modèle parfait. Il n’a cessé d’enseigner à l’homme, par l’exemple et par le précepte, à dépendre entièrement de Dieu, à placer en lui sa foi et sa ferme confiance. Le Christ savait que Satan est menteur depuis le commencement; il fallait une bonne dose de maîtrise de soi-même pour entendre les propositions insultantes de ce séducteur sans réprimer instantanément ses prétentions téméraires. Satan espérait amener le Christ à engager la conversation avec lui; il pourrait ainsi profiter de
  • 521. 521 l’avantage que lui offraient l’extrême faiblesse et l’agonie spirituelle du Christ. Il voulait s’assurer l’avantage en pervertissant les paroles du Christ et en appelant à son secours les anges déchus qui triompheraient de sa résistance en conjuguant leurs efforts. Le Sauveur du monde refusa de discuter avec Satan, expulsé du ciel comme indigne d’y demeurer plus longtemps. Il avait influencé les anges de Dieu contre leur Commandant suprême et contre son Fils, leur Chef aimé, il s’était attiré leurs sympathies: il était capable de toutes les tromperies possibles. Il avait guerroyé contre le gouvernement de Dieu pendant quatre mille ans et n’avait rien perdu de son habileté et de son pouvoir pour tenter et séduire. La victoire assurée par le Christ Parce que l’homme tombé ne pouvait vaincre Satan par ses simples forces humaines, le Christ quitta les parvis royaux du ciel pour lui venir en aide au moyen des forces divines et humaines
  • 522. 522 combinées. Le Christ savait qu’Adam en Éden, avec les avantages supérieurs dont il jouissait, aurait pu résister aux tentations de Satan et le vaincre. Il savait aussi que hors de l’Éden, privé de la lumière et de l’amour de Dieu par suite du péché, l’homme ne pouvait résister aux tentations de Satan par ses propres forces. Afin de rendre l’espérance à l’homme, et le sauver d’une ruine totale, il s’humilia jusqu’à prendre la nature de l’homme: il pourrait ainsi, grâce à son pouvoir divin combiné avec l’humain, atteindre l’homme là où il était. Il obtint, en faveur des fils et des filles d’Adam, la force qu’ils ne pouvaient acquérir par eux-mêmes, afin qu’en son nom ils pussent surmonter les tentations de Satan. Le Fils de Dieu, qui occupait une position élevée, assuma l’humanité pour se rapprocher de l’homme et se présenter comme son substitut. Il s’identifie avec les souffrances et les afflictions des hommes. Ayant été tenté en toutes choses comme les hommes le sont, il sait comment secourir ceux qui sont tentés. La victoire du Christ a été remportée en faveur du pécheur.
  • 523. 523 Dans une vision nocturne, Jacob vit que la terre était rattachée au ciel par une échelle qui atteignait le trône de Dieu. Il vit les anges de Dieu, couverts de vêtements célestes resplendissants, descendant du ciel et y remontant par cette échelle lumineuse. Cette échelle reposait sur la terre, atteignait les plus hauts cieux, et s’appuyait sur le trône de Jéhova. L’éclat du trône de Dieu éclairait cette échelle et reflétait sur la terre une lumière indiciblement glorieuse. Cette échelle représentait le Christ, qui a ouvert une voie de communication entre la terre et le ciel. En s’humiliant le Christ est descendu avec compassion jusqu’au plus profond dé la misère humaine, ce qui était indiqué à Jacob par une extrémité de l’échelle reposant sur la terre, tandis que le sommet de l’échelle, qui atteignait le ciel, représentait la puissance divine du Christ: il a saisi l’Infini, ainsi il a relié la terre au ciel, l’homme fini au Dieu infini. En Christ une voie de communication est ouverte entre Dieu et l’homme. Des anges peuvent passer du ciel à la terre porteurs
  • 524. 524 de messages d’amour destinés à l’homme déchu; ils peuvent exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut. C’est seulement grâce au Christ que des célestes messagers servent l’humanité. En Éden, Adam et Eve étaient placés dans les circonstances les plus favorables. Ils jouissaient du privilège de la communion avec Dieu et avec les anges. Ils n’étaient pas placés sous la condamnation du péché. L’Auteur de leur existence était leur instructeur. Mais ils tombèrent sous le pouvoir tentateur d’un ennemi rusé. Pendant quatre mille ans Satan avait travaillé contre le gouvernement de Dieu, et il avait gagné force et expérience par une longue pratique. Après la chute les hommes n’ont pas eu les avantages dont Adam jouissait en Éden. Séparés de Dieu depuis quatre mille ans, leur capacité de comprendre, leur pouvoir de résister aux tentations de Satan s’étaient toujours plus affaiblis, si bien que Satan semblait régner en triomphateur sur la terre. Appétit et passion, amour du monde et péché de présomption étaient comme autant de rameaux de l’arbre du
  • 525. 525 péché, produisant toutes sortes de crimes, de violences et de corruptions.
  • 526. 526 Chapitre 40 Seconde tentation du Christ Satan échoua dans sa tentative pour vaincre le Christ sur le terrain de l’appétit; ici au désert le Christ remporta sur ce point une victoire en faveur de la race humaine, offrant ainsi la possibilité à l’homme, dans l’avenir, de vaincre pour son propre compte la puissance de l’appétit en son nom. Satan n’était pas disposé à cesser ses efforts avant d’avoir essayé tous ses moyens pour vaincre le Rédempteur du monde. Il savait que tout était en jeu, qu’il s’agissait de savoir si lui ou le Christ sortirait vainqueur de la lutte. Pour impressionner le Christ par sa force supérieure, il le mena à Jérusalem et le fit monter sur le faîte du temple, et il poursuivit là son œuvre tentatrice. Une fois de plus il sollicita du Christ une preuve de sa filialité divine: se jeter du haut de ce pinacle, où il l’avait placé. En se jetant en bas du temple, le Christ devait montrer qu’il avait pleine
  • 527. 527 confiance en la sollicitude de son Père qui pouvait le garder. Lors de sa première tentation, sur le terrain de l’appétit, Satan avait essayé d’insinuer des doutes dans le cœur du Christ au sujet de l’amour et de la sollicitude de Dieu, lui représentant son environnement et sa faim comme autant de preuves que Dieu ne se souciait pas de lui. Mais cela ne lui réussit pas. Il tenta alors de profiter de la foi et de la parfaite confiance manifestées par le Christ à l’égard de son Père céleste pour le pousser à la présomption. “Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. Jésus lui dit: Il est aussi écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.” Matthieu 4:6, 7. Le péché de la présomption Le péché de la présomption gît tout près de la vertu de la foi parfaite et de la confiance en Dieu. Satan se flattait de pouvoir profiter de l’humanité du Christ pour l’induire à franchir la ligne de
  • 528. 528 démarcation qui sépare la confiance de la présomption. C’est ici que bien des âmes font naufrage. Satan chercha à séduire le Christ par la flatterie. Admettant que le Christ avait raison de croire même dans le désert que Dieu était son Père, et cela dans les circonstances les plus difficiles, il demanda au Christ de lui donner une preuve de plus de son entière dépendance par rapport à Dieu et de sa conviction d’être le Fils de Dieu: pour cela il devait se jeter en bas du temple. Il lui dit qu’il n’avait rien à craindre s’il était vraiment le Fils de Dieu; des anges étaient tout prêts à le retenir. Satan montra qu’il comprenait les Ecritures par l’usage qu’il en fit. Sans vaciller, le Rédempteur conserva son intégrité et montra une entière confiance en la promesse concernant la sollicitude du Père. Il ne voulait pas mettre à l’épreuve sans nécessité la fidélité et l’amour de son Père, bien qu’il se trouvât entre les mains de l’ennemi, dans une situation extrêmement difficile et périlleuse. Il ne voulait pas, en prêtant l’oreille à la suggestion de Satan, tenter Dieu par une expérience présomptueuse sur
  • 529. 529 sa Providence. Satan avait cité un passage de l’Ecriture qui semblait approprié à la circonstance, dans l’espoir qu’en l’appliquant au Sauveur dans cette circonstance particulière il mènerait à bien son dessein. Le Christ savait fort bien que Dieu pouvait le soutenir s’il le lui avait demandé en se jetant du haut du temple. Cependant, faire ce geste sans en avoir reçu l’ordre, et tenter une expérience sur la sollicitude protectrice et l’amour de son Père, encouragé par Satan, ce n’était pas faire preuve d’une foi puissante. Satan savait très bien que le Christ aurait fait preuve de faiblesse en raison de sa nature humaine s’il s’était décidé, sans un ordre de son Père, à se jeter du haut du temple afin d’établir son droit à la protection de son Père céleste. Le Christ sortit victorieux de la seconde tentation. Il fit preuve d’une parfaite confiance en son Père au cours de ce sévère conflit avec son puissant ennemi. Par cette victoire notre Rédempteur a laissé à l’homme un modèle parfait: il lui a montré que son unique salut réside en une
  • 530. 530 ferme et inébranlable confiance en Dieu au milieu des épreuves et des dangers. Il refusa de faire appel d’une manière présomptueuse à la miséricorde de son Père en s’exposant à un danger qui eût obligé son Père à déployer sa puissance pour l’arracher au danger. C’eût été contraindre la Providence à intervenir en sa faveur; de cette manière il n’eût pas laissé à son peuple un exemple parfait de foi et de ferme confiance en Dieu. Le but de Satan en tentant le Christ était de l’induire à une présomption téméraire; en laissant paraître une faiblesse humaine le Christ n’aurait pu être un modèle parfait pour son peuple. Satan pensait que si le Christ ne sortait pas victorieux de l’épreuve de la tentation il n’y aurait pas de rédemption pour la race humaine; il aurait pu la dominer complètement. Le Christ, notre espérance et notre exemple C’est pour la race humaine que le Christ a enduré l’humiliation et d’atroces souffrances au désert de la tentation. Tout avait été perdu à la suite
  • 531. 531 de la transgression d’Adam. La médiation du Christ était pour l’homme l’unique espoir de regagner la faveur de Dieu. L’homme s’était tellement éloigné de Dieu en transgressant ses lois qu’aucune humiliation de sa part, devant Dieu, n’aurait été à la mesure de la gravité de son péché. Le Fils de Dieu était à même de comprendre les péchés accumulés par le transgresseur; exempt de péché il pouvait lui seul offrir une expiation acceptable en souffrant pour l’homme avec le sentiment affreux du déplaisir de son Père. La douleur et l’angoisse du Fils de Dieu étaient à la mesure de son excellence divine et de sa pureté, comme aussi de la grandeur de l’offense. Le Christ a été notre exemple en toutes choses. Alors que nous le voyons s’humilier durant sa longue épreuve et son jeûne prolongé au désert, et cela pour surmonter les tentations de l’appétit pour notre avantage, il nous faut profiter de la leçon quand nous sommes nous-mêmes tentés. Etant donné la puissance de l’appétit, telle qu’elle s’exerce au sein de la famille humaine, et que le fait de s’y livrer a eu des effets aussi terribles:
  • 532. 532 obliger le Fils de Dieu à se soumettre à une telle épreuve, combien il importe que nous placions l’appétit sous le contrôle de la raison! Pour que nous puissions remporter la victoire sur l’appétit, notre Sauveur a jeûné pendant près de six semaines. Comment des chrétiens de profession à la conscience éclairée, avec le modèle du Christ sous les yeux, peuvent-ils se livrer à des appétits qui exercent une influence énervante sur l’esprit et le cœur? Un fait pénible à constater: des satisfactions obtenues au prix de la santé retiennent dans l’esclavage, en ce temps-ci, une bonne partie du monde chrétien. Plusieurs de ceux qui font profession de piété ne se soucient pas de connaître les motifs de cette longue période de jeûne et de souffrance du Christ au désert. Ce ne sont pas tant les affres de la faim qui expliquent son angoisse, mais plutôt la perception des redoutables résultats sur la race humaine de l’abandon aux appétits et aux passions. Il savait que l’appétit serait l’idole de l’homme; qu’il lui ferait oublier Dieu et lui fermerait le chemin du salut.
  • 533. 533 Chapitre 41 Troisième tentation du Christ Ayant une confiance parfaite en son Père céleste, notre Sauveur savait que ce Père ne permettrait pas qu’il fût tenté au-delà des forces qu’il lui donnerait et qu’il le ferait sortir victorieux si seulement il supportait patiemment l’épreuve à laquelle il était soumis. Ce n’est pas de son propre gré que le Christ s’était exposé au danger. Dieu avait permis à Satan, momentanément, d’exercer sa puissance sur son Fils. Jésus savait que s’il conservait son intégrité dans cette situation extrêmement périlleuse, un ange du ciel pouvait lui être envoyé pour le soulager si cela était nécessaire. Du moment qu’il avait assumé l’humanité, il était devenu le représentant de la race humaine. Satan se rendit compte de l’échec complet de sa seconde grande tentation. “Le diable, l’ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, et lui dit: Je te donnerai toute cette puissance,
  • 534. 534 et la gloire de ces royaumes; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi.” Luc 4:5-7. Les deux premières tentations n’avaient pas dévoilé le vrai dessein ni le caractère de Satan. Il s’était donné pour un messager d’un rang élevé, venu des parvis célestes; maintenant il jette le masque. Il fait défiler devant les yeux du Christ une vue panoramique de tous les royaumes du monde, et cela de la manière la plus attrayante, et il affiche la prétention d’être le prince du monde. La tentation la plus séduisante La troisième tentation a été la plus séduisante des trois. Satan savait que la vie du Christ allait être faite de douleurs, de fatigues, de combats. Il espérait profiter de ce fait pour suborner le Christ et lui faire abandonner son intégrité. Satan déploya toute sa force dans cette dernière tentation, qui allait décider de sa destinée, car il s’agissait de savoir à qui appartiendrait la victoire. Prince des
  • 535. 535 puissances de l’air, il prétendit que le monde était sa propriété. Il emmena Jésus au sommet d’une très haute montagne et lui offrit en un vaste panorama tous les royaumes de ce monde sur lesquels il avait si longtemps régné; il lui offrit de lui en faire cadeau. Le Christ pouvait ainsi entrer en possession des royaumes du monde sans s’exposer à la souffrance et au danger. Satan promit de lui céder son sceptre et sa domination; une simple faveur ferait du Christ le légitime gouvernant. On lui offrait les royaumes du monde qui venaient de lui être présentés; tout ce qu’on lui demandait en retour c’était de reconnaître la supériorité de Satan en lui rendant hommage. Les yeux de Jésus se posèrent un instant sur le spectacle glorieux qui lui était offert; mais il ne tarda pas à s’en détourner, refusant de contempler plus longtemps le spectacle enchanteur. Il ne voulait pas compromettre son intégrité, fermement conservée, en jouant avec le tentateur. Sollicité par Satan de lui rendre hommage, le Christ fut saisi d’une divine indignation; il ne put supporter plus longtemps les prétentions blasphématoires de
  • 536. 536 Satan, ni tolérer sa présence. Faisant acte d’autorité divine, le Christ commanda à Satan de se désister. “Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.” Matthieu 4:10. Orgueilleux et arrogant, Satan avait déclaré être le maître légitime et permanent du monde, possesseur de toutes ses richesses et de sa gloire, digne de recevoir l’hommage de tous ses habitants, comme s’il avait créé le monde et tout son contenu. Il dit au Christ: “Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux.” Luc 4:6. Il essaya d’établir un contrat spécial avec le Christ, pour lui remettre tout ce qu’il prétendait posséder, pourvu d’être adoré par lui. Indigné en voyant que le Créateur était injurié, le Fils de Dieu repoussa et congédia Satan. Celui-ci s’imaginait avoir si bien caché son vrai caractère et ses desseins dans la première tentation, que le Christ ne reconnaîtrait pas en lui le chef rebelle qu’il avait vaincu et banni du ciel. Les paroles du Christ par lesquelles il fut congédié: “Retire-toi, Satan”, montraient qu’il avait été reconnu dès le
  • 537. 537 début et que toutes ses ruses séductrices avaient été sans effet sur le Fils de Dieu. Satan savait que si Jésus mourait pour le rachat de l’homme, son propre pouvoir arriverait à sa fin un jour ou l’autre, et qu’il serait détruit. Il s’étudiait par conséquent à empêcher le Fils de Dieu d’achever ce qu’il avait commencé. Au cas où le plan de la rédemption échouerait, il lui serait possible de conserver le royaume auquel il prétendait. En cas de succès, il se flattait de pouvoir régner en opposition au Dieu du ciel. Quand Jésus quitta le ciel, y laissant son pouvoir et sa gloire, Satan fut transporté de joie. Il s’imagina que le Fils de Dieu lui était livré. Ayant réussi si aisément à tenter le saint couple en Eden, il pensait que son habileté satanique et son pouvoir lui permettraient de vaincre le Fils de Dieu lui- même, sauvant ainsi sa propre vie et son royaume. Si par ses tentations il réussissait à écarter Jésus de la volonté de son Père, comme cela s’était passé avec Adam et Ève, son but était atteint. Le temps allait arriver où, en donnant sa vie,
  • 538. 538 Jésus rachèterait ce qui était tombé en la possession de Satan; après un temps le ciel et la terre tout entiers lui seraient soumis. Jésus resta ferme. Il préféra une vie de souffrance, une mort ignominieuse, afin de devenir, par la voie indiquée par son Père, le roi légitime des royaumes de la terre, qui lui seraient remis pour toujours. Satan lui-même lui sera livré pour être mis à mort afin de ne plus jamais créer des ennuis à Jésus ou aux saints glorifiés. Tentation repoussée avec détermination Jésus dit à ce vil ennemi: “Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.” Matthieu 4:10. Satan, qui avait demandé au Christ de lui prouver sa filialité divine, avait enfin la preuve désirée. Il se vit contraint de se soumettre à l’ordre divin du Christ. Il fut repoussé et réduit au silence. Aucune possibilité de résister à ce congé péremptoire. Sans pouvoir ajouter un mot il dut se désister instantanément et se retirer loin du Rédempteur du monde.
  • 539. 539 La présence odieuse de Satan avait pris fin. La lutte avait cessé. Au prix d’immenses souffrances, la victoire du Christ au désert était aussi complète que l’échec d’Adam. Pour un temps il fut délivré de la présence de ce puissant adversaire et de ses légions d’anges. Ses tentations ayant pris fin, Satan laissa Jésus pour un temps assez court. L’ennemi avait été vaincu, mais la lutte avait été longue et harassante. Elle laissa le Christ épuisé et défaillant. Il s’écroula sur le sol comme mort. Des anges célestes qui s’étaient prosternés devant lui dans les parvis royaux, et qui avaient suivi des yeux, avec un intérêt intense et avec anxiété, leur Chef aimé, et avaient assisté avec étonnement à la lutte terrible soutenue contre Satan, s’approchèrent alors pour le servir. Ils lui préparèrent des aliments et le réconfortèrent; il en avait besoin, étant comme mort. Les anges étaient remplis d’étonnement et de crainte, sachant que le Rédempteur du monde subissait d’indicibles souffrances pour effectuer le salut de l’homme. Celui qui avait été l’égal de Dieu
  • 540. 540 dans les parvis royaux se tenait devant eux, émacié après un jeûne de presque six semaines. Dans sa solitude il avait été poursuivi par le chef rebelle qui avait été expulsé du ciel. La dure épreuve qu’il avait subie dépassait tout ce que l’homme aurait jamais à supporter. Le combat mené contre la puissance des ténèbres avait fortement éprouvé la nature humaine du Christ, faible et souffrante. Les anges apportèrent au Fils des messages d’amour et de consolation de la part du Père, avec l’assurance que la complète victoire remportée en faveur de l’homme signifiait le triomphe du ciel tout entier. Ce n’est qu’au moment où les rachetés se tiendront avec leur Rédempteur près du trône de Dieu qu’ils pourront apprécier pleinement le prix payé pour la rédemption de la race humaine. Capables enfin de mesurer la valeur de la vie immortelle et de la récompense éternelle, ils chanteront de toute leur force l’hymne de victoire et d’immortel triomphe: “L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange!” Apocalypse 5:12. Et Jean ajoute:
  • 541. 541 “Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles!” Apocalypse 5:13. Bien que ses grands efforts et ses puissantes tentations eussent échoué, Satan n’avait cependant pas abandonné tout espoir de mieux réussir, plus tard. Il songea à la période du ministère du Christ, qui lui fournirait de nouvelles occasions d’essayer sur lui sa puissance et ses artifices. Satan établit des plans pour aveugler l’entendement des Juifs, peuple choisi de Dieu, afin de l’empêcher de reconnaître en Christ le Rédempteur du monde. Il pensa pouvoir remplir les cœurs d’envie, de jalousie, de haine à l’encontre du Fils de Dieu: ainsi, loin de le recevoir, on accumulerait les sujets d’amertume sur sa vie terrestre.
  • 542. 542 Chapitre 42 La révélation de Dieu “Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.” 2 Corinthiens 4:6. Avant la chute, aucun nuage n’obscurcissait l’esprit de nos premiers parents pour leur ôter la perception du caractère de Dieu. Leur être était parfaitement conforme à la volonté de Dieu. Pour tout vêtement, une belle lumière, une lumière divine. Le Seigneur visitait le saint couple et l’instruisait par les œuvres de ses mains. La nature était leur livre de texte. L’existence de Dieu s’affirmait dans le jardin d’Eden par les objets de la nature qui les entouraient. Chaque arbre du jardin avait son langage. Les choses invisibles de Dieu étaient visibles, à savoir sa puissance éternelle et sa Déité, les choses créées les faisant comprendre.
  • 543. 543 S’il est vrai que Dieu pouvait être reconnu dans la nature, il ne faudrait pas en conclure qu’après la chute Adam et ses descendants aient pu obtenir une parfaite connaissance de Dieu par le monde naturel. Dans son état d’innocence, l’homme pouvait recevoir les leçons de la nature; mais la transgression a jeté une flétrissure sur la nature et s’est interposée entre elle et Dieu. Adam et Eve eussent pu connaître et comprendre Dieu s’ils n’avaient jamais désobéi à leur Créateur, s’ils étaient restés sur le sentier de la parfaite rectitude. Mais quand ils eurent prêté l’oreille au tentateur et péché contre Dieu, la lumière d’innocence céleste qui leur servait de vêtement s’éloigna d’eux et fut remplacée par de sombres robes d’ignorance touchant Dieu. La lumière brillante et parfaite qui les avait enveloppés jusqu’alors avait éclairé tout ce dont ils s’approchaient; privés de cette lumière céleste, les descendants d’Adam n’ont plus été capables de discerner les traces de Dieu dans ses œuvres créées. Les choses que nous voyons aujourd’hui dans la nature ne nous donnent qu’une faible idée de ce
  • 544. 544 qu’étaient la beauté et la gloire d’Eden; néanmoins le monde naturel continue à proclamer à haute voix la gloire de Dieu. Une grande beauté subsiste dans les choses de la nature, déparées par la tache du péché. Le Tout-Puissant, grand en bonté, en miséricorde, en amour, a créé la terre; même dans l’état présent de corruption elle continue à nous inculquer des leçons concernant l’habile Maître artisan. Dans le livre de la nature qui s’ouvre devant nous, les fleurs, magnifiques et parfumées, aux couleurs variées et délicates, expriment d’une manière éloquente l’amour de Dieu. Après la transgression d’Adam, Dieu eût pu détruire toute fleur en bouton ou en pleine floraison, ou leur ôter leur fragrance. Sur cette terre maudite, desséchée et souillée, la loi de la condamnation se laisse déchiffrer dans les ronces, les chardons, les épines, les mauvaises herbes; mais les couleurs délicates et le parfum des fleurs nous disent que Dieu nous aime toujours, que sa miséricorde n’a pas entièrement abandonné la terre. La nature est toute pleine de leçons spirituelles à l’adresse de l’humanité. Les fleurs ne meurent
  • 545. 545 que pour renaître, ce qui nous fait penser à la résurrection. Tous ceux qui aiment Dieu fleuriront dans l’Eden d’en haut. Cependant la nature est incapable de nous enseigner tout le grand et merveilleux amour de Dieu. Raison pour laquelle, après la chute, la nature n’a pas été l’unique instructeur de l’homme. Pour ne pas laisser le monde dans les ténèbres, dans une nuit spirituelle perpétuelle, le Dieu de la nature est venu à notre rencontre en la personne de Jésus-Christ. Le Fils de Dieu est venu dans le monde pour nous révéler le Père. Il était “la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme”. Jean 1:9. Il nous faut contempler le resplendissement de “la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ”. 2 Corinthiens 4:6. En la personne de son Fils unique, le Dieu du ciel a consenti à s’abaisser au niveau de notre nature humaine. En réponse à une demande de Thomas Jésus a dit: “Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous
  • 546. 546 l’avez vu. Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père, qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces œuvres.” Jean 14:6-11. La leçon la plus difficile et humiliante que l’homme a besoin d’apprendre c’est qu’il est complètement incapable par lui-même, qu’il ne peut compter sur la sagesse humaine pour déchiffrer correctement les secrets de la nature. Parce que le péché a troublé sa vision, il ne sait interpréter la nature sans l’élever au-dessus de Dieu. Il ne peut y découvrir Dieu, ni Jésus-Christ, que Dieu a envoyé. Il ressemble à ces Athéniens qui dressaient leurs autels pour adorer la nature. Debout sur la colline de Mars, Paul leur présenta la majesté du Dieu vivant en contraste avec leur culte
  • 547. 547 idolâtre. “Athéniens, leur dit-il, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription: A un dieu inconnu! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme; il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure; il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race... . Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne
  • 548. 548 devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme.” Actes des Apôtres 17:22-29. La nature n’est pas Dieu Quiconque possède la vraie connaissance de Dieu ne se laissera pas tellement infatuer par les lois de la matière ou les opérations de la nature qu’il en vienne à méconnaître ou refuser de reconnaître l’opération continuelle de Dieu dans la nature. La nature n’est pas Dieu; elle ne l’a jamais été. La voix de la nature rend témoignage à Dieu, mais la nature n’est pas Dieu. En tant qu’œuvre créée, elle atteste simplement la puissance divine. La divinité: voilà l’auteur de la nature. Le monde naturel ne possède que la puissance que Dieu lui procure. Il y a un Dieu personnel, le Père; il y a un Christ personnel, le Fils. “Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le
  • 549. 549 monde, et qui, étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts.” Hébreux 1:1-3. Le psalmiste a dit: “Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu.” Psaumes 19:2-4. Quelqu’un pourrait supposer que ces grandes choses du monde naturel sont Dieu. Elles ne le sont pas. Tous ces objets d’étonnement ne font que remplir dans le ciel la mission qui leur a été confiée. Ils ne sont que de simples instruments du Seigneur. Dieu est le Conservateur, aussi bien que le Créateur de toutes choses. L’Etre divin est occupé à soutenir ce qu’il a créé. La même main qui maintient les montagnes dans leur position dirige les mondes dans leur mystérieux circuit autour du soleil. La Parole déclare qu’il “fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait
  • 550. 550 pleuvoir sur les justes et sur les injustes”. Matthieu 5:45. C’est lui qui “fait germer l’herbe sur les montagnes”. “Il donne la neige comme de la laine, il répand la gelée blanche comme de la cendre; il lance sa glace par morceaux. ... Il envoie sa parole, et il les fond; il fait souffler son vent, et les eaux coulent.” Psaumes 147:8, 16-18. C’est lui qui “produit les éclairs et la pluie, il tire le vent de ses trésors”. Psaumes 135:7. Il n’est pas question de lois de la nature indépendantes dans les saints Ecrits. Dieu fournit la matière et les propriétés nécessaires à l’exécution de ses plans. Il se sert de ses instruments pour faire fleurir la végétation. Il commande à la rosée, à la pluie, aux rayons du soleil pour faire germer la verdure et en faire un tapis sur le sol; pour que les arbres produisent des boutons, des fleurs et des fruits. Il n’y a pas lieu de supposer qu’une loi soit mise en mouvement pour que la semence opère par elle-même, ou que la feuille apparaisse parce qu’elle doit le faire par elle-même. Les lois que Dieu a instituées ne sont que ses servantes, par lesquelles il produit les résultats voulus. C’est par
  • 551. 551 l’action immédiate de Dieu que la semence surgit du sol et jaillit vers la vie. Chaque feuille pousse, chaque fleur s’épanouit grâce à la puissance de Dieu. L’organisme physique de l’homme est supervisé par Dieu; il ne s’agit pas d’une horloge qui, mise en mouvement, marche toute seule. Le cœur bat, une pulsation après l’autre, une respiration après l’autre, le tout sous la direction divine. “Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. En Dieu nous avons la vie, le mouvement et l’être. Chaque pulsation, chaque respiration, est le fruit du souffle que Dieu a fait entrer dans les narines d’Adam, la respiration du Dieu omniprésent, le grand JE SUIS. Les philosophes de l’Antiquité se vantaient de leur science supérieure. Voyons ce qu’en pensait l’apôtre inspiré: “Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. ... Eux qui ont changé la vérité de Dieu en
  • 552. 552 mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur.” Romains 1:22-25. Le monde est incapable de connaître Dieu avec sa sagesse humaine. Ses sages tirent de la nature une connaissance imparfaite de Dieu; puis, dans leur folie, ils élèvent la nature et ses lois au-dessus de la nature divine. Quiconque n’a pas obtenu une connaissance de Dieu au moyen de la révélation qu’il a donnée de lui-même en Christ ne tirera jamais de la nature qu’une connaissance imparfaite; loin de lui donner des vues élevées sur Dieu, et de l’amener à se conformer entièrement à sa volonté, cette connaissance fera de lui un idolâtre. Se disant sage, il deviendra fou. Ceux qui s’imaginent obtenir une connaissance de Dieu en dehors de son Représentant, dont la Parole dit qu’il est “l’empreinte de sa personne” (Hébreux 1:3), ont besoin de devenir fous à leurs propres yeux afin d’être véritablement sages. Impossible d’obtenir une connaissance parfaite de Dieu par la seule nature; car elle est elle-même imparfaite. Dans cet état d’imperfection elle ne peut représenter Dieu ni révéler son caractère dans
  • 553. 553 sa perfection morale. Mais le Christ est venu dans le monde comme un Sauveur personnel. Il est monté au ciel; il reviendra de la même manière qu’il est monté au ciel—un Sauveur personnel. Il est l’empreinte de la personne du Père. “En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.” Colossiens 2:9.
