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Article Enjeux de Gestion Et Audit de La Fiscalité Locale Au Maroc (Chegri)

This document discusses the challenges facing local taxation in Morocco, including legal, technical, and administrative constraints. It notes that the local tax system is due for reform and a national debate on improvements is expected in 2016. The summary examines difficulties in the relationship between tax administration and public accountants, as well as issues with coordination between different government services involved in local taxation. Reform proposals aim to address problems with the current split system of local taxes, improve tax collection rates, and reduce operational risks.

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Article Enjeux de Gestion Et Audit de La Fiscalité Locale Au Maroc (Chegri)

This document discusses the challenges facing local taxation in Morocco, including legal, technical, and administrative constraints. It notes that the local tax system is due for reform and a national debate on improvements is expected in 2016. The summary examines difficulties in the relationship between tax administration and public accountants, as well as issues with coordination between different government services involved in local taxation. Reform proposals aim to address problems with the current split system of local taxes, improve tax collection rates, and reduce operational risks.

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FISCALITE LOCALE AU MAROC ENTRE LE DROIT ET LA PRATIQUE

CHEGRI Badre Eddine


Professeur de finance comptabilit et audit et dconomie
Mohammed V University of Rabat

Abstract :
It is assumed that local tax in Morocco contains various management difficulties (legal, technical and
administrative constraints). This why the field of local taxation is in turmoil. A national debate about
morrocan local tax system is expected in 2016 and also a reform of the existing system which has shown its
limits. In relationship between public accontant, tax administration, and in inter-relationships between the
local tax administration cells and between services of the Ministry of Economy and Finance (tax
administration and the tresory). In this context, the theme of local tax recovery difficulties took a renewed
interest, when a serie of reports was produced in Morocco (Report of the Economic and social Council and
of the environment on the tax system in Morocco in 2012 and an other report of the Court of Accounts in
February 2015). Beyond the duality of the local tax system (communal services and state services), a
distinction is to be made between the municipal revenues management services and the new organisation
under its new name Local Tax Administration (LTA), the configuration is still to be defined. Practicaly,
particular features characterising the tax administration (tax base and tax calculation for instance) should be
taken into account to assess risks. This article provides us with an opportunity to diagnose the local taxation
system (especially in municipalities) and contributes by some proposals to improvement of administrative
circuits. It revisits actions of local actors to mobilize local resources.

Key Words : Local taxation, revenues, regulated revenues, public accountant, attitude, recovery, fiscal
performance, operational risks, public internal control.

Rsum :
On saccorde aujourdhui, sur le fait que la fiscalit locale au Maroc renferme des contraintes de gestion
juridique, technique et administrative. Ce pourquoi le champ de la fiscalit locale est en pleine bullition. Il
est attendu un dbat national en 2016 sur ce systme et une imminente rforme du dispositif existant ayant
vou ses limites. Cet tat de fait est constat plus dun niveau, dans la relation administration fiscale
comptable public, dans les rapports interservices et entre les cellules de ladministration fiscale locale, mais
galement dans la relation entre les services rgionaux des impts et ceux du comptable public (TPP/TGR).
Sur ce, le thme des difficults de recouvrement de la fiscalit locale resurgit point nomm au moment
o, une srie dcrits sur la chose fiscale au Maroc a t produite (rapport N9/2012 du CESE sur le
systme fiscal au Maroc et rapport de la Cour des Comptes sur la fiscalit locale en fvrier 2015). Au-del
de la dualit du systme fiscal local (services des Impts et services des CT - services de recouvrement de
la TGR/MEF), une distinction est faire entre lorganisation des rgies des recettes communales et
lAdministration Fiscale Locale (AFL) nouvelle dnomination des rgies, dont la configuration est encore
dfinir. Sur un plan opratoire, la fiscalit locale revt des particularits dadministration de lassiette, de
liquidation qui mriteraient dtre prises en compte afin dvaluer les risques y affrents. Cet article
constitue pour nous une occasion opportune de diagnostic de la fiscalit locale (particulirement des
communes) et dapport de quelques propositions dactions en faveur de lamlioration des circuits
administratifs et de revisiter certains agissements des acteurs de la fiscalit locale au service de la
mobilisation des ressources communales.

Mots cls : Fiscalit locale, recettes, rgies de recettes, comptable public, assiette, recouvrement,
rendement fiscal, risques oprationnels, contrle interne public.

1
Introduction :

La ralit complexe de la fiscalit locale est caractrise par des difficults dapplication de
dispositions juridiques, des contraintes techniques dadministration de limpt local et de la
redevance. Cet tat des lieux des ralisations depuis lentre en vigueur de la loi 47-06 relative la
fiscalit locale la veille dune rforme de cette dernire mrite une mise au point. Des critiques
la nature de la relation entre ladministration fiscale et le comptable public caractrise
dhabituellement conflictuelle. Puisque, la prminence du comptable lui attribue une puissance
dans le processus de gestion de la recette publique/locale. Lopration de recouvrement des
recettes principalement par la prise en charge des ordres de recettes est conditionne par la nature
de la relation quentretient le gestionnaire de la fiscalit (rgie communale) avec les services
extrieurs de la Trsorerie Gnrale du Royaume. La cration dune agence des services
oprationnels dont, fiscaux au niveau du Grand Casablanca et du guichet unique pour la dlivrance
des actes de lurbanisme aussi, tmoignent de la qute continue de formes modernes
dadministration de limpt local. Dailleurs, requrant le droit de former une force communale
pour le recouvrement des taxes et des redevances, lexemple de la Commune urbaine de
Casablanca est difiant.

Aujourdhui, la sonnette dalarme, quant aux dficiences du systme attribuant le recouvrement


des ressources communales au tiers, est tire pour une reconsidration lurgence des missions
prennes (assiette, recouvrement) et la rforme des rles des acteurs. Nous sommes en la prsence
dun systme fiscal dichotomis (taxes gres par lEtat et taxes propres). Cette dualit est-t-elle
toujours dactualit ? Est-elle performante ? Promeut-elle la clrit tant recherche dans une
gestion sans risques des recettes communales ? Assure-t-elle les exigences de conseil fiscal des
services des finances aux services communaux ? Ainsi, les rapports interservices de la rgie
communale et la relation de celle-ci avec les services rgionaux des impts et le comptable public
(TPP/TGR) doivent tre observs par lvaluateur de la fiscalit locale et son systme. A la
lumire de ces enjeux administratifs et de la technique fiscale, le thme des difficults de
recouvrement de la fiscalit locale au Maroc constitue une actualit brulante. Surtout au moment
o la Cour des Comptes a publi un rapport thmatique sur la fiscalit locale au Maroc, en fvrier
2015. Aussi, la fiscalit locale revt des particularits dadministration de lassiette, de liquidation
qui mriteraient dtre prises en compte afin dvaluer les risques oprationnels y affrents. Dans
ce sens, notre problmatique est la suivante : dans quelles mesures les spcificits des rgies de
recettes peuvent obstruer le travail au niveau de la gestion des recettes locales (en fiscalit,
prcisment) ?

Autrement dit, nous nous interrogeons comme suit :


Comment la refonte des rgies de recettes communales peut savrer un chantier
dattaque en premier lieu garant de la russite des efforts en termes de la fiscalit locale.
Comment la gestion des risques ou le contrle interne public peut rpondre aux besoins
de scurisation des circuits de gestion au sein des services fiscaux locaux ?
Par quels moyens peut-on rduire les risques fiscaux locaux et amliorer le rendement de
ce pan non moins important de la fiscalit au Maroc (techniquement, en termes de
contentieux et du Reste recouvrer)?

