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AUDIT FISCAL Cartographie des risques fiscaux et évaluation du contréle interne fiscal Présentation : ASSAD Chabane ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE L’ AUDIT FISCAL Introduction La fiscalité est devenue l'une des préoccupations majeures de toute entreprise puisque mieux gérer la fiscalité, c'est mieux gérer les finances de Ventreprise. Par la multiplicité, la complexité et I'instabilité de ses textes, la fiscalité génére de plus en plus de risques. Elle est pergue comme une contrainte dont la maitrise est difficile dans la mesure oii toute décision est porteuse d'incidences fiscales. Ainsi, il importe pour l'entreprise qui choisit une stratégie de transparence fiscale (respect volontaire de la législation fiscale) d'étre consciente que ladite stratégie ne la met pas & Vabri des risques fiscaux. Llauit fiscal est une mission spécialisée permettant dobtenir des indications sur l'ampleur du risque encouru par V'entreprise. Il vise done & identifier les risques fiscaux auxquels s'expose entreprise et permet aussi l'évaluation de sa gestion fiscale. Il importe, en conséquence, dans un premier temps de définir les objectifs de l'audit fiscal, car c'est par la définition des objectifs que l'on pourra justifier le cadre conceptuel de l'audit fiscal. Dans un second temps, il convient de s‘interroger si tels objectif’ ne se retrouvent pas dans d'autres missions d'audit, comme audit financier ou audit juridique. Il est nécessaire de dissocier Vaudit fiscal de missions voisines. L'existence d’une mission spécifique d'audit fiscal implique "autonomie de audit fiscal Objectifs et statut de ’'auditeur fiscal L’audit fiscal a pour objectif examen de Ja situation fiscale de l’entreprise. Il s*agit en fait, en ayant recours des spécialistes en la matigre de voir de quelle fagon l’entreprise appréhende la fiscalité et comment elle intégre le paramétre fiscal. En effet, la situation fiscale d’une entreprise est influencée par deux types de décisions. Tout dabord, et c’est certainement l’aspect le plus répandu, la situation fiscale de l’entreprise est influencée par des décisions dont l’initiative échappe & celle-ci, ces décisions ne sont en réalité que la résultante d’obligations légales, obligations auxquelles ’entreprise doit se conformer sous peine de s’exposer a des sanctions. A lopposé, la situation fiscale de Ventreprise peut étre influeneée par des décisions dont I’initiative lui appartient ; dans le cadre de ce type de décisions, I’entreprise peut influer sur sa propre situation fiscale. Elle peut, dans une certaine limite, et avec plus ou moins de succés, moduler importance de sa dette fiscale ; cela est essentiellement fonction de utilisation qu’elle fait des choix fiscaux et des options fiscales dont elle dispose. Ces deux types de décisions déterminent de fagon naturelle les objectifs d’un audit fiscal, lesquels justifient de l’existence de la mission. D’une part, celui-ci va s’assurer que l’entreprise respecte effectivement les obligations légales auxquelles elle est soumise et qu’elle se conforme 4 la régle fiscale. L’audit fiscal vise alors & vérifier que I’entreprise ne s’expose pas des risques fiscaux imputables au non respect de la loi fiscale. D’autre part, 'audit fiscal va évaluer l’aptitude de l’entreprise a utiliser, au micux de ses intéréts, les possibilités que lui offre la Iégislation fiscale, son aptitude & faire preuve Wefficacité dans le cadre de sa gestion fiscale. L’audit fiscal vise alors 4 vérifier que Ventreprise ne s’expose pas un risque de perte d’opportunité di a une méconnaissance d’une disposition favorable qui peut générer un manque gagner important. Lesdits objectifs assignés a l’audit fiscal permettent de s’interroger sur le statut de ’auditeur fiscal. ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes 1 L’audit fiscal mesure le risque fiscal Le systéme fiscal algérien se caractérise par son caractére déclaratif ; il met & la charge du contribuable plusieurs obligations qu'il doit respecter. En effet, la réglementation fiscale prévoit que L’accomplissement du devoir fiscal suppose la déclaration spontanée de l’impat dans les délais imparts et le respect des autres obligations prescrites par la Iégislation fiscale. Ce caractére obligatoire de la déclaration est accompagné par un droit de contréle dévolu a administration fiscale Le fait pour une entreprise de ne pas se conformer & la régle fiscale l'expose 4 des sanctions on cas de contrdle. II y a un risque fiscal, risque d’autant plus important que Ia législation est & la fois complexe et mouvante. Le triple pouvoir de contrdle, de redressement et de sanction dévolu a l'administration fiscale constitue la véritable nature du risque fiscal. La connaissance des domaines et sources des risques fiscaux, et donc la mesure de ces risques justifient le recours & audit fiscal. 1 La nature du risque fiscal Le contrdle fiscal se définit comme le pouvoir reconnu a l'administration fiscale de réparer les omissions, les insuffisances ou les erreurs d’imposition commises par les contribuables. Il est le corollaire logique et indispensable de tout systéme déclaratif. En effet, le fait pour une entreprise de ne pas se conformer a la régle fiscale "expose a des sanctions en cas de contréle. Ce risque de contréle retient d'autant plus I'attention de 'entreprise que l'administration assorti du pouvoir de contréle , dispose d'un pouvoir de redressement et de sanction. Le respect de la régle fiscale est l'objet de contréle par administration La contrepartie du systéme déclaratif réside dans la possibilité octroyée a I’administration fiscale de contréler l’exactitude des déclarations déposées par les contribuables. Si l'impét n'est pas toujours une contrainte bien acceptée, le contrOle lest assurément encore moins ; mais quoi qu’il en soit, le contrdle reste un mal nécessaire. Afin de veiller au respect de la réglementation fiscale, le législateur a doté administration de méthodes variées de contréle. 1.1. La vérification préliminaire La vérification préliminaire n’est pas subordonnée & la notification d’un avis préalable et ne fait pas obstacle a la vérification approfondie de la situation fiscale La vérification préliminaire est formelle, elle s‘effectue dans les bureaux de administration fiscale et sur la base de piéces détenues par 'administration, elle recouvre l'ensemble des interventions des services de l'administration fiscale ayant trait & la rectification des erreurs ou omissions évidentes, elle est constituge par ensemble des travaux que 'administration effectue dans ses locaux et au cours desquels le service procéde 4 l'examen critique des déclarations a V'aide des renseignements et documents dont il dispose Ainsi, la vérification préliminaire revétit deux formes de contrdles : a) Le contrdle formel : qui vise A s’assurer que les déclarations ont bien été souscrites et qu’elles ne contiennent pas d’erreurs évidentes. Ce contréle peut étre quasiment informatisé 2) Le contréle sur piéce : qui consiste 4 procéder a une vérification analytique par un examen, une analyse critique globale et le contrdle de cohérence des déclarations, sur ka ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes base des éléments figurant dans le dossier et tous les documents dont dispose l'administration. Ce contrdle aussi peut étre réalisé en grande partie par un systéme informatique 1.2. La vérification approfondie ification approfondie porte aussi bien sur les obligations fiscales que sur le montant des différents impéts mis, par la loi, & la charge du contribuable. Deux formes de vérification approfondie sont prévues: la premigre est basée sur la comptabilité et ne concerne done que les contribuables soumis & lobligation de tenir une comptabilité, elle permet 4 l'administration fiscale de contréler le chiffre d'affaires et les bénéfices déterminés par la tenue d'une comptabilité; la seconde est basée sur les renseignements et documents dont dispose administration fiscale ainsi que sur les présomptions de fait ou de droit, elle concemne tous les contribuables, y compris ceux qui sont soumis 4 obligation de tenir une comptabilité, elle permet 4 administration de s'assurer que le total des revenus ou bénéfices déclarés correspond aux revenus ou bénéfices réalisés, selon la doctrine administrative, rien n'empéche que ces deux méthodes d'intervention puissent étre mises en ceuvre simultanément. 2, Le pouvoir de contrdle de administration est assorti d’un pouvoir de redressement et de sanction Le constat d’irrégularités peut entrainer de lourdes sanctions pour ’entreprise, Vadministration ayant non seulement un pouvoir de redressement (2.1) lui permettant de mettre en recouvrement l'impat éludé, mais également un pouvoir de sanction. 2.1. L’administration dispose d’un pouvoir de redressement Ayant mis en évidence les irrégularités commises par l'entreprise, l'administration va réclamer a celle-ci I’impét qui n’a pas été payé en temps voulu et qui correspond aux inrégularités constatées. II s'agit par exemple de l'impat lié a des charges qui ont été déduites & tort pour la détermination de la base imposable (non réintégration des amortissements non déductibles fiscalement: amortissement du fonds de commerce, des voitures de tourisme d'une valeur supérieure 4 1000 000 DA, etc.); a des dépenses ayant le caractére d'immobilisations ou de stocks et qui ont && comptabilisées parmi les charges (erreur de qualification). Ces redressements peuvent étre fort importants, notamment lorsqu’ils correspondent & Vagrégation d'irrégularités détectées par l’administration sur l'ensemble des exercices contenus dans la période vérifige 2.2 L’administration dispose d’un pouvoir de sanction L’administration ne se contente pas de ramener a son juste niveau le montant de la dette fiscale de l'entreprise. Elle va sanctionner cette derniére pour les irrégularités commises. Ces sanctions s‘appliquent non seulement en cas dinsuffisance mais aussi en cas de défaut ou de retard dans la production des déclarations. Elles ont pour objectif, soit de percevoir une sorte de pénalités de retard auprés de l'entreprise pour réparer le préjudice subi par le trésor, soit de sanctionner plus nettement la faute méme de l'entreprise. On distingue deux grandes catégories de sanctions: + Les sanctions fiscales administratives (pénalités de retard et de recouvrement, amendes fiscales relatives & la retenue & la source et les pénalités pour défaut ou insuffisance de droit de timbre); ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes + Les sanctions fiscales pénales (infractions passibles de sanctions pénales comportant une amende et un emprisonnement ou l'une des deux sanctions). L’éventail de sanctions, pénales ou non, dont dispose l’administration apparait fort important suffisamment puissant pour altérer le cas échéant de fagon durable la situation financiére dune entreprise Cette perspective est de nature 4 favoriser le développement d’une préoccupation d’ordre fiscal dans l’entreprise. Cette préoccupation traduit lincertitude des membres et partenaires de l’entreprise quant & I’existence d’un risque fiscal, A son ampleur et au danger potentiel qu'il représente pour l’entreprise. C’est pourquoi, la volonté de mieux cerner ce risque peut justifier le recours 4 l’audit fiscal. Ii Cartographic des risques fiscaux 1, Les domaines de risques fiscanx Selon une approche inspirée des travaux de Price Waterhouse Cooper, les risques fiscaux peuvent éire analysés et regroupés en sept domaines, dont l'ensemble combiné constitue le portefeuille de risque fiscal de l'entreprise (1) Les risques de transactions ; (2) Les risques de situation ; (3) Les risques opérationnels (4) Les risques de compliance ; (5) Les risques comptables : (6) Les risques de management ; (7) Les risques de réputation ; (8) Le portefeuille de risque fiscal de Ventreprise. 