  • 554. 554 Chapitre 43 Le Christ, qui seul donne la vie “Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.” Jean 1:1-5. Le monde n’a pas su reconnaître la divinité dans l’humble Homme de Nazareth. Le fils unique du Dieu infini était dans le monde, et les hommes ne l’ont pas connu pour ce qu’il était réellement. En lui “était la vie, et la vie était la lumière des hommes”. Jean 1:4. Il n’est pas question ici de la vie physique, mais de l’immortalité, de la vie appartenant exclusivement à Dieu. La Parole, qui était avec Dieu, et qui était Dieu, possède cette vie. La vie physique est prêtée à chaque individu. Elle
  • 555. 555 n’est pas éternelle, ou immortelle; car Dieu, qui la donne, la reprend. L’homme n’est pas le maître de sa vie. Mais la vie du Christ n’est pas empruntée. Personne ne peut la lui ôter. “Je la donne de moi- même” (Jean 10:18), a-t-il dit. Il possédait une vie originelle, non empruntée, non dérivée. Cette vie n’est pas inhérente à l’homme. Celui-ci ne peut l’obtenir que par le Christ. Il ne peut la gagner; elle lui est accordée comme un don gratuit pourvu qu’il accepte le Christ comme son Sauveur personnel. “La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus- Christ.” Jean 17:3. Voilà la source de vie ouverte pour le monde. En confiant son mandat à Timothée, Paul dit: “Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit
  • 556. 556 une belle confession devant Ponce Pilate, de garder le commandement, et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, que manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain, le roi des rois et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle.” 1 Timothée 6:11-16. Dans un autre passage Paul dit: “C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir en moi le premier toute sa longanimité, pour que je servisse d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles!” 1 Timothée 1:15- 17. L’immortalité apportée par le Christ
  • 557. 557 Le Christ a “mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Evangile”. 2 Timothée 1:10. Personne ne peut avoir une vie spirituelle indépendante, en dehors de lui. Le pécheur n’est pas immortel, car Dieu a dit: “L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra.” Ezéchiel 18:4. Il faut laisser à ces paroles toute leur signification. Il y a ici plus que la mort qui atteint tous les hommes; il s’agit de la seconde mort. Ici certains se rebiffent et s’écrient: Quoi? Voudriez-vous assimiler l’homme à la bête? Cela paraît dégradant. Mais qu’est-ce qui donne de la valeur à l’homme aux yeux de Dieu? Est-ce une quantité d’argent?—Non, car Dieu affirme: L’or et l’argent sont à moi. Si l’homme abuse des trésors à lui confiés, Dieu peut disperser plus vite que l’homme ne peut amasser. Un homme peut être doué d’une intelligence brillante; il peut être riche au point de vue des dons naturels. Mais ces choses lui sont données par Dieu, son Créateur. Dieu peut retirer à l’homme sa raison, et à l’instant il devient comme Nebucadnetsar, dégradé au niveau des bêtes des champs. C’est ce que Dieu fait quand quelqu’un agit comme si sa sagesse et son
  • 558. 558 pouvoir avaient été acquis sans lui. L’homme n’est que mortel; s’il se croit trop sage pour accepter Jésus, il demeure mortel. Des hommes ont accompli des merveilles dans le domaine intellectuel, mais qui les en avait rendus capables?—Le Seigneur Dieu des armées. C’est en s’attribuant une capacité illusoire que des hommes triomphent en raison de leur propre puissance, se glorifient, suivant l’exemple des antédiluviens; dans ce cas ils périront. Toute l’imagination des pensées de cette race qui jouissait d’une grande longévité n’était que mauvaise en tout temps. Leur intelligence s’appliquait au mal et la terre était corrompue sous ses habitants. Avec les dons et les talents que Dieu leur avait accordés, ils auraient pu accomplir des merveilles s’ils avaient recherché la communion de Celui qui est infini en sagesse. Se détournant de Dieu, ils ont suivi les directives de Satan, comme beaucoup le font aujourd’hui; le Seigneur les a balayés de la terre avec toute la sagesse dont ils se vantaient. Le monde peut louer l’humanité pour ce qu’elle
  • 559. 559 a fait. Mais l’homme ne tarde pas à être très petit aux yeux de Dieu par un mauvais usage des talents qui lui ont été confiés, et qui l’eussent ennobli s’il en avait usé convenablement. S’il est vrai que le Seigneur est magnanime et qu’il ne veut pas qu’aucun périsse, il ne laissera pas le coupable impuni. Que tous prennent garde à ces paroles du Seigneur: “Pourquoi foulez-vous aux pieds mes sacrifices et mes offrandes, que j’ai ordonné de faire dans ma demeure? Et d’où vient que tu honores tes fils plus que moi, afin de vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d’Israël, mon peuple? C’est pourquoi voici ce que dit l’Eternel, le Dieu d’Israël: J’avais déclaré que ta maison et la maison de ton père marcheraient devant moi à perpétuité. Et maintenant, dit l’Eternel, loin de moi! Car j’honorerai celui qui m’honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés.” 1 Samuel 2:29, 30. Dieu honore ceux qui lui obéissent. Comme l’a dit David: “L’Eternel m’a traité selon ma droiture, il m’a rendu selon la pureté de mes mains; car j’ai observé les voies de l’Eternel, et je n’ai point été
  • 560. 560 coupable envers mon Dieu. Toutes ses ordonnances ont été devant moi, et je ne me suis point écarté de ses lois.” Psaumes 18:21-23. Comment obtenir la vie éternelle Seul celui qui croit en Christ peut obtenir la vie éternelle. A moins de nous nourrir continuellement de la chair et du sang du Christ, nous ne pouvons avoir l’assurance de participer à sa nature divine. Personne ne devrait se montrer indifférent à ce sujet, disant: Pourvu qu’on soit sincère, peu importe ce que l’on croit. Vous ne pouvez impunément sacrifier la moindre semence de vérité vitale pour votre plaisir ou celui d’autrui. Ne cherchez pas à éviter la croix. Si le Soleil de la Justice ne nous éclaire pas, nous ne sommes pas en communion avec la Source de toute lumière; et nous ne pouvons être sauvés si cette lumière et cette vie n’habitent pas en nous. Dieu a amplement pourvu à ce que le dessein qu’il avait formé en créant Adam ne soit pas frustré par Satan. Quand Adam et Eve eurent fait entrer la
  • 561. 561 mort dans le monde par leur désobéissance, un sacrifice coûteux fut offert pour la race humaine. Une valeur plus grande que celle dont ils avaient joui à l’origine leur fut attribuée. En donnant le Christ, son Fils unique, pour la rançon du monde, c’est tout le ciel que Dieu a donné. L’acceptation du Christ confère une réelle valeur à l’être humain. Son sacrifice apporte vie et lumière à tous ceux qui reçoivent le Christ comme leur Sauveur personnel. L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ est répandu dans le cœur de chaque membre de son corps, en même temps que la vitalité de la loi de Dieu le Père. Ainsi Dieu peut demeurer auprès de l’homme, et l’homme près de Dieu. “J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.” Galates 2:20. Si quelqu’un devient un avec le Christ par la foi, il peut obtenir la vie éternelle. Dieu aime ceux que le Christ a rachetés comme il aime son propre
  • 562. 562 Fils. Quelle pensée! Dieu peut-il aimer un pécheur comme il aime son propre Fils?—Oui; le Christ l’a dit, et ce qu’il a dit il l’a pensé. Il honorera toutes nos traites si seulement nous saisissons sa promesse par une foi vivante, si nous plaçons notre confiance en lui. Regardez à lui et vivez. Tous ceux qui obéissent à Dieu sont inclus dans la prière offerte par le Christ à son Père: “Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que je sois en eux.” Jean 17:26. Vérité merveilleuse, qui surpasse l’intelligence de l’homme! Le Christ déclara: “Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.” Jean 6:35. “La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.” Jean 6:40. “En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.” Jean 6:47. “Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la
  • 563. 563 vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement.” Jean 6:53-58. “C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.” Jean 6:63.
  • 564. 564 Chapitre 44 Le Sauveur ressuscité “Je suis la résurrection et la vie.” Jean 11:25. Celui qui avait dit: “Je donne ma vie, afin de la reprendre” (Jean 10:17), en sortant du tombeau revint à une vie qu’il possédait en lui-même. Son humanité mourut, mais non sa divinité. Par sa divinité le Christ avait le pouvoir de briser les liens de la mort. Il déclare avoir la vie en lui-même et pouvoir vivifier qui il veut. Toutes les créatures vivent par la volonté et la puissance de Dieu. Elles bénéficient de la vie du Fils de Dieu. Quels que soient leurs capacités et leurs talents, leur vie procède de la Source de toute vie. Il est la source, la fontaine de la vie. Celui-là seul qui possède l’immortalité, et qui demeure dans la lumière et la vie, peut dire, à propos de sa vie: “J’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre.” Jean 10:18.
  • 565. 565 Les paroles du Christ: “Je suis la résurrection et la vie” (Jean 11:25) furent entendues distinctement par la garde romaine. L’armée entière de Satan les a entendues. Et nous les comprenons quand nous les entendons. Le Christ était venu offrir sa vie en rançon pour plusieurs. Le bon Berger avait sacrifié sa vie pour ses brebis. La justice de Dieu exigeait cette pénalité pour sauvegarder la loi. Nul autre moyen de sauvegarder la loi, de la proclamer sainte, juste et bonne. Aucun autre moyen de faire paraître le caractère excessivement péchant du péché et de maintenir l’honneur et la majesté de l’autorité divine. La mort du Fils unique de Dieu a rendu magnifique la loi du gouvernement divin. Le Christ a porté la coulpe des péchés du monde. Notre suffisance n’existe que grâce à l’incarnation et à la mort du Fils de Dieu. Il a pu souffrir, soutenu par sa divinité. Il a pu endurer, exempt qu’il était de toute tache de déloyauté ou de péché. Le Christ a triomphé pour le salut de l’homme en acceptant un juste châtiment. Tout en assurant la vie éternelle aux hommes, il a glorifié la loi.
  • 566. 566 Le droit de communiquer l’immortalité a été conféré au Christ. La vie qu’il avait déposée dans son humanité, il l’a reprise et donnée à l’humanité. Il a dit: “Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance.” Jean 10:10. “Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.” Jean 6:54. “Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.” Jean 4:14. Tous ceux qui sont un avec le Christ par la foi en lui font une expérience qui équivaut à la vie éternelle. “Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.” Jean 6:57. Il “demeure en moi, et je demeure en lui”. Jean 6:56. “Je le ressusciterai au dernier jour.” Jean 6:54. “Car je vis, et vous vivrez aussi.” Jean 14:19. Le Christ s’est identifié avec l’humanité pour que l’humanité puisse s’identifier avec lui quant à
  • 567. 567 l’esprit et la vie. En vertu de son union et de son obéissance à la Parole de Dieu, sa vie devient leur vie. Il dit au pécheur repentant: “Je suis la résurrection et la vie.” Jean 11:25. Le Christ considère la mort comme un sommeil—silence, obscurité, sommeil. Il en parle comme devant avoir une brève durée. “Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais”, dit-il Jean 11:26. “Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.” Jean 8:51. “Il ne mourra jamais!” (Jean 8:52, version synodale.) La mort importe peu au croyant. Mourir avec lui n’est que dormir. “Dieu amènera avec Jésus ceux qui se sont endormis en lui.” 1 Thessaloniciens 4:14. Pendant que les femmes attestaient que le Sauveur était ressuscité, et alors que Jésus se préparait à se montrer à un grand nombre de ses disciples, un autre événement se passait. La garde romaine avait vu l’ange puissant qui avait chanté l’hymne de triomphe à la naissance du Christ, ainsi que les anges qui à présent entonnaient le chant de l’amour rédempteur. Devant la scène merveilleuse qu’il leur avait été donné de contempler, les soldats
  • 568. 568 étaient tombés comme morts. Quand le spectacle eut disparu à leur vue, ils se levèrent et coururent à la porte du jardin aussi vite que leurs jambes tremblantes le leur permettaient. Titubant comme des aveugles ou des hommes ivres, ils racontèrent les choses merveilleuses qu’ils avaient vues à ceux qu’ils rencontraient. Ils dépêchèrent des messagers auprès des prêtres et des chefs pour leur dire les choses remarquables qui venaient de se passer. Les soldats avaient l’intention de se rendre d’abord chez Pilate, mais les prêtres et les chefs leur firent demander de se présenter à eux. Ces soldats endurcis offraient une apparence étrange alors qu’ils racontaient comment le Christ était ressuscité et avait emmené une multitude avec lui. Ils dirent aux principaux sacrificateurs ce qu’ils avaient vu au sépulcre. Ils ne songeaient qu’à dire la vérité. Mais ce rapport déplut aux chefs. Ils savaient qu’une grande publicité avait été donnée au procès du Christ tenu au moment de la Pâque, Sachant que les événements étonnants qui s’étaient déroulés,—les ténèbres surnaturelles, le grand séisme,—devaient avoir produit une grande
  • 569. 569 impression, ils se concertèrent pour voir comment tromper le peuple. Les soldats furent subornés pour donner un faux rapport.
  • 570. 570 Chapitre 45 Les prémices Quand sur la croix le Christ jeta le cri: “C’est accompli” (Jean 19:30, version Pirot), il y eut un grand tremblement de terre, qui ouvrit les sépulcres de beaucoup de fidèles témoins qui avaient protesté contre toute œuvre mauvaise et magnifié le Seigneur des armées. Lorsque l’Auteur de la vie sortit de la tombe, proclamant: “Je suis la résurrection et la vie” (Jean 11:25), il appela ces saints à sortir du sépulcre. Vivants, ils avaient sans fléchir rendu témoignage à la vérité; maintenant, ils devaient être les témoins de celui qui les avait rappelés à la vie. Ceux-ci, dit le Christ, ne sont plus captifs de Satan. Je les ai rachetés; je les ai arrachés au tombeau en guise de prémices de ma puissance: ils seront avec moi et ne connaîtront plus jamais ni la douleur ni la mort. Pendant son ministère Jésus avait ramené des morts à la vie. Il avait fait revivre le fils de la veuve
  • 571. 571 de Naïn, la fille de Jaïrus et Lazare; mais il ne les avait pas revêtus d’immortalité. Après être revenus à la vie, ils restaient sujets à la mort. Tandis que ceux qui sortirent du sépulcre au moment de la résurrection du Christ ressuscitèrent pour la vie éternelle. Cette multitude de captifs délivrés montèrent au ciel avec lui, trophées de sa victoire sur la mort et le séjour des morts. Après sa résurrection le Christ ne se montra qu’à ses disciples; cependant sa résurrection fut abondamment attestée. Ceux qui ressuscitèrent en même temps que le Christ “apparurent à un grand nombre de personnes” (Matthieu 27:53), affirmant: le Christ est ressuscité d’entre les morts, et nous avec lui. Ils se rendirent dans la ville et attestèrent l’accomplissement de l’Ecriture: “Que tes morts revivent! Que mes cadavres se relèvent!— Réveillez-vous et tressaillez de joie, habitants de la poussière! Car ta rosée est une rosée vivifiante, et la terre redonnera le jour aux ombres.” Ésaïe 26:19. Ces saints dévoilèrent le mensonge que la garde romaine avait fait circuler: les disciples étaient venus de nuit dérober son corps. Leur témoignage
  • 572. 572 ne pouvait être réduit au silence. Le Christ était les prémices de ceux qui dorment. Il convenait, pour la gloire de Dieu, que le Prince de la vie fût les prémices, l’antitype de la gerbe agitée. “Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.” Romains 8:29. La résurrection du Christ d’entre les morts avait été célébrée symboliquement par les Juifs. On cueillait soigneusement les premiers épis mûrs: ils étaient présentés au Seigneur en guise d’offrande de reconnaissance quand le peuple se rendait à Jérusalem. Le peuple agitait la gerbe devant Dieu, reconnaissant en lui le Seigneur de la récolte. A la suite de cette cérémonie on pouvait faucher les blés et rentrer la moisson. Ainsi les ressuscités allaient être présentés à l’univers comme un gage de la résurrection de tous ceux qui croient en Christ en qualité de Sauveur personnel. La même puissance qui a ressuscité le Christ d’entre les morts fera revivre son Eglise
  • 573. 573 pour la glorifier avec Christ, en tant que son Epouse, au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de tout nom qui puisse être nommé non seulement en ce monde-ci, mais encore dans les parvis célestes, le monde supérieur. Au matin de la résurrection, les saints endormis remporteront une glorieuse victoire. Satan aura fini de triompher, tandis que le Christ triomphera dans la gloire et dans l’honneur. L’Auteur de la vie couronnera d’immortalité tous ceux qui sortiront du sépulcre. L’ascension du Christ L’œuvre terrestre du Christ touchait à son terme. Le moment était arrivé pour lui de retourner dans sa patrie céleste. Il emmena ses disciples “jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut élevé au ciel.” Luc 24:50, 51. Pendant que le Christ monte aux cieux en bénissant ses disciples, une nuée d’anges l’entoure. Le Christ emmène avec lui une multitude de captifs. Lui-même présentera au Père les prémices
  • 574. 574 de ceux qui dormaient, preuve qu’il a vaincu la mort et le séjour des morts. Une multitude innombrable d’anges attendent sa venue aux portes de la cité de Dieu. En s’approchant les anges qui lui font escorte s’adressent à ceux qui se tiennent aux portes, d’un ton triomphant: “Portes, élevez vos linteaux; Elevez-vous, portes éternelles! Que le roi de gloire fasse son entrée!” “Qui est ce roi de gloire?” demandent les anges qui attendent. “L’Eternel fort et puissant, L’Eternel puissant dans les combats. Portes, élevez vos linteaux; Elevez-les, portes éternelles! Que le roi de gloire fasse son entrée!” Les anges qui attendent répètent la question: “Qui donc est ce roi de gloire?” et les anges de l’escorte répondent avec des accents mélodieux: “L’Eternel des armées: Voilà le roi de gloire!” Psaumes 24:7-10. Alors les portes de la cité de Dieu s’ouvrent toutes grandes, et la troupe
  • 575. 575 angélique s’y engouffre. Voici le trône, entouré de l’arc-en-ciel de la promesse. Voici les séraphins et les chérubins. Les anges veulent se grouper autour du Christ, mais il leur fait signe de reculer. Il se présente à son Père. Il montre son triomphe dans cet antitype—la gerbe agitée—ceux qui ont participé à sa résurrection, représentants des morts retenus en captivité qui sortiront de leurs sépulcres au son de la trompette. Il s’approche de son Père; s’il est vrai qu’il y a de la joie au ciel pour un seul pécheur venant à la repentance, si le Père entonne un chant au sujet de chacun des repentants, imaginez la scène. Le Christ dit: Père, c’est accompli. J’ai fait ta volonté, ô mon Dieu, j’ai achevé l’œuvre de la rédemption. Si ta justice a obtenu satisfaction, “je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi” Jean 17:24. Alors la voix de Dieu se fait entendre: la justice est satisfaite; Satan est vaincu. “La bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent.” Psaumes 85:11. Le Père entoure le Fils de ses bras et dit: “Que tous les anges de Dieu l’adorent.” Hébreux 1:6.
  • 576. 576 Chapitre 46 Un divin porteur des péchés Adam tomba par sa désobéissance. La loi de Dieu avait été violée. Le gouvernement divin avait été déshonoré, la justice exigeait le châtiment du coupable. Pour arracher la race humaine à une mort éternelle, le Fils de Dieu offrit volontairement de subir le châtiment dû à la désobéissance. L’humiliation du Prince du ciel était seule capable d’écarter le déshonneur, de satisfaire la justice, et de rendre à l’homme ce qu’il avait perdu par sa désobéissance. C’était l’unique moyen. Si un ange avait pu venir sur cette terre et fouler le sol sur lequel Adam avait trébuché, cela n’eût pas suffi. Pas une seule tache de péché n’eût été effacée, pas une heure de grâce n’eût été procurée à l’homme. Le Christ, égal à Dieu, “le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne” (Hébreux 1:3), son
  • 577. 577 humanité cachant sa divinité, est venu sur cette terre souffrir et mourir pour les pécheurs. Le Fils unique de Dieu s’est humilié, il a poussé l’obéissance jusqu’à la mort, la mort de la croix. Frappé en son corps de la malédiction du péché, il a mis le bonheur et l’immortalité à la portée de tous. Lui que le ciel tout entier honorait, il est venu en ce monde dans la nature humaine comme chef de l’humanité, attestant aux anges révoltés et aux habitants des mondes qui n’ont pas connu la chute, que grâce à l’assistance divine rendue possible chacun peut marcher dans le sentier de l’obéissance aux commandements de Dieu. Le Fils de Dieu est mort pour ceux qui ne méritaient pas son amour. C’est pour nous qu’il a souffert tout ce dont Satan a su l’accabler. Le sacrifice consenti en notre faveur par le Sauveur est merveilleux, au-delà de ce que l’homme est capable de comprendre; il était préfiguré par tous les sacrifices du passé, par tous les services du sanctuaire typique. Ce sacrifice était
  • 578. 578 demandé. Nos cœurs sont touchés et attendris quand nous pensons que sa souffrance a été rendue nécessaire pour assurer notre bonheur éternel. Il s’est engagé à nous apporter un plein salut en accord avec les exigences de la justice divine, en conformité avec la glorieuse sainteté de la loi de Dieu. Aucun être moins saint que le Fils unique du Père ne pouvait offrir un sacrifice assez efficace pour purifier même les plus grands pécheurs, les plus dégradés, tous ceux qui acceptent leur Sauveur en guise d’expiation et deviennent obéissants à la loi du ciel. L’homme ne pouvait retrouver la faveur de Dieu à un moindre prix. De quel droit le Christ peut-il arracher à l’ennemi ses captifs?—Le droit que lui a valu un sacrifice qui a satisfait les principes de justice qui gouvernent le royaume des cieux. Il est venu sur cette terre en tant que Rédempteur d’une race perdue, pour vaincre un vil ennemi et sauver ceux qui l’acceptent comme leur Sauveur: cela en adhérant strictement à ce qui est juste. Sur la croix
  • 579. 579 du Calvaire il a payé le prix du rachat de la race humaine. C’est ainsi qu’il a acquis le droit d’arracher les captifs de l’étreinte du grand séducteur qui, par un mensonge, complota contre le gouvernement de Dieu, causa la chute de l’homme, et perdit ainsi tout droit d’être appelé un fidèle sujet du glorieux et éternel royaume de Dieu. Le prix de notre rançon a été payé par notre Sauveur. Personne n’est obligé de rester l’esclave de Satan. Le Christ se tient devant nous comme notre assistant tout puissant. “En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:17, 18. “Il est venu chez soi; et les siens ne l’ont point reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être faits enfants de Dieu; savoir, à ceux qui croient en son nom. ... Et la Parole a été
  • 580. 580 faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité. ... Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce.” (Jean 1:11-16, version d’Ostervald.) Ceux qui sont adoptés dans la famille de Dieu sont transformés par son Esprit. Le renoncement et un amour pour Dieu qui surpasse tout autre amour prennent la place de la recherche du moi et d’un suprême égoïsme. Personne n’hérite la sainteté par droit de naissance; l’homme ne saurait imaginer aucune méthode qui fasse de lui un sujet loyal de Dieu. Le Christ a dit: “Sans moi vous ne pouvez rien faire.” Jean 15:5. La justice humaine n’est qu’un vêtement sordide. Mais tout est possible avec Dieu. Par la force que donne le Rédempteur un homme faible et faillible devient plus que vainqueur sur le mal qui l’assiège.
  • 581. 581 Chapitre 47 La vérité telle qu’elle est en Jésus Dieu a manifesté un amour sans égal en livrant son Fils unique à la mort pour les pécheurs. Nous avons entière confiance en ce passage de l’Ecriture qui dit: “Dieu est amour” (1 Jean 4:8); néanmoins on a parfois perverti honteusement cette parole; une fausse interprétation a entraîné une erreur dangereuse. La sainte loi de Dieu est le seul étalon nous permettant d’estimer l’amour divin. Si nous ne la prenons pas pour notre étalon, nous nous créons un étalon de notre confection. Dieu nous a donné de précieux gages de son amour, mais nous ne devons pas attribuer à Jéhova une tendresse qui l’amènerait à accorder l’impunité. Le Créateur aime ses créatures, mais celui qui préfère le péché à la justice, l’erreur à la vérité, perpétue la transgression qui amena le malheur sur notre monde: il ne saurait être considéré avec
  • 582. 582 faveur par le Dieu de vérité. Le chemin de la vérité et de la justice aboutit à la croix. Beaucoup se trompent au sujet des exigences de Dieu: ils leur font dire tout ce qui ne trouble pas leurs consciences, tout ce qui ne gêne pas leurs affaires; mais la vérité seule sanctifie. L’amour de Dieu manifesté en Jésus nous conduit à une juste conception du caractère de Dieu. En voyant le Christ percé pour nos péchés nous comprenons que nous ne pouvons transgresser la loi de Dieu et retenir sa faveur; nous voyons qu’en tant que pécheurs il nous faut nous approprier les mérites du Christ et cesser de pécher. Alors nous nous approchons de Dieu. Une idée correcte de l’amour de Dieu nous ôte toute envie d’en abuser. La croix du Christ atteste l’immutabilité de la loi divine—elle atteste que Dieu nous a tant aimés qu’il a donné son Fils à la mort pour nos péchés; mais le Christ est venu, non pour anéantir la loi, mais pour l’accomplir. Pas un iota ou un trait de la loi ne pouvait être changé pour atteindre l’homme
  • 583. 583 déchu. Jésus est mort pour que sa justice puisse être imputée au pécheur repentant, et pour que l’homme devienne capable d’observer la loi. Bien que l’amour de Dieu soit infini, le pardon ne peut être accordé au pécheur si ce n’est grâce au plan de la rédemption qui a entraîné la honte, le déshonneur, l’ignominie et la mort du Fils de Dieu. Cela devrait suffire à bannir à tout jamais l’idée entretenue par certaines personnes qui ont des prétentions de sainteté, selon laquelle sa mort a rendu inutile l’obéissance à la loi de Dieu. C’est à l’école du Christ qu’il nous faut, jour après jour, étudier le plan de la rédemption. Si nous cessons d’apprendre, nous cessons par là même d’être élèves à l’école du Christ. Mais si nous continuons d’étudier sous la direction du divin Maître, il nous ouvrira l’intelligence et nous fera apprendre les magnifiques leçons contenues dans la loi de Dieu. Avançons prudemment devant le Seigneur; combien de fois n’avons-nous pas violé nos engagements et oublié nos meilleures résolutions; combien de fois, en dépit de grandes lumières,
  • 584. 584 n’avons-nous pas tourné le dos à Dieu pour rechercher nos idoles: pensons-y. Il est tout à fait indiqué que nous nous humiliions sous la puissante main de Dieu. Maturité dans l’expérience chrétienne C’est une chose naturelle pour nous d’avoir de nous-mêmes une plus haute opinion qu’il ne convient; si pénible que cela puisse être de nous connaître tels que nous sommes réellement, nous devrions demander à Dieu de nous révéler à nous- mêmes tels qu’il nous voit. Il ne suffit pas, cependant, de demander cette révélation de nous- mêmes; il faut encore prier pour que Jésus nous soit révélé en tant que Sauveur qui pardonne le péché. Quand nous verrons Jésus tel qu’il est, un vif désir s’emparera de nos cœurs d’être débarrassés de notre moi, afin que nous soyons remplis de toute la plénitude du Christ. Quand nous aurons fait cette expérience, nous nous ferons du bien mutuellement, et nous utiliserons tous les moyens possibles pour atteindre à une vraie piété. Il nous faut purifier nos âmes de toute souillure de
  • 585. 585 la chair et de l’esprit, et achever notre sanctification dans la crainte de Dieu. L’amour d’un Dieu saint est un principe admirable, capable de nous assurer l’appui de l’univers aux heures de l’épreuve. Mais si, le temps de grâce échu pour nous, nous sommes trouvés transgresseurs de la loi divine, le Dieu d’amour deviendra un ministre de vengeance. Dieu ne tolère aucun compromis avec le péché. Quiconque désobéit sera puni. La colère de Dieu a frappé son Fils bien-aimé suspendu sur la croix du Calvaire à la place du transgresseur. Actuellement l’amour de Dieu se penche sur le plus vil, le plus misérable des pécheurs pourvu qu’il s’approche du Christ le cœur contrit. Il le saisit pour faire de lui un enfant de Dieu fidèle et obéissant; mais aucune âme ne peut être sauvée en demeurant dans le péché. Le péché est la transgression de la loi; le même bras qui aujourd’hui se montre puissant pour sauver exercera la même puissance pour punir le transgresseur qui aura dépassé les bornes de la patience divine. Quiconque refuse de rechercher la
  • 586. 586 vie, de sonder les Ecritures afin d’y découvrir la vérité, de peur de se voir condamné dans ses habitudes, sera abandonné à l’aveuglement de son esprit et aux séductions de Satan. Dans la mesure où les croyants repentants et obéissants se verront protégés par l’amour de Dieu, les impénitents et les désobéissants seront abandonnés aux conséquences de leur ignorance et de la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’auront pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Beaucoup de ceux qui font profession de christianisme n’arrivent jamais à une maturité chrétienne. Ils admettent que l’homme est tombé, que ses facultés sont affaiblies, qu’il est devenu incapable de perfectionnement moral, mais ils affirment que le Christ s’est chargé de tout le fardeau des souffrances et du renoncement, et ils ne demandent pas mieux que de le lui laisser porter. Ils disent qu’il ne leur reste qu’à croire, alors que le Christ a dit: “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.” Matthieu 16:24. Jésus a observé les commandements de Dieu. Les
  • 587. 587 pharisiens l’ont accusé de violer le quatrième commandement parce qu’il avait guéri entièrement un homme le jour du sabbat, mais Jésus demanda à ses accusateurs: “Je vous demande s’il est permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer. Alors, promenant ses regards sur eux tous, il dit à l’homme: Etends ta main. Il le fit, et sa main fut guérie. ”Ils furent remplis de fureur, et ils se consultèrent sur ce qu’ils feraient à Jésus.” Luc 6:9-11. Loin d’apporter aux pharisiens la conviction que Jésus était le Fils de Dieu, ce miracle les remplit de rage, de voir que plusieurs des témoins du miracle glorifiaient Dieu. Jésus déclara que son œuvre de miséricorde était permise le jour du sabbat. Les pharisiens, de leur côté, affirmaient que cela n’était pas légitime. Qui devons-nous croire? Le Christ a dit: “J’ai gardé les commandements de mon Père, et... je demeure dans son amour.” Jean 15:10. Nous sommes donc en parfaite sécurité
  • 588. 588 quand nous marchons sur les traces de Jésus en gardant les commandements. Dieu nous a doués de facultés qui doivent être constamment exercées en coopération avec Jésus; il s’agit de travailler à notre salut avec crainte et tremblement, sachant que c’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Ne jamais cesser d’avancer Nous ne devons jamais nous déclarer satisfaits, cesser de progresser et dire: “Je suis sauvé.” Quand une telle idée est cultivée, les motifs de vigilance, de prière, d’efforts persévérants pour monter plus haut cessent d’exister. Aucune langue sanctifiée ne prononcera ces mots avant la venue du Christ, quand nous franchirons les portes de la cité de Dieu. Alors il sera tout à fait à propos de donner gloire à Dieu et à l’Agneau pour une éternelle délivrance. Aussi longtemps que quelqu’un est plein de faiblesse,—incapable de se sauver par ses propres efforts,—il ne devrait pas avoir l’audace de dire: “Je suis sauvé.”