Cet article vise diagnostiquer ltat du management de la fiscalit locale (obstacles techniques et
juridiques, institutionnelles et de management ). Il promeut une rflexion autour de quelques
spcificits de ladministration fiscale locale ou communale. En revisitant le systme de contrle
interne public au sein des collectivits locales (fiscal, particulirement), jette un clairage sur les

2
dfaillances du management de limpt local et ses limites. Il propose enfin, des mthodes de
rsolution des risques recenss. Ces dernires issues du champ de laudit et de ses techniques
pourraient renforcer le systme de management oprationnel de ladministration fiscale locale.
Nous repensons les enjeux de management de la fiscalit locale au Maroc, en rappelons les
vidences des assises de la fiscalit et du CESE (2012-2013) et celles fournies par la Cour des
Comptes dans son rapport rendu public en 2015. Nous discutons des attentes dune refonte du
systme fiscal local marocain. Ensuite, nous procderons au moyen dun diagnostic sur la base
dune tude de cas (mthodologie qualitative). Il est prsent par ailleurs, une srie de risques
affrents la fiscalit locale. Enfin, des propositions dactions sont avances pour pallier aux
risques rvls.

1. Les enjeux de management de la fiscalit locale au Maroc : une recherche exploratoire

Le diagnostic du systme fiscal local a t tabli partir des constatations faites lors des assises de
2013 autour de la fiscalit marocaine, mais particulirement suite la publication dun rapport
thmatique sur le systme fiscal local en fvrier 2015 par la Cour des Comptes. Ces deux moments
de vrit autour de la chose fiscale locale nous permettent de dresser un tat des lieux srieux des
difficults et des contraintes que renferme le dispositif local.

1.1.Constats des assises sur la fiscalit locale en 2013

Lors des Assises de la fiscalit, tenues en avril 2013 Skhirate, les intervenants avaient
notamment recommand ce qui suit :
dorienter les impts lis limmobilier vers le financement des projets locaux,
de canaliser certaines taxes de lEtat vers les collectivits locales et
de crer un fonds ddi au financement des projets de dveloppement.
dadapter le systme de fiscalit locale la nouvelle donne de la rgionalisation avance
(recommandation du CESE)
Ramnager le systme pour pousser les collectivits locales rechercher de manire
dynamique des recettes propres. Une faiblesse des ressources fiscales mobilises par les
collectivits locales ne cadre pas avec la donne de la rgionalisation avance du fait de
lexpansion rapide des villes dont les populations expriment, de plus en plus, de fortes
demandes pour le transport, le logement, les espaces verts, etc.
Enrichir le systme de nouveaux impts qui relvent actuellement du systme fiscal de lEtat
(impts fonciers)
Revisiter le systme fiscal avec un mcanisme trois piliers :
Le premier bas sur la cration de richesses locales. Ainsi, une partie ( dfinir) des
grands impts nationaux (IS et IR et taxes sur les profits immobiliers) qui correspondent
la cration locale de richesses doit tre reverse aux communes qui les gnrent.
Le deuxime pilier doit comprendre les mcanismes de solidarit et de prquation
rgionale prvus par la constitution (Fonds de mise niveau sociale destin la
rsorption des dficits en matire de dveloppement humain, dinfrastructures et
dquipements et Fonds de solidarit interrgionale). Il doit dfinir les modalits
dalimentation de ces deux fonds (via la TVA reverse ou dautres mcanismes), ainsi que
les modalits de leur utilisation et de leur gestion, dtaill le CESE.
Le troisime pilier purement local. Il doit comprendre les taxes dhabitation, les taxes
professionnelles exclusivement orientes vers les commerants, les professions librales et
les mtiers non soumis lIS ainsi que certaines taxes lies lusage de lespace urbain.
Aussi, il est recherch une simplification des modes de calcul de ces taxes locales de
manire ne pas compliquer les dclarations et le suivi pour le tissu productif. Les bases

3
doivent tre limites dans la mesure du possible, soit lactivit (chiffre daffaires), soit
au rsultat (rsultat imposable lIS ou lIR).

1.2.Constats de la CDC sur la fiscalit locale au Maroc en fvrier 2015

Le systme fiscal marocain est caractris par un corpus fiscal comportant 17 taxes dont 11
affectes 1.520 communes urbaines et rurales, 3 destines plus de 70 provinces et prfectures
et 3 autres rserves aux 16 rgions du pays. Bien que la situation financire des collectivits
locales puisse tre positive, dans un cadre lgal constant (loi 47-06), et quelle puisse permettre,
certaines collectivits, dhonorer leurs engagements (capacit dendettement et potentiel en
recettes propres), des contreperformances du systme ont t recenses, savoir :
Recensement non lordre du jour des CT et un contrle fiscal inoprant ;
Difficults de mobilisation de plus de recettes fiscales de la part des CT, le potentiel tant
plus significatif que celui apprhend ;
Des assiettes fiscales troites et des taux dimposition trs faibles (arrts fiscaux non
actualiss) ;
Systme de recouvrement qui nest pas du tout efficace et qui est revoir, aggrav par
labsence de suivi des ordonnateurs et des rgisseurs ;
Faible rendement dimpts (TTUNB, TDB ) et faible taux de recouvrement impactant
ngativement lautonomie financire des collectivits locales (couverture de 20% des
ressources financires des CT) ;
Difficults de recouvrer des taxes qui remontent des exercices antrieurs 2004 (RAR) ;
Aucun effort pour remdier ce problme pour rcuprer leur d.
Manque de contrle lors des ditions des rles collectifs (avis et taxation doffice) et
absence de supervision (contrle interne) ;
Non vrification des dclarations des contribuables (do des erreurs et des manques de
donnes) ;
Aspects politiques pesant sur la gestion de la fiscalit locale do des risques dinjustice
fiscale (traitement de faveur de redevables, diligences non effectues ).

2. Quelques attentes dune refonte du systme fiscal local marocain

Des interprtations distinctes de certaines dispositions du systme fiscal local par les rgisseurs
communaux plaident aujourdhui pour une rforme du texte 47-06. Une lecture dans ce texte de
quelques unes des lments se prtant une interprtation qui nest pas toujours commune entre
les administrateurs de limpt local peut tre prsente ici.

2.1.Les exonrations au titre de la Taxe sur les terrains urbains non btis (TTUNB)

Les avis dimposition et les deuximes avis servant pour la taxation doffice y affrente est
comprise du texte et non dite expressment. Notons, ce stade que le comptable public exige
daccompagner les ordres de recettes comme pice justificatives pour admettre les recettes comme
prises en charge par ses services. Ce qui prive les communes dune partie significative de ses
recettes. Sachant que la responsabilit de ces recettes non prise en charge et qui peuvent savrer
des recettes abandonnes loccasion dune anne dont recettes sont prescrites est dilue entre le
comptable et la commune.

Entre la contrainte technique dont souffre lassiette diter des rles systmatiques dans un
environnement informatis et les exigences requises de la part du comptable les droits de la
communes ptissent tre garanties.
4
2.2.Les annulations de taxation ou dgrvement affrentes aux pnalits et majorations

Les dcisions dannulation remettent flot la question de la justice fiscale au niveau local. Ce
dispositif pose des difficults dapplication, ladministration fiscale communale se trouve
contrainte de diminuer les recettes mises par ses services et prpares pour tre prises en charge,
puisquenvoyes au comptable public. Aussi, la loi 47-06 voque le terme circonstances
invoques , sans en prciser que devraient tre ces faits ou ces circonstances.

2.3.Les rejets sur des rles collectifs produits par les rgies de communes

Ces missions sont effectues suivant des canevas hors dispositions permises par la lgislation en
vigueur. Sachant quune circulaire qui date de 1970 est toujours en vigueur dans ce sens. La
modernisation des services fiscaux locaux devrait remettre en cause la gestion sur le papier de ces
ordres de recettes et lindustrialisation des avis dimposition et des rles collectifs. Notons au
passage que cette contrainte est propre aux communes. Les rles collectifs dits par les
comptables publics au titres des missions sur les taxes gres par lEtat (DRI) est opre sur
systme. Ce qui permet une gestion et un suivi des actes de poursuite en phase de mise en
recouvrement des ordres de recettes prises en charge.