1.1. Les risques de transactions Chaque transaction rencontre limpét. Plus la transaction est complexe, non courante ou non routinidre, plus elle peut générer des incertitudes fiscales et, par conséquent, des risques fiscaux. Llentreprise s'expose davantage aux risques de transaction dans certaines circonstanees telles que: - La non implication, en temps opportun, de compétences fiscales dans la transaction ; - Lrabsence d'un cadre de politique générale qui départage ce qui est acceptable de est pas ; - La méconnaissance des pratiques administratives ; - Liabsence de perception des risques associés & la transaction et a sa documentation Kégale. qui ne Ces transactions sont risquées car les procédures mises en place par l'entreprise concernent généralement les opérations courantes (achat, vente, dépot de déclaration, etc.). L'entreprise doit savoir que certaines opérations sont généralement suivies d'une vér mn fiscale approfondie et doit par conséquent apprécier l'opportunité de les envisager. 1.2. Les risques de situation Le risque fiscal dépend de son impact et de sa probabilité de survenance. La probabilité de survenance dépend de l'action ou de la réaction de l'administration fiscale face & une situation ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes Ainsi, cette probabilité est plus élevée lorsque lentreprise se trouve dans certaines situations génératrices en elles-mémes d'un fort attrait du contrdle fiscal telles que: ~ entreprise évoluant dans un secteur mal réputé ou entreprise ayant une mauvaise réputation, - entreprise importante, - entreprise générant un crédit chronique de TVA ou d'IBS notamment lors des premiéres demandes de restitution, - entreprise agitée socialement, - mésentente grave entre les associés générant de nombreux litiges - entreprise faisant objet de dénonciations (le plus souvent anonymes), ~ entreprise déposant des declarations qui révélent des incohérences lors des contrdles sommaires. ~ aceroissement de patrimoine des associés et/ou dirigeants sans cohérence avec les revenus déclaré 1.3. Les risques opérationnels Le risque fiscal opérationnel concerne les risques sous jacents & application des lois et réglements fiscaux régissant les opérations quotidiennes de lentreprise. Ces opérations auront différents niveaux de risque fiscal, dont la gravité varie selon que la fonction fiscale est proche ou non du déroulement de ces opérations Les risques opérationnels impliquent tous les services et toutes les personnes concernées par la fiscalité et non pas uniquement la fonction fiscale de Ventreprise (approvisionnement, transit, comptabilité des stocks, personnel, trésorerie et finances, commercial, facturation, livraison, transport, investissement, compiabilité, etc.) Le risque associé au formulaire relatif & ces opérations courantes est un des exemples de risque dont les conséquences sont trés importantes. 1.4, Les risques de compliance Crest le risque associé au degré de respect des lois et réglements en vigueur. En effet, chaque entorse & la législation fiscale est source de risque fiscal. Ce risque est en suite fonction - de la qualité des procédures de gestion et de synthése des données comptables et fiscales et de leur révision (audit interne et audit externe), - de Ja fiabilité du systéme d'information, ~ de la compétence fiscale des personnes intervenantes, et = des procédures de veille fiscale (mise au courant des nouvelles législations, des réglementations, de la doctrine et des pratiques administratives fiscales). 15. Les risques comptables La comptabilité est un instrument de synthése et de calcul de I'assiette fiscale. Elle constitue la principale base du contrle fiscal et, par conséquent, de découverte de défaillances fiscales. La comptabilité incame aussi les options de la direction qui ont une conséquence fiscale (théorie de affectation, dégrévement physique, choix des méthodes comptables, etc.). La comptabilité apparait done & la fois comme étant la premiére source de menace fiscale mais aussi l'outil de formalisation des options jugées offrir une opportunité pour I'entreprise. ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes 1.6. Les risques de management Peu d'entreprises documentent et formalisent leur gestion du risque fiscal. Dans ce cas, le principal risque réside dans le fait que la gestion du risque fiscal se trouve dans les tétes des personnes qui en sont chargées. L'absence de formalisation et de communication de la politique de gestion du risque fiscal peut exposer l'entreprise a des difficultés, si les personnes qui lappliquaient quittent 'entité sans préparer la reléve. 1.7. Les risques de réputation « Une réputation irréprochable est pour une entreprise l'un des biens les plus précieux qui soient». Dans le domaine fiscal, une bonne réputation est le fruit du respect par I'entreprise des réglementations fiscales applicables. Elle constitue pour I'entreprise un signe sécurisant garantissant des préjugés favorables de la part de l'administration fiscale. Nos attitudes sont toujours déterminges par la réputation de la personne ou de lentreprise ou de organisation avec laquelle nous traitons. Il en est de méme de 'administration fiscale, des fournisseurs, des clients et de toutes les parties qui traitent avec l'entreprise. 1.8. Le portefeuille de risque fiscal de l’entreprise Chaque domaine de risque fiscal doit étre continuellement présent 4 lesprit et pris en compte de fagon isolée et agrégée avec les autres domaines de risque dans I'évaluation du profil de risque fiscal de l'entreprise. Le portefeuille de risques fiscaux est constitué par l'agrégation de l'ensemble des risques fiscaux. Aprés les traitements appropriés des risques, le risque résiduel résultant du portefeuille des risques fiscaux de l'entreprise est acceptable s'il se situe, au pire des cas, en dessous de notre seuil de tolérance global au risque en sachant qu'un risque peut étre toléré : (i) sil n'est pas de nature 4 mettre en péril les performances d'une entreprise, (ii) et lorsque le cot pour le traiter dépasse les bénéfices que l'on peut tirer de sa gestion ou que son traitement est trop complexe et non aisé ou inopportun 2. Risques d’origine externe et risques d’origine interne La distinction entre ’origine exteme et interne des risques n’exclut pas leur interaction. Généralement, les risques d’origine exteme sont aggravés par les faiblesses intemes 2.1, Risques d'origine externes Les risques @origine externes peuvent étre regroupés en quatre catégories 1) La complexité des textes fiscaux ; 2) La discordance entre comptabilité et fiscalité ; 3) Le changement de la doctrine ou de pratique administrative ; 4) La maladresse de certains contréleurs des impats ; 2.1.1, La complexité des textes fiscaux La complexité du systéme rend son application plus difficile aussi bien pour I'administration ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes clle-méme que pour le contribuable, « A partir de cette idée, un systéme fiscal complexe est un systéme mal maitrisé et qui offre des voies d’échappement au contribuable. La complexité est la conséquence du jeu « du chat et de la souris » qui rdgle les rapports entre le fise et le contribuable » La complexité des textes fiscaux peut étre se mesurer 4 travers les deux critéres suivants : = le productivisme juridique et les incertitudes des textes. Le productivisme juridique Le productivisme juridique, se traduit par la multitude de textes qui régissent la matiére fiscale, Le droit fiscal se présente ainsi comme un droit volumineux, complexe et obscur. De ce fait, le contribuable se trouve dans une situation fragilisée, ne pouvant plus connaitre avec certitude son régime fiscal. Il plongera alors directement dans une ignorance croissante, en conséquence, dans une insécurité totale. Le volume important des régles fiscales applicables & la vie de lentreprise lui fait subir une multitude de risques liés au non respect des régles de forme fiscales. L’audit fiscal permet de s’assurer de la conformité par l’entreprise aux réglementations fiscales. I use une mission de détection et de prévention ; il ceuvre dans le sens dune plus grande sécurité fiscale de entreprise. Ainsi, il contribue a l'amélioration du niveau de maturité de la gestion fiscale. 2.1.2. Discordance entre comptabilité et fisealité Parce que comme le droit fiscal s’impose souvent aux comptes de l’entreprise, la comptabilité peut Gtre conditionnée par certaines régles fiscales. Les entreprises a gestion fiscale transparente se trouvent particuliérement confrontées a un dilemme entre la régle fiscale et les impératifs que requiert la production d’une information financiere fidéle. Le code de des impéts directes (CID) prévoit obligation pour les entreprises de tenir leur comptabilité conformément la législation comptable des entreprises. Alors que cette consécration Iégislative de la comptabilité comme base de détermination de la matigre imposable améne lentreprise & admettre les régles du droit comptable, il n'en demeure pas moins vrai, qu’en cas de divergence entre une régle comptable et une régle fiscale, le principe de Vautonomie du droit fiscal conduit privilégier la régle fiscale. Compte tenu des différences d'approche et des critéres de mesure des résultats, il est normal, quiil existe des divergences entre comptabilité et fiscalité. Mais divergence, n'implique pas incompatibilité. Bien au contraire, le point de départ pour la détermination du résultat fiscal est toujours constitué par le résultat comptable. Aussi, -Lorsqu'une régle comptable formulée dans le syst me comptable heurte une autre régle divergente résultant d'une disposition fiscale expresse, il est fait application du principe de lautonomie: la norme comptable appliquée est retraitée pour les besoins de la détermination du résultat fiscal. -En revanche, toutes les régles comptables formulées dans le syst8me comptable qui ne heurtent aucune disposition expresse de la réglementation fiscale s'imposent comme régles communes aux deux matiéres: comptabilité financiére et droit fiscal. Cette régle est aujourd’hui consacrée par une disposition légale expresse en France oii l'administration fiscale s'est engagée dans le sens d'une plus grande convergence vers les normes comptables internationales (IFRS). Dans le systéme américain et aussi anglais, les principes de comptabilité fiscale sont dans une ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes large mesure indépendants des régles de la comptabilité financiére. Les entreprises américaines ont deux séries d’états financiers leur permettant de bénéficier de certains avantages fiscaux sans dénaturer les informations financires divulguées aux investisseurs Par ailleurs, en Algérie, le bénéfice fiscal est déterminé partir du bénéfice comptable tout en procédant & des ajustements fiscaux. La prise en compte de ces ajustements conduit 4 ablir un tableau de détermination du résultat fiscal qui regroupe les différentes réintégrations et déductions. 