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L’ABC de l’économie

L’offre et la demande
Le prix est le principal résultat de la rencontre
entre acheteurs et vendeurs.

Irena Asmundson

T
ROIS mots. C’est souvent tout ce qu’il faut pour qui exprime les quantités que les consommateurs sont disposés
éveiller des passions. «Liberté, Égalité, Fraternité» ont à acheter à chaque prix forme la courbe de la demande.
animé la Révolution française. «Je t’aime» est la sève Les courbes de l’offre et de la demande peuvent être repré-
de nombreuses relations amoureuses. «Vie, Liberté, sentées sur un graphique, avec les prix en ordonnée et les quan-
Bonheur» sont au cœur de la Déclaration d’indépendance des tités en abscisse. On considère en général que la courbe de l’offre
États-Unis. Pour beaucoup d’économistes, les trois mots ma- est ascendante (plus les prix augmentent, plus les vendeurs sont
giques sont «offre, demande, prix». disposés à produire), et celle de la demande, descendante (plus
Dans toute transaction entre un vendeur et un acheteur, le les prix sont élevés, moins les consommateurs achètent). Le
prix du bien ou du service est déterminé par l’offre et la de- point auquel les deux courbes se croisent représente le prix du
mande, lesquelles résultent à leur tour de la technologie et des marché, c’est-à-dire le prix auquel l’offre et la demande s’équi-
conditions dans lesquelles les intéressés évoluent. À un extrême, librent (voir graphique).
le marché peut être composé d’un grand nombre de vendeurs Les prix peuvent changer pour diverses raisons (technologie, pré-
et d’acheteurs pratiquement identiques (par exemple le marché férences des consommateurs, conditions climatiques). Le rapport
du stylo à bille). À l’autre extrême, il peut n’y avoir qu’un ven- entre l’offre et la demande d’un produit (ou service) et l’évolution
deur et qu’un acheteur (par exemple si je voulais échanger ma de son prix s’appelle l’élasticité. Un bien inélastique est relative-
table contre votre édredon). ment peu sensible aux changements de prix et un bien élastique
y est très sensible. Un exemple classique de bien inélastique (au
Concurrence parfaite moins à court terme) est l’énergie. Les consommateurs ont be-
Les économistes ont élaboré des modèles pour expliquer divers soin d’énergie pour aller au travail et en revenir et pour chauffer
types de marché. Le modèle de base est celui de la concurrence leur logement. Il peut leur être difficile, voire impossible, à court
parfaite, dans lequel il existe un grand nombre de vendeurs et terme d’acheter une voiture ou une maison qui soit moins gour-
d’acheteurs pour le même produit, les uns et les autres pouvant mande en énergie. Par contre, la demande de nombreux produits
se rencontrer sans qu’il leur en coûte quoi que ce soit tandis qu’il
n’existe aucun obstacle à l’entrée de nouveaux vendeurs sur le
marché. En situation de concurrence parfaite, personne ne peut
influer sur les prix. Pour les deux parties, le prix est fixé par le Offre et demande
marché; c’est celui auquel il n’y a ni offre ni demande excéden-
Élevé
taire. Les vendeurs continueront de produire tant qu’ils pourront
Demande Offre
vendre leur produit à un prix supérieur à qu’il leur en coûte de pro-
duire une unité de plus (coût marginal de production). Les ache-
teurs continueront d’acheter tant que la satisfaction qu’ils tirent de
la consommation du produit est supérieure au prix qu’ils paient
(utilité marginale de la consommation). Si les prix montent, de
Prix

nouveaux vendeurs seront incités à entrer sur le marché. L’offre


augmentera jusqu’à ce que le marché définisse un nouveau prix Prix du marché
de transaction. Si les prix baissent, les vendeurs qui ne sont pas en
mesure de couvrir leurs coûts se retireront du marché.
En général, les économistes regroupent les quantités que les
vendeurs sont disposés à produire à chaque prix dans une équa- Faible
tion formant la courbe de l’offre. Plus le prix est élevé, plus les
Faible Élevée
vendeurs produiront. Inversement, les acheteurs ont tendance Quantité
à acheter davantage si le prix d’un produit diminue. L’équation