2.4.La prise en charge des ordres de recettes confectionns par la commune sur les
redevances et la taxes propres

Les rejets en cascade du comptable public montrent que la question de la chose fiscale locale est
gre encore dans la dichotomie. Cette dernire est consacre dans les pratiques liant
ladministration fiscale aux comptables publics. Pour ces derniers, la production de pices
justificatives prouve que les diligences du rgisseur en matire de taxation ont t effectues. Or,
ces ditions davis dimpositions et davis de taxation doffice si elles tardent voir le jour,
retardent dans la pratique lmission des rles collectifs communaux. Ces derniers ne sont mis
selon les responsables consults quen fin dexercice. Ce qui justifie la rticence du comptable
public en prendre la charge au risque den voir la prescription annonce par ces services de
recouvrement, ou den constater la courte priode pour le contrle derreurs.

2.5.Des interprtations de dispositions peu clarifies par le texte de loi 47-06 sur
certaines natures de taxes

Une autre pratique est observ quand le Permis dHabiter nest pas prsent temps par le
redevable (soit, 3 ans aprs prise de lAutorisation de Construire), en laissant ladministration
fiscale entre le marteau de la considration de lexonration de 3 ans (privilge donn par le
lgislateur) en appliquant une anne de taxe en cas de retard et lenclume de lapplication de 4 ans
non prescrites sur la surface globale.

2.6.Le contrle fiscal communal : un des non-dits de la fiscalit communale

Labsence de grille dapprciation arrtant des fourchettes aux Chiffres dAffaires estimatifs
tablis par lassiette (dbits de boissons, notamment) peut tre revisite par le lgislateur. Ceci
tant afin de prvenir les recours loccasion de taxations tort ou sur des CA estimatifs abusifs.
Dans les faits, les 2me avis de taxation doffice servent frquemment pour certains services
dassiette des dbits de boissons pour procder la reconsidration du CA aussi. Dailleurs, de
surcroit, au lieu de contrle certains dossiers de dclarations, les rgies ne disposant pas de grille

5
destimation, passent au crible du contrle tous les dossiers de faon systmatique. Ce qui pourrait
en rduire lefficacit et le ciblage, voir en perdre la finalit et loprationnalit.

3. Diagnostic de la fiscalit communale : une tude de cas (unit de la ville)

Nous essayons dapprcier ltat de la fiscalit communale au Maroc travers une tude de cas
(une municipalit mre). Dabord, nous apprcions le rendement de cette fiscalit en appuyons
notre analyse des donnes recueillies partir des comptes administratifs de ces dernires (dentre
2011 et 2014). Au passage, nous dfinirons les moments de contrle de lvaluateur de la fiscalit
locale et apprcions les risques affrents son administration, et faisons appel, ce titre, la
dmarche daudit et dvaluation des risques. Ensuite, nous tentons une comprhension du
dispositif organisationnel existant, den luder les principes de sparation des tches (dassiette et
de rgisseur), dorganisation par taxes homognes. Enfin, nous identifions les difficults de
management des ressources rvles au sein des deux communes diagnostiques.

Les constats rvls par les audits ainsi que les conclusions des valuations en sus des
consultations que nous avons menes sur le plan qualitatif nous permettent de prsenter les traits
du management dune administration fiscale pilote. Cette dernire est riche en leons techniques et
en termes de management stratgique et oprationnel.

3.1.Un dispositif organisationnel aux risques oprationnels levs

Deux grands principes dorganisation des rgies communales ont t identifis par la DGCL en
1996, savoir, la proximit vis--vis du contribuable et le renforcement de la sparation des tches
de lordonnancement et dencaissement. Ces deux paramtres de management des rgies
communales, principalement dans le cas de lunit de la ville sous-tend la prise en compte de
critres pour russir un schma dorganisation dcentralis optimal, notamment :
Nombre de taxes (existants et potentiels) contribuables et natures des taxes et redevances ;
Prise en compte des natures des taxes par arrondissement (TNB, TDB, marchs de gros
) ;
Diffrentiel du nombre de dossiers entre les divers arrondissements de la municipalit ;
Passage dun rgisseur consolidateur 3 ou 4 ou mme 5 rgisseurs et plus voire une
dizaine avec un seul responsable de la Division des Ressources Financires (DRF) ;
Un consolidateur fonction de rgisseur ou pas ;
Nature des relations entreprises par les rgies communales et les rgies des communes
darrondissements avec les perceptions et les trsoriers prfectoraux et Provinciaux.

A ce titre, les experts consults et les auditeurs saccordent sur lexistence un peu partout de
contreperformances dues au manque deffectif dans les administrations fiscales communales et
locales de faon gnrale et puis les incompatibilits dans lexercice des tches de la rgie
(assiette, recouvrement et contrle).

Sagissant de la gestion de la ressource humaine au sein des rgies communales, parent pauvre de
ce champs daction important du management local, le constat est celui du manque deffectif pour
les besoins rels des rgie des recettes. Il est frquemment constat lors des audits des rgies
communales :
Un charg de la rgie des recettes et un rgisseur cumulant les recettes et les dpenses
Labsence de supplance dans bien des cas. La supplance est assure gnralement par
un chef de service ou charg des RH, de la comptabilit ou de ltat civil par manque
deffectif

6
Le cumul de tches de collecteur et rgisseur la fois.

Sagissant des incompatibilits de fonctions et des faiblesses dans la gestion courante, les experts
et valuateurs notent la prsence de risques justifis par des situations de cumul de tches et des
malversations comptables et de tenue et de contrle de lassiette, autrement dits :
Aucune sparation de fonctions (rgisseur, liquidateur, collecteur)
Cumul de tches lies au processus de gestion de la recette (constatation, liquidation,
dition du rle, recouvrement)
Absence deffort de recensement
Faible supervision des travaux et non surveillance des quittanciers par lordonnateur
Mauvaise tenue des quittanciers et des archives/autorisations et des registres (TDB,
carrires, redevances )
Retard dans le versement des fonds et des pices justificatives au comptable.

A la lumire de ce qui prcde, les avis des professionnels et des auditeurs publics mettent laccent
sur les dfaillances du systme existant. En loccurrence pour le cas tudi, il est rvl travers
lanalyse du discours ce qui suit :
Absence dun service ou dune cellule ddie aux compagnes de recensement des taxes
gres par lEtat (TGE) et pour les compagnes de recouvrement lamiable des taxes
propres ;
Faiblesses de communication entre la Division de lUrbanisme et la cellule assiette TNB
(Autorisations de construire, dcisions de lotir et permis dhabiter) ;
Travail manuel et application informatique non exploite bon escient ;
Faible contrle des saisies sur applicatif et du calcul de liquidation (TNB, TDB ) ;
Non clrit dans la saisie des quittances (rapports entre Guichet et lAssiette des taxes) ;
Non formalisation des procdures de travail par service au sein de la rgie ;
Retard de gestion des dossiers constat en raison de la juxtaposition des tches du front
office et back office ;
Absence dune cellule ddie ldition des Ordres de Recettes et des Avis
dImposition.

Il dcoule de cette analyse-diagnostic la ncessit de distinguer les attributions du sige et celle


des oprationnels (rgisseurs-supplants implments sur les territoires des conseils
arrondissements pour des raisons de proximit dassiette et de contrle). Ainsi, au niveau du
sige de la division des ressources financires, il sera question dexercice des attributions de
coordination, de pilotage des recettes (production de tableaux de bords pour les gestionnaires /
ordonnateurs (prsidents et autorits locales). Cette structure sera charge des fonctions centrales
(calcul dassiette, dordonnancement, de recensement et de gestion du contentieux). Le rle de
supervision et de contrle des travaux de la rgie et des rgies darrondissements, de faon
gnrale, incomberait galement cette dernire. Ce qui pourrait constituer notre avis un
systme de contrle et de prvention des risques oprationnels.