  • 589. 589 Ce n’est pas au moment de revêtir l’armure que l’on peut s’attribuer la victoire, car il faut d’abord combattre et gagner la bataille. Celui-là seul qui persévère jusqu’à la fin sera sauvé. Le Seigneur a dit: Si le juste “se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui”. Hébreux 10:38. Une âme qui ne va pas de l’avant de victoire en victoire recule vers la perdition. Il ne nous appartient pas d’évaluer un caractère. Nous avons assez vu ce qu’on appelle perfection ici-bas. Seule la sainte loi de Dieu nous permet de savoir si oui ou non nous marchons dans ses voies. Si nous désobéissons, nos caractères ne sont pas en accord avec la règle morale du gouvernement de Dieu, et c’est mentir que d’affirmer: “Je suis sauvé.” Personne ne peut être sauvé en transgressant la loi de Dieu, fondement de son gouvernement au ciel et sur la terre. Ceux qui par ignorance se joignent aux rangs de l’ennemi et font écho aux paroles de leurs conducteurs religieux déclarant du haut de la chaire que la loi de Dieu ne lie plus la famille humaine, seront éclairés de manière à découvrir leur erreur pourvu qu’ils acceptent les preuves fournies par la
  • 590. 590 Parole de Dieu. Jésus était l’ange caché dans la colonne de nuée de jour, de feu la nuit, qui commandait aux Hébreux d’enseigner la loi de Dieu, promulguée quand les fondements de la terre furent posés, alors que les étoiles du matin s’unissaient aux fils de Dieu pour chanter leur allégresse. La même loi fut proclamée avec majesté par la même voix du Sinaï, qui disait: “Ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux.” Deutéronome 6:6-8. Les transgresseurs de la loi de Dieu s’impatientent quand on en fait mention; ils s’irritent quand on en parle. La Parole de Dieu est privée de son effet par des mensonges et des traditions. Satan a offert sa propre version de la loi de Dieu, et le monde l’a
  • 591. 591 préférée à un “Ainsi dit le Seigneur”. Le conflit initié dans le ciel au sujet de la loi de Dieu s’est poursuivi sur la terre quand Satan eut été expulsé du ciel. Nous devons toujours mieux nous rendre compte de notre grand besoin, afin d’apprécier notre Sauveur et de le faire connaître à d’autres. La profondeur de notre transgression n’apparaît que lorsqu’on mesure la longueur de la chaîne qui nous est jetée pour nous permettre de monter. Nous devrions faire un effort mental pour entrevoir la ruine effroyable que le péché nous a apportée; nous devrions nous efforcer de comprendre le plan divin qui a pour but de nous rendre la faveur divine. De savoir que le Fils bien-aimé de Dieu a dû venir dans notre monde pour livrer nos batailles à notre place et nous rendre capables de triompher en son nom, devrait à tout jamais humilier nos cœurs orgueilleux. Il suffira d’un seul regard jeté sur la croix du Calvaire pour faire cesser toute vantardise sur nos lèvres et nous faire écrier: “Impur, indigne de tant de souffrances, d’un tel prix payé pour mon rachat.”
  • 592. 592 L’ignorance et la propre suffisance vont de pair. La loi de Dieu a été donnée pour régler notre conduite; ses principes ont une grande portée. Aucun péché, aucun acte injuste n’échappe à sa condamnation. Le grand statut n’est que vérité; il raconte avec une exactitude infaillible l’histoire de la tromperie de Satan et la ruine de ceux qui l’ont suivi. Satan se vantait d’offrir des lois meilleures que les statuts et les jugements de Dieu; c’est pourquoi il fut banni du ciel. Il a renouvelé une tentative semblable sur la terre. Depuis le moment de sa chute il a tenté de tromper le monde, de conduire les hommes à la ruine, cela pour se venger de ce que Dieu l’a vaincu et précipité du ciel. Ses efforts pour se substituer à Dieu avec ses artifices sont constants et persistants. Il a retenu le monde captif dans ses filets; beaucoup, même au sein du peuple de Dieu, ignorent ses artifices et lui fournissent l’occasion de travailler à la ruine des âmes. Ils ne font pas preuve d’un zèle ardent pour exalter le Christ et annoncer aux multitudes qui périssent: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29.
  • 593. 593 Ceux qui ne connaissent pas la loi du gouvernement divin, telle qu’elle a été exposée sur la montagne, ignorent la vérité qui est en Jésus. Le Christ a révélé les principes à longue portée de la loi; il a commenté chaque précepte et s’est conformé à chacune de ses exigences dans sa vie exemplaire. Celui qui connaît la vérité telle qu’elle se trouve dans la loi connaît aussi la vérité en Jésus; si moyennant la foi en Christ il obéit aux commandements divins, sa vie est cachée avec Christ en Dieu. La connaissance des exigences de la loi aurait pour effet de dissiper le dernier rayon d’espoir de notre âme si un Sauveur n’avait été offert à l’homme; mais la vérité telle qu’elle est en Jésus est une saveur de vie pour la vie. Le Fils bien-aimé de Dieu est mort afin de nous imputer sa propre justice, mais non pour nous donner la liberté de violer la sainte loi de Dieu, comme Satan voudrait nous le faire accroire. La foi en Christ communique à l’homme la force morale qui lui permet de résister au mal.
  • 594. 594 La sanctification est l’oeuvre de toute une vie L’œuvre de la sanctification est l’œuvre de toute une vie; elle doit se poursuivre continuellement; mais cette œuvre ne peut s’accomplir dans un cœur qui rejette ou néglige la lumière sur n’importe quelle partie de la vérité. Une âme sanctifiée ne se résigne pas à l’ignorance; elle veut marcher dans la lumière qu’elle possède et aspire à plus de lumière encore. Semblable au mineur qui creuse à la recherche d’or et d’argent, le disciple du Christ recherche les trésors cachés de la vérité; il s’avance de lumière en lumière, augmentant sans cesse ses connaissances. Il croît sans cesse en grâce et dans la connaissance de la vérité. Le moi doit être vaincu. Tout défaut de caractère doit être discerné dans le grand miroir de Dieu. Nous voyons ainsi si oui ou non nous sommes condamnés par la règle divine du caractère. Si vous vous sentez condamnés, il n’y a qu’une chose à faire: se repentir devant Dieu d’avoir
  • 595. 595 transgressé sa loi, avoir foi en notre Seigneur Jésus-Christ qui seul peut nous purifier du péché. Pour obtenir le ciel il faut se conformer aux saintes exigences de Dieu. Combattre selon les règles n’est pas lutter en vain. Croyez seulement à la vérité telle qu’elle est en Jésus, et vous serez fortifiés en vue de la bataille à livrer aux puissances des ténèbres. Les lutteurs d’autrefois s’efforçaient de gagner une couronne corruptible. Nous luttons en vue d’une couronne qui ne se flétrit pas. Satan fera usage de tous ses artifices et de toutes ses ruses pour amener notre ruine. Si vous vous rangez parmi ceux qui en prennent à leur aise, en disant des lèvres: “Je suis sauvé”, alors que vous négligez les commandements de Dieu, vous serez perdus pour toujours. Jésus a prononcé des paroles terribles pour ceux qui en prennent à leur aise et qui restent inactifs. Celui qui obéit trouve en Jésus une vérité pleine de douceur. C’est la joie du Saint- Esprit. Laissez-vous donc persuader: ouvrez votre esprit et votre cœur pour accueillir tout rayon de lumière émanant du trône de Dieu.
  • 596. 596 Ce n’est pas le temps d’être indifférent, négligent, et d’aimer le plaisir. Le Christ revient avec puissance et une grande gloire. Etes-vous prêts? Est-ce que vous vous débarrassez de vos péchés? Etes-vous sanctifiés par la vérité, conformément à la prière du Christ? Il a demandé, au sujet de ses disciples: “Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité.” Jean 17:17. Les parents devraient élever leurs enfants dans la crainte du Seigneur, leur apprenant à se conformer joyeusement à la volonté divine. On ne peut surestimer les avantages d’une piété précoce. Pour beaucoup les impressions reçues au temps de la jeunesse durent jusque dans l’éternité. C’est pendant la jeunesse que les statuts et les commandements de Dieu s’inscrivent le plus aisément sur les tablettes de l’âme. On a beaucoup négligé d’instruire les enfants; on ne leur a pas présenté comme il le fallait la justice du Christ. Le temps de grâce nous est accordé pour que nous puissions former un caractère prêt pour l’éternité. Pensée solennelle: vos enfants sont
  • 597. 597 confiés à vos soins pour que l’éducation que vous leur donnez forme en eux des caractères susceptibles d’être approuvés de Dieu et non point des caractères qui deviennent des jouets entre les mains de Satan et de ses anges. Du milieu de la colonne de nuée et de feu Jésus fit entendre sa voix et recommanda à son peuple d’instruire ses enfants avec diligence concernant les commandements de Dieu. Qui est-ce qui se conforme à ces instructions? Qui s’efforce de faire en sorte que ses enfants aient l’approbation divine? Qui se souvient constamment que les talents et les dons de ses enfants appartiennent à Dieu et devraient être entièrement consacrés à son service? Anne consacra Samuel au Seigneur, et Dieu se révéla à lui dès son enfance. Nous devrions nous donner beaucoup plus de peine pour nos enfants et notre jeunesse; car Dieu leur permettra de faire de grandes choses en son nom, enseignant la vérité dans des pays étrangers, à ceux qui gisent dans les ténèbres de l’erreur et de la superstition. Si vous gâtez vos enfants, faisant tous leurs caprices; si vous encouragez chez eux la coquetterie, la vanité
  • 598. 598 et l’orgueil, vous ferez une œuvre qui sera une source de désappointement pour Jésus, qui a payé un prix infini pour leur rachat. Il désire que les enfants le servent d’un cœur non partagé. Parents, une grande œuvre vous attend pour Jésus qui a tout fait pour vous. Prenez-le pour votre guide et votre secours. Dieu ne vous a pas refusé le don le plus précieux qu’il pût vous offrir—son Fils unique. Il ne faut pas empêcher enfants et jeunes gens de venir à Jésus. Satan cherche à s’attacher les enfants avec des liens d’acier; ce n’est que par des efforts personnels décisifs que vous réussirez à les conduire à Jésus. Il faudrait se donner plus de peine pour les enfants et les jeunes gens: ils sont l’espoir de l’Eglise. Joseph, Daniel et ses compagnons, Samuel, David, Jean, Timothée: autant d’exemples lumineux attestant que “le commencement de la sagesse, c’est la crainte de l’Eternel”. Proverbes 9:10. Faisons des efforts plus énergiques si nous voulons que le Seigneur Jésus demeure avec nous en qualité de conseiller et d’assistant. La lumière
  • 599. 599 qui émane du Fils de Dieu cloué à la croix peut ramener tous les égarés. Il possède une puissance capable de purifier le cœur et de transformer le caractère. Que tout vrai chrétien œuvre en faveur des enfants et des jeunes gens, plaçant devant leurs yeux l’amour immaculé de Jésus. Alors l’attrait et les illusions du monde perdront leur force; on ne verra aucun avantage à suivre le sentier de la désobéissance.
  • 600. 600 Chapitre 48 La règle divine Les commandements de Dieu ont une vaste et longue portée; ils résument en peu de mots tous les devoirs de l’homme. “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. ... Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Marc 12:30, 31. La longueur et la largeur, la profondeur et la hauteur de la loi de Dieu sont comprises dans ces paroles; en effet Paul déclare: “L’amour est... l’accomplissement de la loi.” Romains 13:10. L’unique définition du péché que nous trouvions dans la Bible, la voici: “Le péché est la transgression de la loi.” 1 Jean 3:4. La Parole de Dieu déclare: “Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.” Romains 3:23. “Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul.” Romains 3:12. Beaucoup se trompent au sujet de l’état de leur cœur. Ils ne se rendent pas compte que le cœur naturel est trompeur par-dessus tout et
  • 601. 601 désespérément mauvais. Ils se drapent dans leur propre justice et sont satisfaits quand ils ont atteint leur propre idéal humain quant au caractère; mais ils échouent lamentablement quand il s’agit d’atteindre l’idéal divin; ils ne peuvent satisfaire les exigences divines par eux-mêmes. Nous pouvons nous mesurer à notre propre étalon, nous comparer à d’autres et dire que nous faisons aussi bien que tel ou tel, mais la question à laquelle il faudra répondre au jugement est celle-ci: Obéissons-nous aux exigences du plus haut des cieux? Réalisons-nous l’idéal divin? Nos cœurs sont-ils en harmonie avec le Dieu du ciel? Tous les membres de la famille humaine ont transgressé la loi de Dieu; en tant que transgresseur de la loi l’homme est ruiné sans espoir; ennemi de Dieu, il est incapable de tout bien par ses propres forces. “L’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas.” Romains 8:7. L’homme qui se regarde dans le miroir moral—la sainte loi de Dieu—se reconnaît
  • 602. 602 pécheur, il se rend compte de son mauvais état, il se voit condamné sans appel par une juste loi. Cependant, il n’a pas été abandonné sans espoir à la détresse où l’a plongé le péché; en effet, c’est pour sauver le transgresseur de la ruine que Celui qui était égal à Dieu a offert sa vie sur le Calvaire. “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean 3:16. Notre sacrifice propitiatoire Jésus était la majesté du ciel, le chef aimé des anges; ceux-ci se faisaient un plaisir de lui obéir. Il était un avec Dieu, “dans le sein du Père” (Jean 1:18), mais il n’a pas désiré être égal à Dieu tant que l’homme était perdu dans le péché et la misère. Il descendit de son trône, quitta son sceptre royal et sa couronne, et revêtit l’humanité par-dessus sa divinité. Il s’humilia jusqu’à la mort de la croix, pour que l’homme eût l’honneur de siéger avec lui sur son trône. Nous avons en lui une offrande parfaite, un sacrifice infini, un puissant Sauveur, capable de sauver jusqu’au bout tous ceux qui par
  • 603. 603 lui s’approchent de Dieu. Son amour l’a poussé à venir révéler son Père, réconcilier l’homme avec Dieu, faire de lui une nouvelle créature renouvelée à l’image de son Créateur. Jésus est notre sacrifice expiatoire. Nous ne pouvons expier par nous-mêmes; mais nous pouvons, par la foi, accepter l’expiation déjà consommée. “Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu.” 1 Pierre 3:18. “Ce n’est pas par des choses périssables... que vous avez été rachetés,... mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache.” 1 Pierre 1:18, 19. C’est par un sacrifice infini et par des souffrances indicibles que notre Rédempteur a mis le salut à notre portée. Il a passé dans ce monde privé d’honneurs, inconnu; par cette étonnante condescendance et cette humiliation il voulait exalter l’homme et lui conférer des honneurs éternels et d’immortelles joies dans les parvis célestes. Au cours des trente années de sa vie terrestre son cœur éprouva des angoisses inconcevables. Le sentier qui le conduisit du
  • 604. 604 berceau au Calvaire était assombri par la tristesse et la douleur. Il fut un homme de douleurs, connaissant la souffrance, il éprouva des angoisses indescriptibles. Il aurait pu dire: “Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur.” Lamentations 1:12. Lui qui haïssait le péché d’une parfaite haine, il rassembla sur son âme les péchés du monde entier. Quoique innocent, il subit le châtiment du coupable, il s’offrit comme le substitut du transgresseur. Chaque péché dont l’homme s’est rendu coupable pesait sur l’âme divine du Rédempteur du monde. Les mauvaises pensées, les mauvaises paroles, les mauvaises actions de chaque fils et de chaque fille d’Adam appelaient sur lui une rétribution du fait qu’il s’était substitué à l’humanité. Bien qu’il ne fût coupable d’aucun péché, son esprit était lacéré et blessé par les transgressions humaines; lui qui n’avait connu aucun péché devint péché pour nous, pour que par lui nous devinssions justice de Dieu. C’est volontairement que notre divin Substitut offrit son âme à l’épée de la justice, afin que nous ne périssions pas mais que nous eussions la vie
  • 605. 605 éternelle. Le Christ a dit: “Je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre.” Jean 10:17, 18. Aucun homme sur la terre, aucun ange du ciel, ne pouvait payer la peine du péché. Jésus était seul à pouvoir sauver l’homme rebelle. En lui la divinité et l’humanité étaient réunies, ce qui donnait de l’efficacité à l’offrande présentée sur la croix du Calvaire. A la croix la miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées. Quand un pécheur contemple le Sauveur mourant au Calvaire, et se rend compte que c’est un Etre divin qui souffre, il demande la raison de ce grand sacrifice: alors la croix lui montre la loi de Dieu qui a été transgressée. La mort du Christ constitue un argument irréfutable en faveur de l’immutabilité et de la justice de la loi. C’est dans une prophétie relative au Christ qu’Esaïe a dit: “L’Eternel a voulu... publier une loi grande et magnifique.” Ésaïe 42:21. La loi n’a pas le pouvoir de pardonner à un coupable. Sa mission consiste à
  • 606. 606 signaler ses défauts et à lui faire désirer Celui qui est puissant pour sauver, qui devient son substitut, son garant, sa justice. Jésus répond au besoin du pécheur, ayant pris sur lui les péchés du transgresseur. “Il a été meurtri à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous avons la guérison.” (Ésaïe 53:5, version synodale.) Le Seigneur aurait pu retrancher le pécheur, le détruire complètement; le plan le plus coûteux fut préféré. Son grand amour apporte l’espoir au désespéré, le Fils unique s’offrant à porter les péchés du monde. Dès lors qu’il a vidé le ciel en nous communiquant un don aussi riche, il ne refusera aucun secours à l’homme pour lui permettre de saisir la coupe du salut et devenir un héritier de Dieu, cohéritier du Christ. Une révélation de l’amour divin Le Christ est venu révéler l’amour de Dieu au monde et attirer à lui-même tous les cœurs. “Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi.” Jean 12:32. Le premier
  • 607. 607 pas vers le salut consiste à se laisser attirer par l’amour du Christ. Dieu envoie aux hommes message sur message, les invitant à la repentance, afin qu’il puisse écrire le mot pardon en face de leurs noms. N’y aura-t-il point de repentance? Ses appels ne seront-ils pas entendus? Ses offres de grâce seront-elles ignorées, son amour complètement repoussé? Alors l’homme se priverait du seul moyen d’obtenir la vie éternelle; car Dieu ne pardonne qu’à l’homme repentant. Par les manifestations de son amour, par les supplications de son Esprit, il appelle l’homme à la repentance; la repentance est un don de Dieu; il fait d’abord un pénitent de celui qui deviendra l’objet de son pardon. La joie la plus douce qu’un homme puisse éprouver est le fruit d’une sincère repentance envers Dieu de celui qui a transgressé sa loi comme aussi de la foi en Christ Rédempteur et Avocat du pécheur. C’est pour que les hommes puissent éprouver la joie du pardon, la paix de Dieu, que le Christ les attire par la manifestation de son amour. S’ils se laissent attirer, soumettant leurs cœurs à l’action de sa grâce, il les conduira pas à pas vers une pleine connaissance de lui-même, et
  • 608. 608 ceci est la vie éternelle. Le Christ est venu révéler au pécheur la justice et l’amour de Dieu, et pour accorder à Israël la repentance et la rémission des péchés. Quand le pécheur contemple Jésus élevé sur la croix, souffrant à la place du transgresseur, supportant le châtiment du péché; quand il voit combien Dieu déteste le mal et en donne une preuve effroyable par la mort sur la croix, et aussi combien il aime l’homme déchu, il est amené à la repentance envers Dieu en raison de sa transgression de la loi sainte, juste et bonne. Il exerce sa foi en Christ, le Sauveur divin devenu son substitut, son garant, son avocat, Celui qui est devenu le centre de sa vie. Dieu peut montrer sa miséricorde et sa vérité au pécheur repentant et le faire bénéficier de son pardon et de son amour. Mais Satan ne veut pas permettre à une seule âme d’échapper à la captivité du péché s’il peut l’empêcher par n’importe quel moyen. Tandis que le ciel s’est vidé par un don riche,—car lorsque Dieu a donné son Fils, il a fait le cadeau le plus
  • 609. 609 précieux du ciel, et les trésors du ciel nous sont devenus accessibles,—l’ennemi s’efforce de présenter Dieu à l’âme repentante comme un être dur, inexorable, refusant le pardon au transgresseur. A diverses reprises j’ai reçu des lettres de personnes désespérées à cause de leurs péchés. Plus d’une m’a écrit: “Je crains qu’il n’y ait plus rien à faire pour moi. Y a-t-il encore un espoir pour moi?” Voici le message qui a été communiqué à ces pauvres âmes: “Espérez en Dieu. Le Père a plus de pain qu’il n’en faut. Levez- vous, et allez à votre Père. Il viendra de loin à votre rencontre. Il vous fera bénéficier de son amour et de sa compassion.” Quand l’ennemi survient comme un fleuve, et cherche à vous submerger par le sentiment de votre péché, dites-lui: “Je sais que je suis pécheur. Sans cela, je n’aurais pas besoin du Sauveur, qui a dit: “Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.” Marc 2:17. C’est justement parce que je suis pécheur que je suis autorisé à aller au Christ. Je suis pécheur et souillé, mais il a souffert l’humiliation et la mort, et il a détourné sur lui-
  • 610. 610 même la malédiction qui eût dû me frapper. Je viens. Je crois. Je me réclame d’une promesse sûre: “Quiconque croit en lui ne périt point, mais il a la vie éternelle.” Jean 3:16.” Une telle supplication faite dans un esprit de contrition se heurtera-t-elle à un refus?—Non, absolument pas. La souffrance et la mort du Christ ont prouvé son amour sans borne pour l’homme. Il est désireux et capable de sauver complètement tous ceux qui viennent à Dieu par lui. Venez donc à Dieu comme un petit enfant qui se jette suppliant à ses pieds; il n’est pas nécessaire de monter au ciel pour en faire descendre Jésus; il est toujours près de nous. C’est lui qui nous dit: “Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.” Apocalypse 3:20. Le Christ est prêt à prendre possession du temple de notre âme si nous lui en donnons la possibilité. Il se donne comme attendant et frappant à la porte du cœur. Pourquoi donc n’entre-t-il pas? Parce que l’amour du péché a
  • 611. 611 fermé la porte du cœur. Dès que nous consentirons à renoncer au péché, à nous reconnaître coupables, la barrière qui nous sépare du Sauveur sera ôtée.
  • 612. 612 Chapitre 49 Se livrer et confesser Pour nous repentir de nos péchés il n’est pas nécessaire de nous enfermer dans une cellule, comme l’a fait Luther, et nous imposer des pénitences destinées à expier nos péchés, comme si l’on pouvait par là gagner la faveur divine. La question a été posée: “Donnerai-je pour mes transgressions mon premier-né, pour le péché de mon âme le fruit de mes entrailles?—On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; et ce que l’Eternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu.” Michée 6:7, 8. Le psalmiste a dit: “O Dieu! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit.” Psaumes 51:19. Jean écrit: “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner.” 1 Jean 1:9. L’unique raison pour laquelle nos péchés ne nous ont pas été remis, c’est que nous n’avons pas reconnu, devant Celui que nous avons blessé par
  • 613. 613 nos transgressions, percé par nos péchés, que nous sommes fautifs, tributaires de sa miséricorde. Une confession jaillissant du plus profond de l’âme trouvera son chemin jusqu’au cœur de l’infinie pitié, car le Seigneur se tient tout près de celui qui a le cœur brisé; il sauve celui qui a l’esprit contrit. Quelle erreur ne commettent pas ceux qui s’imaginent que la confession du péché amène un amoindrissement de leur dignité et nuit à leur influence sur leurs semblables! Il en est qui s’attachent à cette fausse idée; aussi, tout en étant conscients de leurs fautes, ils négligent de les confesser, de réparer les torts qu’ils ont fait à d’autres personnes; de cette manière ils empoisonnent leur vie et assombrissent celle des autres. Confesser vos péchés ne nuira pas à votre dignité. Fi de cette fausse dignité! Laissez-vous choir sur le Roc; vous serez brisés et le Christ vous conférera une vraie et céleste dignité. Que personne ne soit empêché de confesser son péché par l’orgueil, le respect de soi-même, ou la propre justice; il pourra alors se prévaloir de la promesse: “Celui qui cache ses transgressions ne prospère
  • 614. 614 point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde.” Proverbes 28:13. N’essayez pas de cacher quelque chose à Dieu; ne négligez pas de confesser vos fautes à vos frères. “Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris.” Jacques 5:16. Au jour final du rendement des comptes plus d’un pécheur se verra reprocher un péché non confessé; mieux vaut vous attaquer à vos péchés maintenant, les confesser et les abandonner, pendant que le Sacrifice expiatoire plaide encore en votre faveur. Ne manquez pas de vous enquérir de la volonté de Dieu sur ce sujet. La santé de votre âme et le salut d’autrui dépendent de la manière dont vous vous conduirez dans cette question. “Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous.” 1 Pierre 5:6, 7. Un cœur humble et brisé est à même d’apprécier, au moins en partie, l’amour de Dieu et la croix du Calvaire. Grande sera la bénédiction expérimentée par celui qui remplira la condition exigée pour bénéficier de la faveur de Dieu.
  • 615. 615 Un appel à la reddition Il nous faut livrer nos cœurs à Dieu pour qu’il nous renouvelle, nous sanctifie, et nous qualifie en vue des parvis célestes. N’attendons pas un temps plus favorable; c’est aujourd’hui qu’il nous faut nous donner à lui en refusant de servir plus longtemps le péché. Vous imaginez-vous pouvoir vous défaire du péché peu à peu? Rejetez instantanément cette chose maudite. Haïssez ce que hait le Christ, aimez ce qu’il aime. N’a-t-il pas, par sa mort et ses souffrances, pourvu à ce que vous soyez purifiés de votre péché? Quand nous commençons à comprendre que nous sommes pécheurs et que nous tombons sur le Roc pour y être brisés, les bras éternels nous entourent et nous sommes ramenés tout près du cœur de Jésus. Alors nous serons charmés par son amabilité et dégoûtés de notre propre justice. Il faut nous approcher du pied de la croix. Plus nous nous humilierons là, plus sublime nous paraîtra l’amour de Dieu. La grâce et la justice du Christ ne seront d’aucune utilité à celui qui se croit en santé, qui se juge
  • 616. 616 suffisamment bon, qui est satisfait de sa condition. Pas de place pour le Christ dans le cœur qui n’éprouve aucun besoin de lumière et de secours divins. Jésus a dit: “Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux.” Matthieu 5:3. Il y a une plénitude de grâce en Dieu; nous pouvons obtenir une large mesure de son Esprit et de sa puissance. Ne vous nourrissez pas des gousses de la propre justice; allez plutôt au Seigneur. Il vous réserve la plus belle robe et ses bras vous sont ouverts. Le Christ dira: “Otez-lui les vêtements sales, et revêtez-le de vêtements magnifiques.” Venez en pécheur repentant Attendrons-nous jusqu’à ce que nous nous sentions nettoyés?—Non, le Christ a promis que “si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et* pour nous purifier de toute iniquité”. 1 Jean 1:9. Dieu vous met à l’épreuve par sa Parole. N’attendez pas d’éprouver de violentes émotions avant de croire que Dieu
  • 617. 617 vous a entendus; le sentiment n’est pas un critère sûr, car les émotions sont aussi changeantes que les nuages. Votre foi a besoin d’un fondement plus solide. La parole du Seigneur possède une puissance infinie, sur laquelle vous pouvez compter; n’a-t-il pas dit: “Demandez et vous recevrez”? Regardez au Calvaire. Jésus ne s’est-il pas déclaré votre avocat? N’a-t-il pas dit: quoi que ce soit que vous demanderez en son nom, vous le recevrez? Il ne faut pas que vous dépendiez de votre bonté ou de vos bonnes œuvres. Il vous faut vous approcher en comptant sur le Soleil de justice et croire que le Christ a ôté vos péchés et vous a imputé sa justice. Il faut vous approcher de Dieu comme des pécheurs repentants, au nom de Jésus, l’Avocat divin, d’un Dieu qui est un Père miséricordieux, prêt à pardonner, et croire qu’il fera ce qu’il a promis. Que ceux qui désirent la bénédiction divine frappent et attendent près du trône de la grâce, avec une ferme assurance, en disant: “C’est toi, Seigneur, qui as dit: Quiconque demande reçoit; celui qui cherche trouve; on ouvrira à celui qui
  • 618. 618 frappe.” Le Seigneur désire que ceux qui sont à la recherche de Dieu croient qu’il est capable de tout faire. Le Seigneur a voulu nous montrer à quel point Dieu est disposé à écouter et à répondre à nos requêtes en recourant à une comparaison familière: “Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.” Matthieu 7:9-11. Le Christ nous a invités à croire que Dieu est disposé à nous aider, en tirant argument de l’amour naturel que les parents nourrissent pour leur progéniture. Quel père pourrait se détourner de son fils s’il lui demande du pain? Ce serait déshonorer Dieu de s’imaginer qu’il ne répondra pas à l’appel de ses enfants. Croirons- nous un parent capable de badiner avec son enfant, ne provoquant son attente que pour le décevoir? Un père donnera-t-il une pierre à son enfant après lui
  • 619. 619 avoir promis un mets appétissant et nutritif? Si vous qui êtes humains et mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent! Le Seigneur promet le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. Le Christ ajoute sa propre justice à la confession du pécheur repentant et croyant, pour que la prière de l’homme déchu monte en agréable odeur, comme un encens, devant le Père, et que la grâce divine soit communiquée à l’âme croyante. A l’âme tremblante et repentante Jésus dit: “Qu’il saisisse ma force, qu’il fasse la paix avec moi, qu’il fasse la paix avec moi!” Ésaïe 27:5, version Darby. “Venez et plaidons! dit l’Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine.” Ésaïe 1:18. Voulez-vous lui permettre de discuter avec vous? Voulez-vous lui confier votre âme comme au fidèle Créateur? Venez donc, vivons à la lumière de sa face, et prions avec David: “Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus
  • 620. 620 blanc que la neige.” Psaumes 51:9. Par la foi appliquez le sang du Christ à votre cœur, cela seul peut vous rendre plus blancs que neige. Vous allez me dire: “Un tel abandon de mes idoles me brisera le cœur.” Renoncer à tout pour Dieu est justement ce que signifie tomber sur le Roc et s’y briser. Renoncez donc à tout pour lui; vous êtes sans valeur à moins d’être brisés. La justice du Christ se manifestera comme votre justice, la vertu du Christ deviendra la vôtre dès que vous vous détournerez des citernes crevassées qui ne retiennent pas d’eau pour venir directement à Dieu, au nom de Jésus votre Avocat, demandant les choses dont vous avez besoin. Vous comprendrez alors que la justification ne peut être obtenue que moyennant la foi en Christ; car c’est en Jésus qu’est révélée la perfection du caractère divin; sa vie manifeste l’opération des principes de la sainteté. Le sang expiatoire du Christ libère le pécheur de l’esclavage et de la condamnation; grâce à la perfection du Substitut innocent, notre Garant, il peut courir dans la lice d’une humble obéissance à tous les commandements de Dieu.