2.1.3, La doctrine administrative : source de risque fiscal En raison de sa complexité, la norme fiscale prépare un terrain favorable & l'interprétation. Linterprétation consiste alors, a expliquer un texte dont l'ambiguité est certaine, avec des termes précis et clairs, en se limitant a son propre sens, sans pour autant modifier son contenu. En effet, la fonction interprétative est l'une des fonctions les plus délicates qu’assure l'administration fiscale a travers sa doctrine. La doctrine administrative est constituée des réponses ministérielles et des prises de position. Ces différents documents administratifs ont pour objet d'expliquer et commenter k dispositions fiscales, les interpréter. Néanmoins, dans sa pratique, la doctrine a tendance & dépasser son rdle simplement interprétatif pour légiférer en matiére fiscale, devenant ainsi une source indépendante du droit fiscal. Linterprétation administrative peut parfois aller au del du texte interprété, en déformant son contenu et en imposant sa vision qui différe de celle du législateur, cette pratique, qui bafoue la Iégalité, subit néanmoins certaines limites. En effet, le juge fiscal est compétent pour contréler la conformité de I'interprétation administrative a la législation interprétée, et proposer une interprétation plus neutre et surtout plus rigoureuse. Pour illustrer les aspects extensif®, abondants et contradictoires de la doctrine administrative. 2.1.4, La maladresse de certains contrdleurs des impots Agissant plus souvent par maladresse que par cynisme, certains contrdleurs peuvent provoquer un véritable traumatisme chez les personnes contrélées. Le choc ressenti par un contribuable droit et respectueux de ses obligations a la suite d'une mauvaise expérience avec le contréle fiscal peut l'amener & conclure qu'il est dans I'impossibilité d’échapper au redressement fiscal et de ne jamais pouvoir étre en régle. Selon le ministére des finances Belgique « des recherches récentes ont démontré qu’outre le poids de l’imp6t, la complexité et le caractére changeant de la Iégislation fiscale, la principale source de réticence des contribuables est « I’insécurité fiscale » c*est-i-dire l’impression de ne jamais pouvoir étre en régle et Ia crainte d’une vérification arbitraire », 2.2, Risques d'origine internes Les risques d'origine interne peuvent étre regroupés en deux catégories: 1) Risques liés aux procédures. 2) Risques liés aux personnes. 2.2.1. Risques liés aux procédures La prévention du risque fiscal passe systématiquement par 'adoption d'un ensemble de méthodes et de procédures fiscales. Des procédures défaillantes ou non adoptées aux besoins fiscaux de I'entité favorisent le développement du risque. Il convient done de prévoir des ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes procédures fiscales procédures de préparation des déclarations fiscales, procédures ayant trait A la retenue a la source, etc.) et de verifier leur efficacité par certaines méthodes de contréle. Les procédures fiscales ont pour objectif la diminution de la probabilité et de impact du risque inhérent. Liabsence de telles procédures aménent le risque résiduel & un niveau élevé, De ce fait, le risque résiduel devrait étre mesuré pour évaluer I'efficacité du processus de gestion des risques. Plus ce risque est jugé minime, plus le processus de management des risques mis en place est jugé efficace. 2.2.2. Risques liés aux personnes Les personnes peuvent présenter un risque de négligence, d'ignorance ou d'incompétence ou de manque de collaboration et d'esprit collectif. Les membres du personnel devraient avoir un comportement favorisant le respect volontaire de la loi fiscale, 11 convient de leur expliquer que le risque fiscal et sa gestion proactive sont au cour des valeurs de I'entreprise. Garantir les compétences fiscales et les qualités persomnelles exige non seulement que l'entreprise recrute des collaborateurs qualifiés, mais encore qu'elle veille & leur formation initiale et continue, ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE DE LA TECHNIQUE D’AUDIT FISCAL 1 Prise de connaissance générale et définition du cadre fiscal de la société auditée La phase de prise de connaissance générale constitue le volet principal et initial de cette dgmarche. Elle est considérée comme une phase nécessaire et commune A toutes les missions audit. En effet, le déroulement d’une mission d’audit fiscal emprunte largement & la démarche suivi dans l’audit financier. Ainsi, la premiére étape de cette mission est constituée d'une phase de prise de connaissance générale de l’entreprise comparable celle que I’on rencontre dans les missions d’audit financier (sous-section 1), La prise de connaissance du secteur d’activité et de son environnement réglementaire permet a l’auditeur de déterminer le régime fiscal applicable a ’entreprise et les avantages fiscaux et financiers auxquels elle est éligible (sous- section 2) sous-section 1 : Prise de connaissance générale de l’entité Selon la norme ISA 315, l'auditeur doit aequérir une connaissance de I’entité et de son environnement, y compris de son contréle interne qui soit suffisante pour lui permettre identifier et d°évaluer le risque et de concevoir et de mettre en ceuvre des procédures d’audit complémentaires. Acquérir la connaissance de l’entité et son environnement est un aspect essentiel de la conduite d’un audit. En particulier, cette connaissance donne les bases sur lesquelles s'appuic l’auditeur pour planifier l'audit et exercer son jugement professionnel notamment pour évaluer le risque. Cette étape préliminaire permet A l’auditeur de s*imprégner des spécificités fiscales de Ventreprise et d’obtenir de cette fagon de précieuses indications sur l’orientation future de ses travaux. Selon le § 6 de la norme ISA 315, ’obtention d’une connaissance de I’entité et de son environnement, y compris de son contrdle inteme, est un processus continu et cumulatif de collecte, de mise jour et d’analyse de l’ensemble des informations aux différents stades de la mission. La connaissance qu’a I'auditeur de la société et de son environnement consiste en la prise de connaissance du secteur d'activité et de son environnement juridique et fiscal. 1. Compréhension du secteur d'activité Le secteur d’activité dans lequel la société opére peut générer des risques spécifiques désignés par Jean-Luc Rossignol de « risques inhérents » résultant de la nature des activites ou de organisation et la structure de certains secteurs dominés par informel. 2, Compréhension et appréciation de l'environnement juridique et fiscal Diaprés le paragraphe 22 de IISA 315, « 'auditeur doit acquérir la connaissance du secteur dactivité concemée, de l'environnement réglementaire.... » Conformément a T'ISA 250 (Prise en compte des textes législatifs et réglementaires dans Vaudit des états financiers), «Pour planifier l'audit, 'auditeur doit acquérir une connaissance générale du cadre légal et réglementaire dans lequel s'inscrit lentité et son secteur d'activité, et déterminer dans quelle mesure elle s'y conforme.» ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes Lauditeur doit planifier et conduire son audit avec une attitude de scepticisme professionnel. Cela implique que l'auditeur doit reconnaitre s'il peut exister des circonstances favorisant le non respect par lentité des textes législatifs et réglementaires. Cette phase de prise de connaissance générale débouche sur l'établissement de plusieurs dossiers qui cernent des recueillis sur lentreprise dans les différents domaines: Lélaboration de ces différents dossiers forme le dossier permanent qui pourrait servir a Yauditeur dans ses prochaines investigations, Le dossier permanent comporte essentiellement les informations suivantes: Les informations juridiques L'auditeur fiscal devrait obtenir la documentation juridique nécessaire (statuts, les procés verbaux des assemblées générales ordinaires et extraordinaires), La collecte de ce type informations pourrait renseigner l’auditeur sur la possibilité d’ existence de risques spécifiques fiscaux. Pour illustrer importance du recueil d’informations juridiques de la société auditée, nous nous limiterons aux exemples suivants : ~ Société constituée contrairement aux dispositions du CNRC: Une société a responsabilité limitée constituée contrairement aux dispositions du CNRC (capital social non divisé en parts sociales 4 valeur nominale égale, la non répartition du capital en parts sociales entre les associés proportionnellement a leur participation, mention au niveau des statuts d'une responsabilité des associés dépassant leurs apports) est nulle, et elle est considérée comme une société de fait. Les informations fiscales Lors de cette phase, l'expert comptable s'interroge sur l'existence d'un service fiscal, et le cas échéant sur son organisation et sa position dans l'organigramme de l'entreprise. existence d'un service fiscal est un point fort pour le processus de gestion du risque fiscal. L'expert comptable étudie le fonctionnement de ce service et analyse les missions configes & des conseils extemes, A défaut de service dédié 4 la fiscalité, Vexpert comptable doit déterminer les personnes qui prennent en charge les problémes fiscaux, évaluer leur niveau de qualification et analyser leurs réles et attributions. L'expert comptable doit vérifier ensuite l'existence du dossier fiscal et la personne responsable de sa tenue, il examine