Tandis quau niveau de larrondissement, les attributions des services oprationnels pourraient
tre dfinies comme suit :
Recensement des taxes gres de proximit ;
Liquidation et envoi la division des ressources financires (DRF) pour ordonnancement ;
Gestion de la comptabilit et tenue de la caisse (guichetiers);
Recouvrement des taxes dclaratives et des redevances droits et des autres taxes ;
Tenue des archives du contentieux administratif et acheminement vers la DRF et les autres
services de la commune (selon les natures des autorisations);

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3.2.Niveaux de gestion des ressources fiscales communales (comptes administratifs)

Les chiffres avancs ci-aprs sont juste fournis titre de simulation. Ils nous permettent de
repenser ltat des finances communales dune ville pilote. Sur ce, le traitement rpond cette
logique analytique et scientifique. Lenjeu tant de saisir les diverses facettes du management des
recettes fiscales et son impact sur le budget la structure des recettes communales demble.

Tableau 1 : Recettes globales de la commune pilote et ses composantes

EXERCICE 2011 2012 2013 2014


Total des taxes 439 457 148,34 458 008 351,74 567 506 612,63 480 021 884,65
rtrocdes
Total taxes et 186 153 589,60 162 206 970,20 162 668 559,48 169 011 071,91
redevances gres
par la commune
Part dans le produit 128 754 019,65 54 018 208,00 138 838 000,00 107 249 924,00
de la TVA
Subvention de l'Etat 50 000 000,00 50 000 000,00 50 000 000,00
Versement de la 31 731 015,51
2me partie
Recettes Globales 804 364 757,59 724 233 529,94 869 013 172,11 838 013 896,07

Source : Adapt partir des comptes administratifs de la commune pilote 2011-2014

Il ressort de la lecture de ce tableau que les recettes globales ont enregistr une baisse de 10% en
2012, mais ont cru de 20% en 2013 (anne damnistie fiscale annonce par la DGI). Il y a eu une
baisse des recettes globales de la commune en 2014 de lordre de 4%.
Total des

Part
Subventio
n de l'Etat 2011 Total des Part Subventio 2012 taxes
rtrocdes
dans le 6% taxes dans le n de l'Etat
produit 63%
produit rtrocdes 7%
de la 55% de la
TVA TVA
16% 8%

Total taxes Total taxes


et et
redevances redevances
gres par la gres par la
commune commune
23% 22%
Source : lauteur

Il est observ une stagnation des ralisations au niveau des TGC et une volution de 8% des
ralisations sur les TGE qui ont atteint 63% des recettes globales en 2012. Do limpact sur la
part dans le produit de TVA qui a inscrit une baisse de 8%. Lautonomie financire de la
commune croit significativement avec un effort fiscal supplmentaire sur les TGE. Remarquons
que cet effort nest pas le propre de la commune tudie, mais celui du comptable public. Ce qui
sentend dune variable exogne hors de porte de lordonnateur / prsident considr
frquemment comme seul responsable ou responsable en priorit de la perte des droits
communaux en cas de non-recouvrement des taxes et des redevances.

8
Versement

Part dans le
2013 Subventio 2014 de la 2me
partie
Part dans n de l'Etat
produit de le produit 6% 4%
la TVA de la TVA
16% 13%

Total taxes
et
redevances Total taxes
gres par Total des et Total des
la taxes redevances taxes
commune rtrocdes gres par rtrocdes
19% 65% la commune 57%
20%

Source : lauteur

Il est observ sur les priodes 2013 et 2014 un retour de situation. En effet, aprs avoir atteint 65%
des recettes globales de la ville, elles ont chut pour atteindre 57% de ces dernires. Cependant, le
versement de la 2me partie a permis de couvrir 4% des besoins de lexercice 2014 en ressources.
La subvention de lEtat de lordre de 6% a galement permis de couvrir cette baisse. Aussi, les
recettes propres de la commune.
Tableau 2 : Evolution des recettes par natures entre lexercice 2013 et 2014
COMPTE ADM. % COMPTE ADM. %
2013 2014
Recettes globales 869 013 172,11 100% 838 013 896,07 100%
Recettes taxes rtrocdes 567 506 612,63 65% 480 021 884,65 57%
Recettes taxes gres par la commune 72 156 991,56 8% 65 532 974,21 19%
TVA+subvention de l'Etat 138 838 000 16% 157 249 924,00 19%
Redevances et autres 90 511 568 10% 103 478 097,70 12%
Versement de la deuxime partie - 31 731 015,51
RAR Global 625 822 726,49 100% 527 953 772,41 100%
RAR (taxes rtrocdes) 510 159 091,61 82% 339 008 519,82 64%
RAR taxes gres par la commune 23 549 381,65 4% 96 945 295,65 18%
RAR Des redevances et autres 92 114 253,23 15% 87 823 958,96 17%
Source : Adapt partir des comptes administratifs de la commune pilote 2011-2014

Tableau 3: Poids des taxes gres par lEtat dans la structure des recettes
Poids des taxes gres par lEtat Poids des taxes gres par la Commune
63% 65%
55% 57%

23% 22%
19% 20%

2011 2012 2013 2014

9
Le poids des taxes gres par la DGI est manifeste sur la structure des recettes de la commune. Ce
constat est frquemment observ dans les audits des recettes communales en communes urbaines
et rurales. Comme dmontr en haut, aprs quelles aient reprsent plus de 55% en 2011, elles
avaient atteint le niveau des 65% de la structure globale des recettes de la commune tudie. Ceci-
dit, une performance dope principalement par les efforts de recouvrement lamiable en anne
damnistie (2013). Pourtant, le ratio (TGE/recettes globales) est structurellement significatif sur la
dure. Ce qui signifie que pour relever la performance de la fiscalit communale, il vaudrait mieux
agir en priorit sur les TGE et le reste recouvrer (RAR) y affrent. Accroitre le rendement sur la
TH, TSC et TP, fournirait ainsi des recettes supplmentaires certaines ladite commune observe.
Or, lactualisation du recensement sur ces trois taxes est le pas franchir en priorit pour largir
lassiette des TGE (tenue par la DGI et non par la TGR comme croiraient quelques uns) et mettre
jour cette dernire ainsi que la valeur locative (base de liquidation) du bti en matire de la TH et
TSC.

Il ressort galement que lanalyse des rsultats atteints en fiscalit locale ncessite une double
approche dans le temps et lespace. Il est judicieux de vrifier limpact dactions entreprises,
notamment, une rorganisation, un nouveau recensement sur les TGE, une actualisation de
lassiette des taxes propres la commune et une mobilisation plus active des efforts communaux
en termes de contrle fiscal et aussi de gestion du contentieux. Sur ce dernier point, signalons au
passage que pour la Direction Gnrale des Impts (DGI), la question du contentieux sur les trois
taxes gres au sein de ses services extrieurs reprsente un poids significatifs dans le panier du
contentieux quelle gre ( ct de la TVA, IS et IR) et pourtant faible rendement. Ce qui nest
pas tonnant dexpliquer ce pourquoi, leffort fiscal et de management soit orient principalement
aux impts tatiques (TVA, IS et IR) et que laffectation du personnel des impts aux taxes soit en
la faveur de ces taxes tatiques aussi au dtriment du management des TGE qui reviennent aux
communes et non lEtat. Les frais de gestion perus par la DGI loccasion des TGE ne
constituent pas une raison suffisante pour faire de la gestion fiscale locale un intrt dactualit
pour les services de lEtat.