  • 621. 621 Hors du Christ il se trouve sous la condamnation de la loi, pécheur encore; par la foi en Christ il est rendu juste devant Dieu.
  • 622. 622 Chapitre 50 Venez, cherchez et trouvez Aucune possibilité pour l’homme de se sauver. Il peut se tromper à cet égard, mais il ne peut se sauver. Seule la justice du Christ est valable pour son salut; elle est un don de Dieu. C’est le vêtement de noces qui vous permettra de figurer comme un hôte bienvenu au souper de noces de l’Agneau. Saisissez le Christ par la foi, sans délai; vous serez une nouvelle créature en Christ, lumière du monde. Le Christ est appelé “le Seigneur de la justice”; chacun devrait dire avec foi: “Le Seigneur ma justice.” Quand la foi aura saisi ce don de Dieu, nous louerons Dieu et nous pourrons dire à d’autres: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29. Nous pourrons alors parler du plan du salut à ceux qui sont perdus, leur dire: alors que le monde gisait sous la malédiction du péché, le Seigneur a fait une offre de grâce au
  • 623. 623 pécheur tombé et désespéré; nous pourrons leur faire connaître la valeur et la signification de sa grâce. La grâce est une faveur non méritée. Les anges qui n’ont rien connu du péché ne savent pas ce qu’est une grâce exercée en leur faveur; mais notre état de péché nécessite l’exercice d’une grâce de la part d’un Dieu miséricordieux. C’est la grâce qui a envoyé notre Sauveur chercher les égarés pour les ramener au bercail. Votre âme éprouve-t-elle un besoin? Avez-vous faim et soif de justice? C’est alors la preuve que le Christ a agi sur vos cœurs pour vous faire éprouver ce besoin, afin qu’il soit recherché et supplié de faire pour vous, par le don du Saint-Esprit, ce que vous ne pouvez faire par vous-mêmes. Le Seigneur ne pose qu’une condition: que vous ayez faim de sa grâce, que vous désiriez son conseil, que vous soupiriez après son amour. “Demandez.” Ainsi on verra que vous êtes conscient de votre besoin; vous recevrez si vous demandez avec foi. Le Seigneur s’est engagé; il ne faillira pas à sa parole. Si vous sentez et savez que vous êtes pécheur, cela suffit pour implorer sa grâce et sa compassion. La
  • 624. 624 condition exigée pour aller à Dieu, ce n’est pas que vous soyez saint; c’est que vous demandiez à Dieu de vous nettoyer de tout péché, de vous purifier de toute iniquité. Alors pourquoi attendre plus longtemps? Pourquoi ne pas prendre Dieu au mot et lui dire: “Voici, Seigneur, je me donne à toi, Je ne puis faire autre chose.” Si Satan vient projeter son ombre entre vous et Dieu, vous accusant de péché, vous tentant de vous défier de Dieu et de douter de sa miséricorde, dites: Je ne peux permettre que mes faiblesses s’interposent entre moi et Dieu; car il est ma force. Mes péchés, qui sont nombreux, sont placés sur Jésus, mon divin Substitut et Sacrifice. “Je n’apporte rien dans mes mains. Je m’accroche simplement à ta croix.” Personne ne peut, en regardant en soi, trouver quoi que ce soit dans son caractère qui soit de nature à le recommander à Dieu ou lui donner
  • 625. 625 l’assurance qu’il sera favorablement reçu. Ce n’est que par l’intermédiaire de Jésus, donné par le Père pour le salut du monde, que le pécheur peut avoir accès auprès de Dieu. Jésus est notre seul Rédempteur, Avocat et Médiateur; en lui seul réside notre espoir de pardon, de paix, de justice. C’est uniquement par la vertu du sang du Christ que l’âme atteinte par la maladie du péché peut retrouver la santé. Le Christ est le parfum, le saint encens qui permet au Père d’accepter notre requête. Dès lors, ne pouvez-vous pas dire: “Tel que je suis, sans rien à moi, Sinon ton sang versé pour moi! Et ta voix qui m’appelle à toi, Agneau de Dieu, je viens.” Aller au Christ n’exige pas un effort mental pénible et douloureux; il s’agit simplement d’accepter le salut de Dieu aux conditions clairement établies dans sa Parole. Cette invitation nous est adressée: “O vous tous qui êtes altérés, venez à la source des eaux! Et vous qui n’avez pas d’argent, venez, achetez et mangez! Venez, achetez
  • 626. 626 sans argent, sans rien payer, du vin et du lait! Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour un pain qui ne nourrit pas? Pourquoi donnez-vous votre travail pour ce qui ne rassasie pas? Ecoutez, écoutez-moi, et vous mangerez ce qui est bon, et vous vous délecterez des mets les plus savoureux.” (Ésaïe 55:1, 2, version synodale.) La justice se trouve en Christ Venez donc, cherchez et trouvez. Le réservoir de la puissance est ouvert, bien rempli et d’accès libre. Venez avec des cœurs humbles, sans penser que vous devez d’abord mériter la faveur de Dieu par quelque bonne œuvre, ou que vous devez devenir meilleur avant de vous présenter devant le Christ. Vous êtes impuissants pour faire ce qui est bien; vous êtes incapables d’améliorer votre condition. Pas de mérite, pas de justice en dehors du Christ. Notre état de péché, notre faiblesse nous placent dans l’impossibilité de paraître devant Dieu à moins d’être revêtus de la justice immaculée du Christ. Il faut que nous soyons trouvés en lui ayant non pas notre propre justice, mais celle qui existe
  • 627. 627 en Christ. Alors au nom qui est au-dessus de tout nom, le seul nom donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés, réclamez-vous de la promesse divine et dites: “Seigneur, pardonne mon péché; je place ma main dans la tienne; sans ton secours je vais périr. Je crois maintenant.” Le Sauveur dit au pécheur repentant: “Nul ne vient au Père que par moi.” Jean 14:6. “Et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.” Jean 6:37. “Je suis ton salut!” Psaumes 35:3. En vous laissant attirer par le Christ, en vous unissant à lui, vous manifestez une foi salutaire. Cela ne sert à rien de s’entretenir occasionnellement de sujets religieux, de demander des bénédictions spirituelles sans éprouver une réelle faim de l’âme et une foi vivante. La foule curieuse qui se pressait autour du Christ n’était nullement vivifiée par ce contact. Mais quand une pauvre femme souffrante, malade depuis douze ans, sentant son grand besoin, étendit la main pour toucher le bord de son vêtement, elle ressentit sa vertu guérissante. Ici c’était l’attouchement de la foi, et Jésus l’a reconnu. Il savait qu’une force
  • 628. 628 s’était dégagée de lui; promenant son regard sur la foule il demanda: “Qui m’a touché?” Luc 8:45. Etonnés par cette question les disciples répondirent: “Maître, la foule t’entoure et te presse, et tu dis: Qui m’a touché? Mais Jésus répondit: Quelqu’un m’a touché, car j’ai connu qu’une force était sortie de moi. La femme, se voyant découverte, vint toute tremblante se jeter à ses pieds, et déclara devant tout le peuple pourquoi elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie à l’instant. Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t’a sauvée; va en paix.” Luc 8:45-48. La foi qui est efficace pour établir un contact vital avec le Christ exprime de notre part une préférence suprême, une parfaite confiance, une entière consécration. La foi agit par amour et purifie l’âme. Elle produit dans la vie du disciple du Christ une vraie obéissance aux commandements de Dieu, car l’amour de Dieu et l’amour de l’homme résultent d’un rapport vital avec le Christ. “Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.” Romains 8:9. Jésus a dit: “Je suis le cep, vous êtes les sarments.” Jean 15:5. Peut-on imaginer un rapport
  • 629. 629 plus étroit? Les fibres du sarment sont identiques à celles du cep. La communication de la vie, de la force, de la nourriture du cep aux sarments est constante, ininterrompue. La racine envoie la nourriture aux sarments. Tel est le rapport qui existe entre le croyant et le Christ s’il demeure en Christ et tire de lui sa nourriture. C’est uniquement par l’exercice d’une foi personnelle que ce rapport spirituel peut être établi entre le Christ et une âme. “Sans la foi il est impossible de lui être agréable.” Hébreux 11:6. En effet, c’est la foi qui nous met en rapport avec la puissance du ciel et nous rend capables de tenir tête aux puissances des ténèbres. “La victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi.” 1 Jean 5:4. La foi familiarise l’âme avec l’existence et la présence de Dieu; si nous vivons avec l’unique préoccupation de glorifier Dieu, nous discernons toujours mieux la beauté de son caractère, l’excellence de sa grâce. Nos âmes acquièrent une force spirituelle, dès lors que nous respirons une atmosphère céleste; certains que Dieu se tient à notre droite, nous restons inébranlables. Nous sommes élevés au-dessus du monde, nous contemplons Celui qui se distingue
  • 630. 630 entre dix mille, dont toute la personne est pleine de charme; à force de le contempler nous lui devenons semblables.
  • 631. 631 Chapitre 51 Unis au cep vivant “Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.” 2 Corinthiens 5:17. Il n’y a que la puissance divine qui puisse régénérer le cœur humain et imprégner les âmes de l’amour du Christ pour ceux qu’il a voulu sauver par sa mort. Le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la foi, la douceur, la tempérance. Dès qu’un homme est converti à Dieu, il éprouve de nouveaux goûts, au point de vue moral, il reçoit une nouvelle force, il apprend à aimer ce que Dieu aime; car les chaînes d’or des immuables promesses rattachent sa vie à celle de Jésus. L’amour, la joie, la paix, une gratitude inexprimable envahissent son âme; les bénédictions dont il est l’objet le font s’écrier: “Ta bonté me rend fort.” Psaumes 18:36, version synodale.
  • 632. 632 Ceux qui attendent un changement de caractère magique sans un effort décisif de leur part pour vaincre le péché, vont au-devant d’une déception. Aussi longtemps que nous regardons à Jésus, nous n’avons rien à craindre; aucune raison de douter de ceci: il est capable de sauver parfaitement tous ceux qui viennent à lui; cependant, il faut toujours craindre que la vieille nature ne reprenne le dessus, que l’ennemi n’imagine quelque piège pour nous rendre à nouveau captifs. Il faut travailler à notre salut avec crainte et tremblement, sachant que c’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Avec nos moyens limités nous devons être saints dans notre sphère comme Dieu est saint dans la sienne. Dans la mesure de nos capacités nous devons manifester la vérité, l’amour et l’excellence du caractère divin. Comme la cire reçoit l’empreinte du sceau, notre âme doit subir l’empreinte de l’Esprit de Dieu et retenir l’image du Christ. Jour après jour nous devons croître en amabilité spirituelle. Souvent nous ne réussirons pas à copier le modèle divin. Il nous faudra plus d’une fois nous
  • 633. 633 prosterner aux pieds de Jésus et pleurer sur nos manquements et nos fautes; ne nous décourageons pas; prions avec plus de ferveur, croyons plus fortement, efforçons-nous à nouveau, avec plus de résolution, de grandir à la ressemblance du Seigneur. Dans la mesure où nous nous défierons de nos propres forces, nous nous confierons à la puissance du Rédempteur et nous rendrons gloire au Seigneur, qui est le salut de notre face et notre Dieu. Partout où il y a une union avec le Christ, il y a l’amour. Où manque l’amour, tous les autres fruits sont vains. L’amour de Dieu et du prochain constitue l’essence même de la religion. Impossible d’aimer le Christ sans aimer ses enfants. Unis au Christ, nous avons sa pensée. La pureté et l’amour resplendissent dans le caractère, la douceur et la vérité gouvernent la vie. Même dans l’expression du visage il se produit un changement. Quand le Christ demeure dans une âme, il exerce une influence transformatrice; l’aspect extérieur atteste la paix et la joie qui règnent à l’intérieur. Nous nous désaltérons à la source de l’amour du Christ,
  • 634. 634 tout comme le sarment tire du cep son aliment. Si nous sommes greffés sur le Christ, si par toutes nos fibres nous sommes rattachés au Cep vivant, nous porterons d’abondantes grappes d’un fruit délicieux. Unis à Celui qui est lumière, nous deviendrons des transmetteurs de lumière; nos paroles et nos actions projetteront la lumière sur le monde. Les vrais chrétiens sont liés par la chaîne de l’amour qui relie la terre au ciel, l’homme fini au Dieu infini. La lumière qui resplendit sur la face de Jésus-Christ brille dans le cœur de ses disciples pour la gloire de Dieu. C’est par la contemplation que nous sommes transformés; en méditant sur les perfections du divin Modèle, nous aurons le désir d’être complètement transformés, renouvelés à l’image de sa pureté. Par la foi au Fils de Dieu cette transformation s’opère dans le caractère; l’enfant de colère devient enfant de Dieu. Il passe de la mort à la vie; devenu spirituel, il discerne les choses spirituelles. La sagesse divine éclaire son esprit; il découvre des choses admirables dans la loi de Dieu. Une telle œuvre de transformation se
  • 635. 635 poursuit chez l’homme qui a été converti par la vérité. Sa faculté de compréhension va en augmentant. Ayant appris à obéir à Dieu, il a la pensée du Christ, la volonté de Dieu devient la sienne. Celui qui se place sans réserve sous la direction de l’Esprit de Dieu constatera que son esprit s’élargit et se développe. Au service de Dieu il acquiert une éducation qui n’est pas unilatérale et déficiente, à sens unique, mais qui est équilibrée et complète. Les faiblesses qui se manifestaient par une volonté vacillante et un caractère impuissant disparaissent; une consécration constante et une piété sincère établissent un rapport si étroit avec le Christ qu’il a sa pensée. Un avec le Christ, il est sain et fort dans ses principes. Sa faculté de perception est claire; il fait preuve de cette sagesse qui procède de Dieu. Jacques a dit: “Lequel d’entre vous est sage et intelligent? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse.” Jacques 3:13. “La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits,
  • 636. 636 exempte de duplicité et d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix.” Jacques 3:17, 18. Voilà la sagesse qui sera manifestée chez celui qui saisit la coupe du salut et invoque le nom du Seigneur. Ce salut offre le pardon au transgresseur et une justice qui supportera l’examen de l’Omniscient; il donne la victoire sur le puissant ennemi de Dieu et de l’homme; il communique vie éternelle et joie à celui qui le reçoit; il est un thème réjouissant pour les humbles qui en entendent parler et sont dans l’allégresse. La parabole de la brebis perdue La belle parabole du Christ, d’une brebis perdue, du berger qui a laissé les quatre-vingt-dix- neuf pour aller à la recherche de celle qui était perdue, illustre l’œuvre du Christ, la condition du pécheur, et les réjouissances de l’univers à l’occasion d’une âme sauvée. Le berger n’a pas négligé la brebis, en disant: “Il m’en reste quatre- vingt-dix-neuf et il me sera difficile d’aller à la recherche de la brebis égarée; qu’elle revienne, je
  • 637. 637 lui ouvrirai la porte du bercail; je ne puis lui courir après.” Non, à peine la brebis s’est-elle égarée que son visage se couvre de tristesse et d’anxiété. Il compte et recompte le troupeau; il ne dort pas quand il a acquis la certitude qu’il manque une brebis. Il laisse les quatre-vingt-dix-neuf dans le bercail; si sombre et orageuse que soit la nuit, si périlleux et désagréable que soit le chemin, aussi longue et fatigante la recherche, il ne se lasse, il ne se décourage pas jusqu’à ce qu’il ait trouvé la brebis égarée. Quand il l’a trouvée, il place sur son épaule la brebis fatiguée, épuisée; heureux de n’avoir pas cherché en vain, il ramène au bercail la brebis égarée. Sa gratitude s’exprime par des chants mélodieux; il invite ses amis et ses voisins: “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis qui était perdue.” Luc 15:6. De même, quand un égaré est trouvé par le Berger des brebis, les anges du ciel répondent à la note joyeuse que le Berger fait entendre. Quand l’homme perdu est trouvé, le ciel et la terre s’unissent pour rendre grâces et se réjouir. “Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de
  • 639. 639 Chapitre 52 Le Christ, notre souverain sacrificateur La justice exige non seulement que le péché soit pardonné, mais aussi que la peine de mort soit infligée. En donnant son Fils unique, Dieu a rempli ces deux conditions. En mourant en lieu et place de l’homme, le Christ a subi la peine et rendu possible le pardon. Par le péché l’homme s’est coupé de la vie divine. Les machinations de Satan, l’auteur du péché, ont paralysé son âme. Privé du sentiment du péché, il est incapable d’apprécier la nature divine et de se l’approprier. Fût-elle placée à sa portée, son cœur naturel ne lui trouverait rien de désirable. Satan l’a ensorcelé. Tous les subterfuges ingénieux que le diable peut imaginer lui sont présentés pour empêcher tout bon mouvement. Chaque faculté et chaque capacité que Dieu lui a accordée se retourne comme une arme meurtrière contre le
  • 640. 640 divin Bienfaiteur. Bien que Dieu l’aime, il ne peut lui communiquer ses dons et ses bienfaits comme il le désire. Mais Dieu ne se laissera pas surmonter par Satan. Il a envoyé son Fils dans le monde pour qu’en assumant la forme et la nature humaines, l’humanité et la divinité réunies en lui élèvent l’homme dans l’échelle des valeurs morales aux yeux de Dieu. Il n’existe aucun autre moyen de salut pour l’homme. “Sans moi vous ne pouvez rien faire” (Jean 15:5), a dit le Christ. Grâce au Christ, et seulement grâce à lui, les sources de la vie peuvent vivifier la nature de l’homme, transformer ses goûts, diriger ses affections vers le ciel. Grâce à l’union de la nature divine avec l’humaine, le Christ peut éclairer l’entendement et infuser ses propriétés vivifiantes à l’âme morte dans ses fautes et ses péchés. Quand un esprit est attiré au pied de la croix du Calvaire, sa vue, quoique imparfaite, discerne le
  • 641. 641 Christ sur cette croix d’ignominie. Pourquoi est-il mort? En conséquence du péché. Qu’est-ce que le péché? La transgression de la loi. Alors les yeux s’ouvrent sur la vraie nature du péché. La loi violée ne peut pardonner au transgresseur. Elle est notre pédagogue, elle nous voue au châtiment. Où se trouve le remède? La loi nous chasse auprès du Christ, suspendu à la croix pour communiquer sa justice à l’homme déchu, pécheur, et le présenter ainsi à son Père revêtu de sa justice. Le Christ crucifié ne se contente pas d’attirer les hommes à la repentance envers Dieu dont la loi a été transgressée,—et dont le pardon doit être recherché par le repentir,—mais il a satisfait à la justice; il s’est offert en expiation. Son sang répandu, son corps brisé, donnent satisfaction à la loi violée; ainsi se trouve comblé le fossé creusé par le péché. Il a souffert dans sa chair afin de couvrir le pécheur sans défense par son corps blessé et brisé. La victoire remportée par sa mort au Calvaire brise à jamais le pouvoir accusateur que Satan exerce sur l’univers et réduit au silence ses accusations selon lesquelles l’abnégation est
  • 642. 642 absente chez Dieu et n’est pas nécessaire, par conséquent, chez la famille humaine. Dans le ciel Satan avait occupé la première place après le Fils de Dieu. Il était le premier parmi les anges. Il avait exercé une influence délétère, mais Dieu ne pouvait pas, en l’éloignant avec ses mauvaises influences, le montrer sous son vrai jour et gagner par là l’accord du ciel tout entier. Son pouvoir allait croissant et le mal restait caché. C’était un pouvoir mortel pour l’univers, mais la sécurité des mondes et du gouvernement céleste exigeait que ce pouvoir pût se développer et se faire connaître sous son vrai jour. Abnégation divine En poursuivant le Christ de son inimitié jusqu’à le faire suspendre à la croix du Calvaire, le corps blessé et meurtri, le cœur brisé, Satan s’est complètement aliéné l’affection de l’univers. On a vu alors que Dieu avait fait preuve d’une abnégation totale en se donnant par son Fils pour les péchés du monde par amour pour l’humanité.
  • 643. 643 Le Créateur fut révélé en la personne du Fils du Dieu infini. La question: “Peut-il y avoir abnégation en Dieu?” a reçu une réponse définitive. En condescendant à être fait chair, le Christ, qui était Dieu, assuma l’humanité et poussa l’obéissance jusqu’à la mort, accomplissant ainsi un sacrifice infini. Le Christ endura tous les sacrifices auxquels un être humain puisse être soumis; Satan mit tout en œuvre pour l’induire en tentation; mais plus forte était la tentation, plus parfait était le sacrifice. Tout ce qu’un homme peut endurer en luttant contre Satan, le Christ l’a enduré dans sa nature divino- humaine. Obéissant, sans péché jusqu’à la fin, il mourut pour l’homme, dont il fut le substitut et le garant, endurant tout ce que les hommes ont jamais enduré de la part du séducteur, et cela pour assurer la victoire de l’homme en le faisant participer à la nature divine. Chez quiconque est disposé, comme le Christ, à tout sacrifier, la vie elle-même, pour l’amour de la vérité, la vérité pure triomphe du mensonge,
  • 644. 644 l’honnêteté et l’intégrité de la ruse et de l’intrigue. Ce n’est pas toujours facile de résister aux désirs de Satan. Il faut pour cela tenir fermement à la nature divine, du commencement à la fin; sinon cela n’est pas possible. Par sa mort sur la croix du Calvaire le Christ a remporté une victoire qui a largement ouvert la voie à l’homme pour lui permettre de garder la loi de Dieu par Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Aucune autre voie n’est possible. La justice du Christ est offerte au pécheur comme un libre don qu’il n’a qu’à accepter. Il n’a rien en lui qui ne soit souillé et corrompu, contaminé par le péché, et qui répugne absolument à un Dieu pur et saint. L’homme ne peut s’approcher de Dieu qu’au travers du caractère juste de Jésus-Christ. En tant que souverain sacrificateur exerçant ses fonctions au-delà du voile, le Christ a immortalisé le Calvaire: bien que vivant pour Dieu il ne cesse de mourir au péché, de sorte que si quelqu’un vient à pécher il a un avocat auprès du Père.
  • 645. 645 Il sortit du tombeau environné d’une nuée d’anges, étonnamment revêtu de puissance et de gloire—la divinité et l’humanité combinées. Il s’empara du monde que Satan avait revendiqué comme son domaine; par l’œuvre magnifique accomplie par le don de sa vie il rendit la faveur divine à toute la famille humaine. Que personne ne s’imagine, en adoptant un point de vue limité, étroit, qu’une œuvre quelconque de l’homme puisse le moins du monde payer la dette de ses transgressions. Ce serait une erreur fatale. Comprenez bien: il s’agit d’abandonner vos illusions et de réfléchir à l’expiation avec un cœur humble. Cette question est si mal comprise que des milliers et des milliers de prétendus enfants de Dieu ne sont en définitive que des enfants du malin; et cela parce qu’ils font dépendre leur salut de leurs propres œuvres. Dieu a toujours exigé les bonnes œuvres prescrites par la loi, mais le péché de l’homme ayant ôté toute valeur à ses bonnes œuvres, il n’y a que la justice du Christ qui soit valable. Le Christ peut sauver parfaitement, étant toujours vivant pour intercéder
  • 646. 646 en notre faveur. Tout ce qu’un homme peut faire en vue de son propre salut, c’est de répondre à l’invitation: “Que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement.” Apocalypse 22:17. Aucun péché ne peut être commis par l’homme qui n’ait été expié au Calvaire. Ainsi la croix ne cesse d’adresser au pécheur de fervents appels, en lui offrant une complète expiation. La repentance et le pardon Celui qui s’approche de la croix du Calvaire découvre un amour sans égal. Si par la foi vous saisissez la signification du sacrifice, vous vous reconnaissez pécheur, condamné par la loi. Ceci, c’est la repentance. Si vous venez avec un cœur humble, vous recevez le pardon; en effet le Christ nous est représenté comme se tenant continuellement à l’autel, faisant valoir le sacrifice accompli pour les péchés du monde. Il est le ministre du vrai tabernacle, dressé par le Seigneur et non par un homme. Les ombres typiques du tabernacle israélite ont perdu toute vertu. Il n’y a plus lieu de présenter chaque jour et chaque année
  • 647. 647 un sacrifice expiatoire typique; cependant un sacrifice expiatoire offert par un médiateur est toujours indispensable parce que des péchés sont commis constamment. Jésus officie en la présence de Dieu, offrant son sang versé, comme celui d’un agneau. Jésus présente l’oblation qui a été offerte pour chaque faute, pour chaque manquement du pécheur. Le Christ, notre Médiateur, et le Saint-Esprit intercèdent sans cesse en faveur de l’homme, mais l’Esprit ne plaide pas à la manière du Christ qui offre le sang versé dès la fondation du monde; l’Esprit opère dans nos cœurs, nous poussant à la prière, à la repentance, à la louange et à l’action de grâces. La gratitude qui s’échappe de nos lèvres résulte du fait que l’Esprit fait vibrer les cordes de notre âme en évoquant de saints souvenirs et éveillant la musique de nos cœurs. Les services religieux, les prières, les louanges, les confessions du repentir: autant de choses que les vrais croyants font monter comme un encens vers le sanctuaire céleste; en passant par le canal
  • 648. 648 corrompu de l’humanité ces choses sont souillées; elles n’acquièrent une valeur aux yeux de Dieu que grâce au sang. Ne pouvant monter avec une pureté immaculée, elles ne peuvent être agréées par Dieu que si notre Intercesseur, qui se tient à la droite de Dieu, les purifie et les présente toutes en y ajoutant sa justice. Tout encens s’élevant des tabernacles terrestres doit être humecté par le sang purificateur du Christ. Il se tient devant le Père avec l’encensoir plein de ses mérites, exempts de toute trace de corruption terrestre. Il rassemble dans son encensoir les prières, les louanges, les confessions de son peuple, et il y mêle sa justice immaculée. Alors, parfumé par les mérites de la propitiation du Christ, l’encens arrive à Dieu parfaitement acceptable. En retour, de précieuses grâces sont accordées. Si seulement chacun pouvait voir que tout dans l’obéissance, dans le repentir, dans la louange, dans l’action de grâces doit être placé sur le feu ardent de la justice du Christ. Le parfum de cette justice monte comme une nuée autour du propitiatoire.
  • 649. 649 Chapitre 53 Transformation obtenue par la foi et l’obéissance L’enseignement du Christ contenu dans les évangiles est en parfaite harmonie avec celui qu’il avait donné par le moyen des prophètes de l’Ancien Testament. Les prophètes ont été les messagers du Christ dans l’Ancien Testament, tout comme les apôtres ont transmis ses messages dans le Nouveau; nulle contradiction entre leurs enseignements. Mais Satan a toujours agi et continue d’agir avec toutes les séductions de l’injustice pour infirmer la Parole de Dieu. Il veut nous faire voir des mystères là où tout est simple et clair. Il a acquis une longue expérience dans ce domaine. Il connaît le caractère de Dieu et il a réussi à captiver le monde par ses subtilités. C’est en nullifiant la parole de Dieu qu’il a introduit le péché dans le monde. Adam crut au mensonge de Satan; par suite d’une fausse présentation, qui dénaturait le caractère de Dieu, la vie d’Adam subit
  • 650. 650 un changement et fut souillée. Il désobéit au commandement de Dieu et fit précisément ce que le Seigneur lui avait défendu. Adam tomba par suite de sa désobéissance; s’il avait triomphé de l’épreuve, s’il était resté fidèle à Dieu, le déluge de maux qui a inondé notre monde eût pu être évité. C’est pour avoir cru à Satan et consenti à voir Dieu sous un faux jour que le caractère et la destinée de l’homme ont changé; si les hommes veulent croire à la Parole de Dieu, leur esprit et leur caractère seront transformés et qualifiés en vue de la vie éternelle. Croire que “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle” (Jean 3:16), cela changera le cœur de l’homme et reproduira en lui l’image de Dieu. Comme beaucoup de personnes aujourd’hui, Paul, avant sa conversion, se confiait pleinement en sa piété héréditaire; mais sa confiance reposait sur un mensonge. C’était une foi fondée sur des formes et des cérémonies, et non sur le Christ. Son zèle
  • 651. 651 pour la loi était sans attaches avec le Christ, et par là privé de valeur. Il se vantait d’être irrépréhensible quant aux œuvres de la loi; mais il rejetait le Christ qui conférait à la loi sa valeur. Il pensait avoir raison. Il a dit: “Pour moi, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth. C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres.” Actes des Apôtres 26:9, 10. Pendant quelque temps Paul se montra cruel, s’imaginant par là servir Dieu, car, dit-il, “j’ai agi par ignorance, étant dans l’incrédulité”. (1 Timothée 1:13, version synodale.) Mais sa sincérité ne le justifie nullement; elle ne transforme pas l’erreur en vérité. C’est par le moyen de la foi que la vérité ou l’erreur se loge dans un esprit. Un même acte de l’esprit permet d’accepter la vérité ou l’erreur, mais croire à la Parole de Dieu ou aux affirmations des hommes, cela fait toute la différence. Quand le Christ se révéla à Paul, et que celui-ci acquit la
  • 652. 652 conviction qu’il avait persécuté Jésus en la personne de ses saints, il accepta la vérité telle qu’elle est en Jésus. Son esprit et son caractère subirent une grande transformation et il devint un homme nouveau en Christ Jésus. Désormais ni la terre ni l’enfer ne pourraient ébranler sa foi, tant il avait reçu pleinement la vérité. Beaucoup de personnes nous crient: “Croyez seulement, cela suffit.” Demandez-leur ce qu’il faut croire. Croirons-nous les mensonges forgés par Satan contre la loi divine, sainte, juste et bonne? Dieu n’utilise pas sa grande et précieuse grâce pour ôter toute efficacité à sa loi, mais plutôt pour établir la loi. Qu’est-ce que Paul a déclaré à ce sujet? Il a dit: “Que dirons-nous donc? La loi est- elle péché? Loin de là! Mais je n’ai connu le péché que par la loi. ... Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais; mais quand le commandement vint” (est- ce que ce fut la fin du commandement? Non), “moi [Paul] je mourus. ... La loi donc est” (une entrave à ma liberté et à ma paix? Non) “sainte, et le commandement est saint, juste et bon.” Romains 7:7-12.