également son contenu et la fagon de le tenir. Le dossier fiscal de Ientreprise auditée comprend trois dossiers: le dossier fiscal annuel, le dossier fiscal permanent et le dossier du contenticux fiscal. Tous les documents constitutifs de ces dossiers sont constamment mis 4 jour et bien classés. Ces dossiers comportent notamment: ~ la liste des produits commercialisés ou des activités exercées par l’entreprise et le régime fiscal propre a chaque produit ou activité ; - la cellule ou la fonction responsable des questions fiscales (établissement des déclarations fiscales, relations avec l’administration fiscale, études fiscales, documentation et suivi de Factualite fiscale, e - les déclarations fiseales déposées au cours des quatre dernieres années ; ~ les déclarations fiscales déposées au cours des années antérieures aux quatre derniéres années lorsque ces déclarations comportent un crédit d°IBS, de TVA et autres, crédits ayant été déduits des impéts et taxes dus au titre de ces quatre derniéres années ; ~ les états financiers et les notes fiscaux (tableau de détermination du résultat fiscal, un relevé détaillé des amortissements, un relevé des dons et subventions, un relevé détaillé ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes des provisions pour créances douteuses, un relevé détaillé des provisions constituées au titre de la dépréciation de la valeur des stocks, un relevé détaillé des provisions constituées au titre de la dépréciation des actions et des parts sociales, un état des participations dépassant 10% du capital d'autres sociétés) des quatre demniéres années ou des années antéricures concernées par lesdits reports d’impéts ou taxes ; = les redressements fiscaux notifiés a la société ; - le descriptif du régime fiseal de l'entreprise vis-d-vis des divers impdts et taxes auxquels la société se trouve soumise (impét sur les sociétés, TVA, etc....) ainsi que de politique fiscale ; = les textes fiscaux ou parafiscaux spécifiques régissant l’activité de la société, Les informations comptables et financiéres La compréhension du fonctionnement de I'entité auditée requiert la connaissance de certains chiffres clés: chiffre d'affaires, effectif, résultat net comptable, résultat fiscal, taux de TBS pour l'année et montant dIBS di pour chaque exercice auditée. Ces chiffres, présentés sous forme de tableau, permettent également de faire apparaitre un taux effectif d'imposition correspondant au rapport entre I'IBS payé et le résultat net comptable. Cette indication financiére peut fournir des éléments utiles sur le point de savoir si Yentité pratique des retraitements importants lors du passage de son résultat comptable & son résultat fiscal. L’ examen de la situation financiére de l’entreprise est aussi nécessaire, car celle-ci peut influer sur la détermination ou la recherche des erreurs ou irrégularités commises. Les entreprises vérifiées sont généralement choisies en fonction de certaines anomalies relevées dans leurs états financiers. Méme s’il convient de tempérer cette affirmation en relevant que administration peut utiliser d'autres critéres pour procéder & des vérifications, la détection d’anomalies dans les états financiers peut étre suffisante pour emporter la conviction des agents quant a existence dinrégularités, Ces anomalies peuvent étre constatées soit 4 l’occasion de "examen des seules informations fournies par l’entreprise (a), soit en rapprochant les informations émises par l’entreprise indications plus générales dont les services fiscaux sont en possession et relatives, par exemple, au secteur d’activité de l'entreprise telles que le ratio du taux de marge (b). a+ Incohérence fiseale : Dans la détermination du risque, Napparence fiscale joue un réle important dans la mesure ot 1a constatation d'anomalies ou d'invraisemblances dans les déclarations déposées 4 l'administration peut conduire cette demnidre & procéder & un contrdle fiscal. Compte tenu de l'importance des obligations déclaratives mises a la charge des entreprises, 'auditeur fiscal doit ainsi opérer des recoupements entre les diverses déclarations, & Vintériewr dun méme exercice, mais aussi par référence aux exercices antérieurs, b- Taux de marge : parmi les principales techniques extracomptables de redressement pouvant étre mis en ceuvre lors du contréle d’une entreprise sont les méthodes analytiques qui se basent essentiellement sur la reconstitution analytique des bases imposables a partir extrapolations basées notamment sur des ratios, des taux de marge ou de marque. Le ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes coefficient de la marge brute constitue « un test révélateur dans la vérification fiscale. Ces données de référence appelées selon Martial Chadefaux « zones repéres » permettent administration fiscale de rapprocher le taux de marge ou de marque de la société contrdlée avec celui du secteur d’acticité et de déceler, en conséquence, Wéventuelles anomalies, Bien que, Louis Ménard remarque dans le dictionnaire de la comptabilité et de la gestion financiére que dans usage, on confond parfois taux de marge et taux de marque, le calcul de ces deux ratios s’effectue comme suit : Taux de marge = marge brute commerciale (activité commerciale) ou marge sur coiit matiéres (activité industrielle) / cotit d'achat des marchandises vendues (activité commerciale) ou coit d’achat des matiéres consommées (activité industrielle) ; Taux de marque = marge brute commerciale (activité commerciale) ou marge sur cofit matidres (activité industrielle) / Chiffre d'affaires hors taxes Les informations opérationnelles Les processus opérationnels générent notamment des risques en matiére d’approvisionnement (risque de non opérer la retenue a la source sur les marchés d’approvisionnement), de stocks (risque de ne pas provisionner les matiéres ou produits périmés), de respect de la Kégislation, de recrutement et du départ du personnel ou encore de transport de marchandises et de facturation aux clients. D’autres risques peuvent aussi provenir des opérations intergroupes, La connaissance des différents processus opérationnels peut aider I’auditeur fiscal 4 identifier les différents impéts et taxes applicables a la société et de déceler, en conséquence, les risques fiscaux y afferents. Les informations sur les avantages fiscaux : Lauditeur devrait s’assurer que lactivité exercée par l'entreprise auditée n’est pas exclue des avantages. Examen des rapports et autres documents ayant un impact fiscal L’auditeur doit accorder une attention particuligre a l’analyse du passé fiscal de l’entreprise. Ceci conduit a un examen des différentes notifications de redressements, des demandes déclaircissements antérieurement regues, des dossiers de contentieux, des rapports antériewrs audit fiscal (interne ou externe) et des observations de nature fiscale formulées par les commissaires aux comptes. En effet, l'auditeur doit obtenir le maximum d’ ns sur les contréles fiscaux qui ont pu affecter antérieurement lentité auditée. Lissue de ces contréles fiscaux peut procurer d'utiles indications sur la fiabilité de la gestion fiscale de I'entité auditée, tout en fournissant un éclairage sur les zones de risque examiner plus perticuliérement dans le cadre de audit. L'ouditeur vérifie que les enseignements tirés de ses contrdles fiscaux sont correctement été pris en compte pour la détermination du résultat fiscal des exercices ultérieurs La lecture des différents rapports d’audit réalisés antérieurement dans l’entreprise, contractuels ou légaux est, aussi, une source précicuse d’informations pour l’auditeur fiscal. Les conclusions auxquelles sont parvenues les auditeurs financiers constituent un élément capital dans l’appréciation de la situation fiscale de l’entreprise. En apportant des éléments de réponse quant & l’exhaustivité, & la réalité et 4 V'exactitude des ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes cenregistrements comptables, la mission d’audit financier pourrait informer ’auditeur sur une minoration du chiffre d'affaires par exemple et la possibilité pour I'administration fiscale de recourir aux techniques extracomptables de reconstitution du bénéfice ou du chifire d'affaires. La mission d'audit légal inclut une évaluation du contréle interne, qui repose sur Videntification des principaux circuits d'information, Vauditeur fiscal examine le rapport du commissaire aux comptes sur le contrdle inteme puisque limpét peut apparaitre dans chacun des circuits ou systémes en place L’exemple de la TVA illustre ce phénoméne : les contréles destinés & renseigner V'auditeur sur Yenregistrement convenable des ventes peuvent étre adaptés de fagon a intégrer analyse du traitement de la TVA auprés des clients. Il en est de méme pour les achats ct la TVA déductible. Le caractére répétitif de la mise en ceuvre des dispositions relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires se préte assez bien & ce type de controle, Sous-section 2 : Définition du cadre fiscal de entreprise La définition du cadre de l’entreprise suppose l'étude de son régime fiscal, ainsi que Vappréhension des opérations spécifiques qu'clle réalise ou qu'elle envisage réaliser. 1. Définition du régime fiscal Avant de définir le régime fiscal de l’entreprise audit existence ou non d'un dossier fiscal permanent, , Tauditeur fiscal doit s‘assurer de En effet, a défaut d'existence d'un dossier fiscal permanent, 'expert comptable devra recommander au niveau de son plan d’amélioration la mise en place d'un dossier permanent. Le dossier fiscal permanent contient les éléments & caractére gi fiscal tels que : La déclaration d'existence; La déclaration d'investissement; C Les justificatifs de laccomplissement des formalités fiscales & caractére permanent Une copie des lois fiscales afin de justifier notamment d'options prises ou de bénéficier de régimes fiscaux particuliers; Les consultations écrites établies par les conseillers de lentreprise; Les notes communes et les prises de position émanant de I'administration fiscale suite aux questions ayant trait des questions touchant le régime fiscal de lentreprise; © Les copies des jugements des tribunaux ou d'études et articles ayant servi de base pour des choix fiscaux; Ete. Aprés avoir examiné et consulté le dossier fiscal permanent, lauditeur fiscal est tenu de définir le régime fiscal de la société auditée (en cas de défaut d'un manuel fiscal) avant de mettre en eeuvre les procédures de validation. ral ayant trait au régime Ce cadre fiscal différe selon divers critéres dont notamment, et par ordre d’importance - le secteur d’activité de l'entreprise ; - le marché de I’entreprise (local ou étranger) et la typologie de la clientéle (Etat, organismes et entreprises publics, sociétés bénéficiaires du régime des avantages fiscaux telles que sociétés totalement exportatrices, grandes entreprises ou consommateurs ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes finaux) - les avantages fiscaux accordés au secteur dans lequel "entreprise opére ; - les avantages fiscaux accordés a ’entreprise en raison de son implantation géographique (pares d’activités économiques, zones de développement régional, etc.) ; - la volonté des dirigeants sociaux a intégrer la gestion fiscale dans le syst8me "information pour la prise de décision ; ~ la forme juridique de l’entreprise. La définition du régime fiscal permet de préciser les obligations fiscales auxquelles la soci est soumise (1.1) et la politique d’optimisation fiscale exercée par le biais de l’évaluation des choix fiscaux de l’entreprise (1.2). 