Cette dichotomie de management des impts revenant la commune se fait vite sentir dans les
consultations des gestionnaires communaux et les comptables publics. En effet, tout accroissement
significatif des recettes est du principalement aux performances en termes de recouvrement des
services du MEF (largissement de lassiette, recensement) sur la mme priode dentre deux
annes. Prenons, par exemple les deux exercices 2014 et 2015, nous observons pour la commune,
objet du cas, ce qui suit :
Au niveau des taxes gres par lEtat (DGI) : un rapprochement effectu par la Mission
des donnes fin juin 2015 avec celles de la mme priode de lanne coule permet de
constater une croissance satisfaisante dpassant les 20% des recettes annuelles au titre des
TGE, soit 271,12 Mdhs en 2015 contre 226,49 Mdhs en 2014. Sachant que 51,26 % des
recettes ont t ralises au titre desdites taxes. Cette hausse des recouvrements au titre de
la Taxe Professionnelle (y compris lancienne patente) et de la Taxe dEdilit (TSC)
respectivement de 170% et 189%. Cet effort va dans le sens de lassainissement du RAR
qui demeure toujours consquent, soit, 527 Mdhs en 2014, en dpit dune baisse par
rapport 2013 de 15% du stock global.

Au niveau des taxes gres par la commune, les prises en charge en juillet et en
dcembre 2014, notamment au titre des missions sur la TTUNB de 2014 (ordres de
recettes dits), ont fait que l'effort de recouvrement du comptable public ne sera palpable
quen 2015. A fin juin 2015, les ralisations sur la TTUNB ont cru de 28% (soit, 30,6

10
Mdhs en 2015) par rapport 2014. A cette date les ralisations sur cette taxe ont dpass
55,64% des recettes prvisionnelles.

3.3.Analyse du discours des auditeurs publics et experts : les risques rvls

Il y a lieu de saisir, ce stade, les risques de management oprationnel de ladministration fiscale


objet du cas. En effet, limpact de la gestion actuelle de la fiscalit locale sur les processus et le
rendement des services fiscaux locaux /communaux est lev comme le montrent les illustrations
suivantes :

a) Agents non forms sur tableurs Excel do un travail en gestion souvent manuel ;
b) Non formation aux rgles dusage du systme dinformation :
Difficults lors des crations ;
Non matrise de modules de lapplicatif mme sil existe ;
Redevables errons et doublons en labsence de verrous.
c) Non disposition de lassiette par nature de taxe (sur tableur Excel) ce qui ne permet pas le suivi
et la modification au quotidien (des retards et des omissions) ;
d) Mauvais archivage et duplication non surveille de dossiers physiques par les agents ;
e) Traitement indissoci des dossiers des lotissements et ceux des particuliers en TNB ;
f) Codification non saine ou distincte de celle du Systme dinformation (carts et difficults
dassainissement en cas derreurs doprations et de liquidation);
g) Assiette non assainie (erreurs de saisie et modifications non valids par la hirarchie).
h) Non surveillance du travail accompli par les agents de saisie et erreurs dassiette (probabilit
de doublons, erreurs de CIN, erreurs de RC et dadressage, incompltude des donnes de
taxation)
i) Mise en responsabilit du chef de division de ladministration fiscale et du service de lassiette
en matire de bonne tenue et quant lobligation de sa mise jour :
Absence de cahiers des charges, mme en lexistence dun Systme dInformation de
gestion des recettes au sein de la commune;
Systme dinformation non surveills et non actualiss
BDD non dtenue sur le serveur local domestique (AFL) plutt par le prestataire ;
j) Non exploitation ou exigence par ladministration fiscale de certains modules des Systmes
dInformation auprs des prestataires de services SI :
Uss frquemment pour la liquidation et non pour la tenue et lactualisation de lassiette
Non disposition dalarmes sur les exonrations totales et temporaires
Non disposition de systme de suivi des modifications sur applicatif (pour lassiette)
k) Non surveillance des modifications de lassiette do les effets induits sur la gestion des rgies
de recettes :
Incapacit de produire un tat de lassiette par priode
Incapacit de calculer le potentiel fiscal par nature de taxe
Ignorance des non dclarants ou liste des articles impays
Incapacit de dresser les listes des redevables devant faire lobjet dun 1er avis
dimposition et dune taxation doffice.

a. Constats et suggestions de laudit

Selon les personnes consultes, une nouvelle organisation de ladministration fiscale communale
de la ville a t implmente pour pallier aux insuffisances rvles, savoir :
La cration dune Division des Ressources Financires (DRF) forte de ses attributions et
unifiant le travail des services et des cellules disposant dun organigramme officiel et

11
normalis (dont moyen les logistiques, et unit informatique et liens fonctionnels avec
les divers intervenants dans les recettes fiscales locales);
La mise en place dun service ddi la concertation et coordination de lopration
annuelle de recensement des trois taxes gres par lEtat;
Linformatisation des processus de gestion des taxes locales et redevances au sein de la
Division des Ressources Financires.
La mise en place du guichet unique de la ville et des conseils darrondissements relatifs
aux actes durbanisme en application du dcret de rglement de construction 2013, et
particulirement les taxes y affrentes ;

Ce changement intervenu dans lorganisation de ladministration fiscale communale mriterait


dtre poursuivi et renforc sur le court et le moyen terme et ce afin de maintenir le trend haussier
des performances introduites lissue de la restructuration entame en son sein des quipes et des
fonctions assiette, contrle et recouvrement.

4. Les risques de la fiscalit locale : leons du cas objet dtude

La question de mobilisation des ressources fiscales a constitu une des questions majeures que
nous avions approches auprs du terrain. En effet, les risques oprationnels psent sur la
performance fiscale locale. Dans cette perspective, le recensement des risques ne peut tre fait
qu partir du vcu de professionnels de la fiscalit locale. Ce pourquoi, nous avons fait recours
un matriel qualitatif comportant des variables que nous considrons comme essentielles dans la
gouvernance de la fiscalit locale et en faveur dune meilleure performance fiscale locale. Nous
synthtisons les rponses des entretiens menes dans la chronologie des questions qui leur ont t
poses :

4.1.Le paradoxe de lorganisation au cur du management de limpt local

La gestion des risques oprationnels de la fiscalit locale sous-tend lassurance dune qualit de
linformation produite par ladministration communale, loffre dune qualit daccueil et du
personnel et puis la sauvegarde des droits, du patrimoine et des archives, enfin, la sparation des
tches et la responsabilisation des agents et cadres chargs des recettes. Ainsi, les risques
organisationnels persistant au sein des communes sont numrs comme suit :

Non disposition de cellule daccueil et dorientation par nature de taxe ;


Non disposition de cellule ddition des rles et de contrle des avis et des rles une fois
mis ;
Non mise en place de visas internes et non sparation des tches entre lassiette, la
liquidation et le recouvrement ;
Non oprationnalit des structures internes daudit dans les wilayas et les communes dans
le sens du contrle interne et audit des services communaux des recettes par priodes ;
Non tablissement dun Rfrentiel des Emplois et des Comptences (REC) et fiches de
postes et de manuels de procdures ;

A ce stade, les consultations que nous avons effectues de professionnels nous ont rvl le
passage des rgies de recettes aux administrations fiscales locales (AFL) require une clarification
de lorganisation cible. Ce qui devrait tre clair par une ventuelle rforme. Aussi, les demandes
par les comptables prfectoraux et provinciaux de la mise disposition dagents communaux,
prsentant des qualifications en matire de finances publiques et de la fiscalit locale remet

12
lordre du jour la question de lorganisation et du personnel communal des rgies et leur situation
de travail (indemnits, statuts, rendement, rsultats ).

Enfin, lindustrialisation des avis et des ordres de recettes require de plus en plus des profils de
techniciens en informatique au sein des services fiscaux communaux et de la formation en la
matire. Autant de questions qui dnotent que le management des ressources humaines et
informatiques sont au cur de ladministration de limpt local par le comptable public (lEtat)
aussi et non les seuls services des recettes communales.