  • 653. 653 La loi n’offre pas le pardon Paul a appris que la loi est incapable de pardonner au transgresseur de la loi. “Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi.” Romains 3:20. “Car—chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force,—Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit.” Romains 8:3, 4. Le Seigneur a vu notre condition déchue; il a vu notre besoin de sa grâce; parce qu’il aimait nos âmes, il nous a donné grâce et paix. La grâce est une faveur imméritée, accordée à quelqu’un qui est perdu. Loin de nous fermer l’accès à la miséricorde et à l’amour de Dieu, le fait que nous sommes pécheurs rend absolument nécessaire l’exercice de son amour envers nous si nous devons être sauvés. Le Christ a dit: “Ce n’est pas vous qui m’avez
  • 654. 654 choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure.” Jean 15:16. Quand Adam tomba, il fut pourvu à sa restauration. Au temps fixé Jésus, le Prince de la vie, vint dans notre monde où il entra en conflit avec les puissances des ténèbres. Dans ce monde Satan a eu l’occasion de mettre en évidence les résultats de la mise en œuvre de ses principes de libération de la loi; par sa ferme obéissance aux commandements de son Père, le Christ a montré ce qui peut résulter de la fidélité aux principes de la justice. En accord avec ses mauvais principes, Satan a assailli de cruelles tentations le Fils de Dieu et fini par le conduire devant un tribunal et l’y faire condamner à mort sans motif valable. Les forces confédérées du mal agirent sur le cœur des hommes pour mettre en œuvre les principes du mal. Le Christ et Barabbas furent présentés à la foule. Barabbas était un larron et un meurtrier bien connu; le Christ était le Fils de Dieu. Pilate les considéra et s’imagina que Jésus serait préféré sans la moindre hésitation. Son visage portait les
  • 655. 655 marques de la noblesse, de l’intelligence et de la pureté et contrastait avec les traits grossiers de Barabbas. “Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche?” demanda-t-il. Matthieu 27:21. Et l’on entendit le cri sauvage d’une foule furibonde appelant Barabbas. “Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle Christ? Tous répondirent: Qu’il soit crucifié!” Matthieu 27:22, 23. La mort du Christ a été la défaite de Satan Ce choix a mis en évidence les principes de Satan; les armées du ciel et tous les mondes créés par Dieu comprirent que Satan était l’accusateur des frères, menteur et meurtrier. Dans le ciel et parmi les mondes non déchus une question était réglée pour toujours: celle de la puissance séductrice de Satan, de ses principes malfaisants. D’autre part, les parfaites pureté et sainteté du Christ, qui supportait l’épreuve en faveur de l’homme tombé, étaient démontrées définitivement. Satan ayant pleinement démontré la nature de son caractère et de ses principes, il perdit
  • 656. 656 pour toujours l’affection des mondes non déchus et le conflit au sujet de ses prétentions en opposition à celles du Christ arrivait à son terme dans le ciel. La justice manifestée dans le caractère du Christ allait être pour toujours l’ancre, l’espoir de salut du monde. Toute âme qui accorde sa préférence au Christ peut dire avec foi: “Le Seigneur ma justice.” Le Christ “était méprisé, abandonné des hommes. Homme de douleurs, connaissant la souffrance, il inspirait le mépris comme un objet à la vue duquel on se couvre le visage; et nous n’avons fait aucun cas de lui. Cependant, ce sont nos maladies qu’il portait; c’est de nos douleurs qu’il s’était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était puni, frappé par Dieu et humilié. Mais il a été meurtri à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous avons la guérison.” (Ésaïe 53:3-5, version synodale.) La grâce du Christ et la loi de Dieu sont inséparables. En Jésus la miséricorde et la vérité se
  • 657. 657 sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées. Sa vie et son caractère ne nous font pas seulement connaître le caractère de Dieu, mais aussi les possibilités de l’homme. Il était le représentant de Dieu et le type exemplaire de l’humanité. Il a montré au monde ce que les hommes peuvent devenir par leur union avec la divinité, rendue possible par la foi. Le Fils unique de Dieu a revêtu la nature de l’homme et a dressé sa croix entre la terre et le ciel. La croix attire l’homme à Dieu et Dieu à l’homme. La justice est descendue de son haut piédestal; les saintes armées célestes se sont approchées de la croix et se sont inclinées avec respect; car à la croix la justice a obtenu satisfaction. La croix a arraché le pécheur à la forteresse du péché, aux puissances confédérées du mal; chaque fois qu’il s’approche de la croix son cœur s’émeut et il s’écrie repentant: “Ce sont mes péchés qui ont crucifié le Fils de Dieu.” Il dépose ses péchés au pied de la croix; son caractère est transformé par la grâce du Christ. Le Rédempteur fait surgir le pécheur de la poussière et le place sous la direction du Saint-Esprit. En regardant au Rédempteur, le pécheur trouve espoir,
  • 658. 658 assurance et joie. La foi saisit le Christ avec amour. La foi opère par l’amour et purifie l’âme.
  • 659. 659 Chapitre 54 Le sujet présenté en 1883 “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9. Dieu nous demande de confesser nos péchés et d’humilier nos cœurs devant lui; en même temps nous devrions nous confier en lui comme en un tendre Père qui n’abandonnera pas celui qui se fie à lui. Plusieurs d’entre nous marchent par la vue, et non par la foi. Nous croyons à ce que nous voyons, mais nous n’apprécions pas à leur juste valeur les promesses de la Parole de Dieu; or le plus grand déshonneur que l’on puisse faire à Dieu c’est de montrer que nous nous défions de ce qu’il dit, et que nous en sommes à nous demander si réellement le Seigneur s’inquiète de notre sort ou bien s’il nous déçoit. Dieu ne nous rejette pas à cause de nos péchés.
  • 660. 660 Il peut nous arriver de commettre des fautes et par là contrister son Esprit; si nous nous repentons, si nous venons à lui les cœurs contrits, il ne nous renverra pas à vide. Il y a des obstacles à enlever. De mauvais sentiments ont été entretenus, il y a eu de l’orgueil, de la propre suffisance, de l’impatience, des murmures. Toutes ces choses tendent à nous séparer de Dieu. Les péchés doivent être confessés; la grâce doit accomplir en nous une œuvre plus profonde. Ceux qui se sentent faibles et découragés ont la possibilité de devenir forts pour Dieu, et d’accomplir une noble tâche pour le Maître. Mais ils doivent se placer sur un plan plus élevé et ne pas se laisser influencer par des motifs égoïstes. Notre seul espoir: les mérites du Christ Il nous faut nous laisser instruire à l’école du Christ. Rien sinon sa justice ne peut nous conférer le droit de jouir de l’un quelconque des bienfaits de l’alliance de grâce. Ces bienfaits ont été longtemps l’objet de nos désirs et de nos efforts; si nous ne les avons pas reçus, c’est que nous avons caressé
  • 661. 661 l’idée de pouvoir faire quelque chose de nous- mêmes pour les mériter. Nous n’avons pas détourné nos regards de nous-mêmes, croyant que Jésus est un Sauveur vivant. Ne pensons pas que notre propre grâce et nos mérites personnels pourront nous sauver; la grâce du Christ: voilà notre seul espoir de salut. Le Seigneur nous a fait une promesse par son prophète: “Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.” Ésaïe 55:7. Acceptons cette promesse toute nue, et ne prenons pas le sentiment pour de la foi. Quand nous nous confierons entièrement en Dieu, et que nous nous appuyerons sur les mérites de Jésus, le Sauveur qui pardonne les péchés, nous recevrons tout le secours désirable. Nous regardons à nous-mêmes, comme si nous avions le pouvoir de nous sauver; or Jésus est mort pour nous justement parce que nous en sommes incapables. Nous ne devrions pas nous laisser aller au découragement, comme si nous n’avions pas un Sauveur, ou s’il n’avait aucune intention
  • 662. 662 miséricordieuse en ce qui nous concerne. En ce moment même il poursuit une œuvre en notre faveur et il nous invite à nous approcher de lui avec notre impuissance, pour être sauvés par lui. Notre incrédulité le déshonore. C’est étonnant de voir comment nous traitons notre meilleur Ami, combien peu de confiance nous avons en lui qui est capable de nous sauver parfaitement et qui nous a donné tant de preuves de son grand amour. Mes frères, vous attendez-vous à ce que votre mérite vous recommande à la faveur divine; pensez-vous devoir être affranchis du péché avant de vous confier à son pouvoir salutaire? Si ce sont là les pensées qui s’agitent dans votre esprit, je crains que vous n’obteniez aucune force et que pour finir vous vous découragiez. Regardez et vivez Au désert, quand le Seigneur permit à des serpents venimeux de mordre les Israélites rebelles, Moïse reçut l’ordre de dresser un serpent d’airain et d’inviter tous les blessés à le regarder et à vivre.
  • 663. 663 Plusieurs ne crurent pas à l’efficacité du remède indiqué par le Ciel. Entourés qu’ils étaient de morts et de mourants, ils se savaient perdus sans le secours divin; ils continuaient néanmoins à se lamenter au sujet de leurs blessures, de leurs douleurs, de leur mort imminente, jusqu’au moment où leurs forces étaient épuisées, leur vue obscurcie, alors qu’une guérison instantanée leur était offerte. “Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.” Jean 3:14, 15. Si vous êtes conscients de votre état de péché, ne consumez pas toutes vos forces à vous lamenter à ce sujet, mais regardez et vivez. Jésus est notre unique Sauveur; même si des millions d’êtres humains, qui ont besoin d’être guéris, rejettent la grâce qu’il leur offre, aucun de ceux qui se fient à ses mérites ne sera abandonné à la perdition. Si nous comprenons que sans le Christ notre condition est désespérée, ne nous décourageons pas; appuyons-nous sur un Sauveur crucifié et ressuscité. Pauvres âmes atteintes par la maladie du péché et découragées, regardez et vous vivrez. Jésus a engagé sa parole: il sauvera
  • 664. 664 quiconque s’adresse à lui. Allez à Jésus: vous obtiendrez repos et paix. Dès maintenant ce bienfait est à vous. Satan vous suggère que vous êtes impuissants, incapables d’obtenir une bénédiction par vous-mêmes. C’est vrai que vous êtes impuissants. Mais élevez Jésus et dites: “Je possède un Sauveur ressuscité. En lui je me confie; il ne permettra pas que je sois confus. Je triompherai en son nom. Il est ma justice et ma couronne de joie.” Que personne ici ne s’imagine que son cas est désespéré, car cela n’est pas. Vous vous voyez pécheur et indigne; c’est justement pour cette raison que vous avez besoin d’un Sauveur. Si vous avez des péchés à confesser, ne perdez pas de temps. Ces moments-ci sont plus précieux que l’or. “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9. Ceux qui ont faim et soif de justice seront rassasiés: Jésus l’a promis. Précieux Sauveur! Ses bras sont ouverts pour vous recevoir; son grand cœur plein d’amour vous attend pour vous bénir.
  • 665. 665 Il en est qui semblent penser qu’ils sont en expectative, et qu’avant de pouvoir se réclamer de la bénédiction du Seigneur ils doivent lui apporter la preuve qu’ils se sont réformés. Mais ces chères âmes peuvent réclamer cette bénédiction dès maintenant. Il leur faut sa grâce, son Esprit, pour venir en aide à leurs infirmités, sans quoi ils ne pourront former un caractère chrétien. Jésus aime à nous voir venir à lui tels que nous sommes— pécheurs, impuissants, dépendants de lui. Un don de Dieu: la repentance La repentance, aussi bien que le pardon, est un don de Dieu en Christ. C’est grâce à l’influence du Saint-Esprit que nous sommes convaincus de péché et que nous éprouvons le besoin de pardon. Seul celui qui est contrit peut être pardonné, mais c’est la grâce de Dieu qui produit la repentance dans un cœur. Lui qui connaît toutes nos faiblesses et nos infirmités, il nous viendra en aide. Il en est qui viennent à Dieu par la repentance et la confession, et qui cependant négligent de se
  • 666. 666 réclamer comme ils le devraient des promesses divines. Ils ne voient pas que Jésus est un Sauveur toujours présent; ils ne sont pas disposés à remettre leurs âmes à sa garde et à compter sur lui pour achever l’œuvre de grâce commencée dans leurs cœurs. Alors qu’ils s’imaginent s’être remis entièrement entre les mains de Dieu, ils continuent à compter bien trop sur eux-mêmes. Il est des êtres consciencieux qui se confient un peu en Dieu et un peu en eux-mêmes. Ils ne regardent pas à Dieu, pour être gardés par sa puissance, mais ils comptent être acceptés par lui en raison du fait qu’ils restent vigilants contre la tentation et qu’ils accomplissent certains devoirs. Aucune victoire ne vient récompenser une telle foi. De telles personnes font des efforts en pure perte; leurs âmes demeurent dans l’esclavage; elles n’auront de repos qu’après avoir déposé leurs fardeaux aux pieds de Jésus. Il nous faut une vigilance continuelle et une piété sincère, aimante; ces choses viennent naturellement quand par la foi une âme est gardée par la puissance de Dieu. Nous ne pouvons rien
  • 667. 667 faire, absolument rien, pour gagner la faveur divine. Nous ne devons point nous confier en nous- mêmes ou en nos bonnes œuvres; mais quand nous allons au Christ en qualité d’êtres errants et pécheurs, nous trouvons le repos en son amour. Dieu acceptera quiconque s’approchera de lui en se prévalant entièrement des mérites du Sauveur crucifié. Alors l’amour naît dans le cœur. Point d’extase, mais une confiance paisible et durable. Tout fardeau devient léger, car il est léger le joug que le Christ place sur nous. Le devoir devient une jouissance, le sacrifice un plaisir. Le sentier qui paraissait ténébreux est éclairé par le Soleil de justice. C’est ainsi que l’on marche dans la lumière comme le Christ est lumière.
  • 668. 668 Chapitre 55 Une ancienne vérité présentée dans un cadre nouveau Lors de l’assemblée du Kansas j’ai demandé à Dieu de briser le pouvoir de l’ennemi et que ceux qui demeuraient dans les ténèbres puissent ouvrir leurs cœurs et leurs esprits pour recevoir le message qui leur serait adressé de la part du Seigneur, afin que la vérité, qui était une nouveauté pour plusieurs, leur apparût comme une vérité ancienne présentée dans un cadre nouveau. L’entendement du peuple de Dieu a été obscurci, Satan ayant présenté le caractère de Dieu sous un faux jour. Notre bon et gracieux Seigneur lui avait été présenté affublé des attributs de Satan; des hommes et des femmes qui se sont mis à la recherche de la vérité ont pendant si longtemps vu Dieu sous un faux jour qu’il est difficile de dissiper le nuage qui voile sa gloire à leurs yeux. Beaucoup d’entre eux ont vécu dans une atmosphère de doute, si bien qu’il paraît qu’il leur est impossible
  • 669. 669 de saisir l’espérance offerte dans l’Evangile du Christ. ... Le jour du sabbat, des vérités furent présentées qui étaient nouvelles pour la plupart des auditeurs. Des choses nouvelles et des choses anciennes furent tirées du trésor de la Parole de Dieu. Des vérités furent présentées que les auditeurs ne pouvaient guère comprendre et s’approprier. Les oracles de Dieu firent jaillir une lumière en rapport avec la loi et l’Evangile, montrant que le Christ est notre justice; des âmes affamées de vérité jugèrent cette lumière trop belle pour être reçue. Cependant les efforts déployés ce sabbat-là n’ont pas été vains. Dès le dimanche matin on eut la preuve évidente que l’Esprit de Dieu opérait de grands changements dans l’état moral et spirituel des personnes présentes. On livra esprit et cœur à Dieu, et de beaux témoignages furent rendus par ceux qui avaient vécu dans les ténèbres. Un frère parla des luttes soutenues avant de pouvoir accepter la bonne nouvelle du Christ notre justice. La lutte fut dure, mais le Seigneur était à l’œuvre
  • 670. 670 auprès de lui; son esprit subit un changement et ses forces furent renouvelées. Le Seigneur lui présenta clairement la vérité en lui montrant que le Christ seul est la source de toute vie et de tout espoir de salut. En lui “était la vie, et la vie était la lumière des hommes”. “Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.” Jean 1:4, 14. L’un des frères qui exerçait le ministère déclara avoir davantage joui de la bénédiction et de l’amour de Dieu pendant l’assemblée que jamais auparavant. Un autre affirma que si grandes avaient été ses épreuves, ses perplexités et ses luttes mentales qu’il avait été sur le point de tout abandonner. Il avait senti qu’il ne lui restait qu’un seul espoir: celui d’obtenir une mesure plus abondante de la grâce du Christ; grâce à l’influence ressentie au cours des réunions il avait expérimenté un changement de cœur et obtenu une meilleure connaissance du salut par la foi en Christ. Il avait vu qu’il pouvait jouir du privilège d’être justifié
  • 671. 671 par la foi;* il était en paix avec Dieu; il confessait avec larmes quel soulagement et quel bienfait avait ressenti son âme. A chaque réunion de témoignages on entendit parler de la paix, de la consolation, de la joie éprouvées par ceux qui avaient reçu la lumière. De tout notre cœur nous remercions le Seigneur de pouvoir présenter de précieuses lumières; nous nous réjouissons à la pensée d’être en possession d’un message contenant la vérité présente. La nouvelle que le Christ est notre justice a apporté du réconfort à beaucoup d’âmes; Dieu dit à son peuple: “En avant!” Le message à l’église de Laodicée s’applique à notre condition. Avec quelle clarté est décrit l’état de ceux qui pensent avoir la vérité, qui se vantent de connaître la Parole de Dieu, alors qu’ils ne ressentent pas son pouvoir sanctifiant dans leurs vies. Un amour fervent pour Dieu fait défaut dans leurs cœurs; or c’est justement cet amour fervent qui fait du peuple de Dieu la lumière du monde. Le message adressé à Laodicée
  • 672. 672 A une Eglise sans vie et sans Christ le Témoin véritable dit: “Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.” Apocalypse 3:15, 16. Attention à ce qui suit: “Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu...” Apocalypse 3:17. Voici un peuple qui tire sa gloire de la connaissance spirituelle et des avantages qu’il possède. Mais il n’a pas répondu aux bénédictions imméritées dont Dieu l’a comblé. Il a été rebelle, ingrat; il a oublié Dieu qui a été pour lui ce qu’un Dieu aimant, et qui pardonne, est pour un fils ingrat et pervers. Il a résisté à sa grâce, il a abusé de ses privilèges, laissé passer les occasions favorables, il s’est laissé sombrer dans le contentement de soi-même, dans une ingratitude lamentable, dans un formalisme vide, dans l’hypocrisie. Avec un orgueil pharisaïque il s’est glorifié à tel point qu’il a pu être dit de lui: “Tu dis: Je suis riche, je me suis
  • 673. 673 enrichi, et je n’ai besoin de rien.” Le Seigneur Jésus n’a-t-il pas envoyé message sur message de répréhension, d’avertissement, d’appel à ces gens satisfaits? Ses conseils n’ont-ils pas été méprisés et rejetés? Ne s’est-on pas moqué des messagers qu’il a envoyés, n’a-t-on pas traité de racontars leurs paroles? Le Christ voit ce que l’homme ne voit pas. Il voit les péchés qui, à moins d’une repentance sincère, risquent d’épuiser la patience d’un Dieu plein de longanimité. Le Christ ne peut prendre à sa charge les noms de ceux qui se montrent satisfaits et pleins de propre suffisance. Il ne peut importuner son Père en faveur d’un peuple qui n’éprouve aucun besoin de son aide et qui se vante de tout savoir et de tout posséder. Notre grand Rédempteur se compare à un riche marchand qui va de maison en maison offrant ses biens précieux et disant: “Je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu
  • 674. 674 voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.” Apocalypse 3:18-20. Examinons notre condition devant Dieu; écoutons le conseil du Témoin véritable. Qu’aucun d’entre nous n’empêche la lumière d’atteindre son cœur, par ses préjugés, comme l’ont fait les Juifs. N’obligeons pas le Christ à nous dire, à nous aussi, comme il l’a dit à eux: “Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!” Jean 5:40. Dans chaque réunion tenue à partir de la dernière Conférence Générale, des âmes ont accepté avec bonheur le précieux message de la justice du Christ. Nous remercions Dieu pour ces âmes conscientes d’avoir besoin de quelque chose qu’elles ne possèdent pas encore—l’or de la foi et de l’amour, les vêtements blancs de la justice du Christ, le collyre qui donne le discernement spirituel. Quand vous posséderez ces choses, le
  • 675. 675 temple de votre âme ne sera plus un reliquaire profane. Frères et sœurs, je vous supplie au nom de Jésus-Christ de Nazareth, de joindre votre effort à celui de Dieu. Aujourd’hui est le jour favorable.
  • 676. 676 Chapitre 56 Une vérité accompagnée de ses divines lettres de créance Un message venant de Dieu Le message actuel—la justification par la foi— est un message venant de Dieu; il est accompagné de lettres de créance divines; il porte des fruits pour la sainteté. Nous craignons fort que certains qui ont grandement besoin de la précieuse vérité qui leur a été présentée n’aient pas su en profiter. Ils n’ont pas ouvert la porte de leur cœur et souhaité la bienvenue à Jésus, l’hôte divin; ils en ont éprouvé une lourde perte. Il est vraiment étroit le chemin dans lequel nous avons à marcher; la croix s’offre à nous à chaque pas. Il nous faut apprendre à vivre par la foi; alors les heures les plus sombres seront illuminées par les rayons bénis du Soleil de justice. Nous sommes en danger dès que nous négligeons de sonder chaque jour les Ecritures pour
  • 677. 677 y chercher lumière et connaissance. Les biens de la terre ne s’acquièrent pas sans effort; pouvons-nous nous attendre à ce que les bénédictions célestes nous arrivent sans un réel effort de notre part? Les mines de la vérité doivent être creusées. Le psalmiste a dit: “La révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples.” Psaumes 119:130. Notre vie ne doit pas être séparée de la Parole de Dieu. Il faut l’entretenir dans l’esprit, la recevoir avec empressement dans le cœur, la chérir, l’aimer, lui obéir. Il nous faut aussi beaucoup plus de connaissances; il nous faut être éclairés au sujet du plan du salut. Pas une personne sur cent ne comprend et n’applique la vérité biblique sur ce sujet si nécessaire à notre bonheur présent et éternel. Quand la lumière commence à briller et à faire que l’on comprend clairement le plan de la rédemption, l’ennemi s’empresse en toute diligence de faire en sorte que le cœur des hommes soit privé de la lumière. Approchons-nous de la Parole de Dieu avec un esprit humble et désireux d’apprendre: les ordures de l’erreur seront balayées; des joyaux de vérité longtemps soustraits à notre vue seront découverts.
  • 678. 678 Un grand besoin se fait sentir: que le Christ soit prêché comme le seul espoir de salut. Quand la doctrine de la justification par la foi fut présentée à l’assemblée de Rome, elle fut pour beaucoup ce qu’est une eau fraîche pour le voyageur altéré. La pensée que la justice du Christ nous est imputée sans qu’il y ait mérite de notre part, comme un libre don de Dieu, sembla précieuse.—The Review and Herald, 3 septembre 1889. Pas de goût pour le péché Revêtus de la justice du Christ, nous n’aurons aucun goût pour le péché, car le Christ agira avec nous. Il pourra nous arriver de commettre des fautes, mais nous haïrons le péché qui a été la cause des souffrances du Fils de Dieu.—The Review and Herald, 18 mars 1890. Enseignements exagérés Il existe de grandes vérités, longtemps cachées sous les décombres de l’erreur, qui doivent être
  • 679. 679 communiquées. La doctrine de la justification par la foi a été perdue de vue par plusieurs de ceux qui faisaient profession de croire au message du troisième ange. Le groupe qui se désigne par le mot sainteté s’est porté aux extrêmes sur ce point. On a dit avec un grand zèle: “Il suffit de croire en Christ pour être sauvé; fi de la loi de Dieu!” Ceci n’est pas en harmonie avec les enseignements de la Parole de Dieu. Une telle foi est sans fondement. Ce n’est pas là le précieux joyau de vérité que Dieu a confié à son peuple pour ce temps-ci. C’est une doctrine qui fourvoie des âmes sincères. La lumière qui jaillit de la Parole de Dieu révèle le fait que la loi doit être prêchée. Le Christ doit être élevé parce qu’il est un Sauveur qui pardonne la transgression, l’iniquité, le péché, mais qui n’assure nullement l’impunité à l’âme qui refuse de se repentir.—The Review and Herald, 13 août 1889. Le message porte du fruit Nous avons d’excellentes réunions. L’esprit qui a régné à l’assemblée de Minneapolis ne se trouve pas ici. Tous agissent en harmonie. Les délégués
  • 680. 680 sont nombreux. La réunion qui a lieu à cinq heures du matin est bien fréquentée; les réunions sont bonnes. Tous les témoignages que j’ai entendus ont eu un caractère édifiant. Leurs auteurs disent que l’année passée a été la meilleure de leur vie; la lumière émanant de la Parole de Dieu sur la justification par la foi, Christ notre justice, a été aperçue distinctement. Il y a eu des expériences fort intéressantes. J’ai assisté à toutes les réunions matinales, sauf deux. A huit heures frère Jones présente le sujet de la justification par la foi et suscite un vif intérêt. On constate un progrès dans la foi et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Un certain nombre de personnes qui n’avaient pas eu l’occasion d’entendre ce sujet auparavant se l’approprient et sont abondamment rassasiées à la table du Seigneur. Ceux qui se sont exprimés ont été unanimes pour dire que ce message de lumière et de vérité parvenu à notre Eglise est justement la vérité qu’il nous faut en ce temps-ci; en retournant en divers lieux dans leurs églises respectives ils ne manqueront pas d’apporter lumière, consolation et
  • 681. 681 bénédictions divines. Nous avons une vraie fête d’aliments délicats; nous avons la joie de voir des âmes saisir la lumière et regarder à Jésus, le chef et le consommateur de la foi. Le Christ est le grand modèle; son caractère doit devenir le nôtre. Toute perfection réside en lui. Si nous nous détournons de l’homme et de tout autre modèle, à visage découvert nous contemplons Jésus dans toute sa gloire. L’esprit est alors envahi par le sentiment puissant et invincible de son excellence; tout autre objet nous devient indifférent, et toute discipline morale qui ne tend pas à refaire en nous son image est abandonnée. J’aperçois des hauteurs et des profondeurs que nous pouvons atteindre si seulement nous acceptons chaque rayon de lumière et avançons vers une lumière plus abondante. La fin est proche; Dieu veuille que nous ne soyons pas trouvés endormis en un temps comme celui-ci. Je suis si reconnaissante de voir chez nos frères exerçant le ministère une disposition à sonder les Ecritures pour eux-mêmes. Ce qui avait beaucoup
  • 682. 682 manqué jusqu’ici, c’est une recherche approfondie des joyaux de vérité contenus dans les Ecritures, qu’il fallait thésauriser. Quelle perte n’éprouvonsnous pas en négligeant de déployer toutes nos énergies mentales pour rechercher avec d’ardentes prières l’illumination divine qui nous ferait comprendre la sainte Parole. Je crois qu’il va y avoir un progrès marqué dans notre Eglise, un désir plus ardent de marcher au pas avec le message du troisième ange.— Manuscrit 10, 1889. Le début du grand cri Vous tous qui affirmez croire que le Seigneur vient bientôt, sondez les Ecritures plus que jamais; car Satan est décidé à mettre en œuvre tous ses moyens de séduction pour retenir les âmes dans les ténèbres, et pour aveugler les esprits de sorte qu’ils ne voient pas les périls des temps où nous vivons. Que chaque croyant prenne sa Bible avec d’ardentes prières, pour qu’il soit éclairé par le Saint-Esprit au sujet de la vérité et qu’il apprenne à
  • 683. 683 mieux connaître Dieu et Jésus-Christ qu’il a envoyé. Cherchez la vérité comme un trésor caché, et que l’ennemi soit déçu. Le temps de l’épreuve suprême est imminent, car le grand cri du troisième message a déjà commencé à nous révéler la justice du Christ, le Rédempteur qui pardonne le péché. C’est le commencement de la lumière émanant de l’ange qui doit remplir la terre entière de sa gloire. La tâche de quiconque a été touché par le message d’avertissement consiste à élever Jésus, à le présenter au monde tel qu’il fut révélé dans les types, préfiguré dans les symboles, manifesté dans les révélations accordées aux prophètes, dévoilé dans les leçons données aux disciples et dans les merveilleux miracles opérés en faveur des hommes. Sondez les Ecritures: ce sont elles qui rendent témoignage du Christ. Si vous voulez tenir debout dans le temps de détresse, il vous faut connaître le Christ, vous approprier le don de sa justice qu’il impute au pécheur repentant.—The Review and Herald, 22 novembre 1892.
  • 684. 684 S’approprier la justice du Christ En Christ la restauration et la réconciliation sont offertes à l’homme. Le gouffre creusé par le péché a été comblé par la croix du Calvaire. Une rançon totale a été payée par Jésus, grâce à laquelle le pécheur est pardonné, tandis que la justice de la loi est maintenue. Tous ceux qui croient que le Christ est une victime propitiatoire peuvent s’approcher et recevoir le pardon de leurs péchés; par les mérites du Christ une communication a été rétablie entre Dieu et l’homme. Dieu peut m’accepter comme son enfant; j’ai la joie de l’appeler mon Père qui m’aime. Nous devons centrer nos espérances du ciel sur le Christ seul, notre substitut et notre garant. Nous avons transgressé la loi de Dieu; d’ailleurs personne ne sera justifié par les œuvres de la loi. Les meilleurs efforts que l’homme puisse produire par ses propres forces ne valent rien pour satisfaire la loi sainte et juste qui a été transgressée; moyennant la foi en Christ on peut se réclamer de la justice du Fils de Dieu comme pleinement
  • 685. 685 suffisante. Le Christ a satisfait les exigences de la loi dans sa nature humaine. Il a subi la malédiction de la loi à la place du pécheur, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Une foi sincère s’approprie la justice du Christ, et le pécheur devient un vainqueur avec le Christ; car il est devenu participant de la nature divine; ainsi la divinité et l’humanité se trouvent combinées. C’est tenter l’impossible que de vouloir atteindre le ciel par ses œuvres, en gardant la loi. L’homme ne peut être sauvé sans l’obéissance, mais ses œuvres ne doivent pas être sa propre production; le Christ doit opérer en lui le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Si un homme pouvait se sauver par ses œuvres, il aurait sujet de s’en réjouir. L’effort tenté par l’homme, avec ses propres forces, pour obtenir le salut, fait penser au sacrifice de Caïn. Tout ce que l’homme est capable de faire est souillé par l’égoïsme et le péché; ce qui est le produit de la foi est acceptable aux yeux de Dieu. On réalise des progrès quand on cherche à gagner le ciel par les mérites du Christ. En
  • 686. 686 regardant à Jésus, le chef et le consommateur du salut, on va de force en force, de victoire en victoire; car à travers le Christ la grâce de Dieu a opéré notre salut complet. Impossible de plaire à Dieu sans la foi. Une foi vivante permet à son possesseur de s’emparer des mérites du Christ, et de trouver consolation et satisfaction dans le plan du salut.—The Review and Herald, 1er juillet 1890.