1.1 Les obligations fiscales La définition des obligations fiscales consiste 4 préciser : - les impéts et taxes dont ’entreprise est redevable en précisant les modalités de leur liquidation (assiette, taux, fait générateur, exonérations, suspensions, etc.) ainsi que les modalités de leur déclaration (périodicité, formulaires utiliser, documents 8 joindre, documents & conserver pour justifier et expliquer les montants déclarés, etc.) ; - les obligations de fond ou de forme mises & la charge de I’entreprise en vertu des dispositions fiscales en vigueur. 1.2 La gestion fiscale Le cadre fiscal de Ventreprise auditée doit étre établi de telle maniére que Ventreprise supporte le mminimum d’impét en toute légalité. Il ne s’agit pas 1a d’une tentative de fraude ou d'évasion fiscale mais d’une gestion saine de l’entreprise encore qualifiée dhabilité fiscale in effet, il est légitime pour toute entreprise de sauvegarder dans la limite de la loi ses intéréts, A ce niveau, la mission de V’auditeur fiscal nécessite a la fois une parfaite connaissance de la réglementation et de la doctrine fiscale et une aptitude 4 gérer les différentes alternatives offertes a ’entreprise en vue de lui faire bénéficier des opportunites et avantages potentiels. Par prudence, les questions controversées et non tranchées par des prises de position (notes communes ou prises de position) feront objet de consultations & adresser A la Direction Générale des Impéts. 2.Opérations spécifiques Pour les faits et opérations exceptionnels, le risque fiscal n'est pas géré par les procédures courantes de contréle inteme mais par la mise en place de procédures spécifiques. L'expert comptable doit, pour cela, comprendre et analyser ces opérations. I] cherche done, si I'entité réalise ou envisage de réaliser de telles opérations, et c”est & travers la consultation de la documentation interne de I'entreprise tels que les procés verbaux des assemblées générales et des rapports de direction, Il étudie le régime fiscal applicable & ces opérations. Llexpert comptable procéde au rapprochement de la complexité fiscale de ces transactions au niveau de compétence des personnes ayant 4 traiter ces problémes afin d'examiner s'il n'y a pas de disproportion marquée, et en conséquence de risque de mauvaise maitrise du probléme. Dans ce cas, le risque est au demeurant double, puisquill s‘agit & la fois d'un risque dinefficacité fiscale mais également diirrégularité ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes Liattention de l'expert comptable est retenue sur certains points, non pas par I'importance des obligations incombant a I'entreprise mais par le fait que certaines opérations sont particuligrement examinées dans le cadre d'une vérification fiscale et sont donc des facteurs importants de risques, méme si leur traitement ne souléve pas de difficultés majeures. On cite & titre diillustration les opérations de fusion ou de scission. Il Examen du systéme contréle interne et du systéme d’information Le contréle interme "fiscal" est destiné & fournir "une assurance raisonnable" quant & la réalisation et & optimisation des opérations, la fiabilité des informations financiéres et la conformité aux lois ct réglementations en vigueur. La mise en place d'un contrdle interne fiscal efficace conduit & le considérer a la fois comme un moyen de vérification mais aus comme un moyen de maitrise de l'activité. Le contréle interne fait partie de 'approche par les risques et doit intégrer la fagon dont est structurée activité et les risques qui lui sont attachés, les évaluer par rapport a la stratégie puis les arbitrer afin de mieux les maitriser L'approche du référentie! international va bien au dela de la production comptable et financiére, Elle permet de considérer le contrdle interme non seulement comme un cadre de procédures mais aussi comme un outil de performance de Mentreprise. 1 en donne la définition suivante: " le contréle interne est un processus mis en ceuvre par le conseil dadministration, les dirigeants et le personnel dune organisation, destiné a fournir une assurance raisonnable quant & la réalisation dobjectifs entrant dans les catégories suivantes : - réalisation et optimisation des opérations; - fiabilité des informations financiéres; - conformité aux lois et aux réglementations en vigueur,, - Protection du patrimoine Le contréle interne est de considérer un lien étroit entre les objectifs que lentreprise s'est préalablement fixée du point de vue stratégique, de la rentabilité, de la communication et du respect des lois et réglements, et les risques qui y sont attachés du fait du secteur d'activité ou de l'organisation. Ces risques doivent étre mis en relation avec ceux que l'entité est préte a accepter et qui la conduisent & la mise en place de procédures. Risques et procédures sont ensuite étudiées pour chaque processus et font l'objet d'un suivi permanent. Cette nouvelle approche des risques place la direction et le systéme de flux dinformations au centre méme du contrdle interne mis en place. Avant de procéder 4 'évaluation du contrdle inteme et du systéme d'information fiscale, il y a lieu de définir ces deux notions (sous-section1). Ensuite, lexpert comptable procéde & evaluation du syst8me de contrdle inteme fiscal (sous-section 2). 1.Définition du contrdle interne fiscal La maitrise de la régularité fiscale constitue un indispensable préalable & toute volonté optimisation fiscale. Sa prévention exige une vigilance constante, dans la mesure od toute opération de l'entreprise a une répercussion fiscale. Un tel travail reléve de la compétence de la fonction fiscale de lentreprise. Cette prévention nécessite une évaluation globale du ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes processus fiscal afin d'optimiser le pilotage fiscal de organisation, Liorganisation se doit de réviser réguliérement son processus fiscal, pour s'adapter 4 un environnement réglementaire en évolution constante et par conséquent ses modes opératoires. Un audit fiscal régulier pour faire le point sur la pertinence des choix fiscaux de 'entreprise en fonction de sa situation et de sa structure trouve 1a tout son intérét pour évaluer sa performance fiscale, tout comme il est possible d'évaluer sa performance financiere. Dans ce contexte, la mission d'audit fiscal a précisément pour objectif 'examiner la situation fiscale de 'entreprise, en s'intéressant & la fois & la fagon qu'a 'entreprise d'appréhender la fiscalité, sa fagon d'intégrer le paramétre fiscal dans ses décisions et choix qu'ils soient de nature tactique ou bien stratégique et naturellement son niveau de risque fiscal. L'auditeur fiscal s‘assurera done en premier lieu du respect effectif des obligations fiscales, par le biais d'un contréle de régularité dont les résultats permettront de mettre en évidence les éventuelles erreurs commises ainsi que le risque qu’elles engendrent. Dans un second temps, il sera nécessaire d’évaluer l'aptitude de l'entreprise 4 gérer au mieux de ses intéréts les possibilités permises par les régles fiscales qui aménagent d'elles-mémes une marge de mainccuvre réelle susceptible doptimiser 1a situation fiscale. Le recueil des informations sur la nature et Vétendue du risque encouru permet, par ce double examen de régularité et defficacité, détablir un bilan de santé fiscal, un diagnostic fiscal, élément de diagnostic général de organisation. La démarche peut présenter deux objectifs: l'un offensif pour éviter une surimposition, l'autre défensif pour détecter et anticiper les risques fiseaux, surtout s'ils découlent de dispositifs hasardeux ou tout au moins audacieux. La démarche choisie aboutit éventuellement & la mise en place d'une chaine de contréle inteme fiscal. Cette chaine comporte des procédures de contrdle interne spécifiques établies & partir d'une cartographie du risque fiscal devenue utile non seulement au niveau de la direction fiscale de Yentité mais aussi de ses instances dirigeantes (conseil d'administration et comités d'audit et des risques). La mise en place d'une telle cartographie constitue en soi un véritable instrument de pilotage fiscal pour ’entreprise qui s'en dote Globalement, le contréle fiscal interne permet de : 1) assurer la conformité aux lois et réglementations fiscales en vigueur (maitrise de la technique fiscale); 2) produire une information fiscale de qualité de I'administration fiscale; 3) assurer un pilotage fiscal efficace de l'entreprise grace 4 la mise en place d'indicateurs de performance fiscale (tableau de bord fiscal); 4) assurer la fiabilité, lefficacité et la tragabilité des opérations et de la documentation afin d'attester de la fiabilité des chiffres fiscaux : calcul de l'impét, des provisions pour impét, suivi des flux intragroupe en fonction des politiques de prix intergroupe {adaptation de l organisation comptable aux besoins fiseaux); 5) sécuriser loutil informatique avec un contrdle rigoureux du systéme d'information fiscale tout en pronant une infrastructure facilitant la propagation des connaissances fiscales au sein méme de l'organisation. L’outil informatique doit ainsi étre en mesure de capter les évolutions et suivre les méthodes fiscales retenues. Dans ce contexte, le contréle inteme fiscal apporte une valeur ajoutée réelle, dans la mesure ol, en intégrant anticipation des risques, il ne se limite pas 4 I'évitement des ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes dysfonctionnements, Le systéme d'information fiscale apparait comme un composant essentiel du dispositif du contrdle interne fiscal. I permet de contréler plus efficacement le processus fiscal, , de mettre en aeuvre les outils permettant la mise en forme et l'interprétation des données et d’assurer une remontée adéquate des résultats des contrdles. 