4.2.Les impts grs par les communes : dilemme unit de gestion-proximit


gographique post-unit de la ville

Il semble que lunit de la ville nest plus dactualit au Maroc, singulirement financier et fiscal.
Pourtant, la question de la rpartition des services fiscaux locaux distinctement entre les territoires
relevant des conseils darrondissement, a cd la place une configuration unifie de gestion, sous
prtexte dune rationalisation des frais de gestion municipale des ressources. Ce dispositif mis en
place dans les grandes villes du pays a t peu normalis et na t que tout rcemment valu
(voir rapport thmatique de la CDC 2015 en la matire). De facto, Lide de mettre en uvre un
systme fiscal local de proximit nest pas une rflexion du jour. La mise en place de rgies de
communes darrondissements au dbut de lunit de la ville a permis aux rgies de recettes de
dfinir les besoins locaux dorganisation (notamment la rpartition spatiale de lassiette
communale par nature de taxe (TTUNB, TDB, ) et du recouvrement en lien avec les
percepteurs).

Suivant cette optique, lemprunt de systme de supplance pour les rgies darrondissements a
rpondu des exigences de gestion de proximit, avant que lon assiste de nouveau des
regroupements de structures dans les mmes locaux pour des besoins, outre de rationalisation, de
consolidation de la comptabilit-caisse. Il ressort de ce constat, lexistence dun dilemme
efficacit/rendement fiscal-rationalisation du management de limpt local , puisque ce que
lon gagne en termes des siges/locaux au profit dun seul sige pour la rgie municipale et en
gestion unifie des processus ( des niveaux procdural, technique ou encore comptable) se perd
sur le plan de la gestion sense tre au service du redevable et proche de lui. Dailleurs, la cration
de guichets uniques pour les actes de lurbanisme rpond particulirement ce besoin doffre des
services affrents aux demandes et traitements des PH et des autorisations de construire et le
paiement des droits communaux y affrents dans les mmes locaux. Rduisant ainsi le
dplacement au redevable et les cots pour les administrations qui sont toutes sur place (wilaya,
agence urbaine, division de lurbanisme ou des plans de la commune, rgies autonomes de
distribution deau et dlectricit ou concessionnaires de gestion des services publics, protection
civile).

4.3.Le maintien de la gestion des trois taxes (TH, TSC et TP) par les Directions Rgionales
des Impts est-il toujours dactualit ?

Les chefs des rgies communales consults trouvent dans la gestion clate de la fiscalit locale un
obstacle son efficacit, rendement et sa matrise par les communes. Il sagit, selon eux, de
leur assiette propre sur les trois taxes locales TH, TSC et TP et non des services des impts. Do,
le droit den connaitre le potentiel et les estimations par priode pour tablir les prvisions de
recettes sur des bases correctes. Certains ont avanc que Les communes auraient pu assurer une
meilleure gestion des recettes provenant de ces natures de taxes rtrocdes ou dites gres par
lEtat. Sauf que ce seraient les grandes communes capacits de lever des ressources et du

13
personnel qui pourront le faire. Les petites communes restent dpendantes de leffort fiscal des
impts ce niveau. En effet, Ils considrent quune grande partie des problmes de gestion de la
fiscalit locales au Maroc trouve ses origines dans les taux de retour levs issus dune non-
coordination sur ladressage (30 50% dans certains cas rvls par les audits), la non-
confrontation des donnes dassiette avec celle des oprateurs de lEtat (cadastre et
concessionnaires gestionnaires des services publics de leau et de llectricit) et la
mconnaissance par les communes urbaines et les centres dlimites de leur assiette et du potentiel
en termes de ressources sur ces types de taxes est la consquence de ce systme dichotomis du
systme fiscal local.

4.4.Des difficults destimation du prvisionnel de limpt local face aux exigences dune
mthodologie de calcul par les CT

Lvaluation du potentiel financier et fiscal local a eu peu dintrt dans les crits en fiscalit
comme en finances publiques au Maroc. En France, une mthodologie ce titre particulier est
arrte et corrige chaque anne. Laquelle est fournie aux collectivits locales comme outil de
prvision budgtaire. Bien que lexercice de cette mthodologie ne soit pas ais, il mrite dtre
test, puis corrig sur une priode dessais et derreurs par les gestionnaires locaux domestiques.
La russite mettre en place une mthode de calcul et destimation du potentiel financier et fiscal
local et permettra dtablir des comparaisons rgionales / locales et nationales sur le plan du
rendement en termes de ressources et juger de la rentabilit des taxes propres et des redevances.
De cette manire, repenser la fiscalit locale et les ressources propres des collectivits territoriales
au Maroc pourra piloter les choix publics futurs, de nature rduire le dficit en ressources dans
des pans importants du territoire national et justifier la mise en pratique de mcanismes de
prquation visant lquilibre des budgets des collectivits dans le cadre de la solidarit inter-
territoires et entre les administrations territoriales. Les portes analytiques de cette valuation et de
la mthodologie y affrente qui est devenue une ncessit en matire de pilotage et de
gouvernement de la chose fiscale locale, sont la fois technique, en termes des capacits et de
communication.

4.5.Des difficults techniques en termes de management de limpt local

Les taxes gres par lEtat sont le propre des services des impts de lEtat (DGI travers son
rseau de directions rgionales des impts). Les communes ne peuvent avoir une ide sur leur
potentiel local que si ce dernier ne leur est fourni par les comptables publics. Notons au passage,
que les taxes gres par les Directions Rgionales des Impts reprsentent les des recettes
communales. Or, les DRI considrent que les taxes gres par elles pour compte des communes
est une prrogative de puissance de lEtat (puissance publique). Dailleurs, pour les uns les DRI ne
considrent pas les communes comme des administrations. En tmoignent les recensements
effectus annuellement par les services des subdivisions personnes physiques des DRI, au titre des
taxes gres (Taxe dhabitation, taxe sur services communaux, et taxe professionnelle) o les
agents des rgies et des communes y sont simple figure sans aucun impact. Aussi, les donnes
collectes sont rarement rcupres par les agents communaux et remis aux services fiscaux
locaux pour exploitation. Aussi, ce stade, le comptable public dtient des donnes de valeur sur
les prises en charge et les taux de retour, les actes de poursuite pour mise en recouvrement et puis
les recettes ralises par priodes. Ces donnes ne sont produites qu la demande des services des
recettes communales ou loccasion des audits des corps suprieurs de contrle (IGAT, IGF et
Cour des comptes), combien trs utiles et devraient servir de tableaux de bord pour apprhender
les potentiel conomique et fiscal local.

14
Enfin, les services de la TGR disposent dun systme ddi au conseil budgtaire et financier local
au profit des prsidents de communes mais nest rarement demand par ces derniers den faire
usage par le comptable. Loutil est us la demande des audits et loccasion demprunts du FEC
pour saisir les niveaux de capacit dautofinancement de la commune-emprunteur.

4.6.Une question de capacits informationnelles et de gestion informatise de lassiette


locale :

Si les responsables considrent que les administrations fiscales locales ne sont pas encore au
rendez-vous dune gestion environnement informatis dappoint et que linvestissement dans un
futur proche doit attaquer durgence cette question dite dindustrialisation de la fiscalit locale ,
demeurant encore manuelle et lgue une gestion peu pratique. Les services des comptables
publics eux, ont les capacits de dinformation et dinformatisation des circuits de la fiscalit
locale de lassiette aux actes de poursuite en passant par la liquidation, contrairement ce que lon
croirait. La responsabilit de cet effort est pourtant mise sur le dos de lordonnateur. A ce titre,
lacquisition de solutions informatiques proccupe, aujourdhui, les dcideurs centraux et locaux
de la fiscalit. Ces outils doivent apporter la technicit et la clrit requise aux oprations de
gestion de lassiette et sa sauvegarde, la liquidation et ldition des avis et la confection des rles
collectifs par nature de taxe et de redevances. De surcrot, la mise en place du systme de
Gestion Intgre des Recettes (GIR) et linformatisation depuis la phase de liquidation et
loffre dune connexion depuis les services fiscaux locaux jusquaux services de recouvrement des
trsoriers prfectoraux.