  • 687. 687 Chapitre 57 Le Christ, chemin de la vie “Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Evangile de Dieu. Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.” Marc 1:14, 15. La repentance est associée à la foi; l’Evangile la recommande comme condition du salut. Paul prêchait la repentance. Il déclare: “Vous savez que je n’ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus- Christ.” Actes des Apôtres 20:20, 21. Point de salut sans repentir. Aucun pécheur impénitent ne peut croire en son cœur de manière à obtenir la justice. La repentance est définie par Paul: “La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais.” 2 Corinthiens 7:10. Cette
  • 688. 688 repentance n’a rien de méritoire, mais elle prépare le cœur à accepter le Christ comme unique Sauveur, seul espoir du pécheur perdu. Lorsque le pécheur considère la loi, il devient conscient de sa culpabilité, et il se sent condamné. Il ne trouve de consolation et d’espoir qu’en regardant à la croix du Calvaire. Quand il s’aventure à saisir les promesses, prenant Dieu au mot, soulagement et paix entrent dans son âme. Il s’écrie: “Seigneur, tu as promis de sauver tous ceux qui viennent à toi au nom de ton Fils. Je suis une pauvre âme perdue, impuissante, sans espoir. Seigneur, sauve-moi, ou je vais périr.” Sa foi s’empare du Christ et il est justifié devant Dieu. S’il est vrai que Dieu peut être juste tout en justifiant le pécheur, grâce aux mérites du Christ, il est également vrai qu’aucun homme ne peut couvrir son âme sous le vêtement de la justice du Christ tout en continuant à commettre des péchés connus ou en négligeant des devoirs connus. Dieu exige le don inconditionné du cœur avant que la justification soit possible; pour que l’homme puisse
  • 689. 689 retenir sa justification il faut une obéissance constante, moyennant une foi active, vivante, agissante par amour, et qui purifie l’âme. À propos d’Abraham Jacques a écrit: “Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite. Ainsi s’accomplit ce que dit l’Ecriture: Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.” Jacques 2:21-24. Pour qu’un homme soit justifié par la foi, il faut que sa foi arrive à commander pleinement à ses affections et aux impulsions de son cœur; c’est par l’obéissance que la foi est rendue parfaite. La foi, condition de la promesse Hors de la grâce du Christ le pécheur est dans un état désespéré; rien ne peut être fait pour lui; mais la grâce divine communique à l’homme une
  • 690. 690 puissance surnaturelle; elle agit sur l’esprit, le cœur et le caractère. C’est la communication de la grâce du Christ qui fait discerner la nature odieuse du péché et l’expulse finalement du temple de l’âme. C’est la foi qui nous introduit dans l’intimité du Christ et nous associe à lui dans l’œuvre du salut. La foi est la condition à laquelle Dieu a jugé pouvoir promettre le pardon au pécheur; non que la foi soit méritoire par elle-même, mais parce qu’elle saisit les mérites du Christ, le remède indiqué contre le péché. La foi peut offrir l’obéissance parfaite du Christ à la place de la transgression et de la défection du pécheur. Dès qu’un pécheur accepte le Christ comme son Sauveur personnel, Dieu pardonne ses péchés et le justifie gratuitement, conformément à ses promesses infaillibles. L’âme repentante comprend que sa justification lui vient du Christ, son substitut et son garant, qui est mort pour elle et s’est offert comme expiation et justice. “Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé non comme une grâce, mais comme une
  • 691. 691 chose due; et à celui qui ne fait point d’œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice.” Romains 4:3-5. La justice consiste à obéir à la loi. La loi exige la justice, et c’est ce que le pécheur doit à la loi; mais il en est incapable. C’est par la foi seulement qu’il peut atteindre à la justice. Par la foi il peut apporter à Dieu les mérites du Christ, et le Seigneur place l’obéissance de son Fils sur le compte du pécheur. La justice du Christ est acceptée au lieu de la faillite de l’homme, et Dieu reçoit, pardonné, justifie l’homme repentant et croyant, le traite comme s’il était juste, et l’aime comme il aime son propre Fils. C’est ainsi que la foi est imputée à justice; l’âme pardonnée avance de grâce en grâce, d’une lumière reçue à une plus grande lumière. Elle peut dire avec joie: “Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus- Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.” Tite 3:5-7.
  • 692. 692 Il est encore écrit: “Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.” Jean 1:12, 13. Jésus a déclaré: “Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.” Jean 3:3. “Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.” Jean 3:5. Ce n’est pas un idéal inférieur qui nous est proposé, car nous devons devenir enfants de Dieu. Nous devons être sauvés en tant qu’individus; au jour de l’épreuve finale on verra qui a servi Dieu et qui ne l’a pas servi. Nous sommes sauvés en tant qu’individus ayant cru au Seigneur Jésus-Christ. Plusieurs se fourvoient en pensant qu’ils doivent escalader le ciel, faire quelque chose de méritoire qui leur procure la faveur de Dieu. Ils tâchent de s’améliorer par leurs propres efforts, sans aide aucune. Or ceci est impossible. Le Christ a ouvert la voie en s’immolant pour nous, en nous donnant un exemple par sa vie, en devenant notre
  • 693. 693 grand souverain sacrificateur. Il a dit: “Je suis le chemin, la vérité, et la vie.” Jean 14:6. Ces paroles ne seraient pas vraies si nous pouvions gravir ne fût-ce qu’un échelon par nos propres efforts. Mais quand nous acceptons le Christ, les bonnes œuvres font leur apparition, elles constituent la preuve évidente que nous sommes sur le chemin de la vie, que le Christ est notre chemin, que nous foulons le bon sentier qui mène au ciel. Il devient notre justice Le Christ considère nos dispositions; quand il nous voit porter nos fardeaux avec foi, sa parfaite sainteté couvre nos manquements. Si nous faisons de notre mieux, il devient notre justice. Il nous faut chaque rayon de lumière envoyé par Dieu pour faire de nous la lumière du monde.—Lettre 33, 1889.
  • 694. 694 Chapitre 58 “Tu as perdu ton premier amour” J’ai parlé à mes auditeurs d’Otsego en partant des quatrième et cinquième versets du second chapitre de l’Apocalypse: “Ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.” Apocalypse 2:4, 5. Le peuple auquel s’adressent ces paroles possède d’excellentes qualités, reconnues par le Témoin fidèle. Néanmoins, dit-il, “j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour”. Il y a ici une lacune à combler. Toutes les autres grâces ne suffisent pas à combler le déficit. L’Eglise reçoit ce conseil: “Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te
  • 695. 695 repentes. ... Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises: A celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.” Apocalypse 2:4-7. Ici le Témoin fidèle, qui tient les sept étoiles dans sa main droite, adresse des paroles d’avertissement, de répréhension, de menaces, de promesses. “Les sept étoiles sont les anges des sept Eglises, et les sept chandeliers sont les sept Eglises.” Apocalypse 1:20. Pesée dans les balances du sanctuaire, cette Eglise est trouvée trop légère, ayant perdu son premier amour. Le Témoin fidèle déclare: “Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé.” Apocalypse 2:2, 3. Malgré tout ceci, l’Eglise est trouvée en défaut. Où est la déficience fatale?— “Tu as abandonné ton premier amour.” N’est-ce
  • 696. 696 pas aussi notre cas? Il se peut que nos doctrines soient justes; il se peut que les fausses doctrines nous soient odieuses et que nous refusions d’accueillir ceux qui ne sont pas fidèles aux principes; peut-être travaillons-nous avec une énergie inlassable; mais cela ne suffit pas encore. Pour quelle raison sommes-nous invités à la repentance?—“Tu as abandonné ton premier amour.” Que chaque membre de l’Eglise étudie cet avertissement important et ce reproche. Que chacun se demande si en luttant pour la vérité, en discutant les théories, il n’a pas perdu le tendre amour du Christ. Le Christ n’aurait-il pas été exclu des sermons, exclu des cœurs? N’existe-t-il pas un danger: que beaucoup s’avancent avec une simple profession de la vérité, accomplissant un travail missionnaire, alors que l’amour du Christ n’a pas été mêlé à l’activité? Cet avertissement solennel du Témoin fidèle a une haute signification; il nous est demandé de nous souvenir d’où nous sommes tombés, de nous repentir et de faire nos premières œuvres. “Sinon, dit le Témoin fidèle, je viendrai à
  • 697. 697 toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.” Apocalypse 2:5. Si seulement l’Eglise pouvait se rendre compte du besoin qu’elle a de retrouver l’ardeur de son premier amour! Si celui-ci fait défaut, toutes les autres qualités sont insuffisantes. On ne peut sans danger négliger l’appel à la repentance. Il ne suffit pas de croire à la théorie de la vérité. Le fait de présenter cette théorie à des incroyants ne fait pas de vous des témoins du Christ. La lumière qui a réjoui vos cœurs lorsque pour la première fois vous avez compris le message destiné à notre temps est un élément essentiel de votre expérience et de vos labeurs, et c’est justement ce qui a manqué dans votre cœur et dans votre vie. Le Christ constate votre manque de zèle et déclare que vous êtes tombés et que vous vous trouvez dans une position périlleuse. L’amour et la loi doivent être présentés ensemble En présentant le caractère obligatoire de la loi plusieurs ont négligé de dépeindre l’amour infini
  • 698. 698 du Christ. Chargés de présenter au public de si grandes vérités, des réformes si importantes, ils n’ont pas estimé à sa juste valeur le sacrifice propitiatoire en tant qu’expression du grand amour de Dieu pour l’homme. L’amour pour Jésus et l’amour de Jésus pour les pécheurs ont été exclus de l’expérience religieuse de ceux qui étaient chargés de prêcher l’Evangile; le moi a pris la place réservée au Rédempteur de l’humanité. La loi doit être présentée aux transgresseurs, non comme une chose séparée de Dieu, mais comme exprimant sa pensée et son caractère. De même que la lumière solaire ne peut être séparée du soleil, la loi de Dieu ne peut être présentée convenablement à l’homme indépendamment de son divin Auteur. Le messager devrait pouvoir dire: “La loi exprime la volonté de Dieu; venez et constatez vous-mêmes que la loi est ce qu’a dit Paul—sainte, juste et bonne.” Elle censure le péché, elle condamne le pécheur, mais c’est pour lui montrer qu’il a besoin du Christ en qui se trouvent en abondance miséricorde, bonté et vérité. S’il est vrai que la loi ne peut supprimer la peine encourue par le péché, et qu’elle met toute la dette du pécheur à son compte, il est vrai aussi que
  • 699. 699 le Christ a promis un pardon complet à tous ceux qui se repentent et croient à sa miséricorde. L’amour de Dieu s’étend abondamment sur toute âme repentante et croyante. Seul le sang expiatoire peut effacer les stigmates du péché. Il ne fallait rien moins que le sacrifice de Celui qui est l’égal de son Père. L’œuvre du Christ—sa vie, son humiliation, sa mort, son intercession en faveur de l’homme perdu—rend la loi magnifique et honorable. Bien des sermons sur les droits de la loi ont été prêchés sans Christ et n’ont pu, à cause de cela, convertir les âmes. Sans la grâce du Christ on ne peut faire un seul pas dans la voie de l’obéissance à la loi divine. Combien il importe, par conséquent, que le pécheur entende parler de l’amour et de la puissance de son Rédempteur et Ami! Si l’ambassadeur du Christ doit affirmer avec force les droits de la loi, il devrait en même temps faire comprendre que personne ne peut être justifié en dehors du sacrifice expiatoire du Christ. Hors du Christ il ne peut y avoir que condamnation et une terrible attente du jugement suivi de la privation de la présence de Dieu. Celui dont les yeux se sont
  • 700. 700 ouverts pour voir l’amour du Christ verra que le caractère de Dieu est plein d’amour et de compassion. Dieu ne semblera plus un être tyrannique, impitoyable, mais un père impatient d’embrasser le fils repentant. Avec le psalmiste le pécheur s’écriera: “Comme un père a compassion de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent.” Psaumes 103:13. Tout désespoir est balayé de l’âme quand le Christ est reconnu sous son vrai caractère. La vérité du message du troisième ange Quelques-uns de nos frères ont exprimé une crainte: que nous insistions trop sur le sujet de la justification par la foi; j’espère, et je prie à cet effet, que personne ne s’alarmera sans raison; car il n’y a aucun danger à présenter cette doctrine telle qu’elle ressort des Ecritures. Si par le passé on n’avait pas été réticent pour instruire convenablement le peuple de Dieu, il ne serait pas nécessaire à présent d’appeler l’attention sur ce sujet. ... On a trop souvent perdu de vue les plus précieuses et plus grandes promesses contenues
  • 701. 701 dans les saintes Ecritures: or c’est justement là ce que désirait l’ennemi de toute justice. Il a jeté son ombre ténébreuse entre nous et Dieu pour nous empêcher de reconnaître le vrai caractère de Dieu. Le Seigneur s’est proclamé “miséricordieux, abondant en grâce, patient, plein de bonté et de vérité”. Plusieurs m’ont interrogée par écrit, pour savoir si le message de la justification par la foi est vraiment le message du troisième ange; j’ai répondu: “En vérité c’est le message du troisième ange.”—The Review and Herald, 1er avril 1890.
  • 702. 702 Chapitre 59 Obéissance parfaite grâce au Christ “Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement. ... Car comme le corps sans esprit est mort, ainsi aussi la foi sans les œuvres est morte.” (Jacques 2:24, 26, version Darby.) Il est indispensable d’avoir foi en Jésus, de croire qu’on est sauvé par lui; cependant il y a danger à prendre l’attitude de plusieurs qui disent: “Je suis sauvé.” D’autres ont dit: “Faites de bonnes œuvres, et vous vivrez”, mais personne ne peut accomplir de bonnes œuvres sans Christ. Plusieurs disent aujourd’hui: “Croyez seulement et vous vivrez.” La foi et les œuvres marchent ensemble; croire et faire sont inséparables. Le Seigneur n’exige pas moins aujourd’hui que ce qu’il exigeait d’Adam dans le paradis, avant la chute—une obéissance parfaite, une justice immaculée. Dieu demande autant sous l’alliance de grâce qu’il demandait dans le paradis—accord avec sa loi
  • 703. 703 sainte, juste et bonne. L’Evangile n’affaiblit pas les droits de la loi; elle l’exalte, au contraire, et la rend honorable. Sous le Nouveau Testament, rien moins n’est exigé que ce qui l’était sous l’Ancien. Que personne n’entretienne l’illusion si chère au cœur naturel, que Dieu se contentera de la sincérité, quelle que soit la croyance, si imparfaite que soit la conduite, car Dieu exige de son enfant une obéissance parfaite. Pour faire face aux exigences de la loi notre foi doit se saisir de la justice du Christ et l’approprier. Unis avec le Christ, acceptant sa justice par la foi, nous sommes rendus capables d’accomplir les œuvres de Dieu, d’être les collaborateurs du Christ. Vous n’avez pas la foi si vous vous laissez entraîner par le courant du mal, si vous ne coopérez pas avec les agents célestes pour réprimer la transgression au sein de votre famille, et dans l’Eglise, pour y amener la justice éternelle. La foi agit par amour et purifie l’âme. La foi permet au Saint-Esprit de créer la sainteté dans le cœur; mais cela n’est possible que si l’homme agit en harmonie avec le Christ. Nous ne sommes qualifiés
  • 704. 704 pour le ciel que si le Saint-Esprit opère dans nos cœurs; la justice du Christ est notre unique lettre de créance donnant accès au Père. Pour obtenir la justice du Christ il faut que jour après jour nous soyons transformés par l’action de l’Esprit, afin de devenir participants de la nature divine. L’œuvre du Saint-Esprit a pour effet d’affiner le goût, de sanctifier le cœur, d’ennoblir l’être tout entier. Regardez à Jésus Que toute âme regarde à Jésus. “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29. Personne n’est contraint de regarder au Christ; néanmoins l’invitation est donnée avec instance et tendresse. “Regardez et vous vivrez.” Si nous regardons à Jésus, nous verrons que son amour est sans pareil, qu’il a pris la place du pécheur coupable et lui a imputé sa justice immaculée. Quand le pécheur voit son Sauveur mourant sur la croix, à sa place, sous la malédiction du péché, quand il contemple son amour qui pardonne, l’amour naît dans son cœur. Alors le pécheur aime le Christ qui l’a aimé le premier; or l’amour est
  • 705. 705 l’accomplissement de la loi. L’âme repentante comprend que Dieu “est fidèle et juste pour nous... pardonner [nos péchés], et pour nous purifier de toute iniquité”. L’Esprit de Dieu agit dans le cœur du croyant et le fait avancer d’une obéissance à l’autre, de force en force, de grâce en grâce en Jésus-Christ. Dieu condamne à bon droit quiconque ne prend pas le Christ comme son Sauveur personnel; mais il pardonne à celui qui s’approche de lui avec foi, il le rend capable d’opérer les œuvres de Dieu et de devenir un avec le Christ par la foi. Jésus a dit à ce propos: “Moi en eux, et toi en moi,—afin qu’ils soient parfaitement un [cette unité produit la perfection du caractère], et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.” Jean 17:23. Le Seigneur a amplement pourvu à ce que l’homme ait un salut complet et gratuit, et qu’il devienne parfait en lui. Dieu veut que ses enfants jouissent des brillants rayons du Soleil de justice, qu’ils aient la lumière de la vérité. Dieu a pourvu au salut du monde à un prix d’une valeur infinie, le don de son Fils unique.
  • 706. 706 L’apôtre a dit: “Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui?” Romains 8:32. Si donc nous ne sommes pas sauvés, ce ne sera pas la faute de Dieu, mais la nôtre, parce que nous aurons négligé de coopérer avec les agents divins. Notre volonté n’aura pas coïncidé avec celle de Dieu. Le Rédempteur du monde a caché sa divinité sous son humanité afin d’atteindre les hommes; il a fallu le divin et l’humain pour apporter au monde le salut rendu nécessaire par la chute. La divinité avait besoin de l’humanité pour établir une communication entre Dieu et l’homme. L’homme a besoin d’une puissance extérieure et supérieure à lui pour que soit rétablie en lui l’image divine: mais le fait qu’il a besoin de l’aide divine ne le dispense pas d’une action personnelle. La foi est demandée à l’homme, car c’est la foi qui agit par amour et purifie l’âme. La foi s’empare des vertus du Christ. Le Seigneur ne veut pas que le pouvoir humain soit paralysé; en coopérant avec Dieu l’homme devient capable de faire le bien. Dieu
  • 707. 707 n’entend pas annihiler notre volonté, car c’est elle qui nous permet d’accomplir l’œuvre qui nous est assignée auprès et au loin. A chacun il a assigné une tâche; chaque ouvrier fidèle apporte la lumière au monde, uni qu’il est avec Dieu et avec le Christ et les anges du ciel pour une grande œuvre: celle qui consiste à sauver les perdus. Etroitement associé à Dieu, il devient de plus en plus intelligent pour accomplir les œuvres de Dieu. Le croyant grandit spirituellement en extériorisant la grâce divine qui agit en lui. Celui qui travaille dans la mesure des talents à lui confiés devient un sage constructeur au service du Maître; car il fait son apprentissage sous la direction du Christ, apprenant à accomplir les œuvres de Dieu. Il ne voudra pas se soustraire aux responsabilités, car il comprendra que chacun doit servir la cause de Dieu dans la mesure de ses capacités; il prend donc sa part du fardeau de l’œuvre; Jésus n’abandonnera pas son serviteur obéissant et plein de bonne volonté; il ne permettra pas qu’il soit écrasé. L’homme qui porte de lourdes responsabilités dans la cause de Dieu n’a pas besoin de votre pitié, car il coopère fidèlement avec Dieu, et l’œuvre s’achève grâce à
  • 708. 708 l’union des efforts divin et humain. Celui qui mérite votre pitié c’est celui qui évite les responsabilités, inconscient des privilèges auxquels il est appelé.
  • 709. 709 Chapitre 60 Le rapport de la foi et des oeuvres Napier, Nouvelle-Zélande 9 avril 1893 Frère A. T. Jones, J’assistai à une réunion, en présence d’un vaste auditoire. Dans un songe je vous voyais présenter le sujet de la justification par la foi et de la justice du Christ imputée au croyant. A plusieurs reprises vous avez dit que les œuvres n’ont aucune valeur, qu’il n’y a pas de condition. J’ai vu qu’une telle présentation risquait de jeter de la confusion dans les esprits, de donner une fausse impression concernant la foi et les œuvres; c’est pourquoi j’ai décidé de vous écrire. Vos affirmations sont trop fortes. L’octroi de la justification et de la sanctification, comme aussi de la justice du Christ,
  • 710. 710 est soumis à des conditions. Je connais vos intentions, mais vous produisez une fausse impression sur beaucoup d’esprits. S’il est vrai que pas une seule âme ne sera sauvée par les bonnes œuvres, il n’est pas une seule âme non plus qui sera sauvée sans bonnes œuvres. Dieu a établi une loi pour notre salut: il nous faut demander pour recevoir, chercher pour trouver, frapper pour que la porte nous soit ouverte. Le Christ déclare vouloir sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de lui. Il invite chacun à venir à lui. “Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.” Jean 6:37. Vous avez la même idée que moi sur ces sujets, mais votre manière de les présenter crée de la confusion dans les esprits. Après que vous vous êtes exprimé d’une façon radicale à propos des œuvres, si l’on vous interroge sur ce même sujet, vos idées ne sont pas suffisamment claires, vous ne savez pas définir les principes justes et vous ne réussissez pas à accorder vos déclarations précédentes avec vos propres principes et vos convictions.
  • 711. 711 Un jeune homme posa cette question à Jésus: “Bon Maître,... que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?” Marc 10:17. Et le Christ lui dit: “Pourquoi m’appelles-tu bon? Il n’y a de bon que Dieu seul. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.” “Lesquels”, demanda le jeune homme, et Jésus cita alors plusieurs commandements; à quoi le jeune homme répliqua: “J’ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore? Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis- moi.” Il y a ici des conditions, et la Bible en est pleine. “Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste; car il avait de grands biens.” Marc 10:18; Matthieu 19:17, 20, 21, 22. Sauvegarder certains points de doctrine Quand donc vous dites qu’il n’y a pas de conditions, et faites des affirmations générales, vous troublez les esprits; certains ne peuvent voir de la logique dans votre manière de vous exprimer. Ils ne pensent pas pouvoir accorder vos expressions
  • 712. 712 avec de claires déclarations de la Parole de Dieu. Veillez à cela. Ces fortes affirmations relatives à la loi sont loin d’affermir nos positions. Au contraire, elles les affaiblissent, car plusieurs vont vous prendre pour un extrémiste et perdre le bénéfice des précieuses leçons que vous désirez leur donner sur les sujets qu’ils ont besoin de connaître. ... Mon frère, il n’est pas facile de comprendre ceci; ne jetez pas la confusion dans quelque esprit par des idées qui ne s’accordent pas avec la Parole. Rappelez-vous que les disciples que le Christ instruisait ont donné des preuves d’une ignorance lamentable; quand, cependant, le Saint-Esprit promis par Jésus vint sur eux et fit du Pierre vacillant le champion de la vérité, quelle transformation dans son caractère! Gardez-vous de placer le moindre caillou susceptible de faire trébucher une âme faible dans la foi, par des expressions exagérées. Soyez toujours logique, calme, profond, solide. N’allez pas aux extrêmes en quoi que ce soit, gardez vos pieds sur le roc solide. Quel précieux Sauveur nous possédons! “Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera
  • 713. 713 aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui.” Jean 14:21. C’est ici la pierre de touche—obéir aux paroles du Christ. Et c’est aussi la démonstration de l’amour qu’éprouve l’instrument humain pour Jésus; celui qui se conforme à sa volonté manifeste d’une manière pratique, devant le monde, le fruit de l’obéissance, de la pureté, de la sainteté de caractère. ... O mon frère, marchez avec Dieu, prudemment. Rappelez-vous que des yeux sont fixés sur vous, s’attendant à ce que vous dépassiez la cible, que vous trébuchiez et que vous tombiez. Mais tout ira bien aussi longtemps que vous vous serrez contre Jésus, en toute humilité. ... Nous n’achevons jamais nos études à l’école du Christ. Nous devons travailler sur le plan de l’addition et le Seigneur agira sur celui de la multiplication. Une diligence constante, avec la grâce du Christ, nous permettra de vivre sur ce plan de l’addition, en affermissant notre vocation et notre élection. ... “En faisant cela, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que
  • 714. 714 l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée.” 2 Pierre 1:10, 11.—Lettre 44, 1893. Pas de compromis avec le péché J’exhorte mes frères à examiner attentivement comment ils présentent le sujet de la foi et des œuvres, pour éviter de jeter la confusion dans les esprits. Il faut insister auprès des gens pour qu’ils se montrent diligents dans l’accomplissement de bonnes œuvres. Il faut leur montrer comment réussir, comment être purifiés, pour que leurs offrandes soient acceptées par Dieu comme un parfum agréable. Ceci n’est possible que grâce au sang du Christ. Des messages d’un caractère décisif doivent être délivrés. Des hommes sont appelés à se présenter au public pour dénoncer et répudier le mal sous toutes ses formes. Si l’ange de n’importe quelle église reçoit un mandat analogue à celui qui fut confié à l’ange de l’Eglise d’Ephèse, que des instruments humains le fassent retentir en s’opposant à l’insouciance, à
  • 715. 715 l’apostasie, au péché, pour amener à la repentance et à la confession des péchés. Ne tentez jamais de couvrir le péché; car le message de répréhension doit proclamer le Christ premier et dernier, le tout de l’âme. Sa puissance est à la disposition de ceux qui la demandent pour assurer leur victoire. Celui qui est chargé de réprimander doit inspirer à ses auditeurs la volonté de vaincre. Il doit les encourager à lutter pour être délivrés de toute mauvaise habitude, de tout ce qui exerce une influence corruptrice, même si ce renoncement à soi-même équivaut à s’arracher un œil ou à amputer le bras droit. Aucun compromis ne doit être concédé à une habitude mauvaise ou coupable.—Manuscrit 26a, 1892. Coopérer avec Dieu L’homme doit coopérer avec Dieu, en employant chacune de ses facultés suivant la capacité reçue de Dieu. Il ne doit pas ignorer les principes qui règlent le manger et le boire et les diverses habitudes. Le Seigneur veut que ses
  • 716. 716 instruments humains agissent comme des êtres raisonnables et parfaitement conscients de leurs responsabilités. ... Il ne nous est pas permis de négliger le moindre rayon de lumière donné par Dieu. Faire preuve de nonchalance dans ces choses qui demandent de la diligence, c’est commettre un péché. L’instrument humain doit collaborer avec Dieu, et subjuguer ses passions comme c’est son devoir de le faire. A cet effet il doit prier Dieu d’une manière inlassable, pour obtenir sans cesse le contrôle de sa pensée, de son tempérament, de ses actions. La grâce que communique le Christ peut lui assurer la victoire. Etre vainqueur signifie plus que beaucoup se l’imaginent. L’Esprit de Dieu exaucera le cri de tout cœur repentant; car la repentance est un don de Dieu, une preuve que le Christ attire une âme. Sans le Christ nous ne pouvons nous repentir du péché, pas plus que nous ne pouvons être pardonnés sans lui; bien sûr, c’est humiliant pour un homme passionné et orgueilleux d’aller sans autre à Jésus, croyant et
  • 717. 717 se confiant en lui pour tous les besoins de la vie. ... Que personne ne dise que l’homme n’a rien ou presque rien à faire pour remporter la victoire; car Dieu ne fait rien sans le concours de l’homme. Ne dites pas non plus simplement que Jésus aidera celui qui aura fait tout son possible. Le Christ a dit: “Sans moi vous ne pouvez rien faire.” Jean 15:5. Du commencement à la fin l’homme doit collaborer avec Dieu. Si le Saint-Esprit n’opère pas dans le cœur de l’homme, celui-ci pourra trébucher et tomber à chaque pas. Les efforts d’un homme abandonné à lui-même n’aboutissent à rien; c’est la coopération avec le Christ qui assure la victoire. De nous-mêmes nous ne sommes pas capables de nous repentir de nos péchés. Impossible de faire le premier pas dans la direction du Sauveur si l’on n’accepte le secours d’en haut. “Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin” (Apocalypse 21:6) pour le salut de toute âme. Bien que le Christ soit tout, nous devons pousser chaque homme à une diligence infatigable. Il nous faut lutter, combattre, agoniser, veiller et
  • 718. 718 prier pour ne pas être vaincus par un vil ennemi. La puissance et la grâce qui nous rendent capables de cela viennent de Dieu; nous devons donc nous fier constamment à lui qui peut sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Ne donnez jamais l’impression que l’homme n’a rien ou presque rien à faire de son côté; enseignez plutôt qu’il faut coopérer avec Dieu afin de remporter une complète victoire. Ne dites pas que vos œuvres n’ont rien à voir avec votre rang et votre position aux yeux de Dieu. Au dernier jour chacun sera jugé selon ce qu’il aura fait ou négligé de faire Matthieu 25:34-40. Le bénéficiaire de la grâce divine doit fournir des efforts et accomplir une tâche; c’est le fruit qui donne à connaître la nature de l’arbre. Sans la foi en Jésus les bonnes œuvres de l’homme ne valent pas mieux que l’offrande de Caïn, mais si elles sont couvertes par les mérites du Christ elles montrent que leur auteur est digne d’hériter la vie éternelle. La moralité selon le monde ne correspond pas à l’idéal divin et n’a pas plus de mérite aux yeux du
  • 719. 719 Ciel que l’offrande de Caïn.—Manuscrit 26a, 1892. Tout en se soumettant à l’action du Saint-Esprit Quiconque se rend compte de ce que signifie être chrétien voudra se purifier de tout ce qui affaiblit ou souille. Toutes ses habitudes seront rendues conformes aux exigences de la Parole de vérité; il ne se contentera pas de croire, mais il travaillera à son salut avec crainte et tremblement, tout en se soumettant à l’action réformatrice du Saint-Esprit.—The Review and Herald, 16 mars 1888. Jésus tient compte de nos bonnes intentions Quand on obéit de cœur à Dieu, et que l’on fait des efforts à cet effet, Jésus accepte cette disposition et cet effort comme le meilleur service que l’homme puisse offrir, et il comble le déficit avec ses divins mérites. Mais il n’acceptera pas ceux qui prétendent avoir foi en lui et font en même temps preuve de déloyauté à l’égard des commandements de son Père. On parle beaucoup
  • 720. 720 de la foi; nous aimerions entendre parler davantage des œuvres. Plusieurs se trompent eux-mêmes en pratiquant une religion facile, accommodante, sans croix. Or Jésus a dit: “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.”—The Signs of the Times, 16 juin 1890.