2. Définition du systéme d'information fiscale Lexistence d'un systéme d'information fiscale conditionne la qualité de la performance fiscale. Selon la définition de référence de Davis et Olson (1985), un systéme d'information est un ensemble d'éléments (humains, matériels, logiciels) permettant de eréer, de traiter et de communiquer des informations; il assiste des hommes, au sein d'une organisation, dans des fonctions d'exécution, de gestion et de prise de décision. Il regroupe par conséquent des. dispositifs techniques et organisationnels permettant de saisir, de conserver, de traiter et de transmettre des informations. Pour l'identifier, il est possible de retenir la représentation systémique avec le systéme d'opérations, le systéme de décision et le systéme d'information qui apparait comme une interface entre les deux préeédents avec une triple finalité : aide aux opérations, aide a la décision et aide a la communication. Le systéme fournit les informations utiles pour leur mission de pilotage et, enfin, assure une parité des échanges d'information & Vintérieur de 'entreprise et entre l'entreprise et son environnement, Selon M.Chadefaux et J.L-Rossignol, le systéme d'information fiscale se situe dans cette perspective au coeur de quatre préoccupations: le respect des régles fiscales, le fonctionnement de T'organisation fiscale interne a I'entité ou bien au groupe, I'informatique et naturellement Vactivité humaine relative & la création et l'utilisation de l'information fiscale. Le systéme information fiscale constitue une composante du systéme d'information global de Yentreprise avec lequel il se doit de communiquer, tout comme la politique fiscale est une composante de la politique générale de 'entreprise qu'elle alimente et influence. Il renferme a la fois un systéme de veille fiscale, un systéme d'alerte préventif ainsi qu'un systéme de taxe reporting susceptible de mettre en exergue les éventuelles défaillances. La mise en place de contréles fiscaux & blanc peut révéler la nécessité d'alimenter la documentation du processus de contrdle inteme fiscal sur la base de l'étude de la pertinence, de Tadéquation et de efficience des décisions prises et ainsi optimiser l'utilisation des moyens mis en aeuvre, Cette mise en place permet notamment de vérifier la capacité de organisation a restaurer ses données et & proposer a l'administration fiscale, en cas de besoin, des éléments de documentation ayant force probante. La formalisation nécessaire pour sécuriser la mémoire de Yentreprise vis-a-vis de ses dossiers fiscaux constitue sur ce point un outil utile pour une meilleure analyse du processus et attester en conséquence de l'intérét de V'instauration de moyens dalerte et de surveillance reliés 4 la cartographie des risques constatés, La nécessité de fournir une communication financiére plus efficiente associée a la genéralisation des progiciels de gestion intégrés renforce I'intérét d'une veritable gouvernance fiscale pour une meilleure efficacité et contraint les sociétés & remettre a plat leur systéme information fiscale afin de disposer d'une information constante et fiable sur leur situation fiscale, et notamment les frottements fiscaux susceptibles d'étre réduits ou méme évités. Elle confére de fait a 1a fonction fiscale un réle pivot, au méme titre que les financiers. Tl convient en fait d'analyser précisément le processus fiscal au sein de organisation en associant l'ensemble des acteurs externes mais aussi internes du systéme. L'association plus systématique de la fonction fiscale aux décisions de la direction générale permet d'en apprécier plus facilement la portée mais aussi les colts et risques fiseaux liés, présents et futurs. La nécessité d'une plus grande communication externe conduit aussi a influer de fagon plus effective le processus de création ou de modification de la norme fiscale, en cherchant & ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes développer une relation plus partenariale avec T'administration fiscale, qui affiche parallélement une volonté de dialogue et de transparence. L'analyse du processus fiscal est conditionnge mais conditionne aussi en fait la qualité de information fiscale de Vorganisation. La diffusion d'une information fiscale de qualité dépend & la fois des objectifs que se donne l'entité et de son éthique fiscale dans son rendu a l'administration. Elle dépend naturellement aussi de la qualité de Ja norme fiscale. La qualité et la compréhension de Tinformation fiscale s'apprécient par rapport A sa fiabilité, son caractére vérifiable, sa conformité aux régles, sa comparabilité et de fagon générale sa clarté. La garantie de cette qualité et de cette compréhension implique par conséquent le respect des régles fiscales naturellement, mais aussi une organisation répondant aux exigences de contréle et de -vérification ainsi que la mise en ceuvre de procédures de taxe reporting en vue d'une meilleure prise de décision fiscale et générale (actions de pilotage et de regulation). 3 Evaluation du contréle interne et le syst?me d'information fiscaux Liétape suivante de la démarche de I'expert comptable doit lui permettre d'apprécier efficacité du systéme de contrdle interne et du systéme d'information et de communication de l'entreprise. Llexpert comptable doit étudier et examiner les procédures pour détecter les insuffisances fiscales qu'elles contiennent et proposer des instructions additionnelles pour tenir compte du paramatre fiscal. Cet examen des processus généraux peut étre fait par la consultation de certains documents de entreprise, tel que le manuel de procédures qualité ou le manuel de procédures administratives et commerciales. L'expert-comptable peut également utiliser d'autres techniques telles que lentretien avec les membres de la direction et le personnel et les questionnaires d’évaluation du contréle interne. Cet examen concerne tous les processus de Tentreprise et notamment ceux dont les intervenants gérent des questions fiscales, tels que les processus d'approvisionnement, le processus commercial, la trésorerie, ete, Ainsi, lexpert-comptable constate, par exemple, que la sélection du fournisseur tient compte du régime fiscal et douanier des articles ou prestations 4 commander. La direction dapprovisionnement transmet donc la demande & la direction financiére pour I'analyse du régime fiscal et douanier du produit (achat en suspension ou en exonération des droits et égime fiscal privilégié, etc.). Lors de la consultation des fournisseurs, les demandes de prix pour les prestations de sous-traitance incluent les exigences particuliéres quant a la situation fiscale du sous-traitant, étant précisé que lentreprise fiscalement transparente choisit des partenaires adaptés 4 ses exigences. Lors du lancement des commandes, pour les affaires bénéficiant de priviléges fiscaux particuliers (exonération de la TVA, des droits de douane, etc.), le responsable des approvisionnements met en ceuvre toutes les démarches nécessaires afin de concrétiser 'avantage fiscal dans les meilleurs délais. A cet effet, il fait accompagner le bon de commande transmis a la direction technique par toutes les piéces requises pour Vétablissement des dossiers techniques de priviléges (facture pro-forma, ete.) La verification des factures et avoirs, lors de leur enregistrement, suppose la verification de la régularité fiscale des factures. Outre les procédures générales de contréle interne, l'expert- comptable doit apprécier les procédures de contrdle interme spécifiques au domaine fiscal. « En matigre fiscale, le contréle interne se définit comme le contréle sur les processus aboutissant & la formation des impacts fiscaux dans les comptes.» L'expert-comptable devrait s'assurer aussi de I'existence d'un systéme d’informations efficace par l'instauration ou non de moyens d'alerte et de surveillance Ainsi, l'existence d'un logiciel de gestion intégré permettant de reconstituer les ventes de Ventreprise d'une période partir des résultats de 'inventaire physique et des données comptables constituent un moyen d'alerte efficace ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes Ainsi, et pour chaque élément de stock, le systéme dinformations de 'entreprise doit permettre de restituer 'équation suivante: Stock initial (stock de début de la période) + Achats de la période — Pertes et autres sorties |justifiges — stock final (stock inventorié) = Ventes de la période Les écarts imputables notamment aux pertes, rejets, dons, détériorations, avaries doivent étre expliqués par des pices probantes (exemple: constat d'huissier notaire, etc.) A cet effet, l'expert-comptable devra s'intéresser en particulier au mode de traitement réservé aux problémes fiscaux au sein de lentreprise. Ces investigations le conduisent 2 mettre en Evidence des failles génératrices de risque fiscal. I focalise son examen sur les méthodes proprement dites de traitement des questions fiscales. Il peut évaluer, en particulier: + La fonction fiscale + Léevaluation de procédures fiscales + Lladaptation de lorganisation comptable aux besoins fiscaux + La documentation + Liarchivage + La veille fiscale + Le niveau de maturi lu systéme de gestion fiscale de l’entreprise La fonction fiscale Les recherches de l'auditeur peuvent ainsi porter sur les moyens matériels et humains dont dispose lentreprise pour appréhender les questions fiscales. L'auditeur va s‘interroger sur existence d'un service fiscal et le cas échéant sur son organisation et sa position dans Vorganigramme de lentreprise, A défaut, Nauditeur doit déterminer les personnes qui prennent en charge les problémes fiscaux et évaluer leur niveau de qualification. [I peut, en complément, recenser les méthodes permettant 4 ces personnes d'entretenir et de perfectionner leurs connaissances: nature de la documentation utilisée, stages de formation, ete. Qu’elle soit représentée dans les grandes entreprises par les directeurs fiscaux ou dans les PME par les directeurs financiers, la fonction fiscale doit remplir les deux objectifs suivants = Maitriser les risques fiscaux par la mise en place, par exemple, de procédures de prévention des risques fiscaux, ~ Maitriser la charge globale de l'impdt par la mise en place d’un tableau de bord fiscal L’évaluation des procédures fiseales est établi que la fonction fiscale et comptable de lentreprise gére de fagon active 25% du risque fiscal. Les 75% restants sont gérés dans les autres services opérationnels et administratifs de l'entreprise; les fonctions fiscale et comptable ne les gérent qu'aprés coup et sfexposent au risque de subir l'action des services qui en sont responsables Le fait fiscal n'est plus alors seulement I'affaire de techniciens de la fiscalité mais devient celui de toutes les parties prenantes. En conséquence, les procédures opérationnelles devraient intégrer les impératifi fiscaux. C'est ainsi que les procédures de vente intégreront systématiquement la réglementation en matidre de taxes sur le chiffre d'affaires (taux, assiette, etc.). Le souci fiscal ne doit pas se limiter 4 garantir une bonne application de la loi fiscale en minimisant les erreurs matérielles. II doit également garantir une tragabilité parfaite des opérations concernant I'entreprise et susceptibles d'avoir un impact fiscal. Par ailleurs, 'importance des activités d’une entreprise, la sensibilité ou la complexité de son ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes dossier fiscal peuvent impliquer la mise en place d’une organisation spécifique des taches ayant trait 4 ’établissement et au dép6t des déclarations fiscales en imposant des procédures particuligres adaptées aux spécificités de l’entreprise. L'auditeur fiscal doit s‘assurer que les procédures de vérification et de contrdle utilisées par lentreprise permettent de présenter en temps et en heure des déclarations exactes, complétes et claires. Au dela des déclarations fiscales, Iexpert-comptable peut ainsi utilement s'assurer que les procédures ainsi implémentées mettent en place une organisation rigoureuse visant obtenir une assurance suffisante que les obligations fiscales de forme soient toujours respectées a) Les procédures de préparation et de dépdt des déclarations fiscales «La qualité, la netteté, le caractére complet, la cohérence, la concordance et la ponetualité des déclarations fiscales sont importants pour donner une image fiscale forte de I’entreprise». Par conséquent, il importe qu’une grande attention soit apportée en matiére d’établissement et de dép6t des déclarations et que la préparation desdites déclarations soit entourée de toutes les précautions, notamment en ce qui coneerne + L’aspect technique : En établissant sa déclaration, ’entreprise doit appliquer les régles fiscales qui régissent la détermination de Tassiette fiscale et le calcul des impéts et taxes a acquitter. Mais au-deli du respect des régles techniques résultant de la législation fiscale relatives & F'établissement, au calcul et & la liquidation des impéts et taxes déclarés, les déclarations doivent ére sousctites avec beaucoup de soins notamment dans la fagon de remplir les imprimés. - La présentation : Il est indiscutable que la déclaration participera l'image que donne le contribuable. Toute I’attention du contribuable doit conduire a remplir la déclaration de fagon claire, complite et exacte. « Une rature, une erreur de ligne, un imprimé mal servi ou surchargé peuvent éveiller la suspicion du fisc ». L’entreprise veillera également a ce que la dgclaration soit accompagnée de l'ensemble des documents devant nécessairement étre fournis au fise. Le respect des délais légaux de dépét : La déclaration doit étre adressée au service compétent dans le délai prévu soit par les textes Iégaux, soit par des mesures ou décisions particuligres. Bien que les vérifications formelles puissent paraitre évidentes, Pauditeur doit s'assurer que les déclarations fiscales ont été déposées et l'impét payé dans les délais. L’auditeur doit aussi s‘assurer que les déclarations fiscales apparaissent comme correctes en la forme (utilisation des imprimés adéquats), exhaustivité du nombre dimprimés, cases remplies, etc. Les documents ou déclarations complémentaires qui doivent le cas échéant étre joints aux dgclarations fiscales doivent étre aussi suivis par 'auditeur fiscal. Pour s'assurer de J'envoi des documents dans les délais, I'auditeur doit pouvoir consulter les bordereaux de recommandé avec accusé de réception. Dans le cadre de I’évaluation des procédures fiscales, l'auditeur peut, aussi, s‘'assurer que les déclarations sont revues par une autre personne tant au plan du respect des régles fiscales quau niveau de exactitude arithmétique, ou encore que les déclarations sont établies sous le controle effectif d'un supérieur higrarchique. Dans le méme ordre d'idée, auditeur peut rechercher et évaluer les procédures, formalisées ou non, permettant de trancher les litiges survenant au sein de l'entreprise dans I'établissement des déclarations. Parallélement a ces aspects formels, il est crucial que les procédures ayant trait aux processus fiscaux intégrent la dimension humaine et s’accompagnent, si la dimension de l’entreprise et la sensibilité de son dossier l’exigent, par la rédaction de fiches de fonctions « fiscales » pour tous les intervenants dans Iétablissement et le dépét des déclaration fiscales. En cas ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes Wabsence de fiches de fonctions, V'auditeur fiscal peut recommander au niveau de son plan d’amélioration I’établissement desdites fonctions afin de cemer clairement et sans aucune ambiguité les responsabilités, les limites du pouvoir et les relations de chaque intervenant dans les procédures fiscales avec ses supérieurs hiérarchiques et ses subordonnés. b) Les procédures ayant trait au respect des obligations de forme La prévention des risques associés au formalisme suppose que les procédures opérationnelles de ’entité soient adaptées aux besoins fiscaux. A cet égard, nous exposerons ci-aprés les deux exemples suivants ~ Qualité des pices justificatives : Les procédures d’approvisionnements et de décaissements doivent permettre de s’assurer que seules les factures contenant les mentions obligatoires prévues par la législation fiscale soient acceptées et payées, Ainsi et outre la vérification du destinataire de la facture, la vérification arithmétique, le rapprochement des factures avec les bons de commande et l'apposition des cachets « Original » et « Copie » sur les factures qui sont les mesures classiques de contrdle interne, la personne chargée d’enregistrer les factures dapprovisionnement doit systématiquement diligenter pour apporter les corrections nécessaires aux pices parvenues qui ne sont pas conformes & la législation fiscale. Lors de Venregistrement des factures, le souci de n’accepter que les pigces conformes peut méme étre intégré au niveau des progiciels de gestion, ce qui permet de refuser la saisie des factures ne contenant pas les mentions obligatoires prévues par la législation fiscale. Les écritures basées sur des pices justificatives entachées d'insulfisance doivent faire lobjet d'un relevé que le comptable de la société doit soumettre a la direction pour approbation et en vue de prendre les mesures qu'elle juge appropriées L’adaptation de l'organisation comptable aux besoins fiscaux La comptabilité, en tant qu'outil de centralisation, de synthése et d'assiette fiscale, constitue la principale base du contrdle fiscal et, par conséquent, de découverte de défaillances fiscales. La comptabilité incarne aussi les choix fiscaux de la direction tels que les dégrévements physiques ou financiers, les modes d'amortissement, etc. Des procédures efficaces de saisie et d'imputation, d'analyse et de justifications comptables et de rapprochements comptabilité-fiscalité sont de nature réduire les risques fiscaux d'origine comptable. La prévention du risque fiscal suppose un rapprochement systématique de la comptabilité avec les bases déclarées. Ce rapprochement conceme - le chifre d'affaires déctaré au titre de la TVA avec le chiffre d'affaires comptabilisé = les retenues a la source déclarées au niveau des déclarations mensuelles avec les retenues a la source portées au niveau de la déclaration de I’employcur Pour assurer un rapprochement efficace, la préparation des déclarations fiscales doit reposer sur la comptabilité. En outre, adaptation du plan comptable de Mentreprise aux besoins fiscaux peut constituer une réponse adéquate a certains contrdles fiscaux. A cet égard, la exéation de certains sous-comptes comptables de charges ou de produits destinés & loger les opérations ayant une incidence sur la détermination du résultat imposable permet ’accélérer le recensement des retraitements devant étre opérés au niveau du tableau de détermination du résultat fiscal Du fait que le souci majeur de nombreuses petites et moyennes entreprises est de réussir tout contréle fiscal, lauditeur fiscal pourrait proposer la société la mise en place d'un plan comptable & vocation fiscale, Avant de mettre en auvre les procédures de validation (tests de compliance et dopportunité), 'auditeur fiscal doit s'assurer de la pertinence des procédures clest-iedire de leur caractére sécurisant pour produire des informations fiables. ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes En ce qui concemne I'établissement des déclarations fiscales, l'auditeur fiscal considére que les procédures offrent une sécurité lorsque les déclarations sont établies 4 partir des données enregistrées en comptabilité, car le chemin de révision (piste d’audit) peut étre facilement identifié et la vérification des données peut étre micux maitrisée. Par contre, I'établissement des declarations fiscales d'une manigre extracomptable séme toujours un doute sur Vexhaustivité et la fiabilité des données déclarées et est souvent & lorigine d'écarts devant tre justifiés (et parfois ne pouvant pas l'étre). L'examen de l'adaptation de Torganisation comptable aux besoins fiscaux permet & I'auditeur fiscal de ~ Savoir si les déclarations fiscales sont établies & partir des données comptables (cela suppose que la comptabilité soit constamment 4 jour) ou extracomptables (et cela suppose une confrontation a posteriori des données déclarées avec les données comptabilisées); - Identifier les sources des données & auditer (données comptables ou extracomptables ou les deux 4 la fois, en fonction des particularités de la société et des impéts & auditer); - Détecter les anomalies ou insuffisances au niveau des procédures d'établissement des déclarations fiscales et d'émettre bien évidemment des recommandations d'amélioration de ces procédures. La documentation Quill s'agisse d'une déclaration sociale ou fiscale précise, ou plus généralement des comptes annuels, une entreprise doit éire en mesure de retrouver un document et den justifier le contenu. Cet exercice qui se prépare au quotidien doit pouvoir étre effectué sur des périodes passées non prescrites. La documentation apparait ainsi comme un exercice d'anticipation « qui se prépare au quotidien et sans attendre un éventuel controle La description des travaux réalisés et l'accessibilité du document & 'origine de l'information ont pour objectif d'anticiper les questions qu'une personne extérieure au contexte, contréleur fiscal par exemple, se poserait dans le cadre d'une intervention donnée. A titre dillustration, compte tenu du décalage existant entre la préparation d'une déclaration ou la comptabilisation dune opération et son contréle éventuel, et done des risques doubli, la constitution de dossiers fiscaux annuels récapitulant principalement les déclarations fiscales déposées et les pigces et documents ayant un impact fiscal permet de retrouver rapidement T'intégralité des éléments concernant une question fiscale. En cas dabsence de procédures de documentation et darchivage, V'auditeur fiscal devrait signaler ces faiblesses et les recommander au niveau de son plan d'amélioration, La constitution d'un tel dossier est bien souvent utile car, en pratique, il s‘avere trés difficile d'apporter toutes les précisions nécessaires qui seront demandées lors d'un contréle fiscal et de Justifier certaines opérations particuligres ou exceptionnelles plusicurs années aprés leur réalisation. Liobjectif du dossier de travail fiscal est de rassembler ensemble des informations relatives un probléme comptable ou fiscal donné. Selon la taille et 'activité de la société, les volumes traités, la complexité des opérations, le contenu d'un dossier sera trés variable et plus ou moins étoffé. La démarche lors de la constitution d'un dossier de travail procéde souvent d'une démarche analytique od chaque aspect d'un probléme est détaillé et décomposé en sous problémes traités successivement. ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes Les éléments caractéristiques constitutifs d'un dossier de travail pertinent sont principalement: + Les états financiers appuyés par des annexes justificatives aussi exhaustives et détaillées que possible; + Un échéancier qui répertorie les déclarations obligatoires avec leur date d'établis Vobjectif étant ici de s'assurer de leur exhaustivité et du respect des délais I¢gaux; + Copies des documents ou parties de documents & l'origine des chifres déclarés ou leur référence précise s'il n'est pas possible de les inclure; + Une copie des agréments, déclarations d'investissements, autorisation dachat en suspension de la TVA et/ou du droit de consommation, + Les tableaux ou états de rapprochement entre les bases déclarées et les bases comptabilisées. Ce rapprochement doit s'accompagner d'une justification des écarts constatés, + Les décharges justifiant l'accomplissement des obligations fiscales de forme (dépét du programme informatique, Etat des affaires résiliées ou annulées, déclaration de l'imprimeur, déclaration d'employeur, etc.). Le dossier annuel, tenu par la société auditée ou recommandé par l'auditeur au niveau de son plan d'amélioration, pourra inclure d'autres points: La méthode de calcul du prorata de déduction dans une entreprise partiellement assujettic se prémunir contre un risque de situation T Les justificatifs d'un crédit d'IS ou de TVA chronique, Les justificatifs des opérations spécifiques: Fusion, risque de transaction), Par ailleurs, le dossier annuel peut contenir la justification des décisions et options prises lors de V'arrété annuel des états financiers et qui ont un impact sur la détermination des bases de Vimpét sur les sociétés. Sont principalement concernés les écritures d'inventaire, certains comptes, les écarts et distorsions entre comptabilite et fiscalité La méthode d'évaluation des stocks en fin d'exercice, les éléments chiffiés issus de la comptabilité des cotits afférents 4 'évaluation des coiits d'acquisition et de production, de la valeur de réalisation nette et des provisions relatives aux différentes catégories de stocks ensemble des éléments de preuve ayant permis la déduction des provisions. T Certains comptes méritent d'étre analysés dés la cléture de I'exercice, citons notamment ceux qui se rattachent aux relations avec les dirigeants, les actionnaires des société . etc.; aux frais de voyage, de mission, de voiture, ete.; aux charges diverses et aux comptes @attente. En 'absence de cette documentation, l'expert-comptable devrait recommander la constitution de cette documentation puisqu'elle permet: - de répondre rapidement, précisément et exactement aux questions du vérificateur, - de lui donner une image positive de la précision et de la rigueur de la gestion comptable du contribuable. ission, ete. (se prémunir contre un , associés, L'archivage La possibilité de répondre correctement et rapidement lors d'une vérification fiscale dépend en partie de la qualité et de la rapidité de restitution des informations et documentations archivées. II est donc essentiel que 'archivage soit effectué de maniére rigoureuse. Bien que les entreprises restent trés libres sur les modalités darchivage du fail que la réglementation se pronongant davantage sur les exigences de restitution que sur la méthodologic d'archivage, l'expert-comptable devrait recommander une grande rigueur dans le processus d’archivage et dans la formalisation des travaux (inscriptions claires et précises sur les boites archivées, liste des boites archivées communiquées a un responsable) L'auditeur fiscal devrait s‘assurer aussi que des précautions particuliéres doivent étre prises en. ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes matiére d'archivage informatique afin de pouvoir répondre aux exigences de l'administration en matiére de contrdle (présentation des données, documentation), mais également sur un plan matériel (conservation de sauvegardes dans les armoires anti-feu, conservation d'un logiciel permettant une relecture). Les documents ne peuvent étre conservés que sous leur forme originale, ce qui exclut de les archiver sur microfilms ou sur bandes magnétiques. Pour ce qui des délais, la réglementation se limite & prévoir une durée de conservation de dix ans pour les documents et pigces comptables. Une durée de conservation plus longue est requise lorsque des amortissements réputés différés on période déficitaire ou des crédits d'impéts remontent a plus de dix ans. L’auditeur fiscal peut recommander, & cet effet, la constitution d’une base informatique des données fiscales(BIDF) comportant un résumé des impéts et taxes ayant été déclarés durant au moins les dix derniers exercices. Cette base permet de : - avoir une idée sur les impdts et taxes qui ont été déclarés par ’entreprise, leur importance et leur évolution dans le temps ; - prévoir et planifier les impéts et taxes que la société doit supporter dans les années a venir ; - faciliter obtention de toute information concernant le dossier fiscal de la société, La veille fiscale (stay awake) La matiére fiscale est en perpétuel mouvement. Les personnes chargées de la fiscalité doivent mettre a jour leurs connaissances continuellement et bénéficier de dispositifs de veille fiscale permettant de suivre, rapidement et en temps opportun, lévolution de la Iégislation, de la réglementation, de la doctrine et des pratiques administratives et d'en informer lensemble des personnes impliquées dans la gestion fiscale de l'entreprise. Ce suivi est un facteur déterminant dans la prévention et l'optimalisation fiscale. A titre exemple, un changement de taux non appliqué 4 temps ou un revirement de la doctrine administrative non pris en compte peuvent avoir des conséquences préjudiciables. Llauditeur fiscal doit s‘assurer que l'activité de veille fiscale recouvre l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de collecte des textes qui régissent 'activité de lentreprise, danalyse et de diffusion de Vinformation utile aux différentes unités de entreprise. En effet, du fait que la fiscalité algérienne est une fiscalité a essence pratique, l'auditeur fiscal doit s‘assurer que entreprise collecte, outre les textes Iégaux, la doctrine administrative & savoir les notes communes et les prises de position. Les textes réglementaires collectés doivent étre classés par date, théme et par source de droit et archivés dune maniére qui permet une accessibilité rapide. A défaut de collecte, Pauditeur fiscal doit s’assurer que Ventreprise accéde & cette documentation. Ainsi une bonne veille fiscale parait indispensable a la mise en place d'un systéme efficace de gestion des risques fiscaux Le niveau de maturité du systéme de gestion fiscale de entreprise Aprés avoir recensé dans la premiére phase de son intervention les caractéristiques fiscales de Ventreprise, l'auditeur est conduit 4 mettre en évidence le niveau de maturité de la gestion du risque fiscal de la socité. Le niveau de maturité ainsi déterminé conditionne la nature, le calendrier et "étendue de procédures d’audit complémentaires, ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes A partir des différentes constatations ainsi opérées, il lui appartiendra alors de déterminer Yorientation qu'il doit donner a la suite de ses travaux, notamment dans le cadre des contréles de régularité proprement dits. En effet, l'échelle de maturité de la gestion du risque fiscal est composée de six niveaux - Niveau 0, gestion inexistante: I'entreprise n'est méme pas consciente qu'il y a un risque fiscal a gérer, positif ou négatif. - Niveau 1, gestion initialisée: l'entreprise a conscience qu'il y a un risque fiscal (positif ou négatif) qu’elle gére de facon réactive et improvisée au gré des personnes. - Niveau 2, gestion non formalisée: le processus de gestion est congu et transmissible mais reste non formalisé. Bien que les personnes impliquées par la fiscalité utilisent des procédures qui contribuent a la gestion du risque fiscal, il n'y a pas de formation organisée, ni de procédures écrites (manuel de gestion des risques). La responsabilité est laissée 4 lindividu dont le comportement peut échapper a la correction par le systéme. - Niveau 3, processus standardisé: les procédures de gestion des risques sont définies, documentées et communiquées par une formation structurée. Toutefois, peu de contrdle permet de constater et corriger les deviations. Le systéme reste standard et innove peu. - Niveau 4, processus maitrisé: il est possible de constater et de mesurer la conformité des pratiques au systéme congu et formalisé et d'agir lorsque les processus ne fonctionnent pas correctement, Les processus s'améliorent continuellement en s'inspirant des meilleures pratiques. Le systéme développe de fagon efficace des auto contrdles et tend vers loptimisation. - Niveau 5, processus optimisé: les processus ont atteint le niveau des meilleures pratiques suite 4 une dynamique d'amélioration constante. L'optimisation et la planification fiscale sont globales et s'exercent dans le strict respect des critéres de compliance, Le systéme est gouverné par une logique d'amélioration continue, de développement et d'utilisation de compétences élevées et int8gres. Liauditeur fiscal devrait situer la société auditée un niveau de Iéchelle de maturité de gestion du risque fiscal afin de déterminer dans un premier temps la nature, le calendrier et Tétendue de procédures d'audit complémentaires et dans un second temps les mesures damélioration du processus de gestion du risque fiscal inscrites dans le rapport d'audit. ASSAD Chabane Membre de la commission ad hoc du CNC : normes d’audit algériennes

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