48 Finances & Développement Juin 2010


est très sensible au prix. Prenons le cas de la viande : si le prix du qu’il diminue son prix (et son gain par unité vendue) d’un cent
steak augmente, les consommateurs peuvent se replier rapide- et que cela entraîne un surcroît de demande de 1.000 unités. Il
ment sur un morceau de bœuf moins coûteux ou opter pour un augmentera ainsi ses recettes de 40 dollars, mais il perdra aussi
autre type de viande. Le steak est un bien élastique! un cent de bénéfice sur chacune des 100.000 ventes qu’il réali-
Naturellement, la plupart des marchés sont imparfaits : ils ne sait jusque-là, soit 1.000 dollars.
sont pas constitués d’un nombre infini d’acheteurs et de ven- Un monopole a pour principaux résultats que les prix et les
deurs de produits pratiquement identiques, qui ont une connais- bénéfices sont plus élevés qu’en situation de concurrence par-
sance parfaite du marché. À l’opposé de la concurrence parfaite faite et que l’offre est souvent plus faible. Il existe d’autres types
se trouve le monopole, c’est-à-dire la situation dans laquelle un de marché sur lesquels les acheteurs et les vendeurs ont davan-
bien sans substitut simple est fourni par un vendeur unique. tage de pouvoir qu’en situation de concurrence parfaite, mais
Dans ce cas, le prix n’est pas déterminé par le marché, mais par moins qu’en situation de monopole. Dans ces cas, les prix sont
le détenteur du monopole lui-même. (Le monopole a un ju- plus élevés et la production moins abondante.
meau, le monopsone, qui est la situation dans laquelle il n’existe L’offre et la demande peuvent aussi être influencées par le
qu’un acheteur, en général l’État, face à des vendeurs, qui, eux, produit lui-même. En situation de concurrence parfaite, tous
peuvent être nombreux.) les producteurs fabriquent et les acheteurs achètent le même
produit, ou des produits très voisins. En situation de monopole,
Les entraves à la concurrence les acheteurs ne peuvent pas trouver facilement des produits de
En situation de monopole, les concurrents potentiels se heurtent substitution. Mais la variété peut être un facteur de substitution
généralement à des entraves, naturelles ou juridiques. Par exemple, entre différents types de produits. Par exemple, le marché de la
les services d’utilité publique sont souvent des monopoles. En tomate ne met pas simplement en présence des acheteurs et des
effet, il ne serait pas efficient que deux compagnies d’eau se par- vendeurs de tomates «idéales». Les consommateurs peuvent dé-
tagent la gestion des bassins versants, la négociation des servi- sirer différentes variétés de tomates et les producteurs peuvent
tudes et la pose des canalisations pour alimenter les habitations. répondre à cette demande. De nouveaux entrants sur le marché
Mais, en pareil cas, le consommateur n’a aucun choix alors que, peuvent faire directement concurrence aux producteurs existants
parfois, les services sont hors de prix. C’est pourquoi ces types en appliquant la même technique de production, mais ils peuvent
de monopole sont généralement réglementés par l’État afin aussi introduire leurs propres nouvelles variétés (pour répondre
qu’ils n’abusent pas de leur prédominance en fixant des prix à différents goûts). Ainsi, les producteurs disposent d’un certain
trop élevés. En contrepartie de l’autorisation d’opérer en tant pouvoir d’influence sur les prix lorsque les marchés sont concur-
que monopole, ces fournisseurs se voient imposer des obliga- rentiels et les produits différenciés. Mais, même dans ce cas, les
tions de service minimum pour l’ensemble de la population ou différentes variétés peuvent se substituer les unes aux autres,
un plafonnement des prix. Ces plafonds permettent générale- même de façon imparfaite, de sorte que les prix ne peuvent pas
ment de récupérer les coûts fixes. être aussi élevés qu’en situation de monopole.
Les détenteurs de monopole ne peuvent toutefois pas faire abs-
traction de la demande, laquelle, comme en situation de concur- Monopole temporaire
rence parfaite, varie en fonction du prix. La différence est que, en La situation se complique lorsque la création d’un produit coûte
situation de concurrence parfaite, le producteur ne satisfait qu’une cher, mais que celui-ci peut être imité à moindre coût. C’est le
partie de la demande totale, alors que le détenteur d’un mono- cas, par exemple, des livres, des médicaments et des logiciels. Il
pole en profite entièrement. En l’absence de réglementation, le peut être difficile d’écrire un livre, mais le coût marginal de son
détenteur du monopole peut donc décider de la quantité à pro- impression est faible. Les consommateurs peuvent acheter beau-
duire pour maximiser ses bénéfices; et il le fait presque toujours coup de livres, mais, si l’un a beaucoup de succès, les concurrents
en majorant les prix et en abaissant les quantités produites par seront incités à en imprimer leur propre copie et à la vendre bien
rapport à un marché où la concurrence serait parfaite. moins cher que l’éditeur originel. Pour permettre à l’auteur et à
En situation de concurrence parfaite, une entreprise dont les son éditeur de récupérer leurs coûts fixes, l’État leur accorde sou-
coûts sont faibles peut réduire ses prix et accroître sa clientèle vent un monopole temporaire (dit «droits d’auteur») pour le
pour compenser le manque à gagner qui en résulte. On peut livre en question. Le prix est supérieur au coût marginal de pro-
prendre comme exemple une société qui gagne 5 cents par unité duction, mais les droits d’auteurs incitent les créateurs à conti-
en vendant 1.000 unités, soit un gain de 50 dollars, sur un marché nuer d’écrire et les éditeurs à produire et à vendre des livres, ce
représentant au total 100.000 unités. Si elle abaisse son prix de qui alimente l’offre.
1 cent et réussit à vendre 1.000 unités de plus, son bénéfice sera Les structures de marché décrites ci-dessus ne sont que
de 80 dollars pour 2.000 unités vendues. quelques-unes des manières par lesquelles l’offre et la demande
varient en fonction du contexte. Les techniques de production, les
Vendeur unique préférences des consommateurs et la difficulté de mettre les ven-
En revanche, le détenteur d’un monopole contrôle toutes les deurs et les acheteurs en relation influencent les marchés et jouent
ventes (en l’occurrence, 100.000 unités à 5 cents pièce, soit un tous un rôle dans la fixation du prix de transaction.­ n
bénéfice de 5.000 dollars). En abaissant le prix, il pourra accroître
ses ventes totales, mais sans doute pas assez pour compenser le Irena Asmundson est économiste au Département de la stratégie,
manque à gagner sur les ventes existantes. Supposons, par exemple, des politiques et de l’évaluation du FMI.­

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