4.7.Une question de communication de donnes entre la commune et ses partenaires (DGI,


TGR, ) :

Ladministration fiscale locale, elle seule, ne peut pas apprhender lassiette locale, lactualiser
et la contrler. Ce pourquoi, le rapprochement entre les fichiers et les bases de donnes a t
considr par les auditeurs consults comme opportunes pour rduire les risques derreurs et
fiabiliser lassiette tenue par les services dassiette communaux.

Nous visons par cela des natures de taxes dont lassiette ncessite des donnes de tiers que le
prsident du conseil communal peut saisir et correspondre pour disposer de donnes de taxation
savoir la TTUNB et les Dbits de boissons, en loccurrence. Cela est galement valable pour les
redevances (TTPV et taxe de sjour ). Cependant, principalement pour la TTUNB
particulirement, le recours au service cadastre et de lANCFCC savre utile en cas de non
disposition de recensement des terrains par la commune. Aussi, en matire danalyse des
dclarations des CA des dbitants de boissons, linformation fournie par la DGI peut savrer
capitale dans les redressements et les contrles des dclarations et permettre lassiette de
constituer une grille de CA. Noublions pas galement que la commune peut produire des actes
la DRI qui seraient la base de cration dassiette au titre des taxes gres par lEtat (TH, TSC et
taxe professionnelle). Le Permis dHabiter constitue une pice maitresse pour les services
tatiques des impts. La production rgulire mensuelle et systmatique de cette pice rend
lopration de recensement annuelle au titre de ces taxes une simple affaire denqute pour la
recherche des faits gnrateurs dimpt.

Il ressort de ces propos que lchange de donnes entre les administrations (Communes,
ANCFCC, DRI, autorits locales .) est le seul garant dune mise jour et dun largissement de
lassiette par nature de taxe. Lmergence de projets de conventions locales, visant lapport de
conseil aux services communaux de la fiscalit et la facilitation de lchange de donnes,

15
corroborent ce besoin de rduction des erreurs et des risques (dassiette pour lAFL et en
recouvrement pour le comptable public).

4.8.La question de lestimation du potentiel financier et fiscal et ses insuffisances :

Evoquer la notion de potentiel fiscal semble tre prmatur, il faudrait dabord voquer le
terme mobilisation des ressources , audit et valuation de la capacit de mobiliser ces
dernires , avant de concevoir une estimation du potentiel ou dapprhension de ce potentiel une
fois estim ou valu. En France, lEtat a mis en place des modalits de calcul du potentiel
financier et fiscale des communes qui sont clairement arrtes dans le code gnral des
Collectivit locales. Une mthodologie qui sert la fois dans la connaissance des sources fiscales
et des niveaux de recettes mais galement ouvre droit la comparaison par des coefficients
caractre national par des taux moyen nationaux par nature de taxe. Cette mthodologie base sur
4 nature de taxes directes des communes dont celle sur le bti et le non bti constitue un outil
danalyse robuste pour les dcideurs et le rgulateur afin dassurer des leviers de prquation entre
types de collectivits.

Au Maroc, on ne peut prtendre encore pouvoir estimer le potentiel fiscal des communes, puisque
les calculs faits, en audits et par les services de lAFL ou mme encore le comptable public,
partir dassiettes existantes nest pas une opration dvaluation du potentiel. Recenser dabord,
largir lassiette existante ensuite, sont les actions les plus prioritaires dans ldifice de
lvaluation du potentiel fiscal domestique.

4.9.La question de la prquation entre les Collectivits Territoriales :

La prquation entre les Collectivits Territoriales reprsente aujourdhui le parent pauvre de la


fiscalit locale marocaine. En effet, la part de la TVA constitue des fois 30 +50% des ressources
communales, do le besoin de prvoir de nouvelles ressources propres ou de transferts de lEtat
pour accompagner le dveloppement de ladministration locale. Dailleurs, la gestion de limpt
ne prend pas en compte les disparits entre les faibles contributions et les fortes limpt local.
Les collectivits locales ne sont pas toutes de mme taille, mme effort fiscal, et mme potentiel
pour lever limpt et la redevance. Notons au passage, que la rgion a repris de limportance
dans le cadre de la mise en place des 12 rgions au lieu des 16. Ce qui a permis de leur prvoir des
sources nouvelles et de renforcer les taux sur lIS et lIR (qui taient de 1%, dsormais de 5% dans
le projet de loi organique), tel que prvu par la loi organique sur la Rgion. Il semble ainsi que le
lgislateur a compris le besoin de renflouer la situation actuelle o lon a voulu beaucoup de la
Rgion sans ressources de la part de lEtat. Le levier de limpt local ntant pas suffisant des
transferts sont de ce fait attendus sur la priode post-lections rgionales et communales au mois
de septembre 2015.

4.10. Laudit et la matrise des services fiscaux communaux

Quels sont les dfis relever pour une nouvelle gouvernance de la fiscalit locale ? A ce
questionnement, les rponses des responsables entretenus ont considr la gouvernance des
ressources communales plusieurs aspects, savoir : contrle et audit du travail accompli par les
services fiscaux locaux ; valuation de lexistence dun fort dispositif de sparation des tches
internes ladministration fiscale locale ; mise en place dun systme dincitation (incentives) des
agents et des cadres exerant au sein de ces services fiscaux locaux. Cette question retentissante a
t souleve par les dcideurs centraux et locaux. Sinon les agents communaux ne sauraient
assurer leurs tches et dfendre le droit communal par limpt et enfin, une allocation raisonnable

16
des ressources aux services dassiette (en matriel informatique et en ressources humaines
qualifies) au sein des rgies de recettes. La DGCL et les Wilayas doivent appuyer ces services en
mthodes et moyens de travail pour accomplir pleinement leur rle. Nest-il pas temps que la
nouvelle gouvernance locale puisse intgrer les valeurs du new management public, savoir les
valeurs ?

Pour les auditeurs publics sonds par rapport la question de la performance des services
fiscaux locaux, elle ne peut tre mesure que par latteinte des objectifs. Ce qui nous renvoie selon
les responsables la mise en place de plans daction chiffrs avec un chancier, par nature de
taxe et par redevance. Tandis que la ncessit dune rationalisation des choix de ladministration
reprsente le moyen de lever limpt en rduisant les cots de cette dernire. Une action de
recouvrement efficace est celle qui saura assurer un rendement fiscal en mobilisant peu de moyens
ou mutualisant entre celles de plusieurs acteurs.

Pour les chefs des rgies communales et des divisions des ressources financires (DRF), pour
tre efficace dans la gestion des processus de la recette locale, les circuits administratifs doivent
tre bien huils et les agents sont censs avoir la matrise des processus. Les procdures et les
visas entre les cellules dassiette et de liquidation voir avec les rgisseurs et leurs supplants pour
accepter lacquit aux guichets peuvent apporter des signaux defficacit administrative. Enfin,
selon les deux catgories de responsables entretenus, loptimisation des processus de mobilisation
de ressources fiscales locales, passerait par le renforcement du contrle interne public au sein des
rgies communales et des divisions de dveloppement des ressources financires communales et
rgionales, le contrle fiscal, llargissement de lassiette et lestimation du potentiel financier et
fiscal.