  • 721. 721 Chapitre 61 Le Christ, centre du Message Le message du troisième ange demande que soit présenté le sabbat du quatrième commandement; cette vérité doit donc être présentée au monde, mais Jésus-Christ, le grand centre d’attraction, ne doit pas être laissé en dehors du message du troisième ange. Plusieurs de ceux qui ont été engagés dans l’œuvre pour ce temps-ci, ont traité le Christ comme un accessoire, donnant la première place à des théories et à des raisonnements. On n’a pas donné une place éminente à la gloire de Dieu révélée à Moïse concernant le caractère divin. Le Seigneur avait dit à Moïse: “Je ferai passer devant toi toute ma bonté.” Exode 33:19. “L’Eternel passa devant lui, et s’écria: L’Eternel, l’Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour
  • 722. 722 innocent.” Exode 34:6, 7. Il semble qu’un voile a recouvert les yeux de plusieurs de ceux qui ont travaillé dans la cause, si bien qu’en présentant la loi ils ont perdu de vue Jésus, ils ont négligé de proclamer le fait que là où le péché a abondé la grâce surabonde. C’est à la croix du Calvaire que la miséricorde et la vérité* se sont rencontrées, que la justice et la paix se sont embrassées. Le pécheur doit toujours regarder au Calvaire; avec la foi simple d’un petit enfant il doit se reposer sur les mérites du Christ, acceptant sa justice, croyant à sa miséricorde. Les ouvriers au service de la cause de la vérité devraient présenter la justice du Christ, non pas comme une chose nouvelle, mais comme une précieuse lumière que l’on avait perdue de vue pendant un temps. Acceptons le Christ comme notre Sauveur personnel: la justice de Dieu en Christ nous sera imputée. Répétons et proclamons la vérité décrite par Jean: “Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.” 1 Jean 4:10.
  • 723. 723 L’amour de Dieu: merveilleux filon de vérité précieuse qui recèle les trésors de la grâce du Christ offerts à l’Eglise et au monde. “Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique...” Jean 3:16. Amour merveilleux, insondable, qui a poussé le Christ à mourir pour nous alors que nous étions encore pécheurs! Quelle perte pour quelqu’un qui comprend les fortes exigences de la loi mais qui ne sait pas voir la grâce du Christ qui surabonde! C’est vrai que la loi de Dieu révèle son amour quand elle est présentée comme la vérité en Jésus; en effet, le don du Christ à un monde coupable doit être affirmé avec insistance dans chaque discours. Il n’y a pas lieu de s’étonner si des cœurs n’ont pas été attendris par la vérité quand celle-ci a été présentée d’une manière froide et sans vie. Il n’y a pas lieu de s’étonner si la foi de quelques-uns a vacillé en présence des promesses divines, alors que des pasteurs et des ouvriers ont négligé de présenter Jésus en rapport avec la loi de Dieu. Combien de fois ne fallait-il pas donner cette assurance: “Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour
  • 724. 724 nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui?” Romains 8:32. Satan est décidé à faire en sorte que les hommes ne voient pas l’amour de Dieu, qui l’a amené à donner son Fils unique pour le salut d’une race perdue; car c’est la bonté de Dieu qui conduit à la repentance. Comment arriverons-nous à présenter au monde le riche amour de Dieu? Impossible de le mesurer; tout ce que l’on peut faire c’est de s’écrier: “Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu!” 1 Jean 3:1. Disons aux pécheurs: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29. En présentant Jésus en qualité de représentant du Père, nous réussirons à dissiper l’ombre que Satan a jetée sur notre sentier, pour nous empêcher de voir la miséricorde et l’amour inexprimable de Dieu manifestés en Jésus-Christ. Regardez à la croix Contemplez la croix du Calvaire. C’est un gage permanent de l’amour sans bornes, de la
  • 725. 725 miséricorde incommensurable du Père céleste. Si seulement chacun pouvait se repentir et faire ses premières œuvres! Si les membres de nos églises agissent ainsi, ils montreront qu’ils aiment Dieu par-dessus tout et leurs semblables comme eux- mêmes. Ephraïm n’enviera pas Juda, Juda ne fera pas de tort à Ephraïm. Les divisions cesseront, on n’entendra plus le bruit des disputes en Israël. Par la grâce librement accordée par Dieu, tous s’efforceront d’exaucer la prière du Christ qui demandait que ses disciples fussent un comme lui et son Père sont un. La paix, l’amour, la miséricorde, la bienveillance seront les principes directeurs de chaque âme. L’amour du Christ sera le thème de chaque langue, et le Témoin fidèle n’aura plus l’occasion de dire: “Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour.” Apocalypse 2:4. Le peuple de Dieu demeurera en Christ, l’amour de Jésus sera manifesté, un même Esprit animera tous les cœurs, régénérant et renouvelant chacun à l’image du Christ, façonnant tous les cœurs de la même manière. Tous seront unis au Christ, le Chef vivant, comme les sarments vivants unis au vrai Cep. Le
  • 726. 726 Christ demeurera dans chaque cœur, dirigeant, consolant, sanctifiant, offrant au monde le spectacle de disciples de Jésus réalisant l’unité, attestant ainsi que l’Eglise du reste a reçu les lettres de créance du ciel. L’unité de l’Eglise du Christ fournira la preuve du fait que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde. Quand le peuple de Dieu aura réalisé l’unité de l’Esprit, tout pharisaïsme, toute propre justice, ce qui a été le péché de la nation juive, seront expulsés de tous les cœurs. L’empreinte du Christ marquera chaque membre de son corps; les siens seront des outres dans lesquelles il pourra verser le vin nouveau sans qu’elles éclatent. Dieu fera connaître le mystère caché pendant des siècles, “la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir: Christ en vous, l’espérance de la gloire”. Colossiens 1:27. [Versets 28 et 29 également cités.] Jésus est venu communiquer son Saint-Esprit à l’âme humaine; de cette manière l’amour de Dieu sera répandu dans les cœurs; mais il est impossible de doter du Saint-Esprit des hommes figés dans
  • 727. 727 leurs idées, dont les doctrines sont stéréotypées et immuables, et qui marchent d’après des traditions et des commandements d’hommes, comme le faisaient les Juifs contemporains du Christ. Ils observaient scrupuleusement les coutumes de leur église, ils s’attachaient fermement à des formes, et ils étaient dénués de vitalité et de vraie piété. Le Christ les comparait aux peaux desséchées qui servaient à confectionner des outres. L’Evangile du Christ ne trouvait pas de place dans leurs cœurs qui n’étaient pas des outres neuves dans lesquelles il eût pu verser un vin nouveau. Le Christ dut chercher ailleurs que chez les scribes et les pharisiens les outres susceptibles de recevoir sa doctrine de vérité et de vie. Il cherche des hommes désireux d’expérimenter la régénération du cœur. Il est venu donner aux hommes de nouveaux cœurs. Il dit: “Je vous donnerai aussi un cœur nouveau.” Mais le propre juste d’alors et celui d’aujourd’hui n’éprouvent pas le besoin d’un cœur nouveau. Jésus laissa de côté les scribes et les pharisiens qui ne sentaient aucun besoin d’un Sauveur. Ils avaient épousé des formes et des cérémonies. Ces services avaient été institués par le Christ; ils avaient été
  • 728. 728 pleins de vitalité et de beauté spirituelle; mais les Juifs avaient vidé leurs cérémonies de toute vie spirituelle et ils s’attachaient à des formes mortes, vidées de leur substance. Ayant tourné le dos aux exigences des commandements de Dieu, ils cherchaient à combler le vide en multipliant leurs propres exigences, allant au-delà de ce que Dieu demandait; plus ils devenaient rigides et plus l’amour et l’Esprit de Dieu leur faisait défaut. Le Christ dit au peuple: “Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements; ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes: Rabbi, Rabbi!” “Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous payez la dîme de la menthe, de
  • 729. 729 l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité: c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.” Matthieu 23:2-7, 23. L’Église du reste est appelée à faire une expérience semblable à celle des Juifs; le Témoin fidèle qui marche au milieu des sept chandeliers d’or adresse à son peuple un message solennel: “Ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.” Apocalypse 2:4, 5. L’amour de Dieu est allé décroissant dans l’Eglise; il en est résulté que l’égoïsme a repris une nouvelle activité. La perte de l’amour de Dieu a entraîné la perte de l’amour des frères. L’Eglise peut correspondre au tableau qui a été fait de celle d’Ephèse tout en manquant de piété vivante. C’est à ce propos que Jésus a dit: “Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le
  • 730. 730 sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé. Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour.” Apocalypse 2:2-4. Une religion légaliste a été considérée comme normale pour notre temps. C’est là une erreur. Le reproche adressé aux pharisiens par le Christ est applicable à ceux qui ont perdu leur premier amour. Une religion froide, légaliste, n’amènera jamais des âmes à Christ, étant dépourvue d’amour et sans Christ. Quand des jeûnes et des prières sont pratiqués dans un esprit de propre justice, ils sont en abomination aux yeux de Dieu. Les assemblées de culte solennelles, le cycle des cérémonies religieuses, une humiliation de façade, un sacrifice imposé—tout ceci clame au monde que l’on est propre juste. Ces choses ont pour but d’attirer l’attention sur celui qui s’impose des devoirs rigoureux, comme pour dire: en voilà un qui mérite le ciel. Mais tout cela n’est qu’illusion. Les œuvres ne nous paieront pas l’entrée dans le ciel. Le grand Sacrifice qui a été offert est suffisant pour tous
  • 731. 731 ceux qui voudront croire. L’amour du Christ communiquera une vie nouvelle au croyant. Celui qui se désaltère à la source de vie sera rempli du vin nouveau du royaume. La foi en Christ fera que le croyant sera animé d’un bon esprit et inspiré par des mobiles élevés; celui qui regarde à Jésus, chef et consommateur de la foi, n’aura que des sentiments célestes et pleins de bonté. Regardez à Dieu et non pas à l’homme. Dieu est votre Père céleste, toujours prêt à supporter vos infirmités, à vous pardonner et vous guérir. “Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.” Jean 17:3. En contemplant le Christ vous serez transformés; vous en viendrez à détester l’orgueil, la vanité, l’estime de vous-mêmes, votre propre justice et votre incrédulité d’autrefois. Vous rejetterez loin de vous ces péchés, comme un fardeau inutile, vous marcherez humblement devant Dieu, avec douceur et confiance. Vous vous conduirez avec amour, patience, amabilité, bonté, miséricorde, et avec toutes les grâces qui habitent dans un enfant de Dieu; pour finir vous trouverez une place parmi les sanctifiés.
  • 732. 732 Chapitre 62 Justifiés par la foi Quand Dieu pardonne à un pécheur, le dispense de subir le châtiment mérité, le traite comme s’il n’avait jamais péché, il le reçoit dans sa faveur divine et le justifie à travers les mérites de la justice du Christ. Le pécheur ne peut être justifié que grâce à l’expiation consentie par le Fils bien- aimé de Dieu, qui s’est offert en sacrifice pour les péchés d’un monde coupable. Personne ne peut être justifié par une œuvre quelconque qu’il pourrait accomplir. C’est uniquement en vertu des souffrances, de la mort et de la résurrection du Christ qu’il peut être délivré de sa culpabilité, de la condamnation infligée par la loi, de la peine méritée par ses transgressions. La foi est la seule condition pour obtenir la justification, une foi qui ne soit pas seulement croyance, mais aussi confiance. Plusieurs ne possèdent qu’une foi nominale en
  • 733. 733 Christ, mais ils ne connaissent pas cette dépendance vitale par rapport à lui, qui leur permettrait de s’approprier les mérites d’un Sauveur crucifié et ressuscité. C’est à propos de cette foi nominale que Jacques a dit: “Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile?” Jacques 2:19, 20. Nombreux sont ceux qui admettent que Jésus-Christ est le Sauveur du monde, tout en se tenant éloignés de lui; ils négligent de se repentir de leurs péchés et d’accepter Jésus en tant que Sauveur personnel. Leur foi n’est qu’un simple assentiment de l’esprit qui rend hommage à la vérité sans que cette vérité soit introduite dans le cœur pour sanctifier l’âme et transformer le caractère. “Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés, et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.” Romains 8:29, 30. L’appel et la justification sont deux choses
  • 734. 734 différentes. L’appel consiste dans l’attraction que le Christ exerce sur le pécheur; c’est l’action du Saint-Esprit sur le cœur, qui amène la conviction du péché et invite à la repentance. Plusieurs ont des idées confuses au sujet des premiers pas à faire pour parvenir au salut. On s’imagine que la repentance est une œuvre que le pécheur doit produire de lui-même avant de s’approcher du Christ. On pense que le pécheur doit d’abord se rendre digne de recevoir le bienfait de la grâce de Dieu. S’il est vrai que la repentance doit précéder le pardon, puisque Dieu ne peut agréer qu’un cœur brisé et contrit, néanmoins le pécheur ne peut, de lui-même, se repentir et se préparer à aller au Christ. Le pécheur ne peut être pardonné que s’il se repent, mais la question à décider c’est de savoir si la repentance est l’œuvre du pécheur ou le don du Christ. Le pécheur doit-il attendre, pour aller au Christ, d’être bourrelé de remords à cause de ses péchés? Le premier pas dans la direction du Christ est le résultat de l’attraction de l’Esprit de Dieu; dès que l’homme répond en cédant à cette attraction il s’avance au-
  • 735. 735 devant du Christ pour obtenir le don de la repentance. Le pécheur est comparé à une brebis perdue; une brebis* ne réintègre pas le bercail à moins d’être cherchée et ramenée par le berger. Personne n’est capable de se repentir de lui-même et de se rendre digne du bienfait de la justification. Le Seigneur Jésus ne cesse de s’efforcer d’influencer l’esprit du pécheur et l’induire à contempler l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Nous ne pouvons faire un seul pas dans la vie spirituelle si nous ne sommes attirés et fortifiés par Jésus, amenés à expérimenter cette repentance dont on ne se repent jamais. Mis en présence des grands prêtres et des sadducéens, Pierre montra clairement que la repentance est un don de Dieu. Il dit, en parlant du Christ: “Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.” Actes des Apôtres 5:31. La repentance est un don de Dieu aussi bien que le pardon et la justification; elle ne peut être
  • 736. 736 expérimentée que grâce à un don du Christ. C’est par sa puissance et sa vertu que le Christ nous attire à lui. De lui procède la grâce de la contrition, de lui vient la justification. Signification de la foi Paul a écrit: “Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel? c’est en faire descendre Christ; ou: Qui descendra dans l’abîme? c’est faire remonter Christ d’entre les morts. Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut.” Romains 10:6-10. La foi qui sauve n’est pas une foi occasionnelle, un simple assentiment de l’intelligence; c’est une croyance enracinée dans le
  • 737. 737 cœur et qui embrasse le Christ en tant que Sauveur personnel, assurée qu’il peut sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Ce n’est pas une foi authentique, celle qui vous fait croire qu’il en sauvera d’autres, mais pas vous; une foi authentique se manifeste quand l’âme se repose sur le Christ, seul espoir de salut. Une telle foi amène celui qui la possède à placer sur le Christ toutes ses affections, à soumettre son entendement au contrôle du Saint-Esprit, à se laisser façonner, au point de vue du caractère, à la ressemblance divine. Ce n’est pas une foi morte, mais une foi agissante par l’amour, qui conduit à la contemplation de la beauté du Christ, pour ressembler toujours davantage au divin caractère. [Deutéronome 30:11-14 cité.] “L’Eternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, et tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives.” Deutéronome 30:6. C’est Dieu qui circoncit le cœur. C’est le Seigneur qui accomplit l’œuvre tout entière, du commencement à la fin. L’âme condamnée à périr
  • 738. 738 peut dire: “Je suis un pécheur perdu, mais le Christ est venu chercher et sauver ce qui était perdu. N’a- t-il pas dit: Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs Marc 2:17? Je suis un pécheur, et il est mort sur le Calvaire pour me sauver. Il n’est pas nécessaire que j’attende un instant de plus avant d’être sauvé. Il est mort et ressuscité pour ma justification; il me sauvera maintenant. J’accepte le pardon qu’il m’a promis.” Justice imputée Le Christ est un Sauveur ressuscité; il était mort, il est vrai, mais il est ressuscité; il est toujours vivant pour intercéder en notre faveur. Il nous faut croire de cœur à la justice et confesser de la bouche à salut. Ceux qui ont été justifiés par la foi ne manqueront pas de confesser le Christ. “Celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.” Jean 5:24. L’œuvre importante opérée chez le pécheur taché et souillé par le mal, c’est celle de la justification. Il est déclaré juste par Celui qui parle
  • 739. 739 selon la vérité. Le Seigneur impute la justice du Christ au croyant et le proclame juste devant tout l’univers. Ses péchés sont transférés à Jésus, le représentant, le substitut et le garant du pécheur. L’iniquité de toute âme croyante est placée sur le Christ. “Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.” 2 Corinthiens 5:21. Le Christ a offert une satisfaction pour la coulpe du monde entier; tous ceux qui s’approcheront de Dieu avec foi recevront la justice du Christ, “qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris”. 1 Pierre 2:24. Notre péché a été expié, éloigné loin de nous, jeté au fond des mers. Grâce à la repentance et la foi, nous sommes débarrassés du péché; nous pouvons regarder au Seigneur devenu notre justice. Jésus a souffert, lui juste pour des injustes. Nos péchés nous placent sous la condamnation
  • 740. 740 de la loi, mais le Christ ayant obéi à la loi fait valoir pour l’âme repentante les mérites de sa propre justice. Si un pécheur veut obtenir la justice du Christ, il doit expérimenter la repentance où s’opère un changement radical de sa pensée et de son esprit, ainsi que de sa conduite. Une œuvre de transformation doit commencer dans le cœur et déployer son efficacité dans chaque faculté; mais l’homme n’est pas capable de produire une telle repentance; il ne peut l’expérimenter que par le Christ qui est monté au ciel, emmenant une multitude de captifs, et a fait des dons aux hommes. Qui veut devenir vraiment repentant? Que doit- il faire?—Il doit aller à Jésus tel qu’il est, sans retard. Il doit croire à la véracité du Christ, croire à sa promesse, et demander afin de recevoir. Quand un désir sincère pousse les hommes à la prière, ils ne prient pas en vain. Le Seigneur tiendra parole; il donnera son Saint-Esprit pour conduire à la repentance envers Dieu et à la foi au Seigneur Jésus-Christ. Le croyant priera et veillera, renoncera à ses péchés et prouvera sa sincérité par
  • 741. 741 un effort vigoureux en vue d’observer les commandements de Dieu. La foi accompagnera sa prière; il ne se contentera pas de croire à la loi, mais il obéira à ses préceptes. Il prendra position avec le Christ sur cette question. Il renoncera à toute habitude et à toute relation sociale tendant à éloigner son cœur de Dieu. Celui qui veut devenir enfant de Dieu doit accepter cette vérité: il ne faut pas moins que l’expiation du Christ pour que puissent être obtenus la repentance et le pardon. Avec cette assurance le pécheur fera un effort à la mesure de l’œuvre qui a été accomplie en sa faveur; sans se lasser il suppliera le trône de la grâce pour que la puissance divine se renouvelle constamment dans son âme. Le Christ ne pardonne qu’au repentant, mais il accorde la repentance à celui auquel il pardonne. Il a été pourvu à tout; la justice éternelle du Christ est mise au compte de l’âme croyante. Une robe précieuse, immaculée, tissée sur les métiers du ciel, attend le pécheur repentant et croyant, qui peut dire: “Je me réjouirai en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu; car il m’a revêtu
  • 742. 742 des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la délivrance.” Ésaïe 61:10. Une grâce abondante est mise à la disposition du croyant pour qu’il soit préservé du péché; en effet le ciel entier, avec ses ressources illimitées, est à sa portée. Il nous faut puiser aux sources du salut. Le Christ est la fin de la loi à justice pour quiconque croit. Pécheurs par nous-mêmes, nous sommes justes par Christ. Rendus justes par la justice imputée du Christ, nous sommes déclarés justes par Dieu qui nous traite comme des justes. Il voit en nous des enfants chéris. Le Christ agit en opposition avec la puissance du péché; où le péché a abondé la grâce surabonde. “Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu.” Romains 5:1, 2. “Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être
  • 743. 743 pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.” Romains 3:24-26. “Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.” Ephésiens 2:8. [Jean 1:14-16 cité.] La promesse de l’Esprit Le Seigneur veut que les siens aient une foi saine,—qu’ils n’ignorent pas le grand salut qui leur est si généreusement offert. Ils ne doivent pas regarder dans l’avenir, attendant qu’une grande œuvre soit accomplie pour eux; car l’œuvre est achevée. Il n’est pas demandé au croyant de faire sa paix avec Dieu, ce qu’il n’a jamais fait et ne pourra jamais faire. Il doit accepter la paix en Christ, car avec lui on trouve Dieu et la paix. Le Christ a aboli le péché, ayant subi sa lourde malédiction en son corps sur le bois, et par là
  • 744. 744 délivré de la malédiction tous ceux qui l’acceptent comme leur Sauveur personnel. Il met fin à la domination que le péché exerce sur le cœur; dès lors la vie et le caractère du croyant attestent le caractère authentique de la grâce du Christ. A ceux qui s’adressent à lui Jésus communique le Saint- Esprit; car il faut que chaque croyant soit délivré de toute souillure, comme aussi de la malédiction et de la condamnation prononcée par la loi. Grâce à la sanctification que le Saint-Esprit opère par le moyen de la vérité, le croyant est qualifié pour les parvis célestes; en effet le Christ opère en nous et place sa justice sur nous. Sans cela personne n’a droit au ciel. Nous ne saurions pas jouir du ciel si nous n’étions préparés à respirer cette sainte atmosphère par l’influence de l’Esprit et la justice du Christ. Le candidat au ciel doit répondre aux exigences de la loi: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.” Luc 10:27. Ce qu’on ne peut faire qu’en saisissant la justice du Christ par la foi. Par la contemplation
  • 745. 745 de Jésus nous recevons un principe vivant et grandissant; le Saint-Esprit poursuit son œuvre, si bien que le croyant avance de grâce en grâce, de force en force, de progrès en progrès. Il se conforme toujours plus à l’image du Christ, jusqu’à ce que sa croissance spirituelle atteigne à la mesure de la stature du Christ Jésus. C’est ainsi que le Christ met fin à la malédiction du péché et soustrait l’âme croyante à son action et à ses effets. Le Christ seul peut faire cela, car il convenait qu’il fût “rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:17. La réconciliation consiste en ceci: toute barrière existant entre l’âme et Dieu est enlevée, et le pécheur comprend ce que signifie l’amour du Dieu qui pardonne. En raison du sacrifice consenti par le Christ en faveur des hommes déchus, Dieu peut en toute justice pardonner au transgresseur qui accepte les mérites du Christ. Le Christ est le canal qui fait couler du cœur de Dieu dans celui du pécheur la
  • 746. 746 miséricorde, l’amour et la justice. “Il est fidèle et juste pour... pardonner [nos péchés], et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9. Daniel avait annoncé que le Christ viendrait “pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour introduire la justice des siècles”. (Daniel 9:24, version Darby.) Toute âme peut dire: “Il a satisfait les exigences de la loi par une parfaite obéissance; mon seul espoir est de regarder à lui, mon substitut et mon garant, qui pour moi a parfaitement obéi à la loi. La confiance en ses mérites me délivre de la condamnation de la loi. Il me couvre de sa justice, qui répond à toutes les exigences de la loi. Il me présente à Dieu vêtu du vêtement immaculé dont pas un seul fil n’a été tissé par l’homme. Tout est du Christ; aussi toute gloire, tout honneur, toute majesté sont dus à l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde.” Plusieurs attendent une impulsion particulière pour aller au Christ; mais il suffit de se présenter avec sincérité, décidé d’accepter la miséricorde et la grâce qui nous sont offertes. Disons donc: “Le
  • 747. 747 Christ est mort pour me sauver. Le Seigneur veut mon salut; j’irai donc immédiatement à Jésus, tel que je suis. Je cours le risque, appuyé sur la promesse. Alors que le Christ m’attire, je réponds.” L’apôtre a dit: “C’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice.” Romains 10:10. Mais personne ne peut croire de tout son cœur pour parvenir à la justice tout en persistant à pratiquer les choses défendues par la Parole de Dieu ou en négligeant un devoir connu. Les bonnes oeuvres sont le fruit de la foi La vraie foi se manifeste par de bonnes œuvres; en effet, les bonnes œuvres sont le fruit de la foi. Dès lors que Dieu opère dans le cœur, et que l’homme se soumet à la volonté de Dieu et coopère avec Dieu, il extériorise dans sa vie ce que Dieu produit en lui par le Saint-Esprit; il y a accord entre le dessein du cœur et la conduite extérieure. Il faut renoncer à tout péché comme à une chose odieuse qui a crucifié le Seigneur de vie et de gloire; le croyant doit progresser dans son expérience en accomplissant sans cesse les œuvres du Christ. On
  • 748. 748 conserve le bienfait de la justification en livrant continuellement sa volonté, en obéissant toujours. Ceux qui sont justifiés par la foi doivent avoir à cœur de marcher dans la voie du Seigneur. Un homme dont les actions ne correspondent pas à sa profession de foi montre par là qu’il n’est pas justifié par la foi. Jacques a dit: “Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite.” Jacques 2:22. Une foi qui ne produit pas de bonnes œuvres ne purifie pas l’âme. “Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.” Jacques 2:24. “Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.” Romains 4:3. L’imputation de la justice du Christ procède de la foi justifiante: c’est là la justification tant recommandée par Paul: “Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les
  • 749. 749 prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience. ... Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi.” Romains 3:20-31. La grâce est une faveur imméritée; le croyant est justifié sans aucun mérite de sa part, n’ayant rien à faire valoir auprès de Dieu. Il est justifié grâce à la rédemption offerte en Christ Jésus, qui se tient dans les parvis célestes en tant que substitut et garant du pécheur. Mais alors qu’il est justifié à cause des mérites du Christ, il n’est pas libre de commettre l’injustice. La foi agit par amour et purifie l’âme. La foi bourgeonne, fleurit et produit une récolte de bons fruits. Partout où existe la foi, les bonnes œuvres font leur apparition. Les
  • 750. 750 malades reçoivent des visites, les pauvres des soins, les orphelins et les veuves ne sont pas négligés, ceux qui sont nus sont vêtus, les indigents sont nourris. Le Christ allait de lieu en lieu en faisant du bien; quand les hommes sont unis à lui ils aiment les enfants de Dieu; la douceur et la vérité guident leurs pas. L’expression de leur visage révèle leur expérience; les hommes se rendent compte que ces personnes ont été avec Jésus et ont appris de lui. Le Christ et le croyant deviennent un; la beauté de son caractère éclate chez ceux qui entretiennent une communion vivante avec la Source de la puissance et de l’amour. Le Christ est le grand dépositaire de la justice justifiante et de la grâce sanctifiante. Tous peuvent aller à lui et recevoir de sa plénitude. Il dit: “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.” Matthieu 11:28. Pourquoi donc ne pas rejeter toute incrédulité pour écouter les paroles de Jésus? Vous désirez le repos; vous soupirez après la paix. Dites alors, du fond du cœur: “Seigneur Jésus, je viens puisque tu m’as invité.” Attachez-vous à lui d’une
  • 751. 751 foi ferme: il vous sauvera. Avez-vous regardé à Jésus, le chef et le consommateur de la foi? Avez- vous contemplé Celui qui est plein de vérité et de grâce? Avez-vous accepté la paix que le Christ seul peut donner? Si vous ne l’avez pas encore fait, soumettez-vous à lui; recherchez par sa grâce un caractère noble et élevé. Recherchez un esprit constant, résolu, joyeux. Nourrissez-vous de Christ, le pain de vie; alors le charme de son caractère et de son esprit se manifestera en vous.
  • 752. 752 Chapitre 63 La perle de grand prix “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean 3:16. Il est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. La justice du Christ, telle une perle blanche, est pure, sans défaut, sans tache, sans faute. Cette justice peut devenir la nôtre. Le salut, avec ses trésors inestimables, achetés au prix du sang, voilà la perle de grand prix. On peut la chercher et la trouver. Tous ceux qui l’ont vraiment trouvée sont prêts à vendre tout ce qu’ils possèdent pour l’acquérir. Ils prouvent ainsi qu’ils sont un avec le Christ, tout comme il est un avec le Père. Dans la parabole le marchand vend tout ce qu’il a pour prendre possession de la perle de grand prix. Ainsi sont magnifiquement représentés ceux qui apprécient la vérité au point d’abandonner tout ce qu’ils possèdent pour l’acquérir. Par la foi ils se saisissent du salut que leur a procuré le sacrifice du
  • 753. 753 Fils unique de Dieu. Il en est qui sont constamment à la recherche de cette perle précieuse, mais sans renoncer entièrement à leurs mauvaises habitudes. Ils ne meurent pas au moi afin que le Christ vive en eux. C’est pourquoi ils ne trouvent pas la perle précieuse. Ils n’ont pas surmonté des ambitions profanes et ils cèdent à des attraits mondains. Ils ne se chargent pas de la croix pour suivre le Christ dans la voie du renoncement et du sacrifice. La paix et l’harmonie de l’âme leur restent étrangères; il ne peut y avoir repos et joie sans capitulation totale. Presque chrétiens, mais pas entièrement, ils semblent tout près du royaume des cieux, mais ils n’y entrent pas. Etre presque sauvé, mais pas entièrement, équivaut à être non pas presque, mais entièrement perdu. Une consécration de tous les jours à Dieu apporte la paix et le repos. Le marchand a tout vendu pour acquérir la perle. Quand ceux qui sont à la recherche du salut n’auront ni défaillance ni découragement, ils trouveront paix et repos dans le
  • 754. 754 Seigneur. Le Christ les revêtira de sa justice. Il leur procurera un cœur pur, un esprit renouvelé. Ces bienfaits ont coûté la vie au Fils de Dieu et sont offerts gratuitement à ceux pour qui le sacrifice a été consenti. Mais comment ce don proposé est-il traité par plusieurs?—Ils s’en détournent, préférant les plaisirs de cette vie. Le Christ pourrait leur dire, à eux aussi: “Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!” Jean 5:40. Les pécheurs se trompent lourdement, en méprisant et rejetant le Sauveur. Ils ne voient pas la valeur de la perle qui leur est offerte et qu’ils repoussent, opposant l’injure et la moquerie à leur Rédempteur. Plus d’une femme s’orne de bagues et de bracelets, pour se faire admirer, mais elle refuse la perle de grand prix, qui lui assurerait sanctification, honneurs, richesses éternelles. Quel n’est pas l’égarement de plusieurs! Ils sont plus charmés par des babioles terrestres, qui luisent et brillent, que par la couronne de la vie immortelle, divine récompense de la fidélité. “La jeune fille oublie-t-elle ses ornements, la fiancée sa ceinture? Et mon peuple m’a oublié depuis des jours sans
  • 756. 756 Chapitre 64 “Les ténèbres ne l’ont pas reçue” “Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.” Jean 1:1-9. On m’a demandé: “Pensez-vous que le Seigneur ait en réserve d’autres lumières pour nous en tant qu’Eglise?” Je réponds qu’il a une lumière
  • 757. 757 qui nous paraît nouvelle, mais qui est une précieuse ancienne lumière jaillissant de la Parole de vérité. Nous n’avons encore que de faibles lueurs des rayons de lumière qui nous sont réservés. Nous ne tirons pas tout le profit possible de la lumière que le Seigneur nous a déjà accordée, ce qui nous empêche de recevoir une lumière accrue; nous ne marchons pas dans la lumière déjà répandue sur nous. Nous nous disons observateurs des commandements, sans comprendre les véritables dimensions de la loi de Dieu, sans discerner son caractère sacré. Plusieurs de ceux qui s’attribuent le rôle de prédicateurs de la vérité ne se rendent réellement pas compte de ce qu’ils font en enseignant la loi de Dieu parce qu’il leur manque une connaissance vivante du Seigneur Jésus-Christ. Quand nous lisons ce qui concerne Luther, Knox et d’autres célèbres réformateurs, nous admirons l’énergie, la fermeté, le courage de ces fidèles serviteurs de Dieu; nous voudrions être animés du même esprit. Nous aimerions savoir à
  • 758. 758 quelle source ils ont puisé pour devenir forts, de faibles qu’ils étaient. Ils n’étaient pas impeccables, quoiqu’ils aient été des instruments de Dieu. Hommes faillibles, ils ont commis plus d’une erreur. Il nous faut imiter leurs vertus sans les adopter comme règle de conduite. Ces hommes étaient doués de talents rares pour accomplir l’œuvre de la Réforme. Ils étaient mus par une puissance surnaturelle; mais plutôt que d’exalter et d’honorer les hommes dont Dieu a fait ses instruments, nous devrions le faire pour le Seigneur Jésus qui leur a envoyé sa lumière et sa puissance. Vous qui aimez la vérité et la justice, qui recueillez l’héritage spirituel que vous ont légué des porte- étendard, louez Dieu, Source de toute lumière. Quelle émotion gagnerait le monde chrétien si l’on apprenait que des messagers angéliques vont ouvrir aux hommes les trésors de la connaissance des choses célestes! Ces messagers célestes seraient entourés d’une atmosphère céleste; avec quel empressement n’écouterait-on pas les paroles sortant de leurs lèvres! On écrirait des livres pour commenter les paroles de l’ange; or un Etre plus
  • 759. 759 grand que les anges a été dans notre monde; le Seigneur est venu lui-même répandre sur les hommes la lumière du ciel. Il s’est annoncé comme Celui qui est un avec le Père, Dieu manifesté en chair. Le Seigneur Jésus, l’image du Dieu invisible, a offert sa propre vie pour sauver l’homme périssable; quelle lumière, quelle puissance n’apporte-t-il pas avec lui! En lui habite corporellement la plénitude de la Divinité. Quel profond mystère! La raison humaine a de la peine à saisir la majesté du Christ, le mystère de la rédemption. Une croix d’ignominie a été dressée, des clous ont percé ses mains et ses pieds, une épée a percé son côté jusqu’au cœur, le prix de la rédemption a été payé pour la race humaine. L’Agneau immaculé de Dieu a porté nos péchés sur le bois; il s’est chargé de nos douleurs. Un thème inépuisable La rédemption est un thème inépuisable, digne de notre contemplation attentive. Cela dépasse la
  • 760. 760 compréhension de la pensée la plus profonde, de l’imagination la plus vive. Qui peut arriver jusqu’à Dieu en le cherchant? Les trésors de la science et de la sagesse sont ouverts à tous les hommes; si des milliers de génies consacraient leur vie entière à dépeindre ses charmes immaculés, ils n’épuiseraient pas le sujet. Bien que des auteurs doués de talent aient donné à connaître de magnifiques vérités, offrant une lumière accrue, nous continuons néanmoins à découvrir de nouvelles idées et un vaste champ s’offre à nos investigations, le thème du salut étant inépuisable. De siècle en siècle on s’est efforcé de mettre en lumière la vie et le caractère du Christ, ainsi que l’amour de Dieu manifesté dans le sacrifice expiatoire. Le thème de la rédemption occupera l’esprit des rachetés durant l’éternité. A travers les âges éternels le plan du salut offrira des aspects nouveaux et riches. Si Jésus était au milieu de nous aujourd’hui, il nous dirait ce qu’il a dit à ses disciples: “J’ai encore bien des choses à vous dire: mais elles sont
  • 761. 761 maintenant au-dessus de votre portée.” (Jean 16:12, version synodale.) Jésus désirait vivement ouvrir devant les esprits de ses disciples des vérités profondes et vivantes, mais il ne le pouvait pas, à cause de leur compréhension terrestre, obscure, déficiente. Ils ne pouvaient profiter de vérités grandes, glorieuses, solennelles. Par manque de croissance spirituelle on ferme sa porte aux riches rayons de la lumière émanant du Christ. Nous n’atteindrons jamais un moment où nous n’aurons pas besoin d’une lumière accrue. Les dires du Christ ont toujours eu une longue portée. Ceux de ses auditeurs qui écoutaient ses enseignements avec des opinions préconçues étaient incapables de saisir la signification de ses déclarations. Jésus est la source, l’auteur de la vérité. Les grands thèmes de l’Ancien Testament ont reçu une fausse application, une interprétation erronée; l’œuvre du Christ consistait à exposer la vérité mal comprise par ceux à qui elle avait été communiquée. Les prophètes avaient fait des déclarations, mais leur signification spirituelle échappait à leurs lecteurs, incapables de
  • 762. 762 comprendre la vérité. Jésus reprochait à ses disciples leur lenteur à comprendre. Ils perdaient de nombreuses et précieuses leçons parce que la grandeur spirituelle des paroles du Christ leur échappait. Mais il leur promit que le Consolateur viendrait, et que l’Esprit de vérité leur rappellerait ce qu’ils auraient oublié. Il leur donna à entendre qu’il leur laissait de précieux joyaux de vérité qu’ils ne connaissaient pas. Des pierres précieuses dans la mine de la vérité Après la crucifixion et la résurrection du Christ, ses disciples écoutèrent avec émerveillement et stupeur ses leçons de vérité, qui leur faisaient l’effet d’idées toutes nouvelles; mais il leur dit: “C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous. ... Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Ecritures.” Luc 24:44, 45. La vérité se dévoile constamment et offre de nouveaux aspects à des esprits différents. Tous ceux qui creusent les mines de la vérité ne manqueront pas de découvrir de riches pierres précieuses. Notre vif désir c’est que tous ceux qui
  • 763. 763 font profession de croire à la vérité actuellement ouverte devant nous, et particulièrement ceux qui assument la responsabilité d’enseigner la vérité, aient une claire conception, pour ce qui les concerne, de la haute signification des thèmes bibliques. Ceux qui prennent la défense de la loi de Dieu ont grandement besoin de l’Esprit de Dieu. Des prédicateurs manquant de douceur se fâchent aisément quand on leur résiste: ils ont évidemment besoin d’être divinement éclairés. Les hommes qui travaillent au salut des âmes doivent manifester la grâce du Christ. La vérité telle qu’elle est en Jésus exercera une influence totalement différente sur l’esprit des non-croyants, de celle qu’elle a exercée quand elle a été présentée comme une simple théorie ou un sujet de controverse. Si nous faisons de notre mieux pour présenter la vérité sous son aspect rébarbatif, en opposition avec d’autres idées, elle sera mal comprise, mal appliquée, mal formulée auprès de ceux qui entretiennent l’erreur, et placée sous un jour
  • 764. 764 défavorable. Peu de ceux à qui nous apportons la vérité n’ont pas bu le vin de Babylone. Il leur est difficile de comprendre la vérité, d’où la nécessité de l’enseigner telle qu’elle est en Jésus. Ceux qui affirment aimer la vérité peuvent s’accorder le luxe de se montrer doux et humbles de cœur comme l’a été le grand Instructeur. Ceux qui ont travaillé avec diligence dans les mines de la Parole de Dieu, et y ont découvert le précieux métal contenu dans les veines de la vérité, dans les divins mystères cachés depuis des siècles, ceux-là exalteront le Seigneur Jésus, Source de toute vérité, en manifestant dans leur caractère l’influence sanctifiante de ce qu’ils croient. Jésus et sa grâce doivent être enchâssés dans le sanctuaire intérieur de l’âme. Alors il sera révélé par la parole, par la prière, par l’exhortation, par la présentation de la vérité sacrée: ici gît le secret du succès spirituel. Quand le moi se mêle à nos travaux, la vérité que nous enseignons à d’autres ne sanctifie pas, n’affine pas, n’ennoblit pas nos propres cœurs; elle n’atteste pas que nous sommes des vases propres à
  • 765. 765 servir le Maître. Seule la prière fervente peut nous introduire dans une douce communion avec Jésus, communion bénie qui parfume nos paroles et nos esprits par le contact avec le Christ. Il n’y a pas un cœur qui ne doive veiller. Jésus, notre précieux Sauveur, nous a recommandé la vigilance. Le moi doit être surveillé constamment. Le cœur doit être gardé avec diligence, car c’est de lui que procèdent les sources de la vie. Veillez, contrôlez vos pensées, pour ne pas pécher par la langue.
  • 766. 766 Chapitre 65 Comment traiter un point de doctrine controversé Il nous faut comprendre le temps où nous vivons; nous ne le comprenons pas même à moitié. Mon cœur tremble à la pensée de l’ennemi avec lequel nous avons à lutter et quand je vois combien nous sommes mal préparés à lui faire face. Les épreuves et l’attitude des enfants d’Israël à la veille de la première venue du Christ m’ont été présentées à diverses reprises pour illustrer la position et l’expérience du peuple de Dieu avant la seconde venue du Christ—comment l’ennemi saisit chaque occasion pour s’emparer de l’esprit des Juifs; aujourd’hui il tente d’aveugler l’esprit des serviteurs de Dieu pour les empêcher de discerner la précieuse vérité. Quand le Christ est venu dans notre monde, Satan était là pour lui disputer le moindre pouce de terrain sur le sentier qui de la crèche le conduisait
  • 767. 767 au Calvaire. Satan avait accusé Dieu d’exiger de l’abnégation de la part des anges alors qu’il ne savait pas ce que cela signifie pour son propre compte et qu’il se refusait au moindre sacrifice pour d’autres. Telle fut l’accusation portée par Satan contre le Dieu du ciel; après avoir été expulsé du ciel le malin a continué d’accuser le Seigneur d’exiger de ses créatures ce qu’il ne voulait pas faire lui-même. Le Christ est venu dans le monde pour réfuter ces fausses accusations et révéler le Père. Impossible d’imaginer l’humiliation à laquelle il s’est soumis en assumant notre nature. Non que ce soit une honte d’appartenir à la race humaine, mais lui était la Majesté du ciel, le Roi de gloire, et il s’est humilié au point de devenir un bébé et de s’exposer aux besoins et aux maux des mortels. Il s’est abaissé non pas au niveau d’un homme occupant une haute position, un homme riche et puissant, mais de riche qu’il était il est devenu pauvre afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Il s’avança pas après pas dans la voie de l’humiliation. Il fut chassé de ville en ville; on ne voulait pas de la Lumière du monde. On était content de son propre
  • 768. 768 état. Les précieux joyaux de la vérité donnés par le Christ, les hommes les avaient enveloppés dans des superstitions et des erreurs de rebut. Il leur avait communiqué les paroles de la vie, mais ils n’ont pas vécu de toute parole procédant de la bouche de Dieu. Il vit que le monde ne voulait pas de la parole de Dieu, recouverte par des traditions humaines. Il vint montrer au monde l’importance relative du ciel et de la terre et donner à la vérité sa vraie place. Jésus seul pouvait faire connaître aux hommes la vérité nécessaire à leur salut. Lui seul pouvait la placer dans son cadre naturel; sa tâche consistait à la libérer de l’erreur et à la montrer aux hommes dans sa lumière céleste. Satan se leva pour lui résister; ne s’était-il pas efforcé dès la chute de changer la lumière en ténèbres et les ténèbres en lumière? Alors que le Christ s’efforçait de placer la vérité devant les hommes dans son vrai cadre, par rapport à leur salut, Satan agissait auprès des chefs de la nation juive, leur inspirant des sentiments de haine à
  • 769. 769 l’égard du Rédempteur du monde. Ils étaient décidés à tout tenter pour l’empêcher d’influencer le peuple. Combien le Christ désirait ardemment, combien son cœur brûlait d’ouvrir les importants trésors de la vérité aux prêtres! Mais leurs esprits avaient été jetés dans un moule qui le mettait dans la presque impossibilité de leur révéler les vérités relatives à son royaume. Les Ecritures n’avaient pas été lues correctement. Les Juifs avaient attendu un Messie revêtu de la gloire qui accompagnera sa seconde apparition. Du moment qu’il ne venait pas avec toute la majesté d’un roi, ils le rejetèrent complètement. Mais le fait qu’il n’est pas venu avec splendeur n’a pas été l’unique cause de leur refus de le reconnaître. Il convient aussi de rappeler qu’il était l’incarnation de la pureté et qu’eux étaient impurs. Il s’est promené sur la terre comme un homme d’intégrité immaculée. Un tel caractère au milieu de la dépravation et du mal ne convenait pas à leurs désirs; aussi fut-il maltraité et méprisé. Sa vie sans tache jetait une vive lumière dans les cœurs et dévoilait le caractère odieux de l’iniquité.
  • 770. 770 A chaque pas le Fils de Dieu fut assailli par les puissances des ténèbres. A la suite de son baptême il fut conduit dans le désert par l’Esprit et fut tenté pendant quarante jours. Dans des lettres qui m’ont été adressées on a dit que le Christ ne pouvait avoir la même nature que l’homme, sans quoi il aurait succombé à la tentation. Or il ne saurait être notre exemple s’il n’avait eu la nature humaine. Il ne pouvait être tenté comme l’homme l’avait été sans participer à notre nature. S’il lui avait été impossible de céder à la tentation, il ne pourrait nous secourir. Vérité solennelle: le Christ est venu livrer les batailles de l’homme en tant qu’homme. Ses tentations et sa victoire nous disent que l’homme peut copier le Modèle en participant à la nature divine. La divinité et l’humanité réunies en Christ En Christ, la divinité et l’humanité étaient combinées. La divinité n’a pas été dégradée au niveau de l’humanité; elle a gardé sa place, mais l’humanité unie à la divinité résista aux pires
  • 771. 771 tentations dans le désert. Le prince de ce monde s’approcha du Christ après son jeûne prolongé, alors qu’il avait faim, et il lui suggéra de commander aux pierres de devenir du pain. Le plan de Dieu, conçu pour le salut de l’homme, prévoyait que le Christ eût à pâtir de la faim, de la pauvreté, des expériences variées de l’homme. Il résista à la tentation grâce à une puissance accessible à l’homme. Il saisit le trône de Dieu, et il n’est personne, homme ou femme, qui n’ait accès au même secours par la foi en Dieu. L’homme peut devenir participant de la nature divine; il n’est pas une âme vivante qui ne puisse implorer l’aide du ciel quand elle est tentée et éprouvée. Le Christ est venu révéler la source de sa puissance, afin que l’homme ne compte plus jamais sur ses seules capacités humaines. Ceux qui veulent obtenir la victoire doivent mettre à contribution tous leurs moyens. Ils doivent lutter devant Dieu, à genoux, implorant le secours divin. Le Christ est venu nous donner un exemple et nous montrer que nous pouvons devenir participants de la nature divine. De quelle
  • 772. 772 manière?—En échappant à la corruption qui règne dans le monde par la convoitise. Satan n’a pas remporté la victoire sur le Christ. Il n’a pu poser le pied sur l’âme du Rédempteur. Il ne put atteindre la tête, bien qu’il ait blessé le talon. Par son exemple, le Christ a démontré que l’homme peut maintenir son intégrité. Les hommes peuvent avoir la force de résister au mal—une force que ni la terre, ni la mort, ni l’enfer ne peuvent maîtriser; une force qui peut leur permettre de vaincre comme le Christ a vaincu. La divinité et l’humanité peuvent se réunir en eux. Le Christ avait pour mission de présenter la vérité dans le cadre de l’Evangile et de faire connaître les préceptes et les principes qu’il avait donnés à l’homme déchu. Toutes les idées qu’il exposait étaient les siennes. Il n’avait nul besoin d’emprunter des pensées à d’autres, étant lui-même l’auteur de toute vérité. Il pouvait garder son originalité tout en exposant les idées des prophètes et des philosophes; car il possédait toute sagesse; il était la source de toute vérité. Il était en avance sur tous et par ses enseignements il est devenu le
  • 773. 773 conducteur spirituel pour tous les siècles. C’était le Christ qui parlait par l’intermédiaire de Melchisédek, le sacrificateur du Dieu très-haut. Melchisédek n’était pas le Christ; il était la voix de Dieu dans le monde, le représentant du Père. Au cours de toutes les générations passées, le Christ a parlé; il a été le conducteur de son peuple, la lumière du monde. Quand Dieu choisit Abraham pour représenter sa vérité, il le fit sortir de son pays, loin de sa parenté, et le mit à part. Il entendait le façonner à sa manière. Il voulait l’instruire conformément à son plan. Il ne devait pas être jeté dans le moule des maîtres de ce monde. Il devait apprendre à commander à ses enfants et à ses petits-enfants comment suivre les sentiers du Seigneur, pour faire ce qui est juste et droit. C’est une même tâche que Dieu nous confie. Il veut nous montrer comment gouverner nos familles, diriger nos enfants, commander à notre maison de marcher dans les voies du Seigneur. Jean appelé à une oeuvre particulière
  • 774. 774 Jean a été appelé à une œuvre particulière; il devait préparer le chemin du Seigneur et redresser ses sentiers. Le Seigneur ne l’envoya pas à l’école des prophètes et des rabbins. Il l’amena au désert, loin des lieux fréquentés par les hommes, pour qu’il pût s’instruire en étudiant la nature et la nature divine. Dieu ne voulait pas qu’il subît l’empreinte des prêtres et des chefs. Il était appelé à une œuvre particulière. Il reçut son message du Seigneur. Alla-t-il auprès des prêtres et des chefs leur demander la permission de proclamer ce message?—Non, Dieu l’éloigna d’eux pour éviter qu’il ne fût influencé par leur esprit et leur enseignement. Il était une voix qui criait dans le désert: “Préparez au désert le chemin de l’Eternel, aplanissez dans les lieux arides une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit exhaussée, que toute montagne et toute colline soient abaissées! Que les coteaux se changent en plaines, et les défilés étroits en vallons! Alors la gloire de l’Eternel sera révélée, et au même instant toute chair la verra; car la bouche de l’Eternel a parlé.” Ésaïe 40:3-5. C’est là justement le message qui doit être donné à notre Eglise; nous approchons de la
  • 775. 775 fin des temps; le message dit: Nettoyez la route du Roi; enlevez les pierres; dressez un étendard pour le peuple. Celui-ci doit se réveiller. Ce n’est pas le moment de dire: Paix et sûreté. Nous sommes exhortés à crier à haute voix: “Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés.” Ésaïe 58:1. La lumière de la gloire de Dieu qui resplendit sur notre Rédempteur nous dit que la gloire de Dieu peut aussi resplendir sur nous. De son bras humain Jésus a entouré notre race tandis que de son bras divin il a saisi le trône de l’Infini, reliant ainsi l’homme à Dieu, la terre au ciel. La lumière de la gloire de Dieu doit descendre sur nous. Il nous faut la sainte onction d’en haut. Aussi intelligent, aussi instruit que soit un homme, il n’est pas qualifié pour l’enseignement à moins de se cramponner fermement au Dieu d’Israël. Celui qui est en communion avec le Ciel accomplira les œuvres du Christ. Sa foi en Dieu le mettra à même d’exercer une influence sur l’humanité. Il se mettra à la recherche des brebis perdues de la maison
  • 776. 776 d’Israël. Si la puissance divine ne vient au secours de l’effort humain je ne donnerais pas un fétu de paille pour ce que peut faire le plus grand homme. Le Saint-Esprit fait défaut dans notre œuvre. Rien ne m’effraie plus que de voir les divergences qui se manifestent parmi nos frères. Nous sommes sur un terrain dangereux quand nous ne sommes pas capables de nous réunir en tant que chrétiens pour examiner avec courtoisie les points de doctrine controversés. Je suis tentée de m’enfuir pour ne pas subir l’influence de ceux qui sont incapables d’examiner candidement les doctrines de la Bible. Ceux qui se montrent incapables d’examiner impartialement les arguments avancés en faveur d’un point de vue qui diffère du leur ne sont pas dignes d’enseigner dans n’importe quel département de la cause de Dieu. C’est le baptême du Saint-Esprit qu’il nous faut. Sans cela nous ne sommes pas mieux préparés à aller dans le monde que ne l’étaient les disciples au moment de la crucifixion de leur Seigneur. Jésus savait ce qui leur manquait; aussi leur dit-il de demeurer à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils fussent mis en
  • 777. 777 possession de la puissance d’en haut. Tout enseignant doit d’abord apprendre, afin que ses yeux reçoivent l’onction qui lui permettra de discerner les progrès de la vérité divine. Les rayons du Soleil de justice doivent briller dans son cœur pour qu’il puisse communiquer la lumière à d’autres. Personne ne peut expliquer les Ecritures sans l’assistance du Saint-Esprit. Quand vous ouvrez la Parole de Dieu avec un cœur humble et docile, les anges de Dieu sont à vos côtés pour vous donner des convictions au sujet de la vérité. Quand l’Esprit de Dieu reposera sur vous, vous pourrez examiner les positions d’autres personnes sans éprouver des sentiments d’envie ou de jalousie; il n’y aura pas un esprit d’accusation et de critique analogue à celui que Satan a inspiré aux conducteurs juifs contre le Christ. Je vous répète ce que le Christ a dit à Nicodème: “Il faut que vous naissiez de nouveau.” “Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.” Jean 3:7, 3. Vous ne saurez discerner les droits sacrés de la vérité avant d’être façonnés par Dieu. Un enseignant
  • 778. 778 n’est qualifié pour en enseigner d’autres que s’il s’instruit à l’école du Christ La mission particulière d’Ellen G. White Nous devrions arriver à éliminer toutes nos divergences. Si je crois posséder une lumière, c’est mon devoir de la présenter. Si je demandais l’avis d’autres personnes au sujet du message dont le Seigneur m’a chargée, la possibilité de faire parvenir la lumière à ceux à qui elle est destinée me serait refusée. Quand Jésus s’approchait de Jérusalem monté sur un âne, “toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Ils disaient: Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts! Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus: Maître, reprends tes disciples. Et il répondit: Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront.” Luc 19:37-40. Les Juifs voulaient empêcher la proclamation du message annoncé dans la Parole de Dieu; mais
  • 779. 779 la prophétie devait s’accomplir. Le Seigneur a dit: “Je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable.” Malachie 4:5. Quelqu’un doit venir dans l’esprit et la puissance d’Elie; quand il paraîtra il s’en trouvera qui lui diront: “Tu as trop de zèle, tu n’interprètes pas convenablement les Ecritures. Laisse-moi te dire comment tu dois prêcher ton message.” Ils sont nombreux ceux qui ne savent pas discerner ce qui est de Dieu et ce qui est de l’homme. Je continuerai à dire la vérité de Dieu telle que je l’ai reçue; si vous persistez à contredire, à manifester un esprit d’opposition, vous ne connaîtrez jamais la vérité. Jésus a dit à ses disciples: “J’ai encore bien des choses à vous dire: mais elles sont maintenant au-dessus de votre portée.” (Jean 16:12, version synodale.) Ils n’étaient pas en état d’apprécier les choses sacrées et éternelles; Jésus cependant promit d’envoyer le Consolateur qui leur enseignerait toutes choses et rappellerait toutes choses à leur souvenir, tout ce qu’il leur avait dit précédemment. Mes frères, il ne
  • 780. 780 nous faut pas dépendre des hommes. “Cessez de vous confier en l’homme, dans les narines duquel il n’y a qu’un souffle: car de quelle valeur est-il?” Ésaïe 2:22. Vous devez suspendre à Jésus votre âme impuissante. Il ne convient pas de boire aux fontaines de la vallée quand il y a des sources dans la montagne. Laissons les cours d’eau inférieurs pour les supérieurs. S’il y a un point de la vérité que vous ne comprenez pas, au sujet duquel l’accord n’existe pas, cherchez, comparez passage avec passage de l’Ecriture, creusez profondément dans la mine de la Parole de Dieu pour y découvrir la vérité. Déposez votre personne et vos opinions sur l’autel divin, et permettez à l’Esprit du ciel de vous guider dans toute la vérité. Il fut un temps où mon frère ne voulait rien entendre au sujet de notre doctrine, de peur d’être convaincu. Il refusait d’assister aux réunions et d’entendre des discours; plus tard, cependant, il avoua qu’il se sentait aussi coupable que s’il les avait entendus. Dieu, qui lui avait donné l’occasion de connaître la vérité, le tiendrait responsable. Il y en a beaucoup aujourd’hui qui ont des préjugés à
  • 781. 781 l’encontre des doctrines qui sont actuellement discutées. Ils ne veulent pas entendre; au lieu d’examiner avec calme, ils avancent des objections dans l’ignorance. Ils sont parfaitement satisfaits de leur position. “Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.” Apocalypse 3:17-19. Ce passage s’applique à ceux qui vivent à portée du son de ce message, mais qui refusent de s’approcher pour écouter. Savez-vous que le Seigneur donne de nouvelles preuves de sa vérité, la plaçant dans un nouvel encadrement, afin que le chemin du Seigneur soit préparé? Qu’avez-vous fait pour que la lumière nouvelle soit répandue dans les rangs du peuple de Dieu? Comment
  • 782. 782 pourriez-vous prouver que Dieu n’a pas envoyé une nouvelle lumière à son peuple? Il faut mettre de côté toute propre suffisance, tout égoïsme, tout orgueil concernant vos opinions. Venons aux pieds de Jésus et apprenons de Celui qui est doux et humble de cœur. Jésus n’a pas enseigné ses disciples de la même manière que les rabbins enseignaient les leurs. Bien des Juifs s’approchaient du Christ tandis qu’il révélait les mystères du salut; cependant ils ne venaient pas pour apprendre, mais plutôt pour trouver à redire, pour surprendre quelque inconséquence qui leur permît de créer des préjugés parmi le peuple. Ils se contentaient de ce qu’ils savaient; mais les enfants de Dieu doivent reconnaître la voix du vrai Berger. N’est-ce pas le moment de jeûner et de prier devant Dieu? Nous courons le danger d’entretenir des différends, de prendre position sur des points controversés: ne devrions-nous pas rechercher Dieu avec ardeur, en humiliant nos âmes, pour savoir où est la vérité? Allez sous le figuier
  • 783. 783 Nathanaël avait entendu dire à Jean: “Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29. Nathanaël regarda Jésus et fut déçu par l’aspect du Rédempteur du monde. Pouvait-il être le Messie, celui qui portait les marques de la fatigue et de la pauvreté? Jésus était un artisan; il avait peiné avec de modestes ouvriers; aussi Nathanaël s’éloigna-t-il. Mais il ne s’était pas fait une opinion définitive au sujet de la personne de Jésus. Il s’agenouilla sous un figuier, demandant à Dieu de lui faire savoir si cet homme était réellement le Messie. Il était encore là quand Philippe vint lui dire: “Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.” Mais ce mot de Nazareth éveilla ses soupçons et lui fit dire: “Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon?” Philippe ne chercha pas à combattre les préjugés dont Nathanaël était rempli; il lui dit simplement: “Viens, et vois.” Quand Nathanaël arriva auprès de Jésus, celui-ci dit de lui: “Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude.” Etonné, Nathanaël demanda: “D’où me connais-tu?... Jésus lui répondit: Avant que
  • 784. 784 Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu.” Jean 1:45-48. Ne serait-ce pas bien que nous allions nous aussi sous le figuier pour demander à Dieu de nous faire connaître la vérité? L’œil divin ne serait-il pas sur nous comme il l’a été sur Nathanaël? Nathanaël crut au Seigneur et s’écria: “Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. Jésus lui répondit: Parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois; tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et il lui dit: En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme.” Jean 1:49-51. C’est là ce que nous verrons si nous restons en communion avec Dieu. Dieu veut que nous comptions sur lui et non pas sur l’homme. Il désire que nous ayons un cœur nouveau; il voudrait nous révéler la lumière émanant du trône de Dieu. Il nous faut lutter contre toutes les difficultés; mais si un point controversé surgit, nous adresserons-nous à un homme pour avoir son opinion et tirer nos conclusions ensuite?—Non, allez plutôt à Dieu.
  • 785. 785 Dites-lui ce que vous désirez; prenez votre Bible et cherchez-y les trésors cachés. Nous n’allons pas assez profond Nous n’approfondissons pas assez dans notre recherche de la vérité. Chacun de ceux qui croient à la vérité présente aura à rendre compte un jour de l’espérance qui est en lui. Les enfants de Dieu devront se tenir devant des rois, des princes, des gouverneurs, des grands de ce monde; il faut qu’ils sachent de science certaine ce qu’est la vérité. Ils doivent être des hommes et des femmes convertis. Dieu peut vous enseigner en un moment, par le Saint-Esprit, plus que ce que vous pourriez apprendre des grands de ce monde. L’univers surveille le conflit qui se poursuit sur la terre. A un prix infini Dieu a pourvu à ce que tout homme ait l’occasion de savoir ce qui le rendra sage à salut. Avec quel désir intense les anges regardent pour voir qui saura profiter de cette occasion! Quand un message est présenté au peuple de Dieu, il ne faudrait pas s’insurger contre lui; il
  • 786. 786 faudrait recourir à la Bible, le comparer à la loi et au témoignage; s’il ne supporte pas cet examen il n’est pas vrai. Dieu veut que nos esprits se développent. Il désire faire reposer sa grâce sur nous. Nous pouvons avoir un repas de fête chaque jour, car Dieu peut ouvrir pour nous tous les trésors du ciel. Il nous faut être un avec le Christ comme lui est un avec le Père; alors le Père nous aimera comme il aime son Fils. Nous pouvons recevoir le même secours qu’a eu le Christ; nous pouvons être rendus forts pour toute éventualité, car Dieu sera notre avant-garde et notre arrière-garde. Il nous protégera de tous côtés; quand nous serons amenés devant des gouverneurs, devant les autorités, il ne sera pas nécessaire de réfléchir longuement sur ce que nous aurons à dire. Dieu nous instruira au moment convenable. Que Dieu nous aide maintenant à nous placer aux pieds de Jésus pour apprendre de lui avant de chercher à en instruire d’autres. Notre credo: la Bible Quand la Parole de Dieu est étudiée, comprise,
  • 787. 787 obéie, une vive lumière illumine le monde; de nouvelles vérités, reçues et mises en pratique, nous rattacheront fortement à Jésus. La Bible, la Bible seule doit être notre credo, notre lien; tous ceux qui s’inclinent devant cette sainte Parole vivront en harmonie. Nos efforts ne doivent pas être dirigés par nos propres vues et nos idées. L’homme est faillible; seule la Parole de Dieu est infaillible. Au lieu de nous disputer, exaltons le Seigneur. Résistons à nos adversaires comme l’a fait le Maître par un: “Il est écrit.” Elevons la bannière portant l’inscription: La Bible, notre règle de foi et de discipline.—The Review and Herald, 15 décembre 1885.