5. Moyens daction pour pallier aux risques fiscaux locaux :

Nous arrivons aux propositions en faveur dattnuer les risques fiscaux locaux et leur gestion.
Nous considrons que solutionner les maux dont souffre la fiscalit locale revient moderniser les
structures et coordonner au mieux lopration de recensement de la TH, TSC et de la TP et ce en
fluidifiant les circuits administratifs la recherche dune meilleure performance dans le service
public fiscal, investissant dans les systmes dinformation (parent pauvre de la fiscalit locale) et
renforant la qualification des ressources humaines communales.

5.1.Assurer une bonne gestion et coordination de lopration de recensement des trois taxes
gres par lEtat (DGI) :

Sorganiser pour raliser les travaux du recensement et mettre en uvre les indicateurs de suivi :

a) Rcuprer la BDD des abonns (eau ou lectricit) auprs des rgies autonomes ou
concessionnaires ;
b) Justifier lcart entre les donnes de la DRI et le nombre des abonns (eau ou lectricit)
c) Ciblage des zones potentiel pour la TH, TSC et TP (quartiers neufs et lotissements
rceptionns ;
d) Etablir un programme des sorties en confrontant le rsultat avec lexercice coul ;
e) Impliquer lautorit locale (agents dautorit et auxiliaires dautorit), en veillant :
Etablir un programme pousant la logique du dcoupage administratif par AA
Estimer le potentiel de lopration de recensement par AA (indicateurs lappui)
Renseigner les lments ncessaires la taxation par les agents communaux et les
Auxiliaires dAutorit

17
f) Etablir PV douverture conforme au modle de la DGI ;
g) Tenir des runions entre la commune et la DRI courant lopration ;
h) Exiger un feedback du terrain par AA auprs des agents communaux par le DAF (rgie
municipale) ;
i) Actualiser la grille des valeurs locatives munis des liasses des impts dont disposent les
services dimpts et qui servent de base importante dvaluation de la VL et pour son
actualisation;
j) Etablir un PV de clture conforme au modle us par la DGI.

5.2.Fluidifier les circuits administratifs la recherche dune meilleure performance dans le


service public fiscal :

Les actions que devraient mettre en pratique les services fiscaux locaux peuvent tre numres de
faon non exhaustive dans ce qui suit :
La production du quitus fiscal local et la coordination entre les services de
lAdministration Fiscale Locale ;
Lactualisation des donnes et leur rapprochement entre les services ;
Les dlais de prises en charge des ordres de recettes par nature de taxe ;
Les dlais de mise en recouvrement ;
Le retour / feed-back sur les donnes affrentes aux prises en charge des rles aux services
fiscaux de la commune par la comptable ;
Lchange de donnes entre administrations publiques ;

5.3.Investir dans les systmes dinformation :

Lavenir de la fiscalit locale est linformatique. Les professionnels consults ne cessent de


laffirmer. La modernisation de la fiscalit locale au Maroc passerait par lindustrialisation des
avis dimposition et des ordres de recettes produits par lordonnateur / le prsident de conseil
communal. La mise en place dune vritable administration fiscale locale moderne efficiente et
efficace en dpendrait largement assurent les professionnels entretenus. Mais, pourquoi cet
engouement pour les Systmes dInformation de gestion des recettes locales (taxes et
redevances) ?
Ils sont une source dexactitude de lassiette et de sauvegarde de cette dernire ;
Ils fournissent dsormais une gestion des tableaux de bords sur lassiette, les exonrations,
les paiements, les listes des impays, les dclarations, la production systmatique et avec
des dlais garantis et surveills des avis dimposition et des taxations doffice, aussi
permettent-ils la confection des ordres de recettes ;
Ils sont surveills et matriss au moyen de logins et mots de passe renseignent les chefs de
service aisment les suppressions, les nouvelles crations et informent sur les
modifications, ainsi que les agents qui y sont responsables ;
Ils produisent des donnes actualises aux gestionnaires locaux ;
Ils permettront lestimation du potentiel apprhend par les systmes fiscaux locaux et
donc le suivi de cette assiette (potentiel apprhend) par nature de taxe.

5.4.Renforcer la qualification des ressources de lAdministration Fiscale Locale (AFL) et le


redploiement des cadres :

Deux chantiers sont tudier dans ce sens, nous les mettons en valeur, vu leur importance cruciale
dans lamlioration dcisive des niveaux de performance des services fiscaux communaux. Il
sagit de la qualification des cadres et des agents communaux des recettes fiscales locales et du
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procd de mise disposition des cadres et des agents communaux auprs des services de
recouvrement du comptable public.
La formation dans les mtiers du contrle, du contentieux et sur les progiciels de
gestion des taxes et des redevances est une exigence si lon veuille moderniser les
services fiscaux communaux. dans lattente de limplmentation de Gestion Intgre des
Recettes (GIR), des formations sur le dispositif informatique pourraient renforcer les
acquis et prvenir les risques derreurs de liquidation et fluidifier le travail des rgies.
Lapport des services comptables du trsor peuvent tre dun apport significatif ce stade.
La mise disposition dagents et du personnel communal qualifi peut contribuer la
rduction du manque avr du personnel chez le comptable public (trsorier prfectoral ou
provincial), pourtant, les rgies sont elles-mmes dans le besoin de personnel qualifi et
capable de sengager dans des contrats objectifs-rsultats par priode. Ce qui nest pas le
cas dans bon nombre de communes selon les professionnels consults. un autre aspect et
pas des moindres, mrite galement dtre signal. Il sagit de lindemnit verse au
personnel communal mis la disposition des services du comptable public. Autant elle
fournit une raison srieuse dengagement du cadre communal dans le processus de
recouvrement pour le bnfice de la commune, autant elle frustre le personnel des rgies
qui trouve dans cette pratique une injustice. Cela ressort des messages tacites des
responsables des rgies entretenus.

Conclusion
Il ressort de cette consultation des professionnels de la fiscalit locale et des valuateurs publics,
quafin de concrtiser le jeu de coordination dans la gestion fiscale locale, il serait judicieux de
russir un vritable passage vers un management concert et partenarial pour la mobilisation des
ressources locales. Ce dispositif de management doit tre bas sur des objectifs chiffrs fixs
pralablement et valus a postriori. Il est recherch aussi une meilleure collaboration avec la
Direction Rgionale des Impts (DRI), afin de maintenir un processus de mise jour continue de
lassiette (TH, TSC et TP) principales sources de la recette communale. Aussi, il y a lieu de
rsorber les conflits naissant dans la relation avec le comptable public (Trsorerie Prfectorale)
surtout en matire des prises en charge des ordres de recettes. Enfin, lapurement des Restes
Recouvrer (RAR) qui psent sur les finances communales, mrite lui seul une discussion
srieuse sur les limites du recouvrement de limpt local par lEtat et par ladministration
communale elle-mme (RAR des taxes gres par lEtat et RAR des taxes gres par les services
des communes). Le cas des grandes villes forts RAR lafft de ressources, dont les titres de
recettes sont mis mais dont leffort fiscal serait faible ou inefficace, tmoigne de lactualit de cet
aspect au cur de la fiscalit locale. Les outils de rponse au problme du recouvrement devraient
prendre en compte les particularits des villes, le dispositif organisationnel existant au sein de
ladministration fiscale locale et les capacits de contrle fiscal de cette dernire.
Bibliographie :

Dahir 1-07-195 du 19 kaada 1428 (30 novembre 2007) portant promulgation de la loi n
47-06 relative la fiscalit des collectivits locales.
Dahir n 1-07-209 du 16 hija 1428 (27 dcembre 2007), portant promulgation de la loi n
39-07 dictant des dispositions transitoires affrentes taxes, droits, contributions et
redevances dus aux collectivits locales promulgue
Organisation des finances locales 2009 publications du centre de communication et
publication DGCL/MI, 2009.
Rapport de la cour des comptes sur la fiscalit locale au Maroc, fvrier 2015 ;

19
Rapport N9/2012 du CESE sur le systme fiscal au Maroc ;

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